Annales du Service des antiquités de l'Egypte (Volume 5)
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ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITBISIk
DE L'EGYPTE.
SERVICE DES ANTIQUIlfiS DE L'^GYPTE
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITES
DE L'EGYPTE
TOME V
LE CAIRE
IMPRIMERIE DE LINSTITUT FRANCAIS
D'ARCHEOLOGIE ORIENTALE
M DGCCC IV
Gt 78Za
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITES
DE L'EGYPTE.
--?)<8:-c5—
RAPPORT
SUR LES TRAVAUX EXECUTES A KARNAK
DU 31 OCTOBRE 1902 AU 15 MAI 1903
PAR
M. GEORGES LEGRAIN.
Sans entrer dans le detail des instructions donnfe a M. Legrain, je me bornerai k
dire qu'en dehors de la refection des colonnes de la salle hypostile, les travaux de cette
ann& ^taient regies de mani^re a rdunir dans un m^me ensemble les resultats produits
par les fouilles des ann^es pr^^denles, et a rendre sensible aux yeux des visiteurs, en
partie du moins, le plan que je me suis imposd de suivre en ce qui concerne le deblaie-
ment de Karnak. L'an dernier, I'effort principal avail port^ sur le pyl6ne septentrional
de Thoutmdsis 111 et sur les deux cours qui s'elendent au nord et au sud de ce pyldne.
Cette anne'e , il s'agissait de nettoyer I'avenue centrale entre la salle hypostyle et le sanc-
tuaire de granit , de preparer la consolidation de ce sanctuaire , d'enlever les debris qui
encombraient la region situ^e au sud de I'avenue, de remonter les murailles et les
colosses de Thoutmdsis 1" avec les blocs ^pars sur le sol , et de refaire autant que
possible les pyl6nes des trois premiers Thoutmdsis , enfin de raccorder I'avenue k ia cour
nord du pyl6ne de Thoutmdsis III , aulant que la masse des terres accumul^es en cet
endroit le permettrait. Les quelques sondages executt^s pendant mon premier s^jour
me faisaient esperer la ddcouverte des statues royales d'un beau style, et je comptais
bien recueillir des inscriptions qui ach^veraient de lever I'obscurit^ qui recouvre encore
la filiation et la succession des premiers Thoutmflsis et de la reine Hatshopsouitou. On
Annalet, igo4. i
— 2 —verra
,pr le rapport suivant , que noire programme a pu ^Ire suivi point pour point , sans
autre incident que la ndcessitt! ou je me suis trouvd d'ordonner le ddmonlage de trois
colonnes nouvelles de la salle hypostyle. Non seulement ie debiaiement mi^lhodique des
mines a progress^ grandement, mais le progrfes qui, les ann^es precddentes, n'ilait
sensible que pour les gens du metier, s'accuse aux yeux de lous les visiteurs. — G. M.
Monsieur le Direcleur general,
Voire ordre de service en dale du 18 juillet 1902 pr(5voyail la reprise
des Iravaux a Karnak pour le 1 seplembre.
Le chol(5ra qui s^vit celle annexe recula la date de noire d(5part. Nos
banjues de charge ne virent lever que le a8 aoAl I'embargo qui avail ^l^ mis
sur elles en m^me lemps que sur toute la balellerie du Nil. Le depart de
noire equipe par vole ferree devait avoir lieu le 1 seplembre : le 8 , le cholera
^clalait a Karnak meme el y faisail derapides progres. Le i3 seplembre, on
complajusqu'a qualre-vingls cas a Karnak, Nag-el-Kalaba, el-Baiadieh. Le
fl&u diminua peu !i peu el disparul enfin les premiers jours d'octobre. Nous
partlmes le <j au soir. Arrives a Karnak, je parlageai les travaux entre nos
reis. Je laissai Hassan Abbali, Mohammed Gamal, el Abou-Zeid Souefi
installer le cbanlicr el eommencer les Iravaux d'approche de noire huitieme
campagne.Je partis ensuileauGebel Silsileh, accompagn(5de M. H. Ducros,
de Baskharoune Abou Awad, et de Mohammed Aou&ze. Voire ordre de
service ro'indiquait de rechercher au Gebel Silsileh si nous ne Irouverions
pas dans les carri^res antiques de belles el bonnes pierres que nous pour-
rions employer dans la refection des colonnes de la salle hypostyle. II y
en avail autrefois, et j'en vis encore lors de mes missions de 189/1 et 1 896
;
mais elles onl 6te employees depuis, pendant la construction de la ligne
Keneh-Assouan. Gelles qui restenl sonl friablcs etde mauvaise qualit(5. Nous
avons pens^ un moment enlreprendre de nouvelles extractions dans ces
carri^res antiques; celles de El-Hosch en particulier nous onl paru fort
propices a ce genre de Iravaux, mais il nous aurait fallu plus de temps
el d'argent que nous n'en avions, el nous avons dA y renoncer. Les resullals
scientifiques de noire nouvelle exploration dans la region du Gebel Silsileh
feront I'ohjet de plusieurs m^moires : ils ont commenc(5 a parailre dans les
Annates du Service des AnliquilSs, sous la rubrique « Notes d'inspectionw.
— 3 —
I.
TRAVAUX DANS LA SALLE HYPOSTYLE.
Aussitot de retour a Karnak, je cherchai a compenser notre 4chec du
Gebel Silsileh, et explorant les pierres ^croul^es, sans inscription, qui
composaientie noyau du IV" pylone, je reconnus qu'eiles ^taient d'exceilente
qualite et propres a la retaille et a ia maconnerie. Nous en avions suffi-
samment pour remplacer ies morceaux de colonnes trop brisks pour ^Ire
remis en place. Je me^d^cidai a les employer.
Voire ordre de service , d'accord avec les decisions du Comite d'^gyptologie
,
m'indiquait de relever les onze colonnes ^croul»5es en 1899 jusqu'a une
hauteur de six metres. Le premier segment quitla, le 1 7 novembre 1 909 , le
magasin ou nous I'avions depose en 1900, et revint prendre sa place; le
all mars 1908, le dernier segment de la onzieme colonne 6tait pos4.
En 110 jours de travail nous avions sorti du magasin et remis en place
iSa blocs d'un poidsmoyende 6,000 kilogrammes, cela sans que le moindre
accident se produisit et, aussi, sans qu'une erreur dans la classification
anterieure nous oblige^t a recommencer notre manoeuvre (planche I).
Notre travail a ili concu et dirig^ de la facon suivante. Toutes les fois
qu'une pierre ^tait trop salpetr(5e, d^sagregee, sans inscription, et ne pr(5-
sentait pas des garanlies de resistance suffisantes, nous I'avons reniplacee
par une pierre antique seche et saine, Quand les segments brises ^taient
sains el portaient des repr(5sentations sur leurs faces, nous avons rapproch^
les morceaux les uns des aulres, nous les avons r^unis par des queues
d'aronde en l^bakh, puis nous avons coul6 dans les fenles un jus d'eau, de
sable et de ciment. L'exp^rience nous a demonlre que des coulees sem-
blables liaient avec une grande force les pierres enlre elles, a condition que
le travail fut fait avec soin. La maconnerie a ^l^ faile avec un mortier de
sable el de ciment. J'ai employe le plus possible de grosses pierres dans
notre travail.
Deux partis se prescntaient pour le parement ext^rieur des colonnes.
On pouvait les laisser avec leurs faces ravagees par le salp^tre ou bris(5es
par la chute, mais les reprises de maconnerie, les pierres nouvelles intro-
duiles se seraient vues et auraient produit un piteux effet : je I'ai cssay^ et
j'y ai vile renonc(5. Reslait a employer la m^me m^thode que nous avions
suivie d^s 1 896 pour les aulres colonnes : un crt5pi (iaia<) de ciment teint^
couvrant toutes les plaies et prt^servant les endroits malades du contact de
I'air; les parlies d<5cor(5es seules ^laienl menagees, saiilanl d'un centimetre
SUP le baiat. Nous obtenons ainsi une forme architecturale conve-
nable, tout en laissant distinguer ce qui est antique de ce qui ne
Test pas. Ce baiat vient par dessus la maconnerie m^me; c'est une
sorte de parement (5pais de deux centimetres qui se pose sur la
maconnerie piquetee pr6c(5demment. La maconnerie se rattache
a ia colonne d'une facon toute autre. Quajid une reprise s^rieuse
p. est a faire, on entaille la pierre en (Echelons inclin(5s comme le
montre la figure ci-contre (fig. 1), de facon a cr^er des points
d'appui, car il va de soi que, sans cela, la maconnerie n'aurait aucune uti-
lit(5, et finirait m^me par glisser. Nous avons, pour chaque segment de
colonne, not^, dans un croquis sp(5cial, les pierres antiques, les pierres
nouvelles , les queues d'aronde et la maconnerie qui furent employ(5es. Ges
croquis montreront mieux ce qui fut fait que les plus longues descriptions.
Les grist^s perpendiculaires marquent les pierres nouvelles, les hachures
horizontales la maconnerie; les queues d'aronde sont indiqu^es en noir plein.
J'ai r^uni ces croquis tons ensemble aux pages 5 a 8 de ce rapport.
Colonne 26.
Les fondations de la colonne 96 ont il6 vdrifi(5es , et surmont^es elles aussi
de quatre fers en I de 4 m^res de long, m. 3o cent, de haut et m. 1 3 c.
d'ailettes, qui r(5partiront la charge lorsque la colonne sera remont(5e.
Colonnes 67, 58, A9, 4o.
.
Lors de voire inspection annuelle, vous avez examin(5 1'^lat des colonnes
67, 58, /ig et Ito, qui dijh, I'an pass^, vous avail paru dangereux. La
colonne 67 est toute bris^e el montre un baillement enlre segments qui
n'a rien de rassuranl. La colonne 4 9 penche fortement el sa chAle est h
craindre. Enfin, les architraves 5 8-4 9 el 4 9-/10 ne tiennent que par
miracle. Vous avez decid(5 sur place que le seul parti a prendre (5tail de
descendre les architraves 67-58, SS-ig, U^-lio, de ddmolir les colonnes
— 5
Base.
tambour.
i2' tambour.
3* tambour.
4' tamboui".
5* tambour. F-l
Col. 33. Col. a;. Col. 38.
Base.
i" tambour.
2* lanibour.
3' tambour.
4' tambour.
5' tambour.
Col. 39. Col. Sa Col. 33.
7 —
Base.
i" tambour.
2" tambour.
3" tambour.
4* tambour.
5' tambour.
Col. 34. Col. 35. Col. 36,
8 —
Base.
i" lambour.
9* tambour.
3* tambour.
4* tambour.
5* tambour.
Col. 37. Col. 38.
— 9 —67 et 49, d'en refaire les fondations et de ies reconstruire
, puis de
remonter les deux iourdes pierres de I'architrave 67-58.
Ge travail, qui n'etait pas pri^vu dans ie budget de notre campagne, fut
neanmoins entrepris, et une fois de plus nous avons employ^ le proc(5d^ du
remblai de terre, dont nous nous sommes d^ja souvent seryi avec success a
Karnak. Les terres ont iii retenues dans la salle hypostyle par des perr^s
de pierres seches. Le remblai atteint actuellement 1 3 mkres environ de
hauteur. Ces travaux ne seront repris qu'au d^but de la campagne pro-
chaine, quand nous aurons re^u les v^rins qui nous sont n^cessaires pour
la manoeuvre des architraves.
IL
RECHERCHES A LA FACE SUD DU VIP PYL6nE.
Selon vos ordres, nous avons continue nos recherches au VII° pylone.
L'espace situ^ entre le VII' et le VIII' pylones (5tait tout boulevers^. De
grandes bultes de d(5combres se trouvaient devant la face sud du VII' py-
lone , dont seules les parois avaient 6i6 un peu degagees pour permettre la
lecture des textes geographiques qu'elles portent. Mais au centre , dans I'axe
de la porte et dans les angles , la terre et les debris de gr^s montaient aussi
haut que les murs eux-memes. Deux colosses de granit rose brisks aux
reins sortaient a peine des d^combres. A cote d'eux, un fragment que j'avais
fait degager I'annee d'avant ressemblait singuli^rement a un morceau de pyra-
midion d'ob^Iisque. Ailleurs un bas-relief bris^ montrait Thoutmosis III
faisant la course rituelle en usage lors de la fondation des monuments.
La fouille fut concentr^e vers I'axe de la porte et les colosses, et amena
bientot de nouveaux morceaux de ceux-ci. Le 1 9 octobre , on mettait a jour de
grands blocs de granit rose portant de fort beaux hidroglyphes. Nous vimes
plus tard qu'ils provenaient d'un obdlisque de grandes dimensions tomb4
de Test a I'ouest. Ses faces ne portaient qu'une seule ligne verticale de
texle au nom de Thoutmosis III. Les blocs ^taient ^normes. L'un d'eux,
entre autres, mesurait 9 m. 96 cent, x 1 m. 44 cent, x m. 63 cent.,
soil 9 m^. 09664 ou all T SaiBSo. Tous ^taient ranges parallMement au
mur du pylone ou peu s'en faut, comme s'ils avaient 6li mis en chantier;
— 10 —
et c'tHait pr^cis^ment un chanlier que nous venions de metlre a jour.
Le bloc dont nous donnons plus haul les dimensions provenait d'une
partie de I'obiUisque qui avail iii debitt^e selon les proc(5d(5s antiques dont
nous retrouvons tant de traces a Assouan. Les ouvriers avaient retrouvtJ le
lit de carri^re du bloc el creus^ des encoches dans lesquelles des coins
de bois avaienl il6 introduits puis mouill^s; j'ai lu que ceci sulTit pour
faire ^claler le granil. Je pense, quanl a moi, qu'on employail parfois
aussi les coins m(5talliques. Ceci d'ailleurs ne louche que de loin a noire
suiel. Ce que je tiens a signaler, c'est I'existence de cc chanlier en plcin
temple d'Amon. A mon avis, nous n'avons pas alFaire ici a ces fabricanls
de meules dont les traces sont malheureusement trop nombreuses a Karnak.
Ceux-la sonl d'^poque chr^tienne ou arabe et emploient Iraditionnellement
les proc(5d^s antiques. Mais la, devanl le VII' pylone, nous renconlrons
I'exploitation en grand d'un ob(5lisque lonib^. On ne fabrique pas des
meules , mais de longues plaques do dix metres , c'esl-a-dire les maleriaux
qui serviront a bdtir de nouvelles chambres de granil. Ces Iravaux durenl
done etre entrepris h I'l^poque pharaonique , apres une ruine du temple qui, je
pense, doit remonter a I'^poque d'Asarhaddon , d'Assourbanipal ou de
Cambyse. Montoumhat nous a bien mentionn(5 les grands Iravaux de reslau-
ralion qu'il ex^cula dans Thebes, mais les monuments de granil conlem-
porains de ses efforts n'onl pas encore eld relrouv^s.
Par contre, si nous eludions le sanctuaire de granil d'Amon, (5difi^ par
Thoulm6sis III el retabli par Philippe Arrhid^e, nous constatons que le
successeur d'Alexandre n'employa comme maleriaux que des morceaux de
monuments anlerieurs qui devaient »5tre renvers^s a cetle (5poque. L'angle
sud-ouest de ce sanctuaire porte encore Ir^s visible le nom d'Horus de
Thoutm6sis II JS'fPJ [S ^^ 14^1- ^ provienl d'un ob6lisque.
Trois pierres du plafond furenl d^pecees aussi dans des monuments sem-
blables, et leur face tourn(5e vers le ciel a garde les texles de jadis. Nous
y avons relrouv^ les cartouches de Thoulmosis III, el sur la dalle la plus
occidenlale , ceux de Thoulmosis I". La , le texle doit se r^lablir : (® t ^ Ul
phrasdologie ordinaire adopl^c pour ces monuments, le premier cartouche
— 11 —
(® l^tJl ^^ trouvait au plus has a la moiti^ de I'ob^lisque '". La lar-
geur de ia face ^tait de a m. 1 4 cent, a la hauteur du jj du cartouche.
Si nous comparons ces chiffres avec ceux des ob^lisques d'Hatshopsitou
nous arrivons a des conclusions assez inattendues. Ceux-ci mesuraient
1 m. 80 cent, sous pyramidion et 2 m. /i6 cent, a la base. La largeur au
3 cent. Ces chiffres a, 1
4
>.i6 X 1.80 = a m. 1milieu de la hauteur etait de
et 3,1 3 nous permettent de penser que Tob^lisque dont se servit Philippe
Arrhid^e etait au moins aussi grand que celui encore debout d'Hatshopsitou.
Peut-etre le devons-nous a cette reine ''^'. Que cet ob^lisque soil d'Hatshop-
sitou ou de Thoutmosis I", il n'en demeure pas moins vrai que Philippe
Arrhidee le d^bita comme ^l^ment de construction
provenant d'un monument dont le bris 6tait irrepa-
rable.
11 en fut de m^me, pensons-nous, de celui que
Thoutmosis III avait 6rig(5 devant la face sud du
VIP pylone. Nous en avons d(5gag(5 la base et reconnu
les causes de sa mine. Elle doit etre attribuee a la
chute du pylone et au fracas du colosse. L'ob^lisque
heurt^ pivota sur sa base et se rompit h 5 mkres
au-dessus du sol. La partie supt5rieure s'abattil d'est en ouest (fig. 9). Ce
monument dut ^tre gigantesque et d^passer de beaucoup ce que les prM^-
cesseurs de Thoutmosis III avaient r^alis^ jusqu'alors. Nous aurons encore
recours aux chiffres pour ^tablir des proportions. L'ob^lisque d'Hatshopsitou
mesure 99 m. 5o cent, de hauteur, et 9 m. 46 cent, et 9 m. 4o cent, a la
base'*'. Si nous admettons des proportions semblables pour deux monuments
Fig. 3.
<'' Sur i'obdisque de Thoutmdsis I"
h Karnak , la base du premier cartouche
atteiut meme au tiers sup^rieur.
'*' Voir le texte de la face est du (jrand
ob^lisque d'Hatshopsitou :
'**"I"
[1S''' Mariette indique la hauteur de
33 m. 30 cent. La Commission d'Egypte
ag m. 83c. Champollion-Figeac ^90 pieds
au moinsi. Budge, The Nile, donne aux
— 12 —
contemporains, la base de I'ob^Iisque de Thoutm6sls III au VII' pylone
^tant 3 m. i5 cent.-3 m. lo cent., nous arrivons au chifFre approximatif
de 37 m. 77 cent, comme hauleur de I'ob^lisque de Thoutmosis III dont
nous avons rclrouv6 ies fragments cetle ann(5e dcvant la face sud du VIP py-
I6ne(". Ce chiffre d^passe de beaucoup tons ceux connus, voire m^me
ceuxde I'ob^iisque de Saint-Jean-de-Latran dont nous sommes aussi rede-
vables k Thoutmosis III , mais dont I'^rection eut lieu sous Thoutm6sis IV (^'.
II serait dillicile de dire ce que devint le second obi^Iisque qui se dressait
k c6t(5 de celui que nous avons retrouv^ cette ann(5e. Sa base meme a disparu.
Fut-il un des deux ob^lisques du poids de cent talents qu'Assourbanipal
transporta^ Ninive'^', ou bien 6chappa-t-il k la ruine, etest-ce lui que nous
voyons encore k Saint-Jean-de-Latran? En tons cas, nous avons des donn^es
plus certaines sur leur origine probable et des renseignements sur ceux qui
Ies confectionn^rent. Dans le tombeau de Rekbmara'*', nous voyons ce fonc-
tionnaire recevant trois chefs de graveurs au touret \ et trois chefs de travaux
deux oWlisques ^gS and io5 feet high
respectively 1. J'ai prid M. Baraize, du
Service des Antiquit^s, de caicuier de
nouveau celte hauteur, et c'est son chiffre
39 m. 5o cent, queje donne. L'obdiisque
de Thoutmdsis I", encore debout a Karnak
,
mesure 19 m. 60 cent, d'aprfes M. Baraize.
'"' J'ai pris comme base de ce calcul
hypothetique '9-^° " ^'^ en complant sur• .46
ia plus grande largeuf de base, celle de
la face sud qui , dans I'antiquit^ , se voyait
le mieux.
''* G. Maspero, Notes au jour le jour
,
8 a 1 , dans Ies Proceedings of the Society
of Biblial Archmology, Ce chiffre n'a rien
d'^tonnanl si on le compare a rinscriplion
oil Hatshopsitou mcntionne deux ob^
liaques de cent huit couddes, soil
56 m. 70 cent, de hauteur; cf. Lepsios,
Denkm., Ill, 27, 11.
'*' Je ferai remarquer que cette men-
tion de cent talents, faite dans le but
d'indiquer un poids considdrable , est inac-
ceptable mate'riellement. Les talents an-
tiques varient suivant leur origine entre
18 et 46 kilogrammes. Que reprdsentent
4,600 kilogrammes au plus en compa-
raison de l'ob(?lis(|He d'Halshopsitou et
des 3oo,ooo kilogrammes auxquels son
poids peul dtre lvalue en chiffres ronds?
Je n'imagine pas les conqudrantsassyriens,
se vanlant d'avoir emportd une rdduclion
d'obdlisque de Thebes,quand matdrielle-
ment il dtait alors possible d'en exporter
d'dnormes par voie fluviale et maritime.
"' Lepsius, Denkm., Ill, 89, c. —Le lexte dit
:
/ IK c=» /—vT I I I A—\ A ^m —.
* raan nsBH— >—' /^n ^ i-^ ^^^<==
— 13 —
du temple d'Amon : deux obelisques sont derri^re eux qui montrent que
RekhmarA succ^da a Senmaout dans ia direction de ces travaux difficiles.
Thoulmosis III en pr^sente aussi plusieurs au dieu Amon sur le murau nord
du sanctuaire de granit, mais il seralt difficile, dans I'^tat actuel des Iravaux
,
de dire si ces reprc^sentations correspondent a I'ob^lisque d^couvert cette
ann^e.
Le 9 novembre, nos ouvriers rencontrerent dans les d^combres, a
c6t(5 du colosse ouest, des clous de bronze a tete formant calotte, et des
morceaux de charbon de grosse dimension. Ca et la , se rencontraient aussi des
scories et des briques rouges vitrifi^es provenant d'un incendie violent. La
lave, la coul<5e qui s'6tait produite alors avail agglom^r^ des fragments de
gr^s, de charbon, et de nombreuses traces de bronze s'y remarquaient
souvent. De ra^me, la partie inferieure des colosses portait maintes traces
d'incendie dont il nous restera, plus tard, h determiner la date.
La face sud du Vll'pylone ^lait, surchacun de ses cotes, munie de deux
encoches a section reclangulaire, dans lesquelles avaient M d^pos^s des
mdts d^coratifs, comme nous le voyons figur^ dans des representations
^gypliennes , tant au temple de Khonsou qu'a celui de Louqsor par exemple.
Les fragments de charbon et les clous devinrent plus abondants au fur
et a mesure que nous nous rapprochions de la ratnure a mat plac^e a la
droite du colosse de I'ouest : en meme temps que les clous a t^te en calotte,
nous trouvions maintenant de simples pointes de bronze longues de six
centimetres environ. Puis, ce fut un objet bizarre dontje ne pus d(5terminer
I'usage, et quelques minces plaques de cuivre, qui avaient du ^tre fix^es
au moyen des pointes de bronze dont nous parlions plus haut. Enfin, nous
trouvSmes un gros morceau de charbon , dans lequel ^lait encore enfonc^e
une de ces pointes; je n'h^sitai plus a penser alors que les morceaux de
charbon provenaient de la carbonisation de I'arbre plac^ dans la rainure
h m^t , et a me repr^senter celui-ci , sinon rev^lu entierement de plaques de
bronze clou&s solidement surlui, mais au moins en partie, probablement
a la partie sup^rieure.
Nous devons penser que les mkis d^coratifs jouaient devant les temples
le role d'ob(5lisques naturels ; les arbres eux-m^raes ^taient usit(5s, et chacun
sait les avatars d'un des heros du papyrus d'Orbiney se transformant de
taureau en grand arbre devant le pylone du palais royal. Les obelisques
u —
^taienl recouverts de plaques d'ousem, au moins quantaleurspyramidions,
ou de cuivre dor^ '". Les mAls d<icoratifs le furent aussi, croyons-nous,
et les clous ^ l^te en caloUe, les plaques de bronze et les pointes durent
jouer un r6le important dans la deco-
ration du mUt dont nous avons relrouv^
les fragments carbonises. Ce qui est
bien certain, c'est que nous n'avons
trouve charbon et debris de bronze que
dans un p^rim^re fort restreint, tout
autour de la rainure a m^t et pas
ailleurs. Le m^me ph(5nomJ!ne s'est
reproduit quand nous nous sommes
rapproch(5s de I'autre rainure placee a
I'ouest de la premiere : nous n'avons
pas encore examine cciles de Test.
J'al examint5 et mesur^ I'objet de bronze en forme de r\ . Nous en
poss^dons un exemplaire complet et un autre brisd a moitie, portant encore
un clou de bronze retenu a lui par le vert de gris ; tous deux sont done
contemporains et apparliennent au mdt. Le rayon de la courbe formee par
la partie supi^rieure de cet instrument est de o m. 1 5 cent, et la longueur
de la partie de circonference quelle occupe est exactement le tjuart de la
circonf^rence totale. Je me suis demande si nous ne nous Irouvions point
en presence de contreforts destines a maintcnir le mAt alors qu'il ne mesurait
que m. 3o cent, de diamkre, c'est-^-dire tout en baut, car nous verrons
plus loin qu'il mesurait t m. 53 cent, a sa base. Voici le croquis que nous
avons oblenu(fig. 3). Si nous admeltons cctle hypotliese, je dois confesser
qu'il faudrait encore adjoindre des pieces de bois sur les c6t(5s, telles qu'on
les voit figurer dans les representations de facades de temples. La largeur C D
Fig. 3.
''' Un fi-afjmcnt de lexte (jrav^ et
peint d'AmeiiAlhis IV, inedit, trouv^
cetle ann^ dans ie pyidne d'Haimhab!,
nonK monlre (mis olidlisqucs. Le ful est
pcint en blanc, le pyraniidion en jaunc.
Mariettk, Itinemire de la Haute- kgypte,
p. 6i, note h, cite un jjassage d'Abd-al-
Lalif relalif aux obt'lisques d'lltiliopoiis :
(fLa t^te est recouverle d'une espfece de
c)ia|K!au en cuivre, en forme d'entonnoir,
qui descend jusqu'Ji Irois coudfes environ
du soinmett.
— 15 —n'est que de o m. 5/4 cent., tandis que celle de la rafnure a m4t (et, par
deduction, ceilede la meurtri^re) est de i m. 7a cent. De plus, les tiges de
ces r\ devaient elre eiles-m^mesins^r^es dans les boiscotiers. L'^carlement
entre les bois n'atteindrait plus que m. 87 cent, et I'^paisseur des bois
serait de chaque cote de m. 675 mill. Je donne ces chiffres et cette hypo-
th^se sans vouloir conclure encore.
Le deblaiement continuant , nous fintmes par attelndre la base 011 posait
le pied du m4t d^coralif. C'est la plus belle que nous ayons encore vue.
EUe est corapos^e de deux blocs de granit rose. L'un, long de 3 m. 45 cent.,
large de 1 m. 97 cent., deborde du pylone et est laille savamment, avec
lornement d'une gorge ^gyptienne a sa partie sup^rieure. L'autre s'encastre
dans la rainure, qu'il ne remplit cependant pas enti^rement, car I'arriere-
fond est occupe par une simple pierre de gres. Le plan sup^rieur de ces
blocs de granit a 6li muni d'une excavation circulaire de 1 m. 53 cent, de
diamelre , dans laquelle venait se placer la base du mat dt^coratif. Je ne
m'explique pas bien encore le role d'une courbe excentrique, plac»5e en avant
de celle que nous venons de mentionner.
Nous nous attendions a trouver en place le tronc de I'arbre carbonis^
dont nous avions rencontr^ de si nombreuses traces. II n'en fut rien.
L'arbre enilammd dut tomber d'une seule piece vers le sud-est, si nous en
jugeons par les debris recueillis, alors qu'il fut prive de ses crampons
superieurs. C'est a cette circonstance, croyons-nous, que nous devons la
decouvertede cinq petites steles qui avaient et(5 deposes dans Tangle nord-
ouest de la rainure a mat derriere le gros tronc d'arbre.
A. La premiere etait tourn^e la face au mur. Haut. m. iZi5 mill.,
larg. m. 1 1 cent., ^p. m. o3 cent. Le B(51ier d'Amon marche vers la
droite. La face de I'animal sacr^ est recouverte d'une feuille d'or. La stMe
est en pierre a chaux.
B. Grh. Haut. m. 3o cent. , larg. m. 2 9 cent. , ^p. m. o4 cent. Le
prince ^^^ i*J^ )l!*"**"^ ^^^ ^^^'® ^ gauche. Un hommeest devantlui,
faisant un proscyneme a Osiris 4" A—l^ 11 l^' ^" ''' ^" dessous de
C. Calcairetendre. Haut. m. 96 c, larg. m. 965 mill.,^p. m. o5 c.
— 16 —
Dans le cinlre, le disque solaire (5tend ses ailes. Au-dessous, deux belles
oies se regardant bee a bee. Une plante do lotus est entre les animaux
sacr^s d'Amon. Deux douzaines d'ceufs sont rang(5es sous les oies, en deux
files, douze pour ehaque oie. Les oeufs portaient encore des traces de dorure
au moment de la d«5couverte. Cette curieuse representation est d'une triis
belle gravure.
D. Grhs. Haut. o m. 96 cent., larg. m. 48 cent., (5p. ra. 08 cent.
Fragment de bas-relief repr^sentant deux b^liers d'Amon.
E. Calcaire. Haut. m. 89 cent., larg. m. 48 cent., ep. m. 1 1 cent.
Thoutmosis HI devant Ra Harmakhis. Une autre personne ^tait representee
derri^re le roi, probablement Hatshopsltou; I'image a ete gratt^e. Cette sthle
est ineomplke par en bas. Telle elle fut pos^e dans I'antiquite, telle je I'ai
retrouvde derri^re le grand mSt d^coratif.
Je mentionnerai, pour ^tre eomplet, que, la encore, nous trouvAmes
de nombrcux clous de bronze.
Le 1" decembre, je fis pousser la fouille vers la seconde rainure a m4t
qui se trouve a I'ouest de la premiere. Nous ne decouvrimes absolument
rien devant le grand bas-relief qui les s^pare, puis peu k peu les clous et
les charbons se relrouv^rent , mais ces derniers etaient en petite quantity.
Cette eirconslance nous fut expliqu^e quand, dans Tinterieur de la rainure
It m4t, nous trouvtlmes une masse de bois pourri qui n'^tait autre que le reste
du tronc d'arbre qui ddcorait cette partie du temple. Le socle elait de pierres
de gr^s de petit appareil et sans doute dA k une restauration pharaonique.
II nous a paru int^ressant d'essayer, au moyen des charbons et du bois
pourri retrouv^s cette ann(''e, s'il etait possible de determiner I'essence et
la provenance de ces grands mtlts decoratifs. M. H. Ducros a bien voulu
aborder ces recherehes micrographiques d'un genre tout nouveau. La note
qu'il m'a fournie k ce sujet est annexee a ce rapport.
Les rechercbes, pendant ce temps, avaient aussi continue dans I'axe de
la porte du VII' pylone el nous avaient reveie les bas-reliefs qui decoraient
la face sud et mdme le nom sacrd de cette porte , H* J^ (oiiai^ If'^'lJ
^ ^ |7^ avee un postscriplum de Ramses IV : ^ ]J^ (6 ^ ll \ ^J'J \ f*'!
J x^ ^. La restauration de cette partie du monument est cependant due a
— 17 —Seti I"', comme en temoignent ses inscriptions gravies a cot^ des bas-reliefs
de Thoutmosis III mutiles par Khouniatonou. Les travaux de Ramses IV ne
peuvent ^re constates actuellement.
La base des colosses fut d^gagi^e en partie , et ce fut au pied du colosse
de I'ouest que nous trouvaoies trois fragments d'une stele de Thoutmosis III.
A cot^ d'elle ^tait la statue d'un nomm^ ll^^''T-V"^5 ^^ P'^^ ^"
colosse de Test, se rencontra la statue du grand pretre Am^nothes, fds du
grand pretre Ramsesnakhtou.
La stMe de Thoutmosis est en granit noir. Haut. i m. 5o cent., larg.
1 metre. Elle est brisee en plusieurs morceaux. Nous en avons retrouv^
trois. II ne manque que le d^but des lignes 8 a a i , sur une longueur moyenne
de 35 centimetres. La hauteur des lignes est de o m. o38 mill.
Le cintre de la stele ^tait d^cor^ de deux tableaux sym(5triques qui, de
meme que le texte de vingt et une lignes grav^ au-dessous, ont ^t^ refaits
par S^ti I". Une ligne verticale entre les tableaux nous I'apprend d'ailleurs :
P^*s*Z^i^(® J ""J 3^ ! f^ """^• On ne voit de I'ancienne repre-
sentation que quelques traces des jambes et des bras de I'Amon de gauche
et de celui de droite. Tout, en somme, a ^t^ refait par S^ti P', tableaux et
texte.
Dans le cintre, le disque de .^^ ©1 I^ ^tend ses ailes. En-dessous,
a gauche, le — (qhjiiii j^l 7^! ( ^ ffiPL coiff^ du ">< claft surmont^ du
pschent, oflfre le vin a |"^1. Texte : •='ii'*^T'=^wA f-Le nom
d'^pervier : %i ^—'
j f © tient le sceptre a t^te humaine , la plume [ et le -^
.
Le tableau de droite est identique a celui de gauche. Les premieres lignes
du texte sont bien conserv(5es, mais, a partir de la septieme, le granit a 6ti
rong(5 par le salp^tre , et il n'apparait plus que quelques signes ^pars. Le
debut de ce long texte est un d^cret d'Amon en faveur de Thoutmosis III,
pour le remercier de ses nombreuses constructions dans Karnak. Malheu-
reusement, au moment oil I'auteur va passer des louanges savantes au rc^cit
des fails royaux, le texte devient presque illisible et la malignit(5 des elements
nous derobe la plus grande partie de cette page d'histoire.
On parle d'une construction en granit , ligne i o , de portes en bois d'acacia
,
lignes 1 1 et 13, et je pense qu'il est question du «Promenoir« ligne la,
Annales, igoi. .*
— 18 —
enfin, ligne qi, il s'agit sans doule du lac Sacr^ ou ie dieu pouvait sfaire
sa navigation du premier de Yanit, ainsi que le roi avail dispose a jamais.
Les sept premieres lignes nous sont connues d^ja par aiileurs , car le
d<5cret d'Amon n'est que le duplicata de celui de la stele triomphale de
Thoutm6sis III, d^couverte par Mariette [Kaniak, pi. Ill, p. i6) dans le
petit hypostyle, au nord du pro-sancluaire. Celle stele, devenue classique, a
m I'objet de nombreux travaux dont nous n'avons pas ici a donner la biblio-
graphic. Le tableau de cette stele a seul il6 refait , mais le texte est demeur(5
intact a peude chose pres. Celui de la nouvelle stMe a, lui, ^te enlierement
r^tabli par un scribe de S(5ti I". Nous verrons plus loin , par la comparaison
des deux textes, combien ce travail a ^te fait avec peu de souci
:
i/z/M WM. -^s^ *—* T /—\ J 1 » II I ^^&.^^m W^,. I J _F A
t^JA/^^ ^ 4<^0M4EM^' ^^ ^MBVt ff ^ ^i^'t'A ft > I ^^ A U I A
'"' Dans I'original, le personnage est coiff^ du pschent; ii brandit une massue de la
gauche el tienl un b&lon recourb^ de la droile.
v
WM t
— 19
~>,<^w » 1=!=! —i^ I @
\m I MHIiil ik ^Kf
^ISi>',*»
Le texte de la stele de Marielle ne correspond que jusqu'a moiti^ de la
ligne 6. Nous ponctuons • chaque verset dansle rapprochement comparatif
des deux textes. La lettre A indique la stMe de Mariette, B le texte refait
sous S^ti 1":
A>jTi^>:i:'
B>JTJ^3;'A:ji^>v->'^i^V''=-^:r
Ai^r^¥!cdy-r
B»^:^jfrr:-yH*
Aiyi^^#^r;:r§-Jvr
Bjyi^^f-vrnrxTJTr
— 20 —
AP=j->^>^>gj-j!!^j:::'u:r^
Ar«»>iHJr:¥jr\r
A 5>>IJ.j:i:PI.>kAJiiiE.^y)])^^^'Tk^
Ill JfV <= I
BjSiin^fei^]]]^^j"r^A:i:yp-fTJtt
I jf\ 111 /»—» 1 ^»% JB I
AU^TMr.-^-J»l-*
AHM^5]M¥"ti>:jt»iiiu>iJEr>^^.>nj>pj.-
'' Le signe employ^ ici est le ra^me qu'k la page 18, 1. 5.
— 21 —
On voit, par celle comparaison, tout I'inter^t philologique de cette
d^couverte.
La sthle d'Am^noth^s est en granit grls. Haul, i m. 5o cent. EHe
repr&ente un personnage jeune, coiffi^ d'une belle perruque, accroupi,
tenant devant lui un papyrus d^roule. EUe a beaucoup souffertde rhumidit^
dans sa parlie inf^rieure , et nous ne pouvons publier que quelques frag-
ments des trois lignes de texte gravies autour de la base :
Devant la statue :
.imiT.mf^^ai;nis:±in!:^c:fiisii
Cold droit ,
J fe II I A i I-'^' m, \\ W\ M .^. -^g- <:^ /^ wmm
I © t
Nous connaissons parailleurs cet important personnage, le role politique
qu'il joua sous les derniers Ramses, et les constructions qu'il entreprit a
Karnak.
III.
DEGAGEMENT DE L'ALLEE CENTRALE
DU GRAND TEMPLE DAMON.
En Janvier 1908, suivant vos ordres, noire chantier fut d^plac4 et
employe a degager I'all^e centrale du temple d'Amon , de la salle bypostyle
au sanctuaire de granit. Geci fait, nous devious pousser nos recherches dans
— sa-
les chambres lat^rales autant qui! serait possible. Celte grosse besogne
n'a pu 6tre enti^rement achev^e pendant celte campagne.
Nous d(5crirons nos travaux en marchant de la salle hypostyle vers le
sancluaire. Pour ^viter trop de digressions, nous avons r^uni au chapitre IV
de ce rapport la description de tous les monuments que nous avons
mis a jour au cours de nos travaux. Nous les y avons classes chronologi-
quement.
81. — Obelisque de Thoutm6sis I".
L'espace entre la salle hypostyle, le 111' pylone (Am^noth^s III) et le
IV* (Thoutm6sis 1") 4tait encombrt5 de grands blocs de granit provenant
de deux ob^lisques de Thoutmosis III. Un autre monument scmblable,taill^
parThoutmosis I", est encore debout. Un quatri^me enfin, dont la base est
k I'ouest du pr»5c^dent, a disparu et doit orner une des places de Rome.
Mariette fouilla entre ces deux monuments et y d^couvrit la belle statue
de calcaire bianc qui nous a fail connaitre la vie et les travaux d'Am(5n6lh^s
,
fils de Hapoui"'. De vieilles photographies nous monlrent que I'obdlisque de
Thoutmosis I" penchait d^ja vers I'ouest voici plus de cinquante ans. L'incH-
naison est tres faible; elle nous fait parattre la face ouest comme absolument
verlicale , tandis qu'elle devrait presenter un l^ger fruit vers Test. Si peu que
ce soit, la chose n'en demeure pas moins inqui^lante , apr^s qu'on a constat^
que le socle de granit de rob(51isque pose sur une mauvaisc assise de gres
que la salp^tration a attaqu^e; vienne une infdlration Irop haute, ou la
moindre d(5sagr^gation du grfes de base et I'obt^iisque tombera. Geci est un
fait que je ne puis que signaler. Aussi nous sommes-nous bien garde de
d^blayer a I'ouest de ce monument. Nous avons port^ tous nos efforts a Test
et au 8ud et enlev^ les gros remblais qui faisaient poussee sur la base de
ces c6t(5s.
8 II. — Obelisques de TnouTMdsis III.
Les deux ob(5llsques tomb^s appartiennent, nous I'avons d^ja dit, a
Thoutmdsis III.
Le pyramidion du plus grand est a I'extr^mit^ sud de I'aile nord du
''• Mus^ du Caire, salle M; Mariette, Kamak, pi. 36, 87.
— 23 —III" pylone, lout pr^s de YalUe centrale. 11 a ^t^ d^couvert et d^gag^
en 1898. L'identificalion et la classification des morceaux n'a pu encore
^tre faite, mais I'enum^ration de metaux pri^cieux qui se lit sur I'un d'eux
nous permet d'esp^rer un texte interessant. Un des tableaux qui d^corent
le haut de I'obdlisque est surmont^ du signe du ciel ^-«. Des trous, for^s
dans le champ de ce signe , semblent indiquer qu'une plaque de m^tal
ou d'^mail s'encastrait dans ce signe. Ces trous etaient remplis par ^"'""i"
des chevilles de bois que j'ai recueillies moi-meme. I
Le second ob^lisque, tomb^ el brise, ^tait voisin de celui de III
Thoutmosis P". Je crois qu'il sera possible de rapprocher tons les —h—morceaux les uns des autres et, sinon de r^^difier le monument, '
•••unnnenniiii
tout au moins de les disposer de telle facon que I'obelisque paraitra Q**
couch^ a terre. Un commencement de classification nous a d^ja
fourni cetle variante du protocole de ThoutmBsis 111 : ^^ j»* •?• 'Ip^ji^WiilllT ^ ^^'M- Les c6t.5s portent des lextes
appartenant a Merenptah. Les lourds morceaux de ces deux ob(51isques
qui encombraient I'all^e centrale ont ^t^ enlev^s et ceux du second
ob^lisque de Thoutmosis III disposes en provision de leur prochain rappro-
chement.
Le d^blaiement nous a fourni de nouveaux fragments de la statue de
calcaire d'Am^noth^s, fils de Hapoui, qui Etaient epars dans les d^combres
au sud de I'oh^lisque de Thoutmosis I", deux bas-reliefs en gr^s siliceux
d'Hatshopsitou, qui servaient de dallage entre I'obelisque et I'avanc^e du
IV' pylone, un beau fragment de statue de Ramses IV, et les debris d'une
stMe de Ramses X, que nous verrons plus loin au chapitre IV.
§ III. QuATRIKME PYLONE ET PORTE AmON S^EM-SHEFIT.
Le quatrieme pylone fut b^ti vraisemblablement par Thoutmosis I". En
tout cas, il y adossa ses cariatides sur la face est. La construction en etait
mauvaise. EUe se composait d'un noyau central de gros blocs de gres super-
poses les uns sur les autres. (}a et la, se rencontre un bloc de pierre a chaux
provenant d'un monument ant^rieur. Tout ceci a tenu par miracle. Nous
avons du consolider les parlies les plus menagantes par des blocages de
maconnerie qui suffiront, pensons-nous , a prevenir un 6croulement possible.
— 24 —
L'espace vide laissd entre le noyau central et le parement du pyl6ne ^tait
rempli de menus fragments de pierre u chaux provenant de la destruction
mt5thodique d'un t5difice plus ancien. Les quelques hi(5roglyplies qui ont
^chappt5 a cet ^mieltement de gros blocs sont fort beaux,graves en relief dans
ie creux et rehauss^s de jaune. Us rappellent comme style ceux de la porte
d'Am^nothfes I", que nos fouilles de 1909 devant le VlPpylone ont ramen(5s
au jour. Je n'ai, malheureusement , pas rencontr^ le moindre cartouche
qui puisse nous permettre de dater ce monument si parfaitement detruit.
Apres Thoutmosis 1°', c'est Thoutmosis IV qui laissa sa marque sur le
IV' pylone, en munissant la porte centrale de deux bastions avanc^s qu'il
couvrit de bas-reliefs et de textes que mutila plus tard Am^nothes IV. Les
fondations en furent faites au moyen de larges dalles de granit qui pro-
viennent d'un monument dc son pr(5d(5cesseur, Am(5n6th^s II. EUes sont
couvertes de bas-reliefs de sfyle lidroique , scmblables a ceux dans lesquels
S^ti I" nous a cont(5 ses exploits. Ami^nothes II y represente ses victoires sur
les Routen. Leur importance est trop grande pour prendre place dans ce
rapport. lis seront ^tudi^s a part, dans un article special.
Apr^s Thoutmosis IV, c'est S4ti II,puis c'est Ramses III qui grave ses
cartouches sur le pylone et sur une base de m^t ddcoratif que nous avons
remise en place, enfin c'est Shabaka.Vient ensuite Alexandre, qui restaure les
bas-reliefs de Thoutmosis IV et I'inscription de Shabaka, et qui grave sa
d^dicace qui nous apprend le nom de celte porte du temple : |"Py^
^*, Amon snem-shefit. Enfin Ptol(5m6e IX et Cleopatre sont repr^senlds
dans un petit tableau sur ce fragment de mur.
Ce qu'6tait le pylone entier, nous ne le savons pas encore, et la campagne
prochaine, seulement, verra I'enlevement dc tons lesddcombres qui couvrent
encore les deux ailes. Nous n'avons ddgagd, cette annde, que les deux bastions
de Thoutm6sis IV. Celui du sud (5tait tout ddsempard. II a iii repris
enti^rement, pierre a pierre. Le septentrional, qui s'appuyail jadis sur le
parement du pylone, avait vu ce m6me parement disparaftre. Heureusement
un bloc tomba entre le bastion et le noyau central, fit clef de voAte a
I'impromptu et tout tint pendant dc longs si^cles. II sied d'dtre prudent
parfois et de prdvenir un danger. Nous avons ajoutd au bloc complaisant
de bonnes poutres de fer qui I'aideront dans sa besogne.
Sur la face est ^taient adossdes les cariatides de Thoutmosis I". L^ encore
,
— 25 —le parement disparut, mais les cariatides, toutes pench^es qu'elles ^taient,
ne tomberenl pas, grace a la coupe horizon tale des blocs qui les compo-saient. Puis elles demeur^rent enfouies dans le remblai dont nous devions
les tirer; mais I'humidit^ et le salp^tre avaient d(5truit lepied de toutes ces
statues gigantesques, qui ne tenaient plus que grke aux decombres ou
elles ^taient enfouies. Nous nous sommes appliques a consolider s^rieuse-
ment ces cariatides qui, aujourd'hui qu'elles sont d^gag^es entierement,
font un fort bel effet (planche II).
§ IV. — Les obelisques d'Hatshopsitou.
Les causes de la chute de I'obdisque sud d'Hatshopsitou sont encore mal
connues. En fait, ce beau monument s'abattit perpendiculairement a I'axe
du temple, sur les d(5bris des colonnes d'Amenothes II. Les fabricants de
meules k huile le dt^pecerent en partie , et I'un des fragments de I'obc^lisque
ainsi utilise se trouve encore a Sohag. Une autre meule demeura inachev^e,
et, en la retournant, nous y avons lu un des textes dont Hatshopsitou decora
la base de ces monuments "'. Le plus grand fragment, long de 6 metres, et
dont le poids est de 80,000 kilogrammes environ, n'etait pas a plat,
mais au conlraire tomb^ obliquement sur une d^clivit^. II ne tenait que
par friction. Peu a peu, les pluies avaient ddsagr^g^ les decombres et
I'ob^iisque ne reposait plus que par trois points. En 1898, un renard
s'avisa de faire son trou en cet endroit. Je m'apergus de la chose et par un
remblai fait a temps, je pr^vins la chute de I'dnorme bloc.
Les travaux de cette annfe entrainaient le d^placement de ce fragment
d'ob^lisque et son transport plus au sud, non loin de la chapelle de Tahraqa.
Cette entreprise se r^alisa en trois manoeuvres :
1° La face inferieure de I'ob^lisque fut ramen^e a I'horizontale. A cet
effet on entassa des sacs de sable sous Tangle de I'ob^lisque que nous
d^sirions rapprocher de terre, puis, avec un long crochet de fer, on d^truisit
les trois points sur lesquels I'oh^lisquc ^lait pos6 auparavant. Le monu-
ment n'avait plus alors de points d'appui que sur une face du pyramidion
'*' Legrain, Sur unfragment d'obelisque trouce a Kamak, dans ie Recueilde travaux,
I. XXIII, p. 195.
— se-
el 8ur les sacs de sable. Ceux-ci furent ^ventr^s el laiss^rent ^couler leur
conlenu. Cetle manoeuvre termin(5e, I'ob^lisque se trouva couch(5 a plat sur
le remblai el la pointe du pyramidion redress^e.
a° L'ob(51Is(jue fut hauss«5 et charg(5 sur des rouleaux se mouvanl sur un
plancher de poutres. Nous atteignfmes ce r^sultat en employant six grands
leviers (poulres de i a metres de longueur) auxquels liraienl cenl cinquante
hommes.
3° L'ob^lisque ful ensuile li^ el remorqu^ vers le sud , au moyen d'un
palan difft^renliel mA par un cabeslan que quatre hommes manoeuvraienl.
line semaine fut suHisanle pour terminer cette besogne.
Nous nous proposons de redresser plus tard ce beau bloc de granil rose.
Les aulres fragments onl ili recueillis, mais, tout compte fail, il nous en
manque acluellement vingt metres encore. Je ne sais ce qu'ils sont devenus.
Le pi^destal sur lequel I'ob^lisque posait a ii6 degag(5. G'est un enorme cube
de granil mesurant 3 m. 60 cent. X 3 m. 65 cent, x 1 m. 87 cent, et
pesanl 66,739 kilogrammes. II n'esl aucunement demeur^ horizontal mais
au contraire s'esl incline fortemenl vers le sud.
La murailie de Thoutmosis III qui I'entourait a ^te bris^e a I'est , el les
blocs de gr^s sur lesquels le pi^destal posait onl ^l^ enlev^s. II y a la un
grand Irou, dans lequel je n'ai rien Irouvt^ qui pAt m'expliquer si celle exca-
vation ful faite apres la chAte de I'obc^lisque , pour chercher quelque pr(5tendu
tr^sor, ou bien si elle n'avait pas &1& faite auparavant, pour amener la chute
de rob(51isque lui-m^me. Les faces lal(5rales portent les litres d'Hatshopsitou,
La face sup(5rieure pr(5senle un creux dans lequel s'ins^rait le «boyau a
sable 7), dont M. A. Choisy nous a indiqu^ I'emploi dans son Histoire de
rarchitecture. Au dernier moment de la manoeuvre, l'ob<51isque ne posait
plus que sur ce boyau a sable qui , (5tant creve a propos , laissail echapper
son conlenu et amenait insensiblement I'ob^lisque a sa place definitive. Cette
rainure ^lant placi^e a I'extr^mitd nord du pit5destal, nous devons en concUire
que I'obdisque ful amen^ par le sud, pivota, se dressa et, enfin, vint poser
sur le boyau a sable. On ne pcul s'expliquer la manoeuvre si I'ob^lisque ^tait
venu par le nord comme Mariette le pcnsait.
Nous n'avons pas encore termin(5 1'enlevement des d^combres sur lesquels
^lait tomb(^ le fragment d'obelisque d'Hatshopsitou. Par contre, la salle
au nord du grand obcilisque a ^t^ fouilltJe a fond. Gc travail amena la
— 27 —d&ouverle de nombreux et importants fragments du groupe d'Amon et
de Maout auquel appartient la c^l^bre t^te dile de Taia. Nous y avons aussi
rencontre une inscription d^motique et grecque, ainsi que des morceaux
de statues d'^poque romaine. M. Lefebvre, 6[kve de I'Ecole d'Ath^nes, a bien
vouiu consacrer une ^tude sp^ciale a ce monument.
§ V. LeS PYLONES V ET VI ET LES CHAMBRES AUTOUR DU SANCTUAIRE.
Le d^blai de la route qui m^ne jusqu'au sanctuaire a amene la d^couverte
de nombreux fragments de statues de granit noir repr^senlant Thoulmosis III
portant des offrandes. Nous decrivons plus loin, au chapitre IV, I'une des
plus belles de cette s^rie. Nous parlerons aussi, dans le m^me chapitre, de
tous les objets rencontres dans les chambres situ^es au nord et au sud du
pro-sanctuaire. La besogne mat^rielle est, en somme, achev^e et Ton pent
aujourdhui aller de plein pied du dromos jusqu'au sanctuaire. C'(5tait le
but que vous m'aviez demanded d'atteindre.
IV.
DfiCOUVERTES.
MOYEN EMPIRE.
1. Albatre. Haut. m. 5o cent. — Statue ac(5phale repr^sentant un
hommedans une pose anormale a I'art ^gyptien. En effet, noire homme est
accroupi sur sa cuisse et sa jambe droite repli^e, la gauche revenant par
dessus. De m^me, les mains sont posfes, jointes, entre les deux genoux.
Notre homme ^tait gros et des plis de graisse flottent sur sa poitrine.
L'asym^trie de ce monument est remarquable : il est a regretter qu'il nous
soit parvenu incomplet.
Nous le datons des premiers temps du Moyen-Empire. Sur son ^paule
gauche ^tait tatou»5 un nom ©"^HH^"'' ^^^g""^ I'absence de car-
touche, nous parait royal. H nous fait penser a ^0 rasn ^
J
, Antef IV, a
r© rsHm[J y yj Amenemhat II et a (0 ^^ -*- . Je penserais plutot a Antef
— 28 —
qu'^ tout autre, car le texte incomplet du socle I^H 1 ' SX 1 o Z r? ilSMMMHI "«"« ••«P«'"l« ^ "°« ^P«4»e ou ie
culte de Montou »5tait preponderant a Thebes.
Cette statue a ^t^ trouv^e dans I'hypostyle au sud du pro-sanctuaire
(sallel de Mariette).
2. v4iBir«£. Haut. m. 4o cent. — Jambes d'une belle statue d'un roi
agenouilie, tenant deux vases s dans ses mains. Les cuisses sont couvertes
de la shenti. On lit sur la ceinture i,^ (®P'^tJ '¥''-1' '^'° ^yn^stie.
Cette statue bris^e a ^t^ trouv^e sous le seuil de granit de la porte menant
a I'hypostyle au nord du pro-sanctuaire (salle K).
Cette partie du temple nous a d(5ja fourni plusieurs pieces imporlantes
de cette ^poque : un fragment de monument de calcaire portant le car-
touche (^"^1 et cette statue accroupie, aux bras crois^s sur la
poitrine, dedi^e par Ousirtasen I" a la m^moire de son anc^tre AntefAa,
qui est aujourd'hui au Mus^e du Caire, salle G'".
3. Calcairb Dvn. Haul, o m. 5o cent.— Une autre statue, semblable a
celle de Sankhkari, fut trouv^e plus au nord, au centre de la salle, dans
les fondations d'une colonne. Le style en est plus sec, et nous ne pouvons
lui assignor une date absolument certaine. Le cartouche qui ^tait sur la
boucle de ceinture de la shenti a &ii effac^.
h. Gramt cms. Haut. m. /locent.— Nousavons aussi rencontr^ dans
la salle K de nombreux fragments de sphinx. L'un d'eux, en granit rose,
devait 4tre de grandes dimensions, long de 3 metres environ, si nous en
jugeons par les quelques fragments que nous avons mis a jour.
5. Un autre sphinx en granit gris est demeur^ incomplet, mais la t^te
est d'une grande beauts. Nous n'aurions pas trouv^ dans les debris de ce
'"' Cf. G. Legbain, Notes priges d Karmk; Maspero, Cuide du vtsiteur au Musee du
Caire, pges 38-89.
— 29 —
sphinx un morceau de cartouche To ^ [Jjj , que nous n'aurions pas moins
reconnu Ousirtasen I" dans ce visage massif, aux traits rudes et accentu^s
(planche III).
Un troisi^me sphinx, semblable au second, parait aussi avoir exists en
cet endroit. Nous en avons rencontr^ queiques fragments.
6. Albatre. — Dans le centre de la salie K, toujours dans ies fonda-
tions, se trouvaient de nombreux fragments d'une table d'offrandes au nom
d'Ousirtasen I". Nous n'avons pu malheureusement ia completer. Le texte
de la face sup^rieure porte :
V
— 30 —
Un texle de sept colonnes verticales est grav^ sur ie papyrus
;
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y.
Cette statue a ^t^ trouv^e dans Ja salle K.
8. Gnis novGB peint. Haut. i m^tre. — En 1897, en fouiilant dans
ie pro-sanctuaire (salle H), nos ouvriers avaient d^couvert les fragments de
deux colosses d'Amon et d'Amonit dat^s du r^gne de Toutankhamon et
usurp^s par Harmhabi'". Nous avons retrouv^ cette ann^e la t^te d'Amonit
qui nous manquait encore (planche IV, n°1 ). Elie avail ^te abandonn(5e la
face en I'air, dans un interstice du dallage de la chambre K, enire les deux
colonnes les plus m^ridionales de la rangee ouest. Le nez et Ie bas du
visage sont brisks : un ^clat nous a rendu la l^vre inferieure ; le reste a
disparu. Ainsi qui I'Amon, les yeux avaient ^t^ crev^s. J'attribue ce fait,
que j'ai observe maintes fois, a une superstition qui dure encore aujour-
d'hui. On creve les yeux d'une statue avant do la briser, afin d'aveugler et
de rendre impuissant le genie qui I'habite. La statue i^tait peinte en rouge
vif. Les sourcils, le bord des yeux et les prunelles etaient peints en noir.
Amonit portait une haute coiffure ^, qui, par ses proportions inusitees,
allonge la t^te et rappelle un peu les representations de Nofrititi.
9. Calcaike compact. — Lorsqu'en 1896 lestravaux actuels de Karnak
'*' LcoBAiii, Nole* priset a Karnak, $ VIII, dans le Recueil de travaux.
— 31 —
furent entrepris, M. Emile Brugsch bey me recommanda de rechercher au
nord de I'obelisque d'Halshopsitou , si je ne trouverais pas de nouveaux
morceaux pouvant se rajuster a i'admirable tete de Taia que Marielte y
avail trouvee; M. Maspero en avail retrouvi^ d^s i883 '". Je fouiliai la a
diverses reprises. Enfin, celle annee, le debiaiement m^lhodique de celte
partie du lempie de Karnak nous a fourni toul ce qui resle dans celte salle
du groupe donl faisait partie la prc^tendue Taia. II representait Amon et
Maout assis cote a cote. Amon porle le bonnet aux grandes plumes el une
cuirasse a (5cailles ou a plumes. Maout ^tait coiffee d'un pschenl el avail
lout le corps enveIopp4 de plumes de vautour. Les lextes qui entourent le
socle portent les cartouches d'Harmbabi. J'ai fait emporler tous les frag-
ments au Mus^e du Caire, oij I'on pourra a loisir tenter la reconslitution de
ce beau groupe.
10. Calcaibs compact. Haul, o m. 60 cent. — Nous avons Irouv^, au
pied de la premiere colonne de la salle F, situ^e au sud-est de la base de
I'obelisque bris^ d'Halshopsitou, un joli groupe qui nous parail dtre une
replique contemporaine de I'Amon et de la Maout donl nous parlions plus
haul. La partie sup^rieure en est malbeureusemenl bris^e et c'est grand
dommage car le travail est precieux enlre tous. Les corps sonl d'une rare
^l^gance et la faclure des pieds d'une exquise finesse. Une pi^ce semblable
existe au Muscle du Louvre. Le groupe decouvert cette ann^e permet de la
dater sArement. L'avant du socle porte grav^ : + ^ n®; ^ j £^ ^
1 1
.
Gbanit ghis. Haul. 1 m^tre. — Un personnage assis , les jambes
crois^es , tienl un rouleau de papyrus d^roul^ devant lui. La palette de scribe
est jet^e sur son ^paule. Le cartouche d'Harmbabi se lit en tatouage sur
sa poitrine. Notre homme elait le ^ 'f ^ 4" ^ """* LP m*^* Tff fT J o 4^
^m^''= N V nJ, k porle-chasse-mouches a la droile du roi, chef de
[tous] les travaux d'Amon dans Karnak, scribe royal, pr^pos^ au tr^sor,
'*' Maspero, Guide du visiteur au Musie de Boulaq, p. 4a5.
— 32 —
Mai'afl. Mai'a est ce m^me personnage dont on a retroiiV(5 cette annexe un
proc^s-verbal dans le tombeau de Thoutmosis IV, dont ii avait (5le chargd
par le roi Harnihabi de restaurer la momie. G'est a lui qu'apparlint la
grande coud^e royale du Louvre, et nous lui avons consacr(5 une (5tude
sp^ciale dans un article qui a paru dans le dernier fascicule des Annates du
Service des Anliquith.
Cette statue a beaucoup souffert: la t^te et le haut du torse manquent,
el les textes de la base ont ^t^ rong(5s. Eile a &t& lrouv(5e au sud du pied de
i'ob^lisque de Thoutmosis I".
12. Ghis PEiifT. Haut. 1 metre. — La cour F, qui se trouvait entre les
IV'etV' pylones, fut d(5cor^e degrandes et belles cariatides, bautes de cinq
metres environ , qui represenlaient Thoutmosis I" dans la gaine osiriaque.
Plus lard, Thoutmosis III en ajouta quatre nouvelles, au nord et au sud des
massifs de maconnerie qu'il ^eva autour des ob^lisques de la reine Hat-
shopsitou. EUes ^taient un peu plus pelites que celles de Thoutmosis l'\ Les
figures de ces cariatides avaient ^t^ brisi^es, et j'ai eu grand peine h en
r^tablir quelques morceaux ^pars que nos ouvriers recueillaient dans les
d^combres. Un beureux hasard nous fit rencontrer une t(5te de cariatide
absolument intacte (pi. IV, n° a). Elle est sortie du sol gardant encore ses
fraiches couleurs, son visage peint en rouge, les yeux en noir et la barbe en
bleu. Elle fut d^couverte au sud-est de I'ob^lisque tomb^ d'Hatshopsitou,
centre la face nord de la colonne qui se trouve la. Avons-nous une effigie
de Thoutmosis I" ou de Thoutmosis III? Je pense que nous nous trouvons
en presence de celle de Thoutmosis I", car les cariatides de Thoutmosis III
sont plus petites que celles de son pr^d^cesseur. Or, les dimensions
de la t(5te que nous avons d^couverte sont les m^mes que celles des
cariatides de Thoutmosis I". Nous n'avons pu en d«5lerminer la place
antique. La conservation de ce monument etait si remarquable que nous
avons craint qu'il ne se d^t^riorat a Karnak. 11 a ili envoy^ au Musde du
Caire oii il est expos^ dans la salle M '".
'*' Le Musfe de Turin poss^de une t^te semblable.
33 —
•
13. Roche javne dv Gebel-Ahkar. Haut. o m. 5o cent., long, i mfelre,
larg. m. 45 cent. — Un socle sur la face sup^rieure duquel sont graves les
neuf arcs. A I'avant se trouvaient deux lignes de texte incompletes, qui nous
permettent de penscr qu'une statue d'Hatshopsitou « - + ,^ o j i ^portant des offrandes devait ^tre posee sur ce socle. ' ' • ^^ ' •• ' '-^
II est curieux de reraarquer qu'aucune trace de ^ -^ M| fZ'^Scette statue n'est visible sur la face sup^rieure aux '"^ \—MAip^rieure aux
""^ ^ " V—»4#w
neuf arcs. On ne voit aussi aucun trou for^ pour recevoir un tenon
quelconque. — Salle K.
\h, Roche javne dv Gebel-Ahmar. Haut. o m. 6o c, long, i m. o6 c.
— Bloc provenant du monument d'Hatshopsitou, dont nous avons rencontr^
les debris, en 1898, vers Tangle nord du pylone d'Am^nothes HI'''.
Amon momiforme, portant barbe et longue perruque tombant dans le dos,
est assis a gauche. Devant lui est dispos^e une riche table d'offrandes et
un boeuf est abattu. L'iraage d'Hatshopsitou a et^ martel^e. On lit devant
elle , tourn^ a son encontre ^S ylSm V^ !^ . Entre la table d'offrandes
etAmon:^AS^1-l.!V-C-lL0 2^-Sr!!:!111 ^ !!!!-=2IB!! iT- Le cartouche ^\^ est grav^ sur
une des faces de la pierre qui devait ^tre cacb^e dans la construction. Un
autre bloc ^tait en mauvais etat. II portait quelques gravures. Deux autres,
anepigraphes, se trouvaient k cot^. Tous quatre formaient dallage entre
le IV" pylone et I'obt^lisque de Thoutmosis I".
15. Gbanit noir. Haut. 1 m. 5o cent. — Partie inf^rieure d'une tr^s
belle statue de Thoutmosis III, portant des offrandes et bris^e a la ceinture.
Le roi v^tu de la shenti s'avance sur les neuf arcs, tenant devant lui la
table, d'oii pendent des lotus, vingt canards et des bouquets d'6pis de ble,
auxquels sont li(5es des cailles. Thoutmosis passe a travers les fleurs du
nord et du midi,qui sont les papyrus, et une autre qui parait n'etre qu'une
creation artistique, une idealisation de fleur. C'^taitdu moins I'opinion des
''* Legrain et Naville, L'Aile nord du pylone d'Amenophis III a Kamak, dans les
Annales du Musee Guimet, t. XXX.
Annalet, igoi. 3
— 34 —
professeurs Schweinfurth et Ascherson qui ont examine cetle curieuse repre-
sentation. Cetle statue porte un nom de d^dicace spt5cial : ^* fo umiii ^ »—
'
f r rSmV I'j o • ^" ^'' ^"*®^ ^^ "°'" d'Anion dans Tangle gauche avant le
socle. H est a noter que le nom du dieu a t^chapp^ aux ravages de Khounia-
tonou, sans doute parce que le pied de cette statue etait d^ja enfoui a cette
^poque. Au dos se voit le protocole complet de Thoutmosis III. Cette
statue a 6li trouvfe debout el sans doute en place a I'angle de la construc-
tion nord-est de Thoutmosis III , aulour de I'obelisque sud d'Hatshopsitou.
Elle tournait le dos a I'axe du temple et se dirigeait vers le sud.
16. Albatre. Haut. o m. 4o cent.— Statue tr^s bris^e d'un Tboutm6sis
assis, trouv^e k cote de la pr^c^dente.
17. BREcnE VERTE. Haut. 1 m. 5o cent, environ. — Belle statue de
Thoutmosis III assis, trouv^e en tres nombreux fragments au sud des
prec(5dentes. De nombreux noms de pays vaincus ^taient graves autour du
socle.
line cbapelle au nom d'Am^noth^s II a ^t^ trouv(5e dans les d^combres
accumules contre la face ouest du V" pylone , au sud-ouest de la construc-
tion de Thoutmosis III, autour de I'obelisque sud d'Hatshopsitou. Nous
n'avons pu en retrouver les arasements en place. Quoique petite, cette
cbapelle devait tenir bien juste en cet endroit. Nous n'en avons pas encore
trouve tous les morceaux. Nous n'en decrirons qu'une partie, en attendant
la suite des recherches commenc(5es en cet endroit. Sur la face inferieure,
Am<5n6th^s II , portant la peau de panthere et la mJche de cheveux natt^e,
fait des ofTrandes. Nous retrouvons sur la face exterieure le roi pr^sentant
i Amon les prisonniers qu'il a faits au Routen. II les tient li^s en fdes
epaisses, et le registre plac6 sous ses pieds ne represente pas moins de
70 asiatiques repr^sentes en perspective (5gyptienne. En dessous court
rinscriplion suivanle :
— 35 —
Deux rangs de douze peuples vaincus sont disposes sous ce texte, lis
sont en mauvais ^tat :
y^yf'f.
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r/A
1\ \\
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16 "7
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18
\.u. )z:2.
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nNous avons mentionn^ plus haut les bas-reliefs de ce souverain employes
par Thoutmosis IV comme fondations des bastions d'avanc^e du IV' pyione.
17. Granit noir. Haut. totale 1 m. 1 o cent. — Thoutmosis est assis
k cot^ de la reine Taaa (planche V). Tous deux s'appuient la main
sur r^paule, enlacant leurs bras. Thoutmosis IV porta une perruque
fris^e , courte , couple carrement sur le front et a la hauteur des ^paules
;
elle est orn^e de I'uraeus. II tient le ? de la main gauche , tandis que la
droite est pos^e derri^re I't^paule droite de sa compagne. Ses pieds sont
pos(5s sur les neuf arcs. II porte une courte shenti pliss^e, serr(5e aux reins
par une ceinture a dessins geomt^triques. Le cartouche f ©Hiii^j
est grav^
sur la boucle de ceinture. Le texte grav^ a cot^ du roi, sur le monlant gauche
du si^gecubique.portedes traces ^videnlesde retouches: "If fo miiiii ^ j| J^
IHS^KM I k A. La reine assise a c6t4 de Thoutmosis IV paralt de
taille plus petite que le souverain. Elle porte une jolie perruque natt^e, sur
laquelle le vautour de Maout s't^tend, formant par sa tcte le diademe de la
reine. Un gorgerin de cinq rangs, orn(5 de pendeloques, cache le haut de sa
gorge. Le bout des seins est tatou(5 en fleur ^panouie ^ . Un bracelet orne
le bras gauche. La main gauche est pass6e derriere I'^paule gauche de
3.
— 36 —Thoulmosis IV. Le texle grav^ sur le monlant droit du si^ge cubique ne
porte pas de traces de retouche aussi ^videntes que celles du montant
gauche : 4"]|[^^ 4^^ vH ^J ^- ^^ conservation de ce beau groupe
est remarquable. Les cassures sont : le bout du nez de Thoutmosis IV, la
t^te de I'uraeus et la t^te du vautour. Le reste est absolument intact , voire
m^me le doux visage de TaAa.
L'ensemble du groupe est de petit aspect. Les formes sont lourdes,
les jambes particulierement. Taaa n'avait pas la taille ^lanc^e, mais par
contre des hanches fortes et de gros pieds aux lourdes attaches. G'est en
somme une oeuvre de decadence,qui semble singuli^re entre les oeuvres des
artistes d'Am^nothes II et d'Amdnothes III. Les tetes seules ont 6t6 trait^es
plus heureusement el semblent hre de bons portraits. Thoutmosis IV
parait jeune et robuste, la figure pleine, les yeux grands et la bouche
s^rieuse, bien dessin^e. Taaa n'a rien de majestueux dans son visage. Les
yeux sont longs mais peu ouverts, et la bouche est un peu niaise. Tout
cela est compl^t^ par un gros nez retrousse et pointu qui n'embellit rien.
Et malgre tous ces defauts, il se d^gage de ce groupe affectueusement
enlac^ une impression de douceur bourgeoise, qu'on trouve souvent en
Egypte dans les statues de particuliers , mais rarement dans les groupes
royaux.
18. Mariette avait trouv^ la statue de calcaire blanc d'Am^noth^s, fils
de Hapoui , au pied de I'ob^lisque de Thoutm6sis I" (face ouest). Nous en
avons retrouv^ cette ann^e de nouveaux fragments, que nous rapproche-
rons au Mus^e de la statue qu'ils viennent presque compl(5ter.
19. Gres. Haut. m. 75 cent. — Un torse de statue assise de Ram-
ses IV nous pr^sente ce souverain coiff^ d'un claft a raies bleues et jaunes,
tenant le ] de la main droite (planche VI ). Ses l^vres sont peintes en
rouge vif. II a Hi trouv^ entre le IV' pylone et I'ob^lisque de Thout-
mdsis I".
20. Gnts DE MAVVAISE QVALiTi.— Fragments d'une grande stele , trouv^s
dans une ma9onnerie de basse ^poque , entre I'aile sud du IV" pylone et
37
I'ob^lisque de Thoutmosis I". Dans le tableau , ii ne reste plus que les jambes
de Khonsou et de Maout. II manque en moyenne la mollis des lignes. Les
figures sont en relief grossier; les hi^roglyphes graves en creux, se lisent
de gauche a droife. lis sont rehauss^s de bleu.
Fragment A.
iI'bo Timers i^il'a 1 '-•-!-'"»
M o -^ I ^ ^ <»^ J J -wim ts=, i»- jv 4 ill 1
1
I w—1 1»->, 1 \ e 111 ^^m I -^ I isi? 1 1 1 3^ ^m
Fragment B.
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W'k.l^^^^l.^Ali'jn-i't JlJ 1
^ 4 -Ik. I * I WMWM n T s A—* I 4
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:i:]-H?tJi
— 38 —
Fragment C.
Fragment F.
1^^3:Xi
Fragment D.
inT!!ili
Fragment E.
Xl ^«Jl^HH 1 -^V 1 11
Fragment G. Fragment H. (Tableau.)
(Lignes 1-9-3.)
wSa 1 Jr '>.:
111 o
21. En 1 89/j, dans le depot d'Anli(|uit^sdu temple d'Apet.j'avais trouv^
des fragments d'une stele en gres jaune du Gebel Ahmar, ou Slieshonq et
Aoupout ^taint figures en relief. J'ai ai decouverl de nouveaux morceaux
dans la salle K. Ce monument mesurait plus d'un mMre de large.
Tableau : Le disque de ^ ©"] tTf ii"¥' ^" bas-relief, (5tend ses ailes
dans le cinlre. En dessous, toujours en bas-relief, sonl deux scenes. A droite,
Amon refoit I'offrande du vin de Sheshonq et d'Aoupout.
Texted'Amon:-,-:;:®:-f!i-M=r:=^!!io
Zl f • Texte des ofTrants : A= (fJ^BjZ (IM^TI ^Mt-
T ^ A T"'^ gauche Khonsou, a t^te d'^pervier, coiffc? du disque lunaire.
— 39 —
recevait des oflfrandes semblables; mais celle parlie du monument est
bris(5e.
li ne reste du texte du dieu que ia fin de son nom ^|_»_ et S:^
Texte entre les deux tableaux, se rapportant a Houdit : := -^
Nous n'avons retrouve que neuf lignes incompietes du texte gravt5 sous
le tableau :
' IV 1^'^'—'©-.^I % J^ J J_i III -:^^ V-J -rr-
I li!?" md !^ iS rn !!ri !mH
I ^^~«A 1 «..— :±- 1 1 I • 1 I 1 —»- I I I ^m
9 ^ - I *—''~~* '~~^ ^t" '
' ' * ^^ ^^1 & J —— I I I "J "N A-~A /„-, v^—I '^m
22. Granit rose. Long, o m. 6o c, larg. o m. io c. , haut. o m. 3o c.
— Socle de statue qui fut trouv^ dans la salle I , tout a c6t4 du groupe de
Thoutmosis IV et de Ta^a. U nous fut vol4 pendant la nuit qui suivit la
d^couverte, et ma copie, que je n'avais pu terminer la veille, est demeur^e
incomplete. L'inscription lat^rale est int^ressante :
I A I A—\i I 1 1—\ I I 1 1 I I Ai I Qj CT^ X 1 1 I ;+-'^i^ii!
\WMwm. ' > fl W^ A**««A B^B l***'**\ \ • A«w«\ /MM»A IIS I /lw-*w^ <:z:> U .
— 40 —
Une inscription de dix colonnes couples par une raie verticale s'^lendait
sur et devant le socle :
uWWW
! oQ.
^i
V
UUJjnar
o
w
3^
WW
+ D
a:i:m*r^-intni^'tih^
Les colonnes oil nous avons mis des ^^ renfermaient chacune un tilre de
'*'''*^ -^ p 'jP . G'est ce qui manque a notre copie ,qui sera peut-^tre com-
pl^t^e un jour, soit par la r^ussite de I'enqu^te ouverte par ia police, soit
par un savant qui retrouvera ce monument chez un marchand d'antiquit^s.
23. Texte grav(5 sur la face ouest, montant nord, de la porte &le\6e par
Thoutmosis III aulour des ob^lisques d'Hatshopsitou. Ce texte est mal grav^
de gauche a droite. A droile, la fin des lignes (5tait en mauvais ^tat d^s
I'^poque antique, car elle a il6 remplac^e par une restauration en pierres
soigneusement agencies d'epoque ptol(5maique. Agauche,on voit encore une
image d'Amon debout :|"^^^'Jo- Le texte comporte sept lignes :
nnn
;
4 ^-* -jj-
m. I 'Wz^Mlnil ^
— ai
24. Graffiti de pr^tres d'Amon, sur une pierre tomb^e entrele V'pylone
et la porte , autour de I'ob^lisque sud d'Hatshopsitou :
% I
.1! K
PJ !
c.
(,ic)J Sim
1o
^"i:J
ii
1
1
<T ^25. CALCAinE JAVNE. — Fragment d'une statue accroupie. La gravure
est d'une grande finesse. Ligne horizontale a la hauteur des genoux :
^,mpr\mi'iim\imi ^ r:i I I T I ^m'
Tableau gravi sur la jupe couvrant le bos des jatnbes.— Au centre est le
totem d'Osiris d'Abydos : f'T^'^^T'o*'^.^* D*'^'""*^ ^"'' ^ gauche, un
holier coiffe j[, pose sur une enseigne "^.Derrierele holier, un ^pervier
est tourn^ vers la gauche. Le has du tableau manque. On lit au-dessus de
cette representation
:
Ml ^ ^ ^ 1 1 1 1
^ '-^ 1 ! ^ f iS !" v.!^« 4-^ iw
— 42
Derri^re le totem, on distingue un autre b^Iier et un ibis tourn(5s vers
I'embl^me d'Osiris. Le texte grav^ au-dessus est en mauvais 6tat
:
JlJr
ra I
J^s-
^JS
O I
fj
Froffiitent de tableau du cote droit ;
fi
Fragment de I'inscription du cold gauche
:
if
^
at
•i
ft; T
::)
26, Dedicace des montants dela porte du IV°pyl6ne. Face ouest
:
1I = i^i*(JIg|^^!!?Z!=^:^!ioP^crP*J
27. Nous ne publions pas encore une grande stMe de granit rose dont
nous avons d^couvert un certain nombre de fragments. Elie est d'une
— /t3 —
gravure si mauvaise que I'^tablissement du texte demande une s^rieuse
dtude. Nous y avons lu le nom du roi Si-Amoun.
V.
ROUTE DE LOUQSOR A KARIVAK.
Nous avons M charges aussi, cette annee, d'^tablir une route entre
Louqsor et Rarnak. Elle fut termin^e le i3 mars 1908 et consign^ au
Mamour markaz de Louqsor, auquel incombe depuis ce jour le soin de
Tarrosage et de I'entretien. Cette route, large de 6 metres, bord^e d'un
trottoir, a ^te falte au moyen desmat^riaux de rebut, moellons, briques et
chakfs, provenant de nos travaux de Karnak.
VI.
L'^quipe de Karnak a fait une perte s^rieuse dans la personne de son
chef de chantier Baskharoune Abou Awad , mort cet ^t^ a Ghizeh.
Baskharoune avait 6t^ attache au Musee par Mariette, et il y 6tait employ^
depuis plus de trente ans : c'etait un de nos serviteurs les plus surs et les
plus habiles. Completement illettre, il rachetait cette imperfection par
de grandes qualities manoeuvri^res. G'^tait un rais de premier ordre, sur
le([uel on pouvait compter, prudent et hardi a la fois. Nous avons travaill^
onze ans ensemble : j'ai toujours trouv^ en lui un auxiliaire modeste et pro-
fondement devoue a sa tache. Ce sera , dans notre prochaine campagne de
Karnak, une lourde tache pour nous que de former un successeur qui soit
digne de lui.
G. Legrain.
RAPPORT
SUR
DEUX ANS PASSES A L'INSPECTORAT DE FAYOUM
ET DE BENISOUEF
PAR
M. SOBHI JOSEPH ARIP
INSPECTEUR DU SERVICE DES ANTIQUIT^S.
Caire, le 16 Janvier 1908.
Monsieur ie Directeur g^n^ral
,
Transf^r^ de I'lnspectorat de Denderah a celui de Fayoum vers le com-
mencement de mars 1901, je dus employer les premiers temps de mon
s^jour a I'inspection minutieuse des deux provinces de Fayoum et d»
Beni-Souef qui le composent, afin d'<5tudier a fond les sites antiques
qui s'y trouvent, m^me ceux qui ont peu d'importance, et de me rendre
un compte exact des conditions parliculieres a chacun d'eux. Gefut au bout
seulement de quatre mois qu'ayant constat(5 I'^tat du district, je pus me
faire une id^e exacte des mesures qu'il convenait de prendre afin d'y assurer
ia bonne marche du service. J'eus I'honneur, Monsieur le Directeur
g^n(5ral, de vous en faire part dans une entrevue que vous voulutes bien
m'accorder, et de vous soumettre toute une s^rie de mesures qui me parais-
saicnt 4tre de nature a retablir I'ordre : fort de votre approbation, j'employai
le reste de I'ann^e 1901 a essayer I'application de ces mesures, mais c'est
seulement pendant le cours de I'annfe 1902 que j'ai pu observer les bons
r^sultats qu'elles ont produites. Permettez-moi , Monsieur le Directeur g^nc^ral
de vous les exposer bri^vement
:
I. Le s^bakli. — L'enl^vement du sibahh, avait iii trop souvent un
— 1,5 —
pr^texte a vexation pour le fellah, sans profit pour le Service des Antiquit^s.
Je m'efforcai d'appliquer aussi equitablement que possible la nouvelle circu-
laire dont vous aviez obtenu la promulgation. Au debut, j'eus a lutter contre
la m^fiance des paysans et contre leurs habitudes inv^t^r(5es de vol, mais
a force de patience je rt5ussis a dissiper leurs craintes : ils comprennent
maintenant I'esprit qui nous anime, et ceux d'entre eux qui ne sont pas des
chercheurs d'antiquites par profession se soumettent volontiers a nos regies.
On prend ie sibakh a differentes (5poques de i'ann^e. Sur vlngt-trois points
environ , quarante-neuf demandes d'enlevement nous avaient 6t^ pr^sent^es
en 1901; cent dix le furent au courant de I'ann^e 190Q, et I'accroisse-
ment du nombre de ces demandes montre combien I'application du r^glement
a fait de prqgres en peu de temps. Les sommes dues pour la surveillance
ont 6le percues sans dilficultes serieuses, et la vente des briques et des autres
mat^riaux mis au jour par suite de I'enlevement du sihakh s'est accomplie
regulierement. Nous n'avons eu que sept poursuites a intenter contre quelques
particuliers pour infractions aux prescriptions de la circulaire, et tous les
jugements rendus les ont severement condamn^s, comme j'ai eu I'honneur
de vous le mander en temps utile. Toutes ces contraventions ont eu pour
theatre les Kiman- Fares, que vous aviez bien voulu exempter des frais de
surveillance par suite de I'impossibilit^ qu'il y aurait eu ^ surveiller d'une
maniere eflicace ces ruines qui ont une superficie de 3oo feddans. Je dus
procMer a leur ^gard d'une facon particuli^re et les divisai en quatre
regions que j'ai indiqu^es sur le plan ci-joint (fig. 1). La region A est
livree a I'enlevement du sibakh sous la surveillance des ghafirs reguliers du
Service, selon une progresssion qui fut determin^e d'accord commun entre
les Omdehs et le Service repr^sent^ par moi, avec votre autorisation , dans
une assembl^e qui fut tenue sur les lieux m^mes sous la pr^sidence de
S. E. Hassan bey Wasif, alors moudir du Fayoum. La region B a ^t4
reservee a I'exploitation des fours a briques, et c'est d'elle que proviennent
surtout la chocca (esp^ce de terre glaise) et les chakfs dont la vente forme
une de nos ressources principales. — Enfin les rt^gions C , D comprennent
le grand Kom-Far^s, 011 la prise du s^bakh est interdite, mais ou quelques
gens ne cessent de venir s'approvisionner secretement, en partie dans
I'espoir de meltre au jour quelques-uns des objets antiques dont il est rempli.
Outre ces contraventions, j'ai eu a lutter d'abord contre les empi^tements
— 46
?^-
CHEJ^IN EC rCR DE l'^T^
-^W ^* U J£7r ak J&W£im
Fig. I.
— /i7 —
de tous ies propri^taires voisins,qui essaient continueliement de s'agrandir
au detriment du Domainc de I'Etat. Ces usurpations, si dies n'ont pas
cess^ enti^rement, ont du moins diminu^ d'importance depuis que ies
reiev^s du cadastre sont acliev^s.
II. Receltes. -— Les receltes, qui autrefois n'^taient 6tablies sur aucune
base r^guliere , sont actueliement ordonn^es avec la plus grande r^gularit^ :
j'ai cr^^ un registre special de complabilit^ , un regislre a souche ou figu-
rent toutes les sommes percues, et, a la fin de chaque mois, la situation des
comptes est envoyee a la Direction gent^rale. Ces recettes comprennent :
1° Les sommes pergues pour la surveillance des preneurs de sdbakh et qui
sont aflfect^es enti^rement , selon le r^glement , aux traitemenls des ghafirs
nommds provisoirement a cet effet. 9° Les sommes qui proviennent de la
vente des briques, des moellons, des chakfs et de la chocca (espece de terre
glaise) ; une faible partie est donn(5e aux ghafirs provisoires qui surveilient
i'enl^vement de ces mat(5riaux , et le reste passe a la Direction g^n^rale.
L'ensemble de ces recettes est indiqu^ sur les tableaux suivants :
Recettes pour l'annee 1901.
48 —
Recettes pour l'annee 1902.
DESIGNATION DES RECETTES.
Sommes versees au Service par les pre-
neurs de sebakh
SoDimes versees par le Service aux gliafirs
surveillant I'enlivemenl de sebakh ....
Sommes provenant de la venle des male-
riaux divers
Sommes versees par le Service aux gljallrs
qui surveilteiit I'enlcvcmeril des male-
riaux divers
Sommes nettes versees h la Gaisse du
Service en 190a
Total pour 1 903
SOMMES
PBRCURS.
SOMMESpayees
AUX OBAPIHS.
I,. E. M.
i5o 35o
16a 635
L. E. M.
i5o 35o
3i3 975 303 35o
SOMMESversies
AU SKRTICB.
I. E. M.
10 6s
1 10 625
III. Nomenclature des sites antiques el des rondes congees a chaque ghafir.
— Autrefois plusieurs sites antiques parmi ies plus importants dtaient livr^s
sans defense aux entreprises des fouiiieurs, notamment tout ie bassin de
Gharak et la region qui s'(5tend de Gharak au Kasr-Karoun. La maniere
presque suivie donl les ghafirs ont ^t(5 places, de maniere a former chaine
autour de chaque province, ainsi qu'on le verra sur les deux carles ci-
jointes (fig. 9,3), permet de saisir en un clin d'oeil la repartition des
sites antiques etlMtendue du terrain que surveille chaque ghafir. Cetle repar-
tition a eu pour r^sultat de faire cesser dans la proportion de 96 pour 100
les nombreuses fouilles illicites.
Les travaux de fouilles scicntifiques des trois soci^l^s savantes de
nationalit^s differentes (anglaise, francaise et allemande) ont ^t^, durant
touts la p^riode de mon inspectoral, tr^s fruclueux. MM. Grenfell elHunt,
M. Jouguet, et d'autres, qui avaient fouille dans le Fayoum a diverses
reprises m'ont assur^ que les n^cropoles, gr^ce a celte repartition des
ghafirs, n'avaient jamais eie si bien gard^es, ni en si bon etal de conservation.
— 49 —
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Fig. 2.
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AnnaXet, igo^.
50 —
IV. Ghafrs.— La raison de ce changement est toute simple : dc quatorze
ghafirs,que comprenail le district avant mon arrivee , et dont neuf t5laient
fouilleurs, ie nombre est mont<5 actuellement a dix-neuf dont quatorze
nouveaux,qui ont remplac^ les agents licenci^s ou ont occup^ les postes
/
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-^IStieaM^-
J??.".'. *l^>l&iruwi
T.ERRAIW3 DE /OULTURE '»-^^^ -^*| :--V
—«»
Fig. 3.
nouvellement cr^^s; ii faut ajouter un chef ghafir et un sous-chef ghafir,
ce qui porte Ie total a vingt et un agents.
Les ghafirs, qui n'avaient nullement conscience de Icur devoir et qui
^taienl avertis a I'avance de I'arrivtJe de leur chef, ignorent maintenant de
quel c6t(5 1'inspecteur peut les surprendre. La tAche m'a et(5 facilit^e en cela
par Textension ^norme qu'a prise le reseau des chemins de fer agricoles.
Actuellement chacun de nos agents poss6de un exemplaire des inslruc-
— 51 —
tions qu'il doit suivre a la lettre. Ces instructions, que je restreins ou araplifie
selon ie besoin se trouvent indiqu^es dans une annexe de ce rapport.
MMinet el-Fayoum etant au centre des deux provinces , un jour est fix^
au commencement dechaque mois pour la reunion de tous les ghafirs. La,
lis touchent ieurs appointements, prennent les fournitures de bureau afm
d'envoyer leur rapport tous les quinze jours. En quelques mots simples,
chacun d'eux connait tout ce que ses camarades ont fait de bien ou de
mal, qui a m^rit^ une punition ou une remontrance, qui a ^t^ licenci^ ou
nomm^, qui am^rit^ des ^loges, etc., et en sept heures au plus en Ire Taller
et le relour chacun d'eux est a son poste.
V. Correspondances. — Une pareille organisation demande, Monsieur
le Directeur g^n^ral, beaucoup de correspondances et dMcritures. Malgr^ mes
absences en tourn^es , sans parler du registre a souche et du registre de
comptabilit^ et de tout le mouvement comptable qu'il y a dans ce district
k cause des recettes , la correspondance est tenue en francjais et en arabe
;
elle comprend plus de neuf cents Tettres en arriv^e et mille en depart par an.
Dans quelques districts des ^crivains sont attaches comme ghafirs et ici
je fais tout par moi-meme. Le syst^me de correspondance employ^ facilite
beaucoup la marche des affaires et nous fait 4viter des pertes de temps
et de grandes complications , car autant qu'il est dans mon pouvoir et
jamais sans outrepasser mes droits,je rfegle directement les affaires cou-
rantes avec les diff^rentes autorit^s gouvernemen tales, ce qui fait que
toutes les affaires obtiennent une prompte solution.
Daignez agreer, Monsieur le Directeur g^n^ral, I'assurance de mon
plus profond respect.
SoBHi J. Arip.
CIRCULAIRE ADRESSEE AUX GHAFIRS DE MON DISTRICT.
Article premier. — Tout ghafir doit surveiller son poste, il est seul
responsable de tout ce qui y arrive nuit et jour.
Art. 9. — II ne doit jamais, pour n'importe quelle raison, quitter son
poste sans ordre.a moins que ce ne soit pour m'informer des affaires
— 52 —
imporlantes et urgentes, ou pour toucher ses appointemenls si son poste
est pres du siege du district; m^me s'ii est malade, il ne doit jamais
s'absenter, et, dans ce cas, il est tenu de m'aviser de suite afin que je
prenne les dispositions n(5cessaires pour ie faire remplacer.
Art. 3. — li ne doit jamais quitter sa plaque ni son arme, et il doit
strictement se conformer aux instructions jointes a ma presente circulaire,
relative a I'emploi des armes.
AnT. 4. — Chaque dimanche, il doit se rendre au bureau de poste le
plus rapproch^ de sa residence, pour recevoir communication des ordres
qui pourraient lui ^tre adress^s.
Art. 5. — Le premier et ie quinze de chaque mois, il doit adresser
par lettre un rapport sur I'^tat de son poste, mais dans les cas urgents et
importants , il doit m'aviser de suite m^me par d^p^che ; il est tenu de me
tenir au courant de tout ce qu'il voit, entend et connattconcernantle Service
(il est' a remarquer que pour le ghafir ilin'y a pas de communication plus
importante et plus urgente que les plaintes contre les fouilleurs).
Art. 6. — Tons les ordres que j'ai adress^s aux ghafirs doivent m'^tre
present(5s toutes les fois que je passe inspection , et ils doivent etre gard&
dans un parfait ^tat de proprete.
Art. 7 — Le sihakh est d'utilit(5 publique et I'enl^vement en est autoris^
gratuitement, aux endroits que les ghafirs ordinaires peuvent surveiller effica-
cement apr^s mon autorisation; mais, dans les endroits sur lesquels ces
ghafirs ne peuvent exercer une surveillance continuelle, vu I'c^tendue des sites
dont ils ont la garde, ils doivent informer les omdehs et les habitants, qu'ils
sent tenus d'adresser des demandes et de payer a I'avance i L. E. 5oo m.
comme salaire d'un ghafir par mois, soit 5 P. E. par jour. (II m'appartient
de designer la surface sur laquellc le sdbakh sera enlev<5, par suite le nombre
de ghafirs qui en doivent surveiller I'enlevement, et cela suivant I'importance
du site et de son ^tendue.)
Art. 8.— Quiconque trouve des antiquit(5s, pendant I'enlevement du
aihakh, doit me les consigner, et je ferai le n^cessaire pour lui obtenir une
gratification; et comme tous les terrains antiques, non encore vendus ou
— 53 —
ali^n^s et tout ce qu'ils renferment sont propri^t^ de I'Etat,quiconque s'en
approprie illegaiement quelque chose est consider(5 comme voleur et puni.
Art. 9. — Les briques, les moellons, les chahfs existant sur ces terrains
antiques sont propriet(5 de I'Etat , et quiconque s'en approprie quelque chose
sans autorisation est considdr^ comme voleur et puni.
Art. 10. — Si, en enievant du s^AaM, des constructions antiques, soil
en briques soit en pierres, sont mises a jour, le ghafir doit en empecher
I'approche et m'aviser.
Art. 11. — Le ghafir doit en g^n^ral empecher tout empi^tement sur
le terrain antique, et empecher qu'on y construise et qu'on y plante ou
qu'on s'en serve pour n'importe quel usage.
Art. 12. — II est interdit aux ghafirs de parler a n'importe qui de ce
qui concerne le Service; comme aussi il est absolument interdit de consid(5rer
comme charg^ de mission merae des ghafirs employes, sans qu'ils aient en
main un ordre cachete de moi, soit dans les affaires de service, soit m^me
pour une demande d'un service personnel.
Art. i3. — Une gratification est demandt^e pour tout ghafir qui sai-
sira des antiquit^s; si, au contraire, elles ont ^t^ trouv^es dans son poste
sans qu'il les saisisse ou m'en avertisse , il est consid^r^ comme complice du
voleur et il est s^verement puni.
Art. -i/i. — Tout ghafir qui negligera son devoir, ou qui mentira, sera
puni d'une retenue de deux a cinq jours de salaire. Tout ghafir qui commettra
plusieurs fois la meme faute sera licenci^, et celui qui commettra la plus
petite infiddit^, ou volera, ou participera a des fouilles illicites, ou fouillera
lui-meme, sera licenci^ et poursuivi en abus de confiance punissable de la
prison.
AVIS. — Les omdehs, les cheikhs et tous les agents du Gouvernement
sont tenus d'aider au Service des Antiquit^s, chacun en ce quile concerne;
quiconque, contrairement aux circulaires des Minist^res, refusera cette aide,
s'exposera a ce que le Service porte plainte centre lui a qui de droit.
SoBHi J. Arif,
CEREMOINIE
D'INAUGURATION DU MONUMENT
ELEVE PAR LES SOINS«
DU GOUVERNEMENT EGYPTIEN
A
MARIETTE PACHA.
Le projet d'^riger une statue a Mariette Pacha avail ^t^ congu , d^s 189^,
par Ch41u Bey, aujourd'hui Directeur de I'lmprimerie du Gouvcrnement
a Bouiak, et poursuivi par lui, pendant sept ann^es; I'ex^cution n'en fut
r(5solue qu'en 1900 et 1901, iorsque, sur la demande du Directeur g^n^ral
du Service des Anliquit(5s appuyt$e par le Ministere des Travaux publics,
la Caisse de la Delte publique d^cida d'appliquer deux sommes, I'une de
L. E. 3oo i la construction d'un monument destin(5 a recevoir le sarco-
phage de Mariette Pacha, I'autre de L. E. 1200 pour la statue. Le sculpteur
Denys Puech consentit h se charger de celle-ci; pour le monument, apr^s
quelques hesitations , la Direction du Service ohtint du Ministere I'autorisation
de r^unir la statue et le sarcophage dans un m^me ensemble, qu'on placerait
un peu en retrait sur la gauche du Must5e , a rextr(5mit(5 de la perspective
qui se d(5roule et monte lentement le long de la facade apres que Ton a
d^pass^ la grille et la porte d'entr(5e. Le sarcophage s'deverait au centre
d'un exfedre en marbre blanc, dont les mat^riaux seraicnt emprunti^s a
I'escalier inachev(5 du palais de Gizeh, et la statue, pos(5e sur un pi^destal
eh marbre de couleur qu'on (5rigerait dans I'axc de I'ex^dre , dominerait le
sarcophage de toute sa hauteur; des arbres, plant(5s par derriere, forme-
raient par la suite un fond de verdure sur lequel le monument s'enlfeverait
en vigueur, et le tout serait assez considerable pour ne point paraitre
6crase par les masses du Mus^e voisin. Le dessin du piedestal fut demands
\
— 55 —
k M. Edouard Marielte, hhre de I'^gyptologue ; M. Manescalco Bey,
architecte en chef du Ministere des Travaux publics, dressa les plans de
I'exedre, dont la construction, confiee ai'entrepreneur Beato, fut surveill^e
par M. Prampolini, architecte du Ministere. Le gros oeuvre ^tait acheve
dans les premiers jours de novembre 1908, ainsi que le pi^destal en
marbre de Reppen. La statue, arriv^e au Caire le i4 f^vrier igoi, fut
mise en place le 18 par M. Alexandre Barsanti, Conservateur du Service,
et le jour de inauguration fut fix^ d^finitivement au jeudi 1 7 mars.
Le Ministere des Travaux publics avait accord(5 au Service des Antiquit(5s,
afin de subvenir aux frais de la c^r^monie, une somme de L. E. 9 00,
dont 80 devaient ^tre allou^es a deux des membres survivants de la famille,
a titre d'indemnit^ de voyage, pour leur permettre de venir en Egypte.
II nous avait de plus autoris^s a associer aux honneurs rendus a Mariette
son ami L. Vassalli Bey, qui fut trente ann6es durant Conservateur du
Mus^e de Boulak, et dont le buste, ex^cut^ a Rome par le sculpteur Guido
Calori, venait d'arriver. Une tenle fut dress^e en face du monument et un
buffet installe par les soins de M. Boehler, au prix de L. E. 100, une
somme de L. E. ao demeurant en reserve pour les menues dispenses qu'une
c^r^monie de ce genre entraine toujours; le d(5cor habituel de plantes et
de fleurs fut fourni par M. Reboul, Directeur de la voirie. Tous ces details
mat^riels arret^s, il fut convenu que la c(5r^monie serait divis^e en deux
parties. La stance ouverte , les repr^sentants du Gouvernement prendraient
la parole pour exposer les motifs qui avaient incite I'Egypte a honorer
Mariette de facon insigne, puis la statue elle-m^me et le buste de Vassalli
seraient d^couverts. Quelques instants plus tard, M. le Ministre de France
remercierait le Gouvernement Egyptien aunomdu Gouvernement Francais,
puis les repr^sentants de la ville de Boulogne- sur-mer et de la famille
exprimeraient leurs sentiments de gratitude.
Le jeudi 17, d^s trois heures de I'apres-midi , les invites commenc&renl
a affluer. En p^n^trant dans la tente, chacun deux recevait, comme sou-
venir, une photographie prise, non sur le monument lui-meme, mais sur
une aquarelle ex^cut^e par les soins de M. Prampolini, et montrant le
monument tel qu'il sera, lorsque les arbres qui doivent former rideau der-
ri^re lui seront pouss^s. Son Excellence Mouslapha Pacha Fehmy, Presi-
dent du Gonseil, s'^tait fait excuser pour cause de maladie, mais les autres
_ 56 —
minislres ^taient pr&ents, L.L. E.E. Hussein Pacha Fakhri, Boutros
Paclia Ghali, Mazloum Pacha, Abani Pacha, avec les Sous-secretaires
d'^lat et Conseiiiers, Sir William Garstin , Zohrab Pacha, Vincent Gorbett,
Michel Innes, Artin Pacha, Machell, Roccaserra, Mac Ilvvraight, et les
principaux chefs de service des divers Ministferes, notamment ceux du
Minist^re des Travaux publics de qui le Service des Antiquit(5s releve,
Boinet Bey, Perry, Mohammed Anis Pacha, Farid bey Babazogli,
Clifton, Conin-Pastour, Prampohni. Le corps diplomatique et consulaire
eiait presque au complet, le Comle de Cromer et lady Cromer, M. de la
Boulini^re et ses fdles, M. de Rucker-Jenisch, M. Riccardo Larios, M. et
Madame Maskens, M. et Madame de Maximoff, M. Riddle et M. Morgan,
M. de Zogheb, M. Bertrand, M. Pierre Girard, M. Lecomte, M. Querry.
Les invitations, lanc^es partie par le Minist^re des Travaux publics, partie
par I'Agence diplomatique de France, avaient amen^ la plupart des per-
sonnes notables de la colonic francaise et des colonies ^trangeres, sans
parlerdes voyageurs ou des ^gyptologues de passage au Caire, MM. Barois,
Gay-Lussac, Pruni^res, Davey, Bay, Gavillot, Valle-Bey, Masson, Cramer,
le baron de Stumm, ancien ambassadeur d'Allemagne en Espagne, le
romancier L^on de Tinseau, le D' Lortet, MM. Reissner, Borchardt,
Rubensohn, le directeur de I'Instltut archeologique frangais M. Chassinat,
les presidents et le bureau de I'lnstitut Egyptien et de la Soci(5t(5 khediviale
de G^ographie, Abbate Pacha et Bonola bey, enfin, M. P«5ron, maire de
Boulogne-sur-mer, et les repr^sentanls de la famille M. Edouard Mariette,
M. et Madame Alfred Mariette, M. et Madame Ch^lu Bey.
La stance fut ouverte a 3 heures /lo, par S. E. Fakhry Pacha, qui
r^suma en quelques mots les faits et les dates principals de la vie de
Mariette en Egypte :
Messieurs,
Le Gouvernement de S. A. le Khedive a voulu, par cette belle ceremonie
d'aujourd'hui , rendre un nouvel hommage a la memoire de Mariette Pacha, et
temoigner encore de ses sentiments de haute estime pour le savant dont les
travaux, comme les eludes, sont intimement lies au progres de la science de
Tegyptologie.
Soucieux de recueiUir et de sauver de la dispersion les vestiges des
I
— 57 —anciennes civilisations de la vallee du Nil, le vice-roi Said Pacha, en i858,
altacha a son service Mariette, dont le nom etait deja celebre par la decou-
verte du Serapeum. De cette epoque date la serie memorable de recherches
el de fouilles qui, tout en enrichissant la science historique de documents
nouveaux, aboutil a la creation du Musee de Boulak. Mais il fallait aussi
arreter la destruction des monuments qui jusqu'alors avaient resiste a Taction
des siecles, et soustraire les nombreux sites antiques aux entreprises inle-
ressees qui s'exergaient au detriment de la science et du pays. Grace a I'appui
constant et a la faveur dont il fut bonore par les Khedives d'Egypte, Mariette
parvint a etendre dans cette voie Taction tutelaire du Gouvernement, et c'est
a cette oeuvre si feconde de Torganisation du Service des Antiquites qu'il voua,
dans les dernieres annees de sa vie , loutes ses facultes et ses energies.
Mariette mourut le 18 Janvier 1881. L'Egypte garda ses restes mortels, et il
fut decide que ses cendres reposeraient pres des monuments antiques qui
avaient ete les temoins des travaux qui ont illustre sa carriere. Enfin, au
moment ou le Musee des antiquites egyptiennes trouvait son installation
definitive sur le sol de la Capitale, le Gouvernement resolut d'apporter une
consecration supreme a la renommee de cet eminent serviteur du pays, en lui
elevant, dans Tenceinte m^me de ce Palais des antiquites, la statue, due au
ciseau du sculpteur Puech, que Ton va decouvrir devant vous.
Ce bronze qui fait revivre les traits de Mariette Pacha, perpetuera son
souvenir sur la terre d'Egypte.
Apres S. E. Fakhry pacha, M. Maspero, Directeur du Service des
Antiquites, prit la parole et prononca le petit discours suivant :
L'Egypte avait garde Mariette, et elle lui avait eleve un tombeau dans les
jardins de Boulak, en face du musee qu'il avait fonde. Elle ne Ta pas oublie,
malgre le quart de siecle qui s'est presque ecoule depuis sa mort : pour bien
marquer le souvenir reconnaissant quelle lui conserve, elle a voulu lui
eriger un monument et une statue, a cote du musee nouveau qu'elle vient de
se batir.
Si grand que Thonneur paraisse, ceux qui furent familiers avec Thomme
et avec son reuvre conviendront qu'il est merite. Indigenes ou etrangers en
voyage, il nous semble tout simple aujourd'hui de trouver au Caire la galerie
d'antiques egyptiens la plus riche qu'il y ait au monde, ou de voir partout,
dans les provinces, des monuments surveilles et entretenus comme ceux de
TEurope ne le sont pas toujours; nous avons peine a nous figurer que rien de
— 58 —
cela n'existait il y a cinquante ans, et que ies Pharaons etaient au pillage des
cataracles a la mer. Les marchands excilaienl Ies fellahs h saccager Ies cime-
ti^res et les temples : il leur imporlait peu de detruire vingt pieces impor-
tantes, pourvu qu'une seule leur fiU livree complete dont ils tireraient un bon
prix a Paris ou a Londres. Les cites d'autrefois etaient pour ies entrepreneurs et
pour les officiers de I'Etat comme autant de carrieres oi'i ils s'approvisionnaient
sans frais, lorsqu'ils avaient a construire une usine ou des quais. Vers le
milieu du xix" siecle, il ne restait plus que les mines des mines decriles par
les savants de I'expedition francjaise, et, si Ton eilt tarde quelque temps encore,
ces mines de ruines auraient peri elles-m^mes. Marictte vit sept cents torn-
beaux disparaitre dans les plaines d'Aboukir et de Sakkarah, pendant les
quafre annees qu'il y fouilla pour le comple du Gouvernement imperial.
Aussi, du jour qu'il devint Directeur des Antiquiles, il n'eut plus qu'un
souci, mettre les monuments a I'abri d'injures si cruelles. (fJe veux que vous
veillez a leur salut, lui avait dit Said Pacha, en le nommant; vous repeterez
aux moudirs de toutes les provinces que je leur defends de toucher a une
pierrt antique; vous enverrez en prison tout fellah qui posera le pied dans un
lemplen. C'etait declarer Mariette en guerre ouverte avec tons ceux qui
beneficiaient de I'exploitation du passe. 11 n'y eut pas toujours le dessus,
malgre I'appui que les successeurs de Said Paciia lui pr^lerent; mais, si les
derniferes murailles du Temple d'Erment passerent dans les reparations de la
sucrerie voisine, du moins les colonnes de Louxor ne furent pas employees
aux fondations d'un hotel. Karnak fut soustrait aux devastations des tailieurs
de pierre. Abydos secoua son linceul de sable. Edfou et Denderah se debarras-
sferent des villages qui les deshonoraient et ils surgirent intacts des immon-
dices : si leurs pr^lres etaient rappeles a la vie par un miracle d'en haut,
deux ou trois jours leur suffiraient pour y preparer la reprise du culte.
Ce n'etait pas assez d'avoir sauve ce qui subsistait des edifices enracines au
sol; il fallait offrir un asile certain aux millicrs de statues, de cercueils, de
steles, d'ustensiles et de menus objets que les fouilles methodiques ou le hasard
ramenaient k la lumiere. L'idee d'un musee n'etait pas nouvelle. Champollion
I'avait suggeree au grand Mohammed Ali, des 1829, ctquelques annees plus
tard, en i835, celui-ci s'elait efforce do la realiscr, mais le premier musee
du Caire, relegue dans un coin de la Citadelie, mal classe, mal soigne,
depouillc de ses pieces les meilleures chaque fois qu'un prince europeen
visitail I'Egypte, n'existait plus que de nom lorsque Mariette entra au Service.
II reclama d'abord la construction d'un musee monumental qui, place a
i'Ezbekieh, au centre mSme de la cite moderne, eut olfert a toutes les civili-
— 59 —sations du Nii un cadre digne de leur grandeur souveraine, puis, comme le
vice-roi, etonne par la hardiesse de ce projet, ne se pressait pas d'en de-
cider Texecution, il oblint dans ie faubourg de Bouiak, en bordure sur le
fleuve, la concession de deux ou trois baraques delabrees qu'il repara de son
mieux. C'est la que vinrent se ranger, en moins de vingt ans, et le Khe-
phr^n de diorite, et rimmortel Cbeikh el-Beled, et le couple de Meidoum,
et la Tai'a, et rAmenerltis en albatre, et tant d'autres chefs-d'oeuvre d'un
sentiment si haut ou d'une verite si expressive. 11 les y installait avec amour,
les remnant de salle en salle, et dans chaque salle de place en place, jusqu'a
ce qu'il eut trouve pour chacun d'eux I'endroit qui lui convenait le mieux et
le jour qui en faisait ressortir les qualites mattresses. Nous qui les avons
connues, nous les regretterons toujours ces salles d'un aspect si intime et si
doux, d'une lumiere temperee si adroitement, d'une disposition et d'un
charme si subtils, qu'a peine y avait-on mis le pied, on se sentait entraine a
les parcourir jusqu'au bout, et que, pour s'y ^tre aventure une fois, on
y voulait revenir sans cesse. Les objets les plus beaux ou les plus caracte-
ristiques d'une epoque etaient classes de maniere a forcer I'attention du
visileur, mais ils la for^aient si discretement que nul ne s'apercevait de la
violence qui lui etait faite. Si distrait qu'il fdt, il fallait qu'il les vit, qu'il
s'etonnat d'eux, qu'il essayat de les comprendre, qu'il les comprit. Ils
n'etaient plus pour lui ces choses morles qu'ils sont si souvent dans les
musees d'Europe , mais ils lui racontaient , chacun pour soi , un pen de ce grand
passe auquel ils avaient appartenu, tant qu'enfin il entrait sans presque s'en
douter en pleine communion avec I'ame de I'antiquite. Lorsque des puritains
de science reprochaient «'i Marielte ce qu'ils appelaient ses etalages inutiles, il
avail beau jeu leur repondre : nSi leMusee, ainsi arrange, plait a ceux auxquels
il est destine, s'ils y reviennent souvent, et en y revenant s'inoculent I'amour
des antiquites de I'Egypte, mon but est atteint, et je suis contentn.
Ce n'etait pourtant a ses yeux qu'un depot d'attente, une station qu'il edt
souhaite abreger pour arriver bien vite a ce Musee ideal, auquel il songeait
sans cesse, et dont la pensce le tourmentait encore dans son agonie. La
fortune, qui le lui refusa si malignement, a donne a ses successeurs de voir
realiser son r^ve. Le grand Musee existe aujourd'bui, il est la, devant lui
comme il Test devant nous, et, si I'acces lui en est ferme, c'est du moins
vers la porte que le sculpteur a tourne la face de sa statue. La tache est
ingrate pour un artiste de restituer la physionomie d'un homme qu'il n'a
point connu. C'est en vain qu'on lui prodigue les photographies, les bustes,
les portraits peints a des ages dilTerents et desquels il deduit en gros I'altitude
— 60 —et les trails; la forme generale etablie, ii lui manque, pour preciser et pour
animer son oeuvre, d'avoir vu courir sur son modfele ce fremissement imper-
ceptible de tout I'Stre que la vie seule produit et que les plus habiles
d'ordinaire ne saisissent bien que sur la vie. Puech a reussi ou plus d'un
aurait echoue, et son Marietle est bien le Mariette de nos souvenirs, mAr
et attriste deja, mais encore dans la pleine possession de sa force et de sa
volonte. II est droit, haut, ferme, energique; tout en lui respire I'energie
presque brutale, et Ton sent que s'il frtt ne deux cents ans plus tot, dans
un siecle d'aventures, il eilt ecume volontiers les mers sur les flutes boulon-
naises. Les bras croises sur la poi trine, il serre dans la main droite le
plan des batiments et des jardins de Boulak, tandis que sa tSte, portee
vers la gaucbe, iaisse courir son regard sur la facade du Musee nouveau.
II songe, et la tension de la pensee imprime a ses traits une expression
severe, mais ses yeux et ses levres conservent un reflet de cette bonle qui
corrigeait chez lui la durete des debors. Nul n'etait plus bourru d'apparence,
avec les vasles lunettes noires bombees qui lui cacbaient presqu'une moitie
du visage; mais, sous son masque de rudesse a dcmi volontaire, c'elaitle coeur
le plus tendre et Tame la plus delicate. Tous ceux qui Tapprocbaient assez
longtemps et d'assez prfes pour Tapprivoiser I'aimaient bienlot avec passion.
Une fois accoutumes a ses allures faroucbes il n'y avail rien qu'ils ne fissent
pour le servir, el il dut parfois ses succes les plus beaux au devouement sans
bornesqu'il savait inspirer a ses subordonncs.
J'aurais voulu les associer a la glorification de celui qui fut leur ami plus
que leur cbef, ces bons ouvriers de la premiere heure dont le souvenir flolte
encore aulour de notre Musee, Bonnefoy, Gabet, Floi'is, mais je n'ai rien
trouve qui me permit de reconstiluer leur figure, et ils ne sont plus pour
nous que des noms. Je puis du moins Tevoquer a vos yeux ce Vassalli qui,
vingt annees duranl, fut I'auxiliaire infatigable de tous les travaux, le
confident de toutes les joies et de toutes les douleurs. Son corps repose au
loin dans quelque coin perdu des cimetieres romains; son buste est ici au
pied de la statue du maltre. II avait ete a ia peine, il est juste quil soil a
I'bonneur, et qu'il ait sa part de I'hommage que rend a Mariette I'Egypte
reconnaissante.
Au moment oili M. Maspero achevait de parler, M. Barsanti, qui avait ^t^
postd h quelque distance derriere lui , a demi masque par un massif de
plantes, donna au nazir Ahmed Effendi Ghaouiche, i'ordre de decouvrir
ia statue. Le rideau qui la dissimulait giissa rapidement sur ses fils, et
— 61 —
I'cEuvre de Denys Puech se dessina en vigueur sur le fond lumineux du
del. Des applaudissements unanimes saluerent celte apparition, et, des
que le buste de Vassalli eut ^t^ d^barass^ a son tour du voile qui le
recouvrail, M. de la Boulini^re se leva pour adresser les remerciements de
la France au Gouvernement.Egyptien :
Messieurs,
Devant I'image de Mariette, qui vient de surgir en pleine lumiere, au seuil
d'un admirable musee dent cet iliustre savant a eu la premiere pensee;
devant le vaste monument dtkiie a I'oeuvre merveilleuse commencee par Ma-
riette , avec une lucidite d'esprit remarquabie , et poursuivie par lui a travers
I'ombre et la poussiere dessifecles, avec une science dent I'imagination reste
confondue; devant vous tons qui ^tes ici reunis dans une meme pensee, je
desire exprimer, en quelques mots, le sentiment que me fait eprouver la belle
ceremonie a laquelle nous assistons. Je ne vous parlerai pas des travaux
accomplis par Mariette : d'autres I'ont fait avec un talent et une competence
que je n'ai pas; je veux seulement, au pied de la statue du grand egyptologue
que la France a vu naitre, remercier le Gouvernement Egyptien, dire a
M. le Ministre des Travaux publics qui preside cette reunion, toute ma gra-
titude, remercier tous ceux qui ont bien voulu s'associer a Tbommage rendu a
Mariette, enfin saluer avec reconnaissance, au nom de la France, au nom de
mes compatriotes, la memoire du Fran^ais qui a su meriter cet bonneur.
II le doit, le glorieux enfant de Boulogne et de la France, a ce que sa science
a ete assez grande et assez pure pour rayonner sur tout le monde savant; il le
doit, ce grand egyptologue, a ce qu'il ne s'est pas montre ingrat vis-a-vis de
TEgypte, et s'est devoue a ce pays qui I'avait attire par son cbarme, retenu
par tant de liens, et fait iliustre. Des son jeune age, il semble que Mariette
ait et6 entratne, comme par un instinct invincible, vers I'Egypte, vers ses
mysteres a peine soupconnes : mis en presence d'un cercueil de momie mutile,
il se sentit egyptologue. Charge d'une mission en Egypte, il devenait arcbeo-
logue et decouvrait le Serapeum. Cette mission,qui devaitle tirerde I'obscurite
et devait avoir tant d'autres beaux resultats, c'est la France qui la lui avait
confiee, c'est pour elle qu'il I'avait remplie : aussi quand elle le donna ensuite
a I'Egypte, connaissait-elle et appreciait-elle toute sa valeur.
L'Egypte avait pour Mariette d'irresistibles seductions; c'est avec joie qu'il
retournait a ses beaux deserts dores qu'il aimait avec passion. Mais ce n'etait
plus pour le compte de la France que Mariette regagnait le pays oii il avait
— 62 —si vite etsi bien employe ses facuUes except ionnelies, les lieux dont il savait
pen^trer les secrets. II allaitservirunesecondepatrieetseconsacrerarEgypte,
non point par ambition ou par inter^t, — il n'a jamais connu cos sentiments,
— mais par amour de la science, par amour de Tegyptologie. Said Pacba ne
s'y trompa point, quand il lui confia la creation d'un service nouveau, et,
en i858, le nomma Directeur des Travaux d'antiquites. Ce jour-la,— el c'est
pour Mariette un beau titre a I'estime de tons, — le Khedive bien inspire
avait assure a I'Egypte la conservation de ses antiques tresors.
Mariette , honore de la confiance de Said Pacha,puis dlsmail Pacha , ne
se borna pas a faire des decouvertes; il installa ses riches collections a Boulak,
dans ce musee qui a laisse a tons ceux qui I'ont connu une impression si
charmante. 11 ne se contenta pas de cela; il eut a defendre son musee, et il le fit
avec une fermete et une conscience inebranlables. II fallait en effet rompre
avec de vieilles habitudes traditionnelles qui faisaient de TEgypte, — qui
tendaient a faire de Boulak, — un depot d'antiquites ou se fournissaient et
s'enrichissaient les musees d'Europe. On raconte que I'Imperatrice Eugenie
demanda au Khedive Ismail quelques pieces rares du Musee de Boulak pour
les collections du Louvre. G'^tait une epreuve. 11 etait difficile au Khedive,
surtout a un prince genereux et magnifique comme Ismail , de refuser. 11 s'in-
clina devant un desir qui etait un ordre venant d'une pareille bouche, mais il
ajouta avec esprit qu un homme etait plus puissant que lui a Boulak ; cet
homme etait Mariette, et Mariette refusa. Le Musee de Boulak garda ses
tresors intacts, et chacun s'inclina respeclueusement devant la loyaute et la
fermete de I'egyptologue, du savant qui mellait en premiere ligne le devoir.
Une ere nouvelle etait commencee; I'Egypte moderne etait raltachee a son
briltant passe, et la part de Mariette dans cette transmission etait belle.
J'ai fini. Je desirais seulement, au moment ou un Francais etait glorifi^ en
Egypte, rendre hommage devant vous a son beau caractere et saluer le savant
impeccable que fut Mariette.
M. Ch^iu Bey, Directeur de I'Imprimerie de Boulak, succeda a M. de
la Boulini^re, et rappela les p»5rip^ties par lesquelles I'id^e d'^lever un mo-
nument a Mariette avait pass^, avant d'arriver a i'ex^cution :
MSSDAHES, ExCELLENCKS, MeSSIEURS,
Quelques mots seulement.
Lointaine deja est la mort de Mariette. Mais sa disparilion n'a rien attenue
de rafTection respectueuse et profonde et de la reconnaissance infinie que je
— 63 —lui avais vouees. Apres m'avoir amene en Egypte en 1878, ce noble savant,
ce bon genie m'avait, lui si grand, tolere, moi si petit, a ses cotes. Au con-
tact de sa lumineuse intelligence s'elargirent mes horizons, restes cependant
limites; il m'apprit a penser.
Aussi n'etait-ce qu'unepieuse dette que j'acquittais partiellement, en 1890,
en veillant a la translation de ses cendres de Boulak a Ghizeh. Restee intacte,
ma veneration pour son illustre memoire m'inspira, en iSgA, ie projet de
faire transferer a Kasr el-Nil le monument funeraire de Mariette, d'obtenir
qu'une statue lui fut erigee et que son nom Wt donne au boulevard du
nouveau Musee.
Apres des fortunes diverses, ce projet, integralement realise, regoitaujour-
d'hul sa consecration solennelle et definitive. Reconnaissante au m^me titre
que la France, I'Egypte vient de rendre au glorieux serviteur que lui fut
Mariette, un eclatant et supreme bommage.
La statue actuellement devoilee rappellera desormais aux Egyptiens, aux
colonies etrangeres et aux voyageurs, I'oeuvre incomparable de Mariette et
les inestimables services que lui doivent la France, sa patrie d adoption, et
la science mondiale.
Au Ministre de France, qui me prodigua ses encouragements;
Au Representant de S. M. Britannique, qui temoigna a monoeuvre le plus
efficace inter^t, attestant ainsi que la science n'a pas d'exclusive patrie;
Au Gouvernement Egyptien, qui voulut bien la couronner;
A M. Maspero, qui assuma le soin de ia paracbever,
heureux et reconnaissant, j'exprime mes sentiments de profonde et respec-
lueuse gratitude.
M. P^ron, maire de la viiie de Boulogne, avait ^t^ d^i^gutS par ses
concitoyens pour dire au Gouvernement Egyptien la joie qu'ils avaient
ressentie en apprenant les honneurs prodigu^s a un enfant de ieur ville.
Voici en quels termes il s'exprima :
Messieurs,
Balie dans un cercle de collines, la ville de Boulogne-sur-mer estdominee
par une vieille tour, le beffroi, qui reste comme le souvenir des libertes
communales au Moyen age, et autour duquel se sont groupes les batiments
qui forment aujourd'hui THotel-de-Ville, c'est-a-dire le lieu 011 palpite le coeur
de la cite. C'est la que, de 181 5 a i85o, pendant plus de trente-cinq ans,
travaillait un modeste fonctionnaire, M. Mariette, secretaire de la mairie.
— 64 —Gel homme distingue, plein d'inlelligence et de courage, mourut a sonposte,
frappti d'une congestion. En memoire de ses services, la ville conceda, a
tilre d'hommage public, le terrain ou reposent ses restes , et pensionna jusqu'a
leur majorite deux de ses enfants mineurs qu'il laissait. Deux autres enfants
de cet homme respectable n'assistaient pas h ses obseques : Tun etait alors
professeur en Angleterre , I'autre voyageait dans la Haute-Egyple.
A plus de trente ans de la. Tun de mes honorables predecesseurs , M. Au-
guste Huguet, senateur du Pas-de-Calais, donnaitaune grande voie publique
le nom de ce fils qui n'avait pu suivre le cercueil paternel; il apposait, sur
I'humble denieure qui I'avait vu naitre, une plaque de marbre destinee h
rappelerson nom aux generations, et il presidaital'inauguration d'une statue
d'Auguste Mariette , I'explorateur savant qui avai t continue a parcourir TEgypte
,
berceau des religions, des sciences et des arts du monde civilise. L'Associa-
tionamicale des anciens eleves du college communal de Boulogne, ou Mariette
fut eleve, puis professeur, avait, auparavant, tenu a attacher a sa fondation
un nom glorieux en le nommant son premier president d'honneur. Depuis,
elle a fait mieux encore : sur sa proposition , le Conseil municipal de Boulogne-
sur-mer a donne au vieil etablissement universitaire le nom honore du
grand egyptologue.
Le jour de I'inauguration que je viens de rappeler, ies plus hautes auto-
rites de la politique, de la science historique et arcbeologique entouraient
alors le premier magistral boulonnais et disaient, avec la convinction que
donne le talent comme avec la reconnaissance qu'inspirent d'insignes services,
ce qu'avait ete mon illustre concitoyen. II serait temeraire de venir, aprfes
eux, retracer la vie d'Auguste Mariette. Tout au plus, pourrai-je , en quelques
mots , montrer la merveilleuse concordance de circonstances appropriees a ses
aptitudes exceptionnelles : la paeifique conqu6te par Ies savants de I'expedition
fran^aise de 1798, d'un champ nouveau d'explorations fecondes. Ces premiferes
recherches a traivers Ies richesses historiques de I'Egyptepermirent, en 1829,
a Champollion de retrouver I'art divin des ecritures hieroglyphique et demo-
tique. Mariette, ce grand laboureur du champ ainsi ouvert aux investigations
de la science, etait ne en 1821.
Je ne voudrais en rien essayer de diminuer la gloire d'Emmanuel de Rouge
et des grands ^gyptologues qui, aprfes lui, ont complete I'admirable decou-
verte de Champollion : je me bornerai seulement h parler de celui qui devait
leur fournir a tons Ies materiaux de leurs travaux philologiques, tout en
apportant lui-m^me a I'histoire une inoubliable et imposante contribution.
Mariette commenga ses Etudes dans une ecole qui eut aussi I'honneur
— 65 —d'abriter les pi'emiers balbutiements de Sainle-Beuve , un autre de nos con-
citoyens, et qui, grace a eux, ne sera pas oubliee, rinstitution Bleriot. IHes
termina, comme je viens de ie dire, au College communal, de creation recente,
et, sans m^me les achever, chercha sa voie. Commis amateur a la mairie
sous I'egide paternelle, professeur en Anglelerre, Mariette faillit echouer dans
la carriere de dessinateur industriel; mais bientot de retour a Boulogne, il
passe son baccalaureat, et, a vingt ans, jeune prefet des etudes au College,
journaliste, historien et romancier, il ecrit, il travaiile.
G'est alors que se produit le choc d'oii doit jaillir Telincelle du genie. Le
Musee de Boulogne-sur-mer venait d'acquerir une momie provenant de la
collection de I'un des membres de la mission d'Egypte, Vivant-Denon. Cefut
comme un sphinx posant I'enigme a un nou¥el OEdipe. Sans autre aide que
la grammaire de ChampoUion et son mince bagage de connaissances classiques,
le jeune professeur entreprit de dechiffrer les figures qui ornaient le cercueil
antique. II completa ses etudes en grec, ilapprit le copte, etenfin, en 1847,
il ecrit le « Catalogue analytique des objets composant la galerie egyptienne
du Musee de Boulogne n.
J'ai dit, Messieurs, que je n'essaierai pas de redire une histoire que
d'autres ont mieux narree. Je passerai rapidement sur I'appel de Mariette au
Louvre, sur I'obtention de sa premiere mission, et sur la bifurcation, si j'ose
employer ce mot, qui lui fit abandonner la recherche des manuscrits coptes,
pourse mettre a la recherche d'un monument qu'on croyait disparu, le Sera-
peum ou tombeau des Apis. Le recit de cetle decouverte, qui contient aussi
des episodes divers, touche souvent a I'epopee : contre les hommes, contre le
climat, contre le manque de necessaire m^me, Mariette dut lutter avec une
energie inlassable, avec une perseverance, une foi sans limites. Mais quelle
sublime recompense, quel enthousiasme, quels pleurs delicieux lorsque, le
i5 mars 1869, il posa, symbole de sa volonte, la rude empreinte de son pied
a cote de celles laissees par les ouvriers ffqui, 2800 ans auparavant, avaient
couche le dieu dans sa tomben. 11 en avail trouve I'entree dans la nuit du la
au 1 3 novembre 1 85 1 . Ces dates marquent la resurrection d'un monde evanoui.
La voie triomphale s'ouvrait pour Mariette : il devait laparcourir, trente ans
durant, d'un pas gigantesque et toujours sAr, multipliant les decouvertes,
accumulant les materiaux, ouvrant sur I'histoire ancienne de I'Egypte des
horizons qui sembleraient fahuleux, s'ils n'etaient la verite.
Le temps des epreuves n'etait point passe; elles durerent avec la vie du
savant, mais ses succes Ten consolaient et, par ses succes je n'entends point
les titres, les decorations que la France, que I'Egypte, que les nations lui
Annalei, igolt. 5
— 66 —decernerent, — je n'entends point la consecration jjlorieiise que lui don-
nerentles expositions de 186701 1878,— j'entends le recompense de I'inven-
teur, celle d'un Bernard Palissy briiiant sa niaison pour voir jaiilir i'email,
ceile d'un Marietta evoquant les dieux, les Pliaraons, les rois pasteurs.
II niourut a la tache : rincomparable vigueur d'un corps atiileti<|ue fut
vaincue par des travaux surliuinains, et i'enveloppe materielle fut brillee par
le feu de I'esprit. Quand il senlit I'atteinle fatale du destin, it etait parmi
nous, demandant un pen de soulagement a I'air natal; mais il avail entendu
le supreme appel, et il voulut reparlir au pays du soleil, pour expircr au
milieu de ses oeuvres, parrai les cberes fiUes de sa pensee, tel un soldat au
champ d'honneur. La noble terre d'Egyple reservai t a cet homme admirable , mort
pauvre, un tombeau digne des 4*haraons dont il avail fait revivre I'histoire.
Et n'etail-ce pas un souverain enseveli dans son royaume, le mort qui, par
I'au-dela de ia vie, veillait encore sur ce Musee de Boulak qu'il avail fonde?
Et ies vieux Pharaons n'auraient-ils pas cru voir passer I'un desieurs, quand
I'imposant cortege de deuil conduisil Mariette vers la chambre funeraire?
L'extension considerable que les eminents successeurs du grand bomme
ont dbnne aux travaux egyptologiquos a deux fois exige le transfer! du lombeau
,
d'abord a Ghizeh, puis au Palais de Kasr-el-Nil; el, toujours, I'ombre puis-
sanle, le « double^ du maitre plane sur ce musee qui n'a point son pareil au
monde. Des mains pieuses et reconnaissantes avaient resolu de faire plus encore
;
elles ont voulu que I'Egypte, qui garde a Mariette Pacba un souvenir vivanl,
pilt contempler, dans la gloire du bronze, son energique et vigoureuse pby-
sionomie, dans laquelle I'allure violenle, brusque, vaillante du pionnier le
dispute a la volonte penetrante, attentive, sagace de I'hislorien. Une statue
erigera, par les siecles a venir, sa silhouette precise, pour dire que cet homme
fut grand, pour atlester qu'un peu[tle a voulu elerniser sa gratitude.
Je suis venu, Messieurs, du pays des brumes, ou naquit Mariette, pour
parler, ^ cette nation de soleii, de la reconnaissance qu'eprouvent les Bou-
lonnais, le Conseil Municipal qui les re|)resente, el I'Associalion amicale des
anciens eleves du College, ])our allirmer ici que, comme le ])ere de Mariette
fut le simple el devoue serviteur d'une cite, lelils, I'un des plus hauls represen-
tanls de la sciencefran^aise, futle serviteur genial de I'Egypte, lepr^tre inspire
de I'idee. Peul-etre me suis-je etenduplus(|ue jene voulais. En lerminanl, j'ai
le devoir d'exj)rimer particulierement, au nom de mes concitoyens, les remer-
ciments les plus respectueux au Gouvernement de S. A. le Khedive, dont la
haute autorile a permis I'erection de ce beau monument, notamment a
S. E. Fakhry Pacha, Ministredes Travaux Publics. J'adresse en m^me temps
— 67 -
ies plus clialeureuses felicitations a MM. de la Bouliniere, Ministre de France,
Maspero, Direcleur general du Service des Anliquites egyptiennes, Chelu Bey,
promoleur du projet, ainsi qu'au maitre sculpteur Denys Puech, auleur de la
statue, et a noire concitoyen Edouard Marietta, architecle du piedestal, frere
de rilluslre egyptologue aujourd'hui glorifie, dont Ies elTorts reunis et le
devouement ont assure la realisation de ce supreme et magnifique hommage.
Enfin, M. Alfred Mariette, fils de rUlustre Egyptologue, prononca d'une
voix (5mue quelques paroles, au nom des membres de sa famiile pr(5sents
ou absents :
Lorsqu'en 1882, un an apres la mort de mon pere, je quillai I'Egypte, je
ne pensais pas y revenir pour revivre ici m^nie des souvenirs emus, etassister
a une nouvelle consecration d'une memoire qui nous est chere.
Boulogne-sur-mer, notre ville natale, avail deja, en cette m^me annee,
eleve un monument a Mariette Pacha. L'lnstitul de France, de son c6te, a
bien voulu faire figurer son buste dans la galerie de ceux de ses membres,
qui, decedes, ont rendu a cette Compagnie de distingues services. Aussi,
lorsque j'appris qu'un nouveau monument devait ^tre eleve au Caire a celui
qui considerait I'Egypte comme son pays d'adoption, la reconnaissance que
nous devious a cette lerre d'Egypte et a son Gouvernement pour tout ce qu'il
a bien voulu qu'il soit fait, s'est-elle doublee d'un sentiment de reelle affection
que je suis heureux d'exprimer devant vous.
C'est done avee la plus profonde reconnaissance que je salue ici, au nom
de ma famiile et au mien, le Gouvernement Egyptian, et que j'adresse tous
nos respeclueux remerciements a Son Altesse le Kbedive, qui a bien voulu
permettre qua cote du sarcopbage ou sont deposes Ies restes mortels de mon
pere, filt eleve un monument representant le serviteur de la science, i'bomme
que vous bonorez aujourd'bui une fois de plus encore.
Je voudrais formuler a chacun de ceux qui ont bien voulu s'associer a la
genereuse pensee qui nous reunit, I'expression de toute notre gratitude,
mais je serais enlraine trop loin, et je devrais citer trop de noms, tant a ete
grand le nombre des bonnes volontes. Qu'il nous soit done simplement
permis de joindre, dans une pensee commune de tres vive reconnaissance,
tous ceux qui, a un tilre quelconque, de pres comme de loin, ont bien
voulu apporter a la realisation de I'oeuvre grandiose que nous admirons tous
aujourd'hui, I'appui de leur aulorite ainsi que le concours de leurs efforts,
et permettre que, sur cette lerre qu'il appelait sa deuxieme patrie, mon
5.
— 68 —pere repos^it pour toujours a Tombre du monument ^leve a sa memoire par
le Gouvernement Egyptien.
Les discours terminus, S. E. Fakhry Pacha leva la stance, et les invites
se r^pandirent dans I'exMre ou sur le terre-plein qui entoure le monument,
a(in d'admirer la statue. Geux d'entre eux qui avaient connu Mariette s'^mer-
veill^rent aussitot de voir combien la ressemblance est frappante du bronze
k I'image demeur^e vivante dans leur memoire : les autres convinrent
que, la ressemblance a part dont ils ne pouvaient juger, I'oeuvre ^tait
excellente et digne du maitre sculpteur qui I'avait ex^cut^e. lis s'accord^rent
de plus a declarer que I'ensemble form(5 par le sarcophage , I'exMre , le pi4-
destal, la statue, (5tait de Teffet le plus heureux, et que nul emplacement
n'aurait pu ^tre mieux choisi dans I'enceinte rt5serv<5e au Mus^e. Peu a peu
les groupes se dirig^rent vers le buffet, oil ayant conversed encore quelques
instants, ils quitt^rent la tente : a 5 heures et t/h le dernier invito ^tait
parti el la c^r^monie «5tait termin^e.
FOUILLES
AUTOUR
DE LA PYRAMIDE D'OUNAS.
(1902-1903.)
xn.
LE TOMBEAU DE HIKAOUMSAF.
RAPPORT SUR LA D^COUVERTE
PAR
M. ALEXANDRE BARSANTI.
Monsieur le Directeur g^n^ral,
Le 4 Janvier i g o 3 , selon vos ordres,je mis tout ce dont je pouvais
disposer d'ouvriers a I'enlevement des masses ^normes de d^combres et de
sable qui couvraient I'empiacement du grand puits de I'^poque saite, qui
avait ^t^ d^couvert I'an pass^, vers la fin de la campagne. Dix jours plus
tard, nous ^tions au ras du sol et les quatre parois du puits apparurent.
Elles mesurent : celles du nord et du sud lo ra. 8o cent, de longueur,
celles de Test et de I'ouest 8 m. 70 cent.; vers le cot^ sud, partie d'un fut
de colonne en granit rose ^tait visible, portant le protocole d'Ounas de
m^rae que les colonnes de la chapelle qui avaient il6 transportt^es au Mus^e
du Caire. Voyant que ce monument pr&entait les memes apparences que
ceux du sud de la pyramide que nous avions d^couverts au cours des ann^es
pr(5cedentes,je fis chercher par le rais Kbalifa le petit puits
,qui , ainsi que nous
nous y attendions , fut trouv^ bientot , vers Test , a une distance de deux metres
et demi du grand puits. J'y transKrai imm^diatement les ouvriers, et sept
— 70 —
jours nous suffirent pour descendre a la profondeur de vingl-cinq metres.
On avail enseveli au fond de ce petit puits, dans des reduils creus^s
a Test et au sud (fig. i), deux membres de la famille du proprielaire du
grand puits. Les fouilleurs anciens bris^rent les sarcopbages de calcaire en
plusieurs roorceaux et ils enleverent les momies. Du cote ouest, un mur
Ires solide de sept assises intercepte la communication entre le petit et le
grand puits. Sous la seplieme assise, nous rencontrdmes le haul des deux
parois ( nord et sud ) entre lesquelles passe le couloir qui conduit a la chambre
fun^raire. Les fouilleurs anciens avaient retir^ deux pierres de la porte
maconni^e, mais le sable s'ecoulant aussitot les empecha de pers^v^rer dans
leur travail. Illeur fallutfaire comme nous, c'est-a-dirc continucr la fouille
par le grand puits, et nous avons trouv(5 d'espace en cspace les traces
materielles de leurs tentatives. A quatre metres de I'orifice , ce furenl des
fragments de chapiteaux et des fAts de colonnes provenant de la cbapelle
d'Ounas, melds aux mat(5riaux dont ils se servirent pour remblayer leur
fouille. A la profondeur de dix-sept metres, nous rencontrames deux
cruches, semblables aux bnllas acluelles, et un grand fragment d'un
treuil du genre de ceux que les Arabes appellent dotilab, et qu'on voit tres
souvent places a la bouche des puits, dans les villes et dans les villages.
Arriv(5s la, les fouilleurs durent perdre tout espoir en voyant que la voAte
du caveau ne se montrait pas, et, calculant que la depense faite depas-
— 71 —seraities benefices probables de I'entreprise , ils abandonn^rent la poursuite
pour notre plus grand benefice. Le rais Roubi avail reconnu que le puits
avail ^le enlame, mais il n'avail pu dire si le caveau avail ele alteint par
nos prt5decesseurs : a partir de I'endroil ou le fragment de Ireuil avail ^te
trouv^ , le sable pur se monlra
el il declara que le caveau clail
intacl. Si les voleurs avaienl
fait preuve d'un peu plus de
Constance, ils auraient alteint
la voule de la chambre fun<5-
raire qualre metres plus bas.
Elle nous apparut le a 6 fevrier,
el , a I'aide d'un caisson en bois
que j'avais construit, le len-
demain a 7 , da ns I'apres-midi
,
nous r^ussissions a enlever
deux des pierres de la porte
d'entr^e (fig. 2). Ici loutefois
une surprise nous atlendait.
La chambre (5tait pleine de
sable qui nous empecha d'y
penetrer. II (5lail evident que
la voikte ^tait perc(5e d'ouver-
lures par lesquelles le sable descendait. Des que nous les eumes trouvees , le
rais Khalifa prit la gallabieli d'un ouvrier, la remplil de sable, la mil sur le
Irou, puis il versa sur ie tout de i'eau pour donner de la consislance au
tampon. li aveugla ainsi I'ouverture, el, en deux heures de travail, nous
parvinmes a pdn^trer dans le caveau.
La chaleur y elait etouffante, el nous nous contentames d'y jeler un coup
d'oeil jusqu'a ce que rintroduction de I'air I'eul rafraichi. II est voAle lege-
rement en ogive (fig. 3 el A ) el les qualre parois sont chargees d'inscriptions
sculplees habilemenl mais non colorizes. A droits el a gauche de la
porte, sur un petit socle en bois qui elait entierement pourri, ^taient
(5lal(5es des statuettes fun(5raires en belle terre (5maillde bleue, au nombre
de qualre cent et une, portant sur le dos I'inscription suivanle :^ '^ J
Fig.
— 72 —
apres avoir vid^ ie sable, je recueillis Ics qualrc vases canopes en albalre '^',
Amsel el Douamoutef an sud, Hapi et Kebhsennouf au nord. lis ^taient
debout a c6t6 des petiles niches pratiqu(5es au centre des parois nord et sud
pour faciliter la descente du couvercle au moment de la fermeture du
Fig. 3. Fig. 4.
sarcophage (fig. 3). Au milieu de la paroi ouest, une Iroisieme niche
s'ouvre plus large que les autres, mais qui a du servir comme elles a
proteger I'un des ouvriers (|ui mirent en place le gros couvercle du sarco-
phage en calcaire. II m'a paru qu'ici le proc^d^ employ^ a la mise en place
du couvercle avait ^t^ Ir^s diff«^rent de celui qui fut employ^ dans les
aulres torabeaux. Les quatre oreilleltes du couvercle se trouvaient, en efTet,
'"' Des specimens en ont 616 inscrils a I'invenlaire sous le n° SSgoS.
d'entree, n° SSqoi.
m Liore
— 73 —
deux a I'ouest et deux a i'esl, et elies avaient ^t^ disposees juste au-dessus
des trous pratiques dans ies des construits pr^s de la cuve, lesquels trous
^taient rempHs de sable au moment de la descente. Entre Ies oreillettes et
Ies des, je decouvris ies etais en bois r^duits presque completement en
poussiere. Sur le d^ du sud-ouest, je ramassai une cruche en terre cuite,
fel^e, et dont le fond manque. Enfm, dans la petite niche de I'ouest, avaient
glisse un vase canope en albAtre avec la tete de Kebhsennouf et un dadou
en terre ^maiH(5e couvert d'une couche de dorure (n° SSgoG). Les deux
autres canopes ^taient encore a Test aux pieds du cercueil, et pres de
chacun d'eux il y avait une statuette en argile, Anubis au nord (n° SSg 1 7),
Osiris au sud (n" 869 1 8). Sur le sol de la piece, entre la porte et la cuve,
je ramassai les objets suivants :
Deux petils encriers en argile (n°' SBgiS, SbgiG).
Trois petiles barques en argile (n°' SBgao, SBgQi, SSgaa).
Une petite brique en argile (n" 35gig).
Seize petites pots en albalre (n" 35gia).
Quatre plaquettes de m^me matiere (n° 35gi3).
Une plaquette en forme de pain a (n° SBgi/i).
Quatre plaquettes en terre (5maill^e (n° 35gog).
Trois dadou en terre emaill^e (n° 35go7).
Vingt et un mdnat ft en terre emaill^e (n" 36908).
Gent cinquante-huit boules en terre ^mailiee (n° 35g 1 0).
Un plat en terre cuite (n° 35gi 1).
La chambre mesure 5 m. 20 cent, de longueur de Test a I'ouest et
3 m. i3 cent, de largeur (voir fig. 1). La voiite ne pr^sente aucune deco-
ration et les parois sont couvertes des inscriptions ordinaires, emprunt^es
aux textes des Pyramides.
Paroi Nord.
Une large bande d'inscriptions court de I'ouest a Test, en une seule
ligne horizontale, au haut de la paroi a la naissance de la voAte. Elle est
ainsi concue :
— 74 —
C'est le proscyneme ordinaire a Anubis sur sa montagne, residaiit dans
Uli, Seigneur de Tosar, pour qu'il accorde un lombeau dans la r(5gion
d'Occident au grand noble, minislre garde-sceaux, ami inlime royal,pr^pos^
a I'endroit des purifications, intcndant des Iresors du palais, chef de la
flotte royale, le defunt Heka-m-saf.
Paroi Svd.
Ici, ia bande d'inscription court en uneseule ligne horizontale, de I'ouest
a Test :
Le proscyneme est d^di(5 a Osiris , Seigneur de Mendes , le dieu grand
,
Mailre d'Abydos. Les inscriptions qui rcmplissent le champ des parois ont
^te estamp^es et seront publi(5es plus loin par M. Maspero.
Apr^s avoir relev(5 les parois, nous nous attaqudmes au gros sarcophage
en calcaire. Le couvercle en ^tail ^pais de i m. o5 cent.; la longueur en
^tait de 3 m. 70 cent. , et la largeur de a m. 07 cent. H porlait sur la face
sup^rieure dix lignes d'inscriptions verticales, en signes hi<5roglyphiques
d'un travail grossier. Avant de le lever, je copiai soigneusement I'inscrip-
lion que vous trouverez ci-joinle : (*—•)
— 75 —
L'enlevement du couvercle du sarcophage en granit exigea un travail
long et penible. Quand je I'eus d^lach^, avec les deux rai's et une dizaine
d'ouvriers, notre surprise fut grande d'y d^couvrir, sous une couche ^paisse
d'encens et de bitume, un cercueil en bois, portant un masque dor^, mais
completement endommag(5 par le bitume. Apres de longs efforts, nous
r^ussJmes a detacher le couvercle de ce cercueil , et nous constatames que
celui-ci etait rempli de bitume jusqu'au bord. La momie disparaissait
presque entiere. Le masque qui recouvrait la tele ^tait noirci et c'est a
peine si Ton pouvait reconnailre qu'il etait en or. L'interieur du cercueil
avail ^te d^cor^ d'inscriptions et de peintures, mais le bitume ne laissait
apercevoir que quelques traces de la decoration. Le bois ^tait fendu en
plusieurs endroils, et le couvercle s'est brise en cinq morceaux lorsque
j'ai voulu le retirer. Une longue piece de toile, pli^e en Irois, courait de
la poitrine aux pieds; elle avait 6i6 chargee d'inscriptions rendues illisibles
par le bitume, et je trouvai au-dessous d'elle un superbe collier a plusieurs
rangs dc perles en pierre verdatre et en or, tenu sur les t^paules par deux
t^tes d'epervier (5galement en or. Une image de la ddesse MA, estampee sur
une lame d'or, pendait au collier. Le travail en est d'une finesse compa-
rable a celle desplus belles pieces connues de ciselure ancienne. II ^tait fix^
par le bas a un magnificjue lilet compos(5 (^galement de perles en pierre ver-
datre et en or sur les deux cotes du filet, une rangoe de plaquettes en
— 76 —
pierre et en or arr^tait les mailles. Le tout formail comme une gaine splen-
dide qui commencait a la hauteur de la poitrine et qui descendait jusqu'aux
pieds. Une lame d'or, plac^c au centre, la divisait en deux sur loutc la
longueur avec la pri^re habituelle au nom du d^funt : les deux semelles en
or se trouvaient a leur place accoutum^e sous les pieds.
Je d^couvris dans le cercueil ou sur la momie m^me, le 6 et le 7 mars,
les objets suivants :
Un serpent sur colonnette , en or (n" SBgBa).
Une barque solaire, en or (n° SBgBB).
Un palmier avec oiseau, en or (n" SSgBi).
Une d(5esse Neit, assise sur le signe de son nom, en or (n° SBgBg).
Une ddesse Hathor debout, en or (n' 35g63).
Une d^esse Isis avec Horus, en or (n" SBgGo).
Une d^esse Isis accroupie, en or (n° SBgGi).
Un dieu M, en or (n° SBgGa).
Un chat, en or(n° 3&9B1).
Un scarab^e ail^, en or (n" SBg/io).
Un b^lier k corps d'oiseau, en or (n° BBg/ii).
Quatre coiffures, en or (n" 3Bg74, 3B97&).
Un scarabs, en or (n' BBgig).
Un masque, en or (n" 3Bg23 a).
Un collier, en oreten perles(n'' SBgaB/).
Une t^te dMpervier, en or (n° 3B993 e).
Deux figures de g(5nies fun(5raires, en or (n" 3Bg2 3 rf).
Unebande verticale, en or, couverte d'inscriplions (n° BBgaB c).
Une petite ame , en or ( n° 3 S g 4 3 ).
Un collier ousekh, avec inscription, en or (n" BBgBa).
Trois colliers ousekh, sans inscription, mais avec incrustations, aussi en
or (n" BBggg, 3Bg3o, 3S931).
Deux colliers ousekh, sans incriptions ni incrustations, en or (n" 3Sg64,
3Bg6S).
Un vautour aux ailcs d^ploydes, en or (n" 3Bg33).
Un second vautour de m^me forme, en argent (n° 3Bg34).
Trois 4mes aux ailes ddploy^es, en or (n' BBgBg).
Une ame a corps d'oiseau, en or (n° 3Bg43).
— 77 —
Qualre vaulours aux ailes d^ploy^es , en or (n" SBgSS).
Un ^pervier, en or (n° 35 989).
Cinq serpents ail^s, en or (n°' 35987, 35945).
Une tela de serpent, en or (n° SSgBo).
Deux colonnettes I , en or (n° 35953).
Deux sixtres, en or (n° 35976).
Trois emblemes osiriens, avec deux singes debout de chaque c6t^ de
chacun d'eux, en or (n°' 35956, 35957).
Douze vautours ^, en or (n° 359/19).
Une croix, en or (n° 35979).
Dix amulettes diff^rentes, en or (n°' 35966 a 35971).
Un petit (lacon, en or (n" 35977).
Cinq petits oudja, en or (n° 85978).
Vingt ^tuis provenant des doigts, pieds et mains en or (n° 3592/1).
Un demi bracelet, en or (n° 35928).
Un grand scarab^e, en pierre dure (n° 86925).
Une grenouille, en pierre dure (n° 356oo).
Sept petits scarab^es, en pierre dure (n°' 35935, 86998, 85999,356o3).
Deux pelites bagues, en pierre dure (n° 85997)..
Une coionnette |, en pierre dure (n° 85998).
Un chevet, en hematite (n° 36979).
Deux dadou y, en cornaline (n° 36999).
Une tdte de serpent, en pierre dure (n° 356o8).
Trois perles , en pierre dure (n° 8 5 &o 9 ).
Dix-neuf petits 0M<^*a, en pierres dures diffi^rentes(n°' 36988 a 36989).
Dix pelites divinit^s, en pierre dure(n°' 866o4 a 86607, 26980 a 86989).
Douze amulettes, en pierre dure(n°' 86990, 36991,86994 a 86996).
Une plaquette cass^e en obsidienne noire, repr&entant deux doigts
humains (n" 86996).
Un paquet de petites plaquettes et de perles en pierres dures el en or,
provenant du filet.
Voila, Monsieur le Directeur g<5n^ral, ies r^sullats fournis par ce puits,
que I'on croyail avoir iti d^ja viol^ anciennement. Permellez-moi d'adresser
— 78 —
en lerminant mes remerciemenis aux rais Rouhi et khalifa, qui m'ont
second(5 avec leur dt5vouement et leur habilet^ coulumi^res.
Saqqarah, le 20 mars 1908.
A. Barsanti.
XIII.
LES INSCRIPTIONS DU TOMBEAU DE HIKOUMSAOUF
PAR
M. G. MASPERO.
Les inscriptions du tombeau de Hikoumsaouf sont , comme celles des autres
tombeaux deja publics , empruntees au Livre den PyramuJes. Elles sont gravies
en gros bi(5roglyphes enlaillt5s nellement dans ia pierre , mais de manii^re que
les ^nes aient I'apparence d'une simple silhouette, sans aucun d(5tail a
I'int^rieur. A les voir, on ne saurait douler que le sculpteur n'ait pris son
modele dans la pyramide voisine d'Ounas, et cela nous explique pourquoi
les textes de Hikoumsaouf sont plus corrects en general que ceux des
lombes pr^c(5dentes : ils ont ^t^ copi^sdirectementsurun original excellent.
Bien que les inscriptions paraissent couvrir presque cnlieremen t les parois
,
elles ne sont ni tri^s longues ni tres nombreuses , ce qui tient aux dimensions
des caracleres employees. Si Ton exCeple celles qui ont t5le publiees par
M. Barsanti dans son rapport, et qu'il est inutile de donner ici une seconde
fois, ies voici toutes reproduites fidelement.
Pahoi Quest.
La paroi ouest, cintr^e par le haut, contient vingt el une colonnes verti-
cales, de longueur int5gale, et courant de gauche a droite : (—•)
<•> OCNAS, 1. 3-9.
— 79 —
^Tr^y-^x!4y^jipi"-°pi^«+>°-^?p^-\^^=:::yri^i^i^-:^kEPPw(-)V'p^E!P
-h"*'fpl-^::^^;!Tr^::^«-PT;n-fPirTk!f;;s
^:V-P>T^Ufflri^^f::^^!TJPIT^-i0
r:!!^ji-p^xf+y:!!!Z.w^?^:rffi^-i^i^^ii--
i^l*l^l^^T!Pi^^Vh.^.-dtl.i>.v|uV:!!!:JL-!
Les parfums et les essences, dont ces formules inlroduisent TofTrande,
sont ranges en une seule ligne horizontale , sur une table basse rectangulaire,
dans un petit registre intercale au bas I'inscription m^me, sous ies lignes
6-1 5. Les voici avec leur nom :
]'. 1 'i PI IT P^ -^ -« ^ I,-sIS
(') OuNAs, 1. 5. <'' OnNAs, I 6i-63.
'•) OuNAS, 1. 57-60. "' OONAS, 1. 66-71.
80 —
Paroi Nord.
La paroi nord conllent trenle colonnes d'liieroglyphes, courant dedroite
a gauche : (•—
)
y::!!:yx:^r:?riA:r+>x:::-p>:i:Tnp>:ri.i
+ y::!!-vD^l-P^P^PTlXThXf4y:!!^Z
^T?ri!i.t;ip^hthix:^v>x:i:w::z;?h
xi4^:!!^JL>iri^PV;:i.l+>^7h^Ji^i-^il
STrhyr;-^-(DPJl?hSslXi:>iJPi.^rD
Sous la ligne horizontale qui contient le prolocoie du d^funt, et que
M. Barsantia publi^edansson rapport, on voit, dans un registre horizontal,
la figure et les noms des armes et desinsignesdu d(5funt, soil, en commen-
cantj)ar la gauche :'^|M^^|^|'lP*-'|y>W|'-ili|^^°^|l-|-, en tout, onze cannes ou casse-t^tes possc^dant des vertusdiverses.
''' Ce texle, qui est assez altdr<5, est le phis que des fragments dans la pyramide
m^me qui s'est rencontre ddja au tombeau de Papi. 11 est reproduit ici de fa^on assez
de P^t^nisis, I. i a i et seq. , et dont il n'y a incorrecte.
— 81
puis let,ley'—>p|,IeP)r|, les deux sceptres]3\||^j[ et^''^p, le b^on
P—
' J> le « i Jv.^' le j^l , Tare 12 1 avec sacorde-=»^elsonpaquet
de flkhes ^=-=', la massue "|, Tare i | avec sa corde -=-^61 son
paquet de filches ^°".
Paboi Svd.
Le haul de cette paroi est d^limit^ par une seule ligne d'inscriptions
Iracde en gros hi^roglyphes de droite a gauche, qui contient le nom et ies
litres du d^funt, avec un proscyneme a Osiris : (»—)4' T AJ"^? ^"o"
Le corps meme de la paroi est rempli, comme d'habitude, par la pan-
carte des offrandes, trac^e de droite a gauche : (—)
3 4 6 7 10 11 19 i3 i4 i5
s
— 82 —i6 17 18 19 so 31 a3 a3 aA a5 a6 37 98 ag 3o
— 83 —
Les parfums el I'eaii , dont ces formules inlroduisent I'offrande , sont ran-
ges en une seule ligne horizontale, sur une table basse reclangulaire, en
un petit registre intercale dans I'inscription m^me, sous les lignes 7-1 q. Les
voici avec leurs noms : (•—')
¥ ¥ ¥ %Le dessinaleur ou le sculpteur a brouillt^ les signes qui composaient les
deux premieres It^gendes : il faut les r^tablir^ et^^ J'*»- •
Autant qu'il est permis d'en juger par le style des hi^roglyphes et par la
comparaison avec les tombeaux prticedemment d^couverts, Hikoumsaouf
devait vivre vers le milieu du v" siecle , sous la premiere ^poque persane
;
ses bijoux semblenl sortir du m^me atelier qui fournit ceux de P^t^nisis.
Rien dans les inscriptions ne permet de dire s'il ^lait apparent^ aux person-
nages voisins, mais il est probable; ses litres le rapprocbent d'eux, et il
est a croire que i'on n'enterra autour de la pyramide d'Ounas que des gens
appartenant a une m^me famille.
G. Maspero.
'' Obnas, 1. 3oo-3o6.
DEUX MONUMENTS
DE LA PRINCESSE ANKHNASNOFIRIBRI
PAR
M. G. MASPERO.
Lsifavissa de Karnak, qui nous a d^ja rendu lant de monuments pr^cieux,
a fourni a M. Legrain, \e t" et le i i avril, les deux fragments d'une stMe
des plus imporlantes pour Thisioire de la principaut^ th^baine sous la
XXVI" dynaslle. M. Legrain a eu la complaisance de m'en envoyer imm^
diatement une description et une copie lr6s soign(5es, ainsi qu'une photogra-
phic fort nette, d'apr^s laquelle j'ai pu rectifier quelques-unes des lectures
propos^es sur sa copie.
I. STELE DE (5fg( dXEEMiTiiRE ET DiMEysioNs. — AlbSlrc. — Hauteur o m. 7/1 cent., largeur
m. ha cent., »5paisseur m. 1 3 cent.
Provenance. — Trouv^e le 1" et le 11 avril 190^, en deux morceaux,
dans la cachette de Karnak.
Tableav. — Le haut du cintre de la stMe est occupe par le ciel ^toil^.
Au-dessous, le disque solaire ^tend ses ailes. II est appel^ : ^ \\^ J[
S
-c=*f^ ^ ^ . Au-dessous , deux tableaux sont r^partis a gauche et a droite.
Tableau de gauche. Le+^To | ! ^-^ f
'|-—•
f ^ , coiff^ i^ , lient la masse|
el le bAton de fondation de la main gauche; il tend la droite vers Amon
!'"''''? rZ ZZ ZZ ' lenant le signe des pan^gyries. Le dieu tend la \ au roi.
Devant lui sont deux lignes verticales (—) '| |"^S°'^4'^'^— "^^^
— 85 —
^^'iAlSI^XPCOfllll- Derriere Amon est la d^esse Maout 2^
^ IA™! (,ic) ^
-^ II "^ , debout, coiff^e >> surmont6 du |^.
Tableau de droite. La|]|[f'^']P©|* f"]^' v4tue d'une grande robe
flottante, coifF^e >. surmont^ des |, agile deux sistres diflf^rents, devant
!"^ J1t et Jtiy=li-*-Af !1T- EHe porte des sandales. EHe
est suivie par ie^^ 1 ^ ffl JS *' ^^^^ rase ,
portant sandales , vein d'un
ample jupon, tenant le \ de la main droite. >
Texte.— Une inscription de quinze lignes est grav^e sous ces tableaux :
p.rLij^\jc;^-^i-^i.^^pitii^(^T3j^
Z'p^!viitj?^p^^pimzi(g3^-iz
C,'Vw^PPT^f^rr:3irr:^^!2:TpTi:^!«10!^
I
— 86 —
Techniqve. — L'albAtre oil fut taill6e celte st^le ^tail de mauvaise
quality. La face prdsentait des Irous qui ont M bouchds par des raorceaux
de reprise. La gravure ^tait difficile : on Tobtint plus par Eclats que par
incision. Le r^sultat acquis est cependant bon, ct les figures, parliculie-
rement celles de Ankhnasnofriabri et de Sheshonq, sonl jolies.
CoNSBRrATiOK. — La slMe »5lait bris^e en deux, quand elle fut jel^e en
deux endroits diff^rents dans la cachette de Karnak. La cassure a fait dis-
paraitre la majeure partie de la fin de la troisieme ligne. — G. Legrain.
II. TRADUCTION ET COMMENTAIRE.
Une traduction et un commentaire sommairc pcrmettront au lecteur
d'appr^cier I'importance de ce lexte.
ft L'an I , le troisieme mois de Shomou , le 2 9 , sous le roi Psammetique II
,
qui donne la vie; — Ce jour-la, la fille royale Ankhnasnofiribri arriva a
Thebes. Lorsque sa mere, I'l^pouse du dieu, Nilokris, vivanlc, fut sortie
pour voir (•• = !^^) ses graces, elles se rendirenl a la Maison d'Amon,
ensemble(^^ = Noycon ) , et voici que vint en procession le ,
lui faire sa titulature, disant : kLb grande chanteuse, celle qui
«porle les fleurs dans le grand chAleau , celle qui marche a la t^te (_f ^ '^)
wde la lign^e(*'^J^^'^) d'Amon, le premier prophele d'Amon. la fille
« royale, AnkhnasnoliribrJ, c'est elle qui est accourue vers son pere Amonr^
,
R seigneur de Karnak, chef dc Thebes^.
(tL'an VII, le premier mois de Shalt, le 93, ce dieu, le dieu grand
Psammetique sort! I au ciel , il se forma en disque solaire, les membres divins
se r^sorberent (^ J •) en qui les avail cr(5(5s, et voici que son fils fut intronise
en sa place, le roi Apries, vivant.
— 87 —
«L'an IV, le qualrieme mois de Shomou, le h, de ce roi, la divine
adoratrice Nitokris, juste de voix, sorlit au ciel, elle se forma en disque
solaire et les membres divins se r^sorberent en qui i'avait erode; et sa fiHe,
ie premier prophete Ankhnasnofiribri, lui fit tout ce qu'on fait a un roi
bienfaisant. Puis , douze jours plus tard , le quatrieme mois de Shomou
,
le 1 6 , apres que fut alUe la fille royale (^' pour ^ *
) , le premier prophete
Ankhnasnofiribri, a la Maison d'Amon-ra, roi des dieux,les proph^tes,les
peres divins, les pretres, les horoscopes du temple d'Amon derri^re elle,
prdcddds des Grands Amis, elle accomplit toules les formalites de la Montfe
de la divine adoratrice d'Amon vers le temple, par I'entremise du scribe
des Merits divins et des neuf pretres de cette Maison ; elle revetit tous les
charmes et toutes les parures d'dpouse divine et adoratrice divine d'Amon
;
puis, se levant couronnde des deux plumes et du mortier, elle fut proclamde
(ct^'iTP' ''^* • ^^^^^ ^^^ inclinaison de front pour etrei^) r(5gente du circuit
complet du disque, et on lui fit son titre ainsi qu'il suit (\) : Princesse,
la tres gracieuse, latr^s loude, dame de grace, douce d'amour, rdgente de
toutes les femmes, Spouse divine, adoratrice divine Maout-houqi-nofrouitou,
servanle divine, Ankhnasnofiribri, vivante, fille royale de Psammdtique.
Maintenant qu'il lui a dte fait toutes les formalities et tous les rites, ainsi
qu'il fut fait a Tafnouit la premiere fois , c'est a elle que viennent les pro-
phfetes, les peres divins, les horoscopes du temple, a toute dpoque ou elle
se rend a la Maison d'Amon , en toutes les fetes ou le dieu se l^ve solennel-
lement. n
Les dates sont importantes pour la chronologie royale. Elles nous donnent
en effet le jour precis de la mort de Psammt^tique II et celui de I'avenement
d'Apri^s, et elles ferment a jamais les discussions possibles au sujet de la
longueur du regno de Psamm(5tique. Elles i5tablissent dgalement la filiation
des trois personnages, Psammdlique II, Ankhnasnofiribri et Apries, et
elles achevent de d(5truire I'errour dans laquelle j'dtais tombi^, en voulant
fairo de Psammdtique II un simple enfant au moment de son avenemont.
H rdsulte en effet du ddbut de I'inscriplion que, dfes la premiere annde de
son r^gne, il avait d(5ja une fille en dtat d'etre envoyde a Thebes, c'est-^-
dire 4gdo probablement d'une dizaine d'anndes, sinon de plus.
De m^me que la chronologic des Pharaons, cello des princesses thdbaines
gagno en precision. H y a sept ans, lors de la d(5couverte par M. Legrain
88
de la slMe de Nitokris , Erman n'avait pas men4 la succession plus loin que
Psamm^tique II, et il n'avait pas cherch^ a d(5lerminer exaclemenl la lon-
gueur du principal"'. Nous avons maintenant certains points fixes qui nous
permellent de renforcer le cadre chronologique qu'il avail trac<5 :
PSANNETIQCE I"
PsAHHETIQl'E II.
ApriIs.
Airiv^e de Nitokris a Thfebes
,
An IX, le i4 du a"' mois ]sa presentation au dieu et
de Sha!t. j la constitution de son do-
( mains.
An I, ie 29 du li°" mois
de Shomou.
An VII, le 93 du 1" mois
de Shait.
An IV, le li du 4°" mois
de Shomou.
An IV, le 16 du 4"" mois
de Shomou.
Arriv^e d'Ankhnasnofiribrt
a Thfebes, sa presentation
au dieu , sa nomination
comme premier prophMe
d'Amon , a c6te de Nitokris.
Mort de Psammdtique II.
Mori de Nitokris.
Ankhnasnofiribri est introni-
see princesse de Thfebes.
Une date nous manque pour completer celte serie, celle de la mort de
la princesse Shapouniouapil II, qui adopta Nitokris, et par suite celle de
I'av^nement de Nitokris comme princesse de Thebes. Pour le reste, nous
voyons que, tant en quality d'associ(5e et d'h^rili^re pn^somplive qu'en quality
de princesse r(5gnanle, Nitokris demeura un peu plus de soixanle-dix ans au
pouvoir, soil quaranle-cinq a peu pr^s sous Psamm^tique I, pendant les
r^gnes complets de N^chao et de Psamm^liquc II, et un peu moins de
quatre ann^es sous Apries; elle parlagea le pouvoir pendant onze ann^es
environ avec Ankhnasnofiribri. II r^sulte de cet ensemble de dates qu'on
avail dA la choisir Ir^s jeune, el c'(5tait la vraisemblablemcnt une precaution
ordinaire; nous relrouvons en effel Ankhnasnofiribri encore vivanlc sous
Psamm^tique III, plus de soixanle-dix ans apr^s qu'elle arriva a Thebes,
en I'an I de Psamm^tique II. En prenant les princesses fort jeunes on
'' Erhan, Zudett Legrain'schen Inschriflen, dans la Zeitschtift, tome XXXV, p. 98-39.
— 89 —
pouvait les dresser plus ais^ment a leur role, et on avail la probabilitd
d'^viter des changements trop frequents. En fait trois d'entre elles, Shape-
niouapit II , Nitokris et Ankhnasnofiribri , couvrent le siecle et demi que dura
la XXVI" dynaslie.
La premiere stMe de Legrain nous avail renseigne sur les pr^Iiminaires
de I'adoption; malgr(5 les iacunes du d^bul, on y voit comment Psam-
m^tique I , d^sireux de respecter les droits de la s»Bur de Tahraka , Shapeniou-
apit II, et en meme temps de mettre ia main sur la principaut(5 th^baine,
avail donne sa fille Nitokris a cette princesse comme fdle adoptive. G'^tait,
comme Erman I'a montr(5 suflisamment, une coutume assez vieille a I't^poque,
puisqu'on la peut suivre jusqu'a la XXIIl" dynastie, c'esl-a-dire jusque vers
r^poque ou disparait le pouvoir des premiers prophetes d'Amon Th^bain.
II est vraisemblable que ce qui se passait pour les princesses s'^tait pass^
auparavant pour les princes au\quels les rois de la XXll' et de la XXI° dynas-
ties confiaient le pontifical; du moins ce qu'on lit sur la stele qui raconte
I'avenement du grand pretre Manakhpirri rappelle singulierement les pra-
tiques que les deux steles de Legrain nous ont r^v^lees'". Si ce rapproche-
ment est justifies, on comprendrait ces doubles filiations qui obscurcissent
si fort la succession des pontifes de la XXI" dynastie. L'adoption d'un prince
royal par un des grands-pretres el par sa femme expliquerait pourquoi
ce prince, devenu grand-pr^fre a son tour, est dil, lanlot fils du grand-
pr^tre, tantol fils du Pharaon. Sans insister sur ce point, que j'aurai peul-
^tre I'occasion d'approfondir prochainement, notons que I'assimilation
complete des princesses de I'f^poque saite el ^thiopienne avec les grands-
pretres des ^poques tanite et bubastite est rendue plus cSvidenle que jamais
par le litre de ^ |* '
|™
, que la princesse recoil lors de son arriv^e a Thebes
,
el quelle continue de porter apr^sla mort de sa mere adoptive. D'autre part,
rien ne marque mieux I'avilissement de ce litre que son attribution a une
femme. Le grand-pontifical d'Amon n'avail pas ^l^ supprim^ compl^tement
au temps des invasions (Sthiopiennes, ainsi que je I'avais cru tout d'abord*'^'.
11 n'exislail plus en tanl qu'organe politique de la vie th^baine , mais certaines
<' Brugsch, Recueil de monuments, ''' Maspero, Les mmnies royales de
t. I, pi. XXII, p. Sg-io, et Reise nach Deir el Bahari, p. 767 et note 3.
der Grogsen Oase, pi. XXII, p. 85-88.
— 90 —
des fonctions religieuses qui lui revenaient n'auraient pu disparaitre sans
inconvenient. Tandis que la pompe cl I'apparence du pouvoir passaient aux
princesses, et que la rc^alit^ en (5tait d(5volue aux mains d'individus inveslis
parfois de fonctions secondaires du sacerdoce lels que Montoumhait, d'autres
personnages recevaient le litre redevenu purement religieux de premier
prophete d'Amon, el ils en exercaient la charge obscur^ment, ainsi le^•
J^ Harkhaboui de la slMe de Nilokris'", qui prend rang apr^s le
qualrieme Prophete d'Amon Montoumhait. En rattribuant a Ankhnasnofir-
ibrJ et peut-^tre a d'autres avant eile, il est probable qu'on ne conf(5rail
qu'un litre purement honorifique : la princesse avail certainement a c6tt5
d'elle un pr^tre qui accomplissait les rites pour elle, ceux au moins qu'un
homme seul avail le droit d'accomplir.
G'est sans doute h I'occasion de son inlronisation qu'Ankhnasnofiribr!
fit consacrer la statuette en albatre que M. Legrain a relrouvi^e, en frag-
ments, mais presque complete, dans le trou de Karnak, et dont il donne
la description suivante :
STATUETTE DE LA "|* (^— '^|||j H (JT^!^
MATjiRE ET DIMENSIONS. — Basalte vert. — Hauteur o m. 7 1 cent.
PRorsNANCE. — Le corps, les pieds et le socle onl 6li trouv^s, le
20 f^vrier igoi, dans la cachetic de Karnak. La tele fut tir(5e de la
mdme cachelte a quatre metres plus au sud, plus profondement enfouie,
ie 18 avril 190/ii.
Description. — Femme allant a grands pas, le bras droit pendant, le
gauche ramen^ sur la poitrine. La reine porte une perruque ronde a pelites
boucles, toute semblable a celle de la dame Takoushit du Mus^ed'Athenes,
avec laquelle elle pr^sente, d'ailleurs, une frappante analogic de formes et
d'allure. Une uraius est h son front, et d'autres formenl couronne au-dessus
de sa l4le; lout I'ddifice est surmonle des cornes, du disque et des longues
''* Lignc 92; cf. Lecrain, Deux steles troucees d Karnak en fierier iSg-j, dans la
ZeiUschrift, I. XXXV, p. 18.
— 91 —
plumes. Une robe coHante moule ses formes rondeleltes. EHe tient le ^ dans
la main droite, une fleur retombante dans la gauche. Les pieds sont nus.
CovLEVRS. — Aucune trace.
hscBiPTioKs. — A. Les inscriptions qui couvrent le plat sup^rieur du
socle sont dispos^es de la fafon suivante mais Sorites : (•—')
nV £;^
— 92 —
Techniqvx. — Tres bonne.
StYLK. — Les formes de celte statuette sont rondes et dodues, chose
assez rare dans I'art ^gyptien et, par ce point, rappellent encore I'image
de la dame Takoushit.
Conservation. — Cass(5e en trois morceaux, faisant un tout complet.
Brisures : lete d'un serpent de la couronne, t^te de I'uraeusfrontale, I'aile
gauche el le bout du nez, un bout du menton.
II n'entre point dans le plan de ces Annales de discuter a fond la valeur
des textes qu'on y publie : je m'arr^te done ici , aprfes m'etre born(5 a en
indiquer deux ou trois des points principaux. J'ajoute que le trou de Karnak
nous a rendu d'autres monuments de la m^me (5poque, qui enrichiront de
fails nouveaux I'histoire de la principaut6 th^baine. Le resume que Diodore
nous a Iransmis de I'ouvrage d'H^cat^e d'Abdere nous avait permis d'en-
trevoir, sous une forme romanesque, la constitution particuli^re de cet etat
th^ocratique : les monuments, qui sortent de terre chaque jour, nous en
restiluent peu a peu le personnel et la chronologie.
Caire, ai avril 1 90/i.
G. Maspero.
NOTE
SUR UN FRAGMENT DE STELE D'ARYDOS
PAR
M. G. DARE8SY.
Le mus^e vient de recevoir d'Abydos un fragment de calcaire, partie
inf^rieure d'une stele, surlequel on lit encore :] ^B'^^-*') "~'J|»^*B
Ce debris est int^ressant a plusieurs litres. L'orthographe ^ Bill ^ Mil pour
•^ Mil^ ^^ Mil^ , forme ordinaire du nom des troupes auxiliaires , est
a noter. Aux deux dernieres lignes il ne manque que trois ou quatre groupes
du commencement, qui ne pouvaient par suite contenir que les indications
de filiation de Pi-ma, fds de Ghechanq et Ar-s-aau-n-mehtt. Or, dans I'in-
scription de Piankhi , a la ligne 1 8 , on parle du /^'^I^MilMil'^)^
^ j^""^f^ parmi les allies de Tafnekht, et a I'avant-derni^re ligne du
reversJe;^/^'^]Ji^^^^j^|Qest mentionnt^ parmi les chefs
qui font leur soumission. On pent supposer que Ghechanq est mort pendant
la lutte et a M remplac^ par son fds Pi-ma comme gouverneur de Mend^s.
II n'y aurait rien d'impossible, les titres ^tant comparables dans les deux
cas , a ce que les noms conserve sur le fragment d'Abydos soient ceux des
personnages dont parle le roi ^thiopien.
G. Daressv.
UNE STATUE D'ABA
PAR
M. G. DARESSY.
All printeraps de i goS , M. Legrain a achel^ a Louxor une statue d'^poque
saiie"', cerlainement de provenance th^baine, bien qu'il ait ^t^ impos-
sible de savoir sur quelle rive du Nil elle avait ^t^ d(5couverte, a Karnak ou a
Gournah. Taill^e dans un bloc de calcaire tendre, elle a perdiAoute sa partie
sup^rieure depuis la ceinture. Le personnage i^tait debout, vetu d'une longue
robe formant un tablier empest5. II maintient devanl lui une st^le a sommet
cintr^, dont la partie ant<^rieure et les tranches sent couvertes d'inscriptions
malheureusement en mauvais ^tat, les signes ayanl et^ gravt^s peu profon-
d^ment et la pierre «5tant us^e a la surface. M. Legrain a bien voulu me
laisser le soin de publier ces textes, ce dont je le remercie. Je ne puis me
flatter d'avoir rtiussi h lire tons les signes dans certains passages frustes, et
je demande I'indulgence des ^gyptologues qui parviendronl a d^chiffrer ce
qui m'a echapp^.
Le haul du cintre est occup^ par un disque ail^, sous lequel pendent deux
uraeus coiff<5s de couronnes du midi et du nord, et qui est accompagn^ de
la legende deux fois r^p(5t^e ^©^ I A "^' L'inscription qui couvre le reste
de la stele est en lignes horizontales de droite a gauche; la fin en est trac^e
verticalement sur les tranches. Les quatre lignes du d^but sont en majeure
partie d^truites : (—')
I I I I ("—
k
''' N° d'entr^ 36i&8. Hauteur du monument o m. 70 cent.
— 95 —
IPIs.~-<^^Jii;=;>^'^'^^5S-=>^-=r'^iy^^ /
I I rm 1 1 1 ^-^^ **"*1 1 1 /«»~A 11 J 1 <_^ A~—\ I I I />—V 1 I
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I A^ TO 1 I I I J /~-«v 1 /»~^ * - ^~~^ ' /~—\J 1 I I I — l*««A 1 'V I I*-~a'a
^9 I • 1 ^ r^ /~—V I ^ I It Jr « I I I •"•^ >—*. ^f /—A i A ^J:i 'r^^i:s-iii.^?^:j-^v.:-i:si^pfxN>«oi wi
c.^^JiJks;p^f?f:?nrr:;:r)p-!Ma:MiPfx«i
E]i^r^p=;^^^«M«:^^^ip-iQ!!r:
^?i:\'S^?(^»P;2,QSI>.^<^)tj-AJ«r!>'8B
^PT;SI^3;ir5[^-nGr.i'7Jlili^!Jhlt^y-H
^^i ^[lJ.c= I f Jl -^ " A—V ^:t^ -»- .i=• A e • « ^i^M^i^^^9 a V U ' < <•>- I A—V 7 - I ^—A ,4k r^ * ^^ V C —•- ' ' ' '^^H
I __ 171 1 t I '^^ 'wm — 1 ^sa C^ 1 ^^ ^ -— i^-.^ JT « <^^mmm
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I
I'J^THfl'^* l"=*l'^f*iii|"««l:illlii I I III I xkAT^ 111^.^=: I jm^aIWm \ \\ \\ i
Le dossier auquel s'appuie la statue porle une inscription en gros carac-
l^re dont ii ne subsiste que la moiti^ infi^rieure : jPTJc^i^'^^'^n
Le personnage que repr^sentait cette statue elait un des grands fonction-
naires th^bains du commencement de ia XXVP dynastie. Son magnifique
tombeau ^tait a I'Assassif; il a malheureusement k\.k saccag(5 anciennemenl.
Les inscriptions et figures subsistantes ont ut^ pubiiees par ie p^rcScheii,
dans ie tome V des Mhnoxrex puhlih par les Membres de la Mission archhlogique
frangaise.
G. Daressy.
yAnmles du Service des Mntiquites, T. V. PI. I
Phototypie BerliiauJ, Tans
Les colonnes de la Salle Hypostyle, a la Cm de la campagne de 1902-1903.
^nnales du Service des tAntiquWs, T. V. PL II
Pliutotypu! BerthaiiJ, Paris
Les caryatides de Thoutm6sis I", dt^gagte.
^nnaks du Service des ^ntiqiiite's, T. V. PI. Ill
T4te d'Ousirtasen Ii='
Pbototypie Berthujd, Paris
. ^Annates du Service des xAntiquites, T. V. PI. IV
I. Tete d'Amonit. — 2. Tete de Thoutm6sis \".
Plislotypie nerlhaiid, Paris
lAitnaks du Service des ^ntiquite's, T. V. PI. V
Thoutm6sis IV et Taaa.
Pliototfpie Berttmud, Paris
iyinnaks du Service des xAntiquites, T. V. PI. VI
Buste de Ramses IV
Pbttotypie Bertliaud, Pans
REPORT ON WORK
DONE m THE GEBEL ESH-SHEIKH
ABD-EL-KURNEH AT THEBES
JANUARY TO MARCH 1903
BY
M. ROBERT MONO
M.A.F.R.S.Ed.F.C.S.F.G.S.ETC.ETC,
On the invitation of Mr Percy E. Newberry, and with his kind assistance
in the direction of the work and the copying of the inscriptions, I began
excavations on the lo"' January 1908, in his concession of the Gebel esh-
Sheikh Abd-el-Kurneh at Thebes.
S I. — The tomb of Ken-amen.
I commenced by clearing the tomb and courtyard of Ken-Amen '•',
Mr Howard Carter, Chief Inspector of the Antiquities of Upper Egypt , having
kindly shown me the site and examined with me the most suitable place for
the deposit of the debris that we had to remove. This work was practically
completed by the middle of February, and, during the course of it. several
') The tombs of^ | J!!J!;!|t^ Ken-
Amen has been briefly described by Gham-
poUion {Notices descriplives, 8 qual. L.)
and some of its painted scenes have been
published by Rosellini (Af. C, CXXI) and
Lepsius (D., Ill, 6 3, a). Hay also copied
some of its scenes ( Brit. Mus. Add. Mss.
agSaS f.f. 64-71; agSii and qi6). A
statuette of Ken-Amen vas found in the
temple of Mut at Karnak and has been
Annalet, 190/i.
published by Newberry (Benson and
GouRLAY, The Temple of Mut, p. 3a6-
3a 8). A very fine shawabti figure in blue
glass bearing Ken-Amen's name is in the
Gairo Museum and probably came from
his tomb at Thebes. He is described on
these monuments as~~\ *" I , >i^!'
'—^^ ^^,and>C.t — , and served
under Amenhotep II.
— 98 —
interesting objects were brought to light. In the court-yard was found an
unused mummy-pit of the Eighteenth Dynasty, a number of large earthen-
ware jars containing mummyfying materials , a charred draught-board '",
an inscribed wood shamihli figure of Ka-om-her-ab-sen '-', a very large
number of terracotta funeral cones of Ken-Amen '^' and of Sen-nefer, as
well as many pottery s/trt!i'rt/><i figures of Kamama'*', and numerous inscribed
oslraca of limestone and pottery. Just outside the door of the tomb, was
found a large sandstone jam!) with the seated figure of Ken-Amen, head
and inscriptions destroyed , and , inside the door, its fellow in a similar state
of preservation : these two jambs have been re-erected in their original
positions. I also found in the courtyard the remains of a large Greek or
Roman baking oven, of which photographs were taken. A retaining wall
was built on the north and east sides of the court-yard, and a staircase down
to the court of the tomb of Rames has been provided.
Within the front hall of tlie tomb were found numerous skeletons, near
to one of which were beads of twenty-second or twenty-third Dynasty date.
On the right side of the front hall there is a deep and very large mummy-
pit with many ramifications, which, having been accessible for a longtime,
I found to be completely plundered. Numerous bodies and skeletons were
'"' Drciiighl-board of wood , mncli char-
red by fire, 3'i..5 cm. lon{j l)y 8 cm. liroad.
The upper side is dividod into Ihirly-lhrce
«juares arranffcd in Ihree rows of eleven
each : some of the squai-es have liierogly-
phic signs in them while other are blank.
Tlifi under side is divided into forty-five
squares, arranged in tlirce rows of fifteen
eacli, and in llie center of each s<juare is
incised a small rosette : (••—•)
'if
— 99 —
brought to light in this pit, and in chambers beneath were found a basket
and an untouched mummy, buried in a heap of d(5bris, which had glass
eyes inserted in the eye-sockets. One of these has been handed over to the
Museum, the other one is still in place in the skull in the magazine at
Thebes. One whole, and portions of several other limestone canopic jars
were also discovered here , but only one is inscribed and that simply with the
name of the god Dua-met-ef.
The inner hall of the tomb had been fdled with d(5bris to a considerable
height through the collapse of the ceiling, thus giving to the chamber the
appearance of a natural cave. The south half of it being clear of debris and
containing no paintings or inscriptions except along the east wall, I decided
to fdl up this portion with the rubbish removed from the centre, and, as the
north side was also found to be undecorated , I ordered the d(5bris to be
piled up at the right and left, so as to offer some additional support to the
columns and roof. In the centre of this inner hall were found the remains
of a twenty-second Dynasty burial, two wooden steliB '", a fine cartonage
head, beads, fragments of wooden colIins''^', Horus-birdsandAnubis-jackals
also in wood , an Osiris figure painted and inscribed but with name illegible
;
and finally, in the entrance of the small painted funeral chapel at the end of
the hall, a small papyrus rolled up which has not yet been opened and
C The texts upon these stelae read this : If •i Ml ^ "^ ^ I
*Ml ^M flTFi
•^I I 7 T I
' X ^ -^ U I
'~~*J 1
''' One of these wooden coffins was
—I I Ijjjijjjj
.^ .J g |,liyyi|.^,.— ^- inscribedand bears thenameofa
1 1 1^^
I 1 1 <~—\ == J I 4—1 1 j~~v G^ i-v Jit -^^^ -rr- n • . !• i I VHilli
, „ ~^ ffPriest of Amens, . I^^
i T^ 1
1' /—A1=S rj^-w—1 1 • «— J"^ ~^ ^^ TPcda-Amen-nesi-taui » , son
"^•TT"-'! A -'-1*^ ' •V^'^T"— of'*" " !3c."^ Marli-er-dja, who
identical to the owner ot stela n 1.
— 100 —
examined. On the north side of this inner chamher, a wall with false-door
depressions about one metre high was built between the columns and
painted
89. — The tomb of Rames <'l
As this tomb, which is below that of Ken-Amen on the north, contained
only a few inscriptions, I made a path across the court-yard and opened out
the doorway, so as to render it easily accessible. Here, in clearing this path-
way, we found a number of eighteenth Dynasty jars with mummyfying
materials, some with their mud seals (but no stamps) still attached to them.
This tomb is not of sufiicient importance to require a gate.
§ 3. — The tomb of Sen-inefer (^l
Immediately below the tomb of Ken-Amen is the large tomb of Sen-nefer.
The interior of this tomb was comparatively free from debris. The front Hall
contains a fine view, amongst other scenes, of the garden of Amen at Karnak
as it was in the time of Amcnhetep 11, but its paintings have, like those of
the rest of the tomb, been much obscuredby soot etc., which could be only
partially removed by repeated washing. No objects of any importance were
found within this tomb, the Inner Hall of which Mr Carter has decided to
turn into a magazine, and I have deposited in it all the inscribed and other
objects found during the course of my excavations that require preser-
vation, therein.
In the courtyard I found , in the N. E. corner, a deep mummy pit with two
lateral chambers botii plundered, but in the side chamber of the upper one
were, besides debris of coffins, chairs etc., sAawaJa figures of Userhat'^' and
Merserker '''', a mummy on whose right hand was a silver ring with car-
<'' The tomb of ®([j P
f^ Rames, a Society of Biblical Archaeology, 1900,
^ ^, under Amenhetep II. I'- •^O"''" •
''' The tomb <>f| J t^ Sen-nefer, the (i) rri j-j|n ^
—^ ,—^ O ij under Amenhetep II. A brief^
notice of this tomb has been published ''' ^^ m 2) U •
by Newberry, in the Proceedings of the
— 101 —
louche"' and on whose left hand was a bronze ring '^' also inscribed (now
in the Cairo Museum), a bttle blue faience ring, two carnelian hair buckles
or ear-rings, and fragments of pottery canopic jars. In the courtyard, we
found a false entrance to a mummy-shaft, consisting of some eleven steps
going three metres down , at the bottom of which were discovered some
bodies of uncertain date but no inscriptions. In clearing the courtyard, I
found a number of funeral cones, terracotta, blue glaze and earthenware
sliawabtiDgures , fragments of granite stela; with the name of Sen-nefer, and
fragments of three statues in granite. Here also we turned up a limestone
triple statue,portions of which we had already found in the courtyard of
the tomb of Ken-Amen. I also explored the ground in front of the courtyard
of Sen-nefera, which disclosed an ancient retaining wall on the south side,
whilst on the north I built a wall to correspond and a stairway to connect
with the courtyard of the tomb of Rames. Whilst examining the debris at
the end of this wall, I discovered a wooden coffin painted white and yellow,
covered with reed matting and facing east and west , surrounded by a number
of jars, containing mummyfying materials. This coffin was found only
to contain debris of pots. The continuation of this work disclosed portions
of a wall which I propose to trace next year. I found it two metres below
the surface, at a distance of 17 1/2 metres from the S. W. angle of the
court-yard of the tomb of Sen-nefera, and in continuation of the direction
of the north wall of that court.
§ 4. — The tomb of Sen-nefera'''.
I opened up and examined the large pit of the tomb of Sen-nefera , and
in it I found fragments of papyrus, the rilled mummy, a sandstone face
,Y| ''' The tomb of II ^ t^ , Sen-nefera
,
<•' Silver rinp^Ki- <i^ under Hat-shepsut and Thotnies III.
2i^ A short notice of Sen-nefera is given
"* by Newberry in the Proceediiign of the
N Society of Biblical Archaeology, igoo,
-—D . * • p. 61-62.
— 102 —
of a statue, the wooden face of a sarcophagus, and fragments of a limestone
stela bearing his name and titles. Here we also found in the debris a frag-
ment of a stela with the name of Ken-Amen. In the debris surrounding this
tomb, I discovered fragments of a painted limestone slela in bas-relief and
a small papyrus roll (acbarm?) which requires to be unrolled.
§ 5. — The tomb of Menna C.
Having been informed of the existence of a tomb with fine paintings
some hundred yards behind the well-known tomb of Nekht, I began work
at the beginning of February, and found first an uninscribed rock-tomb con-
taining a body and a fragment of a painted wooden model oar. Continuing,
I found two jambs with the doorway between filled up with mud-bricks, and,
beyond it, the tomb of Menna, a « Scribe of the cornfields « of about the
lime of Amenhelep II. Within the tomb, two mummy chambers were
discovered (numbered respectively i and 2). In n" 1 was brought to ligh
the remains of a late burial, destroyed for the most part by fire. Here we
turned up an ivory spoon stained green, some gilt plaster-work, a piece of
a pectoral ornament, a blue glazed lotus column amulet, and a leg of a
wooden funeral chair or bier. In mummy-pit n" 9 we found fragments of a
mummy of no importance. In a third mummy-pit, in the court yard of this
tomb, I found a wooden staff neatly bound round with string at the top
(now in the Cairo Museum).
Beyond the boundary of the courtyard, which was walled around and
approached by a flight of stairs built of mud-bricks, we excavated a small
rock chamber, which appears to have been unused, and, in a pilbeforeit,tlie
uninscribed coffins of four children, one containing a necklace of thick Idue
beads, two pots and an earthen-ware dish with leaves. In another mummy-
pit, more lo the north, I discovered the remains of a man , and, just behind
(') TheJombofS'i{^y[M(-niia, a I'as not yd l.een published (Maspero,
T^ fk r:.- ^ !!!• 'fl.is tomb wasf^''" f^'-
?" »^*
'^f"^^^ '" ^^^""'-
I » -av I I I 1/ V W««) t-I. 'ooo, p. ago).discovered by M. Maspero m 1886, but
— 103 —
it , in yet another pit , I found a small limestone bust of a woman , the shatvabu
model coffin of Menthu'", fi-agmenls of a sandstone portcullis, and three
Collins, two of which were fairly intact but empty and with illegible names.
In the debris surrounding these pits many funeral cones were brought to
light. These included cones of Menthu, Nekht-amen and Mery, but curiously
enough none of Menna. Inscribed bricks of Menthu were also found here
,
and , at a slightly higher level , bricks bearing the name of Ptah-mery whose
tomb I looked for but have not yet found.
§ 6. — The tomb of Huy <-'.
Mr Howard Carter having pointed out to me the position of a small
painted tomb in the vicinity of the tomb of Menna, I cleared this out also
and made it accessible. It belonged to a man named Huy, a metal worker
of the period of the middle Eighteenth Dynasty.
Besides this work , we opened and examined the fine tomb of Kha-em-hat
,
and, as its magnificent sculptures were showing some signs of decay, I
partially cleared out the front chamber and found in it a large number of
sculptured fragments of its walls and a small stela. Finally, an untouched
tomb having been pointed out to me some two hundred yards behind the
house of Hasan Abd-er-Rasul , I commenced the clearing of this tomb and
found in it a fine pottery vase and two mummy-pits, in one of which were
discovered a large number(5() perfect ones) of white pottery s/«awaih figures
of Peda-ast and portions of a leaden vessel : the second pit yet remains to
<') The cones of Menthu (of which sixty Cf. Daressy, M.A.F., L VIII, a. IN" 1 1 1.
specimens were found ) read : m The tomb of^ ^ 1 1^ Huy, a 3^
^1
.m. 1 1^^
, was discovered by M . Daressy
but has not yet been publisched.
— 104 —
be explored. This tomb is completely filled up with sand, even to thereof,
and it has unfortunately suffered much from water, so that the inscriptions
on the door lintels and jambs are nearly illegible.
In conclusion I must express my very best thanks to M. Maspero,
Mr Carter, Mr Newberry and Brugsch bey, for their kind help and advice in
the execution of this work.
Robert Mond.
WORK OF THE EXPEDITION
OF THE UNIVERSITY
OF CALIFORNIA AT NAGA-ED-DER
BY
M. GEORGE A. REISNER.
At a point about one kilometer north of the village of Naga-ed-Der, a
spur of limestone lies in advance of the main limestone wall, separated
from it by deep ravines. On the top of tiiis spur is the ruined tomb of a
Sheikh Farag. At present the river washes the base of the spur. Between
Sheikh Farag and the village, the edge of the desert slants away from the
river, bearing generally south-east (locally called qubli « souths), and is
broken by three large ravines opening on the cultivation.
The surface of the top of the Sheikh Farag promontory falls away from
the edge to a depression about one hundred meters wide, and then rises
to a high hill overlooking the ravines which separate it from the main
clilf. This depression has received a deposit of gravel and debris of varying
depth. The face of the promontory, as far as the first ravine, once contained
tombs cut in the rock (hereafter called rock-cut tombs) which have now
been almost entirely removed by quarrying and by natural denudation. The
gravel plateau on top contains a number of shaft graves and mud-brick
mastabas of the seventh to twelfth dynasties; and the slope of the hill
behind the plateau contains rock-cut tombs of the same period. These
have all been grievously plundered in both ancient and modern times.
From Sheikh Farag to the mouth of the first ravine to the south, there
is, at present, no gravel slope in front of the clifl', owing to denudation by
the river perhaps during the Christian aera. The mouth of the ravine is
about forty meters wide, but, on the south side, about twenty-five meters
of this distance is occupied by a gentle alluvial slope. This slope was
first occupied by a cemetery of the second and third dynasties (see pi. I,
1 and 2), although it contains one prehistoric burial and one vaulted
— 106 —
first dynasty stairway tomb. Later, this second dynasty cemetery was
buried by from fifty to seventy centimeters of d6bris from its own super-
slruclures and from the sides of the ravine above; and it was then covered
by a cemetery of the sixth and seventh dynasties, which extended up llie
south side of the ravine and was added to in the eighth to eleventh
dynasties.
South of the first ravine, as well as north of it, there is, at present,
no gravel slope between the face of the difl" and the cultivation. But the
face of the cliff rises in a very steep slope, the lower part of which contains
burial pits of the sixth to eighth dynasties, covered with rough rubble
maslabas or mounds. The upper part contains rock-cut tombs of about the
same period (see pi. II). This cemetery extends up the sides of the second
ravine and over the low alluvial mound on the north side of the mouth
of the ravine. The top of the mound contains pit tombs of the sixtii to
seventh dynasties, and, mixed with these, a great number of narrow
Coptic graves. The side of the mound, along the ravine, is lined with
chambered tombs of the seventh to eleventh dynasties, cut in the hard
gravel.
Between the second ravine and the third ravine, the limestone cliff lies
farther back from the cultivation and rises in two terraces with nearly per-
pendicular faces. The bottom of the face of the second cliff is about forty
meters from the top of face of the first cliff and separated from it by a steep
slope. From the base of the lower cliff, a low limestone shelf slopes out
to the cultivation, about one hundred meters away. The surface of this
shelf is covered with a thin layer of gravel, and its edge is concealed by a
low alluvial strip about ten to twenty meters wide, composed of strata of sand,
gravel and black soil. On the south, this shelf rises to a low limestone liill,
separated from the third ravine by a broad low mound of alluvial depo-
sits. The shelf and its alluvial border are furrowed by three slight water
channels and thus divided into four irregular tongues of desert-land. The
alluvial deposit at the tip of tlie first tongue, south of the second ravine, is
occupied by a cemetery of the first and second dynasties (see pi. III). The
second tongue tip is occupied by a tomb complex of the fourth or fifth
dynasty. The shelf behind these two tips is continuous, and bears a field
of small mastabas of the sixth to eighth dynasties (see pi. III). The third lip
I
— 107 —
lies further back than the others , as its alluvial deposit has been cut
away by natural forces. Its slope contains a cemetery of the sixth to eight
dynasties with a few later pits (XXth). The fourth tip, which in fact
clothes the base of the limestone hill on the south of the shelf, contains a
cemetery of the first and second dynasties. The limestone hill itself con-
tains rock cut tombs and brick mastabas of the twelfth to twentieth dynasties.
The alluvial mound between the limestone hill and the third ravine
(mentioned above) forms the north bank of the mouth of the ravine. The
part nearer the cultivation contains a cemetery of the second and third
dynasties , the middle part , a cemetery of the third and fourth dynasties
,
and the upper part, a cemetery of the fifth and sixth dynasties (see pi. VI).
The face of the first cliff, behind the limestone shelf described above,
contains plundered rock cut tombs without inscriptions. The slope from
the top of the first cliff to the base of the second contains chambered tombs
and pits of the sixth to twelfth dynasties. The face of the second cliff
contains rock cut tombs of the sixth dynasty. Four of these have scanty
inscriptions and reliefs, but without any great interest or beauty.
The south bank of the third ravine is also an alluvial deposit, about
twenty meters wide. Nearer the cultivation, this deposit contains pit tombs
of the twelfth dynasty, and, on the edges, chambered tombs of the tenth
to eleventh dynasties. The upper part contains the prehistoric cemetry (see
pi. VI). Beyond the third ravine are rock cut tombs in the face of the cliff
all completely plundered. In front of this cliff lies the village of Naga-ed-
Der; and to the south of the village lies the present day cemetery of the
Coptic population of Girga.
During the last two years, the work of clearing the south side of the
first ravine and the slope between the first and the second ravines has been
carried on by Mr Mace. The work on the field between the second and
the third ravines has been carried on by myself. And the work south of the
third ravine has been in charge of Mr Lythgoe.
Mr Mace has uncovered a large number of unplundered graves in the
second dynasty cemetery in the first ravine, which have yielded a certain
amount of broken pottery and stoneware, and a small number of rough
Hints , small bronze models and plain gold beads. In the cemetery of the
sixth to eighth dynasties, a number of unplundered graves were also found.
— 108
among them five or six basket burials. This cemetery yielded pottery,
stelae, a sheet of hieratic papyrus, inscribed colFins, one painted codin,
two statues, one of which was of wood, the other of limestone, two lime-
stone statuettes (see fig. i) and an ivory statuette. There were also found
bronze spear heads, a set of bronze offering models, beads, amulets,
wooden staves, sandals and headrests, several empty toilet boxes, alabaster
jars and other material.
The cemeteries on the tongue tips between the second and the third
ravines, all of the early dynastic period, contained a number of unbroken
vaulted tombs (see pi. VI, i). These, with the
remains of the broken vaults, furnished a very
decisive material on the technical powers of early
dynastic masons as well as on the common burial
customs (see pi. IV, a). In addition to the gold
jewelry and the cylinder seals, already mentioned
in the Arcliaeolofrical Report, a quantity of pottery
and stoneware, a few flints and beads were found.
The sixth dynasty and later graves in the face of
the upper cliff were all badly plundered. One pit
contained nineteen wooden statuettes and figures,
grouped about the foot of the coflin (see pi. V, i),
which contained an undisturbed body packed in the
usual manner of the sixth dynasty. Among the
wrappings was found a linen apron with the name
written in hieratic. Another pit contained a girl in
a poor wooden box. At her feet was a small box containing a veil and a
string of plant kernels (necklace). A third pit contained in a niche two
ships of the dead, a group of cooks and a group of brick makers (sec
pi. V, 9). Among the later tombs on the slope below the cliff, one contained
four rolls of hieratic papyri, badly worm-eaten; and another yielded a set
of poisoned arrows (see pi. VII, 1).
The prehistoric cemetery, which has been excavated by Mr Lythgoe,
yielded a most remarkable series of naturally preserved bodies (see pi. VII,
3). Most of these are temporarily on exhibition at the Khedivial School of
Medicine. The whole of the anthropological and anatomical material of the
Fig. I.
— 109 —cemetery, and indeed of the whole site , has been placed in the hands of
Prof. G. Elliot Smith of the Khedivial School of Medicine, and has led to
important conclusions which are now being prepared for publication. The
archaeological material has been worked up by Mr Lythgoe, and has
proved very rich in results relating to burial customs, dress, and cloth and
mat weaving. The antiquities found in the cemetery include a seal cylinder,
some interesting painted pottery, and the usual forms of slate palettes,
flint knives, ivories, beads and stoneware.
In addition to the work at Gii'ga, excavations were begun in the con-
cession at Gizeh granted last year. Beginning at the west end of the strip of
the cemetery west of the pyramid of Chufu which fell to our share, Mr Mace
supervised the clearing of the tomb complexes for a certain distance
towards the east. With the exception of some rough pots, a few bits of
rotten wood , and a brief stone inscription , no antiquities were found in these
complexes. Nevertheless, a number of untouched burial were found, con-
firming most gratefully the results of our work at Girga. About twenty-five
perfect skeletons were also obtained and formed a most important addition
to the material already turned over to Prof. Smith. It is our intention to
continue the systematic clearing of this strip during the present winter, and
to begin on the field near the third pyramid in the same manner.
8 October, igoS.
George A. Reisner.
A PROPOS DE BENiJ HASSAN
11, Plate XVI
PAH
M. w. VON Bissmo.
J'ignore si certains de nos confreres , en iHudianl les scenes figuri5es si >.,„ i„
planche XVI de la belie edition des tombeaux de Beni Hassan (t. II , by I*eu _p
E. Newberry), ont eprouv(5 le m(ime malaise que moi, a propos dii {jriflcje
qu'on voit au-dessus du bras droit du nomarque Acblho^s [^ ^ |) en cont._
respondance apparenle avec le petit cbicn qui est pros du pied du memfrj.
personnage. Ni les lois de la perspective egyptiennc, telles que nous lesd.
connaissons,nilecaracl('refabuleuxdu griffon, qui, selon les Kgyptiens, vit f
dans le desert, ne pernaettent pour ainsi dire sa presence ici. L'inscription
trac(5e au dessus du griffon est, dans sa partie finale, inconipn^hensible pour
moi, etparait-il aussi pour (Irillltb et Newberry, car (p. Gi)ils nousallirment
que : wThe horizontal line of hieroglyphs above the large standing figure of
Khety gives his usual titles and others in fanciful hierogliiphs which may be
interpreted— , entering first, going out last?55. Enfin la forme de la harpe
surmont^e d'une tiite humaine que tient la femme de la petite represen-
tation au-dessus de I'epouse d'Achtho<?s, Chnumolhes, est des plus Strange
et sans analogie directe dans les anciennes fres([ues ^gypliennes.
Lors d'une mission dont M. le Directeur {fi^neraldu Service des Antiquit^s
m'avait bien voulu charger, j'ai pu examiner rapidement la niche du tom-
beau 1 7 oil ces scenes sent figur(5cs. La solution de toutes ces dillicult(5es est
des plus simple : il y avait autre fois, dans la partie moyenne du tableau,
une representation de chasse dans le desert qui faisait suite a la prise des
oiseaux que nous y voyons encore. G'est a celte scene qu'appartienncnt le
griffon, aussi bien que les jambes et les parties inferieures d'hommes ou
d'animaux, et les trois personnagcs assisdans la soi-disant partie finale de
— HI —I'inscription. La harpe de la femme musicienne couvre la majeure parlie
d'un personnage accroupi. Par ci par la , on d^couvre sans peine les resles
d'une peche aux poissons. La scene premiere, qu'un examen fait plus a
loisir pourra sans doute reconstituer, a ^t^ couverte de slue pour faire
place a la repri^senlation a grande t^chelle du d(5funt et de sa femme. Le
slue est tomb(5 en parlie, el ainsi s'est produitle curieux melange de scenes
que nous monlre la planche de M. Newberry. Le dessin en surcharge elait
done Ires semblable a celui de la planche XIV du volume de M. Newberry.
Qu'on me permelle d'ajouter ici quelques notes que j'ai prises dans les
tombeaux 1 7 et i 5 ii la hale, et qui serviront seulement a indiquer a d'aulres
combien il reste encore a faire dans cetle necropole que nous croyions
connailre. Je n'ai malheureusemenl pas eu en main le livre de M. Newberry
en les redigeant, sansquoi j'aurais peut-elre pu faire mieux.
Contrairement a ce qu'on volt a la planche X, j'ai note que les liges des
petits lolus sont peintes en rouge ; les parties blanches du chapileau sont
([uelquefois jaunes, et le bleu a presque partoul sauf a I'architrave el au
chapileau passe au vert.
J'ai remarque expressement que les lulteurs de la grande paroi du fond
ne presentaient pas enlre eux la difference de couleur qui est coutumiere :
cependanl, comme la planche XV indique nettement le contraire, il y
aurail lieu de verifier sur place mon observation.
J'ai copi(5 un certain nombre des petiles inscriptions qui accompagnent les
scenes. Je donne ici celles la seules ou je crois avoir lu mieux , ou bien celles
pourlesquellesunecopieiWfc^e*u/^<Hte confirme un texte curieux de I'edition
anglaise.
Planche XIII, seconde rangee (du has) : joueurs (Tdchec, lire: ^^jf^y,
sculpleur en train de peuidre le bras d'une statue, lire : ^ ^
Troisieme rangee : '^ i^f;^ [ ensuite|^J^
. Notez que, dans les noms(?)
qui accompagnent les deux premiers claqueurs, il y a vraiment pour1 1 | et
fO IDm ,c'est-^-dire pour
^ > et H] > , M M «tfll fD fU [l] = «" ^^oy^"
Empire, pour indiquer le pluriel, on repele quelquefois la leltre ou le trait
qualre fois au lieu de trois.
Au-dessus des danseurs, on lit ^^J«'
—
^ -i^- Plus loin j'ai cru voir
—' 1^
I-~-^^
f f; au-dessus d'une ^critoire (?)^ | f ^; au-dessus
— 112 —
des arfs"^
i ; suit ensuile ran jf\ (•'") I el,'~~*'^*1 '*''''''; en fin,
il y a , d'apr^s ma copie, ^ °
(?) 1^ et| . *_
.
Pour la quatrit'me rang(5e voila re que mes notes comporteni. Au-dessus
des joueti.ies de paume :j y|[ |
plus loin ^A'f et ^L«; ensuite| j
'—*^1 ct -=>»•— ,enfin '~^f[|i (fcil "^^^ i ^•Dans la deuxieme rangt^e d'en liaut je lis : au centre j£ 1 ^i P"'** '^HHHl 1
ensuite l^l^l; ^1-^^Jl.; ""fi" ]^\Qi
J'ai not^ aussi que le naos dans lequel ce trouvent les statues de Achtho^s
et ChnumotWs est en granit : il est peint en jaune tachel(5 de rouge. II est
regrettable que M. Newberry n'ait pas indiqud dans son texte les couleurs
des objets repr&entes , car c'est par la seul ires souvent qu'on peut inter-
prt5ter justement les fresques.
Voici les quelques textes que j'ai pu copier dans la tombe i 5. La fin de
la Iroisieme inscription de la rangee la plus basse , a gauche de la planche VII
,
donne clairement 4.^; dans les textes qui suivent je dechiffre ^r— (*)(?)
et /lA; enfin '^ f et ' "^Z.
Plus bas encore, la oii M. Newberry n'indique rien, j'ai lu J^ U^f '^^
^1'
^ X ?, done le reste du titre des scribes qui revient plusienrs fois sur
(•) iiiriBn - «
la meme planche et de I'addition qu'ils font.
Enfin j'ai note que, dans la sc^ne de la fabrication des pots, les vases sont
peints en gris jusqu'au moment oil ils entrent dans le four | ^, d'ou ils
sortent rouges, particularity importante pour I'interpretation.
Encore une fois, ces notes ne sont ([ue provisoires, et leur but est surtout
de d(5montrer combien il serait desirable qu'un (Egyptologue , Tedilion anglaise
en main, allAt revoir les tombes de Beni Hassan et en faire une description
d^taill^e qui permit I'^tude archt^ologique de ces tombeaux,qui malgr^ les
travauxdeChampollion, Rosellini, Lepsius, et malgr^ les supplements aux
deux volumes de M. Newberry, est encore bien dilficile.
W. VON BiSSING.
INSCRIPTIONS HIEROGLYPHIQUES
DU
MUSEE D'ALEXANDRIE
PAR
M. G. DARESSY.
Le Mus^e d'Alexandrie , bien que consacr^ plutot a la conservation des
antiquites grecques et romaines trouv^es dans le nord-ouest du Delta,pos-
sede un certain nombre de monuments de I'^poque pharaonique d&ouverts
dans cette rc^gion,qui ont ^t^ donnas par des particuliers ou envoy^s par le
Service des Antiquites, et qui portent des inscriptions hi^roglyphiques.
Ces inscriptions etaient jusqu'ici incites ou peu connues, n'ayant jamais
^t^ pubii^es ensemble. Bien qu'aucune ne pr^sente un int^rfit capital, j'ai
pens^ qu'il serait bon de les faire connaitre, et avec la gracieuse autorisa-
tion du regrett^ conservateur de ce Mus(5e, M. Botti, je public cette r^colte de
textes, en suivant autant que possible I'ordre dans lequel les monuments sont
exposes '".
SALLE 6.
I. N° 3 6 9 . Scarab(5e monslrueux en granit rose , Irouve pres de la colonne
de Pomp^e. Une inscription faisait le tour du socle, mais elle est tres fruste
et on ne lit plus que ce qui est grav^ sur le devant : (—') ^ fc
'I P "f 1
I , ^^ sJH* ^'^' dynastie. Provenance probable H^liopolis.
'"' Les num^ros se rapporlent au Catalogue du Musee, Edition 1901.
Aniiales, 1904.
— 114 —
II. N" 873. Statue en granit noir ile Ramses II, agenouiH^, tenant devant
lui un vase canope. Toute la partie sup^rieure .^^ .^^ .
manque.
Sur ie vase on lit celte inscription , enferm^e
dans un rectangle surmont^ du signe du ciel :
Sur Ie socle, en avant ^^*''^|"^/^_^J-
Sur les c6t6s du socle : ^*, (flTS®]
III*
Mito
S
o
y^
^ (^t^^(11P4' ^"•^' ^ droite de la mention miMBiret a gauche de V z^ I I . XIX° dynastie. Origine hdliopolilaine.
SALLE 7.
III. N" 1 . Statue colossale au nom de Rams&s II, en granit rose, prove-
nant des fouilles de Daninos pacha a Aboukir.
Le roi a une grande robe pliss(5e , sur laquelle est une sorle de lablier orn^
en haut d'une tetc de lion , en has d'une s(5rie d'uraeus ; on y voit celte
inscription en colonne ; ^ (® i if CZ °m^,, (^ ll ""^ fH P 4^ ' t'i"dis que.
sur la ceinlure , le cartouche est sous la forme : (t| ^ "~=ffj P 4=^ 5 i • ^'^
main gauche maintient, appuy^ conlre I'c^paulc, un long bililon-enseigne
surmont^ d'une tete de divinite coiffee du disque solaire : la legende de
Ramses II y est ainsi donn^e :.— '^ "^ A\^ 13 ""^iJlS^ww '
I ^
it2Z.(M|-
Sur le devant du socle et sur les cotes, les deux cartouches de Ramses
sontgrav(5sverticalement, sous leur forme habituelle, pr(5c(5desde =et ^^.
La statue s'appuie a un grand pilier, arrondi au sommct, qui porte deux
(') Le % est sur les genoux du J, dans roriginal.
— 115 —
lignes d'inscriptions surmont^es du signe du ciel recourb^ :J'^ ?5ii^
Sur le cot^ gauche est grav^e une reine debout, coiff^e comme Hathor,
qui est d(^sign(^e : ^'ij^'^Z.^^Z'^ (fl'C l ^ '
IV. N" 2. Dalle en gr^s siliceux, qui faisait probablement partie d'un petit
mur entre deux colonnes.
D'un cot^ le haut est orn^ d'une sdrie d'^perviers de face. Sous une
corniche, on voit une ligne d'inscription horizontals, puis dix colonnes d'un
texte mutil^ ; la partie inf(5rieure est d&or(5e de rainures in^gales|||||||.
w'A
''Sif/A
e e
-1 y\\
4
ITSX,
X
/
I
i
— 116 —
Ce qui resle de ce texte a une grande analogic avec les hymnes au dieu
Nil; faut-ii rappeler qu'a M^dinet Habou Tangle nord-cst de la deuxi^me
COUP a ii6 s^part5 par des cloisons d'entrc colonnemenl et semble avoir 6l6
aussi consacrd a Hapi ?
Du cote oppos(5 , la frise du haul est form^e d'uraeus,puis sous une corniche
est une ligne d inscription :^Jm^P^ , , , ^f J ® ^ J ^^^Bel plus has un tableau en fort mauvais ^lat. A gauche, on distingue une
divinity (?) en marche , avec la legende : ^ J '^ ^^^^ ; a droite,plane
le vautour deJ ^ tenant I'anneau dans ses serres ; le roi ^tait peut-^tre
agenouill^ au-dessous, car on relive sous I'aile les traces d'un cartouche
vertical "^ ^ |( ® ^- f^a fin est si mutil(5e que c'est sous toutes reserves que
je propose de lire T o [" "^
jj, c'est-a-dire S6ti 1".
V. N° 3" Sphinx en gres de la montagne Rouge, t^te bris^e, trouv^ Jk
Aboukir. Sur la poitrine on lit^ f o^ | \ malgr^ la tentative de mar-
telage du cartouche. Le nom ^tait r(5p6t^entre les pattes^^ I ^ j A"?''
Devant le socle on lit encore : Ci^X ciZ^^B"
VI. N° 5. Sphinx en gr^s siliceux, d^couvert a Aboukir. L'inscription
verlicale sur la poitrine : ^ ^ v® H i '^ ^^^ (5videmment raise a
la place d'une autre plus ancienne qui a (5t(5 martelt$e. La legende royale
inscrite autour du socle est en mauvais ^tat; a droite il n'en reste que
G+^^Qi^^Bet ^gauche i21li*=S^(Ilj
^^ ?i@MP+] I^S J I- Ramses a encore plac^ son nom
sur ie socle, ^ cot^ des flancs : i gauche +?^= ( ® 1 i f^° f* ^M!'
" droite ^-(jjirfiq^ - If-
VII. N° 6. Fragment d'une statue en grfes siliceux, trouv^e pr^s de la
colonne de Pomp^e, repr(5sentant Ramses IX agenouilI(5, tenant devant lui
— 117 —une stele ou un vase. Sur ie c6t4 de la masse laiss^e sous les bras on lit
Origine h^Hopolitaine.
it *6
^>^^
SALLE 8.
VIII. N° 1. Couvercle de sarcophage ptol^ma'ique , en calcaire, de forme
anthropoide. Un pectoral porte les images d'Osiris, Horus, Isis et Nephthys.
L'inscription en deux colonnes, Irac^e sur le devant du corps, est fort mal
grav^e, et le nom du d(5funt a et^ laiss^ en blanc : ^ "j*^ (blanc) (f] P A *'*
^ ^ —^_^-^i<=, jK_-._B" ^'^'' '^^ cot^s sont repr^senl^s les quatre
g^nies fun^raires.
IX. N° 3. Magnifique bas-relief memphite, de la XXVI ° dynastie, donn(5
par S.E. Tigrane pacha. A gauche, est assis le defunt J] f | 1 "*^^^|
*—, T © 1 (' Ji-^1 Olr'^JI I^" grand costume, une large 6charpe
jet^e sur I'epaule , respirant une fleur de lotus. Devant lui se tiennent : i " un
vieux musicien jouant du trigone; a° une femme batlant un tambour en
forme de baril; 3' deux femmes tapant des mains; li° un homme puisant
avec un simpulum dans un vase de forme phdnicienne pos4 sur un petit
support, a cot^ estuncoffre surmont6dela l^gende "^1^; 5°unejoueuse
de lyre; 6° une joueuse de mandoline.
X. (Sans num^ro.) Couvercle de sarcophage anthropoide, en calcaire,
d'^poque ptolemai'que. Sur le devant est inscrit le nom du dt^funt : f~^'
XI. N° 6. Table d'offrande en calcaire, don de M. Avierino.
Les inscriptions gravies au pourtour se trouvent assez fr^quemment sur
les tables d'offrande provenant d'Akhmim. A droite on lit : j^^ ^
^j*^
| ^ ^
— 118 —
iJ!:stri^i=P; a gau'^he r^ji^fj^in iT;^!i^r^ftiP
«=T * ll llB' ^® '"^^^^^"""P
^^^^^^P*'"'"
^*'"® reproduit.
XII. Vitrine A. Carlonnage de momie d'^poque saite, provenanl proba-
blement de Gournah, donn(5 par M. G. Zervudachi. La bande au milieu du
corps porle : 4. ^ ^li pj 1 > 1 1^ T JTw :*in^ f^+ ; ceHes de
cot^ ont le proscyn^mc au nom dc^-^<^'^jns^*£>-'J_,"] \
S't'''^^^'?' • X~. Enfin, sans lenir comptc des petites icgendes
accompagnant les representations de divinit^s, on Irouve encore ces indi-
cations sur des bandes traversales : jpl'"''v'^|!!I!I!!I!_!L^fJ[*"ll
SALLE 9.
XIII. N° 1. Fragment d'inscription, en gros caraclferes, sur un montanlde
XIV. N' 4. Petite stMe, XIX' dynastie. Sous le cinlre, un personnage est
en adoration devant Osiris. Les It^gendcs sont en petites iignes verticales :
celle du dieui|-^ J^:^— f In H?]ll' <^elle de I'adorant
| ^ ^::::
XV. N° 5. Fragment dune statue de scribe accroupi, en granit noir,
ayant cette inscription grav^e sur le devant de la robe :
//
jI\
C—2
^A
1
JV
XIX' dynastie.
Ii9 —
XVI. N" 8. Stele en calcaire. Un \hoUm6c (J^^MF]' <^oiff^ ^^ ^^
couronne du nord, pr^sente un domaine J^ a un lion couch<5 sur un socle
dev^, et qui est d^sign^ JL"?""
XVII. N° 9. Statue de Sekhemt yontoc^phale , en granit noir, du type
de celles qui ornaient le temple de Maut a Karnak. Sur les montants du
siege on lit les nom d'Am^nothes 111 : d'un cot^ ^- ( ® ^ "^, de I'autre
^Z OSl?-fj ^^"ivi^delaformule|;g-^»>ip!!^M.
XVIII. (Sans numero.) Base d'autel en granit noir, avec la l^gende royale
d'Acoris grav(5e verticalemenl. On remarquera que le nom de ka ordinaire
^ == est ici remplac6 par le nom propre du roi ; dans le cartouche prcinom
,
au lieu de selep n klinurn, on a selep n makes, le dieu qui fait vis-a-vis a Mat
^tant celui a tete de lion coiiFe de I'atef. On pretend que ce monument a ^t^
trouv^ a Chibin el Kom, mais il est certainement originaire de I'orient du
Delta :
120 —
pendue une image de la d^esse M4t; sur I'^paule, le cartouche ( s|* 1 est
siirmont^ de la double plume M • Sur le pilier dorsal, on voit en haul des
fragments des noms de Psam(5tik II :
L'inscriplion est entierement effac^e , sauf , vers le bas , ces quelques lettres
:
U
3XXI bis. Socle d'une statue debout de Sekhemt, en granit noir, du type
des statues du temple de Maut a Karnak. Le nom propre d'Am^nothes III a
^t^ martel^ sous Khou-n-aten :
n
m ^ y<
XXII. N° ig. Cercueil th6bain, d'epoquc saite, au nom d'une dame qui
estappel6etant6t:-^T)>J=:!3)C:iSi;;:!-r^|-et
tant6t:jT]>r:j^t):i!sr^cr^-
XXIII. N° 9 1. Monlant de porte, en gres siliceux jaune, trouv^ a Alex-
andrie. Sur une des faces irois tableaux son t superpos(5s : celui du haut montre
un dieu faisant respirer le signe ^ a S^ti I" : 1 1 f® ^ "i"! ' en disanl^^
— 121 —
^^ -^ ; au-dessus ,plane un vaulour. Au second regislre , Toum^^ | A
serre la main du roi^^^^ ("l^jJM'—' A"?"^* ''" ^^^'^ sentir un
signe de vie : ^^ ^ «»«. En bas, un sphinx androcephale est ^tendu sur
un socle ^leve, au-dessus duquel on lit : M | M fj f <£.^ I B- ^"'' '®
sphinx plane un vautour II. J t J '^•
Sur une face adjacente est grav^e une inscription en trois colonnes :
!i?ri:\fiXjf^>:f^-ai:.::;^(lMTT3|f>
«=» ^=—1 -7 V 9^f, n miiiH w WM /L '~~* •"«>- i • "^ I'v^ '>*r y» ^^mm 'Sf' "^^ V ^# S5! \ ^B 'T> SmS } > \J ^ ^^ f\t ^M i—^
©•
Origine h^liopolitaine.
XXIV. N°22. Partie inferieure d'une petite stele d'Apis. Les inscriptions,
gravies tres l(5gerement, ne sont plus bien lisibles : |' ^^ A "IT ^V i*i*
iTi"^
XXV. N" 95. Fragment de muraille. On y distingue la t^te d'un roi coifT(;
comme le dieu Tanen, avec ce reste de l^gende ^ ®^ 6t les cartouches de
Ramses II C^^:ipp]|(|J|.
XXVI. N" 27. Ramses II assis, en grand costume pliss6, tenant la crosse.
surSur la ceinture est grav(5 le cartouche( \ |j J ffj P 4= • ^^^ inscriptions
les cot^s du siege sont en mauvais ^tat; elles donnaient les cartouches de
Ramses II, avec dMicacc \ \'^,\ ^Zl^,.^^ ^^M^WAW^m:
122
XXVII. N° ag. Plaque murale, porlant unc s(5rie de cartouches incomplels
de Neclant'bo I" :
V—
I
pi:
XXVIII. N° Sa. Table d'offrande en calcairc, ayanl cette inscription;
I^HeHTIMlX^flll^iTr-XXVMynaslle.
XIX. N° 35. Fragment d'un socle de statue (?) en balsate vert.
Sous la bordure sup^rieure est une inscription horizonlale de qualre
hgnes incompletes :,^^ |l
T . «U -^a« I WZ.^ I'—S n
Y> ^ .^ I n ^^^S" Au-dessous, on lit une serie de colonnes
verticales, dans lesquelles sont inscrits les noms et tilres des ancetres du
ddfunt, deux colonnes etant rtJserv^es a chaque personnage :
i|toutd^truilsauf|IBiaB^'k:^i;.^Tf»Vl£!-
-IHn-1Ilt^VI!^^i-r^LllwB]V12!
— 123
Les litres semblent indiquer que le monument provienl de la Diospolis
du Nord, qui est peul-clre a Belqas, ou a Tell Balamoun, au nord de
Cherbin, comme le pense M. Hogarth.
XX. N° 33. Base de colonne en albatre. Sur le pourtour est grav^e la
l^gende royale de Ramses III. Du cot^ qui devait se trouver vers I'all^e, les
noms et bannike sont graves verticalement; de
la parlent deux inscriptions en sens inverses,
Irac^es enlre deux lignes sur la parlie la plus
renll^e du socle : fH^S^^t'^^
(^i^!l1^;^ (wTTJ]|etni^ u
Iill
:!
^^^
I—1>
de socles semblables ont ^t^ trouv^s a Tell el-Yaboudi.
XXI. N° Sg. Fragment du couvercle d'un sarcophage en granit noir, plat
au-dessus et a pans coupes.
La partie sup^rieure nous donne des restes des chapitres i, lxxi, lxxh,
el Lxxxv du Livre des marts, redig(5s au nom du Q^^fl^J'sl''— ^®^5^
:)it^ n^^ !^ I '^ ;n^ i ;^ z; r;r rr. a'^sur les c6i6s sont
reproduits des dessins extraits do I'Am-dual, cinquieme et sixieme heures,
places a la suite les uns des autres sans interruption. Sur le pan coup^, on
a grav(5, en petites colonnes retrogrades, le commencement du texte de la
cinquieme heure du Livre de I'Am-duat, mais cette inscription est trop fruste
pour m^riler d'etre reproduite ici. XXX' dynastie.
XXXII. (Sans num(5ro.) Fragment d'un montant de porte , en granit tachet^
rose et noir. Deux colonnes d'hieroglyphes y sont graves tr^s 16gerement,
qui semblent devoir se lire[^^^^ J^^ "^^ I^ ^ ' s
TTo®(v)^M!CI]^-XXX° dynastie ou (5poque ptol(5maique.
m\\
XXXIII. (Sans num^ro.) Fragment d'une statue saile. On ne voit plus des
12/11
Le litre^ jest indiqu(5 a Dend(5rah comme apparlenant aii grand pr(5lre
du nome de Sals.
XXXIV. B. Table d'offrande en calcairc, de forme particuli^re, provenant
de Sebennytos, et donn^e par M. G. Zervudachi. En arriere, elle imiieune
table mont^e sur quatre pieds droits ; le bord est legercment en relief sur le
fond et porte des inscriptions; au milieu est un grand signe semblable a
celui qui surmonte la table dans le caractere _*_, sur lequel sont gravies
des olTrandcs amoncel^es; devant lui, deux profondes rigoles courbes pas-
sent sous la bordure et viennent conduire les liquides dans une cuve rectan-
gulaire evidee en gradins, qui forme la partie antdrieure du monument.
Inscriptions de la bordure. En arriere et a gauche : ^'^Ai^f ©^
O
Wroite:»i^(^(rt^^(^"^J] fo2Vi;enava«t,deuxfois
r6pdte:i*(55(^(J=y^.Au-dessus de I'amas d'offrande J\-§ {
*'^,J puis en colonne^jj^
Ce monument, (|u'au premier aboi-d on attribucrait h Amen-m-liat 1" de
la XH' dynastie, me parait nous r<5v(51er un Pharaon jusqu'ici inconnu. La
ygende royale est bien difft^rente de celle du pr(5d(5cesseur d'Usurtsen I",
qui se lit ^ J ffj- ^^ J^^ ] ff]
- ^^"^] Hi• ^^ semble y avoir intention
de diff^rencier le pr(5nom , en evitant d'inscrire les complements pbon(5tiques
g du signe _i_. Enfm il n'y a pas de — apr^s le _Jf. Le papyrus de Turin
a conserve les cartouches de plusicurs souverains nommes op^ ; le frag-
ment n" 72 en signalo deux. L'un est le second predccesscur, I'aulre le
second successeur deop'^'^tou Ameni-Antef-Amen-m-hat; Ic premier
d'entre eux est pr($c<5d(5 d'un roi dont le nom est mutil6 H J^iT^- ^^ ^ ^
done eu, apr^s la fin de la MI' dynastie, continuation de la mode de porter
le nom Amen-m-hat, et c'est au quatrieme souverain de la XIII' dynastic
i25
que je serais tenter d'attribuer ce curieux monument, qui est malheureuse-
ment un peu fruste.
SALLE X.
XXXV. N° i85. Cercueil en bois naturel. La bande peinte sur le milieu
du corps porte celte inscription :]^^ "|| 1 1^ J fj^ (| J[5i ^^
Epoque saite.
uo III %^ !2)>!\ai:
XXXVI. ]N° 1. Cercueil en bois, type d'Akhmim de tr^s basse (5poque.
II est au nom de
r;sr^+r'''ai:¥:::;:^=:Tr;-%.i>
XXXVII. N° 1933. Cynoc(5phale en granit noir. Sur le devant du socle,
cette inscription est grav^e enlre deux personnages
If\\
agenouill^s :
Deux inscriptions affront^es font le tour du socle;
d'unepart:+A::i35:-1|t:::^^|iittJ| ^V-il=T:;7ii!^;del'autre:+-iA^S -
m
X OQlA iQ-irr^^j)])\m:::^ii!TT.
COUR DU MUSEE.
XXXVIII. Partie inf^rieure d'un groupe en granit noir, trouv^ a Alex-
andrie. II se composait probablement des images de Ptol^mee II, de la reine
Arsino^ et de sa sceur Philot^ra, repr^sent^s au moins en grandeur natu-
relle, le roi assis vers la droite, les princesses debout. Ce qu'il en reste
ne va meme pas a mi-jambes. Au revers du dossier sont les debris de deux
— 126
inscriptions en colonnes, lourntJes Tune vers Taulre. Celle derri^re le roi dil
;
'Hifft*-*^— *^ •" 'V 7 ^^;«xj^c.Z4-.^-
,— (?)
8 ^^"^ T -i- 1^ X '
I ^m, •' ' ' -^ '
I ISBmi9 mI i A I I
' /»_4^\
I <»>>n I I I I I I'^^ w
Celle derri^re les princesses
I M^-"*"- J^. Ill _SV> '»>- JV <==
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fHr>r.i:^pTpik>
9 •- V'—'VfTl
"*
I
*^ A cm z= .—
.
A rextr(5mil^ droile, le si^ge du roi est orn^ du groupe ^; en arriere
sent les basde deux colonnesd'hi^roglyphes : i^^i.^^ ((j|jl'~^1tJ'
Surla tranche gauche :| B 1 LJ | > iJS^^ JI1 i 1111
•••
XXXIX. Grand sphinx en gr^s siliceux jaune, en fort mauvais tUat. Sur
le c6t^ gauche du socle on lit encore : ^f^PV^ ?"-r^^=i©M!
1IPJ.iii)!Si^Z)!HflTPTT'^J.?Sl;adroiteH
(^PV5]|f¥\g1l7;!!g)!B-
— 127 —
ENTREE DU MUSEE.
XL. Deux sphinx en gr^s de la montagne Rouge. Les t^tes, bris^es ancien-
nement, avaient iii remplac^es et fix^es par des tiges
entrant dans des trous; elles sont de nouveau
perdues.
Sur la poitrine de ces sphinx on lit :
La l^gende d'Apri^s est grav^e deux fois autour duI
socle: ^VI.i*^i-^pyz;03; f^H^^
CABINET DES CONSERVATEURS.
XLI. Fragment d'une statue en granit noir, jambes et partie du corps,
trouv^e recemment a Alexandrie, pres du port est. Au dos, est un texte en
quatre colonnes :
II y a relation ^videnle entre cette inscription et celle dela statue A. 88
— 128 —
du Mus^e du Louvre. Notre personnage a ili gouverneur de -i-©' avant
de venir h H^raclt5opolis , ou il a travail!^ a embellir le temple d'Hor-chefi.
La statue de Paris est au nom de j^, gouverneur d'H^racl^opolis, fds de
_^^''»»^, chef des troupes de -i-Q- Je croirais volontiers que nous
avons ici la statue de ce Psam^tik, a lacjuelle son fils a voulu plus tard
donner un pendant, qui est le monument du Louvre.
G. Da RESSY.
ERRATA.
Dans rarlicie trllne statue d'Aha par M. G. Daressyi iiisdrd dans lo jux'cwieiil I'ascicnli'
des Annates, c'esl par erivur qu'uiio iacuno a tSte marquee a I'extri'mite de cliaqiie ligne
du texle. FjOs lifjnes .^ a ^!^i sont cnmpl^te3, sanf un sifjiie a |a fin des lig-nns ifi el 19.
v.. I).
RAPPORT SUR KOM EL-ARQAIN
PAR
M. G. DARESSY.
La region sud-ouest de la province du B^h^ra a et^ peu explor^e
jusqu'a present au point de vue arch^ologique ; elle offre pourtant un certain
inleret a cause de son aspect tout particuiier. Toute la contrc^e au sud du
canal Abou Diab et du masraf Cliericherali est mar^cageuse , moins cepen-
dant que les Bararis et la lisiere des lacs. D'aspect sablonneux , elle est par-
semee de touffes de plantes, cyperus et roseaux dans les depressions,
fico'ides et crassulac(5es dans les parlies un peu plus ^'levees. Presque
improductive pendant longlemps, cette region, grtlce aux progres de I'ir-
rigalion , est peu a peu mise en culture. On y creuse des canaux qui permettent
d'inonder les terres; des rigoles d'&oulement recueillent I'eau qui s'est
chargee des matieres salines que le sol contient en exces, etapr^s plusieurs
lavages on peut faire des plantations. Les premieres r(5coltes sont maigres,
le dourah sort a peine de terre ; mais , au bout de quelques ann^es , on y a de ces
champs de coton superbes qui font la richesse du Delta. A travers celle plaine
immense, qui se confond au sud avec le desert, s'elevent de toutes parts
des buttes renfermant des anticjuit^s. C'est un archipel de koms jusqu'ici a
peu pres inexplores et cependant appel^s a disparaitre a bref d^lai, chaque
mise en culture d'un domaine ayant pour consequence I'exploilation du
i^bakli dans les tells voisins.
Le Musee ayant ete avis(5 par I'inspecleur des antiquit^s que des pierres
avec inscriptions avaient ete d(5couvertes a Kom el-Abq'ain (j*xJbi)l -^, je merendis sur les lieux le 19 septembre igoS. Kom el-Abq'ain, a 5 kilometres
sud-est de Hoch-Issa , comprend deux buttes voisines , ayant chacune environ
i5o metres de diametre et n'ayant pas plus de (5 metres d'elevation. Le
s('halik y est pris deja depuis longlemps, mais I'exploilation, moius radicale
qu'a kom ei-Hisn par exempie, laisse subsisler les murs des constructions
Annalet, igol. 9
130
antiques, ^lev^s en briques faites sur les lieux, c'est-a-dire compos^es en
grande parlie de sable, et ^tant par suite jaun4tres.
Les rues ^taient dispos^es en damier, mais les voies principales semblent
avoir 6l6 dirig(5es de Test a I'ouest. G'est dans la butte orientale, pres de
I'angle sud-ouest, qu'ont iii renconlr^es les pierres, blocs de calcaire ren-
vers^s sous le sable, paraissant avoir fait parlie d'une porte. Un des mor-
ceaux porte en gros caracteres : ^J^ ^(^^'"^|flP4' KlH?"" ^"^'"'^
ne donne plus que : ^^{0ii^«. G'^tait done encore un monument
de rin(5vitable Ramses II. Les autres pierres ne pourront ^tre d^gag^es que
plus tard. Pr^s de 1^, on remarque une cour de i 9 metres de c6t^, qui
faisait peut-^tre partie de I'c^difice auquel la porte de Ramses II donnait
acc^s. Aucune autre construction importante ne se remarque dans les buttes,
qui ne laissent pas voir d'autres vestiges de maconnerie , et oii Ton ne ren-
contre m^me pas de tessons de poterie. Comme de nos jours, la population
de cette region devait 6tre pauvre, demi nomade; il y a peu d'espoir de
trouver dans le kom d'autres monuments que des restes des constructions
oflicielles ayant ^chapp^ a la destruction par basard , vu la raret^ de, la
pierre dans ces parages, et la quasi certitude de ne pas y r^colter de petits
objets.
G. Daressy.
LA
PRINCESSE MIRIT-TAFNOUIT
PAR
M. G. LEGRAIN.
J'ai achet^, moyennant unedemi- piastre, dansune boutique fort sale de
Louqsor, un petit cube de terre emaill^e sur lequel j'avais cru , sous une
belle couche de crasse, deviner un cartouche inconnu. L'objet nettoye, je
constatai que j'avais acquis I'angle gauche du socle d'une petite statue dent
la base devait mesurer quatre
centimetres environ de large. II
^tait en terre blanche, ^maillfe,
de couleur cr^meuse, avec hi^-
roglyphes brun -violet de bon
style. Sur le plan sup^rieur de
ce socle, nous lisons : (•—')
M^1!WFig. 1.
Sur le cot^ droit, nous lisons
:encore "]
]|[4= | 4^ §• Ainsi la personne dont il s'agit (5tait Spouse du dieu,
;
adoratrice dudieu, aim^e du dieu, fille royale, sceur royale et probablement
encore [epouse] royale; elle s'appelait L^ ^ 'cc Mirit-Tafnouit. Elle ^tait
aim^e de Monthou, le sire de Thebes, donnant la vie, ^ternellement.
J'ai bien cherch6 dans les livres et n'ai point trouv^ de princesse Mirit-
,Tafnouit. Non plus M. Maspero, niMM. Brugschet Daressy ne la connais-
9-
— 132 —
sent. Gr&ce a ce petit morceau de socle, nous savons maintenant combien
son origine t5talt l(5galement illustre et quel role elle dut jouer a Thebes
au ni6me litre que les Shapenap, les Ameniritis, les Mehitousekb, et toules
ces grandes pr(?tresses d'Amon donl nous commencons aujourd'hui i\
reconstituer a pen pres I'histoire.
Ce nouveau document nous prouve que nous sommes loin de la connaitre
encore entierement.
G. Legrain.
i
NOTES D'INSPEGTION
PAR
M. GEORGES LEGRAIN,
INSPECTEUB-DESSINATEUR DU MUSEE.
XI.
UN NOM ROYAL A CLASSER.
Une pierre de gres , mesurant o m. 6 7 cent, x m. 6 cent. X m . 4 cent,
a Hi trouv^e a trois metres de profondeur dans les fouiiles de cette cam-
pagne (igoS-igo/i) au VII' pylone, pres du miir ouest. On y lit encore
]EI\a" ?^H- ^^ '— ^^^ douteux. Ce nom d'dpervier d'or**''*^
a ^t^ surcharge par celui de J^~ qui apparlient a Sebekhotpou II.
Ceci nous indique que le roi qui porlait le nom d'Horus d'or Menkh-ah-f
devait ^Ire ant^rieur a Sebekhtpou II et appartenir a la XIII" , XU' ou XI*
dynastie. Mais je ne trouve point ce nom mentionn^ au Livre des Rois. II
convient done de le noter en attendant une autre d^couverte plus precise.
c
— 13/i —
sa jambe droite repii(5e, la gauche revenant par dessous. Lcs mains sont
pos(5es, jointes, entre les deux genoux.
J'ai retrouv^, depuis, un autre exemplaire de cette statue plus cassii
comme figure mais plus riche en textes que I'aulre. On lit sur I'avant du
socie:A.Xi^p\!s\-y—^-«>;ir"'"^'^'^"^^^'""'"^2 6t sur le cote gauche du nn^me socle : B. ///| \^ -^ * \)P f j^\ -=-
^^^^^ . Un autre textc de gravure diff^rente se lit sur le plat supt'rieur
de la base, partant de derriere et allant vers la gauche : C. ^i:^^'*^PT^^"*^ i^^^-i-I • ^^ '^^^ ^^^^ probable que la statue de I'an pass^
et celle de cette ann^e appartiennent au m4me personnnge. Dans ce cas la
traduction que j'avais donn(5e provisoirement de la premiere dolt elre chan-
g(5e, car il s'agit, je pense, du prince h(5r(5ditaire, scribe, Montou-[hotpou]
,
que la nouvelle statue nous fait connaitre comme : A « prince hdreditaire
pr^pos^ au sceau Montou-[holpou] « , et B « homme au collier du roi de
la Basse-Egypte, ami unique, pr^pos4 au sceau, Montouhotpoun. L'inscrip-
lion C mentionne : «Le prince h6r(5ditaire , homme au collier du roi de la
Basse-Egypte, ami unique, scribe de I'archive du roi, Hor, juste de voix«.
11 y cut bien de gens qui, en Egyple, se sont appel6s Hor, et nous ne
chercherons pas a dire quel ^tait celui-ci et a quelle (5poque ii v^cut. Mais,
en lout cas, rinscription est d'un travail tout difT(5rent des deux precddentes.
G'est une surcharge ^vidente. Parmi les titres que porte notre Hor, il en
est un qui est assez rare, celui de ^" °v ^~^ ascribe de I'archive du
roi 7). Or, cette annee, parmi les statues trouv^es au V1I° pylone, figure
cellc d'un personnage qui, parmi ses nombreux titres, porte tous ceux de
notre Hor, m^me celui de scribe de I'archive du roi et s'appelle Hor aussi.
Mais celui-la vivait bien des ann^es apres, sous le roi Padoubastit.
Si nous admettons I'idenlit^ de ces deux personnages, nous apprendrons
a nous m(5fier parfois des surcharges qui, il semble, pouvaient elre faites
bien des siecles apres.
XUI.
MONUMENT VOTIF A MONTOUHOPTOU U.
J'ai trouv^, en iSgg, une statue (^Livre d'enlrde, n° 33767) que le roi
Ousirlasen I" « avail faite pour son monument — avail d^di^e — a son
— 135 —
pere Antoufaa« (". Void un monument semblable, dont j'ai renconlr(5 un
fragment parmi les biocs entass(5sdu temple d'Am^nothes I", dans le sous-sol
du temple de Karnak, enlre la salle bypostyle etle Vll* pylone.
G'est un fragment de gres d'assez mauvaise quality, haul de o m. 20 c. et
large de m. 1 5 c. II prdsente una courbe leg^re a sa partie sup^rieure, qui
fait penser a une gorge ou moulure (5gyptienne. Le texte n'est pas entier,
mais on peut le retablir avec une certitude a peu pres complete. Les deux
lignes de pointille indiqucnt ce qui reste de ce petit document ( fig 1 ).
K [Le roi de la Haute et Basse-Egypte,
maitre de la double terre, le maitre faisant
les choses ( XJa fait pour] son monu-
ment a son pere le dieu bon, roi de la
Haute et Basse-Egypte Nibkbroouri; il le
fait vivre eternellement.
»
Le dedicateur 6lait-il Antouf, comme
dans le bas-relief du Shatt er-rigal''^'? II est
certain que la memoire de ce Montouhotpou
etait chere aux Th^bains et que son souvenir
demeura vivace pendant de longs siecles'^'.
Son veritable lombeau, que le papyrus
Abbott mentionnait comme intact a la fin de la XX' dynastie, a-t-il «5l6
retrouve en decembre 1900 par M. H. Carter'*'? et est-ce son temple
funeraire ou son monument de Hab-sadou qu'ont deblaye cette ann^e
MM. Naville et Hall? Le texte du papyrus Abbott mentionne : ^^ f^
\[ "^ «la tombe du roi [Ra-tieb-Xert) v. s. f. fils du soleil (^Mentu-holep)
V. s. f. qui est dans [la region] Zezert. Elle t^tait intacte « '^'. Une stele d'Abydos
i*
— 136 —
nous donnelenomdu monument f®"^ J] ^jl A'"'- ^^'>i comme aupapyrus
Abbott , le tombeau de Mentouhotep , le ^^ ^ , est indiqu(5 comme ayanl une
forme pyramidale ^ , c'est-a-dire une de ces sepultures typiques que iMariettc
d&ouvrit a Drah Abou'l Neggah; et, ccpendant, les d^couvertes de igoo
et de igoi nous mettent en presence d'un long hypogde inutilisi^ et d'un
temple a terrasse, prototype de celui d'Hatshopsitou, qui ne rappellcnt
en rien ce que les documents hi^roglyphiques semblent nous indiquer.
La statue que M. Carter trouva en 1900 dans le tombeau de Deir el-
Babari (Bab el-HocAn) estvdtue du costume porte parle roi lors de la fete
de la divinisation royale Hah-sadou, tunique courte s'arr^tant aux genoux.
Le Hah-sadou, on le sait, ^tait la c^remonie par laquelle le roi 6tait divinis6
de son vivant. Pour atteindre ce but il devait s'identifier a la forme d'Osiris
par laquelle les humains parvenaient a la divinite. Le roi, quoique vivant,
devait doncetre mort, ou, du moins, etre considere et se considerer comme
tel. Les bas-reliefs nous montrent le souverain, vivant, olficiant devant sa
propre image fun^raire , se d^diant des monuments comm^moratifs , se creant,
de son vivant, un service, une maison funeraire, dont il assure la p(5rennit(5
par la constitution de biens nwjfs. Et, ceci fait, le monarque divinis^
continuait a regner sur les hommes. Le tombeau que M. Carter trouva en
1900 (5tait inoccup6, et la chambre du fond du puits ne fournit rien que
de menues offrandes, mais de momie point, quoique la tombe fut intacte.
Le costume de Hab-mdou dont est v(?lue I'image a face noire de Montouholpou
ne nous indiquerait-cUe pas cpie nous nous trouvons, a Bab el-Hocan, en
pr(5sence d'un tombeau de Hah-sadou, d'un tombeau conventionnel creus^ lors
de la divinisation de Montouholpou et dans lequel, et pour cause, le roi
ne fut point inhum^? Ceci expliquerait, peut-etre, Yilal d(5cevant dans
lequel fut trouve ce tombeau intact. Get exemple n'est pas unique. Dans ce
cas, la v(5ritable sepulture de Montouholpou II, celle oil se trouve sa momie,
celle que le papyrus Abbott et la sl^le d'Abydos mentionnent, resterait
encore a trouver.
'' Mabiette, Catalogue general d'Abydos , p. i35 , n" 6o5. Signals ddja par Maspero,
Hisloirc ancienne, 1. 1, p. 46a , note h.
— 137 —
XIV.
SUR MAHOUHl, PREMIER PROPHETE D'AMON
^
rrr
Un des nombreux bas-reliefs de ia XIX" dynaslie qui se rencontrent dans
le sp^os d'Harmhabi, a Gebel Silsileh, nous a fait connailre un chef de clan,
chef des prophetes de tous les dieux thebains,premier prophete d'Amon-
m-apilou, Mahouhi, qui est, je crois,
encore inconnu "'. Le bas-relief du mur
ouest de la grande salle du speos nous
montre noire personnage debout (fig. a)
,
levant les mains , adorant vers la gauche
,
vetu de la grande robe de ceremonie de
mode sous la XIX" dynastie. II semble
s'adjoindre a la stele plac^e entre lui et
la porle du sancluaire oil Ramses II et
Khamois, en I'an 4o, c(51ebrent la IV° Pa-
negyrie et adorent Ptah et Amon. G'est
un fait dont j'ai deja recueilli maints
exemples. Ceci me porle a proposer de
dater le pontifical de Mahouhi de I'an li o
de Ramses II. —II prendrait done place apres Raken-
khonsou, dont Deveria a date le ponti-
fical supreme enlre I'an 43 ou 6 1 de Seti I" el I'an 1 9 ou 97 de Ramses II'-'
etparmiNebnoutirou, Am^nolh^s, Minmosouet Ounnofr^, dont M. Lieblein
1119
O 1
W^AAA/^A^
n^
Fig.
''' Je ne le troiive pas dans Die Hohen-
pricsler des Amon de M. W. Wreszinski.
Depuis que cette nole a did dcrile, les
fouilles failes au trou de Karnak ont
raniend au jour nne charmante statuelle
de ce personnage , montde sur socle d'ai-
hulre. Elle dtait absolument intacte.
''' Deveria, Monument biographique de
BakenkhoHsou , p. 18.
— 138 —
nous fournit la listc'", sans d'ailleurs y faire enlrer Bakenkhonsou qui,
cependant, fut grand-prelre pendant vingl-sept ans. Les litres de ces deux
personnages semblent elrc, d'ailleurs, calquc^s I'un sur I'autre, m^me celui
de"1 J I
'—V I ^^ !
'O' premier proph^te d'Amon clans les Apitou qui, d'or-
dinaire, s'ecrit tout simplement "^J
1
1-~^\
'*'''''. Comme pour Bakenkhonsou,
il est a croire que, par d&ignation royale, il obtint le ponlilicat supreme
d'Amon'^'. Celtc nomination, accordee par le roi, semhle montrer, pour
cetle dpoque, que ni^me le titre de grand-pretre d'Ammon Th^bain etait
revocable, et qu'un individu toml)6 dans la disgrace pour une raison
quelconque pouvait se le voir retirer.
C'est la raison qui me semble justifier les singuliers martelages d'une
statue de granil gris, haute de i m. 5o cent, qui a ^te trouvde, il y a
quelques annees, a Louqsor. Je I'ai rencontr(5e dans notre magasin puis
envoy(5e au Mus(5e. EHe represente un homme agenouilI(5, tenant une table
d'offrandes sur ses deux mains. U porte la perruque et le grand costume
de c6r(5monie, vaste robe plissee et a manches, de la X1X° dynastie. Des
sandales chaussent ses pieds. Le visage de la statue fut mulilo puis restaur^
maladroilement; les mains et la table d'offrandes ont disparu. Ceci n'a rien
d'anormal et trop nombreuses sont les ic6nes qui ont subi de tels outrages;
mais les textes qui y ^taient graves ont ili martel^s, des I'antiquitc^, de
propos d(5lib^re, et I'on lit aujourd'hui sur I'avant de la robe, sous la table
d'offrandes :
Au dos sont aussi deux grandes lignes verticales :
tU.»1io I aiii ——I All! <— .^= r3 I I /.—^ /^~~^ r?-^ i,
'"' LiEBLEiN, Elude sur la chronologic
cgyptienne, dans le XI" congris des Orien-
taiistes, 1899, p. Sa.
'*' Deveria, op. ctt., p. i3; Baillet,
De rclecliun et de la duree desjonciions du
grand-pretre d'Amon a Thebes.
— 139 —
Nous avons compare les six martelages des lignes A, B,C, et ^tudie
minulieusement ies vestiges de signes qui se devinent au fond des cassures,
et sommes arrive a lire le titre et le nom du possesseur de la statue :
/—V U I 1 j I/—V ^™^^ I! I Nl •— ' c'est-a-dire a retrouver notre
personnage du Gebel Silsilch , le premier prophete d'Amon , Mahouhi.
Les textes se traduisent facilement ainsi :
A. — R (Tout ce qui apparaitra) sur I'aulel d'Amon au double du [pre-
mier prophfele] d'Amon M[ahouhi,] juste de voixs.
B. — rcProscyneme a Amon-M, roi des dieux, seigneur du ciel, chef
des dieux,pour qu'il donne d'aller et venir dans le temple d'Amon , eternel-
lement (^bisj au double du [premier prophete] d'Amon, M[ahouhi,] juste de
voixfl.
G. — ttProscyneme a Maout, la grande maitresse des Asherlou, pour
quelle donne vie, sanl(5, force et bonne dur^e dans le temple d'Amon au
double du [premier prophete] d'Amon, M[ahouhi,] juste de voix«.
Ainsi, de propos dt^lib^r^, par ordre sans doute, on voulut faire dispa-
raltre le nom et le souvenir du supreme pontificat de cet homme. Fut-il
considere comme usurpateur? Tomba-t-il en disgrace, ou bien faut-il
croire a un de ces jugements du mort dont Diodore nous rapporte la
legende? Les cassures ne nous I'ont pas encore dit et la statuette, nouvel-
lemenl d^couverte, intacte, nous rend encore plus perplexe.
XV.
SECONDE NOTE SLR DES FRAGMENTS DE CANOPES.
J'ai publie dans les Annales du Service des Antiquitds, t. IV, p. i38, des
(t Fragments de Ganopes ?i achet^s pendant I'hiverde 1909-1908 a Louqsor.
Je priai alors ceux de mes collogues qui auraient achet^ des pieces de la m^me
serie de bien vouloir me les communiquer. M. le professeur W. Spiegelberg
a eu I'amabilit^ de repondre a mon appel, et il m'envoie la copie des
inscriptions de trois fragments qu'il a acquis, au Gaire (mars 1908), d'un
marchand d'antiquitc^s qui les avait apport^s de Louqsor. Les pieces font
actuellement partie de la collection egyptienne de I'Universit^ de Strasbourg
,
— 140 —
ou elles portent les num^ros iSgS, 1896, 1397. M. ie professeur Spie-
gelberg les d^crit ainsi :
N' 1895 (Kalkslein) m. 06 cent, x m. 07 cent. Dicke o m. o3a mill.
Von einer Kanope.
n ;c:
N" 1 396 (Kalkstein) o m. 09 cent, x m. 16 cent. Dicke o m. 097 mill.
oumiiii
^"1397 (Alabaster) Von einer Schalej(?) o m. 07 cent, x o m. 10 cent.
Hieroglyphen hlau bemalt.
H\\\
i -T- f
Le n° 1 89.^ serait un fragment du canopc de Kabhsonouf de la ^ «»|^
] \ dent nous avons public n"' 10 et 11 les canopes d'Hapi el d'Amset.
Le n" 1 896, du prince Menkhopirri , s'adjoint aux n°' 6 et 7 du meme person-
141
nage. Le n° iSgy est semblable au n° ill, et je serais tente d'allribuer la
propriete de ce vase a la |— J^
^ |J[ , si ia copie de M. Spiegelberg n'indi-
quait pas , au-dessus du ^ , plutot des pattes d'oiseau que le bas du signe
J . Qu'il me soil permis de remercier M. le professeur Spiegelberg des
renseignements qu'il a bien voulu nous fournir.
De son cot^, M. P. Newberry, dans les Proceedings of the Society ofBiblical
Archeeologij , 1908, t. XXV, part 8 , p. 3 07 et seq. , a publie deux fragments
de canopes appartenant a la m^me s^rie. lis font actuellement partie de la
collection de Lord Amherst, et je les reproduis ici, pour completer la s(5rie :
(—>)
d
tf
]1
Le premier fragment se rapproche des n°' 2 et 3 de ma publication , le
second des n°' 8 et 9.
Je profite de cette occasion pour corrigerune erreur que j'avais commise
en premiere lecture : page tlik, au bas je note la ^ J|]][_^ ^ ] ! t id? J'
Princesse Ti-aat-ha'(si'c), quand page 189 j'avais donne la lecon correcte
I ! I H!("° ^) Ti-Aa. La princesse Ti-aat-ha est done a supprimer.
J'ai vu encore cette ann^e un canope entier de la ^ — j^^ J (lexte 37).
II ne presentait aucune variante et je n'ai point cherch^ k I'acqu^rir.
G. Legrain.
NOTE
SUR LES FOUILLES DE METRAHYNEH
PAR
M. DANINOS PACHA.
Au nord des ruines de Memphis s'ei^ve un large monticule de qo m. 33 c.
de hauteur, qui n'avait jamais ^t^fouill(5. Mes ouvriers I'attaquerent le 8 Jan-
vier 1901, et, sept jours plus tard, ils mirenl au jour, du cote ouest, un
mur en briques crues, reconvert en partie de pist5 encore adherent a la
construction. Les briques qui forment ce mur ont o m. 38 cent, de lon-
gueur sur m. 1 8 cent, de largeur et m. 1 3 cent, de hauteur. 11 a lui-
m^me pr^s de 200 metres de longueur et 6 mMres d'^paisseur; il est
pr^cdd^ a Test d'une vaste cour en mine. Au fur et a mesure du d^blaie-
ment, les ouvriers d^couvrirent, en face de ce mur, un autre mur de m^me
longueur et de meme (5paisseur, relie a lui par des murs de separation de
trois metres d'^paisseur. De distance en distance, des trous, pratiques dans
les deux murs parall^les, indiquaient que des poulres du plafond et des
traverses de plancher y (5taient engag^es autrefois et servaient a s^parer des
Stages.
Arrives au has des fondations des deux murs, a une profondeur de
17 m. 60 cent, du sommet actuel du monticule, nous constatames cinq
rangte de trous de poutres et cinq rang^es de trous de traverses, qui indi-
quaient bien les dispositions de cinq Stages. Ces Stages n'(5taient gueres
(5lev^s: les plus hauts ont 9 m. 60 cent, et les plus bas 2 m. io cent. Les
chambres visibles actuellement, le long des deux murs d(5blay6s, sent
au nombre de neuf, mais il doit en exister une dizaine qui ne sont pas
encore d(5blay^es. Elles ont 7 m. 58 cent, de largeur, sur 6 m. 26 cent,
de profondeur, ce qui, a dix-neuf chambres par (5tage, feraitquatre-vingt-
quinze pour les cinq Stages. Tout fait supposer que cette partie ouest est
— 143 —
une des dependances d'un palais, car ce vaste edifice ne peut avoir it&
qu'une habitation royale ou princi^re.
A Test de ce monticule, nous d^couvrimes, cjuelques jours plus lard, a
1 m. 60 cent, de profondeur du sol actuel, dans une excavation qui avail
loutes les apparences d'une cachetic, un grand nombre de plaques en bronze,
d(5coup^es a jour pour servir d'appliques. Elles repr^senlent des personnages
de m. 9 cent, de hauteur, porlant le casque royal et les cartouches
d'Amnerilis, d'Amasis, d'Apries et de Psamm^tique, ainsi que des g^nies
du Nil personnifianl les provinces de I'Egypte, et portanl des ofFrandes et
des fleurs de lotus. Parmi ces bronzes, il s'en trouvait d'autres consistant
en miroirs gravt's repr^sentant des naos orn^s de legendes hi^roglyphiques
,
ainsi que des figures de divinit^s, des ^gides, des bras et des mains. Tous
ces bronzes sont acluellement au Mus^e du Caire'".
Nous suspendimes les fouilles le 90 mars igot, mais il serait a desirer
qu'elles fussent reprises par le Service des antiquil^s, et que le palais en
question fut d^blay^ enli^rement.
Caire, le 11 novembre 1902.
Daninos.
(') Maspero, Guide to the Cairo Museum, ed. angl., 190^, p. 337-338.
THE
INSCRIPTIONS OF SABAH RIGALEH
BY
M. W. M. FLINDERS PETRIE.
The account by M. Legrain in Annales, IV, a 2 o-a 9 1 , demands a few words.
He stales that I read a cartouche as f®2l2)!^J' '*"' my facsimile publi-
cation, made from drawing and from photograph, is f®^ '^jor (®^^J{^Season in Effypt, pi. XV, n" 43o), and so I have described it (p. 1 5).
I doubt the possibility of reading f o"]|J ^1 ; but certainly I never read
what- is attributed to me.
I see no reason for assigning the fig. 7 and 8 to the early dynasties,
and certainly fig. (j is the familiar inscription of the mother of Neferhotep
1^ ( f _i_ j ffi /»->\ 1 ""ik -^ V I seen on scarabs in Cairo, Paris, London,
Munich, and four of my own. I read it as Neferhotep of the XIII"' dynasty
in 1887 (^Season, p. 8). This must answer the question : «Etenfin comment
lire cette autre inscription n° 9, dont le style sulfirait aujourd'hui a nous
convaincre de sa haute antiquity ?«.
W. M. Flinders Petrie.
J'ai pris connaissance de la note de M. Pelrie a mon retour au Gaire (6 jiiillet).
J'ai consults son oiivrage A Seasmt in Egyj)t ct constate! que je m'litais trompd en
attribuant au savant anglais la lecture f '^^'^']^ . 11 y avail dans nies fiches una
mauvaise reference que je le prie d'excuser.
Mes Notes d'Inspection sent dcrites soil en voyage , soil h Karnak , 011 je ne dispose que
d'une bibliolheque personnelle assez pauvi'e , el oil , avec bien d'autres , manque I'ouvrage
de M. Pelrie. Que M. Petrie el mes coHfegues veuillenl bien ^Ire indulgents si, (^tant
donni^es les conditions dans lesqueiles je travaillc, d sc glisse parfois une erreur, ou si
je ne puis loujours donner une bibliographic complete ou, enlin, nonimer Ions ies
auteurs qui ont traitd d'un sujel. — G. Legrain.
FAYOOM FLINT IMPLEMENTS
BY
H. W. SETON-KARR.
I am not as this moment, writing from India, abie to compare. M. de
Morgan's publications.
Flint implements have been found in Egypt at the following places pro-
ceeding S. from Cairo, by myself when not otherwise stated :
Cairo (Mokattam), by Haynes in 1878 and Slopes [coups depoings);
Helouan (flakes);
Dachour (J. de Morgan);
Fayum (implements peculiar to the district);
Wadi-esh-sheikh , opposite Magh^ha, from 10 to i5 miles from the
Nile (flint-mines of several epochs discovered by Johnson Pacha and explo-
red by myself);
Gebel Toukh (J. de Morgan) some flakes at S'-Germain;
Abydos (Petrie, etc.);
Farshoot (I made an expedition with rather moderate results 1 m. into
! the desert);
Dendera (Petrie);
Keneh (both banks);
Nagada
;
Thebes;
Luxor (desert 10 miles to the E.);
Qibah (opposite Gebel^n);
Esna (both banks). Here flint ceases;
El Kab;
Darawi (desert 1 5 miles E. implements not of flint or chert) now in
IProf. Sayce's collection.
Each locality might be subdivided into several by giving details, for
Annates, ic)o/i. 10
OotUa Lint
ttit Boratr of
tht anci9nt Lakt
— 146 —
instance at Thebes, Esna, MaghSgha and the Fayiim, the implementiferous
parts extend for many miles. 1 have also examined without result numerous
other localities, among them Feshn, Monfalut, Asyut and Girga. More
than one hundred Museums have been presented with implements picked
up on the surface of the Egyptian desert in the before-mentioned localities.
My expedition to the Fayilm was made in October i()o3, and was the
result of information given me by M. Beadnell of the Geological Survey.
The implements in the Fayilm
r^V ...,"'-'"',.'
0.,,.^ L... occur not only (as he slates)
along the border of the ancient
lake, but on any ground in the
vicinity answering to the fol-
lowing conditions — where
there are no sedimentary de-
posits, as on the ancient lake-
bottom , nor any superimposed
material from cliffs or sand
drift, or the weathering away
of strata; such places are found
on the summits of undulations
where the prevailing North wind keeps the sand from settling, especially on
the North sides; there must also be material in the shape of flint and agate
boulders, and prehistoric man must have lived on or near the spot.
I believe that implements of many different epochs have become mixed
on the surface of the Fayum desert. 1 shall compare some of them with
some figured by M. de Mortillet in his standard work kLb Prehtslonquev. I
do not state that any of these particular implements are of the paleolithic
age, but I have found many implements elsewhere of that age in Egypt,
and it would probably have been a more desirable residence during the
glacial epochs than northern Europe. I think it may therefore be taken as
certain that Egypt was inhabited contemporaineously with other parts. It
has been shown by Lord Kelvin in a lecture entitled « The age of the earthn
that organic life appeared on the earth between twenty and thirty millions
of years ago, and it has been shown by the association of man's handiwork
with the bones of extinct animals through a period in which (during a
R. Rums of
KASR-EL SAGHA
Part of FayQm Desert , partly copiedfrom a map by H. J. L. Beadnell.
Fig. 1. Map of pari of llio Fayum.
— 147 —
portion only) three different species of elephants appeared and became
extinct, and bv other proofs which cannot here be gone into, that man
existed at least four hundred thousand years ago, and previously to the
last, or several of the last, periods of extreme cold. I see that Prof.
Schweinfurtli and Prof. Blankenhorn have gone into this question as
regards Thebes. Darwin has shown why it is probable that Africa was the
cradle of the human race. My expedition into the Fayum desert envolved
carrying water and forage about fifteen miles from cultivation at tlie farthest
points, and I found the Arabs very quick at finding minute objects on the
surface.
The objects figured in the accompanying drawings and photographs are
not all in the Cairo Museum ; and before they become distributed amongst
different Museums in the four continents , it has been thought well to illustrate
selections from some of the types of implements discovered. Amongst the
objects found in such proximity as to indicate some connection, but not
figured, are some mealing-stones or corn-grinders with large stones po-
lished by attrition. These indicated the site of ancient settlements. An other
large scries, representing a type peculiar to the FayAm, and which is in
the Cairo Museum in its entirety and also not figured, is what 1 shall call
for the moment the Fayum fish-scaling knife, a shapeless double-pointed
knife with concave angles in the circumference for this purpose. The
ancient lake was fresh, potable, hundreds of times greater in volume than
the present lake and, according to Beadnell, the geologist, swarmed with
fish, which 1 do not doubt. The level of the lake must have varied greatly
witli evaporation, and the unregulated natural inllow at very high Niles
through the gap. The border also is in parts on the N.-W. very variable
and difficult to trace. Taking the plates in order, plates i to i 5 represent
outline drawings of arrowheads of selected types. The serrations may have
been for the purpose of binding on the shafts with dressed sinew. Some of
them ressemble some from Ireland, and most of them are thought to be
peculiar to the Fayiim and of new shapes (see Ancienl Stone Implements by
Evans).
Plates i6, ij. Lanceheads.
Plate 1 8. A saw and a knife, retouched by probably an Arab to cause
— 148 —
them to ressemble lance-heads; the patination of original surface makes
fractures very plainly discerned.
Plate ig. Saws. I understand M. Maspero is now aware from the
inscriptions that these saws were fixed by the ancient Egyptians in wood
as sickles; figure 1 1 is a rare type and ressembles an implement figured
later (plate a 5) ; figure i o has no teeth , nor has figure 7 on the following plate.
Plate 9 . Fig. 9 a rare type ; fig. 4 ressembles the paleolithic lame a
trancliant abattu figured on p. 187 of M. de Mortillet's Le Prihistorique.
Plates ai to q6. Mainly represent javelin-heads of a type peculiar to
the Fayiim. These greatly ressemble the types figured on p. 181 of the
volume referred to. As I have said, implements of different epochs are
found mixed on the surface, and many ressemble those of paleolithic
types illustrated in this standard work. These FayAm javelin-heads are
double-ended and three-sided. On plafe 26 we have implements ressembling
lUe pointeg enfeuille de laurier and poinles enfeuille de saule, of the Solutrt5
epoch. Mortillet aptly divides the paleolithic period into lower, middle
and upper or roughly Chelleen, Mousterien and Solutr(5en. During the
latter the making of implements reached its apogee, there was then a
hiatus not fully accounted for before the neolithic period. The Ghellt^en
(or drift- implement period of Evans) has been estimated at four hundred
thousand years ago. Many of the implements I figure are neolithic, but
some types are much like paleolithic types figured and described by
Mortillet.
Among these are implements shown on Plates a 7, aS, ag, or pointes en
feuille de laurier of the Solulr^en period, of different sizes.
Plate So. Either borers or javelin -heads, only two-sided instead of
three-sided, like those on Plate ai.
Plate 3]. Three examples of an implement I believe is new to science;
and I have no doubt it was used for hollowing out canoes, and was in fact
an adze.
Plates 3a, 33. Types which require comparison with implements in
other collections.
I
— 149 —
Plates 54, 35, 36. These implements are straight and regular, hut in
the Cairo Museum there is a series having a twist to one side. These im-
plements have the hase of the unworked natural outside of the stone and
ressemble the pointes d main of the le Moustier period, only most of them
are worked on both sides, figured on p. 1 68 of Le PrShislorique.
Plates Sj, 38. Borers ressembling the poinrom solulrhns, one example
is given with the worked edges on the nght hand when looked at from
above the base, and one example worked both sides of botli edges, on
plate 3J,
and the reverse way or left hand edge on plate 38.
Plate 3g. Borer with an end worked on both sides, the other end on
one side (the left) of one edge only. A polished neolithic axe found with
other examples by myself in the vicinity of the mealing-stones.
Plate lio. Compare with p/ate icj, fig. 1 1.
Plate hi. Crescent shaped implements of unknown use, sufficiently
numerous to constitute a class; some are figured by Read in the British
Museum Guide, from B^t Kh411af.
Plate ha. Bent flaker beautifully polished and worked to a scraping
edge ; a new implement,peculiar to the district.
Plate 45. An implement exactly ressembling Mortillet's double grattoir
Solutrhn (p. i ^i ) in the Mus^e of S'-Germain ; five varieties of knives with
a re-entrant or concave angle, like the double-pointed Fayum fish-knife
before alluded to.
Plate hh. A unique example.
Plate 45. A unique example.
Platje h6. Like the unique examples of the manufacture of the armlet
from the disk, as shown by the series from the Wadi-esh- Sheikh mines
figured in Read's- cf Guide to the stone agen published by the British Museum,
and the Liverjnml Museum Bulletin, part II, n° .']. On re-searching the
mines I was only able to find one more example (now in the Cairo
Museum).
Plate It-^ . Spearhead, much like those from Denmark and Sweden.
— 150 —
Plate 4S. Rare form of knife flat and polished on one side, and portion
of a magnificent spear- head.
Plate i(). I now understand from M. Maspero that these exquisite
knives were used for sacrifices. The saw-like projections for holding the
handle in place are suggestive. Burnt to the colour of Jasper and picked
up hy a small Berber boy I employed, under a large rock, near some
mealing -stones.
Plates So, 01. Implements of unknown use.
Plate 5'i. The implement numbered a. was most carefully worked on
the concave angle and ressembles the adzes figured before ; n" 3 ressembles
those on plates 5o, and 5i; n" i, may have been used like the crescent
shaped implement previously figured.
Plate 53. i. Ressembles the gratloir Solutreen Simple , oi\\^ (ho base is
square (p. jyi of Le Prdtiistorique).
3. Belongs to the series of curved ianceheads in the Cairo Museum; it
is significant that the curved edge is the most carefully retouched. Both
have features in common with the saws (^scies) on Plate ao.
Plate 54. Beautiful example of a simple form of the knife struck as a
single Hake from the block, with edges worked by compression.
Plate .'J.5. Fig. 1 of purple flint, a, of chert; knives of unusual shape
worked on both faces.
Plate 56. 1. Blunt-ended knife, the end a. formed like a scraper.
Plate 5y. Narrow curved knives finely worked on both faces by
compression.
Plate 58. Knives having the butt- end of the natural outside of the
stone : at A. fig. i of grey and red-banded flint; figure a a light yellow
flint, delicately pointed and worked.
Plate 5(j. The same, fig. i brown flint, fig. a cream colour.
Plate Go. Beautifully worked knife. B.B. a polished surface patinated
while, the flaked portions brownish purple.
— 151 —
Plate 61. S.S. the natural surface, the pehble worked to an edge on
both edges of one side.
In addition to the Hne drawings, I took a series of photographs of a
selection of ten implements, laid out in the sun on the marble steps of
the Cairo Museum, with a n" /i. Kodak, old pattern, looking vertically
down. A wooden rule is shown in some of the plates, but a measurement
of 5 inches is also given.
Several types not mentioned or drawn previously are to be found in
these photographs. 1 regret not being now able to refer to Sir J. Evans'
Standard work on Stone Implements, or to compare any of the imple-
ments therein figured with these peculiar Fayum implements. It is to be
hoped that the long-expected work of D' Allen Sturge ( Boulevard Dubou-
chage, Nice, France) may soon appear. I am of opinion he now possesses
the first private collection in the world, and it will eventually become the
property of the British Nation by gift, to be placed in the magnificent
addition to the British Museum to be shortly completed. Of FayAm imple-
ments his series is unique.
Taking the photographic plates in order :
I. — On the right, three hammer stones or more probably the flaking
implements of M. de Mortillet; in the centre, seven axes or saws formed of
smooth stones, chipped to an edge on one side only, for holding in the
hand. Neither of the above types have been previously figured.
On the left , seventeen of the Fayum bent , curved , and generally polished
flakes with beautifully worked edges; one side, generally, of edge only.
II. — Saws.
III. — Javehn points, double ended, and two and three edged, res-
sembling small fabricators (Evans, p. /iia).
IV. — Arrowheads.
VI. — Axeheads, generally chipped and flaked, then polished and
subsequently re-worked.
— 152 —
VII. — Implements of unknown use, lanceheads, piercers or borers,
scrapers, knives, etc.
IX. — Cur\ed pointcs n main, lanceheads, etc.
X. — Boat-making adzes, double-ended arrow and javelin-heads, etc.
\I. — Disks. Examples of (he FayAm knife, with a re-entrant or concave
angle for scraping , in its circumference.
XII. — Knives and pomtes eiifeudle de laurier.
XIII. — Heavy arrowheads. The implements in the lower row might
perhaps be classified either as lanceheads, or more probably non-dentated
saws.
XV. — Axeheads.
XVII. — Grallolrs solulriens. Crescent- shaped implements. Knives of
rare forms.
XVIII. — Polished axeheads. Knives and lanceheads or spearheads of
rare forms. Sacrificial knife.
XIX. — Arrowheads.
XX. — FayAm knives with concave scraping angle.
H. W. Seton-Karh.
153 —
15i —
J.N30
nnss-nn/
wnasnn o&ivo
155 —
— 156
— 157 —
s<d
158 —
159
— 160 —
161
Annale», 190^.
Plate 19.
— 162 —
N9 20
THE POINTED it DOUBLE EDGEDSAW IS RAKE
NO 2
2 5 4J l_J
CENTIMETRES
Plate 2 0.
163 —CENTIMETHES CENTIMETRES CENTIMETRES
i^
i
'^^^^ ^^^^^ -^^^
"^^^^^^^
TVP/C/)/. FAJUM3 EDGED DOUBLE I N "? Z2 I
ENDED ARROWS
INCHES
2.
2 SIDED ARROW-HEADINTENDED TO HAVE BEEN3 SIDED
|n9 25|
FIVE SIDED ARROWOR JAVELIN HEAD.
Plates 2 1 to 9 5.
164 —
— 165 —
oma00
— 166 —
LANCEHCAD-UNDER SIDE-FLAT.
ADZEBLACK FLINT .
2 INCHES
i. V
IN? 31
TYPICAL EXAMPLEOF THE FA YUM ADZE
ADZE WITHTRACES OFPOLISHING.
Plalo 3l.
167 —
\N9 32\
LANCEHEAOS WORKED ROUND THEENTIRE CIRCUMFERENCE AND ONBOTH SIDES.
Plale 33.
168
Z INCHES
SC£NTIMETR£3
N? 33
Plate 33.
— 169
\ N9 34-\
Plate 34.
— 170 —
2Ui
O
N? 35
COUP DE POING. GftEY CHERT. WATERWORN
GREY FLINT FINELYWORKED ON BOTH FACES
BLACK FLINTtVOflKEO BOTH SIDES
Plate 35.
— 171 —
N?36
YELLOW FLINT. WORKED TOAPOINTON BOTHSIDES; THE BUTT-END UN-TOUCHED.
SIDE VIEW OF THE ABOVE BOREn'TIWORKED ON THE filOHT HAND SIDE OF BOTHFACES. R AND ON THE BASE TYPICAL OF OTHERSPECIMENS
INCHESI
BORER IVORKEPBOTH SIDES
OFBOTH FACES.
Plates 36, 37.
— 172 —
INCHES
N° 38I
N9 39/ INCH
'/' 2 INCHES
— 173
174 —
N9 42.
BENTFLAKe.POLISHED TO A POINT^J MINUTELY SCRATCHED ALLOVER
INCHES
IMPLEMENTS PECULIAR
TO THE FAYUM
^ ^^
BENT FLAHE POLISHED if SCRATCHED ALL OVER. ONE EDGEWORKED ON ONESIDEONLY
Plate 49.
175 —
71
\IN° 4-3
I
2 INCHES
r
XNIveS WORKED TO A FINE EDGEALL ROUND; AND WITH A
CONVEX PORTION OR RE-ENTRANTANGLE FOR SCRAPING WHICH IS
THE PART MOST CAREFULLY MADE
Plate 43.
176 —
^
177 —
Plate 48.
Annates, igoi.
— 178 —
—a.
H30ln09 33>iVl Hf3N 'sSVltlA 1N3I0NVJO 31IS yv3N soYjyns no onpoj
X ._
jiONVH smmvi3y noj v\f iv suoaosnondrs IV SNOuvytMS iS3mj 3jin>i iviouihovs
179
/Ts
...WI 2 3
CENTIMETRES NO 51
INCHES
N9 2 ONLY PERFECTBLACK FLINT
Plate 5i.
— 180
BANDEDSANDSTONE
IN9 52
I
I 2 -i « s' 1 1
1-1
r
C£NT(MErn£S
Plate 5a.
— 181
FLAKE-KNIFE WORKSD EDGES
ru^
N? 54|
SMOOTH PEBBLE. WORKED GROOVES.
Plates 53, 54.
— 182 —
N9 55
/I
y/
CENTIMETRES
|N9 56 I
CENTIMETRESi 1 1 ' » i
I'lalcs r>5, 5(;.
— 183 —
— 184 —
— 185 —
'7<
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b UANCC
1 N? 62I
HOG- BACHED PLATE.
PALtO. FROMMOUNTAIN S. or HAW A HA.
Plate Gil.
186 —
DER
TAUMELLOLCH (LOLIUM TEMULENTUM L.)
IN ALTyEGYPTISCHEN GRyEBERN
VON
M. G. SGHWEINFURTH '''.
Wie wenig /looo lahre in der Geschichte einer Pflanzenart bedeuten,
wird BUS einigen hervorstechenden Beispielen klar, die uns die altagypti-
schen Graber ubermittelt haben. Bei seinen Ausgrabungen im Auftrage der
Deulschen Orienl-GeseHschaft , die Dr. L. Borchardt zur Freilegung des aus
der V' Dynastie slammenden Totentempeis des Konigs Ne-woser-re bei
Abusir im Siiden der grossen Pyramiden vorgenommen hatle, stiess derselbe
auf zwei Grabhohlen, die zur Zeit des Mittleren Reichs (aooo vor Chr.) in
den Grundmauern des damals scbon in Verfall geratenen Tempels neben-
einander angelegt worden waren. Von diesen durch eine scblecbte Holz-
decke gegen die noch daruber iagernden Reste der Mauer geschutzten
Grabern enthlelt das eine den mil einer Inschrift versehenen Sarg des
koniglichen Siegelfiihrers Merri, sodass iiber die Epoche kein Zweifel ob-
wallen kann. Es fand sich nun, dass der ganze Hobiraum iiber dem von den
iibiicben Beigaben begleiteten Sarge sowie der des daranslossenden Grabes
,
das ein Skelett ohne Sarg enthieit, durchweg mit Spreu oder trKaflfn
von Emmer {Triticum dicoccum) angefiiilt war, jener Getreideart des alten
iEgyptens, die beuiigen Tags nur nocb in wenigen Landern (Scbwaben,
badisches Oberland, Nordschweiz, Belgien, Baskische Provinzcn, Serbicn,
Luristan) angebaut wird und eine Urform des Kuiturweizens darstelil, die
allein, d. h. unter Ausscbluss anderer Weizenarten, von den Agyptern der
alteren Epochen hervorgebracht worden zu sein scheint. Der Emmer unler-
scheidet sich von den meisten Formen des Kuiturweizens hauptsachlich durch
die Bruchigkeit der yEhrenspindel und den leichten Zerfalls einer if]hren bei
(I)L'article fut jiubli£a I'origine dans la Vossische Zeilung du a i juillet igo^.
I
— 188 —
der Reife , eine Eigenschaft , die er mil einer anderen Art primitiven Weizens
,
dem Spelz oder Dinkel(Tr. Spella), desgleiclien mil dem Einkorn
(Tr. mono-
coccum) gcmcin hal, von welcher letzleren Art auch nocli vvildwachsende
Formen vorhanden sind. Durch lange Zcilriiume umfassende Zuchtwahl
hat eben der Mensch diese iible Eigenschaft des yEhrenzerfalls bei den
heuligen Kulturzerealien beseitigt, so namenllich auch beim Reis.
Aus dem Gcsaglen geht hervor, dass die Spreu oder « Kaff« von Emmer
ein sehr verschiedenes Aussehen haben muss von dem , was uns die durch
Dreschen entkornlen leeren Weizenahren darbieten. Die eine Mhre zusam-
mensetzenden /Ehrchen, deutsch « Veesenw genannt, gliedern sich mit dem
Stuck der .€hrenspindel, an der siesitzen, ab und miissen durch Zermahlen
(wGerbenfl), von den Kornern befreit werden, die zu je zwei m ihnen
angeordnet sind und die in den fertilen Einzelbliiten stecken, von denen
im ganzen (fertile und sterile) vier eine Veese darstellen. So leicht nun
auch die letzteren beim Emmer sich ablosen, um so fester hiingen die
Rlutenspelzen zusammen , sie widerstehen daher dem Prozess des k Gcrbens n,
sodass die entleerten Veesen von den noch gefuUten oft kaum anders als
durch den Verlust der zerbrechlichen Grannen zu unterscheiden sind. In
dieser Beziehung gleicht auch die altiigyptische Spreu, abgesehen von
ihrer durch das Alter hcrvorgerufenen tiefen Briiunung voHkommen, der-
jenigen in den heuligen Emmerliindern, und der erste Eindruck bei Ent-
deckung der erwahnten Griiber, bevor Dr. Borchardt bis zu dem Sarg des
Merri vorgedrungen, war der, als befiinde er sich einer jener Speicher-
gruben (Silo) gegeniiber, wie sie in yEgypten zu vcrschiedenen Epochen
unter Benutzung von alien Grabkammern angelegt zu werden pllegten.
Eine solche Annahme erwies sich nun in der Folge wegen der andcrweiligen
Fundumstande als voHig ausgeschlossen.
Uber den Zweck, den die Alien bei der Ausfiillung der Grabkammern
mil Emmerspreu im Auge gehabt haben mogen, erscheinen zwei Erklar-
ungen zulassig. Es isl bekannt, dass nach iigyptischer Vorslellung bei Opf-
ern und Beigaben zur Ausslallung der Tolenbchausung die Substituierung
eines Teils fiir das Ganzc Gellung hatle, wie ja Lebensmittel zu diesem
Zwecke auch m fjigie zur Verwendung kamen. Enlweder war also in diesem
Falle die Absicht massgebend gewesen das Totenhcim mit ausgiebigem
Vorrat an Gelrcide zu versehen, oder aber die Ausfiillung diente einfach
— 189 —
zum Schutze der Sarge gegen die Einwirkung von Atmospharilien. Die
Spreu sollle die Sarge trocken halten. Bei der grossen Menge der alien
Spreu, die hier durch naliezu vierzig lahrhunderle intakt gelagert hatle,
ein Fund von noch nie in Agyplen erreichter Bedeutung fur die Botanik
,
war zu erwarlen, dass eine Durchsuchung des ganzen, viele Hektoliter
umfassenden Vorrals allerhand Uljerbleibsel von Ackerunkraulern an den
Tag bringen wurde, deren Vorbandensein viel Licbt auf die Zusamnien-
setzung der alien Flora und namenllich auf den Ursprung der in Agyplen
angebaulen Kulturpflanzen werfen konnle. Eine derartige Masse ausge-
droschener Spreu Halle bei uns eine grosse Anzahl verschiedener Pllan-
zenarlen ergeben. Dem war leider nicht so im vorliegenden Falle. Dasganze
Ergebnis bescbrankte sich, abgeseben vom Emmer, auf ein Dutzend Pflan-
zenarlen, von denen Uberbleibsel der Friicbte, Bliilen, Knollen oder Zweige
ausfindig zu machen waren, darunler nur drei bisher aus altiigyplischen
Graberfunden noch nicht nachgewiesene Arlen ''. So oberllachlicb und un-
genau die alien iflgypler in manchen Stiicken ihrer gewerblicben Taligkeit
auch gewesen sein mogen.in diesem Falle, beim Sichten des Getreides,
haben sie eine fiir die Wissenschaft wenig erspriesslicbe Griindlichkeit an
den Tag gelegl.
Als das baufigsle Unkraul auf den Emmerfeldern des Mitlleren Reicbs
hat sich durch diese Unlersuchung der Taumeliolch i^Lolium teniulenlum)
herausgestellt, die ivraie der Franzosen, das Unkraut par excellence. In
unserer Epoche, vielleicht auch im Altertum, erscheint diese Landplage
des Ackerbaus auf die weslliche Umgebung von Kairo und auf Untcriigypten
beschrankt. Die bei uns auch wegen der Giftigkeit ihres Korns gefiirchlete
Grasarl — schon Virgil nannle sie infelix, die (tunseligej' — trill in
yEgypten heule noch in der typischen , langbegrannten Form auf, die sich
an den unverletzlen ^jhren nachweisen lassl, welche in grosser Menge
unter die alte Spreu gemengt sind. Die letzteren haben sich, vvahrscbein-
lich wegen der zahen BcschaflFenbeit ihrer wohlerhaltenen Grannen, die ein
klellenartiges Hiingenbleiben gestallelen, durch Sichten und Werfen nur
sehr schwer von der Spreu sondern lassen. Sie legen in alien Einzelnheilen
ihrer Beslandtelle die voUkommenste Ubereinslimmung mit dem heutigen
''' Lolium temulentimi L. , Anthemis retiisa Del. , et Scorpiurus miiricatus L.
— 190 —
TaiimeUolch dertigyptischen Flora aus der UmgegendvonSakkara an den Tag.
Von der grossen Dauerbestandigkeil des Arltypus lassen sich aber auf
biologischem Gebiet weit iiberrascbendere Nachweise liefern. Der Tau-
mellolch entbalt in seinen Kornern eine zweibasige Saure, die als Temulin
wegen der sovvohi fiir Tiere als aucb fiir Menscben lebensgefiilirlichen
Wirkungen einen GiftstolT darstellt, der die PHanze von altersher in iiblen
Ruf gebracbt bal. Neben dem Alkaloid soli aber noch ein Saponin (Glu-
cosid) darin cnlbiilten sein, dem von Lewin ein Teil der giftigen Wirkungen
des Taumellolchs zugescbrieben wird. Es ist nun in neuerer Zeit, wo man
alles, was schadlich erscbeint, auf Pilze zuriickzufuhren geneigt ist, auch
in dieser Pflanze ein soldier ausfindig gemacht worden. Erst secbs Jabre
sind verflossen seit dieser von den Pilzforschern Vogl und Gu^rin fast gleicb-
zeitig gemacblen Enldeckung. Dieselbe bestand in der Auflindung eines
sleril bleibenden Hyphenpilzes, iiber dessen systemaliscbe Slellung man
bis auf den beutigen Tag nocb vollig im Unklaren geblieben ist, obgleicb
durcb Freeman vor kurzem der Nachvveis erbracbt ist, dass die in den
ausseren Lagen des Samenkerns unter dem Pericarp zu einem dicbten
Geflecht vereinigten fadenformigen Scblikucbe (llyplien) mit der Keimung
durcb die ganze Pflanze forlwachsen, ohne dieselbe im geringsten in ibrer
Entwicklung zu bemmen. Alle Versucbe, den Pilz ausserbalb des Loliums
zur Entwickelung und Sporenbildung zu bringen, liaben feblgescblagen.
Es iiegt bier ein besonders wunderbares, beispielloses Zusammenleben von
Pilz und Graspflanze vor, eine Symbiose, kein Parasitismus, dariiber sind
alle Forscher einig. Gewisse Anzeichen berechtigen sogar, die Vermutung
auszusprecben , dass beide Gewacbse von einander Vorteil zieben und dass
der Pilz in seiner Eigenscbaft als unscbuldiger «Raumparasil« sicb durcb
das Enlgcgenkommen seines Wirts so sebr an die durcb letzteren begunsl-
igtc Wacbstumswcise gewobnt babe, dass ihm die Fiihigkeit der Sporen-
bildung allmiiblicb abhanden kam under es scbliesslicb vorzog, durcb den
Keimling slets von neuem in die werdende Pflanze eindringend, auf solcbe
Weise der Fortsctzung seines Daseins unbegrenzte Dauer zu verleiben.
Das gescbilderte Verballnis, in dem der Taumellolcb als Wirt zu dem
unbekannten und undcfinierbaren Pilz stebt, bat sicb in Agypten durcb
die Jabrbunderte in stets gleicber Weise forlgesetz, und diese interessante
Talsache ist letztbin durcb einen bervorragenden Pilzkenner nachgewiesen
— 191 —
vvordcn, durch Professor G. Lindau, der dariiber demnachst in den Denk-
schriften der Berliner Akademie berichten vvird , und dem ich sowohl von den
heutigen als auch von den aus den Griibern bei Abusir slammenden Kornern
des iigyptischen Taumellolchs Exemplare zur Unlersuchung iibergab. Prof.
Lindau hat an beiden die iibereinslimmenden Erscheinungen feststellen
konnen , wie sie in Europa an dieser Pllanze beobachlet worden sind. Die alien
Korner zeiglen auf den erslen Schnitt das Bild des zwischen den Aleuronsch-
ichten und dem Pericarp als dichles Lager eingeschaltete Flechtwerks der
Pilz-Hyphen in vollkommensler Rlarheit, und die altagyptischen Praparale
iibertreffen in dieser Hinsicht womoglich noch die der heutigen Pllanze.
Da wird nun zunachst die Frage angeregt : 1st es denkbar, dass eine
derarlige Solidaritiit zwischen zwei ganz verschiedenen Gewiichsformen von
so langem Bestand gevvesen sein kann, etwa einem Mietsverlrag vergleich-
bar, von vierlausendjahriger Dauer, ohne Kundigung ? SoHte wirklich eine
vierlausendmalige Wiederholung (Lolium ist einjahrig) desselben Vorgangs
haben statlfinden konnen, ohne Spuren zu hinterlassen, ohne die Merkmale
beider Pflanzen in wesentlichen Sliicken umzugestalten ? Wiihrend also auf
der einen Seile die sichlbaren Ergebnisse dieser Symbiose sich an den alten
Lolium-Kornern genau in derselben Geslalt zu erkennen geben wie an den
heutigen, so ist andererseits der Beweis bisher durch nichts erbracht, dass
dabei eine Erneuerung der Pilzvegetation durch Sporenbildung unerliiss-
lich gewesen ware.
Das Problem der dem unbekannlen Pilz zugeschriebenen Urheberschaft
an der Giftlgkeit des Taumellolchs wird erst gelost werden konnen, wenn
mil den pilzfreien Kornern, die nach Freeman einen betrachtlichen Pro-
zenlsalz (bis zu ao pGt.) betragen konnen, Versuche an empfindlichen
Tieren angeslellt worden. Die Moglichkeit einer leichten Ausscheidung der
pilzfreien Samen ist durch die auch ohne Mikroskop deutlich erkennbare
Verschiedenheit der pilzbeherbergenden gebolen. Sie ist durch Fiirbung
und Gestalt der Korner in die Augen stechend. Auch liessen sich aus pilz-
freien Samen entsprechende Kulturen heranziehen, um grossere Mengen
davon zu gewinnen.
Bei der in dieser Hinsicht harmlosen Pllanzenklasse der Graser spricht
ja in Betrefi" der Gifligkeit von Hause aus vieles zu Ungunsten des Pilzes.
— 192 -
Ein Beweis isl von soldier Erwikgung nicht abzuleiten, auch darf nicht
ausser acht gelassen werden , dass in der Toxicologie von Lewin , einem
grundlegenden Werke, nicht weniger als aclit Grasarlen aufgefiihrt werden,
deren Genuss, sei es bei Menschen oder bei Tieren, giftige Wirkungen zur
Folge hat. Besonders gefurchtet ist in Indien (der «Kodro7) Bengalens)
Pwtpalum scrobiculatum , ein Tropenkosmopolit, dessen Korner, den Speiscn
beigcniengt, Erscheinungen herbeifiihren konnen, die denen analog sind,
die der Taumeilolch veranlasst.
Es gibt Leute, die nicht mude werden, nach der Moglichkeileines keim-
enden Mumienweizens zu fragen. Diese haben vor der Zeit einen nur
geringen Respekt. Andere verfallen in das Extrem, indem sie l)ei jeder
Gelegenheit den Ursprung aller pllanzlichen und ticrischen Dinge in der
Form; wie sie uns heute unigeben, bis in die Tertiiirzeit hinaufnicken wol-
len. Dabei wird gewohnlicb iiberschen, wie oft das Anllitz der Erde allein
schon in dem eigenllich verhaltnisinassig kurzen Zeitraum des Quarlars
gewechselt, wie oft besonders in den niirdlichen Erdgcgenden. Ich schicke
das voraus, weii ich irrigen Annahmen in BetrefF der Abslammung und
Herkunfl des TaumeHolchs und des Pilzes, den er beherhergt, begegnen
mochle. Unsere Pflanze ist ausschliesslich Ackerunkraut, und heute bei
uns und in den niirdiichen Gegenden an Hafer- und an Gerslenfelder, in
^gyplen und Vorderasien hauptsachbcb an die ietzteren gebunden. Nirgends
findet sich der Taumeilolch fern von Kulturen in einer wildwiichsigen
Natur. Er isl auf demsclben Wege nach Europa gelangt, und friiher auf
demselben nach /Egypten"', wie die Zerealien, die er hegleitet. In der
Heimat derselben, im zentralen Asien, wird auch die seinige, sowie der
Ursprung seiner Angewohnung an den fraglichen Pilz zu suchen sein.
G. SCHWEINFURTII.
<"' Die Einnihrung von Gersle und keineSpur von Kupfer oder Bronce auf zu
Weizen ( Emriier) liisst sicli fiir /Egyplen in weisen liallcn. Trolzdem fanden sicli in den
das fiinile bis sechsle Jalu'lausend v. Chr. mil Asclie gefiiillen Tonkri'igen, die in
veriegen, siclierlicli niclit spaler. 1897 diesen Griibern niedergelegt waren iinter
wurden von G. Legrain ]>ei Silsile Griiber den vei'kohllen Resten sowol Koruer von
milkontrakter Korperlageaufgedeckl.die Weizen (Emmer), als audi Korner von
einer sehr friihen Epoche angehoren und Gersle.
^iinaks du Service de^ 4nri.i,i)i,'< T V PI. I
View of second dynasty cemetery in first ravine after excavation.
Superstructure of second dynasty graves in first ravine.
<o
60
•aco
5-;
c•^
tr--'
e
xAnnales dii Service des Antiquites, T, V, PI. IV
Interior ol first dynasty vault, on lirst land tongue between second
and third ravines.
Interior of unplundered first dynasty vault on first land tongue.
^4nnaks du Service des Antiquitis, T. V. PI. V
'~• V i 'i^'^ '
ti;.-'
'\ ' " -" "
ry^
Wooden Statuettes in position in rocI{ cut tomb of the upper cliff.
""MTtfiir tif
Jt: ^>. '-' :-^:^^-'v
Boats and figures in niche in rock cut tomb below the upper cliff.
a.
a.
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iAnnaks du Sen>i(e des Antiquitis, T. V, PI. VII
Poisoned arrows from rock cm tomb of the upper cliff.
-,'" ' > '<•* '^^ ''"'.
liypis Berthaud, Panfl
Typical shallow grave containing a preserved body, from the prehistoric
cemetery.
yqx^nniUes cbi Service des Anliqiiiics , T. V. PL I.
Plate I.
Plate 11.
4
lAiinales iht Service des Antiqiiilh , T. V. PL 11. /C^d-
Plate HI.
Plate IV.
^iiiiiiiles dii Service dcs Antiqiiites. PI. HI.
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Plate VI.
Plate VII.
^4inhtles (hi Service iles Antiquilcs. PI. IV.
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Plate IX.
S i/K-'f'kJZ^.f^l
Plate X.
,Anuahs du Service des Aiitiquites , T. V. PL V.
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Plate XI.
Plate XII.
^nnales du Service des Antiquites , T. V. PL VI.
AdA4(R.
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Plate XIII.
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^^Plate XV.
wiiiiiales Ju Service ties Anliquitcs. PL vn.
Plnte XVI.
S'i/y\cAjB4
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Plate XVII.
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^inuales dii Service des Aiitiquitcs , T. V. PL Fin.
fl'x
\^
Plate XVIII.
SEM4m^i^y< lA^^JnOJl
Plate XIX.
,^4iinahs ihi Service des Antiqiiilcs , T. V. PI. IX.
COIh
Plate XX.
FRAGMENTS
DE MONUMENTS PROVENANT DU DELTA
PAR
M. AHMED BEY KAMAL.
I.
§ I. — Dans la mosqu^e de Mil-Gharitah («laj^ c*jt«), district de
SembeHaouin, province de Gharbieh, se trouvent trois fragments en granit
gris; deux servent de colonnes pour porter le plafond de ia mosqu^e, et le
troisi^me a ^t^ plac4 comme seuil a la porle d'entr^e.
Ces fragments, aen juger d'apres leur style, remontent a I'epoque ptol(5-
maique. lis formaient partie d'un naos qui a il6 bris^ dans I'antiquit^ ou
qui peut-^tre a M ri^cemment mis en pieces pour servir aux besoins de la
mosquee. Ge naos avait ete pris a Mendes, qui est situ^e pr^s de Mit-
Gharilah. Les inscriptions et les representations qui couvrent les fragments
sont purement mythologlques et pr^sentent quelque int^r^t pour la connais-
sance du culte du boeuf de Shedenou. Dans la notice qui suit, la description
procMe toujours de haut en bas du fragment.
Premier fragment.
1° On voit dans le haut, deux lignes d'^toiles disposees parallelement et
provenant d'un signe du ciel «5toile;
." Debris d'unelegende:(^)^^.-l.l.1';MA >i^;3° Divinites consistant en deux Horus ailc^s, coifft^s du disque solaire,
ornes d'uraeus, perch(5s chacun sur une corbeille »»; le second, qui s'ap-
pelle^ ^ , serre entre ses ailes le sceau a d'^ternit(5
;
li" D(5bris dune l(5gende : {^) ^^ UZl!^'^ ^Z^Pl''^'^5° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel itoiU;
Annale$, igo^. i3
— 194 —6° Quatre cynoc^phales debout, coiff^s du disque, ies bras lev^s en
signe d'adoralion
;
7" D.5brisd'une%ende:(H%5^^:::^^-|[^|J^Pt^^"^;8° Ligne d'<^loHes provenant d'un signe du ciel (^toi^;
g° "^ * a droite et ^ * a gauche. La premiere des deux
deesses est en forme de serpent ail^, coiff6 ^ et place sur une
corbeille -^ ; la seconde est representee a corps d'oiseau et a t^le
humaine, et eile est coifF^e du disque orn^ au milieu par le signe
hieroglyphique ^ qui sert a ^crire son nom. Entre ces deux
dresses on lit le cartouche du dieu Osiris Merti ainsi trac^ :
10° Debris de l^gendes : (—•)
E
:^^rs]^i^^^•{1)
1 1° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel etoil^;
1 9° L^gende en quatre colonnes verlicales :
i3° Debris d'une legende : (^—) ^- ^7©
1 li" Ligne d'etoiles provenant d'un signe du
ciel etoiie;
i5° Divinites. Deux deesses assises, coiffees
du disque, tenant de leur gauche la croix ansee
et de leur droite le sceptre lotiforme; la seconde
est nommee '^^',
i6° Debri. d'une iegende:(H^4^!b!n!!::^JpTa;17° Diviniles. Deux deesses disposees de la meme mani^re que Ies pre-
cedentes, la seconde se nomme ^ J^;18° Debris de legendes : (^) ;,.^^.j^^n 3^S;
h
— 195 —
.» Debris de l^gendes:{^) 'm% ^T^Z'^2-Jll^H^
3° Ligne dMtoiles provenant d'un signe du ciel ^toil(5;
li° Divinit(5s. Des Horusailes, perches sur r«i, coiffi^s du disque solaire
orn^ d'urseus. A travers leurs aiies se dresse verticalement le sceptre]
pass^ dans le sceau d'^ternit^ a. Devant le premier on lit ^, devant le
second i^;
5" Debrisde%endes:(Ha-^QT!^J^®J'>^H;6° Ligne d'(5toiles provenant d'un signe du ciel etoil^
;
7° Le serpent Mehn, enroule dans ses plis, est suivi d'un b(51ier ail4,
debout sur un socle, coifF^ du disque, et accompagn^ de cette legende :
8" Debris d'une 1.5gende : (^) MZ^UU^H^^M^9° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel etoil^;
10° Divinit^s. Horus ail^, coiff^ de lo., perch^ sur una corbeille rx^,
serrant entre ses ailes le sceau d a travers lequel passe verticalement le
sceptre ]. Vient ensuite le dieu j*]^^? figure en homme agenouill^ et
a t^te de boeuf. II est coifF^ du disque et il tient, dans celle de ses mains
qui est plac^e sur le genou , la croix ans^e
;
,." D^brisde%endes:(HBTl^MZ;C:---^"'!i:!>^B;12° Ligne d'etoiles provenant d'un signe du ciel ^toil^;
13° Divinit^s. Le dieu A J est represent^ en oiseau a tete de cynoc^-
phale, les bras d'homme lev^s en signe d'adoration. Le deuxi^me dieu est
1 1^ represent^ en ^pervier a deux bras humains ^galement lev^s en signe
d'adoration
;
i4» D.5brisde%endes: ^t^l^lm^ i\{im^_
i5° Une ligne d'etoiles provenant d'un signe du ciel ^toil^;
1 6° Divinit^s. La premiere est une deesse agenouill^e, coiffee du disque;
sa l(5gende a ete effac^e. La seconde est ^, assis, coiffe du pchent, et
tenant de sa main plac^e sur le genou le sceptre "j. La troisieme est ^^jassis , coiffe du disque , et tenant le sceptre j . La quatri^me est ^ |^ , assis
,
coiffe du disque, et tenant ^galement le sceptre a t^te de l^vrier.
17° D(5bris de It^gendes : (^) n^TPl "^^ -^7©VH'
'"' Dans i'originai le signe o<=x, est place en travers du signe ^^ .
j3.
— 196 —
i8° line iigne d'^toiles provenant d'un signe du ciel t^toiie;
19° Divinit^s. La premiere est une d^esse agenouiUt^e, coiff(5e du disque;
sa It^gende a disparu. La deuxi^me est le dieii |^; il est reprt^sent^ en
homrae assis, a t^te de cynoc(5phale , coiff^ du disque et tenant de sa main
plac^e sur le genou le sceptre lotiforme J. La troisi^me est le dieu ^; il
est repr^sentt5 en homme assis, coiffe -^ et tenant le sceptre lotiforme. La
quatri^me dtait une divinity representee en homme assis. Elle a disparu et
ii n'en reste que les genoux et la main; de sa l^gende on ne voit que le
signe ^;2 0° D<5bris illisibles d'une l^gende disparue.
Troisikme fragment.
,- Debris d'une %ende : (— ) a^OZTHMliPJft9° Ligne d'($toiles provenant d'un signe du ciel 6toil(5;
3° Divinit^s. La premiere est une d(5esse assise, coiffde du disque,
tenant de sa gauche -^ et de sa droite un sceptre. La deuxieme est A V-/
;
il est represent^ dans la m^me attitude que la pr^c^dente et tenant le
sceptre lotiforme. La troisieme est i^ V-^^^*; il est reprdsent^ a corps humain
et a t^te d'oiseau, coiffe du disque et tenant de sa main, mise sur le genou,
le sceptre "j. La quatri^me est la d^esse ^ *jmiiii j,1(?);
elle est assise,
coifTee de son signe caract^ristique ^ et tenant le sceptre lotiforme;
/.» Debrisd'unel.5gende:(^)P%j^5:^r^T ^^':::^3T"""}
5° Ligne d'etoiles provenant d'un signe du ciel ^toile;
6° Divinit^s. ^^ a l^le humaine et A^ a t^le de cynoc^- \^phale tourn(5s e\ droite, j*] '^ tourne a gauche. lis sont assis et ^-»^
ils tiennent : la premiere le sceptreJ,
le second le sceptre ]; le • ©troisieme a le m(5me sceptre que Hani et a une tete de boeuf. ^Sh
Derri^re ce dernier est figure x/sk^^, iequel est suivi d'une i""-*'
l<5gende (5crite en ligne vefticale : II
''' Zeilsdmfl, 187.5, ]). 89. Tcs-hasi du h ville Mendfts, 011 I'on fit la ddcou-
e»t le nom d'une locality silude k I'ouesl verle d'un bdlier sacrd.
I)
197 —
O I
-^
mi
r Debris de %ende : (H B^IH^ ll^I 3^S !
8° Ligne d'(5toHes provenant d'un signe du ciel ^toile
;
9° Divinit^s. "^ 7 P \ tourn(5e a droite et representee en forme de serpent
aile sur une corbeiiie '^; elle est coifFee de ^, et eile serre entre ses ailes
le sceau d d'eternil(5. Derriere elle on lit :
Devant elle le dieu j*^ "^ est assis, a corps humain
et a t^te de boeuf ; il est coiff^ du disque et il tient le sceptre |.
En face, dans le sens oppose on voit le reste d'une deesse
ail^e
;
10° Ddbris d'une %ende : (^) ^%\^^\^\m
11° Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel ^toil^;
12° Divinites. ||^ a corps humain, debout, et a iete
de serpent, bras lev(5s en signe d'adoration. * |^ a corps
humain et a tele de lion; il est dans I'attitude de la marche
et il l^ve les bras en signe d'adoration; ||^ |!J^('* 6st debout, a corps
humain eta t^te d'epervier ; il leve 4galement les bras en acte d'adoration.
Derriere lui on lit :
J
f
'f^
tJ
ra tr• %
mm
l\
i3° Debris de l^gende : {--)WAWAiX'
1 h," Ligne d'^toiles provenant d'un signe du ciel ^toil^
;
1 5° Divinites assises. La premiere est representee a
corps humain et a tete de boeuf; elle est coiffee du disque et
accompagn^e d'une l^gende effac^e. La seconde est comme
la premiere, seulement elle a la t^te de cynocephale; elle
est nommee ^ J et elle est coiffee du disque. La troisieme
est \ I^ a tete d'^pervier coiffee du disque. La qualrieme
est j^ s*-", assise, coifFee de son scorpion et tenant comme
le dieu precedent la croix ans^e. La cinquieme est nommee '^'^ J; elle
est dans la meme attitude que les autres
;
i6° Debrisde%ende:(^)H(niL:^fXjri"^^l¥
1 7° Des etoiles dispos^es en deux lignes paralleles, provenant d'un signe
du ciel (5toil6.
— 198 —
Les debris de l(5gendes et les reprdsentations, que nous avons signalds
ci-dessous, nous fournissent quelques nouveaux renseignements mytho-
logiques sur le boeuf de ia ville Shedenou, le Pharbaethos dcs Grecs'". Ce
boBuf, qu'on a d(5ja lrouv(5 dans cette 16gendc j*l '^W ^'J'^
"] | , empruntee
a la stele de I'an 5 i de Psam<5tik I, est aussi nientionnd dans les susdits
fragments, accompagne de quelques altributs ct epilhetes qui t^claircissent
un peu son role mythologique, quolque son nom nous fasse malheureusement
ddfaut.
Dans le premier fragment il personnifie :
a^ Hormakbouti»^ TS ^ ^ 1=fo
|^^.
H possMe de plus les dpitb^es suivantes :
Dans le troisieme fragment il est ainsi qualifid :
Strabon, en parlant des animaux sacrds chez les Egyptiens, dit : « Le
bceuf Apis et le boeuf Mndvis sont rang(5s au nombre des dieux; les animaux
qu'on entretienl ailleurs (etc'est un usage communabon nombre de villes,
tant au dedans qu'au dehors du Delta, d'enlretenir ainsi soit des boeufs,
soit des vaches) n'ont pas le rang des divinitds, mais recevaient simplement
un caract^re sacr(5'''«. A Pbarbaethos , il recevail les memes bonneurs qua
Memphis et a H(51iopolis , el il symbolisait le soleil levant et le dieu des morts
comme nous I'avons vu plus haut. II 6tait en outre quelques fois identifie
avec j*^ et il avait la qualification de ^»/^-
<' BnvGSCB , Diet, ffeogr. , p. 491. ''' Stbabon, trad. Tardieu, vol. Ill,
''' Ibid., p. ligi. p. 497.
— 199 —
Quant aux autres boeufs dont nous parle Strabon comme recevant un
simple caractere sacr^, les monuments, autant que je sache, n'en citent
pas beaucoup. J'en connais un seui mentionn^ dans la stele de Mendes sous
le noms de'^jw traduit par rctaureau tachett5?5. II serait interessant de
recueillir tous les noms des boeufs , des vaches et des bdliers sacri^s et d'en
faire une ^tude approfondie pour eclaircir leur role dans la mythologie et
pour rendre ainsi service a la science.
S II.— A Edkou, pr^s de Rosette, la SchMia des Grecs, existe la moitie
inf^rieure d'une statue en granit, agenouill^e sur un socle de sa matiere et
embrassant un naos. Elle est murt^e dans le minaret d'une
mosqu^e et porte sur le dos I'inscription suivante : (—')
La statue a ^te faite en memoire de Hor, chef des soldats.
La presence de ce fragment a Edkou , et la colline sur laquelle
ce village est bati, sugg^rent I'id^e qu'on pourra y trouver
d'autres monuments de cette ^poque.
8 III.— Fragment en calcaire compact, provenant d'un
tombeau de Mn^vis de la n(5cropole de ces boeufs situ^e au
nord de H^liopolis , a I'ouest du village moderne appel^ Arab-
Abou-Tawila : haut. o m. 35 cent., long, i m. io cent.,
^paisseur o m. 3o cent. II appartient a un menuisier
nomme Mohamed Aly a Boulaq.
On voit sur ce fragment le boeuf Mn^vis, debout sur une
estrade et coiflfi^ du disque solaire. II est precdd^ de quatre
dresses debout, v^tues d'une longue robe serr^e, et coiff^es
du disque solaire entour(5 des deux comes. Leurs l^gendes
sont efrac<5es, a I'exception de la seconde qui a la sienne
intacte; elle est ainsi concue : [^^ I !!•• Derri^re MntSvis
on voit six dresses , un dieu , el une autre d^esse assise. La premiere d^esse est
Hathor debout avec une t^te de vache, coiflf^e du disque solaire, v^tue d'une
longue robe, tenant de la gauche le sceptre | et de la droite la croix ansde.
Les deux qui suivent repr^sentent ^galement Hathor assise, et elles portent
les m^mes v^tements et coiffures que la pr^cedente; elles tiennent de leurs
gauches le signe ^ et de leurs droites un objet effac6. Leurs legendes ont
f4
J*
^i
n
jP*
1 1
1
V©
i
— 200 —
completemenl disparu. La derni^re d'enlre elles conserve ce signe^; il est
probable qu'il s'agissait de la d^esse ^^^ ! I % ^- Vicnt a la suite une
d^esse solaire , assise dans la meme altitude que les pr^c(5denles ; elle est suivie
d'unc autre d^esse debout et devant qui on lit : JHl'v'^l- On voit a la
suite une ddesse assise, a l^te de lionne, tenant de sa gauche le sceptre]
dans un sens transversal et de sa drolte le signc ^ . Derric-rc elic un dieu a
t^te de lion et a corps momiforme; il ne rcste de sa i^gende que cos deux
signes S. En fin, le fragment se lermine par une ddesse dont il ne reste
qu'une main tendue, les jambes et une partie du siege. Ce fragment,
quoiqu'il ne pr(5sente pas un inl^ret considerable, devrait etre adjoint a
notre Mus6e; peul-etre d'autrcs fragments du meme monument seront-ils
d^couverts par la suite.
Le Caire, le h mai igo/i.
A. Kamal.
SUR
UNE FIGURE DE GERBOISE EN BRONZE
DU MUS^E DU CAIRE
PAR
M. G. MASPERO.
La gerboise est assez commune en Egypte , mais elle ne parait pas avoir
ete trcs appr^ci^e des anciens Egyptiens. lis I'ont repr(5sent(5e quelque-
fois, comme detail pittoresque, dans les scenes champelres qu'ils sculp-
taient ou qu'ils peignaient sur les parois de leurs hypogees, et c'est a ce
litre quelle figure sur un des plus anciens monuments connus, le tombeau
de Matonou, conserv(5 aujourd'hui au Musee de Berlin. On y volt, au cM6
gauche de I'une des steles, devant Matonou, sur cin([ pelits registres super-
poses, cinq animaux de ceux qui viventaux confins du desert : c'est comme
une indication tr^s sommaire des tableaux de chasse qui prendront plus
tard un ddveloppement consid(5rable. Le cinquieme de ces animaux, celui
qui court sur le plan le plus rapproche du spectateur, au bas de la paroi,
est une gerboise dressi^e sur ses patles de derrierc dans le mouvement
caract^ristique de I'animal, au moment ou il va sauter"'. Une autre ger-
boise, mais au repos ou tout au moins dans le mouvement retombant, a
6ii signalee dans un des tombeaux de Meir, et M. Legrain I'a publi^e'^*.
On a dit, et je I'ai cru, que la gerboise ^tait le prototype de i'animal
typhonien, mais il ne semble pas que cette opinion puisse se soutenir.
II faut done admettre jusqu'a nouvel ordre qu'elle n'elait pas un animal
sacre pour les Egyptiens, ou que, s'ils I'avaient attribute a une divinity,
c'(5laita une divinit(5 locale de toutpctit renom,aungenie plutot qu'aun dieu.
'' Lepsios, Denkm., II, 3. — ''' Legrain, Notes sur la necropole de Meir, dans les
Annnlex du Service, I. I, p. 71, fig. 3.
— 202
Cela expliquerait pourquoi on n'avait point rencontr^ jusqu'a present son
image parmi celles des DiiMinores qui sont sifr^quentes aux basses (5poques,
musaraignes , rats , ichneumons. La petite figurine ci-jointe ( fig- i ) , est sortie
du sihakh, a Mit-Rahineh, au d(5but de
cetle annt'e, dans un lot de bronzes tr^s
oxydes, Osiris, Phtah et boeuls Apis, et
elie a ^t^ insci'ite au Livre Henlrie sous
len° 35902. Ellemesure o m. o/i5 mill.
de haut et la queue lui manque. Eile est
trop oxydce pour qu'on ait pu songer a
in decaper : il eut el6 a craindre que les
pattes de derriere se perdissent sous
I'action de I'acide. Dans r«5tat actuel , ii
est impossible de declarer si le travail
est fin ou grossicr : les details de I'exii-
cution disparaissent sous le vert-dc-gris.
* Tout ce que Ton peut dire c'est que les
proportions sont exactes et que le mouvement g^n^ral a ^te bien observe.
La figurine date du milieu de I'^poque ptol^maique, ainsi qu'il r^sulte
et de I'aspect de i'objet lui-m^me et du style des autres objets parmi les-
quels il a ^t^ trouv(5.
Fig. 1.
G. Maspero.
TRANSPORT
DES GROS MONUMENTS DE SAN
AU MUSEE DU CAIRE
PAR
M. G. MASPERO.
Depuis les grandes fouilles de Marietle en iSBg, i860, i86ieti865,
un grand nombre de monuments sinon de dimensions, du moins de poids
considerables demeuraient ^pars sur le sol parmi les mines. La plupart
d'entre eux avaient une valeur reconnue pour I'art ou pour I'histoire, les
colosses de Samenkhkeri, ceux d'Ousirtasen 1" et de Ramses II, les sphinx et
les porteurs d'offrandes qu'on avail cru d'abord apparlenir a IMpoque des
Rois Pasteurs, la stMe de I'an Ago, les fragments de la stele de Taharkou,
sans parler d'une quantity de naos, sphinx ordinaires, statues, restes d'ob^-
,lisques erig^s par des Pharaons de moins rare occurence. Mariette lui-meme
avait renonce a les emporter, lors de la derniere campagne qu'il fit sur le site
en 1876, et Petrie les laissa sur place. Vers 1897, des savants am^ricains
propos^rent de les enlever el de les amener au Gaire, pour y 4tre partag^s
6galement entre les musses amt^ricains et le Service; cette proposition
fut d(5clin6e et n'eut aucune suite. Cependant ces monuments, abandonn^s
sans abri sur le sol, souffraient des intemperies des saisons et risquaient
d'etre mutil^s par les marchands d'antiquitf^s : pendant les derniers mois de
I'an dernier, un Grec ^tabli dans I'un des villages voisins avait fait march(5
avec des fellahs pour avoir la t^te d'une statue de M^nephtah, et si cette pre-
miere tentative eut ^t^ couronn^e de succ^s, tout ce qu'il y avait a Skn
— 204 —
de fragments faciles a voler aurait disparu promptement. Cependant un
projet, qui heureusement demeura en suspend, avail men6 le trac6 d'une
voie ferr^e a travers les mines mdmes ou dans le voisinage immMiat des
ruines : s'il eAt abouti, les ruines des temples et les morceaux de statues
auraicnt 6li employes a faire le ballast et les remblais de la voie. Cette
situation precaire de monuments si precieux avail attir(5 mon attention, des
mon retour en Egypte, mais le manque d'argent m'arrelait. Je reussis pour-
tant a Economise!- une somme de L. E. 5 oo , sur les reserves de noire compte
Tourtsles pour igoS, el, pri^levant une somme ^gale sur le m^me compte
pour igoi, j'eus a ma disposition un fond de L. E. looo qui me parut
suflTisant pour mener I'entreprise a bonne fin.
Les difficull^s ^taienl de deux sorles, le poids des monuments el la con-
dition des lieux. La di(}icult(5 de poids etait moindre, et m(5me elie edt et^
nulle au cas le Service aurait Hi seul en jeu. La plupart des pieces les plus
lourdes ne depassentpasquinze tonnes, et, si quclqucs morceaux d'ob(5iisques
atteignent quarante tonnes, ce n'6tait pas pour efTrayer nos reis, car ils
ont mani«5 a Karnak des architraves plus lourdes encore : il aurait suQi
d'acheter des rails plus r(5sistants et des plateformes capables de supporter
les plus gros poids, seules ou accoupl(5es. Mais les chauss^es sur lesquelles
nos wagons devaient cheminer n'ont pas ^t^ construites pour porter des
masses aussi pesantes, et elles se seraient elTondr&s, au grand dommage
et de notre materiel et des monuments eux-momes. II m'a done fallu
renoncer, des le d(5but, a emporter ies pieces dont le poids depasserait
vingt tonnes, et tousles obdisques de S4n ont 6l6 exclus d-priori. D'autre
part, la condition des lieux est telle que nous ne pouvons songer a y
travailler longtemps d'aflilee. San est situ(5e au milieu d'un terrain mar^-
cageux , et elle est clle-m6me une sorte de marais pendant plus d'luie moitit5
de I'ann^e. Les sculs mois ou Ton puisse y entreprendrc des transports de
gros monuments sont ceux qui precedent immediatemenl la crue, depuis le
milieu d'ayril au plus t6l jusqu'au milieu de juillet au plus tard. Le terrain
est alors assez sec el assez solide pour qu'on y ^lablisse des voies Decauvillc
en toule s^curit^; mais, en revanche, la chaleur est grande, le s^jour
malsain, le ravilaillement en eau potable et en vivres diilicile pour les
quantities d'ouvriers que n(3cessitent et le maniement des pieces lourdes
et I'obligation d'avoir tout termini dans un d^lai assez bref, de telle sorte
— 205 —
que les convois ne soient pas surpris en marche par la crue nouvelle.
M. Barsanti, qui cette annee d^ja avail veiil(5 aux reparations de Philae, de
Kom-Ombo, d'El-Kab et d'Edfou, puis mis en train les fouiUes de Salc-
karah, voulut bien se charger de i'expedition de San.
La preparation du travail prit deux mois entiers, du milieu de f^vrier
au milieu d'avril. Le gros materiel Decauville qui avail servi au dem^na-
gemenl du Mus^e, fut revis^ completemenl et remisa neuf, et six nouvelles
plateformes furenl commandoes. Le train devait se composer en tout de
trente et une voitures pouvanl porter de vingt a vingt-une tonnes, et d'en-
viron trois cents metres de rails. M. Barsanti se rendil a plusieurs reprises
sur les lieux afin d'examiner I'^tal des mines el la condition des chaussOes,
et afin de determiner la route qui, tout en Otantla plus courte, prOsenterait
le moins de difficultes. A la fin d'avril, tout Otantpret, il fut convenu que,
vers le milieu des travaux, M. Daressy irail passer quelques jours a SSn
pour aider a la recherche des monuments, et, le i" mai au matin, I'expe-
dition commenca.
U.
RAPPORT DE M. ALEXANDRE BARSANTL
Monsieur le Direcleur general,
Au recu de voire ordre de service, je me rendis dans la Basse-Egyple
,
pour rechercher la voie la plus convenable au passage de nos monuments.
Je reconnus aussitol que la route de Sdn a Fakous etail impraticable,
ainsi que celle de SSn a Salhieh, a cause de la grande quantity de canaux
el de rigoles qui les coupent; d'aulre part, le manque d'eau ne nous aurait
pas permis de gagner Porl-Said par iVIatarieh etpar le lac Menzaleh : seule
la digue qui longe le Masraf-Stin Olail ulilisable pour ce transport. Elle prO-
sente I'inconvenient d'etre fort longue , el de necessiter un cheminement de
trente-lrois kilometres environ , mais elle est en fort bon elat et les depressions
y sent rares, oii il faut consolider la voie par des traverses en bois. Elle est
large d'environ six metres, ce qui nous rendra la manoeuvre facile, toulefois
la surface n'en est pas enti^rement plane; elle prOsente presque partout, du
— 206 —
canal vers I'inl^rieur, une pente tr^s l^g^re qu'il faudra faire disparattre
avant la pose de la voie, ce a quoi quatre ou cinq hommes sulfiront par-
faitement. D'autre part, elle fde presque en ligne droite, sans d^crire aucune
courbe brusque, ce qui rend facile I'^tablissemenl de nos rails. Enfin, elle
aboulit a deux kilometres environ de la gare de Kafr-Sakr, ou lembarquement
des monunaents sur les trues du chemin de fer de I'Etat n'offrira que peu
de difficult^s.
Je fis done exp^dier le i" mai, en gare de Kafr-Sakr, tout le materiel
n^cessaire k ce transport, et di^s le lendemain , le r^is KhaUI alia le rejoindre,
avec quarante portefaix engages au Gaire. Us d^barquerent les wagonnets
et les bois, et ils se mirent en marche vers San. Les rails furent poses
sur une longueur de deux cent quarante metres, et les wagons months sur
la voie ; ceux-ci arrives a I'extr^mit^ , les rails ^laient report^s en avant et
le train pouss6 sur le troncon de voie nouveau. La m^me operation, r^p^tt^e
sans cesse, permit d'amener le convoi en vingt jours de Kafr-Sakr au point
du Babr el-Diba le plus rapproch(5 de San. De mon cot^, j'(5tais parti du
Gaire le 1 1 mai, avec Risqallah Ayoub, comme 6crivaln, Aii ei-Ghachai,
comme second r^i's, et le charpentier Mahmoud Mohamed. L'inspecteur Aly
effendi Habib ^tait venu nous prendre a la gare de Zagazig, et il nous
avail conduits a Matari^h,puis de la a S^n. J'enrolai sans retard une forte
escouade d'ouvriers terrassiers engages au village m^me, afin de creuser,
a travers les monticules qui barraient le chemin depuis le pylone jusqu'au
sanctuaire, les tranch^es n^cessaires au passage des monuments. Je pratiquai
une seconde tranch^e pres du village , afin d'adoucir la pente qui existe en
cet endroit et d'^viter la marche trop rapide des wagonnets. Dans le m^me
temps, je fis construire par le charpentier, a travers du Bahr el-Diba, une
passerelle en bois longue de trente-trois metres et large a peine de quatre-
vingts centimetres. Apr^s avoir sond^ le canal avec soin, je reconnus que le
fond en ^tait vaseux par endroits et n'offrait pas toujours un point d'appui
suffisant. Je pris done le parti de le plancheter, et je demandai au Service
trois cents planches de pifchpin de trois metres de long et de vingt centi-
metres d'(5paisseur. Sitot qu'elles furent arrlvees, je les 6tablls au fond du
canal, et surce plancher, je dressai des chevalets composes de deux poutres
droites s(5par^es seulement par un intervalle de quinze centimetres et
^lay^es sur les c6t^s par des contreforts que des cales maintenaient. La
207
figure ci-jointe(fig. i), donnerid^edudispositifadopt(5et me dispense d'une
plus iongue description. En vue de tassements probables, je lui donnai
une forme de dos d'ane, a penles Ires peu marquees, avec vingt centimetres
k peine d'^ievation auplus haut. Le pont etait termini, les tranch^es ^taient
creus^es , les monuments d^ba-
rass^s de la terre qui les ense-
velissalent presque entierement,
lorsque le reis Khali! arriva avec
son train, le aS mai. Aussitot,
je placai les rails sur le pont, et
j'y fis passer le materiel entier
en deux jours. 11 supporta cette
4preuve victorieusement : bien
que certains des wagons pesas-
sent avec leur charge plus de
sept tonnes, letablier ne fl^chit
pas et le sol du canal ne tassa
pas. L'essai me parut de bon
augure pour la travers^e des
monuments.
Cependant, la voie avait 6l6
pos^e du sanctuaire jusqu'au
dehors du temple. Je m'attaquai d'abord au grand naos en gres siliceux. J'y
^tablis la grande chevre avec le gros palan diff^rentiel , et je le chargeai sur
son true. Le chantier ^tait d(^ja en pleine activite; partout on ne voyait que
terrassiers creusant des tranch^es ou aplanissant le sol, et que portefalx
amenant les monuments sous la grande chevre, ou ils ^taient enleves et
places sur les wagonnets. Apr^s le naos, ce fut le tour des sphinx pasteurs,
puis des fragments de statues et des morceaux de colosses. (iOmme le
nombre des pieces a emmener d^passait celui des trues dont nous disposions
,
je me d^cidai a expc^dier, par la voie de Matari^h, ceux des monuments ou
des fragments, qui pouvaient etre charges sur les bateaux. Moyennant un
nolis assez fort, les bateliers du Menzal^h accepterent de transporter sur cinq
barques, au prix de cinq livres, cinquante-quatre monuments et fragments de
monuments pesant en tout dix-huit tonnes et demie. Je m'en remis du soin
Fig. 1.
— 208 —
de ies envoyer a Porl-Satd sur noire inspecteur, Aly effeadi Ilabib, qui s'ac-
quillaavec beaucoupdezMedecette mission, et nequitta son convoi qu'apres
Tavoir vu tout entier sur Ies wagons qui devaient I'emmener au Caire. Deux
hommes I'accompagnaient pour emp^cher toute tentative de vol. Ge travail
assez d(51icat ne s'acheva pas sans accident : un des portefaix qui chargeaient
Ies barques eut la main droite prise sous un des monuments qui glissait le
long du bordage, et un de ses doigts fut coupe. II fallut I'envoyer a I'ho-
pital du Caire, oii la blessure se cicatrisa promptement.
Cependant, je m'^tais occup^ de chercher la stMede I'an 4oo, selon Ies
indications que j'avais recues de Brugsch bey. M. Daressy vint, a la fin de
mai, m'aider dans mes investigations, mais sans obtenir de meilleurs r^sul-
lats que ceux que j'avais obtenus..Ou bien la stele a ^te d^placee par quelque
explorateur venu depuis le temps de Mariette, ou bien Ies souvenirs que
i'on avail conserves au Mus^e sur son emplacement sont inexacls. Lorsque
je suspendis la fouille, tous Ies wagons, au nombre de trenle-cinq entre
grands et petits, 4laienl d»5ja charges et porlaient un poids d'environ cent
quarante-cinq tonnes. J'aurais souhait(5 pouvoir prendre, selon vos instruc-
tions, un au moins des obelisques qui gisent sur le sol en morceaux capables
de se rajuster ais^menl. Je n'ai pu le faire, a mon grand regret, en parlie
faute de mat<5riel : nos rails sont trop faibles en effet, el Ies plus forts de
nos wagons portent vingt tonnes a peine, tandis que certains fragments
p^sent jusqu'a trenle-six tonnes et demie. J'aurais pu tourner la di(licullt5
en couplant deux trues de vingt tonnes, mais la digue sur laquelle nous
devious cbeminer n'aurait pas resist^ a la presslon , et quand nous serious
arrives h Kafr-Sakr, Ies chemins de fer de I'Elat ne possMent pas de trucks
capables d'embarquer plus de trente tonnes. Je remplacai done I'obdlisque
par de grandes steles de Ramsfis II, et le 5 juin, nous sortimes du Tell
sans ancun accident. Le Tell est separe de la passerelle ([uc j'avais con-
strulte par une distance de deux kilometres et demi. Presque a mi-chemin,
le grand naos culbuta dans un petit canal h moilie sec : comme le monu-
ment p^se plus de quatorze tonnes, et que de plus, par sa forme m^me,
le poids en (5tait rdparti trcis in(5galemenl sur la plateforme du wagon, le
s(.l fldchlt, et en cedant, produlslt I'accident. Plusicurs heures de travail
opInlAtre nous permlrent de retlrer le naos de la boue et de le remettre
sur son wagon : le lendemain nous arriv4mes au complet aupr^s du garage
I
— 209 —
que j'avais elabli k Test d'un petit canal a vingt-cinq metres de notre pont.
Avant d'entreprendre le passage, le 7 juin, au matin, je d^posai sur la
berge est du Bahr el-Diba seize monuments, que le r^is d^ja employi^ par
nous s'etait engage a transporter en bateau de Matari(5h a Port-Satd. Cela
fait, je lancai le premier wagon, non sans quelque Amotion. L'op^ration
s'accomplit sans a-coups; un seul tassement se produisit, au moment ou
le dernier wagon passait, encore ne fut-il que de huit centimetres, et,
comme j'avais prevu un fl^chissement de vingt centimetres, I'effet en fut
a peine sensible. Le pas franchi, la passerelle fut d^mont^e sans retard,
et les bois en furent expedies par barque, pour servir en cas de besoins
nouveaux sur un autre canal. Decompte fait des seize monuments partis par
Matarieh, le train se composait de vingt wagons charges de monuments, et
de onze autres wagons charges de materiel. On conceit que la manoeuvre
d'une cargaison pareille prenne un temps considerable; malgr^ ses efforts
et son experience en ce genre de travaux, le r^i's Khalil ne r^ussit pas a
d^passer de beaucoup un kilometre par jour. 11 ne faut pas faire de cette
lenteur un grief a nos hommes qui n'ont pas menage leur peine : la cause
en est toute exterieure. Les vingt voitures de monuments et les onze voitures
de materiel, mises bout a bout, representent, les premieres une longueur
de soixante-cinq metres, les secondes une longueur de vingt-cinq metres;
trente rails sont libres, qui procurent une avance de cent cinquante metres
chaque fois qu'on les reporte en avant. La voie se comporte bien, et depuis
la sortie du Tell de San, il n'y a pas eu de deterioration de rails, mais la
temperature anormale de cette annee les ediauffe si fort que les ouvriers , ne
pouvant pas les porter a la main , se reunissent par equipes de quatre pour
les charger sur des batons et les porter a I'epaule. Le transport des rails
exige vingt minutes, et les wagons tires a la corde ou pousses a la main
mettent dans les bons endroits quarante-cinq minutes environ a parcourir
I'espace qui est libre devant eux : c'est done une heure au moins, et le plus
souvent une heure et quart, qu'il leur faut pour avancer de cent cinquante
metres. Ajoutez que, de 1 1 a 3 heures de I'apres-midi , le travail est
interrompu pour laisser reposer les hommes, et vous comprendrez qu'il
n'est gueres possible de repeter I'operation plus de huit fois par jour. Le
train complet ne peut done couvrir plus de douze cents metres, mais les
hommes fournissent pres de vingt kilometres en allees et venues. On concoit
Annales, 190^. l4
— 210 —
qu'ils se faliguent vite a ce metier. Le personnel que nous avons amen(5 du
Gaire fait admirablement son devoir, malgr^ la mauvaise saison, mais les
manoeuvres que nous recrutons dans le pays m^me se d^goutent au bout de
quelques heures : ils refusent de travailler ou ils d^sertent en masse dans
les passages dilTiciles, et j'ai la plus grande peine du monde a relenir les
quelques hommes n»5cessaires fk complt5ter nos ^quipes.
En r(5sum^, a la dale du 18 juin, nous avons parcouru dix kilorafstres
environ sur la digue qui longe le Masraf-S^n , et on voit par ce que je viens
de dire qu'il n'y a aucune chance d'augmenter la vitesse du transport; je ne
pr^vois pas que les monuments puissent 6tre au Mus(5e avant le 8 ou le
10 juillet au plus tot. Jusqu'a present la depense totale a 6ti de L. E. 55o,
pour achats et transports de mali^riels, transports des monuments par
chemins de fer et par barques , salaires d'ouvriers. II ne reste plus actuel-
lement a faire face qu'aux salaires d'ouvriers et aux transports par chemin
de fer; je m'assure done que nous ne d^passerons pas, si m^me nous les
atteignons, les L. E. 1000 que vous m'avez assignees pour ce travail.
Les monuments d^jJi transporters ou en route de SAn au Mus^e sont les
suivants :
Granit gris. Haut. 3 m. 70 cent. Statue colossale de R^sraenkhka, en
deux morceaux.
Granit gris. Haut. 3 m. 65 cent. Statue du meme, en trois morceaux.
Granit gris. Haut. 3 metres. Statue d'Ousirtasen l'\ en (juatre morceaux.
Granit gris. Haut. 9 m. 3o cent. Statue colossale , sans t^te, en trois
morceaux.
Granit gris. Haut. 1 m. 70 cent. Statue, sans nom, de la XIX° dynastie,
en deux morceaux.
Granit gris. Haut. m. 70 cent. Portion du socle et des jambes de la
statue de la reine Nofrit.
Granit gris. Haut. 1 m. 5o cent. Statue, sans pieds, du dieu M ht t^te
d'^pervier.
Granit gris. Haut. 1 m. o5 cent. Statue d'un roi agenouillc^e, sans t^te.
Granit gris. Haut. 1 m^tre. Statue agenouill^e. XIX" dynastie.
Granit gris. Haut. 1 m. 1 2 cent. Statue ptol(5maique , sans t^te ni pieds.
— 211 —
Granit noir. Haul, i m. 90 cent. Sphinx d'un roi Pasteur.
Granit noir. Haul. 1 m. 90 cent. Sphinx de m^me nature.
Granit noir. Quinze fragments de sphinx du type des Pasteurs.
Granit noir. Socle de statue.
Granit noir. Socle avec pleds.
Granit noir. Sept fragments de porteurs d'offrandes.
Granit noir. Pied d'une statue de la XIX' dynastie.
Calcaire. Table d'offrandes de la XIX" dynastie.
Granit noir tachet^ de blanc. Statue sans t^te, en deux morceaux.
Granit rose. Statue du roi R^khanefer, en trois morceaux.
Granit rose. Statue d'Amenemhciit, en trois morceaux.
Granit rose. Statue de Ramses II, debout, sans pieds, deux morceaux.
Granit rose. Statue de Men^phtah, sans pieds, en deux morceaux.
Granit rose. Grand sphinx, en treize morceaux.
Granit rose. Stele au nom de Taharka, en trois morceaux.
Granit rose. Petite slMe au nom de Ramses II, en trois morceaux.
Granit rose. Grande stele de Ramses II, en trois morceaux.
Granit rose. Haut. 1 m. 70 cent. Petit obt^lisque de Ramses II.
Granit rose. Haut. 3 m. 20 cent. Pointe d'ob^lisque.
Granit rose. Petit ob^lisque, en deux morceaux.
Gres siliceux. Haut. a m. yB cent. Grand naos de Ramses II.
Gres siliceux. Petit naos de Ramses II, en douze morceaux.
Geux de ces fragments que j'ai envoyes par Matari^h sont arrives au
Mus^e les 6 et 1 7 juin. Le reste est r^parti ainsi qu'ii suit sur les voitures :
1" wagon. Pointe d'ob^lisque.
2' wagon. Partie inf^rieure de la statue d'Ousirtasen P^
3' wagon. Partie inf(5rieure de statue, en granit noir.
4' wagon. Jambes de la statue de Rasmenkhka.
5' wagon. Partie post^rieure d'un sphinx Hyksos.
6' wagon. Avant-train d'un sphinx Hyksos.
7' wagon. Avant-train d'un sphinx Hyksos.
^^ 8' wagon. Partie d'ob^lisque.
^H g' wagon. Grande stMe de Ramses II.
^B 1 0' wagon. Pointe d'obdiisque.
I
— 212 —
11' wagon. Arri^re-train d'un grand sphinx en granit rose.
1 3' wagon. Fragments du m^me sphinx.
i3' wagon. Avant-train du meme sphinx.
14' wagon. Naos de Ramses II , et partie inf^rieure de la statue d'Amen-
emhAt 11.
1 5' wagon. Statue de Msmenkhka.
1 6' wagon. Partie infdrieure d'une statue en granit rose.
1 y' wagon. Siege de ia statue de Sebekhotep III.
1 8' wagon. Statue de R^smenkhka.
ig' wagon. Deux fragments de la grande stele de Ramses II.
a o' wagon. Grand naos de Ramses II.
Yeuillez agr^er, M. le Directeur general, I'expression de mon respectueux
d^vouement.
Le Caire , le 1 8 juin i g o /i
.
A. Barsanti.
ffl.
M. Barsanti, ^puis^ par la rude campagne qu'il avait faite h Philae, k
Kom-Ombo, a Edfou, a Sakkarah, et a SAn meme, pendant I'hiver de
igoS-icjo/i et le printemps de 190/1, fut ohlig^ de prendre un cong^
immediat et d'aller se refaire en Europe. L'ex perdition de SUn (5tait terminde
virtuellement, et le reste n'^tait plus qu'affaire de patience : le reis Khalil
et I'inspecteur Aly Habib 4taient en ^tat de la mener a fin. Je d^cidai
pourtant de Icur envoyer tons les huit ou dix jours un de nos inspecleurs
europ(5ens, surlout pour constater I'etat d'avancement du travail.
M. Quibeil,qui revenait d'ouvrir I'exposition de la section egyptologique
k Saint-Louis, se rendit sur les lieux le vendredi matin, 26 juin, et il ren-
contra le convoi dirig(5 par le r^i's et par I'inspecteur i 1 5 kilometres de la
station de Kafr-Sakr. Je ne puis mieux faire que de reproduire les termes
m^mes de la note qu'il m'adressa a son retour : ttAll was going very well.
I was glad to see the care with which the Decauville line is treated. Eight
h
— 213 —rails only have been damaged : this does not seem bad, especially as the
rails are rather light for the work. The men tell me they have 1 5 o meters
of rails, plus those which the cars cover. They make six or even seven shifts
a-day, with good going, and so get one kilom. per-day, but this is not an
average; bad slopes and bridges will pull the average down. The tale of the
workmen is made up actually of 5i porters, 6 fellahin who clear the
ground ahead, h guards, two farrashin and a carpenter from the Museum,
and a man with a donkey who brings the post and bread or water for the
workmen, -n Les Egyptologues remarqueront quelle analogie la note de
M. Quibell pr^senle avec les inscriptions de Hammamat ou des autres
localit(5s desquelles les Egyptiens tiraient leurs pierres : au Decauville pres,
les transports pharaoniques devaient se faire dans les m^mes conditions
d'hommes et de temps dans lesquelles notre exp^ition de S4n s'est
accomplie.
La mardi 5 juillet suivant, M. Daressy alia verifier a son tour la marche
du convoi : r Je le renconlrai, dit-il dans son rapport, a la hauteur du kilo-
metre 27 de la digue qui va de San a Bouha. La voie se comporte bien, et,
depuis la sortie du Tell de San, il n'y a plus eu de deterioration de rails.
Deux des grandes voitures, la quatorzieme et la vingtieme, qui contiennent
I'une le petit, I'autre le grand naos de Ramses II, ont eu fauss^ I'un des
coussinets du boggie qui supporte la plaque tournante. Us ont 6i6 consolides
au moyen de cales en hois, etj'espere qu'ds pourront atteindre le chemin
de fer sans autre operation.
« A cinq cents metres au dela du kilometre 28,3 c6t6 de I'ezbeh Lakah,
on abandonne la grande digue , qui continue vers Bouha et Abou-K^bir, pour
prendre une autre digue, plus (5troite, sur I'autre berge d'un masra/" qui
croise le premier a angle droit et qui se dirige vers Kafr-Sakr. Ainsi que
vous le savez, I'absence de quai d'embarquement a la station secondaire de
Bouha nous oblige a cette deviation ,qui ne modifie pas la distance a par-
courir. La travers^e du canal s'est effectuee le 6 juillet , entre 1 1 heures et midi
etdemi, sur une passerelle en bois construite par notre menuisier Mahmoud
Mohammed, sur le modMe de celle que M. Barsanti avait elablie sur le
Bahr-Sdn. Ici, lalargeur du canal n'^tant que de 9 m. 5o cent., les poutres
de 1 2 metres que nous posst5dions ^taient sulTisantes pour franchir la
distance d'une rive a I'autre; Ton n'a eu qua les soutenir vers le milieu, au
— 214 —
moyen de deux chevalets posant sur un lit de bois ent: ecrois(5s dans le fond du
canal , les chevalets elanl rtJunis par des cntretoises el les poulres mainlenucs
a r(5carlement par des blocs et par des cales. Le pont a (51(5 lravers(5 sans
inconvenient et le changement de direction s'est fait aussitot apres, au
moyen de plaques tournantes, i'espace nous manquant pour (5lablir des
courbes; nous sommes maintenant a a kilometres et demi de Kafr-Sakr.
La digue est lt5g(^rement sinueuse sur ce parcours, mais ello n'offre pas de
grandes di(ricult(5s , sauf au voisinage imm^diat du village, ou elle pr(5sente
plusieurs tournants tr^s brusques, et ou un canal nouveau nous attend; il
nous faudra construire une troisi^me passerelle dont la volee ne di^passera
pas dix metres. Nos ouvriers ont r(3gularis(5 d(3Ja la majeure parlie de la
digue, qui pr<5senlait presque partout une d^cliviliJ beaucoup plus forte que
celle de la digue du Masraf San : nous n'aurons done de ce chef aucun
retard a I'^tablissement de la voie. Nous rencontrons toujours la meme
difricult(5 a recruter des travailleurs dans le pays. Malgr^ la forte paye de
P.E. 6 par jour, les fellahs prt^ferent s'employer dans les cultures, aussi le
nombre des hommes continue- t-il a varier chaque matin : tanttU il est de
dix, tantot il est de seize, et on n'a jamais pu en avoir plus de vingt-cinq a
la fois. N(ianmoins, sauf retard impr(3vu,les monuments pourront (Hre sur
le quai de la station dans quatre ou cinq jours, n
En effet, le lo juillet au matin, je recus de I'inspecteur Ali effendi
Habib I'annonce que les monuments (5laient sur le quai de la gare de Kafr
Sakr. La toutefoisun arriU se produisit : les huit plateformes de (juinze et de
vingt tonnes demand(5es a I'Administration des chemins de fern'avaient pas
^t^ expMi(ies encore, etiln'y avail en gare que deux wagons de quinze tonnes.
M. Quibell, que j'envoyai sur les licux examiner la situation, le la juillet,
eut vile fait d'obtenir de Tantah et de Zagazig les plateformes n(5cessaires,
et les monuments commcncerenl a arriver, un wagon le 1 3 , deux le i /i
,
les derniers enfin, le 17 et le 18 : le d^barquement ila\l lerminii le a i au
soir. Les monuments ont et^ remises parlie dans le Mus(ie mdme, parlie
dans la cour ouesl du Mus(3e, jusqii'au moment ou les travaux de peinture
en cours nous permellront de les ranger a leur place d(5finitive.
G. Maspebo.
EXCAVATIONS AT BENI HASAN
(1902-1903-1904)
BY
M. JOHN GARSTANG
READER IN EGYPTIAN ARCHAEOLOGY IN THE UNIVERSITY OF LIVERPOOL.
I.
From the antiquities discovered during the first season of excavations on
this site the Museum selected the entire furniture of two tombs, that of
Nefery, n° 116, and that of Nefwa, n° 186, which the Director General
of the Service of Antiquities is placing on view inside the Museum in their
original arrangement. It will be a chief purpose of the present article to
describe these tomb-deposits in detail.
It may be suitable to outline in the first place, however, the course of
work and to summarise the results. The excavation began by concession
of the Service in December 1902. Previously, ten years before, the Egypt
Exploration Fund had made copies of the inscribed walls in the great tombs
of the upper gallery "', but no excavations had been made in the general
necropolis, which the vigilance of the guards had well preserved from
plunder. Nearly five hundred tombs were examined during the first season,
which ended in May 1 908 , and the total become eight hundred eighty-eight
when the next season apparently exhausted the site in March igoi. The
routine of work involved the photography of each section of the site , of each
tomb found undisturbed, of the details of arrangement of the deposit within
the tomb, and of the individual antiquities. In all eleven hundred photo-
''' Beni Hassan, I. I-II, by Pebcy Newberry, Egypt Exploration Fund.
— 216 —
graphs were taken and indexed. A catalogue of the contents of each tomb
was kept in detail, notes were made of observations; the pottery was
classified and indexed typologically, and the general craniometrical measu-
rements were noted. The exploration was extended northwards to include
the rock tombs above Nu^r^t (8 kilometers), and southward to include
the Specs Artemidos and the vicinity ( (5 kilometers).
Summary of Sites Explored; Geographical Order N. to S.
Kom-El-Ahmar : Experimental excavations; tombs of the V-VI Dynasties, and
of the XXII-XXV Dynasties, and miscellaneous.
Nuerit : Small rock tombs of archaic character, II-IV Dynasties, about or
before B.-C. 3ooo : about loo tombs excavated.
Bent Hasan (N.) : Below the gallery of lombs of the nomarchs, necropolis of
the officials and upper classes of the Xl-Xll Dynasties, B.-C. 2800 : about
900 tombs excavated (1909- 1908- 1 ()o4).
Beni Hasan (5.) : At the mouth of the gorge of the Speos Artemidos, burying
place of the XXII-XXV Dynasties, B.-C. 800, extending to the plain : about
aSo tombs excavated (190/1).
Along the cliff, to the south, rock tombs of the Old Empire, V-VI Dynasties.
The details of this general exploration and the results of the excavations
made will be published as soon as possil)le in the complete report. Most
of the work was done on the ridge overlooked by the gallery of rock hewn
tombs, of the XI"' and XII"' Dynasties, in which there were found the
numerous smaller tombs of the officials and middle classes of the same
period and locality.
The first tomb to be described (PI. I) is that ofJ | \ or |XT' Nefer-y,
described upon his sarcophagus as ,"/^ a physician. The position of the
tomb is among a group similar in character, lying (juitc to the north of the
great causeway leading up to the tomb of 13af|t, great chieftain of the
Oryx Nome. On the photograph n" 1 , it may he distinguished by the
boy and the number 1 1 6 painted upon the rock. The shaft was hewn down
in the limestone, and was 8 metres deep, and about 1 metre E. to VV. in
— 217 —breadth by i m. aS cent. N. to S. in length, a characteristic size. At a
depth of about 4 metres there appeared a first chamber, to the south, a
horizontal recess about a m. 9 cent. long, of the width of the shaft, and
high enough to receive a full sized sarcophagus. This chamber had been
disturbed and apparently robbed. From fragments recovered from within,
it could be seen that the furniture had been similar to that of the lower
chamber described hereafter. Some pieces of the coffin bore the name
^^_, [\ft Rdj-ries, and other portions bore traces of a religious text written
upon the inside. Descending the shaft it was found that the lower part had
not been visited by the plunderers, who had probably been deceived by
the large stones which as usual filled the shaft, and so imagined the bottom
to have been reached.
At the depth of 7 metres the lop of a chamber door was touched, and a
further clearance of t metre showed that it was closed as seen in the
photo n° 9 by a number of rough stones piled against it. Removing these,
the first view after opening the door is shown in the photo n° 3. The near
end— the north— of the great wooden sarcophagus had been rubbed and
worn by the rough stones and rubbish that had accumulated against it.
Some quantity of sand had trickled through, but was easily removed,
showing by the eastern side of the coffin the model of a saihng boat
3 9 inches in length, pointing south. Standing in the bow is the «look
out 51 with extended arm. Before the mast on each side is a puntsman,
vigourously propelling the boat with his pole. The sail is being hoisted by
seven figures , one before the mast and two groups of three behind. The
yards with the rigging attached were well preserved, but there was no sail.
Before moving this object careful notes were made of the positions of the
threads from which it appears that the three standing figures nearest the
mast were hoisting the upper yard by means of a single rope which passed
through a loop near the top of the mast, after which it bifurcated and held
the yard at either end. Three seated figures behind these were probably
assisting the haulage by pulling upon ropes which passed under the wood-
en block at the feet of those who are standing : but this is not clear, as
only one of them is actually holding threads which are two in number, and
these may have been designed to tighten down the lower yard. Behind again
is a seated figure with outstretched arm, presumably the reis, while in the
— 218 —
stern sits the steersman, who controls the long steering oar, which is looped
to the stem and attached also to the vertical pole at its end, by means of
a thin piece of wood which is used exactly as a tiller but in a vertical
plane. The hulk of the boat is solid and somewhat worn by the sand in
which it lay.
The nearest object upon the sarcophagus itself was a long model of a
rowing boat 43 inches in length, with twenty oarsmen standing and
swinging back in time as they row, using long oars with shaped blades
from which the point curls forward. The side view is seen in the photo
n" U , PI. I. Two figures seated upon a narrow platform in the fore part of
the boat facing the post side, which was westward in the tomb, seem to
be beating time to the general song; the steersman was seated in the stern
holding the tiller and the look out stands in the bows (seen in photo n°3). A
great square sail neatly furled was laid along the middle between the
oarsmen : it seems possible that this really belonged to the sailing boat
previously described.
Removing this model of the rowing boat (PI. 11), there was seen behind
it the model of a granary, in the position shown by photo n° 3. At the
side of the door is a small word of three characters written in hieratic
;
the door opens upon a socket-hinge, and the model is a very perfect one. A
birds'-eye view of the interior is seen in photo n° 7 (PI. HI). The granary
consists of a courtyard with a row of three bins on each side. These arc
provided with a door, but this is kept locked and sealed when filling, and
the grain is poured in through small boles in the roof. The custom survives
in Egypt, and is known in India and elsewhere. Five figures are repre-
sented, three of whom stand in the grain which they gather up in baskets,
a fourth stands near to the door, while the fifth is a scribe seated pen in
hand upon the roof, his writing implements by his side, keeping score of
the grain stored and the progress of work. This model is 9/1 inches square
and 10 inches high. The material is wood, as in all cases, and the surface
is painted stone colour, with the door and architraves red. The figures,
being males, are painted red with black hair and with loin cloths.
Behind this object again, still upon the sarcophagus, was an interesting
series of models representing groups baking and brewing, seen in PI. II,
n° 6. At the back Is the figure of a woman ,painted yellow, height 1 9 inches.
— 219 —In her right hand she carries a bird by the wings, while her left hand is
raised to support a basket which she hears upon her head. In front of her
is a smaller figure of a man , carrying a large vessel : he is clad in a long
waist-cloth. In front of him is a group of three figures, apparently making
bread. The man grinds, a woman seems to be kneading while a second
woman tends the fire. There remains the best model in the deposit, to the
left hand in the picture (n" 6). It represents a group of six figures making
beer. The model is of wood, 3o inches in length : the workers are all men,
and the whole process of straining and mixing the preparation , as described
some while back by D' Borchardt, is seen in detail. Two men are bearing
water by means of a suspension yoke upon their shoulders : the sieves upon
the tubs are pierced with little holes to add reality to the model, and the
empty casks lie in a row before the brewers. The last item of the furniture
is the group of small model implements (n" 8) in which the hoe, the saw,
the bradawl, the lancet and the axe are familiar.
Turning i« fine to the burial itself, shown in the last two photos,
n°' g, 10 on PI. Ill, it was found that the thick outer coffin of wood was
inscribed inside with a new text, which M. Lacau with much kindness has
copied and describes in a subsequent section. In addition there were some
architectural pictures and funereal offerings painted in colours. Upon the
eastern side the false door and eyes are represented, upon the inside of
the sarcophagus also, as well as upon the outside, as seen in n" lo. Upon
opening the inner coffin it was found to have been lined, and it was not
in good condition. The text however upon the lid was well preserved, and
supplements largely that from the outer lid which it duplicated. The burial
itself lay partly upon its left side with face east. The head had been covered
by a thin carlonage mask which was not well preserved. The neck had
been ornamented with a collar of glazed beads, blue and white alternating,
and the body was wrapped closely in lengths of linen cloth.
The funereal furniture in this burial consisted, then, for the most part,
of wooden models of boats and domestic or industrial scenes , with a few
vases of pottery.
It may be well at this point to examine briefly the classification of a few
tombs of similar character, similarly furnished, before proceeding to any
generalizalion of the custom.
— 220 —
N° 1. Tomb ok Antek, 3(^31' * court official, Pf^.
a. Rowing boat, eight oarsmen and double steering oar, length is ins.
b. Sailing boat, with double steering oars, seven figures, length /la ins.
c. Granary, with four chambers, three figures, i4 i/a ins. square by
10 i/a ins.
d. Bread-making scene, three figures, length 17 ins.
e. Beer-making scene, one figure, length 18 ins.
/. Girl with basket and birds, height 19 ins.
g. Man leading bull, length 16 ins.
/«. Sandals, of wood and leather, two pairs, length 10 ins.
I. Head rests, of alabaster and of wood, 6 ins. and 7 ins. respec-
tively..
N° 116. Tomb ok Nefery,| m, a physician, 7*1^' a'^b'^ady
DESCRIBED.
a. Rowing boat of twenty oarsmen, twenty-four figures, length
lii ins.
b. Sailing boat, twelve figures, length 82 ins.
c. Granary, five figures, six chambers, 9/1 ins. square by i3 ins.
d. Bread-making scene, three figures.
e. Beer-making scene, seven figures.
f.Girl with basket and birds , height 1 9 ins.
g. Man with wine-jar, height 1 4 ins.
h. Group of model implements, six varieties.
N° 186. Tomb of Nefwa, ^^^, OTHERWISE, ^^^Mehti-em-hat,
A SUPEBINTENDENT OF THE SEAL ^^7' ^^^ PlATES IV, V, VI.
a. Rowing boat, with ten oarsmen, twelve figures, length 2 5 ins.
b. Rowing boat, with eight oarsmen and man with shield, a sail furled,
ten figures, length 26 ins.
c. Sailing boat, with sail and eight figures, one baling, length 28 ins.
_ 221 —
d. Sailing and rowing boat, with twelve figures, one man armed with
boat and arrows, two warriors playing chess, length 87 ins. (0 m. gS cent.).
e. Granary with six compartimenls, five figures, I'y ins. x i5 x g.
f.Bread-making, beer-making, killing bull, combined scene, seven
figures, length 2/t ins.
g. Women with baskets and geese, two figures, 19 ins. and 16 ins.
h. Man with wine jar, 8 ins.
I. Cartonage and canopic box.
N° 275. Tomb of Ja'y, >5^^^||) Courtier Pf]^, Comptroller
OF THE HOUSEHOLD ^^' B^^I-OVED OF HIS LORD ^^ ^ w'
a. Rowing boat of eight oarsmen, ten figures, length 34 ins.
b. Sailing boat, seven figures, length 3i ins.
c. Granary, several figures, six compartiments.
d. Bread-making scene, six figures, i3 ins. by 10.
e. Beer-making scene, one figure.
/. Girl with basket, no birds, i5 ins.
g. Girl seated before feeding bull (?).
h. Man with hoe, and carpenter, and an other figure.
i. Leather worker with tore.
k. Man with yoke for carrying vessels.
/. Scribe carrying writing board (?).
m. Man with leg of ox.
n. Man carrying torch (?).
0. Two girls at play(?).
p. Cartonage.
Some of these figures have seemingly been dissociated from the
group.
N" 366. Tomb of Khety, ^\\.
a. Rowing boat, eight oarsmen, ten figures.
b. Sailing boat, with sail, seven figures.
— 222 —c. Granary, five chambers and five figures.
d. Bread-making scene, and beer-making, eight figures.
e. Sacrifice of bull, three figures.
N° 500. Tomb of Ma, ^^fa. Rowing boat of ten oarsmen, twelve figures, with model of mummy
below canopy, length 33 ins.
b. Sailing boat with large sail, model of mummy below canopy and four
small figures in white, five boatmen, length 99 ins.
f. Granary with six compartments and figures.
N° 575. Tomb of Khety («), *7^ | ^.
a. Rowing boat of fourteen oarsmen, sixteen figures, length 97 ins.
b. Sailing boat with sail and canopy, seven figures, length 9/1 ins.
c. Granary with four compartments and courtyard, four figures,
9 ins. X 19.
d. Bread-making and beer-making and kiUing of ox, combined group,
eight figures, i5 ins. x tti.
e. Woman with basket and birds, height 10 1/9 ins.
f.Woman spinning, height y ins.
g. Dwarf with load on head, 6 ins.
N° 585. Double tomb of 1° Khnem-nekhta, jP^|.
a. Rowing boat of ten oarsmen, and twelve figures, length 3i ins.
b. Sailing boat with seven figures, canopy with seated figure below,
length 9/1 ins.
c. Rowing boat, twenty oarsmen, with a warrior holding shield and
battle axe, length Ai ins.
d. Granary.
e. Bread and beer- making and sacrifice of bull, combined group,
5 figures, 21 1/9 ins.
— 223 —
2" Neter-nekhta ,"I^ |-
a. Rowing boat of eighteen oarsmen, twenty figures, length 82 ins.
b. Sailing boat with closed canopy and two figures, five boatmen,
length 98 ins.
c. Granary.
d. Combined bread and beer- making and sacrifice, four figures, with
group of two female figures attached, length a 3 ins.
e. Objects not separable :
/. Pair of sandals.
g. Group of two female figures.
h. Square canopic box.
N" 707. Tomb of Apa, \m^, Master of the household \^,EVER-BELOVED OF HIS LORD ^ J? | ^ V, ^ i
0*
a. Rowing boat of eight oarsmen, ten figures, length a 5 ins.
b. Saihng boat, with tall mast, height figures, length 3o 1/2 ins.
c. Granary with four chambers and courtyard.
d. Bread-making and beer-making, combined, six figures, length 9 1 ins.
e. Woman with basket and bird, 19 ins.
/. Cartonage.
N° 723. Tomb of Sebek-hetepa, "^f^^-
a. Rowing boat of height oarsmen, ten figures, length 26 ins.
b. Sailing boat, with figure below canopy, six figures, 97 ins.
c. Granary with two compartments and courtyard, five figures, size
i5 ins. X 19x8.d. Bread-making, beer-making and sacrifice of ox, combined, six figures,
length 20 ins.
e. Woman with basket and bird.
/. Sandals, one pair.
g. Bow and arrows.
It. Group of model implements.
k
— 224 —
This analysis of the furniture of eleven well preserved and characteristic
burials of the Middle Empire at Beni Hasan gives then the following result
:
a. Model of Rowing boat 1 1 limes
b. Model of Sailinjj boat 1
1
c. Model of Granary 1
1
d. Model of Bread-making (7 times combined) 10
e. Model of Beer-making (7 times combined) 10
/. Model of Sacrifice of bull (5 limes combined) 6
ff.Model of Woman with basket and bird 9
These seven features may thus be deemed essential characteristics of the
funereal deposits of the period and locality. The bull group only with six
occurrences seems to be not general, but it recurs twice in different
fashion. In addition, the placing of a pair of sandals and a lieadrest upon
or within the coffin may be regarded as usual , and sometimes these objects
were painted at the foot and head respectively inside the inner coflin.
Special ideas were represented similarly by small models, illustrated in
these instances by the war vessels, the models of implements, the spinning
and other industrial scenes.
The real property of the dead was less freely buried with them. In these
eleven tombs there may be instanced only the bow and arrows of Sebek-
hetep : even the sandals found in some instances were probably made for
the special purpose of the funeral. There occurred, however, in the general
excavations, some notable instances, among them a drum (now the
property of the Museum at Cairo), other bows, broken in two cases, a
harp and two flutes, boomerangs or throwing sticks, a table (also at
Cairo), two beds and several stools, a battle axe (retained at Cairo), two
weaving reeds (one at (Jairo), and so forth. The models, on the other
hand, were for the most part conventional, and, with one or two notable
exceptions, not artistic efforts. The special features of tomb furniture here
indicated do not exclude the common features of adornment, by beads,
charms, and collars, with small vases, mirrors and the like, to which
they were apparently additional in some instances.
With this analysis in view, the tomb furniture and arrangement described
by the three Plates IV, V, VI, becomes of special interest. On the first of these,
— 225 —Plate IV, n° 1 1 , shows the first view on opening the tomb of Mehti-em-ha
whose «good namen was Nefwa (n° i86 in the list). The deceased was a
Superintendent of the seal, yet the variation in this instance from the
conventional type of some of the models is no special illustration of his
vocation. The boats and other objects were crowded together upon the top
of the great outer wooden sarcophagus. In the photo numbered i a a
special feature is introduced into the sailing boat, in which a man is seen
to be emptying out the water from below by means of a wooden vessel.
A shield and a bundle of spears are attached to the canopy, which is itself
supported on a trellis-work frame. The sail was lowered, but is in excellent
condition. Further back upon the coffin were crowded together the model
of a rowing boat, domestic scenes of baking and brewing, and the Granary,
as shown by photo n° i3. The woman carrying basket and birds is placed
without any pedestal, leaning against the side of the tomb.
The next plate n° V illustrates the most interesting of these models, of
which the boat pictured in n° tk is the most striking. In this an armed
negro stands near the reis in the bow, holding bow and arrows in his hand.
A body of oarsmen is provided additional to the sail. But the chief feature
is the group partly shaded by the canopy upon which are hung two small
shields of blackspotted hide, while from below is suspended a bundle of
spears bound in a case of the same material as the shields. Two men,
apparently the chief people of the expedition, play a game of chess upon
the small chequered table between them.
The combined group in n° 1 5 represents not only the sacrifice of the black-
spotted bull, but, to the left, the making of bread, not detailed, and behind
: seemingly the making of beer. A taller standing figure is that of a man
carrying a long vessel, similar to that found in the group 1 16 previously
idescribed : this is in reality detached. Below this in the Plate is the
model of a granary, having six compartments in which are actually
different varieties of grain. The labourers are bearing their loads upstairs,
to empty into the roofless bins , while the scribe as before keeps record of
[the work.
The photos of plate VI illustrate further details of the burial. N"" 1 7, 18
[are viewed from within the chamber looking northwards towards the head,
[with the lids of both colKns removed. The body is seen to have been
Annalei, 190^. i5
— 226 —
carefully covered by a fringed linen cloth, in which also it was wrapped.
Around the head and bust, which lay upon the left side facing the East, there
had been placed as usual the short painted cartonage mask. Around the
breast had been a deep collar of blue and while long beads in alterate rows.
Below the coffin, in a square hole purposely cut, was a small box,
with text to Anubis on the outside, while the interior was divided into
four compartments, presumably for the entrails. When the small rolls
which were found in the different spaces were examined by D' Elliot
Smith in Cairo, they were found to contain no human remains at all : the
embalmers had deceived the family of the dead owner.
These two tomb groups constitute the chief portion of the accessions to
the Museum of Cairo as a result of the season's work igoa-igoS. Perhaps
for a later issue the courtesy of the Director General may invite a
description of the further accessions from the same site during igoS-igo^.
At the conclusion of the excavations the hill side was cleared of its debris , and
the tomb mouths were left open to the depth of i metre, with their register
numbers showing, marked upon the north side in each case where practic-
able. I may be permitted to take this opportunity to expressa sincere tribute
of thanks to the Ministry of the Interior for the assistance given by them
which helped greatly to further the work of this expedition. In particular
the servant of that Ministry to whose lot it fell to be their agent, the
Mamoor of Abu Kirkas , Amyn Bey Mortada (j^^y Jo (j**', was unfailingly
attentive and courteous and contributed by his personality much to the
pleasant security of the work.
Of the groups mentioned in the foregoing list, n°' 116, 186, 585 are in
the Cairo Museum, n° 275 in the Victoria and Albert Museum, South
Kensington London, n° 366 in the Fitzwilliam Museum Cambridge, n" 1
and 707 in the Museum of Egyptian Archeology in the University of
Liverpool, n" 575 in the Ashmolean Museum at Oxford, and n° 728 in
the British Museum. In addition, various duplicates of pottery and
other antiquities have been distributed by the Committee among the
museums in the following list :
Birmingham (University)
,
Bolton,
Boston (University),
Aberdeen ( Universit
227 —Brighouse
,
— 228 —
^ ^ ^ , Khety, 43, 182, etc.
"]"]"]^ , Neteruhetep ,78.
Some actually are those of the same individuals as mentioned in the
greater tombs :
^l^*^!?^", Nehera born of Zat(n'' 36o). Cf. Bern //rtsan, t.I,p. /i/i.
^^^^ , Neteruhetep, a 3!"*"'' f^gulator of the order of priests,
and Pl^ |, instructor of the priests, and ^ steward (n° 75). Gf. Beni
Hasan, t. I , Tomb n' 1 3.
1^ —, Hetept, a ^^ uarytl^n" 43). Cf. Beni Hasan, t. I, p. 46.
5^ Nekht,a ^'^jn? superintendent of kitchen (n° 87). Cf. Beni
Hasan, t. I, p. /17.
B. Titles.
A "^, « Nurse «, n°48i.
XJ * \"*i superintendent of huntsmen , n" 6 1 a.
"^/^, doctor, 116.
*—^ ly, superintendent of temple, 99/1.
^^ , messenger (?), 280.
Il^'*^, superintendent of the seal, 186.
5^^e' ^9^' ^^8^' '^'^^^•
^, stewards to many ][^ ladies.
M. Lacau has kindly supplied the following complete copy of ail the
texts from the four sarcophagi which are preserved in the Cairo Museum.
J. Garstang.
NOTE
SUR LES TEXTES RELIGIEUX
COIVTENUS DANS LES SARCOPHAGES DE M. GARSTANG
PAR
M. PIERRE LACAU.
Plusieurs des sarcophages trouv^s par M. Garstang dans la n^cropole
de B^ni-Hassan contiennent des textes fun^raires qui d^corent ia surface
int^rieure des cot^s comme c'est la coutume au Moyen Empire. C'est la pre-
miere fois que Ton rencontre des textes de cette nature dans les limites du
XVI* nome. On verra que quelques-uns d'entreeux sont nouveaux. Ceux qui
nous sont d^ja connus par ailleurs, nous donnent des variantes souvent
importantes. La seule presence de tel ou tel chapitre a B^ni-Hassan est une
donn^e interessante pour I'histoire de la dispersion et de I'emploi de ces
formules dans les diff^rents nomes.
Je ne m'occuperai ici que des textes en laissant de c6t^ tout le reste de
la decoration int^rieure. Les crochets[ ] indiquent les restitutions ; chaque
cadrat de lacune ^ repr^sente un espace ^gal h celui occup^ par la
lettre ^. Les parentheses( ) renferment les mots qui, d'apr^s la disposi-
tion des signes dans la colonne, doivent ^Ire r^p^tes bien qu'ils ne soient
Merits qu'une seule fois'". Les ileches (*—•) marquent le sens de I'^criture.
I
'"' Parexemple, dans la disposition suivante :
iifauHire:^P^^(^p^):
— 230 —
I. SARCOPHAGE DE ^ ni-
cest le sarcophage int^rieurdu numdro suivant. Miisde du Gaire , n° d'entr^e Z'j5&lia.
Voir la description de M. Garstang, p. aao, n° 186.
CovvERCLE. Trente-huit lignes verticales d'hi^roglyphes cursifs h i'encre
noire (•— ) :
Lignes 1-17 (sans separation de chapitre) == Oonas, 2 6 9-2 7 7.
Lignes 17-84 (sans s<5paration de chapilre) = Ounas, 277-986.
Lignes 34-38, texte nouveau(?).
'' Cesignc remplace pai-loiit riioinme '*' Le signc se compose de ju placd
porlant la main a la Ijouclie. juste sous la femmc cl la toiicliant.
— 231 —
Le cote de ia t4te et le cot^ des pieds ne portent pas de textes.
CdTE DROIT. Vingt-deux lignes verticales d'hi^roglyplies cursifs (*—*) :
Lignes 1-1 1 = OuNAs, 206-208.
Lignes 1 1-22 = OuNAS, 208-211.
Ge texle est en grande partie efface. La surface int^rieure du sarcophage
est entierement recouverte d'un tr^s mince piaquage sur iequei tout ^tait
peint. Ce piaquage est tomb(5 en beaucoup d'endroits. La redaction ^tait iden-
tique a celle (jui se trouve sur le sarcophage deJ ^ |^ et qui est publi(5e
plus loin. Je donne les quelques variantes qui sont encore visibles dans les
''' Li separation enire ce texte et le ''' Ge signe est fait exactement comma
precedent n'est pas claire. isna plus haul, 1. 18.
38
— 232 —
parties conserv^es. Ligne ide 1\\)^''>'^\ZZ^'M— ^ IHU'^'SWi
!^^'*' J — \y^*^©^ — 1- 7 ifc^ -^ ^^^O'^ — \ ^i—I IX* J^
Cdri GAVCHE. Vingt-cinq lignes verticaies d'hi^roglyphes cursifs (—
)
= OuNAS, l-l3.
Le teste est dispose comme dans le sarcophage de| ^ ^ |^, c6t(5 gauche,
1. 1-10. Voir plus loin, page ^Uh.
^,'^iJ.^I ^ J I I II jf /w*m*A
iZL]w^^ir:Liw!^-«:fr:tJw^-ijir:TUw
— 233 —
Fond. Le fond 4tait d^cord de textes divis^s en 3 registres (—•) comme
dans ie sarcophage suivant. Le plaquage qui le recouvrait est presque
entierement pourri et il ne reste plus que quelques signes en haul des lignes
du premier regislre. On y reconnait les debris d'un chapitre nouveau qui se
retrouve sur un sarcophage de Meir (XIII°nome) encore in^dit (Lacau, Cata-
logue du Musie du Catre, Sarcophages anterieurs au nouvel Empire , n° aSoyB
,
1. 1-8). II est inutile de donner ici ces bouts de phrases sans suite.
II. SARCOPHAGE DE ^W-C'est le sarcophage exte'rieur du numdro pr^cddent. Mus^eduCaire.n'd'entr^e 375646.
Voir la description de M. Garstang, p. aao, n" i86.
Le couvercle n'a pas iti d^cor^.
CStede la rhE. Six Hgnes verticales d'hi^roglyphes cursifs (•.—)=| ^_^g
lignes 170-178 (Maspero, Trois annies defouilles, p. 1/16).
\\\,—til «— V\^Jf^l—» y///M.Wm.mli.*— wm\ |is=>...-^
C&ii DES PiEDS. Sept lignes verticales d'hieroglyphes cursifs (•—').
Texte nouveau.
— 234 —
Cdri DROIT. Vingl-huit lignes verlicales d'hi(5roglyphes cursifs (-— ).
Texte nouveau. 11 faut comparer dans le sarcophage de Atnamu'^^\ pi. XXXI,
1. 3-5, un texte analogue mais tr^s ^court^.
[i.u-f + •>#.:*: Jit J- 1-> I^^^-^?T
a^ir\x-?!k>.i<'>i+^^>!Ji!VPX(->-w^^
r::i.n>^-,MP:^;pVii!Pzru-'t>>--^>iA
uH±iM"i>i^">i>^<'»v:::V(')fp]»i:i;z:
, s=, «=» /—. .=. s=3 -=. A-~» «=» /"—« 1 A—n S=3 s3 •=» A Av ^ n /»\ ^^ tf "'^^I
!;--,• \ rr.,^ • \ ;-,<=:^fi.w^~-^ I • 111 tP 1 r'M') » -—V
1
»r^:^jim?fii4-i.:.mP-!^'nk-^^p^tz:''*
''' Egyptian Texts from the
Coffin of Amamou, in-fol., l88(5. -
<'' I V n ces Irois sifjncs d'abord
oublids par ie scribe, ont dtd rajout^s
aprfes coup k cdld.
siir rorig;inal Ic signe est identique au
ddterniinalif de "^ mc^nie ligne.
<*' A pai-tir de la ligne 1 7, le scribe s'est
sei'vi d'liiie encre bletie Irfe pAle et peu
iisible. La premiere parlic du texte au
contraire ( 1. 1 - 1 6 ) est toite a I'encre noire
foiie(!n, mais le texte lout entier est sAre-
meat de la in*^nie main.
— 235 —
CdriGAVcuE. Vingt-huit lignes verticales d'hi^roglyphes cursifs (»— ) a
I'encre bleue pdle. Ge texte nous est d(5ja connu par un sarcophage de Meir
(XIII' nome) qui a ^l^ public par Daressy, Recueil de Iravaux, XVI, p. i3o.
'-i>ji(i)Tjivj.>-rr.-^"fi-"^np-j.>.T.iYy
s-h-->-rT-i.:.E-^p->!i^^-i?-;\immi-TPr!TrjL.!yriK^z;!''>-— p>
!yfll-4'MZ;ZIP>^Ui:.'^Pr>-J.!->X\>2^
-J^P::^::::\X>V:Pak'^r,1>jriJP:^!-l>J
FoxD. Lcs tcxles qui couvrent le fond sont divis^s en trois registres
dont le premier sc trouvc place du col^ de la lete de la momie. L'^crlture
— 236 —
va de droite a gauche (-—•). Chaque registre comprend huit lignes verti-
cales et est pr(5cM6 d'une ligne horizontale formant litre. Ces textes sont
nouveaux a ma connaissance. Us sont tr^s abim^s et dillicilesalire, Tenduit
sur lequel ils sont Merits se soulevant partout. Je les donne tels quels en
attendant de nouveaux exemplaires.
Premier registre. Horizontalement : ^ «=^^ j^ 3t ^-
VerticaIement:-,wP4i^|f-Vy»^.,^,:;;^|^q,j:yA
(•«)
mWA m iMmlAm in >i>^l^_<^ 3) i
DeuxiSme registre. Horizontalement :
| ^^ |«£.l \ ^^^^S*'*^
Verticalement:--jy^»(n--^^y^|^^<=>|>Jj —
^
Troisihne registre. Horizontalement : piq| ^^ *
P | ^^Iv^CT^Z-I
Verticalement:-,^f^^>,'7^C^^^i>|P^l.>|^U'!!5K
— 237 —
^^-l^oJli:i^^J!77!>^4^WV^-!^<'*-P-
III. SARCOPHAGE DEJ ^ ^ ;^.
Mus^du Caire, n'd'entrde 37563. Voir la description deM. Garstang, page a 16 et seq.
et page q90, n° 116.
CovrEBCLE. Trente-huit Hgnes verticales d'hi^roglyphes cursifs (—-) :
Lignes i-'y (sans separation de chapltre) = Ounas, 269-977.
Lignes 7-91 (sans separation de chapitre) = Ounas, 977-989.
Lignes 99-9/i = Un texte nouveau avec un titre en rouge ©p J'—
^
'—'V4^'fLignes 2 5-38 = Un texte nouveau.
''' Ce mot avail il6 e'crit plus loin par erreur. Le scribe i'a rajout^ ici aprfes coup,
mais it a ouWi^ en m^me temps de I'effacer plus bas.
238 —
-=Pf»^~11U->l^'J-?P-!P-VV^-^-l.lPT^ss-^ITia.^V-yZ^TTVJ^J''
r-T^rr;r;^a*j;rtjajy::^->!^^-pi»\-lii
;i:->«l^J-vP-^P-IP-;;:i—^J\l—^i\
— 239 —
IMJJl!>Jz:!iHl:!>rr\-rT'^'p^-up^-1^
^j^ypsj!f?j.fj!f!k«>-j-jir:>^H>?
-7PI»^-f<')>liv>iJ!yii.*-ZPT55»':^:
iv-^!^^>i;;:iw!p-r^vkpz:>!s^^—
k
!y^?T^\fV>^-l>^-[H!p-<-)5.?!>^Zr!a^^PJc^-H^SHm\-(!)T-|T--J!t
(!)T-f::;\!-"!XT!PI«^^>i?r^rrZ)l!^°i!f^
'u^--\ _ yfil II .
'' Les signes sont disposfe ainsi sur roriginal
''' Un qiiadrupfede que je ne puis pr^ciser.
— 240 —
Cdri DELA TETB (*—•)• Premier registre. Lignes i-5 = Ounas, 6 1 -6 3. A la
fin un litre en rouge^^ I^ I ! •
Lignes 6-8 = "PV^' I'S"^** 43-44 (Daressy, Recueil de travaux,
XVII, p. 19). Au commencement du chapitre nous avons ici un litre (?) en
noir3^ > <^^ ijj :;; \\^.Lignes 8-19 = Todt., ch. cvi = |^^, lignes 4 5-4 07 (Maspero, Trois
anniea defouilks, p. 1 61) =
P^^ , lignes 4 4-4 6 (Daressy, Rec. de trav.
,
XVII, p. 19) = ^ZiZ.^ (Lbps., Denk., Ill, pi. CGLXII, h, 10-19).
Lignes i2-i5 = Texle nouveau? (tr^s mulil^). Un litre en rouge^^:^PI-\1—
"^i3 —
t ^azh-Ii^^hli^^^lIPT
JJ««
-P'
]:^klk-P-ni^
J^ )( A si /»***^ -^ A A
''* Un espace blanc a dt^ r^eiT^ en haul de la iigne.
2/il —'-•>-«cp* *
JT
>'^^->A'^l^lBvP-k
^^.
Deuxieme registre. Lignes 1-4 = Todt, ch. xliii (=|^ j^ , lignes 867-
368 61370-871). Un litre en rouge^ )|^ '^ ^ ^'"'^yCl!-
CoTi' D£s piEDS. Treize lignes verticales d'hi^roglyphes cursifs a I'encre
noire (—*) :
Lignes 1-10 = Un texte nouveau. Un litre en rouge ^^^^P_^J(,.Lignes 11-1 3'^' == Maspero, Trois annies defouilles, p. 217, 1. 4i et
Q 9 3, i. 4 9 el seq. Un litre en rouge ^ •=- ^ •••^ P !!!!!!!!!V •
|iIrk-PrnU(tkHP"X^!!JSHmkBX
'' Ce litre appartient peul-^tre au cha-
pitre prdcddent.
''' Ges trois derniires lignes sontecrites
Annates, igoi.
en sens inverse des premieres (•—•) mais
elles doivent se lire en r^trogradant.
16
— 242 —
y^;«—-!-!ieiM^zyfrii'—fVIM^JLyfS^<"i:;jT!^— >iEIM:^31Pl.^ f- tit- a
I'encre rouge, se (rouve plac6 au-dessous des quatre premieres iignes :
JV JV 1 ,# / J^ '' *~~\ i?^ I
" A A—V ^^ ^B JV F mm m Jr . JV,
•pliilll-?
Cdri DROIT. Vingt-sept Iignes verticales d'hi^roglyphes cursifs (—•) :
Lignes i-6 (sans separation de chapilre) = Ounas, 206-208.
Lignes 6-i4 (sans separation de chapitre) = Ounas, Q08-919. __
Lignes 1/1-97 =0'^NAs, 212-917. 9
i-j^fv-!>^,2)-ir-fT>j:-^-pz;vj::-
— 243 —
^jzj^jj:rfVJi:riM^(S)P!-u):i:+>x<^:r
+>',A>^;^'rt:-z:i'PJ*J->£^>-]j-iM:*Ji
fS'>-]j-^kk>!>k!:rKj?fiiM::j:p-
p^j"Pn«t:vz^vHn-^:zh-^-»i,jc:
^EH?ffi4-^-xj^:::rpiA^:i:c^JL-^j-VJjfVJj^-cpfAir«z;^->/^<')i'j
!_L-t;-pi»^-y7-:?j.^j-Pi«Vi:r!^:rPi
Cdri GAvcBE. Vingt-quatre lignes verticales (—'). Ce texte = Odnas, i-36.
16.
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246
IV. SARCOPHAGE DE "l"l"|l*i-
Musde du Gaire, n" d'entr^e 87665 (= n° 78 de M. Garstang).
Le couvercle est presque enti^rement d^truit et le fond manque. Les textes
qui se trouvaient sur le cot^ de la l^te et sur celui des pieds ont completement
disparu. Sur le cot^ gauche il reste quelques traces de la liste d'offrandes.
Cori DROIT. Quatre-vingt-seize lignes verticales tr^s mal conserv^es (—•)
:
Lignes 1-9 = Ocnas, 65-71 et |^]^, ligne 170. Un titre en rouge
Lignes io-4o = Todt., ch. cliii. La redaction est tr^s diff(5renle. Les
noms des parlies du fdet sont disposers en tableau : a partir de la ligne 28
onaun texte qui est comparable a Todt, ch. cliii, B (<5dition Budge, p. 897,
1. 8 et seq).
Lignes 4 1 -5 = Un texte completement effac^. A la premiere ligne, traces
d'un titre en rouge.
Lignes 5 1-61 = Un texte Ires effac^. Traces d'un titre en rouge. Les
lignes 56-6 1 contiennent encore quelques mots mais quine m'ont paspermis
d'identifier ce chapitre.
Lignes 6a-66 = Todt,, ch. xin (=cxxi). Un titre en rouge dontla pre-
miere partie est sans doule la fin de la rubrique finale du chapitre prt5c(5dent
:
l'V:^.T.l:V ' -^^^WyMM- Unerubriquefinale(?)«,^'nT
*^ -^ -^ «=>x "\ fMwr ' '166 .„
Lignes 66-70 = Todt., ch. xii (= cxx). Un titre qui suit la rubrique
finale du chapitre pr^ct5dent ^ y^ ^ «^ ^ *^^ ^ SB"Lignes 7i-75= Un textequi seretrouvedans j4mamM, pi. XXIX, 1. i3-i4.
Un titre en rougeZ ""k ^ —JAJT !k"") > ^^IJW -
Lignes 76-95 = Un texte nouveauserapportant aux sept ^ et disposd
en tableau. Un titre en rouge f XiP^'*^' ^^^^ ^IJ^SS^^
247
Ligne 96 = Todt., ch. lxxxii, premiere phrase.
I A—A X I 'J I
'
1 J A—A II I /, 'W&m&w& I JV I \ A.
I A _zr ^1 - •• Jill m/,j//<,,,//'V/W9/<<7m.mm'/. \ •<=» 1 I U
^.^i->P-^?^-i111
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3i V>IPJ.!'TV^^fV!'!^P: l' (») ^f«|(n|(-)|.Hil">-M'y!111X[Z]l'T->-VI
•I'
^^PMr::::^^;^!..]^ 3? , [•] 1<4»"]-.w!^
Ici une lacune de 1 5 llgnes.
T '^ BH le reste de la liene est efFac^ 'V'-^
\ "JT WffS 1^^ reste est
efface ?^ T"fS '^ *'> i •'' i <'>H '^ ""^s*^ '^s* '^^'''^*^ ? ! ^^Zi 1 2SS
^' .U le reste est effaced6o.
fi'^
^_, "I(?) ""^ le reste
est effacei' V r^S ! V— i. ^-^V °
l?lV 'D. •« --esle est effac^.
I JV^ I I I =—I ^ .JM- «=» ^^ IS. miKm&. I-^ *^ JfVji—1 1 j i i_-^
\l.m ^66
^TaVP1T1>^TVJ1^l1k-BB?-Z1-kk-^-!VPIZTyK>]^BT^!*Jc^'"3:^l^^>(?)(')BS^^<'>i
— 249 —
7.9
n [:]f'"^Tr^T-\<-l 90 ,1Vw"^:"f^f^PJ-TV!-^•!!*^'t:^
>KV[!']V»l>^YVI[']^i
p. Lacao.
DEUXifeME RAPPORT
SUR LA DEFENSE DE PHIL^
PAB
M. GASTON MASPERO.
I.
J'ai visite Philae les a et 3 Janvier igo/i , el j'ai pu me convaincre par
moi-m^me que, depuis I'an dernier, nul changement important n'est survenu
dans la constitution des (Edifices qui couvrent Hie. A ce moment I'eau venait
a peine d'envahir la partie nord. Eile inondait le d^barcadere, le parvis
daU(5 qui prdcMe le temple de Rome et d'Auguste , le pronaos de ce temple
;
les chapilaux et les architraves ^parses sur le sol yplongeaient a moitie,
mais la cella n'^tait pas atteinte encore. A I'ouest, les substructions qui
s'^tendent en avant de la porte des Antonins ^laient immerg<5es, comme,
a Test, le couloir qui longe en contre-bas le petit temple d'Hathor. Tout le
reste du sol dtait libre.
Je fis le tour de I'ile en barque,par deux fois , et je constatai que les quais
el les murs qu'ils supportent ^taienl en excellenle condition : une bande
d'un noir luisanl, large de 5o a 60 centimetres, t:ourait sur les parements
au-dessus du niveau actuel du fleuve; le salpetre se monlrait rii et la en
gros flocons, moins dur et moins abondant toutefois que I'ann^e prdcMente.
Aucun des blocs ne me sembla avoir boug(5, et les jointoiments en ciment que
nous avions faits (5taient intacls. Mettant pied a lerre, je visitai successi-
vement lous les Edifices. Le kiosque de Nectan(5bo et le long porlique de
I'ouest ne pr^sent^rent rien de suspect. Au portique de Test, il me parut
qu'un tassement s'^tait produit vers la partie nord, dans I'un des endroits oti
MM. Ball et Taylor avaient repris les fondations des colonnes; vitrification
faile, il est certain qu'une legere depression s'y est produite peu apres le
— 251 —
retrait des eaux, mais la surface seule a cM6 et le radier se retrouve intact
a quelques centimetres de profondeur. Le kiosque de Trajan, le petit temple
d'Hathor, les differentes parties du grand temple n'avaient chang^ en rien
;
toutefois les deux montants de la porte du pylone principal avaient souffert
quelque peu du passage des barques, ainsi qu'il ^tait a craindre. J'ai cru
aussi remarquer un l^ger d^collement dans le parement ouest du mur ext^-
rieur de la salle hypostyle et du sanctuaire , mais la fissure n'oflfre rien de
dangereux pour I'instant. Une l^gere couche de boue s'^tait d^pos^e dans
les ruines de I'^glise copte. En r^sum^, I'ensemble n'a point boug^ depuis
i'an dernier.
Le r^sultat de cet examen etait des plus encourageant; n^anmoins les
craintes que j'exprimais dans les conclusions de mon premier rapport me
restaient encore pr^sentes a I'esprit. Je priai done M. Fourtau, membre de
ITnstitut egyptien, qui se trouvait alors a Assouan pour ses affaires, de
vouloir bien observer Taction que les eaux exercent sur les gres. M. Fourtau
,
^tant a la fois gt^ologue et ing^nieur civil, avait plus d'autorit^ que personne
pour mener a bien une ^tude de ce genre. 11 consentit gracieusement a
agreer ma requete, et, apres trois mois d'exp^riences , il me remit la note
suivante.
n.
Note svr les gres de philm, par M. R. Focrtad,
Membre de i'lnstitut egyptien.
Lors de votre passage a Assouan, au commencement du mois de Janvier,
ettout rdcemment encore au Caire, vous avezbien voulume demander mon
avis sur les effets produits sur les (Edifices de I'ile de Phila;, par leur immer-
sion sous les eaux retenues par le reservoir d'Assouan. Au point de vue
g^ologique , le seul d'ailleurs que je sois a meme d'envisager, la question
est assez complexe et va m'obliger a entrer dans des d^veloppements un
peu longs peut-^lre , mais que je ne crois pas sans interet pour ce qui concerne
les monuments de la Haute-Egyple en g(5n^al.
Les conclusions de votre rapport du i 7 novembre 1908, que vous avez
eu Textreme amabilile de me communiquer, sont que «le peril provient tout
— 252 —
entier de I'action prolong^e des eaux et de I'humidit^ sur ies blocs de gr^s
faible dont Ies Edifices sont construits n.
En ce qui concerne Philae , Taction de I'eau est tr^s simple h d^finir. Les gr^s
sont depuis longtemps d(5shydrates, etje vous avoue que je ne suis pas certain
que, lors de la construction des temples, ils eussent encore leur eau de car-
ri^re. J'ai par moi-m^me pu constater que des moellons que j'avais fait
extraire d'une carriere pour mes travaux personnels en ^taient lotalement
depourvus, ce qui n'arien d'etonnant du reste, donn^ la siccit^ extreme du
climat d'Assouan depuis les commencements de la p(5riode g^ologique actuelle.
Dans cet ^tat, ils m^ritent absolument le terme de grk faihles dont vous
vous servez dans votre rapport, car, par le fait qu'ils ont perdu entiercment
leur eau de carriere, ils prt^sentent dans leur masse des vides assez impor-
tants pour ne pas pouvoir rt^sister au choc du marteau. L'inondation a eu
pour premier effet de leur restituer cetle eau de carriere, et elle les a
pour ainsi dire consolidt^s, en remplissant ces vides d'une matiere incom-
pressible en elle-meme, mais qui leur a rendu I'elasticite necessaire pour
r^sister au choc. Cette assertion est d'aiileurs corrobor^e par I'expf^rience
suivante que j'ai faile bien des fois au cours de ces deux derniers mois. Les
ouvriers macons que j'ai employes a ex^cuter les travaux dont j'^lais charg^
avaient, des le dt'but, montr^ une certaine mauvaise volenti k se servir des
moellons bruts, apr^s qu'ils avaient et^ abondamment arros^s comme I'exi-
gent les regies de la construction. Je me suis vitc rendu compte que leur
empressementa choisir des moellons sees (5lait parfaitement justifi(5, car ces
derniers ^taient equarris en deux ou trois coups de marteau, tandis que
ceux auxquels I'arrosage avait rendu leur eau de carriere n^cessitaient un
travail beaucoup plus long, et un effort en disproportion avec I'effet qu'on
cherchait a oblenir. Ceci est done une assurance que les parlies immerg^es
des temples de Philae r^sisteront au choc des barques et des instruments
des bateliers. La seule precaution a prendre, et qui me parait facile a faire
observer, est de les obliger a oter le fer de leurs gaffes. II est bien entendu
que je parle des parties massives des temples et non des sculptures plus ou
moins ouvrag^es des chapiteaux des colonnes. Ce qui pr^cMe confirmedonc
ia premiere hypolhese que vous (5mettez en terminant votre rapport (p. 33).
J'arrive a la seconde hypoth^se.
Tout d'abord, devons-nous craindre que I'eau, introduite brusquement
— 253 —dans ces pierres dess^ch(5es, y agisse a la facon d'un dissolvant? A ceci je
r^ponds non. Le carbonate de chaux qui relie les grains quartzeux qui
forment la grande masse du gr^s n'a pu subir, du fait de la temp(5rature, una
calcination assez forte pour en chasser I'acide carbonique et le transformer
en chaux vive que I'eau ferait gonfler, occasionnant ainsi I'eclatement du
bloc, et la siccit^ de la pierre est un surgarant qu'aucune action oxydante
ne s'est produite avant I'immersion, transformant le carbonate insoluble en
bicarbonate soluble. Je serais beaucoup raoins afTirmatif s'il s'agissait d'un
Edifice construit en blocs de granit. En effet, les experiences de M. Daubr^e
nous ont appris depuis longtemps que le feldspath etonn^ cede tres facile-
ment son alcali au moindre frottement sous I'eau i''. Vous pourrez d'ailleurs
vous en rendre compte en examinant la colonne de granit qui se trouve
dans les mines de I'^difice romain situ(5 dans le lit du Nil, en face de la
Moudirieh d'AssouHn, et qui est immerg(5e pendant la crue. EHe a perdu
presque enti^rement sa forme primitive par I'erosion de I'eau du Nil, je ne
dirai pas de I'eau courante, car elle doit se trouver dans un remous peu
important, le restant de I'edifice formant un ^peron en aval.
II reste a considerer maintenant si ces actions oxydantes ne pourraient
pas se produire au moment ou pendant la dur^e de I'immersion , et m^me
apres le retrait des eaux, par suite de I'humidite. Ceci est la question capi-
tale, non seulement pour Philas, mais aussi pour tons les monuments de la
Haute-Egypte.
Les indications fournies par la premiere inondation sont assez int^res-
santes, surtout si nous les comparons a celles que nous ont donn^es les con-
statations de M. Daressya Medinet-Abou , constatations dont il m'a fait part
au cours d'une conversation que nous eumes ces jours derniers. Des rapports
de MM. B^n^dite, H. Carter, A. Barsanti, A. Lucas, et de vos propres con-
statations, il apperten effet que Ton a constate I'existence d'une bande d'un
noir luisant au-dessus du niveau des eaux , et,qu'au retrait des eaux , certaines
parties , surtout a I'ext^rieur, ^taient recouverles d'algues et de plantes aqua-
tiques et enfin de grosses efflorescences de salpetre. Le sol des parties
rest(5es a I'abri de I'inondation etait, lui aussi, tris humide, par suite des
mfiltrations, et convert d'efflorescences salines.
"' Dacbree, Eludes gynthellques de geologic experimentale , p. 276.
— 254 —L'action de I'eau sur le sSbakh qui forme le sol de I'He et des temples
est assez complexe chimiquement. En effet, en outre des matieres min(5rales,
chlorures, azotates et sulfates, ce sol renferme des matieres azot(5es soit
animales, soit veg«5tales, et I'arriv^e au sein de cette masse d'une humidit<5
chaude y provoque assur^ment la fermentation de toutes les matieres orga-
niques, d'oij formation certaine de sels organiques fortement acides et m^med'acides organiques monobasiques dela s(5rie grasse, solubles dans I'eau, tels
que I'acide formiqueet I'acide ac(5tique, provenantdes matieres animales qui
se transforment facilement en formiates et ac(5tates, lesquels peuvent encore
attaquer le carbonate de chaux, tandis que les matieres d'origine v(5g^lale
donnent naissance a des acides de la s^rie ulmique ou humique, corps encore
assez mal connus, mais dont les effets sont experimentalement prouv^s par
leur action sur les carbonates employes comme engrais dans I'agriculture;
cette action lente peut ^tre activ^e, en ce qui concerne le sSbakh, par la
presence des alcalis. Ceci explique done que les pierres de la base des
constructions soient, dans la majority des cas, celles qui subissent la d(5sin-
t^gration la plus intense. C'est ce qui est arriv^ dans la cour du temple de
Medinet-Abou, ou les infdtrations se r(5pandaient r^gulierement, tous les
ans, par I'exhaussement des eaux du puits, a la suite de la crue du Nil.
C'est le danger que courront les parties non inond^es des Edifices de Philae,
dont la base, enfouie dans le sihakh, est touchee par les infdtrations.
Pour les parties inond^es le danger est bien moindre, par suite de la solu-
bility dans I'eau de ces acides organiques,qui arrivent a un point de dilution
tel que leur action n'est appreciable qu'au bout de tr^s longues ann^es.
Mais, par suite de la porosity des gr^s, il se peut que certains produits de
la s^rie ulmique remontent par la capillarit(5 jusqu'au-dessus du niveau des
eaux et, qu'a ces produits, infinitt^simaux assur(5ment, s'ajoutent, ceux qui
proviennent de la decomposition des algues en eau stagnante. Taction de la
retenue du reservoir ayant aboli tout courant autour de Philae. Et c'est
assur^ment k cette s^rie ulmique que nous devons attribuer la bande noire
au-dessus de la laisse des eaux.
Les sels min(5raux n'entrent pour rien dans sa formation, seul le sulfate
de sonde , dont la presence a ^t^ constat(5e par M. Lucas, pourrait contribuer a
sa formation. En effet, dans I'eau, en presence des matieres organiques, cer-
tains sulfates donnent naissance par reduction a de I'hydrog^ne sulfur^, qui.
— 255 —
mis au conlact d'oxydes metalliques, forme des sulfures, et, dans le cas
qui nous occupe, le sulfate de soude, en presence des produits de la s^rie
ulmique a pu s'oxyder et former un sulfure de fer noir, avec ie protoxyde
de fer des gres. Enfin, en outre de ces actions, nous devons encore
consid^rer, qu'en plus des nitrates, ie sdbakh pourrait posst5der des nitrites
a action oxydante ou reductrice. Dans le premier comme dans le second
cas, i'effet sur le carbonate de chaux serait a craindre, car, transform^ en
bicarbonate ou devenant trop basique, il devient bien plus soluble dans
I'eau qu'a I'^tat de carbonate.
II y a dans les considerations que je viens de vous exposer matiere a une
^tude chimique de longue haleine, sur les actions de I'humidite dans \esibakh,
et sur son efFet sur les pierres a ciment calcaire. En tous cas, les chlorures
et nitrates ne peuvent ^tre que de peu d'action sur les pierres de cette
nature et surtout sur le gr^s arkose des constructions de Philae. Pour ce
genre de mat^riaux, ce sont les cffets de la decomposition des matieres
organiques qui sont le plus a craindre. Aussi, I'enlevement des algues et
des mousses doit-il ^Ire fait avec soin, et, si possible, au fur et a mesure
de leur apparition. 11 doit en etre de meme pour tous les detritus orga-
niques.
L'action des sels metalliques ne pourrait, comme I'indique M. Lucas,
etre a craindre que dans le cas oii, apr^s la crue, une cristallisation rapide
arriverait a la longue a disloquer les molecules de la pierre en prenant
la place des vides laisses par I'eau de carriere. A ceci, nous pouvons
r^pondre que, par suite de leur dilution dans une grande quantity d'eau,
ces sels finiront par disparaitre, et, qu'en tous cas, au moment de la distri-
bution de la retenue d'eau, il se fait par Evaporation un appel d'eau assez
grand pour nettoyer convenablement les pores vides de la pierre et pour
provoquer I'efllorescence rapide des sels ^ la surface.
J'arrive maintenant a la derni^re partie de votre deuxi^me hypoth^se,
celle de redatement de la pierre, causE par I'insolation des blocs humides.
Je suis d'avis que cette crainte doit ^tre absolument ecart^e, et que tr^s
certainement ce p^ril la est le moindre qui menace Philaj ; il doit m^me passer
apres celui de la rupture du barrage. En effet, si, lh(5oriquement, votre
crainte est fondle, elle ne Test que dans le cas ou ces pierres gonfl^es
d'eau seraient brusquemenl chang(5es de milieu. Or, par ses conditions m^me,
— 256 —
Philae est prol^g^ centre un changement brusque de temperature. Nous
devons tenir compte de I'^vaporalion produite sur les eaux retenues, qui
enveloppe ces Edifices d'une espece de manteau de protection. Lorsque ie
sol a de nouveau emerg^, comme la terre offre une bien moindre resistance
a Tevaporation, c'est elle qui s'asseche la premiere; il en r(5sulte done une
bu^e protectrice autour de I'^difice, permettant ainsi une sorte de raise en
train de IMvaporation de I'eau contenue dans les pierres. D'un autre cote,
le grain fin de la pierre est un facteur dont nous devons tenir compte,
puisquei de nombreuses observations nous apprennent que les effels de
r^rosion atmosph(5rique , sous quelque forme qu'elle se produise, sent en
raison direcle de la finesse des mat^riaux qui composent une roche.
En resume, je suis persuade que Philae a plulot gagn^ au point de vue
de la solidite des mateHaux qui sont entres dans la composition de ses edi-
fices, par suite du fait de son immersion sous les eaux du reservoir, et que
de simples precautions et un peu d'entretien apr^s son emersion sufliront
a sa conservation.
Veuillez agreer, Monsieur le Directeur general, I'expression de mes senti-
ments devoues.
Le Caire, ie ill mars 190A.
R. FOURTAU.
On le voit, les conclusions de M. Fourtau sonl tres satisfaisantes, et son
lemoignage a d'autant plus de valeur qu'il emane d'un homme doublement
competent en la mati^re.
III.
RAPPORT DE M. CARTER.
L'eau fut maintenue cette annee-ci h pleine hauteur un peu plus
longtemps que I'hiver precedent. Lorsqu'elle se fut a peu pr^s retiree,
M. Carter, inspecteur en chef de la Haute-Egypte, se rendit h Philae, et il
proceda, le 91 mai, k I'examen minutieux des ruines. II les trouva cette
J
— 257 —
fois-ci encore en ^tat excellent, meme en ce qui concernait les efflorescences
salines et les depots de vegetations parasites : «As the water, m'^crivait-il
,
is dropping about ten centimeters a day, I advise starting the cleaning as
soon as possible, it being easier for the men to do the scrubbing work now,
while the water is near; also they will be able to work down with the
water. For this work 1 ask you the grant of L.E. i5. When the water
has completely subsided and the temples are high and dry, I advise
filling up the floors of the inner halls of the Temple of Isis with granite
rubble to their original level, for the modern filling has sunk somewhat
and makes the place in rather a mess.n Le lavage et le nettoyage a la
brosse occuperent une partie du mois de juin, et, pendant I'eie, les edifices
se secherent promptement au soleil. M. Carter les visita une derni^re
fois a la fin d'octobre, et I'examen qu'il en fit alors ayant confirm^ la bonne
impression qu'il en avait remportee lors de sa premiere visite, il m'adressa
le rapport suivant :
Cairo, the 96"" November igoi.
Monsieur le Directeur g^n^ral.
For Philae , from observations I have made after this last submerging
— 9"'' of May 1904, — my report cannot be otherwise than favorable.
The state of Philaj, as regards stability, appears to be better than the
general state of other temples in Egypt. The action of the water upon the
stonework has been slight and really only distinguishable where the stone
is of a bad quality, and, even there, at present, there is but little fear of
disintegration. The deposits of salts as well as vegetable growths on the
wall surfaces that have been submerged were certainly far less than in the
former year. In many cases the stone appeared to have become harder,
perhaps owing to the water replacing, or rather taking the place of, the
original quarry sap, as already had been surmised in former Reports. In
places there are certainly slight signs of movement, but I think only what
would be expected in such a case, and, for the time being, they do not give
enough reasons for fear. Now, I think, one can only judge in a purely
superficial manner, and that il will be for five to ten years before we can
form a real opinion-oipon the results of water action. As yet the damage
Ainiales, igoi. 17
— 258 —
has been small and I am strongly inclined to believe that it will continue so.
The danger of the stone acting as a sponge for soaking up salts and
other organic matters from the surrounding soil is in any case a natural
state of things. It occurs in nearly all the monuments that come in contact
with or are near water. But, owing to the fact that Philae is submerged
for 1° a longer period 2° in a far greater volume of moving and better
water than the other temples which are subjected simply to the action of
infdtration, it is not only possible but probable that the damaging salts
and other matters will be exhausted before there is lime to cause any real
harm to the stone. Elsewhere, viz., at Karnak, Luxor, and the Ramesseum,
stone masonry has been literaly reduced to a powder from the same cause,
brought on by dampness, and without sufiicient or adequate means to get
rid of it. It is well known that stones attacked in such a manner may be
preserved by soaking in running water until free of salts, which is exactly
the case with Philas.
To bind the corners of the masonry with metal guards, from the high
water level downwards, would I think be a great protection against the
native boats taken into the temple by the visitors, as certainly more
damage has been done in this way than by the water itself.
H. Carter.
IV.
RAPPORT DE M. RARSANTI.
Dans le m^me temps que M. Carter t^crivait ces lignes si rassurantes,
M. Barsanti, envoye comme d'habitude pour executer les petites retouches
n^cessaires avant le retour de I'inondalion, procc^dait a un dernier examen
des monuments. L'ensemble lui donna toute satisfaction, et sur un point
seulement il trouva matiere a quelques observations :
Edfou, le 20 novembre igoZi.
Monsieur ie Directeur g^n^ral,
Le > 8 novembre j'ai examine minutieusement tons les monuments, et je
— 259 —
suis heureux de pouvoir vous annoncer que je n'ai trouv^ aucune repara-
tion a faire dans ceux d'entre eux dont les noms suivent :
1° Porte romaine du nord,
9° Petit temple d'Hathor de I'est,
3° Temple de Tib^re (monument de Test),
4° Petite chapelle d'lmouth^s,
5° Colonnade est,
6° Temple d'Arihosnofir,
1° Pavilion de Nectan^bo
,
8° Colonnade ouest,
9° Grand pylone meridional
,
1 0° Mammisi
,
1 1° Portiques a Test de la cour et chapelle de Khnoum,
1 9° Porte de I'ouest et edifice d'Adrien.
Au centre de la facade nord du grand temple dTsis,j'ai relev^ une fissure
et j'ai dA remplir de ciment les joints de neuf blocs, ce qui a entrain^ une
d^pense de P. E. Sg. Je ne crois pas qu'il y ait le moindre p^ril a redouler,
car la fissure va se formant de bas en haut et elle n'atteint pas la corniche
:
or, si elle provenait d'un tassement du sol, elle devrait aller en s'^largis-
sant a partir du bas et elle devrait arriver a son maximum vers la corniche.
La retouche op^r^e, j'ai donne ordre aux deux gaffirs de I'observer chaque
jour, et, au cas oii la fissure se reproduirait, d'en avertir imm^diatement
I'inspecteur local : celui-ci vous transmettra I'avis immMiatement. II y aurait
lieu alors d'^tayer d'urgence Tangle nord-ouest du temple et d'en reprendre
les fondations en sous-oeuvre.
G'est la le seul point douteux que j'ai not^; tout le reste du grand
temple d'Isis est en parfait ^tat de conservation.
Veuillez agr^er. Monsieur le Directeur g^n^ral, I'assurance de mon
entier d^vouement.
A. Barsanti.
Les mesures prises par M. Barsanti serviront, jel'esp^re, efficacement a
emp^cher tout dommage dans la partie qu'il signale comme pr^sentant
'7-
— 260 —
peut-^tre quelque faiblesse. J'avais done lieu d'etre enti^rement salisfait
de i'^tat dans lequel les monuments de Plulas se trouvaient a la fin de cette
seconde annee d'expt^rience. Toutefois un point me pr(5occupait encore, la
presence dans la pierre des substances organiques et minerales provenant
du Makh; pour en avoir le coeur net, je fis venir de Philaj, par I'enlremise
de Tinspecleur Mohammed Eflendi Mahmoud, plusieurs fragments de gres
prls dans la portion du temple que I'eau n'avait pas touch(5e directement,
et je les remis a M. Fourtau en le priant d'en instituer I'analyse. Voici la
note qu'il a bien voulu me remettre a ce sujet
:
NOTE DE M. FOURTAU.
Le Caire, i5 f^vrier iyo5.
Monsieur le Directeur g^n^ral,
Comme suite a ma premiere note sur les gr^s des temples de I'ile de
Philae, vous avez bien voulu me charger de I'examcn des echantillons pris,
soit dans les parties alteintes par I'inondation, soit dans les parties situ(5es
au-dessus du niveau de la plus haute retenue du reservoir. J'ai I'honneur de
vous adresser aujourd'hui les resultats de cet examen. Pour mener a bonne
fin ce travail, j'ai du recourir a I'obligeance de I'un de mes collegues de
rinstilut Egyplien, M.V. Mosserl, ingenieur agronome, qui a gracieusement
mis son laboratoire a ma disposition, et dont I'amicale collaboration m'a
permis defaire rapidement I'analyse chimique de ces (khantillons tout en con-
trolant les resultats obtenus. Jc tiens a lui en temoigner ici ma vive gratitude.
Afin d'(5viter les longueurs d'une analyse complete de ces gri;s, chose
fort d(5licate et dont les resultats ne pouvaient, d'ailleurs, ^tre utiles au but
que vous poursuivez, nous nous sommcs tenus aux (Elements et aux expe-
riences qui pouvaient nous donner des conclusions interessantes au sujet de
la solidity des mat^riaux qui ont servi h la construction des ^dific^s sub-
merg(5s.
— 261 —
Le tableau suivant vous montrera les chifFres oblenus :
GBES
cub SDBHERGE. DEs TBunisiiES
DO TEMPLB.
P. 100. P. 100.
Eau et matieres organiques 0.870 0.760
Matiferes solubles dans I'acide nitrique a 36° Beaum^,
bouillant 8.63o 1 9.760
Matieres insolubles 91.000 86.5oo
Sels solubles dans I'eau ''' o.38o 1 .000
Galcaires traces 1 .08 k 9.67
") Les quantites solubles dans I'eau out ete obtenues sur d'autres prises que celles de I'ana-
lyse par I'acide nitrique. II en a ele de m^me pour la quanlitc de calcaire, qui a ete dosee, sur
plusieurs prises, par la melhode volumetrique au calcimetre Bernard, puis controlee par I'ana-
lyse dans les sels oblenus par I'attaque a I'acide nitrique bouillant.
En premier lieu, je dois faire remarquer qu'il r^sulte de I'exp^rience que
nous avons faite dans I'essai par I'eau, que nous devons, en ce qui concerne
I'eau et les matieres organiques, consid(5rer que le chiffre de 0.870 p. 100
de perte par dessechement dans le gres submerge s'applique simplement
a I'bumidite restant depuis I'inondation du printemps dernier, et non a des
matieres organiques dont nous n'avons pas retrouve de traces dans I'essai
de solubility dans I'eau, essai fait sur un «5chantillon non pass^ a I'^tuve;
tandis que le chiffre de 0.760 p. i 00 trouv^ pour les gr^s des terrasses du
temple doit, au contraire, etre consider^ comme repr^sentant en presque
totality les matieres organiques, dont I'origne s'explique facilement, puisque
il y a un demi siecle a peine ([ue le temple est sorti du kom de d(5bris sous
lequel il ^tait enseveli.
Les sels solubles dans I'eau repr^sentent les sels du sSbakh du kom : ce
sont, avec les matieres organiques, des chlorures et des sulfates avec traces
de nitrates et de phosphates. Si nous comparons la difference entre les sels
solubles dans I'eau contenus dans chaque gr^s, il saute aux yeux que la
difference de la quantity obtenue dans chaque gres est le r^sultat du lavage
des gres au cours de la submersion de I'lle. Ces chiffres ne sont pas absolus,
car nous avons eu deux ^chantillons differents et non un seul 6chantillon
,
— 262 —
qui aurait dA ^Ire pris dans la terrasse du temple et analyst en parlie, puis
soumis a I'inondation dans les m^mes conditions que les gr^s de la base
des monuments de Philae.
L'altaque par I'acide nitrique et la v6rification au calcim^lre ont^td concor-
dantes en ce qui concerne le calcaire. L'^chantillon de (jri^s qui avail subi
les effets de trois ans d'inondation n'en prt^sentait que des traces non dosables
soil au calcim^tre, soil en recueillant, apr^s separation par I'ammoniaque
de la silice soluble, de I'alumine, du fer et de la magnesie, les quelques
particules de chaux prc^cipit^es par le carbonate d'animoniaque, qui apres
ebullition n'ont produit (|u'unc l^gere opalescence dans le lillrat; tandis
que, pour le gres des terrasses, le rt5sultat volumetrique et la pes^e concor-
daient a quelques centi^mes pres.
Le r^sidu insoluble, une fois dessdche el pes^, a M examine par moi
sous un grossissement de 20 diamelres. II n'y avail que des grains de quartz
anguleux et presentant sur leur surface de leg^res pointes de silice, quelques
grains de mica, de hornblende, et une faible quanlite de feldspalh orthose.
La surface du gres compact, observ^e au m^me grossissement, a montr^,
dans le gr^s non lav^, les vides nalurels de celte pierre remplis par le sibakh
avec des crislaux aux reflets irises, tandis que, dans le grJss lav^, les vides
etaient absolument nets.
II est done clair que les gres qui composent les mat^riaux des temples de
Pbilae apparliennent au groupe des Arkoses, el qu'ils ont un ciment siliceux en
grande partie, avec une faible quantity de ciment argileux et une moyenne
de 2 p. 100 de ciment calcaire. Dans ces conditions, ratlaque par les
matiferes organiques du sSbakli ou par celles de la s^rie ulmique en sus-
pension dans les eaux du Nil ne pent leur enlever qu'une faible partie de
leur ciment, el elle ne porte, d'une fa^on gt^nerale, nullemcnt alteinte a leur
soliditd.
Gomme, dans ces grhs, il y a des parlies qui ont beaucoup plus de ciment
calcaire que les aulres, quelques blocs soufTriront davantage; mais ce sera
I'exceplion, si j'en juge par I'^tat de conservation de la grande muraille
du kom d'Elephanline en amont du nilometre, ou, nialgr(5 le sdbakli qui
fait elllorescence sur la fafade apr^s chaque crue, il n'y a qu'un fort petit
nombre de blocs endommag^s, et cela apres des si^cles d'inondation.
II semble done, en I'elal des choses, que nous ne devons pas craindre
— 263 —
pour Pliilae une action nuisible des sels du sSbakh pas pius que de I'inon-
datlon par elle-m^me. Quant aux efflorescences qui se produisent apres
I'inondation, elles proviennent en grande parlie du sol meme de i'ile; car
les gres, d'apres une expi^rience que j'ai faite, ont une porosity qui ne repr^-
sente pas moins de i o p. lOo de ieur volume total : ce sont done de
V(5rilables plaques fdtrantes.
En terminant, je dois vous faire remarquer que ces ri^sultats ne sont pas
absolument d^finitifs; car, ainsi que I'a si bien prouve le savant chimiste
agronome de I'lnstitut de France, M. Pagnoul, I'analyse chimique, avec
ses atlaques violenles, d'une duree toute conventionnelle, ne pent donner
une idee absolument exacte des ph^nom^nes naturels, et ce n'est qu'en se
placant dans des conditions identiques a celles de la nature que Ton peut
arriver a des conclusions approchant de tr^s pr^s la v^ritt5. Dans le cas de
PhiljB, il aurait done fallu, a raon avis, une s^rie d'exp(5riences qui deman-
dent au moins une ann^e. N^anmoins, j'estime que, pour le moment, les
r^sultats obtenus paraissent m'autoriser a conclure a I'innocuit^ tant du
sibakh que de la submersion.
Veuillez agreer, Monsieur le Directeur g^n^ral , I'expression des mes sen-
timents d^vou^s.
R. FouRTAn.
VI.
CONCLUSIONS.
En r^sum^, il devient de plus en plus probable que les monuments de
PbiljB pourront durer longtemps sans dommage appreciable dans les con-
ditions nouvelles ou Taction du barrage les a places. L'an dernier, a la fin
de mon rapport, je me demandais si I'eau, en p^nt^trant dans la pierre en
halerait la decomposition ou bien au contraire si elle la consoliderait et sielle
lui rendrait I'humidite qu'elle avait perdue depuis longtemps. Des deux
termes de cette alternative, c'est le second qui s'est realise, ainsi que le
conslatent et la note technique de M. Fourtau et le rapport de M. Carter.
II semble de plus que la production des efflorescences salines soit moins
abondante , et que,par consequent , le danger d'une invasion complete de la
pierre par le salpetre s'attenue : c'est la un indice heureux et qui est bien
— 264 —
fait pour diminuer ies craintes que j'(5prouvais I'an dernier, au sujet d'une
destruction des assises inf(5rieures par nitrification. L'expdriencc des deux
hivers (icoul(5s est de bon augure pour celle des hivers qui suivront.
Est-ce a dire que nous devious consid^rer la partie comme gagn^e?
H serait pr^maturt^ de i'alfirmer, et des ann^es s'^couleront avant que nous
sachions a quoi nous en tenir dt^finitivement. Ce que nous pouvons airirmer
pour le moment c'est que, si le pittoresque du site est perdu a jamais, les
temples ont des chances de plus en plus serieuses de se mainlenir. lis sur-
vivront longlenips encore aux alternatives de submersion et d'emersion
partielles auxquelles ils seront soumis d^sormais chaque ann^e.
G. MaSPERO.
I
RAPPORT
SUR LES TRAVAUX EX^CUTfiS A KARNAK
DU 28 SEPTEMBRE 1903 AU 6 JUILLET 1904
PAR
M. GEORGES LEGRAIN.
Les instructions donne'es a M. Legrain ponr les li-avaux de Karnak, pendant I'luver
de 1900-1906, prevoyaient encore deux sorles d'operations : la refection des colonnes
de la salle hypostyle, la consolidation de plusieurs autres parties du temple et I'explo-
ralion complete du sous-sol des cours et couloirs compris dans ces parties.
La refection des colonnes avait Hi divisee en plusieui's moments. EUes avaient 6ti
relevees a la hauteur de six metres pendant I'hiver de 1 903-1 908, et les tron^ons rdtablis
avaient resist*? victorieusement a I'epreuve de I'inondalion. M. Legrain eut I'ordre de
remetlre en place les segments qui composaient la partie supc^rieure du fut et les
chapiteaux, jusqu'a I'abaque exclusivement , riiservantla question des architraves pour la
saison suivante. 11 devait en m^me temps ddposer les architraves et les parties supdrieures
des colonnes qui occupent I'angle sud-esi de la salle et pour lesquelies il avait enlasse
des pyWnes de terre I'annee pr<5cedente.
Les portions du temple a d^blayer et a consolider touchaient ])our la plupart aux
portions df'blayees anterieurenienl. M. Legrain rerut pour instruction : 1° de d^gager
la partie nord de la salle des Cai-yatides , dont il avait nettoye la partie sud quelques mois
plus tdt, et de relever ceux des colosses Osiriens qui gisaient sur le sol; 2° de completer
le degagemenf des chambres,portes et couloirs attenant vers le sud a la mdme salle des
Caryatides, enire le sanctuau'e de granit etia porte qui mene a la cour du VII' pyl6ne;
3" de pousser aussi loin que possilile I'exploration de la cour du VII" pyWne et d'y
reconstruire ledifice d'Amenoth^s I", dont les di^bris etaient sortis de terre I'an dernier;
4° d'enlever les d(5combres qui cachaient jusqu'a mi-hauteur les faces ext(5rieures du
petit temple de Ramses III , et de copier, estamper, photographier, les inscriptions et bas-
reliefs de ce temple en vue d'une publication dans notre Catalogue general des Monuments
de I'Egifjyte. Dans tons c«s endroits, il lui ^tait recommandd de ne pas s'arriMer au dallage
— 266 —
OH ail sol antique, mais de descendre aussi bas que possible et de dt^foncer loul le sous-
sol, quand cela poun-ail se faire sans danger pour la soliditd des Edifices, jusquau point
ou il ne rencontrerait phis trace dc travail liumain. Les Kgyptiens av.nient en effet
I'habitude d'cmployer comme matc^riaiix les di5bris des edifices anti5rieurs, les vieilles
statues, les ex-votos des Sges (Scoules, toute la masse de monuments qui encombraient
les temples : nous avions d^ja recueilli dans les profondeurs des piices de mus^e remar-
quables, et j'avais I'espoir qua c<M^ des restes de I'^difice d'Amen6tlifes I", nous dcicou-
vririons des reliefs et des statues du genre de notre Khonsou , des sculptures triomphales
d'Ani^ndthfes II et du gi-oupe de ThoutmAsis II et de sa mire, trouv^s par M. Legrain
lui-mteie paiTtii le dallage et les remblais des edifices explores pr&;($demment.
Le rappoit public ci-dessous, moiitre avec quel succfes M. Legrain s'est acquittd de sa
tfiche. Les colounes de la salle liypostyle out die relevees les unes, dtSposees les autres,
jusqu'a la hauteur voulue, et, dans la cour du VII* pyl6ne, les travaux de diSblaiement
ont amend la ddcoiiverte lYnnc factssa ou, sous le Iroisieme ou le quatrieme Ptoldmties,
les restaurateurs de Karuak avaient enlasse les monuments de toute sorle qui s'elaient
accumulds dans cette partie du temple, k proximitd de la maison des grands-pr^lres
d'AmonrA thdbain. Bien que des centaines d'objets en soient sortis ddja , elle n'est pas
dpuisde, el nous sommes assurds qu'elle nous en rendra encore des centaines pendant
I'hiver prochain.
Jamais k ma connaissance , depuis les fouilles du Serapdum, on n'a recueilli a la fois,
dans un m^me endroit, une quantitd aussi considdrable de documents historiques. Si, en
effet, les statues des XII', XV HI", XIX' et XX" dynasties, statues d'Amenemhalt III,
de Thoutmdsis III , d'Amdndlhfes II , de Toutankliamanou , de Ramses II , du grand-
pr(?tre Ramsis-nakhlti , sont des cEuvres artistiques de premier ordre , I'ensemble des
documents des dynasties suivantes nous permet de reconstituer de manifere presque
complete I'histoire de la principauld thdocratique de Thfebes, sous les premiers prophfetes
d'Araon, puis, sous leurs descendantes, les pallacides d" Anion. La prddominance des
monuments de celle dpoque s'explique, si Ton se rappelle que la maison des grands-
pr^tres s'dlevait non loin de la , et si Ton admet que la favissa a did remplie avec les
ex-votos, statues ou sliles, ddposds au voisinage de celle maison. Lorsqu'en prenant
possession du service, j'ai annoncd Tintention de consacrer toules nos ressources ii la
consolidation et au ddblaicment melhodiqne des lemples el des udcropoles, quelques-uns
86 sont dtonnds de me voir renoncer aux fouilles proprement diles, et d'autres se sont
eievds contre noire syslime de ddblaiemenl integral, qui leur semblait devoir rapporter
trop peu de resultats utiles pour trop d'argent ddpensd. L'experieuce de mon pi'emier
sdjour m'a donnd la Constance de persdvdrer dans mon dessein , el , sur les deux points
oil j'ai pu I'exdculer, a Sakkarah el ii Thebes, il a produit des rdsullals qui le juslifien).
Le netloyage k fond de la pyramide d'Ounas et de son pdribole non seulcmcnt nous a
permis de montrer aux visiteurs I'ensemble cotnplet des parlies dont une sepulture
royale se composait sous {'empire Memphile, mais nous a rdvdld I'existcnce d'une lombe
royale thinile, et de ces immenses puits saites, vierges encore, d'od M. Barsanli a tire
— 267 —les beaux bijoux en or et en argent qui sont venus enrichir nos series depuis cinq ans.
A Karnak, le nif^me proc^de^ avail valu a M. Legrain le Khonsou, le groupe de Thout-
mdsis IV el de sa mere, le colosse d'Ousirlasen IV : il vient de iui rendre la favissa
du VII* pylfine. Partout oil il sera appiiqud avec perseverance il produira les m^mes
effets. — G. M.
Monsieur le Directeur general,
Notre neuvieme campagne a Karnak commenca ie 98 septembre igoS.
Notre equipe ^tait composee de Hassan Behnes, nouveau chef de chantier
en remplacenient de notre vieux rt^is Baskharoune, deced6 au cours de I'^t^
prt^cedent; Hassan Abbati, surveiliant; Mohammed Gamal, Abou Zeid
Soueli, Mohammed Aouize, r^is; Ahmed Loutfi, ecrivain-comptabie; tons
les six appartenant regulierement au Service. Quatre portefaix leur ^taient
adjoints comme les ann^es precedentes. Je n'ai eu qu'a me iouer de ces dix
hommes, dont le zele ne s'est pas ralenti pendant les 989 jours qu'a dur(5
cette campagne, la plus longue que nous ayons menfe encore.
LES INFILTRATIONS.
J'ai eu I'honneur, dans mes rapports des 8, i ^1 , 9/4 octobre et 91 no-
vembre igoS, de vous tenir au courant de la marche du phenom^ne des
infiltrations dans le temple de Karnak. La situation faillit devenir inqui^-
tanle a un certain moment, quand, le 9 4 octobre, une hausse brusque de
sept centimetres se produisit soudain dans le lac sacre et sous le temple,
alors que les puits des alentours suivaient leur marche progressive; I'apogi^e
de I'infiltration, qui a lieu g(5n^ralement vers le 90 octobre, ne fut atteinte
que le 1" novembre. La salle hypostyle etait couverte alors d'une nappe
d'eau haute de o m. 1 7 cent, au-dessus du radier. Nous n'eumes heureuse-
ment aucun accident a deplorer. La d<5crue commenca des le lendemain,
et, le 9 1 novembre, I'eau s'etait retiree completement de la salle hypostyle.
Toutefois les infiltrations sc sont maintenues cette annee a une altitude
beaucoup plus forte que pendant les annees prdcedentes.
ETIAGE
DES INFILTRATIONS A KARNAK
— 268 —
Lors de I'^tiage, en juin, nous avons pu dresser \e tableau comparalif
ci-contre qui, pendant quelque temps, ne iaissa pas d'etre inqui<5tant. La
crue nouvelle s'annonce comme devant
etre mauvaise, et elle nous promet
d^ja une ann^e aux infdtrations tr^s
basses. L'apog(5e de la crue a eu lieu le
Q 5 octobre en cettc annexe 190/4. Elle
n'a atleint que 78 m. 33 cent., alors
qu'en 1899, 1900, 1901, 1908,
elle atteignit jusqu'a 76 m. ho cent.
L'annee 1903 seule lui est inf(5rieurc
avec ses 79 m. 65 cent. En resum(^,
a I'heure pr^sente, les infiltrations
ne sont pas mont^es au niveau de la
salle bypostyle (7/1 m. a 5 cent.), et,
l'(5tiage qui suivra devant ^tre plus
has que celui de I'an pass(5, nous pourrons entreprendrc avec plus de
commodite certains travaux en profondeur auxquels nous avions dA renoncer
pendant la campagne derni^re.
ANNKES.
— 269 —
§ I. — Architraves ei*colootes 4o, /ig, 58, 67.
La mt^thode employt^e naguere pour descendre ies architraves 36-45
et 1 7-98 , au moyen de remblais de terre, est si simpie el si sure que nous
nous en sommes servis cette fois encore pour ies arcliitraves que vous
m'aviez signal^es. Je I'ai decrile dans mon Rapport sur Ies travaux executes a
Karnak pour le cUmontage des colonnes de la salle hyposlyle (10 decembre
1899, ^^ ^""^ 1900)'", et je n'ai plus a y revenir. Les deux pierres qui
coniposent I'architrave 67-68 pesaient chacune 96,000 l(iiogramn[ies. Eiles
furent descendues en votre presence, le 99 Janvier et le 8 f^vrier 190/i;
les deux autres 68-/19, ^9"^o suivirent bientot apr^s.
Selon la r^gle du Service, la terre destin^e au remblai fut prise dans
un endroit inexplore de Karnak, au nord de la salle hypostyle. Cette
mancBuvre amena la decouverte d'un petit temple an^pigraphe et de plu-
sieurs monuments antiques, parmi lesquels j'indiquerai surtout un tr^s
beau groupe de granit representant le maire de Thebes Sonnofir et sa
femme Senai, qui vecurentala fin du regne d'Am^nothes II et au d^but de
celui de Thoutmosis IV. Nous publierons ailleurs cette piece importante.
S II. ReeDIFICATION des COLONfiES 93, 26, 27, 98, 99,
82, 33, 3/i, 35, 36, 37, 38.
Des que le retrait des eaux d'infiltration nous permit de reprendre nos
travaux avec securite, j'attaquai la ret^dification de la colonne 96. Nous en
avions refait les fondations I'an passe, avec b^ton et poutres de fer de m^me
que pour les colonnes precedentes : en decembre 1908, je la remontai
jusqu'a six metres de hauteur comme ses voisines.
Cela fait, il s'agissait d'eiever toutes les colonnes jusqu'a I'abaque. Nous
n'avions ni poutres de longueur suffisante, ni palans qui nous permissent
de construire des chevres assez hautes pour clever chaque pierre en la
prenant sur le sol m^me, mais la descente des architraves Z10-/19, /)9-58,
''' Antudes du Service des Antiquites, 1900, t. I, p. igS.
— 270 —
58-67 meltait a notre disposition ung masse de terre qu'il nous ^tait
facile d'uliliser. Nous I'employames a disposer autour des colonnes un remblai
siir lequel nous ^tablimes la ch^vre et le palan differentiel. Cette manoeuvre
offrait I'avantage de d(5gager les colonnes tio, ^9, 58, 67 dela terre oil
nous les avions ensevelies pour descendre leurs architraves. Tandis qu'un
petit plan incline amenait les segments des colonnes a redresser du maga-
sin hi pied d'oeuvre, un autre plan conduisait au magasin les segments
sup^rieurs des colonnes a deposer. Le syst^me ^tabli de la sorte, la re^di-
fication des douzc colonnes demandait sans doute beaucoup de soins et de
patience, mais elle ne presentait aucune difficult^ mat(5rielle. Tous les seg-
ments avaient 616 classes en 1900-1 90 1 , de telle sorte qu'on pAt ais<^ment les
enlever et les remettre en place : la reconstruction s'acheva le 3 juillet 1 90/j
,
jusqaes et y compris les chapiteaux. Les abaques seront remontt5s I'an
prochain, et c'est a leur intention que je n'ai pas fait disparaitre le remblai.
Notre t4che ne s'arr^tera pas la. Les colonnes une fois debout, il faudra,
ainsi que vous en avez pris I'engagement des le ddbut, les ancrer par le haut
et les relier entre elles pour prevenir une catastrophe nouvelle. Le projet
pr(5sent(5 jadis par le Ministere des Travaux publics pr(5voyait un contre-
ventement de liens de fer et de colliers, passes au cou des colonnes sous le
chapiteau, mais celte combinaison, excellenle pour assurer la solidity, aurait
dfHruit enti^rement TefTet artistique du monument. Vous avez propose de
ie remplacer par un syst^me d'arcbitraves composites, formees de plaques
de ciment ou de b^ton arm^, qui dissimuleraient des poutres en fer passives
de colonne en colonne et fixt'es a la partie sup^rieure du chapiteau. Cette
consolidation devra s'etendre h toutes les colonnes, et peut-etre convien-
drait-il de rc^tablir le toit plat qui jadis recouvrait la salie enti^re. Pour le
moment, I'entrepreneur bien connu, M. Charvaut, a bien voulu metire
gracieuscment a notre disposition un de ses contremaitres les plus habiles
k la fabrication du ciment arm^ : cet homme formera une ^quipe capable
d'ex^cuter en cette matiere les architraves et la liaison des colonnes antiques.
S in. — Travaux divers.
Les travaux de nature diverse, mentionn^s dans vos instructions de cette
ann^e , ont 6li ex^cut^s entre temps.
— '211 —
La partie de la salle des Caryatides qui restait a explorer au nord de
i'ob^lique d'Hatshopsitou a ete deblayc^e compietement, et trois des carya-
tides du mur de Test, qui gisaient a terre depuis bien des ann^es, ont Mredress^es a leur place antique. J'ai par la meme occasion (5tudie les moyens
a employer pour consolider le sanctuaire de granit, el pour le debarasser
des blocs qui I'encombrent. J'ai etaye deux des pierres du plafond par un
appareil en double T, accroche a une poutre arm^e que j'ai posee sur la
face superieure du plafond; la charge a (5te report^e de la sorte sur les
murs exterieurs de granit. La remise en place des aulres blocs presentera
des dilTicult^s : vous avez bien voulu la diff^rer jusqu'au moment oil, les
travaux de la salle hypostyle etant terminus, nous serious libres de reporter
nos efforts principaux sur ce point.
Pour repondre a I'intenlion oii vous ^tes de reprendre la publication du
Catalogue giidral commence par M. de Morgan , et cela par la reproduction
integrale des bas-reliefs et des inscriptions du temple de Ramses 111, j'ai
consolid(5 I'aile est de ce temple, et debiay^ toute la partie ext(5rieure du
sanctuaire, qui (^tait a moitie ensevelie sous les decombres. Les travaux et
les d(5couvertes de cette campagne ne m'ont pas permis de pousser bien
loin cette entreprise, que j'espere pouvoir mener plus aclivement I'hiver
prochain.
Enfin, au VII' pylone, je me suis efforc^ de classer les beaux blocs de
calcaire qui provenaient de la porte d'Amenoth^s I""', et, au cours de ce
travail, j'ai constat^ que quelques blocs nous manquaient encore, qu'il
importait de trouver avant de commencer la reedification de ce bel edifice.
La fouille de 1902 n'avait port(5 que sur 860 m^res carr^s, quand le
terrain en mesurait 3, 2 00; il y avail done int^r^t a la reprendre, et, sitot
que vous m'y eutes autorise par voire le^e n° 1 1 en date du 1 5 d^cembre
1908, je mis une ^quipe de bons ouvriers a I'oeuvre. Leur succes fut
rapide, car, le 17 decembre, quelques heures apr^s le premier coup de
pioche, a la profondeur de m. 70 cent, k peine, de nombreux blocs de
calcaire reparurent & la lumi^re. lis ^taient d^cor^s, comme les premiers,
de bas-reliefs d'une finesse admirable. Les plus anciens porlaient les car-
''' Cf. Annates du Service des Anliquites, 1901, t. II, p. a65 et seq., et 1908, t. IV,
p. 1 et seq.
— 272 —
touches d'Am^nothes I", mais d'autres, qui semblent avoir appartenus a un
autre monument, ^taient au nom de Thoulmosis II, de Hatshopsitou, de
Thoutmosis III et de la princesse Nofriouri. J'en commencais le classement
et le rapprochement, quand j'eus la bonne fortune de faire la connaissance
d'un archilecle allemand, M. Henri Wef'eis, qui, pour raison de sante,
passait i'hiver a Louxor. li m'offril gracieusement de m'aider, et il le fit
avec tant de devouement que je ne saurais Irop ie remercier de son concours.
La besogne etait longue, mt^ticuleuse, et elle demandait une assiduit(5, que,
pris par d'autres travaux, je ne pouvais y apporler a cetle dpoque. Je trouvai
en M. Wefels un coliaborateur infatigable autant qu'liabile, et c'est grace a
lui que nous pouvons, des a present, nous faire une idee de ia nature et
des dispositions du monument dedi(5 a Anion par Am(5n6lhes 1°'.
§ IV. — Statues, statuettes, steles, bronzes et monuments divers.
Les blocs qui composaient les monuments d'Amenolhes I", des Thoul-
mosis et d'Hatshopsitou, couvraient une bande de terrain large d'a peine
dix miilres, orient^e presque nord-sud. A I'est, les pierres etaient plus ou
moins ^parses, a I'ouest elles ne d^passaient pas une ligne Active fort nette,
courant nord-sud. L'absence de martelages ammoniens faisait remonter
le d^pot et I'enfouissement des blocs anterieurement a Amenothes IV. Le
96 dt5cembre 1 90.^, a Test des blocs, nos ouvriers renconlrerent une large
dalle d'albdtre, haute de deux metres, qui, retournee, se trouva etre une
grande et belle stele de Seli l". Elle elail exactcment placee a 1 8 m. 90 cent,
il'estdu murdu trait<5 des Kh(5tas et a aB m^res ausud de la porle menant
ht I'obt'lisque de Thoutmosis I". Elle (5tait situi^e a m. 5o cent, a peine au-
dessous du niveau du sol a TepocjiM oij le temple n'etait pas enfoui. Sa dat(!
indiquait que son depot en cet endroit etait posterieur a celui des blocs
d'Amt^noth^s I" et des Thoulmosis. EUe etait face en has, couchee non sur
la terre m<51ang^e de gravals el de polerie, comme c'est g(5neralement le
cas a Karnak , mais sur du sable de riviere melange parfois de lerre limo-
neuse sans cailloux. La stele fut emportee, et, la fouille (5lant reprise, nous
nous aperciimes alors que la slele n'etait separoe que par (]uel([ues centi-
metres de sable de trois statuettes, celles de Khai, d'Amenendiail el de
Siroi; puis, au sud de la st^le, mais a un niveau plus bas, nous relevAmes
— 273 —
une Ires belle statue saile intacte, celle d'Ahm^s, fils de Pchelchons, les
pieces d'une statue d'Harmhabi portant sur les jambes un iaitier provenant
de la fusion d'une matiere quelconque, un fragment de corniche en granit,
des morceaux d'un colosse de Ramses II en alb^tre, deux t^tes de grandes
statues d'Ousirlasen III, des fragments d'un groupe d'Amon et d'Harmbabi
en albatre, des fragments d'une stele de Tboutmosis III en granit rose
La s(5rie ne devait s'interrompre que le 16 juin igoi.
Les r^sultats scientifiques de cette decouverte, qui est loin d'etre termin^e,
ont deja ^t^ resumes dans deux travaux sp^ciaux, dont I'un, pr^sent^ a
rinstitut Egyptien dans sa stance du 7 novembre 1 906 , est intitule : Sur les
nouvelles dicouvertes de Karnah , tandis que I'autre , intitule ; i?en«etgvje»iente
sur les clernu'res decourertes de Kariiak, a paru dans le Recueil des travaux
relatifs a la ptnlologie et « I'archiologie igyptiennes et assynelines '•^K La publi-
cation in-extenso des monuments provenant de la cachette ou Javissa de
Karnak aura lieu dans le Catalogue giniral des antiquilh dgyptiemies du
Musde du Caire. J'en ai d(';ja presque entierement termini le manuscrit, et
M. Brugscb bey a bien voulu faire les photographies qui accompagneront
cette publication. Nos reclierches n'ont pris fin qu'au mois de juin, quand
les eaux d'infillration commencerent a remonter : I'excavation fut alors
comblee avec de la terre, afin d'«5viter tout larcin pendant la suspension
des travaux. La fouille de la cachette a ^te particuliferement p^nible. Les
eaux d'infiltration, qui etaient tres hautes, envahissaient sans cesse les
chantiers, et c'est en pleine boue qu'il fallait aller retirer les statues. Nos
r(5is, nos portefaix et nos ouvriers ont ete parfaits, courageux et pers^v^-
rants : jc ne saurais trop les louer. Qu'il me soit permis aussi de remercier
MM. Gu^tin et Charvaut qui ont bien voulu nous preter gracieusement une
excellente pompe d'^puisement.
Je donne ici, comme document pour les Anuales, la liste (5num^rative
des objets Irouv^s dans la cachette de Karnak, renvoyant aux publications
mentionn^es plus haut pour plus de details :
Quatre cent cinquante statues de toutes dimensions, colosses et figu-
'' Recueil de travaux, 1906, t. XXVII, p. 63 et seq.
Annulet, igo^.
— 274 —
fines en granil, calcaire, basalle, br^che, racine d'^meraude "', gr^s, bois
p^trifi^, ivoire, bronze, etc.;
Dix spbinx en granit noir, alb4lre, calcaire;
Cinq animaux sacr^s, cynoc^phales , vaches, bfUier en granit rose,
granit gris, calcaire, albUlre;
Qualre yeux de statues coiossales, longs de o m. 3o cent., en bronze,
ivoire et obsidienne;
Quinze stales en granit rouge, granit noir, albatre, calcaire, breche verte;
Six vases en granit noir, albAtre , calcaire , magn^site
;
Deux autels en granit noir;
Deux petits naos dor^s;
Une statuette fun^raire d'Amt^nothfes III et des tetes de canopes
;
Deux petits obelisques en basalte et un autre en granit rose;
Cinq fragments de coud(5es en basalte
;
De tres nombreux morceaux de racine d'emeraude, tailles a angles varia-
bles, polis sur une face, r^unis a leurs voisins par des clous de bronze;
Un fragment d'(5querre a /i 5 degrt^s , en silex poli
;
Une bague en or de Nofriliti, femme d'Am^noth^s IV;
De nombreuses p6pites d'or;
Trois fragments de bas-reliefs en bronze;
De grands hit^roglyphes en bronze
;
Huit mille statues et statuettes d'Osiris en bronze dor(5. L'une d'entre
elles ne mesure pas moins de i m. 3o cent.
III.
VOLS D'ANTIQUITl^S.
La maison du Service des Antiquit^s, que j'ai construite voici bientot
dix ans, a ete <5difi»5e simplcment et a peu de frais. La maconnerie a ili
*'' Voir snr ce mineral le mdmoire p. iiGii i a i . La racine ou prime d'(?rae-
de M. DE RoziKRB, De la constitultnn phij- raude s'appelle aiissi Wryl ou aigue ma-
Kiffue de I'Efrifple, dans la Description de rine; c'est le zeberdjed arabe.
/'c/j^te, Edition I'anckouke, tome XXI,
— 275 —
faile de mooHons provenant du temple, ii^s entre eux par du llmon du Nil
dans lequel sont raeles quelques brins de paille; un simple cr^pi de hib
(argile de Khozam) couvre cet appareil primitif. Les portes sont en bois
assez mince et les toils en tiges de palmier. Le bureau, de construction
plus r^cente, est couvert de planches et a regu un cr^pi de chaux; j'y
d^posai les antiquit^s de petites dimensions que les fouilles ramenaient
chaque jour.
A Louxor, ou tout le monde est plus ou moins marchand d'antiquit^s
et vit le plus souvent de ce trafic, les premiers succfes des fouilles firent
grand bruit. La statuette d'Amenemhalt, qui est taill^e dans une pierre verte
que je crois ^tre la racine d'c'meraude d'Egypte, avait eu, d^s son apparition,
un succ^s de haule eslime aupr^s des ouvriers, et, par contre-coup, aupr^s
de ceux qui s'occupent du recel et de la vente des antiquit^s d^rob^es chaque
annee au cours des fouilles, et qui ont, sans cesse, des agents parmi nos
ouvriers. En meme temps que vous appreniez a Assouan la d^couverte de
statues d'emeraude et d'or, on parlait d^ja au Gaire d'un vol possible, et
j'en etais menac(5 moi-meme. Les fouilles etaient confiees pendant la nuit
a la garde des ghafirs du Service des Antiquites, auxquels etaient adjoints
quelques autres ghalirs irr^guliers, payes sur notre fonds sp(5cial. Six autres
gardiens, arm(5s, montaient la garde chaque nuit sur les deux faces de la
maison du Service dont le bureau faisait angle, et il semblait que ces
precautions devaient etre suffisantes.
Les gens du Said ont I'imagination assez vive et cr^ent facilement des
legendes; sauf de preuves, je raconterai comme l^gende ce que le plus petit
gamin de Louxor ou de Karnak dit etre la v^rit^. Un marchand d'antiquit^s
de Louxor aurait corrompu les gardiens qui veillaient la nuit autour du
bureau, et, pour les decider au vol, il aurait avanc^ dix livres a Moustapha
Hammadi, un de nos gardiens. Le i i Janvier igo/i, un de nos chiens de
garde mourut empoisonne;je pense que cet empoisonnement doit avoir une
correlation avec le vol premedit^. Les antiquites Etaient alors dispos^es de
la facon suivante dans noire bureau. Le long du mur sud etaient deux
etag^res tr^s fortes charg^es de monuments. Le i4, j'avais transfer^ la
statuette d'Amenemhait du rayon inf^rieur qu'elle occupait jusqu'alors sur
I'etagere pres de la porle au rayon superleur, et je I'avais remplacce le i fi
par la statuette de Siroi, que j'avais lini de copier et de photographier.
18.
1
— 277 —
immediatemenl I'instruction de cette affaire, en m4me temps que le mamour
markaz de Louxor, Mahmoud Fahmy Koutrizada, cherchait a retrouver les
statues voices. De votre cote vous r^digiez immediatement I'avis suivant,
qui, accompagne de la photographic des objets voltes, etait adress^ aux
marchands d'antiquitt5s et a tons ceux qui en trafiquent plus ou moins. II
^tait affich^ dans les hotels, dans les bateaux-touristes , et les journaux le
rcproduisirent :
« H a ^t^ vol^ dans la maison du Service des Antiquites a Karnak dans la
nuit du 17 au 18 Janvier 190/t, deux statuettes a savoir :
«i° Une statuette en albatre, inlacte, haute de o m. /u cent., repre-
scntant un homme accroupi , les deux bras crois^s sur les genoux et la t^te
pos^c sur les mains. Devant lui, entre les deux genoux, est plac^ un petit
naos rectangulaire , dans lequel est debout une figure en relief du dieu
Amon, les deux bras pendant le long du corps, la coiffure avec les deux
plumes sur la tete. La statue porte sur les deux cot^s deux inscriptions
hi^roglyphiques, I'une de cinq ligncs horizontales, allant du c6t(5 droit au
c6t6 gauche, I'autre d'une ligne, autour dc la chapelle qui contient le dieu.
« 9° Une statuette en granit gris, intactc, haute de m. /lo cent.,
repr^sentant un homme accroupi, les deux bras crois^s sur les genoux, la
t^te pos^e sur les mains. Une inscription hi<^roglyphique de quatre ligncs
est grav^e sur le devant, et elle sc continue sur les cot^s et par derriere :
le cartouche de Ramses II est grave a plat sur I'epaule droite.
tt Les personnes qui auront connaissance de I'cndroit oij se trouvent I'une
ou I'autre de ces deux statues sont prices d'en donner avis au Service des
Antiquities. Tous ceux qui les dctiendraient et auxquels dies auraient t^t^
offertcs en achat ou qui les auraient achctc^es, sont pr^venus qu'cn les
acceptant ou en les gardant ils s'exposent aux peines pr(5vues par la loi
contre les recdeurs des objets vol^s. v
Le Directeur general,
Signe : G. Maspbro.
Cette mesure eut pour effet dc faire r^flechir les marchands d'antiquit^s
;
plusieurs, tant a Louxor qu'au Cairc, m'ont confesse que sans elle nous
— 278 —
n'aurions jamais pii rentrer en possession des deux statues vol(5es, et j'avoue
qu'ils en convenaient avec quelque lancune. Les statues, la nuit du vol,
avaient M cachees dans la maison de Cliaat Osman, pres le pylone de
Khonsou, el iransportees , des le lendemain matin, avant que YivcA ne fAt
donn^, dans celie de son frere Abd el Hakim Osman au Torah el-Tahtani^h.
Lh, gr^ce aux mesures prises tant par vous que par le parquet et le
markaz de Louxor, elles durent altendre, mal{jrt5 les reclamations de celui
qui avait bailie les dix livres d'avance. D'ailleurs, Ghaat et Abd el Hakim
trouvaient la somme trop faible et il esp^raient trouver un acheteur plus
s^rieux; bientot toutefois, sentant que les investigations de la police abouti-
raient, its song^rent a faire disparaitre, voire a briser, les statues. Les
recherches de Saad i)ey Arsani et de Mahmoud Fahmi Koutrizada vinrent
mettre un terme a leurs d^mt^l(5s et a leurs incertitudes. Le i" l'(5vrier i go'i
,
la ferme d'Abd el Hakim Osman fut cernee par leurs soins, el la perqui-
sition faile par eux amena la d^couverte de deux statues dans lesquelles je
reconnus immMialemenl celle de Siroi et de Khai. Elles ^taient cacb^es
dans une petite chambre au premier (5tage, sous de la menue paiile. Chalit
Osman et Abd el Hakim Osman furent arrt^tes le jour meme, et I'instruction
continua. Vous avez assisle a I'un des interrogatoires et vous vous etes
rendu compte que la tAche de Saad bey Arsani etait loin d'etre facile.
Tous les inculp^s niaient. Osman jurait qu'Abd el Hakim n'i5tait pas son
fr^re. Un autre, Tewfik Abd el Bari, disait que ses dcorcbures provenaient
de ce qu'il grattait sa vermine. Saad bey ne se d^concerta pas devant tant
de ddni^gations, et I'afTaire fut appel(5e le 16 fdvrier devant le Tribunal de
Louxor, pr^sid^ par Ibrabim bey Zaki. Ibrahim bey Zaki, avant que de
rendre son jugement, voulut interroger une derniere fois les accuses sur le
lieu m^me du ddit. Tout le village de Karnak assistait a cct interrogatoire
au grand soleii, et parents et amis, comptant sur un acqulttement ou sur
une peine l^g^re, encourageaient les inculpi^s a nier encore. II lour fallut
d^chanter quand, do retour au Tribunal de Louxor, Ibrabim bey Zaki, ne
retenant les charges que contre cinq inculpds, les condamna aux peines
suivantes :
Moustaphn Hammadi, ghafir, Ihrahim Abd el Gader, ghafir, Chadt Osman,
rec(5lciir, a trois ans de travaux forc(5s et a deux ans de surveillance;
— 279 —
Tewfk Abd el Ban, ghafir, a trois ans de travaux forces;
Abd el Hakim Osman, a deux ans de travaux forces.
Ce fut alors un beau tapage et de grands cris. J'avoue n'avoir jamais
entendu aulant de malc^diclions que ce jour la, et je confesse que le Service
des Antiquit^s en recut ia majeure partie. Les cinq condamn^s ayant
appele du jugement, I'afTaire fut presentee devant le Tribunal du Caire, oii
les peines furent confirmdes, sauf pour Abd el Hakim Osman qu'on
acquitta.
Un autre vol, de moindre importance fut perp(5tr(5 fin avril. Sur les
incitations d'un jeune marchand d'antiquites, Yacine Mahmoud, de Karnak,
deux de nos petits ouvriers. Said Mohammed et Abd ul-M^guid Genaoui,
d^roberent trois statuettes provenant des fouilles. Lors du jugement, je
demandai moi-meme I'indulgence du Tribunal pour les deux petits voleurs,
pretendant que le veritable coupable etait I'instigateur. Vu leur jeune age,
les trois inculpes ne furent condamn^s qu'aux peines corporelles, dont
I'usage venait d'etre r^labli : Yacine Mahmoud, le marchand d'antiquites,
recut vingt coups de canne de jonc, et Said Mohammed et Abd ul-Mt5guid
Genaoui en recurent chacun dix pour leur part.
J'ai communique la partie de mon rapport qui concerne les vols advenus
Ian passe a Karnak a Mahmoud Fahmy Koutrizada, mamour markaz de
Louxor, afin qu'il pAt corriger les erreurs qui auraient pu se glisser, car
mes renseignements provenaient d'autres sources que les siens. Voici la
reponse qu'il m'a adress^e :
Louxor, le 4 dt^cembre 190 4.
Cher M. Legrain,
Je ne vois rien a ajouter a votre rapport. Vous avez decrit I'affaire d'une
maniere simple et exacte, et tons les points importants y ont eu leur place.
Je crois que vous I'avez si bien r^dig^ pour ne pas me laisser ajouter un
mot. Je ne vous garde pas rancune pour cela.
Bien a vous,
Sign6 : Fahmy.
— 280 —
Tels sont, Monsieur le Directeur g^n^ral, ies principaux fails et les
r^sultats acquis pendant celte iongue campagne, la neuvi^me que nous
passons a Karnaic. Partis le 28 septembre i(jo3,nous sommes revenus
le 8 juillet igoA, sans avoir eu le moindre accident a ddplorer, pas plus
d'ailleurs que Ies pr^cMentes ann^es.
Veuillez agr^er. Monsieur le Directeur general, i'assurance de mon
profond respect.
G. Legrain.
NOTES D'INSPEGTION
PAR
M. GEORGES LEGRAIN.
I
XVI.
LE PROTOCOLE ROYAL D'OSORKON II.
Le protocoie royal compiet d'Osorkon II ne se Irouve ni dans le Kdnigs-
bucli de Lepsius ni dans le Livre des Rois de MM. Brugsch et Bouriant.
Les documents suivants vont nous le faire connaitre.
1° La statuetle n° 77, provenant de la cachette de Karnak, nous montre
un homme agenouill(5 tenant devant lui une stele. C'est le quatrieme pro-
ph^te d'Amon, Djottholiefankli , surnomme Nakhtefmouti, deja connu par
d'aulres monuments. 11 est vetu d'une grande robe pliss^e,par dessus laquelle
est jet^e une peau de felin dont les mouchetures sont figur^es par des cercles
^toil&. L'^pine dorsale de cette peau, de la t^te jusqu'a la naissance de la
queue , est couverte par une sorte de large ruban , sur lequel sont graves deux
textes verticaux partant de I'c^paule gauche sur laquelle la peau est jet^e.
Le texte d'avant est ainsi concu : txgjV*^ ^WM m^^^, ^ ^ I
, ct celui d'arriere
La variante du nom d'Osorkon, (V ^ |semble etre une excellente
transcription du Sargon assyrien , et je la crois bonne a noter.
Le nom d'Horus "in "^ 11^ f ^ et I'oubli de la mention ^ *,qui est
— 282 —
adjoinle d'ordinaire au nom d'Osorkon, pourraicnt faire penser a quelque
Osorkon mal delini, puisque le nom d'Horus d'Osorkon II, d^ja menlionn^
au Livre des Rots, est J? y \ I= •
En fait, le nom d'Horus Ka-nakht-kliamoli fut un nom d'Horus que por-
lerenl un grand nombre de rois, en tant que regnants sur la Thebaide, et
j'ai deja montr(5 que Painolmou II le portait dans le temple d'Osiris neb-ankh
,
au lieu de celui de J5 \ t
/?oisl".
^ . sous lequel il est connu au Livre des
9° La statuette de^ |™ ^2 sj (n" 986 , alb^tre, haul. m. 59 cent.,
cachette de Karnak) vienl nous fournir un document qui corrobore cette
opinion. Ce personnage est vetu de m^me que Nakhlefmouti , et il porte les
m^mes insigncs. Les texles graves sur le ruban couvrant I'f^pine dorsale de
la peau de f(51in fournissent les variantes suivantes : A. Texte d'avant :
XJ^S
i-[^71ii^ G"lfT^Sll^(g^^aM >1'B. Texte
d'arri^re::f:^i,T4=-2ri/)^-fJt-^|
3° II existe a Karnak une inscription en lignes verticales qui est en fort
mauvais ^tal. Les fragments en sont insignifiants. Elle est gravee sur le mur
sud de riiypostyle, situ(5 au nord de la salle aux deux piliers de granit qui
pr(5cede le sancluaire. Les deux textes precedents nous permettent de I'at-
tribuer a Osorkon IL Elle d(5bute, en effet, de la maniere suivante : BHiMsp^+> ;^+7T^M*?.iiivi;^zjty-
iii::t*=E(°iii; ' -'^ . Ces nou-
veaux documents peuvent s'ajouter a ccux qui nous ^taient d(5ja connus,
notamment au texte Irouv^ par M. Naville a Tell Mokdam.
'•' Legkain , Le temple et les chapellen d'Osiris a Karnak. Temple d'Osiris-nebankh
,
dans Ic Hecueil de iravaux.
I
— 283 —
xvu.
UN TEXTE irVEDlT DE LA REIIVE HATSHOPSITOU.
Quand on ^tudie les deux constructions qui sont au nord et au sud du
sanctuaire de granit a Karnak, on constate qu'elles furent anl^rieures aux
chambresqu'y ajoula parallelement Thoutmosls III, et qu'elles formaient un
massif termine par un angle ou mieux par un tore.
Quand Thoutmosis III balit, au nord et au sud, les chambres ou
Amenothes I" et lui-m^me recevaient un culte funeraire, il les rattacha aux
angles des constructions ant^ricures au moyen de deux porles qu'il impro-
visa de la facon suivante, au moins pour Tangle nord-ouest. II decoupa
Tangle de la banquette, et il Tentailla jus(ju'au plan vertical de la muraille
ouest. Au nord, il ajouta une pierre, qui! rejoignita la banquette au moyen
d'une queue d'aronde, et, ces assises etant ainsi dispos^es, il y superposa
d'autres pierres, construisanl ainsi le montant sud de celte porte. II couvrit
alors une partie d'inscription grav^e a o m. 80 cent, au-dessus de la ban-
quette. Elle etait baute de m. 5o cent, et composite de trois lignes liori-
zontales, longues actuellement de 19 m. 60 cent., car nous ne savons pas
comment se terminait le mur a Test. Ce texte fut efface par la suite et il n'en
subsiste de visible encore que quelques signes ^pars. Je crois raisonnable
de penser que c'est a Thoutmosis III que nous dcvons atlribuer cette ceuvre
de destruction. Son zele cependant n'alla pas jusqu'a d^molir le jambage
de la porte dont nous parlions plus haut, et c'est grace a cette circonstance
que, en dt^placant provisoirement un des blocs de ce jambage, nous avons
pu retrouver les debuts des trois lignes qui couvraient un m^tre de la
muraille.
C'est M. Lacau qui les entrevit le premier et qui meconseilla led(5place-
ment de la pierre qui les cachait. Le texte est ecrit de droite a gauche :
\^\muu:^^]-\\\-^v/^M%' .etc.
— 284 —
La place qu'occupa ce long texte est celle qui est d^volue d'habitude aux
inscriptions relatant dans quelles conditions avait 6A(^ b4ti le monument. La
date de I'an XVII pourrait bien (3tre celle de la construction de cette partie
du massif de Karnak; elle est la plus i\e\ie que nous connaissions encore
du rhgne de la reine Hatshopsitou.
En tout cas, de ce que nous avons expos6 plus haul, il semble ressortir
que , lorsqu'il batil la porte a Tangle nord-ouest du monument d'Halsbop-
sitou , Tboutmosis III n etait pas encore arriv^ a la p«5riode oti il mutila les
inscriptions de celle qui I'avait pr^c4d(5 sur le Irone.
Geci vient s'ajouter a ce qu'avait d(5ja dit M. Naville "' au sujet des bas-
reliefs trouvt^s en 1897 a Tangle nord-est du pylone d'Am(5n6thfes II a
Karnak.
G. LEGRAIN.
'"' G. Legrain et E. Naville, L'angle nord-est du pylone d'Amenoplis II a Karnak,
dans les Annates du Musee Guimet.
TABLE DES MATIERES.
I
G. LEGRAm. Rapport siir les travaux ex^cutds a Karnak du 3i octobre 1909
au i5 mai 1908 (avec 6 planches) 1- 43
SoBHi Joseph Abif. Rapport sur deux ans pass(5s a {'inspectoral de Fayoum
et de Renisouef 44- 53
C^r^monie d'inauguration du monument elevd par les soins du Gouver-
neraent Egyptien a Mariette Pacha 54- 68
Barsanti-Maspero. Fouilles autour de la pyramide d'Ounas (1909-1903)
:
XII. Le lombeau de Hikaoumsaf. Rapport sur la d(^couverte par
M. Barsanti 69- 78
XIII. Les inscriptions du tombeau de Hikoumsaouf, par
M. Maspero 78- 83
G. Maspero. Deux monuments de la princesse Ankhnasnofiribri 84- 99
G. Darsssv. Note sur un fragment de slMe d'Abydos 98
G. Daressy. line statue d'Aba 94- 96
Robert Mond. Report on Work done in the Gebel esh-sheikh Abd-ei-Kurneh
at Thebes 97-1 o4
G. A. Reisner. Work of the Expedition of the University of California at
Naga-ed-Der (avec 7 planches) io5-i09
W. VON BissiNG. A propos de Beni-Hassan , II,plate XVI iio-iia
G. Daressy. Inscriptions hieroglyphiques du Mus^e d'Alexandrie ii3-ia8
— Rapport sur Kom-el-Abq'ani 199-130
G. Legrain. La princesse Mirit-Tafnouit i3i-i39
— Notes d'inspection , S XI-XV 1 33-i 4
1
Daninos Pacha. Note sur les fouilles de Metrahyneh i49-i43
W. M. Flinders Petrie. The inscriptions of Sobali Rigaleh i44
H. \V. Seton-Karr. Fayoum Flint-implements (avec 9 planches) i45-i86
G. ScHWEiNFURT. Der Taumellolch [LoUum Temulentum L.) in aitsegyptischen
Graebern 187-199
Ahmed bey Kaxal. Fragments de monuments provenant du Delta 193-200
G. Maspero. Sur une figure de gerboise en bronie du Mus^e du Caire. . . ao 1-909
— Transport de« gros monuments de San au Musde du Caire.. . . 9o3-9i4
— 286 —John Gakstang. Excavations at Beni-Hassan (190a- igoS-igo'i) avec
6 planches a 1 5-a28
P. Lacad. Notes sur les lextes religieux conleniis dans ies sarcophages de
M. Garstang aag-a^g
G. Maspero. Deuxifeme rapport sur la defense de Philee (1 9o4) aSo-aGA
G. Legrain. Rapport sur les travaux exAiul^s a Karnak du 28 septembre
1908 au 6 juillet 1904 a65-a8o
— Notes dmspection, S XVl-XVII aSi-aS/i
I
ERRATUM.
Par suite d'un accident siu'veuu pendant ie lirage, ies litres de piusieurs des planches
du m^moire de M. fieisner, publie au tome V, p. loS-iog des Annales, ont et^
echanges. II faut Ies corriger comme il suit
:
La planche ill a pour sujet le sujet de ia planche VI
— IV, 1 — VII, 2
— V,Q — IV, 1
— VI — III
— VII, 2 — V,9
1,^
"5
eoH
.Annales du Service des Antiquite's, T. V, PL II
1
5. Model of a Granary upon tlie coffin.
(1. Groups of figures halcing ami brewing.
Excavalions al Bcni-Uaxsaii : Tomb of Xrfrr-tj
^inmilcs du Savicc dcs AiHiquites, T. V, PL 111
9. Opetiing of the outcf curtili. 10, Opening of thq iiniLT cofiin.
Excavations at Ik'ni-IIasxaii : Tomb of Xcfer-ij.
^^niuili's du Service da AnliquiUs, T. V. ft. IV
1 1. First view on opening the Tomb of Ncf-w-a.
12. Models upon the colling-nian bailing the Ship.
i;. Model ol a boat, domestic scene and Granary.
Excavations at lieni-IIassaii : Tomb of Xc/'-w-d.
Phololjpie Berlhaml, Ttrll
Umiaks du Service des Antiquites, T. V. PL V
I
i6. Model ol a granary with compartiiicms.
Excmmtioin at lieni-IIasxan : Tomb of Nrf-w-a.
tAnnaks du Service des Antiquites, T. V
.
PL VI
17. The docc;i5t.ii covered with linen cloth
18. The masli of the deceased below the Cloth.
•Jisii:.
19. Box for the viscera below the Coffin.
Excavations at lieiii-Ilassaii : Tomb of Nef-w-a.
'•.
ijiao
HAND BOUNDBY
UNIVERSITYOF TORONTO
PRESS
OT57
t.5
Egypt. Maslahat al-AtharAnnales*
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY