Analyse fonctionnelle chez l’enfant - AFTCC · Analyse fonctionnelle •Il permet d'analyser les...

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ANALYSE FONCTIONNELLE DES TROUBLES DU COMPORTEMENTS CHEZ LES PERSONNES TSA : QUELLES STRATÉGIES UTILISÉES POUR Y FAIRE FACE ? Jeanne Kruck Maitre de Conférences Université Jean-Jaurès. Toulouse. Laboratoire CERPPS ( Centre d’études et de recherches en psychopathologie et psychologie de la santé). 5 allée A Machado. 31058 Toulouse. [email protected] AFTCC 16 décembre 2016

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  • ANALYSE FONCTIONNELLE DES TROUBLES

    DU COMPORTEMENTS CHEZ LES PERSONNES

    TSA : QUELLES STRATÉGIES UTILISÉES POUR

    Y FAIRE FACE ?

    Jeanne Kruck

    Maitre de Conférences

    Université Jean-Jaurès. Toulouse.

    Laboratoire CERPPS ( Centre d’études et de recherches en psychopathologie et

    psychologie de la santé). 5 allée A Machado. 31058 Toulouse.

    [email protected]

    AFTCC 16 décembre 2016

  • Les troubles du spectre de l’autisme

    • 1 naissance sur 88

    • La notion de spectre traduit l’existence de différentes

    formes de troubles qui ont toutes en commun des

    difficultés dans le développement socio-communicatif

    • Variations dans:

    – La sévérité des symptômes

    – L’âge d’apparition

    – L’association à d’autres troubles

  • ALTÉRATION QUALITATIVE DES

    INTERACTIONS SOCIALES

    • Difficultés à initier, répondre et maintenir les

    interactions sociales / manque de réciprocité.

    • Ne répond pas à l’appel de son prénom.

    • Tendance à s’isoler, évitement du regard.

    • Manque d’intérêt pour les autres personnes et intérêts

    inhabituels. Difficulté à développer des jeux sociaux et à

    s’adapter aux situations de groupe.

    • Difficulté à comprendre les signes sociaux : intonation de

    la voix, expressions faciales.

  • CARACTÈRE RESTREINT, RÉPÉTITIF ET

    STÉRÉOTYPÉ DES COMPORTEMENTS, DES

    INTÉRÊTS ET DES ACTIVITÉS

    • Présence de stéréotypies du corps et/ou des mains

    (balancements, auto-stimulations).

    • Grande résistance aux changements (immuabilité).

    • Préoccupations intenses pour certains centres d’intérêt

    stéréotypés et restreints.

    • Utilisation inadaptée des objets (les faire tourner, aligner,

    etc.), préoccupation pour certaines parties d’un objet ou

    pour des éléments non fonctionnels de matériels de jeux

    (odeur, bruit, vibration, etc.).

    • Hyper ou hypo sensibilité sensorielle.

  • Les comportements défis

    • trop fréquents

    • Indépendants du niveau de fonctionnement de la

    personne.

    • comportement : danger pour elle-même ou pour autrui,

    • freinent l’adaptation et l’intégration sociale

    • interfèrent avec les apprentissages voire les rend

    impossibles.

    • résultat de l’interaction entre des caractéristiques relatives

    au fonctionnement de la personne et des caractéristiques

    de son environnement

  • Comportements problèmes

    • Ils se traduisent par:• Auto et/ou hétéro-agressivité

    • Comportements destructeurs

    • Persévérations

    • Stéréotypies…

    • Comportements inadaptés à l’âge de la personne

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  • Comment les aborder

    Comprendre le fonctionnement cognitif pour mieux

    comprendre et appréhender les comportements

    problèmes

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  • Fonctionnement cognitif

    • Varie selon le handicap mais présente des particularités

    fréquemment rencontrées chez des patients avec un

    retard mental.

    • Communication sociale

    • Niveau de communication réceptive et expressive parfois faible

    • Compréhension littérale, peu d’accès au sens figuré

    • Peu ou pas d’accès à l’abstraction

    • Déficit de théorie de l’esprit, incompréhension de certaines

    séquences sociales

    • Manque d’empathie

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  • Fonctionnement cognitif

    • Sensoriel

    • Troubles de l’intégration sensorielles (hyperacousies,

    photophobies…)

    • Défaut de traitement de l’information multimodale

    • Rigidité de comportement, routines…

    • Grande mémoire visuelle

    • Sensibilité aux détails, résistance aux changements

    • Cognitif:

    • Trouble de l’initiative

    • Déficit des fonctions exécutives

    • handicap intellectuel

    • Défaut d’imagination

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  • Indications

    • Non spécifiques aux TED,

    • Présents dans développement normal

    • Présents chez 8 à 15% personnes avec handicap intellectuel.(Russell, 1985)

    • Les éviter ou atténuer les conséquences pour maintenir l’intégrité des personnes

    • Hiérarchiser les comportements problèmes, différencier les troubles graves des comportements différents

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  • Hypothèses

    • Ils sont une tentative inadaptée de communiquer, un moyen d’attirer l’attention.

    • ils sont des réponses relatives à une angoisse, une peur, un mal-être physique

    • Ce sont des réponses à une hypostimulation de l’environnement physique et/ou social

    • Ce sont des comportements de type obsessions-compulsions ( chronicité d’autostimulation parfois précoce)

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  • La contingence de renforcement

    • Relation existant entre :

    • un comportement,

    • le stimulus qui déclenche le comportement et

    • la conséquence qui maintien le comportement

    Stimuli Comportement Conséquence

    La contingence de renforcement est l'outil de base de tout

    comportementaliste.

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  • Le comportement est

    fonction de ses

    conséquences

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  • Analyse fonctionnelle

    • Il permet d'analyser les comportements,

    • de tenter de les comprendre: Mettre en évidence les

    fonctions du comportement problème ( EVITER ou

    OBTENIR)

    • Mettre en place les procédures d'apprentissage:

    Diminuer l’apparition du comportement jusqu’à extinction

    en développant des comportement socialement

    acceptables par le biais de stratégies de structuration

    /Utilisation de la restructuration cognitive

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  • Niveaux d’analyse

    • Décrire le comportement problème

    • Repérer les antécédents liés aux contexte et les stimuli

    discriminatifs

    • Noter les conséquences du comportement

    • Évaluer l’impact des antécédents et des conséquences

    sur l’apparition et la répétition du trouble

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  • Antécédents contextuels

    • Evénements biomédicaux, physiques et sociaux• Troubles sensoriels, problèmes de sommeil, d’alimentation,

    changements développementaux ( puberté) et médication

    • Espace personnel, regroupement de personne, luminosité, sonorité…

    • Règles de vie, résistance au changement, routines, organisation et maîtrise du temps, compréhension

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  • Stimuli discriminatifs

    • Appelé discrimination du stimulus ou Stimulus control

    • Signal qui indique qu'un certain type de comportement peut être renforcé.

    • Il est présent juste avant l’apparition du troubles

    • Il peut s’agir de demandes particulières faites à la personne, d’un temps d’attente, d’une interruption…

    • Il dépend fortement de l’efficacité de l’encadrement proposé et du niveau de communication de la personne handicapés mentales.

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  • Les renforçateurs

    • Un renforçateur est un stimulus ayant comme fonction de

    maintenir un comportement ou d'augmenter la fréquence

    d'apparition d'un comportement

    • Si un comportement est présent c'est qu'il est renforcé

    positivement ou négativement

    Renforcement positif

    • Un comportement est renforcé positivement lorsqu'il est

    suivi d'un stimulus appétitif ( on ajoute)

    Renforcement Négatif

    • Un comportement est renforcé négativement lorsqu'il a

    comme fonction d'éviter ou d'échapper à un stimulus

    aversif.

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  • • Exemples:

    le comportement dire « STP » est renforcé par la

    conséquence obtenir un sourire, un regard, un compliment

    et l’objet convoité

    le comportement uriner aux toilettes est renforcé par le fait

    d'échapper à la honte ou au désagrément de se faire

    dessus

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  • Différents renforçateurs

    • Renforçateurs primaires : : comestibles et sensoriels

    • Renforçateurs secondaires :. (privilège, renforçateur

    social…)

    • Renforçateurs intrinsèques: pour le plaisir personnel

    • Renforçateurs extrinsèques : ex.bien réviser pour avoir

    une bonne note.

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  • 22

    L’enfant APPREND qu’en intensifiant son comportement, il obtient

    ce qu’il souhaite.

  • 23

    Le refus de la mère a été sanctionné par le comportement de l’enfant, sa

    résignation est, quant à elle, récompensée (l’enfant se calme). Si ce type de

    chaîne action-réaction devient un schéma général, la situation dégénérera

    très rapidement.

  • Mise en garde

    • Prendre en compte l’interaction entre les événements

    contextuels et les stimuli

    • Les conséquences du comportement ont une valeur

    renforçatrice sur le comportement problème.

    • Il s’agit d’une analyse multidimensionnelle

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  • Fonctions du comportement

    • selon O’Neill ( 1997), le comportement problème a deux fonctions principales• OBTENIR un objet, un comportement, un événement

    • EVITER une situation pénible, angoissante.

    Différents comportements peuvent avoir une même fonction

    Un comportement peut avoir des fonctions différentes

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  • Méthode d’analyse

    • Entretiens, questionnaires servant à recueillir des

    informations

    • Observation directe de la situation problème

    • Expérimentation

    • Intervention

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  • Grille d’analyse comportementaleDescription du comportement :

    Moment;heure, durée, fréquence

    Lieu :

    Avec qui, nombre de personne

    Pendant quelle activité, en quelle

    circonstance

    Suite à : demande, consigne verbale,

    transition, interruption, manque d’attention,

    manque d’activité, attente…

    Intervention : ce qui se passe après

    (moyens utilisés)

    Hypothèse fonctionnelle :

    Obtient :

    Evite ou échappe:

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  • Expérimentation des hypothèses

    • Vérifier le lien repéré entre antécédents, comportements (

    négatifs et positifs)et conséquences.

    • Préalable indispensable à la mise en place d’une

    intervention efficace

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  • Interventions

    • Hiérarchiser les comportements problèmes : ne pas tout

    traiter à la fois mais un par un

    • Objectifs : développer des comportements alternatifs

    adaptés et acceptables

    • 2 stratégies efficaces : axées sur le contexte et/ ou sur la

    personne

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  • Stratégies centrées sur le contexte

    • Structuration de l’environnement physique en terme

    d’espace, sonorité, luminosité

    • Repérer les éléments parasites pour le fonctionnent propre à

    chaque indivivdu

    • Donner des repères visuels

    • Diminuer les stimulations environnementales négatives

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  • Stratégies centrées sur la personne

    • Structurer le temps par la mise en place d’horaire individuel, de carte de transition (support visuel indispensable à la compréhension

    • Réduire les TC et développer l’autonomie de la personne : développer un moyen de communication réceptif et expressif

    • Travailler des activités adaptées basées sur l’autonomie quotidienne, les choix, l’adaptation aux changements, la communication

    • Travailler en TCC sur les pensées dysfonctionnelles

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  • POURQUOI UN EMPLOI DU TEMPS?

    • Matin:

    • Lever

    • Douche

    • Habillage

    • Petit déjeuner

    • Activités

    • Repas

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    Après-midi:

    Temps libre

    Activités

    Temps libre

    Repas

    Mise en pyjama

    Temps libre

    Coucher

  • ORGANISATION DU TEMPS

    L’horaire visuel permet

    - l’anticipation

    - le développement de l’autonomie

    L’horaire est adapté au niveau :

    - tableau écrit

    - succession de photos

    - succession d’images

    -succession d’objets

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  • QUE VA-T-IL SE PASSER?

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  • QUE VA-T-IL SE PASSER?

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  • 36

  • COMBIEN DE TEMPS?

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  • ET APRÈS?

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  • STRUCTURATION SPATIALE • Organisation physique :

    Mise en place de zones et de limites cohérentes,

    visuellement bien définies.

    Permet de mieux comprendre ce qu’elle doit faire

    lorsqu’elle se trouve dans un lieu donné.

    Permet aussi une meilleure concentration par la réduction

    des stimulations visuelles et sonores.

    Autonomie dans les déplacements privilégiée par cette

    organisation.

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  • 40

    Repas

    Loisir

    Travail

  • ORGANISATION DE LA TÂCHE :

    • Apporter des informations sur la situation (quel travail,

    quelle quantité)

    • Disposition spatiale qui facilite la compréhension du

    déroulement (gauche à droite)

    • Repérage de la succession (numérotation, images etc…)

    • Consigne visuelle et Aide spécifique (fractionnement,

    clarification, aides physiques)

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  • 42

  • 43

  • 44

  • Appliquer des renforçateurs

    • Principe de contiguïté. Le renforcement doit être donné

    le plus tôt possible après l'apparition du comportement.

    • Principe de répétition. Il faut répéter plusieurs fois

    l'association comportement-renforcement pour augmenter

    la fréquence d’apparition du comportement.

    • Utilisations d’un inventaire de renforçateurs

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  • L'extinction

    • Stopper une procédure de renforcement d'un

    comportement.

    • Si un comportement est maintenu par ses conséquences,

    alors retirer les conséquences fera diminuer la fréquence

    d'apparition de ce comportement.

    • On éteint le comportement en faisant disparaître ses

    conséquences.

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  • les procédures de punition

    • Punition positive : un comportement diminue (en

    intensité et en fréquence) car il est suivi d'une

    conséquence aversive pour l'organisme.

    • Exemple : un enfant tape un adulte, l'adulte lui dit « non,

    c’est interdit» en faisant les gros yeux. L'enfant s'arrête

    ensuite de taper.

    • Punition négative : un comportement diminue suite à

    l'enlèvement d'un stimulus appétitif pour l'organisme

    • Ex: deux enfants se disputent un jouet. Je dis « si vous

    n'arrêtez pas, Je le supprime »

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  • Autres techniques

    • Le façonnement (shaping) :renforcer des

    approximations successives du comportement cible.

    • L'enchainement (chaining): décomposer une chaine de

    comportement complexe et renforcer chaque élément.

    (L'enchainement inverse est le plus utilisé)

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  • Attitude de l’accompagnant

    • Renforcer l’absence de comportements inappropriés

    • Renforcer les comportements adaptés

    • Penser à la fonction du comportement

    • Enseigner la compétences permettant d’atteindre le

    besoin

    • Faire une analyse de la tache à enseigner et avancer par

    étape

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  • Attitude de l’accompagnant

    • Utiliser les supports visuels

    • Cesser le renforcement si le comportement problème se

    manifeste

    • Retrait d’attention ( pas un mot)

    • Parfois l’isolement ou la contention est nécessaire tout en

    prêtant le moins d’attention à la personne

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  • Cas pratique 1:

    Paul, 30 ans non verbal, dans la salle de collation avec les

    autres résidents, se dirige vers la cafetière, se sert mais il

    n’y a plus de café. Il se met à crier et jette la cafetière au

    sol. Un éducateur arrive en courant, le sort de la salle. Paul

    se frappe la tête. Une autre éducatrice arrive avec une

    tasse pleine. Paul s’apaise.

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  • Analyse du cas 1

    • Tente d’obtenir du café

    • Educateur renforce négativement sa frustration

    • Educatrice renforce positivement les comportements jeter,

    crier, se frapper.

    • Stratégies: demander du café, apprendre à préparer du

    café.

    • Support visuel, chaining, renforçateur intrinsèque

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  • Cas pratique 2

    • Charles 7 ans en classe de CE1, étale systématiquement

    dans le salon tous ses Playmobil dès qu’il rentre le soir.

    Cela pose problème lorsqu’il y a des invités qui ne

    peuvent s’asseoir sur le canapé car il craint qu’ils ne

    bougent ses jouets, il se met alors à crier et à taper les

    invités. Les parents cèdent et ne reçoivent que dans la

    cuisine.

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  • Analyse cas 2

    • Tente d’éviter qu’on ne touche à son installation

    • Renfor -: Retrait du stimuli discriminatif, toucher les

    playmobil

    • Stratégie : proposer un autre espace pour le rituel.

    • Comment le travailler? Structuration de l’espace, ne pas

    céder, renforcer positivement toute installation dans le lieu

    défini, punition négative (je retire tout)

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  • Cas pratique 3

    • Marina adulte de 27 ans travaille chez Macdonald. Elle

    s’occupe des salades. Lorsque son manager lui demande

    de recommencer des salades car le stock est épuisé et

    qu’elle doit faire vite, elle crie, se frappe la tête contre les

    murs. Il lui demande de stopper et l’envoie en salle de

    repos. Elle reprend son activité mais ne parvient pas à

    réaliser son objectif seule.

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  • Analyse cas 3

    • Tente d’éviter le stress

    • Renforcement négatif: retirer de la salle

    • Stratégie: apprendre à demander de l’aide. Travailler une

    technique de relaxation. Dire son émotion.

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  • Cas pratique 4

    • Camille, agent d’entretien, a oublié de recharger les

    distributeurs de papiers toilettes. Elle se fait reprendre par

    le chef du personnel qui lui signale que la prochaine fois,

    il a fera danser sur les tables en culotte. Camille refuse de

    se rendre au travail.

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  • Analyse cas 4

    • Refus de se rendre au travail

    • Eviter de danser sur les tables en culotte

    • Travailler le second degré, les expressions, le refus.

    Restructuration cognitive, habiletés sociales

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