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• MAIRES DE FRANCE AVRIL AVRIL MAIRES DE FRANCE • Dossier L es communes n’ont plus que six mois pour mettre en œuvre l’ou- verture des données publiques imposée par la loi aux communes de plus de 3 500 habitants (ou 50 agents). Une obligation qui n’est pas totalement nouvelle puisque les collectivités sont, depuis la loi Cada de 1978, tenues de don- ner accès à certains documents adminis- tratifs. La loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique introduit une nouveauté : l’obligation de mettre à dis- position des données numériques réutili- sables par des machines. Car au-delà de l’amélioration de la transparence démo- cratique, c’est bien la possibilité de mani- puler les données et de créer de nouveaux usages qui est la finalité de ce texte. « Le premier bénéfice de l’open data est pour les agents », constatent à l’unisson les collectivités qui ont participé à l’expé- rimentation « Opendata locale » dont les résultats ont été dévoilés mi-février, à Paris. Ne plus avoir à quémander l’agenda culturel géré par la communica- tion pour permettre au service enfance de planifier les sorties scolaires, bénéfi- cier d’une source unique et à jour pour les horaires des services publics, trouver faci- lement l’ensemble des délibérations… L’accès centralisé à ces informations béné- ficie autant aux agents qu’aux entre- prises et aux citoyens. En téléchargeant des données structurées sur le portail de la collectivité, ces derniers pourront, par exemple, analyser la féminisation des conseils municipaux et la startup enri- chira son application de mobilité en géo- localisant l’ensemble des places de sta- tionnement avec les tarifs associés. l’ensemble des communes. Le portail data.gouv.fr permet d’ores et déjà d’accé- der à une dizaine de jeux de données de l’INSEE et du ministère des Finances pour l’ensemble des communes, et il devrait être enrichi dans les mois à venir. D’autre part, « il faut travailler avec les éditeurs de logiciel pour les inciter à créer un “bou- ton open data” au sein des applications métier des collectivités », explique Jean Marie Bourgogne. Un bouton qui pour- rait accroître considérablement le volume des données disponibles. Pour le moment, l’association Opendata France travaille avec une douzaine d’éditeurs pour nor- maliser les jeux de données, garantir leur interopérabilité et leur compatibilité avec la réglementation sur les données person- nelles. Un processus qui pourrait s’accélé- rer si les communes intègrent des clauses open data aux marchés d’acquisition de logiciels et qui, s’il était mené à son terme, permettrait aux collectivités de se libérer du travail de « moissonnage » des don- nées pour se concentrer sur le développe- ment des usages. Olivier DEVILLERS Si le « pourquoi ouvrir les données » ne fait plus débat, le « comment » suscite encore de nombreuses questions, car la loi n’a pas prévu de ressources supplémentaires pour permettre aux collectivités d’exercer cette nouvelle mission. Le mot-clef de l’ex- périmentation Opendata locale est donc sans surprise « mutualisation ». « L’open data dans son coin n’a pas d’avenir, l’ap- proche doit être a minima intercommu- nale quand la collectivité ne peut pas s’ap- puyer sur une structure de mutualisation existante. Nous avons par ailleurs cherché à mutualiser, à l’échelle nationale, tout ce qui pouvait l’être », explique Jean-Marie Bourgogne, délégué général d’Opendata France, dont l’association a piloté Open- data locale. C’est ainsi que plusieurs groupes de travail, associant Etalab, Open- data France et les collectivités pilotes, ont élaboré des guides méthodologiques, fiches pratiques, modules de formation et bibliothèques de ressources désormais en libre accès sur internet. Parmi les points de vigilance qui ont émergé de l’expérimentation, la néces- saire articulation de l’open data avec le renforcement de la protection des don- nées personnelles prévu par le règlement européen qui entrera en vigueur le 25 mai prochain. Une contrainte relativisée cependant par Opendata France qui fait remarquer qu’une grande partie des don- nées communales (équipements, infra- structures, géographie…) ne sont pas « personnelles » et donc pas concernées par la législation. Par ailleurs, en obligeant les collectivités à nommer un délégué à la protection des données (DPD), le règle- ment général sur la protection des don- nées (RGPD) pourrait même créer des synergies car celui-ci sera bien placé pour piloter l’open data (lire la fiche p. 56). Si les ressources mutualisées peuvent permettre à l’open data de démarrer, un changement d’approche s’avère néces- saire pour accélérer. Deux pistes complé- mentaires sont étudiées pour massifier les publications sans surcharger pour autant les collectivités. D’une part, l’État collecte de très nombreuses données locales – population, économie, tourisme, information géographique… – avec l’ob- jectif de les publier en open data pour Open data : ouvrir les données publiques, pourquoi, comment ? Sur les 3 500 collectivités concernées par l’obligation d’ouverture de leurs don- nées, à peine 5 % sont pas- sées à l’open data. Pour satis- faire à cette obligation, elles peuvent désormais s’ap- puyer sur des ressources et des outils mutualisés. Il leur reste à construire une straté- gie open data en phase avec les besoins de leur territoire. Open data Dossier © olly - stock.adobe.com collectivités ont ouvert leurs données, début 2018. Parmi celles- ci, 163 collectivités ont leur propre portail, 37 collecti- vités utilisent exclusivement le portail data.gouv.fr. Au total, 23 000 jeux de données sont accessibles. Les trois théma- tiques les plus pré- sentes sont : territoire (32 %), administration (28 %), culture, sport, loisirs (17 %). (Source : Opendata France). QUESTIONS À... Laurence Comparat, adjointe au maire de Grenoble (38), présidente d’Opendata France « L’OPEN DATA EST UNE OPPORTUNITÉ D’AMÉLIORER LE SERVICE PUBLIC » © jakarin2521 - stock.adobe.com © Ville de Grenoble Moins de 10 % des collectivités concernées sont passées à l’open data. Comment accélérer ? Nous passons un cap : en un an, on a gagné autant de collectivités open data que sur les cinq années précédentes. Il va y avoir un effet boule de neige. On peut miser sur les dynamiques mises en œuvre par les structures de mutualisation, les métropoles mais aussi Etalab qui facilitent les aspects tech- niques de l’open data : plateformes, outils, etc. L’open data est une obligation, mais c’est surtout une opportunité d’améliorer le service public avec des gains qu’il faudrait sans doute mieux mesurer. Comment mobiliser les éditeurs de logiciels ? Il y a plusieurs approches possibles. Faut-il des normes ou des obligations réglementaires impo- sées par le haut ? Je n’en suis pas certaine. Il faut partir des besoins du terrain. Avant la mise à disposition des données au public, nous avons besoin d’échanger des données en interne, car les  premiers bénéficiaires de l’open data sont les services. Un dialogue avec les éditeurs est donc indispensable, ce qu’Opendata France a entamé avec une douzaine d’entre eux. On peut ensuite miser sur la commande publique afin que tous les éditeurs s’adaptent à nos obligations open data. L’open data a cependant besoin de normes… C’est un enjeu central qui conditionne l’interopé- rabilité des systèmes d’information et la possibi- lité de changer de prestataire (notion de portabi- lité). C’est ce qui nous a conduit à proposer un « socle commun de données » – évolutif – qui définit des jeux de données normalisées, que toutes les collectivités peuvent ouvrir sans se poser la question du format, des métadonnées… Comment mesurer les bénéfices de l’open data ? Avant même de connaître les gains économiques de l’open data, nous rencontrons aujourd’hui des difficultés pour savoir qui réutilise les données publiques. Pour dépasser cet effet « bouteille à la mer », nous avons décidé de lancer un obser- vatoire pour mieux comprendre les pratiques et valoriser toutes les formes de réutilisation.

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Dossier

L es communes n’ont plus que sixmois pour mettre en œuvre l’ou-verture des données publiquesimposée par la loi aux communes

de plus de 3 500 habitants (ou 50 agents).Une obligation qui n’est pas totalementnouvelle puisque les collectivités sont,depuis la loi Cada de 1978, tenues de don-ner accès à certains documents adminis-tratifs. La loi du 7 octobre 2016 pour uneRépublique numérique introduit unenouveauté : l’obligation de mettre à dis-position des données numériques réutili-sables par des machines. Car au-delà del’amélioration de la transparence démo-cratique, c’est bien la possibilité de mani-puler les données et de créer de nouveauxusages qui est la finalité de ce texte. « Le premier bénéfice de l’open data estpour les agents », constatent à l’unisson

les collectivités qui ont participé à l’expé-rimentation « Opendata locale » dontles résultats ont été dévoilés mi-février,à Paris. Ne plus avoir à quémanderl’agenda culturel géré par la communica-tion pour permettre au service enfancede planifier les sorties scolaires, bénéfi-cier d’une source unique et à jour pour leshoraires des services publics, trouver faci-lement l’ensemble des délibérations…L’accès centralisé à ces informations béné-ficie autant aux agents qu’aux entre-prises et aux citoyens. En téléchargeantdes données structurées sur le portail dela collectivité, ces derniers pourront, parexemple, analyser la féminisation desconseils municipaux et la startup enri-chira son application de mobilité en géo-localisant l’ensemble des places de sta-tionnement avec les tarifs associés.

l’ensemble des communes. Le portaildata.gouv.fr permet d’ores et déjà d’accé-der à une dizaine de jeux de données del’INSEE et du ministère des Finances pourl’ensemble des communes, et il devraitêtre enrichi dans les mois à venir. D’autrepart, « il faut travailler avec les éditeursde logiciel pour les inciter à créer un “bou-ton open data” au sein des applicationsmétier des collectivités», explique JeanMarie Bourgogne. Un bouton qui pour-rait accroître considérablement le volumedes données disponibles. Pour le moment,l’association Opendata France travailleavec une douzaine d’éditeurs pour nor-maliser les jeux de données, garantir leurinteropérabilité et leur compatibilité avecla réglementation sur les données person-nelles. Un processus qui pourrait s’accélé-rer si les communes intègrent des clausesopen data aux marchés d’acquisition delogiciels et qui, s’il était mené à son terme,permettrait aux collectivités de se libérerdu travail de « moissonnage » des don-nées pour se concentrer sur le développe-ment des usages.

Olivier DEVILLERS

Si le « pourquoi ouvrir les données » ne faitplus débat, le « comment » suscite encorede nombreuses questions, car la loi n’a pasprévu de ressources supplémentairespour permettre aux collectivités d’exercercette nouvelle mission. Le mot-clef de l’ex-périmentation Opendata locale est doncsans surprise « mutualisation ». « L’opendata dans son coin n’a pas d’avenir, l’ap-proche doit être a minima intercommu-nale quand la collectivité ne peut pas s’ap-puyer sur une structure de mutualisationexistante. Nous avons par ailleurs cherchéà mutualiser, à l’échelle nationale, tout cequi pouvait l’être », explique Jean-MarieBourgogne, délégué général d’OpendataFrance, dont l’association a piloté Open-data locale. C’est ainsi que plusieursgroupes de travail, associant Etalab, Open-data France et les collectivités pilotes, ontélaboré des guides méthodologiques,fiches pratiques, modules de formation etbibliothèques de ressources désormais enlibre accès sur internet. Parmi les points de vigilance qui ontémergé de l’expérimentation, la néces-saire articulation de l’open data avec le

renforcement de la protection des don-nées personnelles prévu par le règlementeuropéen qui entrera en vigueur le 25 maiprochain. Une contrainte relativiséecependant par Opendata France qui faitremarquer qu’une grande partie des don-nées communales (équipements, infra-structures, géographie…) ne sont pas« personnelles » et donc pas concernéespar la législation. Par ailleurs, en obligeantles collectivités à nommer un délégué à laprotection des données (DPD), le règle-ment général sur la protection des don-nées (RGPD) pourrait même créer dessynergies car celui-ci sera bien placé pourpiloter l’open data (lire la fiche p. 56).Si les ressources mutualisées peuventpermettre à l’open data de démarrer, unchangement d’approche s’avère néces-saire pour accélérer. Deux pistes complé-mentaires sont étudiées pour massifierles publications sans surcharger pourautant les collectivités. D’une part, l’Étatcollecte de très nombreuses donnéeslocales – population, économie, tourisme,information géographique… – avec l’ob-jectif de les publier en open data pour

Open data :ouvrir les données publiques,pourquoi, comment ?

Sur les 3 500 collectivitésconcernées par l’obligationd’ouverture de leurs don-nées, à peine 5 % sont pas-sées à l’open data. Pour satis-faire à cette obligation, ellespeuvent désormais s’ap-puyer sur des ressources etdes outils mutualisés. Il leurreste à construire une straté-gie open data en phase avecles besoins de leur territoire.

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219collectivitésont ouvert leursdonnées, début

2018. Parmi celles-ci, 163 collectivitésont leur propre

portail, 37 collecti-vités utilisent

exclusivement leportail data.gouv.fr. Au total, 23000 jeuxde données sontaccessibles.

Les trois théma-tiques les plus pré-

sentes sont : territoire (32 %),administration (28 %), culture,

sport, loisirs (17 %).(Source : Opendata

France).

QUESTIONS À... Laurence Comparat, adjointe au maire de Grenoble (38), présidente d’Opendata France

« L’OPEN DATA EST UNE OPPORTUNITÉD’AMÉLIORER LE SERVICE PUBLIC »

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Moins de 10 % des collectivités concernées sontpassées à l’open data. Comment accélérer ?Nous passons un cap : en un an, on a gagné autantde collectivités open data que sur les cinq annéesprécédentes. Il va y avoir un effet boule de neige.On peut miser sur les dynamiques mises en œuvrepar les structures de mutualisation, les métropolesmais aussi Etalab qui facilitent les aspects tech-niques de l’open data : plateformes, outils, etc.L’open data est une obligation, mais c’est surtoutune opportunité d’améliorer le service public avecdes gains qu’il faudrait sans doute mieux mesurer.Comment mobiliser les éditeurs de logiciels ?Il y a plusieurs approches possibles. Faut-il desnormes ou des obligations réglementaires impo-sées par le haut ? Je n’en suis pas certaine. Il fautpartir des besoins du terrain. Avant la mise à disposition des données au public, nous avonsbesoin d’échanger des données en interne, carles  premiers bénéficiaires de l’open data sont les services. Un dialogue avec les éditeurs est donc

indispensable, ce qu’Opendata France a entaméavec une douzaine d’entre eux. On peut ensuitemiser sur la commande publique afin que tous leséditeurs s’adaptent à nos obligations open data. L’open data a cependant besoin de normes…C’est un enjeu central qui conditionne l’interopé-rabilité des systèmes d’information et la possibi-lité de changer de prestataire (notion de portabi-lité). C’est ce qui nous a conduit à proposer un«socle commun de données » – évolutif – qui définit des jeux de données normalisées, quetoutes les collectivités peuvent ouvrir sans seposer la question du format, des métadonnées…Comment mesurer les bénéfices de l’open data ?Avant même de connaître les gains économiquesde l’open data, nous rencontrons aujourd’hui desdifficultés pour savoir qui réutilise les donnéespubliques. Pour dépasser cet effet « bouteilleà la mer », nous avons décidé de lancer un obser-vatoire pour mieux comprendre les pratiques etvaloriser toutes les formes de réutilisation.

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AVRIL 2018 MAIRES DE FRANCE • 4140 • MAIRES DE FRANCE AVRIL 2018

Open dataDossier

Identifier les exceptions Seules les données communicables, ausens de la loi CADA, peuvent être publiées.Sont exclues du champ de l’open data lesdonnées touchant à la sécurité nationaleou couvertes par les différents secretslégaux et les données personnelles. Sur cesdernières, il convient d’être vigilant, car lapublication de données personnellespasse par le consentement des citoyenssur une finalité d’usage déterminée. Lors-qu’il y a des données nominatives, la CNILinvite à les anonymiser, par suppressionou noircissement, ou à « pseudonymiser »ces fichiers. Une manipulation assezsimple pour un fichier sous forme de listenominative qui peut s’avérer plus com-plexe pour certains documents (les délibé-rations où la présence de données nomi-

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L ’ouverture des données publiquesest une obligation légale. Elle doitsurtout être perçue comme uneopportunité à saisir pour dévelop-

per la transparence de l’action publique etaccélérer la transformation numériquedes territoires. En travaillant en « modeprojet », avec des objectifs précis, la collec-tivité facilitera le lancement de ladémarche. Mais un open data « durable »implique la mise en place d’une organisa-tion adéquate.

Désigner un pilote La délibération de la collectivité n’est pasindispensable au lancement du projetmais elle lui permettra d’asseoir sa légiti-mité car l’open data impacte l’ensembledes services. Au-delà de l’affichage desobjectifs de l’ouverture (démocratie locale,innovation…), cet acte définira les moyenstechniques alloués et le service pilote. Leprofil de l’agent choisi pour exercer cettemission devra allier un appétit pour lenumérique, des connaissances juridiquesde base et, surtout, un sens de la négo-ciation. Les communicants, les juristes(notamment en charge des données per-sonnelles) et les informaticiens forment legros des profils mais on trouve aussi descomptables ou des personnes en chargede l’information géographique.

Cartographier les donnéesexistantesLes données numériques, produites pardes applications, par les services voire parles citoyens sont nombreuses dans les col-lectivités. Il faut tout d’abord réaliser unétat des lieux des données potentielle-ment publiables. La ville de Saint-Malo(35) a ainsi listé tous les jeux de donnéesdisponibles avec plusieurs critères asso-ciés : un nettoyage préalable des donnéesest-il nécessaire ? Quel est leur potentiel

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de réutilisation eu égard aux télécharge-ments observés sur les portails open dataexistants ? Les données présentent-ellesune sensibilité particulière ? Soumis auxélus, ce tableau a permis de lancer unedémarche qui s’est structurée au fil del’eau. Ces mises en ligne suscitent (ou non)un intérêt, génèrent des demandes sup-plémentaires et la collectivité avance ainsipetit à petit dans sa démarche open data.À défaut de pouvoir mobiliser des res-sources pour réaliser cet inventaire, la col-lectivité peut commencer par publier lesdonnées du « socle commun » élaborépar Opendata France : délibérations, mar-chés publics, subventions, équipementspublics, liste des prénoms donnés à l’étatcivil, adresses… Si ce socle n’a pas de valeurréglementaire, il contribue à la massifica-tion des usages à l’échelle nationale.

Ces choix déterminent la qualité d’un jeude données et son potentiel de réutilisa-tion. « La principale limite aux initiativesopen data des collectivités précurseursest l’hétérogénéité des formats et de lamanière dont sont organisées les don-nées », reconnaît Jean-Marie Bourgogne,délégué général d’Opendata France. Dansce domaine, le diable se cache souventdans les subtilités des tableurs. Virgulemal placée, cellules fusionnées, absencede date…, autant de détails qui font perdredu temps aux réutilisateurs de donnéespubliques. Pour organiser leurs données,les collectivités peuvent s’appuyer surdiverses normes comme celles définiespar l’Afnor, l’INSEE, La Poste ou Inspire(données géographiques). Elles peuventaussi solliciter les associations spéciali-sées (tourisme, mobilité…) et s’informer

Open data : les points clés et les réflexespour une bonne démarcheL’ouverture des données publiques nécessite un pilote et la mobilisation des services de la collectivité autour d’un projet.

natives est aléatoire). Des solutions logi-cielles existent (Amnesia ou Anonymiser)pour automatiser cette tâche. Les collecti-vités doivent surtout éliminer les donnéesdites « sensibles», c’est-à-dire touchant àl’intimité d’une personne physique (santé,par exemple). Enfin, pour certaines don-nées non nominatives (consommationélectrique des habitants), la CNIL exigeleur publication à la maille du quartierpour ne pas permettre de ré-identifier lesconsommateurs.

Privilégier des formats normalisés L’open data vise à faciliter les réutilisationsdes données par des tiers et des machines.Un impératif qui impose à la collectivitéde choisir des formats interopérables etdes architectures de fichiers standards.

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DossierOpen data

sur les sites de la communauté open data(lire ci-dessous).

Choisir la licence et la plateforme de diffusionLa diffusion des données, même à titregratuit, impose un cadre juridique que lelégislateur a souhaité le plus simple pos-sible pour faciliter les réutilisations. Defait, les collectivités ont le choix entredeux licences, la licence dite « ouverte »,qui n’impose que la mention de la pater-nité des données, et la licence ODbL quiimplique un repartage des données àl’identique en cas d’adaptation des don-nées (1). Une licence s’applique à un jeu dedonnées particulier et peut donc différerd’un jeu à l’autre. Dans tous les cas, la gra-tuité est imposée par la loi, l’usage d’uneredevance étant limité à un nombre trèsrestreint d’acteurs. La collectivité doitensuite choisir un mode de diffusion desdonnées. Elle peut le faire via son siteinternet à moindre coût ou recourir à uneplateforme mutualisée à l’échelle inter-communale, départementale ou régio-nale, pour bénéficier de fonctionnalitésévoluées (lire ci-contre). Elle peut enfin lespublier, gratuitement, sur la plateformedata.gouv.fr, à l’instar de Nevers (58).

Animer la politique open dataUne fois les données publiées, il s’agit desusciter des réutilisations. L’organisationd’événements open data associant déve-loppeurs et entreprises contribuera àmobiliser les acteurs locaux. À Digne-les-Bains (04), une «cartopartie» répertorieles entreprises d’une zone d’activités.À Carcassonne (11), la ville a organisé un«hackathon» – compétition de dévelop-peurs – afin de réfléchir aux outils numé-riques à développer pour attirer, en centre-ville, les touristes qui ne visitent que lacitadelle, située en périphérie. Des projetsmenés avec des partenaires tels que desécoles informatiques – Simplon à Car-cassonne – ou des associations spéciali-sées – Open Street Maps, Regards citoyens,Libertic à Dignes – qui allient sensibili-sation à l’open data et réalisations. La poli-tique d’animation gagnera cependant àêtre coordonnée à un niveau intercom-munal, départemental ou régional pourmaximiser les retombées. O. D.

(1) Lire la fiche parue dans Maires de France, n° 355,mars 2018, p. 57.

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Préparation et mise à disposition des jeux de données • Mise en qualité et format des données • Préparation des jeux de données • Mise à disposition sur la plateforme dé�nie

Évolution des modes de fonctionnementde la collectivité • Revue des processus concernés par les données ouvertes • Formalisation des évolutions à apporter à ces processus pour assurer la production, la mise en qualité et la mise à disposition des données • Mise en œuvre des évolutions

Animation de l’écosystème(selon les moyens de la collectivité) • Mise en place de mécanismes pour identi�er et suivre les téléchargements et réutilisations • Développement de liens entre les jeux de données et d’autres données externes pour enrichir le contexte • Identi�cation et sensibilisation des acteurs locaux

Lancement de l’initiative et validationde la démarche • Présentation de l’initiative • Concertation avec tous les acteurs des établissements • Validation de la démarche

Dé�nition du périmètre des donnéespubliques à ouvrir • Recensement des données publiques disponibles • Revue des orientations et recommandations nationales dé�nies • Analyse juridique pour valider l’éligibilité à la publication des données

Dé�nir la stratégie de miseà disposition des données • Dé�nition de la licence • Dé�nition des formats de données • Choix de la plateforme de mise à disposition (exemple : data.gouv.fr)

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Mettre en place une démarche

Source : Opendata Lab Occitanie

5%c’est le taux de collectivitésconcernées par la loi Lemaire qui

sont passées à l’Opendata (Source :

Opendata locale).

346 c’est le nombred’applications

mobiles et projetsréutilisant des don-nées publiques.

(Source : OpendataFrance).

L’open data passe de plus en plus par des plateformes,pilotées par des collectivités ou des acteurs privés. Cesoutils intègrent des outils de gestion du cycle de vie desdonnées, de leur mise en ligne à leur diffusion. Les for-mulaires de saisie facilitent le remplissage des « méta-données » – données contextuelles : thème, auteur,dates de mise à jour … –, automatisent les contrôles decohérence et garantissent ainsi la qualité des données.Pour les réutilisateurs, elles proposent généralement

un moteur de recherche, la gestion de divers formatsde téléchargement et leur visualisation via des gra-phiques, cartes ou histogrammes. La mise en œuvred’interfaces de programmation (API) favorise enfin larécupération automatique des jeux de données sur unsite tiers ou une application mobile. Ces plateformessont généralement accessibles en location (modeSaas). Parmi les principales, on citera : Esri Open Data,Mgdis, Opendatasoft, Ozwillo, Publidata et Socrata.

Des plateformes facilitatrices

Armelle Gilliard, experte en open data et innovation territoriale

Avis d’expert

« RECOURIR AU JEU POUR UNE MISE EN SITUATION »

« Les présentations magistrales sur la réglemen-tation, les objectifs et les outils de l’open datamontrent vite leurs limites. Elles ne sauraient suf-fire à mobiliser une collectivité dans la durée sur unsujet qui n’est en fait qu’un levier pour mener à bien despolitiques publiques. Pour former les collectivités,l’usage d’un jeu sérieux comme celui conçu dans lecadre du projet “Opendata locale” concilie transmissionde connaissances, expérience collective et perceptiondes opportunités de l’open data. Nous avons élaborétrois premiers scénarios sur trois thématiques propices à l’open data : tourisme, mobilité et culture. La formation cible un large public : DSI, communicants,

animateurs numériques... Elle part d’un problème àrésoudre comme, par exemple, le développement des formes de mobilités vertueuses sur une zone d’acti-vités. Les participants, via le jeu de rôle “Les explora-teurs des données territoriales”, vont ensuite être ame-nés à découvrir les étapes clefs d’une démarche d’ouver-ture des données, les acteurs à embarquer, les forces et faiblesses de leur territoire. Quelles données existentou font défaut ? Quelles actions et outils techniquesmettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés ?Des questions qui se retrouvent dans tous les projetsopen data et permettront aux participants d’acquérirles bons réflexes. »

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Côtes-d’Armor : Dat’Armor aide les communes à ouvrir leurs donnéesAu-delà de la mise à disposition d’une plateforme, le conseil départementalanime la communauté open data.

Pas d’open data durable sansnormes et automatisationSoutenue par la région Occitanie, Castelnaudary (Aude,12 000 habitants) a commencé à publier des données. Se pose désormais la question de leur pérennité.

Dat’Armor organise des «hackathons » oumarathons de développeurs pour favoriserles réutilisations des données locales. Surtrois jours, l’événement mobilise les collecti-vités et les entreprises du territoire pourimaginer des applications concrètes afin devaloriser l’information touristique, favoriser

la multimodalité ou développer le liensocial. Ces hackathons permettent aussi decroiser des données publiques avec des don-nées privées. Une application sur la mobilitégagnera par exemple en pertinence en inté-grant les données de la SNCF, du covoitu-rage, des transports maritimes, etc.

Des hackathons boostent les usages

Sites internetwww.opendatalocale.net proposedes fiches pratiques et un guide métho-dologique pour faciliter la mise enœuvre de l’open data dans les petitescollectivités. www.opendatafrance.net : l’asso-ciation soutient les collectivités enga-gées activement dans une démarched’ouverture des données publiques.www.observatoire-opendata.frwww.data.gouv.fr : portail gouver-nemental, il permet aux collectivités d’ypublier gratuitement leurs données. Ony trouve aussi un blog et l’actualité desréutilisations. https://references.modernisation.gouv.fr est un site dédié aux référen-tiels informatiques qui s’imposent auxadministrations.

GlossaireAPI : interface de programmation, faci-lite la diffusion des données entre unportail de données publiques et n’im-porte quel site ou application mobile.Licence : contrat qui précise les condi-tions de réutilisation d’un jeu de don-nées (lire la fiche parue dans Maires deFrance, n° 355, mars 2018, p. 57).Métadonnée : information descriptived’un jeu de données (date, licence...).Réutilisation : désigne toutes lesformes d’usage des données publiques,qu’elle soit visuelle ou via un site inter-net ou une application mobile.Socle commun de données : faculta-tif, il désigne un ensemble de jeux dedonnées à publier en priorité et vise àharmoniser les données publiées.

Ouvrages• Le big data des territoires : les nou-velles stratégies de la donnée au servicede l’intérêt général, de Jacques Priol,FYP Éditions, 2017.

• Open data – ouverture, exploitation,valorisation des données publiques, deVincent Kober, Territorial éditions, 2017.

POUR ALLER PLUS LOIN

les correspondants open data des petitescommunes, dont ce n’est pas le cœur demétier, se démotivent et « oublient » demettre à jour les données publiées. Face àces risques, Dat’Armor s’appuie ainsi surle syndicat mixte Mégalis Bretagne etdes collectivités pilotes comme RennesMétropole. Ces entités défrichent lessujets (marchés publics, mobilité…) etsont souvent de bon conseil pourrésoudre des défis techniques ou juri-diques. La mutualisation concerne aussila communication et l’organisation d’évé-nements (lire ci-dessous). O. D.

E n 2014, le conseil départementallance son portail Dat’Armor pouroffrir la possibilité à toutes lescollectivités costarmoricaines de

publier leurs données gratuitement. Uneinitiative visant à simplifier la publicationdes données pour les communes et à proposer un seul point d’entrée aux réuti-lisateurs. «L’argument technique n’estcependant pas suffisant pour motiver lescommunes et EPCI à passer à l’open data.Le département – c’était avant les obliga-tions de la loi Lemaire – a donc décidé delier les bénéfices des contrats de territoireproposés aux collectivités à la signatured’une charte intégrant la publication dedonnées», raconte Dominique Baron, encharge de l’Open data au conseil départe-mental des Côtes-d’Armor. Une chartedont l’adoption passe par une délibéra-tion qui permet d’assurer un portage poli-tique à l’ouverture des données.Au-delà de la charte, le chargé de missiondoit convaincre sur un sujet qui resteperçu comme abstrait. Pour aider lescommunes à publier leurs premiers jeuxde données, Dat’Armor propose desmodèles de fichiers – prêts à remplir parles communes – qui mixent des donnéesde transparence (liste des élus, subven-tions aux associations…) et celles suscep-tibles de générer un usage pratique pourles intérêts des habitants (menu des can-tines scolaires, localisation des défibrilla-teurs, tarifs municipaux).«Il faut ensuite que quelqu’un se chargede publier les données. Dans la totalitédes collectivités armoricaines, c’est unepersonne qui porte d’autres dossiers. Ontrouve cependant des profils très variés,l’essentiel étant de s’appuyer sur un agentmotivé, à l’aise avec l’informatique»,explique le chargé de mission, soulignantque les profils «système information géo-graphique », assez courants, ont un peu

de mal à sortir de leur domaine métier.Début janvier, 18 communes sur les 36concernées par l’obligation légale, et7 intercommunalités sur 9 avaient com-mencé à ouvrir leurs données et ondénombrait près de 200 jeux de donnéesdisponibles en téléchargement sur leportail Dat’Armor. Un chiffre jugé «satis-faisant» eu égard aux échéances légalesmais qui doit être encore consolidé.L’open data reste encore mal compris desservices, qui voient dans cette obligationdu « travail en plus » sans en voir réelle-ment les bénéfices. Le risque est aussi que

C ’est en septembre 2016 queCastelnaudary s’est lancédans l’open data. «La villeavait été sollicitée par la

région Occitanie pour participer auprojet “Open Data Lab”, dont le butétait de créer des outils méthodo-logiques pour aider les petites col-lectivités à passer à l’Open data»,explique Denis Bouilleux, élu encharge du numérique. Une délibé-ration facilement adoptée car « lesélus, comme les services, n’ont paseu de difficultés à être convaincusde l’intérêt d’ouvrir les donnéespubliques ». Très vite, moyennant un léger tra-vail de reformatage, plusieurs jeuxde données ont été publiés sur le siteinternet de la ville et sur le portail gouver-nemental data.gouv.fr. Places de station-nement réservées, localisation des bâti-ments publics, emplacement des espacesde tri sélectif ou des défibrillateurs…, lamairie a privilégié des informations géo-graphiques pouvant être reprises sur desinterfaces cartographiques comme OpenStreet Map ou des applications mobiles.«Des données que nous avons aussi sélec-tionnées parce qu’elles étaient disponiblesimmédiatement et faciles à mettre àjour»,précise Denis Bouilleux. Car le pro-blème de Castelnaudary, comme dans laplupart des petites villes, est celui du«manque de compétences et de moyensfinanciers ».La collectivité n’a pas en effetde service informatique à proprementparler. C’est le responsable des financesqui, parallèlement à cette mission quil’occupe presque à temps plein, gère l’in-formatique. Et il n’a aucune compétenceen matière de data et de développement. « Pour aller plus loin dans l’ouverture des

données et, surtout, pérenniser la démarche,il faut revoir les processus », explique l’éluqui représente, avec Digne-les-Bains, lespetites collectivités au sein d’OpendataFrance. Concrètement, il souhaiterait desdirectives plus claires de la part de l’État surles données prioritaires à libérer. L’élu, qui est également salarié chez un édi-teur du secteur collectivités, aspire ensuiteà ce que la dizaine d’applications métier(enfance, voirie, cimetières…), qui équipe laville, génère automatiquement des don-nées en open data. « Les éditeurs peuventintégrer une fonction open data à leur logi-ciel mais il nous faut des normes nationalespour que les jeux de données soient homo-gènes et facilement réutilisables », sou-ligne-t-il. Par ailleurs, il estime que beau-coup de données communales sontaujourd’hui collectées par l’État, notam-ment via les procédures dématérialisées.Le processus de publication de ces don-nées a déjà commencé avec plusieursbases (dont celles de l’Insee et de l’IGN)mais il mériterait d’être amplifié. O. D.

La mairie a privilé-gié la mise à dispo-sition de donnéespour localiser, parexemple, des bâti-ments publics. Ici,son pôle administra-tif regroupantnotamment la CAF, la CPAM, lepôle emploi, lamédiathèque...

Des agents volon-taires de la ville et de l’aggloméra-tion de Saint-Brieucont participé à lajournée « Remix tacollectivité », le 30 janvier, afin deréfléchir aux projetsou services quipourraient êtredéveloppés grâce à l’open data.

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Contact mairie de Castelnaudary. Tél. 04 68 94 58 00.

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En savoir +http://datarmor.cotesdarmor.fr/

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44 • MAIRES DE FRANCE AVRIL 2018

Les travaux pratiques de l’open data Infographie, application ou cartographie…, les possibilités de réutiliser les données publiques sont multiples etconcernent tous les usagers : journalistes, entreprises,habitants ou services internes des collectivités.

NEVERS (58) AccessibilitéUNE CARTOGRAPHIEPMR ÉVOLUTIVEAu sein de l’agglomération, seule la ville-centre était dotée d’une cartographie pourles personnes à mobilité réduite (PMR). Sonextension à tout le territoire a nécessité unrapprochement des services (SIG, informa-tique, voirie…) pour répertorier les emplace-ments de parking et normaliser les données.Les acteurs privés (grandes surfaces, rési-dences privées, commerces...) ont été sollici-tés pour compléter le recensement. Les don-nées, publiées sur le portail data.gouv.fr,peuvent être reprises par des applicationsd’aide à la mobilité.

BORDEAUX (33)MobilitéUN TEMPS DE PARCOURS PRÉDICTIF CALCULÉ GRÂCE AUX DONNÉES DE LA MÉTROPOLELa société Qucit utilise les données de mobilité entemps réel ouvertes par la métropole bordelaise en2012. Les données sur la circulation, les vélos en libre-serviceet les parkings ont permis à la startup de concevoir un algo-rithme prédictif. Un habitant peut ainsi comparer le temps deparcours en transport en commun au temps de déplacementen voiture augmenté du délai estimé pour trouver une placede stationnement. Ces calculs prédictifs ont été intégrés àl’application d’aide à la mobilité déployée par la métropole.

SAINT-MALO (35) TourismeOÙ TROUVER LES BATEAUX EN PARTANCEPOUR LA ROUTE DU RHUM ?La ville de Saint-Malo accueille depuis 1978, tous lesquatre ans, le départ dela route du Rhum, unecourse transatlantique denotoriété internationale.Pour son édition 2014, lacommune, qui avait déjàlancé sa démarche opendata, a eu l’idée de mettreen ligne la localisation des

91 bateaux dans le port. Des données rapidement repéréespar les « voileux » et la presse quotidienne régionale quiont créé un pic de requêtes sur le portail open data de laville, fournissant une belle illustration d’une réutilisation« inattendue » des données.

Open dataDossier

PLOËZAL (22) CantinesLE MENU DES CANTINES SUR SON MOBILE

Les menus des cantines scolairesfont partie des informationsdont les habitants sont friands.Ces données ont fait l’objet de nom-breuses réutilisations. Le village dePloëzal utilise l’applicationQuiDitMiam! conçue à l’origine avecles données open data de la ville deToulouse. Une application désor-mais utilisable par toutes les com-

munes, financée par la publicité, qui a contribué à la nor-malisation des données sur les cantines.

ANGERS LOIRE MÉTROPOLE (49) RéseauxUNE CARTE INTERACTIVE DU RÉSEAU EAUXUSÉES ET ASSAINISSEMENT

L’agglomération adécidé de mettre enopen data toutes lesdonnées sur ses réseauxd’assainissement : tracés,caractéristiques tech-niques, positionnementdes bornes incendies,emplacements des regardsde visite… Le responsable

informatique d’une entreprise de BTP locale a décidé d’en faireune carte interactive accessible à tout le monde. Cet outil offreaux professionnels la possibilité de connaître le réseau existantet de préparer aux mieux leur intervention.

AIGLUN (04) ÉconomieLOCALISER LES ENTREPRISES DE LA ZA

À Aiglun, près de Dignes-les-Bains, une « cartopar-tie » organisée avec l’appui d’associations promou-vant l’open data a permis d’améliorer les informationsdisponibles sur les entreprises de la zone d’activités« Espace Bléone ». Une liste à jour des entreprises a étéétablie et leur localisation exacte indiquée sur le sitecartographique libre Open Street Maps.

GIRONDE TransparenceDES DATAVISUALISATIONS PÉDAGOGIQUES

L’Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaineforme ses étudiants au « data journalisme ». Lesdonnées publiques locales sont régulièrement utiliséespour faire travailler les élèves. La datavisualisation permet de rendre accessibles à tous des enjeux territo-riaux, de manière illustrée, ludique et éventuellementinteractive. Ici, une infographie interactive sur les16 sports les plus pratiqués, réalisée à partir des données ouvertes du département de la Gironde.http://www.2012.datajournalismelab.fr/wp-content/uploads/equipementsportifs/index.html