Activité physique : enjeu de société, enjeu de santé !

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Médecine des maladies Métaboliques Dossier thématique Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1 9 Activité physique convient de mettre en place par les édu- cateurs, la vie associative et les politiques, il y a l’exercice difficile de la prescription. Même si l’AP n’a pas encore sa notice dans le Dictionnaire Vidal ® , elle a bien des points communs avec un médicament. Ne serait- ce que parce que la réponse est fonction de la dose et de l’observance. L’AP a une place centrale dans la gestion de la plupart des maladies chroniques, empêchant ou retardant les complications, à défaut d’avoir été mise en place suffisam- ment à temps pour retarder l’apparition de ces maladies. La lutte contre la sédenta- rité est un enjeu de société, mais aussi un enjeu thérapeutique qu’il convient de faire passer dans les faits avec la science et la conscience qui caractérisent le métier de médecin. J.-L. Schlienger 11 Activité physique de loisir et qualité de vie A. Vuillemin 15 Activité physique, athérome et athérothrombose J.-M. Casillas, C. Denis, J.-L. Philip, Y. Laurent, V. Gremeaux 21 Activité physique et cancer M. Duclos 27 Activité physique et contrôle pondéral C. Ciangura, J.-M. Oppert 31 Activité physique et diabète de type 2 M. Duclos, J.-F. Gautier 39 L’art de prescrire l’activité physique J.-L. Schlienger, G. Atlan La part thérapeutique de l’AP dans le trai- tement du surpoids et de l’obésité est plus convenue, encore faut-il se défaire d’une vision trop naïve consistant à croire que l’AP permet de maigrir, alors qu’en fait, elle contribue davantage à prévenir le surpoids et à maintenir la perte de poids obtenue par d’autres moyens. Dans le diabète, l’AP facilite l’atteinte et le maintien d’un bon contrôle glycémique et permet d’alléger ou de retarder le traitement médicamen- teux en réduisant l’insulinorésistance et en améliorant l’utilisation du glucose. L’AP est un outil de prévention et de trai- tement à part entière que doivent s’appro- prier les patients et leurs médecins, les uns par une motivation étayée par une infor- mation juste et convaincante, les autres par un « savoir prescrire ». En effet, au-delà de la promotion de l’AP pour tous, inten- tion aussi estimable que souhaitable, qu’il L’ activité physique (AP) dans ses mul- tiples dimensions – domestique, profes- sionnelle, déplacement, loisirs et sports – est un moyen de promotion de la santé et un traitement ou un complément de traitement des maladies chroniques les plus fréquentes. Il ne fait plus de doute aujourd’hui qu’une AP régulière concourt à la santé. Ses performances sont en effet validées à l’aulne de la médecine fondée sur les preuves, et des recommandations internationales situent les niveaux d’acti- vité bénéfiques. Ce dossier qui s’adresse à un lectorat averti n’a pas pour ambition d’enfoncer les portes ouvertes. Aussi, a-t-il été choisi d’illustrer cette évidence dans quelques domaines précis. La qualité de vie bien sûr, enjeu majeur de la santé, mais aussi dans des domaines plus inattendus, comme celui de l’athérothrombose ou celui du cancer. ALIX/PHANIE © BURGER/PHANIE © Activité physique : enjeu de société, enjeu de santé !

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Dossier thématique

Médecine des maladies Métaboliques - Janvier 2009 - Vol. 3 - N°1

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Activité physique

convient de mettre en place par les édu-cateurs, la vie associative et les politiques, il y a l’exercice difficile de la prescription. Même si l’AP n’a pas encore sa notice dans le Dictionnaire Vidal®, elle a bien des points communs avec un médicament. Ne serait-ce que parce que la réponse est fonction de la dose et de l’observance.L’AP a une place centrale dans la gestion de la plupart des maladies chroniques, empêchant ou retardant les complications, à défaut d’avoir été mise en place suffisam-ment à temps pour retarder l’apparition de ces maladies. La lutte contre la sédenta-rité est un enjeu de société, mais aussi un enjeu thérapeutique qu’il convient de faire passer dans les faits avec la science et la conscience qui caractérisent le métier de médecin.

J.-L. Schlienger

11 Activité physique de loisir et qualité de vie

A. Vuillemin

15 Activité physique, athérome et athérothrombose

J.-M. Casillas, C. Denis, J.-L. Philip, Y. Laurent, V. Gremeaux

21 Activité physique et cancer M. Duclos

27 Activité physique et contrôle pondéral C. Ciangura, J.-M. Oppert

31 Activité physique et diabète de type 2 M. Duclos, J.-F. Gautier

39 L’art de prescrire l’activité physique J.-L. Schlienger, G. Atlan

La part thérapeutique de l’AP dans le trai-tement du surpoids et de l’obésité est plus convenue, encore faut-il se défaire d’une vision trop naïve consistant à croire que l’AP permet de maigrir, alors qu’en fait, elle contribue davantage à prévenir le surpoids et à maintenir la perte de poids obtenue par d’autres moyens. Dans le diabète, l’AP facilite l’atteinte et le maintien d’un bon contrôle glycémique et permet d’alléger ou de retarder le traitement médicamen-teux en réduisant l’insulinorésistance et en améliorant l’utilisation du glucose.L’AP est un outil de prévention et de trai-tement à part entière que doivent s’appro-prier les patients et leurs médecins, les uns par une motivation étayée par une infor-mation juste et convaincante, les autres par un « savoir prescrire ». En effet, au-delà de la promotion de l’AP pour tous, inten-tion aussi estimable que souhaitable, qu’il

L’activité physique (AP) dans ses mul-tiples dimensions – domestique, profes-sionnelle, déplacement, loisirs et sports – est un moyen de promotion de la santé et un traitement ou un complément de traitement des maladies chroniques les plus fréquentes. Il ne fait plus de doute aujourd’hui qu’une AP régulière concourt à la santé. Ses performances sont en effet validées à l’aulne de la médecine fondée sur les preuves, et des recommandations internationales situent les niveaux d’acti-vité bénéfiques.Ce dossier qui s’adresse à un lectorat averti n’a pas pour ambition d’enfoncer les portes ouvertes. Aussi, a-t-il été choisi d’illustrer cette évidence dans quelques domaines précis. La qualité de vie bien sûr, enjeu majeur de la santé, mais aussi dans des domaines plus inattendus, comme celui de l’athérothrombose ou celui du cancer.

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