Analyse Céphalométrique Simplifiée

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  • 8/17/2019 Analyse Céphalométrique Simplifiée

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    Analyse céphalométrique simpl ifiée 

    J Ph i l i p p e  

    J P Lorei l le  Résum é.   –  L’an aly se céph alo métr iqu e est un e m éth ode de schéma ti sati on, de mesur e et d’ étu de des rap port s des stru ctu res cépha liq ues.

    Les ut ili sati ons des d onn ées cépha lom étr iqu es sont nom breuses : dia gno stiq ues et th érap euti ques, les m esur es d u suj et son t com pa rées àdes n or m es, les écar ts àces n or m es étan t con sid érés co m m e d es élémen t s de d iagn ostic ; pédagogi ques : elles permett ent, in vitr o, sur un simple clichéou des clichés successifs, de 

    met tr e en évid ence des ph énom ènes bi olog iqu es prog ressifs ma is t rop lent s pou r êtr e perçus in vivo sur un enf an t q ui g ra nd it ; ad ap tées àla r echer che : l a céph al om ét ri e a lar gem ent c on tr ib uéàla co mp réhen sion d e la croissance ; elle permet aussi de comparer entre eux des sujets d’ethnies ou de pathologies diverses selon une étud e horiz ont ale de pop ulat ions ; destin ée àobjectiver l a croi ssance, elle perm et l’ observat ion des chan gemen ts surv enan t chez u n suj et en le com par ant àlui -m ême àdes âges successifs ; ut ili sée pour éta bli r une t ypol ogie : décrir e certai nes caract érist iqu es d’un sujet p our le classer dan s un «ty pe »crânien ou faci al (analyses typologiques).L’ut ilisat ion diagn ostiqu e et th érapeut ique de l’ anal yse céphal ométr ique a donn élieu àl’élabor at ion de plusieurs cent aines d’an alyses, chacune compor tan t u n gra nd n ombr e de mesures. Inévita blement, certaines m esur es se so nt révélées r edo nd an t es. De làest néle désir de t ro uv er un e «m ét ho de sim pl ifiée »qu i comprenne, d’une part une description de la face, faite dans un esprit voisin de celui de l’analyse typologique,qui peut être ob tenue avec un nomb re tr ès restreint de mesures ; une seule mesure, dans cha cun des sens de l’espace, peut exprim er lescara ctéristiqu esessent iellesd ’un e face ; ainsi seulement troi s mesuressimpl es sont 

    pro posées. D’au tr e part , la descrip ti on schémat iqu e des arca des denta ires et de leur posit ion d ans la fa ce est ind ispensabl e. Elle nécessit e l’em ploi de la cla ssificat ion d ’An gle et d e deux mesures.

    Ainsi, l’ ensemble de six in forma tion s permet d’ avoir une vue simplifiée du t ype facial, de l’occlusion et des arcades dentaires.

    ©20 00 Editi ons Scienti fiques et Médica les Elsevier SAS. T ous dro its réservés.

    M ot s-c lés :   cépha lom étr ie, ana lyses, sim pli ficat ion , ty polo gie.

    H i s t or i qu e 

    Les orthodontistes n’ont découvert que tardivement l’intérêtd’étudier de façon reproductible le crâne et la face. Les artistes et lesanthropologues les avaient largement devancés. Piero de laFrancesca (1418-1492) écrivit plusieurs manuscrits dont l’un nousest resté à la bibliothèque palatine de Parme, qui édicte les loisminimales de la peinture, et parmi elles la représentation de la têtede l’homme « qu’il cherche à capturer pour l’emprisonner dans laperfection statique de la géométrie ».

    De nombreux dessins illustrent ces propos, véritables épures degéométrie descriptive, qui préfigurent celles d’Albert Dürer et deLéonard de Vinci. L’étude ne se limite pas à la face, mais comportequatre norma : face, profil, vue d’en haut, vue d’en bas.

    Vers 1500, Léonard de Vinci recherchait les proportions des diversesparties de la tête et l’inscrivait dans un cube, avec quelques obliques.De nombreux travaux paraissaient à cette époque : Spigelius àBruxelles, Sigismond Elsholtz à Francfort. Ce dernier recherchaitspécialement la symétrie, mais il est aussi celui qui a compris que lecorps se modifie de diverses manières, de la naissance à l’âge adulte,

    Julien Philippe  : Professeur, 8, rue Hélène-Boucher, 2 813 0 M aint enon, France.Jean-Paul Loreille   : Professeur, 1 4, a venu e Camba cérèse, 913 70 Ver rières-Le-Bui sson, France.

    et jusqu’à la décrépitude. L’introduction de la radiographie et de latéléradiographie par Broadbent  [ 8] vers 1925, reprit les mêmes

    repères, tandis qu’un Italien, Pacini, inventait le céphalostat pourvaincre l’instabilité de la tête du sujet vivant.

    Les artistes ne furent pas les seuls ; les anatomistes et les grandspeintres (mais n’étaient-ils pas un peu anatomistes ?) furent amenésà faire l’étude comparée des animaux et des humains. C’estDaubenton qui rechercha le premier un plan d’orientation pourdécrire leur équilibre céphalique en prenant comme repères le trouoccipital, la charnière, et le rebord de l’orbite, qui témoignent de laposture d’un sujet debout qui regarde au loin. Cette attitudeposturale est reprise par Perez, Delattre et Fénart   [15], Lundström   [22].Des travaux importants sont dus à Campert (1722-1789) qui étaitchirurgien, naturaliste et anthropologue, excellent dessinateur desurcroît, et n’hésitant pas à faire des coupes des têtes dont ildisposait. Broca, von Spix, Quetelet  [26] proposèrent également deslignes et des proportions d’harmonie. Un peu plus tard, avec Broca,la recherche d’un plan « physiologique » basé sur l’axe du regardsera très poussée et se poursuit encore. Mais c’est le plan décrit parVirchow à Francfort en 1882 et qui porte le nom de cette ville quiallait connaître la plus grande notoriété.

    Au terme de cet historique, il apparaît que la céphalométrie est unediscipline fort ancienne imaginée par des hommes de grand savoirqui devrait inciter à la modestie les auteurs de nouvelles analyses.

       E  n  c  y  c   l  o  p  é   d   i  e   M  é   d   i  c  o  -   C   h   i  r  u  r  g   i  c  a   l  e     2     3   -     4     5     5   -     D   -     1     0

    23-455-D-10

    Tout e référence àcet art icle doit p ort er la ment ion : Phil ipp e Jet Loreil le JP. Analyse cépha lom étr iqu e simpl ifiée. Encycl Méd Chir (Edit ion sScien tifiques et Médical esElsevier SAS, Paris, tous dro its réservés), Odon tol ogi e/Sto mat olog ie,23-455-D-10, 2000, 12 p.

    EMC [258]150 506

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    T él ér a d i o g r a p h i e , él ém e n t d e l ’ i m a ger i e 

    La téléradiographie de profil du sujet fut pratiquée par Carrea dès

    1922. C’est une technique radiologique qui s’est substituée à lacéphalométrie qu’utilisaient autrefois les anthropologues par desmesures directes sur des crânes fixés dans un « craniophore » pourobtenir des projections dans les trois sens de l’espace.La téléradiographie fut inventée très rapidement après la découvertedes rayons X et de la radiologie. Dans une première étape, l’imagedu crâne et le contour cutané furent obtenus sur un même film grâceà un fil de plomb placé sur le profil. Mais bien vite, des artificesimaginés par les radiologues réunirent sur le même cliché les tissusdurs et les parties molles. C’est Broadbent  [8] , en 1925, qui fit lespremiers essais avec céphalostat , introduisant a insi lastandardisation des clichés.L’installation de téléradiographie est décrite dans l’article 23-455-

    E-10 de l’Encyclopédie Médico-chirurgicale.Rappelons qu’elle se compose de trois éléments :

    – le tube radiogène de rayons X ;– le céphalostat qui immobilise la tête et assure la constance desrelations tube-sujet-film ;– le film dans sa cassette et des grilles, filtres, écrans renforçateursqui assurent la qualité de l’image.Les constantes utilisées en Europe sont largement respectées :distance foyer du tube radiogène/film : 4 m ; distance plan sagittaldu sujet/film : 15 cm. Avec ces normes, le taux d’agrandissementatteint seulement 2 %, ce qui est négligeable, même pour des travauxde recherche. Les orthodontistes américains, moins cartésiens, se

    contentent d’une distance foyer/film de 5 pieds, soit 1,52 m, ce quine permet pas des mesures fines, le taux d’agrandissement étantélevé et assez différent pour le côté droit et pour le côté gauche. Ilest rappelé ici que le côté gauche du sujet est, par convention, celuiqui est mesuré.La céphalométrie consiste à mesurer des distances entre des structuresos s eu s es ou des p oi n t s de rep ères b i en défin i s s u r c estéléradiographies standardisées. C’est une démarche biométrique.L’analyse céphalométrique est l’interprétation des informations que cesmesures fournissent. Elles peuvent être métriques, exprimées enmillimètres et dépendent alors de la taille des différents sujets. Cetécueil peut être contourné en établissant des rapports ; ces mesurespeuvent être angulaires, exprimées en degrés d’arc, et sont donc

    indépendantes de la taille de différents sujets. L’analyse est unedémarche intellectuelle.L’analyse céphalométrique est principalement un instrument dediagnostic pour l’orthodontiste qui va identifier le siège et la naturedes anomalies, en se référant à des normes, établies sur deséchantillons de sujets plus ou moins nombreux qui répondentrarement aux critères des lois statistiques, qui stipulent que cettepopulation devrait être panmictique, c’est-à-dire que les unionsdevraient être dues au hasard et d’effectif infini, ou composées d’untrès grand nombre de sujets. Ce recours à des « normes » est critiquédans cet article.L’analyse céphalométrique est aussi la source d’une démarcheintellectuelle qui va conduire à des objectifs de traitement pour

    parvenir à rapprocher autant que possible un patient des normes dela population dont il est issu par un moyen assez simple dans sonprincipe : soit inhiber la croissance d’une structure anatomique, soitla stimuler par divers moyens pour retrouver une harmoniemorphologique et fonctionnelle.

    –  La recherche :   l’analyse céphalométrique a été et reste uninstrument de recherche qui a permis de comprendre les interactionsde la croissance de la base du crâne et de la face, de faire une étudeprécise du mode et du rythme du développement craniocéphalique,de suivre l’évolution des anomalies, et aussi de vérifier les résultatsthérapeutiques en les quantifiant. La quantification, qui implique desmesures, est une approche plus scientifique que la description oul’« appréciation » ;

    –   la pédagogie : enfin, et cela ne contredit pas les critiques qui sontexprimées ultérieurement, c’est un moyen pédagogique merveilleuxqui permet, in vitro, sur un simple cliché ou des clichés successifs,de mettre en évidence des phénomènes biologiques trop progressifspour être perçus in vivo sur un enfant qui grandit.Nous verrons que l’observation de certaines structures permet derapprocher un sujet donné d’un « type » sans même effectuer demesures. L’analyse typologique la plus utilisée est celle de Bjørk.

    C L A S S I F I C A TI O N D E S A N A L Y S E S

    Il existe trois sortes d’analyses :

    – les analyses «   typologiques » qui ne nécessitent que peu ou pas demesures ;

    – les analyses métriques, qui s’appuient sur des mesures linéaires ouangulaires ;

    – les analyses structurales  ou  architecturales et structurales  [11, 14]

    , quipermettent d’objectiver et de quantifier les variations d’équilibre etl’étude des structures osseuses et des tissus mous avoisinants,superficiels et profonds.

    ¶   A nal yses typ ologiques 

    Elles ont pour objectif de classer les individus en fonction de leurressemblance vis-à-vis d’un caractère donné avec un sujet « type »présentant à l’extrême ce caractère particulier.Ce procédé est critiquable. Si, par exemple, les hommes sont classésen petits et en grands, en considérant leur stature, il y a dans lesgrands des plus grands que le type et des grands un peu moins

    grands, donc apparition de sous-types, et dans les sous-types, il y ades un peu plus grands, etc, et l’on revient à l’individu.Une typologie reste cependant un moyen simple de classification.La typologie de Bjørk est la plus répandue. Elle est fondée surl’observation simple que les sujets qui possèdent une fortemusculature et un tonus important des muscles élévateurs de lamandibule présentent une mandibule de forme « carrée », traduisantl’action de cette musculature. Au contraire, si l’action des musclesabaisseurs est prédominante, la mandibule présente une formedifférente traduisant une action musculaire dominante vers le bas,provoquant une sorte de flexion de la mandibule vers le bas.La technique des implants a été utilisée par l’auteur pour créer unréférentiel indépendant de superpositions. Des implants métalliques,

    donc radio-opaques, ont été placés par percussion dans la corticaleosseuse en différents points et dans des zones connues pour seremodeler très peu. En se servant de ces repères, Bjørk a décrit deux« types » de croissance : la rotation antérieure et la rotationpostérieure.La figure 1A, B illustre la typologie de Bjørk, le tableau I, le tableaudes caractères déterminants.Malgré les critiques formulées, l’analyse typologique de Bjørkpermet d’orienter la thérapeutique, soit vers la recherche detraitement sans extractions dentaires (rotation antérieure) ous’accommodant d’extractions (rotation postérieure). Cette interactionthérapeutique-analyse est objectivée plus loin.

    La terminologie de Bjørk mérite d’être correctement interprétée : lemot « rotation » doit être compris comme modification de la formede la mandibule au cours de la croissance. Cette rotation est doncexclusivement de forme et n’est pas un mouvement.

    ¶   An al yses métr i ques 

    Ces analyses comportent des mesures linéaires et angulaires,certaines des rapports.

    Analyse de profil

    Avant d’en faire la critique, il convient de rappeler les principesd’une analyse classique simple.

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    •  Examen médical du cliché

    Un temps essentiel et pourtant souvent négligé est l’examen

    « médical » du cliché sans aucune implication orthodontique.L’orthodontiste est bien souvent le premier médecin qui observe uncliché de la tête d’un individu et il convient de pratiquer un examenattentif des régions où peut se situer une pathologie jusque-làméconnue, comme les adénomes hypophysaires qui sont visibles auniveau de la selle turcique, les végétations adénoïdes dansl’oropharynx, les syndromes malformatifs s’ils sont peu apparentscliniquement, les corps étrangers, etc. Cet examen se pratique avantla mise en place d’un papier calque. Il nécessite une bonneconnaissance de la radioanatomie   [3, 12, 34].

    Pour effectuer une analyse, il est nécessaire de définir un certainnombre de points qui peuvent se situer sur des repères anatomiquesou qui peuvent être construits.

    •  Choix des points céphalométriques, des lignes et des plans

    Les points visibles sur un cliché sont des points « radiologiques »qui ne sont pas strictement identiques aux points craniométriquesdéfinis sur un crâne sec, qui ne donnent pas forcément une imagesur le film. Celle-ci n’apparaît que si des changements de courbureapparaissent ou si le rayonnement principal « enfile » des surfacesosseuses.

    Les points proposés pour une analyse de profil sont très classiqueset communs à la plupart des analyses. Certains sont construits, tel lepoint S, centre de l’image de la selle turcique. D’autres sont situéssur des structures d’anatomie radiologique ( g 2A).

    – Point S (cf infra).

    – Point N ou Na : c’est le plus antérieur du bord supérieur de

    l’image de la suture frontonasale. Ce point est critiquable par le faitque l’apparition et l’augmentation du volume du sinus frontal aucours de la croissance faciale le projettent vers l’avant. En revanche,il varie peu dans le sens vertical.

    – Point A, sous-épineux : c’est le plus postérieur de la concavitésituée sous l’épine nasale antérieure. Il représente la limite antérieuredu maxillaire. Noter qu’il peut reculer avec le recul du secteur incisif au cours du traitement, dans les cas avec proalvéolie. Il serait doncmaxillaire, basal, et alvéolaire à la fois.

    – Point B, sus-mentonnier : c’est le plus postérieur de la concavitéde la région de la symphyse mandibulaire. S’il est l’homologuetopographique du point A, il n’est pas déplacé au cours des

    traitements.– Point Pg ou Pog : c’est le plus antérieur de l’image de la symphysementonnière.La notion de point « stable » est très relative, car tout au long de lacroissance, les pièces osseuses changent de forme et de rapports avecles os voisins. Un point n’est donc « stable » que sur une duréelimitée.

    •  Lignes et plans utilisés dans l’analyse de pro l ( g 2B)

    À partir des points décrits, il est possible de tracer des lignes ou dedéfinir des plans (trois points non alignés sont nécessaires ou unpoint et une droite).

    H

    I

    1   A. Schéma facial caractéristique de la typologie de Bjørk, type rotation antérieure.B. Schéma facial caractéristique de la typologie de Bjørk, type rotation postérieure.C. Indice facial, rapport de la hauteur à la largeur de la face. 1. Point nasion ; 2. largeur bizygomatique maximale ;3. hauteur faciale N-Me ; 4. point menton.

    *A

    *B

    *C

    Tableau I. –Tableau des caractèresdétermi nant s dans la t ypol ogie de Bj ørk .

    Caractères Rotation antérieure Rotation postérieure

    1 Direction du col condyle Trapu et dirigé en avant Allongé, grêle et incliné en arrière

    2 Image du canal dentaire inférieur Courbe Rectiligne

    3 Angle mandibulaire Fermé Ouvert4 Échancrure préangulaire Bord inférieur de la mandibule en « rocking chair » Existence d’une échancrure préangulaire

    5 Angle interincisif Ouvert Fermé

    6 Symphyse mentonnière Épaisse Peu épaisseCorticale osseuse Épaisse Mince

    7 Angle postérieur entre les axes des dents de 6 ans   > 180°  

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    – La ligne S-N joint le point S, centrocrânien et le point N définiplus haut. Elle schématise donc la base du crâne et est utilisée parBjørk   [6 ] et Steiner   [3 2 ] comme plan de référence, ou mêmed’orientation, ou encore de superposition. Sa valeur est discutée parBjerin  [4] .– La ligne N-B permet de situer la position antéropostérieure de lamandibule.– La ligne A-Pog, ligne dentaire, sert de référence pour situer la

    position antéropostérieure des dents (par convention, nommées Ipour l’incisive maxillaire, i pour l’incisive mandibulaire, au niveaude leurs bords libres).– Le plan mandibulaire est celui choisi par Downs   [16], et est tangentà l’image de la symphyse et à la région de l’angle mandibulaire.Le principe de base de la plupart des analyses consiste à considérerque le crâne, ou plutôt la base du crâne est stable et qu’elle peutservir de référentiel pour décrire la variabilité ou les variations de laface. Une limite de la méthode est d’ordre embryologique : le crâne,le neurocrâne, est l’enveloppe du système nerveux central ; la faceou splanchnocrâne est l’enveloppe de la partie antérosupérieure dusystème aérodigestif, et physiologiquement, ils répondent à desfacteurs de croissance totalement différents.

    – La ligne N-A permet de repérer la position antéropostérieure dumaxillaire. Les très nombreuses analyses publiées, si intéressantessoient-elles   [20, 23, 32], ne sont pas étudiées dans cet article. Elles sontlargement publiées.

    •  Lien réciproque entre analyse céphalométrique et techniquesorthodontiques

    Chaque « philosophie » orthodontique a inspiré une analyse quis’accorde à la pensée et aux objectifs thérapeutiques de sespromoteurs. Deux exemples sont plus démonstratifs qu’une analyseépistémologique.Si Tweed   [33] a publié une analyse dans laquelle la position del’incisive mandibulaire est placée à angle droit sur le planmandibulaire, c’est à la fois parce que son goût personnel lui faitpréférer un profil très rectiligne, qu’un autre pourrait trouver plat,et parce que son expérience douloureuse de la récidive l’a conduit àatteindre ses objectifs par des extractions, avant lui contre-indiquées.En revanche, les tenants des thérapeutiques fonctionnelles

    incorporent à leurs analyses la recherche des signes des dysfonctionsque leur thérapeutique corrige en priorité.

    Analyse transversale (ou frontale)L’extrémité céphalique est un volume dont la téléradiographie deprofil ne donne qu’une image projetée sur un seul plan. Si unetéléradiographie de profil représentait une pièce de monnaie, lecliché serait un étroit rectangle. Une téléradiographie de face seraitnécessaire pour observer que ladite pièce est en réalité un disque,dont le contour n’est pas forcément circulaire.Sur le cliché en norma frontalis ( g 3), il est possible d’apprécier lesproportions de la face, mieux, de les mesurer : l’indice facial (If) totalpermet de savoir si une face est large ou plutôt étroite. Cet If  ( g 1C)

    est défini comme le rapport de la hauteur de la face nasion-menton :Hauteur totale de la faceLargeur biziogomatique externe

    (Na-Me) - 100Zg - Zd

    =

    Cinq caractères morphologiques se dégagent :

    – face large (dite aussi basse) : If = de 80,00 à 84,9 ;– face hyperlarge (hypereuryprosope) : If  >  80 ;– face moyenne (mésoprosope) : If = de 85,00 à 89,90 ;– face étroite (ou haute, leptoprosope) : If = de 90,00 à 94,90 ;– face très étroite (haute, hyperleptoprosope) : If  >  95.Ces indices sont très utilisés en anthropologie physique. Enorthodontie, pour apprécier la forme de la tête dans les trois

    dimensions de l’espace, il faut au moins deux incidences pourobserver la largeur des structures anatomiques et mesurerd’éventuelles asymétries, ce que l’analyse de profil seule ne sauraitdonner.Historiquement, c’est l’incapacité des générateurs de rayons X àpénétrer des volumes osseux plus épais (puisque le postérocrâne seprojette également sur la face) qui a fait que l’analyse frontale fut beaucoup moins utilisée que les analyses de profil. L’examen ennorma facialis est aussi moins pratiqué parce que l’examen desmoulages donne une assez bonne appréciation de la largeur desarcades tandis que l’examen clinique permet le plus souvent dedéceler les anomalies des rapports maxillomandibulairestransversaux. L’analyse de face est donc moins largement utilisée ;

    c’est pourtant la seule qui permet d’établir avec certitude lediagnostic différentiel entre l’endognathie, l’étroitesse du maxillairequi retentit sur les voies aérifères, alors que l’endoalvéolie n’estqu’une inclinaison en dedans des procès alvéolaires qui n’a pas oupeu de retentissements sur la ventilation nasale. Anatomiquement,la première concerne l’os basal, la seconde n’atteint que les procèsalvéolaires. Dans les asymétries faciales ou mandibulaires, l’analysede face s’impose aussi pour distinguer quelle est la structureresponsable et quantifier l’anomalie.Le titre de cet article, qui ne traite que d’analyse céphalométriquedéjà simplifiée, ne nous autorise pas pour autant à privilégier laseule dimension céphalique dans le sens sagittal en négligeant lesens transversal.

    Fr

    SN

    P l a n  m a n d i b u l a i r e 

    2   A. Situation des principaux points céphalométriques.B. Lignes et plans (ceux-ci gurés par leur projection) de l’analyse de pro l.

    *A

    *B

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    Les conventions de terminologie ci-dessous sont celles de l’analysede Ricketts.

    •  Points et plans de l’analyse de face

    Comme pour toute analyse, un minimum de points remarquablesdoivent être localisés et nommés, avec cette différence qu’il y a iciun point droit et un point gauche  ( g 3A).Dé nition des points céphalométriques utilisés.

    – Points médians :

    – ANS (anterior nasal spine) : épine nasale antérieure, centre del’image losangique qui s’observe sous la cloison nasale ;

    – 1A : point interincisif, au niveau de la papille interdentaire aumaxillaire ;

    – 1B : point interincisif, au niveau de la papille interdentaire à lamandibule ;

    – Me : point menton.

    – Tableau des points et plans utilisés et leur définition.

    –  Points latéraux (convention : les points maxillaires commencentpar la lettre A, les points mandibulaires par la lettre B). Bilatéraux,ils sont désignés par une lettre et un chiffre, à gauche la lettre

    précède le chiffre, à droite le chiffre précède la let tre.Contrairement à l’usage en radiologie, le côté gauche est placé àla gauche du lecteur ( g 3) :

    – A3 : pointe de la couronne de la canine supérieure gauche ;

    – 3A : pointe de la couronne canine supérieure droite ;– A5 et A5 : projection orthogonale sur le plan d’occlusion despoints les plus vestibulaires des premières molaires à gauche età droite ;

    – AG et GA : points antégoniaux, au fond de la concavitéprécédant la saillie de la région goniaque ;

    – B3 et 3B : pointe de la couronne des canines mandibulairesgauche et droite ;

    – B6 et 6B : projection orthogonale sur le plan d’occlusion despoints les plus vestibulaires des molaires mandibulaires ;

    – JL et JR : points jugaux, situés à l’intersection de l’image du

    contour de la tubérosité avec l’image de l’apophyse pyramidaledu maxillaire ;

    – NC et CN : points nasaux, au niveau de la plus grandelargeur de l’orifice nasal. Ils peuvent être décalés verticalementdans les asymétries nasales ;

    – ZL et ZR : points zygomato-orbitaires à l’intersection de lasuture frontomalaire avec le contour des orbites, L pour   left(gauche) et R pour right (droite) ;

    – ZA et AZ : points zygomatiques, situés au centre de l’imageovalaire de l’arcade zygomatique.

    –  Lignes :

    – lignes jugales JL-AG et JR-GA : permettent de situer lesmolaires par rapport aux mâchoires (symétrie) par mesure deleur distance à ces lignes ;

    – lignes frontofaciales ZL-AG et ZR-GA. Ces lignes permettentde situer les bases maxillaires par rapport au crâne (points ZAet AZ) et à la mandibule (AG et GA). Remarquer l’analogie avecla ligne Na-Pog dans les analyses de profil.

    –  Plans :

    – plan occlusal : passe par le milieu de l’intercuspidation despremières molaires droite et gauche ;

    – plan bizygomatique : horizontale de référence. Il passe par les

    points zygomatiques droit et gauche (ZA et AZ) ;– plan sagittal : il est, par définition, la perpendiculaire abaisséedu milieu de la base de l’apophyse crista galli sur l’horizontalede référence (ZA-AZ).

    •  Normes simpli ées dans l’analyse de face

    Il n’est pas indispensable de donner des normes pour l’analysesimplifiée de face dont l’intérêt est de vérifier la symétrie faciale, leslargeurs intercanines et vérifier la perméabilité de la partie toutantérieure des voies aérifères.

    En effet, l’étroitesse des fosses nasales accompagne l’endognathiemais n’est pas modifiée par l’endoalvéolie. Ce diagnostic est

    essentiel pour choisir le traitement qui s’applique à chacune desdysmorphies.

    •  Technique de l’analyse de face

    Bien que publiée pour être d’emblée informatisée, une analysemanuelle est possible pour une étude des voies aérifères etd’éventuelles asymétries.

    Principe . L’analyse est métrique et consiste à comparer les mesuresdu sujet avec une charte établie sur un échantillon américain,probablement sur des clichés pris à 1,50 m. Les normes sont doncélevées pour les sujets européens radiographiés à 4 m,l’agrandissement étant plus élevé aux États-Unis.

    Oc

    3   A. Points céphalométriques de l’analyse de face (ou transversale).B. Lignes et plans de l’analyse de face.

    *A

    *B

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    Normes. Les trois principales permettent :

    – de mesurer la largeur nasale ;– la relation maxillomandibulaire à droite et à gauche, donc dequantifier l’asymétrie ;– de noter la déviation du point M à droite ou à gauche du plan

    sagittal.Il est également possible de déceler une inclinaison du pland’occlusion par rapport à la référence horizontale, inclinaisoninvisible sur le cliché de profil (tableau II).Ces normes métriques sont critiquables, mais il est vrai que le simpleexamen du cliché permet de constater la présence de déviation de lacloison nasale, l’obstruction nasale par asymétrie, et même, toujourssans mesure, la position des structures osseuses et leur centrage.

    Analyse axiale

    Elle requiert une installation radiologique puissante afin que lerayonnement X soit assez pénétrant pour traverser la hauteur de latête du vertex au menton. Techniquement, elle pose assez souvent

    des problèmes chez des sujets incapables de défléchir leur tête enarrière en raison de la brièveté de leur cou ou leur embonpoint. Elleest donc assez peu pratiquée, bien qu’elle donne une excellenteimage en projection de la mandibule  ( g 4A, B). Les deux incidencesclassiques sont celles de Berger  [2] , subaxiale, et de Bouvet  [7] , qui sesituent topographiquement de part et d’autre de l’incidence

    classique de Hirtz.Un triangle ayant pour base des points choisis sur les têtes descondyles mandibulaires et pour sommet le point interincisif mandibulaire, est isocèle si la mandibule est symétrique, il ne l’estpas si la mandibule est asymétrique  ( g 4B).

    Ces trois analyses étant décrites sommairement, il est nécessaired’indiquer les critiques qui s’imposent.

    C R I T I Q U E D E L ’ A N A L YS E C É P H A L O M É T R I Q U E

    Les critiques que l’on peut porter aux analyses céphalométriquessont de deux ordres : les unes sont d’ordre pratique et concernent

    Tableau II . –Tableau des normesdel ’analy sedefaceselon Ricketts.

    N° Facteur Normal DC Changement avec l’âge Pat.

    1 Largeur nasale NC-CN 24,5 mm   ± 2 + 0,5 mm/an

    8 ans2 Relation maxillomandibulaire transversale à droite :

    distance JR/ZR-GA10 mm   ± 1 Ne change pas

    3 Relation maxillomandibulaire transversale à gauche :distance JL/ZL-AG

    10 mm   ± 1 Ne change pas

    4 Largeur mandibulaire AG-GA 75 mm   ± 3 + 1,25 mm/an8 ans

    5 Symétrie facialeDistance ANS et PO au plan sagittal

    0 mm   ± 2 La symétrie persisteL’asymétrie s’aggrave

    6 Largeur de l ’arcade mandibulaire mesurée de B6 à 6B 56 mm   ± 2 Ne change pas, ou diminue un peu

    7 Largeur intercanine mandibulaire mesurée de pointeà pointe cuspide

    22,5 mm   ± 1 3 ans : 25 mm-13 ans : 26 mm convergence, puis divergencedes couronnes8 ans

    8 Harmonie arcade mandibulaire/mâchoire à gauche :B6/JL-AG

    6 mm   ± 2 + 0,8 mm/an8 ans 13 ans : 10 mm

    9 Harmonie arcade mandibulaire/mâchoire à droite :6B/JR-GA

    6 mm   ± 2 + 0,8 mm/an13 ans : 10 mm

    10 Décalage de la médian e incisive mandibulaire 0 mm   ± 1 La symétrie persisteLe décalage augmente

    11 Rapports molaires transversaux 1 mm   ± 1 Ne change pasSurplomb 25/36 (gauche)

    12 Rapports molaires transversaux 1 mm   ± 1 Ne change pasSurplomb 25 /36 (gauche)

    Leplansagittalmédianpasseparl’apophysecristagalliet ilest perpendiculaireà l’horizontalebizygomatique.

    4   Analyse axiale. A. Mandibule symétrique : le triangle construit entre lestêtes des condyles et le point interincisif mandibulaire estisocèle.B. Mandibule asymétrique : le triangle n’est plus isocèle.

    *A  *B

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    les mesures dont le nombre s’est multiplié à l’excès, les autres sontd’ordre théorique et visent les utilisations à but diagnostique etthérapeutique des analyses.

    •  Multitude des mesures

    Le nombre de points nécessaires pour schématiser les piècesosseuses du crâne et de la face, pour repérer les dents importantesdans l’analyse, caractériser ensuite le profil cutané, est trèsimportant. Dans une étude critique, Solow   [31] effectue 88 mesures :huit corporelles, 48 sur les clichés de profil et frontal, plus huit surle bras et 16 sur les arcades dentaires ! L’analyse complète de

    Ricketts de profil et frontale en nécessite autant, mais le relevéinformatique a été prévu   [19]. Il faut néanmoins digitaliser les points,travail long et fastidieux.

    •  Redondance des mesures

    La recherche d’une analyse simplifiée est en partie fondée par leconstat que dans la plupart des analyses déjà publiées, des mesuresdifférentes donnent une même information. Pourquoi alors releverpatiemment 50 valeurs si la moitié d’entre elles se recoupent ? Nefaut-il pas faire un tri préalable en fonction de chaque catégorie dedysmorphie ?   [10, 13]. L’étude par l’analyse discriminante a conduit àapporter des « simplifications majeures » dans la liste des mesures àrelever. Il s’avère qu’en utilisant 11 variables cutanées, 13 variablesosseuses, et huit variables dentaires dont deux sont angulaires, soit32 au total, on constate que la différence entre deux groupes (mêmescas avant et après traitement) peut être jugée avec moins de mesures,et que certaines sont plus contributives que d’autres en fonction desdysmorphies.

    •  Précision des mesures

    Elle est quelque peu illusoire. Les mesures prises sur des clichésréalisés dans la même séance et par des opérateurs différents ne sontpas exactement les mêmes.

    C R I T I Q U E D E L ’ A N A L YS E C É P H A L O M É T R I Q U E

    E N T A N T Q U ’ I N S T R U M EN T D E D I A G N O S T I CL’analyse céphalométrique choisit d’abord un plan de référence,telles les lignes S-N ou Pr-Or ou Ba-Na, puis considère la structurequ’elle veut mesurer, par exemple la position du menton,schématisée par le point B ou Pog. Ensuite, l’angle que forment leslignes N-B ou N-Pog et le plan de référence choisi est mesuré. Si cetangle est plus petit que la moyenne, le menton est estimé placé enarrière ; s’il est plus grand, le menton est jugé trop avancé : c’est lediagnostic céphalométrique ( g 5).Autrement dit, l’analyse fait croire que les variations angulairesobservées sont systématiquement le fait d’un seul des trois pointsqui déterminent un angle (et comme par hasard, c’est le point qui

    intéresse l’orthodontiste), et que les deux autres points sont toujours bie n pla cés, c’est-à -di re con formément à la moy enn e et sanspossibilité de variation. Ce type de raisonnement est répété pour laplupart des valeurs angulaires céphalométriques.Or, il est bien évident qu’aucun point osseux n’est privilégié. Chaqueindividu est unique, il diffère des autres, y compris dans lalocalisation de ses points céphalométriques dits « de référence ».Même si l’on pouvait trouver, fusse en imagination, un point derepère osseux qui ne soit sujet à aucun phénomène d’apposition oude résorption, cela montrerait que ce point est fixe chez un sujetdonné et utilisable pour des superpositions de tracés correspondantà des dates différentes, mais cela ne signifierait pas que ce pointserait placé chez le sujet mesuré exactement au même endroit quedans la population de référence ( g 6 à 8).

    5   Détermination cépha-lométrique de la position dumenton par l’angle S-N-Pog ou N-Pog/plan deFrancfort.

    6   La position du point Svarieselonles sujets lorsquel’on se réfère à la ligne Ba-N (d’après   [28]).

    7   La position de l’articulation temporomandibulaire, celle du Porion (et donc celledu plan de Francfort) varient par rapport au point S (d’après   [18]).

    8   Deux sujets avec des pro ls semblables peuvent présenter des points S ouPog différemment placés.D’après l’analyse céphalo-métrique, l’un des sujets

     présente une rétromandibu-lie et l’autre pas, bien qu’ilsaient le même pro l.

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    ne sont pas à l’abri de toute critique : la valeur de l’angle ANB peutchanger du fait des variations du seul point N, considéré commefixe alors qu’il ne l’est pas. De ce fait, l’angle ANB peut varier alorsque le décalage des bases que cet angle est censé exprimé resteconstant ( g 12).

    C R I T I Q U E D E L ’ A N A L YS E C É P H A L O M É T R I Q U EÀ U T I L I S A T I O N T H É R A P E U T I Q U E

    Les valeurs proposées par les différentes méthodes d’analyse pourfigurer des objectifs de traitement (et cette expression est lourde desens quand on pense aux efforts qu’il faut faire pour les atteindre),sont sans intérêt et vides de signification. Ces valeurs correspondentle plus souvent à une moyenne. Elles ont été qualifiées de « valeursidéales » et sont devenues pour certains des valeurs idoles. Or, cesvaleurs ne peuvent ni assurer une bonne fonction, ni assurer une bonne esthétique, ni une bonne stabilité, comme on serait en droitde l’attendre de valeurs prétendues « idéales ».

    Pour montrer que ces valeurs céphalométriques n’assurent pas une bonne foncti on, prenon s l’exemple de la positi on de l’inc isivemaxillaire. Comment la fonction incisive pourrait-elle être assuréepar l’analyse puisqu’elle ne prend même pas en compte l’orientationde la seule face fonctionnelle de l’incisive maxillaire, sa facepalatine ?La céphalométrie ne s’intéresse pas à la « pente incisive » ; elle nes’intéresse pas à la façon dont les incisives assurent la désocclusiondes molaires lors de la propulsion. Et pourtant, pour lesocclusodontistes, la raison d’être des incisives est d’assurer par cettedésocclusion la protection des molaires ( g 13). La céphalométrie nes’intéresse pas non plus à l’angle intercoronaire dit de liberté  ( g 14)qui, pour Slavicek   [30], constitue la meilleure prévention des troubles

    articulaires. La céphalométrie ne s’intéresse pas à la fonctionocclusale, comment l’assurerait-elle ? Comment l’analysecéphalométrique assurerait-elle l’esthétique puisqu’elle prend lamoyenne pour idéal ? Peut-on confondre deux notions s iradicalement opposées ? Par définition, en matière d’esthétique, lamoyenne n’est pas idéale. D’ailleurs personne ne veux être« moyen ». Prenez toutes les mesures des femmes d’Europe, faites lamoyenne, croyez-vous que vous aurez les mesures « idéales » ?Considérez la photographie des dix plus belles filles du monde : seressemblent-elles ? Non : vous avez sous les yeux dix séries demesures faciales qui correspondent à une beauté parfaite, dixpositions différentes des incisives en harmonie avec chaque type devisage, et l’analyse céphalométrique prétend qu’il n’y en a qu’une !

    Les valeurs dites idéales qui ne peuvent ni assurer une bonnefonction, ni une bonne esthétique, ne peuvent non plus assurer une bonn e sta bi lit é. La posit ion de l’ inc isi ve ma ndi bu lai re ser td’exemple. On a prétendu qu’elle n’était stable que si elle étaitplacée à 90° sur le plan mandibulaire. C’était la condition de lastabilité. Comme si l’incisive était construite en équilibre sur le planmandibulaire et qu’elle ne pouvait pencher sans tomber ! Unenouvelle tour de Pise ! Pourtant tout le monde sait que ce quimaintient l’incisive mandibulaire, c’est l’os alvéolaire et surtout lesmasses musculaires qui l’enserrent et l’orientent. Sa position nedépend en rien des lignes imaginaires ou fictives qui passent autourd’elle. Son équilibre est lié à des données anatomophysiologiques etnon à des considérations géométriques.Les « objectifs de traitement » fixés par la céphalométrie classique etqui reposent sur des moyennes ne peuvent donc assurer ni une bonne fonction, ni une bonne esthétique, ni une bonne stabilité.Cette critique sévère des analyses à but thérapeutique, renduepublique depuis de longues années, n’a jamais reçu de réponsevalidant cette utilisation de la céphalométrie.

    S I M P L I F I C A T I O N D E S A N A L Y S E S D E S T I N É E SÀ LA R EC HER C HE

    La critique de l’analyse céphalométrique comme procédé dediagnostic et comme guide thérapeutique ne porte pas sur lamesure, mais sur son interprétation. Mais lorsque les mesures nesont plus interprétées comme il est fait dans les analyses à usageclinique, alors l’intérêt de ces mesures peut être reconsidéré.La première critique, celle qui porte sur le nombre des mesures, meten évidence le besoin d’une analyse simplifiée. Les critiques

    12   La valeur de l’angle ANB est in uencée par la position du point N, indé- pendamment du rapportdes bases maxillaires

    qu’il est censé exprimer(d’après [3]).

    13   La pente incisive, en conjonction avec la pente condylienne, doit assurerla désocclusion des molaires lors de la propulsion de la mandibule.

    14   Angle intercoronaire dit de liberté (d’après  [30]).

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    suivantes expliquent pourquoi nous ne recherchons de simplificationque pour les utilisations de la céphalométrie qui nous paraissentnon critiquables : ses applications à la recherche, à la pédagogie et àla description de la face.Nous avons dit qu’un petit angle SNB n’indiquait pas

    nécessairement une mandibule trop en arrière parce que, chez lesujet considéré, la réduction de l’angle pouvait provenir aussi biend’un point S bas placé, que d’un point N trop haut ou trop avancé.En revanche, si la moyenne des angles SNB d’un échantillonconstitué selon les règles de la statistique est significativementdifférente de la moyenne des angles SNB d’un autre échantillon, onpeut affirmer cette différence sans faute de raisonnement. Lesvariations individuelles de position des points S et N se fondentalors sur une moyenne qui peut être statistiquement comparée aveccelle d’une autre population.Les travaux de recherche utilisant des mesures céphalométriquessont extrêmement nombreux. Ils ont un intérêt scientifique dans lamesure où sont suivies les règles mathématiques de la statistique.

    De tels travaux sont employés à de nombreuses fins :– comparaisons entre des populations différentes (anthropologie,génétique des populations, etc) ;

    – comparaison d’une même population à des époques différentes(effets de la croissance, de la sénescence, d’un traitement) ;

    – recherche de corrélations entre diverses mesures faciales (lesprécautions à observer pour établir ces corrélations ont été préciséespar Solow   [31]) ;

    – corrélat ions entre éléments anatomiques et élémentsphysiologiques ou pathologiques.L’analyse céphalométrique utilisée pour un travail de recherche est

    souvent réduite et simplifiée : le chercheur ne garde que les mesuresutiles à sa démonstration. En fait, chaque travail repose sur uneméthode spécifique adaptée à la nature de la recherche. Il est doncimpossible de proposer une méthode simplifiée « standard » qui faitune recherche nouvelle selon une optique originale.

    S I M P L I F I C A T I O N D E S D O C U M E N T S E T D E S A N A L Y S E SÀ V I S É E P É D A G O G I Q U E

    Du point de vue pédagogique, on ne peut que souligner l’intérêt dela téléradiographie qui montre en vraie grandeur un grand nombrede structures anatomiques selon des incidences bien définies.Elle fut la source de grands progrès en complétant l’observation desstructures anatomiques par des éléments recueillis par l’examen

    clinique.Le tracé céphalométrique, qui visualise et qui schématise lesprincipales structures, ou tout du moins celles qui intéressentl’orthodontiste, contribue efficacement lui aussi à visualiser lesharmonies et les dysharmonies de l’architecture faciale. C’est de plusun moyen pour l’étudiant de travailler sur une maquette un cas donton connaît le début et dont on possède les documents après sontraitement réel.Les possibilités de simplification sont liées à l’étendue duprogramme d’enseignement. Si celui-ci est limité, on peut utiliserl’analyse simplifiée décrite ici, qui indique les principalescaractéristiques de la face. Si le programme est étendu et approfondi,on ne peut plus parler de méthode simplifiée quelle qu’elle soit.

    S I M P L I F I C A TI O N D E S A N A L Y S E S U T I L I S É ESP O U R L A D E S C R I P T I O N D E L A F A C E

    Certaines valeurs céphalométriques peuvent caractériser un type deface d’une façon plus précise, plus brève, et plus proche de la réalitéque les mots ou les images du vocabulaire courant.Lorsqu’un orthodontiste parle d’un angle ANB supérieur à 10°, ilest vrai que l’on ne peut savoir si A est trop en avant, N trop bas,ou B trop en arrière, mais l’interlocuteur comprend que, de toutefaçon, la malocclusion est sévère, qu’elle affecte vraisemblablementla fonction occlusale et l’aspect du visage, et que le traitement estimportant.

    Cette utilisation « descriptive » de l’analyse rejoint les objectifs desanalyses typologiques décrites ici ( g 15).

    – Dans le plan sagittal, l’angle ANB qui est une mesure trèsrépandue peut être choisi pour caractériser le profil squelettiqued’un individu. Toutefois, la lecture elle-même, comme nous l’avonsvu, peut être influencée par les variations du point N qui seproduisent indépendamment des points A et B ( g 12). De ce fait, lavaleur de l’angle ANB doit être appréciée avec une marged’incertitude.Schudy   [28] a proposé les termes hypo- et hyperdivergents pourdésigner les faces dont la dimension verticale antérieure estdiminuée ou augmentée, et il a montré combien le traitement et lepronostic étaient différents dans un cas ou dans l’autre.

    – L’angle formé par la ligne SN et le plan mandibulaire, entre les branches duquel se situe la totalité de la face, exprime bien lerapport entre la hauteur de la partie antérieure et celle de la partie

    postérieure de la face ( g 16).– Les quatre points qui déterminent cet angle (deux pour le planmandibulaire et deux pour S-N) apparaissent comme étant eux-mêmes variables (et c’est leur variation que mesure l’angle). Cettemesure n’est donc pas touchée par les critiques exprimées plus haut.

    – Pour compléter cet ensemble descriptif, il faut observer la facefrontalement et évaluer le rapport entre largeur et hauteur ( g 1C).

    L’indice de prosopie N - MeBizyg

      a été décrit plus haut (cf supra :

    Analyse transversale).

    L’intérêt de l’analyse simplifiée comme procédé de description de laface est certain, mais cette description même sommaire supposequ’une information soit donnée dans chacune des trois dimensionsde l’espace. Les trois mesures qui, rassemblées, paraissent le mieuxcaractériser un type facial sont :

    – l’angle ANB ;

    – l’angle SN/plan mandibulaire ;

    – l’indice de prosopie.

    L’emploi de ces mesures pour décrire la face est d’autant pluscommode que cette description peut être schématisée aisément.

    15   Angle ANB.

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    S C H É M A T I S A T I O N D E L ’ A N A L YS E S I M P L I FI É E

    D’un point de vue descriptif, il est peu utile de connaître avec uneextrême précision les valeurs des mesures considérées et trop deprécision serait illusoire. L’important est d’avoir une idée complètedu schéma facial.

    Une évaluation simple et rapide se déroule en deux étapes :

    – les mesures citées précédemment sont toujours nommées dans lemême ordre : l’angle ANB, puis l’angle SN-plan mandibulaire, puisl’indice de prosopie ;

    – les valeurs de ces mesures sont divisées en trois groupes nommés1, 2, 3 :

    – angle ANB : valeurs élevées : 1 ; valeurs moyennes : 2 ; valeursnégatives (dans le sens Cl III) : 3 ;

    – angle SN-plan mandibulaire : valeurs élevées : 1 ; valeursmoyennes : 2 ; valeurs faibles : 3 ;

    – If : valeurs élevées (face longue) : 1 ; valeurs moyennes(prosopie) : 2 ; valeurs faibles (face courte) : 3.

    Si ces trois caractéristiques faciales sont citées toujours dans le mêmeordre, il suffit de parler d’un type facial 1.1.1 pour signaler que dansce cas le menton est reculé par rapport au maxillaire, que la face esthyperdivergente et étroite. Le type 3.2.2 présente une promandibuliesur une face bien équilibrée dans les deux sens, vertical et frontal.Ainsi, d’une façon extrêmement rapide et facile à introduire enfichier informatique, le type facial est caractérisé. Une telleschématisation dépasse le domaine orthodontique et pourrait rendreservice aux anthropologistes et peut-être à l’identification ante etpost mortem si des déformations post mortem n’étaient passoupçonnées.

    A N A L Y S E C É P H A L O M É T R I Q U E S I M P L I F I ÉEE T D E S C R I P T I O N D E L A D E N T U R E

    Depuis un siècle, différentes classifications et descriptions dusystème dentaire et de l’occlusion des arcades ont été proposées.Une seule s’est imposée : c’est la classification d’Angle. Elle est bienconnue et permet de schématiser la disposition des dents et leursrapports d’occlusion.Toutefois, lorsque l’on considère l’ensemble denture-face, commecela est classique en orthodontie dentofaciale, on aperçoit un hiatusentre l’expression simplifiée de la face qui vient d’être proposée etla schématisation qu’offre la classification d’Angle.

    Dans la face vue selon les trois sens de l’espace, où se place lesystème dentaire ? En effet, celui-ci n’est pas représenté ou fixé par

    les trois mesures faciales que nous avons retenues.C’est pourquoi nous devons ajouter deux autres mesures qui situentles extrémités antérieures des arcades dentaires par rapport aux bords antérieurs des bases osseuses. Ce sont la mesure entre le bordincisif maxillaire et la ligne A-Pog, et la mesure du bord incisif mandibulaire à cette même ligne. Ces distances sont exprimées enmillimètres ( g 17).

    Ces mesures présentent l’avantage d’être usuelles et aussi de n’êtrepas dépendantes d’une ligne de référence supposée fixe alors qu’ellene l’est pas, la variabilité des points A et Pog étant évidente.

    En résumé, l’analyse simplifiée comporte deux volets :

    – une analyse descriptive de la face qui est fournie par troismesures : l’angle ANB, l’angle SN-plan mandibulaire, l’indice deprosopie ;

    – une analyse descriptive de la denture et de l’occlusion qui reposesur deux mesures et une classification relative à l’occlusion : distanceI à A-Pog, distance i à A-Pog, classification d’Angle.

    Co n cl u si on 

    Le cliché téléradiographique d’une part, et l’analyse céphalométriqued’autre part, ont été et sont encore de merveilleux moyens d’exploration

    et de connaissance de la face.Les mesures céphalométriques se sont abusivement multipliées, au point qu’il est devenu souhaitable de proposer une analyse simpli ée.Par ailleurs l’une des utilisations de l’analyse céphalométrique, sonapplication au diagnostic et à la thérapeutique, paraît reposer sur uneinterprétation erronée des mesures observées.La face peut être décrite par une mesure caractéristique de chacune destrois dimensions de l’espace. La simpli cation proposée permet decodi er ces trois mesures, donc déterminer le type facial et de façonadaptée à l’usage informatique.Dans la pratique orthodontique, la connaissance du schéma facial doitêtre complétée par une information sur le type de denture et les rapports

    16   Angle SN/plan mandibulaire proposé par Schudy  [29] pour caractériser le typede face dans le sens vertical.

    17   Mesure linéaire des incisives au plan A-Pog.

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    d’occlusion des arcades dentaires ; or cette notion est très classiquementapportée par la classi cation d’Angle. Son usage est si répandu qu’il estapparu inutile de recréer une nouvelle typologie. Il suffit d’établir unerelation entre la position des arcades et les structures de la face pourdonner une cohérence à cet ensemble descriptif.

     Ainsi, le praticien, à partir de cinq mesures céphalométriques et de laclassi cation d’Angle, semble disposer d’un mode de description de la face et de la denture qui, bien que sommaire, paraît plus complet et plusréaliste que les indications fragmentaires dont il devait se contenter jusqu’à présent.

    R éf ér en c es 

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    23-455-D-10   Anal ysecéphalométr ique simpl ifiée    Odontologie/Stomatologie

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    MCP / EMC C M J N