Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmansusers.skynet.be/fa467883/Pdf/farnews18.pdf · Nous entamons la...

4
Le développement ne peut être disso- cié de l’environnement. Les actions en faveur du développement se sont révélées trop sou- vent inefficaces à terme parce que fondées sur des bases inadéquates. Le développement économique doit être juste au Nord comme au Sud et certaines mesures profitables pour les pays du Nord sont pour les pays du Sud un désastre. Envoyer des surplus alimentaires ruine le paysannat du Sud, protéger le coton au Nord affaiblit les cultures du Sud, la recherche de pétrole déstabilise les sociétés du Sud dont les familles ne profitent que rarement des royalties. Que dire des dé- chets du Nord qui sont déversés dans le Sud dans des conditions inacceptables?Que dire aussi du commerce de luxe pour le Nord - fruits et légumes ou poissons - transportés par avion au détriment du climat de la planète! Nous pouvons évoquer aussi le drame des migrations du Sud vers le Nord largement provoquées par la pauvreté du Sud. Les guerres motivées par la recherche de l’eau, l’avancée des déserts, le travail précaire et mal rémunéré, la pénurie de formation et la fuite des cerveaux. Enfin ces millions de réfugiés en Afrique et cette forme d’esclavage moderne qu’est le travail des enfants et la traite d’êtres humains. Une prise de conscience est-elle en marche ? Commençons-nous à entrevoir com- bien tous ces problèmes (le sort de la planète, le développement des pays du Sud et en particulier de l’Afrique, la lutte contre la pauvreté) sont in- terdépendants ? Nous rendons-nous compte que le développement de tous est impossible sans le développement de chaque être humain : homme, femme, enfant. Il est global; il est planétaire. Notre responsabilité est engagée : nous commençons avec les problèmes climatiques à entrevoir l’interdépendance du monde. Allons- nous en payer le prix ? Les fanatismes ont atta- qué l’Occident : en avons-nous mesuré les cau- ses profondes qui sont la révolte des pauvres ? Allons-nous comprendre que l’égoïsme du Nord doit tomber au profit de la solidarité ? Un développement durable La paix dans la justice Des hommes et des femmes, des en- fants souffrent actuellement de guerres, de famine. Certains sont des réfugiés harcelés par des bandes armées. Au Darfour, en Afrique centrale, en Afrique de l’Ouest également les conflits continuent à faire des victimes dont les journaux nous parlent tous les jours. C’est le cas également au Moyen Orient, au Pakistan, en Afghanistan et surtout en Irak. Les causes en sont multiples : écono- miques, religieuses, mais les effets sont les mêmes pour les familles et les victimes civiles. Nous vivons en Occident, à l’abri de la plupart de ces maux extrêmes, même si nos populations ne sont pas sans connaître des poches importantes de pauvreté. Que pouvons nous faire sinon aider dans la mesure de nos moyens là où il est pos- sible d’aider en secouant nos égoïsmes. 38, avenue Maréchal Ney, WATERLOO Juin 2007 Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmans Sommaire : Un développement durable Les projets en page 2 Les comptes 2006 en page 3 Avenir du FAR en page 3 Renseignements divers en page 4 Éditeur responsable : Geneviève Ryckmans Visages d’Afrique et du monde

Transcript of Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmansusers.skynet.be/fa467883/Pdf/farnews18.pdf · Nous entamons la...

Page 1: Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmansusers.skynet.be/fa467883/Pdf/farnews18.pdf · Nous entamons la dernière année du second pro-gramme quinquennal (2007-2008) La convention avec

Le développement ne peut être disso-cié de l’environnement. Les actions en faveur du développement se sont révélées trop sou-vent inefficaces à terme parce que fondées sur des bases inadéquates.

Le développement économique doit être juste au Nord comme au Sud et certaines mesures profitables pour les pays du Nord sont pour les pays du Sud un désastre. Envoyer des surplus alimentaires ruine le paysannat du Sud, protéger le coton au Nord affaiblit les cultures du Sud, la recherche de pétrole déstabilise les sociétés du Sud dont les familles ne profitent que rarement des royalties. Que dire des dé-chets du Nord qui sont déversés dans le Sud dans des conditions inacceptables?Que dire aussi du commerce de luxe pour le Nord - fruits et légumes ou poissons - transportés par avion au détriment du climat de la planète!

Nous pouvons évoquer aussi le drame des migrations du Sud vers le Nord largement provoquées par la pauvreté du Sud. Les guerres motivées par la recherche de l’eau, l’avancée des déserts, le travail précaire et mal rémunéré, la pénurie de formation et la fuite des cerveaux. Enfin ces millions de réfugiés en Afrique et cette forme d’esclavage moderne qu’est le travail des enfants et la traite d’êtres humains.

Une prise de conscience est-elle en marche ? Commençons-nous à entrevoir com-bien tous ces problèmes (le sort de la planète, le développement des pays du Sud et en particulier de l’Afrique, la lutte contre la pauvreté) sont in-terdépendants ? Nous rendons-nous compte que le développement de tous est impossible sans le développement de chaque être humain : homme, femme, enfant. Il est global; il est planétaire.

Notre responsabilité est engagée : nous commençons avec les problèmes climatiques à entrevoir l’interdépendance du monde. Allons-nous en payer le prix ? Les fanatismes ont atta-qué l’Occident : en avons-nous mesuré les cau-ses profondes qui sont la révolte des pauvres ? Allons-nous comprendre que l’égoïsme du Nord doit tomber au profit de la solidarité ?

Un développement durable

La paix dans la justice Des hommes et des femmes, des en-fants souffrent actuellement de guerres, de famine. Certains sont des réfugiés harcelés par des bandes armées. Au Darfour, en Afrique centrale, en Afrique de l’Ouest également les conflits continuent à faire des victimes dont les journaux nous parlent tous les jours.

C’est le cas également au Moyen Orient, au Pakistan, en Afghanistan et surtout en Irak.

Les causes en sont multiples : écono-miques, religieuses, mais les effets sont les mêmes pour les familles et les victimes civiles.

Nous vivons en Occident, à l’abri de la plupart de ces maux extrêmes, même si nos populations ne sont pas sans connaître des poches importantes de pauvreté.

Que pouvons nous faire sinon aider dans la mesure de nos moyens là où il est pos-sible d’aider en secouant nos égoïsmes.

38, avenue Maréchal Ney, WATERLOO

Juin 2007

Année 10 n° 2

Fonds André Ryckmans

Sommaire : • Un développement durable

• Les projets en page 2

• Les comptes 2006 en page 3

• Avenir du FAR en page 3

• Renseignements divers en page 4

Éditeur responsable : Geneviève Ryckmans

Visages d’Afrique et du monde

Page 2: Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmansusers.skynet.be/fa467883/Pdf/farnews18.pdf · Nous entamons la dernière année du second pro-gramme quinquennal (2007-2008) La convention avec

SOPACO

Au Maniema ce projet a de multiples composantes : la reconstruction, après la guerre civile qui a dévasté le pays, la réhabilitation des voiries, des ponts et des sources, la relance de l’agriculture, le reboisement, la lutte contre l’analphabétisme, la reprise d’un courant économique.

Après trois années de lancement, ce projet est appuyé de manière importante pendant deux ans par la Ré-gion Wallonne via le Commissariat général aux rela-tions Internationales de la Communauté française..

Dans cette région pauvre et enclavée, depuis 18 mois l’activité est importante. Son gestionnaire, Claude Makonga, témoigne d’une grande efficacité et d’une attention constate à sa région de Kasongo. Ce travail à la base est le gage d’une vitalité exemplaire et d’une volonté farouche de sortir le Congo de la misère que des années de crise ont créée.

Les handicapés de Kikwit (RDC) ont poursuivi leur formation : aveugles et malvoyants, sourds et malentendants apprennent dans l’école primaire à lire et écrire calculer. Ils peuvent ensuite poursuivre leurs études secondaires et plusieurs y réussissent.

’autres entament une formation profession-nelle et technique en matière de menuiserie, de maçonnerie, de cordonnerie, de couture ou de poterie. La musique est également une ressource pour les malvoyants.

Le FAR a pris en charge la formation des ins-tructeurs et l’équipement indispensable pour la formation technique (ateliers, instruments de musique, etc.).

Actuellement une action est en cours pour la prévention des anémies SS (anémie perni-cieuse qui exige un dépistage systématique en vue d’éviter sa transmission génétique) et pour les soins aux malades atteints (vaccins et soins curatifs comme des transfusions et les soins médicaux classiques).

A El Alto en Bolivie des enfants de la rue ont pendant 5 ans bénéficié d’un programme d’en-cadrement et d’une formation professionnelle.

L’assistance aux familles démunies (pour la plupart des émigrés aymara) , la formation tech-nique et la recherche d’emplois rémunérateurs pour les adultes ont permis la scolarisation des enfants. Une attention particulière a été appor-tée aux adolescentes.

L’encadrement psycho social permet de sortir des dangers de la rue des enfants et des adoles-cents : la réintégration dans les cursus scolaires formels et informels, le travail avec les familles, la formation professionnelle, l’appui à la créa-tion de micro entreprises familiales à l’aide d’un fonds d’appui rotatif. Deux maisons d’accueil ont été créées.

Concernant la santé, des activités en matière de médecine préventive et aussi curative ainsi qu’une amélioration de la nutrition à l’aide de restaurants communautaires.

Les projets à poursuivre

Des projets qui se terminent

De nouveaux projets Des aides ponctuelles sont apportées à des projets de manière ponctuelle. Lors de la dernière mission de suivi dans le cadre des projets du Fonds, nous nous sommes rendues au Kwango, région délaissée. L’accès est difficile, les voiries et les terrains d’aviation sont particulièrement pauvres mais nous y avons découvert égale-ment une vitalité importante et de nombreuses activités dans les domaines de l’enseignement, de la santé, de l’agriculture et du petit commerce dans les marchés locaux.

Les demandes y sont nombreuses pour lutter contre la pauvreté des villages.

Protéger la nature, les eaux, les forêts,les

fleuves et les sources, les champs et les

prairies. Conserver les lieux de

vie des hommes . Et les beautés de la terre.

Page 2 Fonds André Ryckmans

El Alto

Paysages d’Afrique

Sopaco : une asbl au Maniema

Page 3: Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmansusers.skynet.be/fa467883/Pdf/farnews18.pdf · Nous entamons la dernière année du second pro-gramme quinquennal (2007-2008) La convention avec

Le TOTAL des comptes en 2006 se monte à 324.608. Les dépenses et les recettes en ce qui concerne les postes principaux se répar-tissent comme suit :

DEPENSES : versements aux projets propres (121.746) ; diverses dépenses Sud (4.900) ; part ONG pour les projets DGCD (9.150) ; versements aux projets subsidiés (102.510) ; frais administratifs(11.365) ; prix André Ryckmans (2.500) ; frais divers(3.618) ; frais de coordination régionale entre les projets ( consortium Itinerans ).

RECETTES : dons (125.385), subsides DGCD (108.645), subsides Région wallonne : (43.000); subsides CNCD (5.761); divers pro-duits financiers,etc. (7.735); plus value du patrimoine: (33.824).

Le réviseur d’entreprise a approuvé les comptes ainsi que le bilan qui ont été soumis à l’assemblée générale. La situation est bonne et nous pouvons voir l’avenir avec confiance. Un constat : l’essentiel des recettes va directement aux projets en cours (95,4 %).

Nous avons travaillé parfois plus de dix ans avec des partenaires du Sud : nos interlocu-teurs privilégiés. Les actions soutenues sont en principe en voie d’achèvement soit - nous l’espé-rons - reprises dans d’autres structures.

Pour deux d’entre eux, un effort est main-tenu en vue de rendre plus solide le résultat et d’accroître leur autonomie.

Dans le premier cas, il s’agit du projet de Solidarité Agricole ( formation des agriculteur-trice-s à Lutendele près de Kinshasa). Un terrain a été acquis pour cultiver en particulier les produits nécessaires à la provenderie des porcs, et une installation de charcuterie est en cours avec la

collaboration de l’asbl CCMK (abbaye de Cler-lande). Après 12 promotions et plus de 1.000 agriculteurs –éleveurs formés, le programme de base de formation pourra être maintenu.

Dans le second cas avec Enda-Graf, le réseau des femmes transformatrices de produits agricoles (couscous de mil, fruits légu-mes) qui regroupe plus de 60 groupes, va bé-néficier d’un appui en matière de commerciali-sation de leurs productions. Ce réseau appelé « Aproval » existe déjà. Il faut y ajouter un outil de transport et un lieu de commercialisation ainsi que des salles de travail. Le dossier est déposé à la Région Wallonne.

Les comptes de l’asbl en 2006

Les partenaires

gramme de 6 ans suivant les nouvelles régle-mentations de la DGCD. Les activités du Monde selon les femmes sont nombreuses et en particulier dans le domaine de la formation et de l’éducation au développement. Une per-sonne a été engagée à mi-temps pour le travail en matière de financement de partenaires

Par convention deux des projets du dernier programme du Fonds André Ryckmans sont repris dans ce programme : il s’agit du projet de formation des femmes transformatrices de poisson à Nianing (Sénégal) et du projet d’en-treprenariat féminin à Mbanza Lemba dans la banlieue de Kinshasa.

L’avenir de l’asbl Nous entamons la dernière année du second pro-gramme quinquennal (2007-2008)

La convention avec « le Monde selon les femmes », une ONGD belge spécialisée dans le « genre » et le développement des femmes dans le monde, a été signée et est entrée en application. Le Fonds An-dré Ryckmans prend en charge la gestion finan-cière des projets « partenaires » et fait partie du comité de concertation concernant ces projets. Un ensemble de critères a été adopté pour le choix des projets.

Le Monde selon les femmes a réussi son « screening » et actuellement élabore le pro-

Page 3 Année 10 n° 2

020000400006000080000100000120000140000

1

dons

020000400006000080000100000120000140000

1DEPENSES RECETTES

Deux projets au Sénégal et à Kinshasa

Le réseau Aproval à Dakar

Page 4: Année 10 n° 2 Fonds André Ryckmansusers.skynet.be/fa467883/Pdf/farnews18.pdf · Nous entamons la dernière année du second pro-gramme quinquennal (2007-2008) La convention avec

38, avenue maréchal Ney, 1410 WATERLOO

(A.s.b.l. subsidiée et agréée)

Téléphone : 32 (0)2 354 85 03 Télécopie : 32 (0)2 354 85 03 Messagerie : [email protected] Site web : www.far-ryckmans.org

Notre devise :

« Le développement est le plus beau nom de la paix »

Merci d’abord à nos donateurs qui depuis maintenant 45 ans ont soutenu et soutiennent notre travail. Sans

eux notre action ne pourrait se réaliser.

Merci aussi aux groupes de base qui travaillent pour différents projets à Namur, La Louvière et dans le

Brabant Wallon.

Merci surtout à nos partenaires dans le Sud

***

Les montants qui nous parviennent sont affectés au projet désigné par le donateur. Ils se sont montés en 2006 au total de 125.385 € grâce

auxquels nous avons pu soutenir plusieurs actions.

N’oublions pas la possibilité d’ordres permanents et de paiements échelonnés. L’affiliation à l’ »épargne cigale » (chez Fortis) pour les placements nous est également très utile . Enfin il y les legs et notam-ment la formule des « legs en duo » qui permet d’alléger les droits de succession au profit d’une asbl (demandez à votre notaire).

Chaque don de plus de 30 € donne lieu à la délivrance d’une attesta-tion fiscale au début de l’année suivant le versement.

Une des préoccupations majeures du Fonds André Ryckmans est la formation. Présent dans la majorité des projets présents et passés, le souci de la formation des cadres est un de nos objectifs.

La publication du livre « droit coutu-mier africain, proverbes judiciaires kon-go » (L’Harmattan) a été l’occasion de notre rencontre avec Monsieur Camille Kuyu qui est professeur à l’Université de Paris 1 et à Bruxel-les et en particulier dirige de nombreuses thè-ses doctorales.

Un séminaire concernant le droit cou-tumier s’est tenu à Kinshasa en 2004 avec la participation de nombreux praticiens du droit. Et cela dans le cadre de l’Académie africaine de théorie du droit, patronnée notamment par plu-sieurs universités européennes et soutenue par plusieurs universitaires et chercheurs euro-péens.

Depuis cette année a été fondé à Bruxelles l’institut universitaire André Ryckmans, asbl de droit belge. Logé à la Fondation Universi-taire, il a comme ambition la formation perma-nente et la recherche scientifique.

Un premier séminaire sur le thème du droit foncier, des cours d’été du Droit Africain, des publications telles la thèse « Usage et enjeux du patrimoine foncier de l’Eglise catholique au Congo » de Camille Iwewe Kpongo et « une pen-sée politique africaine » de P. Ngoma Binda en sont les premières activités.

Du 9 juillet au 4 août 2007, un sémi-naire se tient à Bruxelles sur le thème : « gestion des projets humanitaires et de développement ».

Des séminaires de formation continue ont eu lieu en Afrique et à Haiti et une rencontre se prépare en Afrique australe avec la collabora-tion de plusieurs universités africaines.

La formation est une des clés majeures de l’avenir

de l’Afrique.

Une initiative : l’institut universitaire André Ryckmans

Comptes : 000-0190026-03 271-0122666-90

FONDS ANDRE RYCKMANS

Kinshasa 2004 Ateliers de formation