Analyse des parties prenantes au Sénégal

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Analyse des parties prenantes au Sénégal Évaluation de la réceptivité à l’introduction et au déploiement de méthodes innovantes pour accélérer l’élimination du paludisme

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Analyse des parties

prenantes au Sénégal Évaluation de la réceptivité à l’introduction et au déploiement de

méthodes innovantes pour accélérer l’élimination du paludisme

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SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 2

Contents

SYNTHÈSE........................................................................................................................................................................................3

ACRONYMES ...................................................................................................................................................................................7

I. BUT .........................................................................................................................................................................................8

II. CONTEXTE ...............................................................................................................................................................................8

III. MÉTHODOLOGIE.....................................................................................................................................................................9

IDENTIFICATION DU PROGRAMME ............................................................................................................................... 9

IDENTIFICATION DES PARTIES PRENANTES .................................................................................................................... 9

VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES ................................................................................................................ 10

COLLECTE DE DONNÉES .............................................................................................................................................. 10

Entretiens qualitatifs avec des informateurs ...................................................................................................................... 10

Garantie de Confidentialité ................................................................................................................................................. 11

IV. RÉSULTATS QUALITATIFS ..................................................................................................................................................... 12

POLITIQUE .................................................................................................................................................................. 12

GOUVERNANCE........................................................................................................................................................... 17

FINANCEMENT ............................................................................................................................................................ 22

PLANNIFICATION ET OPÉRATIONS ............................................................................................................................... 24

DONNÉES DE BASE ...................................................................................................................................................... 32

DÉVELOPPEMENT D’OUTILS ........................................................................................................................................ 32

V. CONCLUSIONS ET ÉTAPES SUIVANTES ................................................................................................................................ 35

ANNEXE 1: QUESTIONS D’ENTRETIEN AVEC LES PARTIES PRENANTES ....................................................................................... 36

ANNEXE 2: QUESTIONS À CHOIX MULTIPLES ET RESUME DES REPONSES .................................................................................. 46

ANNEXE 3 : PRINCIPAUX SUCCÈS, OPPORTUNITÉS ET DÉFIS....................................................................................................... 47

ANNEXE 4 : VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES ............................................................................................................ 51

TABLE DES MATIÈRES

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INTRODUCTION AU PROJET

Dans le cadre du soutien au Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) au Sénégal, MACEPA

(Malaria Control and Elimination Partnership in Africa), un des programmes de PATH, a procédé, entre

mars et Juin 2015, à une analyse des parties prenantes de la lutte contre le paludisme.

Cette analyse a permis de recueillir le point de vue des acteurs clés de la lutte contre le paludisme et

d’étudier les processus décisionnels liés à l’introduction et l’utilisation de nouveaux outils et démarches

pour accélérer la lutte contre le paludisme et parvenir à son élimination. L'analyse a également évalué les

éléments nécessaires pour accélérer les progrès, mais aussi les opportunités et les obstacles pour faire de

l’élimination du paludisme une priorité nationale.

Les résultats de cette première analyse serviront de référence pour d’éventuelles analyses ou rapports.

PATH prévoit de conduire des entretiens tous les deux ans pour mesurer les changements de points de vue

des parties prenantes au fil du temps. Les résultats de l'analyse informeront les stratégies et plans

opérationnels pour accélérer les progrès vers la réduction et l'élimination du paludisme au Sénégal.

CONTEXTE DU SÉNÉGAL

Le nombre de cas de paludisme a considérablement diminué

ces dernières années, mais le paludisme reste endémique au

Sénégal et continue d’être une cause majeure de morbidité et

de mortalité. Le fardeau du paludisme est inégalement réparti

à travers le pays, avec les taux les plus élevés enregistrés dans

le Sud-Est et dans les banlieues de Dakar.1

Le PNLP du Sénégal gère les activités de lutte contre le

paludisme dans le pays, notamment le développement et la

mise en œuvre de ses Plans Nationaux Stratégiques de lutte

contre le Paludisme (PNSP). Le PNSP le plus récent de

2011−2015 s’est fixé pour objectif d'atteindre le seuil de pré-

élimination (moins

d'un cas pour 1000 habitants) d'ici 2015 et de réduire le taux

de mortalité du paludisme de 75 pour cent par rapport au taux

de 2010.2 En 2014, le PNLP a développé un Plan Stratégique

pour 2014-2018 d’après les recommandations de l’évaluation

du Programme de Lutte contre le Paludisme mené en 2013.

Celui-ci est une extension du PNSP de 2011-2015 et le

document de référence actuel utilisé dans les efforts de lutte

antipaludique au plan national. Son objectif est d'atteindre le

seuil de pré-élimination d'ici 2018, avec des interventions

ciblées spécifiques aux différents zones de transmission.3 En

collaboration avec ses partenaires, le PNLP va commencer

cette année à développer son PNSP pour 2016-2020.

1 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Profile,” PMI.gov,

2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default-document- library/country-profiles/senegal_profile.pdf?sfvrsn=16.

2 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2014,”

PMI.gov, 2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-operational-plans/fy14/senegal_mop_fy14.pdf?sfvrsn=10.

3 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2015,”

PMI.gov, 2015, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-operational-plans/fy-15/senegal_mop_fy15.pdf?sfvrsn=4.

SYNTHÈSE

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MÉTHODOLOGIE

Entretiens avec les parties prenantes Trente-trois entretiens semi-structurés ont été menés au

Sénégal avec les parties prenantes en mars 2015. Les

entretiens ont été menés par un consultant indépendant, un à

trois membres du personnel de PATH MACEPA et un

interprète. Les parties prenantes représentaient une variété

d'organisations impliquées dans la mise en œuvre du

programme de lutte contre le paludisme, sélectionnées sur la

base d’une expertise reconnue et de leur implication dans la

prise de décision et la mise en œuvre des activités de lutte

contre le paludisme au Sénégal.

Les parties prenantes ont été organisées en cinq catégories:

(1) les décideurs, qui ont la capacité d'influer directement ou

indirectement la conception du PNSP, (2) les exécutants qui

jouent le rôle crucial de l'opérationnalisation du PNSP (3) les

adoptants qui gèrent la mise en œuvre et l’opérationnalisation

du PNSP au niveau des districts et des établissements, (4) les

représentants des organismes de régulation nationale qui

évaluent la sûreté et l'efficacité des médicaments

antipaludiques, tests de diagnostic et autres outils de lutte

contre le paludisme et (5) les représentants

d’approvisionnement des marchés nationaux qui supervisent

la disponibilité et la distribution des outils de diagnostic,

équipements, médicaments et autres outils de lutte contre le

paludisme en vue de son élimination.

Analyse qualitative Les données recueillies à partir des entretiens ont été codées

selon les principaux thèmes ressortis des entretiens et

analysées selon leur contenu. Les résultats des analyses sont

présentés selon le cadre analytique développé par la

Fondation Bill & Melinda Gates, qui postule que les six

«composantes de base»—la politique, la gouvernance, le

financement, la planification et les opérations, les données de

base et l’outil de développement—doivent être en place pour

l’accélération des efforts vers l'élimination du paludisme.

Les perspectives des parties prenantes sur les points forts et

les points à améliorer sont résumées dans le tableau qui suit

selon les six catégories des composantes de base.

PERSPECTIVES DES PARTIES

PRENANTES : ATOUTS

PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES :

OPPORTUNITÉS D’AMÉLIORATION RECOMMANDATIONS

POLITIQUE

Un environnement politique favorable et une structure en place

pour faciliter le processus

décisionnel national. Des décideurs ayant des données et des

connaissances suffisantes ainsi

que l’accès à l’information pour pouvoir soutenir efficacement les

changements dans le programme,

la stratégie et les lignes directrices de la lutte contre le paludisme.

Le Cadre Stratégique 2014–2018 fournit une stratégie factuelle.

25 des 33 parties prenantes pensent

que l’élimination est possible, à court ou à long terme.

Le Sénégal a adopté toutes les

recommandations u Programme mondial de lutte antipaludique l’OMS.

Nécessité d’avoir une politique pour gérer les améliorations en quantité et en qualité des ressources humaines.

Développement du PSNLP ayant pour objectif l’élimination sub-nationale et la pré-élimination nationale du paludisme

Développer un manuel de gestion des ressources humaines pour l’élimination du paludisme.

Procéder à la revue du programme de lutte contre le paludisme en vue de développer un Plan Stratégique

National de lutte contre le Paludisme 2016–2020 comportant des objectifs sous-nationaux d’élimination du

paludisme.

GOUVERNANCE

Responsabilisation et engagement

du pays envers les activités de lutte contre le paludisme. Une

architecture définie pour assurer

une planification et une mise en œuvre coordonnées.

Implication des autorités

politiques, économiques et administratives dans la gestion des

efforts de lutte contre le paludisme

à tous les niveaux.

Soutien ou engagement dans la

collaboration régionale et

transfrontalière des initiatives de lutte contre le paludisme.

Le système de santé constitue la charpente pour les activités de lutte

contre le paludisme.

La coordination entre les partenaires est très forte.

Le PNLP dirige efficacement les efforts de lutte contre le paludisme, la gestion de la mise en œuvre des

activités du Cadre Stratégique et les activités des partenaires.

Les mécanismes régionaux existent

pour une collaboration transfrontalière contre le paludisme.

Nécessité de mettre à jour la structure organisationnelle du PNLP pour s’adapter

à l’augmentation du volume des tâches.

Relative faiblesse des mécanismes existants pour la coordination entre les pays de la

région et opportunité d’élaborer une stratégie régionale.

Nécessité d’une augmentation de la

collaboration intersectorielle et d’efforts renforcés au niveau périphérique.

Travailler avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme de la Gambie

afin d’établir un partenariat d’élimination Sénégambienne.

Revoir la structure du PNLP et les rôles et

responsabilités afin de d’assurer une distribution optimale des ressources humaines.

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SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 5

PERSPECTIVES DES PARTIES

PRENANTES : ATOUTS

PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES :

OPPORTUNITÉS D’AMÉLIORATION RECOMMANDATIONS

FINANCEMENT

Engagement à long terme des

fonds nationaux de programmes nationaux pour les efforts de lutte

contre le paludisme.

Volonté des bailleurs de fonds

externes de soutenir les outils et

les interventions approuvés. Un

accès suffisant aux informations

nécessaires aux donateurs pour

prendre des décisions autonomes.

Compréhension générale du coût

total nécessaire pour assurer l'efficacité du plan de lutte.

Fort soutien des bailleurs de fonds

externes.

Seulement 13 sur 33 parties prenantes

pensent que les ressources sont allouées de manière appropriée. Le financement du secteur public et privé domestique est

faible et un soutien accru est nécessaire.

Les parties prenantes craignent que le financement actuel ne soit pas viable à

long terme.

Explorer des opportunités de

diversification de financement (tel que le Lives & Livelihoods fund de la BID).

Développer une stratégie de mobilisation

de fonds pour le Sénégal ancrée sur la campagne « Zéro Palu, je m’engage. »

PLANIFICATION ET OPÉRATIONS

Mise en place, de l'infrastructure

et des ressources humaines pour mettre en œuvre la lutte

antipaludique et les efforts

d'élimination.

Plans spécifiques pour

l'intensification de nouvelles approches, des produits et des

stratégies.

Calendrier réaliste pour la mise à

l'échelle nationale.

Approche stratifiée efficace compte tenu des différentes zones

épidémiologiques.

Les efforts de lutte se sont considérablement accrus au cours

des dernières années ; parmi ces principaux succès, il y a une amélioration et une plus large portée

des interventions.

Les efforts communautaires sont très efficaces.

Les ressources humaines sont insuffisantes en quantité et qualité.

La gestion de la chaîne d'approvisionnement et des infrastructures doit être améliorée.

La participation communautaire doit être renforcée ; surmonter la résistance à l'utilisation de moustiquaires.

Solutions pour traiter les taux de paludisme élevés dans la région Sud-Est, compte tenu des défis de de l'environnement, de

la géographie et du manque d’infrastructures de santé.

Amélioration de la communication entre le

PNLP et la Pharmacie Nationale pour un meilleur approvisionnement.

Soutenir la campagne “Zéro Palu, je m’engage” afin d’accroître la

participation des communautés.

Promouvoir l’usage de moustiquaires par des initiatives supplémentaires de

changement de comportement.

Former des champions communautaires et développer une ‘boîte à outils’ leur

permettant de promouvoir la lutte anti-vectorielle et le recours précoce aux soins auprès des communautés.

Renforcer la gestion des chaînes d’approvisionnement par une gestion proactive au niveau des régions et des

districts et une meilleure anticipation des besoins au niveau national.

Accroître les capacités en ressources

humaines par le recrutement, la formation et la supervision.

Identifier les outils et les stratégies

permettant d’adresser le fardeau du paludisme au sud-est, y compris des systèmes de surveillance plus robustes

et des approches communautaires de réduction de la transmission.

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SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 6

PERSPECTIVES DES PARTIES

PRENANTES : ATOUTS

PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES :

OPPORTUNITÉS D’AMÉLIORATION

RECOMMANDATIONS

DONNÉES DE BASE

Données suffisantes pour soutenir

la stratégie et les approches

actuelles et / ou pour guider les futurs changements politiques.

Les interventions actuelles s’appuient

sur des données robustes (LLINS, AID, RDTs and ACTs)

Etudes nécessaires sur la résistance des

vecteurs face aux insecticides, les raisons pour lesquelles le paludisme a diminué et les stratégies optimales en fonction des

strates.

Des études plus poussées sur la sécurité et l'efficacité d’une faible dose unique de

Primaquine et la prévalence du déficit en G6PD.

L’amélioration de l'efficacité opérationnelle

de la détection active des cas avant la mise à l’échelle au niveau national.

Nécessité d'une meilleure compréhension

de l'impact de populations migrantes sur la transmission et d’identification de stratégies d’intervention efficaces.

Développer des stratégies pour adresser

la dynamique de transmission liée aux mouvements de populations

Revoir les recommandations de

l’OMS/MPAC sur l’innocuité d’une faible dose unique de Primaquine.

Continuer à explorer l’impact des

populations migrantes sur la transmission du paludisme.

DÉVELOPPEMENT D’OUTILS

Développement et validation de

nouveaux outils. Nécessité de nouveaux outils et

interventions incluant des tests de

diagnostic plus sensibles, et des approches pour le suivi et l'identification du réservoir asymptomatique : par

exemple, kits PCR portables, TDR plus sensibles pour les MTAT, nouveaux outils de lutte anti vectorielle.

Promouvoir le partage des résultats d’étude portant sur l’utilisation de la

DHA-p, ainsi que sur les stratégies de réduction de la transmission et les enquêtes épidémiologiques des cas.

Faciliter les essais sur le terrain de TDR plus sensibles et/ou de la PCR au point de service.

PROCHAINES ÉTAPES

Ce rapport d’analyse initial des parties prenantes au Sénégal,

appuyé par des données quantitatives et qualitatives, servira

de référence à l'analyse continue effectuée par PATH

MACEPA de l'environnement propice aux politiques et à la

mise en œuvre de la lutte contre le paludisme. PATH

MACEPA compte procéder à la prochaine série d'entretiens

d'analyse des parties prenantes dans un délai de deux ans, afin

d'examiner les

changements dans les perceptions et la priorité donnée à

l'élimination au fil du temps. Les conclusions du rapport

d'analyse des parties prenantes seront utilisées pour identifier

les défis et les opportunités techniques, financières et

opérationnelles, en vue d'accélérer les progrès du Sénégal

vers l'élimination du paludisme au plan national.

Page 7: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 7

ACT Thérapie combinée à base d'Artémisinine

AFAO Association des Femmes de l'Afrique de l'Ouest

BMGF Fondation Bill & Melinda Gates

CBO Organisme Communautaire

CCM

Instance de Coordination Nationale (pour les subventions du Fonds mondial)

CCPLP

Cadre de Consultation des Partenaires pour la Lutte contre le Paludisme

DSDOM Dispensateur de Soins à Domicile (village paludisme travailleur)

Fonds Mondial

Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

BID Banque islamique de Développement

TPI Traitement Préventif Intermittent chez les femmes enceintes

AID Aspersion intra-domiciliaire

ITN Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide

MILDA Moustiquaire Imprégnée d’insecticide à longue durée d’action

LNCM Laboratoire National de contrôle des médicaments

M & E Suivi et évaluation

MOH Ministère de la Santé et de l'Action Sociale

PNLP Programme National de Lutte contre le Paludisme

PNSP Plan National Stratégique de lutte contre le Paludisme

PCR Réaction chaîne polymérase

PECADOM

Prise en charge des cas de paludisme à domicile (gestion à domicile du paludisme)

PMI Initiative du Président contre le Paludisme (États-Unis)

PNA

Pharmacie Nationale d'Approvisionnement (Pharmacie Nationale)

TDR Test de Diagnostic Rapide

CPS Chimioprévention du paludisme saisonnier

UCAD Université Cheikh Anta Diop

USAID Agence des États-Unis pour le Développement International

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ACRONYMES

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SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 8

Dans le cadre du soutien au Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) au Sénégal, MACEPA

(Malaria Control and Elimination Partnership in Africa), un des programmes de PATH, a procédé, entre

mars et juin 2015, à une analyse des parties prenantes de la lutte contre le paludisme.

Cette analyse des parties prenantes vise à capturer et à disséminer des informations essentielles pour documenter les stratégies qui

influencent la politique nationale et sa mise en œuvre. Cette information sera utile pour guider les programmes et les plans visant à

accélérer les progrès dans la réduction et l'élimination du fardeau du paludisme au Sénégal, en particulier pour l'élaboration du

prochain Plan National Stratégique de Lutte contre le Paludisme (PNSP) et de la Stratégie Nationale pour l'élimination du

paludisme.

Le présent rapport décrit les résultats de la première analyse des parties prenantes au Sénégal et servira de référence aux futurs

rapports, analyses et projets. Les entretiens auront lieu tous les deux ans pour mesurer les changements dans la perception des parties

prenantes au fil du temps. Enfin, cette information sera utilisée pour soutenir l'accélération et l'intensification des activités ayant

démontré leur efficacité pour réaliser et maintenir l’éradication du paludisme au Sénégal et en Afrique subsaharienne.

Le Sénégal est situé en Afrique de l'Ouest et a une population estimée à 13,6 millions (Juillet 2014)4. Au

Sénégal, le nombre de cas de paludisme enregistrés a diminué considérablement au cours des dernières

années, mais le paludisme reste endémique dans l’ensemble du pays et est toujours une cause majeure de

morbidité et de mortalité. Le fardeau du paludisme est inégalement réparti à travers le pays avec les taux

de paludisme les plus élevés enregistrés dans le sud et la banlieue de Dakar5.

Le PNLP du Sénégal gère les activités de lutte contre le

paludisme du pays, y compris le développement et la mise en

œuvre de ses cadres stratégiques. En collaboration avec des

partenaires, le PNLP a développé et mis en œuvre le plus

récent Plan National Stratégique de Lutte contre le Paludisme

2011-2015 (PNSP) qui s’est fixé l'objectif d'atteindre le seuil

de pré-élimination du paludisme (moins d'un cas pour 1000

habitants) en 2015 et de réduire la mortalité de 75% par

rapport à 20106. Le PNLP a effectué une revue de ce plan en

2013 à mi-parcours et a développé un cadre stratégique 2014-

2018 pour élargir le PNSP 2011-2015 et mieux orienter les

activités. Le Cadre Stratégique 2014-2018 inclut l'objectif

d'atteindre la pré-élimination d'ici 2018 avec des interventions

ciblées spécifiques aux différentes zones de transmission7. En

4 “The World Factbook: Senegal.” Central Intelligence Agency. May 1, 2015. https://www.cia.gov/library/publications/the-world- factbook/geos/sg.html 5 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Profile,” PMI.gov, 2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default-document- library/country-

profiles/senegal_profile.pdf?sfvrsn=16. 6 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2014,” PMI.gov, 2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-

operational-plans/fy14/senegal_mop_fy14.pdf?sfvrsn=10. 7 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2015,” PMI.gov, 2015, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-

operational-plans/fy-15/senegal_mop_fy15.pdf?sfvrsn=4.

collaboration avec des partenaires, le PNLP va commencer à

développer cette année un nouveau PNSP pour 2016-2020.

L’appui au gouvernement sénégalais et au PNLP par

MACEPA a débuté en 2010, par l’appui technique pour la

préparation de la proposition de financement de la série 10 du

Fonds Mondial. Cette implication a préparé le terrain pour un

engagement plus large de PATH MACEPA au Sénégal, et en

2011, PATH a commencé à travailler dans le Nord, à Richard

Toll, en vue de contribuer à l’élimination du paludisme. Afin

de soutenir davantage les efforts du PNLP, PATH travaille

actuellement à démontrer que l'élimination nationale et

infranationale du paludisme est faisable en Afrique sub-

saharienne en utilisant les outils existants mais avec de

nouvelles approches.

I. BUT

II. CONTEXTE

Page 9: Analyse des parties prenantes au Sénégal

INTRODUCTION

Le principal objectif de cette analyse était de recueillir et d'analyser systématiquement les perceptions et

les priorités des parties prenantes impliquées dans la politique de lutte contre le paludisme et la prise de

décision visant à éliminer le paludisme. La méthodologie utilisée pour cette analyse a été adaptée des

Guidelines for Conducting a Stakeholder Analysis de Kammi Schmeer, créé par Partnerships for Health

Reform, qui offre un processus objectif et systématique pour collecter et analyser des données des

principales parties prenantes en vue d'influencer un programme spécifique du secteur de la santé8. Les

directives et les outils présentés dans ce document offrent un plan structuré mais adaptable pour le

processus d'analyse des parties prenantes. Le plan d’analyse des parties prenantes, la collecte de données,

l'analyse et la rédaction du rapport ont été menés par l'équipe de PATH MACEPA et un consultant

indépendant.

Ce rapport initial d’analyse des parties prenantes Sénégal a été conçu pour être ensuite utilisé comme

référence. PATH MACEPA a l'intention de procéder à des entretiens de ce type à intervalles réguliers au

cours des cinq prochaines années.

IDENTIFICATION DU PROGRAMME

L'analyse des parties prenantes évalue la perception de la

faisabilité des objectifs pour la réduction du paludisme cités

dans le cadre stratégique actuel du Sénégal 2014-2018, à

savoir : (1) atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme

(moins d'un cas pour 1000 habitants) d'ici 2018 ; et (2)

réduire le taux de mortalité du paludisme de 75% d’ici 2018.

Les équipes procédant aux entretiens ont aussi assemblé des

informations concernant les objectifs d'élimination que les

parties prenantes soutiendront dans le prochain PNSP (2016-

2020) et en particulier le délai qu’ils considèreront réaliste

pour l'élimination du paludisme au plan national.

8 Schmeer, Kammi. 1999. Guidelines for Conducting a Stakeholder Analysis. November 1999. Bethesda, MD: Partnerships for Health Reform, Abt Associates Inc.

http://www.who.int/management/partnerships/overall/GuidelinesConductingStakeholderAnalysis.pdf

IDENTIFICATION DES PARTIES PRENANTES

Le bureau de PATH MACEPA au Sénégal a identifié les

partenaires clés soutenant le développement et la mise en

œuvre du Cadre Stratégique afin de comprendre leurs rôles,

les intérêts individuels et organisationnels. Le personnel de

PATH MACEPA du Sénégal collabore étroitement avec le

Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, le PNLP et

d'autres partenaires dans la lutte contre le paludisme et

connait bien les acteurs impliqués dans les efforts de

réduction du paludisme au Sénégal. Après l'identification des

catégories de personnes interrogées, PATH MACEPA a

envoyé des lettres aux organisations prioritaires leur

expliquant les objectifs et l’approche de l'analyse des parties

prenantes pour leur demander des entretiens avec des

représentants clés de l'organisation, notamment les individus

occupant des rôles techniques et de direction.

Dans le cadre de cette évaluation, les parties prenantes ont été

définies comme les acteurs clés des organisations basées au

Sénégal qui appuient le programme de lutte contre le

paludisme ou la mise en œuvre de programmes de lutte

antipaludique. Le bureau de PATH MACEPA Sénégal a

facilité l'identification des parties prenantes, comme décrit ci-

dessus et a géré la programmation des entretiens.

III. MÉTHODOLOGIE

Page 10: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 10

Les parties prenantes ont été organisées parmi les cinq catégories suivantes :

Les décideurs, y compris les représentants des gouvernements nationaux (Ministère de la Santé, Ministère des Finances, etc.) et les donateurs (représentants des organismes donateurs multilatéraux et bilatéraux) qui ont la capacité d'influer directement ou indirectement la conception du PNSP.

Les exécutants, y compris les représentants du PNLP, les groupes de travail concernés, les acteurs du

secteur privé, les institutions académiques / de recherche, les organisations confessionnelles et autres

partenaires d'exécution d’ONG. Les exécutants jouent un rôle crucial dans la planification et l’exécution

du PNSP.

Les adoptants sont les représentants régionaux, les représentants gouvernementaux de moindre responsabilité et les représentants communautaires. Les adoptants jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre et la réalisation du PNSP au niveau infranational.

Les représentants des organismes de régulation nationale qui assurent la sécurité et l’efficacité des médicaments antipaludiques, des tests de diagnostics et d'autres outils de lutte contre le paludisme.

Les représentants nationaux d’approvisionnement qui supervisent la disponibilité et la distribution des outils de diagnostic, équipements, médicaments et autres outils dans la lutte contre le paludisme en vue de son élimination.

VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES

Les 33 entretiens avec les parties prenantes ont permis une

large représentation des catégories de parties prenantes

engagées dans la mise en œuvre du programme de lutte contre

le paludisme au Sénégal, y compris les décideurs, les

exécutants, les adoptants, les représentants des organismes de

régulation et d'approvisionnement. Les parties prenantes

interrogées forment un échantillon représentatif des

principaux acteurs collaborant pour résoudre le problème du

paludisme au Sénégal.

Les décideurs représentaient six des personnes interrogées et

travaillaient pour des organisations gouvernementales ou des

donateurs nationaux.

Les exécutants composent le groupe le plus large, avec 14

entretiens. En plus du PNLP, la catégorie comprenait diverses

ONG d'exécution, une organisation confessionnelle, un

représentant du secteur privé et plusieurs chercheurs.

Les adoptants sont issus des équipes d’administration

régionales, de district et de communes. Ces neuf parties

prenantes ont fourni des perspectives importantes sur

différents secteurs du Sénégal avec des expériences

différentes du paludisme.

Les parties prenantes interrogées dans les domaines de la

régulation et de l’approvisionnement représentaient les deux

plus petits groupes, comptant chacun deux acteurs.

COLLECTE DE DONNÉES

Entretiens qualitatifs avec des informateurs Des entretiens semi-structurés avec des informateurs ont été

menés au Sénégal sur une période de deux semaines en mars

2015. Trente et un entretiens ont été effectués en face à face,

un par vidéoconférence et un autre par téléconférence en

raison de l’éloignement des parties prenantes. Les entretiens

ont été menés principalement individuellement, mais dans

certains cas, plusieurs organisations étaient représentées. Les

entretiens duraient une heure en moyenne, variant de 35

minutes à deux heures en fonction de la longueur des

réponses des parties prenantes. Les entretiens ont été menés

par un consultant indépendant, un à trois membres du

personnel de PATH et un interprète français-anglais. La

majorité des entretiens ont été réalisés en français avec une

traduction simultanée français-anglais. Plusieurs entretiens

ont été menés en anglais selon la capacité et la préférence de

la personne concernée. Les entretiens ont été enregistrés

numériquement afin de pouvoir analyser la discussion

ultérieurement.

Des scripts d’entretien semi-structurés à questions ouvertes

ont été élaborés avant le processus d'entretien et

spécifiquement adaptés à chaque catégorie de parties

prenantes. Des sondages et des questions de suivi ont été

Page 11: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 11

utilisés par l'équipe d'entretien pour capturer un niveau de

détail suffisant pour chacun des entretiens.

Pour organiser et analyser le contenu des entretiens avec les

parties prenantes, le rapport utilise une structure analytique

développée par la Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF)

stipulant que les six "composantes de base" –la politique, la

gouvernance, le financement, la planification et les

opérations, les données de base et le développement

d’initiatives innovantes– doivent s’agencer pour créer un

chemin critique vers l'élimination du paludisme :

POLITIQUE : Un environnement politique favorable et

une structure en place pour faciliter le processus

décisionnel national. Des décideurs ayant des données et

des connaissances suffisantes ainsi que l’accès à

l’information pour pouvoir soutenir efficacement les

changements dans le programme, la stratégie et les lignes

directrices de la lutte contre le paludisme.

GOUVERNANCE : Responsabilisation et engagement du

pays envers les activités de lutte contre le paludisme. Une

architecture définie pour assurer une planification et une

mise en œuvre coordonnées. Implication des autorités

politiques, économiques et administratives dans la

gestion des efforts de lutte contre le paludisme à tous les

niveaux. Soutien ou engagement dans la collaboration

régionale et transfrontalière des initiatives de lutte contre

le paludisme.

FINANCEMENT : Engagement à long terme des fonds de

programmes nationaux dans les efforts de lutte contre le

paludisme. Volonté des bailleurs de fonds externes de

soutenir les outils et les interventions approuvés. Un

accès suffisant aux informations nécessaires aux

donateurs pour prendre des décisions autonomes.

Compréhension générale du coût total nécessaire pour

assurer l'efficacité du plan de lutte.

PLANIFICATION ET OPERATIONS : Mise en place, de

l'infrastructure et des ressources humaines pour mettre en

œuvre la lutte antipaludique et les efforts d'élimination.

Plans spécifiques pour l'intensification de nouvelles

approches, des produits et des stratégies. Calendrier

réaliste pour la mise à l'échelle nationale.

DONNEES DE BASE : Données suffisantes pour soutenir

la stratégie et les approches actuelles et / ou pour guider

les futurs changements politiques.

DÉVELOPPEMENT D’APPROCHES INNOVANTES :

Développement et validation de nouveaux outils.

Pour une liste complète des questions d’entretiens par

catégorie de parties prenantes, voir l’Annexe 1 : Questions

d'entretiens avec les parties prenantes.

Garantie de Confidentialité Dès le départ, la confidentialité totale de toutes les réponses

des parties prenantes a été assurée pour encourager des

réponses honnêtes et ouvertes. Le processus d'entretien a été

expliqué à chaque personne interrogée, qui a fourni un

consentement verbal avant de commencer l'entretien.

Bien que les réponses individuelles soient mises en évidence

dans le rapport, aucune information permettant

l’identification des personnes interrogées n’est inclue.

Aucune information permettant l’identification des parties

prenantes n'a été partagée en dehors de l'équipe d’entretien et

d'analyse de PATH MACEPA.

Toutes les informations recueillies lors des entretiens avec les

parties prenantes, y compris les enregistrements audio, ont été

conservées en toute sécurité dans des fichiers protégés par

mot de passe. Les participants des entretiens ont eu la

possibilité de refuser l'enregistrement audio. Seule l'équipe

d'évaluation a eu accès à ces enregistrements. Une fois

l'examen et l'analyse du contenu terminés, les enregistrements

ont été effacés.

Page 12: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 12

Les entretiens avec les parties prenantes ont fourni une image riche en détails et en grande partie positive

des efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal, indiquant un niveau élevé de professionnalisme et

d'engagement des parties prenantes. Les personnes interrogées étaient largement favorables à

l'orientation stratégique et à la direction des efforts du paludisme au Sénégal et ont fourni une perspective

optimiste sur la possibilité d’éliminer le paludisme.

Tous les entretiens avec les parties prenantes incluent une discussion générale sur les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal

où chaque partie prenante identifie les atouts et opportunités. Les entretiens ont été analysés et codés suivant le cadre analytique

développé par la BMGF pour les composantes de base essentielles à l'élimination- la politique, la gouvernance, le financement, la

planification et les opérations, les données de base et l’outil de développement. Les perspectives des parties prenantes sur les succès

et défis rencontrés dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal sont résumées dans la section suivante en fonction des six

catégories de composantes de base.

POLITIQUE

La composante de base politique se réfère à un environnement politique favorable et une structure déjà en place pour faciliter la prise de décision nationale, des données fiables, la connaissance et l'accès à l'information par les décideurs afin qu’ils puissent suffisamment soutenir les changements dans la politique, la stratégie et les orientations des efforts de lutte contre le paludisme.

Les parties prenantes ont apporté une variété de perspectives

sur l'environnement politique actuel au Sénégal, centré autour

du Cadre stratégique actuel et du prochain PNSP, ainsi que

sur les approches stratégiques déployées actuellement. Dans

l'ensemble, les parties prenantes étaient très favorables aux

politiques du Plan Stratégique dirigeant les efforts de lutte

contre le paludisme. Les perspectives des parties prenantes

ont divergé sur le thème de l'élimination- comment procéder,

les conditions et le calendrier, résultant en une gamme de

perspectives qui serviront à informer les partenaires dans la

lutte contre le paludisme et les futurs processus de

planification du PNSP.

Cadre Stratégique 2014–2018 En général, les parties prenantes ont attribué le succès du

Sénégal dans la lutte contre le paludisme à ses stratégies

robustes, fondées sur des données probantes, notamment le

Cadre Stratégique actuel 2014-2018 qui oriente

l'investissement des donneurs selon les priorités nationales.

Étant donné que le PNSP et le Cadre Stratégique

correspondant ont été élaborés en collaboration avec les

partenaires, les donateurs sont conscients des priorités du

plan. Les plans stratégiques du Sénégal se sont améliorés au

fil du temps selon les parties prenantes, en particulier grâce au

soutien des partenaires et des donateurs.

Le premier Cadre Stratégique a été établi en 1999-

2000 et ne bénéficiait d’aucun financement. Je

crois vraiment que les activités de financement

par le biais de l'OMS, RBM, le Fonds mondial, et

PMI ont permis l’opérationnalisation des

stratégies.

‒ Exécutant

Le Cadre Stratégique 2014-2018 est un prolongement du

PNSP 2011-2015 avec l'objectif d'atteindre le seuil de pré-

élimination d'ici 2018. Ce plan oriente l'allocation des

ressources à tous les niveaux, nécessitant que les partenaires

travaillent en collaboration étroite. Les partenaires se

réuniront à nouveau au second semestre 2015 sous la

direction du PNLP pour développer le prochain PNSP, qui

couvrira les années 2016 à 2020.

IV. RÉSULTATS QUALITATIFS

Page 13: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 13

PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES SUR L’OBJECTIF DE PRE-ELIMINATION

Un questionnaire à choix multiples a été présenté à la fin de chaque entretien pour capturer l'évaluation de chacune des parties

prenantes sur la faisabilité de l’objectif de pré-élimination du paludisme. Le Cadre Stratégique comprend l'objectif d'atteindre

le seuil de pré-élimination au Sénégal avant 2018 (défini comme une incidence inférieure à 5 cas pour 1000).

Question 1 : À votre avis, dans quelle mesure l’objectif de pré-élimination nationale du paludisme est-il réalisable au

Sénégal dans les trois prochaines années ?

La moitié des parties prenantes considère que l’objectif de pré-élimination nationale du paludisme était modérément réalisable

dans les trois prochaines années. L'autre moitié des parties prenantes était répartie entre « extrêmement faisable », « pas très

faisable » et « incertain/neutre ». Aucune partie prenante n’a répondu « extrêmement irréalisable ».

Les parties prenantes représentant l’approvisionnement constituaient le groupe le plus optimiste, avec les deux parties prenantes

choisissant comme réponse " extrêmement réalisable " et " modérément réalisable". Les autres groupes les plus optimistes étaient

respectivement les exécutants, les régulateurs et les adoptants. Le groupe des décideurs étaient le groupe le moins optimiste par

rapport à l’objectif de pré-élimination durant les trois prochaines années. Comme le montre le tableau ci-dessus, aucun décideur

n’a répondu " extrêmement réalisable "- les réponses étaient plutôt réparties entre «modérément réalisable », « incertain / neutre»

et « pas très réalisable ». De façon intéressante, les décideurs sont restés évasifs dans leurs entretiens qualitatifs à propos d’un

calendrier réaliste pour l'élimination.

Un tiers des adoptants ont répondu « pas très réalisable », représentant 60 pour cent des répondants de cette catégorie. Cinquante-

six pour cent des adoptants ont répondu «modérément réalisable », ce qui représente 31 pour cent des répondants dans cette

catégorie. La moitié des exécutants ont répondu «pas très réalisable », ce qui représente 44 pour cent de cette catégorie. Les

exécutants se sont répartis entre «extrêmement réalisable », «incertain / neutre» et «pas très réalisable ».

Cadre Stratégique National contre le Paludisme

2016–2020

Les parties prenantes ont aussi partagé leurs buts et objectifs

pour le prochain PNSP qui sera développé prochainement

pour la période 2016-2020. Généralement, la plupart des

parties prenantes estiment que l'élimination serait possible au

plan infranational dans la période 2016-2020, dans certaines

zones, comme le nord, mieux positionné pour atteindre plus

rapidement l'élimination. De nombreuses parties prenantes

pensent que la stratégie la plus logique serait axée sur la

consolidation de l'état de pré-élimination à l'échelle nationale,

suivie par l’élimination lorsque le pays serait prêt pour cela.

QUESTION 1 – VUE D’ENSEMBLE DES RÉPONSES

RÉPONSES PAR CATÉGORIE DE PARTIES PRENANTES

Page 14: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 14

Plusieurs parties prenantes ont discuté la nécessité d'inclure

un objectif pour atteindre l’élimination dans le prochain

PNSP. Un adoptant pense que l'élimination du paludisme

devrait être l'objectif principal du prochain PNSP. L’un des

exécutants pense que compte tenu des performances du Cadre

Stratégique 2014-2018, ils devraient être en mesure de passer

à l'élimination sur une plus grande échelle au cours des cinq

années suivantes.

Un des exécutants était moins favorable au passage à court

terme vers l'élimination et pense que l’accent devrait être mis

sur le contrôle dans le sud-est et la pré-élimination dans le

nord.

Il ne suffit pas de parler d’élimination. Parlons de

contrôle dans le sud et de pré-élimination dans le

nord et le centre. La plupart des gens ne seront

pas d'accord avec moi, mais ce serait une erreur

de commencer à parler d'élimination.

‒ Exécutant

Plusieurs parties prenantes conviennent que le prochain PNSP

nécessitera de nouvelles formes d'assistance technique pour

une surveillance accrue et améliorée, en particulier avec la

priorisation des efforts de pré-élimination et d'élimination.

Plusieurs exécutants parmi les parties prenantes ont discuté de

la façon dont les plans de travail annuels devraient être

développés après l'achèvement du Cadre stratégique pour

maintenir les acteurs unis et engagés à tous les niveaux.

Approche Stratégique

Toutes les parties prenantes ont débattu, d’une façon ou d’une

autre, de l'élimination du paludisme, et en particulier des

succès qui supportent l'élimination, des défis qui devront être

surmontés pour atteindre cet objectif, de l'élimination

réalisable à court ou à long terme et du calendrier pour

atteindre l’élimination du paludisme.

Les succès qui soutiennent l’élimination

Les parties prenantes ont discuté de l'importance de quatre

facteurs de réussite liés à l’élimination :

Engagement de la communauté : Plusieurs parties

prenantes mentionnent l’importance du soutien de la

collectivité dans le cheminement vers l'élimination. Au

début, la population et même le personnel en charge de la

mise en œuvre des programmes ne croyaient pas toujours

que l'élimination était réalisable. Désormais, grâce aux

progrès enregistrés dans l'ensemble du pays, les gens

commencent à croire que l'élimination est possible et à

portée de main. Cette idée soutient les changements de

comportement essentiels à l'élimination.

Soutien et collaboration entre les partenaires : Les

parties prenantes soulignent l'importance d'une

collaboration et d’un soutien solide entre les partenaires à

tous les niveaux. Le Sénégal est un bon exemple pour les

autres pays car il a mis en place un cadre de partenariat qui

commence au niveau du Ministère de la Santé et va jusque

dans la communauté, et cette collaboration est en train de

porter ses fruits.

Leadership PNLP : Le PNLP est reconnu par de

nombreuses parties prenantes pour son solide leadership et

la coordination efficace de ses stratégies et partenaires.

Pour que le Sénégal puisse atteindre son objectif

d’élimination du paludisme, le leadership et la

coordination du PNLP continueront à être essentiels.

Adoption de politiques basées sur des données

probantes : Le Sénégal a de solides antécédents

d'intégration des politiques fondées sur des données

probantes dans ses documents stratégiques nationaux et

ses recommandations de mise en œuvre. Depuis fin 2014,

le Sénégal a adopté toutes les recommandations de l'OMS

qui sont adaptées à la situation épidémiologique du

Sénégal pour la prévention, le diagnostic et le traitement

du paludisme.

Les défis à relever pour atteindre l’élimination

Malgré les succès importants réalisés à ce jour, les parties

prenantes conviennent que le Sénégal a d’importants défis

à surmonter pour arriver à l'élimination.

Un financement durable : l'accès à un financement

durable va continuer à représenter un enjeu important dans

la lutte contre le paludisme. Les parties prenantes ont

discuté du besoin d’augmenter le financement car des

approches plus performantes et du coup plus coûteuses

sont nécessaires pour atteindre l’élimination. Les efforts

doivent se poursuivre sans interruption et sur le long

terme. Les parties prenantes ont débattu en particulier de

la difficulté d’obtenir un financement du gouvernement

national, ainsi que le financement continu et accru des

partenaires. Le faible niveau de financement actuel du

secteur privé est aussi un défi.

Une coordination régionale : La coordination régionale,

telle que discutée précédemment, sera essentielle pour

atteindre l'élimination du paludisme et pour s’assurer qu’il

ne réapparaisse pas. Les pays voisins devront devenir des

partenaires pour un meilleur contrôle vectoriel, mais aussi

pour aborder conjointement le problème de la migration et

gérer les cas qui viennent de l’extérieur.

Page 15: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 15

Une surveillance étendue : Pour que l’élimination soit

possible, les efforts de surveillance doivent être renforcés

et étendus pour couvrir l'ensemble du pays.

Des ressources accrues et disponibles : Des ressources à

la fois humaines et en médicaments et équipements,

devront être facilement disponibles pour soutenir les

efforts de lutte contre le paludisme et faire en sorte que

l'élimination soit possible. Les ressources humaines en

particulier doivent être bien formées et expérimentées.

Un engagement à long terme : Enfin, les efforts doivent

être maintenus sur le long terme. Le pays tout entier doit

être engagé sans relâche pour atteindre l'élimination.

Plusieurs parties prenantes ont débattu de la possibilité de

se lasser avant d’atteindre la ligne d’arrivée ; cela doit être

évité pour que l'élimination soit possible.

Est-il possible d’éliminer le paludisme au Sénégal ?

Sur l'ensemble des entretiens, 25 sur 33 parties prenantes

pensent que l'élimination du paludisme est possible au

Sénégal. Toutefois, les opinions diffèrent significativement

sur le calendrier de réalisation. Trois parties prenantes

indiquent qu'elles ne savaient pas quand l'élimination serait

possible, et l'une des parties prenantes pense même que ce

n’est pas le bon moment pour parler d'élimination.

Calendrier pour l’élimination

En plus de la discussion sur la possibilité d’atteindre

l'élimination, 12 parties prenantes ont fourni de leur propre

chef un calendrier. Voir la Figure 1 pour une représentation

chronologique visuelle des réponses des parties prenantes.

Les réponses varient d’un calendrier à court terme (trois à

cinq ans) jusqu'à un calendrier à 35 ans à partir d’aujourd’hui.

Les adoptants, les exécutants et les représentants de

l’approvisionnement ont fourni plus facilement une date ou

une fenêtre spécifique. Les décideurs, pour leur part, ont

fourni des réponses positives mais vagues sur un calendrier

pour l’élimination.

Le soutien à l'élimination du paludisme

Nous avons demandé aux parties prenantes comment

accroitre le soutien venant des individus, des organisations et

des partenaires, pour éliminer du paludisme. Cinq parties

prenantes ont débattu de l'impact qu’un soutien politique

accru pourrait avoir sur les efforts de lutte contre le

paludisme. Un exécutant, en train de planifier une campagne

de distribution universelle de moustiquaires qui allait être

présentée lors de la Journée mondiale contre le paludisme,

avait réfléchi aux moyens de faire participer les dirigeants

politiques en leur faisant signer publiquement un pacte

affirmant leur engagement pour l'élimination du paludisme.

Un autre exécutant souligne l'importance de la coordination

mondiale pour accroître le soutien politique national :

Appelez Bill Gates. Les gens doivent l’écouter parce qu'il

l’a dit récemment à la Nouvelle-Orléans : Ce sera

réalisable grâce à une coordination mondiale en

commençant par les gouvernements et les chefs d'Etat

dont la responsabilité est de ne pas laisser la population

mourir du paludisme.

‒ Exécutant

Quatre parties prenantes évoquent l'importance de soutenir les

stratégies et recommande de faire de l'élimination l’objectif

principal dans le prochain cadre stratégique, afin d'accroître le

soutien à cette stratégie à tous les niveaux. Quatre parties

prenantes mentionnent la nécessité d’utiliser de nouveaux

outils pour lutter contre le paludisme et cinq parties prenantes

ont discuté de la nécessité de renforcer et d’adapter les

programmes existants. Deux d'entre elles ont spécifiquement

discuté des activités de surveillance.

Au Sénégal où nous nous trouvons, tout le monde pense à

l'élimination. C’est un tout nouveau changement de

mentalité. Nous devons garder tout le monde engagé et

identifier réellement le rôle de chacun. Nous avons

besoin d'une feuille de route qui nous mène vers

l'élimination ici au Sénégal afin d’aider les gens à

visualiser ce qui doit être mis en place et quel rôle ils

peuvent jouer.

‒ Exécutant

Que signifierait l'élimination pour votre communauté ?

On a demandé aux adoptants et aux exécutants ce que

signifierait l’élimination pour leurs communautés. Cinq

parties prenantes décrivent les avantages économiques de

l'élimination. Bien que les coûts associés au traitement du

paludisme soient élevés, les coûts en termes d’opportunité

pour les individus, familles et communautés sont eux aussi

importants, notamment en nombre de jours de travail et

d’heures de classe manqués à cause du paludisme. Les parties

prenantes mentionnent aussi l’amélioration de la santé au plan

national et l'amélioration de la qualité de vie qu’apporterait

l'élimination du paludisme. Un des adoptants fourni une

réponse simple mais touchante : « bonheur ».

Page 16: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 16

Page 17: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 17

GOUVERNANCE

Les parties prenantes reconnaissent qu’une gouvernance efficace est une condition essentielle pour

accélérer les efforts d’élimination du paludisme au Sénégal. Ils identifient le système de santé, le

leadership du PNLP et le niveau actuel de partenariat et de collaboration comme étant des éléments clés

dans l'architecture de la gestion du paludisme qui a permis les progrès réalisés jusqu’à aujourd’hui. Les

améliorations et additions nécessaires pour renforcer l'architecture de la gestion actuelle du paludisme ont

été aussi identifiées, y compris une coordination régionale efficace accrue, plus de collaboration

intersectorielle et un système de santé décentralisé renforcé afin d'améliorer les efforts déployés au

niveau périphérique.

Système de Santé Cinq des parties prenantes considèrent le système de santé comme un atout, notant qu’il est généralement efficace, organisé, et

capable de déployer des interventions pour lutter contre le paludisme, même s’il comporte des points faibles en termes de capacité et

de portée.

Nombre de parties prenantes qui considèrent “le système de santé” comme un atout

Déciders Exécutants Adoptants Régulateurs Approvisionneurs

Nombre de parties

prenantes par

catégorie de succès

Système de santé

2 2 0 1 0 5

Nombre Total de

parties prenantes

6 14 9 2 2 33

Trois parties prenantes ont débattu de la portée des activités

de lutte contre le paludisme mises en œuvre à tous les niveaux

du système de santé, depuis le niveau central jusqu’aux

niveaux périphériques. Un décideur parmi les parties

prenantes note que par rapport aux pays voisins, l'état du

système de santé au Sénégal est particulièrement satisfaisant

de par son efficacité et son organisation.

Même s’il y a des faiblesses, nous avons quand même

un système capable de déployer les interventions

nécessaires pour lutter contre le paludisme. Ces deux

aspects créent des opportunités que le pays peut

exploiter pour aller de l'avant.

- Décideur

Les faiblesses du système de santé D’un autre côté, un tiers des parties prenantes croient que le

système de santé nécessite des améliorations pour que le pays

puisse progresser plus rapidement vers l’élimination, en

particulier dans l'organisation et la couverture du système de

santé. Un donateur plaide pour le renforcement des systèmes

de santé afin d'améliorer la qualité de la collecte des données,

notant que le gouvernement devrait augmenter leur

financement du système de santé pour y arriver.

En théorie, le système de gouvernement décentralisé du

Sénégal garantit que les ressources allouées au paludisme

parviennent à la communauté. Plusieurs parties prenantes sont

d'avis que le système décentralisé est efficace et permet

d’atteindre toute la population. Une partie prenante a fait

remarquer que la décentralisation a contribué à s’assurer le

soutien de personnes clés pour soutenir les efforts de lutte

contre le paludisme, ceux du MOH jusqu’aux efforts des

parties prenantes locales.

Page 18: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 18

Cependant, d'autres parties prenantes considèrent que bien

que les efforts de lutte soient solides au niveau central, les

efforts et les compétences sont plus faibles au niveau

périphérique. Aucun adoptant ne considère le système de

santé comme un atout, ce qui est une indication des points

faibles du système auxquels font face ces parties prenantes au

niveau périphérique. Un adoptant note qu’un renforcement de

la gouvernance locale est nécessaire pour gérer le paludisme

aux niveaux les plus décentralisés. Un décideur souligne la

nécessité d’accroitre et d'améliorer la gestion intégrée des cas

au niveau communautaire en combinant la gestion des cas de

paludisme avec d'autres activités dans le domaine de la santé,

afin d’exploiter efficacement les ressources existantes.

Leadership du PNLP Près de la moitié des parties prenantes ont reconnu qu’un

solide leadership était l'un des principaux vecteurs de réussite,

ou de possible succès futurs, dans les efforts de lutte contre le

paludisme au Sénégal, en particulier le leadership du PNLP et

du Ministère de la Santé. Les décideurs, les exécutants, les

régulateurs et les parties prenantes, ont été plus enclins à faire

référence au leadership, avec 83 pour cent des décideurs, 50

pour cent des exécutants et 50 pour cent des régulateurs.

Ils ont un leadership solide qui est bien coordonné.

Venant d’une personne qui travaille dans la sous-

région, vous pouvez voir que le PNLP est

incroyablement solide ici au Sénégal comparé à

d’autres endroits. Tous les outils et les structures sont

disponibles. C’est un exemple de gros efforts consentis

dans la région et cela peut être une référence pour les

autres afin qu’ils puissent obtenir de meilleurs

résultats dans la lutte contre le paludisme.

‒ Exécutant

Un autre exécutant considère que la crédibilité du PNLP est

favorable au succès à long terme. Peu importe ce qui se

passera, même s’il y a une pénurie de financement, le PNLP

reste un programme crédible, ayant l’assurance et la

confiance des partenaires, ainsi que la capacité de mobiliser

les gens dans les efforts de lutte contre le paludisme. Deux

autres parties prenantes, un exécutant et un décideur,

remarquent que bien que le PNLP reporte au Ministère de la

Santé, il est financièrement autonome parce que le paludisme

est principalement financé par des donateurs extérieurs. Cette

autonomie financière leur donne le pouvoir d'allouer des

ressources en fonction des stratégies et de gérer les activités

des partenaires en conséquence. Un autre décideur et un

donateur, soulignent l'importance de l'autonomie du PNLP

quand il s’agit de s’approprier les activités du programme :

Du point de vue de la politique générale,

l'importance de l’engagement des

programmes nationaux de lutte contre le

paludisme et l'appropriation des activités ne

peut être surestimée. Je ne suis pas contre les

ONG, mais trop souvent elles ont un projet de 3

à 5 ans, elles avancent bien, elles gardent

rarement le Ministère informé, puis elles

disparaissent. Je préfère investir mon argent

dans le PNLP car tant que le projet leur

appartient, et qu’il l’approuve, il sera viable

tant que le financement existe.

‒ Décideur

Trois parties prenantes ont également discuté de l’importance

d’un soutien politique national comme élément essentiel du

leadership et de la gouvernance globale du PNLP. Le

Ministère de la Santé, en particulier, est favorable au PNLP et

aux efforts dans la lutte contre le paludisme, créant ainsi un

environnement propice au soutien du PNLP.

L’utilisation stratégique des partenariats pour soutenir et

guider le programme, un atout de taille spécifique au PNLP, a

fait l’objet d’une discussion entre six parties prenantes :

Le département a établi des partenariats

importants qui contribuent à la gestion des

programmes. Nous avons des partenaires

techniques qui participent à la réflexion et la

conception des plans pour contrôler la

maladie. Nous avons également des

partenariats financiers qui permettent aux

programmes d'aborder et de concevoir des

plans stratégiques.

Nombre de parties prenantes qui considèrent “le système de santé” comme un point faible

Décideurs Exécutants Adoptants Régulateurs Approvisionneurs

Nombre de parties

prenantes par catégorie de défi

Système de santé

3 4 3 0 1 11

Nombre Total de parties prenantes

6 14 9 2 2 33

Page 19: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 19

Après le démarrage de ces plans stratégiques,

nous créons des plans opérationnels annuels.

C’est ce qui fait la force du programme. La

création de partenariats et l'élaboration d’une

documentation stratégique solide, en fait de

nos jours, un programme bien reçu par les

partenaires.

‒ Exécutant

Les partenariats en matière de recherche en particulier, sont

identifiés par cinq parties prenantes. Le PNLP a établi

d’étroits partenariats collaboratifs avec des chercheurs

travaillant à l'Université de Dakar (UCAD) et ailleurs au

Sénégal, qui lui fournissent des indications et des avis

d'experts sur la réduction du paludisme en s’appuyant sur les

recherches en cours.

Le PNLP s’est aussi concentré sur le processus de

réglementation du pays, renforçant les infrastructures

nécessaires à une réglementation efficace sur la sécurité et

l'utilisation d'outils pour prévenir et traiter le paludisme. Un

régulateur note que c’est sous la direction du PNLP que le

contrôle de la qualité a vraiment été mis en place, ce qui a

permis à d’autres programmes du Ministère de la Santé

d’adopter et d'appliquer ce processus.

Les défis du PNLP

Malgré les points forts du PNLP, il est confronté à des défis,

en particulier dans sa structure organisationnelle. Deux

parties prenantes mentionnent une prochaine restructuration

du PNLP basée sur un audit récent de l'organisation mené par

un cabinet de conseil privé. Les problèmes identifiés par cet

audit dénoncent à la fois une structure organisationnelle

inefficace et un manque de ressources humaines. Un décideur

souligne que les membres du personnel sont souvent affectés

à travailler pour le PNLP avec des compétences spécifiques

qui ne sont pas alignées avec les besoins du PNLP. En

conséquence, les besoins du PNLP ne sont pas satisfaits dans

certains départements avec un personnel surmené, tandis que

d’autres membres du personnel n’ont presque rien à faire dans

d’autres départements. Ce décideur souligne aussi que lorsque

le personnel est occupé à essayer de maintenir le

fonctionnement de la machine, il n'y a pas de temps à

consacrer à la réflexion stratégique pour faire avancer les

choses.

Partenariats " Partenariat et collaboration " est la catégorie la plus citée en

matière de succès identifié par les parties prenantes, et discuté

par 86 pour cent des exécutants, 83 pour cent des décideurs et

78 pour cent des adoptants. Les partenariats existants entre le

PNLP, les donateurs, les organisations qui sont chargées de la

mise en œuvre, les ONG internationales, les organisations de

recherche et les experts techniques, rendent les efforts actuels

dans la lutte contre le paludisme plus collaboratifs, efficaces

et pérennes. Un décideur met en avant la structure solide des

partenariats en particulier, qui favorise un environnement

propice à l'échange et à la mobilisation des ressources.

L’une des parties prenantes, un chercheur qui a depuis

longtemps participé aux efforts de lutte contre le paludisme

au Sénégal, attribue la solidité des partenariats actuels à un

arrêt du financement du Fonds mondial en 2004. Le Fonds

mondial n'a pas renouvelé son financement pour le Sénégal

pour de multiples raisons, y compris une mauvaise gestion

des efforts dans la lutte contre le paludisme, de faibles

performances dans le renforcement des systèmes de santé et

des partenariats peu développés. Cet arrêt du financement a

poussé le PNLP à restructurer l'ensemble de son programme

et à se concentrer pour améliorer significativement l'efficacité

de ses interventions et de sa collaboration avec les

partenaires. Ce chercheur considère que la suspension du

financement a en réalité servi de catalyseur pour établir un

cadre de partenariats solides. Le PNLP s’est ainsi axé sur le

renforcement des capacités, établissant un système de gestion

financière fiable, intégrant les partenaires à chaque étape de la

création et de la mise en œuvre de la stratégie, et mettant en

place un suivi et une évaluation périodiques des progrès. Le

Sénégal a obtenu une deuxième subvention du Fonds Mondial

en 2006 après cette période d'amélioration et a depuis été

salué pour la solidité de ses partenariats.

Mécanismes de coordination des partenaires

Le PNLP et ses partenaires ont mis en place plusieurs

mécanismes pour aider à gérer le financement et les stratégies

de la lutte contre le paludisme. Ces mécanismes ont soutenu

le renforcement du cadre de partenariat et ont permis

d’accroitre la collaboration. Les parties prenantes

mentionnent l’ICN (Instance de Coordination Nationale) et le

CCPLP (Cadre de Concertation des Partenaires). La plupart

des partenaires participent à ces mécanismes de coordination ;

les parties prenantes ont discuté de ces mécanismes qui

servent de tribune aux partenaires pour mieux soutenir le

PNLP. Une des parties prenantes ajoute qu’il y a une bonne

représentation de tous les secteurs, des ONG aux universités

jusqu’au Ministère de la santé. Les organismes de mise en

œuvre et les donateurs participent aussi activement aux

réunions qui offrent un cadre propice à l'échange

d'informations.

Améliorations des partenariats

En plus des partenariats qui fonctionnent bien au Sénégal, les

parties prenantes pensent qu’il est nécessaire d’effectuer

certaines améliorations ou d’augmenter les partenariats

actuels. Ces améliorations incluent : la nécessité de mettre en

place des partenariats avec le secteur privé, d’accroitre les

partenariats techniques, les partenariats avec les autorités

religieuses et d’accroitre globalement le nombre de

Page 20: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 20

partenariats.

Nécessité des partenariats avec le secteur privé

Selon les parties prenantes, la plus grande nécessité dans le

cadre des partenariats est de développer une approche qui

implique le secteur privé local du pays, afin d’établir

efficacement des partenariats avec ce secteur. Les parties

prenantes mentionnent plusieurs domaines éventuels où

trouver des partenaires du secteur privé en lien avec les

efforts de lutte contre le paludisme, notamment dans le

secteur de la santé à but lucratif et les grandes sociétés qui

dirigent des établissements de santé. Une partie prenante

mentionne la nécessité de redoubler d'efforts pour former les

médecins et les employés du secteur privé à la gestion des

données et à l’utilisation des outils de présentation des

rapports, afin de permettre un meilleur partage de

l'information et de la gestion des cas de paludisme :

Ne pas travailler ensemble est une lacune en ce

qui concerne le paludisme et la santé en

général. Cela crée un grand vide. Des ressources

sont nécessaires pour former et motiver le

secteur privé. Aucune solution n’existe

actuellement, mais il doit y avoir une stratégie

pour former les employés du secteur privé, sans

pour autant limiter leurs activités qui génère

des revenus. Une des options est de former les

employés du secteur privé directement sur leur

lieu de travail entre les visites des patients. Ce

dispositif avait déjà été lancé à un moment

donné, mais fut arrêté en raison d’un manque

de ressources.

‒ Exécutant

Une autre partie prenante cite un exemple réussi de

partenariat public / privé avec une entreprise productrice de

sucre dans le nord. Dans ce cas précis, les Tests de Diagnostic

Rapide (TDR) ont été proposés aux salariés de ces

entreprises, en coordination avec le district chargé de la mise

en œuvre. Ce partenariat a permis à l’entreprise d’économiser

des ressources financières considérables et a impliqué tous

ses employés, toute une population de travailleurs qui n’aurait

pas était accessible autrement. Cette partie prenante souligne

que les opportunités de ce type doivent être mieux exploitées.

Les autres parties prenantes recommandent la mise en place

de partenariats public / privé de ce genre avec des entreprises

comme les sociétés minières et les producteurs de coton.

Un donateur parle également du soutien offert par leur

organisation au PNLP afin de mettre en place des partenariats

avec le secteur privé. Ce partenaire, et donateur, souligne en

particulier le besoin d’améliorer la pérennité des interventions

en veillant à ce que les efforts de lutte continuent au-delà des

financements extérieurs. Cette partie prenante identifie le

secteur privé comme étant un partenaire clé qui permet de

combler les lacunes, surtout financières.

Coordination Régionale Près des deux tiers des parties prenantes ont discuté de la

nécessité d'une coordination régionale dans les efforts de lutte

contre le paludisme, en particulier pour permettre

l'élimination de la maladie.

[L’élimination nationale] est réalisable, mais la

maladie n'a pas de frontières. Nous sommes

dans une sous-région où d’autres ont aussi le

paludisme. Je ne suis pas sûr des efforts qui

sont mis en place dans les autres pays. Nous

avons besoin d'une stratégie transnationale, à

l’image de ce qui a été mis en place pour le ver

de Guinée et des efforts actuels qui existent

contre le virus Ebola. Les populations se

déplacent. Il y a par exemple la compagnie

productrice de sucre qui teste les travailleurs

migrants venant du sud. Cela doit être mis en

place à toutes les frontières. [L’élimination

nationale] sera moins difficile si tous les pays

voisins sont engagés.

‒ Adoptant

Les parties prenantes mentionnent plusieurs réseaux et

initiatives régionales, y compris :

DELTA – Développement pour l’Excellence et la

Formation des dirigeants en Afrique

OMVS – Organisation pour la Mise en Valeur du

fleuve Sénégal

TIME – Initiative Trans-gambienne pour

l'élimination du paludisme

WAHO – Organisation Ouest Africaine de la Santé

WANMAT – Réseau d’Afrique de l'Ouest pour la

surveillance des traitements antipaludiques

WARN – Réseau régional RBM pour l’Afrique de

l'Ouest

Un certain nombre de parties prenantes doutent que les efforts

régionaux actuels soient efficaces, indiquant plusieurs défis

qui doivent être surmontés. Tout d'abord, il manque à ces

initiatives un mécanisme de coordination fiable. Une partie

prenante remarque qu’à cause de cela, les ressources ne

suivent pas nécessairement les plans qui sont établis au

niveau sous régional.

Pour relever ce défi, plusieurs autres parties prenantes

suggèrent d’établir des stratégies communes et des

programmes conjoints entre les pays. D'autres parties

prenantes se sont montrées sceptiques face à cette idée :

Page 21: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 21

Tout est une question de politique et il n’y

aura pas une communication transfrontalière

tant que les systèmes sont aussi différents. Le

plus gros problème pour le Sénégal est la

Guinée et je ne connais pas le degré de

communication transfrontalière existant. La

coordination régionale n’est pas très soutenue

par PMI. Il n’y a pas beaucoup de

communication et la Gambie n’est pas prise en

charge par PMI. La Gambie a déployé l’AID

dans l'ensemble des pays. Jusqu'à ce que nous

mettions en place la même stratégie et que

nous obtenions des résultats proches de zéro,

je ne suis pas sûr pour le moment du rôle que

peut jouer la coordination régionale.

‒ Décideur

Une autre partie prenante souligne le défi que représente

l'instabilité politique en Gambie et la guerre civile dans

d'autres pays voisins, et le frein à la réussite des initiatives

régionales que cela représente.

Malgré ces importants défis qui empêchent actuellement

d’avoir une collaboration régionale efficace, de nombreuses

parties prenantes insistent sur le fait que cette infrastructure

doit être développée pour assurer un futur succès. Un certain

nombre de parties prenantes citent la réussite actuelle des

institutions de recherche dans la collaboration régionale

comme étant une bonne entrée en matière. Un exécutant met

en avant la nécessité de mettre en place une plate-forme

commune afin de partager les exemples de réussites, les idées

et donner des conseils pour les efforts de lutte contre le

paludisme dans la région. Enfin, une partie prenante

mentionne que deux principaux donateurs, la Banque

Islamique de Développement (BID) et la Fondation Gates,

sont en train d’examiner la possibilité de développer

d’éventuels projets régionaux. Bien qu’aucune partie prenante

ne l’ait spécifiquement mentionné, les donateurs ont la

capacité de fournir le mécanisme fiable nécessaire à une

coordination régionale efficace.

Page 22: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 22

Collaboration Intersectorielle Six parties prenantes ont discuté de l'importance de la

collaboration intersectorielle pour avoir une structure de

gouvernance solide, dans tous les secteurs, et dans le secteur

public en particulier. Un adoptant cite comme référence un

processus de planification participative de 2011 auquel ils ont

participé, qui incluait les collectivités locales, les

Organisations Communautaires de Base (OCB), le secteur de

la santé, les organisations du secteur privé, et les décideurs

nationaux. Cette partie prenante souligne que ce processus fut

un succès grâce à une collaboration à tous les niveaux, du

sommet jusqu’à la base, au niveau opérationnel.

Plusieurs parties prenantes ont discuté de la nécessité de

poursuivre la collaboration et le soutien entre les ministères

du gouvernement. Les efforts de lutte contre le paludisme

pourraient être davantage soutenus par le Ministère de la

Santé, le Ministère de la Jeunesse, Le Ministère de

l'Éducation Nationale et le Ministère de l'Agriculture. En

déployant une approche intégrée, ces ministères pourraient

significativement contribuer à déployer et augmenter la portée

des efforts de lutte contre le paludisme.

Une autre partie prenante mentionne le SAED (une

organisation paraétatique qui travaille sur la culture du riz et

l'irrigation) comme possible partenaire pour la collaboration

intersectorielle. SAED fournit des études sur le climat et

serait un partenaire potentiel dans les efforts de lutte anti

vectorielle, intersectorielle et collaborative.

FINANCEMENT

Le financement des activités de lutte contre le paludisme a été

un sujet important abordé par la majorité des parties

prenantes. Les parties prenantes ont fourni des perspectives

sur l'approche d’allocation des fonds ainsi que le financement

par secteur, y compris le financement extérieur provenant des

donateurs, le financement national et le financement du

secteur privé.

Approche pour l’allocation du financement Les parties prenantes ont des opinions diverses sur l'approche

actuelle en matière d’allocation du financement.

Les ressources sont affectées de manière appropriée

Treize parties prenantes considèrent que les ressources

actuelles vont aux bonnes interventions. Deux décideurs et un

exécutant soulignent l'importance du cadre stratégique pour

diriger l'allocation des ressources à tous les niveaux.

Les besoins sont identifiés et les options sont

nettes. Cela se fait de manière participative avec

tous les partenaires. Nous pensons ensemble,

réfléchissons ensemble et décidons de ce que nous

pensons être nécessaire. Nous pensons que les

priorités et les besoins qui ont été identifiés sont

vraiment là où l'argent devrait être investi.

‒ Décideur

Un adoptant et un exécutant notent que bien qu’il n’y ait

jamais assez de ressources, les acteurs font bon usage des

ressources existantes et qu’elles sont allouées de manière

appropriée. Un adoptant explique qu’à Richard Toll les

ressources étaient suffisantes et bien investies, mais que cela

pourrait être différent dans le reste du pays.

Les ressources devraient être allouées à différents

domaines

Neuf parties prenantes pensent que les ressources actuelles

devraient être allouées différemment. Plusieurs décideurs

demandent que plus de ressources soient allouées à la lutte

contre le paludisme, notamment à la gestion des cas dans la

communauté. Ces décideurs préconisent également une

surveillance et un contrôle accru des activités et le

renforcement de la recherche en entomologie. Un exécutant

est d'accord pour accroitre la surveillance, soulignant que les

activités de M&E et de surveillance devraient représenter 35

pour cent du budget de la lutte contre le paludisme au lieu des

10 pour cent actuels.

Les régulateurs pensent que le contrôle qualité a besoin de

plus de ressources, en particulier pour embaucher des experts

afin d’évaluer les nouveaux médicaments et diagnostics.

Les adoptants réclament plus de soutien pour la mise en

œuvre sur le terrain ainsi que pour les médicaments et outils

de diagnostic. Trois parties prenantes mentionnent la

nécessité d'améliorer la communication avec les

communautés et une de ces parties prenantes cite en

particulier le Kédougou où l'assainissement nécessite

également des ressources supplémentaires. Une des parties

prenantes mentionne que le contrôle vectoriel a été négligé,

tandis qu'une autre cite la nécessité d’augmenter les

ressources humaines qualifiées. Des ressources

supplémentaires sont nécessaires pour le financement du

Page 23: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 23

matériel, y compris pour des moustiquaires et pour une

meilleure disponibilité des médicaments contre le paludisme

(par exemple, les médicaments pour les femmes enceintes ne

sont toujours pas gratuits).

Les ressources allouées à certaines activités doivent

être éliminées

Deux décideurs et deux exécutants croient fermement que les

ressources ne doivent pas être allouées à certaines activités.

Un décideur pense que la recherche pour les vaccins est un

gaspillage d'argent étant donné les défis actuels auxquels fait

face la lutte contre le paludisme.

Deux parties prenantes ont ajouté que l’aspersion intra-

domiciliaire (AID) était un investissement contestable. Le

premier a mentionné son coût élevé et l'autre a parlé des

données peu probantes. D'autre part, un exécutant pense que

l’AID est actuellement sous-financé car ce n’est pas une

priorité pour les donateurs. Il estime que les ressources sont

allouées à des domaines que les donateurs auraient financés

quel que soit le plan stratégique.

Le financement des donateurs Selon les parties prenantes, le financement des donateurs a

permis de mettre en place des stratégies qui ont contribué à

guider les succès du Sénégal. Le programme de lutte contre le

paludisme du Sénégal est principalement financé grâce à des

partenariats avec des donateurs extérieurs. Le Sénégal dispose

d'un cadre solide qui permet à la collaboration des partenaires

d'avoir lieu et le Cadre Stratégique aide à orienter les

ressources vers les interventions prioritaires.

Les parties prenantes ont fait l'éloge des partenariats avec les

donateurs en indiquant que le soutien continu de ces derniers

était la clé du succès actuel et futur. Les parties prenantes ont

mentionné que les donateurs tels que le Fonds Mondial,

USAID et BMGF, étaient des partenaires essentiels aux

efforts pour l'élimination et la lutte contre le paludisme. Une

partie prenante souligne en particulier l'importance des

donateurs qui favorisent la mobilisation des ressources locales

pour des résultats durables.

Cinq exécutants parlent de la nécessité urgente d’un soutien

ininterrompu et accru des donateurs. Un exécutant souligne

l'importance de maintenir les niveaux actuels de financement,

car les succès actuels restent vulnérables et la situation du

paludisme au Sénégal demeure précaire :

Les partenaires du Sénégal et PMI en particulier, ont

réalisé un excellent travail parce que PMI a toujours

été présent. S’ils continuent tous sur la même lancée,

avec le Fonds mondial et les autres partenaires

traditionnels, je pense et je crois que nous allons

terminer ce travail. Pour ces cinq prochaines années,

le financement ne doit pas diminuer. Il doit être

prolongé.

‒ Exécutant

Un autre exécutant note que la disponibilité constante du

financement demeure un défi majeur. Deux autres exécutants

estiment que le gouvernement du Sénégal n’a pas les moyens

de soutenir les efforts de lutte contre le paludisme de manière

indépendante et par conséquent, le soutien extérieur est

nécessaire pour maintenir le niveau de progrès existant. Un

autre exécutant note l'importance de démontrer les efforts et

les succès réalisés actuellement au Sénégal afin que les

donateurs puissent voir les effets de leur investissement et

acceptent de continuer à financer la recherche et la lutte

contre le paludisme.

Cinq exécutants différents ont débattu de la nécessité de

réduire la dépendance aux donateurs extérieurs. Deux d’entre

eux s’inquiètent de la lassitude que peuvent ressentir les

donateurs, ce qui entrainerait une diminution du financement.

D’après une des parties prenantes, l’arrêt du financement du

Fonds Mondial en 2010 et 2011, a eu une incidence négative

sur les résultats. Une autre partie prenante souligne que les

contributions venant de l’extérieur représentent des

ressources complémentaires et bien que les projets financés

par les donateurs se terminent, l'expertise locale continue,

mettant ainsi l’accent sur la nécessité d'un engagement

communautaire.

Trois exécutants considèrent que les donateurs dirigent la

prise de décision sur les stratégies d'intervention contre le

paludisme. L'une de ces parties prenantes déclare que si les

donateurs ne pensaient pas que les activités étaient

nécessaires, ces activités ne seraient pas incluses dans la

planification et ne seraient pas budgétisées.

Enfin, deux décideurs plaident en faveur de nouvelles

approches et idées de financement. À cet effet, le Fonds

Mondial étudie actuellement l’option de fonds innovants dans

le domaine de la santé, où le gouvernement rembourserait le

capital tandis que les donateurs tiers couvriraient les intérêts.

Le principal mode de financement de la BID au Sénégal est le

Fonds d'Actions Islamique, un fonds de solidarité qui

demande un partage des coûts par le pays. Le pays a alors de

20 à 25 ans pour rembourser le fonds à faible intérêt. Les

stratégies de financement innovantes comme celles-ci

permettent une meilleure participation nationale.

Le financement national Les parties prenantes soutiennent deux points de vue

clairement définis qui se recoupent à propos du financement

national : une augmentation du financement national est

Page 24: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 24

absolument nécessaire et le financement national est faible

car l'aide financière des donateurs extérieurs est élevée.

Quatorze parties prenantes ont débattu de la nécessité cruciale

d’accroitre la mobilisation des ressources internes, du niveau

national jusqu’aux gouvernements locaux. Une partie

prenante explique que le PNLP s’active à créer un plan de

plaidoyer afin de mobiliser un soutien supplémentaire des

gouvernements nationaux, de l'État et des collectivités

locales. Un autre exécutant estime que bien que les budgets

nationaux soient restreints, si le gouvernement national

pouvait montrer une augmentation de son propre engagement

financier face au paludisme, les donateurs augmenteraient

aussi leur aide.

Quatre parties prenantes soulignent que le financement

national est faible car le niveau d’aide offert par les donateurs

dans la lutte contre le paludisme est très élevé. Le

gouvernement national est donc en mesure d'investir ses

ressources dans d'autres problèmes essentiels. Un exécutant

recommande aux donateurs d'exiger une contrepartie

nationale, en plus de leur propre aide financière :

C’est logique car le département de santé national

déplace ses ressources ailleurs car le paludisme est

financé par des donateurs. Il y a un énorme obstacle

interne au sein des ministères. Ils ne veulent juste pas

payer. Les donateurs internationaux créent en partie

ce problème. Il revient à la communauté des

donateurs de commencer à exiger que les pays

fassent un effort au niveau du financement.

‒ Exécutant

Financement du secteur privé Treize parties prenantes ont débattu de la nécessité d'un

financement provenant du secteur privé. Plusieurs parties

prenantes s’accordent sur le fait que le financement du secteur

privé n’est pas une priorité, mais devrait quand même le

devenir. Toutefois, pour que cela se produise, un

environnement propice doit d'abord être mis en place. Les

entreprises privées n’ont actuellement aucune incitation

financière à contribuer parce qu'il n'y a aucune option définie

pour un allégement fiscal.

Trois parties prenantes ont discuté de la responsabilité du

secteur public et de ses partenaires à encourager la

participation du secteur privé. Un exécutant note que c’est

dans l’intérêt du secteur privé de reconnaître qu'une

population en bonne santé est préférable pour eux. Une autre

partie prenante, cependant, est sceptique quant à l’exactitude

de cette hypothèse :

Le problème est que le paludisme est prédominant

dans les zones rurales pauvres, ce qui n’est pas le cas

chez les salariés qui travaillent dans les entreprises.

Nous allons devoir être plus créatifs pour démontrer

pourquoi ils devraient investir dans la population

rurale pauvre qui est la plus concernée par le

paludisme.

‒ Décideur

Page 25: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 25

PLANIFICATION ET OPÉRATIONS

Les plus grands défis cités par les parties prenantes tombent

dans la catégorie planification et opérations, axée sur la mise

en œuvre du Cadre Stratégique actuel du Sénégal et des futurs

NMSP au plan national. Même en se basant sur des données

probantes solides, un financement suffisant et des orientations

politiques réalisables, atteindre les objectifs de réduction et

d'élimination du paludisme nécessitera des capacités de

planification et d’opération solides.

Plusieurs parties prenantes citent des exemples de réussite en

matière de planification et d’opérations qui ont contribué à la

réduction de l'incidence du paludisme. Les parties prenantes

ont également ajouté que l'engagement de la communauté est

essentielle et que les succès les plus positifs sont enregistrés

lorsque la communauté non seulement participe, mais oriente

fortement les efforts mis en place.

Dans le même temps, les parties prenantes soulignent des

lacunes récurrentes dans la planification et les opérations. Les

ressources humaines, insuffisantes autant en quantité qu’en

qualité, sont le principal défi à surmonter identifié par les

parties prenantes. La gestion de la chaîne

d'approvisionnement et les problèmes d'infrastructure ont

également été identifiés comme des défis importants par les

parties prenantes. Enfin, le « défi du sud-est » ou la gestion

des défis très importants auxquels fait face la lutte contre le

paludisme dans le sud-est en raison de l’environnement, la

géographie et les limitations en infrastructure et ressources,

menace de rendre improbable l'élimination à l’échelle

nationale.

Les parties prenantes mentionnent à plusieurs reprises que ces

lacunes doivent être résolues afin que le pays puisse atteindre

l'élimination du paludisme.

Optimisation des interventions actuelles grâce

à la stratification Les parties prenantes soulignent que l'approche pour chaque

région du Sénégal est déterminée en fonction de sa zone

épidémiologique. Le pays est divisé en trois zones

écologiques différentes en fonction de la pluviométrie

annuelle : la zone nord-sahélienne (<400 mm de

précipitations annuelles entre juillet et septembre), la zone

sahélienne centrale (400-1000 mm de précipitations entre

juillet et octobre) et la zone tropicale au sud (1,000-1,250 mm

de pluie entre juin et octobre).11 Le pays peut également être

divisé en deux zones écologiques : une zone tropicale avec

une transmission qui dure toute l’année culminant pendant la

saison des pluies et une zone sahélienne qui a une

transmission plus élevée après la saison des pluies.

Les stratégies au Sénégal sont donc adaptées en fonction

des strates dans le nord, le centre et le sud :

Au Sénégal, nous avons trois strates. Nous avons la

région du nord qui est une zone de pré-élimination

où nous devons maintenant développer de nouvelles

stratégies pour atteindre l’élimination. Dans la

région centrale et la région du sud, nous sommes

toujours en phase de prévention. Ces régions ont

mené des stratégies pour atteindre les phases pré-

élimination. Nous avons maintenant déployé des

stratégies telles que la stratégie CMS, en plus des

méthodes traditionnelles, pour atteindre le niveau

de pré-élimination dans quelques années.

‒ Exécutant

Plusieurs parties prenantes ont discuté de la manière dont le

Sénégal devrait continuer à stratifier ses approches de lutte

contre le paludisme selon la zone épidémiologique afin

d’atteindre l'élimination. Les zones à faible prévalence

peuvent se concentrer sur la pré-élimination tout en évoluant

vers l'élimination, tandis que les zones à transmission élevées

doivent se concentrer sur la réduction du taux de

transmission. Un exécutant parle de l'importance de

développer un plan de surveillance pour progressivement

déployer et étendre cette stratégie.

Incidence du paludisme au Sénégal, 2013 (PNLP)

Page 26: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 26

Approche

Moustiquaires

Selon les parties prenantes, les campagnes de distribution

massive pour la couverture universelle en moustiquaires ont

contribué à la réduction du paludisme. Le Sénégal a

commencé la distribution en masse de moustiquaires en 2002

et depuis, le pays est passé d'une stratégie qui cible seulement

certaines populations vers une stratégie de couverture

universelle. Le PNLP et ses partenaires organisent des

campagnes en faveur de la couverture universelle tous les

trois ans. C’est une période pendant laquelle ils distribuent

gratuitement des moustiquaires. Les distributions de routine

ont également lieu pour remplacer les moustiquaires

détériorées ou endommagées. Les parties prenantes

considèrent généralement que la distribution universelle en

moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée

d’action (MILDA) est nécessaire et que le Sénégal a encore

du chemin à faire pour atteindre cet objectif.

Gestion des Cas

La disponibilité généralisée de la thérapie à base

d'artémisinine (ACT) et de TDR, a été citée par les parties

prenantes comme un facteur essentiel pour une meilleure

gestion des cas de paludisme. Les TDR ont permis la

détection et le traitement précoce du paludisme, réduisant le

nombre de cas graves et ont permis de mieux cibler le

traitement pour ceux qui en ont besoin. L’introduction des

ACT a permis d’avoir des succès rapide dans la réduction du

paludisme. Les parties prenantes notent que l’accès gratuit

aux TDR et ACT a apporté un changement notable. Plusieurs

partenaires estiment que le TPI (traitement préventif pendant

la grossesse) devrait également être gratuit.

Chimioprévention du paludisme saisonnier

Cinq parties prenantes affirment avec enthousiasme que la

chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) pour les

enfants âgés de trois mois à dix ans a changé la donne dans la

prévention du paludisme.

J’étais un peu inquiet avant l'introduction de la CPS

parce que nous n’avions pas de nouveaux outils pour

renforcer l'impact. Mais quand la CPS a été

introduite, je me suis dit, " Nous avons un outil

supplémentaire qui peut aider à prévenir la

transmission ". En deux ans, nous savons vu qu'elle a

accéléré la réduction de la maladie.

‒ Décideur

La CPS a eu des résultats qu’aucune autre mesure n’a

pu atteindre. C’est vraiment fabuleux.

‒ Décideur

Une partie prenante parle du succès de la CMS, en particulier

dans le sud-est, et a insisté sur la nécessité de l’étendre à toute

la population de cette région.

PECADOM+

PECADOM+, un programme soutenu par le PMI et le Corps

des volontaires de la paix américain (US Peace Corps), a été

cité par neuf parties prenantes comme étant une approche

extrêmement efficace dans la prévention du paludisme, en

particulier pour atteindre efficacement et systématiquement

les zones les plus reculées du Sénégal. Le système de soins à

domicile offerts par les bénévoles de PECADOM+, plus

connus sous le nom de DSDOM, a permis de gérer au plus tôt

des cas au niveau communautaire avant que le patient ne se

rende à un poste de santé, ce qui n’était pas possible

auparavant au Sénégal, et a permis de réduire le nombre total

de cas graves. Ce programme est particulièrement important

dans les zones rurales où la population doit parcourir de

longues distances pour se rendre à un poste de santé. Une

partie prenante ajoute que les communautés sont en train de

rapidement s’approprier ce programme et que des ressources

supplémentaires consacrées à la PECADOM+ aideraient à

renforcer davantage les capacités du programme.

PECADOM+ est également en train d’accroitre la

sensibilisation de la communauté en encourageant les

populations à se faire soigner les symptômes de paludisme.

Une partie prenante appelle ce programme " le traitement

proactif de la communauté ".

Surveillance

Douze parties prenantes citent l’amélioration de la

surveillance comme étant un atout clé, avec des activités de

surveillance hebdomadaires qui donnent des données plus

complètes à jour, qui augmentent les opportunités de

collaboration. Toutes ces parties prenantes conviennent que le

système de surveillance doit être encore amélioré, avec des

activités renforcées et étendues à travers le pays, ce qui sera

nécessaire pour que le pays atteigne la pré-élimination et

l'élimination. Plusieurs parties prenantes mentionnent

également la nécessité d'assurer des méthodes de Suivi et

d’Évaluation (M&E) suffisantes, ce qui nécessitera

d’augmenter le budget et la formation technique.

Cinq parties prenantes soulignent l'effort de PATH MACEPA

dans le nord du pays pour démontrer en quoi une surveillance

accrue peut être un succès (bien que notre présence en tant

que représentants de PATH MACEPA puisse avoir incité à

faire ces déclarations). Le système de surveillance actuel,

utilisé dans des zones se concentrant spécifiquement sur la

pré-élimination comme le nord, a été salué par plusieurs

parties prenantes car bien organisé pour la collecte des

données de routine. Les parties prenantes insistent sur la

nécessité d’étendre ce système à tous les établissements de

santé avec une efficacité accrue pour permettre de rapporter

les données de manière suffisante.

Page 27: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 27

Approche des défis

Six parties prenantes soulignent que bien que les efforts de

prévention actuels aient été améliorés, ils ont besoin d'être

renforcés pour prévenir plus efficacement les cas futurs.

Plusieurs parties prenantes parlent des traitements préventifs

pour les femmes enceintes (TPI) et pour les nouveau-nés et

les enfants (CMS) qui ont été mis en œuvre à travers le pays,

mais pensent que des mesures supplémentaires sont

nécessaires pour soutenir le reste de la population. Deux

parties prenantes notent que l'utilisation des moustiquaires par

la population doit être améliorée. Les moustiquaires ne sont

souvent pas utilisées par certaines populations et beaucoup

qui en faisait un bon usage au début, commence à se relâcher.

Nécessité d’une meilleure lutte anti vectorielle

Six parties prenantes pensent qu’il est nécessaire de

développer une lutte anti vectorielle efficace. Trois parties

prenantes soulignent également la nécessité de lutter contre

les larves. Une partie prenante pense que l’utilisation de

larvicide serait utile dans certaines zones afin de réduire le

paludisme, mais elle note qu'il n'y a pas d'accord universel sur

cette approche. Beaucoup veulent des données probantes sur

l’efficacité de cette méthode avant de l'incorporer dans les

efforts de lutte actuels.

Sept parties prenantes parlent de l'IRS, même si cela s’avère

être un sujet controversé, car beaucoup divergent sur le fait

que l'IRS soit bénéfique ou constitue un gaspillage de

ressources. Quatre adoptants veulent utiliser l’IRS dans leurs

régions. Bien que ces parties prenantes reconnaissent les

opinions divergentes sur cette approche, ils estiment que l'IRS

peut être efficace dans leurs régions et vaut la peine d’être

essayée.

Deux décideurs et un exécutant ne sont cependant pas

d'accord sur l’efficacité de l'IRS et estiment que ces

ressources devraient être investies dans d'autres domaines.

Pour le moment, je n’ai aucune donnée probante

convaincante que l'AID a été un succès ici. Elle ne

couvre pas suffisamment de personnes compte tenu

du budget. Je pense que l'argent pourrait être mieux

investi. Les gens ont remis en cause l’AID à cause

des comportements des personnes et à cause des

taux de piqûres élevées en plein air. Il n’est pas très

clair si c’est efficace d’un point de vue

entomologique et si je regarde les données sur les

MII [Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide], ce

n’est pas convaincant.

‒ Décideur

Évolution de la prévention à l’élimination

Huit exécutants et adoptants et un décideur ont discuté de la

nécessité d'élargir et d'intensifier globalement les efforts

actuels. Les efforts actuels sont efficaces mais n’atteignent

pas encore l'ensemble de la population.

Cinq parties prenantes ont discuté de la nécessité d'une

approche modifiée alors que les régions passent des activités

de lutte contre le paludisme vers l'élimination. Une partie

prenante estime que la première exigence serait d’améliorer

l’étude des cas. Pour dépasser le niveau actuel de lutte contre

le paludisme, l’amélioration de la qualité et l'intensification

de l’étude des cas est nécessaire. Une détection

asymptomatique est également essentielle pour atteindre le

stade de l'élimination et le Sénégal va devoir améliorer ses

efforts et ses outils pour y arriver.

Les parties prenantes ont discuté de l'importance de maintenir

et de renforcer les efforts de lutte, en particulier dans le sud-

est. Ces efforts doivent se poursuivre jusqu'à ce que de

nouvelles interventions ou de nouveaux outils soient créés

pour permettre d’intensifier les efforts de lutte jusqu’à ce que

tout le pays atteigne la pré-élimination.

Ressources Humaines

Les ressources humaines sont le principal défi identifié dans

les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal, cité encore

plus fréquemment que les défis financiers par les parties

prenantes. Les parties prenantes ont discuté de la nécessité

d'améliorer à la fois la qualité et la quantité de personnel

dédié à la lutte contre le paludisme, insistant sur la nécessité

d’augmenter le personnel bien formé et qualifié à tous les

niveaux. Les parties prenantes mentionnent aussi

spécifiquement la capacité limitée, le besoin de développer

les compétences et la nécessité d'augmenter la motivation du

personnel existant, que ce soit sur un plan financier ou autre.

En revanche, neuf parties prenantes considèrent que bien que

le Sénégal ne dispose pas d'un grand nombre de personnel

travaillant à la lutte contre le paludisme, le personnel existant

est de bonne qualité, expérimenté et a reçu une formation de

qualité.

L’un des défis important mentionné, est le nombre suffisant

de personnel dans les régions du pays, mais plus

particulièrement aux niveaux périphériques. Dans la région de

Kédougou, une région du sud-est avec un environnement qui

rend difficile le contrôle du paludisme, des populations

géographiquement dispersées et une infrastructure de santé

limitée, plusieurs parties prenantes expliquent que le

problème est de non seulement trouver et former le personnel

de santé, mais aussi de ne pas perdre le personnel formé au

dépend des industries aurifères. Ces sociétés attirent une

Page 28: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 28

grande partie de la population loin des efforts de lutte contre

le paludisme, ce qui limite le nombre de bénévoles

disponibles pour les campagnes de masse contre le paludisme

ou pour les efforts de gestion des cas. Un adoptant explique

qu'il est seulement en mesure de proposer des primes entre

2000 et 3500 francs CFA (environ $3 US - $6 US) aux

bénévoles de cette région. Un décideur considère que le

Ministère de la Santé et le PNLP devraient s’organiser au

niveau opérationnel afin de s’assurer que les ressources

humaines nécessaires soient disponibles à tous les niveaux

pour pouvoir mener avec succès les interventions identifiées.

Des ressources humaines hautement qualifiées ont également

été citées comme étant nécessaires pour le Sénégal. Les

parties prenantes mentionnent qu’il faut des experts qui

connaissent bien le secteur de la santé et du paludisme afin de

soutenir davantage les efforts actuels. Trouver des ressources

humaines hautement qualifiées présente un défi surtout dans

les régions périphériques du pays. Les membres de la

population ayant fait des études et ayant une formation

supérieure, quittent souvent ces régions pour aller au centre

du Sénégal, ce qui fait que la plupart des postes dans les

régions périphériques sont occupés par des travailleurs non

qualifiés. Les travailleurs manquent souvent de motivation à

cause des faibles salaires et des possibilités d’avancement

limitées.

Sans ressources humaines suffisantes pour lutter contre le

paludisme, les parties prenantes doutent que des progrès

soient possibles dans le Sud-Est et dans les autres régions

périphériques. D’après les parties prenantes, une solution

politique doit se concentrer sur le renforcement des effectifs,

l’amélioration de la formation pour soutenir le développement

des compétences du personnel et offrir de meilleurs avantages

financiers, ou autres, au personnel pour accroître sa

motivation et son maintien.

Engagement communautaire

Treize partie prenantes mentionnent que la participation

communautaire est un facteur essentiel des activités de lutte

contre le paludisme au Sénégal et citent une sensibilisation

accrue et l'appropriation communautaire comme étant les clés

de la réussite, en particulier au cours de ces dernières années.

La planification participative avec les communautés, les

efforts de plaidoyer et de communication ainsi que les efforts

dirigés par la communauté, ont tous été cités comme étant des

interventions réussies. Une partie prenante parle de

l'importance du développement de l'expertise locale qui sera

plus durable que la présence des donateurs.

Les parties prenantes expliquent que le Sénégal à une culture

axée sur la communauté et considèrent que les stratégies les

plus efficaces pour lutter contre le paludisme doivent

impliquer et être dirigées par les communautés. Un exécutant

met en avant le succès et l'importance de cette approche :

Le Sénégal a une culture largement communautaire.

Les gens font les mêmes choses que leurs voisins. Il y

a un sens de communauté fort. S’il y a un leader qui

les dirige, les gens vont l’écouter.

‒ Exécutant

Malgré l'importance du degré d'engagement de la

communauté qui est fréquemment mentionnée, plusieurs

parties prenantes estiment que le rôle de la communauté n’est

pas toujours apprécié par les acteurs de haut niveau et que

l'engagement communautaire n’est pas toujours une priorité.

Les parties prenantes ajoutent qu’il faut que cela change pour

que le pays puisse atteindre l'élimination. Une partie prenante

remarque simplement que :

Quel que soit l’efficacité de l'intervention, si les

communautés ne s’en approprient pas la

responsabilité, il n'y aura pas de résultats.

‒ Responsable de l’approvisionnement

Les efforts qui non seulement engagent les communautés,

mais sont aussi dirigés par elles, sont souvent couronnés de

succès et les parties prenantes citent plusieurs exemples. Un

militant de la communauté est passé à l'action quand sa fille

est décédée du paludisme. Il s’est chargé de l'éducation de

l'ensemble de la communauté et s’est assuré que les mesures

préventives et les traitements contre le paludisme soient bien

compris et facilement disponibles. Il a collaboré avec sa

communauté et les zones environnantes pour développer des

comités de village et des stratégies locales. Ils ont recueilli

des fonds et organisé des événements éducatifs, y compris la

célébration de la Journée Mondiale contre le paludisme du

Ministère de la Santé en 2005. À la suite de ces efforts, en

2009, ils avaient atteint 70 villages et ont commencé à voir

des villages sans paludisme. Ce militant communautaire

continue à optimiser les activités de lutte contre le paludisme

et se dédie à l'éradication du paludisme. Sa communauté ainsi

que les communautés environnantes ont suivi son exemple.

Plusieurs parties prenantes mentionnent cet exemple pour

illustrer l'importance de l'engagement et du leadership

communautaire.

Stratégies d’engagement communautaire

Parce que le travail avec les communautés est très important,

le PNLP a intégré cette approche en travaillant avec les CBO

dans les districts et villages. Les CBO soutiennent le PNLP en

permettant de sensibiliser la communauté et d’encourager les

activités de prévention, y compris la distribution des

moustiquaires et la gestion des cas. Les CBO offrent

également plusieurs services : la communication en porte-à-

porte, l’organisation d’événements publics et même la

Page 29: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 29

participation à des programmes radio pour informer de

l'importance d’utiliser des moustiquaires et de maintenir un

environnement propre pour empêcher la reproduction des

moustiques. Le PNLP et ses partenaires travaillent également

avec les écoles publiques. Une des parties prenantes souligne

que " les enfants sont les meilleurs communicants quand il

s’agit de leurs parents ". Jusqu'à présent, le PNLP et ses

partenaires ont formé 1 600 enseignants pour diffuser le

message de la lutte contre le paludisme.

D'autres organisations s’activent à accroître et à renforcer la

sensibilisation et l'implication communautaire. Par exemple,

certaines organisations utilisent des champions pour attirer

l'attention de la communauté comme le célèbre musicien

sénégalais Youssou N'Dour ou le joueur international de

football Lionel Messi. Ces stratégies permettent également de

mettre en avant les efforts importants réalisés par tous les

membres de la société pour combattre le paludisme, en

particulier les champions communautaires qui montrent

l'exemple :

Les champions ne sont pas forcément Youssou ou

Messi. Ce sont également les membres de notre

communauté. Tout le monde peut faire la différence

et nous essayons de montrer comment chaque

personne en est capable. Ce modèle a bien

fonctionné ici.

‒ Exécutant

Plusieurs parties prenantes mentionnent une nouvelle

campagne qui est en train d’être déployée par PATH et Speak

Up Africa, appelé Zéro Palu ! Je m’engage. Cette campagne

a été conçue pour donner un sens d’appropriation de la lutte

contre le paludisme à chaque citoyen sénégalais et rassemble

différentes stratégies d'engagement communautaire réussies

au Sénégal. La campagne va utiliser des champions

communautaires et encouragera les dirigeants à s’engager

pour un Sénégal sans paludisme.

Un autre programme couronné de succès mentionné par

plusieurs parties prenantes est celui des Badjenu Gox ou "

marraines de quartier ", un programme institué en 2009 qui

reconnait le pouvoir d’influence des femmes au sein de leurs

communautés. Les marraines de quartier s’assurent que les

personnes dans leurs communautés ont accès aux soins de

santé. Les parties prenantes mentionnent le succès de cette

collaboration en matière d’éducation, pour distribuer des

outils de prévention comme les moustiquaires imprégnées et

des traitements contre le paludisme.

L’un des exécutants explique qu’il est nécessaire de soutenir

davantage les collectivités communautaires. Les collectivités

communautaires reçoivent un certain montant de financement

du gouvernement et peuvent également collecter des fonds

supplémentaires au moyen de prélèvements locaux. Ces

revenus peuvent être utilisés pour n’importe quelle activité

dans les communautés, et sont généralement attribués sur la

base d’un vote municipal. Cette partie prenante note que les

communautés doivent être mieux sensibilisées afin qu'elles

acceptent d’utiliser plus de ces fonds dans la lutte contre le

paludisme.

Malgré les succès remarquables qui ont résulté des

partenariats communautaires, plusieurs parties prenantes

mentionnent également des défis importants. Le financement

est limité et très souvent le plaidoyer et la communication

pour la lutte contre le paludisme sont les moins prioritaires.

Pour que le Sénégal puisse continuer à poursuivre avec succès

sa lancée vers l'élimination, les parties prenantes pensent que

les communautés doivent être prioritaires et pleinement

intégrées dans les efforts de lutte contre le paludisme.

Résistance Communautaire

Malgré les efforts d'engagement communautaire importants

qui sont souvent couronnés de succès, la résistance

communautaire reste un défi important à surmonter au

Sénégal et a été identifié par près de deux tiers des parties

prenantes. Les parties prenantes ont discuté de la nécessité

d'éduquer la population afin de promouvoir un changement de

comportement et elles considèrent que ces efforts doivent

augmenter de manière significative. Une partie prenante cite

la nécessité de surmonter la résistance de la population dans

les efforts actuels :

Il y a eu des défis. Dans certains domaines, nous

avons eu des résultats très positifs, mais dans

d'autres domaines nous sommes confrontés à la

résistance de la population. Nous devons intensifier

nos activités de lutte dans ces zones pour réduire la

prévalence au même niveau que dans les zones de

pré-élimination. Il devrait y avoir de nouveaux

modes de réflexion dans les zones rouges et une

intensification des activités pour réduire la

transmission et atteindre le stade de pré-

élimination.

‒ Exécutant

Les communautés posent certains défis, et l’un des principaux

identifié par les parties prenantes est le refus de la population

de dormir sous des moustiquaires. Alors que de nombreuses

parties prenantes estiment qu’une meilleure éducation peut

aider, un décideur est sceptique, citant la culture

communautaire et la chaleur du soir comme étant des

obstacles à l'utilisation des moustiquaires :

Page 30: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 30

L'éducation a été faite. Les gens comprennent.

Changer les comportements est beaucoup plus

difficile. Quand il fait chaud dehors ou quand les

gens sont en train de socialiser, ils ne seront pas

sous une moustiquaire.

‒ Décideur

Les parties prenantes ont ajouté que la zone avec le plus

grand niveau de résistance communautaire était celle de

Kédougou, la région sud-est du Sénégal, qui a le taux de

prévalence du paludisme le plus élevé.

Pour une description détaillée des défis de Kédougou, voir

l’encadré ci-dessous.

A propos de la résistance communautaire, quatre adoptants

et un exécutant mentionnent la nécessité d’avoir des

stratégies de communication plus solides pour promouvoir

le changement de comportement. Les parties prenantes

expliquent qu’afin que les stratégies de communication

actuelles soient améliorées et renforcées, les ressources

doivent être augmentées.

LE DÉFI DU SUD-EST : LA SITUATION DE LA RÉGION DE KÉDOUGOU

La situation de Kédougou, ou “ défi du sud-est ”, est citée car cette région nécessite des ressources et une attention accrues pour traiter le

paludisme. Le sud-est a le taux de pauvreté le plus élevé du Sénégal. Les problèmes sanitaires sont exacerbés par de fortes précipitations

pendant la saison des pluies. Cette vaste région géographique est également constituée de populations nomades qui nécessitent des

techniques spéciales d’engagement.

Principaux défis identifiés à Kédougou

Le manque de personnel de santé qualifié

Si nous prenons par exemple la zone de Kédougou où il y a de l'or, les personnes qui étaient gérants de pharmacies préfèrent quitter

le domaine de la santé pour aller vers l’exploitation minière traditionnelle afin de trouver de l'or. En général, nous manquons de

fonctionnaires dans le domaine de la santé dans cette région. Il n’y a pas seulement le personnel de santé qui quitte leurs emplois,

mais il y a aussi les enseignants. Même des parents laissent leurs enfants malades pour aller chercher de l’or.

‒ Responsable Approvisionnement

Nécessité de changer le comportement et l’engagement communautaire

Surtout à Kédougou. Dans la région de Kédougou, nous ne sommes pas confrontés au problème de disponibilité des moustiquaires

imprégnées d'insecticide, elles sont facilement disponibles. Le problème est l'utilisation de ces moustiquaires : convaincre la

population de dormir sous moustiquaire. Ce n’est pas comme dans les régions du nord. Dans ces régions, cette habitude a été

adoptée et il n'y a pas de problème pour que les populations dorment avec. Mais à Kédougou, nous avons ce problème.

‒ Adoptant

Situation géographique et taille

Pendant longtemps, Kédougou était isolé du reste du pays. Vous devez garder à l’esprit que jusqu'en 1995-1998, il n’y avait pas de

route pour s’y rendre. La population de Kédougou est culturellement plus proche de la Guinée ou du Mali. Ces habitants se sentent

plus connectés à ces pays qu’au Sénégal. Pendant longtemps, il était plus facile pour la population de se rendre dans ces pays que

dans le reste du Sénégal. Nous n’avons commencé à communiquer avec eux que récemment. Ils suivent les programmes de radio et

de télévision de la Guinée et du Mali. Contrairement à d'autres régions où nous devons faire peu d’efforts pour voir des progrès en

matière de santé, à Kédougou nous devons faire deux à trois fois plus d’efforts pour obtenir les mêmes résultats. C’est une zone

géographique immense, et il y a très une faible population qui est dispersée à travers la région.

‒ Adoptant

Principales opportunités identifiés dans la région de Kédougou

Maintien et renforcement de la PECADOM+, la CPS et les distributions en masse de moustiquaires

Les interventions qui ont fonctionné ailleurs n’ont pas été une complète réussite dans le sud. Les stratégies fonctionnent mais doivent

être intensifiées et inclure plus de traitements à domicile. Dans cette région, nous devrions accroitre le nombre d’établissements de

santé. Pour ce faire, nous devons aller vers la communauté avec du personnel de santé qui intervient à domicile.

‒ Décideur

Nous devons combiner plusieurs stratégies mais nous devons aussi les intensifier. Maintenir et renforcer la PECADOM+ est

extrêmement important. La CPS devrait être maintenue et renforcée, ainsi que la distribution en masse de moustiquaires.

‒ Adoptant

Page 31: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 31

Gestion de la chaîne d'approvisionnement et

des infrastructures La gestion de la chaîne d'approvisionnement et des

infrastructures est le deuxième défi majeur cité par 70 pour

cent des parties prenantes. Tous les groupes de parties

prenantes ont mentionné ce défi, mais les représentants de

l’approvisionnement, les exécutants et les adoptants, les

groupes ayant le plus de chance d’avoir besoin d’une

infrastructure efficace au quotidien, ont été les plus

susceptibles de discuter de cette catégorie, avec 100 pour

cent, 79 pour cent et 67 pour cent des parties prenantes de ces

groupes respectivement qui identifient la gestion de la chaîne

d'approvisionnement et des infrastructures comme étant un

défi.

Gestion de l'approvisionnement

La gestion de la chaîne d’approvisionnement du niveau

central jusqu’aux régions périphériques, est un défi majeur

identifié par les parties prenantes. Un certain nombre de

problèmes sont cités par les parties prenantes au niveau de la

gestion de la chaîne d'approvisionnement, y compris la

mauvaise qualité et le nombre limité d’entrepôts, les

médicaments périmés dans les points de prestation de

services, les problèmes de renouvellement de stock, la

mauvaise gestion logistique dans les régions éloignées et les

problèmes de transport.

Quatre parties prenantes mettent en avant la difficulté

d'accéder aux zones reculées et mettent en cause les obstacles

tels que les longues distances, les mauvaises routes et la

saison des pluies. A Kédougou, et dans de nombreuses autres

régions éloignées, les routes sont dangereuses tout au long de

l'année et deviennent impraticables durant la saison des

pluies. La région de Kédougou est également citée comme

représentant un défi particulier en raison de sa grande taille,

du lourd fardeau du paludisme et de l'insuffisance des

infrastructures qui limite l’accès aux services de santé dans de

nombreuses communautés.

Une fois que les produits arrivent dans les zones reculées, le

stockage représente un défi majeur selon les représentants de

la régulation et de l'approvisionnement. Les espaces de

stockage dans la plupart des régions sont conçus pour gérer

des stocks limités et ne sont pas capables de gérer le nombre

élevé de produits antipaludiques, particulièrement les produits

comme les moustiquaires qui demandent un grand espace de

stockage. De nombreux entrepôts ne sont pas satisfaisants car

ils sont incapables de stocker les produits en sécurité.

Toutefois, le PNLP et ses partenaires s’activent pour trouver

des solutions de stockage :

Aujourd'hui, nous avons commencé à demander aux

médecins régionaux de trouver des maisons qu’ils

peuvent louer et où ils mettront le stock pour éviter le

transport constant entre Dakar et les régions. C’est ce

que nous appelons les entrepôts secondaires ou les

entrepôts tampons. Nous allons stocker les produits

trois à six mois selon les régions. La PNA [Pharmacie

Nationale d'Approvisionnement] encourage cette

initiative car elle possède des médicaments destinés

aux régions et aux districts. Elle utilise des camions

qui vont des districts aux postes de santé. De cette

façon, les stocks sont rapprochés des régions et il

n’est plus nécessaire de se rendre tout le temps dans

les régions. Nous ne pouvons pas construire des

entrepôts et les rénover. Ce n’est pas le but du

programme. Mais nous avons le soutien des

partenaires comme USAID pour louer les entrepôts où

nous en avons besoin.

‒ Approvisionnement

Une partie prenante explique qu’il existe des problèmes de

communication entre le PNLP qui commande des produits et

la Pharmacie Nationale (PNA) qui est responsable du

stockage et de la livraison. Selon cette partie prenante, le

PNLP commande souvent des quantités tellement importantes

que la PNA ne peut pas les stocker et essaie d’acheminer tous

les produits vers les zones périphériques dans des

établissements de santé où l'espace de stockage est limité.

En plus des problèmes de transport et de stockage, plusieurs

parties prenantes mentionnent le problème des ruptures de

stock aux niveaux périphériques. Les ruptures de stock sont

principalement attribuées aux problèmes de ressources

humaines. Le manque de personnel qualifié et suffisamment

formé dans les zones reculées peut affecter négativement le

processus de renouvellement de stock du fait qu’il y est du

retard dans les commandes de produits ou des commandes

insuffisantes ou inexistantes.

Disponibilité des ressources

Un tiers des parties prenantes a discuté de la disponibilité des

ressources au Sénégal, donnant comme exemple de succès, la

disponibilité des produits. Un adoptant pense que la

disponibilité des produits est élevée au Sénégal, ajoutant que

leur région n’a pas connu de rupture de stock au cours des

dernières années. Un autre adoptant ajoute que s’il y avait

auparavant de nombreux défis liés aux ruptures de stock dans

leur région, ils ont réussi au cours des deux dernières années à

résoudre ce problème et ils ont maintenant accès à des

entrepôts mobiles et à des pharmacies.

Inversement, pour 42 pour cent des parties prenantes, un des

défis cité est la disponibilité constante des produits. Les

Page 32: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 32

problèmes de gestion dans la chaîne d'approvisionnement

limitent parfois la disponibilité des produits. Les parties

prenantes mentionnent également la nécessité d'accroître

l'offre pour certains produits. Les MILDAS, par exemple,

doivent être remplacés régulièrement car elles ne sont pas

toujours bien maintenues. La disponibilité des médicaments

gratuits contre le paludisme et les équipements de pointe pour

les laboratoires a également été mentionnée. Les parties

prenantes évoquent également les problèmes épisodiques de

médicaments périmés dans les points de livraison, encore une

fois dus à des problèmes de ressources humaines au niveau du

renouvellement des stocks. Une partie prenante estime que le

nombre de marchandises destinées au sud-est devraient être

augmenté. Enfin, deux parties prenantes mentionnent la

nécessité de mettre à jour les équipements dans les centres de

santé à travers le pays, y compris les microscopes.

Les mouvements de population Les mouvements de population au niveau national et régional,

sont un défi majeur à la planification et aux activités de lutte

contre le paludisme et sont mentionnés par dix parties

prenantes. Une partie prenante ajoute que les populations se

déplaçant depuis des régions à faible prévalence vers les

régions à forte prévalence, constituait un problème pour la

mise en œuvre des activités et entrainait une augmentation du

nombre de cas de paludisme. Par exemple, sur 174 cas de

paludisme recensés dans le district de Richard Toll au

Sénégal, seulement 30% cas ont été transmis localement. La

plupart des cas proviennent d'autres régions du pays ou des

pays voisins. Les parties prenantes soulignent la nécessité

d’avoir un cadre de coordination régional axé sur la gestion

des cas de paludisme. Des stratégies doivent être mises en

œuvre conjointement dans toutes les régions, en particulier

dans les zones où les taux de transmission sont plus élevés.

Processus d’approvisionnement Les discussions sur le processus d'approvisionnement ont

amené des commentaires mitigés de la part des parties

prenantes et le message à retenir est que la communication

entre le PNLP et la PNA doit être améliorée.

Un adoptant affirme que l'acquisition et la disponibilité des

produits s’était considérablement améliorée au cours des

dernières années et qu’actuellement, cela fonctionnait bien.

La présence d’un magasin central régional et la mise en place

de méthodes de livraison plus efficaces, ont contribué à

améliorer le système d’approvisionnement dans la région de

cette partie prenante. Cependant, plusieurs exécutants

soulignent que certains défis persistent au niveau du

processus d'approvisionnement actuel, notamment au niveau

de l'approvisionnement régulier et constant des médicaments,

de l'achat des MILDAS et de l’accès élargi à l’AID dans un

plus grand nombre de zones.

Actuellement, les produits antipaludiques sont achetés par le

PNLP, ou ses partenaires, et sont ensuite expédiés à la PNA

qui est sous contrat pour gérer le stockage et le transport de

marchandises dans l'ensemble du pays. Cet arrangement se

structure autour du calendrier de décaissement des

subventions du Fonds Mondial.

Processus de régulation Les parties prenantes ne citent pas de défi majeur dans le

processus de régulation actuel au Sénégal en dehors des

ressources humaines et financières qui sont limitées pour

compléter les efforts actuels.

Les parties prenantes expliquent le processus de régulation

actuel au Sénégal qui est géré par plusieurs acteurs clés :

MOH, Direction de la Pharmacie et du Médicament

(DPM) : réglemente et supervise l'utilisation de

médicaments dans la population ; met l'accent sur la

réduction des coûts pour le pays.

LNCM (Laboratoire National de Contrôle des

Médicaments) : Évalue l'efficacité et les problèmes liés

aux médicaments ; contrôle la qualité des médicaments

antipaludiques ; pharmacovigilance.

Experts Indépendants : Sélectionnés pour fournir des

avis d'experts sur l'efficacité et l'innocuité des

médicaments devant être homologués. Les experts sont

nommés par le Ministère de la Santé et sont souvent des

professeurs de la Faculté de Médecine ou de Chirurgie

Dentaire à l'UCAD. Un nouveau processus, en cours de

déploiement, invite des experts de la communauté

nationale à postuler.

Commission des médicaments : Analyse les arguments

et données probantes en faveur des médicaments ainsi

que les témoignages d'experts et détermine s’il faut

approuver ou rejeter de nouveaux médicaments. Les

Membres de la Commission comprennent le Ministère de

la Santé (DPM, PNLP et le Laboratoire National) ainsi

que l'OMS.

Homologation des médicaments

La commission des médicaments passe en revue tous les

arguments et données relatifs aux nouveaux médicaments, y

compris les témoignages d'experts indépendants. Il n'y a

aucune règle qui exige que les médicaments soient testés sur

les populations locales ou régionales. La décision finale est

principalement basée sur les données probantes existantes et

les arguments apportés par les experts. Si un médicament est

approuvé par la commission, un arrêté ministériel est signé

par le Ministère de la Santé, puis le médicament est mis sur la

liste des Médicaments de Base et enfin une licence

d'importation est fournie. Le médicament peut ensuite être

introduit et acheté sur le marché. La commission prend

également des décisions relatives à l'arrêt des licences ou

Page 33: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 33

autorisations des médicaments actuels ou des médicaments

dont la date d'expiration approche.

Rejet des médicaments à l’importation

Les régulateurs précisent que les médicaments sont rejetés

lorsque l'efficacité n’est pas vérifiée ou lorsque le

médicament représente une menace ou un danger majeur.

Parfois, les problèmes de qualité peuvent également amener à

un rejet, y compris un problème de fabrication. Les exemples

cités incluent des sirops qui changent de couleur, des

comprimés qui se cassent facilement ou des médicaments ne

comportant que des instructions dans une langue autre que le

français.

Diagnostics

L’un des régulateurs ajoute que la régulation actuelle en

matière de diagnostic est gérée par le département de

parasitologie de l'Université. Le département de l'Université

examine la qualité et l'efficacité des kits de diagnostic. Les

MILDA et les pesticides sont aussi examinés. Le laboratoire

national prévoit de soutenir davantage l'examen réglementaire

des diagnostics dans le futur.

Un exécutant explique que le Sénégal relève du CILSS

(Comité Inter-état de Lutte contre la Sécheresse au Sahel) et

que ce comité gère l'homologation des insecticides utilisés

pour la lutte anti vectorielle dans ses pays membres. Ce

comité sert de plate-forme régionale permettant aux fabricants

d’entrer sur les marchés Ouest-africains grâce à un seul

processus d’enregistrement.

DONNÉES DE BASE

Treize parties prenantes ont discuté de la nécessité de

poursuivre la recherche pour soutenir de nouvelles approches

et interventions dans les activités de lutte contre le paludisme.

Plusieurs parties prenantes ont discuté de la recherche

actuellement en cours axée sur des études de vecteur, la plate-

forme Naya qui a permis aux chercheurs d'évaluer le

développement du paludisme au sein des populations et

l'entomologie des populations de moustiques femelles.

Deux parties prenantes ont mentionné la nécessité d'un

système de surveillance actif optimisé qui peut efficacement

être élargi pour couvrir l'ensemble du pays. Pour cela, des

preuves supplémentaires sont nécessaires pour étendre les

outils de surveillance existant au reste du pays de manière

rentable et faisable. Un donateur a également souligné que le

Sénégal nécessitait une mise à jour de son système de collecte

de données et que l’évolution vers l'élimination nécessiterait

des améliorations au-delà du système actuel.

Sept parties prenantes ont discuté de la nécessité de

poursuivre les recherches sur la résistance des vecteurs aux

insecticides, un phénomène qui est apparu dans certaines

régions et constitue un défi particulier pour les

entomologistes qui travaillent sur le problème. Bayer est aussi

en train de développer de nouveaux insecticides à cause de la

résistance aux insecticides utilisés sur les moustiquaires dans

certaines régions. Deux parties prenantes ont discuté de la

nécessité de poursuivre les recherches sur un vaccin contre le

paludisme afin de trouver le meilleur candidat. Une partie

prenante a souligné la nécessité d'une étude plus approfondie

sur les raisons de la réduction du paludisme, tout en

soulignant qu'il est difficile de savoir si les interventions

actuelles ont conduit à sa baisse ou s’il y a en fait des raisons

externes. Une autre partie prenante a évoqué la nécessité de

mener d'autres recherches sur les stratégies et interventions

idéales selon la zone de paludisme afin que les efforts pour

parvenir à l'élimination soient aussi efficaces que possible.

Un décideur a appelé à poursuivre la recherche sur

l’utilisation d’une prise unique de primaquine à faible dose

avant de l’utiliser, car il y a un risque pour les personnes

atteintes de déficit en G6PD. Cette partie prenante a souligné

que les études existantes de l'OMS ne concernaient pas les

populations africaines. Une autre partie prenante estime que

la question de l'efficacité de l'IRS exige un examen plus

approfondi par des recherches tandis qu’une autre partie

prenante soutenait que l’efficacité du larvicide devrait être

davantage étudiée.

Page 34: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 34

DÉVELOPPEMENT D’OUTILS

Près de la moitié des parties prenantes ont discuté de la

nécessité du développement d’outils, en général de nouveaux

outils optimisés et en particulier certains types d'outils.

De nouvelles interventions optimisées sont

nécessaires Quatre parties prenantes ont mentionné la nécessité d’avoir de

nouveaux tests de diagnostic optimisé sur le terrain avec une

meilleure fiabilité et de meilleures méthodes de réaction

chaîne polymérase (PCR). Une partie prenante a cité la

nécessité de meilleurs outils pour le suivi et l'identification du

réservoir asymptomatique. Un autre a souligné la nécessité de

kits de PCR portables parce les PCR actuelles ne sont pas

disponibles dans l’ensemble du pays pour le moment.

Sept parties prenantes ont débattu de la nécessité de nouveaux

outils en général, précisément de nouvelles interventions qui

seront plus avancées que les interventions actuelles. Ces

parties prenantes ont étudié la question de la prochaine

génération de NMSP qui exigera une augmentation de

l'assistance technique au Sénégal pour solidifier le progrès

vers la pré-élimination et l’avancement vers l'élimination.

Une partie prenante a mentionné la nécessité d'anticiper la

résistance aux insecticides et ACT afin de ne pas retarder la

transition vers la pré-élimination et l'élimination.

Trois parties prenantes ont discuté de la nécessité d’introduire

de nouveaux outils de lutte anti vectorielle. Ils ont cité des

outils pour contrôler les larves, des revêtements durables pour

remplacer l’IRS, la pulvérisation en mosaïque des

moustiquaires et la nécessité d'un nouvel outil de protection

contre les morsures en plein air.

Cinq parties prenantes ont discuté de la nécessité de certains

outils de prévention. Trois parties prenantes ont mentionné le

vaccin. Deux parties prenantes ont discuté de la nécessité

d’une prise unique de Primaquine à faible dose, ce qui peut

être incorporée dans la stratégie de l'année prochaine selon

une partie prenante, malgré les récentes préoccupations du

comité d'éthique. Cette partie prenante a ajouté :

[Une prise unique de Primaquine à faible dose] est une

recommandation de l'OMS. Le choix revient maintenant au

PNLP. Un comité d'éthique est en train d’examiner les défis

liés au G6PD et nous avons mené une étude sur la sécurité du

médicament. Nous trouvons qu'il est sans danger. L'OMS

recommande une dose très faible, donc c’est bien. Mais le

comité d'éthique voulait juste en être sûr. Ainsi, l'année

prochaine nous pourrons le mettre en stratégie.

- Exécutant

Page 35: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 35

Ce rapport d'analyse des parties prenantes du Sénégal et ses

données quantitatives et qualitatives à l'appui sont destinées à

servir de référence à l'analyse en cours de PATH MACEPA

sur un environnement favorable à la politique nationale et la

mise en œuvre des activités de lutte contre le paludisme et

aussi pour capturer et partager des informations essentielles

qui pourront documenter les stratégies qui influencent la

politique nationale et sa mise en pratique. Ces informations

seront utiles pour orienter les politiques et plans qui ont pour

objectif d’accélérer les progrès dans la réduction et

l'élimination du fardeau du paludisme au Sénégal, en

particulier pour informer le développement du prochaine

NMSP et la Stratégie d'Élimination Nationale. PATH

MACEPA a l’intention de procéder à la prochaine ronde

d'entrevues d'analyse des parties prenantes dans un délai

d'environ deux ans afin d'examiner les changements dans les

perceptions et les priorités pour l'élimination au fil du temps.

V. CONCLUSIONS ET ÉTAPES SUIVANTES

Page 36: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 36

Décideurs (donateurs, représentants du gouvernement national)

Objectifs : Évaluer les décideurs (individus et organisations) a. Engagement aux objectifs de pré-élimination nationale b. Priorisation du paludisme par rapport aux autres activités de santé et de développement c. Compréhension des composants techniques et opérationnels relatifs à l'élimination d. Volonté de se mobiliser/engager des ressources financières et humaines pour atteindre l’élimination

QUESTIONS D’ENTRETIEN

Décideurs (donateurs, représentants du gouvernement national)

Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives (“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018

1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.

2. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?

3. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces

opportunités ?

4. Décrire les progrès réalisés vers l’achèvement des objectifs de la lutte contre le paludisme au Sénégal.

5. Pensez-vous que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?

6. Comment peut-on mobiliser les ressources actuelles pour continuer la lutte antipaludique et accélérer les efforts vers l'élimination si le financement des donateurs n’augmente pas dans les prochaines années ?

7. Quelles futures actions jugez-vous nécessaires pour accélérer les progrès du Sénégal vers la réduction et l’élimination du paludisme ?

a. Que pensez-vous sera le rôle de votre organisation dans ces efforts ? b. Que pensez-vous sera votre rôle individuel dans ces efforts ?

8. Quels sont les défis que le programme de lutte contre le paludisme devra surmonter pour atteindre ses objectifs ?

9. Comment sont la lutte contre le paludisme et l'objectif d’élimination priorisés par rapport à d'autres

ANNEXE 1 : QUESTIONS D’ENTRETIEN AVEC LES PARTIES PRENANTES

Page 37: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 37

objectifs de santé nationaux ?

10. Quel rôle peut jouer la coordination régionale dans l’accélération vers l’élimination du paludisme ? a. Comment peuvent le Sénégal et la Gambie collaborer plus efficacement ensemble pour réduire

leur fardeau du paludisme ?

11. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela

prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ? c. Quels changements doivent avoir lieu pour éliminer le paludisme ? (avec les processus, outils,

systèmes et personnes) • Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens en ciblant

les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas • Outils : Médicaments, Dx, lutte anti vectorielle, nouveaux outils • Systèmes : logistique, information, approvisionnement, financement • Gens : expertise, compétences, quantité, structure du PNLP

12. Pouvez-vous nous recommander d’autres personnes que nous devrions consulter ?

13. Avez-vous des questions à nous poser ?

Page 38: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 38

Régulation

Objectifs : Évaluer les parties prenantes de régulation (individuelles et organisationnelles) a. Opinions sur les politiques de réglementation nationale, les processus de lutte contre le paludisme,

l'élimination et la sensibilisation sur tous les obstacles ou défis qui entravent le processus de réglementation

b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P, l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)

c. Perceptions autour du niveau/type/qualité de preuves (données de sécurité et d'efficacité) requises pour l'enregistrement de nouvelles approches

QUESTIONS D’ENTRETIEN

Régulation

Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018

1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.

2. Quels sont les défis spécifiques que vous avez notés avec les médicaments actuels et la gestion des médicaments ?

3. Si vous envisagez d'utiliser un médicament ou une combinaison de médicaments chez l’ensemble de la population, par exemple le MDA pour lequel le traitement est administré aux individus asymptomatiques et symptomatiques, quel est le profil de sécurité requis ? En tant que régulateur, quel niveau de risque êtes-vous prêt à accepter ?

4. Quel est le processus de régulation pour approuver et incorporer de nouveaux médicaments dans vos efforts nationaux ?

a. Exigez-vous des données provenant des populations locales pour l’homologation de nouveaux médicaments ? Ou acceptez-vous les données provenant des études menées auprès de populations régionales ?

b. Quel genre d'efficacité recherchez-vous ? Quel niveau d'élimination du parasite exigez-vous pour approuver un médicament ?

5. Quel est le processus de régulation pour approuver et incorporer de nouveaux diagnostics dans vos efforts nationaux ?

6. Est-ce que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?

7. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?

Page 39: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 39

8. Quels sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces

opportunités ?

9. Croyez-vous personnellement que l'élimination nationale est réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela

prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ? c. Quels changements doivent avoir lieu pour éliminer le paludisme ? (avec les processus, outils,

systèmes et personnes) • Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens, en

ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas

• Outils : Médicaments, Dx, la lutte anti vectorielle, de nouveaux outils • Systèmes : logistique, information, l'approvisionnement, le financement • Gens : expertise, de compétences, de la quantité, structure du PNLP

10. Comment pouvons-nous augmenter le soutien pour atteindre l’objectif d’élimination ?

11. Pouvez-vous nous recommander d’autres personnes que nous devrions consulter ?

12. Avez-vous des questions à nous poser ?

Page 40: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 40

Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)

Objectifs : Évaluer les parties prenantes d’approvisionnement (individuelles et organisationnelles) a. Opinions sur les politiques d’approvisionnement nationales, les outils d'élimination et la sensibilisation

sur tous les obstacles ou défis qui entravent le processus d’approvisionnement b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P,

l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)

QUESTIONS D’ENTRETIEN

Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)

Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018

1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.

2. Quels défis spécifiques remarquez-vous dans l’approvisionnement et sa gestion dans les efforts d'élimination du paludisme en cours ?

3. Quel est le processus d’approvisionnement pour incorporer de nouveaux médicaments dans vos efforts nationaux ?

4. Quel est le processus d'approvisionnement pour l'incorporation de nouveaux diagnostics dans vos efforts nationaux ?

a. Est-ce que les délais d’approvisionnement de TDR durent plus longtemps que prévu ? b. Comment est-ce que les informations sur les prix et la qualité de RDT influent les décisions

d’achat ?

5. Est-ce que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?

6. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces

opportunités ?

7. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela

prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ? c. Quels changements doivent avoir lieu pour l’élimination du paludisme ? (avec les processus,

outils, systèmes et personnes) Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens en

ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas

Page 41: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 41

Outils : Médicaments, Dx, lutte anti vectorielle, nouveaux outils Systèmes : logistique, information, approvisionnement, financement Gens : expertise, compétences, quantité, structure du PNLP

8. Avez-vous des questions à nous poser ?

Page 42: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 42

Exécutants (PNLP, membres des groupes de travail techniques compétents, associations de fournisseurs du secteur privé, organisations confessionnelles, autres exécutants et partenaires de recherche)

Objectifs : Évaluer les exécutants (individus et organisations) a. Niveau de compréhension des éléments techniques et opérationnels pour accélérer l'élimination b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P,

l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)

c. Perceptions autour de la faisabilité technique et opérationnelle des objectifs nationaux d'élimination compte tenu des outils, approches, capacités et ressources humaines que nous possédons aujourd'hui

d. Point de vue sur les défis / opportunités dans le processus d'élimination du paludisme

QUESTIONS D’ENTRETIEN

Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)

Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018

1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.

2. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?

3. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces

opportunités ?

4. Décrivez les progrès qui ont été réalisés vers l'atteinte de nos objectifs de pré-élimination du paludisme au Sénégal.

a. A quels facteurs attribuez-vous ce succès ? b. Où se situent les lacunes dans nos programmes d’élimination du paludisme ? c. Quelles sont les prochaines étapes dans l'élimination du paludisme ?

5. Pensez-vous que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?

6. Comment peuvent être mobilisées les ressources pour soutenir les efforts actuels dans la lutte contre le paludisme et accélérer vers l'élimination si le financement des bailleurs de fonds n’augmente pas dans les prochaines années ?

Page 43: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 43

7. Quel rôle peut jouer la coordination régionale vers l'accélération de l'élimination du paludisme ? a. Comment peuvent le Sénégal et la Gambie collaborer plus efficacement pour réduire leur fardeau

du paludisme ?

8. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela

prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ?

• Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens, en ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas

• Outils : Médicaments, Dx, la lutte anti vectorielle, de nouveaux outils • Systèmes : Logistique, information, l'approvisionnement, le financement • Gens : Expertise, compétences, quantité, structure du PNLP

9. Comment pouvons-nous augmenter notre soutien pour atteindre l’objectif d’élimination ?

10. Avez-vous des questions à nous poser ?

Page 44: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 44

Adoptants (gestion de provinces/districts/établissements de santé)

Objectifs : Évaluer les exécutants (individus et organisations) a. Niveau de compréhension des éléments techniques et opérationnels pour accélérer l'élimination b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P,

l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)

c. Perceptions autour de la faisabilité technique et opérationnelle des objectifs nationaux d'élimination compte tenu des outils, approches, capacités et ressources humaines que nous possédons aujourd'hui

d. Point de vue sur les défis / opportunités dans le processus d'élimination du paludisme

QUESTIONS D’ENTRETIEN

Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)

Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018

1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.

a. Qu’est-ce qui vous motive personnellement dans votre rôle ?

2. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?

3. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?

a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces

opportunités ?

4. Décrivez les progrès que nous avons faits pour réduire et éliminer le paludisme dans votre collectivité. a. A quels facteurs attribuez-vous ce succès ? b. Comment renforçons-nous ce succès ?

5. Décrivez le nombre de cas de paludisme que vous avez vu dans votre communauté. a. Combien de cas de paludisme considérez-vous être un fardeau à votre communauté ?

6. Est-ce que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?

7. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela

prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ?

Page 45: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 45

c. Quels changements doivent avoir lieu pour l’élimination du paludisme ? (avec les processus, outils, systèmes et personnes)

Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens en ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas

Outils : Médicaments, Dx, lutte anti vectorielle, nouveaux outils Systèmes : logistique, information, approvisionnement, financement Gens : expertise, compétences, quantité, structure du PNLP

8. Comment pouvons-nous augmenter notre soutien pour atteindre l’objectif d’élimination ?

9. Que signifierait l'élimination pour votre communauté ?

10. Avez-vous des questions à nous poser ?

Page 46: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 46

Question à choix multiples : anglais

1. In your opinion, how feasible is Senegal’s national malaria

pre-elimination target within the next three years?

a. Extremely feasible

b. Somewhat feasible

c. Not sure/neutral

d. Not very feasible

e. Extremely unfeasible

Explain your answer

Question à choix multiples : français

1. A votre avis, quelle est la faisabilité d’atteindre l’objectif

de pré-élimination nationale du paludisme dans les

prochaines 3ans ?

a. Très faisable

b. Faisable

c. Pas sûr/aucune opinion

d. Pas très faisable

e. Pas faisable du tout

Expliquez votre réponse

Catégorie de parties prenantes

Q1

1 Décideurs B

2 Décideurs C

3 Décideurs D

4 Décideurs C

5 Décideurs B

6 Décideurs --

7 Exécutants B

8 Exécutants C

9 Exécutants B

10 Exécutants B

11 Exécutants C

12 Exécutants B

13 Exécutants A

14 Exécutants A

15 Exécutants A

16 Exécutants B

17 Exécutants B

18 Exécutants D

19 Exécutants C

20 Exécutants B

21 Adoptants A

22 Adoptants B

23 Adoptants B

24 Adoptants D

25 Adoptants D

26 Adoptants D

27 Adoptants B

28 Adoptants B

29 Adoptants B

30 Régulation C

31 Régulation B

32 Approvisionnement A

33 Approvisionnement B

ANNEXE 2 : QUESTIONS À CHOIX MULTIPLES ET RESUME DES RÉPONSES

Q e –vue d’ensemble des réponses

Extrêmement irréalisable

0%

Pas très

réalisable 16%

Extrêmement

Réalisable

16%

Incertain/neutre

19%

Modérément

réalisable 49%

Page 47: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 47

JKLJL

Tous les entretiens avec les parties prenantes comprenaient une discussion générale sur les activités de lutte contre le paludisme au Sénégal durant laquelle chaque partie prenante a identifié les principaux succès, les opportunités ainsi que les défis. Cette discussion a préparé le terrain à des questions d'entretien plus spécifiques et ont offert une analyse utile du paysage de la lutte contre le paludisme au Sénégal.

SUCCÈS ET OPPORTUNITÉS

Les parties prenantes ont mentionné à plusieurs reprises les succès du passé et les opportunités futures dans la lutte

antipaludique et les efforts d'élimination du paludisme au Sénégal dans cinq grandes catégories : partenariat et collaboration,

approche, leadership, ressources et infrastructure. Les parties prenantes de l'approvisionnement n'ont mentionné aucun

succès dans leurs entretiens.

Nombre de parties prenantes ayant mentionné chaque catégorie de succès

Catégories de succès

Décideurs

Exécutants

Adoptants

Régulateurs

Approvisionnement

Nombre de parties

prenantes par

catégorie de succès

Partenariat + collaboration 5 12 7 1 0 25

Approche 3 8 6 1 0 18

Leadership 3 5 3 1 0 12

Ressources 2 6 2 1 0 11

Infrastructure 2 2 0 1 0 5

Nombre total de parties prenantes

6 14 9 2 2 33

PARTENARIAT ET COLLABORATION

“Partenariat et collaboration” était la catégorie la plus

mentionnée par tous les groupes de parties prenantes en

termes de succès et d’opportunité, identifiée comme l'une des

meilleures raisons de succès ou d’opportunité pour le succès

futur de 86 pour cent des exécutants, 83 pour cent des

décideurs, et 78 pour cent des adoptants.

Cette catégorie “partenariat et collaboration” comprenait sept

sous-catégories :

1. Participation communautaire (17 références) : Les

parties prenantes ont identifié la participation

communautaire comme un élément essentiel aux

activités de lutte contre le paludisme au Sénégal et

ont cité l’augmentation de la sensibilisation et

l'appropriation communautaires comme une grande

réussite, en particulier au cours des dernières années.

La planification participative avec les activités des

communautés, de plaidoyer et de communication

ainsi que des efforts dirigés par la communauté ont

tous été cités comme des interventions réussies. Une

partie prenante a parlé de l'importance du

développement de l'expertise locale qui sera

certainement beaucoup plus durable que la présence

des bailleurs de fonds.

2. Partenariats avec les bailleurs de fonds (10

références): Selon les parties prenantes, le

financement des bailleurs de fonds a permis de

mettre en place les stratégies qui ont contribué à

orienter les succès du Sénégal. Le programme de

lutte antipaludique du Sénégal est principalement

ANNEXE 3 : PRINCIPAUX SUCCÈS, OPPORTUNITÉS ET DÉFIS

Page 48: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 48

bien financé grâce à des partenariats avec des

donateurs extérieurs. Le Sénégal dispose d'une solide

structure déjà en place pour permettre à la

collaboration de partenaires d'avoir lieu et le Cadre

Stratégique aide à orienter les ressources pour les

interventions prioritaires.

3. Partenariats de recherche (8 références) : Les

parties prenantes ont également identifié les solides

partenariats entre le PNLP et les organisations de

recherche, notamment l'UCAD comme utiles pour le

développement de stratégies et de nouvelles

interventions.

4. Mise en œuvre des partenariats (4 références) : Les

parties prenantes ont identifié les grands partenaires

exécutants comme essentiels aux efforts de lutte

contre le paludisme au Sénégal, surtout les

partenaires qui travaillent directement au niveau

communautaire sur la gestion des cas et des

campagnes de distribution universelle de

moustiquaires.

5. Collaboration intersectorielle (4 références) :

Plusieurs parties prenantes ont discuté de la solide

coopération forte et du soutien du Ministère de la

Santé, ainsi que l'intégration avec d'autres ministères

comme le Ministère de l'Agriculture. Une partie

prenante a discuté de la possibilité de travailler en

partenariat avec les organisations religieuses comme

la population est souvent plus réceptive aux autorités

religieuses qu’aux fonctionnaires de la santé

publique, même autour des questions.

6. Partenariats techniques (4 références) : Les parties

prenantes ont discuté de l'amélioration des données

collectées par les partenaires techniques tels que

l'IRD et MACEPA.

7. Possibilité de partenariats avec le secteur privé (2

références): Deux parties prenantes ont discuté de la

possibilité pour les entreprises du secteur privé de

mieux soutenir les établissements de santé, de se

concentrer sur la prévention, et d'augmenter les

prestations de service. Selon les parties prenantes,

l'opportunité des partenariats avec le secteur privé

doit être mieux exploitée.

APPROCHE

Cinquante-cinq pour cent des parties prenantes ont cité

“l’approche” comme l'une des principales raisons de réussite

ou d’opportunité de succès futur dans les efforts de lutte

contre le paludisme au Sénégal. Les exécutants et les

adoptants étaient plus susceptibles de discuter de l'approche,

avec 57 pour cent et 67 pour cent respectivement des parties

prenantes de chacun de ces groupes discutant l'une des cinq

sous-catégories de la catégorie “approche” :

1. Surveillance (11 références) : Les parties prenantes

ont cité une amélioration de la surveillance comme

un atout majeur, avec des activités de surveillance

hebdomadaires qui produisent des données plus

complètes en un temps opportun ainsi que

l'augmentation des possibilités de collaboration. Le

système de surveillance actuel peut toujours être

amélioré d’après les parties prenantes, avec des

activités étendues à d’autres districts.

2. PECADOM+ (10 références) : PECADOM +, qui

est soutenu par le PMI et le US Peace Corps (Corps

de la Paix Américain), offre des soins à domicile et

permet la gestion proactive des cas. En misant sur le

personnel de santé communautaire, il est en mesure

d'atteindre certaines des zones les plus reculées du

Sénégal.

3. CMS (10 références) : La chimio prévention du

paludisme saisonnier (CMS) vise une des

populations les plus vulnérables (enfants de 3 mois

à 10 ans) dans les régions de haute incidence. Selon

les parties prenantes, ce nouvel outil a changé la

donne et est extrêmement efficace dans la réduction

du paludisme dans certaines des régions les plus

durement touchées.

4. ACT et TDR (7 références) : La disponibilité

généralisée des ACT et des TDR a été citée par les

parties prenantes comme essentielle à l'amélioration

de la gestion des cas de paludisme. Les TDR ont

permis la détection et le traitement précoce du

paludisme, la réduction du nombre de cas graves

enregistrés et le ciblage efficace du traitement à

ceux qui en ont besoin. L’Introduction d'ACT

gratuits a conduit aux succès rapides observés dans

la réduction du paludisme.

5. Distribution universelle de moustiquaires (6

références) : Selon les parties prenantes, les

campagnes de distribution massive avec pour

Page 49: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 49

objectif la couverture universelle en moustiquaires ont contribué à la diminution du paludisme.

LEADERSHIP

Cinquante-deux pour cent des parties prenantes ont identifiées

un fort leadership comme l'une des principales raisons succès

ou d’opportunités futures dans les activités de lutte contre le

paludisme au Sénégal, en particulier le leadership du PNLP et

du MS. Les décideurs, les exécutants, les régulateurs et les

exécutants étaient les plus susceptibles de faire référence à la

direction, avec 83 pour cent des décideurs, 50 pour cent des

exécutants, et 50 pour cent des parties prenantes de régulation

citant cet atout.

1. PNLP (11 références) : Les parties prenantes ont

expliqué que le PNLP est bien coordonné avec des

dirigeants forts et efficaces. Plusieurs parties

prenantes ont mentionné la force du PNLP en

particulier par rapport aux programmes nationaux

de lutte contre le paludisme dans d'autres pays.

2. MOH (6 références) : Les parties prenantes ont

mentionné le Ministère de la Santé du Sénégal et de

l'Action sociale qui est l’exceptionnellement solide

et engagé dans les activités de lutte contre le

paludisme. Le Ministère de la Santé en particulier, a

été mentionné comme un excellent soutien des

activités actuelles.

RESSOURCES

Un tiers des parties prenantes ont identifié les ressources

comme l'une des principales raisons de réussite ou

d’opportunités de succès futur dans les efforts de lutte contre

le paludisme au Sénégal avec en particulier la qualité des

ressources disponibles. Bien que les ressources restent rares et

ont également été identifiées comme le principal défi, 50 pour

cent des régulants, 43 pour cent des exécutants, 33 pour cent

des décideurs et 22 pour cent des adoptants ont cité les

ressources humaines de haute qualité, les ressources

financières ou les nouvelles technologies et la recherche

comme une grande réussite ou une opportunité de succès

futur au Sénégal.

Ressources humaines (10 références) : Les parties prenantes

ont ajouté que bien que le Sénégal ne possède pas un grand

personnel dans le traitement du paludisme, le personnel

existant est hautement qualifié, expérimenté et a reçu une

formation de qualité.

Ressources financières (2 références) : Les parties prenantes

ont cité la disponibilité des ressources financières en

provenance de sources internationales et nationales

consacrées au paludisme comme un atout.

Nouvelles technologies et recherche (2 références) : Les

nouvelles technologies et la recherche (2 références) : Deux

parties prenantes ont souligné que les nouvelles technologies

et recherches résultent des progrès significatifs réalisés au

cours des 11 dernières années.

INFRASTRUCTURE

Système de santé (5 références) : Plusieurs parties prenantes

considéraient le système de santé comme un atout, car il est

généralement efficace, organisé et capable de déployer des

interventions pour lutter contre le paludisme, même s’il a des

faiblesses en termes de capacité et de portée.

DÉFIS

Les parties prenantes ont mentionné d’importants défis dans

la lutte antipaludique et les efforts visant l'élimination au

Sénégal par rapport à cinq grandes catégories : ressources,

infrastructures, communication et collaboration, géographie et

environnement et approche.

Nombre de parties prenantes ayant mentionné chaque catégorie de défis

Catégories de défis

Décideurs Exécutants Adoptants Régulateurs

Approvisionne-ment

# de parties prenantes par catégorie de défis Ressources 3 13 7 2 1 26

Infrastructure 3 11 6 1 2 23

Communication et Collaboration

2 8 8 0 1 19

Page 50: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 50

Géographie / Environnement 2 12 4 0 1 19

Approche 2 8 6 0 1 17

TOTAUX 6 14 9 2 2 33

Ressources

Les ressources se sont démarquées comme le principal défi

identifié par 26 parties prenantes sur 33. Les régulateurs, les

exécutants et les adoptants notamment se sont distingués avec

100 pour cent, 93 pour cent et 78 pour cent des parties

prenantes dans chaque groupe respectivement identifiant les

ressources comme un principal défi. Ceci est probablement

une indication des défis spécifiques auxquels ces groupes sont

confrontés dans leurs efforts pour combler les lacunes en

matière de ressources au niveau opérationnel.

Sur l'ensemble des problèmes de ressources discutés, les

ressources humaines ont cite beaucoup plus fréquemment que

les ressources financières.

1. Ressources humaines (33 références) : Les parties

prenantes ont identifié les ressources humaines comme le

principal défi, avec une nécessité d'améliorer à la fois la

qualité et la quantité du personnel dédié au paludisme. Il

est nécessaire d'augmenter un personnel bien formé et

bien qualifié à tous les niveaux. Les parties prenantes ont

aussi spécifiquement mentionné la capacité limitée, le

besoin en développement de compétences et de trouver

des moyens d'augmenter la motivation chez le personnel

existant, financiers et autres.

2. Ressources financières (27 références) : Bien que les

ressources financières actuelles aient été citées comme un

atout, les parties prenantes ont noté que les finances

peuvent toujours être augmentées. Les parties prenantes,

en particulier ont discuté de la nécessité de maintenir les

ressources financières actuelles, car tout retard ou arrêt de

financement aurait un impact négatif dans les progrès

actuels. En outre, le Sénégal est fortement dépendant de

donateurs extérieurs dont le soutien à long terme est

imprévisible. Les activités visant la pré-élimination et

l'élimination ont été décrites comme étant plus chères en

raison de leurs composants techniques. De nombreuses

parties prenantes ont estimé que le gouvernement et les

communautés devraient augmenter leur soutien financier.

3. Produits de base (18 références) : Les parties prenantes

ont également cité la disponibilité des produits comme un

défi. Les problèmes de la gestion de la chaîne

d'approvisionnement entravent parfois la disponibilité des

produits. Les parties prenantes ont également mentionné

la nécessité d'accroître l'offre de certains produits - par

exemple, les MII et les MILD doivent être remplacées

régulièrement, car elles ne sont pas bien maintenues. La

disponibilité des médicaments antipaludiques gratuits et

des équipements de pointe pour les laboratoires a

également été mentionnée.

4. Support technique, nouveaux outils et recherches (5

références) : Plusieurs parties prenantes ont discuté de la

nécessité de nouveaux outils et interventions pour

améliorer les efforts actuels. La prochaine génération de

plans stratégiques de lutte contre le paludisme nécessitera

une augmentation d'une assistance technique de pointe

pour le Sénégal afin de solidifier sa progression vers la

pré-élimination et sa progression vers l'élimination.

Page 51: Analyse des parties prenantes au Sénégal

SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 51

Table 1 : Vue d’ensemble des parties prenantes

No. Catégorie Sous-groupe

1 Décideurs Gouvernement national

2 Décideurs Gouvernement national

3 Décideurs Donateurs

4 Décideurs Donateurs

5 Décideurs Donateurs

6 Décideurs Donateurs

7 Exécutants Organisation confessionnelle

8 Exécutants Programme National Contre le Paludisme

9 Exécutants Programme National Contre le Paludisme

10 Exécutants Programme National Contre le Paludisme

11 Exécutants Programme National de Lutte Contre le Paludisme

12 Exécutants ONG

13 Exécutants ONG

14 Exécutants ONG

15 Exécutants Recherche

16 Exécutants Recherche

17 Exécutants Recherche

18 Exécutants Recherche

19 Exécutants Recherche

20 Exécutants Secteur Privé

21 Adoptants Dispensaire Communautaire

22 Adoptants Dispensaire Communautaire

23 Adoptants Dispensaire du District

24 Adoptants Dispensaire du District

25 Adoptants Dispensaire du District

26 Adoptants Dispensaire du District

27 Adoptants Dispensaire du District

28 Adoptants Dispensaire Régional

29 Adoptants Dispensaire Régional

30 Régulation Régulation

31 Régulation Régulation

32 Approvisionnement Approvisionnement/Programme National de Lutte contre le Paludisme

33 Approvisionnement Approvisionnement

ANNEXE 4 : VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES

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