ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES DIRECTION DES RECHERCHES ET DU DÉVELOPPEMENT MINIERS DÉLÉGATION GÉOGRAPHIQUE FRANCE-EUROPE B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 INVENTAIRE DU TERRITOIRE MÉTROPOLITAIN ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE ESSAI DE SYNTHÈSE par H. HEETVELD \ Mission Corse 80 RDM 003 FE Avril 1980 Réalisation : Département des Arts Graphiques

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Page 1: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

DIRECTION DES RECHERCHES ET DU DÉVELOPPEMENT MINIERS

DÉLÉGATION GÉOGRAPHIQUE FRANCE-EUROPEB.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

INVENTAIRE DU TERRITOIRE MÉTROPOLITAIN

ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

ESSAI DE SYNTHÈSE

par

H. HEETVELD

\

Mission Corse

80 RDM 003 FE Avril 1980

Réalisation : Département des Arts Graphiques

Page 2: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

PREAMBULE

Bien que la vocation minière de la Corse soit modeste, l'île estquand même riche de quelques centaines d'indices minéralisés. Les activitésd'exploitation n'ont été qu'épisodiques, mais dans certains domaines pastout à fait négligeables.

Si l'on exclut la prospection détaillée mais spécifique des subs-tances radioactives effectuée par le Commissariat à l'énergie atomique de1953 à 1957, ce n'est qu'à partir de 1958 qu'un réexamen systématique desressources minières de l'île a été entrepris par le BRGM. Auparavant laCorse avait été le théâtre d'une activité minière périodique, surtout avant1914, sans jamais toutefois fournir des productions significatives, à l'ex-ception des mines d'antimoine et d'amiante du Cap Corse, qui ont produit destonnages appréciables.

Cette première exploration systématique, effectuée par le BRGMpendant une douzaine d'années, concernait essentiellement les indices etgisements déjà connus. Compte tenu des résultats peu encourageants de cebilan, et aussi en raison de contraintes budgétaires, le BRGM a été amené àclore ses activités de prospection en Corse vers 1973.

Le plan quinquennal "Inventaire du Territoire National" lancé en1975 et confié au BRGM, a permis d'envisager cette fois l'établissement d'unbilan moderne du potentiel minier de l'île avec une relance de la prospec-tion stratégique et la reprise de la recherche sur certains sujets incomplè-tement cernés auparavant.

Le présent rapport s'efforce de retracer les travaux réalisés dansle cadre de l'Inventaire du Territoire National pendant la période de 1975 à1979, et de résumer les résultats obtenus pendant ces quatre années d'acti-vité. Cependant, pour mieux situer l'orientation de ces recherches et lasélection des sujets retenus, il nous a paru souhaitable de présenter éga-lement un aperçu des travaux antérieurs dans le domaine minier en Corse.

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1 - CADRE GEOLOGIQUE ET METALLOGEN IQUE

Afin de pouvoir placer les sujets traités dans ce rapport dansleur contexte géologique, nous résumons dans ce chapitre les traits essen-tiels de la géologie et de la métallogénie de la Corse.

1.1 - ESQUISSE GEOLOGIQUE

Deux figures illustrent respectivement la répartition des diffé-rentes formations constituant la Corse (fig. 1), et les grandes unitésstructurales de l'île (fig. 2).

La Corse montre un contraste très net entre la partie occidentaleet la partie orientale, de part et d'autre d'une ligne N.NV-S.SE allant del'embouchure du Regino jusqu'à celle de la Solenzara, en passant par Corte.

- la partie occidentale, ou Corse hercynienne, est de nature essen-tiellement granitique et volcanique ; on y observe les sommets lesplus hauts et des reliefs déchiquetés. C'est la partie géologi-quement la plus ancienne.

- la partie orientale, ou Corse alpine, est à dominante schisteuse ;on a un relief plus doux avec des vallées larges. Elle est plusrécente.

Au contact de ces deux unités se situe la cicatrice de Corte,correspondant à un grand secteur d'accidents tectoniques.

Les formations de la Corse peuvent être groupées en quelquesgrandes unités.

- Les schistes cristallins anté-hercyniens conservés dans plusieursgrands panneaux au sein des granites.

- Les granitoïdes hercyniens formant un vaste pluton d'intrusionscoalescentes, dont la composition passe de granodiorites aux leu-cogranites ; les enclaves basiques, de dimensions parfois pluriki-lométriques, sont localement très fréquentes ; elles sont grossiè-rement synchrones aux granites.

- Le Carbonifère et le Permien inférieur composés d'une série volca-no-sédimentaire puissante.

- Le Permien supérieur appartenant à un cycle volcano-plutonique decaractère alcalin.

- Les formations mésozoïques constituant l'essentiel des différentesunités structurales, autochtone et allochtone, du Nord-Est del'île.

- L'Eocène composé principalement d'une importante série détritiquede type flysch.

- Les formations les plus récentes remplissant les petits bassins deSt-Florent et de Bonifacio, ainsi que la vaste plaine orientale.

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CARTE LITHOLOGÍ9UE

fond c o m m u n aux Figures

F i g , 1

iilllHHHh d

/ /

BASTÍA

LEGENDE

Alluvion«

Mornes.yréi ,tables

Gris calcaires

Zone de Corte

Schistes Imtrés

H ouiller

Gneiss, micaschistes,Miçmotites

Gronites ô Biotites et Microgronites

Granites c Muscovites et ô Riebecuites

Amphibol i tes , Diori les , G o bbros

R n y o lites

Ophiolites

ECHELLE ! / 700.000

VECCHlO

BONIFACIO

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o o oo o

o o o

s b

C A R T E G E O L O G I Q U E S C H E M A T I Q U E DE LA C O R S E

d'après M . Mattauer et F. Proust

1976

Miocène _ Pliocène. Quaternaire'

Eocene

Nappes de schistes lustrés et nappes supérieuresa. schistes b. ophiolites

ñésozoioueautochtone

3X X

X X

b• •

•• •

-h

Permisna.granitique b.vokânhjue

Granites hercyn>

Roches basiques

ônerss et micaschistes ante, hercyniens,

rig : 2

•46 V 1/70D.0DDRnnifa-inC-

Page 6: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 2 -

La structure de la Corse hercynienne est caractérisée par deuxphénomènes :

- une tectonique cassante, dont la direction préférentielle NE-SWest particulièrement bien mise en relief par les grands horsts deleucogranites tardifs,

- des remarquables complexes annulaires d'âge permien.

La structure de la Corse alpine est extrêmement complexe, résultatde plusieurs phases de plissement. On y distingue une bordure du socleautochtone, des domaines para-autochtones et les nappes des schistes lus-trés. Cette dernière série, déformée en plis couchés, contient deux termesprincipaux, l'un argilo-calcareux, l'autre ophiolitique.

1.2 - ASPECTS DE LA METALLOGEN IE

La répartition des minéralisations dans les différentes formationsgéologiques constituant la Corse révèle le rôle prépondérant des unitésalpines dans le domaine métallogénique. En effet, c'est dans le Nord-Est del'île où les gîtes sont les plus nombreux et les plus variés, et c'est danscette région également où se trouvent les principales exploitations ancien-nes. La Corse hercynienne, et en particulier le Sud de l'île, est nettementplus pauvre en indices (figures 3 à 10).

Le cuivre est principalement lié aux ophiolites de la série desschistes lustrés. Les indices cuprifères se localisent essentiellement auNord-Est d'une ligne passant par Ghisonaccia et l'Ile Rousse, et en parti-culier à proximité de la cicatrice de Corte.

L'amiante et le nickel sont situés dans les massifs de serpentinede la partie nord-est de l'île. Les gisements d'amiante concernent princi-palement deux de ces massifs, tandis que les occurrences de nickel sontbeaucoup plus dispersées.

On peut constater que 1'antimoine est quasi-exclusivement concen-tré dans trois secteurs du Nord du Cap Corse. Les filons antimonifèresrecoupent les formations des schistes lustrés.

Les formations de la Corse alpine renferment en outre des indicesde magnésium, arsenic, fer et manganèse.

Les gisements et indices de plomb, zinc, argent se groupent prin-cipalement dans deux domaines :

- en bordure de la zone des schistes lustrés, le long de la cica-trice de Corte : La Finosa, Pietralba,

- dans les granites hercyniens : Argentella.

Les complexes granitiques du socle hercynien sont moins riches enminéralisations que les formations alpines. Les indices, généralement petits,y sont cependant très variés. On peut distinguer tout de même deux districtsd'une certaine importance :

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FIGURE 3 ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

CUIVRE

Ano•

¡GISEMENT

Indice important

Indict mojtur

Indict mintur

Moltifao •

Ponte Leccio

San

Erbajolt1

Prunel l i

Nocetc

Vezzoni

Cos/elluccio-

L E G E N D E

Alluvtoni ( Quottrnoiri)

M o r n u , çr»», >obi*t ( Mioctnt )

Grài colcoirti ( Miocini)

Colcoirct, grit, conglomtrot ,tchiHtt ( Eoctn« c Ptrmiin)

SchltHl

HouiUtr

Frangone

V&molasca

S cato- Son Govmo

>•» , Migmotitti

Gronitti i Brot 11 • tt Micro 9 ramtti

• | Gromtti 0 Mutcovit« »f 0 RuDtckitt

Amphibolittt , Dior it «i , Gobbrtt

* X

Ophio l i l«»

RTO VECCHIO

BONIFACIO

Page 8: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

FIGURE 4 ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

PLOMB -ZINC-ARGENT

Tart a gine

Ano•

G I S E M E N T )

Indice ¡mportont

Indict majeur

Indice mineur

Bocea Bossa

A r 9 e n t e 11 o

Aliólo

PartinetloSernera

Prune Hi

LA RN0SA

Tavaco

Punta d'Iso

* y x

O(hioli

Le te chic Cerchio— i i \

Ostriconi

L E G E N D E

Alluvion« ( Ouottrnoirt )

M o r n u , çrti, «obl»i ( Mioctnt )

Grii colcoirti ( M i e c » m )

Colcoirtt, grti, cof>(lomir»t»chut«« ( Eectn» c P t r m i

Schni t t

Houilltr

G n n i i , miceichitlM , Mi«motit*«

Gronit«» • Biotii« tt Microçremtti

t n n i i n è M iuwi t i • ' o

Anphikolittt, Diorilti, Gsbbro«

Page 9: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

FIGURE 5 ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

ANTIMOINE

er ARSENIC

h a

An0

|GISEMENT|

Indict important

Indict mejtur

Indict m m tur

Matra

L E G E N D E

Alluvion« l Ouottrncirt )

Mornti, grts, »obltt (Mioctnt)

Grès colcoirt« ( Mioeint )

Colcoirt«, f r*t, confio m í rot ,»chittti ( Cocint a Pinrnin)

Schi»t«i

Houillcr

Gntiti , micoschittt» , Migmotita«

Gromtti c Biotitt «t Micro»ronil«

+ _,_ • ' Gr«nitt« è M U I C O V I U tt 0 Ritbtckit«

AmptiiBolitt» , Diorittt, Sab brat

Ophiolit«!BONIFACIO

Page 10: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

FIGURE . 6 . ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

AMIANTE MAGNESIUM

CANARI — (Amiante)-

|0LMETA |—(Amiante)-

Farinole (Amiante,

Ano•

[GISEMENT

Indic* important

Indict majeur

Indict m in tur

Rutali( Amiante )

B iff orno ( Amiante)

CALVI

Son P&drone ( A mionte )

San Andrea di Cotone (A mionte)

Zafana (A mionte)

L E G E N D E

•+ +

Allvvioni ( Ouattrnoir* )

M«r*t>, trèi,*obl«i ( Miocint)

Srtl colcairti I M i K t M )

Colcairai, f r « , ceaçtemiret ,»Chili«» 1 Eectn» à Ptrmitn)

Sehnt»»

Houilltr

Cremt«« • Bictit« «t Mi

Gr«m«*i è MutcoTiit »i o

Anphikolitt» , Dioril«», Sobbrot

Ophiolil •>

Biçuglia (Magnesium)

BONIFACIO

Page 11: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

FIGURE .7 . ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

FER.MANGANESE

CHARBON

Ano•

|G ISEMENT|

Indice important

Indict majeur

(n <f i et min tur

OSANI

Mo I in din o (Fer J.

Moco-Crece (Fer/

L E G E N D E

Eil

Marnn, Çr«j, iMI« ( Mioccn« )

Crii calcoirts

Cotcoirtt, 9p#», c o f t o v ^ i ,»Chili»« ( Eocift* c PtrmitfO

Schitt«»

Heuilltr

\''/y/A G»ti*»,mico»chii1»», Migmotrt««

Forinole ( Fer )

Morosef/ia ( Man gañese )-

Re veil ata (Fer)-

CALVlJ

• : •

Bis in en i (Manganèse )

6r»»it»i i Biotit» «l M>crogp«i>it*t

6r«ni<*« è M»»cev>U «1 à

*i»p»<i»»lil«» , Oieriltt, Sec bren

Kkyehtti

Bocino (Fer) BON.FAC.OZ _ Pittralongo(Fer)

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FIGURE 8 ECHELLE 700.000

RESSOURCES MINERALES

MOLYBDENE. TUNGSTENE. ET AIN.

BISMUTH

Olmi Capella (Molybdène ,

Ile Rousse (Molybdène,

Ano•

GISEMENT

Indice important

Indice majeur

Indice mineur

Monte Cinto (Molybdène)•

Prunelli (Molybdène, tungstène

Parata ( Tungstène, itow)-

Acuella f Molybdène, tungstène, bismuth)

L E G E N D E

EU

t> c

Alluvion» l Ouottrnoirt )

Mornt«, art»,»bits ( Mioctnt )

Cri» celctirtt ( Mitctitt)

Cslcoirt«, ç r n , conglomtrtt ,»chittt» ( Etctnt c Ptrmitn)

S c h u l »

Houilltr

Gni iu , micotchittt» , MiomotitM

i l Grgoitt» ê Biotitt tt Micr«9r»*i>*t

• . • ! 6r»nitr» è Mu»co>itt tt i fi

, Di»rit«t, Gobbro»

ftkytlitt»

Ophiolii ti

Page 13: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

FIGURE -9 ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

FLUOR.BARYUM

A0

¡GISEMENT

Indies important

Restomca (Boryum)

Vístale (Fluor) —

Lozzi (Fluor)

Taraco fBoryum)

L E G E N D E

Pi et ral be

Ostriconi f Baryum ,Fluor)M

+WM

K

±.

X

+

«Kjolit»!

Alluvism ( Qiidtrnairt )

Morn«», jr»i, »efilts ( Mioctnc )

Crtt colceirti ( Miectfrt )

Colcoir«», | r « , conjlomtrot ,«chiH«i ( Coctnt o Ptrmitn)

ScKutti

Hsuillvr

t n l m , micoichiil«« , Mi(mattt«t

Gr*nit«i ê Bietil* *\ MicragremlM

6r«Ktt*< à Mu»ce*itt »l à Ri»k*ckitt

, Di»ritt«, Sokbrvt

RTO VECCHIO

Otpédale ( Baryum)

Fossi ( Baryum> )•

•Figari (Baryum)

Page 14: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

FIGURE .10. ECHELLE I / 700.000

RESSOURCES MINERALES

TERRES RARES-URANIUM

An0

|GISEMENT j

Indict importont

Indic* majeur

Indict mineur

Eviso (Terres rares)

Vístale(Uranium-Terres rares

Chioni Lozzi ( Uranium J

Vignola ( Terres rares)

L E G E N D E

Ostriconi (Uranium )•

Alluviont ( Ouettrnein )

Mornri, çrt», «ODI«I (Miocînt)

Grtt cctcoir»« { Miocint)

Col coi rit, g r n , conçlomtrot ,»chulti ! Eocên« "o P * r m > * n )

Schul»

Houillir

Gitutt , inicetc ht t t»i , Mif motitti

C r g m i n • Biotilt il MicrosrORit»»

Gronitn ô Mutco«it* «l o

Amphiboliftt , Oiorit«t, Gobbrot

i l • • achino (Terres rares)BONIFACIO

Page 15: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 3 -

- Argentella (plomb, zinc, argent, cuivre) au Sud de Calvi,

- Prunelli (cuivre, plomb, zinc, arsenic, molybdène) au Sud dePorto.

Par ailleurs les granites renferment des indices de :

- tungstène, étain, molybdène, bismuth dans le Nord-Ouest et le SudEst de l'île,

- baryum, fluor principalement dans le Sud de la Corse,

- terres rares dans la région d'Evisa.

Le rôle des formations permiennes dans la métallogénie corse estencore assez mal défini. On peut rattacher à cette époque, marquée par desémissions volcaniques et la mise en place de structures annulaires volcano-plutoniques, certainement des minéralisations en étain (accompagné de bis-muth, molybdène et tungstène) et en terres rares, et peut-être égalementplusieurs gîtes de plomb-zinc-cuivre (Prunelli et Argentella entre autres).

A cette enumeration, il faut ajouter le charbon localisé dans unpetit bassin houiller près d'Osani.

2 - L 'EXPLOITATION MINIERE EN C O R S E

Les ressources minières de la Corse ont été très tôt connues etlocalisées. L'historique de l'exploitation minière en Corse a été admirable-ment bien présenté dans le catalogue de l'exposition "Mines et Carrières"organisée en 1978 par le Service éducatif des Archives départementales. Dansce chapitre ne figureront que les traits principaux des activités minièresen Corse, et nous renvoyons pour plus de détails à la publication citéeci-dessus.

Selon un document datant de 1626 le premier gisement mis en ex-ploitation serait la mine de fer de Farinole. D'autre part, le plan terrierdu 18ème siècle ne signale déjà pas moins d'une cinquantaine de gisementsreconnus, dont huit sont considérés "riches et abondants".

A partir de 1850 se multiplient les demandes de concession, con-duisant à des travaux de recherche plus ou moins désordonnés faute de moyensfinanciers ou de compétence technique. Parallèlement des compagnies conti-nentales ou étrangères, principalement anglaises et italiennes, tententd'ouvrir ou de relancer des entreprises locales.

Le champ d'action des exploitations du 19ème siècle couvre essen-tiellement les gisements de cuivre et d'antimoine. Il faut y ajouter leplomb argentifère de 1'Argentella, et au début du 20ème siècle, le charbond'Osani.

La première guerre mondiale marque la fin de cette époque, avec lafermeture de la quasi-totalité des mines. Entre les deux guerres la produc-tion minière de la Corse provient presque exclusivement des mines de Matra(As) et de La Finosa (Pb-Zn-Ag).

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- 4 -

Le développement le plus récent dans le domaine minier en Corseest la mise en exploitation du gisement d'amiante de Canari pendant lapériode 1942-1965.

Les activités minières en Corse ont donc été très épisodiques, etles travaux n'ont souvent guère dépassé le stade artisanal, les seulesinstallations d'une certaine envergure étant celles de Meria, Luri, Argen-tella, La Finosa et Canari. Sur la figure 11 sont réunies les principalesmines exploitées :

- pour le cuivre : Frangone, Ponte Leccia, Vezzani,

- pour l'antimoine : Luri, Meria, Ersa,

- pour le plomb-zinc-argent : Argentella, La Finosa,

- pour l'arsenic : Matra,

- pour le charbon : Osani,

- pour l'amiante : Canari,

- pour le fer : Farinole.

Cette liste pourrait être complétée par celle des gisements (es-sentiellement cuprifères) d'importance secondaire qui n'ont produit qu'untonnage très modeste : Castifao-Piana-Moltifao, Linguizzetta, San Quilico,Cardo, Lozari, Prunelli, Pietralba, Casaluna.

De nombreux indices, de types très variés, ont fait l'objet d'an-ciens travaux de recherche, allant dans certains cas jusqu'à l'ouverture detranchées, de puits, voire même de galeries. Il faut citer en particulierl'exploration très détaillée, par sondages, du gisement d'amiante d'Olmeta,qui n'a jamais été exploité.

Bien que les statistiques disponibles soient sujettes à caution,les estimations suivantes peuvent être avancées pour les principales pro-ductions minières de la Corse :

- Cuivre 12.000 tonnes à des teneurs très variables- Antimoine 11.000 tonnes à 35-40 % Sb- Arsenic 30.000 tonnes de tout-venant- Charbon 1.000 tonnes- Amiante 300.000 tonnes de fibres.

On peut conclure des paragraphes précédents que les matièrespremières de la Corse sont essentiellement l'antimoine et l'amiante. Bienque les gisements d'antimoine du Cap Corse doivent être considérés commeépuisés, il n'est pas du tout exclu de découvrir dans ce secteur de nou-velles minéralisations cachées, pouvant contribuer à l'approvisionnementfrançais. Le problème de l'amiante est tout autre. En effet, l'exploitationde Canari a été abandonnée avant l'épuisement du gisement pour des raisonscomplexes, techniques, économiques, politiques et surtout écologiques. Onpeut estimer que la moitié de la zone amiantifère n'a pas été exploitée. Undeuxième gîte a été reconnu à proximité à Olmeta du Cap ; et l'évaluationdes réserves de ce gisement, faite en 1958 par la compagnie de Pont à Mous-

Page 17: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

E X P L O I T A T I O N S M I N I E R E S Fig: 11

« M i n e s e\ p e h ï s g i s e m e n t s e x p l o i f é s

Travaux souterrains

Travaux a ciel ouvert

Petits Gisements

'i-'" .•! l-i ]•

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LE6ENDE

Alluvions

Mornes,grés ,sables.

Grès calcoires

Zone âe Corte

Schist*» lustrés

Houiller

Gneiss, micaschistes,Migmotites

Granites c Biotites et Microgronites

Granites a Muscovites et ô Riebeckitvs

Amphibolites .Oiontes , Gobbros

Rhyoliies

Ophiolites

ECHELLE I / 700.000

'RTO VECCHlO

BONIFACIO

Page 18: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 5 -

son, a donné un chiffre de 40 Mt de roches minéralisées, soit plus de 1 Mtde fibres. La Corse dispose donc d'une réserve considérable en amiante, maisson exploitabilité reste à actualiser.

3 - ACTIVITES DU B R G M DE 1958 A 1973

Dès 1958, le BRGM a été amené à s'intéresser à la Corse. Unepremière phase de reconnaissance aboutit à l'établissement d'une synthèsemétallogénique de l'île. Elle s'est traduit notamment par la plublication dela carte des gîtes minéraux.

A partir de I960 et pendant une douzaine d'années, la prospectionsystématique menée par la Division Sud-Est de la DRMM s'est déroulée surdeux plans (figure 12) :

- étude de nombreux indices et gîtes déjà connus, en recherchantpour chacun des extensions qui pourraient justifier la mise ou laremise en exploitation,

- recherche stratégique plus générale par prospection alluvionnairedans le but de découvrir de nouvelles minéralisations.

Le BRGM a été amené à ralentir ses activités en Corse en 1973principalement pour des raisons de priorités budgétaires, mais égalementcompte tenu des résultats plutôt décevants des études entreprises. La ferme-ture de la Division Sud-Est a laissé inachevées la prospection générale,ainsi que certaines études de gîtes.

Seul a été repris en 1974, après accord avec la Société de laLucette, concessionnaire, l'examen des gisements d'antimoine de Meria etLuri au Cap Corse.

Les sujets les plus marquants traités pendant la période 1958-1973sont présentés dans les paragraphes suivants.

3.1 - LA PROSPECTION GENERALE ALLUVIONNAIRE

En vue de la recherche d'occurrences nouvelles le BRGM a entreprisune prospection stratégique alluvionnaire qui s'est déroulée en plusieurscampagnes de 1966 à 1973. Une surface totale d'environ 600 km2 a été cou-verte, comprenant le prélèvement de 1 523 échantillons en lit vif.

Ces travaux étaient axés sur deux unités géologiques importantes :

- la cicatrice de Corte entre Ghisoni et Lozari, grand accident,séparant la Corse hercynienne de la Corse alpine,

- les complexes granitiques et les formations permiennes du Nord-ouest de 1'île.

Peu de résultats positifs ont été relevés, si ce n'est une zone àscheelite (tungstène) dans la région de Corte.

3.2 - LE NICKEL DES ROCHES VERTES

La présence de nickel dans de nombreux massifs de serpentines duNord de l'île a justifié un grand effort d'échantillonnage de ces roches.

Page 19: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

B.R.G.M _ Recherches période 1958.1973

ef

B . R . G . M . Travaux iur fonds propres 1974.1979

fig.- 12

A n h moi n e

C a p . C o r s e . Mer ia . Luri

1974.1979

stratégiquealluvionnaire 1958.1973

h t

LEGENDE

Alluv ions

Mornes, gris ,tables.

Gris calcaires

Zone d« Corte

Schistes lustrés

Mouiller

Gneiss, micotchisles,Migmatiles

Gronites ô Biotites et Microgranites

Granites à Muscovites et à Riebeckites

Amphiboli t ts , Diorites , G o bbrot

Rfiyo liles

PORTO VECCHIO

BONIFACIO

Ophiol i tes

ECHELLE t / 700.000

Page 20: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 6 -

La présentation spéciale du nickel, la moitié environ sous formede fer nickelé, le reste lié aux silicates, pose des problèmes de traitementet de récupération du minerai.

L'étude a montré que la teneur en nickel, uniformément basse (en-tre 0,15 et 0,30 % ) , ne permettait pas d'envisager une mise en valeur écono-mique de ce dernier, même comme sous-produit de l'exploitation d'amiante.

Le nickel doit donc être considéré comme un sujet potentiel à longterme.

3.3 - LES MINERALISATIONS EN CUIVRE

L'inventaire des gîtes et indices de cuivre connus en Corse, etlocalisés essentiellement dans les roches vertes de la Corse alpine, c'est-à-dire dans le Nord-Est de l'île, a permis de définir quatre types métallo-géniques :

- stratiforme, principalement pyriteux ; teneurs en cuivre relative-ment basses,

- lié à un niveau de type exhalatif ; de dimensions modestes, maisparfois à fortes teneurs,

- filonien ; sans intérêt économique,- amas dans les serpentines ; petits, mais à teneurs élevées.

Les possibilités de développement des minéralisations du derniertype ont été examinées en 1967. Les gisements de la région de Ponte Leccia(Ponte Leccia s.S., Castifao, Piana, Moltifao) ont fait l'objet de plusieursétudes, ainsi que d'une tentative de géophysique. Les résultats ont étéjugés insuffisants, pour poursuivre les recherches dans ce domaine.

3.4 - LE GISEMENT PLOMBO-ZI NCI FERE DE LA FINOSA PRES DE GHISONI

Ce gîte a été l'objet d'une reconnaissance détaillée en troisphases successives :

- Etude géologique préliminaire accompagnée d'un échantillonnage desurface (1958-1959).

- Campagne de sondages (1600 m) sur le gîte principal pour dimen-sionner un premier aval d'une centaine de mètres (1959-1960).

- Travaux miniers à la cote 560 destinés à préciser la continuitédes corps minéralisés et à vérifier les teneurs (1962-1963).

L'ensemble de ces travaux a permis de mettre en évidence un petitgisement d'un tonnage probable de l'ordre de 600 000 tonnes à une teneurmoyenne de 2,8 % de Pb, 2 % de Zn et 77 gr d'Ag à la tonne de tout-venant.

Bien que l'aval de la structure minéralisée puisse encore offrirdes possibilités de développement, ce gisement est trop marginal en ce quiconcerne les teneurs pour être exploité dans le contexte économique actuel.

3.5 - LA S T R U C T U R E DE MONTICELLO

L'unique occurrence de fluorine en Corse est constituée par lesdeux filons quartzo-fluorés à galène de Monticello, près de l'Ile Rousse.

Page 21: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 7 -

Les anciens travaux remontent au siècle dernier, mais la production a étéinsignifiante.

Les travaux faits en 1971-1972 ont comporté l'échantillonnage desfilons en surface et dans les anciennes galeries, et une géochimie tactiquesur l'ensemble des structures. Aucune extension notable n'a été révélée, etles teneurs en fluorine se sont montrées infraéconomiques.

3.6 - LES INDICES PLOMBIFERES DE PIETRALBA

Les nombreux indices essentiellement plombifères connus sous lenom de Pietralba (au N.NW de Ponte Leccia) ont donné lieu à des travaux an-ciens d'inégale importance. Ils semblent correspondre à deux types de miné-ralisations, l'un filonien et l'autre stratiforme dans les roches vertes.

Plusieurs campagnes de prospection (marteau et géochimie) ontpermis d'évaluer le potentiel de ce district. Les minéralisations, fréquen-tes et dispersées, ne correspondent jamais à de gros amas, et il n'y aapparemment aucun niveau préférentiel dans la série. Tous les gîtes sontfaibles et exigus, il n'y a guère d'espoir de trouver une concentrationminérale importante dans ce secteur.

3.7 - LES TERRES RARES DE LA REGION D'EVISA

La découverte, en 1971 pour la première fois en Corse, de minérauxde terres rares dans le secteur de Porto-Evisa, a entraîné la reconnaissanced'un certain nombre de massifs granitiques particuliers, alcalins et hyper-alcalins .

Outre l'échantillonnage de ces massifs, une prospection alluvion-naire a été menée sur les ruisseaux qui les entaillent. Plusieurs occurren-ces de terres rares ont été mises en évidence. Si l'originalité du secteurd'Evisa a donc bien été confirmée, les minéraux décelés se présentent tou-jours sous forme de traces, et n'ont évidemment aucun intérêt économique.

3.8 - RECHERCHE D'ANTIMOINE AU CAP CORSE

Le seul travail sur fonds propres mené par le BRGM depuis 1973concerne la recherche d'antimoine dans les concessions de Meria et de Luriau Cap Corse.

Après qu'une enquête bibliographique ait permis de sélectionnerles objectifs prioritaires, plusieurs campagnes de prospection ont eu lieudurant la période 1974-1979.

Les méthodes mises en oeuvre ont été de l'amont vers l'aval :

- prospection stratégique alluvionnaire et géochimie de type stream,- quadrillage tactique de géochimie sol,- géophysique électro-magnétique,- tranchées,- sondages carottés.

Bien qu'aucun gisement de type économique n'ai été trouvé, plu-sieurs nouvelles structures antimonifères ont été mises en évidence. Il estdonc sans doute encore possible de découvrir de nouvelles minéralisationscachées en antimoine au Cap Corse.

Page 22: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

L'effort consacré ces dernières années à la recherche d'antimoineau Cap Corse est bien illustré par les statistiques suivantes :

- échantillons géochimiques prélevés 3 185- tranchées m3 excaves 300- sondages métrage carotté 685

4 - INVENTAIRE DU TERRITOIRE NATIONAL

4.1 - INTRODUCTION

Le programme retenu pour les activités de la Mission Corse dans lecadre du plan quinquennal de l'Inventaire du Territoire National comportedeux thèmes principaux :

- la recherche en amont, représentée par la prospection systématiquedes secteurs peu ou pas explorés, et destinée à la découverte deminéralisations masquées ou de minéralisations originales ;

- la recherche plus focalisée et plus en aval, représentée par desprospections plus détaillées de provinces ou de contextes reconnusd'avoir un certain potentiel minier.

Le premier thème couvre la prospection stratégique de la corsegranitique et en particulier du Sud de l'île.

Le deuxième thème couvre trois volets suivant les formationsgéologiques concernées :

- les minéralisations intra-granitiques à Pb, Zn, Ag, Cu.- les minéralisations liées au volcanisme permien (Pb, Zn, Cu)- les minéralisations cuprifères liées aux ophiolites de la Corsealpine.

4.2 - SELECTION DES OBJECTIFS

L'orientation des recherches et la sélection des sujets retenusont été déterminées essentiellement par une synthèse de l'ensemble destravaux antérieurs.

La prospection générale alluvionnaire de la Division sud-est de laDRMM (cf. paragraphe 3.1) a couvert principalement la zone tectonique de lacicatrice de Corte entre Ghisoni et Lozari, ainsi que le complexe permien duMonte Cinto et ses pourtours granitiques dans le Nord-Ouest de l'île. LaCorse granitique hercynienne, et en particulier le Sud de l'île n'avaitjamais fait l'objet d'une recherche minière moderne et systématique.

Pour combler cette lacune une prospection de type stratégique aété inscrite au programme, complétant la couverture des complexes graniti-ques au Sud du parallèle 42.

Les indices à Pb, Zn, Cu et Ag localisés dans les granites hercy-niens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la Corse, sont groupés dans deux dis-tricts : Prunelli, au Sud de Porto et site de nombreux travaux autour de1900, et l'Argentella, au Sud de Calvi où la tranchée de la mine abandonnéeest impressionnante.

Page 23: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 9 -

Ce type de minéralisation bien particulier n'avait pas encore faitl'objet d'études très approfondies. Leur bilan restait donc à faire.

A la lumière des connaissances nouvelles sur les contextes volca-no-sédimentaires corses, et en particulier sur la grande structure annulairedu Monte Cinto, il paraissait justifié de revoir l'indice Pb-Zn de Zilia,localisé dans un ces cycles volcaniques de ce complexe, et même d'étendre larecherche à l'ensemble des formations permiennes du Nord-Ouest de la Corse.

Toujours dans le cadre volcanique, mais cette fois- ci de la Corsealpine, la reconnaissance des minéralisations cuprifères liées à la sérieophiolitique n'avait pas donné des résultats très encourageants. Cependant,parmi les gisements connus dans ce contexte, c'est l'ancienne mine de Vezza-ni, où des concentrations, certes modestes, mais relativement riches avaientété exploitées, qui semble encore présenter la meilleure possibilité dedéveloppement. C'est donc ce gîte qui a été sélectionné comme objectif testpour l'évaluation de la valeur économique de ce type de minéralisation.

taireQuatre sujets n'ont pas été repris dans le programme de l'Inven-

- le problème difficile du nickel dans les serpentines, une minéra-lisation apparemment sans intérêt économique, au moins à courtterme (cf. paragraphe 3.2) ;

- l'évaluation des gisements d'amiante, pour lesquels le stade deprospection est terminé, et qui constituent maintenant un problèmed'ordre économique ;

- la recherche d'un complément de réserves dans le gisement Pb-Zn-Agde la Finosa, sujet jugé trop en aval, et aussi trop marginal,pour entrer dans le cadre de l'Inventaire ;

- la recherche d'antimoine, poursuivie sur fonds propres du BRGMdans le cadre d'un accord avec la Société de La Lucette, conces-sionnaire, à Luri et à Meria au Cap Corse.

De même, les perspectives dans le domaine de quelques autresminéralisations ont été considérées insuffisantes pour envisager une reprisedes activités. Ces sujets "classés" concernent essentiellement le manganèse,l'arsenic, la fluorine et le charbon.

4.3 - METHODES MISES EN OEUVRE

En employant pour la prospection stratégique simultanément lesméthodes géochimique et alluvionnaire, une gamme très large de minéraux etd'éléments est étudiée. D'ailleurs l'expérience a montré que ces deux métho-des sont complémentaires, certains minéraux (en particulier barytine, fluo-rine, scheelite, wolframite, cassitérite) sont plus facilement détectés dansles concentrés de minéraux lourds des alluvions, tandis que pour d'autreséléments (plomb, zinc, cuivre par exemple) la géochimie est plus sélective.

En alluvionnaire un volume de 10 litres de gravier, tamisé à 5 mm,a été prélevé en lit vif et concentré à la bâtée. Ces échantillons ont faitl'objet d'un examen minéralogique complet aux laboratoires de la DivisionVendée-Bretagne à Nantes.

Page 24: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Les prélèvements géochimiques de type stream ont été préparés dansune station de traitement installée à la base de Casamozza, près de Bastia :séchage, broyage, tamisage. Des échantillons témoins, bruts et préparés,obtenus par quartage, sont stockés au SGR Corse, restant disponibles pourd'éventuels contrôles ou analyses complémentaires.

La maille réalisée pour l'ensemble des cartes couvertes par lastratégique a été de un prélèvement au km2 pour l'alluvionnaire, et de 2 à3 prises au km2 pour la géochimie. Il s'agit là évidemment d'une moyenne, lamaille d'échantillonnage étant fonction des possibilités d'accès. En effet,le relief et la végétation, localement très dense, rendent la pénétration decertains secteurs en Corse extrêmement difficile.

Les échantillons géochimiques de la prospection stratégique ontété soumis aux laboratoires d'Orléans à une analyse de type multiélémentspar spectrométrie plasma (SOP), comprenant le dosage de : Fe, Mn, Pb, Zn,Cu, Ag, Cd, As, Sb, Ba, P, B, Be, Sn, Mo, W, Y, Nb, V, Ni, Co, Cr.

Différentes techniques ont été utilisées pour le traitement desdonnées analytiques, calcul des paramètres de distribution, des coefficientsde variation, des coefficients de corrélation etc.. Une cartographie automa-tique par ordinateur a visualisé pour la géochimie et pour l'alluvionnairela répartition des teneurs brutes et des concentrations statistiquementanomales.

Chaque prélèvement effectué en Corse dans le cadre de l'Inventaireest identifié par la nomenclature suivante :

- sigle de la mission : CO- code de la zone : 01, 02 etc. regroupant plusieurs coupures à

1/50 000 (figure 13),- code de la sous-zone : AA, AB etc. pour les études tactiques,- numérotation de l'échantillon,- numérotation de la coupure à 1/50 000, complétée par les coordon-nées Lambert de l'échantillon,

- caractéristiques du lieu de prélèvement, en particulier le contex-te géologique et morphologique.

Pour les prospection stratégiques de type orienté, mises en oeuvresur des sujets mieux circonscrits, c'est-à-dire couvrant des secteurs biendéterminés ou des formations particulières, la géochimie a été effectuée àune maille plus serrée de 3 à 5 stations de prélèvements au km2, chaquestation comprenant trois échantillons, un central (stream) et deux latéraux(sol sur berges).

Les prospections tactiques se sont déroulées généralement enplusieurs stades, et les méthodes ont varié suivant le sujet et le contexte.

Une première phase de resserrement de la maille alluvionnaireet/ou géochimique a permis de mieux cerner les objectifs et de réduireconsidérablement les surfaces à prospecter.

La deuxième phase a souvent consisté en une couverture de géochi-mie sol. Les échantillons ont été implantés le long des courbes de niveau,évitant l'ouverture de véritables layons dans le maquis. Cette méthode estnettement plus souple et rapide sur le terrain particulier de la Corse, maiselle ne permet évidemment pas d'obtenir un quadrillage rigoureux. La maille

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FIGURE 13 ECHELLE I / 700.000

DECOUPAGE DES CARTES

A I / 50 000

et des Zones pour f INVENTAIRE

¡OSANI(1108)

CARGESE(1112)

CAL VI(nos}. ' .z~

LURI(1102)

VESCOVATQ(1107)

¿CERVDN^(mi)

105 ?4~-BASTIAI(1104)

PIETRADI-VERDE

(|,,6)

." \ GHIS0NACCÜ5

Page 26: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 11 -

réalisée a varié suivant la minéralisation recherchée et la morphologie duterrain. Elle a été dans la plupart des cas de l'ordre de 50 x 100 m.

A différents stades de la recherche, et dans plusieurs domaines,on a fait appel à d'autres disciplines pour préciser le contexte géologiqueou structural et pour tenter de dégager des guides de prospection : photo-géologie, géophysique, pétrographie. Il va de soi que toutes les interven-tions sur le terrain ont été accompagnées d'une prospection au marteau.

4.4 - T R A V A U X EFFECTUES

Pour l'ensemble des opérations les secteurs concernés sont loca-lisés sur la planche I, et les travaux effectués sont présentés sous formede tableaux hors texte.

4.5 - PROSPECTION STRATEGIQUE DU SUD DE LA CORSE

4.5.1 - OBJECTIF

Exploration systématique des complexes granitiques hercyniens dela Corse au Sud du 42ème parallèle.

4.5.2 - SITUATION

Couvrant les sept cartes méridionales à 1/50 000 Bonifacio, Rocca-pina, Sotta, Sartene, Porto Vecchio, Zicavo et Ajaccio.

4.5.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

La campagne a démarré en septembre 1975. Les cinq feuilles de lazone C0 01, Bonifacio, Roccapina, Sotta, Sartene, Porto Vecchio, ont étéachevées en juin 1976.

Le travail sur les deux coupures de la zone C0 02, Zicavo etAjaccio, s'est déroulé en plusieurs périodes entre septembre 1976 et jan-vier 1979, l'équipe de la Corse du Sud procédant simultanément aux étudestactiques sur les anomalies décelées.

4.5.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

L'examen minéralogique des concentrés alluvionnaires et l'analysemulti-éléments des échantillons géochimiques ont mis en évidence un nombreassez important d'indices.

Les minéralisations observées dans les alluvions sont composéesessentiellement de barytine, cassitérite, scheelite, wolframite et fluorine.Ces minéraux se présentent généralement sous forme de traces, avec locale-ment quelques enrichissements.

La géochimie a enregistré des teneurs anomales en plomb, zinc,cuivre, molybdène, étain et arsenic. Ces occurrences sont très souventmonominérales et plus ou moins ponctuelles.

Les anomalies suivantes ont été délimitées :

- Bonifacio aucune- Sotta huit

Pb (1), Sn (5), W (2)

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- Roccapina deuxCu (1), Ba (1)

- Sartene dixPb (4), Pb-Zn-Cu (2), Cu-Zn (1), Mo (2),W (1)

- Porto Vecchio vingt deuxPb (2), Zn (1), Cu (1), Ba (5), F (5),Sn (1), W (3), Sn-W (4)

- Zicavo Vingt deuxPb (4), Pb-Zn (3), Mo (2), Ba (5), F (1),Sn (1), W (4), Sn-W (2)

- Ajaccio Vingt troisPb (5), Pb-Zn-Cu (3), Zn (1), Ba (4),F (1), As (2), Sn (5), W (2).

Une classification de ces anomalies a été établie sur la base deplusieurs critères, entre autres : niveau des teneurs, associations minéra-logiques, paragenèses géochimiques, groupement des indices, contexte géolo-gique, position géographique. Cette sélection a désigné une quinzaine deprospects prioritaires parmi les 87 anomalies décelées.

Quant à la répartition des minéralisations, dans la zone CO 01 lesindices alluvionnaires dessinent un faisceau SW-NE allant du Nord de lafeuille de Sotta au coin nord-est de la carte de Porto Vecchio, tandis queles points géochimiques semblent se situer préférentiellement sur la feuillede Sartene. Dans la zone CO 02 les indices sont nettement moins importantset très dispersés, mais on peut quand même discerner quelques groupements :à Olivese pour scheelite, à Zicavo pour plomb et zinc, à Cauro pour zinc etétain, et à Bisinao pour cassitérite.

4.5.5 - COMMENTAIRES

Le résultat le plus remarquable de la prospection stratégique duSud de la Corse est incontestablement l'abondance des indices décelés.

En particulier la fréquence de minéraux de tungstène et dTétaindans les alluvions constitue un fait nouveau, car ces minéralisations sontrelativement rares en Corse.

Les traces de barytine très répandues dans le réseau hydrogra-phique proviennent probablement de filons encore inconnus. Cette hypothèse aété confirmée par la découverte d'un nouveau filon à Ba, de dimensionsmalheureusement très modestes, dans le secteur de Conca.

Il est évident que la grande dispersion de tous ces indices cons-titue plutôt un facteur défavorable, car elle signifierait probablement,soit une source de type disséminé, soit l'existence d'une multitude depetits gisements primaires.

L'association Pb-Zn dans les échantillons géochimiques est suscep-tible de correspondre à des minéralisations sulfurées car elle est souventvalorisée par des teneurs en cuivre, argent ou bismuth.

Pour certaines teneurs monominérales, et surtout pour celles enplomb ou cuivre, l'interférence d'une pollution est à craindre.

Page 28: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Pour la poursuite de la recherche dans le Sud de la Corse lastratégique a dégagé trois grands thèmes :

- barytineessentiellement dans la partie centrale de la feuille dePorto Vecchio,

- étain et tungstènesur les feuilles Sotta (Pianottoli) et Ajaccio (Bisinao),mais plus particulièrement dans le quadrant nord-est de lacarte de Porto Vecchio,

- plomb-zincautour des villages de Sartene et de Zicavo.

Deux autres sujets seront éventuellement à retenir :

- zincentre Porto Vecchio et Solenzara, ainsi qu'à Cauro ; cepen-dant, une origine formationnelle est possible,

- molybdènedans l'Ouest de la région, sur les feuilles Sartene et Ajac-cio ;cependant, les indices sont peut-être un peu trop ponctuels.

4.6 - PROSPECTION TACTIQUES DANS LE SUD DE LA CORSE

4.6.1 - OBJECTIF

Vérification des anomalies principales mises en évidence par laprospection stratégique du Sud de l'île.

4.6.2 - SITUATION

Dispersées sur les sept feuilles méridionales à 1/50 000 (cf. plan-che 1) les 33 anomalies concernées se groupent en plusieurs catégories :

- Pb Sotta (1) ; Sartene (1) ; Porto Vecchio (1) ; Zica-vo (1),

- Zn Porto Vecchio ()1 ; Zicavo ()1 ; Ajaccio (1),- Pb-Zn Sartene (l) ; Zicavo (3) ; Ajaccio (l),- Cu Roccapina (l) ; Sartene (1),- Mo Sartene (2),- W-Sn Sotta ()1 ; Porto Vecchio (l) ; Zicavo (5) ; Ajac-

cio (3),- Ba Roccapina (1) ; Porto Vecchio (4) ; Zicavo (1),- F Zicavo (1).

4.6.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

Les études tactiques dans le Sud de la Corse se sont déroulées enplusieurs étapes.

Les travaux de la première phase ont eu lieu :

- en mars et avril 1977 sur les feuilles Sotta et Porto Vecchio,- en juin 1978 sur les feuilles Roccapina et Sartene,- courant 1978 sur la feuille Zicavo,- pendant le premier trimestre 1979 sur la feuille Ajaccio.

Page 29: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Ils ont été suivis sur les anomalies principales par des étudescomplémentaires. Cette deuxième phase a été effectuée en deux périodes,respectivement en juillet-aôut 1978 et en février-mars 1979.

Lors du deuxième trimestre 1979 les indices les plus importantsont fait l'objet d'une dernière campagne de contrôle.

4.6.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

Le resserrement de la maille d'échantillonnage de la premièrephase des recherches a permis de mieux cerner les objectifs, de sélectionnerles cibles les plus favorables, et d'éliminer les sujets apparemment sansintérêt.

Les anomalies pour lesquelles les résultats tactiques ont étéjugés insuffisants sont de plusieurs types :

- indices trop disséminés,- interférence d'une pollution,- origine vraisemblablement formationnelle,- niveau des teneurs trop bas.

La première catégorie couvre toutes les anomalies à barytine, laplupart des zones à molybdène, et quelques secteurs à tungstène et étain.

L'interférence de la pollution a pu être démontrée pour un certainnombre d'anomalies monominérales à plomb ou cuivre.

Une origine formationnelle peut être attribuée à quelques zones àteneurs relativement élevées en zinc, cuivre ou fluor.

Dans plusieurs anomalies polymétalliques à Pb-Zn-Cu, le niveau desteneurs reste relativement bas, et les extensions des cibles résiduellessont trop restreintes pour être retenues.

Les thèmes retenus pour la deuxième phase des tactiques ont été :

- minéralisations d'étainessentiellement à Pianottoli sur la feuille de Sotta,

- minéralisations à dominante tungstène, avec étain, bismuth etmolybdène associés

presque exclusivement dans le quadrant nord-est de la feuillede Porto Vecchio,

- indices de molybdèneen particulier à Callustra, dans le coin nord-ouest de lafeuille de Sartene,

- zones à plomb-zinc (et cuivre)aux environs des villages de Sartene et de Zicavo.

Le quadrillage géochimique de cette deuxième phase a permis dedélimiter plusieurs cibles à teneurs nettement anomales à Sn (principalementsur la feuille de Sotta), à W (dans le quadrant nord-est de la feuille dePorto Vecchio), à Mo (à cheval sur les feuilles Sartene et Ajaccio) et àPb-Zn (à proximité du village de Zicavo).

La prospection au marteau, accompagnant systématiquement lesdifférentes phases de la recherche, et intensifiée lors des dernières campa-

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gnes, a mis en évidence un certain nombre de minéralisations en place, et aapporté des précisions sur le contexte géologique de ces occurrences.

Plusieurs nouveaux indices de wolframite ont été découverts àAquella, Tafunata et Granajo (Porto Vecchio). La scheelite a été décelée àAquella et Granajo (Porto Vecchio) ainsi qu'à La Vaccia (Zicavo). Deuxstructures contenant de la cassitérite ont été cartographiées à Pianottoli(Sotta) et à Telica (Porto Vecchio). La présence de molybdenite a été miseen évidence à Belvedere (Sartene), à Aquella et Granajo (Porto Vecchio),ainsi qu'à plusieurs endroits sur la feuille d'Ajaccio.

4.6.5 - COMMENTAIRES

Un des faits saillants mis en lumière par l'exploration systéma-tique du Sud de la Corse est incontestablement l'abondance relative d'occur-rences d'étain et de tungstène. Mis en évidence d'abord dans les concentrésalluvionnaires, ces minéralisations ont ensuite été confirmées par la géo-chimie tactique.

L'étain dans le Sud de la Corse est associé à des coupoles grani-tiques alcalines d'âge probablement permien. Ces complexes an-orogéniquesprésentent une structure de type annulaire plus ou moins bien exprimée, àPianottoli par exemple, mais très souvent tronquée par des grands accidents,comme à Telica et à Tafunata.

Le mode de présentation de la minéralisation diffère d'un massif àl'autre, vraisemblablement en relation avec le niveau d'érosion de la cou-pole (sommitale à Pianottoli, plus profond à Telica).

Dans tous les cas la cassitérite n'est jamais suffisamment concen-trée. Des petits cristaux de ce minéral sont dispersés dans des passesmétriques d'aplite ou dans des minces filonnets de quartz.

Les indices de tungstène du quadrant nord-est de la feuille dePorto Vecchio sont de deux types.

Les plus fréquentes sont les occurences de wolframite, souventintimement associée à de la scheelite, dans des filonnets de quartz loca-lisés dans les granites calco-alcalins, à proximité du contact avec le soclemétamorphique. Plusieurs de ces filons contiennent également des petitscristaux de molybdenite, mais le bismuth, signalé dans les concentrés allu-vionnaires, et dont l'existence est confirmée par la géochimie tactique, n'ajamais pu être retrouvé en place.

Le deuxième type de minéralisation de tungstène est constitué degreisen à scheelite seule. L'allure de ces formations est encore mal connue,mais leurs dimensions ne semblent pas être très grandes.

Les études tactiques ont donc réussi à préciser le mode de gise-ment du tungstène et des éléments associés dans les complexes granitiques duSud de la Corse. Cependant, la minéralisation est très discontinue dans lesfilons, et ceux-là sont petits et d'allure irrégulière. En plus, les fis-sures minéralisées ne sont jamais suffisamment rapprochées pour former unvéritable Stockwerk.

La prospection de la barytine dans le Sud de la Corse a été unéchec.

Page 31: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Le seul filon nouveau découvert dans le secteur de Conca sur lafeuille de Porto Vecchio lors de la campagne stratégique n'a qu'une puis-sance relativement faible (40 cm) et manque également d'extension.

Un autre facteur défavorable dans ce domaine est que la barytinedans le Sud n'est apparemment jamais, ou rarement associée à de la fluorine.

La distribution irrégulière des indices de Ba est probablement laconséquence d'une grande dispersion des sources primaires. En l'absence deconcentrations notables de ce minéral dans les alluvions, il faut conclureque les gisements de barytine du Sud de la Corse sont de petite taille, etdonc sans intérêt économique.

Les vérifications effectuées autour des indices de plomb, zinc etcuivre montrent que là où la présence de sulfures est plausible les dimen-sions des cibles cernées ne sont pas très grandes, et que le niveau desteneurs enregistrées reste généralement assez bas. C'est ainsi que les zonesautour du village de Sartene ont du être éliminées faute d'intérêt. Cepen-dant, les cibles à proximité de Zicavo présentent des teneurs relativementélevées, et l'origine de la dispersion géochimique en Pb, Zn et Ag de cessecteurs reste encore à établir.

Une origine formationnelle semble intervenir dans certains cas. Lezinc est parfois piégé au contact granite-gneiss, et plusieurs formationsaccusent un fond géochimique relativement élevé :

- les leucogranites tardi-hercyniens pour le plomb,- les gneiss anté-hercyniens et les septas basiques pour le cuivre

et le zinc,- les granites subvolcaniques permiens pour le zinc.

La prospection des indices de molybdène, situés sur les feuillesSartene et Ajaccio, a donné des résultats décevants. Les mouches disperséesreconnues dans le granite à différents endroits ne présentent évidemmentaucun intérêt. Seul le problème de Callustra, dans l'enclave de micaschistesdu coin nord-ouest de la feuille de Sartene, reste à résoudre.

4.7 - LES MINERALISATIONS INTRAGRANITIQUES - SECTEUR ARGENTELLA

4.7.1 - OBJECTIF

Vérification de la présence éventuelle d'une extension du gisementde l'ancienne mine du Sommet.

Recherche d'autres minéralisations du même type dans l'ensemble dumassif de leucogranite de 1'Argentella.

Etude régionale des indices dits intragranitiques du domainehercynien du Nord-Ouest de la Corse.

4.7.2 - SITUATION

La région étudiée est située le long de la côte occidentale de laCorse, entre la vallée du Fango et le col de Marsolino. L'ancienne mine del'Argentella est localisée à 13 km à vol d'oiseau au S.SW de Calvi.

Page 32: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 17 -

4.7.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

Les travaux dans le secteur de l'Argentella se sont étalés enplusieurs étapes.

Après l'inventaire et le lever de tous les indices et ancienstravaux miniers de la région, la première phase des années 1975 et 1976 aconsisté en :

- une étude localisée autour de l'ancienne mine, et axée sur lesextensions éventuelles du gisement ;

- une prospection stratégique de l'ensemble du massif, complétée parune étude photostructurale.

En 1977, les deux anomalies principales mises en évidence dans lapartie centrale de la région ont fait l'objet d'une géochimie tactique.

Les activités de 1978 ont couvert :

- une prospection tactique de l'anomalie sud,- un essai de différentes méthodes géophysiques sur les flancsoccidentaux de la crête de l'Argentella,

- un resserrement de la maille géochimique sur les parties les plusintenses des anomalies centrale et orientale.

Dans un stade final en 1979 toutes les anomalies tactiques rési-duelles des trois secteurs Centre, Est et Sud ont fait l'objet d'une pros-pection au marteau. Ces recherches ont été particulièrement détaillées surles cibles de Cardiccia et d'Ogliastrone. Ces travaux de terrain ont étéappuyés par plusieurs études au laboratoire.

4.7.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

Le premier stade de recherches à Argentella a tout d'abord apportédes précisions sur les indices connus. Les minéralisations inventoriées segroupent en quatre catégories principales :

- galène argentifère (blende) dans les leucogranites,- pyrite (galène, blende) dans les micaschistes paléozoïques,- chalcopyrite (pyrite, mispickel) dans les quartzites de la série

cristallophylienne,- pyrite (mispickel) dans les rhyolites permiennes.

Le lever des anciens travaux miniers et la géochimie tactique de1976 nous amènent à conclure que le gisement du Sommet ne semble présenteraucun potentiel de développement ni en aval-pendage, ni en extension.

L'aspect le plus remarquable de la prospection stratégique estqu'apparemment la majeure partie du secteur étudié est minéralisée en sul-fures, au moins faiblement.

Trois anomalies à Pb-Zn (Cu-As) peuvent être retenues :

- centraleau Sud de l'ancienne mine,

- orientalesur les flancs orientaux de la chaîne,

- méridionaleà cheval sur la limite faillée sud du massif.

Page 33: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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La géochimie tactique, effectuée sur les anomalies centrale etorientale retenues en priorité, a permis de délimiter une zone d'environ1 km2 caractérisée par des teneurs très fortes en Pb et des valeurs rela-tivement élevées en Zn et en Ag. A l'intérieur de cette zone se dessinentplusieurs plages plus ou moins étendues avec des teneurs en plomb supé-rieures à 800 ppm, culminant dans quelques tops isolés > 1 600 ppm.

Dans la zone anomale sud le niveau des teneurs enregistrées estnettement plus bas. En outre, la distribution des points anomaux est assezaléatoire et les anomalies résiduelles ont des dimensions très restreintes.

L'essai de différentes méthodes géophysiques n'a pas réussi à"mettre de l'ordre" dans l'image géochimique assez confuse. S'il existe dansles anomalies géochimiques étendues des passages de fracturation préféren-tiels ou des enrichissements locaux, ceux là ne "répondent" pas géophysi-quement.

Le resserrement de la maille d'échantillonnage sur les flancs dela colline de l'Argentella au Sud de l'ancienne mine a bien confirmé lecaractère exceptionnel de ce secteur. Le niveau des teneurs très élevé enplomb et en argent est tout à fait remarquable. La configuration de l'ano-malie laisse présager une minéralisation étendue sur une surface importante.

La même méthode appliquée dans le secteur est a enregistré égale-ment des teneurs élevées dans l'ensemble, en particulier pour le plomb.

La cartographie des résultats analytiques à une échelle pluspetite fait apparaître nettement que les plus fortes teneurs des secteursCardiccia et Ogliastrone, au Sud de l'ancienne mine, s'alignent suivant deuxaxes sub-parallèles orientés approximativement N - 100° - E. Les ciblescorrespondantes ont une longueur respectivement de 100 et de 150 m, et unelargeur d'environ 25 m. Les teneurs géochimiques en sol dépassent 0,4 % Pbet 10 g/t Ag.

La répartition assez irrégulière des cibles dans le secteur estmontre qu'il existe vraisemblablement plusieurs occurrences. Les dimensionsde ces structures sont apparemment modestes, et aucune orientation préfé-rentielle semble se dégager.

Le résultat le plus surprenant de la prospection au marteau,pourtant très détaillée, est incontestablement qu'aucune manifestation d'uneminéralisation en place d'une certaine importance n'a été découverte.

L'étude pétrographique a apporté quelques éléments d'explicationpour ce phénomène. Tout d'abord plusieurs observations en lames mincesamènent à supposer une intense percolation de fluides dans un granite sefissurant dans sa masse dans un stade encore chaud par suite de contraintestectoniques, et conduisant à une minéralisation très finement dispersée.Ensuite, près de la surface d'érosion cette minéralisation est extrêmementdiscrète, même dans les zones privilégiées, les sulfures n'existant que sousforme de reliques.

4.7.5 - COMMENTAIRE

Le leucogranite de l'Argentella est caractérisé par une fissura-tion particulièrement intense de l'ensemble du massif.

Page 34: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Le complexe est également traversé par des passages plus ou moinsimportants de granite mylonitique et silicifié, montrant un aspect beaucoupplus bréchique que l'encaissant.

Les étapes successives de la prospection ont permis de délimiteravec une précision satisfaisante les anomalies tactiques les plus intenses.Celles-ci, au nombre d'une douzaine environ, sont réparties dans les troissecteurs investigés. Les dimensions de ces zones anomales sont en généralmodestes, et aucune orientation préférentielle semble se dégager des docu-ments cartographiques.

Dans le secteur central, l'allongement des cibles est grosso modoEst-Ouest. Sur les flancs orientaux de la chaîne on observe plutôt uneorientation W.NW-E.SE, tandis que dans le Sud du massif une tendance NE-SWse dégage.

Une synthèse de l'ensemble des données analytiques des différentescampagnes de géochimie tactique des années 1976-1979 désigne assez claire-ment les collines de Cardiccia et d'Ogliastrone comme des sites privilégiés.Les cibles définies dans ces secteurs sont les plus importantes d'une lon-gueur de 100 à 150 m, et le niveau des teneurs est le plus élevé, de l'ordrede 0,4 % Pb et de 10 g/t Ag dans les sols. Par contre, l'image géochimiquedans le secteur est est beaucoup moins cohérente, quoique les teneurs y sontassez fortes. Dans le Sud du massif le niveau des teneurs est nettementmoins élevé, et les anomalies tactiques résiduelles ne couvrent qu'unesurface très restreinte.

La découverte lors de la dernière campagne en 1979, de quelquesmouches de galène et d'oxydes de plomb fissuraux, invisibles à l'oeil nu,mais réagissant à l'IK, montre bien qu'il existe une minéralisation en placeà l'aplomb et légèrement en amont des anomalies principales.

L'examen minutieux des cibles de Cardiccia et d'Ogliastrone adégagé une liaison probable entre les points géochimiques les plus forts etquelques passages de granite à aspect bréchique. Les dimensions de ces zonesmylonitiques sont très modestes, épaisseur métrique, longueur de l'ordre dequelques dizaines de mètres. Dans ces passées, une silicification trèsintense s'ajoute à la fissuration. L'étude des lames minces a permis demettre en évidence dans ces cataclasites silicifiées quelques sulfures enreliques, ainsi qu'un sulfate d'argent (argentojarosite).

Bien que nombre de problèmes restent encore entiers, le schémasuivant pourrait être proposé pour la mise en place de la minéralisation :

- dispersion de fluides postmagmatiques dans un leucogranite tardi-hercynien intensivement tectonisé dans un stade encore chaud parsuite de plusieurs phases de contraintes (l'origine de la minéra-lisation reste problématique) ;

- reconcentration à partir de ce stock initial dans des passagespréférentiels, caractérisés par une mylonitisation particulière-ment intense, une rubéfaction forte et une silicification marquée.

Page 35: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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4.8 - LES MINERALISATION INTRAGRANITIQUES - SECTEUR PRUNELLI

4.8.1 - OBJECTIF

Recherche de gisements cachés dans un secteur où de nombreuxindices se groupent autour de l'ancienne mine de Livida Mala (Cu, Pb, Zn)dans une bande de 20 x 2 km allongée grosso modo NE-SW.

Ce sujet se situe dans le cadre plus général de l'étude des miné-ralisations de type intragranitique du Nord-Ouest de la Corse.

4.8.2 - SITUATION

La région prospectée, située dans l'Ouest de la Corse, au Sud dePorto, s'étend du hameau de Revinda, au S. SE de Piana, au village de Mari-gnana, au Nord de Vico.

4.8.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

Dans un premier stade en 1977 l'ensemble de la région a été cou-vert d'une prospection stratégique géochimique et alluvionnaire à maillerelativement serrée.

Cette première phase a été précédée d'un inventaire des gîtes etindices du secteur. Elle a été accompagnée par une étude photostructurale.

Les anomalies principales décelées ont fait l'objet de deux cam-pagnes de tactiques respectivement en 1978 et en 1979. Ces travaux, composésd'un quadrillage géochimie sol, ont été complétés par des prospections aumarteau détaillées, appuyées par des études pétrographiques.

4.8.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

L'inventaire des indices de la région nous amène à distinguertrois types de minéralisations :

- minéralisations de haute température à dominante Cu-Zn, mais avecune paragenèse très complexe (Cu, Zn, Pb, Ag, Mo, W, Bi, Sn) , etse présentant sous forme de petits amas décamétriques d'un mineraimassif ;

- minéralisations cuprifères, avec Pb, Zn et Mo associés, localiséesdans des faisceaux de filonnets discontinus ;

- minéralisations pyriteuses de type fissurai, et contenant spora-diquement des minéraux de Pb, Zn, Cu et As.

La cartographie des indices met en évidence la disposition liné-aire du district minéralisé, suivant une bande de 20 x 2 km orientée grossomodo NE-SW.

La photogéologie fait apparaître des caractères structuraux parti-culièrement spectaculaires à proximité des gîtes. Plusieurs indices sontlocalisés à l'intersection de différents systèmes de fractures. Les obser-vations de terrain ont effectivement confirmé que les corps minéralisés sontsouvent contrôlés par des cassures.

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Les études pétrographiques mettent l'accent sur les profondestransformations subies par le granite encaissant lors de la mise en placedes amas de Livida Mala, soulignant le caractère chaud des minéralisationset supposant un flux thermique élevé.

Dans le même domaine la liaison spatiale étroite entre certainsindices et les masses indistinctes de leucogranite plus ou moins aplitiquesfait penser à un contrôle pétrogénétique des minéralisations.

Les anomalies mises en évidence sont géochimiquement très diver-sifiées, tant pour les éléments principaux, pôle Cu et pôle Zn-Pb, que pourles accompagnateurs (Ag, As, Cd, Mo, W, Sn). Il est intéressant de constaterque les anomalies se placent grossièrement dans une bande assez étroiteallongée SW-NE entre Revinda et Marignana. Les zones cuprifères occupent lemilieu de cette bande, tandis que les indices Pb-Zn se trouvent aux deuxextrémités.

Parmi les anomalies stratégiques trois zones peuvent être consi-dérées prioritaires :

- RevindaPb, Zn, associés à Cu, Ag, W, Bi, Cd et Sn ; en amont de lapiste reliant le hameau de Revinda à l'ancienne mine deLivida Mala,

- AmbioneCu, Zn, associés à Pb, Ag, As, Mo, W, Bi, Sn et Cd ; dans unbassin au Nord-Est de l'ancienne mine,

- MacenuleCu, As, Mo, associés à Pb, Zn et Ag ; sur les flancs de lacrête sur laquelle se trouve le gîte de Gradi.

Les prospections tactiques ont réussi à bien cerner les partiesles plus intenses des anomalies principales. Il paraît que les paragenèsesconcernées sont un peu moins complexes que celles des gisements de LividaMala, mais qu'elles s'approchent davantage de celle du gîte de Gradi.

Une comparaison des anomalies tactiques permet de déceler unecertaine zonalité, et même un semblant de symétrie, autour de l'anciennemine de Livida Mala. Ce "système" se présente de la façon suivante :

- du Sud-Ouest au Nord-Est, et sur une distance d'environ cinq kilo-mètres, on note la succession suivante : Cu-Sn, Pb-Zn, LividaMala, Zn, Mo-W, Cu.

4.8.5 - COMMENTAIRES

Les phases successives de prospection à Prunelli ont bien mis enrelief le caractère particulier et l'intérêt métallogénique du secteur.

Le dessin linéaire du district minéralisé est très probablement lerésultat d'un contrôle structural précis et d'importance régionale. Onpourrait penser à la distension permienne, phénomène générateur du magma-tisme de la structure annulaire voisine de Porto. Le parallélisme et levoisinage de plusieurs alignements sont très suggestifs à ce sujet :

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- l'organisation des indices dans une zone étroite NE-SW,- le groupement des anomalies géochimiques dans la même bande,- l'anomalie gravimétrique positive allongée suivant la même direc-

tion,- le contact plus ou moins parallèle entre le socle calco-alcalin et

la lame intrusive permienne.

Les indices et gisements inventoriés sont nettement plus jeunesque le granite hercynien encaissant, et l'âge permien des minéralisationssemble très plausible. Cette théorie est appuyée par la relation spatialeétroite entre plusieurs occurrences et des dykes microgranitiques appar-tenant au deuxième cycle permien et localement très abondants.

Quant aux guides de la prospection, il y a bien sûr des facteurspétrogénétiques, quoique le rôle de certains faciès aplitiques du granitereste quand même assez ambigu. Les guides structuraux sont incontestablementdéterminants à l'échelle régionale, et ils sont également très importants auniveau des amas. Par contre, dans un stade intermédiaire leur rôle est moinsévident.

La minéralisation à Livida Mala semble être de caractère pluschaud qu'aux deux extrémités du district de Prunelli. Les amas de typeThérèse coïncident donc probablement avec un "top" de chaleur dans le fluxthermique régional. La prospection géochimique a bien mis en évidence lecaractère unique de l'ancienne mine, car les paragenèses décelées dans lesautres zones anomales sont généralement moins complexes que dans les amas deLivida Mala.

Les prospections de 1977-1979 ont démontré que la région de Pru-nelli est susceptible de receler encore des possibilités pour la découvertede nouvelles minéralisations, en délimitant un certain nombre de cibles àteneurs élevées en Pb-Zn-Ag au Nord-Est du hameau de Revinda, et en Cu-Mo-Asautour du Capu Macenule. Cependant, les dimensions de ces gîtes risquentd'être assez petites, et la prospection au marteau de ces zones n'a déceléque quelques indices de type fissurai et essentiellement pyriteux.

4.9 - LES MINERALISATIONS LIEES AUX FORMATIONS PERMIENNES - SEC-TEUR MONTE CINTO NORD-EST

4.9.1 - OBJECTIF

Etude approfondie de l'indice Pb-Zn de Zilia-Monte Grosso.

Prospection de l'ensemble des formations permiennes du secteurnord-est du complexe volcano-plutonique du Monte Cinto.

4.9.2 - SITUATION

La zone étudiée forme une demi-lune, large d'environ 3 km etlongue d'environ 25 km, s'étendant entre les villages de Calenzana et d'As-co, en passant par Zilia, Feliceto, Olmi-Capella et Mausoleo.

4.9.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

Une prospection stratégique à maille relativement serrée a couvertentre octobre 1975 et mai 1976 les 75 km2 du secteur retenu.

Page 38: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Le travail a été repris durant l'été 1978. Les dix anomaliesprincipales ont été prospectées par une géochimie sol.

Un complément de géochimie tactique a eu lieu pendant le deuxièmetrimestre 1979.

Toutes ces campagnes ont été accompagnées par des prospections aumarteau, appuyées par des études pétrographiques.

4.9.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

Les points à fortes teneurs décelés par la stratégique se groupenten plusieurs anomalies. Parmi celles-ci on distingue deux catégories :

- à dominante Pb, mais parfois avec une paragenèse assez complexe :Zn, Cu, As et localement Mo et W,

- à dominante Zn, avec As et Pb associés.

Les anomalies plombifères couvrent la partie básale du premiercycle permien et se trouvent donc dans une position identique à celle del'indice de Zilia.

Les anomalies zincifères sont localisées à cheval sur le contactsocle-rhyolites. Elles pourraient correspondre à des enrichissements forma-tionnels en liaison avec les terrains houillers présents à plusieurs en-droits dans cette région.

Le quadrillage géochimique sol implanté sur les anomalies princi-pales a permis de déterminer un certain nombre de cibles d'importance iné-gale, tant au niveau des teneurs que du point de vue extensions.

Le resserrement de la maille d'échantillonnage dans la zone Me-laia, classée prioritaire, a réussi à délimiter avec précision deux ciblesprincipales. Le niveau des teneurs, en particulier pour Pb, As et Mo estélevé dans ce secteur.

Les études pétrographiques ont reconnu dans l'indice de Zilia-Monte Grosso à la fois un cachet exhalatif-sédimentaire et un aspect skar-noïde.

4.9.5 - COMMENTAIRES

L'indice de Zilia est spécifiquement lié à un épisode de sédimen-tation silico-carbonatée qui s'est déroulé entre deux phases de venuescinéritiques. La minéralisation de Zilia s'apparente par ce caractère auxgîtes de type exhalatif-sédimentaire.

Par contre, les paragenèses minérales du niveau porteur sonttypiques d'une cristallisation à haute température, donnant à l'indice uncaractère skarnoïde.

Le schéma génétique de Zilia pourrait donc être le suivant :

- dépôt de formations volcano-détritiques et sédimentation d'unniveau silico-carbonaté minéralisé de type exhalatif-volcanique ;

- intrusions subvolcaniques importantes provoquant une recristalli-

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sation sous forme de cornéennes calciques à aspect skarnoïde, avecremobilisation de la minéralisation, et peut-être un nouvel ap-port.

Parmi les anomalies mises en évidence trois zones couvrent lapartie básale du premier cycle des formations permiennes. Leur paragénèseest à dominante Pb-Zn. On pourrait donc supposer que ces anomalies renfer-ment des minéralisations du même type que l'indice de Zilia. Les étudestactiques ont démontré que les cibles concernées ont des dimensions res-treintes, tandis que le niveau des teneurs reste relativement modeste.

L'anomalie du bassin de Melaia, sur les flancs sud de la crêteCima Gazelle - Monte Grosso, occupe une position particulière, et peut êtreconsidérée comme la plus importante des zones décelées. D'abord la paragé-nèse y est plus complexe, avec As, Mo et également Cu et W s'ajoutant à Pbet Zn. En outre, elle se trouve pour l'essentiel dans des formations volca-niques et subvolcaniques du deuxième cycle à l'intérieur de la caldeira.

Dans la cible principale de Melaia, couvrant une surface de 200 x100 m, aucun indice direct (minéralisation en place ou altération hydrother-male typique) n'a été mis en évidence. L'hypothèse génétique la plus plau-sible envisage une liaison entre la minéralisation et les intrusions subvol-caniques du magmatisme alcalin du deuxième cycle permien.

4.10 - LES MINERALISATIONS LIEES AUX FORMATIONS PERMIENNES - SEC-TEUR MONTE CINTO SUD-OUEST

4.10.1 - OBJECTIF

Extension de la recherche des formations permiennes dans le sec-teur sud-ouest du complexe volcano-plutonique du Monte Cinto.

4.10.2 - SITUATION

La zone étudiée, couvrant essentiellement le bassin du Fango,s'étend du Golfe de Galeria à l'Ouest aux contreforts de la chaîne du Cintoà l'Est.

4.10.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

La prospection stratégique à maille relativement serrée a eu lieudurant les mois de janvier et février 1978.

Les zones sélectionnées parmi les anomalies stratégiques ont faitl'objet en 1979 de campagnes tactiques, comprenant principalement une cou-verture de géochimie sol.

4.10.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

Les résultats analytiques de la stratégique semblent présagerl'existence d'une minéralisation sulfurée répartie sur l'ensemble de larégion étudiée.

L'association fréquente Ag-As-Fe laisse supposer que ces occur-rences pourraient être principalement pyriteuses. Cette hypothèse est con-firmée par la prospection au marteau, montrant une abondance d'indices detype fissurai à dominante de pyrite.

Page 40: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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Les quatre cibles à minéralisation polymétallique sélectionnéespar la prospection stratégique sont toutes localisée au Nord et à l'Ouest dela région.

Dans la partie centrale du secteur, l'anomalie de Parma, d'uneparagenèse plus simple (Pb-Ag) occupe une position particulière, à proximitéd'un grand lambeau sédimentaire. D'ailleurs, ces intercalations volcano-sé-dimentaires, cartographiées dans les coulées rhyolitiques du bassin duFango, ont fait l'objet d'études pétrographiques, qui ont précisé leurnature nettement détritique.

Dans le secteur Martinu la paragenèse décelée est complexe : Pb,Zn, Cu, Ag, Ad, et il existe une bonne concordance entre les différentséléments, quoique comme d'habitude l'auréole du zinc est plus étendue quecelle des autres éléments.

Dans le secteur de Liccata, le résultat le plus frappant est bienla richesse relative en plomb des sols. Un autre fait important est laconcordance presque parfaite entre plomb et zinc.

Il n'est pas du tout certain qu'il existe une minéralisationpolymétallique dans le secteur de Parma, vu le manque de corrélation entrePb, Zn et As.

Dans le secteur de Focolara le niveau des teneurs est élevé, et laparagenèse assez complexe, en particulier dans le bassin méridional.

4.10.5 - COMMENTAIRES

Les formations rhyolitiques permiennes sont apparemment le site deminéralisations polymétalliques. Il s'agit surtout d'occurrences à dominantePb-Zn, quoique dans le secteur sud-ouest la paragenèse semble être fréquem-ment plus complexe, avec essentiellement As, mais également Cu et Ag, asso-ciés aux éléments principaux.

Géographiquement les anomalies géochimiques principales sonttoutes localisées dans le Nord et dans l'Ouest de la région étudiée, entrele Monte Martino et la baie de Girolata. Cette répartition souligne qu'iln'y a probablement aucune liaison entre les anomalies et les intercalationsvolcano-sédimentaires rares dans cette partie de la région. D'ailleurs, lesétudes pétrographiques donnent à ces niveaux gréseux et bréchiques descaractéristiques beaucoup moins propices à la présence d'une minéralisationqu'aux faciès du type Zilia.

Localement la prospection au marteau a établi une liaison entreles anomalies sol à Pb, Zn, Ag, As et Cu et des passages fracturés montrantdes phénomènes d'altération hydrothermale. Les essais en roche effectués surplusieurs de ces indices fissuraux n'ont pu déceler aucune teneur exception-nelle en Pb, Zn ou Cu. Bien que des minéraux tels que galène, blende etchalcopyrite sont localement présents dans ces zones fracturées, le plomb,le zinc et le cuivre ne sont apparemment que des éléments accessoires dansces minéralisations essentiellement pyriteuses. Ce fait, et les dimensionsrelativement modestes des fissures minéralisées, enlèvent tout intérêtéconomique à ces indices.

Il est évidemment loin d'être certain que toutes les anomaliesmises en évidence proviennent des indices d'un type fissurai. En particulier

Page 41: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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pour les secteurs Liccata et Focolara le problème n'est pas entièrementréglé, car la prospection au marteau n'y a décelé aucune minéralisation enplace. Dans ces zones les anomalies géochimiques résiduelles sont suffisam-ment étendues pour pouvoir couvrir des occurrences d'une certaine impor-tance, et le niveau des teneurs géochimiques en sol est dans l'ensembleassez élevé.

4.11 - MINERALISATIONS CUPRIFERES LIEES AUX OPHIOLITES - SECTEURVEZZANI

4.11.1 - OBJECTIF

Recherche d'extensions du gisement de l'ancienne mine de Poggio-lello.

Etude test pour évaluer le potentiel de ce type de minéralisationscuprifères dans les formations ophiolitiques de la Corse alpine.

4.11.2 - SITUATION

La mine est située à quelques centaines de mètres du village deVezzani, à mi-distance entre Corte et Solenzara.

4.11.3 - DEROULEMENT DES OPERATIONS

Les anciens travaux miniers ont été cartographies lors du deuxièmesemestre 1975. D'autres levers ont permis de placer le gisement dans soncontexte général.

L'extension possible de la structure a été prospectée en 1976 parun quadrillage géochimie sol.

4.11.4 - PRINCIPAUX RESULTATS

La première phase de recherches a permis de préciser les caracté-ristiques du gisement. Il s'agit d'une minéralisation essentiellement pyri-teuse dans un horizon de spilites massives, avec des enrichissements locauxen cuivre probablement liés à un niveau de quartzite à riebeckite. Le gise-ment est localisé sur l'axe d'une voûte anticlinale prise en biseau par unecassure importante.

L'unique perspective de développement du gisement semble se trou-ver sur l'extension nord de la structure.

La zone anomale décelée par le quadrillage géochimique est dedimension extrêmement restreinte. Ce manque de réponse géochimique surl'extension de la structure marque, soit la disparition de la minéralisa-tion, soit son enfoncement rapide.

4.11.5 - COMMENTAIRES

L'étude du gisement de Vezzani se solde donc par un échec et rienn'autorise à retenir ce sujet pour des recherches complémentaires.

La prospection à Vezzani constituait également un ultime test pourl'évaluation du potentiel des minéralisations cuprifères du domaine ophio-

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litique. Les résultats décevants enregistrés semblent confirmer le peud'intérêt économique de ce type de gisements en Corse, localement trèsriches, mais toujours de dimensions trop petites.

4.12 - SYNTHESE DES RESULTATS DES ACTIVITES DE L'INVENTAIRE

Pour l'ensemble des sujets étudiés dans le cadre de l'Inventaireles phases successives de la prospection ont mis en évidence de nombreusesanomalies et plusieurs nouveaux indices de types variés, mais aucun gisementéconomique n'a été découvert.

Pour la plupart des cibles décelées les travaux ont pu être suffi-samment approfondis pour pouvoir dresser un bilan définitif de leur poten-tiel. Cependant quelques problèmes restent encore à résoudre, et au casd'une éventuelle reprise de la recherche minière en Corse quelques travauxcomplémentaires pourraient être envisagés sur ces prospects.

Nous énumérons tout d'abord les sujets "classés".

Dans le Sud de la Corse la prospection n'a révélé aucune concen-tration notable de barytine. Les filons à Ba sont vraisemblablement dedimensions très modestes.

Dans la même région la fluorine semble se présenter essentielle-ment sous une forme formationnelle, en constituant accessoire des granitessubvolcaniques permiens.

Dans le même contexte se localisent les indices d'étain. La cassi-térite a en effet été découverte dans des petites masses aplitiques remplis-sant les niveaux de décollement de la partie sommitale des coupoles degranite alcalin permien, ainsi que dans des minces filonnets de quartz auxépontes micacées, traversant le coeur des mêmes complexes annulaires. Lesteneurs et les dimensions de ces gîtes sont nettement sub-économiques.

Dans plusieurs secteurs du Sud, et en particulier dans le quadrantnord-est de la feuille de Porto Vecchio, de nombreux filons de quartz tra-versant le granite hercynien au contact des lambeaux cristallophylliens,contiennent des minéraux de tungstène (wolframite et scheelite), associés àMo et Bi. Cette minéralisation est trop dispersée, et les faisceaux defilons ont des extensions trop restreintes, pour présenter un intérêt.

Toujours dans le Sud de la Corse les indices de molybdène sontponctuels et dispersés. La molybdenite a été décelée sous forme de mouchesdisséminées, principalement dans les granites hercyniens.

Les anomalies à plomb, zinc, (et/ou cuivre) des sept feuillesméridionales de l'île proviennent partiellement de sources de type forma-tionnel, ou de l'interférence de pollutions. Celles renfermant vraisembla-blement une minéralisation sulfurée, montrent généralement un niveau deteneur relativement bas et des extensions très limitées.

Plusieurs structures minéralisées cachées ont pu être cernées dansles granites (tardi) hercyniens des secteurs Argentella et Prunelli duNord-Ouest de la Corse. Les dimensions de ces gîtes intragranitiques sontapparemment relativement modestes.

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Dans le premier secteur une liaison a été établie entre les ano-malies géochimiques à teneurs très élevées en plomb, zinc et argent et despassages décimétriques à métriques d'un granite mylonitique et silicifié.

Dans le deuxième secteur la situation est plus complexe. Toutd'abord il existe deux pôles de minéralisation : plomb-zinc-argent etcuivre-arsénic-molybdène. En outre, les facteurs déterminant la localisationde ces gîtes, d'âge probablement permien, sont à la fois structuraux etpétro-génétiques.

Les formations volcaniques permiennes du grand complexe annulairedu Monte Cinto renferment apparemment trois types de minéralisations :

- à dominante plomb-zincliée à un épisode de sédimentation silico-carbonatée dans lapartie básale du premier cycle du Nord-Est du massif,

- à paragenèse complexe : plomb-zinc-molybdène-arsenic (cuivre-tungstène)

en liaison avec des intrusions subvolcaniques du magma alca-lin de la partie centrale de la caldeira,

- essentiellement pyriteuse, avec localement plomb, zinc, cuivre ouarsenic associés

de type fissurai, et répartie dans les rhyolites du premiercycle du secteur sud-ouest du massif.

Les occurrences connues à ce jour ne présentent jamais des carac-tères économiques, étant très localisées dans le temps et dans l'espace.

Les minéralisations cuprifères liées aux formations ophiolitiquesde la série des schistes lustrés de la Corse alpine sont apparemment tou-jours sub-économiques. Les teneurs sont localement très fortes, mais lescorps minéralisés, d'allure lenticulaire, n'ont que des extensions res-treintes .

Parmi les sujets dont l'étude n'a pas pu être complètement ache-vée, nous citons en particulier les suivants.

Dans le Sud de la Corse deux problèmes n'ont pas été entièrementrésolus :

- la petite anomalie à fortes teneurs en molybdène de Callustra,située dans les micaschistes du coin nord-ouest de la feuille deSartene,

- quelques anomalies à plomb-zinc-argent, localisées également dansles micaschistes, aux environs du village de Zicavo.

Il s'agit dans les deux cas de cibles d'intérêt plutôt marginal,mais la nature de la minéralisation primaire mérite d'être déterminée parquelques études complémentaires.

Les dimensions des structures détectées à Argentella sont petites,mais le niveau des teneurs géochimiques en sol y correspondant est trèsélevé, en particulier pour le plomb. Il semble souhaitable de vérifier parquelques sondages de reconnaissance comment ces minéralisations micro-fissu-rales s'enracinent.

Page 44: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

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La prospection des années 1977-79 permet d'estimer que la régionde Prunelli est susceptible de receler encore des possibilités pour ladécouverte de nouvelles minéralisations. En effet, les anomalies tactiquesdéterminées dans plusieurs secteurs couvrent des surfaces suffisammentétendues pour correspondre à un ou quelques amas du type connu dans larégion, et le niveau des teneurs géochimiques en sol est relativement élevé.Ici également il serait intéressant de pouvoir contrôler l'évolution enprofondeur des indices fissuraux à cuivre, plomb et/ou zinc mis en évidence.

Dans le domaine des formations volcaniques permiennes du MonteCinto l'origine de la dispersion géochimique de la cible Melaia, dans lecentre de la caldeira, n'a pas pu être déterminée. Les teneurs assez élevéesen plomb, zinc, arsenic (et localement en cuivre et molybdène) y couvrentune surface appréciable. Il s'agit, cependant, d'un secteur éloigné et dehaute montagne.

Faute de temps, la prospection de plusieurs anomalies à plomb,zinc, cuivre et/ou arsenic localisées dans le Sud-Ouest du complexe duMonte Cinto a du être arrêtée au premier stade des études tactiques. L'éva-luation de ces cibles demandera des travaux complémentaires, mais il fautsouligner que les indices connus du secteur, fissuraux et à dominante py-rite, n'offrent guère d'encouragement.

5 - CONCLUSIONS GENERALES

La Corse possède actuellement trois gisements miniers d'une cer-taine importance :

- amiante à Canari et à Olmeta dans l'Ouest du Cap Corse- Pb-Zn-Ag à La Finosa près de Ghisoni.

Les réserves des deux premiers gisements sont considérables, maisleur exploitabilité pose des problèmes d'ordre économique et écologique.

Au stade actuel de nos connaissances le gîte de La Finosa estmarginal. Cependant, l'aval pendage du corps minéralisé présente des possi-bilités de développement. L'enracinement de la structure pourrait êtrevérifié par une campagne de sondages profonds d'une longueur totale carottéede l'ordre de 1000 m. Ce travail sera rendu difficile par la morphologiechaotique du terrain.

L'antimoine présente probablement le meilleur potentiel de déve-loppement en Corse. Les résultats des recherches récentes (1974-1979),mettant en évidence plusieurs structures antimonifères, malheureusementinfra-économiques, ont démontré qu'il est sans doute possible de découvrirde nouvelles minéralisations cachées au Cap Corse.

Cependant, la poursuite de la recherche dans ce domaine devraitêtre reprise à un niveau plus en amont, avec la couverture d'une régionassez étendue par une prospection de type stratégique. Or, les chances deréussite étant évidemment très incertaines, et les conditions locales derelief et de végétation rendant toute intervention au Cap Corse onéreuse, ilest douteux qu'une telle relance de la recherche d'antimoine en Corse soitjustifiée.

Page 45: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 30 -

Quelques sujets étudiés dans le cadre de l'Inventaire du Terri-toire National ne sont pas entièrement épuisés. Des compléments de prospec-tion seraient souhaitables pour mieux évaluer certaines cibles, tellesMelaia , Argentella, Prunelli, Zicavo, Callustra (fc. chapitre 4).

Cependant, les travaux a y entreprendre, et en particulier l'exé-cution de sondages de reconnaissance, se heurteront inévitablement à desobstacles considérables, essentiellement des problèmes d'accès et de péné-tration dans un terrain accidenté, dépourvu de pistes, et couvert d'unevégétation extrêmement dense.

Les résultats obtenus à ce jour, tout en laissant quelques projetsinachevés, ne semblent pas suffisamment encourageants pour justifier unetelle entreprise longue et coûteuse. Ces recherches ne pourraient donc êtreenvisagées que dans le cadre d'une reprise générale des activités minièresen Corse.

Page 46: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 31 -

BIBLIOGRAPHIE

- Documents d'intérêt général

AICARD P., ALLOMBERT J., DUROZOY G., HEETVELD H., : Ressources du sous-soldes départements de la Haute Corse et de la Corse du Sud 1977.B.R.G.M. 77 SGN 427 PRL.

BAYER M. : Etude gravimétrique de la Corse 1977. Thèse Montpellier.

DURAND-DELGA M. et al. : Corse guide géologique régional, 1978. Masson.

GAUTHIER A. : Essai de bibliographie géologique de la Corse, 1976. BulletinSoc. Se. Hist. Nat. Corse.

GAUTHIER A. : Mines et carrières, 1978. Archives de la Corse du Sud.

LESQUER A. : Etude gravimétrique de la partie nord de la Corse, 1974. ThèseMontpellier.

NENTIEN M. : Etude sur les gîtes minéraux de la Corse, 1897. Annales desMines.

ORSINI J., BRUNETONP., HERMITTED., PEZERILG. : Vue d'ensemble sur lesgranitoïdes calco-alcalins du bloc Corso-Sarde, 1975. Montpellier.

VELLUTINI P. : Le magmatisme permien de la Corse du Nord-Ouest, 1977. ThèseMarseille.

VERSINI, PHILIPPE : Recherches de mines à Cristinacce, Marignana et Cargese,1900. Archives Service des Mines.

- Activités 1958-1973

- Publications diverses

CABERG H. : Etude géologique et métallogénique des minéralisations de larégion de 1'Argentella, 1974, thèse Liège.

FERAUD J. : Les gisements de sulfures d'arsenic du SE de la France, 1974,thèse Paris.

GEFFROY J., LE GOLF P., ROUTHIER P. : Sur deux indices à molybdenite etscheelite en Corse, 1955. CR. Ac. S e .

KRYLATOV S. : Etude géologique et métallogénique de la région de 1'Argentel-la, 1956, thèse Paris.

- Rapports BRGM

AZAIS H., SAINFELD P. : Rapport préliminaire sur le gisement plombeux de laFinosa, 1959. A 1520.

AICARD P., BOULADON J., SAINFELD P. : Le gîte plombo-zincifère de La Finosa.Campagne de sondages, 1960. A 1961.

Page 47: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 32 -

AICARD P., BERTRANEU J., SAINFELD P. : Le gîte plombo-zincifère de La Fino-sa. Travaux miniers, 1961. A 1928.

AZAIS H., SAINFELD S., BOULADON J. : Le problème du nickel dans les serpen-tines du Cap Corse. I960. A 1615.

AICARD P., AZAIS H., BOULADON J., SAINFELD P. : Une imprégnation plombo-zin-cifère dans les tufs rhyolitiques de La Finosa. 1962.

BOULADON J., PICOT P. : Sur les minéralisations en cuivre des ophiolites dela Corse, 1968. Bull 1.

BOULADON J. : Les minéralisations en cuivre de la zone des schistes lustrésen Corse, 1967. A 25.

BONNICI J.P. : Prospection générale dans le massif volcanique du Monte Cin-to, 1966, B 40.

GEORGEL J.M. : Prospection par polarisation provoquée sur les indices decuivre 'de Ponte Leccia, Castifao et Moltifao, 1967. A 135.

HEETVELD H., MASLARD P. : Prospection stratégique alluvionnaire synthèse destravaux de la période 1966-1973, 1977 RDM 06 FE./

PERONNEY., RIVES R. : Les indices Pb-Zn de Pietralba, 1969. Div SE 14.

PERONNE Y., RITOS R. : Recherches de minéraux de terres rares dans la régiond'Evisa, 1970. Div SE 129.

PERONNE Y : Structure de Monticello, 1972. Div SE 165.

PERONNE Y : Visite d'indices en Corse granitique entre Ajaccio et Porto,1972. Div SE 164.

ROUTHIER P., DELCEY R., LIMASSET J.C. : Etude préliminaire des gîtes cupri-fères corses, 1956-1957.

SAINFELD P. : La prospection générale de la Corse, 1960. A 1603.

- Recherches d'antimoines au Cap Corse

AUBERT G., BOULADON J. : Les gîtes d'antimoine du Cap Corse, 1970. SGN 256.

Rapports RDM-FE Campagnes 1974-1976 76-011

Campagne 1977 78-019Campagne stratégique 78-049Campagne 1979 79-076

Rapports SGN-GMXStratégique 78-164Tactique 1ère phase 79-229Tactique 2ème phase 79-265

Rapport SGN-GPHGéophysique 76-019

Page 48: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 33 -

- Inventaire du territoire national

- Rapports RDM-FE

Prospection stratégique du Sud de la Corse. Zone CO 0178-004.

Prospection stratégique du Sud de la Corse. Zone C002 Finilli Zicavo79-008

Prospection stratégique du Sud de la Corse. Zone C002 feuille Ajaccio79-044.

Prospections tactiques dans le Sud de La Corse. Zone CO 0179-047.

Prospections tactiques dans le Sud de La Corse. Zone CO 0279-067.

Les minéralisations en cuivre des ophiolites de la Corse. Le gisementde Vezzani77-020.

Les minéralisations intragranitiques. Secteur Argentella. Campagnes1975-7778-008.

Les minéralisations intragranitiques. Secteur Argentella. Campagnes1978-79.79-070.

Les minéralisations intragranitiques. Secteur Prunelli. Campagnes1975-7979-071.

Prospection des formations permiennes du Nord-Ouest de la Corse. Sec-teur Monte Cinto Nord-Est.79-057.

Prospection des formations permiennes du Nord-Ouest de la Corse. Sec-teur Monte Cinto Sud-Ouest79-066.

- Rapports SGN-GMX

Corse sud CO 01 Stratégique76-002 et 77-014.

Corse sud CO 02 Stratégique78-046 et 79-074

Corse sud Cû 01 Tactiques79-066 et 79-067

Corse sud CO 02 Alluvionnaire78-055 et 79-073.

Page 49: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

- 34 -

Secteur Argentella stratégique76-001

Secteur Argentella Tactiques77-022, 78-057 et 79-078.

Secteur Prunelli Stratégique78-037.

Secteur Prunelli Tactiques79-066 et 79-067.

Secteur Monte Cinto NE Stratégique76-003.

Secteur Monte Cinto NE Tactiques78-057 et 79-078.

Secteur Monte Cinto SW Stratégique78-054.

Secteur Monte Cinto SW Tactiques79-078.

- Rapports divers (internes BRGM)

Secteur Argentella géophysique78-GPH-524.

Secteur Argentella pétrographieM. Tegyey G 0376 1979.

Secteur Argentella pétrographieA. KOSAKEVITCH, 1979.

Secteurs Argentella et Prunelli PétrographieJ. BOISSONAS, 1979.Gisements sulfurés d'âge permien dans les granites du Nord-Ouest de laCorse.

Secteur Monte Cinto PétrographieJ. BOISSONNAS G 226 1976.

Secteur Monte Cinto Pétrographie.A. TEGYEY. G 9646, 1977

Secteur Monte Cinto PétrographieC. ALSAC, TEGYEY M., PICOT P., SGN-515-GE0, 1979.

Secteur Monte Cinto PétrographieC. ALSAC, TEGYEY M., HEETVELD K. , PICOT P., 1979. '? £ s **' *'** ̂ t cLes formations volcano-sédimentaires du Nord du massif du Cinto et lesindices minéralisés du Monte Grosso.

Page 50: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

STATISTIQUES

PROSPECTIONS PAR SECTEURS - CORSE 1975-1979

Secteur

Sudri

"

rr

it

n

ir

rr

M

II

II

fl

ir

ir

tl

ri

Zone

01010101010101010101010101010101

Sous-zone

-AAABACADAEAHALAMANAOAPAQAQAR

Surfacekm2

13501350

522522223231112

Echantillons

nombre

26927072518721622B4536302715211

type

StreamAlluv.Alluv.Sol

Alluv.RocheStreamAlluv.Str/solStr/solStr/solStr/solStr/solStr/solAlluv.Alluv.

Analyses

multiminéralog.

SnPb

W, SnZnPbBa

Pb Zn Cu Ag BiPb Zn Cu

MoCuPbMoBaBa

Interventions

Stratégique- ud -

Tactique première phasert il n

ft n ri

II M II

tr M ti

n rr H

rr M M

it ft ri

tr ir rr

ri ir ii

It M II

\

j feuilles' Sotta et> PortoVecchio

FeuillesRoccapinaet Sartsne

Page 51: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

Sudt*

"

»i

Sudit

II

fl

M

H

n

n

H

II

rr

Sudrr

M

ft

M

FI

M

n

n

M Cinto NEArgentellaPrunelliH Cinto SWPrunelli

01010101

020202020202020202020202020202020202020202

0303030303

BABBBCBD

_

---AAABACADAEAFAFAGAHAKALAMANAPARASAS

-----

3,5110,5

56056038038023,5-114410,5111110,511

75205011550

6186610751

133140113244603545242112776730543311675251402812

81110127931634

SolSolSolSol

StreamAlluv.StreamAlluv.SolSolSol

Str/solAlluv.StreamAlluv.SolSolSol

Str/SolSolSol

Str/SolSolSolSol

StreamStreamStreamStreamAlluv.

W Sn Bi MoZn

Sn WMo Cu

MultiMineral.Multi.

Mineral.SnSn

Pb Zn Cu MoPb ZnSnWWWWW

Cu Zn MoPb Zn AgPb Zn Ag

PbSn

Zn SnMo

MultiMultiMultiMulti

Minéralog.

Tactique deuxième phase» i* »i

ti if fi

n M n

Stratégique Zicavoff n

Ajacciott II

Tactique première phasei* n n

il if ri

ff fi ii

if if n

il n ff

tt ft ff

II If M

Tactiques premiere phasen II n

ff ff n

n ft tf

tf ff ff

ff tf ti

n II n

tt n tf

•• n ti

Stratégique orientéeStratégique orientéeStratégique orientéeStratégique orientéeStratégique orientée

l Porto1 VecchioSottaSartene

Ajaccio

Zicavo

Zicavo

V Ajaccio

Page 52: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

Argentellaif

ft

u

If

If

M Cinto NEM

Prunelli

M

fl

H Cinto SWM

H Cinto SWri

Vezzani

0303

03

03

03

03030303

0303

03030303

04

AAAB

AC

AD

BA

-AEBDAF

BBBC

ALAMANAP

AA

0,10,5

0,1

1,5

0,3

-2,60,13,0

0,50,3

0,72,20,61,5

0,1

244293

349

165

227

45536178468

292162

941857366

216

SolSol

Sol

Sol

Sol

RocheSolSolSol

SolSol

SolSolSol

Str/Sol

Sol

Pb Zn Cu AgPb Zn Cu Ag

Pb Zn Ag

Pb Zn Cu Ag

Pb Zn Cu Ag

Pb Zn AgPb Zn Cu MoPb Zn Cu MoPb Zn Cu AgMo As Sn WPb Zn Cu AgPb Zn CuAg As Mo

Pb Zn Cu Ag AsPb Zn Cu Ag AsPb Zn Ag As

Pb Zn Cu Ag As

Cu

Extension ancienne mineTactique phase 1Anomalies centrale et estTactique phase 2Anomalie centraleTactique phase 1Anomalie SudTactique phase 2Anomalie estContrôlesTactiques phase 1Tactiques phase 2 MelciaTactiques phase 1

Tactiques phase 2 TumbalellaTactiques phase 2 Macenale

Tactiques phase 1 Martino" " Leccata

Tactiques phase 1 Parme" " Focolara

Extension mine

Page 53: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE

STATISTIQUES

RECAPITULATIF CORSE 1975-1979

Secteur

SudSudArgentellaPrunelliM Cinto NEM Cinto SWVezzani

Tableaux

Zone

01020303030304

Stratégique

Surfacekm2

1350940

2290Surface prospectéeEchantillons prélevés :

géochimie

Géochimie

26922655

5347

alluvionnaire

Alluv.

707861

1568

Stratégique orientée

Surfacekm2

205075115

2602645

121701732

Géochimie

101279811316

1507Km2

Alluv.

34

34

Tactiques

Surfacekm2

58,023,52,53,82,75,00,1

95,6

Géochimie

10567121278922714418216

5316

Alluv.

11119

130

Roches

16

45

61

Page 54: ACTIVITÉS MINIÈRES EN CORSE