AfricaRice Rapport annuel 2000

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Rapport annuel

ADRAO

2000

Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest

West Africa Rice Development Association

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© Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO/WARDA) 2002

L'ADRAO exhorte les lecteurs à faire un bon usage de cet ouvrage. Une citation correcte est requise.

ADRAO (Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest), 2002.Rapport annuel 2000. Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 pp.

Cette publication est aussi disponible en anglais, sous le titre : WARDA Annual Report 2000.

Traduit de l'anglais et corrigé

ISBN 92 9113 232 2

Couverture : Paysannes avec leur recolte de variétés de NERICA en zone forestière de la Gambie

Impression et relure : Pragati Offser Pvt. Ltd., Hyderabad, Inde

ADRAO01 B.P. 2551Bouaké 01Côte d’Ivoire

Tél. (225) 3165 93 00/31 63 45 14Fax (225) 3165 93 11/31 63 47 14

(225) 22 4118 07E-mail : [email protected]

Site web : http://www.warda.cgiar.org/

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Table des matièresAvant-propos 1

Bilan et perspectives 5

Points saillants des activités 9

Gestion intégrée des cultures : pour une diffusion àgrande échelle dans les champs paysans 9

Une petite mouche à gros problèmes : la cécidomyieafricaine des galles du riz 20

Le virus de la panachure jaune du riz 27

Développement de modèles informatiques pour lacompétition riz-adventices au Sahel 39

Profil d’un pays donateur : le Canada 45

Annexes 55

L’année en revue : 2000 55

Etats financiers 64

Conseil d’administration 68

Cadres de l’ADRAO et chercheurs d’institutions coopérantes 69

Chercheurs-visiteurs 71

Activités de formation 73

Publications 76

Sigles et abréviations 81

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Rapport annuel ADRAO 2000Avant-propos

Message du Directeur général et duPrésident du Conseil d’administration

CETTE ANNÉE 2000 a fait l’objet de beaucoup de spéculations chez les « prophètes du chaos » et la menaceinformatique mondiale annoncée dans le scénario Y2K n’en était pas la moindre. Heureusement, il s’est avéré que la plupart

de ces prophètes ont eu tort. Pour l’ADRAO, l’année 2000 a plutôt été une année « normale » avec la poursuite des activités intensesqui ont caractérisé 1999. Oui, l’an 2000 a aussi été, pour nous, une année très active, mais non sans motif de satisfaction.

La quatrième Revue externe des programmes et de la gestion (REPG) de l’ADRAO a été achevée en février. Le rapport a décriten termes élogieux l’excellence de notre science et l’efficacité de nos approches de partenariat. Il a souligné et salué la directionpour la mise en place d’orientations stratégiques et de nouvelles politiques et procédures pour un fonctionnement efficace duCentre. Quelques commentaires de ce rapport ont été cités dans notre message de l’an dernier.

Comme pour confirmer l’excellente évaluation de la REPG, l’ADRAO a reçu l’édition du « Millénaire » du Prix GCRAI duroi Baudouin pour son succès dans l’hybridation interspécifique du riz, le développement des NERICA et des approchesparticipatives efficaces dans la diffusion des technologies. Ce prix apporte une reconnaissance internationale à nos réalisations etvient appuyer les efforts que nous menons en vue d’une augmentation de la productivité du riz dans la région de notre mandat.

Impressionnée par la transformation réussie de l’ADRAO et son caractère unique d’institution africaine à succès, la HarvardBusiness School a entrepris une étude de cas « WARDA: Leading a rice revolution in West Africa ». Pour plus de détails sur cepoint et nos autres activités, se référer à L’année en revue : 2000, page 55.

Au cours de l’année, nous avons terminé une étude sur l’impact de l’amélioration variétale du riz en Afrique de l’Ouest. L’étude,parrainée par le Groupe d’étude et d’évaluation de l’impact du GCRAI, a analysé les gains financiers imputables à l’utilisation descultivars améliorés dans sept pays, grands producteurs de riz dans la région : la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, leNigeria, le Sénégal et la Sierra Leone. En moyenne, le renforcement et le transfert génétiques ont augmenté les revenus nets despaysans de 100 $ EU par hectare ; cependant les gains étaient inégalement répartis à travers les écologies : 232 $/ha pour les bas-fonds irrigués, 163 $ pour les bas-fonds pluviaux, 69 $ pour le riz de mangrove et 32 $ pour le riz en eau profonde/riz flottant etle riz de plateaux. En gros, on estime que l’amélioration variétale a contribué pour environ 374 millions de $ au 1,85 milliards de $de l’économie rizicole des sept pays, en 1998. Les projections de 2004 sont prometteuses : un taux d’adoption de 10 % des variétésde plateau nouvellement développées (comprenant des NERICA) rien qu’en Côte d’Ivoire, au Ghana et en Sierra Leone donneraitune contribution de près de 8 millions de $ par an, tandis qu’un taux d’adoption de 25 % – scénario plausible à la lumière de notreexpérience en Guinée – ajouterait environ 20 millions de $ par an, à l’économie de ces pays.

Vers la fin de l’année, le Directeur général de l’ADRAO a accepté la responsabilité de présider le sous-comité Afriquesubsaharienne du Comité des directeurs de centres (CDC) du GCRAI. Dans l’immédiat, cette responsabilité comportait deuxactivités principales venant en réponse aux décisions du GCRAI à la Semaine des centres internationaux 2000. La première étaitde guider le processus de planification régionale, de fixation des priorités et de coordination/intégration des activités du GCRAIen Afrique subsaharienne. La deuxième est de développer une Initiative à l’échelle du système sur l’impact du VIH/SIDA surl’agriculture.

Au mois de décembre, c’est avec beaucoup de regret que nous avons assisté au départ de Michael Goon, Directeur généraladjoint, chargé de l’administration et des finances. Michael avait intégré l’équipe de gestion en début 1998 et nous a

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Rapport annuel ADRAO 2000Avant-propos

Le Directeurgénéral del'ADRAO,Kanayo F.Nwanze (àgauche) et lenouveauPrésident duConseild'administra-tion, LindsayInnes, élus en2000

significativement aidé à réduire notre déficit opérationnel, il a mis en place des structures de gestion financière qui continuerontde renforcer l’ADRAO en rendant sa gestion plus saine dans les années à venir. En juillet, nous avons aussi dû dire au revoir à AmirKassam, Directeur général adjoint chargé des programmes, parvenu à la fin de ses deux années de disponibilité octroyées par laFAO.

Ces changements ont été le prélude à un exercice de re-classification et de restructuration. Les deux postes de directeur généraladjoint sont en train d’être remplacés par des postes de directeur. Conformément aux recommandations de la REPG, le Programmed’appui aux politiques (Programme 3) et le Programme de développement des systèmes et transfert de technologies (Programme 4)ont fusionné en un programme « Programme des politiques et du développement rizicoles » (nouveau Programme 3).

L’année dernière, nous avons eu l’arrivée de : Godwin Akpokodje (chercheur-visiteur économiste des politiques, Station duNigeria), Aliou Diagne (économiste évaluation de l’impact), Marie-Josèphe Dugué (coordinatrice régionale du Consortium bas-fonds, Coopération française), Olaf Erenstein (économiste de la production), Pierrick Fraval (économiste gestion de l’eau, Stationdu Sahel, IWMI/Cemagref), Assétou Kanouté (chercheuse transfert des technologies, chercheuse-visiteuse), Mohamed Kebbeh(économiste de la production, Station du Sahel), Augustin Munyemana (chercheur développement de technologies participatives,Station du Nigeria, université de Hohenheim), Hla Myint (analyste des données, volontaire des Nations Unies), Myra Wopereis-Pura (responsable de transfert des technologies, volontaire des Nations Unies) et N’guéssan Yoboué (chercheur ressourcesgénétiques, chercheur-visiteur).

Le temps, où il fallait réfléchir seulement à des solutions « à application fixe » uniques pour résoudre des problèmes uniquesen agriculture, est révolu. Le thème du rapport de cette année est « la gestion intégrée », que ce soit au niveau de la culture ou àcelui d’un ravageur particulier ciblé.

Un des avantages des stations externes est la possibilité qu’elles confèrent aux activités de recherche-développement à longterme. Notre station Sahel dans le nord du Sénégal s’active depuis plus de dix ans dans la recherche sur le riz irrigué au Sahel et,actuellement, un ensemble substantiel de connaissances et de technologies est disponible pour nos partenaires et clients ultimes(les paysans). Le moment est venu de rassembler toutes les composantes et de commencer une diffusion à grande échelle de conseilset de technologies qui peuvent avoir un impact significatif sur la riziculture irriguée dans le Sahel. Le premier article de ce documentexamine ce point : comment nous avons développé ces composantes etcomment nous entendons promouvoir la gestion intégrée des cultures danscette écologie à haut potentiel (p. 9).

Il est à déplorer, que ces dernières années, nos rapports annuels ontmalheureusement un peu négligé le royaume des déprédateurs, en particulierles insectes et les maladies. Cette année, nous vous mettons à jour sur notretravail en matière de gestion intégrée des déprédateurs par rapport à descontraintes clés dans la région.

La cécidomyie des galles du riz est le principal ravageur du riz pluvialde bas-fonds dans des « poches » concentrées dans quatre de nos paysmembres ; elle provoque des pertes allant de 45 à 90 % (p. 20). La panachurejaune du riz (RYMV) est un grand problème dans le riz irrigué et le riz debas-fonds dans toute la région, causant, elle aussi, des pertes importantes.Nous analysons l’énorme effort de criblage, visant à développer unerésistance à cette maladie, et d’autres composantes de la gestion intégrée(p. 27).

Les adventices constituent un autre groupe d’ennemis majeurs du riz.Dans ce cadre, notre approche intégrée utilise la modélisation qui aide àguider notre travail d’amélioration variétale. L’objectif visé est la compéti-tivité vis-à-vis des adventices et le modèle est utilisé pour déterminer

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Rapport annuel ADRAO 2000Avant-propos

comment certains types de plants théoriques se comporteraient dans les systèmes de semis direct du Sahel. Ceci donnerait à nossélectionneurs des caractéristiques cibles à rechercher pour améliorer la compétitivité vis-à-vis des adventices au niveau desvariétés de riz irrigué (p. 39).

Cette année, le profil d’un pays donateur porte sur le Canada. Un ensemble diversifié de thèmes de recherche a été financé parle gouvernement canadien soit par la voie de subventions directes soit par des fonds octroyés à travers le Centre de recherche pourle développement international (CRDI), et nous sommes particulièrement reconnaissants de leur engagement continu dans notreprogramme central par le biais de subventions à usage non restreint (p. 45).

Nous ne pouvons terminer de parler de l’an 2000 sans faire mention de la situation sécuritaire dans notre pays hôte. Commebeaucoup d’entre vous le savent, la Côte d’Ivoire a traversé une période de transition difficile entre le coup d’état en décembre1999 et la mise en place d’un président démocratiquement élu, en octobre 2000. Les différents troubles socio-politiques, tout aulong de l’année, n’ont pas manqué d’avoir un impact sur les opérations de l’ADRAO avec notamment l’invasion de nosinfrastructures par des troupes militaires rebelles au cours d’une mutinerie en juillet. Dans l’ensemble, cependant, ces troubles n’ontpas eu un grand impact, mais plutôt un impact indirect, il s’est traduit par des restrictions sur les voyages à l’intérieur du pays etun arrêt de travail de plusieurs jours à notre siège. Le rythme du travail vital de l’ADRAO a pu être ralenti à certains moments del’année, mais il n’a jamais été arrêté – trop de personnes, de générations actuelles et futures, dépendent de la révolution agricoleen Afrique subsaharienne pour que notre travail s’arrête.

Le dernier point, mais pas le moindre, un mot de remerciements à tous nos partenaires, des donateurs aux paysans, desinstitutions de recherche avancée aux services nationaux de recherche agricole et de vulgarisation, de la communauté GCRAI àcelle des ONG et tant et tant d’autres : sans vous, l’ADRAO ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Sans vous l’ADRAO n’atteindrapas ses potentialités dans le domaine de la recherche-développement rizicole et la diffusion de l’information et des technologiesen Afrique de l’Ouest et du Centre. Sans vous, les riziculteurs de la région seraient confrontés à un avenir sombre. Nous nousassocions à eux pour vous dire : « Merci ».

Kanayo F. Nwanze N. Lindsay InnesDirecteur général Président du Conseil d’administration

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Rapport annuel ADRAO 2000Bilan et perspectives

Vers plus de riz africain pour combattrela pauvreté en Afrique subsaharienneMonty P. JonesDirecteur adjoint de la recherche

L’ANNÉE 2000 a été une année active et fructueuse pour l’ADRAO avec le point culminant de l’attribution du prix GCRAIdu Roi Baudouin obtenu pour le développement du « nouveau riz pour l’Afrique » (NERICA). Les NERICA sont aujourd’hui

une composante clé de la stratégie de recherche de l’ADRAO pour lutter contre la pauvreté et pour la sécurité alimentaire et laprotection de l’environnement en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’ADRAO est en train de développer une gamme de matérielsgénétiques en tirant profit du pool génique du riz africain en vue de couvrir toute la diversité des environnements rizicolesd’Afrique. Combiné à des techniques de gestion des ressources naturelles, ce matériel génétique fournit aux paysans un panierd’options qui ont un grand potentiel d’amélioration de la production locale de riz, des moyens d’existence des ménages et deréduction des importations tout en veillant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité.

Vu l’intensification croissante des terres de plateaux et leur fragilité inhérente, les gains potentiels de production dans lessystèmes riz pluviaux sont plutôt modestes. La recherche appliquée de l’ADRAO vise des gains de productivité durables tout enveillant à l’équilibre environnemental dans les systèmes de production en bassins versants sous intensification. Notre stratégieconsiste à : (i) stabiliser les systèmes pluviaux de plateau à travers une meilleure gestion des sols et des cultures, et (ii) réduire lapression sur les plateaux en rendant la culture des bas-fonds adjacents plus attractive et plus durable. Notre recherche sur ledéveloppement de technologies vise différents stades de transition entre les systèmes de culture extensive et intensive. Comme lalimitation de la main d’œuvre reste une contrainte importante au cours des premiers stades de transition des systèmes exploitantles sols vers des systèmes les conservant, notre recherche vise le développement de solutions techniques peu exigeantes en maind’œuvre et respectueuses de l’environnement. Les sols de plateaux peuvent être intensifiés durablement, ceci a été démontré enGuinée où, les lignées NERICA progressent rapidement et donnent l’opportunité aux paysans de cultiver des légumineuses au coursde la même saison en raison de leur cycle court par rapport aux cultivars traditionnels. Le succès des NERICA en Guinée est basésur une combinaison de la sélection variétale participative (PVS), des systèmes communautaires de production de semences(community-based seed systems, CBSS), de la motivation des paysans et d’un appui solide du gouvernement. L’expérience de laGuinée montre qu’un environnement favorable est essentiel. Ceci peut nécessiter des interventions politiques pour faire face auxcontraintes institutionnelles ou au développement de meilleurs systèmes de transformation, de commercialisation et de distributiondu riz. Le CBSS est une réponse certaine pour remédier à la faiblesse des systèmes nationaux de multiplication de semences deriz pluvial.

La stratégie de recherche pour les bas-fonds reconnaît que l’intensification n’est durable que s’il y a maintien de la base deressources naturelles, y compris la biodiversité des cultures et de l’écosystème. Les approches techniques d’intensification doiventcependant être différentes pour les systèmes de production ruraux limités en termes de main d’œuvre d’une part, et pour les systèmesde production limités en termes de surfaces, d’autre part – à l’exemple des bas-fonds péri-urbains. Pour les zones rurales, nousdéveloppons des variétés de riz à faible niveau de gestion avec une résistance à des contraintes biotiques et abiotiques multiples

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issue de différentes sources génétiques ; nous développons aussi des pratiques de gestion de l’eau et de la fertilité des sols à la portéedes paysans ; une fois combinées, ces pratiques feront de la riziculture de mangrove une activité économiquement attractive etécologiquement saine. Ceci permettra également aux petits producteurs sans ressources de se déplacer graduellement des terresfragiles des plateaux vers les terres plus robustes des bas-fonds.

La recherche sur les systèmes de bas-fonds limités en surfaces et à forts taux d’intrants ne visera, cependant, pas nécessairementune intensification plus prononcée. Nous cherchons plutôt une plus grande diversification en développant des rotationséconomiquement attractives et des systèmes de gestion sols-cultures qui protègent l’environnement et améliorent l’efficacité desintrants. Les approches participatives avec les paysans sont la charnière de notre stratégie en vue d’une bonne adaptation localeet une acceptation des techniques obtenues. La stratégie est donc de développer des méthodes de culture des bas-fonds rentables,sans danger pour la santé humaine, fournissant une certaine sécurité locale pour l’alimentation et les revenus, nécessitant peud’investissements initiaux et permettant des calendriers individuels suffisamment flexibles pour l’utilisation de la main d’œuvre.Ces systèmes doivent s’appuyer sur des variétés qui ont une résistance horizontale (à spectre large) aux principales contraintesbiotiques locales.

Le développement d’une production maraîchère dans les systèmes à base riz fournit d’importantes opportunités en termes dediversification (génération de revenus, alimentation) et d’intensification (optimisation de l’utilisation des ressources) dans larégion cible de l’ADRAO, en particulier les bas-fonds péri-urbains. Nos efforts d’investissement en vue d’initier une recherchecomplémentaire sur la culture maraîchère dans la région commencent à porter des fruits. A la fin 2000, trois nouveaux projets avecdes fonds à usage restreint sont devenus opérationnels. Ces projets comportent le recrutement d’un chercheur-visiteur et d’unspécialiste en cultures maraîchères.

En complément aux projets de production maraîchère dans les systèmes riz, l’ADRAO a initié un nouveau projet péri-urbainen 2000, cette fois encore avec un financement à usage restreint. Le projet est intitulé « Evolution des systèmes agricoles dansles bas-fonds péri-urbains d’Afrique de l’Ouest et développement de politiques et de technologies pour leur intensificationdurable ». Il vise l’intensification durable des bas-fonds péri-urbains à travers (i) l’identification de zones et de conditionsfavorables à l’intensification ou à la diversification des bas-fonds, ou les deux à la fois ; (ii) le développement de technologies etd’outils d’aide à la décision qui réduisent les déséquilibres qu’entraîne la performance économique sur l’environnement ; (iii) laproposition d’options pour les bas-fonds actuellement peu exploités le long du gradient zone rural – zone péri-urbaine.

Le renforcement des capacités régionales de conception, de planification et mise en œuvre de la recherche rizicole a desimplications non seulement pour l’amélioration de la livraison et de l’impact de la recherche, mais aussi sur la formation d’un capitalhumain et social au sein des acteurs et des communautés ciblées. Nos activités de formation comportent une série de formationsspécifiques et des programmes comme les ateliers internationaux, des formations pratiques telles que le programme de chercheurs-visiteurs et des bourses de stage à l’ADRAO, le renforcement des capacités des formateurs au niveau régional, les conférences etcolloques internationaux, le développement et la diffusion des matériels de formation, la production de guides, des études etrapports sur « l’état des lieux » en matière de recherche rizicole. Plus de 100 chercheurs riz d’Afrique de l’Ouest et du Centre ontassisté à la première réunion de Revue régionale de la recherche rizicole pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, en avril 2000.Beaucoup de contributions de qualité ont été présentées, elles seront bientôt publiées dans les comptes rendus de la réunion.

En plus des réalisations évoquées dans les chapitres de ce rapport annuel, il y en a d’autres qui méritent d’être mentionnées.L’ADRAO a continué à élargir la base du matériel génétique du riz ouest africain par l’introgression réussie de gènes utiles del’Oryza glaberrima indigène dans l’Oryza sativa. Nous continuons à développer des descendances interspécifiques qui tolèrentet résistent mieux aux principaux stress limitant le rendement en Afrique de l’Ouest que sont la sécheresse, la panachure jaune duriz (RYMV) et l’acidité des sols. Ces descendances ont aussi une bonne qualité de grains, des niveaux de rendement hauts et stableset produisent bien sous des conditions paysannes à faibles et à hauts niveaux d’intrants. Elles sont en train d’être adoptées par lespaysans.

Des approches participatives de développement et de diffusion de technologies sont en train d’être adaptées et adoptées dans17 pays en Afrique de l’Ouest et du Centre par l’ADRAO et ses partenaires nationaux afin de faciliter l’implication des paysans

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dans les processus. Ces approches permettent une diffusion accélérée des nouvelles technologies, puisque les paysans eux-mêmessont au premier plan dans la sélection des matériels acceptables sur la base de leurs propres critères. Elles ont aussi permis unfeedback aux programmes de développement de technologies de l’ADRAO et fourni des informations directes sur les processusde diffusion de technologies, en mettant en exergue les technologies prometteuses qui s’attèlent aux besoins des populationsagricoles rurales d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces approches ont déjà eu de beaux dividendes parce qu’en plus del’accélération du développement de nouvelles variétés, elles aident à jauger l’acceptabilité des matériels disponibles et à stimulerla demande des nouvelles variétés.

Notre recherche sur la gestion des cultures et des ressources naturelles (GCRN) dans les systèmes de plateau a montré lepotentiel de l’utilisation des légumineuses comme cultures de couverture et les bénéfices du phosphate naturel sur ces sols pauvres.Ces technologies, en combinaison avec des variétés interspécifiques compétitives contre les adventices et adaptées à l’acidité dessols, permettront aux petits producteurs de stabiliser la culture de riz en plateaux avec une concentration de leurs cultures sur dessurfaces limitées, ce qui réduirait les pratiques destructives de cultures sur brûlis. Les rendements se stabiliseront tandis que laproductivité de la main d’œuvre augmentera.

Le contrôle de l’eau et l’accès aux marchés sont des facteurs clés qui influencent les perspectives d’intensification et dediversification des cultures dans les systèmes de bas-fonds pluviaux. Compte tenu de l’étendue des bas-fonds, environ 20 millionsd’hectares rien qu’en Afrique de l’Ouest, l’impact potentiel des pratiques GCRN améliorées sur la sécurité alimentaire est énorme.Parmi les options, il y a la culture de légumineuses, de légumes et de tubercules en saison sèche et la double culture de riz. Larétention et le recyclage de l’azote des sols de plateaux in situ par le biais de cultures à enracinement profond (ambrevades, parexemple), la capture de l’azote prédisposée à la perte dans les franges hydromorphes ou dans les niches proches des zones deriziculture dans les bas-fonds pourraient réduire les pertes de N dans l’atmosphère. La gestion des éléments nutritifs à travers unebonne utilisation de l’azote, du phosphore, du potassium et du zinc en combinaison avec des variétés de bas-fonds tolérantes aufer fournit une technologie qui peut augmenter la productivité et la production de riz dans les marécages à toxicité ferreuse.L’utilisation de cultivars tolérants, associée à une bonne gestion de l’eau et des éléments nutritifs pour réduire la toxicité ferreuse,aidera à étendre la riziculture de marécages dans les systèmes de bas-fonds.

La gestion des cultures et des jachères ainsi que la rotation ont un impact profond sur la croissance des adventices et sont descomposantes importantes de stratégies de gestion intégrée. Des pratiques de gestion ont été identifiées, qui réduisent substantiel-lement la croissance des adventices à différents niveaux de la toposéquence, en zone humide et dans les écologies irriguées du Sahel.Dans ces dernières, il a été démontré que c’est l’amélioration du timing d’application plutôt que la quantité des intrants qui peutoccasionner une augmentation de rendement de 50 %, dont la moitié est due à l’amélioration de la lutte contre les adventices.

Une part importante de la recherche sur les adventices a été menée en appui aux activités d’amélioration variétale en vue dedévelopper des types de plantes compétitives contre les adventices. Des méthodologies ont été développées, permettant de faireun criblage en masse des cultivars de riz pour leur capacité à lutter contre les adventices et ainsi de sélectionner, à un stade précoce,des lignées ayant ce critère parmi les nombreuses descendances interspécifiques.

Nous pensons que ces études vont contribuer de façon significative au boom attendu dans la production régionale de riz, quiproviendra probablement de différents milieux hydrologiques et différents systèmes de gestion de l’eau. Les nouvellestechnologies qui découleront de ces études induiront des techniques de gestion de l’eau à faible coût et des types de plantes peuexigeantes en terme de gestion qui, à leur tour, inciteront à l’intensification de la riziculture dans les bas-fonds. Pour les plateaux,des variétés interspécifiques peu exigeantes en terme de gestion, compétitives contre les adventices et répondant bien aux intrantssont déjà disponibles et les paysans sont en train de les évaluer à travers la recherche participative. Tout cela permettra une stabilitédes rendements et incitera les paysans sans ressources à remplacer les éléments nutritifs extraits du sol dans les systèmes de jachèrescourtes. La réhabilitation à long terme des systèmes de plateaux déstabilisés nécessitera aussi des investissements plus substantielsdans la qualité de la base de ressources. Le défi majeur sera d’assurer la diffusion de ces technologies aux paysans pauvres, auxSystèmes nationaux de recherche agricole et de vulgarisation (SNRAV), aux Institutions de recherche avancée (IRA) et auxOrganisations non-gouvernementales (ONG) de façon à ce qu’ils puissent les adopter et les adapter à leurs propres besoins. Notre

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travail PVS et CBSS est un premier pas dans la bonne voie. L’approche de gestion intégrée des cultures pour les systèmes irrigués,amplement traitée dans ce rapport, en est un autre. Mais, de telles activités exigent un environnement propice et c’est sur ce pointque se concentre notre recherche sur les politiques : fournir des options qui incitent à la mise en place d’environnements propices,y compris la sensibilisation des décideurs politiques sur les bénéfices potentiels des technologies riz pour l’allègement de lapauvreté et le développement rural. Ceci, à son tour, doit mener à une action renouvelée pour lever les contraintes socio-économiques au développement rizicole.

En conclusion, l’année 2000 a été fructueuse mais, beaucoup reste à faire pour produire plus de NERICA et de technologiescomplémentaires afin de lutter contre la pauvreté en Afrique. Comme indiqué dans ce rapport (voir p. 1 et 58), le potentiel de succèsest élevé : par exemple 25 % d’adoption des NERICA dans trois pays (Côte d’Ivoire, Guinée et Sierra Leone) d’ici 2004 ajouterait20 millions de $ EU par an à l’économie de ces pays. Nous voudrions remercier tous nos partenaires en aval et en amont pour leursefforts. Nous espérons renforcer nos activités de collaboration avec vous dans les années à venir.

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

Gestion intégrée des cultures : pour unediffusion à grande échelle dans leschamps paysans

Ces quelque dix dernières années, le programme de rechercheau Sahel de l’ADRAO a couvert de nombreux aspects dudéveloppement et de l’évaluation des variétés, ainsi que de lagestion des ressources naturelles et des cultures. Des études decaractérisation ont été menées avec des centaines de paysansdans plusieurs pays du Sahel en vue d’identifier et de s’atteleraux questions socio-économiques appropriées. Nous avonsbeaucoup appris sur la gestion des cultures au niveau del’exploitation et nous avons montré que beaucoup de techniquesfonctionnent bien. Ces dernières années nous avons commencéà rassembler ces techniques sous forme de « paniers » deconseils aux paysans, revenant à une approche de gestionintégrée des cultures (ICM). Des pratiques ICM ont été testéesavec succès et nous voulons maintenant mettre ces technologieset outils à la disposition d’un plus grand nombre de paysans.

Bref aperçu du programme SahelAvant 1989, les activités de l’ADRAO au Sahel étaientéparpillées à travers plusieurs sites, surtout le long du fleuveSénégal. En 1989, les activités de la Station Sahel ont étéregroupées dans le nord du Sénégal, avec des bureaux, des

laboratoires et une ferme de recherche à N’diaye (25 km à l’estde Saint-Louis) et des parcelles additionnelles de recherche àFanaye (180 km à l’est de Saint-Louis).

Au début des années 1990, dans les stations de recherche,le travail a été concentré sur la recherche stratégique en vued’étudier les interactions riz/environnement au Sahel. Un aspectimportant de celle-ci était, par exemple, les réponses physio-logiques (par variété) à la température et aux niveaux deradiation solaire. Cette étude a conduit au développement desmodèles de culture RIDEV et OryzaS. RIDEV aide à déterminerles dates de semis pour éviter la stérilité induite par le froid, etdonne les meilleures prédictions sur les calendriers culturauxsur la base du choix variétal, du site et de la date de semis.OryzaS utilise les données météorologiques (radiation du soleil,températures minimales et maximales) et des constantesphotothermales spécifiques aux variétés pour prédire lerendement potentiel et la durée de croissance d’une variétédonnée semée à une date donnée, sur un site donné. Les réponsesphysiologiques des variétés à la salinité (une contrainte majeuredans le delta du fleuve Sénégal et autres endroits) et le criblagedes variétés pour la tolérance à la salinité ont aussi été étudiés.Des essais ont été menés durant cette période pour suivre

LE PROGRAMME de recherche au Sahel de l’ADRAO existe depuis plus de dix ans. Au fil de cettepériode, nous avons beaucoup appris sur la gestion des cultures au niveau de l’exploitation et nous

avons montré que beaucoup de techniques fonctionnent bien. Le moment est venu de diffuser la nouvelleet de donner une dimension plus élevée à la riziculture irriguée au Sahel.

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

l’impact des doubles cultures continues sur la fertilité des sols(voir encadré « Essais de fertilisation à long terme »).

En même temps, nous avons sélectionné des variétés mieuxadaptées à l’environnement sahélien (haut rendement, cyclecourt, meilleure qualité de grains). Durant cette période, desvariétés prometteuses ont été testées en collaboration avecl’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et le servicede vulgarisation du Sénégal pour ce qui est du fleuve Sénégal,ainsi que la Société d’aménagement et d’exploitation des terresdu delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal etde la Falémé (SAED). Parmi les variétés évaluées, Sahel 108,Sahel 201 et Sahel 202 ont connu beaucoup de succès, ellesont toutes été homologuées en 1994 au Sénégal et plus tard enMauritanie (voir encadré « Sahel 108 et autres variétés de rizpour le Sahel »). Plusieurs autres variétés avec un potentiel derendement élevé ont été identifiées pour utilisation dans leprogramme de sélection.

En 1995, nous avons commencé à examiner de plus près lamanière dont les paysans gèrent leur culture de riz : que font-ils et quelle est l’influence des facteurs socio-économiques etbio-physiques sur leurs pratiques et performances ? Pour avoirune image juste de la riziculture dans la région, des sites d’étudeont été choisis au Sénégal, en Mauritanie, au Mali et au BurkinaFaso. Pour développer un contact étroit avec les paysans nousavons opté pour un partenariat véritable (une pratique encoreau stade embryonnaire à l’époque). Avant de commencer touttravail avec les paysans, on discutait avec les agents devulgarisation des SNRAV et les paysans eux-mêmes. Aprèsavoir discuté et partagé nos points de vue, nous demandionsdes volontaires dans chaque communauté visitée et les SNRAVaidaient à sélectionner les paysans pour le travail. MarcoWopereis, à l’époque agronome à la Station Sahel raconte :« Nous avons observé les pratiques paysannes, puis avonscomparé leurs performances avec les rendements prédits parnos modèles. » Il était clair que le potentiel des variétés seméespar les paysans n’était pas atteint sur la majorité desexploitations. « Peut-être que le problème principal était qu’ily avait une énorme variation entre les rendements des paysans ;il y avait quelques rares qui obtenaient des niveaux proches deceux des essais en station et prédits par OryzaS et il y en avaitbeaucoup d’autres qui produisaient des quantités minimalesdans des parcelles voisines, en utilisant les mêmes variétés ! »

Avec ces écarts de rendements évidents qui nécessitaientdes explications, Wopereis et son équipe ont commencé une

Essais de fertilisation à long terme

En changeant un système cultural existant ou en introduisant unnouveau, il est important de savoir si le nouveau système peutêtre durable. Un développement durable doit (1) maintenir ouaméliorer la production et/ou les services, (2) réduire le niveaude risque sur la production, (3) protéger le potentiel de ressour-ces naturelles et empêcher la dégradation de la qualité du solet de l’eau, (4) être économiquement viable et (5) socialementacceptable.

Même si les systèmes riz irrigué se sont avérés durables àtravers leur longue histoire en Asie, il se pourrait que ceci nes’applique qu’aux systèmes traditionnels. L’introduction desystèmes culturaux hautement intensifs avec jusqu’à trois sai-sons culturales par an et l’utilisation intensive d’engrais et depesticides, pendant la révolution verte, est relativement ré-cente – ne datant pas de plus de trente-cinq ans. En raison deschangements considérables associés à leur introduction, onpeut douter de la durabilité à long terme des systèmes moder-nes de riz irrigué. Des études ont montré des rendementsstagnants ou même en baisse associés à un déclin dansl’approvisionnement du sol en éléments nutritifs dans des systè-mes riz irrigué hautement intensifs. Les essais de fertilisation àlong terme (Long-Term Fertility Experiments, LTFE) sont un outilimportant pour l’analyse de l’impact des systèmes culturaux surla base de ressource du sol lorsqu’une même gestion decultures a été appliquée sur les mêmes parcelles pendantplusieurs décennies. Plusieurs LTFE de riziculture irriguée inten-sive ont été établis en Asie, mais ceux-ci sont rares en Afriquesubsaharienne. L’ADRAO dispose de deux de ces types d’es-sais dans deux environnements biophysiques différents au Sé-négal (à N’diaye et à Fanaye). Les deux essais ont été établisen 1991 et comportent six traitements avec application dedoses d’engrais et deux cultures de riz par an.

En 17 saisons consécutives, les meilleurs traitements dans lesdeux sites et pour les deux saisons ont donné en moyenne desrendements entre 7,1 et 7,5 t/ha par saison. Des tendancesnégatives de rendement ont été observées sur un site, maiscelles-ci pourraient s’expliquer par des conditions climatiquesmoins favorables au cours de ces dernières années. Dans lesdeux sites, une riziculture intensive sans application de phos-phore (pratique actuelle en Mauritanie) a donné des plants deriz déficients en P après seulement six saisons. Plus tard, la non-application de potassium combinée à l’enlèvement de toutela paille, a résulté en une baisse considérable du potassiumdans le sol. Les deux pratiques sont, par conséquent, considé-rées comme non-durable même si la non-application de K necausera pas une déficience rapide en raison des réservesconsidérables dans le sol et elle peut être retardée à travers unegestion appropriée de la paille de riz.

Ces résultats et le suivi de la qualité du sol en cours dans lesparcelles paysannes aident à développer des techniques ICMqui, non seulement, améliorent la productivité et la rentabilitédu riz irrigué, mais maintiennent aussi la qualité de la base deressource.

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

Un paysan compte lesramifications paniculaires dela variété Sahel 108 pour endéterminer le rendementpotentiel

Sahel 108 et autres variétés de riz pour le Sahel

Les variétés Sahel 108, Sahel 201 et Sahel 202 ont été homologuées pour le riz irrigué dans la vallée du fleuve Sénégal, en 1994, puis en1996, en Mauritanie pour la même écologie.

Les trois variétés avaient été introduites dans des pépinières distribuées par le Réseau international pour l’évaluation génétique duriz (INGER basé, à l’époque à l’IITA et sous auspices de l’IRRI) avant d’être sélectionnées par l’ADRAO au Sénégal et en Mauritanie.Sahel 108 était une variété IRRI, Sahel 201 venait du Sri Lanka et Sahel 202 de l’IITA.

Les variétés Sahel ont été homologuées à cause de leur performance meilleure par rapport aux vieux cultivars Jaya (de cycle moyen)et I Kong Pao (IKP, de cycle court), introduits vers 1970. Alors que Jaya a un potentiel de haut rendement, il ne tolère pas les conditionsde salinité du delta du fleuve Sénégal et son cycle ne permet pas une double culture. IKP, par contre, peut se cultiver en toutes saisons,mais il a une mauvaise qualité de grains et un potentiel de rendement plus bas que Jaya.

Sahel 108 a été ciblée pour la saison sèche, lorsque le cycle court est important pour permettre une double culture. Sahel 201 et 202de cycle moyen ont, elles, été ciblées pour la saison des pluies. Sahel 201 a été introduite pour son rendement élevé et sa tolérancemodérée à la salinité et Sahel 202 pour son rendement élevé et sa bonne qualité de grains.

Les variétés Sahel ont un rendement d’environ 10 % plus élevé que les variétés existantes en saison humide et Sahel 108 donne environ11 % de plus qu’IKP en saison sèche. Les gains de revenus nets par hectare sont encore plus impressionnants : Sahel 108 a un rendementde 18 % plus élevé qu’IKP en saison humide ; Sahel 201 donne 21 % et Sahel 202 environ 24 % plus de revenus que Jaya au cours de la mêmesaison. Le rendement de Sahel 108 est de 23 % plus élevé que celui d’IKP en saison sèche.

Et qui plus est, Sahel 108 arrive à maturité environ 15 jours avant Jaya, en saison humide. Cette précocité résulte en une économied’eau de 1 000 m3/ha. L’intensification de l’utilisation de Sahel 108 dans toute la vallée du fleuve Sénégal aboutirait à une économie d’aumoins 11 millions de m3 d’eau par an. En supposant une efficacité d’irrigation de 40 %, ceci représente 28 millions de m3 d’eau pompéeou une économie de fuel d’environ 400 000 $ EU. En outre, le cycle court ouvre de nouvelles perspectives de double culture sur la mêmeparcelle, doublant potentiellement le rendement annuel par hectare – environ 10 % des superficies exploitées au Sénégal, fontactuellement l’objet de double culture.

Les premières estimations du taux interne de rentabilité (IRR) basées sur des estimations d’adoption de 25 %, 10 % et 15 % pour Sahel 108,Sahel 201 et Sahel 202 en saison humide et 40 %, 5 % et 5 % pour les mêmes cultivars en saison sèche, sont assez importantes : 118 %. Versla fin 1999, la variété Sahel 108 occupait déjà 31 % des surfaces rizicoles du Sénégal dans la vallée du fleuve Sénégal en saison humideet 66 % en saison sèche, de ce fait l’estimation IRR est déjà dépassée. En 1999, les trois variétés Sahel occupaient environ 35 % des superficiesde riziculture en Mauritanie.

[Texte initialement publié dans le CGIAR Annual Report 1999, page 33]

série de tests agronomiques pour déterminer les facteursresponsables de la mauvaise performance sur la plupart desparcelles. Et Wopereis poursuit : « Nous avons développé unesérie d’outils de pratiques agricoles pour évaluer la productivitédes paysans par rapport aux rendements possibles » (voir articlesdans les rapports annuels 1998 et 1999). « En particulier nousavions examiné la gestion des adventices et de la fertilité dessols, les pratiques de récolte et post-récolte, ainsi que lecalendrier de toutes les activités agricoles. Nos résultats ontclairement montré que les pertes de rendements n’avaient pasune cause unique, mais qu’il y avait tout un ensemble de facteursqui affectaient les différents champs à un degré plus ou moinsélevé. » Cependant, la gestion des engrais et la lutte contre lesadventices étaient des dénominateurs communs et leur

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

amélioration était ce qu’il y avait de plus prometteur pour uneaugmentation de la productivité et de la rentabilité. A l’aidedes modèles OryzaS, RIDEV et FERRIZ – récemment mis aupoint – un cadre a été développé pour concevoir de nouvellesrecommandations d’utilisation d’engrais taillées sur lescaractéristiques des sols et le rendement potentiel. L’impactcombiné de la gestion améliorée des engrais et de la lutte contreles adventices s’est avéré durant la saison des pluies 1998,lorsque des essais participatifs avec des petits groupes depaysans ont été menés dans la vallée du fleuve Sénégal, auSénégal et en Mauritanie. Ces tests ont montré que l’applicationconjointe de ces deux recommandations pouvait facilementaugmenter le rendement de près de 2 tonnes par hectare, soitune augmentation de 50 % du rendement moyen de 4 t/ha(« Eléments nutritifs du sol et fertilisation dans le riz irrigué auSahel » Rapport annuel de l’ADRAO 1998, pp. 16-22). Desanalyses financières et de risques de l’utilisation d’engraisproposée ont montré des avantages sur les deux points : unemeilleure gestion (calendrier, dose et mode d’application) desengrais augmentait non seulement les revenus financiers (enmoyenne de 85 %), mais réduisait aussi les risques de pertesfinancières.

Assemblage des composantesPeut-être, que l’un des échecs majeurs de la recherche agricoledans le passé a été de se concentrer sur un seul facteur ouquelques facteurs comme moyens d’augmenter la production.Même si cela s’est avéré d’une certaine valeur, l’avantagedisparaissait lorsque les autres composantes de gestion descultures ne sont pas optimales. Stephan Häfele, à l’époqueétudiant PhD à la station explique : « Prenez par exemple notrerecherche sur la gestion des engrais et des adventices. Lorsquenous avions amélioré seulement la gestion des engrais, la moitiédes gains était perdue à cause des adventices. Et même là, lameilleure gestion des engrais et des adventices ne donnera rienavec un semis tardif ou une mauvaise variété qui restera stérileà cause des températures extrêmes. » Les facteurs quiinfluencent le nombre de sacs de riz que le paysan peutfinalement vendre sont nombreux. Nous sommes doncconvaincus qu’une amélioration durable n’est possible quelorsque tout le système de production est pris en compte etlorsque les problèmes sont abordés de façon holistique. « En

1998, nous avons pensé qu’il était temps de commencer àétudier la gestion intégrée des cultures », explique Wopereis,« nous avions accès à toute une gamme d’interventions degestion dont nous savions qu’elles augmenteraient laproductivité aux champs ou au moins pour lesquelles nousavions de bonnes raisons de le penser ». Sur la base de notretravail et de l’expérience des chercheurs des SNRAV, nousavions mis au point une série de recommandations de gestionintégrée des cultures pour la vallée du fleuve Sénégal (voirencadré « Options de gestion intégrée des cultures pour la valléedu fleuve Sénégal »). Puisque ces recommandations couvraientune bonne partie des pratiques de bonne gestion au niveau del’exploitation, elles ont aussi été utilisées pour les programmesde formation à l’intention des agents de vulgarisation au Sénégalet en Mauritanie. Pour faciliter la communication avec lespaysans participants, nous avons développé un poster qui illustreles pratiques recommandées de gestion des cultures (voirencadré « L’information imprimée »). En collaboration avecles services de vulgarisation, 30 de ces posters avec desrecommandations ICM ont été distribués aux coopérativespaysannes de la vallée du fleuve Sénégal.

Evaluation participative et caractérisationsocio-économique en MauritanieL’histoire de cette année commence en fait en 1999 avecl’arrivée de Mohammed Kebbeh comme chercheur-visiteur(agro-économiste) à la station Sahel. Il devait amener avec luiune nouvelle perspective de travail. « La performance despaysans n’est pas le simple résultat de contraintes bio-physiquesqui réduisent le rendement aux champs », explique-t-il, « enconsidérant leurs champs, les paysans ne voient pas seulementles facteurs biologiques ou météorologiques ; leur vie va au-delà de la parcelle de riz, jusqu’à leurs familles, leurscommunautés et l’environnement socio-économique général.Donc, il y a tout un ensemble de facteurs socio-économiquesqui entrent en jeu avec les effets de la nature ».

Pour capitaliser sur les succès des essais de 1998, l’équipea visité huit sites en Mauritanie durant la saison des pluies 1999et a ajouté au paquet ICM, le battage mécanique à l’aide de labatteuse-vanneuse promue par l’ADRAO. Cette fois-ci, deuxaspects furent analysés : l’évaluation participative du paquetICM par un plus grand nombre de paysans et par conséquentmoins de contrôle du chercheur sur les expériences et la

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

Options de gestion intégrée des cultures pour la vallée du fleuve Sénégal

Facteur Recommandation(s)

Préparation du sol Cultiver des sols appropriés (sols argileux lourds)Veiller à un bon labour et un bon nivelage

Semences Utiliser des semences certifiées pré-germées

Variété Saison sèche : Sahel 108 (bonne qualité de grains, sensible à la salinité) ou I Kong Pao (mauvaise qualitéde grains, tolérant à la salinité)Saison humide : Sahel 108, Jaya, Sahel 201 ou Sahel 202

Date de semis Déterminée à travers RIDEV pour éviter la stérilité des épillets due à la chaleur ou au froid

Taux de semis Semis direct : 100 kg/ha(semences certifiées) Transplantation : 40 kg/ha

Application d’engrais Les doses d’engrais sont ajustées sur les caractéristiques des sols, le rendement potentiel et la saison.Maximum : Triple super phosphate (TSP, 20 % P) ou diammonium phosphate (DAP, 20 % P, 18 % N) enapplication basale à 100 kg/ha ; plus urée (46 % N) à 250-300 kg/ha en trois applications : 40 % au débutdu tallage, 40 % à l’initiation paniculaire et 20 % à la montaison.Calendrier : guidé par RIDEV

Gestion des adventices Propanil à 6 l/ha plus 2,4-D à 1,5 l/ha appliqué quelques jours avant la première application d’urée(adventices avec 2-3 feuilles) plus un sarclage manuel avant la deuxième application d’urée

Gestion de l’eau Drainer les parcelles avant l’application des herbicides.Réduire le niveau d’eau à 3 cm durant 4-5 jours à l’application de l’engrais.Drainer entièrement la parcelle 15 jours après la floraison.

Récolte Récolter à maturité, c’est-à-dire lorsque environ 80 % des panicules sont jaunes.

Après-récolte Battre au cours des 7 jours qui suivent la récolte (à temps).De préférence utiliser la batteuse-vanneuse promue par l’ADRAO (ASI).

caractérisation de l’environnement socio-économique despaysans pour expliquer la performance des technologiesrecommandées.

Comme d’habitude, la pratique paysanne (TF) a étécomparée à la pratique ICM, mais cette fois-ci sur des parcellesplus grandes. Les pratiques ICM ont été supervisées par desagents de vulgarisation de la Société nationale pour ledéveloppement rural (SONADER), qui ont aussi suivi lespratiques de gestion des cultures des paysans échantillonnés,durant toute la saison. Tous les intrants des parcelles ICM (àl’exception des coûts de main d’œuvre, d’eau d’irrigation et depréparation du sol) ont été fournis aux paysans participants,mais les paysans ont pris l’entière responsabilité pour lesparcelles sous leur gestion personnelle (TF).

La caractérisation socio-économique a été faite à l’aided’enquêtes et d’évaluations participatives. Les évaluationsétaient informelles, il n’y avait pas de questionnaires, mais desdiscussions ouvertes avec les paysans. « Un facteur que nousavions estimé vital, c’était d’impliquer les paysans dansl’analyse des résultats. Trop souvent, les paysans ont été missous pression pour l’obtention de l’information, mais ils nevoient jamais les résultats des analyses et de ce fait lescomprennent moins encore ! En faisant l’analyse avec eux, nousavons montré que nous nous intéressons véritablement à leurspréoccupations et pas seulement à la collecte de données pournotre propre recherche », explique Kebbeh.

Les résultats de la caractérisation ont été disposés encouches, en commençant par une représentation graphique ou

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Figure 1. Des posters ont été utilisés pour permettre de visualiser les options recommandées de gestion des cultures, aucours de réunions avec les paysans. Celle-ci est relative à la variété Sahel 108 exploitée en semis direct, pendant la saisondes pluies dans la régions de Podor, Sénégal – le cycle naturel et les stades de croissances ont été simulés à l'aide duRIDEV et des données météorologiques locales

L’information imprimée

Notre implication dans l’approche participative au fil des ans a montré que souvent les paysans et les agents de vulgarisation ne disposentsimplement pas d’informations pertinentes sur les meilleures options de gestion des cultures. Nous avons essayé de surmonter ce problèmeavec l’introduction d’affiches ICM et le développement d’un manuel sur la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal.

Notre expérience a montré que les paysans n’ont pas besoin de recommandations rigides détaillant un paquet précis à adopter, maisplutôt d’options de choix parmi lesquels ils peuvent sélectionner ce qu’ils peuvent se permettre (en termes de main d’œuvre et definances) et qui leur seraient le plus bénéfique.

Le modèle RIDEV prédit la croissance du riz (il est spécifique aux variétés) et propose des recommandations sur le calendrier desprincipales interventions culturales. Ce modèle est utilisé par les agences de vulgarisation en Mauritanie et au Sénégal. Les recomman-dations de calendrier générées par RIDEV ont été tabulées et sont utilisées par les vulgarisateurs sur le terrain. Dans le but de « passer lemot », l’ADRAO, la SAED et l’ISRA ont développé une affiche simple à l’intention des organisations paysannes. Les affiches sont spécifiquesaux sites, aux saisons et aux variétés mais comme leur production est bon marché, on peut les fournir pour toutes les combinaisonsappropriées. D’autres informations appropriées sont fournies pour permettre aux paysans d’adapter leur calendrier à leur situationfinancière et leurs circonstances particulières. Comme la technologie ICM s’étend à des cercles de plus en plus larges, nous envisageonsde produire des fiches-prospectus avec des versions en miniature de l’affiche ainsi que les détails des recommandations ICM sur une feuilleunique (recto, verso). Ces fiches pourront être distribuées en grand nombre aux paysans et aux agents de vulgarisation.

La première édition du manuel sur le riz irrigué est à l’intention des agents de vulgarisation de la vallée du fleuve Sénégal, en Mauritanieet au Sénégal. Il compte environ 120 pages et donne un aperçu des meilleures options de gestion des cultures de riz irrigué pour la valléedu fleuve Sénégal. La première édition est en français mais nous attendons des traductions en arabe et en langues locales comme le wolofet le pulaar.

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Figure 2. Des cartes(comme celles pourThiambene et MechraSidi) ont été mises aupoint pour identifier lesressources deproduction principalesdans chaquecommunauté et leurallocation auxdifférentes activités

Figure 3. A MechraSidi, ce sont lespaysannes qui ontmis au point cetarbre à problèmespour analyser lescontraintes à laproduction de rizirrigué

« carte » des ressources disponibles dans la communauté.Ensuite, nous avons développé un profil des activités socio-économiques qui utilisent ces ressources, des exemples typiquesétant la pêche et la riziculture irriguée. Un calendrier de cesactivités a été utilisé pour identifier les périodes de contraintespar rapport à ces ressources et spécifiquement par rapport à lamain d’œuvre. Nous avons développé un profil des interactionsau sein et entre les ménages et la communauté par rapport àl’utilisation des ressources. Ceci a abouti à une analyse descontraintes générales et spécifiques à la riziculture. A l’aided’arbres à problèmes et de matrices de hiérarchisation, lescontraintes de la production de riz irrigué ont été analysées enprofondeur.

Constructiondans le village

Production desemences

par soi-même

Financesextérieuresou crédit

Désherbageà temps

HerbicidesManque d'équipement

Qualité

des se

mences

Adventices

Coûts des intrants

Périmètre del'infrastructure

Faiblesse des rendements

VolEx

ode

Mobilisationde fonds

Retard dans leremboursement

Non-remboursement des crédits

Manque de nourriture

ressourcesExploitationdes autres

Fabricationde nattes

Fruits

Bois

Assistanceextérieure Santé

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Figure 4. Comparaison entre les moyennes de rendements del'ICM et celles des pratiques paysannes dans trois villages, enMauritanie, saison des pluies 1999

« Nous ne devons pas oublier que ceci reste de la re-cherche », explique Kebbeh. « Les résultats d’une année nesuffisent jamais pour “prouver quelque chose” et passer à l’étapesuivante. » Ainsi, la validation du paquet ICM et lacaractérisation socio-économique, qui avaient été faites avec80 paysans en 1999, ont été répétées avec 150 autres paysansen Mauritanie en 2000. « Et maintenant, ça devientpassionnant », dit Kebbeh avec enthousiasme, « puisque lesrésultats de 2000 sont en adéquation avec ceux de l’annéeprécédente ».

Points saillants et résultats clésAlors, qu’est-ce que toute cette interaction avec les paysans afait découvrir à l’équipe ?

« Les tests menés durant la saison humide 1999 ont confirméla recherche antérieure sur l’amélioration des rendements »,dit Kebbeh. « Comme auparavant, la gestion intégrée a donnéun avantage de rendement de 2 t/ha sur la pratique paysanne.Et qui plus est, presque tous les autres indicateurs de rentabilitéet de risque avaient classé les pratiques ICM supérieures à lapratique paysanne. » Ainsi, alors que les intrants de l’ICMinduisaient un coût supplémentaire de 11 à 24 % d’argentliquide (ou crédit) en début de saison, le revenu net à la fin dela saison augmentait de l’ordre de 49 à 142 %. Les dépensessupplémentaires concernaient surtout l’achat d’herbicides etd’engrais phosphaté. « La conclusion c’est que les avantagesmajeurs du paquet ICM ont cumulé non pas du fait d’unaccroissement des intrants, mais par une meilleure gestion deceux-ci, en particulier, le mode et le timing de leur utilisation »,poursuit Kebbeh.

L’année suivante n’était pas aussi passionnante, mais toutde même significative. « Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est queplus un nombre élevé de paysans entraient en contact avecl’ICM, plus leurs pratiques de production changeaient »,explique Häfele, « au fil du temps, nous comparions l’ICMavec les modifications des pratiques paysannes au fur et àmesure qu’ils retiennent certains éléments de l’ICM ». Mais cen’est pas tout. « Avec l’intensification », explique Wopereis,« de plus en plus de paysans voient les avantages du nouveausystème, ce qui donne un effet à double sens. D’abord, nousavons l’adoption d’une partie seulement du paquet dans lagestion paysanne des ICM, ce qui a pour résultat un rendementpotentiel moins élevé qu’avec le paquet complet. Mais il y a

quand-même l’adoption de certains éléments dans les parcellespaysannes qui augmentent la performance générale. Le résultatnet sera un écart moins prononcé entre les parcelles paysanneset les parcelles ICM ».

« C’est là que nous avons eu à goûter à nos premiers effetssecondaires », dit avec enthousiasme Kouamé Miézan, chef duprogramme riz irrigué, « certains voisins des paysans quin’étaient pas impliqués dans la recherche, ont vu ce qui sepassait chez leurs voisins et ont été impressionnés, ils ont posédes questions aux paysans et ont adopté certaines options del’ICM ». Ces paysans ont aussi augmenté leur rendement.L’ICM ayant fait ses preuves, c’était au tour des analyses socio-économiques de « montrer le chemin » pour une améliorationde la productivité au niveau des exploitations.

Selon Kebbeh : « Le riz irrigué n’est qu’une composante dela vie communautaire, même si c’est l’activité principale. Il y atoujours d’autres activités économiques et certaines peuventêtre considérées comme aussi importantes que la productionde riz irrigué. Ces activités peuvent donc occasionner unecompétition sur les ressources limitées. Les différences dans lerôle des hommes et femmes sont toujours importantes lorsqu’onanalyse les activités paysannes des membres d’une famille oud’une communauté. » En règle générale, dans les communautésoù hommes et femmes sont impliqués dans les activitéspaysannes, ils tendent à avoir des rôles différents. Dans d’autrescommunautés, il est possible que seul un genre soit engagé dansla riziculture irriguée (ou les femmes ou les hommes). « Une

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

La seule paysanne àSinthiane a obtenu sur lesparcelles sous sa propregestion et la parcelleICM une production plusélevée que celle de sesneuf confrères, tous deshommes !

étude de cas menée dans seulement trois villages en 1999, adonné des résultats surprenants : la coopérative villageoisecomprenant uniquement des femmes a eu de meilleuresperformances que les coopératives masculines ou dominées parles hommes et ceci aussi bien pour la gestion paysanne, quepour la gestion ICM ! Dans une coopérative mixte (hommes etfemmes), la seule femme de l’échantillon a surclassé sescollègues hommes aussi bien en termes de rendement que derevenus de son exploitation », explique Kebbeh.

Un dernier résultat très important c’est que les coopérativespaysannes sont essentielles dans la gestion du périmètre. Enparticulier dans la gestion de l’eau et des crédits pour l’achatdes intrants en début de saison. Ceci a des implications sur lagestion des intrants dans le système ICM. « Un des problèmesici », explique Kebbeh, « c’est que nous avons surtout ciblédes paysans individuels avec nos recommandations, tandis quecertaines décisions requises doivent être prises collective-ment ». Par exemple, il y a des recommandations spécifiquesde drainer les champs à certains moments de l’année avantl’application d’engrais ou la récolte, mais les décisions degestion de l’eau dépendent souvent de la coopérative, et pasd’une seule personne. « Ce résultat implique que les efforts derecherche et de développement de technologies et derecommandations ne visant que des paysans individuels, seraientmal orientés », continue Kebbeh.

Perspectives d’avenir … valoriser lesrésultats de la rechercheMiézan est ravi du progrès réalisé et des perspectives. « Nousavons travaillé dix ans pour en arriver là », dit-il, « et maintenantnous sommes sur le point de pouvoir aider à améliorerl’existence d’un plus grand nombre de paysans, tel quebeaucoup de chercheurs n’en ont jamais rêvé ». Il évoque ainsiles plans ambitieux de l’équipe pour 2001.

Kebbeh : « Avec les succès de ces deux dernières années –80 paysans en 1999 et 150 en 2000 – nous pensons que lemoment est venu de voir les choses en grand. Mais, qu’est-ceque nous voulons dire par “grand” ? »

Miézan : « En janvier 2001, nous avions été invités àprésenter nos idées lors d’une réunion avec la CIRIZ (unecoopérative sénégalaise représentant plusieurs centaines depaysans) et la SAED. Nous avons discuté avec eux de nosrésultats ICM, de l’affiche ICM (voir encadré « L’information

imprimée ») et d’un questionnaire. Le lien avec la vulgarisationest vital, si nous voulons atteindre des centaines de paysans, ilnous faut ôter de l’esprit une implication personnelle del’ADRAO avec chacun des paysans ! C’est le vulgarisateur quifera le gros du travail. »

Mais, les centaines de paysans du Nord Sénégal, ce n’estpas assez pour Kebbeh. « Nous avons développé un partenariatavec une grande ONG régionale, la Fondation rurale del’Afrique de l’Ouest », dit-il, « avec qui nous préparons uneproposition d’intensification du travail ICM ». La propositions’attèle au problème du transfert de la technologie ICM auxpaysans dans quatre ou cinq pays. « Dans la préparation dudocument, nous sollicitons les idées des programmes nationauxdes pays cibles et de la FAO », explique Kebbeh.

La proposition sera examinée en profondeur au cours d’unatelier régional en avril 2001. Les systèmes nationaux derecherches agricoles et de vulgarisation, les ONG clés et lesorganisations paysannes des pays cibles y prendront part. « Enoutre, les bailleurs de fonds ciblés – la FAO, la Banque mondialeet l’Union européenne – seront présents, en fait, c’est la FAOqui finance l’atelier », ajoute Miézan.

Kebbeh explique : « L’atelier va réviser et valider ledocument du projet. C’est-à-dire que tous les participantsaccepteront (nous l’espérons) de s’engager dans la formulation,le plan de travail et les responsabilités inhérentes à la mise enœuvre du projet. Le document final sera soumis pourfinancement – nous l’espérons – par un des bailleurs de fondsqui a montré son intérêt en participant déjà à cet atelier. »

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Les défis en suspens« Mais, nous n’en sommes pas encore là, des questionsorganisationnelles majeures restent à résoudre, comme la“simple” organisation de tant de partenaires et d’autres partiesprenantes », continue Kebbeh. L’idée d’impliquer tous lespartenaires potentiels dans la phase de formulation du projetvise à augmenter leur engagement dans le projet final et à assurerune appropriation conjointe. « Le projet envisage de s’appuyer

sur les tendances (positives) actuelles d’implication accrue despartenaires nationaux, notamment des services de recherche-vulgarisation des pays cibles », conclut Miézan. Comme nousl’avons dit plus haut, les agents de vulgarisation seront la clédu succès du programme.

Ensuite, il y a bien sûr la logistique pour mobiliser tout cepersonnel de vulgarisation et déterminer la meilleure façond’atteindre les paysans. « Les langues locales pourraient jouer

Toujours plus loin dans l’amélioration

« Le rendement potentiel des cultivars de riz du Sahel est supérieur à 9 t/ha », explique Stephan Häfele, l’actuel agronome des systèmesirrigués de l’ADRAO. « Donc, même si nous réalisons une croissance régionale atteignant une moyenne de 6 à 7 tonnes, on peut encoreenvisager de réduire l’écart avec le rendement potentiel. »

Notre interlocuteur poursuit : « Comparées aux recommandations traditionnelles de couverture pour ce qui est des engrais et desherbicides, les recommandations récentes développées avec nos partenaires nationaux sont déjà une amélioration énorme, puisqu’ellessont centrées sur le domaine d’intérêt. Cependant (et comme nous l’avons indiqué dans le Rapport annuel 1998, page 17), nous sommesencore loin de l’agriculture de précision (avec des doses d’engrais déterminées au mètre carré) pratiquée dans des pays comme les Etats-Unis. » Avec le temps, et lorsque les instruments de mesure de la fertilité des sols seront moins coûteux, les agents de vulgarisation, puisles coopératives paysannes pourraient mener des tests de sols spécifiques aux champs et des recommandations d’engrais, en fonctiondes résultats obtenus.

En attendant, les zones « cibles » actuelles sont assez étendues pour donner suffisamment de travail à Häfele et ses collègues pendantencore quelques années de phases intermédiaires.

Et il y a d’autres domaines où on peut encore faire des progrès. « Le riz irrigué est complexe », explique le chef de programme KouaméMiézan, « une gestion optimale de la culture nécessite une quantification. Les options de gestion des paysans sont dynamiques et toutchangement peut affecter le calendrier des futures interventions de gestion ». Le travail de Mohamed Kebbeh sur les aspects socio-économiques de l’adoption sont réintroduits dans le cycle des changements. « A cet égard, les raisons de non-adoption d’optionsspécifiques sont singulièrement utiles », dit Miézan. Pour maximiser la valeur de ce type de feedback, la modélisation informatique occupeune place de choix dans le travail de l’équipe du Sahel.

Un autre domaine de progrès est celui relatif aux variétés de riz cultivées. Miézan, qui est chef de programme, est aussi le sélectionneurriz irrigué de l’ADRAO. « La variété est cruciale dans tout système de gestion », explique-t-il. La position centrale des variétés est notablepar le fait qu’elles sont spécifiques à l’ICM. Le choix d’une variété appropriée est crucial pour un résultat optimal de tout le système degestion. « Par exemple, pourquoi cultiveriez-vous une variété dépendante des éléments nutritifs dans un système où les paysans n’ont pasaccès à l’engrais ou une variété ne répondant pas à l’engrais dans un système où l’engrais est utilisé ? Cependant, à mesure que lessystèmes de production deviennent rentables et que le paysan peut augmenter l’utilisation d’intrants, on peut envisager l’utilisation dedifférents types de variétés. Contrairement à la croyance populaire, nous n’essayons pas d’adapter le système à la variété mais, nousvoulons plutôt développer des variétés adaptées au système. Par exemple, là où la salinité pose problème, nous avons besoin d’unevariété tolérant la salinité, mais tout le paquet ICM pour cet environnement spécifique doit être basé sur la somme des ressources dontle paysan dispose et non uniquement sur la variété. » Ainsi, une fois le système de production caractérisé, un panier ICM est développépour optimiser le rendement du système ; une des composantes est le choix de la variété la mieux adaptée au système, c’est-à-dire unevariété qui contribue au but de l’ICM d’optimiser le système. La recherche en cours au Sahel, vise une efficacité accrue dans l’utilisationdes éléments nutritifs et la compétitivité contre les adventices.

« Une fois qu’on commence à examiner l’efficacité de l’utilisation des ressources, on doit prendre en compte l’eau. » La gestion de l’eauau niveau de l’aménagement a des implications sur plusieurs autres interventions paysannes : application d’engrais, contrôle desadventices, récolte pour n’en citer que quelques-unes. En outre : « La gestion de l’eau au niveau de l’aménagement a des implicationsdirectes sur le paysan », explique Wilfried Hundertmark, spécialiste de l’irrigation détaché à l’ADRAO par International Water ManagementInstitute (IWMI). « Des décisions prises au niveau de l’aménagement peuvent également provoquer des pénuries d’eau ou des inondationsà des moments inopportuns pour une culture de riz donnée. » IWMI a maintenant détaché un économiste de l’irrigation à la station Sahelde l’ADRAO, le problème de l’eau occupe, donc, une place importante sur l’agenda du programme. On verra certainement bientôt desaméliorations des composantes de la gestion de l’eau dans l’ICM.

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ici, un rôle primordial », explique Guy Manners, responsablede l’information à l’ADRAO. « Nous souhaitons despartenariats avec des ONG qui s’occupent d’alphabétisationdans les langues locales, parce que ce n’est pas seulement lacommunication verbale qui compte, mais il faut aussi avoir desaides-mémoires sous forme de posters ICM. »

Une autre question préoccupante est la mesure de l’impact.« Nous voulons de l’impact … les donateurs veulent del’impact », explique Kebbeh, « il faudra donc mettre au pointdes mécanismes pour l’évaluer ». L’impact c’est l’augmentationdes rendements et des revenus paysans, mais c’est aussi desavoir quelles composantes du paquet les paysans « peuvent »adopter et adoptent effectivement. « Actuellement nous pensonssélectionner cinq sites clés – un dans chaque pays – et suivreenviron 100 paysans par site. Ce qui donnerait 500 paysans, un

nombre raisonnable pour mesurer “notre succès”. L’aspectsocio-économique ne sera pas négligé, à ce stade non plus. Nousne savons toujours pas quelles sont les composantes quiséduisent les paysans et pourquoi. »

« Nous ne devons pas oublier », indique à bon escient leDirecteur général Kanayo F. Nwanze, « nous ne parlons pas devulgarisation pure ici. Ce serait encore, au moins en partie dela recherche stratégique au niveau de l’exploitation. Sur la basede notre expérience et de celle des autres, nous pensons pouvoirdiffuser cette technologie ICM à grande échelle, mais nous n’ensommes pas si sûrs. Il s’agit d’un grand projet de recherche etnous allons voir si nous pouvons le réaliser. Et si nous lepouvons, cela ouvre beaucoup de possibilités, pas seulementpour nous, mais aussi pour la recherche agricole à travers larégion et ailleurs ».

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Cécidomyieadulte : cen'est qu'unepetitemouche,mais sonappétitvorace pourles talles deriz peutmener à ladestructiontotale de laculture

Il y a longtemps que la cécidomyie est connue comme ennemidu riz, mais ce n’est qu’à la fin des années 1970 que des dégâtsimportants ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest, notammentdans le sud du Burkina Faso. En 1988, des épidémiesimportantes ont frappé plus de 50 000 ha de riz de bas-fondsdans le sud-ouest du Nigeria. La cécidomyie est aujourd’huiun problème sérieux dans ces pays ainsi qu’au Mali et en SierraLeone. En plus, 11 autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centreet cinq pays sub-sahariens rencontrent aussi ce problème (voir

carte, Figure 5). Des évaluations de perte de rendement dansdes champs avec une infestation de 30 % des talles, suggèrentque pour chaque 1 % d’infestation supplémentaire, un paysanpeut s’attendre à une perte de rendement de 2-3 %. Les champsfortement infestés peuvent ne pas produire de grains du tout.Le potentiel de dévastation est déjà grand et va trèsprobablement augmenter.

La recherche initiale de l’ADRAO, de l’Institut internationald’agriculture tropicale (IITA) et de leurs partenaires, s’estconcentrée sur la biologie de base et l’écologie du déprédateur.Ce n’était qu’en 1982 que l’on a découvert que la cécidomyieafricaine des galles du riz (Orseolia oryzivora) différait de lacécidomyie asiatique (O. oryzae) de l’Asie du Sud et du Sud-Est. En 1993, l’entomologiste Charles Williams du Centre forAgriculture and Biosciences International (CABI, R-U) a étédétaché à la station ADRAO de l’IITA (Ibadan, Nigeria) pourtravailler sur la cécidomyie africaine des galles du riz dans unprojet financé par DFID (Department for InternationalDevelopment), Royaume-Uni. Le projet DFID a fonctionnéjusqu’en 1996 et a étudié la répartition et l’importanceéconomique du déprédateur, son écologie, les hôtes alternatifset les pratiques culturales, ses ennemis naturels, avant de faire

Une petite mouche à gros problèmes : lacécidomyie africaine des galles du riz

COMME SON nom anglais African rice gall midge l’implique, la cécidomyie africaine des galles duriz ressemble plus à un moustique qu’à un déprédateur sérieux, mais cette petite punaise est un ennemi

majeur en riziculture de bas-fonds dans au moins quatre pays membres de l’ADRAO et il est présent dans16 autres pays de l’Afrique sub-saharienne. La larve fait un trou dans la talle de riz et dévore son hôte del’intérieur. L’infestation dans un champ semé d’une variété sensible peut résulter en une perte totale deproduction. L’ADRAO a travaillé sur la cécidomyie africaine des galles du riz depuis plusieurs années et atrouvé quelques méthodes de gestion qui peuvent être combinées pour plus d’effet.

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Figure 5. Carte de distribution de la cécidomyie africaine des galles du riz

un criblage des variétés de riz pour évaluer leur résistance. Letravail se poursuit aujourd’hui sous la supervision del’entomologiste Francis Nwilene, cadre de l’ADRAO, qui étaitvenu pour la première fois au siège de l’ADRAO commechercheur-visiteur, en 1998.

Cycle de vieLa femelle de la cécidomyie africaine des galles du riz pondses œufs de manière éparse sur les feuilles et les gaines foliairesdu riz. Les œufs éclosent au bout de deux à cinq jours. Les

petites larves se cramponnent à une pousse de riz (talle) etprogressent entre les gaines foliaires jusqu’au point decroissance de la plante. Après sa première mue, la larve sefore un chemin dans la talle. Des gouttelettes d’eau sontnécessaires à la surface de la plante pour permettre aux larvesde se déplacer et de pénétrer dans la talle ; si la plante est sèchetoute larve qui éclore ne peut que mourir. La présence de lalarve au point de croissance amène la plante à produire unegalle ovale blanche dans laquelle les larves se nourrissent et sedéveloppent pendant dix à vingt jours. Après son cycle de

La cécidomyie africaine des galles du rizen Afrique de l'Ouest

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Galles sur des jeunes plants, peu de temps après le repiquage

développement, la larve devient une nymphe, à ce stade ellemesure environ 5 mm de long, elle ne se nourrit pas, mais mued’une couleur blanchâtre à une couleur marron foncé au fil deson développement. Vers la fin du stade nymphal (en généraltrois-cinq jours), la galle s’allonge rapidement et forme un tubecreux d’à peu près 3 mm de diamètre avec un bout effilé. En cemoment, elle devient visible car elle se projète au-delà de latalle. La longueur finale de la galle est déterminée par desfacteurs encore inconnus, mais elle peut atteindre 50 cm. Lanymphe entortille la galle et fait un trou de sortie au sommet, àl’aide de petits aiguillons qu’elle a sur la tête. Finalement, lapeau de la nymphe se fend et la cécidomyie adulte s’envole,laissant la cavité nymphale béante. Après l’émergence de lacécidomyie, la galle meurt au bout de quelques semaines.

Lutter contre les déprédateurs …L’adage anglais « Beat that big, bad bug with the bug spray »recommandant de détruire les insectes en utilisant desinsecticides, n’est pas si facile à appliquer pour un agriculteurde subsistance. Ils n’ont tout simplement pas de ressourcesfinancières à investir dans des produits chimiques coûtant chersou ils n’ont peut-être pas le temps requis pour pulvériser lescultures, même lorsqu’ils ont l’argent pour acheter les produits.

En outre, de nos jours l’utilisation des insecticides n’est pasbien appréciée par les organismes de financement dudéveloppement qui considèrent qu’il faut les éviter parce qu’ilspolluent l’environnement. C’est pourquoi nous devons trouverune autre façon ou plusieurs autres façons de « combattre lamouche ».

La méthode culturaleLes pratiques culturales ou de gestion des champs sont souventun point d’entrée facile et bon marché pour les paysans dansleurs efforts de réduction des risques d’attaques et de dégâtsd’insectes.

Par exemple, lorsque les paysans ne produisent pas leur rizau même moment, ils facilitent la vie à la cécidomyie en luifournissant des habitats successifs appropriés. Ceci permet auxpopulations de punaises de se reproduire tout au long de lasaison culturale, avec le plus de dégâts sur les champs seméstardivement. L’inverse de cette pratique constitue un acte decontrôle des populations : le semis synchronisé et précoce dansune région défavorise le démarrage des insectes et ne leur offrequ’une très courte période de multiplication. Malheureusement,il y a une telle diversité de riziculteurs dans chacune des régions,qu’il est difficile d’obtenir qu’ils sèment en même temps.

La cécidomyie est spécifique au riz (et à ses parentsproches) ; pour survivre, elle doit donc se servir de tout type deriz qu’elle peut trouver en contre saison. Les résidus de cultures(ce qui reste après la récolte des grains), les repousses (les tallesqui poussent à partir de la paille de riz) et les plantes spontanées(issues de grains égrenés ou tombés) sont des milieux favorablespour la survie et la multiplication des punaises. Par conséquent,la destruction de ces résidus, repousses et plantes spontanées,prive les déprédateurs de cette alternative et aide à limiter lespopulations.

Oryza longistaminata, un proche parent du riz, est aussiune adventice que l’on trouve partout autour et dans les champsde riz. L’avantage que cette adventice offre à la cécidomyie,c’est que c’est une plante pérenne, donc, vivant pendant plusd’une saison. La cécidomyie peut survivre, en saison sèche,dans les parties souterraines (rhizomes) d’Oryza longistaminataet se préparer pour un démarrage précoce à la saison culturalesubséquente. Le désherbage soigneux visant à arracher les plants

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Galles sur le rhizome d'Oryzalongistaminata

d’Oryza longistaminata et leurs rhizomes aiderait à réduire lapopulation de punaises survivant à la saison sèche.

Bien que ces pratiques culturales soient efficaces, il estsouvent difficile de trouver la main d’œuvre nécessaire audésherbage en temps voulu. Par conséquent, il nous faut trouverd’autres méthodes pour lutter contre la mouche.

A la recherche de plants de riz résistantsPuisque les petits producteurs ont des difficultés à assurer lamain d’œuvre et les intrants nécessaires, la solution idéale seraitd’avoir une variété non sujette à ce problème. En termes dedéprédateurs et de maladies, nous devons donc trouver unevariété qui résiste à l’organe agressif ou, qui au moins, tolère laprésence du déprédateur et produit « normalement » malgrél’infestation.

Déjà des variétés ont été criblées pour leur résistance à lacécidomyie africaine des galles du riz par des équipes conduitespar M.S. Alam à l’IITA et Mark Ukwungwu à la NCRI (NationalCereals Research Institute), au Nigeria. En 1982, quelque 90variétés asiatiques connues pour leur résistance à la cécidomyieasiatique des galles du riz ont été criblées, mais seulement six

ont enregistré moins de 2 % d’infestation des espèces africaines.Le travail de criblage a finalement proposé deux variétés de rizasiatique. La première était Cisadane, une variété indonésienneintroduite en pépinières et distribuée par l’Institut internationalde recherche sur le riz (IRRI). Cisadane tolère l’infestation decécidomyie et avait, de loin, le meilleur rendement à des tauxd’infestation allant jusqu’à 30 % dans des essais dans le sud-est du Nigeria. La variété a été homologuée en 1998 au Nigeriasous le nom de FARO 51 pour les zones de riziculture où lacécidomyie est endémique.

Mais, le côté négatif c’est que Cisadane est sensible à latoxicité ferreuse, un autre problème des bas-fonds d’Afriquede l’Ouest et du Centre, ce qui limite son utilisation à grandeéchelle. La variété BW 348-1 du Sri Lanka tolère également lacécidomyie et en plus, elle a l’avantage de tolérer la toxicitéferreuse. Cette variété est actuellement testée en milieu paysanau Nigeria et au Burkina Faso.

Il y a également une variété traditionnelle gambienneTOS 14519, qui est modérément résistante à la cécidomyieafricaine, mais son rendement est faible. Elle n’est donc pasappropriée pour une homologation directe, mais est en traind’être utilisée comme source de résistance dans les programmesde sélection. Jusque là, on n’a pas trouvé de variété à hautrendement, résistante à la cécidomyie africaine parmi les riz« asiatiques » (Oryza sativa).

« Avec l’inadaptation du matériel disponible dans les rizasiatiques, il était clairement apparu qu’il fallait chercher dansles riz africains », explique Francis Nwilene, entomologiste àl’ADRAO. Avec l’avènement des NERICA et le progrès de latechnologie de génération de plus en plus rapide dedescendances interspécifiques, l’ADRAO a re-axé sa recherchede variétés tolérantes à la cécidomyie africaine sur les espècesde riz africain Oryza glaberrima. Les résultats étaientprometteurs : au moins quatre variétés à haute résistance à lacécidomyie africaine ont été identifiées. « Bien sûr, ce sont desglaberrima typiques : sensibles à la verse et à l’égrenage, austade de maturité. Cependant, ce sont des donneurs idéaux pourle programme de sélection, parce que ces variétés sont beaucoupplus résistantes que n’importe quelle variété sativa. »

L’ADRAO a fait des progrès mais elle a encore un atoutdans ses manches. Monty Jones, Directeur adjoint de la

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Méthodologie de criblage modifiée

« Un avantage majeur de notre long travail de criblage, c’estqu’il nous a permis de perfectionner nos techniques au fil dutemps », explique l’entomologiste Francis Nwilene. Au début, letravail était exécuté à l’aide de « rangées de diffuseurs », c’est-à-dire des rangées de plants d’une variété très sensible autourdes parcelles à cribler, puis des larves nouvellement éclosesétaient placées de façon appropriée sur les « diffuseurs »sensibles. Cependant, un tel système était exposé aux capri-ces de la chance et il était possible qu’une lignée échappe àl’infestation et reste saine alors qu’elle n’est ni tolérante nirésistante à l’insecte. La nouvelle technique comporte l’intro-duction directe de jeunes larves sur chaque plant à tester et larépétition de chaque entrée. Cette méthode devrait être plusefficace et en fin de compte moins coûteuse que l’ancienne.

recherche explique : « Les NERICA ont spécialement étéconçues pour l’écologie de plateaux, mais nous étions tellementimpressionnés par leurs performances, que nous avions décidéde les tester en riziculture pluviale de bas-fonds. » Après lesessais d’adaptation en bas-fonds, 102 NERICA de plateauxont été criblées pour leur tolérance à la cécidomyie. Une de ceslignées a montré une résistance modérée et ceci augure biendes perspectives de générer des NERICA résistantes à lacécidomyie à partir de sativa adaptés aux bas-fonds et deglaberrima résistants.

Il y a différentes formes de cécidomyieafricaine des galles du rizNwilene poursuit le récit : « Le criblage (voir encadré« Méthodologie de criblage modifiée ») a aussi révélé que larésistance ou tolérance à la cécidomyie n’est pas stable à traversles sites. » Les cinq zones fortement infestées ont toutes étéutilisées comme sites de criblage. « Les variétés qui ont unebonne performance à Ogidiga (sud-est du Nigeria) ne l’ont pasà Gadza (centre du Nigeria), et celles qui résistaient bien àLongorola (Mali) n’avaient pas le même comportement àBalancera (Sierra Leone). » En fait, le comportement desvariétés résistantes et tolérantes divise les sites en deuxgroupes : une résistance est stable dans le sud-est du Nigeria,au Burkina Faso et en Sierra Leone et l’autre dans le centre duNigeria et au Mali. La différence semble imputable à l’altitude ;avec les trois premiers sites à une altitude basse (moins de 11 mau dessus du niveau de la mer) et les deux autres à une altitudeplus élevée (200 et 400 m).

Quand un insecte de la même espèce peut attaquer une planterésistante à cette espèce à un autre endroit, les chercheurs disentque cet insecte se reproduit en « biotypes », c’est-à-dire qu’ily a des différences entre les populations d’insectes, différencesqui se manifestent dans la réaction de résistance de la plantehôte. Ainsi, il semble clair qu’il y a au moins deux biotypes decécidomyie en Afrique de l’Ouest et du Centre, et que l’onpourrait en trouver d’autres dans la région. Le DFID arécemment commencé à financer un travail sur la classificationdes biotypes de cécidomyie à l’aide de la prise d’empreintesmoléculaires.

Des punaises « amies » utilesUne autre voie de recherche est d’explorer la brigade naturellede gestion des déprédateurs.

Sur la planète, il n’y a que peu d’organismes qui n’ont pasd’ennemis naturels, et la cécidomyie n’est pas une exception.Les ennemis naturels se partagent normalement en deuxcatégories, les prédateurs et les parasites. Les prédateurs nesont pas un problème sérieux pour les moucherons des galles,puisque seuls les œufs et les larves très jeunes sont exposés endehors de la plante et peuvent donc éventuellement servir denourriture aux prédateurs. Mais, toute une gamme d’insecteset d’araignées insectivores se feraient une joie de festoyer surdes œufs et larves de cécidomyie s’ils en avaient l’opportunité.

Beaucoup de punaises parasites ont des espèces plus petitesqui les parasitent à leur tour. La plupart de celles-ci sont ce queles scientifiques appellent des « parasitoïdes ». Les parasitoïdessont des parasites qui se développent dans ou sur leur hôte etne les tuent qu’à leur maturité. Nous avons identifié deuxparasitoïdes majeurs qui attaquent la cécidomyie africaine, tousdeux des guêpes. Le premier est un « endoparasitoïde grégaire »le Platygaster diplosisae qui pond ses œufs à l’intérieur del’œuf de la cécidomyie. Plusieurs larves de Platygaster éclosent(dans un seul œuf de cécidomyie) et dévorent à partir de

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Une galledisséquée avecdes Platygasteradultes à côtédu corps d'unecécidomyie qui aatteint son pleindéveloppement

l’intérieur la larve de la cécidomyie en développement ; lesPlatygaster se développent dans l’œuf et la larve de lacécidomyie. Puis, les adultes émergent du corps développé dela victime. En fait, le parasitoïde fait ce que la larve de lacécidomyie fait à la plante de riz !

Le deuxième parasitoïde est un « ectoparasitoïde solitaire »Aprostocetus procera. La femelle Aprostocetus proceraparalyse la nymphe et pond ses œufs à côté. L’unique larveéclose de l’œuf de l’Aprostocetus procera se nourrit alors de lanymphe paralysée. Bien qu’aucun des parasitoïdes n’empêcheles activités de forage des tiges qui provoquent les dégâts surles plantes de riz, ils ont une influence directe sur la population.

Les deux parasitoïdes existent en Afrique, mais semblentinefficaces à contrôler le nombre de larves de cécidomyie encirconstances « normales ». Ils ont tendance à arriver dans leschamps infestés en fin de saison, au moment où la populationdes déprédateurs a atteint un niveau dévastateur. C’est pourquoiun autre aspect de la recherche se concentre sur la biologie deces petits insectes en explorant des moyens de les « aider às’aider » sur les insectes afin d’aider les paysans.

Nous avons découvert que les deux parasitoïdes ont un hôtealternatif, un cousin de la cécidomyie africaine, l’Orseoliabonzii, qui vit sur l’herbe Paspalum scrobiculatum, connu sousle nom de cécidomyie du Paspalum. Le Paspalum, en lui même,est une adventice que les paysans arrachent au cours dudésherbage. Et… si on encourageait la croissance des Paspalumau lieu de les arracher ? Nous venons de commencer un projetpour voir ce que cela donne. Nous pensons qu’en gardant l’herbeprès des rizières durant la saison non culturale, nous pourrions

maintenir les populations de cécidomyie Paspalum dans l’espoird’avoir un nombre important des deux parasitoïdes à côté deschamps pour qu’ils soient prêts à attaquer les larves de lacécidomyie dès qu’elles se manifesteraient en début de saisonculturale.

« La recherche sur les parasitoïdes a permis de découvrirune autre voie intéressante », ajoute Nwilene. Il semble quetout plant de riz attaqué par la cécidomyie diffuse un élémentchimique qui attire les parasitoïdes. Il se pourrait que ce soittrop tard pour que le Platygaster atteigne cette larve particulière,mais il trouvera probablement des œufs ou des larvesfraîchement écloses sur des plants adjacents. « Si nous obtenonsles ressources, nous allons essayer d’identifier cet élémentchimique, avec toutes les conséquences bénéfiques que cetteconnaissance pourrait engendrer », poursuit Nwilene. Si noussavons ce qui attire les parasitoïdes, nous pouvons l’utiliserpour attirer les insectes utiles en début de saison avant que lacécidomyie ne fasse trop de dégâts.

Gestion intégrée de déprédateursIl n’y a pas très longtemps, la réponse la plus simple face auxdéprédateurs était de les pulvériser avec des pesticides en tempsopportun et de les tuer. Cette vision à court terme, n’a cependantpas duré longtemps. Les pesticides sont des poisons qui peuventavoir des effets directs ou indirects sur la santéenvironnementale et humaine. Ils coûtent cher et très souventsont inaccessibles aux petits producteurs. Et qui plus est, lalarve de la cécidomyie est un foreur de tiges et une fois qu’il atrouvé son chemin dans la talle du riz, il ne peut plus être atteintpar la pulvérisation. Cela limite la période de pulvérisationefficace. Et puis, une fois encore, les méthodes de lutte décritesici ne marcheront pas si elles sont appliquées de façon isolée.Une gamme de tactiques, dont chacune peut avoir des effetssur les populations de déprédateurs, est nécessaire ; chacunedoit aussi avoir un minimum d’impact sur l’environnement.C’est pourquoi on l’appelle gestion intégrée des déprédateurs.

Jusqu’ici notre arsenal est composé de quelques variétéstolérantes et options de gestion des cultures en vue de minimiserla survie en contre saison et la croissance des populations. Acourt terme, une combinaison de Cisadane ou BW 348-1 avec

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Principaux éléments de la gestion intégrée de la cécidomyie

toute pratique culturale recommandée que le paysan peut gérersera la meilleure méthode pour minimiser les dégâts. A moyenterme, nous avons des perspectives d’avoir des variétésNERICA réellement résistantes et des techniques de gestiondes parasitoïdes naturels. Le problème de « biotype » seraexaminé dans le programme de sélection, de sorte à avoir ouune résistance ciblée ou une résistance sous forme

« pyramidale » (résistance à tous les biotypes sélectionnés dansune variété).

« Tout bien considéré », s’enthousiasme Monty Jones, « lesperspectives sont passionnantes aussi bien pour lesentomologistes que les sélectionneurs. Sans oublier lesperspectives pour les paysans des zones infestées par lacécidomyie ».

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Le virus de la panachure jaune du riz

Champ de riz dévasté par le virus de la panachure jaune du riz (RYMV),Karfiguéla, Burkina Faso, août 1990

Quoi … où … degré d’infestation … etcomment ?Quoi ? La panachure jaune du riz – généralement connue sousson abréviation anglaise RYMV – est une maladie virale desplantes. Elle est endémique en Afrique, elle a été découverteau Kenya en 1966. Elle pénètre dans les plants de riz à traversles lésions causées par les insectes (qui agissent aussi commevecteurs) ou mécaniquement au cours de la culture, par exemple,par la houe pendant le sarclage.

Où ? La présence de la panachure jaune du riz a étéenregistrée pour la première fois en 1975, en Sierra Leone,Afrique de l’Ouest. Vers 1990, elle a été signalée dans tous lespays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, à l’exception de laMauritanie. La maladie a fait aussi son apparition à Madagascaret en Tanzanie. Au cours de ces quelques vingt dernières années,la panachure jaune du riz est devenue un problème majeur dansles systèmes de riz irrigué, particulièrement, au Burkina Faso,en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger et dans les systèmes debas-fonds au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et enSierra Leone. Cependant, elle attaque le riz en toutes situationsde bas-fonds.

Degré d’infestation ? La panachure jaune du riz peut êtredévastatrice. Au Mali, par exemple, des pertes majeures de 64

à 100 % ont été enregistrées et au Niger des pertes de 58-68 %.Ce sont des quantités importantes de riz, en tout cas beaucoupplus que ne peuvent se permettre les paysans. Il n’est passurprenant que les paysans qui ont souffert de l’épidémie

LA PANACHURE jaune du riz (rice yellow mottle virus, RYMV) est la maladie posant le plusde problèmes à la riziculture irriguée en Afrique de l’Ouest et du Centre ; elle affecte aussi la riziculture

pluviale de bas-fonds. Quand cette maladie est apparue pour la première fois dans la vaste zone d’irrigationde l’Office du Niger, au centre du Mali, les paysans, ne voyant pas d’autre solution, s’en sont remis à Dieuet ont prié pour une délivrance contre cette calamité. L’ADRAO et ses partenaires ont investi beaucoup detemps et de fonds dans la recherche de variétés de riz résistantes et d’autres aspects de la biologie de lamaladie en vue de trouver une solution pour les paysans de la région.

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En arrière plan du riz sain et aupremier plan du riz infecté par leRYMV. Noter la couleur pâle desfeuilles (chloroses) et la petitetaille des plants (rabougrissement)

Les panicules de plants infectés (à gauche) n'ont pasune exsertion appropriée

Il n'y a rien dans les grains stériles !

catastrophique qui a touché 50 000 ha de l’Office du Niger(Mali) au début des années 1990 aient eu à prier pour unedélivrance contre ce fléau. Mais, la panachure jaune du riz estimprévisible, par exemple le programme de riz irrigué àKarfiguéla, près de Banfora au Burkina Faso, a subi de gravessymptômes en 1990 et n’a enregistré que des pertes allant de0,4 à 1,6 t/ha, mais en 1993, la maladie s’était limitée à quelquespetites poches dans les champs paysans. Yacouba Séré,phytopathologiste à l’ADRAO ne se fait pas d’illusions quantà la menace de la panachure jaune du riz : « La panachure jaunedu riz a le potentiel de dévaster le riz de bas-fonds partout enAfrique, les pertes de rendement semblent être plus élevéesdans les grands périmètres irrigués de monoculture du Sahelque dans les périmètres plus petits de la zone humide. » Sinous nous basons sur cette constatation, il y a plus de 3 millionsd’hectares de riz irrigué et de bas-fonds qui sont potentiellementsous la menace de la panachure jaune du riz en Afriquesubsaharienne.

Comment ? Il y a deux aspects à la question.Premièrement : comment est-ce que la maladie s’incruste ouqu’est-ce qui met un champ de riz en péril de la panachurejaune du riz ? Deuxièmement, comment la maladie affecte-t-elle la plante et provoque les pertes de rendement ? Nous avons

une idée de ce qui encourage la maladie en observant lacatastrophe épidémique de l’Office du Niger, et Séré poursuit :« La panachure jaune du riz était intervenue presque commeune résultante immédiate des changements dans la gestion dela culture de riz irrigué. En particulier, le remplacement du semisdirect par la transplantation. » L’action de déraciner les plantset de les transplanter provoque inévitablement des dommagessur les racines. S’il y a un virus dans le champ où le riz esttransplanté, il peut facilement pénétrer le plant par les racinesendommagées. « Et la maladie s’est très vite répandue parceque 70 à 90 % des surfaces dans chaque pays étaient seméesavec les mêmes variétés à haut rendement, des variétésmalheureusement sensibles à la maladie. » Ainsi, lorsque lapanachure jaune du riz n’était pas un problème, le fait que lesvariétés préférées soient sensibles à la maladie n’avait pas deconséquence. Mais, aussitôt après l’introduction de latransplantation, occasionnant un tremplin à la panachure jaunedu riz, la sensibilité des variétés causait la ruine des paysans !« Les symptômes de la panachure jaune du riz ont quatrecaractéristiques principales sur un plant de riz », explique Séré,« et ce sont elles qui montrent comment s’effectue la perte derendement : il s’agit de la chlorose des feuilles, durabougrissement, de la réduction de l’exsertion paniculaire, et

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de la stérilité des panicules ». La chlorose des plants est laréduction de la pigmentation verte. Comme la pigmentationverte des feuilles est l’indispensable chlorophylle qui captel’énergie, la chlorose réduit la photosynthèse et par conséquentune croissance de la plante. Le rabougrissement se réfère à uneréduction sévère de la taille de la plante : les plants de riz infectéssont beaucoup plus courts que les plants sains. Les paniculesportent les grains de la plante et sont donc essentielles à un bonrendement. Dans les champs infestés de panachure jaune duriz, les panicules ne poussent pas normalement. En outre,beaucoup de grains des panicules infestées sont stériles : c’est-à-dire ou les grains ne sont pas formés ou ils sont vides.

Avec un tel potentiel de faire des ravages dans les champsde riz de bas-fonds et une telle imprévisibilité, la panachurejaune du riz est une cible évidente pour la recherche del’ADRAO. Avec le leadership de l’ADRAO, la recherche prendune perspective régionale et les pays individuellement affectésne travailleront de manière isolée.

Travail de base et développement d’unestratégie de recherche pour lapanachure jaune du rizL’ADRAO n’a pas conduit ses premières expériences sur lapanachure jaune du riz, toute seule. « Avant de rejoindre leGroupe consultatif pour la recherche agricole internationale(GCRAI) en 1987 », explique Monty Jones, Directeur adjointde la recherche, « l’Institut international d’agriculture tropicale(IITA), à Ibadan au Nigeria, avait aussi un mandat pour le rizen Afrique de l’Ouest ». Ainsi, des enquêtes régionales sur lapanachure jaune du riz avaient été menées conjointement parl’ADRAO et l’IITA. Ce sont ces enquêtes qui ont détecté lamaladie dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest.Cependant, c’était bien avant que la panachure jaune du rizn’occupe une place de choix sur l’agenda de l’ADRAO.

Au début des années 1990, Yacouba Séré travaillait pour leprogramme national du Burkina Faso, il était aussi membre duGroupe d’action nouvellement formé de l’ADRAO sur lagestion intégrée des déprédateurs. « En février 1992, nousavions eu notre première réunion, où les priorités de rechercherégionale sur les maladies, les déprédateurs et les adventicesdu riz ont été identifiées. La panachure jaune du riz et lapyriculariose ont été identifiées comme des priorités majeures »,explique-t-il.

En septembre 1995, plusieurs bailleurs de fonds ont parrainéun symposium régional sur la maladie pour passer en revue lasituation et déterminer les priorités de recherche. Lesreprésentants des programmes nationaux du Mali et du Nigeret de l’Office du Niger, parmi tant d’autres, ont clairementindiqué que la panachure jaune du riz était leur priorité derecherche principale. Les résultats du symposium ont été utiliséspar l’ADRAO et son Groupe d’action IPM pour développer lapremière stratégie de recherche régionale sur la panachure jaunedu riz. « Une proposition de projet basée sur cette stratégie aété développée puis acceptée par le Department forInternational Development (DFID), et depuis le travail en coursa été principalement financé par DFID », explique Séré. Lastratégie de recherche développée vers le milieu des années1990, reste encore appropriée aujourd’hui :

� il est nécessaire d’identifier des variétés de riz résistantesou tolérantes à la panachure jaune du riz pour remplacerles variétés sensibles cultivées par la plupart despaysans ;

� il est nécessaire d’identifier des variétés de riz résistantesà la panachure jaune du riz – même si elles ne sont pasadaptées à la diffusion – pour les utiliser dans lesprogrammes de sélection de résistance à la panachurejaune du riz, et il doit y avoir une caractérisation de leurrésistance ; puis, de nouvelles variétés résistantespourront être sélectionnées à partir de ce matériel ;

� la recherche stratégique se concentre à combler le fossésur la connaissance de la maladie, en particulier en cequi concerne l’épidémiologie, en vue de développer unegestion intégrée de la panachure jaune du riz dans lesbas-fonds d’Afrique de l’Ouest.

L’importance du criblageLes trois pays qui constituent la cible du projet de criblagefinancé par le DFID ont un problème commun : la plupart deleurs paysans pratiquant la riziculture irriguée utilisent desvariétés qui se sont montrées très sensibles à l’attaque et àl’expansion épidémique de la panachure jaune du riz. Ce sontnotamment Bouaké 189 en Côte d’Ivoire, BG90-2 au Mali etIR 1529-680-3 au Niger.

Le criblage pour la résistance à la panachure jaune du riz aeffectivement commencé au milieu des années 1980 à l’IITA.En raison de la sévérité du fléau et du besoin urgent de trouver

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Diagnostiquer la maladie

Les symptômes ne sont pas toujours des indicateurs du RYMV etles chercheurs ont besoin d’un test simple pour déterminer laprésence du virus dans les tissus de la plante.

Le fait que les particules virales provoquent une réponseimmunitaire de la part des animaux et des plantes est utilisé parles pathologistes pour aider à identifier les maladies virales. Desanticorps peuvent être produits par l’inoculation du virus dansun hôte approprié (souvent le lapin). Ces anticorps peuventêtre isolés, purifiés, concentrés, puis utilisés comme test desensibilité au virus dans le tissu de la plante. Des anticorps «polyclonaux » du RYMV ont été développés au laboratoire depathologie de l’ADRAO. Ils s’attachent à la capside de laprotéine, sont faciles à produire et ne sont pas fortementspécifiques aux pathotypes. Ces anticorps ont été mis à ladisposition des partenaires de l’ADRAO dans les pays qui ontbesoin d’un outil de diagnostic rapide du RYMV.

Inauguration de la serre construite au Mali dans le cadre du projet decriblage, financé par DFID

des variétés résistantes, de grandes pépinières ont été installéeset réparties à travers INGER-Afrique auparavant géré par l’IRRIà travers l’IITA, mais re-localisé et géré par l’ADRAO depuis1997.

Pour assurer une forte pression de la maladie sans risquerd’initier une épidémie, le criblage pour la résistance à la maladiese fait en isolation dans des serres. Avec cette méthode, lesplants testés ne sont pas laissés à la merci de l’extension naturellede la maladie qui varie dans l’espace et le temps mais ils restentartificiellement soumis à une forte pression de la maladie. Enmême temps, le virus est confiné à l’intérieur de la serre et nepeut déclencher une épidémie dans les rizières proches. Lesserres sont aussi utilisées pour les plants non inoculés ou témoinspour les garder à l’abri d’une possible infection externe.

Au début, ces serres ne se trouvaient qu’à l’ADRAO et lecriblage des « zones fortement infestées » par les programmesnationaux dépendait de la répartition naturelle de la maladie.Mais, le projet DFID a établit des infrastructures de criblageau Mali et au Niger. L’efficacité du criblage est ainsi améliorée,surtout qu’il y avait de plus en plus de matériel de sélection àtester.

Pathotypes : variations sur un thème« Le premier criblage contre la panachure jaune du riz a eu lieudans des serres au centre de recherche principal de l’ADRAO

à M’bé », poursuit Séré, « nous avons utilisé un isolat du virusvenant de Gagnoa (centre-sud de la Côte d’Ivoire) et avonsidentifié un bon nombre de lignées résistantes et tolérantes ».Le problème c’est que lorsque ces lignées ont été amenées surd’autres sites en Côte d’Ivoire pour un test en milieu paysan,plusieurs d’entre elles n’étaient plus résistantes. « Voilà pourquoila panachure jaune du riz est la maladie la plus problématiquedu riz irrigué en Afrique de l’Ouest, le virus est très variable ;celui d’une localité n’est pas nécessairement le même que celuid’une autre », explique Séré. Les différents types de virus dela panachure jaune du riz sont connus sous le nom de pathotypes.Ceci complique singulièrement la question de la résistance duriz à la panachure jaune du riz, puisqu’une variété résistante àun pathotype dans une localité donnée peut être sensible dansune autre où il y a un autre pathotype.

Un pathotype très virulent est défini comme celui attaquantbeaucoup de différentes variétés. A l’opposé, un pathotype peuvirulent attaque seulement quelques variétés (Tableau 1).L’isolat du virus de Gagnoa, utilisé dans les premiers essais decriblage, était peu virulent et les lignées sélectionnées ont étéattaquées par des pathotypes plus virulents dans des sites commeDanané et Odienné.

« Avec la variation individuelle au sein des pathotypes etdes variétés, nous sommes parvenus à une matrice ou grillepathotypes/variétés, où nous regardons quels pathotypes

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Tableau 1. Virulence de deux pathotypes RYMV sur une gamme de variétés différentielles.

Différentiel Réaction avec le pathotype†

Hypervirulent Hypovirulent(d'Odienné) (de Korhogo)

Gigante (Tete) – –

Bouaké 189 + +

Faro 11 + –

Morobérékan + –

Lac 23 + –

ITA 305 + –

PNA 647 F4-56 + –

H 232-44-1-1 + –

† + = symptômes, – = pas de symptômes.

Une autre source de variation de pathotype

Une variété de riz cultivée dans un site où elle est résistante aupathotype local, peut perdre sa résistance si un nouveaupathotype se répand dans la zone. Mais, ce phénomène n’estpas la seule source de variation. Le pathologiste Yacouba Séréexplique : « Le code génétique de la panachure jaune du riz setrouve sur une frange unique d’ARN, donc toute mutation estvraisemblablement traduite dans la composition virale. » Laplupart des organismes ont deux franges d’ADN de sortequ’une mutation dans l’une peut éventuellement être mas-quée (c’est-à-dire, être empêchée de s’exprimer) par le gènedominant de la même caractéristique sur l’autre frange de lapaire. « Donc, les pathotypes ont le potentiel de changer parmutation », indique Séré. Cette hypothèse n’a pas encore étéprouvée sur le terrain, mais l’ADRAO a commencé à étudier lastabilité de la structure des populations de virus dans certainssites.

attaquent quelles variétés et inversement, quelles variétés sontsensibles à quels pathotypes. » Ainsi, un ensemble de variétéspeut être utilisé pour différencier une gamme de pathotypes, etceci est reconnu comme un ensemble de « variétésdifférentielles ».

« Actuellement, nous avons un ensemble différentiel de huitvariétés pour la caractérisation des pathotypes du virus enAfrique de l’Ouest et du Centre », indique Séré, « mais cet

ensemble est en train d’être raffiné en collaboration avec nospartenaires des SNRA. De “nouveaux” isolats de virus sontcollectés dans chaque pays et testés (dans le même pays) surun ensemble de 15 à 20 variétés – les huit différentielles sontutilisées dans tous les ensembles comme élément de référence.En Côte d’Ivoire, nous avons identifié six pathotypes sur leshuit variétés de riz différentielles ».

Les différences entre les pathotypes de virus doivent sedéceler au niveau moléculaire. Nos partenaires de l’Institut derecherche pour le développement (IRD, France) etd’International Laboratory for Tropical AgriculturalBiotechnology (ILTAB, Etats-Unis) sont en train de travaillersur le séquençage du code génétique de plusieurs isolats duvirus de la panachure jaune du riz, dans le but de développerdes tests spécifiques pour le pathotype à utiliser dans les zonesd’épidémies.

Premiers fruits de la recherche dematériel résistantLe criblage qui s’effectue depuis environ quinze ans a connuun certain succès : du matériel résistant ou tolérant a étéidentifié dans les trois principaux types de riz (voir encadré« Résistance contre tolérance »).

� Plusieurs Oryza glaberrima (riz africain), mais ceux-cisont sensibles à la verse et à l’égrenage et ont donc unfaible niveau de rendement.

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Comme les autres NERICA, le croisement (au centre) entre le glaberrimaTOG 5681 et la variété populaire IR 1529-680-3 du Niger, combine lesmeilleures caractéristiques de ses parents, y compris dans ce cas, larésistance au RYMV de la TOG 5681

� Plusieurs Oryza sativa sous-espèce japonica (riz pluvialtraditionnel ou « riz de plateau ») potentiellement adaptéspour le système pluvial de bas-fonds à semis direct, maisnon adaptés aux conditions d’irrigation.

� Une variété d’Oryza sativa sous-espèce indica (rizirrigué traditionnel ou riz de « bas-fonds ») est trèsrésistante à la panachure jaune du riz : Gigante, uncultivar traditionnel de Mozambique. Il est sensible à lapyriculariose et n’a pas un haut rendement.

� Onze autres variétés résistantes ou tolérantes à l’isolatde Gagnoa ont été identifiées depuis 1998.

« Dans la sélection et l’amélioration des plantes, le “courtterme” ne correspond pas forcément à la définition de tout lemonde », dit Séré. « En 1999, nous avions ces 11 variétés quiont été résistantes/tolérantes dans des sites de forte infectiondans trois pays. Deux ou trois d’entre elles ont donné desrendements proches de ceux des variétés homologuées enconditions de non-infestation. » Notre raisonnement est quecomme ces plantes sont tolérantes à la panachure jaune du riz,elles doivent avoir un meilleur rendement que les variétéshomologuées sensibles, en cas d’épidémie ; elles doivent êtretestées en milieu paysan en Côte d’Ivoire, au Mali et Niger en2001. « En outre, nous avons récemment identifié au moinsquatre japonica qui ont un type de grain indica – en semisdirect, avec un petit espacement, elles se comportent plus oumoins comme des indica adaptés aux bas-fonds – et donnent,en conditions d’infestation, des rendements comparables à ceuxdes variétés populaires en l’absence de panachure jaune du riz »,explique Séré.

Sélection pour la résistance« Nous avons obtenu le matériel résistant et tolérant glaberrima,japonica et la Gigante indica en 1996 », explique KouaméMiézan, chef du programme riz irrigué et sélectionneur, « nousavons commencé à cibler des croisements inter et intraspécifiques pour développer du matériel résistant à la panachurejaune du riz. En particulier des cultivars populaires maissensibles comme IR 1529-680-3, BG90-2, Bouaké 189 et IR64ont été croisés avec Gigante, mais aussi des glaberrimarésistants ». Le criblage contre l’inoculum de la panachure jaunedu riz en serres a montré que les deux types de croisements onttransféré avec succès la résistance dans les variétés populaires.

« Au fil des ans, nous avons de plus en plus de composantespour le programme de sélection », dit Miézan. « Nous avonsdes plantes qui sont résistantes à un pathotype et d’autres quisont résistantes à plusieurs. Nous avons aussi les moyens dedifférencier les lignées résistantes des lignées simplementtolérantes (voir encadré « Résistance contre tolérance »). Mais

la sélection est un processus lent, jusqu’à récemment, ledéveloppement d’une nouvelle variété prenait jusqu’à 10 ans. »Puis arriva la biologie moléculaire.

Dans le rapport de l’année dernière, nous avons indiquéque nos partenaires de l’IRD avaient identifié un gène quiconférait de la résistance à la panachure jaune du riz aussi biendans Oryza glaberrima qu’O. sativa, ainsi que les marqueursmoléculaires associés (Infrastructures de biologie moléculaireà l’ADRAO, Rapport annuel de l’ADRAO 1999, page 20). Etc’est à Marie-Noëlle Ndjiondjop, biologiste moléculaire à

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Résistance contre tolérance

Une variété de culture est dite résistante à une maladie lorsque celle-ci a moins d’effet nuisible sur elle que sur d’autres variétés ditessensibles. La résistance peut résulter de l’incapacité de la maladie à infecter la plante (c’est-à-dire entrer dans ses tissus), à se multiplierou à circuler à l’intérieur d’une plante de la variété ; elle peut être due à la capacité de la variété à mieux pousser et donner de meilleursrendements que les variétés sensibles malgré qu’elle soit infectée. Cette dernière forme de résistance est connue sous le nom de« tolérance » (Tableau 2).

Tableau 2. Effets de la maladie sur les rendements (g/m˝) de variétés de riz sensibles, tolérants et très tolérants à la panachure jaune duriz. Notez comment le rendement de la variété tolérante dépasse celui de la variété sensible à une forte pression de la maladie ; lerendement de la variété très tolérante dépasse également celui de la variété sensible à un faible niveau d’infestation.

Variété Réaction à la RYMV Degré d’infestation (RYMV)

Aucune Faible Forte

Bouaké 1989 Sensible 590 164 38

WITA 11 Tolérante 294 168 107

IR 47686 Très tolérante 274 268 136

Le problème avec la toléranceLe problème avec le criblage aux champs c’est que les symptômes n’expliquent pas tout. En vue d’un niveau d’évaluation additionnelle,des plants classifiés comme résistants ou tolérants sur la base des symptômes ont été soumis à des tests pathologiques en laboratoire pourdéceler la présence de particules virales à l’intérieur du plant. « Au laboratoire, nous avons constaté que tout le matériel résistant n’étaitpas le même. Certaines lignées qui n’avaient que peu ou pas de symptômes en serres avaient très peu de virus en elles et pouvaient, àjuste titre être classées comme résistantes. Mais, d’autres lignées qui avaient le même comportement que les lignées résistantes en serreétaient en fait pleines de particules virales. Et, en plus, lorsqu’on laisse les plants se développer jusqu’à la maturité en serres, on découvreque ceux du dernier groupe ont, en fait, un rendement réduit. » Ces plants peuvent être considérés comme tolérants, mais pour Séré, cegroupe n’a pas beaucoup d’avenir : « Les plants de ce groupe seraient peut être tolérants, mais ils fournissent une source d’inoculum quipeut infecter les plants adjacents ou les champs voisins. Comme un de nos objectifs est de réduire le degré d’infestation dans les champs,je ne veux pas de ces types plants à côté et ce serait de même pour tout paysan consciencieux », conclut-il.

l’ADRAO de prendre le relais : « Avec un gène et les marqueursappropriés pour suivre son patrimoine héréditaire et voir cequ’il lègue aux descendances d’un croisement, nous avons desmoyens de mener une sélection assistée par marqueurs pour larésistance à la panachure jaune du riz. » Les grands avantagesde la sélection assistée par marqueurs sont, premièrement, quele matériel n’a pas besoin d’être criblé aux champs ou en serresaux générations initiales et, deuxièmement, que les marqueurspeuvent être détectés dans les jeunes plants, donc, on ne perd

pas du temps et de l’espace à cultiver de grands nombres deplants chaque saison ; seuls les plants ayant le gène requis sontcultivés jusqu’à maturité pour leurs graines. « Lorsque nouscombinons ceci avec d’autres outils, comme la sélection àdouble-haploïdes, nous pouvons considérablement accélérer laproduction de lignées utiles », poursuit Ndjiondjop.

Mais la sélection ne s’arrête pas là. « Une variété avec unseul gène de résistance reste très vulnérable », explique Miézan.« Si le pathotype de virus local opère une mutation ou qu’un

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Les transgéniques et la bio-sécurité

Les riz transgéniques développés par le John Innes Centre auRoyaume-Uni sont des organismes génétiquement modifiés(OGM). En tant que tels ils ont besoin d’un traitement spécial.A travers le monde entier, on se préoccupe, à juste titre, deseffets potentiels des OGM sur le milieu « naturel », explique lepathologiste Yacouba Séré. La fondation Gatsby, basée auRoyaume-Uni a non seulement financé la recherche initialesur le RYMV au John Innes Centre, mais soutient aussi les effortsde l’ADRAO pour une bonne manipulation et réglementationdes plantes si elles devaient arriver en Afrique de l’Ouest.

« Gatsby finance la construction d’un bâtiment deconfinement à M’bé », poursuit Séré. L’objectif de cetteinfrastructure est de permettre de tester le nouveau matérieldans un climat approprié, avec les agents pathogènes locauxen minimisant le risque de fuite. L’installation de confinementva isoler efficacement le matériel transgénique de lavégétation avoisinante. Non seulement elle se trouve loin desparcelles d’expérimentation, mais elle constitue, en elle-même,une barrière contre le flux de pollen : les groupes luttant pourla préservation de l’environnement craignent un flux de pollende ces transgéniques vers les espèces cultivées et sauvages,et une « fuite » subséquente. « Ainsi, nous pourrons tester lematériel et nous assurer de sa stabilité contre les pathotypesde virus locaux, et de ce qu’il n’a pas d’effets indésirables dansles conditions climatiques prévalentes, tout en veillant àsauvegarder l’environnement avoisinant, d’une possiblecontamination. »

« En outre, nous travaillons avec les pays membres del’ADRAO sur le problème global de la bio-sécurité », continu-t-il. Tout d’abord, les gouvernements doivent connaître tous lesenjeux liés à la question des OGM, puis ils ont besoin d’uneréglementation appropriée. Ce n’est pas une bonne chosed’avoir une réglementation sur la bio-sécurité dans un paysou seulement quelques pays, les paysans peuvent facilementaller d’un pays à un autre comme n’importe qui, et lecommerce transfrontalier de semences est un phénomènebien connu dans notre région. L’ADRAO a été activementimpliquée dans le développement d’une législation sur la bio-sécurité en Côte d’Ivoire et ceci a des implications régionales :elle peut servir de base pour une réglementation régionale etpeut être promue au niveau des décideurs politiques des autresétats membres comme base de législation nationale dans lasous-région. « Sans application générale de la réglementationde bio-sécurité pour l’exploitation, la diffusion et lacommercialisation des plantes transgéniques, on ne peutenvisager l’introduction de ces plantes dans les pays à titreindividuel », explique le Directeur général de l’ADRAO, KanayoF. Nwanze.

autre pathotype arrive dans la région, la résistance de la variétépeut s’estomper. Dans le pire des cas, on sait que la résistanceà la maladie des variétés à venir s’estompe avant mêmel’homologation de la variété. Et là, c’est le retour à la case dedépart et des années de travail sont perdues ! » C’est pourquoil’ADRAO parle de résistance « durable » ; le but du programmede sélection est de combiner plusieurs gènes de résistance dansles variétés pour qu’elles soient armées contre les mutations etles invasions de nouveaux pathotypes. De nouveauNdjiondjop : « Une fois que nous connaissons le type derésistance opérant dans une variété ou lignée particulière, et lagénétique de son patrimoine héréditaire, alors les mêmes outilsqui permettent le transfert d’un gène, peuvent être utilisés pouraccélérer le processus de combinaison des gènes de résistance. »

Entre temps, le John Innes Centre du Royaume-Uni adéveloppé la résistance transgénique à partir de la protéine decapside de la particule de la panachure jaune du riz elle-même.Ce transgène a été incorporé avec succès dans des variétéspopulaires comme Bouaké 189 et BG90-2, qui serontdisponibles pour des tests dans la région, une fois les conditionsde bio-sécurité mises en place. (Voir encadré « Transgène etbio-sécurité »).

Epidémiologie – le comment et pourquoides épidémies« Nous ne voulons pas nous limiter à utiliser des plantsrésistants », proclame Séré, « après tout, cela fait plus de quinzeans que nous le faisons et nous n’avons toujours pas trouvé desvariétés très résistantes dans les champs paysans » !

« Ce qui nous a apparu parfaitement clair au symposium de1995 », poursuit-il, « c’est que nous avions si peu deconnaissances sur l’épidémiologie de la maladie et beaucoupde questions attendaient des réponses ». Comprendre lescomposantes de l’épidémiologie de la panachure jaune du riz,était et continue d’être un des principaux objectifs de larecherche sur la panachure jaune du riz à l’ADRAO.

Un des premiers résultats était que la panachure jaune duriz était dépendant de l’inoculum : plus il y a de virus dansl’environnement, plus la maladie affecte la culture. Donc si ona un champ avec une variété sensible, la pression de la maladiesera plus forte et il y aura une plus grande production du virus,c’est un cercle vicieux.

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« Dépendance de l'inoculum » : calibrage des symptômesdu RYMV, des plants de Bouaké 189 non-inoculés (àgauche) aux plants inoculés en un endroit, puis les plantsinoculés uniquement sur la feuille et enfin les plantscomplètement inoculés

« Ce qu’il nous faut, ce sont des options pour réduire lapression de la maladie dans les champs. Planter des variétésrésistantes n’est qu’une de ces options. »

La première question que toute personne s’intéressant à lalutte contre les déprédateurs poserait est : « Où est-ce quel’organisme vit durant la contre saison ? » Dans le cas du virusde la panachure jaune, le riz n’est pas continuellement cultivédurant 12 mois, donc le virus doit vivre quelque part lorsqu’iln’y a pas de riz dans les champs. Trois groupes d’hôtesalternatifs ont été identifiés : les résidus de cultures, les plantsde riz spontanés et les adventices. Les résidus des cultures c’estce qui reste après la récolte, comme racines, tiges et paille. Levirus peut survivre sur chacun de ces éléments, la destructiondes résidus pourrait régler le problème à ce niveau. Les plantsspontanés sont des plants qui poussent durant la contre saisonà la suite des grains qui tombent lors de récolte. Ils posent plusde problèmes que les résidus, parce qu’ils doivent être gérésquelques temps après la récolte, ce qui constitue une requêtesupplémentaire sur les paysans. Mais, l’élimination des plantsspontanés peut être combinée avec un labour post-récolte, cequi réglerait le problème du troisième réservoir d’inoculum devirus de contre saison.

Une fois que nous savons où le virus passe la contre saison,la seconde question est : comment est-il transmis ? « L’aspectessentiel de l’épidémiologie de la panachure jaune du riz est lerôle des lésions mécaniques sur les plantes – toute lésionmécanique en présence de particules du virus », explique Séré.En plus des dégâts sur les racines au cours du repiquage, lesplants de riz sont prédisposés à des dégâts au cours du sarclageà la houe par les paysans, lorsqu’un plant de riz infecté estendommagé durant le sarclage, le virus se retrouve sur la houeet lorsqu’un plant sain est endommagé par la même houe, levirus pénètre à travers la lésion fraîche. Le virus peut égalementsurvivre dans l’eau d’irrigation, ainsi, tout dégât infligé à unplant dans un champ inondé, l’expose à une infection du viruspar le contact avec l’eau contaminée. Et puis, il y a la questionentière de tous les insectes vecteurs.

Francis Nwilene prend le relais : « Depuis 1974, nous savonsque les insectes vecteurs transmettent mécaniquement lapanachure jaune du riz. C’est-à-dire que les insectes senourrissent de plants infectés, collectent des particules du virus,et contaminent le plant suivant qu’ils mangent – le virus ne

subit aucun changement à l’intérieur de l’insecte, il l’utilisesimplement comme véhicule. » On sait que quelque 12 espècesd’insectes transmettent la panachure jaune du riz aux plants deriz et des plants de riz à d’autres hôtes (adventices), entre autresles coléoptères et les sauterelles qui se nourrissent sur les planteset des punaises qui sucent les feuilles. Une autre voie de luttecontre la maladie est donc le contrôle des vecteurs, ce qui a étéla cible de la recherche en entomologie à l’ADRAO en 2000(voir encadré « Lutte contre les vecteurs de maladie »).

Gestion intégrée de la panachure jaunedu riz et l’avenirComme pour beaucoup de problèmes affectant les cultures, uneseule méthode d’approche à la panachure jaune du riz ne nousdébarrassera de cette maladie insidieuse. Nous devons plutôtcombiner les éléments pour avoir le soulagement adéquat.Comme c’est souvent le cas quand nous avons affaire aux petitsproducteurs, la première approche des chercheurs est ledéveloppement de variétés résistantes ; l’ADRAO et sespartenaires ont fait un long chemin avec ce travail, maisbeaucoup reste encore à faire, comme indiqué ci-dessus. Cetravail est appuyé par d’autres interventions : l’utilisation depratiques culturales appropriées pour minimiser la diffusionde la maladie, l’arrachage hôtes alternatifs où les populationsde virus peuvent survivre et se multiplier en contre saison, et la

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Lutte contre les vecteurs de maladie

A l’exception des vecteurs insectes, tous les mécanismesd’infection virale nécessitent la présence du virus ou dans laparcelle où le riz est transplanté ou dans la pépinière. Etl’entomologiste Francis Nwilene de poursuivre : « Lorsqu’uneparcelle est débarrassée de tout virus durant la contre saison,à travers, par exemple, la destruction des résidus de cultures,des repousses, des plantes spontanées et des hôtes alternatifs,alors l’unique source de RYMV ne peut se trouver qu’en dehorsde la parcelle et il n’y a que les insectes pour l’introduire dansla culture. Il est donc justifié de chercher des méthodes de luttecontre ces insectes. »

Comme pour la maladie, il n’y a pas de méthode de lutteunique suffisante en elle-même. « Nous avons laissé la voie derecherche sur la résistance de la plante-hôte aux sélectionneurset pathologistes », explique Nwilene, « et nous nous concentronssur les méthodes culturales et les bio-pesticides ». La logiquesous-tendant la décision sur la résistance de la plante se trouvedans le criblage extensif qui a été fait et qui va permettre desélectionner pour des types de plants résistants aux insectesautant que des types purement résistants au virus.

Parmi les pratiques culturales, la gestion de l’eau peut jouerun rôle clé durant la saison sèche. « Durant la saison sèche, lesvecteurs ont tendance à quitter les plateaux où il y a peunourriture et l’air est trop sec pour eux », explique Nwilene. Si lesbas-fonds sont également drainés à ce moment, l’humidité yserait réduite et par conséquent l’approvisionnement ennourriture aussi, ce qui va avoir un impact sur les populations devecteurs au démarrage de la saison culturale.

« Une tendance positive est l’évolution vers le semisdirect », poursuit Nwilene. Cette tendance est induite par lescoûts de main d’œuvre et a deux avantages dans la luttecontre le RYMV. Premièrement, elle évite les dégâts sur laracine occasionnés par le repiquage, deuxièmement, lespopulations de vecteurs passent toute la saison en phaseinteractive avec leurs ennemis naturels (prédateurs, parasites),les vecteurs ne se déplacent pas avec les plantules et onatteint un certain degré de lutte naturelle.

Mais, c’est surtout le rôle potentiel des bio-pesticides qui aattiré l’attention de Nwilene cette dernière saison. « Nous avonscomparé les effets des extraits de neem et de papaye avecl’insecticide commercial Decis », il explique, « je suis ravi derapporter que l’extrait de neem était plus efficace dans la luttecontre les trois types de vecteurs (coléoptères, sauterelles et lespunaises suceuses de feuilles) que l’extrait de papaye, maisaussi l’insecticide Decis ! Et qui plus est, les résultats préliminairessuggèrent que l’extrait de neem aurait moins d’impact sur lesennemis naturels des vecteurs que chacun des deux autresinsecticides ». La recherche sur ce rôle potentiel de l’extrait deneem va se poursuivre pendant la saison humide 2001.

gestion des insectes vecteurs. « En 2001 », explique Séré, « nouscommencerons à analyser le rôle de la gestion globale descultures, y compris, les engrais dans l’épidémiologie de lamaladie et ceci pourrait donner un autre point d’entrée dans lalutte contre la panachure jaune du riz ».

Toujours en 2001, l’ADRAO doit commencer un projet encollaboration avec l’université de Louvain, Belgique sur lerenforcement de la durabilité de la production rizicole dans leszones infestées par la panachure jaune du riz. Des conseillersdes programmes nationaux et des paysans seront formés dansla lutte contre le virus. En outre, le projet vise à développer denouveaux outils pour l’identification du virus au sein desplantes, les insectes vecteurs, et dans les champs, et pour lesuivi de la maladie en milieu naturel (en relation avec leclimat).

Une autre approche de lutte existe à travers le Projetd’hybridation interspécifique de l’ADRAO. Les domainesd’intérêts spécifiques sont : l’identification des types derésistance dans les trois grands groupes de riz, Oryzaglaberrima, et les sous-espèces indica et japonica d’O. sativa,l’étude continue de la variabilité de la panachure jaune du rizen Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est, et un plus grandrenforcement de la collaboration avec les programmesnationaux sur le criblage du nouveau matériel. Ce dernierélément comportera des croisements plus ciblés entre desvariétés populaires locales O. sativa et O. glaberrima, qui vontêtre criblées et faire l’objet d’avancement à l’ADRAO.Cependant, ce ne seront pas les produits finaux de la sélectionqui seront envoyés aux programmes nationaux pour criblagecontre les plus virulents isolats locaux dans les serres. Cecipermettra aux sélectionneurs nationaux de sélectionner pourl’adaptation aux conditions locales et à la résistance à lapanachure jaune du riz.

« Nous sommes à un stade passionnant des travaux sur lapanachure jaune du riz », affirme Kanayo F. Nwanze, Directeurgénéral de l’ADRAO. « Nous avons presque atteint notreobjectif à court terme de voir des variétés de riz amélioréesrésistantes au virus dans les champs paysans dans les zonesinfectées et nous avons identifié un certain nombre decomposantes pour initier une gestion intégrée de la maladie enmilieu paysan. Au cours des années à venir, il y aura uneaugmentation du nombre de variétés résistantes et certaines

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Renforcement des capacités des partenaires nationaux

Dès son démarrage, le travail sur le RYMV a été effectué à travers les partenariats. Le besoin de criblage multilocal, en lui-même, nécessitedes partenariats. Cependant, au fil de l’avancement du criblage, et en particulier avec l’avènement du projet DFID de criblage in-situ,il s’est avéré nécessaire de renforcer les capacités de certains de nos partenaires à travers la formation des techniciens des programmesnationaux à la conduite du criblage en serres. En plus, avec le développement des anticorps polyclonaux pour la détection du RYMV dansles tissus des plantes, il fallait former les techniciens de laboratoires des pays participants dans cette nouvelle technique.

En assurant la formation de nos partenaires, nous rendons service non seulement aux pays concernés, mais aussi à toute la région.L’information obtenue du criblage in-situ est introduite dans tout le processus de recherche RYMV qui va en fin de compte bénéficier àtous les riziculteurs des bas-fonds infestés de RYMV en Afrique subsaharienne.

Et, nous ne nous intéressons pas seulement aux chercheurs d’aujourd’hui, mais, nous contribuons aussi à la formation des pathologistesde demain. Après tout, les systèmes riz et le RYMV sont des entités biologiques ; le virus peut éventuellement s’adapter à n’importe quellemesure de lutte que nous arriverions à mettre en place, ou bien une autre maladie peut s’installer dans les niches du RYMV, si tant est quenous réussissions un jour à être sur le point de l’éradiquer. C’est pourquoi nous avons besoin de nouveaux pathologistes pour faire faceaux maladies des plantes de demain. Des liens ont été établis avec des universités en Côte d’Ivoire et au Mali en vue de méthodologiesde base pour le criblage et la notation ainsi que des thèmes de recherche comme la variation pathogénique (virulence) des isolats RYMVivoiriens.

d’entre elles auront non seulement une résistance durable, maisseront aussi attractives pour les paysans sur d’autres pointscomme les types de grains et de plantes et le cycle de croissance.

Nous sommes confiants que plus jamais les paysans ne serontdésespérés de voir leurs champs dévastés par la panachure jaunedu riz. »

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Développement de modèlesinformatiques pour la compétition riz-adventices au Sahel

La consommation totale de riz dans le Sahel a fortementaugmenté au cours de ces dernières décennies à cause de lacroissance démographique et de l’augmentation de laconsommation par habitant, en particulier dans les centresurbains. Parmi les pays sahéliens, c’est le Sénégal qui a la plusforte consommation de riz et environ 75 % de ce riz est importé.Des investissements importants ont été faits pour essayer derépondre aux besoins, mais les rendements restent relativementfaibles (environ 4 t/ha). La gestion inappropriée des adventicesest l’un des facteurs qui réduisent le rendement de riz au Sénégal(voir, par exemple, le point 5 de la Figure 6, page 41 : le nondésherbage d’un champs d’une variété améliorée populairerésulte en des pertes de rendement de 50 %).

Un sol relativement bon, un ensoleillement intense, de hautestempératures presque tout au long de l’année et la disponibilitéd’eau d’irrigation sont les conditions idéales pour uneabondance des adventices. Comme au Sahel, le riz irrigué faiten général l’objet de semis direct et n’est pas transplanté, le rizet les adventices commencent à concurrencer au stade deplantules et les pertes de rendement tendent à être plus élevéesque dans les systèmes de transplantation. Des études menéespar l’ADRAO dans les champs paysans en 1998, ont montréque les bénéfices générés par une lutte améliorée contre les

adventices étaient de l’ordre de 1 t/ha, soit près de 25 % deplus que la pratique paysanne. (« Les éléments nutritifs du solet la fertilisation du riz irrigué au Sahel », Rapport annuel del’ADRAO 1998, pp. 16-22). Pourtant, les paysans ont tendanceà attendre que les adventices soient clairement visibles et entréesen compétition avec les riz avant de les éliminer. Lorsque desherbicides sont appliqués tard, le contrôle des adventices estmoins efficace car elles deviennent moins sensibles auxherbicides en grandissant. Les périodes étendues de compétition,aussi bien avant le contrôle des adventices qu’après à cause del’efficacité réduite des mesures de lutte, provoquent uneaugmentation des pertes.

Des cultivars de riz plus compétitifs contre les adventicesseraient appropriés dans toutes les écologies riz de la région, ycompris, les systèmes d’irrigation du Sahel. L’accès au poolgénique Oryza glaberrima par le biais du développement dedescendances d’hybrides interspécifiques (les NERICA) a élargiles horizons pour le développement de types de plantes de rizpeu exigeantes en termes de gestion (faible taux d’intrants).« Une des caractéristiques les plus importantes des NERICA »,explique Monty Jones, Directeur adjoint de la recherche, « c’estla compétitivité contre les adventices qu’elles ont héritée deleur parent O. glaberrima. En fait, c’était l’un des objectifs

LES ADVENTICES jouent un rôle majeur dans la réduction des rendements de riz en Afrique de l’Ouestet du Centre. Maintenant que de nouveaux types de riz sont disponibles par le biais des activités de

sélection d’interspécifiques, l’ADRAO a adapté un modèle de compétition contre les adventices pour mieuxcomprendre ce qui rend le riz plus compétitif.

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Indices de croissance des plantes utilisées dansINTERCOM

Cet encadré a trait à trois indices relatifs aux caractéristiquesde croissance des plantes qui sont utilisées dans les études del’ADRAO sur la compétitivité contre les adventices et dans lemodèle INTERCOM adapté aux systèmes irrigués du Sahel.

Indice de surface foliaire, LAI, c’est la surface foliaire totaled’une plante divisée par la surface de sol qu’elle occupe : c’estdonc une fonction directe de l’espacement des plantes dansla parcelle. LAI est connu pour être un bon indicateur de lacompétitivité contre les adventices bien avant le début desétudes de l’ADRAO.

Surface foliaire spécifique, SLA, c’est la surface foliaire par unitéde poids foliaire. Donc, une feuille mince a une haute SLA etune feuille épaisse une SLA plus basse. Une feuille fine (hauteSLA) présente une plus grande surface pour absorber la lumièresolaire qu’une feuille plus épaisse (SLA plus faible) de mêmepoids. Ainsi, pour le même poids, une plante aux feuilles mincesdonne plus d’ombre pour étouffer les adventices qu’une planteaux feuilles épaisses. Cet indice est mesuré (ou simulé) pourchaque feuille de la plante pour les besoins de la modélisationINTERCOM. Comme l’indice de surface foliaire, la surfacefoliaire spécifique était connue pour être un bon indicateur dela compétitivité contre les adventices bien avant le début desétudes de l’ADRAO.

Vitesse de croissance relative des feuilles, RGRL, c’est le taux decroissance quotidienne des feuilles d’une plante exprimé enpourcentage aux premiers stades de croissance (jusqu’à LAI = 1).

principaux de tout le programme de sélection interspécifique ».Des études ont montré que, comparativement aux variétéstraditionnelles Oryza sativa, O. glaberrima produit plus debiomasse et de talles, a des indices foliaires plus élevés (pourla définition des indices voir encadré « Indices de croissancedes plantes utilisées dans INTERCOM ») et investit une partplus importante de sa biomasse croissante dans les feuilles auxpremiers stades de la croissance. Par la suite, il a été démontréque dans une large gamme de cultivars, les indices foliaires etla capacité de tallage augurent de la compétitivité contre lesadventices. Les premières lignées NERICA étaient mieuxadaptées aux conditions de plateaux, mais récemment, dumatériel vraisemblablement adapté aux conditions de bas-fondsa été généré. Avec ce matériel, il est approprié d’examinerl’impact de différents types de plantes sur les pertes dues à lacompétition des adventices.

Des modèles mathématiques de simulation des culturespeuvent nous donner une meilleure perception des mécanismescomplexes d’interactions culture-adventices. Plus encore, cesmodèles peuvent être utilisés comme outil pour guider lessélectionneurs dans la conception et l’évaluation de nouveauxtypes de plantes.

« Notre point de départ », explique David Johnson,malherbologue « était INTERCOM, un modèle informatiquedéveloppé par l’Institut international de recherche sur le riz(IRRI) et l’université agricole de Wageningen (Pays-Bas) etqui utilise des paramètres écologiques et physiologiques poursimuler la compétition entre la culture et les adventices dansles champs ». Le modèle était déjà utilisé au siège de l’ADRAOet en cours d’adaptation pour le riz de plateaux (« Profil d’unpays donateur : le Canada », dans ce rapport). « Il fallaitreconfigurer le modèle pour les conditions de riz irrigué auSahel avec les variétés et adventices appropriées, de sorte à depouvoir manipuler le type de plante requis », continue Johnson.

Dans la seconde moitié de 1999, Petra Hogervorst, étudiantenéerlandaise en maîtrise de l’université de Wageningen estvenue à la Station Sahel, où elle a collecté les donnéesnécessaires pour configurer INTERCOM pour le riz irrigué auSahel. Pour étudier l’effet de la compétition des adventices surla croissance du riz, le riz et les adventices ont été cultivées enpopulations mixtes à différentes densités d’infestationd’adventices. La variété de riz utilisée était la Sahel 108,maintenant très populaire (voir encadré « Sahel 108 et autresvariétés de riz du Sahel », page 11), tandis que deux adventicestrès répandues ont été choisies pour représenter les groupesd’adventices les plus importants infestant le riz irrigué au Sahel,Echinochloa colona pour les graminées et Cyperus difformispour les cypéracées pérennes. Hogervorst a déterminé lesparamètres de croissance et de développement de deux espècesd’adventices et de la variété de riz, ainsi que la hauteur de laplante et les indices foliaires. Ensuite, les données ont étéintroduites dans INTERCOM pour fournir le modèle decompétition riz-adventices dans les systèmes irrigués au Sahel.

Pour valider le modèle nouvellement configuré, des essaisde compétition riz-adventices ont été menés dans les champspaysans du delta du fleuve Sénégal (en fait dans un rayon de1 km autour de la Station du Sahel de l’ADRAO à N’diaye,Sénégal) durant l’hivernage 1999 et la saison sèche 2000. Cesessais ont été menés par l’étudiant sénégalais en maîtrise,Daouda M’Bodj, de l’Ecole nationale des cadres ruraux de

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Figure 6. Validation du modèle calibré INTERCOM : effet de lacompétition des adventices sur le rendement du riz (donnéeseffectives de la saison des pluies 1999 contre données simu-lées INTERCOM)

Souleymane Diallo (ISRA, à l’extrême droite), Marco Wopereis (ADRAO,au milieu à droite) et Yaya Sané (ADRAO, extrême gauche) discutentdes essais de compétition adventices-riz avec Daouda M’Bodj à lastation Sahel de l’ADRAO, N’diaye, Sénégal

Note : 95 JAS = pas de désherbage.

Bambey (ENCR). Les traitements expérimentaux consistaientà soumettre le riz à différentes périodes de compétition pouren identifier les périodes cruciales. Plus précisément, on laissaitpousser les adventices de la date de semis du riz à une certainepériode (14, 28, 42, 56, 70 jours), après laquelle les champsétaient désherbés manuellement. Les tests comprenaient enoutre, deux parcelles témoins, une maintenue sans adventicesdurant toute la saison culturale et l’autre non désherbée du tout.Les tests ont été menés dans cinq champs paysans durantl’hivernage et sept durant la saison sèche. On a utilisé le semisdirect dans les champs avec des semences pré-germées Sahel108. Lorsque les données de terrain ont été comparées auxdonnées simulées du modèle, les deux courbes étaient trèsproches (Figure 6). Ainsi, avec INTERCOM, on peut prédireles caractéristiques essentielles de la compétition riz-adventicesdans le contexte sahélien. Sans contrôle des adventices, lesrendements tombent à 3,2 t/ha, soit 50 % des rendements deschamps maintenus sans adventices à partir de quatorze joursaprès le semis. Au fur et à mesure que la date du premierdésherbage est retardée, il y a un déclin régulier du rendement,en d’autres mots, plus le début du désherbage est tardif, plusgrandes sont les pertes de rendements. Ceci souligne

l’importance d’un désherbage précoce. Des périodes prolongéesde compétition des adventices diminuent aussi le nombre detalles et de panicules par unité de surface. Il y avait des écartsentre les rendements simulés et les rendements observés lorsquele désherbage commençait tôt dans le cycle de culture, ledésherbage précoce avait une plus grande influence sur laperformance de la culture que ne le prédisait le modèle. Lasimulation exacte des résultats des essais de terrain validentl’utilisation du modèle pour les études de modélisation à venir.

ModélisationINTERCOM a été utilisé par la suite, pour analyser commentd’autres types de riz aurait réagit. « C’est là le charme de lamodélisation », assène avec enthousiasme l’agronome MarcoWopereis. « Il permet l’expérimentation sur ordinateur, une foisle modèle correctement validé. » Les objectifs étaient de mieuxcomprendre la compétition des adventices dans les systèmesde riz irrigué de la vallée du fleuve Sénégal à travers l’utilisationde modèles informatiques et de voir comment les nouveauxtypes de plantes seraient affectés par la compétition desadventices.

« Nous savons qu’Oryza glaberrima fait meilleureconcurrence aux adventices qu’O. sativa », poursuit Wopereis.

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Figure 7. Simulation de l’effet de la SLA sur le rendement,en tant que résultat direct sur la compétitivité contre lesadventices

Figure 8. Simulation de l’effet combiné de la SLA et del’amélioration du taux de croissance relative des feuilles surles rendements, en tant que résultat direct sur la compétiti-vité contre les adventices

Notes : S1, S2, S3 = types de SLA : O. sativa (Sahel 108), O.glaberrima (interspécifique ; R1 = taux de croissance relativedes feuilles pour le type O. sativa (Sahel 108).

Notes : comme en Fig. 7, R2 = taux de croissance relative desfeuilles pour un type de plant hypothétique avec un tauxélevé.

« Avec nos connaissances sur le type de plante O. glaberrima,et nos théories sur les facteurs qui influencent la compétitivitécontre les adventices, la taille de la plante et les indices foliairesétaient évidemment les cibles à manipuler par INTERCOMpour évaluer les différents types de plantes. »

« Des valeurs de surface foliaire spécifique plus élevées(voir encadré « Indices de croissance des plantes utilisées dansINTERCOM », p. 40) permettent à la plante de produire unesurface foliaire plus grande avec une biomasse donnée »,explique Wopereis, « et ceci est un avantage aux stades initiauxde croissance où la compétition pour la lumière est importante ».Cependant, des valeurs élevées de surface foliaire spécifique(SLA) deviennent un désavantage plus tard dans ledéveloppement de la culture car les plantes font unesurproduction de feuilles. Une fois qu’il y a environ quatrecouches de feuilles (c’est-à-dire que l’indice de surface foliaireatteint 4), environ 95 % de la radiation solaire est interceptéepar les feuilles. Après cela, ce n’est pas un avantage d’avoirplus de feuilles ! Ainsi, la situation idéale est d’avoir une SLAélevée au début de la croissance et une SLA faible plus tard.

Résultats – ce que INTERCOM nousraconteLorsqu’on compare seulement les différences SLA entre lestrois types de plantes, le modèle prédit qu’aussi bien lesglaberrima que les types de plantes intermédiaires sont pluscompétitifs contre les adventices que le type sativa (Figure 7),avec une différence plus marquée lorsque le premier désherbageest retardé. Si l’on modifie les types glaberrima et« interspécifiques » pour qu’ils aient une profusion de feuillesaux stades initiaux de croissance (Figure 8), l’amélioration dela compétitivité contre les adventices est encore plusmarquée : les interspécifiques ayant un rendement de 70 %plus élevé que Sahel 108 quand il n’y a pas de désherbage dansles soixante-dix jours après semis.

Finalement nous avons comparé les trois types de plantes(représentés par les figures des SLA) à la faible densité depeuplement pratiquée par les paysans dans la vallée et le deltadu fleuve Sénégal (Figure 9). Une telle faible densité peut êtrele résultat d’un faible taux de semis, d’une mauvaise germinationou d’un mauvais établissement des cultures. Tous les trois types

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Figure 9. Simulation de l’effet d’une faible densité de plantes(120 plantes/m˝) sur le rendement (en tant que résultat directsur la compétitivité contre les adventices) pour 3 types deplantes : notez la réduction de rendement presque uniformequel que soit le type de plante

Notes : comme en Fig. 7, D2 = densité de 120 plantes/m2.

ont gravement souffert de la compétition des adventices et ontaccusé d’importantes pertes de rendement, essentiellementparce que le riz n’avait pas assez de couvert végétal pour fairede l’ombre aux adventices par rapport à la lumière solaire. Unefois de plus, cependant, lorsque le premier désherbage a étéretardé, l’interspécifique (S3) et le glaberrima (S2) ont eu unmeilleur rendement que le sativa.

« Les résultats des tests de l’effet de la taille de la planten’étaient pas spectaculaires », indique Wopereis. La plante

simulée qui était de 10 % plus haute que la plante « normale »n’était pas plus compétitive contre les adventices.

Conclusions – la valeur de la modélisationLes simulations ont montré l’importance de la compétitivitécontre les adventices dans les champs fortement infestés.INTERCOM peut être utilisé pour prédire ce que signifieraitune augmentation de l’indice foliaire ou d’autres paramètres(comparativement à une variété « standard » comme Sahel 108)à un certain niveau de pression des adventices dans les champspaysans. Ainsi, les paramètres qui affectent directement lacompétitivité contre les adventices et le rendement peuvent êtreciblés dans les activités de sélection.

« Les indices sont relativement faciles à mesurer, et ça c’estle côté passionnant de l’affaire ! » avoue Wopereis. « Mais, ilschangent avec la localité et la date de semis, en fonction desfacteurs climatiques (surtout la température minimale del’air). »

L’ADRAO a commencé à mesurer ces paramètres dansles « essais des jardins variétaux » afin d’en obtenir les valeursà différentes périodes de l’année.

Johnson est satisfait : « Notre étude a montré la force de lamodélisation à travers le test des nouveaux types de plantes »,dit-il. « Elle a permis de quantifier les gains de rendementsgénérés par une amélioration de la gestion des cultures – dessemences de meilleure qualité, une densité de semis plus élevée,un désherbage à temps – et de meilleurs types de plantes. Ilserait presque impossible de faire ces analyses par des essaisconventionnels ».

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Profil d’un pays donateur : le Canada

Des brochures sur WARIS (en anglais et en français)

L’ADRAO reçoit son financement venant du Canada par deuxvoies. La première est directe par le biais de l’Agencecanadienne pour le développement international (ACDI) et ladeuxième par le Centre de recherche pour le développementinternational (CRDI) qui est un organisme public créé et financépar le gouvernement du Canada pour aider les communautésdes pays en développement à trouver des solutions à leursproblèmes sociaux, économiques et environnementaux à traversla recherche.

Les contributions canadiennes à l’ADRAO de 1988 à 2000sont présentées en Figure 10. Nous sommes particulièrementreconnaissants pour les contributions constantes à notre budgetà usage non restreint, qui sont en moyenne de plus de0,55 million de $ EU par an.

Bibliothèque et services d’informationEn 1990, le CRDI a approuvé un financement pour améliorerla bibliothèque et le service de documentation de l’ADRAO.L’information a toujours été un des « piliers » du CRDI et undomaine dont il fait la promotion dans les pays endéveloppement et les institutions qui les servent. Lorsque leprojet a commencé, la bibliothèque n’avait que quatre agents àtemps plein, un documentaliste, un aide bibliothécaire, unesecrétaire bilingue et un agent de comptoir. A la fin 1994 (à lafin du projet), un assistant de production et un assistant debureau avaient été ajoutés à l’équipe et le recrutement d’unassistant documentaliste était en cours. Même si ces

recrutements n’ont pas été financés par le CRDI, ce projet àservi de tremplin pour relever le niveau de l’information. Lenom du projet était « Système ouest africain d’informationrizicole (WARIS) » et le développement et renforcement de lacapacité de l’ADRAO à opérer un système d’informationmoderne était l’élément clé de ces activités. Au cours du projet,bien qu’indépendant de celui-ci, un nouveau bâtiment a étéconstruit pour abriter spécifiquement la bibliothèque et le centrede documentation au siège de l’ADRAO et il fut occupé enjanvier 1993. Durant cette période de quatre ans, on a assisté à

NOTRE PARTENARIAT avec le Canada peut adéquatement être décrit comme un ensemble d’activitéstrès diverses, particulièrement en termes de financement à usage restreint (projets spéciaux). Nous

apprécions surtout le niveau élevé et constant de l’appui en termes de financement à usage non restreint àun moment où beaucoup de donateurs se confinent à des projets spécifiques de courte durée.

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Figure 10. Le financement canadien à l’ADRAO, 1998-2000

des relèvements de niveau dans l’information et la technologieliée à sa diffusion avec le projet ayant contribué pour obtenirun ordinateur, deux imprimantes, un lecteur CD, deuxphotocopieuses et un lecteur de microfiches.

Le projet a octroyé des fonds pour que le documentalistede l’ADRAO, Alassane Diallo, puisse visiter les bibliothèquesde l’IRRI aux Philippines, du Centre de coopérationinternationale en recherche agronomique pour le développement(CIRAD) et d’AGROPOLIS (Pôle international de rechercheet d’enseignement supérieur agronomiques) en France, ainsique d’autres services d’information dans ces pays. « Cescontacts ont contribué au progrès des services de diffusion del’information à l’ADRAO », explique-t-il.

Des services d’information « standard » ont été encouragéset agrandis. Ceux-ci comprennent la diffusion sélective del’information (DSI, 20 profils à la fin 1994), les recherchesbibliographiques (135 recherches majeures en 1994,comparativement à 40 en 1990), Bulletin de sommaires

ADRAO (200 copies par mois en 1994, comparativement à 46en 1991), et la livraison de documents aux chercheurs del’ADRAO et des SNRA (sur demande). Le projet a aussi aidél’ADRAO à mettre ses premiers pas dans l’informationélectronique. Au cours de ces quatre années, l’ADRAO adéveloppé plusieurs bases de données bibliographiques interneset a commencé une collection de CD et d’autres bases dedonnées électroniques externes. Les fonds alloués aurenforcement des capacités ont permis la formation sur le tasen gestion de l’information de neuf cadres des Systèmesnationaux de recherche agricole (SNRA) et de la secrétaire dela Station Sahel de l’ADRAO. Le projet a également fournides fonds pour permettre au documentaliste de l’ADRAO defaire des visites de suivi au Bénin, au Congo, en Gambie, enSierra Leone ainsi qu’à Abidjan et Bouaké (Côte d’Ivoire) pourévaluer le progrès réalisé par les anciens stagiaires. Ces visiteset d’autres contacts ont permis à l’ADRAO d’augmenter lenombre de documents « littérature grise », pour la plupart des

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documents de recherche non-publiés des SNRA et des thèses :1 249 titres ont été collectés en 1994, comparé à seulement 15en 1991. « Tout ceci a contribué à “briser” l’isolement deschercheurs des SNRA de la région », dit Diallo. Au cours decette période, le personnel de la bibliothèque de l’ADRAO aaussi réalisé un annuaire des chercheurs riz en Afrique del’Ouest et des bibliographies sur Oryza glaberrima et le virusde la panachure jaune du riz.

Le CRDI a fourni des fonds vitaux à un moment stratégiquedu développement de l’ADRAO. Aujourd’hui la bibliothèquede l’ADRAO se trouve dans un nouveau bâtiment spécialementconçu comme Centre d’information et de documentation et faitpartie du département du même nom. Nous n’oublions pasl’héritage des contributions du CRDI. WARIS existe pourfournir de l’information appropriée sur le riz aux chercheursdes SNRA de la région et au-delà. WARIS est la base del’aspiration de l’ADRAO à devenir une passerelle du systèmed’information sur le riz pour toute l’Afrique sub-saharienne.

Le Consortium santé humaineA partir de 1994, la CRDI a joué un double rôle dans les activitésdu Consortium santé humaine, basé à l’ADRAO. Jusqu’en 1998,le Consortium recevait directement son financement du CRDI.En outre, le bureau du CRDI, en Côte d’Ivoire, était un despartenaires de recherche. Le travail du Consortium a déjà faitl’objet de rapports : la recherche sur le paludisme dans le rapport1996 et celle sur la schistosomiase en 1999.

En particulier, le CRDI était un grand partisan de laméthodologie de recherche intersectorielle et multidisciplinaire,il a développé le protocole original et a cherché des fonds pourle Consortium. Il a donné des orientations pour ledéveloppement des plans de travail pour les aspects socio-culturels des évaluations de l’environnement et de la santé et afinancé un consultant pendant six mois pour développer lacomposante sciences sociales du programme de recherche.Finalement, le CRDI a participé à la revue institutionnelle desapproches de recherche.

ModélisationEn 1997, nous avons initié avec l’université Laval du Québec,un projet conjoint visant la réduction de l’insécurité alimentairedans les pays en développement à travers le développement de

types de plantes à la fois compétitives contre les adventices età haut rendement. Le projet, financé par le CGIAR-CanadaLinkage Fund (CCLF) a duré trois ans.

L’objectif général était de développer des types de plantesinterspécifiques pour les petits riziculteurs des plateaux ; enprofitant de la compétitivité contre les adventices et la résistanceà la sécheresse du parent Oryza glaberrima et du bon potentielde rendement en réponse aux engrais du parent O. sativa. Aplus court terme, le projet vise à aider les sélectionneurs àexploiter la riche diversité génétique récemment devenueaccessible à travers la technologie NERICA, en développantdes concepts détaillés de plantes types pour des riz compétitifscontre les adventices, résistants à la sécheresse et à hautrendement. Une approche de systèmes interdisciplinaires a étésuivie, impliquant un sélectionneur riz, un malherbologue etun spécialiste de la gestion des ressources naturelles del’ADRAO, ainsi qu’un malherbologue et un spécialiste enmodélisation de la compétition adventices-cultures del’université Laval. Un poste de chercheur post-doctorat nommépar l’université Laval pour être basé à l’ADRAO a été accepté.Ce poste a successivement été occupé par Folkard Asch (1997-1999) et Frank Abamu (1999-2000). Le projet a pris commepoint de départ un modèle de compétition adventices-culturesdéveloppé par l’IRRI et l’université agricole de Wageningen(INTERCOM). Des essais de riz et d’adventices ont été menéssur plusieurs dates de semis afin de générer des donnéesspécifiques aux cultivars pour le modèle. Les données d’unedate ont été utilisées pour « paramétrer » le modèle (reconfigurerspécifiquement le modèle pour le riz), puis des données d’unedate tardive ont été utilisées pour vérifier si cela fonctionnait.Lorsque les timings des stades de croissance (phénologie) ontété fixés, l’INTERCOM adapté a prédit avec exactitude aussibien la production totale des plantes que le rendement en grainsdans les deux scénarios, avec ou sans adventices.

Les stades de croissance végétatif et reproductif de cinqadventices ont été bien prédits. La hauteur des plantes a étésimulée avec haute précision au niveau de quatre des cinqadventices, mais celle de Sphenochlea zeylanica (une adventicefréquente du riz de bas-fonds, qui pousse vite et reste petite)n’a pas suivi le schéma logistique supposé dans le modèle. Desexpérimentations supplémentaires sont nécessaires pourexpliquer cette observation. On a aussi besoin de quantifier les

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Figure 11. Interception de fraction de la radiation ambiante (FRABS) par les cultivars O. glaberrima (CG14) et O. sativa (WAB56-104) en période de compétition avec une adventice à feuilles larges (Eclipta prostrata) et une adventice herbeuse (Echinochloacrus-pavonis). DVS = stade de développement de riz, 0 = émergence, 1 = floraison, 2 = maturité. La simulation a été faite avec lemodèle INTERCOM adapté. Ces résultats montrent la capacité de la variété O. glaberrima à étouffer les adventices, en inter-ceptant la plus grande partie de la lumière ambiante

aspects morphologiques et physiologiques. Cependant, lacompétitivité du riz et des adventices a été bien expliquée parle modèle (Figure 11).

Un manuel d’utilisation facile a été réalisé pour l’applicationdu modèle INTERCOM modifié de conception de types deplantes pour une compétitivité améliorée contre les adventices.Le manuel facilite l’application du modèle dans les analysesde sensibilité à des stress spécifiques ou à des considérationsagronomiques, comme le climat, la période de semis et la densitédes semis. Il a été spécialement conçu pour les partenaires des

programmes nationaux, qui ne sont peut-être pas familiers auxdétails des principes éco-physiologiques utilisés dans laréalisation du modèle ; il est structuré en sorte que les utilisateursn’ont pas besoin de comprendre en détails les principesphysiologiques, écologiques et mathématiques utilisés pour sondéveloppement.

L’INTERCOM adapté a généré un ensemble de 27 idéotypeshypothétiques de riz combinant des paramètres morpho-logiques et physiologiques d’Oryza glaberrima (CG14) etO. sativa (WAB56-104). Le meilleur prototype avait un taux de

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croissance des feuilles de 20 % plus rapide et donnait 139 %du rendement d’O. sativa. Ceci suggère que les sélectionneursdoivent ajouter le taux de croissance des feuilles à leurs critèresen sélectionnant pour la compétitivité contre les adventices.L’ajustement de la phénologie dans le but de faire pousser leriz a donné un type de plante moins compétitif.

Introduction de la batteuse-vanneuse auBurkina Faso et au MaliAprès le succès de la batteuse-vanneuse (ASI) développée parl’ADRAO et ses partenaires au Sénégal (voir encadré « Labatteuse-vanneuse en Afrique de l’Ouest »), le CRDI a assuréun financement de deux ans à l’ADRAO (1998 et 1999) pourqu’elle travaille avec ses partenaires du Burkina Faso et duMali pour y évaluer le potentiel des batteuses-vanneuses.

Le projet visait spécifiquement à : (1) évaluer la capacitédes ateliers locaux à fabriquer les batteuses-vanneuses avec dumatériel local ; (2) évaluer les bénéfices potentiels desfournisseurs et des paysans ; et (3) évaluer les mutationspossibles dans la demande de main d’œuvre avec l’adoptionde la batteuse-vanneuse, en particulier son effet sur les femmeset les ouvriers qui tamisent le riz pour séparer le paddy de lapaille, vannent et nettoient le riz.

Des prototypes de batteuse-vanneuse ont été fabriqués avecdu matériel local, d’abord à Niono (Mali) durant la saisonhivernale 1998, puis à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) au coursde l’hivernage 1999. La fabrication a eu lieu dans des atelierspeu équipés représentatifs de l’industrie de la machinerieagricole dans la région. L’ADRAO a formé quatre fabricantsde machinerie agricole au Mali et trois au Burkina Faso. Lesplans techniques de la machine ont été rassemblés encollaboration avec l’université de Saint-Louis au Sénégal, enjanvier 1999, et envoyés à tous les partenaires impliqués dansle projet.

Les machines ont été testées durant les récoltes del’hivernage 1998 et de la saison sèche 1999 au Mali et à partird’octobre 1999 au Burkina Faso. Des enquêtes ont été menéesau sein des groupes d’acteurs – riziculteurs, ouvriers assurantle battage, le vannage ou la récupération du paddymanuellement, artisans locaux et opérateurs/propriétaires debatteuses mécaniques – afin de recueillir leurs points de vuesur la machine. Tous ceux qui ont répondu considèrent la

batteuse-vanneuse comme une amélioration majeurecomparativement aux batteuses utilisées actuellement. Là où,la batteuse-vanneuse ne remplaçait pas la main d’œuvrefamiliale, comme pour les femmes qui vannent et récupèrentles grains en échange d’un salaire en argent liquide ou en nature,la préoccupation première c’est que l’introduction del’équipement va diminuer la demande en main d’œuvremanuelle. Au cours de la deuxième partie de 1999, 10 batteuses-vanneuses ont été fabriquées au Mali par des producteurs locauxformés dans le cadre du projet.

Appui aux sites clés en Côte d’IvoireEn 1998 et 1999, l’ACDI a assuré un financement à travers leFonds de contrepartie ivoiro-canadien (FDCIC) pour lesactivités d’agronomie et de sélection dans les sites clés del’ADRAO en Côte d’Ivoire. Les sites clés sont utilisés pour larecherche à mener dans des écologies autres que celles desstations de recherche de l’ADRAO. En ce moment (et jusqu’en2000) l’ADRAO disposait de cinq sites clés en Côte d’Ivoire,en plus de la station de recherche principale à M’bé, au nord deBouaké dans la zone de savane sud guinéenne :

� les zones péri-urbaines de Bouaké, au centre de la Côted’Ivoire, dans la zone de transition entre la forêt et lasavane ; le régime pluviométrique est bi-modal, avec uncumul d’environ 1 100 mm de pluie ;

� Korhogo, dans le nord du pays, se trouve dans la zonede la savane nord-guinéenne, on y trouve une saisonsèche relativement fraîche et une pluviométried’environ 1 300 mm/an ;

� Boundiali, se trouve aussi dans la zone de la savane nord-guinéenne et reçoit 1 500 mm de pluie ;

� Danané, dans l’ouest du pays, est localisé dans la zoneforestière humide et a une pluviométrie annuelle de 2 000mm ;

� Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, se trouve dans lazone forestière et a un régime pluviométrique bi-modalavec un cumul de 1 400 mm par an.

En fait, cette petite subvention a servi à financer l’emploid’un « observateur » et des activités de sélection et d’agronomiegénérale. Une partie a été utilisée pour acheter quelques petitesbatteuses et deux motocyclettes.

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La batteuse-vanneuse en Afrique de l’Ouest

Histoire de son introduction et de sa diffusion

A plusieurs reprises au cours de ces quatre dernières années, nous avons montré le succès de la batteuse-vanneuse que l’ADRAO a aidéà introduire au Sahel. Et pourtant, aucune page des rapports annuels de l’ADRAO n’en fait cas depuis celui de 1996. Ce rapport, une partiede l’article « Forger une tradition » et en particulier les pages 35-37, donne le contexte général de l’histoire, mais à la fin 1996, la machinenécessitait encore des modifications pour son adaptation au milieu sahélien (elle avait été introduite des Philippines).

Des prototypes modifiés ont été fabriqués par des artisans sénégalais en 1997, puis testés en milieu paysan. Le 5 novembre 1997, plusde 500 participants (parmi lesquels de hauts responsables gouvernementaux) ont assisté au lancement commercial de la batteuse-vanneuse, à Saint-Louis, au cours de ce qu’on a appelé la « Journée du lancement de la batteuse-vanneuse ASI ». C’est au cours de cetterencontre que la batteuse-vanneuse a été baptisée ASI, A pour ADRAO, S pour SAED (Société d’aménagement et d’exploitation des terresdu delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé), l’autorité de vulgarisation pour la région du fleuve Sénégalet I pour ISRA (Institut sénégalais de recherches agricoles) : les partenaires principaux du développement de la machine. Par la suite l’ASIa été un succès commercial au Sénégal, où vers la fin 2000, plus de 100 machines étaient exploitées, la plupart dans la vallée du fleuveSénégal.

Comme la machine avait été conçue pour les conditions de la vallée du fleuve Sénégal, il a suffi d’une initiative pour la diffusion duprototype dans le Sud mauritanien. Avec l’appui de la Banque mondiale, deux machinistes mauritaniens ont été formés à la fabricationde l’ASI à la station Sahel de l’ADRAO en 1998/99. De retour en Mauritanie ils ont construit le premier prototype de batteuse-vanneuse pourleur pays. La version de la batteuse-vanneuse acceptée et mise sur le marché en Mauritanie fut baptisée SAC avec S pour SONADER, laSociété nationale pour le développement rural en Mauritanie, A, pour ADRAO et C pour CNRADA, Centre national de rechercheagronomique et de développement agricole. Comme au Sénégal et par la suite dans chaque pays où la batteuse-vanneuse à étédiffusée, le travail a été exécuté en partenariat entre l’ADRAO, le service national de vulgarisation et de recherche et les artisans locaux.Vers la fin 2000, environ 15 batteuses-vanneuses SAC étaient en fonction dans la vallée du fleuve Sénégal, en Mauritanie.

Puis, la batteuse-vanneuse a été introduite au Burkina Faso et au Mali, sur financement du Centre de recherche pour ledéveloppement international CRDI, en 1998 et 1999 (voir article principal). Vers la fin 2000, il y avait un seul prototype INADI – IN pour INERA,Institut de l’environnement et des recherches agricoles, AD pour ADRAO et I pour IRSAT, Institut de recherche en sciences appliquées ettechnologies – de la batteuse-vanneuse, au Burkina Faso, mais au moins 30 batteuses-vanneuses ACIER : A pour ADRAO, C pourCollaboration et IER pour Institut d’économie rurale, au Mali.

En février 2000, un prototype de batteuse-vanneuse a été développé à l’atelier du siège de l’ADRAO et testé dans la vallée de M’béen Côte d’Ivoire. En 2001, la batteuse-vanneuse sera introduite en Gambie.

Performance de la batteuse-vanneuse ASI

Le projet ASI a été mis en route par l’ADRAO en réponse aux plaintes paysannes relatives au Votex – la meilleure vanneuse disponible àl’époque – au cours d’une enquête réalisée en 1994. La Votex avait été introduite dans la région, au début des années 1990, pouréchapper à l’option de la queue devant les vieilles moissonneuses-batteuses utilisées déjà depuis un certain temps et non remplacéesou le battage manuel. Mais, les paysans critiquaient la Votex pour son inefficacité (particulièrement en ce qui concerne la séparation desgraines de la paille) et sa forte intensité de main d’œuvre. Ainsi, l’ADRAO a demandé l’aide de l’IRRI (International Rice Research Institute)et a importé un prototype de batteuse-vanneuse développé aux Philippines (TC800). En plus, l’IRRI a mis un ingénieur agricole à ladisposition de la station Sahel de l’ADRAO pour prodiguer des conseils sur la fabrication du premier prototype sénégalais.

Le TC800 a été considérablement modifié pour son adaptation aux conditions de la vallée du fleuve Sénégal dans le Sahel. Beaucoupde ces modifications avaient pour but de permettre la manipulation du paddy récolté à la main (en opposition au paddy récolté à lamachine) et de rendre la machine plus robuste, en général. Le développement de l’ASI dans son modèle produit actuellement « enmasse » au Sénégal a pris environ deux ans. Le succès de l’ASI, en particulier dans le Nord du Sénégal, parle de lui-même, et elle a faitses preuves face au Votex. (Tableau 3).

Avantages particuliers de l’ASI sur le Votex :

� sa capacité de transformation (6 tonnes par jour contre 4,3 t/jour) ;

� le taux de séparation des grains (97-99 % contre 85 %), ce qui veut dire que le paysan n’a pas besoin de recourir à une autre maind’œuvre pour tamiser et séparer les grains de la paille ou vanner ;

� le revenu net (8,02 $ EU par tonne contre 4,47 $ EU par tonne) ; principalement dû à la capacité plus élevée de l’ASI.

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Presque pareil … juste un peu différent

« Toute l’idée de produire une petite machinerie localement repose sur le fait qu’elles peuvent être modifiées pour convenir à chaqueniche commerciale », raconte Kouamé Miézan, chef du programme riz irrigué. « Comme première étape, chaque pays où nous avonsintroduit le prototype a modifié celui-ci pour l’adapter aux conditions locales. » Il y a, donc, au moins cinq versions de la batteuse-vanneusedans la région, dont deux au Sénégal.

Malick Ndiaye, machiniste et directeur de la société de fabrication AGRITECH, a surtout renforcé le prototype initial de l’ASI. « Lamachine initiale ne pouvait être remorquée que derrière un véhicule conventionnel », explique-t-il, « mais nous entrevoyions un marchépour une machine qui pourrait également faire l’objet de traction animale. En outre, le premier modèle léger n’était pas adapté aux rudesconditions prévalant dans la majeure partie de la vallée. Ainsi, nous avons fabriqué une version « beaucoup plus robuste » à quatre roues,(la première version n’avait que deux roues). AGRITECH a aussi perçu le besoin d’une plus grande capacité de transformation et a relevéla puissance du moteur de 12 CV à 19. « En même temps, nous avons fait des modifications minimes pour réguler le flux d’air, de sorte àfaire une compensation pour les différences dans la teneur en eau des grains : les grains plus humides nécessitent un flux d’air plus puissant,et pour empêcher l’aspiration des pailles ».

La SAC mauritanienne est presque la même que l’ASI d’AGRITECH. « La batteuse-vanneuse n’a pas subi beaucoup de modificationspour son utilisation en Mauritanie, parce qu’elle est utilisée dans le même environnement, la vallée du fleuve Sénégal, où elle a étéconçue », explique Marco Wopereis, auparavant agronome à la station du Sahel.

L’ACIER malien a retenu la régulation simple du flux d’air du premier ASI et fonctionne avec un moteur de 14 CV. La machine montéesur quatre roues est tirée le long de son axe central, ce qui la rend plus étroite (pour le transport sur les sentiers) mais moins stable ; la tractionanimale est également possible.

L’INADI du Burkina a également retenu la régulation simple du flux d’air ainsi que le moteur à petite capacité du premier ASI. Commel’ASI elle est montée sur quatre roues mais ne convient qu’à la traction derrière un véhicule conventionnel.

Le premier prototype ivoirien maintient le régulateur du flux d’air initial et deux roues pour la traction uniquement par véhicule, maiselle est plus robuste et a un moteur de 19 CV.

Tableau 3. Comparaison entre le premier prototype ASI et Votex (vallée du fleuve Sénégal, Sénégal, 1996).

Paramètres (unités) ASI Votex

Type de machine Flux axial Flux tangentiel

Taux de séparation des grains (%) 97-99 85

Capacité de transformation (kg/6 heures par jour) 6000† 4300

Prix d’achat ($ EU) 4138 3276

Consommation de fuel (l/h) 2 0,8

Coût total par tonne ($EU) ‡ 9,23 9,32

Coût total par hectare ($ EU) ‡ 41,51 41,94

Coût total par an ($ EU) ‡ § 3044 2204

Revenu net par tonne ($ EU) ‡ 8,02 4,47

Revenu net par an ($ EU) ‡ § 2645 1058

Taux de revenu financier interne (%) 65,7 34,1

Ratio coûts/bénéfices 1,7 1,4

† Estimation prudente ; Malick Ndiaye indique 1,5 t/heure pour le prototype 12,5 CV et 2 t/h pour la version 19 CV d’AGRITECH.

‡ avec les coûts d’opération (2 opérateurs pour l’ASI, 1 pour la Votex) mais sans les coûts du travail aux champs (normalement 4 ouvriers avec chacune des deux

machines).

§ sur la base de 55 jours de travail par an.

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Les serveurs informatiques de l’ADRAO sont regroupés dans une sallepour faciliter la gestion par l’équipe de l’unité TIC

Technologie d’information et decommunicationsEn juillet 1999, Adrian Q. Labor est arrivé à l’ADRAO commeresponsable du département Technologie de l’information etde la communication (TIC), pour un contrat de deux ans prisen charge par le CRDI. « Jusque là, », explique Kanayo F.Nwanze, Directeur général, « nous avions géré les questionsrelatives aux TIC sur une base ad hoc et tout le fardeau retombaitsurtout sur l’Unité de biométrie. Avec l’arrivée de Labor, nousavons pu mettre en place une unité TIC au sein de la Directiongénérale et pu faire des progrès dans le renforcement de noscapacités en TIC ». En fait, le seul agent TIC de l’ADRAO,Yoni Lébéné, assistant technique, avait été immédiatementtransféré de l’Unité de biométrie au TIC.

Lorsque le personnel de la Division des Programmes a étére-localisé dans le nouveau bâtiment de recherche et au Centred’information et de documentation en 2000, l’unité TIC a reçutrois bureaux adjacents dans le complexe principal. « Dans unedes salles, nous avons regroupé les serveurs de l’ADRAO. Laseconde sert de bibliothèque de références TIC mise en placegrâce aux fonds du CRDI, et la dernière comme un modestelaboratoire de formation en informatique », explique Labor.

En ce qui concerne l’équipement informatique, le circuitprincipal de câbles en fibre optique a été renforcé, fournissantun réseau local (LAN) robuste à tous les bâtiments du siège del’ADRAO, à M’bé. La connexion aux bâtiments de l’Unité desressources génétiques distante de 3 km est en bonne voie.« Cette capacité accrue concorde avec un accroissement de 30 %des ordinateurs connectés au LAN », ajoute Labor, « cesordinateurs sont issus de nouveaux achats et de la réfection demachines plus âgées déjà sur place ».

Les serveurs principaux de l’ADRAO sont tous sur uneplate-forme Microsoft fonctionnant ou sur Windows 2000 ousur NT4.0. Ils comprennent le serveur principal du domaine,l’Intranet, le SQL, l’Exchange (messages électroniques), leFinance SunSystem, et les serveurs expérimentaux. « Lesserveurs Intranet, SQL et Exchange ont tous étéinterconnectés », explique Labor, « ainsi ils se “parlent” entreeux. Ceci nous permet d’établir un accès aux bases de donnéesde tous les points du centre à toute information disponible ;nous avons aussi des logiciels accédant aux trois serveurssimultanément ». Jusqu’ici, le système combiné LAN et serveur

a été utilisé pour préparer les budgets et les cadres peuventplanifier, préparer et suivre leur budget à partir de leursordinateurs. En outre, une base de données intégrée a été miseau point pour la recherche et l’administration, ce qui permetd’accéder aux données requises de partout à travers le centre.

« En ce qui concerne les logiciels », explique Labor, « unede mes premières tâches a été de débarrasser le Centre de tousvirus ». Ce qui a été fait par le biais de l’installation et de lamise à jour régulière de la dernière version d’un logiciel anti-virus sur tous les ordinateurs. « Lorsque nous avons été touchéspar le virus “Jokes” (également connu sous le nom de “Funny”,“Life cycle stages”) », continue Labor, « nous avons puimmédiatement installer la dernière version de l’anti-virus etun système de suivi pour voir l’évolution du virus à travers lesystème LAN – c’était un virus inoffensif, mais il étaitintéressant de voir comment un virus pouvait se multiplier àtravers un système, si rapidement ! »

Avec l’établissement de son propre système Intranet,l’ADRAO a pu progresser vers des applications basées surInternet. Le partage de l’information est devenu beaucoup moinsexigeant sur un système LAN de niveau relevé ; là oùauparavant, on envoyait des messages à tous les utilisateurs,maintenant, on stocke l’information dans des dossiers partagéssur le serveur Exchange, ou sur l’Intranet lui-même. « Imprimerdes fichiers du réseau est actuellement une pratique courante à

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Rapport annuel ADRAO 2000Points saillants des activités

l’ADRAO », dit Labor, « après que nous ayons rappelé la plupartdes imprimantes à points et installé un réseau d’imprimantes àlaser dans chaque département. Nous pouvons maintenant fairele travail avec moins d’imprimantes, qui demandent moins demaintenance et consomment moins ».

Malgré tous ces progrès majeurs, l’événement qui resteralongtemps gravé dans les mémoires du personnel de l’ADRAO,c’est probablement l’installation d’un lien par satellite avec leprincipal serveur Internet aux Etats-Unis. Du jour au lendemain,l’ADRAO est pratiquement passée d’un statut de centre isoléd’une grande partie du monde à celui d’un centre avec un accèsà grande vitesse au monde via Internet.

« L’Internet est en train de révolutionner nos servicesd’information », affirme Florent Diouf, l’assistantdocumentaliste, « nous avons évolué vers des abonnementsimprimés et en direct de différents journaux, et l’avenir de labibliothèque de l’ADRAO se trouve certainement dans cettedirection ».

« Avec la connexion du serveur Exchange au satellite »,explique Labor, « nous sommes capables de transférer les boîtesà lettres du personnel sur Internet ». Le personnel de l’ADRAOpeut maintenant consulter ses boîtes à lettres de n’importe quelendroit où il est possible de se connecter à Internet. Les sitesde l’ADRAO en dehors du siège ont aussi bénéficié de l’UnitéTIC. Une salle Internet a été mise en place au bureau de liaisonde Bouaké, elle permet d’accéder à Internet en dehors desheures de bureau, sans parler de la connexion convenable offerteaux visiteurs résidant à la maison d’hôtes (dans le mêmebâtiment). Le personnel stationné à l’IITA, à Ibadan, et àAbidjan est mieux intégré avec leur connexion au siège via

CGNet (serveur de l’ADRAO), avec un courrier électroniquepar voie téléphonique, des services Internet et des fichierspartagés.

Satisfaction mutuelleComme donateur constant de fonds à usage non restreint, leCanada peut à juste titre se targuer d’avoir contribué à toutnotre programme de recherche. Visitant le siège de l’ADRAOen 1999, l’Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire, DonaldMcMaster, écrivait dans notre livre d’or : « Le travail que vousavez accompli, à travers le développement de nouvelles variétésde riz adaptées aux conditions des pays membres de l’ADRAO,est très impressionnant. Nous pouvons affirmer que noussommes entièrement satisfaits de l’utilisation faite de lacontribution canadienne à votre Centre. »

« Nous sommes très heureux de l’intérêt et du soutien continudu Canada pour nos activités de recherche », note pour sa part,Kanayo F. Nwanze, « avec le départ d’Adrian Labor au milieude l’année 2001, la collaboration CRDI-ADRAO arrivera à safin ». Cependant, le CRDI s’est récemment engagé à aider leGCRAI à développer une proposition « d’initiative à l’échelledu système sur l’impact du VIH/SIDA sur l’agriculture, et larecherche-développement agricole ». Et l’ADRAO joue un rôleleader dans cette initiative. « Nous espérons encore arriver àde nouvelles réalisations aussi bien avec le CRDI que l’ACDI,nous ne connaissons pas encore le prochain domaine d’intérêtmutuel, mais nous sommes confiants qu’il sera couronné desuccès comme nos liens de collaboration précédents », conclutNwanze.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

L’année en revue : 2000

Démonstration de la batteuse-vanneuse, vallée de M’bé, Côte d’Ivoire,février 2000

Le premier « événement » de l’année a été l’Atelier deformation sur le système de production de semencescommunautaires de riz (CBSS), tenu à Korhogo, dans le Nordde la Côte d’Ivoire, du 17 au 19 janvier. Le CBSS est devenuun puissant mécanisme d’intégration des connaissancestraditionnelles et des technologies modernes, de partenariat avecles paysans et les services de vulgarisation nationaux en vue decombler un fossé majeur dans le secteur semencier.

La phase principale de la quatrième Revue externe desprogrammes et de la gestion (REPG) s’est déroulée du 19janvier au 12 février. Elle s’est appuyée sur la phase initialequi avait eu lieu du 21 novembre au 3 décembre 1999. Le panel,présidé par le Dr Mandi Rukundi du Zimbabwe, a pris en compteun large éventail d’opinions, en particulier provenant de nospays membres, des visites à trois sites en Côte d’Ivoire, puis auGhana, en Guinée, au Nigeria et au Sénégal. Des contacts onteu lieu avec le personnel des programmes nationaux, desdirecteurs et des paysans ; en outre le panel a été en contactavec des partenaires « avancés » comme le CIRAD, l’IRD etPSI-CORAF. En Côte d’Ivoire, il a aussi rencontré le Ministrede l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et desinnovations technologiques. Le rapport REPG a été présenté àla réunion à mi-parcours du GCRAI, à Dresde, en mai 2000 eta été bien accueilli. L’évaluation générale du panel a étéprésentée par le directeur général et le président du Conseild’administration dans le rapport de l’année passée.

En février, le personnel de l’ADRAO a exposé le premierprototype ivoirien de la batteuse-vanneuse, basé sur le modèlesénégalais ASI (voir encadré « La batteuse-vanneuse en Afriquede l’Ouest », p. 50) dans la vallée de M’bé, juste à la sortieprincipale de l’ADRAO. Après quelques ajustements mineurssur le terrain, le prototype s’est montré à la hauteur de nosattentes et chaque session de démonstration a été suivie avecintérêt par plus de 20 paysans. Le directeur du Programme rizirrigué, Dr Kouamé Miézan était là pour expliquer les avantagesde ces machines et répondre aux questions.

L’ANNÉE 2000 a été une année chargée pour l’ADRAO et ses nombreux partenaires. Beaucoupd’activités entraient dans le cadre de la poursuite directe de celles entamées ou au moins planifiées en

1999. L’élan imprimé par le recrutement de nouveaux cadres, au cours des trois années précédentes(1997-1999), augurait que l’année « Y2K » verrait la mise en œuvre de plusieurs nouvelles entreprises.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

John Riggan (premier plan), facilitateur à la conclusion del’atelier de marketing stratégique (à l’arrière plan :Richard Steckel)

La première réunion de planification du nouveau projetDéveloppement participatif de technologies (PTD) avecl’université de Hohenheim, s’est déroulée au siège de l’ADRAOau cours des deux derniers jours du mois de février. Ce projetest financé par l’Allemagne (BMZ à travers la GTZ), et lesactivités ont commencé en avril 2000 après le recrutement d’unchercheur. Le projet opère au Bénin et au Nigeria avec septinstitutions nationales partenaires et des groupements paysans,dans trois sites clés (un au Bénin et deux au Nigeria). Il vise àdévelopper et adapter des méthodologies en vue d’assurerl’adaptation et la diffusion participatives de technologiesappropriées aux systèmes pluviaux dans les pays cibles. Leprojet renforce aussi la capacité des partenaires nationaux enrecherche participative à travers la formation sur le tas et desbourses post-universitaires. Le troisième objectif est d’améliorerle feedback sur les contraintes au niveau paysan, l’acceptabilitéet l’adoption potentielles des technologies par les paysans, lesagents de vulgarisation et les chercheurs.

Les 2 et 3 mars, plusieurs responsables et cadres del’ADRAO ont participé à l’Atelier de consultation demarketing stratégique au siège. John Riggan de ConservationCompany et Richard Steckel de AddVenture Network, Inc. ontjoué le rôle de facilitateurs de cette réunion qui visait à faire unlien entre la sensibilisation du public et la mobilisation desressources en vue de l’augmentation de la base de financementde l’Association. De par le passé, l’ADRAO était financé par

le secteur public des pays donateurs et des pays membres. Mais,avec la rareté de fonds publics, il y a un besoin urgent dediversifier les sources de revenus. L’atelier a examiné deuxoptions : le financement par des sources philanthropiques etl’option d’entreprise sociale. Les résultats principaux étaient« une plate-forme de développement et de croissanceéconomique » basée sur les NERICA et la décision de mettreen place un plan d’entreprise pour l’Association.

Puisque c’est une année en chiffre pair, le Comité desexperts nationaux (CEN) s’est réuni au siège de l’ADRAOles 20 et 21 mars. Le CEN est composé des directeurs des SNRAdes pays membres de l’ADRAO. Quinze pays ont pris part àcette réunion : le Bénin, le Burkina Faso, , la Côte d’Ivoire, laGambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Liberia, leMali, la Maurétanie, le Niger, Nigeria, le Sénégal, la SierraLeone et le Tchad. Le Cameroun et le Togo étaient absents. LeConseil d’administration de l’ADRAO était représenté par DrDiomandé Mamadou, président du Comité des programmesdu Conseil. Le but de cette réunion statutaire est de fournir unforum régulier d’interaction entre l’ADRAO et ses partenairesdes SNRA. Ceci est important comme point de départ (au niveaunational) d’un processus de consultation entre acteurs àdifférents niveaux. La réunion a passé en revue la versionprovisoire du Plan stratégique 2001-2010 de l’ADRAO ainsique les progrès de l’Association depuis la première réunionCEN en 1998 et a fait sept conclusions et recommandations.Des détails de celles-ci sont disponibles sur notre site web àwww.warda.cgiar.org/news/nec2f.htm.

Le première réunion de la Phase 2 du Consortium bas-fonds (CBF) a eu lieu au siège de l’ADRAO du 2 au 8 avril. Ils’agissait en fait de trois différentes réunions : l’atelier annueloù les résultats de 1999 et la planification 2000 et au-delà ontété présentés ; la première réunion du Comité de gestion duconsortium (CGC) ; la réunion de coordination du projet Fondscommun pour les produits de base (CFC).

Après la création du Réseau ouest et centrafricain derecherche sur le riz (ROCARIZ) à travers la fusion des groupesd’action ADRAO/SNRA et le réseau riz du CORAF/WECARD,en 1999, la première Réunion régionale sur la rechercherizicole (4R) a eu lieu au siège de l’ADRAO, du 10 au 13avril. La réunion 4R recherche une large participation desacteurs de la filière riz à travers toute la région et au-delà en

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

vue de renforcer la pertinence et l’applicabilité des activités derecherche-développement coordonnées par ROCARIZ. Lapremière réunion 4R a rassemblé plus de 100 participants del’Afrique de l’Ouest et du Centre et d’autres pays de l’Afriquesubsaharienne et d’ailleurs. Pour plus de détails sur la réunion,consulter notre site web à www.warda.cgiar.org/news/4RsF.htm.

Immédiatement après la réunion 4R, les 14 et 15 avril, leRéseau international d’évaluation génétique du riz (INGER)a tenu son premier atelier depuis sa délocalisation de l’IITA àl’ADRAO en 1997. L’atelier a passé en revue les acquis dansle domaine de l’échange de matériel génétique de 1992 à 2000,les mécanismes de composition des pépinières, puis, il a planifiéles activités pour les trois années à venir et a servi de plate-forme pour le lancement formel de la phase II du projet INGER-Afrique, financée par DFID. Quelques 40 collaborateursd’INGER-Afrique et membres des Groupes d’actionAmélioration variétale et riz de mangrove des 17 pays membresde l’ADRAO, de la République démocratique du Congo, duKenya, du Mozambique et de la Tanzanie ont pris part à l’atelier.

La réussite du Réseau dans la promotion de l’échange et del’évaluation du matériel génétique a été saluée par tous lescollaborateurs, mais il a été souligné le besoin d’un feedbackponctuel sur les résultats des pépinières à l’unité de coordinationde l’ADRAO.

Et ce n’était pas tout pour le mois d’avril, puisque lesmembres du Réseau régional de Sélection variétale participative(PVS) se sont réunis à l’ADRAO, du 17 au 21, pour le troisièmeatelier Analyse de la population paysanne et améliorationvariétale du riz avec la participation des agriculteurs.L’atelier a réuni les chercheurs PVS de tous les pays membresde l’ADRAO pour discuter du progrès de leur travail et établirformellement le Réseau. Il y avait aussi des représentants desbailleurs qui financent la PVS, notamment la FondationRockefeller, le Programme du GCRAI sur la rechercheparticipative et l’analyse des genres pour le développementtechnologique et l’innovation institutionnelle, le DFID, et ledépartement Coopération technique entre les pays endéveloppement (CTPD) du PNUD. Le compte rendu de l’atelier

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

a été publié en octobre sous le titre : Participatory VarietalSelection: The Flame Spreads into 2000.

Du 23 au 25 mai, ADRAO a reçu les partenaires clés et lesreprésentants du bailleur de fonds FIDA pour le premier atelierde planification régionale du projet Adaptation et diffusionparticipatives de technologies pour les systèmes à base riz(PADS). Le projet vise à travailler avec les partenaires locauxet nationaux et à renforcer leurs capacités à évaluer, adapter etdiffuser des technologies améliorées à travers des méthodesparticipatives appropriées. Dans les quatre pays impliqués –Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée – l’ADRAO rassembleles acteurs clés de la filière riz, notamment les services nationauxde recherche et de vulgarisation, les ONG, le secteur privé etles paysans. En addition à cet atelier régional, des ateliersnationaux de planification ont eu lieu dans les pays participantspour établir des réseaux des partenaires clés et identifier lesmeilleures technologies issues de toutes les sources (ADRAO,services nationaux de vulgarisation et de recherche, paysans)pour les inclure dans le processus du projet. Au cours de l’année,les contraintes majeures à la production et à lacommercialisation du riz ont été identifiées à travers desévaluations rapides en milieu rural (RRA) et un premierensemble d’activités de recherche et de formation a été mené.

Le 30 mai, nous avons reçu les représentants du Programmealimentaire mondial (PAM) de la FAO en vue de passer enrevue et planifier des activités collaboratives dans notre payshôte, la Côte d’Ivoire. Plus précisément, l’ADRAO et le PAMcollaborent dans le développement d’options technologies àfaible coût pour les petits producteurs et de programmes PVS.De nouveaux tests PVS ont commencé sur deux sites PAM en2000, l’un à Bouna (dans le Zanzan) et l’autre à Dabakala (dansla vallée du Bandama). En outre, l’ADRAO a organisé uneformation sur le CBSS et la production du riz en général ; et afait une caractérisation agroécologique de toute la vallée duBandama et une caractérisation socio-économique de tous lessites PAM dans le pays.

Du 26 au 30 juin, les membres du Conseil d’administrationde l’ADRAO se sont rencontrés à M’bé pour la première deleurs réunions bi-annuelles. Un point important à l’ordre dujour était un examen complet de la Revue externe desprogrammes et de la gestion. Le Conseil a approuvé la plupartdes recommandations du rapport, y compris le besoin de réduire

le nombre des réunions du Conseil. Jusqu’alors le Conseil seréunissait en plénière deux fois par an, en général, en juin etnovembre, mais au cours de cette réunion, les membres duConseil ont convenu de ne se réunir en plénière qu’une fois paran et que le Comité exécutif et des finances se retrouve plustard en cours d’année en lieu et place d’une seconde réunionplénière.

En juin et juillet, le Projet d’hybridation interspécifiquea fait l’objet d’une évaluation approfondie par le PNUD.L’équipe d’évaluation de deux membres a d’abord rencontrénos partenaires de l’université Cornell (EU) et de l’IRD,France – deux institutions de recherche avancée qui se sontavérées comme des liens vitaux pour les activités du projet.L’équipe a alors visité le siège pour des discussions pluspoussées avec les chercheurs de l’ADRAO impliqués dans leprojet, avant de visiter les programmes nationaux partenairesen Guinée et au Nigeria. Le rapport final a été soumis au PNUDen juillet. Le rapport a salué le travail accompli en phase I suiteauquel le PNUD a envoyé un financement pour la premièreannée de la phase II, en 2000. Avec l’adoption des NERICA enGuinée, le rapport escompte que la région pourrait produirejusqu’à 400 000 tonnes de NERICA par an à partir de 2005, cequi occasionnerait une économie potentielle de 100 millionsde $ EU sur les importations de riz.

Le 13 juillet, les « employés de l’année 2000 » del’ADRAO, Mahaman Moussa (assistant de recherche SIG) etOgo Frédérick (assistant d’audit interne), ont assisté au Galaannuel de la Jeune chambre économique (JCE) de Bouaké auRAN Hôtel, où ils ont reçu des certificats et des plaquescommémoratives.

Au cours de l’année, Harvard Business School (HBS) ayanteu vent des réalisations de l’ADRAO, a eu une réactionextrêmement positive. Entre le 7 et le 11 août, un chercheurprincipal de HBS, Cate Reavis, est venu au siège de l’ADRAOpour discuter avec les principaux cadres en vue de développerune étude de cas sur l’ADRAO à utiliser dans leur programme.Le document final de l’étude de cas fut discuté en deux sessionsde 80 minutes au cours d’un séminaire agro-business à HBS,où il a été bien accueilli par plus de 200 cadres (parmi lesquelsplusieurs responsables exécutifs) de multinationales etd’entreprises privées du monde entier et du Département d’étataméricain. Le document est un outil utile pour la préparationdu plan d’affaires en 2001.

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Tournéed’évaluationPRIGA, àSébéry, Niger

Debout premier et second à partir de la gauche : Mahaman Moussa etOgo Frédérick, les « employés de l’année 2000 » de l’ADRAO au Galaannuel de la Jeune chambre économique de Bouaké

Du 23 août au 1 septembre, une équipe de suivi du PRIGA/PVS a effectué une tournée au Mali, au Niger et au BurkinaFaso. L’équipe a visité sept sites irrigués, de plateau, et de bas-fonds et a rencontré 23 SNRAV partenaires (dont un volontairedes Nations Unies, au Burkina Faso) et environ 80 paysans.

En août et septembre, l’ADRAO a donné une série de coursde base sur la production de riz à des paysans en Côte d’Ivoire,dans le cadre de la collaboration avec le PAM. Les courscouvraient le cycle du riz et les pratiques culturalesrecommandées. Ils ont eu lieu le 10 août à Bodokro, le 8septembre à Dabakala, le 14 septembre à Bondoukou et le 18septembre à Bouna. Quelques 202 paysans, parmi lesquels 66femmes, y ont pris part.

Du 11 au 14 septembre, une équipe de l’ADRAO s’estrendue à Bamako (Mali) pour la première réunion GCRAI decollaboration inter-centres avec des homologues de l’IITAet de l’ICRISAT, les trois centres ayant le plus d’investissementsen Afrique de l’Ouest et du Centre. Ceci entre dans le cadred’un processus initié en 1999, lorsque l’IITA et l’ADRAO onteu des discussions élargies sur la signature d’un nouveau« protocole d’entente ». Depuis, les discussions en cours sur lerôle et la structure du système GC ont donné un nouvel élan ànotre désir de tirer le meilleur avantage des ressourcesdisponibles. Nos homologues de l’IITA partagent notre point

de vue et nous œuvrons à avoir des services en commun, desressources et activités partagées et en général une collaborationplus étroite dans nos efforts en vue de l’allégement de lapauvreté dans la région de notre mandat. La réunion a identifiédes domaines d’action prioritaires pour une action conjointe :la gestion intégrée des ressources naturelles (INRM) ; larecherche socio-économique et politique ; la gestion intégréedes déprédateurs (IPM) ; l’amélioration des cultures, y comprisl’utilisation de transgéniques ; la bionomie et la biosécurité ;ainsi que la génomique. En plus, il a été convenu de

l’établissement d’un inventaire des activités des centres menéesen collaboration avec des organisations nationales etinternationales de recherche. Malgré le report de quelquesréunions régionales et internationales programmées, autour dela période des élections présidentielles dans notre pays hôte,(septembre et octobre), l’élan a été maintenu avec une tournéed’évaluation du 4 octobre au 3 novembre. Les activitésPRIGA/PVS au Ghana, Togo, Bénin, Nigeria, Sénégal, enMauritanie et Gambie ont été évaluées par une équipe de sixpersonnes, comprenant des cadres de l’ADRAO, des NationsUnies/ADRAO et un étudiant PhD de l’université Cornelltravaillant sur le Projet d’hybridation interspécifique. Elle avisité 28 sites PRIGA/PVS, s’est entretenue avec 281 paysanset a travaillé ou rencontré quelques 27 représentants de SNRAet 2 volontaires de la coopération japonaise.

Au fur et à mesure que l’ADRAO s’achemine vers sonobjectif de passerelle de système de recherche, de

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Evaluation de la parcelle NERICA du paysan BidifayiEssohanan à Amou-Oblo, Togo lors de la tournéed’évaluation PRIGA

Paysannes évaluant des essais PVS en zone forestière,Gambie

développement et d’information sur le riz pour la région, elleentre en contact avec d’autres partenaires. Les 12 et 13 octobre,elle a fait les premiers pas vers l’expansion de son réseau departenaires, au cours d’un atelier préliminaire sur lesPartenariats entre l’ADRAO et les ONG ivoiriennes, à sonsiège à M’bé. Les objectifs de l’atelier étaient pour lesparticipants de l’ADRAO et ceux des ONG d’apprendre à seconnaître, de faire une sensibilisation sur le besoin perçu parl’ADRAO d’étendre son partenariat aux ONG et de discuterdes domaines possibles et des modes d’une collaboration future.Quelques trente-cinq ONG, couvrant toute une gammed’intérêts allant du développement rural et social, auxorganisations paysannes et aux préoccupations des femmes et

des enfants, étaient représentées. L’ADRAO a donné un aperçude ses partenariats et de ses activités de recherche-développement participatives. Nous espérons un travailfructueux avec plusieurs des ONG rencontrées.

Lors de la semaine des centres internationaux du GCRAI àWashington DC, le 26 octobre a été une journée à marquerd’une pierre blanche : ce jour là, l’ADRAO a reçu le PrixGCRAI du Roi Baudouin pour la création des nouveaux rizpour l’Afrique (NERICA). Le prix a été instauré en 1980,lorsque le système GC a reçu le Prix Roi Baudouin pour ledéveloppement international « pour sa contribution àl’amélioration quantitative et qualitative de la productionalimentaire dans le monde ». Le Prix GC est bi-annuel depuis.Dans son discours de présentation, le président du GCRAI IanJohnson a dit que le CCT (Comité consultatif technique de laFAO et du GCRAI) avait « sélectionné les NERICA commeune percée scientifique capitale sur trois aspects : science dehaute qualité, impact et partenariat. Le CCT a noté en particulierl’utilisation des techniques de biologie cellulaire dansl’hybridation interspécifique pour surmonter les barrières de lastérilité hybride ; une adoption rapide des nouvelles variétéspar plus de 20 000 paysans en Guinée à elle seule […] ; despartenariats efficaces et étroits de l’ADRAO avec les paysans,les instituts nationaux de recherche agricole, d’autres centreset des institutions de recherche avancée ». C’est un honneurpour nous de recevoir le Prix au tournant du millénaire et àl’occasion du vingtième anniversaire de sa création.

D’autres tournées d’évaluation ont eu lieu au mois denovembre. Du 8 au 24, une équipe ADRAO/CBF a visité leGhana, le Togo, le Bénin, le Nigeria et le Cameroun dans lecadre d’une visite de huit des pays du CBF. Une première étapeavait couvert la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Mali.L’équipe a rencontré, dans chacun des pays, l’Unité nationalede coordination, qui comprend les services de vulgarisation,les universités, les organisations paysannes et les SNRA. Il y aeu des discussions sur le progrès réalisé dans la diffusion desrésultats de la phase I du CBF et le besoin d’initier les nouveauxthèmes de recherche (phase II) dans les meilleurs délais. Cesvisites ont constitué le prélude aux réunions de planificationprévues sur les mêmes thèmes, en début 2001.

Du 13 au 20 novembre, une tournée d’évaluationROCARIZ a visité le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire

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Certificat du prix du Roi Baudouin

Bas-fond d’Adeta, aupied de la chaîne demontagnes Atacora,Togo

Tournée d’évaluationCBF dans la vallée deBendeh, Sud-Est duNigeria

La coordinatricerégionale du CBF,Marie-Jo Duguéen discussionavec lecoordinateur duprojet SPIRIVWA,Doffangui Koné,bas-fond deGuessihio, Côted’Ivoire

pour : 1) apprécier la mise en œuvre des activités riz irrigué duROCARIZ au Burkina Faso et au Mali et les activités nationalesde recherche en cours ; 2) évaluer les besoins et les problèmestechnologiques des paysans ainsi que leurs perceptions destechnologies disponibles, à travers des discussions ; 3) évaluerla situation et les contraintes de la production de riz irrigué envue d’une mise à jour des priorités de recherche ; 4) rassemblerles chercheurs nationaux et ceux de l’ADRAO, les agents de

vulgarisation et les paysans pour identifier les besoins derecherche et partager les expériences appropriées ; 5) évaluerles performances des technologies dans les essais ROCARIZet identifier de nouveaux domaines de collaboration. Cinqchercheurs de l’ADRAO, un consultant du bailleur de fonds,l’USAID ont été impliqués avec 11 partenaires dont les SNRAdu Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal etdu Togo.

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Scènes de latournéed’évaluationROCARIZ, ennovembre 2000 :rencontre avecles paysans enCôte d’Ivoire (enhaut) ; et dans leschamps auBurkina Faso (enbas)

Du 20 au 23 novembre, l’ADRAO et le PAM ont organiséun cours de formation sur la production rizicole pour trois cadresdu projet PAM et 32 superviseurs de l’ANADER (le service devulgarisation de la Côte d’Ivoire), travaillant dans 10 des sitesdu projet PAM en Côte d’Ivoire). Les cours portaient sur uneintroduction à la connaissance de l’ADRAO, la biologie duriz, les pratiques culturales et post-récolte recommandées parL’ADRAO aux paysans, et les contraintes à la production duriz dans la région. D’autres points de discussion avaient traitaux mécanismes CBSS et INGER-Afrique pour la productionet distribution de semences et à la PVS comme méthode detransfert de technologies. Directement lié à la collaboration encours entre le PAM et l’ANADER, une autre session plus courtea été organisée la semaine suivante, les 28 et 29 dans le but deformer les vulgarisateurs de l’ANADER dans le domaine de lariziculture. Les 33 participants, venant de Béoumi, Bouaké,Bondoukou, Dabakala, Katiola et Sakassou, ont discuté du cycledu riz, des pratiques culturales et des contraintes à la productiondu riz et ont eu une journée entière de travail pratique sur leterrain. Les deux formations ont été bien appréciées par lesparticipants. Du 21 au 24 novembre, le Consortium santéhumaine basé à l’ADRAO, a co-organisé la Conférenceinternationale « Eau et santé – Ouaga 2000, Impactsnutritionnels et sanitaires des projets eau, en Afrique », àOuagadougou au Burkina Faso. Les autres co-organisateursétaient le Centre national pour la recherche scientifique ettechnologique (CNRST, Burkina Faso), l’Institut de recherchepour le développement (IRD, Burkina Faso et France), et l’Ecoleinter-états d’ingénieurs de l’équipement rural (EIER, BurkinaFaso). La conférence a réuni 156 participants de 18 paysafricains, 3 pays européens, du Canada et du Sri Lanka. Commeindiqué l’année dernière (« La perception traduit la réalité »Rapport annuel de l’ADRAO 1999, pp. 38-45), cette conférencea marqué la fin de la phase I du Consortium santé ; 10 documentsprésentant les résultats de la recherche du Consortium vont êtrepubliés dans un supplément du Journal of Tropical Medicineand International Health, en 2001.

Du 22 au 24 novembre, le Comité exécutif et des financesdu Conseil d’administration de l’ADRAO a tenu sa deuxièmeréunion de l’année. Comme indiqué ci-dessus, c’était lapremière année que le Conseil ne se réunissait pas en plénièredeux fois. Il a ainsi mis en œuvre une mesure de réduction des

coûts, en même temps qu’il se conformait à unerecommandation de la REPG.

Le comité ivoirien d’homologation des variétés s’est réunidans les locaux du Projet national riz (PNR) à Bouaké, le matindu 20 décembre, sous la présidence du Dr Seye Georges duPNR-Abidjan. L’ADRAO était représenté par le consultantAmadou Moustapha Bèye, agronome transfert de technologies.La réunion a étudié et procédé à l’homologation formelle dedeux variétés développées par l’ADRAO :

� NERICA 1 (WAB 450-I-B-P-38-HB), appelé Bofani,qui veut dire « bon parfum » en agni – le nom se réfèreà l’arôme de la variété ;

� NERICA 2 (WAB 450-11-1-P31-1-HB), appelé Keah,en langue we, qui veut dire « vieil homme » – le nom seréfère à la barbe de la variété qui la fait passer pour unvieillard.

Ce sont les deux premières variétés de riz interspécifiquesà être homologuées et enregistrées dans la région. Les avantages

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

spécifiques des NERICA 1 et 2 sont la haute productivité, lecycle court (95-110 jours), la bonne acceptation par les paysans,une bonne qualité de grains. NERICA 2 a eu une bonne note entest de dégustation à cause de son arôme. A la demande duPNR, l’ADRAO a accepté de produire des fiches techniques(des feuilles simples avec les détails agronomiques) des variétésà travers le projet PADS.

« Les événements de l’année 2000 confirment la visiontridimensionnelle de l’ADRAO, qui se veut “un centred’excellence, une institution modèle régionale et la passerelled’un système efficace de livraison de connaissances et detechnologies”. Il est gratifiant que nos acquis et résultatsconfirment cette vision », conclut le Directeur général del’ADRAO, Kanayo F. Nwanze.

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Etats financiers

ACTIF 2000 1999Actif circulant

Disponibilités 2 326 415 2 637 527Débiteurs :

Donateurs 950 025 1 044 533Personnel 382 296 177 948Autres 777 405 902 768

Stocks 615 187 683 361Charges comptabilisées d’avance 19 737 30 670

Total actif circulant 5 071 065 5 476 807

Immobilisations corporelles

Immobilisations corporelles 8 855 580 8 439 522

Amortissements cumulés (6 330 906) (5 631 807)

Total immobilisations nettes 2 524 674 2 807 715TOTAL ACTIF 7 595 738 8 284 521

PASSIF ET ACTIF NET

Exigibilités à court termeDécouverts bancaires 137 160 71 067Créditeurs :

Donateurs 2 976 460 3 875 936Personnel 231 786 129 818Autres 1 914 644 1 288 254

Provisions et charges à payer 1 096 192 1 024 696Total exigibilités à court terme 6 356 242 6 389 770Total passif 6 356 242 6 389 770

Actif net

Actif net à usage non restreint 1 239 496 1 894 751Total actif net 1 239 496 1 894 751TOTAL PASSIF ET ACTIF NET 7 595 738 8 284 522

1. Bilan au 31 décembre 2000 (en dollars des Etats-Unis)

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2. Etat des revenus et des dépenses par origine des fonds pour l’exercice clos au 31 décembre 1999 et 2000 (en dollars desEtats-Unis)

Fonds à usage Total non restreint restreint 2000 1999

REVENUS

Dons et subventions 4 679 325 3 407 242 8 086 567 9 069 642Contribution des pays membres dans le fonds d’exploitation 185 077 185 077 83 924Contribution des pays membres dans le fonds de remplacementdes immobilisations 112 821 112 851Transfert des immobilisations à usage restreint 112 857 112 857Autres revenus 293 024 293 024 399 778

TOTAL REVENUS 5 383 104 3 407 242 8 790 376 9 553 344

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Programmes de recherche 2 975 479 3 407 242 6 382 721 5 530 836Dépenses administratives et générales 4 004 156 4 004 156 4 034 582

Total des dépenses brutes de fonctionnement 6 979 635 3 407 242 10 386 877 9 565 418

Récupération de charges indirectes (1 188 731) (1 187 868) (258 498)

Total dépenses nettes de fonctionnement 5 790 904 3 407 242 9 199 009 9 306 920

EXCEDENT (DEFICIT) NET REVENUS SUR LES DEPENSES

Changement en actif net (407 800) (407 800) 246 424

Alloué au fonds de remplacement des immobilisationsde l’an passé (75 051)Excédent (déficit) revenus nets sur les dépenses avant (407 800) (407 800) 171 373

Annulation créance douteuse CIMMYT (152 691) (152 691)Effet cumulé du changement des principes comptables 1 799 987 1 799 987 1 723 378

Variation de l’actif net 1 239 496 1 239 496 1 894 751

Actif net en fin d’année 1 239 496 1 239 496 1 894 751

POUR MEMOIREDépenses de fonctionnementFrais de personnel 1 682 802 1 682 802 1 449 371Fournitures et services 1 405 855 1 405 855 1 613 986Transport 109 562 109 562 235 565Dotations aux amortissements 805 937 805 937 735 660

Total charges de fonctionnement 4 004 156 4 004 156 4034 582

l’effet du changement des principes comptables

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3. Subventions pour l’exercice clos au 31 décembre 2000 (en dollars des Etats-Unis)

SUBVENTION A USAGE NON RESTREINT 2000 1999

Belgique 162 069 115 796Canada 470 212 468 133Danemark 126 199 294 737France* 141 000 89 455Allemagne 328 940Japon 654 340 1 584 382Pays-Bas* 704 920 247 083Norvège 255 807 279 641Suède 336 344 442 938Royaume-Uni* 268 434 260 720USAID 250 000 250 000Banque mondiale 1 310 000 2 150 000

Total unrestricted grants 4 679 325 6 511 825

TEMPORAIREMENT A USAGE RESTREINT

Banque africaine de développement (Support institutionnel) 290 274 155 787Canada (université Laval) 7 164 45 134Canada (Projet FDCIC ) 10 333 11 342CFC/CBF SPIRIVWA 27 545 149 391Danemark (Phytosanitaire & Semences) 144 391 24 107Union européenne (Gestion cultures & ressources) 94 760France (Consortium bas-fonds) 87 337France (Collaboration IRD) 3 800Fondation Gatsby (Installation d’endiguement) 31 520 30 708Fondation Gatsby (Diffusion) 138 847GTZ (Projet azote du sol) 48 691GTZ (Projet riz nord) 76 467 78 032GTZ (Gestion améliorée des nutriments) 33 173 91 011GTZ (Projet Hohenheim) 316 026FIDA (Projet RADORT) 132 984FIDA (Projet PADS) 92 393Japon (Etudes post-doctorales) 26 212 41 120Japon (Etude sur la qualité des grains) 68 034 40 381Japon (Projet d’hybridation interspécifique) 307 572 427 000Japon (Projet MAFF/ADRAO) 108 619 115 951Japon (Projet RYMV) 151 491Japon (Projet pyriculariose) 40 468

* Ces subventions sont destinées aux projets choisis dans l’Agenda approuvé du GCRAI pour l’ADRAO

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Japon (Projet 1.3 Gestion des bassins versants) 200 000Japon (Projet 3.4 Technologies participatives) 200 000Pays-Bas (Consortium bas-fonds) 323 258Norvège (Projet maladies transmissibles par vecteurs) 132 997Norvège (Projet de formation) 12 867 46 745Rockefeller (Projet culture d’anthères) 130 323 178 250Rockefeller (Etudes post-doctorales) 45 125 5 978UNDP– (Projet évaluation du matériel génétique) 26 001 13 999UNDP/TCDC – Projet hybridation interspécifique (PHI) Phase II 117 350Royaume-Uni (Projet adventices) 25 480 15 851Royaume-Uni (Projet RYMV CRF) 67 425 22 439Royaume-Uni (Projet CRF dégradation sols) 33 342 27 128Royaume-Uni (Projet de pré-germination semences) 7 135 14 343Royaume-Uni (INGER-Afrique Phase II) 141 683 7 895Royaume-Uni (Projet riz sauvage) 10 164 11 716Royaume-Uni (Université de Wales) 20 434 19 400Royaume-Uni (Pénétration des racines – université d’Aberdeen) 12 002 7 026Royaume-Uni (DFID/HRI Project pyriculariose) 2 501USAID (Projet liaison avec Arkansas) 11 199USAID (Projet réseau) 280 130 194 409USAID (Projet diffusion de technologie en Afrique sub-saharienne) 2 732USAID (Projet évaluation de l’impact) 100 000USAID (Projet e-mail en Afrique sub-saharienne) 6 192 43 477

Total subvention à usage restreint 3 407 242 2 557 817

TOTAL DES SUBVENTIONS 8 086 567 9 069 642

TEMPORAIREMENT A USAGE RESTREINT (suite)

2000 1999

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Conseil d’administration

Président Just Faaland (Norvège)**Lindsay Innes (Royaume-Uni)

Membres Jacob Ayuk-Takem (Cameroun)Mamadou Diomandé (Côte d’Ivoire)Ryuichi Ishii (Japon)Diana McLean (Canada)Richard Musangi (Kenya)Edwin Price (Etast-Unis)*Dunstan C.S. Spencer (Sierra Leone)*

Membre Ex-officio : Directeur général, ADRAO Kanayo F. Nwanze (Nigeria)

* Arrivé en 2000** Mandat terminé en 2000

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Cadres de l’ADRAO et chercheursd’institutions coopérantes

Bureau du Directeur généralKanayo F. Nwanze Directeur généralP.-Justin Kouka Assistant exécutif du Directeur généralAdrian Q. Labor Responsable des technologies de l’information et de la communication (CRDI)Nko Umoren** Auditrice interneGuézi Norberte Zézé Assistante de relations publiques

Division de l’administration et des financesMichael F. Goon** Directeur général chargé de l’administration et des financesTimothy L. Bertotti* Directeur par intérim de l’administration et des financesJean-Baptiste Adjovi* Comptable principal (contrôle budgétaire & projets)Bola Andrews** Chargé des services administratifs et de sécuritéAntoinette Baroan** Chef du personnelChitti Babu Buyyala Chef des opérationsGabriel Dao Responsable par intérim des ressources humaines et des services administratifsVincent Elegbo** Responsable du garageMark Etsibah Comptable principalGuétin Gogbé* Responsable des achats & approvisionnementsCasimir Grouto** Responsable des services d’entretienStanislas Hachemé* Chargé des services administratifs de services logistiquesGilbert Kato Chef du transportGeorge Maina Chef des FinancesOlusegun Olubowale Comptable principalGaston Sangaré Régisseur de la ferme expérimentale

Division des programmesAmir Kassam** Directeur général adjoint chargé des programmesMonty P. Jones Directeur adjoint du programme riz pluvialWillem A. Stoop* Codirecteur par intérim de rechercheFrank Abamu Agronome/modélisation des cultures (université de Laval)Mark Abekoe** Pédologue (chercheur-visiteur)Abdoulaye Adam BiométricienGodwin Akpokodje* Economiste analyse des politiques (chercheur-visiteur, Nigeria)Aliou Diagne* Economiste évaluation de l’impactAlassane Diallo DocumentalisteSitapha Diatta PédologueOlaf Erenstein* Economiste de la production

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* Arrivé en 2000** Parti en 2000

Koichi Futakuchi Eco-physiologiste des culturesRobert Guei Coordinateur INGER-AfriqueAssétou Kanouté* Transfert de technologies (chercheuse-visiteuse)Mohamed Kebbeh* Economiste de la production (Sahel)Frédéric Lançon Economiste analyse des politiques

Chef en charge du Programme des politiques et de développement rizicolesAboubacar Madougou* TraducteurGuy Manners Responsable de l’informationKouamé Miézan Chef du Programme riz irrigué (Sahel)Augustin Munyemana* Développement de technologies participatives (Nigeria)Marie-Noëlle Ndjiondjop Biologiste moléculaireFrancis Nwilene EntomologisteOlumuyiwa Osiname Coordinateur par intérim, station de l’ADRAO (Nigeria)Kanwar L. Sahrawat Chimiste des solsFassouma Sanogo TraducteurYacouba Séré PathologisteMémouna Sidi-Touré** TraductriceBrent Simpson** Chef du programme développement de systèmes et transfert de technologiesAïssata Sylla Assistante de publication assistée par ordinateurThomas Teuscher** Coordinateur du projet santé humaineMarco Wopereis Agronome (Irrigation Sahel)**/gestion des ressources naturelles (Siège, DGIS)*N’guessan Yoboué* Chercheur en ressources génétiques (chercheur-visiteur)

Chercheurs d’institutions coopérantesAlain Audebert Physiologiste (CIRAD)Olivier Briët Entomologiste médicale associé (DGIS)Marie-Josèphe Dugué* Coordinatrice du Consortium bas-fonds régional (Coopération française)Pierrick Fraval* Economiste gestion de l’eau (Sahel, IWMI/Cemagref)Stephan Häfele Agronome associé (Sahel, GTZ)Wilfried Hundertmark** Spécialiste gestion de l’eau (IWMI)Jean-Yves Jamin** Coordinateur du Consortium bas-fonds régional (Coopération française)David E. Johnson** Malherbologiste (NRI)Rebecca Kent Malherbologiste (DFID/NRI)Hla Myint* Analyse des données et d’information (UNV)Takeshi Sakurai Economiste agricole (JIRCAS)Satoshi Tobita Physiologiste/Biologiste moléculaire (JIRCAS)Petrus van Asten Pédologue associé (Sahel, DGIS)Hideo Watanabe** Spécialiste qualité de grains (JICA)Myra Wopereis-Pura* Responsable de transfert de technologies (UNV)

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Chercheurs-visiteurs

Les chercheurs-visiteurs apportent une énergie nouvelle etpermettent un autre regard sur le programme de l’ADRAO et,nous l’espérons, ramènent quelque chose à leur programmenational à la fin de leur séjour à l’ADRAO. En 2000, deuxchercheurs-visiteurs terminaient leur période de détachementau moment où trois autres arrivaient.

Mark Abekoe est professeur à l’université du Ghana, Legon,Accra, dans le département des sciences du sol. Il est resté àADRAO de juillet 1999 à juin 2000 comme agronome des sols.Il a travaillé sur l’adsorption – désorption du phosphore et lesfractions P dans les sols ouest africains. Sept sols de la régionforestière humide de trois pays ont été étudiés. Les résultatsont montré que les sols ont des demandes en P largementdifférentes à cause de la différence dans leurs caractéristiquesd’adsorption et de désorption. Les différents sols nécessitentdonc différents régimes de gestion en termes d’applicationd’engrais (beaucoup ou peu d’applications, grandes ou petitesdoses). Son travail de recherche a aussi couvert la gestionintégrée des éléments nutritifs (mélange de différents résidusde cultures avec le phosphate naturel) pour améliorer laproduction de riz. La prise de phosphore par le riz était plusgrande avec un mélange résidus de cultures plus phosphatenaturel qu’avec le phosphate naturel, uniquement. Entre-temps,l’ADRAO continue à développer des variétés adaptées à un

faible niveau de P, en tant que composante majeure del’amélioration de la production dans la zone forestière humide.

Godwin Akpokodje est un chercheur universitaire duNigerian Institute of Social and Economic Research,(NISER), Ibadan, où il a contribué à plusieurs études sur lapolitique agricole nigériane en relation avec les institutionsrégionales et internationales. Il a été détaché dans notre stationau Nigeria (basé au siège de l’IITA à Ibadan) comme économistedes politiques, depuis novembre 2000. Il mène une étude surles changements historiques et récents dans la politiquerizicole du Nigeria et leur impact sur la production de riz auNigeria.

Assétou Kanouté est enseignante-chercheuse à l’Institutpolytechnique rural de Katibougou au Mali. Elle est écologiste,gestion des parcours et dispose d’une bonne expérience detravail avec les ONG et les organisations à la base, surtout lesgroupements féminins ruraux. Elle est arrivée à l’ADRAO enfévrier 2000, pour se joindre à l’équipe transfert de technologiesavec un intérêt particulier pour les partenariats. Elle a contribuéà une évaluation des mécanismes traditionnels d’échange desemences dans trois sites clés en Côte d’Ivoire et à l’évaluationparticipative de légumineuses dans les mêmes sites. Avec lecoordinateur PTD, elle a organisé les premiers ateliers de

LE PROGRAMME de chercheurs-visiteurs a été initié en 1998 dans le but de permettre à deschercheurs des SNRA d’être détachés à l’une des stations de l’ADRAO et d’y travailler comme membre

à part entière d’une équipe. Les postes sont ouverts aux chercheurs travaillant à temps plein dans lesprogrammes nationaux. Ils doivent être nominés par leur institution. Pendant le détachement, qui peut allerjusqu’à un an, les chercheurs-visiteurs sont membres à part entière des équipes interdisciplinaires del’ADRAO et impliqués dans toutes les activités quotidiennes de l’Association.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

planification de la riziculture dans deux états du Nigeria (Ogunet Kogi) et au Bénin. Assétou a aussi organisé l’atelier des ONGivoiriennes à l’ADRAO (« L’année en revue » de ce rapport) etinitié une enquête socio-économique sur les systèmes financiersdans l’état d’Ogun. Elle a initié un annuaire des ONGivoiriennes et avec l’économiste de la production, a représentél’ADRAO à un atelier genre et diversité au Kenya. Elle aégalement commencé une étude socio-économique sur lescontraintes et opportunités des systèmes de production de rizdans quatre régions de la Côte d’Ivoire.

Mohammed Kebbeh était chercheur principal en agro-économie au National Agricultural Research Institute (NARI)de la Gambie. Il a rejoint l’équipe de l’ADRAO-Sahel en juin1999, comme économiste de la production avec trois thèmesmajeurs de recherche : évaluation des perceptions paysannes(et autres acteurs du secteur riz irrigué) sur la performance dela batteuse-vanneuse au Burkina Faso et au Mali ; évaluationdes facteurs socio-économiques qui affectent le rendement etla productivité du riz irrigué dans la vallée du fleuve Sénégalau niveau paysan ; et conduite d’études de caractérisation aux

niveaux micro et parcelle dans la vallée du fleuve Sénégal.Plusieurs résultats des deux derniers domaines sont présentésdans ce rapport (« Gestion intégrée des cultures : pour unediffusion à grande échelle dans les champs paysans »).

N’guessan Yoboué est enseignant-chercheur au Départementde l’agriculture et des ressources animales de l’Institut nationalpolytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB), à Yamoussoukro,en Côte d’Ivoire. Il est biologiste et agronome, spécialisé dansla génétique et l’amélioration des plantes, avec un accentparticulier sur les ressources génétiques. Il a rejoint l’Unitédes ressources génétiques à l’ADRAO, en juin 2000, pourévaluer l’impact des nouvelles variétés de riz sur les paysans(impact économique, sur le bien-être général et sur la réductionde la pauvreté), l’effet des variétés introduites sur la diversitédu riz au niveau de l’exploitation et pour caractériser le niveauactuel de la biodiversité du riz au niveau des champs. Le premieraspect du travail est de collecter les ressources génétiques dansles champs, de comparer leur utilisation avec celle des variétésaméliorées et plus tard le matériel collecté sera caractérisé àl’ADRAO.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Activités de formation

Cours dispensés en 2000Intitulés et dates Emplacement Langue Participants

utiliséeHommes Femmes Total

Formation : systèmes semenciers Korhogo, Français, dioula, 25 15 40communautaires Côte d’Ivoire sénoufo17-19 janvier

Production rizicole de base pour paysans Bodokro, Français, baoulé 45 7 5210 août Côte d’Ivoire

Production rizicole de base pour paysans Dabakala, Français, sénoufo 17 12 298 septembre Côte d’Ivoire

Production rizicole de base pour paysans Bondoukou, Français, dioula 27 22 4914 septembre Côte d’Ivoire

Production rizicole de base pour paysans Bouna, Français, 27 25 5218 septembre Côte d’Ivoire dioula, lobi

Evaluation de la compétitivité du riz Conakry, Guinée Français 25 0 2524 octobre to 5 novembre

Formation production rizicole pour personnel M’bé, Bouaké, Français, anglais 32 3 35du projet du Programme alimentaire mondial Côte d’Ivoireet superviseurs ANADER (ADRAO)20-23 novembre

Formation à la riziculture pour ANADER conseil M’bé, Bouaké, Français, anglais 32 1 33agricole Côte d’Ivoire28-29 novembre (ADRAO)

Méthodes de recherche participative Bohicon, Français 20 7 2711-21 décembre Bénin

Total 250 92 342

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Stagiaires post-universitaires en 2000

Nom et sujet de la thèse Institut Sponsor Grade

Adesanyo, O.O. University of ADRAO/ DoctoratSoil chemistry Agriculture, Hohenheim

Abeokuta, Nigeria University

Afolabi, Aboladi University of East DFID/Fondation DoctoratDevelopment of ‘clean gene’ technology for Anglia/John Innes RockefellerRice transformation Centre, R-U

Akanvou, René Wageningen Pays-Bas/ DoctoratOptimizing rice–legumes intercropping in inland Agricultural ADRAOvalleys in West Africa: A systems approach to Universityinterspecific competition

Aloko, Kiodé Gabriel Louisiana State Fondation DoctoratGenetic studies of soil acidity tolerance in rice University Rockefeller

Amoussou, Pierre-Louis University of East ADRAO/John DoctoratGenomics of rice yellow mottle virus Anglia, R-U Innes Centre

Assingbé, Paulin Université d’Abidjan ADRAO/ DoctoratRice agronomy, Benin Hohenheim

University

Bognonkpe, Jean Pierre Irenee Université d’Abidjan ADRAO/GTZ DoctoratNative soil nitrogen dynamics and use efficiency bylowland rice as a function of slope management

Bousquet, Violaine Institut National CIRAD DEAVariation de l’enracinement du riz pluvial en fonction Polytechniquedu cultivar et du type de sol de Nancy

Cairns, Jill University of DFID DoctoratRoot penetration and QTL mapping in upland rice Aberdeen

Chovwen, Anthony University of Ibadan, ADRAO/ DoctoratSociology Nigeria Hohenheim

University

Clark, Cary University of Privé/ADRAO DoctoratRural finance systems and related constraints for Reading, R-Ulowland rice intensification

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Dudnik, Nina — Fulbright —Biologie moléculaire

Guèye, Talla University of DAAD DoctoratNitrogen use efficiency in irrigated rice Göttingen

Häfele, Stephan University of GTZ DoctoratSoil fertility management in irrigated rice Hamburg

Jalloh, Alpha Bella University of BAD MPhilGenetics of iron toxicity tolerance in indica rice Sierra Leone

Keijzer, Pieter** Wageningen Wageningen MScIncremental yield and profitability gains from University University/improved soil fertility and weed management in ADRAO (CBF)rainfed and irrigated lowland rice

Maji, Alhassan Tswako University of Fondation DoctoratGenetics of resistance to African rice gall midge Ibadan Rockefellerin Oryza glaberrima

Mandé, Sémon Cornell Fondation DoctoratAssessment of biodiversity in Oryza glaberrima University Rockefellerusing microsatellite markers

Ojehomon, Ohifeme University ofEffects of parboling, storage, and cultivar management Ibadan ADRAO Doctoraton rice grain quality

Somado, Eklou Attiogbévi University ofEnhancing nutrient cycling in rice–legume rotations Göttingen DAAD Doctoratthrough phosphate rock in acid soil

van Asten, Petrus Wageningen DGIS DoctoratSalt-related soil degradation in irrigated rice-based Universitycropping systems in the Sahel

* Terminé en 2000** Commencé en 2000

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Publications

Afun J.V.K., Johnson D.E., Russell-Smith A., 2000. Weeds and natural enemy regulation of insect pests in uplandrice; a case study from West Africa. Bulletin of Entomological Research 89(5): 391-402.

Akanvon R., Becker M., Chano M., Johnson D.E., Gbaka-Tcheche H., Touré A., 2000. Fallow residue managementeffects on upland rice in three agroecological zones of West Africa. Biology and Fertility of Soils 31(6): 501-507.

Asch F., Dingkuhn M., 2000. Root-shoot assimilate partitioning in upland rice subjected to different levels of droughtstress. Journal of Experimental Botany 51 (suppl.): 64.

Asch F., Dingkuhn M., Dörffling K., 2000. Salinity increases CO2 assimilation but reduces growth in field-grown,irrigated rice. Plant and Soil 218: 1-10.

Asch F., Dingkuhn M., Dorffling K., Miézan K., 2000. Leaf K/Na ratio predicts salinity induced yield loss in irri-gated rice. Euphytica 113(2): 109-118.

Audebert A., Sahrawat K.L., 2000. Mechanisms for iron toxicity tolerance in lowland rice. Journal of Plant Nutri-tion 23: 1877-1885.

Audebert A., Coyne D., Dingkuhn M., Plowright R.A., 2000. The influence of cyst nematodes (Heterodera sacchari)and drought on water relations and growth of upland rice in Côte d’Ivoire. Plant and Soil 220: 235-242.

Bèye A.M., Nwanze K.F., Manners G., 2000. Successful on-farm seed multiplication in Côte d’Ivoire and Guinea.West Africa Seed and Planting Material 5: 19-20.

Coyne D.L., Plowright R.A., 2000. Nematode threats to intensifying smallholder upland rice production in theGuinea savannah of Côte d’Ivoire. Tropical Science 40: 67-74.

Coyne D.L., Plowright R.A., 2000. Heterodera sacchari: field population dynamics and damage to susceptibleupland rice in Côte d’Ivoire. Nematology 2(5): 541-550.

Coyne D.L., Plowright R.A., 2000. Pathogenicity of cyst nematode, Heterodera sacchari, on rice in sand and claysoil. International Rice Research Notes 25(1): 17-18.

Coyne D.L., Hunt D.J., Plowright R.A., Darboe M.L.K., 2000. Further observations on nematodes associated withrice in Côte d’Ivoire, The Gambia, Guinea and Togo. International Journal of Nematology 10: 123-130.

Dionisio-Sese M.D., Tobita S., 2000. Effects of salinity on sodium content and photosynthetic responses of riceseedlings differing in salt tolerance. Journal of Plant Physiology 157(1): 54-58.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Dolo G., Briët O.J.T., Dao A., Traoré S.F., Bouaré M., Sogoba N., Niaré O., Bagayogo M., Sangaré D., DoumboO.K., Touré Y.T., 2000. The relationships between rice cultivation and malaria transmission in the irrigatedSahel of Mali, West Africa. Cahiers d’études et de recherches francophones Agricultures (Cahiers Agricul-tures) 9(5): 425.

Fernandez P., Oliver R., Diatta S., 2000. Changes in organic matter of a ferrallitic tropical soil degraded by croppingsystems: The case of southern Senegal. Acid Soil Research and Rehabilitation 14: 137-150.

Häfele S., Johnson D.E., Diallo S., Wopereis M.C.S., Janin I., 2000. Improved soil fertility and weed management isprofitable for irrigated rice farmers in Sahelian West Africa. Field Crops Research 66(2): 101-113.

Johnson D.E., Riches C.R., Jones M.P., Kent R., 2000. The potential for host resistance to Striga on rice in WestAfrica. In: B.I.G. Haussmann, D.E. Hess, M.L. Koyama, L. Grivet, H.F.W. Rattunde et L. Geiger (ed.) Breed-ing for Striga resistance in cereals. Proceedings IITA Workshop, 16-20 August 1999, Ibadan, Nigeria, pp.139-145.

Johnson D.E., Riches C.R., Kayeke J., Sarra S., Tuor F.A., 2000. Wild rice in Sub-Saharan Africa: Its incidence andscope for improved management. In: Report/Informe [of] Global Workshop on Red Rice Control/Taller Glo-bal de Control de Arroz Rojo, 30 August to 3 September 1999, Varadero, Cuba. Plant Production and Protec-tion Division, FAO, Rome, Italy, pp. 87-93.

Kang D.J., Futakuchi K., Dumnoenngam S., Mechai T., Chakranon B., Jongskul A., Sitthibush C., Ishii R., 2000.Mechanisms of rice yield difference between districts in Narathiwat region in Thailand. In: Asian NaturalEnvironmental Science Center, The University of Tokyo and Institute of Advanced Studies, The United Na-tions University (ed.) Can Bioligical Production Harmonize with Environment? Reports from Research Sitesin Asia. Proceedings of the International Symposium, 19-20 October 1999, The United Nations University,Tokyo, pp. 477-480.

Kijima Y., Sakurai T., Otsuka K., 2000. Iriaichi: collective versus individualized management of community forestsin Postwar Japan. Economic Development and Cultural Change 48(4): 829-849.

Koo W.W., Mao W., Sakurai T., 2000. Wheat demand in Japanese flour milling industry: a production theory ap-proach. Agricultural Economics 24(2): 167-178.

Lorieux M., Ndjiondjop M.N., Ghesquiere A., 2000. A first interspecific Oryza sativa ∞ Oryza glaberrimamicrosatellite-based genetic linkage map. Theoretical and Applied Genetics 100(3-4): 593-601.

Murthy K.V.S., Sahrawat K.L., Pardhasaradhi G., 2000. Plant nutrient contribution by rainfall in the highly indus-trialized and polluted Patancheru area in Andhra Pradesh. Journal of the Indian Society of Soil Science 48:803-808.

Narteh L.T., Sahrawat K.L., 2000. Ammonium in solution of flooded West African soils. Geoderma 95: 205-214.

Nwanze K.F., 2000. IPM for sustainable food crops production in Africa. (A keynote address on the occasion of theAfrican Association of Insect Scientists (AAIS), Ouagadougou, Burkina Faso, 19-23 July 1999.) AfricanInsect Science Bulletin 19: 5-14.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Nwilene F.E., Jones M.P., Okhidievbie O., 2000. Influence of rice varieties on the parasitization of the African ricegall midge (AfRGM). International Rice Research Notes 25(3): 22-23.

Olaleye A.O., Ogunkunle A.O., Sahrawat K.L., 2000. Forms and pedogenic distribution of extractable iron in se-lected wetland soils in Nigeria. Communications in Soil Science and Plant Analysis 31(7-8): 923-941.

Price A., Steele K., Townend J., Gorham J., Audebert A., Jones M.P., Courtois B., 1999. Mapping root and shoottraits in rice: experience in UK, IRRI, and WARDA. In: O. Ito, J. O’Toole et B. Hardy (ed.) Genetic Improve-ment of Rice for Water-Limited Environments. IRRI, Los Baños, The Philippines, pp. 257-273.

Sahrawat K.L., 2000. Macro- and micronutrients removed by upland and lowland rice cultivars in West Africa.Communications in Soil Science and Plant Analysis 31(5-6): 717-723.

Sahrawat K.L., 2000. Determining fertilizer phosphorus requirement of upland rice. Communications in Soil Sci-ence and Plant Analysis 31(9-10): 1195-1208.

Sahrawat K.L., 2000. Elemental composition of the rice plant as affected by iron toxicity under field conditions.Communications in Soil Science and Plant Analysis 31(17-18): 2819-2827.

Sahrawat K.L., 2000. Residual phosphorus and management strategy for grain sorghum on a vertisol. Communica-tions in Soil Science and Plant Analysis 31(19-20): 3103-3112.

Sahrawat K.L., 2000. Criteria for assessment of the residual value of fertilizer phosphorus. Journal of the IndianSociety of Soil Science 48(1): 113-118.

Sahrawat K.L., Murthy K.V.S., 2000. An acid dichromate digestion procedure for total nitrogen determination insoils. Communications in Soil Science and Plant Analysis 31(3/4): 521-527.

Sahrawat K.L., Diatta S., Singh B.N., 2000. Reducing iron toxicity in lowland rice through an integrated use oftolerant genotypes and plant nutrient management. Oryza 37: 44-47.

Sahrawat K.L., Jones M.P., Diatta S., 2000. The role of tolerant genotypes and plant nutrients in the management ofacid soil infertility in upland rice. In: Management and Conservation of Tropical Acid Soils for SustainableCrop Production. Proceedings of a Consultants Meeting Organized by the Joint FAO/IAEA Division of NuclearTechniques in Food and Agriculture, Vienna, 1-3 March 1999. IAEA-TECDOC 1159. International AtomicEnergy Agency (IAEA), Vienna, Austria, pp. 29-43.

Sissoko M.S., Briët O.J.T., Sissoko M., Dicko A., Sagara I., Keita H.D., Sogoba M., Rogier C., Touré Y.T., DoumboO.K., 2000. The impact of irrigated rice cultivation on the incidence of malaria in children in the region ofNiono. Cahiers d’études et de recherches francophones Agricultures (Cahiers Agricultures) 9(5): 427.

Teuscher T., Roll Back Malaria (pour les équipes du Consortium Santé), 2000. L’irrigation sans risques : es-cepossible ? Contribution de l’agriculture dans la lutte contre les maladies vectorielles. Cahiers d’études et derecherches francophones Agricultures (Cahiers Agricultures) 9(5): 421.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Tobita S. 2000. Rice breeding research in West Africa (a review paper). International Cooperation of Agricultureand Forestry 23(3): 11-34 (in Japanese).

Watanabe H., Futakuchi K., 2000. Rapid method of Brabender viscograph and its application of a large number ofsamples. Nippon Shokuhin Kagaku Kogaku Kaishi (Japanese Journal of Food Science and Technology) 47:926-931.

WARDA titles

ADRAO… En Bref. [brochure] 2000. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 6 p. Version imprimée.

Annual Report 1999. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 74 p. ISBN 92 9113 205 5.

L’autoproduction améliorée – une nouvelle approche de production de semences communautaires de riz. A.M.Bèye, 2000. ADRAO, Bouaké ; BAD-Ouest, Man ; et ANADER, Abidjan, Côte d’Ivoire, 49 p. ISBN 92 9113198 9.

Bintu and Her New Rice for Africa: Breaking the shackles of slash-and-burn farming in the world’s poorest region.WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN 92 9113 207 1. http://www.warda.cgiar.org/publications/KBtext.pdf

Bulletin de sommaires ADRAO (mensuellement)

Final Report of the 22nd Ordinary Session of WARDA’s Council of Ministers, 16-17 September 1999, Monrovia,Liberia. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire.

Guide pratique de production de semences de riz par les paysans. A.M. Bèye et R.G. Guei, 2000. ADRAO, Bouaké; BAD-Ouest, Man ; et ANADER, Abidjan, Côte d’Ivoire, 14 p. ISBN 92 9113 199 7.

INGER-Africa Trial Results. WARDA/NARS Task Force Trials Series - 1997. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire,67 p. ISBN 92 9113 195 4.

International Workshop on Effective and Sustainable Partnerships in a Global Research System: Focus on sub-Saharan Africa, WARDA, Bouaké, December 8-10, 1999, Synthesis Report. [2000] WARDA, Bouaké, Côted’Ivoire, et ISNAR, The Hague, The Netherlands, 13 p.

Manual of Operations and Procedures of INGER-Africa. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 25 p. ISBN 929113 196 2.

Participatory Varietal Selection: The Flame Spreads into 2000. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN92 9113 204 7.

Program Report 1998. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 205 p. ISBN 92 9113 206 3.

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Rapport annuel ADRAO 2000Annexes

Rapport annuel 1998. 2000. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 72 p. ISBN 92 9113 202 0.

Rapport provisoire de la deuxième réunion biennale ADRAO/Comité des expert nationaux, 20-21 mars 2000, M’bé,Bouaké, Côte d’Ivoire. 2000. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire.

Rice in the Economy of West Africa. A time series set for economic analysis/Le riz dans l’économie ouest africaine.Une collection de séries temporelles pour l’analyse économique. M.B. Djayeola, 2000. WARDA/ADRAO,Bouaké, Côte d’Ivoire, 36 p. ISBN 92 9113 193 8. http://www.warda.cgiar.org/publications/Riceconomy.pdf

A Survey of Irrigated Rice Schemes in Côte d’Ivoire. T.F. Randolph, M. Djayeola, M. Kamara et M. Gaye, 2000.WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 91 p. ISBN 92 9113 120 2.

Synthèse de la recherche rizicole en Afrique de l’Ouest n° 1. Rentabilité de la mise au point de cultivars pour lariziculture irriguée au Sénégal. 1998. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Version imprimée.

Synthèse de la recherche rizicole en Afrique de l’Ouest n° 2. L’utilisation de légumineuses comme culture de couvertureaugmente la productivité du riz pluvial dans les systèmes de culture intensifs à jachère courte. 1999. ADRAO,Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Version imprimée.

Synthèse de la recherche rizicole en Afrique de l’Ouest n° 3 (revisé). Impact de l’amélioration variétale sur différentsécologies agricoles d’Afrique de l’Ouest. 2000. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p.http://www.warda.cgiar.org/publications/Rbrief3F.pdf

WARDA Country Profiles: West Africa Rice Statistics Data Bank/Monographies des pays de l’ADRAO : Banque dedonnées sur les statistiques rizicoles en Afrique de l’Ouest. WARDA Policy Support Unit/ADRAO Unitéd’appui aux politiques, 2000. WARDA/ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, [feuilles mobiles].

WARDA… In Brief (leaflet-brochure). 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 6 p. Version imprimée.

WARDA Publications Catalog 1990-1999. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire.

West Africa Rice Research Brief No. 1. Returns to irrigated cultivar development in Senegal. 1998. WARDA,Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Version imprimée.

West Africa Rice Research Brief No. 2. Cover legumes increase productivity of upland rice under intensified landuse. 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Version imprimée.

West Africa Rice Research Brief No. 3 (revised). Impact of varietal improvement in West African crop ecologies.2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. http://www.warda.cgiar.org/publications/Rbrief3.pdf

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Sigles et abréviations

4R Réunion régionale sur la recherche rizicoleAAIS African Association of Insect ScientistsACDI Agence canadienne de développement internationalACIER ADRAO en Collaboration avec l’IER batteuse-vanneuse (Mali)ADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’OuestAfRGM African rice gall midge (anglais de la cécidomyie africaine des galles du riz)AGROPOLIS Pôle international de recherche et d’enseignement supérieur agronomiquesANADER Agence nationale d’appui au développement rural (Côte d’Ivoire)ARN acide ribonucléiqueASI ADRAO/SAED/ISRA batteuse-vanneuse (ADRAO, Sénégal)BAD Banque africaine de développementBMZ Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit (Allemagne)CABI Centre for Agriculture and Biosciences International (Royaume-Uni)CBF Consortium bas-fonds (ADRAO)CBSS community-based seed (production) system(s) (systèmes semenciers communautaires)CCLF CGIAR-Canada Linkage FundCCT Comité consultatif technique de la FAO et du GCRAICD disque compactCDC Comité des directeurs des centres (GCRAI)CEA Commission économique pour l’Afrique (Nations Unies)CEN Comité d’experts nationauxCFC Common Fund for Commodities (Fonds commun pour les produits de base)CGC Comité de gestion du Consortium (CBF)CIAT Centro Internacional de Agricultura TropicalCIFOR Center for International Forestry ResearchCIMMYT Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y TrigoCIP Centro Internacional de la PapaCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)CIRIZ une coopérative paysanne sénégalaiseCNRA Centre national de recherche agronomique (Côte d’Ivoire)CNRADA Centre national de recherche agronomique et de développement agricole (Mauritanie)CNRST Centre national pour la recherche scientifique et technologique (Burkina Faso)CO2 dioxyde carboniqueCORAF Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (autrefois : Conférence des

responsables de la recherche agronomique africaine)CRDI Centre de recherche pour le développement international (Canada)CRF Competitive Research Funds (DFID)CTPD Coopération technique entre les pays en développement (PNUD)CV cheval-vapeurDAAD Deutscher Akademischer Austauschdienst (Allemagne)

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DAP diammonium phosphateDEA Diplôme d’études approfondiesDFID Department for International Development (précédemment ODA, UK)DGIS Directorate General for International Cooperation (The Netherlands)DSI dissémination sélective d’informationDVS development stage (of crop plant) (stade de développement)éd. éditeur(s), éditionEIER Ecole inter-états d’ingénieurs de l’équipement rural (Burkina Faso)ENCR Ecole nationale de cadres ruraux de Bambey (Sénégal)EU Etats-Unis d’AmériqueFAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFDCIC Fonds de contrepartie ivoiro-canadienFERRIZ Fertilisation du riz irrigué, cadre opérationnel pour la gestion de la fertilité des solsFIDA Fonds international pour le développement agricoleFig. FigureFRABS Fraction of incoming radiation/fraction d’interception de la radiation ambianteg gramme(s)GC Groupe consultatif pour la recherche agricole internationaleGCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationaleGCRN Gestion des cultures et des ressources naturellesGTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Allemagne)ha hectareHBS Harvard Business School (Etats-Unis)HRI Horticultural Research International (Royaume-Uni)IAEA International Atomic Energy AgencyICARDA International Center for Agricultural Research in the Dry AreasICLARM International Center for Living Aquatic ResourcesICM Integrated Crop Management (gestion intégrée des cultures)ICRAF International Center for Research in AgroforestryICRISAT International Crops Research Institute for the Semi-Arid TropicsIER Institut d’économie rurale (Mali)IFPRI International Food Policy Research Institute (Washington DC, Etats-Unis)IITA International Institute of Tropical Agriculture (Ibadan, Nigeria) (Institut international d’agriculture

tropicale)IKP I Kong Pao (cultivar de riz, Sénégal)ILRI International Livestock Research Institute (Nairobi Kenya et Addis-Abeba, Ethiopie)ILTAB International Laboratory for Tropical Agricultural Biotechnology (USA)INADI INERA, ADRAO, IRSAT batteuse-vanneuse (Burkina Faso)INERA Institut de l’environnement et de recherches agricoles (Burkina Faso)INGER International Network for the Genetic Evaluation of Rice (Réseau international pour l’évaluation génétique

du riz)INP-HB Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Yamoussoukro, Côte d’Ivoire)INRM Integrated natural resources management/gestion intégrée des ressources naturellesINTERCOM modèle informatique pour la compétition culture-adventicesIPGRI International Plant Genetic Resources Institute (Rome, Italie)IPM Integrated pest management/gestion intégrée des déprédateursIRA Institut de recherche avancéeIRD Institut de recherche pour le développement (autrefois ORSTOM France)IRR internal rate of return (taux interne de rentabilité)

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IRRI International Rice Research Institute (Los Baños, The Philippines)IRSAT Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (Burkina Faso)ISBN International Standard Book NumberISNAR International Service for National Agricultural Research (La Haye, Pays-Bas)ISRA Institut sénégalais de recherches agricolesIWMI International Water Management InstituteJAS jour(s) après semisJCE Jeune chambre économique (Côte d’Ivoire)JICA Japan International Cooperation AgencyJIRCAS Japan International Research Center for Agricultural SciencesJOCV Japanese Overseas Cooperation VolunteerK potassiumkg kilogrammel litre(s)LAI leaf area index (indice de surface foliaire)LAN local area network (réseau local)LTFE long-term fertility experiments (essais de fertilisation à long terme)m mètre(s)m2 mètre carréMAFF Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries (Japon)mm millimètre(s)MPhil Master of Philosophy (diplôme)MSc Master of Science (diplôme)N azoteNa sodiumNARI National Agricultural Research Institute (Gambie)NARS national agricultural research system(s) (anglais de SNRA)NCRI National Cereals Research Institute (Nigeria)NERICA New Rice for Africa (Nouveau riz pour l’Afrique)NISER Nigerian Institute of Social and Economic Research (Nigeria)NRI Natural Resources Institute (Royaume-Uni)OCDE Office de coopération et de développement économiqueOGM Organisme génétiquement modifiéONG organisation non gouvernementaleORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (présentement IRD,

France)P phosphorep./pp. page(s)/pagesPADS Participatory Adaptation and Diffusion of technologies for rice-based Systems (Adaptation et diffusion

participatives de technologies pour les systèmes à base riz) (projet ADRAO)PAM Programme alimentaire mondialePhD Doctor of philosophy (doctorat)PHI Projet d’hybridation interspécifique (ADRAO)PNR Projet national riz (Côte d’Ivoire)PNUD Programme des Nations Unies pour le développementPNUE Programme des Nations Unies pour l’environnementPRIGA Participatory Rice Improvement and Gender/User Analysis (Analyse de la population paysanne et

amélioration variétale du riz avec la participation des agriculteurs) (ADRAO)PSI Pôle systèmes irrigués (CORAF)

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PTD participatory technology development/développement participatif de technologiesPVS participatory varietal selection (sélection variétale participative)QTL(s) quantitative trait locus (loci) (loci de caractères quantitatifs)RADORT Research on Accelerated Diffusion on Rice TechnologyREPG Revue externe des programmes et de la gestionRGRL relative growth rate of leaves (vitesse de croissance relative des feuilles)RIDEV rice development (modèle de culture)ROCARIZ Réseau Ouest et Centre africain du riz (ADRAO/CORAF)RRA rapid rural appraisal (évaluation rapide en milieu rural)R-U Royaume-UniRYMV rice yellow mottle virus (panachure jaune du riz)SAC SONADER, ADRAO, CNRADA batteuse-vanneuse (Mauritanie)SAED Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve

Sénégal et de la Falémé (Sénégal)SIDA syndrome de l’immuno-déficience acquiseSIG système d’information géographiqueSLA specific leaf area (surface foliaire spécifique)SNRA Systèmes nationaux de recherche agricoleSNRAV Systèmes nationaux de recherche agricole et de vulgarisationSONADER Société nationale pour le développement rural (Mauritanie)SPIRIVWA Sustainable Productivity Improvement for Rice in Inland Valleys of West Africa (projet CBF)SQL Structured Query Language (langage de base de données d’ordinateur)suppl.. supplémentt tonne (s)TCDC Technical Cooperation among Developing Countries (UNDP)TIC Technologie de l’information et de la communicationTF pratique paysanneUK United Kingdom (Royaume-Uni)UN United Nations (Nations Unies)UNV volontaires des Nations UniesUSA United States of AmericaUSAID United States Agency for International Developmentv. versusVIH virus d’immuno-déficience humaineWARDA West Africa Rice Development Association (anglais de ADRAO)WARIS West Africa Rice Information System (Système ouest africain d’information rizicole, ADRAO)WECARD West and Central African Council for Research and Development (anglais de CORAF)Y2K l’année 2000

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