Actu Défense du 6 avril 2017

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Actu Défense Synthèse du point presse du ministère de la Défense 6 avril 2017 Décès du caporal-chef Julien Barbé du 6e régiment du génie d’Angers Le Président de la République et le ministre de la Défense ont appris le 5 avril la mort du caporal chef Julien Barbé en opéraon au Mali, à la suite d’un accrochage avec des terroristes. Il parcipait depuis le 27 mars à une opéraon triparte conduite avec des soldats maliens et burkinabés dans le sud-est du pays. Les plus hautes autorités civiles et militaires saluent le sacrifice de ce soldat français tué dans l’accomplissement de sa mission pour la défense de notre pays et la protec- on de nos concitoyens et adressent leur sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses frères d’armes. Général Chaulieu : parcours d’une femme de l’armée de terre Si les armées françaises n’ont cessé de faire progresser l’intégraon des femmes dans leurs rangs et leurs acvités, l’armée de terre n’avait plus compté de général féminin depuis 1995. Promue en 2016, après 34 ans entre renseignement et relaons internaonales, le général Chrisne Chaulieu, en poste à l’IHEDN, a témoigné de son riche parcours . Depuis l’École militaire du corps technique et administraf en 1982, elle a, à l’instar ses camarades masculins, gravi les échelons de la hiérarchie, réussissant tant les concours que dans l’exercice des responsabilités. Première femme aaché de défense, au Danemark, sa progression a parfois interpellé certains de ses camarades masculins, à l’École de guerre par exemple. La militaire dévouée à son méer a dû souvent faire preuve d’une organisaon sans faille pour assurer pleinement son rôle de mère. Pour autant, enèrement sasfaite de son parcours rythmé par 12 affectaons dont trois à l’étranger, le général Chaulieu a conclu en soulignant être la seule femme général de l’armée de terre actuellement en acvité, mais pas la dernière , témoignant d’une normalisaon de la féminisaon. Les armées françaises arrivent au 4 e rang mondial des armées les plus féminisées, avec un taux global de 15,5% (et 23% pour l’armée de l’air), intégrés dans la quasi-totalité des acvités militaires. Dès la fin de l’année des femmes devraient effectuer leur première patrouille à bord d’un sous-marin nucléaire. 6 avril 1917 : l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés de la France Le ministre de la Défense est ce soir à la cérémonie de l'ambassade des États-Unis à Paris, tandis que la Patrouille de France (PAF) manifeste l'indéfecble lien entre nos armées en parcipant aux commémoraons à Kansas City. Info Co-auteur de « Histoire de l'armée française 1914-1918 », le lieute- nant-colonel Rémy Porte est intervenu au point de presse pour dé- crire la montée en puissance de l'armée américaine. Le 6 avril 1917 l'armée américaine ne compte que 230 000 militaires, faible volume en comparaison des armées européennes. Si le débarquement d'une division à Saint Nazaire marque les esprits, l'armée américaine ne commence à peser dans les combats qu'au début de l'année 1918, passant de 230 000 à 4 millions de soldats en 18 mois. La quasi-totalité des équipements lourds est fournie par l'industrie française. Ce sont des experts français qui entraî- nent les officiers américains, dont la formaon a été organisée au sein d'une école spécialement créée à proximité du QG du général Pershing, à Chaumont (52). 20 000 officiers américains sont ainsi formés avec le concours des armées françaises en 1918, contre 200 seulement en avril 1917. L'entrée en guerre des États-Unis et le rôle clé de la France dans la montée en puissance de l'armée américaine ont été un tournant vers la victoire. La maîtrise des océans a également été déterminante dans la bascule vers le succès. Pour le seul mois d'avril 1917, 860 000 tonnes de bâments de commerce sont coulés par les sous-marins allemands, asphyxiant la logisque alliée. Les marines innovent peu à peu avec l'invenon de l'hydrophone (ancêtre du sonar), le début de la patrouille marime, l’escorte de navires en con- vois, ou encore le camouflage disrupf dit Dazzle (de l'anglais “embrouiller”). Le numéro d’avril de Cols bleus est enèrement consacré à ces aspects marimes en 1917.

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Actu Défense

Synthèse du point presse du ministère de la Défense 6 avril 2017 Décès du caporal-chef Julien Barbé du 6e régiment du génie d’Angers

Le Président de la République et le ministre de la Défense ont appris le 5 avril la mort du caporal chef Julien Barbé en opération au Mali, à la suite d’un accrochage avec des terroristes. Il participait depuis le 27 mars à une opération tripartite conduite avec des soldats maliens et burkinabés dans le sud-est du pays.

Les plus hautes autorités civiles et militaires saluent le sacrifice de ce soldat français tué dans l’accomplissement de sa mission pour la défense de notre pays et la protec-tion de nos concitoyens et adressent leur sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses frères d’armes.

Général Chaulieu : parcours d’une femme de l’armée de terre Si les armées françaises n’ont cessé de faire progresser l’intégration des femmes dans leurs rangs et leurs activités, l’armée de terre n’avait plus compté de général féminin depuis 1995. Promue en 2016, après 34 ans entre renseignement et relations internationales, le général Christine Chaulieu, en poste à l’IHEDN, a témoigné de son riche parcours. Depuis l’École militaire du corps technique et administratif en 1982, elle a, à l’instar ses camarades masculins, gravi les échelons de la hiérarchie, réussissant tant les concours que dans l’exercice des responsabilités.

Première femme attaché de défense, au Danemark, sa progression a parfois interpellé certains de ses camarades masculins, à l’École de guerre par exemple. La militaire dévouée à son métier a dû souvent faire preuve d’une organisation sans faille pour assurer pleinement son rôle de mère. Pour autant, entièrement satisfaite de son parcours rythmé par 12 affectations dont trois à l’étranger, le général Chaulieu a conclu en soulignant être la seule femme général de l’armée de terre actuellement en activité, mais pas la dernière, témoignant d’une normalisation de la féminisation.

Les armées françaises arrivent au 4e rang mondial des armées les plus féminisées, avec un taux global de 15,5% (et 23% pour l’armée de l’air), intégrés dans la quasi-totalité des activités militaires. Dès la fin de l’année des femmes devraient effectuer leur première patrouille à bord d’un sous-marin nucléaire.

6 avril 1917 : l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés de la France

Le ministre de la Défense est ce soir à la cérémonie de l'ambassade des États-Unis à Paris, tandis que la Patrouille de France (PAF) manifeste l'indéfectible lien entre nos armées en participant aux commémorations à Kansas City. Info

Co-auteur de « Histoire de l'armée française 1914-1918 », le lieute-nant-colonel Rémy Porte est intervenu au point de presse pour dé-crire la montée en puissance de l'armée américaine. Le 6 avril 1917 l'armée américaine ne compte que 230 000 militaires, faible volume en comparaison des armées européennes. Si le débarquement d'une

division à Saint Nazaire marque les esprits, l'armée américaine ne commence à peser dans les combats qu'au début de l'année 1918, passant de 230 000 à 4 millions de soldats en 18 mois.

La quasi-totalité des équipements lourds est fournie par l'industrie française. Ce sont des experts français qui entraî-nent les officiers américains, dont la formation a été organisée au sein d'une école spécialement créée à proximité du QG du général Pershing, à Chaumont (52). 20 000 officiers américains sont ainsi formés avec le concours des armées françaises en 1918, contre 200 seulement en avril 1917.

L'entrée en guerre des États-Unis et le rôle clé de la France dans la montée en puissance de l'armée américaine ont été un tournant vers la victoire.

La maîtrise des océans a également été déterminante dans la bascule vers le succès. Pour le seul mois d'avril 1917, 860 000 tonnes de bâtiments de commerce sont coulés par les sous-marins allemands, asphyxiant la logistique alliée. Les marines innovent peu à peu avec l'invention de l'hydrophone (ancêtre du sonar), le début de la patrouille maritime, l’escorte de navires en con-vois, ou encore le camouflage disruptif dit Dazzle (de l'anglais “embrouiller”).

Le numéro d’avril de Cols bleus est entièrement consacré à ces aspects maritimes en 1917.

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Chypre : Accord intergouvernemental Le ministre de la Dé-fense, M. Jean-Yves Le Drian, a reçu son homologue chypriote M. Christoforos Fokaides mardi 4 avril à l’hôtel de Brienne. Les mi-nistres ont signé l’ac-cord intergouverne-

mental portant sur la coopération de défense, en négo-ciation depuis 2016.

La relation bilatérale de défense est ancienne et riche, et se manifeste concrètement par un soutien opérationnel déterminant de la République de Chypre aux forces françaises lors du déploiement du groupe aéronaval engagé dans l’opération Chammal. Les déploiements français donnent également lieu à des interactions entre les forces des deux pays par des exercices communs, notamment d’évacuation de ressortissants et de défense sol-air. Chypre offre par ailleurs à la France la possibilité d’effectuer de nombreuses escales militaires dans ses ports et met à disposition de nos forces la base aérienne de Paphos, située à l’ouest de l’île depuis 2014.

Réception des futurs attachés de défense M. Jean-Yves Le Drian a reçu mardi 4 à l’hôtel de Brienne les futurs attachés de défense, qui prendront prochainement leur poste dans leurs pays d’affectation respectifs.

Centenaire de la bataille de Vimy

Mercredi 5 avril le secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire, M. Jean-Marc Todeschini, a participé à une réunion de travail relative à la préparation des commémorations du centenaire de la bataille de Vimy, avec la mission du centenaire et le préfet du Nord-Pas-de-Calais, M. Fabien Sudry.

Agendas ministériels Signature du protocole SSA - Santé

Mme Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Dé-fense, ont signé jeudi 6 avril un protocole interministé-riel visant à optimiser la réponse apportée aux besoins de santé de la population comme des forces armées.

L’ampleur des défis sanitaires auxquels la France doit aujourd’hui faire face (épidémies, actes de terrorisme…) implique un renforcement de la coopération entre le Service de santé des armées (SSA) et les opérateurs de santé publique.

En parlant le SSA comme acteur à part entière du service public de santé, ce texte favorise la coopération entre les hôpitaux militaires et civils sur les territoires de santé et renforce les échanges en matière de formation et de recherche médicale.

Cette coopération se traduit notamment par des formations des services de secours civils à la médecine de guerre et l’association systématique du Service de santé des armées aux exercices de simulations de crises sanitaires.

Les hôpitaux militaires participeront désormais à la permanence des soins et des urgences des établisse-ments de santé et concourront ainsi aux parcours de soins de nos concitoyens.

La dernière édition d’EcoDef, consacré aux stratégies et performances des entreprises de défense à l’internatio-nal, vient de paraître. Consacré aux stratégies et performances des entreprises de défense à l’internatio-nal, il a été réalisé notamment grâce à la coopération de la direction générale des Douanes, de la Banque de France, de l’OCDE, de grands groupes industriels de défense et de l’INSEE.

Sous l’impulsion de dynamiques économiques et stratégiques, les entreprises de défense résidentes sur le territoire internationalisent progressivement leurs organisations industrielles et capitalistiques. Elles accroissent ainsi leurs flux, générant en 2015 un million d’emplois sur le territoire national et un solde commer-cial de 36 milliards d’euros pour la France. L’ensemble de ces évolutions, auxquelles sont associés à la fois des risques et des opportunités, contribue à expliquer l’adaptation progressive des modalités de mise en œuvre de l’autonomie stratégique de la France.

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Actualités de la Défense Armée de l’air : documentaire Lafayette

« Lafayette, we’re here ! ». Il y a 100 ans, les États-Unis entraient en guerre aux côtés des armées alliées. En co-production avec l’ECPAD, la chaîne TV Toute l’Histoire propose une soirée spéciale dimanche 9 avril.

L’escadrille Lafayette est née en 1916 de l’engagement dans les rangs français de jeunes Américains dès le début de la première guerre mondiale, avant même l’entrée en guerre des USA. Elle symbolise encore aujourd’hui l’excellence de l’alliance entre la France et les États-Unis et l’indéfectible amitié franco-américaine, quelles que soient la nature des relations diplomatiques. Désormais constituée en escadron de chasse, le Lafayette œuvre aujourd’hui au profit de la dissuasion aéroportée au sein de l’armée de l’air française.

Des pionniers Américains de 1916 aux pilotes de l’escadron de chasse d’aujourd’hui, du Nieuport au Mirage 2000 N, l’escadrille à tête de Sioux a écrit un siècle de traditions et d’histoire au travers de ses engagements en opération. Le documentaire proposé retrace cette histoire au-travers d’images d’archives et de témoignages. Il évoque également l’avenir de cette unité qui, à l’horizon 2018, sera transformée sur Rafale biplace au sein de la 4e escadre de chasse, sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier.

Marine : fin de mission pour le Forbin

Déployée depuis le 25 octobre dernier, la frégate de défense aérienne Forbin achève ces jours-ci sa mission en Méditerranée orientale et dans l’océan Indien. Après avoir appareillé de Toulon, le Forbin a intégré le Groupe aéronaval (GAN) pour renforcer la participation de la France à la lutte contre Daech. Pendant près d’un mois, ce bâtiment performant a assuré le contrôle de l’espace aérien régional et le commandement de la défense aérienne du GAN dans un environnement particulière-ment complexe. Cette mission, essentielle pour garantir la liberté d’action des Rafale Marine, a permis de sécuri-ser leurs sorties opérationnelles en Syrie et en Irak.

Le Forbin a ensuite fait route vers l’océan Indien et le golfe Arabo-Persique. Il a d’abord rejoint la Task force 150 (TF) qui contribue à la sécurité maritime et à la lutte contre le terrorisme dans le nord de l’océan Indien dans le cadre de l’opération Héraclès mer. Il a ensuite été intégré à la TF50 de la 5e flotte américaine, pour sa mission de projection de puissance (strike warfare), depuis le golfe Arabo-Persique.

En plus de ses fonctions de commandement de la dé-fense aérienne, le Forbin a participé au contrôle d’accès à l’espace aérien du théâtre du Levant. Il a contribué, grâce à ses nombreux moyens d’information et de communication (radars et ses senseurs de guerre électronique de dernière génération), à consolider l’appréciation autonome de situation dans cette région.

Répondant à son devoir de solidarité maritime, le bâti-ment a conduit pendant sa mission deux opérations de sauvetage, qui ont permis de sauver la vie de 18 marins.

Le Forbin, composé de ses 215 marins et d’un détache-ment de la flottille 31F avec son hélicoptère Caïman, aura parcouru 43000 milles marins et conduit 163 jours d’opération. Il a escorté trois porte-avions et un porte hélicoptère, et assuré le transit en sécurité de plus d’un millier d’avions se rendant sur le théâtre du Levant.

Parution du livre « La ruse et la force » L’ouvrage de Jean-Vincent Holeindre, directeur scientifique de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, « La ruse et la force, une autre histoire de la stratégie » paraît au mois d’avril aux éditions Perrin. L’auteur cherche dans ses travaux à comprendre et mettre en avant ce que

la stratégie, dans le monde occidental, doit à la ruse, en identifiant les moments clés de son histoire, des guerres antiques à la lutte contre terroristes du XXIe siècle.

Une présentation aura lieu à cette occasion à l’École mi-litaire mardi 18 avril de 17h à 19h.

Inscriptions : [email protected]

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Actualités des opérations

Bande sahélo-saharienne : Barkhane

Appréciation de la situation

Les militaires de l’opération Barkhane et leurs partenaires africains mènent au travers des pays du G5 Sahel des missions de contrôle de zone contre les groupes armés terroristes (GAT).

Les soldats français participent depuis le 27 mars, aux côtés de leurs partenaires, à une opération militaire conjointe dans la zone frontalière située au sud de Hombori, à 200 kilomètres au sud-ouest de Gao. Cette opération implique des éléments du groupement tactique désert « Douaumont » déployé à Gao ainsi que des éléments du DLAO3 (Ansongo). Elle vise à restreindre la liberté d’action des GAT et affirmer la présence des forces de sécurité maliennes et burkinabés auprès des populations.

Le fait majeur de la semaine est lié à cette opération : mercredi 5, un véhicule blindé léger subit une attaque par un engin explosif dans le secteur du village de Douna. L'explosion a blessé légèrement deux soldats, immédiatement secourus par les équipes médicales de la Force et évacués par hélicoptère vers la plate-forme opérationnelle désert de Gao.

Un dispositif de sécurité a été mis en place afin d’inspec-ter le périmètre, avec déploiement du détachement du génie pour prendre les mesures de sauvegarde suite à l’explosion et permettre la reprise de l’opération.

A 18h20, alors que les sapeurs intervenaient sur un sec-teur suspect, ils ont été pris à partie depuis une lisière par des tirs directs, touchant mortellement le caporal-chef Barbé.

Sur un plan politique, la conférence d’entente nationale de Bamako du 27 mars au 2 avril a permis de travailler sur des recommandations entre les groupes signataires et les autorités nationales, qui permettront, à terme, d’élaborer une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconci-liation nationale. La mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation stagne, même si la mise en place d’autorités intérimaires à Tombouctou et à Taoudéni a été annoncée pour la mi-avril.

Activités de la force

Opération Iéna : la force Barkhane a mené à bien l’opération Iéna 1 au Nord du Mali pour contrôler la zone et empêcher les GAT de se réimplanter. Du 18 mars au 03 avril 2017, le Groupement tactique désert (GTD) Korrigan a effectué cette opération de reconnais-sance et de contrôle de zone dans l’Adrar Timétrine. Plus de 460 soldats français répartis en quatre sous-groupements tactiques ont été engagés, appuyés par trois hélicoptères ainsi que par différents vols de drones et d’avions français.

Iena 1 a permis d’affiner le concept de « sahélisation » de Barkhane :

- Sortir des zones d’actions habituelles, avec des actions à plus de 200 km des plateformes que le GTD Korrigan utilise. Au cours de l’opération, le GTD a effectué un raid terrestre de nuit de 100 km en profondeur afin de surprendre et de recueillir, de collecter du renseigne-ment pour de futures opérations. Au total, une zone de 75 km de front sur 200 km de profondeur a été couverte et les véhicules ont parcouru chacun plus d’un millier de kilomètres en moyenne.

- Opérer plus longtemps : cette opération, plus longue que les précédentes, a duré plus de deux semaines. Elle a mêlé des actions de jour et de nuit tout en ménageant des pauses opérationnelles afin de réaliser des retours en base arrière, permettant de rassurer la population. Quatre aides médicales ont été réalisées au profit de la population dans les villages de Timétrine, d’in Abag et de Télabit.

Agir avec moins d’empreinte logistique au sol en utili-sant cinq livraisons par air, qui ont permis de livrer plus de 23 tonnes de vivres et de matériels.

Au cours de cette opération, les Korrigans ont mené près de 100 contrôles de zone et de points d’intérêt, au cours desquels ils ont découvert de l’armement, des munitions, des équipements ainsi que des composants pour la confection d’engins explosifs improvisés. Le bilan est de quatre affûts de mitrailleuse pour véhicule, 2000 cartouches de petit calibre et 200 kg de compo-sants pour engins explosifs improvisés, avec des mitrail-leuses, des fusils et des AK47.

Dispositif aérien : A Niamey, Barkhane dispose d’un plot chasse de 2 Mirage 2000D et de 2 Mirage 2000C aux capacités complémentaires.

A N’Djaména, Barkhane disposait de 3 Mirage 2000D jusqu’à mercredi. Jeudi 6, le dispositif a évolué pour s’articuler autour de 4 avions de chasse, 2 M2000D et deux M2000N. Cette évolution permet de mieux répartir les charges pesant sur les flottes Mirage 2000 en métro-pole et d’offrir plus de flexibilité à la force. 73 sorties aériennes ont été réalisées cette semaine au profit de la force dont 16 de chasse, 35 de transport et 22 de ravitaillement ou d’ISR.

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Levant : opération Chammal

En Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS) poursuivent leurs actions le long de l’Euphrate en direc-tion de Raqqah, depuis l’est et l’ouest de la ville, et font face à une très vive opposition.

En Irak, Daech conduit toujours une campagne asymé-trique dans les régions de l’Anbar et de Hawijah, sous forme d’actions de harcèlement et d’attentats terro-ristes. Dans la région de Mossoul la situation a peu évolué. Les conditions météorologiques défavorables, la résistance opposée par les combattants de Daech et l’utilisation de nombreux civils comme boucliers hu-mains ont imposé aux Forces de sécurité irakiennes une pause dans leurs actions.

L’offensive est donc bloquée aux portes de la Médina où Daech est solidement retranchée. L’ICTS poursuit ses opérations de contournement de la vieille ville par l’ouest. Le reste des unités irakiennes demeurent dans une posture défensive pour contrer tout mouvement offensif des combattants terroristes.

Activités de la force

Appui feu TF Wagram, qui a poursuivi cette semaine ses missions de tir. Elle a réalisé 41 missions de tir en appui des unités irakiennes, concentrées sur le Nord-Ouest de Mossoul en appui de la 9e Division.

Appui aérien au Levant : les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 45 sorties aériennes cette semaine, dont 35 de reconnaissance armée ou d’appui au sol, deux de commandement et de contrôle aérien et huit de recueil de renseignements.

Deux frappes ont été réalisées en Irak :

La 1e a été conduite dans la zone de Mossoul en appui des troupes irakiennes contre une trentaine de com-battants se préparant à une contre-attaque ;

la 2nde est une frappe planifiée avec l’engagement de six Rafale et d’un ATL2 en provenance des deux bases aé-riennes au Levant, dimanche dans la zone d’Al Qaim sur un site de fabrication de VBIED. Elle a pris la forme d’un raid majeur, en coalition, avec le tir de dix missiles de croisière SCALP par les chasseurs français.

Produit par le bureau porte-parole de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICoD) Directrice de la publication : Valérie Lecasble

Rédacteur en chef : CF Lionel Delort , CC Alexis Edme Rédacteurs: Chloé Ruard, Marie-Astrid Lefeuvre, Pauline Royer-Briand, EMA/COM (opérations)

crédit Image en opérations @EtatMajorFR CONTACTS PRESSE : 09 88 67 33 33 ou [email protected]

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Le bilan des opérations aériennes est de 6 285 sorties 1 194 frappes réalisées pour détruire 1 932 objectifs.

Mise en place du plot mixte et frappe SCALP

Depuis le 31 mars, quatre Rafale de la marine nationale sont déployés sur la base aérienne projetée en Jordanie aux côtés de quatre Rafale de l’armée de l’air. Deux Ra-fale Air sont rentrés en métropole depuis.

Huit Rafale au sein du détachement « Chammal XVI » marque la volonté des armées françaises de poursuivre le combat tout en optimisant la gestion des flottes aé-riennes. Avec les six Rafale déployés également sur l’autre base aérienne, un ATL2 est également engagé pour les missions de reconnaissance et ponctuellement de frappes, ainsi qu’un E-3F pour les missions de com-mandement et de contrôle. Le nombre de Rafale dé-ployés au Levant a évolué de 12 à 14 Rafale.

DAMAN

Au Liban, le commandement de la Force Commander Reserve (FCR) a annoncé le 1er avril que la compagnie finlandaise avait atteint sa pleine capacité opération-nelle. Elle a déjà effectué ses 1e patrouilles autonomes au sein de l’aire d’opération de la FINUL au Sud-Liban.

Par cet engagement de 160 militaires, la Finlande ré-pond positivement à la clause de solidarité invoquée à la suite des attentats de Paris en novembre 2015.

EFP-Estonie

Dans le cadre de la posture de présence avancée renfor-cée (eFP) la projection du personnel et de leur matériel en Estonie s’est achevée hier. Ce déploiement d’un con-tingent de 300 hommes, dans le cadre de la mission française Lynx, a été préparé début mars avec l’affrète-ment de quatre convois ferroviaires, arrivés à Tallin les 25, 27, 29 et 31 mars. L’échelon précurseur a été dé-ployé en avion tactique Transall, ainsi que le reste du détachement par avion stratégique de l’armée de l’air (A340). Ils ont été accueillis par le ministre de la Dé-fense estonien.

Cet engagement démontre la solidarité de la France envers ses Alliés, de manière non agressive mais déter-minée, conformément à l’engagement pris par les Alliés au sommet de Varsovie en juillet 2016. Dans les se-maines à venir, les sections et pelotons blindés français, qui forment 50% des forces de manœuvre du bataillon franco-britannique, s’entraîneront progressivement en national, puis avec les Britanniques. Ils s’entraîneront ensuite avec la 1e division estonienne, et enfin avec les autres bataillons multinationaux déployés en Pologne et dans les deux autres pays Baltes.