Ah Bon Vol.5

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ah bon ?! Dossier Spécial No. 5 Le magazine de l'Institut franco-japonais à Yokohama Janvier 2012 Jakuchû Itô Portrait Fantastiques Ces Femmes Petit Automne japonais

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Magazine francohone écrit par des Japonais.

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Dossier Spécial

No. 5

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Janvier 2012

Jakuchû ItôPortrait

FantastiquesCes Femmes

Petit Automnejaponais

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0604Un petitsecret pourtravailler ...

Sommaire

Le « Fair Trade »c'est spécial ?

07Dossier Spécial« Ces Femmes

fantastiques »

10SeiShônagon

0812

14AyakoKoshino 16Les femmes

belles sont­ellesheureuses ?

www.yokohama­magazine.fr

facebook.com/ah.bon.japon

Janvier 2012

SadakoOgata

AgathaChristie

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Janvier 2012

Ce sont les femmes qui sont à l'honneur pour ce premier numéro de 2012 avec un dossierspécial consacré à de grandes dames qui ont fait et, font encore pour certaines, notrehistoire. Si plusieurs d'entre elles ne vous seront certainement pas inconnues, nousespérons tout de même que ces articles vous donneront l'occasion de faire quelquesdécouvertes. En parlant de découverte, allez notamment jeter un oeil du côté de l'articlesur l'invention de la pile : il semblerait qu'un Japonais en soit un des inventeurs alors qu'onen fait rarement mention dans les historiques occidentaux, intéressant. En attendant notrenuméro 6 spécial francophonie, nous vous souhaitons une agréable lecture et vous disons àtrès bientôt sur notre site et notre page Facebook.

Le comité de rédactionredaction@yokohama­magazine.fr

3

081216

2220LeClapotis

Edito

24Un petitAutomneJaponais

28BienvenueÀ Kyôto

2731JakuchûItô

Devinettes :Mots Japonais

32L'inventionde la Pile 34Bon

Anniversaire !

La Peine deMort

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Janvier 2012

Texte par Chie Kato Chie Kato Photo par Grégoire Lannoy

Société ­ A2

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pour travailler en FranceUn Petit Secret

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un petit truc pour travailler en France. J'ai habité àParis pendant un an pour apprendre la technique de mon métier de sertissage. Pendantmon séjour, j'ai travaillé dans deux entreprises en France et j'ai trouvé un petit secretpour travailler en France...

AÀ votre avis, qu'est­ce qui estle plus important et un peudifficile pour les Japonaisquand on travaille enFrance ? À mon avis, c'est dese saluer et se dire bonjour lematin. Pourquoi ? Parce qu'ilfaut mieux dire bonjourqu'on le fait au Japon. Ondoit le dire à tout le monde,tous les matins, avec parfoisdes bisous, même s'ils ontl'air occupés.

Je pense que ce n'est pasfacile pour les Japonais. Au

moins pour moi, c'était assezdifficile. Au Japon aussi, c'estimportant de bien direbonjour. Mais j'ai l'impres­sion que le plus importantpour nous, c'est de dire « aurevoir » ou « je vous laisse ».Et on ne dit pas bonjour àtout le monde, chaque matin,en regardant la personnedans les yeux ; et bien sûr, onne fait jamais de bisous.

Je pense que c'est une bellehabitude en France. Si on ditbien bonjour avec un bisou,

on comprend tout de suitecomment les personnes sontle matin. Ensuite, on peutparler de quelque chose aveceux. Comme ça, c'est plusfacile de comprendre sescollègues. En plus, c'est unbon exercice de conversationen français.

Voici donc mon secret :« Pour travailler en France, sivous dites bonjour, tout vabien ! » *

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Le « Fair Trade »,c’est spécial ? Par Reiko

Reiko

Octobre 2011Janvier 2012

Récemment, dans un supermarché on peut trouver le label « FAIRTRADE » (commerceéquitable en français). Un chocolat, un café, une confiture... Mais au Japon, c'est encorerare. Pourquoi est­il difficile d'en trouver au Japon ?

Un gout exceptionnel, desproduits primés… CHOOSEE,le meilleur du bio à proximitéd’Omotesando. Les restau­rants trois étoiles nous fontdéjà confiance, et vous ?

Société ­ B1

Le commerce équitableau Japon

Au Japon, le mouvement dulabel « Fair Trade » a com­mencé en 1993. Maintenant,130 associations participent àce mouvement et certainesmarques sont spécialiséesdans le com­merce équitable(Alter Eco par exemple).Cependant, le marché du

commerce équi­table auJapon représente moins de1/25 de celui en France. Onpense que c'est à cause de lafaible compré­hension ducommerce équi­table. En plus,une entreprise doit faire desdépenses et prendre dutemps pour cela.

Un changement auJapon

Petit à petit, la situation auJapon s'améliore quandmême. Quelques grandssupermarchés font du com­merce équitable pour leurpropre marque. Quelquesentreprises commencent àpenser que l'attitude ducommerce équitable est uneobligation sociale.Mais le plus important, c'estque les consommateurspensent au commerceéquitable dans leur vie quoti­dienne et l'acceptent natu­rellement.

Références :­ Fairtrade Label Japan :http://www.fairtrade­jp.org/about_fairtrade/japan/­ Alter Eco :http://www.altereco.com

*

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Ces femmesfantastiques

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PJanvier 2012

Pourquoi fait­elle des effortssi longtemps ? J'ai examiné savie. Permettez­moi de vousprésenter madame SadakoOgata.

Enfance à l'étranger

Bonjour, je m'appelle SadakoOgata. Je suis née à Tokyocomme la fille aînée deToyoichi Nakamura et Misaoen 1927. Mon père étaitdiplomate, j'ai passé monenfance à San Francisco, àGuangdong en Chine et à

Hong Kong. Quand j'avais 10ans, je suis rentrée au Japonet je suis allée à l'école Seisin.Après avoir terminé mesétudes à l'université deSeisin, mon père m'arecommandé d'aller étudierdans une université enAmérique. Je suis entrée àl'université de Georgetownen 1951. J'ai choisi les sciencespolitiques car je pense avoireu l'influence de mon arrièregrand­père et mon grand­père. En 1956, je suis entrée àl'université Berkeley en

Californie. Quand j'avais 33ans, je me suis mariée avecSijuro Ogata qui étaitemployé de la banque duJapon et j'ai eu deux enfants.Quand j'ai eu 36 ans, j'aiterminé mon doctorat enscience politique.

Haut commissaire auxNations Unies

En 1991, alors que j'étaisprofesseure à l'universitéJoshi, j'ai été élue en tant quela huitième haut commissaire

L'autre jour, j'ai lu un article sur madame Sadako Ogata dans le journal Asahi. L'articledisait qu'elle était encore l'administratrice générale de JICA (Japan InternationalCooperation Agency). Cette année, elle a 84 ans et elle travaille à JICA depuis 8 ans. Elleva également continuer à y travailler pendant 4 ans encore. Je pense que c'est la femmela plus âgée qui travaille pour le monde entier au Japon...

Sadako Ogata

Keiko FujimotoPar Keiko Fujimoto

Portrait ­ B1

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pour les réfugiés parl'assemblée générale desNations Unies. A ce moment­là, j'avais 64 ans. Je suispartie toute seule à Genève.Après plusieurs semaines, lacrise des réfugiés Kurdes estarrivée à Genève et c'était lepremier travail pour moi.Pendant 10 ans, j'ai porté ungilet pare­balles qui pesait 10kilos et je suis allée dans leschamps de bataille pour aiderles réfugiés. Le plusdouloureux pour moi a été legénocide au Rwanda. Un

million d'hommes y ont ététués en trois mois.

Quand le personnel d'UNHCRsentait qu'il y avait undanger pour nos vies, nousdevions nous retirer. Maisnous sommes l'excès de laréaction, nous ne pouvonspas aider. Ce qui estimportant est que lespersonnes qui aident lesréfugiés aillent sur place. En2003, j'ai commencé à êtreadministratrice générale deJICA. J'ai réformé beaucoup

de choses pendant 8 ans. Ondit que la présence etl’existence de JICA a grandidans le monde entier.

En conclusion, même si laculture, la religion et lacroyance sont différentes, laplus importante des chosesest de sauver les peuples quisouffrent. Je pense qu'on doits'entraider dans le mondeentier pour la véritable paix.*

Sadako Ogata en 1993 ­ World Economic Forum

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S

Janvier 2012

Sei ( ) provient du clanKiyohara ( ) et Shônagonvient d'un poste gouver­nemental. « Les Notes dechevet » se composent d'unecollection de listes, de potins,de poésie et d'observationspendant son séjour de 7 ans àla cour impériale. Cette péri­ode est un moment prospèrede la civilisation de l'Epoquede Heian dont la capitaleétait Kyoto. Dans l'oeuvre,elle a écrit environ 300épisodes avec les impressionsde son intelligence vive. Jevous présente une desgrandes femmes écrivainesdu Japon.

Une famille de lettrés

Je m'appelle Sei Shônagon. Il

y a dans ma famille deshommes de lettres degénération en génération,parce que mon arrière grand­père, Fukayabu Kiyohara( ), était un poètecélèbre de Waka (Waka estun poème de trente et unesyllabes) et mon père,Motoshuké Kiyohara étaitaussi un poète célèbre deWaka. Son poème de Wakaest mentionné dans le recueilpoétique célèbre : 100 ninisshu ( ).

Je me familiarise avec lapoésie de Waka et lalittérature chinoise classiquegrâce à mon père depuismon enfance. Je suis active,très vive et j'ai un esprit d'à­propos. Je me suis mariée

avec un officier gouverne­mental, Norimistsu Tachi­bana à l'âge de 15 ou 16 ans,mais à cause de notreincompatibilité d'humeur, j'aidivorcé après 10 ans demariage.

Entrée à la courimpériale

En 993, à l'âge de 27 ou 28ans, je suis entrée à la courimpériale en tant que damed'honneur. Je me suis oc­cupée de l'impératrice Téishi( ) qui avait 17 ans. Ma viequotidienne a complètementchangé et a commencé à lacour impériale. Et là, il y aavait environ 30 damescultivées. Elles ont admirémes poèmes de Waka, pleins

L'une des oeuvres majeures de la littérature japonaise « Les Notes de chevet » (Makurano sôshi ) est attribuée à Sei Shônagon qui était dame d'honneur. Mais sonvrai nom n'est pas connu...

Sei Shônagon

Keiko AkasakaPar Keiko Akasaka

Portrait ­ B1

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d'esprit. Comme j'ai fait taireles hommes de la cour quiétaient fiers de leur con­naissance de la littératurechinoise classique, j'ai acquisune bonne réputation.

J'ai reçu de l'impératriceTéishi plusieurs feuilles depapier. Comme cela est unechose très précieuse, j'étaistrès contente. J'ai commencéà écrire les choses quej'aimais ou détestais voir,

écouter et sentir, y comprisles historiettes de la courimpériale. En 1000, l'impé­ratrice Téishi est morte àl'âge de 24 ans à cause de sonaccouchement. J'ai quittémon poste à la cour impé­riale avec tristesse. Depuis, jeme suis remariée avec legouverneur de la provinceSettsu (maintenant le nordd'Osaka). Maintenant, je metsla dernière main à « LesNotes de chevet ».

*** ***

On sait que « les Notes dechevet » ont été achevéesvers l'an 1010. Vers la fin desa vie, elle a habité àHigashiyama à Kyoto. Il sem­blerait qu'elle ait fréquentéses vieilles camarades de lacour impériale. Il est possiblequ'elle se souvienne de sesannées stimulantes à la courimpériale avec nostalgie.

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*

Sei Shônagon regardant la neige par Utagawa Yoshitora

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E

Janvier 2012

Elle est née d'un pèreaméricain, Frédéric et d'unemère anglaise, Clara. Elleétait leur deuxième fille. Sasoeur et son frère avaient dixans de différence. Sa mèreClara avait quelque chosed'original. Elle était connuecomme un personnagesingulier. Sa nature singulièrea eu une influence surAgatha mais Agatha acontinué à respecter sa mèrecapricieuse. Clara croyaitqu'il valait mieux de passavoir écrire jusqu'à l'âge desept ans. Donc Clara ainterdit à Agatha d'aller àl'école régulière et officiellecontrairement à sa soeur et àson frère. Dans sa premièreenfance, elle a reçu une

instruction par Clara maiscelle­ci ne lui a pas enseignéà écrire. Les archives deslettres écrites par Agathadurant son enfance étaientpleines de fautes d'ortho­graphe.

Découverte des romanspoliciers

D'un côté, elle n'avait pasd'amis, de l'autre, elle secultivait en passant sontemps à lire dans le bureaude son père. Quand elle avaithuit ans, comme sa soeur luilisait des histoires deSherlock Holmes, elle acommencé à s'intéresser auxromans policiers. Quand elleavait dix­sept ans, elle a

admiré « Le Mystère de laChambre Jaune » écrit parGaston Leroux. Elle a penséqu'elle pouvait elle aussiécrire des romans policiers.C'était l'occasion de devenirécrivaine.

Quand elle avait 24 ans, elles'est mariée avec unmilitaire. Pendant que sonmari participait à la guerre,elle a travaillé dans unhôpital militaire commeinfirmière volontaire. À cemoment­là, elle a acquis desconnaissances sur le poison.Donc il y a beaucoup de sesoeuvres qui parlent depoison  : quarante pour centdes victimes dans ses oeuvresont été tuées avec du poison.

Agatha Christie est née en 1890 à Torquay en Angleterre. Elle est l'une des écrivaines lesplus connues au monde. Ses romans policiers étaient des best­sellers ; on l'a appelée« La Reine du Mystère »...

Agatha Christie

Noriko HoriguchiPar Noriko Horiguchi

Portrait ­ B1

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Un succès grandissant

Quand elle avait 26 ans, elle aécrit sa première oeuvre « LaMystérieuse Affaire de Styles». Et après, elle a créé lecélèbre détective « HerculePoirot », mais chaque foisqu'elle envoyait son manu­scrit à plusieurs maisonsd'édition, son manuscrit étaitrefusé. Quand elle avait 30ans, son oeuvre est enfinparue : elle a débuté dans lemonde littéraire. Depuis ses

débuts, son « truc » asoulevé de nombreusesdiscussions. Graduellement,elle est devenue une vedette.En 1976, elle est décédée àl'âge de 85 ans.

Lorsqu'elle est décédée, sesoeuvres ont été adaptées aucinéma et à la télévision. Enparticulier, la BBC a produitdes émissions télévisées quimettent en scène HerculePoirot et Miss Marple. Sesoeuvres ont été publiées à

plus d'un milliard d'exem­plaires dans le monde ce quidépasse les pays anglo­phones. Le bruit court queses livres sont très lus parmiles gens et ce après la Bibleet Shakespeare. Et aussi, en1993, elle était située à la têtedes écrivains qui sonttraduits à fréquence maxi­male. Enfin, elle est une desdix meilleures... selon son fanclub ! *

Agatha Christie ­ DR

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LJanvier 2012

Les filles Koshino sont desmodélistes très connues dansle monde. Dans cette émis­sion, on présentait madameAyako Koshino qui déployaitson activité bien qu'elle soitâgée. Je l'admirais beaucoupet cette émission a produiten moi une vive impression.

Premières expériencesdans la mode

Madame Ayako Koshino estnée comme l'aînée d'un mar­chand de kimono à Kishi­

wada, à Osaka en 1913. Sesparents l'ont nommée« Ayako » pour s'occuper dutravail, touchant des filstoute sa vie. Après avoirarrêté ses études au lycée desfilles, elle a fait l'appren­tissage de la couture. Ensuite,elle a ouvert en 1934 unmagasin de vêtements euro­péens à Kishiwada et ce,seulement avec une seulemachine à coudre. Pendant lajournée, elle faisait le tourdes clients pour obtenir dutravail dans toute la ville, elle

acceptait n'importe quellechose à coudre et passait desnuits entières à travailler.

Ses trois filles

En novembre 1934, elle s'estmariée avec Takeichi Kawa­saki qui était tailleur et puis,en 1937, Hiroko, l'aînée, estnée et en 1939, Junko, sadeuxième fille, est née. Lesdeux fois, elle a continué àtravailler jusqu'au jour mêmede son accouchement. Justeaprès ses accouchements, elle

J'adore faire des habits. Pour le moment, je dessine des patrons et j'utilise ma machineà coudre presque tous les jours. Autrefois, j'ai vu madame Ayako Koshino dans uneémission à la télévision. Elle était modéliste et aussi mère de trois filles...

Ayako Koshino

Mikiko NakanePar Mikiko Nakane

Portrait ­ B1

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a tout de suite rouvert sonmagasin. En 1942, quand elleétait enceinte de sa troisièmefille, c'est­à­dire Michiko, sonmari a été appelé à la guerredu Pacifique. Après cela en1945, il est mort à caused'une maladie contractée àl'étranger. Après la guerre,elle a élevé toute seule sestrois filles. Plus tard, ses troisfilles se sont montréesactives comme modélistesinternationales, mais AyakoKoshino a continué à s'oc­cuper de son magasin à

Kishiwada.

Consécration

En 1948, elle s'est occupée dela confection d'uniformesscolaires pour son lycée.Quand elle avait 75 ans, elle acréé sa marque. La raisonpour laquelle elle a pensé àcela est qu'il n'y avait pas devêtements chics pour lesfemmes âgées au Japon. En2006, elle est décédée à caused'un infarctus cérébral à l'âgede 92 ans. On dit qu'elle avait

un caractère très gai et facile,et qu'elle était très intel­ligente et très patiente. Ellepensait aussi toujours posi­tivement.

*** ***

Je respecte beaucoup ma­dame Ayako Koshino quiétait mère de trois filles etqui a continué à êtremodéliste jusqu'à sa mort.*

Ayako Koshino par Toscio TOMITA (DR)

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Janvier 2012

Au Japon, on dit qu'une femme qui est belle est malheureuse. Est­ce que c'est vrai ? Jevoudrais le vérifier en prenant l'exemple de trois femmes très belles et extraordinaires :Cléopâtre, Yang Guifei et Ono no Komachi. Au Japon, on dit que ces trois femmes sontles trois plus belles femmes du monde. Eh bien ! Allons voir brièvement quelle vie ellesont eue !

Eiko KawamuraPar Eiko Kawamura

Portrait ­ B1

sont­elles heureuses ?Les femmes belles

Cléopâtre

D'abord, voyons la vie deCléopâtre. C'est une histoiretrès ancienne. Elle est née enl'année 69 A.C. et morte enl'année 30 A.C. à Alexandrieen Egypte. C'est­à­dire qu'ellea vécu seulement 39 ans. Sonpère était le roi de ladynastie de Ptolémée, etCléopâtre, dont le nomsignifie « Gloire du père » engrec, était la première enfantde la famille.

Selon la légende elle avaitune très belle voix, commeun oiseau. Quand son pèreroi est mort, elle est montéesur le trône ensemble avecson frère par le testament deleur père. Cela veut dire qu'ily avait deux rois. Cependantcela devient la cause de satragédie après. Graduel­lement, la relation entre elleet son frère s'est éloignée.Cléopâtre était aux côtés deRome qui avait un grandpouvoir alors. Elle a pris lechemin de son père. D'ail­

leurs son frère était pour leparti national.

Un jour, le général de Rome,Jules César est venu àAlexandrie pour rencontrerles deux rois. Cléopâtre pourexprimer son accueil augénéral de Rome, s'estenveloppée elle­même dansun tapis et a demandé qu'onle donne en cadeau à JulesCésar ! Il a été complètementséduit par le charme deCléopâtre. C'est­à­dire qu'ellea réussi à gagner l'appui de

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Cléopâtre et César par Jean­Léon Gérôme

Rome. Mais la vie esttoujours ironique, Jules Césarest mort d'un assassinatquelques années plus tard. Etalors, après Jules César,Antoine est venu de Rome àAlexandrie. Cette fois, Cléo­pâtre a essayé de faired'Antoine son appui. Il a ététrès facilement soumis aucharme de Cléopâtre. Commeil l'a trop aimée en négli­geant le gouvernement deRome, Rome était fâchéecontre Antoine parce qu'il aperdu des troupes de Rome

et finalement, il s'est suicidé.À l'annonce du suicided'Antoine, Cléopâtre mourutpar la morsure d'un cobra.Elle avait 39 ans.

*** ***

Un philosophe français du 17èsiècle, Blaise Pascal, a dit :« Le nez de Cléopâtre, s'il eûtété plus court, toute la facedu monde aurait changé ! »

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Portrait ­ B1

Voyons une deuxième femmetrès belle : Yang Guifei deChine. Elle a vécu de 719 à756 à l'époque de Jang. Enplus de son extraordinairebeauté, elle avait de grandstalents en danse et enmusique. Elle a été trèsaimée par l'EmpereurXuanzong et elle est devenuesa maîtresse.

Mais pour être la concubinede l'empereur, elle s'estengagée graduellement dansla guerre de la province. La

bataille a obligé l'empereuret Yang Guifei à s'enfuir dansune autre région où ils ontété pris par une troupeennemie et Yang Guifei futforcée de se pendre sous lesyeux de l'empereur. Elle avait37 ans en ce temps­là.

La troisième femme très belleest japonaise. C'est Ono noKomachi. Elle est très connuepour son talent de Waka et aété choisie parmi les sixgénies de la poésie pendantla période de Hêian. Sa vie

est de 825 à 900. Considéréed'une rare beauté, elle est lesymbole de la beauté japo­naise.

La plupart de ses Wakaévoque l'anxiété, la solitudeou la passion amoureuse. Parexemple, en voici un :

« Utatané ni koishiki hito womitéshi yori yumé téfu mono

wa tanomi sométeki »

Yang Guifei

Ono no Komachi

Yang Guifei par Hosoda Eishi

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(tefu est une anciennesyllabe de tchou )

Essai de traduction par moi­même : « Depuis que j'ai ren­contré mon amour pendant laméridienne, je suis arrivée àespérer le rêve. »

Au total 31 syllabes, l'ordre desmots est fixe. Le Waka est unstyle de poème à forme fixe.Très peu de détails de sa viesont connus mais il y a unehistoire célèbre, celle de sarelation avec Fukakusa no

Shosho qui était un courtisande haut­rang. Komachi luipromit que s'il lui rendaitvisite cent nuits de suite, elledeviendrait son amante.Fukakusa no Shosho luirendit visite toutes les nuitsmais mourut enseveli par laneige lors de sa quatre­vingtdix neuvième visite. Oh là là !

D'autres oeuvres emploientle motif de sa vieillesse :ayant perdu sa beauté,abandonnée par ses anciensamants et regrettant sa vie,errante en va­nu­pieds soli­taire. En son honneur, il y a

plusieurs choses qui porteson nom « Komachi »comme Akita Komachi, lenom du riz que je mangedepuis plus de 15 ans. Leshinkansen pour lapréfecture de Akita senomme Komachi parce queOno no Komachi était d'Akitaqui est situé au nord­est duJapon.

Les femmes très bellessont malheureuses ?

Ayant vu très brièvement lavie de trois grandes bellesfemmes, je pense qu'une

extraordinaire beauté atendance à avoir une finvraiment tragique. Nousavons lu dans le manuel defrançais Rond­Point 2, la viede Mata­Hari, une bellefemme française et nousavons appris qu'elle a aussieu une fin très dramatique.Par conséquent, je suisarrivée à la conclusion queles beautés ordinaires sontheureuses... n'est­ce pas ? *

&

Ono no Komachi par Kano Tan’yu

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LeClapotis

Janvier 2012

OOn dit simplement « le sablede la plage », mais il y abeaucoup de plages dans lemonde. Et sur chaque plage,il y a un nombre astro­nomique de grains de sable.En outre, quand on classe lesgrains de sable, il y a plusi­eurs critères. Par exemple :son histoire avant d’être ungrain de sable – une coquillebrisée, du béton de brise­lames érodé par les vagues, lemagma d'un volcan qui s’estsolidifié et s’est effrité, ouune simple pierre qu'une

vague fait tourner et secasser. Un peu plus clair : laforme du sable – rond ouanguleux, inégal ou poli. Plusscientifique : les composantsdu sable... Non, ça suffit !Dans tous les cas, ne vousinquiétez pas de ces critèrespour le sable dont je vaisvous parler. Ce serait tropcompliqué et ennuyeux...

Le sable pensait à la palourdegrise. Cette palourde étaittrès petite (même si elle étaitcent fois plus grande que le

sable), et avait la jambe de laforme d’une hache. Quandelle se glissa dans le fondsablonneux de la mer, lesable toucha sa jambe et ilfut tout à fait charmé parson toucher délicat. Ils’abandonnait à cette pen­sée  : s’il pouvait la toucherencore...

Le sable priait la vague toutesles nuits sans dormir. Ce futaprès quelques jours que sonvœu fut comblé. Quand lapalourde se glissa encore

Par Chieko Endo

Chieko Endo

Essai ­ B1

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dans le fond de la mer, elleabsorba le sable dans sacoquille. Le sable pria d’yentrer le plus profondémentpossible.

Il était ravi d’être enveloppédu toucher merveilleux. Maismalheureusement, il avaitpassé des nuits sans dormir,donc il s’endormit à son insu.Il sentit qu’il fit un douxrêve. Il s’ensevelit dansl’obscurité du sommeil enayant l’assurance que ce rêveétait immortel.

Le lendemain matin, le sablese réveilla sur le fondsablonneux de la mer. Pour lapalourde, le sable était unechose étrangère. Toutes lesfois qu’elle faisait des petitsmouvements, elle avait mal àla jambe. Elle s’efforçait dejeter le sable dehors de lacoquille pendant qu’ildormait.

Le sable ne comprenait pas lesentiment de la palourdealors il ne savait pourquoi ilétait dehors. Il pensa à la

palourde et se rappela dutoucher de la jambe. Il avaitune bonne mémoire et ilpouvait s'en rappeler lesdétails. Et puis, il avait aussiune imagination magnifiquequi lui procurait desexpériences irréelles. Cepen­dant, il ne se rappela pas ladouce saveur du rêve qu’ilavait eu dans la coquille.Pendant qu’il était absorbédans ses pensées, la vaguereconduisit le sable au bordde l’eau. Puis elle se retiraavec le bruit d’un soupir.

21

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Photo par CLF

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Société ­ B2

W SPar W. S.

Le 18 septembre dernier, on fêtait les 30 ans de l’abolition de la peine de mort en France.Je voudrais profiter de cette occasion pour revenir sur ce sujet.

L

La Peine de Mort

Le meurtre est le plusabominable des crimes. Maismême pour punir cet acteodieux, je ne peux accepter lapeine de mort, car c’est bienun autre meurtre par l’Etat.L’exécution permet d’expier lecrime en un instant. C’estpour les criminels plus facilea supporter que lacondamnation à perpétuité  :rester en prison, tourmentéspar un sentiment mêlé deculpabilité et de regret. Ducoté des proches de lavictime, la peine de mortn’apporte pas toujours un

contentement suffisant, car lavictime tuée ne revient pas àla vie. Les partisans de lapeine de mort disent que lacondamnation à perpétuitéproduit une grosse dépensede l’Etat et que les prisonsmanquent pour recueillir lesprisonniers, mais ce n’est pasune raison pour qu’on gardela peine de mort.

La criminalité, comme lemeurtre, que ce soit sciem­ment ou non, est commisepar la folie irrésistible deshommes. Est­ce qu’on re­

nonce à tuer, effrayé par lapeine de mort, quand on perdla raison  ? Je pense que lapeine de mort n’est pasdissuasive, et que si onsupprime la peine de mort, lacriminalité n’augmentera pas.

La peine de mort auJapon

Au Japon, malgré les recom­mandations du Conseil desdroits de l’homme desNations unies de 1993 et 1998,la peine de mort est envigueur. Selon une statis­

Janvier 2012

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tique, les condamnés à mortqui ont été exécutés de 1981 à2003 étaient au nombre de 52.La peine de mort est exécutéepar ordre du ministre de laJustice chez nous. Pendant 3ans de 1990 à 1992, leministre de la Justice d’alorsn’avait pas donné l’ordred’exécuter des prisonniers parconviction, et personne n’aété tué, mais en 1993, 7condamnés à mort ont étéexécutés en une seule annéepar ordre du nouveauministre de la Justice.

L’exécution dépend duministre de la Justice aupouvoir. On exécute uncondamné à mort secrè­tement. On ne prévient lecondamné à mort et sesproches ni de la date, ni del’heure, ni de l’endroit del’exécution. L’interrogatoirepolicier est si autoritaire etbrutal que souvent lapersonne interrogée, touteépuisée, finit par avouer sonfaux crime. Ce qui fait queparfois certaines personnessont condamnés à tort. Aprèsla deuxième guerre mondiale,

jusqu’à 2010, 4 condamnés àmort et 4 condamnés àperpétuité ont obtenu unacquittement après révision.Si ces 4 condamnés à mortavaient été exécutés, onaurait tué des personnesinnocentes inutilement.

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A woman in Kimono Par idua_japan

Death and Dying par Wayne's eye view

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Voyage ­ B1

À la recherche

Automne Japonaisd'un petit

Après une averse de week­end, c’est un grandsoleil qui est de retour. Un super beau tempsnous attend pour partir sous le ciel bleu admirerle spectacle caractéristique de l’automne. J’aienfin débuté ce jour­là dans la montagne en tant

que « Yama­girl : fille demontagne », comme on l’entendtrès souvent ces derniers temps.

Par Mont Rouge

Mont RougePar K. T.

K. T.

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Mon guide est un spécialiste de la montagne.Il s’y connaît trop bien. « Tiens, c’est unhêtre. » « Regarde, ce cerisier d’hiver est enfleur ! » « Tu as de la chance, je n’avaisjamais vu une gentiane aussi belle que celle­

là ! ». Il étale ses vastes etprofondes connaissances surarbres, oiseaux, fleurs, tout cequi concerne les montagnes.Chapeau !

La montée assez dure mérite une récompense. Le panorama depuisle sommet de la montagne est magnifique. Cependant j’ai été plussurprise par le talent de mon guide : il sait même dessiner !

Par Mont Rouge

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Janvier 2012

Voyage ­ B1

En randonnée, il faut tout chronométrer, paraît­il. Tout en me prêtant la plus grande attention,mon guide prévoit la durée qu’il faut pourarriver à la prochaine étape et il me prévientégalement de l’heure à laquelle on seradescendu. Il m’a dit aussi qu’il fallait parfoisvenir me vider l'esprit dans la nature afin demieux reprendre la vie quotidienne. En effet,

malgré la fatigue, je me suissentie le cœur et le corps légers.Ce fut une agréable journée.*

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Jeux ­ B1

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Ce mot vient du français « jupon ». Dans son sensoriginel, il désigne la jupe de dessous. À l’époqueMeiji, il a pris une autre valeur pour désigner unpantalon d’homme.1

C’est un mot qui vient duCambodge. Au seizième siècle, unportugais a apporté ces légumes etil les a vendus comme un produitcambodgien. Onappelle ce légume« Cambodge »avec un accentjaponais.

2L’étymologie de ce mot viendrait del’aspect du sésame qu’on pile dans unbol. Alors le sésame colle à l’intérieur dubol. Cela évoque une personne qui flatte.On a commencé à utiliser ce mot auXVIIIème siècle, celaapparaît dans un livrequi faisait la descrip­tion de la vie quoti­dienne. Aujourd’hui, cemot est standard etsignifie « flatter ».

3Par Chizuru

Chizuru

Par Takayuki

Takayuki

Par Kikuyo

Kikuyo Par Karin

Karin

Devinettesmots japonais

Au Japon, il y a quelquesexpressions qu’on écrit enutilisant des chiffres. Parexemple, la fête pour lesgarçons de 3 et 5 ans et lesfilles de 3 et 7 ans, c’est « 753» (shichigosan). La fête desétoiles du 7 juillet, c’est « 7soirs » (tanabata). Laboutique du marchand delégumes, c’est yaoya : onécrit « 800­boutique ». Il

y a quelques petits groupesde gens qui sont disséminéssur une place ou quimarchent dans la rue ? C’est« 3355 » (sansangogo).

Ce mot vient du Kabuki, untype de théâtre traditionnelau Japon. Le sens du mot estun jeu, un art, une chansonou un geste. C’est aussi unprogramme bien connuparmi les amis ou les voisins.Il y a une autre signification :c’est quand on met quelquechose avec précaution dansune boîte. Qu’est­ce quec’est ?

Motsàdeviner1.Zubon2.Kabotcha/citrouille3.Gomasuri4.Numéro18 :Ohako

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C

Bienvenue à KyotoSi vous voulez visiter Kyoto, je vous conseille d'y aller au printemps, au temps descerisiers en fleurs. Ou bien en automne, quand il fait frais et ensoleillé, vous pourrezadmirer le rouge des feuilles...

Sumio MuraokaPar Sumio Muraoka

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Comme vous le savez, cetteville est située dans unecuvette. Entourée demontagnes, il fait chaud ethumide en été et il vaudraitmieux rester à la maison. Enhiver, le paysage sous la neigeest magnifique, mais il faittrop froid pour faire dutourisme. Je dois avouer quechaque saison a son charme.

À mes yeux, le meilleurspectacle serait la floraisondes cerisiers pleureurs aujardin de Heian­Jingu. Sousles arbres, on se croirait être

au paradis. JunichiroTanizaki  : ce nom vous ditquelque chose  ? C'est ungrand écrivain, admirateur dupatrimoine culturel del'ancienne capitale. Chaqueprintemps, il visite soitHeian­Jingu, soit Ninnaji etd'autres, pour admirer lescerisiers en fleurs. Siseulement vous aviez letemps de lire son romanintitulé « Quatre sœurs »traduit en français !

« Une fois à Nara, voir lesstatues bouddhiques ! Une

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fois à Kyoto, voir les jardins !» Cela veut dire que, à Kyoto,depuis je ne sais combien detemps, il y a pas mal depaysagistes renommés.

Miyako Odori, une danse deKyoto, a lieu au début duprintemps. C'est ravissant devoir une douzained'apprenties Geishas bienhabillées danser gracieu­sement sur la scène. Cespectacle attire bien destouristes, bien entendu ycompris des occidentaux.

Afin de faire un tour en ville,avec un guide à la main, ilvous faudra utiliser unautocar avec interprète, untaxi ou faire une randonnéepédestre. Le mieux serait dechercher un petit taxiconduit par un chauffeur quiconnaît bien des détourspour éviter lesembouteillages des quartiers.Par bonheur, un des ceschauffeurs m'a montré, enville, dans un quartierrésidentiel à côté d'unemaison à la mode de Kyoto,un grand cerisier pleureur en

fleurs. Les deux se mariaienttrès bien.

Kyoto, siège du palaisimpérial pendant plus demille ans, s'enracine dans unelongue histoire. Pour cetteraison, il y a tant de siteshistoriques à visiter qu'on al'embarras du choix. Quandmême, j'ose vous énumérerles temples célèbres : lePavillon d'Or (Kinkaku­ji), lePavillon d'argent (Ginkaku­ji),le Ryoan­ji, le Kiyomizu­dera,le Nishi­Hongan­ji, etc.

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En haut : Nanzen­ji. En bas : Kyôto Par Frédéric Lauray­Quantin

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Voyage ­ B2

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Après la restauration deMeiji, Kyoto a vu passer BinUeda, poète et traducteur despoèmes de Frédéric Mistral,de Charles Baudelaire ouencore de Paul Verlaine, maisaussi le premier lauréat duPrix Nobel de physique quis'appelle Hideki Yukawa,grand amateur de musiqueclassique japonaise. N'oubliezpas la présence de grandspeintres historiques : Sodatsu

Takaraya, Korin Ogata,Jakuchu Ito, Seiho Takeuchi,etc.

Les habitants sont assezconservateurs, mais ils nedénigrent pas la modernité.Constructeurs d'un aqueduc,ce sont également eux quiont commencé à construirele premier tramway en ville.Pour la fabrication du tissu,ils ont importé quelques

métiers à tisser « Jaquard ».

Dans cette ville, on trouvedes hôtels de style occidentalde toutes catégories. Mais sivous voulez profiter de la viejaponaise, je vous recom­mande une auberge auxenvirons de Kyoto, dont unegrande partie est en voied'urbanisation, mais, rassu­rez­vous... on peut y trouverla nature !

Jardin du Kinkaku­ji par Frédéric Lauray­Quantin

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Portrait ­ A1

C’est un peintre et son vrainom est Jokin. Il est né àKyoto en 1716 à l’époqued'Edo et il a vécu jusqu’à 85ans. Sa maison natale étaitun grand grossiste de légu­mes.

Quand il a eu 23 ans, sonpère est mort. Par consé­quent, il a dû succéder à sonpère et il a échangé sonnom avec Genzaemon quiest le même nom que sonpère. Quand il a eu 40 ans, ila cédé son travail à son petitfrère.

Et puis il a commencé àpeindre. D’abord, Jakuchû aappris la technique del’école Kano ; ensuite, il apeint de façon réaliste. Il apeint beaucoup de fleurs etd’oiseaux.

Par Sachiko

Sachiko

Jakuchû Itô

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LJanvier 2012

Savez­vous qui a inventé lapile ? On ne peut pas en créerune à partir de rien. Je vaisvous présenter un précurseuret deux inventeurs de la pile.

Luigi Galvani(1737­1798)

C'était un professeurd'anatomie italien. Il adécouvert que, quand deuxmétaux différents touchaientdes pattes de grenouille, ellesse convulsaient. Grâce à unequestion d'un de ses élèves, il

a découvert que de l'élec­tricité s'y produisait.

Alessandro Volta(1745­1827)

C'était un physicien italien. Ila réfléchi aux recherches deGalvani mais il s'intéressaitaux deux métaux différentsplutôt qu'aux pattes degrenouille. Il a constaté quede l'électricité se produisaitquand on mettait une piècehumidifiée avec de l'eau saléeentre un disque de cuivre et

un disque de zinc. Il en aentassé 50 ou 50 comme unpilier et il a inventé la pile deVolta. Il l'a expérimentéedevant Napoléon Ier.

Sakizô Yai(1864­1927)

Il est né à Nagaoka à Niigata.Quand il avait 3 ans, sonpère, qui était samuraï, estdécédé. Il aimait actionnerdes appareils depuis sonenfance et il est donc devenuhorloger. Après, puisqu'il est

Je vous pose une devinette : c'est un petit cylindre dur ; il y a plusieurs dimensions ; etça permet d'actionner un jouet, un réveil,... Qu'est­ce que c'est ? C'est une pile, objet quimanquait pour les lampes de poche après le séisme de mars 2011...

L'invention de la pile

Katsuko YoshinoPar Katsuko Yoshino

Science ­ B1

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arrivé avec 5 minutes deretard à l'examen de l'écoleindustrielle, il n'a pas pu yentrer. Donc il a étudié leshorloges étrangères le soir entravaillant pendant lajournée. En 1885, il a inventél'horloge électrique conti­nuelle.

Mais elle marchait avec unepile liquide à cette époque, cen'était pas pratique. Il a faitdes recherches sur une pilesèche. En 1889, il a amélioréle charbon alors utilisé et il a

réussi à inventer la pilesèche. Mais il n'a pas faitbreveter son invention àcause du prix du brevet tropcher pour lui qui étaitpauvre.

En 1892, un sismographe quiutilisait sa pile sèche a étéexposé à l'exposition univer­selle de Chicago. Cette pileest devenue célèbre. Après,elle a été copiée par d'autrespersonnes. En 1883, enfin, il aobtenu le brevet de la pilesèche, il y a 118 ans.

*** ***

Grâce à eux, aujourd'hui, lapile sert à tous les appareilsélectriques portatifs commeles dictionnaires électro­niques. Dans l'avenir, la pileévoluera encore. *

De gauche à droite : L. Galvani, A. Volta et S. Yai.

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Souvenirs ­ A1

Dans la classe, il y a neuf femmes, trois hommes et une enseignante :une infirmière, une cuisinière, un professeur d’école,etc. Nous étudionsle français amicalement. (Texte par M.)

Dans la classe du 4 décembre, nous avons parlé des anniversaires.«  C’est quand ton anniversaire  ?  » «  C’est le 17 décembre.  » Je necomprends pas la prononciation. Ça se prononce / desɑ̃bʀ / mais jeprononce / desɛmbɛ /. (Texte par H.)

Miyuki est la plus jeune et amusante de la classe. Elle est aimée detout le monde. Elle a eu vingt ans. Au Japon, on devient majeur à l’âgede vingt ans. Nous avons décidé de fêter son vingtième anniversaire.Le restaurant est tout proche du quartier touristique « Minato­miraï »à Yokohama. C’est le restaurant italien « la Tenda Rossa ». J’ai réservéce restaurant. (Texte par Y.)

Trois autres personnes ont célébré leur anniversaire en plus de Miyuki.(Texte par M.)

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Nous avons mangé italien. Voilà le menu. Entrée : assiette garnie denavet rouge, anchois et salade. Pâtes : penne. Poisson : dauradefrançaise. Dessert : gâteaux. (Texte par Y.)

Nous avons parlé de beaucoup de choses  : de nos passe­temps, demariage, de Nogué (c’est un quartier à Yokohama), de travail et pourquelle raison on voudrait parler français, etc... (Texte par M.)

Ça a été une excellente fête ! Nous avons beaucoup ri. Nos visages ontdébordé de sourires. Du vin avec mes camarades, parler dans les rueset la fête avec des chants : c'est génial, non ? Miyuki, le premier rôlede la fête, a été émue quand elle a reçu des cartes d’anniversaire. Elleétait très contente grâce à nous. Mais je pense que, nous aussi, nousétions contents grâce à elle. Si ça n'avait pas été l'anniversaire de Miyuki, nousn'aurions pas fait la fête et nous n'aurions pas passé de bons moments. Nous noussommes connus grâce à la fête. Nous avons différents boulots, âges et parcours de lavie, mais nous nous sommes réunis joyeusement ici. Comme c'est merveilleux ! Enfin,je vais dire à Miyuki « Bon anniversaire! Merci beaucoup ! » (Texte par J.)

C’était une fête joyeuse. On a passé un très bon moment. Après environdeux heures, la fête a fini. Et on est sortis du restaurant italien où on afait cette fête et on a marché vers la gare ensemble. Pendant ce temps,on bavardait gaiement tout le temps et on a pris beaucoup de photosavec de bons visages. On est arrivés à la Gare de Sakuragicho. J’ai eu

l’impression d’y arriver très vite. J’ai quitté mes camarades là en disant au revoir. Etaprès, j’ai marché dans les rues de Nogué. C’est un quartier que j’adore. Je ne pouvaispas encore rentrer chez moi parce que je voulais être un peu avec mes charmantssouvenirs. Nous étions en décembre, il faisait un peu froid mais mon cœur était trèsdoux. (Texte par S.)

Neuf mois sont déjà passés depuis que nous avons commencé à étudierle français. Est­ce que nous avons avancé  ? Comment savoir  ? Veuillezdemander à notre professeur  ! En tout cas, nous pouvons continuer lefrançais. Et nous faisons encore une fois une nouvelle fête en janvier  !(Texte par T.)

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Je m’appelle Miyuki. Le neuf novembre, c’estmon anniversaire. Maintenant, j’ai vingt ans. Jepeux boire. (Texte par Miyuki)

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Ah Bon ?! No5, janvier 2012. Conçu et édité par des élèves et enseignants del'Institut franco­japonais à Yokohama (www.institut.jp). Directeur depublication, responsable du projet, design et maquettte : FLQ ­ Frédéric Lauray­Quantin ([email protected]). Comité de rédaction et rédacteurs : NoraChraline, Miki, Noriko, Reiko et Tomonori. Merci à toutes les personnes nousayant fait parvenir articles et photos. © 2012 Journal Institut. Textes, photos etdessins restent la propriété de leurs auteurs respectifs. Les opinions expriméesdans les articles n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas celles desinstitutions mentionnées. Réalisé avec le logiciel Scribus.

ahbon?!

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