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1 ACTUALITÉS DE LA CONSERVATION Sommaire 1 1 6 9 11 12 14 18 19 Actualités de la conservation lettre professionnelle de la Bibliothèque nationale de France Numéro 26 janvier- décembre 2007 ÉDITORIAL /Isabelle Dussert-Carbone ACTUALITÉS Les traitements de restauration employés sur des manuscrits comportant des encres ferrogalliques / Véronique Rouchon, Blandine Durocher, Marine Letouzey, Julie Stordiau Pallot Validation du dépoussiérage des papiers moisis / Tony Basset et Laure Simeone INFORMATIONS TECHNIQUES Analyses microbiologiques de 4 colles d’amidon de blé / Tony Basset COMPTE RENDU DE COLLOQUE Congrès International de l’IFLA /Philippe Vallas Mission à la BNU du Kossovo / Jean-Yves Sarazin Séminaire de mycologie prévisionnelle / Tony Basset SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE MANIFESTATIONS Editorial / Isabelle Dussert-Carbone La mission de conservation de la BnF ne saurait se développer sans une activité soutenue de recherche dans l’objectif de préserver le patrimoine qui lui est confié et en offrir l’accès aux générations présentes et futures. Que ce soit par l’appui à des programmes de laboratoires extérieurs ou par l’analyse et la validation de produits ou techniques utilisés dans les ateliers internes de restauration ou encore par la participation et l’organisation de colloques et de missions d’expertise, le département de la conservation contribue à sa mesure à cette ample mission. Ce numéro donne un aperçu de ces interventions : recherches du CRCC sur les encres ferrogal- liques, dépoussiérage, analyse de colles, participation à l’IFLA, collaboration avec la Bibliothèque nationale et universitaire du Kosovo et séminaire de mycologie prévisionnelle. Les compétences des ingénieurs, des techniciens, des restaurateurs, des conservateurs permettent des avancées importantes dans nos pratiques ; ils bénéficient de l’appui d’un Centre de documentation dont je rappelle aux lecteurs d’Actualités de la conservation qu’il est aussi à leur service. Actualités Introduction Le fonds des manuscrits de la Bastille, dont la plupart sont peu endommagés par les encres fer- rogalliques, mais particulièrement salis, froissés, déchirés, voire lacunaires, illustre à lui seul les principales diffi- cultés auxquelles sont confrontés les restaurateurs ayant à intervenir sur des manuscrits. Les méthodes utilisées pour nettoyer, défroisser, fermer les déchirures, combler les lacunes s’ac- compagnent souvent d’un apport d’eau plus ou moins important. Les encres ferrogalliques présentant une certaine affinité avec l’eau, des modifications de l’aspect visuel des manuscrits sont toujours possibles au cours de ces traitements : perte de tonalité du tracé, éclaircissement du papier, migration de composés brunâtres autour des inscriptions, ou encore au verso des traits. Ces risques, dont l’appréhension est variable d’un restaurateur à l’autre, n’ont jamais été évalués de manière objective et rigoureuse. Depuis 2004, une réflexion a été entamée au sujet de la restauration des manus- crits au sein de la Bibliothèque nationale Les traitements de restauration employés sur des manuscrits comportant des encres ferrogalliques Partie 1 : examen visuel des phénomènes de migration provoqués par l’emploi d’eau Véronique Rouchon, Blandine Durocher, Marine Letouzey, Julie Stordiau Pallot (détails p.5)

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Actualités de la conservationlettre professionnelle de la Bibliothèque nationale de France

Num

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2007

ÉDITORIAL /Isabelle Dussert-Carbone

ACTUALITÉSLes traitements de restauration employés sur des manuscrits comportant des encres ferrogalliques / Véronique Rouchon, Blandine Durocher, Marine Letouzey, Julie Stordiau Pallot

Validation du dépoussiérage des papiers moisis / Tony Basset et LaureSimeone

INFORMATIONS TECHNIQUESAnalyses microbiologiques de 4 colles d’amidon de blé / Tony Basset

COMPTE RENDU DE COLLOQUECongrès International de l’IFLA /Philippe Vallas

Mission à la BNU du Kossovo / Jean-Yves Sarazin

Séminaire de mycologie prévisionnelle / Tony Basset

SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

MANIFESTATIONS

Editorial / Isabelle Dussert-Carbone

La mission de conservation de la BnF ne saurait se développersans une activité soutenue de recherche dans l’objectif de préserverle patrimoine qui lui est confié et en offrir l’accès aux générationsprésentes et futures. Que ce soit par l’appui à des programmes de laboratoires extérieurs ou par l’analyse et la validation de produitsou techniques utilisés dans les ateliers internes de restauration ou encore par la participation et l’organisation de colloques et de missions d’expertise, le département de la conservation contribueà sa mesure à cette ample mission. Ce numéro donne un aperçu de ces interventions : recherches du CRCC sur les encres ferrogal-liques, dépoussiérage, analyse de colles, participation à l’IFLA, collaboration avec la Bibliothèque nationale et universitaire du Kosovo et séminaire de mycologie prévisionnelle. Les compétencesdes ingénieurs, des techniciens, des restaurateurs, des conservateurspermettent des avancées importantes dans nos pratiques ; ils bénéficient de l’appui d’un Centre de documentation dont je rappelle aux lecteurs d’Actualités de la conservationqu’il est aussi à leur service.

Actualités

Introduction

Lefonds des manuscrits de laBastille, dont la plupart sont

peu endommagés par les encres fer-rogalliques, mais particulièrement salis,froissés, déchirés, voire lacunaires,illustre à lui seul les principales diffi-cultés auxquelles sont confrontés lesrestaurateurs ayant à intervenir surdes manuscrits. Les méthodes utiliséespour nettoyer, défroisser, fermer lesdéchirures, combler les lacunes s’ac-compagnent souvent d’un apport d’eauplus ou moins important. Les encresferrogalliques présentant une certaineaffinité avec l’eau, des modificationsde l’aspect visuel des manuscrits sonttoujours possibles au cours de cestraitements : perte de tonalité du tracé,éclaircissement du papier, migrationde composés brunâtres autour desinscriptions, ou encore au verso destraits. Ces risques, dont l’appréhensionest variable d’un restaurateur à l’autre,n’ont jamais été évalués de manièreobjective et rigoureuse.Depuis 2004, une réflexion a été entaméeau sujet de la restauration des manus-crits au sein de la Bibliothèque nationale

■ Les traitements de restauration employés surdes manuscrits comportantdes encres ferrogalliquesPartie 1 : examen visuel des phénomènes de migrationprovoqués par l’emploi d’eau

Véronique Rouchon, BlandineDurocher, Marine Letouzey, JulieStordiau Pallot (détails p.5)

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qu’une goutte de 0,1 microlitre d’eausoit absorbée par le papier. Une trèsgrande dispersion des mesures étantobservée sur les papiers anciens,nous avons, pour chaque manuscrit,considéré quatre moyennes de 10

mesures, chacune réalisée au rectoet au verso du papier vierge, ainsiqu’au recto et au verso du tracé.

Les traitements aqueux testésPour minimiser les effets secondairesliés à la solubilité des encres, quelquesrègles simples sont communémentadmises par la communauté des res-taurateurs. Par exemple, lorsqu’undocument doit subir un traitement parbains, les temps d’immersion choisissont généralement les plus courtspossible ; les encres ferrogalliquesétant peu solubles à l’alcool, desmélanges d’eau et d’alcool peuventêtre employés pour limiter les pro-blèmes de solubilité ; des solutionssaturées de bicarbonate de calciumsont parfois préférées à l’eau pure,car on considère qu’elles sont moinsefficaces à l’extraction des produitssolubles; les techniques d’humidifica-tion «douces » utilisant par exempledu Goretex® peuvent être privilégiéespar rapport à des traitements parpulvérisation ou immersion, carjugées moins « interventionnistes » ;enfin, il a été avancé que l’emploid’alcool pur avait un rôle « fixant »sur les encres ferrogalliques2.Pour évaluer la pertinence de cesrègles, nous avons mis en oeuvre les

examen visuel, principalement réaliséà l’aide de macrophotographies souslumière du jour. Ils ont été classés en trois types : pertes de tonalité del’encre, migrations latérales de com-posés colorés (formation d’un halo),et migrations transversales de com-posés colorés (au verso du papier).Nous avons séparé les effets de natureflagrante, clairement identifiables ausein d’un atelier, de ceux qui sontsubtils, car seulement identifiables encomparant des macrophotographiesprises avant et après traitement (voirfigure 1).Pour évaluer les possibilités de dia-gnostic, nous avons effectué sur lesmanuscrits des tests de solubilité desencres de la manière suivante : 0,1

microlitre d’eau distillée est déposé surl’encre, dans une zone où le trait est leplus épais possible. Un papier buvardCobb est immédiatement mis encontact pendant 20 secondes avec unepression correspondant à un poidsde 5 kg appliqué sur une surface de4 cm2. Cette opération est répétéetrois fois à une minute d’intervallesur le même point, de façon à repérerles encres susceptibles de «décharger»de manière progressive. Sur chaquemanuscrit, trois tests de solubilité ontainsi été réalisés. Les encres sont dites«non solubles» lorsque aucune marquen’est visible sur le papier buvard.Ces tests de solubilité ont été complé-tés par des mesures d’absorptiond’eau du papier. Ces mesures cor-respondent au temps nécessaire pour

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de France (Actualités de la conserva-tion n°21). Une partie des recherchesréalisées au CRCC dans le cadre dece projet vise à évaluer les migrationsayant lieu sur des manuscrits ancienssuite à des traitements aqueux. Cestravaux ont pour objectif d’identifierles traitements les moins risqués et dedéfinir si possible des méthodes per-mettant de diagnostiquer le risque.Nous présentons dans cette com-munication l’état d’avancement et lesperspectives de cette recherche.

MéthodologieLa méthodologie choisie privilégiel’examen d’originaux. Deux lots demanuscrits sans valeur datant desXVIIIe et XIXe siècles ont été sélection-nés, tous écrits à l’encre ferrogallique1

et en relativement bon état de conser-vation. A priori aucune encre necontient de colorant synthétique. Lepremier lot, appelé «Lot A», rassemble13 manuscrits d’origines très diverseset pour lesquels la couleur de l’encreest plus ou moins foncée. Le second,appelé «Lot B», est issu d’une mêmeliasse d’états de frais et comprend desmanuscrits qui datent de 1818 à 1896.Dans ce second lot, beaucoup plushomogène, les papiers ont un aspectsimilaire et des grammages proches. Dans chaque manuscrit, plusieurséchantillons de quelques centimètrescarrés ont été découpés, chacun des-tiné à un traitement aqueux différent.Les effets secondaires de ces traite-ments ont ensuite été évalués par un

ActualitésFigure 1 Quelques exemplesde modificationd’aspects visuelshaut : prises de vueavant traitement.bas : prises de vueaprès traitement.

Échantillon A :migrations latérale et transversale flagrantes

Échantillon B :migrations latérale et transversale subtiles

Échantillon C :perte de tonalité flagrante

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traitements « types » résumés dans letableau 1. Après chaque traitementpar immersion, les échantillons ontété « égouttés » en plaçant la tranchedes papiers au contact d’un papierbuvard. Quant à l’humidificationsous Goretex®, elle a été réalisée dela manière suivante : les échantillonsont été placés entre deux toiles desérigraphie, entre deux films deGoretex® (face lisse côté échantillon),puis entre deux buvards Cobb de17x17cm imprégnés chacun de 15mld’eau distillée. La mise au contact sefait par le poids d’une plaque deverre placée sur l’ensemble. Tous les échantillons ont séché aprèstraitement en étant simplement poséssur une claie, dans une pièce climati-sée à 50% HR et 23°C.

Synthèse des observations De manière générale, nous avonsconstaté que les traitements aqueuxs’accompagnent d’un grand nombrede migrations subtiles qui ne sontpas perçues par les restaurateurs.Pour les traitements par immersion,le nombre de migrations latéralesobservées reste assez similaire aunombre de migrations transversales,et elles ne seront donc pas commen-tées spécifiquement. Nos observationsréalisées sur le lot A, résumées sur lesfigures 2 et 3, confirment l’importan-ce du temps d’immersion. Plus ceparamètre est important, plus il y aun risque de perte de tonalité del’encre. Un éclaircissement du papierest aussi généralement observé. Pourles encres dont la couleur est sombre,cette perte de tonalité reste très sub-tile, et n’est généralement pas per-ceptible à l’œil nu. Limiter le temps d’immersion d’untraitement aqueux ne permet toute-fois pas de limiter les effets secon-daires : la figure 3 indique que lesmigrations transversales sont d’autantplus importantes que les temps d’im-mersion sont courts. En effet, la solu-bilisation de certains produits n’estgénéralement pas immédiate. Sil’échantillon est sorti du bain, et restemouillé, les produits solubilisés qui

Actualités

Nom Description du traitement Lot concernéEau - 1min Immersion dans de l’eau pure pendant 1 minute

Eau - 5min Immersion dans de l’eau pure pendant 5 minutes

Eau - 15min Immersion dans de l’eau pure pendant 15 minutes Lot A

Eau - 30min Immersion dans de l’eau pure pendant 30 minutes

Bi - 1min Immersion dans une solution de bicarbonate de calcium pendant 1 minute

Bi - 15min Immersion dans une solution de bicarbonate de calcium pendant 15 min.

Eau - 100% Immersion dans de l’eau pure pendant 5 minutes

Eau - 66% Immersion dans un mélange eau/éthanol (2/3 d’eau en volume)

pendant 5 minutes

Eau - 33% Immersion dans un mélange eau/ éthanol (1/3 d’eau en volume)

pendant 5 minutes

Eau - 5% Immersion dans de l’éthanol technique (contenant 5% d’eau en masse)

pendant 5 minutes Lot B

Ethanol Immersion dans de l’éthanol pur

Gore Humidification sous Goretex® pendant 30 minutes

Eth - Gore Bain dans de l’éthanol pendant 5 minutes. Séchage.

Humidification sous Goretex® pendant 30 minutes

Figure 2 : Nombre d’échantillons du lot A sur lequel on observe une perte de tonalité du tracé.Ce nombre est représenté en fonction du traitement appliqué.

Figure 3 : Nombre d’échantillons du lot A sur lequel on observe une migration transversale de composés colorés.Ce nombre est représenté en fonction du traitement appliqué.

Tableau 1 : description des différents traitements aqueux menés sur les manuscrits.

eau eau eau eau bi bi1 min 5min 15 min 30 min 1 min 15 min

eau eau eau eau bi bi1 min 5min 15 min 30 min 1 min 15 min

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n’ont pas eu le temps de passer ensolution migrent dans le papier.L’utilisation d’une solution de bicarbo-nate de calcium ne nous a pas sembléréduire le risque de migration. Sur lesfigures 2 et 3, les différences obser-vées entre les échantillons traités avecde l’eau pure et ceux traités avec lebicarbonate de calcium sont tropfaibles pour être significatives.

Les encres ferrogalliques ne sont passolubles à l’alcool. Ce fait a été vérifiésur le lot B. La figure 4 montre qu’iln’y a aucune migration sur les échan-tillons immergés dans l’éthanol pur.Toutefois, le fait d’utiliser des mélangeseau/alcool ne permet pas de limiter lesrisques, bien au contraire. Davantagede migrations sont relevées avec lesmélanges eau/alcool qu’avec l’eaupure. Ce fait s’explique de la manièresuivante : l’ajout d’alcool favorise lapénétration de l’eau dans le papieret donc l’accès aux produits solubles.Mais il est fort probable que la pré-sence d’alcool limite l’extraction deces produits dans le solvant. Plutôtque de partir en solution, ces produitsmigrent donc dans le papier.

La figure 5 représente le nombre demigrations observées sur le lot B

lorsque les échantillons sont humidifiésde manière « douce » en employantdu Goretex®. Ce nombre est biensupérieur à celui que l’on obtientpour les traitements par immersion.Là encore, les produits solubilisés

par l’apport d’eau, ne pouvant par-tir en solution, migrent dans lepapier. Quant à l’action « fixante » de l’étha-nol, elle n’a pas été mise en éviden-ce. Sur les échantillons du lot B, letraitement des échantillons à l’alcoolpréalablement à l’humidification sousGoretex® n’a en rien limité les phé-nomènes de migrations latérales ettransversales.

Evaluation des tests prélimi-nairesLes tests de solubilité d’encre se sontavérés insuffisants pour prédire lesrisques de migration. Par exemple,sur les 53 manuscrits du lot B testés,8 ont montré des tests de solubiliténégatifs. Parmi ceux-ci, 6 ont donnélieu à des migrations flagrantes ousubtiles au cours d’une immersionpendant 5 minutes dans un mélangeeau/alcool contenant 66% d’eau. Lestests d’absorption du papier donnentquelques indications complémentairespermettant d’interpréter certainesmigrations. Ainsi, dans un traitementpar humidification (comme le traite-ment au Goretex® de la figure 5) lesmigrations transversales sont plusimportantes que les migrations laté-rales. Cette observation nous sembleliée au fait que le papier est générale-ment plus hydrophile au recto et auverso du tracé, que dans les zonesvierges. Le caractère hydrophile dupapier au niveau du tracé constitue à

notre avis un facteur de risque nonnégligeable. Ceci étant, en dépit de toutes cesremarques et malgré nos efforts, il nenous a pas été possible, en rappro-chant les tests préliminaires avec leseffets observés, de dégager une métho-de de diagnostic fiable des risquesencourus.

Conclusion et perspectivesIl ressort de ce travail que la quasi-totalité des tracés présente un risquede migration, qui ne peut être anti-cipé par les tests préliminaires. Cesmigrations, d’amplitudes variées, res-tent pour la plupart très subtiles. Ellessont favorisées par les paramètres quifacilitent la pénétration de l’eau dansle papier et par ceux qui limitent lepassage en solution des produitssolubilisés. Comme les modificationsvisuelles qu’elles entraînent sont géné-ralement peu perceptibles dans desconditions d’atelier et n’altèrent pas lalisibilité du manuscrit, ces migrationssont souvent tolérées. Cependant, ilest fort probable que, au niveau dutracé, une diffusion de fer ait lieu aucœur du papier, ce qui aurait desconséquences dramatiques à longterme. Il est envisagé de poursuivre cetravail en essayant de mesurer cettediffusion par des méthodes très sen-sibles comme l’analyse par faisceauxd’ions.Dans l’état actuel des choses, il noussemble important de prendre en

Figure 4 : Nombre d’échantillons du lot B sur lequel on observe une migration transversale de composés colorés.Ce nombre est représenté en fonction du traitement appliqué.

Figure 5 : Nombre d’échantillons du lot B sur lequel on observe une migration transversale ou latérale de composés colorés.Ce nombre est représenté en fonction du traitement appliqué.

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Actualitéscompte le risque de migration du ferdans les choix d’intervention sur lesmanuscrits. Dans le cas de traitementspar humidification, nous sommes entrain d’approfondir ce travail en explo-rant l’effet de méthodes d’humidifi-cation plus douces. Dans le cas detraitements par immersion, le risquede migration décroît avec le tempsd’immersion, mais d’autres effetsindésirables accompagnent alors letraitement. En particulier, la com-position chimique du manuscrit etla couleur du papier évoluent alors demanière significative. Ces effets ontété étudiés sur quatre manuscrits« types » et seront discutés dans uneprochaine communication.

1 L’identification de la nature ferrogalliquedes encres a été réalisée à l’aide du papierindicateur de présence de fer(II) commercialisépar la société Preservation Equipment Ltd(www.preservationequipment.com, Iron GallInk Test Paper)

2 S. Choi, M. Zinsmeister, IntroducingCalcium Phytate and Calcium Bicarbonate inthe treatment of Historically Significant 18th

Century American Iron Gall Ink Manuscripts,Communication, 2d Iron Gall Ink Meeting,24-27 janvier 2006, Newcastle.Cette communication rapporte le fait qu’environ 5 000 feuillets datant de la guerred’Indépendance (1775-1783) ont été immergésdans un bain d’éthanol, puis séchés, avant desubir un traitement aqueux par bain. Lesauteurs indiquent avoir remarqué que cettepratique limitait les risques de migration.

RemerciementsCe travail a été réalisé avec le soutien financierde la Bibliothèque nationale de France, qui a permis à Blandine Durocher, MarineLetouzey, et Julie Stordiau de réaliser lesexpérimentations nécessaires. Nous tenons à remercier également les restaurateurs et les ingénieurs de la Bibliothèque nationalede France, qui ont apporté leur expérience à ce projet : Véronique Belon, MadeleineBlouin, Myriam Eveno, Olivier Joly, AlainLefebvre, Dominique Saligny et Thi PhuongNguyen.

Véronique Rouchon,

coordonnatrice du projet.

Centre de Recherches

sur la Conservation des Collections.

Mél : [email protected]

Blandine Durocher,

restauratrice d'Arts Graphiques.

Mél: [email protected]

Marine Letouzey,

restauratrice d'Arts Graphiques.Mél : [email protected]

Julie Stordiau Pallot,

restauratrice d'Arts Graphiques.

Mél : [email protected]

à savoir

La rubrique conservation

du site internet de

la Bibliothèque a été améliorée :

sous-rubriques enrichies

et consultation plus ergonomique ;

adresse à redécouvrir

bnf.fr > Professionnels > Conservation

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Le développement des micro-orga-nismes sur les ouvrages entraîne unedétérioration des matériaux qui lesconstituent comme la cellulose et lecollagène. En conséquence, lors d’uneinfestation, il est impératif de réagirle plus vite possible en préconisantun traitement des collections maisaussi en agissant sur les causes ayantfavorisé le développement de cesmicro-organismes. Selon les pays, lestechniques recommandées sont dif-férentes, par exemple en Francel’usage de l’oxyde d’éthylène estautorisé alors qu’il est interdit danscertains pays qui privilégient destechniques alternatives tel le dépous-siérage des surfaces moisies. Le présent article fera état d’une étuderéalisée sur un support organique : lepapier est contaminé puis dépoussiéréaprès une période de séchage plus oumoins longue, 3 jours à 6 mois. Afin desuivre l’évolution de la contamination,les coupons dépoussiérés sont mis enculture ce qui permet de juger de l’ef-ficacité du dépoussiérage. Ce procédéde décontamination manuel est compa-ré à un traitement chimique à l’oxyded’éthylène suivi d’un dépoussiérage.

Protocole expérimentalSélection des matériaux

Pour cette étude, il a été choisi detravailler sur le support papier. Afinde vérifier si l’ancienneté du matériela une incidence sur le dépoussiérage,il a été décidé d’effectuer cette étudesur des matériaux neufs et anciens.Ainsi ont été utilisés un papier neuf(le papier Whatman) et un papieren fibres de coton prélevé sur unouvrage de 1950. Tous les tests ont été réalisés enparallèle avec deux espèces de moi-sissures différentes qui sont Penicilliumchrysogenum et Aspergillus niger.Ces 2 espèces ont été choisies pourleur fréquence dans la contaminationdes livres.

Méthodologie.Préparation des coupons : Des lots decoupons d’une dimension de 3 cm x3 cm ont été préparés dans chaquematériel. Afin de travailler sur deséchantillons stériles tous les couponsont été désinfectés à l’oxyde d’éthylè-ne, technique qui est la moins délétèrepour les matériaux. Cette désinfectiona été réalisée dans un autoclave, encontact pendant 7h30 avec l’oxyded’éthylène à une concentration de 650

mg/l.

Contamination des surfaces : Tousces coupons ont été contaminés soitavec une solution de spores de Penicil-liulm chrysogenum à 100 spores/ ml,soit avec la solution de spores d’Asper-gillus niger à 100 spores/ml. Afin defavoriser la germination des spores, lesdisques ont été disposés dans des boîtesde Petri contenant du MEA (MaltExtract Agar) et mis à incuber pendant4 jours dans une étuve régulée à 25°C.Dans ces conditions, les moisissures sesont développées ; l’appareil végétatif,qui permet leur croissance et leur déve-loppement, est visible sur les supports.Passé ce délai, chaque échantillon a étéretiré de la boîte de Petri puis remisdans une boîte de Petri vide, referméeuniquement par son couvercle et dis-posée dans une salle à 20°C et 50% HR,afin de procéder au séchage naturel.

Dépoussiérage : Les coupons moisisont ensuite été dépoussiérés après unepériode de séchage différente, 3 jours,1 mois, 2, 3 et 6 mois. Ce dépoussiéra-ge a été effectué à l’aide d’un aspirateurà filtre absolu de norme HEPA (Hightefficiency particulate air Filter) demarque Nilfisk et la technique dedépoussiérage réalisée selon lesrecommandations des restaurateurs.L’efficacité du dépoussiérage est déter-minée en comparant visuellement lacontamination initiale à la deuxièmeremise en culture des échantillonssuite au traitement. L’ampleur de cettecontamination est évaluée grâce à uneéchelle de mesure établie :- pas de germination 0- nombre d’Unité Formant Colonie

(UFC) compris entre 1 et 10 1- nombre d’UFC

compris entre 11 et 20 2- surface entièrement couverte

de moisissures 3

Afin de pouvoir comparer ce procédéavec un traitement de désinfection,pour chaque lot un échantillon estdésinfecté à l’oxyde d’éthylène puisdépoussiéré ( cf. tableau 1)Par ailleurs, pour chaque lot dépous-siéré des témoins sont utilisés afin deréaliser deux types de photos : desphotos numériques et des photos aumicroscope électronique à balayage

Informations techniques■ Validation du dépoussiérage des papiers moisis Tony Basset, Laure Simeone (BnF, laboratoire)

Aprés séchage

3 jours 1 mois 2 mois 4 mois 6 mois

dép OE dép OE dép OE dép OE dép OE

Remise en culture

support

échantillon

neuf

échantillon

ancien

contamination

A.niger

P.chrysogenum

A.niger

P.chrysogenum

Dép: dépoussierage OE: oxyde d’éthylène

Tableau 1 : récapitulatif de la méthodologie

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Informations techniques(MEB) ce qui permet de voir l’état dessurfaces avant et après traitement.

Résultats :Résultat du dépoussiérage

D’un point de vue pratique ledépoussiérage n’est pas aisé sur desmoisissures en développement car lecorps de la moisissure est encore pré-sent sur les supports. Ce mycéliumconstitué d’hyphe ramifié contiententre ses parois des substances liquidesqui sont libérées par écrasement lorsdu dépoussiérage. Elles se propagentalors, collant les spores sur les sur-faces ce qui freine fortement leuraspiration. Ce problème diminue avecla durée de séchage, ainsi après 1 moisminimum, le dépoussiérage commen-ce à être plus facile et au-delà de 4mois il est beaucoup plus aisé, car lemycélium a disparu suite à l’assè-chement des spores.

D’un point de vue esthétique, ledépoussiérage sur des moisissuresfraîches tache tous les supports (cli-ché 2), notamment le papier et letextile, en raison de l’écrasement deshyphes sur le support libérant ainsiun liquide coloré. Au contraire, plusle séchage est long et moins les sur-faces sont tachées. Par ailleurs, ledépoussiérage des supports moisispar Aspergillus niger tache beaucoupplus que celui de Penicillium chry-sogenum, cette différence est due auxpigments que produit cette espècede moisissure.

Résultat des prises de vues

Ainsi, dans la première série de pho-tos numériques, les moisissures endéveloppement apparaissent filamen-teuses, duveteuses, de plus elles sonthumides au toucher (photo 1). Quantaux moisissures sèches, plus la duréede leur séchage est longue et pluselles apparaissent granuleuses. L’utilisation du microscope électro-nique à balayage nous permet deconstater que les surfaces des échan-tillons témoins (photos 3-4) sontpropres. En revanche, sur les surfaces

Photo 1 : Photographie numérique de surfaces moisies.A : Papier ancien témoin ; B : papier anciencontaminé J+7 ; C : papier ancien dépoussiéréJ+1 mois ; D : papier Whatman dépoussiéréJ+2 mois et remis en culture : E PapierWhatman dépoussiéré J+4 mois et remis en culture

Photo 2 : Papier whatman contaminé et dépoussiéré

Photo 3 : Surface du papier Whatman témoin

Photo 4 : Surface du papier ancien témoin

Photo 5 : Support papier contaminé par Aspergillusniger

Photo 6 : Surface dépoussiérée après 3 jours de séchage

Photo 7 : Surface dépoussiérée après 1 mois de séchage

Photo 8 : Surface dépoussiérée après 4 mois de séchage

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Informations techniques

contribue à un accroissement de lacontamination par l’étalement desspores viables à la surface des échan-tillons

Interprétations - discussionsLes résultats obtenus nous permet-tent d’affirmer que le dépoussiérageaugmente la contamination quand ilest réalisé notamment sur des moisis-sures en développement. Ceci s’ex-plique par l’humidité contenue dansle mycélium des moisissures qui per-met aux spores d’adhérer aux surfaceset de ne pas être aspirées. De plus, les têtes conidiennes très fragiles dis-persent très facilement les spores aumoindre choc, frottement ou courantd’air. Il se crée ainsi une couche despores viables sur toute la surface dessupports comme le montrent les pho-tographies au MEB. Ces spores viablessont en dormance et sont capables degermer si les conditions environne-mentales, l’humidité relative notam-ment, le permettent. La viabilité deces spores reste identique quelle quesoit la durée de séchage si aucun trai-tement de désinfection n’est réalisé. Ainsi, le dépoussiérage des supportsmoisis ne peut être réalisé sans uneexpertise préalable permettant devérifier, par des analyses microbiolo-giques, la viabilité des spores de moi-sissures et de préconiser le traitementcuratif adéquat.

dépoussiérées neuves ou anciennes,une couche de spores se crée à la sur-face des papiers (clichés 5-8). Cettecouche est composée de têtes coni-diennes écrasées (cliché 6) et de spores.De plus, la composition de cette couchevarie selon le délai de séchage. En effet,pour un séchage court elle est com-posée essentiellement de têtes coni-diennes écrasées et pour des séchagesplus longs, au- delà de 1 mois, elle estcomposée de spores agglomérées(cliché 8).

Résultats microbiologiques Nous avons constaté une très netteaugmentation de la contamination etun envahissement très rapide des sur-faces quelle que soit la souche et quellesque soient la durée de séchage et lanature du support, neuf ou ancien(tableau 2). Par ailleurs, nous n’avonspas noté de différences sensibles entrel’efficacité du dépoussiérage des sur-faces neuves et anciennes ni de dif-férence entre les souches. Les résultats de la remise en culturedes échantillons après un traitementà l’oxyde d’éthylène sont négatifs,aucune moisissure ne s’est développéemalgré la présence de spores à la sur-face ce qui valide le traitement dedésinfection à l’oxyde d’éthylène.Ainsi, un simple dépoussiérage dessurfaces moisies ne permet pas deles décontaminer, au contraire il

dep OE dep OE dep OE dep OE dep OE

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Après séchage

3 jours 1 mois 2 mois 4 mois 6 mois

Suppo

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Souch

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tamina

tion

origi

ne

PapierWhatman

Papierancien

A niger

P.chryso-genum

A niger

P.chryso-genum

Dep= dépoussierage OE= Oxyde d’éthylène

Tableau 2 : résultats microbiologiques de la mise en culture des échantillons dépoussiérés

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Informations techniques

Les colles utilisées par les restaura-teurs pour leurs travaux sont souventrapidement contaminées par des moi-sissures. L’objet de cette étude est decomparer 4 colles d’amidon de blé enpoudre. Pour cela nous avons réalisédifférentes analyses afin de définir laou les origines des contaminants. Lesrésultats de cette étude serviront àdéfinir au mieux un protocole de pré-paration afin de limiter l’apport decontaminants sur les œuvres restaurées.

Les bilans microbiologiques des colles et des eaux:

Protocole expérimental

Cette étape consiste à révéler la ou lesorigines de la contamination fongique,pour cela nous avons analysé les collesà différents stades de leur fabrication.Ainsi, nous avons analysé les collesdéshydratées, les colles hydratées, etles colles hydratées et tamisées. Toutessont préparées à partir de poudre selonle protocole utilisé par les restaura-teurs: la concentration (1 volume depoudre pour 3 volumes d’eau), latempérature (70°C environ) et le tempsde chauffage (10 min) ont été respec-tés. L’équivalent de 1g de chaque colledéshydratée est ensemencé sur 3 typesde milieu de culture : un milieu géné-raliste MEA (Malt Extract Agar) etdeux milieux sélectifs, DRBC (Dich-loran Rose Bengale Chloramphenicol)et DG18 (Dichloran Glycol). Ces ana-lyses sont réalisées 4 fois pour chaquecolle et pour tous les stades de pré-paration. Après 3 jours d’incubationà 25 °C, le dénombrement des coloniesest réalisé.

Résultats des bilans microbiologiques

des colles

Parallèlement, nous avons comparédans l’étude l’influence de l’eau osmo-sée et celle de l’eau courante. Pour cela,nous avons filtré 50 ml de chaque eauà travers une membrane que nousavons déposée sur différents milieux

de culture. Après trois jours d’incu-bation le nombre de colonies déve-loppées est comptéInterprétation : Ces résultats nouspermettent de constater que toutes lescolles déshydratées sont contaminéeset que cette contamination originelleest très différente d’une colle à l’autre.Ainsi, la colle la moins contaminée estla colle Cap blé et la plus contaminéeest la colle Shoufu (amidon blé japo-nais). Par la suite nous constatons que l’hy-dratation des colles diminue très net-tement le nombre de contaminantstout en gardant la variabilité d’une colleà l’autre. De plus, nous constatons laprésence de nouveaux contaminants :des bactéries dans ces colles prépa-rées dont le nombre augmente avec letamisage. Ces contaminants résultentsoit d’une contamination humaine soitd’une contamination par le matérielet par l’eau.

Identification des moisissures

Les différentes moisissures dévelop-pées lors de ces analyses ont fait l’objetd’une identification au microscopeoptique sur des critères macrosco-piques et microscopiques. Ainsi, lessouches identifiées en majorité sontdes Aspergillus sp et notammentAspergillus niger et versicolor, desPenicillium comme Penicillium chry-sogenum et restrictus. Nous avonsaussi noté la présence de Chaetomiumglobosum, et de Cladosporium sp etd’Epicoccum sp. Toute cette florefongique mise en évidence correspondà celle qui se développe sur les céréalesavant la récolte. La flore dite deschamps se retrouve donc après mou-ture des grains de blé dans les ami-dons déshydratés. Or, nous notons quela majorité des souches identifiéessont cellulolytiques : ces moisissurestrouvent si elles se développent sur lepapier un substrat favorable à leurcroissance.

■ Analyse microbiologique de quatre colles d’amidon de bléTony Basset, Stéphane Mareynat (BnF), Stéphanie Rock (C2RMF)

Cap blé

Amidon blé A/C

Sennelier

Amidon blé japonais

UFC/g

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Informations techniques

Bilan microbiologique des eaux

Interprétation : Les résultats mettenten évidence deux types de contami-nation pour chaque type d’eau dansdes proportions non similaires. Ainsi,l’eau courante comporte des moisis-sures et des bactéries en proportionbien supérieure à l’eau osmosée. Or sil’eau osmosée est utilisée pour la pré-paration de la colle, l’eau courante,elle, est utilisée pour le nettoyage dumatériel (casserole, tamis etc). Ainsi, lesbactéries présentes après l’hydratationdes colles proviennent probablementde la contamination des eaux.

ConclusionÀ la lumière de ces résultats, nouspouvons conclure que toutes les collesdéshydratées sont contaminées ; àcette contamination originelle s’ajouteune contamination secondaire bacté-rienne issue de l’eau et du matérielcontaminés utilisés lors de la prépa-ration. De plus, nous pouvons affirmerque la méthode de préparation a uneinfluence sur la contamination biolo-gique des colles préparées, notammentle chauffage qui permet de réduire lacontamination fongique ainsi quel’utilisation d’eau osmosée et de maté-riel propre qui permettent de limiterl’apport de contaminants. Ainsi, faceau risque d’une contamination fongiquedue à des moisissures cellulolytiques,les colles doivent être préparées

quotidiennement en petite quantité etle séchage des supports encollés doitêtre réalisé dans de bonnes conditionsafin de limiter la germination desspores de moisissures.

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■ Congrès international de l’FLA 2007 : le satellite meeting on Mould, integratedpest management and dust in collections : 15-16 août 2007, Durban Philippe Vallas (BnF/ département de la Conservation)

Le satellite meeting organisé à Durbanles 15 et 16 août, en préliminaire aucongrès international de l’IFLA, parJohann Maree, conservateur à labibliothèque universitaire de CapeTown et membre associé de la sectionPréservation et conservation, abordaitdes domaines dans lesquels la BnFest particulièrement active grâce aulaboratoire du DSC, et Johann m’avaitproposé d’y effectuer une interven-tion. J’ai accepté d’autant plus volon-tiers que le programme rassemblaittrois intervenants très connus dansces spécialités : Helen Lloyd (NationalTrust, Royaume-Uni), David Pinninger(un fameux entomologiste britan-nique) et Diane Vogt-O’Connor (res-ponsable de la conservation à laLibrary of Congress).

Le colloque a rassemblé près de 60

personnes, provenant en majorité desbibliothèques, archives et muséesd’Afrique du Sud. Plusieurs membresde la section Préservation et conser-vation y assistaient, dont la Présidenteen titre Nancy Gwinn et son suc-cesseur désigné Per Cullhed, ainsique Christiane Baryla du programmePAC.Les 3 ateliers successifs ont été d’untrès bon niveau scientifique, et for-mateurs même pour des spécialistes : • Helen Lloyd, qui traitait la problé-matique de la poussière au travers desactivités et de la longue expériencedu National Trust (fondation britan-nique qui grâce à des dons et à desmilliers de volontaires formés entre-tient des centaines de demeures his-toriques, musées et bibliothèquesprivées du Royaume-Uni), a produitun exposé particulièrement original etintéressant sur les sources et la distri-bution de la poussière dans les locauxrecevant des visiteurs, sur la percep-tion qu’en ont ceux-ci, sur le phéno-mène de cémentation qui la fait colleraux objets, sur les techniques qui

permettent de mesurer l’empoussiè-rement, et enfin sur les politiques dedépoussiérage possibles et leurs impli-cations économiques. Même si lesexemples étaient généralement prisdans des musées ou demeures histo-riques, de nombreux conseils pratiquespouvaient s’appliquer aux biblio-thèques (pare-poussière sur les rayon-nages notamment).

• David Pinninger a développé unexposé classique mais très complet surles différentes espèces d’insectes sus-ceptibles d’endommager les collec-tions, et sur leurs caractéristiquescommunes qui permettent d’élaborerune stratégie pour éviter leur appa-rition ou les éliminer. Il l’a complétépar des exercices pratiques très for-mateurs d’identification des espèces àpartir des dommages causés sur deséchantillons de bois, textile ou papier.•Diane Vogt-O’Connor, qui traitait laquestion des moisissures, a réaliséune intervention très détaillée et per-cutante, relevée d’une bonne dosed’humour. Comme chez Pinninger,on y relevait logiquement l’impor-tance fondamentale à accorder à laprévention, basée dans les deux cassur le contrôle thermohygrométrique,un nettoyage soigneux des documentset des locaux, et l’entretien des bâti-ments. D’autres traits étaient plustypiquement anglo-saxons, commeune très grande prudence vis-à-vis desinterventions curatives utilisant desproduits chimiques, la primauté mar-quée donnée à la santé et au bien-êtredes équipes, et le souci constant dudiscours extérieur à tenir au public etaux autorités de tutelle.

Les trois exposés finaux étaient decourts témoignages de problèmesd’infestation rencontrés par diversétablissements et des politiques menéespour y faire face. C’est dans ce cadreque j’ai pu présenter en anglais, en 30

mn environ, la situation actuelle à laBnF en matière d’empoussièrementet d’infestations, et les actions menéespar le département de la Conservationet son laboratoire dans ces domaines.J’ai pu mesurer à cette occasion l’in-compréhension et l’opposition tradi-tionnelles des anglo-saxons à l’usagede l’oxyde d’éthylène qui persiste enFrance.

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■ Mission à la BNU du Kosovo du 24 au 27 avril 2007Jean-Yves Sarazin (BnF/département de la Conservation, service restauration)

ContexteEn juillet 2006, M. Sali Bashota,directeur de la BNU du Kosovo, aeffectué une visite de deux jours à laBibliothèque nationale de France, aucours de laquelle il a pu durant unematinée découvrir et comprendre lefonctionnement des services de conser-vation et de restauration notammentà Richelieu. Dans une lettre adresséeà la directrice générale de la BnF, ildemandait qu’un responsable desquestions de conservation et de res-tauration vînt à Prishtina afin de réa-liser une expertise des besoins.

ParcoursPendant deux jours et demi, j’ai pueffectuer cette mission avec l’aideprécieuse de M. Rama Vata, profes-seur de chimie et interprète français/albanais. La journée du mercredi 25

avril a été consacrée à différentesvisites : services et installations de laBibliothèque nationale et universitairedu Kosovo (environ 100 employés) ;archives nationales du Kosovo et ate-lier de restauration ; musée de Prishtinaet atelier de restauration des céra-miques et du bois. La journée dujeudi 26 avril a été partagée en deuxparties : le matin, j’ai été invité à don-ner une conférence de deux heures etdemie sur les enjeux d’une politiqueglobale de conservation dans un éta-blissement patrimonial ; l’après-midi,j’ai analysé les traitements effectuéspar les deux restauratrices du dépar-tement des collections spéciales. Pourla matinée du vendredi 27 avril, M.Bashota a organisé une réunion res-treinte avec le responsable des affairesfinancières qui m’a permis de faireun premier bilan de mes observations.

SituationLa situation sanitaire est stable : aucundégât des eaux, aucun choc thermique,climatisation des magasins situés ensous-sol ; en revanche, absence de

mesure de l’atmosphère. Les maga-sins sont saturés, mais on ne remarqueaucun encombrement dans les travéesdes épis métalliques. Peu de cher-cheurs consultent les collectionsanciennes ou spéciales (manuscritsarabes, cartes et plans, photographies)qui ne sont que très rarement com-muniquées, a contrario les collectionsde livres et de journaux modernesdes XIXe et XXe siècles forment lesocle des communications aux étu-diants. Le personnel de magasinage etl’encadrement - constitué d’univer-sitaires sans formation bibliothéco-nomique initiale - n’ont pas ou trèspeu de connaissances sur les questionsde conservation préventive et de res-tauration. Aucune opération de dépous-siérage, de conditionnement ou derécolement n’a été entreprise. À l’heu-re actuelle, ces activités ne sont pasnon plus réalisables du fait de l’absen-ce de budget, mais aussi de person-nels et de prestataires qualifiés. Ce sontdes sujets neufs - trois ans à peine derecul selon le directeur - et les pro-fessionnels sont en attente de pro-positions et fort attentifs aux idéesdéveloppées en Europe occidentale.Pour mémoire, la province du Kosovoa un budget contrôlé par les NationsUnies de 720 millions d’euros pourdeux millions d’habitants ; un pro-fesseur d’université, doctorant, a unsalaire mensuel de 500 euros, un res-taurateur de 180 euros, un magasinierde 100 euros.

ConférenceMa conférence s’est tenue devantune soixantaine de personnes, pro-fessionnels des bibliothèques et desarchives de la province, elle a donnélieu à deux articles dans la pressekosovare respectivement dans IliriaPost et Zëri. Les points suivants ont été abordés :1. les actions de prévention, dans lessalles de lecture et dans les magasins ;

2. la conservation préventive : dépous-siérage, mesures de l’atmosphère (pré-sentation d’un thermo-hygromètre) etconditionnement des collections avecune démonstration des types de boîteset de pochettes en usage à la BnF3. le recensement des documentsdégradés pour établir l’état sanitaire ; 4. la restauration: quand? comment?pourquoi ? avec un extrait du diapo-rama 2006 réalisé à partir des docu-ments traités par le service de larestauration Richelieu, projeté surgrand écran.Durant deux nuits entières, un ther-mo-hygromètre a été disposé parséquence de douze heures sur deuxniveaux de magasins installés ensous-sol et climatisés. Rappelons-le,aucun système ne régule l’atmo-sphère. Les données relevées toutesles cinq minutes ont été imprimées etcommuniquées au directeur de laBNUK.

Et après, poursuite de la coopérationM. Bashota souhaite que soit miseen place une coopération internatio-nale entre la France et le Kosovo parl’intermédiaire d’organismes de déve-loppement. Comment envisager cette coopérationinternationale ? Sont à envisager : - des formations, soit sur place, soità Paris ; - des propositions de matériels : ilfaudrait convaincre les dirigeants desétablissements français de donnercertains matériels peu sophistiqués,par exemple pour la restauration(presses métalliques, appareils deprises de vue en argentique). Car,dans ce domaine, nul n’est besoin debeaucoup de matériel, la formationaux gestes étant primordiale ;- Une autre proposition serait demettre en place un processus de tra-duction des meilleurs textes sur lessujets que nous avons aborder

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ensemble : textes sur les dégrada-tions biologiques, sur les processusde restauration de conditionnement,ou encore d’établir un lexique determes spécialisés en français, anglaiset albanais.

Deux sortes de formation ont pu setenir cette année. Bernard Gallois,restaurateur du centre de Sablé s’estrendu en juin au Kosovo, afin d’ap-porter un sérieux complément auxquatre restauratrices (deux de la BNUK

et deux des archives nationales), quipossèdent déjà une base : réparationsau papier japonais, couture simple,comblement de lacunes, doublage àchaud, connaissance sur la désinfec-tion et la désacidification. Deux jour-nées et demie ont été consacrées à laréalisation de petites réparations surcuir ou sur papier. La bibliothèquene possède ni texte, ni reliure surparchemin.Enfin, Mme Bedrije Mekolli, restau-ratrice, a effectué un stage de trois moisde septembre à novembre, pour untiers dans les ateliers de Tolbiac, pourun tiers dans ceux de Richelieu, etencore en dernière partie dans l’atelierdes grands formats du départementdes cartes et plans pour aborder laquestion de l’entoilage sur fond tendu.La direction de la BNUK a mobilisédes moyens financiers pour sa réali-sation, soit environ 10 000 euros. Cestage a permis en priorité d’explorerles techniques de restauration et dereliure des manuscrits orientaux,seuls détenus en grand nombre à laBNUK, et de familiariser la restaura-trice aux questions de traitementschimiques. Il n’a pas été possible deréaliser un lexique en trois langues(français, anglais, albanais) à partirde celui qui est en usage dans le ser-vice et qui a été utilisé avec les sta-giaires irakiens durant le premiersemestre 2006.

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compte-rendu de colloque■ Compte-rendu du séminaire de mycologie prévisionnelle, 24 avril 2007, BnFTony Basset, (BnF, laboratoire)

Ce séminaire, issu de la collaborationentre Malala Rakotonirainy, micro-biologiste au CRCC, et Tony Basset,microbiologiste du laboratoire de laBibliothèque nationale de France, estla synthèse scientifique de l’avancéedes recherches sur le thème descontaminations fongiques dans ledomaine patrimonial.

Il a été conçu et articulé autour detrois interventions déterminantes :• Gestion du risque de contaminationfongique des documents graphiques,la prévention et ses limites, parBrigitte Leclerc et Caroline Laffontdu laboratoire de la BnF• la contamination fongique dans lesmonuments historiques, par GenevièveOrial du Laboratoire de recherchedes monuments historiques • la mycologie prévisionnelle, parPhilippe Dantigny du Laboratoire degénie des procédés microbiologiqueset alimentaires.

I/Gestion du risque de conta-mination fongique, la préventionet ses limites (Brigitte Leclerc,Caroline Laffont, BnF)

Contexte historique

La mission de la Bibliothèque nationa-le de France est de collecter toutes lespublications françaises, de les faireconnaître, de les valoriser et de lesconserver pour les générations futures. Ces documents graphiques sont parti-culièrement sensibles aux dégradationsfongiques car ils sont hygroscopiqueset sont composés de matériaux orga-niques qui peuvent être utilisés par lesmoisissures comme source nutritive.Sur ce genre de support, le dévelop-pement fongique est ainsi favorisé etles conséquences en sont très graves :-dégradation physique pouvant allerjusqu’à la perte irrémédiable de toutou partie des informations.- altérations inesthétiques.

Ainsi, tant en raison du volume impor-tant de ses collections que de leurrichesse, la Bibliothèque nationale deFrance a été amenée à mettre enplace une politique préventive, prenanten compte la globalité des collections,ainsi que des traitements de masseadaptés. Parallèlement, dans les années 80, ladéontologie de la conservation desœuvres patrimoniales a évolué dansdeux directions : d’une part vers uneréduction des traitements chimiquessystématiques, qui pouvaient avoiréventuellement des effets néfastes surles matériaux, et d’autre part vers unepolitique de restauration des oeuvresla moins interventionniste possible.

Aussi, au début des années 80, face àcette problématique et devant l’aug-mentation des contaminations micro-biologiques, la Bnf s’est-elle orientéevers une politique préventive et nonplus exclusivement curative. La création du laboratoire de recherches’est donc inscrite dans une démarche« qualité », elle même intégrée à lapolitique de conservation préventive.

Gestion du risque

Afin d’appréhender au mieux le pro-blème des contaminations fongiques, lelaboratoire a mis en place un systèmed’évaluation et de contrôle à multiplesparamètres (collections, bâtiments,environnement climatique, micro-biologique), permettant de maîtriserle risque fongique en élaborant desprescriptions ainsi que des procé-dures d’entretien.

Une bonne évaluation du risque estfondée sur 4 paramètres : • L’amélioration des connaissances descollections conservées dans les locaux(documents écrits et graphiques,estampes, costumes, etc.), afin d’enmaîtriser toutes les caractéristiqueset d’y adapter les conditions deconservation.

• L’approfondissement des connais-sances du niveau général de la conta-mination, par la mise en place d’unesurveillance microbiologique des col-lections, couplée à une surveillancemicrobiologique des surfaces et de l’air.Ces contrôles réguliers permettent demettre en évidence rapidement toutchangement dans ce domaine . •Une meilleure appréhension de l’en-vironnement des collections par la miseen place d’une surveillance climatiquedes magasins, afin de déceler tout inci-dent climatique et de pouvoir interve-nir le plus tôt possible.• La fiabilité de la connaissance del’état du bâtiment est primordialedans l’évaluation du risque. Il est eneffet nécessaire de connaître les zonesà risques pouvant exercer une actionnéfaste à la bonne conservation descollections, comme par exemple, lepassage de canalisations, de siphons,le cheminement des chéneaux d’eaupluviale, la localisation des équipementstechniques (CTA, humidificateur),les fenêtres, les portes, les zones detravaux…

Cette évaluation fiabilise la mise enplace de procédures permettant demaîtriser les risques. Ainsi le laboratoire peut intervenircomme conseiller dans le choix desmatériaux, par exemple : les revête-ments de surface qui ne doivent pasgénérer de poussière comme le bétonou retenir les poussières comme lesmoquettes… On conseillera plutôtdes sols avec revêtement plastiquefacilement nettoyable.Le laboratoire pourra intervenir aussiquant au choix des équipementstechniques: les points de consigne desCTA, le choix des filtres, des méthodesde nettoyage des filtres et des gaines,etc... Le laboratoire participe égale-ment à l’élaboration des procéduresde nettoyage des locaux et des col-lections, lors de l’entrée de certains

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compte-rendu de colloquefonds (dons, legs), qui feront l’objetd’une mise en quarantaine et d’uncontrôle sanitaire systématique afind’éviter toute contamination.La connaissance des conditions clima-tiques requises permet au laboratoired’intervenir très rapidement en cas defluctuation environnementale. De même, le suivi microbiologique descollections et de l’air des magasins per-met d’intervenir avant que le seuild’alerte (25 UFC/m3) ne soit atteint.

Évolution

Cette gestion du risque et la mise enplace de la politique de conservationpréventive ont permis, au fil desannées, de diminuer sensiblement lenombre d’infestations et surtoutl’ampleur des contaminations.Cependant, il existe toujours des casoù, malgré la prévention et le contrôleclimatique, des contaminations sontà déplorer. De même, le laboratoire de la BnF nes’explique pas la différence de vulné-rabilité de certains matériaux vis-à-vis des moisissures selon les régions…Ainsi, il ne peut que constater quecertaines régions comme la Guyane(où l’humidité relative dépasse par-fois 80%), ne semblent pas sujettes àdes taux de contamination alarmants,alors qu’il a dû constater ailleurs descas d’infestations fortes, malgré desconditions climatiques conformesaux normes (HR=55%).

C’est pourquoi une meilleureconnaissance des facteurs déclenchantla germination des spores, et de leursinteractions sera nécessaire pour pro-gresser dans l’anticipation des déve-loppements fongiques. De même,mieux connaître les influences despropriétés physico-chimiques desmatériaux, des stress climatiques surla cinétique de germination des spores,permettra de mettre au point desindicateurs précis quant à la germi-nation des spores et au développementdes moisissures.

La contamination fongiquedans les monuments historiques(Geneviève Orial, Laboratoire de

Recherche des Monuments Historiques)

Contexte

Le laboratoire de microbiologie duLRMH a une approche différente. Eneffet, la difficulté du laboratoire duLRMH est de :• travailler sur un grand nombre demonuments historiques, éclatés surtout le territoire français, • gérer des micro-organismes trèsnombreux, tels que les algues, les bac-téries, les lichens, les moisissures, etc. • être confronté à une multitude desupports susceptibles d’être conta-minés.

Ainsi, les recommandations d’usage,comme le contrôle climatique, lecontrôle du taux d’empoussièrement,la mise en place d’une approche pré-ventive, ne peuvent être généraliséesà tous ces monuments. Dès lors, le Laboratoire intervient dansla majorité des cas pour identifier leou les contaminants et évaluer l’am-pleur de la contamination afin de pré-coniser un traitement curatif adéquat. Ce traitement curatif est selon le caset le degré de la contamination :• un dépoussiérage mécanique dessurfaces afin d’enlever les moisissuresen développement et de stopper leurprolifération•un traitement curatif chimique de l’air,couplé à un traitement des surfaces.

Gestion du risque

Il existe deux types de contamination :• la contamination accidentelle (uneinondation due à la maîtrise d’un incen-die, à des modifications apportées parl’homme dans le bâtiment comme unnouvel aménagement des surfaces, lamise en place du chauffage, etc.). • la contamination latente (générale-ment dans le cas d’un édifice confiné,d’un empoussièrement élevé, etc.).

Trois exemples viennent illustrer cespropos :•La contamination du Parlement deRennes : Pour éteindre un incendie déclarédans cet édifice, les pompiers ont uti-

lisé des tonnes d’eau tirées de laVilaine. La quantité et la qualité del’eau utilisée, couplées à une mauvai-se coordination des équipes techniques,ont contribué à un développementmicrobiologique généralisé en 8 jours.Un traitement long et coûteux a per-mis d’éradiquer cette prolifération.Pour cela plusieurs types de traitementont été mis en place : traitement desboiseries, de l’atmosphère et des sur-faces, soit par application directe deproduit désinfectant soit par ther-monébulisation.

• La contamination du musée de ladentelle de Calais : Après le départ à la retraite du res-ponsable technique, la maintenancedes déshumidificateurs a été arrêtée.De ce fait, en quelques mois des moi-sissures se sont développées sur l’en-semble des collections.Là encore, des traitements longs ontpermis d’éradiquer cette contamination.

• La contamination de la grotte deLascaux : Cette grotte après sa découverte a faitl’objet de visites intensives de la partdu public. Dès lors, le fragile équilibrede cet écosystème a été perturbé pardes apports de contaminants, de vapeurd’eau, de lumière, qui ont favorisé ledéveloppement de micro-organismessur les parois. La grotte fut alors fermée au publicen 1966, afin de permettre les traite-ments curatifs nécessaires et de pré-server ce site. Des traitements curatifs au formal-déhyde couplés à une régulation desconditions climatiques ont permisd’éradiquer la contamination. Or, 40 ans après, le changement desappareils de régulation des conditionsclimatiques a perturbé encore une foisl’équilibre du site conduisant cette foisà un développement microbiologiquesur les parois. Cette contamination est toujours encours de traitement.

Évolution

Ces différents exemples montrent

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compte-rendu de colloquebien l’ampleur des difficultés que doitaffronter l’équipe du LRMH, afin deprotéger les monuments des méfaitsdes microorganismes. Leur interven-tion s’inscrit, par la force des choses,dans une approche plus curative quepréventive.Cependant, afin d’intervenir le plusen amont possible, le LRMH a mis aupoint un système de « nez renifleur »capable de détecter certaines molé-cules émises par les moisissures(COVM : composés organiques vola-tiles microbiens), appareil qui per-mettra de détecter précocement leszones contaminées et donc de réagir leplus rapidement possible afin d’éviterune contamination généralisée.

La mycologie prévisionnelle (Philippe Dantigny, laboratoire degénie des procédés microbiologiqueset alimentaires)

État des connaissances

La mycologie prévisionnelle étudiel’influence des facteurs de l’environ-nement sur la cinétique de dévelop-pement des moisissures en tenantcompte de leurs spécificités. Ces étudesutilisent des outils mathématiques éta-blis pour la microbiologie prévision-nelle développée pour les bactéries.Malgré la complexité des phénomènesbiologiques, ils peuvent être modéliséspar des lois simples.

Afin d’établir de tels modèles, il fautprendre en compte les spécificités desmoisissures. Par exemple, elles se pro-pagent par le biais de spores, petitessphères déshydratées, légères, quisont produites en grande quantitépar les moisissures. Ces spores sontvéhiculées par l’air et elles se sédi-mentent sur tous les supports. Dansdes conditions favorables, les sporesgerment et se développent sur le sup-port contaminé en le dégradant. Lacroissance des moisissures implique lagermination et l’extension des hyphesformant finalement le mycéliumc’est-à-dire le corps de la moisissure.Nous pouvons considérer que la ger-mination est le stade crucial qu’il fautabsolument éviter, les spores sortentde l’état végétatif, de dormance pouravoir une activité biologique. Or, quelssont les facteurs qui influencent la ger-mination ? Malheureusement, peu d’étudesrépondent à cette question, peu detravaux ont été réalisées sur la ciné-tique de germination des spores ousur l’influence des paramètres envi-ronnementaux, par exemple la tem-pérature, l’humidité relative, le PH, etc.La mycologie prévisionnelle, sciencenouvelle, travaille sur cet objectifnotamment pour le secteur del’agroalimentaire.

Les facteurs influençant

le développement fongique

Il a pu être établi que selon les condi-tions environnementales la croissancedes moisissures est plus ou moinsrapide. Le taux de croissance le plusélevé est obtenu quand tous les fac-teurs de l’environnement sont à leurniveau le plus favorable.Or, il y a beaucoup de facteurs quipeuvent limiter le développementfongique: par exemple le support quipeut contenir des inhibiteurs, les fac-teurs internes aux supports comme lepH et les facteurs externes commel’activité de l’eau, la température. L’interaction entre différents orga-nismes qui se développent sur lemême support peut affecter le méta-bolisme des moisissures. Par exempleil peut y avoir des phénomènes decompétition pour le substrat limitantainsi la croissance, mais aussi des phé-nomènes de synergie : un organismepeut se développer seulement si unautre organisme est présent. L’étatphysiologique des spores peut aussiavoir une incidence sur la cinétiquede germination ainsi : le stress subi parles spores, l’âge des spores, les condi-tions de production des spores sontaussi des facteurs à prendre encompte.

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compte-rendu de colloqueLes modèles

La première étape de la mycologieprévisionnelle est de déterminer lesfacteurs principaux au moyen d’étudessimples. Ainsi, il a été possible dedéterminer que l’activité de l’eau estle facteur principal à prendre encompte pour contrôler la croissancedes moisissures ; d’autres facteursinterviennent comme la températuremais dans une moindre mesure. Demême, pour le PH, il a été montréqu’il n’avait aucun effet significatifsur la germination de spores !Il faut ajouter à cela, l’action réciproquede deux facteurs ; par exemple il aété démontré une synergie entre l’hu-midité et la température. La deuxième étape de la mycologieprévisionnelle est de modéliser pardes lois simples la cinétique de ger-mination selon les facteurs environne-mentaux. Les formules mathématiquesdéveloppées lors du séminaire neseront pas détaillées ici.Le but ultime de la mycologie prévi-sionnelle est de créer des outilsmathématiques capables de prédire lagermination des spores de moisissuresselon les conditions environnemen-tales. L’usage d’un tel outil, s’il estdéveloppé, permettra de répondre àcette question : dans un endroitdonné et dans un environnementconnu, à quel moment les sporesvont-elles germer ?

Bilan

Plusieurs pistes peuvent être définies,pour réaliser ces modèles prédictifsappliqués au domaine patrimonial.Par exemple, établir la liste desmicroorganismes susceptibles de sedévelopper sur les supports (cuir,papier, parchemin, etc), rechercherleurs caractéristiques physiologiquesainsi que les caractéristiques physiquesdes supports. À partir de ce constat,établir des modèles simples permet-tant de connaître l’influence des fac-teurs environnementaux sur des sporesdéposées sur ces différents substrats.

En attendant les résultats de cesrecherches des moyens simples

peuvent être mis en place afin d’éviterle développement fongique sur lesouvrages, comme le contrôle de l’hu-midité relative dans les magasins destockage, l’humidité étant le premierfacteur déclenchant la germination desspores de moisissures. La températu-re doit aussi être contrôlée afin d’évi-ter des phénomènes de condensationaugmentant de fait l’humidité relati-ve; de même la ventilation limite cesphénomènes de condensation. Il fautégalement tenir compte du niveaud’empoussièrement des collections etdes magasins. Car les spores qui sontvéhiculées par l’air se sédimentent surtous les supports; ainsi, en diminuantla poussière, on diminue le nombre despores viables susceptibles de germerà la moindre variation climatique.

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sélection d’articlesrenseignements : [email protected]

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La conservation en trois dimensions : catastrophes, expositions,numérisation : actes du symposium international, Paris, 8-10

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sélection d’articles

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PhotographieLavédrine, Bertrand. (Re)Connaître et conserver les photo-graphies anciennes / Bertrand Lavédrine ; avec la collabo-ration de Jean-Paul Gandolfo et de Sibylle Monod. Paris :Ed.du Comité des travaux historiques et scientifiques,2007. 345 p. Isbn 978-2-7355-0632-3

Jochumsen, Ina, Schneller, Regina ; Paraki, Andrea et al.Développement d’une technique de consolidationd’épreuves argentiques à la gélatine endommagées parl’eau et les moisissures. In : Support tracé, 2006, n° 6, p.67-71.

Quintric, Gaël. Conservation restauration des photo-graphies en couleurs à développement chromogène :étude de la réactivité des colorants azométhiniques auxsolvants. In : Support tracé, 2006, n° 6, p. 72-77.

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Bases de données en ligne bcin : Base de données bibliographiques du Réseau d’infor-mation sur la conservationAATA : Abstracts of international conservation literature

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September 2007 in Vienna, Austria.Thèmes : prévention des risquespour les collections, point scientifiquesur les recherches actuelles, déonto-logie. Rens. : Web : http://palimpsest.stanford.edu/iada

Paris, 22-24 octobre (France)Intitulé : Cesare Brandi et la France(fondateur de l’Istituto Centrale diRestauro de Rome, 1939)Thèmes : Une réflexion autour del’œuvre de Brandi sur la théorie de larestauration et la conciliation d’exi-gences tant historiques qu’esthétiques.Lieu : : INP - Auditorium Colbert -2 rue Vivienne 75002 - Organisation : 33 ․1 01 44 41 16 41

Web : www.inp.fr

Paris, 22-24 octobre (France)Intitulé : Le patrimoine immatériel del’Europe : inventer son inventaire. Thèmes : Inventaire et Valorisation dupatrimoine immatériel : confrontationdes méthodes des différents payseuropéens Lieu : INP - Auditorium Colbert - 2rue Vivienne 75002 - Organisation :33 ․1 01 44 41 16 41

Web : www.inp.fr

Paris, 7-8 novembre (France)Intitulé : Matériaux du livre médiéval /Cnrs - ; org. par Monique Zerdoun ;Caroline Bourlet. Lieu : Cnrs - 3 rue Michel Ange75016 Paris - M° Michel-Ange -Inscriptions C. Bourlet - IRHT 40 avd’Iéna 75116 Paris. Mél : [email protected]

Copenhague, 19 - 23 nov.(Danemark)Intitulé : Preventive Conservation / TheNational Museum of Denmark ;Icom - CC. Thème : environnement et qualité del’air dans les institutions patrimoniales(normes, recherches, pratique).Rens. : Mads Christensen -NationalMuseum of Denmark - Mél : [email protected] - Web : http://www.natmus.dk/microclimates

manifestations2007/08

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Paris, 6-7 décembre 2007 (France)Intitulé : Sciences des matériaux dupatrimoine culturel / MRT

Thèmes : Colloque organisé par lamission recherche et technologie duMinistère de la Culture et de la com-munication (Délégation au dévelop-pement et aux affaires internationales),clôturant les quatre années d’appelsà projets du programme national derecherche sur la connaissance et laconservation des matériaux du patri-moine culturel (PNRC).Lieu : INP - Auditorium du patrimoine,Carré Colbert, 2, rue Vivienne -75002 Paris Contact : Sylvie Colinart - Tél. : 01 40 15 80 45, courriel : [email protected]

2008Jérusalem, 25 - 30 mai Intitulé : Art 2008 - 9th internationalconference : non destructive testing microa-nalysis and preservation in the conserva-tion of cultural and environmentalheritage / The Israël National societyfor non - destructive testingContact : ISAS international semi-nars - PO BOX 574 - Jérusalem 91004

Israël - Tél. : ++ 972 2 652 05 74 -Fax : ++ 972 2 652 05 58 - Mél : [email protected]

Web : http://www.isas.co.il/art2008

Stockholm, 27 - 30 mai 2008(Suède)Intitulé : The Birth of an Industry -from Forest to Paper during the 19th

Century/International Paper HistoriansCongress 2008

Rens. et propositions d’intervention :Jan - Erik Levlin - Flygkaptensgränd4F - 00200 Helsingfors - FINLAND- mél : [email protected]

Tél: +358 40 511 16 049

London, 15 - 19 Sept. 2008(Royaume Uni) Intitulé : Conservation and Access /22nd IIC international CongressThème : rendre accessible les collec-tions : sécurité et conservation dupatrimoine culturel. Etat de larecherche, retours d’expérience,étude de cas autour de la questionde l’exposition permanente des col-lections, de l’exposition temporaire,du transit des œuvres d’art.Propositions d’intervention :www.iiconservation.org

New Dehli, 22 - 26 sept. 2008(Inde) Intitulé : Diversity in heritage conser-vation : tradition, innovation and par-ticipation / ICOM - CC 15th triennialmeeting.Rens. : Isabelle Verger - ICOM - CCSecretariat c/o ICCROM 13, via SanMichele ROME 00153

Mél. : secretariat@icom - cc.org

Web : http://icom - cc.icom.museum

Actualités de la conservation Direction des Services et des Réseaux Bibliothèque nationale de France Quai François-Mauriac75706 Paris Cedex 13Tél. : 01 53 79 41 60Fax : 01 53 79 41 61Directeur de la publication : Arnaud BeaufortDirecteur de la rédaction :Isabelle Dussert-CarboneCoordination de la publication : Philippe Vallas, Mireille BallitManifestations / bibliographie : Catherine DumasMise en page :Françoise Tannières, Jennifer WardImpression : ReprotechniqueResponsable de la distribution/Diffusion : Centre de Bussy-Saint-GeorgesComité de rédaction : Gilles Beddok,Jean-Marc Chalon,Bernard Fages,Marie-Élise Fréon,Josiane Laurent-Corlay,Brigitte Leclerc,Thi-Phuong Nguyen,Dominique Maillet,Jean-Yves Sarrazin.

Périodicité : semestrielleDépôt légal : 4e trim. 2007 - ISSN : 1277-6106

Avis aux lecteurs • Les demandes de diffusion de Actualités de la conservation peuvent être adressées à :Marie-Claude Verrier,mél : [email protected]

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