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7/28/2019 Etude de faisabilité d’une fortification en Micronutriment Powder des rations distribuées par PAM - Mars 2012

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R A P P O R T

F I N A L

Etude de faisabilité d’une fortification enMicronutriment Powder (MNP) des rationsdistribuées par le PAM Madagascar

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Rapport au PAM

Equipe Nutrimad

Mars 2012

NUTRIMAD / REPRESENTATION GRET

MADAGASCAR



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SommaireI. PREAMBULE ................................................................................................................................ 3

1. Rappel du cadre de l’action ......................................................................................................... 3

II. OBJECTIFS ET DEROULEMENT ............................................................................................. 5

1. Les objectifs ................................................................................................................................. 5

2. Les approches .............................................................................................................................. 5

3. Déroulement de l’étude .............................................................................................................. 5

III. REALISATIONS........................................................................................................................ 7

1. Les zones d’intervention et la population cible.......................................................................... 7

2. Identification de la fortification ................................................................................................... 7

2.1 Choix de la formule.............................................................................................................. 72.2 Caractéristique du MNP ...................................................................................................... 7

2.3 Conditionnement du MNP .................................................................................................. 8

3. Actions de sensibilisation ............................................................................................................ 9

3.1 Elaboration outils de sensibilisation .................................................................................. 10

3.2 Formation des intervenants .............................................................................................. 12

4. Evaluation de l’acceptabilité du MNP ....................................................................................... 16

5. Proposition pour la mise à l’échelle de la fortification ............................................................. 17

IV.

CONCLUSIONS...................................................................................................................... 19



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I. PREAMBULE

1. Rappel du cadre de l’action

L’action, objet du présent rapport s’inscrit dans l’appui du Programme Alimentaire Mondiale pour une

étude de mise en place d’une fortification des rations distribuées par le Pam dans les écoles du sud de

Madagascar en vue d’améliorer l’impact des cantines sur la situation nutritionnelle des enfants.

Madagascar est un des pays au monde les plus durement touchés par la malnutrition infantile. Avecplus de 70% de la population vivant sous le seuil de pauvreté et plus de 50% des enfants de moins de 3ans souffrant de retard de croissance dû à la malnutrition, Madagascar doit de surcroît faire face àl'insécurité alimentaire, et plusieurs menaces viennent aggraver sa situation : cyclones, sécheresse,inondations, invasions des criquets migrateurs, mauvaises conditions sanitaires, niveau d'instruction dela population encore insuffisant, etc. La situation nutritionnelle des enfants est aujourd’hui trèsprécaire et structurellement fragile.

Le sud de Madagascar, zone d’intervention de l’action objet de ce rapport est une zoneparticulièrement sujette à ce fléau naturel ainsi à ce problème d’insécurité alimentaire. Ses habitants

sont très dépendants des aléas climatiques. Cette zone, pauvre en ressources hydrogéologiques, estrégulièrement touchée par des sécheresses aiguës, et des pénuries alimentaires récurrentes. Ceproblème d’insécurité alimentaire engendre une situation nutritionnelle préoccupante pour les enfantsde cette zone. Elle constitue un problème majeur de santé publique. Le statut nutritionnel de nombreuxenfants est difficilement compatible avec le suivi d’une scolarité dans de bonnes conditions. Parailleurs, les difficultés rencontrées par les familles poussent les enfants à délaisser leur scolarisation.Ce phénomène se traduit par des taux d’absentéisme élevés. Les parents ne pouvant nourrircorrectement leurs enfants préfèrent souvent les retirer de l’école, et une bonne partie d’entre euxabandonnent définitivement. Les enfants, qui manquent déjà d’énergie, sont en effet contraints detravailler ou de rester à la maison pour éviter de faire de longs trajets à pied jusqu'à l'école.

Ce phénomène se traduit par des taux d’absentéisme élevés. En 2006, le taux de scolarisation dans lesdistricts du sud de Madagascar était en moyenne de 70%, la moyenne pondérée de l’achèvement de la

scolarité était de 17,6% et le taux de redoublement de 23,9%. Les cantines scolaires constituent un bonmoyen pour améliorer la scolarisation des enfants et ainsi accroître la réussite scolaire.

Face à une telle situation, d’une part le GRET avec l’appui scientifique de l’IRD a mis en place unprogramme de lutte contre la malnutrition à Madagascar : le programme Nutrimad depuis 1997. Ilvise à améliorer les pratiques sur l’alimentation et la nutrition des groupes vulnérables principales les jeunes enfants, la femme enceinte et allaitante et les enfants d’âge scolaire et préscolaire pour unmeilleur état nutritionnel. Le programme Nutrimad fait partie du programme international Nutridevmis en œuvre conjointement par l’IRD et le Gret au Vietnam, au Burkina Faso, au Cambodge, enMauritanie, en Haïti, au Niger, au Mali et à Madagascar. Il a défini et implanté une méthodologiepérenne de lutte contre la malnutrition dans 7 régions de Madagascar notamment la région Androy du

sud Madagascar. Des interventions au niveau communautaire et en milieu scolaire ont été définiesdans cette lutte. Ces interventions ont fait leurs preuves, leur efficacité, tant sur le plan biologique quesocial, sont prouvées scientifiquement.

D’autre part, pour y faire face et aider au mieux la population, le PAM est présent à Madagascardepuis 1968 afin de remplir sa mission fondatrice, à travers des activités qui apportent aide etassistance aux personnes les plus vulnérables. Un projet de distribution alimentaire a été mis en placepar le Pam dans le Sud de Madagascar en 1993-1994, peu après les grandes famines de 1991-1992 quiont sévi dans la région. Ce projet a été créé afin d’améliorer la situation nutritionnelle des enfants



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d’âge scolaire de la région, mais aussi de contribuer à la hausse de la fréquentation scolaire, qui étaitalors relativement basse.

Actuellement, 1200 cantines scolaires sont installées dans des écoles primaires publiques(EPP) de 11 circonscriptions scolaires de la province de Toliara. Depuis 2011, des rations àbase de maïs ou de riz sont distribuées aux élèves. La mise en place de cantine scolaire pourra

être une opportunité de couvrir par une fortification de la ration distribuée une part importantedes besoins journaliers en micronutriments.

C’est dans cette démarche s’inscrit pleinement cette action du GRET et PAM afin d’accroitrel’impact nutritionnel aux élèves permettant ainsi d’améliorer la réussite scolaire.



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II. OBJECTIFS ET DEROULEMENT

1. Les objectifs

L’objectif global du projet est d’améliorer durablement la situation nutritionnelle des enfants d’âgescolaire dans le sud de Madagascar.

L’objectif spécifique est de définir et tester les conditions de mise en place d’une fortification desrations du Pam à une échelle pilote en vue de son extension à l’ensemble des cantines soutenues par lePam et d’évaluer l’acceptabilité de la fortification et ses modalités d’utilisation.

2. Les approches

C’est une approche globale qui passe par la poursuite et le renforcement des activités menée déjà parle PAM dans la mise en place des cantines scolaires et le GRET par son expertise sur la fortificationet la sensibilisation de la population dans ses activités antérieures.

Il s’agit d’une stratégie préventive qui consiste :

• à sensibiliser la population et les intervenants aux bonnes pratiques d’alimentation,d’hygiène, de soins et à la fortification

• à rendre accessible aux élèves des rations alimentaires fortifiées adaptées à leursbesoins spécifiques

Ces rations alimentaires fortifiées ont été distribuées gratuitement dans les écoles. Cette stratégie al’avantage de fournir des réponses concrètes et de qualité aux besoins des élèves.

L’utilisation du savoir-faire acquis par le programme Nutrimad

Le savoir-faire accumulé par le programme Nutrimad depuis 2000 dans la technologie alimentaire, la

fortification et la sensibilisation a été mis au service des actions du PAM dans les écoles. Des expertsdu GRET ont été mobilisé tant sur le domaine du développement des solutions alimentaires adaptés,

de l’éducation nutritionnelle, que du suivi-évaluation, de l’approche participative et de la gestion de

projet.

3. Déroulement de l’étude

L’étude s’est déroulée en trois parties :

- Une première partie qui consiste à définir, identifier le formule du MNP (poudre demicronutriment) qui permet de fortifier le plat distribuée dans les écoles. Elle a été

réalisée en collaboration avec les technologues du PAM à Rome.- En deuxième partie, la mise en place de cette fortification dans 4 écoles pilote réparties

dans le district d’Ambovombe et de Tsihombe choisies aléatoirement. Divers actions desensibilisation et de formation ont été réalisées à tous les niveaux avec la participation detous les intervenants CISCO, ZAP, FAM, Directrices d’écoles, enseignants, parentsd’élèves et élèves

- En troisième partie, une proposition de mise à l’échelle des ces actions de fortificationsaccompagnés de sensibilisation et de formation.



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La mission s’est déroulée dans de très bonnes conditions et l’équipe du GRET tient à remercier toutesles collaborateurs du projet et à toutes les personnes rencontrées qui ont fait preuve d’enthousiasme etde collaboration et ont cherché à faciliter cette mission, tout particulièrement l’équipe du Bureaunational du PAM à Madagascar et le sous bureau dans la région Androy, les personnes rencontrées à

tous les niveaux : les enseignants, les directrices d’école, les cuisinières, les parents d’élèves et lesprésidents du fokontany.



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III. REALISATIONS

1. Les zones d’intervention et la population cible

L’étude a eu lieu dans 4 écoles de la région Androy pendant le mois d’avril au mois de juin2011.

Ecole Commune Nombre d’élèves Nombre de classesTsimanakiarake Ambondro 186 5

Mitsangana Ambovombe 567 12Ianakafy Sihanamaro 87 3Andasary Ambondro 285 5

Pendant cette phase, 1125 élèves ont pu bénéficier de ces rations alimentaires fortifiées durant 3 mois.

2. Identification de la fortification

2.1 Choix de la formule

Six formules de Sprinkles ont été disponibles au PAM à Rome pour fortifier les rations distribuéesauprès des groupes vulnérables. L’objectif étant de choisir parmi ces formules, celle qui est la plusadaptée pour les enfants d’âge scolaire en tenant compte de plusieurs critères :

- Le taux de couverture des apports journaliers en vitamine et minéraux,- Le coût de fortification d’une ration- la zone avec paludisme endémique/épidémique.

2.2 Caractéristique du MNP

Ainsi la formule qui a été choisie est représentée par le tableau suivant :

MNP

school children

NO fortified food available

malaria area

Vitamins Minerals

Vit A RE µg 500 Iron mg 4

Vitamin D3 µg 5 Zinc mg 4

Vit. E TEmg 7 Copper mg 0.6

Vitamin K1 µg 60 Selenium mg

Vitamin B1 mg 0.9 Iodine mg 120



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Vitamin B2 mg 0.9 Packaging

20 servings in a

8 g sachet

Vitamin B6 mg 1.0 Specifics Minerals

Vitamin B12 µg 1.8 Iron

sodium iron

EDTA

Niacin mg 12 Zinc zinc gluconate

Folic acid µg 180 Coppercopper

gluconate

Vitamin C mg 60 IodinePotassium

iodide

Afin de s’approprier du produit et pour faciliter la communication avec la population ciblée, un nomlocal a été désigné à ce produit avec la participation active des enseignants et des élèves de ces 4écoles. Il s’agit du BO Fanjaka qui veut dire un aliment permettant de donner une vitalité meilleure.

Le Bo Fanjaka est une poudre blanche contenant de minéraux et vitamine à rajouter dans unrepas permettant de le fortifier en micronutriment. Elle est destinée pour les enfants d’âgescolaire et sa formule a été élaborée de façon à couvrir 100% les besoins journaliers decertains minéraux et vitamines essentielles au développement de l’organisme des enfantsd’âge scolaire.

Elle contient 15 vitamines et minéraux les plus importants au développement physique et

intellectuel de l’enfant en âge scolaire. Il est conditionné dans un sachet de 8 grammesdestinés pour 20 élèves. Ce MNP est produit par l’entreprise DSM en Afrique du Sud et sonefficacité a été déjà testée dans de nombreux pays.

2.3 Conditionnement du MNP

Le Bo Fanjaka est un nouveau produit dont l’utilisation n’est pas encore connue par les gensdans la région du Sud. Ainsi le conditionnement choisi est le sachet pour 20 élèves dont lecontenu sera à incorporer dans le plat prêt à la distribution.

Pour faciliter la compréhension de l’utilisateur (cuisiniers, parents d’élèves), plusieursinscriptions en langue officielle Malgache seront inscrites sur le conditionnement notamment :

- La mode de préparation- Les bénéfices du produit sur les élèves- La composition du MNP- Le mode de conservation- Les apports nutritionnels- La date limite de conservation



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Illustration 1 : Conditionnement du Bo Fanjaka

Illustration 2 : Un sachet de Bo Fanjaka

3. Actions de sensibilisation

Compte tenu des objectifs principaux de cette étude pilote, la phase de sensibilisation a étéconsidérée comme l'une des étapes clés. L’objectif de la sensibilisation est ici double, d’une partaméliorer la connaissance des parents d’élèves, élèves sur les bonnes pratiques d’alimentations maisaussi leur faire comprendre l’utilité de la fortification et sa bonne utilisation.

Des actions de sensibilisations sur la fortification et l’utilisation du Bo Fanjaka ont été ainsimenés à tous les niveaux : cuisinières, enseignants, élèves, parents d’élèves, directricesd’école, animateurs du Pam, les chefs ZAP et les agents de la CISCO d’Ambovombe.

Un animateur formé au préalable par les experts Nutrimad a été recruté pour suivre cesactions de sensibilisation et le fonctionnement des cantines avec la fortification Bo Fanjaka.



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3.1 Elaboration outils de sensibilisation

Des supports de sensibilisation ont été conçus et adaptés aux contextes de la région Androy. Ce sontdes outils permettant de mieux transmettre les différents messages sur l’éducation Nutritionnelle,l’importance de la fortification et sur le Bo Fanjaka. Pour une meilleure compréhension de lapopulation des messages diffusés sur ces supports, ils sont adaptés aux enfants d’âge scolaire et écriten langue officielle Malgache.

Pour cela, des cartes conseils, des CD de contes et un petit livret de bande dessiné ont été conçus etvalidés avec l’équipe du Bureau National du PAM. Ils ont été testés et diffusés dans les écoles.

Cartes conseils

13 Séries de cartes conseils pour les élèves de CE, CM1 et CM2 ont été réalisés et 5 séries pour lesélèves de CP1 et CP2.

Cartes pour CP1 et CP2Le premier jeu élaboré pour les petites classes se présente sous forme de 5 cartes A4 recto quiintroduisent les 4 grandes familles d’aliment avec des images de produits fréquemment trouvés dans lemarché des villages du Sud. La dernière carte résume, quand à elle, les 4 familles et la fréquence àlaquelle ces familles doivent être consommées :

Cartes pour CE à CM2Le deuxième jeu (A4 recto/verso), lui, se sert des mascottes introduites dans les cartes des petitesclasses pour rentrer plus en détail dans des notions de nutrition tel que lipide, glucide, protéine,carences alimentaires, mais également présente les bienfaits du Bo Fanjaka. Toutes ces cartes conseilsmettent en scène la mascotte des différents groupes d’aliments pour expliciter le rôle de ce groupedans la vie courante. Ce jeu peut être divisé en 4 grands thèmes :

- l’importance d’une alimentation équilibrée à chaque repas

- La composition de nos aliments (Energie, Glucide, Lipide, Protéine, Vitamines et selsminéraux). Chaque item est représenté par une mascotte qui le représentera tout au long de l’IEC.Ces mascottes permettront une meilleure visualisation pour les enfants.



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- les carences lors d’une alimentation déséquilibrée et les aliments qui permettentde trouver les minéraux et vitamines en causes :

- les notions basiques sur la fortification et le Bo Fanjaka:

Ces cartes conseils ont été conçues pour accompagner les cours déjà existant des instituteurset des jeux sont proposés pour animer les cours en verso de la carte :



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CD de Conte

Un CD audio contenant des contes a également été produit et réalisée en dialecte locale. Il a été conçuavec un professeur de la région Androy afin de faciliter la compréhension des élèves et de serapprocher du contexte local.

Un petit livret de bande dessiné

Un livret de bande dessiné racontant une petite histoire de deux élèves qui essaient de fairecomprendre l’importance d’une bonne alimentation et surtout l’ajout d’une fortification alimentaire aété élaboré et testé dans les écoles.

3.2 Formation des intervenants

La formation des intervenants s’est fait à deux niveaux :

- Formation à Ambovombe des FAM du PAM, des agents de la CISCO et des chefs ZAP

- Formation dans les écoles pour les cantinières et CLG, les directrices d’écoles, les

enseignants, les parents d’élève et les élèves.

2.2.1 Formation des FAM, et du CISCO

Des modules de formations pour les FAM du PAM et les autorités locales du Ministère de l’éducationà tous les niveaux (Chef ZAP/CISCO) sont réalisées dont l’objectif est de leur fairecomprendre l’importance des MNP, comment faire la sensibilisation des communautés, et commentmettre en œuvre le suivi de l’utilisation des MNP.

À cet égard, un atelier de formation, d'orientation et de sensibilisation a été organisée enAvril 2011 pour les agents de la CISCO, les chefs ZAP et les animateurs du sous bureau PAMà Ambovombe. Un curriculum de formation a été élaboré par l’équipe du GRET et validé parle bureau National du PAM pour s'assurer que tous les participants seraient en mesure desensibiliser de manière adéquate leur communauté respective sur l'utilisation desmicronutriments «Sprinkles».

L’atelier a duré deux jours et a permis à l’équipe du GRET de :

- sensibiliser les participants sur la notion de base de la nutrition, sur les conséquencesdes carences en micronutriments chez les enfants d’âge scolaire;

- informer les participants sur la fortification en micronutriments et ce qui est utilisédans les cantines scolaires;

- présenter le MNP "Bo Fanjaka " et son mode d’utilisation- définir les différentes étapes à suivre pour la mise à l’échelle- former les participants sur l’utilisation des différents outils de communication et de

sensibilisation ainsi que la réalisation des actions de sensibilisation à tous les niveaux2.2.2 Formation dans les écoles

Les habitudes alimentaires s’établissent dans l’enfance et l’adolescence. Il est dès lorsessentiel d’orienter les populations vers des pratiques alimentaires adaptées dès le plus jeuneâge pour lutter contre la malnutrition grâce à une amélioration des connaissances.



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Le programme d’éducation nutritionnelle mené auprès des élèves des 4 EPP consiste àencourager une consommation alimentaire adaptée aux besoins nutritionnels, stimuler leurconnaissance sur l’importance de la fortification et promouvoir un mode de vie sain.

Les cantinières et CLG (comité locale de gestion)

Comme ce sont les cantinières sous la supervision des CLG qui sont les utilisateurs directs duBo Fanjaka, elles ont été formées par l’animateur de l’équipe Nutrimad sur le mode depréparation du Bo Fanjaka. Chaque jour de cantine le nombre de cuisinières sont fixées à 1pour 50 élèves, et elles font le tour par fokontany pour assurer la cuisson du repas du jour.

Par école, tous les parents d’élèves qui devront faire le tour pour assurer le rôle de cuisinièreont été regroupés par écoles. Elles ont été formées sur l’intérêt de la fortification, sur leproduit Bo Fanjaka et son mode de préparation.

Pour cela, une démonstration culinaire a été réalisée dans chaque école :

- Mode de préparation du plat avec du maïs- Mode de préparation du repas avec du riz

Sur les 4 écoles où se sont déroulé l’étude, 3 écoles ont utilisés du plat à base de maïs et uneécole « Mahatsangana » a utilisé le plat à base de riz étant donné qu’elle a encore dans leurstock de riz une quantité importante.

Comme le pillage du maïs demande beaucoup de temps , la sortie du maïs non pillé dumagasin varie d’une école à l’autre :soit une fois pour le besoin de toute la semaine, soit deuxou trois fois suivant la disponibilité des pilleuse dans leur organisation de travail , et le maïspillé doit être remis dans le magasin .

La quantité de produit préparé est estimée sur la base de l’effectif de la veille énoncé par ledirecteur d’école,

Mode de préparation du plat

- Cuire le maïs ou le riz séparément de la légumineuse

- Cuire dans une autre marmite les légumineuses et l’huile. - Une fois que le légumineuse est cuit, y verser le sachet de Bo Fanjaka hors du feu,

bien mélanger le tout et remettre au eu pendant 5 minutes.



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Illustration 3 : Incorporation des sachets de Bo Fanjaka dans le plat de légumineuse

La quantité du « Bo Fanjaka » utilisé est fixé à un sachet pour vingt enfants (ou suivant lenombre de bénéficiaire de la cantine en tenant compte des cuisinières et des instituteurs). Si

les effectifs des bénéficiaires du plat préparé n’est pas multiples de 20, il faut prendre le seuilau dessus pour estimer la quantité de Bo Fanjaka utilisée.

Nombre élèves Nb sachets nécessaires

1 à 20 1

21 à 40 2

41 à 60 3

61 à 80 4

81 à 100 5

Les Directrices d’écoles et enseignants

L’institutrice a été retenue comme relais privilégié vis à vis des enfants, au fait des pratiques localesd’éducation et de l’environnement culturel, social et alimentaire. De plus, elle dispose de temps, d’uneformation à la pédagogie et d’une influence sur les enfants.

Ainsi la méthodologie utilisée lors de la formation des instituteurs et des directrices d’école aété basée sur un échange d’expérience étant donné que la nutrition est déjà inclue dans leurcurriculum de formation des élèves dans les écoles primaires. Notre objectif est de renforcerleurs connaissances sur la notion de base de la nutrition en mettant plus d’accent sur lafortification en micronutriment et surtout leurs compétences à diffuser des messages.

Elles ont également été formées sur l’utilisation des cartes conseils dans les écoles.

Les Thèmes qui ont été abordées lors de ses séances de formation et de sensibilisation sont lessuivants :



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- La nutrition de base : définition, forme de malnutrition, les conséquences de lamalnutrition et les carences en micronutriments

- Une bonne alimentation- L’alimentation adéquate pour les enfants d’âges scolaires- Le Bo Fanjaka

-

La sensibilisation dans les écoles

Les parents d’élèves

Une réunion des parents d’élève a été réalisée dans chaque école. Cette réunion est animée parl’animateur de l’équipe Nutrimad avec l’appui du Directeur d’école. L’objectif de cesréunions et de sensibiliser les parents d’élève sur la notion de fortification et le produit BoFanjaka.

Ce sont des séances plénières sous forme d’animation de masse en utilisant des affichescomportant les différents messages à transmettre. Une séance de question – réponse a été

réalisée en fin de séance afin d’évaluer le niveau de connaissance des parents sur les thèmesabordés qui sont :

- Les objectifs actuels de la cantine- Les carences en micronutriments et la fortification- Le produit Bo Fanjaka

Les élèves

La formation et la sensibilisation des élèves ont été réalisée par section dans chaque école vula différence de niveau de compréhension des élèves à chaque niveau.

Pour cela deux vecteurs ont été utilisés pour transmettre les messages auprès des élèves :

- A travers les cours donnés par les instituteurs formés en utilisant les 13 séries de cartesconseils pour les CE, CM1 et CM2 et 5 séries pour les CP1 et CP2

- A travers des contes diffusés par radio cassette avec l’animateur du GRET. A la fin dechaque séance d’écoute, des séries de questions sous forme de jeu sont posées auxélèves pour évaluer leur niveau de connaissance sur les messages transmis.



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Illustration 4 : Séance de sensibilisation des élèves

4. Evaluation de l’acceptabilité du MNP

Les actions de sensibilisation et d’éducation nutritionnelle, bien menées, sont une motivationet des occasions pour les enfants, les parents d'adopter des habitudes alimentaires et desstyles de vie sains. Le soutien des agents de la CISCO, des Chefs ZAP, des directrices et desinstituteurs et la liaison de nos supports avec des activités pratiques ayant trait àl'alimentation et à la nutrition déjà existant au sein des écoles permettent à notre stratégie desensibilisation diffusée de manière optimale tous les messages et de faire comprendrel’utilisation du Bo Fanjaka au sein des cantines scolaires.

Ainsi les équipes du Ministère de l’éducation et du Ministère de la santé a apprécié fortementles efforts déployés par le PAM et le GRET pour lutter contre la malnutrition chronique chezles enfants d'âge scolaire dans ce programme de fortification.

Durant les 3 mois de la phase pilote, les institutrices utilisent nos supports pour appuyer lescours de nutrition donnés dans les manuels scolaires. Les messages Nutrimad sontcomplémentaires avec les programmes scolaires malgaches. Le conte a été auditionné deuxfois dans chacune des classes des écoles d’intervention afin de compléter et répéter lesmessages déjà reçus.

Les élèves ont bien compris l’utilité de la fortification et du Bo Fanjaka. Au niveaucommunautaire, aucun problème majeur d'acceptabilité surgi pendant la mise en œuvre duprojet pilote. L'orientation prudente et la démonstration dans les écoles ont montré une bonneacceptabilité du Bo Fanjaka et de la fortification

Aucune plainte en ce qui concerne le goût ou le changement de couleur du repas ont étésignalés dans les écoles. Des constats ont été faits par les élèves et les enseignants qu’aprèsajout du Bo Fanjaka dans la légumineuse, ce dernier donne un couleur jaune au plat. Les



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élèves ont fait référence à un condiment qui améliore le goût et ainsi l’ajout du Bo Fanjakadans le plat pour ces élèves améliore le goût. Cependant, dans quelques cas, certains élèvesfont des constats que depuis qu’ils ont consommé le plat avec le Bo Fanjaka, ils ont desballonnements sans avoir mal au ventre.

Les élèves ainsi que leurs parents ont bien compris l’intérêt de la fortification quand on leur

avait demandé lors des séances de question réponse après les activités de sensibilisation.

Bien qu'aucuns problèmes d'acceptabilité ont été signalés, nous avons observé un changementde couleur et de goût désagréable quand on mélange le Bo Fanjaka avec de la brède. Ce cas aété observé à l’école Mahatsanga avec le plat à base de riz. Il y avait eu un problème de stockde légumineuse et les cuisinières ont utilisés des brèdes à la place des légumineuses.

Certains écarts ont été aussi observés entre le nombre de fréquentation scolaire quotidienne etle nombre de sachets utilisés quotidiennement. Lorsque ce fut le cas, l'enseignant responsablea expliqué que lors des deux premières semaines de distribution avec le Bo Fanjaka, lesenseignants et les cuisinières n’ont pas été inclus dans les chiffres donnés pour estimer la

quantité de produit à sortir par le magasinier. Ceci a été corrigé après la réunion avec l’équipedu sous bureau de PAM à Ambovombe et lors de la formation avec les équipes de la CISCOet des ZAP.

5. Proposition pour la mise à l’échelle de la fortification

Un des résultats attendus de cette phase pilote est aussi de concevoir et d’établir des outils etdémarches permettant la mise à l’échelle à toutes les écoles avec cantines scolaires appuyéspar le PAM de ce programme de fortification. Ainsi durant cette phase, les outils desensibilisation ont été testé à tous les niveaux et les dispositifs adoptés que ce soit sur lefonctionnement ou les différentes étapes de sensibilisation devront permettre de les mettre enœuvre à l’échelle des 11 Cisco, zone d’intervention du PAM sur le projet cantine scolaires.

Les résultats de cette étude pilote sont satisfaisants ainsi le PAM avec le GRET souhaitentétendre ce projet de fortification dans toutes les écoles afin d’accroître l’impact des cantinesscolaires dans le sud de Madagascar.

Un plan de formation a été proposé au PAM pour ce projet de mise à l’échelle de ceprogramme de fortification.

Le GRET jouera le rôle de formateur des ONG qui vont mettre en œuvre les actions desensibilisation et de mise en place de la fortification dans ces écoles.

Afin de mieux cadrer les activités, les 11 districts seront réparties en 3 vagues de formation.De ce fait, la formation se fera en cascade :

Au niveau des régions : Anosy à Fort dauphin, Androy à Ambovombe et AtsimoAndrefana à Tuléar.



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Des représentants de la CISCO,du DREN , des ONGs qui vont mettre en œuvre lesactivités dans les écoles ainsi que les FAM concernées du PAM seront formées par uneexperts du GRET sur les thèmes suivant :

- La nutrition générale- La fortification

- Le Bo Fanjaka- Les programmes de formation et sensibilisation au niveau des écoles- Le fonctionnement des cantines avec fortification alimentaire

Au niveau district

Les animateurs de chaque ONG sera ensuite formée dans chaque district concerné parl’équipe du GRET basée dans la région Androy sur :

- La nutrition et la fortification- Le bo Fanjaka et ses modalités d’utilisation

- les techniques de sensibilisation et de formation- les procédures de formation et de sensibilisation à tous les niveaux dans les écoles.

Outre les ONG, tous les chefs ZAP concernés seront aussi formés par l’animateur du GRETau niveau des districts. La formation concernera surtout la fortification et les modalités defonctionnement dans les écoles. Ils seront aussi sensibilisés sur l’intérêt de l’utilisation du BoFanjaka.

Au niveau des écoles

L’interlocuteur direct au niveau des écoles sur ces actions de sensibilisation et de formationest l’ONG. Les animateurs de l’ONG à leur tour formeront suilon le curriculum de formationélaboré les :

- Directrices d’écoles- Les institutrices- Les Cuisinières et CLG- Les parents d’élèves- Les élèves



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IV. CONCLUSIONS

Cette étude pilote sur la fortification réalisée dans 4 écoles des districts d’Ambovombe et de Tsihombes’est bien déroulée. En général, cette étude semble avoir été couronnée de succès en termesd’acceptation globale par les intervenants tant au niveau de l'école, dans la communauté, et surtoutauprès des élèves.

Il ressort de cette étude que la fortification des plats et l’utilisation du Bo Fanjaka a été bien appréciéeà tous les niveaux que ce soit auprès des élèves, des parents d’élèves que des enseignants, et des agentsde le CISCO et des Chefs ZAP.Sachant que les outils qui ont été utilisés pour mieux transmettre les différents ont été bien maitriséspar les institutrices.

A cet égard, la démarche adoptée a permis à tous les cibles de mieux comprendre l’intérêt de lafortification.

Toutes fois une évaluation plus approfondies sera encore nécessaire pour mieux cerner l’adoption decette stratégie de fortification tant sur l’utilisation du Bo Fanjaka que sur la compréhension de lafortification à plus large échelle.

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