Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite...

66
Analyser la résilience pour mieux cibler et agir Analyse de la résilience No. 8

Transcript of Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite...

Page 1: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

Analyse de la résilience No. 8

Page 2: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

Image de couverture: © FAO \ Seyllou Diallo

Page 3: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureRome, 2016

Analyse de la résilience No. 8

Analyse de la résilienceau

SÉNÉGAL 2011

Page 4: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité de et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.

Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités.

Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques de la FAO.

© FAO, 2016

La FAO encourage l’utilisation, la reproduction et la diffusion des informations figurant dans ce produit d’information. Sauf indication contraire, le contenu peut être copié, téléchargé et imprimé aux fins d’étude privée, de recherches ou d’enseignement, ainsi que pour utilisation dans des produits ou services non commerciaux, sous réserve que la FAO soit correctement mentionnée comme source et comme titulaire du droit d’auteur et à condition qu’il ne soit sous-entendu en aucune manière que la FAO approuverait les opinions, produits ou services des utilisateurs.

Toute demande relative aux droits de traduction ou d’adaptation, à la revente ou à d’autres droits d’utilisation commerciale doit être présentée au moyen du formulaire en ligne disponible à www.fao.org/contact-us/licence-request ou adressée par courriel à [email protected].

Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/publications) et peuvent être achetés par courriel adressé à [email protected].

Page 5: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

iii

TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   v

ACRONYMES   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  vi

RÉSUMÉ   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  viii

1 OBJET DE L’ANALYSE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   1

2 MESURE DE LA RÉSILIENCE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   5

3 LES DONNÉES   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   9

4 ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RÉSILIENCE  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   11

4.1 Analyse à l’échelle nationale   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   11

4.2 Analyse par zone géographique: statut urbain   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   15

4.3 Analyse par région  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   18

4.4 Analyse par genre du chef de famille   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   20

5 ANALYSE CAUSALE DE LA RÉSILIENCE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   25

5.1 Évolution de la capacité de résilience dans le temps   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   26

5.2 Variation des niveaux de dépenses alimentaires dans le temps   . . . . . . . . . . . . . . . . . .   29

6 PRINCIPALES CONCLUSIONS DE L’ANALYSE ET INCIDENCES POLITIQUES   . . . . . . . . . . .   35

RÉFÉRENCES   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   38

ANNEXE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   40

FIGURES

Fig. 1 Les régions du Sénégal   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   2

Fig. 2 Indice de la résilience et piliers    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   7

Fig. 3 La résilience au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   11

Fig. 4 RSM - Poids des facteurs (MES) et corrélations entre les piliers au Sénégal (2011)   . .   12

Fig. 5 Structure de la résilience - Pondérations des variables d’ABS au Sénégal (2011)   . . . .   13

Fig. 6 Structure de la résilience - Pondérations des variables d’AST au Sénégal (2011)   . . . .   13

Fig. 7 Structure de la résilience - Pondérations des variables de SSN au Sénégal (2011)   . . .   14

Fig. 8 Structure de la résilience - Pondérations des variables d’AC au Sénégal (2011)   . . . . .   14

Fig. 9 RCI par statut urbain au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   15

Page 6: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

iv

Fig. 10 RSM - Pondérations des piliers par statut urbain au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . 16

Fig. 11 Cartes de l’indice de la résilience et du taux de pauvreté au Sénégal (2011)   . . . . . .   18

Fig. 12 RCI par région au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   19

Fig. 13 RCI par genre du HH au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   21

Fig. 14 RSM - Pondérations des piliers par genre du HH au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . .   22

Fig. 15 RCI dans le temps et delta RCI entre 2005 et 2011   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   26

Fig. 16 Quantiles de l’augmentation de la résilience au Sénégal 2005/2011   . . . . . . . . . . . . .   27

Fig. 17 Quantiles d’augmentation des dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011   . . . . .   31

Fig. 18 Contrastes des prédictions ajustées de la taille du ménage avec des intervalles de confiance de 95 pour cent au Sénégal 2005/2011   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   32

TABLEAUX

Tab. 1 Piliers et variables de la résilience   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   6

Tab. 2 Indicateurs de la sécurité alimentaire   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Tab. A1 Piliers par région au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Tab. A2 Variables observables par genre du chef de ménage au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . 41

Tab. A3 Variables observables par statut urbain au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Tab. A4 Régression sur le revenu, les dépenses alimentaires et le FCS au Sénégal 2011   . . . 42

Tab. A5 Variables observées - Statistiques descriptives aux échelles nationale et régionale au Sénégal (2011)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Tab. A6 Régression quantile sur delta RCI au Sénégal 2005/2011   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Tab. A7 Probit sur delta dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011   . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

Tab. A8 Régression quantile sur delta dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011   . . . . . . 50

Page 7: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

v

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été préparé par l’équipe d’analyse et des politiques de résilience (RAP) de la Division de l’économie du développement agricole (ESA) de la FAO. Nous remercions particulièrement Francesca Grazioli, Rebecca Pietrelli, Stefania Di Giuseppe, Lavinia Antonaci, Marco d’Errico et Luca Russo de leurs contributions sur le plan technique, et Rachele Santini, Tomaso Lezzi et Giorgia Wizemann pour le formatage et la mise en page de la publication. Alecia Wood a réalisé l’édition. Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à l’examen et aux commentaires de ce rapport, en particulier M. Vincent Martin et M. Sonko Mamadou de la FAO Sénégal et de l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie.

Page 8: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

vi

ACRONYMES

ABS Access to Basic Services (Accès aux services de base) AC Adaptive Capacity (Capacité d’adaptation)ANSD Agence Nationale de Statistique et de la DémographieAST Assets (Actifs)BM Banque MondialeCIA Conditional Independence Assumption (Hypothèse d’indépendance conditionnelle) ESAM-II Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages IIESPS Enquête de Suivi de la Pauvreté au SénégalFA Factor Analysis (Analyse factorielle)FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFAOSTAT Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture - Division de statistiqueFCS Food Consumption Score (Score de consommation alimentaire)FHH Female-Headed Household (Ménage dirigé par une femme) FMI Fonds Monétaire InternationalGTT-MR Groupe de Travail Technique sur la Mesure de la RésilienceHH Household Head (Chef de ménage)IDH Indice de Développement HumainIIG Indice d’Inégalités de GenreMES Modèle d’Équation StructurelleMHH Male-Headed Household (Ménages dirigés par un homme) MIMIC Multiples Indicateurs Multiples CausesNU Nations UniesPAM Programme Alimentaire MondialPIB Produit Intérieur BrutPNDE Plan National de Développement de l’ÉlevagePNIA Programme National d’Investissement AgricolePNUD Programme de Développement des Nations UniesPRACAS Programme d’Accélération de la Cadence de l’AgriculturePRN Programme de Renforcement de la NutritionPSE Plan Sénégal Émergent

Page 9: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

vii

Acronymes

PSM Propensity Score Matching (Appariement sur les scores de propension)RAP (team) Équipe d’analyse et des politiques de résilienceRCI Resilience Capacity Index (Indice de capacité de la résilience)RIMA Resilience Index Measurement and Analysis (Mesure et analyse de l’indice de résilience)RSM Resilience Structure Matrix (Matrice structurelle de la résilience) SE-CNSA Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité AlimentaireSNSAR Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et de RésilienceSSN Social Safety Nets (Filets de protection sociale)UBT Unités de Bétail Tropical

Page 10: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

viii

RÉSUMÉ

La République du Sénégal a enregistré, depuis son indépendance vis-à-vis de la France en 1960, une plus forte croissance économique que ses pays frontaliers d’Afrique de l’Ouest. Malgré tout, en 2010, 46,7 pour cent de sa population vivait sous le seuil de pauvreté (BM, 2016). En outre, les crises financières internationales, les chocs climatiques et le ralentissement de la productivité agricole survenus récemment ont plongé le pays dans la récession.

Les ménages sénégalais subissent une série de chocs exogènes, de la faible pluviosité et la sécheresse à l’instabilité des prix des denrées alimentaires, ayant une incidence négative sur leur sécurité alimentaire et leur capacité de résilience. Ce rapport vise à identifier les principaux facteurs contributifs de la résilience et de la sécurité alimentaire des ménages, en appliquant la méthodologie intitulée Mesure et analyse de l’indice de résilience (RIMA) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et plus particulièrement le modèle de Mesure et analyse de l’indice de résilience II (RIMA-II). Les piliers de la résilience de RIMA-II examinés dans cette analyse sont l’accès aux services de base (ABS), les actifs (AST), les filets de protection sociale (SSN) et la capacité d’adaptation (AC).

La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en 2005, publié par la FAO en 2015 (FAO, 2015), utilise des données collectées par l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (ANSD) dans le cadre de l’Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal II (ESPS-II). La première partie du rapport examine la capacité de résilience des ménages en 2010 aux échelles nationale, régionale et urbaine, ainsi qu’en fonction du genre du chef de ménage. La deuxième partie du rapport propose une analyse dynamique de la capacité de résilience et de la sécurité alimentaire entre 2005 et 2011; ce volet indirect de RIMA-II vise à identifier les piliers ayant influencé l’évolution de la résilience et de la sécurité alimentaire entre 2005 et 2011.

Enfin, les principaux résultats ont été analysés à la lumière des politiques clés programmées ou mises en œuvre par le gouvernement sénégalais, afin de fournir des observations utiles à l’élaboration de politiques concrètes en matière de capacité de résilience et de sécurité alimentaire.

Page 11: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ix

Résumé

PRINCIPAUX FAITS SAILLANTS1. La capacité de résilience des ménages sénégalais est influencée de façon significative

par le pilier ABS, suivi du pilier AST. L’indice de richesse structurelle et la présence de bonnes conditions d’habitation (comme un toit, un plancher et des murs solides) sont, au même titre que les actifs agricoles, comme les terres cultivées et le bétail possédé par le ménage, les variables qui contribuent le plus à la capacité de résilience et la sécurité alimentaire. L’analyse dynamique confirme que l’indice de richesse structurelle est l’une des variables les plus importantes pour le renforcement de la capacité de résilience et de la sécurité alimentaire au fil du temps. Il en va de même pour les programmes sociaux, dont l’accès aux marchés et au transport public, et pour la valeur des actifs du ménage.

2. À l’échelle régionale, les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis affichent les meilleurs résultats en termes de capacité de résilience, tandis que Ziguinchor, Kolda et Kédougou sont les régions dans lesquelles celle-ci est la plus faible. Comme en témoignent les indices officiels de pauvreté dans le pays, la proximité aux services de base, de meilleures conditions d’habitation, différents niveaux de scolarisation et d’alphabétisation et les actifs agricoles, comme les terres ou les Unités de Bétail Tropical (UBT) possédées par les ménages sont autant de facteurs qui expliquent les écarts dans la capacité de résilience dans les différentes régions.

3. Pour ce qui est des zones urbaines et rurales, les ménages vivant dans des zones urbaines sont mieux lotis en termes de capacité de résilience et de sécurité alimentaire. Tout comme aux échelles nationale et régionale, ABS est le pilier le plus important de la capacité de résilience. Les ménages urbains ont un meilleur accès aux services, comme les marchés, les hôpitaux, les écoles et le transport public. Ils jouissent en outre de meilleures conditions d’habitation et d’un indice de richesse structurelle plus élevé.

4. Concernant le genre du chef de ménage, les ménages dirigés par une femme (FHH) sont plus résilients que ceux dirigés par un homme (MHH). Ce résultat pourrait néanmoins être biaisé compte tenu de la localisation géographique des ménages. En effet, l’analyse de la localisation des ménages laisse apparaître que la majorité des FHH vivent en milieu urbain, où la capacité de résilience est en règle générale plus importante qu’en milieu rural. Les FHH sont souvent mieux placés en termes d’ABS et de SSN. Ces résultats soulignent le rôle clé que jouent les envois de fonds au Sénégal, particulièrement pour les femmes. En effet, les FHH sont les principaux destinataires des transferts d’argent.

INCIDENCES POLITIQUESCes résultats ont été analysés à la lumière des politiques programmées et mises en œuvre par le gouvernement sénégalais, à l’échelle nationale comme régionale.

Principalement, on constate que les politiques devraient se concentrer sur les zones rurales dans le but de renforcer les infrastructures et l’accès aux services de base, étant donné le rôle clé de ces services dans la capacité de résilience et les écarts entre les zones rurales et les zones urbaines. Il conviendrait également de consentir des investissements visant à améliorer les filets de sécurité publics ainsi que la productivité agricole, aussi bien en termes de terres cultivées que de bétail possédé par les ménages.

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) est un exemple intéressant d’adoption d’un modèle de développement. Ce programme mis en œuvre récemment vise la croissance économique et sociale sur le long terme moyennant l’inclusion sociale et le renforcement de l’agriculture et du secteur agroalimentaire. La modernisation de l’industrie agricole (dont les secteurs de l’élevage,

Page 12: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

x

des pêches et de l’aquaculture) est l’une des priorités du programme, ce qui rejoint les principaux résultats de ce rapport, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire dans les zones rurales.

Le secteur de l’élevage est également une priorité du Programme National d’Investissement Agricole (PNIA), qui vise à accroître la productivité et la compétitivité de la chaîne de production animale, à renforcer la transformation des produits laitiers et à base de viande et à préserver les infrastructures et la santé animale.

Enfin, même si les résultats de cette analyse suggèrent que les FHH sont plus résilients, bon nombre d’indicateurs font encore apparaître un accès plus limité à l’éducation et une moindre sécurité alimentaire, particulièrement dans le cas des ménages vivant dans des zones rurales. Le Programme de Renforcement de la Nutrition (PRN) est axé sur la nutrition et les femmes et plus particulièrement sur les femmes enceintes et les mères d’enfants en bas âge. La mise en œuvre de ce programme cible les régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda, les deux premières étant les régions qui affichent les résultats les plus bas en termes de capacité de résilience.

Pour conclure, le rapport met en évidence les piliers qui contribuent le plus à la capacité de résilience des ménages et les principaux secteurs que les décideurs devraient cibler pour consolider de manière stratégique la capacité de résilience et la sécurité alimentaire des ménages sénégalais.

© F

AO \ S

eyllo

u D

iallo

Page 13: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

© F

AO \ S

eyllo

u D

iallo

Page 14: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

© F

AO \ S

eyllo

u D

iallo

Page 15: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

1

© F

AO \ S

eyllo

u D

iallo

1 OBJET DE L’ANALYSECette section présente les informations générales du Sénégal et explique la raison pour laquelle cette analyse de la résilience a été conduite.

La République du Sénégal reste un pays à revenu moyen inférieur, malgré une croissance économique plus importante depuis 1994 par rapport à d’autres pays côtiers d’Afrique de l’Ouest (FMI, 2013). Depuis 2006, le pays connaît un ralentissement économique. La baisse des taux de croissance qui en découle – même si ces taux restent positifs en termes absolus – peut être imputable à une productivité insuffisante dans le secteur agricole, au ralentissement d’anciens moteurs économiques comme les services ou la construction, au déficit important de la balance des paiements (FAO, 2015), ainsi qu’à des chocs exogènes liés aux crises financières et alimentaires internationales.

46,7 pour cent de la population totale vivait sous le seuil de pauvreté en 2010 (BM, 2016) et 15,5 pour cent de la population était encore en proie à l’insécurité alimentaire en 2013 (FAOSTAT, 2016). En outre, en 2012, le Sénégal occupait la 154e place sur 187 dans le classement des pays et territoires selon leur Indice de Développement Humain (IDH). Cet indice mesure le niveau atteint dans les dimensions suivantes: acquérir des connaissances, vivre une vie longue en bonne santé et jouir d’un niveau de vie décent (PNUD, 2013). Le secteur agricole reste le secteur le plus important, employant près de 46 pour cent de la population, et de nombreuses politiques ont été récemment mises en œuvre pour le renforcer, particulièrement en matière de sécurité alimentaire. En effet, l’indice de la faim dans le monde (PNUD, 2013) montre que les niveaux d’insécurité alimentaire n’ont pratiquement pas évolué entre 2005 et 2013.

La population sénégalaise comporte une part importante de jeunes: 53,8 pour cent des Sénégalais a moins de 20 ans (ANSD, 2011). Qui plus est, 42,9 pour cent des Sénégalais a moins de 15 ans, ce qui implique un taux de dépendance élevé (rapport entre le nombre de personnes en âge de travailler et le nombre de personnes non aptes au travail au sein de la famille), mais aussi un potentiel de croissance économique future non négligeable.

Cette analyse applique le modèle RIMA-II de la FAO, sur la base de données de l’ESPS-II collectées par l’ANSD en 2011. L’objet de l’analyse est d’identifier les dimensions les plus pertinentes de la résilience en 2011. RIMA-II est composé de deux parties: une analyse descriptive, qui décrit globalement la composition de la capacité de résilience, et une mesure causale de la résilience, qui examine les déterminants de la résilience et de la sécurité alimentaire. Ce rapport a été conçu pour comparer les résultats avec ceux du précédent rapport de l’équipe d’analyse et des politiques de résilience (RAP) de la FAO, réalisé sur ce même sujet (FAO, 2015) et fondé sur des données de l’Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal-I (ESPS-I) conduite en 2005 (ANSD, 2005).

Page 16: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

2

Le présent rapport compare ces deux ensembles de données et s’inscrit dans une étude plus large, comprenant également une étude de cas spécifique sur la région de Matam (voir Figure 1).

Compte tenu de l’évolution du modèle RIMA, de RIMA I à RIMA II, on observe de légères différences entre les analyses conduites par la FAO en 2005 et en 2011. L’évolution de RIMA I à RIMA II est presentée de manière detaillée dans FAO (2016). Ces deux modèles fournissent une description exhaustive de la capacité de résilience, mais RIMA-II – l’approche la plus récente – permet une analyse complémentaire qui n’était pas possible avec RIMA-I.

La deuxième partie de ce rapport est consacrée à la présentation d’une analyse dynamique de l’évolution de la capacité de résilience et de la sécurité alimentaire sur la base des données de 2005 et de 2011.

Le rapport est articulé comme suit: la Section 2 décrit la méthodologie employée; la Section 3 fournit des détails sur les données utilisées; la Section 4 présente l’analyse de la structure de résilience à l’échelle nationale, par statut urbain ou rural et par genre du chef de famille. La Section 5 présente une analyse causale moyennant la comparaison dynamique des données de 2005 et de 2011. En conclusion, la Section 6 fournit des recommandations de politiques à mettre en œuvre.

Figure 1. Les régions du Sénégal

1 Saint-Louis 2 Louga 3 Matam 4 Dakar 5 Thiés 6 Diourbel 7 Fatick 8 Kaolack 9 Kaffrine 10 Tambacunda 11 Zinguinchor 12 Sédhiou 13 Kolda 14 Kédougou

2 34 5 6

87

10

14

9

11 12 13

1

© F

Lick

r CC

\ Jef

f Att

away

-

Source:Plan des auteurs

Page 17: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Le présent rapport compare ces deux ensembles de données et s’inscrit dans une étude plus large, comprenant également une étude de cas spécifique sur la région de Matam (voir Figure 1).

Compte tenu de l’évolution du modèle RIMA, de RIMA I à RIMA II, on observe de légères différences entre les analyses conduites par la FAO en 2005 et en 2011. L’évolution de RIMA I à RIMA II est presentée de manière detaillée dans FAO (2016). Ces deux modèles fournissent une description exhaustive de la capacité de résilience, mais RIMA-II – l’approche la plus récente – permet une analyse complémentaire qui n’était pas possible avec RIMA-I.

La deuxième partie de ce rapport est consacrée à la présentation d’une analyse dynamique de l’évolution de la capacité de résilience et de la sécurité alimentaire sur la base des données de 2005 et de 2011.

Le rapport est articulé comme suit: la Section 2 décrit la méthodologie employée; la Section 3 fournit des détails sur les données utilisées; la Section 4 présente l’analyse de la structure de résilience à l’échelle nationale, par statut urbain ou rural et par genre du chef de famille. La Section 5 présente une analyse causale moyennant la comparaison dynamique des données de 2005 et de 2011. En conclusion, la Section 6 fournit des recommandations de politiques à mettre en œuvre.

Figure 1. Les régions du Sénégal

© F

Lick

r CC

\ Jef

f Att

away

-

Page 18: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

© F

Lick

r CC

\ Jef

f Att

away

Page 19: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

5

2 MESURE DE LA RÉSILIENCECette section est consacrée à la présentation du cadre de mesure de la résilience de la FAO. Elle décrit l’approche RIMA-II et apporte des détails sur les piliers de la résilience et les variables utilisées dans l’analyse.

Le concept de résilience appliqué dans cette analyse est basé sur la définition fournie par le groupe de travail technique sur la mesure de la résilience (GTT-MR):1 «La résilience est la capacité de faire en sorte que les facteurs de stress et les chocs n’aient pas de conséquences négatives durables sur le développement» (GTT-MR, 2014).

RIMA-II comprend deux parties, une analyse descriptive et une mesure causale de la résilience. Cette méthodologie est présentée de manière détaillée dans FAO (2016), toutefois il est important d’en souligner certains aspects clés.

La partie descriptive fournit une analyse détaillée des variables covariantes de l’indice de capacité de la résilience (RCI). Selon cette approche, l’estimation du RCI est basée sur une procédure à deux étapes. Sur la base de variables observables, un ensemble d’aspects prédéterminés, appelés piliers, sont examinés. Pour le présent rapport, les piliers suivants ont été adoptés: ABS, AST, SSN et AC. Le Tableau 1 fournit une définition de chaque pilier et indique les variables utilisées pour leur estimation.

Dans la deuxième phase, le RCI est évalué à l’aide d’un Modèle d’Équation Structurelle (MES), appelé Multiples Indicateurs et Multiples Causes (MIMIC). Le MIMIC fait une estimation de la résilience déterminée par les quatre piliers; les indicateurs de sécurité alimentaire servent à mesurer le résultat de la résilience (par ex. plus la sécurité alimentaire est importante, plus la capacité de résilience est marquée). La Figure 2 est une représentation graphique de la méthode à deux étapes pour l’estimation du RCI.

Les indicateurs de sécurité alimentaire (SA) utilisés pour les données de 2011 sont les dépenses mensuelles en aliments et le Résultat de la consommation alimentaire (FCS) (Tableau 2). Le choix de ces deux indicateurs s’explique par le fait que les dépenses en denrées alimentaires captent la valeur monétaire de la consommation alimentaire, tandis que le FCS se concentre davantage sur la diversité alimentaire et la fréquence des repas (PAM, 2008).

1 Le GTT-MR a été créé dans le cadre du Réseau d’Information sur la Sécurité Alimentaire (FSIN).

© F

Lick

r CC

\ Jef

f Att

away

Page 20: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

6

De cette manière, il est possible de représenter plusieurs aspects de l’insécurité alimenaire des ménages. Toutefois, différents indicateurs de sécurité alimentaire ont été pris en compte lors de la phase d’estimation.

Cette méthodologie MIMIC produit deux résultats de résilience: le RCI et la Matrice structurelle de la résilience (RSM). Le RCI permet de classer les ménages en fonction de leur capacité de résilience; la RSM démontre l’incidence de chaque pilier et variable dans la détermination du RCI, ce qui permet de cartographier la situation de la résilience des ménages et d’identifier les aspects de la résilience pouvant requérir des interventions urgentes.

L’analyse peut en outre être ventilée par des profils de population, tels que le genre du chef de ménage, le statut urbain par opposition au statut rural ou encore la localisation géographique.

2 Les données relatives aux équipements du lieu d’habitation sont créées par une analyse factorielle (FA) sur la base d’une liste de variables, comme un toit, des murs et un plancher solides et une cuisine indépendante.

3 L’indice de richesse a été créé moyennant la FA, fondée sur une liste de variables muettes dépendant des articles tels qu’un lit, un ventilateur, un téléviseur, un ordinateur, les téléphones portables, etc. possédés par le ménage.

4 Les UBT standardisent différents types de bétail en une seule unité de mesure. Le facteur de conversion adopté est: 1 chameau; 0,5 bovin; 0,6 cheval/âne/mule; 0,1 brebis/chèvre; 0,01 poulet; 0,2 porc.

5 L’indice de participation est établi moyennant la FA, utilisant des variables muettes avec une valeur hypothétique de 1 ou 0 selon que le ménage a reçu ou non un salaire ou obtenu un revenu d’activités agricoles ou autres.

Tableau 1. Piliers et variables de la résilience

Piliers de la résilience Définition Variables

ABS L’Accès aux services de base reflète la capacité d’un ménage à satisfaire ses besoins essentiels, notamment l’accès aux installations sanitaires, à l’eau et à l’électricité, ainsi que les distances, calculées en minutes, aux marchés, écoles et autres types d'infrastructures.

Équipements de la maison;2 électricité; installations sanitaires; accès amélioré à l’eau; dispositifs améliorés de traitement des déchets; indice de proximité en min-utes des écoles, hôpitaux, sources d’eau et marchés.

AST Les Actifs sont les éléments essentiels d’un moyen d’existence. Les actifs productifs (en particulier la terre et le bétail) permettent aux ménages de produire des biens consommables ou commercialisables. Les actifs non productifs (tels que la maison, les équipements ménagers) constituent un déterminant important du bien-être du ménage.

Indice de la richesse;3 terres; Unités de Bétail Tropical (UBT).4

SSN Le pilier Filets de protection sociale mesure la capacité des ménages à accéder à une assistance rapide et fiable fournie par des organisations internationales, des institutions caritatives et des ONG, et à obtenir une aide de parents et d’amis.

Transferts monétaires domestiques nets; transferts monétaires internationaux; indice de participation à un réseau.

AC La capacité d’adaptation est la capacité d’un ménage à s’adapter à une nouvelle situation et à élaborer de nouvelles stratégies de subsistance. Le fait d’avoir des membres actifs et scolarisés dans la famille peut, par exemple, atténuer les effets négatifs d’un choc sur un ménage.

Éducation; taux d’emploi; indice de partici-pation;5 niveau d’alphabétisation; fréquen-tation scolaire.

Page 21: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

7

Chapitre 2 – Mesure de la résilience

La deuxième partie de RIMA-II examine les déterminants de la sécurité alimentaire et de la résilience, ainsi que le rôle des chocs. Deux ensembles de données sont nécessaires pour conduire cet examen correctement. Dans le cas du Sénégal, les données disponibles n’étaient pas des données de panel, c’est pourquoi il a fallu adopter une technique d’appariement sur les scores de propension (PSM) pour les comparer. La Section 5 fournit des détails complémentaires sur ce processus.

Le RCI a été rééchelonné selon une variation de 0 à 100. Ceci facilite l’interprétation des résultats ainsi que la comparaison entre les différents profils des ménages.

Tableau 2. Indicateurs de la sécurité alimentaire

Indicateurs de la sécurité alimentaire Définition

Dépenses mensuelles en aliments

Valeur monétaire, exprimée en dollars américains, des denrées alimentaires achetées par le ménage durant les 30 derniers jours.

FCS Score calculé en additionnant la fréquence pondérée de la consommation de différents groupes d’aliments consommés par le ménage durant les 7 jours précédant le sondage. Les groupes et pondérations standards des aliments (entre parenthèses) sont les suivants: principales denrées de base (2), céréales (3), légumes (1), fruits (1), viande et poisson (4), lait (4), sucre (0,5), huile (0,5) et condiments (0) (PAM, 2008).

Résilience

ABS

εv1

v1

εv2

v2

...

...

εvn

vn

AST

εv1

v1

εv2

v2

...

...

εvn

vn

SSN

εv1

v1

εv2

v2

...

...

εvn

vn

AC

εv1

v1

εv2

v2

...

...

εvn

vn

ε1

Dépensesmensuelle

en alimentsFCS

ε3ε2

Variables observées ErreursVariables latentes

FAM

IMIC

Figure 2. Indice de la résilience et piliers

Source:RIMA-II: Mesure et analyse

de l’indice de résilience (FAO, 2016)

Page 22: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

© F

AO \ J

ane

Hah

n

Page 23: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

9

3 LES DONNÉESCette section décrit l’ensemble des données utilisées pour l’analyse de la résilience et présente à la fois ses forces et ses limites. Des sources additionnelles de données sur les chocs covariants ont également été introduites.

Les données utilisées dans cette analyse proviennent de l’ESPS-II conduite par l’ANSD du Sénégal en 2011. L’ESPS-II fut précédée d’une autre enquête, l’ESPS-I, conduite entre 2005 et 2006 et utilisée par le rapport FAO RAP 2015 sur la résilience au Sénégal en 2005 (FAO, 2015). Cette enquête a servi à l’analyse dynamique de l’évolution de la capacité de résilience et de la sécurité alimentaire dans le présent rapport.

L’enquête ESPS-II portait sur 17 890 ménages. Un tiers des ménages de cet échantillon a reçu le questionnaire complet, tandis que les deux tiers restants ont reçu une version abrégée. Dans l’analyse RIMA-II, l’échantillon final utilisé comprenait les ménages ayant reçu le questionnaire complet, soit 4 953 observations. Cet échantillon est représentatif aux échelles nationale et régionale.

Dans ce rapport, les ménages représentent l’unité d’analyse principale. La définition du terme «ménage» tel qu’il est utilisé dans l’analyse est la suivante: «un ménage est formé de toutes les personnes vivant dans la même hutte ou maison, ayant un lien de parenté (famille) ou non et partageant l’alimentation, les dépenses alimentaires, le revenu et d’autres actifs du ménage pendant au moins 6 mois sur les 12 mois antérieurs à l’entretien. Par conséquent, les membres du ménage sont définis sur la base du lieu habituel de résidence» (FAO, 2015b).

Le questionnaire de l’ESPS-II comprenait 19 modules consacrés au ménage et à ses membres individuellement. Ces modules visaient à collecter des informations sur différents aspects des moyens d’existence, tels que l’éducation, les soins de santé, l’emploi, l’accès aux services, la production et la consommation alimentaire, les niveaux de dépense, la religion, les chocs et la perception des personnes interrogées sur leur propre situation et le rôle des institutions publiques dans leurs vies, autant d’éléments utiles pour l’analyse RIMA-II.

© F

AO \ J

ane

Hah

n

Page 24: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

4 ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RÉSILIENCECette section présente les résultats de l’analyse de la résilience. Elle décrit d’abord l’analyse de la RSM au Sénégal en 2011 et examine la pertinence de chacun des piliers dans la détermination du RCI. Ensuite, elle présente les résultats ventilés par région, statut urbain et genre du chef de famille, en identifiant et en expliquant les différences de capacité de résilience entre plusieurs profils de ménages.

4.1 ANALYSE À L’ÉCHELLE NATIONALEOn n’observe pas de pics significatifs suggérant la présence de sous-groupes de population particulièrement avantagés ou défavorisés. En effet, la plupart des ménages ont un RCI proche du niveau moyen (avec un score de 56,44). La Figure 3 présente l’histogramme et l’estimation par noyau de la densité du RCI au niveau national. La courbe ne présente pas de pic significatif.

0

Den

sité

Factor score (Resilience)

Histogramme

Estimation de la densité par noyau

Moyenne

Médiane

0.01

0.02

0.03

0.04

0 20 40 60 80 100

Figure 3. La résilience au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

© F

AO \ S

wia

tosl

aw W

ojtk

owia

k

Page 25: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

11

4 ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RÉSILIENCECette section présente les résultats de l’analyse de la résilience. Elle décrit d’abord l’analyse de la RSM au Sénégal en 2011 et examine la pertinence de chacun des piliers dans la détermination du RCI. Ensuite, elle présente les résultats ventilés par région, statut urbain et genre du chef de famille, en identifiant et en expliquant les différences de capacité de résilience entre plusieurs profils de ménages.

4.1 ANALYSE À L’ÉCHELLE NATIONALEOn n’observe pas de pics significatifs suggérant la présence de sous-groupes de population particulièrement avantagés ou défavorisés. En effet, la plupart des ménages ont un RCI proche du niveau moyen (avec un score de 56,44). La Figure 3 présente l’histogramme et l’estimation par noyau de la densité du RCI au niveau national. La courbe ne présente pas de pic significatif.

0

Den

sité

Factor score (Resilience)

Histogramme

Estimation de la densité par noyau

Moyenne

Médiane

0.01

0.02

0.03

0.04

0 20 40 60 80 100

Figure 3. La résilience au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

© F

AO \ S

wia

tosl

aw W

ojtk

owia

k

Page 26: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

12

ABSPoids des facteursValeur de la maison

Indice de richesse des infrastructures

Distance au point d’eau

Distance aux transports publicsDistance au marché

Distance à l’hôpital

Distance à l’école

0

0,5

1

Figure 5. Structure de la résilience - Pondérations des variables d’ABS au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

AC est essentiellement influencé par l’éducation et le niveau d’alphabétisation du chef de ménage. L’éducation s’avère déterminante dans le RCI des ménages (Figure 8), bien que l’analyse de l’ensemble de données fait apparaître que seuls 32,10 pour cent des chefs de ménage a été à l’école.

ASTPoids des facteurs

TLU

Valeur de la terreValeur des actifs

0

0,5

1

Figure 6. Structure de la résilience - Pondérations des variables d’AST au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Le pilier le plus pertinent pour expliquer la résilience est ABS, suivi d’AST. En revanche, AC et SSN jouent un rôle moindre. La Figure 4 représente les pondérations des piliers dans le RCI ainsi que les corrélations entre l’indice et les piliers.

Les variables les plus déterminantes dans ABS sont l’indice de richesse structurelle et la présence de murs, d’un toit et d’un plancher solides (voir Figure 5). ABS reflète la capacité d’un ménage à satisfaire certains besoins, tels qu’un logement sûr doté d’un accès sécurisé aux installations sanitaires, à l’eau potable et à l’électricité, ou encore les distances calculées en minutes aux écoles, aux hôpitaux, aux marchés, aux routes goudronnées et autres infrastructures. Ces facteurs ont en règle générale un impact considérable sur les moyens d’existence de la famille (ANSD, 2011). À l’échelle nationale, 62,3 pour cent des familles sénégalaises vit dans des maisons basses (bâtiments modernes équipés de terrasses et sans étage), 20,6 pour cent d’entre elles vit dans des huttes (édifications traditionnelles, habituellement circulaires ou rectangulaires, construites en boue ou en paille et recouvertes d’un toit conique ou pyramidal en branches recouvertes de paille), et 1,6 pour cent des familles vit dans des casernes (ANSD, 2011).

Les deux variables qui contribuent le plus à AST sont les terres cultivées (calculées en hectares) et la valeur du bétail possédé par le ménage (voir Figure 6). Bien que l’on ait pu observer une tendance générale négative dans la part de la population et de la main-d’œuvre travaillant dans le secteur agricole (cette part a diminué de 5,05 pour cent entre 2000 et 2015 (FAOSTAT, 2016)), la population sénégalaise dépend encore fortement de l’agriculture: en 2010, le secteur constituait le principal moyen d’existence, représentant 70,31 pour cent de la main-d’oeuvre. À noter en outre que la productivité agricole connaît depuis quelques années un ralentissement significatif, en raison notamment de la vulnérabilité aux chocs climatiques, d’un accès insuffisant à l’eau pour l’irrigation et de la volatilité des prix, particulièrement dans les régions rurales et plus reculées (SE-CNSA, 2015).

0,2

0,5

0,8

Facteur MES standardisé

Corrélation pilier-résilience

ABS

AST

SSN

AC

Figure 4. RSM - Poids des facteurs (MES) et corrélation entre les piliers au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Les transferts d’argent nets nationaux et internationaux ont une incidence positive sur SSN (voir Figure 7). Ces dernières décennies, le Sénégal a connu des migrations internes comme externes. Près de 5 pour cent de la population sénégalaise vit à l’étranger; les destinations de la migration étant, par ordre d’importance, d’autres régions d’Afrique de l’Ouest, la France et l’Italie (Randazzo et Piracha, 2014).

Page 27: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

13

Chapitre 4 – Analyse descriptive de la résilience

ABSPoids des facteursValeur de la maison

Indice de richesse des infrastructures

Distance au point d’eau

Distance aux transports publicsDistance au marché

Distance à l’hôpital

Distance à l’école

0

0,5

1

Figure 5. Structure de la résilience - Pondérations des variables d’ABS au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

AC est essentiellement influencé par l’éducation et le niveau d’alphabétisation du chef de ménage. L’éducation s’avère déterminante dans le RCI des ménages (Figure 8), bien que l’analyse de l’ensemble de données fait apparaître que seuls 32,10 pour cent des chefs de ménage a été à l’école.

ASTPoids des facteurs

TLU

Valeur de la terreValeur des actifs

0

0,5

1

Figure 6. Structure de la résilience - Pondérations des variables d’AST au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Le pilier le plus pertinent pour expliquer la résilience est ABS, suivi d’AST. En revanche, AC et SSN jouent un rôle moindre. La Figure 4 représente les pondérations des piliers dans le RCI ainsi que les corrélations entre l’indice et les piliers.

Les variables les plus déterminantes dans ABS sont l’indice de richesse structurelle et la présence de murs, d’un toit et d’un plancher solides (voir Figure 5). ABS reflète la capacité d’un ménage à satisfaire certains besoins, tels qu’un logement sûr doté d’un accès sécurisé aux installations sanitaires, à l’eau potable et à l’électricité, ou encore les distances calculées en minutes aux écoles, aux hôpitaux, aux marchés, aux routes goudronnées et autres infrastructures. Ces facteurs ont en règle générale un impact considérable sur les moyens d’existence de la famille (ANSD, 2011). À l’échelle nationale, 62,3 pour cent des familles sénégalaises vit dans des maisons basses (bâtiments modernes équipés de terrasses et sans étage), 20,6 pour cent d’entre elles vit dans des huttes (édifications traditionnelles, habituellement circulaires ou rectangulaires, construites en boue ou en paille et recouvertes d’un toit conique ou pyramidal en branches recouvertes de paille), et 1,6 pour cent des familles vit dans des casernes (ANSD, 2011).

Les deux variables qui contribuent le plus à AST sont les terres cultivées (calculées en hectares) et la valeur du bétail possédé par le ménage (voir Figure 6). Bien que l’on ait pu observer une tendance générale négative dans la part de la population et de la main-d’œuvre travaillant dans le secteur agricole (cette part a diminué de 5,05 pour cent entre 2000 et 2015 (FAOSTAT, 2016)), la population sénégalaise dépend encore fortement de l’agriculture: en 2010, le secteur constituait le principal moyen d’existence, représentant 70,31 pour cent de la main-d’oeuvre. À noter en outre que la productivité agricole connaît depuis quelques années un ralentissement significatif, en raison notamment de la vulnérabilité aux chocs climatiques, d’un accès insuffisant à l’eau pour l’irrigation et de la volatilité des prix, particulièrement dans les régions rurales et plus reculées (SE-CNSA, 2015).

0,2

0,5

0,8

Facteur MES standardisé

Corrélation pilier-résilience

ABS

AST

SSN

AC

Figure 4. RSM - Poids des facteurs (MES) et corrélation entre les piliers au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Les transferts d’argent nets nationaux et internationaux ont une incidence positive sur SSN (voir Figure 7). Ces dernières décennies, le Sénégal a connu des migrations internes comme externes. Près de 5 pour cent de la population sénégalaise vit à l’étranger; les destinations de la migration étant, par ordre d’importance, d’autres régions d’Afrique de l’Ouest, la France et l’Italie (Randazzo et Piracha, 2014).

Page 28: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

14

SSNPoids des facteurs

Transferts domestiques

Transferts internationaux Indice de participation à un réseau

0.5

1

0

Figure 7. Structure de la résilience - Pondérations des variables de SSN au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

AC

Poids des facteurs

Taux d’emploi

Participation

Taux d’alphabétisation

Éducation 0

1

2

3

4

5

Figure 8. Structure de la résilience - Pondérations des variables d’AC au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

On peut difficilement chiffrer avec exactitude les transferts d’argent internationaux, dans la mesure où une partie des envois de fonds ne se fait pas de manière officielle. Toutefois, les données suggèrent qu’à l’échelle nationale, les envois de fonds sont passés de 305 dollars US en 2001 à 1288 millions de dollars US en 2008. L’Enquête sénégalaise auprès des ménages II (ESAM-II) conduite par l’ANSD (ANSD, 2015) souligne que les ménages qui reçoivent des fonds envoyés par les migrants ont augmenté leur revenu par habitant d’environ 60 pour cent par rapport à ceux qui n’en reçoivent pas, ce qui confirme les résultats de cette analyse sur l’importance des transferts d’argents en termes de RCI. Ces chiffres concernent les transferts monétaires formels comme informels (c’est-à-dire effectués par des structures publiques ou par la famille ou des proches). Cependant, la couverture

des filets de sécurité formels reste limitée, n’atteignant que 13 pour cent de la population (BM, 2015). Bon nombre de politiques ont été mises en œuvre pour aider les groupes les plus pauvres, comme les Bourses de sécurité familiale, qui versent des fonds aux ménages dont les enfants assistent régulièrement à l’école. Il semble néanmoins que ce programme n’ait pas pallié aux besoins des ménages, compte tenu de l’absence de filets de sécurité formels, particulièrement dans les zones rurales et reculées.

Ainsi, les composantes les plus importantes pour le RCI à l’échelle nationale sont l’indice de richesse structurelle et la présence d’un toit, de murs et d’un plancher solides en termes d’ABS et les terres cultivées en termes d’AST.

4.2 ANALYSE PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE: STATUT URBAINLa localisation géographique, en zone urbaine ou rurale, est déterminante pour les ménages sénégalais. D’une part, le secteur agricole représente encore 17,5 pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) du Sénégal (FAO, 2015) et draine 46 pour cent de la main-d’œuvre (BM, 2016). D’autre part, le Sénégal connaît actuellement une urbanisation croissante (Kane, 2013). Cette migration interne s’explique par le manque d’aliments, les conditions climatiques adverses et le taux de chômage élevé des zones rurales (ANSD, 2002).

Si ce processus d’urbanisation s’est accompagné d’une croissance économique, en particulier pour la classe moyenne vivant en milieu urbain, il n’en va pas de même pour les groupes les plus pauvres, notamment ceux qui vivent dans des zones rurales (FMI, 2013). Selon les données de l’ANSD (2011), en 2011, 74,3 pour cent des migrants internes s’est déplacé vers les villes, alors que 25,7 d’entre eux s’est installé dans une zone rurale.

Les ménages qui évoluent en milieu urbain sont en moyenne plus résilients que ceux qui vivent en milieu rural. La localisation a donc une forte incidence sur les écarts dans la résilience, ce qui correspond aux résultats de l’analyse conduite par la FAO en 2005 (FAO, 2015). Le RCI moyen des ménages urbains est de 61 contre 51,13 pour les ménages ruraux (voir Figure 9).

Rural Urbain

RCI

(%)

51,14

61,00

0

20

40

60

Figure 9. RCI par statut urbain au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Page 29: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

15

Chapitre 4 – Analyse descriptive de la résilience

SSNPoids des facteurs

Transferts domestiques

Transferts internationaux Indice de participation à un réseau

0.5

1

0

Figure 7. Structure de la résilience - Pondérations des variables de SSN au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

AC

Poids des facteurs

Taux d’emploi

Participation

Taux d’alphabétisation

Éducation 0

1

2

3

4

5

Figure 8. Structure de la résilience - Pondérations des variables d’AC au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

On peut difficilement chiffrer avec exactitude les transferts d’argent internationaux, dans la mesure où une partie des envois de fonds ne se fait pas de manière officielle. Toutefois, les données suggèrent qu’à l’échelle nationale, les envois de fonds sont passés de 305 dollars US en 2001 à 1288 millions de dollars US en 2008. L’Enquête sénégalaise auprès des ménages II (ESAM-II) conduite par l’ANSD (ANSD, 2015) souligne que les ménages qui reçoivent des fonds envoyés par les migrants ont augmenté leur revenu par habitant d’environ 60 pour cent par rapport à ceux qui n’en reçoivent pas, ce qui confirme les résultats de cette analyse sur l’importance des transferts d’argents en termes de RCI. Ces chiffres concernent les transferts monétaires formels comme informels (c’est-à-dire effectués par des structures publiques ou par la famille ou des proches). Cependant, la couverture

des filets de sécurité formels reste limitée, n’atteignant que 13 pour cent de la population (BM, 2015). Bon nombre de politiques ont été mises en œuvre pour aider les groupes les plus pauvres, comme les Bourses de sécurité familiale, qui versent des fonds aux ménages dont les enfants assistent régulièrement à l’école. Il semble néanmoins que ce programme n’ait pas pallié aux besoins des ménages, compte tenu de l’absence de filets de sécurité formels, particulièrement dans les zones rurales et reculées.

Ainsi, les composantes les plus importantes pour le RCI à l’échelle nationale sont l’indice de richesse structurelle et la présence d’un toit, de murs et d’un plancher solides en termes d’ABS et les terres cultivées en termes d’AST.

4.2 ANALYSE PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE: STATUT URBAINLa localisation géographique, en zone urbaine ou rurale, est déterminante pour les ménages sénégalais. D’une part, le secteur agricole représente encore 17,5 pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) du Sénégal (FAO, 2015) et draine 46 pour cent de la main-d’œuvre (BM, 2016). D’autre part, le Sénégal connaît actuellement une urbanisation croissante (Kane, 2013). Cette migration interne s’explique par le manque d’aliments, les conditions climatiques adverses et le taux de chômage élevé des zones rurales (ANSD, 2002).

Si ce processus d’urbanisation s’est accompagné d’une croissance économique, en particulier pour la classe moyenne vivant en milieu urbain, il n’en va pas de même pour les groupes les plus pauvres, notamment ceux qui vivent dans des zones rurales (FMI, 2013). Selon les données de l’ANSD (2011), en 2011, 74,3 pour cent des migrants internes s’est déplacé vers les villes, alors que 25,7 d’entre eux s’est installé dans une zone rurale.

Les ménages qui évoluent en milieu urbain sont en moyenne plus résilients que ceux qui vivent en milieu rural. La localisation a donc une forte incidence sur les écarts dans la résilience, ce qui correspond aux résultats de l’analyse conduite par la FAO en 2005 (FAO, 2015). Le RCI moyen des ménages urbains est de 61 contre 51,13 pour les ménages ruraux (voir Figure 9).

Rural Urbain

RCI

(%)

51,14

61,00

0

20

40

60

Figure 9. RCI par statut urbain au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Page 30: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

16

La Figure 10 présente la corrélation entre les piliers et le RCI en termes de statut urbain. AC et ABS sont les piliers les plus pertinents pour les ménages ruraux; cependant, tandis qu’AC présente une corrélation positive avec la résilience, ABS présente une corrélation négative. Ceci pourrait expliquer les écarts de RCI entre ces deux sous-groupes de population, l’accès des ménages ruraux aux services de base étant plus limité (voir Tableau A3).

Urbain

Rural

ABS

AST

SSN

AC

0.25

0.50

0.75

1

Figure 10. RSM - Pondérations des piliers par statut urbain au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Les ménages urbains sont en général plus près (à une distance pouvant être parcourue à pied) de nombreux services: écoles, marchés, routes goudronnées et centres de soins (voir Tableau A3).

Dans ce même ordre d’idées, l’indice de richesse structurelle est plus élevé dans les zones urbaines. Cet indice se base sur la présence d’eau potable, d’éclairage, de sanitaires et de systèmes de traitement des déchets au niveau des ménages.

L’avantage comparatif des ménages urbains en termes d’ABS est confirmé dans ANSD (2011), qui révèle que 81,71 pour cent des ménages urbains a accès à l’électricité pour l’éclairage, contre 22,14 pour cent seulement des ménages ruraux.

AST est plus important pour les ménages urbains que pour les ménages ruraux en raison de la valeur des actifs par habitant. Les ménages ruraux ont néanmoins un meilleur accès aux actifs agricoles; ce qui est logique dans la mesure où l’on peut s’attendre à ce que les actifs agricoles aient moins d’importance dans un environnement urbain.

Le Tableau A3 fait apparaître que les UBT sont plus nombreuses dans les zones rurales (3,69 contre 0,32); on retrouve ce même écart (3,43 contre 0,35) dans les terres cultivées, quasiment dix fois plus nombreuses dans les zones rurales que dans les zones urbaines. En revanche, la valeur totale des actifs possédés est plus conséquente pour les ménages urbains.

AC est moins significatif pour les ménages urbains. Les familles vivant dans des zones urbaines affichent des valeurs plus importantes pour toutes les variables, à l’exception du nombre de membres actifs du ménage. Cela pourrait être imputable au fait que dans les zones rurales, les personnes commencent à travailler plus jeunes que dans les villes, ce qui augmente le nombre

Page 31: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

17

Chapitre 4 – Analyse descriptive de la résilience

de membres de la famille qui travaillent par ménage. En outre, les familles sont en général plus nombreuses dans les zones rurales et le secteur agricole se prête plus que d’autres secteurs non agricoles au travail des enfants et des femmes (ANSD, 2011).

La capacité de lire et d’écrire au moins dans une langue est plus élevée dans les zones urbaines, ce qui est corrélé au niveau d’éducation dans ce milieu: 46,2 pour cent des ménages urbains a achevé au moins un niveau scolaire, contre 15,8 pour cent des ménages ruraux. Ces résultats correspondent aux données de l’ANSD (2011): 85,1 pour cent des chefs de ménage ruraux n’a jamais été à l’école (écoles coraniques non comprises), alors que dans les zones urbaines, la part des chefs de ménage à n’avoir jamais fréquenté un établissement scolaire est de 55,3 pour cent.

En ce qui concerne l’indice de participation, les résultats des ménages urbains sont plus négligeables, c’est-à-dire qu’ils ont moins de sources de revenus. Ceci pourrait témoigner de sources de revenus moins variées en raison d’une plus forte spécialisation professionnelle.

Les ménages urbains sont également plus dépendants de SSN que les ménages ruraux puisqu’ils affichent des niveaux de transferts d’argent nationaux nets plus élevés. Ceci est dû au fait qu’une part importante de la population qui émigre des zones rurales vers les zones urbaines a tendance à renvoyer de l’argent vers son milieu d’origine.

Les transferts d’argent internationaux constituent une des composantes les plus significatives du PIB sénégalais (BM, 2015), comme évoqué précédemment. En termes de volume, les ménages urbains reçoivent davantage de fonds en provenance de l’étranger. Les ménages ruraux affichent quant à eux un meilleur indice de participation à un réseau, 0,70 contre 0,60 pour les zones urbaines. Comme nous l’avons déjà expliqué, les moyens d’existence de la population sénégalaise dépendent encore fortement de l’agriculture et de l’élevage, activités en proie à une vulnérabilité chronique due aux pluies saisonnières instables ou aux chocs climatiques. Par conséquent, dans les environnements exposés aux chocs climatiques ou à la flambée des prix,6 la participation à un réseau d’associations, de groupes ou de coopératives pourrait être une bonne stratégie d’adaptation et une modalité d’assurance informelle. Les ménages ruraux sont en règle générale plus exposés aux risques et aux chocs climatiques, dans la mesure où une part plus importante de leurs revenus provient d’activités agricoles, ce qui n’est pas le cas des ménages urbains. Ce phénomène s’explique également par la volatilité des prix des denrées alimentaires, ce qui pousse les ménages ruraux à s’impliquer davantage dans des groupes tels que des coopératives, des groupements religieux, des organisations caritatives, etc.

Le gouvernement sénégalais a déjà mis en place un grand nombre de politiques axées spécifiquement sur la réduction de l’écart entre les ménages urbains et les ménages ruraux, comme par exemple la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et de la Résilience (SNSAR) ou encore le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture (PRACAS), dont le but est de renforcer la production des rizières pluviales et d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2017.

En outre, le Sénégal a adopté en 2004 la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (LOSAP) afin de renforcer le secteur agricole moyennant l’amélioration des revenus et de la sécurité alimentaire des ménages ruraux dans une perspective de développement durable. L’objectif final de la LOSAP est de faire du secteur agricole le principal moteur d’une croissance économique durable.

Les résultats présentés dans cette section témoignent toutefois de la nécessité de mettre en œuvre d’autres politiques rurales, en particulier pour favoriser l’accès aux services tels que les écoles, les hôpitaux, le transport public et un réseau de routes goudronnées, ainsi que pour

6 C’est plus particulièrement le cas des produits agricoles, qui dépendent fortement de la volatilité des prix mondiaux, ce qui a été le cas pendant la crise des prix alimentaires de 2007-2008.

La Figure 10 présente la corrélation entre les piliers et le RCI en termes de statut urbain. AC et ABS sont les piliers les plus pertinents pour les ménages ruraux; cependant, tandis qu’AC présente une corrélation positive avec la résilience, ABS présente une corrélation négative. Ceci pourrait expliquer les écarts de RCI entre ces deux sous-groupes de population, l’accès des ménages ruraux aux services de base étant plus limité (voir Tableau A3).

Urbain

Rural

ABS

AST

SSN

AC

0.25

0.50

0.75

1

Figure 10. RSM - Pondérations des piliers par statut urbain au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Les ménages urbains sont en général plus près (à une distance pouvant être parcourue à pied) de nombreux services: écoles, marchés, routes goudronnées et centres de soins (voir Tableau A3).

Dans ce même ordre d’idées, l’indice de richesse structurelle est plus élevé dans les zones urbaines. Cet indice se base sur la présence d’eau potable, d’éclairage, de sanitaires et de systèmes de traitement des déchets au niveau des ménages.

L’avantage comparatif des ménages urbains en termes d’ABS est confirmé dans ANSD (2011), qui révèle que 81,71 pour cent des ménages urbains a accès à l’électricité pour l’éclairage, contre 22,14 pour cent seulement des ménages ruraux.

AST est plus important pour les ménages urbains que pour les ménages ruraux en raison de la valeur des actifs par habitant. Les ménages ruraux ont néanmoins un meilleur accès aux actifs agricoles; ce qui est logique dans la mesure où l’on peut s’attendre à ce que les actifs agricoles aient moins d’importance dans un environnement urbain.

Le Tableau A3 fait apparaître que les UBT sont plus nombreuses dans les zones rurales (3,69 contre 0,32); on retrouve ce même écart (3,43 contre 0,35) dans les terres cultivées, quasiment dix fois plus nombreuses dans les zones rurales que dans les zones urbaines. En revanche, la valeur totale des actifs possédés est plus conséquente pour les ménages urbains.

AC est moins significatif pour les ménages urbains. Les familles vivant dans des zones urbaines affichent des valeurs plus importantes pour toutes les variables, à l’exception du nombre de membres actifs du ménage. Cela pourrait être imputable au fait que dans les zones rurales, les personnes commencent à travailler plus jeunes que dans les villes, ce qui augmente le nombre

Page 32: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

18

améliorer l’accès à l’éducation et aux réseaux de sécurité sociale formels, et ce principalement dans les zones reculées et agricoles.

4.3 ANALYSE PAR RÉGIONDakar, Thiès et Saint-Louis sont les trois régions qui présentent les taux de résilience les plus élevés (65,27, 64,12 et 61,29 respectivement), alors que Ziguinchor, Kolda et Kédougou affichent les niveaux les plus faibles (48,1, 47,04 et 46,97 respectivement).

Certaines différences sont visibles si l’on compare le classement de ces régions en termes de RCI en 2005 et en 2011. En septembre 2008, une réforme administrative a en effet créé trois nouvelles régions – Kaffrine, Kédougou et Sédhiou. Lors de l’analyse de 2005, celles-ci faisaient formellement partie, respectivement, des régions de Koalack, Tambacounda et Kolda. Ceci pourrait expliquer les légers écarts perceptibles dans les résultats de 2005 et de 2011.

Les résultats du RCI peuvent être corrélés avec plusieurs autres indicateurs de développement, comme le taux de pauvreté (voir Figure 11), plus élevé dans les régions de Kolda, Kédougou et Ziguinchor (respectivement, entre 67 et 73 pour cent) et plus faible dans la région de Dakar, où l’incidence de la pauvreté n’est que de 26 pour cent (FMI, 2013). Par ailleurs, l’ANSD (2011) classe les régions sénégalaises en trois catégories en fonction de leur niveau d’incidence de la pauvreté: taux de pauvreté très élevés (plus de 60 pour cent) dans les régions de Kolda, Sédhiou, Kédougou, Tambacounda, Kaffrine, Ziguinchor, Fatick et Koalack, taux de pauvreté élevés (entre 40 et 60 pour cent) dans les régions de Diourbel, Matam et Thiès, et taux de pauvreté plus faibles (moins de 40 pour cent) dans les régions de Dakar, Louga et Saint Louis. Ce classement général est également représenté dans le Tableau A5, notamment en termes d’ABS et d’AC.

1 Saint-Louis 61,3% 2 Louga 60,7% 3 Matam 56,7% 4 Dakar 65,3% 5 Thiés 64,1% 6 Diourbel 57,8% 7 Fatick 53,3% 8 Kaolack 60,1% 9 Kaffrine 54,3% 10 Tambacunda 53,5% 11 Zinguinchor 48,1% 12 Sédhiou 51,9% 13 Kolda 47,0% 14 Kédougou 47,0%

Indice de résilience

2 34 5 6

87

10

14

9

11 12 13

1

47-52%

52-57%

57-62%

62-67%

Figure 11. Cartes de l’indice de la résilience et du taux de pauvreté au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

1 Saint-Louis 39,5% 2 Louga 26,8% 3 Matam 45,2% 4 Dakar 26,1% 5 Thiés 41,3% 6 Diourbel 47,8% 7 Fatick 67,8% 8 Kaolack 61,7% 9 Kaffrine 63,8% 10 Tambacunda 62,5% 11 Zinguinchor 66,8% 12 Sédhiou 68,3% 13 Kolda 76,6% 14 Kédougou 71,3%

Taux de pauvreté

2 34 5 6

87

10

14

9

11 12 13

1

25-38%

38-51%

51-64%

64-77%

La localisation géographique (par exemple, si un ménage est situé en zone urbaine ou rurale) n’est pas uniquement pertinente pour les régions sénégalaises à titre individuel; elle joue également un rôle en termes de régions spécifiques et de localisation du ménage au sein de cette région. 100 pour cent des ménages interrogés dans la région de Dakar vit dans des zones urbaines;

ce chiffre est de 63,87 pour cent pour les ménages de la région de Thiès, alors que pour la région de Saint-Louis, la proportion est plus équilibrée: 49,32 pour cent des ménages de l’échantillon vit dans des zones urbaines. Cette distribution territoriale explique en partie pourquoi certaines régions affichent un RCI plus élevé: il s’agit des régions où une part plus importante des ménages interrogés vit en milieu urbain et ont, de ce fait, un meilleur accès aux services, au capital culturel et aux filets de sécurité sociale que les ménages vivant en milieu rural.

L’analyse des AST confirme ce résultat – les régions où les ressources agricoles ou de l’élevage sont plus conséquentes affichent un RCI inférieur (voir Tableau A1). Le Tableau A5 montre que la région de Matam affichait les niveaux les plus élevés de UBT, tandis que Tambacounda, Fatick, Kaffrine, Kolda et Kédougou – deux des régions les plus défavorisées en termes de RCI – possèdent en moyenne davantage de terres cultivées.

65,27

48,1057,81 61,29

53,4660,06 64,12 60,73

53,3347,04

56,70 54,31

46,98 51,94

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

Dakar Ziguinchor Diourbel Saint-Louis

Tambacounda Kaolack Thiès Louga

Fatick Kolda Matam Kaffrine

Kédougou Sédhiou

RCI

(%)

Figure 12. RCI par région au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Comme on pouvait s’y attendre, la région de Dakar affiche le niveau de RCI le plus élevé. C’est la région où se trouve la capitale du pays et ses performances quant aux divers indicateurs de développement sont généralement meilleures (ANSD, 2011) que pour d’autres régions. Ce résultat positif pour la région de Dakar est imputable à la proximité de chaque service (écoles, centres de soins de santé, etc.) aux ménages, la présence de meilleures conditions d’habitation, ainsi qu’un meilleur accès aux services comme l’électricité, l’eau potable, des sanitaires adéquats et des systèmes de traitement des déchets, comme le montrent les chiffres du Tableau A5.

En outre, Dakar est la région qui concentre le plus de dépenses publiques (FMI, 2013). Si l’on prend l’exemple des dépenses en santé publique, les régions les plus pauvres comme Ziguinchor, Kolda et Kédougou ne reçoivent respectivement que 5,4, 3,6 et 3,8 pour cent du montant total des dépenses nationales en santé. Cette disparité peut se traduire par un accès plus limité aux services publics, comme le montre le Tableau A5, des conditions d’habitation moins favorables et de plus longues distances jusqu’aux sources d’eau potable, aux marchés et aux services de soins de santé, comme c’est le cas pour les régions de Ziguinchor, Kolda ou Kédougou, ce qui explique leurs faibles résultats en termes d’ABS.

Page 33: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

19

Chapitre 4 – Analyse descriptive de la résilience

améliorer l’accès à l’éducation et aux réseaux de sécurité sociale formels, et ce principalement dans les zones reculées et agricoles.

4.3 ANALYSE PAR RÉGIONDakar, Thiès et Saint-Louis sont les trois régions qui présentent les taux de résilience les plus élevés (65,27, 64,12 et 61,29 respectivement), alors que Ziguinchor, Kolda et Kédougou affichent les niveaux les plus faibles (48,1, 47,04 et 46,97 respectivement).

Certaines différences sont visibles si l’on compare le classement de ces régions en termes de RCI en 2005 et en 2011. En septembre 2008, une réforme administrative a en effet créé trois nouvelles régions – Kaffrine, Kédougou et Sédhiou. Lors de l’analyse de 2005, celles-ci faisaient formellement partie, respectivement, des régions de Koalack, Tambacounda et Kolda. Ceci pourrait expliquer les légers écarts perceptibles dans les résultats de 2005 et de 2011.

Les résultats du RCI peuvent être corrélés avec plusieurs autres indicateurs de développement, comme le taux de pauvreté (voir Figure 11), plus élevé dans les régions de Kolda, Kédougou et Ziguinchor (respectivement, entre 67 et 73 pour cent) et plus faible dans la région de Dakar, où l’incidence de la pauvreté n’est que de 26 pour cent (FMI, 2013). Par ailleurs, l’ANSD (2011) classe les régions sénégalaises en trois catégories en fonction de leur niveau d’incidence de la pauvreté: taux de pauvreté très élevés (plus de 60 pour cent) dans les régions de Kolda, Sédhiou, Kédougou, Tambacounda, Kaffrine, Ziguinchor, Fatick et Koalack, taux de pauvreté élevés (entre 40 et 60 pour cent) dans les régions de Diourbel, Matam et Thiès, et taux de pauvreté plus faibles (moins de 40 pour cent) dans les régions de Dakar, Louga et Saint Louis. Ce classement général est également représenté dans le Tableau A5, notamment en termes d’ABS et d’AC.

1 Saint-Louis 61,3% 2 Louga 60,7% 3 Matam 56,7% 4 Dakar 65,3% 5 Thiés 64,1% 6 Diourbel 57,8% 7 Fatick 53,3% 8 Kaolack 60,1% 9 Kaffrine 54,3% 10 Tambacunda 53,5% 11 Zinguinchor 48,1% 12 Sédhiou 51,9% 13 Kolda 47,0% 14 Kédougou 47,0%

Indice de résilience

2 34 5 6

87

10

14

9

11 12 13

1

47-52%

52-57%

57-62%

62-67%

Figure 11. Cartes de l’indice de la résilience et du taux de pauvreté au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

1 Saint-Louis 39,5% 2 Louga 26,8% 3 Matam 45,2% 4 Dakar 26,1% 5 Thiés 41,3% 6 Diourbel 47,8% 7 Fatick 67,8% 8 Kaolack 61,7% 9 Kaffrine 63,8% 10 Tambacunda 62,5% 11 Zinguinchor 66,8% 12 Sédhiou 68,3% 13 Kolda 76,6% 14 Kédougou 71,3%

Taux de pauvreté

2 34 5 6

87

10

14

9

11 12 13

1

25-38%

38-51%

51-64%

64-77%

La localisation géographique (par exemple, si un ménage est situé en zone urbaine ou rurale) n’est pas uniquement pertinente pour les régions sénégalaises à titre individuel; elle joue également un rôle en termes de régions spécifiques et de localisation du ménage au sein de cette région. 100 pour cent des ménages interrogés dans la région de Dakar vit dans des zones urbaines;

ce chiffre est de 63,87 pour cent pour les ménages de la région de Thiès, alors que pour la région de Saint-Louis, la proportion est plus équilibrée: 49,32 pour cent des ménages de l’échantillon vit dans des zones urbaines. Cette distribution territoriale explique en partie pourquoi certaines régions affichent un RCI plus élevé: il s’agit des régions où une part plus importante des ménages interrogés vit en milieu urbain et ont, de ce fait, un meilleur accès aux services, au capital culturel et aux filets de sécurité sociale que les ménages vivant en milieu rural.

L’analyse des AST confirme ce résultat – les régions où les ressources agricoles ou de l’élevage sont plus conséquentes affichent un RCI inférieur (voir Tableau A1). Le Tableau A5 montre que la région de Matam affichait les niveaux les plus élevés de UBT, tandis que Tambacounda, Fatick, Kaffrine, Kolda et Kédougou – deux des régions les plus défavorisées en termes de RCI – possèdent en moyenne davantage de terres cultivées.

65,27

48,1057,81 61,29

53,4660,06 64,12 60,73

53,3347,04

56,70 54,31

46,98 51,94

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

Dakar Ziguinchor Diourbel Saint-Louis

Tambacounda Kaolack Thiès Louga

Fatick Kolda Matam Kaffrine

Kédougou Sédhiou

RCI

(%)

Figure 12. RCI par région au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Comme on pouvait s’y attendre, la région de Dakar affiche le niveau de RCI le plus élevé. C’est la région où se trouve la capitale du pays et ses performances quant aux divers indicateurs de développement sont généralement meilleures (ANSD, 2011) que pour d’autres régions. Ce résultat positif pour la région de Dakar est imputable à la proximité de chaque service (écoles, centres de soins de santé, etc.) aux ménages, la présence de meilleures conditions d’habitation, ainsi qu’un meilleur accès aux services comme l’électricité, l’eau potable, des sanitaires adéquats et des systèmes de traitement des déchets, comme le montrent les chiffres du Tableau A5.

En outre, Dakar est la région qui concentre le plus de dépenses publiques (FMI, 2013). Si l’on prend l’exemple des dépenses en santé publique, les régions les plus pauvres comme Ziguinchor, Kolda et Kédougou ne reçoivent respectivement que 5,4, 3,6 et 3,8 pour cent du montant total des dépenses nationales en santé. Cette disparité peut se traduire par un accès plus limité aux services publics, comme le montre le Tableau A5, des conditions d’habitation moins favorables et de plus longues distances jusqu’aux sources d’eau potable, aux marchés et aux services de soins de santé, comme c’est le cas pour les régions de Ziguinchor, Kolda ou Kédougou, ce qui explique leurs faibles résultats en termes d’ABS.

Page 34: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

20

Pour ce qui est d’AC, Kédougou, l’une des régions les plus défavorisées en termes de RCI, affiche l’indice de participation le plus élevé, ce qui montre que les membres des ménages dépendent de nombreuses sources de revenus. Ceci peut témoigner de l’adoption de stratégies d’adaptation dans un environnement incertain, comme le suggère le RCI: plus les sources de revenus sont variées, moins les risques de déficits de revenus sont importants.

Les envois de fonds, notamment internes, sont particulièrement importants dans les régions où le RCI est le plus bas, comme Ziguinchor. Cela suggère que dans ces régions, un grand nombre d’individus ait migré vers des régions plus riches et envoient des fonds dans leurs régions d’origine (voir Tableau A5). Cependant, en termes de SSN, l’indice de participation à un réseau est particulièrement élevé à Kédougou et à Ziguinchor, ce qui signifie que l’instabilité marquée des activités agricoles et d’élevage et la forte dépendance des ménages vis-à-vis de ces activités accroissent les probabilités de participation à d’autres réseaux, une stratégie d’adaptation adoptée par les ménages pour pallier aux filets de sécurité institutionnels lacunaires.

Pour conclure, les résultats obtenus dans l’analyse du RCI à l’échelle régionale suggèrent que les politiques visant à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience des ménages devraient cibler plus spécifiquement les régions les plus défavorisées. Il conviendrait pour cela de diriger les investissements publics, à l’heure actuelle concentrés dans la région de Dakar, vers les régions affichant les niveaux d’ABS ou de développement rural les plus bas, comme le font la SNSAR ou le PRACAS.

4.4 ANALYSE PAR GENRE DU CHEF DE FAMILLE Les FHH sont en moyenne plus résilients que les MHH. Ceci rejoint les résultats du rapport précédent de la FAO sur le Sénégal, conduit en 2005 (FAO, 2015).

La Figure 13 fait apparaître que les FHH affichent un RCI moyen de 59,8 pour cent, contre 55,3 pour les MHH. Dans l’échantillon analysé, 74,76 pour cent des ménages est dirigé par un homme, et 25,25 d’entre eux par une femme. Toutefois, cet écart dans la résilience s’explique en partie par le fait que les FHH sont principalement situés dans les zones urbaines. 74,56 pour cent des FHH de l’échantillon analysé vit dans des zones urbaines, tandis que seuls 25,44 pour cent d’entre eux vit dans des zones rurales. Comme expliqué précédemment, la localisation géographique est un facteur fondamental pour expliquer la résilience.

Les résultats des FHH sont donc très positifs en termes d’ABS et de SSN, ce qui correspond aux résultats présentés dans le Tableau A2. En règle générale, les FHH sont mieux situés pour accéder aux services comme l’eau, les marchés, les écoles et les centres de santé, et affichent des taux plus faibles d’UBT et d’hectares de terres cultivées. La localisation urbaine des FHH est cruciale pour comprendre pourquoi ces ménages ont un meilleur accès aux services de base et un accès plus limité aux actifs agricoles.

La variable du genre du chef de famille reste cependant pertinente pour expliquer la résilience. Par exemple, cette variable influence SSN, compte tenu du rôle clé joué par les envois de fonds des migrants et les transferts monétaires dans l’économie sénégalaise (Randazzo et Piracha, 2014). Les hommes quittent souvent leur lieu d’origine à la recherche de meilleures conditions économiques. La responsabilité du ménage revient donc souvent aux femmes, qui assument aussi la gestion des fonds envoyés par les hommes. Ce phénomène pourrait expliquer l’incidence marquée des SSN sur la capacité de résilience des FHH.

AST, exprimé en termes d’UBT et de terres cultivées, présente des niveaux plus élevés pour les MHH (voir Tableau A2). Ceci peut être dû à la proportion élevée de FHH dans les zones

urbaines d’une part, mais également au fait qu’en général, les femmes ne sont pas autorisées à être propriétaires de leurs terres et sont plus susceptibles de posséder ou de gérer du moyen ou petit bétail, comme des poules ou des chèvres. C’est pour cette raison que bon nombre de politiques rurales se sont récemment concentrées sur l’élevage. C’est le cas du Plan National de Développement de l’Élevage (PNDE), mis en place pour améliorer la productivité animale, la sécurité animale, l’accès aux marchés aux bestiaux et le cadre institutionnel.

Homme Femme

0

20

40

6055,31

59,80

RCI

(%)

Figure 13. RCI par genre du HH au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

La différence entre les genres en termes d’AC est également un résultat clé. Les MHH affichent un taux plus élevé d’AC que les FHH, et AC est plus pertinent pour expliquer le RCI des MHH (voir Figure 13). En effet, le niveau d’éducation et d’alphabétisation des FHH est plus faible (57,4 pour cent des hommes chefs de ménage sait lire et écrire, contre 28,6 pour cent des FHH). Ces résultats rejoignent les conclusions des principaux travaux littéraires, qui soulignent qu’au Sénégal seuls 4,6 pour cent des femmes a atteint au moins un niveau d’enseignement secondaire, alors que pour les hommes, ce taux est de 11 pour cent.

La participation au marché du travail est fortement liée à l’éducation, particulièrement chez les femmes (Ayanaoui, 1996). Les résultats des FHH sont moins performants que ceux des MHH en termes d’emploi: le taux d’emploi des femmes est de 27,0 pour cent en moyenne, contre 34,4 pour cent pour les hommes. La participation des Sénégalaises au marché du travail était de 61 pour cent en 2010, contre 88 pour cent pour les Sénégalais (BM, 2016). En 2012, le Sénégal a été classé 115e sur 148 en ce qui concerne l’indice d’inégalités de genre (IIG) (PNUD, 2013). L’IIG mesure les inégalités de genre dans trois dimensions clés du développement humain – la santé reproductive, mesurée en termes de taux de mortalité maternelle et de taux de natalité chez les adolescentes, l’autonomisation, mesurée par la proportion de sièges parlementaires occupés par une femme et par la proportion d’hommes et de femmes adultes âgés de plus de 25 ans ayant achevé au moins un niveau d’enseignement secondaire, et le statut économique, exprimé en termes de participation au marché du travail et mesuré par le taux de participation au marché du travail des hommes et femmes âgés de 15 ans et plus (PNUD, 2016).

Page 35: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

21

Chapitre 4 – Analyse descriptive de la résilience

urbaines d’une part, mais également au fait qu’en général, les femmes ne sont pas autorisées à être propriétaires de leurs terres et sont plus susceptibles de posséder ou de gérer du moyen ou petit bétail, comme des poules ou des chèvres. C’est pour cette raison que bon nombre de politiques rurales se sont récemment concentrées sur l’élevage. C’est le cas du Plan National de Développement de l’Élevage (PNDE), mis en place pour améliorer la productivité animale, la sécurité animale, l’accès aux marchés aux bestiaux et le cadre institutionnel.

Homme Femme

0

20

40

6055,31

59,80

RCI

(%)

Figure 13. RCI par genre du HH au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

La différence entre les genres en termes d’AC est également un résultat clé. Les MHH affichent un taux plus élevé d’AC que les FHH, et AC est plus pertinent pour expliquer le RCI des MHH (voir Figure 13). En effet, le niveau d’éducation et d’alphabétisation des FHH est plus faible (57,4 pour cent des hommes chefs de ménage sait lire et écrire, contre 28,6 pour cent des FHH). Ces résultats rejoignent les conclusions des principaux travaux littéraires, qui soulignent qu’au Sénégal seuls 4,6 pour cent des femmes a atteint au moins un niveau d’enseignement secondaire, alors que pour les hommes, ce taux est de 11 pour cent.

La participation au marché du travail est fortement liée à l’éducation, particulièrement chez les femmes (Ayanaoui, 1996). Les résultats des FHH sont moins performants que ceux des MHH en termes d’emploi: le taux d’emploi des femmes est de 27,0 pour cent en moyenne, contre 34,4 pour cent pour les hommes. La participation des Sénégalaises au marché du travail était de 61 pour cent en 2010, contre 88 pour cent pour les Sénégalais (BM, 2016). En 2012, le Sénégal a été classé 115e sur 148 en ce qui concerne l’indice d’inégalités de genre (IIG) (PNUD, 2013). L’IIG mesure les inégalités de genre dans trois dimensions clés du développement humain – la santé reproductive, mesurée en termes de taux de mortalité maternelle et de taux de natalité chez les adolescentes, l’autonomisation, mesurée par la proportion de sièges parlementaires occupés par une femme et par la proportion d’hommes et de femmes adultes âgés de plus de 25 ans ayant achevé au moins un niveau d’enseignement secondaire, et le statut économique, exprimé en termes de participation au marché du travail et mesuré par le taux de participation au marché du travail des hommes et femmes âgés de 15 ans et plus (PNUD, 2016).

Page 36: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

22

Depuis 2005, le nombre de FHH dans le pays est passé de 20,0 à 27,4 pour cent. La situation matrimoniale est un élément crucial pour expliquer cette évolution; alors que 94,41 pour cent des hommes chefs de ménage est marié (mariages monogames ou polygames), seul 55,64 pour cent des femmes chefs de ménage l’est. Ainsi, la proportion de femmes qui dirigent un ménage seules (dont des femmes divorcées, veuves et célibataires) est de 44,2 pour cent, contre 5,6 pour cent pour les hommes. Ceci pourrait signifier qu’un ménage est plus susceptible d’être un FHH en l’absence d’un homme pour le diriger.

ABS

AST

SSN

AC

0,25

0,50

0,75

1

Homme

Femme

Figure 14. RSM - Pondérations des piliers par genre du chef de ménage au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

© F

AO \ M

arco

Lon

gari

Page 37: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Depuis 2005, le nombre de FHH dans le pays est passé de 20,0 à 27,4 pour cent. La situation matrimoniale est un élément crucial pour expliquer cette évolution; alors que 94,41 pour cent des hommes chefs de ménage est marié (mariages monogames ou polygames), seul 55,64 pour cent des femmes chefs de ménage l’est. Ainsi, la proportion de femmes qui dirigent un ménage seules (dont des femmes divorcées, veuves et célibataires) est de 44,2 pour cent, contre 5,6 pour cent pour les hommes. Ceci pourrait signifier qu’un ménage est plus susceptible d’être un FHH en l’absence d’un homme pour le diriger.

ABS

AST

SSN

AC

0,25

0,50

0,75

1

Homme

Femme

Figure 14. RSM - Pondérations des piliers par genre du chef de ménage au Sénégal (2011)

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

© F

AO \ M

arco

Lon

gari

Page 38: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

© F

AO \ M

arco

Lon

gari

Page 39: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

25

5 ANALYSE CAUSALE DE LA RÉSILIENCECette section présente les résultats de l’analyse inférentielle de la résilience. Elle examine d’abord les effets des chocs et des variables climatiques sur la capacité de résilience et présente ensuite les facteurs les plus importants en corrélation avec la sécurité alimentaire.

Dans cette section, on effectue une comparaison entre deux sous-groupes interrogés durant les enquêtes ESPS-I de 2005 et ESPS-II de 2011 au Sénégal afin de déterminer les principaux facteurs de changement par rapport au RCI et à la sécurité alimentaire entre deux moments donnés.

La première partie de l’analyse concerne la différence de résilience entre 2011 et 2005. Pour permettre une comparaison intertemporelle, on a émis l’hypothèse selon laquelle RIMA-II utilise le même ensemble de variables. La deuxième partie de l’analyse se penche sur l’évolution de la sécurité alimentaire au fil du temps et examine les déterminants de cette évolution.

Les données utilisées pour la partie consacrée à la comparaison sont issues des enquêtes ESPS-I et ESPS-II. Ces deux ensembles de données n’ont pas été collectés comme données de panel, et ne peuvent donc pas être traités comme telles. Par conséquent, une approche PSM a été adoptée pour rendre possible la comparaison sur une période donnée. Cette approche PSM est une technique largement utilisée dans les études non expérimentales (Heckman et al., 1998; Dehejia et Wahba, 1999; Dehejia et Wahba, 2002; Imbens, 2000; Caliendo et Kopeinig, 2005). La PSM met en correspondance les observations sur la base d’un vecteur donné de caractéristiques. Dans cet exercice, un vecteur de caractéristiques socio-économiques du ménage a été adopté pour pouvoir estimer un modèle probit pour chaque ménage. Ceci aboutit finalement à la prédiction d’un score pour chaque ménage, auquel sont comparées les deux distributions (de 2005 et 2011). L’ensemble des données final se compose de 2 661 observations appariées.

Cette étude ne comporte aucun traitement ni aucune population traitée; par conséquent il n’y a pas de variables de résultats préexistantes (par exemple, si un ménage a été ou non bénéficiaire d’un type quelconque de programmes) pouvant être utilisées dans un modèle et associées à des variables déterminantes. Cette variable a donc été créée en divisant la population en catégories à forte et faible capacité de résilience sur la base de l’analyse RIMA-I de 2005 et de l’analyse RIMA-II de 2011.

L’hypothèse claire de cette approche (l’hypothèse d’indépendance conditionnelle ou CIA) est une limite évidente; toutefois, il semble raisonnable d’affirmer qu’une position déterminée en termes

© F

AO \ M

arco

Lon

gari

Page 40: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

26

-20

Qua

ntile

s de

del

ta r

ésili

ence

Fraction des données

-10

0

10

20

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 16. Quantiles de l’augmentation de la résilience au Sénégal 2005/2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Dans la Figure 15, on observe clairement une forte réduction de la capacité de résilience du début de la distribution jusqu’au 25e quantile environ (de-20 pour cent à -5 pour cent) et, au contraire, une forte hausse à partir du 75e quantile.

L’analyse ci-après se centrera donc sur ces deux sous-échantillons de la population.

Le modèle a été conçu comme suit:

∆Resi, t1 - t0 = α + β1 Xi, t0

+ β2 Zi, t0 + β3Wi, t0

+ εi (1)

Où la différence dans la capacité de résilience du ménage i est donnée par un ensemble de caractéristiques socioéconomiques (X ); un ensemble de caractéristiques géographiques et de statut social (Z ); un vecteur de variables utilisées au préalable comme covariantes de la résilience (W ); une partie constante (α) et l’erreur (ε). Il faut signaler que chaque régresseur adopté est exprimé au moment 0 (par exemple, 2005), puisque l’on a émis l’hypothèse selon laquelle les variables de 2005 ont contribué à l’augmentation (ou la perte) de la capacité de résilience. Dans (1), il existe des variables de contrôle pour les régions (en raison de l’hétérogénéité géographique), le statut rural ou urbain (étant donné l’importance du caractère rural ou non dans la détermination de la résilience du ménage), et l’état civil (vu son importance sur le plan social, en particulier pour les femmes).

Un certain degré d’hétéroscédasticité a été détecté et résolu avec l’obtention les erreurs-type ont été calculés selon le bootstrap (Mooney et Duval, 1993).

Les régressions quantiles sur les quantiles inférieurs (25), moyens (50) et supérieurs (75) affichent quelques différences, mais aussi des résultats intéressants dans le Tableau A6. L’indice des infrastructures a toujours une incidence sur la hausse de la capacité de résilience, incidence qui varie selon que l’on analyse les quantiles inférieurs ou supérieurs par rapport aux quantiles moyens. En d’autres termes, meilleure est la position du ménage dans l’indice des infrastructures, plus celui-ci aura de chance de présenter en 2011 un RCI supérieur à celui enregistré en 2005.

de capacité de résilience peut être associée à des valeurs spécifiques des variables observées. Sur la base de cette hypothèse, il est donc possible de dégager certaines inférences de causalité sur les déterminants du changement dans la capacité de résilience.

Les résultats issues de l’analyse dynamique démontrent que l’augmentation de la résilience et de la sécurité alimentaire est principalement déterminée par de meilleures infrastructures, un accès plus large aux actifs productifs et non productifs, un meilleur accès aux marchés et aux transports publics, des réseaux solides de protection et un niveau positif d’alphabétisation (voir Tableau A4).

5.1 ÉVOLUTION DE LA CAPACITÉ DE RÉSILIENCE DANS LE TEMPSLa capacité de résilience a augmenté de 1 pour cent entre 2005 et 2011, comme l’illustre la Figure 15 qui montre la distribution du RCI pour 2005 et 2011, ainsi que la distribution de la différence entre les deux distributions.7 On remarque que la variance de la capacité de résilience des ménages est relativement plus forte en 2005, comparée à l’année 2011 où elle est plus concentrée autour de la moyenne.

0,03

0,02

0,01

0

0,025

0,020

0,015

0,005

0,010

0

0 20 40 60 80 100 100500-50-100

Den

sité

Den

sité

Capacité de résilience Différence de résilience

Capacité de résilience en 2005 et en 2011 Capacité de résilience dans le temps

2005

2011

Figure 15. RCI dans le temps et delta RCI entre 2005 et 2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du ESPS I et II

La différence entre les deux distributions est statistiquement significative (sur la base des tests de Student (Welch, 1947)). Cependant, l’accroissement d’1 pour cent du RCI n’est pas significatif en soi et les limites de la conception de l’étude invitent à la prudence pour mener une analyse des moindres carrés ordinaires.

S’il est vrai que la capacité de résilience a augmenté en termes de moyenne, il est intéressant de se pencher sur les deux extrémités de la distribution telles qu’elles apparaissent dans la Figure 15: le groupe qui a enregistré une baisse de la résilience et celui qui affiche une augmentation importante. Pour examiner de plus près les principaux quantiles de la distribution, la Figure 16 expose leur distribution.

7 Notez que les échelles des deux axes -x sont différentes.

Page 41: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

27

Chapitre 5 – Analyse causale de la résilience

-20

Qua

ntile

s de

del

ta r

ésili

ence

Fraction des données

-10

0

10

20

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Figure 16. Quantiles de l’augmentation de la résilience au Sénégal 2005/2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Dans la Figure 15, on observe clairement une forte réduction de la capacité de résilience du début de la distribution jusqu’au 25e quantile environ (de-20 pour cent à -5 pour cent) et, au contraire, une forte hausse à partir du 75e quantile.

L’analyse ci-après se centrera donc sur ces deux sous-échantillons de la population.

Le modèle a été conçu comme suit:

∆Resi, t1 - t0 = α + β1 Xi, t0

+ β2 Zi, t0 + β3Wi, t0

+ εi (1)

Où la différence dans la capacité de résilience du ménage i est donnée par un ensemble de caractéristiques socioéconomiques (X ); un ensemble de caractéristiques géographiques et de statut social (Z ); un vecteur de variables utilisées au préalable comme covariantes de la résilience (W ); une partie constante (α) et l’erreur (ε). Il faut signaler que chaque régresseur adopté est exprimé au moment 0 (par exemple, 2005), puisque l’on a émis l’hypothèse selon laquelle les variables de 2005 ont contribué à l’augmentation (ou la perte) de la capacité de résilience. Dans (1), il existe des variables de contrôle pour les régions (en raison de l’hétérogénéité géographique), le statut rural ou urbain (étant donné l’importance du caractère rural ou non dans la détermination de la résilience du ménage), et l’état civil (vu son importance sur le plan social, en particulier pour les femmes).

Un certain degré d’hétéroscédasticité a été détecté et résolu avec l’obtention les erreurs-type ont été calculés selon le bootstrap (Mooney et Duval, 1993).

Les régressions quantiles sur les quantiles inférieurs (25), moyens (50) et supérieurs (75) affichent quelques différences, mais aussi des résultats intéressants dans le Tableau A6. L’indice des infrastructures a toujours une incidence sur la hausse de la capacité de résilience, incidence qui varie selon que l’on analyse les quantiles inférieurs ou supérieurs par rapport aux quantiles moyens. En d’autres termes, meilleure est la position du ménage dans l’indice des infrastructures, plus celui-ci aura de chance de présenter en 2011 un RCI supérieur à celui enregistré en 2005.

de capacité de résilience peut être associée à des valeurs spécifiques des variables observées. Sur la base de cette hypothèse, il est donc possible de dégager certaines inférences de causalité sur les déterminants du changement dans la capacité de résilience.

Les résultats issues de l’analyse dynamique démontrent que l’augmentation de la résilience et de la sécurité alimentaire est principalement déterminée par de meilleures infrastructures, un accès plus large aux actifs productifs et non productifs, un meilleur accès aux marchés et aux transports publics, des réseaux solides de protection et un niveau positif d’alphabétisation (voir Tableau A4).

5.1 ÉVOLUTION DE LA CAPACITÉ DE RÉSILIENCE DANS LE TEMPSLa capacité de résilience a augmenté de 1 pour cent entre 2005 et 2011, comme l’illustre la Figure 15 qui montre la distribution du RCI pour 2005 et 2011, ainsi que la distribution de la différence entre les deux distributions.7 On remarque que la variance de la capacité de résilience des ménages est relativement plus forte en 2005, comparée à l’année 2011 où elle est plus concentrée autour de la moyenne.

0,03

0,02

0,01

0

0,025

0,020

0,015

0,005

0,010

0

0 20 40 60 80 100 100500-50-100

Den

sité

Den

sité

Capacité de résilience Différence de résilience

Capacité de résilience en 2005 et en 2011 Capacité de résilience dans le temps

2005

2011

Figure 15. RCI dans le temps et delta RCI entre 2005 et 2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du ESPS I et II

La différence entre les deux distributions est statistiquement significative (sur la base des tests de Student (Welch, 1947)). Cependant, l’accroissement d’1 pour cent du RCI n’est pas significatif en soi et les limites de la conception de l’étude invitent à la prudence pour mener une analyse des moindres carrés ordinaires.

S’il est vrai que la capacité de résilience a augmenté en termes de moyenne, il est intéressant de se pencher sur les deux extrémités de la distribution telles qu’elles apparaissent dans la Figure 15: le groupe qui a enregistré une baisse de la résilience et celui qui affiche une augmentation importante. Pour examiner de plus près les principaux quantiles de la distribution, la Figure 16 expose leur distribution.

7 Notez que les échelles des deux axes -x sont différentes.

Page 42: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

28

La valeur des actifs immobiliers8 que possède le ménage joue un rôle significatif dans chaque quantile, et en particulier pour les quantiles supérieurs et moyens; ceci est confirmé par la littérature qui établit toujours une corrélation entre des actifs de haute valeur et le groupe de population le plus aisé.

Par ailleurs, un meilleur accès aux marchés9 présente une corrélation positive avec une augmentation de la capacité de résilience, en particulier pour les ménages des quantiles inférieurs. La population la plus pauvre dépend fortement de l’agriculture et un meilleur accès aux marchés a d’importantes implications: une meilleure chance de vendre des produits (ce qui peut se traduire par une augmentation des activités génératrices de revenus, et en définitive de l’efficacité des stratégies d’adaptation) et un meilleur accès aux denrées alimentaires, qui se traduit par une meilleure qualité de vie et, en cas d’urgence, par la possibilité d’atténuer l’exposition à la pénurie alimentaire.

L’accès aux transports publics est surtout pertinent pour la partie supérieure de la distribution, ce qui peut être lié aux différences de style de vie entre les quantiles inférieurs et supérieurs. En effet, pour les groupes qui se trouvent dans la partie inférieure de la distribution, l’accès aux transports publics joue un rôle mineur par rapport à d’autres variables (comme les actifs et les infrastructures). En revanche, le facteur est important pour les groupes étant déjà dans la meilleure partie de la distribution.

Il est intéressant de noter qu’un chef de ménage plus âgé est associé à une réduction de la capacité de résilience. Ceci est dû au fait qu’après un certain âge, le chef de ménage ne travaille plus (ou travaille moins efficacement), et la famille perd donc son principal pourvoyeur qui doit, à son tour, recevoir le soutien des membres du ménage ayant un emploi actif.

La taille du ménage a un effet négatif sur la possibilité de renforcer la résilience avec le temps; en effet, un nombre important de membres dans le ménage implique une augmentation des besoins du ménage sans une compensation adéquate en termes d’activités génératrices de revenus. La racine carrée de la taille du ménage indique toutefois le contraire et montre un effet positif sur la hausse de la résilience du ménage. Ceci est probablement lié à l’accroissement marginal des besoins moyens du ménage par rapport à la plus grande opportunité de diversification des revenus, étant donné qu’un plus grand nombre de personnes appartenant à un même ménage peut assumer davantage de travail.

Les dépenses de santé et celles destinées aux denrées non alimentaires ont un effet négatif sur l’augmentation de la résilience. Si ce résultat est un peu contre-intuitif et controversé, il peut être lié à la survenance de chocs et/ou de problèmes de santé qui peuvent avoir compromis la capacité du ménage à renforcer sa résilience.

Le nombre d’actifs de type domestique (par exemple, téléviseur, réfrigérateur, lits) a un effet positif et statistiquement significatif sur l’augmentation de la résilience au fil du temps. Ce résultat n’est pas particulièrement surprenant, mais il est toutefois intéressant d’observer les différentes portées de cet effet sur les différents quantiles. Les actifs des ménages ont un impact plus marqué sur le quantile supérieur et une incidence clairement moins nette sur les quantiles inférieurs.10

8 Les actifs domestiques inclus dans cet indice sont notamment les suivants: matelas, table, chaises, armoires, canapé, tapis de sol, radio, téléphone portable, téléviseur, ordinateur, voiture.

9 L’accès au marché n’est calculé qu’approximativement par la distance jusqu’au marché le plus proche. La variable est construite de la façon suivante: plus la valeur de la variable est élevée, plus l’accès est élargi.

10 Le t-test Student a confirmé la validité statistique de la différence entre les coefficients des 25e et 75e quantiles.

Page 43: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

29

Chapitre 5 – Analyse causale de la résilience

Plus la superficie de terres possédées par le ménage, exprimée en hectares, est importante, plus l’augmentation de la résilience sera faible dans les quantiles supérieurs (alors qu’elle n’a aucun effet sur le reste de la distribution). Les terres sont distribuées de façon relativement homogène dans ce sous-échantillon de la population. Ce constat, ainsi que le résultat mentionné plus haut, n’implique pas que les terres ne sont pas nécessaires pour assurer la résilience, mais au contraire que l’accès à des terres cultivables constitue déjà un élément de résilience. Il existe donc d’autres aspects de la résilience qui peuvent s’avérer plus efficaces pour accroître la capacité de résilience des ménages. Ceci peut également s’expliquer par le fait que ceux qui ont accès aux terres vivent généralement dans des zones rurales, ce qui, en termes de RCI, implique toujours une situation plus désavantagée que celle des ménages vivant dans des zones urbaines. Ceci est confirmé par le fait que, pour les ménages vivant dans une zone urbaine en 2005, la résilience a progressé pour chaque quantile.

Finalement, l’appartenance à de nombreuses associations, mesurée par l’indice de participation à des réseaux, a un effet à la fois positif et significatif sur l’accroissement de la résilience au fil du temps. Ce résultat est corroboré par toute la littérature relative à la protection sociale.

On peut donc affirmer que les principaux moteurs de la capacité de résilience des ménages sénégalais sont les infrastructures, l’indice de richesse (par exemple l’accès à l’eau potable, aux toilettes et à l’électricité), les distances aux marchés et aux transports publics, les réseaux sociaux et la valeur des actifs appartenant au ménage.

5.2 VARIATION DES NIVEAUX DE DÉPENSES ALIMENTAIRES DANS LE TEMPS Le même processus analytique a été appliqué à la sécurité alimentaire. Dans l’analyse de la différence entre les niveaux de dépenses alimentaires en 2005 et en 2011, on émet l’hypothèse selon laquelle l’augmentation de la différence entre les niveaux de dépenses alimentaires de 2005 et 2011 indique une amélioration des niveaux de sécurité alimentaire en 2011, résultant du fait que les ménages peuvent consacrer davantage de ressources à l’achat de denrées alimentaires.

Dans ce cas, (1) peut être reformulée en employant un indicateur de la sécurité alimentaire:

∆FSi, t1 - t0 = α + β1 Xi, t0

+ β2 Zi, t0 + β3Wi, t0

+ εi (2)

Où les variations dans la sécurité alimentaire au fil du temps dépendent d’un vecteur de variables socio-économiques, un vecteur de variables de contrôle, un vecteur des variables utilisées dans l’analyse de la résilience, et du terme d’erreur.

Ayant à l’esprit que la sécurité alimentaire est généralement conceptualisée comme reposant sur trois piliers, à savoir la disponibilité, l’accès et l’utilisation, les analystes utilisent des mesures indirectes pour différents aspects de la sécurité alimentaire (Barrett, 2010). Les plus courantes sont l’apport calorique, la diversité alimentaire, moyennant les indices de Shannon ou Simpson, ainsi que le FCS. Dans cette étude, les dépenses alimentaires ont été adoptées comme mesure indirecte, ou proxy, permettant d’évaluer l’accès à la sécurité alimentaire. Les dépenses alimentaires ont été utilisées dans de nombreuses études économétriques appliquées (Masters, 2009; Barrett, 2010; Lo et al., 2012) et permettent de capter de façon efficace l’hétérogénéité géographique de la sécurité alimentaire. Il faut néanmoins reconnaître que les dépenses alimentaires comme indicateurs de la sécurité alimentaire comportent certaines limites, comme par exemple le fait que ces données dépendent du souvenir des dépenses de la personne interrogée (Rose et Charlton, 2002; Barrett, 2010) et devraient donc faire l’objet de de recherches plus approfondies.

Page 44: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

30

Le niveau d’alphabétisation a une incidence positive sur les différents niveaux de dépenses alimentaires entre 2005 et 2011. Le niveau d’alphabétisation des membres du ménage pourrait exercer une influence significative sur les dépenses en nourriture, et ce en se traduisant par de plus hauts salaires et des emplois ou sources de revenus plus fiables (voir Tableau A7). De même, un niveau supérieur d’éducation est associé à une plus grande capacité d’adaptation; en cas de perte d’emploi, il est plus facile pour une personne ayant bénéficié d’un niveau d’instruction élevé de retrouver une autre source de revenus (similaire ou différente).

Posséder une maison faite de murs plus solides et de meilleure qualité, dotée d’eau potable, d’un toit adéquat et d’un accès à l’électricité a une influence positive sur les dépenses alimentaires au fil du temps. De même, l’indice de participation aux réseaux a un effet positif et statistiquement significatif sur les niveaux de dépenses alimentaires à long terme. Ceci est particulièrement le cas dans les zones rurales, où le fait d’appartenir à différents groupes (groupes de crédit, groupes religieux, organisations à but non lucratif, coopératives, etc.) peut servir de filet de sécurité sociale en cas de problèmes économiques ou de chocs climatiques compromettant la production agricole. L’indice de participation aux réseaux indique qu’un ménage peut s’appuyer sur un certain nombre d’associations; plus le nombre d’associations est élevé, plus il est probable que ce réseau fonctionne comme assurance informelle si le ménage se retrouve dans le besoin. En définitive, ceci peut se traduire par une amélioration de la sécurité alimentaire dans le temps.

Le nombre d’actifs possédés par le ménage comporte un effet positif sur l’accroissement du niveau de dépenses alimentaires. On peut supposer que le nombre d’actifs possédés peut être utilisé comme intermédiaire pour estimer la richesse du ménage, qui est donc liée au bien-être du ménage. Le fait de posséder une série d’actifs peut effectivement élargir la possibilité d’un lissage d’actifs et, in fine, renforcer la capacité d’adaptation.

Les dépenses en produits non alimentaires et en actifs pour la maison ont eu une incidence négative sur la hausse des dépenses alimentaires en 2011. Ce phénomène peut être attribuable à une simple stratégie de substitution dans laquelle les ménages les plus aisés allouent davantage de ressources à des produits non alimentaires, une fois leur sécurité alimentaire garantie.

L’équation (2) peut être décomposée en fonction de la distribution par quantile. Ceci a pour but de capter les principaux déterminants de l’évolution de la sécurité alimentaire dans le temps, dans les parties inférieure et supérieure de la distribution.

Q25 ∆FSi, t1 - t0 = α + β1 Xi, t0

+ β2 Zi, t0 + β3Wi, t0

+ εi (3)

Q75 ∆FSi, t1 - t0 = α + β1 Xi, t0

+ β2 Zi, t0 + β3Wi, t0

+ εi (4)

Dans notre cas de figure, l’analyse se concentre sur les 25 premiers et derniers quantiles. Un graphique représentatif des quantiles appuie fortement ce thème de recherche et démontre l’existence d’une courbe nette de distribution par quantile dans la Figure 17.

La Figure 17 montre un élément intéressant, à savoir qu’en termes de sécurité alimentaire, la plus forte augmentation est concentrée dans les derniers quantiles, tandis que la plus forte baisse concerne principalement les 15 à 20 premiers quantiles. Sur la base de cette analyse, une régression par quantile a été utilisée pour mieux évaluer (3) et (4) sur la moyenne, les 25 premiers et les derniers quantiles (voir Tableau A8). Tout comme pour l’analyse du RCI, cet exercice a permis d’obtenir des erreurs-type bootstrap.

Les ménages se trouvant dans le premier quantile comprennent les familles pour lesquelles les dépenses alimentaires en 2005 étaient supérieures à celle de 2011, ce qui témoigne d’une baisse de leur niveau de sécurité alimentaire avec le temps.

-4000

Qua

ntile

s de

s di

ffér

ence

s en

dép

ense

s al

imen

tair

es

Fraction des données

-2000

0

2000

4000

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Figure 17. Quantiles d’augmentation des dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Un meilleur logement et de meilleures infrastructures favorisent l’augmentation de la résilience de façon significative, en particulier pour les ménages des quantiles supérieurs.

Les actifs jouent un rôle majeur dans ce sous-échantillon de la population, même si l’effet est moindre (mais encore significatif et positif) pour les ménages des quantiles inférieurs.

Enfin, les dépenses de santé et celle destinées au logement et aux produits non alimentaires freinent la croissance des dépenses alimentaires, celles-ci était plus vraisemblablement corrélées avec une situation déjà positive et stable de la sécurité alimentaire.

Un meilleur accès au marché est crucial pour les ménages des quantiles inférieurs. Ceci est étroitement lié aux informations apportées jusqu’ici sur la consolidation de la capacité de résilience, à la littérature actuelle sur l’accès aux marchés (Dercon et al., 2004), et aux politiques récemment appliquées dans les zones les plus fortement touchées par l’insécurité alimentaire au Sénégal. Le rapprochement des marchés et le fait d’être en contact avec de nombreuses associations sont deux facteurs qui favorisent la sécurité alimentaire.

La taille du ménage joue le même rôle particulier que dans (1), à savoir qu’un ménage constitué de beaucoup de membres implique une hausse des dépenses alimentaires, même si les premiers effets de la taille du ménage sont négatifs. Ceci est observable dans la Figure 18 ci-après, où l’effet négatif initial d’une augmentation de la taille du ménage est compensé par un accroissement de la sécurité alimentaire pour les familles plus nombreuses.

En conclusion, tout comme pour les résultats du RCI, une différence positive quant aux dépenses alimentaires observées en 2011 et 2005 est positivement influencée par la propriété d’actifs, un accès plus facile aux marchés ou aux transports publics, la disponibilité d’eau potable, d’électricité, de toilettes sûres et d’éclairage (d’une façon plus générale, les infrastructure), ainsi que la possibilité de faire partie de plusieurs groupes. Par ailleurs, les dépenses consacrées aux produits non alimentaires et aux soins de santé peuvent partiellement expliquer une diminution des dépenses alimentaires.

Page 45: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

31

Chapitre 5 – Analyse causale de la résilience

-4000

Qua

ntile

s de

s di

ffér

ence

s en

dép

ense

s al

imen

tair

es

Fraction des données

-2000

0

2000

4000

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Figure 17. Quantiles d’augmentation des dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

Un meilleur logement et de meilleures infrastructures favorisent l’augmentation de la résilience de façon significative, en particulier pour les ménages des quantiles supérieurs.

Les actifs jouent un rôle majeur dans ce sous-échantillon de la population, même si l’effet est moindre (mais encore significatif et positif) pour les ménages des quantiles inférieurs.

Enfin, les dépenses de santé et celle destinées au logement et aux produits non alimentaires freinent la croissance des dépenses alimentaires, celles-ci était plus vraisemblablement corrélées avec une situation déjà positive et stable de la sécurité alimentaire.

Un meilleur accès au marché est crucial pour les ménages des quantiles inférieurs. Ceci est étroitement lié aux informations apportées jusqu’ici sur la consolidation de la capacité de résilience, à la littérature actuelle sur l’accès aux marchés (Dercon et al., 2004), et aux politiques récemment appliquées dans les zones les plus fortement touchées par l’insécurité alimentaire au Sénégal. Le rapprochement des marchés et le fait d’être en contact avec de nombreuses associations sont deux facteurs qui favorisent la sécurité alimentaire.

La taille du ménage joue le même rôle particulier que dans (1), à savoir qu’un ménage constitué de beaucoup de membres implique une hausse des dépenses alimentaires, même si les premiers effets de la taille du ménage sont négatifs. Ceci est observable dans la Figure 18 ci-après, où l’effet négatif initial d’une augmentation de la taille du ménage est compensé par un accroissement de la sécurité alimentaire pour les familles plus nombreuses.

En conclusion, tout comme pour les résultats du RCI, une différence positive quant aux dépenses alimentaires observées en 2011 et 2005 est positivement influencée par la propriété d’actifs, un accès plus facile aux marchés ou aux transports publics, la disponibilité d’eau potable, d’électricité, de toilettes sûres et d’éclairage (d’une façon plus générale, les infrastructure), ainsi que la possibilité de faire partie de plusieurs groupes. Par ailleurs, les dépenses consacrées aux produits non alimentaires et aux soins de santé peuvent partiellement expliquer une diminution des dépenses alimentaires.

Page 46: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

32

−400

0−2

000

020

0040

00

Cont

rast

es d

e la

pré

dict

ion

linéa

ire

0 10 vs base 20 vs base 30 vs base 40 vs base

Taille des menages

Figure 18. Contrastes des prédictions ajustées de la taille du ménage avec des intervalles de confiance de 95 pour cent au Sénégal 2005/2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

© F

lickr

CC

\ Ann

e D

elap

orte

Page 47: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

−400

0−2

000

020

0040

00

Cont

rast

es d

e la

pré

dict

ion

linéa

ire

0 10 vs base 20 vs base 30 vs base 40 vs base

Taille des menages

Figure 18. Contrastes des prédictions ajustées de la taille du ménage avec des intervalles de confiance de 95 pour cent au Sénégal 2005/2011

Source:Calculs des auteurs

sur la base des données du Sénégal 2011

© F

lickr

CC

\ Ann

e D

elap

orte

Page 48: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

© F

lickr

CC

\ Ann

e D

elap

orte

© F

lickr

CC

\ Ann

e D

elap

orte

Page 49: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

35

6 PRINCIPALES CONCLUSIONS

ET INCIDENCES POLITIQUESCette section résume les principaux résultats de l’analyse de la résilience mise en œuvre à l’aide de la méthodologie RIMA-II, présente les évaluations finales et précise les incidences pertinentes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques, par rapport à d’autres politiques déjà programmées ou mises en place par le gouvernement du Sénégal.

Cette analyse a utilisé la méthodologie RIMA-II afin de mesurer la capacité de résilience des ménages au Sénégal en 2011, et de comprendre comment la capacité de résilience et la sécurité alimentaire ont évolué au fil du temps entre 2005 et 2011, dans la lignée de l’analyse RIMA-I précédemment menée en 2005. Les données utilisés sont issues des enquêtes ESPS-I et ESPS-II, collectées respectivement en 2005 et en 2011 par l’ANSD du Sénégal. De nombreuses facettes de la capacité de résilience des ménages sénégalais ont été analysées afin d’établir une comparaison au niveau régional, au niveau du statut urbain et en fonction du genre du chef de ménage, ainsi que pour fournir les bases adéquates pour l’élaboration de politiques.

h A l’échelle nationale, les principaux résultats en termes de RSM pour 2011 montrent que les piliers fondamentaux expliquant la capacité de résilience sont ABS et AST, alors que SSN et AC jouent un rôle mineur. En ce qui concerne ABS, les principales variables sont l’indice de richesse en infrastructures et le fait de disposer d’un toit, de murs et d’un plancher solides. En revanche, pour AST, les intrants agricoles comme les terres et les UBT sont les facteurs dont l’influence sur le RCI est la plus significative à l’échelle nationale. L’analyse dynamique témoigne du rôle majeur de l’indice de richesse en infrastructures lorsqu’il s’agit d’expliquer l’augmentation de la capacité de résilience et de la sécurité alimentaire au cours du temps, tout comme les distances aux marchés et aux transports publics, les réseaux sociaux et la valeur des actifs appartenant au ménage.

h A l’échelle régionale, Dakar, Thiès et Saint-Louis enregistrent les niveaux les plus élevés de RCI, alors que Zinguinchor, Kolda et Kedougou sont les régions qui enregistrent le score le plus faible. Conformément aux indices officiels de pauvreté à l’échelle nationale, la proximité des services de base, de meilleures conditions de logement, différents niveaux d’éducation et d’alphabétisation, ainsi que les intrants agricoles comme les terres et les UBT sont les principaux facteurs qui expliquent les différences régionales.

h Du point de vue du genre du chef de ménage, les ménages dirigés par une femme sont en moyenne en meilleure posture que les ménages dirigés par un homme en termes

© F

lickr

CC

\ Ann

e D

elap

orte

Page 50: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

36

de capacité de résilience. Cependant, il se peut que ce résultat soit biaisé par la localisation des ménages; en effet, la majorité des ménages dirigés par une femme se trouve dans des zones urbaines caractérisées par un RCI généralement supérieur à celui des zones rurales. D’une manière générale, les ménages dirigés par une femme se trouvent dans une situation plus avantageuse en termes d’ABS et de SSN. Les décideurs devraient tenir compte du fait que les ménages dirigés par une femme sont les principaux destinataires des transferts monétaires, d’autant plus que ces transferts de fonds peuvent jouer un rôle clé dans la distribution du revenu et le comportement de consommation à l’échelle du ménage. En outre, il existe un écart significatif en termes d’éducation et de niveau d’alphabétisation entre les ménages dirigés par une femme et les ménages dirigés par un homme, étant donné que les femmes chefs de ménage ont généralement une scolarité moindre que les hommes chefs de ménage.

Enfin, le modèle dynamique qui compare la capacité de résilience et les dépenses alimentaires en 2005 et en 2011 indique que les principaux moteurs d’un accroissement des dépenses alimentaires sont le niveau d’alphabétisation, des murs solides, l’eau potable, un toit adéquat et l’accès à l’électricité, ainsi que l’indice de participation aux réseaux. De même, les actifs possédés par le ménage et un accès plus facile aux transports publics et aux marchés représentent des facteurs déterminants en ce qui concerne l’amélioration de la capacité de résilience et l’augmentation des dépenses alimentaires.

Ces résultats ont été pris en considération, notamment concernant les nombreuses politiques récemment mises en œuvre ou susceptibles de l’être par le gouvernement du Sénégal aux niveaux national et régional.

À la lumière des résultats de l’analyse de la capacité de résilience, de nouvelles politiques publiques devaient être axées sur les éléments suivants: le développement de meilleures infrastructures pour la prestation de services de base; la disponibilité accrue de ces mêmes infrastructures, en particulier dans les zones rurales, l’augmentation de la scolarisation, en particulier pour les femmes, et un accent plus prononcé sur le développement agricole, à la fois en termes d’infrastructures et d’actifs.

Un important modèle de développement ayant été adopté est le PSE, qui vise à une croissance économique et sociale à long terme moyennant l’inclusion sociale et le renforcement de l’agriculture, de l’agro-industrie, de l’environnement, de l’activité minière et du tourisme. En ce qui concerne le secteur agricole, le principal objectif est sa modernisation, notamment concernant le bétail, la pêche et l’aquaculture, afin de renforcer la sécurité alimentaire nationale, favoriser un équilibre commercial en réduisant les importations de denrées alimentaires, développer une chaîne de valeur compétitive de produits alimentaires et enfin, dynamiser l’économie rurale.

La promotion de l’agriculture commerciale, par exemple moyennant la restructuration de la chaîne de production des arachides (dans le but d’accroître la production d’arachides comestibles de 20 à 30 pour cent), et la modernisation de l’agriculture à l’échelle des ménages constituent également un élément important du PSE par l’intermédiaire de plus de 150 microprojets. Le Programme de développement des marchés agricoles du Sénégal poursuit des objectifs de développement similaires.

Au vu de l’importance vitale du secteur de l’élevage pour le RCI, des politiques comme le PNIA cherchent à accroître la productivité et la compétitivité de la chaîne de production animale, à renforcer la transformation des produits carnés et laitiers et à conserver les infrastructures, tout en améliorant la santé du bétail. Des efforts particuliers ont été consentis dans le secteur de la volaille et dans le renforcement des infrastructures pastorales.

Page 51: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

37

Chapitre 6 – Principales conclusions et incidences politiques

En outre, même si cette analyse montre que le RCI est plus élevé chez les ménages dirigés par une femme par rapport à ceux dirigés par un homme, de nombreux indicateurs suggèrent que les femmes devraient faire l’objet de politiques de développement ciblées, notamment ce qui concerne l’éducation et l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux toilettes et aux systèmes de traitement des déchets. Le PRN a pour but d’accroître la sensibilisation par rapport à l’hygiène, à la santé et aux pratiques nutritionnelles parmi les femmes enceintes ou les mères d’enfants de moins de cinq ans, en particulier dans les régions de Kolda, de Kédougou et de Tambacounda, les deux premières ayant été définies comme les plus faibles en termes de RCI dans la présente analyse.

En conclusion, ce rapport met en évidence les principaux secteurs devant faire l’objet de politiques futures et actuelles afin de produire des effets stratégiques et positifs sur la capacité de résilience des ménages sénégalais.

Page 52: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

38

RÉFÉRENCES

ANSD. 2002. TRPH-III. Troisième Recensement de la population et de l’habitat. Ministère de l’économie et des finances.

ANSD. 2005. ESPS - Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal. Ministère de l’économie et des finances.

ANSD. 2011. ESPS-II. 2011. Deuxième enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal. Ministère de l’économie et des finances.

ANSD. 2015. ESAM-II. Enquête sénégalaise auprès des ménages 2e édition. Ministère de l’économie et des finances.

Barrett, C.B. 2010. «Measuring Food Insecurity», Science, 327(5967): 825–8.

BM. 2015. Improving Gender Equality and Rural Livelihoods in Senegal through Sustainable and Participatory Energy Management: Senegal’s PROGEDE II Project. Disponible à l’adresse: documents.worldbank.org/curated/en/850931467998193048/pdf/97844-BRI-PUBLIC-Box391491B-LW40-OKR.pdf

BM. 2016. Sénégal. Disponible à l’adresse: data.worldbank.org/country/senegal

Caliendo, M. et Kopeinig, S. 2005. Some practical guidance for the implementation of propensity score matching. IZA Discussion Papers No. 1588. Disponible à l’adresse: http://ftp.iza.org/dp1588.pdf

Dehejia, R. H. et Wahba, S. 1999. «Causal Effects in Nonexperimental Studies: Re-evaluating the Evaluation of Training Programs», Journal of the American Statistical Association, 94(448): 1053–1062.

Dehejia, R. H. et Wahba, S. 2002. «Propensity Score Matching Methods for Nonexperimental Causal Studies», The Review of Economics and Statistics, 84(1): 151–161.

Dercon, S., Bold, T. et Calvo, C. 2004. Insurance for the poor? QEH Working Paper Series No. 125. Disponible à l’adresse: www3.qeh.ox.ac.uk/pdf/qehwp/qehwps125.pdf

El Aynaoui, J.P.K. 1996. Une Investigation du Lien Pauvreté - Marché du Travail dans le Contexte du Maroc. Revue Région et Développement, 3. Disponible à l’adresse: region-developpement.univ-tln.fr/en/pdf/R3/R3_El_Aynaoui.pdf

FAO. 2015. Country fact sheet on food and agriculture policy trends: Senegal. Disponible à l’adresse: www.fao.org/3/a-i4841e.pdf

FAO. 2015b. Analyse de la résilience au Sénégal, 2005. Disponible à l’adresse: www.fao.org/3/a-i4456e.pdf

Page 53: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

39

FAO. 2016. RIMA-II: Mesure et analyse de l’indice de résilience - II. Disponible à l’adresse: www.fao.org/3/a-i5665e.pdf

FAOSTAT. 2016. Country profile: Sénégal. Disponible à l’adresse: http://faostat.fao.org/site/666/default.aspx

FMI. 2013. Inclusive Growth and Inequality in Senegal. IMF Working Paper 13/215. Disponible à l’adresse: www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2013/wp13215.pdf

GTT-MR. 2014. Resilience Measurement Principles. Toward an agenda for measurement design. Technical Series No. 1. Disponible à l’adresse: http://www.fao.org/fsnforum/resources/fsn-resources/resilience-measurement-principles

Heckman, J.J., Ichimura, H. et Todd, P.E. 1997. «Matching as an Econometric Evaluation Estimator», Review of Economic Studies, 65, 261-294. Disponible à l’adresse: http://www.jstor.org/stable/pdf/2971733.pdf

Imbens, G.W. 2000. «The Role of the Propensity Score in Estimating Dose-Response Functions», Biometrika, 87(3): 706–710.

Kane, S. 2013. «Women and Development in Urban Senegal: Microcredit and Social Capital», African Sociological Review, 17(1): 45–64. Disponible à l’adresse: www.ajol.info/index.php/asr/article/view/99584

Lo, Y.T., Chang, Y. H., Lee, M.S. et Wahlqwist, M.L. 2012. «Dietary diversity and food expenditure as indicators of food security in older Taiwanese», Appetite, 58(1): 180–187.

Masters, E. 2009. Indicators of Food Security.

Mooney, C. Z., et Duval, R. D. 1993. Bootstrapping: A Nonparametric Approach to Statistical Inference. Sage, Newbury Park, Californie (États-Unis).

PAM. 2008. Food consumption analysis: Calculation and use of the food consumption score in food security analysis. Disponible à l’adresse: documents.wfp.org/stellent/groups/public/documents/manual_guide_proced/wfp197216.pdf

PNUD. 2013. Senegal: HDI values and rank changes in the 2013 Human Development Report. Disponible à l’adresse: hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/SEN.pdf

PNUD. 2016. Gender Inequality Index (GII). Disponible à l’adresse: hdr.undp.org/en/content/gender-inequality-index-gii

Randazzo, T. et Piracha, M. 2014. Remittances and Household Expenditure Behavior in Senegal. IZA Discussion Papers No. 8106. Disponible à l’adresse: http://ftp.iza.org/dp8106.pdf

Rose, D., et Charlton, K. E. 2002. «Quantitative indicators from a food expenditure survey can be used to target the food insecure in South Africa», The Journal of nutrition, 132(11): 3235–3242.

SE-CNSA. 2015. Stratégie nationale de sécurité alimentaire et de résilience (SNSAR) 2015-2035. Secrétariat exécutif Conseil national de sécurité alimentaire, Sénégal.

Welch, B. L. 1947. «The Generalization of ‘Student’s’ Problem when Several Different Population Variances are Involved» Biometrika, 87(1/2): 28–35.

(Tous les liens ont été vérifiés le 18 novembre 2016).

Page 54: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

40

Tableau A1. Piliers par région au Sénégal (2011)

ANNEXE

RégionsABS AST SSN AC

Moyenne Moyenne Moyenne MoyenneDakar 0,467 -1,113 0,666 0,547Ziguinchor 0,212 -0,29 -0,023 0,556Diourbel 0,0767 0,0219 -0,228 -0,259Saint-Louis 0,0473 -0,291 0,035 -0,0606Tambacounda -0,366 0,384 -0,141 -0,229Kaolack 0,0457 0,196 0,194 -0,0124Thies 0,312 -0,365 -0,00241 0,0826Louga 0,125 -0,29 1,295 -0,0475Fatick 0,047 0,312 -0,227 -0,0263Kolda -0,319 0,425 -0,547 -0,0555Matam -0,115 0,102 -0,123 -0,432Kaffrine -0,235 0,588 -0,238 -0,0811Kedougou -0,591 0,332 -0,28 -0,238Sedhiou 0,00782 0,315 -0,564 0,0172

Total -1,4E-10 -8,44E-10 6,01E-09 -1,40E-09Observations 4 953 4 953 4 953 4 953

Page 55: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

41

Annexe

Tableau A2. Variables observables par genre du chef de ménage au Sénégal (2011)

Tableau A3. Variables observables par statut urbain au Sénégal (2011)

Variables Moyenne Homme FemmeValeur de la maison 0,746 0,695 0,895Indice de richesse en infrastructures 0,584 0,55 0,687Distance à la source d'eau (min.) (inversée) -1,083 -1,098 -1,04Distance aux transports publics (min.) (inversée) -1,349 -1,398 -1,204Distance au marché (min.) (inversée) -1,575 -1,635 -1,395Distance au dispensaire (min.) (inversée) -10,34 -11,27 -7,558Distance à l’école primaire (min.) (inversée) -1,153 -1,166 -1,114UBT 1,882 2,308 0,622Terres cultivées (hectares) 1,771 2,204 0,49Valeur des actifs par personne 89,71 79,88 118,8Transferts internationaux par personne 4,996 2,28 13,04Transferts nationaux par personne 16,87 10,58 35,5Indice de participation aux réseaux 0,646 0,671 0,573Taux d’emploi 0,325 0,344 0,27Indice de participation 0,193 0,226 0,0946Taux d’alphabétisation 0,501 0,574 0,286Éducation 0,321 0,329 0,298

Observation 4 953 3 703 1 250

Variables Total Urbain RuralValeur de la maison 0,746 0,937 0,523Indice de richesse en infrastructures 0,584 0,755 0,385Distance à la source d'eau (min.) -1,083 -1,049 -1,123Distance aux transports publics (min.) -1,349 -1,143 -1,589Distance au marché (min.) -1,575 -1,279 -1,919Distance au dispensaire (min.) -10,34 -6,389 -14,93Distance à l’école primaire (min.) -1,153 -1,083 -1,235UBT 1,882 0,322 3,698Terres cultivées (hectares) 1,771 0,348 3,429Valeur des actifs par personne 89,71 125,3 48,34Transferts internationaux par habitant 4,996 7,915 1,6Transferts nationaux par habitant 16,87 25,61 6,686Indice de participation aux réseaux 0,646 0,598 0,702Taux d’emploi 0,325 0,299 0,356Indice de participation 0,193 0,0875 0,316Taux d’alphabétisation 0,501 0,564 0,428Éducation 0,321 0,462 0,158

Page 56: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

42

Tableau A4. Régression sur le revenu, les dépenses alimentaires et le FCS au Sénégal 2011

Variables(1)

Revenu annuel

(2) Dépenses ali-

mentaires

(3) FCS

Âge du chef de ménage41,68*** 2,242*** 0,103(9,592) (0,500) (0,0688)

Taille du ménage au carré-5,559*** -0,220*** -0,00407(0,354) (0,0185) (0,00254)

Taille du ménage336,8*** 13,45*** 0,244***(11,82) (0,617) (0,0848)

Ménages dirigés par des femmes 23,45 17,55*** 1,467***

(76,63) (3,997) (0,549)

Localisation urbaine-594,9*** -12,07*** -1,659***

(74,42) (3,881) (0,534)

Valeur de la maison142,5* 10,22** 2,106***(82,46) (4,301) (0,591)

Indice de richesse en infrastructures501,8*** 58,61*** 4,157***

(143,7) (7,496) (1,031)Distance à la source d'eau (min.) (inversée)

-7,802*** -0,187 -0,00465(2,727) (0,142) (0,0196)

Distance aux transports publics (min.) (inversée)

0,940 -0,0585 0,0228**(1,297) (0,0677) (0,00930)

Distance au poste de police (min.) (inversée)

-0,513 -0,102** 0,00326(0,767) (0,0400) (0,00550)

Distance à une route goudronnée (min.) (inversée)

1,183 0,00450 0,0218***(1,036) (0,0541) (0,00743)

Distance au marché (min.) (inversée)

0,317 -0,00870 0,00343(1,079) (0,0563) (0,00774)

Distance au dispensaire (min.) (inversée)

-0,964 0,0436 -0,00928(1,679) (0,0876) (0,0120)

Distance à l’école primaire (min.) (inversée)

-1,186 -0,832*** -0,0135(3,478) (0,181) (0,0249)

UBT1,334 0,774*** 0,0457

(5,450) (0,284) (0,0391)

Terres cultivées-25,84** -1,844*** -0,0185(10,60) (0,553) (0,0760)

Valeur des actifs par personne0,972*** 0,154*** 0,00943***

(0,263) (0,0137) (0,00189)

Transferts internationaux par habitant0,708 0,118*** 0,00421

(0,637) (0,0332) (0,00457)

Transferts nationaux par habitant3,020*** 0,0515*** 0,000159

(0,352) (0,0184) (0,00252)

Indice de participation aux réseaux118,3*** 6,028*** 1,387***(32,08) (1,673) (0,230)

Taux d’emploi3,108*** -7,895 -1,530*

(114,9) (5,992) (0,824)

Indice de participation861,8*** 14,64** 2,023**

(112,5) (5,869) (0,807)

Page 57: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

43

Annexe

Tableau A4. Régression sur le revenu, les dépenses alimentaires et le FCS au Sénégal 2011 (suite)

Variables(1)

Revenu annuel

(2) Dépenses ali-

mentaires

(3) FCS

Taux d’alphabétisation36,06 2,978 0,607

(61,17) (3,190) (0,439)

Éducation-60,79 5,491 0,847*(68,94) (3,595) (0,494)

Constant-2,565** 43,48 43,61***(1,034) (53,91) (7,412)

Observations 4 930 4 930 4 930R-squared 0,443 0,358 0,196

Erreurs-type bootstrapped entre parenthèses,*** p < 0,01; ** p < 0,05; * p < 0,1

Page 58: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

44

Tabl

eau

A5.

Vari

able

s ob

serv

ées

– St

atis

tique

s de

scri

ptiv

es a

ux é

chel

les

natio

nale

et r

égio

nale

au

Séné

gal (

2011

)

Pill

ars

et V

aria

bles

Total

Dakar

Ziguinchor

Diourbel

Saint-Louis

Tambacounda

Kaolack

Thies

Louga

Fatick

Kolda

Matam

Kaffrine

Kedougou

Sedhiou

ABS

Vale

ur d

e la

mai

son

0,74

61,

012

0,94

70,

792

0,85

20,

572

0,75

40,

945

0,8

0,73

30,

495

0,69

80,

473

0,27

30,

874

Indi

ce d

e ri

ches

se e

n in

fras

truc

ture

s0,

584

0,88

70,

558

0,58

10,

641

0,49

40,

591

0,72

60,

709

0,54

90,

455

0,50

40,

471

0,33

10,

464

Dis

tanc

e à

la s

ourc

e d'

eau

(min

.) (in

vers

ée)

-1,0

83-1

,028

-1,0

33-1

,083

-1,1

72-1

,082

-1,0

28-1

,032

-1,2

18-1

,1-1

,014

-1,1

41-1

,061

-1,2

16-1

,07

Dist

ance

aux t

rans

port

s pub

lics (

min

.) (in

vers

ée)

-1,3

49-1

,058

-1,3

17-1

,315

-1,3

73-1

,411

-1,2

76-1

,234

-1,2

93-1

,414

-1,6

32-1

,536

-1,3

95-1

,678

-1,2

71

Dis

tanc

e au

mar

ché

(min

.) (in

vers

ée)

-1,5

75-1

,22

-1,3

79-1

,574

-1,6

32-1

,878

-1,6

6-1

,272

-1,4

5-1

,529

-1,7

79-1

,551

-1,7

23-2

-1,5

59

Dis

tanc

e au

dis

pens

aire

(min

.) (in

vers

ée)

-10,

34-4

,829

-6,1

93-9

,707

-10,

92-1

6,2

-11,

81-5

,965

-8,5

28-8

,597

-13,

67-1

1,84

-13,

12-1

5,68

-9,0

92

Dis

tanc

e à

l’éco

le p

rim

aire

(min

.) (in

vers

ée)

-1,1

53-1

,096

-1,0

86-1

,164

-1,2

37-1

,176

-1,1

46-1

,058

-1,1

34-1

,109

-1,2

21-1

,225

-1,1

99-1

,117

-1,1

55

AST

UB

T1,

882

0,05

40,

577

1,33

52,

125

3,48

81,

327

0,84

82,

572

2,03

2,70

33,

727

1,91

3,05

31,

54

Terr

es c

ultiv

ées

(hec

tare

s)1,

771

0,04

91,

185

2,00

60,

703

2,16

82,

475

1,19

11,

012,

523

2,56

90,

986

3,44

62,

129

2,46

Vale

ur d

es a

ctifs

par

hab

itant

89,7

119

7,7

77,2

85,8

686

,91

67,8

576

,81

108,

912

9,4

71,2

965

,29

51,8

669

,49

64,7

47,8

5

SSN

Tran

sfer

ts in

tern

atio

naux

par

hab

itant

4,99

66,

324

3,15

62,

253

6,39

14,

575

6,42

81,

711

26,9

20,

725

1,50

97,

149

0,58

82,

638

1,48

3

Tran

sfer

ts n

atio

naux

par

hab

itant

16,8

738

,35

19,9

513

,63

15,5

711

,95

22,0

323

,47

22,9

516

,82,

577

8,20

416

,76

11,3

52,

906

Indi

ce d

e pa

rtic

ipat

ion

aux

rése

aux

0,64

60,

50,

840,

660,

643

0,44

90,

906

0,88

20,

326

0,77

70,

377

0,56

50,

821

0,77

80,

707

AC Taux

d’e

mpl

oi0,

325

0,38

40,

255

0,35

0,30

10,

306

0,32

0,35

10,

262

0,27

50,

327

0,28

90,

396

0,36

70,

328

Indi

ce d

e pa

rtic

ipat

ion

0,19

30,

065

0,13

80,

201

0,20

90,

220,

239

0,21

70,

119

0,26

70,

148

0,20

40,

219

0,34

80,

208

Taux

d’a

lpha

bétis

atio

n0,

501

0,62

80,

626

0,43

80,

460,

419

0,51

70,

540,

466

0,47

70,

513

0,31

50,

571

0,42

10,

528

Éduc

atio

n0,

321

0,55

50,

560,

207

0,31

30,

240,

315

0,35

80,

280,

337

0,26

10,

178

0,23

50,

287

0,31

7

Page 59: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

45

Annexe

Tableau A6. Régression quantile sur delta RCI au Sénégal 2005/2011

Variables(1)

Quantile 0,25

(2) Quantile

0,50

(3) Quantile

0,75Indice de richesse en infrastructures

4,796*** 5,037*** 4,045***(1,025) (0,798) (0,970)

Valeur de la maison5,130* 6,778*** 5,524***

(2,629) (1,751) (2,069)Distance à la source d'eau (min.) (inversée)

0,580 -0,583 -0,104(0,684) (0,519) (0,783)

Distance aux transports publics (min.) (inversée)

0,602 0,852** 1,040**(0,520) (0,389) (0,472)

Distance au marché (min.) (inversée)

0,810* 0,161 0,318(0,437) (0,384) (0,452)

Distance au dispensaire (min.) (inversée)

0,0887 0,435 0,547(0,522) (0,381) (0,444)

Distance à l’école primaire (min.) (inversée)

0,365 0,443 1,008*(0,617) (0,518) (0,564)

Taux d’emploi-3,306 -1,662 -2,429(2,563) (1,929) (2,109)

Personnes malades par ménage

1,187 -0,825 0,560(1,244) (0,956) (1,213)

Taux d’alphabétisation11,70 9,243 6,247(7,932) (5,819) (5,918)

Terres cultivées (hectares)

-0,231 0,0281 -0,486***(0,273) (0,181) (0,176)

UBT0,0722 0,0101 0,0500

(0,124) (0,0946) (0,107)

Actifs agricoles0,977 -0,0538 0,303

(1,475) (1,513) (1,683)

Actifs en véhicules1,542 1,275 0,783

(1,248) (0,988) (1,156)

Actifs du ménage5,488** 4,608*** 7,104***

(2,411) (1,712) (1,871)Indice de participation aux réseaux

1,808*** 1,457*** 1,892***(0,660) (0,435) (0,428)

Dépenses en santé-0,0164** -0,00805 -0,0152***(0,008) (0,005) (0,006)

Dépenses scolaires0,009 0,004 -0,001

(0,014) (0,010) (0,010)

Dépenses alimentaires-0,009*** -0,008*** -0,008***(0,002) (0,001) (0,001)

Dépenses de la maison0,002 0,002 0,004

(0,006) (0,004) (0,006)

Statut urbain3,306** 3,479*** 4,931***

(1,579) (1,215) (1,435)Taille du ménage au carré

0,035** 0,061*** 0,063***(0,014) (0,010) (0,014)

Page 60: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

46

Tableau A6. Régression quantile sur delta RCI au Sénégal 2005/2011 (suite)

Variables(1)

Quantile 0,25

(2) Quantile

0,50

(3) Quantile

0,75

Taille du ménage-0,492 -1,287*** -1,208***(0,355) (0,270) (0,342)

Éducation9,082 7,772 4,216

(7,845) (5,866) (6,102)Ménages dirigés par des femmes

-1,128 -1,062 -1,649(1,759) (1,340) (1,633)

Âge du chef de ménage-0,330 -0,139 -0,151(0,205) (0,164) (0,170)

Nombre de pièces0,489** 0,331 0,364

(0,238) (0,218) (0,232)Faible taux de satisfaction en consommation alimentaire

-1,653 -0,856 -1,684(1,306) (0,967) (1,263)

Taux élevé de satisfaction en consommation alimentaire

-0,214 -4,479 -6,618*(3,869) (3,012) (3,795)

Constante-14,20 -3,184 18,97(16,37) (12,02) (12,52)

Obsevations 2 661 2 661 2 661

Erreurs-type bootstrapped entre parenthèses,*** p < 0,01; ** p < 0,05; * p < 0,1

Page 61: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

47

Annexe

Tableau A7. Probit sur delta dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011

Variables(1)

Différence en dépenses alimentaires

Valeur des actifs par personne335,0**

(143,0)

Variable muette des personnes malades22,79

(57,52)

Faible taux de satisfaction en consommation alimentaire 30,56

(58,05)

Taux élevé de satisfaction en consommation alimentaire 108,1

(181,1)

Nombre de pièces5,191

(13,22)

Éducation676,9*

(351,4)

Maison type case-57,77

(109,0)

Maison type baraque81,94

(121,9)

Statut urbain 114,4(73,47)

Taille du ménage au carré0,599*

(0,310)

Nombre de femmes par ménage-14,10(22,83)

Ménages dirigés par une femme44,63

(63,62)

Âge du chef de ménage-4,677(9,507)

Dépenses en soins de santé-0,604(0,429)

Dépenses scolaires-0,517(0,764)

Dépenses non alimentaires-0,764***(0,0800)

Dépenses de la maison-0,518**(0,264)

Indice de richesse en infrastructure320,1***(48,54)

Valeur de la maison581,1***

(105,5)

Distance au point d’eau (min.) (inversée)-8,581

(31,19)

Distance aux transports publics (min.) (inversée)48,82**

(23,45)

Distance au marché (min.) (inversée)53,91**

(23,10)

Distance au dispensaire (min.) (inversée)26,21

(22,94)

Page 62: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

48

Tableau A7. Probit sur delta dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011 (suite)

Variables(1)

Différence en dépenses alimentaires

Distance à l’école primaire (min.)45,09

(31,27)

Taux d’alphabétisation764,1**

(348,5)

Terres cultivées2,902

(10,91)

UBT1,462

(5,702)

Actifs agricoles10,44

(92,22)

Actifs en véhicules-55,41(63,61)

Actifs du ménage344,2***

(106,8)

Indice de participation aux réseaux116,8***(26,20)

Constante-462,3(727,2)

Observations 2 661R-squared 0,146

Erreurs-type bootstrapped entre parenthèses,*** p < 0,01; ** p < 0,05; * p < 0,1

Page 63: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

49

Annexe

Tableau A8. Régression quantile sur delta dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011

Variables(1)

Quantile 0,25

(2) Quantile

0.,50

(3) Quantile

0,75Indice de richesse en infrastructures

273,7*** 296,3*** 306,9***(53,95) (63,46) (67,72)

Valeur de la maison374,1*** 579,9*** 846,0***

(121,4) (149,8) (158,9)Distance au point d’eau (min.) (inversée)

-5,695 -31,85 -35,02(31,22) (43,79) (48,30)

Distance aux transports publics (min.) (inversée)

84,30*** 53,14** 23,43(27,20) (25,59) (29,24)

Distance au marché (min.) (inversée)

53,71** 61,09** 92,81***(23,72) (27,84) (30,03)

Distance au dispensaire (min.) (inversée)

7,925 26,48 41,51(25,40) (28,03) (27,21)

Distance à l’école primaire (min.) (inversée)

34,05 53,15 43,49(35,99) (40,96) (49,17)

Taux d’emploi-308,2** -554,9*** -462,0***(139,1) (129,7) (164,3)

Personnes malades par ménage46,12 -66,29 -103,6

(59,37) (61,71) (90,96)

Taux d’alphabétisation446,8 1,078 1,267

(606,1) (728,2) (796,6)

Terres cultivées4,506 16,03 6,330

(9,484) (17,44) (15,64)

UBT7,599 6,584 1,699

(7,689) (5,191) (6,567)

Actifs agricoles-19,96 12,17 297,2*(87,76) (125,9) (154,0)

Actifs en véhicules113,3 21,40 -78,40(82,40) (73,77) (79,72)

Actifs du ménage255,4* 323,2** 491,9**

(136,4) (153,1) (194,3)

Filets de protection sociale92,94*** 103,8*** 135,5***

(29,15) (29,87) (41,54)

Dépenses de santé-0,944** -0,836** -1,226***(0,469) (0,411) (0,414)

Dépenses scolaires0,365 -0,185 -0,594

(1,148) (0,776) (0,815)

Dépenses alimentaires-0,751*** -0,690*** -0,561***(0,110) (0,0983) (0,102)

Dépenses de la maison-0,0986 0,453 0,594*(0,416) (0,390) (0,351)

Statut urbain99,83 109,7 91,10

(85,97) (94,46) (116,4)

Taille du ménage au carré3,024*** 3,413*** 2,464***

(0,701) (0,783) (0,687)

Page 64: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL 2011

50

Tableau A8. Régression quantile sur delta dépenses alimentaires au Sénégal 2005/2011 (suite)

Variables(1)

Quantile 0,25

(2) Quantile

0,50

(3) Quantile

0,75

Taille du ménage-84,76*** -77,30*** -49,72**(17,59) (21,13) (21,84)

Éducation343,5 928,9 1,093

(602,1) (728,7) (796,7)

Ménages dirigés par une femme-45,73 9,425 -109,3

(104,5) (97,83) (123,6)

Âge du chef de ménage-13,05 -8,305 -17,29(10,89) (12,22) (14,78)

Nombre de pièces17,97 -5,090 8,111

(16,65) (17,26) (23,53)Faible taux de satisfaction en consommation alimentaire

-76,90 -74,20 31,06(70,22) (76,46) (97,55)

Taux élevé de satisfaction en consommation alimentaire

44,45 133,8 -192,5(220,6) (183,2) (230,4)

Constante516,5 -298,7 -361,9

(1,218) (1,536) (1,577)

Observations 2 661 2 661 2 661

Erreurs-type bootstrapped entre parenthèses,*** p < 0,01; ** p < 0,05; * p < 0,1

Page 65: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Concepteur graphique: Tomaso Lezzi

Page 66: Analyse de la résilience au Sénégal 2011 · 2017-11-28 · La présente analyse, qui fait suite au rapport conjoint de politiques et analyses de la résilience au Sénégal en

Ce rapport fait partie d’une série d’analyses réalisées à l’échelle des pays par l’équipe d’analyse et des politiques de résilience (RAP) de la FAO, dans le but d’orienter les décideurs, praticiens, organismes des Nations Unies, ONG et autres parties prenantes quant aux politiques à mettre en œuvre, et en identifiant les principaux facteurs qui contribuent à la résilience des ménages vivant dans des pays et des régions touchés par l’insécurité alimentaire.

L’analyse est largement basée sur l’utilisation de la méthodologie de Mesure et analyse de l’indice de résilience (RIMA) de la FAO. Des modèles de variables latentes et des analyses de régression ont été adoptés. Les résultats sont intégrés à des variables géospatiales.

UNION EUROPÉENNE

Contacts: Luca Russo, Économiste principal de la FAO – [email protected] Marco d’Errico, Économiste de la FAO – [email protected]

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) souhaite remercier l’Union européenne du soutien financier qui a permis l’élaboration de cette publication.

I6584FR/1/12.16