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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MARDI 8 NOVEMBRE 2016 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 108 e ANNÉE NUMÉRO 22314 36 PAGES Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse 4,80 FS. Tunisie 3,40 TND. Zone CFA 2.500 CFA. TYPE XXI 3817 BOUTIQUES BREGUET – 6, PLACE VENDÔME PARIS – 26, LA CROISETTE CANNES – WWW.BREGUET.COM M&A : LES BANQUIERS « TECH » REBATTENT LES CARTES Les boutiques spécialistes de la tech et des médias montent en puis- sance face aux acteurs tradition- nels. Bryan Garnier s’allie à l’améri- cain JMP Securities. // P. 30 LES GARES DE L’OUEST SE FONT BELLES POUR LE TGV Alors que la construction de la LGV au-delà du Mans se poursuit, les gares se modernisent. 20 millions de voyageurs sont attendus en 2030 contre 9 millions en 2016. // P. 26 Assurance-emprunteur : des pratiques encore discutables CRÉDIT La réforme visant à ouvrir la concurrence tarde à produire ses effets. Instaurée en 2014 par la loi Hamon, la réforme de l’assurance emprunteur a du mal à porter ses fruits. Malgré l’instauration d’une période de douze mois durant laquelle les clients ayant souscrit un crédit peuvent changer d’assureur, une enquête de la DGCCRF révèle combien ceux-ci doivent affronter la mauvaise volonté des banques. Pour cause : elles peuvent toucher plus de 35 % de la commission sur les primes d’assurance qu’elles proposent en même temps qu’un prêt. // PAGE 29 Ne tirez pas sur le CICE Point de vue par Eric Hemar et Francis Lemor Cadeau scandaleux fait aux entre- prises pour une partie de la gauche, usine à gaz pour une partie de la droite, dispositif inefficace selon cer- taines études : à la veille de l’élection présidentielle, le CICE fait débat. Eric Hemar et Francis Lemor, tous deux chefs d’entreprise, donnent leur véri- té sur une mesure qui leur a permis de créer 4.000 emplois et qui a, selon eux, un impact réel sur les marges des entreprises. // PAGE 10 Comment Paris se bat pour attirer les déçus du Brexit En coulisse, des personnalités se mobi- lisent pour une opération séduction. ATTRACTIVITÉ L’offensive de Paris pour séduire les entreprises et les banques entre dans sa deuxième phase. La capitale a passé le test de la crédibilité, elle doit maintenant transformer l’essai. Autour de Ross McInness et Christian Noyer, « l’équipe de France » rassemble de grands noms de la Place. // PAGE 28 Même la banque américaine Goldman Sachs a reconnu qu’elle hésitait entre la capitale française et Francfort. L e monde a les yeux rivés sur l’Amérique ce mardi. Quelque 200 millions d’Américains doivent choisir leur futur président et leurs représentants au Congrès. Innocentée par la volte- face de dernière minute du FBI, Hillary Clinton tient la corde dans la majorité des Etats-pivots. Mais la course reste serrée, et les deux candidats ont multi- plié les meetings aux quatre coins du pays ces der- niers jours. Le scrutin promet d’être sous tension, alors que l’on craint les menaces de piratage et d’inti- midation dans les bureaux de vote, au terme d’une campagne particulièrement virulent. Les program- mes des deux candidats sont aux antipodes. Fiscalité, environnement, immigration, finance : « Les Echos » décryptent les grandes différences des projets prési- dentiels. Si elle est élue, Hillary Clinton risque de devoir composer avec une majorité républicaine. L’immobilisme à Washington pourrait donc durer. Mais l’Amérique se réforme au niveau local : pas moins de 150 référendums sont organisés ce mardi pour légaliser le cannabis, abroger la peine de mort et augmenter le salaire minimum, notamment. // PAGES5À7,L’ÉDITORIALDEJACQUESHUBERT- RODIER PAGE 9 ET L’ENQUÊTE PAGE 11 Présidentielle américaine : le grand écart des projets l Fiscalité, environnement, immigration : tout sépare Hillary Clinton et Donald Trump. l La démocrate, innocentée par le FBI, est favorite. l Congrès : le spectre de la cohabitation demeure. Le méga-contrat qui signe le grand retour de Total en Iran ÉNERGIE Total s’apprête à franchir une étape symbolique en Iran : le ministère du Pétrole de la République islamique a annoncé la signa- ture, ce mardi, d’un accord de principe avec le groupe français sur le développement de la phase 11 du champ gazier géant de South Pars. Le contrat final n’est pas encore signé. Il faudra pour cela mener de longues négociations. Il ne s’agit pas moins du premier accord de principe signé en amont avec une compagnie occidentale pour développer les ressour- ces gigantesques du pays depuis la fin des sanctions. // PAGE 15 Atta Kenare/AFP L’ESSENTIEL LES INÉGALITÉS DE PATRIMOINE SUBSISTENT La moitié des ménages français déclaraient un patrimoine brut supérieur à 158.000 euros en 2015, selon l’Insee. Les inégalités, en léger reflux, restent fortes. // P. 3 JADOT CANDIDAT DES VERTS À LA PRÉSIDENTIELLE L’eurodéputé a remporté le deuxième tour de la primaire éco- logiste avec 54,25 % des voix face à une autre parlementaire euro- péenne, Michèle Rivasi. // P. 4 TOYOTA REJOINT LA RÉVOLUTION ÉLECTRIQUE Le constructeur auto pourrait annoncer rapidement le dévelop- pement de sa première berline tout électrique. // P. 20 PLUIE DE CRITIQUES SUR LE MÉGA-FICHIER CAZENEUVE Axelle Lemaire et le Conseil national du Numérique fustigent la création d’une base de données personnelles et biométriques sur 60 millions de Français. // P. 15 ENTREPRISES & MARCHÉS Industrie La Chine met le cap sur la robotisation // PP . 16-17 Zhang Jiansong/XINHUA-RÉA Cinéma La patronne du CNC répond aux critiques // PP. 22-23 Denis Allard/RÉA La plupart des banques ne respectent pas le délai légal – de 10 jours – de traitement des dossiers. Photo Shutterstock/Gajus DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H45 DU LUNDI AU VENDREDI SUR Stéphane de Sakutin/AFP

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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MARDI 8 NOVEMBRE 2016 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 108e ANNÉENUMÉRO 22314 36 PAGES

Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €.Grande-Bretagne 2£80. Grèce 3,20 €. Italie3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse4 ,80 FS . Tunis ie 3 ,40 TND. Zone CFA2.500 CFA.

TYPE

XXI3817

BOUTIQUES BREGUET – 6, PLACE VENDÔME PARIS – 26, LA CROISETTE CANNES – WWW.BREGUET.COM

M&A : LES BANQUIERS « TECH »REBATTENT LES CARTESLesboutiquesspécialistesdelatechet des médias montent en puis-sance face aux acteurs tradition-nels. Bryan Garnier s’allie à l’améri-cain JMP Securities. // P. 30

LES GARES DE L’OUEST SEFONT BELLES POUR LE TGVAlorsquelaconstructiondelaLGVau-delà du Mans se poursuit, lesgares se modernisent. 20 millionsdevoyageurssontattendusen2030contre 9 millions en 2016. // P. 26

Assurance-emprunteur:despratiquesencorediscutablesCRÉDIT La réforme visantà ouvrir la concurrence tardeà produire ses effets.

Instaurée en 2014 par la loi Hamon, la réforme del’assuranceemprunteuradumalàportersesfruits.Malgré l’instauration d’une période de douze moisdurant laquelle les clients ayant souscrit un créditpeuvent changer d’assureur, une enquête de laDGCCRF révèle combien ceux-ci doivent affronterla mauvaise volonté des banques. Pour cause : ellespeuvent toucher plus de 35 % de la commission surles primes d’assurance qu’elles proposent en mêmetemps qu’un prêt. // PAGE 29

NetirezpassurleCICE

Point de vue parEric Hemaret Francis Lemor

Cadeau scandaleux fait aux entre-prises pour une partie de la gauche,usine à gaz pour une partie de ladroite, dispositif inefficace selon cer-taines études : à la veille de l’électionprésidentielle, le CICE fait débat. EricHemar et Francis Lemor, tous deuxchefs d’entreprise, donnent leur véri-té sur une mesure qui leur a permisde créer 4.000 emplois et qui a, seloneux, un impact réel sur les margesdes entreprises. // PAGE 10

CommentParissebatpourattirerlesdéçusduBrexitEn coulisse, des personnalités se mobi-lisent pour une opération séduction.

ATTRACTIVITÉ L’offensive de Paris pour séduire les entreprises etlesbanquesentredanssadeuxièmephase.Lacapitaleapassé letestde la crédibilité, elle doit maintenant transformer l’essai. Autour deRoss McInness et Christian Noyer, « l’équipe de France » rassemblede grands noms de la Place. // PAGE 28

Même la banque américaine Goldman Sachs a reconnuqu’elle hésitait entre la capitale française et Francfort.

L e monde a les yeux rivés sur l’Amérique cemardi. Quelque 200 millions d’Américainsdoivent choisir leur futur président et leurs

représentants au Congrès. Innocentée par la volte-face de dernière minute du FBI, Hillary Clinton tientla corde dans la majorité des Etats-pivots. Mais lacourse reste serrée, et les deux candidats ont multi-plié les meetings aux quatre coins du pays ces der-niers jours. Le scrutin promet d’être sous tension,alorsquel’oncraint lesmenacesdepiratageetd’inti-midation dans les bureaux de vote, au terme d’unecampagne particulièrement virulent. Les program-

mesdesdeuxcandidatssontauxantipodes.Fiscalité,environnement,immigration,finance:« LesEchos »décryptent les grandes différences des projets prési-dentiels. Si elle est élue, Hillary Clinton risque dedevoir composer avec une majorité républicaine.L’immobilisme à Washington pourrait donc durer.Mais l’Amérique se réforme au niveau local : pasmoins de 150 référendums sont organisés ce mardipour légaliser le cannabis, abroger la peine de mortet augmenter le salaire minimum, notamment.//PAGES5À7,L’ÉDITORIALDEJACQUESHUBERT-RODIER PAGE 9 ET L’ENQUÊTE PAGE 11

Présidentielleaméricaine:legrandécartdesprojetsl Fiscalité, environnement, immigration :tout sépare Hillary Clinton et Donald Trump.l La démocrate, innocentée par le FBI, est favorite.l Congrès : le spectre de la cohabitation demeure.

Leméga-contratquisignelegrandretourdeTotalenIran

ÉNERGIE Total s’apprête à franchir une étape symbolique en Iran :le ministère du Pétrole de la République islamique a annoncé la signa-ture, ce mardi, d’un accord de principe avec le groupe français sur ledéveloppement de la phase 11 du champ gazier géant de South Pars. Lecontratfinaln’estpasencoresigné. Il faudrapourcelamenerdelonguesnégociations. Il ne s’agit pas moins du premier accord de principe signéenamontavecunecompagnieoccidentalepourdévelopperlesressour-ces gigantesques du pays depuis la fin des sanctions. // PAGE 15

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L’ESSENTIEL

LES INÉGALITÉS DEPATRIMOINE SUBSISTENTLa moitié des ménages françaisdéclaraient un patrimoine brutsupérieur à 158.000 euros en 2015,selon l’Insee. Les inégalités, enléger reflux, restent fortes. // P. 3

JADOT CANDIDAT DES VERTSÀ LA PRÉSIDENTIELLEL’euro député a remp orté ledeuxième tour de la primaire éco-logiste avec 54,25 % des voix faceà une autre parlementaire euro-péenne, Michèle Rivasi. // P. 4

TOYOTA REJOINT LARÉVOLUTION ÉLECTRIQUELe constructeur auto pourraitannoncer rapidement le dévelop-pement de sa première berlinetout électrique. // P. 20

PLUIE DE CRITIQUES SUR LEMÉGA-FICHIER CAZENEUVEAxelle Lemaire et le Conseilnational du Numérique fustigentla création d’une base de donnéespersonnelles et biométriques sur60 millions de Français. // P. 15

ENTREPRISES& MARCHÉS

Industrie La Chinemet le cap sur larobotisation // PP . 16-17

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Cinéma La patronnedu CNC répondaux critiques // PP. 22-23

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Electionprésidentielle,ladroguedure

A six mois d’une électionprésidentielle,un parti n’a ni passé

ni mémoire. EELV vient dedésigner Yannick Jadot pourporter ses couleurs en avrilet mai prochain. Le petit partiécologiste avait obtenu 2,3 %des voix en 2012 et desmontagnes de dettes ensuite.Il a connu divisionset errements idéologiquessous le quinquennat Hollande,il navigue en très basses eauxdans les sondages.Qu’importe ! Qui veut existerdoit en être. Les échecsn’y changent rien, pas plusque l’infamie éventuelled’une responsabilité dansl’élimination de la gaucheau profit du FN. Le PCFa la même logique. L’allianceavec Jean-Luc Mélenchonlui a coûté trop cher en 2012 :dévoré tout cru ou presque,en tout cas disparu des écransradar. Cinq ans plus tard, il rêved’une candidature autonomepour mieux renaître. Toutcomme François Bayrou qui achoisi de soutenir Alain Juppéà la primaire de la droite et ducentre parce qu’il pariait qu’ilne pouvait pas l’emporter. Lemaire de Bordeaux préparait

le terrain centriste pendantla primaire, lui reprenaitle flambeau face à NicolasSarkozy : tel était le plan.Que faire quand le champpolitique vacille, sousla menace FN et le discréditdes électeurs ? Resserrer lesrangs disent les grands partis,qui ont inventé les primairespour éviter la dispersion.Avant 2002, les « petits partis »partenaires qui se présentaientau 1er tour d’une présidentielleétaient vus comme des« réserves de voix ». Depuisl’accession de Jean-Marie LePen au second tour de 2002, ilssont vus comme des grenaillesdégoupillées. JurisprudenceTaubira. Passons allianceen amont, disent-ils alors, enpromettant postes ministérielset circonscriptions législatives.Le PRG a joué le jeu avec le PS,l’UDI fait de même avecLes Républicains. Le calculest raisonnable. Quelquesmaroquins valent mieuxqu’échec et que dette. Oui mais,quand un monde s’effondre, ilse transforme en grande loteriepour qui raisonne en termesd’opportunité. Et si le rejetde tous les autres me profitaitin fine à moi, se disent mêmeles plus petits. Un inconnunommé Macron ne s’est-il pasen deux ans créé un espacemédiatique et sondagierinsoupçonné ? Participer,donc, à la grande loterie. Deuxtirages : le premier et le secondtour de l’élection présidentielle.

[email protected]

Malgré leurs échecs et leurs dettes passées, malgrél’accusation éventuelle de « faire le jeu du FN », EELVet le PCF veulent un candidat à la présidentielle.

Législatives : Hidalgo ne veut pasd’une candidature d’El Khomri à ParisPOLITIQUE — La maire de Paris a été très claire lundi : pas ques-tion d’une candidature de la ministre du Travail, Myriam ElKhomri, dans la circonscription englobant le 18e arrondisse-ment et une partie du 9e de la capitale. « Nos électeurs sont trau-matisés par la loi travail, ce serait une très mauvaise idée d’investirl’auteur de la loi qui porte son nom », a indiqué Anne Hidalgo aucours d’un déjeuner avec la presse. Elle a indiqué qu’elle allaittout faire pour faire barrage à cette candidature, sur laquelle lesmilitants locaux doivent se prononcer.L’intégralité de l’article sur lesechos.fr

en bref

Primaire : Hamon juge Hollandeplus légitime que VallsÉLECTIONS — Benoît Hamon souhaite que François Hollandesoit candidat à la primaire socialiste. « Il y a beaucoup d’incerti-tudes dans l’exécutif, et des ministres qui s’interrogent sur la capa-cité du président de la République à être candidat à sa propre suc-cession. Moi je pense que le plus légitime, de Manuel Valls ou deFrançois Hollande, c’est François Hollande », a-t-il déclaré, lundimatin, sur RTL.L’intégralité de l’article sur lesechos.fr

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Renaud Honoré@r_honore

Derek Perrotte (à Bruxelles)@DerekPerrotte

Pendantunegrandepartieduquin-quennat, une annonce de Bruxellessur le budget français était syno-nyme, pour le gouvernement, deproblèmes à l’horizon. Mais le ventpourrait avoir tourné : la Commis-sion européenne doit rendre cemercredi son avis sur les budgetsdes pays de la zone euro pour l’anprochain , et celui concernant laFrance semble devoir être prudem-ment optimiste. C’est ce qui ressortdes messages émis par Pierre Mos-covici lundi.

« Je ne dis pas que tout est parfaitdans le budget, je dis que la Francequi, depuis des années, réduit douce-ment son déficit, devrait pouvoir êtreau-dessous de 3 % de PIB en 2017 », adéclarélecommissaireauxAffaireséconomiques sur France Info.« Etre sous les 3 %, c’est jouable »,confirme un officiel européen àBruxelles.

Ce satisfecit de la Commissioneuropéenne constituerait un soula-gement pour le gouvernementValls. Depuis sa présentation finseptembre, son projet de loi definances pour 2017 a été critiqué,notamment par le Haut Conseil desfinances publiques. Dans un avisd’une rare virulence, les Sages bud-

gétaires avaient jugé « improbable »l’objectif gouvernemental d’un défi-cit à 2,7 % du PIB, et « incertain » leretour sous les 3 %. Le soutien deBruxelles contribuerait égalementà couper l’herbe sous le pied de ladroite, alors que l’oppositionaffirmequeledéficitserabiensupé-rieur à 3 % – à au moins 3,5 %, voire4,5 % si on l’en croit François Fillon.

L’après-2017 inquiètePour autant, le soutien de la Com-mission européenne est loin d’êtreinconditionnel. Dans ses annoncespubliques,PierreMoscovicisegardeainsi de citer le chiffre de 2,7 % dedéficit,quiestpourtantl’objectifoffi-ciel du gouvernement, signe d’unecertaineprudence.Ensoi,nepasres-pecter2,7 %n’estpasproblématiquedu point de vue européen puisqueseul compte le retour sous la barredes3 %,quelquesoitleniveauexact.Par ailleurs, Pierre Moscovici avait

aussi averti, début octobre, qu’ilserait vigilant sur les possibles bom-bes à retardement laissées par legouvernement actuel pour 2018, dufait de crédit d’impôts ou de montéeenchargedenouvellesdépenses.« Ily a juste une série de petites grenades,mais pas de bombe à hydrogène »,tempère un officiel européen àBruxelles, « rien qui empêche d’êtresous les 3 % également en 2018 ».

Cette question de l’après-2017 estdevenue centrale pour la Commis-sion européenne. Cette dernières’est inquiétée des déclarations descandidats à la primaire de la droiteet du centre, qui ont à peu près touspris une certaine distance avec lescanons de l’orthodoxie budgétairebruxelloise pour 2017, voire 2018.« Si on veut un jour pouvoir relancerl’Europe avec nos amis allemands, lacrédibilité politique en matière bud-gétaire dans la durée est décisive »,avertit Pierre Moscovici. n

FINANCESPUBLIQUES

La Commission euro-péenne rend son avismercredi sur le budget2017 du gouvernement.

Pierre Moscovicia jugé lundi que ledéficit devrait passersous la barre des 3 %du PIB l’an prochain.

L’optimismeprudentdeBruxellessurledéficitfrançais

Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques. Photo Alexandros Michailidis/SOOC/AFP

Ingrid Feuerstein@In_Feuerstein

C’est une première estimation de ceque coûterait à l’Etat une invalida-tion par la justice européenne de lataxeà3 %surlesdividendes.Depuisla création de cette contribution en2013, les entreprises ont déposé pour 4,3 milliards d’euros de récla-mations, selon un chiffrage à fin juillet mentionné par le député PS Dominique Lefebvre, dans un rap-port publié à l’occasion du projet deloi de finances. L’enjeu financier serait donc inférieur au rendementtotaldelataxe,quiarapportédepuis2013 près de 2 milliards d’euros cha-que année à l’Etat. Mais cette pre-mière estimation montre qu’en cas de condamnation par la justice européenne,lataxeà3 %s’inscriraitparmi les contentieux fiscaux les pluscoûteuxpourl’Etat,alorsquelafacture a déjà sensiblement aug-menté ces dernières années. Al’heure actuelle, l’administrationévalue à 10 milliards d’euros l’enjeufinancier total des contentieux exis-tants(précomptemobilier,OPCVM,Stéria, de Ruyter).

L’issuedelataxeà3 %surlesdivi-dendes est encore incertaine. Cettecontribution a remplacé en 2013 la

taxe sur les OPCVM étrangers, elle-même invalidée par la justice euro-péenne. Dès sa création, de nom-breux fiscalistes ont pointé sonincompatibilité avec la directive« mère-fille » et avec le principe deliberté d’établissement. Dans unedécision rendue fin septembre, leConseil constitutionnel a jugé quecette taxe créait une rupture d’éga-lité devant l’impôt entre les sociétésfiscalement intégrées et les filialesd’une maison mère étrangère.

Le précédent du PrécompteLa Cour de justice de l’Union euro-péenne (CJUE) a également été sai-sie. Malgré la multiplication desprocédures, Bercy se montreconfiant quant à leur issue. « Selonlesanalysesde nosservices, cette taxeestbienconformeà la directivemère-fille », a redit Christian Eckert,secrétaire d’Etat au Budget, devantles parlementaires la semaine der-nière.LeverdictdelaCJUEn’estpasattendu avant 2017, voire 2018.

Les précédents contentieuxeuropéens ont cependant montré àquel point il est difficile de prévoirl’impact sur les comptes de l’Etat.Le « Précompte », premier grandcontentieux portant sur l’avoir fis-cal perçu par les entreprises lors duversementd’undividende,enestunbonexemple.Depuis2007,l’Etatn’aremboursé que 870 millionsd’euros aux entreprises alors quel’enjeu total était plutôt estimé à5 milliards d’euros ! « En 2015et 2016, aucun décaissement n’a été

enregistré au titre de ce contentieuxde série », constate le rapport deDominique Lefebvre. Et pourcause, la bataille judiciaire autourdu « Précompte » n’est toujours pasterminée. Le Conseil d’Etat avaitlimité le champ des rembourse-ments dans une décision datant de2012. Mais celle-ci a récemment étéremise en cause par la Commissioneuropéenne, qui pourrait saisir laCJUE. « Cela aurait pour effet de

reporter l’issue définitive de l’ensem-ble du litige à un horizon beaucoupplus lointain, probablement vers2019 ou 2020 », indique le rapportparlementaire. Ceci explique pour-quoi le coût des contentieux a sou-vent été inférieur aux prévisionsinscrites dans le budget, du moinsjusqu’ici. Ce fut le cas en 2015, oùl’Etat a finalement déboursé730millionsaulieudes2,1milliardsprévus. n

Taxeà3 % :lesentreprisesontdéjàréclamé4,3milliardsEn cas de condamnationpar la justice européenne,la taxe à 3 % sur les dividen-des s’inscrirait parmiles contentieux fiscaux lesplus coûteux pour l’Etat.

« Je ne dis pasque tout est parfait

dans le budget,je dis que la France

qui, depuisdes années,

réduit doucementson déficit, devrait

pouvoir êtreau-dessous de 3 %

en 2017. »PIERRE MOSCOVICI

Commissaire européenaux Affaires économiques

RETROUVEZLEDIRECTEURDELARÉDACTIONDESECHOS,NICOLASBARRÉ,DANSLAMATINALEDETHOMASSOTTO

LAMATINALE6H30-9H

À7H35,LESÉDITORIALISTES

LE FAITDU JOURPOLITIQUE

CécileCornudet

02 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

FRANCE

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 FRANCE // 03

BREITLING.COM

Les inégal i tés sont un sujetd’inquiétude pour de nombreuxFrançais. Elles n’ont pourtant pasexplosé au cours des cinq dernièresannées comme beaucoup le crai-gnent. Elles ont même légèrementreculé selon l’Insee. Entre 2010et 2015, le patrimoine moyen d’unménage français hors véhicules,

bijoux et œuvres d’art a augmentéde 0,5 %, à 248.000 euros. Et la moi-tié des ménages déclaraient unpatrimoine brut supérieur à158.000 euros l’an passé (patri-moine médian). Preuve du reculdesinégalités, lapartdupatrimoinedétenu par le 1 % des ménages lesplus riches a légèrement baissé, de1,5 point en cinq ans, contribuant àfaire reculer, de façon minime,l’indice de Gini (qui permet demesurer le degré d’inégalité).

Toutefois, l’Insee note que les10 % de ménages les mieux dotés enpatrimoine possédaient au mini-mum 595.700 euros d’actifs et déte-naient encore près de la moitié dupatrimoine total. A titre de compa-raison,les10 %lesplusmodestesendétenaient, eux, au maximum4.300 euros chacun, soit 139 foismoins. Quant au 1 % les plus riches,ils possédaient chacun un patri-moine d’au moins 1,95 milliond’euros.

L’Insee souligne que la situationrelative des ménages les moinsaisés « s ’est dé tériorée entredébut 2010 et 2015 ». Pour preuve, lepatrimoine moyen des 10 % deménages les plus modestes, pres-que intégralement constitué decomptes-chèques et de livretsd’épargne réglementée, a diminuéde 30 % en cinq ans. Ainsi, enmoyenne, ces ménages détenaient250 euros sur leur compte-chèquesen 2010 et ne possédaient plus que150eurosen2015.Les10 %deména-ges les moins aisés ne possèdentainsi que 0,07 % du patrimoine detous les Français…

Le gros du patrimoineest immobilierL’immobilier est bien sûr essentielpuisqu’il constitue en moyenne61 % du patrimoine. Pour la moitiédes ménages propriétaires d’unlogement, il représente même 80 %du patrimoine brut. Parmi les 10 %

des ménages les plus aisés, 95 %sont propriétaires.

Sans surprise, le patrimoine atendance à augmenter avec l’âge.Ainsi, le patrimoine net moyenpasse de 37.400 euros pour lesménages dont la personne de réfé-r e n c e a m o i n s d e 3 0 a n s à340.600 euros pour les ménagesdont la personne de référence aentre 60 et 69 ans. Ce n’est que pourles personnes âgées de 70 ans ouplusquelepatrimoinecommenceàdécroître. L’Insee note que les tauxbas ont favorisé l’accès à la pro-priété des plus jeunes : la partd ’a c c é d a n t s a p r o g r e s s é d e4,2 points chez les moins de 30 ans.

L’importance des actifs est aussiévidemment fonction de la profes-sion. La moitié des professions libé-rales ont acquis un patrimoinesupérieur à 377.900 euros, tandisque la moitié des ouvriers non qua-lifiés déclarent un patrimoine deplus de 16.400 euros. — G. C.

CONJONCTURE

Selon l’Insee, la moitiédes ménages décla-raient un patrimoinebrut supérieur à158.000 euros en 2015.

Les inégalitésdiminuent légèrementglobalement, maiss’accentuent parmiles plus modestes.

Enlégerreflux,lesinégalitésdepatrimoinerestentfortes

DesFrançaismoinsintéressésparl’économiemaispluslibéraux

Guillaume de Calignon@gcalignon

Les Français se passionnent demoins en moins pour l’économie.C’est ce qui ressort d’un sondageeffectué par Kantar Sofres pour laBanque de France à l’occasion desjournées de l’économie organiséescette semaine à Lyon. Sur un peuplus de 1.000 personnes interro-gées, certes, 52 % se déclarent inté-ressées par l’économie. Mais ceratioestenreculde6pointsparrap-port aux réponses à la même ques-tion posée il y a deux ans. Faut-il yvoir les effets de la crise rampanteou de la désillusion face à l’inver-sion de la courbe du chômage pro-

mise dès 2012 ? Rien ne le dit, maisles catégories les moins attirées parl ’économie sont d ’ab ord lesouvriers et les employés, suiviesensuite par les personnes âgées demoins de 35 ans. Bref, la jeunesse etles catégories les moins favoriséessont de moins en moins intéresséespar une science sociale pourtantprésente dans le quotidien de cha-cun des Français.

D’ailleurs, ceux-ci reconnaissentaisément leur absence de compé-

tences en matière économique : ilsne sont que 14 % à juger leur niveaude connaissances très élevé.

Une majorité de Français conti-nuent ainsi à surestimer l’inflation.Alors que les prix ont stagné l’anpassé dans l’Hexagone, 70 % despersonnes interrogées jugent qu’ilsont augmenté. L’étude ne dit pas sila faute en incombe aux médias, àla construction des statistiques quine correspondent pas forcément àla situation personnelle de chacun,

ou simplement à une erreur dejugement.

Les sujets sur lesquels les Fran-çais souhaiteraient être mieuxinformés sont la situation de l’Etatet des finances publiques pour lescatégories socio-professionnellessupérieures et l’emploi en ce quiconcerne les ouvriers et lesemployés, statistiquement plustouchées par le chômage. A ce titre,les Français ne font pas mentir leurréputation de pessimistes : 45 %

d’entre eux estiment que la situa-tion économique du pays va sedégrader au cours des douze pro-chains mois, tandis que 40 % jugentqu’elle restera identique à celled’aujourd’hui.

L’ombre de la loi El KhomriDe façon surprenante, la majoritédes personnes interrogées se mon-trent libérales, au moins dans lesorientations économiques. Ainsi,59 % des Français – et 65 % desmoins de 35 ans – se disent favora-ble à un mouvement visant à « libé-raliser davantage l’activité économi-que française, par exemple, enprivatisant certains services publicsou en ouvrant à la concurrence cer-tains secteurs de l’économie ».

Cependant, ce libéralisme a clai-rementdeslimitesdanslapratique.Pourpreuve,seuls47%sontfavora-bles à un « allègement des normesréglementaires qui encadrent l’acti-vité économique, par exemple enmatière de droit du travail (commevient de le faire la loi El Khomri),d’impôt ou d’environnement ». Laréponse est évidemment à prendreavecprécautionpuisquelaquestionmentionnaitlaloiElKhomri.Delààen conclure que ce texte fait désor-mais office d’épouvantail pour lesFrançais, il n’y a qu’un pas. n

SONDAGE

Seuls 52 % des Françaisse disent attirés parl’économie, un ratioen nette baissepar rapport à 2014.

Six sur dix sontfavorables à une plusgrande ouverturede certains secteurs.

Les chiffres clefs

70 %C’est le pourcentagede Français pour qui la Politi-que agricole commune pour-rait être remise en cause aucours des prochaines années.

41 %C’est la proportionde Français qui considèrentque l’euro pourrait être remisen cause au coursdes prochaines années.Si l’économie concerne le quotidien des Français, elle les passionne de moins en moins. Photo Hamilton/RÉA

Une majoritéde Françaispensent quela situationéconomiqueva se dégraderdurant les douzeprochains mois.

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04 // FRANCE Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

Leïla de Comarmond@leiladeco

En tant qu’employeur, « puis-jeinterdire de placer de la nourriturenon kasher dans le réfrigérateur misàdispositiondessalariés ? »« Suis-jeprioritaire si ma demande de congé aun motif religieux ? » « Puis-je privi-légier le recrutement d’un(e) candi-dat(e) d’une confession particulièrequi correspond à celle de [ma] clien-tèle principale ? » Dans les trois cas,la réponse à ces questions est néga-tive. En revanche, les entreprisessont encouragées à diversifier lesmenus à la cantine, peut-on liredans le « Guide pratique du fait reli-gieuxdanslesentreprisesprivées ».

Ce document a été présenté lundipar la ministre du Travail, Myriam El Khomri, aux partenaires sociauxavec lesquels il a été rédigé « en concertation étroite ». Employeurs et salariés y trouveront 39 ques-tions-réponsesvuescôtéemployeuret côté salarié. Soumis aux diffé-rents cultes la semaine dernière, il sera mis en ligne d’ici à dix jours.

Ce guide est né, dans le « contextepost-attentat », « d’une demandecroissante » des organisations syn-dicales, patronales et des DRH, quiavaient « l’impression qu’ils ne dis-posaient pas des outils leur permet-tant de répondre à des cas concrets »,souligne-t-on au ministère du Tra-vail. Contrairement à l’Etat et à sesagents, et sauf si elles gèrent un ser-vice public, les entreprises privéesne sont pas tenues à l’obligation deneutralité. Elles se doivent de res-pecter la liberté de leurs salariés demanifester leur religion. Toute res-triction doit être justifiée par « la

nature de la tâche à accomplir et pro-portionnée au but recherché », rap-pelle le guide, qui se veut un vade-mecum et non un document ayantune valeur juridique.

Obligation de « neutralité »Permettra-t-il de répondre à toutesles difficultés que peuvent rencon-trer les entreprises et les salariésface au fait religieux ? Il vise en toutcas à dépassionner nombre dequestions qui, sans être omnipré-sentes, s’invitent plus fréquem-ment qu’avant sur les lieux de tra-vail. Mais il ne résoudra pas tout.

C’est en particulier le cas pour unenouveauté inscrite dans la loi tra-va i l : la p oss i bi l i té p our unemployeur d’introduire une obliga-tionde« neutralité »danssonrègle-ment intérieur. Elle pourra « êtrejustifiée par les nécessités de l’activitéde l’entreprise tant au regard du per-sonnel (respect des règles sanitaires,d’hygièneoudesécurité)quedestiersintéressés(lecontactpermanentavecde jeunes enfants, par exemple), oulorsqu’unepratiquereligieuseoucol-lective porte atteinte au respect deslibertés et droits de chacun ». Leguide prend pour exemple le « droit

de croire ou de ne pas croire », ouencore « l’égalité entre les femmes etles hommes ». Surtout, il conseillevivement aux employeurs de « pro-céderàunedémarchedeconcertationaveclesreprésentantsdupersonnelet,plus largement, la communauté detravail sous la forme la plus appro-priée (consultation, groupe de travail,réunion d’échange) ».

Le guide a vocation à évoluer.« Dans quelques mois, nous referonssans doute un point pour voir si desquestions nouvelles apparaissent »,note le ministère du Travail. Il pré-cise que les TPE pourront trouverconseil auprès du service publicd’accès au droit pour les TPE-PME,créé par la loi travail et concernantégalement le fait religieux. n

SOCIAL

Le ministère duTravail va publier un« Guide pratique dufait religieux dans lesentreprises privées ».

Myriam El Khomril’a présenté lundi auxpartenaires sociaux.

Faitreligieuxenentreprise :unguidepourtenterdedépassionnerlesujet

Solveig Godeluck@Solwii

L’une des premières professionsde France descend dans la rue. Lesdix-huit organisations infirmiè-res du pays, qui représentent638.000 professionnels, plus90.000 étudiants, ont appelé àparticiper à la manifestation uni-taire de ce mardi. Les grandescentrales syndicales ont aussidemandé à la fonction publiquehospitalière de descendre dans larue – autour de 210.000 infirmiersen catégorie A ou B, et autant

d’aides-soignants en catégorie C,en bas de l’échelle.

Derrière une profusion de reven-dications, on sent surtout poindrel’exaspération de professionnelsépuisés, stressés, voire apeurés. Al’hôpital,cinqinfirmierssesontsuici-désdepuisjuin,surleurlieudetravailou en laissant une lettre accusatrice.« On atteint un point de rupture »,témoigne Thierry Amouroux, secré-taire général du Syndicat nationaldes professionnels infirmiers : « Endixans,100.000litsontétéfermésetdenombreux postes ont été supprimés.Ceux qui restent subissent une chargede travail très importante. » Le SNPIdénonce le plan triennal de 3,5 mil-liardsd’eurosd’économiessurl’hôpi-tal, qui correspond, selon lui, à16 .0 00 fe rme tur es de l i ts et22.000 suppressions d’emplois.

Maltraitance institutionnelle« Nous sommes traités comme despions, on vous déplace d'un service àl’autreenfonctiondesbesoins »,ajoute

le syndicaliste. Dans les hôpitaux deParis, depuis la réforme des 35 heu-res,ilfautsouventalternerletravaillematin ou l'après-midi : résultat, lesmères célibataires en banlieue ne

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azek

/AFP

peuvent pas trouver de nounou etcertaines doivent démissionner,affirme Thierry Amouroux, qui fus-tige le « mépris » des dirigeants.

Lemépris,c’estaussiunmaldontsouffrent les infirmiers libéraux.« Comme les hospitaliers, nous souf-frons de la maltraitance institution-nelle », dénonce Philippe Tisse-rand, président de la Fédérationnationale des infirmiers, qui reven-dique l'ouverture de la négociation conventionnelle entre les quelque110.000 libéraux et l'assurance-ma-ladie, afin de revoir les tarifs et leszones où le droit d’installation estrestreint. « Mais le déclencheur decette manifestation, c’est la montée

des incivilités depuis une dizained’années », témoigne-t-il, citantl’assassinat d’une infirmière cet étéà Strasbourg, un collègue séques-tré, des agressions sexuelles, desvols... « Nous sommes l’une des der-nièresprofessionsàaccéderaudomi-cile », souligne-t-il. En premièreligne sur le front de la violencesociale, comme ces ser vicesd’urgence où les gens n’en peuventplus d’attendre, s’échauffent etagressent les soignants...

Au gouvernement, on analyse lemécontentement au filtre de lanécessaire adaptation de l’hôpital,quand les séjours deviennent plusnombreux, mais plus courts queparlepassé.LaministredelaSanté,Marisol Touraine, lancera avant lafin du mois un plan d’accompagne-mentpourrépondreauxdemandesd’écoute, de mobilité, de concilia-tion vie professionnelle-vie privéedes infirmiers à l'hôpital. La ques-tiondelaqualitédevieautravaildeslibéraux sera également abordée. n

SANTÉ

Les dix-huit organisa-tions infirmièreset les syndicats ontappelé à participerà une manifestationunitaire ce mardi.

Lesinfirmiersexprimentleurras-le-boldanslarue

Claude Goasguen ne renonce pas.Chaque année, le rapporteur spécialde l’Assemblée nationale sur les cré-ditsdelamission« santé » lanceunecharge contre l’aide médicale d’Etat(AME) offerte aux sans-papiers.Lundi soir, il a critiqué à nouveau ladérive des coûts de l’AME, qui seraitnettement supérieure aux 815 mil-

lions inscrits dans le budget pour2017. Tous les candidats de la pri-maire à droite promettent d’ailleursd’en finir avec cette aide. Le droit dese faire soigner gratuitement seraitlimité aux cas urgents, selon AlainJuppé, et aux soins vitaux, selonNicolasSarkozy.Jean-FrançoisCopéveut carrément supprimer l’AME.

« Le coût pour les finances publi-ques de l’accès aux soins pour lesétrangers en situation irrégulière etpourlesdemandeursd’asilequiserontdéboutés sera largement supérieur à1 milliard d’euros en 2017 », a attaquélundi Claude Goasguen, tout endéplorant le « manque d’informa-tions » dont il a disposé pour fairecetteprojection.Cecalculsebasesurla prévision du gouvernement.Claude Goasguen y ajoute une esti-

mationducoûtdessoinsurgentsprisen charge par l’Assurance-maladie,et une part des dépenses de santé àMayotte, où les étrangers en situa-tion irrégulière sont nombreux –même si le député n’a pas obtenu dedonnéeschiffrées.Ilparvientautotalà 985 millions d’euros. Enfin, le rap-porteur voudrait décompter le coût

de l’accès aux soins des demandeursd’asile.Cesdernierssontcouvertsparlaprotectionmaladieuniverselledèsle début de leur démarche. Mais ilsperdent ces droits dans six cas surdix, quand leur demande d’asile estrejetée…sansquelessoinsantérieurssoient imputés sur l’AME.

Comptes divergentsReprenant une critique de la Courdes comptes, Claude Goasguenaccuse le gouvernement de man-quer de sincérité en présentant unbudget systématiquement inférieurà l’exécution. Au cabinet de MarisolTouraine, on s’en défend. L’écartentre les crédits inscrits en loi definances et la somme effectivementconsommée se réduit, plaide-t-on :de26 %en2014,ilesttombéà13 %en

2015. De plus, l’entourage de laministrerécusecettefaçondecomp-ter.Lessoinsurgents,quisontprodi-gués à des irréguliers n’ayant pas eule temps d’obtenir l’AME comptetenudeleurduréederésidence,sontremboursés par l’Etat à l’Assurance-maladie sur une base forfaitaire –alors que le député s’attache lui aucoûtréel.Parailleurs,lecoûtparper-sonnenecroîtpas ;cesontlesbénéfi-ciaires qui se multiplient.

Au-delà de ces réserves, le gou-vernement met en avant les risquesd’un recul de la prise en charge desétrangers irréguliers : attendre queleur état de santé se dégrade pourintervenir aurait à l’arrivée un coûtencore plus élevé et ce serait pren-dre le risque de voir se développerdes maladies contagieuses. — S. G.

SOCIAL

Le député ClaudeGoasguen dénonceune dérive budgétaire.

La dépense de l’AME en2017 serait supérieureà 1 milliard, dit-il.

Soinsdessans-papiers :nouvellechargedeladroite

Joël CossardeauxJolCossardeaux

CeseraYannickJadot.Ledéputéeuropéen Europe Écologie LesVerts (EELV) est arrivé, lundisoir, en tête des suffrages dusecond tour de la primaire orga-nisé par son parti pour désignerson candidat à l’élection prési-dentielle.L’ex-cadredirigeantdeGreenpeace et proche de DanielCohn-Bendit, un des pères fon-dateursd’EELV,l’aemportéavec54,25 % des voix sur une autreeurodéputée, Michèle Rivasi. Laveilleduscrutin,celle-ciespéraitencore créer la surprise commeellel’avaitfaitaupremiertouroùelle avait devancé et éliminéCécile Duflot. Le miracle ne s’estpas reproduit face à YannickJadot.

La relative facilité aveclaquelle le représentant de l’ailemodérée d’EELV a enlevél’investiture n’augure en rien lasuite de son parcours dans lacampagne qui s’annonce. Bienaucontraire.YannickJadot,quin’a pas la notoriété de CécileDuflot, sait que le plus dur resteà faire pour faire exister sa can-didature. Avec un peu plus de14.000 votants, dont environ7.000 adhérents d’EELV, la pri-maire écologiste est loin d’avoirmobilisé les foules. Et les inten-tionsdevoteenfaveurd’uncan-didat écologiste à la présiden-tielle n’atteignent pas 3 % dansles derniers sondages.

Une campagneà l’économiePour ne rien arranger, les cais-ses d’EELV sont vides depuis ledépart de nombreux militantset ladisparitiondesongroupeàl’Assemblée nationale. La cam-pagne du candidat Jadot se feradoncàl’économie.Avantmêmeque celle-ci ne commence,EELV va devoir poursuivred’arrache-pied la chasse aux500 parrainages, le minimumrequis pour pouvoir déposer sacandidature à la présidentielle.Conscientdesdifficultésàvenir,les deux finalistes de cette pri-maire s’étaient déjà lancés danscette longue traque.

David Cormand, le secrétairenational d’EELV, est lui-mêmepartagé, se disant « à la foisinquiet et optimiste ». « Même sil’on a perdu pas mal d’élus, on aune connaissance pointue desterritoires qui va nous permettred’aller chercher ces parraina-ges », assure Yannick Jadot.

Unfuturcandidatd’abordsou-cieux de faire exister les valeursde l’écologie dans la course à lacandidature suprême, lui quidéclarait début octobre derniernepascroireàl’électiond’unpré-sidentécologisteen2017. n

Primaireécologiste :Jadotestsortidulot

POLITIQUE

Le député européendéfendra les couleursd’Europe EcologieLes Verts à l’électionprésidentielle.

Yannick Jadot.Photo Damien Meyer/AFP

51 %HAUSSE SUR 4 ANSDU NOMBREDE BÉNÉFICIAIRES DE L’AMELes crédits de l’action aide médicalede l’Etat ont augmenté de 30 %en exécution entre 2012 et 2015.

Myriam El Khomri a présenté un document regroupant 39 questions-réponses vues côté employeuret côté salarié. Photo Hamilton/RÉA

Les infirmierset les aides-soignantssubissent de pleinfouet la montéede la violence sociale.

L’image de marqueet la notion detrouble caractérisé

Une entreprise peut-elleinvoquer l’atteinte à sonimage de marque pourrefuser à un salarié le portd'un signe religieux ? Celapeut-il être considéré commeun « trouble caractérisé »selon l’expression du doyenVacquet et justifier unlicenciement pour motifpersonnel ? On est en attented’une décision de la Courde justice européenne surle sujet. Elle devrait tomberen décembre, a précisé lundile ministère du Travail.

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ALLEMAGNE :RECUL DES COMMANDESÀ L’INDUSTRIEUne demande faible, interneet externe, a débouchésur une baisse inattendue(–0,6 %) des commandesà l’industrie en Allemagneen septembre, selon leministère de l’Economie.Après deux mois de hausse(+0,9 % en août), il s’agitdu repli le plus importantdepuis avril.

CHINE : LES RÉSERVESDE CHANGE DIMINUENTLes réserves de changede la Chine ont diminuéde 45,7 milliards de dollarsen octobre, enregistrant leurplus forte baisse depuisle mois de janvier et tombantà leur plus bas niveau depuismars 2011, à 3.121 milliardsde dollars (2.824,4 milliardsd’euros), selon des donnéespubliées lundi par la banquecentrale chinoise.

–0,2 %LA BAISSE DES VENTES AUDÉTAIL DANS LA ZONE EUROBaromètre de la consomma-tion des ménages, les ventesau détail ont poursuivi leurbaisse en septembre(– 0,2 % par rapport à août),selon Eurostat. En aoûtpar rapport à juillet, ellesavaient diminué de 0,2 % .

enchiffres

Elsa Conesa@ElsaConesa

—Bureau de New York

Quinzevilles,septEtats,vingt-quatreheures. Pour leur toute dernièrejournée de campagne, Hillary Clin-ton, Donald Trump, et leurs colis-tiers ont sillonné tout le pays, multi-pliant les meetings dans un ultimeeffort de mobilisation. Rien n’a étélaissé au hasard : toute la familleClinton est sur le pont, le couple

Obama a été appelé en renfort, tan-dis que le défilé de vedettes s’est enri-chi d’un concert de Bruce Springs-t e e n , à P h i l a d e l p h i e , l u n d isoir. Donald Trump devait, de soncôté, parcourir pas moins de cinqEtats dans la seule journée de lundi.« Je n’ai pas besoin de faire venir J. LoouJayZpourremplirmesmeetings »,a-t-il ironisé.

Depuis les conventions, cet été, cene sont toutefois ni les meetings, niles programmes, ni les levées de

fonds à grand renfort de célébritésqui dominent la campagne, maisbien l’enchaînement ininterrompude révélations gênantes sur les deuxcandidats. A 48 heures du scrutin, leFBI a ainsi fait une ultime volte-face,dimanche soir, en innocentantHillary Clinton. Le bureau fédéral aaffirmé n’avoir rien trouvé dans ladernière livraison d’e-mails qui luiavaitvaluderouvrirsonenquêteunesemaine plus tôt. Un rebondisse-ment de dernière minute venu ali-

menter l’argumentaire de Trumpsur l’existence de pressions politi-ques au sommet : « Pas possibled’analyser 650.000 mails en huitjours,paspossiblelesgars !a-t-illancédepuis le Michigan. Hillary Clintonest coupable. » Les marchés y ont vu,eux, le signal rassurant qu’ils atten-daient :aprèsneufséancesdebaisse,le S&P 500 gagnait près de 2 % lundimatin (lire p. 31).

Malgré l’affaire des e-mails, qui apermis à Trump de rattraper une

partie de son retard ces derniersjours, Hillary Clinton a repris l’avan-tage dans plusieurs sondages natio-naux, ainsi que dans la majorité desEtats pivots, selon le site RealClear-Politics. Une avance que pourraitconsolider la mobilisation in extre-mis des minorités observée ces der-niersjours,notammentchezl’électo-rat latino en Floride, dans le Nevadaet en Caroline du Nord. Les 41 mil-lions d’électeurs ayant voté de façonanticipée, réputés favorables aux

démocrates, sont aussi de bonaugure pour la favorite. Celle-ci n’enapasmoinsmodifiésonprogrammedesdeuxderniers jourspourajouterun meeting dans le Michigan, unEtat qui n’a pourtant pas voté répu-blicain depuis 1988. Mais c’est à NewYork que les deux candidats seretrouveront mardi soir pour mar-quer,enfin,l’épiloguedugrandshow.

(Lire l’EnquêtePage 12

l Clinton reprend l’avantage après avoir été innocentée par le FBI dans un ultime rebondissement.l Les candidats enchaînent les meetings à un rythme effréné pour mobiliser à quelques heures du vote.

L’Amériqueattendavecfébrilitél’épilogued’unecampagnehorsnorme

ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Les Echos Mardi 8 novembre 2016 // 05

MONDE

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06 // MONDE Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

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★★

★ ★ ★ ★★★★★ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Lucie Robequain@robequain

— Bureau de New York

HillaryClintonadegrandeschancesde devenir la prochaine présidentedes Etats-Unis mais cela ne lui don-nera pas les pleins pouvoirs, loin delà. L’hypothèse de la voir accéder à laMaison-Blanche est aussi forte quecelle de voir les républicains conser-ver la majorité au Congrès. La coha-bitation qui a empêché BarackObama d’imposer la moindreréforme au cours des six dernièresannées est ainsi quasi certaine de seprolongerjusqu’à2018–datedespro-chaines élections parlementaires.« Le blocage à Washington est partipour durer. L’élection d’Hillary Clin-ton ne changera rien à cela », résumeJohn Sides, professeur de politiqueà l’université George Washington.

Les démocrates ont perdu prati-quement tout espoir de remporterla Chambre des représentants.Ils auraient besoin pour cela de30 sièges supplémentaires, en plusdes 186 détenus depuis 2014. Lessondages s’attendent à une légèrepercée démocrate, mais n’excédantpas 20 sièges dans le meilleurdes cas. La probabilité de les voirregagner la majorité au Sénatestplusforte. Ilsreprésentent46des100 sénateurs aujourd’hui. Il ne leurfaut donc que 4 sièges de plus pourreprendre la majorité, sachant quele vice-président est appelé à appor-ter une 51e voix démocrate en casd’égalité parfaite entre les deuxcamps. Plusieurs démocrates sonten mesure de renverser des républi-cains sortants, dans le Missouri, leNew Hampshire et en Pennsylvanienotamment.

Un blocage marquantLa victoire des démocrates au Sénatdépendenfaitbeaucoupdunombredevoixqu’HillaryClintonsauraréu-nir au niveau national : « Quand unélecteur vote démocrate pour la Mai-son-Blanche, il a tendance à voterdémocrate pour le Congrès. Raressont ceux qui cochent une case à gau-che et une case à droite sur un mêmebulletin », explique Geoff Skelley,un sondeur associé à l’université de

Virginie. Si Hillary Clinton affiche3pointsd’avancesurDonaldTrumpau niveau national, cela ne suffiracertainement pas à faire basculer leSénat. L’histoire sera certainementtout autre si plus de 5 points lesséparent. Mais ce scénario semblemoins probable aujourd’hui,les derniers sondages ne voyantplus que 3 à 4 points d’écart entreles deux candidats.

Les républicains ont ainsi toutesles chances de conserver leur pou-voirdenuisance.Et fautedepouvoirfaire voter des lois, Hillary Clintonaura certainement bien du mal àhonorer ses promesses de campa-gne(baiseduprixdesmédicaments,grands travaux, hausse du SMIC).Si les républicains conservent leSénat, ils auront même le pouvoirde bloquer durablement la nomina-tion d’un nouveau juge à la Coursuprême, en remplacement du con-servateur Antonin Scalia décédé endébut d’année. La Cour resteraitalors partagée entre quatre conser-vateurs et quatre réformateurs, cequi empêcherait toute nouvelleréforme, notamment en matièresociétale. Un blocage d’autant plusmarquant que la Cour suprême estl’organe du pouvoir qui a le pluscontribué à réformer le pays récem-ment (légalisation du mariagehomosexuel, etc.). n

LesrépublicainsvontgarderleurpouvoirdenuisanceauCongrès

Les démocrates n’ont presque aucune chance de reprendre le pouvoir à la Chambre. Mais ils pourraient regagner le Sénat.

A ces craintes s’ajoutent lapsychose ambiante entretenuepar Donald Trump sur le risqued’élections « truquées ». Ses pro-pos ont infusé dans le pays, et passeulement chez les républicains.En Ohio, un militant démocratea lancé sur Twitter une rumeur– infondée – selon laquelle des

supporters de Trump étaientvenus avec des chiens pour inti-

mider les électeurs noirs se ren-dantauxurnesdefaçonanticipéeà Cincinnati. Une autre a de soncôté alerté les autorités aprèsavoir vu un homme prenant desnotes et des photos de pierrestombales dans un cimetière, per-suadée qu’il créait une liste defaux électeurs.

Dysfonctionnementdes machinesLes sites conservateurs regorgent,eux,detémoignagesd’électeursseplaignant de dysfonctionnementdesmachinesutiliséespourlevoteanticipé–unréelsujetdepréoccu-pation pour les autorités, tant cesmachines, utilisées dans 70 % desEtats, sont anciennes. En Iowa,une femme a ainsi été arrêtéeaprès avoir voté pour Trump àdeux endroits différents – elle s’estjustifiéeenaffirmantquel’électionserait truquée, et qu’elle devaitprendre les devants. Les médiasont aussi alerté sur des publicitésmensongères incitant les élec-teurs à voter tôt pour Hillary Clin-ton par SMS… Une façon de lestenir éloigner de l’isoloir. n

Elsa Conesa@ElsaConesa

— Bureau de New York

Depuis quelques semaines, unevague de paranoïa s’est emparéede l’Amérique. Au terme d’unecampagne électorale hors ducommun,lepayssembleseprépa-rer à toutes sortes de perturba-tions du processus électoralmardi : menaces d’intrusion de laRussiedanslessystèmesinforma-tiques, nouvelles révélations inextremis de WikiLeaks, piratagedes listes électorales, intimida-tionsdanslesbureauxdevote…Laplus vieille démocratie du mondejoue à se faire peur, et pas seule-ment sur les réseaux sociaux.

Il y a quelques jours, le trèssérieux « New York Times » aconsacréprèsd’unepageà identi-fier les risques de piratage pesantsur l’élection en leur attribuantune note de probabilité. Parmi lesgrandes peurs, celle d’une atta-que informatique massive,comme celle qui a paralysé leWeb pendant plusieurs heures le21 octobre, et qui empêcherait,parexemple,lesélecteursdeloca-liser leur bureau de vote sur leurssmartphones. L’administration ad’oresetdéjàmisenplaceuncon-seil de guerre destiné à protégerses propres systèmes d’une atta-que, mardi. Autre crainte : celled’une intrusion informatiquedans les listes électorales tenuespar les Etats, afin de perturber lescrutin. Le FBI a déjà identifiédeux tentatives d’intrusion dansles bases de données électoralesde l’Arizona et de l’Illinois, etcraint de nouvelles attaques. Lavétusté des systèmes informati-ques utilisés dans de nombreuxEtat rend ce scénario plausible.

Les autorités redoutentune attaque informatiqueou le piratage des listesélectorales. Une psychoseentretenue par Trump.

Piratage, intimidation :lescénarioquifaitpeur

Pas une seule réforme majeuren’a été votée au Congrès depuissix ans. Mais les choses avancentau niveau local. Quelque 150 réfé-rendums sont organisés ce mardiau niveau des Etats – certains ini-tiés par les élus locaux, d’autrespar les citoyens. Les sujets sontparfois triviaux : les habitants duMassachusetts, par exemple,sont consultés sur le bien-être descanards et poulets. Ils devrontdire si les éleveurs doivent, oui ounon, augmenter la taille de leurscages. Les Californiens devrontdécider si les acteurs pornogra-phiques doivent porter un pré-servatif dans l’exercice de leurprofession. Les sujets sérieuxs o n t é g a l e m e n t n o m b r e u x .Revue de détail.

• CANNABISCinq Etats proposent de légaliserla consommation récréative decannabis (Californie, Nevada,Maine, Arizona et Massachu-setts). Si ces référendums passent,ils porteront donc à dix le nombred’Etats où la consommation demarijuana est totalement libre.Quatre autres pourraient autori-ser un usage médical (Dakota duNord, Floride, Arkansas et Mon-tana). Ces consultations sur lecannabis ont un gros avantage :elles passionnent les électeurs etdopent le taux de participationdans les Etats concernés. Celapourrait favoriser Hillary Clintondans le Nevada notamment.

• SALAIRE MINIMUMLe salaire minimum, qui nedépasse pas 7,25 dollars de l’heureau niveau national, va peut-êtrepasserà 12dollarsdansleColorado,le Maine et l’Arizona. L’Etat deWashington pourrait même allerau-delà, à 13,50 dollars de l’heure.

• PEINE DE MORTLa Californie va-t-elle abolir oufavoriser la peine de mort ? Deuxpropositions contraires sontsoumises à référendum. La pre-mière bannit les exécutions, laseconde accélère leur mise enœuvre, en réduisant à cinq ans lesprocédures d’appel. Si les deuxmesures passent, c’est celle rece-vant le plus de voix qui sera miseen œuvre. Le Nebraska, quant àlui, pourrait revenir en arrière, enabrogeant la loi votée l’an dernierqui a aboli la peine de mort. Seuleune vingtaine d’Etats américainsl’interdisent aujourd’hui.

• TAXE CARBONEL’ E t a t d e W a s h i n g t o n s e r apeut-être le premier Etat américainà imposer une taxe sur les émis-sions de carbone. Cette taxe aug-menterait le prix de l’essence et del’électricité. Mais elle serait com-pensée par des baisses d’impôts

pour les entreprises et les consom-mateurs pénalisés.

• ARMES À FEUTraumatisésparlestueries,lesEtatsaméricains sont nombreux à vou-loir contrôler l’utilisation des armes– un projet constamment bloqué auniveau national. La Californie pro-pose que les amateurs d’armesobtiennent une autorisation préala-

ble du ministère de la Justice avantde pouvoir acheter des munitions.Le Maine et le Nevada, quant à eux,veulent instaurer un examen desantécédents de l’acheteur.

• EUTHANASIELe Colorado va peut-être-autoriser

les malades en phase terminale àmettre fin à leurs jours grâce à desmédicaments prescrits par le méde-cin.Ils’agiraitdusixièmeEtataméri-cain à légaliser ainsi l’euthanasie.C’est l’Oregonquiavaitouvert lavoieil y a une vingtaine d’années. Danscet Etat, 132 personnes ont mis fin àleurs jours de la sorte l’an dernier.

• SÉCURITÉ SOCIALELe Colorado – encore lui – pour-rait instaurer un système deSécurité sociale calqué sur lemodèle français. Il couvriraittous les citoyens et remplaceraitles assurances privées actuelle-ment en place. Estimé à 37 mil-liards de dollars, le système seraitfinancé par une taxe de 10 % surles salaires – dont deux – tiers à lacharge de l’employeur. Le Ver-mont avait voté un projet simi-laire en 2011, mais l’avait aban-donné trois ans plus tard enraison de son coût. — L. R.

Cannabis,peinedemort,salaireminimum :l’AmériqueseréformesurtoutparréférendumPlus de 150 référendumssont organisés ce mardià l’échelle des Etats.

Vote par anticipation le 5 novembre en Californie. Photo Brian Cahn/ZUMA/RÉA

Pas une seule réformemajeure n’a été votée auCongrès depuis six ans.

Le FBI a déjà identifiédeux tentativesd’intrusion dansles bases de donnéesélectoralesde l’Arizona et del’Illinois, et craint denouvelles attaques.

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06 // MONDE Mardi 8 novembre 2016 Les Echos Les Echos Mardi 8 novembre 2016 MONDE // 07

Accusée par Donald Trump de « voler » desemploisaméricains,considéréeparHillaryClintoncomme le pays qui « abuse le plus du commercemondial », la Chine aura été l’épouvantail de lacourse à la Maison-Blanche. Si les autorités dePékinsesontfaitesdiscrètes,lapresseofficielles’estdélectéedesdérapagesetscandalesquiontémailléla campagne, y voyant les limites de la démocratie,tandis que les références à la série « House ofCards » se multipliaient sur les réseaux sociaux.« Lechaosdesélectionsprésidentiellesrévèlelesfaillesdu système politique américain », titrait un éditorialdu « Global Times ». Et de dénoncer le bipartismeaméricainet« lechoixentredeuxcandidatsindésira-bles »pourmieuxdéfendre le régimechinois.

Lachancelièreallemande,quin’avaitpasanticipéleBrexit, se prépare cette fois-ci à la possibilité d’uneélection de Donald Trump. Un scénario qu’elleaimerait éviter… Si le candidat républicain avaitjugé en 2015 qu’elle était « probablement le plusgrand leader au monde », il a depuis fait de la chan-celièreunsymboledécadent.« HillaryClintonveutdevenir l’Angela Merkel d’Amérique », a-t-il lancépendant la campagne, critiquant le « désastre » desapolitiquemigratoire.AParis,FrançoisHollandea souligné que l’élection de Trump « compliqueraitlesrelationsentre l'Europe et les Etats-Unis ».

Les deux capitales vont guetter avec anxiété lesrésultatsdel’élection.TrèsprochesalliéesdesEtats-Unis,ellesvivraienttrèsmalunevictoiredeDonaldTrump, qui affirme vouloir revenir à une diploma-tie isolationniste et semble vouloir renoncer à pro-téger militairement la Corée du Sud et le Japon.Ellesontétéchoquéesparlesaccusationsducandi-

dat républicain, qui a affirmé, à tort, qu’elles profi-taient gratuitement de la protection américaineavantdesuggérerqu’ellessedotentelles-mêmesdel’arme atomique. Si elles accueilleront avec soula-gement une victoire d’Hillary Clinton, qui fut l’unedes architectes du pivot américain vers l’Asie, elless’inquiètent de certaines de ses prises de position.Tokyo est particulièrement horripilé par la « trahi-son » de la candidate démocrate sur le dossier dupartenariat transpacifique(TPP).

David Cameron avait qualifié de « stupide et mau-vaise » lapropositiondeDonaldTrumpd’interdirelesmusulmansd’entréesurleterritoireaméricain,s’attirant les foudres du candidat républicain. Lanouvelle Première ministre britannique, TheresaMay,s’estmontréebeaucoupplusprudente,segar-dant de tout commentaire sur les élections améri-caines. Selon le « Times », le gouvernement se pré-pare même à l’éventualité d’une victoire de DonaldTrump. George Papadopoulos, un avocat basé àLondres qui conseille l’équipe de Trump, a eu « desrencontres très fructueuses » avec des fonctionnai-res du ministère des Affaires étrangères britanni-que. Et l’ambassadeur du Royaume-Uni àWashington a rencontré les équipes de DonaldTrump et de HillaryClinton.

« Clinton ou Trump, peu importe. A Washington, lesystèmeanti-russefiniratoujoursparl’emporter… »,assure une source proche du Kremlin. A plusieursreprises, Vladimir Poutine a fait part de sa préfé-rence pour Donald Trump. Le qualifiantd’« homme brillant et plein de talent », le chef duKremlin n’a pas caché son optimisme : « Il dit qu’ilsouhaite des relations plus étroites avec la Russie,commentpourrait-onnepassaluercela ? »Leprési-dent s’est bien gardé de critiquer ouvertementHillary Clinton, même si leurs relations sont exé-crables. A plusieurs reprises, Moscou a été accusédes’ingérercontreelledanslacampagneprésiden-tielle. Des accusations jugées « flatteuses mais ridi-cules » par Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires

étrangères. C’est lui qui avait poussé avec HillaryClinton le bouton du « reset » pour, en 2009, relan-cer les relations bilatérales. Sept ans plus tard, lestensions entre les deux capitales ont atteint un telniveau que près de la moitié des Russes anticipentune Troisième Guerre mondiale. En Syrie commeenUkraine,VladimirPoutine« saitqu’il estenposi-tiondeforce »,résumeAndreïKortounov,directeurduRussian Council.

« Quel que soit le prochain vainqueur des électionsaméricaines, je serai reçu à la Maison-Blanche », adéclaré le Premier ministre israélien, BenjaminNetanyahu, qui a rappelé la solidité des liens unis-santlesdeuxpays,cequ’illustrelarécenteaidemili-taire de 38 milliards de dollars accordée parWashingtonàl’Etathébreupourlesdixprochainesannées.AJérusalem,ons’inquiètemoinsdel’issuedu scrutin que de l’intention prêtée, à tort ou à rai-son, à Barack Obama, d’imposer une solution uni-latéraleauconflitisraélo-palestinien,avantdequit-tersesfonctions enjanvier.

Entre les guerres en Irak, Syrie ou au Yémen etl’impact de la déprime des cours du pétrole, riend’étonnant à ce que l’élection américaine ne pas-sionne pas les foules au Proche-Orient. « Tout lemonde au Caire ne parle que de la dévaluation de lalivre », résume l’analyste politique Hicham Kas-sem.Danslarégion,iln’aéchappéàpersonnequelecandidat républicain voulait interdire le territoireaméricain aux musulmans. En Turquie, les boule-versements suscités par le coup d’Etat et la répres-sionmenéeparleprésidentRecepTayyipErdogansontautrementplusimportants.CedernieratraitéHillary Clinton de « novice » en raison de son sou-tien aux forces kurdes. L’élection est surveillée deprèsenIranoùleprésidentHassanRohanienpro-fite pour souligner le « manque de moralité desEtats-Unis ».— F.S (à Pékin), T. M. (à Berlin), Y. R. (à Tokyo),V.C.(àLondres)B.Q.(àMoscou),N.H.(àJérusalem)etY. B.

★★ ★★ ★

★★

★ ★ ★ ★★★★★ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Christian Grossmann, direc-teur du département sur lechangement climatique àl’IFC. Ces vingt et un pays à forttaux de croissance représen-tent 62 % de la populationmondiale et 48 % des émis-sions de GES de la planète. Lesenjeux financiers d’adaptationau changement climatique ysont colossaux. Dans la seulerégion Asie Pacifique, l’étudede l’IFC les chiffre à 16.000 mil-liards de dollars en addition-nant les projets de la Chine, del’Indonésie, des Philippines etdu Vietnam.

Projets dans le secteurdes énergies propresL’Amérique latine et les Caraï-bes se placent en deuxièmeposition. Les investissements àréaliser pour tenir l’objectif desNDC de l’Argentine, du Brésil,de la Colombie et du Mexiqueréunis, se chiffrent à 2.600 mil-liardsdedollarsdansleseulsec-teur des transports durables.

Le développement climato-compatible de l’Afrique subsa-harienne ne se fera pas à moinsde 780 milliards de dollars.L’Afrique du Sud, la Cô ted’Ivoire, le Kenya et le Nigeriaont beaucoup de projets dans lesecteurdesénergiespropres.Uncran en-dessous, les NDC desp a y s d ’ E u r o p e d e l ’ E s t(Russie, Serbie, Turquie etUkraine), représentent unpotentiel d’investissementcumulé de 655 milliards de dol-lars. L’essentiel sera tiré par lesecteurdubâtiment.LespaysduMaghreb et du Moyen-Orient seclassent en queue de peloton :265 milliards pour le Maroc,l’EgypteetlaJordanieselonl’IFCdont un tiers porte sur des pro-jets d’énergie renouvelable. n

Joël Cossardeaux@JolCossardeaux

C’est l’effet potion magique del’accord de Paris. Selon l’Inter-national Finance Corporation(IFC), membre du Groupe de laBanque mondiale, le texte finalde la COP21 adopté en décem-bre dernier et entré en vigueurvendredi, devrait créer d’icià 2 0 3 0 d e s o p p o r t u n i t é sd’investissements de l’ordre de23.000 milliards de dollarsdans les pays émergents.

Faramineux, ce chiffre clefde l’étude publiée lundi parl’IFC est calé sur les contribu-tions nationales – NationallyDetermined Contributions ouNDC–prisesparles189paysdela planète afin de réduire signi-ficativement leurs émissionsde gaz à effet de serre (GES). Unobjectif suprême dont le res-pect est à l ier à une séried’investissements dont chaqueEtat a dressé la liste dans sonNDC.Parmilesprincipauxsec-teurs analysés par l’IFC, figu-rent les énergies renouvela-bles, l’industrie, le bâtiment,l’agriculture ou encore lesdéchets.

« Nous nous sommes focali-sés sur les 21 pays les plus émet-teurs dans nos marchés qui sontessentiellement ceuxdes pays endéveloppement », explique

CLIMAT

L’adaptation des paysémergents auréchauffement ouvreune perspectived’investissementsde 23.000 milliardsde dollars.

L’accorddeParisrisquededoperlesinvestissements

leréseaudediguesduroyaume– dont un quart du territoireest en dessous du niveau dela mer –, l’urgence concernaitles 800 kilomètres de façademaritime.

Une dune hautede 18 mètresMis en place en priorité dès2009, ces travaux ont permisde renforcer les cotes néerlan-daises en sept endroits, dont lesabords de l’estuaire de l’Escaut,la seule voie de circulation versAnvers. Dans un village, unedunehautede18mètresetd’unelargeur de 300 mètres a aussiété aménagée pour contenir unenvahissementdeseauxmariti-mes. Pour autant, le danger nevient pas que de la mer pour leterritoire néerlandais. Commel’avaient pointé les experts voicihuit ans, les trois voies naviga-bles les plus fréquentéesd’Europe, le Rhin, la Meuse etl’Escaut, qui traversent le pays,s’avèrent une autre menaced’inondation permanente. n

Didier Burg—Correspondant à Amsterdam

Désormais à l’abri du radou-cissement climatique pour lescinquante prochaines années,les Pays-Bas viennent d’acheverles grands travaux de renforce-ment de leur façade maritime.« La côte est aujourd’hui, plusque jamais, protégée contre unemontée du niveau de la mer etcontre les fortes tempêtes atten-dues du réchauffement des eauxmaritimes », a indiqué la minis-tre néerlandaise de l’Infrastruc-ture et de l’Environnement,Melanie Schultz van Haegen,à l’occasion de la clôture deces travaux.

L’alerte avait été lancée en2008 par un rapport d’experts.Outre quelque 89 points defracture possible relevés dans

Les Pays-Bas ont menéà bien les travaux visantau renforcementde leur littoral contre unenvahissement maritime.

LesNéerlandaisà l’abrid’unemontéedeseaux

Les Pays-Bas viennent d’achever les grands travauxde renforcement de leur façade maritime.

Lesgrandescapitalesdansl’expectativeDe nombreux pays attendent avec plusou moins d’inquiétude le choix desélecteurs américains.

Lucie Robequain@robequain

— Bureau de New York

HillaryClintonadegrandeschancesde devenir la prochaine présidentedes Etats-Unis mais cela ne lui don-nera pas les pleins pouvoirs, loin delà. L’hypothèse de la voir accéder à laMaison-Blanche est aussi forte quecelle de voir les républicains conser-ver la majorité au Congrès. La coha-bitation qui a empêché BarackObama d’imposer la moindreréforme au cours des six dernièresannées est ainsi quasi certaine de seprolongerjusqu’à2018–datedespro-chaines élections parlementaires.« Le blocage à Washington est partipour durer. L’élection d’Hillary Clin-ton ne changera rien à cela », résumeJohn Sides, professeur de politiqueà l’université George Washington.

Les démocrates ont perdu prati-quement tout espoir de remporterla Chambre des représentants.Ils auraient besoin pour cela de30 sièges supplémentaires, en plusdes 186 détenus depuis 2014. Lessondages s’attendent à une légèrepercée démocrate, mais n’excédantpas 20 sièges dans le meilleurdes cas. La probabilité de les voirregagner la majorité au Sénatestplusforte. Ilsreprésentent46des100 sénateurs aujourd’hui. Il ne leurfaut donc que 4 sièges de plus pourreprendre la majorité, sachant quele vice-président est appelé à appor-ter une 51e voix démocrate en casd’égalité parfaite entre les deuxcamps. Plusieurs démocrates sonten mesure de renverser des républi-cains sortants, dans le Missouri, leNew Hampshire et en Pennsylvanienotamment.

Un blocage marquantLa victoire des démocrates au Sénatdépendenfaitbeaucoupdunombredevoixqu’HillaryClintonsauraréu-nir au niveau national : « Quand unélecteur vote démocrate pour la Mai-son-Blanche, il a tendance à voterdémocrate pour le Congrès. Raressont ceux qui cochent une case à gau-che et une case à droite sur un mêmebulletin », explique Geoff Skelley,un sondeur associé à l’université de

Virginie. Si Hillary Clinton affiche3pointsd’avancesurDonaldTrumpau niveau national, cela ne suffiracertainement pas à faire basculer leSénat. L’histoire sera certainementtout autre si plus de 5 points lesséparent. Mais ce scénario semblemoins probable aujourd’hui,les derniers sondages ne voyantplus que 3 à 4 points d’écart entreles deux candidats.

Les républicains ont ainsi toutesles chances de conserver leur pou-voirdenuisance.Etfautedepouvoirfaire voter des lois, Hillary Clintonaura certainement bien du mal àhonorer ses promesses de campa-gne(baiseduprixdesmédicaments,grands travaux, hausse du SMIC).Si les républicains conservent leSénat, ils auront même le pouvoirde bloquer durablement la nomina-tion d’un nouveau juge à la Coursuprême, en remplacement du con-servateur Antonin Scalia décédé endébut d’année. La Cour resteraitalors partagée entre quatre conser-vateurs et quatre réformateurs, cequi empêcherait toute nouvelleréforme, notamment en matièresociétale. Un blocage d’autant plusmarquant que la Cour suprême estl’organe du pouvoir qui a le pluscontribué à réformer le pays récem-ment (légalisation du mariagehomosexuel, etc.). n

LesrépublicainsvontgarderleurpouvoirdenuisanceauCongrès

Les démocrates n’ont presque aucune chance de reprendre le pouvoir à la Chambre. Mais ils pourraient regagner le Sénat.

L’hypothèse de voirHillary Clinton accéderà la Maison-Blancheest aussi forte que celle de voirles républicains conserverla majorité au Congrès.Photo Saul Loeb/AFP

Tout au long de l’éprouvantecampagne de la présidentiellea m é r i c a i n e q u i a r é vé l é u nDonald Trump aussi inquiétantque fascinant, les Européens sesont moqués à l’envi de ce person-nage hors norme, mal élevé etcynique. En même temps, ilsn’ont pu s’empêcher de releverd’évidentes connexions avec lesdiscours de nombre de dirigeantspolitiques de ce côté-ci de l’Atlan-tique. Ses propos décomplexéssur les migrants, son discoursanti-élite et ses recettes facilespuisent dans les mêmes racinesque les partis nationalistes euro-péens. Parmi ces derniers, tousne soutiennent pas le candidatTrump à 100 %, mais chacun seretrouve peu ou prou dans salogorrhée populiste. Petit tourd’Europe des « groupies » deDonald Trump.

• EN FRANCE, LE SOUTIENINCONDITIONNEL DU FNMarine Le Pen vote Donald Trump,sans hésitation. La présidente duFN est même passée d’un soutienimplicite–le« toutsaufHillary »–àun soutien explicite au candidat duParti républicain. « L’intérêt de laFrance aujourd’hui entre HillaryClintonetDonaldTrump,c’estplutôtla politique que promet DonaldTrump », a-t-elle déclaré mi-octo-bre à la revue « Foreign Affairs ».Les points de convergence entreDonald Trump et Marine Le Pensont nombreux, entre le rejet du« système » et l’opposition à l’accordde libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, en passant par leprotectionnisme ou les discoursantimigrants. Au FN, on espère unevictoire de Donald Trump pour

nourrir une vague populiste quiporterait Marine Le Pen au pouvoirl’année prochaine.

• EN ALLEMAGNE,L’AFD LE JUGE« RAFRAÎCHISSANT »L’Alternative pour l’Allemagne(Afd) ne s’affiche pas ouvertementen faveur du candidat républicain.Mais la coprésidente du parti popu-liste, Frauke Petry, a néanmoinsdéclaré ici ou là sa sympathie pourle trublion américain. Elle le consi-dère comme un « phénomènerafraîchissant » qui, comme l’AfD, aun nouveau style politique. Sur lefond, le parti voit dans le candidatrépublicain une chance de remiseen question de la politique étran-gère américaine, « qui consiste àmaîtriser l’Allemagne et isoler laRussie ». Si des liens entre le partiallemand et Donald Trump ne sontpas connus, les supporters de cedernier ont d’ores et déjà adopté levocabulaire de l’AfD. Lors d’unrécent meeting, certains ont ainsiappelé les médias « Lügenpresse »– en allemand dans le texte – la« presse mensongère ». Un termeusité par les nazis, qui connaît unerenaissance grâce à Pegida et auparti populiste allemand.

• AU ROYAUME-UNI,L’UKIP À DEMI SÉDUITOutre-Manche,seulNigelFarage,leleaderdupartianti-immigrationdedroite Ukip, a affiché son soutienenvers Trump, estimant que le dis-cours anti-establishment decelui-ci résonnait avec le sien.Farage est même allé aux Etats-Unis pendant la campagne et il estintervenu sur scène à des meetingsdu candidat républicain, encoura-geant les Américains à « battre lessondeurs, les commentateurs etWashington ». Mais même lui afinalementparuprendresesdistan-ces, confiant il y a quelques joursqu’il était « en désaccord » avec plu-

sieurs propositions de DonaldTrump, en particulier ses sortiescontre les musulmans et les Mexi-cains. L’Ukip, qui est en train dechoisirunsuccesseuràFarage,n’esten tout cas pas unanimement pro-Trump, plusieurs élus critiquant lesoutien affiché par leur leader.

• SOUTIEN TOTALDU PARTI DE LA LIBERTÉAUX PAYS-BASLesmauvaiseslanguesdisentqu’ilasurtout en commun avec DonaldTrump la couleur très inhabituellede sa chevelure, mais leurs affinitésvont bien au-delà. Geert Wilders, leleader du Parti de la liberté (PVV),au premier rang dans les sondagesà quelques mois des législatives, estun fan absolu de Donald Trump. Ill’a dit dans un tweet en décembredernier : « J’espère que DonaldTrumpseraleprochainprésidentdesEtats-Unis. C’est bon pour l’Améri-que, bon pour l’Europe. Nous avonsbesoin de leaders courageux. ». Lui,le détracteur infatigable de l’immi-gration et de l’islam, apprécie sur-tout ses litanies antimigrants et sondiscours ultrasécuritaire.

• HONGRIE :ORBAN VOTE TRUMPLe leader nationaliste hongroisretrouve, dans la volonté de supré-matie de l’« Amérique blanche », sadéfense d’une Europe chrétienne,qui mérite que l’on élève des barriè-res pour la protéger. Il dénonce lesélites de Bruxelles et l’impérialismemoral de l’Allemagne qui veutimposer des réfugiés à toutel’Europe, avec le même acharne-mentqueTrumppiétinel’establish-ment et l’élite politico-intellectuellede Washington. Les deux hommessont aussi des admirateurs ferventsdu président russe Vladimir Pou-tine, dans lequel ils voient, sinon unmodèle de démocratie, du moinsun véritable leader.— C. C., V. C., T. M., et G. P.

EnEurope, lespartispopulistesvotentTrump,maissansemballementIls se retrouvent tous plusou moins dans la rhétoriqueoutrancière et anti-élitedu candidat républicain.Avec des nuances toutefois.

A ces craintes s’ajoutent lapsychose ambiante entretenuepar Donald Trump sur le risqued’élections « truquées ». Ses pro-pos ont infusé dans le pays, et passeulement chez les républicains.En Ohio, un militant démocratea lancé sur Twitter une rumeur– infondée – selon laquelle des

supporters de Trump étaientvenus avec des chiens pour inti-

mider les électeurs noirs se ren-dantauxurnesdefaçonanticipéeà Cincinnati. Une autre a de soncôté alerté les autorités aprèsavoir vu un homme prenant desnotes et des photos de pierrestombales dans un cimetière, per-suadée qu’il créait une liste defaux électeurs.

Dysfonctionnementdes machinesLes sites conservateurs regorgent,eux,detémoignagesd’électeursseplaignant de dysfonctionnementdesmachinesutiliséespourlevoteanticipé–unréelsujetdepréoccu-pation pour les autorités, tant cesmachines, utilisées dans 70 % desEtats, sont anciennes. En Iowa,une femme a ainsi été arrêtéeaprès avoir voté pour Trump àdeux endroits différents – elle s’estjustifiéeenaffirmantquel’électionserait truquée, et qu’elle devaitprendre les devants. Les médiasont aussi alerté sur des publicitésmensongères incitant les élec-teurs à voter tôt pour Hillary Clin-ton par SMS… Une façon de lestenir éloigner de l’isoloir. n

Elsa Conesa@ElsaConesa

— Bureau de New York

Depuis quelques semaines, unevague de paranoïa s’est emparéede l’Amérique. Au terme d’unecampagne électorale hors ducommun,lepayssembleseprépa-rer à toutes sortes de perturba-tions du processus électoralmardi : menaces d’intrusion de laRussiedanslessystèmesinforma-tiques, nouvelles révélations inextremis de WikiLeaks, piratagedes listes électorales, intimida-tionsdanslesbureauxdevote…Laplus vieille démocratie du mondejoue à se faire peur, et pas seule-ment sur les réseaux sociaux.

Il y a quelques jours, le trèssérieux « New York Times » aconsacréprèsd’unepageà identi-fier les risques de piratage pesantsur l’élection en leur attribuantune note de probabilité. Parmi lesgrandes peurs, celle d’une atta-que informatique massive,comme celle qui a paralysé leWeb pendant plusieurs heures le21 octobre, et qui empêcherait,parexemple,lesélecteursdeloca-liser leur bureau de vote sur leurssmartphones. L’administration ad’oresetdéjàmisenplaceuncon-seil de guerre destiné à protégerses propres systèmes d’une atta-que, mardi. Autre crainte : celled’une intrusion informatiquedans les listes électorales tenuespar les Etats, afin de perturber lescrutin. Le FBI a déjà identifiédeux tentatives d’intrusion dansles bases de données électoralesde l’Arizona et de l’Illinois, etcraint de nouvelles attaques. Lavétusté des systèmes informati-ques utilisés dans de nombreuxEtat rend ce scénario plausible.

Les autorités redoutentune attaque informatiqueou le piratage des listesélectorales. Une psychoseentretenue par Trump.

Piratage, intimidation :lescénarioquifaitpeur

Pas une seule réforme majeuren’a été votée au Congrès depuissix ans. Mais les choses avancentau niveau local. Quelque 150 réfé-rendums sont organisés ce mardiau niveau des Etats – certains ini-tiés par les élus locaux, d’autrespar les citoyens. Les sujets sontparfois triviaux : les habitants duMassachusetts, par exemple,sont consultés sur le bien-être descanards et poulets. Ils devrontdire si les éleveurs doivent, oui ounon, augmenter la taille de leurscages. Les Californiens devrontdécider si les acteurs pornogra-phiques doivent porter un pré-servatif dans l’exercice de leurprofession. Les sujets sérieuxs o n t é g a l e m e n t n o m b r e u x .Revue de détail.

• CANNABISCinq Etats proposent de légaliserla consommation récréative decannabis (Californie, Nevada,Maine, Arizona et Massachu-setts). Si ces référendums passent,ils porteront donc à dix le nombred’Etats où la consommation demarijuana est totalement libre.Quatre autres pourraient autori-ser un usage médical (Dakota duNord, Floride, Arkansas et Mon-tana). Ces consultations sur lecannabis ont un gros avantage :elles passionnent les électeurs etdopent le taux de participationdans les Etats concernés. Celapourrait favoriser Hillary Clintondans le Nevada notamment.

• SALAIRE MINIMUMLe salaire minimum, qui nedépasse pas 7,25 dollars de l’heureau niveau national, va peut-êtrepasserà 12dollarsdansleColorado,le Maine et l’Arizona. L’Etat deWashington pourrait même allerau-delà, à 13,50 dollars de l’heure.

• PEINE DE MORTLa Californie va-t-elle abolir oufavoriser la peine de mort ? Deuxpropositions contraires sontsoumises à référendum. La pre-mière bannit les exécutions, laseconde accélère leur mise enœuvre, en réduisant à cinq ans lesprocédures d’appel. Si les deuxmesures passent, c’est celle rece-vant le plus de voix qui sera miseen œuvre. Le Nebraska, quant àlui, pourrait revenir en arrière, enabrogeant la loi votée l’an dernierqui a aboli la peine de mort. Seuleune vingtaine d’Etats américainsl’interdisent aujourd’hui.

• TAXE CARBONEL’ E t a t d e W a s h i n g t o n s e r apeut-être le premier Etat américainà imposer une taxe sur les émis-sions de carbone. Cette taxe aug-menterait le prix de l’essence et del’électricité. Mais elle serait com-pensée par des baisses d’impôts

pour les entreprises et les consom-mateurs pénalisés.

• ARMES À FEUTraumatisésparlestueries,lesEtatsaméricains sont nombreux à vou-loir contrôler l’utilisation des armes– un projet constamment bloqué auniveau national. La Californie pro-pose que les amateurs d’armesobtiennent une autorisation préala-

ble du ministère de la Justice avantde pouvoir acheter des munitions.Le Maine et le Nevada, quant à eux,veulent instaurer un examen desantécédents de l’acheteur.

• EUTHANASIELe Colorado va peut-être-autoriser

les malades en phase terminale àmettre fin à leurs jours grâce à desmédicaments prescrits par le méde-cin.Ils’agiraitdusixièmeEtataméri-cain à légaliser ainsi l’euthanasie.C’est l’Oregonquiavaitouvert lavoieil y a une vingtaine d’années. Danscet Etat, 132 personnes ont mis fin àleurs jours de la sorte l’an dernier.

• SÉCURITÉ SOCIALELe Colorado – encore lui – pour-rait instaurer un système deSécurité sociale calqué sur lemodèle français. Il couvriraittous les citoyens et remplaceraitles assurances privées actuelle-ment en place. Estimé à 37 mil-liards de dollars, le système seraitfinancé par une taxe de 10 % surles salaires – dont deux – tiers à lacharge de l’employeur. Le Ver-mont avait voté un projet simi-laire en 2011, mais l’avait aban-donné trois ans plus tard enraison de son coût. — L. R.

Cannabis,peinedemort,salaireminimum :l’AmériqueseréformesurtoutparréférendumPlus de 150 référendumssont organisés ce mardià l’échelle des Etats.

Vote par anticipation le 5 novembre en Californie. Photo Brian Cahn/ZUMA/RÉA

Pas une seule réformemajeure n’a été votée auCongrès depuis six ans.

Le FBI a déjà identifiédeux tentativesd’intrusion dansles bases de donnéesélectoralesde l’Arizona et del’Illinois, et craint denouvelles attaques.

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Le meilleur du Cercledes Echos

A Uber et aux quelques autres, merci !

La Chronique Les primaires, machine à fragmenterla France

Le Point de vue Ne tirez pas sur le CICE, un vrai stimuluséconomique

Art et culture Philippe Quesne amuse la galerieaux Amandiers

Prospective Comment faire entrer les robots à l’école

SOMMAIRE

Qu’ilgagne,qu’ilperdefaceàHillaryClinton,DonaldTrumpauradominé lacampagneélectorale.Nonpasparsespropositionsfantaisistescommedestimulerlacroissanceéconomiqueaméricaineà4ou5 %,oucommededénoncerlestraitéscommerciauxinternationaux,voiredesortirdel’OMCetdel’Otan.Maisbienplutôtparcequ’ilestparvenuàreprésenter :uneAmériqueencolèreà lafoiscontrelamondialisationetcontrel’élitepolitique.DonaldTrumpabénéficiéd’unevaguedepopulismequitouchenonseulementlesEtats-Unis,maisaussil’Europecommeleprouvel’existenceenItalieduMouvementdescinqétoilesdeBeppeGrillo,PodemosenEspagne,leFrontnationalenFrance,etbiend’autresmouvements,enHongrie,enPologneetailleurs.Si,enfin,aprèssadéfaitedejustesse

en2008auxprimairesdémocratesfaceàBarackObama,HillaryClintonparvientàdevenirlapremièrefemmeprésidentedesEtats-Unis,elledevratenircomptedecettecolèreetdecerejetgénéraldelaclassepolitiqueaméricaine.Cequineserapaschosefacile.Fondamentalement, lacandidatedémocrateafaitcampagnesanssusciterunenthousiasmeparticuliersurunprogrammequelconque,mêmedanssonproprecamp.Ellen’estquelacandidatedelaraisonetnondelapassion.OnestloindesespoirscréésparObamaen2008.Et,siellegagne,iln’estpascertainqu’elleparvienneàobtenirunemajoritédémocrateauSénat.Ellerisqued’avoiràgouverneravecuneChambredesreprésentantsrépublicainehostile.Cequimenacel’Amériqued’unegraveparalysiepolitique,difficilementsurmontablepourladémocrate.Pourtant,huitansaprèslacrisefinancièrede2008,le45e occupantdelaMaison-Blanchehériterale20janvierprochaind’unesituationéconomiquenettementmoinsdifficilequecelleà laquelledevaitfairefaceBarackObama.Lechômageesttombéà4,9 %,unniveauconsidérécommeprocheduplein-emploi, lessalairesdusecteurprivéontmêmeenregistréenoctobreleurplusfortecroissancedepuisladernièrecrise,etlerevenumédiandesménagesaméricainsadonnédessignesdereprise.MaissiBillClintonabattuen1992GeorgeBushpère, leprésidentsortant,parcequel’Amériqueétaitenrécession,lacampagneélectoralede2016nes’estpasjouéesurl’économie,etHillaryClintonn’apasbénéficiédubilanéconomiquecettefois-ci« globalementpositif »deBarackObama.Certes,avantlevotedecemardi8novembre,l’anciennesecrétaired’Etatmaintenaituntrèslégeravantage.Maislemondenepourrafairefidel’avertissementlancéparunepartiedel’électorataméricainàtouteslesélitespolitiquesdesdémocraties.OnnepourrapasoubliercequeDonaldTrumpreprésente.

(Lire nos informationsPages 5 à 7

LES ÉDITORIAUXDES « ÉCHOS »

L’avertissementpopulistedesEtats-Unis

HillaryClinton,la candidatede la raisonet non dela passion.

Par JacquesHubert-Rodier

LeressentidesinégalitésPar Etienne Lefebvre

Plusieurs études récentes de l’Insee fontétatd’une réductiondesinégalités en France, et viennent contredire lesdiscours alarmistessur un creusementperpétuel de celles-ci. Le coefficient de Gini,indicateurdemesuredesinégalités de niveaude vie, est ainsirevenu au même niveau qu’avant la crise de 2008. L’étude surl’évolution du patrimoine, paruelundi, fait aussi état d’uneréduction,certestrès minime, des inégalités entre2010 et 2015.La pauvreté monétaire,quant à elle,est plutôtstable. Une choseestsûre, les changements observésenFrancen’ont rien à voiravecceux qui ontcours aux Etats-Unis, où laspectaculaire envoléedesrevenusdes 1 %lesplus richesa fortement alimenté les débatspendant lacampagne électorale. Comment,dès lors,expliquer quela perceptiondesFrançaissoitplussombrequelaréalité ?D’abordparceque,commelesoulignel’économisteJeanPisani-Ferry, lademanded’égalitéestplusforteenFrancequ’ailleurs.Ensuite,parceque,globalement, leniveaudevieatendanceàstagnerdepuis2008,uneduréesansprécédent.Cequiestsourced’insatisfactionsà touslesniveauxderichesse.Autreexplication,pluspolitique :plutôtquedevanterlesréalisationssocialesduquinquennat(hausseduRSA,primed’activité, etc.), lagauches’estsabordéeenfaisantunprocèsentrahisonauchefdel’Etat,accusédetropsoutenir lesentreprises.Enfin,derrièrecesdonnéesglobalessecachentdesinégalitésentregénérations,quimarquentlesfamilles.Lerapportsurlepatrimoinemontrequeles inégalitésaugmententavecl’âge, jusqu’à70ans,avantdedécliner.Lesdifficultésrencontréesparles jeunespourselogeret intégrerlemarchédutravail inquiètentparticulièrement.Seulesdesréponsesàcesdeuxdéfispermettrontdevaincrelepessimismeambiant.

(Lire nos informationsPage 4

LePartisocialiste,cechampderuinesPar Grégoire Poussielgue—Journaliste au service France

A quoi ressemblera le PS au lende-main des élections présidentielle etlégislatives de l’an prochain ? Deséchéances qui s’annoncent particu-lièrement difficiles pour le parti aupouvoir depuis 2012. Au-delà desdiscours de remobilisation des unset des autres, rares sont ceux quirêvent encore d’une victoire. Or, lesconséquences d’une défaite ris-quentd’êtredramatiquespourlePS.Comme il le fait régulièrementdepuis des mois, le Premier minis-tre Manuel Valls a une nouvelle foistiré lasonnetted’alarmefinoctobre.« La gauchepeut sortir de l’histoire »,a-t-il averti sur l’antenne de FranceInter. Comprendre : si elle n’arrivepas à surmonter ses divisions, à seréinventer pour au moins sortiravec un résultat honorable l’annéeprochaine, la gauche pourrait êtrecondamnéepourlongtempsàvégé-ter dans l’opposition. Au risquepour le Parti socialiste de ne jamaisréussiràredeveniruneforcedegou-vernement.

A priori, beaucoup d’indices plai-dent pour un tel scénario. D’abordles divisions. Elles n’ont cessé des’exacerber au cours du quinquen-nat de François Hollande. Depuisl’été 2012 et l’absence de renégocia-tion du traité européen, l’aile gauchedu PS a une lecture de plus en pluscritique de l’action du président sor-tant. La loi Macron, la loi travail ouencoreleprojetavortédedéchéancede nationalité sont passés par là. Auprintemps, des élus socialistes sontdescendus dans la rue et ont signéune motion de censure contre unemajorité socialiste. Du jamais vu…

Certes, comme l’a rappelé Jean-Christophe Cambadélis, son pre-mier secrétaire, le PS n’a jamais été unefamilleunie.Lesdivergencesdefond ont souvent opposé ses diri-geants depuis sa création en 1971,aboutissant parfois à des rupturesspectaculaires (départs de Jean-Pierre Chevènement en 1993 ou deJean-Luc Mélenchon en 2008).Maisilavaittoujoursréussiàrebon-

dir, comme après la déroute deslégislatives de 1993, à se rassembleravantlesgrandeséchéances,àcom-mencer par les présidentielles. Etredans l’opposition a évidemmentrendu cette tâche plus facile avantles scrutins de 2007 et de 2012. Maisen 2016, après quatre ans d’exercicedu pouvoir, ce rassemblement n’estpas à l’ordre du jour. Il apparaîtmême utopique.

D’autant qu’au-delà des divergen-ces idéologiques, historiques au PS,les rivalités et inimitiés ont ellesaussi atteint un point haut. La rup-ture est consommée avec certainsfrondeurs, Arnaud Montebourg entête. Celui-ci veut tourner la pageFrançoisHollandeetjouesacampa-gne de la primaire socialiste sur lethème du « Tout sauf Hollande ».Cettelignerenddifficileunmessagede rassemblement pour l’après-pri-maire si le président en sortait vain-queur,toutcommeellerenddifficileun ralliement de l’ensemble du PS àArnaud Montebourg, en cas de vic-toiredecedernier.L’ancienministredel’Economiel’adéjàdit :s’ilperdlaprimaire, il rentrera chez lui et nefera pas campagne pour Hollande.

Le PS est aujourd’hui un particoupé en deux – le dernier Congrèsde Poitiers a donné 30 % des voixaux frondeurs – et tout laisse à pen-serqu’ilneréussirapasàrecoller lesmorceaux. A l’extérieur du parti, iln’est évidemment plus questiond’une alliance avec le PCF et encoremoins avec le Parti de gauche deJean-Luc Mélenchon. Avec lui, larupture est actée depuis le lende-main du 6 mai 2012 et l’intéressécherchemêmeàsupplanterlePSentant que première force de gauche.Une alliance avec les écologistesd’EELV n’a plus aucun sens, nonplus, compte tenu de la faiblesse duParti vert. A droite du parti, Emma-nuel Macron tente son aventure encréant son mouvement ex nihilo,estimant caduc le clivage idéologi-que gauche contre droite. Il ne croitplus aux anciens partis, aux lignesde fracture trop fortes. A gauche, lePS est non seulement moribond,mais il est surtout isolé et cerné.

Sa situation actuelle l’amènerasans doute à entamer un nouveaucycle à partir de 2017, et à fermercelui né à Epinay en 1971. « Le cycled’Epinay sera sans doute clos aprèsles prochaines élections, et le doublerisque que court le PS est d’une partdenepluspouvoirfaired’alliancesursa gauche et d’autre part de ne plusêtre assez puissant pour demeurerun parti de gouvernement », note lespécialiste de la gauche GérardGrunberg.

Un PS à 60 députés ?Mais les incertitudes sont encoretrop nombreuses aujourd’hui pourécrire un quelconque scénario.Nombre de questions décisivespour l’avenir du parti restent sansréponse : quel candidat en 2017 ?Quel score à la présidentielle,sachant qu’une élimination du can-didat PS au premier tour, et circons-tance aggravante, à une quatrièmeou cinquième place comme le pré-disentcertainssondagespourFran-çoisHollande,n’aurapaslesmêmesconséquences que si le candidatsocialiste se qualifie pour le secondtour. Après les législatives, le PSsera-t-il,encasdedéfaite,lepremierparti d’opposition ? Ou laissera-t-ilcette place au FN, qui est parti pourfaire un retour en force à l’Assem-blée nationale l’année prochaine (ladernière fois, c’était en 1986, à lafaveur de la proportionnelle). Un PSà60députés,commeen1993,n’aurapas le même avenir que le mêmeparti à 120 ou 150 parlementaires…

Le problème du PS s’inscrit aussidans une problématique plus large,celle de l’avenir de la social-démo-cratie en Europe. Dans de nom-breux pays, comme en Angleterreou en Espagne, elle est en crisequand elle n’est pas en ruinescomme c’est le cas du Pasok enGrèce. Il y a, bien sûr, les raisonsinternes, mais aussi une crise plusprofonde liée à l’émergence d’unpopulisme à droite comme à gau-che. « Le PS est un avant-poste de lacrise de la démocratie », résumeGilles Finchelstein, directeur de laFondation Jean Jaurès. n

L’ANALYSEDE LARÉDACTIONIsolé, cerné,moribond, le partifondé en 1971à Epinay pourraitne pas survivre auquinquennat deFrançois Hollande,son ancien premiersecrétaire. En casd’alternance probableen 2017, le PS risquede devoir abandonnerle rôle de principalparti d’oppositionau Front national.

Françoise Ménager pour « Les Echos »

DLes points à retenir

•Après 2017, le PS pourraitêtre condamné à végéterlongtemps dans l’opposition.•Au-delà des divergencesidéologiques et historiques,les rivalités et inimitiés ontelles aussi atteint un pointhaut.•L’avenir du PS s’inscritdans une problématique pluslarge, celle de l’avenir de lasocial-démocratie en Europe.

08 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

idées&débats

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 IDEES & DEBATS // 09

opinions

Premier ministre François Fillon adroit, selon la coutume, à un ministèrerégalien – le président pourrait risquerde jouer, pour une fois, la carte de lacompétence en lui donnant le domainesur lequel il a travaillé des décenniesdurant à l’Assemblée sans jamais enavoir le portefeuille au gouvernement,laDéfense.NathalieKosciusko-Morizetest la seule candidate qui semble com-prendre un tant soit peu que le numé-rique bouscule le monde du travail etl’entreprise ; il serait donc bien troppérilleux de lui confier un portefeuillequi touche de près ou de loin ces ques-tions. De toute façon, le secrétariatd’Etataux PME nesaurait échapperà larévélation Jean-Frédéric Poisson. NKMpourrait donc retrouver l’Ecologie,comme le fit avant elle Ségolène Royal.Maiscen’estpasfini.Ilfautencorecaserl’ineffable Bruno Le Maire – à l’Inté-rieur, pour rêver devenir ensuite prési-dentcommeSarkozyouPremierminis-tre comme Valls ? Et l’insaisissableJean-François Copé – commissairespécial aux pains au chocolat, dont ils’est fait une sorte de spécialité ?

On le voit bien : cet attelage baroquenepourrapasmarcher.Pasplusqu’avecles perdants de 2012 relogés au gouver-nement. La mécanique américaine esttrès différente. Barack Obama a, certes,embauché deux rivaux malheureux dela primaire de 2008 : Joe Biden (vice-président) et Hillary Clinton (ministredes Affaires étrangères pendant sonpremier mandat). Mais c’est une excep-tion, qui s’explique sans doute parl’obstination du premier président noirdes Etats-Unis à vouloir rassurer.Outre-Atlantique, lesperdantsdelapri-maire sortent habituellement du jeupolitiquenational. Il fautremonterprès

d’undemi-siècleenarrièrepourretrou-ver l’un d’entre eux dans l’administra-tion du vainqueur (George Romney,nommé ministre du Logement parRichard Nixon). En France, les candi-dats à la primaire ne sont pas, commeoutre-Atlantique, des sénateurs ou desprésidents de région qui estiment leurmoment venu. Ils ne sont pas dansla logique de la rencontre entre unhomme et un peuple, à laquelle aspiraitle général de Gaulle en forgeant les ins-titutions de la Ve République. Ce sontdesbaronsdupartiquis’affrontent,unefois de plus, dans un perpétuel jeu depouvoirs. « Game of Thrones » en ver-sion française : au lieu de s’égorger, onse redistribue des portefeuilles.

Au lieu d’être une machine à forgerpeu à peu du consensus, l’élection pri-maire est au contraire une mécanique àfragmenter. Elle a sur la vie politique lemême effet que l’eau et le gel sur un rocher fissuré. Ce n’est pas un hasard sielleapercéenFrancedansunpartialorspilotéparuncertainFrançoisHollande.CarlePSdel’époquen’apassuorganiserle filtrage progressif des leaders, que réussissentàfairetantbienquemaltousles grands partis européens. Les Répu-blicains en sont aujourd’hui au même point. Sans doute faut-il y voir la remon-tée d’un système électoral lui-même ravageur. Les deux tours de scrutin ravivent de redoutables oppositions, comme le vent soufflant sur des braises.Ils encouragent l’émergence de trois ou quatre tendances qui peinent à travailler ensemble après l’élection et rendent impossible une large coalition.

Cette mécanique se condense dansune formule classique : « Au premiertour, on choisit ; on second tour, onélimine. » En conséquence, l’heureuxélu a une base de soutien d’un quart,tout au plus d’un tiers de l’électorat.Alors qu’il n’est pas facile de gouvernerdans de telles conditions, la primaire,elle aussi à deux tours, réduit encorecette base. Le président devient le pro-duit d’un double choix négatif !

Au départ, la primaire était une belleidée. A l’arrivée, elle creuse une failleprofondedusystèmepolitiquefrançais.Les plus optimistes pourront toujoursse rassurer en espérant qu’un systèmeencoreplusinefficacenepuissequedis-paraître encore plus vite. n

Avec la primaire, le prési-dent de la Républiquedevient le produitd’un double choix négatif.

L’heureux élu a une basede soutien d’un quart,tout au plus d’un tiersde l’électorat.

Les élections primaires constituent un bel exercice de démocratie.Mais elles affaiblissent ensuite celui qui les remporte. On l’a bien vu avecFrançois Hollande. On risque de le voir à nouveau du côté des Républicains.

Lesprimaires,machineà fragmenterlaFrance

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

• « Il y a un pays dans le monde quiactuellementvoitarriverplusdemigrantsafghans que tous les pays européens etd’Asie du Sud ensemble. C’est l’Afghanis-tan. » Selon le « New York Times », d’icià la fin de l’année quelque 1,5 milliond’Afghans partis à l’étranger seront deretour dans leur pays, « y compris despersonnes officiellement inscritescomme réfugiées ». Pour une partie, ils’agit de retour de l’Europe après lasignature avec Kaboul d’accords sur leretour de migrants : 2.900 sont partisainsi d’Allemagne en 2016, 440 de Nor-vège. Mais le plus grand nombre arrived’Iran et du Pakistan. Au Pakistan,d ’après l ’ONU, i l y a 1 ,3 mil l iond’Afghans légalement installés, plus700.000 « sans papier ». Pour beau-coup de migrants, il s’agit désormaisde fuir des discriminations, notam-ment au Pakistan qui, en outre, vient defixer le 15 novembre comme date limitepour obtenir des papiers. Ce qui estirréaliste. Le retour des Afghans n’estpas sans poser de problèmes, notam-ment en redessinant la carte démogra-phique de la région. De plus, en Afgha-nistan, la poursuite de la guerre avec lesTalibans conduit à une augmentationdes déplacés internes, qui seraient déjàproches de 1,8 million. Ce qui, avec lesretours de migrants, conduit à unesurpopulation dans certains villages etoblige à la construction de nouveauxcamps. Une complexité pour le gouver-nement de Kaboul, qui continue de ver-ser un petit pécule aux exilés de retourmais n’a toujours pas tenu sa promessed’une redistribution des terres. Unegageure pour un pays qui, depuis ledébut de la guerre, en 1979, entre lesmoudjahidinssoutenusparl’Amériqueetlerégimecommuniste,n’aquasimentpas connu de répit. — J. H.-R.

LeretourdesexilésenAfghanistan

LE LIVREDU JOUR

SimoneVeil,unevie

Il était superbe, profond, a marquénotre mémoire, mais le discoursde Simone Veil pour défendreson projet de loi sur l’avortementne fut pas le seul qu’elle aitprononcé ! La femme politiquela plus populaire de Francene l’est pas pour rien, elle a étéde nombreuses fois au rendez-vous de notre histoire.Qu’elle se soit exprimée commesurvivante de la Shoah, ministre,présidente du Parlementeuropéen, députée, elle a toujourssu trouver les mots qui reflétaientvoire bousculaient l’âme françaisequand celle-ci se faisait trop molle.Ce n’est pas le genre de celleque les Français appellent« Simone », symbole du mélanged’affection et de respect qu’ils luiportent. Il faut aujourd’hui encorel’écouter ; c’est pourquoi l’idéequ’ont eu ses deux fils attentifs,les avocats Jean et Pierre-François,de publier ses discours estexcellente, œuvre de santépublique. Les textes sont directs,sans fards, à son image.Les propositions sont concrètes.On n’est pas là pour perdre sontemps ! Son caractère

est impérieux, peut-êtreparce que, pour elle, tout estimpératif. Pas question d’oublier :« Il n’y a pas de jour sans que nous,les anciens déportés, ne pensions àla Shoah. » Pas question non plusde ne pas se battre pour l’Europe,l’émancipation des femmes,la médecine pénitentiaire,les réfugiés, en un mot, la dignité.C’est tout cela que l’on retrouvedans ce livre, utile pour l’Histoire,indispensable pour le moral.— Sabine Delanglade

Mes combatsPar Simone Veil.Editions Bayard,468 pages, 19,90 euros.

LE MEILLEUR DUCERCLE DES ÉCHOS

AUberetauxquelquesautres,merci !

Les consommateurs sortent grandsgagnants de l’essor des compagniesde VTC, comme Uber. La concurrencea même obligé les chauffeurs de taxià revoir à la hausse la qualité de leurservice. Explications de François Lévêque,professeur d’économie à MINES-ParisTech.

CONCURRENCE. « Lorsque vous utilisezpour la première fois les services d’un VTC,comme Uber, vous avez l’impression d’entrerdans un autre monde : un chauffeur vousouvre la portière, […] vous offre des bonbonset de l’eau minérale et n’exige pas d’être régléen liquide. Vous avez peut-être ainsi évité :[…] la saleté dans l’habitacle, les jérémiadesdu chauffeur sur la circulation, le refusdes cartes de crédit… Vous avez aussiobservé que la qualité de service des taxisparisiens, concurrence des VTC oblige,s’était grandement améliorée. »

PLAINTES. « Ce phénomène a été observéet mesuré chez les taxis à Chicago. Selon uneétude du Technology Policy Institute surles effets d’Uber sur les taxis, le nombre deplaintes des passagers (impolitesse, pannede chauffage, conduite en téléphonant…)a décru avec l’essor d’Uber. […] Un autrebénéfice pour les consommateurs apportépar Uber, Heetch et d’autres, est d’offrirun service qui s’écarte des centres-villeset qui offre une plus forte présence la nuit. »

TARIF. « Pour ce qui est des prix, […] lesconsommateurs sont en général gagnantsdans la mesure où ils peuvent désormaisopter pour des services à bas coût. Partagerun véhicule avec Uber Pool ou faire appelà un chauffeur occasionnel de typeUber Pop (service interdit en France)permet de se déplacer en payant beaucoupmoins cher qu’un taxi traditionnel. »

aA lire en intégralité sur Le Cercle,le site participatif des « Echos »lesechos.fr/idees-debats/cercle

LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR1. Livret A : comment les pouvoirs publics vont réformer le calcul du taux2. La « super lune » du siècle, c’est pour le 14 novembre3. John Leahy, l’Américain qui a vendu 15.000 Airbus4. Pourquoi des femmes vont s’arrêter de travailler à 16 h 34 en France5. Nouvelles tensions familiales chez Louis-Dreyfus

A u départ, c’était une belle idée.Faire choisir le candidat partous ceux qui veulent partici-

per à cette décision majeure de la viepolitique,commedanslagrandedémo-cratie américaine… Les Français ontadoré. Il y a cinq ans, près de 3 millionsd’entre eux se sont déplacés dans lesbureaux de vote pour dire qui serait lecandidat à l’élection présidentielle,Martine Aubry ou François Hollande,au second tour de la primaire PS. Lesuccès fut tel que le camp d’en facese sentit obligé de s’y mettre, jusqu’àprendre le nom du parti du (lointain)cousin américain. Les électeursLes Républicains, et quelques autres,vont eux aussi bientôt aller voter.Et c’est ici que commence le doute.

Non dans le vote lui-même, bien sûr.Quandlesdroitsdelaminoritésontres-pectés, le principe de la majorité est unsystème à la fois solide, juste et efficace,pour le choix du chef de l’Etat commepourceluidutrésorieradjointdel’Asso-ciation pourladéfensedes chihuahuas.Le problème est en amont, puis en aval.Pour en prendre conscience, il suffit derevenir à la primaire socialiste de 2012.Six candidats s’étaient présentés. L’und’entre eux est devenu président de laRépublique. Son adversaire au secondtour de la primaire, Martine Aubry, estpartie bouder dans son igloo lillois du« Grand Nord ». Les quatre autres sontentrés au gouvernement, du flam-boyant Arnaud Montebourg au radicalJean-Michel Baylet en passant parManuel Valls, le dernier (socialiste aupremier tour de la primaire) devenuPremier (ministre), et Ségolène Royal(après un délai de carence imposé parla jalousie « trierweilerienne »).

Vous ne voyez toujours pas où est leproblème ?Appliquezcetypedescéna-rio aux Républicains. Alain Juppé rem-porte la primaire puis la présidentielle.NicolasSarkozypartboudervillaMont-morency, voire au Cap Nègre. L’ancien

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LACHRONIQUEde Jean-MarcVittori

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10 // IDEES & DEBATS Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

art&cultureLES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX1. Orange ouvre un mégastore à Paris2. A Roissy, un hôtel de 80 « cabines » inauguré en zone de transit3. New Delhi est actuellement la ville la plus polluée au monde4. Nucléaire : les arrêts de réacteur vont coûter 1 milliard d’euros à EDF en 20165. Un TEDx, des femmes, et plein d’idées

Philippe Quesne amusela galerieaux AmandiersPhilippe Chevilley

@pchevilley

Dès qu’on a dépassé le groscamionquifumesurlepar-vis des Amandiers et sonenseigne géante « Wel-come to Caveland ! », oncomprend à quel voyage on va être convié :underground et déjanté. Ne cherchez pas letexte de la « Nuit des taupes » à la librairiedu théâtre. Signé du maître des lieux, Phi-lippe Quesne, le principal spectacle de cemini-festival des sous-sols et cavernes estsans parole. Sept comédiens rockeursdéguisés en taupes nous entraînent plusd’uneheuredurantdansuneutopie anima-lière, entre galeries enfumées, stalactites etstalagmites, ciels embrasés et mini-érup-tions volcaniques.

Les trois coups sont remplacés par uncoup de pioche. Les taupes, jaillissant d’uneconduite de climatisation, attaquent ledécor d’entrée de jeu – un genre de boîte encontreplaqué. Les costumes, superbementfourrés, sont adaptés à la morphologie dechacun. Les saynètes se mordent la queue,tissantunefarceabsurde,oùsemêlent rites« bestiaux » et humains. Les taupes dépla-cent des rochers, copulent et se régalent degros asticots. La naissance d’un « petit gar-çon » (seule réplique du spectacle) se jouecomme dans un épisode d’ « Urgence » et lamortd’unanciennousvautuneémouvante

cérémonie. Les taupes,ayant le tempérament« arty », s’exercentà lapein-ture murale et jouent (trèsfort) du rock and roll. Leurinstrument de prédilectionest le theremin (avec sesondulations qui rappellent

les BO de film d’horreur), les guitares satu-rées et la batterie bien brute. Du requieminspiré de « Ne me quitte pas » de Brel, audélire« techno-taupe » final,enpassantparl’opéra baroque, nos sept mammifèresfouisseurs connaissent la musique.

Les lumières d’Apichatpong« La Nuit des taupes » est un drôle d’Osni(objet sous-terrain non identifié), qui mêlehumour,poésieetdélireplastique,subjugueles enfants et bluffe les parents. Une fêtepunkpourlesyeuxetlesoreilles.« Welcometo Caveland ! » offre une autre pépite, en col-laboration avec le Festival d’automne :« Fever Room » la ciné-performance d’Api-chatpong Weerasethakul, subtile variationautour de son film « Cemetery of Splen-dour ».Lepublic,assisdanslenoir,esthappépar des images hypnotiques – hôpital plage,croisière sur le Mékong et exploration d’unegrotte – avant d’être plongé dans un délugedelumièreonirique(pluie,gouffre,silhouet-tes, sculptés dans la fumée). On en sortébloui-aveuglé comme des taupes. La viesous-terre à Nanterre vaut le détour. n

Dans une farce sans paroles, où nous entraînent des taupes au tempérament« arty », se mêlent, en musique, rites « bestiaux » et humains. Photo Martin Argyroglo

SPECTACLESWelcome to Caveland!« La Nuit des taupes »,« Fever Room ». Nanterre,Amandiers, 01 46 14 70 00,du 5 au 26 novembre.

L’épopée de Werner Zilchde von Braun à WarholThierry Gandillot

@thgandillot

Dans Dresde en flammes,u n e f e m m e a c c o u c h eparmi les décombres. Etmeurt. Dans un derniersouffle, elle lâche au méde-cin qui l’a accouchée : « Marthe Engerer, mabelle-sœur, elle est ici. » Puis : « Il s’appelleWerner. Werner Zilch. Ne changez pas sonnom. Il est le dernier des nôtres. » Elles’appelle Luisa. Marthe se met en route avecle bébé vers la Bavière où s’est réfugié Wer-ner von Braun, le « père » des V2. On remar-quera que l’enfant sauvé des bombes et lephysicien concepteur de bombes portent lemême prénom. Ce n’est pas un hasard. VonBraun est le parrain du garçon. Le mari deLuisa, Johann, faisait partie de son équipe.Johann a disparu sans qu’on ait la preuve desa mort. Une précision qui aura son impor-tancejusqu’aucoupdesiffletfinal :Johannaun frère, Kasper, lequel a épousé Marthe, latante du bébé donc. Kasper est aussi odieuxet cruel que Johann est doux et sensible. Onsent venir les embrouilles. Elles viendront.

Vingt-trois ans plus tard, à Manhattan, lepetit Werner est devenu grand. Très grandmême. Plus de 1,90 m. Beau, il tombe lesfemmes avec une célérité remarquable.Impulsif, macho, plutôt réac et peu enclin àla métaphysique, il est assez agaçant.Devenu jeune homme, l’enfant abandonné

ambitionnededeveniravecson associé, Marcus, le roide l’immobilier new-yor-kais. Dans l’immédiat, lesdeux « trumpillons » sontfauchés comme les blés.C’estàcemomentqueWer-ner tombe amoureux d’une

cheville. L’objet fétiche appartient à uneRebecca dont Werner s’éprend. Il lui faitune cour effrénée et dispendieuse commes’il était Gatsby le Magnifique. Rebecca quin’est pas insensible aux déclarationsenflamméesetauxgestesfousdeWernerseméfie pourtant des coureurs de dot. Elle estrichissime. C’est « Belle et le Clochard ».

Prix de l’Académie françaiseLes deux histoires, celle qui démarre en1945 sous les bombes et celle qui démarreen 1969 dans un Manhattan sous influencewarholienne, vont bien entendu se rejoin-dre, ce qui sera l’objet de multiples péripé-ties. Le récit cavale alternant, la plupart dutemps, les épisodes du présent et ceux dupassé, avec comme avantage un dévoile-ment progressif de l’intrigue. La lecturen’est pas ralentie par le style qui vise l’effica-cité davantage que l’inventivité. Les ficellestirées par Adélaïde de Clermont-Tonnerresont un peu grosses, mais les académiciensfrançais se sont laissé ligoter, qui ontdécerné à ce « Dernier des nôtres » le grandprix de leur vénérable maison. n

ROMAN FRANÇAISLe Dernier des nôtresd’Adélaïdede Clermont-Tonnerre.Editions Grasset,496 pages, 22 euros.

LE POINTDE VUE

d’Eric Hemaret Francis Lemor

Ne tirez pas sur le CICE,un vrai stimuluséconomique

C es dernières semaines, le CICEest entré dans la zone dange-reuse des échanges de tirs élec-

toraux : cadeau scandaleux fait auxentreprises pour une partie de la gau-che, usine à gaz pour une partie de ladroite et pour certaines grandes entre-prises, dispositif inefficace selon certai-nes études plus ou moins orientées…

Nous pensons qu’il est temps de réta-blir certaines vérités sur le sujet, àcommencer par la première : si nosdeux entreprises ont créé à elles deuxentre2013et2016prèsde4.000emplois(2127 chez STEF et 1.638 chez ID Logis-tics) sur le territoire national, c’est engrande partie grâce au CICE.

Reprenons un à un les arguments deses contempteurs :

« C’est une usine à gaz. » Cet argu-ment ne résiste pas à l’examen uneseconde. Il s’agit d’une addition, d’unemultiplication et d’une soustraction.Son calcul est d’une simplicité absolue.

« C’est un cadeau scandaleux fait auxentreprises. » La création du CICE acompensé presque à l’euro près, ladiminution des allégements dit« Fillon »etlahaussedel’ISdudébutduquinquennat. Ce dispositif a permis ànos entreprises d’amortir le choc fiscal,d’investir et de continuer à créer del’emploi. A tout le moins, et c’est unimpact indirect majeur, il a certaine-ment permis de casser le rythme desdéfaillances d’entreprises dans notresecteur, rythme qui baisse depuis 2014.

« C’est un dispositif inefficace pour lacréation d’emplois. » Nous constatonsexactement l’inverse dans nos entrepri-ses. Les branches ayant reçu le plus de

CICE ont vu davantage de créations oude sauvegardes d’emplois (Observa-toire français des conjonctures écono-miques, 17 décembre 2015) et une aug-mentation relative des rémunérations(notamment sous forme d’intéresse-ment et de participation).

« Le CICE ne bénéficie pas de lamême manière à toutes les entrepriseset à toutes les branches professionnel-les. » C’est sans doute là le vrai sujet et laraison des attaques. Le CICE est plusorienté vers les entreprises à forte

main-d’œuvre, créant de l’emploi enFrance et qui paient leurs impôts enFrance. Mais est-ce vraiment si scanda-leux ? Il est nettement moins attractifpour celles qui délocalisent ou qui nepaient plus d’impôt en France (notam-ment à travers une bonne optimisationfiscale européenne !).

« Le CICE n’a pas d’effet sur l’innova-tion des entreprises françaises face à laconcurrence étrangère. » Il faut rappe-ler que le CICE n’a pas été conçu pourstimuler la recherche et qu’il existe

pour cela une incitation fiscale spécifi-que : le CIR (Crédit d’impôt recherche).Enrevanche, leCICEabienpourprinci-pal effet de permettre aux entreprisesde restaurer leurs marges, afin – dansl’ordre – de relancer leurs investisse-ments, de créer de l’emploi et d’accen-tuerleurcompétitivitédanslaconquêtede marchés étrangers. Il est indéniablequel’effetduCICEsurlestauxdemargea commencé à jouer à plein en 2014,avec un effet d’entraînement avéré surles investissements en 2015 (+2,7 %selon l’Insee) et une accentuation surles six premiers mois de l’année 2016(+3,4 % selon l’INSEE).

Les premiers bénéfices tirés du CICEen 2014 et 2015 sont donc très encoura-geants,etceuxattendussur2016et2017(avec de surcroît un taux porté à 7 %)devraient être sensiblement accrus.

Maisnousavonsaussibesoindestabi-litéfiscale,etdevisibilitésurlapérennitédecedispositif ;pérennitéindispensabledans des branches professionnelles oùles taux de marge sont faibles.

Nous avons trop souffert, ces derniè-res années, de changements incessantsdans la réglementation, le calcul descharges, la pénibilité… De grâce, évitonsungrandchambardementquirisquedeplonger, à nouveau, nos entreprisesdans un attentisme néfaste. Donnonsleurlachancedecontinueràsedévelop-per,à investiretàcréerdel’emploigrâceà la dynamique vertueuse du CICE.

Eric Hemarest président de ID Logistics.Francis Lemorest président de STEF.

Si nos deux entreprisesont créé près de4.000 emplois àelles deux, c’est en grandepartie grâce au CICE.

Il est indéniableque l’effet du CICEsur les taux de margeva jouer à plein.

LE POINTDE VUE

de Christian Nibourel

Le CICE : nécessairemais pas suffisant pourcréer de l’emploi

L e CICE fait polémique. Au nomdu bon usage des fonds publics,plusieurs rapports, bilans et

commentaires politiques questionnentl’efficacité du dispositif, plaçant soncoût en regard de son impact sur lacréation d’emplois. Pour les entreprisesde services que je représente au titre duGPS (Groupement des professions deservices), le doute n’est pas permis : oui,le CICE a bien joué son rôle. Certainesentreprises ont pu restaurer leurs mar-ges et relancer les investissements,améliorant ainsi leur compétitivité.

Mais le CICE a surtout contribué àpréserverl’emploietàencréerdansdessecteurs comme le numérique, l’hôtel-lerie-restauration, les transports, lesservices à la personne. Rien de trèsétonnant pour qui connaît le modèleéconomique des entreprises de servi-ces : la masse salariale représente entre50 % et 80 % de leur valeur ajoutée, cequi les rend particulièrement récepti-ves à ce type de dispositif.

Le rapport d’information du Sénatélaboré dans le cadre de la mission« Remboursements et dégrèvements »,etrendupublicenjuilletdernier,adresséun véritable réquisitoire contre la miseen œuvre du CICE. Jugeons-en : « Ce dis-positifnonciblé »semble« avoirmanquéson objectif et se révèle un allégementd’impôtplusqu’undispositifprécisauser-vicede l’industrie française ».Celadénoteune profonde méconnaissance desmoteurs de croissance et de créationd’emplois de l’économie d’aujourd’hui,celle de l’ère du service.

Fort heureusement France Stratégie,dans son bilan publié fin septembre, semontre plus équilibré, même si lesexperts s’avouent incapables de tran-cher : entre 50.000 et 100.000 emploisauraient été sauvés sur la période 2013-2014 grâce à ce dispositif.

L’incertitude sur l’impact exact duCICE est en fait liée au brouillage générépar d’autres mesures qui en ont retardéles effets bénéfiques : hausse du forfaitsocial, annualisation du calcul des exo-nérationsdesbassalaires,réintégrationdes heures supplémentaires dansl’assiette du calcul des exonérationsFillon, puis la fin de leur défiscalisa-tion… Tout cela a joué en sens contraireet obscurcit le bilan des deux premièresannées de mise en œuvre. Pourtant, leCICEaeuuneffetcertainsurl’emploi,etnotamment dans les services qui créentaujourd’hui 80 % de l’emploi en France.L’indicateur avancé de l’emploi du GPSmontre,au30septembre,qu’ilsontcréé116.000 emplois nets depuis début 2016.

Une croissance qui s’inscrit dans lalignée de l’évolution depuis 2013 (21.800en 2014, 48.000 en 2013 et 141.000 en2015). Cette progression n’est pas impu-table à l’amélioration de la croissanceéconomique – ressentie surtout endébutd’année2016–,maisbienauCICE.

Nous pouvons encore faire mieux.Mais il est évident que si nous voulonsrelancerl’emploi, il fautsimultanémentabaisser le coût du travail et adapter lecadre réglementaire aux mutations denotre société, comme l’ont fait l’Allema-gne et le Royaume-Uni. Avec une telledynamique, nous aurions pu créer,d e p u i s 2 0 1 3 , e n t r e 2 5 0 . 0 0 0 e t430.000 emplois de plus dans les servi-ces marchands !

Lasolutionnerésidepasdanslesmul-tiples replâtrages budgétaires, surtaxa-tions puis mesures fiscales compensa-toires auxquels les entreprises sontsoumises sans discontinuer, les faisantainsi passer – comble de l’absurde ! –pour des « addicts » de l’argent public.

Nosentreprisesontavanttoutbesoind’un climat de confiance pérenne etd’un environnement réglementaireplus souple. Aujourd’hui, la questionn’estplusdecontesterlaflexibilité,maisde l’accompagner de façon responsableau bénéfice de tous. Cette prise deconscienceestlaconditionpourretrou-ver le chemin de la croissance et résor-ber le chômage de masse.

Christian Nibourel est présidentdu Groupement des professionsde services (GPS).

L’incertitude sur l’impactexact du CICE est en faitliée au brouillage générépar d’autres mesures.

Une vraie baissedes charges auraitpermis de créerbeaucoup plus d’emplois.

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 IDEES & DEBATS // 11

prospective

ÉDUCATION // Pionnière dans l’utilisation de robots enseignants il y a dix ans, la Corée du Suda radicalement changé de stratégie : désormais, elle teste l’initiation à la robotique dès le collège.

Comment faire entrer les robots à l’écoleBenoît Georges

@bengeorges— A Séoul (Corée du Sud)

L e c o u r s d e r o b o t i q u e d e K i mHyung-Ki n’a rien d’une leçon classi-que. Le professeur parcourt la salle

d’un boutà l’autre, parleavecunmicro sansfil,etn’hésitepasàharanguerlesélèvesavecune conviction que l’on trouve d’habitudedavantage dans les one-man-show ou lesmeetings politiques, ponctuant ses explica-tions de slogans comme : « programmer,c’est amusant ! » ou « quand on sait coder, onpeut changer le monde ! » Si la trentaine decollégiens en uniforme – tous des garçons –semblent passionnés par le cours, ils ont laplupart du temps les yeux rivés sur l’écrandeleurPCousurlerobotqu’ilssontentrainde construire et de programmer. Derrièreeux, au fond de cette classe du collège InhaUniversity d’Incheon (banlieue sud deSéoul), des imprimantes 3D voisinent avecdes robots à demi construits, des circuitsélectroniquesetdespiècesdeLego,dansunfatrasquicontrasteaveclerangementméti-culeux de la pièce. C’est là que sont mis aupoint les engins destinés aux diversconcours de robotique où s’affrontent lesétablissements du pays – le mur du fond estd’ailleurs fièrement tapissé de diplômésglanés lors de ces compétitions, très popu-laires en Corée.

Troisheuresparsemaine,KimHyung-Kienseigneàsesélèves,endeuxièmeannéede« middle school » (l’équivalent de laquatrième), les bases de la robotique. Cemercredi matin, il s’agit de construire etd’animer une poubelle « smart » : un petitcubequidoits’ouvrirousefermerquandontape dans ses mains ou quand on approchelebras.Cequi veutdire installerchaque foisle bon composant et saisir les lignes decodes correspondantes. Les élèves pro-gramment avec une version coréenne deScratch, un langage d’initiation au codedéveloppé il y a une dizaine d’années par leMedia Lab du MIT. Quand au kit servant àfabriquer les robots, il est conçu par uneentreprise locale, Robotis, et revient à150.000 wons par élève (environ 120 euros).

Le collège Inha University d’Incheon estuncasparticulier :iltravailleavecl’universitépour« identifieretexpérimenterlesmeilleurespratiques pédagogiques », explique son direc-teur, Lee Dong-Sub. Ici, les 300 élèves deseconde année apprennent tous la roboti-que. C’est loin d’être encore le cas de tous lescollégiens sud-coréens, mais le mouvementest en marche : selon le Keris, organismepublic chargé de promouvoir les technolo-giesdansl’éducation,unevingtained’établis-sements proposent déjà de tels cours derobotique et une centaine de professeursseront formés pour la prochaine année sco-laire.Pasmoinsde17modèlesderobotssontdéjàhomologuésparleministèredel’Educa-tion, et les entreprises qui les proposent semultiplient : elles occupaient près du quartdu dernier Robotworld, le plus grand saloncoréen de la robotique de service, qui avaitlieu mioctobre à Séoul. Juste à côté, unimmense hall abritait au même momentl’International Robot Competition (IRC), leplus grand concours de robots du pays.

Dans un pays figurant régulièrementdans le Top 5 du classement Pisa de l’OCDE,qui évalue les systèmes éducatifs des paysdéveloppés, l’enseignement de l’informa-tique a été introduit il y a une dizained’années, et les cours de programmationsont obligatoires au collège comme aulycée. L’éducation est une obsessionnationale en Corée, poussant les élèves à

multiplier les coûteuses et épuisantes heu-res de cours privés après l’école. Les kitsd’initiation de Robotis ou de Roborobo, sonprincipal concurrent, sont donc vuscomme un marché porteur.

Pour Lee Dong-Sub, apprendre le code etla robotique aux collégiens ne doit passervir à améliorer leur connaissance desmathématiques, mais à les rendre pluscréatifs.« Celaleursertàobserver,àcréeretàtravailler ensemble. Nous leur apprenons aucollège parce qu’après, au lycée, la compéti-tion est telle qu’ils n’auront plus de tempspour ça », indique-t-il.

Virage à 180 degrésCette nouvelle approche représente un revi-rementcompletdansl’utilisationdesrobotspar les écoles coréennes. Car, bien avant dedevenirunsujetd’enseignement,lesrobotsyontd’abordétévuscommeuneaidepourlesprofesseurs. Il y a encore cinq ans, la modeétaitauxrobotsassistants,etcertainsimagi-naient déjà qu’ils remplaceraient sous peules enseignants. Modèle emblématique, lepetit iRobi (45 cm) de Yujin Robotics étaitconçu pour accueillir les enfants en mater-nelle ou en primaire, en leur apprenant descomptines ou de petites histoires. Malgréune forte médiatisation et près de3.000 exemplaires vendus, iRobi n’est plusfabriqué et aucun robot ne lui a succédé.« Nous avons estimé que ce n’était pas uneactivitédurable,notammentparcequelespos-sibilités du robot étaient trop limitées », expli-

que Kyung Chul Shin, PDG de Yujin Robot.Lasociétén’apaseuplusdechanceavecuneversion destinée aux écoles primaires et aucollège, Robosem. Haut de 1,20 m, il devaitservir à l’apprentissage des langues, de l’his-toireoudesmaths,ainsiqu’àlatéléprésence.Mais son prix élevé (près de 20.000 euroshors logiciels) l’a empêché de trouver sonmarché. « Ni les écoles ni le gouvernementn’étaient prêts à payer pour le robot, et encoremoins pour les contenus », indique le chefd’entreprise, qui s’est depuis réorienté vers…les robots aspirateurs !

En Corée comme ailleurs, les contenusapparaissent comme le principal frein àl’utilisationdesrobots« compagnons »dansles salles de classe. Pour Catherine Perotin,directrice adjointe de l’Institut français del’éducation (ENS de Lyon), qui participait àun colloque sur l’éducation dans le cadre deRobotworld, « il y a encore du travail à faire :penser, en lien avec les spécialistes, à ce que lerobot peut apporter comme valeur ajoutée, enfonctiondechaquematière.C’estd’autantplusimportant que l’outil est attractif. Mais celaprendra du temps car, en matière de pédago-gie, il faut du temps pour mettre au point deschoses sérieuses ».

aUn reportage photo sur l’enseignementde la robotique et les concoursde robots en Corée.lesechos.fr/diaporamas

A Incheon, près de Séoul, après leurs cours, des collégiens manœuvrent les robots qu’ils ont construitset programmés pour les rendre plus compétitifs. Photo Jinsub Cho pour « Les Echos »

Trois typesd’usages

l Le robot assistantou enseignantIl assiste le professeurpour l’accueildes élèveset l’animationde la classe. Il peutéventuellement fairela leçon aux élèves oules interroger. Diversprototypes ont étéexpérimentés, de lasimple tablette surroues à l’humanoïde.

l Le robot objetd’enseignementL’apprentissagede la robotiquepermet d’initierles élèves à laprogrammationde façon plus concrèteque sur écran. L’idéen’est pas nouvelle :les Mindstorms,premiers kitsprogrammableset d’apprentissagede la robotique ont étémis au point par Legoet le MIT dansles années 1990.

l La téléprésenceDoté d’un écran et deroues motorisées,le robot est pilotéà distance via un PCpar un humain. Cette« visioconférencemobile » permetà un élève maladed’assister aux courset d’interagir avecla classe. Elle peutaussi servirà dialoguer avecun intervenantextérieur :professeur spécialisé,élève étranger,professionnel, etc.

RECONNAISSANCESONOREL’intelligence artificiellereconnaît de mieuxen mieux la voix, maisles sons de la vie courantelui posent encore un défi,explique « New Scientist ».http://bit.ly/2edDsvD

SURLE WEB

Apprendre le code et larobotique aux collégiensne doit pas servir à améliorerleur connaissancedes mathématiques, maisà les rendre plus créatifs.

40.000kilomètres

ELECTRIC HIGHWAYDes bornes de rechargevont être installéessur 48 axes routiersaux Etats-Unis, couvrant40.000 kilomètresde distance, a annoncéle gouvernement Obama.http://wapo.st/2flrrQM

oL’INVENTION

Un robot roulant poursurveiller les maisons

A vec ses faux airs de grosse voiture jouet,le prototype de robot mis au pointpar la start-up française Big Robots

et le coréen CoreBell semble plutôt inoffensif.Mais sa vocation est pourtant de faire échecaux cambrioleurs : muni de caméraset de capteurs (lumière, bruit, température,humidité), le robot se déplace seul dansla maison, soit pour effectuer des rondespréprogrammées, soit pour aller contrôlerla situation quand une alarme se déclenche dansune pièce. Il s’agit en quelque sorte de la versiondomestique des robots vigiles pour entrepôts,comme l’e-vigilante du français EOS Innovation.« L’idée est de le proposer soit directementau consommateur, soit dans le cadre d’un contratavec une entreprise de surveillance », expliqueNorbert Ducrot, ancien responsable d’AirbusHelicopters pour l’Asie du Nord et désormaisprésident de Big Robots. Le prototype a étéprésenté à Séoul mi-octobre, dans le cadre duSalon RobotWorld (lire ci-contre), où un pavillonsiglé « French Tech Hub » accueillait unedouzaine d’entreprises invitées par BusinessFrance et l’ambassade de France en Corée. — B. G.

A lors qu’ils sont au cœur de la mutationnumérique actuelle, pourquoi les liensentre design et technologies sont-ils si

peu enseignés en France ? Le Human-ComputerInteraction Institute de Carnegie MellonUniversity et le Media Lab du MIT auxEtats-Unis, le département interaction du RoyalCollege of Art en Grande-Bretagne oule laboratoire EPFL-Ecal Lab en Suisse ontconstruit une pensée contemporaine du designet du numérique comme contributeurs despossibles technologiques. Chez nous, il n’existepas d’équivalent. Depuis les vingt dernièresannées, à l’exception de professeurs de talent,esseulés et disséminés, et de quelques élèvesexplorateurs, aucune école de design n’a dressépleinement le rapport entre design, innovationet technologies. Ces établissements demeurentdans une position floue entre offre et demande,exploration et professionnalisation, artet savoir-faire qui repose souvent sur despratiques établies plutôt que sur la fabricationde l’époque. Alors qu’elles sont naturellementliées aux pratiques artistiques, les technologiesn’y sont généralement pas considérées commesujets, souvent réduites au rôle d’outils,mais jamais comme un « monde » en soi, alorsqu’elles sont notre contexte contemporain,comme l’industrie a été celui du Bauhaus.Critiques, généreuses et rêveuses par nature,les écoles de design sont pourtantindispensables au numérique. Nous avonsbesoin de créateurs de propositionsnouvelles pour spécifier, inspirer et produireles nouvelles techniques d’interaction, vivreavec les intelligences artificielles, proposerdes comportements aux robots, faire parlerles données, inventer des outils, mais aussirepenser nos habitats, nos villes, apprendre,se déplacer… Un design qui comprendraiten profondeur les technologies passeraitpar des formations transdisciplinairespour dépasser les connaissances établies.Des croisements entre écoles d’ingénieurs,scientifiques, de design et d’humanitéspourraient peut-être nous aider à dessiner,produire, habiter et comprendre le mondevers lequel nous nous dirigeons, afinqu’il ne se fasse pas sans nous.

Jean-Louis Frechin est président de l’agenceNoDesign.

LACHRONIQUEde Jean-LouisFrechin

Réconcilierdesignetnumérique

En France, la téléprésence à l’essai au lycée

Depuis la rentrée de septembre, la programmation informatiqueest en principe enseignée en France dès la sixième, dans le cadrede la réforme du collège. Pour la robotique, il faudra encore attendre.En revanche, plusieurs expérimentations de robots de téléprésence(lire ci-contre) ont déjà eu lieu, notamment dans l’académie de Lyon.Pendant deux ans, le conseil régional a fourni à trois lycées des machi-nes de la société Awabot, afin d’évaluer si ces systèmes mobiles de vidéo-conférence pouvaient aider les élèves malades à continuer de suivreles cours depuis leur domicile ou leur chambre d’hôpital. Il a fallupour cela équiper les établissements en wi-fi, mais aussi convaincreles élèves, leurs parents et surtout les enseignants, certains se montrantréticents à l’idée d’être filmés pendant la classe. L’expérience s’est ache-vée en juin dernier, et une quinzaine d’élèves au total ont pu bénéficierdes robots. « Les élèves ont été très satisfaits et les premiers retours ontmontré que la téléprésence répondait à un besoin, estime Catherine Pero-tin, directrice adjointe de l’Institut français de l’éducation. Elle permetde rompre l’isolement de l’élève malade et de faciliter son retour. » — B. G.

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Présidentielleaméricaine :labatailledeParisDÉCRYPTAGE // De ce côté-ci de l’Atlantique aussi, l’ambiance est électrique.Democrats Abroad et Republicans Overseas soutiennent leur candidatsans état-d’âme. Ces dernières semaines, réunions et débats ont été organiséspar les représentants des deux partis établis en France depuis de nombreusesannées, mais américains jusqu’au bout de leur vote.

Valérie de Senneville@VdeSenneville

L ’ambiance est bon enfant. Ce soir-là,« L’Ami Georges », un bistrot trèsfranchouillarddu2e arrondissement

de Paris avec banquettes en moleskine etmenus à la craie affichés sur des ardoises,retransmet le troisième débat entre HillaryClinton et Donald Trump. L’établissementest réquisitionné depuis la rentrée par lesmembres de Democrats Abroad, qui s’yréunissent afin de soutenir leur candidatepar-delà l’océan Atlantique. Le comité offi-ciel du Parti démocrate pour les citoyensaméricains résidant à l’étranger est bienorganisé, mais le contraste reste surpre-nantentreledécor« sofrench »etlesconvi-ves arborant tee-shirts et badges roses aunom d’Hillary, dans la grande tradition descampagnes électorales américaines.

Assis autour des tables de bois lustré, unverre de vin ou une bière posé devant elles,la cinquantaine de personnes présentes cesoir-là commentent, applaudissent sansretenuelesrépliquesdeleurcandidate.Dessoupirs d’exaspération parcourent la sallequand Donald Trump parle détentiond’arme et deuxième amendement ouimmigration. Et quand le candidat républi-cain dit, sans frémir, « qu’il est très respec-tueux » vis-à-vis des femmes, l’assistances’esclaffe. Mais le rire se fait jaune quand,comme un éléphant (républicain) dans unmagasin de porcelaine, Donald Trumpassène qu’il n’exclut pas de contester lerésultat de l’élection. « Je vous le dirai lemoment venu. Je maintiens le suspense »,lance-t-il. Un silence gêné se fait dans lasalle du bistrot parisien. « J’ai honte », souf-fle Kate. L’Américaine est arrivée dansl’Hexagone en 2011, et c’est la deuxièmeélectionqu’ellesuitdepuislaFrance :« Cha-que fois, c’est traumatisant. On devient lesymbole d’une Amérique qui se délite. Maison a l’impression que cela évolue chez les jeu-nes, qui sont de plus en plus progressistes. »Lors de la primaire, elle a voté pour BernieSanders (l’aile « gauche » du Parti démo-crate),maisellevoterapourHillaryClintonsans hésitation car « on est face à un candi-dat qui est tout simplement inacceptable ».Son voisin acquiesce, avant d’ajouter :« Tout le monde pense que Donald Trump,c’est une grosse blague, personne ne pensequ’il peut gagner mais quand même, je suisinquiet. Ilasutrouverunlangagesimple,quetout le monde comprend. »

Ajoutez à cela la « saga » des e-mailsd’HillaryClintonetl’ambiancesefaitlourdechez les démocrates. En face, les républi-cains cognent sans complexe. Lors d’undébat improvisé dans une école de com-merce parisienne, Paul Reen, l’un des vice-présidents de Republicans Overseas,assume et continue de défendre Trump,malgré ses dérapages à répétition :« Donald Trump représente les frustrationsde nombreux Américains. Il faut aller au-delà de la caricature, et si certains républi-cains n’osent pas dire qu’ils vont voter pourTrump à cause de sa vulgarité, personne nesait ce que sera finalement leur vote. » Et ilajoute,dansunsourire :« Noussommesfaceà une élection où les deux candidats sont lesplus impopulaires au sein de leur parti res-pectif. Il faut aller au-delà des caractères etregarder leur politique. »

Encore plus violent vu de FranceSur les 4 à 7 millions d’Américains vivant àl’étranger, la communauté française repré-sente environ 150.000 personnes, dont plusde15.000danslarégionparisienne,et,vudeFrance, la campagne électorale apparaîtaux électeurs expatriés encore plus vio-lente. « Ça vole bas », lâche dans un sourireConstance Borde, en France depuis plus detrente ans, et qui a longtemps présidéDemocrats Abroad. « Les Américains expa-triés en France ne voient pas les Etats-Uniscomme ils sont. La plupart vivent l’Amériquedont ils se souviennent, une Amérique pres-que fantasmée, celle qu’ils ont quittée quandilsétaientjeunes.L’éloignementagitalorssurcetteélectionplutôtcommeunmiroirgrossis-sant et déformant », analyse Jean-EricBranaa,maîtredeconférencesà l’universitéPanthéon-Assas et spécialisé dans les ques-tions relatives à la société et à la politiqueaux Etats-Unis.

Pour beaucoup d’électeurs expatriés,l’opposition entre démocrates et républi-cains n’est jamais apparue plus tranchée.« J’habiteàParisdepuisplus devingtanset jen’ai jamais vu une élection comme celle-ci,avec tant de haine », remarque DanielShields, membre du puissant et vénérable

American Club of Paris. Il votera pourHillary Clinton, mais avoue le faire « sansenthousiasme. Enfin, c’est la première candi-date femme,etmêmesinousavonsdesnuan-ces, le camp démocrate est uni. » « Il n’y a paschez nous de bagarre farouche, nous parta-geons tous la même vision, même si Hillaryest plus pragmatique et Sanders plus idéolo-gique », confirme Joseph Smallhoover. Avo-catpouruncabinetaméricainàParis,ilpré-side Democrats Abroad et constate, luiaussi, que « la distance n’atténue rien ».Engagé, iln’hésite pas à partir dansune lon-gue diatribe contre un Donald Trump vucomme un « prédateur ». « Il est d’uncynisme total. Dans un premier temps, il aréussiàréunirlesdeuxtendanceshistoriquesduPartirépublicainquisont,d’uncôté, l’esta-blishment, les hommes d’affaires, et, del’autre côté, les communautés du Tea Party,blancs conservateurs, antigay et “progun”…Etilaperdulespremiers,c’estlapremièrefoisdepuis soixante ans que les républicains sonten train de perdre les classes supérieures »,tacle le démocrate.

Du côté des républicains, on enrage.« C’est une stratégie des démocrates pournoushumilier »,s’époumoneMarcPorter,leprésident de Republicans Overseas.Consultant et professeur à Paris, l’Améri-cain votera pour Donald Trump sans hési-ter.« Lesgenssontencolère,c’estaupeuplededécider, ils en ont marre des corrompus. Lesélites leur mentent… », égrène-t-il dans unparfait copier-coller des éléments de lan-gage de son candidat. On lui fait remarquerque ceux-ci sont proches du discours tenu,en France, par les candidats populistes. « Etalors ? »rétorque-t-il.« Lepopulisme,c’est lepeuple.LespeursdesFrançaissontlesmêmesque celles des Américains. Ils se disent : “Onvadisparaîtreettoutlemondes’enfout.”OnavoulufairedeDonaldTrumpuncandidatcli-vant et caricatural, mais c’est plus compliquéque ça. » Paul Reen enchaîne avec des nomsd’oiseaux pour qualifier la candidate démo-

crate, traitée de « menteuse pathologique ».L’adhésion des républicains résidant en

France aux thèses iconoclastes de DonaldTrumpn’étonnepasJean-EricBranaa :« CesAméricainsontsouffertdel’opinionpublique,en France, sur la guerre en Irak, les armes dedestructions massive… Les intellectuels fran-çaislesméprisent…Ilsveulententendreundis-cours qui redore leur blason. » RepublicansOverseas compte un millier de membres enFrance,etl’onadumalàtrouverleurcontact.« Certainsrépublicainssecachent »,plaisantel’un d’eux. Christine Leonard, vice-prési-dente de l’American Club of Paris, ne secache pas, mais avoue sans détour ne pasvouloir voter pour Donald Trump. « Je resterépublicainedansmoncœurmaiscettefois-ci,c’estunecatastrophe.Danslebureaudevote,jechoisirai le moindre des deux maux. » « Lastratégie de Donald Trump est déjà très discu-tée au sein du parti, et cela dépasse largementlasimplemiseencauseactuelledansdesscan-dales liés à son attitude avec les femmes »,détaille Jean-Eric Branaa.

Ambiance tenduechez Republicans OverseasAufuretàmesurequelacampagneavance,le camp démocrate se rassure et fait bloc.« Je soutiens Hillary depuis toujours, depuissa première campagne pour le Sénat »,s’enthousiasme Joseph Smallhoover, qui aété plusieurs fois délégué de DemocratsAbroad aux conventions nationales duParti démocrate. L’organisation est en effetreconnue comme un « State party ». Sesmembres représentent un 51e Etat à partentière, comme la Floride ou le Texas. Cesderniersmois, ilsontdoncéluleurcandidatà la primaire. En France, ils ont voté à prèsde 70 % pour… Bernie Sanders. « Les démo-crates en France sont souvent des personnesinstallées depuis vingt ou trente ans ; ilsconnaissent depuis des années la Sécuritésociale pour tous et l’école gratuite, ça ne leurfait pas peur », analyse Jean-Eric Branaa.

Pasrancuniers,lesdémocratesdeFrancesesont ralliés à la bannière d’Hillary Clinton.Conscientedesondéficitd’adhésionauprèsde ses électeurs d’outre-Atlantique, la can-didate a cependant fait, pour la premièrefois dans l’histoire électorale américaine,unecampagneàl’étranger ;notammentsurle Foreign Account Tax Compliance Act(Fatca)quiobligelesbanquesdepayssigna-taires à fournir les renseignements sur lescomptes détenus par des citoyens améri-cainsà l’étranger,etquicontinueà inquiéterbeaucoup les Américains expatriés. Débutoctobre, un grand dîner de soutien à la can-didate était organisé à Paris par DemocratsAbroad afin de soulever des fonds pour ladernière ligne droite de sa campagne.

L’ambianceestplustenduechezRepubli-cans Overseas. En France, le parti est moinsorganisé, l’association n’est pas considéréecomme un « State party » et ses membresvotent dans leur dernier Etat d’origine. Il y adix ans, « Republicans abroad » avait dûcesser un temps ses activités, pour mieuxrenaîtresouslestraitsdeRepublicansOver-seas. Aujourd’hui, son président, MarcPorter,entend bien porter lavoix de DonaldTrump en France sans complexe. On le voitsur tous les plateaux de télévision défendreson candidat.

Celan’empêchepasrépublicainsetdémo-crates de se côtoyer régulièrement. « Noussommes, quoi qu’il arrive, une communautéunie. L’avantage, ici, c’est que l’on connaît nosadversaires », plaisante Constance Borde. Al’approche du scrutin, les deux camps ontmême travaillé main dans la main pourorganiser une « Nuit américaine » consa-créeà l’électionprésidentielleà lamaisondela radio. D’autres s’amusent encore à allervoter au Harry’s Bar. Le plus parisien deslieux new-yorkais organise depuis 1924 un« straw vote » (littéralement un « vote depaille »). Depuis début octobre, expatriés ettouristes américains peuvent glisser leurbulletindansuneurneenboistrônantsurlebar. Cette année, l’ambassadrice améri-caine, Jane Hartley, a lancé la campagne. Envingt-deux élections, le « Harry’s Bar strawvote »nes’esttrompéquedeuxfois :en1976,pour l’élection de Jimmy Carter, et en 2004,pour la réélection de George W Bush. Audernier pointage, une semaine avant l’élec-tion, Hillary Clinton devançait DonaldTrump avec 371 voix contre 129. n

DLes points à retenir

•Sur les 4 à 7 millionsd’Américains vivant àl’étranger, la communautéfrançaise représente environ150.000 personnes, dont plusde 15.000 dans la régionparisienne.•Pour beaucoup d’électeursexpatriés, l’opposition entredémocrates et républicainsn’est jamais apparue plustranchée, et pousse chacunà faire bloc derrière soncandidat.•L’animosité suscitée par lesdeux candidats n’empêchepourtant pas les deux campsde se côtoyer régulièrement.

La communauté américaine réunie à l’occasion de l’investiture de Barack Obama, en 2012, dans l'un des salons de l’Hôtel de Ville de Paris. Photo Baptiste Fenouil/RÉA

Pour les expatriésaméricains, l’éloignementagit alors sur cette électioncomme un miroirgrossissant et déformant.

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12 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

enquête

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Mardi 8 novembre 2016 Les Echos // 13

LA PHOTO DU JOUR

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ON EN PARLE À BEYROUTH

L’EtatislamiqueprisentenailleenSyrieetenIrak

A près Mossoul en Irak,Raqqa en Syrie. Lundi,au deuxième jour de

l’offensive de forces arabes etkurdes vers la ville syrienne,l’Etat islamique (EI) était enrecul sur les deux fronts. Mais,selon l’AFP à Beyrouth, labataille de Raqqa s’annoncelongue et difficile car les djiha-distes opposent une résistancefarouche, comme à Mossouldepuis trois semaines désor-mais. Ils seraient ainsi encore3.000à5.000combattantsdansla ville irakienne, pris entenaille par l’offensive des for-ces irakiennes et des peshmer-gas kurdes. Des forces soute-nues par les Etats-Unis et leursalliés. Les forces irakiennessont rentrées dans Mossoul par

l’est et se rapprochent du sudaprès avoir conquis Hammamal-Alil, à une quinzaine de kilo-mètres. L’assaut sur Raqqa,b a p t i s é « C o l è r e d el’Euphrate », en référence aufleuve qui avec le Tigre forme laM é s o p o t a m i e e s t m e n éconjointement par les Forcesdémocratiques syriennes(FDS), une coalition formée en2015 par des Kurdes et desrebelles proches de l’Arméesyrienne libre (ASL), par des tri-bus locales et des forces chré-tiennes, avec le soutien desEtats-Unis et des alliés. « Nousa v o n s p u n o u s e m p a r e rd’armes » de l’EI et « nous avonstué un grand nombre de ses com-battants », a affirmé lundi àl’AFP la porte-parole de cette

coalition,JihanCheikhAhmad.Mais l’opération est d’autantplus compliquée en Syrie que laTurquie, note le quotidien liba-nais « L’Orient-Le Jour » ,redoute que les milices kurdesprennent pied à Raqqa. Ankarasouhaite s’impliquer dans lareprise de cette ville syrienne,située à proximité de la fron-tière turque.

La Turquie qui est déjà inter-venue en Syrie, est décidée àempêcherlesKurdessyriensduPYD (Parti de l’union démocra-tique) d’unifier leurs territoireset de se rapprocher ainsi duKurdistan irakien, puis turc. LePYD est considéré comme unebranche du PKK (Parti des tra-vailleurs du Kurdistan), unmouvementturcclassécomme

organisation terroriste par laTurquie, les Etats-Unis etl’Union européenne. Plus decinq ans après le début de laguerre civile en Syrie, la situa-tion est rendue difficile car laRussieestimpliquéeégalementdans le conflit, avec l’Iran, maisaveccommeobjectifdemainte-nir à tout prix au pouvoirBachar Al Assad. Ce que lesOccidentaux refusent, considé-rant que le président syrien estresponsable de la mort de plu-sieurs centaines de milliers decivils et de bombardements àl’arme chimique. Le Kremlin aannoncé lundi le maintien de lasuspension de ses raids surAlep, sans que les rebellesn’aient quitté la ville syrienne.— J. H.-R.

Comme à Mossoul en Irak, la bataille de Raqqa s’annonce longue.

Quelques parapluies jaunes ont émergé de la marche réunissant des milliers de personnes, dimanche, à Hong Kong, pourprotester contre l’immixtion de Pékin dans la vie politique de l’ancienne colonie. Deux députés pro-démocratie ont étéexclus du Parlement, le Legco, pour avoir mal prêté serment.

Photo : Sipa Press

13 NOVEMBRE LES AVOCATSRÉCLAMENT L’INDEMNISATIONDU « PRÉJUDICE D’ANGOISSE »Quelque 170 avocats du barreau deParis réclament la prise en compte du« préjudice d’angoisse » dans l’indem-nisation des victimes des attentats du13 novembre 2015, ainsi que du « pré-judice d’attente » pour leurs proches,dans un Livre blanc publié lundi. Cespréjudices ont déjà été reconnuspour l’indemnisation de plusieurscatastrophes, notamment l’accidentde car de Puisseguin, qui fit 43 mortsen octobre 2015.

EN FRANCE

TURQUIE ANKARA REJETTELES CRITIQUES EUROPÉENNESLa Turquie a protesté lundi auprèsdes ambassadeurs de l’Union euro-péenne à Ankara contre les critiquesde leurs pays au sujet des purgesmenées depuis le putsch avorté dejuillet, a indiqué un ministre turc.Cette nouvelle passe d’armes inter-vient avant la publication, mercredi,d’un nouveau rapport d’étape de l’UEsur le processus d’adhésion de laTurquie et qui, selon la presse alle-mande, devrait épingler Ankara surla question de la liberté d’expression.

À L’ÉTRANGER

GIRONDE VINCENT FELTESSERENONCE À ÊTRE CANDIDATAUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Le conseiller de l’Elysée VincentFeltesse, ancien adversaire malheu-reux d’Alain Juppé pour la mairie deBordeaux, a annoncé qu’il renonçait àêtre candidat aux législatives en 2017en Gironde, après une controversesur une possible candidature dans la3e circonscription. Fin octobre, ils’était déjà vu retirer la présidence dugroupe PS au conseil municipal.

PÉDOPHILIE LES ÉVÊQUESDEMANDENT PARDONMesse, vêpres et jeûne pour les victi-mes de pédophilie : les évêques deFrance ont solennellement demandépardon, lundiàLourdes,pourle« troplong silence coupable » de l’Eglise faceaux abus sexuels commis par des prê-tres, après des mois de scandales.« Nous n’avons pas assez écouté ces vic-times [...] Nous avons manqué de cou-rage pour prendre les mesures quis’imposaient », a dit le cardinal AndréVingt-Trois, archevêque de Paris.

TUNISIE ADOPTION D’UNESTRATÉGIE ANTITERRORISTELe Conseil de sécurité nationale tuni-sien a adopté, lundi, une « stratégie delutte contre l’extrémisme et le terro-risme », deux jours après une nou-velle attaque revendiquée par legroupe Etat islamique (EI).Cette « stratégie nationale » s’articuleautour « de quatre axes : la préven-tion, la protection, les poursuites[judiciaires] et la riposte », a indiquédans un communiqué la présidencede la République, sans fournir davan-tage de précisions.

TERRORISME PRISON FERMEPOUR L’APOLOGIE DE MERAHET DE L’ATTENTAT DU BATACLANUnhommede51ans,quiavait fait l’apo-logie de l’attentat du Bataclan et deMerahdanslagaredeVillefranche-sur-Saône(Rhône),aétécondamnécelundià six mois de prison ferme. Les faits sesont produits mercredi dernier. L’indi-vidu de 51 ans a été présenté au parquetvendredi avant d’être jugé et écroué.Début octobre, il s’était livré à des faitssimilaires, alors qu’il était incarcéré.

CHINE XIAO JIE NOUVEAUMINISTRE DES FINANCES

La Chine a nommé lundi un nouveauministre des Finances, Xiao Jie, enremplacement de Lou Jiwei, qui étaiten poste depuis 2013. Ce changementpourrait faire naître l’espoir d’unepolitique budgétaire plus favorable àla croissance, selon des économistes.Xiao Jie (59 ans) était jusqu’à présentsecrétaire général-adjoint du Conseild’Etat, le gouvernement chinois. LouJiwei qui pourrait être atteint par lalimite d’âge n’a pas de nouveau poste.

AFP

ISRAËL LE PROJET FRANÇAISDE CONFÉRENCE REJETÉIsraël a maintenu lundi sa fermeopposition à l’initiative de la Francequi veut réunir avant la fin de l’annéeune conférence internationale pourrelancer l’effort de paix moribondentre Israéliens et Palestiniens.Pierre Vimont l’envoyé spécial chargéde travailler sur le terrain à la réalisa-tion de ce projet, a eu des entretiensavec les deux camps.

CHINE LA LOI SUR LACYBERSÉCURITÉ ADOPTÉELe parlement chinois a adopté, lundi,une loi controversée sur la cybersé-curité qui resserre les contrôles surInternet et impose aux entreprises, ycompris étrangères, de coopérerpour « protéger la sécurité natio-nale ». Le Parti communiste restreintl’accès aux sites Internet étrangers(Google, Facebook, Twitter) grâce àun blocage très perfectionné, sur-nommé le «Great Firewall», jeu demots pour Grande Muraille (« GreatWall ») et pare-feu (« firewall »).

DR

BYGMALION L’EXAMENDES RECOURS REPOUSSÉAU 16 NOVEMBRELa cour d’appel de Paris a renvoyé au16 novembre l’examen de recoursdans l’affaire Bygmalion, dernièreétape avant un possible renvoi enprocès des protagonistes, dontNicolas Sarkozy, car plusieurs avo-cats n’avaient pas été convoqués àl’audience, ont-ils annoncé. Si lesrecours sont rejetés après l’audiencedu 16 novembre, les juges d’instruc-tion pourront rendre leur décision derenvoyer ou non les mis en examenen procès.

Budget de l’Etat 2015 : 366,3 milliards d’euros // PIB 2015 : 2.181,1 milliards d’euros courants //Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 eurosà partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.213,63 milliards d’euros (au 21-07-2016)// Indice des prix (base 100 en 2015) : 100,63 en juin 2016 // Taux de chômage (BIT) : 9,9 %au 1er trimestre 2016 // Dette publique : 2.137,6 milliards d’euros (1er trimestre 2016)

,Les chiffresde l’économie

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Mardi 8 novembre 2016www.lesechos.fr

DEVISES EUR/GBP 0,8907 EUR/JPY 1,1543 EUR/CHF 1,0765 GBP/USD 1,2384 USD/JPY 1,0456 USD/CHF 0,9758 TAUX EONIA -0,343 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,312 OAT 10 ANS 0,3482 T-BONDS 10 ANS 1,7822

INDUSTRIE & SERVICESUSINES CHINOISESQuand « l’atelier du monde » veutfaire monter ses sites en gamme.// PP. 16-17

NICKELL’Etat casse sa tirelire pourla Nouvelle-Calédonie. // P. 18

STX FRANCESaint-Nazaire tremble de voirdes Chinois reprendre la filialedes chantiers coréens. // P. 18

OUVERTURES LE DIMANCHEL’effet Macron attendra 2017.// P. 19

TOYOTALe constructeur japonais se rallieenfin au tout-électrique. // P. 20

STERIENCE

Le groupe français veut aiderles hôpitaux à gagner en efficacité// P. 21

HIGH-TECH & MÉDIASINTERNET DES OBJETSUne régulation a minima. // P. 23

PLAN TRÈS HAUT DÉBITFeu vert de Bruxelles à la France.// P. 24

START-UPMÉDIAS

Programme d’incubation de TF1,deuxième saison. // P. 25

PME & RÉGIONSALSACELe brasseur Meteor se doted’un circuit touristique. // P. 27

FINANCE & MARCHÉSASSURANCE-EMPRUNTEURUne enquête de la DGCCRF révèlela mauvaise volonté des banques.// P. 29

HSBCUn bilan plus solide.// P. 30 ET « CRIBLE » P. 36

FUSIONS-ACQUISITIONSM&A : les banquiers de la « tech »rebattent les cartes. // P. 30

GESTION D'ACTIFSTENDANCEA quoi ressemblent les jeunespousses du secteur. // P. 32

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET// P. 35

DERNIÈRE HEURE

LescritiquespleuventsurlemégafichiergouvernementalSébastien Dumoulin

@sebastiendmln

Si le gouvernement voulait éviter defaire des vagues, il a échoué. La polémi-que enfle après la publication le28 octobre, à la veille du week-end pro-longé de la Toussaint, d’un décret auto-risant lacréationdufichierTES(« titresélectroniquessécurisés »).Cettebasededonnées, qui vise à simplifier lesdemandes de cartes nationales d’iden-tité et de passeports et à lutter contre lafraude documentaire, recensera eneffet de nombreuses données person-nelles (état civil, filiation, sexe, couleurdes yeux, taille, domicile...) et notam-ment les images numérisées des visa-ges et des empreintes digitales.

« Nous partageons la finalité, maiscréer un fichier unique centralisé pose problème »,estimeMounirMahjoubi, leprésident du Conseil national du numé-rique (CNNum). Ses critiques portent à la fois sur le fond (la création d’un « fichier monstre » regroupant les don-néesbiométriquesdelaquasi-totalitédela population française, qui pourrait être piraté ou détourné de son usage) etsur la forme (l’absence de débat parle-mentaire).« Afichierexceptionnel, il fautune consultation exceptionnelle », plaideMounir Mahjoubi. Lundi, l’organisme consultatif s’est autosaisi pour exami-nerdessolutionsalternativesetaappeléle gouvernement à suspendre l’applica-tion du décret, tant « l’existence de ce fichier laisse la porte ouverte à des dérivesaussi probables qu’inacceptables ».

Lemêmejour,c’estlasecrétaired’Etatau Numérique, Axelle Lemaire, qui a rejointlechœurdescritiques,fustigeantdans « L’Opinion » un décret « pris en douce par le ministère de l'Intérieur », dont elle n’a eu connaissance que le jourde sa publication. « C’est un dysfonction-nementmajeur »,s’est insurgéelaminis-tre,pourqui« cegenredefichierétaitunebonne solution il y a dix ans. »

Lundi soir, Bernard Cazeneuve s’estfendu d’un courrier de quatre pagespour défendre méthode et principe.Selon le ministre de l’Intérieur, les gar-de-fous sont en place. Le système nedoit pas permettre d’identifier une per-sonne à partir de sa photographie ou desesempreintes,maisseulementdevéri-fier l’identité du détenteur d’un titre. Etle Conseil d’Etat, comme la CNIL, adonné son aval. Sauf que le premierindiquait, dans son avis de février der-nier, que, « compte tenu de l’ampleur dufichier envisagé et de la sensibilité desdonnées qu’il contiendrait, il n’est pasinterdit au gouvernement, s’il le croitopportun, d’emprunter la voie législa-tive. » Quant à la seconde, son avis,publié fin octobre, est plus que réservéet appelait clairement le gouvernementà étudier une solution alternative. Leministre est passé outre. Un premierarrêtéaétépublié,pouruneapplicationdans les Yvelines dès ce mardi. n

Totalengagesonretourdansl’exploitationgazièreenIran

Anne Feitz@afeitz

Six ans après son départ d’Iran suite auxsanctionsayantaffecté lepays,Totalengageson grand retour en franchissant une pre-mière étape très symbolique : selon leministère iranien du Pétrole, Téhéran vasigner,cemardi,unaccorddeprincipeavecle groupe pétrolier français sur le dévelop-pement de la phase 11 du champ gazier deSouth Pars. Un projet gigantesque, queTotal partagerait avec le chinois CNPC(China National Petroleum Corporation) etlacompagnieiraniennePetropars(filialedela compagnie nationale NIOC), a indiquéun porte-parole du ministère à l’AFP.

Interrogésurlesujetenmarged’unecon-férence à Abu Dhabi, le PDG du groupe,Patrick Pouyanné, n’a pas confirmé l’infor-

mation. « Je l’ai dit publiquement : nousavonsunintérêtpourl’Iran,nousavonsdéve-loppé dans le passé des phases de South Parset nous avons naturellement engagé des dis-cussions sur le sujet, a-t-il déclaré. Je seraisheureux que Total soit la première compa-gnie occidentale à signer un accord avecl’Iran, on verra si on peut conclure un dealsatisfaisant pour les deux parties. »

En bonne place dans la courseSelon le ministère, la signature d’un accordfinal pourrait prendre encore six mois. Legroupe français serait opérateur du projet,qui comporte une partie amont (développe-ment de la production de gaz dans une zonede South Pars) et une partie aval (utilisationde ce gaz pour alimenter une usine de gaznaturel liquéfié). Le porte-parole a évoquéun montant de 6 milliards de dollars, mais,selon Patrick Pouyanné, l’ordre de grandeurd’un tel contrat serait plutôt de 2 milliards.« Totallorgneceprojetdepuislongtemps,maisrien ne garantit à ce stade la signature d’uncontrat définitif », insiste Francis Perrin, pré-sident de la société Stratégies et Politiquesénergétiques.Unpremieraccorddeprincipeavait déjà été signé dans les années 2000,mais n’avait pas été concrétisé en raison des

sanctions et de conditions économiquesinsuffisantes. « Cet accord serait surtout unebonne nouvelle pour l’Iran, qui montre ainsique les compagnies occidentales veulent reve-nir investir dans le pays », poursuit l’expert.De fait, ce serait le premier accord signé parTéhéran sur un projet amont (exploration-production), alors que l’Iran, qui détient lesquatrièmesréservesmondialesdepétroleetles deuxièmes de gaz, a besoin des compa-gnies occidentales pour les développer.

Après avoir présenté 70 projets il y a unan, le ministère a invité le mois dernier lescompagnies à se présenter pour une présé-lection en vue des appels d’offres à venir:Elles ont, pour ce faire, jusqu'au 17 novem-breetleslauréatsserontconnusle7décem-bre. Le gouvernement a aussi indiqué queson nouveau contrat-type était prêt, un élé-ment crucial pour inciter les compagnies àinvestir dans le pays. « Ce nouveau contratest nettement plus intéressant que le contratde“buyback ”précédent,maislafaçondontilseraadaptéàchaqueprojet,ainsiquesacom-pétitivité par rapport à ceux d’autres pays,seront aussi déterminants », explique Fran-cis Perrin. Partenaire de longue date dupays,Totalfigureentoutcasenbonneplacedans la course qui démarre. n

Le champ de South Pars, dans le golfe Persique, est le site d’un projet gigantesque dont Total serait partie prenante.

Le ministère du Pétroleiranien a annoncé la signa-ture d’un accord de principeavec le groupe françaissur le développement d’unimmense champ gazier.

Lionel Steinmann@lionelSteinmann

Le lobbying de Jean-Marc Janaillac, le PDGd’Air France-KLM, a fini par payer : la taxeque le gouvernement projetait d’instaurersur les passagers au départ et à l’arrivée deRoissy-Charles de Gaulle pour contribuerau financement du CDG Express, la futureliaisonferroviairedirecteentrel’aéroportetla capitale, ne verra pas le jour avant 2024.

L’exécutif prévoyait pourtant que cettetaxe, d’un montant de 1 euro environ,s’applique dès 2017. Ce nouveau prélève-ment avait été notifié à Bruxelles et devaitvoirlejourdanslecadredelaloidefinancesrectificative. La mise en place d’une res-

source dédiée, effective dès le premier coupde pioche, devait servir, selon les promo-teurs du CDG Express, à convaincre desbanques de financer ce chantier, évalué à1,7 milliard, aux côtés de Paris Aéroports etde SNCF Réseau.

Il faudra trouver un autre argument.Jean-Marc Janaillac, qui avait écrit dès lemois d’août dernier à Manuel Valls pours’insurger contre ce prélèvement – quiaurait coûté, selon ses estimations, 17 mil-lions par an à Air France –, a arraché unarbitrage favorable ce week-end. Le secré-taired’EtatauxTransports,AlainVidalies,aannoncé lundi que la taxe ne s’appliqueraitfinalement qu’à partir de la mise en servicedu CDG Express, en 2024.

Reste à trouver comment séduire tout demême des investisseurs. « Le gouvernementferaconnaîtredanslesprochainsjourslemodede financement alternatif, a promis AlainVidalies.Cesdispositionsserontintégréesdansle projet de loi de finances rectificative. » Selonune source proche du dossier, Paris Aéro-portsetSNCFRéseaupourraientapporteràleur filiale commune chargée de réaliser leprojet un peu plus de fonds propres que les500 millions initialement prévus. La Caissedes Dépôts devrait aussi prendre part auprojet et les trois acteurs planchent sur unenouvelle architecture de financement. Pasdetempsàperdre:sileprojetdevaitsouffrird’un nouveau retard, il ne serait prêt àtemps pour les Jeux Olympiques de 2024. n

CDGExpress: fautedetaxesurlesbilletsd’avion,unnouveaufinancementàtrouver

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Les gares de l’Ouestse préparent pour la LGV 2017A Rennes,Nantes, Angersou Lorient, lesquartiers degare prennentde l’ampleur.// P. 26 D

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DANS« LA CHRONIQUEBOURSE »À 12H ET 17H35DU LUNDI AUVENDREDI

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« L’existence de cefichier laisse la porte

ouverte à des dérivesaussi probables

qu’inacceptables. »MOUNIR MAHJOUBI

Président du Conseil nationaldu numérique

DOW JONES (*)18.259,67 points

+ 2,08 %

(*) A la clôture

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Avis de convocation à l'Assemblée générale annuelle

JPMorgan Funds

Les données reprises dans la colonne de droite

précisent l'endroit où se tiendra l'Assemblée et

l'heure à laquelle elle aura lieu. Toute décision

votée sera valable jusqu'à la prochaine assemblée

générale annuelle.

Ordre du jour de l'Assemblée et vote desActionnaires

1. Présentation du rapport du Commissaire aux

comptes et du Conseil d'administration pour

l'exercice précédent.

2. Adoption du Rapport annuel révisé pour

l'exercice précédent.

3. Décharge du Conseil d'administration pour ses

fonctions au titre de l'exercice précédent.

4. Approbation des jetons de présence.

5. Réélection des Administrateurs suivants au

Conseil d'administration :

Iain Saunders, Jacques Elvinger, Jean Frijns,

Peter Schwicht, John Li-How-Cheong, Daniel

Watkins, Massimo Greco

6. Réélection de PricewaterhouseCoopers Société

coopérative en tant que Commissaire aux comptes.

7. Approbation du paiement de toutes les

distributions mentionnées dans le Rapport

annuel révisé pour l'exercice précédent.

Pour voter par procuration, veuillez

utiliser le formulaire que vous trouverez

à l'adresse jpmorganassetmanagement.com/extra.

Ce formulaire doit parvenir au siège social

par courrier postal ou par fax avant le lundi

14 novembre 2016 à 18h00 (CET).

Pour voter en personne, présentez-vous à

l'Assemblée.

L'ASSEMBLEELieu Siège social de la SICAV (voir ci-dessous)

Date et heure Mercredi 16 novembre 2016 à15h00 CET

Quorum Aucun

Vote Les différents points à l'ordre du jour serontvotés à la majorité simple des votes exprimés

LA SICAVNom JPMorgan Funds - Forme juridique SICAVType de fonds OPCVMCommissaire aux comptesPricewaterhouseCoopers Société coopérativeSiège social 6, route de TrèvesL-2633 Senningerberg, LuxembourgFax +352 3410 8000Numéro d'enregistrement(RCS Luxembourg) B 8478Exercice précédent Exercice de 12 moisclôturé le 30 juin 2016

RETROUVEZ ETIENNE LEFEBVREDANS « LE DUEL ECO » du GRAND SOIR/3présenté par FRANCIS LETELLIERchaque mardi dès 22 h 45 en direct sur France 3

SUR

à suivre

McDonald’s réclame 18 millionsd’euros à la ville de FlorenceRESTAURATION — Le géant de la restauration rapide McDo-nald’s réclame près de 18 millions d’euros de dommages et inté-rêts à la ville de Florence après son refus d’autoriser l’implanta-tion d’un fast-food de cette chaîne sur la célèbre piazza delDuomo. Le projet de la firme américaine avait été rejeté en juinpar le maire de centre-gauche, Dario Nardella, un proche duchef du gouvernement, Matteo Renzi.McDo a confirmé sonaction en justice et le montant de l’indemnisation demandée.

Malgré le Brexit, Ryanair devraitbattre son record de passagers en 2017AÉRIEN — La compagnie irlandaise Ryanair, numéro un en ter-mes de passagers transportés en Europe, a vu son bénéfice netprogressé de 7 % sur un an au terme du premier semestre de sonexercice 2016-2017 (clos le 30 septembre), à 1,168 milliardd’euros, après un bond de 37 % l’année passée. La low cost souli-gne que l’incertitude entourant le Brexit allait peser sur son acti-vité, mais prévoit néanmoins de transporter 119 millions de pas-sagers sur douze mois, un nouveau record.

Maison Le Staracquiertle bordelaisLa Guyennoise

VIN — Maison Le Star a acquis leproducteur et négociant en vinbordelais La Guyennoise (Châ-teaux Cazeau et Giraudot). Legroupe détient désormais plus de500 hectares de vignes. Il a com-mercialisé 45 millions de bou-te i l les en 2015 .S outenu parPa t r i c k T h o m a s , ex - p a t r o nd’Hermès et deux investisseurschinois, Maison Le Star a ouvert àShanghaï une nouvelle sociétéd’import. L’objectif est de créerune marque de vin sur le segmentde 8 à 15 euros la bouteille. Sh

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AccorHotels ajoute l’allemand 25hoursà son portefeuille d’enseignesHÔTELLERIE — AccorHotels a annoncé lundi l'acquisition de30 % du capital de 25hours Hotels, une chaîne allemande de« boutiques hôtels », qui exploite sept établissements à Ham-bourg,Francfort,Berlin,VienneetZurich.Cinqautressontprévusà Zurich, Munich, Cologne, Düsseldorf et Paris. La direction de25hoursHotels,quiresteenplace,regardelesvillesdeMelbourne,Miami ou Londres. AccorHotels pourra exercer une optiond’achatd’actionsjusqu’à100 %delasociétécesprochainesannées.

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Emmanuel Grasland@EGrasland

— A Shanghai

Tian Peng Liu se frotte les mains.Sur son stand, le vice-président dupôle factory automation de Bosch Rexroth China a enchaîné les ren-dez-vous clients la semaine der-nière. La Foire industrielle deShanghai (photo), un énorme évé-nement qui rassemble plus de2.000 exposants et 130.000 visi-teurs, avait fait cette année del’usine intelligente son thème deprédilection. Une aubaine pourtous les fournisseurs de machineset de robots, qui se sont mis dansles pas du Premier ministre chi-nois, Li Keqiang, et de son planMade in China 2025. « Avant, lapriorité des industriels chinois,c’était les volumes. Maintenant, ilspensent aussi qualité et producti-vité », explique Tian Peng Liu.

Réduire la dépendanceaux technologies étrangèresDévoilé en mai 2015, le plan dePékin a un objectif simple. Assurerla montée en gamme de l’appareilindustriel, alors que le taux decroissance de la Chine a fléchi cesdernières années. Dans les sec-teurs à forte main-d’œuvre, l’infla-tion des salaires a rendu d’autrespays plus compétitifs. « A partir de2010-2011, les usines de jouets oud’habillement ont commencé à par-tir au Bangladesh, en Malaisie, enThailande », rappelle Hui Zhang,vice-président du pôle robotiqued’ABB en Chine.

Après avoir été l ’atelier du

monde, le pays veut trouver denouveaux relais de croissance ens’appuyant sur la consommationde sa classe moyenne. Pour cela, illui faut fabriquer des produits dequalité supérieure. Une mutationqui impose d’acheter des robots(lire ci-dessous), d’automatiser desusinesbasdegammeetdeprendre

la vague du numérique. « La Chinea raté les trois premières révolu-tions industrielles, elle ne veut pasmanquer la prochaine », expliqueHaicheng Tchang, ingénieur enchef au sein du groupe spatialCASC. Pékin veut aussi réduire sadépendance aux technologiesétrangères. Une dizaine de sec-

teurs stratégiques ont été sélec-tionnés (robotique, aéronautique,véhicules verts, nouveaux maté-riaux, biomédecine…) avec l’idéede multiplier brevets et standardschinois dans ces domaines. Cettemontée en gamme va générer unevague d’acquisitions, à l’instar durécent rachat du fabricant alle-

l A la Foire industrielle de Shanghai, la Chine a célébré les vertus de l’usine intelligentel Pékin veut pousser les usines du pays à fabriquer des produits de qualité et trouver

Quand« l’atelierdumonde »LA MUTATION INDUSTRIELLE DE LA CHINE

« Lefuturdel’industriechinoisepasseparl’intégrationdunumérique »Propos recueillis parE. G

A l’occasion de la foire indus-trielle de Shanghai, Das-sault Systèmes a réuni

800 dirigeants d’entreprises chinoi-ses. Son dirigeant, Bernard Charlès,explique l’évolution du marché chi-nois aux « Echos ».

Quelle est votre analysedu plan Made in China 2025 ?Le système industriel chinois ausens large a décidé de ne plus uni-quement faire la même chose àmoins cher ou un peu moins bien àmoins cher, mais de faire mieux etinnovant. Cela se voit déjà dans plu-sieurs secteurs. La Chine est parexemple très présente dans le finan-cement des sociétés d’e-vehicules,comme Faraday Futures. C’est unefaçon pour eux de faire la prochainegénération de solutions dont le paysa besoin. Huawei est emblématiquede cette montée en gamme. Lasociété fournit des équipements etdesinfrastructurescloudauxopéra-teurstélécomsdumondeentier.EllenefaitplusdescopiesdeproduitsdeNokia, Ericsson ou Cisco. Toute lalogique industrielle de la Chine estde faire évoluer son portefeuilled’offres. Bien sûr, cela prend dutemps. Le pays a rencontré des diffi-cultés dans l’aéronautique avec leC919.Onneréussitpasàêtrecompé-titifcommecelaillico,maisilsyarri-veront.

Quels sont les secteursles plus en avance ?MadeinChina2025,c’estunmouve-ment qui consiste à dire que le futurde l’industrie chinoise passe parl’intégrationdunumériqueaucœurdu système de production. Les Chi-noisn’ontpastouteslesméthodesde

manufacturing et l’excellence qu’onpeut avoir aux Etats-Unis et enEurope, mais ils progressent. Dansl’hydro-électricité, c’est même lesmeilleurs du monde dans l’utilisa-tion du numérique ! Ailleurs, c’estencore l’ancienne école. En Europe,les barrages n’ont pas leur jumeaunumérique, l’instrumentation estvieille.

Qu’est-ce que ce virageindustriel changepour Dassault Systèmes ?On peut utiliser ici des méthodesnouvellespourlesquellesonabeau-coup plus de résistances ailleursdanslemonde.Danslaconstructionpar exemple, Shanghai Construc-tionsadoptenossolutionspourfairedes morceaux de villes, des ponts,des tunnels. Ils ont compris lamaquette numérique ! Ils l’utilisentcomme un outil pour contrôler debout en bout la planification et l’exé-cution du travail. Le pilotage numé-rique de l’usine, le recours aujumeau numérique va aller beau-coup plus vite en Chine qu’ailleurs.Alors, ils ne réussissent pas du pre-mier coup, mais ils continuent àfaire, à améliorer. C’est ce mouve-mentqu’onvoit,avecdessecteursoù

ils sont très en avance commel’hydro-électricité, le nucléaire ou laconstruction navale.

Quelle est la part du chiffred’affaires de Dassault Systèmesréalisée en Chine ?Nos ventes en Chine représententenviron 6 % des revenus du groupe.

C’est un chiffre peu élevéau regard du poids du pays…Nous connaissons une croissance àdeux chiffres en Chine et les officielsnousconnaissentbien.Maisledéve-loppement de la Chine s’est d’abordfait sur sa main-d’œuvre bon mar-ché. Beaucoup d’activités d’ingénie-riesefontencoresurduplan,surdessystèmes locaux chinois. Vous avez

des acteurs chinois dont je vous aiparlésquisontenavancedansl’utili-sation du numérique. Mais par rap-port à tout ce que fait la Chineaujourd’hui, clairement, on vient dedémarrer.

Made in China 2025 va-t-ilentraîner une séried’acquisitions chinoises,à l’instar de celle de Kuka ?Il n’y a pas de doute là-dessus. Voussavez,ilnefautpascroirequeceplanvise uniquement les offres en Chine.

Made in China 2025 est conçu pourbâtir des offres de qualité en Chine,mais aussi pour développer un por-tefeuille pour l’export. Et c’estcomme cela qu’ils se mesureront !

Cette montée en gammeva déclencher une confrontationentre l’Allemagne et la Chine ?Elle a déjà lieu, vous ne croyezpas ? n

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INTERVIEWBERNARD CHARLÈSDirecteur généralde Dassault Systèmes

AVIS FINANCIERS

« On peut utiliser icides méthodes nouvellespour lesquelleson a beaucoup plusde résistances ailleursdans le monde. »

16 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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mand de robots Kuka. « Pour réus-sir, le pays a besoin de solutions 4.0,mais les sociétés occidentales neveulent pas transférer leurs techno-logies les plus avancées parcequ’elles craignent la concurrence dela Chine », estime le docteur HuQan, président de l’Académie chi-noise de l’industrie 4.0, un cabinet

indépendant. Une idée récusée parles géants occidentaux. « Lors-qu’on touche aux questions de sou-veraineté numérique, il peut êtrecompliqué de travailler en Chine »,rappelle Ray Tan, le patron de la« digital foundry » de GeneralElectric en Chine.

Inspiré du plan allemandDans ce pays où les services deGoogle sont interdits, les donnéesdes industriels chinois doiventêtre stockées sur place. Les multi-nationalesnepeuventyaccéder,cequi va imposer à GE de s’appuyersur China Telecom pour vendre saplate-forme numérique Predixdans l’Empire du milieu.

Si Made in China 2025 s’inspiredu plan allemand, force est deconstater qu’il ressemble beau-coup à un programme Industriedu futur français, très axé sur lamodernisation d’un tissu indus-triel vieillot. Les virages numéri-ques allemand et américain sontguidés par des idées différentes.

Avec Industry 4.0, l’Allemagnecherche à utiliser le numériquepour rendre ses usines plus flexi-bles. Le but est de fabriquer unproduit personnalisable à un coûtindustriel. C’est un plan qui s’ins-crit dans une vision nationaliste.

D’abord, parce qu’il s’agit de sedéfendre contre les géants améri-cains du numérique, de contrer lamenace d’un « Google des usi-nes », reliant les machines les unesaux autres. Mais aussi parcequ’une fabrication à la commandeà faible coût permettrait un retourdes usines en Occident auprès des

lieux de consommation. La « spee-dfactory » d’Adidas, censée tenirdans un poids lourd et produisantune chaussure personnalisée à lademande est l’exemple parfait decette démarche.

« La vision américaine s’articuleplutôt autour de la donnée elle-même », analyse Pascal Dalloz,directeur général adjoint, mar-ques et développement corporatechez Dassault Systèmes. Il s’agit dela sélectionner et de la contextuali-ser pour la rendre intelligente.D’analyser par exemple les mil-lions de données de fonctionne-ment d’un réacteur d’avion afind’anticiper une panne. C’estl’approche de GE avec sa plate-formePredix.Leconglomératveuten faire un outil transversal surlequel viendraient se greffer des

applications métiers internes ouexternes, comme Apple a réussi àle faire avec les Apps sur l’ipad oul’iphone.

Pékin peut-il gagner son paridigital ? China Aerospace Science& Industry (Casic) a lancé CASI-Cloud, une plate-forme qui se veutsimilaireàPredix.Grâceàsonpor-tail Internet et à ses usines connec-tées, Haier peut livrer depuis 2015des réfrigérateurs personnaliséspar leclient.Si laChineaunniveaud’automatisation de ses usinestrès faible, elle a l’avantage d’êtrela seule nation à avoir des géantsdu digital, en dehors des Etats-Unis. Dans ce pays où l’on payecommunément avec son télé-phone mobile, c’est un atout depoids pour gagner la bataille del’industrie. n

et de la robotisation. Des objectifs hissés au rang de priorité absolue par le pouvoir central.de nouveaux relais de croissance en s’appuyant sur la consommation de la classe moyenne.

veutfairemonterengammesesusines

conn, fabriqués et utilisés exclusi-vement en interne. Des élémentsqui peuvent faire varier les chiffresconsidérablement quand on saitque le groupe emploie environ1 million de salariés…

A quoi tient cette envolée d’unmarché quasi inexistant en 2009 ?Il s’agit tout d’abord de contrerl’envolée des salaires, qui a renducertaines industries moins compé-titives. Mais les changements decomportements jouent aussi unrôle. « Dans les jeunes générations,vous avez beaucoup d’opérateursqui travaillent six mois, puis s’arrê-tent pour profiter de la vie ou rentrerdans leur famille. Ils réapparaissentensuite mais pas forcément chez lemême employeur. Quand vous avezdes centaines de milliers de salariés,ce n’est pas évident à gérer », expli-que Hui Zhang.

PourPékin,lamontéeengammede l’industrie passe aussi par unerobotisation des usines. Selonl’IFR,oncompterait36robotspour10.000salariésenChine,contre301en Allemagne, 305 au Japon et 531en Corée du Sud. Une estimationjugée déjà élevée par les industrielsdu secteur. Mais Pékin veut attein-dre un ratio de 150 d’ici à 2020.

Quel impact auront les robotsindustriels sur les emplois ? « Cen’est pas une question de fond pour les grandes entreprises, juge unindustriel. Elles n’ont pas de pres-sion du gouvernement à ce niveau. »— E. G.

Risong Technology, Siasun Robo-tics, Weihai Newbeiyang ZhengqiRobots… Dans les allées de la Foireindustrielle de Shanghai, les fabri-cants chinois de robots s’alignentles uns derrière les autres, auxcôtésdesgrandesmarquescommeABB ou Fanuc. On en compteraitenviron 200 dans l’ensemble de laChine.

L’essentieldumarchéchinoisesttoujours détenu par des marquesétrangères, mais l’offensive chi-noise est impressionnante. La partde marché des acteurs locaux estdésormais de 31 %, après la cons-truction d’une trentaine d’usinesde robots en 2014-2015 et sanscompter le rachat de l’allemandKuka. « En 2020, elle pourrait bienatteindre les 50 % », estimait enjui l let Daokui Qu, le patrondu grand fabricant de Shanghai,Siasun.

Il faut dire que le marché local aflambé ces dernières années.« Entre 2005 et 2015, nos ventes derobots industrielsontétémultipliéespar 50 en Chine », dit Hui Zhang,vice-président de l’activité roboti-que d’ABB en Chine. Cette année,les ventes devraient encore bondirde 30 %, après une hausse de 20 %en 2015, à près de 69.000 unités,selon les estimations de la Fédéra-tion internationale de la robotique(IFR).

Changementdes comportementsPremier marché mondial depuis2013, la Chine aurait acheté 27 %des robots vendus dans le mondel’an dernier. Des estimations quin’incluent pas les robots de Fox-

En Chine, les ventes derobots industriels devraientbondir de 30 % cette année.Les fabricants chinoisgagnent en importance.

Unerobotisationàmarcheforcée

Les objectifs deMade in China 2025

Lancé par le ministère del’Industrie et des Technologiesde l’information, le plan Madein China 2025 vise à accélérerl’automatisation des usinesvia une série de prêts oud’aides fiscales. La Chine veutaussi réduire la dépendanceaux technologies étrangèresen atteignant un contenuchinois en composants etmatériaux de 70 % en 2020.Pour cela, Pékin entend créer40 centres d’innovationsindustrielles d’ici à 2025.Cette date n’est qu’une étape.Le plan, qui se déroule sur plusde trente ans, veut faire de laChine un des trois pays leadersdans l’industrie en 2049.Une date qui célébrerales 100 ans de la Républiquepopulaire de Chine.

« La Chine a ratéles trois premières

révolutionsindustrielles, elle ne

veut pas manquerla prochaine. »HAICHENG TCHANG

Ingénieur en chef au seindu groupe spatial CASC

Il s’agit tout d’abordde contrer l’envoléedes salaires,qui a rendu certainesindustries moinscompétitives.

Les Echos Mardi 8 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 17

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18 // INDUSTRIE & SERVICES Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

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jeudi 17 novembre 2016 à 19h00

Les nouvellesmobilités

Elisabeth BornePrésidente-Directrice générale du Groupe RATP

#EchosDébats

géant brésilien sur l’île, malgréle rebond de 25 % des cours dunickeldepuisledébutdel’année.« Lesdifficultésdemeurent.Notreavenir à long terme dépend denotrecapacitéàobteniretàmain-tenir un avantage concurren-tiel », prévient le producteur.

Suppression envisagéede 140 emploisValen’estpasleseulopérateuràs’interroger sur sa présencecalédonienne. Le groupe Glen-core, qui co-détient la grandeusine du Nord avec la SMSP,filiale de la province nord indé-pendantiste, n’est pas non plussûr de rester. La direction deKoniambo Nickel envisage desupprimer 140 emplois, d’aprèsla presse locale. « Le site est entrain de repositionner ses coûtsd’exploitation et de s’assurer dela fiabilité du four no 1 [qui a dûêtre reconstruit à cause d’uneerreur de conception, NDLR],rapporte la société. « Une déci-sion définitive sur son futur seraprise d’ici à la fin de l’année »,annonce un porte-parole aux« Echos ». Interrogé sur l’éven-tualité d’une aide financière àKo n i a m b o N i c ke l , B er c yrépond qu’« aucune discussionn’est en cours avec Glencore, quin’a formulé aucune demande ence sens ».

En attendant, lundi, Erametet sa filiale SLN n’ont pas étéoubliés. Le Premier ministre,Manuel Valls, a indiqué que laFrance soutiendrait le projet deconstruction d’une centraleélectrique sous l’égide d’Ener-cal, en apportant une garantiede320millionsd’euros,rappor-tent Reuters et Bloomberg.Cette centrale alimenteral’usine de la SLN ainsi que lereste du territoire ; sa construc-tion est devenue essentielle à lasurvie de l’usine de la SLN carl’actuelle, vieille de plus de qua-rante ans, est en fin de vie.

Toutes ces mesures de sou-tien de l’Etat au nickel calédo-nien seront soumises à l’appro-bation du Parlement dans lecadredela loideFinancesrecti-ficatives 2016. n

Muryel Jacque@MuryelJacque

C’estunacterarissimedelapartde l’Etat français : Bercy aannoncé lundi un prêt à ungroupe étranger. Une sommede 200 millions d’euros desti-née à sortir de l’ornière la filialedu brésilien Vale, spécialiséedans l’exploitation du nickelcalédonien. Ce prêt, d’unematurité de 10ans et « àun tauxd’intérêt de marché », est lesecond accordé en quelquesmois par la France à un opéra-teur minier de l’archipel. LaSLN, la filiale du groupe fran-çais Eramet. En grande diffi-culté, s’est, elle aussi, vue prêter200 millions d’euros cetteannée.

Ce n’est pas tout. L’EtatapporteaussiàValeunecontre-garantie à hauteur de 220 mil-lions(quines’exerceraqu’encasde défaut de la maison mèrebrésilienne)pouraccompagnerle financement d’un projet deconstruction d’un site de stoc-kage. « L’annonce d’un soutienfinancier à nos activités est, pournous, la reconnaissance parl’Etatfrançaisdesdifficultésaux-quellesfontfacelesopérateursenraisondelachutedesprixdunic-kel », indique aux « Echos » unporte-parole de Vale.

Le complexe industriel deGoro dans le sud de l’île, dontl’usine est menacée de ferme-tureoudemiseensommeil, faittravailler 3.000 personnesdirectement et indirectement.« Une contribution significativeà l’économie calédonienne ».plaide le porte-parole.

Pour autant, cette aide finan-cière de la France, « un répitbienvenu à court terme », n’estpas un gage de durabilité du

MINES

Après Eramet,Bercy accorde unprêt de 200 millionsd’euros au brésilienVale.

Nickel : l’EtatcassesatirelirepourlaCalédonie

Emmanuel Guimard—Correspondant à Nantes

Le tribunal de Séoul n’a levé ven-dredi qu’un coin du voile sur lesoptions de reprise du groupe navalSTX Offshore & Shipbuilding CoLtd, en quasi-faillite, et de sa filialeSTX France. Joyau du groupe mal-gré sa faible rentabilité, le chantierde Saint-Nazaire (2.600 salariés)affiche un carnet de commandesrempli jusqu’en 2026. La prochaineéchéance est fixée au 11 novembreavec l’examen, à Séoul, du plan deredressement. Si celui-ci s’avéraitimpossible à mettre en œuvre, laliquidation du groupe pourrait êtreprononcée.

Sans citer de noms, le tribunal deSéoul a donc signalé que quatreparties avaient exprimé un intérêtpour le rachat du groupe ou de safiliale française. Le secrétaire d’Étatà l’Industrie, Christophe Sirugue, aconfirmé l’existence de ces offresdont « au moins deux européennes »

visantexclusivementSTXFrance. Ils’agirait du néerlandais Damen etde Fincantieri. Ce dernier, détenupar la Caisse des Dépôts italienne, afait savoir que sa lettre d’intentionporte sur le seul chantier de Saint-Nazaire, sachant que l’intérêt desCoréens est de vendre le groupedans son intégralité afin de sauverleschantierscoréensdeJinhaeetdeBusan, mal en point.

Selon une source proche du dos-sier, Fincantieri entend faire valoir« un carnet de commandes plein jus-qu’en2030danslemilitaire, leciviletle offshore, et 100 bateaux de toutessortes à construire au total. » Avec

STXFrance, legroupeitalienattein-drait « une taille critique d’enverguremondiale et deviendrait le cinquièmeou sixième constructeur naval aumonde », souligne cette source.

L’Etat français, actionnaireFincantieri devra cependantdéployer toute sa force de convic-tion pour dissiper les craintes qu’ilsuscite à Saint-Nazaire où l’oncraint de voir les ex-Chantiers del’Atlantique faire les premiers lesfrais d’une éventuelle restructura-tion. A cela, un proche de l’entre-prise répond que l’outil industrielde l’estuaire de la Loire ne saurait

être sacrifié en raison de ses capaci-téspourconstruiredesnaviresdontla taille ne cesse d’augmenter.

Fincantieri est également soup-çonné de faire le jeu de la Chine. Il aen effet constitué une coentrepriseavec l’armateur américain CarnivalCorporation et le chinois CSSC,pour assurer « la construction enChine de deux navires de croisièrepour le marché asiatique », lesquels« seront construits à Shanghai dansles chantiers de CSSC. »

Damenn’apoursapartpasréagi,mais son offre hypothétique estd’ores et déjà mieux acceptée loca-lement, car elle inclurait des clientsde STX France, à savoir RCCL etMSC. Mais, selon une source pro-che de Fincantieri, le Néerlandaisexploite 5 chantiers en Chine et aégalement une coentreprise locale-ment. Quant à la presse coréenne,elle évoque la possibilité de voirDCNS partie prenante d’un tour detable avec Fincantieri mais égale-ment... Damen.

Lesdeuxautresoffrespourraientémaner d’acteurs asiatiques. Sontcités notamment un fonds d’inves-tissement « sino-britannique »,CSSC ou encore Genting HongKong. A Saint-Nazaire, syndicats etélus estiment qu’une telle optionouvrirait la porte à un pillage dusavoir-faire. L’Etat français, action-nairedeSTXFranceà33,4 %,aréaf-firmé sa volonté de faire jouer la loisur les « entreprises stratégiques »si une telle menace se profilait. n

CONSTRUCTIONMARITIME

Les créanciers deschantiers coréens STXdevraient se prononcervendredi sur la miseen œuvre d’un plande redressementdu groupe.

Saint-Nazaire tremble de voir desChinois reprendre STX France

L’affaire des travailleurs détachés duchantier de Flamanville jugée en appel

Myriam [email protected]

LeplusgrandprocèsjamaistenuenFrance sur les dérives du travaildétaché dans le BTP entre dans unenouvellephase,Bouyguesayantfaitappel de sa condamnation en 2015.Depuis lundi, la cour d’appel deCaensepenchedoncsurlechantierde BTP de l’EPR de Flamanville, oùle groupe français était maîtred’ouvrage et où au moins 460 sou-deurs et ferrailleurs détachés, rou-mainsetpolonais,onttravaillésanssécuritésocialenienFrancenidansleur pays d’origine.

Le procès qui s’ouvre va analyserle côté obscur du système des déta-chés, quand des agences d’intérimsulfureuses sont à la manœuvre.Comme Atlanco, dont le siège avarié entre Dublin et Chypre avantque ses responsables ne s’évanouis-sent dans la nature à la tenue duprocès de 2015. Pour minimiser lescharges sociales des détachés polo-nais de Flamanville, Atlanco coti-saitàChypre,oùleschargessontlesplus basses d’Europe et où uncontrat d’assurance privée peuttenir lieu de sécurité sociale. Résul-

tat : la couverture médicale (limi-tée) des détachés consistait en unremboursement a posteriori desfrais sur envoi des factures à Chy-pre. Les ouvriers eux-mêmes igno-raient ce montage car en cas deblessure soignable sur place,« Atlanco paie le médecin cash »,décrivait en 2011 Jacques Tord,coordonnateur grand chantierCGT, qui avait lancé l’alerte. En casd’hospitalisation, Atlanco ren-voyait immédiatement en Pologne,et là, « lorsqu’un ouvrier s’estretrouvé arrêté pour accident du tra-vail, ils’estaperçuqu’iln’avaitdroitàrien », résumait-il à l’époque.

25.000 euros d’amendepour Bouygues TPAtlanco fournissait déjà des déta-chés à Bouygues sur son premierchantier EPR, à Olkiluoto (Fin-lande), où le même scandale decharges sociales avait éclaté. Lespuissants syndicats scandinavesavaientobtenularégularisationdesdétachésencoursdechantier.Ceuxde Flamanville, repartis en 2012,n’ont pas eu cette chance.

Pour avoir utilisé à Flamanvillede2008à2012lesservicesd’Atlanco

et d’une autre société accusée detravail dissimulé (l’entreprise deBTP roumaine Elco), en juillet 2015,le tribunal correctionnel de Cher-bourg avait condamné BouyguesTravauxPublics(TP)àuneamendede 25.000 euros, Quille (une filialerenommée depuis Bouygues Bâti-ment Grand Ouest) à 40.000 euroset le spécialiste du béton armé Wel-bond armatures à 15.000 euros(70.000 euros pour Atlanco,absent).

Bouygues a fait appel. Le groupen’a pas été jugé coupable de travaildissimulé (seulement d’y avoir eurecours et d’avoir fait du « prêt illi-cite de main-d’œuvre ») ou d’avoirété l’employeurdefaitdesdétachés.L e p r o c u r e u r a v a i t r e q u i s150.000 euros d’amende contreBouygues TP. Mais un montantsupérieur à 30.000 euros l’auraitexclu pour un moment des mar-chés publics de BTP et le groupeavait souligné la casse sociale quecela signifierait pour son person-nel. Malgré son souhait de faire unexemple (elle est partie civile enappel), la CGT avait eu de la peine,en 2015, à contrer cet argumentmassue. n

BTP

Bouygues a fait appelde sa condamnation.

A Flamanville, plusde 460 Polonais etRoumains travaillaientsans charges socialespayées ni en France nidans leur pays.

Un chantiersous pression

Flamanville, dans la phaseaiguë du problème desouvriers détachés, en 2011,avait déjà accumulé plusd’un an de retard et travaillaitdans l’urgence, avec un picà 3.200 personnes sur cechantier de génie civil,dont un tiers étrangères.S’agissant d’un chantiernucléaire, c’est l’Autoritéde Sécurité Nucléaire (ASN)qui tient lieu d’inspectiondu travail. Elle a été alertéepar la CGT en 2011, quandle syndicat a été approchépar quelques Polonaiss’interrogeant sur leurs droitssociaux en Pologne.L’enquête a pris trois ans.

Depuis lundi, la cour d’appel de Caen se penche sur le chantierde BTP de l’EPR de Flamanville. Photo Charly Triballeau/AFP

Le chantier de Saint-Nazaire (2.600 salariés) affiche un carnetde commandes rempli jusqu’en 2026. Photo Loïc Venance/AFP

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 19

PostNL emploie 49.000 personnes pour un chiffre d’affai-res de 3,5 milliards d’euros en 2015. Photo Shutterstock / EQRoy

Philippe [email protected]

Il y a quelques cas où l’effet est déjàtangible,d’autresoùrienn’achangéet le reste où tout ira mieux l’annéeprochaine. Un peu plus d’un anaprès la promulgation de 21 zonestouristiques internationales (ZTI)par le ministre de l’Economied’alors, Emmanuel Macron, ladynamique de l’ouverture desmagasins le dimanche n’est pasencore lancée.

Rien d’anormal à cela dans pres-que la moitié des cas. Les Champs-ElyséescommeDeauville,LaBaule,Nice ou Cannes étaient déjà clas-sées zones touristiques et l’ouver-ture dominicale déjà autoriséedepuis des années. Pour ces sites

réputés,leclassementenZTIn’avaitquedeuxutilités : ilconfèreunlabel« international » qui fait bien dansla communication et, surtout, ilpermet aux commerces de resterouverts en soirée, jusqu’à minuit.Une option exercée sur la plus belleavenue du monde, mais très peudans les régions où elle a d’abordbénéficié aux centres commer-ciaux Cap 3000 et Polygone Rivierade Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer (lire ci-dessous).

A Paris, le seul vrai succès résidedans la zone Le Marais-Républi-que. Là aussi, il y avait un acquis : larue des Francs-Bourgeois grouillede monde le septième jour depuisdes lustres car c’est aussi uneancienne zone touristique. Maisl’élargissement du périmètre ainclus le grand magasin BHV/Marais. « Le bilan est extrêmementencourageant », affirment ainsi lesdirigeants du Groupe GaleriesLafayette auquel il appartient.Depuis août, le dimanche estdevenu le deuxième jour de lasemaine.L’objectifd’unehaussedesventes globales supérieure à 10 %est atteint, justifiant l’embauche de150 CDI de fin de semaine.

Clientèle de quartierMais, paradoxe pour une zone dite« internationale », la clientèle addi-tionnelle est d’abord une clientèlede quartier et parisienne. Pourrépondre au but initial des ZTI, qui

estdesatisfairelademandedestou-ristes étrangers, il faudra attendre2017. D’abord parce que c’est dansquelques mois seulement que lesdifférents plans de relance du tou-risme engagés suite aux attentatsporteront leurs fruits. Il faudra,ensuite, attendre janvier parce quec’est alors que la plus grosse ZTI,celle du boulevard Haussmann àParis, prendra son envol avecl’ouverture tous les dimanches desGaleries Lafayette et, probable-ment, du Printemps. Les autresenseignes du quartier suivront :Zara, Apple, etc. C’est aussi en 2017que les artères du luxe que sontl’avenue Montaigne et l’axe Saint-Honoré-place Vendôme ouvrirontleurs écrins en fin de semaine. Par-tout, les enseignes ont dû négocierâprement des accords sociaux avecdes syndicats hostiles auxquels laloi Macron avait donné un droit deveto. C’est cette complexité quiexplique que dans les centrescommerciaux Beaugrenelle et desHalles, l’effet ZTI soit encore mitigé.

Beaugrenelle accueille le diman-che, devenu deuxième jour de lasemaine, entre 35.000 et 50.000visiteurs. Mais seules 80 % desenseignes ouvrent. Des locomoti-ves comme la FNAC manquent àl’appel. A Paris, selon les relevés del’Observatoire des ZTI de septem-bre, 15 % seulement des magasinssitués en ZTI sont ouverts le diman-che et 2,5 % ouverts en soirée. C’est

unfauxdépart.« Enmatièredecom-merce et de tourisme, la dynamiqueest créée par un effet de halo et demasse », estime Claude Boulle, pré-sident de l’Union du commerce decentre-ville. n

DISTRIBUTION

Dans la plupartdes zones touristiquesinternationales deprovince, les magasinsouvraient déjàle dimanche.

A Paris, seuls 15 %des commerces profi-tent déjà de la mesure,un retard dû auxcontraintes sociales.

Ouvertures le dimanche :l’effet Macron attendra 2017

Côté stratégie, Bpost indiqueque sa fusion avec PostNL ne vise pas d’emblée des écono-miesd’échelleoudesréductionsde coûts. Le nouveau groupe table avant tout sur une accélé-ration de la livraison de colis dufait du commerce sur Internet pour assurer sa croissance. De plus, peu d’activités se chevau-chant entre les deux entrepri-ses, aucune vague de licencie-ment n’est pour l ’ instant annoncée. « Il s’agit d’une possi-bilité unique d’unir nos forces enfaisant de la combinaison des deux entreprises un des acteurs de premier plan en Europe », estimeKoenvanGermen,direc-teur général de Bpost.

Proposition à l’étudeReste que cette offre non sollici-téedeBpostaplutôtrefroidisondestinataire. « Nous avons touteconfiance en notre stratégie indé-pendante » , a réagi Hema Verhagen, directrice générale de PostNL, précisant la proposi-tion de Bpost était à l’étude. En l’occurrence, une OPA inami-cale de Bpost n’est pas à l’ordre du jour. L’opérateur belge n’entendeneffetconcrétisersonoffre sur PostNL qu’en casd’accorddesorganesdirigeants.

La prise de contrôle de Post-NL marquerait le démantèle-ment complet de l’ex-mono-pole postal aux Pays-Basautrefois regroupé autour dePostNL (messagerie) et TNTExpress (livraison de colis).PostNL a été introduit enBourseen2011suiteàlascissionavec TNT Express désormaisdans le giron de FedEx aprèsson OPA en début d’année. n

Didier Burg— Correspondant à Amsterdam

La consolidation transfronta-lièredusecteurpostaleuropéenbatsonplein.EmboîtantlepasàDeutsche Post devenu proprié-taire de UK Mail en septembre dernier pour 280 millions d’euros, l’entreprise postalebelgeBpost,cotéeà laBoursedeBruxelles, est prête à mettre surlatable2,5milliardsd’eurosafinde prendre le contrôle de son homologuenéerlandaisPostNLcoté à Amsterdam.

Après l’échec d’une premièretentative en mai dernier, Bpost,dont l’Etat belge détient 51 % ducapital, vient de présenter unnouveau projet de rapproche-ment à PostNL. Son offre pro-pose 5,65 euros par action PostNL, soit une prime de 32 % parrapport au cours de Bourse defin octobre.

Mais surtout, cette moutureprévoit la reprise par Bpost desengagements de retraite dePostNL envers ses salariés. Undésaccord sur ce point auraitété à l’origine de l’échec des pre-mières discussions entre lesdeux parties.

Surlepapier, legroupepostalbelgo-néerlandais fusionnéd o n n e r a i t n a i s s a n c e a unuméro quatre européen. Soncapital serait, entre autres,détenu à hauteur de 21 % par lesactionnairesdePostNLetàhau-teur de 40 % par l’État belge.Avec ses 24.000 employés,Bpostaréaliséunchiffred’affai-res de 2,4 milliards d’eurosl’année dernière. De son côtéPostNLemploie49.000person-nes pour un chiffre d’affaires de3,5 milliards d’euros en 2015. Anoter que les deux entreprisessont bénéficiaires en dépit dudéclindeleuractivitéhistoriquede distribution de courrier.

SERVICES

Après une premièretentative en mai,le groupe publicmet 2,5 milliardsd’euros sur la tablepour former le4e groupe postalen Europe.

La Poste belgerepart à l’assautde son homologueaux Pays-Bas

A Dijon, dont l’hypercentre a été classé ZTI avec environ 600 magasins, les lignesont peu bougé. Pour l’instant, leurs portes restent closes le dimanche. « Parceque c’est compliqué à mettre en place. » justifie Denis Favier, le président de la

fédération des commerçants et artisans dijonnais. Les commerçants du centre-villesont confrontés à une inconnue : le potentiel d’acheteurs. N’ayant aucune obligation àlever le rideau le dimanche, ils craignent que des ouvertures disparates ne soient guèreattractives pour les chalands et desservent leur communication, « contrairement à uncentre commercial où si le cahier des charges le prévoit, tous les commerces ouvrent enmême temps », souligne leur représentant. Du côté de la ville de Dijon, dont le maire,François Rebsamen (PS), a activement défendu le dossier auprès du ministère de l’Eco-nomie, on reste discret sur le sujet. Mais sa vision est à plus long terme. La ZTI couvreen effet le site de l’ancien hôpital, à l’orée du centre-ville. Sur 6,5 hectares, la future citéde la gastronomie, qui illustrera le repas gastronomique français inscrit au patrimoinemondial de l’Unesco, comptera aussi 4.500 m2 de boutiques et restaurants. L’ouverturedes commerces le dimanche contribuera à y attirer les touristes.— Ch. P., à Dijon

A Dijon, une vision de long terme

D ans les Alpes-Maritimes, Nice et Cannes, où les commerçants avaient déjà ledroit d’ouvrir tous les dimanches et en nocturne. Ont été rejoints par Antibes,Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var. Pour ces deux dernières, étaient

surtout concernés les centres commerciaux Polygone Riviera, inauguré en octo-bre 2015, et Cap 3000. Dans le premier, près de 80 % des enseignes sont suivis,mais pas le Printemps, et dans le second, un peu moins de la moitié des 140 boutiquesouvrent le dimanche, mais pas la locomotive du site, les Galeries Lafayette.Les conséquences de l’attentat du 14 juillet à Nice rendent difficile un bilan en termesde fréquentation. Aucun de deux centres ne pratique l’ouverture en nocturne.Sur la côte normande, à Deauville, la nouvelle possibilité d’ouvrir le soir jusqu’à minuitn’a pas non plus trouvé d’écho chez les commerçants déjà autorisés à ouvrirle dimanche. « Pour nous, le plus des ZTI était que les commerçants soient autorisésà ouvrir le soir mais aucun de nos commerces n’a opté pour cette option », constatePhilippe Augier, maire centriste de Deauville. La station balnéaire continue de vivrecomme avant. — C. N. à Nice, et P. L. à Caen

Sur les côtes un essai à transformer

D ans la foulée de la loi Macron, un décret publié en février dernier au « Journalofficiel » a listé 12 gares dont les commerces sont désormais autorisés à ouvrirle dimanche : les six gares parisiennes, ainsi que celles de Bordeaux Saint-

Jean, Lyon Part-Dieu, Montpellier, Avignon, Marseille et Nice. Cela représente un totalde 375 commerces potentiellement concernés, la SNCF laissant le choix aux enseignesde saisir ou non cette opportunité. Selon les derniers pointages de l’entreprise publi-que, établis fin octobre, 120 commerces environ ouvrent effectivement le dimanche,soit un peu plus de 30 % du total. Cette proportion devrait peu augmenter dans lesmois à venir, car la SNCF inscrit désormais cette donnée dans les nouveaux contratspassés avec les concédés. Les commerces qui ont choisi d’ouvrir 7 jours sur 7 sonten majorité centrés sur l’alimentaire de détail et l’équipement de la personne(les commerces de restauration disposent déjà de cette possibilité). La moitiédes enseignes présentes aujourd’hui dans les 12 gares sont couvertes par des accordsde branche qui prévoient l’ouverture le dimanche.— L. S.

30 % de boutiques ouvertesdans les douze gares concernées

Centre-villes, stations balnéaires,zones périphériques, gares... ce n’est pas la folie

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DLes 21 zonestouristiquesinternationales

•ParisMaillot / TernesChamps-Elysées / MontaigneMontmartreHaussmannSaint-Honoré / VendômeLes HallesLe Marais / RépubliqueOlympiadesCour Saint-Emilion /BibliothèqueSaint-GermainBeaugrenelle

•RégionsAntibesCagnes-sur-MerCannesDeauvilleDijonLa BauleNiceSaint-Laurent-du-VarVal d’Europe

nLes perspectives du marché des objets connectésdans la santé

Une étude pour :• Comprendre l’écosystème du parcours de soins

connecté, son organisation et ses enjeux• Evaluer le marché potentiel des objets

connectés à vocation médicale• Identifier les acteurs qui investissent ce nouveau marché : fabricants de

DM, laboratoires pharmaceutiques, start up de la e-santé, Big Tech, GAFA,assureurs santé…

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LES ECHOSETUDES

« Il s’agit d’unepossibilité uniqued’unir nos forces

en faisant de lacombinaison desdeux entreprises

un des acteurs depremier plan en

Europe. »KOEN VAN GERMEN

Directeur général de Bpost.

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20 // INDUSTRIE & SERVICES Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

Sect

eur

Mét

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ÉNERGIE• Marchés européens de l’électricité et du gaz

>mardi 22 et mercredi 23 novembre

• Le marché de l’électricité en France>mardi 6 décembre

SECTEUR PUBLIC• Marketing Territorial> jeudi 24 et vendredi 25 novembre

DIRIGEANT• Manager la phase post-acquisition> mercredi 23 novembre

• La communication du dirigeant> jeudi 24 et vendredi 25 novembre

• Loi Travail pour Dirigeants> vendredi 2 décembre

• Mener son projet en mode start up> jeudi 8 et vendredi 9 décembre

• Les holdings patrimoniaux> vendredi 9 décembre

DIGITAL• Chief Data Officer> jeudi 24 novembre

• Réussir sa transformation digitale> vendredi 2 décembre

• CXO : Chief Experience Officer> jeudi 8 et vendredi 9 décembre

• Data Management> mardi 6 décembre

• Les 15 nouvelles tendances digitales> mercredi 7 décembre

• Le marketing à l’ère du Big Data> jeudi 8 décembre

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BANQUE & ASSURANCE• Compliance en assurance

> jeudi 1er décembre

AUTOMOBILE• Distribution automobile : le modèle actuel est-il condamné ?

> jeudi 1er décembre

SANTÉ• Santé connectée

> mardi 22 et mercredi 23 novembre

• Fonctionnement économique de l’hôpital> jeudi 24 novembre

• Parcours de soins> vendredi 25 novembre

• Financement et perspectives des activités de SSR> mardi 6 décembre

• Digitalisation de l’officine> mardi 6 décembre

• Lobbying vertueux dans le secteur de la santé> jeudi 8 et vendredi 9 décembre

AGROALIMENTAIRE• Marché de la Restauration Hors Foyer (RHF) en France

> jeudi 1er décembre

• L’environnement réglementaire des coopératives agricoles> lundi 5 décembre

• Enjeux stratégiques des coopératives agricoles> mardi 6 décembre

• Stratégie MDD> mercredi 7 et jeudi 8 décembre

LUXE• Luxe et expérience client

> vendredi 2 décembre

• Le marché du luxe> jeudi 8 décembre

• Le merchandising du luxe> vendredi 9 décembre

• L

FINANCE / GESTION• Fusions-acquisitions: mise en oeuvre et négociation> jeudi 1er et vendredi 2 décembre

• Développer et sécuriser son CA à l’international> jeudi 8 et vendredi 9 décembre

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MARKETING• Stratégie de marque à l’ère du digital> jeudi 8 et vendredi 9 décembre

Di t ib t

es

RH• Recruter à l’heure de l’hyper connectivité> mercredi 30 novembre

• Transformation digitale pour les DRH> mardi 6 décembre

RISQUES• Contrôle interne COSO> mercredi 7 décembre

• Le management des risques de l’entreprise> jeudi 8 décembre

bre

En application de l’article L121-8 du code de l’environnement, la sociétéFerme Eolienne Flottante de Groix, filiale d’EOLFI Offshore France a saisila Commission Nationale du Débat Public (CNDP).Descriptif du projet : le projet porte sur l’implantation de 4 éoliennesflottantes au large de Lorient entre l’Ile de Groix et Belle-Ile. Le projet aété désigné lauréat le 22 juillet 2016 de l’Appel à projets « fermes piloteséoliennes flottantes » mis en œuvre par l’ADEME.Cette ferme éolienne pilote sera équipée d’éoliennes GE Haliade 150 de6 MW, installées sur des flotteurs semi-submersible fabriqués par DCNSet VINCI. L’exploitation et la maintenance seront assurés par VALEMO.Elle sera raccordée au réseau public d’électricité via un câble électriquesous-marin puis sous-terrain. L’électricité produite permettra d’alimenterl’équivalent de la consommation d’environ 40 000 personnes.

Maîtrise d’ouvrage : la société Ferme Eolienne Flottante de Groix, filialede la société EOLFI Offshore France (siège : 12 rond-point des Champs-Elysées - 75008 Paris)Modalités de participation du public : Saisine de la CNDP pour encadrerla concertation.Site internet pour obtenir plus d’information sur le projet : www.eolfi.comAdresse électronique pour poser des questions et formuler desremarques : [email protected]

Yann [email protected]— Correspondant à Tokyo

En 48 heures, Toyota vend plus devoitures que Tesla ne parvient enécouler en un an. Pointant à demi-mot ce décalage, les cadres dugroupe japonais, habitués à desventes de 10 millions d’unités paran, n’avaient jusqu’à présent passemblé très impressionnés par laperformance de la firme califor-nienne. Si, comme Elon Musk, ilsplaident depuis des années pourl’émergence de véhicules plus pro-

pres, ils estimaient que les moteurshybrides et les modèles fonction-nant à l’hydrogène allaient s’impo-ser comme les solutions « vertes »les plus porteuses pour le grandpublic.

La conversion progressive de laquasi-totalité des grands construc-teurs à la stratégie de l’électrifica-tion, portée par Tesla et Nissan,commencerait toutefois à fairedouter Toyota. Lundi, le « Nikkei »a révélé que le constructeur allaitprochainement annoncer le déve-loppement de son premier véhi-cule électrique de masse.

Une équipe dédiée à ce projetdevrait être composée au début del’année prochaine. Le nouveaumodèle, qui pourrait être créé surles plates-formes de la Priushybride ou de la Corolla, seraitcommercialisé à l’horizon de2020sur les marchés les plus ouverts àces nouvelles technologies. Le« Nikkei » évoque la Californie, où

lesautoritéspubliquessoutiennentla conversion du marché à l’électri-que,laChineouleJapon,oùsetien-dront les Jeux Olympiques de l’été2020.

Pour justifier son scepticisme,Toyota pointait régulièrement leslimites de l’autonomie des berlinesfonctionnant exclusivement surdes batteries électriques lithium-ion très coûteuses. Il préférait, dèslors, réserver l’usage de l’électricitéà des véhicules alternatifs, tels quel’i-ROAD, destinés à parcourir decourtes distances. Le groupe avait

d’ailleursmisassezvitefinàunpar-tenariat noué en 2010 avec Tesla.

A l’époque, Akio Toyoda, le PDGde Toyota, avait demandé à ElonMusk de l’aider à concevoir, pourle marché américain, un RAV4tout électrique. De 2012 à 2014,Tesla avait fourni les moteurs etassemblé les batteries lithium-iondes 2.600 SUV électriques écouléspar la marque japonaise chez desconcessionnaires californiens. Cecontrat n’avait pas été renouvelé.

Deux ans plus tard, les progrèsdes performances des batterieslithium-ion, qui permettent d’envi-sager des autonomies de plus de300kilomètres,auraientconvaincuToyota de se lancer, de nouveau,dansl’expérience,depeur denepasrater un virage historique. Volk-swagen,songrandrivalassurait,ilya quelques mois, que les modèlesélectriques pourraient représenterjusqu’à25 %delatotalitédesesven-tes à l’horizon de 2025. n

AUTOMOBILE

Le constructeur autopourrait annoncerrapidement le dévelop-pement de sa premièreberline tout électrique.

LejaponaisToyotaenfindécidéàrejoindrelarévolutiondutoutélectrique

Les progrès des performances des batteries lithium-ion ontconvaincu Toyota de se lancer dans l’expérience du 100 % électrique.

Nissan pénalisé par le yen fort

Sur un an, les ventes de Nissan n’auront pratiquement pasévolué. Au premier semestre de son exercice fiscal, qui adébuté en avril, Nissan a écoulé 2,613 millions de véhicu-les dans le monde, contre 2,616 millions un an plus tôt.Pourtant, le constructeur aura vu son profit opérationnelplonger de 14 %, à 340 milliards de yens (2,94 milliardsd’euros). L’essentiel de ce recul est lié au renchérissementde la devise japonaise. Le yen fort réduisant mathémati-quement la taille des profits réalisés dans d’autres mon-naies. Nissan anticipe une baisse de 10 % de son profitopérationnel sur l’ensemble de son année fiscale.Et ce malgré une bonne croissance de ses ventessur les marchés chinois et américain.

Ferrari relève ses prévisionsaprès de solides résultatsAUTOMOBILE — Ferrari a relevé lundi sa prévision de résultatannuel à la suite d’une hausse de 10 % de son bénéfice brut autroisième trimestre. La marque italienne de luxe s’attend désor-mais à un Ebitda d’environ 850 millions d’euros en 2016. Entrejuillet et septembre, son résultat a grimpé à 234 millionsd’euros, tandis que ses ventes nettes ont progressé de 8 %, à783 millions d’euros. Les livraisons de véhicules ont, quant àelles, augmenté de 1 %, à 1.978 unités. Sur l’année, Ferraricompte livrer 8.000 véhicules, pour un chiffre d’affaires supé-rieur à 3 milliards d’euros, et une dette inférieure à 700 millionsd’euros. Des objectifs qui ont été salués en Bourse : le titre Fer-rari a grimpé de plus de 6,31 % à la Bourse de New York.

en bref

Tesla : la recharge ne sera plusgratuite pour les futurs acheteursAUTOMOBILE — Tesla a annoncé sur son site que ses super-chargeurs, qui permettent aux propriétaires de se recharger surles voies publiques, ne seront plus gratuits pour les propriétai-res qui auront commandé leur véhicule après le 1er janvier 2017.Ces derniers disposeront d’un forfait gratuit de 400 kilowatt-heures (environ 1.000 miles) par an, mais devront payer après.

Le nouveau modèleserait commercialiséà l’horizon de 2020 surles marchés les plusouverts à ces nouvellestechnologies.

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FP

COMMUNIQUÉ

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 21

marketing

www•ACTU

S•fr

www.tessi.frSpécialiste du traitement

Contacts :Tessi : Corinne REBOUAH • Tél. : 04 76 70 59 10 • [email protected] : Amalia NAVEIRA • Tél. : 04 72 18 04 90 • [email protected]

Euronext Paris.Compartiment BISIN : FR0004529147Mnémonique : TES

Chiffre d’affaires consolidé (1er janvier – 30 septembre)

En M€ 2016 2015 Var.

Cumul 1er semestre 203,1 142,6 +42,4%

Chiffre d’affaires T3 97,1 70,0 +38,8%

Cumul 9 mois 300,2 212,6 +41,2%

L’activité du 3ème trimestre est restée dynamique avec une progression de 38,8% par rapport à l’annéedernière dont 11,5% à périmètre constant (hors Diagonal Company, Tessi documents solutions Suisse etAutriche et BPO Solutions).

Tessi documents services et Tessi customer marketing participent à cette croissance avec des haussesrespectives de +52,2% (dont +15,9% à périmètre constant) et +2,5% tandis que CPoR Devises reste enrepli de -3,9%.

Sur les 9 premiers mois de l’exercice 2016, le chiffre d’affaires consolidé progresse de 41,2% à 300,2 M€dont +12,1% à périmètre constant. La ventilation du chiffre d’affaires sur la période s’établit comme suit :

• CPoR Devises à 30,9 M€ est en retrait de 3,9 M€ par rapport à l’année dernière.

• Tessi documents services à 250,6 M€ progresse de 56,8% dont +18,2% en organique.

• Tessi customer marketing à 18,6 M€ est en hausse de 3,5%.

Tendances pour 2016En 2016, Tessi favorisera l’intégration des sociétés récemment acquises et s’attachera à ce que le nouveaupérimètre acquis atteigne les niveaux de rentabilité standards du Groupe. Tessi poursuivra également sapolitique d’innovation et d’acquisition de nouvelles expertises en France comme à l’international.

Prochain communiqué : Chiffre d’affaires du 4ème trimestre 2016, le 6 février 2017 après bourse.

CHIFFRE D’AFFAIRESDES 9 PREMIERS MOIS 2016

À 300,2 M€ EN HAUSSE DE 41,2%

Omniprésentes partout, lesmarques se font encore discrè-tes en joaillerie. A l’exceptiondes maisons de la place Ven-dôme, le « no name » et lesmarques de distributeur (leManège à Bijoux d’E. Leclerc entête) représentent l’essentiel dumarché français.

Le tableau est en train dechanger tout doucement avecl’arrivée de nouvelles venues,Messika, O Fée, Aurélie Bider-mann..Lancéespardesfemmespour des femmes, ces nouvellesvenues ont rajeuni l’offre debijoux premium ; ceux dont lesprix se situent entre 1.500 et2.000euros.C’estsurcesegmentdu « luxe accessible » queGaëtan Pinot, patron du groupeSchmittgall, compte déployersa marque Pacôma Paris.

Spécialiste de la perle de cul-ture, Schmittgall a racheté il y adeux ans Thien Po, un lapidairequi travaille le diamant et lespierres de couleur dans ses ate-

liers de Thaïlande et du Cam-bodge. Ainsi renforcé, le groupeSchmittgall est en mesure deproposer une offre complète debijoux à ses clients distribu-teurs, Le Printemps, Histoired’Or, Guerin, Julien d’Orcel…

Et ce savoir-faire, GaëtanPinot a décidé de l’exploiterpour développer les collectionsde Pacôma Paris. « C’est devenuindispensable pour vendre àl’export. Notamment en Asie oùil y a une forte attente de produitset de marques françaises », expli-que-t-il. L’export, inexistant il ya deux ans, représente cetteannée15 %d’unchiffred’affairesqui devrait atteindre 11 millionsd’euros contre 8,5 millions en2015.

Ligne mariageet bijoux de têteL’activité en marque blanche deSchmittgall représente encore85 % des ventes à travers quel-que 2.000 points de vente fran-çais là ou Pacôma ne disposeencore que d’une quarantainederevendeurs.Commelesgran-des maisons, Pacôma Parisdiversifie son offre avec deslignes thématiques : fiançailleset mariage (masculin-féminin),ou bijoux de tête plus accessi-bles en argent et perles, quiciblent les jeunes filles. — V. L.

AvecPacômaParis,lebijousortdel’anonymat

STRATÉGIE

Fournisseur des grandesenseignes, le groupeSchmittgall met en avantsa propre marquepour mieux exporter.

Valérie Leboucq@vleboucq

Et si le digital facilitait lesapprentissages scolaires à lamaison. C’est avec cette idée etpour répondre à l’angoisse desparentsfaceàlaréussitedeleursenfants, qu’André Haardt, unpère de famille néerlandais, aimaginéSqula.SixansaprèssonintroductionauPays-Bas, lapla-te-formedigitaledejeuxestutili-sée par un tiers des écoliers etpar le corps enseignant.

Onn’enestpasencorelà icioùSqula vient juste de se lancer.Mais, gage de qualité et desérieux, les contenus éducatifsde la version française ont étémisaupointpardesprofesseursdes écoles et par l’éditeur JeuxNathan. Le principe ? Instruireen s’amusant. Les jeux couvrentla totalité des apprentissages dela maternelle et du primaire etdesniveauxdedifficultéadaptésà l’âge et à la classe. Calcul, fran-çais, en passant par les sciences,l’histoire géographie et l’anglais.« Comme dans les jeux vidéos, lesenfants qui réussissent leurs mis-sions gagnent des points permet-tant d’avancer », explique la res-ponsable de Squla France,Maÿlis Buonomo Wharton. Lesenfantspeuventaussijoueravecleurs camarades de classe et selancerdesdéfissurFacebook.Etpour éviter de les décourager, il

est toujours possible en cas demauvaise réponse, de reveniraux explications et recommen-cer.Onpeutchangerdeniveaux,aller plus vite dans certainesmatières, plus lentement dansd’autres :lesabonnésontaccèsàla totalité des contenus, parailleurs régulièrement enrichis.Quant aux parents, ils reçoiventchaque semaine un « bulletin »les tenant au courant des pro-grès réalisés.

Bouche à oreilleD’autres apprentissages serontbientôt proposés comme ducodage, très demandé par lesparents. De même et pour facili-ter la maîtrise de l’anglais, il estprévu de l’utiliser dans d’autresmatières comme le calcul et lessciences. Accessibles sur mobi-les et ordinateurs, les jeux Squlas’achètentsousformed’abonne-ments mensuels. Un an de jeuxcoûte 7,95 par mois pour unenfant et 5,95 euros pour deux.Nettement moins que des coursparticuliers ! Squla compte sur-tout sur le bouche à oreille desenfants pour se faire connaître.La société organise ateliers etrencontres dans les centrescommerciaux. n

Grâceaudigital,SqularéconcilieapprentissageetjeuxTENDANCE

Lancée en Franceà la rentrée, la plate-formede jeux néerlandaise, misesur le bouche à oreille pourséduire enfants et parents.

Les jeux Squla s’achètentsous forme d’abonnementsmensuels. Photo Squla

Antoine Boudet@ABoudet

Si l’on en croit l’expression popu-laire selon laquelle « les petits ruis-seaux font les grandes rivières »,l’externalisation de la stérilisationdes outils chirurgicaux pourraitcontribuer à améliorer l’efficacitéopérationnelledeshôpitauxetclini-ques.C’estdumoinscequeprêchelegroupe Stérience, leader d’un sec-teur où la France traîne un retard

conséquentauregarddecertainsdenosvoisinseuropéens.Parexemple,« au Royaume-Uni, 90 % des outilschirurgicaux sont stérilisés par desprestataires de services extérieurs,quand en France nous n’en sommesqu’à 10 % », constate Jean-MarcScéo, président d’Ekkio Capital.

« Faire mieuxpour moins cher »Fin 2014, cette société d’investisse-ment,spécialiséedanslasantéetlessecteurs en transformation, aracheté 100 % de Stérience à Dalkia.Six mois plus tard, elle nommait unnouveau président, Jacques Péni-caud,avecpourmissionderelancerl’innovation, notamment par dessolutions informatiques, et le dyna-misme commercial de l’entreprise.

« On peut faire mieux pour moinscher, explique le nouveau patron deStérience.Làoùunagenthospitaliertraite en moyenne 8 à 10 boîtes stéri-les par jour, nous en traitons de 17 à20. » Un process de stérilisationplus efficace, outre qu’il permet de

baisser les coûts est aussi « un élé-ment de performance du bloc opéra-toire », fait valoir Jacques Pénicaud.Ce dont se préoccupent les agencesrégionales de santé, comme entémoigne la campagne d’audit etd’inspection des services de stérili-sation lancée par l’ARS de Rhône-Alpes. Celle-ci pourrait aboutir àdesinjonctions,voireàdesinterdic-tions.

En fonction des volumes traités,Stérience propose de stériliser in situ, comme à l’hôpital des Diaco-nesses à Paris ou au centre hospita-lier de Troyes, ou dans l’un de ses quatre centres ex situ. A Reims, le groupe hospitalier Courlancy a acheté un terrain pour y construireun centre de stérilisation qui sera équipé par Stérience dans le cadre d’un contrat commercial. A Mar-seille, la clinique du Vélodrome ques’apprête à ouvrir Générale deSanté, le premier groupe d’hospita-lisation privé, a également fait le choix de l'externalisation. Signe, peut-être,quelestempschangent. n

SANTÉ

Le groupe est leadersur le marché de lastérilisation des outilschirurgicaux.

Un secteur oùla France traîne unretard conséquent auregard de certains deses voisins européens.

LefrançaisStérienceveutaiderleshôpitauxàgagnerenefficacité

Stérience propose de stériliser in situ, comme à l’hôpital des Diaconesses à Paris ou au centrehospitalier de Troyes, ou dans l’un de ses quatre centres ex situ. Photo Shutterstock

Catherine [email protected]

C’est avec le désengagementprogressif du groupe papetierSequana de la production pourse concentrer sur la distribu-tionqu’estnéSterimed.Ancien-nement Arjowiggins Health-care , branche du group epapetier, Sterimed est né d’unescission d’entreprise. Ce spin-off est désormais détenu par lasociété d’investissement Mees-chaert Capital Partners.

« Il y avait peu de synergiesavec le reste du groupe », justifieThibaut Hyvernat, le directeurgénéral de l’entreprise spéciali-séedanslesemballagesstériles.« Maintenant, nous allons pou-voir décider nous-mêmes de nosinvestissements », poursuit-il.Avec un chiffre d’affaires del’ordre de 90 millions d’euros,Sterimed figure parmi les plusgros acteurs du domaine etexporte 95 % de sa production.Il emploie quelque 350 person-nes, pour les deux tiers enFrance. Et mise sur le dévelop-pement interne, grâce à l’inno-vation, en tirant parti des exi-gences environnementalesfavorables aux matières pre-mières renouvelables, maisaussi du durcissement de laréglementation pour l’embal-lage des dispositifs médicaux.

« Notre ambition est de deve-nir une référence dans la préven-tion des infections », expliqueThibaut Hyvernat. Le caractèretrès fragmenté de ce marché dequelque2milliardsd’eurosfaci-lite les acquisitions, ce quidevraitaussiaiderledirigeantàatteindre son objectif de dou-blement de la taille de l’entre-prise en cinq ans.

Enfin, Sterimed, qui travailleà la fois pour plusieurs milliersd’hôpitaux et pour des indus-triels comme J & J ou BectonDickinson, envisage aussid’élargir sa gamme en propo-sant, par exemple, des gels indi-cateurs de stérilisation ou desconsommables pour les stérili-sateurs et les autoclaves. n

Sterimedcomptedoublerdetailleen5ans

SANTÉ

L'entreprisespécialisée dans lesemballages stérilestravaille pourles hôpitauxet des industriels.

Ce marchéde 2 milliardsd’euros restetrès fragmenté.

AVIS FINANCIERS

Golf : le chinoisHNA s’associe àl’Open de FranceSPONSORING — le groupechinois HNA va s’associer àl’Open de France de golf etfaire passer sa dotation à7 millions d’euros dès 2017, arévélé « Le Figaro ». La situa-tion du tournoi était difficiledepuis le retrait d’Alstom, lepartenaire de l’événement.L’opération intervient alorsque la France organisera laprochaine édition de la RyderCup, prévue au Golf Nationalen septembre 2018.Débutoctobre, HNA a racheté unedizaine de parcours de golfaux Etats-Unis, pour plus de137 millions de dollars.

en bref

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Eric Revelnommé directeurde France BleuAncien de LCI, de Nostalgie etdes « Echos », Eric Revel (photo),cinquante-cinq ans, prend la têtedu réseau France Bleu, succédantà Frédéric Schlesinger, qui assu-rait l’intérim depuis plusieursmois. Dans sa feuille de route :impulser une nouvelle dynami-que aux équipes et retrouver unecroissance de l’audience forte.Ja

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Skype bientôtopérateur télécomsSelon « Le Figaro », Microsoftserait en passe de se déclareren tant qu’opérateur télécomspour entreprises en France.En réalité, il s’agit de sa filialede messagerie Skype, qui fournitdes services de communication.Elle devrait ainsi se soumettreaux obligations des opérateurs,d’un point de vue fiscal, légalet technique.D

R

24 %VIVENDI DANS UBISOFTVivendi a encore grimpédans l’éditeur de jeux vidéo.Il détient désormais un peuplus de 24 % du capital– contre environ 23 % audernier pointage – et 21,3 %des droits de vote. Il avaitrappelé mi-octobre ne pasvouloir lancer d’OPA hostile.

Nicolas Madelaine@NLMadelaine

Le soutien public au cinémafait généralement consensus enFrance, le pays se félicitant d’êtrel’un des seuls à avoir conservé uneindustrie face au tsunami de la pro-duction américaine. Cela n’empê-che pas les critiques de se multi-plier : surproduction, qualité enbaisse, rentes bénéficiant aux plusgros… Alors que le Centre nationaldu cinéma (CNC), qui orchestre sonfinancement, fête cette annéeses soixante-dix ans, FrédériqueBredin, sa présidente, défend sonmodèle : « Le CNC a su, à chaquevirage technologique ou changementdes modes de consommation cultu-relle, anticiper ce qui se jouait afinde préserver le financement de lacréation française. »

Le défi aujourd’hui : éviter derater le virage des plates-formes Internet payantes (Netflix…) ou gra-tuites (YouTube…), dont beaucoup pensentqu’ellescaptent lavaleuraudétrimentdesindustriesdecontenulocales. « En la matière, le CNC joue un rôle moteur à l’échelle euro-péenne,expliqueFrédériqueBredin.Nous avons réussi à fédérer les équi-valentsdesCNCailleursdansl’Union

pour imposer l’idée que la logique dumarchén’estpaslaseule :entroisans,la Commission européenne a reconnu l’intérêt de l’exception cultu-relleetcellede lataxationdesservicesdans le pays où ils sont distribués, etnon pas là où ils ont leur siège », parexemple le Luxembourg pour Net-flix. Pour l’inspectrice des Finances,ce dernier point est une question d’équité« mêmevis-à-visdeTF1 ».Labataille n’est pas gagnée, comme le montre le rejet par le Parlement dela taxe « YouTube ».

Stratégie d’adaptationS’adapter à une nouvelle donnen’est pas nouveau pour le CNC. Dèsla taxe sur les billets de cinéma[aujourd’hui la taxe spéciale addi-tionnelle,NDLR]en1948,ilasuréo-rienter l’argent des productionshollywoodiennes vers l’industriecinématographique française.La logique s’est poursuivie à l’arri-vée de la télévision privée payante(Canal+ en 1984) puis gratuite(La Cinq, TF1, en 1986), qui ont faitface à des obligations de finan-cement.Lesecteurasuaussimettreà contribution en 1993 les supportsvidéos physiques puis la vidéo à lademande. Sous Véronique Cayla,en 2007, ce sont les opérateurstélécoms qui ont participé. Lagrande force du système, selonFrédérique Bredin, est d’avoir incitéà réinvestir l’argent dans la créa-tion, dont tous les acteurs de lafilière ont intérêt à ce qu’elle pros-père. Le CNC a même pu en faireprofiter le cinéma étranger.

système a une dimension « redistri-butive, les gros films profitant auxplus petits ». Et elle remarque quetoutes les aides sélectives vont à desfilms qui marchent ou sont respec-tés artistiquement. D’une manièregénérale, « toutes les nouvelles mesu-res du CNC incitent à la prise de ris-que », pointe Frédérique Bredin.C’est surtout vrai selon elle des aidesà l’export,quivontêtrerenforcées,lecinéma français visant un revenuinternationalde100millionsd’euros– hors les films de Luc Besson. « Lesbillets vendus à l’étranger rentrerontdans le calcul du soutien automati-que. Nous poussons les plus gros pro-ducteurs à aller à l’international. » n

l Le Centre national du cinéma,une exception culturelle française,fête cette année ses soixante-dix ans.l Frédérique Bredin, sa présidente,répond aux critiques.

Surproduction,baissedequalitéducinéma :leCNCdéfendsonmodèle

AUDIOVISUEL

Le système de soutien au cinémafrançaisparlebiaisduCentrenatio-nal du cinéma (CNC) est souventaccusé de financer trop de films, etde ne pas se montrer assez sélectif.En revanche, même s’il s’agit desommes bien plus modestes(moins de 20 millions d’euros),l’aide au cinéma du monde (ACM)du CNC n’a jamais fait polémique.

« Pour un pays qui a certes RFImais pas l’équivalent de la BBC,financer le cinéma de pays en diffi-cultéetmontrercesœuvresàCannes,festival à rayonnement mondial, estune arme de “soft power” », expliqueun spécialiste. D’autant que cesaides ne passent pas par les pou-voirs en place, avec qui la France oules entreprises françaises sont par-

regroupement de deux dispositifs.A l’époque, l’enveloppe totale avaitété accrue de 25 %, à 5 millions paran. Elle aide au financement de50 films par an, qui doivent êtrefinancés en partie par des produc-teurs français. Au total, 115 paysont été aidés.

A côté de l’ACM, le CNC abondedes fonds de coproductions inter-nationales pour un total de 13 mil-lions d’euros, avec des pays commel’Allemagne, l’Italie, le Canada, lePortugal, la Grèce… L’idée est là« d’aider à la diversité culturelle et aurapprochement de communautéscinématographiques ».Mais,danslecas de la Grèce, la France a aussipermis au pays de sauver soncinéma dans une période difficile.

« Ces aides sont sans équivalentailleurs : le CNC est un point de rallie-mentdescinéastes dumondeentieretlamarquedelagénérositéquicaracté-riselaFrance »,seféliciteFrédériqueBredin, sa présidente. — N. M.

Lesoutienauxcinémasétrangers,fiertédel’écosystèmefrançaisL’action du CNC suscitedes critiques en France,mais son aide aux cinémasétrangers est perçue commeune arme de « soft power ».

Cela étant, même pour les défen-seurs d’un soutien public de la créa-tion, le fait que le cinéma françaisn’ait jamais produit autant de films(234en2015,unrecorddepuis1952)pose problème. D’autant que leursentrées en salle ne suivent pas cetteévolution et que leur qualité est deplus en plus contestée.

A cela, Frédérique Bredin rétor-que que ce déséquilibre en faveurde l’offre existe dans d’autres pays,mais que la grande différence estque les films en surnombre y sontaméricains. Selon la présidente duCNC, « on ne peut pas prévoir lesfilms qui seront bons ou pas : il s’agitd’une industrie d’offre et de prototy-

pes ».Pourelle, laréformedel’expo-sition des films en salles décidéerécemment (les exploitants de sal-les devront s’engager quinze joursavant la sortie d’un film et il devrarester quinze jours à l’affiche) pour-rait remédier au problème.

L’autre grande critique faite aucinéma français est que les produc-teurs y jonglent avec les finance-ments imposés par la réglementa-tion et ne prennent jamais derisques financiers. Dans un rapportde mai 2011, l’inspection généraledes Finances avait dénoncé « unpartage de la valeur figé et décorrélédes risques économiques », avecnotamment « un modèle économi-

que » pour les producteurs « de plusen plus sécurisé ». Beaucoup dénon-cent aussi un système qui bénéficiesurtoutauxplusgrosproducteursetoù les bénéfices sont privatisés, tan-dis que les pertes sont mutualisées.

Aides sélectivesA cela, Frédérique Bredin répondqu’il est logique d’avoir un systèmerécompensant en partie les produc-teurs en fonction des recettes réali-sées l’année précédente (on parle de« soutienautomatique »).Pourelle, ilest également réducteur de dire queces derniers ne prennent pas de ris-que. « Beaucoup mouillent la che-mise », dit-elle. Elle précise que le

Le défi : éviterde rater le viragedes plates-formesInternet payantes.

Crédit d’impôts :des bénéficesau-delàdes attentesL’élargissementdes crédits d’impôtsau cinéma et aux œuvresaudiovisuelles annoncéfin 2015 porte ses fruits,si l’on en croit le Centrenational du cinéma (CNC).Alors qu’était anticipéun surcroît d’activitéde 200 millions d’eurossur 2016, c’est finalement400 millions d’euros,et ce après seulementneuf mois. Quelque100 millions d’eurossont liés à la fabricationd’œuvres audiovisuelleset 300 millionsproviennent du cinéma,dont 240 millionspour la relocalisationde tournages de filmsfrançais et 60 millionspour des films étrangersvenus se tourneren France.

« Le CNC est unpoint de ralliement

des cinéastesdu monde entier. »

FRÉDÉRIQUE BREDINPrésidente du CNC

fois accusées de trop composer,notamment en Afrique.

Les aides sont en outre sélecti-ves :ellesvontàdesœuvresouàdescinéastes ambitieux. « Parmi lesfilms en compétition officielle à Can-nes, 17 avaient eu l’ACM », dit Pierre-Emmanuel Lecerf, directeur desaffaires internationales du CNC.Autre exemple : le film « Mus-tang », nominé aux Oscars en 2016.

Alors que la France aide la pro-duction de films étrangers depuis1984, l’ACM est née en 2012 du

22 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

HIGH-TECH&MEDIAS

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 HIGH-TECH & MEDIAS // 23

annonces judiciaires & légales

ANNLEGALECH

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.

Les départements habilités sont 75, 77,78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

AVIS D’ENQUETE PUBLIQUELe public est informé qu’il sera procédé à une enquête publique sur le projet

de révision du plan local de l’urbanisme (PLU) de la Commune de Bry-sur-Marnedu lundi 7 novembre au samedi 10 décembre 2016 inclus,

soit pendant 34 jours consécutifs.Monsieur Claude POUEY a été désigné commissaire enquêteur titulaire par le

président du tribunal administratif de Melun et Monsieur Patrice TRINQUET a étédésigné commissaire enquêteur suppléant.

Les pièces du dossier et un registre d’enquête à feuillets non mobiles, cotéet paraphé par le commissaire enquêteur, seront tenus à la disposition du publicen mairie de Bry-sur-Marne, 1 Grande Rue Charles de Gaulle – 94360 Bry-sur-Marne, pendant la durée de l’enquête, du 7 novembre au 10 décembre inclus :- Du lundi au vendredi de 8 heures 30 à 12 heures et de 13 heures 30 à17 heures 30,- le samedi matin de 9 heures à 12 heures- à l’exception des samedis après-midi, dimanches et des jours fériés.

Le public pourra prendre connaissance du dossier et consigner sesobservations, propositions et contre-propositions, sur le registre ouvert à ceteffet ou les adresser par correspondance au commissaire enquêteur au siège deParisEstMarne&Bois (14, rue Louis Talamoni – 94500 Champigny-sur-Marne) oupar courriel : [email protected]

Ces contributions, par courrier ou voie électronique, devront être déposées auplus tard le 10 décembre 2016 à 12h00.

Toute personne pourra, sur sa demande et à ses frais, obtenir communicationdu dossier d’enquête publique auprès de Monsieur Jacques J.P. MARTIN,Président de ParisEstMarne&Bois (14, rue Louis Talamoni – 94500 Champigny-sur-Marne), responsable du projet ou de son représentant, dès la publication"6 !<+:?&8 1<<*8+ :?3$& 3?: 81<7=: /)+: !1< "+370+<187$& "6 %$&:?73 "? 8?<<78$7<? "629 mars 2016. Il sera, en outre, également disponible durant l’enquête publiquesur le site Internet de la commune de Bry-sur-Marne à l’adresse suivante : bry94.fr.

Le commissaire enquêteur sera présent à la mairie de Bry-sur-Marne pendantla durée de l’enquête pour recevoir les observations écrites ou orales du publicaux dates et heures suivantes :

- le vendredi 18 novembre 2016 de 14 heures 30 à 17 heures 30,- le jeudi 24 novembre 2016 de 14 heures 30 à 17 heures 30,- le mercredi 30 novembre 2016 de 9 heures 00 à 12 heures 00,- le samedi 10 décembre 2016 de 9 heures 00 à 12 heures 00,

A l’issue de l’enquête, une copie du rapport et des conclusions motivéesdu commissaire enquêteur sera déposée au siège de ParisEstMarne&Bois et à lamairie de Bry-sur-Marne pour y être tenue, sans délai, à la disposition du publicpendant un an à compter de la date de clôture de l’enquête. Il sera égalementpublié sur le site Internet bry94.fr.

A l’issue de l’instruction, le Conseil de Territoire se prononcera par délibérationsur l’approbation du PLU ; il pourra, au vu des conclusions de l’enquête publique,"+%7"?< :-73 ' 1 37?6 "-1!!$<8?< "?: ($"7/%187$&: 16 !<$5?8 "? <+47:7$& 9.2 ?& 46?de cette approbation.

Le Président de ParisEstMarne&BoisEP 16-277 [email protected]

REPUBLIQUE FRANCAISEPréfet de du Val-de-Marne

RAPPEL - AVIS D’ENQUETE PUBLIQUEouverture d’une enquête publique

/&70,#(& 2 +4 1/3"&, '& 63'#5)0,#34 '& 707#6#,& ,&//#,3/#07& &4,/& 7&- )366+4&- '&Joinville-le-Pont et Champigny-sur-Marne

dans le quartier de PolangisIl sera procédé à l’ouverture d’une enquête

!6037>6? <?31874? # 6& !<$5?8 "? ($"7/%187$&des limites communales entre les communesde Joinville-le-Pont et Champigny-sur-Marne.

.1 ($"7/%187$& !<$5?8+? %$&:7:8? ?& 31cession par la commune de Champigny-sur-Marne de la fraction du quartier de Polangis:7:? :6< :$& 8?<<78$7<? 16 0+&+/%? "? 31commune de Joinville-le-Pont. A ce titre,le commissaire enquêteur aura à prendreposition de manière motivée sur l’opportunitédu rattachement.

Conformément aux articles L. 2112-2 etsuivants du Code Général des CollectivitésTerritoriales, l’enquête publique se dérouleradu lundi 7 novembre 2016 au lundi 2843(&6./& $*%! #4)7+-, soit pendant 22jours consécutifs.

Le dossier d’enquête publique sera misà la disposition du public pendant toute ladurée de l’enquête en préfecture du Val-de-Marne (DRCT/3 - 2ème étage - bureau226), et en mairies de Joinville-le-Pont etChampigny-sur-Marne.

Les personnes intéressées par l’opérationpourront en prendre connaissance et formulerleurs éventuelles observations sur un registred’enquête ouvert à cet effet, suivant les jourset heures d’ouverture au public des lieuxdésignés ci-dessous.

Cette enquête sera conduite par MonsieurManuel GUILLAMO, général du génieen retraite, en qualité de commissaireenquêteur. Il recevra le public aux dates etlieux suivants :

JOINVILLE-LE-PONTSalle du conseil municipal - Point PIJ - RDC -23 rue de Paris - 94340 Joinville-le-Pontlundi 7 novembre 2016 - 9h à 12hsamedi 12 novembre 2016 - 9h à 12hlundi 28 novembre 2016 - 14h à 17hCHAMPIGNY-SUR-MARNEMairie de Champigny-sur-Marne14, rue Louis Talamoni - RDC - Salle descommissions - 94500 Champigny-sur-MarneJeudi 10 novembre 2016 - 14h à17hSamedi 19 novembre 2016 - 9h à 12hVendredi 25 novembre 2016 - 14h à 17h

Toutes personnes intéressées parl’opération pourront également adresserleurs remarques au siège de l’enquête parmail ([email protected]) ou par courrier à l’adresse suivante :

Monsieur Manuel GUILLAMO,commissaire enquêteur

Préfecture du Val-de-Marne - DRCT/3Bureau du contrôle des actes d’urbanisme et

des procédures d’utilité publique21-29 avenue du Général de Gaulle –

94038 Créteil cedex.Le rapport et les conclusions motivées

du commissaire enquêteur seront déposésdans les mairies désignées ci-dessus et enpréfecture du Val-de-Marne pour y être tenusà la disposition du public pendant un an. Ilsseront également mis en ligne à l’adressesuivante : http://www.val-de-marne.gouv.fr/Publications

Le conseil départemental du Val-de-Marneet les conseils municipaux de Joinville-le-Pont et Champigny-sur-Marne délibérerontsur l’opportunité du projet après la remisedu rapport. Au terme de la procédure et surle fondement de l’article L.2112-5 du Codegénéral des collectivités territoriales, le préfetdu Val-de-Marne transmettra au ministre del’Intérieur le dossier complet relatif à cetteaffaire, enrichi de son avis personnel.

Romain Gueugneau@romaingueugneau

C’est un plaidoyer plutôt étonnantde la part d’une autorité de régula-tion : pour favoriser le dévelop-pement des objets connectés, lameilleure solution, selon l’Arcep,est… de ne pas réguler – ou si peu.Pas question d’installer des barriè-res et des obstacles à l’émergenced’unmarchépromisàuneformida-ble croissance. « C’est une révolu-tion, mais qui en est à ses balbutie-ments.L’essentielpourl’instant,c’estd’abord de comprendre les enjeux,notamment au contact des acteursdu secteur, et de faciliter le mouve-ment, explique Sébastien Soriano,leprésidentdel’Arcep.Noussouhai-tons bâtir un Etat plate-forme pourfaciliter l’auto-organisation, pourcréerlaconfiance.Maisnousnesom-mes pas là pour contraindre. »

Cinq objectifs retenusLundi, le gendarme des télécomsapubliéunLivreblancsurl’Internetdesobjets,danslequelildécryptelesenjeux et dévoile quelques orienta-tions,sansédicterderèglesàpropre-ment parler. Cette production est lefruit d’une démarche collaborativemenée depuis un an avec d’autresinstitutions publiques commel’Anssi (Agence nationale pour lasécurité des systèmes d’informa-tion), l’ANFR (Agence nationale desfréquences), la CNIL (Commissionnationale de l’informatique et deslibertés) et France Stratégie, quiont multiplié les auditions d’opéra-teurs, d’industriels et d’experts. Lesrésultats ont été dévoilés lors d’uneconférence organisée à l’Arcep.

Pour favoriser le déploiementde l’Internet des objets (IoT), cinq

objectifs ont ainsi été retenus. Ils’agit d’abord de s’assurer que laconnectivité peut être « multiple,mobile et à coût réduit ». De nom-breuses technologies coexistenten effet, avec des réseaux dédiés àbas débit qui complètent ceux déjàexistants dans le fixe et le mobile.L’Arcepveutaussiveilleràcequelesressources de spectre soient dispo-nibles. Pour l’instant, pas d’inquié-tude : les fréquences libres occu-pées par des acteurs comme Sigfoxet LoRa (dans la bande 900 MHz)sont loin d’être saturées, mais laquestion se posera à moyen terme,et le régulateur a déjà lancé desconsultationsàcesujetavecl’ANFR.

Le gendarme des télécoms sou-haite conserver au maximum unjeu concurrentiel « ouvert », dansun secteur où les technologiesexistent sans qu’aucun standardne s’impose encore. « Il n’y a pasd’antagonisme entre les différentes

technologies », veut croire SébastienSoriano, alors que les pro-LoRa etles pro-Sigfox se sont longtempsaffrontés sur le sujet. Le bon déve-loppement du marché ne se ferapas sans garantie sur la sécuritédesréseaux,maisaussisurlabonnegestion des données, alors queles cas de piratage commencent àfleurir dans le secteur des objetsconnectés. Enfin, l’Arcep promet decontinuer à consulter de façonrégulière les acteurs du secteurpour accompagner au mieux ledéveloppement de l’écosystème.

Pas de cadre législatifPour illustrer cette régulation new-look, l’Arcep a décidé d’ouvrir unguichet pour accompagner lesstart-up, mais aussi les entrepriseset les collectivités qui souhaitentmultiplier les expérimentationsIoT. Un portail sera égalementlancé début 2017 pour informer sur

le cadre en vigueur et les travauxmenés quant à l’utilisation desfréquences.

La posture du régulateur plaîtaux industriels. « Il faut laisserl’innovation se développer. Et celapassenotammentparunerégulationlégère dans un premier temps »,considèreXavierDrilhon,directeurdélégué chez Sigfox, pour quil’éventuel frein au développementdes services IoT tient davantage aumanquedematuritédesindustrielsqu’à la régulation. Les collectivitéslocales regrettent cependant qu’iln’y ait pas de cadre législatif surle sujet. « La loi pour la Républiquenumérique n’en fait pas mention.C’est regrettable, se désole PatrickChaize, sénateur de l’Ain et prési-dent de l’Avicca, qui défend les inté-rêts des territoires sur les sujetsde connectivité. Les élus ont besoinde plus de visibilité pour investirsereinement et efficacement. » n

TÉLÉCOMS

L’Arcep prôneune régulation allégéepour favoriserle développementde l’innovation.

Pourl’Internetdesobjets,unerégulationaminima

De nombreuses technologies coexistent déjà, avec des réseaux dédiés à bas débit qui complètentceux existants dans le fixe et le mobile. Photo Denis Allard/RÉA

Quoi qu’il en soit, le CNC auneinfluencedirectesurletypede séries qui peuvent être pro-duites. Ces dernières années,plusieurs réformes se sontsuccédé. En 2012, un bonus anotamment été créé pour aiderles séries de plusieurs épisodesde 52 minutes, plus deman-dées à l’international que les90 minutes. Bilan : le volumede production de ce dernierformat a diminué de moitié (à66 heures) entre 2012 et 2015,alors que celui des 52 minutesgrimpait (passant de 203 heu-res à 261 heures).

Parallèlement, le CNC a crééun fonds d’aide à l’innovationaudiovisuelle de 3 millionsd’euros, pour encouragerauteurs et producteurs à inno-ver en termes de scénarios et degenres, et sortir ainsi des sériespolicières classiques. « Trépa-lium », série d’anticipation dif-fusée sur Arte en a, par exem-ple, bénéficié. « Cela a contribuéà diversifier l’offre », se félicite leCNC. D’autant qu’en mêmetemps, les aides ont été abais-sées pour les séries très instal-lées, existant depuis de nom-breuses années.

Autre coup de pouce : unchangement dans le mode decalcul des soutiens pour mieuxaccompagner la fiction pro-duite en France, et inciter ainsiles producteurs à relocaliser.Une évolution complétée par lerelèvement du crédit d’impôtpour la fiction, annoncé en find’année dernière.

S’ouvrir à l’internationalLes prochaines étapes ? Le CNCréfléchità lamanièred’encoura-gerdavantagelescoproductionsinternationales pour inciter lesproducteurs à travailler avecdes partenaires étrangers et às’ouvrirainsilesportesdel’inter-national. D’ores et déjà, le créditd’impôt a été ouvert à la copro-duction internationale pourcertaines séries d’envergure.Et plusieurs mesures pour favo-riser les exportations doiventêtre annoncées à la fin du mois.

Plus globalement, le CNC apour ambition d’accompagnerla croissance tant espérée duvolume de fiction, alors que lenombre d’heures produites enFrance reste inférieur à celui del’Allemagne ou du Royaume-Uni. Ce volume pourrait bel etbien décoller : France Télévi-sionsprévoitd’investirplusdansla fiction (dans le cadre de sonContratd’objectifsetdemoyens)et lui ouvre de nouvelles cases,M6 s’y développe et TF1 y consa-cre plus de moyens. n

Marina Alcaraz@marina_alcaraz

On connaît surtout le CNCpour son grand « C » signifiantCinéma. Mais le grand publicconnaîtmoins bien l’institutionpour son action dans l’audio-visuel, notamment dans lafiction. Pourtant, elle a directe-ment contribué au succès dessériestricolores,deplusenplusplébiscitées par les téléspecta-teurs… et par les chaînes, quiinvestissent massivementdanscegenre.Pourpreuve :surleTop10desfictionsaupremiersemestre, 8 sont françaises.« Le Secret d’Elise », en tête, apar exemple rassemblé 8,4 mil-lionsdetéléspectateurssurTF1.

La fiction bénéficie d’uneffort particulier du CNC. Bienqu’elle ne représente que 15 %d u vo l u m e p r o d u i t d a n sl’audiovisuel – le reste étant dudocumentaire, de l’anima-tion, etc. –, elle bénéficie de29 % du total des aides à laproduction du CNC dans cedomaine. Or, le budget audio-visuel (262 millions d’euros en2016) de l’établissement publicest quasiment comparable àcelui du cinéma (290 millions).Un bémoltoutefois : l’apportduCNC reste minoritaire (10,4 %)par rapport à l’investissementdes diffuseurs (72 %).

Les aides du CNC ontpermis de développerles formatsde 52 minutes,plus exportables,et les thèmes innovants.

Commentl’institutionadonnéuncoupdepouceà lafiction

« Trépalium », série d’anticipation diffusée sur Arte,a bénéficié du fonds d’aide à l’innovation audiovisuelledu CNC. Photo Kelija/Arte

Les chiffres clefs

29 %DES AIDESMême si elle ne repré-sente que 15 % du volumeproduit dans l’audiovisuel,la fiction bénéficie de29 % du total des aides àla production du CNCdans l’audiovisuel.

3MILLIONS D’EUROSLe montant du fondsd’aide à l’innovationaudiovisuelle créé parle CNC pour encouragerauteurs et producteursà innover en termes descénarios et de genres.

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24 // HIGH-TECH & MEDIAS Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

annonces judiciaires & légalesANNLEGALECH

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot. Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.Les départements habilités sont 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

Mairie de ClamartRAPPEL - AVIS D’ENQUÊTE PUBLIQUE

Par arrêté municipal du 5 octobre 2016, le public est informé qu’il seraprocédé à une enquête publique relative au permis d’aménager un lotissementsur le site dit de la Plaine Sud « Quartier des Canaux » sis 1 avenue Newton et383 avenue du Général de Gaulle à Clamart (92140), soumis à étude d’impact,du lundi 7 novembre au vendredi 9 décembre 2016 inclus, soit pendant une duréede 33 jours consécutifs, en application du minimum légal de trente joursconsécutifs et maximum de deux mois consécutifs.

Le projet consiste à lotir une partie du terrain du site dit de la Plaine Sud et# 1(+&1;?< 3?: 4$7?: ?8 +>67!?(?&8: %$((6&: 1/& "-1%%6?7337< !1< 31 :678? 6&programme permettant de favoriser la mixité sociale et urbaine liant habitat,%$((?<%?:, 1%87478+:, ?8 +>67!?(?&8: !6037%:, :6< 6&? :6!?</%7? "-?&47<$&5,3 hectares. Ce projet s’inscrit dans l’Orientation d’Aménagement et deProgrammation « Plaine Sud » du Plan Local d’Urbanisme approuvé en Conseilde Territoire Vallée Sud – Grand Paris le 12 juillet 2016.

L’enquête publique se déroulera au centre administratif de l’Hôtel de ville deClamart (Direction de l’urbanisme et de l’aménagement, 3ème étage, 1-5, avenueJean Jaurès, 92140 Clamart) aux horaires suivants :

- les lundis, mercredis et vendredis de 8h30 à 12h,- les mardis et jeudis de 13h30 à 18h.M. Pierre PELATAN, ingénieur des travaux publics de l’Etat, a été désigné

en qualité de commissaire enquêteur titulaire, et M. François HUET, géomètreexpert DPLG, en qualité de commissaire enquêteur suppléant, par la Présidentedu Tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

Le dossier d’enquête publique est consultable pendant la durée de l’enquêtepublique au centre administratif de l’Hôtel de ville de Clamart, aux heuresmentionnées ci-dessus, et sur le site internet de la ville de Clamart www.clamart.fr.

Il comprend notamment, en plus du dossier de permis d’aménager, une note deprésentation, l’étude d’impact avec son résumé non technique et l’avis de l’Autoritéenvironnementale (DRIEE Ile-de-France).

Des informations peuvent être demandées sur ce dossier auprès de lapersonne responsable du projet, Monsieur Jean-Didier Berger, Maire de Clamart,par l’intermédiaire de la Direction de l’urbanisme et de l’aménagement de lacommune de Clamart (3ème étage du centre administratif, 1-5, avenue Jean Jaurès,92 140 Clamart - tel. 01 46 62 36 44) aux horaires habituels d’ouverture du service,ainsi qu’à l’adresse mail suivante : [email protected].

Le public pourra consigner ses observations, propositions oucontre-propositions sur le registre d’enquête publique ouvert à cet effet au centreadministratif de l’Hôtel de ville de Clamart à l’adresse et aux heures d’ouverturementionnées ci-dessus ou les adresser par écrit à l’attention de Monsieur lecommissaire enquêteur à l’adresse suivante : Hôtel de ville – M. Pierre PELATAN –Commissaire enquêteur - Place Maurice Gunsbourg - 92140 Clamart.

Pour recevoir les observations écrites ou orales du public, le commissaireenquêteur recevra le public au centre administratif de l’Hôtel de ville de Clamart, àl’adresse mentionnée ci-dessus, les :

- lundi 7 novembre de 9h00 à 12h00- mercredi 16 novembre de 9h00 à 12h00- samedi 26 novembre de 9h00 à 12h00- jeudi 1er décembre de 14h30 à 17h30- vendredi 9 décembre de 9h00 à 12h00

Le rapport et les conclusions du commissaire enquêteur seront tenus à ladisposition du public pendant un an à compter de la clôture de l’enquête au centreadministratif de l’Hôtel de ville de Clamart, en Préfecture des Hauts-de-Seine et surle site internet de la ville de Clamart www.clamart.fr. Les personnes intéresséespourront en obtenir communication dans les conditions prévues par le code desrelations entre le public et l’administration. La décision d’autorisation concernant lepermis d’aménager sur le site dit de la Plaine Sud « quartier des Canaux » pourraitêtre prise par arrêté du Maire.EP 16-279 [email protected]

SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES

COMMUNE MAUREPAS

AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE

ENQUÊTE PUBLIQUE RELATIVE AU PROJET DE PROCEDURE INTEGREE POUR LE LOGEMENT (PIL) SUR LES PARCELLES CADASTREES W329 ET W112

Par arrêté en date du 11 octobre 2016, Monsieur le Président de Saint-Quentin en Yvelines -!.00'/k'(i P3kLLG.0i*k(J./ k .*P.//i G3.'%O*('*O PO G3O/+'e(O -'jGJ+'O )'* GO -*.IO( PO:*.QiP'*O V/(iL*iO -.'* GO T.LO0O/( b:VTa )'* GO) -k*QOGGO) QkPk)(*iO) 2DE= O( 2FFE ,Sk'*O-k) -.'* '/O P'*iO PO DD I.'*) Q./)iQ'(JM)_ du lundi 07 novembre 2016 inclus auvendredi 9 décembre 2016 inclus.

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client au cœur de son plan stra-tégique« Essentiels2020 »,pré-senté en mars dernier. L’opéra-teur a ainsi prévu de repensertous ses espaces de vente. Lecoup d’envoi des grands tra-vaux a été donné en septembre2015 avec l’ouverture d’un« smart store », avenue desChamps-Elysées à Paris. Uneboutique conçue par univers(maison, « fun », bien-être), trèsaxée sur l’accompagnementclient et les démonstrations.L’objectif d’Orange est de trans-former 20 % de ses boutiquessur ce modèle en France et enEurope d’ici à 2018, contre 10 %aujourd’hui. 43 ont déjà étéouvertes cette année et l’opéra-teurenprévoit70avantfin2016.

Un lieu stratégiquePour les opérateurs télécoms,la boutique reste un lieu straté-gique, même à l’heure où larelation client se digitalise deplus en plus. Chez Orange, quipossède 700 boutiques physi-quesenFrance,25%desventesse font via le digital. « Il y a dixans,onnousannonçaitlafindesboutiques, mais bien au con-traire, le monde numériquenécessite un accompagnementhumain », estime FabienneDulac. Véritable laboratoirepour Orange, le mégastore del ’Opéra espère accueil l ir800.000 visiteurs par an. Il n’acependant pas vocation àouvrir d’autres mégastores decetype,entoutcasenFrance. n

Fabienne Schmitt@FabienneSchmitt

Une boutique géante dans letrès chic quartier de l’Opéra,dans le 9e arrondissement deParis. Orange a décidé de frap-per fort en inaugurant lundi unmégastore de 2.000 mètres car-rés, proposant sur quatre éta-ges800produitsà lavente,avecun « atelier » dédié aux clientspour tester les boxes et lesmobiles, un étage entier dédié àla maison et un autre à l’événe-mentiel. Les clients pourront yvoir des concerts et peut-êtremême des défilés de mode. Jus-qu’ici, les plus grosses bouti-ques d’Orange faisaient entre300et400 mètrescarrés.« C’estun concept unique en France etaussi un lieu dans lequel le clientpeut vivre une expérience senso-rielle, intuitive et toucher dudoigt ce qu’est vraiment la révo-lution numérique », expliqueFabienne Dulac, directricegénérale d’Orange France. Lenouveau magasin défie l’AppleStore, situé juste en face de lui...

Stéphane Richard, le PDGd’Orange, a mis la relation

MULTIMÉDIA

L’opérateura inauguré lundiune boutique géantedans la capitalefrançaise.

Orange ouvreun mégastoreà Paris

Derek Perrotte@DerekPerrotte

— Bureau de Bruxelles

L’obstacle bruxellois est enfin fran-chi. Lundi, la Commission euro-péenne a annoncé qu’elle donnaitson feu vert au « Plan très hautdébit » français, concluant ainsi quece vaste plan national respecte bienles règles européennes en matièred’aides d’Etat. Une telle issue étaitespérée, Bruxelles ayant émis dessignaux favorables ces dernièressemaines. Ce n’en est pas moins unsoulagement pour la France, quiattendait impatiemment ce feu vertaprèsplusdedeuxansdediscussion.

Le plan prévoit, dans cent dépar-tements, un investissement total de20 milliards d’euros. Une sommetitanesque pour un chantier qui l’esttout autant, avec pour objectif deconnecter au très haut débit d’ici à2022 tous les ménages et toutes lesentreprises de France. L’Etat, les col-lectivités et les fonds européens doi-vent contribuer à hauteur de 13 mil-liards d’euros, et les opérateurs

privés apporter le reste. Le planfinancera les projets d’infrastruc-ture locaux, essentiellement pourdéployer les réseaux d’accès de nou-velle génération (NGA) garantissantdes vitesses de connexion d’aumoins 30 mégabits par seconde.

Bruxellestenaitàs’assurerquelesfinancements publics ne supplante-raient pas les investissements privésetquelesautresfournisseursdeser-vices pourraient utiliser les infras-tructures bénéficiant de finance-ments publics, afin de « protéger laconcurrence effective ». C’est bien lecas, se satisfait l’exécutif européen,dans la mesure où plus de 90 % duplan financera le déploiement deréseaux NGA dans des régions nedisposant actuellement pas du hautdébit et que ces réseaux seront tota-

lementouvertsàl’ensembledesopé-rateurs, à des prix d’accès placéssous le contrôle de l’Arcep, le gen-darme des télécoms.

Vers un marché uniquedu numériqueLe bât aurait pu blesser sur la partiedu plan prévoyant de moderniserdes réseaux de cuivre déjà exploitéspar Orange, la Commission s’étantau départ montrée très réticente àl’idée de financer l’infrastructured’ungroupeprivé.Maiselleaétéras-surée par l’engagement d’Oranged’en ouvrir totalement l’accès, à desprix fixés par l’Arcep. Au final, lacommissaireàlaConcurrence,Mar-greth Vestager, salue un plan quiconstitue « une bonne nouvelle pourlescitoyensetlesPME ».Ellerappelle

que« l’accèsautrèshautdébitestunepriorité essentielle de notre stratégiepourunmarchéuniquenumérique. »

« Ce n’est pas une validation par-tiellemaistotaledumodèlefrançais.Ily a deux ans, je passais pour une hur-luberlue auprès de la Commission,quiconsidéraitquelaFranceétaittropinterventionniste », s’est félicitée,dans « Le Monde », Axelle Lemaire,la secrétaire d’Etat au Numérique.Selon elle, le feu vert de Bruxelles va« donneruncoupd’accélérateurdansles territoires, en leur apportant unegarantiejuridique. »Finmars,47,4 %deslogements,entreprisesouadmi-nistrations étaient couverts par unréseau très haut débit. L’objectif de50 % de la population couverte, fixépour la fin 2017, pourrait être atteintdès cette fin d’année selon Bercy. n

TÉLÉCOMS

La Commissioneuropéenne estimeque les aides d’Etatprévues n’entraverontpas la concurrence.

Le plan, de 20 milliards d’euros, doit généraliser l’accès au très haut débit d’ici à 2022.

Plan très haut débit : Bruxellesdonne son feu vert à la France

Bruxelles voulait notamment s’assurer que les nouveaux réseaux seront totalement ouvertsà l’ensemble des opérateurs. Photo Sébastien Ortola/RÉA

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Mardi 8 novembre 2016 Les Echos // 25

START

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Marina Alcaraz@marina_alcaraz

Grand groupe de médias cherchepépites pour relation durable. TF1vient de lancer la deuxième saisondesonprogrammed’incubation,enpartenariat avec Numa, à Paris, quiseprésentecommelepremieraccé-lérateur de start-up de France.« Notre objectif est de créer ensembledu business, explique Olivier Abe-cassis, directeur innovation et digi-tal du groupe TF1. Nous voulons à lafois aider les start-up à consoliderleurs activités et en même temps,

mieux préparer les équipes de TF1 àla culture, notamment l'agilité, desstart-up ». TF1 s’engage à les accom-pagner 12 mois au moins, via desrencontres fréquentes.

Le groupe audiovisuel ne s’estpas donné d’objectif de nombre dejeunespoussesaidées,aprèsles8del’an dernier. Le dépôt de candida-ture doit être fait avant le 4 janvier,pour une sélection le 3 février. L’andernier, une petite centaine desociétés avaient envoyé leurs dos-siers, et une vingtaine avaient étéinvitées à présenter leurs « pitchs ».

Inventer la télé de demainPour cette saison 2, TF1 a choisi unsujet ayant trait directement à soncœur de métier : « Inventonsensemble la télévision de demain »,avec deux grands axes forts : ledéveloppement de la réalité vir-tuelleet l’essordesréseauxsociaux.

Plus précisément, plusieurs thé-matiques ont été définies : nou-veaux contenus et formats, nou-veaux usages TV ; nouvelles façonsde partager l’info ; data et adtech ;divertissement et automatisation.« L’idée est d’appliquer à l’ensembledes métiers stratégiques du groupe lacréativité des start-up. La nouvelledirection (Gilles Pélisson, le PDG, apris ses fonctions en début d’année,NDLR) est très ouverte à ces thémati-ques », reprend Olivier Abecassis.

Unvraienjeu,alorsquelegroupeTF1,souventpointédudoigtpoursafaiblesse dans le digital (qui nereprésente qu’autour de 5 % de sonchiffre d’affaires).

Nouveauté de cette édition 2016-2017 du programme d’incubation :la possibilité pour TF1 de participerà des levées de fonds des entrepri-ses, ce qui n’était pas prévu jusqu’àprésent, grâce au lancement d’unfonds « One Innovation » en juindernier, doté de 2 millions d’euros

(« Les Echos » du 29 juin). « On s’estaperçu que le fait de ne pas pouvoirinvestir était un frein. Il serait dom-mage que certaines de “nos” start-upsoient obligées d 'aller voir desconcurrents », explique-t-il.Lespre-mières prises de participations– d e s t i c ke t s m i n o r i t a i r e s –devraient être annoncées dans lesprochainessemaines.Certainesdessociétés de la première phased’incubation, comme Lucette,pourraient en bénéficier.

Le coup d’envoi de ce deuxièmeround du programme d’incubationa été l’occasion de faire un bilan despremiers « bébés ». Huit sociétésava i e n t é t é s é l e c t i o n n é e s à

l’automne dernier avec Paris & Co,dans des domaines très divers :Beyable (optimisation du trafice-commerce), Flamefy (pour mieuxcomprendre son audience) ,Gaminho(jeuxdesportsurmobile),My Hobby Box (cours et box dans levin notamment), Tiltology (créationde vidéos interactives) ainsi queGlory 4 Gamers (organisation detournois en ligne), Lucette (recom-mandations de produits cosméti-ques)etNunki(identificationetana-lyse des réseaux sociaux).

Au total, 7 partenariats commer-ciaux ont été conclus avec ces troisdernières sociétés (lire ci-dessous)leurdonnantunenettevisibilité,et13

expérimentations ont été mises enplace. Les 8 start-up ont été accom-pagnées par une cinquantaine decollaborateursdeTF1.Surlapériode,bien que certaines ont fait évoluerleur modèle, aucune des start-up n'afermé boutique, assure le groupe.

Si certains jeunes chefs d’entre-prise s’inquiétaient au départ deperdre trop de temps, voire d’êtrecannibalisés par TF1, ils parlentdésormais de relations gagnantes-gagnantes. « Ca a été un vrai accélé-rateur pour notre business. On a res-senti beaucoup de bienveillanceenvers les différentes start-up », sefélicite Cyril Chomette, directeurgénéral de Glory 4 Gamers. n

MÉDIAS

TF1 donne le coupd’envoi d’unedeuxième promotiond’incubation destart-up avec Numa.

Grâce à un fonds,il pourra désormaisprendre des participa-tions dans certaines.

TF1 lance la deuxième saisonde son programme d’incubation

Quandlafièvredel’intelligenceartificielles’emparedel’école42

Justine Babin@JustineBabin

« Que se passe-t-il lorsque voustapez dans votre moteur de recher-che “Je ne veux pas voir d’éléphantrose” ? La première image qu’il vousmontre est celle… d’un éléphantrose ! », plaisantait, jeudi, un inter-venant d’IBM devant un parterrede codeurs, sur le point de partici-per à Paris au premier StartupWeekend consacré à l’intelligenceartificielle (IA). Ils étaient rejoints,le vendredi, par plusieurs dizainesde chercheurs, designers et spécia-listes en marketing, dans leslocaux de l’école 42. L’ensembledes 84 participants, réunis en équi-pes, disposaient de 54 heures pourplanchersuruneidéedeleurchoix

destinée à fluidifier l’expérienceutilisateur de l’homme avec lamachine, en s’appuyant sur desalgorithmes et les fonctions cogni-tives de l’être humain. Objectif enfin de course, « pitcher » devant unjury d’experts une technologietenant la route et, surtout, com-mercialisable. Parmi les projetsprésentés, beaucoup de « chat-bots » (contraction des termesanglais « chat » et « robot »), cesboîtes conversationnelles intelli-gentes permettant à l’homme dedialoguer avec la machine pour luidemander, par exemple, desconseils de mode adaptés à samorphologie et ses goûts ouencore comment s’entraîner pourun marathon selon ses objectifs etses capacités…

Prendre le poulsL’objectif n’était pas tant d’accou-cher, le dimanche soir, d’une tech-nologie rodée, mais plutôt de pren-dre le pouls de cet écosystème, serencontrer entre participants dedifférents horizons, créer dessynergies, générer de nouvellesidées et les tester en un temps

record. « Beaucoup de gens sonttentés en France par l’intelligenceartificielle mais hésitent à y aller.Avec ce week-end, on leur met à dis-position les moyens techniques ethumains pour franchir le pas »,explique Josse Blais, à l’initiativede l’événement.

Plusieurs grands groupes etacteurs du monde de l’entrepre-neuriat ont joué le jeu en apportantaux compétiteurs leur technologie ou leur expertise. C’est le cas d’IBMmais aussi de son concurrentMicrosoft, qui a offert à tous lesparticipants un accès à son pro-

gramme d’accompagnement Biz-Spark, incluant des licences pourses produits de développement etses serveurs. « En participant, notrebut n’est pas, derrière, de racheter lesstart-up qui pourraient être lancéesmaisdelessouteniravecunpartena-riattechnologique »,expliqueDianaFilippova, membre du jury et res-ponsable du lien avec les start-upchez Microsoft. « Amazon, Googleet Microsoft sont en concurrence ence qui concerne le cloud, avec toutesleursoffresd’API [interfacesdepro-grammation]. Former les déve-loppeurs à leurs technologies estindispensable », analyse YannLechelle, mentor durant le week-end et directeur opérationnel chezSnips, start-up française spéciali-sée dans l’IA.

Des ingénieurset développeurs qui veulentrester en FranceLa recherche était également de lapartie puisque l’Inria – l’Institutnationalderechercheeninformati-que et en automatique – offrait àl’une des équipes une semained’immersion dans ses locaux. « Le

terreau de recherche en France esténorme », note Josse Blais, et ceparticulièrement dans le domainedes mathématiques appliquées.« La France a un avantage dans cedomaineavecdetrèsbonsingénieurset développeurs qui n’ont plus forcé-ment envie de déménager dansla Silicon Valley », observe DianaFilippova. « Je le dis toujours à mesconnaissances à San Francisco quicherchent à élargir leur équipe dedéveloppeurs : allez voir en France.Le système éducatif produit descréateurs de start-up hautementqualifiés, cela leur donne un avan-tage certain pour ces technologies »,corrobore Ethan Pierse, ingénieuraméricain travaillant et membrede la société de capital-risque NestVC, qui compte à son actif déjà plusd’une quinzaine de Startup Wee-kends en tant que mentor.

Reste encore à laisser mûrir cetécosystème entrepreneurial. « AParis, ce genre d’événements n’estpas encore culturellement trèsaccepté. Et pourtant, un environne-ment entrepreneurial riche et puis-sant est indispensable à l’émergencede bonnes start-up », conclut-il. n

ÉCOSYSTÈME

Une centaine departicipants se sontréunis à l’école 42 pourtester leurs idées decréation de start-up.

Les équipes ont planché pendant 54 heures avant de « pitcher »devant un jury d’experts. Photo Startup Weekend

Les trois start-up ayant bénéficié de partenariats commerciaux

Lucette travaille avec la régieou encore avec TéléshoppingLucette, site de recommandations deproduits cosmétiques, qui propose via desalgorithmes des conseils à ses utilisatricesayant rempli un questionnaire, travailleavec la régie de TF1. Lucette peut ainsiaccompagner par un dispositif digital (avecdes avis sur un produit) une marque quicommunique en télévision. Pour Téléshop-ping, elle peut tester des produits et propo-ser des témoins pour l’émission. TF1 luioffre de la visibilité en échange.

Glory 4 Gamers organise descompétitions de e-sport avec TF1La plate-forme spécialiste de tournoisen ligne, créée en 2012, a organisé en juindernier un tournoi autour du jeu« Hearthstone : Heroes of Warcraft », unefranchise de Blizzard (jeu de cartes straté-giques), marquée par une forte participa-tion (7.000 personnes). La finale a étédiffusée sur MyTF1 Xtra. Ils travaillentdésormais ensemble sur un tournoi de« League of Legends » (jeu de stratégie)pour décembre.

Nunki travaille avec les rédactionsde TF1 et LCILa start-up créée en 2014 permet d’identi-fier et d’analyser des contenus postés surles réseaux sociaux (tweets, photos etc.) enutilisant la géolocalisation. Par exemple, aumoment des attentats de Nice, les journa-listes ont pu avoir accès aux messagespostés depuis la promenade des Anglais,pour vérifier des informations, contacterdes témoins, etc. La société, qui est en trainde boucler sa deuxième levée de fonds,travaille avec d’autres médias.

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[EN IMAGESLe site américain TechCrunch s’est interrogésur la réalité d’une bulle à venir dans la techde manière générale. Une crainte notam-

ment nourrie par la baisse du nombre d’entrées enBourse des start-up et des levées de fonds D ou E avec desvalorisations moins importantes que lors des tours pré-cédents. En cinq épisodes passionnants, « The DownRound » explore les principaux sujets sous-jacents decette menace pour lui tordre le cou, dans la plupart descas. http://tcrn.ch/2ew2oKa

1MILLION D’EUROSC’e s t l e m o n t a n t l e vé p a rl’agence Influence4You, quiaide les marques à travailleravec les prescripteurs de ten-dances des réseaux sociaux(Instagram, Twitter, YouTube).

yLE RDVTout le monde veut sa pépite, mêmel’Ecole normale supérieure (ENS). Créél’année dernière, le Prix des start-up nor-

maliennes va présenter ses 8 finalistes dans la soi-rée du 24 novembre prochain. Elles vont « pitcher »devant un jury présidé par Frédéric Mazzela, cofon-dateur de BlaBlaCar, et le premier prix recevra5.000 euros, ainsi qu’un accompagnement par desmentors durant toute l’année à venir.

Les chiffres clefs

2MILLIONS D’EUROSla dotation du fonds« One Innovation » de TF1,lancé en juin 2016.

8START-UPont été accompagnées lorsde la première saison.

« L’idée est d’appli-quer à l’ensemble desmétiers stratégiquesdu groupe la créati-vité des start-up. »OLIVIER ABECASSISDirecteur innovation et digitaldu groupe TF1

Photo TF1

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Un musée consacréà Raymond DevosILE-DE-FRANCE — Dix ans aprèsla mort de l’humoriste, le muséeRaymond-Devos a été inauguré-dans sa maison de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines). Ce serale premier en France consacréà un artiste de music-hall,affirme la fondation qui perçoitdésormais les droits d’auteur dupoète. Y sont exposés manus-crits et instruments de musique. Ch

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Lesgaresferroviairesdel’OuestserefontunebeautéenprévisiondelaLGV

TRANSPORT

Stanislas du Guerny— Correspondant à Renneset Emmanuel Guimard— Correspondant à Nantes

En juillet 2017, la SNCF mettra enservice la LGV Atlantique qui pla-cera Rennes à 1 h 25 de Paris Mont-parnasse. En attendant l’ouvertureà la grande vitesse de la portion deligne au-delà du Mans, la plupartdes gares de l’Ouest se refont unebeauté et s’agrandissent tout endéveloppantdenouveauxquartiersd’affaires.

A Rennes, on attend 20 millionsde voyageurs en 2030 contre 9 mil-lions en 2016. Une enveloppe d’unmontantde107millionsd’eurosestengagée dans l’aménagementd’une nouvelle gare multimodalereliée aux deux lignes de métro,aux parkings et à la nouvelle gareroutière. Rennes Métropole amé-nage la nouvelle ZAC baptisée« EuroRennes » d’une superficie

de 58 hectares. Emmanuel Couet,leprésidentdeRennesMétropoleyattend 125.000 m2 d’espaces debureaux complétés par 1.400 loge-ments, 10.000 m2 pour l’hôtellerieet 30.000 m2 de commerces. Selonles estimations de la collectivité,7.000 emplois seront progressive-ment créés. Les chantiers envahis-sent le quartier de la gare, notam-ment pour la construction encours d’UrbanQuartz, un immeu-ble de 13.834 m2 porté par PosetImmo et le promoteur Icade. Salivraison est prévue au cours del’été 2017.

Contraction du tempsA Lorient, les projets sont moinsambitieux, mais le maire, NorbertMétairie, met néanmoins les petitsplats dans les grands. La recons-truction de la gare, transforméeen un vaste bâtiment en forme decoque de bateau, devrait coûter58 millions d’euros. Les investis-seurs privés vont réaliser 28.000 m2

de surfaces commerciales et32.000 m2 de bureaux.

Le temps ferroviaire va égale-ment se contracter dans les Pays dela Loire. En 2017, sous l’effet conju-gué de la LGV Ouest et de la « vir-gule de Sablé », tronçon raccordantla ligne allant vers Rennes et cellefilant vers Nantes, la gare de Lavalvarompreavecunrelatifisolement.

Le chef-lieu de la Mayenne, sièged’importantes sociétés, dont Lacta-lis, ne se trouvera plus qu’à 1 h 10 deParis, contre 1 h 30 précédemment.Le temps pour rejoindre Nantes,Le Mans ou Rennes sera réduit demoitié. C’est l’occasion pour Lavalde s’offrir une refonte complète deson quartier de gare. Les travaux,qui débuteront en janvier 2017,

permettront la construction de138.000 m2 de surfaces nouvellesd o n t e n v i r o n 4 0 . 0 0 0 m 2 d ebureaux. Egalement mieux desser-vie, Angers accélère les travaux deréaménagement de son quartier duCours Saint-Laud, de part et d’autredu faisceau ferré.

Trafic périurbainA ce jour, 150 millions d’euros ontété investis dans les projets immo-biliers pour 42.000 m2 livrés ou encours de construction. Il resteencore 100 millions d’euros à inves-tir pour arriver aux 70.000 m2 pla-nifiés d’ici à 2019. Si la LGV ne feragagner qu’une poignée de minutessurunNantes-Paris, lagaredeNan-tes atteint déjà la saturation avecl’essor de son trafic périurbain.L’édifice sera littéralement recons-truit sur lui-même d’ici à 2019. C’estl’architecte Rudy Ricciotti, concep-teur du MuCEM de Marseille, qui aété retenu pour ce projet de garesuspendue, en mezzanine. Un pro-jet de 120 millions d’euros enincluant les accès multimodaux. n

l A Rennes, Nantes, Angers, Lorient… les quartiers de gare sont en chantier.l Y poussent des milliers de mètres carrés de bureaux, logements et commerces.

Etape importante dans la réalisa-tion de la ligne à grande vitesseentre Le Mans (Connerré) et Ren-nes, elle est désormais intégrale-ment sous tension à 25.000 volts.Les essais vont pouvoir démarrertoutaulongduparcoursdes182kmde la voie. Ils se prolongeront jus-qu’au printemps prochain quandEiffage Rail Express livrera à laSNCF l’exploitation de la ligne pourlaquelle cette filiale d’Eiffage aobtenu le contrat de maîtrised’ouvrage dans le cadre d’un con-trat de partenariat public privéd’une durée de vingt-cinq ans.

Eiffage va se charger de la main-tenancedelaligneetserarémunérésous la forme de loyers versés parRFF, Réseau Ferré de France.

3,4milliardsd’eurossontinvestisdans cette ligne à grande vitesse quia nécessité la création de 11 viaducset la pose de 8.500 poteaux caténai-res. Aux périodes les plus fortes duchantier, 2.000 personnes y tra-vaillaient.

Traitement écologiqueL’Etat et les collectivités territoria-les – principalement la région Bre-tagne – ont financé la LGV à hau-teur de 1,8 milliard d’euros. « EiffageRail Express a effectué un empruntd’un milliard d’euros contractéauprès de 12 banques complétées parla Caisse des Dépôts et la Banqueeuropéenne d’investissement »,explique-t-on à la direction de cetteentreprise, qui a principalement

installé son staff à Rennes. Legroupe de BTP a complété le finan-cement par un apport de 129 mil-lions d’euros pris sur ses fonds pro-pres.

Depuis l’origine de ce projet, lescollectivités ont réclamé un traite-mentécologiqueduchantierd’oùlacréationd’unobservatoiredel’envi-ronnement qui va étudier, jusqu’en2022, « l’évolution du paysage, étu-dier le bocage et ses modificationsmais aussi suivre les populationsd’amphibiens ». La construction deligne représente une emprise de2.500 hectares, principalement deterres agricoles, dans une région oùse concentrent cultures et élevages.

Fonds de solidaritéLes partenaires de la LGV Atlanti-que ont aussi mis en place un fondsde solidarité territoriale doté de14 millions d’euros. Sa mission :

« améliorer la qualité de vie des habi-tants des communes traversées ». Cefonds va financer divers projets quilui seront présentés, par exemplepour la création de parkings maiségalement pour l’enfouissementdes réseaux.

La LGV sera pilotée depuis Ren-nes,oùRéseauFerrédeFranceafaitconstruire rue Saint-Hélier, près dela gare, un nouveau bâtiment pourlagestiondesinstallationsdesigna-lisation entre Le Mans et Rennes.D’une surface de 2.400 m2 , ilaccueillera une soixantaine de col-laborateurs. Ce centre est égale-ment utilisé pour la gestion des6.000 km de caténaires des LGV deBretagne Pays de Loire, mais aussipour celle, à venir, de Sud EuropeAtlantique-Tours-Bordeaux. Leséquipes vont s’y relayer 24 heuressur 24.— S. du G.

Eiffageaconstruit laligneàgrandevitesseLeMans-RennesLe groupe achève lechantier de réalisation dela nouvelle ligne de 182 kmde long. L’investissementest de 3,3 milliards d’euros.Eiffage a signé un contratde 25 ans.

Haut-débit : AxioneconcessionnaireNOUVELLE-AQUITAINE —La Société Publique Locale (SPL)Nouvelle-Aquitaine THD, crééepar la région et les départementsde la Dordogne, des Landeset du Lot-et-Garonne, a signéavec Axione, filiale de BouyguesEnergies & Services, descontrats pour l’exploitation etla commercialisation du futurréseau numérique à haut débit

qui, à l’horizon 2021, doit rac-corder 600.000 prises de fibreoptique. La région, qui a choisid’investir elle-même dans sonréseau, a déjà voté un premierbudget de 229 millions d’euros.Les premiers travaux commen-ceront dès la fin 2016 et lesopérateurs (FAI) devraientpouvoir commercialiser lespremiers abonnements à l’été2017, l’objectif étant d’arriverà une couverture complètedu territoire d’ici à 2030.

lequel SNCF Réseau lance une nou-velle phase de concertation. Le pro-jet embrasse beaucoup plus large,puisqu’il porte également surl’accessibilité de la pointe bretonne,ou comment placer Brest et Quim-per à 3 heures de Paris (un gain de10minutes),cequenepermetpaslanouvelle LGV. Il s’agit aussi de ren-forcer le réseau intervilles et dedégager des possibilités à longterme d’évolution du cercle ferro-viaire desservant les villes du pour-tour breton, Nantes comprise. Letrajet Brest-Quimper, par exemple,s’avère particulièrement peu effi-cace. On est là dans une vision detrès long terme, jusqu’à 2030 aumieux. A cette échéance, le traficaura doublé sur le réseau ferro-viaire concerné, « pour atteindreprès de 18 millions de voyageurs paran », indique Benoît Formstecher,qui suit le projet chez SNCF Réseau.

« Serious game »Cette nouvelle phase de concerta-tion montre les limites du débatpublic mené en 2014 et 2015, maiscelui-ci n’avait recueilli qu’une mai-greparticipation.Ilsebasaitsurtroisscénarios,d’uncoûttotalallantde3,1à 5,5 milliards d’euros. Si le principeétait de privilégier des aménage-mentsauplusprèsdesvoiesexistan-tes, deux des scénarios suggéraientla création d’une voie nouvelle entreNantes et Rennes, d’un coût estiméentre 1,5 et 2 milliards d’euros. Lanouvelle consultation, qui s’achè-vera en février 2017, doit refondreces trois scénarios pour trouver uncompromis entre le coût, l’utilitésocio-économique et les contraintesenvironnementales du projet.

SNCF Réseau tente d’innoverdans la méthodologie de consulta-tionaveclacréationdepanelsd’utili-sateurs et même un « seriousgame » pour que chacun puissemanipuler les données et se faireuneidée.Lecomitédepilotage,asso-ciant les collectivités et l’Etat, déter-mineraleoulesnouveauxscénariosdevant nourrir une décision minis-térielle dans l’année. On aborderaensuite la question du financementde cet ambitieux programme. n

Emmanuel Guimard—Correspondant à Nantes

Economie, universités, recherche…Nantes et Rennes ne cessent de ren-forcer leurs liens. Pourtant, il fautencore 1 heure et 14 minutes entrain, au mieux, pour rejoindre lesdeux villes, distantes de seulement110 kilomètres. Cela explique pour-quoi, entre les deux capitales régio-nales, la part modale du train nedépasse pas 5 %. La voiture est lar-gement souveraine. Johanna Rol-land et Nathalie Appéré, les mairesdes deux villes, rêvent d’une jonc-tion ferroviaire en 45 minutes, des-servant au passage l’éventuel aéro-port de Notre-Dame-des-Landes.C’est l’un des objectifs du projetLiaisons nouvelles Ouest Bretagne-Pays de la Loire (LNOBPL) pour

Bretagne et Pays de la Loiresont restées des régionsséparées, mais les deuxcapitales veulent serapprocher par le train.

SNCFRéseaurelanceleprojetNantes-Rennes

Les chiffres clefs

3,4MILLIARDS D’EUROSconsacrés à la constructionde la ligne LGV Bretagnelongue de 182 km.

1h25DE TEMPS DE TRAJETentre Rennes et Paris,soit un gain de 30 minutes.

Le temps pourrejoindre Nantes,Le Mans ou Rennessera réduit de moitié,multipliant aussi lenombre de voyageurs.

26 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

PME&REGIONS

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 PME & REGIONS // 27

innovateurs

Hélène David— Correspondante à Strasbourg

A Hochfelden, dans le Bas-Rhin,Meteor se targue d’être la plusvieille brasserie de France et la der-nière grande brasserie indépen-dante d’Alsace. Un statut jalouse-mentpréservéparlafamilleHaag,àla tête depuis huit générations decetteinstitutionvieilledequatresiè-cles, qui emploie 200 personnes etgénère un chiffre d’affaires de50 millions d’euros, filiale de distri-bution comprise.

Depuis début octobre, au termede deux ans de développement con-certéavecungroupedetravailcom-posé de salariés, Meteor a ajouté une dimension touristique à ses activités brassicoles, en inaugurant

saVillaMeteor.Unitinérairedequa-tre-vingt-dix minutes qui s’appuie sur des pièces anciennes de la bras-serie, un aperçu du site de produc-tion, des explications sonores d’employés et plusieurs supports multimédias destinés à présenter les étapes de fabrication. Avec un passage par la villa familiale datantdu XVIIe siècle qui jouxte la brasse-rie, d’où sortent chaque année500.000 hectolitres de bière. Mon-tant de l’investissement : 1,7 milliond’euros soutenu à hauteur de

200.000 euros par la région et la commune.L’idéeestdefairegagnerla marque en notoriété en profitantdu flux touristique existant enAlsace (25.000 visiteurs sont atten-dus par an à la Villa) et d’asseoir unpositionnement plus haut de gamme. Edouard Haag souhaite passer du statut de brasseur alsa-ciendebièresdeluxeàceluidebras-seur français de bières de spécialité.La visite se termine par un espace bar à l’esthétique industrielle pour déguster les produits. Une occasion

de faire découvrir la dernière inno-vation de la brasserie, qui s’est dotéed’installations lui permettant de faire de plus petits brassins.

Bières de NoëlTrois ou quatre de ces bières de spé-cialitédevraientchaqueannéevenirs’ajouter à la production classique,qui comprenait déjà les tradition-nelles bières de printemps et bièresde Noël. « On essaie des choses, onmesurelesretoursetonfaitpasserlescycles d’innovation de deux ou troisans à six mois », explique le direc-teur commercial, Edouard Haag,qui ne croit pas à une bière standar-disée et voit le développement desmicrobrasseries d’un très bon œil.

Vendue et consommée à 40 % enAlsace et en Lorraine, la bièreMeteor vise les marchés italien,anglais, chinois et nord-américain.Aujourd’hui, les ventes sont réali-séespour5 %àl’export,35 %auprèsdes cafés-hôtels-restaurants et à60 % en grande distribution.Restéeindépendante, la brasserie investitchaque année plus de 10 % de sonchiffre d’affaires dans l’outil de pro-duction. Une ligne robotisée demise en fût permettant d’augmen-ter significativement la variété et lacapacité de production a été créée.Un investissement de 1,1 million. n

ALSACE

La société familialea investi 1,7 milliond’euros pour accueillirdes visiteurs.

Elle développe denouvelles séries debières de spécialité.

LebrasseurMeteorsedoted’uncircuittouristique

Boschvaaugmenterde50%lescapacitésdeproductiondesonsitedeMoulins-Yzeure

Sylvie Jolivet— Correspondante à Clermont-Ferrand

BoschFranceasignécequ’ilappelleun « accord d’investissement » avecles représentants du personnel(CFDT et FO) de l’usine de Moulins-Yzeure (Allier) où sont fabriquésdes systèmes de freinage : ABS,

ESP® et de nouveaux systèmes dits« intelligents ». Intégré au groupeBoschilyavingtans,cesiteemploiequelque 300 salariés et fournit laplupart des usines des construc-teurs français installées en France,Espagne, Italie, Roumanie, Répu-blique tchèque et Turquie. SelonHeiko Carrie, président de BoschFrance, cet accord permettra àMoulins-Yzeure de gagner en com-pétitivité « et de faire face à un mar-ché automobile de plus en plus con-currentiel ».

Afin d’adapter l’activité du site àcelle de ses clients, il institue plus deflexibilité du temps de travail heb-domadaire grâce à une utilisationaccruedescomptestempscollectifsdans lesquels sont placés une partie

des heures de RTT des salariés. Cescomptes temps ont été mis en placedanslecadred’unprécédentaccordsignéen2013.Al’époque,lesraisonsinvoquées étaient de « pérenniserl’activité du site sur plusieursannées ». Ils ont permis d’éviter lespériodes de chômage technique.Dix-huit millions d’euros ont étéinvestisetlaproductionaaugmentéde plus de 20 % entre 2013 et 2016.

Pics de productionAujourd’hui, le nouveau documentest plutôt destiné à absorber plusfacilement lespicsdeproductionenfacilitant la compensation des heu-res travaillées au-delà des 35 heureshebdomadaires. Le volet socialcomprend aussi une « maîtrise des

coûts salariaux via une modérationsalariale partielle ». «Nous sommesconscients des efforts consentis parnos collaborateurs qui ont pris actedes défis qui se posaient au site en ter-mes de compétitivité », souligne ledirecteur de cette usine, ThomasKlabunde. En contrepartie, legroupe prévoit des investissements– dont le montant n’est pas révélé –et surtout le transfert depuis sonusine de Blaichach (Allemagne)d’une ligne d’assemblage ESP degénération9qui,s’ajoutantauxdeuxlignes déjà existantes, augmenterales capacités de production de 50 %d’ici à 2020. Pour y préparer le site,des embauches seront réaliséesavant fin 2018, au-delà du remplace-ment des départs à la retraite. n

AUVERGNE -RHÔNE-ALPES

Le sous-traitant négocieun nouvel accord socialet transfère dans l’Allierune ligne de productionsituée en Allemagne.

Datawordsgommelesdifférencesculturelles

Effectif : 320 salariésChiffre d’affaires : 33 millionsActivité : logiciel

Dominique Malécot@DMalecot

Français d’origine russo-polonaisepartitrèsjeuneenChine,AlexandreCrazoveraeutôtlapassionde« réu-nir des gens très différents pour qu’ils’entendent mieux ». Il a concrétisécette passion en 2000 en cofondantDatawords. « L’idée était d’accélérerla présence digitale des grandes mar-

ques à l’international en alliant latechno et le multiculturalisme. Notreconcept d’e-multiculturalisme étaitné », résume Alexandre Crazover.

L’univers du numérique étaitalors essentiellement anglophone,mais il était déjà évident qu’une lan-gue commune ne suffit pas pourconquérir la clientèle locale des dif-férents pays du monde. Il faut aussitraduire les informations – ens’appuyant sur de puissants logi-ciels – et prendre en compte la cul-ture locale, y compris la culturenumérique. Les sièges sociaux desgrands groupes peuvent ainsi êtreconnectés plus efficacement avecleurs filiales et mieux vendre.Aujourd’hui l’entreprise réalise33millionsd’eurosdechiffred’affai-

res avec ses 320 salariés à Levallois-Perret (Hauts de Seine) mais aussi àTokyo,Séoul,HongKong,NewYork– où Alexandre Crazover s’est ins-tallé ilyaunan–etenItalie,en Alle-magne, au Royaume-Uni.

Adapter les logicielsCette organisation et la maîtrised’une quarantaine de langues, dontlejaponais,lerusse,leportugaisbré-silien et l’arabe, lui permettent de« couvrir » 90 pays ou d’appuyer,comme récemment, une opérationen Afrique. « Nous permettons aussià nos clients de savoir ce qu’on ditd’eux et de leurs produits localement,et de remonter l’information à labonne personne dans son groupepour qu’elle puisse intervenir et

modérer des forums », poursuit ledirigeant. Derrière cette mécani-que, qu’utilisent entre autres SEB,Total, L’Oréal, Peugeot, le ministèredes Affaires étrangères et, toutrécemment, Roland Berger, il y ades techniciens qui adaptent enpermanence les programmes mai-son pour que l’information soit« intuitive » pour un client deDubai, de New-York ou de Tokyo.

Datawords peut égalementmobiliser une centaine de salariéspour intervenir sur une quaran-taine de pays lors de grands événe-ments, comme le Festival de Can-nes ou le Mondial de l’automobile.Epaulée par Cathay Capital, Keensi-ght Capital et BPI, la firme prépareaussi des acquisitions. n

500.000 hectolitres de bière sortent du site alsacien chaque année.

Des vols réguliersFly Kiss à ClermontAUVERGNE-RHÔNE-ALPES —La compagnie aérienne Fly Kiss,marque commerciale de la PMEauvergnate Enhance Aero, alancé lundi cinq vols réguliersau départ de Clermont-Ferrand,vers Strasbourg, Lille, Nice, Brestet Londres, réalisés à bordd’Embraer 145. Enhance Aeroproposait jusqu’ici des volsaffrétés à la demande.D

R

21,6MILLIONS D’EUROSC’est le montant qui sera investipour réaliser les locaux de l’Institutde rythmologie et modélisationcardiaque (Liryc), inaugurés ausein du CHU de Bordeaux, où ilregroupe une centaine de cher-cheurs de 15 pays. Financé par les

Investissements d’Avenir et larégion Nouvelle Aquitaine, il a pourambition de comprendre les patho-logies cardiaques et notamment lamort subite par fibrillation ventri-culaire, responsable de 6 millionsde décès par an dans le monde.

LA PME À SUIVREILE-DE-FRANCE

Date de création : 2015Nombre d’inscrits : 2.000Engins à la location : 5.200Secteur : agriculture

Frank Niedercorn@FNiedercorn

Si l’on peut rêver de piloter untracteur ou une moissonneu-se-batteuse, le site VotreMa-chine.com, né il y a moins d’unan, est destiné aux profession-nels et d’abord aux agricul-teurs. L’idée d’appliquer l’éco-nomie collaborative au mondeagricole est venue à Jean-Mi-chel Lamothe, lui-même agri-culteur dans les Landes, qui,depuis vingt-cinq ans, a tou-jours investi dans le matérielnécessaire en compagnied’autres agriculteurs. « Et noustrouvions que cela nous coûtaitencore trop cher. Donc nousrecourions souvent à la loca-

tion. D’où cette idée de créer unsite qui permette aux proprié-taires d’avoir un revenu supplé-mentaire et aux locataires d’évi-ter un investissement superflu,commeledeuxièmetracteursurune exploitation », explique-t-il. C’est son frère, ingénieurinformaticien, qui a développéla plate-forme. Et Pacifica,filiale du Crédit Agricole, qui secharge des contrats d’assu-rance. Le véritable démarragea e u l i e u c e t é t é , a v e caujourd’hui près de 2.000 pro-priétaires inscrits, essentielle-ment dans le Sud-Ouest, ayanteffectué 400 locations dontplus de la moitié sont des trac-teurs et 17 % des remorques.

La location s’effectuant pour8 heures de travail par jour, lesiteproposedemettreunmou-chard aimanté à bord, qui per-met au propriétaire de géolo-caliser son véhicule et defacturer des heures supplé-mentaires. « Les agriculteursimportants ont immédiatementcomprisl’intérêtmais,curieuse-ment, ce sont les plus petits quirestent les plus réticents », pré-cise Jean-Michel Lamothe. Cesite, qui devrait se développergrâce à des accords avec lessyndicats agricoles, com-mence à travailler avec lemonde des travaux publics etdes collectivités locales. Il aégalement conclu un partena-riat avec Jestocke.com pourlouer des mètres carrés dansdes hangars agricoles. n

Votr

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L’IDÉEVOTREMACHINE.COM

VotreMachine.comouvrelalocationenligneauxagriculteurs

Pierre Etcheleku— Correspondant à Bayonne

En s’alliant cet automne avecl’assureur du bâtiment Securi-ties & Financial Solutions(SFS), Bourso-Bat peut désor-mai s voi r l ’Hexago ne engrand. Pour ouvrir le marché àdavantage de professionnelsdu bâtiment et des travauxpublics, René Francin et JulienElgoyhen ont conçu une plate-forme qui modernise le sys-tème des appels d’offres entreprofessionnels du BTP du sec-teur privé. Bâti à Pau, au seinde la technopole Hélioparc, ceprogiciel veut faire coïnciderles besoins des prescripteurs(maîtres d’œuvre, architectes,promoteurs) avec les disponi-bilités des artisans, bureauxd’études et entrepreneurs.« Avec cet outil très réactif, nousleur permettons de trouverchaussure à leur pied selon leur

disponibilité , assure RenéFrancin. D’où un gain de tempset d’argent entre les deux par-ties, qui simplifie les échanges. »En effet, les partenaires sontparfoisensous-capacitéouà larecherche d’une idée. AvecBourso-Bat, ils peuvent aussitransmettre une maquette oudes plans, nouer des contactssur un réseau.

Moyennant une participa-tion selon le territoire et ladurée, les professionnels s’ins-crivent sur Boursobat.com,tandis que les appels d’offressont insérés gratuitement.Cependant, le site exige audépart le numéro Siret, l’attes-tation d’assurance décennaleet des références de chantiers.« Dans une branche où 90 % desentreprises sont des TPE ou desPME de moins de 20 salariés,notre solution va changer leshabitudes, puisque les appelsd’offres viennent à vous vial’ordinateur », veut croireJulien Elgoyhen.

Lancé en juin 2015 en Béarnet en Bigorre, ce site n’a pasd’équivalent à ce jour. Et,depuis avril dernier, il vise pluslarge. D’où ce partenariat con-clu avec SFS, un assureurpesant 60 millions de chiffred’affaires, qui offre aussi cau-tion bancaire ou assurancepermis de construire. Pourl’instant, Bourso-Bat emploietrois personnes, qui devraientêtre dix d’ici à l’été 2017. n

LE SERVICEBOURSO-BAT

Bourso-Batouvreuneplate-formepourlesTPEetPMEduBTP

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lesindices

DÉTENTE SUR LES TAUXGRECSLe rendement du taux à dix ans grecest retombé à son plus bas niveaudepuis juin. Il a perdu 38 points debase à 7,23 %. Les investisseurs ontsalué le remaniement au sein dugouvernement, avec notammentl’entrée de l’ex dirigeant de l’Agencegrecque des privatisations. Parailleurs, un vice-président de laCommission européenne a estiméqu’Athènes respecte à peu près sesobjectifs budgétaires.

Guillaume Benoit@gb_eco

La mobilisation de la Place de Parisne faiblit pas. Dans la compétitionqui l’oppose à Francfort, Dublin, ouAmsterdam pour accueillir lesfuturs exilés du Brexit, la Place estmême en train de passer à l’étape 2.Immédiatement après le Brexit, lapriorité était de montrer que Parisétait un candidat crédible. Missionaccomplie, puisque même la ban-que américaine Goldman Sachs areconnu qu’elle hésitait entre lacapitale française et Francfort. Ils’agit désormais d’attirer concrète-ment entreprises et investisseurs.Une mission qui a été confiéedepuis peu au franco-australienRoss McInnes.Le présidentducon-seil d’administration deSafranaétéofficiellement nommé par le Pre-mier ministre, Manuel Valls,« ambassadeur » de « Choose ParisRegion – Welcome To GreaterParis », nom donné au guichet uni-que destiné aux entreprises envisa-geant de venir s’installer à Paris.

Sa feuille de route : mettre envaleur ce dispositif et les effortsdéployés par la France auprès d’uneciblequienglobelesfinanciers,maispas seulement. « Ce guichet est des-tinéàunlargepublicd’investisseursetd’entreprises, et pas seulement auxmembres de la City, confirme RossMcInnes. Il concerne également desentreprises internationales quiavaient installé à Londres leur tête depont pour accéder au marché uniqueeuropéen, et qui réfléchissent à unerelocalisation. » Ce sont notammentles réseaux de Business France qui,sousl’égideduministèredesAffairesétrangères, se chargent de la pros-pection. Le guichet unique joue, lui,un rôle de pédagogie et d’accompa-gnement. « Sa mission est de répon-dre aux interrogations des investis-seurs et des entreprises et de lesconseiller sur un grand nombre desujets qui vont de l’implantation géo-graphique et de la sélection desimmeubles au choix de la structurejuridique idoine, en passant par lesquestionsdefiscalité,ouderessourcespour la scolarité des enfants », expli-quelenouvelhommefortdelaplace.

Opération séductionQuelques candidats se sont déjàprésentés. « Surtout des petitessociétésdegestion,souventcrééespardes Français, qui souhaitent êtreaccompagnées pour une possibleimplantation à Paris », témoigneRobinRivaton,directeurgénéraldel’agence Paris Région Entreprises,qui accueille le guichet unique. Desentreprises de taille moyenne vien-nent aussi prendre un ticket, enattendant de voir ce qui se dessine.Enfin, des groupes, notammentrussesoujaponais,souhaitentobte-nir desdonnéeschiffréespourenri-

chir leur réflexion. « Pour certainsgrands groupes, notamment bancai-res, qui connaissent déjà la France,celapeutégalementêtreunmoyendeconfirmer leurs propres estima-tions », témoigne Ross McInnes. Entant que dirigeant d’un grandgroupe, ce dernier dialogue égale-ment avec tous les patrons. Il leurvantelesatoutsdeParis,sonécosys-tème et sa réserve de talents.

A ses cô tés , tout un paneld’acteurs de la place participent àl’opération séduction, de manièreplus ou moins officielle. Chacundans leur domaine de compétence,ils « vendent » Paris. Ainsi, aprèsavoir rédigé un rapport sur lesorientations à prendre face auBrexit, l’ancien gouverneur de laBanque de France, Christian Noyer,fait depuis l’été le tour des acteursfinanciers internationaux. Le prési-dent de Paris Europlace, GérardMestrallet, porte la voix des mem-bres de la place financière. GérardRameix,àlatêtedugendarmebour-sier, fait, lui, tout ce qu’il peut pourdonner l’image d’un régulateurpragmatique.EtStéphaneBoujnah,le PDG d’Euronext, reconnaît « pas-ser la moitié de ses rendez-vous avecdesclientsoupartenairesàLondresàévoquer les avantages de Paris etAmsterdam ».

Le gouvernement n’est pas enreste. Manuel Valls, qui a porté leprojetd’élargissementdurégimedefaveur des impatriés, a ainsiregretté publiquement les amende-ments à la loi de Finances qui sup-priment la défiscalisation desactions gratuites et augmentent letaux de la taxe sur les transactionsfinancières. Des réformes poten-tiellement désastreuses, alors quela fiscalité française pâtit déjà d’uneimage déplorable. C’est d’ailleursl’une des premières préoccupa-tions, avec le droit du travail, desentreprises qui réfléchissent à uneinstallation en France. Un groseffort de pédagogie est donc néces-saire. « Il faut mettre en perspectiveles coûts globaux, explique RossMcInnes.Certes lafiscalitédesentre-prises est plus forte à Paris qu’à Lon-dres,maisl’immobilieryestbienplusabordable. Les charges sociales sontplus élevées, mais les mutuelles com-plémentaires sont moins chères. »

Ladynamiqueestlancée.AParis,personne ne va lever le pied mêmesi la justice britannique a semé laconfusion, en tranchant en faveurd’un vote du Parlement anglais surle Brexit. n

l Un guichet unique accompagnerales candidats à une implantation.l Les personnalités de la Placede Paris se lancent dans une opérationséduction en coulisses.

Brexit : Paris renforce son offensiveenvers les entreprises et les banques

LA PLACE FINANCIÈRE SE MOBILISE

A première vue, le choix du président du conseil d’administra-tion de Safran pour défendre les atouts de la régionIle-de- France auprès des entreprises de la City pouvait

surprendre. Mais le nom de Ross McInnes pour incarner la fonctiond’« ambassadeur » économique de la région capitale a rapidement faitl’unanimité. Son profil remplit tous les critères essentiels. Par sadouble culture, tout d’abord. De nationalité franco-australienne, il estné à Calcutta, a effectué sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly avantde rejoindre les bancs du Saint John College à Oxford. De quoi en fairele plus britannique des patrons français, avec un « humour “british”qui passe très bien outre-Manche », dixit une de ses connaissances.Il possède également une expérience de la finance, comme banquieret directeur financier, mais également des groupes industriels.Un élément déterminant, car l’objectif de la région Ile-de-France estd’attirer des entreprises au-delà du seul secteur financier. Surtout,il a déjà eu l’occasion de démontrer son sens de l’engagement auservice de l’économie française. Et ses talents de négociateur.Représentant spécial du Quai d’Orsay pour l’Australie, il faisait partiede l’équipe de France qui a permis à DCNS de remporter, en avrildernier, le contrat du siècle : la fourniture à Canberra de 12 sous-marins, pour un montant de 35 milliards d’euros sur cinquante ans.L’une de ses tâches avait alors été de combattre un certain nombrede clichés sur la France, qu’il retrouve aujourd’hui chezses interlocuteurs londoniens. En particulier le manquede productivité d’une France aux 35 heures. L’occasion de ressortirun argumentaire déjà bien rodé.— G. Be.

RossMcInnes,leplusanglo-saxondespatronsfrançais

L a mission qui a été confiée à Christian Noyer est assez inéditepour un ancien gouverneur de la Banque de France. Mandatépar Manuel Valls, le sexagénaire qui a été le régulateur des

banques dans l’Hexagone de 2003 à 2015, a été discrètement choisià l’annonce du Brexit pour aller à la rencontre des acteurs financiersanglo-saxons. Objectif : écouter et courtiser. Le haut fonctionnaire,ancien directeur du Trésor et ex-conseiller d’Edouard Balladur, a enquelque sorte endossé l’habit de « VRP » de la place de Paris.Depuis le 24 juin, Christian Noyer, qui avait rédigé pour le lobby ParisEuroplace un rapport secret autour de l’hypothèse d’un « non » desBritanniques, fait donc du porte-à-porte auprès des établissementsfinanciers. Accompagné de représentants du bureau « Epargne etmarchés financiers » du Trésor, il recueille les doléances tout enessayant de convaincre que l’écosystème français est le plus adaptépour rapatrier ses activités sur le continent. Ses meilleurs arguments ?Son bilan irréprochable pendant la crise de la zone euro, là où d’autresrégulateurs ont trébuché. Christian Noyer peut facilement se fairel’écho d’un système financier tricolore de qualité. Ce « Brexit Tour »officieux a déjà conduit l’ancien locataire de l’Hôtel de Toulousechez HSBC, Morgan Stanley, Barclays, Credit Suisse ou BlackRock.Il sillonne les capitales financières, Londres mais aussi New York,où il devait s’entretenir, entre autres, avec Larry Fink, le charismatiquepatron du géant de la gestion d’actifs BlackRock. Celui qui a présidéla puissante Banque des règlements internationaux (BRI) et qui futl’homme de tous les G20 Finance a accès à tout le monde. Le vrai défipour lui ? Transformer le banquier central un peu austère en hommede marketing. — I. Co.

ChristianNoyer,l’ex-banquiercentraldevenuVRP

Deux hommes en mission

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Immédiatement aprèsle Brexit, la prioritéétait de montrerque Paris étaitun candidat crédible.

28 // Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

FINANCE&MARCHES

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 29

nFusions-acquisitions: mise en oeuvre et négociation

Quelles sont les clés pour réussir une opérationde M&A ?Un professionnel de la croissance externepartagera son expérience et ses bonnespratiques pour vous accompagner dans ce projet

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« La TTF ne peut quebrouiller le messageenvoyé à la Place »

Propos recueillis parLaurence [email protected]

L’AMF a ouvert un guicheten septembre pour favoriserl’implantation de sociétésfinancières à Paris.Où en est-on ?Lesprisesdecontactssesont inten-sifiées et les choses devraient seconcrétiser prochainement. C’estseulement depuis que la Premièreministre britannique, TheresaMay, a fixé mars 2017 comme datebutoir et qu’elle a semblé s’orientervers un « hard Brexit », que les dif-férents acteurs présents à Londresont pris conscience qu’ils auraientun choix à faire bien avant de con-naître les nouvelles règles. Lesnégociations seront longues etcomplexes. Or, pendant ce temps,le Royaume-Uni restera une partieintégrante de l’Union européenne.Rienendroitneserachangémaislaperspective d’une séparation trans-formant le Royaume-Uni en unpays tiers par rapport à l’Unioneuropéenne conduit les acteurs àévaluer les risques des différentsscénarios de Brexit. C’est pourquoinousavonsvoulu,dansunedémar-che qui accompagne la mobilisa-tion de la Place, faciliter l’accueild’entreprises de culture anglo-saxonne, notamment en acceptantl’usage de la langue anglaise et enraccourcissant les délais.

Y a-t-il d’autres nouvellesmesures à prendre ?Notre approche générale est la sui-vante : parvenir à des textes les plusunifiés possible au sein de l’Union européenne et gommer, autant quefaire se peut, les spécificités issues delalonguehistoiredelarégulationfrançaise de manière à avoir non seulement les mêmes règles pour tous en Europe mais aussi les mêmesinterprétations,cardanscesaffaires, lediableestdanslesdétails.Toute différence peut être défavora-blement prise en compte par des interlocuteurs qui ont le choix de s’installer à tel ou tel endroit. Cette approche ne nous éloigne pas de notre tradition de protection des investisseurs individuels qui est l’undes axes des réformes européennesdes dernières années. En revanche,elle exclut une réforme avec un grand « R » menée à Paris en solo.

Les Britanniques ne participe-ront plus à l’élaboration de laréglementation européenne.Cela change la donne ?Oui, jusqu’à présent, suite aux der-niers G20 de 2008 et 2009, nouscoopérions avec le régulateur bri-

tannique qui dispose de moyenstrès importants. Désormais, nous,les 27 pays continentaux restantsde l’UE, allons devoir nous prépa-rer au sein de l’Esma, le gendarmedes marchés européen, à garder lemême degré d’expertise avec unpartenaire de moins. Nous allonsdevoir parler au niveau internatio-nal avec la même conviction, sansla présence d’une place financièrede premier plan. Il faut que l’élandonné ne se brise pas. Par ailleurs,la sortie du Royaume-Uni imposeaussi la remise à plat de certainsseuils techniques contenus dansles textes et dont la portée peut êtredifférente si Londres – le marché leplus important – n’est plus là.

On ne sait pas quel typed’accord va être conclu…La vraie question, c’est de savoir siles Britanniques auront tendance àvouloirsuivrescrupuleusementlesrèglesqu’ilsonttrèslargementcon-tribué à rédiger depuis 2008 ou s’ilspréféreront s’en éloigner ? S’ilsvenaientàappliquerdesrèglesplussouples, cela nous poserait desérieux problèmes. Je ne sens paspour autant souffler aujourd’hui àLondres un vent de déréglementa-tion. Dans le cas des règles sur lesabus de marché définies il y a peu,j’aidumalà imaginerquelerégula-teur anglais change la donne. Enrevanche, il sera souhaitable, pourla sécurité des marchés, de clarifierquel type d’accès nous pourronsconserver aux données des diffé-rentes plates-formes et entreprisesdemarchéopérantàLondres,c’est-à-dire demain à l’extérieur del’Union européenne.

La TTF française pourraitêtre augmentéeet le dispositif sur les actionsgratuites supprimé.Qu’en pensez-vous ?Il vaut mieux éviter de prendre desmesures qui peuvent être interpré-tées comme des contre-signauxpar les entreprises internationalesavec lesquelles nous dialoguons. Jen’ai jamaisétéunchaudpartisandela TTF. A moins d’avoir une taxecouvrant au minimum tout le con-tinenteuropéen, ilyaunrisquefortque certaines activités se déplacentailleurs qu’en France. Tout cela nepeut que brouiller le messageenvoyé à la Place et surtout à l’exté-rieur de nos frontières. n

AFP

INTERVIEWGÉRARD RAMEIXPrésident de l’Autoritédes marchés financiers

BANQUES

Véronique Chocron@vechocron

La réforme de l’assurance-em-prunteur, cette couverture sous-crite par un client lorsqu’il con-tracteunprêt immobilier,peineàporter ses fruits. Pour stimuler laconcurrence entre assureurs etfaire baisser les tarifs, la loiHamon de 2014 a instauré unepériode de 12 mois pendantlaquelle les clients qui ont sous-crit leur crédit peuvent changerd’assureur. Or deux enquêtesviennentdémontrerquecesnou-velles règles n’ont pas encoretransformé ce marché. La ques-tion est d’importance, alors queles parlementaires s’apprêtent àdurcir cette réforme, en introdui-sant dans la loi Sapin 2 la possibi-lité de résilier l’assurance du cré-dit tout au long de sa durée de vie.

Des commissions élevéesUnepremièreenquêtemenéeparla DGCCRF sur la liberté de choixdel’assurance-emprunteur,effec-tuée entre août et octobre 2015,témoigne en effet de la mauvaisevolonté de plusieurs banques àappliquer la loi Hamon. Elle meten évidence la commission per-çue par les banques sur les con-trats de groupe – les contrats col-lectifs qu'elles proposent auxclients, en même temps que lecontrat de prêt. Un des opéra-teurs interrogés par la DGCCRFindique ainsi recevoir 37 % decommissions sur les primesd'assurances groupes, contre13,5%surlesprimesd’assurancesdéfensives. Un autre indiqueavoir reçu 31,7 millions d’euros decommissions en 2014 au titre del’assurance emprunteur.

Cette étude présente certesquelqueslimites:elleaétéréalisée

avant l’entrée en vigueur de textesréglementaires importants et elleneportequesur11établissements,dont2ontfait l’objetdeplaintesdeconsommateurs. Mais le constats’avère sévère. Les enquêteurs dela DGCCRF ont eu des difficultés àrecueillir les données nécessairesauprès des banques, « en raison deleur réticence » ou « du défautd’enregistrementdecertainesinfor-mations telles que les demandes desubstitution ou les refus de substi-tution »,notelerapport,dont« LesEchos » ont obtenu copie. Ledocument souligne égalementque « les demandes de changementd’assurance se situent encore trèslargement au niveau des agences et/ou des courtiers, qui dissuadentoralement les emprunteurs dechanger d’assurance, évitant ainsiune demande officielle ».

Ilévoqueparailleurslapossibi-lité de manœuvres dilatoires afinde déclarer des dossiers incom-plets. Par exemple, chez un opé-rateur, certains dossiers de subs-

titution sont considérés commeincomplets, alors que les piècesmanquantes ne sont pas prévuespar les textes d’application de laloi. Les enquêteurs ont encorerelevé que la plupart des banquesne respectaient pas le délai légal– de 10 jours – de traitement desdossiers, les délais constatésallant de 14 à 56 jours. En revan-che, si un nombre élevé de dos-siers sont considérés commeincomplets (entre 30 % et 70 %,selonleschiffresrecueillisauprèsde six banques), le taux de refusreste faible (entre 12 % et 24 %).

Les consommateursmal informésLes établissements bancaires onttoutefois fait des efforts au coursde ces derniers mois. Selon uneétudeinternemenéeparleComitéconsultatif du secteur financier(CCSF) auprès de banques, d’assu-reurs, de courtiers, de syndicats etd’associations de consomma-teurs, 78 % des répondants affir-

ment qu’ils « offrent une meilleurecouverture avec une évolution ducontenu des garanties » et 69 %« constatent une baisse de la tarifi-cation des contrats » depuis que leCCSF a publié en janvier 2015 sonavissurl’équivalenceduniveaudegarantie en assurance emprun-teur. Ces baisses de tarif seraient« fréquentes et ciblées » : « 8 % enmoyenne, et parfois de plus de20 % ». En outre, selon cetteenquête encore confidentielle,« 80 % des banques pratiquent desdérogations tarifaires ».

Toutefois, si les contrats s’amé-liorent, les consommateurs nefont pas jouer davantage la con-currence. Selon les banques, lapart des contrats de groupe aencore progressé entre 2015 et2016. Et pour cause : 38 % desrépondants à l’enquête estimentque les consommateurs ne sontpas suffisamment informés etjugent nécessaire de publier undépliant d’information, sousl’égide du CCSF. n

l Une enquête de la DGCCRF révèle la mauvaise volonté des banques.l Les contrats de groupe gagnent même du terrain selon une autre étude,leurs tarifs commençant à baisser sensiblement.

Assurance-emprunteur:cequ’achangé laréforme

La possibilité d’une résiliationannuelle pour les contrats d’assu-rance-emprunteur va revenir surla table à l’Assemblée nationale.Introduite à la surprise généralepar les députés lors de la nouvellelecture du projet de loi dit Sapin 2fin septembre (après l’échec de laCommission mixte paritaire),cette disposition a été déclaréeirrecevable au Sénat par le rap-porteur de la commission des

A f f a i r e s é c o n o m i q u e s , l asemaine dernière. Mais l’Assem-blée, qui aura le dernier mot cemardi 8 novembre, à l’occasiondu passage du projet de loi en lec-ture définitive, doit rétablir letexte voté par les députés anté-rieurement.

Intense lobbyingCe dossier fait l’objet depuis dessemaines d’un lobbying intenseen coulisses. D’un côté, des assu-reurs dit « alternatifs », quiessaient de se faire une plusgrande place sur le marché del’assurance-emprunteur auxmarges alléchantes, mettent en

avant l’intérêt pour les emprun-teurs d’avoir la faculté de changerl’assurance de leur prêt en coursde route. A l’opposé, les banques,qui arrivent toujours à vendreleurs contrats « groupe » dans lamajorité des cas, évoquent unpossible risque de démutualisa-tion qui serait, selon eux, in fine,pénalisant pour les assurés.

La résiliation annuelle, quin’avait pas été voulue par Bercy, aété portéepar desdéputésdegau-che comme de droite. Elle a donctoutes les chances de passer denouveauà l’Assemblée.Toutefois,selon certains, cette dispositionpourrait encore être retoquée par

le Conseil constitutionnel. Lorsdes derniers débats au Sénat,Daniel Gremillet, le rapporteurpour avis de la commission desAffaires économiques, a écartédes amendements visant àreprendre l ’art ic le issu del’Assemblée nationale en invo-quant« larègledel’entonnoir ».Ceprincipe veut que les parlemen-taires n’ont pas le droit d’intro-duire en nouvelle lecture desamendements sans lien directavec le texte examiné. Cette déci-sion de priver le Sénat d’un débatpublic sur la résiliation annuellea occasionné jeudi dernier de vifséchanges entre sénateurs. — L. T.

Résiliationannuelle :unfeuilletonaulongcoursLes députés doivententériner ce mardi larésiliation annuelle pourles contrats d’assurance-emprunteur.

DLes différentscontratsdes banques

•Les « contrats groupe »sont la solution classiqueproposée par les banques.Il s’agit de contrats collectifs,de mutualisation des risques.Ils sont majoritairementsouscrits par les clients enmême temps que leur contratde prêt. Une grande partiede la prime est reverséeà la banque.•Les « contrats défensifs »sont adaptés au profildu client. Ils sont proposéspar la banque en réponseou en préventiond’un contrat concurrent.

AXAvavendresoninformatiqueenInde

Sévère cure d’amaigrissementen vue chez AXA Tech, la divi-sion en charge des infrastructu-res informatiques du géant fran-

çais de l’assurance. Le groupe esten train de négocier le transfertdelafiliale indienned’AXATech,AXA Technologies Shared Servi-ces, à un prestataire externe,c o m m e l ’ a r é v é l é l u n d i« L’Agefi ». Le nom du repreneurde cette structure basée à Banga-lore et qui compte un millier desalariés devrait être annoncéd’ici à la fin de l’année. Interrogépar « Les Echos », AXA n’a passouhaité faire de commentaire.

AXA Tech (3.500 salariés danslemondeautotal)vaainsisesépa-rer d’une entité qui représente

plus d’un quart de ses effectifs. Cette décision serait motivée par le fort turnover qui affecte AXA Technologies Shared Services,une entreprise de petite taille sur le marché indien de l’informati-que, et qui engendrait des coûts importants en termes de recrute-

ment et de formation. A la recher-ched’unemeilleurequalitédeser-v i c e , l ’ a s s u r e u r v e r r a i t aujourd’huiplusd’intérêtàpasserpar un gros prestataire externe. AXA « jugerait en outre nécessairede constituer un deuxième centre de back-up, un objectif plus facile àatteindre en s’appuyant sur les res-sources d’un prestataire externe »,comme le rapporte « L’Agefi ».

Selon nos informations, lerepreneur aura l’obligation dereprendre tous les salariés d’AXATechnologies Shared Services.— L. T.

ASSURANCE

AXA Tech est enpasse de vendre safiliale indienne à unprestataire externe.

Un millier de salariéssont concernés.

« Je ne sens passouffler aujourd’huià Londres un ventde déréglementation. »

Deux enquêtes viennent de démontrer que les nouvelles règlesn’ont pas encore transformé le marché. Photo Shutterstock/Gajus

3.500SALARIÉStravaillent pour AXA Techdans le monde.

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30 // FINANCE & MARCHES Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

Vincent Collen@VincentCollen

— Correspondant à Londres

C’était un bon été pour HSBC. Lapremière banque européenne aémergé d’un environnementsectoriel difficile, pénalisé par lafaiblesse des taux, avec des reve-nus en hausse de 2,4 % au troi-sième trimestre, à 12,8 milliardsde dollars. L’établissementanglais, qui réalise l’essentiel deses bénéfices en Asie, a bénéficiéd’un fort rebond de son activitéde banque d’investissement, quia progressé de 11 %. Il s’est mêmeagi d’un boom pour les produitsliés aux taux d’intérêt, dont lesrevenus ont progressé de 46 %.

Le directeur général, StuartGulliver, espère qu’il s’agit dudébut d’une tendance favorableet non d’une anomalie passa-gère. HSBC estime faire mieuxque les autres grandes banqueseuropéennes.« Nousprenonsdesparts de marché aux banqueseuropéennes qui se sont retiréesd’Asie-Pacifique et du Moyen-Orient »,aassuréStuartGulliver.Le directeur général assuremêmequelabanqueprofitedelaperspective du Brexit, certainsgroupes britanniques cherchantà développer leurs activités endehors de l’Union européenne.

Ce contexte a permis à HSBCd’afficher un bénéfice en haussede 7 % pour le trimestre, si l’onexclut les effets de change et leséléments exceptionnels. Pour lapremière fois depuis plus d’unan, les revenus ont progresséplus vite que les coûts. Mais, sil’on en tient compte, la banque apublié une perte nette en raisond’une moins-value sur la cessionde sa filiale brésilienne. StuartGulliver a décidé de recentrerencore plus la banque sur l’Asie,se retirant de plusieurs paysd’Europe et d’Amérique qui nesont plus jugés stratégiques. Ceprogramme se traduira par uneréduction des actifs de 280 mil-liards de dollars, une cure deminceur qui est achevée à 80 %.

Augmenter le dividendeAutrebonnenouvelle,lebilandeHSB C s’avère plus sol idequ’attendu. La banque a obtenule droit, de la part du régulateurbritannique, de comptabiliserdifféremment sa participationminoritaire dans la société chi-noise BoCom. En conséquence,leratiodefondspropres« durs »deHSBCestpasséde12,1à 13,9%au troisième trimestre. PourStuart Gulliver, cela donneraplus de « flexibilité » à l’établis-sement, en particulier pouraugmenter son dividende. Cetteinformation a fait progresserl’action de 4,62 % lundi à laBourse de Londres. « Les inves-tisseurs seront plus confiants surle dividende, ce qui devrait soute-nir le cours de l’action à courtterme », estiment les analystesde Morgan Stanley.

(Lire « Crible »Page 36

HSBCafficheunbilanplussolideBANQUE

La banque britanni-que a vu son béné-fice net augmenterde 7 % au troisièmetrimestre.

Elle assure gagnerdes parts de marchéen Asie.

Pour la premièrefois depuis plusd’un an, les revenusont progressé plusvite que les coûts.

M&A : les banquiers de la techrebattent les cartes du Top mondial

FUSIONS-ACQUISITIONS

Anne Drif@anndrif

Ce 24 octobre, à l’annonce de lafusion à 107 milliards de dollarsentre AT&T et Time Warner, undétail est passé quasi inaperçu desobservateurs, concentrés sur lesconséquences de cette intégrationverticale.Pourtant,ilafaitl’effetd’uncoupdetonnerrechezlesbanquiersd’affaires : Goldman Sachs, lenuméro un mondial des fusions-ac-quisitions, ne figurait pas parmi lesconseilsduplusgrosdealdel’année,perdant ainsi son caractère incon-tournable sur le marché américain.En revanche, Allen & Co, boutiqueindépendante mythique de la techde la côte est aux Etats-Unis, s’estarrogé le rôle de premier conseil deTimeWarner,et faitsonentréedansle Top 10 américain, gravissant12 places d’un seul coup. Idem « enface », chez AT&T, qui a privilégiécomme premier conseil PerellaWeinberg, catapulté 14e au classe-ment américain, soit 18 places plushaut et devant… Lazard.

A cette occasion, les deux « bouti-ques » ont laissé aux grandes ban-ques de Wall Street le rôle de ban-q u e s d ’a p p u i , p r e u v e d ’u nrenversement d’échelle des valeurschezlesgrandesentreprises.Cebou-leversement du classement traduitbien une vague de fond : l’ascensiondes boutiques indépendantes deM&A, parmi lesquelles Evercore,Greenhill, Centerview, Moelis ouQatalyst. Cette vague est d’autantplus forte dans le secteur en pleineeffervescence de la tech et desmédias, qui tire le M&A mondial,

que les boutiques y recueillent lesfruitsd’unaccompagnementhistori-quedesentrepreneurs.Laplupartdeces acteurs indépendants sont, eneffet, montés en puissance en mêmetemps que les nouveaux championsde l’économie, EMC, Intel, Qual-comm, comme, avant eux, dans lesannées2000,lesbanquiersd’affairesThomas Weisel Partners avec Goo-gle, Alex Brown avec Microsoft, ouencore Hambrecht & Quist avecApple.Depuisfinoctobre,Allen&Cos’est ainsi invité aux côtés de Gold-man Sachs dans l’introduction enBourse de Snapchat, qui vise 4 mil-liardsdedollarsets’annoncecommela plus grosse IPO depuis celle d’Ali-

baba. Et la boutique américaine ori-ginaire de Lakeland, en 1932, auxEtats-Unis,aaussiconseilléTwitteràparité avec Goldman Sachs dans lecadre d’un projet de vente.

Consolidation en vueEn Europe, la même redistributiondes cartes se profile, portée parl’émergence de nouveaux ban-quiers conseils du secteur digital etdes médias, dans le sillon des géné-ralistes Perella, Ducera Partners,Zaoui & Co ou Robey Warshaw.Ainsi, Messier Maris, la maison del’ancien patron de Vivendi, ambi-tionne de devenir la premièrebanque conseil de transformation

des grands groupes, par le biaisd’une alliance inédite lancée lasemaine prochaine avec la plate-forme d’investissement OneRag-time de Stéphanie Hospital. BryanGarnier, qui a racheté en janvierCartagena, annonce ce mardi sonpartenariat avec l’américain JMP,tandis que Financière Cambonmodernise son enseigne et débau-che chez ses concurrents (lire cicontre).Plustôt, finseptembre,c’estl’américain Redwood Capital quiannonçaitsonrapprochementavecl’européen LD&A Jupiter.

Le M&A conna ît ainsi unesecousse identique à celle de la findesannées1990.Cependant, lorsde

l’éclatement de la bulle, celle-ci alaissé des boutiques sur le carreaucomme NetsCapital. D’autres sesont fait aspirer par les grandesbanques d’investissement inté-grées, tels Cowen par Société Géné-rale, Hambrecht & Quist par JPMorgan, Alex Brown & Sons parDeutsche Bank ou encore Robert-son Stephens et Montgomery Secu-rities par Bank of America. « Laconsolidation entre acteurs vas’intensifier, notamment sousl’impulsion des américains en quêtede parts de marché en Europe »,estime Greg Revenu de BryanGarnier. Reste à savoir, si la fin del’histoire sera la même. n

l Les conseils indépendants de l’écosystème de la tech et des médias font une percée.l Un scénario similaire, en 2000, s’était conclu sur une consolidation au profit des grandes banques.

Le centre de gravité de BryanGarnier & Co bascule un peu plusde l’autre côté de l’Atlantique. Labanque d’affaires européennedédiée aux valeurs de croissance,cofondée en 1996 par l’AméricainShelby Bryan et le Français OlivierGarnier, annonce ce mardi s’allier àla banque américaine cotée JMPSecurities, sous la bannière « JMPBryan Garnier ». Les deux établis-sements resteront indépendantsmais resserrent leur gouvernance :quatre membres exécutifs dechacune des maisons entreront auconseil de l’autre.

Avecplusde300banquiersinstal-lés entre la Silicon Valley et l’Europe,dédiés à plus de 150 deals par an, lesdeux banques d’investissement vonts’afficher comme l’un des acteurs deréférencedesconseilspourlesintro-ductions sur le Nasdaq. La banqueaméricaine fondée à San Fransisco àla fin des années 1990 par d’anciensbanquiersdelaboutiquedesvaleurstech Montgomery Securities (depuisrevendue à Bank of America) reven-diquedéjà15 %desintroductionsàlaBourse américaine des valeurs decroissance.Quantàlaboutiqueeuro-péenne, en trois ans, elle s’est impo-sée sur 7 opérations comme DBVTechnologiesetGalapagos.Lesdeuxpartenaires se sont d’ailleurs croisésà l’occasion de l’introduction sur lesmarchés de LDR, le spécialiste desdisques cervicaux et des implants.

« De la biotech aux technologies, lemarché de l’investissement et du

M&A dans les valeurs de croissanceest en pleine explosion. Or si lesgrandes banques d’investissementpeuvent appuyer les Gafa [Google,Amazon, Facebook, Apple], ellesn’ont ni la bonne taille, ni la culture, ni la structure pour adresser cesentreprisesagilesdetaillemoyenne »,estime Olivier Garnier.

Comprendre l’agilitéLes entrepreneurs de ces start-up,dit-il, veulent des spécialistes quicomprennent leurs technologies etont leur agilité. Or pour les accom-pagner et développer leur poold’investisseurs en Europe commeaux Etats-Unis, « il nous fallait avoirun ancrage international. »

Pour JMP Securities, bien quetrois fois plus important que BryanGarnier, cette alliance est une pre-mière.« Jusqu’àprésent, j’étaisassezréticent au principe d’une alliance,indique Carter Mack, le cofonda-teur et président de JMP Group.Mais nous partageons la mêmeapproche entrepreunariale avecBryan Garnier. En outre, de grandesopportunités s’ouvrent à nous sur cesegment de marché où les grandesbanques sont peu présentes. »D’ailleurs, les deux maisonspartagent à tel point cet ADN entre-preunarial qu’elles se sont refusées,pour l’heure, à sauter le pas d’unevraie fusion.— A. D.

Bryan Garnier & Co s’allie à la banqued’affaires américaine JMP SecuritiesAssociées sous « JMP BryanGarnier », les deux maisonss’affichent comme l’une desprincipales banques conseildes prétendants au Nasdaq.

merce (Allopneus vendu à Miche-l in , BazarChic aux Galer iesLafayette,AssurOneàAnaCap,etc.)et les services comme John Paulcédé à Accor, et HouseTrip àTripadvisor. Implantée à San Fran-cisco et à Londres, Cambon réalise40%desonactivitéà l’internationalet veut maintenant aller plus vite.

Pour se faire, elle s’adjoint le car-netd’adressesdeLaurentAzout,unspécialiste des médias et télécomsde Messier Maris, qui a fait ses clas-ses chez Lazard. Le nouvel associéde 38 ans a travaillé sur la créationde9Telecom,surunecessiond’unepartdu capitald’AB GroupeàTF1etdepuis 2006 sur toute une série dedossiers Internet, comme lescessions de Doctissimo, BetClic,Allociné, Dailymotion ou CCMBenchmark.— A. D

La Financière Cambon abandonnesonpatronymedebanqued’affairesconfidentielle et patrimoniale, etbascule à l’ère digitale, sous « Cam-bon Partners » . Créée sur lescendres de la bulle Internet desannées 2000 par David Salabi, laboutique dédiée aux entreprises decroissance veut accélérer sondéveloppement. « Mon ADN vientde l’émergence de cette générationd’entrepreneurs qui avaient trenteanslorsdelapremièrevagueInternetet qui a grandi depuis au fil de mul-tiples expérimentations de start-ups », explique le banquier conseil.I l accompagne par exempleThierry Petit, le cofondateur deShowroomprivé depuis la vente desa première start-up Toobo àLiberty Surf en 2000. Comme sespairs des boutiques dédiées auxtechnologies et aux médias, DavidSalabi, ne cache pas ses ambitions :« L’effervescence actuelle n’est que ledébut. Cambon Partners veuts’imposer comme la banque d’affai-res de référence des sociétés decroissance,quellequesoit latailledesmissionsetsurlatotalitédeleurcyclede vie, des premières levées de fondsau M&A. »

150 transactionsAu total sur ses quinze premièresannées d’existence, la boutique aréalisé environ 150 transactions,d’abord dans les services informati-ques (comme la vente du groupeDiwan à Orange), puis l’e-com-

La boutique spécialistedes valeurs de croissancedevient Cambon Partnerset recrute le banquier techLaurent Azout.

La Financière Cambonveut accélérer

Laurent Azout, spécialistedes médias et des télécomsde Messier Maris, a fait sesclasses chez Lazard. Photo DR

Carter Mack (à gauche), cofondateur et président de JMP Group,et Olivier Garnier (à droite), cofondateur de Bryan, Garnier & Co.Photo DR

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 31

Retrouvezchaque mardi

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Pour plus d’informations :Sophie Vinceneux

Tél. : 01 49 53 72 13boutique.capitalfinance.eu

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PEMBERTON RÉCOLTE 1,2 MILLIARD D’EUROSPOUR SON PREMIER FONDS DE DETTEConstitué au début de l’an passé sous l’égide d’un ancien res-ponsable mondial de l’activité crédit de RBS, Pemberton afinalisé la levée de son premier fonds de dette, à 1,2 milliardd’euros. La société de gestion paneuropéenne a récolté cetteenveloppe auprès de 27 investisseurs institutionnels, dontl’assureur britannique Legal & General, qui a apporté à luiseul 250 millions d’euros. Directement implanté à Londres, àParis et à Francfort, Pemberton a vocation à financer dessociétés réalisant entre 75 millions et 1 milliard d’eurosde chiffre d’affaires, notamment dans le cadre d’opération deLBO.

LE HOLDING FAMILIAL FLORAC RECRUTE CHEZ WENDELNotamment actionnaire de Saint-Mamet, Florac a recrutéun quatrième « managing director », selon les informa-tions de « Capital Finance ». La structure d’investissementde la famille de Marie-Jeanne Meyer vient de faire appel àPatrick Bendahan, qui évoluait depuis dix ans chez Wendel.Au sein du holding coté, cet investisseur était notammenten charge du suivi du fabricant de matériaux de construc-tion Materis et du constructeur de machines de boulange-rie Mecatherm.

L’ACTUALITÉDUM&AAVEC

LA SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 2016

Net rebondpourla Boursede Paris

• Celaneressemblaitpastropàune séance de Bourse d’avantélections américaines, mais laplace de Paris a rattrapé unepartie du terrain perdu lasemaine dernière (–3,78 %).L’indice CAC 40 a terminé enhausse de 1,81 %, à 4.461,21points. Les volumes sont restésfaibles, à, 2,7 milliards d’euros,signe que les investisseurs sontpeu enclins à prendre des posi-tionsalorsquel’issueduscrutinaux Etats-Unis reste incertaine.

Du côté des valeurs, lesvaleurscycliquesetlesfinanciè-res ont rebondi. Lafarge-Holcim apris4,78 %,Arcelor-Mittal 3,44 %, AXA 3,89 % etBNP Paribas 3,73 %. En revan-che, il n’y a eu aucune valeur en

baisse sur l’indice CAC 40 etseulement 12 sur le SBF 120.Parmi elles, Ubisoft (–3,40 %)et Genfit (–2,12 %), qui ont subides prises de bénéfices aprèsleur hausse de la semainedernière (respectivement de+2,12 % et + 9,31 %). A noter queVivendi a annoncé après laclôture avoir franchi en haussele seuil de 24 % du capitald’Ubisoft.

Par ailleurs, Saint-Gobains’est apprécié de 1,83 %. Legroupe a racheté une société deSingapour, spécialiste des pro-duits de mortiers et mélangessecs. Eiffage de son côté s’estappréciéde2,31 %.LegroupedeB T P a r a c h e t é l a p a r t d eBouygues (+1,06 %) au capitaldelasociétéconcessionnairedel’autoroute A41 Nord (Annecy-Genève), pour 130 millionsd’euros.

Enfin SoLocal a pris 6,58 %pour la reprise de sa cotation.Le titre avait été suspendu le20 octobre avant l’annonced’un plan de restructurationfinancière.

La blague court sur les réseauxsociaux. Quel organisme, en troislettres, a une influence forte sur lesmarchés ? La Fed ? La BCE ? LeFMI ? Non, le FBI. En annonçant, le28 octobre, l’ouverture d’uneenquête sur les courriels d’HillaryClinton, la police fédérale améri-caine avait provoqué un ventd’inquiétude sur les marchés, sou-cieux de voir Donald Trumpremonter dans les sondages. Sur-prise, une semaine plus tard, le FBIclôt l’enquête et provoque unevague de soulagement en Bourse.L’impact du « Bureau » illustre bienle degré d’incertitude sur les mar-chés face à un candidat républicaindont les positions protectionnistes

font courir un risque récessionisteau commerce mondial et, donc, àl’économie globale. A quelquesheures du scrutin, la volte-face duFBI a donc poussé les investisseursà remettre un peu plus de risquedans leur portefeuille. Les actionsont rebondi : L’indice Stoxx Europe600 a pris 1,53 %alors que, à WallStreet, S&P 500 gagnait 2,1 % à mi-séance,mettantainsifinà9séancesconsécutives de baisse.

Mais c’est du point de vue desvaleurs dites « Trump », celles lesplus susceptibles de baisser, ou demonter, en cas de victoire du candi-datrépublicain,quel’impactaété leplus visible. Ainsi, le peso mexicainqui avait perdu 4,64 % en six joursvient de reprendre 3,95 % en troisjours. Le programme de Trumpprévoit en effet une renégociationdesaccordsdelibre-échangeavecleMexique. L’expulsion massive demigrants illégaux, qui envoient aupays une partie de leur salaire,pourrait aussi porter un coup dur àl’économie mexicaine.

Un effet sur l’orL’effetFBIs’estaussi faitsentirsurlemarché de l’or. Après quatre semai-nes de hausse consécutives, lescours du métal précieux ont reculéde 1,69 %. « Si Trump devait devenirprésident, lesprixdel’orseraientsus-ceptibles d’augmenter car nous

tablons sur une politique de repli sursoi qui affaiblira les fondamentauxde l’économie américaine », indiqueABN AMRO. La rhétorique deTrump et ses mesures de politiquemonétaire pourraient engendrer,en outre, une incertitude nationaleet internationale, « au mieux », etun « bouleversement, au pis ». Dequoi doper l’or, considéré commeune valeur refuge. Le yen (–1,30 %)et le franc suisse (–0,56 %) ont aussireculé lundi dans ce contexte demoindre aversion au risque.

Autre « valeur Trump » : lesactions vertes. Pour simplifier, unevictoiredeTrumpseraitunevictoire

du charbon sur le vent… « Le secteurdes énergies renouvelables est uneindustrie très subventionnée. SiTrumpestélu,ilinvestiradanslechar-bonetréduiralessubventionspourlesénergies vertes », estime ChristopheFoliot, chez Edmond de RothschildAM. L’indice S&P Clean Energy aainsi perdu 7,5 % en deux semaines.Symbole de ce secteur : le danoisVestas,quiréalise41 %desonchiffred’affairessurlecontinentaméricain,selon Bloomberg. L’action a rebondide4,16%aprèsavoirchutéde7,9 %lasemaine dernière. « Si Trumpl’emporte, je n’ai aucun doute sur lefait que l’action Vestas va chuter lejour d’après », souligne Jacob Peder-sen, analyste chez Sydbank. « Ildéteste les éoliennes et il fera ce qui esten son pouvoir pour les combattre. »Trump accuse en effet les éoliennesde tuer les aigles.

Alorsquelaprobabilitéd’unevic-toiredeTrumpavaitdoublécesder-niers jours, pour atteindre 39 %, lemarché semble donc estimer queses chances se réduisent. Malgrétout, l’incertitude reste forte,comme en témoigne le VIX, l’indicede la peur. S’il a reculé de17,5 à18,56 %, il reste proche de sonniveau atteint à la veille du vote surle Brexit. Pour Edmond de Rots-childAM,ilesttempsdemettrefinà« un suspense inconfortable pour lesinvestisseurs ». — P. Fay avec M. Jq

BOURSE

L’abandon de l’enquêtesur les e-mailsd’Hillary Clintonrassure les marchés.

Avec un impact surles valeurs « Trump ».

Le FBI renverse la tendancesur les marchés financiers

AmeripriseFinancial,nouveauprétendantsérieuxaurachatdePioneer

Sophie Rolland@Sorolland

Un nouveau candidat s’est invitédans la course pour le rachat de lafilialedegestiond’actifsd’UniCreditPioneer. Et pas des moindres, puis-

que, selon le « Financial Times », ils’agit de l’américain AmeripriseFinancial, maison mère de lasociété de gestion d’actifs britanni-que Columbia ThreadneedleInvestments. La société de servicesfinanciers américaine compte796 milliards de dollars d’actifssous gestion (dont 468 milliardspour Columbia Threadneedle).

En tout, cinq offres devraientdonc être sur la table à l’issue dusecond tour des enchères, qui seterminecejeudi.EllesvalorisentPio-neer environ 3,5 milliards d'euros.Amundiaconfirmésonintérêt pourla société de gestion italienne, mais

vigoureusement démenti « lesniveaux de valorisation de Pioneer[« Il Messaggero » avait évoqué uneoffre de 4 milliards d’euros, NDLR]qui lui sont attribués ».

Le soutien de Matteo RenziL’offre du consortium, composé dePoste Italiane, de la société de ges-tion italienne Anima et du groupepublic Cassa Depositi e Prestiti(CDP) a le soutien du Premierministre italien Matteo Renzi, maispourrait être un peu juste par rap-portàcellesdesautresprétendants.Le groupe financier australienMacquarie et la société de gestion

britanniqueAberdeenAssetMana-gement se sont également montrésintéressés.

Selon le « FT », Ameriprise auraitcommencéàs'intéressertrèssérieu-sement aux cibles potentiellesbasées en Europe continentaleaprèsleréférendumsurleBrexit.Eneffet, Threadneedle est déjà présenten Allemagne et en Italie mais sonimplantationrestelimitée.Acquérirune société de gestion européennepermettrait à la société américainede continuer à distribuer sesproduits aux investisseurs euro-péensmêmeaprèslapertedupasse-port par sa filiale britannique. n

GESTION

Cinq offres devraientêtre sur la tableà l’issue du secondtour des enchères, quise termine ce jeudi.

Unebanquebritanniquevictimed’uneattaqueinformatiquesansprécédent

Vincent Collen@VincentCollen

— Correspondant à Londres

Le Royaume-Uni a connu ce week-end une fraude informatique d’uneampleur inédite dans le secteurbancaire. Environ 40.000 comptesde Tesco Bank, filiale à 100 % dunuméro un britannique des super-marchés, ont été affectés par lacyberattaque. Et les pirates sontparvenus à prélever de l’argent sur20.000 d’entre eux. Il s’agit de« montantsrelativementmodestes »,a assuré lundi Benny Higgins, ledirecteur général de Tesco Bank,quin’apasvouluendévoilerlemon-tant total.

Sur le site de Tesco et sur Twitter,les clients faisaient part de leur

désarroi lundi. L’un d’entre euxassure qu’il s’est fait voler « 600livres », un autre « 2.400 livres », unautre encore « plusieurs milliers delivres ». Beaucoup de clients se sontplaints du manque d’information,d’autant que le service clients,évidemment pris d’assaut, n’étaitgénéralement pas accessible, tanten ligne que par téléphone.

Tesco Bank a suspendu toutmouvementenlignepourl’intégra-lité des 136.000 comptes courantsde l’établissement, afin de prévenirtout prélèvement frauduleux sup-plémentaire. Les clients pouvaientencore utiliser leur carte bancairedans les distributeurs – du moinsceux dont le compte n’avait pas ététotalement vidé – et pour effectuerdes paiements. Et ils pouvaient serendre dans certains supermar-chés Tesco où on leur fournirait dunuméraire en secours. Les person-nes lésées se verront rembourserles sommes prélevées « aussi viteque possible », a assuré la banque.La réglementation l’exige lorsqueceux-ci ne sont pas responsables dela fraude. La direction n’a fourniaucun détail sur la façon dont l’atta-

que s’était déroulée. Une enquêtesera diligentée, et la FinancialConduct Authority, le gendarme dusecteur financier, a été saisie.

« La fraude bancaire en ligne estdevenue courante, mais elle ciblegénéralement les clients, par le biaisde courriels falsifiés. Ce type d’atta-que, qui concerne visiblement lesystème informatique de la banqueelle-même, est beaucoup plus rare »,explique Stewart James, avocatspécialisé en cybersécurité chezAshfords. « Les banques sontrégulièrement victimes d’attaquesinformatiques mais beaucoupd’entre elles ne sont pas dévoilées carelles ne se traduisent pas par un pré-judice.AveclecasdeTescoBank,c’estla première fois qu’autant de comp-

tes sont touchés et que de telles som-mes d’argent sont dérobées », souli-gne Gérôme Billois, expert encybersécurité du cabinet de conseilWavestone.

La solidité des systèmesinformatiques en questionL’affaire pose donc la question de lasoliditédessystèmesinformatiquesdes banques, en particulier pour lespetitsétablissementscommeTescoBank. La firme a les reins solides,car elle appartient au numéro unbritannique de la grande distribu-tion. Elle compte 7,8 millions declients pour des comptes courants,des produits d’épargne et d’assu-rance ou encore des prêts immobi-liers. Mais elle reste modeste parrapport aux géants du secteur ban-caire britannique avec des actifsinférieurs à 12 milliards de livres.« Ce n’est probablement pas unhasard si l’attaque a concerné unebanque de ce type. Les petits établis-sements ont moins de moyens pourseprotéger »,estimeGérômeBillois.Les attaques ont souvent lieu leweek-end, lorsque le personnel estmoins nombreux. n

BANQUE

Des pirates informati-ques ont prélevé del’argent sur les comptesde 20.000 clientsde Tesco Bank.

136.000COMPTES COURANTSpour lesquels Tesco Banka suspendu tout mouvementen ligne afin de prévenirtout prélèvement frauduleuxsupplémentaire.

L’OPÉRATION DU JOUR

Le coréen Doosan Bobcatpersiste dans son projet d’IPO

• Après l’échec retentissant duprojet d’IPO d’Hotel Lotte,repoussé sine die suite auxennuisjudiciairesdesamaisonmère,laBoursedeSéoulattendbeaucoupdel’entréeenBoursedu groupe Doosan Bobcat,spécialiste sud-coréen desengins de chantier. Le groupeprévoit de lever 712 millionsd’euros (900,8 milliards dewons) pour ce qui doit être ladeuxième plus importante

misesurlemarchédanslepayscette année. Il a toutefois dûaccepter de revoir nettementses ambitions à la baisse, avecun prix de 30.000 wons paraction. En effet, en octobre,Doosan Bobcat avait divisé parplus de deux la valeur de l’opé-ration, qui devrait intervenir le18 novembre. Des investisseursdénonçaient la première esti-mation du prix de la mise enBourse.

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Comgestmetlecapsurl’Amérique

• SON ACTUALITÉComgest vient de faire enregis-trer ses filiales de Boston et deDublin auprès de la SEC (Secu-rities and Exchange Commis-sion). La société de gestion vadésormais pouvoir distribuerses services de gestion de façonpro-activeauxEtats-Unis.Deuxresponsables des relations aveclesinvestisseurs,JamesDuPontet Kevin Robertson ont éténommés au bureau de Boston,destiné à devenir le point cen-tral des relations avec les inves-tisseurs américains. « Le mar-ché américain compte un grandnombre d’investisseurs de longterme partageant une approched’investissement en actions simi-laire à celle de Comgest », com-mente Arnaud Cosserat.

• SON PARCOURSAgé de 51 ans et titulaire d’unMBA de l’Essec, Arnaud Cosse-rat a débuté sa carrière commeanalyste financier à la BanqueParibas en 1989 puis chez Oddoen 1992, avant de rejoindreGenerali (Athena) commegérant en 1993. Arrivé chezComgest en 1996 au sein del’équipe actions européennes, ildevient,en2007,directeurgéné-ral pour la France, puis pourHongKongetl’Irlande,puispré-sident du groupe en mars 2016.

• SA VISIONComgest met en œuvre unestratégie d’investissement àlong terme, qui lui a permis dese démarquer pendant lesannées de crise. A fin juin, lasociété gérait plus de 20,7 mil-liards d’euros dans le mondeentier. La collecte dépasse les600 millions d’euros depuis ledébut de l’année. n

— Arnaud Cosserat,président de Comgestdepuis mars 2016

DR

Emmanuel Schafroth@EmSchaf

L e nombre de sociétés de ges-tion agréées par l’Autoritédes marchés financiers

(AMF) a baissé en 2015, passant de634 à 627. Une première depuis2009 ! Le recul s’explique plus parune hausse des retraits d’agrémentque par un manque de nouveauxcandidats. « Le dynamisme de créa-tion de nouvelles sociétés de gestionne se dément pas, au rythme d’unetrentaine par an, dont les deux tiersenviron sont de type entrepreneu-rial »,expliqueXavierParain,secré-taire général adjoint chargé de ladirection de la gestion d’actifs àl’AMF. Philippe Paquet, directeurgénéral de NewAlpha AM, struc-ture d’incubation du groupe LaFrançaise, est plus nuancé. « EnFrance et ailleurs, le nombre de lan-cements de sociétés tend à diminuer,si l’on excepte les filiales créées parde grands groupes pour traiter uneclasse d’actifs spécifique », explique-t-il. En témoigne la mise en placed’Amundi Transition Energétique.

Quel est le portrait-robot de ces« juniors » de la gestion d’actifs, nésces cinq dernières années ? La« boutique » focalisée sur la gestiond’actions cotées n’est plus le modèledominant, notamment du fait desévolutions réglementaires. « Avec ladirective AIFM, de nombreux acteursjusqu’icinonréguléssesontfaitagréerpar l’AMF pour pouvoir distribuerplus largement leur offre », rappelleDidier Le Menestrel, président de laFinancière de l’Echiquier. Ce cadreréglementaire pour les placementsalternatifs explique le pic de 48 nou-veaux agréments en 2014 (l’AMF

avait reçu près de 400 demandesd’agrémentcetteannée-là).Etsurles28sociétésagrééesen2016,14lesontpour gérer des fonds d’investisse-ment alternatifs AIFM, contre deuxseulement pour des OPCVM tradi-tionnels. Ces nouveaux entrantsrépondentsouventàdesbesoinsquiont émergé récemment du côté desinvestisseurs.

L’immobilier, pourvoyeurde nouveaux noms« Lestauxbasfavorisentlarecherchede performance dans des classesd’actifs non traditionnelles comme le

capital-investissement ou l’immobi-lier, ce qui se retrouve dans la typolo-gie des acteurs qui se lancent. Desinnovations de place comme la créa-tion des fonds de prêt à l’économieontaussieuuneinfluence »,rappelleXavierParain.L’immobilieraétéungrand pourvoyeur de nouveauxnoms : Corum AM (2011), NovaxiaAM (2014) ou Horizon AM (2016),parmi tant d’autres. Les exemplesde Yomoni (voir ci-dessous) oud’Eurotitrisation,sociétéagrééeparl’AMF en 2014 et gestionnaire entitre des fonds communs de titrisa-tionproposéspardejeunespousses

comme Lendix ou Younited (ex-Prêt d’union), témoignent aussi del’impact du mouvement fintech surle paysage de la gestion.

Un taux de mortalitéassez faibleCertainement, se lancer dans lemétier est devenu plus difficile.« Stricto sensu, les conditions d’agré-ment n’ont pas changé, mais nouschallengeons les demandeurs sur lasolidité de leur “business plan” pournous assurer qu’ils ont une forte pro-babilité de passer le cap des 3 ans »,assure Xavier Parain. Résultat visi-

ble : un « taux de mortalité » assezfaible :89 %des217sociétés lancéesdepuis 2011 sont encore en activité.

« Pour être viable, une société degestion doit avoir un bon binômegérant-commercial, une soliditéfinancière accrue notamment àcause des coûts de conformité et uneoffre différenciante pour lever rapi-dement100ou200millionsd’actifsàgérer », résume Didier Le Menes-trel. Surtout qu’à la hausse descoûts, s’ajoute une vive pression surles prix, notamment liée au mouve-ment de concentration des clientsinstitutionnels.

Si certaines sociétés peuventvivre d’une niche de marché, lamontée en charge des actifs gérésestsouvent l’enjeumajeur.Lessolu-tions : un adossement à un réseaude distribution établi (voir le casd’AltaRocca) ou le recours à unincubateur qui peut investir dansla société de gestion elle-même oudirectement dans ses produits, l’unn’étant pas exclusif de l’autre.« Nous ouvrons aussi des portesaux sociétés par la mise en relationavec des distributeurs, le partaged’expérience entre sociétés incubéesmais aussi un véritable coaching,par exemple au moment d’un recru-tement stratégique », expliquePhilippe Paquet. Parfois, avantmême d’obtenir un agrément degestion, les nouveaux entrants peu-vent commencer leur historique deperformanceviaunfondsportéparune société déjà existante : La Fran-çaise, dans le cas d’Erasmus Ges-tion, ou Financière de l’Echiquier,dans le cas d’Obafrica. Entrepren-dre sans la bienveillance d’un par-rain apparaît en revanche pluscompliqué aujourd’hui. n

TENDANCE//Hausse des coûts, pression sur les prix… Créer une société de gestion est devenuplus difficile et les nouveaux venus doivent rapidement monter en puissance.

A quoi ressemblent les jeunespousses de la gestion d’actifs

Comme son nom l’indique,Amundi Transition Energétique, lasociété commune créée parAmundi (60 % du capital) et EDF

(40 %) vise à financer des projets liés aux énergies renou-velables ou à l’efficacité énergétique. Mathieu Poisson(photo) en assure la direction général. Ce partenariat –annoncé en octobre 2014 – apporte à la société de gestionun accès privilégié au « pipeline » de projets d’EDF,même si elle conserve toute latitude pour aller chercherd’autres investissements ailleurs. La « joint-venture » doitpermettre une plus grande diversification des investisse-ments que les fonds d’infrastructures d’énergies renouve-lables « classiques », souvent focalisés sur des projets degrande taille dans le solaire et l’éolien. EDF est en effet unacteur important dans des domaines comme les réseauxde chaleur ou l’éclairage public, qui ont aussi leur rôle àjouer dans la transition énergétique. Amundi TransitionEnergétique y aura accès de manière systématique, entant que co-investisseur d’EDF. Les projets financés parAmundi Transition Energétique bénéficieront aussi de laforce de frappe technique d’EDF, un élément importantpour la gestion des risques industriels liés à cette classed’actifs très particulière, notamment dans l’éolien. Avecce modèle inédit, la société cherche, dans un premiertemps, à lever 500 millions d’euros pour un premierfonds (d’ici à fin 2017), essentiellement auprès d’investis-seurs institutionnels aux passifs longs. — E. Sch.

AmundiTransitionEnergétique :unprojettrèsatypique

Parmi les « robo-advisors » fran-çais qui entendent démocratiser lagestion privée via des supportsd’investissement low cost commeles ETF et une distribution numéri-

que, Yomoni, présidé par Sébastien d’Ornano (photo), aune particularité notable. Notamment soucieuse de« voir grand tout de suite » et de mettre en avant sa trans-parence, l’entreprise est agréée par l’AMF comme sociétéde gestion, quand ses concurrents (Advize, WeSave) ontun statut de conseiller en investissement financier (CIF) àl’instar des conseillers en gestion de patrimoine indépen-dants. Pour l’heure, l’offre de Yomoni se décline exclusi-vement sous forme de mandats de gestion : le site pro-pose ainsi à une clientèle de particuliers dix profils derisque construits au travers d’une trentaine d’ETF propo-sés au format assurance-vie, PEA ou compte-titre ordi-naire. A fin septembre, après un peu plus d’un an d’acti-vité, Yomoni a convaincu environ 1.500 clients. Avec unpeu plus de 6 millions d’euros d’encours, Yomoni resteun liliputien de la gestion d’actifs. Mais son démarrageréussi en matière de performances (+3,1 % à 10 % sur unan selon les profils) est de nature à dynamiser l’acquisi-tion de nouveaux clients. Notamment financée par leCrédit Mutuel Arkéa et Iena Ventures (structure d’incu-bation de la Financière de l’Echiquier), Yomoni affiched’ailleurs de solides ambitions : un milliard d’eurosd’encours à l’horizon 2020. — E. Sch.

Yomoni :lasociétédegestion100 %numérique

Xavier Hoche et Muriel Blanchier(photo) se sont rencontrés chezOddo en 2008, où ils furent char-gés de développer une offre defonds obligataires à échéance. Le

premier fut lancé avec succès en novembre 2008, dansune période difficile, juste après la chute de LehmanBrothers. Au fil des années, le développement réussi deleur offre débouche sur une envie d’entreprendre qui seconcrétise en 2013 après une rencontre avec PatrickPetitjean. Celui-ci souhaite faire évoluer Primonial, songroupe de gestion privée, vers un modèle « multibouti-ques ». Dès la création d’AltaRocca AM, agréé par l’AMFfin 2013, Primonial prend 70 % du capital, offrant enéchange à la nouvelle structure l’accès à ses servicessupports et à son réseau commercial. Grâce à cet ados-sement, AltaRocca n’emploie que 5 personnes, toutesdédiées à la gestion. Dès l’origine, l’historique de perfor-mance des fondateurs permet d’attirer 100 millionsd’euros d’encours sur un fonds de convertibles lancédès janvier 2014. Suivront des fonds obligataires datés,la société restant focalisée sur son expertise spécifique.Les actifs gérés approchent déjà les 500 millions d’euroset AltaRocca vise désormais l’international, en dehorsdu champ naturel de sa maison mère : un mandata été signé avec un institutionnel suisse et un distribu-teur tiers se charge de développer une clientèleen Italie.— E. Sch.

AltaRoccaAM :acteurdenichesurlecrédit

LA PERSONNALITÉ

UN FONDS DE FONDSPÉPINIÈRE DE TALENTAmilton AM a lancé un fondsde fonds, 2i Sélection, quipermet aux investisseursinstitutionnels de détecter lesjeunes sociétés de gestioninnovantes. Principalementvisées: les stratégies actionszone euro et de diversification.

en bref

Danslecircuitdepuismoinsdetroisans

Age : 6 mois,21 jours

Age : 1 an,2 mois,22 jours

Age : 2 ans,10 moiset 30 jours

Phot

osD

R

GESTION D’ACTIFSMARDI 8 NOVEMBRE 2016

Page 33: amé legrandécart desprojets - lesechos.fr · développement de la phase 11 du champ gazier géant de South Pars. Le ... parmi les contentieux fiscaux les ... la bataille judiciaire

Les Echos Mardi 8 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 33

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

accor (ac) R a 33,255 33,35 + 2,13 - 16,641151265 33,57 - 0,71 41,25

fr0000120404 27/04/16 0,5 284.700.454 33,01 - 24,9 29,96 3air liQuiDe (ai) R a 92,15 92,49 + 1,74 - 8,43

827724 93,08 - 0,55 103,924fr0000120073 23/05/16 2,6 388.819.886 91,93 - 22,64 85,994 2,81airBus GrouP (air) R a 52,36 53,15 + 2,37 - 14,27

1668234 53,32 - 1,26 63,45nl0000235190 02/05/16 1,11 772.712.046 52,36 - 19,59 48,07 2,45arcelormittal (mtp) a 6,03 6,131 + 3,44 +102,06 -0,6

17000990 6,173 + 8,46 6,359lu0323134006 08/05/15 0,17 3.065.710.869 6,03 + 57,48 2,017aXa (cs) R a 19,87 20,145 + 3,89 - 20,15

7649074 20,185 - 0,07 24,82fr0000120628 06/05/16 1,1 2.424.518.585 19,75 - 18,57 16,11 5,46BnP PariBas (bnp) R a 51,97 52,53 + 3,73 + 0,57

3680697 52,53 + 6,53 54fr0000131104 02/06/16 2,31 1.246.462.634 51,67 - 8,82 35,27 4,4BouYGues (en) R a 28,55 28,83 + 2,02 - 21,11

740573 28,88 - 2,07 38,595fr0000120503 26/04/16 1,6 347.118.790 28,515 - 17,84 24,745 5,55caP-Gemini (cap) R a 75,02 74,59 + 0,57 - 12,86

1043923 75,2 -11,33 89,8fr0000125338 30/05/16 1,35 171.564.265 73,86 - 9,26 67,7 1,81carreFour (ca) R a 23,935 24,04 + 1,65 - 9,79

2118653 24,225 + 4,41 26,74fr0000120172 23/05/16 0,7 756.235.154 23,84 - 21,59 20,9 2,91creDit aGricole (aca) R a 9,683 9,731 + 2,23 - 10,56

4686402 9,773 + 6,88 10,84fr0000045072 27/05/16 0,6 2.809.290.815 9,669 - 11,54 6,79 6,17Danone (bn) R a 62 61,49 + 0,44 - 1,27

1331428 62,12 - 4,74 70,53fr0000120644 05/05/16 1,6 655.892.000 61,17 - 4,36 57,49 2,6enGie (enGi) R a 12,975 12,97 + 1,77 - 20,55

7017661 13,05 - 0,8 16,19fr0010208488 12/10/16 0,5 2.435.285.011 12,89 - 19,91 12,34 3,86essilor international (ei) R a 102,05 102,85 + 1,83 - 10,6

591585 102,85 - 7,76 124,55fr0000121667 17/05/16 1,11 218.096.529 101,45 - 15,56 100,05 1,08KerinG (Ker) R a 197,45 197,85 + 1,64 + 25,26

121038 198,45 + 6,43 206,4fr0000121485 04/05/16 2,5 126.279.322 196,95 + 15,13 136,55 1,26KlePierre (li) R a 36,775 36,48 + 0,63 - 11

452983 36,775 - 4,61 43,37fr0000121964 22/04/16 1,7 314.356.063 36,365 - 13,48 35,605l.V.m.H. (mc) R a 163,5 164,25 + 1,58 + 13,35

497585 164,5 + 5,69 169,35fr0000121014 19/04/16 2,2 506.980.299 162,75 - 2,67 130,55 1,34laFarGeHolcim (lhn) a 49,275 49,83 + 4,78 + 6,66

536394 49,975 + 5,23 49,975ch0012214059 17/05/16 1,5 606.909.080 48,88 - 7,05 30,33 2,79leGranD (lr) R a 50,38 50,59 + 1,66 - 3,08

486189 50,63 - 0,02 54,62fr0010307819 31/05/16 1,15 267.075.298 50,05 - 5,63 41,54 2,27l'oréal (or) R a 166,2 165,45 + 0,21 + 6,54

599652 166,45 + 1,35 177,9fr0000120321 29/04/16 3,1 559.780.848 164,95 - 0,93 142,65 1,87micHelin (ml) R a 95,8 96,45 + 1,68 + 9,73

480480 96,61 - 1,5 100,3fr0000121261 17/05/16 2,85 182.274.289 95,58 + 3,17 77,4 2,96

noKia (noKia) a 3,942 4,006 + 3,78 - 39,212958427 4,042 -17,79 6,987

fi0009000681 17/06/16 0,18 3.992.863.716 3,904 - 41,86 3,82 6,49oranGe (ora) R a 13,995 13,98 + 1,3 - 9,72

5273380 14,03 + 2,79 16,67fr0000133308 21/06/16 0,4 2.660.056.599 13,875 - 14,91 12,375 2,86PernoD-ricarD (ri) R a 105,65 105,3 + 0,72 + 0,1

343185 105,65 + 1,89 111,65fr0000120693 06/07/16 0,9 265.421.592 104,65 - 2,05 90 0,86PeuGeot (uG) R a 13,37 13,535 + 2,97 - 16,48

3021893 13,55 - 0,95 15,98fr0000121501 02/06/11 1,1 809.726.607 13,31 - 17,97 10,08PuBlicis GrouPe (pub) R a 60,94 60,72 + 0,78 - 1,08

456530 61,03 - 6,19 69,54fr0000130577 03/06/16 1,6 225.759.169 60,48 + 1,56 49,945 2,64renault (rno) R a 76,23 77,23 + 2,96 - 16,63

944373 77,53 + 1,75 91,52fr0000131906 13/05/16 2,4 295.722.284 76,08 - 16,94 63,64 3,11saFran (saf) R a 60,68 61,41 + 2,25 - 3,09

804935 61,43 - 6,53 66,73fr0000073272 23/05/16 0,78 417.029.585 60,64 - 12,94 48,865 1,27saint-GoBain (sGo) R a 39,475 39,59 + 1,83 - 0,65

1373483 39,775 + 4,27 41,18fr0000125007 06/06/16 1,24 554.962.779 39,28 - 2,46 31,47 3,13sanoFi (san) R a 72,3 72,27 + 0,99 - 8,05

2590406 72,86 + 5,04 79,13fr0000120578 10/05/16 2,93 1.289.123.787 71,97 - 16,84 62,5 4,05scHneiDer electric (su) R a 60,09 60,7 + 2,43 + 15,49

1216124 60,7 - 2,32 63,59fr0000121972 05/05/16 2 591.724.108 59,96 + 4,39 45,315 3,3société Générale (Gle) R a 36,225 36,82 + 3,49 - 13,51

4199713 36,82 +12,02 42,04fr0000130809 25/05/16 2 807.650.827 36,225 - 18,91 25 5,43soDeXo (sW) R a 102 102,65 + 1,73 + 13,88

200856 102,65 + 0,49 108,2fr0000121220 08/02/16 2,2 153.741.139 100,9 + 31,3 81,75 2,14solVaY (solb) a 100,8 101,55 + 1,45 + 3,17

315350 102 - 0,59 105,7be0003470755 13/05/16 1,42 105.876.416 100,7 + 3,89 70,52tecHniP (tec) R a 59,84 60,13 + 1,98 + 31,47

599860 60,3 + 3,94 62,85fr0000131708 04/05/16 2 122.336.890 59,45 + 20,49 35,11 3,33total (fp) R a 42,89 42,885 + 1,8 + 3,93

4256217 43,025 - 0,1 45,225fr0000120271 27/09/16 0,61 2.528.459.212 42,535 - 7,25 35,21 1,42uniBail-roDamco (ul) 213,55 214,05 + 1,35 - 8,68

253147 214,7 - 2,44 252,95fr0000124711 04/07/16 4,85 99.317.069 212,6 - 13,16 210,35Valeo (fr) a 50,5 51,42 + 3,06 + 8,21DiV 3 06/06/16 801899 51,44 - 1,44 54,5fr0013176526 238.387.620 50,35 + 8,06 33,883 5,83Veolia enV. (vie) R a 17,715 17,675 - 19,16

3878337 17,79 - 9,54 22,67fr0000124141 02/05/16 0,73 563.364.823 17,54 - 20,17 17,54 4,13Vinci (DG) R a 63 63,68 + 1,32 + 7,68

1308240 63,87 - 4,02 69,8fr0000125486 26/04/16 1,27 597.207.298 63 + 2,35 55,91 1,99ViVenDi (viv) R a 18,3 18,14 + 0,25 - 8,66

2222791 18,375 + 0,33 20,315fr0000127771 26/04/16 1 1.286.615.922 18,1 - 16,79 14,87 5,51

aB science (ab) g B 10,19 10,05 - 0,59 - 17,8349853 10,29 -10,03 19,9

fr0010557264 38.003.621 10,05 - 20,62 8,62aBc arBitraGe (abca) g B 7,38 7,39 + 0,68 + 44,05

107912 7,49 +12,31 7,65fr0004040608 01/07/16 0,2 58.051.067 7,38 + 45,76 4,61 2,71acantHe DeV. (acan) g c 0,74 0,79 + 11,27 + 79,55

895274 0,83 + 5,33 0,83fr0000064602 13/07/16 0,12 147.125.260 0,74 + 79,55 0,42aéroPorts De Paris (aDp) G a 91,19 90,7 + 1 - 15,39

70436 91,2 + 6,71 112,2fr0010340141 31/05/16 1,91 98.960.602 90,19 - 21,03 83,5 2,11aFFine re (iml) g c 14,63 14,62 - 0,41 - 10,58

3789 14,8 - 3,24 17,6fr0000036105 04/05/16 1 10.056.071 14,62 - 12,35 14,15air France-Klm (af) G a 5,416 5,482 + 1,71 - 21,91

3426965 5,515 +16,44 8,837fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 5,369 - 23,64 4,61aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 30,66 31,17 + 0,81 + 15,25

3198 31,3 - 5,97 33,85fr0004180537 30/06/16 0,5 20.277.690 30,66 + 33,41 21,6 1,6alPes (cie Des ) (cDa) g B 16,67 16,63 + 7,43

10964 16,74 + 0,48 19fr0000053324 15/03/16 0,4 24.317.726 16,46 - 3,54 13,01 2,41alstom (alo) LR a 23,935 24,11 + 1,62 - 14,4

636526 24,11 + 5,24 28,375fr0010220475 04/07/13 0,84 219.131.975 23,825 - 17,15 19,04altamir (lta) g B 11,55 11,5 - 0,52 + 2,86

21725 11,7 + 0,97 11,84fr0000053837 25/05/16 0,56 36.512.301 11,5 + 10,58 8,86 4,87altarea (alta) g a 173,05 173,45 + 0,84 - 4,15

453 174,4 - 0,94 199,155fr0000033219 19/04/16 11 15.030.287 172,1 - 2,02 155,39alten (ate) G a 65,99 64,9 - 0,09 + 21,51

35532 66,1 + 7,66 67,3fr0000071946 27/05/16 1 33.686.325 64,17 + 36,63 43,725 1,54altran tecHnoloGies (alt) G a 12,695 12,545 - 0,48 + 1,66

223193 12,735 - 3,76 13,935fr0000034639 09/05/16 0,19 175.800.265 12,52 + 8,38 9,72 1,52amunDi (amun) G a 43,75 44,23 + 1,56 + 2,22

30654 44,41 - 1,58 47,59fr0004125920 17/05/16 2,05 167.925.469 43,73 - 1,71 33,65 4,64anF immoBilier (anf) g B 20,2 20,1 - 0,5 - 3,37

3905 20,28 - 2,28 24,49fr0000063091 06/06/16 1,24 19.009.271 20,1 - 5,19 18,9aPril GrouP (apr) B 12,6 12,45 - 0,4 + 4,62

2794 12,6 + 3,92 12,81fr0004037125 05/05/16 0,26 40.904.135 12,45 - 1,81 11,01 2,09arcHos (JXr) g c 1,33 1,32 - 0,75 - 26,67

77472 1,33 -19,02 2,16fr0000182479 35.636.574 1,31 - 20,96 1,03areVa (areva) a 4,78 4,585 - 3,25 - 15,47

21839 4,8 -25,45 6,99fr0011027143 383.204.852 4,585 - 36,86 3,05arKema (aKe) L a 84,79 84,6 + 1,22 + 30,98

248010 85,5 + 2,67 87,16fr0010313833 09/06/16 1,9 75.470.173 84,55 + 23,07 48,17 2,25artPrice.com (prc) g c 11,44 11,46 - 0,43 - 14,03

4508 11,65 - 3,05 13,56fr0000074783 6.651.515 11,3 - 17,32 8,34assYstem (asY) g B 27 27,01 + 0,41 + 12,4

63890 27,01 - 0,48 27,34fr0000074148 31/05/16 0,8 22.218.216 26,83 + 35,19 20,27 2,96atos oriGin (ato) LR a 94,88 93,85 - 0,16 + 21,17

377905 95,28 - 2,03 99,6fr0000051732 02/06/16 1,1 104.759.633 93,18 + 22,68 62,32 1,17aurea (aure) c 5,1 5,24 + 3,97 - 2,6

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2097830 0,108 - 4,42 0,14fr0004026714 375.318.555 0,105 + 8 0,06aVenir telecom (avt) g c 0,05 0,06 + 20 - 33,33

1715070 0,07 +20 0,08fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 0,04 - 62,5 0,03aXwaY soFtware (aXW) g B 26,9 27,06 - 0,48 + 10,9

20958 27,2 - 0,51 29,1fr0011040500 05/07/16 0,4 20.798.431 26,7 + 15,64 18,6 1,48Bénéteau (ben) a 10,255 10,4 + 2,26 - 19,44

28169 10,44 +11,83 12,96fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 10,12 - 26,4 7,77 0,58Bic (bb) G a 124,5 123,5 - 0,36 - 18,56

48198 125,1 - 3,93 152fr0000120966 30/05/16 5,9 47.934.132 123,35 - 16,67 114,3 4,78BiomérieuX (bim) G a 130 132,15 + 2,13 + 20,25

29525 132,15 - 0,3 143,2fr0010096479 07/06/16 1 39.453.740 129,5 + 21,07 97,17 0,76Boiron (boi) g a 75,5 75,5 + 0,51 + 1,34

7294 75,95 -17,58 92,91fr0000061129 01/06/16 1,5 19.441.713 74,43 - 5,44 61,01 1,99Bolloré (bol) G a 2,892 2,872 + 0,53 - 33,16

1624692 2,911 - 5,53 4,344fr0000039299 12/09/16 0,02 2.906.326.357 2,859 - 36,54 2,835 0,7BonDuelle (bon) g B 22,35 22,4 + 0,22 - 2,78

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364735 46,5 +10,3 55,34fr0000125585 17/05/16 3,12 110.996.996 46,095 - 17,56 34,38 6,75catana GrouP (catG) g c 0,45 0,46 + 2,22 - 34,29

15233 0,46 - 6,12 0,72fr0010193052 26.442.454 0,44 - 36,99 0,39ceGeDim (cGm) g B 23,5 23,5 + 1,64 - 26,56

679 23,6 - 3,17 33,35fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 23,35 - 26,56 21,02cFao (cfao) G a 34,2 34,2 - 0,26 - 2,29

1928 34,4 + 2,7 35,3fr0000060501 24/06/16 0,81 62.757.065 34,2 + 1,18 32 2,37

cHarGeurs (cri) g c 15 14,96 + 66,2242340 15,14 + 0,4 16,28

fr0000130692 19/09/16 0,2 22.966.144 14,61 + 92,54 7,33 1,34cHristian Dior (cDi) a 174,35 174,65 + 1,33 + 11,42

71359 176,15 + 9,88 178,3fr0000130403 19/04/16 1,35 181.727.048 173,95 - 4,75 133,75 0,77cic (cc) a 157,4 157,55 + 0,1 - 12,71action a 152 159,95 + 0,54 183,75fr0005025004 31/05/16 8,5 38.027.493 157,4 - 12,76 145,7 5,4cie Du camBoDGe (cbDG) a /241016 - 9,21

- 4,23 9950fr0000079659 14/06/16 48 559.735 - 14,73 6301 0,69cnP assurances (cnp) GR a 15,695 15,815 + 2,16 + 27,13

309785 15,845 + 4,94 15,925fr0000120222 04/05/16 0,77 686.618.477 15,62 + 23,84 10,515 4,87colas (re) a 131,85 132,5 + 0,68 - 5,89

784 133 - 1,85 142,4fr0000121634 25/04/16 5,45 32.654.499 131,85 - 2,57 121,8 4,11Dassault aV. (am) G a 969 982,5 + 1,97 - 14,3

7028 985,95 - 0,72 1146,5fr0000121725 30/05/16 12,1 9.122.538 968,35 - 5,34 846,1 1,23Dassault sYstèmes (DsY) LR a 71 70,66 + 0,38 - 4,22

332755 71,43 - 5,82 79,5fr0000130650 02/06/16 0,47 257.244.714 70,6 - 4,09 63,5 0,67DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 62,37 64,13 + 2,94 - 3,46

18328 64,24 - 4,99 69,58fr0010417345 24.103.749 62,37 - 4,84 38,69DericHeBourG (DbG) g B 2,744 2,73 + 0,7 - 17,67

49279 2,774 - 1,48 3,333fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,711 + 5,41 2,1 1,83DeVoteam (Dvt) g c 48,5 48,75 + 0,52 + 45,52

2242 49 - 1,99 50,76fr0000073793 30/06/16 0,5 8.196.149 48,45 + 55,8 29,6 1,03Dir. enerGie (Dir) 32,5 32,97 + 2,23 + 70,83

61093 33,15 - 4,71 37,03fr0004191674 13/06/16 0,2 41.220.566 32,33 + 81,65 16,1 0,61Dms (DGm) c 2,05 2,08 + 1,46 + 26,83

18704 2,08 + 0,97 2,72fr0012202497 15.581.200 2,02 - 98,19 0,16DnXcorP (DnX) g c 6,08 6,08 + 0,33 + 14,93

929 6,15 - 1,94 6,84fr0010436584 12/10/16 0,48 2.834.575 6,07 + 0,5 4,25 9,21eDenreD (eDen) G a 20,395 20,34 + 0,97 + 16,56

624104 20,62 + 3,96 22,45fr0010908533 12/05/16 0,84 233.753.936 20,19 + 18,98 13,215 2,07eDF (eDf) LR a 9,9 9,885 + 1,05 - 27,18

1748509 9,93 - 0,96 13,46fr0010242511 05/10/16 0,5 2.109.136.683 9,79 - 37,97 9,13 5,06eiFFaGe (fGr) LR a 65,24 66,01 + 2,31 + 10,89

330769 66,04 - 0,87 72,77fr0000130452 17/05/16 1,5 98.082.265 65,01 + 14,24 55,65 2,27elis (elis) G a 15 14,75 - 1,27 - 3,22

170877 15,07 17,8fr0012435121 06/06/16 0,35 114.006.167 14,7 - 3,34 13,955 2,37esso (es) g B 35,9 35,8 - 0,28 - 27,21

2177 35,98 52,2fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 35,8 - 33,69 34,95euler Hermes GP (ele) G a 77,84 77,95 + 0,66 - 12,01

16421 78,26 + 3,08 91,22fr0004254035 27/05/16 4,68 42.641.635 77,8 - 5,66 70,01 6eurazeo (rf) G a 50,75 50,89 + 1,23 - 15,85

99891 51,14 - 0,92 60,429fr0000121121 17/05/16 2,4 71.900.542 50,57 - 17,37 46,643 4,72euro DisneY (eDl) g B 1,16 1,16 - 10,08

5813 1,16 - 0,85 1,31fr0010540740 783.364.900 1,15 - 7,2 1,11euro ressources (eur) c 3,76 3,76 - 4,57 + 38,75

11287 3,92 + 8,67 4fr0000054678 14/06/16 0,2 62.491.281 3,73 + 31,93 2,65 5,32euroFins cereP (alecr) 100,11 100,11 + 0,01 - 5,56

2 100,11 - 0,7 104,95fr0012413771 252.237 100,11 + 6,5 95euroFins scientiFic (erf) G a 400,8 402,05 + 0,76 + 24,92

16732 406,6 - 2,19 431,75fr0000038259 29/06/16 1,23 16.861.765 400,75 + 20,01 271,25 0,36eurosic (ersc) a 36,78 37 + 0,65 - 3,39

471 37 - 7,5 45,15fr0000038200 26/04/16 2,2 48.009.441 36,66 - 0,88 36,66eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 8,576 8,572 + 0,85 - 25,2

1169637 8,698 + 0,59 11,815fr0010533075 24/05/16 0,22 550.000.000 8,556 - 33,34 7,7 2,57eutelsat com. (etl) LG a 18,67 18,4 - 0,05 - 33,33

620169 18,67 + 3,37 30,275fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 18,135 - 39,97 15,19 5,92FaiVeleY transPort (leY) g B 99,35 99,37 + 0,03 + 4,07

8681 99,39 + 0,78 99,75fr0000053142 05/10/16 1 14.614.152 98,9 + 5,74 85,77 1,01Faurecia (eo) G a 31,415 31,535 + 2,27 - 14,79

509185 31,565 - 9,69 37,37fr0000121147 01/06/16 0,65 137.882.901 30,97 - 14,24 26,635 2,06FFP (ffp) g a 66 65,26 + 0,4 - 4,03

6752 66 - 5,42 71fr0000064784 11/05/16 1,6 25.072.589 64,85 - 2,67 47,5 2,45Fin. oDet (oDet) a 655 654,95 + 0,05 - 31,41

514 663 -11,49 960fr0000062234 14/06/16 1 6.585.990 647,6 - 33,27 550 0,15Foncière Des murs (fmu) a 26 25,77 + 0,27 - 2,75

1709 26,24 - 1,15 29fr0000060303 21/04/16 1,55 74.103.963 25,75 - 2,75 24,26Foncière Des réGions (fDr) G a 78,23 77,44 + 0,49 - 6,13

65583 78,23 - 1,35 85,87fr0000064578 16/05/16 4,3 68.348.799 77,23 - 7,32 68,93Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,41 7,44 + 0,41 - 4,37

26 7,44 - 1,33 8,02fr0000030181 18/05/16 0,65 67.873.454 7,41 - 1,46 7,1Foncière lYonnaise (flY) a 51,3 51,28 - 0,33 + 17,05

1735 51,3 - 1,72 53,27fr0000033409 28/04/16 1,05 46.528.974 51 + 23,57 41,955Fonciere Paris siic (fDpa) g B 135 136,27 - 0,87 + 23,01nom. eX D oP 14/09/16 3075 138,96 + 0,21 154,88fr0000034431 18/05/16 9 10.295.075 135 + 24,68 101,41

FromaGeries Bel (fbel) a /041116 + 13,97- 0,21 577

fr0000121857 18/05/16 9 6.872.335 + 24,49 405 1,81Futuren (ftrn) c 0,85 0,84 + 42,37n/P reGr. 120608 0,85 + 3,7 0,9fr0011284991 222.903.366 0,83 + 44,83 0,48Geci international (Gecp) c 0,15 0,14 - 6,67 - 92,18

15480 0,15 -17,65 0,44fr0000079634 01/10/01 0,1 61.741.720 0,14 - 92,18 0,14Gecina (Gfc) G a 130,95 129,8 + 0,66 + 15,79

35652 130,95 - 1,59 142,6fr0010040865 04/07/16 2,5 63.416.811 129,25 + 12,38 104,6Gemalto (Gto) L 48,42 48,105 + 0,14 - 12,96

354220 48,74 -13,76 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 47,865 - 20,53 46,9GensiGHt (siGht) c 7,91 7,81 - 1,14

375 7,99 - 8,01 10,82fr0013183985 19.264.981 7,81 7,72GFi inFormatiQue (Gfi) g B 7,63 7,63 - 8,29

5018 7,79 - 4,51 8,79fr0004038099 01/07/16 0,15 66.570.771 7,61 + 20,16 7,61 1,97Gl eVents (Glo) g B 16,4 16,55 + 2,16 - 0,6

4471 16,6 - 7,18 18,08fr0000066672 30/05/16 0,6 23.402.711 16,31 - 5,81 14,08 3,63GrouPe crit (cen) g B 59,9 60,05 + 0,08 + 5,46

6909 60,29 +10,18 61,48fr0000036675 28/06/16 0,4 11.250.000 59,9 + 21,36 43,2 0,67GrouPe Flo (flo) g c 0,7 0,71 - 68,72

91655 0,72 - 6,58 2,29fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 0,67 - 72,05 0,67GrouPe PartoucHe (parp) 39 38 - 2,69 + 63,72reGr. 2259 39,39 - 3,18 47,9fr0012612646 9.681.560 37,5 +112,29 23,21Haulotte GrouP (piG) B 12,45 12,12 - 0,74 - 12,55

5025 12,45 - 4,94 16,01fr0000066755 30/05/16 0,22 31.371.274 12,12 - 9,75 12,12 1,82HaVas (hav) G a 7,061 7,121 + 0,38 - 8,2

154750 7,162 - 3,23 7,78fr0000121881 17/05/16 0,15 419.655.270 7,061 - 11,65 6,47 2,11Hermès international (rms) LRa 370 369,8 + 1,11 + 18,62

45189 371 + 3,09 399fr0000052292 02/06/16 1,85 105.569.412 367,9 + 5,21 281,2 0,5Hi-meDia (him) c 6,2 6,2 + 0,32 + 38,39

704 6,2 +19,92 8,78fr0012821890 2.886.088 6,1 + 29,71 3,61HuBwoo (hbW) g c 0,14 0,14 - 17,65

2000 0,14 - 6,67 0,17fr0004052561 136.345.527 0,14 - 17,65 0,13icaDe (icaD) G a 64,95 65,05 + 2,14 + 5,09

81940 65,05 - 1,32 72fr0000035081 27/05/16 3,73 74.111.186 63,87 - 0,87 58,33iliaD (ilD) LR a 180,6 180,65 + 0,5 - 17,89

77469 181,9 - 0,19 238,1fr0004035913 21/06/16 0,41 58.730.538 179,2 - 7,31 167,5 0,23imerYs (nK) G a 62,69 63,21 + 2,05 - 1,88

60100 63,87 + 0,22 68,75fr0000120859 10/05/16 1,75 79.572.491 62,52 + 0,1 50,38 2,77inGenico GrouP (inG) LR a 71,1 72,09 + 2,17 - 38,12

264822 72,09 - 1,02 115,65fr0000125346 06/05/16 1,3 61.493.241 71,05 - 35,14 69,3 1,8innate PHarma (iph) g B 11,05 11,08 + 3,94 - 18,17

280410 11,24 + 0,64 14,83fr0010331421 53.916.154 10,94 - 23,37 8,26inter ParFums (itp) g B 25,15 25,17 + 0,6 + 21,97

3745 25,24 - 0,24 26,46fr0004024222 27/04/16 0,5 35.409.418 25,1 + 15,99 17,782 1,99iPsen (ipn) G a 61,12 61,23 + 0,91 + 0,38

81308 61,4 - 2,78 64,38fr0010259150 02/06/16 0,85 83.387.484 60,84 + 4,42 45,305 1,39JacQuet metal serVice (JcQ) g B 15,535 15,345 - 1,22 + 7,31

10655 15,6 - 1,32 16,8fr0000033904 05/07/16 0,4 24.028.438 15,25 + 9,61 10,02 2,61JcDecauX (Dec) G a 24,34 25,025 + 2,81 - 29,11

492556 25,025 -11,13 39,78fr0000077919 24/05/16 0,56 212.303.763 24,01 - 31,48 24,01 2,24KauFman & BroaD (Kof) B 33,3 33,05 - 0,45 + 18,88

14183 34 -10,19 39,95fr0004007813 20/04/16 2 20.837.039 32,6 + 16,78 27,1 6,05Korian (Kori) a 26,74 27,485 + 3,56 - 18,39

125057 27,485 - 1,38 33,6fr0010386334 29/06/16 0,6 80.178.042 26,665 - 19,26 22,84 2,18laGarDère (mmb) G a 22,995 22,9 + 0,29 - 16,76

488299 23,15 + 2,55 27,27fr0000130213 06/05/16 1,3 131.133.286 22,8 - 13,94 18,35 5,68latecoere (lat) g c 3,31 3,27 - 0,91 - 20,63

73835 3,33 - 9,42 4,1fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 3,26 - 21,2 3,06laurent-Perrier (lpe) B 70,01 70,01 - 15,65

404 70,4 - 3,03 83,2fr0006864484 18/07/16 1,05 5.945.861 69,9 - 12,05 65,91 1,5le Bélier (beli) g c 38 37,65 - 0,97 + 18,96

2407 38,33 - 6,53 41,99fr0000072399 07/06/16 0,8 6.582.120 37,65 + 20,67 27,24 2,13lectra (lss) B 15,75 15,1 - 3,58 + 24,79

11894 15,8 - 5,03 16,77fr0000065484 04/05/16 0,3 30.938.845 15,1 + 39,04 10,76 1,99lisi (fii) g a 26,51 27,22 + 2,72 + 9,1

20647 27,35 + 2,76 27,77fr0000050353 05/05/16 0,39 54.023.875 26,5 + 15,34 19,04 1,43m6-métroPole tV (mmt) G a 15,6 15,445 - 0,1 - 2,49

67128 15,6 - 1,5 16,955fr0000053225 18/05/16 0,85 126.414.248 15,41 - 12,74 13,375 5,5maisons France conF. (mfc) g B 46,87 47,5 + 0,42 + 18,75

4924 47,5 + 0,25 48,82fr0004159473 07/06/16 0,64 6.937.593 46,6 + 19,65 37,1 1,35manitou (mtu) g B 16,1 16,12 + 0,75 + 14,33

8037 16,4 + 6,4 16,6fr0000038606 10/06/16 0,36 39.551.949 16 + 14,73 13,02 2,23marie BrizarD w & s (mbWs) B 15,08 14,92 - 0,33 - 26,14

40352 15,08 - 6,98 20,44fr0000060873 27/09/07 0,5 28.318.182 14,76 - 25,77 14,76mauna Kea (mKea) c 3,1 3,03 - 0,66 - 1,3

183525 3,15 - 9,28 4,53fr0010609263 19.156.838 2,99 - 10,88 1,51mercialYs (merY) G a 18,85 18,86 + 0,45 + 1,21

86700 18,93 - 5,7 21,94fr0010241638 11/10/16 0,43 92.049.169 18,735 - 6,82 17,43mersen (mrn) g B 18 18 + 1,01 + 5,88

14614 18,09 - 4,66 19,19fr0000039620 04/07/16 0,5 20.636.854 17,92 + 6,57 11,09 2,78metaBolic eXPlorer (meteX) g c 2,69 2,52 - 2,7 - 4,18

543722 2,7 + 8,62 3,2fr0004177046 23.261.500 2,5 - 44 1,42natiXis (Kn) LR a 4,453 4,504 + 3,09 - 13,67

4721069 4,532 + 1,44 5,255fr0000120685 27/05/16 0,35 3.137.074.580 4,453 - 24,14 2,99 7,77natureX (nrX) g B 83,22 84,72 + 1,13 + 18,66

3105 84,72 + 3,96 86,4fr0000054694 03/07/14 0,1 9.247.228 83,22 + 25,23 64,06netGem (ntG) g c 1,82 1,82 - 0,55 - 16,51

7100 1,84 - 7,61 2,35fr0004154060 14/06/16 0,15 41.212.222 1,82 - 22,55 1,8 8,24neXans (neX) G a 48,1 50,08 + 3,26 + 48,61

188991 50,08 - 4,97 54,92fr0000044448 17/05/13 0,5 43.235.435 48,1 + 36,33 28,8neXitY (nXi) G a 45,27 45,41 + 0,59 + 11,29

130421 45,73 - 2,53 50,15fr0010112524 03/06/16 2,2 54.783.017 45,25 + 12,83 37,27 4,85nicoX (coX) B 7,472 7,561 + 1,49 - 17

81928 7,738 - 9,24 13,68fr0013018124 22.869.669 7,46 - 88,91 6,32nrJ GrouP (nrG) g B 9 9,16 + 0,66 - 7,19

2380 9,16 + 0,11 10fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 9 + 8,4 8,67oeneo (sbt) g B 8,1 8,13 + 8,4

20233 8,13 - 2,52 8,9fr0000052680 02/08/16 0,13 62.738.766 8,07 + 20,09 6,2 1,6onXeo (onXeo) g B 2,44 2,33 + 1,3 - 37,87

271832 2,49 - 9,69 4,1fr0010095596 46.905.643 2,33 - 41,9 2orPéa (orp) G a 75,31 75,31 + 0,62 + 2,07

65496 75,55 - 1,57 81,39fr0000184798 07/07/16 0,9 60.273.691 74,97 + 4,18 64,08 1,2Parrot (parro) g B 7,83 7,89 + 1,54 - 70,77

40612 7,99 -14,61 26,58fr0004038263 30.100.939 7,78 - 72,16 7,72PHarmaGest int. (pha) 29,25 29,1 - 1,52 + 36,49

7209 29,4 -10,52 33,42fr0012882389 30/06/16 0,6 15.174.125 28,82 + 18,82 19,95 2,06Pierre & Vacances (vac) g B 35 35,55 + 1,57 + 20,71

5963 36 - 6,47 43,89fr0000073041 19/03/12 0,7 9.801.723 35 + 43,12 26,42Plastic omnium (pom) G a 28,48 28,81 + 2,71 - 1,77

214868 28,885 - 3,76 31,3fr0000124570 10/05/16 0,41 152.476.720 28,3 + 6,7 24,265 1,42recYleX sa (rX) c 2,15 2,12 + 0,47 - 36,53

11574 2,15 - 8,62 3,88fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 2,11 + 64,34 1,78rémY cointreau (rco) G a 71,8 72,21 + 1,18 + 9,39

75692 72,29 - 1,92 81,73fr0000130395 02/08/16 1,6 49.692.184 71,78 + 14,02 58,1 2,22reXel (rXl) G a 12,625 12,81 + 3,02 + 4,32

878371 12,855 + 1,87 14,91fr0010451203 01/07/16 0,4 302.274.727 12,545 - 1,46 8,31 3,12ruBis (rui) G a 81,1 80,52 - 0,12 + 15,14

74318 81,3 - 0,98 84,36fr0000121253 10/06/16 2,42 45.412.972 80,11 + 8,07 59 3,01

sartorius steD. Bio. (Dim) a 59,38 60,69 + 2,81 + 3,04DiV 6 10/05/16 51044 60,69 - 5,8 69,03fr0013154002 92.180.190 59,27 + 10,35 50,1

saVencia (bh) B 60,98 59,52 - 2,11 - 0,353114 62,8 + 8,61 62,8

fr0000120107 16/05/16 1 14.032.930 59,5 + 3,15 53 1,68

scor (scr) LR a 28,55 28,83 + 2,04 - 16,46193273 28,835 + 5,14 34,06

fr0010411983 28/04/16 1,5 191.980.457 28,475 - 17,87 24,77 5,2

seB (sK) G a 131 132,15 + 0,8 + 39,6956834 133,1 + 1,26 135

fr0000121709 24/05/16 1,54 50.169.049 131 + 43,45 79,9 1,17

sécHé enV. (schp) g B 27,97 27,68 - 0,04 - 4,552363 28,1 - 8,07 34,05

fr0000039109 13/06/16 0,95 7.857.732 27,57 - 12,38 23,83 3,43

seQuana (seQ) c 1,51 1,48 - 1,99 - 63,64242173 1,53 -11,9 4,04

fr0011352590 65.183.351 1,45 - 60 1,45

sHowroomPriVé (srp) g B 17,1 17,08 + 0,06 - 14,569151 17,22 -14,39 21,85

fr0013006558 32.804.103 17 - 11,5 16,15

siPH (siph) g B 36,3 36,8 + 0,41 + 41,481223 37 + 6,67 37,99

fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 36,3 + 38,92 24,52

soitec (soi) g B 0,92 0,91 - 1,09 + 77,17eX-Ds 13/05/16 1264222 0,94 + 4,6 0,97fr0004025062 606.230.217 0,91 + 45,37 0,385

solocal GPe (local) g B 3,37 3,37 + 6,58 - 50,8reGr. 1517144 3,7 + 5,97 6,995fr0012938884 38.876.564 3,26 - 57,88 2,001

soPra steria GP (sop) a 92,5 91,64 - 0,02 - 15,3848404 93,21 - 7,93 119,65

fr0000050809 05/07/16 1,7 20.485.911 91,11 - 17,29 83,59 1,86

sPie (spie) G a 16,77 17 + 2,16 + 0,35228051 17,09 - 2,1 18,18

fr0012757854 27/05/16 0,5 150.000.000 16,75 + 2,04 14,4 2,94

st DuPont (Dpt) g c 0,14 0,14 + 7,69 - 12,517750 0,14 0,17

fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,13 - 6,67 0,11

stentYs (stnt) g c 2,45 2,46 + 0,82 - 49,8117955 2,48 -13,68 5,162

fr0010949404 17.873.515 2,44 - 51,38 1,91

suez enVironnement (sev) LR a 13,4 13,475 + 1,28 - 21,931371094 13,615 - 1,5 17,465

fr0010613471 10/05/16 0,65 564.401.246 13,335 - 24,32 12,905 4,82

sworD GrouP (sWp) g B 26,8 26,8 + 0,94 + 10,293545 26,9 - 2,9 28,14

fr0004180578 04/05/16 1,02 9.426.965 26,33 + 15,77 21,8 4,48

sYnerGie (sDG) g B 29,34 29,2 - 0,17 + 9,822955 29,34 - 1,12 30,05

fr0000032658 28/06/16 0,6 24.362.000 29,07 + 24,79 20,17 2,06

tarKett (tKtt) g 31,37 31,165 + 2,52 + 8,2796463 31,57 - 9,67 36,875

fr0004188670 05/07/16 0,52 63.722.696 30,665 + 20,7 20,55 1,67

tecHnicolor (tch) G a 5,099 5,1 + 1,05 - 31,82625992 5,13 - 9,4 7,541

fr0010918292 24/05/16 0,06 412.710.327 5,06 - 25,63 4,81 1,18

telePerFormance (rcf) G a 91,71 92,02 + 1,02 + 18,74133640 92,7 - 2,19 99,5

fr0000051807 16/05/16 1,2 57.780.000 91,6 + 27,77 66,65 1,3

tessi (tes) g B 137,95 137,06 + 0,04 + 7,741505 137,95 - 2,1 164,5

fr0004529147 30/06/16 2 2.797.678 137,01 + 15,66 124,36 1,46

tF1 (tfi) G a 8,399 8,437 + 2,23 - 17,69336190 8,446 + 7,19 11,985

fr0000054900 22/04/16 0,8 209.382.342 8,317 - 29,16 7,804 9,48

tHales (ho) LR a 84,78 85,32 + 1,38 + 23,47286160 85,89 + 4,44 86,1

fr0000121329 30/05/16 1,01 211.704.684 84,78 + 26,98 59,77 1,18

tHermaDor GrouPe (thep) g B 77,02 77,14 + 0,16 - 11,33865 77,5 - 3,58 91,85

fr0000061111 07/04/16 3,2 4.499.267 77,02 - 7,18 75,58 4,15

touaX (toup) g c 10,72 10,5 - 2,05 + 52509 10,9 + 1,94 11,81

fr0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 10,5 - 17,71 7,45

tour eiFFel (eiff) B 55,36 55,3 - 0,09 + 2,41240 55,42 + 1,82 57,55

fr0000036816 28/06/16 3 9.465.454 55,3 + 17,58 47,1

transGène (tnG) B 2,67 2,67 + 2,3 + 8,97113802 2,81 - 3,6 4,261

fr0005175080 38.545.397 2,64 - 9,61 2,198

triGano (tri) g B 60,55 62 + 2,45 + 10,1214769 62 - 3,13 65,22

fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 60,55 + 40,27 41,5 1,13

uBisoFt entertainment (ubi) G a 31,8 30,445 - 3,4 + 14,15873862 31,85 - 7,94 38,88

fr0000054470 113.525.599 30,405 + 8,58 18,6

Vallourec (vK) G a 4,237 4,206 + 3,14 - 18,235284397 4,279 - 5,48 5,199

fr0000120354 04/06/15 0,81 444.638.049 4,183 - 31,33 1,917

ValneVa (vla) g B 2,42 2,46 + 2,08 - 35,2653602 2,47 - 5,38 3,79

fr0004056851 74.698.099 2,42 - 33,33 1,96

Vicat (vct) G a 55,27 55,07 + 1,93 - 0,4929498 55,27 - 3,28 61,23

fr0000031775 10/05/16 1,5 44.900.000 54,27 - 3,64 45,42 2,72

Vilmorin & cie (rin) G a 54 53,51 - 0,48 - 19,177012 54,8 - 3,15 67,45

fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 53,01 - 17,68 52,68 2,93

VirBac (virp) g a 143,3 141,5 - 0,74 - 35,622229 144,65 - 5,22 223,8

fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 141,5 - 22,32 140,3

VranKen-PommerY m. (vrap) B 22,25 22,3 - 20,36610 22,48 + 0,41 27,99

fr0000062796 13/07/16 0,8 8.937.085 22,25 - 22,25 21,01 3,59

wenDel (mf) G a 101,85 102,9 + 1,63 - 6,1154159 102,9 - 1,2 109

fr0000121204 06/06/16 2,15 47.081.029 101,85 - 6,79 78,14 2,09

XPo loGistics (Xpo) g a 195,6 196,9 - 0,98 - 4,7997 198,9 + 1,63 209

fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 195,6 - 2,04 185

zoDiac aerosPace (Zc) LR a 21,495 21,42 + 1,01 - 2,53688242 21,635 - 1,09 24,135

fr0000125684 20/01/16 0,32 289.978.983 21,17 - 16,51 14,08 1,49

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) L 48,42 48,105 + 0,14 - 12,96

354220 48,74 -13,76 66,87nl0000400653 24/05/16 0,4 89.893.908 47,865 - 20,53 46,9

ses (sesG) LR 20,795 20,92 + 1,9 - 18,2612763 20,96 - 0,19 26,64

lu0088087324 25/04/16 1,11 351.105.589 20,63 - 21,71 18,09 6,21

stmicroelectronics (stm) LR a 8,154 8,443 + 4,17 + 36,62700216 8,443 +13,71 8,71

nl0000226223 usD 19/09/16 0,05 911.015.420 8,154 + 27,06 4,485

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 26 26,16 + 1,2 - 8,5

1936 26,16 + 1 30us3696041033 usD 15/09/16 0,2 8.846.390.000 25,9 - 4,63 24,08

HsBc (hsb) 6,83 6,95 + 4,04 - 5,5730437 7,01 + 1,02 7,21

Gb0005405286 usD 20/10/16 0,1 19.873.826.480 6,83 - 6,08 4,92

laFarGeHolcim ltD (lhn) a 49,275 49,83 + 4,78 + 6,66536394 49,975 + 5,23 49,975

ch0012214059 chf 17/05/16 1,5 606.909.080 48,88 - 7,05 30,33

maroc telecom (iam) 12,2 12,5 + 1,46 + 20,891433 12,5 + 5,57 12,5

ma0000011488 maD 24/05/16 5,41 879.095.340 12,2 + 19,96 10,2

rusal Plc (rusal) 7,45 7,45 + 4,93 + 32,33reG. s 35 7,45 +18,82 7,98us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 7,45 + 5,08 4,58

scHlumBerGer (slb) a 69,82 71,78 + 2,79 + 10,433187 71,91 - 0,73 76,65

an8068571086 usD 02/09/16 0,5 1.434.212.164 69,82 - 1,35 54,95

stallerGenes Greer (staGr) a 28,26 28,73 + 1,63 - 10,082850 28,73 + 3,16 34,2

Gb00bZ21rf93 19.765.553 27,98 - 21,5 21,4

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

aLa cote a changé.Vous pouvez retrouverles Bourses internationalessur http://investir.lesechos.fr

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

euronext séAncE du 07 - 11 - 2016CaC 40 : 4461,21 (1,91 %) neXt 20 : 9377,77 (1,32 %)

CaC larGe 60 : 4924,12 (1,85 %)CaC all-tradaBle : 3466,81 (1,76 %)

Date De ProroGation : 25 noVemBre

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

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34 // FINANCE & MARCHES Mardi 8 novembre 2016 Les Echos

changes : cours au comptantvar. var.

cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croiséseur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

07-11-2016

cours a TerMe de l’euro contre les principales devisesusd gbp chf sek dkk jpy (100) cad07-11-2016

Taux de référence bons du trésorbtf taux btan taux prix coupon

source euroMTs

Marché obligataire

euromts indice var % 31/12 var %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevisesmarchés monétaires

jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs

07-11-201607-11-2016

ecarts de taux avec l’allemagne6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans07-11-2016

allemagne 100,34 -0,63 -0,48 -0,29 0,14portugal -0,34 1,00 2,35 3,09 3,17france -0,08 0,01 0,15 0,21 0,20espagne -0,22 0,56 0,78 0,93 1,12italie -0,23 0,67 0,69 1,43 1,60

parisOR (euros cPror/*cours hebdo)

07/11 04/11COURS PriMe Prec.

lingot 37580 0 3751010 florins 226 -0,6 2285 dollars* 310 9,7 30010 dollars 625 10,58 63020 dollars 1255 10,99 12655 roubles* 0 -100 050 pesos 1396 -0,94 1400latine 218 -0,09 218napoleon 219,9 0,78 219,61/2 napoleon* 125 14,58 125,5souverain eli i* 290 5,42 292souverain 281,5 2,33 281,81/2 souverain* 143 3,97 143,5suisse 219,7 0,69 217,3tunisienne* 217 -0,55 219mark* 270 0,34 271krugerrand 1245 6,51 1255lingotin 500grs 18990 1,06 18990lingotin 250grs 9690 3,14 9690lingotin 100grs 3890 3,51 3900

argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)635,4 629,48

palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 18 177 18 190Fix2 18 372 18 210

platine (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 28 763 28 530Fix2 28 924 28 637

Londres(eN dollars) 07/11 04/11

antimoine 99,65% (par tonne)7700 7700

bismuth 99,99% (par lb)4,5 4,5

cadmium 99,95% (par lb)0,56 0,56

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)12,88 12,88

eponge de titane 99,60% (par kg)7,5 7,5

ferro manganese (hc) (par tonne)775 775

ferro molybdene (par kg)17,25 17,25

germanium (par kg)925 925

selenium 99,50% (par lb)8,75 8,75

silicium (par tonne)1575 1575

MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT07/11 04/11

argent (eN ceNTs Par oz)Fixage 1 812 1 834

or (eN dollars Par oz)Fix 1 283 1 303

palladium (eN dollars Par oNce Troy)619 628

platine (eN dollars Par oNce Troy)995 985

neW YorKargent (eN ceNTs Par oNce)

seTTleMeNT seTTleMeNT07/11 04/11

déc. 16 18,15 18,43JaNv. 17 18,15 18,43Mars 17 18,28 18,55Mai 17 18,35 18,58Juil. 17 18,41 18,69

or (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

07/11 04/11déc. 16 1279,4 1305,2Fév. 17 1283,4 1309,7aouT 17 1283,4 1309,7ocT. 17 1296,3 1322,1déc. 17 1299,4 1325,2

platine (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

07/11 04/11ocT. 16 961,7 959,8JaNv. 17 1001,4 999,9avr. 17 1005,2 1003,2Juil. 17 1008,3 1009,7ocT. 17 1012,2 954

London MeTaL exchange07/11 04/11

alliage d`alumin. (en $ par tonne)

cash 1555-1565 1555-1565

3 Mois 1570-1580 1570-1580

vol. 13680 13680

aluminium (en $ par tonne)

cash 1717,5-1718,5 1725-1726

3 Mois 1721-1722 1728,5-1729

vol. 2131075 2132950

cuivre (en $ par tonne)

cash 4942-4943 4917,5-4918

3 Mois 4956-4958 4927-4927,5

sTocks 305000 310600

etain (en $ par tonne)

cash 21400-21405 21200-21225

3 Mois 21225-21250 20850-20900

vol. 2955 2945

nickel (en $ par tonne)

cash 10375-10385 10420-10440

3 Mois 10420-10430 10460-10470

vol. 363708 363096

plomb (en $ par tonne)

cash 2070-2070,5 2060-2061

3 Mois 2085-2087 2073-2075

vol. 188350 188575

Zinc (en $ par tonne)

cash 2440,5-2441 2440-2441

3 Mois 2455-2456 2454-2455

vol. 449350 450375

london daily price: 21,3 cts/lblondres (eN dollars Par ToNNe)

clôTure clôTure vol07/11 04/11

déc. 16 578,2 573,1 9177Mars 17 577 568,4 6777Mai 17 571 561,8 1035aouT 17 557,6 549,7 547déc. 17 525,1 523 75

new york (eN ceNTs Par lb)clôTure clôTure vol07/11 04/11

Mars 17 22,27 21,74 73047Mai 17 21,65 21,2 28673Juil. 17 20,93 20,56 12524ocT. 17 20,38 20,09 6367Mai 18 19,4 19,27 529

blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 160,25 161,75 25650Mars 17 167 167,5 10830Mai 17 170,5 171,5 2640

blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 410 414,25 150Mars 17 427,75 432 28Mai 17 443,5 446,75

mais à paris (eN euros Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

Nov. 16 159,5 163,25 301JaNv. 17 161,75 163 1057Mars 17 164,25 165,25 1516

mais à chicago (eN ceNTs Parboisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 346,25 348 173850Mars 17 355,25 356,75 107184Juil. 17 370 371,25 20403

riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

Nov. 16 9,58 9,6 18JaNv. 17 9,81 9,85 270Mars 17 10,07 10,16 31

avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 228 229 317Mars 17 226,25 224,5 256Mai 17 226,75 226 48

blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

Nov. 16 138,8 139JaNv. 17 139,9 140Mars 17 141 137

new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

07/11 04/11

Jou r 112,45 115,7 112.45

uranium nymex (en $ par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol

07/11 04/11Nov. 16 18,75 18,75déc. 16 18,75 18,75Mai 17 18,85 18,85

nymex ( eN $ Par MbTu)clôTure clôTure vol

07/11 04/11Nov. 16 0 2,78déc. 16 2,83 2,78JaNv. 17 2,99 2,95

powernext gas spotclôTure clôTure vol

07/11 04/11Nord da 19,03 19,03

powernext gas futuresseTTleMeNT seTTleMeNT vol

07/11 04/11dec 2016 17,98 18,53JaN 2017 18,23 18,68Feb 2017 18,25 18,63

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 153.41Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne)clôTure clôTure vol07/11 04/11

Nov. 16 2251 2230 135JaNv. 17 2194 2191 5767Mars 17 2202 2198 2732Mai 17 2211 2207 761Juil. 17 2215 2201 110

new york-arabica (en cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 174,35 170,95 32196Mai 17 180,15 176,55 10306Juil. 17 182 178,4 6468déc. 17 185,75 182,35 542

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 03/11/Prix indicatif : 2589,08

londres (eN £ Par ToNNe)clôTure clôTure vol07/11 04/11

déc. 16 2045 2102 12813Mai 17 2037 2078 9801Juil. 17 2052 2093 4823sePT. 17 2061 2101 4411déc. 17 2058 2090 1751

new york (eN $ Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 2485 2589 21769Mars 17 2447 2544 36165Juil. 17 2469 2556 4825déc. 17 2485 2564 378Mars 18 2486 2551 149

rotterdam

(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)

gas oil 0.1% sul. 402 402

fuel

Fuel oil (hs 180) 271,5 271,5Fuel oil (hs 380) 242 242

singapour

gasoliNe 97 59,65 60,35gas oil 55,11 56Fuel oil (180) 281,5 281,5Fuel oil (380) 269,5 269,5

neW YorKcuivre (en cents par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

déc. 16 2,31 2,26 116950JaNv. 17 2,31 2,27 387Fév. 17 2,31 2,27 387Mai 17 2,33 2,27 5459

nymex emissions (eN euros Par ToNNe)clôTure clôTure vol07/11 04/11

sPoT 5,76 5,76

ice (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol07/11 04/11

base 64,01 64,01 262193PoiNTe 74,23 74,23 135895

ice futures (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol07/11 04/11

base dec 16 75,3 79,38 40base Mar 17 50,48 52,88base Nov 16 105,72 105,72PoiNTe dec 16 125,29 136,43 40

balTic dry iNdex : 855 le 04/11//16balTic PaNaMax iNdex : 885 le 04/11//16balTic caPesize iNdex : 1593 le 04/11//16balTic suPraMax iNdex : 716 le 04/11//16balTic dirTy iNTerN. TaNker :665 le 04/11//16balTic cleaN iNTerN. TaNker :424 le 04/11//16

07/11 04/11

rJ crb 184,53 183,52

reuTers coM. 2498,16 2502,93

Moodys coM. 5236,98 5230,44

or iNdusTriel 37652 37978

lMex 2535,5 2534,9

KuaLa LuMpur

etain (en dollars par tonne)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

07/11 04/11

Jou r 21530 21150

cuivre (girm):

caThodes : 4742 a coMPTer du 07/11/

autres demi produits cuivreux :

base cuivre 549,15 dePuis le 07/11

base laMiNé laiToN 1 TiTre 476,22 dePuis le 07/11

base laMiNé laiToN 70/30 482,84 dePuis le 07/11

base laMiNé laiToN 85/15 515,99 dePuis le 07/11

base laMiNé broNze 94/6 660,96 dePuis le 07/11

base laMiNé broNze 94/4 623,69 dePuis le 07/11

iNdice coTlook a : 77, le 07/11//16

new york (cont. n°2 - cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

Mars 17 69,1 69,04 20694Juil. 17 70,13 69,68 1109Oct. 17 69,6 70,02 2

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

FreT MariTiMe

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (eN $ Par 1000 bdFT)seTTleMeNT seTTleMeNT vol07/11 04/11

Nov. 16 299,3 299,9JaNv. 17 311,9 312Mars 17 320 319,4

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol07/11 04/11

Jour 46,15 45,6JaNv. 17 46,15 45,6 267352Mars 17 48,02 47,39 84920

londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)clôTure clôTure vol07/11 04/11

Nov. 16 422,75 417,5 24970Mars 17 433 428,75 12629Mai 17 436,75 436 1483Juil. 17 442,5 441,75 1026aouT 17 446 446,5 927

new york nymex wti (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol07/11 04/11

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25.2.17 0,00 102,18 1,21 25.7.17 -1,25 101,63 0,28

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Plus 15 aNs 342,30 0.09 304,48 12.32

Plus 25 aNs 355,30 0.10 307,00 15.62

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23.11.16 0,00

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euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

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fr0000054322 cibox inter.g c 0,09 0,09 0,08 0,08 1612246fr0000060824 clayeuxg c 0,16

fr0000053399 cnimg b 101,03 101,45 100,68 101 - 0,47 408fr0010667147 cofaceg a 5,35 5,397 5,262 5,262 - 1,03 86695fr0004031763 coherisg c 2,49 2,49 2,39 2,48 + 3,77 5889nl0010489522 constellium 5,16 5,16 5,16 5,16 + 1,58 200fr0000065393 courtois c 94,68 95 94,68 95 + 0,33 36fr0000044323 cr alpes prov. c 73,81 73,82 73,81 73,81 + 0,01 39fr0000185506 cr atl. vendée c 92,8 93,5 92,8 93,5 + 0,01 176fr0010483768 cr brie picard. b 22,37 22,37 22,15 22,16 - 0,89 702fr0000045213 cr ille vilaine c 67,89 68 67,25 68 + 0,16 256fr0010461053 cr languedoc c 48,99 48,99 48,71 48,86 - 0,49 1176fr0000045239 cr loire hte-loire c 65,39 65,39 64,9 64,9 - 0,75 97fr0000045551 cr morbihan c 56,19 56,24 56,19 56,24 + 0,09 31fr0000185514 cr nord france b 16,83 16,88 16,6 16,85 + 0,06 5166fr0000044364 cr norm. seine c 98,03 98,06 97,7 98,06 + 0,03 153fr0000045528 cr paris idf b 72,74 73,63 72,74 73 + 0,34 403fr0000045346 cr rhône-alpes c 152,55 152,61 151,3 151,35 - 0,72 325fr0000045544 cr toulouse c 88,4 88,7 88,4 88,5 - 0,23 371fr0000045304 cr tour. poitou c 76,5 76,5 76,49 76,5 - 0,12 169fr0000050395 crosswood c 3,43

fr0007317813 cs-com. et syst.g c 4,3 4,3 4,19 4,3 4887fr0011026749 dalet c 10,01 10,48 9,9 10,48 - 1,04 4029fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,21

fr0010879056 deinove 2,02 2,02 1,92 1,98 - 0,5 17701fr0012928612 delta plus group 51,25 51,49 50,92 51,3 + 0,77 857fr0000035784 digigram c 0,86

fr0000065260 docks pétroles a c 379,99 379,99 379,99 379,99 + 5,85 129fr0000052839 dom security c 43,41 43,41 43,4 43,4 123fr0000036287 duc c 0,79

fr0010099515 ecag c 19,16 19,3 19,15 19,3 + 0,73 962fr0000072373 egideg c 3 3,06 2,98 3,03 + 2,02 6288fr0011466069 ekinopsg 7,25 7,33 6,91 6,94 - 4,28 99943fr0000035719 elect. eaux mad.g c 3,08 3,08 3,08 3,08 - 7,78 1559fr0000031023 elect. strasbourg b 100,37 101,24 98 98,6 - 1,55 270fr0012650166 electro powerg c 5,9 5,9 5,8 5,8 + 1,75 2480fr0011950732 eliorG a 19,63 19,725 19,51 19,7 + 1,08 139858fr0004030708 encres dubuitg c 4 4,12 3,94 4,12 - 1,2 962fr0011191766 eos imaging c 3,82 3,83 3,79 3,82 - 0,26 19887fr0000131757 erametGg a 42 42,84 42 42,25 + 1,17 15879fr0011471135 erytech pharmag b 16,5 16,99 16,5 16,69 + 1,15 8642fr0004110310 esi groupg c 41 41,29 39,5 40 - 2,44 50759fr0000035743 etam dév.g b 27,5 30 27,5 29,99 + 7,61 845fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,38 0,38 0,38 0,38 100fr0000075343 euromedis groupeg c 5,99 6 5,97 5,97 - 0,33 926fr0010490920 europacorpg c 4,01 4,06 4,01 4,04 - 0,49 10420fr0012789949 europcar groupeG a 8,384 8,57 8,384 8,57 + 2,96 187942fr0000064164 exacompta clairef. c 112,99

fr0004527638 exel industriesg b 65,86 65,89 65,25 65,25 - 0,91 806fr0000037343 expl. prod. chim. c 575 575 575 575 + 0,88 15fr0000039026 expl. prod. chim. c 610

fr0000062341 f.i.e.b.m. c 5,99 5,99 5,99 5,99 + 5,09 200fr0000062507 f.i.e.b.m. c 97

fr0000038184 f.i.p.p. c 0,15 0,16 0,15 0,15 57479fr0000063034 fauvet-girel g c 40,73 40,74 40,73 40,74 + 77,13 670fr0011271600 fermentalgg 2,48 2,48 2,24 2,29 - 7,66 20035fr0000062101 fermière cannes b 1200,01

fr0000061418 fiducial office c 27,49 27,49 27,49 27,49 1fr0000060535 fiducial re b 125,01 125,01 125,01 125,01 + 0,01 45fr0000037947 fimalac a 98,7 99,5 98,7 99,01 + 0,26 2324fr0000076986 fin. moncey a 4901,3

fr0000035123 finatis b 51,29 51,29 50,05 50,05 - 2,42 83fr0000074759 fleury michon b 59 59 58,8 58,83 - 1,26 565fr0000065930 foncière 7 inv. c 1,48

fr0000064362 foncière atland c 84,04 84,04 84 84 - 0,01 51fr0000038499 foncière euris b 38,15 38,15 38,15 38,15 - 0,65 86fr0010341032 foncière inea b 37,95 37,95 37,38 37,49 - 0,5 310fr0011277391 foncière paris nord c 0,04 0,04 0,04 0,04 20000fr0000063265 foncière r-paris c 34,97

fr0000053944 foncière volta c 3,9

fr0013030152 française energie c 9,66 10,54 9,24 10,34 + 11,54 11050fr0010588079 frey b 26,25 26,25 26,25 26,25 101fr0000031973 fsdv c 48

fr0000030611 galimmo c 17,91 17,91 17,91 17,91 + 0,39 3fr0000034894 gaumont b 54,5 54,7 53,7 53,7 - 1,45 275fr0000053035 gea c 85,99 85,99 85,92 85,92 - 0,08 76fr0000044471 générale santé b 13,27 13,62 13,27 13,39 + 1,52 693fr0010501692 generixg c 3 3,01 3 3,01 - 0,33 10456fr0004163111 genfitG 19,245 19,6 18,355 18,5 - 2,12 377959fr0011799907 genomic visiong 5,85 5,85 5,72 5,74 - 1,88 840fr0011790542 genticelg 1,39 1,45 1,38 1,41 + 1,44 23135fr0000061459 gérard perrier c 36,6 36,7 36,6 36,7 326fr0000065971 graines voltZ c 19,85 19,85 19,85 19,85 + 0,46 226fr0000038036 grand marnier b 8750

fr0011476928 groupe fnac 60,5 61,25 60,1 60,51 + 0,02 17597fr0000062671 groupe gorgég b 19,15 19,4 19,05 19,1 - 0,11 5176fr0004010338 groupe jaj c 1,49

fr0000075442 groupe ldlcg c 31,47 31,8 31,31 31,6 + 0,93 2326fr0004050300 groupe openg c 23 24,2 23 24,17 + 3,29 8724fr0010214064 groupe piZZorno c 16,26 16,45 16,21 16,21 + 0,06 242fr0004155000 groupe sfpi c 2,89 2,9 2,89 2,89 - 0,35 272fr0010340406 groupe vial c 0,91

fr0011726835 gttGg 29,995 30,415 29,7 30,105+ 0,53 56461fr0000032526 guerbetg b 52,35 52,85 50,71 50,98 - 2,15 24234fr0000066722 guillemot corp.g c 1,32 1,32 1,3 1,3 - 2,26 3692fr0004035061 guy degrenne c 0,52 0,52 0,51 0,51 - 1,92 1001fr0000066540 herigeg c 25 25,14 24,85 24,92 - 0,32 159fr0000038531 hf companyg c 11,88 12,04 11,88 11,94 - 0,5 2824fr0000054231 high cog c 6,21 6,21 6,11 6,15 - 0,81 13102fr0012821916 hipay group c 10,98 10,98 10,7 10,7 + 0,94 2410fr0000065278 hopscotch groupegc 7,73 7,75 7,72 7,75 958fr0010929125 id logisticg b 134,2 134,55 134,08 134,5 + 0,22 446fr0000051393 idi b 26,01 26,15 26 26,02 + 0,08 245fr0000030827 ige + xaog c 78,75 78,75 78,53 78,54 - 0,27 46fr0000033243 immo. dassault b 43,85 45 43,85 45 + 2,62 608fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29

fr0010458729 implanetg 0,89 0,9 0,88 0,88 + 1,15 35886fr0000066219 ind. fin. ent. c 67 67 67 67 3fr0000071797 infotelg c 35,75 36,25 35,75 36,25 + 1,68 958fr0000064297 innelec mult.g c 4,75 4,75 4,73 4,73 - 0,42 315fr0010291245 inside secure c 1,85 1,85 1,76 1,85 - 0,54 122575fr0000060451 installux sa c 340 340 340 340 49fr0000064958 intexa c 3,05

fr0000073298 ipsosG a 28,2 28,2 27,85 27,97 + 0,54 34931fr0000124232 ird nord pdc c 16,24 16,24 16 16 - 1,48 1376fr0000072597 it linkg c 15,01 15,93 15,01 15,84 + 5,46 4849fr0004026151 itesoftg c 3,81 3,81 3,81 3,81 + 0,26 651fr0000073843 its groupg c 6,29 6,29 6,15 6,29 - 0,63 61fr0012872141 jacques bogart c 13,08 13,36 13,08 13,36 - 0,22 481fr0004029411 keyrusg c 2,61 2,68 2,6 2,66 + 1,92 23004fr0000039638 la foncièreverte c 51,03

fr0000066607 lacroix sa c 16,8 16,8 16,8 16,8 + 1,27 109fr0000035263 lafuma c 19,35

fr0004027068 lanson-bcc b 33,81 33,98 33,51 33,77 + 0,24 1853fr0004170017 le noble ageg b 32 32,74 31,94 32,74 + 2,67 8482fr0000075673 le tanneurg c 2,1

fr0000121295 lebon c 157,02 157,02 157,02 157,02 + 0,01 69fr0004165801 les hôtels de paris c 1,72

fr0004023208 les nx constr. b 35 35,01 35 35 + 0,09 156404fr0000033599 lexibookg c 1,44 1,54 1,42 1,54 + 7,69 2292fr0004156297 linedata svicesg b 40,55 41,1 40,5 40,85 + 1,06 2786fr0000121352 locindus b 18 18,1 17,76 17,76 + 0,28 458fr0013153541 maisons du monde b 25,07 25,7 25,07 25,4 + 0,71 35866fr0000030074 malteries fr-b c 300 300 300 300 - 1,62 98fr0000032302 manutan inter.g b 57 59,5 57 59,5 + 4,75 614fr0000051070 maurel & promG a 4,1 4,12 4,1 4,11 456419fr0011742329 mcphy energyg 4,16 4,16 3,87 3,94 - 4,6 34621fr0000061244 mecelec c 2,06 2,09 2,06 2,09 + 0,97 4500fr0000052623 medasysg c 0,44 0,44 0,42 0,43 - 2,27 24536fr0000064404 média 6 c 8,38 8,38 8,38 8,38 1

fr0010298620 memscapg c 1,45 1,46 1,42 1,46 + 1,39 5091fr0000053027 mgi coutier g b 24,16 24,55 24 24,52 + 1,49 7536fr0000077570 micropoleg c 0,83 0,83 0,81 0,82 - 1,21 132008fr0011584549 mndg 1,68 1,69 1,67 1,69 + 0,6 2567fr0004048734 mont. fashion c 0,05

fr0000064180 moul. strasbourg c 782,01

fr0004034320 mr bricolage sa c 13,1 13,1 13,01 13,01 - 0,69 187fr0000060196 mrm c 1,63 1,64 1,63 1,64 5501fr0000037970 musée grévin c 77 77 77 77 + 2,67 2fr0011341205 nanobiotixg b 13,13 13,64 13,13 13,3 + 2,23 44305fr0000120560 neopostG a 26,41 27 26,41 26,61 + 1,64 69561fr0004050250 neuronesg b 22 22,29 21,9 21,9 - 0,46 677fr0000064529 nsc groupe c 79 79 79 79 + 3,95 3fr0000052680 oeneog b 8,1 8,13 8,07 8,13 20233fr0010298901 officiis propertiesg c 0,89 0,89 0,89 0,89 1701fr0010428771 ol groupeg c 2,73 2,76 2,73 2,74 - 0,36 9223fr0000075392 orapig c 8,7 8,8 8,7 8,8 + 1,15 699fr0013190410 orchestra-pre. c 17,17 17,2 17 17 - 1,05 3869fr0010609206 orege 4,91 4,99 4,55 4,85 - 6,55 18526fr0010263202 parefg c 59,35 59,43 58,8 58,8 - 1,54 376fr0000052896 paris. de chauf. b 88

fr0000038465 passat c 4,84 4,84 4,66 4,84 727fr0011027135 patrimoine & com b 22,76 22,95 22,76 22,95 + 0,79 305fr0000053514 pcas g c 11,15 11,3 10,9 11,25 12778fr0011950641 pixium visiong c 5,36 5,4 5,36 5,39 - 0,92 3072fr0000124570 plastic omniumG a 28,48 28,885 28,3 28,81 + 2,71 214868fr0000051377 plastivaloireg c 104,58 105,34 102,6 105,34 + 2,28 4433fr0000066441 poujoulat c 33

fr0012432516 poxelg c 6 6,1 5,76 5,76 - 2,04 88631fr0000060832 precia g c 160 160 160 160 + 1,27 31fr0004044600 prismaflexg c 8,44 8,7 8,32 8,5 + 0,71 854fr0010380626 prologueg c 0,72 0,73 0,71 0,72 - 1,37 135270fr0000060329 psb indust. c 46,31 46,4 46,15 46,23 - 0,15 639fr0000038242 quantelg c 3,14 3,25 3,14 3,24 + 3,19 40157fr0010211615 quotium tech. c 16,2

fr0000050320 radiall b 240

fr0000060618 rallye a 16,45 16,77 16,45 16,7 + 1,89 32344fr0000120388 recylex c 2,15 2,15 2,11 2,12 + 0,47 11574fr0000075954 riberg c 0,78 0,8 0,76 0,76 - 2,56 120502fr0000039091 robertet sa b 313,94 315 311,21 314,99 + 0,33 263fr0000045601 robertet sa b 245

fr0000045619 robertet sa b 44

fr0000031684 rothschild & co a 21,65 21,77 21,35 21,4 - 1,38 11361fr0000060071 s.a.m.s.e. b 141,91 141,91 141,91 141,91 40fr0000060121 sabeton c 15,73 15,81 15,73 15,81 + 0,77 301fr0000124356 salvepar b 48,54 48,57 48,3 48,3 - 0,49 441fr0006239109 scbsmg c 5,91 5,91 5,91 5,91 - 0,17 1fr0004175842 selectirente c 72,08 72,08 72,08 72,08 - 0,01 1fr0011950682 sergeferrari group c 12,75 12,79 11,9 12,24 - 3,32 10126fr0011594233 sfr groupG 22,51 23,13 22,41 23,06 + 4,01 189170fr0000060790 signaux girod c 15,91 15,91 15,9 15,9 36fr0000074122 sii c 14,94 14,94 14,8 14,8 - 0,47 264fr0004016699 smtpcg b 32,95 32,95 31,5 32,14 + 0,38 2591fr0010209809 soc. fr. casinos c 2,05

fr0000072563 sodifrance c 18,88 18,88 18,4 18,4 306fr0000078321 soditech ing. c 0,56

fr0000038804 sofibus c 103,9

fr0000075517 soft computingg c 11,9 12 11,2 11,31 - 4,96 336fr0000065864 sogeclairg c 21,62 21,75 21,62 21,75 + 0,74 397fr0000120495 somfy sa a 377,05 385 377,05 382 + 1,33 1192fr0000131732 spir com.g c 4,24 4,5 4,16 4,2 - 0,94 11265fr0011289040 sqli 35,51 36 35,51 35,92 + 1,16 1818fr0000064271 stefg b 71,61 71,96 71,61 71,69 + 0,11 1234

fr0010493510 acheter-louer.fr 0,02 0,03 0,02 0,02 - 33,33 74400fr0000044752 adomos 0,04 0,05 0,04 0,04 6269613fr0010641449 agrogeneration 0,28 0,29 0,27 0,28 104631fr0010397760 auplata 1,07 1,08 1,04 1,06 - 1,85 309827fr0012788065 biocorp 9,64 9,64 9,48 9,48 - 1,76 714fr0012816825 biophytis 3,89 3,91 3,8 3,82 - 1,8 16580fr0011648716 carbio 8,85 8,92 8,8 8,89 - 1,22 3425fr0010907956 carmat 37,61 37,87 37,17 37,3 - 0,82 1709fr0013204351 cybergun 0,94 1,1 0,86 1,1 + 8,91 52141fr0000044810 europlasma 0,25 0,26 0,25 0,26 84184fr0010342329 gaussin 0,34 0,39 0,34 0,36 + 9,09 2338703fr0012819381 groupe guillin 30,27 30,45 29,75 29,92 - 1,16 7987fr0013204070 groupe parot 7,03 7,08 7,02 7,02 - 0,85 768fr0000077562 hiolle industries 3,53 3,55 3,49 3,49 - 1,13 1108fr0010446765 holosfind 0,04 0,04 0,03 0,03 - 25 16622fr0004153930 hybrigenics 0,77 0,77 0,76 0,77 + 1,32 36024fr0011053636 leadmedia group 1,04 1,04 1 1 - 2,91 10786fr0004155687 mastrad 0,77 0,78 0,75 0,75 - 7,41 4430fr0004032746 neovacs 0,74 0,76 0,72 0,76 + 7,04 463130fr0004171346 nextedia 0,73 0,75 0,72 0,73 - 3,95 77819fr0000061608 piscines desjoyaux 9,6 9,6 9,51 9,51 - 0,42 112fr0004197747 theradiag 3,4 3,44 3,28 3,41 + 3,33 5086fr0010949388 umanisg 33,98 33,99 33 33,9 - 0,24 2420fr0004155240 vergnet 1,1 1,11 1,08 1,08 14090

actionseuronexT hors srd françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

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aLTernexT (sélection)

fr0010282822 store elect.g b 24,36 24,65 24,35 24,65 + 1,23 4633fr0010526814 supersonic im.g c 2,23 2,27 2,13 2,18 - 3,11 8268fr0000063307 tayninh c 1,5 1,5 1,5 1,5 - 11,24 2fr0010407049 terreis b 34,11 34,11 34,01 34,01 - 0,26 332fr0000071904 tff groupg b 101,6 102,24 101,26 101,41 - 0,28 338fr0004037182 thermocompactg c 32,5 32,5 32,5 32,5 - 0,31 15fr0000066482 tipiak c 81 81 81 81 + 0,01 110fr0000060949 tivoly c 23,5 23,8 23,1 23,8 - 0,79 636fr0000064388 tonna elect. c 0,95 0,95 0,95 0,95 - 3,06 350fr0000039240 toupargel groupe c 5,22 5,22 5,15 5,16 - 1,15 491fr0010127662 txcellg 2,5 2,52 2,35 2,47 - 1,59 32703fr0000079147 u10g c 3,41 3,44 3,41 3,41 - 1,16 34631fr0000079980 ulric de varens c 3,75 3,75 3,75 3,75 1fr0000054215 unibel a 1060

fr0000034548 union fin. fr. bque g b 23,3 23,35 22,8 23,35 + 0,26 2115fr0000074197 utig c 0,64 0,67 0,64 0,67 + 4,69 9103fr0011505163 valtech 12,13

fr0000062465 verneuil part. c 0,58

fr0004186856 vetoquinolg b 44,45 44,5 44,1 44,3 - 0,9 978fr0010325241 viadeog c 1,01 1,03 0,99 1,03 + 3 14910fr0000066680 videlio (ex:iec) c 1,48 1,49 1,4 1,4 - 5,41 3351fr0000050049 viel et cieg c 3,52 3,61 3,51 3,51 - 3,04 1674fr0000031577 virbac g a 143,3 144,65 141,5 141,5 - 0,74 2229fr0000065765 visiodentg c 2,15

fr0011995588 voltalia b 8,5 8,5 8,19 8,3 - 2,35 43008fr0004036036 wavestone b 80 80,1 79,4 79,4 - 0,87 1783fr0011981968 worldlineG a 24,385 24,55 24,135 24,285 - 0,1 60234fr0004034072 xilam animationg c 4,16 4,4 4,16 4,4 + 4,76 9175fr0011471291 ymagisg 8,9 8,9 8,9 8,9 - 0,78 501

auTres valeurs de la Zone eurolu0569974404 aperam a 40,255 40,59 39,94 40,27 + 1,72 438263it0001389631 beni stabili 0,5 0,52 0,5 0,51 + 2 2185be0974260896 celyad c 15,8 15,955 15,225 15,225+ 2,15 24248nl0010949392 cnova nv a 4,89 4,94 4,89 4,94 + 1,23 4968be0974290224 dexia c 12,53 12,7 12,53 12,7 + 1,36 392nl0006294274 euronext a 34,515 35,5 34,515 35,23 + 0,83 146245it0001210050 fedon c 12,07 12,07 12,07 12,07 - 3,44 1ie00bjys1g50 mainstay medical 16,1 16,1 16,1 16,1 - 0,62 40be0003853703 montea cva 44,5 45,545 44 44,835+ 1,9 8511fi0009000681 nokia a 3,942 4,042 3,904 4,006+ 3,78 2958427be0946620946 rentabiliweb gpg c 6,669 6,7 6,55 6,62 - 0,74 7660nl0000289783 robeco nv 31,39 31,39 31,39 31,39 - 0,29 5027nl0000289817 rolinco 30,64 30,64 30,64 30,64 - 0,13 2093

VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 51,9 51,9 51,15 51,15 + 0,69 19ch0008853209 agta record b 60 60,01 60 60,01 + 0,02 3sn0008626971 bras. ouest afr. c 624

cm0000035113 brass. cameroun b 119 119 119 119 10us1491231015 caterpillar inc. 73,32

sn0000033192 cfoa c 3,33

us19122t1097 coca cola enter. 45,57

gb0002374006 diageo 23,12 23,27 23,12 23,12 + 0,13 554us5324571083 lilly and co 68,26

us3453708600 ford motor cy 10,2

ci0000053161 forestière eq. c 895,99

ch0308403085 geneurog b 5,58 6,4 5,53 6,26 + 17,89 32014us4282911084 hexcel 37,6

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaisesus4567881085 infosys c 15,7

us58933y1055 merck and co inc 54,41 54,55 53,25 53,51 + 1,9 2910us6918295014 oxis international c 0,21 0,21 0,19 0,19 + 5,56 2974us7181721090 philip morris int. 86,51 88 86,51 87,82 + 2 840us7427181091 procter & gamble 77,58

lu0934195610 rorento cdh 59,13

us9098831004 rusal plc 19,91

ch0008175645 televerbier c 37,5

ga0000121459 total gabon a 127,1 129,64 127 128,74 + 1,37 627us91912e1055 vale sa 6,55 6,55 6,5 6,5 + 6,73 2bmg9887p1068 Zci limited c 0,2

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Les Echos Mardi 8 novembre 2016 FINANCE & MARCHES // 35

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

LU0689230778 MIR. - CONV BONDS EUR A EUR 132,45 07/11

LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 112,84 07/11

LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A 181,26 07/11

LU1308314605 MIR. - EQ EUR. EX-UK S&M D GBP 126,46 07/11

LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD 96,5 07/11

LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD 92,69 07/11

LU0334003224 MIR. - EQ PAN EUR A CAP 111,8 07/11

LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR 25,26 07/11

LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM&MID A 351,37 07/11

LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD 94,78 07/11

LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD 114,05 07/11

LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD 109,04 07/11

LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 102,64 07/11

Pictet Asset Management34, avenue de Messine 75008 Paris

Tél. : 01 56 88 71 00www.pictetfunds.fr

sicav//fcp

CLA

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ICAT

IONVAL. UNIT DATE DERNIER

DéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NETCODE ISIN DES VALEURS EN EUROS** VALOR. EN EUROS**

MONT. DATE

OPTIGESTION39, avenue Pierre 1er de Serbie

75008 PARISStandard : +33 1 73 11 00 00

Internet : www.optigestion.com

Mirabaud Asset ManagementTél. +41 58 816 20 [email protected]

LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR 49,59 07/11

LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR 140,93 07/11

LU0155303323 PICTET-ASIAN EQ. JAPAN 201 07/11

LU0090689299 PICTET-BIOTECH 547,41 07/11

VAL. UNIT DATE DERNIERDéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET

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VAL. UNIT DATE DERNIERDéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET

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VAL. UNIT DATE DERNIERDéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET

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FR0010106450 OPTIGEST MONDE DI 158,19 04/11

FR0010236760 OPTIGEST EUROPE 102,7 04/11

LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY 72,66 07/11

LU0130728842 PICTET-EMERGING EUROPE 282,86 04/11

LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT 159,95 07/11

LU0130729220 PICTET-EMERGING MKTS 486,31 07/11

LU0128490280 PICTET-EUR BONDS 553,19 07/11

LU0128470845 PICTET-EUR CORP. BONDS 196,02 07/11

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LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL. 542,23 07/11

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LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT 365,31 07/11

LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA 416,28 07/11

LU0188501257 PICTET-HEALTH 215,11 07/11

LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ. 446,01 07/11

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LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 971,37 07/11

LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL 173,97 07/11

LU0104884860 PICTET-WATER 253,04 07/11

LU0935268721 RAM (L) SF EM MKT CORE EQ 84,64 04/11

LU0704154292 RAM (L) SF EM MKT EQ 154,28 03/11

LU0375629556 RAM (L) SF EUROPEAN EQ 369,84 04/11

LU1048876350 RAM (L) SF GB SHLDR YLD EQ 100,08 04/11

LU0705072691 RAM (L) SF L/S EM MKT EQ 117,57 04/11

LU0705071701 RAM (L) SF L/S EUROPEAN EQ 143,62 04/11

LU0375630729 RAM (L) SF NORTH AM EQ 238,37 04/11

LU1074511459 RAM (L) TF CONV EUROPE 142,51 04/11

LU0419186167 RAM (L) TF GB BD TOT RET 143,57 04/11

LU0935723782 RAM (L) TF II ASIA BD TOT RET 136,07 04/11

notamment la direction de la straté-gie et du business development.Depuis 2013, il était vice-présidentexécutifchargédesopérationscom-merciales médecine de spécialité.

BIOMÉRIEUXPierre Bouludprend la direction de la région AsiePacifique. Il entre au comité dedirection de bioMérieux. Il prendrala responsabilité du portefeuille etdu planning stratégique debioMérieux le 1er janvier.

PierreBoulud,quarante-quatreans,titulaire d’un MBA de l’Essec, a tra-vaillé pour Bossard Consultantspuis au Boston Consulting Groupavant de rejoindre Ipsen, intégrant

EDMOND DE ROTHSCHILDRobert Jenkinsest nommé chief brand andmarketing officer, membre du comitéexécutif d’Edmond de Rothschild.

Robert Jenkins, 55 ans, diplôméde l’Aberystwyth University, ad’abord dirigé la communicationEurope de Barclays Global Inves-tors (devenu Blackrock). Dès2006, il a piloté la marque et lacommunication de BNP ParibasGroup au Royaume-Uni. Depuis2011, il dirigeait la marque et lacommunication de BNP ParibasWealth Management à Paris.

sources humaines de l’universitéParis Dauphine. Devenu respon-sable de la rémunération et desavantages sociaux chez GE MoneyBank en 1998, il a été nommé res-ponsable RH chez GE Insuranceen 2001 avant d’être promu res-ponsable international RH en2004. En 2008, il a rejoint MetLifeoù il a d’abord été DRH pourl’Europe de l’Ouest avant de deve-nir en 2012 vice-président des res-sources humaines pour l’Europecentrale et orientale, à Varsovie.

,Envoyez vos nominations à[email protected]

ENTREPRISES

ADOBELuc Dammanndevient directeur général pourl’Europe du Sud et de l’Ouest.

Luc Dammann, quarante-six ans, esttitulaired’unMBAdel’universitéLaval(Québec)etd’unBAenfinanced’Audencia Nantes. Il a assumé diverses fonctions de management et commerciales en France et en Europe auprès de HP Software,

ILS SONT NÉSUN 8 NOVEMBREAlain Delon, acteur, 81 ans.Florence Foresti,humoriste, 43 ans.Kazuo Ishiguro,écrivain, 62 ans.Rickie Lee Jones,chanteuse, 62 ans.Olivier Morel-Maroger,ex-directeur de FranceMusique, 54 ans.Tom Novembre,chanteur et acteur, 57 ans.Bruno Pavlovsky,président des activités modesdu groupe Chanel, 54 ans.Alain Resplandy-Bernard,ancien directeur généralde la Fédération françaisede football, directeur généraldélégué du PMU, 47 ans.Courtney Thorne-Smith,actrice, 49 ans.

PORTRAIT

par Laurance N’Kaouaet Alexandre Counis

QuentinVacher, legoûtd’entreprendrechezFrichti

Un café puis deux. Un double, encore. Et unénième expresso, sans sucre… Ce matin-là, assissur un bord de banquette au « Rêve », un joli bis-tro près de Montmartre, Quentin Vacher avalehuit expressos. Et comme souvent, le cofonda-teur de la start-up Frichti s’exprime avec inten-sité. Jeans, yeux en amandes, la mèche rebelle etle verbe impatient, Quentin Vacher a vingt-neufans… et, déjà, un passé de financier, deux créa-tions d’entreprises, un vécu de directeur généralEurope… Avec pour moteur ? « La frustration » !Maladive. Assumée. « Saine au départ ». C’est dumoins ce que cet entrepreneur a affirmé au juryde 23 patrons qui lui ont décerné, fin octobre, lePrixIvydujeunedirigeantdelatechnologie2016.

Sur les traces de Pierre Kosciusko-Morizet,primé en 2004, ou de Fany Péchiodat, récom-pensée en 2012, « Quentin Vacher nous estapparu habité par la passion d’entreprendre,raconte Pierre Aussure, président du jury etpatron d’Ivy Executive Search. Evoquer la frus-tration était un moyen d’attirer l’attention dujury avec un terme qui n’appartient pas à lanomenclature du management. Mais je penseaussiqu’ilperçoitprofondémentdesdysfonction-nements dans la société : malbouffe, disparitiondu temps libre, injustice des perspectives d’ascen-sion sociale bloquées… et qu’il ressent le besoin deretrousser les manches et d’aller de l’avant ! »

Son ambition ? Résoudre, rien de moins, laquestion de l’alimentation au quotidien !« J’étais frustré de mal manger le soir, et de nepouvoir choisir, quand je rentrais tard chez moi,qu’entre des pizzas qui font grossir et des sushistropchers.J’aidonccrééFrichti »,énonceQuen-tin Vacher, qui fourmille d’idées. C’est en 2015,que ce dirigeant, « bluffé » par l’Abbé Pierremais aussi par Bill Gates et Mark Zuckerberg,« capables d’abandonner en partie leur fortunepour rendre ce qui leur a été donné », s’est lancé,avecsacompagne,JuliaBijaoui,danslarestau-ration à domicile. « C’est un marché démesuré-ment ambitieux, qu’il aborde de façon novatrice,enintégranttouteslesfonctions :approvisionne-ment, cuisine, livraison… », note Pierre Aus-sure.

Et il y met son âme. « Gagner de l’argent n’estpas, en soi, passionnant. Mais j’anime les équipesde Frichti comme si c’était une bataille idéologi-que.Onsebatpourl’emploi,pourlebonauquoti-dien... », s’enflamme Quentin Vacher qui, dansson entreprise, a préparé les commandes, cui-siné, livré…

Ce fils d’un couple d’architectes, né à Bois-Co-lombes,etquiserabientôtpapa,saitêtreconvain-quant. En mars, sa start-up a levé 12 millionsd’eurosauprèsdesfondsAlvenCapitaletIdinvestPartners. Et Frichti compte 200 salariés.

Ses premiers pas professionnels sont classi-ques. Mais déjà, à Dauphine, il semblait habitéparl’urgence.« Jevoulaistravaillerà18ans,mettrelamainàlapâte,racontecejeunepatron,qui,cha-que été, accumulait de petits boulots : saisie dedocuments, plomberie, vendanges, gardiennaged’immeuble… Mais, en permanence, mes prochesme disaient de repousser cette envie à plus tard».

Un ancien de Morgan StanleyPoursonmasterenalternance, ilaconvaincu,àcoups de présentations Power Point, le fonds 3ide le prendre en apprentissage. De la LondonSchool of Economics, il est ensuite sorti major,entrant, dès 2010, dans la finance par la grandeporte. « J’ai commencé ma carrière chez MorganStanley.Jegagnaisbeaucoupd’argentmais j’étaisfrustré. J’ai vite décidé d’arrêter pour ne pas mefaire prendre au piège », résume-t-il.

En 2011, il cofonde JolieBox, une start-up quipermet à ses abonnés de tester en avant-pre-mière des produits de beauté adapté à leur pro-fil. « Nous étions cinq cofondateurs. Tout lemonde avait sa spécialité. Moi, j’étais le dirigeant,dit-il. Mais lorsque la société, qui emploie130personnesenFrance,auRoyaume-UnietenEspagne fusionne avec l’Américain Birch-Box…« j’ai eu peur de m’ennuyer. Progressive-ment, on perd l’adrénaline », confie QuentinVacher, resté actionnaire. C’est chez JolieBoxqu’il rencontre Julia Bijaoui, alors en stage. « Il aune énergie incroyable. Il est extrême et très droit.Il est aussi très exigeant, surtout envers lui-même », note la jeune femme qui a posé la pre-mière pierre de Frichti. Quentin Vacher n’exclutpas de faire de la politique tant il a soif de chan-ger le monde. « Je veux éviter de me réveiller à60 ansetden’avoirserviàrien ».Ilaladentdure :« Pour l’instant, je pense que je ne sers à rien »,dit-il. En attendant, il vit à 200 à l’heure, détesteles rites comme autant de prisons, lit rarement,se saoule d’informations sur les chaînes d’infoset travaille sans relâche... « Mes salariés, dit-il,sont tous des entrepreneurs. Chez nous, c’est ‘noego’. On embauche des gens qui sont prêts à seremettre en question. Frichti, c’est un combat ». n

DR

COFACEPierre Bevierresera le directeur des ressourceshumaines du groupe dès janvier.

Pierre Bevierre, quarante-neufans, est titulaire d’un DESS en res-

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carnet

MRetrouvez chaque lundiles personnalités businessde la semaine dans notre cahier« Les Echos Business »

PeregrineSystems,ATG,PeopleSoftet Vantive. Chez Hewlett-Packard Enterprise (HPE), il fut notammentvice-président en charge de la divi-sion software pour la France et membre du comité exécutif.

DISPARITIONJanet RenoAncienne procureuregénérale des Etats-Unis

E l l e f u t l ap r e m i è r ef e m m eministre dela Justice auxEtats-Unis.Janet Reno,qui a occupéce poste dès

1993, sous la présidence de BillClinton, s’est éteinte lundi, dessuites de la maladie de Parkin-son. Elle avait soixante-dix-huit ans. Née à Miami, cetteavocate démocrate, passéepar Cornell et Harvard, avaitété diagnostiquée malade fin1995 pendant son mandat àWashington. Mais elle étaitcourageusement restée enposte jusqu’en 2001, rempor-tant le record de longévité auxfonctions de procureure géné-rale des Etats-Unis.Deux dossiers ont marquéson règne : la tragédie de la

secte des Davidiens à Waco,a u Te x a s , q u i a v a i t f a i t80 morts suite à l’assaut de lapolice en 1993. Et l’affaire dupetit naufragé cubain ElianGonzalez, renvoyé à son pèreà Cuba en 2000 bien qu’étantdéjà en Floride. Réputée poursa fermeté, elle avait vu sesrelations avec Bill Clinton setendre lorsqu’elle avait auto-risé une enquê te sur desinvestissements du coupleClinton dans l’entrepriseWhitewater. C’est elle aussi,qui avait chapeauté l’investi-gation sur Monica Lewinsky.Autres faits d’arme ? Lesenquêtes sur l’attaque duWorld Trade Center en 1993 etsur l’attentat d’Oklahoma en1995 (168 morts).Janet Reno a, par ailleurs,pourchassé l’« Unabomber »Ted Kaczynski et poursuiviMicrosoft pour abus de posi-tion dominante. En 2002, elles’était présentée à l’élection degouverneur de Floride, maisavait perdu les primairesdémocrates. — L. N’K.

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Page 36: amé legrandécart desprojets - lesechos.fr · développement de la phase 11 du champ gazier géant de South Pars. Le ... parmi les contentieux fiscaux les ... la bataille judiciaire

cribleMardi 8 novembre 2016 Les coussins de la caravane

« Les chiens aboient, la caravane passe. » SirThomasSutherland,le fondateur deHong Kong &Shanghai Bank, avait cité le vieuxproverbearabedans son discours d’adieu car les périodes d’adversité n’avaientjamais réussi à stopperl’ancêtredu géant international HSBC. Plus d’unsiècle après, laCityy croit toujours. Insensible au bénéficenet trimestrielréduit commepeaudechagrin parles effets de change et la perte provo-quée par la cession des activitésbrésiliennes,elle applaudit (+4,7 %), desoulagement, l’accumulationdecapitauxréglementairesaubilan,dequoiespérerdenouveauxrachatsd’actions et un dividende plusfacile à défen-dre. Même en faisant abstractiondu cas très particulierde la ligneBankof Communications, le thermomètredesolvabilité seretrouve en hautdesafourchette. Assise sur ces coussins qui ne pourront dégonfler qu’avecl’aval desgendarmesbancaires chinois, anglais et américains, larentabilitédes fondspropresunefois lescharges exceptionnelles retirées (8,3 %)chemine toutefois au-dessousdu coûtducapital, et le redressementdesopérations chezl’Oncle Sam aprisdeuxans de retard.Larecherche dusuccesseurducaravanierenchef, ledirecteurgénéral Stuart Gulliver,s’opère donc dans la sérénité,mais son cortège d’activitésdevra veilleràne pas trop étirersesperformancespour améliorer son standing boursier.Il continue de brillerpar le rendementde son coupon(6 %) plus que parsacoted’amour(0,9 fois l’actif net par action).

HSBC rassure sur sa capacité de distribution,mais doit s’améliorer outre-Atlantique.

Bonsaï deviendra grandRenault brille à côté de Nissan.

« Lesuccès appartient àceluiquisait tenir un quart d’heuredeplus. » JapanInc ayant pris unpeu au pied de la lettre la sagesse proverbialede le pays duSoleil-Levant, le dernier quartd’heure s’est récemmentrévélé fatalàceuxqui ontcherché, pour les mauvaisesraisons, à tenirquoi qu’il leur en coûte,de Toshiba à Takata en passant parMitsubishi Motors. Al’approche del’échéancede son plan « Power88 », enmars prochain, Nissan ne commetpas cette erreur, quitte à manquerla ligne d’arrivée qu’il s’était fixéeilyacinqans.Marged’exploitationetpartdumarchémondialserontfinalementloin dela cible du « double »8%-8 %, même si lapremière auraitpul’êtresans l’effet délétère du renchérissement duyen (8,5 %aupremiersemestreàchanges constants). Le deuxième constructeur nippon, roulant au carbu-rant américano-chinois, est en plein freinage au moment où son allié,Renault,enfonce la pédale d’accélérateur.Ladivergencedeleur croissancedejuillet àseptembre(+16 %envolumepour le français, +3,2%pourle japonais) se verra aussisur leursbénéficesnets sur leursexercicesrespectifs (attendusenhausse de 18,5 %pour le premier et de0,2 % pourlesecond). Le groupeau Losange reste évidemment un bonsaï qui étale deuxfois moinsde profit opérationneletde cash-flowlibreque le grand cèdre deYokohama.Lequelpeut puiser dans son bas de laine pours’adjuger Mitsu-bishi Motors et câliner ses actionnaires, dont le premierd’entreeux. Près de2,5 milliards d’eurosderachatd’actionscette année, annulées aux troisquarts, ont renforcé la participation du groupetricolore (de42,4à 44,5%)qui récupérera un dividende en haussede14%.Del’engrais pourbonsaï.

EN VUE

P endant que le monde entier étaitsuspendu au résultat de l’élec-tiondusiècle,celledelaprimaire

écolo bien sûr, le patron de Toyotarépondait à une question existentiellepour son groupe. Celle-ci nous replonged’ailleursdansl’universécolo.Jusque-là,le constructeur nippon avait choisi des’éloigner du Vieux Monde du pétrole àbord de voitures à moteur hybride ou àpileàcombustibleàhydrogène,prônantqu’il était plus facile d’obtenir de l’hydro-gène que de l’électricité verte.

Or Akio Toyoda annonce la produc-tion à grande échelle des voitures élec-triques. D’ici à 2020, un véhicule dispo-sant d’une autonomie de plus de300 kilomètres devrait être mis sur lemarché. Pour Toyota, il s’agit d’un revi-rement stratégique spectaculaire, unpeu comme si François Hollande ces-sait de se contempler dans son miroirpour s’adresser aux Français.

Ce n’est pas la première fois que laroutedupetit-filsdufondateurdel’entre-prise,60ans,estchahutée.Depuisqu’ilapris les commandes du groupe en 2009,juste après avoir affiché les premièrespertes de son histoire, il l’a réinstallé à lapremière place mondiale, a géré la crisedesrappelsen2010,leseffetsdutsunamien 2011, les inondations en Thaïlande.Avec 1,27 milliard de yens en 2015, il amêmesurpassé larémunérationencais-sée par Carlos Ghosn à la tête de Nissan,un vrai exploit. Sera-t-il temporaire ? Lepilote d’essai entré dans le groupe en1982 sait qu’il a affaire à forte partie. CelafaitpluslongtempsqueluiquelegouroudeRenault-Nissanamisésurl’électrique,et, depuis son rachat de Mitsubishi, sonobjectif affiché est de détrôner Toyota deson leadership mondial. Vroum.

(Lire nos informationsPage 20

Akio Toyoda

Le coup de la harpe célesteRyanair sait murmurer à l’oreilledes actionnaires perturbés par le Brexit.

Surmonter les turbulences provoquées par des différences de température,c’est le b.a.-bapourtout aéronefqui se respecte.Lechaud et le froid soufflépar Ryanairen fonctiondel’environnement(grèves, attentats,géopoliti-que…) n’ont donc jamais donné le maldel’airaux portefeuillesamateursde la plus belle « success story » del’aérien européen. Il leur suffitdesavoirque le patron-fondateur MichaelO’Learyresteconfiant sur sonplan de vol,fort delaportanceexceptionnelle de sabase de coûts, laplus légèreet laplusagile de toute laprofession.En réduisant la croissance du continent, leBrexit aurait toutefois pu dérouterce public fidèle, si la « blue chip »cotée àLondres et Dublinnevenait de revoir à la hausse un dixièmeson objectif delongterme, grâce àsonsiteMyRyanair, qui met les gaz.Elle peut le faired’autant plus facilement que tout lemonde espère quelapuréedepoisanglo-européenneaura alors fini par s’estomper. En attendant, cela ne faitpas de mal d’avoir en lignedemire un quasi-doublement des passagerstransportés (200millionspourl’exerciceclos à la finmars 2024), cequiestaussi ledoubledesespoirsd’AirFrance-KLM(en2020).Etcommelevoyagepourrait sembler long, même avecl’accélérateur du numérique, le logoà laharpenese privepasde faire retentir immédiatement aux oreillesdes por-tefeuilles la note, forcémentcéleste, d’un nouveaurachat d’actions, de quoidépasser le milliard d’eurossurl’exerciceclos à la fin marsprochain (6 %dela capitalisationboursièreactuelle).Les récents trous d’air boursiersdu Brexit (fin juin et mi-octobre)ensont presqueeffacés.

LES ENTREPRISES CITÉES

AltaRocca AM 32Ameriprise Financial 31Amundi TransitionEnergétique, 32ArcelorMittal 31Awabot 11Axa 31AXA Tech 29Big Robots 11BNP Paribas 31BoCom 30Bourso-Bat 27Bouygues 18, 31Bpost 19Bryan Garnier & Co. 30Cambon Partners 30

CoreBell 11Datawords 27Doosan Bobcat 31Eramet 18Eiffage 31Eiffage Rail Express 26Enhance Aero 27Fly Kiss 27Frichti 35Genfit 31HSBC 30Inancière Cambon 30JMP Securities 30LafargeHolcim 31Meteor 27Nissan 20

Roborobo 11Robotis 11Saint-Gobain 31SoLocal 31Tesco Bank 31Tesla 20Toyota 20Ubisoft 31UniCredit Pioneer 31Vivendi 31VotreMachine.com 27Yujin Robotics 11

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+ LES INVITÉSDES ÉCHOS

CROISSANCE Lancée en mai dernier,Zenly est une appli-cationmobile permettant dese géolocaliserentemps réelentreamis, quirevendique 2,3 millionsd’utilisateurs.« Il s’agitexclusivement de croissanceorganique,nous n’avons presque rienfait entermes de marketinget de communication », assure Alexis Bonillo.« Nous sommesentre6et 10 % de croissance par semaine. »

ÉTATS-UNISLesdeuxfondateursprévoientd’ouvrirunbu-reauauxEtats-Unisafinde« conquérirlemarchéaméricainetles310millionsd’utilisateurs »,préciseAlexisBonillo.« C’estlacaissederésonancemondialeentermedeproduit“mobileconsumer”pournotreverticale– lesocial.C’estlà-basquetoutsepasselorsquevousdéveloppezuneapplicationconsumer. »

INVESTISSEMENTPrèsde30millionsd’eurosontété levésparlastart-up,notammentauprèsdeBenchmarkCapital,unesociétécaliforniennedecapital-risquequiainvestidansSnapchatetTwitter.« Nousnecherchionspasd’argentàcemoment-là,maisàouvriruneéquipemarketingauxEtats-Unis »,détailleAntoineMartin.Lefondsdecapital-risquecalifornienvadonclesaideràs’implanteroutre-Atlantique,danslaSiliconValley.« CesontlespremiersànoussoutenirdanslefaitdegarderlatechnologieenFrance. […]Nousavonstoutintérêtàgarderlecentretechnologiqueici,maisnousnedevonspaslouperl’ADNaméricainenmatièredemarketing. »

Interview réalisée par Olivier Harmant

a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos

AntoineMartinetAlexisBonillo, fondateurs de Zenly

«Le

sEch

os»

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Ce numéro comporte un 3e cahier de 18 pages « Les Echos Entreprises et Collectivités »