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Arsinoé d’Afrique

Deuxième époque : L ’aube des barbares

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Généalogie des empereurs et impératrices de la dynastie des valentiniens-théodosiens

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Prologue

Mars 415 de l’ère chrétienne, Alexandrie d’Égypte : Arsinoé, fille de Synésios de Cyrène, douze ans à peine, assiste impuissante au martyre de sa maîtresse, la philosophe Hypatie, massacrée par des chrétiens fanatiques, les moines parabolants, après un prêche de Cyrille, le patriarche d’Alexandrie. La jeune fille, qui possède le don de théurgie1, appelle la malédiction des dieux sur l’Empire…

Poursuivie par les moines parabolants et contrainte de fuir, Arsinoé se réfugie d’abord dans une communauté gnostique à Khénoboskion en Thébaïde, avec le scribe Môsès qui l’a prise sous son aile.

Quelques années plus tard, la communauté gnostique est détruite par Chenouté, le supérieur du monastère blanc. Arsinoé contribue à cacher des manuscrits gnostiques, puis se réfugie avec Môsès au temple d’Isis sur l’île de Philae. Môsès y devient scribe, et Arsinoé, qui souhaite se vouer au culte de la déesse, suit l’enseignement des novices. Elle devient danseuse sacrée, puis prêtresse d’Isis.

1 Pratique occultiste visant à communiquer avec l’au-delà.

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En 418, lors des fêtes de la panegyris – la résurrection d’Osiris – Arsinoé rencontre deux païens, Léontios, un rhéteur2 de l’école néoplatonicienne d’Athènes et sa fille, Athénaïs : c’est le coup de foudre entre la jeune prêtresse et la belle Athénienne. Arsinoé suit sa maîtresse en Grèce et quitte Môsès et Philae.

En 419, à Athènes, Léontios meurt brusquement : il lègue sa fortune à ses fils et ne laisse à sa fille que la philosophie… Sur les conseils de Paulin, un ami de son père, Athénaïs se rend à Constantinople afin de demander justice à l’empereur d’Orient Théodose II. Arsinoé, dix-sept ans, l’accompagne. Elle découvre un palais aux allures de cloître, une Cour policée mais impitoyable, le jeu des pouvoirs entre l’empereur, sa très influente sœur – la vierge Pulchérie – et les eunuques impériaux, dont Chrysaphius, ambitieux et sans scrupule…

Remarquée par Théodose et Pulchérie, Athénaïs devient vite l’intime de l’empereur qui la demande bientôt en mariage. Mariage politique… Le 7 juin 421, Athénaïs devenue chrétienne sous le nom d’Eudoxia, devient impératrice d’Orient. Arsinoé, sa confidente, assiste à ses efforts pour faire du grec la langue officielle de l’Orient, remettre à l’honneur les Jeux Olympiques et créer, à Constantinople, une école de philosophie, le Pandidactirion.

En 422, Eudoxia met au monde une petite fille, Licinia : l’impératrice s’éloigne d’Arsinoé qui lui a dévoilé la cruelle destinée de sa fille…

C’est alors qu’arrive à Constantinople Galla Placidia, tante de Théodose et Pulchérie et sœur

2 Professeur d’art oratoire.

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d’Honorius, empereur d’Occident : elle fuit Ravenne et ses complots… Délaissée par Eudoxia, Arsinoé se lie à l’impératrice en exil qui met tout en œuvre pour retrouver le pouvoir… À peu de temps de là, Honorius meurt. Arsinoé, devenue entre temps la préceptrice de la princesse Honoria, fille de Galla Placidia, les suit en Occident.

En 424, à Ravenne, Arsinoé, qui a alors vingt et un ans, rencontre Boniface, gouverneur d’Afrique. Elle tombe sous le charme de ce général chrétien, ami d’Augustin d’Hippone. Avec sa virginité, elle perd son don de théurgie… et le suit en Afrique. Là, elle connaît quelques mois d’une félicité parfaite.

Mais Boniface est un faible et trahit ses serments ; il est contraint de se marier pour s’assurer du soutien des Vandales contre ses rivaux, les généraux Félix et Ætius, qui intriguent contre lui à la Cour de Ravenne. Arsinoé, pour le conserver, n’hésite pas à se servir de magie noire : elle envoûte la femme de Boniface, la princesse vandale Pélagie. Mais Boniface confond Arsinoé : la maîtresse devenue criminelle par amour est recluse au couvent d’Hippone, dirigé d’une main de fer par la cruelle Servilia.

Arsinoé feint de se convertir au christianisme afin d’avoir une chance de s’échapper du couvent, mais son stratagème est éventé. Bientôt enfermée dans un cachot, Arsinoé se lie d’amitié avec une nonne, la jeune Clelia, qui lui fait passer de la nourriture. Servilia sévit contre Clelia, ce qui provoque la fureur d’Arsinoé : la prêtresse d’Isis renouvelle la malédiction qu’elle avait lancée quinze ans plus tôt à Alexandrie. Servilia la fait bâillonner et entraver et compte sur sa mort prochaine…

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Les personnages

* figure historique

QUATRIEME MANUSCRIT Le royaume du diable boiteux

* Genséric : roi des Vandales et des Alains Arsinoé : prêtresse d’Isis Clelia : amie d’Arsinoé * Hunéric : fils de Genséric * Galla Placidia : impératrice d’Occident * Valentinien III : empereur d’Occident, fils de Galla Placidia * Honoria : fille de Galla Placidia * Litorius : général romain * Marcellius : évêque de Darantasia (Moûtiers) * Orientius : évêque d’Augusta Auscorum (Auch) * Théodoric : roi des Wisigoths

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CINQUIEME MANUSCRIT L ’envoyée du diable

* Genséric : roi des Vandales et des Alains Arsinoé : prêtresse d’Isis Flavius : fils d’Arsinoé et Litorius Clelia : amie d’Arsinoé Aurelia : fille de Clelia * Hunéric : fils de Genséric * Galla Placidia : impératrice d’Occident * Valentinien III : empereur d’Occident, fils de Galla Placidia * Licinia : épouse de Valentinien III, fille de Théodose II * Honoria : fille de Galla Placidia * Attila : roi des Huns * Pulchérie : impératrice d’Orient * Marcien : empereur d’Orient * Eudoxia : impératrice d’Orient déchue * Eutychès : archimandrite monophysite * Juvénal : évêque de Jérusalem * Siméon le Stylite : anachorète syrien * Euthyme : supérieur du monastère du désert de Juda

SIXIEME MANUSCRIT La chute des aigles

* Genséric : roi des Vandales et des Alains Arsinoé : prêtresse d’Isis

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Flavius : fils d’Arsinoé et Litorius Clelia : amie d’Arsinoé Aurelia : fille de Clelia * Licinia : veuve de Valentinien III * Léon 1er, Zénon : empereurs d’Orient * Avitus, Majorien, Libius Severus, Anthémius, Olybrius, Glycerius, Julius Nepos, Romulus Augustule : empereurs d’Occident (huit en vingt ans) * Hunéric : fils de Genséric * Iméniséneb et Tétishéri : grand-prêtre et grande-prêtresse du temple d’Isis à Philae.

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Index des noms de lieux

En Égypte :

Khénoboskion – Nag Hammadi Syène – Assouan

En Grèce, Serbie et Croatie :

Naissus – Nis Propontide – Mer de Marmara Singidunum – Belgrade Siscia – Sisak Thirâ – Santorin

En Italie :

Aquileia – Aquilée Augusta Prætoria Salassorum – Aoste Curia Maior – Courmayeur Mediolanum – Milan Patavium – Padoue Placentia – Plaisance

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En Afrique :

Calama – Guelma Cartenna – Mostaganem Cuicul – Djémila Iol Caesarea – Cherchell Lambaesis – Lambèse Saldae – Bejaia Thamugadi – Timgad Thubunae – Tobna Thugga – Dougga

En Palestine et en Syrie :

Flavia Joppé – Jaffa

Telanissos – Qala ‘at sema’ān.

En Gaule :

Alpis Graia – Petit Saint Bernard Andemantunnum – Langres Arausio – Orange Arelate – Arles Aquae Calidae – Vichy Aquae Neri – Néris-les-Bains Augusta Vangionum – Worms Augusta Auscorum – Auch Augustodunum – Autun Augustonemetum – Clermont-Ferrand Bezua – Bèze Caesarodunum – Tours

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Camaracum – Cambrai Colonia Augusta Treverorum – Trèves Darantasia – Moûtiers Divodurum – Metz Genua – Genève Gesocribate – Brest Lemincum – Chambéry Lemonum – Poitiers Narbo Martius – Narbonne Aureliani – Orléans Portus Namnetum – Nantes Samarobriva – Amiens Sapaudia – Savoie Tolosa – Toulouse Vallis Clausa – Fontaine de Vaucluse

En Espagne :

Bétique – Andalousie Hispalis – Séville îles Pityuses et Baliares – les Baléares Lucentum – Alicante

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« Le Bas-Empire est habituellement considéré

comme le type même d’une époque de décadence (…) Il est trop commode de prétendre qu’à l’arrivée des barbares dans l’empire tout était mort, c’était un corps épuisé, un cadavre étendu dans son sang (…) La civilisation romaine n’est pas morte de sa belle mort.

Elle a été assassinée. » André Piganiol, L’Empire chrétien

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