Analyse de l’inflation à Madagascar
Transcript of Analyse de l’inflation à Madagascar
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ********************
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
**************
Département Economie
**********
Option Macroéconomie et Modélisation
���
Mémoire pour l’obtention du
Diplôme de Maitrises ès-sciences économiques
Présenté par : RAMANITRARIVO Joëllà Onjaniaina
Encadré par : Zoherilaza Rado RAKOTOARISON Maître de conférences
Année Universitaire : 2010 - 2011
Soutenance du 25 Avril 2012
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REMERCIEMENTS
Nous ne saurions commencer cet ouvrage sans rendre grâce au « Seigneur tout
puissant », pour l’amour sans égal dont Il a témoigné depuis toujours.
Nous voudrions ensuite, exprimer notre respectueuse gratitude à :
Monsieur Zoherilaza Rado RAKOTOARISON, Maître de conférences, Enseignant au
sein du département ECONOMIE, notre encadreur pédagogique qui, dérangé à tout moment
n’a pas ménagé ni sa peine, ni son temps pour nous conseiller, nous enseigner et nous guider
tant dans l’élaboration que dans la finalisation de ce mémoire. Nous tenons aussi à lui
exprimer notre profonde reconnaissance.
Puis, nous tenons également à adresser notre chaleureuse reconnaissance à nos amis
ainsi qu’à tous ceux qui, directement ou indirectement, ont participé à cette mémoire.
Enfin, nous réservons une pensée toute particulière à nos parents et famille pour leur
soutien matériel, financier, affectif et moral. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre
profonde gratitude.
SOMMAIRE
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’INFLATION
Chapitre1-Inflation
Section1-Notion sur l’inflation
Section2- Cause de l’inflation
Section3-Conséquences de l’inflation
Chapitre 2- Politique anti-inflationniste
Section1. Blocages des prix
Section2. Politique budgétaire et fiscale
Section3. Politique monétaire et du crédit
PARTIE II : ANALYSE DE L’INFLATION: CAS DE MADAGASCAR.
Chapitre1- Inflation entre 2000 et 2010
Section1- Contexte
Section2-Les causes de l’inflation à Madagascar
Chapitre2-Conséquences et politiques envisagées de l’inflation à Madagascar
Section1-Conséquences de l’inflation à Madagascar
Section2-Politiques envisagées pour la lutte contre l’inflation
GLOSSAIRE DES MOTS TECHNIQUES
Déflateur du PIB : C’est un indicateur statistique permettant d’éliminer l’illusion
inflationniste qui gonfle la valeur des biens et servies. Il montre la variation des prix des biens
produits au niveau national.
Inflation : Une hausse continue plus ou moins rapide et auto-entretenue du niveau
général des prix des biens et services sur les marchés.
Inflation du point de vue de l’offre : Une hausse du niveau général des prix par
l’augmentation des couts de production : les matières premières, les salaires,…
Inflation monétaire : Une hausse du niveau général des prix par une augmentation de
la quantité de monnaie en circulation.
Inflation par la demande : Une hausse du niveau général des prix due à un excès de
la demande par rapport à l’offre : consommation, investissement, dépense publique et
exportation.
LISTE DES ABREVIATIONS
DTS : Droits de tirages spéciaux
FMG : Francs malagasy
IPC : Indices de prix à la consommation
MID : Marché interbancaire de devises
OGT : Opérations globales du trésor
TQM : Théorie quantitative de la monnaie
PIB : Produit intérieure brut
ZFI : Zones franches internationales
1
INTRODUCTION
Suite à la crise qui perdure l’année 2009, le peuple malgache vit dans une période qui
a été marquée par une augmentation permanente des prix.
On a dit que le 20ème siècle était le siècle de l’inflation. En effet, notre époque n’est pas
le seul à avoir connu l’inflation. Bien d’autre périodes de l’histoire l’ont connue sous des
formes diverses, l’affaiblissement de l’unité monétaire romaine au Bas-Empire,
l’affaiblissement du sterling au cours des guerres napoléoniennes, celui du dollar pendant la
guerre de Sécession, etc. Ce qu’il faut seulement retenir, c’est que l’inflation au 20èm siècle
est devenue générale, infligée presque en permanence aux pays sous-développés, mais ayant
frappé aussi les économies des pays riches.
Plusieurs auteurs ont tenté d’analyser les causes et les conséquences de l’inflation,
comme John Maynard Keynes et Milton Friedman. Partant de ce contexte, nous avons choisi
d’analyser le thème : « Inflation à Madagascar ». D’ailleurs, les prix ne cessent d’augmenter
quelques dernières années. A ce propos, nous allons tenter de répondre, tout au long de ce
mémoire, à la question de savoir comment pourrait-on maitriser l’inflation et de réduire les
risques probables pour l’environnement économique?
On a pris la période de 2000 à 2010, afin de mieux étayer notre analyse. A cet égard, il
nous a paru utile de diviser le plan en deux parties, dont la première sera consacrée à
l’approche théorique du concept inflation tandis que la seconde sera axée sur l’analyse de
l’inflation à Madagascar de quelques années récentes.
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’INFLATION
2
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’INFLATION
Cette première partie permet de nous faire connaitre le concept de base de l’inflation.
Chapitre 1 : L’inflation
Dans ce chapitre, nous allons voir les différents éléments concernant l’inflation.
Certains détails peuvent maintenant être abordés, tenant aux controverses sur le phénomène.
Ils paraissent pouvoir être regroupés sous quatre rubriques. On étudiera d’abord les causes de
l’inflation, puis essayons de distinguer les types d’inflation. Et on observera en fin les
conséquences de ce phénomène. C’est à ce propos que nous nous demanderons si l’inflation a
toujours des effets négatifs.
Section 1 : Notion sur l’inflation
L’inflation est connue comme un des problèmes majeurs de l’économie, plusieurs
écoles et théoriciens ont tenté d’analyser l’inflation. Il est donc nécessaire, avant tout, de
savoir ce que vraiment l’inflation en passant par la définition, puis distinguer les différentes
types d’inflation dans cette première section. Peut-il y avoir plusieurs types d’inflation quelle
que soit son origine ?
1.1- Qu’est ce que l’inflation ?
Pour mieux la définir de manière plus explicite, on va entamer tout d’abord, ce que le
dictionnaire économique en pense, puis, jetons un coup d’œil les définitions des auteurs de
l’inflation.
Le terme « inflation » désigne une augmentation durable, générale, et auto-entretenue
des prix des biens et des services. Elle est aussi caractérisée par l'accroissement de la
circulation de la monnaie.
Le taux d'inflation est généralement mesuré à partir de l’IPC.
Les différents niveaux d'inflation1:
• Stabilité des prix : taux d'inflation inférieur à 2% ;
• Inflation rampante : 3 à 4% par an ;
1CAPUL Jean Yves, GARNIE Olivier, Dictionnaire d’économie et des sciences sociales, Hatier, Paris,
juin 2005, p230.
3
• Inflation ouverte : 5 à 10% de hausse (avec des pointes à 20%) ;
• Inflation galopante ou hyperinflation : plus de 20%.
Les explications non monétaires de l'inflation :
• Inflation par la demande dans laquelle les prix augmentent à cause d'une croissance
très rapide de la demande ;
• Inflation par l'offre dans laquelle on distingue :
- l'inflation due à la hausse des coûts de production, souvent liée à l'augmentation des
salaires, mais parfois au coût des matières premières ;
- l'inflation par les profits provoquée par la recherche d'un maximum de profit de la
part des détenteurs du capital.
Ces explications non monétaires sont considérées comme insuffisantes par les
économistes car elles ne permettent pas d'expliquer la hausse des prix à long terme.
L'interprétation monétariste attribue à la masse monétaire un rôle essentiel dans le
phénomène de l'inflation. Celle-ci est effet la résultante d'une masse monétaire trop
importante. Les spécialistes n'étant pas tous d'accord sur l'impact des différentes politiques
monétaires, il existe donc plusieurs théories sur la répercussion de ces politiques sur la hausse
des prix.
L'inflation est rarement homogène (c'est-à-dire prix et revenus augmentant de la même
manière dans tous les domaines d'activité), ce qui provoque des tensions entre les agents
économiques (baisse de pouvoir d'achat, redistribution des profits...) révélatrices d'une lutte
pour le partage des richesses.
Plusieurs auteurs ont essayé de définir le mot « inflation ». Tout d’abord le mot
inflation vient du mot latin « inflare » qui veut dire enfler ou bien gonfler. Le dictionnaire
d’Economie et des faits économiques et sociaux contemporains2 définit l’inflation comme une
« hausse continue plus ou moins rapide et auto-entretenue du niveau général du prix ». Le
dictionnaire d’économie politique3, le définit comme un engorgement des canaux de la
circulation monétaire par un excèdent de papier-monnaie par rapport aux besoins
économiques réels, d’où la dépréciation monétaire.
2C. Bialès, et al, 1999, p.304
3M. Volkov et al, 1983, p. 195.
4
Dans l’ouvrage de Bitard et Malo 4 « l’inflation est un phénomène provoqué par une
série de désajustements au niveau de la formulation des prix. Ces désajustements naissent
dans certaines zones de l’économie et se propagent dan le circuit économique par
l’intermédiaire des mécanismes qui régissent l’activité économique. Ils peuvent être
amplifiés, transformés, voire atténués».
En somme, l’inflation se définit comme un déséquilibre économique se traduisant par
une hausse durable et généralisée des prix, autrement dit, une dépréciation de la monnaie.
Cela nous amène d’examiner les différents types d’inflation.
1.2- Les différents types d’inflation
A ce sujet, on a parfois tenté de distinguer des inflations « structurelles » et des
inflations « conjoncturelles ». Ces deux épithètes ne sont que des formes d’inflation. Il nous a
donc paru de voir l’inflation par la demande, l’inflation par les couts, l’inflation chronique et
celle importée.
1.2.1- Inflation structurelle
C’est une inflation favorisée par l’existence de mutations structurelles au sein de
l’économie et de phénomènes sociologiques liés aux comportements sociaux. Lorsque, pour
une raison quelconque, apparait dans une économie un excès de demande, le sort de la
monnaie est lié aux réactions des divers groupes sociaux.
1.2.2- L’inflation conjoncturelle
C’est une inflation qui suit la conjoncture économique. Elle peut disparaître après les
changements.
1.2.3- Inflation par la demande
C’est une inflation ayant pour origine un excès de la demande des produits par rapport
à l’offre. L’inélasticité de l’offre, son incapacité à répondre à l’accroissement de la demande
explique donc ce type d’inflation.
4 M. Bitard et B. Malo, 1982, p. 114.
5
1.2.4- Inflation par les coûts
Elle a pour origine une trop forte hausse des coûts de production et des profits par
rapport aux gains de productivité, cette forte hausse favorisant elle-même l’excès de demande
sur le marché des biens et des services.
1.2.5- L’inflation chronique
Elle s’oppose à l’inflation conjoncturelle, elle est chronique si sa durée se prolonge ou
bien la hausse des prix persiste sur le marché des biens et services.
1.2.6- L’inflation importée
Elle s’explique par l’augmentation des prix des matières premières importés et les prix
des énergies d’une part et d’autre part par l’excès de la demande extérieur qui engendre
l’argumentation des prix extérieurs.
Partant de ces différents types d’inflation, on a remarqué que les théoriciens
s’accordent sur la définition de l’inflation comme étant le fruit d’une hausse générale et
durable des prix. A part cela, on se demande alors d’où vient ce phénomène ?
Section 2 : Cause de l’inflation
Les trois paragraphes qui suivent portent des explications nécessaires des sources de
l’inflation. On propose alors d’analyser ces différentes sources : du point de vue de la
demande, et du point de vue de l’offre et l’inflation par la hausse des couts liée à celle de
l’inflation salariale. Et en fin, on visera l’inflation monétaire.
2.1- Du point de vue de la demande
Pour étudier l’inflation due à un excès de demande, on examinera tous ses
composantes. On commence par l’étude de la consommation, puis par celle de
l’investissement et finissons par les l’étude de l’exportation et celle de la dépense publique.
L’étude de l’origine de l’inflation par la demande requiert l’analyse des déterminants
de la demande. Partons de l’équation d’absorption qui se présente comme suit :
Z + Y = X + C + I + G
6
Avec :
Z : importation
Y : production
X : exportation
L’égalisation du premier membre qui représente l’offre globale, au deuxième membre
c'est-à-dire la demande globale, traduit l’équilibre du marché.
Au point de vue de la demande, pour étudier les sources de l’inflation, on examinera
les composants de la demande globale. On commencera par l’étude de la consommation, puis
l’investissement, l’exportation, et les dépenses publiques.
Le niveau de la consommation des ménages dépend de leur niveau de revenu. Donc, si
elle varie, cela n’a pas de caractère inflationniste car la consommation est déterminée par le
revenu. On doit donc orienter notre analyse sur les variations autonomes de la consommation,
à savoir la déthésaurisation, facilité accrue du crédit à la consommation, anticipation de
hausse de prix incitant les consommateurs à se couvrir du risque, et à leurs causes. Si tel est
le cas, le risque d’inflation par la demande est probable.
Concernant l’investissement, il faut bien souligner les doubles caractéristiques
suivantes :
- soit un investissement supplémentaire qui accroît la demande de bien d’équipement
- soit une augmentation de la capacité productive voire une hausse de la production
La première caractéristique n’a pas d’effet sur l’inflation si une surcapacité existe dans
les industries productrices de bien d’équipement ; par contre si le plein emploi se manifeste il
n’en irait pas de même dans tous les secteurs. En fait, tout investissement est favorable à
l’inflation s’il se présente comme une demande supplémentaire. Mais il faut remarquer que
cette demande stimulera l’offre et c’est ce qui fait dire qu’un niveau minimum d’inflation est
inévitable dans l’économie en forte croissance.
Quels rôles joue l’exportation si on parlait de l’origine de l’inflation par la demande.
Supposons que la balance commerciale présente un excédent, la demande étrangère,
matérialisée par l’exportation sera supérieure à l’offre d’origine étrangère. Le supplément de
demande nette influera la fonction de demande globale qui va monter en fonction de
l’ampleur de l’excédent. Dans une économie en plein emploi des facteurs, cette situation
7
génèrera une tension inflationniste. Il est à noter que ces portées sur la demande globale ne
doivent être confondues avec les monétaires d’un excédent de la balance des paiements, car
celui-ci se traduit par une entrée de devises qui facilite la création monétaire.
En analysant les effets d’une variation de la dépense publique, on remarquera que
celle-ci peut être la source de l’inflation par la demande, sans parler de l’inflation d’origine
monétaire par le biais d’un déficit budgétaire au moyen d’une création monétaire. On
recensera donc une répercussion directe ; c'est-à-dire une augmentation de la consommation
publique, une augmentation des investissements destinés à la construction des biens publiques
; et indirecte ; par référence aux transferts sociaux notamment les retraites, les assurances,… ;
de la variation de dépense publique sur la demande globale. Par suite, un déséquilibre du
marché ne fait qu’affecter le prix et puisqu’on parle d’offre globale et de demande globale, on
peut alors dire que la variation du prix voire une hausse est assimilée à une inflation.
Bref, les sources de l’inflation par la demande s’expliquent par l’étude des
composantes de l’équation de la demande. On a vue qu’au niveau de la consommation, de
l’investissement, de l’exportation et de la dépense publique, le risque d’inflation par la
demande est probable.
Keynes dans son analyse de cette inflation par la demande5, met l’accent aussi sur ces
composantes qu’on a dit auparavant. Si l’augmentation des dépenses publiques n’est pas
financée par une hausse des recettes fiscales mais par une création monétaire, entraine une
augmentation de la demande globale. Lorsque la consommation et l’investissement des
ménages et entreprises s’élèvent à en certain niveau, et que, quand il y a gonflement des
revenus de ces derniers, ceci provoquera une demande excédentaire sur le marché.
2.2- Du point de vue de l’offre
L’inflation est parfois causée par l’augmentation des couts de production, commencé
par une hausse des prix des matières premières, et une augmentation des salaires supportées
par les entreprises locales. De plus, l’excès de la demande des matières premières importés est
aussi source de l’inflation. On choisira d’étudier l’inflation par le cout et l’inflation importée,
pour mieux comprendre les sources de cette augmentation des prix au point de vue de l’offre.
5 Annexe III
8
2.2.1. Inflation par le cout
Elle a pour origine une trop forte hausse des coûts de production et des profits par
rapport aux gains de productivité, cette forte hausse favorisant elle-même l’excès de demande
sur le marché des biens et des services. Lorsqu’on parle de coûts de production et charges que
toutes les entreprises aient à supporter, on ne peut pas négliger le salaire. Ainsi la hausse des
prix peut être provoquée par des hausses des salaires revendiquées par la volonté des
travailleurs organisés (convention collective) d’accroître leur part de revenu global. Mais si
les entrepreneurs n’approuvent pas à épauler l’augmentation des coûts, ils élèveront leurs prix
et la spirale prix-salaires va à l’encontre de son développement. Mais les entrepreneurs ont le
choix de contenir la hausse des coûts en admettant une diminution des profits ou en la
compensant par un accroissement de la productivité. Là aussi, il faut remarquer que ces
hausses des salaires ont un caractère inflationniste, inéluctablement, si elles excèdent les gains
de productivité.
2.2.2. Inflation importée
Elle s’explique par l’augmentation des prix des matières premières importées et les
prix des énergies d’une part et d’autre part par l’excès de la demande extérieur qui engendre
l’augmentation des prix extérieurs. Des causes externes de l’inflation peuvent emmener à une
inflation par la demande. Soit la situation suivante : si les prix à l’étranger s’élève, un pays
domestique serait encouragé à exporter davantage pour en tirer profit, un accroissement des
exportations est donc probable. Ainsi, l’offre au sein du pays domestique se trouve diminuer.
Par suite, il est évident que le déséquilibre entre la demande domestique se traduira par une
élévation des prix. Et si cette situation touche plusieurs secteurs, et que la hausse des prix
devient effective, on parle alors d’inflation.
De plus, l’inflation importée peut être aussi entrainée par une autre situation. Si le prix
des biens importés s’élève, cela va induire une augmentation de cout de production des biens
fournis par les entreprises locales. Ce dernier va élever le prix des produits importés. Et donc
une hausse des prix des produits importés sera la source de tension inflationniste.
9
2.3- Inflation monétaire
La théorie quantitative de la monnaie explique l’inflation comme résultant d’une
divergence entre le volume de monnaie en circulation et la demande d’encaisse en termes
réels. Dans cette approche, nous allons définir la théorie quantitative de la monnaie dans un
premier temps. Puis essayons de voir la formulation keynésienne de cette approche. En fin on
entamera la TQM pour les monétaristes.
2.3.1-Définitions
Les théories quantitatives de la monnaie sont fondées de la manière suivante :
« La théorie quantitative de la monnaie est une théorie selon laquelle le niveau général
des prix est fonction de la quantité de monnaie en circulation, et selon laquelle la croissance la
masse monétaire est la cause première de l’inflation.»6
« La théorie quantitative de la monnaie est une doctrine affirmant que les variations de
la quantité de monnaie induisent des variations des dépenses nominales. »7
Ainsi, en 1911, Irving Fisher a montré qu’il existe une relation de causalité entre deux
variables à savoir la quantité de monnaie et le niveau général des prix. Une variation de la
masse monétaire en circulation entraînerait une variation du prix. On peut dire alors qu’une
augmentation de la masse monétaire se traduirait par une hausse des prix voire l’inflation.
Autrement dit, les causes de l’inflation sont toujours monétaires, selon leur vision.
2.3.2- Formulation
Traditionnellement, la théorie quantitative de la monnaie est représentée à travers les
équations suivantes :
- Equation des échanges d’Irving Fisher :
M.V=P.Y
Cette équation montre que, la séquence part de la quantité de monnaie et de la vitesse
de la circulation de monnaie8 pour aboutir à la détermination du niveau général des prix.
6 MANKIW Gregory N, Principe de l’économie, Nouveaux horizons, 1998, Glossaire
7 MANKIW Gregory N., Macroeconomics, Nouveaux horizons, 2ème édition, janvier2001, Glossaire
8Economie contemporaine : V étant constant, la fonction de demande de monnaie est stable, cf. p.267
10
Ainsi, Y, ici, représente la quantité produite, et P le prix de chaque unité produite, la
valeur de la production est donc le produit de P x Y. On peut penser à dire qu’Y est le PIB
réel, P le déflateur du PIB et P x Y le PIB nominal. Aussi, M et V ont-elles la même
signification que celle dans la formule précédente. Par suite, la capacité productive d’une
économie détermine le PIB réel, la quantité de monnaie détermine le PIB nominal et le
déflateur du PIB est rapport du PIB nominal sur le PIB réel. La variation du PIB nominal
représente alors, nécessairement, une modification du niveau des prix. En conséquence, la
théorie quantitative implique que le niveau des prix est proportionnel à l’offre de monnaie.
Donc, une variation en pourcentage du niveau des prix est également une variation du taux
d’inflation.
- Equation de Cambridge9 : P = ��
�
Equation qui fait du niveau général des prix. Pour une certaine production de l’offre de
monnaie et d’une demande de monnaie représentée par le coefficient k, constant lui aussi. Ce
coefficient exprime la proportion de ses ressources qu’une communauté désir détenir sous
forme d’encaisse monétaire, il est constant parce que fonction des caractéristiques
structurelles de l’organisation économique et financière de cette communauté.
La nouvelle théorie quantitative de la monnaie explique l’inflation comme résultant
d’une divergence maintenue entre le volume de monnaie en circulation et la demande
d’encaisses en termes réels. Les monétaristes précisent l’importance respective des variations
en volume et des variations nominales selon qu’il s’agit de longue ou de courte période. Selon
cette analyse, c’est à long terme qu’une augmentation de la masse monétaire détermine
l’augmentation de valeur nominale c'est-à-dire l’élévation du niveau général des prix.
2.3.3- La formulation keynésienne de la théorie quantitative de la monnaie
Pour Keynes, l’inflation est d’abord un phénomène macroéconomique, son analyse
doit donc prendre en compte les multiples interactions entre les variables du circuit
économique. De plus, la monnaie n’est pas neutre et elle peut être efficacement utilisée dans
le cadre de la politique économique.
Selon Keynes « l’accroissement des quantités de la monnaie peut favoriser
l’augmentation de la production ou l’accroissement des prix»10. La monnaie n’est pas neutre.
9Economie contemporaine : p.302
10 BARRE Raymond, Economie politique, Economics (Original issu de l’Université du Michigan), Paris,
11
Cette affirmation s’explique comme suit : une augmentation de l’offre de monnaie permet de
réduire le taux d’intérêt, ce qui favorise l’investissement et engendre l’augmentation du
niveau de la production. Dans le cadre de plein emploi, l’effet d’une augmentation de la
quantité de la monnaie sur la production résulte de la possibilité de son élasticité par rapport à
la demande. La production n’augmente pas, seuls les prix gonflent et il y aura inflation. Mais
dans le cas de sous-emploi, la production est élastique, elle augmente et les prix ne change
pas.
En étudiant l’ouvrage de FISHER, Keynes approuve les positions de cet auteur. Ainsi,
il partage les mêmes visions que FISHER désigne dans sa théorie. Il a jugé que la théorie
quantitative est essentielle si l’on parle de monnaie.
Sa formulation va donc s’exprimer comme suit :
n = p (K + rK’)
Le niveau de prix (p), indiqué par l’indice du coût de la vie, dépend passivement :
K : de la demande d’encaisses du public concernant la monnaie légale ;
K’ : de la monnaie scripturale ;
n : du volume de monnaie légale et scripturale fourni par le système bancaire ;
r : de la ratio des banques de dépôts
KEYNES ne voit pas encore que son analyse n’est valable que si l’hypothèse d’une
production comme étant constante soit établie. Mais il admet en avant que des variations de
prix peuvent produire des variations dans le niveau de la production et de l’emploi ; C’est
dans son célèbre ouvrage la «Théorie générale»11 que KEYNES réalisera le perfectionnement
de la théorie de la monnaie et des prix en l’intégrant à une analyse de la variabilité du niveau
du revenu global et de l’emploi. Il avançait donc que le niveau général des prix (P) est
déterminé par le rapport entre les dépenses en monnaie (Y) et le volume des biens et des
services produits (O)12.
Y P = O
Ainsi, tout en considérant les déterminants de Y et O, KEYNES a écrit :
1964, p496-497 11
J.M.Keynes, « Théorie générale » publié à Londres en 1936 12
BARRE Raymond, Economie politique, Economics (Original issu de l’Université du Michigan), Paris,
1964, p496-497
12
«…si l’offre demeure parfaitement élastique tant qu’il subsiste du chômage, et devient
parfaitement inélastique dès que le plein emploi est atteint, si d’autre part, la demande
effective varie dans la même proportion que la quantité de monnaie, la théorie quantitative de
la monnaie peut être énoncée dans les termes suivants : tant qu’il existe du chômage, l’emploi
proportionnellement à la quantité de monnaie ; les prix varient proportionnellement à la
quantité de monnaie. »13 Par conséquent, plusieurs cas peuvent se présenter :
• Lorsqu’on est en situation de sous-emploi, ou chômage, une augmentation de la
quantité de monnaie emmène à une élévation de la demande effective.
• Lorsque l’économie est en situation de plein-emploi, par contre, tous facteurs de
production sont épuisés et leurs offres deviennent inélastiques.
Ainsi, la production n’est plus extensible. Une élévation de la demande effective par
un accroissement de la quantité de monnaie ne fera qu’inciter une hausse générale des prix.
Selon Keynes, un état de « véritable inflation » est.
2.3.4- Théorie quantitative de la monnaie pour les monétaristes
L'interprétation monétariste attribue à la masse monétaire un rôle essentiel dans le
phénomène de l'inflation. Celle-ci est effet la résultante d'une masse monétaire trop
importante. Les spécialistes n'étant pas tous d'accord sur l'impact des différentes politiques
monétaires, il existe donc plusieurs théories sur la répercussion de ces politiques sur la hausse
des prix.
L'inflation est rarement homogène (c'est-à-dire prix et revenus augmentant de la même
manière dans tous les domaines d'activité), ce qui provoque des tensions entre les agents
économiques (baisse de pouvoir d'achat, redistribution des profits...) révélatrices d'une lutte
pour le partage des richesses.
La nouvelle théorie quantitative de la monnaie élaborée par Milton Friedman dégage
une corrélation positive entre les mouvements de la masse monétaire et les fluctuations des
prix. A. Schwartz en étudiant quarante pays, trouve avec un coefficient de corrélation égal à
0.88714 un lien direct entre taux de croissance de la masse monétaire et taux d’inflation.
13
BARRE Raymond, Economie politique, Economics (Original issu de l’Université du Michigan), Paris,
1964, p496-497 14
Economie Contemporaine.P.302
13
2.3.5 - Impôt source de l’inflation
L’impôt au sens strict du mot est souvent la principale source de revenu du secteur
public. Il s’agit d’un prélèvement fiscal effectué sans contre partie directe par la puissance
publique, par voie des contraires sur les agents économiques surtout les privés :
consommateurs, producteurs des biens et services. L’impôt frappe principalement les
personnes par leur revenu, fortune, héritage ; les choses notamment par l’intermédiaire de
transfert de propriété (achat, vente des biens et titres).
Ainsi, il faut noter qu’il existe deux types d’impôt : l’impôt direct et indirect. Un
impôt est qualifié direct si le prélèvement fiscal reste définitivement à la charge de la
personne qui paye. Contrairement pour l’impôt indirect, c’est un prélèvement fiscal pour
lequel, le contribuable ou le redevable répercute sur autrui la charge qu’il a subi. Ils sont
perçus par les contributions indirectes, et sur le plan juridique, ils sont liés à des évènements à
l’occasion des quels l’Etat prélève des impôts.
Ainsi, une augmentation de la fiscalité peut être l’origine d’une inflation. Si le taux
d’imposition est élevé, cela aboutit deux effets contraires :
- effet revenu : le revenu disponible d’un individu diminue par l’impôt, c'est-à-dire que
son pouvoir d’achat est devenu faible. Pr conséquent, il va travailler plus pour retrouver son
niveau de revenu antérieur.
- effet de substitution : en tant que consommateur et producteur, l’individu est incité
de ne plus travailler fort, c'est-à-dire que le taux d’incitation au travail sera faible.
Sur le marché de travail, si le deuxième effet l’emporte le premier, cela va entrainer
une diminution d’offre de travail, donc le cout de travail augmente pour inciter les individus à
travailler. En effet, la charge salariale va augmenter et pourra avoir un impact au niveau des
prix de vente. Et si plusieurs secteurs seront touchés, sera inéluctable l’inflation.
2.4-La vitesse de l’inflation
Puisque l’inflation est un mouvement, le plus important est de rechercher de quoi
dépend sa plus ou moins rapidité.
Ce problème n’est pas indépendant de celui des causes du phénomène. En effet, pour
que l’inflation se poursuive, il faut que ses causes durent : elle est d’autant plus rapide que ces
14
causes sont plus actives. En résumé, c’est de l’intensité plus ou moins grande de l’excès de
demande des marchandises, tel qu’il varie au cours du temps, que dépend la vitesse plus ou
moins accusée du phénomène.
Si la production peut s’accroitre, l’excès de demande peut être résorbé en tout ou en
partie ; le mouvement de hausse des prix peut donc se trouver arrêté ou ralenti. Il ne se
maintient, suivant l’action des facteurs d’accélération, que si la production se trouve bloquée
ou freinée par le plein emploi ou par tout autre facteur de blocage, que si, en un mot, la
progression de l’offre ne peut pas accompagner celle de la demande. On peut admettre par
exemple que si, de 1945 à 1960, l’expansion allemande n’a pas entrainé d’inflation, c’est due
non seulement à la rigidité de la politique bancaire, mais parce que l’Allemagne a été protégée
contre le plein emploi absolu par l’afflux des réfugiés15.
D’autre part, la vitesse de l’inflation ne dépend pas essentiellement de la rapidité des
émissions de monnaie ou de l’abondance des crédits ouverts par les banques. Il faut ne voir en
cela, bien souvent que des conséquences du mouvement des prix. Les émissions de monnaie
se produisent souvent avec un certain retard, au point que lors des fins d’inflation, étant donné
le niveau atteint par les prix, la monnaie est rare16.
15
Emil JAMES : Problèmes monétaire d’aujourd’hui.2ème
édition 1970.P.190 16
Emil JAMES : Problèmes monétaire d’aujourd’hui.2ème
édition 1970.P.75
15
Section 3 – Conséquences de l’inflation
La hausse des prix doit-elle être considérée comme une conséquence de l’inflation, ou
comme la manifestation même du phénomène ? La hausse des prix n’est qu’une de ses
conséquences, la plus importante sans doute. A cet égard, quelques observations méritent un
simple rappel ; elles concernent l’impact sur l’offre et demande globale, et sur la production,
puis on abordera l’inflation sur la croissance économique et sur la répartition des revenus, et
en fin, son impact positif sur l’investissement. Mais avant d’entamer tout cela, il faut jeter un
coup d’œil sur la relation entre chômage et inflation.
3.1-Inflation et chômage
La « courbe de Phillips » représente les relations inverses entre le taux de croissance
des salaires et le taux de chômage. Dans l’analyse de A.W. Phillips17, en période de
croissance, le taux de chômage a tendance à baisser alors que le salaire tend à augmenter. Par
contre, la crise entraine une augmentation du chômage et aussi une baisse de salaire nominal.
Donc quand on veut réduire le taux de l’inflation, il faut accepter le chômage. En effet, toute
politique de réduction du chômage favorise la hausse des prix. Il est nécessaire aussi
l’inflation pour lutter contre le chômage.
Figure 1 : Courbe de Phillips
Ce schéma explique que le taux de chômage est élevé quand l’offre de travail est
supérieure à la demande de travail ; à cette situation, on rencontre une diminution du salaire.
Quand le salaire est peu élevé, l’inflation est faible. Quand l’offre de travail est inférieure à la
17
G.N.Mankiw 2001.P.199F
Hausse
des
salaires %
Taux de chômage
16
demande de travail, le salaire augmente, de même aussi pour les prix des produits sur le
marché.
Le model de Solow Samuelson : Courbe de Phillips améliorée contredit cette Courbe
de Phillips18.
Figure 2 : Courbe de Phillips améliorée
Ici, on tient compte de la hausse de la productivité. Quand le salaire augment, la
productivité augment aussi en même temps. En effet, il n’y a pas d’inflation, c'est-à-dire, il y a
un certain taux de chômage incompressible, cela signifie qu’il y a un taux de chômage au
dessous duquel on ne peut pas descendre. En situation de plein emploi, le taux de chômage
n’est pas égal à zéro(0). C’est le chômage frictionnel qui est lié au changement d’emploi.
Les actions syndicales très efficaces pourraient aussi augmenter les salaires même en
cas de chômage élevé (à Madagascar pendant ces dix dernières années, il y avait au moins 4
fois d’augmentation des salaires mais le taux de chômage n’est pas diminué
jusqu’aujourd’hui, au contraire, le chômage ne cesse d’augmenter.
Pour Milton FRIEDMAN19, la Courbe de Phillips est fausse car les agents
économiques ajustent leurs comportements non pas aux salaires nominaux mais aux salaires
réels. Les entreprises augmentent les salaires nominaux afin d’embaucher de plus en plus de
travailleurs, et c’est dans le but d’être en mesure de répondre à la hausse de la demande.
18
Cours Macroéconomie par M.RAKOTO DAVID Olivaniaina, 2ème
Année Eco. 19
M.Montoussé 1999, P.107
17
3.2-Conséquences sur l’offre globale et la demande globale
Une augmentation du niveau général des prix incite les entreprises à produire plus
pour en tirer des profits. Et comme l’offre est fonction croissante des prix20, la production va
donc augmenter quand ce niveau général des prix connait une hausse. En effet l’offre globale
augmente. L’inflation favorise donc l’augmentation de l’offre sur le marché.
Par contre, une hausse de niveau général des prix entraine une diminution d’encaisse
réelle. Les entreprises diminuent ses demandes de biens d’investissement. Elles n’arrivent
plus à embaucher les travailleurs avec des salaires trop élevés. En effet les revenus des agents
vont donc diminuer, ils baissent évidement leurs demandes en consommation, cela va
entrainer une diminution de la demande globale.
3.3- Conséquences de l’inflation sur la production
L’inflation peut paraître un nécessaire stimulant de la croissance économique. Elle
facilite le dynamisme des investisseurs pour assurer le développement des entreprises. Une
augmentation des prix encourage les entreprises à produire plus pour en tirer des profits, d’où
une augmentation de la production. Cela est valable lorsqu’il n’y a pas d’augmentation des
couts de facteurs de production. Par contre, l’inflation peut parfois diminuer la production.
L’inflation frappe les entreprises par l’augmentation des couts de production, elle diminue
donc la production et l’investissement au sein de l’entreprise. En résumé, l’inflation favorise
la production à court terme, alors qu’à long terme elle freine le développement des
entreprises, donc un blocage de la production.
3.4- Conséquences sur la répartition des revenus
Les effets de l’inflation sur la répartition des revenus sont réputés injustes. En effet, il
est difficile à déterminer qui elle favorise ou qui elle pénalise. Dans le passé, elle a favorisé
les détenteurs de profits, mais à partir du moment où les salariés ont eux-mêmes anticipé les
hausses de prix, les salaires ont cessé de suivre passivement les variations du coût de la vie.
Le phénomène d’inflation par les coûts traduit la prise des consciences par les salariés du
phénomène de la dépréciation monétaire. D’une manière générale, on peut considérer qu’en
période de croissance accompagnée d’inflation, des transferts de revenu s’opèrent au
détriment des prêteurs et en faveur des débiteurs.
20
J. O. Hairault, 2000, p. 67 f
18
Cependant, il existe des catégories de personnes qui n’ont pas et plus d’activité et ne
sont donc pas vendeurs de leurs services. Leurs revenus ne s’ajustent que de façon lente et
partielle à la hausse des prix. Il en est ainsi des retraités, des titulaires de rentes privées non
indexées sur le coût de la vie. D’autre part, les salariés, d’une façon générale peuvent tenir
compte dans leurs revendications de salaires de la hausse du coût de la vie, certaines
catégories de salariés subissent cependant des pertes dues a l’inflation.
3.5- Conséquences sur les taux d’intérêt
Les taux d’intérêt (particulièrement ceux à court terme) constituent un véritable
instrument de politique monétaire. Ils sont en effet un relais de transmission entre la politique
monétaire (les autorités monétaires) et l’activité économique d’un pays (les agents
économiques).
Les taux d’intérêts réels négatifs (inflation supérieure au taux nominal) avantage les
emprunteurs au détriment des prêteurs et inversement pour les taux positifs. D’autre part, les
fluctuations des taux d’intérêts modifient les équilibres de l’offre et de la demande de biens
d’équilibre entre l’épargne et l’investissement. Les travaux de Mundell montrent que le taux
d’intérêt à court terme est dépendant du taux d’inflation et font ressortir avec précision que
plus l’inflation est élevée, plus les taux d’intérêts nominaux sont élevés et plus la demande de
monnaie est faible.
D’un autre coté, la hausse des taux d’intérêts permet de lutter contre l’inflation : plus
les taux d’intérêts sont élevés, plus le crédit est cher, moins les ménages et les entreprises
empruntent, il y a donc réduction de la création de monnaie, maîtrise de la valeur de la
monnaie existante, maîtrise de la hausse des prix donc de l’inflation. La baisse des taux
permet quand à elle de stimuler l’activité économique : plus les taux sont bas, moins les
crédits sont chers, plus le coût de l’investissement est faible, plus les entreprises investissent,
plus elles sont en mesure de créer des emplois. Le principe est identique pour les ménages,
qui n’hésitent pas à s’endetter en achetant à crédit, ce qui a pour effet d’augmenter la
consommation, donc la production.
19
Figure 3: Conséquences d’une hausse de l’inflation sur les taux d’intérêt
Source : « Les taux d’intérêts, d’instruments monétaires», Madagascar, le secteur financier à l’aube du
21ème siècle.
3.6-Conséquence positif de l’inflation sur l’investissement
Il faut insister un peu plus maintenant, en raison des problèmes théoriques que ce
phénomène pose sur une autre conséquence de l’inflation ; elle concerne le développement de
la production, et plus particulièrement celui des investissements. Que l’inflation puisse
résulter d’un excès d’investissement par l’épargne forcée, nous le supposons admis. Mais on
peut retourner le problème : l’inflation ne facilite-t-elle pas le développement des
investissements ?
Il semble bien que l’inflation permettre de dégager des ressources importantes en vue
d’importants investissements. On pourrait financer par l’inflation d’importantes
reconstructions par exemple. Parfois, les périodes de l’inflation ont été toujours des périodes
de renouvellement des techniques21. On ne peut pas donc nier la possibilité d’un financement
par l’inflation.
21
JAMES Emile, Problèmes monétaires d’aujourd’hui,1970.P.201
Hausse de
l’inflation
Baisse de Pouvoir
d’achat
Revenus
différemment affectés
Valeurs réelles réduites
Cout de crédit moins élevé de crédit moins cher
Tendance de l’endettement
Tendance à la hausse des taux d’intérêt
20
L’explication de Hayek à propos du développement de l’investissement se trouve dans
la théorie de l’ « épargne forcée »22. Il stipule que lorsque, pour une raison quelconque, se
déroule un processus inflationniste, la hausse des prix empêche les consommateurs éventuels
d’acheter autant qu’ils l’auraient fait en période de stabilité monétaire. Ce renoncement à
consommer est une épargne forcée. Sans doute cette épargne ne se matérialise-t-elle pas sous
forme de liquidité que les épargnants gardent entre leurs mains. Mais sur le plan de
l’économie globale ce renoncement compense les emplois de disponibilités crées par des
opérations de crédit, emplois qui avaient provoqué la hausse des prix, et ainsi tend à un
rétablissement de l’équilibre. Dans les cas, par exemple, où l’inflation est due à un
développement excessif des investissements, l’épargne forcée est le moyen par lequel se
réalise l’égalité nécessaire entre épargne et investissement : tout se passe en effet comme s’il
y avait, par l’intermédiaire du crédit, un transfert de revenus monétaires au profit des
investisseurs et au détriment des consommateurs, comme si ceux-ci remettaient à ceux-là une
partie de leurs pouvoirs d’achat.
22
HAYEK : « Inflazion e sviluppo economico » dans Rassegn Economica. Septembre 1957
21
Chapitre 2: Politique anti-inflationniste
La politique de lutte contre l’inflation peut avoir pour objectif de combattre les
instabilités causées par la tension inflationniste menaçante. Elle consiste à diminuer le flux
monétaire en surplus ou à amplifier un flux réel insuffisant.
2.1-Blocages des prix
Le but de mise en œuvre d’un blocage des prix a pour fin de s’attaquer aux symptômes
de l’inflation c'est-à-dire la hausse du prix même. Cette politique agit sur les conséquences
que sur les causes de l’inflation. Il ne sert donc pas à prévoir l’inflation mais à lutter contre ce
fléau. Si l’inflation touche le comportement des agents, alors le blocage des prix peut être
efficace et favorable au freinage de l’inflation.
La manipulation de cet instrument s’avère difficile. En fait, la rapidité de son action et
le fait qu’il agit d’une manière directe se présente comme son point fort en termes de politique
économique. Mais le fait qu’il agisse sur les effets plutôt que sur l’origine est aussi sa
faiblesse. De plus, le blocage des prix doit être maintenu dans de courte période et qu’au
moment où on doit ôter la mesure, il faut que l’inflation soit réduite voire vaincue.
Dans l’ouvrage de M. Vate23, il note que l’on ne peut pas attendre à ce que le blocage
des prix freine la demande. L’effet contraire est plutôt probable. Pour les entreprises, étant
donnés que les prix des produits importés ne sont pas bloqués, alors les marges sont toujours
moindres et les prévisions de recette deviennent incertaines.
Le blocage des prix, s’il est maintenu pour une durée un peu plus longue, peut
renvoyer inévitablement au recours à des solutions artificielles, ce qui veut dire en masquant
les prix, telles que les subventions. En plus, étant données que les entreprises cherchent
toujours à se faire des profits pour compenser leur perte sont tentées de s’évader de la
pression en adoptant une hausse abusive sur les prix d’autres produits à prix libre, ou bien le
lancement de nouveaux produits afin d’afficher de nouveau tarif.
Bref, le blocage des prix est inefficace face à une inflation par la demande. Par contre
dans une inflation par le coût, la mesure est dangereuse en raison qu’il a un effet dépressif sur
la production et l’investissement. Une autre politique pour détourner l’inflation est la politique
budgétaire et fiscale, analysons maintenant cette dernière.
23
VATE Michel, Leçons d’économie politique, Economica, 8ème édition, 1999, p497-498
22
2.2-Politique budgétaire et fiscale
Utiliser le budget de l’Etat pour atteindre certains objectifs économiques, tel est la
réalité de la politique budgétaire. Avec une telle politique, on s’efforce à réduire la demande
globale en agissant directement sur ses composantes. On doit donc tendre à établir un
équilibre entre recette et dépense publique et même à rechercher un excédent de recette.
L’effet attendu est de contrecarrer l’accroissement des revenus disponibles des ménages
jusqu’à la consommation.
L’Etat dispose une très large gamme d’instruments de la politique budgétaire car il
dispose une multitude de ressources et de dépenses possibles. Mais pour mener à bien la
politique anti-inflation, l’Etat ne considère que deux instruments : soit à réduire ses propres
dépenses, soit il accroît la fiscalité, c'est-à-dire les ressources. Le recours à l’impôt est
indispensable pour diminuer les dépenses de consommation des ménages et les dépenses
d’investissement des firmes.
A cette logique, l’Etat est contraint donc de dépenser moins qu’il ne reçoit. Un
excédent budgétaire est assimilé à la lutte contre l’inflation. Le mécanisme se présente comme
suit : en réalité, à partir d’une situation déficitaire, l’effet de freinage désiré est atteint en
revenant à l’équilibre ; ou si le budget est déjà équilibré, il faut le maintenir toujours en
équilibre mais avec une faible progression des dépenses et des recettes.
En revanche, en agissant sur l’impôt, en mettant la pression sur le fisc, le joug de cette
mesure pèsera sur la consommation et la production et traduira par une certaine modération de
la propension à consommer. Ainsi, le revenu disponible sera compressé et c’est l’effet
attendu.
Mais cela n’empêche pas les points faibles de cette mesure qu’on doit aussi éviter.
Décourager les investissements nécessaires à terme est à esquiver, car on risque de gêner
l’épargne en surimposant les revenus plus élevés. Le recours à l’impôt est nécessaire pour
neutraliser les dépenses de consommation des ménages, certes. Mais, aussi faut-il noter que,
l’instrument qui paraît essentiel est l’impôt direct sur le revenu ; par contre l’impôt indirect
peut générer une sorte d’« inflation synthétique », car cet impôt soutient la hausse des prix par
le surcroît des coûts à chaque étape successif de la production ; de plus, par sa « double
incidence », il est assemblé dans le prix de revient et c’est sur celui-ci qu’est calculé la marge
bénéficiaire des producteurs.
23
Brièvement, on peut remarquer que l’efficacité de la politique budgétaire et fiscale a
une limite dont la longueur des délais de sa mise en œuvre. Ses délais d’action sont d’abord
ceux de la procédure budgétaire, mais ce sont aussi les retards de réponse des recettes fiscales.
Mais, la politique monétaire et du crédit agissent autrement, considérons ces politiques
maintenant.
2.3-Politique monétaire et du crédit
La politique monétaire autorise à offrir les liquidités nécessaires au bon
fonctionnement et à la croissance de l’économie tout en défendant à la stabilité de la monnaie.
Etant une des politiques économiques, son objectif est de rejoindre la croissance et la stabilité
interne de la monnaie afin d’éviter l’inflation. Elle possède donc deux objectifs intermédiaires
dont les objectifs quantitatifs qui portent sur les agrégats monétaires (les différents indicateurs
de la masse monétaire en circulation) ; et les objectifs de taux d’intérêt qui amènent les
autorités monétaires à fixer un niveau souhaitable pour les taux d’intérêt.
Par ailleurs, l’évolution de la masse monétaire est étroitement liée au volume de crédit
consenti à l’économie. Le pouvoir de créer de la monnaie est confié à la banque alors que
l’initiative appartient aux agents économiques du moment où la banque leur accorde l’octroi
d’un crédit.
Ainsi, si l’on veut contrôler la circulation monétaire et le volume de crédit, et de plus
réduire la demande globale dans le but de réduire l’inflation, on peut agir sur la création
monétaire par le biais des crédits octroyés par les agents économiques que les banques
accordent en faveur de leurs clients. Ce qui veut dire que la politique monétaire et de crédit
vise à limiter la hausse de la masse monétaire ou de liquidité dans la sphère économique.
Pour sa mise en œuvre, la politique monétaire influence directement l’investissement
en augmentant le prix du crédit (taux d’intérêt) ou en restreignant le volume de crédit
disponible.
Pour le cas d’une inflation par le coût, la définition des instruments efficaces est plus
délicate puisque la politique monétaire consiste à la restriction monétaire, alors elle peut
affecter la demande globale qui lui-même peut ne pas être excédentaire et par la suite de
freiner la croissance de l’économie et de stimuler l’apparition du chômage. Il est donc
indispensable de ne pas soumettre une économie où règne une inflation par les coûts au
traitement destiné à une inflation de la demande.
24
D’une manière concise, il conviendra donc de stabiliser l’offre de monnaie et du
crédit, car l’expansion de celui-ci est une condition nécessaire de développement du
phénomène inflationniste. Considérons maintenant les autres politiques anti-inflations qui
suivent et qui méritent d’être mises en évidence.
2.4-Autres politiques anti-inflation
2.4.1-Politique de revenu
On sait qu’un accroissement démesuré des revenus est un facteur déterminant de la
hausse des coûts salariaux et de l’accroissement de la demande. A cette fin, il serait logique
de contrôler l’évolution des revenus pour ainsi briser le processus inflationniste si c’est par le
spiral prix et salaire ou salaire et profit qui en est la cause.
Notons que la fixation d’une norme maximale de progression ne devrait pas concerner
seulement les salaires mais aussi les profits. Ainsi la politique de revenu se base donc sur le
suivi de l’évolution des salaires et tente d’établir une norme en fonction de quoi doit suivre la
progression des salaires pour qu’ils n’affectent plus l’évolution des prix.
La politique de revenu veille donc à ce que les revenus salariaux n’augmentent
démesurément. Passons maintenant à la politique d’open market.
2.4.2-Open market
Par cette opération l’autorité monétaire intervient sur le marché monétaire
indépendamment des demandes exprimées des banques primaires. Elle se sert des titres d’Etat
en sa possession. En vendant ces titres dont les banques ont besoin dans leurs propres
transactions, la banque centrale fait une ponction sur la masse monétaire. Par contre en les
achetant, la banque centrale accroît la marge de crédits des banques.
Ainsi pour éviter et lutter contre l’inflation, la maîtrise de la masse monétaire en
circulation est nécessaire. Mais comme cet instrument facilite ce contrôle de la liquidité, alors
il permet de lutter contre l’inflation.
PARTIE II : ANALYSE DE L’INFLATION : CAS DE MADAGASCAR
25
PARTIE II – ANALYSE DE L’INFLATION : CAS DE MADAGAS CAR
Dans un contexte de changement et de relance au niveau de la politique économique
et financière de l’Etat, la gestion des finances publiques repose sur le maintien des équilibres
économiques et financiers. Ici, notre finalité montrera qu’on pourra maîtriser l’inflation et
ainsi réduire les risques probables dans l’environnement économique. Deux chapitres doivent
être entamés dans cette deuxième partie : inflation entre 2000 à 2010, et ses conséquences
durant ces années portant des politiques envisagées.
Chapitre 1– Inflation entre 2000 à 2010
Ce chapitre analyse les causes de l’inflation durant une période de 2000 à 2010 à
Madagascar, d’une part, et son évolution durant cette période d’autre part.
Section 1 : Contexte
Madagascar a connu quelque problème durant l’année 2002. La crise a rapidement
débouché dès lors de la contestation du scrutin présidentiel du 16 décembre 2001 (assortie de
manifestations, d’affrontements armés, de barrages et de pénuries en carburant,
alimentaire,…). Ainsi en Février 2002, la paralysie économique est effective. Le conflit
politique, qui a paralysé Madagascar de janvier à juillet 2002, a entraîné une crise
économique et sociale, dont la banque mondiale a évalué un coût estimé à au moins 600
millions de dollars.
La déficience de carburant a amplifié le coût du transport et l’a amené à s’élever
brutalement au 2ème trimestre 2002. Puis des infrastructures de transport notamment des
ponts (8 ponts au total) ont été sabotées afin d’isoler la capitale. Toutes ces manifestations ne
font qu’accentuer la hausse des prix. Enfin, du côté des entreprises, face à l’incapacité
d’écouler leur production, elles ont eu recours au chômage technique et/ou au licenciement
économique. On comptait 70 000 emplois formels qui ont été définitivement perdus. Ainsi, la
grève des fonctionnaires et la détérioration de l’activité économique ont pesé sur les recettes
de l’État. Madagascar s’est plongé dans une crise générale. A partir de cette époque,
l’inflation ne fait qu’empirer de temps en temps, les chiffres du tableau présentant l’évolution
de l’inflation depuis 2001 à 2006 témoignent cette réalité. Plusieurs auteurs, économistes, et
statisticiens ont tenté d’expliquer l’origine de ce fléau frappant Madagascar depuis 2002.
26
De plus la mesure de détaxation prise par le gouvernement en 2003, suivant la loi
n°2003-026 consistant à exempter tous droits et taxes à l’importation des biens d’équipement,
et de marchandises pour une période de deux ans à compter du premier septembre 2003,
devrait favoriser l’investissement. Cependant, cette mesure a provoqué une dépréciation de la
monnaie malagasy, un creusement de la balance commerciale24.
Tableau 1 : Evolution de l’inflation depuis 2001 a 2006 (base 100 = décembre 2000)
2001 2002 2003 2004 2005 2006
Janvier 107.1 111.9 125.3 125.1 161.6 177.8
Février 109.5 114.0 125.8 125.6 163.8 178.2
Mars 108.8 122.8 125.8 128.6 162.7 178.0
Avril 106.5 131.6 124.1 132.4 162.3 178.1
Mai 105.8 133.8 122.7 134.5 158.9 179.2
Juin 105.1 132.6 121.2 137.8 158.9 180.5
Juillet 105.5 127.7 120.3 142.1 163.6 182.5
Aout 106.0 125.6 120.2 144.6 168.2 184.4
Septembre 107.1 125.5 120.6 147.7 169.3 187.7
Octobre 108.3 125.6 120.9 150.4 171.3 190.9
Novembre 109.1 125.0 122.4 154.8 174.6 192.2
Décembre 110.2 125.1 123.9 158.0 176.1 195.2
Moyenne 107.4 125.1 122.6 140.1 165.9 183.7
Source : Rapport annuel de la Banque centrale de Madagascar 2004 p59, 2005 p63, 2006 p70
Ainsi, l’économie malagasy a connu une inflation depuis l’année 2001 jusqu’en 2006.
L’indice n’a cessé d’augmenter depuis 2001 jusqu’à atteindre +83.7 en 2006. La hausse est
devenue très importante depuis l’année 2005. On peut suivre l’évolution de l’inflation à
Madagascar depuis 2001 jusqu’en 2006. Ainsi, en moyenne annuelle, l’indice des prix à la
consommation a connu son apogée en 2006, mais l’évolution est déjà évidente depuis 2003.
L’année 2010, après une année de crise, a été considérée comme une année de relance
économique à travers les différents secteurs porteurs tels l’industrie minière, le tourisme,
l’énergie. Une légère reprise est ainsi constatée avec un taux de croissance de 0,6% contre - 24
RAMILISON Norbert, « Détaxation, bilan et critiques », Cahier de recherche en analyse économique,
Antananarivo Août 2004, p1
27
3,7% seulement l’année précédente. Néanmoins, les effets de la crise se font encore ressentir
notamment au niveau de l’investissement et de la production du fait de non effectivité des
appuis budgétaire. L’inflation en fin de période se chiffre à 9,8% contre 13,7% dans les
prévisions initiales.
Section 2 : Les causes de l’inflation à Madagascar
Plusieurs facteurs conçoivent l’inflation pour le cas de Madagascar. Après avoir parlé
du contexte, le déficit budgétaire est ici considéré comme source d’inflation dans notre pays.
A ce propos, il faut d’abord connaitre la relation entre inflation et déficit budgétaire. Puis la
rigidité de l’offre vue comme source de ce phénomène, ainsi que les problèmes dus à
l’augmentation de la population et le comportement des consommateurs seront examinés.
Après, nous allons étudier l’inflation d’origine monétaire qui est la source la plus sensible de
l’inflation, et aussi le taux de change. En fin, l’augmentation du prix du pétrole.
2.1-Déficit budgétaire
Le déficit budgétaire s’est accentué durant les cinq années récentes. Les recettes
n’arrivent plus à recouvrer les dépenses publiques. En effet, il nous faut savoir en quoi est il
considéré une des sources de l’inflation. A ce propos, il faut savoir la relation entre l’inflation
et le déficit budgétaire. Puis, parlons les opérations financières du gouvernement, puis les
recettes publiques et les dépenses publiques.
2.1.1-Relation entre inflation et déficit budgétaire
Les dépenses publiques qui ne sont pas financées par des recettes fiscales peuvent
contribuer à un excès de demande globale et donc créer de l’inflation. Cela risque en
particulier d’être le cas si les dépenses publiques sont financées par la création monétaire.
L’emprunt public auprès du secteur bancaire, dans la mesure où ils contribuent à une
expansion monétaire excessive, a des conséquences inflationnistes.
Si on doit construire des routes pour faciliter la vente des produits sur le marché par
exemple, cette construction augmente les dépenses de l’Etat d’une part, et c’est une politique
à long terme mais elle est efficace et nécessaire. La construction permet aux agriculteurs
d’augmenter leurs revenus, et le revenu à son tour leur permet d’acheter des outils pour
améliorer la production. La politique de désenclavement augmente donc les dépenses de
l’Etat. Or, ces dépenses sont récupérables à long terme, elles aggravent le déficit budgétaire.
28
Elles sont aussi source d’inflation, car la construction augmente le revenu des gens donc de
leur demande.
Une augmentation des salaires stimule l’inflation et réduit les recettes de l’Etat qui est
source du déficit. En effet, l’Etat devra harmoniser l’augmentation des salaires avec la
croissance des branches correspondantes pour éviter la hausse des prix et essayer
d’augmenter les recettes via le commerce extérieur par exemple. Il doit donc équilibrer ses
dépenses avec ses recettes afin de diminuer la tension inflationniste.
2.1.2- les opérations financières du gouvernement
En 2010, les opérations globales du trésor (OGT) ont été caractérisées par
l’accroissement des recettes budgétaires du fait essentiellement de l’inscription des 100
millions de dollars US (221,6 milliards d’ariary) à titre de redevance minière dans les recettes
non fiscales. De plus, compte tenu de la poursuite de la prise de mesures budgétaires,
l’augmentation des dépenses courantes a été plus ou moins maitrisée. Il en est une nette
amélioration du solde global des OGT. Le déficit a ainsi représenté 1,1 pour cent du PIB en
2010, contre 2,8 pour cent du PIB en 2009, la loi des finances rectificatives 2010 ayant fixé
comme objectif un déficit de 1,9 pour cent du PIB. Cette situation a permis à l’Etat de se
désengager de 251,9 milliards d’ariary vis-à-vis du système bancaire, contrairement à la
même période de 2009, pendant laquelle il s’est endetté à concurrence de 313,5 milliards
d’ariary auprès de ce système. L’impact du financement intérieur du solde des OGT sur la
croissance des agrégats monétaire a été, par ailleurs, presque nul.25
2.1.3- Les recettes publiques
Pendant la crise économique de l’année 2002 les recettes fiscales ont été baissées.
Pour encourager les opérateurs et les investisseurs, des nouvelles initiatives ont été introduites
dans la Loi de Finance 2003. De plus, le gouvernement a diminué les taxes sur les
importations, et ce en vue de faire face à l’intégration régionale et mondiale. En Août 2003,
une détaxation sur les produits importés a été effectuée, et cette détaxation a pris fin en
Septembre 2005, mais l’Etat malgache a introduit des nouvelles mesures afin d’encourager
l’investissement.
25
Rapport annuel 2010.Banque Centrale : Ministère de l’économie et de l’industrie
29
Tableau 2 : Evolution des recettes publiques
Rubrique En millier d’ariary Variation en %
2008 2009 2010 2009 2010
Recettes totales 2 685,4 2 054,4 2 422,3 -23,5 17,9
Recettes budgétaires
2 136,9 1 862,2 2 248,5 -12,9 20,7
-Recettes fiscales 2 087,2 1 782,0 1 980,2 -14 ,6 11,1
-Recettes fiscales intérieures
1 079,8 1 028,6 1 150,4 -4,7 11,8
-Impôts sur le commerce international
1 007,4 753,4 829,7 -25,2 10,1
-Recettes non fiscales
49,7 80,2 268,3 61,3 234,8
Recettes extrabudgétaires
0,2 0,0 0,0
Dons 548,3 192,3 173,8 64,9 -9,6
-Dons courants 127,5 21,0 18,2 83,5 -13,3
-Dons en capital 420,8 171,2 155,5 -59,3 -9,2
Source : INSTAT /DSY 2010.
Par rapport à celle de 2009, les recettes ont progressé de 17 ,9 pour cent, pour s’établir
à 2 422,3 milliards d’ariary en 2010. Elles ont ainsi représenté 13,3 pour cent du PIB contre
12,3 pour cent en 2009 et 16,6 pour cent en 2008. Une analyse par type de recettes montre
cependant une évolution contrastée.
2.1.4- Les dépenses publiques
La croissance des dépenses favorise l’augmentation de la demande globale. L’excès de
dépense est à l’origine de l’inflation. Elle permet d’embaucher plus de travailleurs. Et
l’embauche augmente le revenu des ménages. Cela confirme l’analyse d’Engels qui stipule
que l’augmentation du revenu favorise l’augmentation de la demande. Pour l’année 2005,
Madagascar a enregistré un déficit budgétaire de l’ordre de 4,3% du PIB pour une prévision
évaluée à moins de 4,5% du PIB. On constate donc une amélioration par rapport aux années
précédentes. Toutefois, le taux d’inflation est toujours de l’ordre de 11,4% pour une prévision
estimée à moins de 6%.
30
L’objectif de la politique budgétaire et de la politique monétaire veut soutenir
l’équilibre macroéconomique lequel constitue une condition indispensable pour l’efficacité et
la croissance économique à long terme. La politique budgétaire est orientée particulièrement
sur un plan d’assainissement des finances publiques durant l’année 2006, ainsi, elle se
caractérise par un choix de stabilisation, en limitant d’abord le déficit budgétaire, et en
diminuant ensuite le recours au financement monétaire de ce déficit.
Les dépenses publiques effectuées au cours de 2010 ont été axées sur les dépenses
courantes, compte tenu de l’insuffisance des ressources extérieures. Elles ont totalisé 2 617,7
milliards d’ariary, contre 2 523,5 milliards d’ariary en 2009, soit encore en deçà du niveau
2008. En pourcentage du PIB, ces dépenses ont diminué et ont représenté 14,4 pour cent,
contre 15,1 pour cent en 2009. En fait, l’application du taux de régulation des dépenses a été
poursuivie. Cependant, certaines catégories ont été tirées à la hausse.
Tableau 3 : Evolution des dépenses publiques
Rubriques En milliards d’ariary Variation en %
2008 2009 2010 2009 2010 Dépenses courantes
1753,9 1797,2 1838,5 2,5 2,3
Dont personnel 758,8 802,0 934,2 5,7 16,5 Fonctionnement 745,4 513,3 477,9 -31,1 -6,9 Intérêts dus 127,3 128,5 147,9 0,9 15,1 Autres dépenses courantes
122,2 353,5 278,5 189,3 -21,2
Dépenses en capital
1244,8 725,5 740,5 -41,7 2,1
Sur ressources intérieures
474,2 359,1 392,1 -24,3 9,2
Sur ressources extérieures
770,6 366,5 348,4 -52,4 -4,9
Dépenses totales base engagement
2998,7 2522,8 2579,0 -15,9 2,2
Variation des arriérés intérieurs
-32,2 -0,7 -38,7 -97,7
Dépenses totales base caisse
3030,9 2523,5 2617,7 -16,7 3,7
Source : INSTAT /DSY 2010.
31
Même si on a vu que les recettes ont connu une augmentation en 2010 par rapport à
2009, et s’il y a une diminution de dépenses au cours de ces années, les recettes n’arrivent pas
à couvrir les dépenses. Le déficit s’est évalué de 194,4 milliards d’ariary. En effet, le déficit
est l’une des sources de l’inflation dans notre pays.
2.2- Rigidité de l’offre
Nous avons déjà vu que, selon l’analyse keynésienne, quand l’offre n’arrive pas à
satisfaire la demande, les prix ont tendance à augmenter. Lorsque l’offre est inélastique par
rapport à la demande, il y a un risque d’inflation. L’inflation a lieu quand l’offre de biens ou
de services n’arrive plus à satisfaire les demandes exprimées sur le marché. Deux raisons
peuvent être avancées pour expliquer la rigidité de l’offre à savoir : l’insuffisance des facteurs
productifs disponibles et l’impossibilité d’augmenter l’efficacité des facteurs productifs en
fonction de l’accroissement des quantités produites. Prenons le cas du monde rural pour
illustrer ces deux raisons. La difficulté d’accès à la propriété foncière, au microcrédit, aux
biens d’équipements, à l’information et à la formation explique entre autres la rigidité de
l’offre.
Les paysans acquièrent avec beaucoup de difficulté les terres à cultiver. Etant donné
qu’ils ne sont pas propriétaires au sens propre du terme, des terres qu’ils cultivent, les paysans
sont peu motivés à produire beaucoup. C’est la raison pour laquelle l’Etat prévoit d’améliorer
l’accès de la population rurale à la propriété foncière.
La difficulté d’accès aux facteurs de production tels que l’engrais, la semence, les
matériels et outillage, etc.… conjuguée avec la baisse continuelle du pouvoir d’achat font que
les paysans n’arrivent pas à augmenter la valeur de leur production.
2.3- Problèmes dus à l’augmentation de la population
L’augmentation de la population est source de l’inflation quand celle-ci suscite
l’accroissement de la demande selon David Ricardo26. L’accroissement de la demande, induit
par cette augmentation de la population, diminue l’offre globale. Cela s’explique par une
croissance démographique supérieure à la croissance de la production. Cette augmentation de
la demande favorise l’augmentation de prix, alors, l’inflation s’accentue.
26
op cit : M. Montoussé, p16f
32
A Madagascar, la population active ne représente que 50,7% de la population totale27 y
compris les chômeurs. Cette structure de la population a des répercussions sur l’offre. En
effet, le PIB ne s’accroît pas en proportion égale avec l’accroissement de la population.
Marcel Rudolff a déjà exprimé cette remarque en avançant que les économies du tiers monde
contemporain, qu’elles soient en développement ou stagnantes sont menacées d’inflation
lorsque la croissance démographique multiplie les consommateurs alors que stagne la
production28.
2.4- Le comportement des consommateurs
Tableau 4 : Evolution de l’inflation (IPC) durant 2000 à 2007
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Déflateur du PIB29 7,2 7,3 15,3 2,8 14,3 18,3 11,2 9,6
Indice de prix à la
consommation
Moyenne de
période
Début de
période 11,6 6,9 16,5 -1,7 13,8 18,4 10,7 10,3
Fin de
période 9,9 4,8 13,4 -0,8 27,0 11,4 10,8 8,2
Source : rapports économiques et financiers Ministère de l’économie et de l’Industrie
Les consommateurs, dans un excès de dépenses et par refus d’épargne, alimentent
l’augmentation continuelle des prix. Selon l’analyse keynésienne30, l’accroissement de la
demande est à l’origine de l’inflation lorsque la consommation et l’investissement des
ménages et entreprises s’élèvent à un certain niveau. Cela se traduit par le gonflement des
revenus de ces derniers, et les gens préfèrent augmenter leurs dépenses dans la consommation.
En effet, les consommateurs malgaches comme tous les autres consommateurs des
pays en voie de développement seraient attirés par des biens de confort et de luxe
caractéristiques de la vie occidentale. Par ailleurs, les ménages ne cessent d’anticiper ces prix
sur le marché provoquant ainsi une tension inflationniste. Par ce mécanisme d’anticipation,
les agents économiques à l’instar des commerçants réalisent un niveau de stock très important
27
EPM 2002 28
M. Rudolff, p 491 29
Annexe I 30
op cit : p71-72 J.O. Hairault
33
en vue d’attendre le moment opportun pour écouler les produits sur le marché. Or cette
attitude a pour effet de rendre indisponible momentanément sur le marché les produits
engendrant de ce fait une distorsion entre offre et demande et augmente le prix.
2.5- L’inflation d’origine monétaire
Selon Keynes et Von Hayek31 la monnaie n’est pas neutre et l’augmentation de la
masse monétaire peut favoriser l’augmentation de la production ou l’accroissement du prix.
Plus il y a de monnaie, moins elle a de valeur. Tous les facteurs d’augmentation de la quantité
de monnaie sont donc sources d’inflation.
Pour Milton Friedman32, chef de file de l’école monétariste, la cause immédiate de
l’inflation est toujours et partout la même : un accroissement rapide de la quantité de monnaie
par rapport au volume de la production. L’inflation a été pratiquement un phénomène sur le
long terme à Madagascar. Plus la masse monétaire est importante, plus le taux d’inflation
augmente. Cela est expliqué par l’apparition de nouvelles demandes que l’offre n’arrive plus à
satisfaire. C’est justement dans le but de contrôler la masse monétaire en circulation que le
gouvernement malgache a adopté plusieurs mesures dont entre autre le maintien du taux
directeur à 16%, la maîtrise des sources de création monétaire et la gestion rigoureuse des
liquidités injectées dans l’économie. Cette politique a permis d’enregistrer une croissance de
l’ordre de 18,8% de la masse monétaire en 2005 si elle était de 23,82% en 2004 et par
conséquent de mieux contrôler l’inflation.
2.6- Le taux de change
La hausse du taux de change peut être aussi source de tension inflationniste. En effet,
un taux de change très élevé a pour conséquence l’augmentation de la valeur des produits
importés. Pour le cas de Madagascar, entre 2004 et 2005, la monnaie malgache a perdu 7,2%
de sa valeur par rapport au dollar et 6,9% par rapport à l’euro. Il est alors aisé de comprendre
la hausse des prix durant cette période.
Selon certains économistes33, l’augmentation de la valeur des produits importés a des
impacts sur l’inflation nationale. Les mécanismes de transmissions sont simples. D’une part,
les produits importés constituent une part des bines pris en compte dans le calcul de l’indice
31
op cit , p11-12 32
op cit : M.Montoussé,p129 33
FMI, Haut et bas de l ‘inflation ,p114
34
des prix et contribuent ainsi à la hausse de cet indice. D’autre part, les importations de
certains produits intermédiaires induisent des augmentations du coût de production de
l’entreprise qui vont se répercuter sur leur prix.
2.7- Les problèmes d’augmentation du prix du pétrole
Le prix du pétrole tient une place prépondérante dans la variation du taux d’inflation.
Pour certains auteurs, la hausse de prix du pétrole implique une augmentation des prix des
importations et se répercute dans le pays. L’inflation importée peut s’expliquer aussi par la
hausse du prix de l’énergie 34qui entraîne l’augmentation des produits nationaux. En effet, une
variation du prix du pétrole déclenche une variation correspondante du prix du transport, par
exemple, et qui va être répercuté sur les prix des produits. Par ailleurs, par anticipation, les
agents économiques augmentent le prix des produits afin de se prémunir d’une éventuelle
hausse du prix de pétrole.
Un taux de change très élevé combiné à une hausse du prix de pétrole (deuxième poste
d’importation en terme de valeur en 2005) peuvent être source de tension inflationniste
importante. Bien que Madagascar ait importé moins en termes de volume, le prix des produits
finis dérivés du pétrole est passé de 266,3 DTS en 2004 à 363,8 DTS en 200535.
34
Op.cit . p.20 35
OCDE ,2005,p307f
35
Chapitre 2 : Conséquences et politiques envisagées de l’inflation à
Madagascar
A la suite des sources que l’on vient d’évoquer, on nous demande de voir les questions
sur les conséquences de l’inflation et du déficit budgétaire dans notre pays. Comme tous les
problèmes, on proposera des solutions pour ce propos. Ce dernier chapitre est divisé en deux
sections : la première consiste les impacts de ce phénomène et le deuxième est réservée pour
des solutions proposées.
Section1 : Conséquences de l’inflation à Madagascar
L’inflation frappe presque tous les secteurs à Madagascar, elle a des conséquences
nombreuses et difficiles à mesurer. Dans cette section, nous allons voir les impacts de ce
phénomène au niveau des ménages, puis les impacts sur la croissance, au niveau de l’épargne
et de l’investissement, ainsi que l’impact sur le taux de change et impact sur le commerce
extérieur.
1.1- Effets au niveau des ménages
Les ménages qui ont un faible revenu sont sensibles à l’inflation qui est source de cette
inflation. Leurs pouvoirs d’achat diminuent quand les prix augmentent, surtout si la hausse
des prix touche les prix des produits de premières nécessités. Cette situation freine l’épargne
des ménages et retarde l’amélioration de leur niveau de vie. Une autre réaction des ménages
face à l’inflation est l’anticipation des prix, or, ce comportement accentue la hausse des prix.
Pour certains économistes, l’inflation n’a pas seulement des effets sur les prix mais influence
aussi le comportement de consommation. La hausse des prix des produits alimentaires
provoque des modifications des comportements de consommation des ménages. Ces
modifications se caractérisent par la substitution entre les produits. Au lieu de manger du riz
trois fois par jour, par exemple, les ménages préfèrent manger du pain ou autre produits
alimentaires suites aux accroissements incessantes du prix du riz.
D’ailleurs, les vendeurs changes de comportement. Pendant une période inflationniste
ils essayent de garder leurs prix inchangés mais ils diminuent la quantité correspondante d’où
il y a une modification au niveau de la qualité. Prenons l’exemple des frais du bus, si les
transporteurs n’augmentent leur prix, en revanche, ils effectuent des surcharges pour éviter la
perte, il y a donc baisse de la qualité de service.
36
1.2 - Impact sur la croissance à Madagascar
La politique de relance par la politique budgétaire et les performances de l’économie à
long terme dépend de plusieurs facteurs. Elle dépend de l’accroissement du stock de capital
productif et sur la valorisation des ressources humaines, des mesures de réformes structurelle
propre à susciter l’adaptation de l’offre du secteur privé. Pour les pays en voie de
développement, le déficit budgétaire peut être en partie dû à une faible croissance
économique.
Tableau 5 : Evolution des principaux indicateurs macroéconomiques
Année 2005 2006 2007 2008 2009
PIB aux prix
courants du marché 10 095,2 11 815,3 13 759,7 16 099,5 16 677,5
Taux de croissance
économique 4,6% 5,0% 6,2% 7,1% -4,6%
Taux d’inflation du
PIB 18,3% 11,5% 9,6% 9,2% 8,6%
Taux d’inflation des
prix à la
consommation
18,4% 10,8% 10,3% 9,2% 9,0%
Source : INSTAT /DSY 2010.
Entre 2007 et 2008, l’inflation a permis une croissance du PIB dont la valeur
maximale est de 7,1% en 2008. Mais en 2009, le taux d’inflation a été vue une diminution,
mais cela ne favorise pas du tout la croissance économique, ce taux engendre un taux négatif
de croissance négatif à cause de la crise. Plusieurs entreprises sont faillites, le taux de
chômage a été augmenté. En 2005, le taux d’inflation augmente très vite et était défavorable à
la croissance économique même s’il était un peu fort.
En bref, l’inflation a des effets sur la croissance économique. Avec des taux modérés,
elles peuvent améliorer la croissance. Mais la forte inflation freine la croissance et provoque
même une valeur négative.
37
Tableau 6 : Evolution de l’inflation, du déficit global, et de la croissance économique
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Déflateur de
PIB 15,3 8,2 14,3 18,3 11,2 9,6 8,9 8,4 8,1
Déficit
globale _ _ 391,8 463,3 433,1 369,0 313,4 468,4 156,7
Taux de
croissance
économique
-12,7 9,6 5,3 4,6 4,7 6,2 7,1 -4,6 _
Source : BCM, Bulletin d’information et de statistique, supplément annexe2004 et 2008
1.3- Au niveau de l’épargne et de l’investissement
La forte inflation de 2002 a provoqué une chute de l’épargne. Les agents économiques
optent pour la consommation au lieu d’épargner. En année d’hyperinflation, l’investissement
diminue. La forte tension inflationniste a découragé les investisseurs car cette situation peut
fausser leurs calculs. La baisse de l’investissement pendant la crise est le fait de la
contradiction de l’épargne en même temps car c’est l’épargne qui finance l’investissement. En
2002, l’épargne et l’investissement diminuent à cause du taux élevé de l’inflation.
Par rapport à l’année 2009, la croissance de la consommation totale est plus que
doublée avec 39,7%, soit un gain de 21 points de pourcentage. La consommation publique a
fait un bond de 47,7%, contre seulement 5,4% en 200936. L’augmentation du niveau général
des prix sur le marché influe donc le comportement des agents. En effet, leurs pouvoirs
d’achats diminuent, mais ils ne diminuent pas les dépenses en consommation, mais plutôt
l’investissement. Et parce que la consommation et l’investissement sont des composantes
interdépendantes de la demande, cela veut dire qu’une hausse exceptionnelle élevée de la
consommation accuse l’investissement.
1.4- Impact sur le taux de change
L’augmentation du niveau général des prix a un effet dans la dépréciation de la
monnaie nationale par la baisse de son pouvoir d’achat. Les exportations malgaches ont
augmenté de 32% et les importations ont enregistré une légère progression. Donc, la balance
36
INSTAT : Rapport annuel 2010
38
commerciale et par suite la balance des paiements dégagent des soldes positifs car elles sont
alimentées par des aides budgétaires venant des organismes financiers tels que la Banque
Mondiale, la Banque Africaine de Développement. Sans ces aides, elles seraient déficitaires.
Cette situation a un effet significatif sur le taux de change. Ainsi, une dépréciation de 7.4%
par rapport à l’Euro et 1.3% par rapport au dollar est enregistrée au cours de l’année 2006.
Comme les agents économiques ne préfèrent pas détenir une monnaie dépréciée, il y aura
donc une forte croissance de demande de devises sur le MID. Les devises considérées comme
monnaies fortes sont renchéris d’où une appréciation de la monnaie étrangère. Par
conséquent, le taux de change va augmenter. La fuite de capitaux devant une forte inflation
entraîne aussi le même effet sur le taux de change car elle réduit la quantité de devise
disponible sur le MID.
1.5- Impact sur le commerce extérieur
Par contre la forte inflation en 2002 a provoqué un grand déficit de notre balance
commerciale car son effet sur le taux de change est moindre, en plus il y avait la fermeture des
entreprises exportatrices pendant la crise.
Les productions malgaches ont subi les impacts à la fois de la crise financière
mondiale et de la crise politique interne. En termes de la valeur, elles ont diminué de 17,7%
en passant de 828,9 millions de DTS en 2008 à 682,2 millions de DTS en 2009. Seules les
exportations de poivre, du sucre et de l’essence de girofle ont connu une augmentation en
valeur. Cette hausse s’explique visiblement par une forte demande sur le marché international,
mais cela implique relativement que la valeur externe de la monnaie n’y joue pas
particulièrement un grand rôle. Les productions des zones franches industrielles qui
représentent plus de la moitié des exportations totales (56% en 2008 et 52% en 2009), ont
affiché une baisse remarquable de leur prix unitaire de 32,5% par rapport à 2008. La structure
des productions, hors ZFI, produits pétroliers issus de la raffinerie et rubriques non
identifiables.
Les importations malgaches s’élevant à 1 764,2 millions de DTS en 2009 ont connu
une baisse de 13,2% en valeur si on se réfère à l’année précédente, laquelle est consécutive au
ralentissement des activités économiques. Les importations des zones franches et des produits
pétroliers ont accusé une réelle baisse à l’exception de celle des biens d’équipement qui ont
connu une hausse de 35% par rapport à 2008.
39
Section 2 : Politiques envisagées pour la lutte contre l’inflation
On a dit que l’inflation est source de déséquilibre économique. Quelques politiques
ont été proposées pour lutter contre l’inflation : la politique budgétaire et la politique de
redistribution des revenus.
2.1-Mesures budgétaires
Il est certain que par sa politique budgétaire, l’Etat peut pousser l’économie dans la
voie de l’équilibre, de l’inflation. L’action est mi d’abord sur la politique des dépenses
publiques. L’augmentation des investissements publics sera préconisée les tensions
déflationnistes, la limitation des gaspillages et des prébendes contre l’inflation. Aujourd’hui
les troubles monétaires étant considérés comme dus à une attitude de l’économie dans son
ensemble, c’est plutôt que l’Etat mène en matière de recettes que les théoriciens s’attachent
une augmentation de la pression fiscale est anti-inflationniste, puis qu’elle réduit le montant
de revenu monétaires aux mains des diverses unités économiques. Les impôts indirects sont
présentés en cette matière comme les moyens d’action les plus surs parce que le changement
de leur taux est appliqué plus vite.
2.2-Mesures relatives à la distribution des revenus
Le budget de l’Etat n’est plus le seul moyen de prélever ou déplacer des disponibilités.
Les pays modernes, que la direction économique y soit souple ou rigide, ont tous une
politique des revenus. Il est facile d’en avoir le point de départ dans les efforts faits pour
réduire les salaires lorsque l’inflation est méchante et au contraire les accroitre lorsqu’on
voulait relancer l’expansion par le développement de la consommation interne. Il convient de
préciser les idées générales qui doivent inspirer cette politique, et de dire par quels procédés
elle peut se réaliser.
Toute hausse des salaires peut faire courir à la stabilité de la monnaie nationale. Cette
idée est toujours étayée sur la conviction que le salaire est, de toutes les catégories de revenus,
celle qui est la plus complètement et la plus immédiatement utilisée en dépenses de
consommation, le salaire se traduirait par un accroissement de la demande générale de
marchandises et une tension inflationniste.
40
Une politique des revenus peut être utilisée en vue de l’équilibre monétaire. Elle doit
consister en une diminution des revenus distribués si l’on veut atténuer les tensions, tandis
qu’un accroissement de ces revenus tend à limiter l’importance des dépressions.
Cette politique ne doit pas chercher à atteindre seulement les salaires. Cette réduction
des revenus distribués signifie que les dépenses de consommation seraient peut être réduite
mais il est possible que les dépenses d’investissement s’accroitraient. Or ces derniers aussi
peuvent être des sources d’inflation. Donc tous les revenus doivent être comprimés si l’on
veut lutter contre cette inflation. Il est important de bien choisir le mode de compression à
exercer en cas de lutte contre l’inflation, ce problème rejoint celui de la localisation des
tensions inflationnistes. En cas d’excès des demandes de consommation il est peut être
souhaitable que les salaires soient les premiers frappés. Mais en cas d’excès d’investissement
ou en cas de spéculation contre la monnaie nationale, il nous parait que l’action essentielle
doit plutôt être exercée contre les profits, c'est-à-dire contre la hausse des prix et la hausse des
dividendes distribués.
On sait qu’un accroissement démesuré des revenus est un facteur déterminant de la
hausse des coûts salariaux et de l’accroissement de la demande. A cette fin, il serait logique
de contrôler l’évolution des revenus pour ainsi briser le processus inflationniste si c’est par le
spiral prix et salaire ou salaire et profit qui en est la cause.
Notons que la fixation d’une norme maximale de progression ne devrait pas concerner
seulement les salaires mais aussi les profits. Ainsi la politique de revenu se base donc sur le
suivi de l’évolution des salaires et tente d’établir une norme en fonction de quoi doit suivre la
progression des salaires pour qu’ils n’affectent plus l’évolution des prix.
2.3-La politique monétaire
La BCM veille sur la stabilité interne et externe de la monnaie. Effectivement,
l'objectif final de la politique monétaire est la stabilité des prix tandis que l'objectif
intermédiaire est la masse monétaire. Ainsi, il est nécessaire de contrôler l'évolution de cette
dernière qui n'est autre que la variable la plus corrélée au prix. Le contrôle de la masse
monétaire se fait par trimestre on veille surtout si la stabilité des prix est conforme à l'objectif.
On a alors :
Masse monétaire = base monétaire × multiplicateur monétaire
41
La politique monétaire est une politique de base monétaire c'est-à-dire une politique de
gestion basée sur la gestion des taux d'intérêts.
Pour réaliser leurs objectifs finals, les autorités monétaires se réfèrent à des objectifs
dits "intermédiaires" En effet, les objectifs intermédiaires sont des concepts dont les variations
sont censées refléter, généralement en avance, celles de l'objectif final. Leur utilité s'apprécie
à trois niveaux :
• Ce sont principalement des données monétaires, ce qui les rend en principe mesurables
et contrôlables par les banques commerciales ;
• La maîtrise de leur évolution est censée procurée ou en tout cas contribuer fortement à
la maîtrise des évolutions des objectifs finals ;
• Ils ont un caractère prédictif, ce qui permet aux autorités monétaires de réagir en
temps voulu pour réaliser leur objectif final.
Finalement, les trois principaux objectifs de la politique budgétaire et de la politique
monétaire sont les suivants :
• maintenir le plein emploi ;
• stimuler la croissance économique ;
• assurer la stabilité des prix.
42
CONCLUSION
Même si l'inflation présente quelques avantages comme la hausse des profits des
producteurs, ses effets sont encore plus mauvais sur l'économie nationale ainsi que sur la
balance des paiements. L'inflation à Madagascar est un phénomène multifactoriel mais le plus
grand facteur est l'incapacité de produire plus dans des branches surtout la branche agriculture
alors que notre économie est basée sur cette branche et 80% de la population sont des
agriculteurs. On peut dire que l’'inflation à Madagascar agissait comme un facteur bloquant
de la croissance économique. L’inflation peut être déclenchée par plusieurs causes à un
certain moment, c’est ce que la considération théorique de ce phénomène nous a montré.
L'Etat a une grande part de responsabilité face à ce phénomène. L’augmentation des
investissements publics sera préconisée les tensions déflationnistes, la limitation des
gaspillages et des prébendes contre l’inflation, la mise en place de la politique de « stop and
go » entraînant la spirale inflationniste ainsi que la recherche du plein- emploi accompagnée
d'un déficit budgétaire et du recours à la création monétaire. Comme nous l’avons déjà
annoncé préalablement, l’objectif d’une telle politique étant de réduire les incertitudes dans le
futur et de permettre un investissement à moindre risque, mais avec quels moyens ?
Les années 2002 et 2009 considérées comme des années d’hyperinflation ont été
accompagnées d'une chute du produit intérieur brut et de l'aggravation de la pauvreté.
L'année 2003 a enregistré une baisse du niveau général des prix par rapport à 2002 à cause du
retour à la vie normale ainsi que des effets des mesures déjà prises pour augmenter l'offre afin
d'accélérer la reprise économique.
Pourtant, vue le contexte sociopolitique que nous vivons actuellement, la résolution de
l’inflation s’avère un peu difficile. Mais seul le choix d’une meilleure politique monétaire
prise par l’Etat par le biais de la Banque Centrale qui pourra apaiser le niveau de l’inflation.
Mais l’inflation et le chômage sont des grands maux qui sont des facteurs bloquants dans
notre pays. Or, selon la courbe de Phillips, l'inflation et le chômage ont une relation inverse.
Que devrait-on choisir entre ces deux maux pour assurer le bien être de la population?
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
BARRE Raymond, Economie politique, Economics (Original issu de l’Université du
Michigan), Paris, 1964, p496-497
CAPUL Jean Yves, GARNIE Olivier, Dictionnaire d’économie et des sciences sociales, C.
Bialès, et al, 1999, p.304
Flouzat DENISE, Economie contemporaine : V étant constant, la fonction de demande de
monnaie est stable, cf. p.267; p.302
Emil JAMES : Problèmes monétaire d’aujourd’hui.2ème édition 1970.P.190 ; P.75 ; P.20 ;
P.201
John Maynard.Keynes, « Théorie générale de l’emploi, de taux d’intérêt et de la monnaie, »
publié à Londres en 1936.
MANKIW Gregory N, Principe de l’économie, Nouveaux horizons, 1998 ; Macroeconomics,
Nouveaux horizons, 2ème édition, janvier 2001, P.199F Glossaire
RAMILISON Norbert, « Détaxation, bilan et critiques », Cahier de recherche en analyse
économique, Antananarivo Août 2004, p1
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Autres
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Finances Publiques ; Cours de la 2ème année Economie.
FMI, Haut et bas de l ‘inflation, p114
INSTAT : Rapport annuel 2010
INSTAT ; EPM ; 2002, 2005-2006-2007,2010
MEFB, Rapport économique et financier 2008-2009; 2009-2010 ;Antananarivo
Rapport annuel 2010.Banque Centrale : Ministère de l’économie et de l’industrie
ANNEXES
I
ANNEXES
I-Inflation par la demande selon KEYNES
L’augmentation de la demande globale se traduit par un excès de la demande de bien
mesuré par la distance de l’offre globale et la demande globale pour un prix quelconque. Dans
ce modèle, le prix doit augmenter pour résorber l’excès de la demande sur le marché des biens
et services, et l’équilibre se fixe finalement à certain point, où le revenu est plus faible qu’en.
En effet, l’augmentation de prix se répercute sur la demande globale via les encaisses
réelles. La diminution des encaisses réelle provoque une augmentation du taux d’intérêt qui
freine l’investissement des entreprises. La demande de biens diminue et il y a un déplacement
de la demande globale vers un certain point. L’effet multiplicateur a partiellement dégénéré
en augmentation des prix, d’où l’inflation. En somme, l’augmentation de la demande se solde
par un effet positif sur le niveau général des prix, donc de l’inflation.
Pour certains économistes, le mécanisme d’augmentation de prix s’explique comme suit :
II -Evolution du taux d'inflation
Année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Taux d'inflation 8,2% 61,2% 37,3% 8,3% 4,8% 6,2% 9,9% 11,9% 4,8%
Source : Banque Centrale de Madagascar
Equilibre et
tensions sur le
marché du travail
Autres f acteurs
Modifications des
termes de
l’échange dont
modification du
taux de change
Dynamique
des salaires
Taux de
marge
Inflation
sous-jacente
Inflation
Equilibre et
tensions sur le
marché des biens
Autres f acteurs
Modifications
fiscales
II
III-Comment mesurer l’inflation ?
La mesure de l’inflation peut varier en fonction de l’Indice des Prix à la Consommation
(IPC) et le déflateur du produit intérieur brut PIB.
a. L’indice des prix à la consommation
L’indice des prix a la consommation permet d’apprécier la variation du coût de la vie
pour les consommateurs, et la valeur de la monnaie dans les aspects les plus concrets pour les
citoyens. Plus concrètement, l’IPC mesure l’évolution de la contre-valeur monétaire d’un
panier de consommation des ménages. Il est construit à partir d’un échantillon de prix de
biens et de services destinés à la consommation des ménages et recueillis sur le marché. Les
deux indices les plus couramment utilisés sont les indices de Laspeyres et de Paasche. Ces
indices nous renseignent sur ce qu’est le niveau général des prix à la date t1 par rapport à
celui qui prévalait à une date de référence t0. Quelque soit la méthode retenue pour le calcul
du niveau général des prix, le taux d’inflation sur la période [t1, t2] est toujours calculé comme
le taux de croissance du niveau général des prix sur cette période.
���� ′�� ���� ����� �� �� �� ������ � �����
������ 100
Selon la Banque Centrale de Madagascar, l’IPC met en œuvre un indice de Laspeyres
qui est montré par la formule suivante :
��� � 100 � ∑��
�����
P �t"�
ai : la pondération relative à l’article i dans l’IPC.
Pi (t) : le prix de l’article i à la période courante t.
Pi (to) : le prix de l’article i à la période de base to
� ����0� � #
��0�
∑���0� � #
��0�
Où i varie de 1 à n
Qi (to) : la quantité du bien i entrant dans le panier de consommation fixée à la période de base
to.
III
L’avantage de l’IPC est la rapidité de son calcul et il s’effectue mensuellement. Par
contre, il n’est pas exhaustif à certains points : l’inflation au niveau de certaines branches, où
les produits ne sont pas consommés sur le marché intérieur, n’est pas enregistrée par cet
indicateur puisque son panier se limite aux seuls produits de consommation finale des
ménages. Mais comment mesurer l’inflation à partir du déflateur du PIB.
b. Le déflateur du PIB
C’est un indicateur statistique permettant d’éliminer l’illusion inflationniste qui gonfle
la valeur des biens et servies. Le déflateur du PIB est calculé à partir du PIB réel et du PIB
nominal et se définit comme suit :
é� ����� � ��$ ���$ ��%��
��$ �é�
Le PIB nominal est constitué par la valeur des biens et services mesurés à prix courants.
Le PIB réel est constitué par la valeur des biens et services mesurés à prix constants. Ce
déflateur mesure les prix de tous les biens et services produits dans une économie, toute
hausse des prix des biens et servies achetés par les entreprises ou par les pouvoirs publics se
reflète donc du déflateur du PIB.
Par ailleurs, il ne tient compte que des prix des biens et services produits sur le territoire
national. Les biens importés ne sont pas intégrés dans le PIB, ses prix n’apparaissent pas dans
le déflateur du PIB.
En d’autre terme, il utilise des pondérations évolutives c’est-à-dire du panier de biens et
services qui évoluent au gré de la composition du PIB.
Contrairement à l’IPC, le déflateur du PIB se calcule annuellement, le problème réside
donc dans son exploitation et sa disponibilité.
c. Indice des prix par secteur de production
Tableau 1 : Evolution de l’inflation depuis 2001 a 2006 (base 100 = décembre 2000)
Tableau 2 : Evolution des recettes publiques
Tableau 3 : Evolution des dépenses publiques
Tableau 4 : Evolution de l’inflation durant 2000 à 2007
Tableau 5 : Evolution des principaux indicateurs macroéconomiques
Tableau 6 : Evolution de l’inflation, du déficit global,
Figure 1 : Courbe de Phillips
Figure 2 : Courbe de Phillips améliorée
Figure 3 : Conséquence d’une hausse de l’inflation sur les taux d’intérêt
IV
des prix par secteur de production
LISTE DES TABLEAUX
Evolution de l’inflation depuis 2001 a 2006 (base 100 = décembre 2000)
Evolution des recettes publiques 2008-2010
penses publiques 2008-2010
l’inflation durant 2000 à 2007
Evolution des principaux indicateurs macroéconomiques 2005
l’inflation, du déficit global, et de la croissance économique
LISTES DES FIGURES
Courbe de Phillips améliorée
d’une hausse de l’inflation sur les taux d’intérêt
Evolution de l’inflation depuis 2001 a 2006 (base 100 = décembre 2000)
2005-2009
et de la croissance économique
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
GLOSSAIRE DES MOTS TECHNIQUES
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION………………………………………………………………………….. 1
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’INFLATION……………………………… 2
Chapitre 1 : L’inflation……………………………………………………………………… 2
Section 1 : Notion sur l’inflation……………………………………………………………. 2
1.1- Qu’est ce que l’inflation ?.................................................................................... 2
1.2- Les différents types d’inflation………………………………………………… 4
1.2.1- Inflation structurelle………………………………………………….. 4
1.2.2- L’inflation conjoncturelle…………………………………………….. 4
1.2.3- Inflation par la demande……………………………………………… 4
1.2.4- Inflation par les coûts………………………………………………… 5
1.2.5- L’inflation chronique………………………………………………… 5
1.2.6- L’inflation importée………………………………………………….. 5
Section 2 : Cause de l’inflation……………………………………………………………... 5
2.1- Du point de vue de la demande………………………………………………… 5
2.2- Du point de vue offre…………………………………………………………... 7
2.2.1. Inflation par le cout…………………………………………………... 8
2.2.2. Inflation importée…………………………………………………….. 8
2.3- Inflation monétaire……………………………………………………………... 9
2.3.1-Définitions…………………………………………………………….. 9
2.3.2-Formulation…………………………………………………………… 9
2.3.3-La formulation keynésienne de la théorie quantitative de la monnaie... 10
2.3.4- Théorie quantitative de la monnaie pour les monétaristes…………… 12
2.3.5 - Impôt source de l’inflation…………………………………………... 13
2.4-La vitesse de l’inflation…………………………………………………………. 13
Section 3 – Conséquences de l’inflation……………………………………………………. 15
3.1-Inflation et chômage…………………………………………………………….. 15
3.2-Conséquences sur l’offre globale et la demande globale……………………….. 17
3.3- Conséquences de l’inflation sur la production…………………………………. 17
3.4- Conséquences sur la répartition des revenus…………………………………… 17
3.5- Conséquences sur les taux d’intérêt……………………………………………. 18
3.6-Conséquence positif de l’inflation sur l’investissement………………………... 19
Chapitre 2 : Politique anti-inflationniste……………………………………………………. 21
2.1-Blocages des prix……………………………………………………………….. 21
2.2-Politique budgétaire et fiscale…………………………………………………... 22
2.3-Politique monétaire et du crédit………………………………………………… 23
2.4-Autres politiques anti-inflation…………………………………………………. 24
2.4.1-Politique de revenu……………………………………………………. 24
2.4.2-Open market…………………………………………………………... 24
PARTIE II – ANALYSE DE L’INFLATION : CAS DE MADAGASCAR………………. 25
Chapitre 1– Inflation entre 2000 à 2010……………………………………………………. 25
Section 1 : Contexte………………………………………………………………………… 25
Section 2 : Les causes de l’inflation à Madagascar…………………………………………. 27
2.1-Déficit budgétaire……………………………………………………………….. 27
2.1.1-Relation entre inflation et déficit budgétaire………………………….. 27
2.1.2- les opérations financières du gouvernement…………………………. 28
2.1.3- Les recettes publiques………………………………………………... 28
2.1.4- Les dépenses publiques………………………………………………. 29
2.2- Rigidité de l’offre………………………………………………………………. 31
2.3- Problèmes dus à l’augmentation de la population……………………………... 31
2.4- Le comportement des consommateurs…………………………………………. 32
2.5- L’inflation d’origine monétaire………………………………………………… 33
2.6- Le taux de change……………………………………………………………… 33
2.7- Les problèmes d’augmentation du prix du pétrole……………………………... 34
Chapitre 2 : Conséquences et politiques envisagées de l’inflation à Madagascar………….. 35
Section1 : Conséquences de l’inflation à Madagascar……………………………………… 35
1.1- Effets au niveau des ménages………………………………………………….. 35
1.2 - Impact sur la croissance à Madagascar………………………………………... 36
1.3- Au niveau de l’épargne et de l’investissement…………………………………. 37
1.4- Impact sur le taux de change…………………………………………………… 37
1.5- Impact sur le commerce extérieur……………………………………………… 38
Section 2 : Politiques envisagées pour la lutte contre l’inflation…………………………… 39
2.1-Mesures budgétaires…………………………………………………………….. 39
2.2-Mesures relatives à la distribution des revenus…………………………………. 39
2.3-La politique monétaire………………………………………………………….. 40
CONCLUSION…………………………………………………………………………….. 42
TABLE DES MATIERES BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Nom : RAMANITRARIVO
Prénoms : Joellà Onjaniaina
Titre : Analyse de l’inflation à Madagascar
Nombre de page : 42
Tableau : 6
Graphiques : 4
RESUME
L’inflation est connue comme un problème majeur de l’économie. Actuellement, le
peuple malgache vit dans une crise politique qui était devenue économique. Les prix sur le
marché ne cessent d’augmenter. On a tenté de répondre, tout au long de ce mémoire, à la
question de savoir comment pourrait-on maitriser l’inflation et de réduire les risques
probables pour l’environnement économique à Madagascar? Durant l’année 2002,
Madagascar a connu quelques problèmes. Le conflit politique a entrainé une crise économique
et sociale qui a paralysé notre pays. Plusieurs facteurs conçoivent l’inflation pour son cas.
D’abord, les dépenses publiques qui ne sont pas financées par des recettes fiscales contribuent
à un excès de demande globale donc une inflation. Puis l’augmentation de la population qui
induit l’accroissement de la demande, diminue l’offre globale. Cela explique par une
croissance démographique supérieure à la croissance de la production. Cette augmentation de
la demande favorise l’augmentation de prix, alors, l’inflation s’accentue. Et les
consommateurs, dans un excès de dépenses et par refus d’épargne, alimentent l’augmentation
continuelle des prix, etc. L’inflation frappe presque tous les secteurs à Madagascar, elle a des
conséquences nombreuses et difficiles à mesurer. Quelques politiques ont été proposées pour
lutter contre l’inflation : la politique budgétaire et la politique de redistribution des revenus.
L’Etat peut pousser l’économie dans la voie de l’équilibre, de l’inflation. L’action est mi sur
la politique des dépenses publiques. Une politique des revenus peut être utilisée en vue de
l’équilibre monétaire. Elle doit consister en une diminution des revenus distribués si l’on veut
atténuer les tensions inflationnistes, tandis qu’un accroissement de ces revenus tend à limiter
l’importance des dépressions.
Mots clés : Déflateur du PIB, Indice de prix, Inflation, inflation monétaire,
Encadreur : Monsieur Zoherilaza Rado RAKOTOARISON
Adresse de l’auteur : C U Ankatso I Porte 378