Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or 2014 à Francis Ponaman · 2014-08-20 · Juillet 2014 -...

20
Le Ganesh d’Or 2014 a été décerné cette année à Francis Pona- man, Indianiste et chercheur né en Guadeloupe, au cours de la soirée de célébration du 12e Anniversaire du Cgpli, à la Média- thèque du Lamentin, Guadeloupe. [Page 2] Sommaire Pleins Feux Page 2 Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or à Francis Ponaman Interv iew Page 4 Francis Ponaman Tradition Page 8 Fête du Pongal 2014 Év énement Page 10 160 ans de présence indienne en Guadeloupe : Commémoration Musique Page 12 « Musiciennes en Guadeloupe » : Soirée de musique indienne de qualité exceptionnelle Brèv es Page 14 Journée du Hindi - Stage de Bharat Natyam - Soirée littéraire Vie des Associations Page 16 Journée Indienne à Petit-Canal Archiv es Page 18 11e Anniversaire du Cgpli Réflexion Page 20 Heureux Anniversaire Cgpli Coup de Cœur Page 20 Ganesha Rollé rend visite au Cgpli Humour Page 20 Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or 2014 à Francis Ponaman La Guadeloupe célèbre ses 160 ans de pré- sence indienne. De nombreuses manifesta- tions sont program- mées pour célébrer cet apport important à la culture guadelou- péenne. Moments de spectacles, mais aussi de réflexion sur ce qui « nous appartient ». [page 10] 160 ans de Présence Indienne en Guadeloupe : Commémoration INS CRIPTIONS 2014 - 2015 Le Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes (Cgpli) vous in- forme que la saisie des inscriptions et réinscriptions administratives en hindi et tamoul pour la rentrée 2014-2015 se fera en ligne sur : www.cgpli.org Jusqu’au 31 août 2014 Procédures, paiement, dates de ren- trées : rendez-vous sur le site Internet. Hotline : 0590 82 12 97

Transcript of Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or 2014 à Francis Ponaman · 2014-08-20 · Juillet 2014 -...

  • Le Ganesh d’Or 2014 a été décerné cette année à Francis Pona-man, Indianiste et chercheur né en Guadeloupe, au cours de la soirée de célébration du 12e Anniversaire du Cgpli, à la Média-thèque du Lamentin, Guadeloupe. [Page 2]

    Sommaire Pleins Feux Page 2 Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or à Francis Ponaman

    Interv iew Page 4 Francis Ponaman

    Tradition Page 8 Fête du Pongal 2014

    Év énement Page 10 160 ans de présence indienne en Guadeloupe : Commémoration

    Musique Page 12 « Musiciennes en Guadeloupe » : Soirée de musique indienne de qualité exceptionnelle Brèv es Page 14 Journée du Hindi - Stage de Bharat Natyam - Soirée littéraire

    Vie des Associations Page 16 Journée Indienne à Petit-Canal

    Archiv es Page 18 11e Anniversaire du Cgpli

    Réflexion Page 20 Heureux Anniversaire Cgpli

    Coup de Cœur Page 20 Ganesha Rollé rend visite au Cgpli

    Humour Page 20

    Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or 2014 à Francis Ponaman

    La Guadeloupe célèbre se s 160 ans de pré-sence indienne. De nombreuses manifesta-tions sont program-mées pour célébrer cet apport important à la culture guadelou-péenne. Moments de spectacles, mais aussi de réflexion sur ce qui « nous appartient ».

    [page 10]

    160 ans de Présence Indienne en Guadeloupe : Commémoration

    INSCRIPTIONS 2014-2015

    Le Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes (Cgpli) vous in-forme que la saisie des inscriptions et réinscriptions administratives en hindi et tamoul pour la rentrée 2014-2015 se fera en ligne sur :

    www.cgpli.org Jusqu’au 31 août 2014

    Procédures, paiement, dates de ren-trées : rendez-vous sur le site Internet.

    Hotline : 0590 82 12 97

  • Page 2 Juillet 2014 - N°30

    Célébrations de l’anniversaire du Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes sous un angle nouveau cette année avec un retour aux premiers temps de l’indianité en Guadeloupe, chants et mu-sique traditionnels, et le moment fort : la remise du Ganesh d’Or. Après André Périanayagom (2012) et Jacques Sidambarom (2013), ce fut une grande surprise pour le récipiendaire : Francis Ponaman.

    Pleins Feux

    Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or à Francis Ponaman West India Magazine

    12 ans: Traditionnelle céré-monie d'anniversaire du Cgpli. Une approche nouvelle cette année: Soirée de films docu-mentaires avec en apothéose l'attribution du Ganesh d'Or 2014. Le rituel d'ouverture est main-tenant rodé: allumer une lampe; cette année par le pre-mier récipiendaire du Ganesh d'Or (André Perianayagom,

    2012). C’est avec émotion que « Pè Nayagon » accom-pagné du vatialou, et étudiant de tamoul, par ailleurs, Jacques Ramassamy, a allu-mé cette lampe symbolique. Puis ce fut le premier film do-cumentaire de la soirée. Un film tourné en Inde par Serge Taret « La Maha Khumb Me-la ». Trente minutes d’images

    surprenantes : celles de croyants venus de tous les coins de l’Inde et d’ailleurs pour se rassembler, dans un grand élan de foi (tous les quatre ans, et cette année, du point de vu religieux, était un moment exceptionnelle. Cette projection fut suivie d’un bref échange avec le public où le producteur a pu expri-mer l’esprit qui a guidé son

    André Périanayagom Ganesh d’Or 2012

    Jude Sahaï Compagnon de route Fred Négrit

    Pdt du Cgpli Francis Ponaman Ganesh d’Or 2014

    Annick Raghouber ¨Directrice Artistique Cgpli

    Valérie Périan Communication Cgpli

    Hervé Piddar-Appaïah Etudiant de tamoul Cgpli

  • Page 3 Pleins Feux West India Magazine

    projet. Puis documentaire inattendu : 20 minutes sur la question identitaire indo-antillaise dans les années 80, avec des inter-views rappelant des souvenirs enfouis des premiers temps de l'indianité en Guadeloupe et en Martinique. Un crescen-do bien minuté: après ce re-tour sur images, trois minutes d'un diaporama présentant l'œuvre de Francis Ponaman, le Ganesh d'Or 2014. Montée sur scène du récipiendaire en musique, digne d'une cérémo-nie de remise des Oscars. Surprise et émotion pour Francis Ponaman. Le public a pu vivre de grands moments d’émotion qu’il exprima par des applaudissements nour-ris. En route pour la cérémo-nie du 13e anniversaire du Cgpli...

    Serge Taret Réalisateur du documentaire :

    « Maha Khumb Méla »

    Laura Takour-Mardivirin, Danse à Ganesh

    Outre de nombreuses publications scienti-fiques Francis Ponaman à écrit «La nuit du Swami », (recueil de nouvelles en milieu créole) et l’Inde dans les Arts : œuvre col-lective avec une contribution de l’auteur.

    Pè Nayagon dans ses œuvres Accompagné « d’élèves »

    Juillet 2014 - N°30

    Anniversaire du Cgpli : Ganesh d’Or à Francis Ponaman (suite)

    Jacques Ramassamy

    Claude Rambhojan

    Philippe Rambhojan

    Hervé Piddar-Appaïah

  • Page 4 Juillet 2014 - N°30

    Au lendemain de la 3e Cérémonie de remise du Ganesh d’Or, Francis Ponaman a accordé une inter-view à West India Magazine. Occasion de revenir sur les moments clefs de son engagement avec le « Soleil Indien », et sa philosophie de l’action culturelle.

    Pleins Feux

    Interview Francis Ponaman West India Magazine

    Quelle a été l’origine de la création du “Soleil Indien” ? Le Mouvement du Soleil Indien et le journal du même nom ont tous deux pris naissance à la Martinique. Pour répondre à un désir d’égalité d’une part, mais surtout pour répondre à l’idéolo-gie césairiste, omniprésente, et qui ne prenait pas en compte la

    dimension indienne. Je dé-barque à la Guadeloupe, et je rencontre Jude Sahaï ; animés tous deux d’un même idéal d’indianité, nous décidons de travailler ensemble et de donner une nouvelle ampleur au Soleil Indien, au journal et au mouve-ment.

    A quelle période ce journal a-t-il été importé en Guade-loupe ? Le Soleil Indien a pris naissance vers le 15 mars 1974. Fin mars nous étions en Guadeloupe et nous diffusions le journal en Guadeloupe. Tous les deux, nous avons sillonné la Guade-loupe, en autostop, ou en auto-

    Francis Ponaman & Loganadin Saminadin

  • Page 5 Juillet 2014 - N°30 Pleins Feux

    Interview Francis Ponaman (suite) West India Magazine

    bus, de commune en com-mune : en Grande-Terre, en Basse-Terre, nous avons frappé de porte en porte, pour présen-ter le Soleil Indien. A quelle problé-matique le Soleil Indien voulait répondre ? Nous avions un objectif essen-tiellement cul-turel. Nous étions con-vaincus qu’il fallait sauve-garder l patri-moine cultu-rel in-

    dien. Nous étions déterminés à inciter les pouçaris, les détenteurs de la culture indienne, à réhabi-liter les langues, le hindi, l’our-dou, le tamoul, le télougou. Nous avons rencontré les grands maîtres, les anciens, nous avons incité des jeunes à étudier les danses tradition-nelles du pays, mais aussi les danses classiques de l’Inde. Nous avons milité pour réhabili-ter l’ourdou, l’hindi, le tamoul. Personnellement j’ai abandonné mes études de droit et mes études de lettres pour partir aux Langues Orientales, étudier l’hindi, le tamoul, le télougou, le bengali. Un membre de l’asso-ciation Le Soleil Indien, une jeune f ille, est partie en Inde pour apprendre le bharat na-tyam. Elle a d’abord appris à Paris, avec Mme Anjali. Elle a pris des cours de yoga avec son

    mar i, puis elle a continué son apprentissage de la danse en Inde. De façon concrète nous voulions, non seulement sau-vegarder ce patrimoine, mais nous voulions qu’il soit reconnu dans la culture guadelou-

    péenne, et nous voulions que l’indianité soit

    une dimen-sion

    in-

    contournable de la culture créole guadelou-péenne. Pour nous l’Inde était aussi partie de la matrice fon-damentale de la culture guade-loupéenne. On n’était pas afri-cain. On n’était pas indien, on n’était pas français, on n’était pas amérindien. Mais nous avions tous une branche de ces différentes civilisations. Nous étions tous indiens. Nous étions tous africains. Nous étions tous français. Nous étions tous amérindiens, avec cette différence que seule la dimension indienne n’était pas encore reconnue. Et notre combat, notre lutte cela a été pour la reconnaissance de

    l’indianité au sein de notre cul-ture. Selon vous, qu’est-ce que c’est que l’indianité ? L’indianité c’est une idéologie qui prêche tout simplement les valeurs de l’Inde en Guade-loupe. En effet, lorsque les in-diens arrivent en Guadeloupe, ils sont nécessairement déten-teurs d’une autre culture, d’une

    autre civilisation, d’un autre mode de

    vie,

    d’une autre

    façon d’appré-

    hender l’univers.

    Ce qui sin-gularise

    notre indiani-té notamment

    en Guade-loupe, c’est une

    certaine manière d’être. C’est aus-

    si la présence, l’omniprésence, de

    la culture, de la spi-ritualité : lorsque les

    in- diens représentent un nadrom, un théâtre dansé, lors-que les indiens invoquent leur divinité (Maldé Vilin, Kalimaï, Maliémin) ils réincarnent l’Inde dans le monde occidental créole. Aujourd’hui, à l’heure où les Guadeloupéens et les Marti-niquais sont en quête identi-taire, en quête de leur guade-loupéanité, de leur dimen-sion martiniquaise, quel inté-rêt y-at-il de promouvoir une indianité ? Parce que la négr itude a été

  • Page 6 Juillet 2014 - N°30 Pleins Feux

    Interview Francis Ponaman (suite) West India Magazine

    une nécessité historique. Mais nous ne sommes pas tous de culture africaine. Par conséquent l’indianité s’avère une étape his-torique. Mais elle n’est pas une f inalité. L’indianité est en devenir. L’indianité n’est pas non plus une hindouité. Il m’apparaît néces-saire de développer, de faire rayonner, de faire intégrer cette indianité dans notre vie quoti-dienne, dans notre pensée, et à partir de cette lumière que nous apporte l’indianité, et donc le So-leil Indien, il nous appartient de nous dire : le soleil brille pour tout le monde, et donc le soleil indien brille aussi pour tout le monde. Ainsi, lorsque l’indianité sera intégrée par chaque cons-cience guadeloupéenne, par chaque conscience martini-quaise, l’heure sera venue de gravir un nouvel échelon de la conscience, qui sera alors une conscience « universelle ». L’un des éléments de l’indianité

    dont on ne parle pratiquement pas, et qui a un rôle fondamen-tal à jouer, ce sont les langues. Parce que les indiens arrivent d’abord avec le tamoul et le té-lougou. Ils arrivent avec beau-coup d’autres langues dravi-diennes qui ont aujourd’hui dis-paru. Ils arrivent aussi avec des langues du Nord de l’Inde, no-tamment le hindi, une langue indo-européenne. A travers le hindi, sous l’angle ethnolinguis-tique, nous sommes proches des peuples indo-européens. Bien entendu la langue tamoule n’est pas une langue indo-européenne, mais à travers les langues et la culture il existe une certaine parenté qui nous lie : nous sommes imprégnés de culture française, nous sommes imprégnés de culture occidentale, nous sommes aus-si imprégnés de culture in-dienne. Finalement nous décou-vrons que nous sommes univer-

    sels. Les langues indiennes : pour qui ? Pourquoi ? Je suis catégorique : les langues indiennes pour tous. Aujourd’hui en Martinique et en Guadeloupe, tous les indiens, parlent le créole. Ils sont arrivés dans une société où la langue créole exis-tait déjà. Elle est devenue la leur. Grace à la langue créole nous avons pu communiquer, commu-nier, nous ouvrir à la société d’accueil. Nous avons pu per-mettre aux non indiens d’entrer dans notre univers, dans notre imaginaire. Si le racisme a prati-quement disparu en Guade-loupe ; du moins dans les rela-tions inter -ethniques indiens créoles, c’est parce que nous partageons une langue unique ; le créole. Cette langue nous unit nous rapproche. Mais en sens inverse, nous sommes porteurs, nous aussi d’un héritage linguis-

    Francis Ponaman Prof. Singaravélou Jude Sahaï Patrick Kandassamy

  • Page 7 Juillet 2014 - N°30 Pleins Feux

    Interview Francis Ponaman (fin) West India Magazine

    tique, qu’il nous appartient de sauvegarder, de protéger, de faire rayonner. Nous avons le choix : soit de réserver ces langues à un petit groupe, aux gardiens du temple, et au f il du temps elles vont se f iger, et de-viendront un vestige archéolo-gique, ou soit nous permettons à tous les Martiniquais et à tous les Guadeloupéens d’étudier ces langues Nous ne sommes pas le peuple élu pour le hindi et pour le tamoul. Notre mission est de faire connaître aux autres notre héritage linguistique, leur per-mettant eux aussi de s’approprier un pays, une culture, une civilisa-tion. Ils vont peut-être y découvrir des trésors qui nous avaient échappé. Et puis apprendre le hindi ou le tamoul aux Martiniquais, aux Guadeloupéens, aux créoles des îles anglophones, des îles fran-cophones c’est permettre à des milliers de personnes de s’appré-hender l’Inde et sa civilisation et de se dire que l’Inde c’est aussi un des piliers de leur identité. Aujourd’hui, 30 ans, 40 ans après, Quel héritage le Soleil Indien laisse-t-il à la Guade-loupe, à la Martinique, au Monde ?

    Nous avons le mérite d’avoir été des pionniers dans le domaine de l’indianité. Nous avons sensibilisé des centaines de consciences, à une époque où par-fois nous prêchions dans le désert, où l’assimilation à outrance faisait des ra-vages. Trente ou quarante ans après nous avons en Martinique une dan-seuse de réputation internationale, Con-suelo Marlin, qui n’a pas des origines indiennes et qui est une grande dan-seuse de bharatanatyam. Nous avons à la Guadeloupe Annick Raghouber, qui a su conserver et transmettre les danses traditionnelles de ses ancêtres. Elle a su se former aussi au bharatanatyam, et le diffuser. Comme quoi, le patr imoine continue à s’enrichir.

    ————————- Soirée « Soleil Indien » (FEMI 1997)

    Ernest Moutoussamy Francis Ponaman Gerry L’Etang

  • Pour la deuxième fois après bien des décennies, le Cgpli renouvelle la tradition du Pongal. C’était le 18 jan-vier dernier à Belin, Port-Louis. Nouveauté de cette année : la mise à l’honneur de trois agriculteurs de la ré-gion : Madame Julienne Soukaï, M. Lafayette Petilaire, et M. Eustase Mounsamy. Retour en images ….

    Page 8 Tradition

    Fête du Pongal 2014 West India Magazine

    Rituel de cuisson du riz

    Mme Julienne Soukaï Agricultrice mise à l’honneur

    Service Restauration

    Lecture d’extraits du Tirukkural

    Prêts pour le défilé vers le lieu de la cuisson du riz

    Défilé de chars à bœufs

    M. Lafayette Petilaire Agriculteur mis à l’honneur

    Juillet 2014 - N°30

    M. Eustase Mounsamy Agriculteur mis à l’honneur

  • Page 9 Tradition West India Magazine

    Fête du Pongal 2014 (suite)

    Danse de la moisson

    Art martial Indien (kalaripayat)

    Les jeunes du Cgpli

    Atelier d’écriture tamoule

    Prestation collective spontanée : des maîtres de l’Art !

    Les points forts du Pongal 2014

    − Exposition sur la fête du Pongal ( en Inde, en Guadeloupe et en Martinique) − Foire culinaire et agricole − Défilé de chars à bœufs − Mise à l’honneur de 3 agriculteurs − Cérémonie de cuisson du riz selon la tradition du Pongal − Partage du riz du Pongal − Programme artistique et culturel (danses, chants, ateliers, …)

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 10 Événement

    160 ans de Présence Indienne en Guadeloupe: Commémoration West India Magazine

    160 ans : un angle nouveau Pointe à Pitre. Depuis des années une célé-bration rituélique com-mémore 1854. il y a 160 ans : l ’Aurélie. Le premier convoi d’im-

    migrants Indiens débarque en Gua-deloupe. Aujourd’hui l ’angle est nou-veau : 2014, un Collectif célèbre les 160 ans de « présence indienne en Guadeloupe ». Le regard n’est plus tourné vers un événement passé, sans nul doute historique pour la Guadeloupe: le temps des premiers arrivants fussent-t-ils Africains, In-diens, Syriens …

    L’orientation délibérée est mainte-nant de considérer une « Présence » : Quelle est-elle ? Comment se manifeste-t-elle ? Qu’apporte-t-elle à la société guade-loupéenne, et au-delà ?

    Le président du Collectif, au cours d’un de ses discours d’ouverture disait : « 2014 doit être aussi, pour nous Guadeloupéen, un temps de réflexion : Nous interroger sur l’ap-port de cette composante indienne dans la société guadeloupéenne, dans l’espace caribéen ». Que cela soit !

    Fred Negrit

    Éditorial

    Le Président du Collectif « 160 ans de Présence Indienne en Guadeloupe », Eliézère Sitcharn, a lancé officiellement l’année de commémoration, à la salle de délibérations de la Mairie de Petit-Bourg, le 25 av ril dernier, en présence de personnalités politiques, locales et régionales. 

    Le président Sitcharn a souhaité que « Ces manifestations, tout au long de l’année, soient des mo-ments d’échange et de partage culturel, essentiels pour la promo-tion de notre culture guadelou-péeenne». Le collectif se situe donc délibérément dans l’optique d’un avoir commun à la Guade-loupe. Et donc logiquement il a invi-té aussi à « dépasser autant que faire se peut les considérations

    personnelles qui bloquent, qui divi-sent, qui stérilisent l’action ». L’ob-jectif est commun : Participer en-semble, en même temps, à la cons-truction de la société guadelou-péenne de demain, que nous vou-lons plus juste et plus fraternelle. Le Président Sitcharn a aussi expri-mé une volonté « que la dimension indo-guadeloupéenne fasse partie des programmes officiels de l’Edu-

    Nadrom (21 juin 2014, Ste Anne)

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 11 West India Magazine Événement

    160 ans de Présence Indienne en Guadeloupe: Commémoration (suite)

    cation Nationale proposés aux élèves guadeloupéens. Certes de-puis longtemps déjà nos ensei-gnants avec leurs recherches per-sonnelles ajoutent des éléments de culture indienne au programme qu’ils dispensent à leurs élèves. Mais quel manuel d’école élémen-taire disponible en Guadeloupe parle de l’immigration indienne ? Quel manuel parle d’Henry Sidam-barom ? De ce côté : i l nous semble qu’il y a un vide à combler. »

    Ecole Primaire de PàP

    Présence

    Ecoles de danse

    3 frères Singarin

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 12 Musique

    «Musiciennes en Guadeloupe» : Soirée de musique indienne de qualité Exceptionnelle (suite)

    West India Magazine

    Dans la cadre du programme de concerts « Musiciennes en Guadeloupe », et des 160 ans de présence in-dienne en Guadeloupe, Madame Lydia Jardon a proposé une soirée de musique indienne de qualité excep-tionnelle mardi 13 mai 2014 salle Robert Loyson.

    En première partie : un film de Gérard César « Brise de santal au cœur des alizés ». ce documentaire vieux de plus de 30 ans sur l’histoire des Indiens en Guadeloupe, reste une référence. La plupart des personnes ressources de la culture indo-guadeloupéenne interviewées dans ce film ont aujourd’hui disparu. Il est intéressant d’écouter le discours de l’époque en terme de culture indienne. Il est intéressant aussi de voir l’approche cinématographique qui avait été choisi : le monde change !

    Après le film, un échange de Gérard César avec le public lui a permis de mieux expliquer le contexte de production d’un tel documentaire.

    La partie concert a ensuite ét é intro-duite par l’hymne national de l’Inde chanté par la chorale des él èves du Collège Olympe Ramé-Décorbin de Douville Sainte-Anne, sous la di-rection de leur professeur de mu-sique, David Martinez. Moment symboliquement fort : 160 ans après l’arrivée de l’Aurélie, le pre-mier bateau d’immigrants indiens en Guadeloupe, les jeunes descen-

    dants de ces premiers immigrants chantent en langue bengali un hymne que leurs parents et grands parents avaient oublié.

    Certes, certains de ces jeunes chanteurs apprennent le hindi dans leur établissement ; langue enseignée depuis les années 2000 au Collège, mais le « Jana gana mana », cet hymne officiel de l’Inde composé par Rabindranath tagore en bengali, leur est totalement incompréhensible. Mais rassurons-nous, c’est aussi le cas pour beaucoup de citoyens de l’Union Indienne.

    Puis ce furent Anne-Cécile Cuniot à la flûte, Brigitte Menons au sitar et Sohad Magen au Ka.

    Chacun des artistes à titre individuel a offert au public une belle prestation de son répertoire personnel, d’inspiration indienne, ou plus occidentale. Mais, sans doute, les grands moments de la soi-rée ont été l es prestations à deux ou a trois. Ce mélange de flûte de de sitar qui passe très bien, et surtout ce duo surprenant de ka et de sitar, qui donne parfois des résultats tout à fait dans le tempo, et agréables à l’oreille grâce à la virtuosité et la discrétion du « tambouyé ». En final, le public a eu droit à un répertoire varié du trio : musique occidentale ? In-dienne ? Qu’importe : c’était de la grande musique.

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 13 Musique

    « Musiciennes en Guadeloupe » : Soirée de musique indienne de qualité Exceptionnelle (suite)

    West India Magazine

    Brigitte Menon que la presse a nommée "la princesse française du sitar" et "la grande dame du sitar" est la figure incontour-nable de la musique indienne en Europe. Elle a passé plus de vingt années en Inde (Bénarès, Calcutta, Bhilai, Delhi) pour apprendre l'art du raga auprès des plus grands maîtres du sitar tels Ustad Imrat Khan, Ustad Mustaq Ali Khan, Pandit Bima-lendu Mukherjee avant de devenir disciple de Ustad Shujaat Khan, fils du légendaire Ustad Vilayat Khan et 7ème dans la li-

    gnée de la mandadki Gharana, la plus prestigieuse dynastie de sitaristes de l’Inde. De grands maîtres du chant ont aussi enrichi son étude : à Calcutta avec Pt. Bimala Prasad Chatterjee de Rampur Gharana, à Delhi avec Pt. L.K Pandit de Gwalior Gharana, à Mumbai avec Pt. Baban Rao Haldankar of Jaipur-Atrauli Gharana et à Bhopal avec les frères Gundecha (Dhrupad). Remarquée par le grand Sir Yehudi Menuhin qui la nomme lauréate de sa fondation, distinction unique, puisqu'elle est normalement réservée à la musique classique occidentale, elle joue ensuite régulièrement la musique classique indienne pour son festival à Reims, « les flâneries musicales », jusqu’à sa disparition. Elle joue régulièrement en Inde et fut notamment invitée à jouer au « National Center for Performing Art » de Bombay pour clôturer les célé-brations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Inde. Elle a expérimenté avec succès dans la voie de la fusion avec le jazz.

    Brigitte Menon

    Juillet 2014 - N°30

    Chorale des élèves du Collège Olympe Ramé-Décorbin (Douville Sainte-Anne)

  • Page 14 Brèves

    Journée du Hindi : Collège de Douville (Ste Anne, Guadeloupe (10/01/2014) West India Magazine

    Publié par le Ser vice Communicati on du Conseil Guadeloupéen pour les

    Langues Indiennes (Cgpli)

    53 Chemin-Neuf - 97110 Pointe à Pitre

    Guadeloupe, French West Indies.

    Tél. : 0590 82 12 97 Email : [email protected]

    Site : http://www.cgpli.org

    Directeur de la Publication : Fred Négrit

    Comité de Rédaction Alexina Mékel Valérie Périan

    Fred Négrit

    Imprimé par : Cgpli

    Mention : les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles du Cgpli

    N°30 - Juillet 2014

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 15 brèves West India Magazine

    Stage de Bharat Natyam avec Raghunath Manet (St François, 12-16/03/2014)

    Soirée littéraire avec Remi Baumeister, Arlette Minachy-Bogat et Jean S. Sahaï (Pointe à Pitre, 19/07/2013)

    Archives

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 16 Vie des Associations

    Petit-Canal : Journée Indienne (17 mai 2014) West India Magazine

    Fête de Petit-Canal : une journée indienne a été organisée le samedi 17 mai 2014. Cette manifestation qui s’est dé-roulée en partenariat avec le Collectif 160 ans de Présence Indienne en Guadeloupe a été une gageure et une réus-site pour la nouvelle équipe municipale, et en particulier pour les membres de sa commission Culture et Patrimoine, en charge du projet : Mme Fabienne Kichenassamy-Guerrier, et M. Rémi Singarin-Solé.

    Atelier de confection de tambours

    Atelier de plantes

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 17

    Petit-Canal : Journée Indienne (suite) West India Magazine

    M. Mornal (Maire de P/Canal)

    M. Sitcharn, Président

    des Amis de l’Inde

    Mme Fabienne Kichenassamy-Guerrier (Commission Culture)

    Jean Hira Edgard Latchoumanin Paul Mounsamy Norbert Bijlall

    PEOPLE

    Juillet 2014 - N°30 Vie des Associations

  • Page 18 Il y a 1 an

    Archives : 11e Anniversaire du Cgpli West India Magazine

    22 juin 2013. C’était le 11e anniversaire du Cgpli : une grande rencontre célébrée avec éclat. Chants, danses, remise du 2e Ganesh d’Or, à Jacques Sidambarom (petit fils d’Henry Sidambarom). Mais la grande originalité de cette soirée a été la mise en scène en langue hindi, par des étudiants du Cgpli, d’un extrait d’une nouvelle de l’auteur indien Premchand : « Les joueurs d’Echecs ». Un pas en avant pour l’organisa-tion ...

    Jacques Sidambarom Ganesh d’Or

    GANESH D’OR

    LES JOUEURS D’ECHECS

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 19 West India Magazine Il y a 1 an

    Archives : 11e Anniversaire du Cgpli (suite) PARTIE ARTISTIQUE

    DEFILE DE MODE

    Juillet 2014 - N°30

  • Page 20 West India Magazine

    Partagez votre West India Magazine ! Env oyez-nous les adresses mails de vos amis : nous le leur enverrons de votre part.

    Notre adresse : [email protected]

    Humour

    Le Grand Départ ... Un curé, à Chennai, est en fin de vie : il sollicite la présence en urgence de son « daktar » et de son « advoket » . Il les fait asseoir sur le lit à ses cotés, croise les doigts, comme en prière, et attend le grand départ. Le temps semblant un peu long à nos deux invités, l’un d’entre eux de-mande : « Mon Père, s’il vous plait, pourquoi nous avez-vous fait venir ? » Le curé : « Jésus est mort entre deux voleurs. C’est pourquoi je vous ai sou-haité à mes cotés. »

    डाक्टर, म भलुक्कड़ हँू ! - अरे ! और कब स े? - कब स ेक्या ?

    Docteur, je suis amnésique ! - Ah ! et depuis quand ? - Depuis quand quoi ?

    Ce que j’ai ? Sadar : Docteur sahab, ça ne va pas du tout. Lorsque j'appuie sur mon coeur, ça me fait mal. Quand je tâte mon foie, la douleur est intense, et quand je touche mon ventre, ça me fait très mal aussi. Vous avez une idée de ce que j'ai ?

    The longest word Santa singh : Can u spell a word that has more than 100 letters in it? Banta singh : Post office.

    Heureux Anniversaire, CGPLI 12 ans. Il nous serait facile de dresser la liste, sans doute longue, des actions réalisées, durant cette période, pour l ’enseignement ou la diffusion du Hindi ou du Tamoul, ou pour une meilleure connaissance de nos facettes culturelles de Guadeloupe. Il nous serait tout aussi facile de présenter toute l’œuvre qui reste à accomplir pour mieux faire partager ces parts de notre culture guadeloupéenne. Saluons plutôt l ’œuvre de ceux qui nous ont précé-dés. Ceux qui ont permis que le Cgpli existe, que la culture indo-guadeloupéenne existe encore en Gua-deloupe, que la culture gua-deloupéenne existe. Saluons les pionniers qui ont permis

    que nos racines aient été, en partie, préservées : celles de nos grands-parents d’Afrique, d’Asie, d’Europe, et d’ail leurs … L’œuvre à accomplir est donc immense, chacun selon ses sensibilités, se s affinités. Prévert ra-conte : des révolutionnaires arrêtent un bourgeois et lui disent : « nous allons te tuer », et le bourgeois de répondre : « mais je ne fais pas de politique », et on lui rétorque : « justement, c’est pour cela qu’on va te tuer ». G.P. Vidya

    Réflexion

    Coup de Coeur

    Ganesha Rollé rend visite au Cgpli (PàP, 30/12/2013)

    Ganesha Rollé, ancienne étudiante de hindi au Cgpli , de passage en Gua-deloupe, a souhaité retourner sur le lieu de ses premières études de hindi. Elle a poursuivi ses études à l’Inalco à Paris ou elle a obtenu une licence de Hindi, outre quelques formations complémentaires en Urdu, Népali,…. Ga-nesha a aussi obtenu une licence d’Anglais ! Elle se destine à une carrière d’interprète bilingue : anglais-hindi. Bonne chance à Ganesha !

    Ganesha

    Juillet 2014 - N°30