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1 16 novembre 2013 - Centre Interdisciplinaire sur l’ENfant ANNUAIRE DES LABORATOIRES DU CIEN FRANCOPHONE Novembre 2013

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16 novembre 2013 - Centre Interdisciplinaire sur l’ENfant

ANNUAIRE DES LABORATOIRES DU CIEN FRANCOPHONE

Novembre 2013

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Sommaire

PREAMBULE   4  

PUBLICATIONS   6  

ÉLECTRO-­‐CIEN   6  

LABORATOIRES  DECLARES   8  

AURILLAC   8  Laboratoire “Même pas mal !” 8  BASTIA   8  Laboratoire “L’enfant auquel vous avez pensé” 8  BORDEAUX   9  Laboratoire “Malaise dans l’éducation” 9  Laboratoire “Usages de l’école et surprises” 10  Laboratoire “Le poids des mots : expertises et justice” 11  BRUXELLES  (BELGIQUE)   11  Laboratoire “Maître passe-désir : la place du sujet à l’école” 11  CLERMONT-­‐FERRAND   12  Laboratoire “Ces brins de rencontre” 12  FRANQUEVILLE-­‐SAINT-­‐PIERRE   13  Laboratoire “L’enfant et ses partenaires au bord de l’exclusion” 13  FRIBOURG  (SUISSE)   14  Laboratoire “Ecritures de l'inconscient” 14  LILLE   15  Laboratoire “Ce que parler veut dire” 15  Laboratoire “La parole qui déborde. Ce qu'on transmet” 16  LYON   17  Laboratoire “interlaboratoires” 17  Laboratoire “Déprises scolaire et familiale chez les adolescents : les réponses des adultes” 18  Laboratoire “L’enfant, la famille et la médecine” 19  Laboratoire “Sans cibles, la langue face à l’apathie et la ségrégation” 20  MANOSQUE   21  Laboratoire “Le jeu de vie” 21  MARTIGUES   21  Laboratoire “Qu’est ce qu’on se discute !” 21  METZ   22  Laboratoire “Grain de sel” 22  MONTPELLIER   23  Laboratoire “Trans-mission, transgression. Élaboratoire ?” 23  NANCY   24  Laboratoire “L'urgence du réel” 24  NICE   25  Laboratoire “La chance inventive” 25  ORLEANS   26  Laboratoire “Des garçons et des filles” 26  

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PAMIERS   27  Laboratoire “Cash ! Cache ! ?” 27  PARIS   28  Laboratoire “L’Es-cale” 28  PARIS  /  LE  BLANC  MESNIL   29  Laboratoire “L’enfant déroutant, ses routes et ses temps” 29  RENNES   30  Laboratoire “D’où tu me parles ?” 30  SAINT-­‐DENIS  DE  LA  REUNION   31  Laboratoire “Détak la langue” 31  SAINT-­‐MALO   32  Laboratoire “En trois actes” 32  SAINT-­‐NAZAIRE   33  Laboratoire “Au fil des discours” 33  SAINTES   34  Laboratoire “Si ça te prend la tête” 34  SOFIA  (BULGARIE)   34  Laboratoire “L’enfant et ses symptômes” 34  TOURNAI  (BELGIQUE)   36  Laboratoire “Apprentissages : impasses et invention” 36  

LABORATOIRES  EN  FORMATION   38  

BERGERAC   38  Laboratoire “L'enfant, l'adolescent, inventeur de leurs vies” 38  BREST   39  Laboratoire “Adolescentes, adolescents : la connexion à l’Autre” 39  CLERMONT-­‐FERRAND   39  Laboratoire “Comment ça s’écrit ?” 39  GAP   40  Laboratoire “Intersection” 40  GRADIGNAN   41  Laboratoire “Sujet du handicap ou « objet de bons soins » ?” 41  LE  PUY  EN  VELAY   41  Laboratoire “Chemins de traverse” 41  LYON   42  Laboratoire “L’enfant et ses professionnels” 42  MANOSQUE   21  Laboratoire "L'école buissonnière" 43  STRASBOURG   43  Laboratoire “Mathèmes et caducées” 43  TOURS   44  Laboratoire “Métisser les savoirs” 44  

ANNEXE  -­‐  LES  STAGES  DE  FORMATION  INTERDISCIPLINAIRE   45  

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Préambule

À la lecture de l’annuaire nouveau, ce fragment de texte de Jacques Lacan extrait du

Triomphe de la religion1 s’impose au lecteur. « À la vérité, il n’est pas forcé que l’homme soit éduqué. Il fait son éducation tout

seul. D’une façon ou d’une autre il s’éduque. Il faut bien qu’il apprenne quelque chose, qu’il en bave un peu.

Les éducateurs sont des gens qui pensent pouvoir l’aider. Ils considèrent même qu’il y a un minimum à donner pour que les hommes soient des hommes, et que cela passe par l’éducation. Ils n’ont pas tort du tout. Il faut en effet une certaine éducation pour que les hommes parviennent à se supporter entre eux.

L’annuaire constitue un moyen incontournable de diffusion de l'orientation lacanienne dans le monde, sur la question de l’enfant. De sa lecture, s’extraient les quatre grands axes de travail que le bureau a dégagé à la suite de l’assemblée générale : vivifier les signifiants du CIEN, donner plus d’ampleur et d’écho à la recherche dans les laboratoires, nouer des liens avec divers partenaires et prolonger le travail entrepris par le CIEN avec l'Institut de l'Enfant pour préparer sa 3e journée sur le thème :"L'enfant interprété" et développer les stages de formation inter-disciplinaire.

Son élaboration, dans des allers-retours entre des membres du bureau et les responsables de laboratoire, implique chacun dans la présentation rigoureuse des résultats et des enjeux de la recherche et du lien que les laboratoires tissent, de façon pragmatique et contingente, avec les réseaux sociaux. Loin d’être une simple chambre d’enregistrement, cet annuaire est un véritable creuset où les lieux des laboratoires, les liens tissés par chacun d’eux, l’avancée des travaux de recherche et leurs points de butée sont accueillis.

Sa confection requiert un travail minutieux qui noue, à partir du texte de présentation, chaque responsable des laboratoires avec les membres de l’association en charge de la politique du CIEN. Des enseignements s’en dégagent qui affirment ou découvrent les difficultés et impasses rencontrées dans les laboratoires, relèvent le sel d’une invention, précisent un point resté flou, relancent le désir de laboratoire, etc…

Cette année, force est de constater que le nombre des laboratoires est en diminution et une analyse s’amorce. Plusieurs d’entre eux ont fermé et ne sont donc plus présentés dans l’annuaire sinon sur le mode de l’analyse des causes et des conséquences de l’arrêt de leurs activités. Parmi celles-ci, il est notable que le passage de relais des responsables est très complexe et de fait le désir de CIEN s’émousse au fil des années. La responsabilité de quelques laboratoires a été exercée par des membres qui entretiennent un lien « relâché » à la Cause analytique. Quelques autres sont aux prises avec des effets de groupe qui freinent l’ouverture indispensable mais toujours contingente à la résistance aux inepties que fabrique la triple alliance des discours du capitalisme, de la science et de l’administration ; cette ouverture est essentielle à la recherche inter-disciplinaire.

Au fil de la lecture, les laboratoires présentés confirment leur vitalité comme lieu d’asile, d’accueil, de résistance, de défense, de subversion, une lueur.

Un seul laboratoire en formation, celui de Paris/LeblancMesnil, a rejoint les laboratoires déclarés, après une année très fructueuse.

Au cœur du laboratoire de recherche inter-disciplinaire CIEN, il y a l’École de Lacan via le rapport que chaque analyste, chaque « analysant éclairé » présent dans le laboratoire entretient avec la Cause analytique, pas de laboratoire sans un désir orienté par et vers celle-ci. Dans son « Acte de fondation », Lacan définit ainsi le terme d’École : il est « à prendre au sens où dans les temps antiques il voulait dire certains lieux refuges, voire base d’opération contre ce qui déjà pouvait s’appeler malaise dans la civilisation »2.

1 Lacan J., Le triomphe de la religion, Seuil, Paris, 2005, p.71.

2 Lacan J., « Acte de fondation », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 238.

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Dans les contes de fées, les enfants poursuivis par quelques ogres, monstres ou sorcières courent à en perdre haleine, effarés, abandonnés, désespérés dans la nuit sombre. Puis dans le lointain un petit point lumineux fait signe qu’un chemin serait encore possible. Une voie s’ouvre devant eux. Les enfants s’engouffrent le cœur battant vers la lumière. Cette métaphore dit combien le laboratoire est précieux pour de ne pas céder aux sirènes du tout prédictif et du tout évaluable et continuer à bricoler et inventer des questions, des réponses encore, dans le temps présent où le sujet cherche un asile que l’Autre n’assure plus. Au-delà du regret éternel d’un temps qui n’a jamais existé, chaque laboratoire cherche à repérer sous quelles formes nouvelles l’accueil du sujet subsiste spontanément ou peut émerger à la suite du désir de quelques-uns. Le discours analytique permet de faire surgir cette fonction, là où l’idéal la croit disparue et la regrette.

La lecture attentive devoile l’incroyable richesse des sujets de recherche inter-disciplinaire prenant appui sur des vignettes pratiques, des faits de l’actualité, l’étude de textes émanent d’autres disciplines, d’autres discours mis en perspective avec ceux de Freud, de Lacan, de Jacques-Alain Miller et d’autres psychanalystes. Mais la mise en circulation des résultats reste trop souvent en suspend. Par la voie de l’écriture qui seule permet de cerner le réel en jeu, le compte-rendu des recherches doit se poursuivre et s’intensifier afin de participer à l’accueil des enfants et des adolescents dans le monde.

Quelques laboratoires pionniers ont déjà ouvert le chantier de la 3e journée de l'Institut de l'Enfant sur le thème :"L'enfant interprété"

Le CIEN doit aussi sa richesse aux stages de formation inter-disciplinaire dont la formalisation est présentée à la fin de l’annuaire ainsi que la liste des stages réalisés en 2013 et ceux programmés pour 2014, d’autres en cours d’élaboration n’y figurent pas. Ces stages ont des thématiques assez proches et se déroulent dans des institutions aux fonction semblables ; quid des autres pôles de recherche ? Chaque membre du CIEN porte l’offre de la formation au sein des institutions, des services, des associations de professionnels désireux d’apprendre quelque chose de la clinique et de la théorie psychanalytique si efficace à saisir de manière tout à fait inédite les questions sociales, médicales, judiciaires, culturelles, artistiques, etc. Au-delà, chaque membre de l’École et des ACF pourrait en être aussi une courroie de transmission. En effet cette proposition du CIEN, comme celle des laboratoires, participe activement à la reconquête du Champ freudien telle que Lacan l’a formalisée dans la 3ème section de son Acte de fondation intitulée « Section de recensement du Champ freudien »3.

Dans les stages de formation inter-disciplinaire comme dans d’autres champ, la diversité que permet l’orientation lacanienne est à l’œuvre. Judith Miller en est la responsable et veille à leur conception, leur coordination, leur réalisation et aux effets d’après-coup de chacun des stages. Pour chacun, un travail détaille la demande en lien avec les points de butée ou les questions émergeant de la pratique des stagiaires, ce qui conduit à préciser celle-ci. Ensuite le programme est proposé par les formateurs choisis pour intervenir.

Les travailleurs du médical et du social en recherche de repères cliniques trouvent dans ces formations sur mesure, par la voie de la conversation inter-disciplinaire, un lieu d’élaboration qui permet d’appréhender l’insupportable auquel les pratiques les confrontent.

Chaque formation mise en œuvre a donné lieu à des écrits publiés dans Electro-CIEN ; ils commencent à constituer un thésaurus de bouts de savoir et de formalisations qui devra trouver à s’affiner dans les années à venir.

Claudine Valette-Damase

3 Ibid., p. 231.

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Publications

ÉLECTRO-CIEN Depuis la dernière réunion des laboratoires, en octobre 2012, sept numéros d’Électro-

CIEN ont vu le jour : n° 93 (octobre 2012), n° 94 (novembre-décembre), n° 95 (janvier-février 2013), n° 96 (avril), n° 97 (juin-juillet), n° 98 (octobre 2013), et un numéro hors série à propos du troisième plan autisme, autour de la lettre ouverte du Dr Rabanel à Marie-Arlette Carlotti.

Force est de constater une irrégularité dans cette diffusion, devenue plutôt bimensuelle que mensuelle, ce qui tient beaucoup à une certaine intermittence des envois de textes. La récolte ayant été abondante en octobre, le numéro de novembre est déjà en bonne voie et l’on peut espérer que cet élan va se prolonger. Dans la présentation de leur laboratoire pour l’annuaire, plusieurs responsables notent la difficulté à « passer à l’écrit » et, en même temps, ils soulignent le souci qu’ont les participants de témoigner de leurs avancées et de leurs impasses, de faire connaître les trouvailles mises à jour dans les conversations. Il s’agit de rendre compte des effets de décomplétude des discours disciplinaires qui sont créés par la priorité donnée au « savoir de l’enfant ». Et, comme le souligne Claudine Valette Damase dans l’éditorial du n° 98, c’est « la voie de l’écriture qui permet de cerner le réel en cause ».

Électro-CIEN s’est largement fait écho de la mobilisation des laboratoires, souvent

associés à l’ACF, et aux associations de parents d’enfants autistes comme la MAO : à Rouen, par exemple, le projet d’accueillir des témoignages de familles touchées par l’autisme à partir de la projection du beau film d’Ivan Ruiz, D’autres voix. Les projections du film de Mariana Otero sur le Courtil, À ciel ouvert, se multiplient, éveillant les spectateurs à un traitement de la souffrance éclairé la psychanalyse lacanienne.

La plupart des numéros font la part belle aux comptes rendus de stages, rédigés par les formateurs, parfois accompagnés de « rebonds » écrits par d’autres. Ainsi, dans le n° 98, le texte de Jessica Dupont fait le lien entre le stage au CAFS les Ajoncs d’Or et les réunions du groupe de parole qu’elle anime entre les sessions. Dans le n° 96, celui de Philippe Lemercier, responsable du laboratoire «L’enfant et ses partenaires au bord de l’exclusion» fait part dans l’après-coup du stage à l’IME d’Héricourt, d’une réunion où les participants ont évoqué les effets de ce stage sur le travail de l’équipe. Chaque texte fait entendre de façon remarquable ce qui s’élabore pour les professionnels au un par un et pour les équipes, dans une sorte de nouage entre la parole et l’écrit (lecture des textes fondamentaux de Freud et Lacan et écriture de vignettes pratiques mise au travail de la conversation). Ces textes mettent en valeur comment la découverte d’une méthode de travail orientée par la psychanalyse, délicate à saisir et de prime abord déstabilisante, « permet de mettre le doigt sur la direction imaginaire où le désir s’enlisait » (Ph. Lemercier) et de redonner aux équipes le goût de travailler ensemble.

La rubrique « Passerelles » a recueilli des travaux de nos collègues brésiliens et s’apprête à recevoir ceux du laboratoire de Sofia. Quant à la rubrique « Recherches, elle est souvent restée vide, mais une enquête sur l’inter-disciplinarité est en cours et publiera bientôt un résultat.

Je note un allongement des articles : ce n’est pas une exigence de la rédaction qui invite chacun à ne pas négliger les petites notes qui viendraient sous ses doigts ou sa plume, précises, concises, alertes. Des textes d’une page ou moins, tout juste arrachés à la parole vive, trouveraient une place de choix à côté des articles plus élaborés issus, par exemple, de journées, rencontres, recherches ou stages de formation inter-disciplinaire.

La rubrique actualité pourrait accueillir des billets plus nombreux sur des livres, des films, voire des questions d’actualité soulevées dans la presse. Je pense aussi au beau texte de Catherine Henri sur Léonarda diffusé par flash, et aux réponses qu’il a suscitées parmi ses lecteurs.

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Nous renouvelons ici notre offre de donner un coup de pouce à la rédaction des textes à partir des propositions envoyées, en questionnant les auteurs sur certains passages, en leur proposant des reformulations, des coupures, des retouches, en facilitant le resserrage des textes.

Michèle Rivoire

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Laboratoires déclarés

AURILLAC

Laboratoire “Même pas mal !”

« En institution, une pratique orientée par la psychanalyse ». Ce thème a été l’objet de nos recherches, lors de nos rencontres mensuelles, tout au long de cette année. Comment faire avec nos pratiques dans l’institution, comment faire avec l’institution dans nos pratiques, quand nous avons choisi les enseignements de la psychanalyse lacanienne comme boussole? Nous partîmes de l’introduction aux simultanées cliniques faite par Gil Caroz à PIPOL 2006, « Le cas, l’institution et mon expérience de la psychanalyse » et du texte établi de la conférence donnée à l’E.C.F par Eric Laurent en 1991, « Institution du fantasme, fantasmes de l’institution », pour évoquer nos questionnements et interpeller nos positionnements dans la pratique professionnelle au quotidien. Chacun des participants s’étant saisi de ce thème et à l’écoute des résonnances qu’il produisait chez lui, différents travaux furent proposés au fil des rencontres du laboratoire et qui concernèrent : les séances d’analyse de la pratique, les réunions de synthèse, la mise en place des protocoles dans les établissements… Quels pas de côté, quelles inventions, quelles créations, pour vivifier nos pratiques passées au crible du contrôle généralisé ? Quels cheminements, aussi, en mots et en actes, pour y préserver la place de la rencontre avec le sujet, au un par un, chacun de sa place et dans sa fonction. Éclats de voix et dévoilement de soi, croisée de savoirs et ouverture de voies… Déclinaison d’expériences singulières pour un temps de partage particulier donnant à ces conversations du laboratoire toute leur force.

Le samedi 30 novembre, prenant appui sur les travaux de l’année écoulée, nous organiserons une rencontre ouverte au public, dans le but de faire connaître les activités du laboratoire « Même pas mal !». Le thème en sera : « L'institution sens dessus dessous ; en institution, quelles pratiques avec les enfants, les adolescents, et leurs familles ? ». Dans cette perspective, trois textes sont en élaboration. Ils constitueront la base de l'échange entre les participants lors de cette rencontre. Ils ont déjà pour titre : « Accueil des parents dans un CAMSP (Centre d’action médico-social précoce) : un groupe en réponse à l'accréditation », « Quid de la rencontre avec le sujet dans une pratique professionnelle confrontée à la consigne de l'évaluation ? », « Les séances d'analyse des pratiques en institution, bric à brac de savoirs ou rature dans le savoir ? ». Les textes produits pourront être proposés à Électro-CIEN en vue d'une publication.

Cet automne, notre « laboratoire nomade » reprendra sa route pour être hébergé dans une nouvelle institution de la cité avant que nous ne décidions de notre prochain axe de recherche.

Responsable : Guillemette Baldini, Monloubou, 15220 Roannes-Saint-Mary,

06.88.26.09.47 [email protected] Participants : Baldini Guillemette, médiatrice familiale ; Burgain Elise, psychologue ; Chastang Eliane,

formatrice ; Larrue Caroline, psychologue ; Legrand Dominique, psychomotricien ; Lordey Ophélie, psychologue ; Bonhomme Emilie, assistante sociale ; Monteil Aurore, psychologue ; Walter Bernard, psychologue.

BASTIA

Laboratoire “L’enfant auquel vous avez pensé”

Cette année le laboratoire a poursuivi sa conversation inter-disciplinaire autour de la notion de handicap en s’orientatant des travaux des 42e Journées de l’École de la Cause freudienne, en octobre 2012 – Autisme et Psychanalyse –, et quelques-uns d’entre nous, M-

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L Bajon et J-P Denis, sont intervenus lors de la rencontre organisée par l’ACF Restonica sous l’intitulé : « Que nous enseignent les autistes ? », en septembre à Corte, ainsi qu’à la seconde Journée de l’Institut de l’Enfant, en mars 2013.

Les membres actifs du laboratoire ont aussi souhaité travailler à partir de l’argument de la 2e Journée de l’Institut de l’Enfant – « L’enfant et le savoir » –, en particulier le paragraphe 3 : le respect du savoir de l’enfant.

Cette réflexion nous a permis de suivre tout au long de l’année l’Atelier Philo animé à Bastia par Martine Pellegri, avec ces enfants pour qui « Maman a pris rendez-vous pour voir si je suis fou », et qui maintenant lui adressent cet appel : « Alors quand est-ce que tu viens me chercher ? ». Ce fut pour nous très enseignant de découvrir par le biais de ces échanges que ces jeunes enfants pouvaient témoigner, avec une naïveté qu’il nous revenait d’accueillir de la bonne façon, des phénomènes énigmatiques auxquels ils sont confrontés.

Ce travail a donné lieu à deux interventions auprès des écoles, avec une soirée-débat devant une trentaine d’AVSI au collège de Montesoro, en janvier 2013, soirée animée par M.-L. Bajon et J.-P. Denis. Nous avons essayé de répondre au malaise des AVSI tout en prenant nos distance avec ces évaluations psychologisantes qui ne font qu’encombrer l’école. Il y eut aussi une intervention plus pédagogique, dans le cadre des Journées de Formation des AVS 2B mise en place par l’Académie, et où nous avons tenté de redonner une place à la notion de souffrance psychique chez le petit d’homme. Cette Journée nous a permis de rencontrer une cinquantaine d’AVSI de Haute Corse, très demandeuses de formation clinique, mais au vu des orientations du moment, la poursuite de ce travail reste aléatoire.

Responsable : Jean-Pierre Denis, Le Flora, 5 route du tennis, Miomo, 20200 Santa

Maria Di Lota, 04 95 33 92 52, [email protected] Participants : Ajas Dominique, rééducatrice ; Bajon Marie-Laurence, conseillère d’orientation

psychologue ; Bartoletti Anne-Marie, psychologue ; Branger Maud, formation AVSI ; Cervoni Marie, enseignante ; Gambini Marcel, enseignant ; Guerrini-Garcia Jacline, professeur de philosophie ; Marchetti Françoise, enseignante ; Mattei Acquaviva Marie-Paule ; Novelli-Gambini Joséphine, psychologue ; Pellegri Martine, rééducatrice ; Rusjan Freddy, infirmier Resado 2B ; Santucci Laura, AVSI ; Viale Isabelle, infirmière scolaire.

BORDEAUX

Laboratoire “Malaise dans l’éducation”

Le laboratoire s’était donné comme objectif l’an dernier d’organiser des soirées thématiques ouvertes sur l’extérieur. Une première soirée, sur la question de la délinquance avait été envisagée, mais n’a pu se réaliser. Nous nous sommes heurtés à des contraintes d’organisation et à des difficultés à mobiliser les invités pressentis.

Cependant, nous avons poursuivi nos rencontres mensuelles où plusieurs situations d'adolescents ayant commis des actes délictueux, ont été travaillées. Trois vignettes pratiques, présentées sous le titre « La fabrique du Délinquant », ont été choisies pour la Journée des Laboratoires en janvier dernier à Bordeaux : « L’enfant...? Trop pas ! ». Ces trois présentations publiques ont donné envie à plusieurs personnes de participer à notre laboratoire.

Dans le prolongement de cette journée riche du désir des intervenants, nous avons poursuivis nos soirées en essayant d'entendre, dans chaque situation ce que l'enfant a à nous dire.

« Savoir entendre ce que l'enfant veut nous dire » est le thème retenu par notre laboratoire pour l'année 2013/2014. Les enfants ou adolescents que nous rencontrons dans les institutions, nous parlent... ou pas. Ils nous adressent une demande à laquelle nous sommes attentifs. Il s'agit parfois par une présence silencieuse, de leur permettre de trouver la voie de leur désir. Mais il s’agit aussi de faire diversion quand quelque chose se déchaine et que vient l'insulte.

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Souvent, dans les institutions, les insultes de l'enfant ou de l’adolescent sont vécues comme une provocation. Le Laboratoire « Malaise dans l'institution » propose d'autres réponses à ce qui peut être vécu comme des provocations. L'insulte, par exemple, n'est pas à prendre comme quelque chose qui vise celui qui l'entend ; l'insulte, pour certains sujets, c'est une manière de traiter l'objet indicible de l'être. Il s’agit toujours, pour nous, de faire valoir, ce qui dans la rencontre entre un professionnel et un sujet, a pu permettre à ce dernier de faire un pas de côté.

Présenter une vignette au Laboratoire « Malaise dans l'éducation » et participer à la conversation a des effets sur la pratique. Ces « conversations » permettent à chacun des participants, de se libérer des carcans institutionnels, des propos stigmatisants qui sont tenus sur l'enfant, des méthodes et recettes universelles qui ne tiennent pas compte du sujet.

Le nombre de participants varie d’une soirée à l’autre, mais l’interdisciplinarité reste de rigueur. Nous travaillons à partir de vignettes pratiques piochées dans les expériences professionnelles des participants, en institution ou dans les services éducatifs.

Cette année, nos rencontres auront toujours lieu une fois par mois, en soirée. Responsables : Nelly Poirier, 05/56/78/95/11, [email protected] ; Emmanuel

Schumacher, 06/89/93/62/68, [email protected] Participants : Borde Julien, éducateur spécialisé ; Cloutour Genevieve ; Crosia Françoise ; Cuignet

Hetty, éducatrice spécialisée ; Danjoux Béatrice, éducatrice spécialisée ; Dechoux Elodie, éducatrice spécialisée ; Desveaux Elizabeth, éducatrice spécialisée ; Frechou Mathilde, éducatrice spécialisée ; Gentes Dominique, psychologue ; Jeunecourt Magali, assistante familiale ; Lacadée Philippe, psychiatre ; Méallet-Tantot Hélene ; Poirier Nelly, éducatrice spécialisée ; Rassis Michèle, éducatrice spécialisée ; Renaud Patrice, psychiatre ; Ros Sylvie, éducatrice spécialisée ; Rousse Odile, éducatrice spécialisée ; Schumacher Emmanuel, éducateur spécialisé ; Videau Leatitia, éducatrice spécialisée ; Videau Nicole retraitée cadre hospitalier.

Laboratoire “Usages de l’école et surprises”

Le laboratoire s’est enrichi de nouvelles personnes après la dernière journée des laboratoires à Bordeaux, ce qui contribue à son côté jamais complètement établi. Nous nous réunissons dans une salle de lycée professionnel, une fois par mois. Notre thème de recherche a mis à la question les derniers énoncés et débats médiatico-politiques autour de la morale laïque interrogeant plutôt ce qu’est et pourrait être : L’éthique à l’école. Ce fut durant l’année l’objet de tours et détours cherchant à cerner le réel en jeu à travers des vignettes impromptues, des relances sur le sujet des conversations hors laboratoire, des lectures, ce qui fait point de butée pour chacun. Autant de façon de décliner l’impossible version d'éduquer et qui pour autant nécessite d’en faire invention et élaboration.

Cette année nous déclinerons une nouvelle version du thème de l'éthique sous le titre : que veut l'école? Et un sous-titre : garçons/filles et l'insu-portable. Nous avons élaboré deux questions comme boussoles de notre recherche : comment l'école traite-t-elle de la différence des sexes, de l'altérité ? Et comment faire avec l'invasion de l'objet gadget « le portable », quelle fonction a-t-il ? Nous nous appuierons sur des vignettes, des lectures, du travail de textes et des expériences et témoignages et chercherons à faire offre de conversations. Le laboratoire dispose d’une lettre électronique : La lettre du laboratoire et participe à la parution du bulletin Serendipity dont Ph Cousty assure la responsabilité. Il travaille aussi à la réalisation d’une journée des laboratoires à Bordeaux.

Responsables : Philippe Lacadée, [email protected] ; Michèle Elbaz, [email protected]

Participants (liste non exhaustive): M. Bourineau, professeur de lettres, N. Calmeil enseignante en ITEP, Ph Cousty, psychologue, C. Daloue, Infirmière, C. Dorignac, enseignante, M Elbaz, formatrice, C Escarpit, psychologue, F Françoise, institutrice, Y Gendreau, institutrice, M Hay, chef de travaux en lycée professionnel et professeur, S Houradou, institutrice, P Lacadée, psychiatre, C Lantrès, professeur de lettres, P Lartigau, professeur de lettres et de théâtre en fac, P Lecrénais-Paoli, cadre de santé, B Le Galloch, enseignant Rased, R Montaut, éducatrice, B Neff, professeur de comptabilité, P Lahousse, AVS et psychologue,Y Saussès enseignante en Zep intervenant en CLIN, C Tourigny, institutrice.

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Laboratoire “Le poids des mots : expertises et justice”

Notre objectif était d’échanger à partir d’expertises psychologiques avec des professionnels de la magistrature, du soin et du champ socio-éducatif. Nous étions centrés sur le poids des mots dans nos rapports écrits et dans notre prise de parole lors du procès.

Le point fort de notre travail de laboratoire en 2012/2013 s’est révélé avec notre participation à la journée du CIEN à Bordeaux fin janvier 2013. Nous avons pu échanger toutes ensemble et avec la salle, sur le mode de la conversation. Au cours de cette année nous avons tenté d’extraire ce que nous retirions de ce travail. Chacune à notre façon, nous avons tenté de dire comment le discours sur l’enfant, le discours des experts, le discours judiciaire pouvait nier le réel en cause, mais aussi venir le voiler. Au-delà du poids des mots, nous avons tenté d’approcher le réel de l’indicible. Nous avons échangé autour de la sexualité infantile et de la forme moderne du non rapport sexuel à partir de l’ouvrage de Serge Cottet L’inconscient de papa et le nôtre.

Grâce à la venue d’une psychologue travaillant dans un dispositif de lutte contre les sectes, nous avons amorcé une réflexion sur ces problématiques et sur la notion de victime. Ce travail est à poursuivre.

Nous avons réussi à nous réunir davantage, environ toutes les six semaines, mais rarement au complet. Notre passage à l’écrit reste difficile et souvent nous nous laissons emporter par le bavardage. Sans doute avons-nous davantage à discuter la structuration que nous entendons donner à notre travail. À part une collègue, nous n’avons pas de pratique spécifique autour de l’enfant ce qui peut nous embarrasser, même si la part d’infantile est au cœur des problématiques concernées.

En cette rentrée, l’effectif du laboratoire change à nouveau ! Trois membres nous quittent : deux professionnelles appelées à d’autres responsabilités dans le champ de la psychanalyse, une autre pour des raisons personnelles. Une jeune psychologue travaillant dans un service d’investigation et d’orientation justice nous a rejoints. À la demande du juge des enfants, elle rencontre des jeunes et doit donner par écrit une évaluation (qui s’inscrit dans un dispositif interdisciplinaire) concernant « la dangerosité » de leur situation, écrits aux conséquences certaines qui engagent sa responsabilité. Ses questions et sa pratique sont au cœur de notre recherche, concernant l’articulation des différents discours autour de l’enfant. Un psychologue travaillant en milieu carcéral s’est à nouveau joint à nous, souhaitant travailler de façon plus théorique autour des expertises.

Ce laboratoire devra à nouveau trouver ses marques. Nous gagnerions à affirmer davantage la spécificité de notre travail, l’inter-disciplinarité dans l’articulation des discours psychanalytique et judicaire, en tenant compte de la façon de traiter du réel en jeu. Nous pourrions envisager de nous adresser plus directement aux professionnels de la justice.

Responsable : Laufer Danièle 121 rue Croix de Monjous 33170 Gradignan, [email protected], 06 20 51 80 25.

Participants : Babiloni Blandine, psychologue ; Dusseau Pierre Jacques, psychologue ; Siret Christiane, psychologue ; Videau Maryline, avocate.

BRUXELLES (BELGIQUE)

Laboratoire “Maître passe-désir : la place du sujet à l’école”

Notre travail de laboratoire s’interroge comment dans l’enseignement, il est possible d’inclure la dimension subjective. Sur la base de ce que les uns et les autres viennent raconter de leur quotidien professionnel, le groupe de travail offre la possibilité de se questionner à propos des manières dont les élèves peuvent s'accrocher à l'apprentissage afin que des enseignants trouvent une certaine « rigueur de présence » permettant les détours nécessaires pour prendre en compte les signaux que les élèves leur envoient.

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À partir d'une pratique, le collectif essaye de cerner les conditions qui sont, par exemple, réunies pour qu’un élève se soit mis au travail. Le groupe essaye d’en tirer des enseignements qui permettraient à chacun de les expérimenter avec son style propre.

Notre travail tente de saisir comment, à l’heure où la pulsion se rassasie par le plus court chemin, nous trouvons par notre acte de présence, une façon de la conduire à la satisfaction non sans quelques détours afin que le désir puisse venir s’y loger.

À partir du thème proposé par l'Institut de l'enfant, « l'enfant et le savoir » en vue de la journée de 2013, selon différentes déclinaisons, le laboratoire s'est essayé à préciser quelles réponses pouvaient être avancées par les différents intervenants et comment la « rigueur de présence » pouvait soutenir cette position de savoir attribuée à l'enfant ou à l'adolescent

Maud Ferauge a démontré que l’impasse scolaire peut relever de l’impasse sexuelle dans laquelle peuvent se trouver certains adolescents. Dans sa vignette, elle a rendu compte de la manière dont elle a pu subvertir la demande pour remettre en jeu le désir et lui donner une orientation inattendue.

Par ailleurs, le thème proposé pour Pipol VI, « Après l'Oedipe », a été un thème propice pour saisir comment notre pratique d’enseignant et nos relations aux élèves ne sont jamais sans écho avec notre propre problématique

Karoline Buchner a présenté, lors de ce congrès, une vignette pratique où il était question de se décaler d’une position insue d’elle-même pour ouvrir la voie au désir d’un sujet jusque-là coincé dans les embrouillaminis de ce que recèle la langue : celle à apprendre et celle qui nous habite

Responsable: Claire Piette, [email protected], tel : 00 32 2 346 83 45 ou le

0486 57 05 38. Participants : KarolineBuchner, professeur de lettres en lycée et professeur à l'escale ; Bouchat Valérie,

institutrice en école primaire ; Angélique Cauwellaert, institutrice en école primaire ; Yohan De schryver, professeur en psychopédagogie en école supérieure ; Noëlle De Smet; Pascal Docquiert, professeur de lettres en collège ; Maud Ferrauge, psychologue dans un centre PMS ; Jean-Paul Lang, professeur de lettres ; Corinne Laurent, professeur en milieu hospitalier ; Mélanie Mangione, professeur de morale et philosophie en école supérieure ; Sandra Ruchard, professeur en milieu hospitalier ; Stéphanie Stevens, professeur en sciences sociales.

CLERMONT-FERRAND

Laboratoire “Ces brins de rencontre”

Le laboratoire va poursuivre sa recherche, qui a pour objectif : la responsabilité du travailleur social dans la rencontre.

Depuis novembre 2009, une fois par mois, une quinzaine d’étudiants et de professionnels du travail social se réunissent dans les locaux de l’Institut de travail social d’Auvergne pour converser sur l’actualité du travail social.

L’année écoulée, le laboratoire avait précisé son objectif de recherche sur la distinction de l’acte, de l’action et de l’agir d’une part et d’autre part la question de l’évaluation et des protocoles au cœur des politiques sociales depuis une dizaine d’années. Quels en sont les résultats ? Un glissement s’est produit, les productions écrites de certains membres du laboratoire se sont en fait déployées à partir de l’engagement d’une participante dans l’équipe francophone de revue El niño sur la question des protocoles et de la résistance subversive que permet la psychanalyse d’orientation lacanienne.

Ce travail de recherche sur les protocoles et guides de bonnes pratiques a permis d’examiner, à partir les vignettes pratiques écrites par une chef de service, une éducatrice et une formatrice, comment ces praticiennes du travail social ont pu s’en dégager afin de favoriser coûte que coûte les conditions de la rencontre avec les sujets accueillis. Ce travail va se poursuivre dans l’année à partir de productions écrites d’autres membres pour rendre

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compte des bricolages et inventions visant à entraver cette normalisation et ainsi permettre une ouverture vers la subjectivité.

Le laboratoire continue aussi son action qui consiste à aller, de façon pragmatique et sans jamais céder sur son orientation, à la rencontre de professionnels préoccupés par l’avenir de l’action sociale.

Dans l’Institut de travail social où il se réunit, le laboratoire a invité, autour d’un film documentaire, à une conversation inter-disciplinaire (en présence de Philippe Cousty, secrétaire de l’association CIEN) sur la question des adolescents en impasse au collège. Le laboratoire a aussi soutenu l’invitation de l’ITSRA faite au Dr Rabanel, responsable thérapeutique du CTR de Nonette, de venir parler de l’autisme, puis celle faite à Jean-Pierre Rouillon, directeur du CTR de Nonette qui, lui, a donné une conférence sur la question de la précarité et de la psychanalyse.

Deux comptes-rendus écrits par des membres du laboratoire sur la conversation avec le Dr Rabanel sont parus dans le numéro spécial d’Électro-CIEN consacré au troisième plan autisme.

Après quatre années de rencontres diverses et variées, le laboratoire est devenu un outil incontournable de résistance et d’ouverture dans le travail social de l’agglomération et au-delà. Aussi ce travail du laboratoire exige-t-il aujourd’hui une plus grande rigueur pour faire connaître ses résultats. Pour mener cette tâche, une co-responsabilité du laboratoire est effective en cette rentrée.

Responsables : Frédérique Bornet et Claudine Valette-Damase, enseignantes à l’ITSRA, 39, rue de Blanzat 63100 Clermont-Ferrand.

[email protected] ; 06 88 30 36 94 Participants : Céline Aleyrangue, éducatrice spécialisée ; Natacha Aubry-Gaillard, psychologue et

enseignante à l’ITSRA ; Frédérique Bornet, enseignante à l’ITSRA ; Isabelle Caillault, éducatrice spécialisée, chef de service éducatif ; Eve Chambon, enseignante à l’ITSRA ; Agnès Conte, psychologue ; Baptiste Cosson, éducateur spécialisé ; Zoubida Hammoudi, monitrice-éducatrice; Laurence Portail, éducatrice spécialisée ; Florence Reboul, éducatrice spécialisée ; Marie Sellier, éducatrice spécialisée ; Elisabeth Vivier, éducatrice spécialisée, responsable d’une équipe éducative.

FRANQUEVILLE-SAINT-PIERRE

Laboratoire “L’enfant et ses partenaires au bord de l’exclusion”

L’an dernier, le laboratoire avait choisi pour thème le rapport de l’enfant aux institutions familiales, scolaires et soignantes. Cette réflexion était née d’un étonnement devant les différences radicales de discours qui apparaissent parfois sur un même enfant d’une institution à l’autre et nous avait conduits à considérer l’inexistence de l’Autre de l’Autre comme le fondement de la position subjective.

Des professionnels de l’éducation (psychologues, enseignants et auxiliaires de vie scolaire) ont évoqué la détresse des familles de jeunes dits autistes face à la multiplicité des discours tenus sur les troubles de leur enfant. Dans le contexte du débat sur l’autisme, la psychanalyse est souvent réduite à une méthode de traitement et comparée à des techniques éducatives spécifiques, alors que les membres du laboratoire, de par leur expérience de la cure et/ou du travail avec le CIEN, savent qu’il s’agit plutôt d’un rapport inédit à l’humain qui en accueille les aléas comme autant de signatures singulières et de formes de traitement du Réel par les sujets eux-mêmes.

Nous avons donc fait le projet, pour cette année, de réfléchir à la manière dont les familles et les professionnels confrontés à la dureté des discours sur l’autisme trouvent des points d’appui pour maintenir bien vivant leur lien à l’enfant dit autiste. Pour inaugurer ce travail, nous avons souhaité en partager le premier moment d’une manière plus large par une projection publique du film «D’autres voix» à Rouen, le 11 octobre. Notre projet s'est précisé lors d'une rencontre inter-établissements à Héricourt-en-Caux, le 27 septembre dernier, en prolongement du stage organisé par le CIEN l'an dernier au

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Bercail Saint-Denis. Nous allons essayer de comprendre les attentes des professionnels à l'égard de la psychanalyse au sujet de l'autisme. Il nous semble en effet que les malentendus sont nombreux mais qu'ils sont une bonne occasion pour clarifier la place de la psychanalyse en institution. Nous nous référerons aux textes publiés par les institutions du RI3, en particulier ceux d'A. Zenoni. La notion de « traitement de l'Autre » est, par exemple, susceptible de nous guider. Nous avons perçu que les professionnels des institutions comptaient sur la psychanalyse pour apaiser l'Autre institutionnel lorsqu'il est pris par des frénésies d'évaluation ou de programmation.

L'inscription de ces questions dans un débat plus large associant des professionnels extérieurs orientés par la psychanalyse lacanienne est l'un des moyens que nous pouvons continuer à utiliser ainsi que le recueil et la publication de certains des textes produits à cette occasion.

Responsable: Philippe Lemercier, 273 rue Pierre Corneille, 76520 Franqueville-Saint-

Pierre, [email protected] , 06 72 27 94 79. Participants : Pierrette Daniel, psychologue scolaire ; Béatrice Defosse, enseignante ; Corinne Delcourt,

psychologue scolaire ; Marie-Annick Dion-Letout, art-thérapeute; Virginie Dubot, enseignante ; Sophie Duhamel, enseignante ; Fanny Durand, psychologue clinicienne ; Claude Gouel, infirmière scolaire ; Barbara Grimaux, auxiliaire de vie scolaire ; Nathalie Hervé-Diop, psychologue clinicienne ; Marie Izard-Delahaye, psychologue scolaire ; Corinne Jean, enseignante spécialisée ; Hélène Lagrange, enseignante ; Patricia Lopez, enseignante ; Flore Madelpuech, directrice d’école maternelle ; Catherine Madry, enseignante ; Jesahel Maujean, professeur de lycée ; Pierre Maujean, enseignant spécialisé ; Annie Pickering, rééducatrice ; Nathalie Roux, enseignante ; Maryvonne Slimani enseignante spécialisée ; Peggy Vautier, auxiliaire de vie scolaire.

FRIBOURG (SUISSE)

Laboratoire “Écritures de l'inconscient”

L'institution scolaire a été créée pour apprendre aux enfants ce qu'il faut pour vivre dans le monde aujourd'hui. Si la plupart de ceux qui y entrent s'en sortent assez bien, tous n’y parviennent pas. Les professionnels travaillant au laboratoire s’intéressent tout particulièrement à l’expérience de certains de ces enfants, à leurs dires concernant ce qui, parfois, les submerge, prenant la consistance d’un regard ou d’une voix. Nous continuons à nous enseigner de leurs inventions singulières qui parfois arrivent à faire symptôme, et donc lien social. Outre les dyslexiques, les hyperactifs et les hauts potentiels, comment laisser un espace toujours ouvert pour que s'y loge, au un par un, ce qui ne peut pas se dire, mais qui, parfois, en s'écrivant, peut se faire connaître ? Quelques inventions d'enseignants sont mises en discussion dans le laboratoire : ateliers de dessin, d'écriture, ouverts ou fermés. Que s'y passe-t-il ? Qu'est-ce qui est en jeu ?

Cette année, nous avons décidé d'ouvrir le laboratoire sur la cité, autant pour donner à voir les résultats de nos recherches interdisciplinaires que pour comprendre les autres logiques à l'œuvre dans l'école aujourd'hui. Voici l'argument que nous avons proposé, en espérant que cette journée sera également une occasion d'inviter nos collègues d'autres laboratoires à découvrir Fribourg, lieu frontière entre la francophonie et le monde germanophone. Voici l'argument prévu :

Élève et maître, passagers et passeurs

Tous à l’école ! Ce droit de chacun ne fait de loin pas le bonheur de tous. Et pourtant, chacun a son idée de ce qui devrait s’y passer, et les programmes fixent un horizon des savoirs à faire passer, des maîtres aux élèves. Mais veut-on vraiment savoir ce qui s’y passe ? Quelles marques, traces, ou cicatrices les passagers de l’école, volontaires, otages ou clandestins y laissent-ils ? Paradoxalement, les élèves, placés au cœur des programmes, s’effacent, souvent en silence, pour devenir des nombres comptables en termes statistiques de réussites ou d’échec. Pourtant, quelque chose de ce passage reste parfois dans l’école, que ce soit chez les enseignants ou chez les élèves,

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lorsqu’ils acceptent en s’effaçant de devenir à leur tour sujets d’école. Si tant d’écrivains ont choisi, des années après leur rencontre avec un enseignant, ou un élève,

d’écrire ce qu’ils ont vécu, ce qui s’est passé, ce n’est pas par hasard. Ce qui s’écrit dans ces lieux est précieux et préfigure pour chacun un peu de ce que sera sa vie, son rapport aux autres, son rapport au savoir. Freud, Canetti et mille autres ont rendu compte de leur rencontre inédite avec le savoir ou avec la passion incarnés par tel enseignant.

Mais la métamorphose s’effectue aussi par l’acte de ces élèves, souvent inconnus, qui laissent sur leurs enseignants des traces de leur passage : quand ça se passe, certes, mais surtout quand ça rate. Des émois ou des chagrins d’école, certains ont gardé un souvenir fécond. De ceux qui en ont dit quelque chose, certains, qui ne se livrent qu’aux yeux de quelques lecteurs choisis, sont devenus pour nous, gens du CIEN, passeurs d’un savoir nouveau. C’est à ces quelques-uns que nous avons à laisser la parole, ou la plume, pour qu’ils nous enseignent, à la lettre. Nous sommes tous élèves de l’école dont le seul Maître a pour nom l’inconscient.

Responsables : Violaine Clément, enseignante, adjointe de direction, 1, rte de Lovens,

1756 Onnens, 0041 76 334 21 72, 0041 26 470 21 72, [email protected] ; Olivier Clerc, ancien enseignant, 1, rte de Lovens, 1756 Onnens, 0041 76 395 21 72, 0041 26 470 21 72, [email protected]

Participants : Marc Arrighi, responsable des classes Relais ; Evelyne Darbellay, enseignante ; Viviane Chatel, sociologue ; Dima Hatem, enseignante ; Anne Joly, enseignante ; Catherine Leibzig-Zay, collaboratrice de l’Unité Mobile du Service de l'enseignement obligatoire de langue française ; Carine Maradan, travailleuse sociale; Marguerite Ngo Batje Buchs, psychologue ; Pierre Panchaud, psychologue et psychothérapeute d’enfants ; Michael Plumettaz, éducateur ; Nicole Prin, enseignante ; Gilles Rotzetter ; Emmanuel Scerri ; Oumar Sow, enseignant ; Isabelle Vauthey, intervenante en protection de l’enfant, Tribunal des mineurs ; Laurence Vollin, juriste, musicienne et écrivain.

LILLE

Laboratoire “Ce que parler veut dire”

Objectif de recherche : les participants du laboratoire témoignent d’une sorte de paradoxe où ils sont pris entre ce qui est demandé pour un enfant (un suivi spécialisé, un projet individualisé, etc.) que ce soit à l’école ou au sein de divers lieux d’accueil, et ce qu’ils peuvent faire lorsqu’ils décident de suivre l’enfant. Que demande-t-il l’enfant ? Comment rester fidèle à la trace du sujet – qui est celle de sa question, de son élaboration – et répondre aux demandes faites par des équipes en termes de résultats et progrès mesurables ?

Il semblerait que face à la recherche de résultats et des suivis spécialisés la demande des uns et des autres (professionnels, enfants) reste noyée ou fourvoyée.

Comment se repérer dès lors s’il restent seulement les signifiants maîtres de l’Autre : réussite, mise à niveau, apprentissage de l’autonomie, etc. ?

Les participants témoignent des effets de la transmission au sein du laboratoire, les effets de sa propre prise de parole lorsqu’on s’engage à transmettre une situation de sa pratique, mais aussi les effets de la parole entendue et du mode d’accueil qui y est fait : leur angoisse, le trop vif souhait de « comprendre », d’être efficace, mais aussi les éventuelles rivalités imaginaires avec les équipes tout comme des affects d’impuissance ou d’insupportable face à des enfants et des jeunes se voient entamées. Quelque chose tombe, choit.

Dans ce creux qu’un trop plein fermait jusque-là, une question peut prendre place. Ce lieu où un non-savoir peut venir se loger permet aux professionnels d’accueillir l’énigme d’un sujet en l'incitant à poser sa question, au lieu de fournir des réponses trop rapides qui ne lui donneraient pas chance d'énoncer ce qui lui importe.

Une enseignante témoigne des effets de surprise rencontrés dès lors qu’elle a pu quitter une position de forte identification à l’image du professeur exigeant pour laisser

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place au non savoir et à la stratégie d’une élève. Quittant la position de « maître du jeu » et préférant « mettre du jeu », ayant pu rester plutôt dans la dimension des semblants nécessaires (« trois copies blanches = zéro ») sans incarner la loi surmoïque, cette enseignante a permis à son élève de jouer sa partie sans prétendre tout comprendre de son jeu. Une brèche a pu s'ouvrir dans la certitude initiale, « elle ratera son année », ce qui a eu des effets : pour l’élève succès aux examens, pour l’enseignante desserrage identificatoire et joie de la surprise.

Une jeune orthophoniste parle au laboratoire de son angoisse lors d’une réunion d’équipe dans le centre où elle travaille, au moment où elle est sommée de répondre : tel enfant – qu’elle venait de recevoir pour la première fois seul et qui restait muet lors des entretiens – était-il en demande, condition incontournable, dans l'équipe, pour acter son admission. Marquée par ce qu’elle avait pu apprendre quant à « ce que parler veut dire » au long de nos conversations, cette orthophoniste s’entend dire un sonore « oui ». L’enfant est admis. Elle parlera plus tard au laboratoire du travail décidé de cet enfant.

L’angoisse ne disparaît pas pour autant ; mais, allégée du poids des idéaux elle peut trouver son rapport à ce qui la cause ; elle vient à une autre place et permet une relance du désir.

Responsable : Betina Frattura [email protected] Participants: Sabine Deleforge professeur de français en lycée ; Pierre-Yves Gosset psychologue en

institution pour enfants autistes et psychotiques ; Danielle Gambato, éducatrice en foyer pour jeunes adolescentes placées par le juge ; Francine Kurzawski enseignante de français en prison et à l’hôpital ; Colette Genevoix enseignante d’anglais en collège, à la prison et l’hôpital ; Bernard Chivet psychologue ; Maud Lebar orthophoniste.

Laboratoire “La parole qui déborde. Ce qu'on transmet”

Objectif de la recherche : le laboratoire est composé de professionnelles qui travaillent dans l’Éducation nationale sans avoir une classe à charge. Elles sont : maître G (RASED), coordinatrice du dispositif ECLAIR4 et conseillère pédagogique de circonscription. Nous avons travaillé l’an passé autour de situations rencontrées au sein des institutions scolaires. Les membres du laboratoire accueillent les demandes des enseignants qui font part des difficultés d’un – ou plusieurs – élèves (problèmes d’apprentissage et/ou de comportement). Le fil rouge de notre travail a été celui-ci : à partir des vignettes pratiques, nous avons d’abord tenté de cerner ce qui fait problème pour un enseignant avec un ou des élèves et ce qui fait problème pour l’élève lui-même. Nous avons ensuite interrogé ce que l’on peut transmettre et de quelle façon aux enseignants qui ont la charge quotidienne de l’enfant en classe. Ceux-ci, très souvent débordés par des conditions d’accueil et de travail difficiles, se trouvent parfois en impasse : ne pouvant pas créer le temps et l’espace pour accueillir la singularité des élèves en difficulté au un par un, ils sont souvent impuissants ou découragés face à un discours qui exige d’eux efficacité et résultats rapides. Ainsi, ils peuvent rencontrer un écueil au moment de formuler une demande particulière pour tel ou tel enfant. Puisque nos temps sont ceux du « tous » et des « classifications », ils sont conduits à attendre tout simplement une réorientation rapide, voire l’exclusion pour l’enfant en difficulté.

D'autres lieux suscitent des interrogations: les dispositifs d’écoute demandés par les écoles, dans lesquels des formulaires sont spécialement élaborés pour recueillir la parole des enfants. Il s'agit d'avoir une idée de la situation des élèves, de ses difficultés quant au travail scolaire, l’intégration, la compréhension, et, à partir de là, élaborer des projets visant à améliorer certains aspects de l’organisation scolaire dans les établissements. Mais une

4ECLAIR : Écoles, Collèges, Lycées pour l'Ambition, l'Innovation et la Réussite. Ce dispositif succède aux anciens Réseaux Ambition Réussite (RAR).  

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question préoccupe l'un de membres du laboratoire, très impliqué dans ce travail-là au sein de divers établissements : une fois recueillie ladite parole de l'enfant, via les formulaires écrits, qu'en faire ? Certains enfants livrent des questions et des propos les concernant au plus intime subjectivement ; et là, l’école n’a plus sa place pour intervenir. Comment et que transmettre tout en respectant un voile nécessaire qui empêche toute éventuelle récupération de cette parole pour la stigmatisation ?

Cette enseignante se saisit des ateliers d’écriture qu’elle dirige pour accueillir « la parole qui déborde » et permettre aux enfants de la tourner en effet de poésie. Elle a pu s’autoriser à proposer ponctuellement à des élèves la participation à ces ateliers – en tournant l’invitation chaque fois à partir des signifiants qui semblent compter pour l’enfant. Elle parle au laboratoire des effets opérés : par exemple une jeune fille dont la parole et le corps débordaient, accaparant tout le temps et l’espace de la classe, peut retrouver des bords via sa participation à ces ateliers et alléger – pour elle et pour les autres – le poids de ce qui était en trop.

Nous avons constaté que se positionner comme « maître ignorant » vis-à-vis des

collègues enseignants, en centrant les discours sur l’enfant plutôt que sur les faits (résultats, comportement, crises, etc.) permet d'opérer des petits bougés : quelque chose de la dimension de la surprise peut alors circuler et faire avancer l’enfant et l’enseignant, débloquant des situations devenues fermées et apparemment insolubles.

Pour l’année qui commence nous accueillons un nouveau participant : un jeune professeur de latin en collège. Nous lui laisserons le temps de prendre sa place au sein du laboratoire avant de l’inclure dans la liste des participants.

Responsable : Betina Frattura [email protected]; Participants : Beatrice Megret, coordinatrice dispositif Eclair ; Martine Drodsinski, conseillère

pédagogique de circonscription ; Laurence Leblanch, Maître G dispositif RASED.

LYON

Laboratoire “interlaboratoires”

Objet : conversations inter-disciplinaires ouvertes au public. Nouvelle session : « Point(s) d’appui » « Décris-moi ce qui t’arrive, je te dirais de quoi tu as besoin ». Le discours socio-

éducatif contemporain, contaminé par le discours de la science et du management, propose un calibrage toujours plus performant des besoins des enfants et des adolescents. Protocoles de rééducation ou de soin, prises en charge et mesures de placement « adaptées » se mettent au service des besoins ainsi inventoriés. Ces « formules » sont évaluées ainsi que le sujet dans sa capacité à compenser ses difficultés et à exploiter son capital personnel, soit à devenir son propre « chef de projet ».

Après notre cycle intitulé « S’enseigner du désordre des enfants et des adolescents », le laboratoire inter-laboratoires de Lyon a entamé, en 2013, une nouvelle série de soirées, pour interroger leurs réponses et celles des adultes, à partir de la question du « point d’appui » nécessaire à une éducation où le savoir se conjugue avec ce qui ne s’éduque pas. Comment des enfants et des adolescents d’aujourd’hui trouvent-ils encore des points d’ancrage dans le discours des adultes ? De quels symptômes trouvent-ils à se soutenir contre le réel auquel ils ont affaire ? Comment ces adultes peuvent-ils être en-corps des points d’appui, d’une manière qui dise « oui » à leur existence, ce « oui » étant la condition préalable à toute construction de leur être social.

Trois conversations ont eu lieu. 1 : Les deux adolescents évoqués au cours de la conversation du 5/04/2013 étaient des

sujets ayant « radicalement fait sans l’Autre », disait Jacqueline Dhéret dans son

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introduction. Leur corps portait la marque de ce destin. Choisis, voire convoqués, des éducateurs ont dû «y être», et c’est à partir d’une satisfaction rencontrée en eux-mêmes (dans le corps pour l’une, dans le maniement des mathématiques pour l’autre) que ces jeunes ont, de façon singulière, consenti à se laisser accompagner par un adulte rencontré dans une institution.

2 : Lors de la conversation du 3/06/2013, un laboratoire en formation a présenté ses premiers travaux, le laboratoire « L’enfant et ses professionnels ». Il s’intéresse aux effets et aux enjeux du mouvement général de « professionnalisation » du champ de l’enfance et de la petite enfance, qu’il s’agisse de micro-crèches ou de l’agrément des assistants familiaux, par exemple. Trois interventions ont servi de départ à la conversation, que Katia Léglise, responsable du lab, a introduite en faisant l’hypothèse qu’il y a, dans le choix de ces « professions », quelque chose de l’ordre d’une « vocation » ancrée dans des motifs inconscients, des impasses sur lesquels il est possible que ces « professionnels » prennent appui ou pas, pour s’engager auprès d’enfants placés.

3 : La troisième conversation a eu lieu le 7 septembre dernier. Organisée avec l’ACF Rhône-Alpes, elle a été conduite par notre invité, Philippe Lacadée, autour de ses livres et à partir de quatre interventions préparées par des membres du CIEN et de l’ACF. Nous avons interrogé cette expression qui traverse Vie éprise de parole et La vraie vie à l’école : « prendre appui sur la langue », car c’est dans la langue que « la vie » s’articule pour le parlêtre.

L’orientation de la recherche des laboratoires de Lyon se décline selon deux

directions : *la première annoncée par le titre de la nouvelle session, « Point(s) d’appui », avec

l’équivoque liée au signifiant « point ». *la deuxième énoncée ainsi par Jacqueline Dhéret et qui nous sert d’exergue : « en

savoir un peu plus sur ce qui, pour soi, fait menace réelle. Une proposition de la psychanalyse. »

Responsable : Jacqueline Dhéret, Jacqueline Dhéret, 26 rue Lanterne, 69001 Lyon, 04 78 28 53 35,

[email protected] Co-responsables : Nicole Borie, François-Xavier Fénerol, Katia Léglise, Marie-Cécile Marty, Michèle

Rivoire.

Laboratoire “Déprises scolaire et familiale chez les adolescents : les réponses des adultes”

Le laboratoire poursuit son étude des modalités de réponses et de défense des institutions face à la détresse aiguë d’adolescents désaffiliés.

« Au-delà de l’entassement, qui est la forme la plus prégnante de l’abondance, les objets s’organisent en panoplie ou en collection, en gamme d’objets qui se répondent et se déclinent les uns les autres, un éventail d’objets sélectionnés et complémentaires, livrés au choix, à la réaction psychologique du consommateur, qui les parcourt, les inventorie, les saisit ». Cette phrase extraite de « la liturgie de l’objet » de Jean Baudrillard5 pourrait s’appliquer aux nombreux objets (contrats d’accueil, protocoles de prise en charge et projets personnalisés…) dont se munissent les institutions pour accueillir les adolescents de l’illimité, ces adolescents hors de tout lien social, insaisissables, intraitables. Ces objets tentent de cerner un réel insensé et contentent le besoin contemporain de communiquer sur le développement performatif des pratiques professionnelles.

Plus ces jeunes sujets échappent aux adultes, plus les objets d’évaluation et d’interprétations sont réajustés, à l’infini (toujours plus d’avenants aux contrats…) comme si leur réajustements multiples avaient plus de chance de façonner les sujets. Ces objets

5Jean Baudrillard, La société de consommation, Paris, Editions Denoel, 1970.

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créent-ils encore les modalités d’une rencontre possible ou dressent-ils des murs avec ces jeunes désabusés ?

Les participants du laboratoire, en analysants décidés, usent de leur boîte à malice, hors protocole, pour créer les conditions d’une rencontre avec ces adolescents qui font de leurs corps le lieu d’amortissement de leur souffrance, dans les interstices de l’inter-dire. Les participants ont témoigné comment ils se prêtent avec tact à la découverte du cadre de vie de ces jeunes avant de leur imposer un cadre, un effort professionnel nécessaire qui étend les horizons en d’autres lieux. Le jeune O. et Haddad, deux adolescents de seize ans qui ont marqué les travaux de notre laboratoire cette année ont alors pu s’articuler à l’Autre dans une langue vivante et voyager en d’autres espaces de création, pour dresser, avec des éducateurs, le tableau d’une existence moins ravageuse.

Responsable : Marie-Cécile Marty, 22 Chemin du gravier blanc, 69330 Meyzieu ; 06

67 63 87 03 ; [email protected] Participants : Liliane Badiche, assistante sociale en CMP ; Patrick Bardin responsable d’un lieu de vie

pour adolescents ; Pierre Clément, directeur d’un foyer pour adolescents ; Marjolaine Delers pédopsychiatre en CMP et CATTP pour adolescents ; Jean-Marie Fayol-Noireterre magistrat honoraire ; Pascale Ferrand éducatrice spécialisée en services de protection de l’enfance ; Gael Gratet professeur de littérature ; Fleur Gui doctorante en géographie sociale ; Katia Leglise psychologue en services de protection de l’enfance ; Mickael Pouteyo, éducateur spécialisé en centre de formation pour adolescents en décrochage scolaire ; Anais Pourtau éducatrice spécialisée en appartements éducatifs pour jeunes adultes ; Neguine Tavassoli stagiaire psychologue ; Nellie Quérat, psychologue en internat social et scolaire.

Laboratoire “L’enfant, la famille et la médecine”

Objectif de recherche : Le laboratoire est constitué de médecins de psychologues et de deux infirmières spécialisées, pratiquement tous travaillant à l’hôpital. Les différentes pratiques de la médecine se côtoient et se répondent. Leur diversité n’est pas un obstacle mais, au contraire, apporte une exigence de simplicité qui enrichit l’élaboration d’un savoir sur les changements profonds de la pratique médicale et soignante. Dans le laboratoire, les échanges portent sur les profondes transformations de la pratique médicale et ses conséquences sur le rapport médecin/patient. Chaque médecin dans sa spécialité apporte une perspective sur ces transformations. Nous avons mis l’accent cette année sur cette question : comment le sujet échappe-t-il au destin que lui fait le savoir en médecine ?

Parcours : le hiatus entre le discours de la science et le discours de l’analyste fonde le pari du laboratoire. Là où il n’y a pas de rapport possible, entre les deux discours, nous entretenons une conversation cernant les trous dans le savoir de chaque discours. Une soirée en juin avec une invitée le Docteur Véronique Divry spécialisée dans la procréation médicalement assistée a ponctué notre travail Cette soirée a donné lieu à un échange vif dont Electro CIEn n°97 s’est fait l’écho.

Le laboratoire se réunit régulièrement. L’inter-disciplinarité fait son œuvre. Les discours et les savoirs ne rivalisent pas, ils s’animent de la voix de chaque intervenant pour produire une trouée dans les savoirs entre médecine et psychanalyse. Médecin et malade traitent avec les protocoles et les adaptations techniques. Chaque soirée a fait valoir la façon toujours paradoxale avec laquelle surgit le sujet, s’accommodant ou non des contrats de soin ou de l’éducation du malade, produisant un obstacle au savoir scientifique lui, qui porte sur l’individu. Notre laboratoire repère la généralisation des contrats qui s’accommode du « tout dire et du tout nommer » défaisant l’intimité. Nous démarrerons cette année avec la question de l’intimité à l’hôpital.

Mon souci est encore cette année que le groupe ne se referme pas sur lui-même, mais n'augmente pas trop non plus. Pascale Cohen chercheur en pharmacie nous a rejoints cette année. Nous sommes régulièrement une dizaine chaque soirée ce qui permet une discussion animée chaque fois.

Responsable : Nicole Borie, 4 avenue Berthelot, 69007 Lyon ; [email protected] ; 04-72-71-49-87.

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Participants: Pascale Cohen, chercheur et professeur en pharmacie ; Nadine Fossier-Vernay, psychologue ; Céline Guillevin, infirmière ; Françoise Husson, psychologue ; Chahera Khouatra médecin ; Myriam Legenne, médecin ; Véronique Morin, infirmière ; Julie Mercier, psychologue ; Bérengère Nicolas, psychologue ; Sophie Tartas, médecin ; Denise Thevenot, médecin ; Anne-Marie Thomas, médecin ; Claude Van Quynh, médecin et psychanalyste ; Bernadette Villeneuve médecin.

Laboratoire “Sans cibles, la langue face à l’apathie et la ségrégation”

Nous avons poursuivi notre travail sur le savoir de l’enfant à partir du texte de Jacques-Alain Miller et des vignettes pratiques apportées par les participants, enseignants de maternelle, collège et lycée professionnel.

La question du contrôle exercé sur les enfants dès leur jeune âge continue de nous préoccuper : évaluation prédictive des « troubles des conduites » et des compétences langagières au seuil de l’entrée dans la lecture et l’écriture. Au-delà des signifiants-maîtres, des fictions pédagogiques, des dispositifs d’évaluation, de contrat, de « raccrochage » et de « réussite », et plutôt dans les interstices et les marges, le laboratoire « Sans-cibles » s’enseigne des désordres des enfants et des adolescents à l’école, en particulier les désordres qui organisent différentes formes de leur absence au savoir dont on veut les instruire, et ceux que suscite leur usage de la provocation langagière, insolence, insultes, etc. Il s’agit de donner place au symptôme comme l’inéducable qu’ils opposent à l’acharnement à les éduquer ou les exclure ; il s’agit d’offrir un point d’appui à leur présence à l’école.

Ainsi nous nous sommes beaucoup intéressés au cas de Sandra tombée dans une escalade de provocations langagières et d’absences qu’elle réussit à maintenir aux limites du supportable pour ses professeurs et éviter ainsi la chute du verdict d’exclusion brandi toute l’année au-dessus d’elle. Quelques professeurs « se sont assis à côté d’elle » et ont entendu comment le réel qui la menace est dans la langue ce qui l’exile de l’Autre, un trop de sens et un excès de jouissance dans un corps qui l’embarrasse. Pour elle, qui a su se faire élire déléguée de classe, oui, la « vraie vie » est encore à l’école, à condition qu’on ne se contente pas de lui faire grief de ses incivilités, si l’on veut que cette « vie » s’articule dans une langue vivante.

Nous avons, cette année, abordé le thème de « l’école inclusive », nouveau signifiant-maître de l’institution pour dire l’accueil des enfants handicapés dans des classes indifférenciées. Ainsi le laboratoire a invité une AVS et une stagiaire enseignante spécialisée auprès d’élèves sourds, qui travaillent toutes deux dans un lycée professionnel et qui souhaitent continuer à fréquenter le laboratoire. L’AVS, psychologue diplômée au Brésil, accompagne un élève de bac pro souffrant d’un handicap moteur et pour qui elle prend des notes. L’institutrice spécialisée aide une élève de première dans tout ce qui concerne le rapport à l’écrit. Sa surdité, dit-elle, implique une construction de l’espace et un rapport au temps particuliers.

Ce travail avec des AVS est une des voies où s’engagera le laboratoire l’an prochain. Une nouvelle AVS devrait nous rejoindre. Les deux autres sont le travail en vue d’une contribution à « l’inter-laboratoires » de Lyon sur le thème « Point(s) d’appui », et une réflexion sur le thème proposé par Jacques-Alain Miller pour PIPOL 7 : « Interpréter l’enfant ».

Responsable : Michèle Rivoire, psychanalyste, 5 rue Ferrandière 69002, Lyon. [email protected], 06 80 96 30 15.

Participants : Cristiana Diasjesus, AVS , Joëlle Goutagny, institutrice en maternelle, Olivier Lavost, professeur d’éducation physique , Colline Pellegri, enseignante spécialisée ; Emmanuelle Saupé, professeur d’anglais ; Sandrine Ravaz-Carrier, professeur de biotechnologies santé et environnement.

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MANOSQUE

Laboratoire “Le jeu de vie”

Ce laboratoire annonce sa dissolution en ce début d’année scolaire. Constitué depuis Février 2007, il s’est essoufflé dans sa conception de travail malgré

des inventions comme celle du CINE-CIEN qui fut une expérience forte menée pendant deux ans ou son pari de conversations menées avec des adolescents de lycée et collège.

Ce laboratoire avait pu trouver une voix qui, au-delà des inter-laboratoires et des invitations répétées à Martigues, Nice ou Gap, résonna jusqu’à Paris dans la Journée de l’Institut de l’Enfant en mars dernier. Cette année nous avions inauguré une formule centrée sur des invitations ponctuelles au sein du laboratoire : ainsi nous avions reçu un professeur des écoles, une enseignante de RASED (Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficultés), une Auxiliaire de Vie Scolaire et un professeur de danse travaillant elle aussi avec des enfants en difficultés, en IME.

Mais ces rencontres n’ont pas suffi à relancer le désir de CIEN, désir d’écriture de chacun, désir de participer aux rencontres multiples qui nous étaient proposées.

Malgré la richesse de ces dernières rencontres, la motivation n’était plus au rendez-vous. Le laboratoire s’était réduit au groupe, c’est-à-dire à une sorte d’entre-soi que nos invités ne parvenaient à ouvrir que le temps de leur présence. Spasmes d’une mort qui s’annonçait et que rien ne pouvait relancer. Il était grand temps d’en prendre acte.

Responsable : Martine Revel, 143 Bd des Combes, 04100 Manosque,

[email protected], 04 92 72 01 81. Participants : Arbieu Christine, psychologue ; Casanova Martine, enseignante ; Gabourin Estelle,

enseignante ; Laroche.Jean; Housni Jamel, éducateur ; Marcand-Catania Marie-Laure, psychologue ; Revel Alain, psychologue ; Roux Pascaline ; Rousson Sandy, psychologue.

MARTIGUES

Laboratoire “Qu’est-ce qu’on se discute !”

Notre thème de recherche pour cette année « l’enfant, l’artiste, l’enseignant, quelle transmission ? » nous a conduit à recevoir lors de nos conversations mensuelles, des artistes qui venaient nous parler de leur pratique, en collège ou lycée.

Parallèlement à ces conversations, trois participants du laboratoire ont formé un cartel fulgurant, dont le plus-un était Martine Revel, notre collègue responsable du laboratoire CIEN de Manosque. Ce cartel a œuvré à l’organisation d’une rencontre-débat inter-laboratoires (en partenariat avec les laboratoires de Manosque et Nice) : « A l’école des enfants », ouverte au public, qui a accueilli 70 personnes à la médiathèque de Martigues, le samedi 1er juin 2013. Nous avions invité Augustin Ménard, Antoine Poupel, artiste photographe ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome, ainsi que le député maire de Martigues, qui nous apporte son soutien, depuis les débuts de notre laboratoire. Cette rencontre fut riche des interventions de nos invités, ainsi que des nombreuses questions et commentaires du public. Elle est en cours de transcription et fera l’objet d’une publication.

Nous avons poursuivi nos conversations avec les AVS employées par la municipalité de Martigues, un texte à ce propos est en cours d’élaboration et devrait être présenté à Nice, le 19 octobre prochain, dans le cadre d’une rencontre inter-laboratoires, suite à l’invitation de notre collègue Alain Courbis, responsable du laboratoire de Nice.

Dans la poursuite de notre thème de recherche, nous projetons d’organiser au printemps une rencontre-débat avec Bartabas, en partenariat avec la médiathèque de Martigues, la scène nationale de Martigues (théâtre des Salins) et la librairie l’Alinéa, autour de son livre « Pour une vie d’artiste ».

Cette année de travail nous a permis d’entendre que le savoir de l’enfant peut rencontrer le savoir de l’artiste (dans le cadre d’ateliers) ou celui de l’enseignant. Une des conditions semble

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être que la transmission ne soit pas envisagée comme obligation mais comme effet, lorsque l’enseignant ou l’artiste ne cherche pas à combler l’enfant à tout prix, qu’ils savent offrir leur manque, afin que l’enfant y loge son savoir.

Responsable : Anne-Marie Sudry, 60 quai général Leclerc, 13500 Martigues, 06 11 16 71

56, [email protected] Participants (liste non exhaustive) : Nathalie Arekian, psychomotricienne en hôpital de jour enfants ;

Aubin Christine, professeur des écoles ; Bianucci Carine, officier de police ; Blanc Marie-Christine, responsable communication médiathèque de Martigues ; Bouhedjira Wafia professeur en économie ; Carradonna Henri, délégué association Parole bégaiement; Capucine Carrelet, chargée de communication en MJC ; Cécile Chalvesche, professeur des écoles ; Dominique Chante, metteur en scène, comédienne ; Diop Abobikrine, directeur d'un centre social ; Fichter Nadja, adjointe de communication en médiathèque.

METZ

Laboratoire “Grain de sel”

Le laboratoire interroge depuis plusieurs années maintenant la question de ce qui se transmet. Nous avons abordé cette question en rapport au désir, et, l’année dernière, avec la perspective de la rencontre bisannuelle de l’IPE en lien avec le savoir. La journée interrégionale que nous avions organisée en 2012, « Ce que sait l’enfant », a par ailleurs donné lieu à un écho dans La lettre mensuelle (décembre 2012, n°313).

La confrontation aux savoirs constitués assigne à l'enfant une place d’assujettissement dont il se défend, car elle produit un écart vertigineux par rapport à la jouissance qui oriente son être. Le désir des professeurs, par exemple, ne suffit plus à accrocher l’élève aux savoirs, encore faut-il la mise en jeu des corps. Comment l’enfant peut-il passer d’un savoir pulsionnel chevillé au corps à un savoir autre ? Ce n’est pas sans accueillir l’invention des sujets. « Les doigts, c’est ce qu’il y a entre les mains », nous dit Fadhil, élève de 3ème.

Nous favorisons la lecture d’un texte à chaque laboratoire, texte qui sera repris peu ou prou; c’est surtout la résonnance du texte avec le travail de chacun que nous recherchons, le texte étant là comme prétexte. Le texte de Jacques Alain Miller «L’enfant et le savoir» a été le fil rouge de l’année. Nous nous sommes intéressés à un travail de J. Rouzel : « L’acte éducatif est une coupure », dans lequel il dégage la fonction de l’acte éducatif et ses effets de franchissement et de coupure dans l’histoire du sujet ; puis à un texte de P. Lacadée : « Apporter du nouveau sur le refus scolaire et la déscolarisation » (on peut en lire un écho dans Électro-CIEN n° 96), ainsi qu’à un texte de M. Lebrun : « La parole implique le vide ».

Dans le cadre d’une rencontre inter-laboratoires avec Nancy, un vidéaste, D. Verlet, fondateur et directeur artistique de l'Assolatelier, nous a fait part de son travail avec des jeunes de MJC, pour créer, écrire un scénario, donner les rôles, tourner etc… Il a notamment parlé de la difficulté à soutenir le désir des adolescents, (on peut en lire un écho dans Électro-CIEN n°95).

C. Becker, éducateur, a mis en place des Rencontres de parents au sein de son établissement. Il a fait état, lors d’une séance du laboratoire, de la mobilisation des membres de l’institution pour mener à bien ce projet, du travail en amont pour susciter le désir de parents isolés qui viennent de milieu très défavorisés : aller les chercher, s’occuper des enfants pendant le temps de la rencontre, etc… Il s’est vite aperçu que les parents s’emparent de cette ouverture de parole pour mener eux-mêmes cette conversation. Ils reviennent régulièrement et demandent maintenant à partager un repas.

Enfin nous avons clôturé l’année par la venue d’A. Giraudel, qui a animé un inter-laboratoires avec nos collègues de Nancy avant de faire une remarquable conférence : « Prendre le jeu au sérieux », (lire un écho dans Électro-CIEN n°97).

Avec le point d’appui du CIEN nous pouvons tenter de saisir le point de bascule, le kairos, le moment où le grain d’sel du parlêtre peut émerger, se déployer et se déplacer.

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Nous poursuivrons cette année autour de l’articulation « Corps et transmission ». L’enfant est marqué par les signifiants de l’Autre : ses dits, ses silences, son corps, son désir qui ne sont pas de l’ordre de l’articulation mais du un-tout-seul. Ces éléments font dépôt dans le corps sous formes de traces qui ne sont pas sans effets. La langue actuelle appelle cela hyperactivité, dyslexie, dysorthographie… Ce qui se transmet est imprévisible et ne relève d’aucun apprentissage. L’enfant prend au plus près du corps ce qui lui vient de l’Autre plus qu’il ne l’apprend. Lacan forge le terme de parlêtre pour en rendre compte. Le parlêtre, c’est l’être animé par « le trifouillement, le chatouillis, le grattage, la fureur », que produit le signifiant sur le corps. Nous partirons des signifiants des enfants, de ce qui les agite, de « l’animation de la jouissance des corps »6, de nos impasses et des ratages, qui sont autant de points d’appuis pour une praxis vivante et inédite.

Responsables: Odile Barthélemy [email protected] Ferry Fabrice

psychologue [email protected] Participants : Dabe Laëtitia, animatrice de formation ; Graff Éric, psychologue scolaire ; Massinet

Virginie ; Ribere Delphine, professeur des écoles ; Piquard Agnes, enseignante ; Christophe Becker, éducateur ; Alexandra Dubourdieu, art-thérapeute ; Nathalie Helleringer, assistante sociale ; Jean-François Toneatti, enseignant en arts plastiques ; David Verlet, vidéaste ; Myriam Weidmann, principale de collège ; Beatrice Munier, psychologue ; Hejer Chouikha, psychologue ; Béata Alzonne, psychologue.

MONTPELLIER

Laboratoire “Trans-mission, transgression. Élaboratoire ?”

Le laboratoire interroge et favorise une élaboration à partir des signifiants : transmission en tant que mission du pédagogue, de l’éducateur, des parents ; transgression sur ses versants d’appel et de révolte, mais aussi de franchissement. Nous posons que le désordre ou plutôt le « désordonnancement » désignant les actes et les positionnements subversifs ou rebelles, dont s’affligent ou s’inquiètent les adultes, vient témoigner, pour certains sujets adolescents, d’autre chose, d’une construction, d’une audace peut-être, d’un symptôme, d’un dire singulier.

Le laboratoire étend son action dans différents lieux. L’IPE donne une dynamique dont nous nous saisissons et une vraie envie de témoigner que le savoir, ce n’est pas celui qui croit l’avoir qui l’a ! Cette année, les éducateurs y ont travaillé plus particulièrement la question « du malentendu dans le collectif », « comment, ça fait groupe, équipe ? » : « faire circuler la parole, retrouver l’amour du boulot, faire l’expérience d’un projet fort et encourager la responsabilité de chaque un ». De l’impuissance aux possibles en acceptant de ne pas être tout puissant, pour pouvoir entendre ce qui s’énonce dans l’acte, le dire de l’adolescent.

Le « groupe de tchatche » animé par des membres du laboratoire dans un collège s’est poursuivi et les conversations ont trouvé leurs participants fidèles. La place de l’enfant dans le discours, c’est la position qui a permis d’extraire de façon pratique, la plainte pour soutenir le pari que chacun réinvente sa place dans l’Autre.

En juin, nous avons invité Philippe Lacadée pour la présentation de ses deux livres : « Vie éprise de parole » et « La vraie vie à l’école ». Cela avait donné lieu à une lecture attentive et nous avons eu le désir de proposer une conversation autour des « Variations sauvages de la langue », avec Adeline Yzac à partir de son livre « Un repas de famille ». Trouvant dans ces ouvrages, un fil conducteur, nous poursuivons la mise au travail : mettre en écho l’écriture, la littérature, la psychanalyse, afin d’enrichir, d’accroître notre compréhension et notre plaisir, en faisant raisonner les mots, et donner par l’une et l’autre, chance de vie.

6Jacques Lacan, Le Séminaire XXI, « Les non dupes errent », inédit, leçon du 8 janvier 1974.

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Le succès remporté par cette rencontre suscite des demandes face aux surgissements de provocations. Freud disait que l’adolescence est le moment traumatique par excellence. La réponse par l’insulte, l’acting-out, nous oriente vers un point particulier, un acte face à l’Autre inconsistant plus qu’inexistant. Quelle serait la juste réponse ? Que devons-nous dire à ces jeunes ? Le malaise des enseignants, des éducateurs, face à cela, peut-il être dépassé, voire déplacé ?

Nous abordons la rentrée avec la perspective de deux nouvelles candidatures qui viendrait rejoindre le lab et le projet de passer le relai pour la fonction de responsable.

Responsable : Patricia Mercier-Bareck, mas du père soulas, 84, impasse des robiniers,

34090 Montpellier, 06 20 51 37 68, [email protected] Participants : Gerbal Karine, chargée de mission EN ; Mirabile Anna, psychologue ; Pralong-Bouchereau

Virginie, psychologue ; Yzac Adeline, écrivain.

NANCY

Laboratoire “L'urgence du réel”

Objectifs de recherche : Deux temps de rencontre avec le laboratoire de Metz ont été organisés cette année, le premier avec la participation de David Verlet, artiste qui crée des films courts avec des adolescents, le deuxième avec la participation d'Agnès Giraudel, Présidente du CIEN, jusqu'en juin 2013, responsable du laboratoire « L'Es-cale » à Paris et membre de celui intitulé : « L'enfant déroutant ». Cette deuxième rencontre a produit un deuxième écart, la conversation engagée nous a permis de préciser ce qui fait le style du laboratoire de Nancy. Tout d'abord l'appui sur un collectif et une réelle inter-disciplinarité permettant à la fois d'apprécier les discours véhiculés dans une institution particulière, et aussi le repérage de ce qui les traverse toutes, en termes de nouvelles procédures de management, notamment. La distanciation introduite entre ces deux pôles permet à celui qui parle de dé-serrer ce par quoi il est pris et discerner comment il s'y laisse prendre. Le laboratoire fait lieu d'adresse pour énoncer ce qui fait d'abord arrêt, angoisse, impuissance, puis, dans la conversation qui suit, éventuellement, produit étincelle, ouverture, nouvelle piste. L'ouverture à cette parole inédite, inattendue donne lieu souvent à des effets d'après-coup en actes, ailleurs, dans le cadre du travail, ce dont de nombreux membres du laboratoire ont témoigné depuis l'existence du laboratoire. Aux participants du laboratoire d'oser intervenir sur cette parole, en la prolongeant, en la faisant se préciser, en évitant si possible de la clore, afin qu'elle « ne cesse pas de ne pas pouvoir se dire » pour pouvoir rebondir, après, ailleurs.

Cette année d'échanges au laboratoire du CIEN a donné lieu à la co-écriture d'un article pour la revue El Nino avec Françoise Labridy, sur la contrainte opérée par les protocoles sur la liberté pédagogique d'enseignement en Education Physique et Sportive. L'écriture de ce texte m'a fait énoncer la position éthique que je tiens dans ce métier : veiller à ce que le désir des élèves puisse se nommer à partir de ce qui surgit de vivant dans l'instant où ça s'éprouve... Nous allons poursuivre dans la perspective du colloque de 2015 sur le thème « interpréter l'enfant », et celle de nous distancier de l'omniprésence des procédures d'évaluation en y appliquant l'interprétation comme désir.

Parcours : Soutenir et réaffirmer la nécessité de traiter ce qui nous agrippe, sur le vif, en accueillant l'urgence d'un dire, nous incite à un premier écart en nommant autrement notre laboratoire : « l'urgence du réel ». Décision de marquer sa singularité : se soutenir, à plusieurs, par des dires qui nous poussent à transmettre ce qui arrive dans nos lieux de travail. Faire avec nos solitudes de sujets épars, pas sans celle des autres. En misant sur la conversation à plusieurs, avec d'autres disciplines, d'autres styles, pas sans l'orientation de la psychanalyse lacanienne, en bricolant pour se sortir des différentes embrouilles par lesquelles le réel nous réveille.

Résultats, impasses, perspectives : porter le désir dans les différents espaces de la cité n'est

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pas toujours facile, nous le ferons en invitant des collègues extérieurs, comme Noëlle de Smet, en novembre 2013, Philippe Lacadée dans l'année 2014 ; en faisant à la fois une conférence grand public et une conversation du laboratoire avec l'invité. Pour ces invitations nous privilégierons, quand c'est possible, une rencontre inter-laboratoires avec Metz et Strasbourg. Transmettre par des « écritures » ce qui s’opère de vivant dans ces expériences de rencontre, c’est aussi une perspective.

Responsables : Hélène Bischoffe [email protected], 32 rue des 4 églises 54000 Nancy 0664380167 Françoise Labridy [email protected], 5 rue Bertrand Auerbach 54600 Villers-Les-Nancy 0383283479

Participants (liste non exhaustive) : Vincent Barrois, professeur des écoles ; Claudine Bernanose ; Marie-Odile Caurel ; Delacourt, professeur d’économie ; Pascale Delarge, artiste ; Jeanne Fetet, psychologue ; Roseline Gavasso, professeur d’anglais au collège ; Estelle Gehle, éducatrice spécialisée ; Christiane Gerardin, professeur ; Stéphane Germain, psychologue en ITEP ; Alain et Simone Kennel, retraités ; Michel Keuvreux, médecin psychiatre en CMP ; Régine Matton, formatrice d’adultes ; Evelyne Müller, psychologue ; Christine Pierret, diététicienne ; Chantal Robinet, psychologue ; Kheira Ross, infirmière ; Nadia Said, psychologue en CMPP ; Nathalie Vermion, en reconversion ; Danièle Voinot retraitée ; Yasmine Yahyaoui, professeur d’éducation physique et sportive.

NICE

Laboratoire “La chance inventive”

Orienté par la préparation de la Journée de l’Insitut de l'Enfant de mars dernier, le travail du laboratoire s’est poursuivi par la mise en série de vignettes pratiques présentées par les participants et travaillées à chaque réunion mensuelle du laboratoire.

Jamais la « chance inventive » – nom de notre laboratoire – n’a paru autant constituer la boussole des conversations inter-disciplinaires que sur le thème de « l’enfant et du savoir », versus le savoir de l’enfant. Ainsi une fois mise au travail l’idée que le professionnel n’était pas seul dépositaire du savoir, l’accent a été porté sur les conditions propices à ce que du nouveau surgisse, autant pour les sujets accueillis en institution que pour les professionnels eux-mêmes. Conditions à inventer.

Dans cette dynamique, trois textes ont été adressés par les participants du laboratoire à l’équipe chargée de constituer la bibliographie de la Journée du 23 mars 2013.

Néanmoins, de séance en séance, une plainte récurrente s’est élevée, émanant des membres comme des professionnels ayant rejoint en cours d’année le laboratoire. Elle concernait le malêtre exprimé par nombre d’entre eux d’être malmenés, déconsidérés dans des institutions régies par de nouveaux impératifs évaluatifs, gestionnaires.

Aussi, l’idée a-t-elle germé de proposer au débat public –sous forme d’une rencontre inter-laboratoires – sur ce malaise généralisé dans les institutions. Au cours de cette rencontre, loin d’y décliner les particularités dudit malaise, les intervenants tenteront de préciser comment ils s’y prennent pour faire valoir l’opérativité de leur acte quand il objecte à l’attendu institutionnel d’une tâche technicienne formatée. À la tâche de « maintenir une place pour l’inattendu, la particularité, pour le détail qui intrigue »7, les intervenants tenteront d’illustrer comment, de la rencontre avec l’énigme représentant pour eux certains sujets, ils ont pu extraire de « petits bouts de savoir ».

Prévue le 19 0ctobre à Nice, cette rencontre inter-laboratoires a permis aux laboratoires de Martigues et de Manosque de croiser leurs productions avec celles des participants du laboratoire niçois.

Invité, Jean-Pierre Denis, membre de l’ECF et responsable du laboratoire bastiais a commenté les interventions produites et proposera une conférence conclusive sur le thème de cette rencontre inter-laboratoires : « Malaise dans les institutions » (un écho sera diffusé en novembre dans Électro-CIEN.

7 F. Ansermet, M-G. Sorrentino, Malaise dans l’institution, Anthropos, p.8.

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En ce qui concerne l’ouverture sur la Cité, le laboratoire va renforcer ses liens avec une Maison des Jeunes, partenaire d’actions antérieures et tenter de concrétiser un projet de conversations dans un collège niçois.

Responsables : Alain Courbis, psychologue, [email protected], 06 19 55 21

53 et Patrick Fabre, psychologue, pfabre06yahoo.fr, 06 22 59 18 28. Participants : Michèle Ackerman, Avsi ; Marion Baladier, psychomotricienne ; Fouad Benkelifa,

étudiant en master 2 de psychologie : Véronique Bernard, conseillère d’orientation-psychologue ; Stéphanie Danielczyky, infirmière en pédo-psychiatrie ; Muriel Deffradas, éducatrice de jeunes enfants : Audrey Dietrich, conseillère d’orientation-psychologue ; Florence Foury ; Jenni Fulconis, assistante sociale en pédo-psychatrie, Yvette Gautier, puéricultrice ; Alexandre Gradoux, psychologue en institution ; Laurence Hartman, atsem ; Corina Klein, psychologue des écoles ; Laetitia Klein, adjointe pastorale dans un collège catholique ; Sandra Martinon-Gonzales, étudiante en master 2 de psychologie ; Chantal Mirgalet, psychologues des écoles ; Juliette Maurizi ; Martine Pancher, directrice crèche ; Jacques Pernette, chef de service éducatif (IME) ; Anm Saenko, Educateur spécialisé en Sessad ; Mariane Saitour, infirmière responsable d’un lieu de vie ; Françoise Testi, psychologue en pouponnière ; Antoinette Vérani, psychologue des écoles ; Dalila Zaoui, éducatrice spécialisée en Prévention.

ORLÉANS

Laboratoire “Des garçons et des filles” Objectif de recherche : Fonctions de la méprise dans les relations entre enfants et

professionnels Parcours, résultats et perspectives : au cours de cette année, nous avons pris le temps

de repenser l’inter-disciplinarité. Il en a résulté un texte et surtout l’idée qu’un point d’ancrage pouvait en permettre le déploiement. Qu’il serait un espace vide formé d’un manque à savoir pour chacun, mais bordé par tous. Que c’était là dans cet espace que s’exprimait ce trait d’inter-disciplinarité. Les savoirs ainsi décomplétés de chacun pouvant laisser la place au sujet.

Conjointement à cette réflexion, nous avons poursuivi sur le thème des fonctions de la méprise, postulant que le malentendu propre aux situations qui nous étaient présentées se révélait à l’endroit de la rencontre entre deux sujets. Qu’il était une défaillance du côté de l’adulte à accueillir ce qui lui était adressé, un rejet de la division subjective et que la méprise participait de la jouissance de l’adulte. Mais, qu’elle pouvait également correspondre à une mal-adresse du côté de l’enfant. Lacan ne nous dit-il pas, dans « L'Étourdit » : « Qu’on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s’entend.»

Le texte de Virginie Jacob « D’où s’origine le désir de savoir chez l'enfant ? » nous a permis de resituer, selon Freud, le moteur de ses apprentissages. Puisque de nombreuses situations que nous abordions, prenaient corps dans des institutions scolaires (écoles, collèges…), pourquoi ces jeunes gens avaient-ils tant de mal à se mettre au travail ? Ce texte nous a permis de prendre connaissance de la position freudienne et d’apprendre que, là aussi, c’était d’un manque à savoir sur l’origine de sa conception que l’enfant pouvait entrer dans le monde du désir d’apprendre : « La libido alors se soustrait au destin du refoulement en se sublimant d’emblée en avidité de savoir, renforçant du même coup la pulsion d’investigation.»

Chaque conversation a permis de déplacer chez l’enseignant qui s’y prêtait, la part de méprise à laquelle il s’exposait en n’accueillant pas l’élève dont il parlait dans sa singularité subjective. En nous efforçant de nous orienter des signifiants, nous sommes parvenus à extraire, souvent, le point d’où s’articulait le malentendu et dans tous les cas à formuler un questionnement et des hypothèses sur une éventuelle logique à l’œuvre dans la situation. Dès lors, de retour en classe, l’accueil fait à l’enfant en question opérait un bougé souvent suffisant à l’apaisement de sa prise en charge et du désarroi de l’adulte.

C'est ainsi que la méprise nous est apparue comme fondée sur le refus de prendre en considération le manque dans l'autre.

Enfin, une sollicitation à participer à l’élaboration d’un numéro de la revue El Niňo sur les protocoles nous a amenés à travailler sur cette difficulté à attraper ce qui du sujet se

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sait, d'autant plus grande que les élèves sont pris dans un réseau de protocoles : PAI, PPS, PPRE, etc., déployés au sein de l’institution scolaire.

Pour conclure, un désir nouveau est né chez une enseignante, assidue aux conversations du CIEN, de proposer l’expérience d’un laboratoire à certains de ses collègues au sein même de son collège. Un désir suffisamment décidé pour que quatre conversations s’y soient déjà tenues.

Responsable : Benoit Drunat, Professeur de Lettres classiques, 118, Route d’Olivet,

45100 Orléans, 02 38 66 68 59 – 06 24 93 29 70, [email protected] Participants : Véronique Beauvilain, éducatrice spécialisée ; Pauline Chenot, professeur d’histoire-géographie-

éducation civique. PAMIERS

Laboratoire “Cash ! Cache ! ?” Pour la deuxième année, nous avons orienté l’essentiel de notre recherche dans le fil

de la prochaine journée de l’Institut de l'Enfant, « L’enfant et le savoir ». À partir du texte de Jacques-Alain Miller, l’axe retenu a été celui de la fonction du désir de l’Autre dans la transmission, la mise de l’enfant face au savoir, pas sans s’interroger sur le savoir, déjà là, de l’enfant.

Depuis cinq ans, le laboratoire accueille des praticiens de l’enseignement, du social, de l’insertion, du soin, soucieux de la dimension du sujet, interrogés par la commande sociale et préoccupés de leur pratique. Le laboratoire se réunit toutes les six semaines. À chaque rencontre, un participant présente une situation pratique où il témoigne de ses questions, embarras, découvertes, qui ouvre à la conversation à partir d’un écrit préalable. Dans l’après-coup, un autre participant transmet un « rendre-compte » des points significatifs qui l’ont retenus : usage de la parole et ses incompréhensions, embrouilles et possibles ; accueil bienveillant en marge du tous pareils ; position en creux ; l’entre-deux du professionnel ; désarroi et conversations. Comment soutenir une place pour le sujet désarrimé quand l’institution se radicalise ?

Le livre, La pluie d’été de Marguerite Duras, nous a accompagné, tel un mythe, via la parole énigmatique d’Ernesto : « Je ne retournerai pas à l’école, parce qu’à l’école on m’apprend des choses que je ne sais pas. », et celle de sa mère : « Je ne sais pas si je le comprends de la bonne manière, mais quelque chose il me semble que je comprends » Ainsi, la notion de savoir a été interrogée à partir des différents personnages du texte dans une conversation où la parole butait sur l’impossible à dire le savoir insu en circulation, un savoir sur la vérité, la jouissance de chacun, à l’origine de la singularité. Difficile de saisir l’indicible par la construction signifiante, si ce n‘est en tournant autour, ce fut l’expérience de cette conversation.

Lors de la journée de l’IPE à Toulouse, « L’enfant et l’élucubration de savoir », organisée par le groupe Mafalda (CEREDA), en présence de Laurent Dupont, une enseignante en CLIS a présenté un cas pratique à l’atelier clinique du matin. Dans la classe, un jeune qui dit « ne manquer de rien », veut sortir de la CLIS et se heurte aux autres élèves. Pourtant, il va s'engager dans un projet d’écriture : une lettre ouverte adressé aux autres élèves devient le journal de la CLIS, puis le journal de l’école. Ainsi a pu être dégagé, un « point d’où » cet enfant produit un lien social à sa mesure ; il « agrandit ses ressources » pour reprendre l’expression de Marie-Hélène Brousse. La question de la nomination, largement dépliée, a permis de saisir, paradoxalement, comment le signifiant de CLIS fait la marque de sa différence, une nomination de son être.

Certaines reviennent, d’autres partent, le laboratoire continue avec des membres actifs, présentant un intérêt pour le Champ freudien et souhaitant de nouveaux venus. Le laboratoire reste ouvert aux activités de l’IPE de la région. La rentrée de septembre permettra de reprendre ce que chacun attend du laboratoire, ce qu’il veut y mettre, y trouver. Le texte de J.-A. Miller « Interpréter l’enfant » sera une ouverture à la conversation et une invitation à préciser les questions et orientations à venir.

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Responsable Véronique Foissez-Notté psychologue, 1 rue du Cap de la Ville 09000

Foix, 05 61 65 33 03 [email protected] Participants Pauline Bonnet assistante, sociale ; Tessa Fontaine, conseillère insertion ; Lila Francoz,

conseillère conjugale et familiale ; Christine Frèche, sage-femme orthogénie ; Gleyze, professeur des écoles en CLIS ; Sabine Langlais, responsable RAM; Isabelle Loison, AVS en collège; Françoise Rocayries, AVS ULIS.

PARIS Laboratoire “L’Es-cale”

Lieu d’adresse et d’élaboration où chacun peut dire ses avancées, questions, difficultés dans sa pratique, « L’Es-cale », pariant sur un enseignement au singulier, sans cesse renouvelé, se propose d’offrir chance à chacun de ses participants de tirer enseignements de chacune de ses rencontres.

Au plus près de leurs pratiques et préoccupations, le laboratoire eut à nouveau cette année plusieurs soirées « une », au cours desquelles l’échange inter-disciplinaire se déploya à partir de l’exposé de leurs expériences. Le premier fut celui d’un professeur de théâtre, qui, ayant saisi l’importance de « mettre au travail sa fonction », nous parla de ses impasses et avancées avec ses élèves et avec les artistes intervenant dans sa classe. Deux soirées furent ensuite dédiées à la mise en place et à l’animation d’ateliers d’écriture proposés à des lycéens par une enseignante documentaliste et un écrivain. Puis, nous fûmes introduits, par un professeur de lettre en lycée, aux effets, pour une classe et un élève en particulier, de la rencontre avec la poésie rimbaldienne. Une psychologue scolaire nous confronta ensuite aux questions soulevées par l’accompagnement d’un enfant souffrant de « troubles du comportement » dans un contexte institutionnel complexe.

Chacune de ces soirées fut une Es-cale vers la Journée de l’Institut de l'Enfant du 23 mars 2013 L’enfant et le savoir et c’est sur un échange autour du texte de Jacques-Alain Miller, à partir du signifiant « Élucubrer un savoir » dont s’était saisi l’un de ses membres, que le laboratoire acheva sa préparation à cette Journée, à laquelle plusieurs de ses membres contribuèrent activement.

Lors de chacune de ces réunions se dégagea la valeur d’un travail attentif à la singularité des enfants, cherchant à accueillir ce dont ils peuvent se saisir dans les rencontres qui leur sont proposées. Cette nécessité résonna encore différemment, au cours des trois soirées qui suivirent la Journée de l’IPE, à travers les réflexions et élaborations que permirent les exposés d’un professeur de classe ASAP8, d’un professeur d’histoire-géographie assurant des tutorats en lycée et d’une conseillère d’éducation pédagogique (CPE). Ces trois temps, qui s’articulèrent autour de points de butée rencontrés avec les élèves, nous engagèrent également à interroger certains aspects institutionnels (autour du cadre du tutorat, du métier de CPE…) ainsi que les liens avec les parents.

Á partir de ses travaux passés et actuels, « L’Es-cale » a pris l’initiative cette année de

proposer au laboratoire en formation « L’enfant déroutant… » et à l’association des Psychologues freudiens, dont l’actuelle présidente est l’une de ses membres, d’organiser en commun une journée ouverte au public. Celle-ci aura lieu le 25 janvier 2014 à Paris sous l’intitulé « C’est insupportable ! … Mais de quel insu portable s’agit-il ? ». Son argument – déjà diffusé via Électro-CIEN et la Newsletter des Psychologues freudiens – souligne sa visée interdisciplinaire. Le laboratoire, à cette heure, déjà engagé dans sa préparation, s’orientera ensuite de ses enseignements.

Toujours soucieux de son travail d’écriture, il continuera en 2013-14 à soutenir son « journal-navette », le Lab’express, qui bénéficie de l’implication de Lisa Valentine, qui accompagne avec beaucoup d’attention les avancées du laboratoire.

Responsable : Agnès Giraudel, 31 rue Le Marois, 75016 Paris, 06 23 06 38 33,

[email protected]

8 ASAP : Aide- soignante, auxiliaire puériculture.

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Participants (liste non exhaustive) : Christine Barsse, éducatrice spécialisée ; Ariane Chottin, psychologue, directrice du centre de consultations pour adolescents parADOxes, membre du comité de rédaction de Vacarme; Céline Froese, psychologue ; Michèle Garreau, psychomotricienne ; Nathalie Georges-Lambrichs, psychologue, présidente de l'association des Psychologues freudiens ; Louise L. Lambrichs, écrivain ; Danièle Le Dantec, enseignante en philosophie, retraitée de l'Éducation Nationale ; Fanny Levin, professeur de Lettres classiques en lycée ; Claude Luca-Georges, peintre (anime de petits ateliers avec des jeunes en difficulté) ; Marion Le Goff, Conseillère principale d’Éducation en Lycée; Élisabeth Marcenac, psychologue ; Bernadette Marigot, professeur de philosophie ; Inda Methnani, psychologue ; Philippine Minvielle, professeur d’histoire-géographie en lycée ; Brigitte Noël-Cappe, orthophoniste CMP; Christiane Page, professeur des université, Rennes 2 (études théâtrales) ; Nathalie Tambutet, documentaliste en lycée ; Lisa Valentine, psychologue ; Agnès Vigué-Camus, psychologue clinicienne et sociologue.

PARIS / LE BLANC MESNIL

Laboratoire “L’enfant déroutant, ses routes et ses temps”

Cette année, le laboratoire a principalement axé ses recherches sur les questions que suscitaient pour ses membres les rencontres des enfants et des adolescents avec la lecture et l’écriture.

Les apprentissages qui leur sont liés leur semblant emporter des exigences de plus en plus précoces, ils s’engagèrent dans la lecture du programme de la grande section de maternelle et l’analyse de ses évolutions ces dernières années. Outre l’apparition de l’évaluation et ses incidences sur le travail des enseignants, sur leur abord de la parole et du rythme des enfants notamment, ces lectures et analyses nous conduisirent à nous interroger sur la place et sur l’approche du jeu à l’école, sur leurs évolutions. Cette perspective nous amena à nous intéresser à l’accueil de ce qui relève du corps, de ses manipulations, de ses mouvements, de ses bruits ; à la façon dont ceux-ci sont de plus en plus souvent traduits en termes d’agitation, d’anomalie. Sur cette voie, également, nous rencontrâmes le texte de Freud « Le créateur littéraire et la fantaisie ». Nous l’interrogeâmes ; l’enfant, qui, en jouant, arrange le monde à sa façon, y étant rapproché du poète, qui, à travers ses écrits, crée un monde de fantaisie. Nous lûmes ensuite l’article « Pour introduire la discussion sur le suicide » ; découvrant la position de Freud : l’école « ne doit pas vouloir être plus qu’un jeu de vie »… Plusieurs membres du laboratoire présentèrent leurs expériences avec un ou des enfants ou des adolescents en lien avec l’écriture et la lecture. Questions, impasses et inventions intervenues en CLIS, à l’école primaire, en lycée professionnel, autorisèrent alors de riches temps d’élaboration interdisciplinaire.

Cette mobilisation du laboratoire autour de son axe de recherche ne l’empêcha pas pour autant d’accorder du temps au quotidien de ses membres ; nous permettant notamment d’interroger à partir des enseignements de Jacques Lacan, les difficultés des relations se figeant sur l’axe imaginaire… Nous fûmes par ailleurs introduits au livre de Philippe Meirieu, Frankenstein pédagogue.

Chacune des réunions du laboratoire donna lieu à un compte-rendu écrit, qui circula entre ses membres. Cette attention portée à l’écriture ne devrait pas céder en 2013-14 ; Fanny Levin – que le laboratoire remercie – ayant accepté de créer et de faire fonctionner un petit bulletin d’invitation à l’écriture propre à « L’enfant déroutant… ». Celui-ci devrait favoriser, outre la circulation d’articles en son sein, l’adresse de textes à Électro-CIEN.

Le laboratoire, qui entend poursuivre en 2013-14 son travail de recherches autour de l’écriture et de la lecture, a programmé pour cette rentrée deux rencontres autour d’ateliers d’écriture au cours desquelles il accueillera successivement un ancien proviseur de lycée professionnel, puis un écrivain. Il s’est d’ores et déjà engagé de façon décidée, aux côtés du laboratoire « L’Es-cale » et de l’association des Psychologues freudiens, dans la préparation d’une Journée commune ouverte au public, qui aura lieu le 25 janvier 2014, sous l’intitulé : « C’est insupportable !… Mais, de quel insu portable s’agit-il ? ». Sa réunion de rentrée a été dédiée à une vignette tirée d’une crèche sur cette thématique. Il a décidé d’engager une lecture de La vraie vie à l’école de Philippe Lacadée. Plusieurs textes préparatoires ou propositions d’intervention sont à ce jour en cours de rédaction.

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Dans la veine de sa mise au travail immédiate qui avait engendré dans une certaine

hâte en septembre 2012, sa demande de déclaration comme « laboratoire en formation », « L’enfant déroutant… » souhaiterait pouvoir dès à présent être reconnu comme « laboratoire ». Telle est donc la demande, que, s’appuyant tant sur son travail de l’année que sur ses perspectives à venir, il adresse aujourd’hui au bureau de l’association, qu’il remercie de l’attention qu’il voudra bien lui porter.

Responsable : Agnès Giraudel, 31, rue Le Marois, 75016 Paris, 06 23 06 38 33,

[email protected] Participants : Virginie Aubert, étudiante éducatrice jeunes enfants ; Laurette Chiffe, psychologue en FAM et

AVS en CLIS 2 (enfants sourds et malentendants) ; Prudence Dawa, éducatrice de jeunes enfants en multi-accueil associative ; Sophie Evangelista, enseignante en CM1; Michèle Garreau, psychomotricienne ; Patricia Gil, enseignante en CLIS 2, ; Agnès Giraudel, psychologue ; Cécile Glasman, enseignante en maternelle; Fanny Levin, professeur de lettres classiques en lycée ; Catherine Paoli, professeur en lycée professionnel en gestion commerciale ; Emanuella Valladares, ancienne institutrice en école maternelle, enseignante en CLIS 2; Nathalie Vallet, professeur des écoles spécialisée ; Agnès Vigué-Camus, sociologue, [email protected] ; Amélia Zerrouki, étudiante éducatrice jeunes enfants.

RENNES

Laboratoire “D’où tu me parles ?”

En 2012-2013, nous avons prolongé notre étude de ce qui surgit parfois, lors de la mise en

présence d’enfants, d’adolescents et d’adultes et qui ne trouve pas à se loger dans les grands cadres éducatifs qu’ils soient familiaux ou institutionnels. Les corps sont impliqués ; le regard, la voix s’en mêlent. Les mots ne le sont pas moins, légers ou plus chargés d’enjeux. Les « sorties de cadre », discrètes ou élastiques, isolées ou insistantes, drôles ou plus dramatiques mettent à mal les liens. Les écueils des réponses stigmatisantes ou répressives, des précipitations à comprendre, colmater ou résorber, nous invitent à substituer au recours à l’Autorité et à ses succédanés, l’appui de ce qui fait autorité pour la psychanalyse : le symptôme, le dire, le savoir.

La rentrée de septembre 2012 a été marquée de ce point de vue par la sollicitation de plusieurs membres de l’association de parents d’élèves du collège de Cleunay dont élèves et professionnels ont été très éprouvés suite à un drame survenu au sein de l’établissement, juste avant les vacances d’été.

Nos conversations du deuxième semestre 2012, centrées sur plusieurs situations pratiques, se sont ponctuées notamment avec les travaux de D. Roy et son intervention à la journée organisée par le CMPP de Saint-Malo sur « Orientation-désorientation à l’adolescence ».

La préparation vers la deuxième journée de l’Institut de l'Enfant de mars 2013 a mobilisé chacun avec un effet remarquable de productions écrites adressées dans et hors le laboratoire.

Le laboratoire suit avec intérêt les suites du stage de formation inter-disciplinaire du CIEN au Centre d’Accueil Familial Spécialisé de Montfort. Nous avons également prêté notre concours aux mobilisations de l’ACF-VLB dans les actions politiques qui ont jalonné l’année.

Dans cette dynamique, le laboratoire a eu le plaisir d’accueillir trois nouveaux membres.

En 2013-14, nous prolongerons notre thème en appui avec ce qui fait autorité pour la

psychanalyse : le symptôme, le dire, le savoir. Plusieurs situations pratiques rencontrent déjà le thème de la prochaine journée de l’IE, « Interpréter l’enfant », et laissent présager des conversations fructueuses.

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Selon sa nécessité, son goût intrinsèque pour l’inter-disciplinarité, le laboratoire renouvellera son mouvement d’ouverture par des invitations, des rencontres occasionnelles et une nouvelle expérience de POC (Porte Ouverte sur Conversation).

Responsable : Isabelle Guillermic-Goebels, 12, rue de l’Hôtel de Ville, 35470 Bain-

de-Bretagne, 0684673927, [email protected] Co-responsable : Jessica Dupont, 49, rue Marçais Martin, 35000 Rennes,

0676849424, [email protected] Participants : Albert Emilie, éducatrice spécialisée ; Allemand Laurie-Anne, conseillère d’orientation

psychologue ; Brunet Anne, psychologue ; Dauguet Sébastien, enseignant ; David Florence, conseillère d’orientation psychologue ; Dupont Jessica, psychologue en IME ; Germain Anne-Laure, enseignante spécialisée ; Guédé Typhaine, psychologue en EREA et prévention jeunesse ; Joubert Elodie, étudiante éducatrice spécialisée ; Le Gac Séverine, AVS ; Guillermic-Goebels Isabelle, psychologue ; Maes Anne-Hélène, psychologue ; Marchand Isabelle, psychologue en service éducatif jeunes majeurs ; Olive Bernard, directeur d’une maison d’enfant placés par l’ASE ; Prigent Nadine, infirmière en unité de Soins-Études ; Simon Caroline, psychologue en milieu scolaire.

SAINT-DENIS DE LA RÉUNION

Laboratoire “Détak la langue”

Objectif de recherche 2013 : La parole des enfants : entre malentendu et peur, l’enfant et son éducation

Au cours de cette année 2012, nous nous sommes recentrés sur la question de faire conversation avec les enfants. Le laboratoire « Détak la langue » ne peut s’envisager sans la mise en place de conversations, et sans l’inter-disciplinarité entre professionnels. Malgré l’offre que nous avons pu faire, rien ne s’est mis en place. Nous partons de ce point d'impasse probablement lié au travail autour du malentendu et de l’éthique conduit précédemment. Nous avons travaillé et mis en question la « demande » : à partir de l’offre, comment créer de la demande et comment l’accueillir ?

Résultats, impasses, perspectives : l’offre a suscité des demandes, les a fait émerger mais nous n’avons pas pu aller au-delà, pour trois raisons :

1-le temps des institutions n’est pas le temps du laboratoire. Nous ne savons peut être pas manier suffisamment les semblants ?

2- les associations à l’Ile de la Réunion sont précaires, peu stabilisées et le plus souvent liées au pouvoir politique. De fait, elles sont fragilisées et ceux qui devaient être nos relais dans le social n’ont pu alimenter ce désir de converser.

3- le discours de la psychanalyse est peu présent au niveau des institutions. Créer un nouage du côté du transfert à la psychanalyse demande un désir très décidé.

Cependant un certain nombre d’actions ont été menées : interventions ponctuelles pour faire connaître notre travail : avec l’IRTS (Institut Régional des Travailleurs Sociaux), un certain nombre de collèges de l’Ouest, une médiathèque, lors de la présentation d’ouvrages. Le laboratoire s’est inscrit dans un PRE (projet de réussite éducative) à Piton St Leu.

Projets pour 2014 : Mise au travail autour du thème de la prochaine journée de l’Institut de l’enfant, “Interpréter l’enfant”, lors des rencontres mensuelles du laboratoire avec des invité(e)s

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Par ailleurs nous continuerons nos différentes actions : une intervention auprès des élèves dans un collège de l’Ouest, où nous avons présenté le CIEN lors de la journée de rentrée scolaire. La relecture et reliure des textes sur les conversations de la Montagne. Une soirée grand public avec la projection d’un film initiant un débat sur le malentendu.

Ces projets pourraient donner un nouvel ancrage au laboratoire qui peut trouver son orientation dans le thème des prochaines journées de l’Institut de l’enfant.

Responsables : Marie Antoinette Caïlasson, 105 Rue de la République, Appt 40 Bât A, Réd les Marquises, 97400 Saint Denis, 0692672936, [email protected]. Michel-Yves Billotte, 56 rue Joseph Olivier, Appt 14, Réd les Lauriers, 97400 Saint Denis, 0692670538, [email protected]

Participants : Guilaine Grondin-Lauret, Psychologue de l’Education Nationale.

SAINT-MALO

Laboratoire “En trois actes”

Les conversations et recherches du laboratoire de Saint-Malo se sont orientées cette année à partir de demandes formulées globalement ainsi : « comment enseigner aux sujets troublés ? », que nous avons décalées en : « comment apprennent ces sujets ? » – ce en lien avec la thématique de travail de notre laboratoire, et celle proposée par J.-A. Miller pour le champ freudien : « L’enfant et le savoir » -. Ainsi, nous restituons le savoir du côté de l’enfant et faisons appel aux capacités inventives de chacun en prenant appui sur des situations pratiques, mises à la conversation au sein du laboratoire ou à l’extérieur.

Dans la cité, le laboratoire a d’abord travaillé à la préparation du Forum de presse

organisé par l’ACF bureau de Rennes, le 15 septembre 2012 pour l’abord clinique de l’autisme. Il a organisé une conversation avec des parents d’autistes : l’association TUBA de parents d’enfants autistes, via sa Présidente, a témoigné des conversations inter-disciplinaires avec le CIEN, lieu de traduction de leur création d’un lieu d’accueil pour tempérer l’angoisse des parents et des enfants. Depuis, l’association TUBA a formulé une demande de stage de formation inter-disciplinaire, qui a été reçue.

Le 04 décembre 2012, le laboratoire a organisé la projection publique du film Temple

Grandin à la Maison de la Famille du CCAS de Saint Malo, suivie d’une conversation avec des parents d’enfants autistes, ce avec le soutien de la mairie de St-Malo. Cette soirée s’est déroulée dans une ambiance très cordiale grâce au concours du Professeur Maleval, de Mme Jacquemin, la maire adjointe, de Mme Gauthier, la Présidente d’Autisme côte d’Émeraude, de Mme Simon, membre du comité malouin de coordination Santé Mentale, de Mme Isabelle Fauvel, de Mr Michel Forget, moi-même et plusieurs personnes dans la salle, parents et professionnels d’obédiences diverses. Certains ont pu dire combien le film les touchait, et d’autres ont fait part de leur surprise, quant au film lui-même, mais aussi que des membres du CIEN, c’est-à-dire ceux qui orientent leur pratique professionnelle de l’enseignement analytique de Freud et de Lacan, puissent s’y intéresser… Notre cap pour cette soirée était bien celui de permettre à chaque spectateur de découvrir ce que ce film pouvait lui enseigner. En effet, s’il peut nous permettre de découvrir le monde intérieur de Temple Grandin, il peut surtout nous apprendre qu’« écouter les autistes » porte à conséquence.

Au sein du laboratoire, dès sept. 2012, nous avons préparé la journée de l’Institut de

l'Enfant de mars 2013. Avec l’appui des textes de J.-A. Miller « L’enfant et le savoir », et de Philippe Lacadée « Les phobies scolaires », et à l’aide de vignettes cliniques tirées des expériences de chacun, nous avons travaillé mensuellement la question du rapport de

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l’enfant et du savoir, des symptômes qui peuvent en découler, et des questionnements inter-disciplinaires que cela suscite, notamment auprès des sujets dits adolescents. Ce temps pour comprendre au sein du lab. a été nécessaire afin de recentrer les questionnements et recherches. Notre projet de conversations inter-disciplinaires publiques visant à rencontrer de nouveaux professionnels : d’abord du champ médico-social et hospitalier, à Dinan (22), puis du champ de l’éducation, à Saint-Malo (35) s’est avéré prématuré pour cette année. Le temps est donc à la conversation au sein du lab.. Un temps d’élaboration où chaque membre travaille à saisir ce qui se joue pratiquement avec tel ou tel sujet, afin de formuler les problématiques de ces conversations dans la cité, à venir.

Cette année le laboratoire a accueilli quatre nouveaux membres : Séverine Jallier,

intervenante dans un institut d’accueil de sujets psychotiques et autistes, Catherine Lemoine, infirmière en pédopsychiatrie, Marie-Christine Ségalen, psychologue en CMPP, Yannick Lefeuvre, directeur d’école spécialisée et, depuis décembre 2012, Ghislaine Raffray, éducatrice spécialisée. En cette rentrée 2013, le lab. accueille une ancienne de ses membres, Claire Brisson, psychologue clinicienne en CMPP, qui prend également la co-responsabilité du laboratoire.

Responsable : Myriam Perrin, maître de conférence en psychopathologie à

l’Université, psychologue en IME ; 3 rue St Sauveur 35000 Rennes, 02.99.79.42.84, [email protected] Co-responsable : Michel Forget, directeur adjoint du Complexe Médico-Educatif « la Passagère » à Saint-Malo, [email protected]

Participants : D. Dumousseau, psychomotricienne ; F. Haury, directeur d’ITEP ; I. Fauvel, psychologue ; F. Bihan, psychologue et auxiliaire de vie scolaire ; M.A. Lesénéchal, professeur de collège, psychologue ; J.-C. Maleval, professeur de psychopathologie à l’université ; B. Turcato, psychologue en IME ; P. Valentini, professeur des écoles ; A. Verlingue, infirmière en pédopsychiatrie.

SAINT-NAZAIRE

Laboratoire “Au fil des discours”

Notre laboratoire se réunit une fois par mois. Nous avons décalé notre recherche sur les discours dans le monde contemporain vers un questionnement sur les adolescents, nous orientant vers les décrochés du système scolaire, du lien social.

Nous avons poursuivi nos invitations à l’initiative de participants du laboratoire. Des professionnels œuvrant dans le champ de l’éducation et du social sont venus nous rencontrer.

Lors de nos soirées, nos conversations ont été liées à un questionnement sur l’école, le collège : nous avons rencontré des professeurs de collège œuvrant pour la création d’une pièce de théâtre, un enseignant de classe relais. L’intégration des enfants en situation de handicap et les projets locaux en cours furent également discutés. L’une des membres, enseignante du premier degré, a pu évoquer ce que fut pour elle son intégration dans un centre de pédopsychiatrie pour jeunes enfants. Ce thème de l’école était aussi dans la lignée de la journée sur « l’Enfant et le savoir », journée à laquelle plusieurs membres du laboratoire ont assisté.

L’autre versant de nos conversations fut orienté par des professionnels du champ social : des éducateurs animant un atelier de remobilisation pour des jeunes exclus de l’école et de la société, des éducateurs s’occupant de mineurs étrangers isolés.

Nos invités ont témoigné de leurs inventions, de leurs trouvailles pour accueillir ceux

qui s’excluent ou sont exclus du système scolaire, les décrochés du lien social, parfois en rupture familiale, dans l’errance et dans la recherche, pour les mineurs étrangers, d’un lieu accueillant. Nos soirées sont vivantes, nos conversations animées. Les invitations ont été notre point d’appui et un fil pour notre recherche. Nous regrettons que nos invités n’aient

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pas poursuivi avec nous dans le laboratoire. Le laboratoire semble être pour eux une reconnaissance de leur travail, de leurs inventions. Le temps d’une soirée, ils partagent nos questionnements, participent à nos conversations puis poursuivent leur cheminement dans la rencontre avec les adolescents.

Responsables : Dominique Jacquart, 27, allée des Pingouins, 44600 Saint-Nazaire,

[email protected], 02 40 70 51 23 ; Jean-Luc Mahé, 15, rue du Port, 44600 Saint-Nazaire, [email protected], 06 09 89 61 71.

Participants : Géraldine Aoustin, psychologue ; Michel Beaupère, psychologue ; Rachel Claquin, psychologue ; Pascale Colin, éducatrice spécialisée ; Alain Gouy, éducateur spécialisé ; Géraldine Rose, professeur de mathématiques ; Serge Pittiglio, psychologue ; Frédérique Vercruysse, psychologue.

   

SAINTES

Laboratoire “Si ça te prend la tête”

Depuis deux ans, le laboratoire installe des conversations au cœur des institutions : centres sociaux, lycées, institutions médico-sociales, mairie, crèche. Ces expériences, dans leur diversité et leur richesse, nous ont permis de prendre mesure, de l’écart qui se creuse entre la considération du sujet, sa discontinuité, d’un côté, et de l’autre, l’objectivation effrénée de l’individu toujours plus soumis à l’œil de l’évaluateur, renforcée par les pressions du discours qui passe par l’interchangeabilité et la norme. Ce progrès pour certains a pour conséquence sur le terrain un malaise, de l’incompréhension, de la colère voire de l’indignation.

Nous avons organisé une journée à l’auditorium de l’Abbaye aux Dames, à Saintes,

sur le thème Destruction – Construction. Notre titre trouvait ses coordonnées par la réflexion du laboratoire et son expérience de l’itinérance. C’est alors un autre écart que nous avons posé, celui de l’inter-disciplinarité du CIEN, en nous adressant aux artistes. Avec eux, éducateurs, enseignants, psychologues et psychanalystes ont mis en avant le tissage entre le corps et le langage, l’importance du corps et cette mutation du bavardage en énonciation. À ce nœud, terme qui va aussi bien à ce qui relève de l’embrouille du corps que de la pensée, notre présence est requise. De quelle façon nos initiatives avec celles de l’enfant peuvent-elles ouvrir à la dimension de son énonciation, construire un appareillage pour rencontrer l’autre et mettre du jeu dans le réseau auquel il est fixé, qui peut être celui avec lequel il se déplace ?

Responsable : Johann Lagrange, psychologue, 880 Grand’rue de Ternanteuil, 79410

Echiré, 06 64 71 57 04, [email protected]; Co-responsables : Annie Caillet-Richard, psychologue en service de psychiatrie ; Monique Variéras, psychologue.

Participants : Camilo Alonso, animateur ; Christelle Baron, institutrice ; Dominique Bacquey, enseignant retraité ; Patricia Cottron-Daubigné, enseignante, poète ; Jacqueline Dubost-Garin, peintre ; Claude Epsteyn, psychologue ; Marie-Noëlle Faucher, accueillante à la Baroulette ; Julien Fleau, éducateur en SESSAD ; Nadia Gilard, professeur en lycée ; Jean-Louis Gonfalone, écrivain et metteur en scène ; Christophe Robert, directeur d’un centre social, Jacques Rodde, directeur d’un centre social.

SOFIA (BULGARIE)

Laboratoire “L’enfant et ses symptômes”

Depuis plusieurs années, L’enfant et ses symptômes, le laboratoire du CIEN en Bulgarie, oriente ses travaux en prenant en considération la particularité du tissu social

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bulgare. La Bulgarie, membre de l’Union européenne, s’inscrit en effet, de façon déterminée, dans une politique de désinstitutionalisation des enfants. Les travailleurs sociaux, toujours en recherche de repères cliniques, ont trouvé dans ce laboratoire un lieu d’élaboration qui permet d’appréhender les difficultés du terrain. Dans ce contexte, en 2010-2011, le laboratoire du CIEN s’est donné pour thème : Professionnels et parents : deux partenaires de l’enfant ; en 2011-2012 : L’angoisse des mères : la réponse des enfants. Le laboratoire s’inscrit dans un partenariat belgo-bulgare depuis quatre ans. Le programme est établi en concertation entre les collègues du Courtil, l’association « Enfant et Espace » et le Groupe du Champ freudien en Bulgarie.

Le programme du laboratoire belgo-bulgare de l’année passée, élaboré par les

enseignants belges, était intitulé : La psychose de l’enfant. Trois weekends de formation ont eu lieu en 2013 : le premier module a été animé

par Guy Poblome, les 2 et 3 février 2013. La matinée du samedi fut consacrée à une introduction à la question des psychoses de l'enfant à partir de la conception structurale de la psychose telle que Jacques Lacan l'a élaborée dans sa "Question préliminaire à tout traitement possible de la psychose". L'étude s'est spécialement arrêtée sur la reprise de l'Œdipe freudien par Lacan dans la métaphore paternelle, la fonction symbolique du père et les effets au niveau de la signification phallique pour ensuite esquisser les conséquences de la forclusion du Nom-du-Père.

Le second weekend a eu lieu les 20 et 21 avril 2013, animé par Philippe Bouillot, qui a fait une lecture ligne à ligne de « La note sur l’enfant ». À la lumière de ce texte de 1969, Philippe Bouillot a commenté le débat actuel sur la famille. La table d'orientation que J. Lacan nous propose dans ce texte s'avère d'une très grande actualité et d'une grande utilité pour formuler avec plus de clarté les questions cliniques que ce débat appelle. Ce commentaire précis et précieux a capté l’attention du public toujours aussi assidu.

Bernard Seynhaeve a animé le troisième module, qui a eu lieu les 22 et 23 juin 2013. Ce module avait pour titre : « L’enfant, son corps, ses objets ». Après une introduction sur la question du corps dans l'enseignement de Lacan on a pu entendre et commenter quatre cas cliniques. En conclusion, chacun des cas a pu être repris en situant comment l'enfant qui est en prise avec les embrouilles de son corps y répond singulièrement. Ce module s’est tenu à Roussé, sur le Danube. Roussé n’a pas été choisi au hasard. Cette jolie petite ville bulgare est le lieu où travaillent plusieurs travailleurs du champ médico-social qui tentent depuis de nombreuses années de s’orienter avec les repères de Freud et de Lacan.

Chacun a pu rendre compte de ces différents temps du programme du laboratoire, qui a suscité un très vif intérêt auprès des participants du tout le pays – soixante-dix personnes en moyenne de trente institutions et centres accueillant des enfants handicapés en Bulgarie ont participé à chaque module de formation. Lors des rencontres cliniques, les participants ont présenté des cas d’enfants et d’adolescents pris en charge dans des institutions spécialisées. Soulignons la forte participation des Centres et des Institutions qui travaillent en collaboration avec le Groupe du Champ freudien-Bulgarie et l’association « Enfant et Espace » ; le Centre de santé mentale et le Centre de support psychologique « Coin d’enfant » à Roussé, dirigés par le Dr Mechkounova ; Le Centre pour des enfants, présentant des troubles autistiques à Gabrovo, dirigé par Dimitrina Grigorova et le Centre de jour de Yambol.

En tenant compte des thèmes qui ont été abordés les années précédentes, le laboratoire a décidé logiquement de mettre au travail en 2014 la question des troubles du lien social chez l'enfant. Les 8 et 9 février 2014 à Sofia, « L’enfant, objet de toute l’attention de ses parents ». Invité : Guy Poblome, psychanalyste, membre de l’ECF, directeur thérapeutique au Courtil. Les 22 et 23 mars 2014 à Roussé « Éduquer, mission impossible »

Invité : Véronique Mariage, psychanalyste, membre de l’ECF, directrice thérapeutique au Courtil.

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Les 31 mai et 1 juin à Sofia « L’enfant dans la cité » Invité : Bernard Seynhaeve, psychanalyste, membre de l’ECF et de la NLS, directeur

du Courtil. Responsables : Vessela Banova, 00 359 898 771 939, [email protected] ; Bernard

Seynhaeve, 00 32 496 53 76 76, [email protected] Participants : Les membres des équipes d’une trentaine de centres de jour et d’institutions

spécialisées pour enfants handicapés, les membres des équipes d’écoles spécialisées, des étudiants en Psychologie, Pédagogie et Sciences sociales de l’Université de Sofia et de la Nouvelle Université bulgare ; les membres du Groupe du Champ freudien-Bulgarie et de l’Association « Enfant et Espace ». Soulignons la participation, ces dernières années, de collègues psychologues et orthophonistes d’un Centre de réinsertion des enfants nécessitant une prise en charge particulière dans le champ de l’éducation, d’une équipe de l’Institution Médico-sociale pour enfants de zéro à trois ans de Chumen et de collègues des nouveaux Centres des services sociaux pour les enfants à risques.

TOURNAI (BELGIQUE)

Laboratoire “Apprentissages : impasses et invention”

Le laboratoire rassemble des praticiens qui rencontrent des enfants ou des adolescents dans le cadre scolaire, ordinaire ou spécialisé, en Belgique. Ils sont enseignants, orthophonistes, psychologues, kinésithérapeutes, infirmières et ont des fonctions diverses auprès des enfants et dans les institutions où ils travaillent (écoles, centre psycho-médico social, école des devoirs, institutions médico-sociales).

L’an dernier, le laboratoire a orienté son travail autour du thème de la seconde journée de l’Institut de l'Enfant sur « L'enfant et le savoir ». Plusieurs présentations sont venues questionner l'articulation de ce binaire dans différents lieux et sous plusieurs versants : dans une école accueillant des enfants autistes selon une approche cognitiviste, c'est le desserrage du savoir de l'enseignant qui a permis à certains élèves de se constituer leur propre pictogramme et d'insérer leur singularité via cette communication facilitée. Dans une autre situation, il est apparu au contraire nécessaire de tempérer le savoir délirant de l'enfant qui risquait d'envahir tout son lien social.

« Du trouble au symptôme », voici le couple qui orientera nos rencontres cette année.

Si le second terme a trouvé une dimension heuristique au contact du discours analytique, le premier signe bien souvent la distorsion qu'a subi ces dernières années le vocabulaire nosographique, en opposant notamment ledit « trouble » à un fonctionnement supposé normal de l'individu.

Mais le « trouble », dans sa logique même, vient également couper celui qui en est le siège de toute possibilité d'inscrire son dérangement dans un lien à l'Autre ou d'inventer une manière singulière de faire avec. Plus radicalement, c'est la supposition de savoir inhérente à ce qui rate – tant du côté du sujet que de l'Autre – qui se trouve nié ou refermé par une réponse médicamenteuse ou comportementale dictée par le savoir de l'Autre.

Or, c'est cette suture que nous tâcherons d'éviter, en misant sur la conversation au sein du laboratoire, pour pouvoir, dans chaque situation recueillie, isoler ce qui peut permettre au sujet en impasse de nouer un nouveau rapport à la parole.

Le laboratoire se réunit à Tournai, 7 ou 8 fois sur l’année. Première réunion le jeudi

19 septembre à 20h15. Responsable : Thomas Roïc, place Verte, n°26 – B-7500 Tournai, Belgique, +33 683

35 42 26, +32 493/55 79 19, [email protected]. Participants : Danièle Decocq, orthophoniste ; Véronique Hénaut, infirmière ; Catherine Heule,

enseignante ; Astrid Lacroix, psychopédagogue ; Michèle Leroy, kinésithérapeute ; Jean-Jacques Manicourt, informaticien ; Sylvie Nounckele, orthophoniste ; Rony Vandenieuwenbrouck, enseignant.

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Laboratoires en formation

BERGERAC

Laboratoire “L'enfant, l'adolescent, inventeurs de leurs vies”

Objectif de recherche : Comment l'enfant construit-il sa vie aujourd'hui ? Les témoignages de professionnels travaillant en institution convergent en effet et indiquent que les enfants ne sont plus accueillis par l'Autre. Si les lieux d'adresse font défaut dans la société contemporaine, comment les enfants s'en débrouillent-ils? Nous sommes attentifs à la façon dont ils font usage des « grandes personnes » chargées de leur éducation pour s'orienter, se repérer dans l'expérience du monde contemporain et tisser des liens. Ces échanges permettent-ils de parier sur le jeu de vie, face au poids écrasant des idéaux normatifs ? Nous travaillerons, comme l’an dernier, à partir de vignettes pratiques qu’on prendra soin d’anonymiser.

Parcours : Depuis 2010, nous avons organisé 23 soirées ( 6 en 2010/2011, 8 en

2011/12, 9 en 2012/13). L’accent mis sur les possibilités d’invention de chacun, enfants comme adultes accompagnants, permet non seulement de sortir d’impasses provoquées par des souffrances envahissantes, y compris lorsque celles-ci prennent la forme de violences, mais au-delà d’inventer sa vie, en nouant son existence à l’Autre.

Résultats, impasses, perspectives : comme l’an passé, les soirées ont montré la

capacité de création, d’invention des partenaires lorsqu’on suit à la trace de leurs mots les sujets en souffrance. Se vérifie la plupart du temps le caractère traumatique du langage et de certains signifiants dont le sujet est bombardé. Aussi convient-il d'être attentif aux formules singulières par lesquelles chacun dit quelque chose de son rapport au monde. Maintenir un écart entre énoncé et énonciation est essentiel car c'est dans cet écart que se loge le sujet.

Nous poursuivrons cette année en orientant notre recherche vers le «savoir de

l’enfant», son « savoir y faire » comme autorité pour non seulement déjouer les situations bloquées, faire cesser les spirales infernales, mais surtout, au-delà, construire sa vie, une histoire, un destin.

Le souci de l’an dernier, de ne pas faire l’impasse sur les parents, s’est concrétisé par une soirée exceptionnelle au cours de laquelle s’est « travaillé » ce lien aux parents, en présence de Philippe Lacadée et de Marc Langlois, représentant La Main à l’Oreille d’Aquitaine.

Vignette pratique, présentation du livre La vraie vie à l’école, de Philippe Lacadée et de l’association de parents « La Main à l’Oreille » ont donné un tour magique à cette soirée. À poursuivre, dans le sens d’une association des parents au CIEN, au un par un, bien entendu.

Responsable : Alain Gentes, 25 rue Bourbarraud, 24100 Bergerac,

[email protected], 0677941362 Participants Bersac Mauricette, infirmière psy ; Bourrier Séverine, psychologue ; Bousquet Jean-

Xavier, éducateur spécialisé en MECS ; Cazabonne Isabelle, psychologue au CAMPS ; Combaret Anne-Marie, formatrice ; Corbasson Sylvie, infirmière ; Cornu Martine, assistante sociale, ; Dessalles Françoise, psychologue en MECS ; Franco Philippe, conseiller d’orientation-psycholgue ; Galichet Hélène, conseillère d’orientation-psychologue ; Lambrot Virginie, psychologue, hôpital de jour ; Leblond Arlette, directrice de

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crèche ; Pannetier Véronique, psychologue ; Pinoteau Véronique, institutrice; Rastouillac Nelly, psychologue, Razafimaefa Lucienne, éducatrice ; Sabatier Jean, directeur de CIO ; Zanette Monique, AMP.

BREST

Laboratoire “Adolescentes, adolescents : la connexion à l’Autre”

Pour l’année à venir nos objectifs de recherche continueront de s'inscrire sous le thème général : « adolescentes, adolescents, la connexion à l 'Autre ». Ces signifiants seront précisés lors de notre réunion de rentrée fin septembre.

Dans le courant de l'année scolaire 2012-2013, le laboratoire a poursuivi sa conversation au rythme d'une rencontre mensuelle. Notre laboratoire s'est fixé comme objectif concret de préparer la journée de l'institut de l'enfant de mars 2013. Nous avons repris comme axe de travail le thème de cette journée : « L'enfant et le savoir ». Nous nous sommes appuyés sur le texte de J.A Miller, argument de la journée. Chacun a pu faire part de points d'accroches particuliers trouvés dans ce texte à partir d'une question générale : "Qui sait?". Un texte paru dans Serendipity n° 5 ", "Le collège, gare de triage", a aussi attiré toute notre attention. Les débats se sont engagés à partir du texte de J-A Miller et de vignettes de situations s'appuyant sur les signifiants de sujets adolescents comme "la perte des os", " RQTH", signifiants impliquant un savoir singulier arrimé au symptôme.

Au retour de cette journée, à laquelle cinq d'entre nous ont participé, nous avons prolongé la réflexion en reprenant des exposés entendus, enrichis des expériences des participants.

En cette fin d'année scolaire un certain essoufflement dans la mobilisation a été ressenti au niveau du laboratoire. Il en est ressorti la nécessité d'une relance du désir qui pourrait prendre la forme d’une manifestation élargie avec, par exemple, la possibilité de faire venir un conférencier pour donner plus d'écho à notre laboratoire. Tel est l'enjeu important de l'année à venir pour que le travail de notre laboratoire se poursuive.

Responsable : Michelle Peuziat, Psychologue clinicienne,

[email protected] , 0683323300 ; Jacques Michel, ancien directeur d'Itep, 72 rue de lyon, 29200 Brest, [email protected]

Participants : Céline Daniel, psychologue ; Ange Debatista , éducateur spécialisé ; Christine Kermarrec, enseignante spécialisée, coordinatrice pédagogique ; Yolande Kervella ; Christian Le Menn, enseignant spécialisé, directeur de SEGPA ; Béatrice Le Roux, éducatrice spécialisée ; Virginie Trillion, enseignante spécilisée.

CLERMONT-FERRAND

Laboratoire “Comment ça s’écrit ?”

L’écriture concerne chacun dans sa façon d’être au monde. La rencontre entre le psychanalyste et le poète au printemps 2013 a marqué l'orientation de notre travail. Elle a permis ce tissage des liens qui unissent ces deux pratiques de la parole. À reprendre quelques points du déroulement de cette rencontre, s'en extrait le fil conducteur. Quelque chose s'écrit qui ne peut pas se dire. C’est ce dont témoigne le poète. Il y a une écriture de l’indicible. Il a écrit des textes dont il ne peut rien dire. Il théorise, s’intéresse à la langue, il est dans la forme de l’écriture. L’analyste par sa présence légère permet au poète de dire. Le poète a choisi l'écriture, pas la psychanalyse. Pour lui la traduction est une trahison. L'analyste, lui, parle de cette fonction d'apprendre la langue de l'autre pour aider un sujet à s’analyser. L’écriture est convoquée dans cette formule, au cœur de la parole. L'analysant ne doit-il pas apprendre la langue qu'il parle sans le savoir ? « C'est à dire apprendre à lire les messages secrets écrits par son inconscient », selon l'expression de J.A.Miller. Ce qui vient résonner avec le dire de Lacan

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dans le Séminaire xx Encore (p. 37) : « ce dont il s'agit dans le discours analytique, c'est toujours ceci – à ce qui s'énonce de signifiant, vous donnez une autre lecture que ce qu’il signifie. »9

Écrire, le travail d’écriture et la mise au travail par l’écriture, seront encore au centre de nos recherches.

Responsable : Sylvie Poinas 86 rue Champfleuri 63100 Clermont-Ferrand, 06 83 59 56 25

[email protected] Participants : Régine Chauvet ; Pascale Goutaland ; Odile Marques ; Lisbeth Sztabholz.

GAP

Laboratoire “Intersection”

Qu’est-ce qu’une intersection ? La conversation a pu s’établir entre des médecins et des psychanalystes. Certains juste de passage, d’autres très assidus. Il y a eu des productions écrites exposées lors de la journée de l’ACF à Gap. Autour de la venue de Claudine Valette Damase, nous avons organisé une conversation dans une librairie, sous le titre « liberté de corps ou corps contraint ». Cet événement a ouvert le travail de cette année.

Lacan parle de la place de la psychanalyse dans la médecine* Elle se situe à l’articulation entre demande et désir. Un médecin a témoigné qu’à ce point, c’est son acte qui est requis pour se dégager d’un trop de protocoles. Mais cette place est-elle une excursion ou une intersection ?

Dans le laboratoire, nous mettons à l’épreuve notre nom « Intersection ». Et il ne s’agit pas de inter-section, comme deux disciplines qui se mettent en tension l’une avec l’autre. Mais bien de l’intersection au sens mathématique du terme**.

Ce qui se trouve être à l’intersection dans la conversation entre médecine et psychanalyse, ce sont des mots : corps, thérapeutique, sujet, demande, désir… Dès que se déploie dans chacun des champs, psychanalyse et médecine, le savoir qui leur est accolé, l’intersection se vide du savoir.

Reste des mots, ces signifiants un peu tous seuls, sans leurs S2, comme en impasse. C’est la pratique même de la conversation qui vide l’intersection, faisant vaciller le savoir.

À partir de ce vidage, en retour, un concept est éclairé de biais par un champ différent. Cet éclairage, comme tordu, oblige chacun à un mieux dire.

Un écueil serait d’errer laissant « trop libres » nos conversations. Aussi, un thème est-

il choisi. Cette année, ce sera « liberté de corps ». Un mot est déjà venu se loger à l’intersection : « encagement ». De là, nous souhaitons nous ouvrir à d’autres.

*  Jacques  Lacan,  Conférence  et  collège  de  Médecine  à  La  Salpétrière  :  Cahiers  du  Collège  de  Médecine  

1966,  pp.761  à  774.  **  Cf  les  cercles  d’Euler  de  Lacan.   Responsables : Carine Thieux, le Village 05130 Valserres, 06 75 14 06 60,

[email protected] ; Nicole Magallon, Les Faysses 05110 Barcillonnette, 06 19 88 50 28, [email protected]

Participants : Florence Méaille, Médecin gériatre, Françoise Martin-cola, Médecin homéopathe.

9 Jacques Lacan, Le Séminaire, livre XX, Encore, Parie, Seuil, 1975,

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GRADIGNAN

Laboratoire “Sujet du handicap ou « objet de bons soins » ?”

Nous avons décidé de cesser de travailler comme laboratoire fin juin 2013. Nous nous sommes réunis pendant trois ans régulièrement, tous les deux mois, conversant avec un certain plaisir, mais tout de même en cercle fermé. Nous étions quatre professionnels de la même association. La venue d’Agnès Giraudel, la participation à la journée du CIEN à Bordeaux en janvier 2013 ont soutenu notre travail, créant une extimité. Nous n’avons pu travailler sur le plan théorique comme nous l’envisagions, ni réussir à passer à l’écrit. Nous avons abordé de nombreuses problématiques (la pudeur, le droit, la scolarisation) notamment autour de l’articulation des discours éducatif, médical, social et psychanalytique. Nous n’avons peut-être pas pu nous extraire de l’horreur concernant le réel du corps et de la mort, par un travail de symbolisation suffisant. ?

Aujourd’hui, sur les quatre professionnels, trois sont à la retraite et n’exercent plus dans ce champ spécifique. L’éducatrice encore en activité envisageait de rejoindre un laboratoire existant.

Responsable : Danièle Laufer, 121 rue croix de Monjous, 33170 Gradignan, 06 20 51

80 25, [email protected] Participants : Yves Mico, psychologue ; françoise Plaa, assistante sociale ; France Sausses, éducatrice.

LE PUY EN VELAY

Laboratoire “Chemins de traverse”

Le laboratoire s'est réuni 5 fois dans l'année. Il est composé à présent de six

participants, certains ayant renoncé à venir après avoir eu, dans l’hiver, des routes difficiles pour rentrer chez eux. Une nouvelle participante nous a rejoints, éducatrice dans un service de psychiatrie.

Notre travail s'est poursuivi sous la modalité d'une conversation sur l'actualité du discours du maître et ses effets sur les pratiques dans les institutions sociales : comment résister au rouleau compresseur de la norme ? Comment se dégager d'une certaine sidération que provoque l'hégémonie scientiste pour maintenir l'imprévu, la rencontre, la surprise au cœur des pratiques ? Les participants ont souhaité présenter des situations en mettant l’accent sur la question du transfert : ses modalités, ses dimensions imaginaires et symboliques.

C’est le cas de cette jeune femme en CAT qui suscite des interrogations chez la responsable de service, participante du CIEN : pourquoi cette femme a-t-elle mis en échec son installation avec son compagnon dans un appartement à l’extérieur du foyer, après avoir tant insisté pour ce projet ? Tout avait été mis en place pour sa réalisation, d’une façon assez exceptionnelle, la responsable soulignant combien elle s’était débattue plus que de mesure pour venir à bout de ce projet. N’était-ce pas trop vite interpréter la demande de cette jeune femme, sans apercevoir au-delà son désir d’être protégée du compagnon ? La mise en échec de cette réalisation du projet a pu être reprise autrement dans les entretiens entre la responsable de service et la jeune femme, à partir d’un impossible à dire à propos du compagnon de la jeune femme, dégageant une modalité de transfert nouvelle visant le désir au-delà de la demande.

Une nouvelle participante nous a présenté son atelier d’art plastique, sa mise en place au cœur dans un service psychiatrique. L’actualité concernant la prise en charge des sujets autistes a donné lieu à des lectures (publications de l’ECF, particulièrement les travaux sur cette question dans Lacan Quotidien) qui ont permis d’éclairer les enjeux cruciaux de civilisation qui se posent autour de la question de la prise en charge de ces sujets. Nous

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poursuivrons à la rentrée sous cette forme souple de conversation à partir de situations apportées par les participants.

Responsable : Valentine Dechambre, 119 avenue Joseph Claussat, 63400

Chamalières, 04 73 37 94 04, [email protected] Participants (liste non exhaustive) : Marie-France Ben Abderahmen, monitrice éducatrice ; Delphine

Buge, enseignante spécialisée ; Josiane Coutarel, directrice adjointe enfance-famille au Conseil Général de Haute Loire, Mathieu Glaumot, éducateur spécialisé ; Marie-Anne Falcon, sans profession, [email protected] ; Anne Caroll Noël, éducatrice spécialisée ; Sandrine Pinat, éducatrice spécialisée ; Myriam Verdier, enseignante spécialisée ; Nicole Vigouroux, éducatrice spécialisée.

LYON

Laboratoire “L’enfant et ses professionnels”

Ce laboratoire vise à interroger, à l’aide des notions et des concepts de la psychanalyse, les effets de l'actuelle professionnalisation des domaines qui concernent l’accueil de l’enfant. Quels enseignements peut-on tirer des prises en charge des enfants d’aujourd’hui ? Quelles conséquences ont par exemple la professionnalisation du maternage, selon la formule de Bonetti M., Fraisse J., de Gaulejac V. (1980) ?

À partir d’une pratique de terrain et d’un angle de vue clinique, nous avons commencé

par questionner la logique actuelle à l’œuvre au sein de la Protection de l’Enfance, où, au nom de « l’épanouissement de l’enfant placé », il s’agit de former au « toujours plus » les acteurs qui accompagnent les situations de placement et plus particulièrement les assistants familiaux. Nous nous sommes ensuite intéressées au domaine de la petite enfance, notamment à partir d’expériences cliniques en accueil collectif (crèche, micro-crèche, RAM...). Au fil de nos rencontres mensuelles, notre travail a été également nourri par l’étude critique de méthodes actuelles pseudo-scientifiques, utilisées dans le domaine de la petite enfance (enquête ELFE), ainsi que par la lecture du dernier ouvrage de P. Lacadée, Vie éprise de parole.

Le laboratoire « L’enfant et ses professionnels » a orienté ses travaux autour de la

question de « l’offre » qui est faite aujourd’hui à l’enfant. Depuis quelques années, le domaine de la petite enfance est traversé par de nombreux changements, notamment depuis l’ouverture des frontières entre le secteur public et le secteur privé. Là où, jadis, les places en crèche n’avaient aucune valeur marchande et où la garde d’enfant était une mission essentiellement dédiée au service public, aujourd’hui, c’est un marché de la garde d’enfants qui se crée et où certaines entreprises, de type micro-crèches, sont cotées en bourse. Ainsi, nous avons pu mesurer que, bien qu’entouré d’une multitude de professionnels, l’enfant de notre époque a d’avantage à faire à un Autre anonyme et qu’il se retrouve parfois tragiquement seul. En effet, l’abondance des formations des professionnels et des «techniques » appliquées aux enfants (par exemple, la méthode Pickler en crèche) tendent à uniformiser les pratiques qui, corrélées à des critères gestionnaires, ne permettent pas toujours aux professionnels d’être interpellés dans leur désir par un enfant.

Responsable : Katia Léglise, 33 quai Saint Vincent, 69001 Lyon,

[email protected], 06-64-46-59-60 Participants: Annie Berger, médecin PMI ; Annick Cless, éducatrice de jeunes enfants ; Marjolaine

Delers, pédo-psychiatre ; Elodie Gendrier, éducatrice de jeunes enfants ; Céline Gormand, assistante sociale ; Françoise Legoupil, psychologue ; Barbara Lemullier, psychologue.

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MANOSQUE

Laboratoire “L’école buissonnière”

Thème de recherche : les effets de création qu’engendre la rencontre entre langage et

corps pour les enfants et les adolescents. Une fois le laboratoire "Le jeu de vie" dissout, ce laboratoire-ci s’est aussitôt

constitué. Un tout petit noyau de personnes dont l’intérêt du CIEN reste fondamental en ce qu’il vient subvertir la morale coercitive qui s’amplifie dans la plupart des institutions face à ce qui est vécu comme une jouissance généralisée.

Le désir de ce laboratoire porte sur une dynamique d’ouverture vers des partenaires potentiels comme la mairie, la MJC et les écoles. L’inter-disciplinarité pourrait se constituer autour de films, d’écrivains, de mise en théâtre ou en danse. Une foison de rencontres. Un laboratoire à CIEN ouvert, pour reprendre cette heureuse expression de Philippe Lacadée.

Responsable : Martine Revel, 143 Bd des Combes, 04100 Manosque,

[email protected], 04 92 72 01 81. Participants : Marcand-Catania ; Marie-Laure, psychologue ; Bardon David, psychologue.

STRASBOURG

Laboratoire “Mathèmes et caducées”

Notre laboratoire se donne pour objectif d'étudier et de mettre à jour les articulations entre la pratique en médecine et le discours analytique.

Nous avons, cette année, lu et commenté la conférence de Lacan au Collège de

Médecine en 1966, sur la place de la psychanalyse en médecine. Cette lecture nous a amenée à commenter certaines références bibliographiques, et l'ensemble de ce travail nous a permis de structurer nos interrogations sur les pratiques en milieu médical.

Nous avons lu : Michel Foucault: Naissance de la clinique Michaël Balint: Le médecin, son malade et la maladie Georges Canguilhem: Thérapeutique, expérimentation, responsabilité (Etudes

d'histoire et de philosophie des sciences) Céline Lefève: Le droit à la mort peut-il être reconnu par la médecine?" (Cahiers du

Centre Georges Canguilhem n°4, PUF) Gérard Wajcman, L'oeil absolu. Parmi les thématiques soulevées par ces lectures, nous avons privilégié dans un

premier temps celle du regard, mise en évidence par Michel Foucault, et si prégnante dans la clinique médicale. C'est ensuite la valeur pulsionnelle du regard que nous avons voulu interroger avec le livre de Gérard Wajcman. Quelle place pour la parole dans un champ orienté par le regard? La question reste cruciale en médecine.

Nous avons retrouvé avec intérêt les frayages de Michael Balint cherchant à interpeller la subjectivité médicale. Celle-ci a été, par ailleurs, présente dans nos réflexions,

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au travers des travaux de Georges Canghuilhem sur les questions éthiques qui s'imposent au médecin aujourd'hui.

Une nouvelle participante, sage-femme, s'est inscrite dans nos rencontres. C'est une

avancée dans ce groupe composé jusqu'ici uniquement de psychologues. Responsable: Myriam Mitelman, 24 Rue Ehrmann, 67000 Strasbourg.

[email protected] Participantes: Marie Adam, psychologue en neurochirurgie ; Rachel Arnoult, psychologue en

diabétologie ; Valerie Bischoff, psychologue en gynécologie ; Celine Cellier, psychologue en transplantation et neurochirugie ; Isabelle Durand, psychologue en onco-hématologie ; Isabelle Galland, psychologue au CISIH ; Anne Lerognon, sage-femme en maternité ; Valérie Morweiser, psychologue en Médecine, service dédié aux malentendants ; Anouk Roquet, psychologue en maternité ; Danièle Talmont, psychologue à Pôle-Emploi ; Séverine Verry, psychologue en cancérologie.

TOURS “Métisser les savoirs”

Le laboratoire se réunit au CFA de la ville de Tours, 8 allée R Lecotté, 37100 Tours. Objectif de recherche : Les participants du laboratoire travaillent dans des institutions

très différentes : collège, lycées, institutions (ITEP, MECS), université, centre de formation d’apprentis. Le laboratoire vise avant tout à soutenir la recherche de solutions singulières pour éviter l’exclusion de jeunes de différentes institutions, notamment scolaires.

Parcours : Les participants de ce laboratoire se réunissent tous les mois, ils ont presque tous travaillé dans les laboratoires du CIEN qui existent à Tours depuis plus de 10 ans. Le travail réalisé fait lien social, il a permis de soutenir les personnes confrontées à des impasses dans des situations professionnelles et institutionnelles souvent difficiles.

Résultats, impasses, perspectives : les membres du laboratoire ont travaillé au cours

de cette année à partir de l’ouvrages d’Hélène Deltombe : Les enjeux de l’adolescence, et les deux livres de Philippe Lacadée : La vraie vie à l’école et Vie éprise de paroles. Ces ouvrages ont apporté des éclairages précieux et contribué à soutenir trouvailles et inventions singulières. Les participants produisent des vignettes pratiques à partir des travaux conduits. Le laboratoire se donne pour objectif d’organiser, en mai 2014, en association avec la représentation locale de l’ACF-VLB, une journée de travail ouverte aux professionnels travaillant avec les enfants et les adolescents et dont le thème sera : « Les jeunes aux prises avec leurs objets et leurs réseaux ».

Responsable : Christine Lecoq, 42 rue de Palluau 37540 Saint Cyr sur Loire, [email protected], 06 62 31 63 20

Participants : Valérie Binard, éducatrice, Marie-jo.Bodin, co-directrice du CFA ; Laurence Cornu, professeur, département des sciences de l’éducation, Université de Tours ; Reynald Guénot, formateur en restauration en CFA ; "Anne-laure Maratray psychologue ; Maryline Rigaudière, médiatrice ; Sandrine Romangas, formatrice en français en CFA ; Jean-Luc Rousseau conseiller d’éducation ; Bernard Szczepaniak, psychologue.

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Annexe - Les stages de formation interdisciplinaire

Formalisation de juillet 2010, mise à jour en mai 2012

Rappel : la demande de cette formation est la raison qui a conduit à traiter l’instance du CIEN francophone d’une manière particulière parmi les diverses instances du Champ freudien : déclarer le CIEN comme une association selon la loi de 1901, ayant des statuts qui définissent l’appartenance, les droits, les obligations et des membres.

Nous sommes peu à peu parvenus à en dégager quelques principes qui commencent à formaliser ces stages.

a) Ils répondent à une demande de l’institution dans le cadre de la Formation permanente. Pour le moment nous ne proposons donc pas une brochure comportant un menu de stages ready-made. Chaque stage est élaboré sur mesure à partir de cette demande.

b) Cette demande de stage par une institution adressée au CIEN suppose que grâce au travail d’un laboratoire du CIEN ou de collègues du Champ freudien, cette institution ait une idée de l’orientation lacanienne, ce qui n’assure pas que sa demande soit d’emblée recevable par le CIEN sans être infléchie et clairement orientée (il y a lieu de toujours veiller à éviter de se faire happer par le discours de l’Autre social en rappelant la spécificité et donc la formalisation des stages du CIEN). La demande peut en effet être retravaillée par ce dernier en lien avec l’institution.

c) En effet un stage de formation interdisciplinaire du CIEN ne vise pas à donner des recettes, il travaille à la critique des protocoles et de ce que l’évaluation désigne comme relevant des « bonnes pratiques ». Il vise à responsabiliser les praticiens en faisant percevoir combien la réflexion entre eux sur une situation est susceptible de la transformer, du fait de prendre en considération ce sur quoi le sujet trouve appui et en quoi consistent ses points d’impasse comme ceux de l’Autre qui l’accompagne et l’accueille.

d) C’est donc sur l’exposé d’une situation par les différents professionnels que sont les stagiaires que les apports théoriques concernant le thème du stage se greffent. Nous tenons à parler de situation et non de cas, pour éviter que ces stages soient reçus pour comme des formations analytiques, — la seule formation analytique étant, nous ne devons pas cesser de le rappeler, une analyse personnelle. Cet exposé d’une situation par un professionnel demande une certaine confiance de la part de l’exposant, en lui-même, dans ses collègues et dans les animateurs du CIEN. Ces derniers s’efforcent de lui donner chance de se renforcer au fil des échanges.

e) Il est indispensable que les intervenants de chaque session d’un stage soient au moins deux, de façon à contribuer à décompléter le savoir transmis et à mettre en valeur l’implication et la responsabilité des praticiens, qu’ils soient animateurs ou stagiaires.

Les stages du CIEN doivent ainsi permettre d’opérer le passage d’une dimension "toute" de l’institution à une dimension où le "pas de savoir" oriente la recherche et permet à chacun d’articuler sa propre discipline à celle de ses collègues, afin que la dimension pluridisciplinaire de l’équipe bascule à l’inter-disciplinaire.

f) Entre chaque session d’un stage, un suivi par un de ceux qui travaillent dans l’institution demandeuse est souhaitable, mais non obligatoire pour mieux assurer le dialogue avec les stagiaires et les formateurs.

g) Les situations exposées par les stagiaires et leur discussion confrontent certes aux difficultés qu’elles comportent, mais il est indispensable que la dimension de la joie qu’apporte la pratique d’une clinique digne de ce nom se profile à chaque fois – la différence entre l’impuissance et l’impossible est toujours à souligner.

h) Les surprises que réserve le travail en équipe et sa fécondité inventive sont mises en valeur dans le stage. Cette invention n’est pas régie par les idéaux qui nécessairement président d’une façon ou d’une autre aux activités de l’institution concernée.

i) Les stages favorisent la rédaction par les stagiaires qui le souhaitent d’un écrit sur leur déroulement. Les contributions écrites de chacun des formateurs sont attendues.

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j) Les formateurs veilleront à assurer une suite à ceux des stagiaires qui désirent rester informés ou en contact avec le travail, international, national ou régional, du CIEN et du Champ freudien.

Stages de formation réalisés en 2013

Au CAFS de l’IME les Ajoncs d’or à Montfort/Meu, trois sessions dont une en 2014 ; thématique du stage : « Qu’est ce qu’un enfant ; l’enfant psychotique ; ce qui ne s’éduque pas ».

« Le Bercail Saint-Denis », IME « Nymphéas » à Héricourt, trois sessions ; thématique du stage : « Les désordres de l’agressivité, clinique des psychoses et des autistes en institution ».

À la Fédération ADMR 35 à Saint Grégoire, deux sessions ; thématique : « Le rapport au corps chez la personne autiste ou psychotique ».

Stages de formation programmés en 2014

À l’IME La Mosaïque à Saint Pourçain sur Sioule, trois sessions ; thématique du stage : « Actualité et pertinence de la clinique, clinique de l’autisme et de la psychose, l’accueil des familles ».

Au syndicat des orthophonistes, FOF Sud-Est à Aix en Provence ou à Marseille, trois sessions ; thématique du stage : « L’enfant, le langage, son corps, ses objets », étude de la « Note sur l’enfant », de Jacques Lacan.