Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

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Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

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IMS':

iii

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k

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ANNALES

DU SERVICE DES ANTIQUITBISIk

DE L'EGYPTE.

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SERVICE DES ANTIQUIlfiS DE L'^GYPTE

ANNALES

DU SERVICE DES ANTIQUITES

DE L'EGYPTE

TOME V

LE CAIRE

IMPRIMERIE DE LINSTITUT FRANCAIS

D'ARCHEOLOGIE ORIENTALE

M DGCCC IV

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Gt 78Za

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ANNALES

DU SERVICE DES ANTIQUITES

DE L'EGYPTE.

--?)<8:-c5—

RAPPORT

SUR LES TRAVAUX EXECUTES A KARNAK

DU 31 OCTOBRE 1902 AU 15 MAI 1903

PAR

M. GEORGES LEGRAIN.

Sans entrer dans le detail des instructions donnfe a M. Legrain, je me bornerai k

dire qu'en dehors de la refection des colonnes de la salle hypostile, les travaux de cette

ann& ^taient regies de mani^re a rdunir dans un m^me ensemble les resultats produits

par les fouilles des ann^es pr^^denles, et a rendre sensible aux yeux des visiteurs, en

partie du moins, le plan que je me suis imposd de suivre en ce qui concerne le deblaie-

ment de Karnak. L'an dernier, I'effort principal avail port^ sur le pyl6ne septentrional

de Thoutmdsis 111 et sur les deux cours qui s'elendent au nord et au sud de ce pyldne.

Cette anne'e , il s'agissait de nettoyer I'avenue centrale entre la salle hypostyle et le sanc-

tuaire de granit , de preparer la consolidation de ce sanctuaire , d'enlever les debris qui

encombraient la region situ^e au sud de I'avenue, de remonter les murailles et les

colosses de Thoutmdsis 1" avec les blocs ^pars sur le sol , et de refaire autant que

possible les pyl6nes des trois premiers Thoutmdsis , enfin de raccorder I'avenue k ia cour

nord du pyl6ne de Thoutmdsis III , aulant que la masse des terres accumul^es en cet

endroit le permettrait. Les quelques sondages executt^s pendant mon premier s^jour

me faisaient esperer la ddcouverte des statues royales d'un beau style, et je comptais

bien recueillir des inscriptions qui ach^veraient de lever I'obscurit^ qui recouvre encore

la filiation et la succession des premiers Thoutmflsis et de la reine Hatshopsouitou. On

Annalet, igo4. i

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— 2 —verra

,pr le rapport suivant , que noire programme a pu ^Ire suivi point pour point , sans

autre incident que la ndcessitt! ou je me suis trouvd d'ordonner le ddmonlage de trois

colonnes nouvelles de la salle hypostyle. Non seulement ie debiaiement mi^lhodique des

mines a progress^ grandement, mais le progrfes qui, les ann^es precddentes, n'ilait

sensible que pour les gens du metier, s'accuse aux yeux de lous les visiteurs. — G. M.

Monsieur le Direcleur general,

Voire ordre de service en dale du 18 juillet 1902 pr(5voyail la reprise

des Iravaux a Karnak pour le 1 seplembre.

Le chol(5ra qui s^vit celle annexe recula la date de noire d(5part. Nos

banjues de charge ne virent lever que le a8 aoAl I'embargo qui avail ^l^ mis

sur elles en m^me lemps que sur toute la balellerie du Nil. Le depart de

noire equipe par vole ferree devait avoir lieu le 1 seplembre : le 8 , le cholera

^clalait a Karnak meme el y faisail derapides progres. Le i3 seplembre, on

complajusqu'a qualre-vingls cas a Karnak, Nag-el-Kalaba, el-Baiadieh. Le

fl&u diminua peu !i peu el disparul enfin les premiers jours d'octobre. Nous

partlmes le <j au soir. Arrives a Karnak, je parlageai les travaux entre nos

reis. Je laissai Hassan Abbali, Mohammed Gamal, el Abou-Zeid Souefi

installer le cbanlicr el eommencer les Iravaux d'approche de noire huitieme

campagne.Je partis ensuileauGebel Silsileh, accompagn(5de M. H. Ducros,

de Baskharoune Abou Awad, et de Mohammed Aou&ze. Voire ordre de

service ro'indiquait de rechercher au Gebel Silsileh si nous ne Irouverions

pas dans les carri^res antiques de belles el bonnes pierres que nous pour-

rions employer dans la refection des colonnes de la salle hypostyle. II y

en avail autrefois, et j'en vis encore lors de mes missions de 189/1 et 1 896

;

mais elles onl 6te employees depuis, pendant la construction de la ligne

Keneh-Assouan. Gelles qui restenl sonl friablcs etde mauvaise qualit(5. Nous

avons pens^ un moment enlreprendre de nouvelles extractions dans ces

carri^res antiques; celles de El-Hosch en particulier nous onl paru fort

propices a ce genre de Iravaux, mais il nous aurait fallu plus de temps

el d'argent que nous n'en avions, el nous avons dA y renoncer. Les resullals

scientifiques de noire nouvelle exploration dans la region du Gebel Silsileh

feront I'ohjet de plusieurs m^moires : ils ont commenc(5 a parailre dans les

Annates du Service des AnliquilSs, sous la rubrique « Notes d'inspectionw.

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— 3 —

I.

TRAVAUX DANS LA SALLE HYPOSTYLE.

Aussitot de retour a Karnak, je cherchai a compenser notre 4chec du

Gebel Silsileh, et explorant les pierres ^croul^es, sans inscription, qui

composaientie noyau du IV" pylone, je reconnus qu'eiles ^taient d'exceilente

qualite et propres a la retaille et a ia maconnerie. Nous en avions suffi-

samment pour remplacer ies morceaux de colonnes trop brisks pour ^Ire

remis en place. Je me^d^cidai a les employer.

Voire ordre de service , d'accord avec les decisions du Comite d'^gyptologie

,

m'indiquait de relever les onze colonnes ^croul»5es en 1899 jusqu'a une

hauteur de six metres. Le premier segment quitla, le 1 7 novembre 1 909 , le

magasin ou nous I'avions depose en 1900, et revint prendre sa place; le

all mars 1908, le dernier segment de la onzieme colonne 6tait pos4.

En 110 jours de travail nous avions sorti du magasin et remis en place

iSa blocs d'un poidsmoyende 6,000 kilogrammes, cela sans que le moindre

accident se produisit et, aussi, sans qu'une erreur dans la classification

anterieure nous oblige^t a recommencer notre manoeuvre (planche I).

Notre travail a ili concu et dirig^ de la facon suivante. Toutes les fois

qu'une pierre ^tait trop salpetr(5e, d^sagregee, sans inscription, et ne pr(5-

sentait pas des garanlies de resistance suffisantes, nous I'avons reniplacee

par une pierre antique seche et saine, Quand les segments brises ^taient

sains el portaient des repr(5sentations sur leurs faces, nous avons rapproch^

les morceaux les uns des aulres, nous les avons r^unis par des queues

d'aronde en l^bakh, puis nous avons coul6 dans les fenles un jus d'eau, de

sable et de ciment. L'exp^rience nous a demonlre que des coulees sem-

blables liaient avec une grande force les pierres enlre elles, a condition que

le travail fut fait avec soin. La maconnerie a ^l^ faile avec un mortier de

sable el de ciment. J'ai employe le plus possible de grosses pierres dans

notre travail.

Deux partis se prescntaient pour le parement ext^rieur des colonnes.

On pouvait les laisser avec leurs faces ravagees par le salp^tre ou bris(5es

par la chute, mais les reprises de maconnerie, les pierres nouvelles intro-

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duiles se seraient vues et auraient produit un piteux effet : je I'ai cssay^ et

j'y ai vile renonc(5. Reslait a employer la m^me m^thode que nous avions

suivie d^s 1 896 pour les aulres colonnes : un crt5pi (iaia<) de ciment teint^

couvrant toutes les plaies et prt^servant les endroits malades du contact de

I'air; les parlies d<5cor(5es seules ^laienl menagees, saiilanl d'un centimetre

SUP le baiat. Nous obtenons ainsi une forme architecturale conve-

nable, tout en laissant distinguer ce qui est antique de ce qui ne

Test pas. Ce baiat vient par dessus la maconnerie m^me; c'est une

sorte de parement (5pais de deux centimetres qui se pose sur la

maconnerie piquetee pr6c(5demment. La maconnerie se rattache

a ia colonne d'une facon toute autre. Quajid une reprise s^rieuse

p. est a faire, on entaille la pierre en (Echelons inclin(5s comme le

montre la figure ci-contre (fig. 1), de facon a cr^er des points

d'appui, car il va de soi que, sans cela, la maconnerie n'aurait aucune uti-

lit(5, et finirait m^me par glisser. Nous avons, pour chaque segment de

colonne, not^, dans un croquis sp(5cial, les pierres antiques, les pierres

nouvelles , les queues d'aronde et la maconnerie qui furent employ(5es. Ges

croquis montreront mieux ce qui fut fait que les plus longues descriptions.

Les grist^s perpendiculaires marquent les pierres nouvelles, les hachures

horizontales la maconnerie; les queues d'aronde sont indiqu^es en noir plein.

J'ai r^uni ces croquis tons ensemble aux pages 5 a 8 de ce rapport.

Colonne 26.

Les fondations de la colonne 96 ont il6 vdrifi(5es , et surmont^es elles aussi

de quatre fers en I de 4 m^res de long, m. 3o cent, de haut et m. 1 3 c.

d'ailettes, qui r(5partiront la charge lorsque la colonne sera remont(5e.

Colonnes 67, 58, A9, 4o.

.

Lors de voire inspection annuelle, vous avez examin(5 1'^lat des colonnes

67, 58, /ig et Ito, qui dijh, I'an pass^, vous avail paru dangereux. La

colonne 67 est toute bris^e el montre un baillement enlre segments qui

n'a rien de rassuranl. La colonne 4 9 penche fortement el sa chAle est h

craindre. Enfin, les architraves 5 8-4 9 el 4 9-/10 ne tiennent que par

miracle. Vous avez decid(5 sur place que le seul parti a prendre (5tail de

descendre les architraves 67-58, SS-ig, U^-lio, de ddmolir les colonnes

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— 5

Base.

tambour.

i2' tambour.

3* tambour.

4' tamboui".

5* tambour. F-l

Col. 33. Col. a;. Col. 38.

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Base.

i" tambour.

2* lanibour.

3' tambour.

4' tambour.

5' tambour.

Col. 39. Col. Sa Col. 33.

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7 —

Base.

i" tambour.

2" tambour.

3" tambour.

4* tambour.

5' tambour.

Col. 34. Col. 35. Col. 36,

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8 —

Base.

i" lambour.

9* tambour.

3* tambour.

4* tambour.

5* tambour.

Col. 37. Col. 38.

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— 9 —67 et 49, d'en refaire les fondations et de ies reconstruire

, puis de

remonter les deux iourdes pierres de I'architrave 67-58.

Ge travail, qui n'etait pas pri^vu dans ie budget de notre campagne, fut

neanmoins entrepris, et une fois de plus nous avons employ^ le proc(5d^ du

remblai de terre, dont nous nous sommes d^ja souvent seryi avec success a

Karnak. Les terres ont iii retenues dans la salle hypostyle par des perr^s

de pierres seches. Le remblai atteint actuellement 1 3 mkres environ de

hauteur. Ces travaux ne seront repris qu'au d^but de la campagne pro-

chaine, quand nous aurons re^u les v^rins qui nous sont n^cessaires pour

la manoeuvre des architraves.

IL

RECHERCHES A LA FACE SUD DU VIP PYL6nE.

Selon vos ordres, nous avons continue nos recherches au VII° pylone.

L'espace situ^ entre le VII' et le VIII' pylones (5tait tout boulevers^. De

grandes bultes de d(5combres se trouvaient devant la face sud du VII' py-

lone , dont seules les parois avaient 6i6 un peu degagees pour permettre la

lecture des textes geographiques qu'elles portent. Mais au centre , dans I'axe

de la porte et dans les angles , la terre et les debris de gr^s montaient aussi

haut que les murs eux-memes. Deux colosses de granit rose brisks aux

reins sortaient a peine des d^combres. A cote d'eux, un fragment que j'avais

fait degager I'annee d'avant ressemblait singuli^rement a un morceau de pyra-

midion d'ob^Iisque. Ailleurs un bas-relief bris^ montrait Thoutmosis III

faisant la course rituelle en usage lors de la fondation des monuments.

La fouille fut concentr^e vers I'axe de la porte et les colosses, et amena

bientot de nouveaux morceaux de ceux-ci. Le 1 9 octobre , on mettait a jour de

grands blocs de granit rose portant de fort beaux hidroglyphes. Nous vimes

plus tard qu'ils provenaient d'un obdlisque de grandes dimensions tomb4

de Test a I'ouest. Ses faces ne portaient qu'une seule ligne verticale de

texle au nom de Thoutmosis III. Les blocs ^taient ^normes. L'un d'eux,

entre autres, mesurait 9 m. 96 cent, x 1 m. 44 cent, x m. 63 cent.,

soil 9 m^. 09664 ou all T SaiBSo. Tous ^taient ranges parallMement au

mur du pylone ou peu s'en faut, comme s'ils avaient 6li mis en chantier;

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— 10 —

et c'tHait pr^cis^ment un chanlier que nous venions de metlre a jour.

Le bloc dont nous donnons plus haul les dimensions provenait d'une

partie de I'obiUisque qui avail iii debitt^e selon les proc(5d(5s antiques dont

nous retrouvons tant de traces a Assouan. Les ouvriers avaient retrouvtJ le

lit de carri^re du bloc el creus^ des encoches dans lesquelles des coins

de bois avaienl il6 introduits puis mouill^s; j'ai lu que ceci sulTit pour

faire ^claler le granil. Je pense, quanl a moi, qu'on employail parfois

aussi les coins m(5talliques. Ceci d'ailleurs ne louche que de loin a noire

suiel. Ce que je tiens a signaler, c'est I'existence de cc chanlier en plcin

temple d'Amon. A mon avis, nous n'avons pas alFaire ici a ces fabricanls

de meules dont les traces sont malheureusement trop nombreuses a Karnak.

Ceux-la sonl d'^poque chr^tienne ou arabe et emploient Iraditionnellement

les proc(5d^s antiques. Mais la, devanl le VII' pylone, nous renconlrons

I'exploitation en grand d'un ob(5lisque lonib^. On ne fabrique pas des

meules , mais de longues plaques do dix metres , c'esl-a-dire les maleriaux

qui serviront a bdtir de nouvelles chambres de granil. Ces Iravaux durenl

done etre entrepris h I'l^poque pharaonique , apres une ruine du temple qui, je

pense, doit remonter a I'^poque d'Asarhaddon , d'Assourbanipal ou de

Cambyse. Montoumhat nous a bien mentionn(5 les grands Iravaux de reslau-

ralion qu'il ex^cula dans Thebes, mais les monuments de granil conlem-

porains de ses efforts n'onl pas encore eld relrouv^s.

Par contre, si nous eludions le sanctuaire de granil d'Amon, (5difi^ par

Thoulm6sis III el retabli par Philippe Arrhid^e, nous constatons que le

successeur d'Alexandre n'employa comme maleriaux que des morceaux de

monuments anlerieurs qui devaient »5tre renvers^s a cetle (5poque. L'angle

sud-ouest de ce sanctuaire porte encore Ir^s visible le nom d'Horus de

Thoutm6sis II JS'fPJ [S ^^ 14^1- ^ provienl d'un ob6lisque.

Trois pierres du plafond furenl d^pecees aussi dans des monuments sem-

blables, et leur face tourn(5e vers le ciel a garde les texles de jadis. Nous

y avons relrouv^ les cartouches de Thoulmosis III, el sur la dalle la plus

occidenlale , ceux de Thoulmosis I". La , le texle doit se r^lablir : (® t ^ Ul

phrasdologie ordinaire adopl^c pour ces monuments, le premier cartouche

Page 21: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 11 —

(® l^tJl ^^ trouvait au plus has a la moiti^ de I'ob^lisque '". La lar-

geur de ia face ^tait de a m. 1 4 cent, a la hauteur du jj du cartouche.

Si nous comparons ces chiffres avec ceux des ob^lisques d'Hatshopsitou

nous arrivons a des conclusions assez inattendues. Ceux-ci mesuraient

1 m. 80 cent, sous pyramidion et 2 m. /i6 cent, a la base. La largeur au

3 cent. Ces chiffres a, 1

4

>.i6 X 1.80 = a m. 1milieu de la hauteur etait de

et 3,1 3 nous permettent de penser que Tob^lisque dont se servit Philippe

Arrhid^e etait au moins aussi grand que celui encore debout d'Hatshopsitou.

Peut-etre le devons-nous a cette reine ''^'. Que cet ob^lisque soil d'Hatshop-

sitou ou de Thoutmosis I", il n'en demeure pas moins vrai que Philippe

Arrhidee le d^bita comme ^l^ment de construction

provenant d'un monument dont le bris 6tait irrepa-

rable.

11 en fut de m^me, pensons-nous, de celui que

Thoutmosis III avait 6rig(5 devant la face sud du

VIP pylone. Nous en avons d(5gag(5 la base et reconnu

les causes de sa mine. Elle doit etre attribuee a la

chute du pylone et au fracas du colosse. L'ob^lisque

heurt^ pivota sur sa base et se rompit h 5 mkres

au-dessus du sol. La partie supt5rieure s'abattil d'est en ouest (fig. 9). Ce

monument dut ^tre gigantesque et d^passer de beaucoup ce que les prM^-

cesseurs de Thoutmosis III avaient r^alis^ jusqu'alors. Nous aurons encore

recours aux chiffres pour ^tablir des proportions. L'ob^lisque d'Hatshopsitou

mesure 99 m. 5o cent, de hauteur, et 9 m. 46 cent, et 9 m. 4o cent, a la

base'*'. Si nous admettons des proportions semblables pour deux monuments

Fig. 3.

<'' Sur i'obdisque de Thoutmdsis I"

h Karnak , la base du premier cartouche

atteiut meme au tiers sup^rieur.

'*' Voir le texte de la face est du (jrand

ob^lisque d'Hatshopsitou :

'**"I"

[1S''' Mariette indique la hauteur de

33 m. 30 cent. La Commission d'Egypte

ag m. 83c. Champollion-Figeac ^90 pieds

au moinsi. Budge, The Nile, donne aux

Page 22: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 12 —

contemporains, la base de I'ob^Iisque de Thoutm6sls III au VII' pylone

^tant 3 m. i5 cent.-3 m. lo cent., nous arrivons au chifFre approximatif

de 37 m. 77 cent, comme hauleur de I'ob^lisque de Thoutmosis III dont

nous avons rclrouv6 ies fragments cetle ann(5e dcvant la face sud du VIP py-

I6ne(". Ce chiffre d^passe de beaucoup tons ceux connus, voire m^me

ceuxde I'ob^iisque de Saint-Jean-de-Latran dont nous sommes aussi rede-

vables k Thoutmosis III , mais dont I'^rection eut lieu sous Thoutm6sis IV (^'.

II serait dillicile de dire ce que devint le second obi^Iisque qui se dressait

k c6t(5 de celui que nous avons retrouv^ cette ann(5e. Sa base meme a disparu.

Fut-il un des deux ob^lisques du poids de cent talents qu'Assourbanipal

transporta^ Ninive'^', ou bien 6chappa-t-il k la ruine, etest-ce lui que nous

voyons encore k Saint-Jean-de-Latran? En tons cas, nous avons des donn^es

plus certaines sur leur origine probable et des renseignements sur ceux qui

Ies confectionn^rent. Dans le tombeau de Rekbmara'*', nous voyons ce fonc-

tionnaire recevant trois chefs de graveurs au touret \ et trois chefs de travaux

deux oWlisques ^gS and io5 feet high

respectively 1. J'ai prid M. Baraize, du

Service des Antiquit^s, de caicuier de

nouveau celte hauteur, et c'est son chiffre

39 m. 5o cent, queje donne. L'obdiisque

de Thoutmdsis I", encore debout a Karnak

,

mesure 19 m. 60 cent, d'aprfes M. Baraize.

'"' J'ai pris comme base de ce calcul

hypothetique '9-^° " ^'^ en complant sur• .46

ia plus grande largeuf de base, celle de

la face sud qui , dans I'antiquit^ , se voyait

le mieux.

''* G. Maspero, Notes au jour le jour

,

8 a 1 , dans Ies Proceedings of the Society

of Biblial Archmology, Ce chiffre n'a rien

d'^tonnanl si on le compare a rinscriplion

oil Hatshopsitou mcntionne deux ob^

liaques de cent huit couddes, soil

56 m. 70 cent, de hauteur; cf. Lepsios,

Denkm., Ill, 27, 11.

'*' Je ferai remarquer que cette men-

tion de cent talents, faite dans le but

d'indiquer un poids considdrable , est inac-

ceptable mate'riellement. Les talents an-

tiques varient suivant leur origine entre

18 et 46 kilogrammes. Que reprdsentent

4,600 kilogrammes au plus en compa-

raison de l'ob(?lis(|He d'Halshopsitou et

des 3oo,ooo kilogrammes auxquels son

poids peul dtre lvalue en chiffres ronds?

Je n'imagine pas les conqudrantsassyriens,

se vanlant d'avoir emportd une rdduclion

d'obdlisque de Thebes,quand matdrielle-

ment il dtait alors possible d'en exporter

d'dnormes par voie fluviale et maritime.

"' Lepsius, Denkm., Ill, 89, c. —Le lexte dit

:

/ IK c=» /—vT I I I A—\ A ^m —.

* raan nsBH— >—' /^n ^ i-^ ^^^<==

Page 23: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 13 —

du temple d'Amon : deux obelisques sont derri^re eux qui montrent que

RekhmarA succ^da a Senmaout dans ia direction de ces travaux difficiles.

Thoulmosis III en pr^sente aussi plusieurs au dieu Amon sur le murau nord

du sanctuaire de granit, mais il seralt difficile, dans I'^tat actuel des Iravaux

,

de dire si ces reprc^sentations correspondent a I'ob^lisque d^couvert cette

ann^e.

Le 9 novembre, nos ouvriers rencontrerent dans les d^combres, a

c6t(5 du colosse ouest, des clous de bronze a tete formant calotte, et des

morceaux de charbon de grosse dimension. Ca et la , se rencontraient aussi des

scories et des briques rouges vitrifi^es provenant d'un incendie violent. La

lave, la coul<5e qui s'6tait produite alors avail agglom^r^ des fragments de

gr^s, de charbon, et de nombreuses traces de bronze s'y remarquaient

souvent. De ra^me, la partie inferieure des colosses portait maintes traces

d'incendie dont il nous restera, plus tard, h determiner la date.

La face sud du Vll'pylone ^lait, surchacun de ses cotes, munie de deux

encoches a section reclangulaire, dans lesquelles avaient M d^pos^s des

mdts d^coratifs, comme nous le voyons figur^ dans des representations

^gypliennes , tant au temple de Khonsou qu'a celui de Louqsor par exemple.

Les fragments de charbon et les clous devinrent plus abondants au fur

et a mesure que nous nous rapprochions de la ratnure a mat plac^e a la

droite du colosse de I'ouest : en meme temps que les clous a t^te en calotte,

nous trouvions maintenant de simples pointes de bronze longues de six

centimetres environ. Puis, ce fut un objet bizarre dontje ne pus d(5terminer

I'usage, et quelques minces plaques de cuivre, qui avaient du ^tre fix^es

au moyen des pointes de bronze dont nous parlions plus haut. Enfin, nous

trouvSmes un gros morceau de charbon , dans lequel ^lait encore enfonc^e

une de ces pointes; je n'h^sitai plus a penser alors que les morceaux de

charbon provenaient de la carbonisation de I'arbre plac^ dans la rainure

h m^t , et a me repr^senter celui-ci , sinon rev^lu entierement de plaques de

bronze clou&s solidement surlui, mais au moins en partie, probablement

a la partie sup^rieure.

Nous devons penser que les mkis d^coratifs jouaient devant les temples

le role d'ob(5lisques naturels ; les arbres eux-m^raes ^taient usit(5s, et chacun

sait les avatars d'un des heros du papyrus d'Orbiney se transformant de

taureau en grand arbre devant le pylone du palais royal. Les obelisques

Page 24: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

u —

^taienl recouverts de plaques d'ousem, au moins quantaleurspyramidions,

ou de cuivre dor^ '". Les mAls d<icoratifs le furent aussi, croyons-nous,

et les clous ^ l^te en caloUe, les plaques de bronze et les pointes durent

jouer un r6le important dans la deco-

ration du mUt dont nous avons relrouv^

les fragments carbonises. Ce qui est

bien certain, c'est que nous n'avons

trouve charbon et debris de bronze que

dans un p^rim^re fort restreint, tout

autour de la rainure a m^t et pas

ailleurs. Le m^me ph(5nomJ!ne s'est

reproduit quand nous nous sommes

rapproch(5s de I'autre rainure placee a

I'ouest de la premiere : nous n'avons

pas encore examine cciles de Test.

J'al examint5 et mesur^ I'objet de bronze en forme de r\ . Nous en

poss^dons un exemplaire complet et un autre brisd a moitie, portant encore

un clou de bronze retenu a lui par le vert de gris ; tous deux sont done

contemporains et apparliennent au mdt. Le rayon de la courbe formee par

la partie supi^rieure de cet instrument est de o m. 1 5 cent, et la longueur

de la partie de circonference quelle occupe est exactement le tjuart de la

circonf^rence totale. Je me suis demande si nous ne nous Irouvions point

en presence de contreforts destines a maintcnir le mAt alors qu'il ne mesurait

que m. 3o cent, de diamkre, c'est-^-dire tout en baut, car nous verrons

plus loin qu'il mesurait t m. 53 cent, a sa base. Voici le croquis que nous

avons oblenu(fig. 3). Si nous admeltons cctle hypotliese, je dois confesser

qu'il faudrait encore adjoindre des pieces de bois sur les c6t(5s, telles qu'on

les voit figurer dans les representations de facades de temples. La largeur C D

Fig. 3.

''' Un fi-afjmcnt de lexte (jrav^ et

peint d'AmeiiAlhis IV, inedit, trouv^

cetle ann^ dans ie pyidne d'Haimhab!,

nonK monlre (mis olidlisqucs. Le ful est

pcint en blanc, le pyraniidion en jaunc.

Mariettk, Itinemire de la Haute- kgypte,

p. 6i, note h, cite un jjassage d'Abd-al-

Lalif relalif aux obt'lisques d'lltiliopoiis :

(fLa t^te est recouverle d'une espfece de

c)ia|K!au en cuivre, en forme d'entonnoir,

qui descend jusqu'Ji Irois coudfes environ

du soinmett.

Page 25: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 15 —n'est que de o m. 5/4 cent., tandis que celle de la rafnure a m4t (et, par

deduction, ceilede la meurtri^re) est de i m. 7a cent. De plus, les tiges de

ces r\ devaient elre eiles-m^mesins^r^es dans les boiscotiers. L'^carlement

entre les bois n'atteindrait plus que m. 87 cent, et I'^paisseur des bois

serait de chaque cote de m. 675 mill. Je donne ces chiffres et cette hypo-

th^se sans vouloir conclure encore.

Le deblaiement continuant , nous fintmes par attelndre la base 011 posait

le pied du m4t d^coralif. C'est la plus belle que nous ayons encore vue.

EUe est corapos^e de deux blocs de granit rose. L'un, long de 3 m. 45 cent.,

large de 1 m. 97 cent., deborde du pylone et est laille savamment, avec

lornement d'une gorge ^gyptienne a sa partie sup^rieure. L'autre s'encastre

dans la rainure, qu'il ne remplit cependant pas enti^rement, car I'arriere-

fond est occupe par une simple pierre de gres. Le plan sup^rieur de ces

blocs de granit a 6li muni d'une excavation circulaire de 1 m. 53 cent, de

diamelre , dans laquelle venait se placer la base du mat dt^coratif. Je ne

m'explique pas bien encore le role d'une courbe excentrique, plac»5e en avant

de celle que nous venons de mentionner.

Nous nous attendions a trouver en place le tronc de I'arbre carbonis^

dont nous avions rencontr^ de si nombreuses traces. II n'en fut rien.

L'arbre enilammd dut tomber d'une seule piece vers le sud-est, si nous en

jugeons par les debris recueillis, alors qu'il fut prive de ses crampons

superieurs. C'est a cette circonstance, croyons-nous, que nous devons la

decouvertede cinq petites steles qui avaient et(5 deposes dans Tangle nord-

ouest de la rainure a mat derriere le gros tronc d'arbre.

A. La premiere etait tourn^e la face au mur. Haut. m. iZi5 mill.,

larg. m. 1 1 cent., ^p. m. o3 cent. Le B(51ier d'Amon marche vers la

droite. La face de I'animal sacr^ est recouverte d'une feuille d'or. La stMe

est en pierre a chaux.

B. Grh. Haut. m. 3o cent. , larg. m. 2 9 cent. , ^p. m. o4 cent. Le

prince ^^^ i*J^ )l!*"**"^ ^^^ ^^^'® ^ gauche. Un hommeest devantlui,

faisant un proscyneme a Osiris 4" A—l^ 11 l^' ^" ''' ^" dessous de

C. Calcairetendre. Haut. m. 96 c, larg. m. 965 mill.,^p. m. o5 c.

Page 26: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 16 —

Dans le cinlre, le disque solaire (5tend ses ailes. Au-dessous, deux belles

oies se regardant bee a bee. Une plante do lotus est entre les animaux

sacr^s d'Amon. Deux douzaines d'ceufs sont rang(5es sous les oies, en deux

files, douze pour ehaque oie. Les oeufs portaient encore des traces de dorure

au moment de la d«5couverte. Cette curieuse representation est d'une triis

belle gravure.

D. Grhs. Haut. o m. 96 cent., larg. m. 48 cent., (5p. ra. 08 cent.

Fragment de bas-relief repr^sentant deux b^liers d'Amon.

E. Calcaire. Haut. m. 89 cent., larg. m. 48 cent., ep. m. 1 1 cent.

Thoutmosis HI devant Ra Harmakhis. Une autre personne ^tait representee

derri^re le roi, probablement Hatshopsltou; I'image a ete gratt^e. Cette sthle

est ineomplke par en bas. Telle elle fut pos^e dans I'antiquite, telle je I'ai

retrouvde derri^re le grand mSt d^coratif.

Je mentionnerai, pour ^tre eomplet, que, la encore, nous trouvAmes

de nombrcux clous de bronze.

Le 1" decembre, je fis pousser la fouille vers la seconde rainure a m4t

qui se trouve a I'ouest de la premiere. Nous ne decouvrimes absolument

rien devant le grand bas-relief qui les s^pare, puis peu k peu les clous et

les charbons se relrouv^rent , mais ces derniers etaient en petite quantity.

Cette eirconslance nous fut expliqu^e quand, dans Tinterieur de la rainure

It m4t, nous trouvtlmes une masse de bois pourri qui n'^tait autre que le reste

du tronc d'arbre qui ddcorait cette partie du temple. Le socle elait de pierres

de gr^s de petit appareil et sans doute dA k une restauration pharaonique.

II nous a paru int^ressant d'essayer, au moyen des charbons et du bois

pourri retrouv^s cette ann(''e, s'il etait possible de determiner I'essence et

la provenance de ces grands mtlts decoratifs. M. H. Ducros a bien voulu

aborder ces recherehes micrographiques d'un genre tout nouveau. La note

qu'il m'a fournie k ce sujet est annexee a ce rapport.

Les rechercbes, pendant ce temps, avaient aussi continue dans I'axe de

la porte du VII' pylone el nous avaient reveie les bas-reliefs qui decoraient

la face sud et mdme le nom sacrd de cette porte , H* J^ (oiiai^ If'^'lJ

^ ^ |7^ avee un postscriplum de Ramses IV : ^ ]J^ (6 ^ ll \ ^J'J \ f*'!

J x^ ^. La restauration de cette partie du monument est cependant due a

Page 27: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 17 —Seti I"', comme en temoignent ses inscriptions gravies a cot^ des bas-reliefs

de Thoutmosis III mutiles par Khouniatonou. Les travaux de Ramses IV ne

peuvent ^re constates actuellement.

La base des colosses fut d^gagi^e en partie , et ce fut au pied du colosse

de I'ouest que nous trouvaoies trois fragments d'une stele de Thoutmosis III.

A cot^ d'elle ^tait la statue d'un nomm^ ll^^''T-V"^5 ^^ P'^^ ^"

colosse de Test, se rencontra la statue du grand pretre Am^nothes, fds du

grand pretre Ramsesnakhtou.

La stMe de Thoutmosis est en granit noir. Haut. i m. 5o cent., larg.

1 metre. Elle est brisee en plusieurs morceaux. Nous en avons retrouv^

trois. II ne manque que le d^but des lignes 8 a a i , sur une longueur moyenne

de 35 centimetres. La hauteur des lignes est de o m. o38 mill.

Le cintre de la stele ^tait d^cor^ de deux tableaux sym(5triques qui, de

meme que le texte de vingt et une lignes grav^ au-dessous, ont ^t^ refaits

par S^ti I". Une ligne verticale entre les tableaux nous I'apprend d'ailleurs :

P^*s*Z^i^(® J ""J 3^ ! f^ """^• On ne voit de I'ancienne repre-

sentation que quelques traces des jambes et des bras de I'Amon de gauche

et de celui de droite. Tout, en somme, a ^t^ refait par S^ti P', tableaux et

texte.

Dans le cintre, le disque de .^^ ©1 I^ ^tend ses ailes. En-dessous,

a gauche, le — (qhjiiii j^l 7^! ( ^ ffiPL coiff^ du ">< claft surmont^ du

pschent, oflfre le vin a |"^1. Texte : •='ii'*^T'=^wA f-Le nom

d'^pervier : %i ^—'

j f © tient le sceptre a t^te humaine , la plume [ et le -^

.

Le tableau de droite est identique a celui de gauche. Les premieres lignes

du texte sont bien conserv(5es, mais, a partir de la septieme, le granit a 6ti

rong(5 par le salp^tre , et il n'apparait plus que quelques signes ^pars. Le

debut de ce long texte est un d^cret d'Amon en faveur de Thoutmosis III,

pour le remercier de ses nombreuses constructions dans Karnak. Malheu-

reusement, au moment oil I'auteur va passer des louanges savantes au rc^cit

des fails royaux, le texte devient presque illisible et la malignit(5 des elements

nous derobe la plus grande partie de cette page d'histoire.

On parle d'une construction en granit , ligne i o , de portes en bois d'acacia

,

lignes 1 1 et 13, et je pense qu'il est question du «Promenoir« ligne la,

Annales, igoi. .*

Page 28: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 18 —

enfin, ligne qi, il s'agit sans doule du lac Sacr^ ou ie dieu pouvait sfaire

sa navigation du premier de Yanit, ainsi que le roi avail dispose a jamais.

Les sept premieres lignes nous sont connues d^ja par aiileurs , car le

d<5cret d'Amon n'est que le duplicata de celui de la stele triomphale de

Thoutm6sis III, d^couverte par Mariette [Kaniak, pi. Ill, p. i6) dans le

petit hypostyle, au nord du pro-sancluaire. Celle stele, devenue classique, a

m I'objet de nombreux travaux dont nous n'avons pas ici a donner la biblio-

graphic. Le tableau de cette stele a seul il6 refait , mais le texte est demeur(5

intact a peude chose pres. Celui de la nouvelle stMe a, lui, ^te enlierement

r^tabli par un scribe de S(5ti I". Nous verrons plus loin , par la comparaison

des deux textes, combien ce travail a ^te fait avec peu de souci

:

i/z/M WM. -^s^ *—* T /—\ J 1 » II I ^^&.^^m W^,. I J _F A

t^JA/^^ ^ 4<^0M4EM^' ^^ ^MBVt ff ^ ^i^'t'A ft > I ^^ A U I A

'"' Dans I'original, le personnage est coiff^ du pschent; ii brandit une massue de la

gauche el tienl un b&lon recourb^ de la droile.

Page 29: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

v

WM t

— 19

~>,<^w » 1=!=! —i^ I @

\m I MHIiil ik ^Kf

^ISi>',*»

Le texte de la stele de Marielle ne correspond que jusqu'a moiti^ de la

ligne 6. Nous ponctuons • chaque verset dansle rapprochement comparatif

des deux textes. La lettre A indique la stMe de Mariette, B le texte refait

sous S^ti 1":

A>jTi^>:i:'

B>JTJ^3;'A:ji^>v->'^i^V''=-^:r

Ai^r^¥!cdy-r

B»^:^jfrr:-yH*

Aiyi^^#^r;:r§-Jvr

Bjyi^^f-vrnrxTJTr

Page 30: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 20 —

AP=j->^>^>gj-j!!^j:::'u:r^

Ar«»>iHJr:¥jr\r

A 5>>IJ.j:i:PI.>kAJiiiE.^y)])^^^'Tk^

Ill JfV <= I

BjSiin^fei^]]]^^j"r^A:i:yp-fTJtt

I jf\ 111 /»—» 1 ^»% JB I

AU^TMr.-^-J»l-*

AHM^5]M¥"ti>:jt»iiiu>iJEr>^^.>nj>pj.-

'' Le signe employ^ ici est le ra^me qu'k la page 18, 1. 5.

Page 31: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 21 —

On voit, par celle comparaison, tout I'inter^t philologique de cette

d^couverte.

La sthle d'Am^noth^s est en granit grls. Haul, i m. 5o cent. EHe

repr&ente un personnage jeune, coiffi^ d'une belle perruque, accroupi,

tenant devant lui un papyrus d^roule. EUe a beaucoup souffertde rhumidit^

dans sa parlie inf^rieure , et nous ne pouvons publier que quelques frag-

ments des trois lignes de texte gravies autour de la base :

Devant la statue :

.imiT.mf^^ai;nis:±in!:^c:fiisii

Cold droit ,

J fe II I A i I-'^' m, \\ W\ M .^. -^g- <:^ /^ wmm

I © t

Nous connaissons parailleurs cet important personnage, le role politique

qu'il joua sous les derniers Ramses, et les constructions qu'il entreprit a

Karnak.

III.

DEGAGEMENT DE L'ALLEE CENTRALE

DU GRAND TEMPLE DAMON.

En Janvier 1908, suivant vos ordres, noire chantier fut d^plac4 et

employe a degager I'all^e centrale du temple d'Amon , de la salle bypostyle

au sanctuaire de granit. Geci fait, nous devious pousser nos recherches dans

Page 32: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— sa-

les chambres lat^rales autant qui! serait possible. Celte grosse besogne

n'a pu 6tre enti^rement achev^e pendant celte campagne.

Nous d(5crirons nos travaux en marchant de la salle hypostyle vers le

sancluaire. Pour ^viter trop de digressions, nous avons r^uni au chapitre IV

de ce rapport la description de tous les monuments que nous avons

mis a jour au cours de nos travaux. Nous les y avons classes chronologi-

quement.

81. — Obelisque de Thoutm6sis I".

L'espace entre la salle hypostyle, le 111' pylone (Am^noth^s III) et le

IV* (Thoutm6sis 1") 4tait encombrt5 de grands blocs de granit provenant

de deux ob^lisques de Thoutmosis III. Un autre monument scmblable,taill^

parThoutmosis I", est encore debout. Un quatri^me enfin, dont la base est

k I'ouest du pr»5c^dent, a disparu et doit orner une des places de Rome.

Mariette fouilla entre ces deux monuments et y d^couvrit la belle statue

de calcaire bianc qui nous a fail connaitre la vie et les travaux d'Am(5n6lh^s

,

fils de Hapoui"'. De vieilles photographies nous monlrent que I'obdlisque de

Thoutmosis I" penchait d^ja vers I'ouest voici plus de cinquante ans. L'incH-

naison est tres faible; elle nous fait parattre la face ouest comme absolument

verlicale , tandis qu'elle devrait presenter un l^ger fruit vers Test. Si peu que

ce soit, la chose n'en demeure pas moins inqui^lante , apr^s qu'on a constat^

que le socle de granit de rob(51isque pose sur une mauvaisc assise de gres

que la salp^tration a attaqu^e; vienne une infdlration Irop haute, ou la

moindre d(5sagr^gation du grfes de base et I'obt^iisque tombera. Geci est un

fait que je ne puis que signaler. Aussi nous sommes-nous bien garde de

d^blayer a I'ouest de ce monument. Nous avons port^ tous nos efforts a Test

et au 8ud et enlev^ les gros remblais qui faisaient poussee sur la base de

ces c6t(5s.

8 II. — Obelisques de TnouTMdsis III.

Les deux ob(5llsques tomb^s appartiennent, nous I'avons d^ja dit, a

Thoutmdsis III.

Le pyramidion du plus grand est a I'extr^mit^ sud de I'aile nord du

''• Mus^ du Caire, salle M; Mariette, Kamak, pi. 36, 87.

Page 33: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 23 —III" pylone, lout pr^s de YalUe centrale. 11 a ^t^ d^couvert et d^gag^

en 1898. L'identificalion et la classification des morceaux n'a pu encore

^tre faite, mais I'enum^ration de metaux pri^cieux qui se lit sur I'un d'eux

nous permet d'esp^rer un texte interessant. Un des tableaux qui d^corent

le haut de I'obdlisque est surmont^ du signe du ciel ^-«. Des trous, for^s

dans le champ de ce signe , semblent indiquer qu'une plaque de m^tal

ou d'^mail s'encastrait dans ce signe. Ces trous etaient remplis par ^"'""i"

des chevilles de bois que j'ai recueillies moi-meme. I

Le second ob^lisque, tomb^ el brise, ^tait voisin de celui de III

Thoutmosis P". Je crois qu'il sera possible de rapprocher tons les —h—morceaux les uns des autres et, sinon de r^^difier le monument, '

•••unnnenniiii

tout au moins de les disposer de telle facon que I'obelisque paraitra Q**

couch^ a terre. Un commencement de classification nous a d^ja

fourni cetle variante du protocole de ThoutmBsis 111 : ^^ j»* •?• 'Ip^ji^WiilllT ^ ^^'M- Les c6t.5s portent des lextes

appartenant a Merenptah. Les lourds morceaux de ces deux ob(51isques

qui encombraient I'all^e centrale ont ^t^ enlev^s et ceux du second

ob^lisque de Thoutmosis III disposes en provision de leur prochain rappro-

chement.

Le d^blaiement nous a fourni de nouveaux fragments de la statue de

calcaire d'Am^noth^s, fils de Hapoui, qui Etaient epars dans les d^combres

au sud de I'oh^lisque de Thoutmosis I", deux bas-reliefs en gr^s siliceux

d'Hatshopsitou, qui servaient de dallage entre I'obelisque et I'avanc^e du

IV' pylone, un beau fragment de statue de Ramses IV, et les debris d'une

stMe de Ramses X, que nous verrons plus loin au chapitre IV.

§ III. QuATRIKME PYLONE ET PORTE AmON S^EM-SHEFIT.

Le quatrieme pylone fut b^ti vraisemblablement par Thoutmosis I". En

tout cas, il y adossa ses cariatides sur la face est. La construction en etait

mauvaise. EUe se composait d'un noyau central de gros blocs de gres super-

poses les uns sur les autres. (}a et la, se rencontre un bloc de pierre a chaux

provenant d'un monument ant^rieur. Tout ceci a tenu par miracle. Nous

avons du consolider les parlies les plus menagantes par des blocages de

maconnerie qui suffiront, pensons-nous , a prevenir un 6croulement possible.

Page 34: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 24 —

L'espace vide laissd entre le noyau central et le parement du pyl6ne ^tait

rempli de menus fragments de pierre u chaux provenant de la destruction

mt5thodique d'un t5difice plus ancien. Les quelques hi(5roglyplies qui ont

^chappt5 a cet ^mieltement de gros blocs sont fort beaux,graves en relief dans

ie creux et rehauss^s de jaune. Us rappellent comme style ceux de la porte

d'Am^nothfes I", que nos fouilles de 1909 devant le VlPpylone ont ramen(5s

au jour. Je n'ai, malheureusement , pas rencontr^ le moindre cartouche

qui puisse nous permettre de dater ce monument si parfaitement detruit.

Apres Thoutmosis 1°', c'est Thoutmosis IV qui laissa sa marque sur le

IV' pylone, en munissant la porte centrale de deux bastions avanc^s qu'il

couvrit de bas-reliefs et de textes que mutila plus tard Am^nothes IV. Les

fondations en furent faites au moyen de larges dalles de granit qui pro-

viennent d'un monument dc son pr(5d(5cesseur, Am(5n6th^s II. EUes sont

couvertes de bas-reliefs de sfyle lidroique , scmblables a ceux dans lesquels

S^ti I" nous a cont(5 ses exploits. Ami^nothes II y represente ses victoires sur

les Routen. Leur importance est trop grande pour prendre place dans ce

rapport. lis seront ^tudi^s a part, dans un article special.

Apr^s Thoutmosis IV, c'est S4ti II,puis c'est Ramses III qui grave ses

cartouches sur le pylone et sur une base de m^t ddcoratif que nous avons

remise en place, enfin c'est Shabaka.Vient ensuite Alexandre, qui restaure les

bas-reliefs de Thoutmosis IV et I'inscription de Shabaka, et qui grave sa

d^dicace qui nous apprend le nom de celte porte du temple : |"Py^

^*, Amon snem-shefit. Enfin Ptol(5m6e IX et Cleopatre sont repr^senlds

dans un petit tableau sur ce fragment de mur.

Ce qu'6tait le pylone entier, nous ne le savons pas encore, et la campagne

prochaine, seulement, verra I'enlevement dc tons lesddcombres qui couvrent

encore les deux ailes. Nous n'avons ddgagd, cette annde, que les deux bastions

de Thoutm6sis IV. Celui du sud (5tait tout ddsempard. II a iii repris

enti^rement, pierre a pierre. Le septentrional, qui s'appuyail jadis sur le

parement du pylone, avait vu ce m6me parement disparaftre. Heureusement

un bloc tomba entre le bastion et le noyau central, fit clef de voAte a

I'impromptu et tout tint pendant dc longs si^cles. II sied d'dtre prudent

parfois et de prdvenir un danger. Nous avons ajoutd au bloc complaisant

de bonnes poutres de fer qui I'aideront dans sa besogne.

Sur la face est ^taient adossdes les cariatides de Thoutmosis I". L^ encore

,

Page 35: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 25 —le parement disparut, mais les cariatides, toutes pench^es qu'elles ^taient,

ne tomberenl pas, grace a la coupe horizon tale des blocs qui les compo-saient. Puis elles demeur^rent enfouies dans le remblai dont nous devions

les tirer; mais I'humidit^ et le salp^tre avaient d(5truit lepied de toutes ces

statues gigantesques, qui ne tenaient plus que grke aux decombres ou

elles ^taient enfouies. Nous nous sommes appliques a consolider s^rieuse-

ment ces cariatides qui, aujourd'hui qu'elles sont d^gag^es entierement,

font un fort bel effet (planche II).

§ IV. — Les obelisques d'Hatshopsitou.

Les causes de la chute de I'obdisque sud d'Hatshopsitou sont encore mal

connues. En fait, ce beau monument s'abattit perpendiculairement a I'axe

du temple, sur les d(5bris des colonnes d'Amenothes II. Les fabricants de

meules k huile le dt^pecerent en partie , et I'un des fragments de I'obc^lisque

ainsi utilise se trouve encore a Sohag. Une autre meule demeura inachev^e,

et, en la retournant, nous y avons lu un des textes dont Hatshopsitou decora

la base de ces monuments "'. Le plus grand fragment, long de 6 metres, et

dont le poids est de 80,000 kilogrammes environ, n'etait pas a plat,

mais au conlraire tomb^ obliquement sur une d^clivit^. II ne tenait que

par friction. Peu a peu, les pluies avaient ddsagr^g^ les decombres et

I'ob^iisque ne reposait plus que par trois points. En 1898, un renard

s'avisa de faire son trou en cet endroit. Je m'apergus de la chose et par un

remblai fait a temps, je pr^vins la chute de I'dnorme bloc.

Les travaux de cette annfe entrainaient le d^placement de ce fragment

d'ob^lisque et son transport plus au sud, non loin de la chapelle de Tahraqa.

Cette entreprise se r^alisa en trois manoeuvres :

1° La face inferieure de I'ob^lisque fut ramen^e a I'horizontale. A cet

effet on entassa des sacs de sable sous Tangle de I'ob^lisque que nous

d^sirions rapprocher de terre, puis, avec un long crochet de fer, on d^truisit

les trois points sur lesquels I'oh^lisquc ^lait pos6 auparavant. Le monu-

ment n'avait plus alors de points d'appui que sur une face du pyramidion

'*' Legrain, Sur unfragment d'obelisque trouce a Kamak, dans ie Recueilde travaux,

I. XXIII, p. 195.

Page 36: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— se-

el 8ur les sacs de sable. Ceux-ci furent ^ventr^s el laiss^rent ^couler leur

conlenu. Cetle manoeuvre termin(5e, I'ob^lisque se trouva couch(5 a plat sur

le remblai el la pointe du pyramidion redress^e.

a° L'ob(51Is(jue fut hauss«5 et charg(5 sur des rouleaux se mouvanl sur un

plancher de poutres. Nous atteignfmes ce r^sultat en employant six grands

leviers (poulres de i a metres de longueur) auxquels liraienl cenl cinquante

hommes.

3° L'ob^lisque ful ensuile li^ el remorqu^ vers le sud , au moyen d'un

palan difft^renliel mA par un cabeslan que quatre hommes manoeuvraienl.

line semaine fut suHisanle pour terminer cette besogne.

Nous nous proposons de redresser plus tard ce beau bloc de granil rose.

Les aulres fragments onl ili recueillis, mais, tout compte fail, il nous en

manque acluellement vingt metres encore. Je ne sais ce qu'ils sont devenus.

Le pi^destal sur lequel I'ob^lisque posait a ii6 degag(5. G'est un enorme cube

de granil mesurant 3 m. 60 cent. X 3 m. 65 cent, x 1 m. 87 cent, et

pesanl 66,739 kilogrammes. II n'esl aucunement demeur^ horizontal mais

au contraire s'esl incline fortemenl vers le sud.

La murailie de Thoutmosis III qui I'entourait a ^te bris^e a I'est , el les

blocs de gr^s sur lesquels le pi^destal posait onl ^l^ enlev^s. II y a la un

grand Irou, dans lequel je n'ai rien Irouvt^ qui pAt m'expliquer si celle exca-

vation ful faite apres la chAte de I'obc^lisque , pour chercher quelque pr(5tendu

tr^sor, ou bien si elle n'avait pas &1& faite auparavant, pour amener la chute

de rob(51isque lui-m^me. Les faces lal(5rales portent les litres d'Hatshopsitou,

La face sup(5rieure pr(5senle un creux dans lequel s'ins^rait le «boyau a

sable 7), dont M. A. Choisy nous a indiqu^ I'emploi dans son Histoire de

rarchitecture. Au dernier moment de la manoeuvre, l'ob<51isque ne posait

plus que sur ce boyau a sable qui , (5tant creve a propos , laissail echapper

son conlenu et amenait insensiblement I'ob^lisque a sa place definitive. Cette

rainure ^lant placi^e a I'extr^mitd nord du pit5destal, nous devons en concUire

que I'obdisque ful amen^ par le sud, pivota, se dressa et, enfin, vint poser

sur le boyau a sable. On ne pcul s'expliquer la manoeuvre si I'ob^lisque ^tait

venu par le nord comme Mariette le pcnsait.

Nous n'avons pas encore termin(5 1'enlevement des d^combres sur lesquels

^lait tomb(^ le fragment d'obelisque d'Hatshopsitou. Par contre, la salle

au nord du grand obcilisque a ^t^ fouilltJe a fond. Gc travail amena la

Page 37: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 27 —d&ouverle de nombreux et importants fragments du groupe d'Amon et

de Maout auquel appartient la c^l^bre t^te dile de Taia. Nous y avons aussi

rencontre une inscription d^motique et grecque, ainsi que des morceaux

de statues d'^poque romaine. M. Lefebvre, 6[kve de I'Ecole d'Ath^nes, a bien

vouiu consacrer une ^tude sp^ciale a ce monument.

§ V. LeS PYLONES V ET VI ET LES CHAMBRES AUTOUR DU SANCTUAIRE.

Le d^blai de la route qui m^ne jusqu'au sanctuaire a amene la d^couverte

de nombreux fragments de statues de granit noir repr^senlant Thoulmosis III

portant des offrandes. Nous decrivons plus loin, au chapitre IV, I'une des

plus belles de cette s^rie. Nous parlerons aussi, dans le m^me chapitre, de

tous les objets rencontres dans les chambres situ^es au nord et au sud du

pro-sanctuaire. La besogne mat^rielle est, en somme, achev^e et Ton pent

aujourdhui aller de plein pied du dromos jusqu'au sanctuaire. C'(5tait le

but que vous m'aviez demanded d'atteindre.

IV.

DfiCOUVERTES.

MOYEN EMPIRE.

1. Albatre. Haut. m. 5o cent. — Statue ac(5phale repr^sentant un

hommedans une pose anormale a I'art ^gyptien. En effet, noire homme est

accroupi sur sa cuisse et sa jambe droite repli^e, la gauche revenant par

dessus. De m^me, les mains sont posfes, jointes, entre les deux genoux.

Notre homme ^tait gros et des plis de graisse flottent sur sa poitrine.

L'asym^trie de ce monument est remarquable : il est a regretter qu'il nous

soit parvenu incomplet.

Nous le datons des premiers temps du Moyen-Empire. Sur son ^paule

gauche ^tait tatou»5 un nom ©"^HH^"'' ^^^g""^ I'absence de car-

touche, nous parait royal. H nous fait penser a ^0 rasn ^

J

, Antef IV, a

r© rsHm[J y yj Amenemhat II et a (0 ^^ -*- . Je penserais plutot a Antef

Page 38: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 28 —

qu'^ tout autre, car le texte incomplet du socle I^H 1 ' SX 1 o Z r? ilSMMMHI "«"« ••«P«'"l« ^ "°« ^P«4»e ou ie

culte de Montou »5tait preponderant a Thebes.

Cette statue a ^t^ trouv^e dans I'hypostyle au sud du pro-sanctuaire

(sallel de Mariette).

2. v4iBir«£. Haut. m. 4o cent. — Jambes d'une belle statue d'un roi

agenouilie, tenant deux vases s dans ses mains. Les cuisses sont couvertes

de la shenti. On lit sur la ceinture i,^ (®P'^tJ '¥''-1' '^'° ^yn^stie.

Cette statue bris^e a ^t^ trouv^e sous le seuil de granit de la porte menant

a I'hypostyle au nord du pro-sanctuaire (salle K).

Cette partie du temple nous a d(5ja fourni plusieurs pieces imporlantes

de cette ^poque : un fragment de monument de calcaire portant le car-

touche (^"^1 et cette statue accroupie, aux bras crois^s sur la

poitrine, dedi^e par Ousirtasen I" a la m^moire de son anc^tre AntefAa,

qui est aujourd'hui au Mus^e du Caire, salle G'".

3. Calcairb Dvn. Haul, o m. 5o cent.— Une autre statue, semblable a

celle de Sankhkari, fut trouv^e plus au nord, au centre de la salle, dans

les fondations d'une colonne. Le style en est plus sec, et nous ne pouvons

lui assignor une date absolument certaine. Le cartouche qui ^tait sur la

boucle de ceinture de la shenti a &ii effac^.

h. Gramt cms. Haut. m. /locent.— Nousavons aussi rencontr^ dans

la salle K de nombreux fragments de sphinx. L'un d'eux, en granit rose,

devait 4tre de grandes dimensions, long de 3 metres environ, si nous en

jugeons par les quelques fragments que nous avons mis a jour.

5. Un autre sphinx en granit gris est demeur^ incomplet, mais la t^te

est d'une grande beauts. Nous n'aurions pas trouv^ dans les debris de ce

'"' Cf. G. Legbain, Notes priges d Karmk; Maspero, Cuide du vtsiteur au Musee du

Caire, pges 38-89.

Page 39: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 29 —

sphinx un morceau de cartouche To ^ [Jjj , que nous n'aurions pas moins

reconnu Ousirtasen I" dans ce visage massif, aux traits rudes et accentu^s

(planche III).

Un troisi^me sphinx, semblable au second, parait aussi avoir exists en

cet endroit. Nous en avons rencontr^ queiques fragments.

6. Albatre. — Dans le centre de la salie K, toujours dans ies fonda-

tions, se trouvaient de nombreux fragments d'une table d'offrandes au nom

d'Ousirtasen I". Nous n'avons pu malheureusement ia completer. Le texte

de la face sup^rieure porte :

V

Page 40: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 30 —

Un texle de sept colonnes verticales est grav^ sur ie papyrus

;

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tJk Vm, \\

III

P :1

^

1

y.

Cette statue a ^t^ trouv^e dans Ja salle K.

8. Gnis novGB peint. Haut. i m^tre. — En 1897, en fouiilant dans

ie pro-sanctuaire (salle H), nos ouvriers avaient d^couvert les fragments de

deux colosses d'Amon et d'Amonit dat^s du r^gne de Toutankhamon et

usurp^s par Harmhabi'". Nous avons retrouv^ cette ann^e la t^te d'Amonit

qui nous manquait encore (planche IV, n°1 ). Elie avail ^te abandonn(5e la

face en I'air, dans un interstice du dallage de la chambre K, enire les deux

colonnes les plus m^ridionales de la rangee ouest. Le nez et Ie bas du

visage sont brisks : un ^clat nous a rendu la l^vre inferieure ; le reste a

disparu. Ainsi qui I'Amon, les yeux avaient ^t^ crev^s. J'attribue ce fait,

que j'ai observe maintes fois, a une superstition qui dure encore aujour-

d'hui. On creve les yeux d'une statue avant do la briser, afin d'aveugler et

de rendre impuissant le genie qui I'habite. La statue i^tait peinte en rouge

vif. Les sourcils, le bord des yeux et les prunelles etaient peints en noir.

Amonit portait une haute coiffure ^, qui, par ses proportions inusitees,

allonge la t^te et rappelle un peu les representations de Nofrititi.

9. Calcaike compact. — Lorsqu'en 1896 lestravaux actuels de Karnak

'*' LcoBAiii, Nole* priset a Karnak, $ VIII, dans le Recueil de travaux.

Page 41: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 31 —

furent entrepris, M. Emile Brugsch bey me recommanda de rechercher au

nord de I'obelisque d'Halshopsitou , si je ne trouverais pas de nouveaux

morceaux pouvant se rajuster a i'admirable tete de Taia que Marielte y

avail trouvee; M. Maspero en avail retrouvi^ d^s i883 '". Je fouiliai la a

diverses reprises. Enfin, celle annee, le debiaiement m^lhodique de celte

partie du lempie de Karnak nous a fourni toul ce qui resle dans celte salle

du groupe donl faisait partie la prc^tendue Taia. II representait Amon et

Maout assis cote a cote. Amon porle le bonnet aux grandes plumes el une

cuirasse a (5cailles ou a plumes. Maout ^tait coiffee d'un pschenl el avail

lout le corps enveIopp4 de plumes de vautour. Les lextes qui entourent le

socle portent les cartouches d'Harmbabi. J'ai fait emporler tous les frag-

ments au Mus^e du Caire, oij I'on pourra a loisir tenter la reconslitution de

ce beau groupe.

10. Calcaibs compact. Haul, o m. 60 cent. — Nous avons Irouv^, au

pied de la premiere colonne de la salle F, situ^e au sud-est de la base de

I'obelisque bris^ d'Halshopsitou, un joli groupe qui nous parail dtre une

replique contemporaine de I'Amon et de la Maout donl nous parlions plus

haul. La partie sup^rieure en est malbeureusemenl bris^e et c'est grand

dommage car le travail est precieux enlre tous. Les corps sonl d'une rare

^l^gance et la faclure des pieds d'une exquise finesse. Une pi^ce semblable

existe au Muscle du Louvre. Le groupe decouvert cette ann^e permet de la

dater sArement. L'avant du socle porte grav^ : + ^ n®; ^ j £^ ^

1 1

.

Gbanit ghis. Haul. 1 m^tre. — Un personnage assis , les jambes

crois^es , tienl un rouleau de papyrus d^roul^ devant lui. La palette de scribe

est jet^e sur son ^paule. Le cartouche d'Harmbabi se lit en tatouage sur

sa poitrine. Notre homme elait le ^ 'f ^ 4" ^ """* LP m*^* Tff fT J o 4^

^m^''= N V nJ, k porle-chasse-mouches a la droile du roi, chef de

[tous] les travaux d'Amon dans Karnak, scribe royal, pr^pos^ au tr^sor,

'*' Maspero, Guide du visiteur au Musie de Boulaq, p. 4a5.

Page 42: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 32 —

Mai'afl. Mai'a est ce m^me personnage dont on a retroiiV(5 cette annexe un

proc^s-verbal dans le tombeau de Thoutmosis IV, dont ii avait (5le chargd

par le roi Harnihabi de restaurer la momie. G'est a lui qu'apparlint la

grande coud^e royale du Louvre, et nous lui avons consacr(5 une (5tude

sp^ciale dans un article qui a paru dans le dernier fascicule des Annates du

Service des Anliquith.

Cette statue a beaucoup souffert: la t^te et le haut du torse manquent,

el les textes de la base ont ^t^ rong(5s. Eile a &t& lrouv(5e au sud du pied de

i'ob^lisque de Thoutmosis I".

12. Ghis PEiifT. Haut. 1 metre. — La cour F, qui se trouvait entre les

IV'etV' pylones, fut d(5cor^e degrandes et belles cariatides, bautes de cinq

metres environ , qui represenlaient Thoutmosis I" dans la gaine osiriaque.

Plus lard, Thoutmosis III en ajouta quatre nouvelles, au nord et au sud des

massifs de maconnerie qu'il ^eva autour des ob^lisques de la reine Hat-

shopsitou. EUes ^taient un peu plus pelites que celles de Thoutmosis l'\ Les

figures de ces cariatides avaient ^t^ brisi^es, et j'ai eu grand peine h en

r^tablir quelques morceaux ^pars que nos ouvriers recueillaient dans les

d^combres. Un beureux hasard nous fit rencontrer une t(5te de cariatide

absolument intacte (pi. IV, n° a). Elle est sortie du sol gardant encore ses

fraiches couleurs, son visage peint en rouge, les yeux en noir et la barbe en

bleu. Elle fut d^couverte au sud-est de I'ob^lisque tomb^ d'Hatshopsitou,

centre la face nord de la colonne qui se trouve la. Avons-nous une effigie

de Thoutmosis I" ou de Thoutmosis III? Je pense que nous nous trouvons

en presence de celle de Thoutmosis I", car les cariatides de Thoutmosis III

sont plus petites que celles de son pr^d^cesseur. Or, les dimensions

de la t(5te que nous avons d^couverte sont les m^mes que celles des

cariatides de Thoutmosis I". Nous n'avons pu en d«5lerminer la place

antique. La conservation de ce monument etait si remarquable que nous

avons craint qu'il ne se d^t^riorat a Karnak. 11 a ili envoy^ au Musde du

Caire oii il est expos^ dans la salle M '".

'*' Le Musfe de Turin poss^de une t^te semblable.

Page 43: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

33 —

13. Roche javne dv Gebel-Ahkar. Haut. o m. 5o cent., long, i mfelre,

larg. m. 45 cent. — Un socle sur la face sup^rieure duquel sont graves les

neuf arcs. A I'avant se trouvaient deux lignes de texte incompletes, qui nous

permettent de penscr qu'une statue d'Hatshopsitou « - + ,^ o j i ^portant des offrandes devait ^tre posee sur ce socle. ' ' • ^^ ' •• ' '-^

II est curieux de reraarquer qu'aucune trace de ^ -^ M| fZ'^Scette statue n'est visible sur la face sup^rieure aux '"^ \—MAip^rieure aux

""^ ^ " V—»4#w

neuf arcs. On ne voit aussi aucun trou for^ pour recevoir un tenon

quelconque. — Salle K.

\h, Roche javne dv Gebel-Ahmar. Haut. o m. 6o c, long, i m. o6 c.

— Bloc provenant du monument d'Hatshopsitou, dont nous avons rencontr^

les debris, en 1898, vers Tangle nord du pylone d'Am^nothes HI'''.

Amon momiforme, portant barbe et longue perruque tombant dans le dos,

est assis a gauche. Devant lui est dispos^e une riche table d'offrandes et

un boeuf est abattu. L'iraage d'Hatshopsitou a et^ martel^e. On lit devant

elle , tourn^ a son encontre ^S ylSm V^ !^ . Entre la table d'offrandes

etAmon:^AS^1-l.!V-C-lL0 2^-Sr!!:!111 ^ !!!!-=2IB!! iT- Le cartouche ^\^ est grav^ sur

une des faces de la pierre qui devait ^tre cacb^e dans la construction. Un

autre bloc ^tait en mauvais etat. II portait quelques gravures. Deux autres,

anepigraphes, se trouvaient k cot^. Tous quatre formaient dallage entre

le IV" pylone et I'obt^lisque de Thoutmosis I".

15. Gbanit noir. Haut. 1 m. 5o cent. — Partie inf^rieure d'une tr^s

belle statue de Thoutmosis III, portant des offrandes et bris^e a la ceinture.

Le roi v^tu de la shenti s'avance sur les neuf arcs, tenant devant lui la

table, d'oii pendent des lotus, vingt canards et des bouquets d'6pis de ble,

auxquels sont li(5es des cailles. Thoutmosis passe a travers les fleurs du

nord et du midi,qui sont les papyrus, et une autre qui parait n'etre qu'une

creation artistique, une idealisation de fleur. C'^taitdu moins I'opinion des

''* Legrain et Naville, L'Aile nord du pylone d'Amenophis III a Kamak, dans les

Annales du Musee Guimet, t. XXX.

Annalet, igoi. 3

Page 44: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 34 —

professeurs Schweinfurth et Ascherson qui ont examine cetle curieuse repre-

sentation. Cetle statue porte un nom de d^dicace spt5cial : ^* fo umiii ^ »—

'

f r rSmV I'j o • ^" ^'' ^"*®^ ^^ "°'" d'Anion dans Tangle gauche avant le

socle. H est a noter que le nom du dieu a t^chapp^ aux ravages de Khounia-

tonou, sans doute parce que le pied de cette statue etait d^ja enfoui a cette

^poque. Au dos se voit le protocole complet de Thoutmosis III. Cette

statue a 6li trouvfe debout el sans doute en place a I'angle de la construc-

tion nord-est de Thoutmosis III , aulour de I'obelisque sud d'Hatshopsitou.

Elle tournait le dos a I'axe du temple et se dirigeait vers le sud.

16. Albatre. Haut. o m. 4o cent.— Statue tr^s bris^e d'un Tboutm6sis

assis, trouv^e k cote de la pr^c^dente.

17. BREcnE VERTE. Haut. 1 m. 5o cent, environ. — Belle statue de

Thoutmosis III assis, trouv^e en tres nombreux fragments au sud des

prec(5dentes. De nombreux noms de pays vaincus ^taient graves autour du

socle.

line cbapelle au nom d'Am^noth^s II a ^t^ trouv(5e dans les d^combres

accumules contre la face ouest du V" pylone , au sud-ouest de la construc-

tion de Thoutmosis III, autour de I'obelisque sud d'Hatshopsitou. Nous

n'avons pu en retrouver les arasements en place. Quoique petite, cette

cbapelle devait tenir bien juste en cet endroit. Nous n'en avons pas encore

trouve tous les morceaux. Nous n'en decrirons qu'une partie, en attendant

la suite des recherches commenc(5es en cet endroit. Sur la face inferieure,

Am<5n6th^s II , portant la peau de panthere et la mJche de cheveux natt^e,

fait des ofTrandes. Nous retrouvons sur la face exterieure le roi pr^sentant

i Amon les prisonniers qu'il a faits au Routen. II les tient li^s en fdes

epaisses, et le registre plac6 sous ses pieds ne represente pas moins de

70 asiatiques repr^sentes en perspective (5gyptienne. En dessous court

rinscriplion suivanle :

Page 45: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 35 —

Deux rangs de douze peuples vaincus sont disposes sous ce texte, lis

sont en mauvais ^tat :

y^yf'f.

fi

r/A

1\ \\

i5

t I

iT

16 "7

^w-<i

18

\.u. )z:2.

3&

Hipa

nNous avons mentionn^ plus haut les bas-reliefs de ce souverain employes

par Thoutmosis IV comme fondations des bastions d'avanc^e du IV' pyione.

17. Granit noir. Haut. totale 1 m. 1 o cent. — Thoutmosis est assis

k cot^ de la reine Taaa (planche V). Tous deux s'appuient la main

sur r^paule, enlacant leurs bras. Thoutmosis IV porta une perruque

fris^e , courte , couple carrement sur le front et a la hauteur des ^paules

;

elle est orn^e de I'uraeus. II tient le ? de la main gauche , tandis que la

droite est pos^e derri^re I't^paule droite de sa compagne. Ses pieds sont

pos(5s sur les neuf arcs. II porte une courte shenti pliss^e, serr(5e aux reins

par une ceinture a dessins geomt^triques. Le cartouche f ©Hiii^j

est grav^

sur la boucle de ceinture. Le texte grav^ a cot^ du roi, sur le monlant gauche

du si^gecubique.portedes traces ^videnlesde retouches: "If fo miiiii ^ j| J^

IHS^KM I k A. La reine assise a c6t4 de Thoutmosis IV paralt de

taille plus petite que le souverain. Elle porte une jolie perruque natt^e, sur

laquelle le vautour de Maout s't^tend, formant par sa tcte le diademe de la

reine. Un gorgerin de cinq rangs, orn(5 de pendeloques, cache le haut de sa

gorge. Le bout des seins est tatou(5 en fleur ^panouie ^ . Un bracelet orne

le bras gauche. La main gauche est pass6e derriere I'^paule gauche de

3.

Page 46: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 36 —Thoulmosis IV. Le texle grav^ sur le monlant droit du si^ge cubique ne

porte pas de traces de retouche aussi ^videntes que celles du montant

gauche : 4"]|[^^ 4^^ vH ^J ^- ^^ conservation de ce beau groupe

est remarquable. Les cassures sont : le bout du nez de Thoutmosis IV, la

t^te de I'uraeus et la t^te du vautour. Le reste est absolument intact , voire

m^me le doux visage de TaAa.

L'ensemble du groupe est de petit aspect. Les formes sont lourdes,

les jambes particulierement. Taaa n'avait pas la taille ^lanc^e, mais par

contre des hanches fortes et de gros pieds aux lourdes attaches. G'est en

somme une oeuvre de decadence,qui semble singuli^re entre les oeuvres des

artistes d'Am^nothes II et d'Amdnothes III. Les tetes seules ont 6t6 trait^es

plus heureusement el semblent hre de bons portraits. Thoutmosis IV

parait jeune et robuste, la figure pleine, les yeux grands et la bouche

s^rieuse, bien dessin^e. Taaa n'a rien de majestueux dans son visage. Les

yeux sont longs mais peu ouverts, et la bouche est un peu niaise. Tout

cela est compl^t^ par un gros nez retrousse et pointu qui n'embellit rien.

Et malgre tous ces defauts, il se d^gage de ce groupe affectueusement

enlac^ une impression de douceur bourgeoise, qu'on trouve souvent en

Egypte dans les statues de particuliers , mais rarement dans les groupes

royaux.

18. Mariette avait trouv^ la statue de calcaire blanc d'Am^noth^s, fils

de Hapoui , au pied de I'ob^lisque de Thoutm6sis I" (face ouest). Nous en

avons retrouv^ cette ann^e de nouveaux fragments, que nous rapproche-

rons au Mus^e de la statue qu'ils viennent presque compl(5ter.

19. Gres. Haut. m. 75 cent. — Un torse de statue assise de Ram-

ses IV nous pr^sente ce souverain coiff^ d'un claft a raies bleues et jaunes,

tenant le ] de la main droite (planche VI ). Ses l^vres sont peintes en

rouge vif. II a Hi trouv^ entre le IV' pylone et I'ob^lisque de Thout-

mdsis I".

20. Gnts DE MAVVAISE QVALiTi.— Fragments d'une grande stele , trouv^s

dans une ma9onnerie de basse ^poque , entre I'aile sud du IV" pylone et

Page 47: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

37

I'ob^lisque de Thoutmosis I". Dans le tableau , ii ne reste plus que les jambes

de Khonsou et de Maout. II manque en moyenne la mollis des lignes. Les

figures sont en relief grossier; les hi^roglyphes graves en creux, se lisent

de gauche a droife. lis sont rehauss^s de bleu.

Fragment A.

iI'bo Timers i^il'a 1 '-•-!-'"»

M o -^ I ^ ^ <»^ J J -wim ts=, i»- jv 4 ill 1

1

I w—1 1»->, 1 \ e 111 ^^m I -^ I isi? 1 1 1 3^ ^m

Fragment B.

-QC-

I I I -^mr

>=c_' J .s- I 9 I

W'k.l^^^^l.^Ali'jn-i't JlJ 1

^ 4 -Ik. I * I WMWM n T s A—* I 4

1-^''^^'^'

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'

:i:]-H?tJi

Page 48: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 38 —

Fragment C.

Fragment F.

1^^3:Xi

Fragment D.

inT!!ili

Fragment E.

Xl ^«Jl^HH 1 -^V 1 11

Fragment G. Fragment H. (Tableau.)

(Lignes 1-9-3.)

wSa 1 Jr '>.:

111 o

21. En 1 89/j, dans le depot d'Anli(|uit^sdu temple d'Apet.j'avais trouv^

des fragments d'une stele en gres jaune du Gebel Ahmar, ou Slieshonq et

Aoupout ^taint figures en relief. J'ai ai decouverl de nouveaux morceaux

dans la salle K. Ce monument mesurait plus d'un mMre de large.

Tableau : Le disque de ^ ©"] tTf ii"¥' ^" bas-relief, (5tend ses ailes

dans le cinlre. En dessous, toujours en bas-relief, sonl deux scenes. A droite,

Amon refoit I'offrande du vin de Sheshonq et d'Aoupout.

Texted'Amon:-,-:;:®:-f!i-M=r:=^!!io

Zl f • Texte des ofTrants : A= (fJ^BjZ (IM^TI ^Mt-

T ^ A T"'^ gauche Khonsou, a t^te d'^pervier, coiffc? du disque lunaire.

Page 49: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 39 —

recevait des oflfrandes semblables; mais celle parlie du monument est

bris(5e.

li ne reste du texte du dieu que ia fin de son nom ^|_»_ et S:^

Texte entre les deux tableaux, se rapportant a Houdit : := -^

Nous n'avons retrouve que neuf lignes incompietes du texte gravt5 sous

le tableau :

' IV 1^'^'—'©-.^I % J^ J J_i III -:^^ V-J -rr-

I li!?" md !^ iS rn !!ri !mH

I ^^~«A 1 «..— :±- 1 1 I • 1 I 1 —»- I I I ^m

9 ^ - I *—''~~* '~~^ ^t" '

' ' * ^^ ^^1 & J —— I I I "J "N A-~A /„-, v^—I '^m

22. Granit rose. Long, o m. 6o c, larg. o m. io c. , haut. o m. 3o c.

— Socle de statue qui fut trouv^ dans la salle I , tout a c6t4 du groupe de

Thoutmosis IV et de Ta^a. U nous fut vol4 pendant la nuit qui suivit la

d^couverte, et ma copie, que je n'avais pu terminer la veille, est demeur^e

incomplete. L'inscription lat^rale est int^ressante :

I A I A—\i I 1 1—\ I I 1 1 I I Ai I Qj CT^ X 1 1 I ;+-'^i^ii!

\WMwm. ' > fl W^ A**««A B^B l***'**\ \ • A«w«\ /MM»A IIS I /lw-*w^ <:z:> U .

Page 50: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 40 —

Une inscription de dix colonnes couples par une raie verticale s'^lendait

sur et devant le socle :

uWWW

! oQ.

^i

V

UUJjnar

o

w

3^

WW

+ D

a:i:m*r^-intni^'tih^

Les colonnes oil nous avons mis des ^^ renfermaient chacune un tilre de

'*'''*^ -^ p 'jP . G'est ce qui manque a notre copie ,qui sera peut-^tre com-

pl^t^e un jour, soit par la r^ussite de I'enqu^te ouverte par ia police, soit

par un savant qui retrouvera ce monument chez un marchand d'antiquit^s.

23. Texte grav(5 sur la face ouest, montant nord, de la porte &le\6e par

Thoutmosis III aulour des ob^lisques d'Hatshopsitou. Ce texte est mal grav^

de gauche a droite. A droile, la fin des lignes (5tait en mauvais ^tat d^s

I'^poque antique, car elle a il6 remplac^e par une restauration en pierres

soigneusement agencies d'epoque ptol(5maique. Agauche,on voit encore une

image d'Amon debout :|"^^^'Jo- Le texte comporte sept lignes :

nnn

;

4 ^-* -jj-

m. I 'Wz^Mlnil ^

Page 51: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— ai

24. Graffiti de pr^tres d'Amon, sur une pierre tomb^e entrele V'pylone

et la porte , autour de I'ob^lisque sud d'Hatshopsitou :

% I

.1! K

PJ !

c.

(,ic)J Sim

1o

^"i:J

ii

1

1

<T ^25. CALCAinE JAVNE. — Fragment d'une statue accroupie. La gravure

est d'une grande finesse. Ligne horizontale a la hauteur des genoux :

^,mpr\mi'iim\imi ^ r:i I I T I ^m'

Tableau gravi sur la jupe couvrant le bos des jatnbes.— Au centre est le

totem d'Osiris d'Abydos : f'T^'^^T'o*'^.^* D*'^'""*^ ^"'' ^ gauche, un

holier coiffe j[, pose sur une enseigne "^.Derrierele holier, un ^pervier

est tourn^ vers la gauche. Le has du tableau manque. On lit au-dessus de

cette representation

:

Ml ^ ^ ^ 1 1 1 1

^ '-^ 1 ! ^ f iS !" v.!^« 4-^ iw

Page 52: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 42

Derri^re le totem, on distingue un autre b^Iier et un ibis tourn(5s vers

I'embl^me d'Osiris. Le texte grav^ au-dessus est en mauvais 6tat

:

JlJr

ra I

J^s-

^JS

O I

fj

Froffiitent de tableau du cote droit ;

fi

Fragment de I'inscription du cold gauche

:

if

^

at

•i

ft; T

::)

26, Dedicace des montants dela porte du IV°pyl6ne. Face ouest

:

1I = i^i*(JIg|^^!!?Z!=^:^!ioP^crP*J

27. Nous ne publions pas encore une grande stMe de granit rose dont

nous avons d^couvert un certain nombre de fragments. Elie est d'une

Page 53: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— /t3 —

gravure si mauvaise que I'^tablissement du texte demande une s^rieuse

dtude. Nous y avons lu le nom du roi Si-Amoun.

V.

ROUTE DE LOUQSOR A KARIVAK.

Nous avons M charges aussi, cette annee, d'^tablir une route entre

Louqsor et Rarnak. Elle fut termin^e le i3 mars 1908 et consign^ au

Mamour markaz de Louqsor, auquel incombe depuis ce jour le soin de

Tarrosage et de I'entretien. Cette route, large de 6 metres, bord^e d'un

trottoir, a ^te falte au moyen desmat^riaux de rebut, moellons, briques et

chakfs, provenant de nos travaux de Karnak.

VI.

L'^quipe de Karnak a fait une perte s^rieuse dans la personne de son

chef de chantier Baskharoune Abou Awad , mort cet ^t^ a Ghizeh.

Baskharoune avait 6t^ attache au Musee par Mariette, et il y 6tait employ^

depuis plus de trente ans : c'etait un de nos serviteurs les plus surs et les

plus habiles. Completement illettre, il rachetait cette imperfection par

de grandes qualities manoeuvri^res. G'^tait un rais de premier ordre, sur

le([uel on pouvait compter, prudent et hardi a la fois. Nous avons travaill^

onze ans ensemble : j'ai toujours trouv^ en lui un auxiliaire modeste et pro-

fondement devoue a sa tache. Ce sera , dans notre prochaine campagne de

Karnak, une lourde tache pour nous que de former un successeur qui soit

digne de lui.

G. Legrain.

Page 54: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

RAPPORT

SUR

DEUX ANS PASSES A L'INSPECTORAT DE FAYOUM

ET DE BENISOUEF

PAR

M. SOBHI JOSEPH ARIP

INSPECTEUR DU SERVICE DES ANTIQUIT^S.

Caire, le 16 Janvier 1908.

Monsieur ie Directeur g^n^ral

,

Transf^r^ de I'lnspectorat de Denderah a celui de Fayoum vers le com-

mencement de mars 1901, je dus employer les premiers temps de mon

s^jour a I'inspection minutieuse des deux provinces de Fayoum et d»

Beni-Souef qui le composent, afin d'<5tudier a fond les sites antiques

qui s'y trouvent, m^me ceux qui ont peu d'importance, et de me rendre

un compte exact des conditions parliculieres a chacun d'eux. Gefut au bout

seulement de quatre mois qu'ayant constat(5 I'^tat du district, je pus me

faire une id^e exacte des mesures qu'il convenait de prendre afin d'y assurer

ia bonne marche du service. J'eus I'honneur, Monsieur le Directeur

g^n(5ral, de vous en faire part dans une entrevue que vous voulutes bien

m'accorder, et de vous soumettre toute une s^rie de mesures qui me parais-

saicnt 4tre de nature a retablir I'ordre : fort de votre approbation, j'employai

le reste de I'ann^e 1901 a essayer I'application de ces mesures, mais c'est

seulement pendant le cours de I'annfe 1902 que j'ai pu observer les bons

r^sultats qu'elles ont produites. Permettez-moi , Monsieur le Directeur g^nc^ral

de vous les exposer bri^vement

:

I. Le s^bakli. — L'enl^vement du sibahh, avait iii trop souvent un

Page 55: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 1,5 —

pr^texte a vexation pour le fellah, sans profit pour le Service des Antiquit^s.

Je m'efforcai d'appliquer aussi equitablement que possible la nouvelle circu-

laire dont vous aviez obtenu la promulgation. Au debut, j'eus a lutter contre

la m^fiance des paysans et contre leurs habitudes inv^t^r(5es de vol, mais

a force de patience je rt5ussis a dissiper leurs craintes : ils comprennent

maintenant I'esprit qui nous anime, et ceux d'entre eux qui ne sont pas des

chercheurs d'antiquites par profession se soumettent volontiers a nos regies.

On prend ie sibakh a differentes (5poques de i'ann^e. Sur vlngt-trois points

environ , quarante-neuf demandes d'enlevement nous avaient 6t^ pr^sent^es

en 1901; cent dix le furent au courant de I'ann^e 190Q, et I'accroisse-

ment du nombre de ces demandes montre combien I'application du r^glement

a fait de prqgres en peu de temps. Les sommes dues pour la surveillance

ont 6le percues sans dilficultes serieuses, et la vente des briques et des autres

mat^riaux mis au jour par suite de I'enlevement du sihakh s'est accomplie

regulierement. Nous n'avons eu que sept poursuites a intenter contre quelques

particuliers pour infractions aux prescriptions de la circulaire, et tous les

jugements rendus les ont severement condamn^s, comme j'ai eu I'honneur

de vous le mander en temps utile. Toutes ces contraventions ont eu pour

theatre les Kiman- Fares, que vous aviez bien voulu exempter des frais de

surveillance par suite de I'impossibilit^ qu'il y aurait eu ^ surveiller d'une

maniere eflicace ces ruines qui ont une superficie de 3oo feddans. Je dus

procMer a leur ^gard d'une facon particuli^re et les divisai en quatre

regions que j'ai indiqu^es sur le plan ci-joint (fig. 1). La region A est

livree a I'enlevement du sibakh sous la surveillance des ghafirs reguliers du

Service, selon une progresssion qui fut determin^e d'accord commun entre

les Omdehs et le Service repr^sent^ par moi, avec votre autorisation , dans

une assembl^e qui fut tenue sur les lieux m^mes sous la pr^sidence de

S. E. Hassan bey Wasif, alors moudir du Fayoum. La region B a ^t4

reservee a I'exploitation des fours a briques, et c'est d'elle que proviennent

surtout la chocca (esp^ce de terre glaise) et les chakfs dont la vente forme

une de nos ressources principales. — Enfin les rt^gions C , D comprennent

le grand Kom-Far^s, 011 la prise du s^bakh est interdite, mais ou quelques

gens ne cessent de venir s'approvisionner secretement, en partie dans

I'espoir de meltre au jour quelques-uns des objets antiques dont il est rempli.

Outre ces contraventions, j'ai eu a lutter d'abord contre les empi^tements

Page 56: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 46

?^-

CHEJ^IN EC rCR DE l'^T^

-^W ^* U J£7r ak J&W£im

Fig. I.

Page 57: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— /i7 —

de tous ies propri^taires voisins,qui essaient continueliement de s'agrandir

au detriment du Domainc de I'Etat. Ces usurpations, si dies n'ont pas

cess^ enti^rement, ont du moins diminu^ d'importance depuis que ies

reiev^s du cadastre sont acliev^s.

II. Receltes. -— Les receltes, qui autrefois n'^taient 6tablies sur aucune

base r^guliere , sont actueliement ordonn^es avec la plus grande r^gularit^ :

j'ai cr^^ un registre special de complabilit^ , un regislre a souche ou figu-

rent toutes les sommes percues, et, a la fin de chaque mois, la situation des

comptes est envoyee a la Direction gent^rale. Ces recettes comprennent :

1° Les sommes pergues pour la surveillance des preneurs de sdbakh et qui

sont aflfect^es enti^rement , selon le r^glement , aux traitemenls des ghafirs

nommds provisoirement a cet effet. 9° Les sommes qui proviennent de la

vente des briques, des moellons, des chakfs et de la chocca (espece de terre

glaise) ; une faible partie est donn(5e aux ghafirs provisoires qui surveilient

i'enl^vement de ces mat(5riaux , et le reste passe a la Direction g^n^rale.

L'ensemble de ces recettes est indiqu^ sur les tableaux suivants :

Recettes pour l'annee 1901.

Page 58: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

48 —

Recettes pour l'annee 1902.

DESIGNATION DES RECETTES.

Sommes versees au Service par les pre-

neurs de sebakh

SoDimes versees par le Service aux gliafirs

surveillant I'enlivemenl de sebakh ....

Sommes provenant de la venle des male-

riaux divers

Sommes versees par le Service aux gljallrs

qui surveilteiit I'enlcvcmeril des male-

riaux divers

Sommes nettes versees h la Gaisse du

Service en 190a

Total pour 1 903

SOMMES

PBRCURS.

SOMMESpayees

AUX OBAPIHS.

I,. E. M.

i5o 35o

16a 635

L. E. M.

i5o 35o

3i3 975 303 35o

SOMMESversies

AU SKRTICB.

I. E. M.

10 6s

1 10 625

III. Nomenclature des sites antiques el des rondes congees a chaque ghafir.

— Autrefois plusieurs sites antiques parmi ies plus importants dtaient livr^s

sans defense aux entreprises des fouiiieurs, notamment tout ie bassin de

Gharak et la region qui s'(5tend de Gharak au Kasr-Karoun. La maniere

presque suivie donl les ghafirs ont ^t(5 places, de maniere a former chaine

autour de chaque province, ainsi qu'on le verra sur les deux carles ci-

jointes (fig. 9,3), permet de saisir en un clin d'oeil la repartition des

sites antiques etlMtendue du terrain que surveille chaque ghafir. Cetle repar-

tition a eu pour r^sultat de faire cesser dans la proportion de 96 pour 100

les nombreuses fouilles illicites.

Les travaux de fouilles scicntifiques des trois soci^l^s savantes de

nationalit^s differentes (anglaise, francaise et allemande) ont ^t^, durant

touts la p^riode de mon inspectoral, tr^s fruclueux. MM. Grenfell elHunt,

M. Jouguet, et d'autres, qui avaient fouille dans le Fayoum a diverses

reprises m'ont assur^ que les n^cropoles, gr^ce a celte repartition des

ghafirs, n'avaient jamais eie si bien gard^es, ni en si bon etal de conservation.

Page 59: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 49 —

»

MUDOU§

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Jnd/juf /e a/Ze Anf/fue

-•—lot aue A) M/fiS ?iei> dr kiorie ami M>a^ /aMryallance Jim

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Fig. 2.

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AnnaXet, igo^.

Page 60: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

50 —

IV. Ghafrs.— La raison de ce changement est toute simple : dc quatorze

ghafirs,que comprenail le district avant mon arrivee , et dont neuf t5laient

fouilleurs, ie nombre est mont<5 actuellement a dix-neuf dont quatorze

nouveaux,qui ont remplac^ les agents licenci^s ou ont occup^ les postes

/

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-^IStieaM^-

J??.".'. *l^>l&iruwi

T.ERRAIW3 DE /OULTURE '»-^^^ -^*| :--V

—«»

Fig. 3.

nouvellement cr^^s; ii faut ajouter un chef ghafir et un sous-chef ghafir,

ce qui porte Ie total a vingt et un agents.

Les ghafirs, qui n'avaient nullement conscience de Icur devoir et qui

^taienl avertis a I'avance de I'arrivtJe de leur chef, ignorent maintenant de

quel c6t(5 1'inspecteur peut les surprendre. La tAche m'a et(5 facilit^e en cela

par Textension ^norme qu'a prise le reseau des chemins de fer agricoles.

Actuellement chacun de nos agents poss6de un exemplaire des inslruc-

Page 61: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 51 —

tions qu'il doit suivre a la lettre. Ces instructions, que je restreins ou araplifie

selon ie besoin se trouvent indiqu^es dans une annexe de ce rapport.

MMinet el-Fayoum etant au centre des deux provinces , un jour est fix^

au commencement dechaque mois pour la reunion de tous les ghafirs. La,

lis touchent ieurs appointements, prennent les fournitures de bureau afm

d'envoyer leur rapport tous les quinze jours. En quelques mots simples,

chacun d'eux connait tout ce que ses camarades ont fait de bien ou de

mal, qui a m^rit^ une punition ou une remontrance, qui a ^t^ licenci^ ou

nomm^, qui am^rit^ des ^loges, etc., et en sept heures au plus en Ire Taller

et le relour chacun d'eux est a son poste.

V. Correspondances. — Une pareille organisation demande, Monsieur

le Directeur g^n^ral, beaucoup de correspondances et dMcritures. Malgr^ mes

absences en tourn^es , sans parler du registre a souche et du registre de

comptabilit^ et de tout le mouvement comptable qu'il y a dans ce district

k cause des recettes , la correspondance est tenue en francjais et en arabe

;

elle comprend plus de neuf cents Tettres en arriv^e et mille en depart par an.

Dans quelques districts des ^crivains sont attaches comme ghafirs et ici

je fais tout par moi-meme. Le syst^me de correspondance employ^ facilite

beaucoup la marche des affaires et nous fait 4viter des pertes de temps

et de grandes complications , car autant qu'il est dans mon pouvoir et

jamais sans outrepasser mes droits,je rfegle directement les affaires cou-

rantes avec les diff^rentes autorit^s gouvernemen tales, ce qui fait que

toutes les affaires obtiennent une prompte solution.

Daignez agreer, Monsieur le Directeur g^n^ral, I'assurance de mon

plus profond respect.

SoBHi J. Arip.

CIRCULAIRE ADRESSEE AUX GHAFIRS DE MON DISTRICT.

Article premier. — Tout ghafir doit surveiller son poste, il est seul

responsable de tout ce qui y arrive nuit et jour.

Art. 9. — II ne doit jamais, pour n'importe quelle raison, quitter son

poste sans ordre.a moins que ce ne soit pour m'informer des affaires

Page 62: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 52 —

imporlantes et urgentes, ou pour toucher ses appointemenls si son poste

est pres du siege du district; m^me s'ii est malade, il ne doit jamais

s'absenter, et, dans ce cas, il est tenu de m'aviser de suite afin que je

prenne les dispositions n(5cessaires pour ie faire remplacer.

Art. 3. — li ne doit jamais quitter sa plaque ni son arme, et il doit

strictement se conformer aux instructions jointes a ma presente circulaire,

relative a I'emploi des armes.

AnT. 4. — Chaque dimanche, il doit se rendre au bureau de poste le

plus rapproch^ de sa residence, pour recevoir communication des ordres

qui pourraient lui ^tre adress^s.

Art. 5. — Le premier et ie quinze de chaque mois, il doit adresser

par lettre un rapport sur I'^tat de son poste, mais dans les cas urgents et

importants , il doit m'aviser de suite m^me par d^p^che ; il est tenu de me

tenir au courant de tout ce qu'il voit, entend et connattconcernantle Service

(il est' a remarquer que pour le ghafir ilin'y a pas de communication plus

importante et plus urgente que les plaintes contre les fouilleurs).

Art. 6. — Tons les ordres que j'ai adress^s aux ghafirs doivent m'^tre

present(5s toutes les fois que je passe inspection , et ils doivent etre gard&

dans un parfait ^tat de proprete.

Art. 7 — Le sihakh est d'utilit(5 publique et I'enl^vement en est autoris^

gratuitement, aux endroits que les ghafirs ordinaires peuvent surveiller effica-

cement apr^s mon autorisation; mais, dans les endroits sur lesquels ces

ghafirs ne peuvent exercer une surveillance continuelle, vu I'c^tendue des sites

dont ils ont la garde, ils doivent informer les omdehs et les habitants, qu'ils

sent tenus d'adresser des demandes et de payer a I'avance i L. E. 5oo m.

comme salaire d'un ghafir par mois, soit 5 P. E. par jour. (II m'appartient

de designer la surface sur laquellc le sdbakh sera enlev<5, par suite le nombre

de ghafirs qui en doivent surveiller I'enlevement, et cela suivant I'importance

du site et de son ^tendue.)

Art. 8.— Quiconque trouve des antiquit(5s, pendant I'enlevement du

aihakh, doit me les consigner, et je ferai le n^cessaire pour lui obtenir une

gratification; et comme tous les terrains antiques, non encore vendus ou

Page 63: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 53 —

ali^n^s et tout ce qu'ils renferment sont propri^t^ de I'Etat,quiconque s'en

approprie illegaiement quelque chose est consider(5 comme voleur et puni.

Art. 9. — Les briques, les moellons, les chahfs existant sur ces terrains

antiques sont propriet(5 de I'Etat , et quiconque s'en approprie quelque chose

sans autorisation est considdr^ comme voleur et puni.

Art. 10. — Si, en enievant du s^AaM, des constructions antiques, soil

en briques soit en pierres, sont mises a jour, le ghafir doit en empecher

I'approche et m'aviser.

Art. 11. — Le ghafir doit en g^n^ral empecher tout empi^tement sur

le terrain antique, et empecher qu'on y construise et qu'on y plante ou

qu'on s'en serve pour n'importe quel usage.

Art. 12. — II est interdit aux ghafirs de parler a n'importe qui de ce

qui concerne le Service; comme aussi il est absolument interdit de consid(5rer

comme charg^ de mission merae des ghafirs employes, sans qu'ils aient en

main un ordre cachete de moi, soit dans les affaires de service, soit m^me

pour une demande d'un service personnel.

Art. i3. — Une gratification est demandt^e pour tout ghafir qui sai-

sira des antiquit^s; si, au contraire, elles ont ^t^ trouv^es dans son poste

sans qu'il les saisisse ou m'en avertisse , il est consid^r^ comme complice du

voleur et il est s^verement puni.

Art. -i/i. — Tout ghafir qui negligera son devoir, ou qui mentira, sera

puni d'une retenue de deux a cinq jours de salaire. Tout ghafir qui commettra

plusieurs fois la meme faute sera licenci^, et celui qui commettra la plus

petite infiddit^, ou volera, ou participera a des fouilles illicites, ou fouillera

lui-meme, sera licenci^ et poursuivi en abus de confiance punissable de la

prison.

AVIS. — Les omdehs, les cheikhs et tous les agents du Gouvernement

sont tenus d'aider au Service des Antiquit^s, chacun en ce quile concerne;

quiconque, contrairement aux circulaires des Minist^res, refusera cette aide,

s'exposera a ce que le Service porte plainte centre lui a qui de droit.

SoBHi J. Arif,

Page 64: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

CEREMOINIE

D'INAUGURATION DU MONUMENT

ELEVE PAR LES SOINS«

DU GOUVERNEMENT EGYPTIEN

A

MARIETTE PACHA.

Le projet d'^riger une statue a Mariette Pacha avail ^t^ congu , d^s 189^,

par Ch41u Bey, aujourd'hui Directeur de I'lmprimerie du Gouvcrnement

a Bouiak, et poursuivi par lui, pendant sept ann^es; I'ex^cution n'en fut

r(5solue qu'en 1900 et 1901, iorsque, sur la demande du Directeur g^n^ral

du Service des Anliquit(5s appuyt$e par le Ministere des Travaux publics,

la Caisse de la Delte publique d^cida d'appliquer deux sommes, I'une de

L. E. 3oo i la construction d'un monument destin(5 a recevoir le sarco-

phage de Mariette Pacha, I'autre de L. E. 1200 pour la statue. Le sculpteur

Denys Puech consentit h se charger de celle-ci; pour le monument, apr^s

quelques hesitations , la Direction du Service ohtint du Ministere I'autorisation

de r^unir la statue et le sarcophage dans un m^me ensemble, qu'on placerait

un peu en retrait sur la gauche du Must5e , a rextr(5mit(5 de la perspective

qui se d(5roule et monte lentement le long de la facade apres que Ton a

d^pass^ la grille et la porte d'entr(5e. Le sarcophage s'deverait au centre

d'un exfedre en marbre blanc, dont les mat^riaux seraicnt emprunti^s a

I'escalier inachev(5 du palais de Gizeh, et la statue, pos(5e sur un pi^destal

eh marbre de couleur qu'on (5rigerait dans I'axc de I'ex^dre , dominerait le

sarcophage de toute sa hauteur; des arbres, plant(5s par derriere, forme-

raient par la suite un fond de verdure sur lequel le monument s'enlfeverait

en vigueur, et le tout serait assez considerable pour ne point paraitre

6crase par les masses du Mus^e voisin. Le dessin du piedestal fut demands

Page 65: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

\

— 55 —

k M. Edouard Marielte, hhre de I'^gyptologue ; M. Manescalco Bey,

architecte en chef du Ministere des Travaux publics, dressa les plans de

I'exedre, dont la construction, confiee ai'entrepreneur Beato, fut surveill^e

par M. Prampolini, architecte du Ministere. Le gros oeuvre ^tait acheve

dans les premiers jours de novembre 1908, ainsi que le pi^destal en

marbre de Reppen. La statue, arriv^e au Caire le i4 f^vrier igoi, fut

mise en place le 18 par M. Alexandre Barsanti, Conservateur du Service,

et le jour de inauguration fut fix^ d^finitivement au jeudi 1 7 mars.

Le Ministere des Travaux publics avait accord(5 au Service des Antiquit(5s,

afin de subvenir aux frais de la c^r^monie, une somme de L. E. 9 00,

dont 80 devaient ^tre allou^es a deux des membres survivants de la famille,

a titre d'indemnit^ de voyage, pour leur permettre de venir en Egypte.

II nous avait de plus autoris^s a associer aux honneurs rendus a Mariette

son ami L. Vassalli Bey, qui fut trente ann6es durant Conservateur du

Mus^e de Boulak, et dont le buste, ex^cut^ a Rome par le sculpteur Guido

Calori, venait d'arriver. Une tenle fut dress^e en face du monument et un

buffet installe par les soins de M. Boehler, au prix de L. E. 100, une

somme de L. E. ao demeurant en reserve pour les menues dispenses qu'une

c^r^monie de ce genre entraine toujours; le d(5cor habituel de plantes et

de fleurs fut fourni par M. Reboul, Directeur de la voirie. Tous ces details

mat^riels arret^s, il fut convenu que la c(5r^monie serait divis^e en deux

parties. La stance ouverte , les repr^sentants du Gouvernement prendraient

la parole pour exposer les motifs qui avaient incite I'Egypte a honorer

Mariette de facon insigne, puis la statue elle-m^me et le buste de Vassalli

seraient d^couverts. Quelques instants plus tard, M. le Ministre de France

remercierait le Gouvernement Egyptien aunomdu Gouvernement Francais,

puis les repr^sentants de la ville de Boulogne- sur-mer et de la famille

exprimeraient leurs sentiments de gratitude.

Le jeudi 17, d^s trois heures de I'apres-midi , les invites commenc&renl

a affluer. En p^n^trant dans la tente, chacun deux recevait, comme sou-

venir, une photographie prise, non sur le monument lui-meme, mais sur

une aquarelle ex^cut^e par les soins de M. Prampolini, et montrant le

monument tel qu'il sera, lorsque les arbres qui doivent former rideau der-

ri^re lui seront pouss^s. Son Excellence Mouslapha Pacha Fehmy, Presi-

dent du Gonseil, s'^tait fait excuser pour cause de maladie, mais les autres

Page 66: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

_ 56 —

minislres ^taient pr&ents, L.L. E.E. Hussein Pacha Fakhri, Boutros

Paclia Ghali, Mazloum Pacha, Abani Pacha, avec les Sous-secretaires

d'^lat et Conseiiiers, Sir William Garstin , Zohrab Pacha, Vincent Gorbett,

Michel Innes, Artin Pacha, Machell, Roccaserra, Mac Ilvvraight, et les

principaux chefs de service des divers Ministferes, notamment ceux du

Minist^re des Travaux publics de qui le Service des Antiquit(5s releve,

Boinet Bey, Perry, Mohammed Anis Pacha, Farid bey Babazogli,

Clifton, Conin-Pastour, Prampohni. Le corps diplomatique et consulaire

eiait presque au complet, le Comle de Cromer et lady Cromer, M. de la

Boulini^re et ses fdles, M. de Rucker-Jenisch, M. Riccardo Larios, M. et

Madame Maskens, M. et Madame de Maximoff, M. Riddle et M. Morgan,

M. de Zogheb, M. Bertrand, M. Pierre Girard, M. Lecomte, M. Querry.

Les invitations, lanc^es partie par le Minist^re des Travaux publics, partie

par I'Agence diplomatique de France, avaient amen^ la plupart des per-

sonnes notables de la colonic francaise et des colonies ^trangeres, sans

parlerdes voyageurs ou des ^gyptologues de passage au Caire, MM. Barois,

Gay-Lussac, Pruni^res, Davey, Bay, Gavillot, Valle-Bey, Masson, Cramer,

le baron de Stumm, ancien ambassadeur d'Allemagne en Espagne, le

romancier L^on de Tinseau, le D' Lortet, MM. Reissner, Borchardt,

Rubensohn, le directeur de I'Instltut archeologique frangais M. Chassinat,

les presidents et le bureau de I'lnstitut Egyptien et de la Soci(5t(5 khediviale

de G^ographie, Abbate Pacha et Bonola bey, enfin, M. P«5ron, maire de

Boulogne-sur-mer, et les repr^sentanls de la famille M. Edouard Mariette,

M. et Madame Alfred Mariette, M. et Madame Ch^lu Bey.

La stance fut ouverte a 3 heures /lo, par S. E. Fakhry Pacha, qui

r^suma en quelques mots les faits et les dates principals de la vie de

Mariette en Egypte :

Messieurs,

Le Gouvernement de S. A. le Khedive a voulu, par cette belle ceremonie

d'aujourd'hui , rendre un nouvel hommage a la memoire de Mariette Pacha, et

temoigner encore de ses sentiments de haute estime pour le savant dont les

travaux, comme les eludes, sont intimement lies au progres de la science de

Tegyptologie.

Soucieux de recueiUir et de sauver de la dispersion les vestiges des

Page 67: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

I

— 57 —anciennes civilisations de la vallee du Nil, le vice-roi Said Pacha, en i858,

altacha a son service Mariette, dont le nom etait deja celebre par la decou-

verte du Serapeum. De cette epoque date la serie memorable de recherches

el de fouilles qui, tout en enrichissant la science historique de documents

nouveaux, aboutil a la creation du Musee de Boulak. Mais il fallait aussi

arreter la destruction des monuments qui jusqu'alors avaient resiste a Taction

des siecles, et soustraire les nombreux sites antiques aux entreprises inle-

ressees qui s'exergaient au detriment de la science et du pays. Grace a I'appui

constant et a la faveur dont il fut bonore par les Khedives d'Egypte, Mariette

parvint a etendre dans cette voie Taction tutelaire du Gouvernement, et c'est

a cette oeuvre si feconde de Torganisation du Service des Antiquites qu'il voua,

dans les dernieres annees de sa vie , loutes ses facultes et ses energies.

Mariette mourut le 18 Janvier 1881. L'Egypte garda ses restes mortels, et il

fut decide que ses cendres reposeraient pres des monuments antiques qui

avaient ete les temoins des travaux qui ont illustre sa carriere. Enfin, au

moment ou le Musee des antiquites egyptiennes trouvait son installation

definitive sur le sol de la Capitale, le Gouvernement resolut d'apporter une

consecration supreme a la renommee de cet eminent serviteur du pays, en lui

elevant, dans Tenceinte m^me de ce Palais des antiquites, la statue, due au

ciseau du sculpteur Puech, que Ton va decouvrir devant vous.

Ce bronze qui fait revivre les traits de Mariette Pacha, perpetuera son

souvenir sur la terre d'Egypte.

Apres S. E. Fakhry pacha, M. Maspero, Directeur du Service des

Antiquites, prit la parole et prononca le petit discours suivant :

L'Egypte avait garde Mariette, et elle lui avait eleve un tombeau dans les

jardins de Boulak, en face du musee qu'il avait fonde. Elle ne Ta pas oublie,

malgre le quart de siecle qui s'est presque ecoule depuis sa mort : pour bien

marquer le souvenir reconnaissant quelle lui conserve, elle a voulu lui

eriger un monument et une statue, a cote du musee nouveau qu'elle vient de

se batir.

Si grand que Thonneur paraisse, ceux qui furent familiers avec Thomme

et avec son reuvre conviendront qu'il est merite. Indigenes ou etrangers en

voyage, il nous semble tout simple aujourd'hui de trouver au Caire la galerie

d'antiques egyptiens la plus riche qu'il y ait au monde, ou de voir partout,

dans les provinces, des monuments surveilles et entretenus comme ceux de

TEurope ne le sont pas toujours; nous avons peine a nous figurer que rien de

Page 68: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 58 —

cela n'existait il y a cinquante ans, et que ies Pharaons etaient au pillage des

cataracles a la mer. Les marchands excilaienl Ies fellahs h saccager Ies cime-

ti^res et les temples : il leur imporlait peu de detruire vingt pieces impor-

tantes, pourvu qu'une seule leur fiU livree complete dont ils tireraient un bon

prix a Paris ou a Londres. Les cites d'autrefois etaient pour ies entrepreneurs et

pour les officiers de I'Etat comme autant de carrieres oi'i ils s'approvisionnaient

sans frais, lorsqu'ils avaient a construire une usine ou des quais. Vers le

milieu du xix" siecle, il ne restait plus que les mines des mines decriles par

les savants de I'expedition francjaise, et, si Ton eilt tarde quelque temps encore,

ces mines de ruines auraient peri elles-m^mes. Marictte vit sept cents torn-

beaux disparaitre dans les plaines d'Aboukir et de Sakkarah, pendant les

quafre annees qu'il y fouilla pour le comple du Gouvernement imperial.

Aussi, du jour qu'il devint Directeur des Antiquiles, il n'eut plus qu'un

souci, mettre les monuments a I'abri d'injures si cruelles. (fJe veux que vous

veillez a leur salut, lui avait dit Said Pacha, en le nommant; vous repeterez

aux moudirs de toutes les provinces que je leur defends de toucher a une

pierrt antique; vous enverrez en prison tout fellah qui posera le pied dans un

lemplen. C'etait declarer Mariette en guerre ouverte avec tons ceux qui

beneficiaient de I'exploitation du passe. 11 n'y eut pas toujours le dessus,

malgre I'appui que les successeurs de Said Paciia lui pr^lerent; mais, si les

derniferes murailles du Temple d'Erment passerent dans les reparations de la

sucrerie voisine, du moins les colonnes de Louxor ne furent pas employees

aux fondations d'un hotel. Karnak fut soustrait aux devastations des tailieurs

de pierre. Abydos secoua son linceul de sable. Edfou et Denderah se debarras-

sferent des villages qui les deshonoraient et ils surgirent intacts des immon-

dices : si leurs pr^lres etaient rappeles a la vie par un miracle d'en haut,

deux ou trois jours leur suffiraient pour y preparer la reprise du culte.

Ce n'etait pas assez d'avoir sauve ce qui subsistait des edifices enracines au

sol; il fallait offrir un asile certain aux millicrs de statues, de cercueils, de

steles, d'ustensiles et de menus objets que les fouilles methodiques ou le hasard

ramenaient k la lumiere. L'idee d'un musee n'etait pas nouvelle. Champollion

I'avait suggeree au grand Mohammed Ali, des 1829, ctquelques annees plus

tard, en i835, celui-ci s'elait efforce do la realiscr, mais le premier musee

du Caire, relegue dans un coin de la Citadelie, mal classe, mal soigne,

depouillc de ses pieces les meilleures chaque fois qu'un prince europeen

visitail I'Egypte, n'existait plus que de nom lorsque Mariette entra au Service.

II reclama d'abord la construction d'un musee monumental qui, place a

i'Ezbekieh, au centre mSme de la cite moderne, eut olfert a toutes les civili-

Page 69: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 59 —sations du Nii un cadre digne de leur grandeur souveraine, puis, comme le

vice-roi, etonne par la hardiesse de ce projet, ne se pressait pas d'en de-

cider Texecution, il oblint dans ie faubourg de Bouiak, en bordure sur le

fleuve, la concession de deux ou trois baraques delabrees qu'il repara de son

mieux. C'est la que vinrent se ranger, en moins de vingt ans, et le Khe-

phr^n de diorite, et rimmortel Cbeikh el-Beled, et le couple de Meidoum,

et la Tai'a, et rAmenerltis en albatre, et tant d'autres chefs-d'oeuvre d'un

sentiment si haut ou d'une verite si expressive. 11 les y installait avec amour,

les remnant de salle en salle, et dans chaque salle de place en place, jusqu'a

ce qu'il eut trouve pour chacun d'eux I'endroit qui lui convenait le mieux et

le jour qui en faisait ressortir les qualites mattresses. Nous qui les avons

connues, nous les regretterons toujours ces salles d'un aspect si intime et si

doux, d'une lumiere temperee si adroitement, d'une disposition et d'un

charme si subtils, qu'a peine y avait-on mis le pied, on se sentait entraine a

les parcourir jusqu'au bout, et que, pour s'y ^tre aventure une fois, on

y voulait revenir sans cesse. Les objets les plus beaux ou les plus caracte-

ristiques d'une epoque etaient classes de maniere a forcer I'attention du

visileur, mais ils la for^aient si discretement que nul ne s'apercevait de la

violence qui lui etait faite. Si distrait qu'il fdt, il fallait qu'il les vit, qu'il

s'etonnat d'eux, qu'il essayat de les comprendre, qu'il les comprit. Ils

n'etaient plus pour lui ces choses morles qu'ils sont si souvent dans les

musees d'Europe , mais ils lui racontaient , chacun pour soi , un pen de ce grand

passe auquel ils avaient appartenu, tant qu'enfin il entrait sans presque s'en

douter en pleine communion avec I'ame de I'antiquite. Lorsque des puritains

de science reprochaient «'i Marielte ce qu'ils appelaient ses etalages inutiles, il

avail beau jeu leur repondre : nSi leMusee, ainsi arrange, plait a ceux auxquels

il est destine, s'ils y reviennent souvent, et en y revenant s'inoculent I'amour

des antiquites de I'Egypte, mon but est atteint, et je suis contentn.

Ce n'etait pourtant a ses yeux qu'un depot d'attente, une station qu'il edt

souhaite abreger pour arriver bien vite a ce Musee ideal, auquel il songeait

sans cesse, et dont la pensce le tourmentait encore dans son agonie. La

fortune, qui le lui refusa si malignement, a donne a ses successeurs de voir

realiser son r^ve. Le grand Musee existe aujourd'bui, il est la, devant lui

comme il Test devant nous, et, si I'acces lui en est ferme, c'est du moins

vers la porte que le sculpteur a tourne la face de sa statue. La tache est

ingrate pour un artiste de restituer la physionomie d'un homme qu'il n'a

point connu. C'est en vain qu'on lui prodigue les photographies, les bustes,

les portraits peints a des ages dilTerents et desquels il deduit en gros I'altitude

Page 70: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 60 —et les trails; la forme generale etablie, ii lui manque, pour preciser et pour

animer son oeuvre, d'avoir vu courir sur son modfele ce fremissement imper-

ceptible de tout I'Stre que la vie seule produit et que les plus habiles

d'ordinaire ne saisissent bien que sur la vie. Puech a reussi ou plus d'un

aurait echoue, et son Marietle est bien le Mariette de nos souvenirs, mAr

et attriste deja, mais encore dans la pleine possession de sa force et de sa

volonte. II est droit, haut, ferme, energique; tout en lui respire I'energie

presque brutale, et Ton sent que s'il frtt ne deux cents ans plus tot, dans

un siecle d'aventures, il eilt ecume volontiers les mers sur les flutes boulon-

naises. Les bras croises sur la poi trine, il serre dans la main droite le

plan des batiments et des jardins de Boulak, tandis que sa tSte, portee

vers la gaucbe, iaisse courir son regard sur la facade du Musee nouveau.

II songe, et la tension de la pensee imprime a ses traits une expression

severe, mais ses yeux et ses levres conservent un reflet de cette bonle qui

corrigeait chez lui la durete des debors. Nul n'etait plus bourru d'apparence,

avec les vasles lunettes noires bombees qui lui cacbaient presqu'une moitie

du visage; mais, sous son masque de rudesse a dcmi volontaire, c'elaitle coeur

le plus tendre et Tame la plus delicate. Tous ceux qui Tapprocbaient assez

longtemps et d'assez prfes pour Tapprivoiser I'aimaient bienlot avec passion.

Une fois accoutumes a ses allures faroucbes il n'y avail rien qu'ils ne fissent

pour le servir, el il dut parfois ses succes les plus beaux au devouement sans

bornesqu'il savait inspirer a ses subordonncs.

J'aurais voulu les associer a la glorification de celui qui fut leur ami plus

que leur cbef, ces bons ouvriers de la premiere heure dont le souvenir flolte

encore aulour de notre Musee, Bonnefoy, Gabet, Floi'is, mais je n'ai rien

trouve qui me permit de reconstiluer leur figure, et ils ne sont plus pour

nous que des noms. Je puis du moins Tevoquer a vos yeux ce Vassalli qui,

vingt annees duranl, fut I'auxiliaire infatigable de tous les travaux, le

confident de toutes les joies et de toutes les douleurs. Son corps repose au

loin dans quelque coin perdu des cimetieres romains; son buste est ici au

pied de la statue du maltre. II avait ete a ia peine, il est juste quil soil a

I'bonneur, et qu'il ait sa part de I'hommage que rend a Mariette I'Egypte

reconnaissante.

Au moment oili M. Maspero achevait de parler, M. Barsanti, qui avait ^t^

postd h quelque distance derriere lui , a demi masque par un massif de

plantes, donna au nazir Ahmed Effendi Ghaouiche, i'ordre de decouvrir

ia statue. Le rideau qui la dissimulait giissa rapidement sur ses fils, et

Page 71: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 61 —

I'cEuvre de Denys Puech se dessina en vigueur sur le fond lumineux du

del. Des applaudissements unanimes saluerent celte apparition, et, des

que le buste de Vassalli eut ^t^ d^barass^ a son tour du voile qui le

recouvrail, M. de la Boulini^re se leva pour adresser les remerciements de

la France au Gouvernement.Egyptien :

Messieurs,

Devant I'image de Mariette, qui vient de surgir en pleine lumiere, au seuil

d'un admirable musee dent cet iliustre savant a eu la premiere pensee;

devant le vaste monument dtkiie a I'oeuvre merveilleuse commencee par Ma-

riette , avec une lucidite d'esprit remarquabie , et poursuivie par lui a travers

I'ombre et la poussiere dessifecles, avec une science dent I'imagination reste

confondue; devant vous tons qui ^tes ici reunis dans une meme pensee, je

desire exprimer, en quelques mots, le sentiment que me fait eprouver la belle

ceremonie a laquelle nous assistons. Je ne vous parlerai pas des travaux

accomplis par Mariette : d'autres I'ont fait avec un talent et une competence

que je n'ai pas; je veux seulement, au pied de la statue du grand egyptologue

que la France a vu naitre, remercier le Gouvernement Egyptien, dire a

M. le Ministre des Travaux publics qui preside cette reunion, toute ma gra-

titude, remercier tous ceux qui ont bien voulu s'associer a Tbommage rendu a

Mariette, enfin saluer avec reconnaissance, au nom de la France, au nom de

mes compatriotes, la memoire du Fran^ais qui a su meriter cet bonneur.

II le doit, le glorieux enfant de Boulogne et de la France, a ce que sa science

a ete assez grande et assez pure pour rayonner sur tout le monde savant; il le

doit, ce grand egyptologue, a ce qu'il ne s'est pas montre ingrat vis-a-vis de

TEgypte, et s'est devoue a ce pays qui I'avait attire par son cbarme, retenu

par tant de liens, et fait iliustre. Des son jeune age, il semble que Mariette

ait et6 entratne, comme par un instinct invincible, vers I'Egypte, vers ses

mysteres a peine soupconnes : mis en presence d'un cercueil de momie mutile,

il se sentit egyptologue. Charge d'une mission en Egypte, il devenait arcbeo-

logue et decouvrait le Serapeum. Cette mission,qui devaitle tirerde I'obscurite

et devait avoir tant d'autres beaux resultats, c'est la France qui la lui avait

confiee, c'est pour elle qu'il I'avait remplie : aussi quand elle le donna ensuite

a I'Egypte, connaissait-elle et appreciait-elle toute sa valeur.

L'Egypte avait pour Mariette d'irresistibles seductions; c'est avec joie qu'il

retournait a ses beaux deserts dores qu'il aimait avec passion. Mais ce n'etait

plus pour le compte de la France que Mariette regagnait le pays oii il avait

Page 72: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 62 —si vite etsi bien employe ses facuUes except ionnelies, les lieux dont il savait

pen^trer les secrets. II allaitservirunesecondepatrieetseconsacrerarEgypte,

non point par ambition ou par inter^t, — il n'a jamais connu cos sentiments,

— mais par amour de la science, par amour de Tegyptologie. Said Pacba ne

s'y trompa point, quand il lui confia la creation d'un service nouveau, et,

en i858, le nomma Directeur des Travaux d'antiquites. Ce jour-la,— el c'est

pour Mariette un beau titre a I'estime de tons, — le Khedive bien inspire

avait assure a I'Egypte la conservation de ses antiques tresors.

Mariette , honore de la confiance de Said Pacha,puis dlsmail Pacha , ne

se borna pas a faire des decouvertes; il installa ses riches collections a Boulak,

dans ce musee qui a laisse a tons ceux qui I'ont connu une impression si

charmante. 11 ne se contenta pas de cela; il eut a defendre son musee, et il le fit

avec une fermete et une conscience inebranlables. II fallait en effet rompre

avec de vieilles habitudes traditionnelles qui faisaient de TEgypte, — qui

tendaient a faire de Boulak, — un depot d'antiquites ou se fournissaient et

s'enrichissaient les musees d'Europe. On raconte que I'Imperatrice Eugenie

demanda au Khedive Ismail quelques pieces rares du Musee de Boulak pour

les collections du Louvre. G'^tait une epreuve. 11 etait difficile au Khedive,

surtout a un prince genereux et magnifique comme Ismail , de refuser. 11 s'in-

clina devant un desir qui etait un ordre venant d'une pareille bouche, mais il

ajouta avec esprit qu un homme etait plus puissant que lui a Boulak ; cet

homme etait Mariette, et Mariette refusa. Le Musee de Boulak garda ses

tresors intacts, et chacun s'inclina respeclueusement devant la loyaute et la

fermete de I'egyptologue, du savant qui mellait en premiere ligne le devoir.

Une ere nouvelle etait commencee; I'Egypte moderne etait raltachee a son

briltant passe, et la part de Mariette dans cette transmission etait belle.

J'ai fini. Je desirais seulement, au moment ou un Francais etait glorifi^ en

Egypte, rendre hommage devant vous a son beau caractere et saluer le savant

impeccable que fut Mariette.

M. Ch^iu Bey, Directeur de I'Imprimerie de Boulak, succeda a M. de

la Boulini^re, et rappela les p»5rip^ties par lesquelles I'id^e d'^lever un mo-

nument a Mariette avait pass^, avant d'arriver a i'ex^cution :

MSSDAHES, ExCELLENCKS, MeSSIEURS,

Quelques mots seulement.

Lointaine deja est la mort de Mariette. Mais sa disparilion n'a rien attenue

de rafTection respectueuse et profonde et de la reconnaissance infinie que je

Page 73: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 63 —lui avais vouees. Apres m'avoir amene en Egypte en 1878, ce noble savant,

ce bon genie m'avait, lui si grand, tolere, moi si petit, a ses cotes. Au con-

tact de sa lumineuse intelligence s'elargirent mes horizons, restes cependant

limites; il m'apprit a penser.

Aussi n'etait-ce qu'unepieuse dette que j'acquittais partiellement, en 1890,

en veillant a la translation de ses cendres de Boulak a Ghizeh. Restee intacte,

ma veneration pour son illustre memoire m'inspira, en iSgA, ie projet de

faire transferer a Kasr el-Nil le monument funeraire de Mariette, d'obtenir

qu'une statue lui fut erigee et que son nom Wt donne au boulevard du

nouveau Musee.

Apres des fortunes diverses, ce projet, integralement realise, regoitaujour-

d'hul sa consecration solennelle et definitive. Reconnaissante au m^me titre

que la France, I'Egypte vient de rendre au glorieux serviteur que lui fut

Mariette, un eclatant et supreme bommage.

La statue actuellement devoilee rappellera desormais aux Egyptiens, aux

colonies etrangeres et aux voyageurs, I'oeuvre incomparable de Mariette et

les inestimables services que lui doivent la France, sa patrie d adoption, et

la science mondiale.

Au Ministre de France, qui me prodigua ses encouragements;

Au Representant de S. M. Britannique, qui temoigna a monoeuvre le plus

efficace inter^t, attestant ainsi que la science n'a pas d'exclusive patrie;

Au Gouvernement Egyptien, qui voulut bien la couronner;

A M. Maspero, qui assuma le soin de ia paracbever,

heureux et reconnaissant, j'exprime mes sentiments de profonde et respec-

lueuse gratitude.

M. P^ron, maire de la viiie de Boulogne, avait ^t^ d^i^gutS par ses

concitoyens pour dire au Gouvernement Egyptien la joie qu'ils avaient

ressentie en apprenant les honneurs prodigu^s a un enfant de ieur ville.

Voici en quels termes il s'exprima :

Messieurs,

Balie dans un cercle de collines, la ville de Boulogne-sur-mer estdominee

par une vieille tour, le beffroi, qui reste comme le souvenir des libertes

communales au Moyen age, et autour duquel se sont groupes les batiments

qui forment aujourd'hui THotel-de-Ville, c'est-a-dire le lieu 011 palpite le coeur

de la cite. C'est la que, de 181 5 a i85o, pendant plus de trente-cinq ans,

travaillait un modeste fonctionnaire, M. Mariette, secretaire de la mairie.

Page 74: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 64 —Gel homme distingue, plein d'inlelligence et de courage, mourut a sonposte,

frappti d'une congestion. En memoire de ses services, la ville conceda, a

tilre d'hommage public, le terrain ou reposent ses restes , et pensionna jusqu'a

leur majorite deux de ses enfants mineurs qu'il laissait. Deux autres enfants

de cet homme respectable n'assistaient pas h ses obseques : Tun etait alors

professeur en Angleterre , I'autre voyageait dans la Haute-Egyple.

A plus de trente ans de la. Tun de mes honorables predecesseurs , M. Au-

guste Huguet, senateur du Pas-de-Calais, donnaitaune grande voie publique

le nom de ce fils qui n'avait pu suivre le cercueil paternel; il apposait, sur

I'humble denieure qui I'avait vu naitre, une plaque de marbre destinee h

rappelerson nom aux generations, et il presidaital'inauguration d'une statue

d'Auguste Mariette , I'explorateur savant qui avai t continue a parcourir TEgypte

,

berceau des religions, des sciences et des arts du monde civilise. L'Associa-

tionamicale des anciens eleves du college communal de Boulogne, ou Mariette

fut eleve, puis professeur, avait, auparavant, tenu a attacher a sa fondation

un nom glorieux en le nommant son premier president d'honneur. Depuis,

elle a fait mieux encore : sur sa proposition , le Conseil municipal de Boulogne-

sur-mer a donne au vieil etablissement universitaire le nom honore du

grand egyptologue.

Le jour de I'inauguration que je viens de rappeler, ies plus hautes auto-

rites de la politique, de la science historique et arcbeologique entouraient

alors le premier magistral boulonnais et disaient, avec la convinction que

donne le talent comme avec la reconnaissance qu'inspirent d'insignes services,

ce qu'avait ete mon illustre concitoyen. II serait temeraire de venir, aprfes

eux, retracer la vie d'Auguste Mariette. Tout au plus, pourrai-je , en quelques

mots , montrer la merveilleuse concordance de circonstances appropriees a ses

aptitudes exceptionnelles : la paeifique conqu6te par Ies savants de I'expedition

fran^aise de 1798, d'un champ nouveau d'explorations fecondes. Ces premiferes

recherches a traivers Ies richesses historiques de I'Egyptepermirent, en 1829,

a Champollion de retrouver I'art divin des ecritures hieroglyphique et demo-

tique. Mariette, ce grand laboureur du champ ainsi ouvert aux investigations

de la science, etait ne en 1821.

Je ne voudrais en rien essayer de diminuer la gloire d'Emmanuel de Rouge

et des grands ^gyptologues qui, aprfes lui, ont complete I'admirable decou-

verte de Champollion : je me bornerai seulement h parler de celui qui devait

leur fournir a tons Ies materiaux de leurs travaux philologiques, tout en

apportant lui-m^me a I'histoire une inoubliable et imposante contribution.

Mariette commenga ses Etudes dans une ecole qui eut aussi I'honneur

Page 75: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 65 —d'abriter les pi'emiers balbutiements de Sainle-Beuve , un autre de nos con-

citoyens, et qui, grace a eux, ne sera pas oubliee, rinstitution Bleriot. IHes

termina, comme je viens de ie dire, au College communal, de creation recente,

et, sans m^me les achever, chercha sa voie. Commis amateur a la mairie

sous I'egide paternelle, professeur en Anglelerre, Mariette faillit echouer dans

la carriere de dessinateur industriel; mais bientot de retour a Boulogne, il

passe son baccalaureat, et, a vingt ans, jeune prefet des etudes au College,

journaliste, historien et romancier, il ecrit, il travaiile.

G'est alors que se produit le choc d'oii doit jaillir Telincelle du genie. Le

Musee de Boulogne-sur-mer venait d'acquerir une momie provenant de la

collection de I'un des membres de la mission d'Egypte, Vivant-Denon. Cefut

comme un sphinx posant I'enigme a un nou¥el OEdipe. Sans autre aide que

la grammaire de ChampoUion et son mince bagage de connaissances classiques,

le jeune professeur entreprit de dechiffrer les figures qui ornaient le cercueil

antique. II completa ses etudes en grec, ilapprit le copte, etenfin, en 1847,

il ecrit le « Catalogue analytique des objets composant la galerie egyptienne

du Musee de Boulogne n.

J'ai dit, Messieurs, que je n'essaierai pas de redire une histoire que

d'autres ont mieux narree. Je passerai rapidement sur I'appel de Mariette au

Louvre, sur I'obtention de sa premiere mission, et sur la bifurcation, si j'ose

employer ce mot, qui lui fit abandonner la recherche des manuscrits coptes,

pourse mettre a la recherche d'un monument qu'on croyait disparu, le Sera-

peum ou tombeau des Apis. Le recit de cetle decouverte, qui contient aussi

des episodes divers, touche souvent a I'epopee : contre les hommes, contre le

climat, contre le manque de necessaire m^me, Mariette dut lutter avec une

energie inlassable, avec une perseverance, une foi sans limites. Mais quelle

sublime recompense, quel enthousiasme, quels pleurs delicieux lorsque, le

i5 mars 1869, il posa, symbole de sa volonte, la rude empreinte de son pied

a cote de celles laissees par les ouvriers ffqui, 2800 ans auparavant, avaient

couche le dieu dans sa tomben. 11 en avail trouve I'entree dans la nuit du la

au 1 3 novembre 1 85 1 . Ces dates marquent la resurrection d'un monde evanoui.

La voie triomphale s'ouvrait pour Mariette : il devait laparcourir, trente ans

durant, d'un pas gigantesque et toujours sAr, multipliant les decouvertes,

accumulant les materiaux, ouvrant sur I'histoire ancienne de I'Egypte des

horizons qui sembleraient fahuleux, s'ils n'etaient la verite.

Le temps des epreuves n'etait point passe; elles durerent avec la vie du

savant, mais ses succes Ten consolaient et, par ses succes je n'entends point

les titres, les decorations que la France, que I'Egypte, que les nations lui

Annalei, igolt. 5

Page 76: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 66 —decernerent, — je n'entends point la consecration jjlorieiise que lui don-

nerentles expositions de 186701 1878,— j'entends le recompense de I'inven-

teur, celle d'un Bernard Palissy briiiant sa niaison pour voir jaiilir i'email,

ceile d'un Marietta evoquant les dieux, les Pliaraons, les rois pasteurs.

II niourut a la tache : rincomparable vigueur d'un corps atiileti<|ue fut

vaincue par des travaux surliuinains, et i'enveloppe materielle fut brillee par

le feu de I'esprit. Quand il senlit I'atteinle fatale du destin, it etait parmi

nous, demandant un pen de soulagement a I'air natal; mais il avail entendu

le supreme appel, et il voulut reparlir au pays du soleil, pour expircr au

milieu de ses oeuvres, parrai les cberes fiUes de sa pensee, tel un soldat au

champ d'honneur. La noble terre d'Egyple reservai t a cet homme admirable , mort

pauvre, un tombeau digne des 4*haraons dont il avail fait revivre I'histoire.

Et n'etail-ce pas un souverain enseveli dans son royaume, le mort qui, par

I'au-dela de ia vie, veillait encore sur ce Musee de Boulak qu'il avail fonde?

Et ies vieux Pharaons n'auraient-ils pas cru voir passer I'un desieurs, quand

I'imposant cortege de deuil conduisil Mariette vers la chambre funeraire?

L'extension considerable que les eminents successeurs du grand bomme

ont dbnne aux travaux egyptologiquos a deux fois exige le transfer! du lombeau

,

d'abord a Ghizeh, puis au Palais de Kasr-el-Nil; el, toujours, I'ombre puis-

sanle, le « double^ du maitre plane sur ce musee qui n'a point son pareil au

monde. Des mains pieuses et reconnaissantes avaient resolu de faire plus encore

;

elles ont voulu que I'Egypte, qui garde a Mariette Pacba un souvenir vivanl,

pilt contempler, dans la gloire du bronze, son energique et vigoureuse pby-

sionomie, dans laquelle I'allure violenle, brusque, vaillante du pionnier le

dispute a la volonte penetrante, attentive, sagace de I'hislorien. Une statue

erigera, par les siecles a venir, sa silhouette precise, pour dire que cet homme

fut grand, pour atlester qu'un peu[tle a voulu elerniser sa gratitude.

Je suis venu, Messieurs, du pays des brumes, ou naquit Mariette, pour

parler, ^ cette nation de soleii, de la reconnaissance qu'eprouvent les Bou-

lonnais, le Conseil Municipal qui les re|)resente, el I'Associalion amicale des

anciens eleves du College, ])our allirmer ici que, comme le ])ere de Mariette

fut le simple el devoue serviteur d'une cite, lelils, I'un des plus hauls represen-

tanls de la sciencefran^aise, futle serviteur genial de I'Egypte, lepr^tre inspire

de I'idee. Peul-etre me suis-je etenduplus(|ue jene voulais. En lerminanl, j'ai

le devoir d'exj)rimer particulierement, au nom de mes concitoyens, les remer-

ciments les plus respectueux au Gouvernement de S. A. le Khedive, dont la

haute autorile a permis I'erection de ce beau monument, notamment a

S. E. Fakhry Pacha, Ministredes Travaux Publics. J'adresse en m^me temps

Page 77: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 67 -

ies plus clialeureuses felicitations a MM. de la Bouliniere, Ministre de France,

Maspero, Direcleur general du Service des Anliquites egyptiennes, Chelu Bey,

promoleur du projet, ainsi qu'au maitre sculpteur Denys Puech, auleur de la

statue, et a noire concitoyen Edouard Marietta, architecle du piedestal, frere

de rilluslre egyptologue aujourd'hui glorifie, dont Ies elTorts reunis et le

devouement ont assure la realisation de ce supreme et magnifique hommage.

Enfin, M. Alfred Mariette, fils de rUlustre Egyptologue, prononca d'une

voix (5mue quelques paroles, au nom des membres de sa famiile pr(5sents

ou absents :

Lorsqu'en 1882, un an apres la mort de mon pere, je quillai I'Egypte, je

ne pensais pas y revenir pour revivre ici m^nie des souvenirs emus, etassister

a une nouvelle consecration d'une memoire qui nous est chere.

Boulogne-sur-mer, notre ville natale, avail deja, en cette m^me annee,

eleve un monument a Mariette Pacha. L'lnstitul de France, de son c6te, a

bien voulu faire figurer son buste dans la galerie de ceux de ses membres,

qui, decedes, ont rendu a cette Compagnie de distingues services. Aussi,

lorsque j'appris qu'un nouveau monument devait ^tre eleve au Caire a celui

qui considerait I'Egypte comme son pays d'adoption, la reconnaissance que

nous devious a cette lerre d'Egypte et a son Gouvernement pour tout ce qu'il

a bien voulu qu'il soit fait, s'est-elle doublee d'un sentiment de reelle affection

que je suis heureux d'exprimer devant vous.

C'est done avee la plus profonde reconnaissance que je salue ici, au nom

de ma famiile et au mien, le Gouvernement Egyptian, et que j'adresse tous

nos respeclueux remerciements a Son Altesse le Kbedive, qui a bien voulu

permettre qua cote du sarcopbage ou sont deposes Ies restes mortels de mon

pere, filt eleve un monument representant le serviteur de la science, i'bomme

que vous bonorez aujourd'bui une fois de plus encore.

Je voudrais formuler a chacun de ceux qui ont bien voulu s'associer a la

genereuse pensee qui nous reunit, I'expression de toute notre gratitude,

mais je serais enlraine trop loin, et je devrais citer trop de noms, tant a ete

grand le nombre des bonnes volontes. Qu'il nous soit done simplement

permis de joindre, dans une pensee commune de tres vive reconnaissance,

tous ceux qui, a un tilre quelconque, de pres comme de loin, ont bien

voulu apporter a la realisation de I'oeuvre grandiose que nous admirons tous

aujourd'hui, I'appui de leur aulorite ainsi que le concours de leurs efforts,

et permettre que, sur cette lerre qu'il appelait sa deuxieme patrie, mon

5.

Page 78: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 68 —pere repos^it pour toujours a Tombre du monument ^leve a sa memoire par

le Gouvernement Egyptien.

Les discours terminus, S. E. Fakhry Pacha leva la stance, et les invites

se r^pandirent dans I'exMre ou sur le terre-plein qui entoure le monument,

a(in d'admirer la statue. Geux d'entre eux qui avaient connu Mariette s'^mer-

veill^rent aussitot de voir combien la ressemblance est frappante du bronze

k I'image demeur^e vivante dans leur memoire : les autres convinrent

que, la ressemblance a part dont ils ne pouvaient juger, I'oeuvre ^tait

excellente et digne du maitre sculpteur qui I'avait ex^cut^e. lis s'accord^rent

de plus a declarer que I'ensemble form(5 par le sarcophage , I'exMre , le pi4-

destal, la statue, (5tait de Teffet le plus heureux, et que nul emplacement

n'aurait pu ^tre mieux choisi dans I'enceinte rt5serv<5e au Mus^e. Peu a peu

les groupes se dirig^rent vers le buffet, oil ayant conversed encore quelques

instants, ils quitt^rent la tente : a 5 heures et t/h le dernier invito ^tait

parti el la c^r^monie «5tait termin^e.

Page 79: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

FOUILLES

AUTOUR

DE LA PYRAMIDE D'OUNAS.

(1902-1903.)

xn.

LE TOMBEAU DE HIKAOUMSAF.

RAPPORT SUR LA D^COUVERTE

PAR

M. ALEXANDRE BARSANTI.

Monsieur le Directeur g^n^ral,

Le 4 Janvier i g o 3 , selon vos ordres,je mis tout ce dont je pouvais

disposer d'ouvriers a I'enlevement des masses ^normes de d^combres et de

sable qui couvraient I'empiacement du grand puits de I'^poque saite, qui

avait ^t^ d^couvert I'an pass^, vers la fin de la campagne. Dix jours plus

tard, nous ^tions au ras du sol et les quatre parois du puits apparurent.

Elles mesurent : celles du nord et du sud lo ra. 8o cent, de longueur,

celles de Test et de I'ouest 8 m. 70 cent.; vers le cot^ sud, partie d'un fut

de colonne en granit rose ^tait visible, portant le protocole d'Ounas de

m^rae que les colonnes de la chapelle qui avaient il6 transportt^es au Mus^e

du Caire. Voyant que ce monument pr&entait les memes apparences que

ceux du sud de la pyramide que nous avions d^couverts au cours des ann^es

pr(5cedentes,je fis chercher par le rais Kbalifa le petit puits

,qui , ainsi que nous

nous y attendions , fut trouv^ bientot , vers Test , a une distance de deux metres

et demi du grand puits. J'y transKrai imm^diatement les ouvriers, et sept

Page 80: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 70 —

jours nous suffirent pour descendre a la profondeur de vingl-cinq metres.

On avail enseveli au fond de ce petit puits, dans des reduils creus^s

a Test et au sud (fig. i), deux membres de la famille du proprielaire du

grand puits. Les fouilleurs anciens bris^rent les sarcopbages de calcaire en

plusieurs roorceaux et ils enleverent les momies. Du cote ouest, un mur

Ires solide de sept assises intercepte la communication entre le petit et le

grand puits. Sous la seplieme assise, nous rencontrdmes le haul des deux

parois ( nord et sud ) entre lesquelles passe le couloir qui conduit a la chambre

fun^raire. Les fouilleurs anciens avaient retir^ deux pierres de la porte

maconni^e, mais le sable s'ecoulant aussitot les empecha de pers^v^rer dans

leur travail. Illeur fallutfaire comme nous, c'est-a-dirc continucr la fouille

par le grand puits, et nous avons trouv(5 d'espace en cspace les traces

materielles de leurs tentatives. A quatre metres de I'orifice , ce furenl des

fragments de chapiteaux et des fAts de colonnes provenant de la cbapelle

d'Ounas, melds aux mat(5riaux dont ils se servirent pour remblayer leur

fouille. A la profondeur de dix-sept metres, nous rencontrames deux

cruches, semblables aux bnllas acluelles, et un grand fragment d'un

treuil du genre de ceux que les Arabes appellent dotilab, et qu'on voit tres

souvent places a la bouche des puits, dans les villes et dans les villages.

Arriv(5s la, les fouilleurs durent perdre tout espoir en voyant que la voAte

du caveau ne se montrait pas, et, calculant que la depense faite depas-

Page 81: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 71 —seraities benefices probables de I'entreprise , ils abandonn^rent la poursuite

pour notre plus grand benefice. Le rais Roubi avail reconnu que le puits

avail ^le enlame, mais il n'avail pu dire si le caveau avail ele alteint par

nos prt5decesseurs : a partir de I'endroil ou le fragment de Ireuil avail ^te

trouv^ , le sable pur se monlra

el il declara que le caveau clail

intacl. Si les voleurs avaienl

fait preuve d'un peu plus de

Constance, ils auraient alteint

la voule de la chambre fun<5-

raire qualre metres plus bas.

Elle nous apparut le a 6 fevrier,

el , a I'aide d'un caisson en bois

que j'avais construit, le len-

demain a 7 , da ns I'apres-midi

,

nous r^ussissions a enlever

deux des pierres de la porte

d'entr^e (fig. 2). Ici loutefois

une surprise nous atlendait.

La chambre (5tait pleine de

sable qui nous empecha d'y

penetrer. II (5lail evident que

la voikte ^tait perc(5e d'ouver-

lures par lesquelles le sable descendait. Des que nous les eumes trouvees , le

rais Khalifa prit la gallabieli d'un ouvrier, la remplil de sable, la mil sur le

Irou, puis il versa sur ie tout de i'eau pour donner de la consislance au

tampon. li aveugla ainsi I'ouverture, el, en deux heures de travail, nous

parvinmes a pdn^trer dans le caveau.

La chaleur y elait etouffante, el nous nous contentames d'y jeler un coup

d'oeil jusqu'a ce que rintroduction de I'air I'eul rafraichi. II est voAle lege-

rement en ogive (fig. 3 el A ) el les qualre parois sont chargees d'inscriptions

sculplees habilemenl mais non colorizes. A droits el a gauche de la

porte, sur un petit socle en bois qui elait entierement pourri, ^taient

(5lal(5es des statuettes fun(5raires en belle terre (5maillde bleue, au nombre

de qualre cent et une, portant sur le dos I'inscription suivanle :^ '^ J

Fig.

Page 82: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 72 —

apres avoir vid^ ie sable, je recueillis Ics qualrc vases canopes en albalre '^',

Amsel el Douamoutef an sud, Hapi et Kebhsennouf au nord. lis ^taient

debout a c6t6 des petiles niches pratiqu(5es au centre des parois nord et sud

pour faciliter la descente du couvercle au moment de la fermeture du

Fig. 3. Fig. 4.

sarcophage (fig. 3). Au milieu de la paroi ouest, une Iroisieme niche

s'ouvre plus large que les autres, mais qui a du servir comme elles a

proteger I'un des ouvriers (|ui mirent en place le gros couvercle du sarco-

phage en calcaire. II m'a paru qu'ici le proc^d^ employ^ a la mise en place

du couvercle avait ^t^ Ir^s diff«^rent de celui qui fut employ^ dans les

aulres torabeaux. Les quatre oreilleltes du couvercle se trouvaient, en efTet,

'"' Des specimens en ont 616 inscrils a I'invenlaire sous le n° SSgoS.

d'entree, n° SSqoi.

m Liore

Page 83: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 73 —

deux a I'ouest et deux a i'esl, et elies avaient ^t^ disposees juste au-dessus

des trous pratiques dans ies des construits pr^s de la cuve, lesquels trous

^taient rempHs de sable au moment de la descente. Entre Ies oreillettes et

Ies des, je decouvris ies etais en bois r^duits presque completement en

poussiere. Sur le d^ du sud-ouest, je ramassai une cruche en terre cuite,

fel^e, et dont le fond manque. Enfm, dans la petite niche de I'ouest, avaient

glisse un vase canope en albAtre avec la tete de Kebhsennouf et un dadou

en terre ^maiH(5e couvert d'une couche de dorure (n° SSgoG). Les deux

autres canopes ^taient encore a Test aux pieds du cercueil, et pres de

chacun d'eux il y avait une statuette en argile, Anubis au nord (n° SSg 1 7),

Osiris au sud (n" 869 1 8). Sur le sol de la piece, entre la porte et la cuve,

je ramassai les objets suivants :

Deux petils encriers en argile (n°' SBgiS, SbgiG).

Trois petiles barques en argile (n°' SBgao, SBgQi, SSgaa).

Une petite brique en argile (n" 35gig).

Seize petites pots en albalre (n" 35gia).

Quatre plaquettes de m^me matiere (n° 35gi3).

Une plaquette en forme de pain a (n° SBgi/i).

Quatre plaquettes en terre (5maill^e (n° 35gog).

Trois dadou en terre emaill^e (n° 35go7).

Vingt et un mdnat ft en terre emaill^e (n" 36908).

Gent cinquante-huit boules en terre ^mailiee (n° 35g 1 0).

Un plat en terre cuite (n° 35gi 1).

La chambre mesure 5 m. 20 cent, de longueur de Test a I'ouest et

3 m. i3 cent, de largeur (voir fig. 1). La voiite ne pr^sente aucune deco-

ration et les parois sont couvertes des inscriptions ordinaires, emprunt^es

aux textes des Pyramides.

Paroi Nord.

Une large bande d'inscriptions court de I'ouest a Test, en une seule

ligne horizontale, au haut de la paroi a la naissance de la voAte. Elle est

ainsi concue :

Page 84: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 74 —

C'est le proscyneme ordinaire a Anubis sur sa montagne, residaiit dans

Uli, Seigneur de Tosar, pour qu'il accorde un lombeau dans la r(5gion

d'Occident au grand noble, minislre garde-sceaux, ami inlime royal,pr^pos^

a I'endroit des purifications, intcndant des Iresors du palais, chef de la

flotte royale, le defunt Heka-m-saf.

Paroi Svd.

Ici, ia bande d'inscription court en uneseule ligne horizontale, de I'ouest

a Test :

Le proscyneme est d^di(5 a Osiris , Seigneur de Mendes , le dieu grand

,

Mailre d'Abydos. Les inscriptions qui rcmplissent le champ des parois ont

^te estamp^es et seront publi(5es plus loin par M. Maspero.

Apr^s avoir relev(5 les parois, nous nous attaqudmes au gros sarcophage

en calcaire. Le couvercle en ^tail ^pais de i m. o5 cent.; la longueur en

^tait de 3 m. 70 cent. , et la largeur de a m. 07 cent. H porlait sur la face

sup^rieure dix lignes d'inscriptions verticales, en signes hi<5roglyphiques

d'un travail grossier. Avant de le lever, je copiai soigneusement I'inscrip-

lion que vous trouverez ci-joinle : (*—•)

Page 85: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 75 —

L'enlevement du couvercle du sarcophage en granit exigea un travail

long et penible. Quand je I'eus d^lach^, avec les deux rai's et une dizaine

d'ouvriers, notre surprise fut grande d'y d^couvrir, sous une couche ^paisse

d'encens et de bitume, un cercueil en bois, portant un masque dor^, mais

completement endommag(5 par le bitume. Apres de longs efforts, nous

r^ussJmes a detacher le couvercle de ce cercueil , et nous constatames que

celui-ci etait rempli de bitume jusqu'au bord. La momie disparaissait

presque entiere. Le masque qui recouvrait la tele ^tait noirci et c'est a

peine si Ton pouvait reconnailre qu'il etait en or. L'interieur du cercueil

avail ^te d^cor^ d'inscriptions et de peintures, mais le bitume ne laissait

apercevoir que quelques traces de la decoration. Le bois ^tait fendu en

plusieurs endroils, et le couvercle s'est brise en cinq morceaux lorsque

j'ai voulu le retirer. Une longue piece de toile, pli^e en Irois, courait de

la poitrine aux pieds; elle avait 6i6 chargee d'inscriptions rendues illisibles

par le bitume, et je trouvai au-dessous d'elle un superbe collier a plusieurs

rangs dc perles en pierre verdatre et en or, tenu sur les t^paules par deux

t^tes d'epervier (5galement en or. Une image de la ddesse MA, estampee sur

une lame d'or, pendait au collier. Le travail en est d'une finesse compa-

rable a celle desplus belles pieces connues de ciselure ancienne. II ^tait fix^

par le bas a un magnificjue lilet compos(5 (^galement de perles en pierre ver-

datre et en or sur les deux cotes du filet, une rangoe de plaquettes en

Page 86: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 76 —

pierre et en or arr^tait les mailles. Le tout formail comme une gaine splen-

dide qui commencait a la hauteur de la poitrine et qui descendait jusqu'aux

pieds. Une lame d'or, plac^c au centre, la divisait en deux sur loutc la

longueur avec la pri^re habituelle au nom du d^funt : les deux semelles en

or se trouvaient a leur place accoutum^e sous les pieds.

Je d^couvris dans le cercueil ou sur la momie m^me, le 6 et le 7 mars,

les objets suivants :

Un serpent sur colonnette , en or (n" SBgBa).

Une barque solaire, en or (n° SBgBB).

Un palmier avec oiseau, en or (n" SSgBi).

Une d(5esse Neit, assise sur le signe de son nom, en or (n° SBgBg).

Une ddesse Hathor debout, en or (n' 35g63).

Une d^esse Isis avec Horus, en or (n" SBgGo).

Une d^esse Isis accroupie, en or (n° SBgGi).

Un dieu M, en or (n° SBgGa).

Un chat, en or(n° 3&9B1).

Un scarab^e ail^, en or (n" SBg/io).

Un b^lier k corps d'oiseau, en or (n° BBg/ii).

Quatre coiffures, en or (n" 3Bg74, 3B97&).

Un scarabs, en or (n' BBgig).

Un masque, en or (n" 3Bg23 a).

Un collier, en oreten perles(n'' SBgaB/).

Une t^te dMpervier, en or (n° 3B993 e).

Deux figures de g(5nies fun(5raires, en or (n" 3Bg2 3 rf).

Unebande verticale, en or, couverte d'inscriplions (n° BBgaB c).

Une petite ame , en or ( n° 3 S g 4 3 ).

Un collier ousekh, avec inscription, en or (n" BBgBa).

Trois colliers ousekh, sans inscription, mais avec incrustations, aussi en

or (n" BBggg, 3Bg3o, 3S931).

Deux colliers ousekh, sans incriptions ni incrustations, en or (n" 3Sg64,

3Bg6S).

Un vautour aux ailcs d^ploydes, en or (n" 3Bg33).

Un second vautour de m^me forme, en argent (n° 3Bg34).

Trois 4mes aux ailes ddploy^es, en or (n' BBgBg).

Une ame a corps d'oiseau, en or (n° 3Bg43).

Page 87: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 77 —

Qualre vaulours aux ailes d^ploy^es , en or (n" SBgSS).

Un ^pervier, en or (n° 35 989).

Cinq serpents ail^s, en or (n°' 35987, 35945).

Une tela de serpent, en or (n° SSgBo).

Deux colonnettes I , en or (n° 35953).

Deux sixtres, en or (n° 35976).

Trois emblemes osiriens, avec deux singes debout de chaque c6t^ de

chacun d'eux, en or (n°' 35956, 35957).

Douze vautours ^, en or (n° 359/19).

Une croix, en or (n° 35979).

Dix amulettes diff^rentes, en or (n°' 35966 a 35971).

Un petit (lacon, en or (n" 35977).

Cinq petits oudja, en or (n° 85978).

Vingt ^tuis provenant des doigts, pieds et mains en or (n° 3592/1).

Un demi bracelet, en or (n° 35928).

Un grand scarab^e, en pierre dure (n° 86925).

Une grenouille, en pierre dure (n° 356oo).

Sept petits scarab^es, en pierre dure (n°' 35935, 86998, 85999,356o3).

Deux pelites bagues, en pierre dure (n° 85997)..

Une coionnette |, en pierre dure (n° 85998).

Un chevet, en hematite (n° 36979).

Deux dadou y, en cornaline (n° 36999).

Une tdte de serpent, en pierre dure (n° 356o8).

Trois perles , en pierre dure (n° 8 5 &o 9 ).

Dix-neuf petits 0M<^*a, en pierres dures diffi^rentes(n°' 36988 a 36989).

Dix pelites divinit^s, en pierre dure(n°' 866o4 a 86607, 26980 a 86989).

Douze amulettes, en pierre dure(n°' 86990, 36991,86994 a 86996).

Une plaquette cass^e en obsidienne noire, repr&entant deux doigts

humains (n" 86996).

Un paquet de petites plaquettes et de perles en pierres dures el en or,

provenant du filet.

Voila, Monsieur le Directeur g<5n^ral, ies r^sullats fournis par ce puits,

que I'on croyail avoir iti d^ja viol^ anciennement. Permellez-moi d'adresser

Page 88: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 78 —

en lerminant mes remerciemenis aux rais Rouhi et khalifa, qui m'ont

second(5 avec leur dt5vouement et leur habilet^ coulumi^res.

Saqqarah, le 20 mars 1908.

A. Barsanti.

XIII.

LES INSCRIPTIONS DU TOMBEAU DE HIKOUMSAOUF

PAR

M. G. MASPERO.

Les inscriptions du tombeau de Hikoumsaouf sont , comme celles des autres

tombeaux deja publics , empruntees au Livre den PyramuJes. Elles sont gravies

en gros bi(5roglyphes enlaillt5s nellement dans ia pierre , mais de manii^re que

les ^nes aient I'apparence d'une simple silhouette, sans aucun d(5tail a

I'int^rieur. A les voir, on ne saurait douler que le sculpteur n'ait pris son

modele dans la pyramide voisine d'Ounas, et cela nous explique pourquoi

les textes de Hikoumsaouf sont plus corrects en general que ceux des

lombes pr^c(5dentes : ils ont ^t^ copi^sdirectementsurun original excellent.

Bien que les inscriptions paraissent couvrir presque cnlieremen t les parois

,

elles ne sont ni tri^s longues ni tres nombreuses , ce qui tient aux dimensions

des caracleres employees. Si Ton exCeple celles qui ont t5le publiees par

M. Barsanti dans son rapport, et qu'il est inutile de donner ici une seconde

fois, ies voici toutes reproduites fidelement.

Pahoi Quest.

La paroi ouest, cintr^e par le haut, contient vingt el une colonnes verti-

cales, de longueur int5gale, et courant de gauche a droite : (—•)

<•> OCNAS, 1. 3-9.

Page 89: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 79 —

^Tr^y-^x!4y^jipi"-°pi^«+>°-^?p^-\^^=:::yri^i^i^-:^kEPPw(-)V'p^E!P

-h"*'fpl-^::^^;!Tr^::^«-PT;n-fPirTk!f;;s

^:V-P>T^Ufflri^^f::^^!TJPIT^-i0

r:!!^ji-p^xf+y:!!!Z.w^?^:rffi^-i^i^^ii--

i^l*l^l^^T!Pi^^Vh.^.-dtl.i>.v|uV:!!!:JL-!

Les parfums et les essences, dont ces formules inlroduisent TofTrande,

sont ranges en une seule ligne horizontale , sur une table basse rectangulaire,

dans un petit registre intercale au bas I'inscription m^me, sous ies lignes

6-1 5. Les voici avec leur nom :

]'. 1 'i PI IT P^ -^ -« ^ I,-sIS

(') OuNAs, 1. 5. <'' OnNAs, I 6i-63.

'•) OuNAS, 1. 57-60. "' OONAS, 1. 66-71.

Page 90: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

80 —

Paroi Nord.

La paroi nord conllent trenle colonnes d'liieroglyphes, courant dedroite

a gauche : (•—

)

y::!!:yx:^r:?riA:r+>x:::-p>:i:Tnp>:ri.i

+ y::!!-vD^l-P^P^PTlXThXf4y:!!^Z

^T?ri!i.t;ip^hthix:^v>x:i:w::z;?h

xi4^:!!^JL>iri^PV;:i.l+>^7h^Ji^i-^il

STrhyr;-^-(DPJl?hSslXi:>iJPi.^rD

Sous la ligne horizontale qui contient le prolocoie du d^funt, et que

M. Barsantia publi^edansson rapport, on voit, dans un registre horizontal,

la figure et les noms des armes et desinsignesdu d(5funt, soil, en commen-

cantj)ar la gauche :'^|M^^|^|'lP*-'|y>W|'-ili|^^°^|l-|-, en tout, onze cannes ou casse-t^tes possc^dant des vertusdiverses.

''' Ce texle, qui est assez altdr<5, est le phis que des fragments dans la pyramide

m^me qui s'est rencontre ddja au tombeau de Papi. 11 est reproduit ici de fa^on assez

de P^t^nisis, I. i a i et seq. , et dont il n'y a incorrecte.

Page 91: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 81

puis let,ley'—>p|,IeP)r|, les deux sceptres]3\||^j[ et^''^p, le b^on

P—

' J> le « i Jv.^' le j^l , Tare 12 1 avec sacorde-=»^elsonpaquet

de flkhes ^=-=', la massue "|, Tare i | avec sa corde -=-^61 son

paquet de filches ^°".

Paboi Svd.

Le haul de cette paroi est d^limit^ par une seule ligne d'inscriptions

Iracde en gros hi^roglyphes de droite a gauche, qui contient le nom et ies

litres du d^funt, avec un proscyneme a Osiris : (»—)4' T AJ"^? ^"o"

Le corps meme de la paroi est rempli, comme d'habitude, par la pan-

carte des offrandes, trac^e de droite a gauche : (—)

3 4 6 7 10 11 19 i3 i4 i5

s

Page 92: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 82 —i6 17 18 19 so 31 a3 a3 aA a5 a6 37 98 ag 3o

Page 93: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 83 —

Les parfums el I'eaii , dont ces formules inlroduisent I'offrande , sont ran-

ges en une seule ligne horizontale, sur une table basse reclangulaire, en

un petit registre intercale dans I'inscription m^me, sous les lignes 7-1 q. Les

voici avec leurs noms : (•—')

¥ ¥ ¥ %Le dessinaleur ou le sculpteur a brouillt^ les signes qui composaient les

deux premieres It^gendes : il faut les r^tablir^ et^^ J'*»- •

Autant qu'il est permis d'en juger par le style des hi^roglyphes et par la

comparaison avec les tombeaux prticedemment d^couverts, Hikoumsaouf

devait vivre vers le milieu du v" siecle , sous la premiere ^poque persane

;

ses bijoux semblenl sortir du m^me atelier qui fournit ceux de P^t^nisis.

Rien dans les inscriptions ne permet de dire s'il ^lait apparent^ aux person-

nages voisins, mais il est probable; ses litres le rapprocbent d'eux, et il

est a croire que i'on n'enterra autour de la pyramide d'Ounas que des gens

appartenant a une m^me famille.

G. Maspero.

'' Obnas, 1. 3oo-3o6.

Page 94: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

DEUX MONUMENTS

DE LA PRINCESSE ANKHNASNOFIRIBRI

PAR

M. G. MASPERO.

Lsifavissa de Karnak, qui nous a d^ja rendu lant de monuments pr^cieux,

a fourni a M. Legrain, \e t" et le i i avril, les deux fragments d'une stMe

des plus imporlantes pour Thisioire de la principaut^ th^baine sous la

XXVI" dynaslle. M. Legrain a eu la complaisance de m'en envoyer imm^

diatement une description et une copie lr6s soign(5es, ainsi qu'une photogra-

phic fort nette, d'apr^s laquelle j'ai pu rectifier quelques-unes des lectures

propos^es sur sa copie.

I. STELE DE (5fg( dXEEMiTiiRE ET DiMEysioNs. — AlbSlrc. — Hauteur o m. 7/1 cent., largeur

m. ha cent., »5paisseur m. 1 3 cent.

Provenance. — Trouv^e le 1" et le 11 avril 190^, en deux morceaux,

dans la cachette de Karnak.

Tableav. — Le haut du cintre de la stMe est occupe par le ciel ^toil^.

Au-dessous, le disque solaire ^tend ses ailes. II est appel^ : ^ \\^ J[

S

-c=*f^ ^ ^ . Au-dessous , deux tableaux sont r^partis a gauche et a droite.

Tableau de gauche. Le+^To | ! ^-^ f

'|-—•

f ^ , coiff^ i^ , lient la masse|

el le bAton de fondation de la main gauche; il tend la droite vers Amon

!'"''''? rZ ZZ ZZ ' lenant le signe des pan^gyries. Le dieu tend la \ au roi.

Devant lui sont deux lignes verticales (—) '| |"^S°'^4'^'^— "^^^

Page 95: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 85 —

^^'iAlSI^XPCOfllll- Derriere Amon est la d^esse Maout 2^

^ IA™! (,ic) ^

-^ II "^ , debout, coiff^e >> surmont6 du |^.

Tableau de droite. La|]|[f'^']P©|* f"]^' v4tue d'une grande robe

flottante, coifF^e >. surmont^ des |, agile deux sistres diflf^rents, devant

!"^ J1t et Jtiy=li-*-Af !1T- EHe porte des sandales. EHe

est suivie par ie^^ 1 ^ ffl JS *' ^^^^ rase ,

portant sandales , vein d'un

ample jupon, tenant le \ de la main droite. >

Texte.— Une inscription de quinze lignes est grav^e sous ces tableaux :

p.rLij^\jc;^-^i-^i.^^pitii^(^T3j^

Z'p^!viitj?^p^^pimzi(g3^-iz

C,'Vw^PPT^f^rr:3irr:^^!2:TpTi:^!«10!^

I

Page 96: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 86 —

Techniqve. — L'albAtre oil fut taill6e celte st^le ^tail de mauvaise

quality. La face prdsentait des Irous qui ont M bouchds par des raorceaux

de reprise. La gravure ^tait difficile : on Tobtint plus par Eclats que par

incision. Le r^sultat acquis est cependant bon, ct les figures, parliculie-

rement celles de Ankhnasnofriabri et de Sheshonq, sonl jolies.

CoNSBRrATiOK. — La slMe »5lait bris^e en deux, quand elle fut jel^e en

deux endroits diff^rents dans la cachette de Karnak. La cassure a fait dis-

paraitre la majeure partie de la fin de la troisieme ligne. — G. Legrain.

II. TRADUCTION ET COMMENTAIRE.

Une traduction et un commentaire sommairc pcrmettront au lecteur

d'appr^cier I'importance de ce lexte.

ft L'an I , le troisieme mois de Shomou , le 2 9 , sous le roi Psammetique II

,

qui donne la vie; — Ce jour-la, la fille royale Ankhnasnofiribri arriva a

Thebes. Lorsque sa mere, I'l^pouse du dieu, Nilokris, vivanlc, fut sortie

pour voir (•• = !^^) ses graces, elles se rendirenl a la Maison d'Amon,

ensemble(^^ = Noycon ) , et voici que vint en procession le ,

lui faire sa titulature, disant : kLb grande chanteuse, celle qui

«porle les fleurs dans le grand chAleau , celle qui marche a la t^te (_f ^ '^)

wde la lign^e(*'^J^^'^) d'Amon, le premier prophele d'Amon. la fille

« royale, AnkhnasnoliribrJ, c'est elle qui est accourue vers son pere Amonr^

,

R seigneur de Karnak, chef dc Thebes^.

(tL'an VII, le premier mois de Shalt, le 93, ce dieu, le dieu grand

Psammetique sort! I au ciel , il se forma en disque solaire, les membres divins

se r^sorberent (^ J •) en qui les avail cr(5(5s, et voici que son fils fut intronise

en sa place, le roi Apries, vivant.

Page 97: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 87 —

«L'an IV, le qualrieme mois de Shomou, le h, de ce roi, la divine

adoratrice Nitokris, juste de voix, sorlit au ciel, elle se forma en disque

solaire et les membres divins se r^sorberent en qui i'avait erode; et sa fiHe,

ie premier prophete Ankhnasnofiribri, lui fit tout ce qu'on fait a un roi

bienfaisant. Puis , douze jours plus tard , le quatrieme mois de Shomou

,

le 1 6 , apres que fut alUe la fille royale (^' pour ^ *

) , le premier prophete

Ankhnasnofiribri, a la Maison d'Amon-ra, roi des dieux,les proph^tes,les

peres divins, les pretres, les horoscopes du temple d'Amon derri^re elle,

prdcddds des Grands Amis, elle accomplit toules les formalites de la Montfe

de la divine adoratrice d'Amon vers le temple, par I'entremise du scribe

des Merits divins et des neuf pretres de cette Maison ; elle revetit tous les

charmes et toutes les parures d'dpouse divine et adoratrice divine d'Amon

;

puis, se levant couronnde des deux plumes et du mortier, elle fut proclamde

(ct^'iTP' ''^* • ^^^^^ ^^^ inclinaison de front pour etrei^) r(5gente du circuit

complet du disque, et on lui fit son titre ainsi qu'il suit (\) : Princesse,

la tres gracieuse, latr^s loude, dame de grace, douce d'amour, rdgente de

toutes les femmes, Spouse divine, adoratrice divine Maout-houqi-nofrouitou,

servanle divine, Ankhnasnofiribri, vivante, fille royale de Psammdtique.

Maintenant qu'il lui a dte fait toutes les formalities et tous les rites, ainsi

qu'il fut fait a Tafnouit la premiere fois , c'est a elle que viennent les pro-

phfetes, les peres divins, les horoscopes du temple, a toute dpoque ou elle

se rend a la Maison d'Amon , en toutes les fetes ou le dieu se l^ve solennel-

lement. n

Les dates sont importantes pour la chronologie royale. Elles nous donnent

en effet le jour precis de la mort de Psammt^tique II et celui de I'avenement

d'Apri^s, et elles ferment a jamais les discussions possibles au sujet de la

longueur du regno de Psamm(5tique. Elles i5tablissent dgalement la filiation

des trois personnages, Psammdlique II, Ankhnasnofiribri et Apries, et

elles achevent de d(5truire I'errour dans laquelle j'dtais tombi^, en voulant

fairo de Psammdtique II un simple enfant au moment de son avenemont.

H rdsulte en effet du ddbut de I'inscriplion que, dfes la premiere annde de

son r^gne, il avait d(5ja une fille en dtat d'etre envoyde a Thebes, c'est-^-

dire 4gdo probablement d'une dizaine d'anndes, sinon de plus.

De m^me que la chronologic des Pharaons, cello des princesses thdbaines

gagno en precision. H y a sept ans, lors de la d(5couverte par M. Legrain

Page 98: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

88

de la slMe de Nitokris , Erman n'avait pas men4 la succession plus loin que

Psamm^tique II, et il n'avait pas cherch^ a d(5lerminer exaclemenl la lon-

gueur du principal"'. Nous avons maintenant certains points fixes qui nous

permellent de renforcer le cadre chronologique qu'il avail trac<5 :

PSANNETIQCE I"

PsAHHETIQl'E II.

ApriIs.

Airiv^e de Nitokris a Thfebes

,

An IX, le i4 du a"' mois ]sa presentation au dieu et

de Sha!t. j la constitution de son do-

( mains.

An I, ie 29 du li°" mois

de Shomou.

An VII, le 93 du 1" mois

de Shait.

An IV, le li du 4°" mois

de Shomou.

An IV, le 16 du 4"" mois

de Shomou.

Arriv^e d'Ankhnasnofiribrt

a Thfebes, sa presentation

au dieu , sa nomination

comme premier prophMe

d'Amon , a c6te de Nitokris.

Mort de Psammdtique II.

Mori de Nitokris.

Ankhnasnofiribri est introni-

see princesse de Thfebes.

Une date nous manque pour completer celte serie, celle de la mort de

la princesse Shapouniouapil II, qui adopta Nitokris, et par suite celle de

I'av^nement de Nitokris comme princesse de Thebes. Pour le reste, nous

voyons que, tant en quality d'associ(5e et d'h^rili^re pn^somplive qu'en quality

de princesse r(5gnanle, Nitokris demeura un peu plus de soixanle-dix ans au

pouvoir, soil quaranle-cinq a peu pr^s sous Psamm^tique I, pendant les

r^gnes complets de N^chao et de Psamm^liquc II, et un peu moins de

quatre ann^es sous Apries; elle parlagea le pouvoir pendant onze ann^es

environ avec Ankhnasnofiribri. II r^sulte de cet ensemble de dates qu'on

avail dA la choisir Ir^s jeune, el c'(5tait la vraisemblablemcnt une precaution

ordinaire; nous relrouvons en effel Ankhnasnofiribri encore vivanlc sous

Psamm^tique III, plus de soixanle-dix ans apr^s qu'elle arriva a Thebes,

en I'an I de Psamm^tique II. En prenant les princesses fort jeunes on

'' Erhan, Zudett Legrain'schen Inschriflen, dans la Zeitschtift, tome XXXV, p. 98-39.

Page 99: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 89 —

pouvait les dresser plus ais^ment a leur role, et on avail la probabilitd

d'^viter des changements trop frequents. En fait trois d'entre elles, Shape-

niouapit II , Nitokris et Ankhnasnofiribri , couvrent le siecle et demi que dura

la XXVI" dynaslie.

La premiere stMe de Legrain nous avail renseigne sur les pr^Iiminaires

de I'adoption; malgr(5 les iacunes du d^bul, on y voit comment Psam-

m^tique I , d^sireux de respecter les droits de la s»Bur de Tahraka , Shapeniou-

apit II, et en meme temps de mettre ia main sur la principaut(5 th^baine,

avail donne sa fille Nitokris a cette princesse comme fdle adoptive. G'^tait,

comme Erman I'a montr(5 suflisamment, une coutume assez vieille a I't^poque,

puisqu'on la peut suivre jusqu'a la XXIIl" dynastie, c'esl-a-dire jusque vers

r^poque ou disparait le pouvoir des premiers prophetes d'Amon Th^bain.

II est vraisemblable que ce qui se passait pour les princesses s'^tait pass^

auparavant pour les princes au\quels les rois de la XXll' et de la XXI° dynas-

ties confiaient le pontifical; du moins ce qu'on lit sur la stele qui raconte

I'avenement du grand pretre Manakhpirri rappelle singulierement les pra-

tiques que les deux steles de Legrain nous ont r^v^lees'". Si ce rapproche-

ment est justifies, on comprendrait ces doubles filiations qui obscurcissent

si fort la succession des pontifes de la XXI" dynastie. L'adoption d'un prince

royal par un des grands-pretres el par sa femme expliquerait pourquoi

ce prince, devenu grand-pr^fre a son tour, est dil, lanlot fils du grand-

pr^tre, tantol fils du Pharaon. Sans insister sur ce point, que j'aurai peul-

^tre I'occasion d'approfondir prochainement, notons que I'assimilation

complete des princesses de I'f^poque saite el ^thiopienne avec les grands-

pretres des ^poques tanite et bubastite est rendue plus cSvidenle que jamais

par le litre de ^ |* '

|™

, que la princesse recoil lors de son arriv^e a Thebes

,

el quelle continue de porter apr^sla mort de sa mere adoptive. D'autre part,

rien ne marque mieux I'avilissement de ce litre que son attribution a une

femme. Le grand-pontifical d'Amon n'avail pas ^l^ supprim^ compl^tement

au temps des invasions (Sthiopiennes, ainsi que je I'avais cru tout d'abord*'^'.

11 n'exislail plus en tanl qu'organe politique de la vie th^baine , mais certaines

<' Brugsch, Recueil de monuments, ''' Maspero, Les mmnies royales de

t. I, pi. XXII, p. Sg-io, et Reise nach Deir el Bahari, p. 767 et note 3.

der Grogsen Oase, pi. XXII, p. 85-88.

Page 100: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 90 —

des fonctions religieuses qui lui revenaient n'auraient pu disparaitre sans

inconvenient. Tandis que la pompe cl I'apparence du pouvoir passaient aux

princesses, et que la rc^alit^ en (5tait d(5volue aux mains d'individus inveslis

parfois de fonctions secondaires du sacerdoce lels que Montoumhait, d'autres

personnages recevaient le litre redevenu purement religieux de premier

prophete d'Amon, el ils en exercaient la charge obscur^ment, ainsi le^•

J^ Harkhaboui de la slMe de Nilokris'", qui prend rang apr^s le

qualrieme Prophete d'Amon Montoumhait. En rattribuant a Ankhnasnofir-

ibrJ et peut-^tre a d'autres avant eile, il est probable qu'on ne conf(5rail

qu'un litre purement honorifique : la princesse avail certainement a c6tt5

d'elle un pr^tre qui accomplissait les rites pour elle, ceux au moins qu'un

homme seul avail le droit d'accomplir.

G'est sans doute h I'occasion de son inlronisation qu'Ankhnasnofiribr!

fit consacrer la statuette en albatre que M. Legrain a relrouvi^e, en frag-

ments, mais presque complete, dans le trou de Karnak, et dont il donne

la description suivante :

STATUETTE DE LA "|* (^— '^|||j H (JT^!^

MATjiRE ET DIMENSIONS. — Basalte vert. — Hauteur o m. 7 1 cent.

PRorsNANCE. — Le corps, les pieds et le socle onl 6li trouv^s, le

20 f^vrier igoi, dans la cachetic de Karnak. La tele fut tir(5e de la

mdme cachelte a quatre metres plus au sud, plus profondement enfouie,

ie 18 avril 190/ii.

Description. — Femme allant a grands pas, le bras droit pendant, le

gauche ramen^ sur la poitrine. La reine porte une perruque ronde a pelites

boucles, toute semblable a celle de la dame Takoushit du Mus^ed'Athenes,

avec laquelle elle pr^sente, d'ailleurs, une frappante analogic de formes et

d'allure. Une uraius est h son front, et d'autres formenl couronne au-dessus

de sa l4le; lout I'ddifice est surmonle des cornes, du disque et des longues

''* Lignc 92; cf. Lecrain, Deux steles troucees d Karnak en fierier iSg-j, dans la

ZeiUschrift, I. XXXV, p. 18.

Page 101: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 91 —

plumes. Une robe coHante moule ses formes rondeleltes. EHe tient le ^ dans

la main droite, une fleur retombante dans la gauche. Les pieds sont nus.

CovLEVRS. — Aucune trace.

hscBiPTioKs. — A. Les inscriptions qui couvrent le plat sup^rieur du

socle sont dispos^es de la fafon suivante mais Sorites : (•—')

nV £;^

Page 102: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 92 —

Techniqvx. — Tres bonne.

StYLK. — Les formes de celte statuette sont rondes et dodues, chose

assez rare dans I'art ^gyptien et, par ce point, rappellent encore I'image

de la dame Takoushit.

Conservation. — Cass(5e en trois morceaux, faisant un tout complet.

Brisures : lete d'un serpent de la couronne, t^te de I'uraeusfrontale, I'aile

gauche el le bout du nez, un bout du menton.

II n'entre point dans le plan de ces Annales de discuter a fond la valeur

des textes qu'on y publie : je m'arr^te done ici , aprfes m'etre born(5 a en

indiquer deux ou trois des points principaux. J'ajoute que le trou de Karnak

nous a rendu d'autres monuments de la m^me (5poque, qui enrichiront de

fails nouveaux I'histoire de la principaut6 th^baine. Le resume que Diodore

nous a Iransmis de I'ouvrage d'H^cat^e d'Abdere nous avait permis d'en-

trevoir, sous une forme romanesque, la constitution particuli^re de cet etat

th^ocratique : les monuments, qui sortent de terre chaque jour, nous en

restiluent peu a peu le personnel et la chronologie.

Caire, ai avril 1 90/i.

G. Maspero.

Page 103: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

NOTE

SUR UN FRAGMENT DE STELE D'ARYDOS

PAR

M. G. DARE8SY.

Le mus^e vient de recevoir d'Abydos un fragment de calcaire, partie

inf^rieure d'une stele, surlequel on lit encore :] ^B'^^-*') "~'J|»^*B

Ce debris est int^ressant a plusieurs litres. L'orthographe ^ Bill ^ Mil pour

•^ Mil^ ^^ Mil^ , forme ordinaire du nom des troupes auxiliaires , est

a noter. Aux deux dernieres lignes il ne manque que trois ou quatre groupes

du commencement, qui ne pouvaient par suite contenir que les indications

de filiation de Pi-ma, fds de Ghechanq et Ar-s-aau-n-mehtt. Or, dans I'in-

scription de Piankhi , a la ligne 1 8 , on parle du /^'^I^MilMil'^)^

^ j^""^f^ parmi les allies de Tafnekht, et a I'avant-derni^re ligne du

reversJe;^/^'^]Ji^^^^j^|Qest mentionnt^ parmi les chefs

qui font leur soumission. On pent supposer que Ghechanq est mort pendant

la lutte et a M remplac^ par son fds Pi-ma comme gouverneur de Mend^s.

II n'y aurait rien d'impossible, les titres ^tant comparables dans les deux

cas , a ce que les noms conserve sur le fragment d'Abydos soient ceux des

personnages dont parle le roi ^thiopien.

G. Daressv.

Page 104: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

UNE STATUE D'ABA

PAR

M. G. DARESSY.

All printeraps de i goS , M. Legrain a achel^ a Louxor une statue d'^poque

saiie"', cerlainement de provenance th^baine, bien qu'il ait ^t^ impos-

sible de savoir sur quelle rive du Nil elle avait ^t^ d(5couverte, a Karnak ou a

Gournah. Taill^e dans un bloc de calcaire tendre, elle a perdiAoute sa partie

sup^rieure depuis la ceinture. Le personnage i^tait debout, vetu d'une longue

robe formant un tablier empest5. II maintient devanl lui une st^le a sommet

cintr^, dont la partie ant<^rieure et les tranches sent couvertes d'inscriptions

malheureusement en mauvais ^tat, les signes ayanl et^ gravt^s peu profon-

d^ment et la pierre «5tant us^e a la surface. M. Legrain a bien voulu me

laisser le soin de publier ces textes, ce dont je le remercie. Je ne puis me

flatter d'avoir rtiussi h lire tons les signes dans certains passages frustes, et

je demande I'indulgence des ^gyptologues qui parviendronl a d^chiffrer ce

qui m'a echapp^.

Le haul du cintre est occup^ par un disque ail^, sous lequel pendent deux

uraeus coiff<5s de couronnes du midi et du nord, et qui est accompagn^ de

la legende deux fois r^p(5t^e ^©^ I A "^' L'inscription qui couvre le reste

de la stele est en lignes horizontales de droite a gauche; la fin en est trac^e

verticalement sur les tranches. Les quatre lignes du d^but sont en majeure

partie d^truites : (—')

I I I I ("—

k

''' N° d'entr^ 36i&8. Hauteur du monument o m. 70 cent.

Page 105: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 95 —

IPIs.~-<^^Jii;=;>^'^'^^5S-=>^-=r'^iy^^ /

I I rm 1 1 1 ^-^^ **"*1 1 1 /«»~A 11 J 1 <_^ A~—\ I I I />—V 1 I

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Page 106: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

96 —V I©-

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I'J^THfl'^* l"=*l'^f*iii|"««l:illlii I I III I xkAT^ 111^.^=: I jm^aIWm \ \\ \\ i

Le dossier auquel s'appuie la statue porle une inscription en gros carac-

l^re dont ii ne subsiste que la moiti^ infi^rieure : jPTJc^i^'^^'^n

Le personnage que repr^sentait cette statue elait un des grands fonction-

naires th^bains du commencement de ia XXVP dynastie. Son magnifique

tombeau ^tait a I'Assassif; il a malheureusement k\.k saccag(5 anciennemenl.

Les inscriptions et figures subsistantes ont ut^ pubiiees par ie p^rcScheii,

dans ie tome V des Mhnoxrex puhlih par les Membres de la Mission archhlogique

frangaise.

G. Daressy.

Page 107: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

yAnmles du Service des Mntiquites, T. V. PI. I

Phototypie BerliiauJ, Tans

Les colonnes de la Salle Hypostyle, a la Cm de la campagne de 1902-1903.

Page 108: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 109: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^nnales du Service des tAntiquWs, T. V. PL II

Pliutotypu! BerthaiiJ, Paris

Les caryatides de Thoutm6sis I", dt^gagte.

Page 110: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 111: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^nnaks du Service des ^ntiqiiite's, T. V. PI. Ill

T4te d'Ousirtasen Ii='

Pbototypie Berthujd, Paris

Page 112: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 113: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

. ^Annates du Service des xAntiquites, T. V. PI. IV

I. Tete d'Amonit. — 2. Tete de Thoutm6sis \".

Plislotypie nerlhaiid, Paris

Page 114: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 115: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

lAitnaks du Service des ^ntiquite's, T. V. PI. V

Thoutm6sis IV et Taaa.

Pliototfpie Berttmud, Paris

Page 116: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 117: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

iyinnaks du Service des xAntiquites, T. V. PI. VI

Buste de Ramses IV

Pbttotypie Bertliaud, Pans

Page 118: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 119: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

REPORT ON WORK

DONE m THE GEBEL ESH-SHEIKH

ABD-EL-KURNEH AT THEBES

JANUARY TO MARCH 1903

BY

M. ROBERT MONO

M.A.F.R.S.Ed.F.C.S.F.G.S.ETC.ETC,

On the invitation of Mr Percy E. Newberry, and with his kind assistance

in the direction of the work and the copying of the inscriptions, I began

excavations on the lo"' January 1908, in his concession of the Gebel esh-

Sheikh Abd-el-Kurneh at Thebes.

S I. — The tomb of Ken-amen.

I commenced by clearing the tomb and courtyard of Ken-Amen '•',

Mr Howard Carter, Chief Inspector of the Antiquities of Upper Egypt , having

kindly shown me the site and examined with me the most suitable place for

the deposit of the debris that we had to remove. This work was practically

completed by the middle of February, and, during the course of it. several

') The tombs of^ | J!!J!;!|t^ Ken-

Amen has been briefly described by Gham-

poUion {Notices descriplives, 8 qual. L.)

and some of its painted scenes have been

published by Rosellini (Af. C, CXXI) and

Lepsius (D., Ill, 6 3, a). Hay also copied

some of its scenes ( Brit. Mus. Add. Mss.

agSaS f.f. 64-71; agSii and qi6). A

statuette of Ken-Amen vas found in the

temple of Mut at Karnak and has been

Annalet, 190/i.

published by Newberry (Benson and

GouRLAY, The Temple of Mut, p. 3a6-

3a 8). A very fine shawabti figure in blue

glass bearing Ken-Amen's name is in the

Gairo Museum and probably came from

his tomb at Thebes. He is described on

these monuments as~~\ *" I , >i^!'

'—^^ ^^,and>C.t — , and served

under Amenhotep II.

Page 120: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 98 —

interesting objects were brought to light. In the court-yard was found an

unused mummy-pit of the Eighteenth Dynasty, a number of large earthen-

ware jars containing mummyfying materials , a charred draught-board '",

an inscribed wood shamihli figure of Ka-om-her-ab-sen '-', a very large

number of terracotta funeral cones of Ken-Amen '^' and of Sen-nefer, as

well as many pottery s/trt!i'rt/><i figures of Kamama'*', and numerous inscribed

oslraca of limestone and pottery. Just outside the door of the tomb, was

found a large sandstone jam!) with the seated figure of Ken-Amen, head

and inscriptions destroyed , and , inside the door, its fellow in a similar state

of preservation : these two jambs have been re-erected in their original

positions. I also found in the courtyard the remains of a large Greek or

Roman baking oven, of which photographs were taken. A retaining wall

was built on the north and east sides of the court-yard, and a staircase down

to the court of the tomb of Rames has been provided.

Within the front hall of tlie tomb were found numerous skeletons, near

to one of which were beads of twenty-second or twenty-third Dynasty date.

On the right side of the front hall there is a deep and very large mummy-

pit with many ramifications, which, having been accessible for a longtime,

I found to be completely plundered. Numerous bodies and skeletons were

'"' Drciiighl-board of wood , mncli char-

red by fire, 3'i..5 cm. lon{j l)y 8 cm. liroad.

The upper side is dividod into Ihirly-lhrce

«juares arranffcd in Ihree rows of eleven

each : some of the squai-es have liierogly-

phic signs in them while other are blank.

Tlifi under side is divided into forty-five

squares, arranged in tlirce rows of fifteen

eacli, and in llie center of each s<juare is

incised a small rosette : (••—•)

'if

Page 121: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 99 —

brought to light in this pit, and in chambers beneath were found a basket

and an untouched mummy, buried in a heap of d(5bris, which had glass

eyes inserted in the eye-sockets. One of these has been handed over to the

Museum, the other one is still in place in the skull in the magazine at

Thebes. One whole, and portions of several other limestone canopic jars

were also discovered here , but only one is inscribed and that simply with the

name of the god Dua-met-ef.

The inner hall of the tomb had been fdled with d(5bris to a considerable

height through the collapse of the ceiling, thus giving to the chamber the

appearance of a natural cave. The south half of it being clear of debris and

containing no paintings or inscriptions except along the east wall, I decided

to fdl up this portion with the rubbish removed from the centre, and, as the

north side was also found to be undecorated , I ordered the d(5bris to be

piled up at the right and left, so as to offer some additional support to the

columns and roof. In the centre of this inner hall were found the remains

of a twenty-second Dynasty burial, two wooden steliB '", a fine cartonage

head, beads, fragments of wooden colIins''^', Horus-birdsandAnubis-jackals

also in wood , an Osiris figure painted and inscribed but with name illegible

;

and finally, in the entrance of the small painted funeral chapel at the end of

the hall, a small papyrus rolled up which has not yet been opened and

C The texts upon these stelae read this : If •i Ml ^ "^ ^ I

*Ml ^M flTFi

•^I I 7 T I

' X ^ -^ U I

'~~*J 1

''' One of these wooden coffins was

—I I Ijjjijjjj

.^ .J g |,liyyi|.^,.— ^- inscribedand bears thenameofa

1 1 1^^

I 1 1 <~—\ == J I 4—1 1 j~~v G^ i-v Jit -^^^ -rr- n • . !• i I VHilli

, „ ~^ ffPriest of Amens, . I^^

i T^ 1

1' /—A1=S rj^-w—1 1 • «— J"^ ~^ ^^ TPcda-Amen-nesi-taui » , son

"^•TT"-'! A -'-1*^ ' •V^'^T"— of'*" " !3c."^ Marli-er-dja, who

identical to the owner ot stela n 1.

Page 122: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 100 —

examined. On the north side of this inner chamher, a wall with false-door

depressions about one metre high was built between the columns and

painted

89. — The tomb of Rames <'l

As this tomb, which is below that of Ken-Amen on the north, contained

only a few inscriptions, I made a path across the court-yard and opened out

the doorway, so as to render it easily accessible. Here, in clearing this path-

way, we found a number of eighteenth Dynasty jars with mummyfying

materials, some with their mud seals (but no stamps) still attached to them.

This tomb is not of sufiicient importance to require a gate.

§ 3. — The tomb of Sen-inefer (^l

Immediately below the tomb of Ken-Amen is the large tomb of Sen-nefer.

The interior of this tomb was comparatively free from debris. The front Hall

contains a fine view, amongst other scenes, of the garden of Amen at Karnak

as it was in the time of Amcnhetep 11, but its paintings have, like those of

the rest of the tomb, been much obscuredby soot etc., which could be only

partially removed by repeated washing. No objects of any importance were

found within this tomb, the Inner Hall of which Mr Carter has decided to

turn into a magazine, and I have deposited in it all the inscribed and other

objects found during the course of my excavations that require preser-

vation, therein.

In the courtyard I found , in the N. E. corner, a deep mummy pit with two

lateral chambers botii plundered, but in the side chamber of the upper one

were, besides debris of coffins, chairs etc., sAawaJa figures of Userhat'^' and

Merserker '''', a mummy on whose right hand was a silver ring with car-

<'' The tomb of ®([j P

f^ Rames, a Society of Biblical Archaeology, 1900,

^ ^, under Amenhetep II. I'- •^O"''" •

''' The tomb <>f| J t^ Sen-nefer, the (i) rri j-j|n ^

—^ ,—^ O ij under Amenhetep II. A brief^

notice of this tomb has been published ''' ^^ m 2) U •

by Newberry, in the Proceedings of the

Page 123: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 101 —

louche"' and on whose left hand was a bronze ring '^' also inscribed (now

in the Cairo Museum), a bttle blue faience ring, two carnelian hair buckles

or ear-rings, and fragments of pottery canopic jars. In the courtyard, we

found a false entrance to a mummy-shaft, consisting of some eleven steps

going three metres down , at the bottom of which were discovered some

bodies of uncertain date but no inscriptions. In clearing the courtyard, I

found a number of funeral cones, terracotta, blue glaze and earthenware

sliawabtiDgures , fragments of granite stela; with the name of Sen-nefer, and

fragments of three statues in granite. Here also we turned up a limestone

triple statue,portions of which we had already found in the courtyard of

the tomb of Ken-Amen. I also explored the ground in front of the courtyard

of Sen-nefera, which disclosed an ancient retaining wall on the south side,

whilst on the north I built a wall to correspond and a stairway to connect

with the courtyard of the tomb of Rames. Whilst examining the debris at

the end of this wall, I discovered a wooden coffin painted white and yellow,

covered with reed matting and facing east and west , surrounded by a number

of jars, containing mummyfying materials. This coffin was found only

to contain debris of pots. The continuation of this work disclosed portions

of a wall which I propose to trace next year. I found it two metres below

the surface, at a distance of 17 1/2 metres from the S. W. angle of the

court-yard of the tomb of Sen-nefera, and in continuation of the direction

of the north wall of that court.

§ 4. — The tomb of Sen-nefera'''.

I opened up and examined the large pit of the tomb of Sen-nefera , and

in it I found fragments of papyrus, the rilled mummy, a sandstone face

,Y| ''' The tomb of II ^ t^ , Sen-nefera

,

<•' Silver rinp^Ki- <i^ under Hat-shepsut and Thotnies III.

2i^ A short notice of Sen-nefera is given

"* by Newberry in the Proceediiign of the

N Society of Biblical Archaeology, igoo,

-—D . * • p. 61-62.

Page 124: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 102 —

of a statue, the wooden face of a sarcophagus, and fragments of a limestone

stela bearing his name and titles. Here we also found in the debris a frag-

ment of a stela with the name of Ken-Amen. In the debris surrounding this

tomb, I discovered fragments of a painted limestone slela in bas-relief and

a small papyrus roll (acbarm?) which requires to be unrolled.

§ 5. — The tomb of Menna C.

Having been informed of the existence of a tomb with fine paintings

some hundred yards behind the well-known tomb of Nekht, I began work

at the beginning of February, and found first an uninscribed rock-tomb con-

taining a body and a fragment of a painted wooden model oar. Continuing,

I found two jambs with the doorway between filled up with mud-bricks, and,

beyond it, the tomb of Menna, a « Scribe of the cornfields « of about the

lime of Amenhelep II. Within the tomb, two mummy chambers were

discovered (numbered respectively i and 2). In n" 1 was brought to ligh

the remains of a late burial, destroyed for the most part by fire. Here we

turned up an ivory spoon stained green, some gilt plaster-work, a piece of

a pectoral ornament, a blue glazed lotus column amulet, and a leg of a

wooden funeral chair or bier. In mummy-pit n" 9 we found fragments of a

mummy of no importance. In a third mummy-pit, in the court yard of this

tomb, I found a wooden staff neatly bound round with string at the top

(now in the Cairo Museum).

Beyond the boundary of the courtyard, which was walled around and

approached by a flight of stairs built of mud-bricks, we excavated a small

rock chamber, which appears to have been unused, and, in a pilbeforeit,tlie

uninscribed coffins of four children, one containing a necklace of thick Idue

beads, two pots and an earthen-ware dish with leaves. In another mummy-

pit, more lo the north, I discovered the remains of a man , and, just behind

(') TheJombofS'i{^y[M(-niia, a I'as not yd l.een published (Maspero,

T^ fk r:.- ^ !!!• 'fl.is tomb wasf^''" f^'-

?" »^*

'^f"^^^ '" ^^^""'-

I » -av I I I 1/ V W««) t-I. 'ooo, p. ago).discovered by M. Maspero m 1886, but

Page 125: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 103 —

it , in yet another pit , I found a small limestone bust of a woman , the shatvabu

model coffin of Menthu'", fi-agmenls of a sandstone portcullis, and three

Collins, two of which were fairly intact but empty and with illegible names.

In the debris surrounding these pits many funeral cones were brought to

light. These included cones of Menthu, Nekht-amen and Mery, but curiously

enough none of Menna. Inscribed bricks of Menthu were also found here

,

and , at a slightly higher level , bricks bearing the name of Ptah-mery whose

tomb I looked for but have not yet found.

§ 6. — The tomb of Huy <-'.

Mr Howard Carter having pointed out to me the position of a small

painted tomb in the vicinity of the tomb of Menna, I cleared this out also

and made it accessible. It belonged to a man named Huy, a metal worker

of the period of the middle Eighteenth Dynasty.

Besides this work , we opened and examined the fine tomb of Kha-em-hat

,

and, as its magnificent sculptures were showing some signs of decay, I

partially cleared out the front chamber and found in it a large number of

sculptured fragments of its walls and a small stela. Finally, an untouched

tomb having been pointed out to me some two hundred yards behind the

house of Hasan Abd-er-Rasul , I commenced the clearing of this tomb and

found in it a fine pottery vase and two mummy-pits, in one of which were

discovered a large number(5() perfect ones) of white pottery s/«awaih figures

of Peda-ast and portions of a leaden vessel : the second pit yet remains to

<') The cones of Menthu (of which sixty Cf. Daressy, M.A.F., L VIII, a. IN" 1 1 1.

specimens were found ) read : m The tomb of^ ^ 1 1^ Huy, a 3^

^1

.m. 1 1^^

, was discovered by M . Daressy

but has not yet been publisched.

Page 126: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 104 —

be explored. This tomb is completely filled up with sand, even to thereof,

and it has unfortunately suffered much from water, so that the inscriptions

on the door lintels and jambs are nearly illegible.

In conclusion I must express my very best thanks to M. Maspero,

Mr Carter, Mr Newberry and Brugsch bey, for their kind help and advice in

the execution of this work.

Robert Mond.

Page 127: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

WORK OF THE EXPEDITION

OF THE UNIVERSITY

OF CALIFORNIA AT NAGA-ED-DER

BY

M. GEORGE A. REISNER.

At a point about one kilometer north of the village of Naga-ed-Der, a

spur of limestone lies in advance of the main limestone wall, separated

from it by deep ravines. On the top of tiiis spur is the ruined tomb of a

Sheikh Farag. At present the river washes the base of the spur. Between

Sheikh Farag and the village, the edge of the desert slants away from the

river, bearing generally south-east (locally called qubli « souths), and is

broken by three large ravines opening on the cultivation.

The surface of the top of the Sheikh Farag promontory falls away from

the edge to a depression about one hundred meters wide, and then rises

to a high hill overlooking the ravines which separate it from the main

clilf. This depression has received a deposit of gravel and debris of varying

depth. The face of the promontory, as far as the first ravine, once contained

tombs cut in the rock (hereafter called rock-cut tombs) which have now

been almost entirely removed by quarrying and by natural denudation. The

gravel plateau on top contains a number of shaft graves and mud-brick

mastabas of the seventh to twelfth dynasties; and the slope of the hill

behind the plateau contains rock-cut tombs of the same period. These

have all been grievously plundered in both ancient and modern times.

From Sheikh Farag to the mouth of the first ravine to the south, there

is, at present, no gravel slope in front of the clifl', owing to denudation by

the river perhaps during the Christian aera. The mouth of the ravine is

about forty meters wide, but, on the south side, about twenty-five meters

of this distance is occupied by a gentle alluvial slope. This slope was

first occupied by a cemetery of the second and third dynasties (see pi. I,

1 and 2), although it contains one prehistoric burial and one vaulted

Page 128: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 106 —

first dynasty stairway tomb. Later, this second dynasty cemetery was

buried by from fifty to seventy centimeters of d6bris from its own super-

slruclures and from the sides of the ravine above; and it was then covered

by a cemetery of the sixth and seventh dynasties, which extended up llie

south side of the ravine and was added to in the eighth to eleventh

dynasties.

South of the first ravine, as well as north of it, there is, at present,

no gravel slope between the face of the difl" and the cultivation. But the

face of the cliff rises in a very steep slope, the lower part of which contains

burial pits of the sixth to eighth dynasties, covered with rough rubble

maslabas or mounds. The upper part contains rock-cut tombs of about the

same period (see pi. II). This cemetery extends up the sides of the second

ravine and over the low alluvial mound on the north side of the mouth

of the ravine. The top of the mound contains pit tombs of the sixtii to

seventh dynasties, and, mixed with these, a great number of narrow

Coptic graves. The side of the mound, along the ravine, is lined with

chambered tombs of the seventh to eleventh dynasties, cut in the hard

gravel.

Between the second ravine and the third ravine, the limestone cliff lies

farther back from the cultivation and rises in two terraces with nearly per-

pendicular faces. The bottom of the face of the second cliff is about forty

meters from the top of face of the first cliff and separated from it by a steep

slope. From the base of the lower cliff, a low limestone shelf slopes out

to the cultivation, about one hundred meters away. The surface of this

shelf is covered with a thin layer of gravel, and its edge is concealed by a

low alluvial strip about ten to twenty meters wide, composed of strata of sand,

gravel and black soil. On the south, this shelf rises to a low limestone liill,

separated from the third ravine by a broad low mound of alluvial depo-

sits. The shelf and its alluvial border are furrowed by three slight water

channels and thus divided into four irregular tongues of desert-land. The

alluvial deposit at the tip of tlie first tongue, south of the second ravine, is

occupied by a cemetery of the first and second dynasties (see pi. III). The

second tongue tip is occupied by a tomb complex of the fourth or fifth

dynasty. The shelf behind these two tips is continuous, and bears a field

of small mastabas of the sixth to eighth dynasties (see pi. III). The third lip

Page 129: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

I

— 107 —

lies further back than the others , as its alluvial deposit has been cut

away by natural forces. Its slope contains a cemetery of the sixth to eight

dynasties with a few later pits (XXth). The fourth tip, which in fact

clothes the base of the limestone hill on the south of the shelf, contains a

cemetery of the first and second dynasties. The limestone hill itself con-

tains rock cut tombs and brick mastabas of the twelfth to twentieth dynasties.

The alluvial mound between the limestone hill and the third ravine

(mentioned above) forms the north bank of the mouth of the ravine. The

part nearer the cultivation contains a cemetery of the second and third

dynasties , the middle part , a cemetery of the third and fourth dynasties

,

and the upper part, a cemetery of the fifth and sixth dynasties (see pi. VI).

The face of the first cliff, behind the limestone shelf described above,

contains plundered rock cut tombs without inscriptions. The slope from

the top of the first cliff to the base of the second contains chambered tombs

and pits of the sixth to twelfth dynasties. The face of the second cliff

contains rock cut tombs of the sixth dynasty. Four of these have scanty

inscriptions and reliefs, but without any great interest or beauty.

The south bank of the third ravine is also an alluvial deposit, about

twenty meters wide. Nearer the cultivation, this deposit contains pit tombs

of the twelfth dynasty, and, on the edges, chambered tombs of the tenth

to eleventh dynasties. The upper part contains the prehistoric cemetry (see

pi. VI). Beyond the third ravine are rock cut tombs in the face of the cliff

all completely plundered. In front of this cliff lies the village of Naga-ed-

Der; and to the south of the village lies the present day cemetery of the

Coptic population of Girga.

During the last two years, the work of clearing the south side of the

first ravine and the slope between the first and the second ravines has been

carried on by Mr Mace. The work on the field between the second and

the third ravines has been carried on by myself. And the work south of the

third ravine has been in charge of Mr Lythgoe.

Mr Mace has uncovered a large number of unplundered graves in the

second dynasty cemetery in the first ravine, which have yielded a certain

amount of broken pottery and stoneware, and a small number of rough

Hints , small bronze models and plain gold beads. In the cemetery of the

sixth to eighth dynasties, a number of unplundered graves were also found.

Page 130: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 108

among them five or six basket burials. This cemetery yielded pottery,

stelae, a sheet of hieratic papyrus, inscribed colFins, one painted codin,

two statues, one of which was of wood, the other of limestone, two lime-

stone statuettes (see fig. i) and an ivory statuette. There were also found

bronze spear heads, a set of bronze offering models, beads, amulets,

wooden staves, sandals and headrests, several empty toilet boxes, alabaster

jars and other material.

The cemeteries on the tongue tips between the second and the third

ravines, all of the early dynastic period, contained a number of unbroken

vaulted tombs (see pi. VI, i). These, with the

remains of the broken vaults, furnished a very

decisive material on the technical powers of early

dynastic masons as well as on the common burial

customs (see pi. IV, a). In addition to the gold

jewelry and the cylinder seals, already mentioned

in the Arcliaeolofrical Report, a quantity of pottery

and stoneware, a few flints and beads were found.

The sixth dynasty and later graves in the face of

the upper cliff were all badly plundered. One pit

contained nineteen wooden statuettes and figures,

grouped about the foot of the coflin (see pi. V, i),

which contained an undisturbed body packed in the

usual manner of the sixth dynasty. Among the

wrappings was found a linen apron with the name

written in hieratic. Another pit contained a girl in

a poor wooden box. At her feet was a small box containing a veil and a

string of plant kernels (necklace). A third pit contained in a niche two

ships of the dead, a group of cooks and a group of brick makers (sec

pi. V, 9). Among the later tombs on the slope below the cliff, one contained

four rolls of hieratic papyri, badly worm-eaten; and another yielded a set

of poisoned arrows (see pi. VII, 1).

The prehistoric cemetery, which has been excavated by Mr Lythgoe,

yielded a most remarkable series of naturally preserved bodies (see pi. VII,

3). Most of these are temporarily on exhibition at the Khedivial School of

Medicine. The whole of the anthropological and anatomical material of the

Fig. I.

Page 131: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 109 —cemetery, and indeed of the whole site , has been placed in the hands of

Prof. G. Elliot Smith of the Khedivial School of Medicine, and has led to

important conclusions which are now being prepared for publication. The

archaeological material has been worked up by Mr Lythgoe, and has

proved very rich in results relating to burial customs, dress, and cloth and

mat weaving. The antiquities found in the cemetery include a seal cylinder,

some interesting painted pottery, and the usual forms of slate palettes,

flint knives, ivories, beads and stoneware.

In addition to the work at Gii'ga, excavations were begun in the con-

cession at Gizeh granted last year. Beginning at the west end of the strip of

the cemetery west of the pyramid of Chufu which fell to our share, Mr Mace

supervised the clearing of the tomb complexes for a certain distance

towards the east. With the exception of some rough pots, a few bits of

rotten wood , and a brief stone inscription , no antiquities were found in these

complexes. Nevertheless, a number of untouched burial were found, con-

firming most gratefully the results of our work at Girga. About twenty-five

perfect skeletons were also obtained and formed a most important addition

to the material already turned over to Prof. Smith. It is our intention to

continue the systematic clearing of this strip during the present winter, and

to begin on the field near the third pyramid in the same manner.

8 October, igoS.

George A. Reisner.

Page 132: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

A PROPOS DE BENiJ HASSAN

11, Plate XVI

PAH

M. w. VON Bissmo.

J'ignore si certains de nos confreres , en iHudianl les scenes figuri5es si >.,„ i„

planche XVI de la belie edition des tombeaux de Beni Hassan (t. II , by I*eu _p

E. Newberry), ont eprouv(5 le m(ime malaise que moi, a propos dii {jriflcje

qu'on voit au-dessus du bras droit du nomarque Acblho^s [^ ^ |) en cont._

respondance apparenle avec le petit cbicn qui est pros du pied du memfrj.

personnage. Ni les lois de la perspective egyptiennc, telles que nous lesd.

connaissons,nilecaracl('refabuleuxdu griffon, qui, selon les Kgyptiens, vit f

dans le desert, ne pernaettent pour ainsi dire sa presence ici. L'inscription

trac(5e au dessus du griffon est, dans sa partie finale, inconipn^hensible pour

moi, etparait-il aussi pour (Irillltb et Newberry, car (p. Gi)ils nousallirment

que : wThe horizontal line of hieroglyphs above the large standing figure of

Khety gives his usual titles and others in fanciful hierogliiphs which may be

interpreted— , entering first, going out last?55. Enfin la forme de la harpe

surmont^e d'une tiite humaine que tient la femme de la petite represen-

tation au-dessus de I'epouse d'Achtho<?s, Chnumolhes, est des plus Strange

et sans analogie directe dans les anciennes fres([ues ^gypliennes.

Lors d'une mission dont M. le Directeur {fi^neraldu Service des Antiquit^s

m'avait bien voulu charger, j'ai pu examiner rapidement la niche du tom-

beau 1 7 oil ces scenes sent figur(5cs. La solution de toutes ces dillicult(5es est

des plus simple : il y avait autre fois, dans la partie moyenne du tableau,

une representation de chasse dans le desert qui faisait suite a la prise des

oiseaux que nous y voyons encore. G'est a celte scene qu'appartienncnt le

griffon, aussi bien que les jambes et les parties inferieures d'hommes ou

d'animaux, et les trois personnagcs assisdans la soi-disant partie finale de

Page 133: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— HI —I'inscription. La harpe de la femme musicienne couvre la majeure parlie

d'un personnage accroupi. Par ci par la , on d^couvre sans peine les resles

d'une peche aux poissons. La scene premiere, qu'un examen fait plus a

loisir pourra sans doute reconstituer, a ^t^ couverte de slue pour faire

place a la repri^senlation a grande t^chelle du d(5funt et de sa femme. Le

slue est tomb(5 en parlie, el ainsi s'est produitle curieux melange de scenes

que nous monlre la planche de M. Newberry. Le dessin en surcharge elait

done Ires semblable a celui de la planche XIV du volume de M. Newberry.

Qu'on me permelle d'ajouter ici quelques notes que j'ai prises dans les

tombeaux 1 7 et i 5 ii la hale, et qui serviront seulement a indiquer a d'aulres

combien il reste encore a faire dans cetle necropole que nous croyions

connailre. Je n'ai malheureusemenl pas eu en main le livre de M. Newberry

en les redigeant, sansquoi j'aurais peut-elre pu faire mieux.

Contrairement a ce qu'on volt a la planche X, j'ai note que les liges des

petits lolus sont peintes en rouge ; les parties blanches du chapileau sont

([uelquefois jaunes, et le bleu a presque partoul sauf a I'architrave el au

chapileau passe au vert.

J'ai remarque expressement que les lulteurs de la grande paroi du fond

ne presentaient pas enlre eux la difference de couleur qui est coutumiere :

cependanl, comme la planche XV indique nettement le contraire, il y

aurail lieu de verifier sur place mon observation.

J'ai copi(5 un certain nombre des petiles inscriptions qui accompagnent les

scenes. Je donne ici celles la seules ou je crois avoir lu mieux , ou bien celles

pourlesquellesunecopieiWfc^e*u/^<Hte confirme un texte curieux de I'edition

anglaise.

Planche XIII, seconde rangee (du has) : joueurs (Tdchec, lire: ^^jf^y,

sculpleur en train de peuidre le bras d'une statue, lire : ^ ^

Troisieme rangee : '^ i^f;^ [ ensuite|^J^

. Notez que, dans les noms(?)

qui accompagnent les deux premiers claqueurs, il y a vraiment pour1 1 | et

fO IDm ,c'est-^-dire pour

^ > et H] > , M M «tfll fD fU [l] = «" ^^oy^"

Empire, pour indiquer le pluriel, on repele quelquefois la leltre ou le trait

qualre fois au lieu de trois.

Au-dessus des danseurs, on lit ^^J«'

^ -i^- Plus loin j'ai cru voir

—' 1^

I-~-^^

f f; au-dessus d'une ^critoire (?)^ | f ^; au-dessus

Page 134: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 112 —

des arfs"^

i ; suit ensuile ran jf\ (•'") I el,'~~*'^*1 '*''''''; en fin,

il y a , d'apr^s ma copie, ^ °

(?) 1^ et| . *_

.

Pour la quatrit'me rang(5e voila re que mes notes comporteni. Au-dessus

des joueti.ies de paume :j y|[ |

plus loin ^A'f et ^L«; ensuite| j

'—*^1 ct -=>»•— ,enfin '~^f[|i (fcil "^^^ i ^•Dans la deuxieme rangt^e d'en liaut je lis : au centre j£ 1 ^i P"'** '^HHHl 1

ensuite l^l^l; ^1-^^Jl.; ""fi" ]^\Qi

J'ai not^ aussi que le naos dans lequel ce trouvent les statues de Achtho^s

et ChnumotWs est en granit : il est peint en jaune tachel(5 de rouge. II est

regrettable que M. Newberry n'ait pas indiqud dans son texte les couleurs

des objets repr&entes , car c'est par la seul ires souvent qu'on peut inter-

prt5ter justement les fresques.

Voici les quelques textes que j'ai pu copier dans la tombe i 5. La fin de

la Iroisieme inscription de la rangee la plus basse , a gauche de la planche VII

,

donne clairement 4.^; dans les textes qui suivent je dechiffre ^r— (*)(?)

et /lA; enfin '^ f et ' "^Z.

Plus bas encore, la oii M. Newberry n'indique rien, j'ai lu J^ U^f '^^

^1'

^ X ?, done le reste du titre des scribes qui revient plusienrs fois sur

(•) iiiriBn - «

la meme planche et de I'addition qu'ils font.

Enfin j'ai note que, dans la sc^ne de la fabrication des pots, les vases sont

peints en gris jusqu'au moment oil ils entrent dans le four | ^, d'ou ils

sortent rouges, particularity importante pour I'interpretation.

Encore une fois, ces notes ne sont ([ue provisoires, et leur but est surtout

de d(5montrer combien il serait desirable qu'un (Egyptologue , Tedilion anglaise

en main, allAt revoir les tombes de Beni Hassan et en faire une description

d^taill^e qui permit I'^tude archt^ologique de ces tombeaux,qui malgr^ les

travauxdeChampollion, Rosellini, Lepsius, et malgr^ les supplements aux

deux volumes de M. Newberry, est encore bien dilficile.

W. VON BiSSING.

Page 135: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

INSCRIPTIONS HIEROGLYPHIQUES

DU

MUSEE D'ALEXANDRIE

PAR

M. G. DARESSY.

Le Mus^e d'Alexandrie , bien que consacr^ plutot a la conservation des

antiquites grecques et romaines trouv^es dans le nord-ouest du Delta,pos-

sede un certain nombre de monuments de I'^poque pharaonique d&ouverts

dans cette rc^gion,qui ont ^t^ donnas par des particuliers ou envoy^s par le

Service des Antiquites, et qui portent des inscriptions hi^roglyphiques.

Ces inscriptions etaient jusqu'ici incites ou peu connues, n'ayant jamais

^t^ pubii^es ensemble. Bien qu'aucune ne pr^sente un int^rfit capital, j'ai

pens^ qu'il serait bon de les faire connaitre, et avec la gracieuse autorisa-

tion du regrett^ conservateur de ce Mus(5e, M. Botti, je public cette r^colte de

textes, en suivant autant que possible I'ordre dans lequel les monuments sont

exposes '".

SALLE 6.

I. N° 3 6 9 . Scarab(5e monslrueux en granit rose , Irouve pres de la colonne

de Pomp^e. Une inscription faisait le tour du socle, mais elle est tres fruste

et on ne lit plus que ce qui est grav^ sur le devant : (—') ^ fc

'I P "f 1

I , ^^ sJH* ^'^' dynastie. Provenance probable H^liopolis.

'"' Les num^ros se rapporlent au Catalogue du Musee, Edition 1901.

Aniiales, 1904.

Page 136: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 114 —

II. N" 873. Statue en granit noir ile Ramses II, agenouiH^, tenant devant

lui un vase canope. Toute la partie sup^rieure .^^ .^^ .

manque.

Sur ie vase on lit celte inscription , enferm^e

dans un rectangle surmont^ du signe du ciel :

Sur Ie socle, en avant ^^*''^|"^/^_^J-

Sur les c6t6s du socle : ^*, (flTS®]

III*

Mito

S

o

y^

^ (^t^^(11P4' ^"•^' ^ droite de la mention miMBiret a gauche de V z^ I I . XIX° dynastie. Origine hdliopolilaine.

SALLE 7.

III. N" 1 . Statue colossale au nom de Rams&s II, en granit rose, prove-

nant des fouilles de Daninos pacha a Aboukir.

Le roi a une grande robe pliss(5e , sur laquelle est une sorle de lablier orn^

en haut d'une tetc de lion , en has d'une s(5rie d'uraeus ; on y voit celte

inscription en colonne ; ^ (® i if CZ °m^,, (^ ll ""^ fH P 4^ ' t'i"dis que.

sur la ceinlure , le cartouche est sous la forme : (t| ^ "~=ffj P 4=^ 5 i • ^'^

main gauche maintient, appuy^ conlre I'c^paulc, un long bililon-enseigne

surmont^ d'une tete de divinite coiffee du disque solaire : la legende de

Ramses II y est ainsi donn^e :.— '^ "^ A\^ 13 ""^iJlS^ww '

I ^

it2Z.(M|-

Sur le devant du socle et sur les cotes, les deux cartouches de Ramses

sontgrav(5sverticalement, sous leur forme habituelle, pr(5c(5desde =et ^^.

La statue s'appuie a un grand pilier, arrondi au sommct, qui porte deux

(') Le % est sur les genoux du J, dans roriginal.

Page 137: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 115 —

lignes d'inscriptions surmont^es du signe du ciel recourb^ :J'^ ?5ii^

Sur le cot^ gauche est grav^e une reine debout, coiff^e comme Hathor,

qui est d(^sign(^e : ^'ij^'^Z.^^Z'^ (fl'C l ^ '

IV. N" 2. Dalle en gr^s siliceux, qui faisait probablement partie d'un petit

mur entre deux colonnes.

D'un cot^ le haut est orn^ d'une sdrie d'^perviers de face. Sous une

corniche, on voit une ligne d'inscription horizontals, puis dix colonnes d'un

texte mutil^ ; la partie inf(5rieure est d&or(5e de rainures in^gales|||||||.

w'A

''Sif/A

e e

-1 y\\

4

ITSX,

X

/

I

i

Page 138: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 116 —

Ce qui resle de ce texte a une grande analogic avec les hymnes au dieu

Nil; faut-ii rappeler qu'a M^dinet Habou Tangle nord-cst de la deuxi^me

COUP a ii6 s^part5 par des cloisons d'entrc colonnemenl et semble avoir 6l6

aussi consacrd a Hapi ?

Du cote oppos(5 , la frise du haul est form^e d'uraeus,puis sous une corniche

est une ligne d inscription :^Jm^P^ , , , ^f J ® ^ J ^^^Bel plus has un tableau en fort mauvais ^lat. A gauche, on distingue une

divinity (?) en marche , avec la legende : ^ J '^ ^^^^ ; a droite,plane

le vautour deJ ^ tenant I'anneau dans ses serres ; le roi ^tait peut-^tre

agenouill^ au-dessous, car on relive sous I'aile les traces d'un cartouche

vertical "^ ^ |( ® ^- f^a fin est si mutil(5e que c'est sous toutes reserves que

je propose de lire T o [" "^

jj, c'est-a-dire S6ti 1".

V. N° 3" Sphinx en gres de la montagne Rouge, t^te bris^e, trouv^ Jk

Aboukir. Sur la poitrine on lit^ f o^ | \ malgr^ la tentative de mar-

telage du cartouche. Le nom ^tait r(5p6t^entre les pattes^^ I ^ j A"?''

Devant le socle on lit encore : Ci^X ciZ^^B"

VI. N° 5. Sphinx en gr^s siliceux, d^couvert a Aboukir. L'inscription

verlicale sur la poitrine : ^ ^ v® H i '^ ^^^ (5videmment raise a

la place d'une autre plus ancienne qui a (5t(5 martelt$e. La legende royale

inscrite autour du socle est en mauvais ^tat; a droite il n'en reste que

G+^^Qi^^Bet ^gauche i21li*=S^(Ilj

^^ ?i@MP+] I^S J I- Ramses a encore plac^ son nom

sur ie socle, ^ cot^ des flancs : i gauche +?^= ( ® 1 i f^° f* ^M!'

" droite ^-(jjirfiq^ - If-

VII. N° 6. Fragment d'une statue en grfes siliceux, trouv^e pr^s de la

colonne de Pomp^e, repr(5sentant Ramses IX agenouilI(5, tenant devant lui

Page 139: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 117 —une stele ou un vase. Sur ie c6t4 de la masse laiss^e sous les bras on lit

Origine h^Hopolitaine.

it *6

^>^^

SALLE 8.

VIII. N° 1. Couvercle de sarcophage ptol^ma'ique , en calcaire, de forme

anthropoide. Un pectoral porte les images d'Osiris, Horus, Isis et Nephthys.

L'inscription en deux colonnes, Irac^e sur le devant du corps, est fort mal

grav^e, et le nom du d(5funt a et^ laiss^ en blanc : ^ "j*^ (blanc) (f] P A *'*

^ ^ —^_^-^i<=, jK_-._B" ^'^'' '^^ cot^s sont repr^senl^s les quatre

g^nies fun^raires.

IX. N° 3. Magnifique bas-relief memphite, de la XXVI ° dynastie, donn(5

par S.E. Tigrane pacha. A gauche, est assis le defunt J] f | 1 "*^^^|

*—, T © 1 (' Ji-^1 Olr'^JI I^" grand costume, une large 6charpe

jet^e sur I'epaule , respirant une fleur de lotus. Devant lui se tiennent : i " un

vieux musicien jouant du trigone; a° une femme batlant un tambour en

forme de baril; 3' deux femmes tapant des mains; li° un homme puisant

avec un simpulum dans un vase de forme phdnicienne pos4 sur un petit

support, a cot^ estuncoffre surmont6dela l^gende "^1^; 5°unejoueuse

de lyre; 6° une joueuse de mandoline.

X. (Sans num^ro.) Couvercle de sarcophage anthropoide, en calcaire,

d'^poque ptolemai'que. Sur le devant est inscrit le nom du dt^funt : f~^'

XI. N° 6. Table d'offrande en calcaire, don de M. Avierino.

Les inscriptions gravies au pourtour se trouvent assez fr^quemment sur

les tables d'offrande provenant d'Akhmim. A droite on lit : j^^ ^

^j*^

| ^ ^

Page 140: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 118 —

iJ!:stri^i=P; a gau'^he r^ji^fj^in iT;^!i^r^ftiP

«=T * ll llB' ^® '"^^^^^"""P

^^^^^^P*'"'"

^*'"® reproduit.

XII. Vitrine A. Carlonnage de momie d'^poque saite, provenanl proba-

blement de Gournah, donn(5 par M. G. Zervudachi. La bande au milieu du

corps porle : 4. ^ ^li pj 1 > 1 1^ T JTw :*in^ f^+ ; ceHes de

cot^ ont le proscyn^mc au nom dc^-^<^'^jns^*£>-'J_,"] \

S't'''^^^'?' • X~. Enfin, sans lenir comptc des petites icgendes

accompagnant les representations de divinit^s, on Irouve encore ces indi-

cations sur des bandes traversales : jpl'"''v'^|!!I!I!!I!_!L^fJ[*"ll

SALLE 9.

XIII. N° 1. Fragment d'inscription, en gros caraclferes, sur un montanlde

XIV. N' 4. Petite stMe, XIX' dynastie. Sous le cinlre, un personnage est

en adoration devant Osiris. Les It^gendcs sont en petites iignes verticales :

celle du dieui|-^ J^:^— f In H?]ll' <^elle de I'adorant

| ^ ^::::

XV. N° 5. Fragment dune statue de scribe accroupi, en granit noir,

ayant cette inscription grav^e sur le devant de la robe :

//

jI\

C—2

^A

1

JV

XIX' dynastie.

Page 141: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

Ii9 —

XVI. N" 8. Stele en calcaire. Un \hoUm6c (J^^MF]' <^oiff^ ^^ ^^

couronne du nord, pr^sente un domaine J^ a un lion couch<5 sur un socle

dev^, et qui est d^sign^ JL"?""

XVII. N° 9. Statue de Sekhemt yontoc^phale , en granit noir, du type

de celles qui ornaient le temple de Maut a Karnak. Sur les montants du

siege on lit les nom d'Am^nothes 111 : d'un cot^ ^- ( ® ^ "^, de I'autre

^Z OSl?-fj ^^"ivi^delaformule|;g-^»>ip!!^M.

XVIII. (Sans numero.) Base d'autel en granit noir, avec la l^gende royale

d'Acoris grav(5e verticalemenl. On remarquera que le nom de ka ordinaire

^ == est ici remplac6 par le nom propre du roi ; dans le cartouche prcinom

,

au lieu de selep n klinurn, on a selep n makes, le dieu qui fait vis-a-vis a Mat

^tant celui a tete de lion coiiFe de I'atef. On pretend que ce monument a ^t^

trouv^ a Chibin el Kom, mais il est certainement originaire de I'orient du

Delta :

Page 142: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

120 —

pendue une image de la d^esse M4t; sur I'^paule, le cartouche ( s|* 1 est

siirmont^ de la double plume M • Sur le pilier dorsal, on voit en haul des

fragments des noms de Psam(5tik II :

L'inscriplion est entierement effac^e , sauf , vers le bas , ces quelques lettres

:

U

3XXI bis. Socle d'une statue debout de Sekhemt, en granit noir, du type

des statues du temple de Maut a Karnak. Le nom propre d'Am^nothes III a

^t^ martel^ sous Khou-n-aten :

n

m ^ y<

XXII. N° ig. Cercueil th6bain, d'epoquc saite, au nom d'une dame qui

estappel6etant6t:-^T)>J=:!3)C:iSi;;:!-r^|-et

tant6t:jT]>r:j^t):i!sr^cr^-

XXIII. N° 9 1. Monlant de porte, en gres siliceux jaune, trouv^ a Alex-

andrie. Sur une des faces irois tableaux son t superpos(5s : celui du haut montre

un dieu faisant respirer le signe ^ a S^ti I" : 1 1 f® ^ "i"! ' en disanl^^

Page 143: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 121 —

^^ -^ ; au-dessus ,plane un vaulour. Au second regislre , Toum^^ | A

serre la main du roi^^^^ ("l^jJM'—' A"?"^* ''" ^^^'^ sentir un

signe de vie : ^^ ^ «»«. En bas, un sphinx androcephale est ^tendu sur

un socle ^leve, au-dessus duquel on lit : M | M fj f <£.^ I B- ^"'' '®

sphinx plane un vautour II. J t J '^•

Sur une face adjacente est grav^e une inscription en trois colonnes :

!i?ri:\fiXjf^>:f^-ai:.::;^(lMTT3|f>

«=» ^=—1 -7 V 9^f, n miiiH w WM /L '~~* •"«>- i • "^ I'v^ '>*r y» ^^mm 'Sf' "^^ V ^# S5! \ ^B 'T> SmS } > \J ^ ^^ f\t ^M i—^

©•

Origine h^liopolitaine.

XXIV. N°22. Partie inferieure d'une petite stele d'Apis. Les inscriptions,

gravies tres l(5gerement, ne sont plus bien lisibles : |' ^^ A "IT ^V i*i*

iTi"^

XXV. N" 95. Fragment de muraille. On y distingue la t^te d'un roi coifT(;

comme le dieu Tanen, avec ce reste de l^gende ^ ®^ 6t les cartouches de

Ramses II C^^:ipp]|(|J|.

XXVI. N" 27. Ramses II assis, en grand costume pliss6, tenant la crosse.

surSur la ceinture est grav(5 le cartouche( \ |j J ffj P 4= • ^^^ inscriptions

les cot^s du siege sont en mauvais ^tat; elles donnaient les cartouches de

Ramses II, avec dMicacc \ \'^,\ ^Zl^,.^^ ^^M^WAW^m:

Page 144: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

122

XXVII. N° ag. Plaque murale, porlant unc s(5rie de cartouches incomplels

de Neclant'bo I" :

V—

I

pi:

XXVIII. N° Sa. Table d'offrande en calcairc, ayanl cette inscription;

I^HeHTIMlX^flll^iTr-XXVMynaslle.

XIX. N° 35. Fragment d'un socle de statue (?) en balsate vert.

Sous la bordure sup^rieure est une inscription horizonlale de qualre

hgnes incompletes :,^^ |l

T . «U -^a« I WZ.^ I'—S n

Y> ^ .^ I n ^^^S" Au-dessous, on lit une serie de colonnes

verticales, dans lesquelles sont inscrits les noms et tilres des ancetres du

ddfunt, deux colonnes etant rtJserv^es a chaque personnage :

i|toutd^truilsauf|IBiaB^'k:^i;.^Tf»Vl£!-

-IHn-1Ilt^VI!^^i-r^LllwB]V12!

Page 145: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 123

Les litres semblent indiquer que le monument provienl de la Diospolis

du Nord, qui est peul-clre a Belqas, ou a Tell Balamoun, au nord de

Cherbin, comme le pense M. Hogarth.

XX. N° 33. Base de colonne en albatre. Sur le pourtour est grav^e la

l^gende royale de Ramses III. Du cot^ qui devait se trouver vers I'all^e, les

noms et bannike sont graves verticalement; de

la parlent deux inscriptions en sens inverses,

Irac^es enlre deux lignes sur la parlie la plus

renll^e du socle : fH^S^^t'^^

(^i^!l1^;^ (wTTJ]|etni^ u

Iill

:!

^^^

I—1>

de socles semblables ont ^t^ trouv^s a Tell el-Yaboudi.

XXI. N° Sg. Fragment du couvercle d'un sarcophage en granit noir, plat

au-dessus et a pans coupes.

La partie sup^rieure nous donne des restes des chapitres i, lxxi, lxxh,

el Lxxxv du Livre des marts, redig(5s au nom du Q^^fl^J'sl''— ^®^5^

:)it^ n^^ !^ I '^ ;n^ i ;^ z; r;r rr. a'^sur les c6i6s sont

reproduits des dessins extraits do I'Am-dual, cinquieme et sixieme heures,

places a la suite les uns des autres sans interruption. Sur le pan coup^, on

a grav(5, en petites colonnes retrogrades, le commencement du texte de la

cinquieme heure du Livre de I'Am-duat, mais cette inscription est trop fruste

pour m^riler d'etre reproduite ici. XXX' dynastie.

XXXII. (Sans num(5ro.) Fragment d'un montant de porte , en granit tachet^

rose et noir. Deux colonnes d'hieroglyphes y sont graves tr^s 16gerement,

qui semblent devoir se lire[^^^^ J^^ "^^ I^ ^ ' s

TTo®(v)^M!CI]^-XXX° dynastie ou (5poque ptol(5maique.

m\\

XXXIII. (Sans num^ro.) Fragment d'une statue saile. On ne voit plus des

Page 146: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

12/11

Le litre^ jest indiqu(5 a Dend(5rah comme apparlenant aii grand pr(5lre

du nome de Sals.

XXXIV. B. Table d'offrande en calcairc, de forme particuli^re, provenant

de Sebennytos, et donn^e par M. G. Zervudachi. En arriere, elle imiieune

table mont^e sur quatre pieds droits ; le bord est legercment en relief sur le

fond et porte des inscriptions; au milieu est un grand signe semblable a

celui qui surmonte la table dans le caractere _*_, sur lequel sont gravies

des olTrandcs amoncel^es; devant lui, deux profondes rigoles courbes pas-

sent sous la bordure et viennent conduire les liquides dans une cuve rectan-

gulaire evidee en gradins, qui forme la partie antdrieure du monument.

Inscriptions de la bordure. En arriere et a gauche : ^'^Ai^f ©^

O

Wroite:»i^(^(rt^^(^"^J] fo2Vi;enava«t,deuxfois

r6pdte:i*(55(^(J=y^.Au-dessus de I'amas d'offrande J\-§ {

*'^,J puis en colonne^jj^

Ce monument, (|u'au premier aboi-d on attribucrait h Amen-m-liat 1" de

la XH' dynastie, me parait nous r<5v(51er un Pharaon jusqu'ici inconnu. La

ygende royale est bien difft^rente de celle du pr(5d(5cesseur d'Usurtsen I",

qui se lit ^ J ffj- ^^ J^^ ] ff]

- ^^"^] Hi• ^^ semble y avoir intention

de diff^rencier le pr(5nom , en evitant d'inscrire les complements pbon(5tiques

g du signe _i_. Enfm il n'y a pas de — apr^s le _Jf. Le papyrus de Turin

a conserve les cartouches de plusicurs souverains nommes op^ ; le frag-

ment n" 72 en signalo deux. L'un est le second predccesscur, I'aulre le

second successeur deop'^'^tou Ameni-Antef-Amen-m-hat; Ic premier

d'entre eux est pr($c<5d(5 d'un roi dont le nom est mutil6 H J^iT^- ^^ ^ ^

done eu, apr^s la fin de la MI' dynastie, continuation de la mode de porter

le nom Amen-m-hat, et c'est au quatrieme souverain de la XIII' dynastic

Page 147: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

i25

que je serais tenter d'attribuer ce curieux monument, qui est malheureuse-

ment un peu fruste.

SALLE X.

XXXV. N° i85. Cercueil en bois naturel. La bande peinte sur le milieu

du corps porte celte inscription :]^^ "|| 1 1^ J fj^ (| J[5i ^^

Epoque saite.

uo III %^ !2)>!\ai:

XXXVI. ]N° 1. Cercueil en bois, type d'Akhmim de tr^s basse (5poque.

II est au nom de

r;sr^+r'''ai:¥:::;:^=:Tr;-%.i>

XXXVII. N° 1933. Cynoc(5phale en granit noir. Sur le devant du socle,

cette inscription est grav^e enlre deux personnages

If\\

agenouill^s :

Deux inscriptions affront^es font le tour du socle;

d'unepart:+A::i35:-1|t:::^^|iittJ| ^V-il=T:;7ii!^;del'autre:+-iA^S -

m

X OQlA iQ-irr^^j)])\m:::^ii!TT.

COUR DU MUSEE.

XXXVIII. Partie inf^rieure d'un groupe en granit noir, trouv^ a Alex-

andrie. II se composait probablement des images de Ptol^mee II, de la reine

Arsino^ et de sa sceur Philot^ra, repr^sent^s au moins en grandeur natu-

relle, le roi assis vers la droite, les princesses debout. Ce qu'il en reste

ne va meme pas a mi-jambes. Au revers du dossier sont les debris de deux

Page 148: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 126

inscriptions en colonnes, lourntJes Tune vers Taulre. Celle derri^re le roi dil

;

'Hifft*-*^— *^ •" 'V 7 ^^;«xj^c.Z4-.^-

,— (?)

8 ^^"^ T -i- 1^ X '

I ^m, •' ' ' -^ '

I ISBmi9 mI i A I I

' /»_4^\

I <»>>n I I I I I I'^^ w

Celle derri^re les princesses

I M^-"*"- J^. Ill _SV> '»>- JV <==

I ^iwn I —1»^ << •' I I 1 —••— .lT

i ^m n— Y -»- "^ -—I z

1 5?m I \\ y ^1 C2 ^ « W

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-/^ ~ O "*

i^T^^.'^^iirij

iiMp • , V Y ' ' " 1^

fHr>r.i:^pTpik>

9 •- V'—'VfTl

"*

I

*^ A cm z= .—

.

A rextr(5mil^ droile, le si^ge du roi est orn^ du groupe ^; en arriere

sent les basde deux colonnesd'hi^roglyphes : i^^i.^^ ((j|jl'~^1tJ'

Surla tranche gauche :| B 1 LJ | > iJS^^ JI1 i 1111

•••

XXXIX. Grand sphinx en gr^s siliceux jaune, en fort mauvais tUat. Sur

le c6t^ gauche du socle on lit encore : ^f^PV^ ?"-r^^=i©M!

1IPJ.iii)!Si^Z)!HflTPTT'^J.?Sl;adroiteH

(^PV5]|f¥\g1l7;!!g)!B-

Page 149: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 127 —

ENTREE DU MUSEE.

XL. Deux sphinx en gr^s de la montagne Rouge. Les t^tes, bris^es ancien-

nement, avaient iii remplac^es et fix^es par des tiges

entrant dans des trous; elles sont de nouveau

perdues.

Sur la poitrine de ces sphinx on lit :

La l^gende d'Apri^s est grav^e deux fois autour duI

socle: ^VI.i*^i-^pyz;03; f^H^^

CABINET DES CONSERVATEURS.

XLI. Fragment d'une statue en granit noir, jambes et partie du corps,

trouv^e recemment a Alexandrie, pres du port est. Au dos, est un texte en

quatre colonnes :

II y a relation ^videnle entre cette inscription et celle dela statue A. 88

Page 150: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 128 —

du Mus^e du Louvre. Notre personnage a ili gouverneur de -i-©' avant

de venir h H^raclt5opolis , ou il a travail!^ a embellir le temple d'Hor-chefi.

La statue de Paris est au nom de j^, gouverneur d'H^racl^opolis, fds de

_^^''»»^, chef des troupes de -i-Q- Je croirais volontiers que nous

avons ici la statue de ce Psam^tik, a lacjuelle son fils a voulu plus tard

donner un pendant, qui est le monument du Louvre.

G. Da RESSY.

ERRATA.

Dans rarlicie trllne statue d'Aha par M. G. Daressyi iiisdrd dans lo jux'cwieiil I'ascicnli'

des Annates, c'esl par erivur qu'uiio iacuno a tSte marquee a I'extri'mite de cliaqiie ligne

du texle. FjOs lifjnes .^ a ^!^i sont cnmpl^te3, sanf un sifjiie a |a fin des lig-nns ifi el 19.

v.. I).

Page 151: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

RAPPORT SUR KOM EL-ARQAIN

PAR

M. G. DARESSY.

La region sud-ouest de la province du B^h^ra a et^ peu explor^e

jusqu'a present au point de vue arch^ologique ; elle offre pourtant un certain

inleret a cause de son aspect tout particuiier. Toute la contrc^e au sud du

canal Abou Diab et du masraf Cliericherali est mar^cageuse , moins cepen-

dant que les Bararis et la lisiere des lacs. D'aspect sablonneux , elle est par-

semee de touffes de plantes, cyperus et roseaux dans les depressions,

fico'ides et crassulac(5es dans les parlies un peu plus ^'levees. Presque

improductive pendant longlemps, cette region, grtlce aux progres de I'ir-

rigalion , est peu a peu mise en culture. On y creuse des canaux qui permettent

d'inonder les terres; des rigoles d'&oulement recueillent I'eau qui s'est

chargee des matieres salines que le sol contient en exces, etapr^s plusieurs

lavages on peut faire des plantations. Les premieres r(5coltes sont maigres,

le dourah sort a peine de terre ; mais , au bout de quelques ann^es , on y a de ces

champs de coton superbes qui font la richesse du Delta. A travers celle plaine

immense, qui se confond au sud avec le desert, s'elevent de toutes parts

des buttes renfermant des anticjuit^s. C'est un archipel de koms jusqu'ici a

peu pres inexplores et cependant appel^s a disparaitre a bref d^lai, chaque

mise en culture d'un domaine ayant pour consequence I'exploilation du

i^bakli dans les tells voisins.

Le Musee ayant ete avis(5 par I'inspecleur des antiquit^s que des pierres

avec inscriptions avaient ete d(5couvertes a Kom el-Abq'ain (j*xJbi)l -^, je merendis sur les lieux le 19 septembre igoS. Kom el-Abq'ain, a 5 kilometres

sud-est de Hoch-Issa , comprend deux buttes voisines , ayant chacune environ

i5o metres de diametre et n'ayant pas plus de (5 metres d'elevation. Le

s('halik y est pris deja depuis longlemps, mais I'exploilation, moius radicale

qu'a kom ei-Hisn par exempie, laisse subsisler les murs des constructions

Annalet, igol. 9

Page 152: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

130

antiques, ^lev^s en briques faites sur les lieux, c'est-a-dire compos^es en

grande parlie de sable, et ^tant par suite jaun4tres.

Les rues ^taient dispos^es en damier, mais les voies principales semblent

avoir 6l6 dirig(5es de Test a I'ouest. G'est dans la butte orientale, pres de

I'angle sud-ouest, qu'ont iii renconlr^es les pierres, blocs de calcaire ren-

vers^s sous le sable, paraissant avoir fait parlie d'une porte. Un des mor-

ceaux porte en gros caracteres : ^J^ ^(^^'"^|flP4' KlH?"" ^"^'"'^

ne donne plus que : ^^{0ii^«. G'^tait done encore un monument

de rin(5vitable Ramses II. Les autres pierres ne pourront ^tre d^gag^es que

plus tard. Pr^s de 1^, on remarque une cour de i 9 metres de c6t^, qui

faisait peut-^tre partie de I'c^difice auquel la porte de Ramses II donnait

acc^s. Aucune autre construction importante ne se remarque dans les buttes,

qui ne laissent pas voir d'autres vestiges de maconnerie , et oii Ton ne ren-

contre m^me pas de tessons de poterie. Comme de nos jours, la population

de cette region devait 6tre pauvre, demi nomade; il y a peu d'espoir de

trouver dans le kom d'autres monuments que des restes des constructions

oflicielles ayant ^chapp^ a la destruction par basard , vu la raret^ de, la

pierre dans ces parages, et la quasi certitude de ne pas y r^colter de petits

objets.

G. Daressy.

Page 153: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

LA

PRINCESSE MIRIT-TAFNOUIT

PAR

M. G. LEGRAIN.

J'ai achet^, moyennant unedemi- piastre, dansune boutique fort sale de

Louqsor, un petit cube de terre emaill^e sur lequel j'avais cru , sous une

belle couche de crasse, deviner un cartouche inconnu. L'objet nettoye, je

constatai que j'avais acquis I'angle gauche du socle d'une petite statue dent

la base devait mesurer quatre

centimetres environ de large. II

^tait en terre blanche, ^maillfe,

de couleur cr^meuse, avec hi^-

roglyphes brun -violet de bon

style. Sur le plan sup^rieur de

ce socle, nous lisons : (•—')

M^1!WFig. 1.

Sur le cot^ droit, nous lisons

:encore "]

]|[4= | 4^ §• Ainsi la personne dont il s'agit (5tait Spouse du dieu,

;

adoratrice dudieu, aim^e du dieu, fille royale, sceur royale et probablement

encore [epouse] royale; elle s'appelait L^ ^ 'cc Mirit-Tafnouit. Elle ^tait

aim^e de Monthou, le sire de Thebes, donnant la vie, ^ternellement.

J'ai bien cherch6 dans les livres et n'ai point trouv^ de princesse Mirit-

,Tafnouit. Non plus M. Maspero, niMM. Brugschet Daressy ne la connais-

9-

Page 154: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 132 —

sent. Gr&ce a ce petit morceau de socle, nous savons maintenant combien

son origine t5talt l(5galement illustre et quel role elle dut jouer a Thebes

au ni6me litre que les Shapenap, les Ameniritis, les Mehitousekb, et toules

ces grandes pr(?tresses d'Amon donl nous commencons aujourd'hui i\

reconstituer a pen pres I'histoire.

Ce nouveau document nous prouve que nous sommes loin de la connaitre

encore entierement.

G. Legrain.

i

Page 155: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

NOTES D'INSPEGTION

PAR

M. GEORGES LEGRAIN,

INSPECTEUB-DESSINATEUR DU MUSEE.

XI.

UN NOM ROYAL A CLASSER.

Une pierre de gres , mesurant o m. 6 7 cent, x m. 6 cent. X m . 4 cent,

a Hi trouv^e a trois metres de profondeur dans les fouiiles de cette cam-

pagne (igoS-igo/i) au VII' pylone, pres du miir ouest. On y lit encore

]EI\a" ?^H- ^^ '— ^^^ douteux. Ce nom d'dpervier d'or**''*^

a ^t^ surcharge par celui de J^~ qui apparlient a Sebekhotpou II.

Ceci nous indique que le roi qui porlait le nom d'Horus d'or Menkh-ah-f

devait ^Ire ant^rieur a Sebekhtpou II et appartenir a la XIII" , XU' ou XI*

dynastie. Mais je ne trouve point ce nom mentionn^ au Livre des Rois. II

convient done de le noter en attendant une autre d^couverte plus precise.

c

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— 13/i —

sa jambe droite repii(5e, la gauche revenant par dessous. Lcs mains sont

pos(5es, jointes, entre les deux genoux.

J'ai retrouv^, depuis, un autre exemplaire de cette statue plus cassii

comme figure mais plus riche en textes que I'aulre. On lit sur I'avant du

socie:A.Xi^p\!s\-y—^-«>;ir"'"^'^'^"^^^'""'"^2 6t sur le cote gauche du nn^me socle : B. ///| \^ -^ * \)P f j^\ -=-

^^^^^ . Un autre textc de gravure diff^rente se lit sur le plat supt'rieur

de la base, partant de derriere et allant vers la gauche : C. ^i:^^'*^PT^^"*^ i^^^-i-I • ^^ '^^^ ^^^^ probable que la statue de I'an pass^

et celle de cette ann^e appartiennent au m4me personnnge. Dans ce cas la

traduction que j'avais donn(5e provisoirement de la premiere dolt elre chan-

g(5e, car il s'agit, je pense, du prince h(5r(5ditaire, scribe, Montou-[hotpou]

,

que la nouvelle statue nous fait connaitre comme : A « prince hdreditaire

pr^pos^ au sceau Montou-[holpou] « , et B « homme au collier du roi de

la Basse-Egypte, ami unique, pr^pos4 au sceau, Montouhotpoun. L'inscrip-

lion C mentionne : «Le prince h6r(5ditaire , homme au collier du roi de la

Basse-Egypte, ami unique, scribe de I'archive du roi, Hor, juste de voix«.

11 y cut bien de gens qui, en Egyple, se sont appel6s Hor, et nous ne

chercherons pas a dire quel ^tait celui-ci et a quelle (5poque ii v^cut. Mais,

en lout cas, rinscription est d'un travail tout difT(5rent des deux precddentes.

G'est une surcharge ^vidente. Parmi les titres que porte notre Hor, il en

est un qui est assez rare, celui de ^" °v ^~^ ascribe de I'archive du

roi 7). Or, cette annee, parmi les statues trouv^es au V1I° pylone, figure

cellc d'un personnage qui, parmi ses nombreux titres, porte tous ceux de

notre Hor, m^me celui de scribe de I'archive du roi et s'appelle Hor aussi.

Mais celui-la vivait bien des ann^es apres, sous le roi Padoubastit.

Si nous admettons I'idenlit^ de ces deux personnages, nous apprendrons

a nous m(5fier parfois des surcharges qui, il semble, pouvaient elre faites

bien des siecles apres.

XUI.

MONUMENT VOTIF A MONTOUHOPTOU U.

J'ai trouv^, en iSgg, une statue (^Livre d'enlrde, n° 33767) que le roi

Ousirlasen I" « avail faite pour son monument — avail d^di^e — a son

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— 135 —

pere Antoufaa« (". Void un monument semblable, dont j'ai renconlr(5 un

fragment parmi les biocs entass(5sdu temple d'Am^nothes I", dans le sous-sol

du temple de Karnak, enlre la salle bypostyle etle Vll* pylone.

G'est un fragment de gres d'assez mauvaise quality, haul de o m. 20 c. et

large de m. 1 5 c. II prdsente una courbe leg^re a sa partie sup^rieure, qui

fait penser a une gorge ou moulure (5gyptienne. Le texte n'est pas entier,

mais on peut le retablir avec une certitude a peu pres complete. Les deux

lignes de pointille indiqucnt ce qui reste de ce petit document ( fig 1 ).

K [Le roi de la Haute et Basse-Egypte,

maitre de la double terre, le maitre faisant

les choses ( XJa fait pour] son monu-

ment a son pere le dieu bon, roi de la

Haute et Basse-Egypte Nibkbroouri; il le

fait vivre eternellement.

»

Le dedicateur 6lait-il Antouf, comme

dans le bas-relief du Shatt er-rigal''^'? II est

certain que la memoire de ce Montouhotpou

etait chere aux Th^bains et que son souvenir

demeura vivace pendant de longs siecles'^'.

Son veritable lombeau, que le papyrus

Abbott mentionnait comme intact a la fin de la XX' dynastie, a-t-il «5l6

retrouve en decembre 1900 par M. H. Carter'*'? et est-ce son temple

funeraire ou son monument de Hab-sadou qu'ont deblaye cette ann^e

MM. Naville et Hall? Le texte du papyrus Abbott mentionne : ^^ f^

\[ "^ «la tombe du roi [Ra-tieb-Xert) v. s. f. fils du soleil (^Mentu-holep)

V. s. f. qui est dans [la region] Zezert. Elle t^tait intacte « '^'. Une stele d'Abydos

i*

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nous donnelenomdu monument f®"^ J] ^jl A'"'- ^^'>i comme aupapyrus

Abbott , le tombeau de Mentouhotep , le ^^ ^ , est indiqu(5 comme ayanl une

forme pyramidale ^ , c'est-a-dire une de ces sepultures typiques que iMariettc

d&ouvrit a Drah Abou'l Neggah; et, ccpendant, les d^couvertes de igoo

et de igoi nous mettent en presence d'un long hypogde inutilisi^ et d'un

temple a terrasse, prototype de celui d'Hatshopsitou, qui ne rappellcnt

en rien ce que les documents hi^roglyphiques semblent nous indiquer.

La statue que M. Carter trouva en 1900 dans le tombeau de Deir el-

Babari (Bab el-HocAn) estvdtue du costume porte parle roi lors de la fete

de la divinisation royale Hah-sadou, tunique courte s'arr^tant aux genoux.

Le Hah-sadou, on le sait, ^tait la c^remonie par laquelle le roi 6tait divinis6

de son vivant. Pour atteindre ce but il devait s'identifier a la forme d'Osiris

par laquelle les humains parvenaient a la divinite. Le roi, quoique vivant,

devait doncetre mort, ou, du moins, etre considere et se considerer comme

tel. Les bas-reliefs nous montrent le souverain, vivant, olficiant devant sa

propre image fun^raire , se d^diant des monuments comm^moratifs , se creant,

de son vivant, un service, une maison funeraire, dont il assure la p(5rennit(5

par la constitution de biens nwjfs. Et, ceci fait, le monarque divinis^

continuait a regner sur les hommes. Le tombeau que M. Carter trouva en

1900 (5tait inoccup6, et la chambre du fond du puits ne fournit rien que

de menues offrandes, mais de momie point, quoique la tombe fut intacte.

Le costume de Hab-mdou dont est v(?lue I'image a face noire de Montouholpou

ne nous indiquerait-cUe pas cpie nous nous trouvons, a Bab el-Hocan, en

pr(5sence d'un tombeau de Hah-sadou, d'un tombeau conventionnel creus^ lors

de la divinisation de Montouholpou et dans lequel, et pour cause, le roi

ne fut point inhum^? Ceci expliquerait, peut-etre, Yilal d(5cevant dans

lequel fut trouve ce tombeau intact. Get exemple n'est pas unique. Dans ce

cas, la v(5ritable sepulture de Montouholpou II, celle oil se trouve sa momie,

celle que le papyrus Abbott et la sl^le d'Abydos mentionnent, resterait

encore a trouver.

'' Mabiette, Catalogue general d'Abydos , p. i35 , n" 6o5. Signals ddja par Maspero,

Hisloirc ancienne, 1. 1, p. 46a , note h.

Page 159: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 137 —

XIV.

SUR MAHOUHl, PREMIER PROPHETE D'AMON

^

rrr

Un des nombreux bas-reliefs de ia XIX" dynaslie qui se rencontrent dans

le sp^os d'Harmhabi, a Gebel Silsileh, nous a fait connailre un chef de clan,

chef des prophetes de tous les dieux thebains,premier prophete d'Amon-

m-apilou, Mahouhi, qui est, je crois,

encore inconnu "'. Le bas-relief du mur

ouest de la grande salle du speos nous

montre noire personnage debout (fig. a)

,

levant les mains , adorant vers la gauche

,

vetu de la grande robe de ceremonie de

mode sous la XIX" dynastie. II semble

s'adjoindre a la stele plac^e entre lui et

la porle du sancluaire oil Ramses II et

Khamois, en I'an 4o, c(51ebrent la IV° Pa-

negyrie et adorent Ptah et Amon. G'est

un fait dont j'ai deja recueilli maints

exemples. Ceci me porle a proposer de

dater le pontifical de Mahouhi de I'an li o

de Ramses II. —II prendrait done place apres Raken-

khonsou, dont Deveria a date le ponti-

fical supreme enlre I'an 43 ou 6 1 de Seti I" el I'an 1 9 ou 97 de Ramses II'-'

etparmiNebnoutirou, Am^nolh^s, Minmosouet Ounnofr^, dont M. Lieblein

1119

O 1

W^AAA/^A^

n^

Fig.

''' Je ne le troiive pas dans Die Hohen-

pricsler des Amon de M. W. Wreszinski.

Depuis que cette nole a did dcrile, les

fouilles failes au trou de Karnak ont

raniend au jour nne charmante statuelle

de ce personnage , montde sur socle d'ai-

hulre. Elle dtait absolument intacte.

''' Deveria, Monument biographique de

BakenkhoHsou , p. 18.

Page 160: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 138 —

nous fournit la listc'", sans d'ailleurs y faire enlrer Bakenkhonsou qui,

cependant, fut grand-prelre pendant vingl-sept ans. Les litres de ces deux

personnages semblent elrc, d'ailleurs, calquc^s I'un sur I'autre, m^me celui

de"1 J I

'—V I ^^ !

'O' premier proph^te d'Amon clans les Apitou qui, d'or-

dinaire, s'ecrit tout simplement "^J

1

1-~^\

'*'''''. Comme pour Bakenkhonsou,

il est a croire que, par d&ignation royale, il obtint le ponlilicat supreme

d'Amon'^'. Celtc nomination, accordee par le roi, semhle montrer, pour

cetle dpoque, que ni^me le titre de grand-pretre d'Ammon Th^bain etait

revocable, et qu'un individu toml)6 dans la disgrace pour une raison

quelconque pouvait se le voir retirer.

C'est la raison qui me semble justifier les singuliers martelages d'une

statue de granil gris, haute de i m. 5o cent, qui a ^te trouvde, il y a

quelques annees, a Louqsor. Je I'ai rencontr(5e dans notre magasin puis

envoy(5e au Mus(5e. EHe represente un homme agenouilI(5, tenant une table

d'offrandes sur ses deux mains. U porte la perruque et le grand costume

de c6r(5monie, vaste robe plissee et a manches, de la X1X° dynastie. Des

sandales chaussent ses pieds. Le visage de la statue fut mulilo puis restaur^

maladroilement; les mains et la table d'offrandes ont disparu. Ceci n'a rien

d'anormal et trop nombreuses sont les ic6nes qui ont subi de tels outrages;

mais les textes qui y ^taient graves ont ili martel^s, des I'antiquitc^, de

propos d(5lib^re, et I'on lit aujourd'hui sur I'avant de la robe, sous la table

d'offrandes :

Au dos sont aussi deux grandes lignes verticales :

tU.»1io I aiii ——I All! <— .^= r3 I I /.—^ /^~~^ r?-^ i,

'"' LiEBLEiN, Elude sur la chronologic

cgyptienne, dans le XI" congris des Orien-

taiistes, 1899, p. Sa.

'*' Deveria, op. ctt., p. i3; Baillet,

De rclecliun et de la duree desjonciions du

grand-pretre d'Amon a Thebes.

Page 161: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 139 —

Nous avons compare les six martelages des lignes A, B,C, et ^tudie

minulieusement ies vestiges de signes qui se devinent au fond des cassures,

et sommes arrive a lire le titre et le nom du possesseur de la statue :

/—V U I 1 j I/—V ^™^^ I! I Nl •— ' c'est-a-dire a retrouver notre

personnage du Gebel Silsilch , le premier prophete d'Amon , Mahouhi.

Les textes se traduisent facilement ainsi :

A. — R (Tout ce qui apparaitra) sur I'aulel d'Amon au double du [pre-

mier prophfele] d'Amon M[ahouhi,] juste de voixs.

B. — rcProscyneme a Amon-M, roi des dieux, seigneur du ciel, chef

des dieux,pour qu'il donne d'aller et venir dans le temple d'Amon , eternel-

lement (^bisj au double du [premier prophete] d'Amon, M[ahouhi,] juste de

voixfl.

G. — ttProscyneme a Maout, la grande maitresse des Asherlou, pour

quelle donne vie, sanl(5, force et bonne dur^e dans le temple d'Amon au

double du [premier prophete] d'Amon, M[ahouhi,] juste de voix«.

Ainsi, de propos dt^lib^r^, par ordre sans doute, on voulut faire dispa-

raltre le nom et le souvenir du supreme pontificat de cet homme. Fut-il

considere comme usurpateur? Tomba-t-il en disgrace, ou bien faut-il

croire a un de ces jugements du mort dont Diodore nous rapporte la

legende? Les cassures ne nous I'ont pas encore dit et la statuette, nouvel-

lemenl d^couverte, intacte, nous rend encore plus perplexe.

XV.

SECONDE NOTE SLR DES FRAGMENTS DE CANOPES.

J'ai publie dans les Annales du Service des Antiquitds, t. IV, p. i38, des

(t Fragments de Ganopes ?i achet^s pendant I'hiverde 1909-1908 a Louqsor.

Je priai alors ceux de mes collogues qui auraient achet^ des pieces de la m^me

serie de bien vouloir me les communiquer. M. le professeur W. Spiegelberg

a eu I'amabilit^ de repondre a mon appel, et il m'envoie la copie des

inscriptions de trois fragments qu'il a acquis, au Gaire (mars 1908), d'un

marchand d'antiquitc^s qui les avait apport^s de Louqsor. Les pieces font

actuellement partie de la collection egyptienne de I'Universit^ de Strasbourg

,

Page 162: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 140 —

ou elles portent les num^ros iSgS, 1896, 1397. M. ie professeur Spie-

gelberg les d^crit ainsi :

N' 1895 (Kalkslein) m. 06 cent, x m. 07 cent. Dicke o m. o3a mill.

Von einer Kanope.

n ;c:

N" 1 396 (Kalkstein) o m. 09 cent, x m. 16 cent. Dicke o m. 097 mill.

oumiiii

^"1397 (Alabaster) Von einer Schalej(?) o m. 07 cent, x o m. 10 cent.

Hieroglyphen hlau bemalt.

H\\\

i -T- f

Le n° 1 89.^ serait un fragment du canopc de Kabhsonouf de la ^ «»|^

] \ dent nous avons public n"' 10 et 11 les canopes d'Hapi el d'Amset.

Le n" 1 896, du prince Menkhopirri , s'adjoint aux n°' 6 et 7 du meme person-

Page 163: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

141

nage. Le n° iSgy est semblable au n° ill, et je serais tente d'allribuer la

propriete de ce vase a la |— J^

^ |J[ , si ia copie de M. Spiegelberg n'indi-

quait pas , au-dessus du ^ , plutot des pattes d'oiseau que le bas du signe

J . Qu'il me soil permis de remercier M. le professeur Spiegelberg des

renseignements qu'il a bien voulu nous fournir.

De son cot^, M. P. Newberry, dans les Proceedings of the Society ofBiblical

Archeeologij , 1908, t. XXV, part 8 , p. 3 07 et seq. , a publie deux fragments

de canopes appartenant a la m^me s^rie. lis font actuellement partie de la

collection de Lord Amherst, et je les reproduis ici, pour completer la s(5rie :

(—>)

d

tf

]1

Le premier fragment se rapproche des n°' 2 et 3 de ma publication , le

second des n°' 8 et 9.

Je profite de cette occasion pour corrigerune erreur que j'avais commise

en premiere lecture : page tlik, au bas je note la ^ J|]][_^ ^ ] ! t id? J'

Princesse Ti-aat-ha'(si'c), quand page 189 j'avais donne la lecon correcte

I ! I H!("° ^) Ti-Aa. La princesse Ti-aat-ha est done a supprimer.

J'ai vu encore cette ann^e un canope entier de la ^ — j^^ J (lexte 37).

II ne presentait aucune variante et je n'ai point cherch^ k I'acqu^rir.

G. Legrain.

Page 164: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

NOTE

SUR LES FOUILLES DE METRAHYNEH

PAR

M. DANINOS PACHA.

Au nord des ruines de Memphis s'ei^ve un large monticule de qo m. 33 c.

de hauteur, qui n'avait jamais ^t^fouill(5. Mes ouvriers I'attaquerent le 8 Jan-

vier 1901, et, sept jours plus tard, ils mirenl au jour, du cote ouest, un

mur en briques crues, reconvert en partie de pist5 encore adherent a la

construction. Les briques qui forment ce mur ont o m. 38 cent, de lon-

gueur sur m. 1 8 cent, de largeur et m. 1 3 cent, de hauteur. 11 a lui-

m^me pr^s de 200 metres de longueur et 6 mMres d'^paisseur; il est

pr^cdd^ a Test d'une vaste cour en mine. Au fur et a mesure du d^blaie-

ment, les ouvriers d^couvrirent, en face de ce mur, un autre mur de m^me

longueur et de meme (5paisseur, relie a lui par des murs de separation de

trois metres d'^paisseur. De distance en distance, des trous, pratiques dans

les deux murs parall^les, indiquaient que des poulres du plafond et des

traverses de plancher y (5taient engag^es autrefois et servaient a s^parer des

Stages.

Arrives au has des fondations des deux murs, a une profondeur de

17 m. 60 cent, du sommet actuel du monticule, nous constatames cinq

rangte de trous de poutres et cinq rang^es de trous de traverses, qui indi-

quaient bien les dispositions de cinq Stages. Ces Stages n'(5taient gueres

(5lev^s: les plus hauts ont 9 m. 60 cent, et les plus bas 2 m. io cent. Les

chambres visibles actuellement, le long des deux murs d(5blay6s, sent

au nombre de neuf, mais il doit en exister une dizaine qui ne sont pas

encore d(5blay^es. Elles ont 7 m. 58 cent, de largeur, sur 6 m. 26 cent,

de profondeur, ce qui, a dix-neuf chambres par (5tage, feraitquatre-vingt-

quinze pour les cinq Stages. Tout fait supposer que cette partie ouest est

Page 165: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 143 —

une des dependances d'un palais, car ce vaste edifice ne peut avoir it&

qu'une habitation royale ou princi^re.

A Test de ce monticule, nous d^couvrimes, cjuelques jours plus lard, a

1 m. 60 cent, de profondeur du sol actuel, dans une excavation qui avail

loutes les apparences d'une cachetic, un grand nombre de plaques en bronze,

d(5coup^es a jour pour servir d'appliques. Elles repr^senlent des personnages

de m. 9 cent, de hauteur, porlant le casque royal et les cartouches

d'Amnerilis, d'Amasis, d'Apries et de Psamm^tique, ainsi que des g^nies

du Nil personnifianl les provinces de I'Egypte, et portanl des ofFrandes et

des fleurs de lotus. Parmi ces bronzes, il s'en trouvait d'autres consistant

en miroirs gravt's repr^sentant des naos orn^s de legendes hi^roglyphiques

,

ainsi que des figures de divinit^s, des ^gides, des bras et des mains. Tous

ces bronzes sont acluellement au Mus^e du Caire'".

Nous suspendimes les fouilles le 90 mars igot, mais il serait a desirer

qu'elles fussent reprises par le Service des antiquil^s, et que le palais en

question fut d^blay^ enli^rement.

Caire, le 11 novembre 1902.

Daninos.

(') Maspero, Guide to the Cairo Museum, ed. angl., 190^, p. 337-338.

Page 166: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

THE

INSCRIPTIONS OF SABAH RIGALEH

BY

M. W. M. FLINDERS PETRIE.

The account by M. Legrain in Annales, IV, a 2 o-a 9 1 , demands a few words.

He stales that I read a cartouche as f®2l2)!^J' '*"' my facsimile publi-

cation, made from drawing and from photograph, is f®^ '^jor (®^^J{^Season in Effypt, pi. XV, n" 43o), and so I have described it (p. 1 5).

I doubt the possibility of reading f o"]|J ^1 ; but certainly I never read

what- is attributed to me.

I see no reason for assigning the fig. 7 and 8 to the early dynasties,

and certainly fig. (j is the familiar inscription of the mother of Neferhotep

1^ ( f _i_ j ffi /»->\ 1 ""ik -^ V I seen on scarabs in Cairo, Paris, London,

Munich, and four of my own. I read it as Neferhotep of the XIII"' dynasty

in 1887 (^Season, p. 8). This must answer the question : «Etenfin comment

lire cette autre inscription n° 9, dont le style sulfirait aujourd'hui a nous

convaincre de sa haute antiquity ?«.

W. M. Flinders Petrie.

J'ai pris connaissance de la note de M. Pelrie a mon retour au Gaire (6 jiiillet).

J'ai consults son oiivrage A Seasmt in Egyj)t ct constate! que je m'litais trompd en

attribuant au savant anglais la lecture f '^^'^']^ . 11 y avail dans nies fiches una

mauvaise reference que je le prie d'excuser.

Mes Notes d'Inspection sent dcrites soil en voyage , soil h Karnak , 011 je ne dispose que

d'une bibliolheque personnelle assez pauvi'e , el oil , avec bien d'autres , manque I'ouvrage

de M. Pelrie. Que M. Petrie el mes coHfegues veuillenl bien ^Ire indulgents si, (^tant

donni^es les conditions dans lesqueiles je travaillc, d sc glisse parfois une erreur, ou si

je ne puis loujours donner une bibliographic complete ou, enlin, nonimer Ions ies

auteurs qui ont traitd d'un sujel. — G. Legrain.

Page 167: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

FAYOOM FLINT IMPLEMENTS

BY

H. W. SETON-KARR.

I am not as this moment, writing from India, abie to compare. M. de

Morgan's publications.

Flint implements have been found in Egypt at the following places pro-

ceeding S. from Cairo, by myself when not otherwise stated :

Cairo (Mokattam), by Haynes in 1878 and Slopes [coups depoings);

Helouan (flakes);

Dachour (J. de Morgan);

Fayum (implements peculiar to the district);

Wadi-esh-sheikh , opposite Magh^ha, from 10 to i5 miles from the

Nile (flint-mines of several epochs discovered by Johnson Pacha and explo-

red by myself);

Gebel Toukh (J. de Morgan) some flakes at S'-Germain;

Abydos (Petrie, etc.);

Farshoot (I made an expedition with rather moderate results 1 m. into

! the desert);

Dendera (Petrie);

Keneh (both banks);

Nagada

;

Thebes;

Luxor (desert 10 miles to the E.);

Qibah (opposite Gebel^n);

Esna (both banks). Here flint ceases;

El Kab;

Darawi (desert 1 5 miles E. implements not of flint or chert) now in

IProf. Sayce's collection.

Each locality might be subdivided into several by giving details, for

Annates, ic)o/i. 10

Page 168: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

OotUa Lint

ttit Boratr of

tht anci9nt Lakt

— 146 —

instance at Thebes, Esna, MaghSgha and the Fayiim, the implementiferous

parts extend for many miles. 1 have also examined without result numerous

other localities, among them Feshn, Monfalut, Asyut and Girga. More

than one hundred Museums have been presented with implements picked

up on the surface of the Egyptian desert in the before-mentioned localities.

My expedition to the Fayilm was made in October i()o3, and was the

result of information given me by M. Beadnell of the Geological Survey.

The implements in the Fayilm

r^V ...,"'-'"',.'

0.,,.^ L... occur not only (as he slates)

along the border of the ancient

lake, but on any ground in the

vicinity answering to the fol-

lowing conditions — where

there are no sedimentary de-

posits, as on the ancient lake-

bottom , nor any superimposed

material from cliffs or sand

drift, or the weathering away

of strata; such places are found

on the summits of undulations

where the prevailing North wind keeps the sand from settling, especially on

the North sides; there must also be material in the shape of flint and agate

boulders, and prehistoric man must have lived on or near the spot.

I believe that implements of many different epochs have become mixed

on the surface of the Fayum desert. 1 shall compare some of them with

some figured by M. de Mortillet in his standard work kLb Prehtslonquev. I

do not state that any of these particular implements are of the paleolithic

age, but I have found many implements elsewhere of that age in Egypt,

and it would probably have been a more desirable residence during the

glacial epochs than northern Europe. I think it may therefore be taken as

certain that Egypt was inhabited contemporaineously with other parts. It

has been shown by Lord Kelvin in a lecture entitled « The age of the earthn

that organic life appeared on the earth between twenty and thirty millions

of years ago, and it has been shown by the association of man's handiwork

with the bones of extinct animals through a period in which (during a

R. Rums of

KASR-EL SAGHA

Part of FayQm Desert , partly copiedfrom a map by H. J. L. Beadnell.

Fig. 1. Map of pari of llio Fayum.

Page 169: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 147 —

portion only) three different species of elephants appeared and became

extinct, and bv other proofs which cannot here be gone into, that man

existed at least four hundred thousand years ago, and previously to the

last, or several of the last, periods of extreme cold. I see that Prof.

Schweinfurtli and Prof. Blankenhorn have gone into this question as

regards Thebes. Darwin has shown why it is probable that Africa was the

cradle of the human race. My expedition into the Fayum desert envolved

carrying water and forage about fifteen miles from cultivation at tlie farthest

points, and I found the Arabs very quick at finding minute objects on the

surface.

The objects figured in the accompanying drawings and photographs are

not all in the Cairo Museum ; and before they become distributed amongst

different Museums in the four continents , it has been thought well to illustrate

selections from some of the types of implements discovered. Amongst the

objects found in such proximity as to indicate some connection, but not

figured, are some mealing-stones or corn-grinders with large stones po-

lished by attrition. These indicated the site of ancient settlements. An other

large scries, representing a type peculiar to the FayAm, and which is in

the Cairo Museum in its entirety and also not figured, is what 1 shall call

for the moment the Fayum fish-scaling knife, a shapeless double-pointed

knife with concave angles in the circumference for this purpose. The

ancient lake was fresh, potable, hundreds of times greater in volume than

the present lake and, according to Beadnell, the geologist, swarmed with

fish, which 1 do not doubt. The level of the lake must have varied greatly

witli evaporation, and the unregulated natural inllow at very high Niles

through the gap. The border also is in parts on the N.-W. very variable

and difficult to trace. Taking the plates in order, plates i to i 5 represent

outline drawings of arrowheads of selected types. The serrations may have

been for the purpose of binding on the shafts with dressed sinew. Some of

them ressemble some from Ireland, and most of them are thought to be

peculiar to the Fayiim and of new shapes (see Ancienl Stone Implements by

Evans).

Plates i6, ij. Lanceheads.

Plate 1 8. A saw and a knife, retouched by probably an Arab to cause

Page 170: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 148 —

them to ressemble lance-heads; the patination of original surface makes

fractures very plainly discerned.

Plate ig. Saws. I understand M. Maspero is now aware from the

inscriptions that these saws were fixed by the ancient Egyptians in wood

as sickles; figure 1 1 is a rare type and ressembles an implement figured

later (plate a 5) ; figure i o has no teeth , nor has figure 7 on the following plate.

Plate 9 . Fig. 9 a rare type ; fig. 4 ressembles the paleolithic lame a

trancliant abattu figured on p. 187 of M. de Mortillet's Le Prihistorique.

Plates ai to q6. Mainly represent javelin-heads of a type peculiar to

the Fayiim. These greatly ressemble the types figured on p. 181 of the

volume referred to. As I have said, implements of different epochs are

found mixed on the surface, and many ressemble those of paleolithic

types illustrated in this standard work. These FayAm javelin-heads are

double-ended and three-sided. On plafe 26 we have implements ressembling

lUe pointeg enfeuille de laurier and poinles enfeuille de saule, of the Solutrt5

epoch. Mortillet aptly divides the paleolithic period into lower, middle

and upper or roughly Chelleen, Mousterien and Solutr(5en. During the

latter the making of implements reached its apogee, there was then a

hiatus not fully accounted for before the neolithic period. The Ghellt^en

(or drift- implement period of Evans) has been estimated at four hundred

thousand years ago. Many of the implements I figure are neolithic, but

some types are much like paleolithic types figured and described by

Mortillet.

Among these are implements shown on Plates a 7, aS, ag, or pointes en

feuille de laurier of the Solulr^en period, of different sizes.

Plate So. Either borers or javelin -heads, only two-sided instead of

three-sided, like those on Plate ai.

Plate 3]. Three examples of an implement I believe is new to science;

and I have no doubt it was used for hollowing out canoes, and was in fact

an adze.

Plates 3a, 33. Types which require comparison with implements in

other collections.

Page 171: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

I

— 149 —

Plates 54, 35, 36. These implements are straight and regular, hut in

the Cairo Museum there is a series having a twist to one side. These im-

plements have the hase of the unworked natural outside of the stone and

ressemble the pointes d main of the le Moustier period, only most of them

are worked on both sides, figured on p. 1 68 of Le PrShislorique.

Plates Sj, 38. Borers ressembling the poinrom solulrhns, one example

is given with the worked edges on the nght hand when looked at from

above the base, and one example worked both sides of botli edges, on

plate 3J,

and the reverse way or left hand edge on plate 38.

Plate 3g. Borer with an end worked on both sides, the other end on

one side (the left) of one edge only. A polished neolithic axe found with

other examples by myself in the vicinity of the mealing-stones.

Plate lio. Compare with p/ate icj, fig. 1 1.

Plate hi. Crescent shaped implements of unknown use, sufficiently

numerous to constitute a class; some are figured by Read in the British

Museum Guide, from B^t Kh411af.

Plate ha. Bent flaker beautifully polished and worked to a scraping

edge ; a new implement,peculiar to the district.

Plate 45. An implement exactly ressembling Mortillet's double grattoir

Solutrhn (p. i ^i ) in the Mus^e of S'-Germain ; five varieties of knives with

a re-entrant or concave angle, like the double-pointed Fayum fish-knife

before alluded to.

Plate hh. A unique example.

Plate 45. A unique example.

Platje h6. Like the unique examples of the manufacture of the armlet

from the disk, as shown by the series from the Wadi-esh- Sheikh mines

figured in Read's- cf Guide to the stone agen published by the British Museum,

and the Liverjnml Museum Bulletin, part II, n° .']. On re-searching the

mines I was only able to find one more example (now in the Cairo

Museum).

Plate It-^ . Spearhead, much like those from Denmark and Sweden.

Page 172: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 150 —

Plate 4S. Rare form of knife flat and polished on one side, and portion

of a magnificent spear- head.

Plate i(). I now understand from M. Maspero that these exquisite

knives were used for sacrifices. The saw-like projections for holding the

handle in place are suggestive. Burnt to the colour of Jasper and picked

up hy a small Berber boy I employed, under a large rock, near some

mealing -stones.

Plates So, 01. Implements of unknown use.

Plate 5'i. The implement numbered a. was most carefully worked on

the concave angle and ressembles the adzes figured before ; n" 3 ressembles

those on plates 5o, and 5i; n" i, may have been used like the crescent

shaped implement previously figured.

Plate 53. i. Ressembles the gratloir Solutreen Simple , oi\\^ (ho base is

square (p. jyi of Le Prdtiistorique).

3. Belongs to the series of curved ianceheads in the Cairo Museum; it

is significant that the curved edge is the most carefully retouched. Both

have features in common with the saws (^scies) on Plate ao.

Plate 54. Beautiful example of a simple form of the knife struck as a

single Hake from the block, with edges worked by compression.

Plate .'J.5. Fig. 1 of purple flint, a, of chert; knives of unusual shape

worked on both faces.

Plate 56. 1. Blunt-ended knife, the end a. formed like a scraper.

Plate 5y. Narrow curved knives finely worked on both faces by

compression.

Plate 58. Knives having the butt- end of the natural outside of the

stone : at A. fig. i of grey and red-banded flint; figure a a light yellow

flint, delicately pointed and worked.

Plate 5(j. The same, fig. i brown flint, fig. a cream colour.

Plate Go. Beautifully worked knife. B.B. a polished surface patinated

while, the flaked portions brownish purple.

Page 173: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 151 —

Plate 61. S.S. the natural surface, the pehble worked to an edge on

both edges of one side.

In addition to the Hne drawings, I took a series of photographs of a

selection of ten implements, laid out in the sun on the marble steps of

the Cairo Museum, with a n" /i. Kodak, old pattern, looking vertically

down. A wooden rule is shown in some of the plates, but a measurement

of 5 inches is also given.

Several types not mentioned or drawn previously are to be found in

these photographs. 1 regret not being now able to refer to Sir J. Evans'

Standard work on Stone Implements, or to compare any of the imple-

ments therein figured with these peculiar Fayum implements. It is to be

hoped that the long-expected work of D' Allen Sturge ( Boulevard Dubou-

chage, Nice, France) may soon appear. I am of opinion he now possesses

the first private collection in the world, and it will eventually become the

property of the British Nation by gift, to be placed in the magnificent

addition to the British Museum to be shortly completed. Of FayAm imple-

ments his series is unique.

Taking the photographic plates in order :

I. — On the right, three hammer stones or more probably the flaking

implements of M. de Mortillet; in the centre, seven axes or saws formed of

smooth stones, chipped to an edge on one side only, for holding in the

hand. Neither of the above types have been previously figured.

On the left , seventeen of the Fayum bent , curved , and generally polished

flakes with beautifully worked edges; one side, generally, of edge only.

II. — Saws.

III. — Javehn points, double ended, and two and three edged, res-

sembling small fabricators (Evans, p. /iia).

IV. — Arrowheads.

VI. — Axeheads, generally chipped and flaked, then polished and

subsequently re-worked.

Page 174: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 152 —

VII. — Implements of unknown use, lanceheads, piercers or borers,

scrapers, knives, etc.

IX. — Cur\ed pointcs n main, lanceheads, etc.

X. — Boat-making adzes, double-ended arrow and javelin-heads, etc.

\I. — Disks. Examples of (he FayAm knife, with a re-entrant or concave

angle for scraping , in its circumference.

XII. — Knives and pomtes eiifeudle de laurier.

XIII. — Heavy arrowheads. The implements in the lower row might

perhaps be classified either as lanceheads, or more probably non-dentated

saws.

XV. — Axeheads.

XVII. — Grallolrs solulriens. Crescent- shaped implements. Knives of

rare forms.

XVIII. — Polished axeheads. Knives and lanceheads or spearheads of

rare forms. Sacrificial knife.

XIX. — Arrowheads.

XX. — FayAm knives with concave scraping angle.

H. W. Seton-Karh.

Page 175: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

153 —

Page 176: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

15i —

J.N30

nnss-nn/

wnasnn o&ivo

Page 177: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

155 —

Page 178: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 156

Page 179: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 157 —

s<d

Page 180: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

158 —

Page 181: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

159

Page 182: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 160 —

Page 183: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

161

Annale», 190^.

Plate 19.

Page 184: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 162 —

N9 20

THE POINTED it DOUBLE EDGEDSAW IS RAKE

NO 2

2 5 4J l_J

CENTIMETRES

Plate 2 0.

Page 185: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

163 —CENTIMETHES CENTIMETRES CENTIMETRES

i^

i

'^^^^ ^^^^^ -^^^

"^^^^^^^

TVP/C/)/. FAJUM3 EDGED DOUBLE I N "? Z2 I

ENDED ARROWS

INCHES

2.

2 SIDED ARROW-HEADINTENDED TO HAVE BEEN3 SIDED

|n9 25|

FIVE SIDED ARROWOR JAVELIN HEAD.

Plates 2 1 to 9 5.

Page 186: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

164 —

Page 187: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 165 —

oma00

Page 188: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 166 —

LANCEHCAD-UNDER SIDE-FLAT.

ADZEBLACK FLINT .

2 INCHES

i. V

IN? 31

TYPICAL EXAMPLEOF THE FA YUM ADZE

ADZE WITHTRACES OFPOLISHING.

Plalo 3l.

Page 189: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

167 —

\N9 32\

LANCEHEAOS WORKED ROUND THEENTIRE CIRCUMFERENCE AND ONBOTH SIDES.

Plale 33.

Page 190: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

168

Z INCHES

SC£NTIMETR£3

N? 33

Plate 33.

Page 191: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 169

\ N9 34-\

Plate 34.

Page 192: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 170 —

2Ui

O

N? 35

COUP DE POING. GftEY CHERT. WATERWORN

GREY FLINT FINELYWORKED ON BOTH FACES

BLACK FLINTtVOflKEO BOTH SIDES

Plate 35.

Page 193: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 171 —

N?36

YELLOW FLINT. WORKED TOAPOINTON BOTHSIDES; THE BUTT-END UN-TOUCHED.

SIDE VIEW OF THE ABOVE BOREn'TIWORKED ON THE filOHT HAND SIDE OF BOTHFACES. R AND ON THE BASE TYPICAL OF OTHERSPECIMENS

INCHESI

BORER IVORKEPBOTH SIDES

OFBOTH FACES.

Plates 36, 37.

Page 194: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 172 —

INCHES

N° 38I

N9 39/ INCH

'/' 2 INCHES

Page 195: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 173

Page 196: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

174 —

N9 42.

BENTFLAKe.POLISHED TO A POINT^J MINUTELY SCRATCHED ALLOVER

INCHES

IMPLEMENTS PECULIAR

TO THE FAYUM

^ ^^

BENT FLAHE POLISHED if SCRATCHED ALL OVER. ONE EDGEWORKED ON ONESIDEONLY

Plate 49.

Page 197: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

175 —

71

\IN° 4-3

I

2 INCHES

r

XNIveS WORKED TO A FINE EDGEALL ROUND; AND WITH A

CONVEX PORTION OR RE-ENTRANTANGLE FOR SCRAPING WHICH IS

THE PART MOST CAREFULLY MADE

Plate 43.

Page 198: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

176 —

^

Page 199: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

177 —

Plate 48.

Annates, igoi.

Page 200: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 178 —

—a.

H30ln09 33>iVl Hf3N 'sSVltlA 1N3I0NVJO 31IS yv3N soYjyns no onpoj

X ._

jiONVH smmvi3y noj v\f iv suoaosnondrs IV SNOuvytMS iS3mj 3jin>i iviouihovs

Page 201: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

179

/Ts

...WI 2 3

CENTIMETRES NO 51

INCHES

N9 2 ONLY PERFECTBLACK FLINT

Plate 5i.

Page 202: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 180

BANDEDSANDSTONE

IN9 52

I

I 2 -i « s' 1 1

1-1

r

C£NT(MErn£S

Plate 5a.

Page 203: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 181

FLAKE-KNIFE WORKSD EDGES

ru^

N? 54|

SMOOTH PEBBLE. WORKED GROOVES.

Plates 53, 54.

Page 204: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 182 —

N9 55

/I

y/

CENTIMETRES

|N9 56 I

CENTIMETRESi 1 1 ' » i

I'lalcs r>5, 5(;.

Page 205: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 183 —

Page 206: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 184 —

Page 207: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 185 —

'7<

/, ^

b UANCC

1 N? 62I

HOG- BACHED PLATE.

PALtO. FROMMOUNTAIN S. or HAW A HA.

Plate Gil.

Page 208: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

186 —

Page 209: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

DER

TAUMELLOLCH (LOLIUM TEMULENTUM L.)

IN ALTyEGYPTISCHEN GRyEBERN

VON

M. G. SGHWEINFURTH '''.

Wie wenig /looo lahre in der Geschichte einer Pflanzenart bedeuten,

wird BUS einigen hervorstechenden Beispielen klar, die uns die altagypti-

schen Graber ubermittelt haben. Bei seinen Ausgrabungen im Auftrage der

Deulschen Orienl-GeseHschaft , die Dr. L. Borchardt zur Freilegung des aus

der V' Dynastie slammenden Totentempeis des Konigs Ne-woser-re bei

Abusir im Siiden der grossen Pyramiden vorgenommen hatle, stiess derselbe

auf zwei Grabhohlen, die zur Zeit des Mittleren Reichs (aooo vor Chr.) in

den Grundmauern des damals scbon in Verfall geratenen Tempels neben-

einander angelegt worden waren. Von diesen durch eine scblecbte Holz-

decke gegen die noch daruber iagernden Reste der Mauer geschutzten

Grabern enthlelt das eine den mil einer Inschrift versehenen Sarg des

koniglichen Siegelfiihrers Merri, sodass iiber die Epoche kein Zweifel ob-

wallen kann. Es fand sich nun, dass der ganze Hobiraum iiber dem von den

iibiicben Beigaben begleiteten Sarge sowie der des daranslossenden Grabes

,

das ein Skelett ohne Sarg enthieit, durchweg mit Spreu oder trKaflfn

von Emmer {Triticum dicoccum) angefiiilt war, jener Getreideart des alten

iEgyptens, die beuiigen Tags nur nocb in wenigen Landern (Scbwaben,

badisches Oberland, Nordschweiz, Belgien, Baskische Provinzcn, Serbicn,

Luristan) angebaut wird und eine Urform des Kuiturweizens darstelil, die

allein, d. h. unter Ausscbluss anderer Weizenarten, von den Agyptern der

alteren Epochen hervorgebracht worden zu sein scheint. Der Emmer unler-

scheidet sich von den meisten Formen des Kuiturweizens hauptsachlich durch

die Bruchigkeit der yEhrenspindel und den leichten Zerfalls einer if]hren bei

(I)L'article fut jiubli£a I'origine dans la Vossische Zeilung du a i juillet igo^.

I

Page 210: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 188 —

der Reife , eine Eigenschaft , die er mil einer anderen Art primitiven Weizens

,

dem Spelz oder Dinkel(Tr. Spella), desgleiclien mil dem Einkorn

(Tr. mono-

coccum) gcmcin hal, von welcher letzleren Art auch nocli vvildwachsende

Formen vorhanden sind. Durch lange Zcilriiume umfassende Zuchtwahl

hat eben der Mensch diese iible Eigenschaft des yEhrenzerfalls bei den

heuligen Kulturzerealien beseitigt, so namenllich auch beim Reis.

Aus dem Gcsaglen geht hervor, dass die Spreu oder « Kaff« von Emmer

ein sehr verschiedenes Aussehen haben muss von dem , was uns die durch

Dreschen entkornlen leeren Weizenahren darbieten. Die eine Mhre zusam-

mensetzenden /Ehrchen, deutsch « Veesenw genannt, gliedern sich mit dem

Stuck der .€hrenspindel, an der siesitzen, ab und miissen durch Zermahlen

(wGerbenfl), von den Kornern befreit werden, die zu je zwei m ihnen

angeordnet sind und die in den fertilen Einzelbliiten stecken, von denen

im ganzen (fertile und sterile) vier eine Veese darstellen. So leicht nun

auch die letzteren beim Emmer sich ablosen, um so fester hiingen die

Rlutenspelzen zusammen , sie widerstehen daher dem Prozess des k Gcrbens n,

sodass die entleerten Veesen von den noch gefuUten oft kaum anders als

durch den Verlust der zerbrechlichen Grannen zu unterscheiden sind. In

dieser Beziehung gleicht auch die altiigyptische Spreu, abgesehen von

ihrer durch das Alter hcrvorgerufenen tiefen Briiunung voHkommen, der-

jenigen in den heuligen Emmerliindern, und der erste Eindruck bei Ent-

deckung der erwahnten Griiber, bevor Dr. Borchardt bis zu dem Sarg des

Merri vorgedrungen, war der, als befiinde er sich einer jener Speicher-

gruben (Silo) gegeniiber, wie sie in yEgypten zu vcrschiedenen Epochen

unter Benutzung von alien Grabkammern angelegt zu werden pllegten.

Eine solche Annahme erwies sich nun in der Folge wegen der andcrweiligen

Fundumstande als voHig ausgeschlossen.

Uber den Zweck, den die Alien bei der Ausfiillung der Grabkammern

mil Emmerspreu im Auge gehabt haben mogen, erscheinen zwei Erklar-

ungen zulassig. Es isl bekannt, dass nach iigyptischer Vorslellung bei Opf-

ern und Beigaben zur Ausslallung der Tolenbchausung die Substituierung

eines Teils fiir das Ganzc Gellung hatle, wie ja Lebensmittel zu diesem

Zwecke auch m fjigie zur Verwendung kamen. Enlweder war also in diesem

Falle die Absicht massgebend gewesen das Totenhcim mit ausgiebigem

Vorrat an Gelrcide zu versehen, oder aber die Ausfiillung diente einfach

Page 211: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 189 —

zum Schutze der Sarge gegen die Einwirkung von Atmospharilien. Die

Spreu sollle die Sarge trocken halten. Bei der grossen Menge der alien

Spreu, die hier durch naliezu vierzig lahrhunderle intakt gelagert hatle,

ein Fund von noch nie in Agyplen erreichter Bedeutung fur die Botanik

,

war zu erwarlen, dass eine Durchsuchung des ganzen, viele Hektoliter

umfassenden Vorrals allerhand Uljerbleibsel von Ackerunkraulern an den

Tag bringen wurde, deren Vorbandensein viel Licbt auf die Zusamnien-

setzung der alien Flora und namenllich auf den Ursprung der in Agyplen

angebaulen Kulturpflanzen werfen konnle. Eine derartige Masse ausge-

droschener Spreu Halle bei uns eine grosse Anzahl verschiedener Pllan-

zenarlen ergeben. Dem war leider nicht so im vorliegenden Falle. Dasganze

Ergebnis bescbrankte sich, abgeseben vom Emmer, auf ein Dutzend Pflan-

zenarlen, von denen Uberbleibsel der Friicbte, Bliilen, Knollen oder Zweige

ausfindig zu machen waren, darunler nur drei bisher aus altiigyplischen

Graberfunden noch nicht nachgewiesene Arlen ''. So oberllachlicb und un-

genau die alien iflgypler in manchen Stiicken ihrer gewerblicben Taligkeit

auch gewesen sein mogen.in diesem Falle, beim Sichten des Getreides,

haben sie eine fiir die Wissenschaft wenig erspriesslicbe Griindlichkeit an

den Tag gelegl.

Als das baufigsle Unkraul auf den Emmerfeldern des Mitlleren Reicbs

hat sich durch diese Unlersuchung der Taumeliolch i^Lolium teniulenlum)

herausgestellt, die ivraie der Franzosen, das Unkraut par excellence. In

unserer Epoche, vielleicht auch im Altertum, erscheint diese Landplage

des Ackerbaus auf die weslliche Umgebung von Kairo und auf Untcriigypten

beschrankt. Die bei uns auch wegen der Giftigkeit ihres Korns gefiirchlete

Grasarl — schon Virgil nannle sie infelix, die (tunseligej' — trill in

yEgypten heule noch in der typischen , langbegrannten Form auf, die sich

an den unverletzlen ^jhren nachweisen lassl, welche in grosser Menge

unter die alte Spreu gemengt sind. Die letzteren haben sich, vvahrscbein-

lich wegen der zahen BcschaflFenbeit ihrer wohlerhaltenen Grannen, die ein

klellenartiges Hiingenbleiben gestallelen, durch Sichten und Werfen nur

sehr schwer von der Spreu sondern lassen. Sie legen in alien Einzelnheilen

ihrer Beslandtelle die voUkommenste Ubereinslimmung mit dem heutigen

''' Lolium temulentimi L. , Anthemis retiisa Del. , et Scorpiurus miiricatus L.

Page 212: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 190 —

TaiimeUolch dertigyptischen Flora aus der UmgegendvonSakkara an den Tag.

Von der grossen Dauerbestandigkeil des Arltypus lassen sich aber auf

biologischem Gebiet weit iiberrascbendere Nachweise liefern. Der Tau-

mellolch entbalt in seinen Kornern eine zweibasige Saure, die als Temulin

wegen der sovvohi fiir Tiere als aucb fiir Menscben lebensgefiilirlichen

Wirkungen einen GiftstolT darstellt, der die PHanze von altersher in iiblen

Ruf gebracbt bal. Neben dem Alkaloid soli aber noch ein Saponin (Glu-

cosid) darin cnlbiilten sein, dem von Lewin ein Teil der giftigen Wirkungen

des Taumellolchs zugescbrieben wird. Es ist nun in neuerer Zeit, wo man

alles, was schadlich erscbeint, auf Pilze zuriickzufuhren geneigt ist, auch

in dieser Pflanze ein soldier ausfindig gemacht worden. Erst secbs Jabre

sind verflossen seit dieser von den Pilzforschern Vogl und Gu^rin fast gleicb-

zeitig gemacblen Enldeckung. Dieselbe bestand in der Auflindung eines

sleril bleibenden Hyphenpilzes, iiber dessen systemaliscbe Slellung man

bis auf den beutigen Tag nocb vollig im Unklaren geblieben ist, obgleicb

durcb Freeman vor kurzem der Nachvveis erbracbt ist, dass die in den

ausseren Lagen des Samenkerns unter dem Pericarp zu einem dicbten

Geflecht vereinigten fadenformigen Scblikucbe (llyplien) mit der Keimung

durcb die ganze Pflanze forlwachsen, ohne dieselbe im geringsten in ibrer

Entwicklung zu bemmen. Alle Versucbe, den Pilz ausserbalb des Loliums

zur Entwickelung und Sporenbildung zu bringen, liaben feblgescblagen.

Es iiegt bier ein besonders wunderbares, beispielloses Zusammenleben von

Pilz und Graspflanze vor, eine Symbiose, kein Parasitismus, dariiber sind

alle Forscher einig. Gewisse Anzeichen berechtigen sogar, die Vermutung

auszusprecben , dass beide Gewacbse von einander Vorteil zieben und dass

der Pilz in seiner Eigenscbaft als unscbuldiger «Raumparasil« sicb durcb

das Enlgcgenkommen seines Wirts so sebr an die durcb letzteren begunsl-

igtc Wacbstumswcise gewobnt babe, dass ihm die Fiihigkeit der Sporen-

bildung allmiiblicb abhanden kam under es scbliesslicb vorzog, durcb den

Keimling slets von neuem in die werdende Pflanze eindringend, auf solcbe

Weise der Fortsctzung seines Daseins unbegrenzte Dauer zu verleiben.

Das gescbilderte Verballnis, in dem der Taumellolcb als Wirt zu dem

unbekannten und undcfinierbaren Pilz stebt, bat sicb in Agypten durcb

die Jabrbunderte in stets gleicber Weise forlgesetz, und diese interessante

Talsache ist letztbin durcb einen bervorragenden Pilzkenner nachgewiesen

Page 213: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 191 —

vvordcn, durch Professor G. Lindau, der dariiber demnachst in den Denk-

schriften der Berliner Akademie berichten vvird , und dem ich sowohl von den

heutigen als auch von den aus den Griibern bei Abusir slammenden Kornern

des iigyptischen Taumellolchs Exemplare zur Unlersuchung iibergab. Prof.

Lindau hat an beiden die iibereinslimmenden Erscheinungen feststellen

konnen , wie sie in Europa an dieser Pllanze beobachlet worden sind. Die alien

Korner zeiglen auf den erslen Schnitt das Bild des zwischen den Aleuronsch-

ichten und dem Pericarp als dichles Lager eingeschaltete Flechtwerks der

Pilz-Hyphen in vollkommensler Rlarheit, und die altagyptischen Praparale

iibertreffen in dieser Hinsicht womoglich noch die der heutigen Pllanze.

Da wird nun zunachst die Frage angeregt : 1st es denkbar, dass eine

derarlige Solidaritiit zwischen zwei ganz verschiedenen Gewiichsformen von

so langem Bestand gevvesen sein kann, etwa einem Mietsverlrag vergleich-

bar, von vierlausendjahriger Dauer, ohne Kundigung ? SoHte wirklich eine

vierlausendmalige Wiederholung (Lolium ist einjahrig) desselben Vorgangs

haben statlfinden konnen, ohne Spuren zu hinterlassen, ohne die Merkmale

beider Pflanzen in wesentlichen Sliicken umzugestalten ? Wiihrend also auf

der einen Seile die sichlbaren Ergebnisse dieser Symbiose sich an den alten

Lolium-Kornern genau in derselben Geslalt zu erkennen geben wie an den

heutigen, so ist andererseits der Beweis bisher durch nichts erbracht, dass

dabei eine Erneuerung der Pilzvegetation durch Sporenbildung unerliiss-

lich gewesen ware.

Das Problem der dem unbekannlen Pilz zugeschriebenen Urheberschaft

an der Giftlgkeit des Taumellolchs wird erst gelost werden konnen, wenn

mil den pilzfreien Kornern, die nach Freeman einen betrachtlichen Pro-

zenlsalz (bis zu ao pGt.) betragen konnen, Versuche an empfindlichen

Tieren angeslellt worden. Die Moglichkeit einer leichten Ausscheidung der

pilzfreien Samen ist durch die auch ohne Mikroskop deutlich erkennbare

Verschiedenheit der pilzbeherbergenden gebolen. Sie ist durch Fiirbung

und Gestalt der Korner in die Augen stechend. Auch liessen sich aus pilz-

freien Samen entsprechende Kulturen heranziehen, um grossere Mengen

davon zu gewinnen.

Bei der in dieser Hinsicht harmlosen Pllanzenklasse der Graser spricht

ja in Betrefi" der Gifligkeit von Hause aus vieles zu Ungunsten des Pilzes.

Page 214: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 192 -

Ein Beweis isl von soldier Erwikgung nicht abzuleiten, auch darf nicht

ausser acht gelassen werden , dass in der Toxicologie von Lewin , einem

grundlegenden Werke, nicht weniger als aclit Grasarlen aufgefiihrt werden,

deren Genuss, sei es bei Menschen oder bei Tieren, giftige Wirkungen zur

Folge hat. Besonders gefurchtet ist in Indien (der «Kodro7) Bengalens)

Pwtpalum scrobiculatum , ein Tropenkosmopolit, dessen Korner, den Speiscn

beigcniengt, Erscheinungen herbeifiihren konnen, die denen analog sind,

die der Taumeilolch veranlasst.

Es gibt Leute, die nicht mude werden, nach der Moglichkeileines keim-

enden Mumienweizens zu fragen. Diese haben vor der Zeit einen nur

geringen Respekt. Andere verfallen in das Extrem, indem sie l)ei jeder

Gelegenheit den Ursprung aller pllanzlichen und ticrischen Dinge in der

Form; wie sie uns heute unigeben, bis in die Tertiiirzeit hinaufnicken wol-

len. Dabei wird gewohnlicb iiberschen, wie oft das Anllitz der Erde allein

schon in dem eigenllich verhaltnisinassig kurzen Zeitraum des Quarlars

gewechselt, wie oft besonders in den niirdlichen Erdgcgenden. Ich schicke

das voraus, weii ich irrigen Annahmen in BetrefF der Abslammung und

Herkunfl des TaumeHolchs und des Pilzes, den er beherhergt, begegnen

mochle. Unsere Pflanze ist ausschliesslich Ackerunkraut, und heute bei

uns und in den niirdiichen Gegenden an Hafer- und an Gerslenfelder, in

^gyplen und Vorderasien hauptsachbcb an die ietzteren gebunden. Nirgends

findet sich der Taumeilolch fern von Kulturen in einer wildwiichsigen

Natur. Er isl auf demsclben Wege nach Europa gelangt, und friiher auf

demselben nach /Egypten"', wie die Zerealien, die er hegleitet. In der

Heimat derselben, im zentralen Asien, wird auch die seinige, sowie der

Ursprung seiner Angewohnung an den fraglichen Pilz zu suchen sein.

G. SCHWEINFURTII.

<"' Die Einnihrung von Gersle und keineSpur von Kupfer oder Bronce auf zu

Weizen ( Emriier) liisst sicli fiir /Egyplen in weisen liallcn. Trolzdem fanden sicli in den

das fiinile bis sechsle Jalu'lausend v. Chr. mil Asclie gefiiillen Tonkri'igen, die in

veriegen, siclierlicli niclit spaler. 1897 diesen Griibern niedergelegt waren iinter

wurden von G. Legrain ]>ei Silsile Griiber den vei'kohllen Resten sowol Koruer von

milkontrakter Korperlageaufgedeckl.die Weizen (Emmer), als audi Korner von

einer sehr friihen Epoche angehoren und Gersle.

Page 215: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^iinaks du Service de^ 4nri.i,i)i,'< T V PI. I

View of second dynasty cemetery in first ravine after excavation.

Superstructure of second dynasty graves in first ravine.

Page 216: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 217: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

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Page 218: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 219: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

5-;

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Page 220: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 221: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

xAnnales dii Service des Antiquites, T, V, PI. IV

Interior ol first dynasty vault, on lirst land tongue between second

and third ravines.

Interior of unplundered first dynasty vault on first land tongue.

Page 222: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 223: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^4nnaks du Service des Antiquitis, T. V. PI. V

'~• V i 'i^'^ '

ti;.-'

'\ ' " -" "

ry^

Wooden Statuettes in position in rocI{ cut tomb of the upper cliff.

""MTtfiir tif

Jt: ^>. '-' :-^:^^-'v

Boats and figures in niche in rock cut tomb below the upper cliff.

Page 224: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 225: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

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Page 226: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 227: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

iAnnaks du Sen>i(e des Antiquitis, T. V, PI. VII

Poisoned arrows from rock cm tomb of the upper cliff.

-,'" ' > '<•* '^^ ''"'.

liypis Berthaud, Panfl

Typical shallow grave containing a preserved body, from the prehistoric

cemetery.

Page 228: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 229: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

yqx^nniUes cbi Service des Anliqiiiics , T. V. PL I.

Plate I.

Plate 11.

Page 230: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

4

Page 231: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

lAiinales iht Service des Antiqiiilh , T. V. PL 11. /C^d-

Plate HI.

Plate IV.

Page 232: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 233: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^iiiiiiiles dii Service dcs Antiqiiites. PI. HI.

)1

Plate VI.

Plate VII.

Page 234: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 235: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^4inhtles (hi Service iles Antiquilcs. PI. IV.

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Plate IX.

S i/K-'f'kJZ^.f^l

Plate X.

Page 236: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 237: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

,Anuahs du Service des Aiitiquites , T. V. PL V.

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Plate XI.

Plate XII.

Page 238: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 239: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^nnales du Service des Antiquites , T. V. PL VI.

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Plate XIII.

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^^Plate XV.

Page 240: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 241: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

wiiiiiales Ju Service ties Anliquitcs. PL vn.

Plnte XVI.

S'i/y\cAjB4

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Plate XVII.

Page 242: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

.•m

Page 243: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^inuales dii Service des Aiitiquitcs , T. V. PL Fin.

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Plate XVIII.

SEM4m^i^y< lA^^JnOJl

Plate XIX.

Page 244: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 245: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

,^4iinahs ihi Service des Antiqiiilcs , T. V. PI. IX.

COIh

Plate XX.

Page 246: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
Page 247: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

FRAGMENTS

DE MONUMENTS PROVENANT DU DELTA

PAR

M. AHMED BEY KAMAL.

I.

§ I. — Dans la mosqu^e de Mil-Gharitah («laj^ c*jt«), district de

SembeHaouin, province de Gharbieh, se trouvent trois fragments en granit

gris; deux servent de colonnes pour porter le plafond de ia mosqu^e, et le

troisi^me a ^t^ plac4 comme seuil a la porle d'entr^e.

Ces fragments, aen juger d'apres leur style, remontent a I'epoque ptol(5-

maique. lis formaient partie d'un naos qui a il6 bris^ dans I'antiquit^ ou

qui peut-^tre a M ri^cemment mis en pieces pour servir aux besoins de la

mosquee. Ge naos avait ete pris a Mendes, qui est situ^e pr^s de Mit-

Gharilah. Les inscriptions et les representations qui couvrent les fragments

sont purement mythologlques et pr^sentent quelque int^r^t pour la connais-

sance du culte du boeuf de Shedenou. Dans la notice qui suit, la description

procMe toujours de haut en bas du fragment.

Premier fragment.

1° On voit dans le haut, deux lignes d'^toiles disposees parallelement et

provenant d'un signe du ciel «5toile;

." Debris d'unelegende:(^)^^.-l.l.1';MA >i^;3° Divinites consistant en deux Horus ailc^s, coifft^s du disque solaire,

ornes d'uraeus, perch(5s chacun sur une corbeille »»; le second, qui s'ap-

pelle^ ^ , serre entre ses ailes le sceau a d'^ternit(5

;

li" D(5bris dune l(5gende : {^) ^^ UZl!^'^ ^Z^Pl''^'^5° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel itoiU;

Annale$, igo^. i3

Page 248: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 194 —6° Quatre cynoc^phales debout, coiff^s du disque, ies bras lev^s en

signe d'adoralion

;

7" D.5brisd'une%ende:(H%5^^:::^^-|[^|J^Pt^^"^;8° Ligne d'<^loHes provenant d'un signe du ciel (^toi^;

g° "^ * a droite et ^ * a gauche. La premiere des deux

deesses est en forme de serpent ail^, coiff6 ^ et place sur une

corbeille -^ ; la seconde est representee a corps d'oiseau et a t^le

humaine, et eile est coifF^e du disque orn^ au milieu par le signe

hieroglyphique ^ qui sert a ^crire son nom. Entre ces deux

dresses on lit le cartouche du dieu Osiris Merti ainsi trac^ :

10° Debris de l^gendes : (—•)

E

:^^rs]^i^^^•{1)

1 1° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel etoil^;

1 9° L^gende en quatre colonnes verlicales :

i3° Debris d'une legende : (^—) ^- ^7©

1 li" Ligne d'etoiles provenant d'un signe du

ciel etoiie;

i5° Divinites. Deux deesses assises, coiffees

du disque, tenant de leur gauche la croix ansee

et de leur droite le sceptre lotiforme; la seconde

est nommee '^^',

i6° Debri. d'une iegende:(H^4^!b!n!!::^JpTa;17° Diviniles. Deux deesses disposees de la meme mani^re que Ies pre-

cedentes, la seconde se nomme ^ J^;18° Debris de legendes : (^) ;,.^^.j^^n 3^S;

h

Page 249: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 195 —

.» Debris de l^gendes:{^) 'm% ^T^Z'^2-Jll^H^

3° Ligne dMtoiles provenant d'un signe du ciel ^toil(5;

li° Divinit(5s. Des Horusailes, perches sur r«i, coiffi^s du disque solaire

orn^ d'urseus. A travers leurs aiies se dresse verticalement le sceptre]

pass^ dans le sceau d'^ternit^ a. Devant le premier on lit ^, devant le

second i^;

5" Debrisde%endes:(Ha-^QT!^J^®J'>^H;6° Ligne d'(5toiles provenant d'un signe du ciel etoil^

;

7° Le serpent Mehn, enroule dans ses plis, est suivi d'un b(51ier ail4,

debout sur un socle, coifF^ du disque, et accompagn^ de cette legende :

8" Debris d'une 1.5gende : (^) MZ^UU^H^^M^9° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel etoil^;

10° Divinit^s. Horus ail^, coiff^ de lo., perch^ sur una corbeille rx^,

serrant entre ses ailes le sceau d a travers lequel passe verticalement le

sceptre ]. Vient ensuite le dieu j*]^^? figure en homme agenouill^ et

a t^te de boeuf. II est coifF^ du disque et il tient, dans celle de ses mains

qui est plac^e sur le genou , la croix ans^e

;

,." D^brisde%endes:(HBTl^MZ;C:---^"'!i:!>^B;12° Ligne d'etoiles provenant d'un signe du ciel ^toil^;

13° Divinit^s. Le dieu A J est represent^ en oiseau a tete de cynoc^-

phale, les bras d'homme lev^s en signe d'adoration. Le deuxi^me dieu est

1 1^ represent^ en ^pervier a deux bras humains ^galement lev^s en signe

d'adoration

;

i4» D.5brisde%endes: ^t^l^lm^ i\{im^_

i5° Une ligne d'etoiles provenant d'un signe du ciel ^toil^;

1 6° Divinit^s. La premiere est une deesse agenouill^e, coiffee du disque;

sa l(5gende a ete effac^e. La seconde est ^, assis, coiffe du pchent, et

tenant de sa main plac^e sur le genou le sceptre "j. La troisieme est ^^jassis , coiffe du disque , et tenant le sceptre j . La quatri^me est ^ |^ , assis

,

coiffe du disque, et tenant ^galement le sceptre a t^te de l^vrier.

17° D(5bris de It^gendes : (^) n^TPl "^^ -^7©VH'

'"' Dans i'originai le signe o<=x, est place en travers du signe ^^ .

j3.

Page 250: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 196 —

i8° line iigne d'^toiles provenant d'un signe du ciel t^toiie;

19° Divinit^s. La premiere est une d^esse agenouiUt^e, coiff(5e du disque;

sa It^gende a disparu. La deuxi^me est le dieii |^; il est reprt^sent^ en

homrae assis, a t^te de cynoc(5phale , coiff^ du disque et tenant de sa main

plac^e sur le genou le sceptre lotiforme J. La troisi^me est le dieu ^; il

est repr^sentt5 en homme assis, coiffe -^ et tenant le sceptre lotiforme. La

quatri^me dtait une divinity representee en homme assis. Elle a disparu et

ii n'en reste que les genoux et la main; de sa l^gende on ne voit que le

signe ^;2 0° D<5bris illisibles d'une l^gende disparue.

Troisikme fragment.

,- Debris d'une %ende : (— ) a^OZTHMliPJft9° Ligne d'($toiles provenant d'un signe du ciel 6toil(5;

3° Divinit^s. La premiere est une d(5esse assise, coiffde du disque,

tenant de sa gauche -^ et de sa droite un sceptre. La deuxieme est A V-/

;

il est represent^ dans la m^me attitude que la pr^c^dente et tenant le

sceptre lotiforme. La troisieme est i^ V-^^^*; il est reprdsent^ a corps humain

et a t^te d'oiseau, coiffe du disque et tenant de sa main, mise sur le genou,

le sceptre "j. La quatri^me est la d^esse ^ *jmiiii j,1(?);

elle est assise,

coifTee de son signe caract^ristique ^ et tenant le sceptre lotiforme;

/.» Debrisd'unel.5gende:(^)P%j^5:^r^T ^^':::^3T"""}

5° Ligne d'etoiles provenant d'un signe du ciel ^toile;

6° Divinit^s. ^^ a l^le humaine et A^ a t^le de cynoc^- \^phale tourn(5s e\ droite, j*] '^ tourne a gauche. lis sont assis et ^-»^

ils tiennent : la premiere le sceptreJ,

le second le sceptre ]; le • ©troisieme a le m(5me sceptre que Hani et a une tete de boeuf. ^Sh

Derri^re ce dernier est figure x/sk^^, iequel est suivi d'une i""-*'

l<5gende (5crite en ligne vefticale : II

''' Zeilsdmfl, 187.5, ]). 89. Tcs-hasi du h ville Mendfts, 011 I'on fit la ddcou-

e»t le nom d'une locality silude k I'ouesl verle d'un bdlier sacrd.

I)

Page 251: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

197 —

O I

-^

mi

r Debris de %ende : (H B^IH^ ll^I 3^S !

8° Ligne d'(5toHes provenant d'un signe du ciel ^toile

;

9° Divinit^s. "^ 7 P \ tourn(5e a droite et representee en forme de serpent

aile sur une corbeiiie '^; elle est coifFee de ^, et eile serre entre ses ailes

le sceau d d'eternil(5. Derriere elle on lit :

Devant elle le dieu j*^ "^ est assis, a corps humain

et a t^te de boeuf ; il est coiff^ du disque et il tient le sceptre |.

En face, dans le sens oppose on voit le reste d'une deesse

ail^e

;

10° Ddbris d'une %ende : (^) ^%\^^\^\m

11° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel ^toil^;

12° Divinites. ||^ a corps humain, debout, et a iete

de serpent, bras lev(5s en signe d'adoration. * |^ a corps

humain et a tele de lion; il est dans I'attitude de la marche

et il l^ve les bras en signe d'adoration; ||^ |!J^('* 6st debout, a corps

humain eta t^te d'epervier ; il leve 4galement les bras en acte d'adoration.

Derriere lui on lit :

J

f

'f^

tJ

ra tr• %

mm

l\

i3° Debris de l^gende : {--)WAWAiX'

1 h," Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel ^toil^

;

1 5° Divinites assises. La premiere est representee a

corps humain et a tete de boeuf; elle est coiffee du disque et

accompagn^e d'une l^gende effac^e. La seconde est comme

la premiere, seulement elle a la t^te de cynocephale; elle

est nommee ^ J et elle est coiffee du disque. La troisieme

est \ I^ a tete d'^pervier coiffee du disque. La qualrieme

est j^ s*-", assise, coifFee de son scorpion et tenant comme

le dieu precedent la croix ans^e. La cinquieme est nommee '^'^ J; elle

est dans la meme attitude que les autres

;

i6° Debrisde%ende:(^)H(niL:^fXjri"^^l¥

1 7° Des etoiles dispos^es en deux lignes paralleles, provenant d'un signe

du ciel (5toil6.

Page 252: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 198 —

Les debris de l(5gendes et les reprdsentations, que nous avons signalds

ci-dessous, nous fournissent quelques nouveaux renseignements mytho-

logiques sur le boeuf de ia ville Shedenou, le Pharbaethos dcs Grecs'". Ce

boBuf, qu'on a d(5ja lrouv(5 dans cette 16gendc j*l '^W ^'J'^

"] | , empruntee

a la stele de I'an 5 i de Psam<5tik I, est aussi nientionnd dans les susdits

fragments, accompagne de quelques altributs ct epilhetes qui t^claircissent

un peu son role mythologique, quolque son nom nous fasse malheureusement

ddfaut.

Dans le premier fragment il personnifie :

a^ Hormakbouti»^ TS ^ ^ 1=fo

|^^.

H possMe de plus les dpitb^es suivantes :

Dans le troisieme fragment il est ainsi qualifid :

Strabon, en parlant des animaux sacrds chez les Egyptiens, dit : « Le

bceuf Apis et le boeuf Mndvis sont rang(5s au nombre des dieux; les animaux

qu'on entretienl ailleurs (etc'est un usage communabon nombre de villes,

tant au dedans qu'au dehors du Delta, d'enlretenir ainsi soit des boeufs,

soit des vaches) n'ont pas le rang des divinitds, mais recevaient simplement

un caract^re sacr(5'''«. A Pbarbaethos , il recevail les memes bonneurs qua

Memphis et a H(51iopolis , el il symbolisait le soleil levant et le dieu des morts

comme nous I'avons vu plus haut. II 6tait en outre quelques fois identifie

avec j*^ et il avait la qualification de ^»/^-

<' BnvGSCB , Diet, ffeogr. , p. 491. ''' Stbabon, trad. Tardieu, vol. Ill,

''' Ibid., p. ligi. p. 497.

Page 253: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 199 —

Quant aux autres boeufs dont nous parle Strabon comme recevant un

simple caractere sacr^, les monuments, autant que je sache, n'en citent

pas beaucoup. J'en connais un seui mentionn^ dans la stele de Mendes sous

le noms de'^jw traduit par rctaureau tachett5?5. II serait interessant de

recueillir tous les noms des boeufs , des vaches et des bdliers sacri^s et d'en

faire une ^tude approfondie pour eclaircir leur role dans la mythologie et

pour rendre ainsi service a la science.

S II.— A Edkou, pr^s de Rosette, la SchMia des Grecs, existe la moitie

inf^rieure d'une statue en granit, agenouill^e sur un socle de sa matiere et

embrassant un naos. Elle est murt^e dans le minaret d'une

mosqu^e et porte sur le dos I'inscription suivante : (—')

La statue a ^te faite en memoire de Hor, chef des soldats.

La presence de ce fragment a Edkou , et la colline sur laquelle

ce village est bati, sugg^rent I'id^e qu'on pourra y trouver

d'autres monuments de cette ^poque.

8 III.— Fragment en calcaire compact, provenant d'un

tombeau de Mn^vis de la n(5cropole de ces boeufs situ^e au

nord de H^liopolis , a I'ouest du village moderne appel^ Arab-

Abou-Tawila : haut. o m. 35 cent., long, i m. io cent.,

^paisseur o m. 3o cent. II appartient a un menuisier

nomme Mohamed Aly a Boulaq.

On voit sur ce fragment le boeuf Mn^vis, debout sur une

estrade et coiflfi^ du disque solaire. II est precdd^ de quatre

dresses debout, v^tues d'une longue robe serr^e, et coiff^es

du disque solaire entour(5 des deux comes. Leurs l^gendes

sont efrac<5es, a I'exception de la seconde qui a la sienne

intacte; elle est ainsi concue : [^^ I !!•• Derri^re MntSvis

on voit six dresses , un dieu , el une autre d^esse assise. La premiere d^esse est

Hathor debout avec une t^te de vache, coiflf^e du disque solaire, v^tue d'une

longue robe, tenant de la gauche le sceptre | et de la droite la croix ansde.

Les deux qui suivent repr^sentent ^galement Hathor assise, et elles portent

les m^mes v^tements et coiffures que la pr^cedente; elles tiennent de leurs

gauches le signe ^ et de leurs droites un objet effac6. Leurs legendes ont

f4

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jP*

1 1

1

i

Page 254: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 200 —

completemenl disparu. La derni^re d'enlre elles conserve ce signe^; il est

probable qu'il s'agissait de la d^esse ^^^ ! I % ^- Vicnt a la suite une

d^esse solaire , assise dans la meme altitude que les pr^c(5denles ; elle est suivie

d'unc autre d^esse debout et devant qui on lit : JHl'v'^l- On voit a la

suite une ddesse assise, a l^te de lionne, tenant de sa gauche le sceptre]

dans un sens transversal et de sa drolte le signc ^ . Derric-rc elic un dieu a

t^te de lion et a corps momiforme; il ne rcste de sa i^gende que cos deux

signes S. En fin, le fragment se lermine par une ddesse dont il ne reste

qu'une main tendue, les jambes et une partie du siege. Ce fragment,

quoiqu'il ne pr(5sente pas un inl^ret considerable, devrait etre adjoint a

notre Mus6e; peul-etre d'autrcs fragments du meme monument seront-ils

d^couverts par la suite.

Le Caire, le h mai igo/i.

A. Kamal.

Page 255: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

SUR

UNE FIGURE DE GERBOISE EN BRONZE

DU MUS^E DU CAIRE

PAR

M. G. MASPERO.

La gerboise est assez commune en Egypte , mais elle ne parait pas avoir

ete trcs appr^ci^e des anciens Egyptiens. lis I'ont repr(5sent(5e quelque-

fois, comme detail pittoresque, dans les scenes champelres qu'ils sculp-

taient ou qu'ils peignaient sur les parois de leurs hypogees, et c'est a ce

litre quelle figure sur un des plus anciens monuments connus, le tombeau

de Matonou, conserv(5 aujourd'hui au Musee de Berlin. On y volt, au cM6

gauche de I'une des steles, devant Matonou, sur cin([ pelits registres super-

poses, cinq animaux de ceux qui viventaux confins du desert : c'est comme

une indication tr^s sommaire des tableaux de chasse qui prendront plus

tard un ddveloppement consid(5rable. Le cinquieme de ces animaux, celui

qui court sur le plan le plus rapproche du spectateur, au bas de la paroi,

est une gerboise dressi^e sur ses patles de derrierc dans le mouvement

caract^ristique de I'animal, au moment ou il va sauter"'. Une autre ger-

boise, mais au repos ou tout au moins dans le mouvement retombant, a

6ii signalee dans un des tombeaux de Meir, et M. Legrain I'a publi^e'^*.

On a dit, et je I'ai cru, que la gerboise ^tait le prototype de i'animal

typhonien, mais il ne semble pas que cette opinion puisse se soutenir.

II faut done admettre jusqu'a nouvel ordre qu'elle n'elait pas un animal

sacre pour les Egyptiens, ou que, s'ils I'avaient attribute a une divinity,

c'(5laita une divinit(5 locale de toutpctit renom,aungenie plutot qu'aun dieu.

'' Lepsios, Denkm., II, 3. — ''' Legrain, Notes sur la necropole de Meir, dans les

Annnlex du Service, I. I, p. 71, fig. 3.

Page 256: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 202

Cela expliquerait pourquoi on n'avait point rencontr^ jusqu'a present son

image parmi celles des DiiMinores qui sont sifr^quentes aux basses (5poques,

musaraignes , rats , ichneumons. La petite figurine ci-jointe ( fig- i ) , est sortie

du sihakh, a Mit-Rahineh, au d(5but de

cetle annt'e, dans un lot de bronzes tr^s

oxydes, Osiris, Phtah et boeuls Apis, et

elie a ^t^ insci'ite au Livre Henlrie sous

len° 35902. Ellemesure o m. o/i5 mill.

de haut et la queue lui manque. Eile est

trop oxydce pour qu'on ait pu songer a

in decaper : il eut el6 a craindre que les

pattes de derriere se perdissent sous

I'action de I'acide. Dans r«5tat actuel , ii

est impossible de declarer si le travail

est fin ou grossicr : les details de I'exii-

cution disparaissent sous le vert-dc-gris.

* Tout ce que Ton peut dire c'est que les

proportions sont exactes et que le mouvement g^n^ral a ^te bien observe.

La figurine date du milieu de I'^poque ptol^maique, ainsi qu'il r^sulte

et de I'aspect de i'objet lui-m^me et du style des autres objets parmi les-

quels il a ^t^ trouv(5.

Fig. 1.

G. Maspero.

Page 257: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

TRANSPORT

DES GROS MONUMENTS DE SAN

AU MUSEE DU CAIRE

PAR

M. G. MASPERO.

Depuis les grandes fouilles de Marietle en iSBg, i860, i86ieti865,

un grand nombre de monuments sinon de dimensions, du moins de poids

considerables demeuraient ^pars sur le sol parmi les mines. La plupart

d'entre eux avaient une valeur reconnue pour I'art ou pour I'histoire, les

colosses de Samenkhkeri, ceux d'Ousirtasen 1" et de Ramses II, les sphinx et

les porteurs d'offrandes qu'on avail cru d'abord apparlenir a IMpoque des

Rois Pasteurs, la stMe de I'an Ago, les fragments de la stele de Taharkou,

sans parler d'une quantity de naos, sphinx ordinaires, statues, restes d'ob^-

,lisques erig^s par des Pharaons de moins rare occurence. Mariette lui-meme

avait renonce a les emporter, lors de la derniere campagne qu'il fit sur le site

en 1876, et Petrie les laissa sur place. Vers 1897, des savants am^ricains

propos^rent de les enlever el de les amener au Gaire, pour y 4tre partag^s

6galement entre les musses amt^ricains et le Service; cette proposition

fut d(5clin6e et n'eut aucune suite. Cependant ces monuments, abandonn^s

sans abri sur le sol, souffraient des intemperies des saisons et risquaient

d'etre mutil^s par les marchands d'antiquitf^s : pendant les derniers mois de

I'an dernier, un Grec ^tabli dans I'un des villages voisins avait fait march(5

avec des fellahs pour avoir la t^te d'une statue de M^nephtah, et si cette pre-

miere tentative eut ^t^ couronn^e de succ^s, tout ce qu'il y avait a Skn

Page 258: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 204 —

de fragments faciles a voler aurait disparu promptement. Cependant un

projet, qui heureusement demeura en suspend, avail men6 le trac6 d'une

voie ferr^e a travers les mines mdmes ou dans le voisinage immMiat des

ruines : s'il eAt abouti, les ruines des temples et les morceaux de statues

auraicnt 6li employes a faire le ballast et les remblais de la voie. Cette

situation precaire de monuments si precieux avail attir(5 mon attention, des

mon retour en Egypte, mais le manque d'argent m'arrelait. Je reussis pour-

tant a Economise!- une somme de L. E. 5 oo , sur les reserves de noire compte

Tourtsles pour igoS, el, pri^levant une somme ^gale sur le m^me compte

pour igoi, j'eus a ma disposition un fond de L. E. looo qui me parut

suflTisant pour mener I'entreprise a bonne fin.

Les difficull^s ^taienl de deux sorles, le poids des monuments el la con-

dition des lieux. La di(}icult(5 de poids etait moindre, et m(5me elie edt et^

nulle au cas le Service aurait Hi seul en jeu. La plupart des pieces les plus

lourdes ne depassentpasquinze tonnes, et, si quclqucs morceaux d'ob(5iisques

atteignent quarante tonnes, ce n'6tait pas pour efTrayer nos reis, car ils

ont mani«5 a Karnak des architraves plus lourdes encore : il aurait suQi

d'acheter des rails plus r(5sistants et des plateformes capables de supporter

les plus gros poids, seules ou accoupl(5es. Mais les chauss^es sur lesquelles

nos wagons devaient cheminer n'ont pas ^t^ construites pour porter des

masses aussi pesantes, et elles se seraient elTondr&s, au grand dommage

et de notre materiel et des monuments eux-momes. II m'a done fallu

renoncer, des le d(5but, a emporter ies pieces dont le poids depasserait

vingt tonnes, et tousles obdisques de S4n ont 6l6 exclus d-priori. D'autre

part, la condition des lieux est telle que nous ne pouvons songer a y

travailler longtemps d'aflilee. San est situ(5e au milieu d'un terrain mar^-

cageux , et elle est clle-m6me une sorte de marais pendant plus d'luie moitit5

de I'ann^e. Les sculs mois ou Ton puisse y entreprendrc des transports de

gros monuments sont ceux qui precedent immediatemenl la crue, depuis le

milieu d'ayril au plus t6l jusqu'au milieu de juillet au plus tard. Le terrain

est alors assez sec el assez solide pour qu'on y ^lablisse des voies Decauvillc

en toule s^curit^; mais, en revanche, la chaleur est grande, le s^jour

malsain, le ravilaillement en eau potable et en vivres diilicile pour les

quantities d'ouvriers que n(3cessitent et le maniement des pieces lourdes

et I'obligation d'avoir tout termini dans un d^lai assez bref, de telle sorte

Page 259: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 205 —

que les convois ne soient pas surpris en marche par la crue nouvelle.

M. Barsanti, qui cette annee d^ja avail veiil(5 aux reparations de Philae, de

Kom-Ombo, d'El-Kab et d'Edfou, puis mis en train les fouiUes de Salc-

karah, voulut bien se charger de i'expedition de San.

La preparation du travail prit deux mois entiers, du milieu de f^vrier

au milieu d'avril. Le gros materiel Decauville qui avail servi au dem^na-

gemenl du Mus^e, fut revis^ completemenl et remisa neuf, et six nouvelles

plateformes furenl commandoes. Le train devait se composer en tout de

trente et une voitures pouvanl porter de vingt a vingt-une tonnes, et d'en-

viron trois cents metres de rails. M. Barsanti se rendil a plusieurs reprises

sur les lieux afin d'examiner I'^tal des mines el la condition des chaussOes,

et afin de determiner la route qui, tout en Otantla plus courte, prOsenterait

le moins de difficultes. A la fin d'avril, tout Otantpret, il fut convenu que,

vers le milieu des travaux, M. Daressy irail passer quelques jours a SSn

pour aider a la recherche des monuments, et, le i" mai au matin, I'expe-

dition commenca.

U.

RAPPORT DE M. ALEXANDRE BARSANTL

Monsieur le Direcleur general,

Au recu de voire ordre de service, je me rendis dans la Basse-Egyple

,

pour rechercher la voie la plus convenable au passage de nos monuments.

Je reconnus aussitol que la route de Sdn a Fakous etail impraticable,

ainsi que celle de SSn a Salhieh, a cause de la grande quantity de canaux

el de rigoles qui les coupent; d'aulre part, le manque d'eau ne nous aurait

pas permis de gagner Porl-Said par iVIatarieh etpar le lac Menzaleh : seule

la digue qui longe le Masraf-Stin Olail ulilisable pour ce transport. Elle prO-

sente I'inconvenient d'etre fort longue , el de necessiter un cheminement de

trente-lrois kilometres environ , mais elle est en fort bon elat et les depressions

y sent rares, oii il faut consolider la voie par des traverses en bois. Elle est

large d'environ six metres, ce qui nous rendra la manoeuvre facile, toulefois

la surface n'en est pas enti^rement plane; elle prOsente presque partout, du

Page 260: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 206 —

canal vers I'inl^rieur, une pente tr^s l^g^re qu'il faudra faire disparattre

avant la pose de la voie, ce a quoi quatre ou cinq hommes sulfiront par-

faitement. D'autre part, elle fde presque en ligne droite, sans d^crire aucune

courbe brusque, ce qui rend facile I'^tablissemenl de nos rails. Enfin, elle

aboulit a deux kilometres environ de la gare de Kafr-Sakr, ou lembarquement

des monunaents sur les trues du chemin de fer de I'Etat n'offrira que peu

de difficult^s.

Je fis done exp^dier le i" mai, en gare de Kafr-Sakr, tout le materiel

n^cessaire k ce transport, et di^s le lendemain , le r^is KhaUI alia le rejoindre,

avec quarante portefaix engages au Gaire. Us d^barquerent les wagonnets

et les bois, et ils se mirent en marche vers San. Les rails furent poses

sur une longueur de deux cent quarante metres, et les wagons months sur

la voie ; ceux-ci arrives a I'extr^mit^ , les rails ^laient report^s en avant et

le train pouss6 sur le troncon de voie nouveau. La m^me operation, r^p^tt^e

sans cesse, permit d'amener le convoi en vingt jours de Kafr-Sakr au point

du Babr el-Diba le plus rapproch(5 de San. De mon cot^, j'(5tais parti du

Gaire le 1 1 mai, avec Risqallah Ayoub, comme 6crivaln, Aii ei-Ghachai,

comme second r^i's, et le charpentier Mahmoud Mohamed. L'inspecteur Aly

effendi Habib ^tait venu nous prendre a la gare de Zagazig, et il nous

avail conduits a Matari^h,puis de la a S^n. J'enrolai sans retard une forte

escouade d'ouvriers terrassiers engages au village m^me, afin de creuser,

a travers les monticules qui barraient le chemin depuis le pylone jusqu'au

sanctuaire, les tranch^es n^cessaires au passage des monuments. Je pratiquai

une seconde tranch^e pres du village , afin d'adoucir la pente qui existe en

cet endroit et d'^viter la marche trop rapide des wagonnets. Dans le m^me

temps, je fis construire par le charpentier, a travers du Bahr el-Diba, une

passerelle en bois longue de trente-trois metres et large a peine de quatre-

vingts centimetres. Apr^s avoir sond^ le canal avec soin, je reconnus que le

fond en ^tait vaseux par endroits et n'offrait pas toujours un point d'appui

suffisant. Je pris done le parti de le plancheter, et je demandai au Service

trois cents planches de pifchpin de trois metres de long et de vingt centi-

metres d'(5paisseur. Sitot qu'elles furent arrlvees, je les 6tablls au fond du

canal, et surce plancher, je dressai des chevalets composes de deux poutres

droites s(5par^es seulement par un intervalle de quinze centimetres et

^lay^es sur les c6t^s par des contreforts que des cales maintenaient. La

Page 261: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

207

figure ci-jointe(fig. i), donnerid^edudispositifadopt(5et me dispense d'une

plus iongue description. En vue de tassements probables, je lui donnai

une forme de dos d'ane, a penles Ires peu marquees, avec vingt centimetres

k peine d'^ievation auplus haut. Le pont etait termini, les tranch^es ^taient

creus^es , les monuments d^ba-

rass^s de la terre qui les ense-

velissalent presque entierement,

lorsque le reis Khali! arriva avec

son train, le aS mai. Aussitot,

je placai les rails sur le pont, et

j'y fis passer le materiel entier

en deux jours. 11 supporta cette

4preuve victorieusement : bien

que certains des wagons pesas-

sent avec leur charge plus de

sept tonnes, letablier ne fl^chit

pas et le sol du canal ne tassa

pas. L'essai me parut de bon

augure pour la travers^e des

monuments.

Cependant, la voie avait 6l6

pos^e du sanctuaire jusqu'au

dehors du temple. Je m'attaquai d'abord au grand naos en gres siliceux. J'y

^tablis la grande chevre avec le gros palan diff^rentiel , et je le chargeai sur

son true. Le chantier ^tait d(^ja en pleine activite; partout on ne voyait que

terrassiers creusant des tranch^es ou aplanissant le sol, et que portefalx

amenant les monuments sous la grande chevre, ou ils ^taient enleves et

places sur les wagonnets. Apr^s le naos, ce fut le tour des sphinx pasteurs,

puis des fragments de statues et des morceaux de colosses. (iOmme le

nombre des pieces a emmener d^passait celui des trues dont nous disposions

,

je me d^cidai a expc^dier, par la voie de Matari^h, ceux des monuments ou

des fragments, qui pouvaient etre charges sur les bateaux. Moyennant un

nolis assez fort, les bateliers du Menzal^h accepterent de transporter sur cinq

barques, au prix de cinq livres, cinquante-quatre monuments et fragments de

monuments pesant en tout dix-huit tonnes et demie. Je m'en remis du soin

Fig. 1.

Page 262: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 208 —

de ies envoyer a Porl-Satd sur noire inspecteur, Aly effeadi Ilabib, qui s'ac-

quillaavec beaucoupdezMedecette mission, et nequitta son convoi qu'apres

Tavoir vu tout entier sur Ies wagons qui devaient I'emmener au Caire. Deux

hommes I'accompagnaient pour emp^cher toute tentative de vol. Ge travail

assez d(51icat ne s'acheva pas sans accident : un des portefaix qui chargeaient

Ies barques eut la main droite prise sous un des monuments qui glissait le

long du bordage, et un de ses doigts fut coupe. II fallut I'envoyer a I'ho-

pital du Caire, oii la blessure se cicatrisa promptement.

Cependant, je m'^tais occup^ de chercher la stMede I'an 4oo, selon Ies

indications que j'avais recues de Brugsch bey. M. Daressy vint, a la fin de

mai, m'aider dans mes investigations, mais sans obtenir de meilleurs r^sul-

lats que ceux que j'avais obtenus..Ou bien la stele a ^te d^placee par quelque

explorateur venu depuis le temps de Mariette, ou bien Ies souvenirs que

i'on avail conserves au Mus^e sur son emplacement sont inexacls. Lorsque

je suspendis la fouille, tous Ies wagons, au nombre de trenle-cinq entre

grands et petits, 4laienl d»5ja charges et porlaient un poids d'environ cent

quarante-cinq tonnes. J'aurais souhait(5 pouvoir prendre, selon vos instruc-

tions, un au moins des obelisques qui gisent sur le sol en morceaux capables

de se rajuster ais^menl. Je n'ai pu le faire, a mon grand regret, en parlie

faute de mat<5riel : nos rails sont trop faibles en effet, el Ies plus forts de

nos wagons portent vingt tonnes a peine, tandis que certains fragments

p^sent jusqu'a trenle-six tonnes et demie. J'aurais pu tourner la di(licullt5

en couplant deux trues de vingt tonnes, mais la digue sur laquelle nous

devious cbeminer n'aurait pas resist^ a la presslon , et quand nous serious

arrives h Kafr-Sakr, Ies chemins de fer de I'Elat ne possMent pas de trucks

capables d'embarquer plus de trente tonnes. Je remplacai done I'obdlisque

par de grandes steles de Ramsfis II, et le 5 juin, nous sortimes du Tell

sans ancun accident. Le Tell est separe de la passerelle ([uc j'avais con-

strulte par une distance de deux kilometres et demi. Presque a mi-chemin,

le grand naos culbuta dans un petit canal h moilie sec : comme le monu-

ment p^se plus de quatorze tonnes, et que de plus, par sa forme m^me,

le poids en (5tait rdparti trcis in(5galemenl sur la plateforme du wagon, le

s(.l fldchlt, et en cedant, produlslt I'accident. Plusicurs heures de travail

opInlAtre nous permlrent de retlrer le naos de la boue et de le remettre

sur son wagon : le lendemain nous arriv4mes au complet aupr^s du garage

Page 263: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

I

— 209 —

que j'avais elabli k Test d'un petit canal a vingt-cinq metres de notre pont.

Avant d'entreprendre le passage, le 7 juin, au matin, je d^posai sur la

berge est du Bahr el-Diba seize monuments, que le r^is d^ja employi^ par

nous s'etait engage a transporter en bateau de Matari(5h a Port-Satd. Cela

fait, je lancai le premier wagon, non sans quelque Amotion. L'op^ration

s'accomplit sans a-coups; un seul tassement se produisit, au moment ou

le dernier wagon passait, encore ne fut-il que de huit centimetres, et,

comme j'avais prevu un fl^chissement de vingt centimetres, I'effet en fut

a peine sensible. Le pas franchi, la passerelle fut d^mont^e sans retard,

et les bois en furent expedies par barque, pour servir en cas de besoins

nouveaux sur un autre canal. Decompte fait des seize monuments partis par

Matarieh, le train se composait de vingt wagons charges de monuments, et

de onze autres wagons charges de materiel. On conceit que la manoeuvre

d'une cargaison pareille prenne un temps considerable; malgr^ ses efforts

et son experience en ce genre de travaux, le r^i's Khalil ne r^ussit pas a

d^passer de beaucoup un kilometre par jour. 11 ne faut pas faire de cette

lenteur un grief a nos hommes qui n'ont pas menage leur peine : la cause

en est toute exterieure. Les vingt voitures de monuments et les onze voitures

de materiel, mises bout a bout, representent, les premieres une longueur

de soixante-cinq metres, les secondes une longueur de vingt-cinq metres;

trente rails sont libres, qui procurent une avance de cent cinquante metres

chaque fois qu'on les reporte en avant. La voie se comporte bien, et depuis

la sortie du Tell de San, il n'y a pas eu de deterioration de rails, mais la

temperature anormale de cette annee les ediauffe si fort que les ouvriers , ne

pouvant pas les porter a la main , se reunissent par equipes de quatre pour

les charger sur des batons et les porter a I'epaule. Le transport des rails

exige vingt minutes, et les wagons tires a la corde ou pousses a la main

mettent dans les bons endroits quarante-cinq minutes environ a parcourir

I'espace qui est libre devant eux : c'est done une heure au moins, et le plus

souvent une heure et quart, qu'il leur faut pour avancer de cent cinquante

metres. Ajoutez que, de 1 1 a 3 heures de I'apres-midi , le travail est

interrompu pour laisser reposer les hommes, et vous comprendrez qu'il

n'est gueres possible de repeter I'operation plus de huit fois par jour. Le

train complet ne peut done couvrir plus de douze cents metres, mais les

hommes fournissent pres de vingt kilometres en allees et venues. On concoit

Annales, 190^. l4

Page 264: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 210 —

qu'ils se faliguent vite a ce metier. Le personnel que nous avons amen(5 du

Gaire fait admirablement son devoir, malgr^ la mauvaise saison, mais les

manoeuvres que nous recrutons dans le pays m^me se d^goutent au bout de

quelques heures : ils refusent de travailler ou ils d^sertent en masse dans

les passages dilTiciles, et j'ai la plus grande peine du monde a relenir les

quelques hommes n»5cessaires fk complt5ter nos ^quipes.

En r(5sum^, a la dale du 18 juin, nous avons parcouru dix kilorafstres

environ sur la digue qui longe le Masraf-S^n , et on voit par ce que je viens

de dire qu'il n'y a aucune chance d'augmenter la vitesse du transport; je ne

pr^vois pas que les monuments puissent 6tre au Mus(5e avant le 8 ou le

10 juillet au plus tot. Jusqu'a present la depense totale a 6ti de L. E. 55o,

pour achats et transports de mali^riels, transports des monuments par

chemins de fer et par barques , salaires d'ouvriers. II ne reste plus actuel-

lement a faire face qu'aux salaires d'ouvriers et aux transports par chemin

de fer; je m'assure done que nous ne d^passerons pas, si m^me nous les

atteignons, les L. E. 1000 que vous m'avez assignees pour ce travail.

Les monuments d^jJi transporters ou en route de SAn au Mus^e sont les

suivants :

Granit gris. Haut. 3 m. 70 cent. Statue colossale de R^sraenkhka, en

deux morceaux.

Granit gris. Haut. 3 m. 65 cent. Statue du meme, en trois morceaux.

Granit gris. Haut. 3 metres. Statue d'Ousirtasen l'\ en (juatre morceaux.

Granit gris. Haut. 9 m. 3o cent. Statue colossale , sans t^te, en trois

morceaux.

Granit gris. Haut. 1 m. 70 cent. Statue, sans nom, de la XIX° dynastie,

en deux morceaux.

Granit gris. Haut. m. 70 cent. Portion du socle et des jambes de la

statue de la reine Nofrit.

Granit gris. Haut. 1 m. 5o cent. Statue, sans pieds, du dieu M ht t^te

d'^pervier.

Granit gris. Haut. 1 m. o5 cent. Statue d'un roi agenouillc^e, sans t^te.

Granit gris. Haut. 1 m^tre. Statue agenouill^e. XIX" dynastie.

Granit gris. Haut. 1 m. 1 2 cent. Statue ptol(5maique , sans t^te ni pieds.

Page 265: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 211 —

Granit noir. Haul, i m. 90 cent. Sphinx d'un roi Pasteur.

Granit noir. Haul. 1 m. 90 cent. Sphinx de m^me nature.

Granit noir. Quinze fragments de sphinx du type des Pasteurs.

Granit noir. Socle de statue.

Granit noir. Socle avec pleds.

Granit noir. Sept fragments de porteurs d'offrandes.

Granit noir. Pied d'une statue de la XIX' dynastie.

Calcaire. Table d'offrandes de la XIX" dynastie.

Granit noir tachet^ de blanc. Statue sans t^te, en deux morceaux.

Granit rose. Statue du roi R^khanefer, en trois morceaux.

Granit rose. Statue d'Amenemhciit, en trois morceaux.

Granit rose. Statue de Ramses II, debout, sans pieds, deux morceaux.

Granit rose. Statue de Men^phtah, sans pieds, en deux morceaux.

Granit rose. Grand sphinx, en treize morceaux.

Granit rose. Stele au nom de Taharka, en trois morceaux.

Granit rose. Petite slMe au nom de Ramses II, en trois morceaux.

Granit rose. Grande stele de Ramses II, en trois morceaux.

Granit rose. Haut. 1 m. 70 cent. Petit obt^lisque de Ramses II.

Granit rose. Haut. 3 m. 20 cent. Pointe d'ob^lisque.

Granit rose. Petit ob^lisque, en deux morceaux.

Gres siliceux. Haut. a m. yB cent. Grand naos de Ramses II.

Gres siliceux. Petit naos de Ramses II, en douze morceaux.

Geux de ces fragments que j'ai envoyes par Matari^h sont arrives au

Mus^e les 6 et 1 7 juin. Le reste est r^parti ainsi qu'ii suit sur les voitures :

1" wagon. Pointe d'ob^lisque.

2' wagon. Partie inf^rieure de la statue d'Ousirtasen P^

3' wagon. Partie inf(5rieure de statue, en granit noir.

4' wagon. Jambes de la statue de Rasmenkhka.

5' wagon. Partie post^rieure d'un sphinx Hyksos.

6' wagon. Avant-train d'un sphinx Hyksos.

7' wagon. Avant-train d'un sphinx Hyksos.

^^ 8' wagon. Partie d'ob^lisque.

^H g' wagon. Grande stMe de Ramses II.

^B 1 0' wagon. Pointe d'obdiisque.

I

Page 266: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 212 —

11' wagon. Arri^re-train d'un grand sphinx en granit rose.

1 3' wagon. Fragments du m^me sphinx.

i3' wagon. Avant-train du meme sphinx.

14' wagon. Naos de Ramses II , et partie inf^rieure de la statue d'Amen-

emhAt 11.

1 5' wagon. Statue de Msmenkhka.

1 6' wagon. Partie infdrieure d'une statue en granit rose.

1 y' wagon. Siege de ia statue de Sebekhotep III.

1 8' wagon. Statue de R^smenkhka.

ig' wagon. Deux fragments de la grande stele de Ramses II.

a o' wagon. Grand naos de Ramses II.

Yeuillez agr^er, M. le Directeur general, I'expression de mon respectueux

d^vouement.

Le Caire , le 1 8 juin i g o /i

.

A. Barsanti.

ffl.

M. Barsanti, ^puis^ par la rude campagne qu'il avait faite h Philae, k

Kom-Ombo, a Edfou, a Sakkarah, et a SAn meme, pendant I'hiver de

igoS-icjo/i et le printemps de 190/1, fut ohlig^ de prendre un cong^

immediat et d'aller se refaire en Europe. L'ex perdition de SUn (5tait terminde

virtuellement, et le reste n'^tait plus qu'affaire de patience : le reis Khalil

et I'inspecteur Aly Habib 4taient en ^tat de la mener a fin. Je d^cidai

pourtant de Icur envoyer tons les huit ou dix jours un de nos inspecleurs

europ(5ens, surlout pour constater I'etat d'avancement du travail.

M. Quibeil,qui revenait d'ouvrir I'exposition de la section egyptologique

k Saint-Louis, se rendit sur les lieux le vendredi matin, 26 juin, et il ren-

contra le convoi dirig(5 par le r^i's et par I'inspecteur i 1 5 kilometres de la

station de Kafr-Sakr. Je ne puis mieux faire que de reproduire les termes

m^mes de la note qu'il m'adressa a son retour : ttAll was going very well.

I was glad to see the care with which the Decauville line is treated. Eight

Page 267: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

h

— 213 —rails only have been damaged : this does not seem bad, especially as the

rails are rather light for the work. The men tell me they have 1 5 o meters

of rails, plus those which the cars cover. They make six or even seven shifts

a-day, with good going, and so get one kilom. per-day, but this is not an

average; bad slopes and bridges will pull the average down. The tale of the

workmen is made up actually of 5i porters, 6 fellahin who clear the

ground ahead, h guards, two farrashin and a carpenter from the Museum,

and a man with a donkey who brings the post and bread or water for the

workmen, -n Les Egyptologues remarqueront quelle analogie la note de

M. Quibell pr^senle avec les inscriptions de Hammamat ou des autres

localit(5s desquelles les Egyptiens tiraient leurs pierres : au Decauville pres,

les transports pharaoniques devaient se faire dans les m^mes conditions

d'hommes et de temps dans lesquelles notre exp^ition de S4n s'est

accomplie.

La mardi 5 juillet suivant, M. Daressy alia verifier a son tour la marche

du convoi : r Je le renconlrai, dit-il dans son rapport, a la hauteur du kilo-

metre 27 de la digue qui va de San a Bouha. La voie se comporte bien, et,

depuis la sortie du Tell de San, il n'y a plus eu de deterioration de rails.

Deux des grandes voitures, la quatorzieme et la vingtieme, qui contiennent

I'une le petit, I'autre le grand naos de Ramses II, ont eu fauss^ I'un des

coussinets du boggie qui supporte la plaque tournante. Us ont 6i6 consolides

au moyen de cales en hois, etj'espere qu'ds pourront atteindre le chemin

de fer sans autre operation.

« A cinq cents metres au dela du kilometre 28,3 c6t6 de I'ezbeh Lakah,

on abandonne la grande digue , qui continue vers Bouha et Abou-K^bir, pour

prendre une autre digue, plus (5troite, sur I'autre berge d'un masra/" qui

croise le premier a angle droit et qui se dirige vers Kafr-Sakr. Ainsi que

vous le savez, I'absence de quai d'embarquement a la station secondaire de

Bouha nous oblige a cette deviation ,qui ne modifie pas la distance a par-

courir. La travers^e du canal s'est effectuee le 6 juillet , entre 1 1 heures et midi

etdemi, sur une passerelle en bois construite par notre menuisier Mahmoud

Mohammed, sur le modMe de celle que M. Barsanti avait elablie sur le

Bahr-Sdn. Ici, lalargeur du canal n'^tant que de 9 m. 5o cent., les poutres

de 1 2 metres que nous posst5dions ^taient sulTisantes pour franchir la

distance d'une rive a I'autre; Ton n'a eu qua les soutenir vers le milieu, au

Page 268: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 214 —

moyen de deux chevalets posant sur un lit de bois ent: ecrois(5s dans le fond du

canal , les chevalets elanl rtJunis par des cntretoises el les poulres mainlenucs

a r(5carlement par des blocs et par des cales. Le pont a (51(5 lravers(5 sans

inconvenient et le changement de direction s'est fait aussitot apres, au

moyen de plaques tournantes, i'espace nous manquant pour (5lablir des

courbes; nous sommes maintenant a a kilometres et demi de Kafr-Sakr.

La digue est lt5g(^rement sinueuse sur ce parcours, mais ello n'offre pas de

grandes di(ricult(5s , sauf au voisinage imm^diat du village, ou elle pr(5sente

plusieurs tournants tr^s brusques, et ou un canal nouveau nous attend; il

nous faudra construire une troisi^me passerelle dont la volee ne di^passera

pas dix metres. Nos ouvriers ont r(3gularis(5 d(3Ja la majeure parlie de la

digue, qui pr<5senlait presque partout une d^cliviliJ beaucoup plus forte que

celle de la digue du Masraf San : nous n'aurons done de ce chef aucun

retard a I'^tablissement de la voie. Nous rencontrons toujours la meme

difricult(5 a recruter des travailleurs dans le pays. Malgr^ la forte paye de

P.E. 6 par jour, les fellahs prt^ferent s'employer dans les cultures, aussi le

nombre des hommes continue- t-il a varier chaque matin : tanttU il est de

dix, tantot il est de seize, et on n'a jamais pu en avoir plus de vingt-cinq a

la fois. N(ianmoins, sauf retard impr(3vu,les monuments pourront (Hre sur

le quai de la station dans quatre ou cinq jours, n

En effet, le lo juillet au matin, je recus de I'inspecteur Ali effendi

Habib I'annonce que les monuments (5laient sur le quai de la gare de Kafr

Sakr. La toutefoisun arriU se produisit : les huit plateformes de (juinze et de

vingt tonnes demand(5es a I'Administration des chemins de fern'avaient pas

^t^ expMi(ies encore, etiln'y avail en gare que deux wagons de quinze tonnes.

M. Quibell, que j'envoyai sur les licux examiner la situation, le la juillet,

eut vile fait d'obtenir de Tantah et de Zagazig les plateformes n(5cessaires,

et les monuments commcncerenl a arriver, un wagon le 1 3 , deux le i /i

,

les derniers enfin, le 17 et le 18 : le d^barquement ila\l lerminii le a i au

soir. Les monuments ont et^ remises parlie dans le Mus(ie mdme, parlie

dans la cour ouesl du Mus(3e, jusqii'au moment ou les travaux de peinture

en cours nous permellront de les ranger a leur place d(5finitive.

G. Maspebo.

Page 269: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

EXCAVATIONS AT BENI HASAN

(1902-1903-1904)

BY

M. JOHN GARSTANG

READER IN EGYPTIAN ARCHAEOLOGY IN THE UNIVERSITY OF LIVERPOOL.

I.

From the antiquities discovered during the first season of excavations on

this site the Museum selected the entire furniture of two tombs, that of

Nefery, n° 116, and that of Nefwa, n° 186, which the Director General

of the Service of Antiquities is placing on view inside the Museum in their

original arrangement. It will be a chief purpose of the present article to

describe these tomb-deposits in detail.

It may be suitable to outline in the first place, however, the course of

work and to summarise the results. The excavation began by concession

of the Service in December 1902. Previously, ten years before, the Egypt

Exploration Fund had made copies of the inscribed walls in the great tombs

of the upper gallery "', but no excavations had been made in the general

necropolis, which the vigilance of the guards had well preserved from

plunder. Nearly five hundred tombs were examined during the first season,

which ended in May 1 908 , and the total become eight hundred eighty-eight

when the next season apparently exhausted the site in March igoi. The

routine of work involved the photography of each section of the site , of each

tomb found undisturbed, of the details of arrangement of the deposit within

the tomb, and of the individual antiquities. In all eleven hundred photo-

''' Beni Hassan, I. I-II, by Pebcy Newberry, Egypt Exploration Fund.

Page 270: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 216 —

graphs were taken and indexed. A catalogue of the contents of each tomb

was kept in detail, notes were made of observations; the pottery was

classified and indexed typologically, and the general craniometrical measu-

rements were noted. The exploration was extended northwards to include

the rock tombs above Nu^r^t (8 kilometers), and southward to include

the Specs Artemidos and the vicinity ( (5 kilometers).

Summary of Sites Explored; Geographical Order N. to S.

Kom-El-Ahmar : Experimental excavations; tombs of the V-VI Dynasties, and

of the XXII-XXV Dynasties, and miscellaneous.

Nuerit : Small rock tombs of archaic character, II-IV Dynasties, about or

before B.-C. 3ooo : about loo tombs excavated.

Bent Hasan (N.) : Below the gallery of lombs of the nomarchs, necropolis of

the officials and upper classes of the Xl-Xll Dynasties, B.-C. 2800 : about

900 tombs excavated (1909- 1908- 1 ()o4).

Beni Hasan (5.) : At the mouth of the gorge of the Speos Artemidos, burying

place of the XXII-XXV Dynasties, B.-C. 800, extending to the plain : about

aSo tombs excavated (190/1).

Along the cliff, to the south, rock tombs of the Old Empire, V-VI Dynasties.

The details of this general exploration and the results of the excavations

made will be published as soon as possil)le in the complete report. Most

of the work was done on the ridge overlooked by the gallery of rock hewn

tombs, of the XI"' and XII"' Dynasties, in which there were found the

numerous smaller tombs of the officials and middle classes of the same

period and locality.

The first tomb to be described (PI. I) is that ofJ | \ or |XT' Nefer-y,

described upon his sarcophagus as ,"/^ a physician. The position of the

tomb is among a group similar in character, lying (juitc to the north of the

great causeway leading up to the tomb of 13af|t, great chieftain of the

Oryx Nome. On the photograph n" 1 , it may he distinguished by the

boy and the number 1 1 6 painted upon the rock. The shaft was hewn down

in the limestone, and was 8 metres deep, and about 1 metre E. to VV. in

Page 271: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 217 —breadth by i m. aS cent. N. to S. in length, a characteristic size. At a

depth of about 4 metres there appeared a first chamber, to the south, a

horizontal recess about a m. 9 cent. long, of the width of the shaft, and

high enough to receive a full sized sarcophagus. This chamber had been

disturbed and apparently robbed. From fragments recovered from within,

it could be seen that the furniture had been similar to that of the lower

chamber described hereafter. Some pieces of the coffin bore the name

^^_, [\ft Rdj-ries, and other portions bore traces of a religious text written

upon the inside. Descending the shaft it was found that the lower part had

not been visited by the plunderers, who had probably been deceived by

the large stones which as usual filled the shaft, and so imagined the bottom

to have been reached.

At the depth of 7 metres the lop of a chamber door was touched, and a

further clearance of t metre showed that it was closed as seen in the

photo n° 9 by a number of rough stones piled against it. Removing these,

the first view after opening the door is shown in the photo n° 3. The near

end— the north— of the great wooden sarcophagus had been rubbed and

worn by the rough stones and rubbish that had accumulated against it.

Some quantity of sand had trickled through, but was easily removed,

showing by the eastern side of the coffin the model of a saihng boat

3 9 inches in length, pointing south. Standing in the bow is the «look

out 51 with extended arm. Before the mast on each side is a puntsman,

vigourously propelling the boat with his pole. The sail is being hoisted by

seven figures , one before the mast and two groups of three behind. The

yards with the rigging attached were well preserved, but there was no sail.

Before moving this object careful notes were made of the positions of the

threads from which it appears that the three standing figures nearest the

mast were hoisting the upper yard by means of a single rope which passed

through a loop near the top of the mast, after which it bifurcated and held

the yard at either end. Three seated figures behind these were probably

assisting the haulage by pulling upon ropes which passed under the wood-

en block at the feet of those who are standing : but this is not clear, as

only one of them is actually holding threads which are two in number, and

these may have been designed to tighten down the lower yard. Behind again

is a seated figure with outstretched arm, presumably the reis, while in the

Page 272: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 218 —

stern sits the steersman, who controls the long steering oar, which is looped

to the stem and attached also to the vertical pole at its end, by means of

a thin piece of wood which is used exactly as a tiller but in a vertical

plane. The hulk of the boat is solid and somewhat worn by the sand in

which it lay.

The nearest object upon the sarcophagus itself was a long model of a

rowing boat 43 inches in length, with twenty oarsmen standing and

swinging back in time as they row, using long oars with shaped blades

from which the point curls forward. The side view is seen in the photo

n" U , PI. I. Two figures seated upon a narrow platform in the fore part of

the boat facing the post side, which was westward in the tomb, seem to

be beating time to the general song; the steersman was seated in the stern

holding the tiller and the look out stands in the bows (seen in photo n°3). A

great square sail neatly furled was laid along the middle between the

oarsmen : it seems possible that this really belonged to the sailing boat

previously described.

Removing this model of the rowing boat (PI. 11), there was seen behind

it the model of a granary, in the position shown by photo n° 3. At the

side of the door is a small word of three characters written in hieratic

;

the door opens upon a socket-hinge, and the model is a very perfect one. A

birds'-eye view of the interior is seen in photo n° 7 (PI. HI). The granary

consists of a courtyard with a row of three bins on each side. These arc

provided with a door, but this is kept locked and sealed when filling, and

the grain is poured in through small boles in the roof. The custom survives

in Egypt, and is known in India and elsewhere. Five figures are repre-

sented, three of whom stand in the grain which they gather up in baskets,

a fourth stands near to the door, while the fifth is a scribe seated pen in

hand upon the roof, his writing implements by his side, keeping score of

the grain stored and the progress of work. This model is 9/1 inches square

and 10 inches high. The material is wood, as in all cases, and the surface

is painted stone colour, with the door and architraves red. The figures,

being males, are painted red with black hair and with loin cloths.

Behind this object again, still upon the sarcophagus, was an interesting

series of models representing groups baking and brewing, seen in PI. II,

n° 6. At the back Is the figure of a woman ,painted yellow, height 1 9 inches.

Page 273: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 219 —In her right hand she carries a bird by the wings, while her left hand is

raised to support a basket which she hears upon her head. In front of her

is a smaller figure of a man , carrying a large vessel : he is clad in a long

waist-cloth. In front of him is a group of three figures, apparently making

bread. The man grinds, a woman seems to be kneading while a second

woman tends the fire. There remains the best model in the deposit, to the

left hand in the picture (n" 6). It represents a group of six figures making

beer. The model is of wood, 3o inches in length : the workers are all men,

and the whole process of straining and mixing the preparation , as described

some while back by D' Borchardt, is seen in detail. Two men are bearing

water by means of a suspension yoke upon their shoulders : the sieves upon

the tubs are pierced with little holes to add reality to the model, and the

empty casks lie in a row before the brewers. The last item of the furniture

is the group of small model implements (n" 8) in which the hoe, the saw,

the bradawl, the lancet and the axe are familiar.

Turning i« fine to the burial itself, shown in the last two photos,

n°' g, 10 on PI. Ill, it was found that the thick outer coffin of wood was

inscribed inside with a new text, which M. Lacau with much kindness has

copied and describes in a subsequent section. In addition there were some

architectural pictures and funereal offerings painted in colours. Upon the

eastern side the false door and eyes are represented, upon the inside of

the sarcophagus also, as well as upon the outside, as seen in n" lo. Upon

opening the inner coffin it was found to have been lined, and it was not

in good condition. The text however upon the lid was well preserved, and

supplements largely that from the outer lid which it duplicated. The burial

itself lay partly upon its left side with face east. The head had been covered

by a thin carlonage mask which was not well preserved. The neck had

been ornamented with a collar of glazed beads, blue and white alternating,

and the body was wrapped closely in lengths of linen cloth.

The funereal furniture in this burial consisted, then, for the most part,

of wooden models of boats and domestic or industrial scenes , with a few

vases of pottery.

It may be well at this point to examine briefly the classification of a few

tombs of similar character, similarly furnished, before proceeding to any

generalizalion of the custom.

Page 274: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 220 —

N° 1. Tomb ok Antek, 3(^31' * court official, Pf^.

a. Rowing boat, eight oarsmen and double steering oar, length is ins.

b. Sailing boat, with double steering oars, seven figures, length /la ins.

c. Granary, with four chambers, three figures, i4 i/a ins. square by

10 i/a ins.

d. Bread-making scene, three figures, length 17 ins.

e. Beer-making scene, one figure, length 18 ins.

/. Girl with basket and birds, height 19 ins.

g. Man leading bull, length 16 ins.

/«. Sandals, of wood and leather, two pairs, length 10 ins.

I. Head rests, of alabaster and of wood, 6 ins. and 7 ins. respec-

tively..

N° 116. Tomb ok Nefery,| m, a physician, 7*1^' a'^b'^ady

DESCRIBED.

a. Rowing boat of twenty oarsmen, twenty-four figures, length

lii ins.

b. Sailing boat, twelve figures, length 82 ins.

c. Granary, five figures, six chambers, 9/1 ins. square by i3 ins.

d. Bread-making scene, three figures.

e. Beer-making scene, seven figures.

f.Girl with basket and birds , height 1 9 ins.

g. Man with wine-jar, height 1 4 ins.

h. Group of model implements, six varieties.

N° 186. Tomb of Nefwa, ^^^, OTHERWISE, ^^^Mehti-em-hat,

A SUPEBINTENDENT OF THE SEAL ^^7' ^^^ PlATES IV, V, VI.

a. Rowing boat, with ten oarsmen, twelve figures, length 2 5 ins.

b. Rowing boat, with eight oarsmen and man with shield, a sail furled,

ten figures, length 26 ins.

c. Sailing boat, with sail and eight figures, one baling, length 28 ins.

Page 275: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

_ 221 —

d. Sailing and rowing boat, with twelve figures, one man armed with

boat and arrows, two warriors playing chess, length 87 ins. (0 m. gS cent.).

e. Granary with six compartimenls, five figures, I'y ins. x i5 x g.

f.Bread-making, beer-making, killing bull, combined scene, seven

figures, length 2/t ins.

g. Women with baskets and geese, two figures, 19 ins. and 16 ins.

h. Man with wine jar, 8 ins.

I. Cartonage and canopic box.

N° 275. Tomb of Ja'y, >5^^^||) Courtier Pf]^, Comptroller

OF THE HOUSEHOLD ^^' B^^I-OVED OF HIS LORD ^^ ^ w'

a. Rowing boat of eight oarsmen, ten figures, length 34 ins.

b. Sailing boat, seven figures, length 3i ins.

c. Granary, several figures, six compartiments.

d. Bread-making scene, six figures, i3 ins. by 10.

e. Beer-making scene, one figure.

/. Girl with basket, no birds, i5 ins.

g. Girl seated before feeding bull (?).

h. Man with hoe, and carpenter, and an other figure.

i. Leather worker with tore.

k. Man with yoke for carrying vessels.

/. Scribe carrying writing board (?).

m. Man with leg of ox.

n. Man carrying torch (?).

0. Two girls at play(?).

p. Cartonage.

Some of these figures have seemingly been dissociated from the

group.

N" 366. Tomb of Khety, ^\\.

a. Rowing boat, eight oarsmen, ten figures.

b. Sailing boat, with sail, seven figures.

Page 276: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 222 —c. Granary, five chambers and five figures.

d. Bread-making scene, and beer-making, eight figures.

e. Sacrifice of bull, three figures.

N° 500. Tomb of Ma, ^^fa. Rowing boat of ten oarsmen, twelve figures, with model of mummy

below canopy, length 33 ins.

b. Sailing boat with large sail, model of mummy below canopy and four

small figures in white, five boatmen, length 99 ins.

f. Granary with six compartments and figures.

N° 575. Tomb of Khety («), *7^ | ^.

a. Rowing boat of fourteen oarsmen, sixteen figures, length 97 ins.

b. Sailing boat with sail and canopy, seven figures, length 9/1 ins.

c. Granary with four compartments and courtyard, four figures,

9 ins. X 19.

d. Bread-making and beer-making and kiUing of ox, combined group,

eight figures, i5 ins. x tti.

e. Woman with basket and birds, height 10 1/9 ins.

f.Woman spinning, height y ins.

g. Dwarf with load on head, 6 ins.

N° 585. Double tomb of 1° Khnem-nekhta, jP^|.

a. Rowing boat of ten oarsmen, and twelve figures, length 3i ins.

b. Sailing boat with seven figures, canopy with seated figure below,

length 9/1 ins.

c. Rowing boat, twenty oarsmen, with a warrior holding shield and

battle axe, length Ai ins.

d. Granary.

e. Bread and beer- making and sacrifice of bull, combined group,

5 figures, 21 1/9 ins.

Page 277: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 223 —

2" Neter-nekhta ,"I^ |-

a. Rowing boat of eighteen oarsmen, twenty figures, length 82 ins.

b. Sailing boat with closed canopy and two figures, five boatmen,

length 98 ins.

c. Granary.

d. Combined bread and beer- making and sacrifice, four figures, with

group of two female figures attached, length a 3 ins.

e. Objects not separable :

/. Pair of sandals.

g. Group of two female figures.

h. Square canopic box.

N" 707. Tomb of Apa, \m^, Master of the household \^,EVER-BELOVED OF HIS LORD ^ J? | ^ V, ^ i

0*

a. Rowing boat of eight oarsmen, ten figures, length a 5 ins.

b. Saihng boat, with tall mast, height figures, length 3o 1/2 ins.

c. Granary with four chambers and courtyard.

d. Bread-making and beer-making, combined, six figures, length 9 1 ins.

e. Woman with basket and bird, 19 ins.

/. Cartonage.

N° 723. Tomb of Sebek-hetepa, "^f^^-

a. Rowing boat of height oarsmen, ten figures, length 26 ins.

b. Sailing boat, with figure below canopy, six figures, 97 ins.

c. Granary with two compartments and courtyard, five figures, size

i5 ins. X 19x8.d. Bread-making, beer-making and sacrifice of ox, combined, six figures,

length 20 ins.

e. Woman with basket and bird.

/. Sandals, one pair.

g. Bow and arrows.

It. Group of model implements.

k

Page 278: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 224 —

This analysis of the furniture of eleven well preserved and characteristic

burials of the Middle Empire at Beni Hasan gives then the following result

:

a. Model of Rowing boat 1 1 limes

b. Model of Sailinjj boat 1

1

c. Model of Granary 1

1

d. Model of Bread-making (7 times combined) 10

e. Model of Beer-making (7 times combined) 10

/. Model of Sacrifice of bull (5 limes combined) 6

ff.Model of Woman with basket and bird 9

These seven features may thus be deemed essential characteristics of the

funereal deposits of the period and locality. The bull group only with six

occurrences seems to be not general, but it recurs twice in different

fashion. In addition, the placing of a pair of sandals and a lieadrest upon

or within the coffin may be regarded as usual , and sometimes these objects

were painted at the foot and head respectively inside the inner coflin.

Special ideas were represented similarly by small models, illustrated in

these instances by the war vessels, the models of implements, the spinning

and other industrial scenes.

The real property of the dead was less freely buried with them. In these

eleven tombs there may be instanced only the bow and arrows of Sebek-

hetep : even the sandals found in some instances were probably made for

the special purpose of the funeral. There occurred, however, in the general

excavations, some notable instances, among them a drum (now the

property of the Museum at Cairo), other bows, broken in two cases, a

harp and two flutes, boomerangs or throwing sticks, a table (also at

Cairo), two beds and several stools, a battle axe (retained at Cairo), two

weaving reeds (one at (Jairo), and so forth. The models, on the other

hand, were for the most part conventional, and, with one or two notable

exceptions, not artistic efforts. The special features of tomb furniture here

indicated do not exclude the common features of adornment, by beads,

charms, and collars, with small vases, mirrors and the like, to which

they were apparently additional in some instances.

With this analysis in view, the tomb furniture and arrangement described

by the three Plates IV, V, VI, becomes of special interest. On the first of these,

Page 279: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 225 —Plate IV, n° 1 1 , shows the first view on opening the tomb of Mehti-em-ha

whose «good namen was Nefwa (n° i86 in the list). The deceased was a

Superintendent of the seal, yet the variation in this instance from the

conventional type of some of the models is no special illustration of his

vocation. The boats and other objects were crowded together upon the top

of the great outer wooden sarcophagus. In the photo numbered i a a

special feature is introduced into the sailing boat, in which a man is seen

to be emptying out the water from below by means of a wooden vessel.

A shield and a bundle of spears are attached to the canopy, which is itself

supported on a trellis-work frame. The sail was lowered, but is in excellent

condition. Further back upon the coffin were crowded together the model

of a rowing boat, domestic scenes of baking and brewing, and the Granary,

as shown by photo n° i3. The woman carrying basket and birds is placed

without any pedestal, leaning against the side of the tomb.

The next plate n° V illustrates the most interesting of these models, of

which the boat pictured in n° tk is the most striking. In this an armed

negro stands near the reis in the bow, holding bow and arrows in his hand.

A body of oarsmen is provided additional to the sail. But the chief feature

is the group partly shaded by the canopy upon which are hung two small

shields of blackspotted hide, while from below is suspended a bundle of

spears bound in a case of the same material as the shields. Two men,

apparently the chief people of the expedition, play a game of chess upon

the small chequered table between them.

The combined group in n° 1 5 represents not only the sacrifice of the black-

spotted bull, but, to the left, the making of bread, not detailed, and behind

: seemingly the making of beer. A taller standing figure is that of a man

carrying a long vessel, similar to that found in the group 1 16 previously

idescribed : this is in reality detached. Below this in the Plate is the

model of a granary, having six compartments in which are actually

different varieties of grain. The labourers are bearing their loads upstairs,

to empty into the roofless bins , while the scribe as before keeps record of

[the work.

The photos of plate VI illustrate further details of the burial. N"" 1 7, 18

[are viewed from within the chamber looking northwards towards the head,

[with the lids of both colKns removed. The body is seen to have been

Annalei, 190^. i5

Page 280: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 226 —

carefully covered by a fringed linen cloth, in which also it was wrapped.

Around the head and bust, which lay upon the left side facing the East, there

had been placed as usual the short painted cartonage mask. Around the

breast had been a deep collar of blue and while long beads in alterate rows.

Below the coffin, in a square hole purposely cut, was a small box,

with text to Anubis on the outside, while the interior was divided into

four compartments, presumably for the entrails. When the small rolls

which were found in the different spaces were examined by D' Elliot

Smith in Cairo, they were found to contain no human remains at all : the

embalmers had deceived the family of the dead owner.

These two tomb groups constitute the chief portion of the accessions to

the Museum of Cairo as a result of the season's work igoa-igoS. Perhaps

for a later issue the courtesy of the Director General may invite a

description of the further accessions from the same site during igoS-igo^.

At the conclusion of the excavations the hill side was cleared of its debris , and

the tomb mouths were left open to the depth of i metre, with their register

numbers showing, marked upon the north side in each case where practic-

able. I may be permitted to take this opportunity to expressa sincere tribute

of thanks to the Ministry of the Interior for the assistance given by them

which helped greatly to further the work of this expedition. In particular

the servant of that Ministry to whose lot it fell to be their agent, the

Mamoor of Abu Kirkas , Amyn Bey Mortada (j^^y Jo (j**', was unfailingly

attentive and courteous and contributed by his personality much to the

pleasant security of the work.

Of the groups mentioned in the foregoing list, n°' 116, 186, 585 are in

the Cairo Museum, n° 275 in the Victoria and Albert Museum, South

Kensington London, n° 366 in the Fitzwilliam Museum Cambridge, n" 1

and 707 in the Museum of Egyptian Archeology in the University of

Liverpool, n" 575 in the Ashmolean Museum at Oxford, and n° 728 in

the British Museum. In addition, various duplicates of pottery and

other antiquities have been distributed by the Committee among the

museums in the following list :

Birmingham (University)

,

Bolton,

Boston (University),

Aberdeen ( Universit

Page 281: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

227 —Brighouse

,

Page 282: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 228 —

^ ^ ^ , Khety, 43, 182, etc.

"]"]"]^ , Neteruhetep ,78.

Some actually are those of the same individuals as mentioned in the

greater tombs :

^l^*^!?^", Nehera born of Zat(n'' 36o). Cf. Bern //rtsan, t.I,p. /i/i.

^^^^ , Neteruhetep, a 3!"*"'' f^gulator of the order of priests,

and Pl^ |, instructor of the priests, and ^ steward (n° 75). Gf. Beni

Hasan, t. I , Tomb n' 1 3.

1^ —, Hetept, a ^^ uarytl^n" 43). Cf. Beni Hasan, t. I, p. 46.

5^ Nekht,a ^'^jn? superintendent of kitchen (n° 87). Cf. Beni

Hasan, t. I, p. /17.

B. Titles.

A "^, « Nurse «, n°48i.

XJ * \"*i superintendent of huntsmen , n" 6 1 a.

"^/^, doctor, 116.

*—^ ly, superintendent of temple, 99/1.

^^ , messenger (?), 280.

Il^'*^, superintendent of the seal, 186.

5^^e' ^9^' ^^8^' '^'^^^•

^, stewards to many ][^ ladies.

M. Lacau has kindly supplied the following complete copy of ail the

texts from the four sarcophagi which are preserved in the Cairo Museum.

J. Garstang.

Page 283: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

NOTE

SUR LES TEXTES RELIGIEUX

COIVTENUS DANS LES SARCOPHAGES DE M. GARSTANG

PAR

M. PIERRE LACAU.

Plusieurs des sarcophages trouv^s par M. Garstang dans la n^cropole

de B^ni-Hassan contiennent des textes fun^raires qui d^corent ia surface

int^rieure des cot^s comme c'est la coutume au Moyen Empire. C'est la pre-

miere fois que Ton rencontre des textes de cette nature dans les limites du

XVI* nome. On verra que quelques-uns d'entreeux sont nouveaux. Ceux qui

nous sont d^ja connus par ailleurs, nous donnent des variantes souvent

importantes. La seule presence de tel ou tel chapitre a B^ni-Hassan est une

donn^e interessante pour I'histoire de la dispersion et de I'emploi de ces

formules dans les diff^rents nomes.

Je ne m'occuperai ici que des textes en laissant de c6t^ tout le reste de

la decoration int^rieure. Les crochets[ ] indiquent les restitutions ; chaque

cadrat de lacune ^ repr^sente un espace ^gal h celui occup^ par la

lettre ^. Les parentheses( ) renferment les mots qui, d'apr^s la disposi-

tion des signes dans la colonne, doivent ^Ire r^p^tes bien qu'ils ne soient

Merits qu'une seule fois'". Les ileches (*—•) marquent le sens de I'^criture.

I

'"' Parexemple, dans la disposition suivante :

iifauHire:^P^^(^p^):

Page 284: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 230 —

I. SARCOPHAGE DE ^ ni-

cest le sarcophage int^rieurdu numdro suivant. Miisde du Gaire , n° d'entr^e Z'j5&lia.

Voir la description de M. Garstang, p. aao, n° 186.

CovvERCLE. Trente-huit lignes verticales d'hi^roglyphes cursifs h i'encre

noire (•— ) :

Lignes 1-17 (sans separation de chapitre) == Oonas, 2 6 9-2 7 7.

Lignes 17-84 (sans s<5paration de chapilre) = Ounas, 277-986.

Lignes 34-38, texte nouveau(?).

'' Cesignc remplace pai-loiit riioinme '*' Le signc se compose de ju placd

porlant la main a la Ijouclie. juste sous la femmc cl la toiicliant.

Page 285: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 231 —

Le cote de ia t4te et le cot^ des pieds ne portent pas de textes.

CdTE DROIT. Vingt-deux lignes verticales d'hi^roglyplies cursifs (*—*) :

Lignes 1-1 1 = OuNAs, 206-208.

Lignes 1 1-22 = OuNAS, 208-211.

Ge texle est en grande partie efface. La surface int^rieure du sarcophage

est entierement recouverte d'un tr^s mince piaquage sur iequei tout ^tait

peint. Ce piaquage est tomb(5 en beaucoup d'endroits. La redaction ^tait iden-

tique a celle (jui se trouve sur le sarcophage deJ ^ |^ et qui est publi(5e

plus loin. Je donne les quelques variantes qui sont encore visibles dans les

''' Li separation enire ce texte et le ''' Ge signe est fait exactement comma

precedent n'est pas claire. isna plus haul, 1. 18.

38

Page 286: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 232 —

parties conserv^es. Ligne ide 1\\)^''>'^\ZZ^'M— ^ IHU'^'SWi

!^^'*' J — \y^*^©^ — 1- 7 ifc^ -^ ^^^O'^ — \ ^i—I IX* J^

Cdri GAVCHE. Vingt-cinq lignes verticaies d'hi^roglyphes cursifs (—

)

= OuNAS, l-l3.

Le teste est dispose comme dans le sarcophage de| ^ ^ |^, c6t(5 gauche,

1. 1-10. Voir plus loin, page ^Uh.

^,'^iJ.^I ^ J I I II jf /w*m*A

iZL]w^^ir:Liw!^-«:fr:tJw^-ijir:TUw

Page 287: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 233 —

Fond. Le fond 4tait d^cord de textes divis^s en 3 registres (—•) comme

dans ie sarcophage suivant. Le plaquage qui le recouvrait est presque

entierement pourri et il ne reste plus que quelques signes en haul des lignes

du premier regislre. On y reconnait les debris d'un chapitre nouveau qui se

retrouve sur un sarcophage de Meir (XIII°nome) encore in^dit (Lacau, Cata-

logue du Musie du Catre, Sarcophages anterieurs au nouvel Empire , n° aSoyB

,

1. 1-8). II est inutile de donner ici ces bouts de phrases sans suite.

II. SARCOPHAGE DE ^W-C'est le sarcophage exte'rieur du numdro pr^cddent. Mus^eduCaire.n'd'entr^e 375646.

Voir la description de M. Garstang, p. aao, n" i86.

Le couvercle n'a pas iti d^cor^.

CStede la rhE. Six Hgnes verticales d'hi^roglyphes cursifs (•.—)=| ^_^g

lignes 170-178 (Maspero, Trois annies defouilles, p. 1/16).

\\\,—til «— V\^Jf^l—» y///M.Wm.mli.*— wm\ |is=>...-^

C&ii DES PiEDS. Sept lignes verticales d'hieroglyphes cursifs (•—').

Texte nouveau.

Page 288: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 234 —

Cdri DROIT. Vingl-huit lignes verlicales d'hi(5roglyphes cursifs (-— ).

Texte nouveau. 11 faut comparer dans le sarcophage de Atnamu'^^\ pi. XXXI,

1. 3-5, un texte analogue mais tr^s ^court^.

[i.u-f + •>#.:*: Jit J- 1-> I^^^-^?T

a^ir\x-?!k>.i<'>i+^^>!Ji!VPX(->-w^^

r::i.n>^-,MP:^;pVii!Pzru-'t>>--^>iA

uH±iM"i>i^">i>^<'»v:::V(')fp]»i:i;z:

, s=, «=» /—. .=. s=3 -=. A-~» «=» /"—« 1 A—n S=3 s3 •=» A Av ^ n /»\ ^^ tf "'^^I

!;--,• \ rr.,^ • \ ;-,<=:^fi.w^~-^ I • 111 tP 1 r'M') » -—V

1

»r^:^jim?fii4-i.:.mP-!^'nk-^^p^tz:''*

''' Egyptian Texts from the

Coffin of Amamou, in-fol., l88(5. -

<'' I V n ces Irois sifjncs d'abord

oublids par ie scribe, ont dtd rajout^s

aprfes coup k cdld.

siir rorig;inal Ic signe est identique au

ddterniinalif de "^ mc^nie ligne.

<*' A pai-tir de la ligne 1 7, le scribe s'est

sei'vi d'liiie encre bletie Irfe pAle et peu

iisible. La premiere parlic du texte au

contraire ( 1. 1 - 1 6 ) est toite a I'encre noire

foiie(!n, mais le texte lout entier est sAre-

meat de la in*^nie main.

Page 289: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 235 —

CdriGAVcuE. Vingt-huit lignes verticales d'hi^roglyphes cursifs (»— ) a

I'encre bleue pdle. Ge texte nous est d(5ja connu par un sarcophage de Meir

(XIII' nome) qui a ^l^ public par Daressy, Recueil de Iravaux, XVI, p. i3o.

'-i>ji(i)Tjivj.>-rr.-^"fi-"^np-j.>.T.iYy

s-h-->-rT-i.:.E-^p->!i^^-i?-;\immi-TPr!TrjL.!yriK^z;!''>-— p>

!yfll-4'MZ;ZIP>^Ui:.'^Pr>-J.!->X\>2^

-J^P::^::::\X>V:Pak'^r,1>jriJP:^!-l>J

FoxD. Lcs tcxles qui couvrent le fond sont divis^s en trois registres

dont le premier sc trouvc place du col^ de la lete de la momie. L'^crlture

Page 290: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 236 —

va de droite a gauche (-—•). Chaque registre comprend huit lignes verti-

cales et est pr(5cM6 d'une ligne horizontale formant litre. Ces textes sont

nouveaux a ma connaissance. Us sont tr^s abim^s et dillicilesalire, Tenduit

sur lequel ils sont Merits se soulevant partout. Je les donne tels quels en

attendant de nouveaux exemplaires.

Premier registre. Horizontalement : ^ «=^^ j^ 3t ^-

VerticaIement:-,wP4i^|f-Vy»^.,^,:;;^|^q,j:yA

(•«)

mWA m iMmlAm in >i>^l^_<^ 3) i

DeuxiSme registre. Horizontalement :

| ^^ |«£.l \ ^^^^S*'*^

Verticalement:--jy^»(n--^^y^|^^<=>|>Jj —

^

Troisihne registre. Horizontalement : piq| ^^ *

P | ^^Iv^CT^Z-I

Verticalement:-,^f^^>,'7^C^^^i>|P^l.>|^U'!!5K

Page 291: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 237 —

^^-l^oJli:i^^J!77!>^4^WV^-!^<'*-P-

III. SARCOPHAGE DEJ ^ ^ ;^.

Mus^du Caire, n'd'entrde 37563. Voir la description deM. Garstang, page a 16 et seq.

et page q90, n° 116.

CovrEBCLE. Trente-huit Hgnes verticales d'hi^roglyphes cursifs (—-) :

Lignes i-'y (sans separation de chapltre) = Ounas, 269-977.

Lignes 7-91 (sans separation de chapitre) = Ounas, 977-989.

Lignes 99-9/i = Un texte nouveau avec un titre en rouge ©p J'—

^

'—'V4^'fLignes 2 5-38 = Un texte nouveau.

''' Ce mot avail il6 e'crit plus loin par erreur. Le scribe i'a rajout^ ici aprfes coup,

mais it a ouWi^ en m^me temps de I'effacer plus bas.

Page 292: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

238 —

-=Pf»^~11U->l^'J-?P-!P-VV^-^-l.lPT^ss-^ITia.^V-yZ^TTVJ^J''

r-T^rr;r;^a*j;rtjajy::^->!^^-pi»\-lii

;i:->«l^J-vP-^P-IP-;;:i—^J\l—^i\

Page 293: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 239 —

IMJJl!>Jz:!iHl:!>rr\-rT'^'p^-up^-1^

^j^ypsj!f?j.fj!f!k«>-j-jir:>^H>?

-7PI»^-f<')>liv>iJ!yii.*-ZPT55»':^:

iv-^!^^>i;;:iw!p-r^vkpz:>!s^^—

k

!y^?T^\fV>^-l>^-[H!p-<-)5.?!>^Zr!a^^PJc^-H^SHm\-(!)T-|T--J!t

(!)T-f::;\!-"!XT!PI«^^>i?r^rrZ)l!^°i!f^

'u^--\ _ yfil II .

'' Les signes sont disposfe ainsi sur roriginal

''' Un qiiadrupfede que je ne puis pr^ciser.

Page 294: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 240 —

Cdri DELA TETB (*—•)• Premier registre. Lignes i-5 = Ounas, 6 1 -6 3. A la

fin un litre en rouge^^ I^ I ! •

Lignes 6-8 = "PV^' I'S"^** 43-44 (Daressy, Recueil de travaux,

XVII, p. 19). Au commencement du chapitre nous avons ici un litre (?) en

noir3^ > <^^ ijj :;; \\^.Lignes 8-19 = Todt., ch. cvi = |^^, lignes 4 5-4 07 (Maspero, Trois

anniea defouilks, p. 1 61) =

P^^ , lignes 4 4-4 6 (Daressy, Rec. de trav.

,

XVII, p. 19) = ^ZiZ.^ (Lbps., Denk., Ill, pi. CGLXII, h, 10-19).

Lignes i2-i5 = Texle nouveau? (tr^s mulil^). Un litre en rouge^^:^PI-\1—

"^i3 —

t ^azh-Ii^^hli^^^lIPT

JJ««

-P'

]:^klk-P-ni^

J^ )( A si /»***^ -^ A A

''* Un espace blanc a dt^ r^eiT^ en haul de la iigne.

Page 295: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

2/il —'-•>-«cp* *

JT

>'^^->A'^l^lBvP-k

^^.

Deuxieme registre. Lignes 1-4 = Todt, ch. xliii (=|^ j^ , lignes 867-

368 61370-871). Un litre en rouge^ )|^ '^ ^ ^'"'^yCl!-

CoTi' D£s piEDS. Treize lignes verticales d'hi^roglyphes cursifs a I'encre

noire (—*) :

Lignes 1-10 = Un texte nouveau. Un litre en rouge ^^^^P_^J(,.Lignes 11-1 3'^' == Maspero, Trois annies defouilles, p. 217, 1. 4i et

Q 9 3, i. 4 9 el seq. Un litre en rouge ^ •=- ^ •••^ P !!!!!!!!!V •

|iIrk-PrnU(tkHP"X^!!JSHmkBX

'' Ce litre appartient peul-^tre au cha-

pitre prdcddent.

''' Ges trois derniires lignes sontecrites

Annates, igoi.

en sens inverse des premieres (•—•) mais

elles doivent se lire en r^trogradant.

16

Page 296: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 242 —

y^;«—-!-!ieiM^zyfrii'—fVIM^JLyfS^<"i:;jT!^— >iEIM:^31Pl.^ f- tit- a

I'encre rouge, se (rouve plac6 au-dessous des quatre premieres iignes :

JV JV 1 ,# / J^ '' *~~\ i?^ I

" A A—V ^^ ^B JV F mm m Jr . JV,

•pliilll-?

Cdri DROIT. Vingt-sept Iignes verticales d'hi^roglyphes cursifs (—•) :

Lignes i-6 (sans separation de chapilre) = Ounas, 206-208.

Lignes 6-i4 (sans separation de chapitre) = Ounas, Q08-919. __

Lignes 1/1-97 =0'^NAs, 212-917. 9

i-j^fv-!>^,2)-ir-fT>j:-^-pz;vj::-

Page 297: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 243 —

^jzj^jj:rfVJi:riM^(S)P!-u):i:+>x<^:r

+>',A>^;^'rt:-z:i'PJ*J->£^>-]j-iM:*Ji

fS'>-]j-^kk>!>k!:rKj?fiiM::j:p-

p^j"Pn«t:vz^vHn-^:zh-^-»i,jc:

^EH?ffi4-^-xj^:::rpiA^:i:c^JL-^j-VJjfVJj^-cpfAir«z;^->/^<')i'j

!_L-t;-pi»^-y7-:?j.^j-Pi«Vi:r!^:rPi

Cdri GAvcBE. Vingt-quatre lignes verticales (—'). Ce texte = Odnas, i-36.

16.

Page 298: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

264 —

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Page 299: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 245 —

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Page 300: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

246

IV. SARCOPHAGE DE "l"l"|l*i-

Musde du Gaire, n" d'entr^e 87665 (= n° 78 de M. Garstang).

Le couvercle est presque enti^rement d^truit et le fond manque. Les textes

qui se trouvaient sur le cot^ de la l^te et sur celui des pieds ont completement

disparu. Sur le cot^ gauche il reste quelques traces de la liste d'offrandes.

Cori DROIT. Quatre-vingt-seize lignes verticales tr^s mal conserv^es (—•)

:

Lignes 1-9 = Ocnas, 65-71 et |^]^, ligne 170. Un titre en rouge

Lignes io-4o = Todt., ch. cliii. La redaction est tr^s diff(5renle. Les

noms des parlies du fdet sont disposers en tableau : a partir de la ligne 28

onaun texte qui est comparable a Todt, ch. cliii, B (<5dition Budge, p. 897,

1. 8 et seq).

Lignes 4 1 -5 = Un texte completement effac^. A la premiere ligne, traces

d'un titre en rouge.

Lignes 5 1-61 = Un texte Ires effac^. Traces d'un titre en rouge. Les

lignes 56-6 1 contiennent encore quelques mots mais quine m'ont paspermis

d'identifier ce chapitre.

Lignes 6a-66 = Todt,, ch. xin (=cxxi). Un titre en rouge dontla pre-

miere partie est sans doule la fin de la rubrique finale du chapitre prt5c(5dent

:

l'V:^.T.l:V ' -^^^WyMM- Unerubriquefinale(?)«,^'nT

*^ -^ -^ «=>x "\ fMwr ' '166 .„

Lignes 66-70 = Todt., ch. xii (= cxx). Un titre qui suit la rubrique

finale du chapitre pr^ct5dent ^ y^ ^ «^ ^ *^^ ^ SB"Lignes 7i-75= Un textequi seretrouvedans j4mamM, pi. XXIX, 1. i3-i4.

Un titre en rougeZ ""k ^ —JAJT !k"") > ^^IJW -

Lignes 76-95 = Un texte nouveauserapportant aux sept ^ et disposd

en tableau. Un titre en rouge f XiP^'*^' ^^^^ ^IJ^SS^^

Page 301: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

247

Ligne 96 = Todt., ch. lxxxii, premiere phrase.

I A—A X I 'J I

'

1 J A—A II I /, 'W&m&w& I JV I \ A.

I A _zr ^1 - •• Jill m/,j//<,,,//'V/W9/<<7m.mm'/. \ •<=» 1 I U

^.^i->P-^?^-i111

13 i3 1& i5 16 17 18 19 30 ai 33 a3 a6 25 36 37

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Page 302: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

248

"yI ^ ^^ ^ ',w /M-MA , . , I A \ I I .a J m jk A*—^ —^ "• - im/^}, 1 1 I

t I ^h I W^^m

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3i V>IPJ.!'TV^^fV!'!^P: l' (») ^f«|(n|(-)|.Hil">-M'y!111X[Z]l'T->-VI

•I'

^^PMr::::^^;^!..]^ 3? , [•] 1<4»"]-.w!^

Ici une lacune de 1 5 llgnes.

T '^ BH le reste de la liene est efFac^ 'V'-^

\ "JT WffS 1^^ reste est

efface ?^ T"fS '^ *'> i •'' i <'>H '^ ""^s*^ '^s* '^^'''^*^ ? ! ^^Zi 1 2SS

^' .U le reste est effaced6o.

fi'^

^_, "I(?) ""^ le reste

est effacei' V r^S ! V— i. ^-^V °

l?lV 'D. •« --esle est effac^.

I JV^ I I I =—I ^ .JM- «=» ^^ IS. miKm&. I-^ *^ JfVji—1 1 j i i_-^

\l.m ^66

^TaVP1T1>^TVJ1^l1k-BB?-Z1-kk-^-!VPIZTyK>]^BT^!*Jc^'"3:^l^^>(?)(')BS^^<'>i

Page 303: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 249 —

7.9

n [:]f'"^Tr^T-\<-l 90 ,1Vw"^:"f^f^PJ-TV!-^•!!*^'t:^

>KV[!']V»l>^YVI[']^i

p. Lacao.

Page 304: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

DEUXifeME RAPPORT

SUR LA DEFENSE DE PHIL^

PAB

M. GASTON MASPERO.

I.

J'ai visite Philae les a et 3 Janvier igo/i , el j'ai pu me convaincre par

moi-m^me que, depuis I'an dernier, nul changement important n'est survenu

dans la constitution des (Edifices qui couvrent Hie. A ce moment I'eau venait

a peine d'envahir la partie nord. Eile inondait le d^barcadere, le parvis

daU(5 qui prdcMe le temple de Rome et d'Auguste , le pronaos de ce temple

;

les chapilaux et les architraves ^parses sur le sol yplongeaient a moitie,

mais la cella n'^tait pas atteinte encore. A I'ouest, les substructions qui

s'^tendent en avant de la porte des Antonins ^laient immerg<5es, comme,

a Test, le couloir qui longe en contre-bas le petit temple d'Hathor. Tout le

reste du sol dtait libre.

Je fis le tour de I'ile en barque,par deux fois , et je constatai que les quais

el les murs qu'ils supportent ^taienl en excellenle condition : une bande

d'un noir luisanl, large de 5o a 60 centimetres, t:ourait sur les parements

au-dessus du niveau actuel du fleuve; le salpetre se monlrait rii et la en

gros flocons, moins dur et moins abondant toutefois que I'ann^e prdcMente.

Aucun des blocs ne me sembla avoir boug(5, et les jointoiments en ciment que

nous avions faits (5taient intacls. Mettant pied a lerre, je visitai successi-

vement lous les Edifices. Le kiosque de Nectan(5bo et le long porlique de

I'ouest ne pr^sent^rent rien de suspect. Au portique de Test, il me parut

qu'un tassement s'^tait produit vers la partie nord, dans I'un des endroits oti

MM. Ball et Taylor avaient repris les fondations des colonnes; vitrification

faile, il est certain qu'une legere depression s'y est produite peu apres le

Page 305: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 251 —

retrait des eaux, mais la surface seule a cM6 et le radier se retrouve intact

a quelques centimetres de profondeur. Le kiosque de Trajan, le petit temple

d'Hathor, les differentes parties du grand temple n'avaient chang^ en rien

;

toutefois les deux montants de la porte du pylone principal avaient souffert

quelque peu du passage des barques, ainsi qu'il ^tait a craindre. J'ai cru

aussi remarquer un l^ger d^collement dans le parement ouest du mur ext^-

rieur de la salle hypostyle et du sanctuaire , mais la fissure n'oflfre rien de

dangereux pour I'instant. Une l^gere couche de boue s'^tait d^pos^e dans

les ruines de I'^glise copte. En r^sum^, I'ensemble n'a point boug^ depuis

i'an dernier.

Le r^sultat de cet examen etait des plus encourageant; n^anmoins les

craintes que j'exprimais dans les conclusions de mon premier rapport me

restaient encore pr^sentes a I'esprit. Je priai done M. Fourtau, membre de

ITnstitut egyptien, qui se trouvait alors a Assouan pour ses affaires, de

vouloir bien observer Taction que les eaux exercent sur les gres. M. Fourtau

,

^tant a la fois gt^ologue et ing^nieur civil, avait plus d'autorit^ que personne

pour mener a bien une ^tude de ce genre. 11 consentit gracieusement a

agreer ma requete, et, apres trois mois d'exp^riences , il me remit la note

suivante.

n.

Note svr les gres de philm, par M. R. Focrtad,

Membre de i'lnstitut egyptien.

Lors de votre passage a Assouan, au commencement du mois de Janvier,

ettout rdcemment encore au Caire, vous avezbien voulume demander mon

avis sur les effets produits sur les (Edifices de I'ile de Phila;, par leur immer-

sion sous les eaux retenues par le reservoir d'Assouan. Au point de vue

g^ologique , le seul d'ailleurs que je sois a meme d'envisager, la question

est assez complexe et va m'obliger a entrer dans des d^veloppements un

peu longs peut-^lre , mais que je ne crois pas sans interet pour ce qui concerne

les monuments de la Haute-Egyple en g(5n^al.

Les conclusions de votre rapport du i 7 novembre 1908, que vous avez

eu Textreme amabilile de me communiquer, sont que «le peril provient tout

Page 306: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 252 —

entier de I'action prolong^e des eaux et de I'humidit^ sur ies blocs de gr^s

faible dont Ies Edifices sont construits n.

En ce qui concerne Philae , Taction de I'eau est tr^s simple h d^finir. Les gr^s

sont depuis longtemps d(5shydrates, etje vous avoue que je ne suis pas certain

que, lors de la construction des temples, ils eussent encore leur eau de car-

ri^re. J'ai par moi-m^me pu constater que des moellons que j'avais fait

extraire d'une carriere pour mes travaux personnels en ^taient lotalement

depourvus, ce qui n'arien d'etonnant du reste, donn^ la siccit^ extreme du

climat d'Assouan depuis les commencements de la p(5riode g^ologique actuelle.

Dans cet ^tat, ils m^ritent absolument le terme de grk faihles dont vous

vous servez dans votre rapport, car, par le fait qu'ils ont perdu entiercment

leur eau de carriere, ils prt^sentent dans leur masse des vides assez impor-

tants pour ne pas pouvoir rt^sister au choc du marteau. L'inondation a eu

pour premier effet de leur restituer cetle eau de carriere, et elle les a

pour ainsi dire consolidt^s, en remplissant ces vides d'une matiere incom-

pressible en elle-meme, mais qui leur a rendu I'elasticite necessaire pour

r^sister au choc. Cette assertion est d'aiileurs corrobor^e par I'expf^rience

suivante que j'ai faile bien des fois au cours de ces deux derniers mois. Les

ouvriers macons que j'ai employes a ex^cuter les travaux dont j'^lais charg^

avaient, des le dt'but, montr^ une certaine mauvaise volenti k se servir des

moellons bruts, apr^s qu'ils avaient et^ abondamment arros^s comme I'exi-

gent les regies de la construction. Je me suis vitc rendu compte que leur

empressementa choisir des moellons sees (5lait parfaitement justifi(5, car ces

derniers ^taient equarris en deux ou trois coups de marteau, tandis que

ceux auxquels I'arrosage avait rendu leur eau de carriere n^cessitaient un

travail beaucoup plus long, et un effort en disproportion avec I'effet qu'on

cherchait a oblenir. Ceci est done une assurance que les parlies immerg^es

des temples de Philae r^sisteront au choc des barques et des instruments

des bateliers. La seule precaution a prendre, et qui me parait facile a faire

observer, est de les obliger a oter le fer de leurs gaffes. II est bien entendu

que je parle des parties massives des temples et non des sculptures plus ou

moins ouvrag^es des chapiteaux des colonnes. Ce qui pr^cMe confirmedonc

ia premiere hypolhese que vous (5mettez en terminant votre rapport (p. 33).

J'arrive a la seconde hypoth^se.

Tout d'abord, devons-nous craindre que I'eau, introduite brusquement

Page 307: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 253 —dans ces pierres dess^ch(5es, y agisse a la facon d'un dissolvant? A ceci je

r^ponds non. Le carbonate de chaux qui relie les grains quartzeux qui

forment la grande masse du gr^s n'a pu subir, du fait de la temp(5rature, una

calcination assez forte pour en chasser I'acide carbonique et le transformer

en chaux vive que I'eau ferait gonfler, occasionnant ainsi I'eclatement du

bloc, et la siccit^ de la pierre est un surgarant qu'aucune action oxydante

ne s'est produite avant I'immersion, transformant le carbonate insoluble en

bicarbonate soluble. Je serais beaucoup raoins afTirmatif s'il s'agissait d'un

Edifice construit en blocs de granit. En effet, les experiences de M. Daubr^e

nous ont appris depuis longtemps que le feldspath etonn^ cede tres facile-

ment son alcali au moindre frottement sous I'eau i''. Vous pourrez d'ailleurs

vous en rendre compte en examinant la colonne de granit qui se trouve

dans les mines de I'^difice romain situ(5 dans le lit du Nil, en face de la

Moudirieh d'AssouHn, et qui est immerg(5e pendant la crue. EHe a perdu

presque enti^rement sa forme primitive par I'erosion de I'eau du Nil, je ne

dirai pas de I'eau courante, car elle doit se trouver dans un remous peu

important, le restant de I'edifice formant un ^peron en aval.

II reste a considerer maintenant si ces actions oxydantes ne pourraient

pas se produire au moment ou pendant la dur^e de I'immersion , et m^me

apres le retrait des eaux, par suite de I'humidite. Ceci est la question capi-

tale, non seulement pour Philas, mais aussi pour tons les monuments de la

Haute-Egypte.

Les indications fournies par la premiere inondation sont assez int^res-

santes, surtout si nous les comparons a celles que nous ont donn^es les con-

statations de M. Daressya Medinet-Abou , constatations dont il m'a fait part

au cours d'une conversation que nous eumes ces jours derniers. Des rapports

de MM. B^n^dite, H. Carter, A. Barsanti, A. Lucas, et de vos propres con-

statations, il apperten effet que Ton a constate I'existence d'une bande d'un

noir luisant au-dessus du niveau des eaux , et,qu'au retrait des eaux , certaines

parties , surtout a I'ext^rieur, ^taient recouverles d'algues et de plantes aqua-

tiques et enfin de grosses efflorescences de salpetre. Le sol des parties

rest(5es a I'abri de I'inondation etait, lui aussi, tris humide, par suite des

mfiltrations, et convert d'efflorescences salines.

"' Dacbree, Eludes gynthellques de geologic experimentale , p. 276.

Page 308: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 254 —L'action de I'eau sur le sSbakh qui forme le sol de I'He et des temples

est assez complexe chimiquement. En effet, en outre des matieres min(5rales,

chlorures, azotates et sulfates, ce sol renferme des matieres azot(5es soit

animales, soit veg«5tales, et I'arriv^e au sein de cette masse d'une humidit<5

chaude y provoque assur^ment la fermentation de toutes les matieres orga-

niques, d'oij formation certaine de sels organiques fortement acides et m^med'acides organiques monobasiques dela s(5rie grasse, solubles dans I'eau, tels

que I'acide formiqueet I'acide ac(5tique, provenantdes matieres animales qui

se transforment facilement en formiates et ac(5tates, lesquels peuvent encore

attaquer le carbonate de chaux, tandis que les matieres d'origine v(5g^lale

donnent naissance a des acides de la s^rie ulmique ou humique, corps encore

assez mal connus, mais dont les effets sont experimentalement prouv^s par

leur action sur les carbonates employes comme engrais dans I'agriculture;

cette action lente peut ^tre activ^e, en ce qui concerne le sSbakh, par la

presence des alcalis. Ceci explique done que les pierres de la base des

constructions soient, dans la majority des cas, celles qui subissent la d(5sin-

t^gration la plus intense. C'est ce qui est arriv^ dans la cour du temple de

Medinet-Abou, ou les infdtrations se r(5pandaient r^gulierement, tous les

ans, par I'exhaussement des eaux du puits, a la suite de la crue du Nil.

C'est le danger que courront les parties non inond^es des Edifices de Philae,

dont la base, enfouie dans le sihakh, est touchee par les infdtrations.

Pour les parties inond^es le danger est bien moindre, par suite de la solu-

bility dans I'eau de ces acides organiques,qui arrivent a un point de dilution

tel que leur action n'est appreciable qu'au bout de tr^s longues ann^es.

Mais, par suite de la porosity des gr^s, il se peut que certains produits de

la s^rie ulmique remontent par la capillarit(5 jusqu'au-dessus du niveau des

eaux et, qu'a ces produits, infinitt^simaux assur(5ment, s'ajoutent, ceux qui

proviennent de la decomposition des algues en eau stagnante. Taction de la

retenue du reservoir ayant aboli tout courant autour de Philae. Et c'est

assur^ment k cette s^rie ulmique que nous devons attribuer la bande noire

au-dessus de la laisse des eaux.

Les sels min(5raux n'entrent pour rien dans sa formation, seul le sulfate

de sonde , dont la presence a ^t^ constat(5e par M. Lucas, pourrait contribuer a

sa formation. En effet, dans I'eau, en presence des matieres organiques, cer-

tains sulfates donnent naissance par reduction a de I'hydrog^ne sulfur^, qui.

Page 309: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 255 —

mis au conlact d'oxydes metalliques, forme des sulfures, et, dans le cas

qui nous occupe, le sulfate de soude, en presence des produits de la s^rie

ulmique a pu s'oxyder et former un sulfure de fer noir, avec ie protoxyde

de fer des gres. Enfin, en outre de ces actions, nous devons encore

consid^rer, qu'en plus des nitrates, ie sdbakh pourrait posst5der des nitrites

a action oxydante ou reductrice. Dans le premier comme dans le second

cas, i'effet sur le carbonate de chaux serait a craindre, car, transform^ en

bicarbonate ou devenant trop basique, il devient bien plus soluble dans

I'eau qu'a I'^tat de carbonate.

II y a dans les considerations que je viens de vous exposer matiere a une

^tude chimique de longue haleine, sur les actions de I'humidite dans \esibakh,

et sur son efFet sur les pierres a ciment calcaire. En tous cas, les chlorures

et nitrates ne peuvent ^tre que de peu d'action sur les pierres de cette

nature et surtout sur le gr^s arkose des constructions de Philae. Pour ce

genre de mat^riaux, ce sont les cffets de la decomposition des matieres

organiques qui sont le plus a craindre. Aussi, I'enlevement des algues et

des mousses doit-il ^Ire fait avec soin, et, si possible, au fur et a mesure

de leur apparition. 11 doit en etre de meme pour tous les detritus orga-

niques.

L'action des sels metalliques ne pourrait, comme I'indique M. Lucas,

etre a craindre que dans le cas oii, apr^s la crue, une cristallisation rapide

arriverait a la longue a disloquer les molecules de la pierre en prenant

la place des vides laisses par I'eau de carriere. A ceci, nous pouvons

r^pondre que, par suite de leur dilution dans une grande quantity d'eau,

ces sels finiront par disparaitre, et, qu'en tous cas, au moment de la distri-

bution de la retenue d'eau, il se fait par Evaporation un appel d'eau assez

grand pour nettoyer convenablement les pores vides de la pierre et pour

provoquer I'efllorescence rapide des sels ^ la surface.

J'arrive maintenant a la derni^re partie de votre deuxi^me hypoth^se,

celle de redatement de la pierre, causE par I'insolation des blocs humides.

Je suis d'avis que cette crainte doit ^tre absolument ecart^e, et que tr^s

certainement ce p^ril la est le moindre qui menace Philaj ; il doit m^me passer

apres celui de la rupture du barrage. En effet, si, lh(5oriquement, votre

crainte est fondle, elle ne Test que dans le cas ou ces pierres gonfl^es

d'eau seraient brusquemenl chang(5es de milieu. Or, par ses conditions m^me,

Page 310: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 256 —

Philae est prol^g^ centre un changement brusque de temperature. Nous

devons tenir compte de I'^vaporalion produite sur les eaux retenues, qui

enveloppe ces Edifices d'une espece de manteau de protection. Lorsque ie

sol a de nouveau emerg^, comme la terre offre une bien moindre resistance

a Tevaporation, c'est elle qui s'asseche la premiere; il en r(5sulte done une

bu^e protectrice autour de I'^difice, permettant ainsi une sorte de raise en

train de IMvaporation de I'eau contenue dans les pierres. D'un autre cote,

le grain fin de la pierre est un facteur dont nous devons tenir compte,

puisquei de nombreuses observations nous apprennent que les effels de

r^rosion atmosph(5rique , sous quelque forme qu'elle se produise, sent en

raison direcle de la finesse des mat^riaux qui composent une roche.

En resume, je suis persuade que Philae a plulot gagn^ au point de vue

de la solidite des mateHaux qui sont entres dans la composition de ses edi-

fices, par suite du fait de son immersion sous les eaux du reservoir, et que

de simples precautions et un peu d'entretien apr^s son emersion sufliront

a sa conservation.

Veuillez agreer, Monsieur le Directeur general, I'expression de mes senti-

ments devoues.

Le Caire, ie ill mars 190A.

R. FOURTAU.

On le voit, les conclusions de M. Fourtau sonl tres satisfaisantes, et son

lemoignage a d'autant plus de valeur qu'il emane d'un homme doublement

competent en la mati^re.

III.

RAPPORT DE M. CARTER.

L'eau fut maintenue cette annee-ci h pleine hauteur un peu plus

longtemps que I'hiver precedent. Lorsqu'elle se fut a peu pr^s retiree,

M. Carter, inspecteur en chef de la Haute-Egypte, se rendit h Philae, et il

proceda, le 91 mai, k I'examen minutieux des ruines. II les trouva cette

J

Page 311: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 257 —

fois-ci encore en ^tat excellent, meme en ce qui concernait les efflorescences

salines et les depots de vegetations parasites : «As the water, m'^crivait-il

,

is dropping about ten centimeters a day, I advise starting the cleaning as

soon as possible, it being easier for the men to do the scrubbing work now,

while the water is near; also they will be able to work down with the

water. For this work 1 ask you the grant of L.E. i5. When the water

has completely subsided and the temples are high and dry, I advise

filling up the floors of the inner halls of the Temple of Isis with granite

rubble to their original level, for the modern filling has sunk somewhat

and makes the place in rather a mess.n Le lavage et le nettoyage a la

brosse occuperent une partie du mois de juin, et, pendant I'eie, les edifices

se secherent promptement au soleil. M. Carter les visita une derni^re

fois a la fin d'octobre, et I'examen qu'il en fit alors ayant confirm^ la bonne

impression qu'il en avait remportee lors de sa premiere visite, il m'adressa

le rapport suivant :

Cairo, the 96"" November igoi.

Monsieur le Directeur g^n^ral.

For Philae , from observations I have made after this last submerging

— 9"'' of May 1904, — my report cannot be otherwise than favorable.

The state of Philaj, as regards stability, appears to be better than the

general state of other temples in Egypt. The action of the water upon the

stonework has been slight and really only distinguishable where the stone

is of a bad quality, and, even there, at present, there is but little fear of

disintegration. The deposits of salts as well as vegetable growths on the

wall surfaces that have been submerged were certainly far less than in the

former year. In many cases the stone appeared to have become harder,

perhaps owing to the water replacing, or rather taking the place of, the

original quarry sap, as already had been surmised in former Reports. In

places there are certainly slight signs of movement, but I think only what

would be expected in such a case, and, for the time being, they do not give

enough reasons for fear. Now, I think, one can only judge in a purely

superficial manner, and that il will be for five to ten years before we can

form a real opinion-oipon the results of water action. As yet the damage

Ainiales, igoi. 17

Page 312: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 258 —

has been small and I am strongly inclined to believe that it will continue so.

The danger of the stone acting as a sponge for soaking up salts and

other organic matters from the surrounding soil is in any case a natural

state of things. It occurs in nearly all the monuments that come in contact

with or are near water. But, owing to the fact that Philae is submerged

for 1° a longer period 2° in a far greater volume of moving and better

water than the other temples which are subjected simply to the action of

infdtration, it is not only possible but probable that the damaging salts

and other matters will be exhausted before there is lime to cause any real

harm to the stone. Elsewhere, viz., at Karnak, Luxor, and the Ramesseum,

stone masonry has been literaly reduced to a powder from the same cause,

brought on by dampness, and without sufiicient or adequate means to get

rid of it. It is well known that stones attacked in such a manner may be

preserved by soaking in running water until free of salts, which is exactly

the case with Philas.

To bind the corners of the masonry with metal guards, from the high

water level downwards, would I think be a great protection against the

native boats taken into the temple by the visitors, as certainly more

damage has been done in this way than by the water itself.

H. Carter.

IV.

RAPPORT DE M. RARSANTI.

Dans le m^me temps que M. Carter t^crivait ces lignes si rassurantes,

M. Barsanti, envoye comme d'habitude pour executer les petites retouches

n^cessaires avant le retour de I'inondalion, procc^dait a un dernier examen

des monuments. L'ensemble lui donna toute satisfaction, et sur un point

seulement il trouva matiere a quelques observations :

Edfou, le 20 novembre igoZi.

Monsieur ie Directeur g^n^ral,

Le > 8 novembre j'ai examine minutieusement tons les monuments, et je

Page 313: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 259 —

suis heureux de pouvoir vous annoncer que je n'ai trouv^ aucune repara-

tion a faire dans ceux d'entre eux dont les noms suivent :

1° Porte romaine du nord,

9° Petit temple d'Hathor de I'est,

3° Temple de Tib^re (monument de Test),

4° Petite chapelle d'lmouth^s,

5° Colonnade est,

6° Temple d'Arihosnofir,

1° Pavilion de Nectan^bo

,

8° Colonnade ouest,

9° Grand pylone meridional

,

1 0° Mammisi

,

1 1° Portiques a Test de la cour et chapelle de Khnoum,

1 9° Porte de I'ouest et edifice d'Adrien.

Au centre de la facade nord du grand temple dTsis,j'ai relev^ une fissure

et j'ai dA remplir de ciment les joints de neuf blocs, ce qui a entrain^ une

d^pense de P. E. Sg. Je ne crois pas qu'il y ait le moindre p^ril a redouler,

car la fissure va se formant de bas en haut et elle n'atteint pas la corniche

:

or, si elle provenait d'un tassement du sol, elle devrait aller en s'^largis-

sant a partir du bas et elle devrait arriver a son maximum vers la corniche.

La retouche op^r^e, j'ai donne ordre aux deux gaffirs de I'observer chaque

jour, et, au cas oii la fissure se reproduirait, d'en avertir imm^diatement

I'inspecteur local : celui-ci vous transmettra I'avis immMiatement. II y aurait

lieu alors d'^tayer d'urgence Tangle nord-ouest du temple et d'en reprendre

les fondations en sous-oeuvre.

G'est la le seul point douteux que j'ai not^; tout le reste du grand

temple d'Isis est en parfait ^tat de conservation.

Veuillez agr^er. Monsieur le Directeur g^n^ral, I'assurance de mon

entier d^vouement.

A. Barsanti.

Les mesures prises par M. Barsanti serviront, jel'esp^re, efficacement a

emp^cher tout dommage dans la partie qu'il signale comme pr^sentant

'7-

Page 314: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 260 —

peut-^tre quelque faiblesse. J'avais done lieu d'etre enti^rement salisfait

de i'^tat dans lequel les monuments de Plulas se trouvaient a la fin de cette

seconde annee d'expt^rience. Toutefois un point me pr(5occupait encore, la

presence dans la pierre des substances organiques et minerales provenant

du Makh; pour en avoir le coeur net, je fis venir de Philaj, par I'enlremise

de Tinspecleur Mohammed Eflendi Mahmoud, plusieurs fragments de gres

prls dans la portion du temple que I'eau n'avait pas touch(5e directement,

et je les remis a M. Fourtau en le priant d'en instituer I'analyse. Voici la

note qu'il a bien voulu me remettre a ce sujet

:

NOTE DE M. FOURTAU.

Le Caire, i5 f^vrier iyo5.

Monsieur le Directeur g^n^ral,

Comme suite a ma premiere note sur les gr^s des temples de I'ile de

Philae, vous avez bien voulu me charger de I'examcn des echantillons pris,

soit dans les parties alteintes par I'inondation, soit dans les parties situ(5es

au-dessus du niveau de la plus haute retenue du reservoir. J'ai I'honneur de

vous adresser aujourd'hui les resultats de cet examen. Pour mener a bonne

fin ce travail, j'ai du recourir a I'obligeance de I'un de mes collegues de

rinstilut Egyplien, M.V. Mosserl, ingenieur agronome, qui a gracieusement

mis son laboratoire a ma disposition, et dont I'amicale collaboration m'a

permis defaire rapidement I'analyse chimique de ces (khantillons tout en con-

trolant les resultats obtenus. Jc tiens a lui en temoigner ici ma vive gratitude.

Afin d'(5viter les longueurs d'une analyse complete de ces gri;s, chose

fort d(5licate et dont les resultats ne pouvaient, d'ailleurs, ^tre utiles au but

que vous poursuivez, nous nous sommcs tenus aux (Elements et aux expe-

riences qui pouvaient nous donner des conclusions interessantes au sujet de

la solidity des mat^riaux qui ont servi h la construction des ^dific^s sub-

merg(5s.

Page 315: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 261 —

Le tableau suivant vous montrera les chifFres oblenus :

GBES

cub SDBHERGE. DEs TBunisiiES

DO TEMPLB.

P. 100. P. 100.

Eau et matieres organiques 0.870 0.760

Matiferes solubles dans I'acide nitrique a 36° Beaum^,

bouillant 8.63o 1 9.760

Matieres insolubles 91.000 86.5oo

Sels solubles dans I'eau ''' o.38o 1 .000

Galcaires traces 1 .08 k 9.67

") Les quantites solubles dans I'eau out ete obtenues sur d'autres prises que celles de I'ana-

lyse par I'acide nitrique. II en a ele de m^me pour la quanlitc de calcaire, qui a ete dosee, sur

plusieurs prises, par la melhode volumetrique au calcimetre Bernard, puis controlee par I'ana-

lyse dans les sels oblenus par I'attaque a I'acide nitrique bouillant.

En premier lieu, je dois faire remarquer qu'il r^sulte de I'exp^rience que

nous avons faite dans I'essai par I'eau, que nous devons, en ce qui concerne

I'eau et les matieres organiques, consid(5rer que le chiffre de 0.870 p. 100

de perte par dessechement dans le gres submerge s'applique simplement

a I'bumidite restant depuis I'inondation du printemps dernier, et non a des

matieres organiques dont nous n'avons pas retrouve de traces dans I'essai

de solubility dans I'eau, essai fait sur un «5chantillon non pass^ a I'^tuve;

tandis que le chiffre de 0.760 p. i 00 trouv^ pour les gr^s des terrasses du

temple doit, au contraire, etre consider^ comme repr^sentant en presque

totality les matieres organiques, dont I'origne s'explique facilement, puisque

il y a un demi siecle a peine ([ue le temple est sorti du kom de d(5bris sous

lequel il ^tait enseveli.

Les sels solubles dans I'eau repr^sentent les sels du sSbakh du kom : ce

sont, avec les matieres organiques, des chlorures et des sulfates avec traces

de nitrates et de phosphates. Si nous comparons la difference entre les sels

solubles dans I'eau contenus dans chaque gr^s, il saute aux yeux que la

difference de la quantity obtenue dans chaque gres est le r^sultat du lavage

des gres au cours de la submersion de I'lle. Ces chiffres ne sont pas absolus,

car nous avons eu deux ^chantillons differents et non un seul 6chantillon

,

Page 316: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 262 —

qui aurait dA ^Ire pris dans la terrasse du temple et analyst en parlie, puis

soumis a I'inondation dans les m^mes conditions que les gr^s de la base

des monuments de Philae.

L'altaque par I'acide nitrique et la v6rification au calcim^lre ont^td concor-

dantes en ce qui concerne le calcaire. L'^chantillon de (jri^s qui avail subi

les effets de trois ans d'inondation n'en prt^sentait que des traces non dosables

soil au calcim^tre, soil en recueillant, apr^s separation par I'ammoniaque

de la silice soluble, de I'alumine, du fer et de la magnesie, les quelques

particules de chaux prc^cipit^es par le carbonate d'animoniaque, qui apres

ebullition n'ont produit (|u'unc l^gere opalescence dans le lillrat; tandis

que, pour le gres des terrasses, le rt5sultat volumetrique et la pes^e concor-

daient a quelques centi^mes pres.

Le r^sidu insoluble, une fois dessdche el pes^, a M examine par moi

sous un grossissement de 20 diamelres. II n'y avail que des grains de quartz

anguleux et presentant sur leur surface de leg^res pointes de silice, quelques

grains de mica, de hornblende, et une faible quanlite de feldspalh orthose.

La surface du gres compact, observ^e au m^me grossissement, a montr^,

dans le gr^s non lav^, les vides nalurels de celte pierre remplis par le sibakh

avec des crislaux aux reflets irises, tandis que, dans le grJss lav^, les vides

etaient absolument nets.

II est done clair que les gres qui composent les mat^riaux des temples de

Pbilae apparliennent au groupe des Arkoses, el qu'ils ont un ciment siliceux en

grande partie, avec une faible quantity de ciment argileux et une moyenne

de 2 p. 100 de ciment calcaire. Dans ces conditions, ratlaque par les

matiferes organiques du sSbakli ou par celles de la s^rie ulmique en sus-

pension dans les eaux du Nil ne pent leur enlever qu'une faible partie de

leur ciment, el elle ne porte, d'une fa^on gt^nerale, nullemcnt alteinte a leur

soliditd.

Gomme, dans ces grhs, il y a des parlies qui ont beaucoup plus de ciment

calcaire que les aulres, quelques blocs soufTriront davantage; mais ce sera

I'exceplion, si j'en juge par I'^tat de conservation de la grande muraille

du kom d'Elephanline en amont du nilometre, ou, nialgr(5 le sdbakli qui

fait elllorescence sur la fafade apr^s chaque crue, il n'y a qu'un fort petit

nombre de blocs endommag^s, et cela apres des si^cles d'inondation.

II semble done, en I'elal des choses, que nous ne devons pas craindre

Page 317: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 263 —

pour Pliilae une action nuisible des sels du sSbakh pas pius que de I'inon-

datlon par elle-m^me. Quant aux efflorescences qui se produisent apres

I'inondation, elles proviennent en grande parlie du sol meme de i'ile; car

les gres, d'apres une expi^rience que j'ai faite, ont une porosity qui ne repr^-

sente pas moins de i o p. lOo de ieur volume total : ce sont done de

V(5rilables plaques fdtrantes.

En terminant, je dois vous faire remarquer que ces ri^sultats ne sont pas

absolument d^finitifs; car, ainsi que I'a si bien prouve le savant chimiste

agronome de I'lnstitut de France, M. Pagnoul, I'analyse chimique, avec

ses atlaques violenles, d'une duree toute conventionnelle, ne pent donner

une idee absolument exacte des ph^nom^nes naturels, et ce n'est qu'en se

placant dans des conditions identiques a celles de la nature que Ton peut

arriver a des conclusions approchant de tr^s pr^s la v^ritt5. Dans le cas de

PhiljB, il aurait done fallu, a raon avis, une s^rie d'exp(5riences qui deman-

dent au moins une ann^e. N^anmoins, j'estime que, pour le moment, les

r^sultats obtenus paraissent m'autoriser a conclure a I'innocuit^ tant du

sibakh que de la submersion.

Veuillez agreer, Monsieur le Directeur g^n^ral , I'expression des mes sen-

timents d^vou^s.

R. FouRTAn.

VI.

CONCLUSIONS.

En r^sum^, il devient de plus en plus probable que les monuments de

PbiljB pourront durer longtemps sans dommage appreciable dans les con-

ditions nouvelles ou Taction du barrage les a places. L'an dernier, a la fin

de mon rapport, je me demandais si I'eau, en p^nt^trant dans la pierre en

halerait la decomposition ou bien au contraire si elle la consoliderait et sielle

lui rendrait I'humidite qu'elle avait perdue depuis longtemps. Des deux

termes de cette alternative, c'est le second qui s'est realise, ainsi que le

conslatent et la note technique de M. Fourtau et le rapport de M. Carter.

II semble de plus que la production des efflorescences salines soit moins

abondante , et que,par consequent , le danger d'une invasion complete de la

pierre par le salpetre s'attenue : c'est la un indice heureux et qui est bien

Page 318: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 264 —

fait pour diminuer ies craintes que j'(5prouvais I'an dernier, au sujet d'une

destruction des assises inf(5rieures par nitrification. L'expdriencc des deux

hivers (icoul(5s est de bon augure pour celle des hivers qui suivront.

Est-ce a dire que nous devious consid^rer la partie comme gagn^e?

H serait pr^maturt^ de i'alfirmer, et des ann^es s'^couleront avant que nous

sachions a quoi nous en tenir dt^finitivement. Ce que nous pouvons airirmer

pour le moment c'est que, si le pittoresque du site est perdu a jamais, les

temples ont des chances de plus en plus serieuses de se mainlenir. lis sur-

vivront longlenips encore aux alternatives de submersion et d'emersion

partielles auxquelles ils seront soumis d^sormais chaque ann^e.

G. MaSPERO.

I

Page 319: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

RAPPORT

SUR LES TRAVAUX EX^CUTfiS A KARNAK

DU 28 SEPTEMBRE 1903 AU 6 JUILLET 1904

PAR

M. GEORGES LEGRAIN.

Les instructions donne'es a M. Legrain ponr les li-avaux de Karnak, pendant I'luver

de 1900-1906, prevoyaient encore deux sorles d'operations : la refection des colonnes

de la salle hypostyle, la consolidation de plusieurs autres parties du temple et I'explo-

ralion complete du sous-sol des cours et couloirs compris dans ces parties.

La refection des colonnes avait Hi divisee en plusieui's moments. EUes avaient 6ti

relevees a la hauteur de six metres pendant I'hiver de 1 903-1 908, et les tron^ons rdtablis

avaient resist*? victorieusement a I'epreuve de I'inondalion. M. Legrain eut I'ordre de

remetlre en place les segments qui composaient la partie supc^rieure du fut et les

chapiteaux, jusqu'a I'abaque exclusivement , riiservantla question des architraves pour la

saison suivante. 11 devait en m^me temps ddposer les architraves et les parties supdrieures

des colonnes qui occupent I'angle sud-esi de la salle et pour lesquelies il avait enlasse

des pyWnes de terre I'annee pr<5cedente.

Les portions du temple a d^blayer et a consolider touchaient ])our la plupart aux

portions df'blayees anterieurenienl. M. Legrain rerut pour instruction : 1° de d^gager

la partie nord de la salle des Cai-yatides , dont il avait nettoye la partie sud quelques mois

plus tdt, et de relever ceux des colosses Osiriens qui gisaient sur le sol; 2° de completer

le degagemenf des chambres,portes et couloirs attenant vers le sud a la mdme salle des

Caryatides, enire le sanctuau'e de granit etia porte qui mene a la cour du VII' pyl6ne;

3" de pousser aussi loin que possilile I'exploration de la cour du VII" pyWne et d'y

reconstruire ledifice d'Amenoth^s I", dont les di^bris etaient sortis de terre I'an dernier;

4° d'enlever les d(5combres qui cachaient jusqu'a mi-hauteur les faces ext(5rieures du

petit temple de Ramses III , et de copier, estamper, photographier, les inscriptions et bas-

reliefs de ce temple en vue d'une publication dans notre Catalogue general des Monuments

de I'Egifjyte. Dans tons c«s endroits, il lui ^tait recommandd de ne pas s'arriMer au dallage

Page 320: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 266 —

OH ail sol antique, mais de descendre aussi bas que possible et de dt^foncer loul le sous-

sol, quand cela poun-ail se faire sans danger pour la soliditd des Edifices, jusquau point

ou il ne rencontrerait phis trace dc travail liumain. Les Kgyptiens av.nient en effet

I'habitude d'cmployer comme matc^riaiix les di5bris des edifices anti5rieurs, les vieilles

statues, les ex-votos des Sges (Scoules, toute la masse de monuments qui encombraient

les temples : nous avions d^ja recueilli dans les profondeurs des piices de mus^e remar-

quables, et j'avais I'espoir qua c<M^ des restes de I'^difice d'Amen6tlifes I", nous dcicou-

vririons des reliefs et des statues du genre de notre Khonsou , des sculptures triomphales

d'Ani^ndthfes II et du gi-oupe de ThoutmAsis II et de sa mire, trouv^s par M. Legrain

lui-mteie paiTtii le dallage et les remblais des edifices explores pr&;($demment.

Le rappoit public ci-dessous, moiitre avec quel succfes M. Legrain s'est acquittd de sa

tfiche. Les colounes de la salle liypostyle out die relevees les unes, dtSposees les autres,

jusqu'a la hauteur voulue, et, dans la cour du VII* pyl6ne, les travaux de diSblaiement

ont amend la ddcoiiverte lYnnc factssa ou, sous le Iroisieme ou le quatrieme Ptoldmties,

les restaurateurs de Karuak avaient enlasse les monuments de toute sorle qui s'elaient

accumulds dans cette partie du temple, k proximitd de la maison des grands-pr^lres

d'AmonrA thdbain. Bien que des centaines d'objets en soient sortis ddja , elle n'est pas

dpuisde, el nous sommes assurds qu'elle nous en rendra encore des centaines pendant

I'hiver prochain.

Jamais k ma connaissance , depuis les fouilles du Serapdum, on n'a recueilli a la fois,

dans un m^me endroit, une quantitd aussi considdrable de documents historiques. Si, en

effet, les statues des XII', XV HI", XIX' et XX" dynasties, statues d'Amenemhalt III,

de Thoutmdsis III , d'Amdndlhfes II , de Toutankliamanou , de Ramses II , du grand-

pr(?tre Ramsis-nakhlti , sont des cEuvres artistiques de premier ordre , I'ensemble des

documents des dynasties suivantes nous permet de reconstituer de manifere presque

complete I'histoire de la principauld thdocratique de Thfebes, sous les premiers prophfetes

d'Araon, puis, sous leurs descendantes, les pallacides d" Anion. La prddominance des

monuments de celle dpoque s'explique, si Ton se rappelle que la maison des grands-

pr^tres s'dlevait non loin de la , et si Ton admet que la favissa a did remplie avec les

ex-votos, statues ou sliles, ddposds au voisinage de celle maison. Lorsqu'en prenant

possession du service, j'ai annoncd Tintention de consacrer toules nos ressources ii la

consolidation et au ddblaicment melhodiqne des lemples el des udcropoles, quelques-uns

86 sont dtonnds de me voir renoncer aux fouilles proprement diles, et d'autres se sont

eievds contre noire syslime de ddblaiemenl integral, qui leur semblait devoir rapporter

trop peu de resultats utiles pour trop d'argent ddpensd. L'experieuce de mon pi'emier

sdjour m'a donnd la Constance de persdvdrer dans mon dessein , el , sur les deux points

oil j'ai pu I'exdculer, a Sakkarah el ii Thebes, il a produit des rdsullals qui le juslifien).

Le netloyage k fond de la pyramide d'Ounas et de son pdribole non seulcmcnt nous a

permis de montrer aux visiteurs I'ensemble cotnplet des parlies dont une sepulture

royale se composait sous {'empire Memphile, mais nous a rdvdld I'existcnce d'une lombe

royale thinile, et de ces immenses puits saites, vierges encore, d'od M. Barsanli a tire

Page 321: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 267 —les beaux bijoux en or et en argent qui sont venus enrichir nos series depuis cinq ans.

A Karnak, le nif^me proc^de^ avail valu a M. Legrain le Khonsou, le groupe de Thout-

mdsis IV el de sa mere, le colosse d'Ousirlasen IV : il vient de iui rendre la favissa

du VII* pylfine. Partout oil il sera appiiqud avec perseverance il produira les m^mes

effets. — G. M.

Monsieur le Directeur general,

Notre neuvieme campagne a Karnak commenca ie 98 septembre igoS.

Notre equipe ^tait composee de Hassan Behnes, nouveau chef de chantier

en remplacenient de notre vieux rt^is Baskharoune, deced6 au cours de I'^t^

prt^cedent; Hassan Abbati, surveiliant; Mohammed Gamal, Abou Zeid

Soueli, Mohammed Aouize, r^is; Ahmed Loutfi, ecrivain-comptabie; tons

les six appartenant regulierement au Service. Quatre portefaix leur ^taient

adjoints comme les ann^es precedentes. Je n'ai eu qu'a me iouer de ces dix

hommes, dont le zele ne s'est pas ralenti pendant les 989 jours qu'a dur(5

cette campagne, la plus longue que nous ayons menfe encore.

LES INFILTRATIONS.

J'ai eu I'honneur, dans mes rapports des 8, i ^1 , 9/4 octobre et 91 no-

vembre igoS, de vous tenir au courant de la marche du phenom^ne des

infiltrations dans le temple de Karnak. La situation faillit devenir inqui^-

tanle a un certain moment, quand, le 9 4 octobre, une hausse brusque de

sept centimetres se produisit soudain dans le lac sacre et sous le temple,

alors que les puits des alentours suivaient leur marche progressive; I'apogi^e

de I'infiltration, qui a lieu g(5n^ralement vers le 90 octobre, ne fut atteinte

que le 1" novembre. La salle hypostyle etait couverte alors d'une nappe

d'eau haute de o m. 1 7 cent, au-dessus du radier. Nous n'eumes heureuse-

ment aucun accident a deplorer. La d<5crue commenca des le lendemain,

et, le 9 1 novembre, I'eau s'etait retiree completement de la salle hypostyle.

Toutefois les infiltrations sc sont maintenues cette annee a une altitude

beaucoup plus forte que pendant les annees prdcedentes.

Page 322: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

ETIAGE

DES INFILTRATIONS A KARNAK

— 268 —

Lors de I'^tiage, en juin, nous avons pu dresser \e tableau comparalif

ci-contre qui, pendant quelque temps, ne iaissa pas d'etre inqui<5tant. La

crue nouvelle s'annonce comme devant

etre mauvaise, et elle nous promet

d^ja une ann^e aux infdtrations tr^s

basses. L'apog(5e de la crue a eu lieu le

Q 5 octobre en cettc annexe 190/4. Elle

n'a atleint que 78 m. 33 cent., alors

qu'en 1899, 1900, 1901, 1908,

elle atteignit jusqu'a 76 m. ho cent.

L'annee 1903 seule lui est inf(5rieurc

avec ses 79 m. 65 cent. En resum(^,

a I'heure pr^sente, les infiltrations

ne sont pas mont^es au niveau de la

salle bypostyle (7/1 m. a 5 cent.), et,

l'(5tiage qui suivra devant ^tre plus

has que celui de I'an pass(5, nous pourrons entreprendrc avec plus de

commodite certains travaux en profondeur auxquels nous avions dA renoncer

pendant la campagne derni^re.

ANNKES.

Page 323: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 269 —

§ I. — Architraves ei*colootes 4o, /ig, 58, 67.

La mt^thode employt^e naguere pour descendre ies architraves 36-45

et 1 7-98 , au moyen de remblais de terre, est si simpie el si sure que nous

nous en sommes servis cette fois encore pour ies arcliitraves que vous

m'aviez signal^es. Je I'ai decrile dans mon Rapport sur Ies travaux executes a

Karnak pour le cUmontage des colonnes de la salle hyposlyle (10 decembre

1899, ^^ ^""^ 1900)'", et je n'ai plus a y revenir. Les deux pierres qui

coniposent I'architrave 67-68 pesaient chacune 96,000 l(iiogramn[ies. Eiles

furent descendues en votre presence, le 99 Janvier et le 8 f^vrier 190/i;

les deux autres 68-/19, ^9"^o suivirent bientot apr^s.

Selon la r^gle du Service, la terre destin^e au remblai fut prise dans

un endroit inexplore de Karnak, au nord de la salle hypostyle. Cette

mancBuvre amena la decouverte d'un petit temple an^pigraphe et de plu-

sieurs monuments antiques, parmi lesquels j'indiquerai surtout un tr^s

beau groupe de granit representant le maire de Thebes Sonnofir et sa

femme Senai, qui vecurentala fin du regne d'Am^nothes II et au d^but de

celui de Thoutmosis IV. Nous publierons ailleurs cette piece importante.

S II. ReeDIFICATION des COLONfiES 93, 26, 27, 98, 99,

82, 33, 3/i, 35, 36, 37, 38.

Des que le retrait des eaux d'infiltration nous permit de reprendre nos

travaux avec securite, j'attaquai la ret^dification de la colonne 96. Nous en

avions refait les fondations I'an passe, avec b^ton et poutres de fer de m^me

que pour les colonnes precedentes : en decembre 1908, je la remontai

jusqu'a six metres de hauteur comme ses voisines.

Cela fait, il s'agissait d'eiever toutes les colonnes jusqu'a I'abaque. Nous

n'avions ni poutres de longueur suffisante, ni palans qui nous permissent

de construire des chevres assez hautes pour clever chaque pierre en la

prenant sur le sol m^me, mais la descente des architraves Z10-/19, /)9-58,

''' Antudes du Service des Antiquites, 1900, t. I, p. igS.

Page 324: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 270 —

58-67 meltait a notre disposition ung masse de terre qu'il nous ^tait

facile d'uliliser. Nous I'employames a disposer autour des colonnes un remblai

siir lequel nous ^tablimes la ch^vre et le palan differentiel. Cette manoeuvre

offrait I'avantage de d(5gager les colonnes tio, ^9, 58, 67 dela terre oil

nous les avions ensevelies pour descendre leurs architraves. Tandis qu'un

petit plan incline amenait les segments des colonnes a redresser du maga-

sin hi pied d'oeuvre, un autre plan conduisait au magasin les segments

sup^rieurs des colonnes a deposer. Le syst^me ^tabli de la sorte, la re^di-

fication des douzc colonnes demandait sans doute beaucoup de soins et de

patience, mais elle ne presentait aucune difficult^ mat(5rielle. Tous les seg-

ments avaient 616 classes en 1900-1 90 1 , de telle sorte qu'on pAt ais<^ment les

enlever et les remettre en place : la reconstruction s'acheva le 3 juillet 1 90/j

,

jusqaes et y compris les chapiteaux. Les abaques seront remontt5s I'an

prochain, et c'est a leur intention que je n'ai pas fait disparaitre le remblai.

Notre t4che ne s'arr^tera pas la. Les colonnes une fois debout, il faudra,

ainsi que vous en avez pris I'engagement des le ddbut, les ancrer par le haut

et les relier entre elles pour prevenir une catastrophe nouvelle. Le projet

pr(5sent(5 jadis par le Ministere des Travaux publics pr(5voyait un contre-

ventement de liens de fer et de colliers, passes au cou des colonnes sous le

chapiteau, mais celte combinaison, excellenle pour assurer la solidity, aurait

dfHruit enti^rement TefTet artistique du monument. Vous avez propose de

ie remplacer par un syst^me d'arcbitraves composites, formees de plaques

de ciment ou de b^ton arm^, qui dissimuleraient des poutres en fer passives

de colonne en colonne et fixt'es a la partie sup^rieure du chapiteau. Cette

consolidation devra s'etendre h toutes les colonnes, et peut-etre convien-

drait-il de rc^tablir le toit plat qui jadis recouvrait la salie enti^re. Pour le

moment, I'entrepreneur bien connu, M. Charvaut, a bien voulu metire

gracieuscment a notre disposition un de ses contremaitres les plus habiles

k la fabrication du ciment arm^ : cet homme formera une ^quipe capable

d'ex^cuter en cette matiere les architraves et la liaison des colonnes antiques.

S in. — Travaux divers.

Les travaux de nature diverse, mentionn^s dans vos instructions de cette

ann^e , ont 6li ex^cut^s entre temps.

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— '211 —

La partie de la salle des Caryatides qui restait a explorer au nord de

i'ob^lique d'Hatshopsitou a ete deblayc^e compietement, et trois des carya-

tides du mur de Test, qui gisaient a terre depuis bien des ann^es, ont Mredress^es a leur place antique. J'ai par la meme occasion (5tudie les moyens

a employer pour consolider le sanctuaire de granit, el pour le debarasser

des blocs qui I'encombrent. J'ai etaye deux des pierres du plafond par un

appareil en double T, accroche a une poutre arm^e que j'ai posee sur la

face superieure du plafond; la charge a (5te report^e de la sorte sur les

murs exterieurs de granit. La remise en place des aulres blocs presentera

des dilTicult^s : vous avez bien voulu la diff^rer jusqu'au moment oil, les

travaux de la salle hypostyle etant terminus, nous serious libres de reporter

nos efforts principaux sur ce point.

Pour repondre a I'intenlion oii vous ^tes de reprendre la publication du

Catalogue giidral commence par M. de Morgan , et cela par la reproduction

integrale des bas-reliefs et des inscriptions du temple de Ramses 111, j'ai

consolid(5 I'aile est de ce temple, et debiay^ toute la partie ext(5rieure du

sanctuaire, qui (^tait a moitie ensevelie sous les decombres. Les travaux et

les d(5couvertes de cette campagne ne m'ont pas permis de pousser bien

loin cette entreprise, que j'espere pouvoir mener plus aclivement I'hiver

prochain.

Enfin, au VII' pylone, je me suis efforc^ de classer les beaux blocs de

calcaire qui provenaient de la porte d'Amenoth^s I""', et, au cours de ce

travail, j'ai constat^ que quelques blocs nous manquaient encore, qu'il

importait de trouver avant de commencer la reedification de ce bel edifice.

La fouille de 1902 n'avait port(5 que sur 860 m^res carr^s, quand le

terrain en mesurait 3, 2 00; il y avail done int^r^t a la reprendre, et, sitot

que vous m'y eutes autorise par voire le^e n° 1 1 en date du 1 5 d^cembre

1908, je mis une ^quipe de bons ouvriers a I'oeuvre. Leur succes fut

rapide, car, le 17 decembre, quelques heures apr^s le premier coup de

pioche, a la profondeur de m. 70 cent, k peine, de nombreux blocs de

calcaire reparurent & la lumi^re. lis ^taient d^cor^s, comme les premiers,

de bas-reliefs d'une finesse admirable. Les plus anciens porlaient les car-

''' Cf. Annates du Service des Anliquites, 1901, t. II, p. a65 et seq., et 1908, t. IV,

p. 1 et seq.

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— 272 —

touches d'Am^nothes I", mais d'autres, qui semblent avoir appartenus a un

autre monument, ^taient au nom de Thoulmosis II, de Hatshopsitou, de

Thoutmosis III et de la princesse Nofriouri. J'en commencais le classement

et le rapprochement, quand j'eus la bonne fortune de faire la connaissance

d'un archilecle allemand, M. Henri Wef'eis, qui, pour raison de sante,

passait i'hiver a Louxor. li m'offril gracieusement de m'aider, et il le fit

avec tant de devouement que je ne saurais Irop ie remercier de son concours.

La besogne etait longue, mt^ticuleuse, et elle demandait une assiduit(5, que,

pris par d'autres travaux, je ne pouvais y apporler a cetle dpoque. Je trouvai

en M. Wefels un coliaborateur infatigable autant qu'liabile, et c'est grace a

lui que nous pouvons, des a present, nous faire une idee de ia nature et

des dispositions du monument dedi(5 a Anion par Am(5n6lhes 1°'.

§ IV. — Statues, statuettes, steles, bronzes et monuments divers.

Les blocs qui composaient les monuments d'Amenolhes I", des Thoul-

mosis et d'Hatshopsitou, couvraient une bande de terrain large d'a peine

dix miilres, orient^e presque nord-sud. A I'est, les pierres etaient plus ou

moins ^parses, a I'ouest elles ne d^passaient pas une ligne Active fort nette,

courant nord-sud. L'absence de martelages ammoniens faisait remonter

le d^pot et I'enfouissement des blocs anterieurement a Amenothes IV. Le

96 dt5cembre 1 90.^, a Test des blocs, nos ouvriers renconlrerent une large

dalle d'albdtre, haute de deux metres, qui, retournee, se trouva etre une

grande et belle stele de Seli l". Elle elail exactcment placee a 1 8 m. 90 cent,

il'estdu murdu trait<5 des Kh(5tas et a aB m^res ausud de la porle menant

ht I'obt'lisque de Thoutmosis I". Elle (5tait situi^e a m. 5o cent, a peine au-

dessous du niveau du sol a TepocjiM oij le temple n'etait pas enfoui. Sa dat(!

indiquait que son depot en cet endroit etait posterieur a celui des blocs

d'Amt^noth^s I" et des Thoulmosis. EUe etait face en has, couchee non sur

la terre m<51ang^e de gravals el de polerie, comme c'est g(5neralement le

cas a Karnak , mais sur du sable de riviere melange parfois de lerre limo-

neuse sans cailloux. La stele fut emportee, et, la fouille (5lant reprise, nous

nous aperciimes alors que la slele n'etait separoe que par (]uel([ues centi-

metres de sable de trois statuettes, celles de Khai, d'Amenendiail el de

Siroi; puis, au sud de la st^le, mais a un niveau plus bas, nous relevAmes

Page 327: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 273 —

une Ires belle statue saile intacte, celle d'Ahm^s, fils de Pchelchons, les

pieces d'une statue d'Harmhabi portant sur les jambes un iaitier provenant

de la fusion d'une matiere quelconque, un fragment de corniche en granit,

des morceaux d'un colosse de Ramses II en alb^tre, deux t^tes de grandes

statues d'Ousirlasen III, des fragments d'un groupe d'Amon et d'Harmbabi

en albatre, des fragments d'une stele de Tboutmosis III en granit rose

La s(5rie ne devait s'interrompre que le 16 juin igoi.

Les r^sultats scientifiques de cette decouverte, qui est loin d'etre termin^e,

ont deja ^t^ resumes dans deux travaux sp^ciaux, dont I'un, pr^sent^ a

rinstitut Egyptien dans sa stance du 7 novembre 1 906 , est intitule : Sur les

nouvelles dicouvertes de Karnah , tandis que I'autre , intitule ; i?en«etgvje»iente

sur les clernu'res decourertes de Kariiak, a paru dans le Recueil des travaux

relatifs a la ptnlologie et « I'archiologie igyptiennes et assynelines '•^K La publi-

cation in-extenso des monuments provenant de la cachette ou Javissa de

Karnak aura lieu dans le Catalogue giniral des antiquilh dgyptiemies du

Musde du Caire. J'en ai d(';ja presque entierement termini le manuscrit, et

M. Brugscb bey a bien voulu faire les photographies qui accompagneront

cette publication. Nos reclierches n'ont pris fin qu'au mois de juin, quand

les eaux d'infillration commencerent a remonter : I'excavation fut alors

comblee avec de la terre, afin d'«5viter tout larcin pendant la suspension

des travaux. La fouille de la cachette a ^te particuliferement p^nible. Les

eaux d'infiltration, qui etaient tres hautes, envahissaient sans cesse les

chantiers, et c'est en pleine boue qu'il fallait aller retirer les statues. Nos

r(5is, nos portefaix et nos ouvriers ont ete parfaits, courageux et pers^v^-

rants : jc ne saurais trop les louer. Qu'il me soit permis aussi de remercier

MM. Gu^tin et Charvaut qui ont bien voulu nous preter gracieusement une

excellente pompe d'^puisement.

Je donne ici, comme document pour les Anuales, la liste (5num^rative

des objets Irouv^s dans la cachette de Karnak, renvoyant aux publications

mentionn^es plus haut pour plus de details :

Quatre cent cinquante statues de toutes dimensions, colosses et figu-

'' Recueil de travaux, 1906, t. XXVII, p. 63 et seq.

Annulet, igo^.

Page 328: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

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fines en granil, calcaire, basalle, br^che, racine d'^meraude "', gr^s, bois

p^trifi^, ivoire, bronze, etc.;

Dix spbinx en granit noir, alb4lre, calcaire;

Cinq animaux sacr^s, cynoc^phales , vaches, bfUier en granit rose,

granit gris, calcaire, albUlre;

Qualre yeux de statues coiossales, longs de o m. 3o cent., en bronze,

ivoire et obsidienne;

Quinze stales en granit rouge, granit noir, albatre, calcaire, breche verte;

Six vases en granit noir, albAtre , calcaire , magn^site

;

Deux autels en granit noir;

Deux petits naos dor^s;

Une statuette fun^raire d'Amt^nothfes III et des tetes de canopes

;

Deux petits obelisques en basalte et un autre en granit rose;

Cinq fragments de coud(5es en basalte

;

De tres nombreux morceaux de racine d'emeraude, tailles a angles varia-

bles, polis sur une face, r^unis a leurs voisins par des clous de bronze;

Un fragment d'(5querre a /i 5 degrt^s , en silex poli

;

Une bague en or de Nofriliti, femme d'Am^noth^s IV;

De nombreuses p6pites d'or;

Trois fragments de bas-reliefs en bronze;

De grands hit^roglyphes en bronze

;

Huit mille statues et statuettes d'Osiris en bronze dor(5. L'une d'entre

elles ne mesure pas moins de i m. 3o cent.

III.

VOLS D'ANTIQUITl^S.

La maison du Service des Antiquit^s, que j'ai construite voici bientot

dix ans, a ete <5difi»5e simplcment et a peu de frais. La maconnerie a ili

*'' Voir snr ce mineral le mdmoire p. iiGii i a i . La racine ou prime d'(?rae-

de M. DE RoziKRB, De la constitultnn phij- raude s'appelle aiissi Wryl ou aigue ma-

Kiffue de I'Efrifple, dans la Description de rine; c'est le zeberdjed arabe.

/'c/j^te, Edition I'anckouke, tome XXI,

Page 329: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 275 —

faile de mooHons provenant du temple, ii^s entre eux par du llmon du Nil

dans lequel sont raeles quelques brins de paille; un simple cr^pi de hib

(argile de Khozam) couvre cet appareil primitif. Les portes sont en bois

assez mince et les toils en tiges de palmier. Le bureau, de construction

plus r^cente, est couvert de planches et a regu un cr^pi de chaux; j'y

d^posai les antiquit^s de petites dimensions que les fouilles ramenaient

chaque jour.

A Louxor, ou tout le monde est plus ou moins marchand d'antiquit^s

et vit le plus souvent de ce trafic, les premiers succfes des fouilles firent

grand bruit. La statuette d'Amenemhalt, qui est taill^e dans une pierre verte

que je crois ^tre la racine d'c'meraude d'Egypte, avait eu, d^s son apparition,

un succ^s de haule eslime aupr^s des ouvriers, et, par contre-coup, aupr^s

de ceux qui s'occupent du recel et de la vente des antiquit^s d^rob^es chaque

annee au cours des fouilles, et qui ont, sans cesse, des agents parmi nos

ouvriers. En meme temps que vous appreniez a Assouan la d^couverte de

statues d'emeraude et d'or, on parlait d^ja au Gaire d'un vol possible, et

j'en etais menac(5 moi-meme. Les fouilles etaient confiees pendant la nuit

a la garde des ghafirs du Service des Antiquites, auxquels etaient adjoints

quelques autres ghalirs irr^guliers, payes sur notre fonds sp(5cial. Six autres

gardiens, arm(5s, montaient la garde chaque nuit sur les deux faces de la

maison du Service dont le bureau faisait angle, et il semblait que ces

precautions devaient etre suffisantes.

Les gens du Said ont I'imagination assez vive et cr^ent facilement des

legendes; sauf de preuves, je raconterai comme l^gende ce que le plus petit

gamin de Louxor ou de Karnak dit etre la v^rit^. Un marchand d'antiquit^s

de Louxor aurait corrompu les gardiens qui veillaient la nuit autour du

bureau, et, pour les decider au vol, il aurait avanc^ dix livres a Moustapha

Hammadi, un de nos gardiens. Le i i Janvier igo/i, un de nos chiens de

garde mourut empoisonne;je pense que cet empoisonnement doit avoir une

correlation avec le vol premedit^. Les antiquites Etaient alors dispos^es de

la facon suivante dans noire bureau. Le long du mur sud etaient deux

etag^res tr^s fortes charg^es de monuments. Le i4, j'avais transfer^ la

statuette d'Amenemhait du rayon inf^rieur qu'elle occupait jusqu'alors sur

I'etagere pres de la porle au rayon superleur, et je I'avais remplacce le i fi

par la statuette de Siroi, que j'avais lini de copier et de photographier.

18.

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1

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— 277 —

immediatemenl I'instruction de cette affaire, en m4me temps que le mamour

markaz de Louxor, Mahmoud Fahmy Koutrizada, cherchait a retrouver les

statues voices. De votre cote vous r^digiez immediatement I'avis suivant,

qui, accompagne de la photographic des objets voltes, etait adress^ aux

marchands d'antiquitt5s et a tons ceux qui en trafiquent plus ou moins. II

^tait affich^ dans les hotels, dans les bateaux-touristes , et les journaux le

rcproduisirent :

« H a ^t^ vol^ dans la maison du Service des Antiquites a Karnak dans la

nuit du 17 au 18 Janvier 190/t, deux statuettes a savoir :

«i° Une statuette en albatre, inlacte, haute de o m. /u cent., repre-

scntant un homme accroupi , les deux bras crois^s sur les genoux et la t^te

pos^c sur les mains. Devant lui, entre les deux genoux, est plac^ un petit

naos rectangulaire , dans lequel est debout une figure en relief du dieu

Amon, les deux bras pendant le long du corps, la coiffure avec les deux

plumes sur la tete. La statue porte sur les deux cot^s deux inscriptions

hi^roglyphiques, I'une de cinq ligncs horizontales, allant du c6t(5 droit au

c6t6 gauche, I'autre d'une ligne, autour dc la chapelle qui contient le dieu.

« 9° Une statuette en granit gris, intactc, haute de m. /lo cent.,

repr^sentant un homme accroupi, les deux bras crois^s sur les genoux, la

t^te pos^e sur les mains. Une inscription hi<^roglyphique de quatre ligncs

est grav^e sur le devant, et elle sc continue sur les cot^s et par derriere :

le cartouche de Ramses II est grave a plat sur I'epaule droite.

tt Les personnes qui auront connaissance de I'cndroit oij se trouvent I'une

ou I'autre de ces deux statues sont prices d'en donner avis au Service des

Antiquities. Tous ceux qui les dctiendraient et auxquels dies auraient t^t^

offertcs en achat ou qui les auraient achctc^es, sont pr^venus qu'cn les

acceptant ou en les gardant ils s'exposent aux peines pr(5vues par la loi

contre les recdeurs des objets vol^s. v

Le Directeur general,

Signe : G. Maspbro.

Cette mesure eut pour effet dc faire r^flechir les marchands d'antiquit^s

;

plusieurs, tant a Louxor qu'au Cairc, m'ont confesse que sans elle nous

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— 278 —

n'aurions jamais pii rentrer en possession des deux statues vol(5es, et j'avoue

qu'ils en convenaient avec quelque lancune. Les statues, la nuit du vol,

avaient M cachees dans la maison de Cliaat Osman, pres le pylone de

Khonsou, el iransportees , des le lendemain matin, avant que YivcA ne fAt

donn^, dans celie de son frere Abd el Hakim Osman au Torah el-Tahtani^h.

Lh, gr^ce aux mesures prises tant par vous que par le parquet et le

markaz de Louxor, elles durent altendre, mal{jrt5 les reclamations de celui

qui avait bailie les dix livres d'avance. D'ailleurs, Ghaat et Abd el Hakim

trouvaient la somme trop faible et il esp^raient trouver un acheteur plus

s^rieux; bientot toutefois, sentant que les investigations de la police abouti-

raient, its song^rent a faire disparaitre, voire a briser, les statues. Les

recherches de Saad i)ey Arsani et de Mahmoud Fahmi Koutrizada vinrent

mettre un terme a leurs d^mt^l(5s et a leurs incertitudes. Le i" l'(5vrier i go'i

,

la ferme d'Abd el Hakim Osman fut cernee par leurs soins, el la perqui-

sition faile par eux amena la d^couverte de deux statues dans lesquelles je

reconnus immMialemenl celle de Siroi et de Khai. Elles ^taient cacb^es

dans une petite chambre au premier (5tage, sous de la menue paiile. Chalit

Osman et Abd el Hakim Osman furent arrt^tes le jour meme, et I'instruction

continua. Vous avez assisle a I'un des interrogatoires et vous vous etes

rendu compte que la tAche de Saad bey Arsani etait loin d'etre facile.

Tous les inculp^s niaient. Osman jurait qu'Abd el Hakim n'i5tait pas son

fr^re. Un autre, Tewfik Abd el Bari, disait que ses dcorcbures provenaient

de ce qu'il grattait sa vermine. Saad bey ne se d^concerta pas devant tant

de ddni^gations, et I'afTaire fut appel(5e le 16 fdvrier devant le Tribunal de

Louxor, pr^sid^ par Ibrabim bey Zaki. Ibrahim bey Zaki, avant que de

rendre son jugement, voulut interroger une derniere fois les accuses sur le

lieu m^me du ddit. Tout le village de Karnak assistait a cct interrogatoire

au grand soleii, et parents et amis, comptant sur un acqulttement ou sur

une peine l^g^re, encourageaient les inculpi^s a nier encore. II lour fallut

d^chanter quand, do retour au Tribunal de Louxor, Ibrabim bey Zaki, ne

retenant les charges que contre cinq inculpds, les condamna aux peines

suivantes :

Moustaphn Hammadi, ghafir, Ihrahim Abd el Gader, ghafir, Chadt Osman,

rec(5lciir, a trois ans de travaux forc(5s et a deux ans de surveillance;

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— 279 —

Tewfk Abd el Ban, ghafir, a trois ans de travaux forces;

Abd el Hakim Osman, a deux ans de travaux forces.

Ce fut alors un beau tapage et de grands cris. J'avoue n'avoir jamais

entendu aulant de malc^diclions que ce jour la, et je confesse que le Service

des Antiquit^s en recut ia majeure partie. Les cinq condamn^s ayant

appele du jugement, I'afTaire fut presentee devant le Tribunal du Caire, oii

les peines furent confirmdes, sauf pour Abd el Hakim Osman qu'on

acquitta.

Un autre vol, de moindre importance fut perp(5tr(5 fin avril. Sur les

incitations d'un jeune marchand d'antiquites, Yacine Mahmoud, de Karnak,

deux de nos petits ouvriers. Said Mohammed et Abd ul-M^guid Genaoui,

d^roberent trois statuettes provenant des fouilles. Lors du jugement, je

demandai moi-meme I'indulgence du Tribunal pour les deux petits voleurs,

pretendant que le veritable coupable etait I'instigateur. Vu leur jeune age,

les trois inculpes ne furent condamn^s qu'aux peines corporelles, dont

I'usage venait d'etre r^labli : Yacine Mahmoud, le marchand d'antiquites,

recut vingt coups de canne de jonc, et Said Mohammed et Abd ul-Mt5guid

Genaoui en recurent chacun dix pour leur part.

J'ai communique la partie de mon rapport qui concerne les vols advenus

Ian passe a Karnak a Mahmoud Fahmy Koutrizada, mamour markaz de

Louxor, afin qu'il pAt corriger les erreurs qui auraient pu se glisser, car

mes renseignements provenaient d'autres sources que les siens. Voici la

reponse qu'il m'a adress^e :

Louxor, le 4 dt^cembre 190 4.

Cher M. Legrain,

Je ne vois rien a ajouter a votre rapport. Vous avez decrit I'affaire d'une

maniere simple et exacte, et tons les points importants y ont eu leur place.

Je crois que vous I'avez si bien r^dig^ pour ne pas me laisser ajouter un

mot. Je ne vous garde pas rancune pour cela.

Bien a vous,

Sign6 : Fahmy.

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— 280 —

Tels sont, Monsieur le Directeur g^n^ral, ies principaux fails et les

r^sultats acquis pendant celte iongue campagne, la neuvi^me que nous

passons a Karnaic. Partis le 28 septembre i(jo3,nous sommes revenus

le 8 juillet igoA, sans avoir eu le moindre accident a ddplorer, pas plus

d'ailleurs que Ies pr^cMentes ann^es.

Veuillez agr^er. Monsieur le Directeur general, i'assurance de mon

profond respect.

G. Legrain.

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NOTES D'INSPEGTION

PAR

M. GEORGES LEGRAIN.

I

XVI.

LE PROTOCOLE ROYAL D'OSORKON II.

Le protocoie royal compiet d'Osorkon II ne se Irouve ni dans le Kdnigs-

bucli de Lepsius ni dans le Livre des Rois de MM. Brugsch et Bouriant.

Les documents suivants vont nous le faire connaitre.

1° La statuetle n° 77, provenant de la cachette de Karnak, nous montre

un homme agenouill(5 tenant devant lui une stele. C'est le quatrieme pro-

ph^te d'Amon, Djottholiefankli , surnomme Nakhtefmouti, deja connu par

d'aulres monuments. 11 est vetu d'une grande robe pliss^e,par dessus laquelle

est jet^e une peau de felin dont les mouchetures sont figur^es par des cercles

^toil&. L'^pine dorsale de cette peau, de la t^te jusqu'a la naissance de la

queue , est couverte par une sorte de large ruban , sur lequel sont graves deux

textes verticaux partant de I'c^paule gauche sur laquelle la peau est jet^e.

Le texte d'avant est ainsi concu : txgjV*^ ^WM m^^^, ^ ^ I

, ct celui d'arriere

La variante du nom d'Osorkon, (V ^ |semble etre une excellente

transcription du Sargon assyrien , et je la crois bonne a noter.

Le nom d'Horus "in "^ 11^ f ^ et I'oubli de la mention ^ *,qui est

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— 282 —

adjoinle d'ordinaire au nom d'Osorkon, pourraicnt faire penser a quelque

Osorkon mal delini, puisque le nom d'Horus d'Osorkon II, d^ja menlionn^

au Livre des Rots, est J? y \ I= •

En fait, le nom d'Horus Ka-nakht-kliamoli fut un nom d'Horus que por-

lerenl un grand nombre de rois, en tant que regnants sur la Thebaide, et

j'ai deja montr(5 que Painolmou II le portait dans le temple d'Osiris neb-ankh

,

au lieu de celui de J5 \ t

/?oisl".

^ . sous lequel il est connu au Livre des

9° La statuette de^ |™ ^2 sj (n" 986 , alb^tre, haul. m. 59 cent.,

cachette de Karnak) vienl nous fournir un document qui corrobore cette

opinion. Ce personnage est vetu de m^me que Nakhlefmouti , et il porte les

m^mes insigncs. Les texles graves sur le ruban couvrant I'f^pine dorsale de

la peau de f(51in fournissent les variantes suivantes : A. Texte d'avant :

XJ^S

i-[^71ii^ G"lfT^Sll^(g^^aM >1'B. Texte

d'arri^re::f:^i,T4=-2ri/)^-fJt-^|

3° II existe a Karnak une inscription en lignes verticales qui est en fort

mauvais ^tal. Les fragments en sont insignifiants. Elle est gravee sur le mur

sud de riiypostyle, situ(5 au nord de la salle aux deux piliers de granit qui

pr(5cede le sancluaire. Les deux textes precedents nous permettent de I'at-

tribuer a Osorkon IL Elle d(5bute, en effet, de la maniere suivante : BHiMsp^+> ;^+7T^M*?.iiivi;^zjty-

iii::t*=E(°iii; ' -'^ . Ces nou-

veaux documents peuvent s'ajouter a ccux qui nous ^taient d(5ja connus,

notamment au texte Irouv^ par M. Naville a Tell Mokdam.

'•' Legkain , Le temple et les chapellen d'Osiris a Karnak. Temple d'Osiris-nebankh

,

dans Ic Hecueil de iravaux.

Page 337: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

I

— 283 —

xvu.

UN TEXTE irVEDlT DE LA REIIVE HATSHOPSITOU.

Quand on ^tudie les deux constructions qui sont au nord et au sud du

sanctuaire de granit a Karnak, on constate qu'elles furent anl^rieures aux

chambresqu'y ajoula parallelement Thoutmosls III, et qu'elles formaient un

massif termine par un angle ou mieux par un tore.

Quand Thoutmosis III balit, au nord et au sud, les chambres ou

Amenothes I" et lui-m^me recevaient un culte funeraire, il les rattacha aux

angles des constructions ant^ricures au moyen de deux porles qu'il impro-

visa de la facon suivante, au moins pour Tangle nord-ouest. II decoupa

Tangle de la banquette, et il Tentailla jus(ju'au plan vertical de la muraille

ouest. Au nord, il ajouta une pierre, qui! rejoignita la banquette au moyen

d'une queue d'aronde, et, ces assises etant ainsi dispos^es, il y superposa

d'autres pierres, construisanl ainsi le montant sud de celte porte. II couvrit

alors une partie d'inscription grav^e a o m. 80 cent, au-dessus de la ban-

quette. Elle etait baute de m. 5o cent, et composite de trois lignes liori-

zontales, longues actuellement de 19 m. 60 cent., car nous ne savons pas

comment se terminait le mur a Test. Ce texte fut efface par la suite et il n'en

subsiste de visible encore que quelques signes ^pars. Je crois raisonnable

de penser que c'est a Thoutmosis III que nous dcvons atlribuer cette ceuvre

de destruction. Son zele cependant n'alla pas jusqu'a d^molir le jambage

de la porte dont nous parlions plus haut, et c'est grace a cette circonstance

que, en dt^placant provisoirement un des blocs de ce jambage, nous avons

pu retrouver les debuts des trois lignes qui couvraient un m^tre de la

muraille.

C'est M. Lacau qui les entrevit le premier et qui meconseilla led(5place-

ment de la pierre qui les cachait. Le texte est ecrit de droite a gauche :

\^\muu:^^]-\\\-^v/^M%' .etc.

Page 338: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 284 —

La place qu'occupa ce long texte est celle qui est d^volue d'habitude aux

inscriptions relatant dans quelles conditions avait 6A(^ b4ti le monument. La

date de I'an XVII pourrait bien (3tre celle de la construction de cette partie

du massif de Karnak; elle est la plus i\e\ie que nous connaissions encore

du rhgne de la reine Hatshopsitou.

En tout cas, de ce que nous avons expos6 plus haul, il semble ressortir

que , lorsqu'il batil la porte a Tangle nord-ouest du monument d'Halsbop-

sitou , Tboutmosis III n etait pas encore arriv^ a la p«5riode oti il mutila les

inscriptions de celle qui I'avait pr^c4d(5 sur le Irone.

Geci vient s'ajouter a ce qu'avait d(5ja dit M. Naville "' au sujet des bas-

reliefs trouvt^s en 1897 a Tangle nord-est du pylone d'Am(5n6thfes II a

Karnak.

G. LEGRAIN.

'"' G. Legrain et E. Naville, L'angle nord-est du pylone d'Amenoplis II a Karnak,

dans les Annates du Musee Guimet.

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TABLE DES MATIERES.

I

G. LEGRAm. Rapport siir les travaux ex^cutds a Karnak du 3i octobre 1909

au i5 mai 1908 (avec 6 planches) 1- 43

SoBHi Joseph Abif. Rapport sur deux ans pass(5s a {'inspectoral de Fayoum

et de Renisouef 44- 53

C^r^monie d'inauguration du monument elevd par les soins du Gouver-

neraent Egyptien a Mariette Pacha 54- 68

Barsanti-Maspero. Fouilles autour de la pyramide d'Ounas (1909-1903)

:

XII. Le lombeau de Hikaoumsaf. Rapport sur la d(^couverte par

M. Barsanti 69- 78

XIII. Les inscriptions du tombeau de Hikoumsaouf, par

M. Maspero 78- 83

G. Maspero. Deux monuments de la princesse Ankhnasnofiribri 84- 99

G. Darsssv. Note sur un fragment de slMe d'Abydos 98

G. Daressy. line statue d'Aba 94- 96

Robert Mond. Report on Work done in the Gebel esh-sheikh Abd-ei-Kurneh

at Thebes 97-1 o4

G. A. Reisner. Work of the Expedition of the University of California at

Naga-ed-Der (avec 7 planches) io5-i09

W. VON BissiNG. A propos de Beni-Hassan , II,plate XVI iio-iia

G. Daressy. Inscriptions hieroglyphiques du Mus^e d'Alexandrie ii3-ia8

— Rapport sur Kom-el-Abq'ani 199-130

G. Legrain. La princesse Mirit-Tafnouit i3i-i39

— Notes d'inspection , S XI-XV 1 33-i 4

1

Daninos Pacha. Note sur les fouilles de Metrahyneh i49-i43

W. M. Flinders Petrie. The inscriptions of Sobali Rigaleh i44

H. \V. Seton-Karr. Fayoum Flint-implements (avec 9 planches) i45-i86

G. ScHWEiNFURT. Der Taumellolch [LoUum Temulentum L.) in aitsegyptischen

Graebern 187-199

Ahmed bey Kaxal. Fragments de monuments provenant du Delta 193-200

G. Maspero. Sur une figure de gerboise en bronie du Mus^e du Caire. . . ao 1-909

— Transport de« gros monuments de San au Musde du Caire.. . . 9o3-9i4

Page 340: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

— 286 —John Gakstang. Excavations at Beni-Hassan (190a- igoS-igo'i) avec

6 planches a 1 5-a28

P. Lacad. Notes sur les lextes religieux conleniis dans ies sarcophages de

M. Garstang aag-a^g

G. Maspero. Deuxifeme rapport sur la defense de Philee (1 9o4) aSo-aGA

G. Legrain. Rapport sur les travaux exAiul^s a Karnak du 28 septembre

1908 au 6 juillet 1904 a65-a8o

— Notes dmspection, S XVl-XVII aSi-aS/i

Page 341: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

I

ERRATUM.

Par suite d'un accident siu'veuu pendant ie lirage, ies litres de piusieurs des planches

du m^moire de M. fieisner, publie au tome V, p. loS-iog des Annales, ont et^

echanges. II faut Ies corriger comme il suit

:

La planche ill a pour sujet le sujet de ia planche VI

— IV, 1 — VII, 2

— V,Q — IV, 1

— VI — III

— VII, 2 — V,9

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1,^

"5

eoH

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.Annales du Service des Antiquite's, T. V, PL II

1

5. Model of a Granary upon tlie coffin.

(1. Groups of figures halcing ami brewing.

Excavalions al Bcni-Uaxsaii : Tomb of Xrfrr-tj

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^inmilcs du Savicc dcs AiHiquites, T. V, PL 111

9. Opetiing of the outcf curtili. 10, Opening of thq iiniLT cofiin.

Excavations at Ik'ni-IIasxaii : Tomb of Xcfer-ij.

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Page 349: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

^^niuili's du Service da AnliquiUs, T. V. ft. IV

1 1. First view on opening the Tomb of Ncf-w-a.

12. Models upon the colling-nian bailing the Ship.

i;. Model ol a boat, domestic scene and Granary.

Excavations at lieni-IIassaii : Tomb of Xc/'-w-d.

Phololjpie Berlhaml, Ttrll

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Umiaks du Service des Antiquites, T. V. PL V

I

i6. Model ol a granary with compartiiicms.

Excmmtioin at lieni-IIasxan : Tomb of Nrf-w-a.

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Page 353: Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)

tAnnaks du Service des Antiquites, T. V

.

PL VI

17. The docc;i5t.ii covered with linen cloth

18. The masli of the deceased below the Cloth.

•Jisii:.

19. Box for the viscera below the Coffin.

Excavations at lieiii-Ilassaii : Tomb of Nef-w-a.

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'•.

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