AR Carnet de voyage - Donnons de la ressource · de comprendre les raisons de ce retard. Nous...

13
AVENTURE AU COEUR DE MADAGASCAR Carnet de voyage

Transcript of AR Carnet de voyage - Donnons de la ressource · de comprendre les raisons de ce retard. Nous...

AV E N T UR E AU CO EUR

D E M ADAG AS CAR

Carnet de voyage

Que la lumière soit...Fondée en Mai 2016 par les sociétés SOLSTICE GROUPE et CAPSUD, MANENTENA FOUNDATION a concrétisé il y a quelques se-

maines son premier projet à MADAGASCAR.

Nous avons souhaité décrire en quelques lignes le plus fidèlement possible ce qui fut une aventure inoubliable pour tous ses acteurs. Stéphane, Nicolas, Mathieu et moi-même avons eu le privilège de représenter MANENTENA et je pense qu'aucun de nous n'est revenu le même d'un tel périple. Il en fut de même pour tous nos soutiens sur place, Nanie, Patrick, Valéry et Valérie sans lesquels le succès aurait été

bien plus aléatoire.

La population locale a vu ses conditions de vie concrètement s'améliorer grâce à l'installation des 2 premiers ALTES qui n'ont jamais aussi bien portés le nom d' « Arbre à vie », c'est cette aventure à mi-chemin entre Tintin et Indiana Jones qui vous est ici contée.

Souvenir d’un voyage inoubliable...

Retrouvailles à PARIS avec les «frères MARMO» Nicolas et Mathieu qui accompagneront MANENTENA tout au long du sé-jour.

Après quelques heures d’attente, nous embarquons enfin pour MADAGASCAR. Après un vol long mais sans encombre, nous atterrissons enfin. Tout change subitement... les gens, le bruit, la foule, le climat, les odeurs, les modalités administratives, l’organisation... C’est l’Afrique avec son authenticité, son folklore mais aussi ses pauvretés, ses limites parfois ses dérives.

Après de très longues minutes, nous récupérons enfin nos bagages. Stéphane nous attend à l’entrée de l’aéroport. Nous prenons un taxi dans lequel nous nous entassons étant donné l’étroitesse du véhicule qui s’avère vite inadapté au regard du gabarit des valises et de mes compagnons de voyage... 80 Kgs de valises et 350 Kgs de compagnons.

C’est l’arrivée à l’hôtel. Il est 4H00 du matin, une pho-to, une douche et au lit, demain la journée sera longue.

JOUR 1 : L e d é p a r t

JOUR 2 : L’ a r r i v é e

Réveil à 7H. On se retrouve au petit déjeuner. Mauvaise nouvelle, le container n’est pas arrivé à AKAMASOA, lieu où seront installés les ALTES. Il est toujours bloqué à TAMATAVE et malgré plusieurs coups de fil, il est difficile de comprendre les raisons de ce retard. Nous sommes Mer-credi et l’inauguration est prévue Samedi. Nous faisons la connaissance de Nanie qui nous accompagnera tout au long de l’aventure et sera en charge de photographier son déroulement.

Nous nous rendons à AKAMASOA avec Olivier qui sera notre TAXI attitré. Nous découvrons TANANARIVE de jour... C’est absolument surréaliste. Du monde, des voitures, un code de la route qui relève plus de l’instinct que de la règle, des routes chaotiques. On croise parfois un policier équipé d’un sifflet et donc qui siffle mais personne ne semble l’écouter.. Ça se démerde, ça se débrouille, ça frôle, ça rase mais... ça passe !

On arrive à AKAMASOA. On croyait avoir déjà vu beaucoup, on avait encore rien vu. AKAMASOA est la fondation qui gère l’ensemble des villages créés sous l’impulsion du Père PEDRO, personnage incontournable de Madagascar, Abbé Pierre local qui comme son illustre confrère se bat depuis plus de 25 ans contre la pauvreté.

C’est absolument surréa

liste.

Du monde, des voitures

, un code de

la route qui relève plus

de l’instinct

que de la règle, des ro

utes chaotiques !

TANANAR I V E

Nous sommes accueillis par MARIE-ODETTE secrétaire d’AKA-MASOA et sommes immédiatement assaillis par des dizaines d’enfants curieux de voir débarquer ces « 4 blancs ». C’est un bain de foule bouleversant car si inattendu. Nous sommes presque gênés car si peu habitués à recevoir spontanément autant d’affection simplement parce que nous sommes d’ail-leurs. Cet épisode ne fait que renforcer notre détermina-tion car ceux qui bénéficieront de notre action sont devant nous. Nous ne sommes désormais plus dans la théorie, nous sommes dans la vraie vie et ici elle est privée de presque tout sauf paradoxalement de sourires qui sont eux nom-breux et sincères.

Nous en profitons pour définir avec précision les emplace-ments des 2 ALTES. Le 1er sera installé dans le « petit » village. Il permettra d’éclairer la rue qui accède au vil-lage, l’accès jusqu’à la place centrale elle-même éclai-rée, ainsi que quelques habitations.

Quant au 2ème ALTES, il sera installé dans le « grand » village situé à 2 Kms de là. Il éclairera une grande place, la rue principale et quelques rues annexes.Nous rentrons à l’hôtel. Nous profitons de l’après midi pour faire quelques emplettes. Nous recevons une bonne nouvelle. Le container a quitté TAMATAVE. Il sera là de-main matin.

Le soir, nous ne nous éternisons pas... 6 heures de sommeil en 2 jours. Nous devons être en pleine forme le lendemain pour installer après avoir déchargé le matériel qui arrive demain matin... C’est certain.

" Nous sommes immédiatement assaillis par des dizaines d’enfants curieux de nous voir débarquer. C’est un bain de foule bouleversant car si inattendu. "

JOUR 3 : D é bu t d e l ’ i n s t a l l a t i o n

Le matériel n’est pas arrivé. Le chargement est bloqué à quelques kms de sa destination à cause d’un accident.Avec obstination et grâce à l’intervention efficace de cer-tains amis de MANENTENA, il n’y a plus d’accident ?!?.... Le chargement repart !

Nous quittons immédiatement l’hôtel en mode « combattant ». Après l’habituelle expédition que constitue l’heure de trajet, nous rejoignons AKAMASOA. Arrivés sur place, le container est bien là. Nicolas nous procure une dernière frayeur puisqu’il s’exclame : « Mais ce n’est pas le bon container !? »

Nous vivons quelques minutes en apesanteur dans une an-goisse « hitchcockienne ». OUF après vérification le maté-riel est bien là.

S’organise alors, grâce à la participation de tous, un bal-let formidablement harmonieux entre l’équipe de MANENTENA et la population locale. Tous veulent aider, participer. Nous ne savons pas s’ils savent vraiment pourquoi nous sommes là mais nous percevons les premiers signes de l’extraordinaire générosité de ces gens .En un temps record, tout le matériel est apporté à l’endroit où sera déposé le 1er arbre.

Nous sommes invités à déjeuner avec le Père PEDRO. Nous comprenons mieux à cette occasion le combat de cet homme qui, animé par sa foi, s’est engagé pour que cette popu-lation et notamment les enfants restent comme il le dit « debout ». Il reste malgré tout lucide sur les difficultés de sa mission. Les probabilités que ces enfants aient une heureuse vie sont faibles mais il affirme que c’est pos-sible et c’est avec la même détermination qu’il essaie de convaincre son interlocuteur que ce soit nous, un enfant ou un sénateur... C’est la preuve d’une démarche sincère, celle d’un combattant « habité ».L’après-midi, étant donné les délais, nous constituons 2 équipes afin de travailler simultanément sur les 2 ins-tallations. Stéphane et Mathieu s’occuperont du « grand » village, nous nous occuperons du « petit » village avec Nicolas.

Malgré les conditions difficiles, nous avançons rapide-ment et espérons respecter les délais. Nous rejoignons en fin d’Après-Midi le « grand » village où nous retrou-vons les « collègues » fatigués mais enthousiastes. Nous leur apportons notre concours et ensemble grâce encore à l’aide incroyable des habitants, nous faisons « pousser » l’ALTES 2 avant la nuit.

Il fait nuit, Olivier nous embarque dans son taxi. Sté-phane s’attaque au répertoire de Michel SARDOU. Nous le conjurons d’arrêter, la journée a été assez difficile comme ça. Malgré nos suppliques, il entame fièrement « Les Lacs du CONEMARA ». Devant tant de détermination, nous cédons et reprenons tous en chœur ...C’est une cacophonie in-nommable mais je crois qu’on est heureux et probablement assez fiers des premiers pas de MANENTENA.

Arrivés à l’hôtel, on ne traîne pas ou plutôt si mais jusqu’à la chambre... dodo.

JOUR 4 : No s e f f o r t s r é c om p e n s é sOn se retrouve au petit déjeuner après une nuit réparatrice. Il le faut car aujourd’hui est le dernier jour avant l’inau-guration qui réunira demain les élus, la presse, le Père PEDRO.

Après la sempiternelle heure de route, nous voici de nouveau à AKAMASOA.

Une équipe d’électriciens locaux nous assiste dans l’ins-tallation des éclairages. Ils sont déjà sur place afin de commencer les câblages qui serviront à raccorder les divers spots. Nicolas, Stéphane et Mathieu sont au travail, je grif-fonne quelques lignes pour essayer de restituer les émotions du moment.

Nanie, qui a depuis longtemps dépassé ses seules fonctions de photographe, partage avec les gens du village des mo-ments d’une très grande complicité. C’est lors d’un échange qu’elle remarque le doigt enflé d’une petite fille. Nous de-mandons à la Maman pourquoi elle ne va pas au dispensaire ? « Parce que cela coûte » nous dit-elle. Nous partons, avec Nicolas et Nanie, amener la petite au dispensaire et pre-nons en charge la consultation puis Nanie nous explique les épreuves que traverse cette Maman. Nous décidons de lui don-ner un peu d’argent. Pour nous cela représente environ 10 € mais pour elle... des larmes et une reconnaissance infinie. Rien de plus à dire de toute façon on ne pourrait pas.

Une équipe d’électriciens

locaux nous assistent

dans l’installation des spots.

Presque tout est terminé pour l’ALTES du « petit » vil-lage. Nous reviendrons un peu plus tard pour mettre en marche après que les derniers spots auront été installés. Nous rejoignons le « grand » village où nous redoublons d’effort avec les copains car nous voulons que la lumière soit dès ce soir.

Il est tard, il fait nuit, nous terminons les derniers raccordements comme on peut. Le moment est venu... Ça marche :Comment la lumière peut déclencher un pareil enthousiasme ? C’est une indescriptible et douce folie, jamais cette place n’a été éclairée, les gens chantent. Nous avons installé une prise, on peut mettre la musique à fond, les gens dansent. Nous vivons comme des privilégiés un mo-ment extrêmement rare et ressentons l’émotion de tout ce village. Rien ne sera plus pareil. Davantage de sécurité, plus de convivialité, les conditions d’étudier facilitées grâce à notre ALTES. Que de chemin parcouru déjà depuis la création de MANENTENA il y a moins de 1 an mais quelle récompense !

Nous retournons au « petit » village. On branche...Ça marche.Même folie, mêmes cris, de la musique et des chants. In-croyable. La chair de poule.. Nous pourrions en pleurer tellement il y a de sentiments mêlés: La joie, la fierté, la fatigue probablement mais également beaucoup de grati-tude pour tous ces gens qui nous témoignent tant de re-connaissance !

Tout est parfait mais il est temps de rentrer car demain c’est l’inauguration officielle. Il faudra être en forme... et en costume !

Pr e s qu e t o u t e st

t e rm i n é p ou r l ’ A LT ES

Même folie, mêmes cris, de la musique et des chants. Incroyable. La chair de poule.. Nous pourrions en pleurer tellement il y a de sentiments mêlés !

JOUR 5 : L’ i n a u g u r a t i o nC’est, sur le plan officiel, le grand jour. Après près d’une semaine en short, tee-shirt et basket, on enfile le costume moins vite que le petit déjeuner. La joyeuse troupe s’engouffre dans le TAXI direction AKAMASOA.Sur place, dans le « petit village », nous attendent déjà le Père PEDRO, le directeur de la JIRAMA (Équiva-lent local EDF) ainsi que quelques élus. Mais encore une fois c’est la foule joyeuse et bariolée qui reste dans ce tableau le plus saisissant... Hier c’était le feu, aujourd’hui ce sera le brasier.

Lors de son discours, le Père PEDRO remercie MANENTENA et en profite pour rappeler aux élus et aux décision-naires présents leurs engagements pour le futur. C’est un moment assez cocasse. En effet le Père PEDRO ne s’em-barrasse pas de formules alambiquées pour défendre sa cause, il prêche avec la même fougue comme il le fait depuis près de 30 ans en n’épargnant personne.

Puis avec Stéphane, nous exprimons au nom de MANENTENA toute notre reconnaissance à tous ceux qui ont rendu ce projet possible. Bertrand MANIER, gérant de SOLS-TICE GROUPE et co-fondateur, les donateurs, l’équipe restée en France, Nicolas et Mathieu superbe d’abné-gation, Nanie, notre interprète - photographe devenue au fil des jours membre à part entière de l’équipe des Mousquetaires (C’est ainsi que nous a baptisés le Père PEDRO). Nous avons un mot pour Patrick, pour Valéry qui a été notre relais sur place mais également Valé-rie qui a organisé les relations Presse et cette inau-guration. En tant que Président, j’adresse un message à Stéphane assis devant moi. Je lui témoigne notre reconnaissance pour avoir cofondé MANENTENA mais éga-lement pour avoir créé et développé l’ALTES à travers sa société CAPSUD.

Nous nous adressons ensuite à la population présente pour leur rappeler que désormais cet arbre est à eux et qu’ils doivent en prendre grand soin. Puis nous leur témoignons bien entendu toute notre gratitude pour leur accueil, leur aide et toute la gentillesse qu’ils ont déployés tout au long de notre séjour.

Nous coupons symboliquement le ruban avec Stéphane officialisant ainsi la première réussite de MANENTENA. L’émotion est à son comble et certains ne peuvent re-tenir quelques larmes.

Après un rapide cocktail, direction le « grand vil-lage ».C’est absolument indescriptible. Des dizaines de personnes nous attendent. Vont se succéder pendant plus d’une heure, quelques discours mais surtout des danses, des chants et tout cela en musique grâce aux amplis. alimentés par l’ ALTES. Nicolas est assailli par une nuée d’enfants qui veulent partager des sel-fies, comme le montreront les photos, ce moment fut probablement un des plus intenses de tout le séjour.

Il est temps de partir. On serre des mains, on em-brasse, on étreint puis l’on se retourne une dernière fois pour contempler notre ALTES qui nous l’espérons veillera sur ce village et sur ses habitants.

Nous rejoignons notre véhicule et quittons pour la dernière fois AKAMASOA.

Pendant les 2 jours suivants, nous avons eu le privilège d’as-sister à une messe du Père PEDRO qui fut également, en dehors de tout l’aspect religieux bien sûr très présent, une expérience incroyable. Ce fut un grand moment de partage entre tous les participants. Nous étions plus de 1000 personnes à reprendre en chœur les chants et tous, quelles que soient nos convictions, nous resterons marqué longtemps par le sentiment d’unité que nous avons ressenti alors. Peut-être qu’à côté de la pauvreté existe toujours la solidarité et l’unité. Peut-être que c’est cela qui fait aussi tenir les gens « debout ».

Avant mon départ, Valérie organise une conférence de presse avec les médias locaux. Avec Stéphane, nous décrivons notre mission, le rôle de MANENTENA, l’espérance que cette démarche apporte-ra beaucoup et plus largement Stéphane rappelle que l’énergie solaire est une solution incroyablement adaptée à ce pays. Il annonce d’ailleurs que CAPSUD va s’installer à MADAGASCAR pour développer un certain nombre de projets.

Concernant MANENTENA, nous révélons avoir d’autres projets déjà sur MADAGASCAR car les besoins restent bien sûr immenses et grâce à l’association de nos donateurs et de notre technologie, nous savons déjà que nous reviendrons.Les 3 mousquetaires restent sur place encore quelques jours. Pour ma part, je quitte l’île quelques heures après et avant de fermer les yeux que je ne rouvrirais qu’à Paris, je m’endors paisiblement avec le sentiment que MANENTENA a rempli cette mis-sion.

Nous devrons toujours nous souvenir de leurs rires, de leurs « Merci » de leurs étreintes comme des piqûres de rappel lorsque nous perdrons parfois notre motivation ou notre enthousiasme.MANENTENA est dès aujourd’hui tourné vers son nouveau projet. Nous le détaillerons bientôt mais nous espérons qu’en lisant ce témoignage, vous aurez envie de nous apporter votre aide par un DON,un soutien manifesté sur les réseaux sociaux ou toute autre marque d’encouragement à poursuivre l’aventure de MANENTENA.

...Et la lumière fut !

JOUR 6&7 : L a f i n d e l ’ a v e n t u r e

Gilles GARCIA - Récit du voyage à Madagascar, mai 2017

Nous tenons à remercier le Père Pedro, les frères Marmonier Nicolas et Matthieu, Nanie, Patrick, Valéry et Valérie,

mais aussi tous les donateurs pour avoir contribué à cette formidable aventure.Nous remercions également toute l’équipe restée sur place

pendant toute la durée du projet, soit Elodie, Julien & Amandine.