africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7...

24
RAPPORT DE CONFéRENCE AFRICA FINANCE & INVESTMENT FORUM 2013 Le Commerce extérieur en faveur de la Croissance et du Développement 13-14 Juin 2013 | GENÈVE, SUISSE

Transcript of africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7...

Page 1: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

rapport de conférence

africa finance & investment forum 2013Le commerce extérieur en faveur de la croissance et du développement

13-14 Juin 2013 | GenÈve, suisse

Page 2: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

rapport de conférenceafrica finance & investment forum 2013Le commerce extérieur en faveur de la croissance et du développement

afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 3

Page 3: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 5 4

remercIementS ....................................................................................................... 6

préface .................................................................................................................... 6

L’afrIca fInance & InveStment forum (afIf) .................................................. 7 mISSIon et obJectIfS d’emrc ............................................................................... 7

programme du forum ........................................................................................ 9

réSumé .................................................................................................................... 13

IntroductIon ....................................................................................................... 15

Jour I – JeudI 13 JuIn 2013 .................................................................................. 16Session plénière I : Les programmes financiers de promotion des relations commerciales ..................... 19partie I : Les institutions financières internationales .................................................................. 19partie 2 : Solutions innovantes pour promouvoir le commerce ................................................ 23présentation Spéciale : Les opportunités d’investissement au Nigéria ............................................................ 27prix de l’incubateur emrc ......................................................................................... 28

Jour II – vendredI 14 JuIn 2013 ........................................................................ 32 Session plénière II : Dynamiser le commerce et l’agriculture en Afrique .................................................. 32Zoom pays : Les opportunités d’investissement au Zimbabwe ...................................................... 36Session plénière III : Stimuler le commerce grâce à l’entrepreneuriat ...................................................... 37Session plénière Iv : Promouvoir l’intégration régionale ............................................................................ 32présentation Spéciale : AgriBusiness Forum 2013 ............................................................................................ 44

tabLe deS matIèreS

Tous droits réservés. La reproduction de ce document ou de son contenu à des fins de revente ou d’autres fins commerciales est interdite, sauf autorisation écrite préalablement obtenue auprès des détenteurs des droits de reproduction.

Les demandes d’autorisation doivent être adressées à :EMRC InternationalAvenue Louise, 2871050 Brussels – Belgiumtel. : +32 (0)2 626 15 15Fax : +32 (0)2 626 15 16E-mail : [email protected]© EMRC 2013

Graphisme : www.curlie.be Rapport : coécrit par Pierre Coetzer

Page 4: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 7 6

remercIementS

Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum 2013, qui s’est tenu à Genève (Suisse) les 13 et 14 juin 2013. Le Forum était organisé par EMRC International et s’est tenu pour la première fois en Suisse. Depuis de nombreuses décennies, la ville de Genève en particulier et la Suisse en général ont forgé et entretenu des liens étroits avec le continent africain. La ville de Genève joue un rôle de premier plan dans le monde, tant sur le plan diplomatique que sur le plan économique. Elle héberge plusieurs grandes organisations internationales, dont l’Organisation des Nations Unies, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et l’investissement (CNUCED), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Centre pour le Commerce International (ITC). Genève est donc aussi un centre de décision majeur pour le commerce et l’investissement en Afrique.

EMRC tient à exprimer sa gratitude envers la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), ainsi qu’aux autres partenaires du Forum, la Société Financière Internationale (SFI) et le Centre pour le Commerce International (CCI). EMRC tient aussi à remercier les organisations partenaires, à savoir Ecobank, LR Group, le Programme National de Sécurité Alimentaire du Tchad (PNSA), AceGlobal, le Best African Resort Group et l’État de Bayelsa au Nigéria.

préfaceL’africa finance & Investment forum (afIf)

L’Africa Finance & Investment Forum (AFIF) est l’un des événements phares d’EMRC, visant à renforcer le secteur privé en Afrique, en encourageant les partenariats et en cherchant à promouvoir les investissements. Le Forum s’adresse aussi bien aux entrepreneurs cherchant à obtenir des financements pour leurs projets, qu’aux investisseurs (privés et institutionnels) à la recherche de projets, ainsi qu’aux décideurs politiques, les financiers et les banquiers. Le Forum AFIF est désormais un événement majeur du calendrier annuel, qui occupe une place de choix dans le circuit des conférences annuelles touchant au rôle du secteur financier et des investissements dans le développement durable du continent africain. Cette année, le Forum comprenait une formation spécialisée (étalée sur une journée et demie), une série de séances plénières, des rencontres B2B pré-organisées et de nombreuses opportunités informelles de networking.

EMRC International est très reconnaissant de la participation active des délégués, des conférenciers, des sponsors et des partenaires de l’édition 2013 de l’Africa Finance & Investment Forum.

mission et objectifs d’emrcEMRC est une organisation internationale dont la mission est de promouvoir le développement économique durable en Afrique en soutenant les partenariats d’affaires, avec un accent particulier sur les relations économiques et commerciales avec le secteur privé. EMRC dispose d’un réseau d’entrepreneurs, de financiers et des responsables gouvernementaux de plus de cent pays à travers le monde.

Afin de réaliser sa mission, EMRC développe les initiatives suivantes :

• L’Africa Finance & Investment Forum - AFIF, qui a lieu annuellement et attire entre 200 et 250 experts et décideurs du monde entier : entrepreneurs, bailleurs de fonds, financiers, multinationales, gouvernements, organisations internationales, et entreprises de conseil. Chaque édition du Forum s’articule autour d’un thème central qui aborde les défis et les opportunités en matière d’investissements et de financement de projets en Afrique. Il se déroule traditionnellement en Europe, en alternance avec l’Agribusiness Forum, qui a lieu chaque année dans une capitale africaine.

• L’agribusiness forum attire environ 400 décideurs chaque année, parmi lesquels des entreprises, des financiers, des bailleurs de fonds, des multinationales, des chercheurs, des gouvernements, des organisations internationales, des ONG et des bureaux de consultance. Tenu à l’origine en Europe, le Forum a désormais lieu chaque année dans une capitale africaine, autour d’un thème central qui aborde les défis et les opportunités du secteur agro-alimentaire. En 2012 le Forum s’est tenu à Dakar, organisé conjointement par EMRC, le PNUD et PanAAC, en collaboration avec la FAO, Rabobank et d’autres groupes. L’ AgriBusiness Forum 2013 aura lieu à Kigali, au Rwanda, accueilli par le Gouvernement rwandais, et organisé en collaboration avec la FAO et la Rabobank.

• forums spéciaux, missions agricoles et économiques : EMRC organise des missions spécifiques vers certains pays, dans le but de promouvoir des relations interrégionales. L’équipe d’EMRC accompagne un groupe de décideurs des secteurs public et privé venus de toute l’Afrique pour rencontrer leurs homologues dans d’autres pays. Les missions consistent notamment à visiter des sites, échanger des connaissances et réaliser des opportunités de networking « B2B ».

Deux éléments clés des événements EMRC sont le prix de l’incubateur de projets (pIa), et les réunions d’affaires b2b.

Page 5: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 9 8

Le PIA est une initiative d’EMRC lancée en 2008, visant à encourager l’entrepreneuriat et l’innovation en Afrique au sein des PME. Le prix est traditionnellement remis lors d’une cérémonie dans le cadre des Forums d’EMRC (Agribusiness et AFIF), et parrainé par une institution financière ou de développement (telle que la Banque africaine de développement, la Rabobank, Hivos ou VC4Africa). Le prix incubateur consiste en une somme d’argent en liquide, destinée à soutenir un projet original ou prometteur dans le domaine de l’agriculture ou du développement entrepreneurial dans n’importe quelle partie du continent. Les entrepreneurs de toute l’Afrique sont invités à soumettre leurs propositions de projets à EMRC. Les finalistes présentent leurs projets lors du Forum, et le gagnant du prix est annoncé lors d’une soirée de gala.

Les rencontres b2b permettent aux participants des Forums de nouer des partenariats et d’établir des liens d’affaires. EMRC dispose d’un large réseau au sein d’entreprises africaines, d’institutions financières, d’organisations internationales et bilatérales, d’ONG et de fondations qui travaillent en Afrique. Les rencontres B2B font partie intégrante de chaque Forum, et sont souvent cités par les délégués comme l’élément le plus important de leur participation aux événements EMRC.

programme du forum

Jour I Jeudi 13 juin 2013 – genève

08h00 Inscription à la conférence

09h00 Ouverture officielle par le Président du Forum. Babacar Ndiaye, ancien Président & Président d’Honneur de la Banque Africaine de Développement, Fondateur d’Afreximbank et de l’African Business Roundtable (ABR)

Accueil par babacar ndiaye, Président du Forum • Idit Miller, P & Directrice Générale – EMRC International, Belgique• Tapiwa Mashakada, Ministre de la Planification Economique, Zimbabwe• Kofi Adomakoh, Directeur, Financement de Projets et Export – Afreximbank

(African Export-Import Bank), Egypt (African Export-Import Bank), Egypt

09h30 SeSSIon pLénIèreS I : LeS programmeS fInancIerS pour promouvoIr LeS reLatIonS commercIaLeSpartie 1 – Les Institutions financières Internationales (IfIs) • Les programmes et lignes de crédit offertes par les IFIs pour le commerce et la

promotion du commerce intra-Africain et international • Renforcer les capacités du secteur privé et améliorer l’accès à l’Equity et

financements

modérateur : babacar ndiaye, Président du Forum• André Laude, Chief Investment Officer – International Finance Corp. (IFC), Banque

Mondiale, France• Jorim Schraven, Manager Financial Institutions Africa – FMO, Pays-Bas• Tijani Babatunde, Investment Officer – Banque Africaine de Développement, Tunisie • Paul Malherbe, Directeur Général – AMSCO, Pays-Bas

10h30 pause café

11h00 partie 2 – Les solutions innovantes pour la promotion du commerce

modérateur : babacar ndiaye, Président du Forum• Kofi Adomakoh - Directeur, Financement de Projets et Export – Afreximbank (African Export-Import Bank), Egypte • augusto baptista, Membre du Conseil – Banco Privado Atlântico, Angola• bogdan rascanu, Group Relationship Manager – Ace-Group, Suisse

L’impact des investissements et la finance durable• Faire des investissements pour un secteur financier responsable et une économie

durable• Bertrand Gacon, Président – Sustainable Finance Geneva & Head of Impact

Investing et SRI – Lombard Odier, Suisse

Page 6: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 11 10

12h45 déjeuner

14h00 préSentatIon SpécIaLe : LeS opportunItéS d’InveStISSement au nIgérIa danS L’etat du bayeLSa• Ayakeme Masa, Commissaire au Commerce et Investissement de l’Etat de

Bayelsa, Nigeria• Cyril Akika Oyinbrakemi, Conseiller spécial du Gouverneur pour les Investissements

de l’Etat de Bayelsa, Nigeria• Freda Ruth Murray-Bruce, CEO – Agence de Promotion des Investissements de

l’Etat de Bayelsa – BIPA, Nigeria

14h30 concourS de L’Incubateur de proJet 2013 emrc afIf Introduction par EMRC et présentation des projets des finalistes 2013

modérateurs : babacar ndiaye, Président & Idit miller, VP & DG – EMRC International, Belgique• Jacques engouindi, Directeur Général – SCS, Congo Brazzaville • Magloire N’Dakon, President – Afrique Agri Industrie, Cote d’Ivoire• marie-claire matamba, Directrice Générale – Agrimat, Gabon • Mahesh Bakaya, Directeur – GWC Consulting Engineers, Lesotho

15h3019h00 b2b – rencontres d’affaires pré-organisées

19h30 afIf 2013 diner d’affaires – Présentation du Gagnant du Concours de l’Incubateur de Projet 2013marie-claire matamba, Directrice Générale – Agrimat, Gabon

Jour II vendredi 14 juin 2013 – genève

09h00 eSSIon pLénIèreS II : Le financement du Commerce Agricole• Développement du Secteur Financier• Améliorer l’accès au crédit dans le secteur de l’agrobusiness• Le commerce et solutions pour la chaine d’approvisionnement en Afrique

Modérateur : John Foster, SReporter Senior – Africa Debt Capital Markets, Royaume-Uni• Bernd Balkenhol, Membre du Comité de Direction – Africa Agriculture & Trade

Investment Fund & Lecturer – Université de Genève, Suisse• gboyega Songonuga, Responsable régional, Trade & Supply Chain Finance – IFC,

Afrique du Sud• Komi Koutche, Directeur Général – FNM (Fonds National de la Microfinance), Bénin• all yom djerambette, Secrétaire Général – Ministère des Microcrédits / PNSA,

Tchad

10h30 focuS Sur Le ZImbabweLes opportunités d’investissement au Zimbabwe • Tapiwa Mashakada, Ministre de la Planification Economique & de la Promotion des

Investissements, Zimbabwe

11h00 pause café

11h30 SeSSIon pLénIère III : Intensifier le commerce grâce à l’entreprenaria • Défis pour accéder aux marchés nationaux, régionaux et internationaux – le rôle

du secteur privé• Renforcement des capacités d’exportation avec un meilleur accès aux

financements pour les femmes et les jeunes

modérateur : andré Laude, Chief Investment Officer – Société Financière Internationale (SFI – BM), France• Patrick Osakwe, Responsable Section Afrique – CNUCED (Conférence des Nations

Unies pour le Commerce et le Développement), Suisse • Torek R. Farhadi, Conseiller Senior Accès au Financement des PME & Sébastien

Ioannitis-Mccoll, Conseiller Compétitivité des Entreprises – ITC (International Trade Centre), Suisse

12h30 préSentatIonS : LeS défIS du Secteur prIvé danS L’accèS à La fInance Sur une grande écheLLe en afrIque• Zvi Herman, Directeur Exécutif Business Development – LR Group, Israël • Felix Modebe, Directeur Général – Best African Resort Group, Nigéria

13h15 déjeuner

14h15 préSentatIonS : promouvoIr L’IntégratIon régIonaLe • Les capacités de construction des entreprises dans le contexte de l’intégration

régionale • Connections aux marchés: le succès des organisations régionales en Afrique

• Serge Martial Bombo, Président – ECOWAS-TEN, Nigeria• Eduard Bizumuremyi, Attaché commercial – Rwanda Embassy in Switzerland

15h00 préSentatIon SpécIaLe - ouverture offIcIeLLe de L’agrIbuSIneSS forum 2013 – KIGALI RwANDA• Idit miller, VP & Directrice Générale – EMRC International, Belgique• Magnifique Ndambe Nzaramba, Directeur Général Adjoint – Conseil National pour

le Développement des Exportations Agricoles, Rwanda

résumé et conclusions de l’afIf 2013

Page 7: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 13 12

15h3018h00 b2b – rencontres d’affaires pré-organisées

formation de cadres – 11-12 juin 2013, mardi & mercredi – genève, avec Itc “réaliser et présenter un business plan ”

formation – mardi 11 juin 2013 – genève

14h00 18h00

(12h00 – 14h00) – Inscription à la formation (distribution badges et matériel) Etre compétitif : le cœur d’un business plan L’idée d’affaires : l’art de générer de la valeur

formation – mercredi 12 juin 2013 – genève

08h30 D’une bonne idée d’entreprise à une stratégie bancable Combien de fonds avez-vous besoin? Trouver les fonds – Différentes sources possibles

12h00 déjeuner

14h00 18h00

Quels sont les risques possibles? 10 astuces pour présenter et vendre votre Business Plan

ITC Trainers

• Torek Farhadi – Enterprise Competitiveness Adviser, ITC• Sébastien Ioannitis-McColl – Senior Adviser in Trade Finance, ITC• Sandra Cabrera Guardia – Consultant in Business Development Export Services, ITC• Jacques Corillon – International Consultant• Anna Paula Villanueva – Human Resource and Development Officer, ITC

réSumé

L’Africa Finance & Investment Forum, qui s’est tenu les 13 et 14 juin 2013 à Genève, a été présidé par le Dr Babacar Ndiaye, ex-Président de la Banque africaine de Développement (BAD). Le Forum, qui a eu cette année pour thème « Le commerce extérieur en faveur de la croissance et du développement », fut l’occasion de mettre en avant les nombreuses opportunités présentes sur le continent africain en matière de commerce et d’investissements, et de réunir un important contingent de délégués venus du monde entier.

Le commerce extérieur et les flux d’investissements jouent un rôle primordial dans la croissance économique et le développement d’une Afrique résolument engagée dans la voie d’une plus grande prospérité. Il est désormais largement établi et documenté que le continent attire, depuis plus d’une décennie, l’attention grandissante d’autres parties du monde. L’amélioration de la gouvernance et la croissance économique ont contribué à augmenter de manière significative les flux commerciaux et d’investissements avec le reste du monde.

Ces flux commerciaux et d’investissements n’ont pas uniquement augmenté avec les partenaires traditionnels de l’Afrique en Occident; IIls ont connu une croissance exponentielle avec des nouveaux partenaires. Il s’agit de la Chine, bien sûr, mais aussi d’autres pays émergents comme l’Inde, le Brésil et la Turquie, dont les entreprises et les investisseurs sont de plus en plus actifs sur le continent.

Le Forum a été l’occasion non seulement d’aborder un bon nombre de défis liés au commerce et à l’investissement en Afrique, mais également de mettre en lumière les opportunités et les grandes tendances qui affectent les perspectives économiques du continent. Il ne fait guère doute que l’optimisme qui caractérise bon nombre de discussions sur l’Afrique est justifié. Cependant, comme nombre d’intervenants n’ont pas manqué de souligner, il reste un long chemin à parcourir. Cette année, l’une des questions principales abordées au cours du Forum était de savoir comment accroître les échanges régionaux au sein du continent. Le commerce intra-africain ne constitue en effet que 11% des flux commerciaux totaux du continent. Un énorme potentiel économique inexploité peut être réalisé en supprimant les obstacles au commerce régional et en favorisant l’intégration économique régionale : Cela passe notamment par l’amélioration des infrastructures, bien sûr, mais aussi par la levée ou la réduction des restrictions à la circulation des biens et services entre pays voisins et entre régions. Le secteur privé est appelé à jouer un rôle déterminant dans cette évolution.

Page 8: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 15 14

Des efforts doivent également être faits en matière de financement et de prestations pour des millions d’Africains qui souhaitent voir grandir leurs entreprises et leurs relations commerciales. La nécessité d’un meilleur accès au financement, d’accroitre les investissements étrangers et locaux, ainsi que l’amélioration des infrastructures locales a été soulignée à plusieurs reprises au cours du Forum par divers intervenants. Les discussions ont également porté sur les moyens innovants de mettre en place des politiques cohérentes permettant aux communautés locales d’atteindre des niveaux d’échanges régionaux comparables au reste du monde.

« Le Forum a également été l’occasion de la remise désormais traditionnelle du prix de l’incubateur de projets EMRC. Mme Marie-Claire Matamba, de la société agrimat gabon, a impressionné le jury par la détermination et la volonté tenace avec laquelle elle a développé son projet agricole, parti de rien et mis sur pied à la force du poignet, et lui a remis la récompense de 5.000 USD.

Une autre composante essentielle des Forums AFIF sont les rencontres b2b, au cours desquelles nombre de partenariats se forgent. Cette année n’a pas fait exception à la règle: En l’espace de seulement deux jours, les 84 participants venus de 32 pays ont tenu 674 réunions bilatérales.

Les partenaires du Forum cette année étaient la SFI (Société Financière Internationale), la Banque Africaine d’Import-Export et le Centre pour le Commerce International ITC (agence des Nations Unies). Un contingent de 200 délégués s’est retrouvé à Genève, composé de responsables gouvernementaux, d’experts, de financiers, d’entrepreneurs et de représentants de la société civile.

Pour la première fois, une session de formation intitulée « conception et présentation d’un plan d’affaires », organisé par l’ITC (agence des Nations Unies) a eu lieu au cours des deux jours précédant le Forum, les 11 et 12 juin, donnant aux participants du Forum une occasion unique pour favoriser la croissance de leurs entreprises.

IntroductIon

L’Africa Finance & Investment Forum 2013 a eu lieu à Genève, en Suisse, les 13-14 Juin avec pour thème central « Le Commerce Extérieur en faveur de la Croissance et du Développement ».

Cette année, le Forum a réuni un nombre important de délégués venus de 4 continents, principalement d’Afrique. La présentation des finalistes de l’incubateur de projets, et la remise du prix lors de la Soirée de Gala, constituèrent les moments forts de l’événement. Mme Marie-Claire Matamba, Directrice Générale d’Agrimat (Gabon), est l’heureuse gagnante du prix de 5.000 USD cette année. Les autres finalistes étaient Mahesh Bakaya, directeur de GWC (Lesotho), Magloire N’Dakon, président de l’Afrique Agro-Industrie (Côte d’Ivoire), et Jacques Engouindi, Directeur Général de SCS Congo (Congo Brazzaville).

L’événement fut également marqué par de nombreuses rencontres business-to-business (B2B), organisées à l’avance et préparées sur mesure afin de s’assurer que le plus grand nombre de partenariats d’affaires puissent voir le jour. Cette année représente un record du nombre de rencontres, avec près de 700 réunions étalées sur deux après-midis.

Les séances plénières du Forum furent précédées par une formation spéciale sur « la conception et la présentation d’un plan d’affaires ». La formation a eu lieu les 11 et 12 juin, et fut organisée par une équipe d’experts du Centre du Commerce International (ITC - Agence des Nations Unies). Cette formation a aidé les participants à mettre en valeur leurs entreprises afin de leur permettre de maximiser leurs opportunités. La formation a été assurée en anglais, français et portugais.

La formation a permis aux délégués d’acquérir une meilleure compréhension de l’importance d’un plan d’affaires et de ses différentes composantes, leur permettant d’appliquer une série de concepts utiles, des outils et des techniques pour concevoir et présenter des plans d’affaires viables. L’impact de la formation a été immédiatement ressenti lors du Forum, car les délégués n’ont pas manqué d’utiliser les résultats pour mieux présenter leurs entreprises et leurs idées lors des réunions B2B, et aussi lors des présentations du projet d’incubateur.

Page 9: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 17 16

Jour 1 – JeudI 13 JuIn 2013 – génève

Ouverture officielle par le Président du Forum, M. Babacar ndiaye, président d’honneur de la banque africaine de Développement, Fondateur d’Afreximbank et de l’African Business Roundtable (ABR).

bienvenue par le dr babacar ndiaye.

Après avoir chaleureusement accueilli les délégués, Babacar Ndiaye a ouvert les travaux de la conférence. « Il est particulièrement bienvenu, fit-il remarquer, de tenir ce Forum à Genève, une plaque tournante mondiale du commerce et de la finance ». Le Dr. Ndiaye mit ensuite l’accent sur l’objectif principal du Forum AFIF, à savoir la promotion d’un secteur privé africain durable et solide, particulièrement au niveau des PME et de leur financement. « Nous sommes à un moment-clé, non seulement pour ceux d’entre nous qui sommes personnellement impliqués en Afrique sub-saharienne, mais aussi pour les millions d’Africains qui travaillent sans relâche à leur réussite, que ce soit au niveau local, régional ou international. Les décisions prises ici peuvent avoir un impact sur ces personnes. Tâchons de ne pas l’oublier, tout au long de ce Forum. Il est impératif que les petites et moyennes entreprises prospèrent au sein d’un secteur privé dynamique, fort et durable ».

Le Dr Ndiaye continua avec une mise en garde à l’encontre des délégués : « Evitons de voir le continent africain comme une entité homogène, et restons toujours conscients de son immense diversité. Pour trouver de véritables solutions, nous devons faire preuve de souplesse et tenir compte du fait que ce qui convient à une région ou un pays n’est pas forcément adapté à d’autres. En fait, cette diversité constitue notre force. Le renforcement du commerce, notamment le commerce interrégional, est indispensable pour dynamiser les économies africaines et de rendre notre continent plus compétitif ».

« Il est indispensable de promouvoir le commerce intra-africain, car les possibilités sont énormes, ajouta-t-il : «A ce jour, à peine 11% du commerce africain concerne les échanges au sein même du continent, alors qu’en Europe occidentale, par exemple, le commerce entre membres de l’Union européenne compte pour plus de 60% des échanges. Malgré les nombreuses mesures prises pour renforcer les zones de libre-échange, le commerce intra-africain reste insignifiant par rapport au reste du monde. Ce simple fait doit nous pousser à changer le cadre économique du continent », continua-t-il. « Ce cadre doit évoluer dans le sens d’une plus grande souplesse, et doit répondre aux vrais besoins des entrepreneurs locaux et régionaux. Les entreprises africaines pâtissent de ne pas toujours pouvoir fonctionner au sein d’un cadre juridique et de règles simples, ni de ne pouvoir bénéficier des conditions politiques et sociales favorables pour développer leurs activités. Un autre défi de taille est la nécessité d’améliorer les réseaux qui permettent l’accès

aux marchés, ainsi que de développer le système financier et l’accès au financement. Beaucoup de petites et moyennes entreprises en Afrique peinent à se développer ou à investir à l’extérieur de leurs frontières en raison d’un manque d’accès au financement et aux sources d’investissement ».

« Comme le démontre l’âpreté des négociations commerciales internationales, la libéralisation des marchés n’est pas une tâche facile », admit le Dr Ndiaye. « Cependant, le fait que ce Forum rassemble des représentants aussi bien du Nord que du Sud nous donne de l’espoir et de la motivation. Les chiffres que j’ai mentionnés ci-dessus peuvent et doivent changer, et il est de notre devoir de faire en sorte que cela soit le cas. Il ne suffit pas de parler de notre potentiel, il faut le réaliser dans les faits. Nous allons donc passer aux choses sérieuses. Je vous souhaite à tous un Forum enrichissant et tourné vers l’action », a-t-il conclu.

Idit miller – vice-présidente et directrice générale, emrc International, belgique

Idit Miller a suivi le Dr Ndiaye sur le podium pour le deuxième discours d’ouverture. « Ce n’est pas seulement un immense honneur pour moi de vous accueillir à ce Forum AFIF 2013, mais aussi un privilège d’être aux côtés de M. Babacar Ndiaye, qui présidera le Forum. Le Dr Ndiaye nous apporte plusieurs décennies d’expérience au plus haut niveau international, et sa présence permettra à ce Forum d’atteindre ses objectifs. Permettez-moi aussi de mentionner tout spécialement Afreximbank, notre partenaire cette année, une institution fondée par le Dr Ndiaye alors qu’il présidait la Banque africaine de développement ».

Mme Miller poursuivit avec la mise en avant des objectifs du Forum : « Assurer une croissance économique durable en Afrique, avec un accent particulier sur le commerce, et tout spécialement le commerce infrarégional en Afrique sub-saharienne ». « Les entreprises ont besoin d’être soutenues sur le terrain, continua-t-elle, et pour cela, nous avons besoin d’un meilleur accès au financement, un environnement plus propice aux affaires, ainsi que des infrastructures ».

Faisant écho aux remarques du Dr Ndiaye, elle a encouragé les délégués à faire en sorte que les mots soient suivis d’action : «Nous allons nous fixer des objectifs clairs au cours des deux prochains jours. Le fait d’avoir réuni autant de délégués venus d’horizons aussi divers est une première marque de succès : Pas moins de 43 pays sont représentés à ce Forum, dont 28 d’Afrique sub-saharienne et 15 pays d’Europe, des Amériques et du Moyen-Orient. Avec un ordre du jour si dense, nous aurons une lourde charge de travail et de nombreux sujets de discussion, notamment autour des moyens de financement pour promouvoir le commerce, ou les solutions innovantes pour accroître la promotion du commerce ».

Page 10: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 19 18

« Je suis ravie d’accueillir autant de nouveaux venus à ce Forum, mais naturellement aussi de voir autant de fidèles de la première heure des Forums AFIF depuis de nombreuses années. Mais nous ne sommes pas seulement ici pour parler, mais pour parvenir à des résultats concrets, sous la forme de partenariats commerciaux tangibles, ici à Genève. C’est pourquoi je vous demande à tous de participer pleinement, et de saisir cette occasion pour vous rencontrer les uns les autres : Faites pleinement usage des possibilités offertes par nos rencontres B2B, car c’est là que les choses se passent ».

« Je voudrais également mentionner qu’EMRC est fier de parrainer cette année le prix de 5.000 dollars du projet d’incubateur EMRC, qui sera remis lors de la soirée de gala ce soir».

« Enfin, permettez-moi un dernier mot pour présenter ma profonde gratitude à nos partenaires : Afreximbank, le ITC, la SFI, Ecobank, LR Group, PNSA, ACE Global, Best African Village Resorts, et l’État de Bayelsa. Je vous souhaite à tous un Forum très réussi ».

Tapiwa Mashakada – Ministre de la Planification Economique et de la Promotion à l’Investissement, Zimbabwe

«C’est un plaisir et un honneur d’être présent à ce Forum AFIF 2013. Les perspectives de l’Afrique sont positives, et le fait que ce Forum soit tenu à Genève, l’un des plus grands centres de décision du monde en matière de commerce et d’investissement, témoigne de ce fait », a déclaré le ministre Mashakada. «J’exhorte mes collègues ici présents à saisir pleinement les opportunités qui se présenteront au cours des deux prochains jours, et à veiller à ce que le continent africain continue à s’engager dans le voie de la croissance et du développement. Le commerce et l’investissement constituent deux éléments essentiels pour parvenir à ces objectifs, et je me réjouis du travail qui nous attend au cours des deux prochains jours ».

Kofi Adomakoh – Directeur, Financement de Projets et du développement à l’exportation - Afreximbank (African Export-Import Bank), Egypte

«Je suis ravi de participer au Forum AFIF pour la première fois. Afreximbank, l’institution que je représente, est activement impliquée dans la promotion du commerce et de l’investissement sur le continent africain depuis deux décennies. Il s’agit d’une des premières institutions financières africaines entièrement consacrées à aider l’Afrique à réaliser son potentiel ». Notre vision est d’être la banque de choix pour le financement du commerce pour l’Afrique, et de stimuler la croissance, la diversification et le développement du commerce africain.

« Je vous invite à voir Afreximbank et d’autres institutions spécialisées comme vos partenaires de choix pour vous permettre de réaliser vos projets en Afrique », conclut-il.

Session plénière I : Les programmes financiers de promotion des relations commerciales

Partie 1 – Les institutions financières internationales

Modérateur : Babacar Ndiaye, Président du Forum

andré Laude – directeur des investissements, Société financière Internationale (SfI), banque mondiale, france

Il y a encore une dizaine d’années, le discours dominant sur l’Afrique était fondamentalement négatif, rappela André Laude. «Nous nous souvenons tous de la célèbre couverture de l’Economist déplorant l’état du « continent sans espoir ». Comme nous le savons bien dans ce Forum, ce discours a considérablement évolué en mieux au cours des dernières années. En effet, une bonne partie des pays les plus dynamiques au monde sur le plan économique sont aujourd’hui africains. Le continent est en plein renouveau, avec une conjoncture économique favorable, caractérisée par la maîtrise de l’inflation, l’assainissement des finances publiques, une meilleure gouvernance et une dette réduite. Cette conjoncture a permis d’attirer un flux considérable d’investissements directs étrangers », a-t-il souligné.

« Bien sûr, d’énormes défis restent à relever : un certain nombre d’Etats sont encore affaiblis par les conflits, le manque criant d’infrastructures adéquates continue dans certaines régions, l’accès au financement reste difficile, sans parler du manque d’intégration régionale, par exemple ».

« La SFI, une entité de la Banque mondiale, a été créé en 1956 pour promouvoir le développement du secteur privé dans le cadre de notre mission globale, qui est de promouvoir le développement économique et de réduire la pauvreté. Nous disposons de bureaux régionaux à Dakar, Nairobi, Johannesburg et au Caire, quatre des plus grands centres d’affaires en Afrique. Le Nigéria, le Ghana et l’Afrique du Sud dominent encore le portefeuille d’investissements de la SFI, qui atteint actuellement 6,2 milliards de dollars. Nous sommes toutefois de plus en plus diversifiés, non seulement sur le plan géographique, mais aussi en termes d’instruments financiers. Nous apportons du financement aussi bien sous forme de capital que sous forme de crédits obligataires dans des secteurs tels que la manufacture, les infrastructures, l’agriculture et les biens de consommation courante ».

Page 11: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 21 20

La SFI établit des partenariats avec des investisseurs en Afrique et la promotion du commerce, notamment par le biais de son Programme de financement du commerce international (GTFP), mis en place en 2005, poursuivit M. Laude. « La SFI fournit une expertise et des connaissances locales aussi bien sur les pays investisseurs que sur les pays d’accueil, y compris une expertise industrielle, des relations privilégiées avec des entreprises et des banques réputées, ainsi qu’une très forte présence africaine, notamment dans les États fragiles. Nos solutions fournissent un fonds de roulement indispensable aux entreprises actives dans les marchés émergents, assurant la circulation de leurs marchandises tout le long des chaînes de valeur économiques, et aident nos clients à relever certains des principaux défis le long de leurs chaînes de valeur : intrants et récolte, stockage et transport, énergie et exportation ».

M. Laude a conclu sa présentation avec une série d’exemples de relations commerciales Sud-Sud financées par la SFI, y compris le financement de flux commerciaux entre l’Argentine et le Sénégal, la Jordanie et l’Afrique du Sud, ou encore le Ghana et le Brésil.

Jorim Schraven – Directeur pour les institutions financières africaines, FMO, Pays Bas

Jorim Schraven suivit sur le podium avec une présentation sur le rôle du FMO dans le financement du commerce en Afrique.

Le financement du commerce est indispensable pour faciliter le flux transactionnel entre exportateurs et importateurs, en aidant à couvrir les trois risques majeurs présents dans le commerce international : le risque de change, le risque pays et le risque crédit.

FMO joue un rôle majeur dans la facilitation des échanges en Afrique en fournissant des garanties non capitalisées.

« Pourquoi une institution comme FMO est-elle active dans la facilitation du commerce? », demanda M. Schraven. « La réponse est que le commerce joue un rôle crucial dans le développement économique. Le commerce bénéficie aussi bien à l’exportateur qu’à l’importateur sous forme de revenus, d’emplois et d’accès à des produits et services qui ne seraient pas autrement disponibles au même prix ». Même les petites transactions peuvent avoir un impact significatif : Nous avons ainsi par exemple octroyé une ligne de financement de 3 millions de dollars à la société zimbabwéenne NMB, complétée ensuite par une prise de participation de 8,99% dans leur capital.

« Ne prétendons pas que tout est rose : la crise financière mondiale, la réglementation Bâle III (qui a rehaussé les ratios de fonds propres imposés aux banques) et une plus grande aversion pour le risque ont réduit la capacité de nombreuses banques

à faciliter les échanges ». Toutefois, poursuivit M. Schraven, «la tendance pour le financement du commerce en Afrique est en général positive. La FMO, la SFI et la Banque africaine de Développement jouent un rôle de premier plan à cet égard. En effet, l’avenir du financement du commerce africain est soutenu par des banques internationales, notamment américaines et allemandes, et les meilleures cotes des agences de notation internationales », conclut-il.

tijani babatunde – délégué au commerce senior, banque africaine de développement, tunisie

Tijani Babatunde a présenté les initiatives de la Banque Africaine de Développement en faveur du financement du commerce en Afrique. La BAD a été créée par l’Organisation de l’unité africaine (aujourd’hui Union africaine) en 1964 avec pour mandat de financer le développement économique de l’Afrique. Sa mission aujourd’hui est de contribuer à la transformation du continent grâce à une croissance inclusive et verte. La Banque offre des prêts commerciaux aux pays africains à revenu intermédiaire et à des projets du secteur privé, et octroie des prêts et des dons aux pays les moins avancés (PMA). La BAD a un capital autorisé de 99 milliards de dollars, détenu par les 54 pays du continent ainsi que 24 autres pays non-africains.

«La promotion du commerce et le renforcement des systèmes financiers nationaux sont des priorités institutionnelles de la BAD», souligna M. Babatunde. Dans ce cadre, la BAD a un programme de financement du commerce spécialisé, avec trois produits de base : les accords de participation de risque (RPA), les prêts visant à la facilitation des échanges (TFL), et une facilité de financement de matières premières (SCFF).

Les accords de participation de risque autorisent à la BAD de partager jusqu’à 50% du risque crédit (calculé sur la valeur transactionnelle) avec des institutions bancaires aux volumes de financement importants et qui démontrent une intention claire de développer leurs opérations commerciales sur le continent. En ce qui concerne les prêts visant la facilitation des échanges (TFL), la BAD met à disposition des différentes formes de financement à l’exportation (aussi bien en amont qu’en aval), facilite l’importation de biens d’équipement, de matières premières et de biens intermédiaires, et finance les PME dans le secteur marchand par l’intermédiaire de banques locales. Enfin, grâce aux SCFF, la BAD finance les chaînes de valeur agricoles, de l’apport d’intrants au soutien post-récolte.

« C’est un fait que les grandes entreprises et les grands pays auront toujours moins de difficultés à obtenir des lignes de crédit et de financement. La BAD cherche à prendre plus de risques dans les pays à faible revenus et les pays en situation post conflictuelle comme le Libéria ou le Soudan du Sud, et nous sommes également enclins à soutenir les PME plutôt que les grandes entreprises, qui sont déjà capables d’obtenir un financement relativement facilement », souligna M. Babatunde.

Page 12: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 23 22

« Le commerce est essentiel au développement économique de l’Afrique, et la participation active de la BAD est nécessaire pour combler les lacunes structurelles. Les investisseurs africains, les PME et les entreprises locales bénéficient directement de notre programme de soutien au développement du commerce, d’une valeur d’un milliard de dollars. Parmi nos opérations les plus récentes, citons une ligne de crédit de 300 millions de dollars en faveur d’Ecobank, et un prêt de 20 millions de dollars à UT Bank. Dans les deux cas ce financement servira à soutenir les PME », conclut-il.

Paul Malherbe – administrateur délégué, amSco, pays-bas

L’intervention de Paul Malherbe, administrateur délégué d’AMSCO, a traité du renforcement des capacités en Afrique sub-saharienne.

Le mandat d’AMSCO est de développer la rentabilité, la durabilité et la compétitivité mondiale des entreprises africaines – ainsi que de leur fournir une expertise locale.

« Nous investissons dans le capital humain, non seulement en mettant des gestionnaires expérimentés et qualifiés au service du secteur privé africain, mais aussi par le renforcement des capacités par le recrutement des compétences locales pour nos clients et la mise en œuvre de programmes d’assistance technique ». Notre objectif est d’augmenter les revenus et la rentabilité de ces entreprises, ce qui à son tour permet d’accroître les chances d’attirer des investissements directs étrangers, d’accroître les recettes fiscales pour les gouvernements, et l’investissement local ».

Nos clients cibles sont des petites, moyennes ou grandes entreprises, mais nous intervenons aussi dans le lancement, l’expansion, ou le redressement de projets. La condition essentielle est que les projets doivent être économiquement viables et avoir un potentiel de croissance important.

AMSCO est véritablement une organisation panafricaine, avec 6 bureaux à travers le continent et des projets dans 23 pays. La grande majorité (80%) de nos 283 clients sont des PME actives dans une variété de secteurs, notamment la finance et les assurances, l’HORECA, la santé, l’agriculture, la grande distribution et l’industrie manufacturière.

M. Malherbe poursuivit son exposé en donnant quelques exemples de projets récents d’AMSCO, y compris l’entreprise Juhudi Kilimo au Kenya, où la mise en place d’un directeur général a permis de fournir des prêts à 7.300 agriculteurs en vue d’acquérir des outils de production, et d’augmenter la taille moyenne des prêts de 31%.

« Cela fait 24 ans qu’AMSCO joue un rôle de catalyseur du développement de compétences en Afrique, en utilisant aussi bien l’expertise africaine et internationale pour développer les entreprises locales et leur capacité à générer des revenus et des profits », a poursuivi M. Malherbe. «Nous avons une expérience confirmée dans le domaine de la transformation du secteur privé, et sommes engagés à développer le secteur privé africain ».

partie 2 – Solutions innovantes pour promouvoir le commerceKofi Adomakoh – Directeur, Financement de projets et des exportations- Afreximbank (African Export-Import Bank), Egypte

Kofi Adomakoh commença son intervention par un bref exposé sur les origines d’Afreximbank. La banque a été fondée en 1993 en tant qu’institution financière supranationale africaine. Cette évolution est, au moins en partie, une réponse à la période économique difficile que l’Afrique a traversé dans les années 1980, caractérisée par la baisse des cours des matières premières et le fardeau écrasant de la dette. Cette période a conduit à une prise de conscience que le commerce est un moteur essentiel de la croissance économique, comme en témoigne l’expérience des « tigres asiatiques », et de la nécessité d’accroître les échanges commerciaux, non seulement des pays africains entre eux, mais aussi entre le continent et le reste du monde.

Le siège social de la banque se trouve en Egypte, avec des succursales à Abuja et Harare. La banque a un statut de créancier privilégié dans ses 34 pays membres. Elle a pour mission de stimuler un développement durable, la diversification et le développement du commerce africain, tout en fonctionnant comme une institution financière de qualité, rentable mais aussi socialement responsable.

Avec des actifs de plus de 3,7 milliards de dollars fin 2012, la Banque collabore avec les organismes de crédit à l’exportation, aussi bien africains que non africains, avec des institutions financières de développement (IFD), des banques commerciales et des institutions multilatérales pour soutenir les activités de financement du commerce en Afrique. Le bénéfice net de la banque a atteint 64,8 millions de dollars en 2012.

Afreximbank soutient le commerce intra-africain ainsi que le commerce entre l’Afrique et le reste du monde, principalement en fournissant :• Des crédits (aussi bien pour le commerce que pour les fonds de roulement)• Des garanties, notamment pour couvrir des investissements, des remboursements et les

risques pays• Des informations sur le commerce et des services de conseil

M. Adomakoh donna ensuite quelques exemples de projets récents financés par la banque, y compris le Fonds pour soutenir les secteurs de la construction et du tourisme (CONTOUR), l’Initiative africaine pour le cacao (Africoin) et le Programme pour la promotion du commerce intra-africain (INTRAFAP). « Nous cherchons avant tout à renforcer le contenu local des chaînes de valeur, notamment en encourageant les projets dans lesquels les matières premières sont traitées localement : il s’agit de faire en sorte que la valeur ajoutée produite reste sur le continent et stimule la croissance économique - par exemple dans le secteur du cacao, où la banque est très active. L’Afrique produit 70% du cacao mondial, mais trop souvent les fèves sont exportées à l’état brut, pour ensuite ne revenir en Afrique

Page 13: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 25 24

que sous la forme de produits finis, la valeur ajoutée étant produite et captée ailleurs. Il reste un long chemin à parcourir, reconnut M. Adomakoh, « notamment pour améliorer les infrastructures routières afin que le commerce puisse circuler plus librement. Dans ce secteur aussi, Afreximbank facilite le processus en fournissant des garanties ».

« Afreximbank continuera à promouvoir un meilleur accès au financement du commerce en Afrique, à favoriser la transparence et l’efficacité, à assister les pays africains en matière de négociations commerciales internationales et de financement du commerce, et à promouvoir la création de davantage de valeur ajoutée pour les exportations du continent, en particulier dans le secteur des industries minières », conclut-il.

augusto baptista – Membre du Conseil d’Administration, Banco Privado Atlântico, Angola

Augusto Baptista fut le deuxième intervenant de cette partie, avec une présentation sur la promotion du secteur privé et du commerce en Angola. Mr Baptista rappela aux délégués que l’Angola est la troisième économie d’Afrique subsaharienne, et une des économies les plus dynamiques du monde, avec une croissance moyenne de 12% par an entre 2006 et 2012. « Par ailleurs, en matière de terres arables, l’Angola se trouve en deuxième position sur le continent. Notre pays s’est aussi engagé à une réforme en profondeur de son système juridique en vue de l’améliorer. Nous sommes en train de diversifier notre base économique et de réduire notre dépendance envers les secteurs du pétrole et du gaz. Notre situation stratégique, à cheval sur l’Afrique centrale et australe, présente également un grand avantage, tout comme l’amélioration de notre stabilité macro-économique et de notre image institutionnelle de plus en plus crédible».

« La création de Banco Privado Atlantico en 2006 est un des signes tangibles de cette diversification économique. La banque est l’un des éléments contribuant au succès de l’Angola au cours de ces dernières années ». M. Baptista insista également sur les points-clés de la diversification de l’Angola :• Le lancement imminent d’un plan de privatisation pour la période 2013-2017 • Un programme de financement « angola Invest » ayant pour objectif la promotion et le

développement des petites et moyennes entreprises (PME) • L’établissement d’un fonds stratégique d’infrastructure pétrolière pour mobiliser les

ressources nécessaires au financement de projets prioritaires• Le lancement d’un fond souverain

Les institutions financières telles que Banco Privado Atlantico jouent un rôle très important dans le développement du secteur privé en Angola. « Les prêts au secteur privé ont augmenté de manière très marquée au cours de ces dernières années. Jusqu’en 2005, ces prêts ne représentaient en moyenne que 5% du PIB. Cette proportion est passée à plus de 25% du PIB aujourd’hui », expliqua M. Baptista. « Les banques angolaises sont en train de mettre en place des marchés de capitaux sophistiqués».

«Nous sommes aussi étroitement impliqués dans la promotion du commerce, et avons contribué à généraliser l’utilisation de lettres de crédit pour encourager les flux commerciaux internationaux du pays. Nous fournissons également du financement aux entreprises, des services transactionnels, des assurances et des outils de gestion de risque à nos clients ». Un exemple de notre engagement est illustré par notre rôle dans la réhabilitation de la baie de Luanda, un projet géant de renouvellement des infrastructures à Luanda. Le projet d’aménagement du front de mer de Luanda est un partenariat public-privé entre le gouvernement angolais et la Sociedade Baia de Luanda. Banco Atlantico est l’un des actionnaires de Baia de Luanda, qui comprennent également la compagnie pétrolière nationale Sonangol, Banco Millennium Angola et Fincapital. Ces sociétés possèdent le savoir-faire, les capacités et une expérience prouvée dans les domaines du développement et de la construction ».

« Grâce à notre réseau de 32 succursales dans toutes les provinces en Angola, Banco Atlantico est un partenaire privilégié pour effectuer du commerce avec l’Angola, et offre des services spécialisés en matière de corporate banking, de banque d’investissement et de banque privée », conclut-il. bogdan rascanu – Group Relationship Manager, Ace-Group, Suisse

Bogdan Rascanu commença son exposé en expliquant que pour les acteurs du commerce international, « l’argent est difficile à trouver », tandis que pour les banquiers, « l’argent est difficile à prêter ». Les banques requièrent de plus en plus de garanties pour couvrir les prêts qu’elles octroient, et c’est là qu’ACE entre en jeu.

ACE Global Depository Limited et sa filiale ACE Global fournissent des services de contrôle de garanties. Pour ce faire la société utilise des outils de contrôle pour la gestion des garanties, une distribution sécurisée, du contrôle d’inventaire, la certification de comptes débiteurs, des services de facilitation de crédit et autres services de protection des actifs. Elle dessert une clientèle internationale par le biais d’un réseau de filiales mondiales, et d’agents agréés. En outre, ACE Global offre également des services de vérification sur le terrain, d’inspection et de contrôle dans les marchés émergents.

ACE Group assure un contrôle efficace des garanties, l’identification rapide des risques et une expertise en matière de gestion de risque, ainsi qu’un suivi continu de marchandises en cours d’expédition, grâce à une gestion précise des informations fournies à l’institution financière concernée pendant toute la durée du financement »

« Notre engagement aux côtés de nos clients en tant que partenaire de risque permet aux institutions financières de prolonger le financement et octroyer des facilités de crédit qui auraient autrement été refusées, et permet donc de hausser les limites de crédit généralement disponibles pour les clients ».

Page 14: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 27 26

Investissement d’impact et finance durable : Pour un secteur financier responsable et une économie durable

bertrand gacon – président, Sustainable finance geneva, & directeur pour l’impact investing et l’investissement socialement responsable, Lombard odier, Suisse

L’investissement d’impact et la finance durable jouent un rôle de plus en plus important dans la promotion du développement et du commerce en Afrique. « Dans les approches traditionnelles, l’investissement financier a pour objectif le rendement, tandis que l’on laissait aux dons et à la philanthropie la recherche d’un rendement dit « social ». Les approches plus récentes cherchent à combiner l’impact financier et l’impact social : l’investissement d’impact est l’un des concepts développés dans ce sens. L’approche vise à obtenir un retour sur investissement, mais aussi à assurer un impact social, tout en respectant l’environnement et les besoins de la société », expliqua M. Gacon. «Le déploiement de capitaux pour combiner ces objectifs permet d’attirer des talents et aussi d’assurer la pérennité d’une entreprise », poursuivit-il.

« Il y a plusieurs manières d’intégrer les considérations sociales et environnementales dans un portefeuille. Souvent, la meilleure façon de respecter les valeurs et les critères des investisseurs est de combiner des approches différentes », a expliqué M. Gacon.

L’investissement d’impact a pour objectif de résoudre un problème social spécifique en utilisant les mécanismes et les outils de l’économie de marché. Les entreprises concernées peuvent être actives dans un large éventail de secteurs et font souvent preuve d’une grande capacité d’innovation. L’investissement d’impact peut apporter des solutions durables à certains des défis les plus pressants de la planète, par exemple la question de l’accès à l’eau ou la réduction de la mortalité infantile : Un des exemples est Wellowater, une roue grâce à laquelle jusqu’à 50 litres d’eau peuvent être transportés (3 à 5 fois plus qu’avec les méthodes classiques) par des personnes à pied. Un autre exemple est fourni par Embrace, un nouveau type d’incubateur pour bébé avec un module intégré de batteries rechargeables. Ces solutions ont un impact direct et positif pour des personnes vivant dans la pauvreté, mais fournit aussi des retombées économiques pour les investisseurs.

« Au fond, pourquoi la finance durable prend-elle une telle importance? Parce qu’il s’agit d’optimiser son capital en utilisant la puissance des marchés pour résoudre les défis les plus urgents de la planète. En fait, la résolution des problèmes du monde est le plus grand des marchés imaginables. Il est également logique sur le plan économique : Les entreprises les plus responsables sont systématiquement plus saines que leurs concurrents sur le long terme », conclut-il.

présentation Spéciale : Les opportunités d’investissement au nigéria

Bayelsa State, Nigeria

Ayakeme Masa – Commissaire au Commerce, à l’Investissement et l’Industrie, Etat de bayelsa, nigériaa

La présentation spéciale sur les opportunités au Nigéria a été ouverte par le Commissaire au commerce de l’Etat de Bayelsa, situé dans le sud du Nigéria. Bayelsa est l’une des régions les plus dynamiques du pays. L’état cherche à s’ouvrir aux investisseurs étrangers, et à établir des partenariats dans tous les secteurs de son économie. «Nous cherchons à créer de la richesse pour améliorer les conditions de vie des populations, dynamiser notre économie, et développer notre infrastructure. L’Etat de Bayelsa possède d’importantes ressources pétrolières, ainsi que des ressources humaines et un savoir-faire technologique. En outre, notre secteur agricole est en croissance, grâce à la richesse de nos terres arables ».

« L’Etat de Bayelsa cherche à attirer des investisseurs du monde entier, et nous souhaitons faciliter les partenariats ».

Cyril Akika Oyinbrakemi – conseiller spécial pour l’investissement auprès du gouverneur de l’etat de bayelsa, nigéria

« Au nom du Gouverneur (Henry Seriake Dickson, Gouverneur Exécutif de l’Etat de Bayelsa), nous tenons à remercier EMRC pour l’occasion de mettre en valeur l’état de Bayelsa et promouvoir l’investissement au Nigéria. Un de nos objectifs est de développer des institutions saines et fonctionnelles, d’améliorer les conditions de vie et de travail pour tous. Nous travaillons sur de nombreux projets sur base de partenariats publics-privés (PPP). Le secteur privé a un rôle très important à jouer dans le développement de nos régions et pour réduire notre dépendance envers le pétrole. Nous sommes donc prêts à faire des efforts de notre côté et de contribuer à l’investissement. Un de nos modèles est Singapour, un pays qui a réussi à transformer son économie avec succès. », a affirmé Akika.

Freda Ruth Murray-Bruce, directrice générale – agence de promotion de l’investissement de l’etat de bayelsa – (bIpa), nigéria

Mme Murray-Bruce a donné une présentation sur les opportunités d’investissement dans l’Etat de Bayelsa. « Comme vous le savez, le Nigéria est la deuxième plus grande économie d’Afrique sub-saharienne, après l’Afrique du Sud. Notre croissance économique a régulièrement atteint deux chiffres au cours des dernières années, à l’heure où d’autres pays font face au contraire à un ralentissement économique marqué ».

Page 15: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 29 28

« Grâce à ses ressources en pétrole, l’Etat de Bayelsa contribue de manière très significative à l’économie du Nigéria. Notre population s’élève à environ 1,6 millions de personnes. Nous avons un potentiel bien au-delà du secteur pétrolier, notamment dans les secteurs de la construction, du tourisme et de l‘éco-tourisme, de l’agriculture et de l’exploitation forestière ».

« L’Etat de Bayelsa dispose également d’une bonne infrastructure, avec un aéroport de premier plan, un port en eau profonde, des routes, des services publics et un approvisionnement fiable en énergie. Il existe d’importantes opportunités d’investissement dans notre Etat pour le développement des énergies renouvelables, comme l’énergie solaire et éolienne. Notre population est de plus en plus instruite, grâce à une scolarisation universelle et gratuite, et nous avons aussi fait de grands progrès dans l’amélioration des services de santé ».

« Nous avons, au cours des dernières années, cherché à améliorer radicalement les conditions d’investissement du Bayelsa. Un Bureau de vérification des procédures est chargé d’assurer la transparence dans les processus d’appels d’offres. Nous avons élaboré un cadre de renforcement des capacités et des cadres de fonctionnement pour les partenariats publics-privés. L’administration foncière s’est améliorée, et l’approvisionnement en gaz, notamment pour des projets nécessitant des sources d’énergie indépendantes, peut être facilitée. Nous disposons également d’un environnement politique stable, d’un régime fiscal favorable et de mesures incitatives pour soutenir l’investissement ».

« L’agence de promotion des investissements de l’Etat de Bayelsa est à votre disposition pour aider les investisseurs dans la préparation et l’exécution de leurs projets, avant, pendant et après que les investissements aient été réalisés », conclut-elle.

Présentation des finalistes du prix de l’incubateur EMRC et diner de networking

Le dernier événement de la journée était la présentation des candidats finalistes du prix de l’incubateur EMRC. Quatre participants de différentes parties du continent ont présenté leurs projets aux les délégués et au comité d’attribution d’EMRC : • SCS Congo (République du Congo)• Afrique Agro-Industrie (Côte d’Ivoire)• Agrimat Gabon (Gabon)• GWC Consulting Engineers (Lesotho)

Jacques engouindi – directeur général, ScS congo, congo conca

CONCA CONGO, géré par SCS Congo, est un projet d’exploitation d’une carrière de granit dans le département de Kouilou en République du Congo, au bénéfice des communautés vivant dans la forêt de Mayombe. La durée de vie économique de la carrière est estimée à 25 ans.« Conca Congo produit des blocs de granit, des blocs de construction, du gravier de différentes tailles et des pavés, destinés à être utilisés dans le secteur de la construction, aussi bien à l’intérieur du Congo qu’au-delà. Nous avons des clients industriels, tels que l’usine de potasse de Mengo, mais aussi des clients qui sont des particuliers », expliqua Engouidi.

« J’ai de nombreuses années d’expérience en affaires, ayant travaillé dans de grands groupes tels que Shell et Bolloré. J’ai aussi présidé le conseil d’administration d’une institution de microfinance affiliée au Crédit Mutuel de France. Je suis titulaire d’un diplôme en économie de l’Université Marien N’Gouabi de Brazzaville ».

«La demande pour les matériaux de construction est élevée au Congo, stimulée notamment par une croissance économique soutenue, ainsi que par les grands projets initiés par les gouvernements visant à atteindre les objectifs nationaux de développement à l’horizon 2025 ».

« Nos besoins de financement actuels sont estimés à 8 millions d’euros, dont 6,6 millions d’euros seraient affectés à l’ingénierie, ainsi qu’à l’équipement de forage et de concassage. Nous pourrions rembourser ce capital sur une période de 5 ans, sur la base d’un remboursement annuel de 1,6 million d’euros et un chiffre d’affaires annuel d’environ 3,9 millions d’euros ».

Magloire N’Dakon – président, afrique agro-Industrie, côte d’Ivoire

Afrique Agro-Industrie est une jeune PME active principalement dans le commerce de la noix de cajou pour l’exportation vers des marchés tels que l’Inde, le Vietnam et le Brésil. La société est également active dans la transformation des noix de cajou brutes à travers des processus de torréfaction spécialisés.

« Afrique Agro-Industrie cherche maintenant à se développer, et à investir un total de 1,6 millions d’euros pour augmenter sa capacité de 3.000 tonnes, et créer des opportunités de développement et d’emploi, qui font cruellement défaut dans les zones où nous sommes implantés. Elle dispose également d’un programme de formation et de microfinance pour les employés».

Le prix du projet Incubateur EMRC contribuerait à équiper la crèche pour les enfants des zones rurales défavorisées.

Page 16: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 31 30

marie-claire matamba – directrice générale, agrimat gabon, gabon (bananeraie)

Agrimat Gabon est une petite entreprise du secteur agricole active dans la culture de la banane sur une petite exploitation de 2ha, et de cacao sur un autre terrain de 3ha. « Nous achetons également des tubercules de manioc et autres légumes auprès des agriculteurs locaux. En 2016, nous avons l’intention d’agrandir notre exploitation de 5ha pour les bananes, et d’établir une plantation de manioc sur une autre parcelle de 10 ha ».

« Notre plantation se trouve dans l’extrême sud du Gabon, à environ 700 km de Libreville. Nous employons 17 femmes agricultrices, et vendons nos bananes directement aux consommateurs mais aussi aux détaillants tels que SAN GEL, une chaîne de supermarchés locale ».

«Notre entreprise a un impact social significatif sur la communauté locale en termes de sécurité alimentaire, d’emploi et d’amélioration de la vie des gens. Nous sommes avons besoin de financement pour les outils et les ressources humaines. Nos besoins de financement sont modestes pour le moment, y compris 1.800 euros pour une tronçonneuse, 1.830 euros pour la préparation du sol (semis et désherbage), 600 EUR pour les petits équipements agricoles et de 920 EUR pour le travail supplémentaire. Je contribue 5.160 euros supplémentaires sur mes fonds propres sous la forme de véhicules, des terres et des plantations ».

Mahesh Bakaya – directeur général, gwc consulting engineers (pipelines d’eau), Royaume du Lesotho

La société GWC a été fondée il y a 28 ans au Lesotho, en tant qu’usine de fabrication de tuyaux en PVC. Sa mission à long terme est de contribuer à une croissance durable au Lesotho.

L’initiative de GWC pour établir une usine de fabrication de tuyaux PVC en Lesotho permettra de :

• Faciliter l’achèvement en temps opportun des projets d’approvisionnement en eau et d’assainissement, en éliminant les retards dans les approvisionnements de tuyaux d’Afrique du Sud

• Eliminer l’exigence de devoir payer à l’avance pour la fourniture de tuyaux• Réduire les coûts de transport, et ainsi réduire le coût des tuyaux sur le marché• Aider à développer l’irrigation au goutte à goutte• Créer des emplois pour les citoyens du Lesotho

« Les perspectives de croissance sont excellentes, en particulier dans le cadre de la mise en œuvre de grands projets d’approvisionnement en eau tels que la phase II du projet des hauts plateaux du Lesotho (Highlands Phase II), ainsi que le projet d’approvisionnement en eau des basses terres. En outre, le gouvernement du Lesotho s’est engagé à mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement, et s’engage activement dans divers projets d’amélioration de l’assainissement dans le pays. Enfin, le secteur agricole au Lesotho a un potentiel de croissance important qui est largement inexploité jusqu’à présent. Il est probable que ce secteur va se développer plus rapidement, ce qui conduira à une augmentation de la demande de l’irrigation des terres agricoles ».

Le projet bénéficiera directement aux communautés locales, car il créera des emplois et permettra de développer des compétences pour au moins 30 personnes lorsque l’usine sera en fonctionnement.

Soirée de gala – présentation du lauréat du prix d’incubateur de projets

Les travaux de la journée se sont terminés en beauté par une élégante Soirée de Gala organisée par EMRC.

marie-claire matamba, directrice générale d’agrimat gabon, s’est vue attribuer le prix de l’incubateur de projets d’EMRC d’un montant de 5.000 dollars, lors d’une cérémonie présidée par Idit Miller, Vice-présidente et Directrice Générale d’EMRC. « Mme Matamba, la ténacité et l’énergie que vous mettez au service de votre projet agricole, parti de rien, nous a convaincu de vous attribuer ce premier prix », a déclaré Mme Miller, suscitant des applaudissements chaleureux de la part des participants.

Le jury comprenait le Président du Forum, le Dr Babacar Ndiaye, André Laude (Chief Investment Officer à la SFI pour l’Europe de l’Ouest) et Idit Miller (Directrice Générale d’EMRC).

Page 17: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 33 32

Jour II – vendredI 14 JuIn 2013 – genève

Session plénière II : dynamiser le commerce et l’agriculture en afrique

• Développement du secteur financier en Afrique• Améliorer l’accès à la finance dans le secteur de l’agrobusiness • Solutions pour le commerce et les chaines d’approvisionnement pour l’Afrique

modérateur : John Foster, Senior Reporter – Africa Debt Capital Markets - Debtwire, Groupe financial times, royaume-uni

John Foster, modérateur de la première session de la journée, a commencé par une brève présentation de son organisation. Debtwire est un des principaux fournisseurs d’information stratégique en temps réel, et produit aussi des rapports d’analyse et de données sur des dettes décotées et les marchés financiers à travers le monde. Debtwire est une entité de Mergermarket, filiale du groupe Financial Times. Debtwire émet des rapports CEEMEA sur le marché des crédits et obligations dans les marchés émergents d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe centrale et orientale. En Afrique, Debtwire couvre de nouvelles opportunités de financement et des actifs émis en monnaie locale dans les marchés des capitaux d’emprunt.

Bernd Balkenhof – membre du conseil d’administration, fonds d’investissement pour l’agriculture et le commerce en afrique (africa agriculture and trade Investment fund – AATIF) & Chargé de cours, Université de Genève, Suisse

AATIF, géré par la Deutsche Bank, est un fonds d’investissement lancé en août 2011, avec un portefeuille évalué à de 100 à 180 millions de dollars US. Il s’agit d’un partenariat public-privé entre le ministère allemand du développement international et la Deutsche Bank. « Les objectifs du fonds consistent à renforcer les capacités locales à ajouter de la valeur, aider à combler le déficit de financement existant, et accroître la production agricole, afin de créer des emplois, augmenter les revenus des populations et réduire la pauvreté », a expliqué Balkenhof.

« Chacune des entités bénéficiaires du fonds doit remplir des objectifs sociaux et environnementaux spécifiques définis par AATIF, au bénéfice des communautés concernées, et en préservant l’environnement » a-t-il poursuivi. Les entreprises bénéficiaires sont censées se conformer aux conditions d’emploi de base, minimiser les risques sur la santé et la sécurité des personnes touchées, refuser tout investissement dans des projets qui nécessitent des relocalisations de personnes, et mener des activités en général d’une manière qui protège les personnes et leur patrimoine culturel, et sont respectueuses de l’environnement et la biodiversité ».

« AATIF est aussi appelé à investir tout au long de la chaîne de valeur de l’agriculture, pour encourager la croissance d’entreprises locales dynamiques. Ces investissements seront ciblés sur chacun des liens de la chaîne de valeur agricole, y compris la fourniture d’intrants, l’agriculture, et la transformation ». AATIF coopère au cas par cas avec les prestataires

d’assurance-rendement liées aux conditions météorologiques, et offre ces services supplémentaires si nécessaire et économiquement réalisables.

En plus du financement des projets éligibles, AATIF peut fournir une assistance technique, par exemple en prévoyant des mesures de formation en matière de techniques agricoles et de gestion.

Le fonds s’adresse à tous les pays africains, et cherche à investir principalement dans des projets agricoles de petite, moyenne ou grande échelle. «Nous avons des investissements directs dans des coopératives, des systèmes de sous-traitance, des fermes commerciales et des entreprises de transformation, ce qui signifie que nous investissons sur tout le long de la chaîne de valeur. Nous avons également investi indirectement dans des institutions financières locales ou d’autres intermédiaires ».

M. Balkenhof donna ensuite un certain nombre d’exemples d’entreprises qui ont bénéficié des investissements AATIF, y compris un investissement de 5 millions de dollars dans la société GADCO au Ghana, et un investissement direct de 10 millions de dollars dans la société Chobe Agrivision en Zambie.

« Il n’y a pas de processus de demande formelle pour bénéficier du fonds, et les bénéficiaires potentiels d’investissements peuvent contacter directement le gestionnaire de placements. La Deutsche Bank détermine ensuite si le projet répond aux critères d’investissement d’AATIF, et initie un processus de diligence raisonnable », a-t-il conclu, encourageant les délégués à aborder le fonds directement.

gboyega Songonuga – Directeur Régional, Commerce et financement des chaînes d’approvisionnement, SfI, banque mondiale, afrique du Sud

Gboyega Songonuga a présenté les efforts de la SFI pour promouvoir le commerce et fournir des solutions pour les chaînes d’approvisionnement en Afrique.

Le rôle principal de la SFI est de promouvoir le développement du secteur privé. Ses clients sont des entreprises du secteur privé dans les pays membres, auxquelles la SFI fournit des investissements sous forme de prêts, de fonds propres et d’instruments apparentés, mais pour lesquelles elle aide aussi à mobiliser des ressources et « des services de conseil. « Notre mission commune avec la Banque mondiale, dont nous faisons partie, est de promouvoir le développement économique et réduire la pauvreté ».

La SFI investit généralement dans les grands projets d’une valeur supérieure à 10 millions de dollars (dans lesquels la participation de la SFI doit généralement atteindre au moins 5 millions de dollars). Les projets doivent être viables sur le plan commercial et économique, et offrir à la SFI un retour sur investissement, tout en ayant un impact positif sur le plan du

Page 18: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 35 34

développement. La responsabilité environnementale et sociale forme également deux critères essentiels dans tout investissement de la SFI.

«Dans l’industrie agroalimentaire, la SFI finance généralement des projets d’expansion des entreprises existantes plutôt que des projets nouveaux (projets start-up), et l’on attend de la part des promoteurs de projets qu’ils injectent des capitaux propres représentant au moins 40-50% du coût total du projet ».

La sécurité alimentaire est une priorité stratégique de la SFI depuis 2007, compte tenu de la pression grandissante sur les ressources en terres arables et eau, de la difficulté à obtenir des financements, et des politiques inadéquates. « La SFI voit de nombreuses opportunités pour renforcer son action dès lors qu’un nombre grandissant de pays africains commencent à encourager la participation du secteur privé dans le secteur de l’agrobusiness ».

Les solutions de la SFI permettent de financer les fonds de roulement à long terme, ce qui constitue une aide essentielle pour les entreprises africaines, et les aide à placer leurs produits sur tout le long de chaîne de valeur. M. Songonuga a conclu son intervention en donnant deux exemples détaillés d’investissements de la SFI : un prêt de 10 millions de dollars pour financer l’expansion de Zambeef (l’un des plus grands groupes agro-industriels d’Afrique subsaharienne), et un crédit de 10 millions d’USD sous forme de garantie du portefeuille de prêts à aux coopératives agricoles de producteurs de café en Ethiopie.

Komi Koutche – Directeur Général, Fonds National de la Microfinance du Bénin

Komi Koutche suivit sur le podium, avec une présentation sur le fonds national de microfinance du Bénin. «Le Bénin est l’un des premiers pays d’Afrique à se démocratiser. Il a bénéficié d’une croissance économique soutenue au cours des deux dernières décennies et une amélioration significative des conditions de vie pour ses 9 millions d’habitants.

Le Bénin dispose d’un secteur de la microfinance solide, avec 721 fournisseurs agrées. Le secteur de la microfinance ne se concentre pas uniquement sur la maximisation du rendement financier, mais plutôt sur la façon dont il peut soutenir au mieux les petites entreprises, qui forment l’épine dorsale de l’économie du Bénin, et créent une grande partie de la richesse du pays. La microfinance fournit des ressources aux personnes qui ont souvent peu ou pas d’expertise. Le rôle du secteur de la microfinance est donc également de renforcer les capacités et de renforcer les niveaux d’inclusion financière. Le Fonds national de la microfinance est un partenariat public-privé qui rassemble tous les acteurs du secteur.

« Une de nos tâches est aussi de renforcer la confiance des banques dans la capacité du secteur la microfinance à gérer le risque et la rentabilité. Le secteur joue un rôle crucial pour les agriculteurs, en particulier compte tenu de la disparition des anciennes banques agricoles. Nous avons développé des produits spécifiquement adaptés aux besoins des agriculteurs.Le XXIè siècle sera celui de l’Afrique, et nous gagnerons si nous tenons compte des intérêts de chacun dans l’équation ».

all yom djerambette – Secrétaire Général du Ministère du Microcrédit, Tchad

Le dernier interventant de cette session, Ali Yom Djerambette, a présenté le programme national de sécurité alimentaire du Tchad (PNSA).

Djerambette commença par souligner à quel point le pétrole a changé la donne dans l’économie tchadienne, et ce en l’espace d’une très courte décennie : «Il y a seulement une dizaine d’années, l’économie du Tchad était dominée par le secteur agricole, qui produisait 50% du produit intérieur brut du pays et fournissait 80 % des exportations du pays. La croissance du secteur pétrolier au Tchad a radicalement modifié cette équation, et aujourd’hui, les produits agricoles ne représentent que 8% de nos exportations, tandis que le pétrole représente 88% ».

Le secteur agricole du Tchad est caractérisé par une productivité et un rendement faibles. Les producteurs sont rarement organisés, et les agriculteurs sont très vulnérables aux changements climatiques et face à une pluviométrie très variable et imprévisible. Cette combinaison de facteurs conduit à insécurité alimentaire chronique. Pourtant, le potentiel est considérable, particulièrement en matière d’élevage, avec environ 80 millions d’hectares de terres pastorales.

La mission du PNSA est de réduire la pauvreté en augmentant la sécurité alimentaire. «Nos objectifs spécifiques sont d’éliminer les obstacles à la croissance et la productivité, et d’améliorer considérablement l’accès à la nourriture et à la nutrition dans les zones vulnérables ».

La première phase du programme du PNSA a été mise en œuvre entre 2009 et 2012 pour un coût de 206 millions de dollars, entièrement financé par l’Etat tchadien. Son objectif était de parvenir à une augmentation significative et durable de la production alimentaire. Sur une période de 3 ans, nous avons construit 5 barrages, 15 puits à bétail, et 4 fermes de bétail. Nous avons aussi modernisé 9.450 ha de terres hydro-agricoles, et soutenu les producteurs au moyen de semences, d’engrais, de pesticides et d’outils.

La seconde phase plus ambitieuse sera mise en œuvre au cours des cinq prochaines années. Elle cherchera à consolider les acquis de la phase 1, et à augmenter considérablement l’investissement avec 1,15 milliard de dollars supplémentaires, afin de construire des chaînes de valeur agricoles en s’appuyant sur l’utilisation des ressources naturelles, le renforcement des organisations de producteurs, l’amélioration de l’accès au crédit à travers la microfinance, afin d’encourager la mécanisation, d’augmenter les rendements, et enfin de fournir un soutien en termes de stockage, de transformation et de commercialisation.

Cette deuxième phase ne sera pas financée par l’Etat tchadien seul. Les bailleurs de fonds et les investisseurs, dont la Banque africaine de développement, devraient fournir environ 57% du financement total nécessaire.

Page 19: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 37 36

« La microfinance et le développement des petites entreprises constituent des éléments essentiels de la stratégie du Tchad pour développer son secteur agricole », a poursuivi Djerambette. « Nous mettons également en œuvre des politiques spécifiques visant à stimuler l’emploi des jeunes et des femmes en soutenant la création de petites entreprises ». En 2009, le gouvernement a approuvé une stratégie et un budget de 31 millions de dollars, visant à mettre sur pied un secteur de la microfinance durable, ce qui a conduit à la création du Fonds National de l’Etat pour le développement de l’entreprise et de la microfinance (FNAEMF).

« Notre présence à ce forum témoigne de l’engagement du Tchad envers la réalisation de ses objectifs de développement - nous avons un certain nombre de projets spécifiques pour lesquels nous recherchons des partenaires, et nous lançons un appel aux délégués présents à saisir cette occasion de participer à l’économie émergente du Tchad », conclut-il.

Zoom Pays : Le Zimbabwe

LeS opportunItéS d’InveStISSement au ZImbabwe

Tapiwa Mashakada – Ministre de la Planification Economique et de la Promotion des Investissements, Zimbabwe

« Le Zimbabwe est l’une des destinations d’investissement les plus excitantes d’Afrique », lança le ministre Mashakada. Notre économie a bénéficié d’un nouveau souffle au cours des 5 dernières années, avec des taux de croissance de 9,3% en 2011 et de 4,4% en 2012. La situation monétaire du pays s’est stabilisée depuis la dollarisation, permettant aux transactions ordinaires d’être effectuées en dollars américains ou en rands sud-africains. Cela réduit aussi considérablement le risque de change pour les investisseurs. En outre, la situation géographique du Zimbabwe constitue un autre avantage, à proximité immédiate de plusieurs autres marchés clés tels que l’Afrique du Sud, la Zambie et le Mozambique, ainsi que d’autres pays de la SADC et du COMESA, auxquels nous sommes reliés par un réseau de chemins de fer, de routes et de liaisons aériennes.

« Notre main-d’œuvre est très instruite et qualifiée – de fait, le Zimbabwe a probablement la meilleure main-d’œuvre qualifiée de toute l’Afrique sub-saharienne », continua le ministre. Il mit ensuite l’accent sur l’amélioration du cadre juridique du pays, et la création d’incitations à l’investissement : «Nous avons réduit les délais moyens pour inscrire une entreprise au registre de commerce de 89 à 5 jours. Le taux d’imposition sur le bénéfice est passé de 30% à 25%, avec un crédit d’impôt pendant cinq ans pour les nouveaux entrants ».

Beaucoup de grandes entreprises telles que Nestlé, Unilever, British American Tobacco et Philips sont actives au Zimbabwe depuis des décennies. Il existe de nombreuses possibilités de se développer dans les secteurs des infrastructures, des transports, de la communication, de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme et de l’exploitation minière. «Les flux d’investissements directs étrangers au Zimbabwe (IDE) ont augmenté de façon spectaculaire au cours des trois dernières années, atteignant près de 400 millions de dollars en 2012, selon les derniers chiffres de la CNUCED. Ces chiffres reflètent le programme de réforme par le gouvernement zimbabwéen, et les mesures que nous avons prises pour faire de ce pays une destination de choix pour les investissements. Nous avons adopté un programme de réforme tous azimuts, y compris dans les domaines du développement industriel, du commerce national, de la science et l’innovation, des transports et communications, de l’énergie et des télécoms ».

La situation politique du Zimbabwe n’est pas non plus statique : «Notre nouvelle constitution est en train de redéfinir le cadre politique du pays, et le Zimbabwe est désormais résolument tourné vers l’avenir», conclut-il.

Session plénière III : Stimuler le commerce grâce à l’entrepreneuriat

• Surmonter les obstacles pour accéder aux marchés nationaux, régionaux et internationaux : le rôle du secteur privé

• Renforcer les capacités d’exportation et promouvoir un meilleur accès au financement pour les femmes et les jeunes

Patrick Osakwe – directeur afrique, cnuced, Suisse

PaPatrick Osakwe, de la CNUCED, a donné une présentation sur les options stratégiques pour accroître le commerce intra-africain.

« Le commerce intra-africain présente des opportunités de croissance et de développement durable pour l’Afrique. La croissance de ce commerce pourra réduire la vulnérabilité du continent face aux chocs mondiaux, contribuer à sa diversification économique, améliorer la compétitivité des exportations, et créer des emplois. Les pays africains n’ont pas pleinement exploité ce potentiel du commerce régional pour le développement, en dépit d’une nette augmentation du commerce intra-africain au cours des deux dernières décennies : les exportations intra-africaines ne représentent que 11% du total des exportations de l’Afrique, comparé à 21% pour l’Amérique latine, 50% pour l’Asie et 70% pour l’Europe ».

Page 20: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 39 38

Certaines communautés économique régionales en Afrique parviennent toutefois à sortir leur épingle du jeu, continua M. Osakwe : « il s’agit notamment de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), où près d’un quart du commerce a lieu entre ses Etats membres (Ouganda, Kenya, Tanzanie, Burundi et Rwanda). Cependant, il reste beaucoup à faire si nous voulons vraiment voir une augmentation notable du commerce intra-africain et faire en sorte que le commerce contribue à la prospérité croissante de l’Afrique. «Les dirigeants africains ont fait part de leurs préoccupations quant aux faibles niveaux des échanges régionaux. En janvier 2012, ils ont pris la décision d’établir un marché commun continental, et de stimuler le commerce intra-africain. Toutefois, ce n’est pas la première fois que de tels engagements sont pris, et les résultats ne sont pas au rendez-vous. Une question cruciale est donc : Quelles mesures concrètes les pays africains doivent ils prendre pour atteindre leur objectif de stimuler le commerce intra-africain? ».

« Mon principal message aujourd’hui est que les pays africains doivent changer leur stratégie d’intégration régionale s’ils souhaitent atteindre leurs objectifs. Cela signifie qu’il faut mettre l’accent sur les résultats, plutôt que sur les processus et les structures institutionnelles. Cela signifie aussi qu’il faut se concentrer sur la capacité de production et sur l’élimination des obstacles au commerce, et permettre au secteur privé de jouer un rôle plus actif dans le processus d’intégration - en particulier les PME ont besoin d’être soutenus à cet égard ».

« Soyons réalistes : si nous voulons faire face aux déficiences des structures de l’entreprise d’Afrique, des mesures concrètes doivent être prises, notamment :• Simplifier les systèmes et procédures fiscales pour les entreprises afin de lutter contre

les niveaux élevés d’informalité et intégrer davantage les entreprises dans l’économie formelle

• Offrir plus de soutien aux entreprises, en particulier aux entreprises manufacturières, qui restent beaucoup plus petites que leurs homologues en Chine ou en Malaisie (le nombre moyen d’employés d’une entreprise manufacturière en Afrique sub-saharienne est de 47, contre 171 en Malaisie et 977 en Chine)

• Promouvoir des coentreprises (ou joint-ventures) pour contrer la faiblesse des liens entre entreprises, afin de tirer parti des compétences de bases, de l’innovation et de l’expertise communes

« Les accords régionaux ne valent pas grand chose s’ils ne sont pas mis en œuvre sur le terrain. Nous devons nous concentrer beaucoup plus sur la mise en œuvre des mesures qui sont décidées. Les outils de monitoring, par exemple sur le modèle des rapports d’évaluation du marché intérieur de l’Union européenne, le plus grand bloc commercial du monde, peuvent nous aider à améliorer la mise en œuvre ».

Torek R. Farhadi – Conseiller principal pour l’accès au financement pour les PME et Sébastien Ioannitis-mccoll, conseiller pour la compétitivité des entreprises – Itc (International trade Centre), Suisse.

Les représentants du Centre du commerce international (ITC) ont fait un exposé très interactif et enthousiaste. La plupart des participants connaissaient déjà les deux conférenciers, qui furent les deux principaux intervenants de la formation pré-forum sur le thème de « La conception et la présentation d’un plan d’affaires ».

Le premier orateur d’ITC était Sébastien Ioannitis-McColl. Il a commencé par souligner le fait que l’entreprise avait besoin d’une stratégie concurrentielle en entrant dans un marché. « Cela signifie savoir exactement qui sont vos clients et comprendre leurs besoins », a-t-il expliqué. « En effet, forcer le marché à accepter un produit ne fonctionnera tout simplement pas - vous devez vous assurer que votre marché est prêt pour votre produit ».

« Il est également très important de connaître vos concurrents et être réaliste quant à vos propres ambitions et capacités. Vous ne pouvez pas vous attendre à avoir les mêmes ressources que Microsoft et espérer rivaliser avec eux sur un pied d’égalité si vous avez 10 ou 15 employés », a-t-il plaisanté. « Ma suggestion, donc, est de choisir votre marché en fonction de vos ressources et de vos capacités à croître : en d’autres termes, un marché qui n’est pas trop grand, mais aussi pas trop petit, afin de vous permettre de devenir rentable à votre propre rythme ». Idéalement, a-t-il poursuivi, une entreprise a besoin de trouver son propre créneau. Il faut appliquer pour cela un principe que nous appelons « l’innovation de valeur » : c’est à dire offrir quelque chose de plus grande valeur que ses concurrents, ce qui signifie comprendre les besoins non satisfaits de vos clients afin de concevoir une offre qui réponde mieux à leurs besoins que vos concurrents.

M. Ioannitis-McColl a ensuite donné la parole à son collègue Torek Farhadi, qui a souligné l’importance de présenter de bons plans d’affaires pour obtenir des financements auprès des banques. « Un banquier doit être convaincu que vous, en tant qu’entrepreneur, avez déjà pensé aux défis et aux obstacles auxquels vous allez faire face, en plus des éléments qui viennent d’être mentionnés par M. Ioannitis-McColl. Le secret est également de garder votre plan d’affaires simple : « si vos idées sont claires, les mots pour expliquer devraient venir aisément ».

M. Farhadi a poursuivi en soulignant le rôle des incubateurs pour aider les entreprises à démarrer : « les incubateurs permettent à l’entreprise de bénéficier des infrastructures, de bureaux, de services de marketing et aussi de bénéficier de l’expérience des autres ». Former des consortiums d’exportation avec des partenaires peut également être utile pendant les phases initiales de la vie d’une entreprise, en particulier là où il y a complémentarité entre les partenaires, tels que dans la relation client-fournisseur.

Page 21: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 41 40

M. Farhadi a ajouté que les banques ne sont pas toujours disposées ni en mesure de prêter, notamment aux PME. « C’est une réalité que beaucoup d’entre vous dans cette salle connaissez personnellement », a-t-il souligné. « Aujourd’hui, les projets peuvent parfois obtenir un financement à partir d’autres sources. Le crowdfunding est un bon exemple : Il n’est pas rare de pouvoir lever quelques milliers de dollars en faisant directement appel aux investisseurs individuels via internet (en moyenne entre 25.000 et 150.000 dollars). Un autre exemple est fourni par les «business angels» - ces investisseurs privés qui fournissent des capitaux pour une entreprise, généralement en échange de dettes convertibles ou de capitaux propres.

En ce qui concerne le financement du commerce, il est également possible d’utiliser les services des agences de crédit à l’export et des institutions financières spécialisées, telles qu’Afreximbank, qui offrent des garanties de fonctionnement permettent de développer des marchés à l’exportation.

En conclusion, dit M. Farhadi, « il est important de chercher d’abord des ressources internes à l’organisation avant de se tourner vers des sources de financement externes, qui impliquent souvent des coûts, et parfois la perte d’une partie de la propriété du projet.

Présentations : Les défis du secteur privé en matière d’accès au financement de projets d’envergure en Afrique

Zvi herman – directeur du développement, Lr group, Israël

Zvi Herman de LR Group a présenté un exposé sur les défis auxquels sont confrontés les acteurs du secteur privé en matière d’accès au financement. Il a commencé par donner un bref aperçu de LR Group. « Nous sommes une entreprise leader internationale de projets de développement, active depuis 1985. Nous sommes basés en Israël, avec plus de 2.000 collaborateurs à travers le monde. LR Group opère principalement dans les marchés émergents en Afrique, en Europe, en Océanie et en Amérique du Sud. Nous avons réalisé plus de 400 projets à impact durable dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-industrie, du logement et de la construction, des énergies renouvelables, du traitement de l’eau, des télécommunications et de l’éducation et de la formation «, a-t-il expliqué.

La majorité de nos projets agricoles se trouvent en Afrique. Nous investissons plus de 1 milliard de dollars, et nous couvrons la totalité des métiers et des spécialités à chaque niveau de la chaîne de valeur. Notre expertise se décline ainsi sur les cultures de champ, la production et la transformation des fruits, la production en culture protégée, la production et transformation des produits laitiers, l’élevage de volailles, l’aquaculture, l’élevage pour la viande et les énergies renouvelables.

M. Herman a souligné l’impact de LR Group, non seulement sur le plan économique, mais aussi au niveau environnemental et social. «C’est loin d’être facile d’obtenir des résultats

dans les trois domaines, et extrêmement complexe ». Le défi mondial que représente la sécurité est à la fois une opportunité et une nécessité. « Le secteur agricole est très vulnérable à la volatilité des prix, ce qui se traduit souvent par une instabilité structurelle. Les marchés sont très exigeants, mais cette réalité se transforme aussi en opportunités d’affaires : en témoigne par exemple la hausse de la demande pour les aliments issus de l’agriculture biologique ».

«Nous croyons que les grands projets doivent aussi inclure les petits producteurs - de petites parcelles peuvent faire partie de projets beaucoup plus importants et dans toute entreprise agroalimentaire cela vous aidera à vous adapter », a-t-il poursuivi.

M. Herman a ensuite décrit plusieurs exemples de fermes multidisciplinaires de LR Group au Gabon et au Tchad, des agro-villages au Nigéria, et des projets laitiers en Ouganda.

LR Group est intéressé par le développement et le financement de projets qui intègrent les petits exploitants, appliquent des technologies modernes, sont socialement et écologiquement durables et commercialement viables, et permettent de relier les marchés » a-t-il conclu.

felix modebe – directeur général, best african resort group, nigéria

Felix Modebe suivit sur le podium, avec une présentation sur le Best African Resort Group, un groupe 100% africain de tourisme de luxe constitué en Gambie en 2010 pour répondre à la demande croissante pour les destinations d’écotourisme, et pour le tourisme de luxe et du bien-être en Afrique.

« Nos fondateurs se sont réunis avec le désir de créer un concept socialement responsable et économiquement viable d’éco-villages africains respectueux de l’environnement. La synergie de ce groupe et les talents de ces personnes ont permis de développer un éco village et centre de bien-être exceptionnel ».

« Nous sommes actuellement concentrés sur une série de projets de luxe et d’éco-villages dans 12 destinations africaines, et nous entretenons la vision de transformer l’Afrique en capitale du tourisme mondial, et de créer 10.000 emplois en Afrique d’ici à 2020 ».

« Nous estimons que le si le cahier des charges de Best African Resort Group est réalisé, nous aurons un impact économique total de 10 milliards de dollars, et pourrions créer plus de 50.000 emplois dans les pays où nous sommes actifs ».

« Le tourisme est une des industries les plus dynamiques d’Afrique. Le secteur a un impact économique et social direct sous la forme d’emplois, d’augmentation des revenus et de revenus en devises étrangères – sans parler des effets d’entraînement sur d’autres secteurs tels que le secteur de la construction et du bâtiments», poursuivit M. Modebe. « Nous donnons également la préférence aux fournisseurs locaux pour les produits frais pour alimenter nos éco-villages ».

« Nous cherchons à développer des opportunités sur le continent, compte tenu de son

Page 22: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 43 42

potentiel inexploité. Mais nous ne pourrons atteindre cet objectif qu’avec une meilleure infrastructure, et à cet égard, beaucoup de travail reste à faire ».

En ce qui concerne notre financement, les banques ont été plutôt réticentes à nous soutenir, notamment en raison de leur aversion au risque. Il nous a fallu, et à moi personnellement, beaucoup d’efforts et de passion pour être en mesure d’obtenir du financement pour nos projets. Après avoir frappé à de nombreuses portes fermées, et dépensé beaucoup d’argent sur des consultants pour peu de résultats, nous avons réussi à obtenir un prêt du Fonds chinois pour l’Afrique (CAFF), libellé en dollars américains à un taux d’intérêt raisonnable de 6%, alors que d’autres demandaient 25%. Toutefois, même cette offre est venue avec des conditions strictes : Elle a été subordonnée à une garantie d’un prêt octroyé par une autre banque, celle-là même qui demandait un intérêt de 25%. En fin de compte, j’ai décidé que la seule façon d’obtenir le financement était de prendre une approche complètement différente : Nous avons donc décidé de vendre 15 chalets individuellement pour 200.000 dollars chacun. Endéans 6 semaines, nous avons réussi à lever 3 millions de dollars, ce qui nous permet aujourd’hui d’aller de l’avant avec le projet ».

« Pour réussir en Afrique et dans le marché mondial, vous devez être concentré et passionné, résistant et souple, sûr de vous, et de travailler dans le présent », a-t-il conclu.

Session plénière Iv : promouvoir l’intégration régionale• Le renforcement des capacités des entreprises dans le contexte de l’intégration régionale• Intégration des marchés : le succès des organisations régionales en Afrique Serge martial bombo – président, cedeao-ten, côte d’Ivoire

Serge Martial Bombo fut le premier intervenant de cette session, avec une présentation de l’approche du réseau CEDEAO-TEN, visant à développer l’intégration régionale des entreprises au sein de la CEDEAO (Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest).

La CEDEAO TEN est un réseau d’experts régionaux, cherchant à promouvoir le développement des entreprises dans tous les 15 Etats membres de la CEDEAO. La CEDEAO est un marché régional important en Afrique, avec une population de 280 millions d’habitants. L’économie reste dans l’ensemble encore dominée par les activités liées à l’agriculture, qui représentent encore 70% de tous les emplois dans la région.

« A peine 11% des échanges répertoriés dans les statistiques en Afrique de l’Ouest se font entre pays de la région - et la majorité des acteurs économiques n’ont pas encore la masse critique et les niveaux de performance requis pour une création de valeur dynamique ». Les petites entreprises ont besoin d’être soutenues, et le renforcement des capacités est un élément essentiel pour améliorer l’efficacité des micro-entreprises et des PME. L’initiative de promotion des exportations et de l’entreprise (EXPECT ECOWAS) couvre les chaînes de

valeur de six filières : mangue, huile de palme, noix de cajou, beurre de karité, riz et graines de sésame. Ces filières ont été sélectionnées sur la base de leur potentiel à l’exportation, de création d’emplois, de valeur ajoutée et de la sécurité alimentaire.

L’initiative EXPECT mobilise les ressources et fournit un soutien aux parties prenantes pour renforcer l’expertise des compétences, des capacités techniques en vue d’accroître l’efficacité de leurs chaînes de valeur.

TEN est l’outil opérationnel pour le développement de la capacité concurrentielle des acteurs au sein de chaînes de valeur intégrées et efficaces. L’initiative fournit également une expertise, des ressources financières, de l’information et des partenariats visant à faciliter l’accès à des marchés en rapide évolution, et favorise l’intégration des PME dans les chaînes de valeur avec un impact socio-économique élevé et une forte valeur ajoutée économique.

« Enfin, nous nous concentrons sur 7 domaines du développement des chaînes de valeur régionales au sein de la CEDEAO :1. Consolidation régionale de la demande et de la capacité d’approvisionnement, visant

à développer des relations commerrciales équilibrées avec des acteurs émergents comme le Brésil et l’Inde, ainsi que des partenaires commerciaux traditionnels tels que l’UE, les Etats-Unis et la Chine

2. Standardisation des approches régionales en matière de certification, d’étiquetage et de normes

3. Intégration des petits acteurs dans la chaîne de valeur afin d’accroître la compétitivité de l’ensemble de la région

4. Coordination et harmonisation des stratégies nationales et régionales5. Développement de l’accès à l’information et la gestion des données sur les chaînes de

valeur6. Renforcement des capacités pour soutenir, aider et faciliter le développement des

entreprises à travers des incubateurs d’entreprise offrant un éventail de services complet7. Développement de solutions de financement durables et adaptés aux besoins

Eduard Bizumuremyi – Délégué Commercial, Ambassade du Rwanda en Suisse

La deuxième présentation sur le renforcement de l’intégration régionale a été donnée par Eduard Bizumuremyi, délégué commercial de l’ambassade du Rwanda en Suisse.

« Le Rwanda participe activement au processus d’intégration régionale en Afrique de l’Est. En 2009, nous avons rejoint la Communauté d’Afrique de l’Est, le marché commun le plus intégré sur le continent. Nous sommes également membres du marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et de la Communauté économique des pays des grands lacs (CEPGL). Une zone de libre échange régionale sera mise en place en plusieurs phases d’ici à 2015 ».

Page 23: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

AFIF 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 45 44

« Il ne fait aucun doute, ajouta M. Bizumuremyi , que l’intégration régionale produit des retombées économiques positives pour tous ». Cette intégration s’inscrit aussi dans la stratégie des objectifs 2020 du Rwanda, qui vise à se hisser dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire grâce à une forte croissance économique, à sortir d’un million de personnes de la pauvreté et à réaliser une série d’objectifs de développement nationaux.

Le cadre juridique et réglementaire du Rwanda est aussi propice au développement des entreprises. «Nous avons mis en place un guichet unique pour la création d’une entreprise, avec un minimum de formalités. Au Rwanda aujourd’hui, vous pouvez démarrer une entreprise en l’espace de six heures »

La croissance économique rapide du Rwanda est en partie stimulée par son intégration régionale et l’accès aux grands marchés que sont l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

« Si vous voulez développer des capacités de production, il faut aussi des politiques industrielles appropriées », a-t-il poursuivi. « Nous avons beaucoup de possibilités d’investissement et de croissance, en particulier dans le secteur des transports et des communications, avec la construction d’un nouvel aéroport international et des liaisons ferroviaires, le secteur de l’énergie, les TIC, l’immobilier et la construction, les services financiers, l’hôtellerie et le tourisme, et enfin l’agriculture.

Le Rwanda sera l’hôte de plusieurs événements régionaux et internationaux au cours des prochains mois, y compris le prochain AgriBusiness Forum d’EMRC, qui se tiendra à Kigali du 6 jusqu’au 9 Octobre 2013. « Je vous invite chaleureusement à cet événement, et le Rwanda se réjouit de vous accueillir ».

Présentation spéciale : Annonce officielle de l’agribusiness Forum 2013 – Kigali, Rwanda

Mrs. Idit Miller – vice-présidente & directrice générale, emrc International, belgiqueDr. Magnifique Ndambe Nzaramba – directeur général adjoint, conseil national pour le Développement des Exportations Agricoles, Rwanda

Mme Idit Miller, Vice-présidente et Directrice générale d’EMRC, et le Dr. Magnifique Ndambe Nzaramba, Directeur général adjoint Conseil national pour le développement des exportations agricoles du Rwanda, ont fait une présentation spéciale pour annoncer officiellement la tenue de l’Agribusiness Forum 2013, à Kigali, la capitale du Rwanda, du 6 au 9 Octobre 2013.

Mme Miller a commencé par rappeler aux délégués, bon nombre desquels prennent part aux événements EMRC depuis de nombreuses années, que l’ AgriBusiness Forum est une plateforme internationale créée pour renforcer le secteur agro-alimentaire en Afrique, en encourageant les partenariats, l’échange de bonnes pratiques et l’investissement. Le Forum est un événement annuel qui attire plus de 400 experts et décideurs, parmi lesquels des entreprises, financiers, bailleurs de fonds, multinationales, chercheurs, des gouvernements, des organisations internationales, ONG et consultants du monde entier ». Le Forum se tenait à l’origine en Europe, mais il a maintenant lieu chaque année dans une capitale africaine. Au cours des dernières années, le Forum s’est tenu à Cape Town, Johannesburg, Entebbe et Dakar.

L’AgriBusiness Forum réunit des experts et des acteurs du secteur agro-alimentaire en Afrique : Il s’agit de PME, bailleurs de fonds, responsables gouvernementaux, financiers et banquiers, multinationales, organisations internationales. «Chaque événement s’articule autour d’un thème central qui aborde les défis et les opportunités du secteur agro-alimentaire en Afrique. Le thème de cette année sera « le secteur agro-alimentaire : un catalyseur pour la croissance durable et inclusive en Afrique ».

Un élément clé du Forum sera la remise du prix de l’incubateur de projets (PIA). La Fondation Rabobank est le sponsor du prix de l’incubateur de projet de l’AgriBusiness Forum. Parmi les précédents lauréats du prix de 15.000 dollars, citons KatiFarm en Ouganda (aquaculture), Emeden Kenya (projet agricole), Bee Natural Ouganda (apiculture), COOGES Côte d’Ivoire, (coopérative de noix de cajou) et CGIS Rwanda.

« C’est un grand plaisir et un honneur pour le Rwanda d’être l’hôte de l’Agribusiness Forum cette année, ajouta M. Nzaramba. « Le Rwanda est considéré comme l’une des plus grandes réussites économiques en Afrique ces dernières années, ce qui fait de notre pays un choix particulièrement opportun pour tenir le Forum. Le Rwanda est parvenu à créer un environnement favorable à une croissance économique durable : au cours des deux dernières années, notre PIB a augmenté en moyenne de 8% par an, et nous prévoyons une croissance de 7% pour 2013 ».

Le Rwanda a également été élu en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2013-2014.

« J’ai donc le grand plaisir de vous inviter au Forum, au nom du Ministère de l’agriculture et des ressources animales : Que vous soyez entrepreneurs, agriculteurs, industriels, financiers, représentants de la société civile ou représentants des pouvoirs publics, je vous enjoigne à faire partie de cet événement passionnant afin que nous puissions discuter de partenariats et d’opportunités d’affaires. Nous serons ravis de vous accueillir et de vous héberger au Rwanda en octobre prochain », conclut le Dr Nzaramba.

Page 24: africa finance & investment forum 2013 Le …...afIf 2013 | 13-14 JuIn 2013 | SuISSe 6 7 remercIementS Cette publication constitue le rapport de l’Africa Finance & Investment Forum

partenaires scientifiques:

partenaires:

en collaboration avec :