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256 Dr F.-A. FOREL. 2014 Étude sur les variations de la transparence des eaux du lac Lé- man; Archives des Sciences physiques et naturelles, t. LIX, p. I37, juin I877. Les eaux des lacs d’eau douce sont plus transparentes en hiver qu’en été. Quelles sont les lois de la variation de la transparence, quelle en est la cause? La réponse à ces questions fait le sujet de cette Notice, qui se base surtout sur les faits observés dans le lac Léman. Pour étudier avec précision les variations de transparence, l’auteur emploie deux méthodes : la méthode directe et la mc- thode photographique. Dans la méthode directe , on fait descendre dans l’eau un disque blanc d’environ 25c de diamètre et l’on mesure la pro- fondeur à laquelle il disparaît, c’est-à-dire la limite de visibilité. En rapprochant quarante-six expériences différentes faites dans les années I874 et I875, on en tire I2m, 7 pour la moyenne des sept mois d’hiver, d’octobre à avril, et 6m, 6 pour la moyenne de l’été. La seconde méthode suppose qu’on peut appliquer à la lumière les lois qui règlent la pénétration dans l’eau des rayons actiniques et chimiques. Elle consiste à exposer une feuille de papier sensi- bilisé au chlorure d’argent pendant une ou plusieurs fois vingt- quatre heures au fond de l’eau : la limite d’obscurité absolue est lc point les rayons solaires agissant pendant un jour au moins cessent d’influencer le chlorure d’argent. D’après les expériences de M. Forel, cette limite est approximativement à 45m pendant l’été et à I00m pendant l’hiver. Les résultats des deux méthodes sont donc concordants. Quelle est la cause de cette différence de limpidité ? On sait que les corps transparents, l’eau en particulier, comme l’a montré M. Wild (1), absorbent d’autant plus de lumière qu’ils sont plus chauds : il y a évidemment une action suffisante pour expliquer une partie des phénomènes. Cette première cause n’est pas la seule, car elle ne permet pas d’expliquer la disparition relativement subite d’un objet qui sombre (1) Poggendoiffs Annalen, t. CXXXIV, p. 5tb, Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018770060025600

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    Dr F.-A. FOREL. 2014 tude sur les variations de la transparence des eaux du lac L-man; Archives des Sciences physiques et naturelles, t. LIX, p. I37, juin I877.

    Les eaux des lacs deau douce sont plus transparentes en hiverquen t. Quelles sont les lois de la variation de la transparence,quelle en est la cause? La rponse ces questions fait le sujetde cette Notice, qui se base surtout sur les faits observs dans lelac Lman.Pour tudier avec prcision les variations de transparence,

    lauteur emploie deux mthodes : la mthode directe et la mc-thode photographique.Dans la mthode directe , on fait descendre dans leau un

    disque blanc denviron 25c de diamtre et lon mesure la pro-fondeur laquelle il disparat, cest--dire la limite de visibilit.En rapprochant quarante-six expriences diffrentes faites dansles annes I874 et I875, on en tire I2m, 7 pour la moyenne des septmois dhiver, doctobre avril, et 6m, 6 pour la moyenne de lt.La seconde mthode suppose quon peut appliquer la lumire

    les lois qui rglent la pntration dans leau des rayons actiniqueset chimiques. Elle consiste exposer une feuille de papier sensi-bilis au chlorure dargent pendant une ou plusieurs fois vingt-quatre heures au fond de leau : la limite dobscurit absolue est lcpoint o les rayons solaires agissant pendant un jour au moinscessent dinfluencer le chlorure dargent. Daprs les expriencesde M. Forel, cette limite est approximativement 45m pendantlt et I00m pendant lhiver.Les rsultats des deux mthodes sont donc concordants.Quelle est la cause de cette diffrence de limpidit ? On sait

    que les corps transparents, leau en particulier, comme la montrM. Wild (1), absorbent dautant plus de lumire quils sont pluschauds : il y a l videmment une action suffisante pour expliquerune partie des phnomnes.

    Cette premire cause nest pas la seule, car elle ne permet pasdexpliquer la disparition relativement subite dun objet qui sombre

    (1) Poggendoiffs Annalen, t. CXXXIV, p. 5tb,

    Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018770060025600

  • 257dans leau. Daprs la loi de Bouguer, labsorption de la lumiresuit une progression gomtrique, tandis que les paisseurs deauaugmentent en progression arithmtique, et la lumire trs-forte-ment absorbe dans les premires couches traverses doit con-tinuer son trajet en mourant insensiblement, tandis quelexpriencetablit quelle steint presque brusquement.

    Les nombreuses recherches de lauteur lui permettent daffirmmque la diminution de transparence des eaux de lt est en partiecause par des poussires organiques en suspension dans leau. Ilattribue la plus grande abondance de ces poussires ce qusilappelle la stratification thermique de leau. Leau de 1"t garderaiten suspension, dans ses couches de densits diffrentes, beaucoupplus de poussires que leau homogne et uniforrnment dense delhiver.

    DAMIEN.

    J.-H. GLADSTONE ET ALFRED TRIBE. 2014 Note on the electrolytic conduction ofsome organic bodies (Conductibilit lectrique de quelques corps organiques); Pro-ceedings of the royal Society, mars I877.

    Dans la paroi dun tube de 5 millimtres de diamtre environ,on a soud deux fils de platine distants lun de lautre denvironi millimtre. Le petit voltamtre ainsi form est intercal dans lecircuit dune pile de I00 lments Grove. Un galvanomtre asta-tique donne lintensit du courant. En oprant avec diffrentsliquides, on a obtenu les rsultats suivants : avec liodure dthyle,pas de courant; avec lalcool, dviation de 20 ; mouvement (com-niotion) peu marqu dans le liquide ; lalcool schauffe peu peujusqu lbullition; la dviation du galvanomtre crot avec latemprature; du gaz parat se dgager llectrode ngative, maisen quantit si faible quon ne peut en tre certain. Un mlangediodure dthyle et dalcool volumes gaux a donn au galvano-mtre une dviation initiale de 3oO. Le liquide est violemmentagit ; il passe au brun, et schauffe en quatre minutes jusqulbullition; la dviation galvanomtrique augmente jusqu 60 ;enfin un dgagement de gaz semble avoir lieu au ple positif.Le chloroforme, lactate dthyle, le bromure de propylne,