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Entre Beyrouth historique et Beyrouth contempo-raine, la capitale Libanaise balance et tangue.Mais à deux vitesses, du moins apparemment ; car si la mutation du tissu bâti est parfois spectacu-laire, celle parallèle, de l’équipement du pays en infrastructures stratégiques d’accompagnement reste beaucoup moins ressentie, moins visible.Comment faut-il naviguer entre le passé et le futur ?S’attacher aux vieilles pierres qui rassurent, et consi-dérer nos territoires architecturaux et urbains comme de simples réservoirs de traditions ?

Ou bien transformer Beyrouth en une cité « glo-bale », à l’image des « Villes-Monde » actuelles ?

N’y aurait-il pas dans l’un un risque d’entraver l’évolution vers une ville en accord avec le monde contemporain ? Et dans l’autre un risque de déséquilibrage qui pourrait être fatal ?Et partant, et en attendant d’adopter une vraie stratégie d’état aménageur et planificateur, la solution médiane la plus pertinente ne serait-elle pas de s’engager dans un processus de développement continu de notre société, en veillant en filigrane à la cohérence entre « ce qui est » et « ce qui sera » ? Et de prôner ainsi une culture de l’expérimentation réfléchie et mesurée pouvant ouvrir des horizons nouveaux ?

Patrimoine et modernité,

quelle interface ?FADI CHINIARA

ARCHITECTE

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D’entrée de jeu, soyons clairs ; les appellations modernité et patrimoine ne se réfèrent pas strictement au « bâtiment », comme pourrait le laisser penser le débat ambiant ; ceci serait réducteur, à la limite de l’improductif.Elles sont plutôt devenues de nos jours indiscutablement inhé-rentes à un contentieux beaucoup plus vaste et global, celui d’un montage complexe et « intelligent », associant les facettes sociales, économiques, technologiques, urbaines, environnemen-tales, en plus de celle des réseaux de télécommunication ; lequel montage se doit surtout d’être toujours cohérent ;

Force est donc de constater maintenant que le fonctionnement des villes dépendrait dorénavant de beaucoup de critères nou-veaux et de facteurs qui excèdent largement leur logique interne. Parmi ces facteurs, les flux, qu’ils soient physiques ou tech-nologiques, qui entrent en conflit avec les lieux et leur identité ; Et c’est tout le défi posé aujourd’hui, à l’échelle de la planète, à l’urbanisme et à l’architecture de ce troisième millénaire ».Mais si la notion de patrimoine a l’âge de l’humanité, car relative aux legs successifs des générations, la modernité urbaine quant à elle n’est pas non plus l’affaire du jour ; elle a toujours été, et continuera à être, car relative au développement vital obligé, « sort » inéluctable des sociétés ; dans le cas de Beyrouth, l’origine de l’agglomération remonte à l’âge de Bronze , lorsqu’elle s’est implantée pour des raisons économiques et d’échanges évidentes autour d’une crique qui deviendra plus tard le Port de Beyrouth… ; viendra tour à tour le développement et la « modernisation » de la ville des époques Cananéenne et Phénicienne ; ensuite se superpose-ront les occupations Romaines et Byzantines; et plus en aval encore se succèderont la période Ottomane (1839-1920), et le Mandat français (1920-1943), jusqu’à la période récente, elle-même segmentée en quelques sept décennies non moins sig-nificatives du point de vue de la modernisation… ;A ce stade, il serait donc légitime de poser encore une question fondamentale :

Que sommes nous exactement en train de faire aujourd’hui de la ville de Beyrouth ? Sommes nous réellement en train de la développer dans le vrai sens utile du terme ?A bien y regarder de près, et lorsqu’on travaille sur les différen-tes parties de la ville, et en particulier sur ses quartiers anciens, l’on découvre et l’on comprend que le seul moteur et déclencheur du phénomène de « mutation » urbaine qui est véritablement en marche n’est pas celui qui aurait dû être issu d’une réflexion d’aménageur entière et exhaustive ; il se limite par contre au bon vouloir d’un secteur privé généralement focalisé sur la marge de bénéfices au travers des programmes de logements luxueux de grande surface, plus que sur la marge d’amélioration de la condition urbaine des citoyens ; En opérant périodiquement, ce même secteur privé suscite par à-coups de très fortes vagues de pressions immobilières, et ce faisant, entraîne toutes sortes de déséquilibres, vécus quoti-diennement par nombre de citoyens, et dont nous pouvons citer les principaux : - des déplacements d’habitants autochtones en raison de

l’acquisition par des tiers des immeubles anciens puis de leur destruction, et de la hausse exorbitante du prix du mètre carré offert à la vente, qui s’en suit ; et l’on conviendra que si tout développement est normalement supposé améliorer la vie des habitants en leur proposant des alternatives potentiel-lement accessibles, celui-ci par contre, entraîne un phé-nomène inverse et malheureusement irréversible, celui de la migration des anciens habitants loin de leurs quartiers, vers d’autres lieux, d’autres cieux… ;

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- une densification prématurée et encombrante des quartiers ;- la saturation et la congestion des artères routières de la ville,

que ce soit en raison de chantiers gigantesques engagés dans des tissus bâtis anciens et délicats, ou en raison de ces « cen-trales à mètres carrés », générant à gogo des logements ou des bureaux ; de véritables « villes verticales » créées, insuf-flant des flux additifs de véhicules dans la ville, dont le réseau de déplacements routiers devient mathématiquement sous-calibré en termes de capacité de réception et de gestion de ces mêmes flux ;

A Beyrouth donc, comme d’ailleurs dans la plupart des régions libanaises, la mémoire historique bâtie s’estompe actuellement, au gré de la raison économique galopante ; Les traces patrimoniales et souvent archéologiques, berceau d’une mémoire plusieurs fois millénaire, et d’une richesse infinie, deviennent de plus en plus isolées, fragmentées, dépouillées de leur contexte spatial d’origine, pour que vive à la place une « sorte de mémoire » promotionnelle envahissante, qui semble généralement rudement parachutée dans le panorama d’origine, sans transition apparente ;

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Mais la fabrication de la ville doit-elle nécessairement se faire en dégradant les espaces chargés des atomes de la mémoire, voire de l’identité ? Et le résultat actuel en vaut-il vraiment la peine ? Car si l’on parle à juste titre de la richesse du patrimoine histo-rique de Beyrouth, serait-on déjà en mesure de parler de trésors de l’architecture contemporaine ? A ce jour, l’on est en droit d’en douter fortement; Effectivement, l’on vibre très peu devant la plupart de « ces essais de modernité » architecturaux isolés ; le libre cours novateur n’y transparaît pas franchement, et l’amour du pastiche, souvent mal placé, y bride encore les élans ;Beaucoup de ces oeuvres ne semblent en tout cas pas avoir fait la part des tensions géographiques et historiques intenses qui sont omniprésentes dans les quartiers de Beyrouth, et dont la lecture et la compréhension sont indispensables à la détermina-tion du devenir de ces lieux vécus ;

Malheureusement ou heureusement, on ne sait plus vraiment, la promenade architecturale à Beyrouth reste encore plutôt habituelle, peu surprenante, et ceci malgré les excroissances inopinées de béton qui affichent leur triste isolement urbain par leurs « dépassements » en hauteur … ; Car bien que l’on sache percer le plafond architectural ambiant par la prouesse de l’investisseur et la latitude du règlement, l’on n’arrive pas encore à s’inscrire dans un paysage urbain amical, de grande qualité esthétique et paysagère ;Alors, le temps d’emprunter le chemin de la vraie modernité innovante et utile, il serait peut-être plus pertinent que nous nous accrochions dur comme fer, et pour toute fin utile, à notre seule richesse de base acquise, à savoir le patrimoine bâti légué par nos grands-pères et forgé par leurs mains ; Ce sera toujours ça de gagné, en attendant ;Pour être concret, Il s’agirait principalement de nous atteler à sauvegarder les quartiers de la ceinture urbaine autour du centre-ville qui totalisent une surface approximative de 215 hectares environ ; car leur grande valeur historique découlant de la période Ottomane (1839-1920), du Mandat français (1920-1943) et de la période récente, ainsi que la qualité de

leur tissu urbain sont en danger réel, et font l’objet de mutations urbaines qui commencent à ébranler sérieusement leur confi-guration et leur physionomie de base ;On l’aura donc compris, la vraie modernité, innovante et utile, ainsi que ses icônes n’ont pas encore vraiment, à notre avis, vus le jour à Beyrouth ; Mais il est utile de continuer à espérer, et surtout à réfléchir à comment y arriver ;En 1931, et en France, un « certain » Le Corbusier, avec la villa SAVOYE, l’avait bien prouvé ; Devenue à cette époque l’icône de l’architecture moderne, elle prônait cinq points nouveaux : les pilotis, les plans et les façades libres, les fenêtres en longueur et le toit terrasse ; et là, il n’y a aucun doute, la concomitance fondamentale entre la modernité et l’innovation utile était bien au rendez-vous ; Un Auguste Perret en 1922 l’a prouvé aussi, qui, à travers l’église Notre-Dame- de-la-consolation au Raincy, a conçu « un mani-feste » des possibilités d’un matériau encore récent à cette époque, le béton ;Et pourquoi pas l’exemple plus contemporain de Macary, Zublena, Regembal et Costantini qui ont aussi mis leur touche en 1998 en « suspendant » à de fines aiguilles d’acier un toit elliptique de 17.000 tonnes qui semble flotter en apesanteur sur le stade de France à St.Denis, dynamisant ainsi toute une zône en fort dépérissement urbain ; Un symbole de modernité qui en plus de la dimension sportive, se voulait aussi innovant dans ses portées économique, sociale et urbaine particulières car ayant joué le rôle de commutateur principal dans la requali-

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fication d’une zone en friche, stratégique du point de vue de la géographie, aux portes Nord-Est de Paris ; et le pari fut notoire-ment gagné ;Nous citerons encore un quatrième exemple, d’une dimension urbaine plus grande, celui du quartier « @ 21 » à Barcelone où l’on a vu l’instance municipale initier un mécanisme pour l’élaboration d’un grand projet innovant de dynamisation économique, dans le domaine de la technologie de pointe, générant ainsi l’édification de tout un quartier tertiaire mo derne nouveau ;Un projet prônant une gestion participative mixte, municipale et privée, associant pratiquement les propriétaires terriens et l’ensemble des ayant – droit de tout un secteur à un montage tourné vers les réseaux de télécommunication ; et qui a effec-tivement aidé à renforcer Barcelone dans le créneau de la com-pétitivité internationale ; Peut-on donc parler d’interface entre une vraie modernité et le patrimoine à Beyrouth, ou tout simplement de l’empiètement sur le tissu traditionnel ancien d’une modernité somme toute encore artificielle et parfois trompeuse?

Et dès lors, doit-on laisser cette métropole glisser vers une figure de ville faussement mutante, hybride à satiété ? Il sera toujours temps, si vraiment ça devenait inéluctable un jour, d’abandonner nos références classiques à des points d’ancrage fixe, pour nous mettre totalement à l’heure mondiale des réseaux de communication et à leur système complexe d’interaction ; Système dans lequel le lieu ne compte plus vrai-ment, bannissant ainsi les repères usuels de toute une société ;C’est seulement ce jour là que la ville de Beyrouth cessera probablement, au nom d’une modernité hautement tech-nologique et compétitive, d’être une entité complète, possé-dant un seul « centre » identifié comme tel ; Ce n’est que ce jour là, quand l’évolutivité sera justifiée par la stricte utilité publique collective, que Beyrouth pourra, à la limite, être libre de toute configuration structurante tradition-nelle, et devenir constamment comme suspendue entre ses origines et son devenir, dans ce qui pourrait être appelé le temps de « l’intervalle » ;Mais rêvons tout en restant terre à terre ; car malheureuse-ment, avec l’urbanisation à Beyrouth et dans sa proche cou-ronne qui continue à progresser au pas de charge, le long des principaux axes de circulation, sans fournir vraiment un cadre urbain cohérent, n’aide pas spécialement à ménager l’avenir, ni à paver la voie à une évolution saine et compétitive de la ville et de ses différentes composantes spatiales ;Ce que l’ont pourrait qualifier de manque d’organisation des développements urbains ponctuels ou d’absence de stratégie réaliste, régionale, ou même territoriale, pèsent donc lourde-ment sur les capacités de croissance saine du pays, et par suite, de sa capitale historique Beyrouth ; Et l’absence de maîtrise de la croissance spatiale, le gaspillage d’espace, ressource très limitée surtout à l’intérieur de Beyrouth intra-muros, mais aussi dans le « grand Beyrouth », risquent de compromettre l’avenir du développement économique et la qualité du cadre de vie auxquels on devrait être en droit d’aspirer.A noter que la gravité réelle réside surtout dans le fait que des développements urbains qui peuvent être très intéressants, sont pensés indépendamment des temporalités adéquates et de tout critère de complémentarité avec les lieux investis ;A titre d’exemple, et dès 1940, la constitution d’un maillage autoroutier fut considérée à juste titre comme l’outil de mo dernisation de Beyrouth par le schéma directeur de 1963 ; Mais le décalage de la mise en œuvre des travaux, qui ne virent un début d’exécution qu’une trentaine d’années plus tard, en raison d’une série d’évènements majeurs, n’a pas arrangé les choses ; la surface urbanisée ayant entre-temps quasiment dou-blé, et les besoins devenus notoirement différents ; en plus des micro fragmentations spatiales qui se sont formées en périphé-rie directe de Beyrouth, donnant le ton à un début de cacopho-nie urbaine, antinomique de la modernité.Nous mesurons mieux l’impact négatif de ces décalages quand on sait que les liens entre le transport et l’aménagement des espaces existent à toutes les échelles, et plus particulièrement

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aux niveaux de la forme urbaine et de la silhouette architec-turale ; L’on a donc appris, à nos dépends, que la modernité est incompatible avec des décalages temporels importants, dans un monde technologique évolutif où tout bouge rapidement, con-comitamment à la trajectoire de croissance démographique naturelle ;Un autre problème relatif à la temporalité ambiante participe aussi à diminuer nos chances d’évolution urbaine saine et équilibrée ; à savoir qu’aujourd’hui, et en raison de la raréfac-tion des terrains à Beyrouth intra muros, ce sont les poches spatiales de la première couronne qui ont été engagées dans un cycle de transformations et de modification de l’occupation actuelle de leurs sols, et ceci, encore une fois par le biais de la promotion immobilière; C’est donc encore une fois le processus des causes à effets qui prend le dessus, et non pas celui, volontariste et éclairé, de l’urbanisme et de ses mécanismes réguliers ; Ce dernier qui se doit normalement et prioritairement d’améliorer la base infrastructurelle et de renforcer les équipe-ments utiles à la bonne gestion de la ville et de ses banlieues proches, se trouve ainsi surpassé ; en notant que la hausse con-

séquente de la valeur du sol qui s’en suivra rendra de plus en plus aléatoire la capacité de l’instance étatique ou municipale à faire prévaloir la raison de l’utilité publique et à activer, si besoin est, la procédure de l’expropriation ; Malheureusement donc, le « temps » des projets de promotion immobilière est autrement plus rapide que le temps d’amélioration et de rajeunissement de la ville ; Le challenge est énorme, on le voit ; Il faut donc se doter de moyens rapides, capables d’aider notre capitale Beyrouth accéder à la modernité ; les dysfonctionnements sinon s’accumuleront, et pourront devenir fatals ; A quand donc les zones à « urbanisation différée dans le temps » décrétées par l’état aménageur pour des raisons d’utilité publique ? (A l’instar des Zones d’Aménagement Différées à la française – ZAD) Et par suite, à quand le grand chantier soutenu de la modernisa-tion urbaine à Beyrouth ?

Quelles seraient les pistes à tracer et à suivre ?A l’ombre de la mutation somme toute incontrôlée aux niveaux de la vision d’ensemble et du caractère évolutif foudroyant dû à la raison économique privée, à la pression immobilière et à la spéculation, l’on devrait urgemment passer à l’ère de l’état aménageur et planificateur, et nous doter au plus vite de plans directeurs à caractère obligatoire, voire impératif ;L’objectif de ces documents serait multiple, et intransigeant : - conserver un environnement sain, impérativement protégé ;- définir les orientations stratégiques pour la ville de Beyrouth

et de ses environs, en termes de réseaux, d’équipement, et de dynamisation technologique et urbaine.

- délimiter et conserver, même par le biais de la préemption et de l’expropriation, une structure spatiale intéressante, au cen-tre et sur la périphérie, qui réunirait les prototypes caractéris-tiques des phases urbaines successives qu’a connu Beyrouth, et qui servirait de matrice à toute stratégie à moyen et long termes ;

- répertorier et sauvegarder une trame patrimoniale significa-tive et « intouchable » qui serait la garante de la confirmation

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de notre mémoire, de notre différence, de notre identité envers et contre la vague de la mondialisation, où tout fini par se diluer et se fondre ;

O. Mongin a bien écrit : « la condition urbaine continue de se métamorphoser sous les effets de la mondialisation… et les phénomènes de métropolisation, quels que soient leur échelle, dessinent de nouvelles figures territoriales… celles-ci mettent en question une conception de la ville pensée jusque là, à partir du modèle circonscrit et autonome de la ville histo-rique. » Est-on donc rentrés dans l’ère de la disparition de la mémoire architecturale et urbaine ?Il faut dans tous les cas être conscients que le vrai problème pour Beyrouth est que cette cité historique vivante, de par sa nature même, a été, et sera toujours appelée à évoluer sous l’effet de mutations socio-économiques et culturelles ; ceci rendra donc encore plus ardue et encore plus difficile toute évaluation en fonction de critères d’authenticité, et plus aléa-toire toute politique de conservation, Devons-nous pour autant nous avouer vaincus ? Evidemment non. Car nous savons aussi que la mémoire peut se perpétuer en dépit de tout, soit selon des mécanismes visuels simples, soit selon des mécanismes de restitution ; Mais dans les deux cas, il faut veiller à s’y référer au moment opportun, comme éléments d’ancrage majeurs de toute réflexion. Et l’on a pour preuve la ville de Paris où la mémoire de cette métropole sans cesse innovante est majoritairement sauve-

gardée et mise en valeur, par le biais de mécanismes juridiques de classement et de gestion, mais aussi par le biais d’actions de dynamisation urbaines, où les éléments de la mémoire urbaine sont souvent au cœur des opérations d’aménagement, démoc-ratisées et concertées ;

La solution se cache peut-être là ;L’architecture de la mémoire dite traditionnelle de Beyrouth, tout en restant un témoin de la culture de nos grands-pères, et une trace de notre mémoire collective, n’en est pas moins por-teuse de valeur sûre au niveau économique, et qui prend tout son sens dans un pays à vocation touristique comme le nôtre ;Les projets architecturaux ou urbains nouveaux à Beyrouth et dans ses proches couronnes devraient donc s’inscrire dans la durée, c’est à dire être garants de la continuité tout en ména-geant les temps de la ville à venir ; ils ne doivent en aucun cas constituer des éléments disparates, incohérents ;il ne serait donc pas déplacé d’affirmer qu’ à chaque étape de sa densification, la ville doit paraître comme « achevée », en tous cas équilibrée, savamment articulée. Ce qui veut dire que la symphonie ainsi formée par la structure ancienne, la structure en formation et la structure invisible du futur se doit de rester perpétuellement en osmose physique, fonctionnelle et disons-le, poétique surtout ;La contradiction doit cesser de nous assaillir : désirs de lien et de rupture, d’ancrage et de mouvement, de conformité ou d’émancipation de ces traditions; Allons de l’avant ;Nous sommes conscients que la tradition est difficile à ignorer, du moins affectivement ; et que la modernité ne se refuse pas, du moins par l’obligation d’échanges culturels et économiques avec autrui ;Nous sommes convaincus aussi que l’architecture à Beyrouth devrait dépasser la condition de l’art du « supplément », de l’objet en plus dans la ville ; Elle ne doit pas s’arrêter à l’illustration d’un programme, mais savoir s’inscrire dans un réel en perpé-tuel devenir, sans fermer la porte aux incertitudes des évolu-tions, à la perméabilité des potentiels ;

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Comment alors inventer les règles de demain ? Et sur quelle base ? et n’est-il pas plus judicieux de décider en connaissance de cause ?Dans quel cadre et pour quelles raisons oeuvrerons nous désormais à la conservation, à la rénovation ou à la transforma-tion du patrimoine de notre métropole libanaise ?Aurons-nous jamais encore besoin de la Charte de Venise ? Des recommandations de l’UNESCO ? Ou seraient-elles devenues insignifiantes pour nous ? Nous abordons ainsi la notion « d’Ensemble Historique » existant dans certains quartiers tra-ditionnels de Beyrouth ;

A cet égard, la Charte de Venise de 1964 considère comme ensemble historique « tout groupement de constructions con-stituant une agglomération qui par son homogénéité, comme par son unité architecturale et esthétique, présente par elle-même un intérêt historique, archéologique ou artistique ».Le paragraphe C, clause 24 du texte d’orientation de l’UNESCO stipule, entre autres :« …Un monument, un ensemble ou un site…devraient :soit représenter un chef-d’œuvre… soit apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue… soit offrir un exemple émi-nent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une période significative de l’histoire humaine… » L’introduction du texte d’orientation de l’UNESCO devant guider la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mon-dial stipule quant à elle : « Le patrimoine culturel et naturel fait partie des biens inestimables et irremplaçables non seulement de chaque nation mais de l’humanité entière… » Sans oublier non plus cette orientation de l’UNESCO, qui stipule que « les ensembles urbains susceptibles d’êtres inscrits sur la liste du pat-rimoine mondial sont, entre autres, les villes nouvelles du 20e siècle dont l’organisation urbaine originale reste très lisible et leur authenticité certaine, mais qui ont leur avenir obéré par une évolution en grande partie incontrôlable… » ; Il est en effet grand temps que l’administration compétente franchisse une étape importante de la sauvegarde du patri-moine Beyrouthin, en faisant l’inventaire de zones revêtant une importance fondamentale, à travers des relevés cartographiques contextuels des ensembles et des unités, et des photographies aériennes avec saisies photométriques des données ; A partir de là, tout travail de projet devra obligatoirement donc prendre appui sur l’ensemble de ces données, pour bien poser les hypothèses de transformation et de développement, et donc de mutation ; En effet, la mutation se caractérise par un changement d’affectation, c’est-à-dire par une transformation d’un état à un autre ; Dans la ville, elle se fait dans une optique tant architec-turale qu’urbaine, et les modifications peuvent être majeures ou ponctuelles ;Cette même mutation se matérialise par une « déstructuration/restructuration » des états fonctionnels et matériels des lieux ; Le défi est grand ; car la mutation peut être positive, dans le sens de la progression et de la dynamisation d’un lieu, ou négative, dans le sens de la perte de vitesse, du délabrement, de la dé sorganisation et du dysfonctionnement ; car souvent, si l’on n’y est pas préparés, l’émergence de projets contemporains, notamment résultant de dynamiques économiques soudaines et brutales, pouvant mettre fortement en péril les éléments d’ancrages territoriaux que sont les tissus traditionnels d’une ville, même d’un pays ; A nous donc de faire de sorte que l’architecture puisse ouvrir des horizons vers une vie plus inven-tive, plus respectueuse des équilibres vitaux des citoyens.

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Mais comment penser l’architecture ou les architectures des nouvelles métropoles en échappant au diktat du « prêt à penser », pour tenter d’inscrire toute réflexion au carrefour de cette trilogie que constituent la géographie, l’histoire, et la nécessité d’évoluer ? Il serait tout simplement anormal de ne pas essayer de trouver aujourd’hui, et sans plus attendre, les moyens adéquats de cadrer nos actions, de les canaliser et d’en réduire les impacts négatifs, surtout sur la trame patrimoniale existante dûment héritée ;Au final, nous espérerons que la réflexion tant attendue puisse avant tout améliorer la qualité du cadre de vie ambiant, et pré-parer un avenir moderne, inventif et sain à nos générations futures ; Car de son degré d’aboutissement dépendra doréna-vant l’implantation ou pas, à Beyrouth et à travers le pays, d’activités à haute valeur ajoutée, très nécessaires à notre éco-nomie dans un contexte de concurrence régionale et mondiale accrue ; Et l’on ne dira jamais assez qu’à cet égard, le « patri-moine hérité » constitue une « matière refuge » de base que beaucoup d’autres pays n’ont pas ; un catalyseur rare et cher, seul garant du bon ancrage des projets et des compositions urbaines à venir à nos structures d’origine ;

Ne le dilapidons pas ;

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Autorités, opinion publique

et architectes

dans le collimateur de la préservation du patrimoine.

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ZIAD AKLArchitecte Urbaniste

Qu’est-ce que le patrimoine ?Évolution de la notion.Pourquoi le préserver ?Le patrimoine et la pression foncière.La dimension socio-économique.La transformation de la ville sur elle-même.L’indemnisation indirecte.Le patrimoine : une force positive.Densités actuelles et modénatures. Des voies à explorer.

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Le patrimoine, c’est quoi ? Ces questions se posent dans la problématique difficile de la sauvegarde des monuments que nos ancêtres nous ont légués, et qui nous appellent à notre tour à prendre des décisions à son égard. Le patrimoine, c’est quoi ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre avec précision puisqu’elle fait référence à des valeurs culturelles et sociologiques, donc de nature rela-tive. Jusqu’avant la guerre, le problème se posait d’une manière relativement simple. Vous alliez dans une ville médiévale par exemple, le patrimoine était la cathédrale de style roman, gothique ou baroque, c’était l’hôtel de ville, le beffroi ; les choses étaient claires : devaient appartenir au patrimoine ces objets architecturaux exceptionnels.

Évolution de la notionEnsuite, grâce aux fruits de la Charte de Venise, le patrimoine s’est élargi. Le patrimoine n’est plus seulement des édifices exceptionnels qui appartiennent à l’élite de l’art de construire, mais c’est aussi des constructions plus modestes dans lesquelles des générations entières ont passé une partie de leur vie, et y ont laissé des témoignages de leur mode et de leur cadre de vie, un tissu urbain et social, un ensemble qui constitue en soi un modèle de construire et de vivre dans les villes et les cam-pagnes d’autrefois. En résumé, le patrimoine n’est plus constitué uniquement de cette élite de l’architecture que sont mosquées, cathédrales, palais, châteaux, mais aussi de maisons plus modestes, témoignage clair d’une situation sociale qui n’est plus celle d’aujourd’hui, mais qui constitue un maillon important de l’histoire de nos sociétés.

Ceci dit, sauver le patrimoine pour quelle raison ?Nous défendons le patrimoine, parce que nous sommes con-vaincus qu’il a une valeur ; il est incompréhensible de défendre ce qui n’a pas de valeur. Une partie tout au moins notable de la population attache à son patrimoine une valeur ou des valeurs, sauf dans les cas de figure où les philosophies politiques en place contestent pour des raisons doctrinaires toute valeur au patrimoine tel que nous le comprenons. Le patrimoine est généralement constitué de beaux monuments et la beauté étant en soi une chose rare et précieuse, elle devait être con-servée surtout pour la connaissance et l’enseignement. Ceci met en évidence une première valeur : la valeur esthé-tique. Quand un observateur se trouve devant un monument, ou un objet ancien, il ne dit pas c’est ancien, il dit c’est beau.Mais une confusion assez facile s’établit entre vieux et beau. Par ailleurs, les monuments d’hier sont souvent le support d’une fonction utile (équipement public) et remplissent un rôle dans la société. S’ils venaient à disparaître, où irons-nous pour mettre toutes les fonctions que ces bâtiments abritaient ?

En effet, beaucoup de bâtiments anciens continuent à remplir un rôle important dans le déroulement de notre vie quoti-dienne et protègent en partie notre société. C’est pour cela que lors des révolutions sociales qui s’opèrent parfois, leur prise de contrôle par les masses révolutionnaires symbolise le pouvoir qui est en marche vers le changement.Autre valeur que l’on trouve mise en évidence chez certains auteurs, Ruskin par exemple, c’est celle de la connaissance. En effet le monument est un témoignage du passé, et une source de connaissance du passé.Or pour l’équilibre de l’Humanité et celui de notre société, la connaissance de son passé est un élément fondamental.Ce qui veut dire que toute démolition de sources de la connais-sance historique est un crime contre la mémoire de l’Humanité. Ainsi apparaît donc la valeur éducative. Et enfin, comment de ne pas réaliser l’existence de la valeur économique. Comment ne pas se rendre compte que le patri-moine rapporte beaucoup d’argent. Imaginons que tous les vestiges des civilisations antérieures au Proche et Moyen Orient disparaissaient du Liban, de Syrie, de la Turquie, de la Palestine, de l’Égypte, etc… La disparition du tissu traditionnel détruit en même temps le tissu social à cause des liens qui sont tissés entre la trame physique de la ville et la communauté qui y vit.

Le patrimoine et la pression foncière Au Liban, on reconnaît les effets conjugués de la pression fon-cière et de l’incapacité des autorités publiques soit à baisser les coefficients trop élevés dans les zones susceptibles à être protégées soit à indemniser les propriétaires ayant subi un préjudice par suite du classement de leur bien.Je considère qu’il y a injustice et par conséquent préjudice quand une réglementation dans un quartier en question auto-rise à une parcelle de terrain ce qu’elle interdit à l’autre, pour-tant frappées toutes les deux par les mêmes servitudes et coefficient. L’on comprend le désarroi des uns face à l’arrogance des autres. Et quand il y a préjudice, il y a indemnisation, ou compensation. Au lieu de se mettre à la recherche, dans l’urgence, d’une solution qui épargnera à ce pays la perte systé-matique et exhaustive de son passé, on polémique via des slogans qui sonnent fort mais au contenu à redéfinir, donnant généreusement le temps au patrimoine, par maisons isolées ou par îlots entiers, de jouer son troublant jeu de victime consen-tante face à ses bourreaux. Suffit-il que chaque ministre de la culture, en prenant en charge son ministère, prenne l’initiative d’envoyer sur le terrain une équipe d’architectes faire l’inventaire des maisons à préserver pour sauver pour autant ce patrimoine ?

La dimension socio-économiquePourquoi chaque nouveau ministre ignore-t-il que l’inventaire de son prédécesseur a mené …à des démolitions ? Pourquoi, après chaque inventaire, des maisons sont abattues ? Pourquoi chaque inventaire ressemble tristement à une « Schindler List » ? Parce que notre vénération pour le patrimoine ancien,

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notre attachement aux choses du passé sont un véritable para-doxe. Nous avons un penchant intellectuel, affectif, esthétique pour la préservation des vieilles pierres, mais nous refusons à voir en elles une évidente fonction sociale et économique. Pour beaucoup de gens tout était toujours mieux avant. C’est une mythologie romantique dans laquelle nous baignons depuis l’enfance. Face à la pression foncière et à notre découragement de voir s’élaborer une politique urbaine concertée privilégiant la survie ou surtout la vie des patrimoines dans des délais qui ne seraient pas posthumes, il nous faut aborder la question de manière imaginative, audacieuse, et opérationnelle.

La transformation de la ville sur elle-même Aujourd’hui Beyrouth manque de terrains libres. La réponse du marché à la demande foncière s’opère alors par la transforma-tion de la ville sur elle-même au détriment des bâtiments patri-moniaux qu’on sacrifie, vu qu’ils ont perdu leurs rôles d’acteurs actifs dans la ville. Pourquoi ? Parce que notre approche, trop conservatrice, sépare l’habit architectural du contenu, ce qui fos-silise, condamne, et achève. On demande au patrimoine d’être un objet à regarder plutôt qu’un espace à vivre. Et pourtant ce patrimoine ne demande qu’à exister. Comment ? En se voyant offrir la possibilité non seulement de s’intégrer dans le processus du développement urbain, mais peut-être bien plus : en deve-nant un acteur privilégié, un facteur de séduction, un moteur.Construire le futur n’a pas pour corollaire la destruction du passé. Bien au contraire, Il est souvent salutaire pour les archi-tectes de se faire accompagner et guider par les leçons du patri-moine…en le revisitant et en lui désobéissant un tout petit peu parfois, lui qui a déjà désobéi au sien pour devenir ce qu’il est.

L’indemnisation indirecte Puisque donc l’obstacle reconnu est d’ordre financier, puisque le principe de l’indemnisation financière de la part de l’Etat relève de l’impossible, et puisque le propriétaire dépité cherchera à se débarrasser de son propre patrimoine, on pourra, pour l’en dissuader, imaginer un mécanisme d’indemnisation indirect : le concept du transfert de coefficient qui reste le seul moyen envisageable à ce jour d’indemniser les propriétaires de maisons anciennes, lésés par ces mesures. Pour cela, il faut, répétons le, avoir désespéré de baisser les coefficients chez tout le monde, et être convaincu par le principe de l’indemnisation dans un con-texte économique morne où la possession d’un bien immobilier constitue au Liban une valeur refuge intouchable.Le stratagème consiste par exemple à donner au propriétaire la possibilité et le droit de vendre - s’il le désire - son droit de construire restant sur la parcelle dont il est le propriétaire à un promoteur ou à un particulier situé dans une zone qui par son environnement et l’état de ses infrastructures peut accueillir une densité légèrement plus élevée. Ce mécanisme s’appelle « trans-fert de coefficient » et permet au propriétaire d’une maison ancienne enclavée entre 4 immeubles élevés de ne pas se sentir frustré par le sentiment d’avoir à payer seul le prix du patrimoine.

Les récalcitrants habituels à cette mesure disent immanquable-ment que c’est là une porte ouverte à la corruption ; c’est croire que la corruption a stoïquement attendu depuis l’Indépendance la problématique du patrimoine pour se déclarer et s’épanouir ! Cette mesure s’appliquera par exemple aux maisons tradition-nelles à 2 étages qui n’ont pas trouvé acquéreur milliardaire pour les adopter, les racheter et les sauver. Quant aux très beaux immeubles art-déco de 4 ou 5 étages qui commencent à dispa-raitre dans la couronne Ain Mreysse-Sodeco-Furn el Hayek - Gemmayzeh et sans que personne ne s’en émeuve, n’ayant ni les 3 arcades ni le toit en tuile requis pour éveiller sans risque notre pitié, il suffira de permettre à leurs propriétaires de construire des « penthouses » en retrait en leurs sommets pour les récon-cilier avec le marché, tout en imaginant des mesures d’accompa-gnement en terme d’exonérations fiscales ou autres. Ces mesures encourageront les propriétaires de maisons anciennes à ne plus percevoir leurs bâtiments comme un poids encombrant dont il faut se débarrasser, mais bien au contraire comme un produit rare et précieux avec lequel il faut traiter avec art et respect, et qui de ce fait peut engendrer des bénéfices.

Le patrimoine : une force positiveIl existe aujourd’hui tout un discours encourageant autour de l’idée que la conservation du patrimoine est une force positive, compatible avec le développement économique et qu’il suffit d’une prise de conscience, de la patrimonialisation et de mesures appropriées liant secteurs public et privé pour revitaliser les cen-tres anciens, de préférence avec la participation des habitants. Et si expropriation, indemnisation et transfert de coefficient restent des mesures inapplicables, seul l’exercice de l’architecte peut con-stituer une réponse provisoire et partielle à cette question.

Les densités autorisées et les modénatures anciennes Les récentes densités survenues dans les quartiers à forte iden-tité patrimoniale permettent difficilement d‘intégrer dans la con-ception d’architectures nouvelles des critères classiques tels que continuité, alignement, gabarits… un changement du tissu s’effectue donc et une nouvelle génération de produits architec-turaux fait ses apparitions dans la ville et ses multiples quartiers, parties constitutives d’un organisme urbain plus vaste, dans une dialectique urbaine nouvelle. Une certaine vision tend à reconnaître à ces projets une nouvelle dimension, une nouvelle échelle, surtout une nouvelle richesse sémantique.

Des voies à explorer Loin de se situer dans une ligne de critique strictement passive, et surtout s’interdisant strictement à favoriser des démolitions de maisons ou constructions anciennes, notre action explore une voie qui consiste à conserver l’ancien, à construire avec, à en faire même le centre, le joyau et la raison d’être du nouveau projet ; cette démarche procède comme une réconciliation.

NB : dans la première partie de cet article, certaines idées sont largement inspirées par une conférence donnée par le professeur Raymond Lemaire a l’Ordre des Ingénieurs et Architectes de Beyrouth.

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Illustrations :En annexe, des expériences, des projets, avec leurs contextes et leurs légendes qui essaient de montrer la cohérence entre le discours et l’œuvre bâtie dans une conjonc-ture libanaise qui se cherche.

▼ A/BF 1116 et 1200 Mina el Hosn.Ces 2 parcelles font partie d’une rue relativement préservé jusqu’à présent.L’une d’elles comprend un immeuble d’un style appa renté à l’Art Nouveau, familier à cette rue, l’autre a été acquis vidé de toute construction. Le bâtiment existant sera restauré, et le terrain vierge reprendra, pour reconstituer le caractère de la rue, l’architecture de la maison qui y existait, et ceci d’après des photos d’archives. Un jardin prend place entre le bâtiment reconstitué et l’immeuble qui doit absorber les coefficients, et qui est localisé à l’arrière du terrain. Sur la façade du grand bâtiment, le design d’un arbre muni de leds lumineux sera intégré à la façade dont les fenêtres sont disposées de manière désordonnées, à la manière organique de l’arbre. Cet arbre, dont la lumière est alimentée par l’énergie solaire, s’illuminera au crépuscule et s’éteindra à l’aube. Il donnera à l’immeuble une légèreté « impressionniste ».

▲ BDL Le choix architectural est celui d’un monumentalisme rappelant l’architecture de la branche mère à Hamra, mais faisant des concessions aux régions en adoptant l’insertion dans l’architecture du bâtiment principal d’une maison traditionnelle ser-vant de lobby de distribution des fonctions. Cette maison est orientée vers le boule-vard d’accès de la ville, ce qui crée un angle qui la démarque du bâtiment principal, posé, lui sur le terrain naturel. L’intérieur est la réplique d’une place de village dans laquelle cohabitent clients, employés, visiteurs, dans une atmosphère de terrasses végétales , le tout baigné d’un soleil traversant la verrière arrière du bâtiment.

▲ Les « Résidences Ibrahim Sursock » appartient à la famille Sursock qui a voulu mettre à profit le droit de construire qu’ils ont sur leur parcelle de terrain sur laquelle existe la « Villa Linda Sursock ».Le projet naturellement très dense à cause des coefficients octroyés par l’État dans cette région, cherche malgré tout à mettre en évidence la Villa Sursock au lieu de l’écraser. Pour cela, quatre interventions vont être mises à concours :1. La restitution des deux jardins originaux de part et d’autre de la Villa2. Le surhaussement d’une partie de la construction du coté de la rue Schoueri pour

dévoiler la façade arrière de la Villa, créant ainsi une placette couverte.3. La création d’une percée urbaine entre les rues Sursock et Schoueri4. La consécration visuelle des 4 façades de la Villa. La Villa Sursock devient ainsi la « Star » et l’image de marque du projet.

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G/Restauration des BF 1015, BCD Dans ces 4 exemples, c’est la restauration des bâtiments partiellement ou grave-ment endommagés qui a lieu. Munis de parkings en sous-sol, ils prennent une place privilégiée dans le marché de la construction.

D/Grand Théâtre Hôtel BCD Ce projet vise a la transformation du Grand Théâtre de Beyrouth - bâtiment emblé-matique des années 30 - en hôtel 5 étoiles. Le terrain se trouve à la lisière du secteur historique « H » et celui moderne destiné a des bâtiments contemporains.

Cette délicate localisation induit un choix architectural qui veut dialoguer avec ces deux réalités : moderne face au géant qui le côtoie, et sage face à la ville traditionnelle. Le concept de ce projet est signé Richard Rogers.

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Sommaire

Ziad Akl:• Architecte ALBA Beyrouth• Urbaniste ENPC Paris• Urbaniste SAFBK Salzbourg • Fondateur de “Ziad Akl Architects & Planners” (ZAP)• Directeur de l’IUA, (institut d’urbanisme de l’ALBA/Balamand) membre de

l’APERAU - France• Membre du conseil supérieur de l’urbanisme au Liban • Membre et co-fondateur de l’association de développement de

Gemeyzeh (ADG)• Associé à Beyrouth à des projets avec Richard Rogers, Jean-Michel

Vilmotte, Philip Stark, David Chipperfield, et Louis Clair.

Plusieurs articles et publications autour du thème de la préservation du patrimoine:• La problématique du patrimoine et de sa préservation au Liban • La pression foncière, réalité aux antipodes de la préservation• L’absence ou l’impossibilité de mesures draconiennes de préservation• Possède-t-on un terrain et/ou un coefficient d’exploitation à Beyrouth ?• En l’absence d’une politique officielle de préservation : la solution de

l’architecture

Quelques projets illustrant la question de la préserva-tion du patrimoine :• La Banque du Liban, branche de Bikfaya• Les résidences Ibrahim Sursock, Beyrouth• Le BF 1015 dans le Centre Ville de Beyrouth • Le BF 131 dans le Centre Ville de Beyrouth • Les BF 1116 et 1200 à la rue May Ziadeh, Beyrouth• « Testimony of an Island Economy » Al Muharraq, Bahreïn • Royal Hotel & Resort, dans le Centre Ville de Beyrouth • Aménagement du domaine public du Centre Ville de Beyrouth

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LE PATRIMOINE & LA PRESSION DE L’IMMOBILIERTERRITOIRES, TRADITIONS & MODERNITEUne histoire faite d’Antagonismes & d’Alliances ANDRE TRAD

ARCHITECT

Le patrimoine est une vision porteuse d’un sens large qui englobe en

même temps plusieurs domaines de la vie, de la nature, du paysage, de

l’homme et de ses activités. toutes ces connotations qui se rejoignent,

sont liées à des idées sur la propriété, le legs et l’héritage. dans son

aspect legal, ce terme se définit par l’ensemble des biens corporels ou

incorporels, des créances, des possessions et des éléments du passif

d’une personne physique ou morale.

Quand on parle de patrimoine, il pourrait s’agir aussi de la biodiversité

et du patrimoine génétique qui porte sur la totalité des espèces vivantes

situées dans une même entité écologique. par rapport à nous bâtisseurs,

le patrimoine se rapportant à l’architecture et aux agglomérations a

toujours eu une signification essentiellement historique, désignant des

éléments caractérisés qui sont de notre époque, qui nous ont été

légués par les siècles passés et que nous voulons transmettre aux

générations futures.

Notre patrimoine ne devrait pas se confiner seulement à nos œuvres

et aux ouvrages de nos ancêtres. c’est par contre un concept large et

évolutif, c’est tout notre territoire avec le parcellaire, les sentiers, les

voies, les strates, les paysages, les richesses et les activités qu›il recèle .

avec les crises reflétant actuellement les équilibres fragiles et précaires

de la terre, nous sommes plus que jamais appelés à dépasser la ques-

tion historique dans son sens étroit, vers une définition plus globale et

plus scientifique regroupant l’ensemble des signes, des signatures et des

codes du territoire.

Pour celà, il est imperatif d’élargir nos défintions du patrimoine vers

des notions liées au territoire, qui porte ses caractéristiques comme

un organisme ayant un code génétique propre a lui. il doit évoluer,

mais nous devons aussi le prémunir des transformations intempestives

et des mutations violentes qui sont desormais préjudiciables pour sa

survie et pour la notre.

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La renaissance ItalienneLa sauvegarde des cathédrales, & la naissance du souci patrimonial.

Avec la renaissance et la revalorisation des arts de l›antiquité en It-alie, des fouilles systématiques à la recherche des ruines romaines ont exprimé l’engouement de tout une époque, de ses mécènes, car-dinaux, papes et décideurs à tout ce qui touche de loin ou de prés à l›archéologie. Ce sont les premières manifestations de la notion du patrimoine. le XVIIIème siècle verra l›émergence de l›idée de la pro-priété collective des créations du passé qui appartenaient exclusive-ment aux cours princières et royales. Sous la révolution française après 1789, naquit enfin la responsabilité collective vis-à-vis de la protection du patrimoine commun. ceci a eu lieu lorsque des penseurs se mi-rent à déplorer les irrémédiables dégâts et les vandalismes subies par les monuments et les cathédrales. Au XIXème siècle, les combats et l’enthousiasme des écrivains romantiques Victor Hugo, Chateaubriand et Prosper Mérimée ainsi que les efforts déployés par Viollet-le-Duc, dont les interventions ont été plus tard critiquées constituent la pre-mière ligne efficace pour la défense du patrimoine. Bien plus tard, face aux désastres dues aux deux guerres mondiales, l›acte constitutif de l’UNESCO en 1945, et des intellectuels comme André Malraux minis-tre de la culture en France de 1959 à 1969 ont réussi à faire du XXème siècle, l›ère du souci du patrimoine par excellence..

L'architecture et le patrimoine:Un cheminement commun & des voies semées d'embuchesDepuis les origines, les villes, les agglomérations et les architectures se sont toujours transformées, elles ont évolué en phase avec l’homme et ses innovations. il est clair, que chaque génération a toujours progressé et dépassé celle qui l›a précédée.Par besoin et par nécessité, et aussi avec le désir humain de se surpasser, chaque société a laissé des traces construites qui la représentent. Avec cela il est naturel que les mémoires architecturales et urbaines se construisent toujours sur elles-mêmes. alors que les couches les plus vieilles intéressent surtout les archéologues, les parties les plus récen-tes: les anciens centres des cités ainsi que les ensembles préservés font l’objet d’une grande attention de la part des décideurs, des architectes et planificateurs. Jusqu’à la première moitié du XXème siècle, les visions patrimoniales n’étaient pas encor de mise. Quand les gouvernements voulaient remodeler des villes, pour la planification, la modernisation, l’hygiène ou la sécurité ils détruisaient systématiquement les agglom-érations et reformulaient des quartiers entiers en opérant des percées et des coupures franches et parfois violentes dans les tissus urbains anciens. les solutions radicales prônées par Hausmann vers 1860 pour le Paris que nous connaissons avec ses boulevards font partie de cette logique. plus proche de nous le dictateur roumain Nicolae Ceausescu

Photo 1 Notre territoire est notre patrimoine

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avait rasé de grandes parties de Bucarest pour faire une capitale à la mesure de ses fantasmes, c›était avant sa chute en 1989. Aussi, Le Corbusier avait en 1924 énoncé dans sa conférence «l›Esprit Nouveau en Architecture» des idées et des politiques qui avaient en ce moment provoqué une rupture totale entre la modernité et les réalités histo-riques. il a fallu attendre 1941 et l’arrivée de la charte d’Athènes pour accepter la sauvegarde des édifices isolés et des ensembles urbains porteurs d›expressions relatives à des cultures antérieures, quand cela répondait à des intérêts généraux, et quand cette action n›entrainait pas de préjudices pour les populations qu›il ne fallait sous aucun prétexte maintenir dans des conditions malsaines. en 1964, l›établissement de la charte de Venise, a mis en exergue l’importance de la conservation et de la restauration des sites et monuments relevant du patrimoine.

Le patrimoine, l'architecte & la quête d'identité Au départ dans les années 1970, les politiques patrimoniales com-mençaient à connaitre un vrai essor, mais elles étaient empreintes de grandes défaillances, elles se limitaient à un traitement muséal du bâtiment ancien. Avec cela, la méconnaissance du fond du sujet s’est manifesté dans l›architecture. On se refugiait dans l’historicisme et dans le passéisme pour réaliser des bâtiments neufs conçus soit par des concepteurs frustrés à cause de la persistance des doctrines d›une modernité dogmatique, soit par les tenants d’approches douteuses. Au nom du patrimoine et des traditions, certains firent usage des styles du passé dans des constructions neuves. Cette tendance éphémère et

sporadique a eu des conséquences néfastes sur les courants architec-turaux mondiaux et sur le patrimoine. ce fut l’expression d’une attitude pessimiste de repli sur le passé. Aussi à la même époque, le patrimoine est devenu une sorte d›enjeu national, territorial et hautement symbol-ique. Les autorités dans certains pays et en Europe surtout ont prati-qué des stratégies basées sur les classements excessifs et draconiens. ceci a été à l’origine de l’instauration de lieux figés et muséifiés. depuis les années 80, et avec des personnes éclairés comme Jack Lang ministre

Photos 2 & 3 La renaissance italienne et les premières manifestations des notions du patrimoine.

Photos 4,5 &6 Architectes et intellectuels du XIXème siècle qui ont mené le combat pour la sauvegarde du patrimoine du moyen âge.

Photo 7 L’opération Hausman à Paris s’est opérée sans soucis patrimoniaux.

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Photos 8 à 12 Les architectures modernes font désormais partie du patrimoine de l’humanité.

Photos 13 à 15 Des lieux où les patrimoines urbain et rural sont préservés, en Florence et en Toscane.

de la culture dans la France Mitterrandienne, entre 1981 et 1993, les visions liées au patrimoine ont pris un tournant très intéressant qui a consisté à envisager la contemporanéité comme une continuité du passé et non pas comme une rupture. ce fut l’occasion de battre en brèche les à priori et les idées reçues. Avec cela le patrimonial ne porte plus exclusivement sur des architectures anciennes mais aussi sur des œuvres modernes qui sont considérées comme des signes majeurs de leur temps. pour cela, la valorisation du patrimoine ne pouvait plus se mettre à l›écart des mouvements architecturaux de notre époque.

Au Liban:Des déboires commis tour à tour au nom de: l'économie, de la construction & du patrimoineCes débats sur l’architecture et le patrimoine, et ces évolutions ont surement eu des répercussions sur le Liban qui a intégré en 1946 l’Unesco, et dont les différents organismes ont toujours pris part d›une manière active aux congrès internationaux sur l’architecture et l’urbanisme.

A la fin de l’époque ottomane, et durant le mandat, une forte dualité entre la mémoire et les nouvelles réalités s’est vite installée. Elle a balayé d’une manière brutale et sans ménagement les traces de Beyrouth, la vieille ville arabe avec ses dédales, ses constructions, ses habitations et certains de ses lieux de culte. en ce moment dans les années 1920-1930, un nouvel ensemble architectural et urbain issu de nouvelles doc-trines politiques devait se constituer de toutes pièces, sous la houlette du mandat. Suite aux dégâts dus à la guerre du Liban et à la table-rase de 1994 qui a démoli en passant des architectures patrimoniales remar-quables et qui étaient relativement conservées, ce sont les parties du centre-ville de Beyrouth construites sous le mandat, qui feront l›objet de toutes les attentions au moment de la reconstruction menée depuis les années 90 par Solidere . A l’exception des travaux précités et de quelques opérations phares entreprises par des individus éclairés, les démarches gouvernementales visant à la préservation de bâtiments ou ensembles urbains brillent par leur totale absence le territoire Libanais qui a souffert le martyr des guerres successives, aura été lésé autant, sinon plus par les excès des constructions et reconstructions successives. les sites sont saccagés, le déboisement se fait d›une manière massive, sous la pression de la démographie et de l’immobilier, les eaux sont polluées, les agglomérations sont asphyxiées et les infrastructures sont saturées.

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A partir des années 1950, et en passant par la guerre libanaise de 1975 une succession de booms économiques et immobiliers accom-pagnés de très importantes vagues de densifications ont été à l‘origine de mutations profondes et de transformations des paysages urbains et ruraux. La logique du gain rapide, et le mercantilisme de bas acabit propre à la majeure partie de la population et des décideurs de tous bords ont imposé leur emprise et leur logique implacable qui continu-ent à sévir au détriment du patrimoine. bien sur des organismes non gouvernementaux, l’APSAD en tête ont toujours tenté d›œuvrer en sensibilisant les décideurs et l›opinion publique. la plupart des dossiers et les plans directeurs réalisés pour le CDR et la DGU ont pour la plupart rejoint les tiroirs; une longue liste de projets et d’idées qui de-venaient vite obsolètes et dépassées par les réalités du terrain. Notre ministère de la culture aux ressources très limitées, n’a jamais réussi qu’à dresser de longues listes de bâtiments classés. mu par son désir profond de promouvoir certains sites et de protéger des zones sen-sibles le ministre Michel Eddé avait été l’instigateur de ces initiatives à long terme qui ne jouirent ni d›un support sérieux des autres dé-cideurs ni de l›adhésion de la population. Sans être accompagnés de mécanismes économiques et de lois stipulant le dédommagement des propriétaires lésés, ces dispositions n’ont réussi qu’à hâter la destruc-tion de certains bâtiments patrimoniaux. De plus les lois de la construc-tion visant toujours à augmenter les ratios d’exploitation, à gonfler les

gabarits, à donner toujours des extras aux promoteurs n’ont fait que décupler la pression sur les territoires et sur les architectes devenus les maillons les plus faibles du système. des quartiers ont vite perdu leur spécificité, la butte d’Achrafieh et le quartier de Rmeil sont tuméfiés et gangrenés par la densité excessive. Nos pouvoirs successifs n’ont même pas su protéger les quartiers caractérisés comme Saint Nicolas et Sursock qui auraient pu rester des ensembles cohérents faits de jardins et de vieilles demeures praticiennes témoignant d›une époque et d’une société révolue. Dans l’état actuel de nos villes, de nos agglomérations et de nos vil-lages, et face aux fortes pressions de la spéculation immobilière la situ-ation qui semble irrémédiable demande la constitution de la part des institutions concernées d’une cellule de crise qui prendrait en compte les donnes économiques et la situation sur le terrain pour tenter d›instaurer des politiques patrimoniales soutenues et adaptées.Bien sur, il faut chercher à éviter toute idéalisation excessive du passé et de tout vestige ancien. Comme nous l’avons déjà vu, les visions passé-istes et réactionnaires ont causé suffisamment de ravages. notre vision doit nécessairement être une prospection sur l’avenir. Sans être indifférents à notre riche culture urbaine et aux héritages de la tradition, nous sommes quasiment appelés à continuer à avancer avec courage sur les nouvelles voies de l’invention architecturale qui doit toujours prendre en compte les réalités propres au contexte.

Photo 16 Au Liban, les politiques patrimoniales devrait se porter sur des ensembles.

Photos 17-18 En milieu rural, les territoires, les paysages, les crêtes, les fonds des vallées et même les périmètres archéologiques sont bafoués.

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Photos 19- 20 Nos paysages: Villes, montagnes et bord de mer densification et urbanisation sans limites

Photo 21 A Beyrouth, excepté les opérations du centre-ville qui se font sous un contrôle draconien, les constructions dans les quartiers péricentraux se font, malgré les lourdeurs administratives avec beaucoup de laisser aller

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Photos 22 - 23 - 24 Le quartier Sursock, un quartier à caractère patrimonial?Ces photos montrent le résultat de l’absence sur des décennies d›une politique claire, de lois adaptées et de mécanismes économiques pour la préservation du patrimoine: un «manhattanisme» mal digéré. Photos 25 - 26 Aussi il est grand temps que nos architectures modernes de qualité fassent partie de notre patrimoine au même titre que les architectures traditionnelles

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LE PATRIMOINE : UN MODÈLE POUR

LE DÉVELOPPEMENT DURABLE FADI KOTOB ARCHITECTE

La définition de La tradition peut se résumer à la transmission à travers le temps des coutumes et des usages: la langue et les croyances, les sciences et les arts, l’habitat ... Nos villes historiques à travers leur architecture traditionnelle en sont le témoignage. Cette architecture qui illustre et représente un mode de vie, n’était pas le fruit d’une planification ou l’étude de schémas directeurs mais bien des réponses et des solutions à une problématique qui a surgi dans un contexte (social, climatique, historique…) bien définis. La ville devenait une accumulation, un entassement, un amoncellement et l’interaction de ces différentes composantes. Aujourd’hui, l’habitat traditionnel est reconnu comme une valeur de témoignage du passé, patrimoine à préserver et à transmettre. Ainsi de nombreux sites sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité. Tel est le cas de nos villes historiques ou sites naturels. La notion du patrimoine, n’a cessé d’évoluer. Elle a subi des mutations im-portantes durant les vingt dernières années; d’un état purement statique lié à un site ou à un bâtiment historique, elle est devenue aujourd’hui une notion dynamique qui accompagne l’évolution de l’être dans le temps et l’espace. Elle est fonction du vecteur - Identité - définit par cette liaison étroite entre l’occupant et le lieu. Elle devient immatérielle quand il s’agit de rapports, d’émotions ou de bien-être. Du site archéologique, à l’édifice public ou reli-

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gieux, au tissu d’un quartier dans les villes historiques, au site naturel, on assiste aujourd’hui à l’élaboration d’un nouveau concept qui va au-delà de l’espace statique pour toucher le dynamisme du tissu social, ses interactions et ses valeurs culturelles. Cette reconnaissance du patrimoine, englobe aujourd’hui l’héritage matériel et immatériel nécessaire à l’émergence de l’identité culturelle présente.

Dans son livre « l’espace critique » 1993, Paul Virilio écrit ; « si l’ouverture des portes de la ville close était naguère liée a l’alternance du jour et de la nuit, nous devons remarquer que depuis que l’on n’ouvre plus les volets mais aussi la télévision, le jour s’est modifié : au jour solaire de l’astronomie, au jour douteux de la lueur des bougies, a la lumière électrique, s’ajoute mainte-nant un faux-jour électronique dont le calendrier est uniquement celui de « commutations » d’informations sans aucun rapport avec le temps réel. Au temps qui passe de la chronologie et de l’histoire succède ainsi un temps que s’expose instantanément. Sur l’écran du terminal, la durée devient « support-face » d’inscription, littéralement ou plutôt cinématiquement: le temps fait surface »

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Partant du principe que l’amélioration des conditions de vie des habitants passe par l’amélioration du milieu et de l’environnement dans lequel ceux-ci évoluent, la sauvegarde du patrimoine ne consiste plus à « muséographier » sous titre de tradition ni à démolir sous titre de modernisation.

Cette modernité est à explorer dans un processus de sauve-garde articulé autour des témoignages historiques, les condi-tions d’adaptation du tissu urbain traditionnel et finalement le

milieu culturel persistant.

La ville historique représente avec ses valeurs identitaires -la culture, les ressources humaines, le savoir-faire local, les espaces et la structure bâtie- un potentiel à saisir, à mobiliser et à mettre en valeur dans une perspective de développement durable sans précédent. Cette action devra s’appuyer sur une plate-forme d’une dimension sociale, économique, institutionnelle et politique. Malgré l’élaboration des schémas directeurs et l’établissement des plans d’aménagement du territoire, le tissu urbain des villes historiques et toute son ossature n’a cessé de se détériorer. Ces centres encaissent les changements socio-économiques et acquièrent les symptômes de la dégradation de l’infrastructure existante défaillante, la dégradation du patrimoine immobilier et la sur-densification.Le plan de sauvegarde nécessite de franchir la notion classique de restauration limitée à la conservation du bâti et percevoir la ville à travers toutes ses composantes historiques, culturelles et spatiales tout en prenant compte la notion du développement durable et ses enjeux énergétiques et opérationnels. Il consiste à trouver les réponses techniques et réversibles pour atteindre les résultats souhaités d’une part, et définir la valeur culturelle et patrimoniale du bâti et du savoir-faire local d’autre part. Sans

toutefois oublier la nécessité d’impliquer les partenaires locaux dans le processus de participation et de formation. Toutefois, nos villes historiques possèdent un potentiel économique solide, une référence de valeurs sociales et artis-tiques très dynamiques et dévoilent des opportunités sans précédent. Tout le « challenge » réside aujourd’hui dans la récon ciliation entre Économie et Culture.

Cette question devient aujourd’hui la préoccupation des pro-fessionnels de ce secteur, qui affirment que le patrimoine est par définition durable. Nos villes historiques, conçues à la

mesure de nos ancêtres, elles répondent aujourd’hui aux critères actuels de l’organisation spatiale du développement durable, citons a cet égard : « la mixité, la diversité des usages et résidents, la densité relativement élevée réduisant les déplacements et favorisant l’accessibilité piétonne, la richesse typologique des unités d’habitation, la qualité de l’espace urbain traçant les rapports sociaux et reflétant le sentiment du bien-

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être ». Elles possèdent les atouts offrants des équilibres sociaux, culturels, économiques et environnementaux qui leur per-mettent de se situer en position de concurrence face à n’importe quel développement moderne.

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1. IntroductionEver since the existence of life on the surface of earth, energy in its various forms and types, represents the lifeline of humanity. The sun is the source of all forms of ener-gies available on earth. It provides more than ten thousand times the energy humanity con-sumes. This energy potential awaits develop-ment and use.With the development of technologies, mod-ernization of human lifestyle, and the realiza-tion of economic and social progress, energy demand has increased and energy sources and products have multiplied.Prior to the Industrial Revolution (early in the 18th century), renewable energies were the sole sources of energy consumed by human-ity. Fossil and nuclear fuels came recently and temporarily into use. Humanity is bound to go back to renewable energies, as soon as fos-sil and nuclear fuels are exhausted, because those energies are inexhaustible [1].Middle East countries are surrounded by large areas of deserts, rich in oil and gas, but also rich in solar radiation. Why not developing new, renewable energy sources? According to the Trans-Mediterranean Re-newable Energy Corporation (TREN) each square kilometer of the desert receives solar energy equivalent to 1.5 million barrels of oil.It has also been estimated that if an area of a desert measuring 65000 square km, which is less than 1% of the Sahara desert, was cov-

ered, for example, with concentrated solar power system generating thermal and sub-sequently electrical energy from solar radia-tion, it could produce electricity equal to the year 2000’s world electricity consumption. One fifth of this area could produce the cur-rent electricity consumption of the European Union [2]. This demonstrates that it is easy, when the will exists, to benefit from the to-pography of our region to generate multiple applications based on sustainable and non -polluting forms of energy, keeping in mind that “Only renewable energies (REs) convey true sustainability”.Furthermore, the present construction boom linked to the increase of the price of barrel of oil, generating important profit to fossil fuel producing countries, must lead to the use of ap-propriate new building material, efficient electro-mechanical equipment, and variable sources of energy with its different concepts, respecting the sustainability criteria in this region.

2. General situation of Energy in LebanonBecause of the strong dependence on fossil energies in the power plants in Lebanon, an important part of greenhouse gas emissions is generated by this electricity sector; therefore we shall try to focus on the renewable energy applications. Other renewable energy sources are also represented like Hydropower and

wind energy. Our main task remains to find the proper balanced mix of technologies to lead to a sustainable and secure supply in our country.As per the MED-CSP study report of 2005 established by German Aerospace Center (DLR)-Institute of Technical Thermodynamics-Section Systems Analysis and Technology As-sessment, “the core base and intermediate load electricity will come from renewable, which altogether can provide this function without constraints, sometimes even showing a better adaptation to the time pattern of the load than conventional base load plants with their typical flat capacity curve. Solar thermal power plants with their capability of thermal energy storage and of solar/fossil hybrid operation can provide firm capacity and thus are a key element for grid stabilization and power security in such a well balanced electricity mix”According to a recent study made by the World Bank under “Energy Efficiency study in Lebanon-Final report -December 2009” “In 2006 the electricity consumption in Leba-non was estimated to be 13200 GWh[3] of which approximately 61% was supplied by EDL, 34% through self generation and the balance represented the suppressed demand. Energy Efficiency (EE) is considered, according to the report, as a good alternative towards improving the current situation and reducing the energy losses.In fact the trend today consists in managing the electricity demand, within a policy called “Demand side management (DSM)», mainly in changing the way customers use electricity. It is, in fact, a partnership between utilities and their customers in order to reduce or limit the electricity consumption and reduce customer bills with significant environmental benefits. It consists, for example, in reducing the cool-ing load by limiting heat gain, (Green building concept, Green National Label) improving the HVAC system efficiency and creating alter-native technologies (thermal Energy storage system, Gas absorption chillers etc...).There

Renewable Energy National Strategy AbstractWith my scientific background, my multiple business trips in the Gulf area since more than 20 years, my involvement in the solar energy and Renewable energy systems in Lebanon, as co-founder and former president for 4 years of the Lebanese solar energy society LSES, I have prepared my following abstract based on my professional experience, multiple observations as well as several articles in this field.It includes 4 parts:Part 1 - IntroductionPart 2 - General situation of Energy in LebanonPart 3 - Approaching Renewable energies (REs)Part 4 - Conclusion

SUPPLEMENT

WALID EL BABAENGINEER

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are major benefits with DSM mainly by the interaction between three players:• Society• Utility• CustomerEach entity is assuming an important role. The society, by reducing pollution, conserving resources and protecting environment. The utility, by reducing capital needs and lower service. And the customer, by satisfying the

needs, reducing cost and improving value ser-vice. Multiple National programs have been advanced since mid 1990 based on the ex-periences that have been also initiated with funding from WB, UNDP, EC and USAID [4].But is this strategy of the sustainability of de-mand sufficient?Shouldn’t we improve and develop alternative sources of sustainable new and renewable en-ergies?

Time has come to declare:° Promotion of renewable energies should be part of the energy solution in Lebanon° Energy conservation and its rational use should also be another par t of the energy solution.

3. Approaching Renewable energies (REs) The goal, and the challenge in the same time, of International renewable energy companies is to make the electricity produced from RE for less than the price of fossil fuels without sub-sidies. Are they able to achieve that and how? As for Renewable Energy sources which are available in Lebanon, we can consider seven sources namely:Solar thermal for solar water heating (SWH)Solar thermal for electricity/ industrial generationPhotovoltaic (PV) energyWind energyHydro-power Biomass energyWave energy What is the Renewable energy situation today in Lebanon?The Main Renewable energy is from hydro sources representing 3 to 8% of the total electric-ity production depending on rainy season and an insignificant percentage from solar energy.Besides that and with 300 sunny days yearly the solar hot water application is now under development reaching about 100000 m2 of installed solar panels in the last 3 years and expecting an important growth within the next 4 years.There are few wind energy applications ex-ceeded by the private sector. One example is the wind installed inBekaa Valley –Lebanon. With its capacity of 390 KW at 13-16 m/s wind speed, it gener-ates electrical power mainly used to run un-derground water pumps for irrigation pur-pose. The corresponding technical data has been published in the September 2008 news letter edited by the Lebanese Solar Energy Society (LSES).The Ministry of Energy and Water is in charge of the energy conservation and the improvement in energy use, through a proj-ect launched in 2002-2003 by the name of “LCECP” The Lebanese Center for Energy

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Conservation Project. The LCECP, financed by Global Environment Facility (GEF) and the Ministry of Energy and Water (MEW), man-aged by the United Nations Development Program (UNDP) and executed by MEW, is a joint collaboration work for reducing Green-house Gas emissions through a plan that tar-gets the improvement of the Demand Side Management by supporting utilization of En-ergy Efficient equipment on a National basis. Up to date this center has achieved important works in this direction and has prepared in 2010 a draft of a National Energy Efficiency Action Plan (NEEAP 2011-2015) in accor-dance with the Ministry of Energy and Water policy paper for the Electricity sector including multiple actions and steps with the support of International funding organizations. For Re-newable energy development, MEW is getting help from LCECP while awaiting final restruc-turing and to be recognized as a governmen-tal institution under the name of LCEC (Leba-nese Center of Energy Conservation). The Industrial Research Institute (IRI) is also active in developing the Renewable Energy applications through multiple actions:-Training sessions: Manufacturing of thermal solar flat plate collectors (welding and as-sembling) in association with the LSES (since 2009) an ESCWA funding project-Testing facilities for solar thermal collectors according to DIN Norms (March 2011-MEW-LCEC with Greek funds))-Future installation of a Solar Photovoltaic electrical generating plant (in two phase-periods) of 100 KW capacity minimum, in its premises, covering IRI partial electrical con-sumption and serving, at the same time, as a pilot project within the LUC (Lebanese Uni-versity Campus)In order to create a real national strategy for de-veloping the renewable energy in Lebanon and to achieving the power production sustainabil-ity it becomes urgent to define and work on a strategy comprising 2 separate parts:Technical & Legislative

3.1. The Technical side. Mainly the developed/ industrial countries have, for many years (in fact, since the 1973 Arab oil embargo against the western coun-tries, following the 1973 October Arab-Israel war), been indulging (on and off) in technical

research and development of REs. R & D have intensified since the last decade of the past century. The results of these activities are avail-able to the Arab countries, more or less at no cost. The need remains to adapt these results to the local situation and resources by active policy measures to be taken by the local Au-thorities as well as promoting and demonstrat-ing renewable energy technologies.We have noticed, for example, that there is, in the Gulf countries, Yemen, Sudan and Lebanon ,one National organization promoting Renew-able Energy sources together with the Energy conversation and efficiency National strategy, limiting, unfortunately, by this policy and these actions, the proper implementation of a real RE strategy in these countries.[5]

Therefore we propose to create a National center for Renewable Energy (NCRE) with its own funds, whose major role would be: “Adapting developed technical solutions, with feasible cost, to local resources and condi-tions”, namely:• Establishing necessary technical documents for suitable implementation of RE systems with all needed Data.(Solar and Wind Atlas)• Analyzing the opportunity of using single or combined solar thermal power plants, by using concentrating solar thermal power technologies(CSP) such as the parabolic trough collectors, power towers and dish / sterling engines systems, each of those tech-nologies being operated with fossil fuel as well as solar energy. • Selecting the best technology according to the peak solar efficiency, solar electric efficien-

cy and the land use (m2 / Mwh-y) of each system for electricity production.• Proposing the use of wind farms based on pre- wind measurements.• Studying the system of integrating solar photo-voltaic (PV) systems for electricity production to buildings curtain walls or on roofs as alternative sources of energy in buildings and commercial centers, as well as for grid connection.• Promoting and developing hydropower re-sources, biomass recycling and bio-fuel extrac-tion, as well as the initiation of the still lagging wave energy resources.• Creating awareness campaigns by involving, in the same time, the Non-Governmental Or-ganization NGOs to take active parts in the Renewable Energy promoting program.What are, in fact, the existing policies in RE sector in some Arab countries? In general the North African countries are much advanced in this field than the Middle East ones. We can enumerate the cases of:Morocco, Algeria, plus one Gulf country: Unit-ed Arab Emirates.

Morocco:-Exoneration of RE components and products from custom duties. (Law N 39-32 in 1994).Development of RE electricity sources from Wind.-Rural electrification-Energy conservation program. [5] Algeria:-The law N. 1425 in 2004 has allowed the electricity production from Renewable energy sources or from Hybrid ones, and implement-ed a Tariff for buying the produced electricity from the private producer according to the percentage of used renewable energy and its technology, reaching sometimes 300% of the normal price(fossil) if it is fully produced by PV cells or from wind energy. [5]

United Arab Emirates:New resolution issued by H.H Sheikh Mo-hammed Bin Rashid Bin Maktoum Vice Presi-dent and Prime Minister of UAE and Ruler of Dubai:As per new resolution effective January 2008 all owners of residential and commercial build-ings and properties in the Emirate of Dubai must comply with the Internationally recog-nized environment-friendly specifications to

An urgent need of National

policy instruments must

be established in each

country of the region

based on similar

experiences in Europe.

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turn Dubai into a healthy city that meets the demand of best practices and benchmarks of pollution-free sustainable development. It will bring climate change and global warming un-der control.This move is also part of the Dubai strategic Plan 2015 announced earlier by Sheikh Mo-hammed Bin Rashid.(The Emirates News Agency WAM October 24th 2007).This resolution is now opening the way for the use, among other criterias, of the Renewable Energy sources in the residential and com-mercial buildings and properties at a large scale. One important and famous reference in this line is the Pacific Controls System HQ building in Dubai integrating solar thermal air conditioning, water efficient equipment, high-efficiency chillers, solar photovoltaic for building lighting and other components. The same company Pacific Control Systems LLC established jointly with EHS, the Environment, Health and Safety regulatory arm of Dubai world the “Middle East Center for Sustainable Development(MCSD).Its core mission is to create and sustain a cleaner, healthier environ-ment, and a more eco-friendly country.This will strongly contribute to the use, at a large scale, of solar energy applications.

3.2. The Legislative side This aspect is very crucial and important; es-pecially that cooperation and complementa-tion between the public and private sectors are taking deep roots. The statuary mechanism, in a given issue, pro-gresses through the following steps:1. Strategy2. Policy3. Basic law4. Legal ratification or Decrees ratification5. Implementation [1]In the case of Energy and based on the above exhibit, the following steps are suggested: Step1: Renewable energy is considered a part of the energy entity, together like electricity, oil and natural gas.Step2: The government must set and approve a well defined energy strategy and policy, in-cluding REs strategy and policy through a reg-ulatory body that will supervise both technical and legislative sides.Step3: The said strategy and policy within this regulatory body is further translated into a

5. References[1] Chafic Abisaid, Development and Promotion of Renewable Energies and Energy Ef-ficiency in Lebanon, by author, Lebanon, April 2008.[2] Dr. Soteris Kalogirou, “Solar thermal power systems”, Arab water world (ACW) maga-zine, Chatila Publishing House, Lebanon, July 2008.Issue 7, page 20[3] Electricity sector public expenditure review. World Bank January 31, 2008[4]”Demand-Side Management: National strategy for Lebanon”FelixGooneratne..LCECP-UN-DP-Energy week.Lebanon-Order of Engineers and Architects Beirut-July 2008 [5]ESCWA report-Arab League conference 29-30 April 2008 Cairo-Egypt[5] “Annual repor t for Globalization and Regionalization in the Arab countries-6th edi-tion.2007”[6] web site: www.masdar.ac.ae

ratified basic law (ex; Energy law), followed by ratified specific energy by-laws and decrees (Ex: REs by-law), where law provisions:° Allow third parties and the private sec-tor to generate electricity for their own use and feed the surplus generated energy to the National grid system, regardless of the source of energy used (fuel, gas, etc...).° Focus on all forms of Renewable Ener-gies for electricity production, giving RE power producers load sale priority at a fixed guar-anteed premium price. (Feed-In-Tarrif (F I T), as successfully applied in Germany, Denmark, Spain and other countries.° Decree the gradual transfer of mainly governmental subsidy from conventional en-ergy to renewable energy.Step4: Government policy must also encour-age, compensate and reward energy conser-vation efforts at both generation and con-sumption levels and the creation of official Energy conservation centers as previously explained.

4. Conclusion

It is of key importance that the proper legislations are enacted; the matter that guarantees to the investor a safe and se-cure return, without legal barriers based on MEW strategy and policy, which should be adopted and ratified.The author believes that the best opportunity is to invest with international partners, from industry and research centers, to implement an industry of PV, wind or CSP for generating electricity on a large scale, destined to supply particularly the national grid.The PV field seems to be more adequate, as it can be used in multiple applications and under

its multiple forms, crystalline or thin films.By implementing such industries, Lebanon can produce its own alternative electrical energy and cover its increasing needs by the use of PV.The PV can also be used individually, integrat-ing the curtain walls of buildings. This would create other opportunities in the Aluminum facades business with Aluminum manufactur-ers and contractors. A demonstrative example is the initiative of the government of Abu Dhabi through Mubadala Development Company, (MAS-DAR) which aims to invest US $ 2 billionw in thin-film photovoltaic solar technology as part of its drive to become a world leader in alter-native energy [6].As a summary of this presentation we insist that the sustainability in the energy sector can only be achieved with renewable energies. in the meantime the use of such energy with a DSM policy can displace conventional peak of electricity and prolongs the global availability of fossil fuels for the future.

At the end, National policy instruments must be established in each country of the region based on similar experiences in Europe. In fact we see, an important role to be played by all Arab countries within the Arab League by establishing stronger interacting energy policy between their members in renewable energy technologies, R&D centers, and in reinforc-ing the existing interconnecting grid between their respective countries. This interconnecting grid can be used to achieve the sustainability goal of a regional cooperation in the renew-able energy sources and may be part of future trans-Mediterranean grid connections.

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Efficacité énergétique et énergies renouvelables au Liban, un état des lieux contrasté MARION SCHNORF

L’actualité énergétique libanaise a le vent en poupe dans les sujets de débats. Le pays connaît actuellement une période d’effervescence liée à l’aboutissement d’initiatives concrètes. Bilan de la maîtrise énergétique et des énergies renouvelables, retour sur les grands thèmes qui guident l’énergie au Liban.Plus qu’un sujet prépondérant et décisif, l’énergie est aujourd’hui considérée par les Etats comme une donne stratégique qui engendre flux et rapports de force. Elle divise, lie et modifie les interrelations mondiales qui fonctionnent à l’instar d’un sys-tème. Les préoccupations environnementales et l’écologie animent de plus en plus les esprits. Or, à l’étranger, les clichés sur le Liban et sa pollution environnementale vont bon train. L’engagement du Liban dans de nouveaux schémas de développe-ment intensif en énergie semble valider l’idée que l’Occident a du Liban. Augmen-tation de la population, développement et croissance économiques, urbanisation rapide et modification des modes de vie sont autant de phénomènes vécus par le Liban mais dont les enjeux concernent l’échelle internationale.

Le déséquilibre libanais entre consommation et ressources, le recours obligatoire à l’importation massive

Que ce soit en rapport aux ressources naturelles ou à la recherche (R&D), le pays du cèdre fait partie des pays du Moyen-Orient les moins avancés en termes d’énergie. Le Liban est en fait un pays dépourvu d’énergies fossiles. De ce fait, l’énergie utilisée est presque intégralement importée –à hauteur de 97%. Par ailleurs, l’énergie exploitée est exclu-sivement basée sur les produits pétroliers par conséquent tributaires du marché peu fiable du pétrole. Les 3% restants de la répartition énergé-tique du pays correspondent à la production hydraulique et à celle des énergies renouvelables. Si ces 3% sont en légère augmentation, le chiffre est néanmoins minime au vu de la part d’énergie fossile importée.Le Liban est également un gros consommateur d’énergie. En 1992, le taux d’intensité énergétique du pays est de 1,15 tep pour mille dollars. Si l’on com-pare, le Liban consomme trois fois plus que la France ou le Japon pour gé-nérer la même valeur ajoutée ou produire le même service. D’autre part, la facture énergétique a augmenté de 300% entre 2000 et 2009. En 2007, elle a représenté 17% du PIB du pays et un tiers du déficit commercial du pays.

Les causes structurelles comme élément explicatif

Le taux d’urbanisation du Liban est de 87%. Une telle concentration de la population dans les villes débouche sur une consommation accrue de l’énergie –les villes consomment plus que les espaces ruraux. De même, la croissance démographique du Liban est élevée (environ 1,8%

par an) et implique la multiplication des logements. Le lien entre con-struction et énergie est primordial : la construction est un des secteurs les plus énergivores. Il consomme de l’énergie depuis le prélèvement de la matière première jusqu’au transport, en passant par la construction, l’exploitation du bâtiment (environ cent ans) et son recyclage. Les immeubles consomment en moyenne 40% de l’ensemble de la dépense énergétique. Les raisons sont multiples. Elles concernent en grande partie la conception générale de la structure qui ne tient pas compte de la localisation, du climat, du choix des matériaux, du mode de fonctionnement des équipements collectifs et de l’architecture. Indissociable du cadre urbain dans lequel elle s’inscrit, l’architecture contemporaine n’est pas souvent un exemple en termes d’économie d’énergie ou d’énergies renouvelables, projets pilotes exceptés. L’utilisation non rationnalisée des équipements peu performants est un autre facteur de la consommation énergétique des bâtiments, surtout au Liban où les systèmes de chauffages et de climatisation sont très développés et considérablement utilisés. Le chauffage de l’eau et des volumes représente plus de 56% de la consommation énergétique des constructions à fonction résidentielle. Ajoutons que le rôle de carrefour géographique du Liban participe au taux de construction élevé que le pays connaît. La construction neuve, très développée au Liban entraîne dans un premier temps une con-sommation énergétique plus élevée, à cause de toute la chaine de con-sommation qu’elle induit. Deuxièmement, l’attrait des investisseurs des autres pays du Levant et du Golfe pour le Liban a un effet néfaste sur les économies énergétiques. De la même façon, le style architectural en vogue au Liban impli-que une forte utilisation de l’énergie. Le luxe est une des priorités

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de Beyrouth et, même si l’accent pourrait être mis sur l’alliance du design et de l’énergie -tant pour le marketing que pour des préoccupations environnementales-, cela n’est pas souvent le cas. Le pays détient par ailleurs un nombre conséquent de projets de méga-constructions.

La spécificité de l’électricité doit évoluer

Généralement, lorsque l’on aborde le thème de l’énergie pris dans un cadre global, la question de l’électricité s’impose logiquement mais de façon assez tardive. Au Liban, quand on parle d’énergie, on parle obliga-toirement et principalement d’électricité. Ceci s’explique parce que l’approvisionnement inégal et incomplet de la population et l’implication financière de l’Etat déterminent l’impulsion des actions énergétiques. Le statu quo que connaît l’électricité au Liban est un frein aux initiatives. En 2009, la quantité totale d’électricité disponible est de 1500 méga-watts. La demande, pour la même période s’élève à 2 100 MW et 2 450 mégawatts pour les mois d’été. A cet écart entre l’offre et la demande s’ajoutent l’insuffisance des capacités du réseau, la dissémination sauvage de groupes électrogènes sur le territoire, les prix réduits octroyés aux particuliers et aux concessions et les pertes du système. Notons que ces dernières représentent 40% de la production totale soit plus de 300 millions de dollars et varient de 12% à près de 70% selon les régions. Le lien entre électricité et énergie est indubitable. Il faut conjuguer ces facteurs à la dépendance d’EDL aux prix élevés du fuel, à la culture du gas-pillage accentuée par le faible coût de l’électricité et à l’état opérationnel des centrales. La conséquence se retrouve au niveau du déficit financier d’EDL qui s’élève à 1,3 milliard de dollars en 2010. Cette dette augmente chaque année. En 2007 elle représente 17% de l’ensemble du prix énergé-tique payé par le gouvernement du Liban contre 3% il y a huit ans. D’autre part, la rigidité du cadre légal et organisationnel d’EDL empêche les modernisations : le Directeur général doit obtenir l’accord du Ministère de l’Energie et de l’Eau puis du Conseil des ministres pour toute réforme supérieure à 10 000$. Le monopole vertical et horizontal d’EDL bloque également les initiatives de développement d’énergies re-nouvelables puisque la production électrique ne peut pas être réinjectée sur le réseau public. Ainsi, même si la volonté participe à la diffusion des énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, le cadre institu-tionnel manque, ce qui neutralise l’action des investisseurs mondiaux et nationaux. L’énergie verte produite ne peut pas être réinjectée sur le ré-seau public : la loi interdit toute revente. Ne pas pouvoir revendre cette énergie verte aboutit à l’exploitation des énergies renouvelables par le domaine strictement privé. Les projets sont souvent menés à très petite échelle et leur impact est par conséquent peu important.La structure tarifaire de l’électricité (le kilowatt est produit à 0,18$ et vendu à 0,09$), souvent qualifiée d’erronée, a également un impact. Le développement des énergies renouvelables repose en effet majori-tairement sur l’incitation économique qui n’a pas lieu au Liban, vu le faible coût de l’énergie traditionnelle.Plus qu’un simple lien entre énergie et électricité, la question énergé-tique est véritablement dominée par le problème électrique du Liban. Le frein est de taille car le pays montre une volonté croissante de mettre en place une énergie en partie produite grâce aux techniques du renouvelable. Selon les experts, le Liban dispose dans ce domaine d’un potentiel qu’il ne faut pas négliger.

Un potentiel important

L’intérêt des énergies renouvelables est de se substituer aux énergies fossiles. Elles ont l’avantage de présenter un faible niveau de risques et de pollution et d’engendrer moins de transport d’énergie –dans la mesure où il s’agit souvent de ressources valorisables localement. Même si leur impact réel est encore difficile à évaluer (émissions de polluants liées à la combustion de biocarburants, recyclage des installa-tions, récupération des déchets etc.), elles constituent le créneau actuel des politiques énergétiques mondiales. Le Liban ne fait pas exception à la règle et amorce une réflexion sur cette thématique. Les avantages de la mise en place des énergies renouvelables sont multiples : pour le Liban, la valorisation de ces ressources serait un moyen de diversifier son mix énergétique, de réduire sa dépendance aux importations et de limiter son exposition à la volatilité des prix du pétrole. Commençons par énoncer le constat : au Liban où l’ensoleillement est estimé à 3 000 heures par an, les énergies renouvelables représen-tent 1% de la production énergétique nationale. Cette part négligeable des énergies renouvelables est due à l’absence d’une démarche des pouvoirs publics en faveur du secteur, à une mise en valeur approxi-mative du potentiel hydroélectrique, à la prise en compte insuffisante des impacts sur l’environnement de la pollution induite par l’énergie fossile ainsi qu’à l’inadaptation de certaines filières à la spécificité socio-économique du pays. L’exemple du photovoltaïque illustre ce dernier point. Si le système du photovoltaïque pourrait être théoriquement performant, le marché ne semble pas adapté au Liban. D’une part, la demande n’est pas assez mûre, d’autre part, les coûts trop élevés des installations, non subventionnées, font fuir les potentiels intéressés. Le prix du kilowatt approche en effet 0,30$ contre 0,09$ pour l’énergie électrique issue de la production d’EDL.Le Liban est le pays du tout électrique. La moyenne d’ensoleillement est de 300 jours de soleil par an avec un flux annuel de 2 200 KWh par mètre carré. Pourtant, tout fonctionne à l’électricité, y compris le chauffage de l’eau. L’énergie solaire et en particulier thermique reste marginale dans le bilan énergétique du pays : elle concerne moins d’1% en 2000 soit quelques Ktep pour un potentiel exploitable estimé à plus de 1 000 ktep. Le parc de panneaux solaires installés au Liban en 2010 est évalué à 30 mètres carrés pour 1000 habitants contre 302 et 615 mètres carrés pour la Grèce et Chypre, avec qui le Liban a des similitudes géographiques. Le constat pourrait cependant changer d’ici peu : de nombreux projets sem-blent voir le jour et jouir d’une certaine concrétisation.En ce qui concerne le secteur hydraulique, on peut aisément avanc-er que la capacité de production est en dessous de son potentiel. L’hydroénergie est la seule forme d’énergie alternative produite en masse. Elle ne représente pourtant que 2% de l’approvisionnement total en énergie primaire. L’énergie hydraulique a été développée dans les années 50. Depuis, à l’exception de la réhabilitation des groupes électrogènes de l’Office du Litani et de la Kadisha –en 1994-, l’Etat a seulement effectué des travaux de maintenance du parc existant alors que certains pays voisins, moins dotés en eau que le Liban, investis-sent et mettent à profit le secteur. Sa faiblesse actuelle est néanmoins récente : la part est passée de 69% en 1976 à 7,5% en 2006 et à moins de 2% en 2010. L’essor des centrales thermiques est à l’origine du délaissement des centrales hydrauliques. Malgré l’état d’esprit ac-tuel en faveur des énergies renouvelables, l’actualité n’est pas favorable

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à l’hydroénergie. Comme toute alternative aux énergies fossiles, une réflexion sur les implications de la production d’énergie hydraulique amène à se poser la question de sa véritable pertinence. 70% du cu-mul annuel des pluies libanaises tombe en effet dans une période de trois à quatre mois, ce qui entraîne un déficit important l’été puisque les fleuves accusent des débits faibles entre les mois d’août et de no-vembre. Le problème réside dans le fait que la période de sécheresse correspond à la période d’irrigation, d’où l’émergence du conflit récur-rent entre les besoins du développement social en eau potable et en irrigation et la production hydroélectrique. D’autre part, le coût moyen de construction d’une centrale hydrau-lique de petite taille est de l’ordre de deux millions de dollars par mégawatt soit le double de celui d’une centrale thermique. Le bilan énergétique des centrales hydroélectriques est néanmoins à leur avan-tage puisqu’elles amortissent jusqu’à 150 fois leur coût de construction –pour une durée de vie qui peut atteindre cent ans.Beaucoup d’espoirs sont mis sur l’éolien. Les protagonistes libanais du sujet en parlent comme une alternative énergétique prometteuse mais dont les projets sont bloqués. Si l’on fait un tour de la situation de l’énergie éolienne au Moyen-Orient, on constate effectivement un cer-tain retard libanais en la matière. Le problème de l’énergie éolienne au Liban réside dans le manque d’études détaillées, officielles et avérées concernant les données néces-saires à l’installation de turbines. Les calculs actuels sont basés sur des données satellites peu fiables ou sur des études de terrain faites à l’aide d’instruments dont la technique n’est pas certifiée. On sait seulement que les régions du Akkar, du Sud et des montagnes surplombant la Bekaa, à l’Est du pays sont des espaces où la vitesse des vents peuvent excéder 7 mètres par seconde. La finalisation récente de l’Atlas des vents constitue néanmoins une avancée réellement conséquente dans le processus de développement de l’énergie éolienne. C’est pas à pas que la transition énergétique libanaise s’effectue. Or, le constat que le Liban est un pays énergiquement en mouvement est aujourd’hui un fait avéré.

Moyen-Orient et vulnérabilité énergétique

Il ne faudrait pas aborder le Liban sans parler de l’échelle plus large dans laquelle il évolue. A l’instar du Liban, les pays du Moyen-Orient sont de gros consommateurs d’énergie. La consommation d’électricité moyen-orientale a connu un taux de croissance annuel moyen de 7,9% durant les vingt-cinq dernières années. En parallèle et pour la même période, l’offre régionale a progressé de 4% par an en moyenne. Elle s’établit à 110 millions de tep en 2006 et repose quasiment exclusive-ment sur le pétrole et le gaz naturel égyptiens et syriens. Cet écart entre offre et demande fait émerger le problème d’approvisionnement : la demande augmente, l’offre faiblit, les enjeux sont cruciaux. Par ailleurs, le déséquilibre régional marque de fortes disparités en termes de balance énergétique entre les pays. L’Egypte et la Syrie sont les seuls pays dotés de ressources pétrolières et gazières et présen-tent des balances énergétiques excédentaires tandis que la Jordanie et le Liban sont dépourvus de ressources en énergies. L’Egypte se pose comme puissance énergétique moyen-orientale en assurant la majorité de la production régionale. Les échanges énergétiques interrégionaux alliés à un investissement massif pour augmenter les capacités de production et à une diversifica-

tion du bouquet énergétique semblent être le levier à développer pour réduire la vulnérabilité énergétique. L’avenir du Bassin méditerranéen et de la région moyen-orientale dépend d’une coopération énergé-tique plus large et plus profonde entre les pays. Le contexte géopoli-tique instable ne favorise pas les échanges mais la thématique énergé-tique ressort comme un vecteur porteur pour renforcer l’intégration économique de la région. Tous les pays estiment en effet que le développe-ment des interconnexions transfrontalières est une condition essentielle pour combler l’écart entre l’offre et la demande et renforcer la fiabilité du système énergétique. De grands projets transfrontaliers sont lancés, tel le gazoduc panarabe. D’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an, il relie depuis 2003 l’Egypte à la Jordanie, intègre la Syrie depuis 2008 et le Liban depuis 2009. Les volumes échangés entre les pays concernés en 2006 représentent 4000 GWh soit 2% de la consommation régionale. Les interconnexions gazières pourraient également dynamiser les relations économiques entre le Moyen-Orient et les régions frontalières, via un rac-cordement au gazoduc Asie Centrale-Europe ou grâce aux connexions gazières entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Toutefois, les tensions politiques sont encore présentes dans la zone. Le Liban reste au cœur de conflits certes latents mais toujours d’actualité. Fonder une politique énergétique sur des accords avec les pays voisins signifie être en situation de dépen-dance vis-à-vis d’Etats avec qui les relations sont difficiles. D’autre part, le montant des investissements nécessaires apparaît difficile à supporter pour les pays concernés. Les investissements internationaux peuvent alors représenter une alternative. La tendance mondiale à la promotion des énergies renouvelables concerne également la région moyen-orientale. Les pays se sont positionnés en faveur du développement de celles-ci et les objec-tifs régionaux sont ambitieux. Leur contribution actuelle demeure encore faible (environ 0,5% de la production électrique régionale) et cer taines réserves demeurent sur l’ampleur et le calendrier des programmes mis en place. Cependant, les conditions géo-clima-tiques favorables, la volonté d’assurer un approvisionnement local et les évolutions des problématiques énergétiques mondiales per-mettent d’affirmer que ces énergies bénéficieront à l’horizon 2020 de conditions de développement plus favorables qu’aujourd’hui et pourraient représenter 10% du mix énergétique.

Les toits de Beyrouth comme illustration de la concretisation de l’action?: Présence de chauffe-eau solaires dans le quartier d'Achrafiyeh sur les toits aux alentours du Spinney's, été 2010.

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La transition énergétique sera longue

Les solutions existent. Le Liban participe à l’effort régional en dévelop-pant un dynamisme nouveau en termes de volonté politique et en introduisant des dispositifs adaptés. La présence de dispositifs d’énergies renouvelables dans l’espace urbain est un indicateur révélateur du degré de mise en pratique de l’action. Or le constat peut être fait que malgré l’ensemble des obstacles, la maitrise de l’énergie et les énergies renouvelables se diffusent dans l’espace urbain. Cette idée s’amorce sur une réalité : la popularité des mesures en faveur de l’énergie croît. Ce constat n’est pas à généraliser mais on peut quand même affirmer que le lancement, la gestion et la finalisation des projets –qu’ils concernent la sensibilisation ou des ac-tions pilotes pour les municipalités- favorisent l’amélioration actuelle de la prise en compte de la thématique énergétique. Beaucoup des projets achevés sont positifs. Malgré de nombreuses difficultés, la thématique de la maitrise éner-gétique et des énergies renouvelables semble aujourd’hui disposer d’une réelle opportunité de développement au Liban. Le dynamisme du secteur est indéniable ; il illustre les volontés d’action qui prennent effet à des échelles souvent très distinctes. Améliorer sa situation éner-gétique constitue désormais un enjeu stratégique pour le pays. Il s’agit de diminuer sa dépendance envers le pétrole, de restreindre les sub-ventions des prix de l’électricité, de réduire sa dette publique et ainsi d’allouer davantage de ressources à des budgets « durables ». Plus qu’une simple volonté dictée par des préoccupations environnemen-tales, c’est aujourd’hui un gage de développement pour le Liban. La maitrise de l’énergie et le développement des énergies renouvel-ables acquièrent par conséquent davantage de poids et de crédibilité dans l’esprit et dans la démarche des acteurs libanais. Seulement, le processus est long et doit faire face à l’inertie des institutions, des pro-fessions et des particuliers. La transition énergétique est lente. Elle agit dans des temporalités qui vont au-delà des projets fragmentés et de la gestion souvent fragmentée de la démarche en faveur de l’énergie. Il faut à présent miser sur une approche intra-sectorielle et transversale qui tienne compte du suivi et de la durabilité des actions, encore trop ponc-

tuelles. Ceci ne peut se faire sans des par tenariats et des collabo-rations qui mettent de côté les intérêts personnels. La volonté politique doit dépasser les logiques de fonctionnement propres à chacun et s’attacher à la réalisation du défi du renouveau énergé-tique libanais. Ainsi, le rôle du secteur privé, l’instauration d’une stratégie globale et d’une vision d’ensemble et la relégation des oppositions entre ac-teurs qui ont le même objectif final constituent des fondements sur lesquels s’appuyer. Ils viennent corroborer la nécessaire sensibilisa-tion de la population et des professionnels présents sur le marché, de la promotion de la R&D pour les énergies renouvelables, de l’adaptation énergétique des infrastructures publiques et des con-structions privées et de la modernisation des centrales électriques du pays. D’autre part, la création d’un référentiel officiel de données à propos de l’énergie au Liban et la mise en place de règlemen-tations pour une utilisation rationnelle de l’énergie et la diffusion des énergies renouvelables est une condition sine qua non de la concrétisation des politiques énergétiques libanaises. Pour finir, le développement de l’innovation dans les secteurs de la recherche universitaire ou industrielle et la mise en place d’incitations finan-cières sont également indispensables et peuvent (doivent ?) être soutenus par la coopération internationale.

L’énergie intéresse de plus en plus de monde. Elle concerne l’ensemble des strates de décision, depuis les relations entre Etats jusqu’à l’application des directives qui influencent la vie du citoyen. Elle détient de ce fait un nombre conséquent d’acteurs qui agissent et interagis-sent à toutes les échelles : mondiale, régionale, nationale et locale. Les logiques de fonctionnement s’entremêlent, entre société civile, acteurs locaux, monde associatif, acteurs à l’origine du projet, gouvernement et bailleurs de fonds. Le travail en coopération, collaboration, partenariat de ces acteurs -ou au contraire caractérisé par des oppositions, des an-tagonismes et des refus- a pour conséquence la création d’un secteur qui fonctionne comme un système. C’est sur ceci qu’il faut s’appuyer pour assurer la convergence de toutes les actions vers le même objec-tif -la plus grande indépendance énergétique possible et la préservation de l’environnement, qu’il soit national ou mondial.

Répartition géographique des pertes non techniques accusées par EDL. Source: MERCADOS, Advisory supportto restructure and corporatize EDL, Report 1 for CDR and Leb-anese Republic, 2008 in BNP Paribas, ELC, EL KHOURY & Partners, EDL Material Assets Audit 2002

Evolution de la facture énergétique de 1993 à 2009Sources: ALMEE, Les bilans énergétiques au Liban, 2009, 20p

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Lebanon’s power crisis has been evolving over many years, and we have to admit that the electricity problem driven by numerous factors, has grown steadily worse and has become serious and complex.Regardless of whose to blame, we must join forces to bring Lebanon’s resi-dents out of the dark. Quite obviously, such changes can only be implemented in an environment conducive to a reform of the energy sector. This will re-quire an immense amount of investment. Only about half of the country’s installed generating capacity is online, while the distribution system is severely dilapidated due to years of insufficient maintenance. The effects of these and other factors include high technical and commercial losses, tariffs that are below the cost of service, and weak institu-tional capacity, each of which is compounded by legal and regulatory regimes that are both convoluted and inconsistent.

SUPPLEMENT

ELECTRICITY PROBLEMS

The Existing Lebanese Power plants are of Thermal and Hydroelectric types. They are not operating at full capacity; the total production and distribution being 1500 MW, while the actual demand is over 2500 MW.The plants are supposed to produce a compounded capacity around 2200 MW, but due to several recurrent technical issues with the tur-bines, the production is reduced dramatically with each factory having its own problems :

1- Zouk Factory : The Zouk plant has 4 turbines supposed to pro-duce 607 MW. One turbine is totally un-operational, due to the lack of spare parts, the second turbine produces around 70 % due to preventive and periodical maintenance, the two other turbines produce around 60% which means that the total capacity of the plant is not exceeding 48% of its total capacity, without mentioning the different losses inside the factory and on transmission lines.2- Tyr Factory : The plant has two turbines supposed to produce 70 MW at full capacity. However the plant is working at 50% of its total capacity.3- Baalbeck Factory : The Plant has two turbines with a theo-retical capacity of 70 MW, but the plant is working at 50% of its total capacity. The main cause of reduced production in Tyr and Baalbeck factories, is that all turbines have been working beyond their live production time which is estimated at about 150,000 working hours.4- Deir Emar : The plant total operational capacity is supposed to be

435 MW. This plant is considered the latest implementation to feed the Lebanese electrical grid. Unfortunately, this plant is having almost pans and shut downs which lost around 30% of their production capacity and this is due to the absence of routine maintenance .5- Zahrani Factory : As with Deir Emar's production plant, It is Supposed to produce 435 MW but is having around 30% losses of its production capacity due to the absence of routine maintenance.6- Jieh Factory : Jieh Factory : The Jieh plant is composed of 5 turbines of 346 MW capacity each. The plant is having almost daily shut downs and technical problems because the “ technical life” of the turbines has gone beyond the 200,000 working hours. At this level, production equipment is considered good to be scrapped, according to international norms.7- Hreisheh Factory : Around 75 MW of production with 20-30% of losses.

As far as Hydroelectric plants are concerned , we have hydroelectrical generation turbines on the Littani , Bared , Safa and Nahr Ibrahim rivers, with a combined capacity of around 250 MW , but their production is highly reduced in summer time due to the absence of Dams ….Well, as we could see above, almost all the turbines have passed their technical life , and with absence of high qualified maintenance, we shall face very soon a major problem, which may lead the Lebanese citizens to stay in darkness in the 21st Century !!!.

Electricity in Lebanon Problems v/s Solutions

ELIE JARROUCHE ENGINEER

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Electricity in Lebanon Problems v/s Solutions

In addition to the above mentioned issues, several other factors are in-creasing the problems in Lebanon's electricity production sector, such as:

1- Logistics and geographical distribution of the plants: the actual regional repartition of the factories in Lebanon is causing around 17% loss on the distribution lines.

2- Fraud and power theft: Stolen power due to direct connection on the lines or manipulating the old meters to reduce the costs, which is around 30% of EDL production..

3- Fuel Cost The high fuel prices, as all turbines are running on ex-pensive fuel oil, compared to natural gas (or coal), which is the norm in most countries. The actual regional repartition of the factories in Lebanon is causing around 17% loss on the distribution lines.

STOLEN UNOFFICIAL ELECTRICITY IN LEBANONRather than assessing the sector’s underlying problems – the failures of which are a direct result of over 15 years of corruption, mismanage-ment and money siphoning, “Fuel cannot run a broken car!” We must repair the car.

Electricity Solutions

The electricity solution plan must focus on a perennial national headache. It must remedy the sector’s various problems through a clearly laid-out strategy, star ting with additional generating capacity to cover an existing supply gap that has necessitated painful rationing. We must have a realistic prediction of future demand (including the reserve margin requirement), explore possibilities for creating competition, and address key necessi-ties such as reinforcing and rehabilitating the transmission and distribution infrastructure. A special focus will have to be placed on modernizing meter-ing systems in order to enhance efficiency of consumption and reduce both commercial and technical losses. A comprehensive plan is crucial, because the capacity additions envisioned by Leba-non’s Water and Energy Ministry (MEW), are based on the use of the lowest-cost (including environmental impacts) conventional energy sources considered feasible in the Lebanese context. De-velopment of the required infrastructure for natural gas (LNG terminal, pipelines, etc.) is par t of the solution plan. Implementation of a valuable solution depends on maintain-ing the political stability in the country. We have to assume an efficient and commercially viable power sector with more than 4,000 MW of generating capacity in operation by 2015, and in-creasing thereafter ; reliable transmission and distribution net-works; and overall improved quality of electricity service delivery to suppor t economic growth. Such goals will be easier to reach if the private sector plays an active role, such as independent power producers (IPPs) in col-laboration with the ministry. This would accelerate the process of installing new generating capacity, but a stable and predictable regulatory framework is needed for the private sector to join in this effor t. This would also be essential to provide comfor t to

lenders, thereby reducing the cost of borrowing. The Lebanese stand today before two solutions for the electricity problem; one that is temporary and another that is radical. Both solutions are highly demanded because we cannot keep going down the slope of decadence.

A- Temporary solutions a- Rent Electricity The option of renting land or sea electricity generator is a solution that can «limit but not solve the problem.»b- Distributed generation through alternative local generatorsThis option goes for adopting decentralized stations of generators for each village , and will be a standby for the EDL. c- Gas Turbines This option needs the political support to import the Gaz either from Egypt rather than Qatar . Our new installed plants ( Zahrani and Deir Emar) are originally designed to work on Natural Gaz.

It is very easy to do modifications and return back to the origin of these turbines, working on Gaz, which we all know has several advantages such as :

• Very high power-to-weight ratio, compared to reciprocating engines;

• Smaller than most reciprocating engines of the same power rating.• Moves in one direction only, with far less vibration than a

reciprocating engine.• Fewer moving parts than reciprocating engines.• Low operating pressures.• High operation speeds.• Low lubricating oil cost and consumption.• Low operation cost.

B- Radical SolutionsA radical solution starts by pointing to the cost free renewable energy. A number of Lebanese and foreign companies are willing to construct such plants.

Why using renewable energy will be the best solution for Lebanon ?Lebanon is located on the Eastern edge of the Mediterranean. The area is 10,452 km2 while the population is around 4 millions.While Lebanon strives to meet the energy demand of its population, a different approach based on energy efficiency and renewable energy may be the solution.In this report , we shall concentrate on the best solutions to solve the elec-tricity problems in Lebanon :

1- “wind” electricity option

How Wind Turbines Work?Wind is a form of renewable energy. Winds are caused by the uneven heating of the atmosphere by the sun, the irregularities of the earth's surface, and rotation of the earth. Wind flow patterns are modified by the earth's terrain, bodies of water, and vegetation. Humans use this

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wind flow, or motion energy, for many purposes: sailing, flying a kite, and even generating electricity.The terms wind energy or wind power describe the process by which the wind is used to generate mechanical power or electricity. Wind turbines convert the kinetic energy in the wind into mechanical power. This mechanical power can be used for specific tasks (such as grinding grain or pumping water) or a generator can convert this mechanical power into electricity.So how do wind turbines make electricity? Simply stated, a wind turbine works the opposite of a fan. Instead of using electricity to make wind, like a fan, wind turbines use wind to make electricity. The wind turns the blades, which spin a shaft, that connects to a generator and makes electricity.Utility-scale turbines range in size from 100 kilowatts to as large as sev-eral megawatts. Larger turbines are grouped together into wind farms, which provide bulk power to the electrical grid.Single small turbines, below 100 kilowatts, are used for homes, telecom-munications dishes, or water pumping. Small turbines are sometimes used in connection with diesel generators, batteries, and photovoltaic systems. These systems are called hybrid wind systems and are typically used in remote, off-grid locations, where a connection to the utility grid is not available.For example, Akkar winds can produce up to 120 MW, other areas extending between the Bekaa and Marjeyoun can produce between 40 and 50 MW.

2- Solar Energy option A solar photovoltaic power plant uses photovoltaic cells to convert sunlight into direct current electricity using the photoelectric effect. This type of plant does not use rotating machines for energy conversion.Solar thermal power plants are another type of solar power plant. They use either parabolic troughs or heliostats to direct sunlight onto a pipe containing a heat transfer fluid, such as oil. The heated oil is then used

to boil water into steam, which turns a turbine that drives an electrical generator. The central tower type of solar thermal power plant uses hundreds or thousands of mirrors, depending on size, to direct sunlight onto a receiver on top of a tower. Again, the heat is used to produce steam to turn turbines that drive electrical generators.There is yet another type of solar thermal electric plant. The sunlight strikes the bottom of a water pond, warming the lowest layer of water which is prevented from rising by a salt gradient. A Rankine cycle engine exploits the temperature difference in the water layers to produce electricity.A home solar system for all or part of your home's electrical needs is a practical choice. Grid-tied residential solar systems are more affordable than ever and reduce the amount of electricity you purchase from your local utility. If there are net metering programs available in your area, you may have the ability to make money by selling excess electricity to your utility. Solar power home systems offer reliable, clean power to reduce the burning of fossil fuels and contribute to a greener environment. In ad-dition, you will enjoy the fact that solar electric systems are quiet, operate without your assistance and require very little maintenance.When you install solar panels, they become a capital improvement to your home or business. Solar panels for your home produce electricity and thus, an ongoing cash flow by directly reducing your electricity bills for the next 25 or more years.

SOLAR POWER BLOCK SYSTEMS “SPB-System” 300 W to 18000 W family has been designed for nearly all applications in remote areas on our globe. The System is modular and has been manufactured to the latest state of art with the most reliable components. The system in the standard version consists of: Solar Generator, Mounting Structure for roof installation, Power Box with Battery and Electronic (Charge-Discharge-Controller, Inverter, Power Distribution etc.) and Cabling.

- Example of application for a 20 Amps Residence Application :

Battery

Inverter

Controller

Pannel–

+

+230V ACOutput

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3- Biogaz Energy option :

4- Thermal Power station optionIn thermal power stations, mechanical power is produced by a heat engine that transforms thermal energy, often from combustion of fuel, into rotational energy. Most thermal power stations produce steam, and these are sometimes called steam power stations. Not all thermal energy can be transformed into mechanical power, according to the second law of thermodynamics. Therefore, there is always heat lost to the environment. If this loss is employed as useful heat, for industrial processes or district heating, the power plant is referred to as a co-generation power plant or CHP (combined heat-and-power) plant. In countries where district heating is common, there are dedicated heat plants called heat-only boiler stations. An important class of power stations in the Middle East uses by-product heat for the desalination of water.The efficiency of a steam turbine is limited by the maximum tempera-ture of the steam produced and is not directly a function of the fuel used. For the same steam conditions, coal, nuclear and gas power plants, all have the same theoretical efficiency. Overall, if a system is on con-stantly (base load), it will be more efficient than one that is used inter-mittently (peak load)Besides use of reject heat for process or district heating, one way to

improve overall efficiency of a power plant is to combine two differ-ent thermodynamic cycles. Most commonly, exhaust gases from a gas turbine are used to generate steam for a boiler and steam turbine. The combination of a "top" cycle and a "bottom" cycle produces higher overall efficiency than either cycle can attain alone. Thermal power plants are classified by the type of fuel and the type of prime mover installed.

By type of Fuel• Nuclear power plants use a nuclear reactor's heat to operate a

steam turbine generator. About 20% of electric generation in the USA is produced by nuclear power plants.

• Fossil fuelled power plants may also use a steam turbine generator or in the case of natural gas, fired plants may use a combustion turbine. A coal-fired power station produces electricity by burn-ing coal to generate steam, and has the side-effect of producing a large amount of carbon dioxide, which is released from burning coal and contributes to global warming. About 50% of electric generation in the USA is produced by coalfired power plants.

• Geothermal power plants use steam extracted from hot under-ground rocks.

DEPOLUTION- BIOGAZ ASPIRATION - PRODUCTION OF ELECTRICITY

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• Renewable energy plants or biomass-fuelled power plants may be fuelled by waste from sugar cane, municipal solid waste, landfill methane, or other forms of biomass.

• In integrated steel mills, blast furnace exhaust gas is a low-cost, although low-energy-density fuel.

• Waste heat from industrial processes is occasionally concen-trated enough to use for power generation, usually in a steam boiler and turbine.

• Solar thermal electric plants use sunlight to boil water, which turns the generator.

By prime mover• Steam turbine plants use the dynamic pressure generated by expand-

ing steam to turn the blades of a turbine. Almost all large non-hydro plants use this system. About 80% of all electric power produced in the world is based on the use of steam turbines.

• Gas turbine plants use the dynamic pressure from flowing gases (air and combustion products) to directly operate the turbine. Natural-gas fuelled (and oil fueled) combustion turbine plants can start rap-idly and they are hence used to supply "peak" energy during periods of high demand, though at a higher cost than base-loaded plants. These may be comparatively small units, and sometimes completely unmanned, being remotely operated. This type was pioneered by the UK, Princetown[6] being the world's first, commissioned in 1959.

• Combined cycle plants have both a gas turbine fired by natural gas, and a steam boiler and turbine which use the hot exhaust gas from the gas turbine, to produce electricity. This greatly increases the over-all efficiency of the plant; many new baseload power plants are com-bined cycle plants fired by natural gas.

• Internal combustion reciprocating engines are used to provide power for isolated communities and are frequently used for small cogen-eration plants. Hospitals, office buildings, industrial plants, and other critical facilities also use them to provide backup power in case of a power outage. These are usually fuelled by diesel oil, heavy oil, natural gas and landfill gas.

• Microturbines, stirling engine and internal combustion reciprocating engines, are low-cost solutions for using opportunity fuels, such as landfill gas, digester gas from water treatment plants and waste gas from oil production.

5- Hydroelectricity Energy optionLebanon has had for many years ago a strategical plan to build Dams to produce hydroelectricity. Impounding a reservoir of water, and releasing it through one or more water turbines connected to generators, and hence be able to generate electricity, from the energy provided by dif-ference in water level upstream and downstream.A pumped-storage hydroelectric power plant is a net consumer of energy but decreases the price of electricity. Water is pumped to a high reservoir when the demand, and price, for electricity is low. During hours of peak demand, when the price of electricity is high, the stored water is released through turbines to produce electrical power.Different locations in Lebanon could be highly recommended for such applications , such as Chabrouh Dam which could produce around 80

MW of Electricity , CHAWAN DAM at Janneh area ( Nahr Ibrahim) which could produce over 50 MW of clean electrical power ….

SummaryThe solution for our electricity problem must remedy the sector’s vari-ous problems through a clearly laid-out strategy, starting with generat-ing additional capacity to cover an existing supply gap that has neces-sitated painful rationing. Then, we have to find out a realistic prediction of future demand (including the reserve margin requirement), explore possibilities for creating competition, and address key necessities such as reinforcing and rehabilitating the transmission and distribution in-frastructure. A special focus must be placed on modernizing metering systems, in order to enhance efficiency of consumption and reduce both commercial and technical losses. All of these goals will be easier to reach if the private sector plays an active role, and for now at least, there seems to be a broad consen-sus for the use of public-private partnerships (PPPs), or independent power producers (IPPs) in collaboration with the ministry. This would accelerate the process of installing new generating capacity, but a stable and predictable regulatory framework is needed for the private sector to join in this effort. This would also be essential to provide comfort to lenders, thereby reducing the cost of borrowing. I believe Lebanon should go green much faster than planned. The ideal centerpiece would be a full-scale alternative energy plan that promotes new non-fossil fuel – especially solar – for electricity generation in or-der to prepare Lebanon for regional solar trade with the development of the Mediterranean Solar Program by 2015-25. Building renewable energy plants, solar collectors, wind farms, biomass facilities, etc. is not simple, but given the advantages at stake in terms of the environment, our energy mix, and tariffs, we should be planning for such sources to account for 15-20 percent of our generating capacity. No discussion of Lebanon’s power sector be complete without address-ing the thorny issue of rates. Accordingly, the new plan’s pricing policy is a gradual transition to a tariff regime that provides economic efficiency and financial viability while addressing equity and social aspects (especially poverty alleviation). In the short term (one-three years), the objective would be to achieve financial viability and eliminate operating subsidies, while the transition to economic pricing would be achieved over the me-dium term (five years), enabling EDL to generate the resources to meet about 30 percent of its investment requirements. The electricity policy should look into providing much lower tariffs than those currently charged. To put this objective in perspective, keep in mind that Lebanon is estimated to have the highest or second-highest power rates in the region. Adjusting the energy mix – including type of fuel, the use of supply resources, and cross-border connections – would be one way to bring prices down. At the same time, tariffs should be continu-ously reviewed, in line with operational efficiency improvements aimed at restoring quality of service, as an incentive to both EDL and consumers. The best solution is to promote – as rapidly as possible – renewable energy use in households and industrial premises, with emphasis on “Green Building” and “Energy Efficiency” standards, in collaboration with concerned institutions.

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Most people would agree that a green building must be an energy ef-ficient building. But not everyone agrees on how to define and measure efficiency. This may not be apparent and thanks to the many other ele-ments, features and categories of green building. This article describes the content of a building rating system (with energy efficiency as main element) and how to adopt the optimal Sequence approach in follow-ing recommendations to improve the energy consumption of buildings.In addition to its importance and popularity, energy efficiency has a huge role in green building. It is considered by the green designer, green contractor and green operator. All the rating systems focus on the energy efficiency, and sometimes with different weight. Minimum requirements vary between one system and another. Whether it is a voluntary standard or a mandatory code, the energy efficiency is clearly defined along with other environmental preferable construction, design and systems. However, none of the major green certification programs currently require buildings to meet a set of core green requirements beyond code. Instead, they allow builders the flexibility to meet the green threshold by accumulating a minimum number of points from the energy efficiency category. Consequently, achieving certification as a green building does not necessarily have to involve energy-efficient design, construction, or operation. No doubt, the energy prices forecast a rise for the foreseeable future, it did and will continue to rise. When it is 100 U.S. Dollars a barrel, forecasts are reaching over hundred and fifty. Investors in developing or purchasing green properties, and when understanding the scoring and methodology underlying a rating system, investors in developing or purchasing green properties focus on the energy efficiency of such certified green property. But also, they are aware of other categories, with increasing interest, in environmentally responsible green buildings.It then may be critical to find that such buildings are energy efficient, though it is often assumed.Of course, this is not always the case, because a building can gain green certification based on environmental factors, other than energy effi-ciency. A building certified as green may actually not be any more en-ergy efficient than a typical, non-green building. It is then important for when considering green attributes of a potential investment property, energy efficiency should come first as it is the corner stone of a property’s green rating. The energy-efficient design strategies encompass a wide range of tra-

ditional building construction elements, including building envelope de-sign, mechanical systems, HVAC, lighting, controls systems, and so on. Green design budgets must take care not to sacrifice these fundamen-tals, in order to accommodate headline-grabbing “green technologies” that may have a much smaller impact on overall energy performance. For example, a project may spend green funds on a few solar panels at the expense of better window glazing, which yields far greater energy savings and pollution prevention.Another concern for investors in the market for energy-efficient real estate is the growing assumption that a building designed and mod-eled to exceed energy codes by 30 percent will achieve a parallel 30 percent improvement in energy performance. Building energy code, however, is not a performance metric of actual energy use, nor is it a good proxy of future energy performance. Studies conducted by various buildings institutes have shown that ex-ceeding building codes is not a guarantee of future energy performance. A more effective way to design for energy efficiency is to set an energy target derived from actual building performance data and let that target inform modeling exercises and design choices. Operating a building is another issue. Ways in which a building is operated are often greater determinants of energy efficiency. If a building’s energy-efficient design relies on operating procedures that are not followed by its operators, the design intent is lost. For example, the energy consumption rep-resents 30 percent of a typical commercial office building’s operating costs, making it the single largest controllable cost of operations, so improved energy efficiency has a direct and substantial payback for in-vestors. Another example, a 30 percent reduction in energy use (com-monly achievable in the average commercial office building) can yield the equivalent of a 5 percent increase in Net Operating Income (NOI) and overall asset value. Consequently, one of the strongest selling points for green construc-tion is reduced operating costs from increased energy efficiency. In fact, much of the “business case” for green buildings is founded on the as-sumption that a certified green building will be more energy efficient than a conventional building.Unfortunately, it is possible under some rating systems to achieve a green rating without actually achieving meaningful energy efficiencies. As a result, some property owners are now finding that their green buildings are actu-ally less energy efficient than many conventional buildings.

Energy Efficiency in Buildings: A Sequence Approach

SAMIR R. TRABOULSI PHD., ENGINEER

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Hence the need for more awareness campaigns emphasizing that the energy efficiency is the cheapest alternative to meeting increas-ing loads, the environmental benefits, the consumer demand for en-ergy efficiency and finding out if in the process to have zero energy buildings, the process of optimizing the energy efficiency is simpler. The existence of Appliance (HVAC) Standards, Building Standards and EDL Efficiency Programs will coontribute to reducing the annual electricity use in Lebanon.The easy energy efficiency measures maneuver around lighting, ap-pliances, HVAC, Consumer Outreach and other green buildings stan-dards. After selecting an experienced and innovative design team and identifying the performance and other quantifiable goals using an inte-grated design approach, involving owners, commissioning agents, and all design disciplines as well as end-users energy modeling to optimize energy will be done. Plans for preventive maintenance, training facility operators and occupants will be prepared.Technical recommendations will range from optimizing day lighting to the full possible extent, coping with the building orientation, photocell controls with dimmable ballasts, reducing the lighting, cooling and heating loads using glass with intent of use for day light or for view, efficient lighting design and defined lighting power intensity watts/m2, selecting type of lighting fixtures, availability of occupancy sensors, auto night shut off, dedicated outdoor air treatment, energy recovery system, efficient and tight envelope, appropriate, well-installed insulation, low e, low Solar Heat Gain Conductance Factor, SHGC, Shading for South and West facing windows, light colored roof, high efficient HVAC equipment with optimized control system, balance with maintenance concerns and energy efficient appliances and office equipment.In a typical building, the energy use distribution will be among lighting, cooling, space heating, water heating and other plug loads.So what is the Sequenced Approach used in the process of energy efficiency?The process will be in looking at areas that require low capital invest-

ments. The upgrade starts with steps that are low in capital require-ments; and before investing in intensive upgrades: tuning systems and upgrading lighting. This first step usually results in 8-12% reduction of energy requirements. Useful life of mechanical and electrical systems can be extended by 20-30% if properly sized and managed. In a Sequenced Approach, tuning tasks can surprise many like Heat-ing /Cooling at the same time, thermostats calibration, setting of time clocks, checking dampers if they are open or closed (or if they are opening or closing) and checking the BMS if showing different opera-tional scheme.Lighting upgrade as a major component of energy cost saving (30% of typical building energy cost); CFL use (as requiring 66% less energy than incandescent and lasting 10 times longer) will be helpful in quanti-fying the improvements to work environment and productivity.The result of the Sequenced Approach will allow the reuse of the savings generated to offset the cost of more capital intensive plant upgrades and other green strategies. This can be simulated to settling a credit card debt, and then the home loan debt. There is a great chance that the out of order things cost more in the long run and will not necessarily help the environment.There will be other and less obvious practices that might have a signifi-cant effect on lowering the energy use. However, ignoring the proper sequence may end up with a costly exercise.Improving the energy efficiency and use in any building is a valid feasible investment with a crushed payback period. More im-provements are expected on the process when following the Sequence Approach.

References:* Energy Efficient HVAC Equipment Standard, Draft, LGBC- USAID- AMIDEAST, 2011* Energy Efficiency Standard 90.1-2010, American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditioning Engineers, ASHRAE, Inc.

Pic 2. Energy Efficient HVAC Equipment Draft Standard, 2011Pic 1. Day Lighting effect with low e glass

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الملخصلعل م�سكلة نق�ص املياه يف لبنان اآخذة يف التزايد امل�ستمر ب�سبب النمو ال�سكاين ال�رسيع والتغريات املناخية

اأ�سبحت املياه يف لبنان من اإ�سافة ايل الهدر يف امل�سادر املائية باأ�سكاله املختلفة، حيث احلا�سلة،

الدرا�سات املتوفرة حاليًا التزل غري اإن اإال االإقت�سادي واالإجتماعي. ال�سعيدين الهامة على املوا�سيع

كافية وقد ال تت�سم بال�سمولية يف بع�ص االأحيان، اإ�سافة اىل اأن االأعتماد على الدرا�سات القدمية مل يعد

يفي بالغر�ص املطلوب ب�سبب املتغريات الطبيعية والب�رسية على حٍد �سواء. ومع تطور التقنيات الف�سائية

عد اأ�سبحت هذه التقنيات من العلوم الهامة والتي يتم تطبيقها ُودرا�سة الرثوات الطبيعية للأر�ص عن ب

ال يف معظم دول العامل وخ�سو�سًا منها تلك الدول الواقعة يف املناطق اجلافة و�سبه اجلافة. ّب�سكل فع

اأن�ساأ املجل�ص الوطني للبحوث العلمية واأدخل لبنان هذه التقنيات ب�سكل فعلي يف العام 1995 عندما

عد( والذي يقوم باإعداد الدرا�سات واالأبحاث العلمية يف ًمركزاً متخ�س�سًا )املركز الوطني للإ�ست�سعار عن ب

عدة قطاعات تنموية اأهمها درا�سة ور�سد املوارد املائية يف لبنان. وتتمثل هذه التقنيات ب�سكل رئي�سي

بتحليل �سور االأقمار االإ�سطناعية، ذات اخل�سائ�ص الب�رسية والطيفية املختلفة، باإ�ستخدام برجميات

متخ�س�سة وكذلك القيام بامل�سوحات اجلوية الراديومرتية. ولعله من اأهم هذه ال�سور تلك التي تلتقطتها

متكنها من عالية بدقة ال�سور هذه وتتميز .Spot و Landsatو ASTER التوابع ال�سنعية هي

التعرف على املظاهر اجليولوجية املختلفة وبالتايل من ر�سد اآلية جريان املياه ال�سطحية وكذلك حتديد

مكامن اخلزانات اجلوفية ودرا�سة اأنظمة اجلريان املائية املختلفة. ويتم يف العادة ا�ستخدام هذه ال�سور

بالتزامن مع اأنظمة املعلومات اجلغرافية. فمن خلل اإ�ستخدام التقنيات الف�سائية يف لبنان مت على �سبيل

املثال :1( حتديد العديد من االأماكن الواعدة لوجود املياه اجلوفية، 2( اإنتاج خرائط ملعدالت النفاذية

املائية، 3( مراقبة التغريات املكانية للمياه ل�سطحية وحتديد معدل اجلريان ال�سطحي، 4( مراقبة املياه

ا�ستخدام عن هام منوذج الدرا�سة هذه وتقدم الثلجي. الغطاء مراقبة )5 البحر، يف املتدفقة اجلوفية

التقنيات الف�سائية واأمثلة عن التطبيقات التي متت يف لبنان. وهي بدورها ُتربز اأهمية هذه التقنيات يف

الربامج االإمنائية املختلفة للحفاظ على الرثوات الطبيعية واأهمها الرثوة املائية.

إستخدام التقنيات الفضائية في دراسة الموارد المائية في لبنان

الدكتور أمني شعبان

امللحق

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I. Introduction:Water supply shortage has become a serious national problem in many regions worldwide, and it is still under continues exacerbation. Thus, de-mand for water has increased with population growth and the change in climatic conditions. This is well pronounced in arid and semiarid re-gions such as the Middle East, which is the utmost influenced region by water shortage, and Lebanon is a typical example. Lebanon is known as the “water tower” of the region; however, the status quo does not reflect this and the country is still suffering from severe water deficit, and recently demand for water has become cru-cial. There are many surface and subsurface water resources within the 10400km2 of the Lebanese territory. Rainfall rate ranges between 800 to 1400mm, snow covers around 2000km2, more than 2000 major springs and 15 flow rivers exist, as well as a large number of subsurface water-bearing conduits and aquiferous rock formations occur. Hence, the present naturally available water in Lebanon can provide enough water to the present population, but it still need proper management, which cannot be followed before understanding the hydrologic frame-work in the country. Many unfavorable physical and anthropogenic factors exist, and most Lebanese region became water-scarce and the supplied water is not adequate to cope even with domestic needs. In addition, water con-tamination has been increased and became a common criterion. In this respect, it is not exaggeration to say that “Lebanon is a country under water stress” and all obtained analyses, trends and scenarios indicted unfavorable incoming events, notably for the future needs of water. There are several studies and research projects, including hydrological and hydrogeological maps to assess and explore water resources in Lebanon. Most of the creditable products were done before 1980s. However, the physical and anthropogenic parameters have been changed, thus updating and new analysis to evaluate water regime be-come an urgent need.Yet, conventional approaches are often used to evaluate the exist-ing water systems and their components, but the success of these approaches is not ensured. In addition, reliable monitoring of water flow regime and storage, whether on surface or subsurface is almost missed, notably for the rivers and springs discharge and groundwater flow along fractures and karstic conduits. Therefore, it can be said that: the present hydrogeologic regime of Lebanon needs to be investigated.Recently, the development of Remote Sensing (RS) and Geographic Information System (GIS) techniques makes it easier and more acces-sible in getting supplementary information needed for water resources assessment, and almost at large-scale area with cost effective.There are several successful studies used remotely sensed to explore

water resources and these have been existed since the beginning of 1960s in many regions of the world (Meisler, 1963; Rauch & La Riccia,

1978; Taylor, 1980; Ahmeh et al., 1984; El-Baz, 1992; Savane et al., 1996; Das, 2000, Sener et al., 2005 and Kumar et al., 2007).

In Lebanon, studies using remote sensing in water resources assessment have been started in 1995 when the Remote Sensing Center relates to the National Council for Scientific Research has been established. Thus, a number of studies and research projects were obtained. Thereafter, thematic water maps have been produced and became index informa-tion to decision makers in many national water sectors. In this respect, many findings have been identified, including: potential zones to groundwater storage and the related fracture and karstic sys-tems, water interaction between surface and subsurface media, flow regimes to the sea, water volume derived from snow melt (Shaban, 2003; Khawlie et al., 2003; Shaban et la., 2004, 2005, 2006 and 2007). The spectrum of studies extends the climatic condition, with a special emphasis on precipitation rate and patterns. This paper presents examples on the obtained studies in Lebanon by using space techniques in water resources assessment. It shows the benefit of using these techniques in the assessment, monitoring and exploring of water resources.

II. Tools and methods:Space tools includes, in a broad sense, satellite iamges and aerial photo-graphs, and the use of these techniques is often described as “remote sensing”. Recently, focuses are known on satellite images which have the capability to observe Earth’s surface from a distance and able to identify object from several kilometers to several centimeters in size. This is called “spatial resolution” . Black and White aerail photographs were utilized in Lebanon since the 1950s after which topographica nd geologic maps were done to the entire country. Since then, use of aerail photos in Lebnon became lim-ited, notably the color aerial photos.Yet, the use of satellite images proved its reliabinlity since they are pro-duced in Digital forms thus enable investiagting the optical and spectal signatures on image. The advantages of using of satellite images can be summarized as follows:

1. Short revisit-time: satellite images can be acquired with short time duration. Thus, some images are retrieved within a couple of days and some other twice per day like MODIS satellite (Fig. 1).

2. Large special coverage: most satellites cover hundreds of kilometres, which is described as “Swath Width”. For example, the swath width of IKONOS images is 11 x 11km, while the swath width of Landsat images is 183 x 183km.3. Cost effective and time consuming: If compared with other tools to

Using Space Techniquesto Study Water Resources in Lebanon

DR. AMINE SHABAN

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study Earth’s surface, satellite images are relatively cheap. For example, each scene (separate image) of ASTER less than one hundred US dol-lars. In addition, the special coverage of satellite images facilitates study-ing large area within a short time.

4. Capability of identification: satellite images are capable to identify terrain features, which are difficult to be observed directly on terrain surface. Table 1 shows the common used satellie images and their major techni-cal and optical specifications. In this regards, the selection of satellite iamge type depends mainly on the puropse and spatial area of the study. However, a number of satillite images are extends by space agencies for free, such as those by NASA (National Aeronautics and Space Administration), ESA (European Sapce Agency), CSA (Canadian Space Agency) and JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) and (NOAA) the National Ocean and AtmosphericAccordingly, the processing of satellite images can be obtained in

some instance directly by visual interpretation depending on capabil-ity and the skill of investigator ; however, automated analysis is most common and the images are processed using special software types. The known used softwares are ERDAS Imagine, ENVI, PCI, which have the advantages to apply a number of optical and digital applica-tions on the images. The most known applications are edge detec-tion, enhancement, interactive stretching, coloring slicing, directional filtering, and sharpness (Fig. 2). In addition, single band and multi-band enhancement can be carried out by interrelating more than one band as one set. Moreover, thermal interpretation from the thermal bands can be undertaken. Usually, digital image data are subjected primarily to pre-processing phase. This includes atmospheric correction or normalization, image registration, geometric correction, masking geo-referencing. These pro-cesses are applied to increase the accuracy and interpretability of the digital data during the image processing phase.

III. Applications:As mentioned previously, there are several studies applied in Lebanon using space techniques to assess water resources. These studies were obtained either in the framework of research project of scientific re-search. In this paper, five examples will be illustrated to show the major elements of application as follows:

1. Groundwater Storage and Facture Systems:Identification of geologic fractures including fault alingments and fis-sures is a major clue in water studies. They have a realtionship with water flow regime and groundwater storage. On satellite iamges, frac-tures are often appear as linear signatures, thus the geologic-related linears are described as “ lineaments”. They can be well identified by

Satellite   Bands  #   Spatial  resolution   Re-­‐visit  time   Swath  width  

Landsat  7  ETM   7   15,  30  ,  120  m   16  days   183  x  183  km  Spot   4   2.5,  5m   26  days   60  x  60  km  ASTER   14   15,  30,  90m   16  days   60  x  60  km  MODIS   36   250,  1,4,  9km   2  times/day   2030  x  1354  km  IKONOS   5   0.82m   3  days   11.3  x  11.3  km  Quick  Bird   5   0.61m   1-­‐3.5  days   16.5  x  16.5  km  

 

Fig.1: MODIS-Aqua satellite.

Table1: The common used satellites and their specifications.Fig. 2: Application on interactive stretching in image processing for the same area near El-Qlayaát Airport (North Lebanon).

Table1

Fig. 2

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processing satellite images, notably the Landsat 7 ETM+ and ASTER ones. In this study, these images were subjected to several digital ad-vantages using ENVI-4.3 software. The most common used advantages to detect “edge” features (e.g. linears on satellite image) are: enhance-ment, stretching, colouring, slicing, directional filtering, and sharpness. In addition single band and multi-band enhancement were carried out by interrelating each three bands as one set. Accordingly, the thermal interpretation from the thermal bands was undertaken. They are: band 6 (60 m resolution) in Landsat 7 ETM+ and bands 10-14 (90 m resolution) in ASTER images. The resulting linea-ment maps (example in Fig. 3) show only to the geologic-related linear features, which were verified in the field.Consequently, the identified fractures and their morphometric charac-ters were interrelated with the dug boreholes to recognize any existing relationship between both (Fig. 4). It was found that most potential wells with high productivity are located with proximity of less than kilometre from fault alignments (Shaban, et al., 2007).

2. Mapping Recharge Potential Zones:These zones represent the terrain surfaces, which have potential prop-erty to allow surface water percolating downwards through rocks and soil. Hence, the surfaces with high recharge potential are considered as the first media to groundwater storage and flow. The role of lineaments (fracture systems as mentioned in the previous section) is essential in this hydrogeologic phenomenon, but it must be integrated with a number of other factors. The major factors affecting the recharge property are the rainfall, linea-ments, land cover/use, lithology, drainage and slope, but each at specific weight of effect (Fig.5). However, most of these factors could be identi-fied from remote sensing application, some completely can be done (i.e. fractures systems, land cover/use) and some other could be par-tially obtained from (i.e. lithology). Consequently, these factors would be digitally produced in map forms and then each one considered as a thematic layer. The integration of these maps together in the GIS system, using Arc View software, would produce a unique map showing a number of polygons indicating specific recharge potential zone with different level, starting from very low to very high potentiality. Results show that approximately 57% of the Lebanese territory is char-acterized by high to very high recharge potential. The most effective recharge potential zones were found in regions where hard, fractured and karstified limestone and dolomite, of the Jurassic and Cenomanian rock formations, exist.

3. Groundwater Discharge into the Sea:Groundwater discharge into the sea is a common hydrologic phenom-enon in several coastal regions worldwide. The maritime region along the eastern Mediterranean Sea is typical area. Generally, groundwater from land tends to move to the sea if one of four conditions exists (Shaban, et al. 2005). These are:- Fault system that spans from land into the sea,- Acute dip of bedding planes,- Karstic conduit channels to the sea floor,- Fissured rocks that constitute coastal aquifer.When groundwater discharges on the coast, hence they called littoral

springs, while, they described as offshore springs when they exist at a range into the sea. The latter is attributed to faults and karstic conduits, which extend from land and terminate in the sea floor (Le Fleur, 1999). Both types of springs exist along the Lebanese coast.In Lebanon, a thermal airborne survey was carried out by the CNRS in 1997 to identify the location of groundwater discharges. Thus, the so-called thermal anomalies (difference between seawater and the cooler freshwater) were detected. They resulted primarily as Black and White Radiometric images (Fig. 6). These anomalies were verified in the field. In addition, satellite images were also used to detect the thermal anomalies as well as to identify the geologic controls that help deriving water from land into the marine environment; hence, thermal bands in Landsat ETM and ASTER images were utilized.Results of this survey showed the existence of around 60 groundwater

Fig. 3: Fracture systems with different aspects and scale as detected on ASTER images.

Fig. 4: Water wells productivity and their distance to fracture systems.

Fig. 5: The integrated factors in the GIS system to induce the recharge potential map.

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5. Monitoring Precipitation and Rivers Discharge:Water flows from rivers to the sea (plumes) is a common phenom-enon along the Lebanese coastal zone. The hydro-logic behavior of these plumes differs from one river to another depending on rainfall rate and intensity, as well as it is influenced by the hydrologic characteristics of river basin. In order to investigate the precipitation regime in a drainage basin versus the flow into the sea, sequen-tial data should be available. Remotely sensed data can fulfill this scope, thus it could provide climatic and hydrologic data for the same catchment. The obtained study aimed to create a comparative analysis between the behavior of water input in the catchments and the output from rivers in the Lebanese coastal zone, using remote sensing data. For this purpose, TRMM (Tropical Rainfall Mapping Mission) data that extended by NASA and MODIS satellite images were analyzed. Hence, rainfall data from TRMM was compared with the areal extent of wa-ter plumes from rivers. This enabled establishing interpolation between water input/output for each river basin. In addition, the lag time and residence time of plumes into the sea could be measured and com-pared between the issuing rivers (example in Fig. 9). The extracted data from remote sensing was compared with terrain measures, showing its reliability and accordance. The used approach proved to be creditable, non-invasive and cost-effective and can be applied at different times on the Lebanese coastal rivers; especially in a time, climatic and hydrologic data is not available (Shaban et al., 2009).

IV. Conclusion:Water resources in Lebanon is available and quite enough to cope with human demands. However, these resources are subjected to continuous exhausting since the last few decades and are now becoming seriously threatened. In addition to the known challenges in many regions of the world, i.e., population growth and climate change, there are a number of negative actions that resulting problems of water quality and quantity in Lebanon, namely: quality deterioration, decline in discharge from springs, water table drawdown, groundwater discharge decrease, flow to the sea, saltwater intrusion, mismanagement and data lacking.The continuity with this status in water sector will create severe con-ditions in the next few decades, and thus immediate implements for adaptation and water protection must be taken. In this respect, space techniques can help assessing water resources and their management. These tools include extraction of data and information with a compre-hensive figure, exploring new groundwater resources, as well as moni-toring surface run-off groundwater flow regime. This paper introduced a general literature review on the application of space tools in water sector in Lebanon. It showed a number of examples representing the utilization of satellite images and airborne surveys to identify new approaches on water studies. The results are the first of their type in Lebanon and new findings were existed to contribute evalu-ating the hydrologic situation in Lebanon. Therefore, it is recommended to develop the space techniques to compile new application on water including monitoring, exploration and conservation approaches.

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discharge outlets along the Lebanese coast. The yield from these outlets was estimated by about 400 million m3 per year, which is equal to the discharge of two Lebanese coastal rivers (Shaban, et al. 2009).

4. Monitoring Snow Cover Dynamic:Lebanon is one of the rare countries in the region, which receives annu-ally large amounts of snow that remain for a couple of months before it melts. The snow is considered as the principal source of water in Leba-non since it regularly feeds groundwater and surface water resources all year long. However, the spatial accumulation of snow cover remain unmapped until the development of remote sensing, which has signifi-cant contribution in delineating the snow cover. The CNRS within the framework of research projects applies monitoring and car tography of snow coverage on the Lebanese mountains. In this respect, a number satellite images are periodi-cally utilizes, especially the MODIS (250-m resolution) satellite im-ages, which have shor t retrieval time (i.e. daily). These images can provide sequential information on snow accumulation, thus help monitoring the snow dynamic changes, including its coverage and density of distribution (Fig. 7). This, in combination with field sur-veys and site measures, enabled measuring the amount of water

derived from snowmelt. The applied methods to calculate water-snow equivalent (or snow-water ratio SWR) uses a number of parameters (i.e. snow areal coverage, depth and density). This is valuable information required in calculating accurate water budget in Lebanon. In this view, the snowmelt on Mount-Lebanon is found to produce about 1,100 million m3 of water in the year 2002, which is equivalent to about 425mm in average. This suggests that about two thirds of the recharging water is derived from snowfall and not directly from rain. This indicates the essential role that snow plays in replenishing the water resources in Lebanon, such as rivers, springs and groundwater (Shaban, et al., 2004). In addition, snow cover dynamics can be used as a potential indicator in assessing climate change, since the human impact on areas covered by snow is often rare. This is exactly what is achieved, too, in the research topics obtained by CNRS. Hence, monitoring the areal coverage of snow and its residence, to before melting, was studied (Fig. 8). It was found that the snow cover on the Lebanese mountains has been reduced from 2500 km2 to 1950 km2 in the last three decades. The residence time of snow before melting was also decreased because of the increase in temperature (Shaban and De Jong, 2008).

Fig. 6 Radiometric image showing thermal. Anomalies (due to groundwater discharges) along the northern Lebanese coast.

Fig. 8 Areal extent of snow cover in Lebanon and its residence time.

Fig. 9 Example showing the lag and the residence time of plumes and rainfall peaks for Abou Ali River.Fig. 7 MODIS image showing the snow cover.

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Les réglementations de Sécurité Incendie ne traitent pas tous les bâtiments de la même façon.

Les principaux critères de classement des bâtiments du point de vue de leur protection vis-à vis d’un feu sont les suivants:- Exploitation et Usage - Nuisance à l’Environnement- Hauteur du bâtimentPar conséquent les bâtiments seront classés soit selon leur des-tination (Bâtiments d’Habitation, Bâtiments à usage de Bureaux, Établissements Recevant du Public (ERP), Parcs de Stationnement Couverts, etc…), soit selon leur dangerosité (Installations Classées) ou soit selon leur Hauteur (Immeubles de Grande Hauteur - IGH)

Les immeubles destinés à l’habitationEn France, les bâtiments de type résidentiels sont classés en quatre familles selon leur nombre de niveaux et leur accessibilité aux engins de secours.Les principes constructifs doivent respecter des règles de résis-tance au feu et le principe de sécurité est l’autonomie d’évacuation des occupants Les escaliers doivent être encloisonnés et désenfumés et la non propagation de l’incendie devra être la règle à respecter.

Les avantages • Les occupants connaissent les locaux • Les nombreux cloisonnements limitent l’extension d’un incendie

Les Inconvénients• L’évacuation n’est pas organisée• Le risque est accru pendant la période de sommeil

Selon le règlement Français de Sécurité Contre l’Incendie, les bâtiments d’habitation sont classés comme suit du point de vue de la sécurité-incendie:• 1ère Famille• 2ème Famille• 3ème Famille A• 3ème Famille B• 4ème Famille

1° Première famille• Habitations individuelles isolées ou jumelées à un étage sur

rez-de-chaussée, au plus ;• Habitations individuelles à rez-de-chaussée groupées en bande.

Toutefois, sont également classées en première famille les habi-tations individuelles à un étage sur rez-de-chaussée, groupées en bande, lorsque les structures de chaque habitation concourant à la stabilité du bâtiment sont indépendantes de celles de l’habitation contiguë.

2° Deuxième famille• Habitations individuelles isolées ou jumelées de plus d’un

étage sur rez-de-chaussée ;• Habitations individuelles à un étage sur rez-de-chaussée seule-

ment, groupées en bande, lorsque les structures de chaque habitation concourant à la stabilité du bâtiment ne sont pas indépendantes des structures de l’habitation contiguë ;

• Habitations individuelles de plus d’un étage sur rez-de-chaussée groupées en bande ;

• Habitations collectives comportant au plus trois étages sur rez-de-chaussée.

Pour l’application des 1° et 2° ci-dessus:• Sont considérées comme maisons individuelles au sens du

présent arrêté les bâtiments d’habitation ne comportant pas de logements superposés.

• les escaliers des bâtiments d’habitation collectifs de trois étages sur rez-de-chaussée dont le plancher bas du logement le plus haut est à plus de huit mètres du sol doivent être encloisonnés.

3° Troisième famille: «Habitations dont le plancher bas du logement le plus haut est situé à vingt-huit mètres au plus au-dessus du sol utilement accessible aux engins des services de secours et de lutte contre l’incendie, parmi lesquelles on distingue:

Troisième famille A: Habitations répondant à l’ensemble des prescriptions suivantes: • Comporter au plus sept étages sur rez-de-chaussée.• Comporter des circulations horizontales telles que la distance

entre la porte palière de logement la plus éloignée et l’accès à l’escalier soit au plus égale à sept mètres.

• Être implantées de telle sorte qu’au rez-de-chaussée les accès aux escaliers soient atteints par une voie échelle.

Troisième famille B: Habitations ne satisfaisant pas à l’une des conditions précédentes: Ces habitations doivent être implantées de telle sorte que les accès aux escaliers soient situés à moins de cinquante mètres d’une voie ouverte à la circulation répondant aux caractéris-tiques de voie engins.

Sécurité Contre l’Incendie (Principes et Généralités)

ALEXANDRE RICHA ENGINEER

SUPPLEMENT

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Toutefois, dans les communes dont les services de secours et de lutte contre l’incendie sont dotés d’échelles aériennes de hau-teur suffisante, le maire peut décider que les bâtiments classés en troisième famille B, situés dans le secteur d’intervention des-dites échelles, peuvent être soumis aux seules prescriptions fixées pour les bâtiments classés en troisième famille A. Dans ce cas, la hauteur du plancher bas du logement le plus haut du bâtiment projeté doit correspondre à la hauteur susceptible d’être atteinte par les échelles et chaque logement doit pouvoir être atteint soit directement, soit par un parcours sûr.De plus, les bâtiments comportant plus de sept étages sur rez-de-chaussée doivent être équipés de colonnes sèches.

4° Quatrième famille: Habitations dont le plancher bas du logement le plus haut est situé à plus de vingt-huit mètres et à cinquante mètres au plus au-dessus du niveau du sol utilement accessible aux engins des services publics de secours et de lutte contre l’incendie.Ces habitations doivent être implantées de telle sorte que les accès aux escaliers protégés soient situés à moins de cinquante mètres d’une voie ouverte à la circulation répondant aux carac-téristiques d’une voie-engins.Lorsqu’un immeuble de la quatrième famille doit contenir des locaux à usage autre que d’habitation, cet immeuble doit être rangé dans la catégorie des immeubles de grande hauteur.

Toutefois, le bâtiment demeure en quatrième famille lorsque les locaux contenus répondent à l’une des conditions suivantes:1- Les locaux affectés à une activité professionnelle font par-

tie du même ensemble de pièces que celles où se déroule la vie familiale.

2- Les locaux affectés à une activité professionnelle, de bureaux ou constituant un établissement recevant du public et dépen-dant d’une même personne physique ou morale:

• forment un seul ensemble de locaux contigus d’une sur-face de 200 mètres carrés au plus, pouvant accueillir vingt personnes au plus à un même niveau.

• sont isolés des autres parties du bâtiment par des parois coupe-feu de degré une heure et des blocs-portes pare-flammes de degré une demi-heure.

3- les locaux affectés à des activités professionnelles, de bureaux, ou constituant des établissements recevant du public de 5e catégorie répondent à l’ensemble des conditions suivantes:

• le plancher bas du niveau le plus haut occupé par ces locaux est toujours situé à 8 mètres au plus au-dessus du niveau du sol extérieur accessible aux piétons.

• chaque niveau occupé par ces locaux a au moins une façade en bordure d’une voie échelles.

• ces locaux et leurs dégagements sont isolés de la partie du bâtiment réservée à l’habitation par des parois coupe-feu de degré deux heures sans aucune intercommunication ;

De même, l’aménagement d’un établissement recevant du pub-lic du type N sur les deux niveaux les plus élevés d’un immeuble à usage d’habitation de moins de 50 mètres de hauteur n’a pas pour effet de classer cet immeuble dans la classe GHZ si l’établissement considéré ne communique pas directement avec le reste de l’immeuble, est desservi par au moins deux escaliers protégés de deux unités de passage et ne peut recevoir plus de 500 personnes.

Protection au Feu des Structures des Bâtiments d’Habitation

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Les établissements Recevant du PublicEn France, ces établissements sont répartis en cinq catégories suivant l’effectif. Les principes de sécurité sont l’autonomie du public dans l’évacuation et le confinement de l’incendie dans la zone sinis-trée. On veillera également à ce que la qualité des matériaux au regard de leur comportement vis-à-vis du feu ou des fumées soit respectée en référence aux règlements.

Classement par TypesL Salles d’auditions, de conférences, de réunions, de

spectacles ou à usage multipleM Magasins de vente, centres commerciauxN Restaurants et débits de boissonsO Hôtels et pensions de familleP Salles de danse et salles de jeuxR Établissement d’enseignements, colonies de vacances,

auberges de jeunesseS Bibliothèques, centres de documentation T Salles d’expositionsU Établissements de soins V Établissements de culte W Administrations, banques, bureauxX Établissements sportifs couverts Y Musée

Établissements Spéciaux PA Établissements de plein air CTS Chapiteaux, tentes et structures itinérants et CTS à

implantation prolongée ou fixeSG Structures gonflables PS Parcs de stationnement couverts OA Hôtels-restaurants d’altitude GA Gares accessibles au publicEF Établissement flottantsREF Refuges de montagne

ERP occupant entièrement le bâtiment

ERP occupant (*) partiel-lement le bâtiment

Catégorie de l’établissement Résistance au feu

Simple RDC Etablissement à un seul niveau Toutes catégories Structure SF ½ hPlancher CF ½ h

Plancher bas du niveau le plus haut situé à moins de 8 m du sol

Différence de hauteur entre les niveaux extrêmes de l’ERP inférieure ou égale à 8 m

2ème catégorie3ème catégorie4ème catégorie

Structure SF ½ hPlancher CF ½ h

1ère catégorie Structure SF 1 hPlancher CF 1 h

Plancher bas du niveau le plus haut situé à plus de 8 m

et jusqu’à 28 m y compris

Différence de hauteur entre les niveaux extrêmes de l’ERP

supérieure à 8 m

2ème catégorie3ème catégorie4ème catégorie

Structure SF 1 hPlancher CF 1 h

1ère catégorie Structure SF 1 h ½Plancher CF 1 h ½

Protection au Feu des Structures d’un Bâtiment ERP

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Parcs de Stationnement

Un parc de stationnement est en emplacement qui permet le remisage des véhicules automobiles et de leurs remorques en dehors de la voie publique, à l’exclusion de toute autre activité.

Les principes de sécurité sont l’autonomie du public dans l’évacuation par des dégagements encloisonnés et par une ven-tilation/désenfumage mécanique permettant l’évacuation rapide des fumées et permettre ainsi l’accès aux services de secours.

Immeubles de Grande HauteurLes établissements sont répartis en différentes catégories, en fonction de leur hauteur, de leur fréquentation (nombre de per-sonnes reçues simultanément) ou de leur distribution. Hauteur: • Immeuble de grande hauteur: H � 50m pour Bâtiments d’Habitation. H � 28m pour les autres établissements (ERP, Bureaux, etc…) Ces bâtiments présentent des risques liés à un temps d’évacuation élevé :• Un fort potentiel de propagation des feux et fumées par effet de

cheminée• Un accès difficile des moyens de secours extérieurOn veillera à imposer un compartimentage permettant d’isoler les étages les uns des autres (le feu étant limité à une zone, la mise en sécurité se fait par l’évacuation de la zone concernée vers les zones contiguës) et à avoir des dégagements verticaux et horizontaux protégés et désenfumés. Il veillera également à ce que le potentiel calorifique du mobilier soit limité.

Les I.G.H. sont classés en fonction de leur activité:

G.H.A. immeubles à usage d’habitation (supérieur à 50 mètres)G.H.O. immeubles à usage d’hôtelG.H.R. immeubles à usage d’enseignementG.H.S. immeubles à usage de bibliothèque et/ou d’archivesG.H.U. immeubles à usage sanitaire (hôpitaux)G.H.W.1 immeubles à usage de bureaux (Hauteur de référence

entre 28 et 50 mètres)G.H.W.2 immeubles à usage de bureaux (Hauteur de référence

supérieure à 50 mètres)G.H.Z immeubles à usage multiple (on peut y trouver des E.R.P.). Protection au Feu des Structures d’un IGH

n Poteaux n Poutres n Planchers

Protection au Feu des Structures des Parcs de Stationnement

sont Stables au Feu 2 heures au moins

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What will the architecture profession look like in 2025?08 Mar 2011By Kelly Minner – www.archdaily.com

What will the architecture profession look like in 2025? According to the Royal Institute of British Architects (RIBA) think tank Building Futures new survey, we have a tough road ahead of us. The year long study asked, who will design our built environment, what role will architects have, and how might practice change by 2025.Our global economy and the economic recession have effected our business practices and the RIBA has taken a look at how these factors have transformed our profession and what trends we may see continuing in the future. The survey suggests that not only will architecture firms have to focus on a financial and business approach rather than predominantly design-led offices, but also company names are predicted to drop ‘architect’ altogether and insert ‘spatial agencies’ and ‘design houses’.“In order to compete against the cheaper workforces from the emerging markets and the financially savvy mega consultancies, the architect must learn to speak the language of the client, particularly to become financially literate. In addition to financial literacy, the client-savvy archi-tect must be able to see beyond ‘building a building’ and offer a service that embraces the client’s broader aims – becoming a problem solver as well as a designer.”Even more concerning is the projected shift in size of an architecture firm, multi-disciplinary mega practices are the anticipated new norm. The medium-sized 50-120 employee firms based mainly in London, are at high risk to be squeezed on fees and acquired by larger firms becoming extinct to the profession altogether.Parts of the industry that could remain relatively stable according to RIBA, are the small local general practice, the international star architects, specialist niche practices and the traditional regional delivery driven practice.“A number of practices we interviewed were planning to formalize the diverse services that they offer,” said the report, “too many architects were carrying out pre-project work for free, claiming this would never happen in any other profession.”The demand for architect services within the UK has continued to decline, suffering a 40% reduc-tion since 2008. The survey also predicts architects will be forced to branch out to other areas of the construction industry. The report added, “the RIBA would then have to redefine what an architect does in order to fit better with the 21st century reality of the profession.”Interviewing architects as well as engineers, builders and students, the RIBA survey also suggests that UK designers should anticipate new competition. Foreign architecture firms from both Asia and the Far East, as well as luxury fashion houses such as Gucci, could possibly flood the market in the coming years creating difficulty for existing architecture practices.“Architects need, as a matter of urgency, to be able to sell their skills with reference to cost to be of use to the client. The profession must face up to the reality that the context within which it now practices has changed so dramatically, that the skill set required must also shift – financial skills should now be considered core.”Although the results of the survey are a bit daunting, there is an evident opportunity to actively participate in shaping the development of the profession. These circumstances provide an ability to, not react after luxury fashion houses start designing mixed-use skyscrapers, but rather be a player within the future of a profession that could provide “opportunities for architects [that] have never been greater”.

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Nº 27 - JUILLET 2011 | 57

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