ACTES DE LA CONFÉRENCE A NNUE LLE SUR L’ACTIVITÉ … · 2016-12-22 · sain t -ni c o l a s...

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S A I N T- N I C O L A S 15-16 DÉCEMBRE 2007 ACTES DE LA CONFÉRENCE ANNUELLE SUR L’ACTIVITÉ SCIENTIFIQUE DU CENTRE D’ÉTUDES FRANCOPROVENÇALES L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE A L P I N E R ÉGION A UTONOME DE LA V ALLÉE D ’A OSTE A SSESSORAT DE L ’É DUCATION ET DE LA C ULTURE B UREAU RÉGIONAL POUR L ETHNOLOGIE ET LA LINGUISTIQUE C E N T R E D É T U D E S F R A N C O P R O V E N Ç A L E S R E N É W I L L I E N

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S A I N T - N I C O L A S

1 5 - 1 6 D É C E M B R E 2 0 0 7

ACTES DE LACONFÉRENCEA N N U E L L ESUR L’ACTIVITÉSCIENTIFIQUED U C E N T R E D ’ É T U D E S

F R A N C O P R O V E N Ç A L E S

L’ONOMASTIQUEGALLO-ROMANEA L P I N E

R É G I O N A U T O N O M E D E L A V A L L É E D ’ A O S T EASSESSORAT DE L’ÉDUCATION ET DE LA CULTUREB U R E A U R É G I O N A L P O U R L ’ E T H N O L O G I E E T L A L I N G U I S T I Q U EC E N T R E D ’ É T U D E S F R A N C O P R O V E N Ç A L E S“ R E N É W I L L I E N ”

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Préparation de l’ouvrage :Rosito Champrétavy

Photos :Diego Pallu - Châtillon (Aoste)

Copie hors commerce.Hommage de la Région Autonome Vallée d’AosteAssessorat de l’Éducation et de la Culture

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S A I N T - N I C O L A S1 5 - 1 6 D É C E M B R E 2 0 0 7

ACTES DE LACONFÉRENCEA N N U E L L ESUR L’ACTIVITÉSCIENTIFIQUED U C E N T R E D ’ É T U D E S F R A N C O P R O V E N Ç A L E S

L’ONOMASTIQUEGALLO-ROMANEA L P I N E

R É G I O N A U T O N O M E D E L A V A L L É E D ’ A O S T EASSESSORAT DE L’ÉDUCATION ET DE LA CULTUREB U R E A U R É G I O N A L P O U R L ’ E T H N O L O G I E E T L A L I N G U I S T I Q U EC E N T R E D ’ É T U D E S F R A N C O P R O V E N Ç A L E S“ R E N É W I L L I E N ”

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L’onomastique est une discipline fasci-nante, qui a toujours suscité l’intérêt desscientifiques et la curiosité des amateurs,aussi bien sur le versant de la toponymieque sur celui de l’anthroponymie. Enmilieu valdôtain aussi, ce secteur de lalinguistique, embrassant d’autresdomaines tels que l’histoire, la géogra-phie, l’ethnographie ou la sociologie a faitdu prosélytisme : pensons, par exemple,au travail de bénédictin de Robert Bertonsur l’anthroponymie valdôtaine et sur latoponymie de la Valdigne, aux étudesd’Orphée Zanolli, aux publications desabbés Joseph-Marie Henry et LouisBonin, d’Aimé Chenal, Raymond

Vautherin, Sylvain Bois, Stefania Roullet et à celles des historiens locaux, aux dif-férents mémoires de fin d’études, et aux nombreux passionnés, toponymistes ougénéalogistes, qui recueillent les noms de lieu, les noms et les surnoms de famille,les prénoms et les sobriquets des personnes, et essaient d’en remonter à l’origine.

L’Assessorat de l’éducation et de la culture de la Vallée d’Aoste, quant à lui, alancé, à partir de 1986, un projet de grande envergure, dénommé Enquête topony-mique en Vallée d’Aoste, dans le but de réaliser un recensement systématique etminutieux de tous les noms de lieu du territoire régional propres à la traditionorale et découlant donc de la mémoire des gens. Après plus de vingt ans de tra-vail, nous commençons à voir la fin de cette grande initiative : l’enquête est ache-vée dans 66 communes sur 74, pour un total d’environ 70 000 toponymesrecueillis, tous situés sur la carte et accompagnés d’une fiche descriptivedétaillée ; les conversations avec les informateurs ont été enregistrées et les don-nées informatisées. Tout cela constitue un patrimoine d’une richesse inestimable.

Le moment de la valorisation et de la restitution de ces archives est venu :après un premier volume d’essai concernant la commune de Hône, publié en1997, l’Assessorat, par le biais du Bureau régional pour l’ethnologie et la lin-guistique, est en train d’achever la préparation d’un cédérom interactif, sur la

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PréfaceLaurent Viérin

Assesseur à l’Éducation et à la Culture de la Vallée d’Aoste

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toponymie de Lillianes, accompagné d’une publication. Ce sera ensuite le tourde la commune de Valgrisenche.

L’Assessorat est également partenaire du projet Archives historiques anthropo-nymiques de la Vallée d’Aoste, promu par l’Université de la Vallée d’Aoste, sous ladirection du professeur Gianmario Raimondi, qui a pour but la création d’unebanque de données à partir de documents d’archives, de l’épigraphie latine jus-qu’aux cadastres du XVIIIe siècle.

C’est donc avec le plus grand plaisir que nous avons accueilli, au Centred’Études Francoprovençales de Saint-Nicolas, ce colloque rassemblant des spé-cialistes locaux et internationaux, notamment dans le domaine gallo-romanalpin, pour deux journées de confrontation, de débat et d’échange sur l’ono-mastique, un thème qui, bien que scientifique par sa nature, est également sti-mulant pour le grand public. Ce fut aussi là l’occasion pour notre petite réalitérégionale de tourner son regard vers des horizons plus vastes et d’ouvrir sesportes à la culture internationale pour se nourrir directement à sa source.D’ailleurs, nous l’avons dit, dans notre Vallée, ce sujet ne pourra que trouver unterrain fertile, défriché depuis longtemps par les pionniers de cette discipline etentretenu par les adeptes qui se sont succédé au fil des années.

Les actes du colloque représentent un précieux outil de recherche et untremplin pour des études ultérieures, dans un domaine qui, comme d’aucunsl’ont affirmé, se trouve au carrefour des sciences humaines ; nous sommes doncheureux de les confier à des lecteurs avisés pour qu’ils deviennent un germefécond.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Noi si viveva secondo un sistema di valori in buonaparte diverso da quello ufficialmente vigente; unsistema di antica formazione prevalentemente rura-le e popolare, che aveva adottato anche idee di ori-gine urbana e colta, ma le aveva trasformate amodo suo. In quanto questo costume si rifletteva inuna cultura (un’elaborazione riflessa del propriomodo di vivere) era soltanto una cultura parlata,priva di testi scritti. Aveva però la forza delle cosevere, mentre il codice culturale ufficiale, espressoper iscritto in una lingua forestiera, dava l’impres-sione di una convenzione vuota e (benché indiscus-so come le malattie) restava astratto fino al momen-to in cui il suo braccio secolare o ecclesiastico nonintervenisse a raggiungerci.

(Luigi Meneghello)

1.

Ce passage de Luigi Meneghello évoque une dichotomie entre deux “sys-tèmes de valeurs”, c’est-à-dire de conception et de perception / vision dumonde. Meneghello ne nous donne pas une description exhaustive de la naturede ces systèmes et de leur dichotomie (tel n’est pas son but) ; il se réfère plutôtaux dichotomies suivantes : populaire / cultivé, rural / urbain et – point essen-tiel pour notre sujet – oralité / écriture, considérées en tant que moyens diffé-rents d’élaboration culturelle et d’expression linguistique.

Dans le cadre socio-culturel italien cette opposition oralité / écriture est sou-vent interprétée (de manière pas tout à fait exacte) en fonction de l’oppositionentre langue (niveau écrit) et dialecte (niveau oral)2. C’est sous cette forme quel’opposition nous est plus familière : du moins à partir d’une certaine tranched’âge et dans certains milieux socio-culturels, langue et dialecte sont partie denotre patrimoine et, à un niveau d’expérience irréfléchie, on en a une certaineconscience.

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L’oralité dans les systèmes onymiques :expédients mnémotechniques et structures formelles

dans le domaine italo-roman et gallo-roman1

Giorgio Marrapodi

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Mais il y a un “mais” : d’un côté il est normalement accepté que langue etdialecte soient deux moyens d’expression linguistique très différents au niveauformel, de l’autre il reste plus difficile à expliquer (même si on n’a pas de diffi-cultés à l’accepter en ligne de principe) que l’opposition formelle langue / dia-lecte (ou plutôt oralité / écriture) correspond à une opposition de systèmes devaleurs, de conceptions, d’organisation culturelle d’une vision du monde. Eneffet, il paraît invraisemblable qu’une personne, maîtrisant aussi bien le dialec-te que la langue officielle (écrite), change sa vision du monde en changeant decode linguistique, même au niveau diamésique.

En général (ou du moins dans certains domaines de la linguistique), l’ha-bitude à considérer par exemple une liste de noms dialectaux de plantes oud’animaux comme expression d’une conception botanique et zoologique par-ticulière à la communauté qui utilise ce dialecte n’est pas trop répandue ;cette conception a peu ou rien en commun avec la conception linnéenne,comme on l’apprend par exemple à l’école dans des textes écrits. Ainsi, à titred’exemple, l’italien acero ‘érable’ et le francoprovençal piaia sont normalementconsidérés simplement comme deux mots différents pour désigner un mêmeréférent conceptuel. En définitive on peut remarquer dans la linguistique unetendance (qui remonte peut-être à une nécessité de commodité herméneu-tique) à considérer langue et dialecte comme deux faces différentes d’unemême médaille, et non pas comme deux médailles différentes avec parfoisdes faces semblables.

Toutefois, dans certains domaines ou systèmes conceptuels, il n’est plus pos-sible de tolérer cette équivoque herméneutique : il s’agit des systèmes de nomspropres. Si l’on compare un système toponymique d’origine dialectale, extraitd’une carte topographique, avec le système correspondant antagoniste oral etencore vivant dans la communauté, on a l’impression d’une différence structu-relle très évidente, qui ne se place pas exclusivement au niveau de chaquedénomination – formellement différente – pour un même élément géogra-phique et conceptuel (niveau microstructurel), mais aussi au niveau des procé-dés de formation et des relations structurelles entre les dénominations (niveaumacrostructurel). En présence d’une telle évidence on est en droit de se poser laquestion à savoir si, à la base de cette différence formelle, il y a effectivementcette dichotomie entre “systèmes de valeurs”, dont Meneghello parle, c’est-à-dire si « sistemi di denominazione dello spazio strutturalmente differentisegnalino modi strutturalmente diversi di pensarlo » (Angelini 1998 : 451) jus-qu’au niveau des conceptions plus élémentaires (qu’est ce qu’une rivière, unemontagne, une frontière, un lieu et selon quels paramètres une culture les défi-nit)2. Il s’agit donc d’un point de vue relatif, sans aucune valeur universelle apriori. Toutefois, en considérant des systèmes dans notre hémisphère culturel,on peut supposer qu’ils ont des caractéristiques linguistiques et structurellescommunes. Pour obtenir un aperçu plus vaste, on considère donc des réper-toires onymiques dans le domaine italo-roman4, tout comme dans le domainegallo-roman5.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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2.En analysant la nature linguistique et structurelle d’un système onymique

oral on peut remarquer les caractéristiques suivantes :

Récursivité du signe linguistique6 : pour les désignations toponymiques, onconstate une tendance à réutiliser des éléments linguistiques déjà existants.Ce phénomène se concrétise par :

– L’utilisation de mots déjà existants dans le système linguistique (sub-stantifs, adjectifs, prépositions, adverbes, anthroponymes,…)

– La réutilisation de certains mots– Procédés morpho-syntaxiques : on observe les phénomènes suivants :

• Tendance à appliquer aux toponymes des procédés flexionnels etmorpho-lexicaux, en particulier la suffixation.

• Présence d’unités polyrhématiques, c’est-à-dire de toponymescomplexes, formés selon l’ordre déterminé-déterminant en deuxstructures : 1. Premier élément + adjectif (ex. préire rous ‘pierrerouge’)7 ; 2. premier élément + génitif analytique (préposition de +déterminant; ex. valoun di mort ‘vallon des morts’)8.

Transparence, ou bien évidence sémantique du toponyme9 ; ce phénomène seconcrétise de deux manières :

– Accumulation du contenu informatif et encyclopédique du toponyme.– Pluralité de fonctions des dénominations10.

Si l’on considère un système officiel écrit (ainsi les noms de villes ou derivières italiennes et françaises), on relève l’existence de caractéristiques oppo-sées : les toponymes sont en grande majorité opaques, simples, dénués decontenu sémantique, ils ont seulement une fonction référentielle et identificatri-ce et ils ne sont pas touchés par des phénomènes morpho-syntaxiques (voir letableau suivant) :

Tableau 1

L’oralité dans les systèmes onymiques

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Systèmes écrits Systèmes oraux

Minimum de transparence du toponyme Maximum de transparence du toponyme

Minimum de complexité des structureslinguistiques (= toponymes simples)

Maximum de complexité des structureslinguistiques (= toponymes complexes)

Moindre présence de procédésmorphologiques, flexionnels ou lexicaux

Présence maximale de procédésmorphologiques, flexionnels ou lexicaux

Minimum de récursivité des élémentslinguistiques

Maximum de récursivité des élémentslinguistiques

Fonction exclusivement identificatrice –référentielle

Pluralité de fonctions

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L’analyse quantitative (résumée dans le Tableau 2) des systèmes topony-miques considérés sur la base des caractéristiques déjà présentées, permet d’ap-profondir la question et de tenter une explication :

Récursivité des éléments constituants. Contrairement aux systèmes écrits (oùles toponymes sont normalement aussi nombreux que les éléments consti-tuants), dans les systèmes oraux, la quantité des éléments utilisés est moinsimportante que les désignations toponymiques. Les résultats résumés dansle Tableau 2 montrent une autre particularité : plus le système toponymiqueest grand, plus forte est la tendance à la récursivité, c’est-à-dire que la quan-tité des éléments utilisés est proportionnellement inférieure.

Toponymes complexes. Le pourcentage des toponymes complexes dans les sys-tèmes considérés est tellement élevé qu’on ne peut pas l’attribuer au hasard.La tendance à former des désignations toponymiques complexes semblepourtant être une caractéristique essentielle des systèmes oraux. Onremarque qu’à partir d’une certaine échelle de grandeur, la relation entretoponymes simples et complexes se renverse, c’est-à-dire que dans les sys-tèmes plus grands, les toponymes complexes sont en majorité (point 2 dansle Tableau 2). Il s’agit d’un phénomène paradoxal, mais il semble qu’un fac-teur de complication (les toponymes complexes) ne soit pas considérécomme tel, mais au contraire comme un élément structurel de simplifica-tion. Ce phénomène s’explique si on considère que les toponymes com-plexes sont formés à partir d’éléments déjà existants dans le système et danscertains cas déjà utilisés pour former des toponymes simples. Ainsi, on peutformer deux toponymes simples à partir des noms francoprovençaux truc etchamp, mais en les combinant on peut obtenir les formes complexes truc delchamp et champ del truc. On obtient donc quatre toponymes (deux simples etdeux complexes), mais le nombre des éléments utilisés est toujours aunombre de deux.

Tableau 2

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Orbasco Demonte ChianoccoRocca-sparvera

1.Rapport toponymes/

éléments utilisés2082/800(38,4%)

1887/656(34,8%)

617/429(69,5%)

270/245(90,7%)

2.

Rapport toponymessimples/toponymes

complexes

910/1172(43,7%/56,3%)

776/1111(41,1%/58,9%)

365/252(59,2%/40,8%)

147/123(54,4%/45,6%)

3.

Rapport toponymes/transparents

toponymes/opaques

1901/181(91,3%/8,7%)

1786/91(95,2%/4,8%)

531/86(86,1%/13,9%)

244/26(90,4%/9,6%)

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Transparence sémantique des toponymes. Ce fait ne laisse aucun doute : lessystèmes oraux ne tolèrent pas l’opacité des toponymes. Contrairementaux autres paramètres considérés, les oscillations quantitatives du pour-centage sont ici très faibles ; il paraît donc que la grandeur du systèmen’est pas d’une importance décisive.

3.On peut également appliquer l’analyse quantitative à des secteurs particu-

liers des systèmes toponymiques, par exemple la relation (fondamentale auniveau des systèmes oraux) entre anthroponymie et toponymie. En tant quelié au concept de posséder une parcelle (ou une maison), la présence d’an-throponyme dans la toponymie peut être un indicateur du rôle et de la formede la propriété privée dans la communauté. On a déjà remarqué dans d’autrestravaux, que l’organisation économique a une influence considérable sur lesdésignations toponymiques : dans une communauté pastorale, le terroir estutilisé en commun par toutes les familles (les “terroirs communs”, conceptqu’on trouve souvent utilisé comme lieu-dit), ainsi, la propriété de parcellen’est pas nécessaire ; les anthroponymes sont donc presque entièrementabsents de la toponymie locale. Toutefois, ils sont bien présents dans la topo-nymie du village comme désignateurs appliqués aux maisons et aux rues :posséder un grand troupeau est primordial pour la famille, et pour ce faire,on a besoin d’une grande maison et d’une grande étable. L’attention pour lapropriété privée se fixe donc sur les bâtiments et est marquée par des anthro-ponymes. Par contre, dans une communauté basant son économie sur la ges-tion de la forêt, on trouve beaucoup d’anthroponymes dans les lieux-dits :posséder une parcelle forestière est la condition sine qua non pour assurer lavie de la famille. L’anthroponyme marque donc la propriété, s’applique à dif-férents éléments du paysage et, en absence de cartographie, sert aussi à lagestion “administrative” du terroir. Toutes ces fonctions sont caractérisées pardifférentes structures linguistiques11.

Le Tableau 3 indique le pourcentage des éléments d’origine anthropony-mique dans la toponymie des quatre communautés considérées. On observeque la valeur de Chianocco est bien inférieure par rapport aux autres. Sur labase de ce que nous avons constaté précédemment, il serait très intéressant derechercher les causes de cette différence, à savoir si elle dépende soit desconditions économiques soit d’une conception particulière de la propriété pri-vée, en ce sens qu’elle est culturellement relative12.

L’oralité dans les systèmes onymiques

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Tableau 3

4.Dans mon travail sur la communauté orbasca j’ai également remarqué que

la flexion appliquée à certains toponymes simples d’origine anthroponymiqueservait d’indicateur social : la distinction entre les deux catégories masculinpluriel / féminin singulier (comme nous avons pu le constater), n’est pas seule-ment formelle, mais correspond à deux différentes catégories d’anthropo-nymes : des sobriquets (niveau oral / populaire) sont dérivés les toponymesmasculin pluriel, des surnoms (niveau écrit / officiel) les toponymes fémininsingulier. (Tableau 4)

Tableau 4

Ce n’est pas du tout casuel : les sobriquets sont une marque d’identité etd’appartenance à la communauté orale, par contre les surnoms représentent lelien avec l’administration officielle, ils ne sont pas utilisés dans la vie quotidien-ne de la communauté; en effet, ils sont des éléments étrangers au système ony-mique oral. Désigner une parcelle par le surnom du propriétaire indique ainsison extranéité, soit géographique (le possesseur vient d’un autre village oud’une autre ville), soit sociale (le possesseur appartient à une famille localemais à un milieu social très élevé). L’opposition au niveau flexional corresponddonc à une opposition au niveau social et marque aussi l’appartenance ou lanon-appartenance du propriétaire à la communauté14.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Orbasco Demonte Chianocco Roccasparvera

Rapport toponymestotaux/toponymes avec

formant anthroponymique2082/598 1887/478 617/58 270/68

% 28,72% 25,33% 9,4% 25,18%

Sobriquets => Toponymes masculin pl. Surnoms => Toponymes féminin sing.

Bardóttu ➙ bardótti Ambrosini ➙ ambruxin-na

Binéllu ➙ binéj Beltrami ➙ beltrama

Buchín ➙ burchin-ni Dondo ➙ dunda

Cudìn ➙ cudin-ni Marenco ➙ marénca

Gattu ➙ gatti Marrone ➙ marun-na

Grilléttu ➙ grilletti Tassara ➙ tascèra

Rattu ➙ ratti Romano ➙ rumana

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Ce phénomène flexif (ainsi que d’autres de nature différente, que nous avonsdéjà mentionnés en d’autres occasions et que nous ne présenterons pas ici)13

montre également la tendance à l’accumulation du contenu informatif dans lestoponymes oraux, et par suite est un exemple du lien d’interdépendance entrestructures linguistiques et structures sémantiques, auquel nous avons fait allu-sion dans la note 9.

5.Sur la base de cette présentation (soit très limitée) de faits linguistiques et

structurels, nous nous interrogeons sur la cause de la différence manifeste entreles systèmes oraux et les systèmes écrits, que nous avons plusieurs fois souli-gnée. S’agit-il d’un fait casuel ou les conditions socioculturelles jouent-elles unrôle fondamental ? Chercher l’explication des faits linguistiques dans le milieusocial, historique et culturel d’une société relève toujours du hasard ; toutefois,pour mieux cibler cette tentative d’explication, il faut noter que toutes les carac-téristiques des systèmes oraux présentées dans ces pages (récursivité des élé-ments formants, présence de structures linguistiques complexes et de procédésflexifs et morpholexicaux – suffixation –, transparence et contenu sémantique-informatif du toponyme, pluralité de fonctions) semblent avoir un élément encommun : la tendance à économiser et optimiser le système, c’est-à-dire que lacommunauté tend (de façon plus ou moins consciente) à obtenir un résultatmaximal avec un moindre effort. En termes linguistiques, il s’agit d’obtenir laplus grande quantité de toponymes (ou d’anthroponymes) avec un nombreréduit d’éléments formants (situation qu’on ne trouve pas dans les systèmesécrits, dans lesquels le nombre des toponymes correspond au nombre des élé-ments formants). Cette tendance à économiser et optimiser est élucidée par unecitation de Cardona :

Preliminare ad ogni altra considerazione sui segni è il richiamo aimeccanismi di cui l’uomo si serve per conservarli. In società chenon conoscono le tecniche della registrazione scritta non esiste lapossibilità – a noi invece familiare – di un’accumulazione illimitatadel sapere. L’unico dispositivo è la memoria, ed è evidente che inuna situazione di oralità i meccanismi di sviluppo e conservazionedei dati e di ricorso alla memoria si presentano in forme diverse daquelle che noi conosciamo (Cardona 1985: 21).

En absence d’écriture, la mémoire est donc l’unique moyen de conserver etde transmettre le patrimoine de connaissance d’une société. En tant que physio-logiquement limitée (au contraire de l’écriture, qui permet une accumulationpotentiellement illimitée du savoir), la mémoire nécessite d’être optimisée (plusou moins comme dans un ordinateur). Les procédés linguistiques et structu-raux, qui caractérisent les systèmes oraux sont donc surtout des mécanismes,c’est-à-dire des expédients mnémotechniques pour l’économie et l’optimisationdu système linguistique, expédients qu’on ne retrouve pas dans les systèmes

L’oralité dans les systèmes onymiques

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écrits, parce qu’on n’est pas confronté au problème de moyens limités pour laconservation / organisation du savoir collectif. On peut cependant supposer detrouver la même limitation (et la même dichotomie entre systèmes oraux et sys-tèmes écrits) dans tous les champs conceptuels15 avec les mêmes mécanismeslinguistiques, ou des mécanismes similaires. L’importance de l’étude contrasti-ve de l’onymie consiste donc en cela même, que la différence linguistique-struc-turelle (et donc conceptuelle) des systèmes est plus évidente et accessible quedans les autres cas. Ainsi, contrairement au cliché, que Grimaud16 et Swiggers17

ont bien résumé, l’onomastique peut être, à raison considérée (mais pour lemoment uniquement au niveau potentiel) comme une discipline prototypiqueet entraînante.

N O T E S

1 Je tiens à remercier Mme Stefania Roullet pour les indications fournies et pour les cor-rections apportées à mon texte.2 Il faut remarquer que Meneghello ne mentionne pas le mot dialecte dans ce passage.3 Cf. Angelini 1998, Marrapodi 2008.4 La région appelée Orbasco (cf. Marrapodi 2006).5 On prend en considération les systèmes de trois villages francoprovençaux du Piémont(Chianocco, Demonte, Roccasparvera) dans le cadre du project ATPM (Atlante Topono-mastico del Piemonte Montano).6 Dans ce cadre on n’utilise pas le mot récursivité dans l’acception propre à la linguistiquegénérative, mais plutôt avec le sens de “répétitivité /répétition des éléments linguis-tiques”.7 Avec les adjectifs petit et grand on remarque la possibilité d’inversion des constituants(es. grand ballon, petite pierre).8 On reprend ici la distinction terminologique et conceptuelle entre toponyme simple(c’est-à-dire formé par un seul élément) et toponyme complexe (c’est-à-dire formé par aumoins deux éléments) ; cfr. Marrapodi 2006 : 9.9 On remarque que ces deux caractéristiques sont liées et interdépendantes : l’utilisationde formes linguistiques déjà existantes et donc transparentes dans la formation des dési-gnations toponymiques tend à donner transparence ainsi qu’un contenu informatif auxtoponymes.10 Cf. Marrapodi 2006 : 88-95.11 Cf. Marrapodi 2006 : 93-94 ; ib. 241-42.12 Cf. Cardona 1976 : 111.13 Cf. Marrapodi 2006 : 52-53 ; ib. 240-42.14 P. ex. pour la relation entre suffixation et position géographique des lieux cf.Marrapodi 2006 : 52 ; pour des exemples d’analyse étymologique et sémantique auniveau de (micro)système des toponymes cf. Marrapodi 2008.15 Ce fait est normalement accepté par l’éthnologie et par l’anthropologie, comme onpeut remarquer en lisant les travaux les plus importants dans ces disciplines.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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16 « À tort ou à raison, en tant que domaine de la linguistique, elle [l’onomastique] n’aguère plus de crédit que la philologie, la grammaire ou la dialectologie et, comme elles, sevoit en général bannie au rang inférieur des sciences du langage ». (Grimaud 1990 : 5).17 « L’onomastique est souvent définie comme une science auxiliaire, comme si ellen’avait pas d’objet d’étude propre ». (Swiggers 1991 : 5). Il faut aussi dire, que dans lesdernières années la situation s’est un peu améliorée.

B I B L I O G R A P H I E

ANGELINI, M., Sguardo locale e cartografia nel Levante ligure tra i secoli XVIII e XX :nota sui nomi delle acque, in Rivista Italiana di Onomastica IV (1998), pp. 449-58.

ATPM : Atlante Toponomastico del Piemonte Montano, Regione Piemonte.5. Chianocco, 1995 - 6. Roccasparvera, 1995 - 12. Demonte, 1997.

CARDONA, G. R., Manuale di etnolinguistica, Bologna, Mulino, 1976.CARDONA, G. R., La foresta di piume. Manuale di etnoscienza, Bari, Laterza, 1985.GRIMAUD, Michel, Les onomastiques. Champs, méthodes et perspectives, in Nouvelle

Revue d’Onomastique XV-XVI, 1990, p. 5-23.MARRAPODI, G., Teoria e prassi dei sistemi onimici popolari: la comunità orbasca

(Appennino Ligure centrale) e i suoi nomi propri, Roma, SER, 2006.MARRAPODI, G., Namenkunde außerhalb der Namenkunde (sous presse dans les

Actes du XXII Romanistischen Kolloquiums «Die Stellung der Namenkunde in derRomanistik», Tréves, 23/24.6.2006).

SWIGGERS, Pierre, Réflexion sur la délimitation et le statut de l’onomastique, inNouvelle Revue d’Onomastique XVII-XVIII, 1991, p. 5-8.

L’oralité dans les systèmes onymiques

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« Stat rosa pristina nomine : nominanuda tenemus » : c’est par ces mots queUmberto Eco achève son roman Le nomde la rose. Il s’agit en fait de la parodied’une citation tirée du traité De contem-ptu mundi, du moine clunisien Bernardde Morlas, qui vécut au XIIe siècle. Laphrase d’origine était la suivante : « StatRoma pristina nomine : nomina nuda te-nemus », c’est-à-dire « Rome antiquedemeure par son nom : nous ne gardonsque des noms nus ». Il s’agit d’une médi-tation sur la caducité de la gloire humai-ne, dans le genre des Dames du tempsjadis, de Villon : la constatation que desgrands hommes du passé il ne reste que

les noms, qui tôt ou tard disparaîtront à leur tour dans l’oubli. C’est tout à faitce qui s’est passé pour des personnages qui apparaissent dans les fresques duXIe siècle mises récemment en valeur dans les combles de la cathédrale d’Aoste.

La consruction de la nef et des bas-côtés de la cathédrale Notre-Damed’Aoste fut commencée par l’évêque Anselme, qui occupa le siège d’Aoste de994 à 1026, continuée sous l’épiscopat de son successeur Burchard, fils ducomte Humbert, tige de la maison de Savoie, et achevée en 1032. Le corps occi-dental, consacré à saint Jean-Baptiste, fut ajouté par la suite et terminé en 1065.À la fin du XVe siècle le plafond à chevrons de la nef fut remplacé par desvoûtes, qui effacèrent en grande partie la décoration peinte d’origine. Il ne resteplus que quelques traces de peintures dans les combles, qui représentent desscènes tirées des Écritures et des légendes hagiographiques. Malgré l’état trèsfragmentaire des peintures, on peut donc reconstruire en partie au moins, parhypothèse, le sens de la décoration peinte de la cathédrale anselmienne.

La paroi Nord présente des épisodes de la légende de saint Eustache, qui sedéroulent à partir du mur Ouest, pour atteindre le presbytère de Notre-Dame àl’Est. Au XIe siècle ce mur séparait les deux églises, intitulées respectivement à laSainte Vierge et à saint Jean, réunies en un seul édifice.

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Nomina nuda tenemusJoseph Rivolin

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La légende de saint Eustache est très complexe et s’inspire d’un romand’époque alexandrine. Officier de l’armée romaine à l’époque de Trajan,Eustache se convertit au Christianisme avec sa famille, après avoir eu la visiond’un cerf portant un Crucifix au milieu de ses bois. Toute une série de péripé-ties lui firent perdre, puis retrouver sa femme, ses enfants et son grade. Ayantsuccédé à Trajan, l’empereur Adrien le fit martyriser avec sa femme Théospitaet ses fils Agapet et Théospite.

Au-dessus de la légende de saint Eustache court une frise avec une galeriede personnages qui représentent les ancêtres du Christ, selon les Évangiles, dis-posés en ordre chronologique d’Ouest en Est également.

La paroi Sud est décorée de scènes de l’Exode et de la parabole de l’Évangilede saint Luc, se rapportant au mauvais riche et au pauvre Lazare : la narration sedéveloppe chronologiquement, cette fois-ci, d’Est en Ouest. Ce dernier thème ico-nographique, qui se trouve placé à l’extrémité Ouest du mur méridional, se rap-porte au thème des prix et des châtiments dans l’Au-delà, comme le rappelle aussile pape Benoît XVI dans sa dernière encyclique Spe salvi : c’est pourquoi il est fortprobable qu’il fût repris à côté, sur le mur de façade, par un Jugement Dernier, enrespectant tout à fait les stéréotypes de la tradition iconographique médiévale.

La galerie supérieure présente une succession de bustes de personnages enhabit ecclésiastique, tonsurés. Ils sont identifiés par leurs noms, mais les ins-criptions sont souvent partiellement ou totalement effacées. Ce sont justementces prêtres, avec leurs nomina nuda, qui posent le problème de leur identité : ilen sera question tout à l’heure.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Légende de saint Eustache : Trajan rétablit Eustache dans son grade (à gauche) ; Adrien lecondamne à mort avec sa famille

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À l’extrémité Ouest de la nef, dans la cuvette de l’abside de l’église Notre-Dame, enfin, devait se trouver, d’après les stéréotypes iconographiques del’époque, le Christ en majesté et probablement les douze apôtres.

Les fresques furent vraisemblablement réalisées dès l’achèvement des tra-vaux de construction de la nef, en cette année 1031 qui fut aussi la dernière del’épiscopat de Burchard et la date de mort de l’évêque Adalbéron de Laon.

Ce n’est pas par hasard que je cite cet illustre intellectuel, qui codifia la théo-rie des trois états de la société : les bellatores, l’aristocratie guerrière ; les oratores,le clergé ; et les laboratores, le tiers état. En effet, le registre inférieur des fresquessemblent se rapporter assez directement à cette vision idéologique. Sur la paroiNord figure saint Eustache, qui est un militaire, un chevalier, et qui pratique lachasse, le loisir préféré de la noblesse. En face, Aaron, qui représente le culte duvrai Dieu face à l’idolâtrie des Mages égyptiens et le triomphe sur leur magiesuperstitieuse, opposée à la religion, est le prototype des prêtres. Le mauvaisriche et Lazare, quant à eux, se placent aux deux extrémités de la pyramidesociale des roturiers. Le Jugement Dernier, enfin, qu’on suppose représenté surle mur intérieur de la façade Ouest, devait rappeler la destinée commune àtoutes les classes sociales. On peut remarquer aussi que les ancêtres de Jésus,c’est-à-dire la famille royale de David et Salomon, se trouvent placés au-dessusdu “noble” Eustache, alors que les bustes des ecclésiastiques surmontent lesscènes se rapportant à Aaron, ce qui ne semble pas être le fruit du hasard,compte tenu des observations précédentes.

Nomina nuda tenemus

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Frise des évêques : Andramnus, anonyme, Ragembertus, Lantharius, Rathbornus - Les serviteursdu mauvais riche

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La liaison entre les deux galeries de personnages était donc vraisemblable-ment constituée par le Christ en majesté avec les apôtres, suivant une logiqueprécise : et puisque les ancêtres de Jésus sont disposés de manière diachronique– comme d’ailleurs les scènes de la vie de saint Eustache et les épisodesbibliques – il est à peu près certain que les ecclésiastiques aussi sont disposés ensuccession temporelle. Si au Nord de la nef il y a les prédécesseurs du Sauveur,au Sud on doit trouver les successeurs des apôtres, c’est-à-dire les évêques.

Mme Costanza Segre Montel, qui a étudié ces fresques au point de vue artis-tique, a déjà avancé l’hypothèse qu’il s’agit d’évêques, en se fondant sur la pré-sence sur les bustes d’une sorte de pallium qui pourrait être un vestige de la tra-dition vestimentaire gallicane pré-carolingienne1. Elle doute cependant qu’ilpuisse s’agir de la série chronologique des évêques d’Aoste, à cause du manqued’une correspondance significative des noms qui apparaissent dans lesfresques, par rapport aux noms des évêques valdôtains connus d’après d’autressources. La liste épiscopale du diocèse d’Aoste est très pauvre, pour ce qui estde la période allant de la seconde moitié du VIe siècle jusqu’au XIIe : on ne peutdonc être certain qu’il s’agisse effectivement de sa traduction en images. Il y a,cependant, la possibilité d’avancer une hypothèse, qui semble être assez solide,à partir de quelques indices univoques. On peut remarquer tout d’abord quel’absence de presque tous les noms connus, qui ne sont pas nombreux, n’est passignificative, car la galerie des bustes est très lacuneuse (cfr. fig. 1). Des 32

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Vie de Moïse : les Mages égyptiens transforment l’eau du Nil en sang

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évêques qui y figuraient sept ont disparu ; sept sont anonymes, car leur nomest complètement effacé ; celui de huit prélats est fragmentaire et ne peut êtrereconstruit. Dix évêques seulement sont indiqués par leur nom complet et l’und’eux est connu comme évêque d’Aoste d’après les sources écrites : Rathbor-nus, qui participa à l’élection de Charles le Chauve au trône du Royaumed’Italie, en 876, et intervint au concile de Ravenne, en 877. Son nom, qui n’estpas très répandu, représente un indice important soutenant notre hypothèse.

Fig. 1 - Portraits des évêques (fresques du XIe s.) : liste des noms lisiblesLe pointillé indique les portraits anonymes, le pointillé entre parenthèses les portraits disparus

Un autre élément qui mérite d’être pris en considération et qui concerneplus particulièrement l’objet de ce colloque, est représenté par l’origine desnoms des évêques : s’il s’agit d’une chronologie, ces noms devraient évoluer,entre le Ve et le XIe siècle, de manière à refléter les profonds changements subispar l’Europe, et plus particulièrement par la Gaule et l’Italie, au cours d’uneépoque cruciale, qui va de la chute de l’Empire romain d’Occident à la forma-

tion des royaumes romano-germa-niques, puis de la création de l’Empirecarolingien à la formation des royau-mes post-carolingiens, dont celui deBourgogne, qui engloba la Valléed’Aoste de 888 à 1032.

Or, les noms des premiers évêquesd’Aoste connus, d’après les sourcesépigraphiques et documentaires, jus-qu’à la moitié du VIe siècle (Eustasius,Gratus, Iocundus, Agnellus, Gallus)correspondent à la tradition onomas-tique gallo-romaine (cfr. fig. 2), toutcomme celui de Stephanus, le premierbuste identifiable, donc le plus anciende la série des portraits.

Nomina nuda tenemus

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12. ROMANVS13. AG (?) ...................14. CADALVS (?)15. ...............................16. PETRVS17. (.............................)18. (.............................)19. (.............................)20. AVDRAMNVS21. ...............................22. RAGEMBERTVS

23. LANTAHARIVS24. RATHBORNVS25. (.............................)26. A ... L ....................27. ....... V ........... ZO28. .............. N (?) VS29. ................................30. ........................ VS31. ................................32. ................................

1. ................................2. (.............................)3. S ou O (?) .......... S4. STEPHANVS5. (.............................)6. (.............................)7. W..................VS8. FVLCHRAMNVS9. ................................10. ........................RVS11. DODO

L’évêque Stephanus

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L’évêque dont le nom commence par la lettre W et son successeur Ful-chramnus marquent un tournant et indiquent la prise en main de l’institutionecclésiastique par l’élément germanique ou germanisé ; suivent, après unelacune, des noms de prélats germaniques et romans alternés (Dodo, Romanus,Cadalus, Petrus) ; après une autre lacune, le nom d’Audramnus marque ledébut d’une série d’évêques au nom indubitablement et exclusivement germa-nique (Ragembertus, Lantharius, Rathbornus et un autre, dont la syllabe finaleest ZO). Par les sources écrites on connaît aussi Liutefredus, qui vivait en 969,et les deux constructeurs de la cathédrale : Anselme et Burchard, qui occupè-rent le siège épiscopal d’Aoste de 994 à 1032. Il semble donc qu’un deuxièmeindice témoigne en faveur de notre hypothèse : le remplacement progressif etdéfinitif, au sein de l’épiscopat, de l’ancienne aristocratie foncière romaine parl’aristocratie guerrière germanique.

Venons-en au portrait de notre Rathbornus, qui demeure l’indice principal àl’appui de notre hypothèse, pour nous demander s’il est possible d’approfondircette correspondance entre les noms de notre galerie de portraits et le cadre his-torique que nous connaissons par ailleurs. En admettant l’intention du peintreet de son mécène de représenter les évêques d’Aoste, la série épiscopale peut-elle être considérée plus ou moins complète et fiable ? Nous ne pouvons mal-heureusement connaître les sources auxquelles ils s’inspirèrent, mais nous pou-vons croire que, six siècles après l’institution du diocèse, les documents relatifsaux anciens prélats devaient être encore nombreux et qu’il était donc facile dereconstituer une chronologie épiscopale complète ou presque. Le culte de saintGrat, évêque du Ve siècle, était déjà répandu localement et il existait certaine-ment des listes épiscopales aujourd’hui perdues ; peut-être même y en avait-ilune inscrite au verso du diptyque d’Honorius, qui est conservé au trésor de lacathédrale.

Pour essayer de répondre à la question ci-dessus, nous avons joué un peuavec les mathématiques et la statistique.

Donnant comme postulat que cette série est complète, nous avons inséré lespremiers six évêques connus, d’Eustase à Gallus, dans les cases vides de lagalerie des portraits : nous avons ainsi trouvé que l’évêque inconnu, mort en522, dont on a découvert le tombeau tout récemment en la collégiale Saint-Ours, pourrait être Stephanus. Ensuite, nous avons divisé le nombre d’annéesqui séparent la date de la mort de Gallus (546) par celui des évêques restants, et

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Eustasius (*451)Gratus (*470)Iocundus (*501, 502)………s (†522)Agnellus (†528)

Gallus (*529 - †546)Rathbornus (*876, 877)Liutefredus (*969)Anselmus (*994 - †1025)Burchardus (*1026 - 1031)

Fig. 2 - Liste des évêques d’Aoste connus

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nous avons trouvé que chaque épiscopat aurait duré, en moyenne, 19 ans envi-ron : une période plutôt longue, mais non impossible, surtout si on tient comp-te qu’il y eut sans doute des époques de vacance du siège. D’ailleurs, les seulscas où nous avons des dates certaines attestent clairement que des durées deuxfois décennales n’ont rien d’impossible : l’épiscopat d’Anselme dura une tren-taine d’années (de 994 à 1025), celui de saint Grat une vingtaine (des années ’50aux années ’70 du Ve siècle) et celui de Gallus dix-sept ans (de 529 à 546).

Sur la base de la durée moyenne supposée, nous avons enfin attribué desdates fictives de mort à chaque évêque présumé : et nous avons obtenu desrésultats plutôt intéressants (cfr. fig. 3).

Fig. 3 - Chronologie hypothétique des évêques d’Aoste

Nomina nuda tenemus

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A B D E

1. 2 ………….. Eustasius 451

2. 4 (…………...) Gratus 451, 470

3. 6 ..S ou O(?)………S Iocundus 501, 502

4. 8 STEPHANVS m. 522

5. 10 (………….. ) Agnellus m. 528

6. 12 (………….. ) Gallus 529 - m. 546

7. 14 W……….VS 565

8. 26 FVLCHRAMNVS 584

9. 18 …………….. 603

10. 20 ……………..RVS 622

11. 22 DODO 641

12. 24 ROMANVS 660

13. 26 AG(?)……... 679

14. 28 CADALVS (?) 688

15. 30 …………………. 707

16. 32 PETRVS 726

17. 34 (………….. ) 745

18. 35 (………….. ) 764

19. 36 (………….. ) 783

20. 37 AVDRAMNVS 802

21. 38 …………………… 821

22. 39 RAGEMBERTVS 840

23. 40 LANTHARIVS 859

24. 41 RATHBORNVS 876, 877 878

25. 42 (………….. ) 897

26. 43 A..L…………. 916

C

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Tout d’abord, la chronologie fictive ainsi obtenue correspond exactement àla seule donnée historique certaine, à savoir l’épiscopat de Rathbornus. Ensuite,nous avons la confirmation de la rupture qui suivit, vers la moitié du VIe siècle,la mort de Gallus, à l’époque de la guerre gréco-gothique provoquée par larébellion du roi Ostrogoth Totila contre l’empereur Justinien. Cette périodemarqua la marginalisation sociale et politique des Romains : c’est pourquoi iln’est pas étonnant de trouver, comme successeurs immédiats de Gallus, desprélats aux noms germaniques. Le retour aux noms de tradition romaine, mêlésà ceux germaniques, aux VIIe et VIIIe siècles de notre chronologie virtuelle, coïnci-de curieusement avec l’époque où les “rois fainéants” de la dynastie mérovin-gienne étaient accusés d’abandonner les violentes coutumes ancestrales pourcéder aux mœurs efféminés de la décadente civilisation gallo-romaine. Lesrevendications de l’aristocratie guerrière, aux traditions violentes, trouvèrentun nouvel essor sous la dynastie conquérante des Carolingiens : les noms ger-maniques reparaissent, en effet, dès la fin du VIIIe siècle et monopolisent l’ono-mastique jusqu’à l’époque des dynasties des magnats bourguignons, aux-quelles appartiennent les deux constructeurs de la cathédrale d’Aoste :Anselme et Burchard.

Je ne prétends pas avoir démontré que les portraits peints dans les combles decet édifice sont sans conteste ceux des évêques d’Aoste des siècles dits “obscurs”de notre histoire ; mais il me semble avoir mis en lumière des circonstances quile font croire. Par ailleurs, même si les conclusions de cette recherche devaientse révéler exactes grâce à des découvertes ultérieures, nous n’aurions fait quesoulever l’un des innombrables voiles qui continuent de protéger cette obscuri-

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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A B D E

27. 44 ..……V…….ZO 935

28. 45 ………..N(?)VS 954

29. 46 …………. Liutefredus 969 973

30. 47 …………….VS 992

31. 48 …………. Anselmus 994 - m. 1025

32. 49 …………. Burchardus 1026 - 1031

C

A N° d'ordre des portraitsB N° d'ordre des figures (selon le classement de C. Segre Montel)C Nom des prélats

majuscules et caractères gras : portraitsminuscules italiques : éveques

D Dates réelles documentéesE Dates virtuelles (périodes de 19 ans) calcul effectué sur la base de la différence entre la date

de mort de Gallus (546) et celle de l'élection de Burchard au siège de Lyon (moyenne : 18,6ans environ)

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té : car de ces prélats, qui furent probablement des personnages illustres etcélèbres à leur époque, nous ne possèderions en ce cas que les noms et nous nepourrions dire que nomina nuda tenemus.

N O T E

1 C. SEGRE MONTEL, Committenza e programma iconografico nei due cicli pittorici di Sant’Orsoe della cattedrale di Aosta, dans Medioevo aostano – La pittura intorno all’anno mille in catte-drale e Sant’Orso, Atti del convegno internazionale – Aosta 15-16 maggio 1992, vol. I,Turin, 2000, pp. 137-183.

C R É D I T S P H O T O G R A P H I Q U E S

Les photos des fresques de la cathédrale d’Aoste ont été aimablement fournies par laSurintendance des Activités et des Biens culturels - Service du Catalogue et des Biensarchitectoniques - de la Région autonome Vallée d’Aoste (photographe : Artfoto).

Nomina nuda tenemus

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L’évêque Fulchramnus L’évêque Rathbornus

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0. Il progetto ASAVDA

Nella Conférence annuelle del 2003 avevamo avuto occasione di presentare iprimi risultati dell’Archivio Storico Antroponimico della Valle d’Aosta (ASAVDA) edella sua banca dati elettronica, che permette la schedatura e il trattamento sta-tistico, cartografico e lessicografico dei dati antroponimici1. Nel periodo piùrecente il caricamento dei dati si è indirizzato all’acquisizione di un importantecorpus di dati antroponimici di età moderna, i familiaires contenenti gli elenchialfabetici, località per località, di tutti gli intestatari valdostani di particelle cata-stali compresi nello strumento approntato dall’amministrazione sabauda fra il1760 e il 1769 e conosciuto come Catasto Sardo 2.

Nonostante l’età non antichissima della fonte, che determina ad esempiouna facies quasi totalmente francesizzata del tesoro antroponimico, l’idea di un

27

Alcune linee di indagine sui rapporti fraantroponimia personale maschile e

agiologia nella Valle d’Aosta del XVIII secoloGianmario Raimondi

Duccio Canestri**

Gianmario Raimondi e Duccio Canestri

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ampio campionamento sincronico settecentesco si è rivelata eccellente. Allo sta-dio attuale la banca-dati settecentesca può contare infatti sul censimento di38 746 individui, che significa 57 243 unità antroponimiche (fra primi nomi enomi di famiglia) datate, localizzate e disponibili per i trattamenti informatici ecartografici e per le ricerche successive3. Questo consentirà di tracciare un qua-dro esaustivo dell’antroponimia personale e familiare della Valle d’Aosta delXVIII secolo, in una situazione anteriore alla grande fase di innovazione e mobi-lità territoriale che ha cominciato a caratterizzare dal secolo seguente la storiadi tutto il nostro continente, la nostra nazione e anche il territorio valdostano; equesto significa, in un certo senso, osservare il termine ultimo di consolidamen-to e il risultato più maturo del tesoro antroponimico tradizionale che ha la suaorigine nell’età medievale. Sarà proprio in virtù di una base di questo tipo,molto rilevante dal punto di vista quantitativo e completa relativamente allacopertura geografica, che i sondaggi, necessariamente più ridotti per la raritàdella documentazione, verso le epoche passate potranno innestarsi su un qua-dro di riferimento di grande precisione4.

1. Antroponimia personale e agiologia

Il rapporto fra antroponimia personale (ovvero i nomi di battesimo) e agio-nimia (ovvero i nomi dei Santi) è sicuramente un aspetto ben conosciuto nonsolo dagli specialisti; un rapporto che oggi, in un’epoca in cui i modelli cultura-li di riferimento per la scelta del nome per i nostri figli sono molteplici e preva-lenti appaiono i criteri “estetici” o le relazioni con influenze che provengonodal mondo della comunicazione di massa (cinema, musica, sport, politica), èevidentemente meno determinante che in passato, ma che sappiamo aver carat-terizzato la storia del nostro sistema antroponimico “tradizionale” dal Medio-evo alla Rivoluzione Industriale5.

Tale rapporto appare interessante sotto due aspetti speculari: da un lato, l’e-same della storia di determinati culti e di particolari centri di devozione per-mette spesso di chiarire le dinamiche di diffusione di determinati nomi, e diillustrare le dinamiche motivazionali che vi si connettono; dall’altro, e specular-mente, proprio la diffusione di un nome, i suoi tempi e la sua distribuzione spa-ziale, permettono di gettare una luce chiarificatrice sulla qualità e sulle caratte-ristiche sociali del culto che ne è alla base; con grande vantaggio reciproco siadella storia antroponimica, che della storia religiosa e sociale.

Ciò che cercheremo di fare in questa sede, basandoci sui dati valdostani set-tecenteschi, è esattamente questo: tentare di fornire alcuni esempi di letturaincrociata dei dati antroponimici quantitativi in nostro possesso (in particolarerelativamente al semi-universo dei nomi maschili)6 con la storia devozionale ereligiosa documentata per la Valle. Sono solo alcune delle linee di indagine pos-sibile, oltretutto in una fase iniziale della loro elaborazione, ma ci pare che met-tano già in luce aspetti decisamente interessanti, che delineano pienamente il

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carattere di “segno linguistico sociale” (o di “simbolo”, come nella teoria deisignificati andrebbero propriamente definiti) che il nome personale ha acquista-to nel suo progressivo affrancarsi dall’originale significato linguistico che tutti inomi possiedono.

2. Il repertorio dei primi nomi maschili valdostani nel XVIII secolo

Uno sguardo ai ranghi più alti del repertorio tardo settecentesco maschilevaldostano (cfr. Tabella 1) permette di osservare come esso ospiti, conformemen-te alle attese, alcuni fra i nomi personali più consolidati dalla tradizione euro-pea, come (per citare i primi 5 nomi di base, ed escludendo quindi le composi-zioni) Jean (rango 4), Antoine (r. 5), Pierre (r. 6), Joseph (r. 7) e François (r. 10)7. Intermini generali, è pertanto chiaramente percepibile l’aspetto “cristiano” dell’o-nomastica settecentesca valdostana, caratterizzata da nomi che intrattengonoun legame strettissimo con la tradizione agiografica, secondo una tendenza che(l’abbiamo già detto) è propria di tutta l’onomastica europea e che determina lasua sostanziale “uniformità” e anche, soprattutto in certi periodi, una certa pro-pensione al concentrarsi dei repertori intorno a una serie piuttosto limitata dinomi ad altissima diffusione, collegati con figure di santi universalmente cono-sciuti e a culti ugualmente e universalmente diffusi8.

Il tratto particolare si riscontra qui semmai nella presenza massiccia deinomi composti, che superano in frequenza le attestazioni autonome dei lorocomponenti: appartengono infatti a questa categoria i 3 nomi più comuni delrepertorio (Jean-Pierre, Jean-Antoine e Jean-Baptiste) cui possiamo aggiungerealmeno gli altri 2 (Jean-François e Jean-Jacques) situati entro il r. 10.

È questa una tendenza onomastica che si ritiene appartenga più al reperto-rio francese che non a quello italiano, anche se proprio nei dati settecenteschiriferiti a Morro (nel Teramano; cfr. D’Acunti, 1994: 822-823) se ne riscontra unapresenza rilevante, e anche se comunque la presenza nei repertori d’Oltralpenon è così diffusa e capillare come nel nostro repertorio. Da un punto di vistadel significato sociale, osserveremo come l’utilizzo del nome doppio potrebbericollegarsi ad una necessità di ampliare il ventaglio della configurazione sim-bolica connessa all’imposizione battesimale, in quanto questa “strategia” ono-mastica permette di salvaguardare contemporaneamente più di una linea dirappresentazione agiologica o di abbinare il nome di un santo particolare(magari locale) con un altro nome di valenza più generale o di motivazionediversa. In questo senso, il nome composto può rivelarsi come un sistema“poco dispendioso”, in termini di impegno nella scelta motivazionale almomento della nascita, e risultare quindi particolarmente vantaggioso nell’usocomunitario.

Alcune linee di indagine sui rapporti fra antroponimia personale maschile e agiologia nella V. d’A.

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R NOME FR 38. Pierre-François 182

1. Jean-Pierre 2186 39. Louis 178

2. Jean-Antoine 1831 40. Bernard et var. 175

3. Jean-Baptiste 1712 41. Grat 164

4. Jean 1318 42. Jean-Grat 163

5. Antoine 1244 43. Jean-Maurice 160

6. Pierre 1221 44. Jean-Nicolas 155

7. Joseph 1185 45. Germain 154

8. Jean-François 1150 46. Michel-Joseph 149

9. Jean-Jacques et var. 1102 47. Jean-Georges 142

10. François 1063 48. Philibert 135

11. Pantaléon 969 49. Guillaume 133

12. Jacques 967 Marcel 133

13. Barthélemy et var. 939 50. Boniface 130

14. Jean-Michel et var. 923 51. Sébastien 127

15. Jean-Joseph 807 52. Cassien et var. 126

16. Jean-Pantaléon 784 53. Christophe 124

17. Jean-Martin 578 54. Jean-Gaspard 120

18. Jean-Louis et var. 530 55. Jean-Bernard 112

19. Etienne 504 56. Jean-Dominique 111

20. Jean-André 501 57. Blaise 110

Jean-Barthélemy 501 58. Denis 102

21. Nicolas 471 59. Sulpice 99

22. Martin 447 60. Jean-Etienne 94

23. André 445 61. Gaspard 86

24. Michel 402 62. Vincent et var. 83

25. Georges et var. 369 63. François-Joseph 82

26. Mathieu 368 Jean-Guillaume 82

27. Pierre-Antoine 339 Valentin 82

28. Jean-Léonard 300 64. Antoine-Joseph 81

29. Jean-Laurent et var. 294 65. Gabriel 80

30. Jean-Claude 273 66. Jacques-Antoine 74

31. Jean-Marie et var. 257 67. Urbain 73

32. Laurent et var. 241 68. Constantin 70

Léonard 241 Jean-Aimé et var. 70

33. Claude 237 69. Grégoire 66

34. Jean-Mathieu et var. 234 70. Eusèbe 63

35. Maurice 222 Gilles 63

36. Pierre-Joseph 189 71. Jean-Boniface 62

37. Dominique 183 Pierre-Gaspard 62

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Alcune linee di indagine sui rapporti fra antroponimia personale maschile e agiologia nella V. d’A.

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72. Aimé et var. 57 90. Antoine-Sulpice 27

Jean-Vincent 57 Clément 27

73. Augustin 53 91. Jean-Denis 26

Jean-Ours 53 92. Benoît 25

74. Charles 50 93. Jean-Augustin 24

Grat-Joseph 50 Pierre-Mathieu 24

Léonard-Joseph 50 94. Angelin 23

75. Balthazard et var. 49 Jean-Arduce et var. 23

Hugues 49 Jean-Joconde 23

Joseph-Antoine 49 Mathieu-Joseph 23

76. Marc-Antoine et var. 48 Théodule 23

77. Hilaire et var. 45 95. Alexis 22

Joconde 45 André-Joseph 22

78. Claude-Joseph 42 Anselme 22

Jean-Brice 42 Charles-Antoine 22

Jean-Valentin 42 Claude-François 22

79. Jean-Victor 41 Melchior 22

80. Pierre-Nicolas 40 Pantaléon-Joseph 22

Thomas 40 Vuillerme et var. 22

81. Jacquemin 39 96. Emanuel 21

Philippe 39 Jean-Léger 21

82. Blaise-Joseph 37 Louis-Joseph 21

François-Marc 37 Marc 21

83. Jacques-Joseph 36 97. Jean-Paul 20

84. Ambroise 35 Pierre-André 20

85. Jacquême et var. 34 98. Etienne-Philibert 18

Victor 34 Gilles-Antoine 18

86. Jean-Rhémy et var. 31 Jean-Humbert 18

Léger 31 Joseph-Philibert 18

87. Brice 30 Pierre-Philibert 18

Jean-Sulpice 30 99. Amédée et var. 17

88. Jean-Christophe 29 Bernardin 17

Jean-Philibert 29 Paul 17

Rhémy et var. 29 Paul-Antoine 17

89. Alexandre 28 Simon 17

Antoine-François 28 100. Félix et var. 16

Humbert 28 Grat-Joconde 16

Jean-Germain 28

Tab. 1: I personali maschili più frequenti nei Catasti Sardi (r. ≤ 100)

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3. Geografia dei culti e geografia dei nomi nella Valle d’Aosta del XVIII secolo

Uscendo fuori dai nomi di utilizzo più generale, già ai ranghi altissimi delnostro repertorio compaiono comunque nomi molto più specifici del territorio,sui quali ci soffermeremo nella parte successiva della trattazione, dedicata adaffrontare nello specifico alcuni casi che mostrano, con diversi gradi di evidenza,i legami che esistono fra devozioni locali e distribuzione geografica dei nomi.

Ricordiamo tuttavia preventivamente che, rispetto alla documentabilitàdella presenza di particolari culti in Valle, un’affidabile “geografia” dei santititolari di parrocchie e cappelle può risalire indietro nel tempo fino al sec. XII,non oltre: è a partire infatti da questa epoca che le bolle pontificali indirizzate aidiversi soggetti religiosi attivi in Valle d’Aosta (l’arcivescovo di Tarentaise, ilvescovo di Aosta, i monasteri agostiniani di Sant’Orso di Aosta, Saint-Gilles diVerrès, Saint-Nicolas di Montjoux, l’abbazia di Ainay) cominciano a fare esplici-to riferimento alle chiese e cappelle che ne dipendono9.

Segnaliamo ancora, infine, due aspetti che in questa sede saranno toccatisolo marginalmente ma l’importanza dei quali abbiamo ben presente. Il primoriguarda la distinzione tra culti liturgici e culti popolari, rispetto alla quale(secondo la prospettiva adottata ad esempio da Van Gennep, 1973) risulta chia-ro che spesso le manifestazioni più “ufficiali” dell’agiografia, e dell’iconografiae della liturgia collegate (come la presenza all’interno delle Vitæ, delle Passioneso dei Martyrologia, o le citazioni in opere antiche come la Historia Francorum diGregorio di Tours, oppure gli usi attestati nei Processionali e Messali), nonhanno una diretta correlazione con la popolarità di un santo nel passato; e chespesso, anzi, la devozione popolare segue ragioni e si costituisce entro tradizio-ni che possono intersecarsi ma anche divergere rispetto alle strategie operatedal clero e dagli ordini religiosi, o con i modelli di santità portati dalla piccola edall’alta nobiltà locale10. Il secondo, invece, si riferisce alla possibile individua-zione (qui solo sfiorata, attraverso i frequenti rimandi a realtà vicine ma esternealla regione valdostana) di una specificité montagnarde che correli la Valled’Aosta con i vicini territori del Piemonte Alpino, della Savoia e del Vallesesvizzero; uno spunto di ricerca che, nell’ambito dell’antroponimia, sarà quantomai opportuno tenga ben presente, oltre all’omogeneità linguistica (apparte-nenza all’area francoprovenzale) e a quella politica (dipendenza dalla Casa diSavoia), anche la condivisione di una storia comune in rapporto alla dipenden-za dai medesimi centri di irradiamento della cultura religiosa11.

3.1. Nomi personali specifici dell’area

Cominciamo la nostra rassegna selezionando, nel repertorio dei Catasti Sardi,alcuni fra i nomi personali che appaiono essere più specifici dell’area valdostana.Per ogni nome forniremo un cartogramma sintetico e una tabella di sintesi deidati quantitativi relativi alla distribuzione sul territorio, utilizzando i dati dei

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Catasti Sardi presenti nel nostro archivio informatizzato12, e tratteggeremo le lineestoriche delle devozioni (locali e meno locali) connesse ai nomi presi in esame.

Cassian

Il culto di questo santo emiliano (insegnante di scuola, come riferiscePrudenzio, martirizzato dai suoi stessi allievi con gli stiletti usati per scrivere,una volta svelata la sua professione di fede cristiana) è probabilmente in rela-zione con Milano e con la diocesi ambrosiana, di cui nel sec. V la diocesi aostanaè suffraganea e con la quale mantiene contatti anche quando, sul finire del sec.VI, viene annessa alla metropoli di Vienne nel Delfinato e, nel tardo sec. VIII, alladiocesi di Sion nel Vallese per costituire la provincia metropolitica diTarentaise13.

Il culto liturgico di Cassiano in Valle d’Aosta si può considerare antico, tantoche è già registrato nel Martyrologium del più antico Messale valdostano, quellodetto di Brusson, databile alla fine del sec. XI 14.

La distribuzione di Cassian rappresenta un classico esempio di devozionelocale, dato che è marcatamente accentrata in una zona ben determinatadell’Alta Valle ed assente nelle altre aree. Le occorrenze si concentrano aLa Salle (inclusa la località di Derby), dove è il santo dedicatario della parroc-chia: in questo comune Cassian è il terzo personale (dopo Jean-Pierre e Jean-Michel) in ordine di frequenza ed è 14,6 volte più frequente rispetto alla mediadel territorio regionale. Presenze significative si registrano anche nei comuniconfinanti di Morgex e Valgrisenche, mentre attestazioni più rare si spingonoverso ovest fino a Pré-Saint-Didier e La Thuile, e in direzione est (Avise, Arvier,Introd), interessando anche Aosta. Un’altra cappella è dedicata al santo anche aRhêmes-Saint-Georges, senza però visibili ricadute antroponimiche.

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Sulpice

Santo tanto antico quanto importante in Francia (risale al XIII sec. la chiesa diSaint-Sulpice a Parigi) e nella Svizzera romanda, Sulpizio fu vescovo diBourges in epoca merovingia e sostenne un lungo scontro con Clotario II eDagoberto I per difendere i privilegi della diocesi15. La sua notorietà nell’areavicina alla Valle d’Aosta è testimoniata (Burlet, 1922: 248) dal radicamento delsuo culto nella Tarentaise e a Ginevra (sec. XIII) e dalla presenza di un grannumero di parrocchie a lui dedicate nell’area transalpina coincidente con i terri-tori dell’antica Savoia, nella diocesi di Maurienne (sec. XIII), nel decanato diSavoia (sec. XIV) e nella diocesi di Ginevra (sec. XV).

Incerta appare l’origine del suo culto in Valle d’Aosta, legata direttamentead un’antica presenza di franchi nel territorio valdostano o indirettamente alruolo di mediazione che i territori burgundi hanno rivestito tra Francia conti-nentale e Italia nord-occidentale durante l’alto medioevo. Quello che è certoè che Sulpizio è ricordato dal Martyrologium aostano e che la Collegiata diSant’Orso sembra aver svolto un ruolo significativo nella sua celebrazioneliturgica16.

Anche Sulpice, nome attestato a ranghi medio-bassi (r. 61), mostra un decisoaccentramento nell’area che ruota intorno alla sede di intitolazione della par-rocchiale, e cioè Arvier (dove è situato al r. 6), registrando frequenze elevate neicomuni confinanti di Valgrisenche (addirittura r. 4; ma ad Arvier si contanoanche 20 occorrenze nei diversi composti con Jean, Antoine, ecc.) e di Introd.Altre frequenze degne di note si spingono fino alle porte di Aosta, nei comunidi Jovençan, Gressan e Sarre.

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Brice

Della vita di San Brizio abbiamo notizie grazie alla Historia Francorum diGregorio di Tours, che ci racconta di come, nativo della Turenna, egli sia giunto

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all’abbazia benedettina di Marmoutier sotto la protezione di San Martino e dicome, pur ribelle per natura, sia ugualmente diventato suo successore alla cat-tedra episcopale di Tours. Muore nel 444 e viene subito venerato come santo ela celebrazione della sua festa è, per quanto riguarda la Valle d’Aosta, già regi-strata nel Martyrologium del Messale di Brusson. L’introduzione del culto di SanBrizio è di certo antica e va collegata con tutta probabilità alla ben più diffusa, enon solo in Valle d’Aosta, devozione a San Martino di Tours17.

Anche per un nome a bassa frequenza come Brice, vale lo scenario di grandeaccentramento disegnato per Cassian e Sulpice: santo eponimo della parrocchia-le di Avise, esso raggiunge una frequenza 26 volte più alta della media regiona-le in questa località (dove è più comune nel composto Jean-Brice, r. 7), ed ha lefrequenze più significative nelle vicine La Salle e Saint-Nicolas, spingendosifino ad Aosta e comuni limitrofi e toccando anche Cogne. Nella maggior partedella Valle (52 comuni sui 60 spogliati) non ricorre nemmeno una volta.

Oyen

Anche per un nome rarissimo, ma molto caratteristico del repertorio valdo-stano, come Oyen (includendo nel computo il composto Jean-Oyen registriamonei Catasti solo 7 occorrenze), la configurazione distributiva sembra essere lamedesima. A questo santo (Eugendus nei documenti latini, ricordato come ilquarto abate dell’abbazia di Condat18) è infatti dedicata la parrocchia che sorgenella Maison du Grand-Saint-Bernard (Domaine, 1987: 263), e la sua frequenzasul territorio disegna un evidente correlazione fra luoghi del culto e attestazio-ne del nome, che accompagna la discesa della Valle del Gran San Bernardo(Allein, Étroubles e, ovviamente, Saint-Oyen) fino ad Aosta.

Oyen non può essere considerato un santo di tradizione popolare ed è moltoprobabile che il suo culto sia stato introdotto in Valle d’Aosta dai canonici delGran San Bernardo, all’epoca della fondazione della parrocchia nel corso del

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sec. XII (Careggio, 1995: 174). È tuttavia interessante notare come, allargando losguardo ai territori transalpini, la presenza del santo si intensifichi: prima dellaRivoluzione, si registrano infatti parrocchie a lui intitolate nell’arcidiocesi diTarentaise (sec. XIV) e, a partire dal secolo successivo, nella diocesi di Ginevra(Avregny, Franclens, Nâves e Sevrier); nel Cantone di Vaud, distretto diAubonne (Jura svizzero), compare poi un comune di Saint-Oyens, che, insiemeal comune valdostano, forma un interessante “trittico” transalpino con l’omoni-mo comune francese nel dipartimento della Savoie (Burlet, 1922: 221).

Amant

Uno scenario differente è invece quello proposto dalla presenza del persona-le Amant (14 occ., r. 111). Il suo forte accentramento nei due comuni limitrofi diPré-Saint-Didier (13 occ.) e Courmayeur (1 occ.) nell’Alta Valle, suggerirebbeanche in questo caso un legame con culti locali correlati a Sant’Amanzio o, piut-tosto, a Sant’Amando, quest’ultimo santo di tradizione carolingia (comeCassian, Sulpice e Brice)19; salvo che per la Valle d’Aosta medievale non sonoviceversa documentati culti specifici correlati. In questo caso, la presenza delpersonale può suggerire la sopravvivenza a livello popolare di tradizioni devo-zionali di origine antica (in cui forse, nuovamente, la mediazione del regno bur-gundo può avere svolto un ruolo, come testimonierebbe la diffusione del cultodi Saint-Amand nelle diocesi di Ginevra, in Tarentaise e nel Bugey, con le par-rocchie di Lancrans, Léaz, Grand-Abergement e Nantua), anche in assenza diuna continuità a livello di culti riconsociuti.

3.2. Nomi personali di diffusione più generale

Le strette relazioni distributive evidenziate negli esempi precedenti non val-gono tuttavia solo per i nomi fortemente connotanti il repertorio valdostano.Anche nomi generalmente diffusi nell’onomastica italiana e francese mostrano,

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nel repertorio regionale del XVIII secolo, significativi addensamenti nelle areein cui è attestata la presenza di luoghi di culto dedicati, soprattutto chiese par-rocchiali (che spesso hanno anche indirizzato il macrotoponimo di riferimento),ma anche cappelle o altri luoghi di culto minori.

Marcel e Étienne

Anche per questi nomi, qui scelti come esempio e riuniti in ragione dellasovraregionalità del loro uso come personali e dei culti connessi alle figure deisanti eponimi (aspetto che rende più incerto il reperimento delle linee e dei per-corsi della loro diffusione), attestati nel repertorio dei Catasti a livelli medi (Marcelsi colloca al r. 49 con 133 occ.) e alti (Étienne occupa il r. 19 con 504 occ.), la distri-buzione sul territorio in oggetto rivela in realtà il forte legame fra attribuzione delpersonale e esistenza a livello locale di manifestazioni visibili dei culti.

Nel territorio dell’antica Savoia, San Marcello papa, martire sotto Massen-zio, registra una significativa presenza nei patronaggi e nell’intitolazione diparrocchie e cappelle a partire dal sec. XI nella diocesi di Ginevra e nell’arcidio-cesi di Tarentaise20. In Valle d’Aosta la celebrazione della sua festa è già registra-ta dal Martirologio di Brusson (XI sec.) ed è a lui dedicata la parrocchiale delcomune di fondovalle che da essa ha assunto anche l’indicazione toponimica,Saint-Marcel appunto.

Una diffusione ancora maggiore mostra la devozione a Santo Stefano proto-martire, tanto che sarebbe lungo elencarne qui le testimonianze riferite all’areatransalpina; ricordiamo solo che reliquie del santo risultano conservate già nelsec. XV a Saint-Jean de Maurienne, Bissy (decanato di Savoia), Cons-Sainte-Colombe (diocesi di Ginevra) e nella Sainte-Chapelle di Chambéry (unus delapidibus de quibus lapidatus fuit)21. In Valle d’Aosta, Stefano è patrono di unaparrocchia della città di Aosta e di quelle di Allein e Gressan; è inoltre titolaredella cappella di Veulla (Allein).

Le località valdostane citate sono anche quelle in cui le frequenze dei duenomi risultano decisamente maggioritarie: per Marcel, più di metà delle occor-renze (68) si registrano a Saint-Marcel (dove è il nome più frequente e dovecompaiono anche le uniche 2 occorrenze del F Marceline), mentre il personale siconnota come di uso comune soltanto nei confinanti comuni di Brissogne (r. 4, 33 occ.) e Fénis (r. 9, 20 occ.). Per quanto riguarda Étienne, pur essendo unnome comune nel repertorio, esso non risulta presente dappertutto (manca in 6dei 60 comuni spogliati: Avise, Bionaz, Brusson, Oyace, Valpelline, Valsava-renche) ed è fra i nomi più frequenti soprattutto ad Allein (44 occ., r. 1) eGressan (43 occ., r. 5), cioè nei comuni dove è patrono della chiesa parrocchiale.

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Valentin

Con Valentin ci confrontiamo nuovamente con un nome di ampia tradizioneeuropea, collegato al popolare santo festeggiato il 14 febbraio, nella figura delquale converge in realtà una complessa tradizione sincretica che deriva dall’u-nione dei tratti biografici di due martiri del III secolo (il Valentino vescovo diTerni martirizzato a Roma nel 273 e il presbitero romano ricordato dal Marty-rologium, martire sulla via Flaminia cinque anni prima) e dalla sovrapposizionedella festa liturgica del primo con quella antica dei Lupercalia romani, che coin-cidevano con uno degli appuntamenti più importanti nel ciclo annuale di puri-ficazione e fecondazione dei campi nel calendario agricolo antico, soppressidefinitivamente da papa Gelasio solo nel 494. Di qui anche il carattere agricolodel santo, oggi invocato dagli innamorati ma anticamente considerato protetto-re degli animali da cortile22.

In Valle d’Aosta non vi sono chiese dedicate a San Valentino, che risulta tut-tavia (a testimoniare una presenza non marginale del suo culto) titolare di cin-que cappelle, nelle parrocchie di Brusson (San Maurizio), Châtillon (San Pietro),Challand-Saint-Victor (San Vittore, loc. Targnod), Issime (San Giacomo),Gressoney-Saint-Jean (San Giovanni Battista, loc. Ronken)23.

La distribuzione settecentesca del nome (di rango medio-basso nel reperto-rio regionale) è ancora una volta strettamente correlata a questa configurazionedella devozione: Valentin è nome comune nelle due Gressoney (a Gressoney-Saint-Jean è al r. 6, mentre è al r. 17 a Gressoney-La-Trinité, dove è invece piùcomune il composto Jean-Valentin, r. 8, 17 occ.) e a Brusson (r. 13, e anche 12occ., r. 16, per Jean-Valentin), e risulta piuttosto diffuso anche nelle due Challande in tutta l’area interessata dalla diffusione delle cappelle, mentre è assente inuna larga parte del territorio valdostano24. Anche il secondo accentramento delnome, quello di Courmayeur (dove Valentin occupa il r. 12 con 14 occ.), è spie-gabile con motivazioni devozionali: San Valentino è riconosciuto infatti come

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secondo patrono (accanto a San Pantaleone) della parrocchia del centrodell’Alta Valle, che dedica grande cura al festeggiamento della sua ricorrenzainvernale, quando il sole, spuntando dal monte Crammont, regala all’abitatoun’ora di luce in più (Careggio, 1995: 240).

Martin

Anche con Martin siamo in presenza di uno dei nomi più comuni del reper-torio cristiano europeo, veicolato dalla celebrità di Martino vescovo di Tours,venerato immediatamente come santo dopo la sua morte, alla fine del IV secolo,e divenuto il “santo franco” per eccellenza grazie alle trasposizioni agiografichedi Gregorio, nell’Historia Francorum, e della biografia di Sulpicio Severo. InValle d’Aosta la devozione verso San Martino è antica e radicata, come dimo-strano le sette parrocchie e le molte cappelle che lo vedono titolare: Arnad,Ayas, Pontey, Torgnon, Verrayes (dove è patrono sia della parrocchia del capo-luogo che di quella di Diémoz, insieme a Santa Lucia) e, ad Aosta, Saint-Martinde Corléans25. Ricordiamo poi che è nella tradizione il racconto del passaggiodel santo per la Valle, durante i viaggi verso e di ritorno da Roma (347 e 360):nella prima occasione, egli avrebbe aiutato gli abitanti di Pont-Saint-Martin aricostruire il ponte sul Lys distrutto dal diavolo.

La distribuzione del nome mostra innanzitutto come esso risulti decisamen-te più comune nella Media-Bassa e Bassa Valle che nella Media e Alta Valle, esoprattutto che, anche in questo caso, i picchi della sua presenza si registrano inalcune delle località sede di parrocchie (Arnad, Verrayes e Ayas, dove occupa ilr. 7, ma dove il nome più comune è Jean-Martin, con 117 occ.) o di cappelle a luidedicate (come Monjovet). Più che a una tradizione “lunga” di legame con lamitologia franca e francese collegata al santo, anche in questo caso la correla-zione diretta con i luoghi di devozione sembra spiegare la diffusione nonuniforme (Martin non è presente in 21 dei 60 comuni censiti, situati prevalente-mente nelle valli laterali e nella Media e Alta Valle) del nome.

Alcune linee di indagine sui rapporti fra antroponimia personale maschile e agiologia nella V. d’A.

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3.3. Tre santi valdostani (Ours, Grat, Joconde) e un santo “adottivo” (Pantaléon)

Proseguiamo la serie di esempi con quattro fra i santi più rappresentativi delrepertorio regionale, vuoi perché legati anche storicamente al territorio (come èil caso di Orso, Grato e Giocondo, che operarono direttamente in Valle), vuoiper la diffusione antica e capillare del loro culto (come Pantaleone), che deter-mina anche significative connotazioni dell’antroponimia.

Ours

Tra i santi valdostani, Sant’Orso (arcidiacono e predicatore, vissuto in Valled’Aosta nel VI sec.) è oggi forse il più noto, legato com’è alla Collegiata cittadinae riconosciuto (insieme a Grato) come patrono della diocesi di Aosta26. Bisognatuttavia ricordare che Orso è anche santo di grande fortuna popolare, in parti-colare presso le popolazioni rurali, che lo invocavano contro la siccità, le allu-vioni, le intemperie e per la guarigione dai reumatismi27. In Valle d’Aosta sonoa lui intitolate le parrocchie di Cogne, di Derby (La Salle) e di Jovençan, e cap-pelle ad Aosta (Busseyaz, parrocchia di San Lorenzo), Donnas (parrocchia diSan Pietro) e Valtournenche (La Montaz, parrocchia di Sant’Antonio abate)28.

A dispetto della sua tradizione storica, Ours è nel XVIII secolo un nome moltoraro (8 occ, r. 117, registrando attestazioni (nella sua forma base e nei suoi deri-vati diminutivi) in soli 3 comuni, fra i quali spicca il solo Cogne (6 occ.; 1 occ. aGressan e Saint-Oyen), che abbiamo già visto rappresentare il centro principalein Valle per il culto del santo.

Il quadro si modifica notevolmente includendo nel computo i composti neiquali Ours (o i suoi diminutivi Orsin e Orcin) serve da primo (Ours-Joseph) o,più frequentemente, da secondo elemento (Jean-Ours). La presenza del nomesale, nel repertorio complessivo, dal 117 al 70 posto (frequenza medio-bassa) eanche la sua distribuzione acquista contorni più definiti: Cogne (56 occ., con

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Jean-Ours come nome di r. 3) si conferma l’epicentro onomastico da cui il nomedirama verso il fondovalle interessando i centri di Aymavilles, Jovençan eGressan, che disegnano il percorso della strada che conduce dalla Valle diCogne a Aosta.

Questo quadro illustra con grande evidenza la funzione importante rivestitadalla strategia della composizione negli usi onomastici del tempo: essa sembrasostanzialmente permettere la conservazione nell’uso di un nome dotato di fortevalore simbolico anche quando esso non è forse più dotato di autonomia suffi-ciente, probabilmente perché eccessivamente connotato vuoi in direzione diun’omonimia con il nome dell’animale ormai avvertita come “fastidiosa”, vuoiperché valutato come “troppo” tradizionale o legato a un contesto troppo locale.

Grat e Joconde

Principale patrono della diocesi di Aosta, San Grato fu il secondo vescovo diAosta nel V sec., oggetto in loco di devozione già antica (è registrato già nelMartyrologium di Brusson) rinsaldatasi a partire dalla solenne traslazione dellesue reliquie dalla sua prima sepoltura (nell’attuale Collegiata di Sant’Orso) nellacattedrale (sec. XII-XIII)29. Oltre che dall’operato vescovile, il culto di San Grato èperò giustificato anche dal suo legame con la tradizione agiografica che ruotaintorno alla Legione Tebea, dato che (come narra la Passio di Eucherio di Lione)partecipa da vescovo nel 470 alla traslazione delle reliquie di uno di quei martiri,Innocenzo, alla presenza dei vescovi di Agaune e di Sion30. È forse questo lega-me a spiegare la diffusione ad ampio raggio del culto di San Grato, che travalicala Valle d’Aosta e offre significative testimonianze di sé in tutta l’area di influen-za sabauda31, e si dimostra dappertutto santo di tradizione anche popolare, comeattesta la sua funzione di “santo agricolo”, venerato dai coltivatori e dai vignaio-li, e “meteorologico”, invocato contro le intemperie. Questo duplice volto di SanGrato spiega il radicamento del culto in Valle, attestato dalla presenza di ben 31cappelle e di due patronati parrocchiali (Pontboset e Valgrisenche).

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Con Grat, siamo su un nome di frequenza media (r. 43, 164 occ.) nel nostrorepertorio. La sua distribuzione è piuttosto ampia, anche se esistono aree diassenza (22 comuni in tutto) che, collocandosi nelle valli laterali, lo qualificanocome un nome legato alle zone di maggior transito del fondovalle. Gli epicentridi diffusione si collegano in primo luogo alle intitolazioni delle parrocchiali(Valgrisenche e Pontboset risultano rispettivamente III e V come ordine di fre-quenza), ma anche alla presenza di cappelle (La Thuile, II) o a zone dove nonpare collegato a devozioni particolari (Allein, I e Doues, IV).

Anche qui, tuttavia, come già per Ours, è il quadro di distribuzione dei nomicomposti (che presentiamo da soli nel cartogramma) a risultare forse più signi-ficativo. Per Grat le attestazioni in composizione (Jean-Grat, la più comune,Grat-Joseph, Grat-Emmanuel, Grat-Joconde, ecc.) superano quelle del nome isola-to, raggiungendo le 243 occorrenze e occupando il r. 43 del repertorio. Il quadrodella distribuzione, inoltre, conferma più chiaramente la centralità diValgrisenche (sede di una delle parocchiali intitolate al santo e località di mag-gior frequenza relativa) e la sua capacità di irradiazione nell’area occidentaledella Valle, e contemporaneamente presenta situazioni opposte di rapportoforma-base / forma composta nelle diverse località: mentre ad esempio aCharvensod (dove il nome singolo mostra un rapporto di X 1,8 rispetto allamedia regionale) i composti mostrano una notevole frequenza (X 8,6), forse inrelazione con l’esistenza di una chiesa non parrocchiale e di una frazione abita-tiva intitolate al santo, a Pontboset e nella vicina Arnad (che presentavano unadelle aree di accentramento per il nome da solo, con valori rispettivamente diX 4,0 e X 3,3) l’uso della composizione è del tutto assente. Oltre a confermare latendenza generale della Bassa Valle ad usare in maniera quantitativamentemeno rilevante il meccanismo dei nomi composti, questa situazione suggerisceanche che Grat goda nei due contesti di uno statuto differenziato di autonomia.

Un discorso per molti versi analogo (anche se caratterizzato da un’antichitàe una portata minore del culto) può essere fatto anche per il successore di Gratosul soglio episcopale di Aosta, San Giocondo. L’intestazione di 5 cappelle (2 nel

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territorio di Valgrisenche, 1 a Sarre, Villeneuve e Saint-Vincent) conferma unacerta popolarità del culto, dimostrato anche dalla relativa frequenza del nome.Joconde (insieme con i composti cui partecipa, fra i quali segnaliamo Grat-Joconde, registrato soprattutto a Valgrisenche e Morgex, dove registra 12 delle 16attestazioni, che unisce i nomi di entrambi e vescovi-santi valdostani) è ai ran-ghi medio-bassi del repertorio settecentesco (r. 60, 94 occ.), e la sua distribuzio-ne mostra un marcato accentramento nell’area a ovest di Aosta dove il suoculto è più attestato (Sarre, Valgrisenche e anche Saint-Nicolas) e una diffusionecontinua nell’Alta Valle centrale e meridionale. Le sue attestazioni si distribui-scono poi limitatamente nella vallata centrale verso est, e sembrano riprenderenella Bassa Valle (soprattutto Arnad e Issime).

Pantaléon

La popolarità in Valle d’Aosta di questo santo di origine orientale (nativo diNicomedia in Bitinia, fu medico presso la corte dell’imperatore Massimiano fraIII e IV secolo e poi martire nel 304) è dimostrata anche dalla sua frequenza ono-mastica: Pantaléon registra infatti 967 occorrenze nel repertorio dei Catasti, collo-candosi fra i nomi di altissimo uso (r. 11) e registrando attestazioni in quasi tuttii comuni censiti (è assente solo, come nome non composto, nelle alte valli diAyas e del Lys, nei comuni di Ayas, Brusson, Gressoney-La-Trinité e Gressoney-Saint-Jean, e a Pont-Saint-Martin).

San Pantaleone fa parte del gruppo di martiri orientali di cui fra IV e V secolocominciano ad apparire le reliquie nelle chiese di Gallia. A partire dalla trasla-zione della sua testa da Nicomedia a Lione ha probabilmente inizio anche il suoculto nella regione alpina, attestato da epoca antica in tutte le diocesi dell’arcoalpino occidentale32.

In Valle d’Aosta la diffusione del culto (già menzionato nel Messale di Brus-son) è ampia ed è testimoniata dal patronato su quattro parrocchie (Chamois,

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Courmayeur, Émarèse e Valpelline) e da 13 cappelle, nonché dalla presenza diculti popolari fra cui citiamo l’offerta annuale di grano a Torgnon, presso lacappella situata in prossimità dell’omonimo Colle di San Pantaleone, altro ele-mento importante nella geografia religiosa della Valle.

Nella documentazione dei Catasti la frequenza relativa del nome (distribui-to in maniera abbastanza omogenea sul territorio, salvo il manifestarsi di fre-quenze superiori alla media regionale soprattutto nell’Alta e nella MediaValle) correla solo in parte con le località di culto: rispondente alle attese è lafrequenza di Chamois (X 3,7) e in parte di Courmayeur (X 2,4), ma aValpelline, anch’essa sede di un parrocchiale, le frequenze del nome sono infe-riori alla media regionale (X 0,8).

La disconferma di un legame di radicamento locale del nome è però soloapparente, dato che anche qui il quadro muta considerando la distribuzione deinomi composti in cui Pantaléon rappresenta uno dei due elementi: la solo formacomposta Jean-Pantaléon è infatti primo nome per frequenza a Valpelline,Bionaz, Ollomont e Oyace, terzo a Allein e Roisan, confermando così perfetta-mente il suo particolare radicamento nella Valle del Grande e nella cosiddettaCoumba Frèida.

All’analisi di questi tre nomi aggiungiamo un’osservazione d’insieme.Confrontando i dati dei Catasti con quelli risultanti dalla banca-dati storica fino-ra in nostro possesso (riferita ai secoli XIV-XVI), il rapporto fra le frequenze deitre nomi e le loro caratteristiche distributive risultano del tutto omogenee:anche là Pantaleone risulta il più diffuso (21 occ.), Grato il secondo (19), mentreOrso è presente con 2 occ. e nella sola Cogne; segno questo della sostanzialeconservatività delle abitudini antroponimiche dell’area nel periodo di 300 anniche separa questa documentazione da quella basso-medievale.

3.4 Tradizioni onomastiche complesse: la Legione Tebea

Affrontiamo ora, come ultimo esempio di approfondimento, un caso chemostra bene la complessità delle prospettive da tenere presenti quando si inda-ga sul rapporto fra tradizioni onomastiche e agiologia: quello dei personali cor-relati con l’intricata tradizione che ruota intorno alla Legione Tebea, alcuni prota-gonisti della quale abbiamo già sfiorato nella trattazione precedente.

Il nucleo agiografico principale di questo insieme è stato individuato nellaPassio Acaunensium martyrum di Eucherio di Lione (sec. V), uno scritto che siinquadra nel medesimo contesto culturale alla base delle molte scoperte di reli-quie di santi che (come abbiamo detto) connota in quel periodo la storia delCristianesimo alpino gallo-romano. Al racconto del martirio subito, ad Agaunepresso Martigny sotto l’imperatore Massimiano (285-305), da questa legione disoldati cristiani di provenienza orientale, inviata (sotto il comando del primicerius

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Maurizio) per reprimere nel Vallese un’insurrezione scoppiata presso il popolodei Bagaudi e poi ribellatasi in seguito alla scoperta della comunanza di fede cri-stiana con le popolazioni del luogo, fa da cassa di risonanza l’abbazia di Saint-Maurice a Agaune, sorta nel luogo del martirio, ed esso trova successivamenteeco in numerose riprese di carattere liturgico (come il Martyrologium di Adone diVienne, sec. IX) e letterario (la Legenda aurea di Jacopo da Varazze, sec. XIII)33.

La fortuna dell’abbazia di Saint-Maurice continua con la protezione accor-data sia in epoca franca dalle dinastie merovingia e carolingia, sia successiva-mente dagli imperatori della Casa di Sassonia. Ma è soprattutto la dinastia deiSavoia che assume la tradizione agiografica tebea a elemento simbolico portan-te della propria identità “intramontana” di continuatrice del regno burgundo,coronando questo percorso con la costituzione dell’ordine dei Santi Maurizio eLazzaro sotto Emanuele Filiberto (1572).

Accanto a questo percorso ufficiale, il mito della Legione Tebea ha conosciu-to tuttavia lungo il medioevo e in età moderna un’incredibile fortuna di tipopopolare, vedendo moltiplicare i propri appartenenti attraverso l’incorporazio-ne di culti (magari preesistenti o riferibili a altre tradizioni) funzionali a devo-zioni di diffusione locale e spesso collegate a figure di santi-soldati di epocatardo-romana. Per ricordare solo alcuni casi, troviamo Ottavio, Solutore eAvventore a Torino; Besso, Tegolo e Giovenale a Ivrea (sede vescovile che pare aversvolto un ruolo importante nella diffusione della devozione tebea); Magno,Dalmazzo, Chiaffredo e Costanzo nel Cuneese; Innocenzio e Vitale in Lombardia;Alessandro a Bergamo; Verena nell’Alto-Adige e in Tirolo; Felice con la sorellaRegola a Zurigo; Cassio e Fiorenzo a Bonn34.

Per quanto riguarda la Valle d’Aosta, la presenza di cappelle dedicate (cfr.sopra nota 9) testimonia indubitabilmente l’esistenza di culti antichi (anteriorial XIV secolo) per almeno tre santi tebei: Maurizio, Vittore e Solutore. A questipossiamo aggiungere Defendente, il cui culto è evidentemente più recente marisulta in Valle ben attestato35 e caratterizzato da una valenza tipicamenterurale e “popolare”, come prova la sua invocazione (in associazione a santipopolari per eccellenza, come Antonio, Lucia e Barbara) perché “difenda”(con evidente interpretazione popolare del nome) da pericoli naturali comevalanghe, alluvioni, incendi e (in passato) dai lupi. Un’analoga, anche se piùlimitata, configurazione popolare è quella che possiamo tratteggiare per unaltro santo tebeo, e cioè per Besso; a controbilanciare un’evidente vuoto in ter-mini di istituzionalizzazione del culto, che non si appoggia su centri partico-lari di devozione in Valle, la presenza popolare di questo santo di epicentroeporediese (le sue reliquie sono conservate, insieme a quelle di Giovenale eTegolo nella cattedrale di Ivrea) è testimoniata a Cogne, la cui comunità anco-ra oggi partecipa il 10 agosto alla processione verso il santuario dedicato allaMadonna delle Nevi, stretto a 2047 m. di altitudine contro il Monte Fautenio,nel territorio del comune piemontese di Campiglia Soana, luogo presunto delmartirio di Besso36.

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Da quanto riferito, risulterà evidente la complessità del quadro storico e sto-rico-religioso sottostante alla verifica (che ci apprestiamo a fare in linea conclu-siva nelle pagine che seguono) per la Valle d’Aosta delle eventuali ricaduteantroponimiche, altrove ben documentate, di questa linea di tradizione agio-grafica, nella quale si mescolano elementi istituzionali e popolari e possonoessere verificati i legami intercorrenti fra la specificità valdostana e i confinantiterritori del Piemonte, che si dimostra essere il suo epicentro37.

Deffendant, Bés, e Dalmace

Fra i santi minori ascrivibili all’insieme della tradizione agiografica tebana ilrepertorio dei Catasti attesta una presenza (anche se limitata) di tre nomi:Dalmace (o Dalmasse) che registra 3 occ. (2 a Pontboset, 1 a Issogne), Bés (2 occor-renze nei composti Bés-Antoine e Joseph-Bés a Donnas) e Deffendant (1 occ. nelcomposto Michel-Deffendant a Aosta). Se per Deffendant e Bés esistono (anche sein misura diversa) culti ufficiali attestati in Valle d’Aosta, Dalmace (che è ilmeno raro fra i tre nomi) risulta invece scoperto da questo punto di vista38, fattoche induce a privilegiare una tradizione onomastica legata a devozioni popolarie non ufficiali, e probabilmente (dato l’addensarsi delle attestazioni nella BassaValle: 5 occ. su 6) un irradiamento a partire dal Piemonte.

Victor e Maurice

Ben diverso risulta invece il quadro distributivo di due nomi correlati allefigure maggiori della Legione Tebea il cui culto in Valle d’Aosta è più radicato.

Collocati a ranghi medio-bassi (Victor: 88 occ., r. 61 compresi i nomi com-posti)39 o alti (Maurice: 397 occ., r. 25), i due nomi mostrano una diffusione alarga scala nel repertorio settecentesco, correlando le loro maggiori frequenzealle località dove esiste l’attestazione di un culto istituzionalizzato: per Victor

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a Challand-Saint-Victor (cui si aggiunge la confinante Challand-Saint-Anselme) e Roisan, per Maurice a Brusson, Fénis e Sarre, in perfetta corrispon-denza con le parrocchiali dedicate ai due santi. Si ripropone per questi duenomi quindi, a differeza dei casi appena visti, il quadro di corrispondenza fradistribuzione onomastica e liturgia istituzionale evidenziato per gli esempiportati in precedenza.

4. Conclusioni

L’analisi fin qui condotta ha mostrato con tutta evidenza il persistere, nel-l’antroponimia valdostana del XVIII secolo, di legami saldissimi fra scelte ono-mastiche e presenza di devozioni e culti locali, capaci di indirizzare la sceltaverso nomi che si connotano come fortemente caratterizzanti di una identitàregionale e più spesso sub-regionale e locale. Tale tendenza risulta rinforzatadalla possibilità di utilizzo del nome composto o doppio, che permette soventedi salvaguardare i nomi devozionali locali all’interno della denominazione,anche quando essi siano magari avvertiti come eccessivamente connotati insenso tradizionale.

I successivi approfondimenti di carattere diacronico dovrebbero permetteredi confermare alcune delle ipotesi di lavoro suggerite, relativamente (ad esem-pio) all’esistenza di filoni agionimici legati (come nel caso delle sopravvivenze“tebee”) a culti di carattere più popolare che istituzionale e irradiantisi dalPiemonte, oppure alla sostanziale conservatività che sembra caratterizzare gliusi antroponimici personali dalla fine del Medioevo fino all’Età Moderna.

Approfondimenti di questo tenore permetteranno altresì una maggiore atten-zione alla componente dialettale francoprovenzale dell’antroponimia battesima-le, alcuni segni della quale si avvertono peraltro nei dati moderni trattati40, cosìcome un esame particolare dovrà essere riservato alle sopravvivenze agionimi-che all’interno dell’antroponomastica familiare, con la possibile sopravvivenza

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di nomi di santi dal culto antico (risalente cioè all’epoca di formazione deicognomi, fra Medio Evo centrale e tardo), anche in forme linguisticamentegenuine, all’interno dei cognomi valdostani41.

L’integrazione dell’analisi linguistica con quella storica promette insomma,per quanto riguarda l’indagine del tesoro storico degli antroponimi, di fornireancora importanti indicazioni sulla storia sociale e religiosa della Valle d’Aosta.

N O T E

** Pur nella condivisione dei contenuti e della progettazione dell’intervento, aGianmario Raimondi sono da attribuire le parti 0., 1., 2., 3.2 e 4.; a Duccio Canestri leparti restanti.1 Cfr. Raimondi, 2004a, al quale rimandiamo per le finalità generali e la piccola storia delprogetto. Di esso è stato reso conto in altre sedi fra il 2004 e il 2007, in particolare in pre-sentazioni generali come Raimondi 2004b e Raimondi [2006], e in interventi analitici sul-l’antroponimia familiare come Raimondi [2007].2 Il Catasto Sardo è conservato in 272 volumi cartacei presso l’Archivo Storico Regionale diAosta (cfr. Costa, 1991: 107-108). Per il caricamento dei Familiaires ci siamo serviti (susegnalazione di Saverio Favre) dell’edizione in 13 volumi (suddivisi dapprima per comu-ni, poi per comunità montane di riferimento) di Robert Berton (cfr. Berton, 1976-1988).3 Al momento dell’esposizione (dicembre 2007) mancavano ancora al trattamento infor-matico 14 comuni su 74, e su tali dati si basa ovviamente l’analisi che segue; il carica-mento si è comunque concluso nel febbraio del 2008. Il numero di 38.746 individui cen-siti include anche i genitori deceduti segnalati nella denominazione degli intestatari (ades. Ansermin Marie-Antoine feu Angelin), fatto che determina il superamento della cifratotale di 27.869 intestatari segnalata da Berton (cfr. Berton, 1988: 145). Si segnala inoltreche un 10-15% di proprietari in media ricorrono in più di una località censita; una voltacaricati tutti i dati, il programma consentirà la neutralizzazione degli individui ripetuti,permettendo calcoli ancora più precisi.4 Per un territorio di non grandi dimensioni come la Valle d’Aosta è, ci pare, sostanzial-mente alla portata un obiettivo che altrove apparirebbe irrealistico, e cioè tracciare unprofilo praticamente completo, dal punto di vista diacronico, dell’onomastica personalee familiare attraverso tutti i suoi principali stadi. Particolarmente importante sarà l’ac-quisizione di un’altra importante documentazione sincronica, quella dei Conti di Sussidiosabaudi prodotti fra il Trecento e il primo Cinquecento e riferiti a gran parte del territo-rio delle castellanie medievali valdostane. Un suo piccolo campione è già presente nelnostro archivio “antico” (cfr. Raimondi 2004a: 193 e n. 7).5 Le tappe dell’affermazione dell’agionimia sono ben delineate da D’Acunti, 1994: 815-816 e 822-823. Già propugnata dai Padri della Chiesa, l’usanza dell’adozione di un nomedi santo riceve successivi impulsi dalla pratica del pellegrinaggio medievale (attraversocui si ridiffondono in Occidente nomi come Iacopo, Bartolomeo, Matteo e Nicola), dalla pre-dicazione degli Ordini Mendicanti e dalla religiosità cristologica del Duecento, che con-tribuisce all’esplosione di nomi come Giovanni e Pietro, strettamente legati al contesto

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neotestamentario; a questi fenomeni si associa, a partire dal XIV secolo, la diffusione deiculti popolari e delle invocazioni delle “protezioni” di taluni santi. La codificazioneecclesiastica, comunque, è definitiva con le indicazioni del Rituale Romano del 1614(cfr. D’Acunti, 1994: 822) che, oltre a riproporre il principio della nominazione agiologi-ca, sancisce l’obbligo per i parroci della tenuta dei libri di battesimo, permettendo cosìun indirizzamento molto più capillare delle scelte onomastiche da parte della Chiesa.6 La limitazione ai nomi maschili deriva da esigenze di rappresentatività e omogeneitàinterna del campione, che, riferendosi all’insieme degli intestatari di particelle catastali,risulta decisamente sbilanciato per genere.7 Nella tabella si riportano le frequenze assolute dei nomi considerando indipendente-mente le forme base da quelle composte. Come già detto, la voga di alcuni fra i nomi cita-ti (come Johannes, Petrus oppure Jacobus, che si trova al r. 12) è gia consolidata nel periodomedievale, tanto che questi sono i nomi che tutti gli studi di antroponimia medievale sin-cronica attestano come i più diffusi; Franciscus e Antonius si ricollegano invece all’opera ealla crescita di importanza, in termini di presenza sul territorio, degli Ordini Mendicanti;per Joseph, piuttosto raro nel Medioevo anche tardo, il suo utilizzo massiccio si collegapiuttosto alle indicazioni del Concilio di Trento (cfr. Rossebastiano / Papa, 2003, ss.vv.).8 Sul Settecento, secolo piuttosto trascurato negli studi sincronici, si veda l’approfondi-mento dedicato da D’Acunti, 1994: 821-825 al caso di Morro (TE), dove i nomi religiosi“arrivano a nominare quasi il 90 per cento degli individui”. La qualità varietistica deicampioni antroponimici si misura attraverso indicatori statistici quali il rapporto tipi-repliche (numero medio degli individui che portano lo stesso nome, ottenibile dividendoil numero totale delle occorrenze per il numero dei tipi onomastici: più è vicino a 1, piùla varietà dei nomi è alta) e il valore di mediana (quantità di nomi necessari per raggiun-gere il 50% delle occorrenze totali: più è alto il valore, più le scelte antroponimichemostrano di essere distribuite all’interno del campione). I dati per la Valle d’Aosta difine Settecento ci danno un valore di 52,68 per il primo parametro e di 15 per il secondo,che indicano (se confrontati con quelli riportati in Raimondi, 2007: 253-255) un patrimo-nio di primi nomi molto ridotto (i valori medievali oscillano fra 2 e 20; quelli modernifra 2 e 15; l’uniformità crescerebbe ulteriormente se non si considerassero come indipen-denti, come invece abbiamo fatto, i nomi composti) ma una distribuzione delle sceltepiuttosto equilibrata, dato che in altri casi (come in diversi contesti del tardo medioevo)il secondo indicatore può raggiungere anche valori di 3-5 nomi. Nell’Italia delNovecento i valori oscillano fra 15 e 25.9 Fra il 1145 e il 1207 in Valle d’Aosta sono documentate (cfr. Rivolin, 1994: 125-126),oltre alla cattedrale di Aosta dedicata a San Giovanni Battista, chiese e cappelle dedi-cate a: San Martino (7), Vergine Maria (5), San Maurizio (5), San Nicola (3, di cui 2 incontitolarità con San Bernardo di Mentone), Sant’Eusebio (2), Sant’Ilario (2), SanGiacomo di Tarentaise (ovvero Saint-Jacquême, 2), San Pietro (2), Sant’Orso (2), SanMichele (insieme a Maria Maddalena), Santa Colomba, Sant’Egidio (Saint-Gilles), SanLeodegario (Saint-Léger), San Benigno, San Bartolomeo, San Giorgio, San Vittore, SanSolutore, Santo Stefano, San Eugendo (Saint-Oyen), San Silvestro e San Sulpizio; a que-ste possiamo aggiungere le cappelle e chiese citate senza esplicito riferimento al titola-re, oggi tuttavia dedicate a San Pantaleone (1), San Biagio (1) e San Brizio (1), e le par-rocchie contenute nel Pontificale del vescovo Emerico I, successivo al 1300. Da unpunto di vista tipologico (cfr. Rivolin, 1994: 126-127), nell’elenco complessivo si regi-

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strano quattro apostoli, dodici martiri (tra cui tre soldati della Legione Tebea:Maurizio, Vittore e Solutore; cfr. oltre), tredici confessori di cui tre locali (Orso,Bernardo di Mentone e Jacquême), otto santi venerati in particolare nelle Gallie(Martino di Tours, Germano di Auxerre, Gilles, Ilario di Poitiers, Massimo di Riez,Oyen, Remigio e Sulpizio di Bourges), cinque martiri di origine franco-gallica(Benigno, Colomba, Dionigi, Léger e Vincenzo).10 Un esempio tipico è il culto di San Martino, davvero uno dei più diffusi e antichinell’Occidente medievale, ma non dappertutto e sempre di carattere popolare, perchétalvolta introdotto per scelte monastiche alle quali non fa seguito l’espressione delladevozione popolare; al contrario, esempi di coincidenza tra usi liturgici e usi popolarisono in Savoia il culto di San Pantaleone e Santa Barbara, entrambi di carattere rurale(agricolo e pastorale) e giustificati in ambiente alpino per il loro carattere meteorologicoe di protezione da eventi naturali (alluvioni, valanghe, incendi).11 Cfr. Mouthon, 2006: 1.12 La tabella offre nell’ordine: nome e sue varianti, seguite dal rango occupato nel reper-torio regionale; numero di occorrenze nella regione, frequenza percentuale nella regione.Nella parte destra del diagramma si trovano: l’indicazione delle località in cui la fre-quenza è più significativa (freq. ≥ 3 volte la media regionale), il numero di occorrenzenella località, la frequenza percentuale nella località e infine (in neretto) un valore cheindica il rapporto fra la frequenza percentuale delle singole località e quella media dellaregione (il valore 16 significa ad esempio “sedici volte più frequente della media regio-nale”), che corrisponde anche al valore utilizzato per la rappresentazione grafica (attra-verso una retinatura a sei livelli, indicati in basso a sinistra; i comuni segnalati dalla sfu-matura del contorno sono quelli non ancora censiti nella banca-dati) delle frequenze nelcartogramma. Tale sistema di rappresentazione offre un’immagine evidente della fre-quenza relativa; rispetto alla frequenza assoluta, invece, è chiaro che esso descrive inmaniera più aderente alla realtà la distribuzione dei nomi di frequenza generale da altis-sima a media, mentre per i nomi a frequenza bassa o sporadica esso tende a sovrarap-presentarne la presenza nelle poche località in cui essi sono attestati.13 Si vedano le indicazioni contenute in Frutaz, 1966: 5-6 sulla duplice versione del titolodell’epistola di Eusebio di Vercelli (Dilectissimis fratribus et satis desideratissimis presbyte-ris, sed et sanctis in fide consistentibus plebibus Vercellensibus, Novariensibus, Hippo-regiensibus, <Augustanis, Industriensibus et Agaminis ad Palatium> nec non etiam Dertho-nensibus) riportante o meno anche la cittadinanza aostana fra quelle di pertinenza delladiocesi ambrosiana.14 Ciò non contraddice la fortuna che il suo culto ha conosciuto in altre parti dellaPenisola e, più diffusamente, d’Oltralpe: in Italia è patrono, oltre che della diocesi diImola, delle due parrocchie di Agnosine e Alfianello (Brescia), Macherio (Milano), titola-re della chiesa parrocchiale omonima in Val Badia e, soprattutto, compatrono delle duediocesi di Ferrara-Comacchio e Bolzano-Bressanone; vicino a Chambéry si ricorda uncastello di Saint-Cassien, nel territorio dell’omonima parrocchia, un comune di Saint-Cassien è registrato nel dipartimento dell’Isère e un lago a lui dedicato è presente nelleGorges du Verdun, massiccio dell’Estérel.15 Il suo culto è attestato dal sec. XIII in Tarentaise e a Ginevra; ne riporta notizia anche ilMartyrologium aostano, che ricorda la sua depositio il 16 gennaio e la celebrazione dellasua festa il giorno successivo.

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16 Ricordiamo che un Sulpizio è annoverato anche tra i martiri attribuiti alla LegioneTebea (v. oltre) ed è venerato nel Canavese: a Strambinello in Val Chiusella è attestataun’antica chiesa parrocchiale dedicata a San Sulpizio e le reliquie di questo santo, per ilquale tuttavia non esistono testimonianze di culti valdostani, sono conservate, insiemeagli altri martiri tebei di diffusione canavesana Giovenale, Tegolo e Besso, nella cattedra-le di Ivrea.17 Anche in altre parti dell’alta Italia, infatti, la sua presenza come patrono, titolare o con-titolare di parrocchie sembra seguire percorsi in cui ricorre il nome del più celebrevescovo di Tours: così accade, per esempio, in provincia di Trento, dove le occorrenzedei due santi sono fatte risalire a stanziamenti franchi di epoca carolingia.18 Oggi Sainte-Claude nella Franche-Comtée, dipartimento dello Jura, appartenente anti-camente all’arcidiocesi di Besançon. Nato (come narra la Vita Eugendi, in MGH, Script.rer. merov.: III, 154-166) nel 449 o 450 a Izernore nelle Rhône-Alpes, dipartimentodell’Ain, entra bambino nel monastero e vi trascorre tutta la vita, succedendo all’abateMinaso nel 496 e rivestendo tale ruolo fino alla morte nel 510.19 Sant’Amanzio (Amantius) è il terzo vescovo di Como (V sec.). Sant’Amando (Amandus,VII sec.), monaco a Tours ed eremita a Bourges, poi vescovo di Maastricht in Olanda, èinvece una figura strettamente collegata al momento di passaggio fra il periodo mero-vingio e quello carolingio, per il ruolo svolto nella contrapposizione tra dinastia mero-vingia ed episcopato cattolico della Gallia e per i legami con Pipino il Vecchio (progeni-tore di Carlo Magno) e con la figlia di questi, Santa Gertrude di Nivelles.20 Registriamo le parrocchie di Saint-Marcel en Albanais, Marclaz, Saint-Marcel eBellecombe, nonché cappelle in Saint-Martin a Belleville, Mâcot e Notre-Dame-du-Pré(cfr. Burlet, 1922: 197-198).21 Cfr. Burlet, 1922: 143-146.22 Anche in Valle d’Aosta si usava benedire il becchime per proteggere i pollai di casa nelgiorno della sua ricorrenza liturgica (cfr. Careggio, 1995: 239-240). Per questa e per lealtre usanze relative al bestiame domestico, come la benedizione delle pannocchie digranturco a Pontey e il frumento benedetto nel giorno di Sant’Agata, altra santa legata aicicli di produzione agricola, il riferimento d’obbligo è a Van Gennep, 1973. 23 È stato giustamente notato (cfr. Careggio, 1995: 239-240) che le cappelle sono collocatelungo le antiche vie di comunicazione con la Svizzera tedesca, a suggerire una possibileorigine nord-europea per la diffusione del culto di San Valentino in Valle d’Aosta. Siricordi inoltre che in area tedesca si contano due altri santi importanti con questo nome:San Valentino vescovo di Rezia, patrono oggi della città di Passau, San Valentino vesco-vo di Treviri, patrono ancora oggi della diocesi.24 Ricordiamo che Châtillon, altra località in cui si trova una cappella dedicata a SanValentino, non è stata ancora censita nell’archivio ASAVDA.25 Le cappelle sono quelle di Saint-Martin ad Aosta (nella citata parrocchia alla periferiaoccidentale della città), quella del castello di Graines a Brusson, e poi Pracharbon (Ayas),Pesan (Challand-Saint-Anselme), Plou (Montjovet), Moulins (Saint-Vincent) e Grumey(Verrayes).26 Orso conosce un culto attestato già nella sua Vita, risalente alla fine dell’VIII sec.(l’ed. si trova fra gli altri in Frutaz, 1966: 162-167), ed è già registrato nel Marty-rologium di Brusson. Per altre notizie biografiche si rimanda qui a Rivolin, 1994: 128-130, e ai densi rinvii contenuti.

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27 A Cogne, luogo privilegiato della sua predicazione, i ben conosciuti “prati diSant’Orso” si vogliono liberati per intercessione del santo, di passaggio per recarsi aevangelizzare la Val Soana, da un’invasione di insetti nocivi. A Orso si faceva inoltrericorso nei parti difficili e spesso si affidavano alla sua protezione i bambini, compresi ineonati morti senza battesimo. 28 Nell’area alpina, accanto al Sant’Orso di Aosta è venerato anche Sant’Orso di Solo-thurn, martire della Legione Tebana. Al santo valdostano, comunque, è sicuramente col-legata (cfr. Burlet, 1922: 221) la devozione nel Cantone di Ginevra (intitolazione delleparrocchie di Champdore, Bernex nel Chablais, Vacheresse e Nonglard) e in Tarentaise(parrocchia di Mâcot), così come quella che interessa il Piemonte verso oriente, in parti-colare a Ivrea e a Vercelli, anche se qualche caso di sovrapposizione fra le figure (magariladdove i culti legati a santi tebei o pseudotebei sono più forti; v. oltre) rimane possibile.29 Nella ripresa del culto di San Grato (coincidente con il presunto ritrovamento dellalapide della sua tomba nella Collegiata, con la conseguente traslazione e con la composi-zione della Magna legenda sancti Grati del 1285) vi è chi scorge strategie di affermazionedi prestigio operate dal clero secolare contro l’egemonia precedente da parte del cleroregolare. Segno di questo mutamento sarebbero la ripresa della venerazione popolareper diversi vescovi aostani come Giocondo stesso (VI sec. per cui cfr. subito oltre),Bonifacio (1220-1223) e Emerico I di Quart (1302-1313).30 Cfr. Carrié, 2005, che costituisce il contributo più completo e aggiornato sull’argomento.31 Cfr. le esaustive indagini in Devos, 1994 e Rivière-Ciavardini, 2004. Manifestazioni diculto e cappelle sono documentate in epoca anteriore al XV sec. in Tarentaise, Mauriennee nella diocesi di Ginevra e Annecy e il santo è onorato come patrono a Conflans inTarentaise e a Seyssel, presso l’ospizio a lui dedicato; da non dimenticare, infine, chereliquie di San Grato sono conservate nella Sainte-Chapelle a Chambéry.32 Questo importante quadro di storia del Cristianesimo alpino, correlato alla lotta control’arianesimo e all’evangelizzazione complessiva dell’area, è delineato fra gli altri daRoessli, 2003: 8-9. Fra le reliquie che giungono in questo periodo si annoverano quelle diSan Vittore e San Serapione da Alessandria, di San Magno dalla Cappadocia: per lo stes-so San Pantaleone esistono altre reliquie disseminate nelle diocesi di Cavaillon e Vaison(Manteyer, 1923-1924: 103), a Saint-Jean de Maurienne e Chambéry (Burlet, 1922: 222).33 I nomi dei protagonisti originari (Maurizio, il campidoctor Esuperio, il senator militumCandido, Vittore, Orso di Solothurn) sono tutti presenti nel Martyrologium di SanGerolamo (430). Tracce del culto sono presenti già nel V secolo, attraverso le narrazionidi viaggi compiuti in venerazione delle reliquie da parte di santi famosi delle Gallie,come San Romano, fondatore di abbazie nello Jura, o lo stesso Martino di Tours (cfr.Bernard de Montmélian, 1888, che costituisce lo studio più documentato sul culto di SanMaurizio, in particolare t. II, capp. XI-XVI.34 Sulla proliferazione dei culti tebei rimandiamo, fra l’abbondante bibliografia, a LizziTesta, 2005.35 Numericamente cospicue e disseminate in tutta la Valle (Chuchal, a Fontainemore;Place, a Pontboset; Pramotton, a Vert di Donnas; Bouille, a Introd; Sarral; a Rhêmes-Saint-Georges; Elévaz, a Pré-Saint-Didier) risultano infatti le intitolazioni di cappelle al santo.36 Secondo la suggestiva e documentatissima ipotesi di Robert Hertz (cfr. ora Hertz, 1994:165-216), in questa cerimonia popolare si intersecherebbero due tradizioni: una coincidecon la ricostruzione colta, prodottasi a posteriori a partire dal sec. XI, della vicenda del

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martirio e dell’invenzione delle reliquie, che associa questa figura di santo locale al benpiù ampio e fortunato ciclo dei martiri tebei; l’altra, ben più antica e sfumata, vede l’e-spressione di devozione a una figura di santo eminentemente pastorale e alpino da partedi due località (tre, aggiungendo anche Champorcher) forse originariamente facentiparte di un’unica comunità montana che gravitava in quota verso i pascoli di Chavanis edi Cret.37 Il radicamento dell’antroponimia di ispirazione tebea è ad esempio ben visibile nei casidi Verena, personale femminile ancora comune nel repertorio novecentesco dell’Alto-Adige (1 762 occ.; cfr. Rossebastiano / Papa, 2005: 1284), e di Avventore, che nelle formeAventurus (2 occ.) e negli ipocoristici Venturinus (2 occ.) e soprattutto Taurinus / Turinus(41 occ.) è nome di rango alto (r. 12) nel Piemonte nord-occidentale del XIV secolo(cfr. per la frequenza Raimondi, 2007: 250 e per la corretta lettura etimologica Rai-mondi / Revelli / Papa, 2005: 93). La diffusione dei culti tebei in Piemonte è ampia:Defendente è tradizionalmente venerato a Casale, Chivasso, Novara; Besso a Ivrea e inValle Soana; Maurizio, Avventore e Solutore soprattutto a Torino, ma anche nel Canavese;Vittore a Pollenzo, Rivalta, Caselle e ancora una volta nel Canavese38 San Dalmazzo (o Dalmazio) di Pedona è ritenuto un soldato romano martirizzato nelIV secolo nel Cuneese, presso la località di cui è eponimo, Borgo San Dalmazzo. Nellafigura del santo converge probabilmente anche la tradizione agiografica riferita al con-temporaneo San Dalmazio vescovo di Pavia (Rossebastiano / Papa, 2005: 313-314).39 Da segnalare fra i composti Victor-Amédée (8 occ.), che testimonia il convergere suVictor di una tradizione “laica” ispirata all’onomastica di Casa Savoia dove è nome tra-dizionale a partire da Vittorio Amedeo I, Duca di Savoia dal 1630 al 1637. La convergen-za, a livello di lingua francese, delle forme (distinte nell’italiano) di Vittore < VICTOR eVittorio < VICTORIUS non permette, inoltre, nell’onomastica valdostana di sceverare ade-guatamente la presenza di due linee tradizionali eventualmente distinte.40 La sopravvivenza di forme schiettamente patois nella registrazione di primi nomi comeVuillermoz / Vuillermin per Guillaume, o come Jacquemoz per Jacques, o di forme “italiane”come Marc-Antonio e Baldassare, ancorché residuali, testimonia la presenza di variantirepertoriali in un’epoca che si tenderebbe a supporre integralmente francesizzata.41 Cognomi come Orset (Prè-Saint-Didier, Morgex, La Thuile) < Ours; Gras (La Salle), Grat(La Salle, Morgex, Aosta), Graton (Brissogne), Gratton (Cogne) < Grat possono facilmenteessere ricondotti ai personali corrispondenti; ma se allarghiamo il campo alle formazioniipocoristiche, al tipo Pantaléon (Panteyòn nell’esito locale) potrà agevolmente esserericondotto il cognome Yon, accentrato in Bassa Valle (Verrès, Fontainemore negli elenchidel Catasti); come aferetici rispettivamente di Joconde e Cassian cognomi attualmentevitali come Joccoz (Doues) e Cachoz (Introd); al personale Bés / Besso (se si considera unaforma locale Bécho) forme suffissali come Besson (La Salle, La Thuile) / Bechon (Verrés,Champdepraz, Montjovet) o come il femminile Bechaz (valle di Ayas).

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1. Ma recherche généalogique

Tout a commencé quand j’ai retrouvéun livret à Clavel (Saint-Nicolas) dans lamaison Lavy, habitée par ma mère. Celivre, comme écrit son auteur Paul Lavy,contient « l’extrait des naissances depuisl’an 1809 jusqu’en mars 1832 […] pourfaciliter à connaître les parentés ». Ilcontenait, rangées alphabétiquement,toutes les familles qui habitaient Saint-Nicolas au début du XIXe siècle.

Grâce à ce livret et aux nombreuxactes que j’ai retrouvés j’ai pu commen-cer une recherche généalogique.

2. Aides

Pour la continuation de ce travail j’ai reçu un premier grand aide de la partde Mario Chantel qui m’a fait cadeau d’un recueil d’une centaine de pages,tapées à la machine par Évariste Domaine, ancien secrétaire de la Commune deSaint-Nicolas, qui avait recueilli les naissances avec patronyme de cette parois-se de 1598 à 1920. Ce livret m’a permis de dresser mes premières généalogies.Au fur et à mesure que j’avançais dans ce travail, je m’apercevais qu’avec seule-ment le patronyme je risquais parfois de grandes confusions.

J’ai voulu faire alors un travail plus méthodique et précis, à la mairie deSaint-Nicolas d’abord, puis à la Curia Vescovile d’Aoste, où j’ai recueilli lesnaissances, mariages et décès de la paroisse de Saint-Nicolas.

Pour l’élargissement de mon travail j’ai eu un grand aide de la part deJoseph Aral de Villeneuve, qui m’a offert les fruits de sa recherche : les habi-tants de Villeneuve de 1601 à 1913, avec naissance, mort et mariage, et les nais-sances de Rhêmes-Notre-Dame de 1661 à 1911, le tout déjà tapé à l’ordinateur.

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Les familles de Saint-Nicolas et Avisedu XVe au XXe siècle

Franco Vagneur

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En développant ma recherche je m’apercevais qu’il me fallait connaître lesdonnées d’Avise, car les habitants de Vens, Cerlogne et Clavel ont été étroite-ment liés avec ceux de Cerellaz et Avise au moins jusqu’à la fin du XVIIIe

siècle. J’ai profité d’abord des pages de généalogie de ces deux dernierssiècles, publiées sur Nouvelles d’Avise par Arturo Jacquemod ; ensuite j’aientamé le canevas des habitants d’Avise avec les mariages, de 1750 au XXe

siècle.

J’ai poursuivi ce travail pour les XVe et XVIe siècles aux Archives des notaireset enfin aux Archives Historiques en consultant les Fonds Avise et Sarriod pourles siècles précédents.

Origine des noms de famille

Les noms de famille dérivent du nom même du hameau où elles vivent(Cerlogne, Coudray, par exemple), d’autres portent le nom d’un prédécesseurqui a caractérisé toute une période (Vuillermet, le petit Vuillerme, prénom com-mun au cours du XIVe, époque dans laquelle ont comparu les noms de famille).D’autres portent le nom d’un métier que leur ancêtre pratiquait : Tisseur,Vagneur ; d’autres encore tirent leur nom d’un adjectif qui les qualifiait, comme“Bon”, “Grous” ; pour terminer avec ceux auxquels le nom a été imposé dansles hôpitaux qui les ont accueillis à leur naissance (Château, pour citer unexemple à Saint-Nicolas au début du XIXe).

En consultant les documents des notaires qui vers la fin du XVe travaillaientsur le territoire d’Avise, j’ai remarqué que plus d’une quinzaine de familles encette période ont changé leur nom ; Brice Mathel de Rhêmes est devenu“Galliuppin” à Runaz, le notaire Antoine Theobaldy devient alias Jacquemod ;on a même Nicolas d’Antoine Gadin de Vens, autrement Armand et desDelelex, alias Thomas du Coudrey, alias Thomasset.

Mariages

Cette grande recherche généalogique a été facilitée parce que pendant long-temps on se mariait avec des gens de la même paroisse ; ce n’est qu’au XXe sièclequ’on cherche une épouse ailleurs.

On remarque aussi qu’au XVe et XVIe on se marie souvent avec des personnesqui habitent loin de son village, peut-être parce que dans ce temps-là les gens sedéplaçaient davantage. C’est à la fin du XIXe que commencent les mariages àl’étranger et qui vont durer jusqu’aux premières décennies du XXe ; les hommes,émigrants pour travailler, se mariaient avec d’autres émigrées valdôtaines oubien souvent avec des étrangères ; plusieurs aussi se sont installés dans cescontrées plus accueillantes et ils ne sont plus rentrés au pays.

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3. AVISE, comme un papillon

Le territoire d’Avise au moyen-âge ressemble un peu à un papillon, ses ailesdéployées des deux côtés de la Doire, la droite du torrent de Gabuel au col deVertosan et la gauche du pont de Liverogne au fond de la Valgrisenche.

Les Seigneurs d’Avise, infeudés au XIIIe par Amédé IV comte de Savoie, par lemoyen des Reconnaissances inféodaient à leur tour des fiefs à leurs sujets.Grâce à ces reconnaissances, rédigées par des notaires et renouvelées à peu prèstous les 25 ans, on connaît les familles qui ont habité ce territoire.

Au XVIe les d’Avise perdront une bonne partie de la Valgrisanche au profitdes Seigneurs de Mont meilleur et d’Arvier. À la naissance des communes à lafin du XVIIIe Vens, Cerlogne et Clavel – dont ses habitants depuis toujoursparoissiens de Saint-Nicolas – passeront définitivement à Saint-Nicolas.

Villages et habitants d’Avise

Runaz : village situé sur la route principale, fréquenté surtout par des commer-çants. À la fin du XVe on trouve les BONYER, les JACQUEMOD, les GAL-LIUPPIN, provenant de Rhêmes et les VAUTHIER, d’autres arrivent des vil-lages environnants. Au XVIIe arrivent les CAPPIN, des LYABEL, des JUNOD,des VALLET et les CHASSAZ.

Le Pont : quelques maisons à côté du pont qui relie Avise à la route principale ;habité surtout par les De Ponte, plus tard PONT. Un village Pont existeaussi à La Salle, d’où proviennent la plupart des Pont qui existent encoreaujourd’hui.

Avise : autour du château habitent des gens qui dépendent des Seigneursd’Avise comme les THEOBALDI et des paysans : les GLAREY et les PARIX.Plus tard au XVIe nous rencontrons les PREILLAN.

Crest : prend son nom de la crête sur laquelle il est bâti ; outre les nobles DE

CREST y habitaient les LYABEL dès la fin du XVe, et au XVIe des MILLIERY,provenant du hameau homonyme de la Valgrisenche.

Ravoire sur Avise : à la fin du XVe on trouve des TISSEUR.

Le Pré : petit hameau qui prend son nom des prés qui l’entourent, habité depuisle XIVe par les De Prato, plus tard De Pré et ensuite PRAZ.

Plan : village bâti sur une terrasse, d’où son nom ; fort peuplé depuis le XIVe sur-tout par de nombreux DE PLAN, mais on trouve aussi des SARTEUR et desMARQUET. Au XVe les GROUS et des HUGO, plus tard les EYMERY et des

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LYABEL. Les habitants de Vedun le fréquentaient car ici ils possédaient desimmeubles pour exploiter leurs vignobles.

La Tenson : maison isolée entre Plan et Cerellaz, habitée depuis 1500 et pendantplus de deux siècles par la famille BRIX, originaire du Pont (au débutBrice de Ponte).

Cerellaz : grand hameau très peuplé au XIVe des BLANCHET, des VUILLERMET, lesVALLET, les THOMAS, les MICHELS et les DE LELAY, (plus tard DELELEX, enlatin De Labiis). Au XVe siècle une branche des DE PLAN, les GUIDON, lesEMPEREUR, les JUNOD (en latin Johannodi = de Jean), les LAVY (en latin DeVia), les LEONARDAZ, les LYABEL-VUILLERMET et les VUILLERMOD. Plus tardparaîtront les THOMASSET qui signifie petit Thomas.

Thomasset : il prend le nom de ses habitants qui l’ont bâti vraisemblablement auXVe siècle.

Coudray : il prend son nom des noisetiers, ici présents en grand nombre ; habitépar une branche des DELELEX qui se muteront au XVIIe en COUDRAY ; ilsseront ensuite remplacés par les JUNOD du Coudray.

Charbonnière : prend son nom du charbon qu’on produisait probablement ici ;depuis le XIVe siècle les LOMBARD ont caractérisé ce village ; au XVIe desTISSEUR et les JACQUIN.

Vedun : village habité depuis très longtemps, au XIVe des CHANTELLET, (aïeux desChantel ?), au XVe les BON et les AGRICOLLE, qui disparaîtront ensuite, lesMORGY de Plan, les MURAZ, les VALLET, les CHANTEL, les HAUDEMAND,autre mutation des Delelex ; au XVIe les VUILLERMOD-CRÉ et les VAGNEUR

(peut-être à la suite de la modification des Agricolle ?).

4. SAINT- NICOLAS, sans pied ni tête

Anciennement Saint-Nicolas de Cyvoyes, (dont Cyvoyes semblerait indiquerl’endroit du croisement des six voies qui aboutissaient justement à Fossaz, lestrois descendantes vers Avise, Arvier et Lyveroulaz et les autres trois ascen-dantes vers Sarriod, Letanaz et Vens). Son territoire est confiné entre le torrentGabuel et le torrent Gillian qui de Vetan descend à Montovert, au sud par lescrêtes du Montarverain qui surplombent Arvier, et la limite des vignobles endessous de Lyveroulaz, au nord par des alpages qui grimpent jusqu’aux crêtesdes monts. Au moyen-âge ce territoire est administré par les Sarriod de LaTour, descendants des Seigneurs de Bard.

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1573, 11 janvier 1 (Propriété de Junod Rose, Avise, Cerellaz)

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Villages et habitants

Montovert : mont ouvert à cause des gorges creusées par le torrent ; habitédepuis le XIV e siècle par des PERRIER, des VUILLERMET et lesMONTOVERT ; au XVe s’ajoutent les VAILLON ; plus tard au XVIe desCHARENCE, originaires de Valsavarenche, et vers le XVIIIe des DOMAINE

(“Chaffon”, “Couliot” et “Franquin”). À la fin du XVIIIe, il fera partiede la Commune et de la Paroisse de Villeneuve.

Cumiod : quelques maisons dans les vignobles, vers la fin du XVIe les LAMBERT ouCUMIOD, ensuite au XVIIIe des LAVY. À la fin de 1700 il appartiendra àVilleneuve.

Lyveroulaz : anciennement Leverolla, il prend son nom de l’eau qui roule à côtédu village ; dès le XIVe les LYVEROULAZ, dont au XXe siècle encore unefamille à Saint-Pierre, au XVIe des HUGO, disparus au XVIIe siècle et lesVAILLER, disparus à la fin du XXe siècle. Au XVIIIe siècle des JUNOD,encore présents aujourd’hui et à Lyveroulaz-Dessus, quatre famillesGERBORE, dont deux sont restées jusqu’à nos jours. Les habitants deshauts villages y possédaient une habitation, pour pouvoir cultiver lavigne.

Évian : petit hameau avec peu d’habitants ; au XVIe surtout des CASTEIN, depuis1800 des MARTINOD descendus de Vens et des DOMAINE (“Collé”), tousles deux encore présents.

Gratillon : son nom dérive probablement du diminutif de Grat ; premiershabitants repérés au XVIe : les GRATILLON et une famille des JUNOD

d’Avise. Depuis le XVIIIe siècle des GERBORE, qui existent encoreaujourd’hui, et parfois des familles de Saint-Pierre (BRESSAN,RUMIOD), qui ont habité par moments cette partie orientale de Saint-Nicolas.

Ferrère : vers la fin du XVIe seulement les FERRÈRE ; au XXe siècle aussi desARMAND (“Djouan” et “Cola de Djan”).

Persod : en latin Perso, hameau d’origine des PERSOD depuis la fin du XIVe ; dis-parus de Saint-Nicolas à la fin du XIXe siècle et passés à Saint-Pierre, iciencore présents de nos jours ; au XVIe nous trouvons aussi des CASTEIN,provenant de Tan, aujourd’hui Vetan.

Grand-Sarriod : à Sarriod de la tour à partir du XVe siècle les CURIAT, présents icijusqu’à nos jours ; au XIXe siècle nous trouvons des THOMASSET.

Petit-Sarriod : à Sarriod des Arnod au XVIe siècle nous trouvons justement lesARNOD, au XVIIIe siècle deux branches des GERBORE.

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Gerbore : petit hameau assez peuplé, qui prend son nom probablement des ger-biers qu’on y voyait au temps des moissons ; du XVIe les GERBORE (sur-tout des “Vuillermod” et quelques “Michaud”), qui aux siècles sui-vants descendront dans les villages inférieurs.

Chaillod : sur une Charta augustana de 1242 on trouve « Giroldus de Chalo » quipossède une pièce de terre entre deux fossés ; c’est sûrement l’ancêtredes CHAILLOD, qui s’éteignent vers la moitié du XIXe siècle ; seulementau XVe on a aussi des PERRONIN et des VORBERT. Au XVIIIe siècle noustrouvons aussi des GERBORE et des DOMAINE.

Chesera : surplombant la Doire, quelques maisons habitées au début du XIVe parles VUILLERMIN de Chessera. Au XVIe siècle des HUGO de Vens et plustard périodiquement des familles de Fossaz et de Lyveroulaz.

Fossaz : en latin Ponte fossati, prend son nom du grand fossé creusé par le tor-rent Gabuel ; habité au XIVe par Mermet des Farconeys de Liverogne(ancêtre des MERMET alias “Farconey”, qui s’éteindront après la pestede 1630), par des PERRIER et très probablement par l’ancêtre desDOMAINE, Dominicus de Cyvoyes, repéré en 1363 (Cyvoyes était le fiefqui s’étendait entre les torrents Gabuel et Challiod, les crêtes duMontarverain et le bois du Darbelley). À Fossaz-Dessus au XVe sièclenous trouvons des HUGO et au XVIe des SARTEUR, présents jusqu’au XVIIIe

siècle.

Clavel : anciennement Plan Clavel ; depuis le XVIe des CLAVEL et des gensd’Avise. Après la peste de 1630 arrivent les LAVY qui le caractérisentjusqu’au XXe siècle.

Cerlogne : anciennement Charlognia ; du XVe les CERLOGNE et un peu plus tarddes ARMAND de Vens. Après la peste de 1630 des THOMASSET. Au XVIIIe

siècle 5 familles Armand, 3 Thomasset et les Henry de Cerlogne.

Vens : village très peuplé depuis longtemps ; au XIVe à côté des ARMAND, desGADIN, des GRIVEL, des MARTINOD et des TISSEUR nous avons les BESSON,les YSABELLON, les PASTEUR et les DE FONTE, qu’on ne retrouvera plusaux siècles suivants. Au XVe des MARQUET, des HENRY et des HUGO, auXVIe des AYMONET, des BERNIN et des PARIX. Les Grivel disparaîtront trèstôt, les Aymonet à la fin du XVe siècle ; la peste de 1630 emportera lesBernin et les Tisseur, à les remplacer arriveront les VAGNEUR de Vedunet quelque peu plus tard des THOMASSET d’Avise.

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5. Les grandes familles

Armand

Ils ont toujours été assez nombreux à Vens, au XVe ils se sont en partie dirigésplus stablement à Cerlogne, et deux familles, les “la Sourdaz” et “les Vionin” versla fin 1800 à Évian. À Vens sont restés “les Tsapaleun” ou “de la Chapelle” demeu-rant à côté de la chapelle, qui vers la moitié du XVIIIe ont donné origine à d’autresfamilles : les “Djoan”, les “Gran Cola” et les “Granéla”, qui se sont établis àCerlogne. À Vens vers la fin du XVIIIe, époque à laquelle les familles nombreusesprenaient des surnoms pour se distinguer, une vieille branche des Armand s’estdépartagée en “Pernette” et “Cola de Djan”, du nom d’un des époux. À Cerlogneen cette même période les enfants de Martin Armand ont donné naissance à deuxfamilles : les “Lionar” et les “Gabriì”. La première terminera avant la moitié duXIXe, mais les “Gabriì” ont été une des familles les plus brillantes et riches de Saint-Nicolas car ils possédaient entre autre une grande partie des alpages de Vertosan.Entre 1850 et le début du XXe ils ont privilégié pour leurs unions une seule famille,les Gadin de Vens pour conserver, disait-on, plus uni leur patrimoine.

Gerbore

Presque insignifiants jusqu’à la fin du XVIe, les GERBORE ont effectué unegrande transformation en peu de temps. Des deux souches, les “Michod” et les“Vuillermod”, se sont formées diverses familles importantes, surtout de ladeuxième. En effet les deux familles Gerbore-Michaud recencées au début duXIXe sont terminées avant le XXe ; par contre les Vuillermod qui étaient aunombre de neuf vers 1830 sont encore en bonne partie bien présentes aujour-d’hui, tels les “Piéle” à Fossaz et ailleurs ; les “Teneun”, autrefois à Gratillon ;les “Coppadóille” depuis logtemps à Lyveroulaz ; les “la Gréchaz”, aprèsChaillod, la cure de Saint-Nicolas, un peu à l’étranger et enfin à La Salle ; les“Chasseur” encore à la fin du XXe à Lyeroulaz ; les “Mafréi”, du nom dePantaléonne Amaffrey de Courmayeur, épouse Gerbore Jean Michel, longtempsà Vens, aujourd’hui à Chesallet ; les “Djanténo” avec deux branches encore pré-sentes à Gratillon.

Domaine

Depuis le XIVe présents à Fossaz, nous retrouvons deux grandes branches desDOMAINE à la fin du XVIe : les Couliot et les Chaffon. Au recensement de 1773 on aune quinzaine de branches, mais beaucoup d’entre elles ne sont pas arrivées ànos jours, telles les “Franquin” et les trois Chaffon de Montovert, dont une“Dandin” de Jean André, et une autre “Tenoz” de Jean Antoine. Une autreChaffon, “Legioz” de Jean Léger, qui vécut à Chaillod, disparaîtra avant le XXe.

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Parmi les Couliot nous retiendrons les “Domeneucco” de Jean Dominique, les“Polina” de Marie Pauline, les “Renez” de François René, tous à Fossaz.

Thomasset

Présents à Saint Nicolas seulement après la peste de 1630, les deux fils deNicolas de Vuillerme THOMASSET, qui ont épousé deux sœurs Gerbore, ont donnénaissance à sept familles. Du cadet Nicolas se sont formées la branche des“Toinoz” de Jean Antoine à Vens, qui terminera au XXe et celle des “Cognon”,ainsi dits car ils vivaient à Cerlogne dans un coin du village, qui survit encore àAymavilles. L’aîné Vuillerme a donné origine à cinq familles, dont l’une les“Colatchón” avec une branche longtemps à Vens, aujourd’hui à Saint-Pierre etl’autre à Sarriod et Fossaz. Mais la plus importante et la plus imposante est celledes “Marqueun” de Marc Antoine de Vens, car ses six enfants ont donné nais-sance à autant de grandes familles, parmi lesquelles nous retenons les “Fancèi”de François et les “Barthélemy” de Barthélemy Valérien. Cette grande familledes “Marqueun”, qui vivait d’abord à Vens, ensuite est passée à Fossaz et àSarriod, pour arriver plus tard à Saint-Pierre et même à l’étranger.

6. Nouvelles familles

Au début du XIXe on trouve les MEYNET, provenant de Valtournenche et ins-tallés d’abord à la cure de l’église paroissiale, ensuite à Persod ; ils y resterontjusqu’à la fin du XXe. Toujours au début du XIXe sont arrivés les GORRAZ, prove-nant de Jovençan, mais originaires de Gressan ; ils ont habité Évian et Gratillonet depuis la moitié du XXe ils ne sont plus présents à Saint-Nicolas. Les CHÂTEAU,présents à Persod du début du XIXe, sont originaires de Vens et plus précisémentd’Armand Marie Rose des “Tsapalleun”, qui plus tard épousera un Persod.

Plus récemment, à la fin du XIXe sont arrivés les BÉSENVAL, provenant deSaint-Pierre, mais originaires, dit-on, de Torgnon. À la fin du XIXe à Sarriod sontarrivés, provenant de Rhêmes-Saint-Georges, les BRUNET et les PELLISSIER. Audébut du XXe, provenant de Saint-Pierre, sont arrivés à Ferrère les CHAMPRÉTAVY.Ce n’est que vers la moitié du XXe siècle qu’on a eu une massive arrivée de nou-velles familles, provenant de différentes régions italiennes.

N O T E

1 « 1573, 11 janvier. La cure d’Avise.Guyon d’Anthoine JUNOD vend à Thomas d’Anthoine DE LELEX autrement ditThomas, à Pierre frère Thomas du Coudray, Jean son fils et à Sulpice fils de feu Françoisde Thomas du Codrey une pièce de pré au lieu dit Lo Coudrey, pour le prix de 100 flo-rins petit poids de Savoye ».

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1. Tra Bibbia e mito familiare

Narra la Bibbia (Genesi, 11, 1-9) che,dopo il diluvio, i discendenti dei tre figlidi Noè, Iafet, Cam e Set, secondo le lorogenerazioni, nelle loro nazioni, popola-vano la terra, che era «tutta d’una favellae di un linguaggio». Il racconto biblicocosì prosegue:

«Ed avvenne che, partendosi gli uomi-ni di Oriente, trovarono una pianuranel paese di Sinear, e quivi si posaro-no. E dissero l’uno all’altro: Or su, fac-ciamo de’ mattoni, e cociamoli colfuoco.

I mattoni adunque furono loro in vece di pietre, e il bitume in vece di malta. Poidissero: Or su, edifichiamoci una città, ed una torre, la cui sommità giunga fino alcielo, ed acquistiamoci fama; che talora noi non siamo dispersi sopra la faccia ditutta la terra.

E il Signore discese, per veder la città e la torre che i figliuoli degli uomini edifi-cavano. E il Signore disse: – Ecco un medesimo popolo, ed essi tutti hanno unmedesimo linguaggio, e questo è il cominciamento del lor lavoro, ed ora tutto ciòche hanno disegnato di fare, non sarà loro divietato. Or su, scendiamo e confon-diamo ivi la lor favella; acciocché l’uno non intenda la favella dell’altro.

E il Signore li disperse di là sopra la faccia di tutta la terra; ed essi cessarono diedificar la città. Perciò essa fu nominata Babilonia; perciocché il Signore confusequivi la favella di tutta la terra, e disperse coloro di là sopra la faccia di tutta laterra»1.

Ciò che la narrazione biblica non riporta, e che fa parte invece delle faceziedella mia mitologia familiare – ogni famiglia ha una sua mitologia, come ha unlessico familiare – , è che la lingua unica2, la lingua adamitica precedente ladispersione babilonica, era – chi mai lo supporrebbe? – il piemontese.

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Telmon. Un saggio di auto-antroponimiaTullio Telmon

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Narra infatti il mito che uno dei numerosissimi muratori assoldati per lacostruzione della torre, incaricato, in una sorta di catena umana, di passare imattoni al collega che gli stava immediatamente sopra, a forza di ripetere “tè ‘lmon” per ogni mattone3 che passava, fosse stato soprannominato, appunto,Telmon. E sono proprio le parole che hanno valso al muratore Telmon il propriosoprannome (poi divenuto, secondo le auree regole dell’antroponimia, nome difamiglia) a rivelarci che la lingua precedente la dispersione era, evidentemente,il piemontese.

Gli archeologi fanno corrispondere la Torre di Babele del racconto biblicocon la ziqqurat detta Etemenanki (“la casa-fondamento del cielo e della terra”),una ziqqurat dedicata al dio Marduk, edificata sotto la prima dinastia babilone-se (1894 - 1595 a. C.)4. Dunque, anche senza andare troppo per il sottile, il miomitico capostipite andrebbe collocato, diciamo, nella seconda metà del secondomillennio avanti Cristo.

Passa un intero millennio prima che la Bibbia offra una nuova attestazionedell’esistenza dei discendenti del mitico muratore piemontesofono. Per la preci-sione, ci troviamo nel 539 a. C.: Ciro il Grande, dopo avere conquistatoBabilonia, concede ai Giudei, che mezzo secolo prima erano stati sconfitti daiBabilonesi e deportati nella loro capitale, di ritornare nel paese di origine e diricostruire Gerusalemme e il Tempio. Secondo alcuni calcoli, sarebbero rientraticirca 40 000 Giudei e tra questi, come testimoniano 1 Croniche e Neemia là dovedescrivono la ripartizione degli Israeliti rientrati dalla cattività, fra Geru-salemme e il resto del paese, troviamo appunto i nostri Telmon, che nel frattem-po hanno abbandonato il mestiere del muratore per diventare janitores, “guar-diani delle porte” del tempio:

Janitores autem; Sellum, et Accub, et Telmon, et Ahimam, etfrater eorum Sellum princeps,Usque ad illum tempus, in portaregis ad orientem, observabant per vices suas de filiis Levi5.Et janitores, Accub, Telmon, et fratres eorum, qui custodie-bant ostia: centum septuaginta duo6.

La prima successiva attestazione si colloca, a mia conoscenza7, un millennio emezzo più tardi. Il Telmon è, questa volta, un agricoltore borgognone, possessoredi una vigna “in pago Matisconense, in villa Lothiaco”, (credo che quest’ultimasia l’odierna Loisy, nel Dipartimento Saône-et-Loire, e che il “pago Mati-sconense” sia il circondario di Mâcon). Il nostro vignaiolo è citato in una cartadell’Abbazia di Cluny8, nella quale un certo Alboino e sua moglie Adaltrudefanno donazione all’Abbazia di un “curtilis cum vinea et mansione” che, perl’appunto, confina a Nord con una vigna di Telmon («terminat… a cercio vineamTelmoni»). L’atto è datato al febbraio del 971, XVII° del regno di Lotario9.

Cinque secoli più tardi, e precisamente nel 1491, a Pont de Cervières, unsobborgo di Briançon posto all’inizio della salita che conduce al Colle

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dell’Isoard, il notaio Fine roga un atto dal titolo “Testamentum Anthonii Matheialias Thelmoni, filii condam Thelmoni de Ponte Cerverie”10: l’unico ulterioreaccenno alla condizione del testatore è dato dall’osservazione, che troviamo piùavanti nello stesso primo foglio, «quod ibidem probus vir Anthonius Matheialias Thelmoni de Ponte Cerverie parrochie Briançoni filius condam Thelmoni».

Osservazioni: innanzitutto, l’ortografia: rispetto ai Telmon biblici, troviamoqui l’inserimento di < h > dopo la prima lettera. Come si potrà vedere, la pre-senza o l’assenza di tale lettera è una sorta di leit motiv11 che accompagnerà sem-pre la forma grafica dell’antroponimo, insieme ad alcuni altri accidenti, non dif-ficili da prevedere, di cui daremo conto più avanti.

Dal punto di vista, come si diceva, delle indicazioni relative alle condizionisociali, l’uso del titolo “probus vir” ci lascia intravedere una condizione piutto-sto agiata, come conferma l’insieme dei beni e dei legati elencati nei fogliseguenti.

Dal punto di vista antroponimico, poi, la sequenza dei nomi del testatorelascia pensare che Thelmoni sia però, per lui, una sorta di soprannome. A sugge-rirlo è il fatto che sia preceduto da alias, il cui significato è, nei documentimedievali, quello di “detto”, “altrimenti detto”12. Aggiunta alla contestualeindicazione del nome del padre, la sequenza onomastica del testatore induce aritenere che:

Thelmoni sia appunto, per Anthonius Mathei, un soprannome di tipo patro-nimico;

lo stesso antroponimo sia invece, per il padre, un prenome o nome di batte-simo;

il cognome del testatore sia Mathei, che potrebbe corrispondere, nell’odier-no inventario antroponimico francese, ai vari Mathé, Mathey, Mathiez, Mathis,Mathy13: un cognome piuttosto diffuso, la cui alta occorrenza può facilmenteindurre al passaggio dalla semplice aggiunzione del nome paterno, operata peridentificare un singolo individuo altrimenti soggetto a possibili omonimie, allafissazione di tale aggiunzione anche presso i discendenti (soprannome familia-re), all’eventuale sua stabilizzazione come secondo cognome14, fino al suo usoesclusivo, a scapito del precedente cognome, sentito come troppo comune.

Il documento è poi ricco di ulteriori spunti di un certo interesse storico15, cultu-rale, linguistico, storico-artistico16, toponomastico17, così come il successivo testa-mento procuratomi dalla Paravy, quello di “Hugonis Mathei Thelmoni de CampoMandrico”18 (l’odierna Chamandrin, anch’essa nel comprensorio di Briançon), nelquale possiamo osservare la scomparsa dell’avverbio alias, a significare, si direbbe,l’avvenuta stabilizzazione di cui si diceva sopra. E tuttavia, allo stesso foglio 212v,troviamo ancora un segnale che mostra come permanga l’oscillazione tra prenome

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e cognome del mio antroponimo: leggiamo infatti «Goneto Mathei Thelmoni etThelmone eius filio», formula dalla quale pare potersi inferire che anche in questocaso, come nel caso del padre di Antonio, Telmon sia il nome di battesimo delfiglio di Goneto, e non il cognome (e neppure, ovviamente, il soprannome)19.

C’è poi un terzo testamento, di 27 anni più tardo (29 giugno 1525)20. La testa-trice si chiama Honesta Floreta ed è figlia “condam Anthonii Mathei Telmonis”:non pare da escludere che quest’ultimo sia lo stesso del testamento datato al1491, privo ormai dell’“alias”. Mentre non stupisce che, essendo una donna, latestatrice riporti soltanto i propri nomi di battesimo, l’attenzione va sul cogno-me (ex soprannome) del padre, a proposito del quale due osservazioni devonoessere fatte: la prima riguarda la caduta del segno grafico < h >, che era invececostantemente presente nei due testamenti precedenti; la seconda è la marca delgenitivo in –is, che riporta ad una declinazione Telmo(n), Telmonis, di contro allemarche che contraddistinguevano le attestazioni precedenti, che rimandavanoinvece ad una seconda declinazione (Thelmonus, Thelmoni). Vero è che già laforma di ablativo Thelmone vista a proposito del figlio di Goneto andava attri-buita alla terza declinazione.

Al di là delle desinenze, possiamo comunque constatare due principali allo-morfie: quella con l’acca (Thelmon) e quella senz’acca (Telmon).

Poco più di un secolo dopo, un documento proveniente dai registri parroc-chiali di Oulx21 all’anno 1653 ci fornisce una terza forma: «Stephanus Telmontde Chamandry parrochia dictæ urbis Briansonii magister modernus (?)scholæ dicti Ulcii».

E saranno da collocare intorno al 1680 le nozze di Catherine, nata dal matri-monio celebrato nel 1656 tra Jean Louis Des Ambrois de Rochemolles e IsabeauMehière, con «Jean Telmon, conseiller du Roi, lieutenant en la judicature desfermes de Briançon22».

Sembrerebbero dunque ormai assestate sia la forma Telmon sia la sistemazio-ne ad Oulx, in pianta stabile, di uno o più nuclei familiari, di nome Telmon,provenienti, con tutta evidenza, da Briançon e dai suoi sobborghi (Chamandrin,Pont de Cervières, Saint-Chaffrey, Puy-Saint-Pierre, Puy-Saint-André). Ad unodi tali nuclei apparterrebbe anche il canonico Charles Telmon, nato l’11 giugno1666 e morto ad Oulx il 22 luglio 1746, canonico elemosiniere della prevosturadi Oulx, compilatore, nel 1722, di un Sommaire dei documenti che erano conser-vati negli archivi prevosturali, e rammentato anche dal Peracca23 per la sua atti-vità in difesa delle prerogative e dei privilegi della prevostura di Oulx nel deli-cato momento storico del passaggio dell’Alta Valle di Susa dalla corona diFrancia alla signoria dei Savoia dopo il trattato di Utrecht (1713)24.

Resta ciò nondimeno ben saldo il radicamento brianzonese (o meglio, sidirebbe, “peribrianzonese”) del nucleo principale, come dimostra un bel docu-

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mento, redatto dalla comunità di Chamandrin il 2 novembre 1763 per regolare iturni dell’accensione del forno, nel quale su 13 nuclei familiari citati, ben seisono da attribuirsi ai Telmon25.

Pur se privi di documentazione certa intorno ai legami familiari diretti, giun-giamo così alle soglie dell’epoca in cui, invece, è possibile risalire di figlio inpadre: il mio trisnonno Jacques, infatti, nasce a Bourcet (Pragelato) nel 1792.

Ciò che, ancora una volta, colpisce (e in questo caso all’interno di un nucleofamiliare attestato come unico) è l’estremo polimorfismo che caratterizza le gra-fie attestate: Telmon era il cognome registrato negli atti di nascita, matrimonio odecesso del mio “quadrisnonno” Pierre, del mio trisnonno Jacques, del miobisnonno Pierre Louis, di mio nonno Carlo Luigi Giacomo, di mio padre Mario,nel mio e in quello dei miei fratelli. Ma le sorelle del mio bisnonno, MarieMarguerite Antoinette e Louise Françoise, risultano essere Talmon, e due delletre sorelle di mio nonno, Maria Christina Emilia e Marie Marguerite Antoinettedetta (rispunta l’alias!) Teresa, risultano dagli atti essere Thelmon! Mentre laterza, come i fratelli, è invece, “regolarmente”, Telmon.

2. La distribuzione attuale

Come si può arguire dalla documentazione, si direbbe che l’internazionalitàitalo-francese debba in realtà essere meglio allocata in una “intervallività” (AltaValle della Durence, Alta Valle della Dora Riparia, Alta Val Chisone), che facen-do perno sul colle del Monginevro e non distanziandosi da esso di più di unatrentina di chilometri, vede in Briançon, Oulx e Pragelato i tre principali centridi compattazione dei – non molti, in verità – nuclei familiari accomunati dal-l’attuale cognome Telmon.

Un’indagine più estensiva non è priva però di qualche interesse.

2.1 In Israele

Il dimorfismo Telmon / Talmon, che già abbiamo avuto modo di riscontra-re fin dalle attestazioni tardo-medioevali a Chamandrin e di ritrovare all’in-terno della famiglia del mio bisnonno, sembra essere curiosamente presenteanche nella situazione attuale di Israele, anche se si direbbe che la primaforma si sia specializzata soprattutto come toponimo (Telmon pare che sia ilnome delle carceri nei dintorni di Tel Aviv, e di ben due insediamenti di colo-ni israeliani), mentre la seconda sarebbe attestata come antroponimo26. Devoaggiungere, ad onore del vero, che le stesse traduzioni bibliche dei passi delleCroniche e di Neemia da me citati più sopra sono spesso oscillanti tra le dueforme: il Deodati, da me usato per riportare il passo relativo alla costruzionedella Torre di Babele, ci dà infatti Talmon sia in Croniche 9,17 sia in Neemia

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11,19, a differenza della edizione della Vulgata dalla quale avevo citato piùsopra27 questi stessi passi.

2.2 Negli Stati Uniti

Poiché negli Stati Uniti, dato il tipo di popolamento che li ha caratterizzatitra il XVI e il XX secolo, si trovano cognomi provenienti da ogni parte del mondo,non sarebbe da stupire se anche i nostri Telmon risultassero presenti, comediscendenti di emigrati italiani o francesi. La sorpresa è invece molto grande,perché, stando ai rari dati reperibili in Internet, alcuni Telmon si trovano, sì, masi tratta di… afro-americani! La prima ipotesi che si può imporre alla mente èche si tratti di famiglie miste, formatesi in seguito ad un matrimonio di qualcheTelmon emigrato con una qualche americana di colore. A negare questa possibi-lità, e a spiegarmi invece la strana coincidenza antroponimica, è stata una lista,reperita ancora una volta in Internet28, di schiavi presenti nel Tennessee tra il1834 e il 1854. Alla prima pagina di tale lista, tra gli schiavi di tale John Lemon,troviamo appunto un Telmon. Poiché il sistema antroponimico degli schiaviamericani prevedeva, generalmente, soltanto un nome (di battesimo) e / o,eventualmente, un soprannome, era una pratica abbastanza frequente che talenome fosse attinto dalle fonti bibliche (si vedano i numerosi – e presenti nellestesse liste qui citate – Ezekiel, David, Daniel, Judith, Easter, Sarah, Rachel,Hannah, Solomon, Jacob, Abram, Elijah, Aaron, Absolom, ecc.). Si viene così ascoprire, trasferendosi in un altro sito29, che la maggiore condensazione diTelmon afroamericani si trova negli stati dell’Ohio, dell’Alabama, della Loui-siana, del North Carolina: tutti stati appartenenti alla Confederazione secessio-nista. Ma si scopre anche che, seppure con un numero limitatissimo, non man-cano neppure i Telmon provenienti da vicende familiari almeno parzialmentesimili a quelle che avevamo ipotizzato qui sopra. Confrontando infatti le seriedi singoli nomi reperibili in www.familysearch.org, possiamo ricostruire, adesempio, la composizione di un paio di famiglie30. Una delle due è composta daAndr. [sic] D. Telmon, nato nel 1854, operaio di razza nera, da sua moglieEmma, nata nel 1860, ugualmente di razza nera, e dai figli John, Willie e Robert,nati, rispettivamente, nel 1875, nel 1877 e nel 1878. L’altra è composta da RobertTelmon, nato nel 1812, agricoltore di razza nera, da sua moglie Hanner, mulattanata nel 1843, e dai figli, ovviamente mulatti, Highter nato nel 1863, Hendersonnato nel 1873, Jasper nato nel 1874, Arsemois nato nel 1875 e Sally Ann nata nel1877. Un altro Telmon è citato, in un testo pubblicato a New York nel 1854,come “an active, capable man”, fondatore e pastore della Chiesa della SestaStrada di Filadelfia, una Chiesa «established on better principles than any colo-red Church in the States on free, republican principles31». Per venire a tempi piùvicini, risulta vivente nel 1997 l’ottantanovenne signor Nix (Telmon Boyd dinome), utilizzato dalla professoressa Frances Tolliver, dell’Universitàdell’Arkansas a Little Rock, autrice della tesi “The Lost Black History of WhiteCounty” 32, per ricostruire la storia della colonia afro-americana nella zona delMonte Vernon33. Appare evidente che tutti i casi citati, che si tratti di schiavi o

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che si tratti di uomini o famiglie liberi, prendono le mosse da nomi propri di ine-vitabile provenienza biblica, diventati cognomi al momento, presumibilmente,dell’affrancamento. Anche se l’uso dell’antroponimo come primo nome non èdel tutto scomparso, come dimostra il caso del signor Nix, cit. poco sopra. Oggi,la Telmon Inc. è una importante azienda di impianti di telecomunicazione; igno-ro se ai suoi vertici ci sia qualche mio omonimo, bianco o di colore34.

2.3 In Italia 35

Le “Pagine bianche”, da me consultate il 7.12.2007, riportano, per tuttal’Italia, 24 utenze telefoniche recanti un’intestazione ad un Telmon, così riparti-te per regioni:

Tavola n. 1 – Distribuzione delle utenze telefoniche in Italia, per regioni

Per un totale di 24 utenze. Talmente poche che non è difficile tentare di spie-garle. Infatti: le due utenze piemontesi sono la mia e quella della vedova del fra-tello minore di mio padre; le cinque utenze lombarde sono da attribuirsi aidiscendenti di due figli di un mio prozio; le due utenze trentine sono di uno deimiei fratelli e di sua figlia; le quattro utenze emiliane, non diversamente da quel-le lombarde, risalgono agli stessi due figli del prozio Desiré e a uno del prozioGiacomo. In Toscana, le due utenze telefoniche appartengono l’una ad un mionipote e l’altra ad un altro discendente del prozio Giacomo. In Abruzzo c’è unsolo utente, e sono io. A Roma, l’unica utente telefonica è un’altra mia nipote.Arriviamo così a 17 utenze, sulle 24. Le altre sette sono tutte in Sardegna, e sonole uniche per le quali non sono in grado di stabilire alcuna forma di parentela.Per risolvere l’enigma, ho telefonato ad uno dei Telmon cagliaritani, il drAntonello, che molto cortesemente mi ha informato che tutti e sette i Telmon cherisultano dall’annuario telefonico in Sardegna sono parenti suoi, e che fa partedella propria mitologia familiare l’attribuzione della ascendenza ad un unicocapostipite, da porsi presumibilmente a livello del trisavolo, che si sarebbe tra-sferito in Sardegna da Tarbes, cittadina delle Hautes-Pyrénées36. Anche la ricercasul ben noto sito www.gens.labo.net/, pur dando la sensazione di scarso aggior-

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

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Piemonte 2 utenze

Lombardia 5 utenze

Trentino Alto Adoige 2 utenze

Emilia Romagna 4 utenze

Toscana 2 utenze

Lazio 1 utenza

Abruzzo 1 utenza

Sardegna 7 utenze

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namento37, conferma all’incirca la stessa distribuzione ricavabile dalle paginebianche telefoniche.

Figura n. 1 – Distribuzione del cognome Telmon in Italia (fonte: www.gens.labo.net/)

Inutile dire che una ricerca condotta sulle sole utenze telefoniche non garan-tisce certo di esaurire tutte le possibilità di reperimento, tanto più oggi, quandola diffusione capillare dei telefoni cellulari tende sempre più a far abbandonarei telefoni a rete fissa. Interessante, a questo proposito, un confronto tra i datiche, come ho detto, risultavano allo scorso 7.12.2007 e una rilevazione da meeffettuata, con lo stesso strumento, alla stessa data del 1999:

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Tabella n. 2 – Raffronto utenze telefoniche, per regioni

Da questo raffronto, si evidenzia una riduzione drastica, superiore al 35%,degli abbonati telefonici di nome Telmon. Come si è osservato, il fenomeno puòin parte essere addebitato alla diffusione dei telefoni cellulari, ma sono almenosette, a mia conoscenza, i decessi intervenuti negli 8 anni che intercorrono tra idue rilevamenti: i due fenomeni formano delle evidenti concause, perché è pro-babile che siano le nuove generazioni quelle che, più abituate all’uso del“telefonino”, non sostituiscono più quelle vecchie nel sottoscrivere nuovi abbo-namenti telefonici. Resta comunque immutata la sensazione che anche nel 1999,pur in presenza di un numero superiore di utenti telefonici di nome Telmon, illoro insieme si riducesse in realtà, in Italia, a due soli sottoinsiemi: quello deiTelmon “pirenaici” (Sardegna) e quello dei Telmon “brianzonesi”, nettamentepiù sparpagliati e sempre meno radicati nelle zone alpine di origine.

2.4. In Francia

Una ricognizione effettuata sul sito http://www.pagesjaunes.fr/trouverun-nom/ conferma immediatamente tutte le ipotesi di provenienza “francese” delcognome. Benché anche in Francia non sia certo uno dei più diffusi (solamente135 occorrenze complessive), tale cognome risulta comunque, tra le utenzetelefoniche francesi, oltre cinque volte più numeroso che tra quelle italiane. Hoparlato di “occorrenze complessive” perché, anche prescindendo dalle forme ditipo Talmon 38, le ben note varianti grafiche risultano tutte ben presenti, anche senumericamente non rilevanti, anche a distanza di oltre mezzo millennio dalle

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

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2007 1999

Piemonte 2 utenze 3 utenze

Lombardia 5 utenze 6 utenze

Trentino Alto Adoige 2 utenze 3 utenze

Emilia Romagna 4 utenze 7 utenze

Toscana 2 utenze 4 utenze

Lazio 1 utenza 3 utenze

Abruzzo 1 utenza 1 utenza

Sardegna 7 utenze 7 utenze

Veneto 1 utenza

Liguria 1 utenza

Campania 1 utenza

TOTALE 24 utenze 37 utenze

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loro prime attestazioni. Inoltre, anche l’uso di Telmon come secondo membro diun nome doppio è attestato nella documentazione francese, anche se a selezio-nare Telmon come secondo membro pare essere quasi soltanto il cognomeDusserre (o Du Serre)39. Le due tabelle che seguono sintetizzano l’estensione delcognome, nelle diverse sue varianti, attraverso le regioni della Francia. Laprima di esse (Tab. n. 3) mostra i numeri reali, suddivisi per dipartimenti; laseconda (Tab. n. 4) mostra valori percentuali, suddivisi per regioni.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

76

N° Dipartimento Regione Telmon simili

01 Ain Rhône-Alpes 1

03 Allier Auvergne 1

04 Alpes deHaute Provence Provence-Alpes-Côte d’Azur 3

05 Hautes Alpes Provence-Alpes-Côte d’Azur 37

06 Alpes Maritimes Provence-Alpes-Côte d’Azur 5

11 Aude Languedoc-Roussillon 1

13 Bouches du Rhône Provence-Alpes-Côte d’Azur 7 3

26 Drome Rhône-Alpes 2

27 Eure Haute Normandie 2

29 Finisterre Bretagne 2

30 Gard Languedoc-Roussillon 3 6

31 Haute Garonne Midi-Pyrénées 1

33 Gironde Aquitaine 1

34 Hérault Languedoc-Roussillon 3 3

38 Isère Rhône-Alpes 16

40 Landes Aquitaine 1

46 Lot Midi-Pyrénées 1

51 Marne Champagne 2

54 Meuthe et Moselle Lorraine 1

57 Moselle Lorraine 1

59 Nord Nord-Pas de Calais 2

60 Oise Picardie 1 5

63 Puy de Dome Auvergne 6

64 Pyrénées Atlantiques Aquitaine 1 1

68 Haut Rhin Alsace 1

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Tabella n. 3 – Diffusione odierna del cognome Telmon nei dipartimenti (utenze telefoniche)

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

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69 Rhône Rhône-Alpes 6 1

72 Sarthe Pays de Loire 1

74 Haute Savoie Rhône-Alpes 2

75 Paris Île de France 5

77 Seine et Marne Île de France 2

78 Yvelines Île de France 1

80 Somme Picardie 1

83 Var Provence-Alpes-Côte d’Azur 3

87 Haute-Vienne Limousin 1

88 Vosges Lorraine 1

89 Yonne Bourgogne 1

91 Essonne Île de France 1 1

92 Hauts de Seine Île de France 2

94 Val de Marne Île de France 2

95 Val d’Oise Île de France 1

TOTALI 121 31

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

78

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Dalla lettura di queste due tabelle si può inferire, innanzitutto, che il cogno-me Telmon, usato da solo, è più frequente di quello usato come secondo elemen-to di cognomi composti (di tipo Dusserre Telmon): il loro rapporto è di circaquattro a uno40. Il tipo composto, inoltre, pur essendo largamente minoritario(37 occorrenze su 152) risulta distribuito in ben otto regioni. Principalmente,nell’Île de France e nel Languedoc; soltanto nel Pays de Loire, inoltre, è riscon-trabile il cognome Dusserre da solo, senza che vi sia aggiunta anche qualcunadelle forme di Telmon. Ma tutte queste sono regioni in cui, in realtà, il cognomenon è certamente molto diffuso. Il dipartimento in cui si registra la maggiorediffusione è invece, come era lecito attendersi, quello delle Hautes-Alpes, conben 37 occorrenze: più del doppio di quelle che si registrano nell’Isère (secondodipartimento per occorrenze), che pure possiede un centro come Grenoble, nondistante dal Brianzonese e notevole catalizzatore di popolazioni alpine in corsodi inurbamento. Come si accennava più sopra, il cognome non risulta invecepresente né a Tarbes né nel suo dipartimento (Hautes-Pyrénées)41. Vale la penaperò, a questo proposito, provare ad approfondire i dati dell’ultimo secolo, perverificare l’ipotesi che i nuclei familiari fossero storicamente più concentrati inaree ben precise e che il XX secolo sia stato invece quello della dispersione. Così,infatti, è avvenuto in Italia, dove i Telmon si sono spostati in Emilia e in Lom-bardia soltanto nell’intervallo tra le due guerre o addirittura dopo la secondaguerra mondiale. Per operare questa verifica, si può consultare il sitohttp://www.geopatronyme.com/cgi-bin/carte/nomcarte.cgi, che è in grado difornire, per ogni cognome impostato, il numero dei nati in Francia, divisi perdipartimento e per periodi. Dai dati qui reperiti, si può allora ricavare la tabellache riportiamo qui sotto.

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

79

Periodo/ 1891-1915 1916-1940 1941-1965 1966-1990 TotaliDipartimento 6 dip. 9 dip. 12 dip. 15 dip.

05 Hautes-Alpes 40 31 21 16 108

38 Isère 6 17 27 13 63

04 Alpes de Haute-Provence 2 1 1 - 4

13 Bouches du Rhône 2 10 6 5 23

65 Hautes-Pyrénées 2 - 3 2 7

94 Val de Marne 1 - - - 1

33 Gironde - 1 - - 1

34 Hérault - 1 2 - 3

39 Jura - 1 - - 1

73 Savoie - 1 - - 1

76 Seine Maritime - 1 - - 1

92 Hauts de Seine - - 4 1 5

69 Rhône - 4 3 3 10

75 Paris - - 2 - 2

77 Seine et Marne - - 2 - 2

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Tabella n. 5 – Telmon nati in Francia tra il 1891 e il 1990

Dalla lettura di questa tabella si può facilmente constatare che l’ipotesi èampiamente verificata: innanzitutto, il numero crescente dei dipartimenti suiquali, da un periodo all’altro, si sono distribuite le nascite (6 tra la fine del XIX

secolo e la prima guerra mondiale; 9 tra la prima e le seconda guerra; 12 tra laseconda guerra mondiale e il 1965; 15 tra il 1966 e il 1990) mostra chiaramenteuna sorta di diaspora progressiva dei nostri Telmon; dapprima, nei dipartimen-ti più vicini, poi, a poco a poco, fino alla lontana Parigi e, addirittura, fino allaCorsica. Inoltre, mentre la situazione del primo periodo considerato consente diindividuare senza esitazione il dipartimento delle Hautes-Alpes come “nucleo”originario, l’aumento di nascite nell’Isère tra la prima guerra mondiale e il 1965,fino al vero e proprio superamento di questo dipartimento nei confronti diquello delle Hautes-Alpes nel terzo periodo, pare confermare il ruolo dei nucleiindustriali, e di Grenoble in primis, nel favorire la mobilità, attirando soprattut-to lavoratori da aree meno favorite42. La tabella n. 3 che abbiamo visto più sopra,porta a 40 il numero dei dipartimenti nei quali sono presenti utenti telefonici dinome Telmon; benché non si possano confrontare i dati delle utenze telefonichecon quelli delle nascite, se non altro perché queste ultime comportano un gradodi radicamento certamente superiore, il numero di dipartimenti nei quali risul-ta esistere almeno un Telmon dotato di apparecchio telefonico dà comunqueun’idea dell’espansione dei nuclei familiari, a partire dal loro “nido d’aqui-la”degli Escartons brianzonesi.

Restano da affrontare alcune questioni. La prima: e Tarbes, e gli Alti Pireneidel mito dei miei omonimi divenuti ormai sardi? Io non so, né sono in grado disapere, se il piccolo nucleo “bigorrese” che la tabella dell’andamento dellenascite mostra per le Hautes-Pyrénées sia autoctono o se sia il risultato di unamigrazione dalle Hautes-Alpes, precedente le date fornite dal sito da me con-

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Periodo/ 1891-1915 1916-1940 1941-1965 1966-1990 TotaliDipartimento 6 dip. 9 dip. 12 dip. 15 dip.

31 Haute-Garonne - - 1 1 2

78 Yvelines - - 1 2 3

84 Vaucluse - - - 2 2

89 Yonne - - - 2 2

07 Ardèche - - - 1 1

2° Corse du Sud - - - 1 1

26 Drôme - - - 1 1

51 Marne - - - 1 1

88 Vosges - - - 1 1

59 Nord - - - 14 14

TOTALI 53 68 73 66 260

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sultato. So che, nel XIX secolo, i Telmon erano ben consolidati a Tarbes, visto cheThéophile Telmon è un tipografo-editore di un certo rilievo, editore tra l’altrodel volume di F. Couaraze de Laa, di grande importanza nella storia della lin-guistica romanza, dal titolo Les chants du Béarn et de la Bigorre ou Introduction àl’étude de la langue vulgaire et de sa littérature (1861). So anche che, nella mitologiadei miei omonimi sardi, si dice che questi Telmon di Tarbes sarebbero però pro-venienti dall’Italia, e più precisamente dal Veneto. Credo che questo mito siavero soltanto in parte: effettivamente, i rapporti numerici sembrano suggerireche questi Telmon non siano di origine bigorrese, ma che vi siano arrivati. Vistoperò che nel Veneto non mi risulta che vi siano o che vi siano mai stati deiTelmon (anche se l’andamento tronco della parola potrebbe facilmente indurrea crederlo), sembra molto più convincente pensare che la migrazione del mitoci sia stata effettivamente, e che effettivamente sia venuta dall’Est, ma non dallontano Veneto, bensì dalle “quasi italiane” Hautes-Alpes. Una certa affinitàmontanara tra Alpi e Pirenei potrebbe del resto ben spiegare le ragioni dellascelta dell’eventuale nuova sede.

Seconda questione: e le varianti? Rimando la risposta (o la non-risposta) alcapitolo dedicato ai tentativi di spiegazione etimologica e / o iconologica.

Terza questione, collegata con questa: e i Talmon? Come già si è detto43, essisono un po’ più numerosi dei loro quasi omonimi. Ciò che colpisce immediata-mente, confrontando le liste delle utenze telefoniche nei diversi dipartimenti,non è tanto il fatto che i Talmon siano complessivamente più numerosi deiTelmon (198 utenze contro 152), né che siano distribuiti su un numero superioredi dipartimenti (45 contro 40), ma piuttosto il fatto che il dipartimento in cui ilcognome Talmon è più frequente (il Morbihan, in Bretagna, con 29 occorrenze)sia totalmente privo di presenze del cognome Telmon e, inversamente, che nelleHautes-Alpes sia totalmente assente Talmon. Oltretutto, si tratta di due diparti-menti geograficamente, culturalmente e linguisticamente opposti: posto a Nord-Ovest, bagnato dall’Atlantico, di parlata bretone il primo; posto a Sud-Est,aggrappato alle Alpi, di parlata provenzale alpina, cioè romanza, il secondo. Nési può supporre che la concentrazione di Talmon nel Morbihan sia un fattorecente, risultato di migrazioni interne (come è il caso, ad es., della maggioredensità di Telmon, in Italia, nell’Emilia o in Lombardia rispetto al più “natio”Piemonte). L’osservazione, infatti, dell’andamento delle nascite nelle quattroserie storiche di cinque lustri ciascuna, resa possibile, come già si è detto, dalsito www.geopatronyme.com/cgi-bin/carte/nomcarte.cgi?nom=Ta, ci mostrache il Morbihan è il dipartimento in cui i nati di nome Talmon erano i più fre-quenti fin dagli anni 1891-1915 (34 nati, pari a quasi la metà degli 80 nati neicomplessivi 19 dipartimenti); e questo, si noti bene, nonostante che questi datimostrino una propensione alla dispersione notevolmente maggiore, o quantomeno notevolmente più precoce, rispetto a quella dei Telmon. Basti pensare che,fin da quell’intervallo di anni, ritroviamo dei Talmon nati nella Guyana o allaRéunion. L’insieme di tutte queste considerazioni potrebbero indurci a pensaread origini nettamente diversificate dei due nomi. A suggerire invece una mag-

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

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giore prudenza ed un certo possibilismo stanno però proprio i dati “italiani”:dato per certo che tanto per l’una quanto per l’altra forma l’origine è francese,non si potrà certo sorvolare sul fatto che, all’interno della mia famiglia, ad uncerto momento un certo numero di atti di nascita abbia riportato la formaTalmon, né sul fatto che, concentrato nella Val Chisone44, sia ben radicato undiscreto numero di famiglie di nome Talmon. Non sarà perciò da escludere che,pur in presenza di due diversi ceppi originari, tanto nell’uno quanto nell’altropossano svilupparsi, oltre ai diversi tipi di varianti grafiche di cui già si è dettoe di cui ancora parleremo, anche e principalmente le due forme “pivot”, distintein base al timbro della vocale protonica.

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Periodo/ 1891-1915 1916-1940 1941-1965 1966-1990 TotaliDipartimento 19 dip 22 dip. 20 dip. 17 dip.

56 Morbihan 34 46 49 30 159

13 Bouches du Rhône 14 24 28 27 93

75 Paris 7 16 10 6 39

36 Indre 4 3 5 - 12

37 Indre et Loire 3 1 - - 4

18 Cher 2 1 - - 3

42 Loire 2 1 - - 3

44 Loire Atlantique 2 1 - - 3

45 Loiret 2 1 - - 3

02 Aisne 1 - - - 1

41 Loir et Cher 1 - - - 1

49 Maine et Loire 1 - - - 1

60 Oise 1 - - - 1

76 Seine Maritime 1 3 2 1 7

84 Vaucluse 1 2 - - 3

93 Seine Saint Denis 1 - 1 - 2

94 Val de Marne 1 - - 1 2

9C Guyane 1 - - - 1

9D Réunion 1 - - - 1

69 Rhône - 3 9 5 17

04 Alpes Hte-Provence - 2 8 - 10

05 Alpes Maritimes - 2 - - 2

22 Côtes d’Amor - 2 4 10 16

59 Nord - 2 - - 2

78 Yvelines - 2 3 - 5

34 Hérault - 1 5 3 9

38 Isère - 1 - 1 2

64 Pyrénées Atlantiques - 1 - - 1

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Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

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Tabella n. 6 – Talmon nati in Francia tra il 1891 e il 1990

Periodo/ 1891-1915 1916-1940 1941-1965 1966-1990 TotaliDipartimento 19 dip 22 dip. 20 dip. 17 dip.

77 Seine et Marne - 1 - 1 2

83 Var - 1 3 4 8

92 Hauts de Seine - - 10 7 17

91 Essonne - - 3 - 3

94 Val de Marne - - 3 - 3

50 Manche - - 2 3 5

16 Charente - - 1 - 1

29 Finistère - - 1 - 1

55 Meuse - - 1 - 1

67 Bas Rhin - - 1 - 1

35 Île et Vilaine - - - 2 2

86 Val d’Oise - - - 2 2

57 Moselle - - - 1 1

51 Puy de Dôme - - - 1 1

TOTALI 80 117 149 106 452

Carta n. 2 Regioni e

Dipartimentidella Francia

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3. Le spiegazioni motivazionali e etimologiche

3.1 Nomi biblici

Il fatto che, sotto forma di Telmon o di Talmon, il mio nome si trovi attestatooggi in Israele come lo era nel VI secolo a. C., pur non ponendo, come è ovvio,alcuna pregiudiziale di collegamenti – nel senso di comunanza di origine –con il cognome “francese”, rende comunque opportuno non soltanto operareuna verifica, come si è fatto, sulle motivazioni dell’alternanza vocalica cuisembra essere sottoposto sia in Oriente come ad Occidente, sia nell’antichitàcome in epoca medievale e moderna45, ma anche chiedersi se questa suacostanza nel tempo possa essere attribuita a qualche ragione semantica.Ulteriormente interrogato in merito, il collega Pennacchietti mi assicura che«a un israeliano il nome / cognome Telmon / Talmon non dice più assoluta-mente nulla, è completamente opaco, oscuro (ovvero “Talmòn” 46). L’unicoriferimento è quello testuale biblico: nome di un onorato guardiano delleporte al tempo di Neemia (VI-V sec. a. C., ritorno degli esuli dallaMesopotamia a Gerusalemme e ricostruzione del Secondo Tempio)».Semanticamente, il nome biblico è dunque opaco. Ciò non implica che lo siaanche etimologicamente e motivazionalmente. Secondo FabrizioPennacchietti, si tratta in effetti di un aggettivo aramaico, formato sullo sche-ma sillabico /xaxx-ôn/, dalla radice protosemitica (conservatasi in arabo)[TH.l.m]47. Mi scrive Pennacchietti:

«La radice trilittera [TH.l.m] significa “essere / diventare scuro, oscuro,nero”, e come aggettivo /xaxx-ôn/ attribuito ad un uomo presumo chesignifichi “dai capelli neri”48. L’ipotesi che _Talmôn_ significhi “uno daicapelli neri” mi sembra confortata dal fatto che ancora nella Bibbia com-paiono tanto un antroponimo (II Samuele 23,28) quanto un oronimo(Giudici 9,48; Salmo 68(67),15) che ne rispecchiano la forma cananaica[S.l.m], ossia _Salmôn_ : “il (monte) nero”, una montagna non identifica-ta che secondo Salmo 68(67) si riveste di neve. In accadico la radice[S.l.m] significa semplicemente “essere nero”; in arabo il verbo qualitati-vo _THalima_ sta per “essere oscuro, tenebroso”, mentre il verbo transi-tivo _THalama_ significa “opprimere, maltrattare, offendere, ferire, fartorto ecc.”. In aramaico invece già dal I mill. d. C. in poi la radice [T.l.m]ha conservato solo il significato di “opprimere, maltrattare, far torto;rifiutare, rinnegare ecc.”. Insomma, il nome biblico di origine aramaicaTalmon, ovvero _Talmôn_, in origine doveva significare “il nero, loscuro” 49».

Tradotto antroponimicamente in uno dei nostri dialetti galloromanzi, ilnome biblico e israeliano corrisponderebbe dunque ad uno dei tanti Lenoir,Neirat, Nègre (< lat. NIGRU(M)), oppure Morel, Moreau (< lat. MAURU(M) “dellaMauritania”), o ancora Brun, Brunel, Brunet (< lat. tardo BRUNU(M), a sua volta< francone *BRUN “di colore scuro lucente”), ecc.

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Ma se l’antroponimo risulta oscuro agli stessi israeliani di oggi, non menooscuro dovette risultare a quei provenzali alpini che pure, come attestano itestamenti citati nel primo capitoletto, adottarono Telmon come nome di batte-simo o a quegli afro-americani che presumibilmente fecero la stessa cosa negliStati Uniti del XIX secolo. Circa questi ultimi, sia sufficiente la considerazioneche, come credo possa essersi evinto dal § 2.2, il loro affrancamento dallaschiavitù si accompagnò storicamente con forti movimenti che potremmodefinire neo-pietistici e di evangelizzazione: non stupirà dunque che la Bibbiapossa essere stata ampiamente “saccheggiata” nell’attività denominativa dinuovi e liberi cristiani.

3.2 Nel Medioevo, sulle Alpi

Gli studiosi di antroponimia sono generalmente concordi nel riferire che lafissazione degli odierni cognomi nell’Europa occidentale risale, con scarti tem-porali correlati alle diverse aree e ai diversi ceti sociali, ad un periodo che vadal XII al XVI secolo. È stata attuata più precocemente nell’Italia centrale, piùtardi in quella settentrionale e in Francia; di fatto, la generalizzazione del siste-ma / Nome personale + Nome di famiglia / si è stabilizzata in Francia soltan-to con l’Ordinanza di Villers-Cotterets di Francesco I (1539), che ne impone laregistrazione nei registri parrocchiali.

Questo non significa, naturalmente, che prima di tale data vigesse il solosistema del nome unico, né che dopo tale data il sistema del nome unico siastato ovunque ed improvvisamente sostituito dal nuovo sistema. Significaperò che, prima di tale data, il confine tra il nome personale, il soprannome e ilcognome permaneva piuttosto fluttuante, come del resto abbiamo potutovedere nell’esame dei testamenti della fine del xV e dell’inizio del xVI secolo.

Al di là di qualche minuscolo scarto nelle categorie, gli studiosi di antropo-nimia sono inoltre concordi nel fare risalire i cognomi che gradualmente sonoandati fissandosi nel periodo sopra citato a quattro principali categorie50:

1) gli antroponimi;2) i toponimi;3) i nomi di mestiere o i ruoli sociali;4) i soprannomi.

La maggior parte dei cognomi risalenti alla prima di queste categorie è inrealtà costituita dai patronimici51, vale a dire dai nomi ricavati da quelli paterni,espressi inizialmente, quando cioè sono ancora registrati in latino, proprio daformule simili a quelle che abbiamo trovato fissate nei testamenti, vale a dire“filius + genitivo del nome paterno” 52. A poco a poco, l’apposizione filius tendepoi a scomparire, specie là dove il genitivo del determinante è espresso dal casoobliquo in -on53.

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3.2.1

Per ritornare allora al mio cognome, si apre così una prima ipotesi interpre-tativa, in base alla quale Telmon sarebbe il genitivo patronimico, esprimente unrapporto di filiazione54, di un nome personale Telm(o)55. Quest’ultimo sarebbe asua volta, come ci suggeriscono Rossebastiano - Papa56, una “forma abbreviatadi Antelmo o Antelamo oppure frutto di errata divisione delle lettere inSant’Elmo, divenuto San Telmo”. Va da sé che l’aferesi di *Antelmon potrebbeessersi verificata, se davvero fosse questa l’origine del cognome, anche senzaun precedente passaggio attraverso il nome proprio Telmo. Non va infattidimenticata la probabile natura fortemente locale della venerazione per unsanto che, come ci dice l’Enciclopedia Biografica Universale57, era originario dizone assai vicine alle Alte Alpi: nativo di Chambéry (1107), certosino allaGrande Chartreuse, vescovo di Belley, dove morì nel 1178.

3.2.2

Poiché la desinenza –on del caso oggetto è stata assai presto confusa con l’o-mofono suffisso diminutivo, è possibile sviluppare un’ulteriore ipotesi, legatasempre al nome proprio Antelmo, in base alla quale Telmon sarebbe il risultatodell’aferesi non già di un presumibile genitivo *Antelmon, bensì di un omofonodiminutivo. Si tratterebbe in tal caso di un “piccolo Antelmo”, anziché di un“figlio di Antelmo”.

Se si considera poi che il nome personale è di regola preceduto, nella moda-lità testuale non allocutiva delle parlate provenzali alpine, dall’articolo determi-nativo, procedure simili a questa e a quella del paragrafo precedente potrebberospiegare anche un altro antroponimo frequente nelle stesse aree (Hautes -Alpese vallate provenzaleggianti del Piemonte), vale a dire il cognome Lantelme, chesarebbe allora la forma non suffissata (o non declinata) di Antelmo, univerbatacon il suo articolo determinativo. Se così fosse58, Lantelme potrebbe addiritturarappresentare la base, a partire dalla quale, attraverso un diminutivo *Lantelmon,si sarebbe giunti a Telmon.

3.2.3

L’accenno fatto qui sopra al cognome Lantelme può introdurci all’ampiocampo delle ipotesi delle derivazioni germaniche che, come è noto, ricopronoun settore tutt’altro che minimo dell’antroponimia francese. A partire dalleinvasioni dei Franchi nel Nord e dei Visigoti nel Sud della Francia, infatti, siassiste ad una crescente espansione di nomi di persona germanici, che nelV secolo sostituiscono un quarto dell’insieme antroponimico, raggiungono lametà nel secolo successivo, i tre quarti nel VII secolo finché, nel IX secolo, i nomilatini finiscono per rappresentare l’eccezione59. Come si è accennato, Lantelme

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può essere spiegato come composto di LAND “paese” e HELM “casco, protezio-ne”, oppure come sviluppo dell’antroponimo Antelmo preceduto dall’articolodeterminativo; ma, a sua volta, Antelmo è il germanico AND-, radice oscuradivenuta ANT- dopo la rotazione consonantica, + -HELM60. Nell’una come nel-l’altra ipotesi, dunque, Lantelme resta un nome germanico, e germanico sarebbepertanto anche Telmon, qualora si accettasse la possibilità, sopra delineata, diuna affinità tra i due cognomi. Ma se ci si incammina sulla strada dei germani-smi, e di quelli composti in particolare, diventano numerose le possibili for-manti e le combinazioni che possono essere intervenute a formare il cognomeTelmon. Possiamo provare a riportare in una tabella le diverse possibilità:

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia

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Prefisso Significato Suffisso Significato Significato complessivo Nomi

AND/ANT Forse HELM “Protezione” “Protetto da Dio” Antelmo, Lantelme“divinità” (Telmon)

DAL/TAL Forse “valle” MAN “Uomo” “Uomo della Valle, valligiano” Talman (Telmon)MUND “Protezione” “Guardiano della Valle” Talmon (Telmon)

HELM “Protezione” RIC “Re” “Guardia del re” Hémery

LAND “Paese” HELM “Protezione” “Protettore del Paese” LantelmeMUND “Protezione” “Protettore del Paese” *Lantelmon, Telmon

MAN “Uomo” WALDAN “Governare” “reggitore di uomini” Manaud

Tabella n. 7 - Alcune formanti germaniche prefissali e suffissali

Come si può constatare, il nome Telmon può risultare da numerose combina-zioni possibili:

1) da AND/ANT + HELM, come si è visto più sopra, con aferesi di AN- e conulteriore suffissazione diminutiva o declinazione in caso obliquo;

2) da DAL/TAL + MAN, con palatizzazione della vocale [a] nel primo segmen-to e nasalizzazione/velarizzazione della stessa vocale nel secondo: feno-meni, entrambi verificatisi e verificabili negli sviluppi fonetici galloro-manzi;

3) da DAL/TAL + MUND, con palatizzazione di [a] nel primo segmento e conevoluzione fonetica del secondo, fino a portarlo all’omofonia con ilsostantivo mont (ciò che spiega le numerose grafie di tipo Telmont);

4) da LAND + HELM, che già abbiamo visto come base postulata da Dauzatper Lantelme e che, come per 1), potrebbe condurre a Telmon per aferesi esuffissazione;

5) da LAND + HELM + MAN, con gli ormai ben noti processi fonetici di aferesi edi velarizzazione;

6) da LAND + HELM + MUND, con semplice aferesi.

È probabile che ciascuna delle combinazioni elencate possegga dei vantaggie degli svantaggi esplicativi. Benché quindi non metta neppure conto di tentareulteriori ipotesi, non si potrà tuttavia fare a meno di osservare che i composti

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con HELM presentano, rispetto alle altre, il vantaggio di poter meglio spiegare legrafie di tipo Thelmon, che avevamo visto essere caratteristiche delle primeforme documentate nei testamenti del XV secolo61. Un’ultima osservazione èopportuno fare, a proposito dei nomi di base germanica. Come si può osserva-re, essi sono tutti, o quasi, di facile e trasparente etimologia, ed è perciò abba-stanza agevole risalire al loro significato. A condizione però di non confondereil significato con la motivazione. Dietro ad un valore semantico “Guardianodella Valle” che potremmo dedurre dalla composizione di TAL + MUND, adesempio, non dobbiamo aspettarci l’identificazione di un mestiere: i nomi com-posti, risalenti per lo più ai primi secoli delle invasioni germaniche, sono infattigeneralmente di tipo augurale, come gli italiani Benedetto o Diodato / Deodato, esolo molto raramente sono da considerarsi referenziali, come lo sono invecenomi germanici quali Pfister “panettiere”, Messner “sacrestano”, Schmidt“fabbro”, ecc., per i quali si può con un buon margine di certezza supporre che,per il loro primo portatore, il nome fosse, di fatto, un soprannome e stesse,appunto, ad indicare il mestiere svolto.

3.2.4

Resta la possibilità che, dietro ai Telmon medioevali, non ci sia un patronimi-co ma un altro tipo di riferimento. Per esempio, toponomastico. È quantopotrebbe inferirsi da uno spunto di Dauzat - Rostaing62, che a p. 668 del loroDictionnaire notano:

Tallard […] pré-indo-eur. Tala-, terre, argile, suff. pré-lat. –arn, confondu tar-divement avec –ard; […] –avec double suff. –am –one, Talmont, cant. Vendée(Talamun, XIe s.).

Benché sia sempre poco consigliabile fare ricorso alle categorie del “pre-indoeuropeo”, del “prelatino”, del “mediterraneo”, e così via, specie quando,come abbiamo visto, sono fin troppo abbondanti le possibilità di spiegazionepiù vicina e più conforme alla parte maggiore del patrimonio antroponimico,pare corretto aggiungere, alle molte ipotesi sino a qui esposte, anche quella che,alla base di un Talmon che pare sempre più evidente doversi spiegare congiun-tamente a Telmon, possa proporsi quella base pre-indoeuropea Tala sostenutadai due autori per spiegare Tallard e Tal(a)mont. Anzi, di ipotesi in ipotesi, ac-canto a quella dei due suffissi –am e –on di Dauzat e Rostaing, potremmoaggiungere anche quella di un composto “misto”, il cui primo membro sarebbe,appunto, il pre-indoeurpeo Tala e il secondo l’ormai ben noto germanico MUND,così fa formare un semantismo “Protettore della terra”63.

Rientra nella categoria dei derivati da toponimi o riferiti comunque ad elemen-ti di carattere geografico anche l’unica spiegazione diretta che, del mio nome, pos-siamo trovare in letteratura. Ne è autore André Faure, in un dizionario dedicatosia ai toponimi sia agli antroponimi delle Hautes-Alpes64, che alla p. 375 annota:

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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TELMON: ndf. issu du diminutif en “-on” de TELME. Voir ce nom.

Andiamo dunque a vedere quest’ultimo nome, e troviamo:

TELME: ndf. Probablement issu du mot “terme” (le “l” étant passé à “r”).Ce mot vient du latin “terminus” qui désignait une borne ou la limited’un terroir. Ce nom a donc pu être attribué à une maison qui se trouvaitprès de cette limite.

Faure è incorso in un refuso: quasi certamente egli intendeva dire infatti« le [r] étant passé à [l] », e non il contrario. Ma proprio qui sta la principale dif-ficoltà contro la quale si scontra la sua pur affascinante ipotesi: mentre in quasitutto il territorio delle Alpi occidentali, delle quali fanno parte sia le HautesAlpes sia le vallate provenzali del Piemonte occidentale, è piuttosto comune,anche se non sempre regolare, il passaggio da [l], specie preconsonantico, a [r]:barma “grotta” per balma, arp “alpeggio” per alp, ecc., non mi risulta che sia datoil passaggio inverso, da [r] a [l]. Tantomeno mi risulta che, nelle parlate proven-zali alpine, il pur frequente appellativo tèrmou “termine, pietra di confine” siarealizzato come *tèlmou 65.

3.4. Conclusione. Ritorno alla Bibbia?

Le ipotesi esplicative sono andate moltiplicandosi; alcune forse più azzarda-te, altre decisamente deboli; alcune sembrano meglio accordarsi con i luoghi, leloro caratteristiche, la loro cultura; altre sembrano poco credibili se raccordatecon il tempo della loro attestazione.

Parrebbe, in ogni caso, che sia preferibile pensare ad un’origine antroponi-mica piuttosto che ad una toponimica. Le altre due categorie, quella del mestie-re e quella del soprannome, non sono neppure da prendere in considerazione.

Proprio perché appare come più plausibile supporre che il mio cognomenasca da un nome, sia esso Telmo o Antelmo o Lantelmo o Talman / Telman oTalmund / Telmund, mi sembra che non possa essere considerato un puro eserci-zio retorico richiamare allora quel nome biblico che avevo riportato all’inizio diquesta mia ricerca. Non quello del mitico muratore, naturalmente; ma quellodel guardiano delle porte del Tempio di Gerusalemme, dei suoi fratelli e deisuoi figli, sì. Certamente non si tratta dei protagonisti assoluti della storia bibli-ca, non si tratta degli Abramo né degli Isacco; e non si tratta neppure degli autoribiblici: degli Ezechiele o degli Isaia. Ma si tratta pur sempre di personaggi biblici.E i tempi e i luoghi in cui si può presupporre che avvenga l’attribuzione deinomi propri che qui ci interessano (secoli XII – XV; valli dell’Alta Provenza e delPiemonte occidentale) sono tempi e luoghi nei quali la “questione biblica” (inte-sa come rivendicazione, da parte dei laici, di poter leggere, tradurre e interpre-tare i testi sacri, contro la volontà della Chiesa ufficiale di limitare tali attività ai

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suoi soli ministri) è una questione di “bruciante” 66 e continua attualità. Nonpuò stupire dunque che anche libri “minori” della Bibbia, come Ezra o Neemia, eanche personaggi “minori” come gli janitores Sellum, Accub e Talmon/ Telmon,fossero perfettamente conosciuti da chi sulla Bibbia imparava a compitare e dellasua libera lettura faceva una vera e propria ragione di vita.

Del resto, non occorreva necessariamente essere “eretici” per fare ricorsoall’enorme patrimonio antroponimico della Bibbia. “L’usage des noms bibli-ques remonte au Moyen Age”, osserva Lebel67. Viene da pensare però che men-tre Daniele, Davide, Elia, Isaia e tanti altri nomi potevano essere lì a disposizio-ne di chiunque ascoltasse la predica domenicale, ben più difficilmente i nomidei guardiani delle porte del Tempio avevano l’occasione di essere rammentati;soltanto l’assiduo lettore della Bibbia poteva imbattersi in loro.

Quanto alla loro scelta come antroponimi, essa diventava poi ancora piùfacile se, come ancora ci dice Lebel68, è possibile rinvenire in essi una affinitàformale, un’assonanza con nomi germanici. Come Iuta, sorella di Luigi il Pio,non ha difficoltà a divenire Iudith, così non è impossibile pensare (e così tradi-zione germanica e tradizione biblica si incontrano), che anche un Antelmo,incontrando la Bibbia, possa essere diventato Telmon.

N O T E

1 Genesi, 11, 2-9. Traduzione di Giovanni Diodati, Tipografia Claudiana, Firenze 1894.2 Come è noto, l’ipotesi di una originaria lingua unica non è così peregrina come potreb-be apparire. Nonostante il bando, posto dalla Société de Linguistique de Paris nel 1866, adogni discussione circa l’origine del linguaggio, la questione ha appassionato molti stu-diosi. In Italia, assertore della lingua unica originale fu Alfredo Trombetti (L’unità d’origi-ne del linguaggio, Bologna 1905). Più di recente, la stessa opinione è stata ripresa daMerritt Ruhlen (cfr. ad es. A Guide to the Word’s Languages, vol. 1: Classification, Calif,Staford 1987; The Origin of Language: Retrospective and Prospective, comunicazioneall’“International Conference on Language Change and Biological Evolution” di Torino,nel maggio 1988, poi pubblicata in russo (Proisxozdenije jazyka: retrospektiva i perspektiva,in “Voprosy Jazykoznanija” 1 (1991), pp. 5-19; L’Origine des langues, collection « Débats »,Ed. Belin, Parigi 1994, il cui cap. 13 riprende il titolo precedente).3 La denominazione “piemontese” (cioè torinese) del “mattone” è, per l’appunto, mon(pron. [muh]); dunque, alla lettera, la frase potrebbe essere tradotta “tieni il mattone”.4 Cfr. <http://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Babel>.Secondo <http://it.wikipedia.org/wiki/Torre_di_Babele>, la torre biblica corrisponde-rebbe invece alla gigantesca ziqqurat iniziata dal sovrano babilonese Nabucodonosor I

(XII secolo a. C.), rimasta incompiuta fino a qualche secolo dopo, allorché sarebbe statacompletata sotto i sovrani della dinastia caldea Nabopolossar e soprattutto conNabucodonosor II (VII secolo a. C.).

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5 1 Paralipomenon, 9, 17-18. 6 Neemia, 11, 19. Ma cfr. anche Ezra 2,42; Neemia 7,46; 12,25.7 Sono molto grato a mio nipote Claudio, che me ne ha segnalato l’ubicazione nel sito diInternet <http://www.artehis.cnrs.fr/BDD/CBMA/fichiersTXT/Cluny2.doc>8 Come Loisy, anche Cluny si trova a pochi chilometri da Mâcon.9 Bibl. Nat. Cop. 11-10; A.m. 361, CCCLXII.10 Gap, A. D., Hautes Alpes 1E6071, ff. 134v – 137v. L’intestazione è, ovviamente, nelprimo foglio.11 Ma non, necessariamente, un semplice capriccio grafico: vedi più avanti, al § 3.2.3.12 Troveremo ancora, nello stesso documento, altri due “alias”: Hugonum Mathei aliasThelmoni e Gonetum Mathei alias Thelmoni (f. 136v).13 Cfr. A. Dauzat, Les noms de famille en France, Guénégaud, Paris 1988, p. 89.14 Ne vedremo degli esempi più avanti. 15 Insieme ad altri testamenti, esso è stato infatti sfruttato in tal senso da Pierrette Paravy,De la Chrétienté romaine à la Réforme en Dauphiné. Évêques, fidèles et déviants (vers 1340 - vers1530), Rome 1993 (CEFR, 183). Le citazioni: Antoine Telmon, pp. 621, 635, 639n; Florette638n; Hugues 638n, Michel 635. L’opera è in due volumi e le citazioni sono tutte riferite alprimo volume. Nel secondo vi è l’indice dei nomi e la voce Telmon è a p. 1507.16 Leggiamo, per es., al foglio 135v che il nostro Anthonius « iussit et ordinavit quodsumptibus heredum quorum depingatur ymagines Domine Nostre Anunciate, angelliGabrielis et Dei Patris Omnipotentis in ecclesia Boczoni»: una località che, se corretta-mente identificata con l’odierna Bousson, confermerebbe la costanza dei rapporti nonsoltanto commerciali, ma anche religioso-sentimentali, tra i due versanti delle AlpiCozie.17 Cfr. n. precedente. Desidero qui esprimere la mia riconoscenza per Luca Patria, che hagenerosamente voluto supplire la mia scarsa o nulla competenza paleografica, aiutando-mi a identificare le parti più interessanti di questo e degli altri documenti medioevali dame consultati. E desidero ringraziare anche la collega grenoblese Pierrette Paravy, chegentilmente mi ha procurato i documenti stessi.18 Datato al 1498. Gap, A. D., Hautes Alpes, 1E6075, ff. 212v – 214 v.19 Si trova in questo documento (f. 214r) uno spunto toponomastico che ha risvegliatol’attenzione del mio paziente Mentore paleografico Luca Patria: un “Domine Nostre deBezeto”, che potrebbe, a suo parere, rimandare al Becetto frazione di Sampeyre, in ValVaraita, e riproporre dunque la questione dei rapporti interalpini: cfr. supra, n. 13.20 Gap, A. D., Hautes Alpes, 1E5838, ff. 164r – 165v.21 Cit. da G. Jayme, Oulx, capitale dell’antico Escarton, centro culturale e religioso, in “LaValaddo” XXIX, 2 (Giugno 2000), p. 3.22 V. Ch. Maurice, Généalogie de la famille Des Ambrois, in AA. VV., Celebrazioni centenarie inonore del Cav. Luigi Francesco Des Ambrois de Nevache. Vol. II, L’uomo e l’opera. Storia diun’antica famiglia, Tipolito Melli, San Valeriano (Borgone di Susa) 1976, p. 204.23 V. L. F. Peracca, L’Alta Valle di Susa e le vicende storiche dal 1180 al 1700. Parte II, Le guer-re per la successione di Spagna e la conquista della Valle d’Oulx fatta da VittorioAmedeo II di Savoia, Tipografia M. Massaro, Torino 1910, p. 144 [rist. anast. PieroGribaudi, Torino 1974, p. 246]. 24 Il Sommaire si trova attualmente presso l’Archivio di Stato di Torino, sez. I, Prevostura diS. Lorenzo di Oulx, Sommario di titoli, atti e documenti principali della prevostura di Oulx. Cfr.

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anche G. Collino, Le carte della prevostura di Oulx, in “Biblioteca della Società StoricaSubalpina”, vol. 45, Torino 1908.25 R. Merle, Brindilles et broutilles briançonnaises. Quelques brindilles rituelles, Éditions dela Librairie des Hautes-Alpes, Gap 1999, p. 17 “Convention pour régler le fonctionnementdu four” (riproduzione fotografica; non è data la collocazione, né la trascrizione).Questo il testo, da me trascritto sulla base della riproduzione fotografica sopra citata,con la sola aggiunta di alcuni segni di interpunzione: « Entre nous soubsigné tous leshabitans du village de chamandrin avon convenus que suivans sy aprez avons faitslarrangeman des habitans pour le chaufage du four. prumierement sieur SimonTelmon, labitans de la meson de Jean ferrus, andré blan, Jean baptiste blans, Laurenttelmon, Les heritiers de Reimond ferrus, Jean blans feut pierre, françois telmon, vin-cent telmon, Les heritiers de Sebastien telmon, magdelene telmon, françois ferrus.S’avoir que, tous le habitans ayan fait leur courvée, Il recommenceras pour Simon tel-mon, Et sans suivra comme dessus. Et que larrangeman des ptasse seras celluy que Etle prumier cette année 1763 seras ledernier lannes prochaine Et celluy qui Et le segonseras le plus proche voizin comme Et il son arrangé sy dessus. Et celluy qui contriste-ra aux Convantion sy dessus seras contrens de la somme de quinze Livre pour fairesuivre sa ptasse.Fait a chamandrin le 2eme novambre 1763.[seguono le firme]: S. Telmon; B. Leautaud; A. Blanc, Et faisant pour Jean baptiste blancmon frere; L. Telmon; J. Blanc; V. Telmon; f. Telmond; margueritge ferrus; madelenetellmon; françois ferruz.Et ledit fourt le chaufera à la comodite des habitant qui doneront le dit jour le jour dela toussain ».Come si può osservare, mentre nel testo della convenzione la grafia è sempre ed unica-mente Telmon, nelle firme François Telmon diventa f. Telmond, e Magdelene Telmondiventa, a sua volta, madelene tellmon. Stando a quanto scrive Osvaldo Coisson, I nomi difamiglia delle Valli valdesi, Collana della Società di Studi Valdesi, Torre Pollice 1975, p. 151,Talmon, Talmone e Tellmon (proprio come firma Madeleine a Chamandrin) sono attestatiin Val Pragelato fin dal XVI secolo, e divengono molto numerosi nel XVII.26 In una laboriosissima ricerca in Internet ho trovato, ad es., un professore emeritodell’Università di Telaviv ed una ricercatrice della stessa università, recanti entrambiquesto cognome. 27 Pubblicata a Torino nel 1831, “Typis vid. Ghiringhello et Soc.”. Il collega semitistaFabrizio Pennacchietti, da me consultato a questo proposito, mi ha dato la seguente spie-gazione: «La vocale [a] di [talmôn] è breve (l’ebraico ne ha una breve e una lunga) e per-tanto potrebbe essere stata percepita da un alloglotta come una [e]. È questo il caso del“negro-monte” [Salmôn] del Salmo 68(67),15, che nella bibbia greca dei Settanta (IV-III

sec, a. C.) è stato reso Selmwn». Anche a Fabrizio Pennacchietti va, naturalmente, il mioaffettuoso ringraziamento.28 Cfr. “Slave names in Fayette County, TN”, in <www.spiny.com/naomi/people/slaves/>. La fonte di questi elenchi è il Fayette County Will Book A, 1836-1854.29 <www.familysearch.org/>. 30 Non più di schiavi, si badi bene. Il documento censuario dal quale sono attinte le infor-mazioni è infatti del 1880, posteriore cioè alla guerra di secessione (1860-65). Benché laguerra non abbia, di fatto, abolito la schiavitù da un giorno all’altro, i casi qui esposti

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riguardano comunque uomini e donne liberi. E questo spiega il passaggio dell’antropo-nimo da nome di battesimo a cognome.31 Cfr. Daniel H. Peterson, The Looking-Glass: Being a True Report and Narrative of the Life,Travels, and Labors of the Rev. Daniel H. Peterson, a Colored Clergyman; Embracing a Period ofTime from the Year 1812 to 1854, and Including His Visit to Western Africa, Wright, Printer,46 Fulton Street, New-York 1854, pp. 69-70.32 Cfr. <www.whitecountyar.org/Black-Historians.htm>.33 Situato presso Alexandria, in Virginia, Mount Vernon conserva la casa del primo presi-dente degli Stati Uniti, George Washington.34 In realtà si tratta di un’omonimia del tutto casuale, essendo “Telmon inc.” una sigla,risultato della saldatura per sincope di “Telephony of Montana”!35 Tralascio qui di illustrare i dati relativi alla versione Talmon, che possiede tuttavia 34utenze telefoniche in Italia, delle quali 25 in Piemonte (e principalmente in Val Chisone)e 9 nel Trentino (e principalmente in Val di Fassa).36 Un rapido controllo su diversi siti francesi mi ha fatto constatare che, sebbene oggi nonvi risultino utenze telefoniche intestate a Telmon, a Tarbes il cognome figura presente(si veda comunque più avanti, la diffusione in Francia) sia nel XIX sia nel XX secolo. Cfr.,ad es., <http://forum.geneanet.org; http://www.pagesjaunes.fr/trouverunnom/>.37 Vi risultano, ad es. presente a Napoli una mia cugina ormai da anni scomparsa, e pre-sente a Cortina d’Ampezzo un altro mio cugino, anch’egli deceduto da quasi una decinadi anni. Come mostra l’anno del copyright (2000), i dati di labo.net devono risalire, pre-sumibilmente, agli elenchi telefonici degli anni Novanta del secolo appena trascorso.38 Che, non altrimenti che in Italia, sono complessivamente un po’ più numerose delleforme Telmon: 198 occorrenze complessive, delle quali 45 con varianti simili a quelle diTelmon, di tipo cioè Talmont, Talmone, ecc. La densità maggiore è riscontrabile nel diparti-mento del Morbhian, in Bretagna, con 29 occorrenze. Da notare che non è osservabilealcuna utenza nel dipartimento delle Hautes-Alpes, quello in cui, per contro, si riscontrala densità massima di Telmon.39 Unica eccezione: Pont Telmon a Moulins (Allier).40 Più precisamente: 76,25% Telmon (e varianti) contro 23,68% Dusserre Telmon (e varianti).41 Cfr. supra, nota n. 36.42 Una conferma viene del resto anche dall’andamento delle nascite nel dipartimentodelle Bouches du Rhône, e cioè, principalmente, a Marsiglia.43 Cfr. supra, nota 35.44 Adiacente e parallela, come è noto, alla Valle di Susa e ad essa collegata attraverso ilColle del Sestrière. Segnalo anche, per scrupolo di precisione, che un più piccolo nucleodi Talmon è presente a Canazei, nella ladina (ma soprattutto molto lontana) Valle diFassa. Difficile dire se esista un nesso tra i due ceppi: sembra però che si ripeta qui lostrano caso dei Telmon valsusini-brianzonesi e dei Telmon sardo-bigorresi.45 Sul punto, cfr. supra, nota 27.46 Pennacchietti allude qui, scherzosamente, al probabile significato etimologico dellaparola che, come vedremo tra poco, è per l’appunto “scuro”, “nero”.47 «Ciò che in questo momento scrivo mi scrive Pennacchietti – TH in maiuscolo sta perun fonema interdentale sordo “faringalizzato” (detto comunemente “enfatico”) cheviene normalmente trascritto con una _t._ con trattino orizzontale sottoscritto (= inter-dentale) sotto il quale viene posto un punto (= “enfatico”)».

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47 «In accadico (assiro-babilonese) e in cananaico (fenicio-punico-ebraico) – proseguePennacchietti, che qui trascrivo per il piacere dei semitisti – la radice [TH.l.m] si trasfor-ma in [S.l.m] (S = sibilante sorda faringalizzata o enfatica da trascrivere _s._ con unpunto sotto), mentre in aramaico e in etiopico si trasforma in [T.l.m] (T = esplosiva den-tale sorda faringalizzata o enfatica da trascrivere _t._ con un punto sotto)».48 Tutte le informazioni che mi ha fornito il collega Fabrizio Pennacchietti sono contenutein due elettrogrammi, speditimi alle 13.57 e alle 17.17 del 6 Gennaio 2008.49 Cfr. ad es. G. Raimondi – L. Revelli – E. Papa, L’antroponomastica. Elementi di metodo,Stampatori, Torino 2006, pp. 55 e 114-128; E. De Felice, Onomastica, in R. Lazzeroni(a c. di), Linguistica storica, La Nuova Italia, Roma 1993, pp. 147-179; e, per la Francia,P. Lebel, Les noms de personnes, Presses Universitaires de France, Paris 1968; A. Dauzat,Les noms de famille de France, 3e édition revue et complétée par M. T. Morlet, LibrairieGuénégaud, Paris 1988 pp. 49-50. 50 Assai meno numerosi i matronimici, presenti soltanto, si direbbe, là dove è la madre adavere la responsabilità civile del figlio o della figlia. 51 Molto più rara, specie in Francia, la formula “de + ablativo del nome paterno”(frequente invece nel caso della determinazione per mezzo di toponimi). 52 Esempio tipico, fra quelli delle vallate provenzali del Piemonte, il cognome ArmandHugon, dove il secondo elemento è appunto l’obliquo di Hugo e l’intera sequenza non èun semplice nome doppio, ma vale per “Armando figlio di Ugo”.53 Cfr. A. Dauzat, Les noms de famille de France, cit., p. 55.54 La precocità della attestazione altomedievale di Cluny (cfr. supra, pp. 2-3) può costitui-re un buon appiglio per questa ipotesi esplicativa.55 Cfr. A. Rossebastiano – E. Papa, I nomi di persona in Italia. Dizionario storico ed etimologico,UTET, Torino 2005, vol. II pp. 1205-06.56 EBU – Enciclopedia Biografica Universale. Istituto dell’Enciclopedia Italiana fondata daGiovanni Treccani S.p.A. e Gruppo Editoriale L’Espresso, Roma 2006, vol. I, p. 572.57 Si deve però tenere presente che Lantelme può essere spiegato (e così fa Dauzat,Les noms de famille, cit., p. 81), anche come nome composto dalle formanti germanicheLAND “paese” e HELM “casco, protezione”, donde Lanteaume, Lantelme. Cfr. oltre.58 Cfr. Giry, Manuel de diplomatique, 1894, p. 356, cit. da P. Lebel, Les noms de personnes,cit. p. 51. 59 Cfr. Dauzat, Les noms de famille, cit., p. 69.60 Cfr. supra, cap. 1. 61 Cfr. A. Dauzat – Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France,Larousse, Paris 1963 [2e édition revue et complétée par Ch. Rostaing, LibrairieGuénégaud, Paris s.d. (ma 1979)].62 La debolezza di una simile ipotesi è, in verità, ulteriormente accresciuta da motivisemantici: è probabile infatti che Tala non sia da intendersi come “Terra, in quanto sededi installazione di un popolo”, ma come “terra, strato superficiale della crosta terrestre,su cui si cammina” (A. Gabrielli, Il grande Italiano 2008. Vocabolario della lingua italiana,Hoepli-Gruppo editoriale L’Espresso, Milano-Roma 2007). Non si capisce, d’altra parte,come possa essere distinta la radice preindoeuropea qui postulata dalla radice germani-ca DAL/TAL vista più sopra.63 Cfr. A. Faure, Noms de lieux & noms de famille des Hautes-Alpes, Espaci Occitan, Gap1998.

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64 Ma le lingue locali provenzali alpine sono tante, potrebbe certamente darsi che ciòaccada in qualcuna di esse… Vedi comunque le voci “termine, segno di confine” inALEPO e in ALP.65 Non soltanto, purtroppo, in senso metaforico. Dal punto di vista della diacronia, cfr.inoltre R. Cabiale, Tracce grafiche dell’oscillazione l / r in documenti medievali del Piemontemeridionale, Tesi di laurea inedita, Università di Torino, Facoltà di Magistero, a. a.1970/71.66 Cfr. P. Lebel, Les noms de personnes, cit., p. 113.67 Ibid.

B I B L I O G R A F I A

ALEPO – Atlante Linguistico ed Etnografico del Piemonte Occidentale, dirr.S. Canobbio – T. Telmon, Priuli & Verlucca, Pavone Canavese 2004-2008(finora pubblicati l’Introduzione e Guida alla lettura e i tre moduli del vol. I).

ALP– Atlas Linguistique et Ethnographique de Provence, dirr. J.C. Bouvier – C.Martel, CNRS, Paris 19……

Biblia Sacra, Trad. Hieronymi, Typis vid. Ghiringhello et Soc., Torino 1831.CAPRINI, R., Nomi propri, Edizioni dell’Orso, Alessandria, 2001.COISSON, O., I nomi di famiglia delle Valli valdesi, Collana della Società di Studi

Valdesi, Torre Pollice, 1975.COLLINO, G., Le carte della prevostura di Oulx, in “Biblioteca della Società Storica

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Larousse, Paris 1963 [2e édition revue et complétée par Ch. Rostaing,Librairie Guénégaud, Paris s. d. (ma 1979)].

DE FELICE, E., Onomastica, in R. Lazzeroni (a c. di), Linguistica storica, La NuovaItalia, Roma 1993, pp. 147-179.

EBU – Enciclopedia Biografica Universale. Istituto dell’Enciclopedia Italianafondata da Giovanni Treccani S.p.A. e Gruppo Editoriale L’Espresso,Roma, 2006.

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GABRIELLI, A., Il grande Italiano 2008. Vocabolario della lingua italiana, Hoepli-Gruppo editoriale L’Espresso, Milano-Roma, 2007.

JAYME, G., Oulx, capitale dell’antico Escarton, centro culturale e religioso, in“La Valaddo” XXIX, 2 (Giugno 2000), p. 3.

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LEBEL, P., Les noms de personnes, Presses Universitaires de France, Paris, 1968.MAURICE, Ch., Généalogie de la famille Des Ambrois, in AA. VV., Celebrazioni cente-

narie in onore del Cav. Luigi Francesco Des Ambrois de Nevache. Vol. II, L’uomo el’opera. Storia di un’antica famiglia, Tipolito Melli, San Valeriano (Borgonedi Susa) 1976.

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PARAVY, P., De la Chrétienté romaine à la Réforme en Dauphiné. Évêques, fidèles etdéviants (vers 1340 - vers 1530), Roma, 1993, (CEFR, 183).

PERACCA, L. F., L’Alta Valle di Susa e le vicende storiche dal 1180 al 1700. Parte II, Leguerre per la successione di Spagna e la conquista della Valle d’Oulx fatta daVittorio Amedeo II di Savoia, Tipografia M. Massaro, Torino 1910, p. 144[rist. anast. Piero Gribaudi, Torino 1974].

PETERSON, D. H., The Looking-Glass: Being a True Report and Narrative of the Life,Travels, and Labors of the Rev. Daniel H. Peterson, a Colored Clergyman;Embracing a Period of Time from the Year 1812 to 1854, and Including His Visit toWestern Africa, Wright, Printer, 46 Fulton Street, New-York, 1854.

RAIMONDI, G., REVELLI, L., PAPA, E., L’antroponomastica. Elementi di metodo,Stampatori, Torino, 2006.

ROSSEBASTIANO, A., PAPA, E., I nomi di persona in Italia. Dizionario storico ed etimo-logico, UTET, Torino, 2005.

RUHLEN, M., A Guide to the Word’s Languages, vol. 1: Classification, Calif,Staford, 1987.

RUHLEN, M., The Origin of Language: Retrospective and Prospective, comunicazioneall’“International Conference on Language Change and Biological Evolu-tion” di Torino, nel maggio 1988, poi pubblicata in russo (Proisxozdenijejazyka: retrospektiva i perspektiva, in “Voprosy Jazykoznanija” 1 (1991),pp. 5-19.

RUHLEN, M., L’Origine des langues, collection « Débats », Ed. Belin, Parigi, 1994.TROMBETTI, A., L’unità d’origine del linguaggio, Bologna, 1905.

S I T O G R A F I A

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Babelhttp://it.wikipedia.org/wiki/Torre_di_Babelewww.spiny.com/naomi/people/slaves/www.familysearch.org/www.whitecountyar.org/Black-Historians.htmhttp://forum.geneanet.org www.gens.labo.net/http://forum.geneanet.orghttp://www.pagesjaunes.fr/trouverunnom/ http://www.geopatronyme.com/cgi-bin/carte/nomcarte.cgihttp://www.artehis.cnrs.fr/BDD/CBMA/fichiersTXT/Cluny2.doc.

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Assai numerosi sono gli antroponimientrati e in vario modo utilizzati o defor-mati o camuffati nella lingua italiana enei suoi dialetti. Per il piemontese non èavvenuto diversamente, con la differen-za rispetto alle altre parlate della peniso-la che la contiguità con la Francia ha con-sentito un prestito ingentissimo soprat-tutto verso la fine del Settecento, duranteil periodo napoleonico, tutto l’Ottocentoe buona parte del Novecento per motiviculturali, di corte e di prestigio più cheper necessità oggettiva.

Le categorie semantiche sono abbon-danti: in questa occasione non potrò che

evidenziarne le più produttive, dichiarando fin d’ora però che la classificazionenon è sempre facile, essendo molti antroponimi semanticamente bivalenti o tri-valenti e quindi inseribili in due o più tipologie.

1. NOMI PROPRII

2. NOMI DI FAMIGLIA

3. NOMI DI ORIGINE LETTERARIA O STORICA

4. TERMINI DI MODA

5. NOMI DI OGGETTI (SPESSO DAGLI INVENTORI)6. ORNITONIMI

1. Nomi proprii2

Prendiamo inizio dagli antroponimi che sono per lo più convogliati versocaratteristiche spregiative, sia quanto all’aspetto fisico sia quanto a quello intel-lettuale.

Discendono dalla tradizione giudaico-cristiana: cain m. e agg. ‘furbo, ingannatore’, dall’antroponimo biblico CAINUS

(citato in Genesi IV, 1-24)3;

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Anna Cornagliotti

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tadeo, tadé, tadao, tadoni agg. ‘grossolano; sciocco’, dall’antroponimoTHADDAEUS ‘Taddeo’, di origine aramaica, altro nome dell’apostoloGiuda, fratello di Giacomo, diffuso in diverse regioni italiane4.

mafi, mafio m. ‘uomo deforme’, con i derivati mafion m. ‘uomo deforme’,matàfio m. ‘uomo obeso, paffuto’, mategonfi m. ‘babbeo, stupido, uomoobeso, paffuto’, variante di Matteo, che interferisce nella formazione dimatafio e mategonfi, voci scherzose che valgono letteralmente ‘Matteogonfio’, dal latino ecclesiastico MATTHAEUS di origine greca, ove frisulta dal tentativo di rendere il valore interdentale di q con la spirantelabiodentale5.

baraba m. ‘mariuolo, vagabondo, briccone’ con le varianti barabao m. ‘spau-racchio, orco, befana, lupo mannaro, diavolo’, barabin m. ‘diavolo’, bara-bicio m. ‘spauracchio, orco, befana, lupo mannaro, diavolo’, barabio m.‘spauracchio, orco, befana, lupo mannaro, diavolo’, barabon nella locu-zione b. an po’ ëd feu ‘gioco dei quattro cantoni’, dal nome del malfattoreBARABBÀS6, che gli Ebrei vollero libero al posto di Gesù, con trapassodal nome proprio al nome comune; il significato di ‘diavolo’ è legatoall’interpretazione del nome come personificazione del male; il riferimen-to scherzoso al demonio è presente anche nella denominazione del gioco;la voce appare diffusa anche in area lombarda, veneta e friulana7.

tòfo m. ‘gonzo’, forma aferetica di Cristòfo, da CHRISTOPHORUS ‘cheporta Cristo’ di origine greca, giunto al piemontese attraverso il latinoecclesiastico, accanto alla forma completa sincopata cristòfo m. (che,oltre al significato di ‘semplicione, scimunito’, affianca quello ornitolo-gico di ‘piro piro piccolo’ e quello botanico di cristòfòrian-a f. ‘actæaspicata’)8.

fabiòch m. e agg. ‘inetto; sciocco, balordo’, con i suoi derivati anfabioché tr.‘intontire’, fabiocada f. ‘stupidaggine’, fabiocass m. e agg. ‘scioccone,bietolone’. Non concordi i pareri etimologici su quest’ultimo: secondoREWS la voce sarebbe da ricondursi al prænomen latino FÁBIUS, mentre inFEW si suggerisce, per contro, una provenienza dal latino popolare*FLABÉÓLUM ‘piccolo soffio’, di meno chiara connessione semantica (<FLÀRE ‘soffiare’)9.

Il più produttivo è senza dubbio il gentilizio ANTÒNIUS, di probabile origi-ne etrusca (< *ANTO, confuso con il gr. ANTHOS ‘fiore’), dal significatoincerto10, che produce l’ipocoristico tòni m. e agg. ‘babbeo, pagliaccio; tuta dalavoro’, in cui pare anteriore il senso concreto di ‘tuta da lavoro’ e ‘vestito dapagliaccio’ piuttosto che il senso astratto: le attestazioni cronologiche nonorientano in proposito; il vocabolo è diffuso in tutta l’area occitana, oltre che inLombardia e nelle regioni meridionali; di tempo settecentesco, e ripresi inepoca risorgimentale, sono altri due derivati, tognich e tognin ‘sciocco’11, agget-tivi dispregiativi rivolti agli Austriaci e usati talvolta ancora nei confronti deitedeschi, anche per influenza di tuder ‘tedesco, a carattere peggiorativo’; danotare ancora in CAPELLO l’espressione Toni ‘d Rivole ‘mestruo’, per gioco diparole su Rivoli / rivolo ‘flusso’.

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Soltanto in un caso, se la proposta fosse sostenibile, ANTONIUS avrebbegenerato una denominazione positiva: si tratta di tonèt m. che indica la ‘lavan-da Lavandula spica’, senza poter individuare a quale santo si riferisca. Il fitonimoè diffuso sporadicamente nel piemontese (Agliano, Garessio) come altre deno-minazioni di santi utilizzate per indicare la lavanda, quali Giusep e San Gioan12.

Tiburzio, tiborsi m. e agg. ‘sempliciotto, ebete’, tiborsia agg. ‘id.’, dal latinoclassico TIBURTIUS, cognomen di natura etnica indicante persona originaria diTIBUR ‘Tivoli’; non esiste nessun legame, per motivi cronologici, con il banditovissuto nel 1836-1896, poiché la voce è attestata dal BROVARDI, dunque anterior-mente al 1796; Tiburce è anche il nome di un personaggio di Zola nel romanzo“Madeleine Ferat” del 1868: tutto concorre a porlo come antidatazione rispettoall’italiano, antidatazione che tuttavia non concerne l’aspetto semantico13.

Segue l’agionimo JOHANNES14, da cui scaturiscono il ben noto gioanin perindicare il ‘baco della frutta’, che si manifesta all’inizio dell’estate, fatto chequindi assicura il riferimento a san Giovanni Battista la cui festa cade il 24 digiugno, e il ‘nome della maschera regionale piemontese’, Giandoja, personag-gio famosissimo in Piemonte rappresentato con in mano un boccale; letteral-mente vale Giovanni d’ la doja (‘della brocca, del boccale’, dal latino DOLIA, >doja f. ‘brocca’, neutro plurale di DOLIUM ‘botte, giara’ > doj15 m. ‘vaso di ter-racotta’, diffuso in Italia settentrionale, in area galloromanza e catalana)16.

JOHANNES è particolarmente produttivo in composizione con altre parolecome, oltre a Giandoja, in Gianpitadé ‘l’ebreo errante’, voce che ricorre nell’e-spressione l’a fane pi che Gian Pitadé en Fransa, ricordo di una delle leggende del-l’ebreo errante, alterazione di Giovanni Buttadeo, identificato in base ad unaversione leggendaria della passione di Cristo con l’ebreo che avrebbe percossoGesù mentre portava la croce o, secondo un’altra tradizione, con il soldato chelo avrebbe schiaffeggiato davanti al sommo sacerdote Anna17. La forma pie-montese potrebbe essere costruita anche sul verbo petà ‘percuotere’ proprio dellombardo18. Peggiorativi sono i composti gianfotre m. ‘furfante, briccone’, atte-stato non solo nel piemontese, ma largamente diffuso nelle parlate italiane,della Francia, della Svizzera, della Germania e dell’Ungheria, e quindi probabil-mente retaggio delle guerre napoleoniche, noto a partire dall’occupazione deisoldati francesi nel cui paese è attestato dal 1792; jean-foutre è dunque prestitodal francese, letteralmente Giovanni + fottere (< latino volgare *FUTTÉRE dalclassico FUTUÉRE ‘possedere sessualmente’); gianbraghëtta m. ‘uomo dapoco; persona inconsistente’, attestato in una cantilena fanciullesca, formato daJOHANNES + celtico *BRACAM + ÉTTAM, letteralmente ‘Giovanni braghetta’;giantinivela m. ‘perditempo, buono a nulla’, alterazione dialettale per influssodi tinivela ‘succhiello’, del francese Jean (Gian < lat. JOHANNES) de Nivelle, leg-gendario signorotto del XV secolo con la caratteristica di essere sciocco e pocofurbo, divenuto personaggio di una canzoncina fanciullesca19; gianfatut m.‘faccendone’, prestito dal francese Jean fait tout ‘factotum’ dal latinoJOHANNES FACIT TUTTUM20; gianmòl m. ‘uomo lento, impacciato’; gian-

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blan m. ‘babbeo; pagliaccio’, per la caratteristica coloritura bianca del clown;quasi neutro al contrario appare gianfarina m. ‘mugnaio; pagliaccio che rap-presenta lo sciocco, l’ingenuo’, voce formata da Giovanni e farina (< lat. FARÌ-NAM), che allude sia all’essere infarinato del mugnaio che al trucco delpagliaccio21.

Pare invece non dipendere da JOHANNES, secondo il punto di vista diGianluigi Beccaria, il tipo gianass m. e f. ‘uomo sciatto; donna sciamannata’ egianassa f. ‘donna sciatta’, che potrebbe derivare da DIANA, la dea greca dellaluna che abita i boschi, trasformata nella interpretazione dei popoli nordici indea notturna e tenebrosa, sinonimo di strega (per la diffusione dell’accezione eper motivi fonetici sarei propensa a risalire all’etimo agionimo JOHANNES +ACÉUS)22.

Alla stessa struttura compositiva appartiene il tipo giacofomna m. ‘uomoche fa lavori femminili’ 23.

Dal nome CHRISTUS, oltre il noto e diffuso cretin24, dipendono i diminutivicrestianas e cristianass m. ‘semplicione’ e crestianet m. ‘omiciattolo, nano’, ilcomposto spelacrist m. ‘bigotto’ e il sintagma cristian dël douj ‘sciocco, stupi-do’, formato per analogia su Giandoja. Senza apparente spiegazione è il tipocrist m. ‘denaro’, che bisognerà studiare nel contesto di locuzioni nominali(Crist, dnè, argent on dit il ni croix ni pile dans sa poche: non ha né croce né testa25, l’è‘n Crist ‘è furbo, come Cristo che seppe fare miracoli’ 26.

È d’obbligo qui aggiungere la voce giudiaca piemontese badanai inter.‘grida confuse’, dall’interiezione ebraica BE ADONAI ‘per Dio!’ 27 e, per affinitàsemantica, da DÉUS, fonte di moltissimi composti e sintagmi; cito almeno tronde Dieu m. ‘donnone’, che può essere prestito dal francese tron de Dieu ‘id.’, tra-smesso anche all’occitano, dal latino TÓNUM incrociato con TONÍTRUM‘tuono’+ DE + DÉO28.

D’importazione ligure, successivamente diffuso anche in Lombardia, è iltipo bacicia m. ‘babbeo, sciocco; uomo da poco’, da cui per aferesi cicia m.‘sciocco, babbeo, credulone’, deformazioni infantili del latino BAPTISTA, di ori-gine greca, che significa ‘che battezza’ 29. Da questi son nate le forme maschilibaciciu e ciciu con egual significato.

Ancora jòna f. ‘errore, mancanza; fiacca, svogliatezza’, alla cui origine è pro-babilmente il personale di matrice ebraica Giona, nome del profeta noto per lesue profezie non avverate e rappresentato solitamente nell’iconografia comedormiente, denuncia un uso negativo30.

Alla consueta repulsione verso chi non appartiene al proprio ceppo etnico onon professa la religione cristiana è dovuto l’orientalismo mostafaj m. ‘ceffo’ 31,dall’arabo MUS. T. AFÀ ‘eletto’.

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Non pochi nomi proprii hanno assunto significati eufemistici per indicare gliorgani genitali sia maschili che femminili o altre parti del corpo. Per esempioBARTHOLOMÉUS, di origine ebraica (< BAR THALMAI ‘figlio di Tolomeo’) hagenerato bartromé / bër- che, oltre al significato indicato poc’anzi di ‘sciocco’32,al m. pl. vale ‘testicoli ’ così come la forma contratta bartoli m. pl33.

Analoga è l’accezione di zebedej m. pl., cui si aggiunge l’inevitabile signifi-cato di ‘gaglioffo, sciocco’: la voce deriva dal nome dei due fratelli apostoliGiacomo e Giovanni, figli di Zebedeo, ed è ovviamente di origine ebraica, daZABHDAY, abbreviazione di ZeBHADHYÂH ‘dono di Jahweh’, attraverso illatino neotestamentario ZEBADÆUS; la forma piemontese risulta antidatazio-ne rispetto all’italiano zebedei, attestato dal 187934.

Dal germanico BERNHART, che vale, secondo l’opinione prevalente deglistudiosi, ‘orso forte, valoroso’, attraverso il lat. medievale BERNARDUS,discendono bërnard m. ‘Bernardo; deretano’ 35, bërnarda f. ‘organo genitalefemminile’ 36, bërnardin m. ‘mezzo mattone; oggetti religiosi inutili, specie san-tini, pizzi’, bërnardon m. ‘deretano’. Il trapasso semantico appare ben diffusoin area francese e italiana; poco chiaro è l’iter che ha condotto a ‘mezzo matto-ne’, trapasso che tale accezione condivide con altri dialetti italiani (laziale, bolo-gnese bernardoni ‘occhiali’; milanese bernardon ‘tralcio di vite’; bolognese bernard‘ciocca di capelli’), risalente a un’origine scherzosa; bërnarda è presente anchenel bolognese37.

Per accostamento a berta38 è presente in piemontese filiberta f. ‘organo fem-minile’ 39, denominazione popolare come anche mona f. ‘organo genitale femmi-nile’, oltre che ‘babbeo, sciocco’ in senso figurato, per la quale si hanno due pro-poste etimologiche: o voce di origine greca, giunta probabilmente dall’areaveneta, da MOUNÍ ‘monte di Venere’ 40 o forma aferetica del femminileSIMONA41, sempre dal greco neotestamentario, traduzione dell’ebraicoSHIME ’ÔN ‘Dio ha esaudito’ 42. Un’altra ipotesi, dallo spagnolo mona ‘scim-mia’, proposta da Nora Galli de’ Paratesi, pare difficile da spiegare per la diffu-sione sul territorio italiano a vasta scala, sebbene il paragone con termini zooni-mici impiegati per indicare le parti anatomiche regga, ed infine un’altra qualeriduzione di madonna > monna, mona.

È opportuno segnalare che quasi tutti gli aggettivi che significano ‘babbeo,scemo, ecc.’ presentano in italiano inevitabilmente il successivo slittamento adindicare gli organi genitali: questo fatto mi è ben chiaro dopo trent’anni e più dicollaborazione al LEI, anche quando alla base non vi sia un antroponimo. Unesempio per tutti: dalla matrice prelatina *BIR-/*PIR- che dal significato di basedi ‘perno, movimento intorno ad un asse’ produce una vasta famiglia cuiappartengono il padovano antico berrozzo43, il pistoiese birillo, il peruginopirìllo, il messinese pira, l’italiano piuolo, l’emilano occidentale pirìn, il paler-mitano birriuni e anche il piemontese pirilu, tutti nell’accezione indicata(‘membro virile’), ma anche il moesino beròla ‘persona incostante’, il pisano

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pionzo ‘rustico, grossolano’, l’italiano biribisso ‘bambino irrequieto’. Ana-logamente *BIRL-/*BRIL-/*PIRL-/*PRIL- ‘girare; muoversi’ dànno il ligurecentrale cibrillu ‘persona un po’ svitata’, il trentino orientale brilèco ‘bislacco’,il fiorentino pillone ‘stupido’, il piemontese pirlon ‘seccatore, prolisso e noioso’sino al troppo usato pirla dal noto duplice significato44.

Non tutti i nomi proprii per fortuna hanno subito slittamenti semantici cosìindecorosi. Molti altri hanno fornito al lessico piemontese termini neutri, il cuielenco sarebbe troppo lungo da presentare in quest’occasione. Pertanto ci silimiterà a fornire qualche esempio:

catlinëtta e caterinëtta f. ‘giovane sarta o modista’ e catlinëtte f. pl. ‘moine,carezze’, prestito dal francese catherinette ‘ragazza da marito che ha rag-giunto i venticinque anni’, derivato dal greco Aikateríne, nome dellasanta regina d’Alessandria che, per aver difeso la propria verginitàdurante il martirio, divenne protettrice appunto delle ragazze da marito,con accostamento paraetimologico a kaqarÒj katharós ‘puro’. Per il secon-do significato, proposto come derivazione dal lat. CAPTÀRE ‘prendere’+ INAM + ÉTTAM, quasi captatio benevolentiæ, simile al piacentino catlei-na, si potrebbe anche supporre una traslazione dal precedente45;

tibalda / tin- f. ‘brutta parrucca, di cattiva qualità’, ove la voce rappresentaun fenomeno di antonomasia popolare, consueto non soltanto nel pie-montese, con il trasferimento del nome proprio Tibaldo / Tebaldo (< gr.THEOS ‘dio’ + germanico BALD ‘coraggioso’) alla denominazione di unoggetto; il nome ha avuto veste letteraria in un personaggio maschiledell’opera teatrale dannunziana “La fiaccola sotto il moggio”, ma il testoè del 1910 e quindi estraneo alla tradizione piemontese. Il termine trove-rebbe un corrispondente nel francese mediano thibaude ‘tessuto grossola-no fatto con pelo di mucca’, come riportato in FEW e in TLF, dal nomeThibaud, attestato in Francia dal 1830 e tradizionalmente attribuito alpastore; meno convincente l’incrocio ipotizzato da LEVI, che conosce lavariante timbalda registrata in DEI, tra il nome proprio Tebaldo e il france-se timbale ‘timballo, sorta di focaccia’, poiché per la n si tratta semplice-mente di epentesi della nasale dentale46;

sancrespin m. ‘attrezzo dei calzolai; bisaccia in cui essi pongono i loroattrezzi ’ deve il suo nome ai santi martiri Crispino e Crispiniano (dallatino CRISPÌNUS / CRISPINIÀNUS), che professavano il mestiere diciabattini a Soissons per evangelizzare e che vennero giustiziati, secondola tradizione, da Massimiano47;

flipa f. ‘moneta d’argento spagnuola’(< lat. (MONETAM) PHÍLIPPAM),coniata durante il regno di Filippo II di Spagna a Milano, che ha il suocorrispondente nell’italiano filippo48.

Ad antonomasia popolare sono attribuibili david m. ‘strumento da falegna-me per serrare i pezzi di legno dopo l’incollatura’ e dioimo / ghioi- m. ‘sponde-ruola, pialla da falegname’, prestiti dal francese, rispettivamente da David ‘spe-

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cie di pinza ad uncino’ 49 e da Guillaume50 ‘utensile per falegnami; strumento perscalpellino; tela metallica a grosse maglie da porre sotto lo staccio’; è da segna-lare un termine ormai obsoleto, martineur m. ‘lavoratore al maglio ’, prestitointegrale dal francese martineur ‘id.’ 51, dal personale MARTÌNUS, che dà origi-ne a molti termini tecnici designanti oggetti e i loro utilizzatori, come per esem-pio martinèt m. ‘maglio’ e anche ‘grappoli immaturi al momento della ven-demmia che vengono lasciati sui tralci fino a San Martino’52 e il verbo intransiti-vo martiné ‘arrabattarsi, sgobbare; nel gioco delle carte, barare; far aspettare’,in cui le accezioni ‘barare’ e ‘far aspettare’ sono probabilmente in relazione conil ruolo di protettore dei malfattori e dei soldati svolto dal santo: dalla frase gab-bare San Martino ‘disertare’ può essersi sviluppato il senso di ‘abbandonare’ dacui ‘far attendere’ 53;

fiàcher, fiachere m. ‘vettura da piazza a cavalli’, che proviene dal francesefiacre, di origine irlandese, dal nome di Saint Fiacre, (< FIACRUS), eremitairlandese invocato contro le emorroidi, la cui immagine era appesa nel-l’edificio di rue Saint Antoine in Parigi, luogo in cui si affittavano questecarrozze che conducevano al santuario a lui dedicato a Breuil, presentedal 164054;

faraon m. ‘bassetta; gioco di faraone’, il cui etimo è il latino PHARAÒ‘faraone’, di origine greca, a sua volta proveniente dall’ebraico PAR’Ò‘id.’, di origine egiziana55; il primo significato deriva dalla forma dellebasette, somigliante all’acconciatura abituale dei faraoni nelle immaginiufficiali; il secondo è riferito ad un gioco d’azzardo, molto diffuso nel‘700, svolto con due mazzi di carte56. Tuttavia in GDLI si dissente e non siassicura la dipendenza dal nome proprio egiziano.

2. Nomi di famiglia

In questa categoria prevalgono i cognomi stranieri, francesi e inglesi.

frandin-a f. ‘ferrandina, stoffa leggera, di seta e lana’, derivato secondo lamaggior parte degli studiosi57 dal termine francese ferrandine ‘id.’, diffusonel ‘600, a sua volta dall’industriale lionese FERRAND che produceva que-sto tipo di stoffa. Di recente Wolfgang Schweickard ha dimostrato che sitratta di falsa etimologia e che il nome va ricondotto a Fiandra, così comel’aggettivo fiamengh ‘stupendo, squisito, bellissimo’ e il sostantivo deri-vato fiamanghin ‘lavoro che si fa ai manichini; sorta di guarnizioni’ 58.

pagnon m. ‘tipo di stoffa’, dal francese pagnon ‘stoffa nera molto fine’, dalcognome di un certo PAGNON, fabbricante di stoffe di Sédan, che ottennele lettere patenti del re nel 164659;

plofer m. e agg. ‘tedesco, villanzone’ e plofra agg. ‘sciamannata, sciatta’,voci presenti anche in area emiliana, il cui centro d’irradiazione deveessere stata la Lombardia: verso la fine del Seicento un nucleo di fami-glie, originarie del Cantone dei Grigioni, si stabilì a Bergamo; i compo-nenti di questa comunità furono chiamati bilofèr sulla base del cognome

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della famiglia che diede maggior impulso allo sviluppo della filaturanella zona; plofer è dunque alterazione del cognome tedesco BILHOFER,che subì un’evoluzione semantica passando a indicare la ‘famiglia tede-sca’, poi in generale i ‘tedeschi’ con connotazione dapprima scherzosa epoi spregiativa60;

tontin-a f. ‘(ant.) censo vitalizio’ procede, attraverso il francese tontine, dalcognome di Leonardo TONTI, finanziere napoletano alla corte francese,che nel XVII secolo ideò il censo vitalizio approvato dal cardinaleMazarin; questa tipologia di operazione entrò in Italia nel 1902 e per talmotivo il termine piemontese, attestato dal 1814 nel CAPELLO, è notevoleantidatazione61;

talma f. ‘mantellina nera da uomo in lana; scialletto o mantellina femminileche scende sulle spalle e sul petto’, la cui origine risale all’abito amato daNapoleone che lo indossava comunemente e lo ha imposto nella moda,ispirandosi a un tipo di mantello alla ‘pellegrina’ derivato dal cognomedell’attore a lui contemporaneo François Joseph TALMA62;

golia m. dal nome del vitigno Golia63.

3. Nomi di origine letteraria o storica

Si tratta di un categoria assai abbondante che prende le mosse da vari aspet-ti culturali della società, con particolare attenzione a quella francese. Iniziamoda un nome notissimo in piemontese:

griboja m. ‘scroccone, sciocco’, alterazione del francese Grubouille, sopran-nome di Babylas Thibaut, personaggio sciocco, ingenuo, che obbedisceagli ordini alla lettera, protagonista del romanzo “La sœur de Grubouil-le” di Sophie de Ségur pubblicato nel 186264;

travèt m. ‘piccolo impiegato subalterno’, mutuato dal francese travette ‘travi-cello’ nel senso fig. di ‘uomo di scarsa forza morale’, espressione che haavuto molta fortuna rafforzandone il significato grazie alla commedia diVittorio Bersezio “Le miserie d’ monsù Travet”65;

gigogin f. e agg. ‘donna leggera e volubile’; il piemontese attesta sia il nomeproprio che la forma aggettivale derivata, dalla figura leggendaria dellavivandiera dell’esercito piemonese, la bela Gigogin diffusa nel famosotesto cantato eseguito per la prima volta a Milano al teatro Carcano lasera di San Silvestro del 1852 e ripetuto continuativamente durante labattaglia di Magenta (4 giugno 1859) in cui i francesi del generale MacMahon sbaragliarono gli Autriaci del generale Giulaj. La famosa ballata,composta dal musicista milanese Paolo Giorza, ha contenuto fortementeantiaustriaco e propone la figura della giovane Gigogin, tradizionalediminutivo piemontese di Teresa, come allegoria della Lombardia. Ilnome della ragazza pare comunque anche costruito sul francese gigolette‘ragazza di facili costumi’, femminile di gigolò da gigot (francese anticogigue) ‘strumento a corda’ derivato dal germanico GÌGA, in quanto natoper una cantata usata anche come accompagnamento di danze popolari;

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artaban [artabáN] ‘corrucciato’ nella locuzione fier coma n’artaban, «dal fran-cese fier comme Artaban, eroe del lungo romanzo di Gauthier de LaCalprenède, “Cléopâtre” del 1647, nel quale l’autore rappresenta l’inna-morato fiero, ardente e generoso, ma che nell’uso francese scivola fino adindicare una persona scioccamente piena di sé, come non è accaduto,invece, per il piemontese»66; la voce non compare nei lessici italiani, ma èrisalita all’area occitana alpina, come attestato in PONS 1973, e al franco-provenzale67.

Altra locuzione è esse dël temp ëd monsù Pingon, detto di ‘cosa molto vec-chia’, dal nome di Emanuele Filiberto di PINGONE, alto funzionario della cortesabauda ai tempi di Emanuele Filiberto, reso famoso dal romanzo di LuigiGramegna “Monsù Pingon” sul finire del XIX secolo;

branda m. ‘filosabaudo’ e brandé intr. ‘far propaganda antifrancese’, dalnome del Maggiore BRANDA de’ Lucioni, capo dei realisti piemontesi, chenel 1799 fece il precursore alle armate austro-russe che avanzavano versoil Piemonte contro i Francesi68;

pipelé m. ‘portinaio’, francesismo da Pipelet, dall’omonimo nome proprio diun portiere ne “Les mystères de Paris” di Eugène Sue, pubblicato nel184469;

felibre o falebre m. ‘sapientone’, voce diffusa soprattutto nell’alto saluzze-se, prestito dall’occitano felibre ‘nutrimento (delle Muse)’, coniato nel1854 da Mistral sul latino medievale FELLÈBREM ‘nutrimento’(<FELLÀRE ‘succhiare’); il significato del lemma è dunque, ironicamen-te, ‘persona che vuole nutrire gli altri della sua sapienza’70;

feraù m. ‘spadaccino di professione’, dall’omonimo personaggio dei roman-zi epico-cavallereschi italiani rinascimentali71;

renard / renar m. ‘volpe; pelliccia di volpe’, voce penetrata nel piemontesedal francese renard ‘volpe’; quest’ultima forma, derivata dal nome delprotagonista del “Roman de Renard” (< germ. *REGINHART, nome pro-prio composto da REGIN ‘dei; consiglio degli dei’ e HARDHU ‘forte,valoroso’)72, ha sostituito la precedente volpil di origine latina, da*VULPICÚLUM ‘piccola volpe’ 73.

donà m. ‘Grammaticæ Eruditionis Libellus; grammatica latina’, la cui denomi-nazione proviene dal nome di Elio DONATO del IV secolo, autoredell’ “Ars Grammatica”, testo sul quale nel Medio Evo si apprendeva illatino74;

morgant m. ‘uomo scortese, villano, zotico’, francesismo da morguant ‘scor-tese, arrogante’, participio presente con valore aggettivale da morguer‘trattare in modo scortese’, dal latino *MURRICÀRE ‘fare smorfie di sde-gno o noia’ 75, in cui però non escluderei l’influenza del personaggio del“Morgante” del Pulci, come nell’interpretazione della sola occorrenzadella voce riportata in GDLI, ripresa probabilmente da Migliorini76.

Per la famiglia numerosa di maché tr. ‘acciaccare, ammaccare; assassinare’;macadura e macacura f. ‘ammaccatura, livido’, mach m. ‘mucchio; macero di

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lino o canapa; cattivo odore’; macòd f. pl. ‘bastonate, botte’; macòla f., maciòciaf. ‘truffa, specialmente nel gioco’, l’etimologia è ancora incerta e anche il rag-gruppamento è problematico: alla proposta del REW di una derivazione dal lat.*MACCÀRE ‘schiacciare’ si affianca quella del DELI che presuppone l’esistenzadi una forma latino volgare *MACA / MACCA, positivo di MACÚLAM ‘mac-chia’; per la voce in questione, attestata anche in occitano., catalano e e spagno-lo, COROMINAS ricorre, sia pure con cautela, all’ebraico MACHAH ‘ferita, colpo’non escludendo tuttavia la possibilità di una procedenza dal latino parlato*MATTICÀRE, denominale di *MATTEAM ‘mazza’. Tale ipotesi parrebbe con-fermata dall’etimo di macòd (< ebraico MAKKOTH ‘percosse’), annoverata frale voci giudeo-piemontesi da DIENA, che sottolinea come nelle altre parlate giu-deo-italiane il termine assuma il senso di ‘disgrazia, truffa, imbroglio’, che giu-stificherebbe il valore semantico di macòla e maciòcia. Il FEW presuppone la deri-vazione da una base MAKK-. L’uso traslato spiega l’accezione di macòla e maciò-cia; il significato di mach ‘mucchio’ è analogo a quello del francoprovenzale val-dostano mats ‘mucchio di paglia’ e dell’italiano macca ‘abbondanza’, per il qualetuttavia il REWS suppone la provenienza da MACCUS ‘personaggio delle“Atellane” di Novio’; cfr. abruzzese maciàcchë ‘strage, distruzione’; il senso tra-slato di ‘cattivo odore’ dipende dalla locuzione buté a mach ‘mettere in macera-zione’, operazione che produce fetore77;

bastian nella locuzione b. contrari ‘oppositore, contraddittore’, frutto dell’ac-costamento di Bastian ‘Bastiano’ forma abbreviata di Sebastiano e contrari‘contrario’, che compare «in italiano per la prima volta nel “Conciliatore”del 28 febbraio 1819, come pseudonimo del piemontese Ludovico diBreme» 78; la sua attestazione in piemontese risulta nondimeno preceden-te, come dimostra la presenza della locuzione in BROVARDI, pur senzaglossa, e successivamente in CAPELLO;

beghënna, begghënna f. ‘pettegola ’, è alterazione dell’italiano beghina< francese béguine ‘donna che vive in una sorta di convento senza averpronunciato i voti’, dal nome del fondatore del primo beghinaggio,Lambert le BÈGUE79, o dal verbo inglese mediano beggen ‘pregare’; il signi-ficato spregiativo passa attraverso quello di ‘bigotta’ 80;

maciavélica f. ‘machiavellismo, astuzia, complotto; ordigno, meccanismocomplicato’, coniazione dialettale mediante il suffisso -ica sul cognomeMachiavelli, l’astuto per antonomasia; la voce è diffusa anche nel lombar-do maciavélega81.

Nel campo delle derivazioni onomastiche da voci di ambito greco-latino sisegnalano:

bacan m. ‘baccano’, con i corradicali bacaja f. ‘loquacità’, bacajé intr. ‘prote-stare; gridare, fare chiasso; balbettare; starnazzare (delle oche); parlare,dire’, bacajon m. ‘chiacchierone’, bacaneri m. ‘fracasso, baccano’: secon-do il LEI, che respinge per ragioni morfologiche una derivazione da BAC-CHANALEM ‘baccanale’, alla base della serie vi sarebbe il lat. BAC-CHAM ‘baccante, compagna di Bacco’ 82; l’ipotesi non è condivisa dalDEDI il quale avanza la proposta di precedenza dal latino medievale BAC-

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CONEM ‘contadino’, ma in DELI si ripropone BACCHANÀLEM sullabase della tarda attestazione nell’italiano di baccha, documentata nelTrecento come voce dotta. Per il verbo bagaié intr. di analogo significato,che non avrebbe dunque connessioni con BACCHUS, e certo derivato dalfrancese bégayer (da bègue ‘balbuziente’) in LEI si pensa a denominazionecon influsso di BAGAI ‘fanciullo’, a sua volta dalla base celtica *BAKK-‘piccolo, giovane’ 83.

Rimane aperta la derivazione del giudaico-piemontese bachié, bahié ‘pian-gere’, che potrebbe derivare dall’ebraico biblico BÀKKÀ ‘pianse’, se non daconnettere con baccagliare < *BACCHALIA < BACCHANALIA come vuolePisani84;

saturno, saturgno, saturnio agg. ‘incline alla malinconia; misantropo; testar-do; sornione’ con il derivato sturnié intr. ‘fantasticare, arzigogolare,meditare’, poiché, secondo le credenze popolari tramandate da alchimistimedioevali, il pianeta Saturno (< lat. SATÚRNUS) esercitava una influen-za negativa sulle persone; pertanto la voce piem. può essere una deriva-zione dal latino SATURNIUM ‘relativo a Saturno’ 85;

desmarcurí tr.‘disanimare’, voce, attestata soltanto dal Toppino perCastellinaldo, deriva da DIS + il nome del dio MERCÚRIUS ‘Mercurio’,noto per la sua velocità e destrezza, + ÀRE. Si rifiuta l’ipotesi di Salvioniche ipotizza un incrocio tra smarisse e cœur, parallelamente all’italianoscorare e al francese écœurer86;

baraonda f. ‘baraonda; tipo di gara di bocce, in cui gli accoppiamenti vengo-no sorteggiati’, dallo spagnolo barahunda di origine incerta; il DELI s.v.baraonda tende ad escludere una provenienza diretta dal latinoBERECYNTHIAM ‘relativa a Cerere’, proposta dal REW 1039, a causa del-l’epoca tardiva delle attestazioni87.

Anche nei confronti del teatro il piemontese è debitore: la voce più comuneè certamente tartuf e tartufa m. e f. ‘bigotto, bigotta; ipocrita; donnaccia’, cheproviene, com’è facile immaginare, dal francese Tartuffe, nome del personaggioipocrita dell’omonima commedia di Molière del 1664, ma già presente in Italianella commedia dell’arte dei primi anni del XVII sec., ad indicare ‘personabugiarda; ipocrita’; l’etimo è il prelat. TÙFER ‘tubero’, trasformato nel latinoTERRÆ TÙFER ‘tubero della terra’88;

fracanapa m. ‘persona melensa, tonta’, di etimo incerto: forse dal nome dellamarionetta veneta Fracanapa, oppure composto da fa, forma imperativadel verbo fare, e da canapa ‘naso’; secondo il DEDI questa seconda ipotesisarebbe migliore rispetto a quella avanzata dal DEI di un derivazione dalverbo veneto fracar ‘premere’ (per l’etimo cfr. il piemontese fraché) cui siaggiunge il sostantivo napa ‘naso’ 89.

Seguono importati da altre regioni colombin-a f. ‘stella del teatro; camerierain teatro’ 90; covielo m. ‘buffone (in teatro)’ 91; arlichin m. ‘Arlecchino; buffone;gelato di diversi colori’ 92; pirlon m. ‘chiacchierone, scocciatore’, che nella

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Commedia dell’arte indica un dottore bolognese assai loquace e prolisso’ con ilsuo derivato pirlonada f. ‘lungo discorso, spesso inconcludente’;

polidòro m. ‘uomo amante della nettezza; zerbinotto, damerino, ganimede’,proviene dal personale POLIDÒRUS di origine greca, antroponimo fre-quente nella Commedia dell’arte, viene accostato per etimologia popola-re a polid (dal lat. POLÌTUM, participio passato. di POLÌRE ‘pulire’), dacui il significato attestato in piemontese (cfr. milanese el sur Polidòr ‘chiha gran cura della pulizia)93;

mandragola agg. e f. ‘debosciata, baldracca’ e mandraga agg. e f. ‘deboscia-ta, baldracca’, per cui in REWS si suppone una derivazione della formavalsesiana mandrawla / mandrewla ‘donna mal vestita e male in arnese,malafemmina’ da MANDRAGÒRAS ‘mandragola’, ma non appare chia-ro il trapasso semantico; non si potrebbe escludere che si tratti di un’alte-razione, per influsso di mandragola, di un tipo mandrachiola (cfr. italianomandracchiuola), ‘mala femmina’, in origine ‘prostituta che frequentava iporti’, da mandracchio ‘darsena, parte più interna del porto’, voce di pro-venienza ligure (mandracio) e diffusa anche in area veneta, giuliana enapoletana, alla cui base vi è il greco MANDRAKIÓN ‘porto interno (diCartagine)’ 94; l’ipotesi di diffusione letteraria dalla nota commedia delMachiavelli rimane tuttavia la più credibile;

torlupiné / tër- / tur- tr. ‘ingannare; deridere’ con i derivati torlupinada / tur-/tër- f. ‘scherzo sciocco’, deriva dal francese turlupiner ‘burlarsi di qualcu-no’, denominale di turlupin ‘chi fa burle di cattivo gusto’. Turlupin era ilnome d’arte di un famoso comico del XVII sec., Henry Legrand, che l’avevaassunto ispirandosi ad un’antica setta di eretici, i Turlupini, del XIV secolo95;

rigodon m. ‘aria di danza; antica danza di origine provenzale di ritmo velo-ce del XVII-XVIII secolo’, dal francese rigodon / rigaudon ‘id.’, il cui etimonon è certo. Secondo una testimonianza di Jean Jacques Rousseau, conte-nuta nel suo Dictionnaire de musique, la denominazione di questa danzaderiverebbe dal nome del suo inventore, un certo RIGAUD, che MISTRAL

ritiene di poter riconoscere in un insegnante di ballo originario di Mar-siglia; questa tesi sarebbe avvalorata dal fatto che tale cognome è tipicodel Sud della Francia. Di parere contrario è Guiraud, che associa la voceal francese medio resgaudir ‘gioire’ e al francese se régaudir ‘divertirsi,entrambi dal lat. RE + GAUDÈRE ‘godere, gioire’ 96.

4. Termini di moda

andrienne f. ‘veste da camera’, propriamente ‘donna di Andro’, importata aVenezia nella seconda metà del XVIII secolo dalla moglie di Francescod’Este, principessa d’Orleans, ma secondo FEW avrebbe un’origine clas-sica in quanto dipendente dal personaggio di Andria di Terenzio97.

gënevrin-a f. ‘cappellino da donna fatto di cartone e foderato di seta; pastic-ca alla menta’, entrambi i significati attribuiti alla voce riconducono aduna derivazione dal nome della città di Ginevra;

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siloeta f. ‘linea, silouette; ritratto preso di profilo sopra una carta bianca dal-l’ombra della candela’, dal nome del politico francese Étienne de SILHOU-ETTE (1709-1767), controllore generale delle finanze che volle promuoverecerte imprese, lasciandole incompiute; di qui la locuzione francese à lasilhouette che tra i vari significati ha anche quello di ‘disegno effimero,contorno impreciso dei tratti di una persona; disegno di profilo eseguitosecondo la forma proiettata d’una persona; ritratto proiettato attraversoun apparecchio a ombre’ 98;

raglan m. ‘sorta di pastrano’, dal nome del generale inglese RAGLAN, coman-dante dell’armata anglosassone nella guerra di Crimea, che indossavatale mantello; termine di abbigliamento che, come altri quali l’italianomontgomery, prende il nome da chi lo fece entrare di moda. In italiano èattestato dal 1857 con il significato di ‘soprabito maschile con particolareattaccatura delle maniche’, mentre in piemontese è accolto dal GAVUZZI

nel 189199; catogàn e cadogan m. ‘antica pettinatura femminile stravagante’, dal france-

se cadogan ‘capelli riuniti da un nastro’, a sua volta dall’inglese CADOGAN,cognome del generale Earl che lo rese di moda nell’ultimo ventennio delXVIII secolo100;

carich m. ‘mantello doppio’, lungo cappotto con più baveri sovrapposti a for-mare una mantellina in voga nel secolo XIX, la cui denominazione derivadall’inglese CARRICK, nome del pubblicista scozzese J. D. Carrick che usavaquesto abito, e in seguito ‘mantello del cocchiere’, quando in francesepassò ad indicare una ‘sorta di vettura leggera’101. Lo scempiamento dellaforma piemontese, oltre che fenomeno locale, è anche dovuto all’influssodi caric ‘carico’, essendo l’indumento in questione un mantello pesante;

ròclò m. ‘mantello stretto; termine spregiativo riferito a persone o cose’, adat-tamento del termine francese roquelaure ‘mantello da uomo’ dal nome delduca di ROQUELAURE (1656-1736) che lo indossava; con il tempo fu sosti-tuito da redingote e pertanto assunse anche il significato di ‘indumentovecchio e fuori moda’; il piemontese riporta entrambe le accezioni102.

5. Nomi di oggetti (spesso dagli inventori)

ghirindon m. ‘sostegno a un solo piede per candelabri, tavoli, ecc.’ è prestitodal francese guéridon ‘piccola tavola rotonda a uno o tre piedi che serveda supporto a un vaso, ad una lampada, ecc.’, secondo Walter von Wart-burg dal nome proprio di un personaggio protagonista di un balletto diuna pièce scherzosa del 1614, per cui in francese assunse anche il signifi-cato di ‘vaudeville, canzone’. La voce sarebbe passata ad indicare il picco-lo mobile forse perché Guérindon teneva in mano una fiamma ed il tavoli-netto spesso aveva la forma di uomo, in specie un moro, che ne sorregge-va il piano o veniva usato per reggere una lampada o un candelabro;Guiraud103 e prima di lui Spitzer non accettano l’ipotesi onomastica sug-gerendo piuttosto la derivazione dal francese guerredon ‘prezzo per un

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servizio’ (< germanico WIDARLON), attraverso il passaggio semanticodi pagamento di un pegno nella espressione di mettre au flambeau, quindipagare lasciando i soldi presso il candeliere, abitudine comune nellebische e nelle case da gioco, e infine ‘tavolo che sostiene il candeliere’104;

gibuss m. ‘cappello a molla’, cappello da sera o da cerimonia simile al cilin-dro, munito di un sistema di molle interne che permetteva di appiattirlo;la sua denominazione deriva dal cognome del cappellaio francese GIBUS

che lo brevettò nel 1834 105; franclin m. ‘caminetto di forma cubica; stufa di terracotta; pezzo di legno’,

di etimo controverso: secondo DEDI la voce è giunta al piemontese attra-verso il lombardo franclin ‘id.’ che prende il nome dall’inventore ameri-cano Beniamino FRANKLIN, ma in DI la franklinite ‘minerale nero elucente’ viene connessa alla località di Francklin Fornace nel New Jersey;con Francklin Fornace è indicato il ‘crogiolo in cui si fondono i metalli’.Certamente sia la località sia il crogiolo che il caminetto prendono ilnome dall’inventore americano106.

goblèn m. ‘stoffa a gobelin ’, voce di origine onomastica derivata dal nomedi una celebre famiglia di tappezzieri, i GOBELINS, proprietari di unamanifattura fondata da Colbert e attiva a Parigi attorno al 1601, le cuicase furono da Luigi XIV acquistate e adattate per l’industria tessile,soprattutto di arazzi; attestata in italiano dal 1873, successivamente alpiemontese107;

chinché e chenché m. ‘lampadario a petrolio’, dal francese quinquet dalnome del farmacista Antoine QUINQUET che ha perfezionato questo tipodi lampada, inventata dal fisico svizzero Aimé Argand108;

tilburì m. ‘carrozza aperta a due ruote del XIX secolo’; l’origine della parola ènell’inglese TILBURY, nome dell’inventore di un ‘tipo di carrozza a dueruote in voga nel XIX secolo’; la voce è entrata nel vocabolario francesenel 1817 (tilbury ‘id.’) e contemporaneamente in Italia, attestata inFoscolo nel 1817; sulla base dell’accento tonico il sostantivo è sicuramen-te entrato nel piemontese attraverso il francese109;

tronsèn m. ‘taglio di abito per signora; abito femminile’. La voce, paralle-la al francese tronchine ‘tipo d’abito per signora’, è denominazione diun abito elegante femminile con maniche lunghe e strette, inventatodal medico svizzero Teodore TRONCHIN, vissuto a Parigi alla fine delsecolo XVIII110;

pincisbech m. ‘rame dorato’, dal nome alterato del suo inventore, l’orolo-giaio londinese Christopher PINCHBECK (1670-1732 ca.), usato per laprima volta da Goldoni nella “Locandiera” nella deformazione paraeti-mologica princisbech111;

rene margrite e rena margarita f. ‘(bot.) astro della Cina Aster Chinensis ’,deriv. dal latino REGÌNA ‘regina’ + MARGARÌTA; il tipo regin-a con ilsignificato di ‘regolo’ è termine regionale diffuso nel nord Italia; renemargrite / rena margarita, nome popolare dell’astro della Cina, attestatosolo in piemontese, ha origine dal francese reine marguerite con la stessaaccezione112;

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renaglòda, renglòda, ranaglòda, raneglòda f. ‘susina regina Claudia’, cheprende il nome dalla REGINA CLAUDIA, moglie di Francesco I, ed è unadattamento dal francese reine Claude. Anche in italiano questa varietà disusine ha assunto tale denominazione nel Seicento quando era di modaattribuire il nome di una regina o di una duchessa ad una nuova pianta ofrutto113;

martinsech m. ‘qualità di pera tardiva’, francesismo da martin-sec ‘qualità dipera’ dal nome proprio MARTINUS + SÍCCUS ‘secco’ 114;

sarlòt m. ‘dolce di pasta e marmellata’, prestito dal francese charlotte ‘dolcefreddo a base di biscotti inzuppati di liquore e di crema’ che, secondo latradizione, deriva dal nome proprio della regina CARLOTTA d’In-ghilterra, moglie di Giorgio III che regnò dal 1760 al 1820; di diverso pare-re Walter von Wartburg che, pur proponendo il nome proprio Charlottecome base della denominazione del dolce, non ne riconosce alcuna preci-sa ragione; l’abitudine di conferire a particolari piatti i nomi di persone èdiffusissima115;

plarin-a f. ‘confetto fatto da una mandorla tostata e zuccherata’, francesismoda praline ‘id.’, derivato dal nome del maresciallo francese e nobile Césardu Plessis-PRASLIN, il cui cuoco ideò questo dolcetto, con metatesi delleliquide nell’adattamento piemontese116;

tapinabò / to- / tu- / cia- m. ‘(bot.) topinambour Helyanthus tuberosus’: ladenominazione di questo tubero commestibile proveniente dal NordAmerica deriva dal nome di una tribù del Brasile, i TUPINAMBAS; essaè giunta al piemontese attraverso il francese topinambour ‘id.’, poiché inoccasione dell’entrata di Enrico II in Rouen, nel corso dei festeggiamentivennero presentati al re contemporaneamente la pianta e alcuni membridella tribù, con scambio dei relativi nomi. Per la variante in tu- non èescluso l’influsso di tupin ‘pignattina’;

manigòt m. ‘lattuga’, voce diffusa in area piemontese e lombarda dove vale,a seconda delle zone, ‘barbabietola, bietola da coste, lattuga, rapa’; si trat-ta di un sostantivo di origine germanica, da Mangold ‘barbabietola’, pro-veniente dal nome personale germanico MANAGOLD con oscuro trapassosemantico117;

balsamel f. ‘salsa béchamel’, francesismo da (sauce) à la Béchamel dal nomedi Louis de BÉCHAMEL, noto buongustaio della fine del XVII secolo, conaccostamento per paretimologia a balsam ‘balsamo’ 118;

madleina f. ‘mese di luglio’, dal personale MAGDALENA ‘Maddalena, pro-veniente da Magdala’; il significato della voce, diffusa anche in area fran-coprovenzale e occitana, dipende da una locuzione del tipo meis dla madlei-na ‘mese della maddalena’, santa festeggiata appunto nel mese di luglio119;

margrita f. ‘tipo di brocca’, dal lat. MARGARÌTAM ‘perla’ secondo il FEW,che cita esempi analoghi (fiandrese magrite ‘caffettiera’, Friedrichsdorfmargrit ‘cruche à eau-de-vie’); la voce potrebbe aver subito un’evoluzionesemantica di tipo scherzoso dal nome personale latino MARGARITA, dacui anche il meridionale margherita / -arita ‘rubinetto’, per il quale cfr. l’e-timo dell’italiano rubinetto120;

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mazarin-a [mazaríNa] f. ‘stampo in rame per pasticcini’, forma diminuitivadel latino medievale *MEDIÀRIAM < MÉDIAM ‘mezza’; cfr. italianomezzaruola ‘misura per liquidi’. Il FEW per le forme francesi sudoccidenta-li assiette à la mazarine ‘piatto fondo’ e mazarine ‘piccolo piatto di terracot-ta’ propone la derivazione dal cognome del cardinale Mazarin121.

6. Ornitonimi

Questa sezione vede l’utilizzo notevole del nome personale MARTINUS, cheseppure non sempre risulti l’etimo diretto, influenza in modo rilevante l’ornito-nimo. Per esempio il latino tardo MARTÉLLUM ‘martello’ < latino imperialeMÁRTÚLUM, alterazione di MÁRCÚLUM, oltre a essere l’etimo di martel m.‘martello’, dà origine alla serie martlera f. ‘rondine cittadina, balestruccio’ 122,martlet e martlin m. ‘rondine delle rive’, martlòt m. ‘rondine cittadina, bale-struccio’: l’accezione delle denominazioni dipende verosimilmente da incrociocon il personale MARTINUS, che ha dato origine a molti sostantivi di questo tipo(cfr. francese martinet ‘specie di rondine’, la cui variante martelet è diffusa inalcune varietà dialettali, e l’italiano martinaccio ‘smergo’, martinello ‘piviere’,martin pescatore ‘piombino’)123.

Altro esempio è ludvich m. ‘allodola cappelluta’: si tratta di uno dei varicasi in cui un antroponimo, il nome latinizzato LUDOVICUS, di origine germa-nica, viene impiegato in modo scherzoso entrando nella composizione di orni-tonimi, come l’italiano barbagianni.

Dal germanico GEHRARD ‘lancia dura, forte’ nasce per dissimilazione gilardm. ‘sudicione, sporcaccione’ con i derivati gilardin-a, girardin-a, girardin-a,gerardin-a f. ‘voltonino Porzana porzana’ e gilardòn m. ‘gallinella d’acquaRallus aquaticus’, probabili prestiti dall’occitano gilard ‘sudicione’ 124, poiché inomi degli uccelli derivano dalla caratteristica degli animali di vivere inambiente paludoso e di avere il piumaggio del ventre di un particolare coloregiallo che ha l’apparenza dello sporco.

Concludiamo con il sintagma bagn ëd marìa ‘a bagno maria, recipiente con-tenente un liquido scaldato direttamente’ che interessa tutta l’area galloroman-za e oltre: il suo etimo è BALNEUM MARIÆ, che risale al latino medievale dellinguaggio dell’alchimia; già nell’età alessandrina a Maria, unica sorella diMosé, vennero attribuite opere alchimistiche, con sicura allusione all’episodiodi Esodo II, 3-4, in cui si narra che Maria protesse il fratellino ponendolo in uncestino e affidandolo alle acque, senza escludere una connessione con un’altraMaria, sorella di Aronne, e anch’essa leggendaria alchimista125.

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N O T E

1 La mia comunicazione inizia con un ringraziamento: oltre che a Saverio Favre per l’in-vito sempre caloroso rivolto ai miei collaboratori e a me, desidero vivamente inviare ungrazie agli studiosi che lavorano al REP, cioè al Repertorio Etimologico Piemontese, alquale da diversi anni attendo; i collaboratori tutti, senza remore e con molta disponibi-lità, hanno permesso sia a me che al dottor Milani di utilizzare i materiali in via di rifini-zione del REP. In un certo senso è anche un’occasione felice per presentare un dizionarioche, ci auguriamo il più presto possibile, darà anche conto dei numerosi prestiti franco-provenzali penetrati nel piemontese.2 È opportuno precisare fin d’ora che non saranno presi in considerazione i sintagmi, lelocuzioni nominali e avverbiali che porterebbero a scrivere un volume anziché un sag-gio; d’altra parte nel REP, per gli stessi motivi di economia e di finalità, non sono registra-ti questi ultimi. 3 Cfr. FEW II/1, p. 46; B. MIGLIORINI, Dal nome proprio al nome comune, Firenze, Olschki,1968, pp. 107, 208, 284 e s.v. Cain; G. L. BECCARIA, Sicuterat. Il latino di chi non lo sa: Bibbia eliturgia nell’italiano e nei dialetti, Milano, Garzanti, 1999, p. 164 e n. 13; ID., Tra le pieghedelle parole, Torino, Einaudi, 2007, p. 78.4 REWS 8693f.; FEW XIII/1, p. 296; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 274; G. L. BECCARIA,Sicuterat cit., pp. 147 e 150.5 A sua volta dal personale teoforico ebraico equivalente a ‘dono di Dio’; cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 228, 274; G. L. BECCARIA, Tra i nomi del mondo, Torino,Einaudi, 1995, p. 48 (ove si segnala l’uso traslato riferito a scadenza amministrativa inRomagna); DEDI s.v.; O. LURATI, Cognomi e toponimi in Lombardia. Un avvio e una richiestad’aiuto, in «Rivista Archeologica dell’antica Provincia e Diocesi di Como», CLXXXIV,2003, pp. 167-221, p. 173.6 Dall’aramaico BARÀBBÀ ‘figlio del maestro’, in Matteo XXVII, 19; cfr. B. MIGLIORINI,Dal nome cit., p. 115 e s.v. Barabbas; G. GASCA QUEIRAZZA, Il diavolo in piemontese: denomi-nazioni, locuzioni, proverbi, in «Studi Piemontesi», XVII, 1, 1988, pp. 49-64, p. 51; G. GASCA

QUEIRAZZA, Il diavolo alla piemontese: immagini verbali, in L’autunno del diavolo, Bompiani,Cuneo, 1999, pp. 515-22, 516-517; LEI, IV, 1130,17, 1131,1, 1132,39; G. L. BECCARIA, Sicuteratcit., pp. 47, 188-189, cui si rinvia per alcune attestazioni dialettali italiane; DEDI s.v.7 Cfr. FEW I, p. 261; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 115 e s.v. Barabbas; G. L. BECCARIA,Sicuterat cit., pp. 187-88.8 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 129 e s.v. Christophorus; C. TAGLIAVINI, Origine e storiadei nomi di persona, 2 voll., Bologna, Pàtron Editore, 19782, II, pp. 240-41; E. DE FELICE,Nomi e cultura, Venezia, Sarin / Marsilio Editori, 1987, p. 204; DEDI s.v. tofo; per altri usicfr. G. L. BECCARIA, Sicuterat cit., pp. 129-30.9 A tutte le forme sarebbe stato aggiunto il suffisso ÓCCUS; cfr. REWS 3120a; FEW III, p. 588.10 Per l’appunto collegato impropriamente al greco, in epoca rinascimentale venne adot-tata la scrittura con th, quale per esempio è rimasta nell’inglese Anthony; cfr.B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 220, 241 e s.v. Antonius; TAGLIAVINI, Origine cit., I, pp. 18-19, cui si rinvia per le ipotesi etimologiche; LEI II, 1664-1679; G. L. BECCARIA, Sicuterat cit.,pp. 121-22. Cfr. REWS 505b; FEW/1, p. 102 e n. 1; E. DE FELICE, Nomi e cultura, Venezia,Sarin / Marsilio Editori, 1987, p. 106; T. G. PONS, A. GENRE, Dizionario del dialetto occitanodella Val Germanasca con un glossario italiano-dialetto e un promptuario morfologico,

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Alessandria, Edizioni dell’Orso, 1997, s.v. toni; GDLI s.v. toni.11 Con i suffissi ÌCCUS e ÌNUS.12 Cfr. A. COLLA, Herbarium pedemontanum juxta methodum naturalem dispositum, AugustæTaurinorum, Ex typis regiis, 1837, 1967; ALI V, 4077.13 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Tiburtius; C. TAGLIAVINI, Origine cit., II, pp. 262-63;TLF s.v. tiburce; GDLI s.v. tiburziano (riferito al brigante). La voce piemontese è possibilefrancesismo, data la presenza oltralpe di tiburce ‘uomo brutale, rustico’, con successivoslittamento semantico; cfr. FEW XIII/1, p. 324.14 Cfr. FEW V, pp. 45-50; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 61, 226, 237 e s.v. Iohannes.15 Cfr. doglio dell’oglio, doglio o boccaletto in VOPISCO 1564 e in B. MIGLIORINI, Dal nome cit.,p. 190.16 Quasi analoga è la formazione di passaggio da nome proprio a nome comune di barba-pero m. ‘rigogolo’, letteralmente da BARBA ‘zio, termine di reverenza’ + PÉTRUS‘Pietro’, per l’aspetto impettito dell’uccello che impone reverenza come il più anzianodegli apostoli. Per l’ampia serie derivata da PÉTRUS si rinvia a B. MIGLIORINI, Dal nomecit., p. 124; G. L. BECCARIA, Sicuterat cit., pp. 125-29.17 La leggenda risale in origine al primo Medioevo e nasce in ambito ebraico ove la nar-razione è differente: il nome del personaggio è Ashavero, maledetto per essersi beffatodi Cristo, e condannato a non morire mai e a vagare per il mondo, senza arrestarsi senon per mangiare, attendendo il ritorno del Messia sulla terra, ove è ricalcata da vicinola sorte di Caino, quasi a inevitabile accostamento dei personaggi traditori;cfr. A. UNTERMAN, Dizionario di usi e leggende ebraiche, Bari, Editore Laterza, 1994, p. 92. 18 A. PRATI, Vicende di parole. III, in «L’Italia Dialettale», XIII, 1937, pp. 77-125, p. 95;REWS 4589; DEDI s.v. Gianpetadé.19 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 200.20 Cfr. DEDI s.v. gianfatut.21 Cfr. DEDI s.v. gianfarina.22 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 312 e s.v. Diana; FEW III, pp. 66-67; G. L. BECCARIA, Trale pieghe cit., p. 240 n. 75, che non esclude l’ipotesi di un prestito dal provenzale janas‘scioccone’.23 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 224; DEDI s.v. giacofómna. Con lo stesso processo dibarbagiaco m. e agg. ‘baggiano ’ e barbagian ‘barbagianni’. È interessante notare l’influenzamassiccia del personale JOHANNES, per es. in tachign m. e agg. ‘spilorcio; litigioso’,tachignaire agg. ‘attaccabrighe’, tachigné intr. ‘litigare’, tachignos agg. ‘riottoso’. La voce èconnessa al francese taquin ‘avaro’, che, secondo FEW, deriva dalle parlate del nord dellaFrancia che hanno taquehan, taquehain, a loro volta dal neerlandese mediano *TAQUE-HAN, formato dal verbo TAKEN ‘afferrare, scegliere’ + HAN ‘Giovanni’, in una sorta diesortazione ‘prendi, Jean!’; riguardo al significato, la voce aveva, a metà del XV secolo, ilsignificato di ‘uomo violento’, per assumere successivamente quello di ‘avaro’, secondo leindicazioni di BvW s.v. taquin; il termine piemontese potrebbe inoltre risentire dell’influssofonetico del sinonimo tacagn, che spiegherebbe il suono -ñ-, assente nel francese, mentre ilverbo è parallelo al ligure tikjñáse; cfr. FEW XVII, p. 299; VPL p. 1045; TLF s.v. taquin.24 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 104, 326-27.25 L’espressione è riportata in CAPELLO s.v. Crist.26 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 7 sgg., s.v. Christus; G. L. BECCARIA, Sicuterat cit., p. 47.27 Cfr. DEI s.v. bidonai; U. FORTIS, P. ZOLLI, La parlata giudeo-veneziana, Assisi / Roma,

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Beniamino Carucci Editore, 1979, pp. 128-30; G. L. BECCARIA, Sicuterat cit., pp. 47, 173.28 Cfr. MISTRAL s.v. tron; REW 8780; FEW XIII/2, pp. 23, 27-29.29 Cfr. REW, REWS 937b; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 220 e s.v. (Iohannes) Baptista; FEW I,p. 261; LEI IV, 1104; DEDI s.v. Bacìcia; G.L. BECCARIA Tra le pieghe cit., p. 78.30 Non ho trovato attestazioni di questo significato; da tener presente il toscano andar ajone ‘andare a zonzo, andare a spasso’, registrato in GDLI con etimo incerto. Cfr. inoltreB. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Ionas.31 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Mus.t.afa; FEW XIX, p. 136, ove si cita l’espressionepiemontese brut mostafai: anche in francese i significati sono tutti negativi.32 Per es. Meo diffuso nell’Italia centrale e Meino, Meone, Tattameo; cfr. LEI IV, 1646; E. DE

FELICE, Dizionario dei cognomi italiani, Milano, Mondadori, 2004, s.v. Mèo.33 B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 241 e s.v. Bartholomæus; E. RADTKE, Typologie des sexeuell-erotischen Vokabulars des heutigen Italienisch, Tübingen, Gunter Narr, 1980, p. 221; DLLA s.v.Bartolamèe; si veda anche N. GALLI DE’ PARATESI, Le brutte parole. Semantica dell’eufemismo,Milano, Mondadori, 1969, p. 116, ove, seguendo l’ipotesi di Salvioni, si riconduce ilsardo bertolli al genovese betordo > BERT ‘sciocco’, che a mio parere può invece essereaccostato proprio a bartoli.34 Infatti è già lemmatizzato in ZALLI 1815. Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 241 e s.v. -eo(si veda anche sotto Tommaseo il gioco di parole del linguista veneto su tommasei); GDLI

s.v.; E. RADTKE, Typologie cit., p. 221; DLLA s.v. Zebedèo; G.L. BECCARIA, Sicuterat cit.,pp. 151-52.35 Glossato in CAPELLO brufabran o bruffabran, di cui potrebbe essere alterazione.36 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 241; DLLA s.v. Bernàrda.37 Cfr. FEW s.v. Bernhart; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 241 e s.v. Bernhardt; E. RADTKE

Typologie cit., p. 221; GDLI v. Bernhart; DLLA s.v. Bernàrdo; DEDI s.v. bernardóni; G. L. BECCARIA, Tra le pieghe cit., p. 78.38 Citato per la prima volta in CAPELLO con il significato di ‘gazza; tasca; ragazza’;B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 258-60; E. RADTKE, Typologie cit., p. 221, considerato ipo-coristico di Roberta, ma si tratta di opinione discutibile, e DLLA s.v. bèrta.39 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 241, 308 e s.v. Filibert; FEW VIII, 379; La voce mancain RADTKE: si può spiegare per incrocio tra figa e Berta, camuffato dal nome Filiberta;cfr. DLLA s.v. Filibèrta.40 Cfr. FEW XIV, p. 271; C. TAGLIAVINI, Origine cit., II, p. 145; E. RADTKE, Typologie cit., p.279; GDLI s.v. venere2.41 Cfr. DEI s.v. mona2; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 241; N. GALLI DE’ PARATESI, Le bruttecit., pp. 106-108; E. RADTKE, Typologie cit., pp. 203, 223; GDLI s.v. móna1; DLLA s.v. mona; DEDI

s.v. móna.42 Cfr. C. TAGLIAVINI, Origine cit., I, pp. 365-66.43 Cfr. LEI V, pp. 1662 sgg.44 Cfr. LEI V, pp. 1686 sgg.; DEDI s.v. pìrla.45 Cfr. FEW II/1, p. 504; REWS p.1661; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 129, 137, 238, 240, 298.46 Cfr. DEI e GDLI s.v. tibalda; FEW XIII/1, p. 313; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 334; E. DE

FELICE, Nomi cit., pp. 144, 175.47 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 334; C. TAGLIAVINI, Origine cit., II, p. 10;G. L. BECCARIA, Sicuterat cit., p. 52. Anche in francese saint-crépin indica l’insieme deglistrumenti del ciabattino, cfr. FEW II/2, p. 1346.

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48 Esiste anche il derivato flipin prete filippino’, legato al nome di San Filippo Neri chefondò la congregazione religiosa omonima. In italiano con filippo s’intende anche lamoneta fatta coniare da Filippo II di Macedonia. Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 91n. 1; FEW VIII, p. 379, GDLI s.v.49 Cfr. FEW III, p. 20 e VI/1, p. 388; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 237 e s.v. David, p. 245.50 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 245; TLF s.v. Guillaume e FEW VI/1, pp. 387- 388.51 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 261 e s.v. Martinus; FEW VI/1, p. 387.52 Cfr. FEW VI/1, pp. 387-88.53 Cfr. FEW VI/1, p. 387. Per tutti i nomi i fitonimi e gli ornitonimi, innumerevoli, rinvioall’articolo del FEW che prende in considerazione anche le voci piemontesi, molte dellequali di origine appunto francese.54 Cfr. FEW III, p. 488; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 130-31 e s.v. Fiacrius; TLF s.v.55 Cfr., FEW VIII, p. 366, DELI s.v. faraone.56 Per i termini del gioco cfr. DSA s.v. basseta; cfr. inoltre GRADIT s.v. faraone.57 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 334 e s.v. Ferrand; GRADIT s.v. 58 Cfr. DI II, p. 47 e n. 3, p. 48 e n. 2, pp. 52, 55.59 Cfr. FEW VII, p. 473; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 178; TLF s.v. Secondo GRADIT il nomederiva dalla quello della ditta che li fabbricava, il quale avrà ovviamente tratto la deno-minazione dall’inventore / proprietario.60 Cfr. GDLI s.v. pluffero; DEDI s.v. plófar e il rinvio allo studio di C. MAGGINETTI –O. LURATI, Biasca e Pontirone. Gente, parlata, usanza, Basilea, Krebs, 1975, p. 32.61 Cfr. FEW XIII/2, p. 33; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Tonti; TLF s.v. tontine.62 Cfr. FEW, XIII/1, p. 58; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 192, 194 e s.v. Talma.63 Cfr. P. AINARDI, Venature allogene nel lessico della viticoltura di S. Damiano d’Asti, inElementi stranieri nei dialetti italiani, Atti del XIV Convegno del Centro Studi per laDialettologia Italiana (Ivrea 17-19 ottobre 1984), 2 voll., Pisa, Pacini, II, pp. 11-21, p. 20.64 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 201.65 Cfr. C. PASSERINI TOSI, Travet = Travicello, in «Lingua Nostra», XXVI, 1965, pp. 19-20;B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 197; DELI e DEDI s.v.66 Come si legge in DEDI s. v.67 Cfr. A. CHENAL – R. VAUTHERIN, Nouveau dictionnaire de patois valdôtain, Quart (AO),Musumeci, 19972, s.v.68 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 185.69 Cfr. FEW VIII, p. 552; BvW s.v.; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Pipelet.70 Cfr. REWS 3237.71 Cfr. A. MOISAN, Repertoire des noms propres de personnes et de lieux cités dans les Chansonsde geste françaises et les œuvres étrangères dérivées, 2 tomi, Genève, Droz, 1986, II/3, p. 264.72 Cfr. C. TAGLIAVINI, Origine cit., II, p. 83.73 Cfr. FEW XVI, p. 688; DEDI s.v. rinard.74 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 142 e s.v. Donatus.75 Cfr. FEW VI/1, p. 238; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Morgante; TLF s.v. morguer.76 Cfr. GDLI s.v. Morgante.77 Cfr. REW 5196, FEW, VI/I-1, p. 66 e sgg., REWS 5197, A. BECCANI, Saggio storico-linguisticosugli Ebrei a Livorno, in «Bollettino Storico Livornese», V, 1941, pp. 269-77, p. 197; DELI s.v.ammaccare; COROMINAS s.v. macarse; P. DIENA, Il giudeo piemontese, tracce attuali e testimo-nianze sociolinguistiche, in Ebrei a Torino: ricerche per il centenario della sinagoga 1884-1984,

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Torino, Allemandi, pp. 229-44, p. 238; DEDI s.v. maciàcchë.78 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 230; P. ZOLLI, Le parole dialettali, Milano, Rizzoli,1986, p. 24; DEDI s.v. bastian cuntrari.79 Cfr. BvW s.v.80 Cfr. DELI s.v. beghina.81 Cfr. DEI s.v. machiavellico; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 172; REWS 5204a, DEDI s.v.82 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 140-41 e n. 5; LEI, IV, 151,32.83 Cfr. LEI, IV, 154,5, 156,43, 523,41.84 Cfr. U. FORTIS, P. ZOLLI, La parlata giudeo-veneziana cit., pp. 145-46; M. MASSARIELLO

MERZAGORA, La parlata giudeo-piemontese. Contributo alla conoscenza del lessico impiegatonelle comunità ebraiche d’area piemontese, in «Archivio Glottologico Italiano», LXV, 1980,pp. 105-36, p. 114.85 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 147, 328 e s.v. Saturnus; FEW XI, p. 253.86 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Mercurio.87 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 316-17; COROMINAS s.v.88 Cfr. REW 8966; FEW XIII/1, p. 126; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 180 e s.v. Tartuffe; DELI

s.v. tartufo2.89 Cfr. DEDI s.v. fracanàpa.90 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 175.91 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 175.92 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 175.93 Cfr. DEI s.v. Polidoro.94 Cfr. DEI s.v. mandracchia; DEDI s.v. mandrùgola.95 ROSA 1889: 95; FEW, XIII/2, p. 431b; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 98, 181, 327 e s.v.Turlupin; TLF s.v. turlupin; DELI s.v. turlupinare.96 Cfr. FEW X, 401; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Rigaud; T. G. PONS, Dizionario del dialettovaldese della Val Germanasca, Torre Pellice (TO), Società di Studi Valdesi, 1973, p. 220;A. CORNAGLIOTTI, I francesismi nel Vocabolario Piemontese di Maurizio Pipino (1783), in«Studi Piemontesi», XX, 2, 1991, pp. 313-20, p. 319; GDLI e DEDI s.v. rigodò; P. GUIRAUD,Petit dictionnaire des étymologies obscures, Paris, Payot & Rivages, 1994, s.v. rigodon.97 Cfr. FEW I, 94; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 72, 188 e s.v. Andria.98 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 92, 183, 332, 334 e s.v. Silhouette; FEW XI, 613; TLF s.v.silhouette; DELI s.v. silhouette.99 Cfr. A.L. MESSERI, Voci inglesi della moda accolte in italiano nel XIX secolo, in «LinguaNostra», XVIII, 1954, pp. 47-50, p. 50; FEW XVIII, p. 101. B. MIGLIORINI, Dal nome cit.,pp. 191, 194 e s.v. Raglan.100 Cfr. FEW XVIII, 38; cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 187.101 Cfr. BVW, s.v. carrick, B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 187, 344.102 Cfr. FEW X, p. 473; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 187; DEDI, s.v.103 Cfr. P. GUIRAUD, Petit cit., s.v. guéridon. 104 Cfr. FEW IV, 304-305; BVW s.v. guéridon; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Guèridon;E. AZARETTI, Elementi stranieri nel dialetto ligure intemelio, in Elementi stranieri nei dialettiitaliani, Atti del XIV Convegno del Centro Studi per la Dialettologia Italiana (Ivrea 17-19ottobre 1984), 2 voll., Pisa, Pacini, II, pp. 129-155, p. 146; TLF s.v. guéridon;A. CORNAGLIOTTI, I francesismi cit., p. 317.105 Cfr. FEW IV, p. 134; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 98, 194 e s.v. Gibus; TLF s.v. gibus.

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106 Cfr. DEI, GDLI, DEDI s.v. franclìn; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 186 e s.v. Franklin; DI/2s.v. Franklin.107 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 169.108 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 83, 84 e n. 1, 186.109 Cfr. FEW XVII, p. 124; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 191 n. 7; DEDI s.v.; per l’uso inFoscolo cfr. A. L. MESSERI, Anglicismi ottocenteschi riferiti ai mezzi di comunicazione, in«Lingua Nostra», XVI, 1955, 5-10, p. 9; A. ZAMBONI, Gli anglicismi nei dialetti italiani, inElementi stranieri nei dialetti italiani, Atti del XIV Convegno del Centro Studi per laDialettologia Italiana (Ivrea 17-19 ottobre 1984), 2 voll., Pisa, Pacini, I, pp. 79-123, pp. 96, 107; OED s.v. tilbury; TLF s.v. Tilbury.110 Cfr. U. ROSA, L’elemento cit., p. 94; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 188 e s.v. Tronchin; FEW

XIII/2, p. 318; A. CORNAGLIOTTI, I francesismi cit., p. 316; DEDI s.v. tronsèn.111 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 185.112 Cfr. FEW X, p. 124; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 95, 170.113 Cfr. FEW X, p. 211 e n. 9.114 Cfr. FEW,VI/1, pp. 387, 389, nn. 27-28.115 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., s.v. Carolus; H. THOMASSEN, Gallizismen imKulinarischen Wortschatz des Italienischen, Frankfurt, Peter Lang, 1997, p. 94.116 Cfr. FEW IX, p. 330; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 179, 334 e s.v. Praslin; W.SCHEICKARD, “Petto di castrato alla Pampateur”. Nomi propri nel lessico gastronomico italiano,in «Quadrion», II, 2006, p. 106 e n. 6.117 Cfr. REW, REWS 5282; FEW XVI p. 512; DEDI s.v.; cfr. milanese meregòld in CHERUBINI.118 Cfr. FEW I, p. 311; W. SCHEICKARD, Petto di castrato cit., p. 107.119 Cfr. FEW VI/1, p. 24 n. 4.120 Cfr. FEW VI/1, p. 328 n. 9; W. SCHEICKARD, Petto di castrato cit., p. 110.121 Cfr. FEW VI/1, p. 564; il nome del cardinale diede luogo anche ad un tipo di dolce,cfr. W. SCHEICKARD, Petto di castrato cit., p. 109.122 Cfr. FEW VI/1, p. 388.123 FEW, VI/1, pp. 313, 388, BVW s.v. martinet.124 Cfr. MISTRAL s.v. Girard e derivati; B. MIGLIORINI, Dal nome cit., p. 237 e s.v. Gerhard;FEW IV, p. 119; TLF s.v.125 Cfr. B. MIGLIORINI, Dal nome cit., pp. 70, 103; LEI IV, 950-52.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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L’oggetto del presente contributocostituisce il resoconto dei primi e anco-ra parziali risultati di un’indagine voltaallo studio dell’apporto dell’elementotoponimico all’interno di proverbi, locu-zioni proverbiali e modi di dire piemon-tesi, reperiti attraverso lo spoglio di alcu-ne delle numerose raccolte paremiografi-che, di lessici, dizionari e glossari relativialla regione pedemontana, dagli inter-venti più antichi fino al materiale sche-dato e vagliato dalla redazione scientifi-ca del Repertorio Etimologico Piemontese(REP) in via di elaborazione1.

L’obiettivo è in primo luogo rappre-sentato dall’esame dell’incidenza della toponomastica nel corpus paremiologicodelle diverse varietà linguistiche del Piemonte; in secondo luogo lo scopo dellaricerca contempla un’analisi dei risultati volta all’individuazione, da un lato,dei tratti spiccatamente piemontesi nella documentazione reperita, dall’altro,degli eventuali punti di convergenza con le altre parlate della Penisola, all’in-terno di un quadro più ampio di taglio comparatistico.

Al fine di agevolare la presentazione ed il commento dei dati raccolti si èoptato per una struttura di tipo semantico che tratta in maniera indipendente idue macro-gruppi dell’uomo e della natura; ciascuno di essi risulterà a sua voltasuddiviso in micro-categorie secondo la classificazione che segue:

I. L’uomo1. Peculiarità e difetti fisici; parti del corpo; malattie2. La donna3. Le relazioni sociali4. L’azione; la morte5. Il lavoro, i mestieri, le professioni6. La fede e il soprannaturale7. Altri aspetti

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Chi vëd Turin e nen la Venariaa vëdrà la mare ma nen la fia

Osservazioni toponomastichesulla paremiologia piemontese

Luca Bellone

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II. La natura1. Il tempo: fenomeni naturali2. Lo spazio: paesi e genti

I. L’uomo

I. 1. Aspetti e difetti fisici, parti del corpo, malattie

I nomi di luogo possono trovare impiego all’interno di espressioni prover-biali e modi di dire in virtù della loro aderenza fonetica ad aggettivi relativi aparticolari caratteristiche fisiche dell’uomo; esempi in questa direzione sono lelocuzioni esse ëd Bassignan-a 2 ‘essere di Bassignana’3 e esse dë Strambin ‘essere diStrambino’4. La prima riferisce di una persona di modesta statura, inferiore allanorma, attraverso l’accostamento tra Bassignana5, piccolo borgo dell’alessandri-no situato alla confluenza dei fiumi Po e Tanaro, e il tipo bass ‘basso’6, mentre laseconda identifica un individuo claudicante oppure affetto da strabismo agliocchi tramite il toponimo Strambino, che origina dal latino tardo STRÁMBUM,variante del latino classico STRÁBUM ‘strabico, losco’ più il suffisso diminuti-vale -ÌNUM, forse per via della sua collocazione, posta su un pendio obliquodella collina canavesana7, il cui valore semantico coincide con quello delle vocipiemontesi stramb, strambin ‘storpio, zoppo; strabico’8. Entro tale ambito si col-loca ancora la locuzione proverbiale avej n’eui ch’a guarda an Fransa e l’aotr anSpagna ‘avere un occhio che guarda in Francia e l’altro che guarda in Spagna’,corrispondente all’analoga, sebbene non toponimica, avèj un euj an tèra e l’autr al’ass dle tome ‘avere un occhio in terra e l’altro sull’asse delle tome’9.

Il ricorso alla toponomastica viene rilevato pure all’interno di espressionivolte a manifestare da un lato l’idea della bellezza ormai sopraffatta dal trascor-rere del tempo, dall’altro il desiderio di ostentare un’apparenza che fu avvenen-te attraverso abbigliamenti sgargianti e comportamenti eccentrici: vans ëd Troia‘avanzo di Troia’10 viene infatti impietosamente definita una donna che del pro-prio passato splendore conserva ancora qualche scarna rimanenza, attraversol’immediato riferimento alle celebri vicende della città cantata da Omero, men-tre regin-a dël Balòn ‘regina del Balòn’11 è detta colei che sfoggia un’eleganzaappariscente, talvolta ridicola, simile a quella degli straccivendoli che frequen-tavano anticamente il Balòn, noto mercato delle pulci situato in un quartiere delcentro storico di Torino, tra via Cottolengo e Borgo Dora, il cui nome derivaprobabilmente dallo sferisterio (in piemontese, appunto, balòn12, dalla base pre-romanza con diffusione prevalentemente alpina e pirenaica *BAL(L)- ‘corpo diforma tondeggiante; corpo sferico e circolare’, più il suffisso -ÒNEM)13 cheoccupava in precedenza quell’area e nel quale già nel Settecento veniva pratica-to il gioco del pallone elastico. Simile alla precedente è pure l’espressione angë-let ëd Luca ‘angioletto di Lucca’ impiegata per designare una donna eccessiva-mente agghindata, in riferimento alla cura meticolosa usata dai figurinai diLucca nel levigare e rifinire le loro statuette di gesso14.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Non mancano casi in cui il nome di un luogo venga utilizzato in una costru-zione perifrastica per indicare una parte del corpo umano di norma tabù : ciòaccade, ad esempio, nel sintagma proverbiale ‘l pi bel d’ Roma ‘il più bello diRoma’15 che designa il sedere attraverso l’allusione al Colosseo, mutato in culo-seo o culiseo16, anche nella locuzione mostré ‘l pi bel d’ Roma ‘mostrare il più bellodi Roma, mostrare il sedere’17, dal detto italiano18, già attestato dalla secondametà del Seicento, mostrare il bel di Roma ‘id.’19.

Il rimando ad un toponimo per specificare una malattia, specialmente ditipo mentale, è viva nella locuzione proverbiale assai diffusa veni da Colegn‘venire da Collegno’20 con il significato di ‘essere matto, pazzo; soffrire didisturbi psichici’, utilizzato pure in ambito scherzoso, attraverso il richiamo allacittà di Collegno21, situata alle porte di Torino, nella cui Certosa trovò spazioprima il Regio Manicomio e, in seguito, il noto ospedale psichiatrico; a dimo-strazione della circolazione del detto si segnala il proverbio dalle venature lin-guistiche occitane li mat i soun pa tui (tuch) a Coulénh ‘i matti non si trovano tuttia Collegno’ registrato in diverse località montane della Val Pellice22.

I. 2. La donna

È senza dubbio, l’universo femminile, uno degli àmbiti maggiormente inve-stigati e tramandati dalla sapienza popolare: rientrano in tale contesto espres-sioni e modi di dire – che pongono di volta in volta l’accento su peculiarità fisi-che, aspetti della quotidianità, prerogative legate a qualità morali, pregi e difettidel carattere e così via – foggiati con l’obiettivo di tracciare ritratti spesso burle-schi e canzonatori della donna in genere. Il ricorso alla toponomastica in unasimile ottica non è certo marginale, come dimostrano diversi modi di dire (vansëd Troia, regin-a dël Balòn, angëlet ëd Luca) presentati in precedenza. In altre circo-stanze, invece, viene sottolineata la predisposizione alla gazzarra ed al fracassoche contraddistingue il genere femminile: molto diffuso in tutto il territoriopedemontano è infatti il proverbio tre fomne e un can a fan la fera d’Orbassan ‘tredonne e un cane fanno la fiera di Orbassano’23, conosciuto anche nelle variantitoponimiche locali del pinerolese singh fomne e na galin-a a fan la fera ëd Pëssin-a‘cinque donne e una gallina fanno la fiera di Piscina’24, del cuneese tre fomne eun can a fan la fera ëd Savian ‘tre donne e un cane fanno la fiera di Savigliano’ edel biellese dui fumni e ‘n can fan la fera d’an Saian ‘due donne e un cane fanno lafiera di Sagliano’25 in riferimento alla località vercellese di Sagliano Micca,patria di Pietro Micca, da cui la specificazione del toponimo26: tutti questi esem-pi, in cui la tendenza al chiasso viene motivata attraverso una serie di riferi-menti a cose o animali proverbialmente rumorosi, dal cane alla gallina, dallacapra al sacco di noci smosso o rovesciato, trovano un puntuale riscontro nellaversione occitana della Val Pellice trè done ‘na chabra ‘n sac ëd nouze e ‘n can i fanla féra d’Ourbasan ‘tre donne, una capra, un sacco di noci e un cane fanno la fieradi Orbassano’27 e nella lingua nazionale, grazie all’impiego di altri toponimi oattraverso differenti formule generiche28.

Osservazioni toponomastiche sulla paremiologia piemontese

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Nello stesso tempo risulta altresì possibile reperire espressioni e modi didire che fanno al contrario riferimento a particolari realtà locali: nel biellese adesempio si usa dire galini ‘d Rubiola, fumne ‘d Vardòbi, vache ‘d Salvina, chi ca i pial’è na ruina ‘le galline di Rubiola, le donne di Verdobbio, le vacche di Salvinesono una rovina per chi le prende’29; nel cuneese viene invece fatta la seguenteraccomandazione: pijla sopa, pijla baranca, ma pijla nen ëd Vilafranca30 ‘prendilazoppa, prendila sbilenca, ma non prenderla di Villafranca’31, in cui si segnalal’aggettivo baranca, ‘sbilenca’32, probabile deverbale di BALLÀRE ‘barcollare;danzare’, con rotacismo e suffisso -anch, oppure derivato dell’italiano anticoranco ‘zoppo, storpio’, dal verbo germanico *HRINKAN ‘torcere, piegare’, conprefisso bar-, variante di bis- dal valore peggiorativo33. Nelle stesse zone si cono-sce pure il detto a Envìe va per vache ma nen per fìe ‘a Envie va a cercare bovinima non ragazze’, a proposito del quale gli abitanti del pinerolese riportano laseguente motivazione: un tempo, nella stagione autunnale, i montanari dellaVal Pellice trasferivano le capre ad Envie, piccolo centro tra Barge e Saluzzo34,per permettere loro di pascolare usufruendo del clima meno rigido della pianu-ra e nel paesino incontravano puntualmente, oltre ad un’ottima qualità di bovi-ni da allevamento, anche la diffidenza e gli atteggiamenti sprezzanti delleragazze del luogo, poco inclini alla vita dei campi e piuttosto propense allemode e agli agi cittadini35.

Si segnala infine il proverbio di provenienza biellese fumni ‘rditéri e lòsi 36 ‘nBagnéri, libera nos Domine ‘Dio ci liberi dalle donne ereditiere e dai lastroni dipietra a Bagneri’ in cui viene instaurato un parallelismo tra un dato di fattolocale – l’estrema fatica nelle operazioni di trasporto delle lastre di pietra per lacopertura dei tetti della piccola frazione alpestre (poiché nel sito non vi sonocave) – ed un assunto di carattere generale37.

I. 3. Le relazioni sociali

Diversi aspetti della variegata rete di relazioni sociali che competono all’uo-mo vengono estrinsecati mediante il ricorso a detti proverbiali che includonoindicazioni toponomastiche: in una coppia di amanti il tradimento trova espres-sione nella locuzione fé j’àrme dë Stupinìs ‘fare le armi di Stupinigi’ cioè ‘fare lecorna’ e nella conseguente avé j’àrme dë Stupinìs ‘avere le armi di Stupinigi’,ovvero ‘essere becco’, dal sintagma àrme dë Stupinìs ‘insegna, stemma38 diStupinigi39; corna’, in riferimento alle corna del grande cervo di bronzo colloca-to sulla cima dell’imponente residenza di caccia sabauda di Stupinigi, nellaprima cintura meridionale del capoluogo piemontese40.

Per alludere alla discordia e all’attrito esistente fra due o più persone si usanel torinese l’espressione andé d’acòrdi come le ciòche ëd Milan ‘andare d’accordocome le campane di Milano’41 cioè ‘litigare’, probabilmente per via delle nume-rose chiese collocate a distanza ravvicinata nel centro cittadino, non sempre sin-cronizzate fra loro nella scansione delle ore42; la locuzione fè com i lader d’ Pisa

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‘fare come i ladri di Pisa’43, variamente diffusa in tutte le parlate del territorioitaliano, significa invece ‘fingersi in disaccordo ma nello stesso tempo intender-si subdolamente per lo più con intenti malvagi’, e trae origine da un detto diprovenienza toscana secondo cui alcuni ladri della città marinara erano solitiaccapigliarsi di giorno per costruire un’inimicizia di facciata che permettesseloro di agire senza sospetti durante la notte44. Con lo scopo di indicare un diver-bio sfociato in una rissa viene inoltre impiegata l’espressione mandè a Legnago‘mandare a Legnago, bastonare’45, dalla locuzione italiana andare a Legnago atte-stata già a partire dalla fine del secolo XVI 46 e conosciuta in buona parte dei dia-letti settentrionali della Penisola47, suggerita dall’assonanza tra il nome dellacittà veronese48 e la parola legnata ‘bastonata’; per esprimere il medesimo con-cetto in altre regioni si ricorre a differenti toponimi locali: è questo il caso dellaToscana, nelle cui parlate viene ad esempio utilizzata la formula andare (manda-re) a Legnaia ‘bastonare’, dal nome di un rione di Firenze posto tra il centro dellacittà e Scandicci49 o mandare a calcinaia ‘prendere a calci’, dal nome del castellodi Calcinaia nelle vicinanze di Pisa50.

Sempre giocata sull’affinità fonetica è la locuzione andè a Bologna ‘andare aBologna’51, cioè ‘procurarsi un livido, una contusione’, per accostamento scher-zoso al termine piemontese bolognura, deverbale di bologné ‘bollare, ammacca-re’, dal latino medievale BULLÀRE ‘contrassegnare con la BÚLLA(M), cioè consigillo di metallo’ con ampliamento mediante l’infisso -ogn-52.

A volte un litigio può concludersi più semplicemente con uno scambio reci-proco di ingiurie: in questo caso il piemontese conosce le espressioni andé (man-dé) an Calcuta, an Bertola, an Parpaja, a Siousse ‘andare (mandare) a Calcutta, aBertulla53, in Parpaglia54, a Sciolze’55, cioè ‘andare (mandare) al diavolo, mandarequalcuno alla malora, in perdizione’56, poiché riferite a luoghi considerati lonta-nissimi secondo la percezione ottocentesca delle distanze57 sebbene si tratti, adeccezione del primo esempio, di località situate a pochi chilometri da Torino edoggi facilmente raggiungibili.

Viene infine inserita in questa categoria il detto promëtte Roma e toma ‘pro-mettere Roma e toma’58, ovvero ‘promettere grandi cose, fare promesse esagera-te e di conseguenza impossibili da mantenere’, modo di dire conosciuto inbuona parte dei dialetti della Penisola e attestato in italiano già dal Seicento59,che trae origine dalla formula latina promittit Romam et omnia non compresa e diconseguenza corrotta in ambiente popolare60.

I. 4. L’azione; la morte

Tra le espressioni con riflessi toponimici utilizzate per esprimere il compi-mento (o il mancato compimento) di azioni in genere, si ricordano altri modi didire legati alla città eterna, come ad esempio andè a Roma sensa vëdde ‘l Papa‘andare a Roma senza vedere il Papa’, diffuso in tutto il territorio italiano61, che

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significa ‘fallire completamente l’oggetto che si aveva in vista’ oppure ‘recarsiin un luogo trascurando di visitarne le parti ritenute maggiormente degne diinteresse o mancando di compiervi ciò per cui ci si è recati’62 e andè a Roma perRivoli ‘andare a Roma per Rivoli’63, cioè ‘prendere la via opposta per quel che sivuole fare, comportarsi in maniera contraria a quella più indicata per ottenere ilfine prefisso’64, analoga alla formula diffusa in ambiente fiorentino andare aRoma per Mugello ‘fare una strada del tutto divergente da quella che conduce alluogo da raggiungere’65, già nelle Note al Malmantile della seconda metà delsecolo XVII 66.

Un altro modo di dire diffuso su scala nazionale è quello che recita esse com‘l borgno d’ Milan, ch’ai veul un sold a felo cantè e doi a felo stè chiet ‘essere come ilcieco di Milano, che vuole un soldo per cantare e due per stare zitto’67 per indi-care una persona che si fa molto pregare per realizzare un’azione e che, quandosi è decisa nell’intento, non si riesce più a far smettere, in cui si segnala il termi-ne borgno ‘cieco’68 di etimo discusso: il DEI propone infatti la derivazione dal sin-tagma latino (E)BÚRNEUM (OCÚLUM) ‘occhio bianco come l’avorio’ con allu-sione all’aspetto biancastro della pupilla dei non vedenti e degli strabici, sebbe-ne l’aggettivo latino EBÚRNEUS non conosca continuatori romanzi popolari,mentre il LEI, in accordo con REW e REWS, suggerisce l’origine dalla base prero-manza *BORÑ, variante di *BERN-, ‘corpo di forma tondeggiante, cavità’, contrapasso semantico da ‘cavità dell’occhio’ a ‘individuo che presenta cavità orbi-colari; cieco’69. Con lo stesso significato si conoscono le espressioni italiane è ilcieco di Milano: un soldo perché canti, due perché la pianti o far come la vecchia diVerona, un quattrino a cominciare e due a finir di cantare, sebbene le prime attesta-zioni scritte, risalenti alla fine del Seicento, riferiscano dei ciechi da Bologna 70.

Tipicamente piemontesi paiono inoltre le locuzioni esse d’Olanda ‘essered’Olanda’ e andé d’Olanda ‘andare d’Olanda’, cioè ‘traballare, barcollare comefanno gli ubriachi’, giocate sulla similitudine fonica tra il sintagma d’Olanda e iverbi dondolé, dondoné ‘camminare oscillando’, derivati dalla base onomatopeica*DOND-, che esprime il suono della campana71. Per motivi simili si spieganoanche i modi di dire mandè an Picardìa ‘mandare in Piccardia’ e andé an Picardia‘andare in Piccardia’, ovvero ‘impiccare, mandare alla forca’, dall’assonanzacon il verbo ampiché ‘impiccare’72.

All’interno del gruppo delle azioni viene inserito pure l’atto del morire, dif-fusamente affrontato dalla sapienza popolare73: a Torino si conosce ad esempioil detto pasè ‘l pont d’ le Bënne ‘passare il ponte delle Benne; morire’74, in cuiBënne, dal latino tardo BÉNNAM ‘cestone; traino con cestone; carro’, a suavolta derivato dal celtico BÈN ‘carro’75, vale ‘capanne, case di paglia di fraschein cui i contadini pongono gli strami’76, dal nome del ponte sulla Dora che con-duce al cimitero principale della città; allo stesso modo nota, ed usata anche incontesto scherzoso, è l’espressione andè a Buda ‘morire’, proveniente dall’italia-no andare a Buda ‘andarsene per non più tornare; morire’77, in relazione alla cittàungherese in cui persero la vita moltissimi cristiani giunti per combattere a

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fianco del re d’Ungheria Ludovico contro l’invasione turca del 1686. Giocatisull’aderenza fonica tra parole diverse, al modo della locuzione italiana andare aVolterra ‘morire’78, sono invece andè a Fossan ‘andare a Fossano79; morire’80, e ilproverbio prima a Mortara 81, peui a Fossan, peui a Marsija ‘prima a Mortara, poi aFossano, poi a Marsiglia’, cioè ‘prima si muore, poi si scende nella fossa, poi simarcisce’82 dall’accostamento tra i nomi delle tre città e i termini corrispondenti,mòrt ‘morte’, fosa ‘fossa’, marsura ‘marcescenza, marciume (cui è soggetto ilcorpo dopo la morte)’, derivato di márs ‘marcio; tisico; dal colorito giallastrodovuto a malattia’, dal latino MARCÍDUM ‘appassito’83.

I. 5. Il lavoro, i mestieri, le professioni

Le attività proprie dell’uomo volte alla produzione di beni o servizi, l’eser-cizio di un mestiere, di una professione, di un’arte ed i loro risultati costitui-scono naturalmente un ulteriore ambito di indagine della saggezza di prove-nienza popolare: un pessimo legale, tradizionalmente incline alla sconfittanella disputa delle cause giudiziarie, è detto avocat dle cause perse ‘avvocatodelle cause perse’ o avocat ëd Moncalé ‘avvocato di Moncalieri’84, cioè ‘avvocatodisastroso, asino’, con allusione all’importante mercato dei bovini e degli asiniche si teneva ogni venerdì nella piazza della cittadina torinese85; per rivelarel’incapacità di qualcuno nel compiere affari commercialmente vantaggiosi siusa invece la locuzione travajè per el re d’ Prusia ‘lavorare per il re di Prussia’, inriferimento al sovrano Federico II di Prussia, detto “il grande” (1712-1786), ilquale, secondo la tradizione, remunerava i suoi soldati per soli trenta giornimensili, risparmiando così il salario dovuto corrispondente alle giornate dilavoro svolto nei mesi che ne contano trentuno, da cui pure il sintagma miseriean Prussia ‘miserie in Prussia; un bel niente’86. Per mettere in guardia i ragazzitorinesi dalle insidie e dalle minacce loro arrecate dalle giovani apprendistedei laboratori di sartoria della città e, più in generale, dalle modiste, considera-te civettuole, veniva inoltre in passato recitato il proverbio sartoirëtte e pontaaguchin 87 son la rovin-a d’ii fieui d’ Turin ‘sartine e modiste sono la rovina deigiovani di Torino’, i cui riflessi vengono scorti pure nel testo di alcune canzonitradizionali piemontesi88.

In relazione ai prodotti derivanti dall’attività umana si segnala la locuzio-ne esse ‘n bàlsam ëd Gerusalem ‘essere un balsamo di Gerusalemme’89, detto diun vino invecchiato di eccelsa qualità, forse spiegabile attraverso il richiamobiblico all’unguento profumato con cui Giuseppe d’Arimatea e Nicodemounsero il corpo di Cristo dopo averlo deposto dalla croce90, o a quello impie-gato da Maria di Betania nella lavanda dei piedi del Signore91. I sintagmivanija d’ Bra ‘vaniglia di Bra’92, garofo d’ Cher ‘garofano di Chieri’93 e trifole 94

d’ Condove ‘tartufi di Condove’95 costituiscono invece burleschi riferimenti aiprodotti tipici delle tre località piemontesi, rispettivamente aglio, carciofi epatate, attraverso scherzosi accostamenti con ortaggi, fiori e tuberi di maggio-re raffinatezza e pregio96.

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I. 6. La fede e il soprannaturale

Aspetti legati all’ambito religioso e all’esercizio della fede sono riscontrabili,ad esempio, nella locuzione proverbiale nen andè a pentissne a Roma ‘non andarea pentirsi a Roma’97, detto che intende ricordare che la misericordia divina sitrova in ogni luogo e che il pentimento è realizzabile ovunque, come pure ilproverbio italiano non importa andare a Roma per la penitenza 98; risulta ben atte-stata anche l’espressione andè an Emaus ‘andare a Emmaus’ cioè ‘andare infumo; sparire’99, dalla città presso Gerusalemme, in cui, secondo il Vangelo diLuca100, Cristo apparve la prima volta in seguito alla sua morte a due discepolidai quali, dopo una cena, sparì in maniera prodigiosa101. Attinente ad un avve-nimento legato alla vita religiosa di una particolare realtà paesana è infine ilmodo di dire guregn ‘me l Signor d an Bagnéri ‘arcigno, tiglioso (guregn ‘tiglioso’è voce di origine indoeuropea dal latino medievale *GURRAM ‘vimini’ più ilsuffisso -egn, da ÌNEUM / -ÌGNUM, che esprime caratteristiche di una cosa ooggetto)102 come il Signore di Bagneri’, con riferimento ad un presunto scherzosacrilego compiuto nella chiesina di montagna di Bagneri, nel biellese, in cuiun’ostia consacrata venne sostituita da un pezzo di cuoio103.

I. 7. Altri aspetti

Particolari capacità o competenze dell’uomo vengono rese attraverso ilricorso a modi di dire ed espressioni proverbiali: per sottolineare l’importanzadell’eloquenza nel conseguimento dei fini desiderati e l’efficacia di una comu-nicazione accattivante e persuasiva vengono utilizzati i proverbi chi a l’à la lengaan boca a va fin-a a Roma ‘chi ha lingua in bocca va fino a Roma’104, chi lenga l’à, aRoma va ‘chi lingua ha, a Roma va’105, lenga ‘n boca a Roma ‘s va ‘lingua in bocca aRoma si va’106 oltre ad altri più generici quali, ad esempio, cun la lapa as gira ‘lmond ‘con la parlantina si gira il mondo’107 e l’é mei na bona lapa che na buna sapa‘è meglio una buona lingua che una buona zappa’108 i quali ricordano come siapiù agevole ottenere profitti e fortune da una convincente arte oratoria piutto-sto che dalla fatica del lavoro manuale.

Ad indicare d’altro canto la bonarietà e l’ingenuità di un individuo prove-niente dalla campagna in opposizione alla scaltrezza e all’astuzia che regolanola città, si usano a Torino la locuzione vnì da Coni ‘venire da Cuneo’109, cioè‘essere sempliciotto, campagnolo’110 e il sintagma pajsan d’ Bertoula ‘contadino diBertulla’, dunque ‘contadino sciocco, villano ingenuo’111 in riferimento ad un’a-rea rurale del torinese i cui abitanti svolgevano soprattutto la mansione dilavandai; l’ipotetica semplicioneria dei contadini di questo territorio è statamirabilmente ritratta in una canzone popolare, recuperata dal Nigra, dal titoloIl Campagnolo di Bertulla 112 in cui viene narrata l’infausta vicenda di un rusticoche, recandosi per la prima volta nel capoluogo torinese per incontrare unavvocato, viene adescato da una donna la quale, con un falso stratagemma egrazie all’accorta complicità del marito, lo spoglia di tutti i propri averi.

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Infine si segnala, a proposito della locuzione bate la Calabria, le Calabrie, il tra-passo dall’originale significato di ‘abbattere la calabria’, usato nel linguaggiodella caccia relativamente alla cattura della pernice di montagna (Tetrao logo-pus), in piemontese detta calabria o calavria, dal latino CANTABRIX ‘uccello chenidifica sotto i cespugli, il cui piumaggio cambia colore a seconda delle stagio-ni’ al senso di ‘bighellonare; girovagare perdendo tempo; vagabondare’ peraccostamento popolare alla supposta tendenza al nomadismo praticato in pas-sato da alcuni briganti della campagna calabrese, come è stato di recente preci-sato nel LEI 113.

II La natura

II. 1. Il tempo: fenomeni naturali

Indicazioni e previsioni meteorologiche, con particolare riferimento alla vitadei campi e ai diversi ambienti naturali, sono riscontrabili in molti casi all’inter-no corpus paremiografico piemontese; entro tale ambito l’apporto dell’elementotoponomastico appare certamente considerevole essendo l’attenta osservazionedelle variazioni atmosferiche e dei fenomeni naturali in prossimità di monti,colli e vallate pratica assai diffusa in ambito popolare per ottenere indizi eresponsi legati al tempo a venire. A Torino viene registrato ad esempio il pro-verbio quand che Superga a l’ha ël capel o ch’a fa brut o ch’a fa bel ‘quando la cimadi Superga ha il cappello (formato dalle nubi) o fa brutto o fa bello’114, impiegatocon larghezza, attraverso la sostituzione del toponimo, anche altrove: sarà suffi-ciente in questa sede ricordare gli analoghi quand Besimauda a l’à ‘l capel, o a fabrut o a fa bel ‘quando Bisalta ha il cappello o fa brutto o fa bello’ e quand Viso al’à ‘l capel, o a fa brut o a fa bel ‘quando il Monviso ha il cappello o fa brutto o fabello’115 reperiti nel cuneese, rispettivamente a Limone Piemonte e a Barge, erelativi a due vette alpine del territorio, la Bisalta ed il Monviso116.

Come già accennato in precedenza, l’indagine degli eventi della naturarisulta utile, in diverse circostanze, per fornire consigli legati all’attività quoti-diana contadina: nella campagna biellese si dice infatti quan ca ‘l nèbbi a van aUsta, pia la sapa e va a la susta; quan ca ‘l nebbi a van a Lagna, pia la sapa e va ‘n cam-pagna ‘quando le nuvole (il vento) vanno verso Aosta (cioè verso Occidente),prendi la zappa e mettiti al riparo perché è prossimo un acquazzone; quando lenuvole vanno verso Alagna117 (o meglio verso la Val Sesia, cioè verso Oriente),prendi la zappa e va in campagna, giacché il tempo volge al bello’118 oppure satruna vèrs l’Urupa ai è nen temp a aviè la ruca, sa truna vèrs Varàl ai è temp fé (o filé)in mucarél e n’apciral ‘se tuona dalla parte di Oropa non c’è tempo di caricare larocca (perché il temporale sta per arrivare), se tuona dalla parte di Varallo119 c’èil tempo di filare un fazzoletto e una pettorina’120, così come nell’Astigiano esi-stono i detti quan ca truna vèrs la montagna pia la sapa e va ‘n campagna, quan catruna vers al Munfrà pia la sapa e va a ca ‘quando tuona dalla parte delle monta-gna prendi la zappa e va in campagna, quando tuona dalla parte del Monfer-

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rato121 prendi la zappa e scappa a casa’ oppure si le nivole a van vers Casà, pija ibeu e va a laorà ‘se le nuvole vanno verso Casale Monferrato122, prendi i buoi eva’ ad arare i campi’123.

A chiusura della serie si pone il modo di dire scherzoso a truna ‘nt la ValCulera, miracu a vò cangé ‘l temp ‘tuona nella Valle Culaia, forse il tempo vuolcambiare’, dal significato metaforico, costruito sulla base di un toponimo pro-babilmente fittizio, proveniente da CÙLUM ‘sedere, deretano’ più il suffisso -ÀRIAM, ed impiegato a commento dell’abitudine non certo elegante di peteg-giare, da parte di un individuo, in presenza di terzi124.

II. 2. Lo spazio: paesi e genti

Un noto proverbio torinese recita chi vëd Turin e nen la Venaria a vëdrà la marema nen la fia ‘chi vede Torino e non la Venaria vedrà la madre ma non la figlia’

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ad indicare la necessità, per il turista in genere, di visitare la Reggia e il Parcodella Venaria Reale126, a pochi chilometri da Torino, allo scopo di poter benefi-ciare della vista del suo splendore, che vince quello del capoluogo allo stessomodo in cui il fascino di una figlia può superare quello della madre perché piùgiovane e suggestivo; per la stessa ragione si conosce nel pinerolese l’analogoqui à vist Pinareul e à pa vist l’Abadia al à vist la mare e pa la fia ‘chi ha vistoPinerolo127 e non l’Abbadia128 (Abbadia Alpina, frazione situata nei pressi diPinerolo) ha visto la madre ma non la figlia’129; nel complesso simile è inoltre ildetto biellese andè a Varal sènsa ndé a Òrta, la gira na val na scòrsa ‘se si va aVarallo Sesia senza passare per Orta130, il viaggio non vale una scorza, non valeniente’131.

Riporta a Torino il proverbio le legi d’ Turin a duro da la seira a la matin ‘le leggidi Torino durano dalla sera al mattino’, attestato già prima dell’unità d’Italia132,per sottolineare una vera o presunta volubilità degli abitanti del capoluogo el’instabilità degli ordinamenti giuridici ivi vigenti; pare tuttavia che la consuetu-dine non sia esclusiva prerogativa della zona, dal momento in cui espressionisimili si ritrovano un po’ ovunque lungo la Penisola, dal Veneto (legge veneziana,dura una settimana e parte veneziana non dura una settimana; legge vicentina duradalla sera alla mattina; legge di Verona dura da terza a nona), all’Emilia Romagna(bando bolognese dura trenta giorni meno un mese), alla Toscana (legge di Toscanadura una settimana; legge fiorentina fatta la sera è guasta la mattina)133.

Prettamente locale è invece il detto scherzoso Vian-a Vian-a për soa bontà l’èsprofondà ‘Avigliana Avigliana134, per sua bontà e sprofondata’135, conosciutoanche attraverso la variante Viana vilana per i soi pecà l’è sprofondà ‘Avigliana vil-lana per i suoi peccati è sprofondata’, a spiegazione dell’origine dei suoilaghi136; una leggenda popolare nota nelle vicinanze della cittadina riporta infat-ti come «gli abitanti fossero anticamente di mala vita e [...] rifiutassero gli attidella carità cristiana verso il prossimo, anzi facessero villanie ai poveri: Dio

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stesso ne fece esperimento. In una fredda e nevosa giornata d’inverno, qui sulfar della sera capitò un vecchio pellegrino, stanco del viaggio e del digiuno.Andò di porta in porta ad invocare per una notte ricovero e ristoro. Ebbe ripul-sa da tutti, fuorché da una vecchiarella, che gli usò carità nel breve tratto diterra fra i due laghi, dove abitava. Il pellegrino era Nostro Signore; il dì appres-so risparmiò la casa ed il giardino della pietosa vecchiarella, e punì amaramen-te il resto degli abitanti, tutto sobbissando nelle acque»137.

La locuzione proverbiale esse passà da Civass ‘essere passato da Chivasso’138

vale ‘avere la faccia di bronzo’, secondo una credenza per la quale i chivassesi,denominati proprio face ëd tòla 139 ‘facce di latta’, sarebbero noti per la loro sfac-ciataggine e per la loro sfrontatezza; in tale contesto si inserisce anche il dettoa Civass la tòla a costa poch ‘a Chivasso la latta costa poco’, perché presente ineccedenza140.

I proverbi e le espressioni riguardanti caratteristiche e prerogative degli abi-tanti di un luogo, di una città, di un paese costituiscono senza dubbio il gruppomaggiormente nutrito di esemplari141: tra i più ricorrenti si menzionano adesempio i detti astesan largh ëd boca, strèit ëd man ‘astigiano largo di bocca strettodi mano’142, napulitan largh d’ buca e streit d’ man ‘napoletano larga bocca e strettamano’143, ad indicare la grande attitudine dei residenti delle rispettive localitàalle promesse e la loro minore disposizione al mantenimento delle medesime,così come accade nel modo di dire di provenienza canavesana cui da Masràn sunlargh ad bucca e strènc ad man ‘quelli di Masserano144 sono larghi di bocca e strettidi mano’145.

Sempre nel Canavese si registra il proverbio sèt ebrèi a fan ‘n genuvèis e setgenuvèis a fan an bielèis ‘ci vogliono sette ebrei per fare un genovese e sette geno-vesi per fare un biellese’146 ad espressione dell’avarizia che, secondo la testimo-nianza, contraddistingue i cittadini di Biella, abili commercianti, sviluppo diun’antica e conosciuta tradizione diffusa su scala nazionale relativa agli abitantidi Genova e che trova un ulteriore riscontro nel toscano a fare un genovese civogliono sette ebrei e un fiorentino 147; nello stesso ambito si collocano pure iseguenti par cugnese ‘n bielèis ai van sèt agn e’n mèis e dòp avèilu cugnusù i urerìamai avèilo augù ‘per conoscere un biellese ci vogliono sette anni e un mese e,dopo averlo conosciuto, vorrei non averlo mai visto’148 e a conosse i Genoveis, aiva set ani e un meis; quand j’ eve conossù, vorìe mai aveili vëdù ‘per conoscere iGenovesi ci vogliono sette anni e un mese e, quando li avrete conosciuti, vorre-ste mai averli visti’149.

A chiusura della rassegna sui detti legati ai biellesi si segnala il motto nui ifuma cuma cui da Biella; quan ca pioeu piuma l’umbrèlla ‘noi facciamo come quellidi Biella150 i quali, quando piove prendono l’ombrello’151 forse da porre in rela-zione al più diffuso fè com coui d’ Paris, che quand ch’a pieuv a lasso pieuve ‘farecome quelli di Parigi, i quali, quando piove lasciano piovere’ per sottolineareuna notevole capacità di adattamento agli imprevisti152.

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Per canzonare una persona che ami vivere tranquillamente nell’ozio vienedocumentato a Torino il proverbio fé coma ch’a fan coi ëd Savijan: lon ch’a l’hannen fait ancheuj a lo fan doman ‘fare come fanno quelli di Savigliano153: quello chenon hanno fatto oggi lo faranno domani’154, attestato pure nella forma coj ëdCalian, lò ch’a peulo nen fé ancheuj a lo fan doman ‘quelli di Calliano (località inprovincia di Asti)155 faranno domani ciò che non possono fare oggi’156; per fina-lità simili viene inoltre rilevato, in Val Pellice, il detto quëlli ‘d San Valerian i ànlou corp malavi e lou bèc san ‘quelli di San Valeriano (frazione di Borgone di Susa)hanno il corpo malato e il becco sano’157 proprio di chiunque mostri una predi-sposizione piuttosto scarsa per il lavoro ma straordinaria per i piaceri dellabuona tavola, mentre è del Canavese l’espressione a Masràn al sapùn al lu tiru sufort e lu lasu ‘ndé giù pian ‘a Masserano sollevano la zappa in fretta e la lascianoricadere adagio’, riferita a chi manifesti scarso vigore nel compimento dei lavorimanuali158.

Allo scopo di deridere coloro i quali si attardino eccessivamente pressoun’abitazione o un domicilio in genere si usa dire, a Torino, fe coma ch’a fan cojëd Morëtta: a dijo ch’a van e a stan ancora n’orëtta ‘fare come fanno quelli diMoretta159: dicono di andare e si soffermano ancora un’oretta’160, cui si connettel’occitano delle valli del Pellice e del Chisone ‘ntë pa èse couma qui ‘d Roura quidin sèt vire bouna séra e dreumou ‘s la fnéra (‘s la péra; ‘s l’uséra)161 ‘non bisognaessere come quelli di Rorà162 che dicono sette volte buona sera e poi dormonosul fienile (sulla pietra; sull’uscio)’, riscontrabile in numerose varianti locali, cheben si addice a chi si dilunghi oltre modo nelle chiacchiere dimostrando unaloquacità inopportuna perché segno tangibile dell’inettitudine nel congedarsi atempo debito163.

Un’eccessiva celebrazione di sé sta invece alla base del proverbio j’aso ëdCavour, gnun a-j lauda, as laudo da lor ‘gli asini di Cavour, se non lodati da altri, silodano da loro’164 e della locuzione proverbiale esi come j’aso d’ Cavour ‘esserecome gli asini di Cavour’165, cioè ‘vanagloriosi’, che assume pure, in determinaticontesti, il significato spregiativo di ‘essere ignorante’166; a tale detto si rapportala sequela diffusa nel biellese e nel Canavese cui ad Graia per canté, cui adSurdèivu per suné, cui ad Pulùn par blaghé e l’asu ciuch daré ‘quelli di Graglia167

sono abili nel cantare, quelli di Sordevolo168 nel suonare, quelli di Pollone169 nelvantarsi e l’asino ubriaco li segue’170.

Qualità poco encomiabili quali perfidia, cattiveria e aggressività sono poialla base di diversi proverbi riferiti ad abitanti di luoghi ben precisi, verosimil-mente coniati da genti di località limitrofe, come ad esempio Canèj canaja, pòcagent e tanta marmaja ‘Canelli (paese della Langa cuneese non distante daAlba)171, canaglia, poca gente buona, tanta gentaglia’172, Buriana, tera piana: pocagent e grama sment ‘Borriana173, terra piana: poca gente e cattiva semenza’174,Camandunna tera bunna, bun frument, cativa gent ‘Camandona175 terra fertile,buon frumento, cattiva gente’176, Druent, bon-a tèra, mala gent ‘Druento177 buonaterra, gente malvagia’, da cui pure il detto per impaurire i fanciulli varda che

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monsù ad Druent at porta via ‘guarda che il signore di Druento ti porta via’178, eancora canavsan, cutel a la man ‘canavesano, coltello alla mano’179, Fossan sensagran e Mondvì sensa bandì, ël mond a sarìa finì ‘Fossano senza grano e Mondovì180

senza banditi: il mondo sarebbe finito’181 e lenghe ëd Cher e ciòche ed Turin a l’hanmai pì fin ‘le malelingue di Chieri e le campane di Torino non hanno maifine’182, che pare derivare dal soprannome grame lenghe ‘malelingue’ dato aichieresi183. In questa categoria si collocano ancora le espressioni Barge, Bagneul,Salusse e Pinereul gnanca ‘l diau a-i veul ‘Barge184, Bagnolo185, Saluzzo186, Pinerolo,neanche il diavolo li vuole’,187 cui d’Adsé, tocheje la man e lasseje andé ‘toccate lamano a quelli di Sezzadio188 e poi lasciateli andare’189 e coj ëd San Damian, tiro lapera e scundo la man ‘quelli di San Damiano d’Asti tirano la pietra e nascondo-no la mano’190, attribuito a persona falsa la quale, dopo avere volontariamentecausato un fastidio o creato un problema, si nasconde abilmente e cerca diincolpare altri, adattabile a tutti i nomi etnici in -ano, ovviamente molto pro-duttivi, come accade ad esempio per il proverbio italiano ascolano tira il sasso enasconde la mano191.

In diverse circostanze si registrano inoltre modi di dire ironici e schernitoridi peculiarità proprie delle genti di singoli paesi: in territorio canavesano, adesempio, si diceva che quan che l’òm andrà ant la Luna al truurà n bielèis ca l fa lapulenta ‘quando l’uomo andrà sulla Luna troverà un biellese lì appostato a farela polenta’192 in riferimento alle abitudini culinarie degli abitanti di Biella; nellestesse zone è conosciuto il modo di dire quan che Cristòfu(ru) Culumbu l’à rivà ntla Merica, l’à truuane zà un la dal Mùrcench cal vandìa zil ‘quando CristoforoColombo è arrivato in America vi ha trovato uno del Mortigliengo che vendevaaceto’193, poiché gli abitanti del paesino del Canavese erano per tradizione anti-ca venditori ambulanti e molti di essi producevano e commerciavano aceto;nella bassa Val Sesia viene attestato il proverbio nui fuma come cui da Rumagnàn:cun el formagin ‘s mangia, ‘s beiv, ‘s lava ‘l man ‘noi facciamo come quelli diRomagnano: con il formaggino mangiamo, beviamo e ci laviamo le mani’194,detto scherzoso legato alla produzione, a Romagnano Sesia195, di un formaggiofresco, molle ed acquoso consumato in abbondanza; dalla medesima area ilproverbio cui da la Garela ai cugnòso nént al mas-c da la fumèla ‘quelli della (frazio-ne) Garella non distinguono il maschio dalla femmina’ ad indicare il limitatodiscernimento che caratterizza i residenti della frazione196. In diverse localitàdella Val Pellice invece si usa dire la Tour, Buriasc e Riva, tui li gavasé ‘n fila ‘aTorre Pellice197, Buriasco198 e Riva di Pinerolo, tutti i gozzuti in fila’, da gavass‘gozzo’ che deriva dalla voce prelatina *GABA ‘gozzo’199, per indicare la predi-sposizione dei valligiani ad un abnorme aumento del volume della tiroide,dovuto a iperplasia e ipertrofia del tessuto ghiandolare ed allo scarso apportodi sodio nell’alimentazione quotidiana ma connessa, secondo la credenza popo-lare, all’acqua dei pozzi impiegata per fini nutritivi fino al 1925, anno in cuivenne costruito l’acquedotto200, che trova ulteriore conferma nella filastroccalocale a la Tour li gavasé, ar Vilà li pouti-é, a Beubi li froumagé, a Rourà li bruzapère ea Angreunha li tacoulot ‘a Torre Pellice i gozzuti, a Villar Pellice201 i mangiatori dipoltiglia, a Bobbio Pellice202 i formaggiai, a Rorà i “bruciapietre” e ad Angro-

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gna203 i “taculot”204. Tale cantilena sintetizza alcune particolarità degli abitanti diogni paese della Valle tra cui, oltre a quanto già accennato, la consuetudine deivillaresi, i poutié, al consumo della poutìa, sorta di zuppa preparata con acqua,latte, farina di frumento tostata, dal latino tardo PU(L)TÍC(U)LAM, forma dimi-nutivale di PÚLS-PÚLTIS ‘polenta’, più il suffisso -ÀRIUM205, la maestria deibobbiesi nella produzione e nella vendita di burro e formaggio, quella deirorenghi nella fabbricazione della calce attraverso la cottura in fornace di lastredi pietra calcarea di cui era ricca l’area limitrofa e quella degli angrognini nellalavorazione del legno, dal quale venivano ricavati cucchiai, mortai, rastrelli,forche, ma soprattutto la tàcoula, attrezzo di forma triangolare impiegato perfermare i fasci di fieno, di grano o di altri cereali al fine di agevolarne il traspor-to e l’accatastamento, termine di etimo incerto, forse da connettere al germani-co *TAIKKA ‘segno’, o al longobardo *TÂHALA ‘corvo dei campanili, taccola’,dalla base onomatopeica germanica *DHAKW-206.

Molto diffusi a Torino sono i detti avej la dote dle fie d’ Moncalè ‘avere la dotedelle ragazze di Moncalieri’, cioè ‘non avere altri beni se non quelli apportatidalla natura’207 e a Salusses it manges, it bèives e it paghes gnentes e për na cotlà itlamentes? ‘a Saluzzo mangi, bevi e paghi poco; e ti lamenti per una coltellata? ’208

legato alla desinenza in -s, caratteristica della parlata della zona, dei verbiconiugati alla seconda persona singolare (manges, bèives, paghes, lamentes).Ancora dal torinese proviene il proverbio piemontèis faus e cortèis, italian faus evilan ‘piemontese falso e cortese, italiano falso e villano’209 in reazione al mottoitaliano piemontese falso e cortese210.

In connessione a particolari aspetti relativi alla conformazione morfologicadel terreno e ad agenti atmosferici sono infine i detti cui d’Arvàuta a stan ant lapaota ‘quelli di Rivalta211 stanno nel fango’212 (paota ‘fango’ è voce ampiamentediffusa nel nord Italia e proviene da una base mediterranea *PALTA ‘fango;palude’)213 e Susa o ch’a nia o ch’a brusa ‘Susa214 o annega o brucia’ con allusionealle ripetute inondazioni della Dora e del torrente Gelassa, che solcano la città,ed ai frequenti incendi alimentati dai venti; la seconda parte dell’espressionepotrebbe inoltre alludere all’incendio del centro abitato ordinato da FedericoBarbarossa nel 1174 (per punire la rivolta della città del 1168 che obbligò l’impe-ratore a lasciare l’Italia attraverso il valico del Moncenisio), da cui il motto,riportato sullo stemma civico, in flammis probatus amor215.

N O T E

1 Opera diretta dalla Professoressa Anna Cornagliotti dell’Università degli Studi diTorino; a lei e ai suoi collaboratori chi scrive intende esprimere la propria riconoscenzaper la gentile concessione di preziosi dati che hanno contribuito alla redazione di questepagine; le informazioni direttamente ricavate dal materiale lessicografico elaborato dalREP verranno citate nelle note che seguono con la sigla REPMat.2 All’interno delle citazioni si è conservata la grafia adottata dalle fonti.

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3 Cfr. [Gribaudo 1996: App 984].4 Cfr. [Gribaudo 1996: App 1014].5 Prediale formato col suffisso -ÀNUS sul gentilizio BASSINIUS; cfr. [DTOP] s.v.Bassignana.6 Cfr. [Zalli 1815] s.v. bass. Per un repertorio di motti ed espressioni proverbiali legate allabassezza in genere cfr. [DP 2004: IV.1.2.].7 Cfr. [DTOP] s.v. Strambino.8 Cfr. [REW: 8281], [REWS: 8281], [FEW] s.v. STRABUS; [Zalli 1815] s.v. strambin; [DEI],[GDLI] e [DELI] s.v. strambo.9 Poiché quest’ultimo trovava collocazione, nelle cantine, ad una certa altezza dal pavi-mento, tale da impedire a topi e roditori di raggiungerla; cfr. [Viriglio 1897: 26] e[Gribaudo 1996] s.v. baricc. Per ulteriori es. di proverbi italiani sullo strabismo e sullacecità cfr. [DP 2004: IV.1.3.2.].10 Cfr. [Gribaudo 1996] s.v. avans.11 Cfr. la loc. verb. smiè la regin-a dël Balòn in [Gribaudo 1996] s.v. bala.12 Cfr. [Pipino 1783], [Zalli 1815] e [DSA 1859] s.v. balon.13 Cfr. [LEI] s.v. *BAL(L)-; cfr. pure [REW: 908], [REWS: 908], [FEW] s.v. *BALLA.14 Cfr. [Gribaudo 1996] s.v. àngel; cfr. pure il sint. bambin ed Luca ‘visino grazioso (comenelle statuette dei figurinai di Lucca)’ ib.15 Cfr. [D’Azeglio 1866: 80] e [Rosa 1889: 82]; [GDLI] s.v. Roma.16 Cfr. [Zalli 1815] s.v. culiseo.17 Cfr. [Zalli 1815] s.v. mostrè e [DSA 1859] s.v. Roma.18 Cfr. le Note al Malmantile del 1688 cit. in [TB] s.v. Roma: «‘Il bel di Roma’: così diciamoper intendere apertamente culo; perché il ‘bel di Roma’ s’intende il Colosseo, corrotta-mente detto culiseo» e [TB] s.v. Roma: «come docum. di filol. stor., che dolorosamenterammenta i peggio che profani equivoci de quali il Diz. It. è bruttato, ci è forza ricordareil triviale prov. che accenna al Colosseo, mutato in Coliseo, e quindi trapassata la quartavocale nella quinta: mostrare il bel di Roma»; cfr. infine [GDLI] s.v. Roma.19 Cfr. la loc. prov. biellese musé l pu bel ad Ruma ‘mostrare il culo’ in [Sella 1998: 695].Nella stessa area si registrano inoltre la loc. prov. sal pu bel ad Ruma ‘sul più bello diRoma’ (nel posto più in vista, nel luogo più evidente: l’a fase na màcia sal pu bel ad Ruma;cfr. pure [Sella 1998: 695, 812 e 1120]) in [Sella 1998: 263], il sint. al pu bel ad Ruma ‘il piùbello di Roma: il più bello della famiglia o di un gruppo di persone; può anche essereimpiegato ironicamente’ in [Sella 1998: 812], la loc. prov. scué nt al pu bel ad Rumma ‘sco-pare nella parte più bella di Roma, scopare in maniera approssimativa, togliendo lasporcizia più evidente’ in [Sella 1998: 1120].20 Cfr. [Gribaudo 1996: App 991].21 L’origine del toponimo dipende con buona probabilità dalla collocazione dell’insedia-mento lungo il tracciato della strada romana delle Gallie e riferisce di un collegium (viato-rum) o (peregrinorum) o di un collegium di sacerdoti e sacerdotesse della dea Drusilla,dato il rinvenimento in loco di resti di un tempio dedicato alla sorella di Caligola, identi-ficata con tale divinità; le attestazioni della documentazione antica relative al luogo con-fermano l’ipotesi interpretativa; a tale riguardo cfr. [DTOP] s.v. Collegno.22 Cfr. [Negri 1996: 281-282].23 Cfr. [D’Azeglio 1866: 107]. Per l’origine del toponimo si rinvia a [DTOP] s.v. Orbassanoche, in accordo con [Olivieri 1965: 244] propende per «una formazione prediale in -

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ÀNUS dal nome personale romano URBICIUS».24 Cfr. [Gribaudo 1996: App 1005]. Il nome del paesino, dal lat. PISCÌNAM ‘piscina’ (<PISCÍS ‘pesce’), può fare riferimento, secondo [DTOP], ad un ‘vivaio di pesci’ – ipotesilegittimata dalla collocazione dell’insediamento nei pressi di un torrente – o ad un abbe-veratoio per animali, o ancora ad un luogo in cui venivano lavate le pecore prima dellatosatura (cfr. [DTOP] s.v. Piscina). 25 Cfr. [Sella 1970: 7554].26 Il toponimo parrebbe essere un prediale in -ÀNUS dal personale latino SALLIUS (cfr.[Olivieri 1965: 303] e [DTOP] s.v. Sagliano Micca).27 Cfr. [Negri 1996: 1043].28 Cfr. [D’Azeglio 1866: 107]. Cfr. pure i detti it. dove vi son femmine e oche, non vi son parolepoche; donne e oche tienne poche; una donna e una papera fecero una fiera; due donne e un gatto,e il mercato è bell’è fatto; più facile trovar dolce l’assenzio, che in mezzo a poche donne un gransilenzio; tre donne e un magnano fecero la fiera a Dicomano (magnano è ‘artefice di ferro, dilavori minuti, e di piccoli ingegni, come chiavi, toppe; a distinzione di fabbro, che fab-brica ferri grossi, come zappe, vanghe’; Dicomano è una località degli Appennini toscani,attualmente in provincia di Firenze); tre donne e un pignatto, mercato fatto; dove la donnadomina e governa, ivi sovente la pace non sverna; i fatti sono maschi e le parole sono femmine in[GDPI 2006] s.v. donna/donne; cfr. ancora: «CAVALIERE: Non sapete il proverbio che tredonne fanno un mercato? / ANNIBALE: Io so anco che si dice che dove è manco cuore,quivi è più lingua. E perciò è sommamente lodato nella donna quel silenzio che tantol’adorna e che tanto accresce l’opinione della sua prudenza» in S. GUAZZO, La civil con-versazione, Libro 2, cit. da [GDPI 2006] s.v. donna / donne.29 Cfr. [Sella 1970: 5645]. Robiola e Verdobbio sono frazioni di Sordevolo, Salvine diGraglia, in prossimità di Biella.30 Cfr. [Gribaudo 1996] s.v. baranca.31 Villafranca Piemonte è un piccolo borgo collocato a sud-ovest del capoluogo piemon-tese, nelle vicinanze di Pinerolo. Per l’origine del toponimo cfr. [DTOP] s.v. VillafrancaPiemonte.32 Cfr. [Zalli 1815] e [Zalli 1830] s.v. baranch.33 Cfr. [LEI] s.v. BALLÀRE, [DEI], [GDLI] e [DELI] s.v. ranco; cfr. pure [REW: 909],[REWS: 909], [FEW] s.v. BALLARE. 34 L’etimo del toponimo, secondo [Olivieri 1965: 153] e il [DTOP] s.v. Envie, potrebberitrovarsi nel sintagma latino *IN VIBIS, da VIBII FÓRUM, insediamento prelatino citatogià da Plinio, relativo all’antica popolazione dei Vibii, stanziati sui monti delle vallatedel cuneese, poi assoggettati dai Romani. Non pare tuttavia da escludere la propostaanteriore di [Serra 1931: 120], secondo la quale Envie deriverebbe dal personale latinoVIBIUS, proveniente a sua volta dall’etnico citato, molto frequente nei documenti pie-montesi. 35 Cfr. [Negri 1996: 325] in cui si trova pure la variante occ. a ‘Nvie ‘nta ‘nda për vaque e papër fie ‘a Envie bisogna andare a cercare bovini, non ragazze’. Cfr. pure il detto toscanoSan Geminiano dalle belle torri e dalle belle campane, gli uomini brutti, e le donne befane (il pro-verbio si inserisce nel quadro dei radicati campanilismi e delle forti rivalità fra i comuni)in [GDPI 2006] s.v. donne.36 Dal lat. LAUSIAE (LAPÍDES) ‘lastra’, a sua volta dal celtico *LAUSA ‘id.’, attestato, inarea galloromanza, anche nel prov. a. lauza e nell’occ. lausa; cfr. [REW: 4946],

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[REWS: 4946], [FEW] s.v. *LAUSA, [TLF] s.v. lause, [GRADIT] s.v. losa.37 Cfr. [Sella 1970: 6012].38 Cfr. [LEI] s.v. ARMA, [Zalli 1815] e [DSA 1859] s.v. arma; [GDLI] e [DELI] s.v. arma.39 Cfr. [Olivieri 1965: 331] che, riprendendo una precedente ipotesi di Serra, individual’origine del toponimo nel personale germanico STOPPO o STOPPIA.40 Cfr. [DEDI] s.v. arme; [Rosa 1889: 89] e, per il detto ‘fare le corna’, [Lurati 1998: 74-85].Per le stesse ragioni esiste pure, soprattutto nel cuneese, la variante andé a la Manta‘andare alla Manta’, che vale ‘fare le corna’, in virtù di un affresco del castello dellaManta situato nelle colline del cuneese; cfr. [Gribaudo 1996: App 998]. L’origine deltoponimo è da ricercarsi, come ritengono [Olivieri 1965: 209] e, indirettamente, il[DTOP] s.v. Manta, in un nome personale, a sua volta proveniente da AMANS. Si rilevainfine il detto piem. aveje l’arma d’ Siena ‘avere l’arme di Siena’, cioè ‘avere fame, essereaffamato’ che [DSA 1859] s.v. arme motiva nella maniera che segue: «dicesi così scherz.essendo l’arme di Siena una lupa, ed il mal della lupa un’infermità, che fa stare ilpaziente in continua fame».41 Cfr. [Gribaudo 1996] s.v. acòrdi.42 Cfr. pure esse d’acordi com le ciöche rote ‘id.’ in [Zalli 1815] s.v. esse e andé d’acòrdi come leciòche scrussìe (rote) ‘id.’ in [Gribaudo 1996] s.v. acòrdi. 43 Cfr. [DSA 1859] s.v. lader e [D’Azeglio 1866: 111]; cfr. pure, con lo stesso sign., il sintag-ma lader d’ Bersa ‘dicesi di coloro che fingono di non essere d’accordo, di non essereamici, e lo sono realmente’ in [Zalli 1815] s.v. lader.44 Cfr. [TB], e [GDLI] s.v. ladro; [GDPI 2006] s.v. ladri.45 Cfr. [DSA 1859] s.v. mandè e [Rosa 1889: 50].46 Cfr. [DI] s.v. Legnàgo.47 Cfr. ib.48 Legnago è toponimo di etimo discusso. Come suggeriscono [DTOP] e [DI] s.v. Legnago,deriva verosimilmente dal personale latino LAENIUS con il suffisso -ÀCUS con valoreaggettivale. Dal 1925, tuttavia, sullo stemma comunale compare una nave con la scrittaINTENDUNT ZEPHIRI, sulla base di una fantasiosa teoria che ricondurrebbe la nascitadella città alle vicende degli Argonauti, i quali nominarono l’area dell’insediamentoLEMNIACUM, in onore della loro patria Lemno; cfr. [DTOP] s.v. Legnago.49 Cfr. [DI] s.v. Legnàia.50 Cfr. [TB] s.v. calcinaja.51 Cfr. [Rosa 1889: 24] e [Richelmy – Soldati 1967: 132].52 L’espressione è diffusa anche in altri dialetti centro settentrionali e in italiano; cfr. [LEI]s.v. BULLÀRE, [DI] s.v. Bologna, [DEDI] s.v. bologné.53 Area agricola collocata nella prima cintura meridionale di Torino.54 Antica signoria che si estendeva sui territori boschivi di Orbassano, Stupinigi eCandiolo, di cui rimane oggi la cascina omonima.55 Piccolo borgo collocato sulle colline torinesi tra il fiume Po e il Monferrato, a 25 chilo-metri dal capoluogo; l’etimo del toponimo, come segnalato in [Olivieri 1965: 316] e nel[DTOP] s.v. Sciolze, origina dal nome personale romano SULCIUS. Aggiunge il [DTOP]s.v. Sciolze: «La forma plurale, propria sia dell’esito dialettale che di quello italiano uffi-ciale, si giustifica attraverso probabili forme di ablativo plurale rigido, che hanno con-sentito il metaplasmo verso il genere femminile».56 Cfr. [Gribaudo 1996] s.v. andè.

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57 Per le stessa ragioni cfr. le locuzioni it. mandare in Siberia, mandare all’Inferno, ecc.58 Cfr. [DSA 1859] s.vv. promete e Roma (in cui si registrano pure le espressioni a capissRoma per toma ‘egli intende che è un recere’, de d’intende Roma per toma ‘mostrar d’esserestato a Roma; vendere carote per raperonzoli’), [D’Azeglio 1866: 80] e [Rosa 1889: 82].59 Cfr. [TB] s.v. Roma.60 Cfr. ib., [GDLI] s.v. Roma; [GRADIT] e [ZING 2008] s.v. promettere.61 Cfr. [TB] s.v. papa e [GDLI] s.v. Roma. 62 Cfr. [DSA 1859] s.v. Roma, [D’Azeglio 1866: 80], [Richelmy – Soldati 1967: 118].63 Da RÌPAM – in riferimento alla collocazione della cittadina sulla sponda della DoraRiparia –, attraverso il tipo RIPOLIS, attestato fin dal 1172, forma diminutivale all’ablati-vo plurale; cfr. [Olivieri 1965: 292] e [DTOP] s.v. Rivoli.64 Cfr. [DSA 1859] s.v. Roma, [D’Azeglio 1866: 121] e [Richelmy – Soldati 1967: 119].65 Cfr. [TB] s.v. andare a Roma per Mugello e [GDLI] s.v. Roma. L’origine del toponimo risaleal personale latino MUCELLUS, diminutivo di MUCIUS; di probabile origine etrusca;cfr. [DTOP] s.v. Mugello.66 Cfr. le Note al Malmantile cit. in [TB] s.v. Roma: «andare a Roma per Mugello: ‘fare unastrada al tutto contraria, come sarebbe andare da Firenze a Roma e pigliar la strada perMugello, che è direttamente contraria’». 67 Cfr. [D’Azeglio 1866: 97] e [Richelmy – Soldati 1967: 232].68 Cfr. [Zalli 1815] e [DSA 1859] s.v. borgno.69 Cfr. [DEI] s.v. bornio; [LEI] s.v. *BERN, [REW: 1221], [REWS: 1221].70 Cfr. [TB] e [GDLI] s.v. cieco.71 Cfr. [Zalli 1815] s.vv. d’olanda e esse; [D’Azeglio 1866: 53] e [Gribaudo 1996] s.v. andé;[GDLI] e [DELI] s.v. dondolare.72 Cfr. [Zalli 1815] e [Ponza 1830-33] s.v. Picardìa, [DSA 1859] s.v. mandè.73 Cfr. [Cornagliotti 1996: 359-369].74 Cfr. [Viriglio 1899: 563].75 Cfr. [LEI] s.v. BENNA.76 Cfr. [Pipino 1783] s.v. bèna.77 Cfr. [DSA 1859] s.v. Buda e [Rosa 1889: 25]; [TB] e [GDLI] s.v. Buda; la prima attestazioneit. della loc. risale a Il Malmantile riacquistato di Lorenzo Lippi, del 1665, cit. in [GDLI] s.v.Buda. Cfr. inoltre le loc. it. mandare a Buda ‘far morire, uccidere’ nelle Note al Malmantiledel 1688 cit. in [LEI] s.v. AMBULÀRE e [TB] s.v. Buda, andare a Buda ‘andare lontano’ eprendere Buda ‘compiere un’impresa difficilissima’ in [TB] s.v. Buda, il verbo tosc. budare‘andare a Buda’ cit. in [LEI] s.v. AMBULÀRE e le espressioni piem. fé Buda ‘(fig.) fare sfor-zi enormi, fare del proprio meglio’ e promete Buda ‘promettere mari e monti’ in [Zalli1830], [DSA 1859] e [Gribaudo 1996] s.v. Buda. Si veda infine il modo di dire it. andare aPatrasso ‘andare in rovina; morire’ cit. in. [LEI] s.v. AMBULÀRE, in cui non si riconosconotuttavia riferimenti ad eventi storici legati alla città greca bensì la corruzione della frasebiblica «[ire] ad patres» ‘andare ai padri; morire’; cfr., ad es., Gn XV, 15.78 Cfr. [TB] s.v. andare a Volterra.79 Da un probabile prediale in -ÀNUS, dal personale romano FAUCIUS; cfr. [Olivieri1965: 164], [DTOP] s.v. Fossano e [DI] s.v. Fossàno. [Gribaudo 1996: App 994].80 Cfr. [Gribaudo 1996: App 994].81 Centro agricolo situato al centro della Lomellina, in provincia di Pavia. L’origine deltoponimo, come proposto in [DTOP] s.v. Mortara, va ricercata nel lat. tardo MORTA-

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RIUM ‘stagno; luogo di raccolta di acque stagnanti’ o nel lat. volgare *MURTARIA, for-mazione collettiva dal fitonimo lat. MYRTUS, calco formale del gr. MYRTOS.82 Cfr. [Rosa 1889: 68] in cui si segnala pure la variante registrata ad Acqui Terme prima aMortara, peui a Ninghilterra, peui a Marsija ‘id.’.83 Cfr. [REW: 5346], [REWS: 5346], [FEW] s.v. MARCÍDUS.84 Composto probabilmente dal lat. MÓNTIS e dal personale romano CALERIUS; cfr.[DTOP] s.v. Moncalieri.85 Cfr. [Rosa 1889: 67].86 Cfr. [Viriglio 1897: 53] e [Rosa 1889: 80]. Cfr. pure il detto it. chi mena l’orso a Modena, siperde il tempo, le parole e i passi, riferito a chi intraprenda un’azione poco vantaggiosa oaddirittura impossibile. Secondo il [GDPI 2006], infatti, «l’origine del proverbio è fattarisalire a un episodio secondo il quale alcuni pastori avevano preso in affitto delle terrein Garfagnana e si erano impegnati a portare a Modena, come pagamento, un orso.Accortisi della difficoltà dell’impresa, ottennero poi di sostituire l’orso con una sommadi denaro»; cfr. [GDPI 2006] s.v. Modena.87 Dal lat. ACUCÚLAM più il suffisso ÍNUM; cfr. [REW: 120], [REWS: 120], [FEW] s.v.ACÙCULA e [LEI] s.v. ACÙCÚLAM.88 Cfr. [Viriglio 1897: 25].89 [Gribaudo 1996] s.v. balsam.90 Cfr. Lc XXIII, 55-56; Io XIX, 40.91 Cfr. Io XII, 1-11; cfr. pure Mt XXVI, 6-13; Mc XIV, 3-9.92 Dal lat. tardo, di origine long., BRAIDAM dai diversi significati, da ‘campo suburbanodella Gallia Cisalpina’ a ‘fondo coltivato’, a ‘prato; pianura’; cfr. [DTOP] s.v. Bra.93 Come segnala il [DTOP] s.v. Chieri, «alla base del toponimo si trova la base gallica*KARR(O), attestata in area celtica sia come nome comune che come nome proprio»; cfr.pure [DI] s.v. Chièri.94 Dal lat. TÉRRÆ TÙFER ‘tubero della terra’, di origine osco-umbra (variante del classi-co TÙBER ‘nodo, gobba, fungo, tumore’); come segnalato in REPMat, la desinenza -olarisente dell’influsso dell’elemento TUFEL, analogamente al ted. Kartofel; cfr. [FEW] s.v.TÙBER, in cui sono presentati i due esiti di TÙBER, truffel e kartoffel ed è citata la vocepiem., [REW: 8966], [REWS: 8966].95 Dal nome personale di origine celtica *CONDOVIUS; cfr. [DTOP] s.v. Condove.96 Cfr. [Viriglio 1897: 23].97 Cfr. [D’Azeglio 1866: 80].98 Cfr. [ProvTosc 1853: 24], [TB] e [GDPI 2006] s.v. Roma, [DP 2004: VI.7.2.3.10.] Non impor-ta andare a Roma per la penitenza.99 Cfr. [D’Azeglio 1866: 136] e [Rosa 1889: 35].100 Cfr. Lc XXIV, 13-31.101 Cfr. [DI] s.v. Emmaus e le loc. lig.occ. (sanrem.) andà in Emaus ‘svanire’, gen. andâ inEmmaus ‘trasecolare’, mil. andà in Emaus ‘id.’, bol. andär in Emus ‘id.’ cit. in [LEI] s.v.AMBULÀRE.102 Cit. da REPMat s.v. goregn.103 Cfr. [Sella 1998: 238].104 Cfr. [D’Azeglio 1866: 111] e [Richelmy – Soldati 1967: 444].105 Cfr. [Viriglio 1897: 60] e [Sella 1970: 18231].106 Cfr. [Sella 1970: 18232]. Cfr. anche le varianti occ. quél qu’al à ‘d langa a vai a Rouma ‘chi

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ha lingua va a Roma’ e qui langa al à a Rouma a va ‘chi lingua ha a Roma va’ in [Negri1996: 99]. Cfr. pure il prov. it. chi lingua ha, a Roma va e i simili chi va a Roma e porta unbuon borsotto diventa abate o vescovo di botto e la Corte romana non vuole pecora senza lana in[GDPI 2006] s.v. Roma e [DP 2004: VI.5.3.5.a.II.] Domandando si va a Roma e VI.5.3.5.a.III.Domandando domandando si va a Roma.107 Cfr. [Sella 1970: 1824].108 Cfr. [Sella 1970: 1825]. In entambi gli esempi si osserva il trapasso semantico di lapa(dalla base onomatopeica. *LAPP- da cui il verbo *LAPPÀRE) da ‘leccornia, ghiottone-ria’ a ‘lingua, favella’ attraverso il verbo lapé ‘leccare; sorbire cibi o bevande con la lin-gua; abbuffarsi’; cfr. [REW: 4905], [REWS: 4905], [FEW] s.v. LAPPÀRE.109 Dal lat. CUNEUM ‘punta di terra fra due fiumi’ (cfr. [Olivieri 1965: 143]) o dall’agget-tivo derivato *CUNÍCUM (FÚNDUM), per il [DTOP] s.v. Cuneo «linguisticamente piùrassicurante»; cfr. pure [DI] s.v. Cùneo.110 Cfr. [Gribaudo 1996: App 992] in cui è anche il prov. Coni cojoni, mes soldà e mes moni.111 Cfr. [Rosa 1889: 22].112 Cfr. [Nigra 1957: 563-565]. 113 Cfr. [D’Azeglio 1866: 54], [Richelmy – Soldati 1967: 202] e [Gribaudo 1996] s.v. bàte. Perulteriori approfondimenti si rinvia a [Lurati 1989: 127], [DI] s.v. Calabria e, soprattutto,all’articolo relativo del LEI di prossima pubblicazione.114 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 936] e [Gribaudo 1996: App 1014] nei quali è pure lavariante quand che Superga a l’ha nen d’autut o ch’a fa bel o ch’a fa brut ‘quando Superganon l’ha del tutto, o fa bello o fa brutto’.115 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 935].116 Cfr. a questo proposito il detto toscano quando Monte Morello (altura nei pressi diFirenze) ha il cappello, villan, prendi il mantello e la variante quando Monte Morello ha il cap-pello e Fiesole la cappa, pianigiani, correte, ecco l’acqua in [GDPI 2006] s.v. cappello.117 Il toponimo pare di origine latina, da (VÌLLAM) *ALANEAM, dal nome personalederivato dall’etnico degli Alani; cfr. [DTOP] s.v. Alagna Valsèsia.118 Cfr. [Sella 1970: 337]. Cfr. anche il prov. quan ca truna ‘nt la Val d’Usta i uma la tampésta‘nt la crusta ‘quando tuona in Val d’Aosta avremo la grandine addosso (lett.: nella cro-sta)’ in [Sella 1970: 337].119 Di etimo incerto: secondo [Olivieri 1965: 359], potrebbe derivare da *VARIARIUS ‘ter-reno incolto, aspro’, ipotesi giudicata «non particolarmente soddisfacente» dal [DTOP]s.v. Varallo.120 Cfr. [Sella 1970: 838] in cui sono registrate le varianti non toponimiche piòva ‘d monta-gna, pia la sapa e va ‘n campagna, piòva d’angiù pia lo scagn e monta sù ‘pioggia che arrivadalla montagna, prendi la zappa e va in campagna (a lavorare), pioggia che arriva dagiù (dalla pianura), prendi uno sgabello e sali sopra di esso’ (perché l’acqua tanto copio-sa da allagare la casa’ in [Sella 1970: 2971]; quan ca l’è nivu sla montagna, pia la sapa e va ‘ncampagna, quan ca l’è nivu an pianura pia la sapa e va a ca pura ‘quando è nuvoloso dallaparte delle montagna prendi la zappa e va in campagna, quando è nuvoloso in pianuraprendi la zappa e va pure a casa’ in [Sella 1970: 2974].121 Composto di MÓNTIS e FERRÀTUS, quest’ultimo proveniente da un originario*FARRARE ‘coltivare a farro, a granaglie’ (< *FARRUM ‘farro’) modificato in seguito perprobabile influsso paretimologico, in riferimento alla natura del territorio; cfr. [Nigra1919: 95], [Olivieri 1965: 159] e [DTOP] s.v. Monferrato.

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122 Dal lat. CASÀLEM ‘casolare’, ad indicare, in origine, un modesto insediamento rurale;cfr. [DTOP] s.v. Casale Monferrato e [DI] s.v. Casàle Monferràto.123 Cfr. [Gribaudo 1996: App 989]. Si vedano pure i numerosi detti toscani cit. in [GDPI2006] s.v. montagna: quando le nuvole vanno verso la montagna prendi la zappa e va in monta-gna; quando i nuvoli vanno in su, to’ una seggiola e siedivi su; quando i nuvoli vanno al mare,to’ una vanga e va a vangare; montagna chiara e marina scura, ponti in viaggio senza paura;quando è chiara la marina, mangia, bevi e sta in cucina; quando è chiara la montagna, mangia,bevi e va in campagna; quando è seren, ma la montagna scura, non ti fidar che non è mai sicura;quando l’oche vanno al mare, to’ una vanga e va a vangare.124 Cfr. [Sella 1970: 838].125 Cfr. [Bertolotti 1867-1878: VIII, 236], [Rosa 1889: 96] e la variante chi a l’à vedù Turìn enen la Venaria l’à conosù la mare e nen la fia in [Richelmy – Soldati 1967: 494].126 Per l’etimo, dal lat. VENÀRI ‘cacciare’, cfr. [DTOP] s.v. Venarìa.127 Dal lat. tardo PINARIOLUM, forma diminutivale di PINÀRIUM ‘luogo piantato apini; pineta’; cfr. [Olivieri 1965: 267] e [DTOP] s.v. Pinerolo.128 Dal lat. tardo ABBATÌAM (< ABBÀTEM ‘abate’), letteralmente ‘dignità di un abate’ ein seguito ‘comunità di religiosi; complesso degli edifici della comunità’; cfr. [LEI] s.v.ABBATIA e [DTOP] s.v. abbadìa.129 Cfr. [Negri 1996: 129].130 Secondo il [DTOP] s.v. Orta San Giùlio, il toponimo «è da connettersi ad un pluraleneutro del maschile hortus, realizzato per indicare un collettivo, e vale, pertanto, ‘i giar-dini’».131 Cfr. [Sella 1998: 262].132 Cfr. [DSA 1859] s.v. lege, [D’Azeglio 1866: 111], [Rosa 1889: 92] e [Richelmy – Soldati1967: 684].133 Cfr. [ProvTosc 1853: 59], [GDLI] e [GDPI 2006] s.v. legge, [DP 2004: VIII.5.] Le leggi el’amministrazione della giustizia. A proposito dell’ultimo detto cfr. [DantePurg: VI, 139-144]: «Atene e Lacedemona, che fenno / l’antiche leggi e furon sì civili, / fecero al viverbene un picciol cenno / verso di te, che fai tanto sottili / provedimenti, ch’a mezzonovembre / non giugne quel che tu d’ottobre fili».134 Dal gentilizio romano AVILLIUS più il suffisso -ÀNUS; cfr. [DTOP] s.v. Avigliana.135 Cfr. [Rosa 1889: 15].136 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 1142].137 [Regaldi 1867: XIV].138 Cfr. [Gribaudo 1996: App 991]; secondo [Olivieri 1965: 129] e [DTOP] s.v. Chivasso, ilnome di luogo deriverebbe dal lat. CLÌVUS ‘clivo, collina’, più il suffisso -ACÉUS, assaiproduttivo nella formazione di toponimi.139 L’etimo della voce è, secondo [REW: 8514], [REWS: 8514] e [FEW] s.v. TÁBULA, il lat.TÁBULAM ‘tavola’ con successiva sincope; [Levi 1927-28: 104] ipotizza invece, oltre allaproposta citata, la provenienza dal germ. LATTA.140 Cfr. [Gribaudo 1996: App 991].141 Per un’ampia rassegna sulla categoria nell’ambito paremiografico italiano si rinvia inparticolar modo a [DP 2004: VIII.7.4.] Proverbi sulle città e sulle regioni d’Italia.142 Cfr. [Gribaudo 1996: App 983].143 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 786] e l’analogo detto it. napoletano largo di bocca e strettodi mano, cit. in [ProvTosc 1853: 59], [GDPI 2006] s.v. mano e [DP 2004: VIII.7.4.3.3.]

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Napoletano, largo di bocca e stretto di mano; cfr. pure [DP 2004: VIII.7.4.5.1a.] Friulano: largodi bocca, stretto di mano.144 Dal gentilizio MESSORIUS, forse di origine celtica, più il suffisso prediale -ÀNUS; cfr.[Olivieri 1965: 213] e [DTOP] s.v. Masserano. 145 Cfr. [Sella 1970: 1175].146 Cfr. [Sella 1970: 1156].147 Cfr. [ProvTosc 1853: 59], [GDPI 2006] s.v. genovese e [DP 2004: VIII.7.4.7.1.] A fare ungenovese ci vogliono sette ebrei e un fiorentino; cfr. pure il detto, dall’analogo significato,genovese aguzzo, piglialo caldo, in [ProvTosc 1853: 59], [GDPI 2006] s.v. genovese, [DP 2004:VIII.7.4.7.5.] e DI s.v. Genova in cui si registrano inoltre i seguenti detti: Genova prende enon rende; Genova, aria senza uccelli, mare senza pesci, monti senza legna, uomini senzarispetto; cfr. pure [Dante Inf: XXXIII, 151-153]: «Ahi Genovesi, uomini diversi / d’ognecostume e pien d’ogne magagna / perché non siete voi dal mondo spersi?».148 Cfr. [Sella 1970: 1157]. Cfr. pure [DP 2004: VIII.7.4.10.9.] Per conoscere un biellese, ci vansette anni e un mese.149 Cfr. [Rosa 1889: 38] e [Richelmy – Soldati 1967: 58]. Cfr. pure [DP 2004: IX.6.9.3.a.]: aLucca chi non ci porta non ci pilucca.150 Toponimo di provenienza assai discussa; per un resoconto sulle diverse proposte eti-mologiche si rinvia a [DTOP] s.v. Biella.151 Cfr. [Sella 1998: 260] in cui si aggiunge: «in effetti un tempo i biellesi erano soliti,uscendo di casa, portare con sé l’ombrello alla più piccola minaccia del cielo, comporta-mento forse dovuto alla loro naturale prudenza e all’alta piovosità della regione». A taleproposito cfr. pure il prov. tempural bielèis (al) dura na smana e ‘n meis ‘temporale biellesedura una settimana e un mese’ in [Sella 1970: 334]. 152 Cfr. [D’Azeglio 1866: 119] e [Richelmy – Soldati 1967: 619]. Cfr. pure la variante bielle-se vènta fè tame cui da Paris: quan ca pioeu lasu ca piòva ‘bisogna fare come quelli di Parigi:quando piove lasciano che piova’ in [Sella 1970: 260] e il prov. cui at Tulègn, ca i an al giu-dise, ai fan me ca i fan an Fransa: quan ca pioeu ai laso ca piòva ‘quelli di Tollengo, che hannogiudizio, fanno come in Francia: quando piove lasciano piovere’ in [Sella 1970: 2603].153 Il nome deriva da un prediale (*SALVILLIUS, *SAVILIUS o SABELLIUS), compostocon il suffisso -ÀNUS; cfr. [Serra 1953: 23], [Olivieri 1965: 315] e [DTOP] s.v. Savigliano.154 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 623] e [Gribaudo 1996: App 1012]; cfr. pure la varianteocc. quëlli ‘d Savian lon qu’i fan pa ‘nqueùi i lou fan douman ‘quelli di Savigliano fannodomani quello che non hanno potuto fare oggi’ in [Negri 1996: 365].155 L’etimo del toponimo è probabilmente il gentilizio latino CALLIUS più il suffisso -ÀNUS; cfr. [DTOP] s.v. Calliano.156 Cfr. [Gribaudo 1996: App 987].157 Cfr. [Negri 1996: 49].158 Cfr. [Sella 1970: 1174].159 Diminutivo, con suffisso -ÈTTAM, della voce latina MORRA ‘stazione di carattereprevalentemente rurale’, poiché pare che la località costituisse una sosta tradizionale peri monaci benedettini della Novalesa in visita ai loro dipendenti residenti nel Piemontemeridionale; cfr. [DTOP] s.v. Moretta. 160 Cfr. [Gribaudo 1996: App 1002].161 Dal lat. tardo ÙSTIUM (per il classico ÒSTIUM, con il significato originario di OS‘bocca, apertura’); l’esito, che presenta il suffisso -ÀRIAM, è tipico delle parlate occitane;

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cfr., ad es., le forme prov. a. usseyra, uysiera e uysiara cit. in [FEW] s.v. ÙSTIUM e quellaocc. della Val Germanasca ûsìëro f. ‘quadro in cui si muove una porta’ cit. in [Pons –Genre 1997: 310]; cfr. pure [REW: 6117] e [REWS; 6117]. 162 Dal lat. ROBURÀTUM, per il lat. *ROBURÈTUM ‘querceto’ o, più probabilmente, da(TÉRRAM) ROBURÀTAM, cioè ‘(terra) piantata a roveri’; cfr. [Olivieri 1965: 298] e[DTOP] s.v. Rorà.163 Cfr. [Negri 1996: 416] e le varianti in appendice alla stessa opera.164 Cfr. [Viriglio 1897: 49], [Gribaudo 1996] s.v. aso, [Sella 1970: 19682].165 Dall’antico toponimo di origine ligure CABURRUM, connesso all’etnico CABURRIA-TES che designa una tribù della Liguria; cfr. [DTOP] s.v. Cavour.166 Cfr. [Viriglio 1897: 49].167 Di etimo incerto: per una rassegna delle ipotesi etimologiche cfr. [DTOP] s.v. Gràglia.168 Da accostare probabilmente a SORDAM ‘sorgente’, da cui l’aggettivo sostantivato*SURDIBULUS; cfr. [DTOP] s.v. Sordèvolo.169 Voce di etimo discusso, cfr. [DTOP] s.v. Pollone. 170 Cfr. [Sella 1970: 1170].171 L’origine del toponimo è probabilmente connessa all’abbondanza di canne propria delterritorio circostante l’insediamento: in questo senso si potrebbe pensare, in accordo conil [DTOP] s.v. Canelli, al tipo (LÚCUM) EX (o IN) CANNELLIS, letteralmente ‘luogodalle (o nelle) piccole canne’.172 Cfr. [Gribaudo 1996: App 987].173 Come ritiene [DTOP] s.v. Borriana, «è probabile che il toponimo continui un aggettivodel valore di ‘acquitrinoso’», tenendo presente che la particolare morfologia del territoriocircostante l’insediamento favorisce la periodica stagnazione delle acque piovane e la con-seguente formazione di aree pantanose; non è da escludere quindi, una derivazione dallabase *BOR(R)- nel significato di ‘buca dove l’acqua ristagna; pozzanghera; melma’; a taleproposito cfr. [LEI] s.v. *BOR(R)- e in particolare le attestazioni piemontesi cit. in I.1.c.a2.174 Cfr. [Sella 1970: 1165].175 Secondo [Olivieri 1965: 108], il toponimo è composto di Ca ‘casa’ e Mandona, derivatodal personale Mandone (< AMANDUS); per [DTOP] s.v. Camandona, appare pure possibi-le la provenienza da CAMULODUNON o CAMALODUNO, varianti di CAMULOS,nome di un dio celtico con diversi riscontri onomastici. 176 Cfr. [Sella 1970: 1166].177 Di etimo incerto, forse dal nome preromano *DRUENTUM; cfr. [Olivieri 1965: 150] e[DTOP] s.v. Druento.178 Cfr. [Gribaudo 1996: App 993]. Con la stessa valenza cfr. i prov. guardeve dla losna, daltrun, dai murdure d’aso e da cula brava zent da Ruasu ‘guardatevi dal fulmine, dal tuono,dalle morsicature d’asino e da quella brava gente di Roasio’ in [Sella 1998: 233] e vardevidla losna e du trun e da cui dla Vòta e du Scilùn ‘guardatevi dal fulmine e dal tuono, e daquelli di Votta e di Cellone (frazioni di Favaro, comune di Biella)’ in [Sella 1970: 1163].179 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 262] e la variante biellese canavsàn, curtél a la man in[Sella 1970: 1159]. Si veda anche il prov. diffuso in buona parte del territorio italiano iromaneschi nascono coi sassi in mano cit. in [GDPI 2006] s.v. romanesco.180 Da MÓNS DE VÌCIS(< VÌCUS), attestato nelle più antiche documentazioni del toponi-mo; come sottolinea [DTOP] s.v. Mondovì, «l’esito italiano ufficiale presenta ricostruzioneparetimologica in direzione di mondo».

Osservazioni toponomastiche sulla paremiologia piemontese

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181 Cfr. [Gribaudo 1996: App 994].182 Cfr. [Gribaudo 1996: App 991]; [DP 2004: VIII.7.4.10.3.] Campane di Chieri, lingue diTorino, mai una fine.183 Cfr. [D’Azeglio 1866: 111], [Richelmy – Soldati 1967: 687] e [Gribaudo 1996: App 991].184 All’origine del toponimo va probabilmente collocata la voce preromana, di provenien-za ligure, BARGA ‘capanna’, oppure una base *BARG- ‘poggio, colle’, ugualmente ligu-re; per maggiori dettagli cfr. [Olivieri 1965: 84], [Petracco Sicardi – Caprini 1981: 37],[DTOP] s.v. Barge e [DI] s.v. Bàrge. 185 Il nome della località pare derivare da *BAGNOLEUS ‘piccolo bagno’, dal diminutivo*BANEOLUM del lat. parlato *BANÉUM, variante del classico *BALNEUM ‘bagno’ esembra connesso al ritrovamento di una lapide in ricordo della costruzione di un bagnopubblico nel centro abitato da parte di Attila Asprilla, sorella dell’imperatore Caligola;cfr. [DTOP] s.v. Bagnolo Piemonte. 186 Come proposto da [Serra 1953: 3], l’origine del toponimo è da ricercarsi nel diminuti-vo *SALUCULA ‘villa signorile’ del long. SALA ‘corte, edificio; casa per la residenzapatronale nella curtis o per la raccolta delle derrate dovute al padrone’; cfr. [DTOP] s.v.Saluzzo. 187 Cfr. [Gribaudo 1996: App 983] e [DP 2004: VIII.7.4.10.2.] Barge e Bagnolo neanche il dia-volo li vuole.188 Da un prediale costruito sul gentilizio latino SETTIUS; cfr. [DTOP] s.v. Sezzadio.189 Cfr. [Gribaudo 1996: App 981].190 Cfr. [DTOP] s.v. San Damiano d’Asti, [Gribaudo 1996] s.v. Damian, [Gribaudo 1996: App1010] e [Negri 1996: 347] in cui è la variante occ. quëlli ‘d San Damian i tirou la péra e i strë-mou la man.191 Cfr. [DP 2004: VIII.7.4.9.1.] Ascolano: tira il sasso e nasconde la mano.192 Cfr. [Sella 1998: 258] in cui viene aggiunto: «detto di molto anteriore ai viaggi spazialie alla conquista della Luna da parte dell’uomo; comunque, la presenza di un biellesenon ha trovato conferma».193 Cfr. [Sella 1998: 259].194 Cfr. [Sella 1970: 1007].195 Da accostare al gentilizio ROMÀNUS con suffisso -ÀNUS; cfr. [DTOP] s.v. RomagnanoSesia.196 Cfr. [Sella 1998: 227].197 Cfr. [DTOP] s.v. Torre Pèllice.198 Toponimo probabilmente formato sulla base del gentilizio BURIUS con suffisso -ÀSCUS; cfr. [Olivieri 1965: 104] e [DTOP] s.v. Buriasco.199 Cfr. [REW: 3623], [REWS: 3623] e [FEW] s.v. *GABA.200 Cfr. [Negri 1996: 34].201 Toponimo formato da *VILLÀRIUM ‘piccolo podere’, derivato di VÌLLA ‘podere;tenuta’ e dal determinante Pellice, nome del fiume che attraversa la località; cfr. [DTOP]s.v. Villar Pèllice.202 Forse in connessione con il personale latino BOVIUS; cfr. [DTOP] s.v. Bobbio Pèllice.203 L’origine del toponimo va connessa, secondo [DTOP] s.v. Angrogna, con la voce gallica*AGRANIO / *AGRINIA ‘prugnolo’. 204 Cfr. [Negri 1996: 35]. 205 Cfr. [REW: 6836], [REWS: 6836], [FEW] s.v. PÚLS; [DEI], [GDLI] e [DELI] s.v. poltiglia.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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206 Cfr. [REW: 8534], [REWS: 8534], [FEW] s.v. *TÂHALA; [GDLI] e [DELI] s.v. taccola.207 Cfr. [D’Azeglio 1866: 62].208 Cfr. [Gribaudo 1996: App 1010].209 Cfr. [Richelmy – Soldati 1967: 864].210 Cfr. [DP 2004: VIII.7.4.10.10.] Piemontese falso e cortese.211 Dal lat. RÌPAM ÁLTAM, per via dell’ubicazione del centro abitato sulla riva superioredel torrente Sangone; cfr. [DTOP] s.v. Rivalta di Torino.212 Cfr. [Gribaudo 1996: App 982].213 Cfr. [REW: 6177], [REWS: 6177], [FEW] s.v. *PALTA; [DEI] e [DEDI] s.v. palta.214 Toponimo derivato dal radicale gallico *SEGO ‘forte’, da cui Segusium, denominazionedella città in Strabone, Plinio a Ammiano Marcellino, e Segusia, Secusia, forme registratenell’alto Medioevo, rispettivamente nell’VIII e IX sec.; per un resoconto dettagliato dellavoce si rinvia a [DTOP] s.v. Susa.215 Cfr. [Rosa 1889: 90] e [Richelmy – Soldati 1967: 1043].

B I B L I O G R A F I A

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Lors d’un congrès dédié à l’onomas-tique, soit à la science des noms propresdes humains, est-il légitime et indiqué dese pencher sur les noms individuels don-nés aux animaux ?

Un regard sur le programme permetde l’affirmer, ce qui m’encourage à pré-senter quelques réflexions sur l’onomas-tique animale. Bien que, dans les limitesde la Conférence annuelle et de mes pos-sibilités de recherches, il ne soit guèrepossible de fournir des réponses exhaus-tives, je pose néanmoins les questionssuivantes :

- Donnait-on et donne-t-on des noms propres aux animaux domestiques oufamiliers et quelle est la raison de ce choix ?

- Ces noms sont-ils utilisés au quotidien de l’exploitation rurale ?- Y a-t-il des animaux domestiques “productifs” sans noms individuels, et

pourquoi ?- Les animaux de compagnie, de sauvetage, ceux qui apparaissent dans le

show-business, les films ou les recherches scientifiques, éventuellementqui sont élevés pour préserver une race en voie de disparition ont-ils desnoms ?

Les fouilles des archéologues ont révélé qu’à côté des plus anciennes traceshumaines se trouvent aussi des vestiges d’animaux. Les explorateurs de la pré-histoire en ont déduit que les premiers hommes se nourrissaient grâce à lacueillette et au ramassage et complétaient leur alimentation par la chasse. Lemenu de nos lointains ancêtres comprenait donc du gibier. L’on peut considérerque le petit gibier faisait certainement partie intégrante du ramassage. Seul legros gibier est présent dans les représentations picturales, bien plus récentes,conservées dans les grottes. Peu à peu, une forme de coopération a dû s’instau-rer entre l’homme et l’animal, passant de l’apprivoisement à la domestication.L’animal apprivoisé constituait une réserve de protéines sur pied, mais seuls

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Les animaux domestiques et sauvageset leurs noms propres

Rose-Claire Schüle

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des rapports réciproques entre l’homme et l’animal permirent la traite, voireplus tard l’attelage. Ce n’est que bien plus tard encore, l’homme se sédentari-sant, que la domestication s’affichera dans les reproductions animales, commedans les gravures de la Vallée des Merveilles qui montrent des bêtes devant unaraire, suggérant des activités agro-pastorales d’une population plus ou moinssédentaire.

L’origine des animaux domestiques et sauvages a fasciné les zoologuescomme les ethnologues. Les linguistes ont participé aux recherches des archéo-logues et des proto-zoologues, en analysant les noms des animaux dans leslangues anciennes, standards et vernaculaires, et ils ont fait nombre d’étudesétymologiques1. Il s’agit, bien entendu, uniquement de la dénomination desraces d’animaux telle que l’attesteront également, dès le Moyen-Âge les parche-mins et documents, et non des noms individuels attribués aux bêtes elles-mêmes. On vend ou on achète des bœufs, des chevaux ou des chèvres et nondes animaux indéfinis. Les chasseurs de nuisibles qui ont tué un ours, un loupou capturé quelques taupes sont récompensés selon l’espèce d’animal capturéou abattu. Nulle part il n’est question d’un nom propre.

La préhistoire ne peut nous révéler si les animaux, alors apprivoisés,domestiqués ou non, portaient des noms propres. Les documents d’archives,bien que beaucoup plus récents, ne sont guère plus éloquents. Les ethno-graphes comme les historiens locaux qui ont publié une énorme quantité d’ar-ticles et de livres concernant leur village ou leur région n’ont que dansquelques trop rares cas, cité, voire énuméré, quelques noms propres d’ani-maux, domestiqués ou non2. Je n’y ai pas trouvé non plus d’étude systéma-tique des noms individuels que l’homme donnait jadis aux animaux domes-tiques qu’il élevait.

La littérature de l’Antiquité, les Chansons de gestes du Moyen-Âge et lesSagas nordiques sont quelque peu plus explicites. On y trouve des noms telsque celui d’Amalthée, la chèvre de la mythologie grecque qui nourrit Zeus, celuidu cheval ailé Pégase ou encore le nom de Cerbère, le chien à trois têtes qui gardel’entrée des Enfers. Les noms des chevaux de Patroklos : Xanthos et Palios, celuidu coursier d’Achille : Pedæsos et bien d’autres apparaissent dans ces récits. LesChansons de Gestes mentionnent, à côté des noms des héros, ceux de leursmontures extraordinaires comme Veillantif dans la Chanson de Roland ou lecheval Bayart des quatre fils d’Aymon. Si le nom légendaire du cheval du pro-phète Mahomet : Al-Bouraq [l’éclair], nous a été transmis, le nom du cheval dupatron des cavaliers, saint Georges, pourtant si présent dans l’iconographiechrétienne, est parfaitement inconnu3. Tout aussi inconnus sont les noms desaccompagnants de personnages n’entrant en scène qu’une fois par an, commeles rennes du Père Noël et l’âne de saint Nicolas. L’Histoire nous apprend quele cheval d’Alexandre le Grand se nommait Bucéphale, que les chevaux Vizir etNickel étaient ceux de Napoléon, et n’oublie pas, plus près de nous, Iris, lajument du Maréchal Leclerc.

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Dans la littérature, la jument Rossinante de Don Quichotte Della Manchas’impose immédiatement à nos mémoires, ainsi que l’âne Aliboron des Fables deLa Fontaine et le baudet Balduinus du Roman de Renart4. C’est en Flandre qu’onparaît attribuer pour la première fois (en 1151) des noms humains aux animaux.Dans l’épopée latine Ysengrinus se trouve aussi Reinardus. Au 13e siècle, Renardapparaît dans le Bestiaire de Guillaume de Clerc comme nom propre d’un cer-tain renard (goupil) particulièrement astucieux5.Les récits littéraires ou histo-riques concernant des hommes célèbres, les hagiographies de quelques saints(saint Ursanne, saint Gall, etc.) citent fréquemment les noms propres des mon-tures et des animaux sauvages impliqués dans la Vita. Des générations descouts se souviennent de l’ours Baloo du Livre de la jungle de Rudyard Kiplinget les noms des animaux des bandes dessinées sont toujours actuels.

Pour ce qui est de nos ancêtres très lointains, les hommes des cavernes, leschasseurs puis les nomades et les premiers éleveurs, nous ne savons stricte-ment rien de leurs relations avec les animaux. Nous pouvons tout au plus oserl’hypothèse qu’ils ont dû trouver très tôt un moyen de rappeler les animaux ensemi-liberté, que ce soient des animaux isolés ou des troupeaux ou groupesentiers. En effet, les cris d’appel qui sont souvent encore utilisés de nos jours serévèlent être très anciens et certains ont été analysés par les linguistes6. Si cescris sont à mettre en relation avec le nom générique des animaux, ils ne nousrenseignent guère sur les noms individuels des bêtes. On peut toutefois suppo-ser que le passage du nom générique au nom propre s’est déroulé peu à peu7.Lorsqu’au 18e siècle, les éleveurs anglais de chevaux et surtout de chiens, vou-lurent valoriser les races nouvellement créées, ils instituèrent les herd-books,soit des registres susceptibles de prouver les origines génétiques de chaqueindividu reproducteur. Le nom propre, identitaire, de chaque animal sélection-né devait donc être enregistré. Les différents consortages ou associations d’éle-veurs de races productives établirent, un bon siècle plus tard, des registres avecles mêmes conditions. La toute dernière évolution, venue avec la mode des ani-maux de compétition, notamment des chevaux de course, et celle des animauxde luxe, d’agrément ou de compagnie, sélectionnés sur des critères de taille, debeauté et de socialisation, a contribué de manière étonnante à la généralisationdes noms propres donnés aux animaux. Les chevaux de course, étalons etjuments prestigieux, qui gagnent de nombreuses courses et assurent des gainsconsidérables à leurs propriétaires, portaient et portent des noms mondiale-ment connus qui ne sont pas pris en considération ici. Il en est de même desanimaux présentés dans les divers concours. Les animaux exposés, que cesoient des animaux de rapport, du bétail, des chats ou des chiens, en passantpar les lapins et la volaille jusqu’aux animaux de compagnie les plus insolites,tous affichent leur nom propre.

Cette évolution relativement récente n’exclut nullement le fait que les éle-veurs de toutes sortes, nomades ou sédentaires, avaient de longue date donnédes noms individuels à certains de leurs animaux afin de les distinguer desautres. Ces noms ont probablement d’abord été descriptifs, comme cela est pra-

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tiqué encore de nos jours : en soulignant des caractéristiques physiques bienvisibles, l’identification de l’animal devenait plus aisée même pour un étrangerà l’exploitation, un acheteur, un employé d’alpage ou un berger improvisé.

Un attachement profond de l’homme pour les animaux de son exploitation,surtout pour les bêtes de travail et pour les animaux vivant de nombreusesannées proches de lui, a également incité les propriétaires à les nommer indivi-duellement. Les régions de montagne ont longtemps connu une effective coha-bitation des hommes et du bétail pendant l’hiver, ce qui intensifiait les relationsréciproques. Du fait de leur rapprochement de l’homme dans une étable hiver-nale, les vaches pouvaient acquérir un statut spécial s’approchant presque decelui de membre de la famille. L’éleveur voulait et savait communiquer avecson bétail. Il fallait que les bêtes comprennent les appels, les commandements,voire les sanctions et punitions lors de désobéissances8. En outre, l’affection dupropriétaire n’était pas seulement exprimée par des paroles, des gestes et descaresses, mais également par le choix d’un nom individuel affectueux. Le nompropre qui distingue sélectionne un individu dans le troupeau, s’il correspon-dait d’abord à un besoin pratique, devenait ensuite un signe d’affection et unemarque d’appartenance à la communauté de l’exploitation.

Là où l’homme pratiquait l’agropastoralisme, la forme d’exploitation ruralecaractéristique de l’Arc alpin, son cheptel était constitué, dans sa forme la pluscomplète, de bovins, d’ovins et de caprins, d’un ou de plusieurs porcs, d’unmulet ou d’un âne, de quelques poules, plus rarement de lapins ou d’abeilles9.Les bovins, notamment les vaches, avaient une prééminence sur les ovins, lescaprins, le mulet et les porcs. Les noms des bovins vont donc être traités en pre-mier. Vu qu’une autre communication de cette Conférence en traite et que destravaux très compétents ont été publiés à ce sujet, je me limiterai à quelquesremarques concernant surtout le Valais.

Dans tout l’Arc alpin et les régions avoisinantes, les bovins portaient desnoms propres, et cela de très longue date10. Jadis, le nom d’un bovin ne lui étaitpas toujours attribué dès la naissance. On se contentait, par exemple, d’appeler leveau par le terme tiré du cri d’appel : velon, velon en attendant le moment où lamarque métallique lui serait fixée dans l’oreille, où les particularités physiques,les qualités ou les défauts se seraient affirmés. La race d’Hérens, seule répanduedans le centre du Valais, connaissait alors une grande variété de formes et de cou-leurs qui distinguait un animal d’un l’autre et déterminait de nombreux noms.Feronde avait quatre pieds blancs, Derbon désignait une vache au fin pelage noircomme celui d’une taupe, et Moté(l)èta portait sur son front une étoile blanche,Griotte avait des reflets rougeâtres, etc. Les traits de caractère individuels, la cour-be et la forme des cornes, autres sources de noms, ne se distinguaient qu’au coursdes semaines et des mois : Gamine, Bijou, Rebelle, Têtue, etc.

Depuis l’introduction des registres d’une part et la fixation du critère unico-lore11 de la race d’Hérens de l’autre, ces noms ont généralement disparu.

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L’obligation faite d’inscrire le nom de chaque bête immédiatement après lamise bas exclut de nombreux noms traditionnels. La difficulté de transcrire unnom en patois a également contribué à la disparition des noms anciens.

La combativité des vaches d’Hérens, probablement inhérente à la race, a étédepuis très longtemps recherchée et favorisée par les éleveurs et les filles dereines ont été soigneusement sélectionnées. Symbole du prestige social, unereine dépassait toute valeur utilitaire. Lors d’une naissance d’un veau femelle,l’espoir et l’ambition de l’éleveur l’incitent à donner à la vachette le nom d’uneancienne reine célèbre, d’autant plus si la mère du jeune animal est elle-mêmeune reine. Tous les noms qui suggèrent la force, l’agressivité, la grandeur ou larenommée étaient choisis avec l’espoir secret que le nom soit investi d’un pou-voir magique : Turc, Tigre, Tigresse, Dragon, Lion, Vénus12, Berlin, Venise, Paris...L’une des plus célèbres reines des dernières années s’appelait tout simplementSouris. Elle suscita un tel engouement auprès des éleveurs et du grand publicqu’elle représente maintenant sa race de reines, naturalisée au Musée d’Histoirenaturelle de Sion. Dans de nombreux registres, ce ne sont que les noms desreproducteurs mâles qui sont mentionnés, soit des taureaux, des verrats, desbéliers et des boucs. Pour la race d’Hérens, bien au contraire, ce sont les vachesqui sont privilégiées vu que c’est l’ascendance matrilinéaire qui importe le plus.

Dans les communes de montagne, les chevaux étaient rares car les mulets etles ânes fournissaient un travail bien plus efficace comme bêtes de somme, deselle, parfois de trait13. Le cheval, très exigeant en nourriture, délicat et facilementapeuré restait un luxe ou pour le moins un symbole d’aisance. En revanche, dansles régions de plaine, les chevaux étaient, jusqu’à l’introduction et à la généralisa-tion des véhicules à moteur et des tracteurs, les animaux de trait et de monte pri-vilégiés. Les bœufs, plus lourds et plus lents, accomplissaient surtout les travauxdes champs comme les labours. Les uns comme les autres avaient des noms indi-viduels qui permettaient de les guider. Les chevaux, très estimés auprès desCeltes et des Germains où un culte leur était voué, ont gardé une place de choixdans l’ensemble des animaux domestiques des régions de plaine. Selon de trèsnombreuses attestations en Suisse romande et dans toutes les campagnes où l’onparlait patois, on s’adressait toujours aux chevaux en français et on leur donnaitdes noms français14. Il est vrai que les éleveurs de chevaux se concentraient, enmajeure partie, hors de l’arc alpin proprement dit et que les chevaux étaient doncachetés. Lors d’un concours du syndicat chevalin de l’Ajoie, à Porrentruy, en août1935, 1058 juments et pouliches, furent présentées15. Elles portaient 164 noms dif-férents mais plus des deux tiers des animaux exposés ne représentaient que 25noms. Dans l’ordre de fréquence, il y avait 62 Minette, 58 Fauvette, 56 Fleurette, etc.Quelques bêtes portent un prénom féminin par ex. 26 Jeannette. Sur l’ensemble, iln’y avait aucun nom patois. Dans toutes les monographies villageoises que j’aipu consulter, je n’ai jamais relevé de noms de chevaux en patois. Je n’ai guèretrouvé d’attestations de noms propres pour des mulets ou des ânes. Dans leValais central, ces bêtes de somme avaient un nom, souvent français mais aussipatois : Pompon, Bijou. Mais on leur parlait en patois.

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Les exploitations rurales de montagne, trop petites ou trop pauvres pournourrir une vache, avaient au moins une, parfois plusieurs chèvres. Commecela avait le cas auparavant pour les bovins, la création de syndicats d’éleveursde chèvres a entraîné l’obligation d’enregistrer nominalement les chèvres dèsleur naissance. Alors que l’ensemble du troupeau bovin passait l’été à l’alpage,les familles plus aisées qui n’avaient pas besoin d’une vache gardée au villagedisposaient d’au moins une chèvre pour avoir du lait frais. Le matin, un che-vrier, menait les chèvres au pâturage et les ramenait au village pour la traite dusoir. Chaque chèvre avait un nom individuel, tiré souvent de la couleur de sarobe ou de particularités physiques : Blanchette, Noiraude, Fleurette, Chamois, etc.ou tout aussi souvent un prénom féminin : Margot, Lisette16. Les personnes desituation modeste, surtout les femmes seules qui n’avaient qu’une seulechèvre17, s’y attachaient fortement et leur donnaient des noms tendres : Poupette,Mignone. Là où un consortage d’éleveurs de chèvres est formé, les noms deschèvres et celles des boucs sont enregistrés. Il pourrait être intéressant d’étudierles noms des chèvres valdôtaines et les éventuels changements intervenus dansleur choix depuis que, depuis quelques années, elles se battent à l’instar desvaches de la race d’Hérens.

Les chèvres auxquelles les propriétaires, surtout les femmes, sont très atta-chés sont bien traitées comme des bêtes individuelles, ce qui n’est pas du toutle cas des brebis qui se fondent dans un troupeau où elles restent anonymes.Dans les grands troupeaux de transhumance tels qu’on les connaît en France,quelques brebis, les meneuses, se distinguent et portent un nom individuel. EnValais, je n’ai pas connaissance d’un tel usage, tout au plus l’un ou l’autre bélierporte-t-il un nom, herd-book oblige. Les moutons qui pâturaient tout l’été, pra-tiquement sans surveillance, avaient des entailles pratiquées dans les oreilles,sortes de marques domestiques, afin que leurs propriétaires puissent les retrou-ver lors de la désalpe. Les béliers étaient marqués au fer rouge sur les cornes, cequi se pratiquait parfois aussi pour les chèvres.

Les volailles, qu’elles soient élevées en grand nombre pour la productiond’œufs ou simplement soumises à l’engraissage, se ressemblent toutes et iln’y a aucune nécessité de différenciation par un nom. Les poules accourent àl’appel prometteur de nourriture ou plus encore à son intonation. Dans lespetits poulaillers familiaux, un nom peut parfois être donné de façon ludiqueà l’une ou l’autre poule. Ces noms restent le fait d’enfants et sont éphémères.On ne s’adresse pas aux poules qui ne répondraient pas aux sollicitationsindividuelles. Il en est de même avec les lapins bien que ces derniers, devenusanimaux de compagnie, se montrent bien plus communicatifs. En dehors desvilles, les oiseaux en cage, canaris et autres perroquets, ne semblent pas avoirune longue tradition. Ils restent très épisodiques en tant qu’animaux de com-pagnie.

Seuls de rares apiculteurs parlent, dans des situations de stress, au départd’un essaim par exemple, à l’ensemble de leurs abeilles qui sembleraient alors

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s’apaiser. Si ces mêmes apiculteurs connaissent leurs reines, en achètent ou envendent, ils ne leur donnent jamais de noms propres.

Quels sont donc les animaux domestiques et utilitaires qui n’ont pas denoms individuels ? Ce sont d’abord tous les animaux grégaires, ceux qui viventen grands groupes ou troupeaux comme les moutons, très rarement les chèvres,suivis des volailles, poules, oies, dindes et canards. Les ovins d’un propriétaireou même tous ceux d’une commune ou d’une région, appartiennent à la mêmerace et ne se distinguent guère l’un de l’autre, ni par l’aspect général ni par lacouleur. Ils sont donc difficilement individualisables. Ces animaux réagissentaux ordres et appels collectifs, seuls nécessaires à leur gestion. Tout au plus cer-tains béliers, boucs ou coqs peuvent-ils bénéficier d’un nom propre que leurpropriétaire leur a donné en fonction d’une qualité, d’un défaut physique, deleur comportement ou qui leur a été imposé par un syndicat d’élevage. Leursnoms ne sont ici que des justificatifs utilisés pour le contrôle génétique et n’ap-paraissent qu’exceptionnellement dans le quotidien, généralement lors de tran-sactions ou des saillies.

Le chat a longtemps été compris comme animal domestique utile. Les chatschassaient les petits rongeurs et participaient ainsi à la conservation des den-rées comestibles. Ils étaient très appréciés et ne faisaient défaut dans aucunménage. Leurs noms propres étaient un mot de caresse qui évoque en mêmetemps le miaulement du chat, comme le cri d’appel minon, minon, un diminutifd’un hypothétique signifiant minet, attesté dès 156018, ou minou, mimi. Dans unrécit légendaire très connu, dans lequel un jeune enfant partage son repas delait et pain avec un serpent, l’enfant appelle le serpent par « Minon, Minon ».Cet emploi démontre que Minon n’est pas un véritable nom propre, attribué àun chat individuel mais plutôt un nom donné au genre félin.

Au cours de son passage à l’état d’animal de compagnie, le chat a reçu unemultitude de noms propres, pratiquement inclassables dans leur variété, sanstoutefois faire disparaître les anciens : Minon, Minet, Félix, etc. À part les noms,parfois extravagants, des chats de races et de tous ceux qui sont présentés auxconcours félins, je n’ai repéré de noms de chats ni dans les écrits ethnogra-phiques, ni dans la littérature locale consultés. Les noms donnés au chat dansles Fables de La Fontaine, Raminagrobis et Rodilarus, trop longs et trop compli-qués, n’ont pas été, bien que connus, repris dans l’usage quotidien.

Les noms individuels donnés aux chiens sont de trois sortes selon la fonc-tion de l’animal : la garde, la chasse et le travail de berger. À la montagne où iln’y a pas de fermes proprement dites, il n’y a pas de chien de garde et le chienn’a pas non plus été chargé de la surveillance des troupeaux. Depuis que desloups ont attaqué récemment des brebis en Valais, les autorités recommandentdes chiens de protection pour les troupeaux de moutons, mais les éleveurs neles acceptent qu’avec beaucoup de réticence. Jusqu’au dernier tiers du vingtiè-me siècle, on ne connaissait que le chien de chasse. Les grands prédateurs ayant

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disparu, la chasse n’était plus qu’une occupation vaine, un passe-temps frivole.Auxiliaire du chasseur, le chien participait donc au manque d’estime accordé àson maître et les noms des canins demeuraient presque confidentiels. Leschiens de chasse ou d’agrément des citadins, qui commettaient parfois desdéprédations dans les troupeaux ou mordaient des enfants, étaient les ennemisdu montagnard et de son cheptel. À partir du moment où les chiens d’aveuglede sauvetage, d’avalanche et de dépistage ont été mieux connus, l’attitudeenvers les chiens a complètement changé. Le Valais a organisé de nombreuxcours de formation et les noms des chiens vainqueurs de concours de sauveta-ge sont publiés, tout comme ceux des chiens de police qui immobilisent uncambrioleur ou détectent un transport de drogue ou d’explosif. Les cours dedressage des chiens de catastrophe, organisés annuellement à Nendaz, ont lar-gement participé à la valorisation du chien, sans pourtant effacer le mépris quede nombreuses personnes, notamment âgées, réservent aux petits chiens deluxe.

Le chien et le chat sont devenus les animaux de compagnie les plus répan-dus, ils partagent souvent l’espace familial et sont parfois même idolâtrés.Leurs noms, qui ne suivent que rarement la tradition des Médor et autre Bello,vont du prénom humain aux noms les plus farfelus. Bien qu’ils semblent êtresoumis à des modes, ils ne se soumettent à aucune règle explicable. Les nomsne sont pas uniquement adoptés d’un héros de la télévision mais souvent sortisde l’Internet. Les éleveurs de chiens de compagnie n’ont pas l’habitude de don-ner des noms aux chiots qu’ils vendront à l’âge de trois mois, sachant quel’acheteur imposera à son chien un nom de son choix19. Faut-il individualiser unchiot, alors qu’à la vente il sera simplement caractérisé par : le gros, le petit, lemâle, le tacheté. etc. ?

Les chiens ont eux aussi joué un rôle dans la littérature, les films et notam-ment dans les bandes dessinées. Qui ne se souvient de Rintintin, de Milou dansLes aventures de Tintin, de Lassie, de Rantanplan ou d’Idéfix ? La chienne Laika,qui a accompli en 1957 un vol dans l’espace, n’est que la plus connue de tousles canidés de laboratoire. Les propriétaires de chien qui ne veulent pas donnerun prénom ‘humain’ à leur compagnon se servent souvent des noms de célébri-tés canines.

Le show business, le spectacle en général, les films ont souvent recours àdes animaux autres que les chiens et en ont rendu plusieurs célèbres. Il suffitde citer Babe, le porcelet des films de Noonan et de Georges Miller qui suscitaun incroyable engouement chez les spectateurs. Les animaux utilisés lors d’ex-périences scientifiques, ceux qui se produisent dans les cirques et finalementceux qui sont élevés dans des jardins zoologiques afin de préserver une racemenacée et de la réintroduire dans sa région d’origine, portent toujours unnom propre, rarement un numéro. Le lynx lâché dans la région de Charmey(Fribourg) s’appelait par exemple Tito. Leurs noms sont parfois le résultat deconcours ouverts au grand public. Les faits et gestes de ces animaux sont sui-

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vis par un nombre élevé de fans, parfois aussi d’ennemis. La cigogne Max (unefemelle), née en Suisse il y a neuf ans, qui est équipée d’une balise, toutcomme ses congénères Julien, Sirius et Oscar, est une véritable superstar. Lepetit ours blanc né en 2007 à Berlin et prénommé Knut, est devenu pour sonparc une source de revenus inespérée en attirant en un temps record, des mil-liers de visiteurs.

Si les noms des animaux de ferme et même de certaines espèces animales nesont pas ou rarement mentionnés dans les écrits ethnographiques, aucunauteur de souvenirs campagnards n’oublie de parler de la “fête du cochon”, du“sacrifice du porc”, de la “boucherie familiale du cochon” et des menus festifsqui s’en suivent. Du cochon avant sa mise à mort, il n’est que rarement faitmention et de noms individuels porcins jamais. Il est évident que, dans lesgrandes porcheries modernes qu’on peut qualifier d’industries, où l’on engrais-se plusieurs dizaines de cochons dans un temps très limité, il n’y a ni besoin niutilité de différencier des individus par un nom. Mais qu’en était-il lorsqu’ils’agissait du porc que chaque famille rurale engraissait jadis avant la dispari-tion presque totale des porcs familiers ? Il n’y avait que de très rares élevagesde porcs dans les villages de montagne, et leurs truies et le verrat avaient unnom pour figurer dans le herd-book, mais aussi parce que, étant des reproduc-teurs, ils vivaient longtemps chez l’éleveur. La grande majorité des ménagesruraux achetait chez l’éleveur ou de préférence à la foire de printemps un oudeux jeunes porcelets à engraisser pour la boucherie domestique du début del’hiver. Ainsi, le porcelet était un bien de consommation, destiné à l’abattage etsa seule raison d’être se limitait à fournir l’essentiel des besoins carnés de lafamille moyenne. Une vache ou une chèvre fournit des années durant du lait,elle n’est qu’au deuxième degré fournisseuse de viande.

Une Nendette âgée qui soignait avec beaucoup d’attention et une certainetendresse son porc à engraisser m’avait une fois permis de l’accompagner pourlui apporter son repas. À ma question, elle répondit qu’il n’avait pas de nom.Après avoir donné quelques gâteries au porc, l’avoir bien gratté sur la nuque,ce qu’il semblait bien apprécier, l’animal émettant un grognement de contente-ment, la paysanne ferma la porte de la loge et nous nous éloignâmes. Une foisrentrée dans la cuisine, je fis l’éloge de la belle bête qu’on venait de quitter etvoulus savoir pour quelle raison elle n’avait pas de nom propre. Elle me dit :« Le cochon, on l’a pour la boucherie, pour le manger, on le garde souventmême pas une année, alors il n’a pas de nom20. Dans le temps, nos porcs mon-taient à l’alpage avec les vaches, ils allaient en champ après la moisson, alors ilfallait parfois les appeler, on faisait simplement nani, nani 21, et ils venaienttous ». « At è caon fo pa ch afraritchye [il ne faut pas fraterniser avec les porcs] »me dit-elle. On ne leur dit pas non plus bonjour ou bonne nuit, il ne faut pasqu’il soit de la famille. Il apparaît que les animaux qui font partie de la famillesont exclus de notre consommation22. Le chien et le chat ne sont que rarementconsommés. Ils sont carnivores, comme le renard, le loup, et leur chair esttaboue. L’interdit n’est transgressé que lorsque leur chair ou leur graisse

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deviennent des éléments thérapeutiques ou lorsque les jeunes gens consom-ment un civet de chat lors d’une soirée initiatique. L’anatomie du porc est fortsemblable à celle de l’homme23 ; comme lui, il est omnivore, et si le fait d’avoirun nom assimilerait encore plus le porc aux humains, le consommer devien-drait alors un fait de cannibalisme. Si les enfants avaient pu jouer avec le jeuneporcelet et peut-être même lui donner un nom, ils ne devaient plus avoir derelations ludiques ou amicales avec l’animal grandissant auquel on attribuaitune méchanceté dangereuse. De fait, on commençait une “déshumanisation”du porc destinée à bien le différencier des humains et à le réintégrer dans l’en-semble des animaux consommables par tous les membres de la famille. Lesvaches qui avaient chacune un nom individuel, les reines surtout, étaient rare-ment consommées par leur propriétaire qui préférait les vendre à un boucherou un engraisseur. Pour la boucherie domestique, on abattait plutôt de jeunesbovins, une génisse non prometteuse, une vache stérile. Si possible, on faisaitpratiquer la mise à mort d’un bovin par un voisin moins sensible. Jusqu’à l’épi-zootie d’encéphalite spongiforme bovine, les vaches, les chèvres et les moutonsétaient des herbivores à chair normalement comestible. Les taureaux, les boucset les béliers devenus inaptes à la reproduction étaient châtrés puis engraissés ;s’ils avaient un nom, généralement peu utilisé, ils le perdaient et devenaientsimplement le châtré.

Depuis de très anciens temps, les animaux domestiques à rendement mul-tiple, comme les bovins, les caprins et rarement les ovins qui fournissent lait,viande, laine ou cuir, ont tous un nom individuel24. Il en est de même pour lesbêtes qui travaillent de longues années durant, les chevaux, les bœufs, lesmulets et les ânes avant de passer finalement à la boucherie.

Par contre, les animaux domestiques qui sont élevés que peu de tempsavant d’être vendus, c’est-à-dire les jeunes mâles qu’on ne désire pas élever, lesagneaux, cabris et veaux, ainsi que les porcelets à engraisser en à peine uneannée, qui tous sont destinés à l’abattage dans un relativement proche avenir, etne fourniront aucun autre rendement que leur viande, ne sont donc ni plus nimoins qu’une valeur marchande25 et restent sans nom propre. Comme seul l’en-fant baptisé fait partie de la communauté chrétienne, l’animal sans nom n’estpas intégré dans la communauté de l’exploitation rurale ou de la famille. Unefois le glandage et la libre pâture abolis, à la fin de la Deuxième Guerre, il n’yavait plus aucun besoin de nommer une bête pour la rappeler et elle pouvaitêtre consommée sans arrière-pensée.

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N O T E S

1 J. HUBSCHMID, «Haustiernamen und Lockrufe als Zeugen vorhistorischer Sprach - undKulturbewegungen», Vox romanica XIV, 1954, p. 184 ss.; G. ROHLFS, «RomanischeHaustiernamen aus affektiver romanischen Urschöpfung», Festschrift Wandruzka,Niemeyer, 1981.2 L’excellent article de R. PUJOL et G. CARBONE, « L’homme et l’animal », in Histoire demœurs I, Paris, 1990, p. 1307-1383, pourtant si complet, ne fait aucune allusion aux nomspropres des animaux.3 Les quatre chevaux de l’Apocalypse n’ont pas de noms, contrairement à leurs cavaliers.4 A. SCHLOSSIG, «Die Namen des Widders, des Schafes, des Esels und der Eselin im alt-französischen Roman de Renart», Romanische Forschungen 81 (1959) p. 17.5 O. BLOCH - W. von WARTBURG, Dictionnaire étymologique de la langue française. Paris, 1968.6 G. EIS, «Rufnamen der Tiere», Neophilologus 48, 1964, p. 122-146 ; G.ROHLFS, «UeberHacken und Böcke», Zeitschrift für romanische Philologie 45, p. 662-675.7 H. BAUSINGERM, «Tierzucht und Namengebung», Festschrift Zinsli, M. BINDSCHEDLER

(dir.), Bern, 1971, p. 170-184.8 C. LÉVI-STRAUSS, La pensée sauvage, Paris, 19629 Bien sûr, cette énumération s’applique à un paysan montagnard relativement fortuné,pour autant qu’un montagnard puisse l’être. En moyenne, une exploitation n’avait que 3ou 4 bovins et un mulet, parfois partagé par 2 ou 3 familles qui l’utilisaient à tour derôle, quelques ovins et peu de poules. Les ménages plus pauvres n’avaient qu’une, par-fois deux chèvres et quelques moutons.10 Les Musées cantonaux du Valais possèdent de nombreuses peintures des 19e et 20e

siècles représentant des vaches, surtout des reines. Y. PREISWERK, B. CRETTAZ, Le Pays oùles vaches sont reines, Sierre, 1986 et ibid. D. RIPOLL, « Les noms de la vache » p. 201-209 ;P. AEBISCHER, « Noms de vaches d’après un inventaire de 1648 provenant de la région deNyon » ATP 30, 1930, p. 183 et « Les noms qu’on donnait aux vaches et aux chevauxdans le canton de Fribourg et le Pays d’Enhaut d’après des inventaires du 18e siècle »,Nouvelles étrennes fribourgeoises 68 (1935), p. 165-175; C. BEAUQUIER, Faune et Flore deFranche-Comté, p. 43 ; C. GAGNON, Folklore Bourbonnais, Paris, 1947; A. ESCOFFIER, A. -M.VURPAS, Textes littéraires en dialecte lyonnais du XVI au XIX siècles, Paris, 1981 ; E. GIRARD,« Noms donnés aux bœufs et aux vaches dans l’Yonne », Revue de folklore français, VI,1935, etc.11 Les sociétés d’éleveurs de la vache d’Hérens reviennent depuis plus d’une décennie àdes critères de race plus élargis.12 Il ne s’agit dans ce dernier cas nullement du nom de la déesse mais de celui de la pla-nète. En 1950, alors que je m’étonnais qu’un taurillon, fils de reine et destiné à la repro-duction porte le nom de Vénus, le propriétaire me dit en se moquant de mon ignorance :« Vénus est la plus méchante des planètes, plus que Mars, le taureau engendrera des lut-teuses, des méchantes. Tu devrais d’ailleurs savoir que -US est le signe latin du mascu-lin, donc du pouvoir de fécondation des mâles ! ».13 Le dernier mulet de la commune de Nendaz a été vendu en 1978 à Verrey. Chaquemulet, chaque âne avait son nom propre, en fonction du sexe.14 L. SCHÉLY, « Comme on parlait aux animaux domestiques en Moselle », Revue de folklorefrançais VI, 1935, p. 298.

Les animaux domestiques et sauvages et leurs noms propres

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15 R. -O. FRICK, « Noms de chevaux », FS 25, 1935, p. 48-51.16 R. -O. FRICK, « Noms de chèvres », FS 27 (1937) p. 12-14 ; M. MORETTI, «Cultura e fanta-sia nei nomi imposte alle capre», FS 82 (1992), p. 21-29 ; K. REIN, «Die Bedeutung vonTierzucht und Affekt für die Haustierbenennung untersucht an der deutschenSynonymik für capra domestica», Beiträge zur deutschen Philologie, Marburg, 1957;R. TOGNINA, Lingua e cultura delle valli di Poschiavo, Basilea, 1967. 17 La chèvre était dans ces familles pauvres un pilier de l’économie familiale.18 BLOCH - WARTBURG, op. cit., p.410.19 E. DOBNIG - ZÜLCH, Pragmatik (…) und Eigennamen von Zuchttieren, Tübingen, 1977, p. 151.20 Cl. FABRE-VASSA, « L’enfant, le four et le cochon », MAR, 1982, p. 170 : « Un cochon, onn’aurait pas l’idée de le baptiser ! » ; D. CHEVALLIER, L’homme, le porc, l’abeille et le chien.Paris, 1987 p. 121 : « Les porcs ne sont jamais nommés individuellement. On ne le gardepas assez longtemps à la ferme pour qu’on s’y attache en tant qu’individu ».21 Les enfants utilisaient Nani tant comme appellatif que comme nom propre lorsqu’ilsjouaient avec le porcelet. Je remercie ici Madame Bretz qui me dit qu’à Savièse, aumayen, le porc de ses grands-parents s’appelait Ferdinand, pour rectifier immédiatementque ce n’étaient probablement que les enfants qui lui donnaient un nom. Au village, ellen’avait jamais entendu de nom propre donné à un porc.22 M. KILANI, « Crise de la “vache folle” et déclin de la raison sacrificielle » Terrain, 2007.23 La connaissance des organes internes du porc, acquise lors de la boucherie familiale, aété transposée à l’homme dans la médecine populaire. Par ailleurs on accorde au cochonla possibilité non seulement d’avoir des sentiments, mais de pouvoir les exprimer :R. -C. SCHÜLE, « Mon cochon est romantique » in Actes de la Conférence annuelle sur l’acti-vité scientifique du Centre d’Études francoprovençales. Diglossie et interférences linguistiques :néologismes, emprunts, calques, Saint-Nicolas, 17-18 décembre 2005, p. 137-142.24 Ce n’est, bien sûr, pas le cas des animaux des grands élevages industriels.25 On savait très bien que seule une bête bien traitée serait de bon rendement et les mal-traitances étaient fort rares. Bien sûr qu’aujourd’hui on a d’autres critères et qu’on n’ac-cepterait plus que des animaux soient élevés dans des conditions qui ne correspondentpas à leurs propres besoins.

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Che il mondo animale sia una fontedi creazione onomasiologica a basemetaforica è fenomeno ben noto2.

Se vogliamo percorrere rapidamentealcune voci indicanti animali in latinotroviamo immediatamente una serie diesempi facilmente classificabili:

ANGUIS, ❶ serpente, ❷ costellazione, maanche ❸ anguilla.BOS, ❶ bue, ❷ razza cornuta, ❸ foca.CANCER, ❶ granchio, ❷ cancello.CAPER, ❶ capro, ❷ costellazione, ❸ pesce.LACERTA, ❶ lucertola, ❷ pesce, ❸ muscolo.LOCUSTA, aragosta.

MUS, ❶ topo, ❷ pesce, ❸ macchina da guerra, ➍ barca, ➎ muscolo (cfr. fr. souris, muscledu gigot).TAURUS, ❶ toro, ❷ tarabuso, ❸ radice d’albero.

Possiamo sin da subito cogliere come, al di là dei semplici richiami alleforme si intravvedano elemementi che diremmo strutturanti: principalmente lacredenza nel doppio mondo, quello terrestre e quello marino che ne costituisceun rispecchiamento sconosciuto, o conoscibile per via di similitudine. A questacredenza fanno capo specifiche mitologie, che troviamo un po’ dappertutto: sia,come vediamo, nella struttura del lessico latino, ma anche nella mitologia ebrai-ca, che conosce nel mondo acquatico la duplicazione del mondo terrestre (edanzi molto di più: ad ogni animale terrestre corrisponde più d’ un animalemarino o acquatico, con una sola eccezione, la donnola3), nella tradizionemedievale di Nicola Pesce, che riferisce che nel mare ci sono gli stessi animaliche si trovano sulla terra4. Nella mitologia degli Inuit, attenti osservatori delpoco che la natura dà loro, il buco nel ghiaccio attraverso il quale si catturano lefoche funge in un certo modo da finestra sull’altro mondo: un mondo che simanifesta anche in un altro modo, del tutto evidente, attraverso il riflesso nel-l’acqua5. In questo caso il doppio non necessariamente ha come elemento pre-valente quello terrestre: il riflesso può essere anche primario e prevalente.

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Alcuni casi di onomasticadi origine animale1

Alessandro Vitale Brovarone

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Conseguenze interessanti della credenza in mondi paralleli sotto il pelo del-l’acqua si hanno in forme di divinazione attraverso la scomposizione e laricomposizione delle immagini sull’acqua, oltre che in eventi letterari, che costi-tuiscono forme estreme di questa sensazione così comune in tante civiltà:Narciso, il Lai de l’Ombre. Ma anche altre forme d’arte che affidano al riflessosull’acqua una immaginazione infinita, attraverso immagini indistinte: cosìalcuni kilim Senneh, o i tessuti ikat dell’Asia Centrale.

Così come c’è un rispecchiamento della natura terrestre nelle immaginiacquatiche, c’è un rispecchiamento nel cielo: oggi per noi è cosa perduta esavante, ma le costellazioni con nome di animale sono frequenti in parecchieciviltà, e costituivano un altro mondo, non raggiungibile, ma capace di deter-minare, in parte o totalmente, la realtà terrena. Analogamente si ha nella termi-nologia relativa alle piante un rispecchiamento del mondo animale nel modovegetale, ed anche negli oggetti.

Come abbiamo visto nell’elenco dei casi osservati in latino, molto spesso laforma dell’animale diventa fonte di creazione verbale, una creazione moltoovvia ed evidente, tanto familiare quanto familiare è l’animale in questione.Così abbiamo in Italiano intere serie di oggetti e strumenti il cui rapportometaforico con animali o con loro parti è ormai totalmente assorbito dal lessico,al punto che il nesso metaforico è appena, poco, o per niente percepito: se nellalima a coda di topo il rapporto è chiaro, nella chiave a pappagallo lo è un po’meno, nel piede di porco ancora meno, nella serpentina appena, nel grilletto enel cane del fucile il rapporto è totalmente non percepito. Nel francese ad esem-pio nel termine mitaine è difficile che il parlante percepisca la bella metaforicità:parte lanuta da cui spuntano fuori gli artigli liberi, come nella zampa di mite, la“micia”, il “micio” in antico francese; l’ormai tenue e quasi impercettibile lega-me con l’etimo si perde quando il termine passa ad un’altra lingua, come l’ita-liano “mitena”, “mitene”. Notiamo qui quanto riscontreremo poco oltre: la sto-ria delle parole è segnata dall’intreccio di fattori diversi e complessi, tanto chediventa molto difficile se non impossibile ritrovare linearità e costanza nei pro-cedimenti; sul piano del metodo questo comporta la necessità di lasciar caderele ipotesi semplificatorie, sia quelle ormai già da tempo sottoposte a critica ser-rata, sia quelle che anno per anno si affermano come definitive.

Questo tipo di creazione metaforica è attivissimo anche oggi: per esempionell’inglese d’uso internazionale mouse, che l’italiano prende tal quale e il fran-cese rimpiazza con souris; il “serpente monetario” e l’elicottero Mangusta, i por-tapacchi e le lampade “tartaruga”; nell’osservazione della natura possononascere quasi inaspettate le “zampe di canguro” (per l’Anigozanthos manglesii D.Dan.), con un improvviso esotismo, legato anche alla sua origine. Analogo, maun poco più complesso, è il “marsupio” detto di parti di abiti o di componentidi oggetti: il fatto che marsupium sia una parola latina – e dunque un plausibileetimo – non impedisce che il termine nasca nella realtà dal marsupio dei cangu-ri e non dal termine latino.

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Vedremo le modalità di formazione dei lemmi nel settore della terminologiarelativa alle piante, con qualche applicazione alla terminologia botanica, per laquale terremo come fonte il lavoro del Lavoyer6.

Percorrendo i principali repertori onomasiologici relativi al mondo vegetale,quanto più si amplia l’area geografica di osservazione, tanto meno si trovanopiante cui in un modo o nell’altro, in un luogo o nell’altro, non si siano attribuitinomi d’animale, o alla pianta intera, o a parti di esse. Anche quando una piantaabbia un suo nome specifico (il caso in fondo non è poi troppo comune) ritrovia-mo: se il castagno ad esempio ha un suo nome (di origine poco sicura), l’involu-cro dei frutti sarà un “riccio”, fr. hérisson. Ma non è questa la sola maniera attra-verso la quale si stabilisce un rapporto evocativo fra i due regni (praticamentesempre in direzione animale-vegetale; i casi contrari sono rari e tipologicamentemolto omogenei, del tipo “saturnia del pero, “tonchio del pisello”). Possiamopartire dalla terminologia raccolta dal Lavoyer per esemplificare.

1. Similitudini

La prima categoria potrebbe essere quella della similitudine, che in qualchecaso coinvolge l’animale intero. Ma si tratta per lo più di situazioni determina-tesi accidentalmente: coucouc per il Leucojum vernum L. a Charvensod (p. 78),probabilmente fatto sul tipo CUC-, che indica cose rotonde, come i fiori campa-nulati del Leucojum.

In molti casi la denominazione pare essere il risultato di un procedimento diellissi: orsin, alquanto diffuso (p. 72), per l’Arctostaphylos uva-ursi L. è probabil-mente una designazione ellittica, se la si confronta con la forma resïn de l’ôrsThey di Lillianes; analogamente, forse, va visto il caso di gresillon per Silene vul-garis (Moench) Garcke (p. 91); e quello di tsevretta, ubiquitario, per Onobrychisviciæfolia, Scop. (p. 193) e Coronilla varia, L., (p. 187) (il caso però è non chiaro: lapianta sembra aver tendenza, se così si può dire, ad essere associata ad un ani-male: l’asino in greco, il lupo in latino e in italiano, ma l’etimo del termine val-dostano non è completamente chiaro); tseuvaléra, tsavalen-a e affini, per i variEquisetum, molto distribuiti, evidentemente con ellissi di “coda”; porcelan-a,pourtsetière (Villes-Dessus di Introd e Donnas, p. 207) ellissi di “Eurba”; per illuppolo (Humulus lupulus L.) l’accostamento al lupo non è ormai avvertito, e diconseguenza anche il rapporto fra i due lemmi non può essere riportato all’e-spressione metaforica. Alcuni casi non sono chiari, e richiederebbero altri accer-tamenti: il caso di tsamusse Elyna myosuroides (Vill.) Frisch (p. 35) e di tarpaCuscuta epithymum L. (p. 119) a Lortier della Val di Bagnes, Svizzera, non è chiaro.

Probabilmente una similitudine di comportamento per l’Erba boquetta evarianti, diffusa, per la Pimpinella saxifraga L., che vive sulla pietra. In qualchecaso il riferimento ad un animale viene a crearsi nel corso dell’evoluzione fone-tica e di accostamento etimologico a partire da lemmi che non fanno riferimen-

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to ad animali, come nel caso di paou, pavôn, ubiquitario, Papaver rhœas, L.; al difuori del campo animale notiamo Erba donna da Chelidonium, ove parte dell’e-timo suggerisce un accostamento fonetico che dà sviluppo ad un diverso tipolessicale. Altrettanto accidentale che da un etimo del tipo (ILLA) SPICA si possaessere arrivati ad aspic, ubiquitario per la Valeriana celtica, L., il cui richiamoall’aspide è soltanto apparente (il che non toglie che a partire da un datomomento qualcuno ci veda o ci vedrà qualcosa di simile ad un aspide).

Più sovente si tratta di parti di animali:

OCCHI ❶ di TOPO: jeu de rat e forme simili per il Myosotis alpestris F. W.Schmidt e arvensis (L.) Mill, con larga estensione; ma anche per la Primula hirsutaL. al Villair di Morgex (p. 54) e la Euphrasia, anch’essa al Villair di Morgex (p.61 e 226); joue de rat, Veronica chamadrys, L., Valpelline, Chétoz di Quart (p. 229); ❷ di GATTO: per il Myosotis, Jouai de tsa a Lortier, Svizzera (p. 22); ❸ diCIVETTA: Jeuchouatte per il Vaccinium uliginosum, L., Valgrisenche; ➍ di SERPENTE:joué di buye, Polygala vulgaris, Les Villes dessus Introd (201).

ORECCHIE: ❶ di LEPRE: oureye de lévra, oreille de lévre per la Silenenutans, L., Donnas e Perloz (p. 93); ❷ di TOPO: oureye de rat per la Silene nutans,L., Vert di Donnas (p. 93); ❸ di ASINO: oureye d’ano per la Silene nutans, L., Vertdi Donnas (p. 93); ➍ di CAVALLO: bouigné de tchevà, per lo Athyrium filix-mas(L.) Rothm., a Lourtier, Svizzera; ❺ di PECORA: Bouigno de feye per il Verbascumthapsus, L., Brissogne (p. 227).

BOCCA: LEONE: botse de liôn, Digitalis purpurea, L., Margnier di Chambave(p. 320).

LINGUA: BUE: lènvabou, Polygonum bistorta, L., ubiquitario (p. 204).

GOLA: LEONE: ❶ gueule de lion, Linaria vulgais, Miller, Challand Saint-Anselme (p. 226); ❷ gueule de liôn, Anthirrinum maius, L., Margnier di Chambave(p. 321); LUPO: gueila dou leui, Anthirrhinum maius, L., Chambave (p. 312).

PIEDE, ZAMPA: molto nascosti i tipi latini PEDEM PULLI ❶ PIEDE DI POLLO,che danno i tipi piapou (e al contrario, ma non nella nostra area, anche PULLIPEDEM che dà poupié, pourpier). In tutti questi casi siamo certamente distantidal momento della creazione metaforica, e il lemma è autonomo e indipendente,caso mai richiamando pou “pidocchio” (cosa non inconsueta nella terminologiabotanica latina e della tradizione successiva, con termini come PULICARIA, “erbada pulci”, ed analogamente per i pidocchi). Troviamo il tipo piapou, nelle suevarianti, un po’ ovunque, per designare il Trifolium alpinum, L., Saint-Rhémy-en-Bosses (p. 51); per Caltha e Ranunculus sp., ubiquitari (p. 212).

Si hanno casi ❷ di ASINO: pià d’ano de môntagne per l’Adenostyles alpina(L.) Bluff et Fingerth, Brissogne (p. 98); fieur di pià d’ano per il Petasites hybri-

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dus (L.) P. Gaertner, a Champorcher (p.111); pe d’ano, per Tussilago farfara, L.,ubiquitaria (p. 112); ❸ di GATTO: pioto de chat per Antennaria dioica (L) P.Gaertner in area di riscontro a Bellino di Cuneo; ma piòte de tsèt e simili perRanunculus acris e R. arvensis a Chavaz di Hône (pp. 216 e 218), e va notato chenon si ravvisano evidenti somiglianze: come vedremo accade che da unaimmagine metaforicamente si hanno spesso fenomeni di shifting; patta ditchêt, Dactylis glomerata, L., diffuso (p. 141); pioute de tchét, Phyteuma orbicula-re, L., Extrepiéraz di Brusson (p. 86); piota di tchet, pi di tset, Anthyllis vulnera-ria, L., Saint-Germain di Montjovet, Châtillon (p. 187); ❹ di LEONE: pic de lion,Anthyllis vulneraria, L., Saint-Marcel, (p. 187); ❺ di LEPRE: riha di patte de lalivra, Dactylis glomerata, L., Saint-Nicolas (p. 141); ❻ di ARIETE: pi d’ariette, eforme simili, per la Consolida regalis, S. F. Gr. (p. 213).

CODA: ❶ CAVALLO: couà tsavaleunna e simili, Equisetum sp., ubiquitario (p. 354); ❷ VOLPE: cavva dou reiner, Astragalus alopecurus, Pallas, Lillaz diCogne; cuye di renàa per Conyza canadensis (L.) Cronq a Villes-Dessus diIntrod (p. 105). ❸ GATTO: couà de tchet, Equisetum sp., Gaby (p. 254).

BARBA: Il caso di barbabouc. Va notato che il fenomeno di shifting è quialquanto sviluppato, anche per ragioni ovvie, nel caso di “barba di becco”,che qui sovente sarà nel senso di “barba di (stam)becco”. La formazione èantica, dato che in greco è detta Tragopogon, che ha la medesima composizio-ne; le denominazioni volgari sono certamente vere e proprie traduzioni (nondirei che si tratti di calchi linguistici in senso proprio), segno evidente di unapprezzamento della formazione metaforica. L’erba è di uso alimentaremolto frequente, e di conseguenza la denominazione può essersi estesa apiante affini per funzione od altro, più che per morfologia. Non abbiamobarbe d’altri animali (mentre abbiamo “barbe di frati”, ed anche “barbe diabete” per la Usnea), ma questo è un fatto non solo valdostano.

Domina il tipo BECCO, STAMBECCO: a partire dall’ubiquitario barbabouc,per il Tragopogon pratensis L. (p. 119), ritroviamo la stessa denominazione perDryopteris filix-mas (L.) Schott, Revers di Valgrisenche (p. 356), e anche perdiverse specie di Geum, ubiquitario (p. 356). In quest’ultimo non mi è facileriscontrare le ragioni della formazione metaforica.

PELO: LUPO: Pèi de leu, per Festuca valesiaca, Château di Gignod, Grange diSaint-Marcel (p. 143); per Stipa pennata, L., ubiquitario (p. 146).

E infine ESCREMENTI: ❶ di CAMOSCIO: petolle di tsamoss, Vaccinium uligi-nosum, L., Saint-Rhémy-en-Bosses (p. 69); ❷ di GATTO: tchuen di tsat, Viburnumlantana, L., Revers di Valgrisenche (p. 244).

E PARTI SENZA ANIMALE: ZAMPA: Fehtu de a patta, Dactylis glomerata, L.,Estoul di Brusson (p. 141); piouta, Heracleum sphondylium, L., ubiquitario(p. 174).

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Se in qualche caso la similitudine è evidente, in altri lo è meno.Considerando la denominazione delle piante non vanno trascurati alcunifatti: in primo luogo, la denominazione è per la gran parte delle piante,comunque ed in sé, un fatto di terminologia dotta, relativamente a ciascunambiente; le persone in grado di distinguere con certezza e chiarezza moltepiante costituiscono una parte non estesa della popolazione (secondo misuree proporzioni che variano nel tempo e nelle circostanze), parte che possiedeuna conoscenza di tipo specialistico. In secondo luogo si notano spesso, conpiena evidenza, permanenze di terminologia libresca anche in condizioni ovenon lo si aspetterebbe: mantenimento di terminologia (p. es. nel termine gag-gia che mantiene la posizione d’accento che si ha in akakía in greco), inattesifenomeni di traduzione. Abbiamo qualche caso anche tra i termini che stia-mo considerando: il Myosotis deve il suo nome alla forma delle foglie, pelose,che ricordano le “orecchie di un topo”; la confusione , avvenuta in un impre-cisato punto della tradizione, ha inteso male -ot- “orecchio”, confondendolocon -op- “occhio”, e generando così la denominazione “occhio di topo”, in sésprovvista di senso. Questo scambio non è necessariamente accaduto almomento dell’assunzione del termine greco da parte della lingua latina, maanche in una successiva fase interpretativa. Naturalmente è facile attendereche poi, in fase di risemantizzazione, si scoprano occhi di topo nel Non-ti-scordar-di-me. Notiamo che le “orecchie di topo” non mancano tuttavia:oureye de rat a Vert di Donnas per la Silene nutans L. (ma non attribuirei aquesta circostanza, molto limitata nella diffusione, la causa del “cambio dianimale” del Myosotis.

La non perspicuità della metafora può averla spenta e tramutata, facendolapassare ad altra categoria denominazione: così a Saint-Nicolas il Myosotis, conil suo passato di “orecchia di topo”, il suo presente di “occhio di topo”, avràtroppo messo alla prova le facoltà immaginative dei parlanti, che hanno spentola metafora riducendola a Fleur di rat.

2. Contiguità

Un’altra importante fonte di infiltrazione di nomi di animali nella fitonoma-stica è data dall’osservazione, reale o immaginata, dell’uso di certe erbe daparte di determinati animali. Le motivazioni non sono sempre evidenti: a volteil fatto che alcuni animali selvatici sono osservati in prossimità di una datapianta, o che animali domestici o selvatici si fermano a brucarne; fiori cavi ven-gono visti come abbeveratoi; la pianta e l’animale semplicemente condividonoun habitat, oppure risulta che l’animale è attratto dalla pianta (come nel casodella Nepeta cataria, L.). Di norma accanto al nome dell’animale sta una denomi-nazione “Erba”, “Fiore”, “Fieno”, “Campanella”. Non abbiamo rienuto utiledividere a seconda che si tratti dell’una o dell’altro; ordiniamo semplicementesecondo l’animale. Alcuni hanno perso il riferimento “Erba di”, “Fiore di”, esono stati elencati sopra come ellittici.

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CAVALLO: Fleur di tsevô, Gentiana bavarica, L., G. verna, L., Saint-Nicolas (pp. 36, 37); MULO: Fieur di meulet, Gentiana bavarica, L., G. verna, L., Saint-Rhémy-en-Bosses (p. 36); PECORA: fleur di moutôn e erba di moutôn per il Thalictrum aqui-legifolium, L., rispettivamente a Les Villes-Dessus di Introd e La Rosière di Saint-Pierre (p. 214) (le pecore evitano questa pianta); CAPRA: ❶ Eurba di tchévre,Onobrychis montana L., Revers di Valgrisenche (p. 50); analogamente O. viciæfolia,Scop., (p. 193), ❷ fleur de la tsevretta ubiquitario (p. 193); (STAM)BECCO: ❶ richta dubohc, Luzula nivea, L., DC, Lignod di Ayas (p. 153); ❷ clliotsetta di bôc, Campanulapersicifolia, L., Petit-Ayer di Chambave (p. 84); CAMOSCIO: ❶ fleur di tsamou,Epilobium angustifolium, L., Villair di Morgex (p. 183); ❷ oleunna dou tsamos,Festuca alpina, ❸ Suter, Brissogne (p. 42); MAIALE: erba porquetera, Portulaca olera-cea, L., Saint-Germain di Montjovet (p. 207), e si vedano al paragrafo precedente leforme ellittiche; GATTO: ❶ eurba di tsat, Nepeta cataria L., ubiquitario (p. 158);❷ erba tsatta, erba di tsatt, Valeriana officinalis, ubiquitario (p. 235); CORVO: Fieurde corbas, Gentiana brachyphylla, Vill., G. bavarica, L., G. verna, L., Cogne Chef-Lieu(pp. 35, 36, 37); Gentiana ciliata, L., Cogne Chef-Lieu (p. 136); GALLO: fieur di pouli,Lotus corniculatus, L., Champorcher (p. 190); CUCULO: ❶ fleur di coucouc, Gentianakochiana, Perr. et Song., Blavy di Nus (p. 36); ❷ fiôr dou coucco, Tulipa australis,❸ Link, Challand-Saint-Anselme (p. 45); ❹ fleur di coucouc, Aquilegia alpina, L.,Clapey di Ollomont (p. 56) e A. atrata, ❺ Koch, Ollomont (p. 211); ❻ flòeur decoucco e simili, Iris germanica, ubiquitario (p. 152); ❼ fieur di coûcou, Oxalis aceto-sella, L., Champorcher (p. 185); ❽ fiour di coucou, Hepatica nobilis, ❾ Schreiber, LesVilles-Dessus di Introd (p. 214); SERPENTE: ❶ Erba di bouye, Daphne mezereum L.,Valpelline, Valtournenche (p. 76) (ma anche nel senso di “bacca velenosa, ❷ peu-qué di beuye, nelle stesse località); lo stesso lemma è frequente per Dryopteris filix-mas, (L.) Schott (p. 356); ❸ fleur di bouye, Orchis maculata, L., Courmayeur(p. 183); ❹ eurba di serpèn, Dryopteris filix-mas, L., Schott, La Saxe di Courmayeur(p. 356); VESPA: fleur di vîpe, Echium vulgare, L., Villes-Dessus di Introd (p. 83)(denominazione di discusso riferimento metaforico); PIDOCCHI: erba di piou,Galium aparine, L., Villes-Dessus di Introd (p. 225); CAVALLETTE: fieur delouitreutse, Ægopodium podagraria, L., Champorcher (p. 181); LUMACHE: erba dileumâ’è, Ægopodium podagraria, L., Grange di Saint-Marcel (p. 181).

Un caso, unico nell’area, ma non raro in generale: CUFFIA DELL’ORSO: bere del’ors, Pulsatilla vernalis, L., Miller, Challand-Saint-Anselme (p. 57).

3. Sostitutivo

Una terza importante categoria è quella che si serve di un nome di animaleaccostato ad un alimento per indicare che non è buono per l’uomo, od è velenoso,od è quanto l’animale mangia al posto di ciò che mangia l’uomo. Proponiamouna classificazione che usi come termine sopraordinato l’alimento.

PANE: ASINO: pan d’ano e molti simili, Berberis vulgaris, L., frequente(p. 238); CAPRA: pan di tcheuvre e simili, Sempervivum sp., ubiquitario (p. 33 e

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p. 121); CUCULO: ❶ pan cuc, Globularia cordifolia, L., They di Lillianes (p. 40);❷ pan di coucou, Oxalis acetosella, L., Villair di Morgex (p. 184).

CAVOLO: CAPRA: tsou di tcheuvre, Sempervivum montanum, e S. tectorum, L.,ubiquitario (p. 33 e p. 122).

INSALATA: CAPRA: salada di tsèvre, Sempervivum montanum e S. tectorum,L., Antey-Saint-André (p. 34 e p. 122).

RAPA: CAPRA: ❶ rave di tchivre, Sempervivum montanum, L., Challand-Saint-Anselme (p. 34); ❷ rave de tchievre, Sempervivum arachnoideum, L., Lignod diAyas (p. 34).

VIOLA: CANE: violetta di tcheun, Viola canina, L., Margnier di Chambave(p. 235).

MELA: CAPRA: pomme de tchivre, Sempervivum montanum e S. tectorum, L.,Arnad (p. 34 e p. 122).

CILIEGIA: VOLPE: ❶ rise de rèinàà, Prunus mahaleb, L., Villes-Dessus diIntrod (p. 261); ❷ cerise di verpoueill, Daphne mezereum, L., Champorcher(p. 76).

TRIFOGLIO: BECCO: triolet dou bôc, Aieja dou bohc, Oxalis acetosella, L.,rispettivamente Blavy di Nus e Champoluc (p. 184).

PIANTAGGINE: UCCELLI: plantè di s-aousì, Plantago maior, L., Brissogne(p. 200).

MIRTILLO: LUPO: ambôncalle di loou, Vaccinium uliginosum, L., Saint-Rhémy-en-Bosses (p. 69); ORSO: breuvassiera de l’ours, Vaccinium uliginosum,L., Lillianes (p. 69).

UVA: ORSO: reuseun de l’ors, Vaccinium vitis-idæa, L., Brissogne (p. 70); resïnde l’ôrs, Arctostaphylos uva-ursi, (L.) Sprengel, They di Lillianes (p. 72); CAPRA:rou’hè di tsivre, Sempervivum tectorum, L., Cors di Fénis (p. 122); reuseun ditchévre, Sempervivum tectorum, L., (p. 123); TOPO: reusïn di rat, Sedum album, L.,Champorcher (p. 123); UCCELLI: reuseun di s-aousì, Sedum album, L., Étral diJovençan (p. 123); LUCERTOLA: reuseun di liser, Sedum album, L., Margnier diChambave (p. 123).

CARDO: MAIALE: etsardôn di gadeun, Cirsium spinosissimum L., Scop.,Brissogne (p. 29).

CIPOLLA: CORVO: ❶ ignôn di corbà e varianti, Allium sphærocephalum, L.,ubiquitario (p. 163); anche per Paradisia liliastrum, L., Bertol., Blavy di Nus

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(p. 167); ❷ ignôn di corvat, Muscari comosum, L., Miller, Challand-Saint-Anselme (p. 169).

AGLIO: CORVO: aille di corbé, Allium sphaerocephalum, L., Étroubles (p. 163).

BACCA: UCCELLI: pequé di s-aousì, Sedum album, L., Grand Brissogne(p. 123); LUCERTOLA: peuquén di lisèr, Sedum album, L., Magnier di Chambave(p. 123); SERPENTE: ❶ piquén di serpèn, Daphne mezereum, L., Lillaz (p. 76);❷ piquén di bouye, Bryonia dyoica, Jacq., Arnad (p. 127).

LIQUERIZIA: SERPENTE: Regalisse di bouye, Asplenium trichomanes, L., (miaspetterei piuttosto Polypodium vulgare), Arnad (p. 355).

SPINA: TOPO: ehpeuna dou rat e simili, Ruscus aculeatus, L., frequente(p. 251).

Non è sensato fare osservazioni di tipo quantitativo su di un numero cosìpiccolo di casi così disparati, anche perché l’intero quadro onomasiologico deveessere visto su estensioni territoriali molto più ampie; i fenomeni potrebberoessere compresi soltanto nella prospettiva d’ assieme. Neppure ci è possibile,attraverso gli animali ed il loro uso metaforico, correre dietro ad uno “spiritodella lingua”, né cercare di intravvedere un imprecisato “immaginario colletti-vo”. Qualche osservazione può tuttavia essere fatta.

Prima di tutto un elenco degli animali coinvolti, che sono in tutto ventinove,che potremmo ordinare suddividendoli in mammiferi domestici: bue, cavallo,asino, mulo, capra, becco (?), pecora, ariete, porcello, maiale, gatto; mammiferiselvatici: camoscio, stambecco (?), leone, lupo, volpe, orso, topo, talpa; uccellidomestici: pavone (?), gallo, pollo; uccelli selvatici: uccelli in genere, civetta,cuculo; rettili: lucertola, serpente; artropodi: pidocchi, grillo.

Nel caso di animali la cui denominazione nelle circostanti aree non alpinepreveda “becco”, l’identica denominazione in area alpina sarà in molti casi inte-sa come “stambecco”; questa pare l’unica concessione al genius loci, mentre ilresto sembra allineato alle tendenze constatabili in generale: non abbiamo mar-motte, aquile od altri animali locali. La situazione sembrerebbe dunque appiat-tirsi sulla situazione generale.

Non che questo sia un male: la partecipazione a fenomeni di vasta estensio-ne è sempre sintomo di una vivezza di rapporti, di un non isolamento cultura-le. Ma tuttavia notiamo che, pur restando all’interno del sistema, nessun anima-le è fuori della pratica quotidiana; in particolare la dominanza, nel patrimoniometaforico, della capra sulla pecora. La capra ha, nelle denominazioni cheabbiamo visto, molto spesso a che fare con i Sempervivum che stanno sui tetti:capra legata all’economia familiare, come è facile riscontrare ancora oggi.Viceversa praticamente nessuna mucca (salvo una “lingua di bue”, che fa capo

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alla denominazione di massima diffusione nelle aree circostanti): possiamoforse trarne qualche indicazione sulla cronologia della formazione del patrimo-nio fitonomastico?

Notiamo, a differenza di quanto di norma si constata, che gli animali corre-lati negativamente (le loro erbe sono quelle che l’uomo non può mangiare) sonosostanzialmente gli stessi che sono impiegati come correlativi descrittori per lepiante “buone”. Possiamo forse trarne che nella formazione della tradizionelessicale la protratta consuetudine con la natura può non aver accettato unasuddivisione del mondo animale in “buoni” e “cattivi”? Non vogliamo trarneun principio, né far richiamo a chissà quali intrinseche qualità di una lingua edi un popolo (si sa che con questi presupposti i conti finiscono per non tornare),tuttavia si constata che alcune denominazioni di vasta estensione sono accetta-te, altre no, e si viene così a costituire un patrimonio di immagini, di accosta-menti linguistici, che costituiscono una importante componente nella definizio-ne degli orizzonti mentali e culturali.

Rispetto ad altre tradizioni vediamo mancare alcune componenti, in parti-colare una di modesta portata, l’altra forse più interessante, e forse tale darafforzare le osservazioni appena fatte. La prima è costituita dalla quasi totaleassenza di animali simbolici (ed assenti nella fauna locale): un solo leone, perla Digitale, “Bocca di leone” (certamente chiara come similitudine; ma non èper niente da escludere una semplice “cattura” del termine, che in genere desi-gna l’Anthurium). La seconda è data dalla totale assenza, rispetto alle categoriecomunemente riscontrate, del tipo “uccidi + nome di animale” (come “strozza-volpi” e simili); questa è la situazione tale quale si ha nel repertorio delLavoyer, e non ci sono ragioni per credere che sia poco o mal rappresentativa.Non va escluso che la tendenza generale, in questa zona, sia stata quella diriscontrare usi e poteri sostanzialmente benefici; nel vedere nelle piante più ilvalore di risorsa, che la contrapposizione violenta delle forze.

Ma quanto è possibile osservare, vedere, ed attribuire a questa o quellacausa, in realtà non è che un tentativo di razionalizzazione dei dati empirici, esi sa che non è sempre bene farlo. Gli elementi che sfuggono sono molti.Abbiamo già osservato come la terminologia “savante” penetri largamenteanche nelle denominazioni volgari. Si constata il fenomeno nei suoi risultati,ma di tempi, modi e attori storici non si riesce a parlare: chi e quando ha fattoprevalere l’accentazione e lo sviluppo fonetico del termine gaggia? Chi equando ha mantenuto la forma con genitivo anteposto in poupié, o pospostoin piapou? Non ci è dato di saperlo, ed ogni interpretazione razionalizzante(sulla base della distribuzione in carta) può solo sperare di sistematizare i datied attribuire una economica spiegazione, ma la verità può anche essere deltutto diversa.

E analogamente altre questioni restano e resteranno aperte. Ad esempio sisa, in generale, che le piante arboree hanno più spesso una loro denominazione

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non metaforica, per cui il faggio sarà un faggio e non si dovrà ricorrere ametafore. Nelle piante erbacee invece le diverse tradizioni linguistiche hannodato una straordinaria varietà di creazioni verbali. Ma non sempre tutto avvie-ne con continuità. Nel caso valdostano, almeno sulla base dei dati forniti dalLavoyer, si riscontrano svariate carenze sorprendenti: alcuni generi ed alcunefamiglie, pur avendo una rigogliosa terminologia volgare, non hanno sviluppa-to metafore animali nella misura che si constata in altre aree: le primule hannodato pochissimo, e così anche le ombellifere e le composite. Non è il caso di cer-care ragioni, ma certamente è un problema: ed il problema è tanto più forte estimolante in quanto i parlanti non conoscono la classificazione in famiglie, edunque non è plausibile che ci sa stata una scelta deliberata.

Il modello di creazione linguistica metaforica, limitatamente al campo del-l’applicazione della zoologia alla fitonimia, ha posto in evidenza svariati feno-meni: la creazione di una metafora e la sua trasmissione attraverso il tempo,quasi come se in ogni caso in cui si è usato il termine si sia ricomposta l’interaimmagine, quasi ricreando di volta in volta l’intuizione denominativa; il consu-marsi della metafora sino a divenire irriconoscibile; lo scivolamento di unadenominazione da una pianta all’altra (p. es. “bocca di leone” dall’Anthuriumalla Digitalis), o viceversa l’esistenza di piante che è come se volessero a tutti icosti un nome di animale, e così ne hanno parecchi, come la Silene nutans, le cuifoglie assomiglieranno ad orecchi di asino, di lepre o di topo. Queste sonosituazioni che si riscontrano praticamente ovunque, in modi vari e diversi.Altre non si verificano mai, come ad esempio l’inversione delle metafore: nes-sun animale, almeno nelle lingue che conosco, ha un nome di pianta: soltantoqualche caso isolato di animale inferiore: celenterarati, come il cetriolo di mareo l’anemone di mare; o un ascidiaceo come il limone di mare. È possibile imma-ginare quali siano le strutture culturali profonde capaci di determinare questotipo di fenomeno. Questo è però un dato che esige una trattazione su documen-tazione più ampia e più riccamente diffusa, cui quanto sinora osservato parteci-pa, nella sua specificità e nei suoi limiti, e nella sua capacità di accennare, nellapiccola misura, all’ampiezza del fenomeno generale.

N O T E

1 Ringrazio molto Henri Armand per l’aiuto che mi ha generosamente dato e segnalo lasua pubblicazione: Henri ARMAND, Vivre et guérir en montagne. Plantes animaux et choses.Leur utilisation à Saint-Nicolas et en Vallée d’Aoste. Centre d’Études francoprovençales“René Willien” de Saint-Nicolas, 1e édition 1995, 2e édition 1997.2 Gli studi più importanti restano quelli di Lazar SAINEANU, pubblicati, per la parte che ciriguarda, con il nome francesizzato di Sainéan, di conseguenza alla sua sostanzialmentecoatta emigrazione in Francia: La création métaphorique en français et en roman. Images tiréesdu monde des animaux domestiques. Le chat. Avec une appendice sur la fouine, le singe et lesstrigiens, Halle, 1905 (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, 1); La créationmétaphorique en français et en roman. Images tirées du monde des animaux domestiques. Le

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chien et le porc. Avec une appendice sur le loup, le renard et les batraciens, Halle, 1907(Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, 10); Les sources indigènes de l’étymolo-gie française, 1925-1930; Autour des sources indigènes. Études d’étymologie française et romane,Firenze, 1935 (Biblioteca dell’Archivum Romanicum, s. II, 20). Va osservato che i lavoridi Saineanu sono di straordinaria dottrina e sottigliezza, oltre che di grandissima esten-sione di documentazione; questo comporta in molti casi che, nella vastità della docu-mentazione, si trovino accostate forme da spiegarsi in altre maniere, oppure, più soven-te, anche in altre maniere. Questa caratteristica dei suoi lavori (segnati stilisticamente dauna straordinaria mobilità di ingegno, che sovente compendia rapidissimi passaggi logi-ci, percepibili soltanto ad una lettura attentissima) ha comportato che alcuni accosta-menti siano poi stati assunti come affermazioni assolute, accolte ed assunte poi con nonsempre misurata materialità anche in strumenti che per loro natura devono fare sintesi eprodurre affermazioni piuttosto perentorie, quali ad esempio il FEW. Non sempre il tra-sferimento di forme dibattute ed articolate dà un felice inserimento sotto un singololemma.Di grande interesse, anche se dedicato alla zoonomastica, il lavoro di Adriano GARBINI,Antroponimie ed omonimie nel campo della zoologia popolare, II, Omonimie, vol I e II, Verona,1925. Ricordiamo anche A. VITALE-BROVARONE, Procédés de la création des néologismes : lecas de la terminologie botanique, in “Le Moyen Français” 38, 1998, e per alcuni aspetti G. L.BECCARIA, I nomi del mondo, Torino, 2000.Si veda anche E. FERRARIO, La metafora zoomorfa nel francese e nell’italiano contemporanei,Brescia, 1990, che offre un buon repertorio.3 L. GINZBERG, Le leggende degli Ebrei, I, Dalla Creazione al Diluvio, Milano, 1995, p. 44.4 Si veda ad esempio la redazione di Iacopo d’Acqui, nel suo Chronicon Ymaginis mundi,nella bella edizione con commento a c. di Laura TONSO, nella sua tesi di laurea ancorainedita Il “Chronicon Ymaginis Mundi” di Iacopo d’Acqui nei manoscritti torinesi, Torino,Facoltà di Magistero, 1992-1993, pp. 139-141.5 Guilde canadienne des métiers d’art. Québec–Canadian Guid of Crafts. Québec,Collection permanente d’ art et d’ artisanat Inuit, Circa 1900-1980, Montréal, 1980, p. 62,n. 54, scultura di Elijassapik; p. 78, n. 78, scultura di Sarolie Weetaluktuk.6 I. LAVOYER, Glossologie et flore des Alpes, Aoste 1994. Il lavoro certamente si presta adulteriori indagini, ma costituisce comunque, ai nostri fini ed anche ad altri, una pratica eseria base documentaria.

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Vin tè, té vin, Baoutsan ; vin té, Maurin, Marquisa,

Sardègne, Tsatagnon, Guerra, Fribour, Parisa…

(tiré de : La bataille di vatse a Vertozan)1

La concomitance entre le colloque surl’onomastique et le cinquantième anni-versaire de la bataille des reines en Valléed’Aoste m’a suggéré d’aborder le thèmedes noms des vaches de combat, thèmes’étant révélé plus vaste et complexe queje n’imaginais. Étant donné les limites quecette occasion nous impose, j’ai donc dûme borner à ébaucher une étude qui, pourêtre développée convenablement, deman-derait des temps et des énergies dépas-

sant largement mes possibilités actuelles. Bien que mon souci prioritaire ait étéd’ordre linguistique, j’ai aussi effleuré, en passant, des sujets socio-anthropolo-giques : il s’agit d’ailleurs de deux faces d’une unité par sa nature indissoluble.Pour des approfondissements sur le plan sociologique et anthropologique, je ren-voie aux textes de Christiane Dunoyer (2007) et de Mauro D’Aveni (1994), aux-quels je me suis cependant inspiré pour quelques considérations d’ordre général.

Attribuer un nom aux vaches est un fait qui revêt une importance capitaledans le monde de l’élevage, il s’agit d’une opération qui crée un lien fort entrel’homme et l’animal.

« Dans cette région alpine, le nom propre attribué aux vaches n’obéitpas seulement à la fonction de classer les différentes bêtes gardéesdans une étable, mais aussi à celle d’identifier chaque vache d’unemanière unique. En effet, l’éleveur connaît une à une toutes sesvaches, leurs caractéristiques physiques, leur tempérament, leur pro-duction laitière, leur généalogie, leur biographie : le nom propre estutilisé couramment soit en adresse soit en référence, car les vachesconnaissent chacune leur nom et sont mentionnées par leur nomdans la conversation des hommes ».

(Dunoyer 2007, p. 24)

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Le nom des reines :onomastique bovine de haut rang

Saverio Favre

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Parmi les critères adoptés pour désigner une vache par un nom propre, il yavait l’habitude, encore actuelle paraît-il, d’en établir chaque année la lettre ini-tiale, en suivant l’ordre alphabétique : ainsi, toutes les vaches nées dans lamême année possèdent un nom commençant par la même lettre, ce qui permetégalement d’en définir l’âge. Les propriétaires des pie-noir n’ont pas voulu seconformer à cette règle, ils ont préféré garder la liberté du choix, fondé souventsur le critère de la lignée, en attribuant par exemple à un veau le nom de sagrand-mère. Si pour les rouges le choix du nom ne semble pas demander uneattention particulière, pour les noires, au contraire, il s’agit d’une opérationpondérée, puisant dans des répertoires opportunément sélectionnés, dans l’es-poir que le nom choisi soit propitiatoire et donc porteur de succès. Toutefois,comme nous le verrons par la suite, même dans ce domaine, un grand espaceest réservé à la plus fervente imagination, ainsi qu’aux élans du cœur.

Un autre aspect à ne pas sous-estimer, comme il a été observé par D’Aveni(1994, pages 10-11), concerne les changements survenus dans l’action de donnerun nom : traditionnellement, il a toujours été un fait de nature typiquementorale, qui est en train de devenir essentiellement un fait d’écriture. Ce passage aentraîné une série de conséquences se traduisant surtout en des pertes, puisqueune langue sans écriture possède une quantité de procédés dont la langue écritepeut se passer.

Je ne m’engagerai pas davantage dans ces argumentations, qui nous amè-neraient beaucoup trop loin, pour passer à l’inventaire des noms des reinesque j’ai dressé à partir d’une liste, sur support informatique, qui m’a été

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Avise 1955. Vertosan, lieu-dit Breuil. Le combat des reines

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aimablement fournie par l’AREV (Association Régionale Éleveurs Valdôtains)2.Il s’agit de la liste des vaches ayant participé aux éliminatoires régionales dela bataille des reines, jusqu’au combat final, de 2004 à 2007. J’ai essayé d’effec-tuer un classement de ces noms, opération en quelque sorte arbitraire,puisque une même appellation pourrait apparaître sous plusieurs catégories,les cas de polysémie étant nombreux, et pour sortir de l’impasse il faudraitconnaître les motivations du choix et l’idée qui en est à l’origine. L’analyseque je propose est en outre partielle et lacuneuse : en effet je n’ai pas pu véri-fier les récurrences des différents noms et je n’ai pas calculé le pourcentagedes appellations en patois, français, italien, espagnol, anglais, etc. De primeabord, j’ai l’impression que la modernité est en train d’ouvrir une brèchemême dans ce domaine, d’un certain point de vue encore conservateur, avecune tendance à puiser dans l’exotique, dans le monde des mass-media, véhi-culant des langues qui sont bien loin de la réalité campagnarde du tempspassé : il faut par contre avouer que le respect d’une tradition s’étant affermieau fil du temps est encore bien vivant. J’ai exclu du classement les noms dontle sens m’est inconnu ou pas clair du tout, plusieurs desquels sont complète-ment inventés, et j’en ai inséré d’autres dont l’origine est douteuse, mais dansl’interprétation desquels je me suis lancé. Pour en finir, j’ai dû régler mescomptes avec la graphie du patois, pas encore codifiée officiellement, présen-tant des formes aberrantes et incohérentes, mais aussi avec l’orthographe desautres langues, parfois criblée de coquilles et posant donc des problèmesquant à la bonne interprétation des mots.

Voici donc ma proposition de classement, forcément subjective, mais visantà ranger dans des casiers, suivant des critères logiques, ce mare magnum d’ap-pellations3.

TOPONYMES

Villes italiennesBarletta, Campiglia, Faenza, Florence, Foggia, Gorizia, Ivrea, Marengo, Marsala,

Messina, Milan, Magenta, Morra, Pavia, Perugia, Peschiera, Roma, Savona, Turin,Venise (Venisa).

Parmi ces villes, il y a plusieurs localités historiques comme Barletta, où unfameux défi a eu lieu, Magenta, Marsala et Peschiera qui nous ramènent auRisorgimento et Marengo à l’époque napoléonienne. Morra est une commune dela province de Cuneo, mais le nom pourrait aussi se référer au jeu de la mourre.

Villes étrangèresBayonne (Baionne), Belfast, Belleville (Belville), Berlin (Berleun), Briga, Genève

(Genèvre, Ginevra), Fribourg, Londra (Londre, Londres), Manila, Marseille(Marsiglia), Madrid, Lévis, Lion, Lutesse, Malibu, Moscou, Nizza, Odessa, Orsières

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(Orsière), Pamplona, Paris, Praga, Sion, Soara, Toulouse, Valencia, Varenne, Vienna,Volène (Voleine), Zara.

Lion, comme la graphie nous l’indiquerait, peut se rapporter au fauve ;Lutesse se rapporte à Lutèce et Soara à Timisoara? ; Varenne est le fameux chevalou bien la ville de Varennes? ; Volène et Voleine sont vraisemblablement desformes pour Évolène, commune valaisanne du Val d’Hérens.

Régions italiennesSardeigne (Sardègne).

Régions étrangèresÉcosse, Garonne, Gironde, Isère, Ibiza, Manica, Maurienne (Morienne), Neuveville,

Pigalle, Savoia, Zélande.

La Garonne et l’Isère sont aussi des fleuves ; Pigalle peut aussi évoquer lafameuse place de Paris ; Zélande est une province des Pays-Bas, mais pourraitindiquer aussi la Nouvelle-Zélande, état d’Océanie.

NationsBrasil (Brazil), Cuba, Albania,

Espagne (Spagna, Spagne), France,Giamaica, Guatemala, India,Indiana, Italia, Japon, Malesia,Nevada, Nigera (Nigeria?), Suisse.

Indiana peut également êtreconsidéré comme ethnique.

ContinentsAfrica (Afrique), Europa.

Localités valdôtainesAosta, Chaligne, Derby, Manda,

Pavillon, Plontaz, Runa (Runaz?).

Derby peut aussi indiquer unegrande course de chevaux, ou unmatch de football, ou autre sport,entre deux équipes de la mêmeville ou de la même région, dunom du comte de Derby.

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Nus 1955. Reinon et le vacher Albin Chamois

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ANTHROPONYMES

1. NOMS PROPRES

Prénoms, surnoms, diminutifsCorinna (Corinne), Doris, Egle, Elvia, Ercolina, Eva, Frida, Gessica, Gigliola,

Giorgina, Igor, Iris, Ketty, Letizia, Liana, Lilli (Lilly), Linda, Lisetta (Lisette), Lola,Lorence, Luky, Lulu, Magali (Magalì, Magaly), Maguy (Maghy), Margherita,Margot, Marica, Marlène, Mila, Pablo, Pamela, Peggi, Petra, Pilar, Ramona, Rosy,Sheila (Scheila), Tania, Viola, Virginie, Vittoria.

Plusieurs de ces prénoms peuvent être interprétés comme des noms com-muns : Iris, Liana, Margherita, Petra, Viola, Vittoria.

Igor, Pablo, etc. ouvrent une longue série de noms de genre masculin attri-bués aux vaches.

Personnages historiquesCarnot, Farouk (Faruk), Gherswin, Giuda, Golda (Meir?), Malory, Nikita, Sissi,

Soraya, Taitou.

La princesse Sissi, Élisabeth, impératrice d’Autriche et reine de Hongrie, estle personnage protagoniste d’un sérial télévisé très connu.

Personnages mythologiques, divinitésBelfagor, Bellone, Cybèle, (Cybele, Cybelle, Cibele, Cibelle), Diana (Diane), Golia,

Junon, Maia, Morgana, Pandora, Poseidon.

Personnages du spectacle et du sport, publicitéCicciolina, Chiquita, Inter, Juve, Killy, Levis, Liabel, Megan, Moana, Nada, Naomi,

Norton, Rambo, Santana, Zalayeta, Zalateta.

Dans cette catégorie j’ai aussi inséré les deux équipes de football Inter etJuve, avec le footballeur Zalayeta ; Levis est une fameuse marque de jeans etLiabel d’habillement ; Ciquita est un prénom mais aussi une marque debananes très publicisée.

Personnages de la littérature et des dessins animésAidi, Asterix, Cendrillon, Gianduia, Lupin, Minny, Mistral, Pikachu, Puffo,

Sandokan, Simba, Tarzan, Topolino, Trilussa.

Mistral est le nom d’un vent, mais aussi du poète d’expression provençale

Le nom des reines : onomastique bovine de haut rang

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parmi les fondateurs du félibrige ; Trilussa, pseudonyme de Carlo AlbertoSalustri, était un poète dialectal romain ; Arsène Lupin, héros de récits policiers,est une sorte de gentleman cambrioleur.

Ethniques, noms de populationsBourguignonne, Cheyenne, Comanche, Ebrea, Frison, Gauloise, Gitane, Indiana,

Lombarda, Turca (Turco, Tourca).

La Bourguignonne est aussi un mets très renommé ; Gauloise et Gitane sontaussi des marques de cigarettes ; Frison désigne aussi un bovin laitier à robepie noir, originaire de Frise, et à l’origine de nombreuses races voisines.

2. NOMS COMMUNS

Titres nobiliaires et de courtoisieBaronne, Contessa, Duchessa, Eroina, Lady (Ledy), Marquisa (Marchisa), Milady,

Miss, Negus, Princesse, Raissa, Regina, Reina (Reinatta, Reinetta, Reinon).

Tous ces titres, dans plusieurs langues, soulignent la noblesse des vaches decombat, Marquisa pourrait se rapporter à l’adjectif marquijà « vache tachetée, pienoir ou rouge, ou bien personnalité inconstante » (Dunoyer 2007, p. 27).

Métiers, activités, hobbiesBallerina, Bergère, Killer, Magneun (Magnin), Majorette, Marzanda, Matador,

Pilota, Spia, Vedette.

Milieu militaireBersagliera, Dragon.

Êtres fantastiques ou mythologiques, divinitésDémon, Diable, Ninfa, Satan (Satana), Sirena (Sirène), Strega, Stregon, Ondine.

Les Ondines sont des génies des eaux, dans les mythologies germanique etscandinave.

Noms communs de personneBaby, Bambino, Bimba, Épouse, Fanciulla, Gamine, Lolita, Popon, Pupa.

Lolita, du prénom de la protagoniste du roman homonyme, est synonyme denymphette, jeune fille à la féminité précoce et au comportement provoquant.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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ZOONYMES

OiseauxAiglon, Alouette, Capinera, Cardelleun, Colibri, Colomba, Coucou, Falca

(Falchetta, Falcon), Fauvette, Feisan (Feysan), Gazza, Griva, Hibou, Hirondelle,Merlo (Merla), Paloma, Pernik, Pinson, Plonzon, Rossignol, Volaille.

Mammifères, reptiles, mollusques, poissonsBelva, Bison, Cobra, Dingo, Gazelle, Grizzly, Iena, Iguana, Lince, Lion (Liona,

Lionne), Lumaca, Lupa, Marmotta (Marmotte, Marmotteun), Motèila (Moutèila,Mautèila), Orsa (Orsetta), Ostrica, Pantera (Panthere, Panthère), Petitloup, Sardina,Scimmia, Souris (Sourit), Talpa, Tigre (Tigresse, Tigro), Vipera (Vipère), Tatanka, Zebra.

Les noms de certains fauves peuvent souligner la force et l’agressivité de labête ; Dingo est un chien sauvage d’Australie ; Grizzli est un grand ours améri-cain ; Tatanka est le nom employé par les indiens Apalaches pour indiquer lebison ; Motèila est le nom patois de la belette.

InsectesFalena, Flika, Formica, Lucciola, Moscon, Moustique (Moustyque, Mustyque),

Moutsillon (Moutseillon, Moutzeillon), Papillon, Vespa.

En allemand, Flika signifie papillon.

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Nus 23 octobre 1955. Les trois reines de M. Chabloz : Reinon, Praga et Poblanc

Archives BRELFonds Bérard

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Animaux fantastiques et mythologiquesChimera, Dragon (Dragoun).

Noms propres, cartoonsBambi, Simba, Varenne, Boby, Dolly.

Varenne est un fameux cheval, phénomène de l’hippisme mondial ; Boby est unnom que l’on donne généralement aux chiens ; Dolly est la fameuse brebis clonée.

NOMS COMMUNS

Alerta, Arsine, Baciada, Baionetta, Bandiera, Bataille (Battaglia), Bataillon(Battaillon), Bijou (Bijoux), Bisca, Biscuit, Boccia, Bolaille, Boleun (Bouleun),Bombom, Bouton, Briciola, Bricola (Bricolla), Bulle, Canon, Chicco, Cinghetta,Cioccolata, Clairon, Colisse, Cometa, Couronne (Coronne, Curonne), Cosmo, Drapeau(Darpeau), Diamant, Dinamite, Dogana, Droga, Eclisse, Équipe, Espace, Esprit, Étoile,Favilla, Fazenda, Feltra, Fiamma (Flame), Flambo, Fortuna, Forza, Freisa, Frontiera(Frontière), Fuoco, Gaseuse, Giada, Grappa, Guerra, Histoire, Idea, Image, Jeunesse,Jolly, Justice, Lambada, Lamento, Lancia, Limousine, Lira, Losa, Lumiere, Luna,Macchinetta, Malice, Malinconie, Malizia, Mandolina (Mandoline, Mandolinne,Mandolline), Manica, Marca, Mariage, Massacre, Mégane, Mélodie, Merleun (Merlin,Merlun), Miccia, Mirage, Mirette, Miroir, Mystère (Mistere, Mysthère), Mitra, Morra,Motarda, Nanta, Nave, Navetta, Niente, Nirvana, Ombra, Orgueil, Pampero, Parfum,Pascion, Pastis, Pavillon, Pepita, Perla, Petra, Pillola, Piquette, Pista, Piston, Pizze,Poeme, Poison, Poudra (Poudre), Poupée, Prodige, Promesse, Prudence, Quepi, Rapid,Riban, Riserva, Rita, Rondella, Rondin, Rosetta, Rubis, Ruspa, Samba, Saphir,Sautternes, Scheggia, Scintilla, Seila, Seletta, Sirena, Spada, Stampa, Stella, Stria,Sveglia, Taccon (Tacon), Tango, Tapoleun (Tapouleun), Tappage, Tequila, Tregua,Turbo, Veleno, Velluto, Vendemmia, Victoire (Vittoria), Villa, Wisquy.

Il y a des noms pouvant évoquer le tempérament et l’agressivité de la bête :Alerta, Baionetta, Bataille, Bataillon, Canon, Dinamite, Guerra, Massacre, Miccia,Mitra, Poudra, Spada, Sveglia, Victoire ; la préciosité : Bijou, Couronne, Diamant,Giada, Pepita, Perla, Rubis, Saphir ; les boissons aussi, plus ou moins bonnes, sontbien représentées : Freisa, Gaseuse, Grappa, Pastis, Piquette, Poison, Sautternes,Tequila, Veleno, Wisquy ; le firmament aussi a sa place : Cometa, Cosmo, Éclisse,Espace, Étoile, Luna, Stella ; les danses : Baciada, Lambada, Samba, Tango ; noms serapportant aux voitures et aux machines : Espace, Lancia, Limousine, Macchinetta,Mégane, Rapid (motofaucheuse), Ruspa, Turbo ; plusieurs substantifs évoquent lefeu : Favilla, Fiamma, Flame, Flambo, Fuoco, Lumière, Scintilla ; des autres lamusique : Clairon, Mandoline, Mélodie ; des substantifs indiquent des états d’âmeou physiques, le caractère : Lamento, Malice, Malizia, Malinconie, Nirvana, Orgueil,Pascion, Prudence ; des substantifs divers, abstraits ou vagues : Esprit, Fortuna,Forza, Histoire, Idea, Image, Jeunesse, Justice, Mirage, Mystère, Niente, Parfum,

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Prodige, Promesse (nom de bon augure) ; et pour finir, il y a même des substantifsayant une connotation négative : Bisca, Bolaille (aussi dans le sens de ordures),Bricolla (même si la contrebande n’était pas condamnée par le peuple), Droga.

DÉTERMINATIFS GÉOGRAPHIQUES

Alpina, Cima, Iceberg, Isola, Savana, Vallon.

DÉTERMINATIFS PHYSIQUES ET CLIMATIQUES

Alluvion (Brina, Brinetta), Bufera, Flocon, Fulmine, Mistral, Nebbia, Neve, Nuage,Orage, Rugiada, Tempête, Terremoto, Tonnerre (Tonnere), Tormenta, Tourmente.

Les derniers noms peuvent aussi souligner le tempérament de la vache.

PHYTONYMES

Barletta, Bonsai, Buisson, Cali, Camelia, Canella, Cerise, Cocaina, Ébane, Éclaire,Écorse, Edelweiss, Edera, Erba, Fleurette, Flora, Florette, Gardenia, Genèvre, Gentiane(Genziana), Genzianella, Gheriotta (Gheriotte, Gueriotta), Haschish, Iris, Jardin,Liana, Lupin, Mandolla, Margherita, Menta, Mimosa, Mirabelle, Moscata (Moscatta),Mughet, Myosotis, Noisette, Oliva, Pometta (Pomette), Pomi, Prima, Reinetta, Roseau(Rauseau), Tsardon (Tzardon, Tzardoun, Tzardun, Zardon, Zardun), Tulipe, Viola,Violetta, Zardin.

Barletta est le fruit de l’amélanchier, mais aussi une ville ; Cali (kali en fran-çais) est une plante à feuilles épineuses, mais Kali est une divinité redoutabledu panthéon hindouiste ; Genèvre pourrait se référer au genièvre ou à la ville deGenève ; Prima est le nom patois de la prune, mais en tant qu’adjectif il signifiemince ; Éclaire correspond à la chélidoine.

HYDRONYMES

Dora, Fontaine (Fontana), Garonne, Isère, Onda, Soara.

Soara est un affluent de gauche du Tevere naissant du mont de Gragnano.

QUALITÉS INTÉRIEURES : TEMPÉRAMENT, COMPORTEMENT

AdjectifsAllegra, Ardia (Ardita), Caline, Coquette, Decisa, Douteuse, Farinella, Feroce,

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Furba, Galup, Jalouse, Joyeuse, Lutteuse, Nerveuse (Nervosa), Pleisenta, Potente,Rebelle (Ribella, Ribelle), Sauvage (Selvaggia, Sovage), Serena, Serio, Severa, Solida(Soulida), Superba, Sveglia, Taquine, Terrible, Tranquilla, Tremenda, Veloce, Veusta.

De nombreux traits concernant le caractère, le tempérament et la force phy-sique des vaches sont évoqués par cette liste de qualificatifs et par la liste desubstantifs qui suit.

SubstantifsBrisefer, Difesa, Furia, Furore, Grinta, Ira, Guerriera.

QUALITÉS EXTÉRIEURES

Forme, dimensionBaby, Bracca (Braqueun, Braquin), Curta (Courta), Curva, Farinella, Lountze (?),

Nana, Piccina (Piccola, Piccolina), Prima, Rondella, Silouette, Tanpiciu.

À cette liste on pourrait ajouter aussi Bouleun, Briciola, etc.

Couleur du manteauAmbra, Argenta, Bianca, Blonda, Botsardeun, Bruna (Brune, Brunette), Castagna

(Castagne), Étoile, Ébane, Farca, Gueriotta, Lilla, Linda, Lombardeun (Lombardin,Lumbardeun), Merlita (Merlitta), Mora (Morellina, Moretta, Moretto), Moureun(Morina, Mourin, Mourina, Mourinna, Mourrina), Moscata (Moscatta), Mousca(Mousqueun, Mousquin), Noisette, Queggion (Qeggion, Quaggion, Queggiun),Parisa, Pometta, Potblanc (Poblanc), Riban, Rigotta, Rossane, Tigrò, Tsatagnon(Tzatagnée, Tzatagnon, Zatagnun), Viola, Violetta.

Botsardeun est à reconduire à botsardà, c’est-à-dire avec la tête mouchetée,comme vraisemblablement Mousqueun est à rapprocher à moucheté, etc. ; Farcaest probablement à associer à Farcon, « vache présentant une ligne plus foncéele long de l’épine dorsale ou, variante locale, présentant des cornes trèsouvertes » (Dunoyer 2007, p. 26) ; Lombardeun est une vache au manteau bruntacheté de blanc ; Queggion se rapporte à la queue blanche, même si leNouveau Dictionnaire de Patois Valdôtains traduit couèdzon par « nom devache au manteau rubanné » ; Pometta est une bête à manteau rouge ; Rigottarappelle le poil frisé ; Étoile peut aussi indiquer une tache blanche en formed’étoile sur le chanfrein ; Parisa, comme l’on peut lire dans le volume Le paysoù les vaches sont reines, désigne un manteau rouge (rouge uni clair à Bagnes),comme Gueriotta (griotte, qualité de cerise), tandis que Riban indiquerait unevache tachetée.

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Beauté, charme, éléganceBellesse (Belesse, Bellina, Bellone, Bellonne, Belonne), Carina, Charmanta

(Charmante), Eleganta (Elegante), Graziosa, Jolie, Mignonne, Sibelle, Zenta.

DÉSIGNATIONS AFFECTIVES, DIVERS

Bijou (Bijoux), Brillance, Frimousse, Frisette, Gironde, Moustache, Musetto,Bellavita, Bellerose, Délice, Diletta, Elite, Estera, Fenomena, Folia (Folie, Foulie),Gardin, Gioia, Gloria, Glorieuse, Imperiale, Jolicœur, Limosa, Machère, Magique,Monchéry, Morosa, Novella, Oriunda, Precieusa, Primina, Rivale, Straniera, Trionfa,Vinta, Cestlavie, Chérie (Chery), Mascotte, Onlyyou, Petitcœur, Surprise.

Parmi ces paroles et expressions câlines et de différente nature, au senstransparent, je veux seulement souligner Gardin, terme de Courmayeur indi-quant quelqu’un qui n’est pas de l’endroit, et Onlyyou, titre d’une fameusechanson ; Monchéry est aussi une marque de chocolat.

DÉSIGNATIONS PÉJORATIVES

Bandit, Birba, Borga, Briganda, Canaglia (Canaille), Capricciosa, Caprice, Coquine,Dispettosa, Friponne, Frivole, Iella, Lesbica, Lingera, Mauvaise (Movaise), Mesquine,Monella, Vilaine (Vileine).

Cela va de soi que ces noms sont attribués de façon débonnaire. Borgadésigne un mauvais sujet ; Lingera est un mot piémontais s’approchant à celuide putain, surtout au sens figuré de « individu de basse moralité, disposé à toutcompromis » (D’Aveni 1994, pages 66-67), même si l’acception la plus courantedu terme est plus légère.

En tant que complément de notre inventaire, je veux encore ajouter une listede noms de vaches, tirée de la Consigne du nombre et noms des vaches investies parles parts ayants de la consorterie de Chavalary en 1831, et publiée par Ezio ÉméricGerbore (1998, pages 91-92). À côté des appellations, le nombre des récurrencesest indiqué :

Allemanda (2), Ardia (3), Bataillon, Belesse (2), Betitte (2), Blonda, Bombon,Bonichon (2), Bonjeon, Borgogne, Boution (2), Braquin, Brequin, Chatagnon (2),Déchasie, Dragon (2), Faletta, Farcon (2), Fésan (2), Florence, Floria (4), Guechon,Lion (5), Liserna, Lombardin, Manderetta, Mandrin, Marmottin, Maura, Morin (2),Parisa (4), Pavia, Pavillon, Plésenta, Pontetta, Province, Quiche, Rogetta, Sardaigne,Sereina, Superga (2), Teila (2), Teilin, Valeisa, Verone, Violetta (4), Youla (2).

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Comme l’on peut constater, les noms attribués aux vaches dans la premièremoitié du XIXe siècle ne s’écartent pas beaucoup par rapport aux choix effectuésde nos jours ; cependant, à l’époque, excepté quelques noms propres de locali-tés italiennes, les langues de référence étaient le patois et le français. Les mêmesobservations sont valables pour les noms des bovins attestés dans la poésie deJean-Baptiste Cerlogne citée en ouverture de ce texte.

Pour conclure, je demande pardon aux éleveurs si parfois je me suis lancédans des hypothèses un peu trop audacieuses et j’ai mal interprété le nom deleurs vaches, en dénaturant leur pensée : je serais heureux de recevoir des obser-vations et des suggestions à cet égard. L’analyse des noms des vaches est un sujetfascinant qui mériterait d’être développé dans toutes ses facettes et de tout pointde vue, mais cela demande un engagement énorme. Peut-être que un jour un étu-diant choisira ce thème comme sujet à traiter dans son mémoire de fin d’études.En ce qui me concerne, je me contente de ces quelques pages, qui, je l’espère,contribueront à fêter dignement les cinquante ans de la Bataille des Reines.

N O T E S

1 Poésie composée par Jean-Baptiste Cerlogne en 1858, il y a bientôt un siècle et demi.2 Je tiens à remercier l’AREV pour sa disponibilité, ainsi que Mme Nathalie Clos pour sa précieusecollaboration.3 J’ai utilisé, comme dictionnaire de référence : Le Petit Larousse illustré 1998, Larousse – Bordas,Paris, 1997 ; Nouveau Dictionnaire de Patois Valdôtain, par Aimé Chenal et Raymond Vautherin,Musumeci Éditeur, Quart (Vallée d’Aoste), 1997.

B I B L I O G R A P H I E

40 années de Batailles de Reines en Vallée d’Aoste. 1958-1997, Association Régionaledes Éleveurs Valdôtains (A.R.E.V.), 1997.

« Batailles de reines : les raisons d’une tradition ». Table ronde internationale, Régionautonome de la Vallée d’Aoste. Association régionale amis des Batailles dereines, in : « Lo Flambò », n° 3, 1987, p. 11-29.

BRAVO, Gian Luigi, I Feux de joie, la Bataille de reines e il Carnevale / Valle d’Aosta,in : La festa. Le tradizioni popolari in Italia, a cura di Alessandro FALASSI, Electa,Milano, 1988, p. 48-53.

D’AVENI, Mauro, Bandiera, Gentila & le altre. I nomi dei bovini in provincia diTorino, in : «Lingua, cultura e territorio», Edizioni dell’Orso, Alessandria,1994.

DUNOYER, Christiane, Les Batailles de Reines, in : « Lo Flambò », n° 203, 2007,p. 51-60.

DUNOYER, Christiane, MUNIER, Livio, Les Reines en Vallée d’Aoste. 50 ans debatailles, Imprimerie Valdôtaine, Aoste, 2007.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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GERBELLE, Justin, Les concours régionaux des batailles des reines, in : « Lo Flambò »,n° 1, 1973, p. 96-107.

GERBELLE, Justin, Batailles de reines. Chronique et palmarès (1946-1984), ImprimerieDuc, Aoste, 1985.

GERBELLE, Justin, Moutseillon, une vache presque légendaire, in : « Lo Flambò », n° 1, 1987, p. 47-51.

GERBORE, Ezio E., Nus. Tessere di storia, Administration communale de Nus,1998.

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GOFFI, Cecilia, Battaglie di regine, Università degli Studi di Torino – Facoltà diPsicologia, mémoire inédit, a. a. 2000/2001.

GRIMALDI, Piercarlo, Tempi grassi tempi magri. Percorsi etnografici, OmegaEdizioni, Torino, 1996.

KILANI, Mondher, Tigre, Pantera, Leonessa e le altre. Ovvero la passione della vaccanel Vallese, in : KILANI, Mondher, L’invenzione dell’altro: saggi sul discorso antro-pologico, Dedalo, Bari, 1997, pp. 157-200 (trad. de L’invention de l’autre. Essaissur le discours anthropologique, Éditions Payot, Lausanne, 1994).

La grande battaglia delle Regine, texte de Gilda LYGHOUNIS, photographies deStefano TORRIONE, in : « Geo », n° 18, Juin 2007, pp. 134-148.

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Les reines à Vertosan. Le lait et la bataille, textes d’Alexis BÉTEMPS et ClaudineREMACLE, Région autonome de la Vallée d’Aoste – Assessorat de l’Éducationet de la Culture – Bureau régional pour l’Ethnologie et la Linguistique,Centre d’Études francoprovençales « René Willien » de Saint-Nicolas, s. d.

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Le nom des reines : onomastique bovine de haut rang

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I “conti di sussidio” sono da temporiconosciuti come fonte preziosa per lericerche di demografia storica; ancormaggiore importanza hanno per le inda-gini storiche sull’antroponimia e sullamicrotoponimia.

Essi infatti ci forniscono, secondo illuogo di residenza e in data determinata,la serie completa dei nomi dei capofami-glia in qualche misura possidenti, conesclusione dei poveri (miserabiles o nonhabentes) e degli esponenti della nobiltà,così come degli ecclesiastici, esenti daltributo, i quali peraltro sono conoscibiliattraverso altri tipi di documenti. Nella

denominazione non di rado è fatto riferimento a località minori che precisanolo stanziamento.

In molti casi le serie cronologicamente successive consentono di valutare gliadattamenti e i mutamenti dei nomi, l’estinguersi di alcuni ceppi o la loro deca-denza economica o il trasferimento in altra residenza.

Dalla trascrizione fatta parecchi anni fa e per l’occasione ricontrollata suglioriginali sono in grado di fornire gli elenchi relativi alla castellania di Quart indata 1379-1380, che sono i più antichi della serie.

I rotoli pergamenacei di questi conti sono conservati nell’Archivio di Statodi Torino, Sezioni Riunite, fondo Archivio Camerale, con la collocazione Inv. 68,foglio 113, mazzo 1.

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Antroponomastica e toponomasticamedievale dai “Conti di sussidio” della

Valle d’AostaCastellania di Quart 1379-1380

Giuliano Gasca Queirazza S. J.

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Antroponomastica e toponomastica medievale… Castellania di Quart 1379-1380

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La risoluzione delle frequenti abbreviazioni ha lasciato talvolta qualche per-plessità, ad esempio circa le forme del nome Vullelmus, in cui è ipotizzabile lavariante –lm-/-rm; così pure Cresta / Crista ed altre ancora.

La migliore conoscenza degli attuali cognomi e delle forme storiche da essiassunte nel volgere del tempo e il minuto controllo della topografia locale con-sentirà agli esperti precisazioni e anche correzioni del dato fornito: ogni osser-vazione sarà gradita.

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I cognomi derivati dai toponimi,ripresi assolutamente o con preposizio-ni (come di, de, da, anche in forma arti-colata) o attraverso l’utilizzo degli“aggettivi etnici” (anche “patrionimici”o “etnonimi”), rappresenta una catego-ria assai produttiva che rappresenta piùdi un terzo del numero totale dei cogno-mi con una maggiore frequenza nelCentro-Nord, e in particolare inLombardia (cfr. D’Acunti 1994).

In vari casi non è chiaro se sia il co-gnome a derivare dal toponimo o vice-versa; sono documentate anche situazio-ni – che riguardano specialmente la

microtoponomastica – in cui dal cognome deriva il toponimo e da questo unaltro cognome. Per citare Lurati (2000, 74): «Spesso, in effetti, nel lavoro con-creto, si rimane incerti, quando si viene confrontati con dei dati che nel con-tempo sono sia cognome sia toponimo. Ci si chiede: quale pista seguire? primal’uno o prima l’altro?» e attraverso vari esempi mostra come ora siano motividi tipo semantico ora morfologico ecc. a fornire indicazioni.

Così nel caso di Mantegazza si può stabilire che si tratta di un soprannomedi mestiere (propriamente ‘fabbricante di mantici’) e che dai Mantegazza chevi abitavano viene il nome di luogo Mantegazzo frazione di Vanzago nelMilanese, e non dal toponimo al cognome come supposto da altri (Lurati 2000,69). Si può ricordare anche Barana, cognome di Verona, discusso da Rapelli,secondo il quale è forma che deriva verosimilmente da un toponimo; di certo,invece, dal cognome deriva il toponimo el Baràna, riferito a una zona pocofuori Porta Vescovo, così chiamato dal cognome del proprietario – nel 1694 – diun pezzo di terra ivi situata e «la prova – scrive Rapelli – che il toponimo vienedal cognome e non viceversa è data dal genere maschile (“il Barana” a signifi-care “il possedimento di quel tale Barana”). Avremmo qui, dunque, il caso nonraro di un cognome derivato da un nome di località e che a sua volta dà nomea un’altra località». (Rapelli 2007, 148).

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I toponimi, com’è noto, possono originare nomi di persona di cui esiste unavaria casistica anche nel mondo classico e in quello medievale, motivata anchedall’«evocazione affettiva di luoghi particolarmente cari agl’interessi e allememorie dell’intimo cerchio familiare» come scrive Serra (1958, 49). Nella tradi-zione medievale vari nomi, specialmente femminili, rievocano le occasioni piùdiverse: i pellegrinaggi, le Crociate, i viaggi per i commerci ecc. e tra i nomi didonna sono attestati Compostella, Gallizia, Antiochia, Babilonia, Cesarea,Cappadocia, Siria ecc., non mancano nomi di città e regioni italiane e straniere:Adria, Albenga, Aosta, Bardonecchia, Bologna, Sicilia ecc., nonché un nome femmi-nile come Pistoria attestato nella stessa Pistoia nel 1101, e Çenua ‘Genova’ nellacittà ligure nel 1158. Anche tali nomi possono fissarsi nella toponomastica; cri-teri diversi anche di tipo cronologico consentono di stabilire se il toponimoderiva dal nome o il contrario; ne è un esempio Pampaluna in Friuli che si rifà altoponimo spagnolo Pamplona ma richiede la mediazione del francese Pam-pelune giunto attraverso l’epica cavalleresca (Marcato 1998).

A differenza di vari casi in cui l’etimo di un cognome risulta di individua-zione particolarmente complessa (anche per la mancanza o la scarsità di attesta-zioni storiche che spesso condizionano questo tipo di ricerca) i cognomi chedipendono da etnici si possono considerare trasparenti dal punto di vista for-male. Benché la corrispondenza non sia sempre sempre scontata, non sarà diffi-cile riconosce in un cognome Schiano una variante aferetica di ischiano, formapopolare per ischitano (relativo a Ischia). Rimangono incertezze per l’aspettomotivazionale, perché, per esempio, di qualcuno si dice Milanese? Risposte aqueste domande sono quasi sempre solo indicative, la relazione scontata conMilano può essere dovuta alle circostanze più diverse. Si aggiunga che nellaconsapevolezza dei parlanti questa “trasparenza” non di rado viene meno:penso ai vari casi di pronunce come Trèvisan, Pàdovan, quando dovrebbe essereabbastanza evidente la relazione con Treviso, con Padova, o ancora Fùrlan perFurlàn propriamente ‘friulano’ in bocca agli stessi friulanofoni.

Vi sono poi da considerare tutte quelle situazioni per cui tra etnico e cogno-me si frappongono significati particolari che l’etnico può avere assunto (suisignificati di alcuni etnici si era già soffermato Angelico Prati in un saggio del1936), per intenderci un cognome come Calabrese può dipendere dal significatotraslato di ‘provinciale’ che l’etnico ha sviluppato in alcuni dialetti come ilnapoletano. Anche Bergamino chiaramente connesso con Bergamo attraverso l’etnico bergamino (parallelo all’odierno bergamasco anch’esso fonte di cognomi)può avere come tramite bergamino ‘bifolco, lavoratore in un allevamento di vac-che da latte’, un mestiere che i bergamini esercitavano in tutta la pianuraPadana. Così, per fare qualche altro esempio, bormino, abitante di Bormio, è untermine che nei dialetti ha spesso il significato di ‘ciabattino’, «da Bormio edalle sua valli partivano nei secoli scorsi moltissimi ciabattini, diretti nelCanton Ticino e nel Canton Grigioni, nel Bresciano e nel Bergamasco, in valleIntelvi, nel Comasco e nel Varesotto» (Bracchi 1982) ne deriva il cognomeBorromino. Cargnello propriamente ‘abitante della Carnia’ in vari dialetti desi-

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gna il ‘tessitore’; dalla Carnia muovevano stagionalmente vari artigiani in parti-colare tessitori perciò in area bellunese il termine cargnèl ha assunto il significa-to di ‘tessitore’ (Prati 1968), Cargnèl è cognome comune nel Bellunese.

Vari etnici sono diventati nomi di persona, tra questi il già ricordato bergami-no da cui deriva il nome di persona Bergaminus che è ben attestato nei docu-menti medievali (Bergamina si trova anche nel Decameron), o Francesco, Romano,Pisano e altri. Ne consegue che cognomi di questi tipo possono avere comeetimo prossimo un antroponimo piuttosto che un etnico.

Per quanto riguarda gli aggettivi etnici, va ricordato che in Italia hannoalmeno una tradizione popolare dialettale ed una italiana; il principale riferi-mento bibliografico è il Dizionario degli etnici e dei toponimi italiani (DETI) diCappello-Tagliavini (1981), risultato di anni di lunga e meticolosa documenta-zione ottenuta attraverso il risultato di inchieste effettuate per posta; gli infor-matori hanno risposto in genere dicendo come gli abitanti del luogo denomina-no se stessi. Si tratta di forme che presupponiamo endogene le quali spesso evi-denziano la distanza tra il tipo dialettale e quello italiano, e anche la coesistenzadi varianti della stessa forma, in particolare varianti morfologiche che mostranodiverse suffissazioni (sulla morfologia degli etnici, cfr. Crocco Galeas 1991), dicui il DETI ci fornisce un quadro generale (p. XLIII-LXIII). È un patrimonioassai vario che amplia notevolmente di consistenza, di tipologie, quando siprendano in considerazione anche le forme esogene: come gli altri possonochiamare gli abitanti di un luogo. E si aggiungano, in una prospettiva storica,tutte quelle forme documentate in vario modo e uscite dall’uso o anche nondocumentate ma presupposte per esempio da cognomi, riconoscibili grazie aquella trasparenza etimologica sopra richiamata, e ciò consente di considerare ilcognome una fonte di conoscenza delle formazioni etniche. Spesso, infatti, icognomi risalgono a etnici non più vitali che rimangono cristallizzati nella tra-dizione antroponimica, forme scomparse dall’uso per l’imporsi di forme uffi-ciali spesso italianizzanti, non registrate dalle fonti. Le esemplificazioni posso-no essere numerose, da Milanino rispetto a Milanese, Genovino e Genovese,Padoìn, Pavàn relativi a Padova ecc.

Da una recente ricerca sugli etnici in Friuli, effettuata allargando l’indagineanche ai blasoni popolari, viene conferma la ricchezza di forme tuttora in usonella tradizione popolare e la rilevanza di una indagine estesa agli aspettiantroponimici, in particolare ai cognomi di cui si possiedono documentazionipiù soddisfacenti di quanto non si disponga, purtroppo, per i soprannomi.Attraverso ricerche d’archivio e inchieste sul campo, sono state raccolte nume-rose forme non registrate dal DETI, derivate con più suffissi, che convivono nel-l’uso popolare, e altre che dipendono da modelli colti, forme esogene parallelea quelle endogene, spesso, come dicevo, presupposte dai cognomi. Un esempiopuò venire dal toponimo Aquileia ben documentato nelle fonti antiche e rimastoinalterato nel tempo nella tradizione scritta, ma nella lingua neolatina del terri-torio è diventato Aolèe, Olèe, e da questa forma, di cui restano tracce toponoma-

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stiche (come Borg d’Olèe a Udine, l’attuale via Aquileia), è stato derivato l’etnicopopolare rimasto nel cognome friulano Oleotto mentre dalla forma intermediaAgolèa dipende l’antroponimo (derivato dall’etnico) Agolean attestato nel XIII

sec. (cfr. Marcato 2003, 307); la forma cognominale Oleotto conferma dunque latradizione popolare del toponimo Aquileia e presuppone un etnico non altri-menti documentato.

R I F E R I M E N T I B I B L I O G R A F I C I

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D’ACUNTI, G., (1994), Formazione e tipologia delle strutture onomastiche, in Storiadella lingua italiana II. Scritto e parlato, a cura di Luca Serianni e PietroTrifone, Torino, Einaudi, pp. 795-857.

LURATI, O., (2000), Perché ci chiamiamo così? Cognomi tra Lombardia, Piemonte eSvizzera italiana, Lugano, Fondazione Ticino Nostro.

MARCATO, C., (1998), “Pampaluna” e la tradizione onomastica medievale del ciclocarolingio, «Alsa» 11, pp. 34-37.

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PRATI, A., (1936), Nomi e soprannomi di genti indicanti qualità e mestieri,«Archivum Romanicum» 20, pp. 201-256.

PRATI, A., (1968), Etimologie venete, Roma-Venezia, Istituto per la collaborazioneculturale.

RAPELLI, G., (2007), I cognomi del territorio veronese, Verona, Cierre edizioni.SERRA, G., (1958), Lineamenti di una storia linguistica dell’Italia medioevale II.

Napoli, Liguori.TAGLIAVINI, C., CAPPELLO, T., Dizionario degli etnici e dei toponimi italiani, Bologna,

Pàtron.

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Dans toute civilisation “Nommer l’es-pace” (pour reprendre le titre du Mondealpin et rhodanien consacré en 1997 à latoponymie) exprime une perceptiond’un environnement humanisé par laprésence d’habitants et constitue unsavoir sur le territoire, savoir transmis-sible d’abord à travers la tradition oralepuis par les sources écrites. Dès lors, lesnoms de lieux conservés par la mémoireappartiennent au patrimoine culturel etlinguistique de la communauté : au fildu temps ils s’enrichissent sans cesse denouvelles connotations nées des expé-riences vécues sur le territoire par lesoccupants successifs du sol, comme l’a

bien montré la géographe Béatrice Collignon pour une société traditionnelle deseule culture orale, celle des Inuit de l’Arctique canadien dans son beau livreintitulé Les Inuit ce qu’ils savent du territoire.

Les contributions du témoignage toponymique à la connaissancede l’espace alpin

Dans nos montagnes alpines aussi, les noms de lieux nous apportent untémoignage sur l’histoire, témoignage bien sûr fragmentaire car, au fil dessiècles et des changements linguistiques, la toponymie se renouvelle partielle-ment et tout l’héritage du passé ne s’y transmet pas. Si elles ne peuvent sesubstituer à la recherche historique et aux fouilles archéologiques, les étudestoponymiques illustrent cependant la permanence ou l’évolution du paysageau cours du temps (toponymes liés à la végétation forestière, au climat, auxdéfrichements), la vie des sociétés agro-pastorales traditionnelles (toponymesde l’exploitation agricole et artisanale, de la vie pastorale), l’implantation d’an-ciens habitats (édifices, ruines, cimetières, voies de communications). Parfoiscertains noms de lieu se réfèrent plus ou moins explicitement à des situationshistoriques déjà lointaines : anciennes limites territoriales de peuplades alpines

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Hubert Bessat

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qui ont pu perdurer jusqu’aux circonscriptions ecclésiastiques (évêchés,paroisses) ou civiles (régionales, communales), marques du passage ou de lacolonisation de migrants à travers les passages alpins.

Les recherches toponymiques que nous avons effectuées dans les Alpes ontconduit à la réalisation d’un Atlas toponymique alpin publié en deux volumes(Hubert Bessat, Claudette Germi Les noms du paysage alpin et Les noms du patri-moine alpin) où nous avons toujours privilégié l’interprétation linguistique desnoms de lieux en relation étroite avec leurs sources dialectales. Mais, ce faisant,nous avons aussi abordé dans nos commentaires des questions liées à la géo-graphie, à l’histoire et à l’ethnographie telles que l’extension ancienne de laforêt (toponymes Joux, Breuil, Arolle) et des alpages (Jas, Gitte), les zones ava-lancheuses (Lavancher, Lancher, Chalanche), l’essor des défrichements (Essert),la pratique des assolements (Pia, Fin, Vière), la situation d’habitats disparus(Chazal, Martorey, Paradis), le tracé d’anciennes voies de communication(Draye, Via, Charrière, Étraz), les limites territoriales anciennes (Morge, Randa,Terme, Borne…), l’influence des récits légendaires dans la nomination des lieux(Fée / Faye, Sarrasin)… Ces questions furent l’occasion de confronter nos inter-prétations toponymiques avec les recherches récentes consacrées aux Alpes parhistoriens et archéologues.

À diverses occasions nous avons eu l’occasion de collaborer avec ces cher-cheurs ou leurs étudiants lors de chantiers de fouilles de sauvetage en Savoie(Chartreuse, Combe de Savoie) et en Dauphiné (Trièves, Oisans), lors de col-loques pour la réalisation d’ouvrages comme l’Atlas culturel des Alpes occiden-tales et Aux origines de la transhumance ou encore dans le cadre de recherches his-toriques portant en partie sur les limites de territoires alpins à l’époque de laconquête romaine (la Cité de Grenoble au Bas-Empire, les confins des territoiresdes Allobroges et des Ceutrons, les frontières dans les provinces romaines desAlpes occidentales, les toponymes d’origine gauloise…).

Les limites de l’interprétation toponymique

Les avancées de la recherche toponymique ne doivent pas nous cacher leslimites de l’interprétation des noms de lieux. Ces limites sont d’abord d’ordrelinguistique et concernent même les microtoponymes qu’on rencontre couram-ment, difficultés dues à diverses raisons : la diversité des évolutions phoné-tiques dialectales (sangle / single / fanlye / fingle), les fréquentes rencontres demots homonymes ou paronymes (joux / jou / Joux), les multiples nuances desens envisagées dans l’espace alpin (draye “piste”/“ravin”), enfin les remotiva-tions sémantiques lorsque le sens premier de toponymes anciens a été oublié(Margerie / Marguerite, Clées / Clefs, Vy / Vie, Saix / Ciel, Fiye / Fille). Ce quiest vrai de la microtoponymie dialectale l’est encore davantage de la toponymiehistorique connue par des attestations écrites, souvent tardives et peu fidèlesaux formes dialectales, et qui présente encore d’autres écueils : discontinuité

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entre la forme ancienne du toponyme et la forme actuelle, ce qui soulève desproblèmes de phonétique historique (Morginnum / Moirans, Obilon-na / Arbine), incertitude sur l’identification et la localisation exacte du topony-me antique en l’absence de témoignages archéologiques.

Autre difficulté, et non la moindre, dans l’exploitation de données topony-miques à des fins historiques : l’impossibilité de fixer la date de création d’untoponyme, création qui s’effectue longtemps avant son apparition dans lessources écrites, sinon de manière très relative d’après l’époque de sa formationlinguistique ; l’exemple du terme martorey, dont on peut dater à peu près l’ap-parition et l’extinction (et en conséquence l’émergence du toponyme Martorey),se révèle l’exception qui confirme la règle, comme l’a relevé Christian Abrydans Les Sources régionales de la Savoie. Encore faut-il constater dans de nom-breux travaux historiques et toponymiques la permanence de la confusion éta-blie entre la strate linguistique de l’étymon du mot commun (origine celtique,latine, germanique) et l’époque de la fixation du toponyme correspondant : cedernier relève bien plus souvent d’une simple formation romane et dialectale(Moyen Age) que d’une formation antérieure.

Le maintien en langue romane de survivances lexicales gauloises (cel-tiques) bien repérées dans les Alpes comme nant, breuil, joux, balme, claie, vavre,combe qui sont toujours des mots vivants dans les patois francoprovençauxexplique que soient si nombreux (par dizaines ou centaines) en Haute-Savoieles noms de lieux Nant, Breuil, Joux, Balme / Barme, Claie / Clia /Clée,Vovray, Combe ; ces toponymes n’ont rien à voir avec une quelconque densitéde population allobroge dans cette région, comme l’ont écrit certains archéo-logues savoyards. Le mot gaulois nanto– “vallée” a été intégré au latin parlédans les Alpes puis s’est transmis au francoprovençal savoyard en passant ausens de “torrent” ; en conséquence, les torrents dénommés Nant en Savoiel’ont presque tous été après la disparition totale de la langue gauloise dans nosvallées ; en revanche dans le reste de la France où le mot nant n’a pas survécudans les patois, les quelques toponymes Nant, Nances, Nantua qui s’appliquentà des vallées ont plus de chance de remonter effectivement à l’époque gauloiseou gallo-romaine.

Ces propos ne concernent pas seulement les termes d’origine gauloise évo-qués ici parmi d’autres (tels arola / alève “pin cembro”), ils s’appliquent aussiaux survivances dialectales de mots d’origine pré-romane (dans ce cas pré-cel-tique), mots alpins comme tane / tanne “grotte, tanière”, clapier “pierrier” parexemple, ce qui n’induit nullement que les toponymes qui en dérivent aient étéfixés à une si lointaine époque, comme l’a malheureusement laissé croire l’ou-vrage de Paul Louis Rousset (Les Alpes et leurs noms de lieux 6000 ans d’histoire ?).Même chose pour des mots apparus ultérieurement : ce n’est pas parce que lemot rupa / ripa “terrain raide et inculte” vient du terme considéré comme bur-gonde *hrispa “broussailles” que les Ruppes de Vallorcine ont été dénomméespar des Burgondes au VIe siècle.

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Avoir conscience de ces limites de l’interprétation toponymique et du fait« qu’on ne conclut pas de la linguistique à l’histoire », comme l’avait soulignéAntoine Meillet, ne signifie pas pour autant qu’on ne peut pas confronter avecprofit les recherches toponymiques avec celles d’autres sciences, comme nous leproposons ici avec deux exemples alpins, l’un relatif aux limites territorialesdes Ceutrons à l’époque romaine, l’autre lié à la présence walser à Vallorcine(Haute-Savoie).

Les bornes-témoins toponymiques aux confins du territoire des Ceutrons

On sait relativement peu de choses des nombreuses peuplades alpines quicontrôlaient les passages entre l’Italie et la Gaule, au contact des grandspeuples celtiques mieux connus qu’étaient les Allobroges, les Helvètes ou lesVoconces. Les sources historiques sûres qui traitent de l’étendue de leurs pos-sessions et de leurs frontières font souvent défaut. On est pourtant un peumieux renseigné sur le territoire du peuple des Ceutrons, sans doute grâce à laprésence sur leur territoire de l’important passage du Petit-Saint-Bernard, InAlpe Graia ou Colonne Joux des auteurs anciens, grâce aussi à l’existence de sta-tions de la voie romaine signalées par les Itinéraires antiques et assez bien repé-rées dans la vallée de la Tarentaise, comme en en Vallée d’Aoste d’ailleurs.Quant à leurs confins, on a la chance, fort exceptionnelle en ce domaine, d’avoirtrouvé en l’espace d’un siècle plusieurs bornes frontières marquées Fines datantde l’Empire romain et délimitant les territoires respectifs des Allobroges et des

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Borne frontière FINES au Petit-Croisse.Baulet entre Ceutrons et Allobroges (photo H. Bessat)

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Ceutrons dans les hautes vallées de l’Arve et de l’Arly ; à ces bornes, situées surles hauteurs des alpages, s’ajoute la présence de camps fortifiés, présumés cel-tiques, en divers points stratégiques (cluses, promontoires) des vallées del’Arve et du Bonnant.

Ainsi leur territoire ne comprenait pas seulement la Tarentaise et leBeaufortain mais encore le haut Val d’Arly, le Val Montjoie et la vallée deChamonix, comme en atteste l’examen de ces diverses sources historiques. LesCeutrons étaient donc voisins des Allobroges des environs d’Albertville-Conflans (existence de la station douanière Ad Publicanos située à Tours enSavoie) jusqu’au massif Tenneverge-Buet entre les vallées de Sixt et deChamonix. Au delà, c’était le domaine des Nantuates et des Véragres du Valaisqui confinaient avec les Ceutrons au col de Balme en amont de la vallée deChamonix et peut-être au Col Ferret si les Salasses n’occupaient pas la hautevallée de la Doire ; c’est du moins ce que pensent certains historiens qui attri-buent aux Ceutrons les deux versants du Petit-Saint-Bernard (jusqu’à Morgex),sur la foi des textes de Strabon. Quoiqu’il en soit, les Salasses de la Valléed’Aoste étaient au contact des Ceutrons, sur les hauteurs ou dans les vallées.Au delà de la Haute Tarentaise, la présence des Graiocèles de HauteMaurienne, des vallées de Viu et de Lanzo, semble un peu moins assurée parles sources historiques alors qu’en aval du Mont-Cenis les Médulles deMaurienne confinent certainement avec les Ceutrons par les crêtes de laVanoise et du Grand Arc jusqu’au confluent de l’Arc et de l’Isère, où l’onretrouve les Allobroges.

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1920. Col du Petit-Saint-Bernard (Archives BREL, Fonds Brocherel-Broggi)

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La toponymie, ancienne ou moderne, apporte-t-elle des indices à la connais-sance de ce territoire et des ses confins ? C’est la question à laquelle j’ai tenté derépondre dans une contribution récente aux Hommages offerts à l’historienBernard Rémy, texte dont je reprends brièvement les arguments ici. Les topo-nymes cités par les sources antiques en Tarentaise relèvent pour la plupart del’onomastique gauloise, que ces lieux (essentiellement des stations de la voieromaine d’Aoste à Vienne) aient été dénommés par les tribus alpines dont lalangue était proche du gaulois, comme le mentionne Tite Live, ou qu’ils l’aientété par leurs voisins, gaulois de Cisalpine et de Transalpine. Malgré les incerti-tudes encore attachées à la toponymie celtique, des ouvrages récents de spécia-listes de la langue gauloise éclairent la signification de quelques uns de cestoponymes, apportant ainsi des indices pour les localiser : Bergintrum – Bourg-Saint-Maurice “Entre-monts”, Aximam – Aime du théonyme Aximus, divinitétopique, Brivate – Brides-les-Bains “Pont”, Brigantio – Villette “Lieu élévé, émi-nence fortifiée” comme Notre-Dame-de-Briançon, Eponiacum – Epagny,hameau de Passy, “Lieu de la voie aux chevaux” équivalent de la mutatio desRomains ; en Vallée d’Aoste Arebrigium – Pré-Saint-Didier “Fort de l’Est”,Ariolicum / Ariolica– La Thuile (Arly) “La Roche Devant” (préfixe gaulois are“devant” et mot gaulois lica pierre plate, dalle, falaise” à l’origine du patois val-dôtain lé, li, lex “dalle rocheuse”).

Les toponymes de limites territoriales étudiés dans le dernier chapitre desNoms du patrimoine alpin se retrouvent souvent à proximité de la frontière desAllobroges et des Ceutrons, frontière ponctuée de bornes marquées Fines et de

1910. Morgex (Archives BREL, fonds Fisanotti)

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camps fortifiés : Anterne “En limite”, alpage de Passy (donc Allobroge) face àChamonix, Lac des Fins près du Lac Vert (borne Fines découverte puis dispa-rue) entre Servoz et Passy, la Venaz “Verrou, cluse” juste à l’amont du camp desGurres entre les Houches et Passy, l’Avenaz encore sur l’alpage limitrophe dequatre communes (Combloux en territoire allobroge, Megève, Saint-Gervais etDemi-Quartier en territoire ceutron), L’Avenaz à nouveau sur l’alpage et le colhomonyme où a été trouvée, comme au col du Jaillet voisin, une borne Finesséparant le Val d’Arly (Megève, la Giettaz) de Cordon (moyenne vallée del’Arve). Enfin les deux toponymes Morge et Morgex, Morgy en 1230, de la hauteVallée d’Aoste confirmeraient-ils l’appartenance au territoire ceutron de lahaute Doire Baltée en direction des cols de la Seigne et de Ferret ou indiquentils une limite interne plus récente ? Ainsi se vérifierait une fois encore le faitque les anciennes limites de peuplement et de langues s’établissaient autantprès des cluses, entre plaine et montagne, que sur les crêtes des eaux pen-dantes. On en trouve même un écho dans les légendes transfrontalières desmesses lointaines où l’on voit les liens étroits qui unissent les paroisses autourdes cols et des hauts alpages.

Les vestiges toponymiques de la présence walser à Vallorcine

Le village de Vallorcine a connu, comme d’autres localités savoyardes duHaut Giffre et du Haut Chablais ou comme les vallées valdôtaines de Gres-soney et d’Ayas, une immigration walser au cours du Moyen Age. À Vallorcinecette présence est bien attestée historiquement puisque le prieur du prieuré deChamonix concède en 1264 à titre d’albergement perpétuel aux Theutonici de laVallis ursina la moitié de cette vallée. Mais il faut croire que ces nouveaux venusn’étaient pas les seuls occupants puisqu’ils ne reçoivent que la moitié des terreset qu’ils n’étaient sans doute pas les plus nombreux. Sinon, il serait advenu cequi s’est passé dans la vallée du Lys en Vallée d’Aoste, à Issime et à Gressoney,où les Walser ont imposé leur langue germanique dans un pays initialement delangue romane francoprovençale comme le sont les villages voisins de Gaby,Fontainemore ou Ayas. À Vallorcine le dialecte walser, sans doute parlé au XIIIe

siècle par les colons, a dû assez vite décliner face à la concurrence du franco-provençal parlé par des autochtones aussi bien à Vallorcine que dans tous lesvillages savoyards et valaisans des alentours.

Si bien que le patois de Vallorcine ne possède que quelques rares mots d’ori-gine alémanique (peut-être apportés par les Walser), ni plus ni moins en toutcas que les patois francoprovençaux des vallées proches de la Suisse romande(sèlye “coin à fendre le bois”, riza “dévaloir aménagé pour la descente du bois”,valamon “petit tas de foin sur le pré” par exemple). Néanmoins les habitants duvillage ont gardé le souvenir de ce lointain héritage, culturel plus que linguis-tique, et ils ont participé activement en lien avec les autres sites Walser de l’arcalpin au projet Interreg III espace alpin intitulé « Walser Alps ». Dans le cadredes actions de ce projet (création d’un sentier walser de Vallorcine à Gressoney,

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recherches sur le paysage, le patrimoine et l’identité locale), ils m’ont confié en2007 l’étude de la microtoponymie du village sur la base de leurs propresenquêtes toponymiques de tradition orale, réalisées en patois ou en françaislocal selon les témoins.

Près de 500 microtoponymes avaient été recueillis par les Vallorcins et leurespoir secret était d’y découvrir des traces significatives du parler walser enusage dans leur vallée, sept ou huit siècles plus tôt. En fait, ces traces sont trèsdiffuses et l’immense majorité des noms de lieux de la vallée appartiennent à lavariété locale de l’ancien francoprovençal. Il n’y a pas ici, comme à Gaby, Ayasou Fontainemore un petit nombre de types toponymiques à consonance fran-chement alémanique, ni même comme à Morzine ou à Samoëns de hameauxnommés les Allemands, les Alamans. Toutefois il demeure quelques vestiges decette présence walser dans la toponymie : ce sont d’abord deux lieux-dits trèsintéressants : la Tête de l’Hôte et le Bouillé o Zoutes, le Bassin des Hôtes, déjàconnu en 1674, qui sont parmi les rares toponymes à faire clairement allusion àcette colonisation walser, puisque ce terme de hôte “étranger” était employépour désigner les colons du Haut Valais et qu’on le retrouve comme nom delieu dans d’autres villages qui ont connu cette migration.

On pourrait ajouter comme autres traces toponymiques éventuelles de cetteinfluence alémanique (mais sans certitude linguistique sur l’origine walser) lestoponymes vallorcins suivants qui auraient plus ou moins pris une consonance

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Alpage de Loriaz à Vallorcine (photo H. Bessat)

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romane : les Gatroz “les claies” du terme dialectal de Suisse romande gatr“porte à claire voie” venant du mot alémanique Gatter “claie, treillis” ; lesMattes “les pâturages” de l’alémanique Matte “pré”, le toponyme Matte, assezrare en Savoie se retrouve (comme Blatte) à Châtel et à la Chapelle d’Abon-dance en Haut Chablais ; Vané des Blattes “la vire des petits replats rocheux”du walser Blatte(n) “replat rocheux, terrasse” qui aurait ainsi la même significa-tion que le mot valaisan vané / vanil (du gaulois *wanno “pente escarpée”) ; aubord des Grèbianes “ravin, terrain pierreux” (ce qui correspond à la topogra-phie), peut-être en relation avec le lieu-dit la Griebaz aux Jeurs (Trient) et lesGrabe de Suisse romande (de l’alémanique Graben “fossé, ravin”) ; la Flu “laparoi rocheuse” de l’alémanique Fluh, c’est en tout cas « un rocher avec unminuscule plateau herbeux où allaient les chèvres, sous les Aiguilles du Vandans les Perrons » selon le témoin.

Si modestes soient-ils, ces vestiges toponymiques, dont certains ont pum’échapper, contribuent à la connaissance de la présence walser à Vallorcine.Ils participent aussi à la recherche entreprise dans ce village autour de l’identitélocale et autour du sentiment (peut-être récent) d’appartenance à la commu-nauté walser alpine.

B I B L I O G R A P H I E

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JOURDAIN-ANNEQUIN, C., (2004) (sous la direction de) : Aires culturelles, aires lin-guistiques dans les Alpes occidentales, Grenoble.

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Recherches toponymiques et histoire du peuplement alpin

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TUAILLON, G., (2007) : Le Francoprovençal, Aoste.Site Internet www.walser-alps.eu

R É S U M É

Les recherches toponymiques que nous avons effectuées dans les Alpes etqui ont permis la réalisation d’un Atlas toponymique alpin publié en deuxvolumes (Hubert Bessat, Claudette Germi Les noms du paysage alpin, ELLUG2001 et Les noms du patrimoine alpin, ELLUG 2004) restituent la perception del’espace alpin par les sociétés agro-pastorales traditionnelles. Mais, outre cetteperception de l’espace humanisé, les toponymes témoignent aussi parfois del’histoire du peuplement alpin, de la permanence de frontières ou au contrairede flux migratoires, d’échanges transalpins. La toponymie ne peut se substituerà la recherche historique mais elle se doit d’aller à la rencontre des analyses desarchéologues et des historiens. Deux exemples illustreront cette démarche : lesbornes-témoins toponymiques aux confins du territoire de la peuplade desCeutrons (voisins des Allobroges, des Médulles, des Salasses et des Véragres)d’une part, et les traces toponymiques de la présence des Walsers dans le villa-ge de Vallorcine en Haute-Savoie d’autre part.

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1. Introduction

C’est en 1901 que le jeune chercheurallemand August Kübler publie le pre-mier ouvrage sur les noms de lieux de lavallée de Chamonix. Il comprenait sonpetit bouquin comme contribution à larecherche sur le francoprovençal.Comme il n’avait comme langue mater-nelle ni le français ni un patois franco-provençal, cette entreprise n’était certai-nement pas facile, mais a été malgré toutune réussite. Motivée par les résultats deKübler, j’ai osé en 2003 inclure le patoisde Chamonix et ainsi le francoprovençaldans les recherches de mon mémoire

Ausgewählte Oronyme der Region Chamonix, Mont-Blanc. Ce mémoire se com-prend comme projet pilote à ma thèse Die Namen der Aiguilles Rouges: Ein ono-mastischer Streifzug durch die Bergwelt der Region Chamonix / Mont-Blanc, qui est àla base du présent article. Dans l’ensemble, ces deux études font partie de latradition des travaux de toponymie régionale, un point assez important quant àla définition de la méthode de recherche.

2. But et Méthode

Mon but était d’un côté de rédiger un livre systématique et scientifique surles noms de lieux des Aiguilles Rouges1 et de l’autre côté d’identifier l’origine,l’évolution et la signification de tous les noms de lieux relevés entre le fond dela vallée et les sommets de la chaîne. Pour parvenir à ces deux buts, une combi-naison de deux axes de recherche toponymique s’impose : la symbiose desméthodes diachroniques et synchroniques2. En interprétant tous les noms delieux entre le fond de la vallée et les sommets, on a affaire à des types de nombien différents. Les noms d’alpages, par exemple, sont des noms assez vieux etparfois d’une documentation écrite assez longue, les micro-toponymes ou lesnoms de sommets sont plutôt des noms de tradition orale d’une faible docu-

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Les noms des Aiguilles Rouges : analysediachronique et synchronique

Kathrin Schneitberger

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mentation. C’est pour cela que la symbiose des deux méthodes est si fertile ets’impose de plus en plus comme la seule méthode digne de confiance. Ainsil’enregistrement de tous les documents et la recherche de l’origine dans toutesles couches linguistiques, actuelles et historiques, de la région jouent-ils un rôleaussi important que les recherches et les entrevues sur le terrain. Bien que jeprenne la documentation écrite et la recherche de l’étymologie dans les coucheshistoriques comme base3, j’accorde beaucoup d’importance aux faits dialectaux,à la tradition orale et à la différenciation entre l’étymon du nom et l’étymon del’étymon. Par le premier, je comprends l’origine effective du nom de lieux, quise trouve à mon avis bien souvent dans le patois, par le deuxième les origineslinguistiques de cette expression patoise dans, par exemple, le latin ou le celte.Dans la littérature cette différenciation se perd souvent dans des étymologiesde prestige, qui mélangent l’origine celte ou latine des expressions dialectales àl’étymon du nom. Dans la plupart des cas, l’histoire ou la géographie du nomtraité apportent des éclaircissements. Ainsi une reprise de l’interdisciplinarité etsurtout des disciplines d’histoire et de géographie4 est-elle indispensable.L’application exclusive des méthodes diachroniques est alors vouée à l’échec.Mais l’unique application des méthodes de l’axe opposé à la recherche stricte-ment diachronique, c’est-à-dire celles de la recherche purement synchroniquesur le terrain, qui a tendance à négliger l’ancienne documentation, n’est pas labonne solution non plus, car parfois c’est par les documents anciens qu’un éty-mon peut être confirmé ou exclu.

3. Partie empirique

3.1.

Ayant brièvement discuté de l’importance de la combinaison des méthodessynchroniques et diachroniques, j’aimerais présenter ici quelques exemplesd’interprétation de noms de lieux des Aiguilles Rouges qui démontrent l’avanta-ge de cette combinaison pour les recherches onomastiques. Je commencerai pardes exemples soulignant l’importance de la recherche synchronique sur le ter-rain pour en venir à des noms qui justifient le travail avec la documentationancienne dans les archives. Les noms ont été choisis à cause de leur valeur illus-trative, leur ordre est déterminé par l’importance croissante de l’application,soit des méthodes synchroniques soit des méthodes diachroniques pour aboutirà une interprétation correcte.

Le Col des Dards, le Bois Prin et les Trots sont tous trois difficiles à expliquerpar des méthodes diachroniques. Ils ne sont ni documentés exhaustivement niinterprétables par des étymons des couches linguistiques historiques. Parcontre on retrouve leur origine facilement auprès des autochtones ou dans lesdictionnaires dialectaux ; donc par les méthodes synchroniques de la recherchesur le terrain. Voyons dans la discussion détaillée de chaque nom, ce qui per-met au chercheur de tirer ses conclusions.

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3.1.1. Dard

Dans l’interprétation de Dard, plusieurs étymons s’opposent. D’un côté, il yy des propositions d’une racine hydronymique et des métaphores qui se basentsur des mots français, de l’autre il y a les expressions dialectales. Bien que lesorigines non-dialectales soient intéressantes, ce n’est qu’après la considérationdu patois qu’on arrive à un résultat satisfaisant.

Dans les Aiguilles Rouges, on retrouve l’épithète5 Dard dans deux noms delieux :

Le Col des Dards est une faible arête rocheuse entre les Aiguilles Crochues etl’Aiguille du Belvédère qui a de petits glaciers sur les deux versants. Celui descendant vers la Diosaz porte le nom de Glacier des Dards. La documentationla plus ancienne, qui peut être considérée comme fiable, date du cadastre de1923 de Chamonix (section Brévent, feuille 1) Glacier des Dards. Perrin, dans sacarte de 1887, documente le glacier avec le nom de Glacier de la Floriaz, ce quipeut être considéré très probablement comme une faute de localisation9. Ladocumentation suggère alors une dénomination assez jeune probablement dia-lectale, qui a longtemps été comprise comme appellatif. Cette hypothèse se lais-se facilement confirmer par l’histoire et la géographie du lieu dénommé. Le Coldes Dards ne se trouve pas dans un endroit important pour la traversée desAiguilles Rouges et n’y a jamais été propice, vu les couches de glace et de neigequ’il porte toute l’année. Il était donc à l’époque sans importance et de ce faitpeu destiné à une dénomination ancienne. Il est d’autant plus surprenant quedes onomastes expérimentés comme George-Richard Wipf (1982 : 198 ; 259 ss)ou Gilbert Künzi (1997 : 67) proposent une origine celte ou même pré-indoeuro-péenne pour ce nom. Bien qu’ils aient remarqué que c’est surtout près despetits ruisseaux et cascades que ce nom se trouve, ils n’ont pas découvert lemot dialectal à sa base. Même Albert Dauzat (1978 : 138 ; 39), l’onomaste fran-çais par excellence, interprète à l’aide des métaphores du français « dard, dar-der » qui n’ont guère de sens. Très probablement les trois chercheurs ne sontjamais allés sur le terrain et ni n’ont consulté les dictionnaires dialectaux. Car, sion fait seulement l’un des deux, on va comme par exemple Hubert Bessat (e. a. 1986 : 26) tomber sur l’expression dialectale de “dar”10 qui explique parfai-tement les deux noms. Bien sûr on peut dire que la signification de« cascade / averse » (Bessat, 1991 : 46 s) n’est guère compatible avec une arêteglacée assez douce. Mais si on regarde de plus près, rien n’est plus évident. Du

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Les noms des Aiguilles Rouges : analyse diachronique et synchronique

NOM Hauteur 6 Localisation7

Dards (Col des) 2769 m 951,36 km / 2 119,5 km

Dards (Glacier des) 2 760 m - 2 680 m env.951,2 km / 2 119,7 km951,3 m / 2 119,2 km

Transcription : [kH«çlded»A`˘{] (Ravanel / Argentière) 8

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col et de ses glaciers descendent plusieurs petits ruisseaux, une rareté dans lesAiguilles Rouges surtout du côté de Chamonix ; au printemps il est même pos-sible qu’ils grossissent et ressemblent à certains endroits à de petites cascades.

3.1.2. Prin

Le deuxième exemple, Bois Prin, souligne aussi bien que Dard la nécessitéd’aller faire des recherches sur le terrain. Tout comme pour l’interprétation deDard, on a affaire à deux étymons possibles – un étymon gaulois et un étymonpatois – et c’est par la recherche sur le terrain et en considérant la géographiedu lieu qu’on peut opter pour l’un des deux.

Avec Bois Prin, on dénomme dans la vallée de Chamonix une petite forêt (d’à-peu-près 20 ha) de mauvaise qualité au-dessus des Pècles. La documentation estassez récente, ce qui ne surprend pas vu la taille et la qualité de la forêt. Lecadastre de Chamonix (section Chamonix, feuille 9) note en 1923 les Bois Prins etdécrit entre autres « bois, sapinière appartenant à des particuliers ». Ce fait sou-ligne la mauvaise qualité du bois, car les forêts de bonne qualité étaient normale-ment des forêts communales

11. L’appartenance à plusieurs particuliers explique

aussi le pluriel du document qui s’oppose au singulier de la forme actuelle. Maisce pluriel, surtout celui de l’épithète Prins, révèle encore autre chose : le nom étaità l’époque parfaitement compris. Cette compréhension est aujourd’hui réservée àquelques rares autochtones12, mais ceux-ci confirment sans hésiter ce que les dic-tionnaires et glossaires dialectaux13 proposent : <prin> signifie « mince, petit ».Cette sémantique de l’expression dialectale reflète bien la réalité géographique; lepatois <prin> peut alors être considéré comme l’étymon du nom. D’autres inter-prétations comme celle de Wipf (1982 : 219), qui rattache le nom au gaulois, doi-vent être exclues pour des raisons historiques. La dénomination ancienne d’unepetite forêt de mauvaise qualité est fortement improbable. Le fait de proposerune telle origine témoigne d’une recherche purement diachronique qui ne prendpas en considération les faits géographiques et historiques.

3.1.3. Trots

Encore plus que les noms avec Dard et Prin, le micro-toponyme Les Trots deVallorcine démontre d’une part l’importance des études sur le terrain et d’autrepart les erreurs qu’on peut commettre en travaillant uniquement au bureau.

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NOM Hauteur Localisation

Prin (Bois) 1 050 m - 1 820 m env.950 km / 2 112 km

949,2 m / 2 112,7 km

Transcription : [bw«Ap-{»E)] (Bossonney / Chamonix)

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Pour son interprétation, la recherche auprès des autochtones, donc dans la tra-dition orale, est absolument nécessaire ; la recherche dans les dictionnaires dia-lectaux ne suffit pas14.

Les Trots désigne une forêt de mélèzes qui couvre des bosses de rochers éro-dés15. Les premiers documents orthographiant déjà Les Trots datent de 1922 etfont partie du cadastre (section V, Couterey, feuille 5) de Vallorcine. La docu-mentation n’apporte donc que peu d’informations pour l’étymologie du nom.De même les anciennes interprétations sont peu satisfaisantes. Künzi(1997 : 161) voit une analogie avec Litroz dérivable du latin EXTERUS et sesdescendants dialectaux <êtros>, <étroz>16, ce qui pose de grands problèmessémantiques pour le lieu dénommé à Vallorcine, car les maisons ou gîtesqu’une telle interprétation exigerait sont beaucoup trop éloignés du lieu. Laproposition de Bessat (1993 : 51) de rapprocher les Trots des noms Truc « som-met, colline » de la région, qui semblent avoir des formes en Tro auxContamines et à Saint-Gervais, paraît plus probable ; seul problème, les diction-naires dialectaux17 ne contiennent pas d’expressions avec une telle significationdans la région de Chamonix. Restant derrière son bureau penché sur les docu-ments écrits, le chercheur se trouve alors dans une impasse. Ce n’est qu’auprèsdes autochtones que j’ai pu trouver la bonne interprétation du nom. C’est endiscutant avec Patrick Ancey18, maire et chasseur de Vallorcine, que j’ai trouvéla solution. Il utilise l’expression “les trots” pour désigner des “bosses”, ce quicorrespond bien à l’idée de Bessat. Par rapport au lieu, la signification “lesbosses” reflète parfaitement la réalité géographique des Trots.

3.2.

Ayant alors présenté des exemples soulignant l’importance de la recherchesynchronique sur le terrain, il me reste à justifier l’importance de la recherchediachronique, notamment le travail avec la documentation ancienne écrite.Les Houches, la Montagne de Montjus et Argentière ne sont pas interprétables sansla consultation des archives. Sans documents historiques, plusieurs aspects del’interprétation restent problématiques. L’âge du nom Houches, l’étymon de<–jus> dans Montjus et le motif de la dénomination d’Argentière sont en discus-sion. L’application des méthodes diachroniques permet au chercheur derépondre à ces questions de façon déterminée. Voyons alors dans la discussiondétaillée de chaque nom les questions à résoudre et les solutions garanties parles méthodes diachroniques.

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Les noms des Aiguilles Rouges : analyse diachronique et synchronique

NOM Hauteur Localisation

Trots (Les) 1 385 m - 1 600 m env.954,3 km / 2 123,3 km

945 m / 2 123 km

Transcription : [let{»o`] - [o] très fermé (Ancey P. et Bozon L. / Vallorcine)

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3.2.1. Houches

L’âge et la forme des documents anciens facilitent l’interprétation de cetteépithète. Dans les Aiguilles Rouges, on retrouve le déterminant Houches dans ladésignation de l’Aiguillette des Houches. Ce petit sommet moutonnant doit sûre-ment son nom au village des Houches qui se trouve à son pied.

L’étymon de l’oronyme est donc le toponyme de la vallée, qui est monté selonmodèle connu. Pour l’onomaste intéressé, la recherche ne s’arrête pas là ; c’estalors l’origine du toponyme qui est en question. Les anciennes interprétationsconcordent pour une fois, les chercheurs font dériver le nom du gaulois OLCA

19.

Rares sont les autres explications : ainsi Gros (1982 : 325) propose-t-il de fixerOLCA en latin vulgaire, comme le fait d’ailleurs aussi le Petit Robert(1996 : 1556, s. ouche) ; Wipf, pour une fois, préfère pour quelques noms uneforme francoprovençale <ouche>. Phonétiquement20 et sémantiquement OLCAne pose pas de problème. Les Houches est considéré comme lieu de la première

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NOM Hauteur Localisation

Houches(Aiguillette des)

2 285 m (2 279 m mess.) 946,49 km / 2 112,18 km

Transcription : [egÁiª «e7(E)t–(´)dez– »uS(´)] (Bossonney / Chamonix)

L’Aiguillette des Houches (photo K. Schneitberger)

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colonisation et des premiers défrichements dans la vallée21, donc des premièresterres labourables, ce que signifient OLCA et ses descendants. Malgré la décou-verte des vestiges d’un camp celte près des Houches par des archéologues(Payot : 19962 : 47 s), un étymon celte est difficile à expliquer sans anciens docu-ments. Pendant mes premières recherches je n’avais trouvé que des pièces justifi-catives du XVIIIe siècle documentant le village Ouches et Houches22. Cette documen-tation serait sûrement trop récente pour pouvoir opter pour un étymon celte. Laquestion s’est posée de savoir si on a affaire soit à une désignation appellativedans les siècles précédents soit à une désignation autre que Houches23. En appro-fondissant le travail des archives, j’ai pu trouver d’autres documents, qui rendentun étymon celte plus probable. Les premières pièces justificatives datent mainte-nant de 1400 « liberavit Joi de Ochiis » (Perrin I, 1979 : 360) et de 1467 « maxus deOchiis » (ADHS, 10 G 233)24. Ochiis désigne deux fois un hameau, ou bien unegrande ferme25. Très probablement ce hameau, ou bien cette ferme, était àl’époque la partie la plus forte ou la plus riche du regroupement qui s’est déclaréparoisse en 1734 et commune indépendante en 178726, et donnait donc son nom àla “nouvelle” commune. Les documents des XIV/XVe siècles apportent à mon avisdeux résultats. D’abord Les Houches doit être un nom très ancien de la vallée, caril y a en général peu de documents qui remontent à une date plus ancienne etpeu de lieux qui sont documentés avant. Puis la forme avec l’initiale <o–> suggè-re un étymon plus vieux que les variantes dialectales, qui apparaissent déjà auXIIIe siècle sous la forme de <ou–> (PR, 1996 : 1556, s. ouche). Le changement del’initiale /o/ en /u/ a lieu au XIIe siècle27 et il est usuel qu’un tel changementaffecte d’abord les appellatifs et bien plus tard les noms propres, ce que confir-ment les formes en <o–> des XIV/XVe siècles. Il est donc fort probable que le nomLes Houches trouve son origine dans une couche linguistique pré-dialectale, éven-tuellement même celte28.

3.2.2. Montjus

Tandis que pour Les Houches c’est surtout l’âge des documents qui compte,pour la Montagne de Montjus, c’est la forme documentée qui facilite et soutientl’interprétation.

Le nom désigne un alpage faiblement vallonné avec de la pelouse alpinetout au fond de la vallée de la Diosaz. Appartenant à la commune de Passy, cet

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Les noms des Aiguilles Rouges : analyse diachronique et synchronique

NOM Hauteur Localisation

Montjus(Montagne de)

2 100 m - 2 250 m env.

948,7 km / 2 120,8 km949 km / 2 120,6 km

948,7 km / 2 120,2 km949,1 km / 2 121,1 km

Transcription : [mç)t«A`Nd´(ø)mç)Z»y˘] (Ravanel / Argentière)

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alpage se trouve néanmoins sur le territoire de la commune de Chamonix. Sonexploitation n’est pas documentée, mais, vu la qualité de l’alpage, très pro-bable. Les documents mentionnant le nom de la Montagne de Montjus sont rares,le cadastre de Chamonix note en 1923 (section Brévent, feuille 1) Montagne deMontjoue. Mais même cette documentation assez récente suffit pour faciliterl’interprétation. Sans ce document la recherche de l’étymon apporterait desrésultats peu satisfaisants comme par exemple <monchu> ou bien le rappro-chement de <–jus> dans Fréjus, que Dauzat (1978 : 147) interprète à l’aide ducelte JÚRIS avec des problèmes phonétiques significatifs. Ces problèmes sont àrésoudre si on inclut l’orthographe du cadastre. Apparemment le nom était àl’époque prononcé avec un /u/. Ainsi le rapprochement de <mont> + <joux>,soit JÚRIS, ne présente-t-il plus de problème phonétique. La prononciationactuelle est à mon avis causée par l’influence du français qui, parfois contraire-ment au francoprovençal, palatalise les anciens /U/ en /y/

29. Il reste à cette

étape de la recherche une question à laquelle je ne vois pas de réponse : trouve-t-on l’origine de Montjus dans le celte JÚRIS ou ses descendants ou bien dans lelatin JÚGUM ou ses descendants30 ? Sémantiquement les deux possibilités sem-blent plausibles : d’un côté la Montagne de Montjus se trouve près du Col duSalenton qui la relie aux alpages du Vallon de Bérard, de l’autre il est bien pro-bable qu’à l’époque la montagne était boisée. Sans autres documents révélant lasituation de l’exploitation ou des défrichements de l’alpage, une réponse défini-tive ne peut pas être donnée. Soit on croit à l’idée, qu’on accédait à la Montagnede Montjus par le Vallon de Bérard31, soit on préfère l’idée que l’alpage a long-temps été boisé du fait de sa localisation peu favorable. De même, l’âge du nomMontjus restera obscur sans documentation ancienne. Un étymon celte ouromain est du point de vue historique possible32, la position isolée expliqueraitaussi que l’alpage a été longtemps ignoré, et donc une dénomination patoise.

3.2.3. Argentière

En étudiant le déterminant Montjus, on a vu que l’existence de documentspeut aider à résoudre des problèmes étymologiques et que l’absence de docu-ments rend les décisions définitives impossibles. Avec le nom Argentière, onrencontre à nouveau un toponyme pour lequel la documentation suggère uneidée qu’elle ne réussit pourtant pas à transformer en fait sûr. Pourtant l’âge et laforme morphologique des documents anciens renforcent considérablementl’idée de l’interprétation d’après une mine d’argent.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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NOM Hauteur Localisation

Argentière(Aiguillette d’)

1 857 m954,33 km / 2 119,69 km

Transcription : [egÁiª «e7(E)t–(´)dA`{ZA)`(n)ti9 »E˘{(´)] (Ravanel / Argentière)

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De même que l’Aiguillette des Houches, le nom d’Argentière apparaît dans lesAiguilles Rouges sous forme d’Aiguillette d’Argentière, désignant une petite poin-te sur les pentes descendant dans la vallée qui sert aujourd’hui d’école d’escala-de. Comme pour l’Aiguillette des Houches, l’onomaste intéressé ne doit pas s’ar-rêter sur la déclaration que l’Aiguillette d’Argentière doit son nom au villagesitué à son pied. Ce toponyme est sûrement à l’origine de tout le groupe desnoms ayant Argentière comme épithète. Son étymon est lat. ARGENTUM + –ARIA ou ses descendants ou peut-être même ses prédécesseurs. Tandis que leschercheurs sont d’accord en principe sur l’étymon, la couche linguistique dontcelui-là sortirait est fortement discutée33. Dans le cas de Chamonix, j’opteraisplutôt pour une origine dialectale, car le village se trouve à un endroit assezexposé aux avalanches et loin des Houches, premier lieu de colonisation.Malgré tout, un étymon plus ancien ne peut pas être exclu, car les premiersdocuments datent déjà de 1389/90 Decima de Argenteria (Perrin I, 1879 : 281). Laquestion que la plupart des chercheurs se sont posée est celle de la motivationdu nom. Presque chacun d’entre eux mentionne soit les reflets argentés desrochers soit une mine d’argent comme motif de dénomination34. Dans l’histoirede la vallée, on ne trouve pas de témoignages définitifs confirmant l’existenced’une mine. Kübler (1901 : 16) prétend en avoir vu des vestiges. Bourrit(1785 : 174) parle de petites plaques d’argent dans les ruisseaux du glacier et de

Les noms des Aiguilles Rouges : analyse diachronique et synchronique

Le glacier d’Argentière, aujourd’hui bien reculé, cache-t-il toujours les vestigesd’une mine ? (photo K. Schneitberger)

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témoignages sur une mine autour de 1500, qui en 1785 aurait été recouverte parle glacier. Orsat (1894 : 181) finalement parle de galeries à Argentière contenantentre autres de l’argent. Deux questions semblent infirmer ces trois témoi-gnages. D’abord, le glacier ayant reculé même plus qu’en 1500 ou 1901, pour-quoi ne voit-on aujourd’hui pas de vestiges de la mine ? Et puis, pourquoin’existe-t-il pas de pièces justificatives qui documentent la mine, si elle avait étéapparemment assez importante pour être à l’origine d’un toponyme35 ? Danstoute cette discussion il y a un fait qui frappe : le glacier d’Argentière, sous lequelest censée se trouver la mine, est déjà dénommé très spécifiquement dans undocument de 1409 glacerium de Argenteria (ADHS, 10 G 218)36. La dénominationaussi exacte d’un glacier est extraordinaire à cette époque37. Ce glacier doit doncavoir eu une grande importance. Les désignations du glacier sur les cartes de1663 (Sanson in BMA 2000 : 41) et de 1744 (Martel in BMA, 2000 : 65) sont aussiintéressantes quant à la question de la mine. Celles-ci, à savoir la Glacière del’Argentière et le Glacier de l’Argentière, contiennent chacune l’article défini, cequi n’est pas le cas pour le toponyme. La structure morphologique de ces deuxdésignations pourrait donc suggérer une autre origine pour le nom du glacierque le village : l’existence de l’article défini38 est plus facilement explicable parla dénomination d’après une mine que d’après des reflets argentés desrochers39. Reste à conclure qu’il y a quelques indices dans les documents quisoutiennent la thèse selon laquelle c’est une mine qui est à l’origine du nomArgentière dans la vallée de Chamonix : la dénomination spécifique précoce duglacier, l’article défini et la préposition dans les formes anciennes. Malgré tout,la mine ne peut pas être confirmée comme motivation de la dénomination sanspièces justificatives en documentant l’existence. Une dénomination basée surdes croyances à l’existence d’une mine à une époque lointaine n’est pas à exclu-re mais présente une idée osée.

4. Conclusion

La discussion des exemples de la toponymie des Aiguilles Rouges a montréque c’est par la symbiose des méthodes diachroniques et synchroniques qu’onobtient les meilleurs résultats. Parfois il est possible de résoudre les problèmesd’interprétation en changeant de méthode, parfois la symbiose permet de sou-tenir une thèse existante en ajoutant de nouveaux arguments. Malgré tout lascience onomastique reste une science complexe avec de nombreuses questions,on ne saura peut-être jamais répondre. Mais c’est ce caractère parfois énigma-tique qui la rend si fascinante qu’on désire ne jamais devoir arrêter lesrecherches.

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N O T E S

1 Un tel ouvrage n’existe pas encore. Ainsi la thèse donne de l’importance à la transcrip-tion unifiée de tous les noms, à leur localisation géographique à l’aide des coordonnéesdes cartes de l’Institut Géographique National, à la description géographique de tous lesphénomènes dénommés et à l’enregistrement de tous les documents et anciennes inter-prétations aussi bien qu’à l’enregistrement des expressions dialectales importantes etdes informations de la tradition orale (Schneitberger, 2006 : 442).2 Je connais bien les objections des structuralistes à la combinaison des axes diachro-nique et synchronique et je renvoie pour une petite discussion de ce sujet à ma thèse.(Schneitberger, 2006 : 15-16).3 Comme je viens de la tradition allemande de l’onomastique et que j’ai écrit ma thèsedans une université autrichienne, tout autre parcours est impossible.4 Incluant la recherche sur le terrain et dans la tradition orale.5 Je divise les noms à deux parties comme des composés en déterminé etdéterminant / épithète. Le déterminant est la partie spécifique du nom comme parexemple Dard, Rouges, le déterminé est une expression de montagne comme « aiguille,montagne, mont, col etc. ».6 D’après les cartes IGN. 7 D’après le réseau kilométrique Lambert Zone II étendue.8 La transcription se base sur des enregistrements de trois représentants qui parlent cha-cun le patois / français local de la partie de la vallée où se trouve le lieu dénommé. 9 Perrin a en général tendance à localiser les glaciers et les alpages dans un endroit diffé-rent de leur position actuelle. Pour une petite discussion de ce problème voirSchneitberger (2006 : 266).10 À Chamonix le mot n’est plus vivant comme par exemple en Vallée d’Aoste. PourtantRené Simond des Pècles (Chamonix) le connaissait parfaitement en 2003.11 Cf. Du Crest (I, 1971 : 103 s), qui explique l’importance et la richesse des grands boiscommunaux de la vallée.12 Voir entre autres Joëlle Paccalet (entrevue en novembre 2005).13 Entre autre Bessat (1991 : 40 s), Claret (1987 : 43) et Duraffour (1969 : 7485). La différen-ce entre la transcription [p{A7)] que note Duraffour et la prononciation [p -{E)] d’aujour-d’hui est un fait intéressant qui reflète bien le développement du patois dans la vallée. Ily a de plus en plus une forte influence du français qui diminue les caractéristiques de laprononciation chamoniarde. Pourtant cette évolution ne se trouve pas dans la pronon-ciation de tous les autochtones. (cf. Schneitberger, 2006 : 29 s).14 Pour Dard et Prin la recherche dans les dictionnaires dialectaux apporte des résultatssatisfaisants, qui peuvent être justifiés en regardant le lieu. La discussion avec desautochtones n’est pas vraiment nécessaire.15 Les descriptions détaillées des lieux m’ont été données en septembre 2005 par PatrickPerret, guide dans la réserve naturelle des Aiguilles Rouges. 16 À comparer avec le FEW, volume 3, page 329.17 Comme par exemple Désormaux (1984 : 408) ou Duraffour (1969 : 9385 ; 9404).18 La discussion a eu lieu en novembre 2005.19 Cf. Künzi (1997 : 96), Rostaing (1982 : 356 ; 504), Boyer (1987 : 74) et Wipf (1982 : 225).20 Pour une discussion plus approfondie de l’évolution phonétique, voir Schneitberger

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(2006 : 293 s) du gall. / lat.vulg. OLCA à OCCA au VIII/IXe siècles (cf. FEW 7, 339 f) par lachute précoce du <L>, par la palatalisation relativement tardive du <CC> devant <A>,par le développement du <O> en /u/ en position initiale et par l’amuissement de la syl-labe finale à [uS´].21 Voir Payot (19962 : 47 s).22 Entre autres dans Bourrit (1785 : 44), Coutin (1986 : 184) et Du Crest (I, 1971 : 265).23 Voir Schneitberger (2004 : 208 s)24 À comparer avec Carrier (2001 : 179).25 Voir l’appellatif “maxus” et les autres noms dans les documents – Chavens, Greaz, Biol,Molario – désignant tous aujourd’hui des hameaux de la vallée.26 À comparer entre autres avec Boyer (1987 : 74) et Coutin (1996 : 262).27 À comparer avec Straka (1964, II/1 : 78).28 Mais cette origine est loin d’être sûre. Il est aussi imaginable que le <o–> initial soitdû à un scribe de l’époque qui connaissait l’origine historique du mot dialectal<ouche>.29 Cette opposition et l’évolution vers une palatalisation sous l’influence française dansles dernières décennies sont normalement typiques des anciens Ù (cf. Schneitberger2006 : 53 ff). JÚGUM (FEW : 5, 60/61) et JÚRIS (FEW : 5, 82b/83a) sont notés avec desÚ ; la palatalisation est alors probablement due à une fausse analogie.30 Pour une documentation plus détaillée des étymons celtes et latins et leurs descen-dants, voir Schneitberger (2006 : 297 ss ; 327 ss).31 Une idée que Paccalet a proposée lors de notre entretien en novembre 2005. Pourtanton ne doit pas oublier que la montagne appartient à Passy et pas à Vallorcine. De plus leCol de Salenton n’est pas facile à traverser et avec la Montagne de Villy on a un alpageexploité beaucoup plus proche que sont ceux du Vallon du Bérard.32 La Diosaz a toujours été une frontière, par exemple entre les peuples celtes desAllobroges et des Ceutrons (cf. Bessat dans notre entretien en novembre 2005 en référen-ce à l’Atlas Culturel des Alpes Occidentales). Cette frontière était surveillée par les Romains(cf. Payot 19962 : 102). Pour une discussion plus profonde des faits historiques et leursconséquences sur les étymons possibles dans la vallée de Chamonix, voir Schneitberger(2006 : 37-48 ; 60).33 Bessat (1993 : 869), Boyer (1987 : 17) et Gros (1982 : 35) voient l’origine dans lescouches actuelles, Dauzat (1978 : 108) et Kübler (1901 : 16) dans le latin et Künzi(1997 : 25), Rostaing (1989 : 26) et Wipf (1982 : 172) même dans le celte. Le choix del’une de ces couches dépend à mon avis aussi largement du lieu dénommé concret, carArgentière est un nom qui apparaît dans toute la région gallo-romaine pour désignerdes lieux divers.34 Voir référence 33.35 De tels documents existent pour d’autres mines qui ont contribué à la dénominationd’un lieu ; cf. entre autres les mines de la Montagne de Fer, qui est documentée clairementdans Orsat (1894 : 181).36 À comparer avec Carrier (2001 : 547 ss).37 Même au XVIe et au XVIIe siècles, les sommets et les glaciers ne portent pas de noms spé-cifiques, mais plutôt des désignations générales se référant à toute la chaine commeGlaciales Montes, Les Glacières etc. (cf. BMA, 2000 : 13 ; 30). 38 Même la préposition <de> dans les documents semble soutenir la thèse de la mine. Un

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nom avec une épithète de couleur ne contient normalement pas de préposition ; cf.Aiguilles Rouges, Tour Noir etc. 39 De plus ces reflets sont assez faibles.

B I B L I O G R A P H I E

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STRAKA : STRAKA, Georges, « L’évolution phonétique du latin au français sousl’effet de l’énergie et de la faiblesse articulatoires », in : Travaux de Linguis-tique et de Littérature (TraLiLi) II/1, éd. Centre de Philologie et de littératuresromanes de l’université de Strasbourg, Straßburg, Klincksieck, 1964, 1-95.

WIPF : WIPF, Georges-Richard, Noms de lieux des pays franco-provençaux : Histoireet étymologie, (Région Rhône-Alpes, Suisse Romande, Val d’Aoste), Chambéry,Imprimeries Réunies, 1982.

I N T E R V I E W S

Septembre 2003SIMOND : SIMOND, René, entrevues, Septembre 2003.

Novembre 2005ANCEY P. : ANCEY, Patrick, entrevues, Novembre 2005.BESSAT : BESSAT, Hubert, entrevues, Novembre 2005.BOZON L. : BOZON, Louis, entrevues, Novembre 2005.BOSSONNEY : BOSSONNEY, Marie-Thérèse, entrevues, Novembre 2005.PACCALET : PACCALET, Joëlle, entrevues, Novembre 2005.PERRET : PERRET, Patrick, entrevues, Septembre et Novembre 2005.RAVANEL : RAVANEL, Roland, entrevues, Novembre 2005.

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Les noms des Aiguilles Rouges : analyse diachronique et synchronique

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Préambule*

La communication s’attache à obser-ver quelques distributions géotopony-miques à travers le domaine gallo-roman, ici représenté par le territoirepolitique de la France métropolitaine.

On se base notamment sur trois typesde strats bien identifiés dans la topony-mie gallo-romane et française : strat pré-latin (ou plus justement pré-indo-euro-péen), toponymie celtique et gauloise,toponymie latine. La toponymie d’originegermanique sera également évoquée rapi-dement parce qu’il faut, d’une manière ou

d’une autre, la mettre en corrélation avec les couches précédentes pour que lesystème d’ensemble s’éclaire valablement.

Ces trois (ou quatre) grands types de strats sont envisagés dans leurs distri-butions géographiques objectives, à partir de données désormais passées dansla vulgate toponymique, ce qui constitue la première étape de la démarche car-tographique. Pour autant, il ne s’agit certes pas de données exhaustives maisbien d’une sorte d’échantillonnage qui permet d’imaginer ce que pourraitapporter une cartographie systématique de la toponymie française.

Les strats sont ensuite travaillés à partir d’une méthodologie statistique rela-tivement simple (études de distributions moyennes et définitions de bornesd’écartement). Cette approche des données, en permettant de définir des seuilsde pertinence des données observées, donne l’occasion de porter un regardrelativement neuf sur la construction toponymique historique et la dynamiquesociolinguistique ancienne du domaine gallo-roman.

On voit ainsi se confirmer certaines conclusions classiques, mais aussiquelques surprises apparaître : concentration du fonds pré-roman sur un axepyrénéo-alpin, faiblesse ou absence du strat celtique dans la zone armoricaine,

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Jalons pour une étude géotoponymiquede quelques distributions macrotoponymiques dans

l’espace gallo-roman

Francis Manzano

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au sud-ouest ou dans la zone alpine, scores très élevés de la toponymie eu-lati-ne dans le nord de la France ou, à l’opposé, relativement faibles dans certainesrégions méditerranéennes où on les attendrait pourtant.

1. La méthode et les données

Volontairement, la cartographie n’est pas basée sur des données exhaustives.Prétendre à des résultats exhaustifs supposerait un travail plus long et méticu-leux, systématisé, à cette réserve d’ailleurs que l’exhaustivité n’est guère pos-sible dans ce genre de domaine, où pour certaines composantes (notammentplus on remonte dans le temps) deux solutions diachroniques, ou davantage,sont souvent possibles.

Malgré cet éclairage et ces réserves on constatera que la cartographie detelles données révèle bien que les distributions géotoponymiques permettentde cerner des aires anthropologiques diachroniques fortement significatives, lesincertitudes étymologiques qu’on peut avoir par rapport à tel ou tel cas passantau second plan et se noyant en fait dans la logique statistique que les donnéessûres définissent elles-mêmes.

À partir de quelques types relativement bien connus pour chaque strat, on aeffectué préalablement un décompte des toponymes département par départe-ment et région par région (régions administratives s’entend). Ces types ont étérecueillis et vérifiés, il y a quelques années déjà, à partir des corpus d’ErnestNègre, des données du Dictionnaire des noms de lieux de la France, de celles dePaul Fabre plus tard, d’autres encore.

Prenons un exemple, il y a 23 macrotoponymes foncièrement latins d’origi-ne en Languedoc-Roussillon correspondant aux étymons définis dans la vignet-te (type : Luc sur Orbieu, Félines-Termenès, Laroque de Fa < LUCU, FIGULINAS,FANU, département de l’Aude) et 11 pour le Nord-Pas-de-Calais (type : Aix enErgny, Fins, Flines < AQUIS, FINIS, FIGULINAS, Pas-de-Calais, Nord).

Observons au passage que la densité, déjà remarquable dans l’un et l’autrecas, ne ferait que s’accroître si l’on cartographiait tous les types d’origine latine.

Mais telles quelles, dans l’absolu, ces données ne donnent pas grand chose,elles pourraient même induire en erreur, car évidemment la plupart d’entrenous pensent immédiatement que le strat latin pèse forcément plus à Narbonnequ’à Arras !

C’est pourtant une idée reçue. Si l’on élabore en effet un indice de densité(nombre de toponymes du type [multiplié par] 10 000 et [divisé par] la densité dela région en kilomètres carrés) on arrive à 8,37 pour le Languedoc-Roussillon et8,87 pour le Nord : deux régions vedettes certes, mais pas dans l’ordre attendu.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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2. Traitement statistique

En procédant ainsi, on obtient donc des listes de densité qui servent de baseà nos calculs. Sans donner l’ensemble des tableaux et des séries statistiquesobservées, ce qui serait fort long et fastidieux, je me bornerai à préciser rapide-ment et efficacement les grandes lignes de ce traitement.

Par la suite, une série statistique résultera toujours du croisement entre unou plusieurs types toponymiques de référence1 et les individus que constituentles 21 régions administratives de la France2.

Parmi les paramètres statistiques, la moyenne arithmétique est le plus acces-sible. Parfois discutée dans la littérature statistique (pour des raisons tech-niques), la moyenne arithmétique présente pour nous l’avantage de fixer facile-ment et au premier coup d’œil des zones de productivité (inférieures ou supé-rieures à la moyenne de la série), comme on le verra plusieurs fois par la suite.Dans un deuxième temps on calcule l’écart type corrigé de la série. Celui-ci,ajouté ou retranché à la moyenne, permet de définir une borne supérieure (BS)et une borne inférieure (BI). Dans l’exemple cité plus haut, BS est à 5,9, et BI està 0,58. Cette méthode permet donc d’écrêter les données en vue d’une interpré-tation ultérieure.

Ce qui précède est possible pour les distributions relativement “normales”(ou gaussiennes), ce qui correspond pour notre domaine à des strats relative-ment diffus dans l’espace. Mais dès que la distribution s’écarte du schémamoyen, il peut ne plus exister de BS ou de BI. Tel est le cas des apports germa-niques, tellement concentrés dans le Nord et l’Est que le reste du domainegallo-roman semble (à tort peut-être) un désert. Mais, évidemment, même celaest intéressant, car dans le cas d’espèce cela révèle aussi bien une frontière his-torique et culturelle d’envergure entre Romania et Germania que les solutionsde continuité trouvées par la Romania pour intégrer les apports germaniques.

3. Les cartes de distribution objective, ou cartes de base

Elles sont représentées avec le réseau hydrographique, qui n’est pas sansimportance et donne des repères, notamment en termes de circulation et depénétration géographiques. À terme, quelques courbes hypsométriques simpli-fiées pourraient être intégrées. On a ajouté les situations approximatives dequelques grands centres urbains, afin de faciliter le repérage.

Substrat pré indo-européen

On fait figurer ici quelques types très connus et pour la plupart peu discu-tés. Ils fournissent différents successeurs du mot de départ et de très nombreux

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dérivés ou composés. Observons qu’un bon nombre de ces formations survi-vent usuellement dans les microtoponymies et les lexiques topographiquesrégionaux.

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SUBSTRAT P.I.E.

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BALMA “grotte, cavité”, types toponymiques actuels Balma, Balmette(Oc, Fpr), Beaume, Beaumette (Oïl) etc. Le type originel est pré-latin, onle dit parfois celtique ou gaulois, mais sa distribution géographiques’accorde en réalité très mal avec la distribution des types eu-celtiques(voir ci-après).

CALM-, CALMA “hauteur, plat dénudé”, types Lacalm, Chaulmes, Char-mes (Oc, N-Oc, Fpr), Chaume, Chaumes (Oïl). etc.

ARTICA “friche”, types Artigues, Lartigue, Artiguelongue etc. Formationstoponymiques principalement méridionales avec haute fréquencedans la zone aquitaine et le sud-ouest3.

AITZ (basque)4 “pointe rocheuse”, var. AST, se retrouve notamment lelong de la chaîne pyrénéenne et semble-t-il jusqu’aux régions méri-dionales du Massif Central. Types Assas, Astis, Asté, Aston etc.

GARRIC, GARRICA “terre calcaire pauvre, pierreuse”, probablementen rapport avec la base originelle PIE *CAR-, *GAR- “pierre”, a dési-gné en particulier la formation végétale sur sols calcaires des régionseu-méditerranéennes (oc. garriga, fr. garrigue) et au-delà semble-t-il.Types Garrigues, Lagarrigue (Oc), La Jarrie (Oïl) etc.

TALA “argile”, types Tallard, Talvon, Talloire etc. Dans divers cas, desconfusions ne sont pas exclues avec le germanique (tal “vallée”) oumême avec le latin (différents anthroponymes à initiale Tal-).

CALA “pierre” est probablement l’une des bases PIE les plus connues(souvent présentée sous la forme *KAR-). Elle fournit les très nom-breux types Chelles (Oïl), Challes (Fpr), Callas (Oc), et beaucoupd’autres en construction.

NAVA “plaine, vallée” 5, types Nabas (Oc), Naves, Naives (Fpr, Oïl) etc.MATTA “forêt, bois, buisson“, apparaît dans les types Les Mathes (Oïl),

Matemale, Les Matelles (Cat, Oc) etc.TOUCHE, très commun dans le centre-ouest de la France (microtopony-

mie) où il désigne des bosquets notamment intercalés entre les cultures,se retrouve dans diverses régions. On le donne généralement commed’origine pré-celtique. Types La Touche, Les Touches, Le Touquet etc.

La séquence [sk], est présente dans différents toponymes comme Tarascon,Manosque, Vénasque etc. Comme on peut le constater, c’est une distribu-tion plutôt méridionale et même méditerranéenne, bien que des écartssoient possibles. Aussi a-t-on traditionnellement mis ce champ topony-mique en relation avec un substrat ligure.

Chaque type ou série pourrait prêter à un commentaire particulier. Leszonalités peuvent en effet être très différentes : plutôt alpine et jurassienne pourBALMA, évidemment pyrénéenne pour AITZ etc.

Dans l’ensemble, le phénomène le plus remarquable est le déport du“nuage” au sud / sud-est d’un axe de symétrie que l’on peut tracer facilementet qui irait de l’Alsace au Pays Basque. La grande masse des occurrences tenddonc à libérer des espaces pour les couches suivantes.

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GAULOIS

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Gaulois

Les types retenus font également partie du stock généralement admis de latoponymie d’origine gauloise. Certains, comme CONDATE, pourraient avoirété repris par les Gaulois à des peuples antérieurs.

NANTOS “vallée”, types Nant, Nantua, Nampt et diverses constructionspossibles.

BRIVA “pont”, également simple ou en construction, types Brive (Oc),Brèves, Brissarthe, Brienne (Oïl) etc.

NOVIENTUM “ville neuve”, types Nogent, Nohant, Nepvant etc. Trèsgrande représentation du type en langue d’oïl.

MEDIOLANUM “point” [ou] “sanctuaire central”, types Meillant,Mâlain, Meulin (Oïl), Miolan, Meylan (Fpr), Méolans (N-Oc) etc6.

CONDATE, accentué sur la pénultième (CONDATE) il fournit des topo-nymes du type Candé, Condé (Oïl), Condat (Oc), Conat (Cat), ainsi quedifférentes constructions. Accentué sur l’antépénultième (plus rare :CONDATE), il aboutit à des types Condes, Candes.

VOBERO “ruisseau”, types simples ou construits Woivre, Vesvres,Vouvray (Oïl), Vorey, Veurey (Fpr), Vabre, Lavaur (Oc) etc.

UXELLO “lieu élevé”, types Usseau, Uxeau (Oïl), Ussel (Oc) etc.DUNUM “enceinte fortifiée”, simple ou en construction, types Dun, Dom

le Mesnil, Dunet etc.BELENOS, nom de divinité, sous sa forme féminine *BELENA, est à la

source de différents Baulne, Beaune et autres formes construites.EQUORANDA, formé sur le gaulois RANDA “limite” (d’eau, de cités,

de tribus7), types Eygurande, Iguerande, Ingrande etc.

Le point le plus remarquable sans doute est la concentration relative “cen-tro-septentrionale” de ces toponymes, qui s’accorde bien avec les données del’Histoire et de l’archéologie. On doit également remarquer le relâchement duréseau à l’ouest et dans le grand sud, ainsi que dans les régions de forteinfluence germanique (Alsace, Nord-Pas-de-Calais).

Celtique : clairières, végétaux

On a volontairement séparé cette carte de la précédente. En effet, bien queles distributions livrent des ressemblances globales normales, cette carte suggè-re des progressions le long des cours d’eau et fournit donc un cadre interpréta-tif intéressant pour des périodes où les défrichements se sont produits vraisem-blablement de proche en proche, à partir de zones d’accès déjà aménagées et devallées accessibles.

Les séries observées révèlent des compositions typiques, à partir notammentd’un matériel usuel du celtique, dont notamment le “suffixe” gaulois –IALO,

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qui désigne une clairière8. Il est intéressant du coup d’observer que le premierélément livre des compléments écologiques d’intérêt quant au couvert végétalet à l’aménagement de cette époque. Certaines de ces compositions apparais-sent comme fréquentes (la première et la dernière), les autres sont plus rares.

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CELTIQUE : clairières, végétaux

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MARO “grand” + IALO, types Mareil, Mareuil etc.VINDO “blanc” + IALO, types Vandeuil, Vendeuil etc.ABALLO “pomme” + IALO, types Valeuil, Valuéjols (Oc).CASSANO “chêne” + IALO, types Casseneuil, Casseuil (Oc),

Chasseneuil (Oïl).EBURO “if” + IALO, types Avreuil, Ébreuil.LEMO “orme” + IALO, types Lumeau (Oïl), Limeuil (Oc). VERNO “aulne” + IALO, type Verneuil très courant. Le formant VERNO

est par ailleurs extrêmement productif dans la toponymie de laFrance, surtout dans la moitié septentrionale (types Vern, Vernais[Oïl], Vernaz [Fpr], Verniolle [Oc], Vernet [Cat] etc.).

Avec cette carte on a également la confirmation du fait que certaines régionssemblent avoir échappé à cette progression celtique ou, du moins, semblent enavoir limité les effets. C’est le cas du grand Sud-Ouest et notamment de laGascogne (rive gauche de la Garonne), zone traditionnelle des Vascons. Del’Alsace aux côtes provençales, c’est l’ensemble de la rive gauche de la Saône etdu Rhône qui fait office de repoussoir. Quand à l’Ouest lato-sensu, on voit bienque se confirme son caractère très peu accueillant pour la toponymie d’originegauloise.

Latin

Parmi les types retenus, certains sont anciens ou rares. Par là ils sont signifi-catifs d’un strat eu-latin relativement ancien. On remarquera que certains,comme CONFLUENTEM ou FINIS, pouvaient reprendre la substance de précé-dents gaulois (CONDATE, EQUORANDA), ce qui probablement explique leursuccès.

CONFLUENTES, CONFLUENTEM “confluent”, types Conflans (Oïl),Couflens, Couffoulens (Oc), Conflent (Cat).

FIGULINAS “atelier de potiers”, types Flines, Félines etc. VICUS 9 “village rural” 10, très productif, types Vic, Vicq, Vix. Très fré-

quent en construction.LUCUS “bois sacré”, comme les précédents, fait partie du fonds eu-

latin de la romanisation. On le trouve bien entendu dans le sud,mais aussi plus haut dans le domaine gallo-roman, types Luc, Lux,Monluc etc.

FANUM “temple”, types Fa au sud11, Fain en langue d’oïl12.AQUIS, AQUÆ “eaux thermales” dont on sait que les romains et gallo-

romains étaient grands consommateurs. Types, Aix, Ax, Dax.FINIS “limite, terme” et divers cas (flexion), types Feins, Fains (Oïl), His,

Hinx (Gasc).SUMMUM, SUMMA “source” (= le point le plus élevé), types Somme et

différents dérivés et composés : Sommeilles, Somme-Tourbe etc.

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MUROCINCTU “lieu, village fortifié”, distribution septentrionale, typesMorsain, Morchain (Oïl).

CASTRA “camp fortifié”, types Castres, Castries (Oc), Castres, Caëstre (Oïl),là où la palatalisation de la consonne initiale ne s’est pas produite,ailleurs types Châtres, Chestres etc.

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LATIN

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La carte révèle une mauvaise pénétration de l’est (Alpes, Jura, Vosges,Alsace), le Rhône-Alpes faisant un peu exception. La Bretagne et l’ouest égale-ment sont nettement dépourvus. Le plus surprenant est peut-être que laProvence (dont le nom provient pourtant de la Provincia [Romana]) fait pâlefigure de ce point de vue. Sous réserve de vérifications plus amples13, semblentdonc se détacher deux zones de préférence à première vue : l’extrême nord etl’extrême sud. On ne peut manquer de faire également un rapprochement avecla distribution des types gaulois. Émergerait donc le thème d’une forme deconcurrence géodiachronique et sociolinguistique entre les deux strats, révéla-teur probable d’une volonté ou nécessité politique des conquérants d’aller versl’occupation et le contrôle des zones précédemment contrôlées (au moins enpartie) par les Gaulois. On constate toutefois, par simple superposition descartes brutes, quelques déplacements des aires, notamment vers le sud-ouest.

Deux types n’ont pas été directement cartographiés ici. Ils sont bien connusdans leurs formes et dans leurs distributions depuis un bon siècle, aussi ne fait-on ici que les évoquer tout en les comptabilisant et en les exploitant dans lescartes statistiques qui suivent.

Il s’agit des formations comportant les suffixes –ACU(M) et –ANU(M).

Du premier type sont les nombreux Neuilly, Neuillay, Neuillé de la langued’oïl, Noaillac, Noalhac de la langue d’oc. C’est un paradigme extrêmement pro-ductif qui implique des centaines de toponymes du genre.

Du second type, moins fréquent et diffus, sont les Draguignan, Frontignan,Lézignan ou Perpignan (pron. Perpignà) de la région méditerranéenne. Sans comp-ter les formes résultant d’un déplacement d’accent (Prouille, Bize). À ce corpusméditerranéen correspondent plus au nord les types du Fpr Poncin, Tullins etc.Plus au nord encore le type proprement dit (–ANU) disparaît il est vrai, mais unfoyer de formes de féminin pluriel (-ANAS) existe dans le Nord (Valenciennes,Marchiennes)14, ajusté à la région de forte romanisation qui a été déjà évoquée.

Pour résumer très brièvement le dossier, le premier type fut prolifique àépoque gallo-romaine, mais le suffixe était d’origine gauloise (-ACOS). Quantaux formations en –ANU(M), elles semblent liées à des structures d’aménage-ment agropastoral d’envergure comme les villæ, largement significatives d’unaménagement paysager de type “romain”.

Sur la base de cette opposition binaire, certains toponymistes ont tendupresque naturellement à faire du premier type un révélateur “celto-septentrio-nal” et du second un révélateur “latino-méditerranéen”. Si tout cela, globale-ment, n’est pas faux (les cartes suivantes le montrent), dans cette approche c’estla simplification, la volonté de trancher (assez significative d’une époque desétudes romanes) qui pose problème.

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Regard sur les apports germaniques

Pour les types d’origine germanique, on observera la carte simplifiée desdensités, établie à partir de quelques types significatifs. Les distributions révé-lées par cette carte sont très explicites en terme de zonalité, mais quelques pré-cisions seront données plus loin. Il s’agit comme on peut le voir, de distribu-tions massivement septentrionales, bien que certains types puissent se retrou-ver plus au sud, comme par exemple le type FARA.

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APPORTS GERMANIQUES

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Ces types renvoient à des composantes différentes (diachroniques, eth-niques etc.) du superstrat germanique d’ensemble comme : FARA “famille”(Lafare, La Fère), TAL ou THAL “vallée” (Dieffenthal, Dieppedale ou Dieupentalesuivant les régions), BACH “ruisseau” (Murbach, Forbach), HEIM “village”(Dieholsheim), BERG “montagne” (Berck, Berg, Bergheim etc.). Ils sont générale-ment productifs du Pas-de-Calais à l’Alsace.

Les côtes de la Manche et de la Normandie présentent de leur côté un fais-ceau fort caractéristique, d’origine le plus souvent scandinave. HAM, “village”doit être rapproché de HEIM qui précède (Ham, Hem, Ouistreham). On citeraaussi les noms en –beuf (Elbeuf, Criquebeuf), en –fleur (Honfleur, Barfleur), en –bec(Bolbec, Varenguebec), en –lon (Bouquelon, Yquelon), en –tot (Criquetot, Yvetot) etc.

4. Les cartes géostatistiques

Les cartes abordées précédemment, tout en nous mettant sur la voie, nousamènent à faire des constats le plus souvent intuitifs et qualitatifs. Le petit trai-tement statistique que nous leur appliquons va permettre une meilleure saisiedes problèmes.

Substrat pré indo-européen

Sur la base de la moyenne, on sépare très facilement le sud et le nord dudomaine gallo-roman. Se confirme ainsi l’idée ancienne que le substrat pèsedavantage sur les paysages linguistiques du sud. Il est intéressant de constaterque la région parisienne possède un statut bien particulier au sein des terresd’oïl. La carte de synthèse, plus loin, le confirmera.

BS et BI permettent de détacher très clairement la zone la plus favorable ausubstrat qui se déroule des Pyrénées méditerranéennes au Jura (> BS), croisantdimension méridionale et dimension orientale. Les régions < BI sont probable-ment à mettre en relation avec d’autres phénomènes (apport breton, apport ger-manique notamment, mais pas seulement sans doute).

Les rangs extrêmes confirment cela. Mais surtout ils révèlent un contrastesaisissant, une vraie rupture géolinguistique entre la Franche-Comté et l’Alsace,le 1er et le dernier de la série se confrontant directement dans l’espace. Ce phé-nomène se retrouvera plus loin et semble révéler une vraie frontière diachro-nique notamment fondée sur la germanisation extrême de l’Alsace.

La Bretagne, comme cela apparaît plusieurs fois dans nos cartes par ailleurs,rejette nettement ce strat, du moins pour les types récurrents observés. Faut-ilen conclure que ces régions étaient peu habitées (et donc peu marquées topony-miquement) avant l’arrivée des migrants indo-européens ?

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Gaulois

Les scores supérieurs à la moyenne révèlent bien la difficulté croissante dela couche celtique à s’établir vers l’ouest et le sud notamment. Que l’on raison-ne à partir des moyennes ou des bornes (BS, BI), vers le sud l’ensemble duchamp bute visiblement sur le substrat et ses composantes anthropologiques,ainsi que sur les apports latins qui l’ont semble-t-il contrecarré.

Les cartes de rangs et de bornage suggèrent aussi une sorte de pont gaulois-celtique, de la Franche-Comté à la Picardie, ce qui correspond assez bien à nosconnaissances de la distribution anthropologique des premiers peuples celtesdu futur territoire gallo-roman (voir plus bas).

Comme de juste, l’Alsace s’extrait du système15, la Bretagne aussi, mais c’estaussi le cas de la région PACA16.

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SUBSTRAT P.I.E. GAULOIS

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CELTIQUE GLOBAL

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Celtique global

Quand on cumule les 2 cartes relatives au gaulois-celtique (Celtique global),on n’est pas très éloigné des cartes précédentes. Mais une brève superpositionmontre le gain vers l’ouest et le sud, signe probable d’une descente historiquedes défrichements et aménagements gaulois.

-ACU Comme nous l’avons rappelé plus haut, ce suffixe exprime bien larencontre entre fonds gaulois et superposition romane. Son extensionpermet de retrouver plus nettement encore le mouvement de progres-sion vers le sud et l’ouest déjà posé par la carte précédente. Lesrégions > BS sont encore toutefois à l’arrière du système, assezproches du “pont” évoqué plus haut.Parmi les régions où le type réussit mal, on ne s’étonnera pas deretrouver l’Alsace et l’Est, la Bretagne, et, globalement le grand “Sud”(notamment méditerranéen). Certes, on trouvera toujours dans cesrégions des toponymes en –AC, mais visiblement, le type rencontre icile suivant, à ses dépens.

-ANU La distribution est véritablement méridionale, que l’on se base surles moyennes ou sur le bornage positif.On remarquera que la région PACA se révèle relativement fragile faceà un Languedoc qui, visiblement, a concentré l’aménagement de typelatin.

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LATIN GLOBAL

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Latin global

Quand on cumule les différents types eu-latins exposés et le type –ANU(M),on découvre ou l’on redécouvre ce très beau phénomène de fractionnement dustrat, entre extrême nord et extrême sud, tant dans la distribution par la moyen-ne que dans le bornage.

Les archéologues savent mieux que les linguistes à quel point le nord dupays a été une zone de colonisation intensive et de romanisation. Il y a unetrentaine d’années déjà, les travaux de R. Agache, notamment fondés sur laphotographie aérienne, avaient ainsi révélé un intense aménagement romain dela Picardie.

On observera à nouveau le comportement divergent de la Provence, bienmoins “latine” que son voisin occidental sur le plan macrotoponymique. Maissi la Provence tire son nom de la “Provincia” (comme je l’ai rappelé plus haut),rappelons aussi que le Languedoc-Roussillon fut le siège historique de laNarbonnaise.

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Carte cumulative

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Carte cumulative

Cette dernière carte, établie à partir des moyennes arithmétiques, nousdonne en quelque sorte le profil global de chaque région quant à sa positionpar rapport aux strats observés. Il faut comprendre qu’elle présente, ou combi-ne plusieurs possibilités, ce qui va nous aider pour les lignes d’interprétation :

- aucune couche ne s’établit de manière significative, il n’y a aucune domi-nance statistiquement définie (blanc : Alsace, Bretagne, Normandie, Paysde la Loire, Limousin)

- le substrat PIE l’emporte et minimise les autres couches (Rhône-Alpes,PACA, Poitou-Charentes)

- dominance du gaulois (Bourgogne et Centre) - dominance du latin (Nord-Pas-de-Calais)- bi-dominance substrat PIE + gaulois (Franche-Comté)- bi-dominance substrat PIE + latin (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées,

Aquitaine)- bi-dominance gaulois + latin (Champagne-Ardenne, Picardie)- tri-dominance substrat PIE + gaulois + latin (Région parisienne, Auvergne)

On ne sera pas surpris de retrouver le grand Ouest sous forme de zoneblanche, ainsi que l’Alsace. La présence de toponymies non romanes (super-strats breton, scandinave, germanique) peut permettre de comprendre une par-tie du phénomène. Mais l’argument est moins justifié de la Basse-Normandieaux pays de la Loire, en passant par la Haute-Bretagne. Pour autant qu’onsache, ces régions ont été celtisées anciennement puis romanisées à des degrésdivers, mais apparemment sans que ces phénomènes ne laissent de marquagepuissant17. L’une des hypothèses serait alors que le marquage de telles régionspourrait être postérieur (toponymie romane plus tardive, outre les apportsrécents de superstrat).

Des remarques analogues pourraient être faites à propos du Limousin, destatut étrange. Souvent rapproché de l’Auvergne voisine (cette idée vient assezfacilement à l’esprit), on mesure en fait que ces deux voisins ont peu de chosesà voir de notre point de vue. Notamment et de manière quelque peu surpre-nante la caractérisation par le substrat PIE n’est pas suffisante, un substrat quipourtant devrait semble-t-il caractériser l’ensemble des latitudes du centre de laFrance, comme le suggère bien la carte.

Cette faiblesse du PIE, comme pour la Bretagne, finirait par faire penser quede telles zones auraient pu être en fait de véritables no man’s land tant dans la pré-que dans la proto-histoire, pour des raisons qu’il conviendrait alors d’expliciter.

De manière claire, la zone de dominance gauloise vient buter sur le systèmeméridional PIE, avec de bonnes incursions vers le Jura et l’Auvergne. Tout celaparaît relativement conforme aux enseignements de l’Histoire et de l’archéolo-gie et à ce que nous avons vu plus haut.

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Se vérifie également le dimorphisme polaire important de la latinisationtoponymique, opposant clairement un sous-système méridional (Auvergne,Languedoc-Roussillon, Aquitaine) et un sous-système septentrional (Nord,Ardennes, Champagne, Bassin Parisien, Picardie), trace possible d’un aménage-ment latifundiaire de type colonial.

On peut ajouter que le grand Sud, qu’il soit par ailleurs plutôt PIE ou plutôtlatin et croisé, se présente bien comme une franche zone de rejet du celtique oudu germanique.

Quant à la latinisation venue de la Narbonnaise, de la Provincia ou de laLyonnaise, à l’évidence elle n’est parvenue qu’à un décapage partiel sansjamais parvenir à reconditionner un axe PIE qui va de la Charente à la Suisse età l’Italie. Contrairement aux idées reçues, l’ensemble alpin en particulier, duRhône–Alpes à la Provence est un véritable repoussoir des strats gaulois etlatin : la romanisation n’a forcément porté ici que sur des secteurs par défini-tion limités (contrairement au Languedoc ou aux régions septentrionales parexemple).

Quelques remarques particulières pour finir

La Franche-Comté maximise les composants PIE et gaulois. Elle semble doncse définir comme une plaque tournante, une intersection concrète entre l’airegauloise et la grande zone alpine du PIE. Comme le révèlent différents travauxhistoriques et archéologiques, c’est dans ce secteur notamment que semblents’être produites les infiltrations croissantes des Celtes vers 1200 av. J.-C. et par lasuite (Champs d’urnes, Hallstatt, La Tène, en relation probable avec leurs posi-tionnements antérieurs (Allemagne du Sud, Europe Centrale). C’est dans ce sec-teur encore, au contact de l’Alsace actuelle, que les alliances et affrontementsentre tribus celtiques et germaniques (vers le milieu du Ier siècle av. J.-C.) provo-queront directement l’intervention de César (prise de Besançon, campagnecontre Arioviste).

On remarquera pour finir que deux régions seulement sont interlopes, quicroisent et équilibrent tous les strats : Auvergne et Île de France. C’est suffisam-ment rare pour être souligné. Cela veut donc dire que ces deux régions fonc-tionnent de fait comme des “centres statistiques” où les strats observés s’équili-brent.

On peut, pour cette raison même, les approcher comme des centres repré-sentatifs de l’ensemble du domaine gallo-roman. L’un plutôt rural représentantl’intersection anthropologique des éléments ayant préparé la “Gallo-romania”,l’autre centré sur un noyau urbain fort, puisque Paris fut dès le Moyen Agel’une des plus grandes villes d’Europe.

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5. Données historiques et données toponymiques

Dans cette perspective, je terminerai par un commentaire rapide de troiscartes établies à partir de données historiques et archéologiques relatives à l’ex-pansion des Celtes. Afin d’éviter de multiplier les cartes de ce genre, les troiscartes en question permettent de revenir globalement sur les pages précédenteset les quelques leçons toponymiques qui leur sont liées. On ne portera essen-tiellement qu’un commentaire sur les limites de l’expansion et l’articulationavec les marquages toponymiques.

Carte 1 : expansion celtique vers le VIe / Ve siècles av. J.-C.

La carte 1 est celle de la distribution des Celtes généralement admise versles VIe-Ve siècles av. J.-C.18 Durant la première partie de l’âge du fer, on remar-quera la difficulté déjà évoquée des Celtes à sortir de régions qui correspondentaujourd’hui dans les grandes lignes à l’Autriche, l’Allemagne du sud, la Francede l’est. Par exemple, le lien avec notre carte de synthèse est manifeste etconcrétise d’une certaine manière l’existence d’une base arrière eu-celtique queles expansions ultérieures ne suffiront pas à modifier fondamentalement.

Deux phénomènes majeurs, plus haut récurrents, sont soulignés. C’est toutd’abord la très grande difficulté de progression vers le sud, notamment le mas-sif alpin, qui n’est affecté que dans sa partie septentrionale et occidentale. C’estensuite une difficulté de même nature vers l’ouest et le sud-ouest.

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Carte 1

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Carte 2 : expansion celtique (second âge du fer, La Tène, IVe / IIIe av. J.-C.)

Les données ultérieures (carte 2) confirment de telles zones de compression.La progression celtique piétine toujours en direction de l’ouest, de la partieméridionale des Alpes et des régions méditerranéennes. On pourrait dire,certes en simplifiant, qu’une ceinture reliant territoires armoricain, aquitain,ibérique19, ligure, rète, vénète, s’oppose constamment à toute pénétration d’en-vergure. Comme preuve de cela, la pénétration dans l’Italie du nord n’est enréalité qu’une relative trouée confirmant toujours la très haute résistance desAlpes méridionales et le l’Apennin, et glissant donc le long des régions médi-terranéennes en direction de l’Adriatique.

On soulignera à quel point serait significative la superposition entre cettecarte et celle du substrat gaulois plus haut proposée.

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Carte 3 : expansion celtique avant l’intervention romaine (vers IIe av. J.-C.)

Au moment où Rome va intervenir directement, la carte des sites significa-tifs révèle toujours la limitation potentielle des déplacements vers l’ouest etvers le sud. Pour la région observée, la base arrière du système se trouve tou-jours au nord des Alpes et dans la moitié orientale/septentrionale de la Franceactuelle. La France méditerranéenne, les Alpes du sud et l’Italie du nord restentfondamentalement hors d’atteinte.

Carte 2

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Les conséquences d’un tel constat sont au moins de deux ordres. D’une partle développement attesté du peuplement celtique ancien vers l’ouest et le sudne fut jamais assez puissant pour modifier en profondeur le paysage topony-mique antérieur, alors même que l’expansion méditerranéenne (latine) allaitcommencer et donc renouveler le marquage toponymique du sud, comme nousl’avons vu. Il paraît donc finalement normal que la combinatoire macrotopony-mique des régions méridionales de France implique prioritairement les sub-strats et la latinisation et non la couche gauloise.

Dans cette communication, je n’avais pas l’intention d’apporter de nouvellesdonnées toponymiques. Je souhaitais plutôt montrer comment un traitement géo-graphique et statistique de données généralement vues comme des masses histo-riques relativement compactes et intéressant les chercheurs surtout par leurdimension étymologique, pouvait conduire à une saisie dynamique et à l’éventuelrepérage de mouvements anthropologiques derrière les cartes et les étymologiestraditionnelles retenues. On prend conscience aussi, chemin faisant, des limitesd’approches étymologiques trop ouvertes et imprécises par défaut d’alignementsur les données historiques et archéologiques. En cas de doute et d’étymologiesmultiples (chose très courante en onomastique ancienne) on comprendra parexemple que faire le choix d’étymologies celtiques pour la Provence ou pré-indo-européennes pour la Bretagne (par exemple) a plus de chances de conduire à demauvais qu’à de bons choix. Une cartographie statistique d’ensemble, corrélée àune approche historique cohérente pourrait alors jouer le rôle de garde-fou etnous aider à assurer notre perception de mouvements anthropologiques anciens.

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Carte 3

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Au-delà des discussions possibles sur tel ou tel point on voit l’intérêt quepourrait présenter une cartographie systématique des données toponymiquesde la France et du domaine gallo-roman. Dans cette perspective, l’utilité d’unatlas toponymique du domaine gallo-roman serait grande et, à terme, celle d’unatlas roman puisque les mouvements anthropologiques ne sont en réalité vrai-ment visibles que lorsqu’on porte un regard d’ensemble (comme on l’a constatéquelques lignes plus haut). Ce serait là un complément naturel aux études dedialectologie que beaucoup d’entre nous défendent et un miroir intéressantpour les historiens, les archéologues, les analystes du paysage.

N O T E S

* Abréviations :Oïl, langue d’oïlOc, langue d’ocN-Oc, nord-occitanCat, catalanGasc, gasconFpr, francoprovençalPIE, pré indo-européenVar. variante

Les formes actuelles sont données en minuscules, les étymons en majuscules. Lesvoyelles toniques sont soulignées dans les étymons en cas de besoin.

1 Comme AQUIS, FIGULINAS etc. vus plus haut. Tous ces types, analysés ou cumulés,se retrouvent dans les légendes des cartes. Pour cet exemple, la carte “LATIN” cumule 9types, lesquels peuvent évidemment être observés à part une autre fois, en donnant sansdoute d’autres renseignements.2 Paris (Île-de-France), Champagne-Ardenne, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Lorraine,Alsace, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Centre, Bourgogne, Franche-Comté, Paysde Loire, Bretagne, Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin, Rhône-Alpes, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).3 Le type est par exemple très productif dans la microtoponymie pyrénéenne.4 La thèse d’un substrat de type basque, ou bascoïde, est relativement ancienne. Elle a étédéfinitivement établie durant la seconde moitié du XXe siècle par les travaux de cher-cheurs catalans comme Joan Coromines et Henri Guiter.5 Ce type est parfois considéré comme indo-européen (rapprochement avec lat.NAVIS / NAVEM ou irl. NAU “navire”).6 Le type est évidemment à la source du Milan italien, lequel s’inscrit, comme on le verrasur la fin, dans un couloir celtique de l’Italie du nord.7 Ce type reste relativement imprécis sur le plan sémique. Il semble toutefois avoircontribué à marquer des territoires, des termes et des zones de contact entre groupes cel-tiques. Le premier élément (gaul. EQUA) est régulièrement rapproché du latin ÆQUUS,ÆQUA “égal”.

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8 La présentation du type est limitée. IALO peut se combiner naturellement avec des for-mants de la carte précédente, type Nanteuil (NANTO), Neuil (NOVIO), voire même aveccertains des couches antérieures, type Naveil (NAVA).9 Comme de juste, on doit partir d’accusatifs dans la plupart des cas ici et par la suite.10 Se différencie de la Cité, du Municipe, de la Colonie etc.11 Laroque-de-Fa (Aude).12 Voir le parallélisme avec MANU > main en français.13 Par exemple en cartographiant ultérieurement l’ensemble de la toponymie d’originelatine.14 Ce sous-type existe aussi dans le sud méditerranéen, avec des formations du typeBelvianes, Naussanes. On trouve par ailleurs très régulièrement au sud des féminins sin-guliers (Bassane, Pélissane). Rencontrant en partie les précédents, on rappellera l’existen-ce d’un type –ANICAS (> –argues, Meyrargues, Vauvenargues) en Languedoc et enProvence, aire dont on trouve la trace jusqu’au massif Central.15 Révélant toujours probablement un profond décapage par le superstrat germanique.16 Provence-Alpes-Côte d’Azur.17 En outre, dans la partie la plus occidentale de ce « grand Ouest », l’influence dessuperstrats (de distributions plutôt côtières) est généralement très limitée, voire nulle.18 D’après l’Arbre Celtique (www.arbre-celtique.com).19 On rappellera que durant cette période, les Ibères sont fortement installés dans leszones (notamment littorales) du Languedoc-Roussillon.

O U V R A G E S É V O Q U É S

AGACHE, R., BRÉART, B., Atlas d’Archéologie aérienne de Picardie (2 vol. in plano).Société des Antiquaires de Picardie, 1975.

AGACHE, R., La Somme préromaine et romaine d’après les prospections aériennes.Société des Antiquaires de Picardie, 1978.

DAUZAT, A., ROSTAING, CH., Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France.Larousse, différentes éditions.

FABRE, P., Les Noms de lieux et de personnes. Paris, Nathan, 1982, 278 pages.NÈGRE, E., Les noms de lieux en France. D’Artrey, 1977.NÈGRE, E., Toponymie générale de la France. Droz, 1991 (3 volumes).

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Résumé

Parmi les frontières actuelles des par-lers francoprovençaux, la limite du nord-ouest est certainement celle dont l’an-cienneté est la plus douteuse et, enmême temps, la plus difficile à établir.

La limite des patois (aujourd’huipresque moribonds) qui franchit laSaône à la hauteur de Tournus et quipasse légèrement au sud de Besançonreprésente-t-elle une limite ancienne,voire primitive, ou une ligne de francisa-tion assez récente ?

Nous essaierons de répondre à la question, en examinant les traces éven-tuelles du francoprovençal au nord de la limite admise communément (c’est-à-dire la limite du maintien des voyelles finales). Dans cet examen, nous donne-rons une très grande part à la documentation toponymique. Nous étudieronsquelques faits phonétiques et lexicaux ; puis nous suivrons la frontière surquelques points précis, en examinant l’expansion de quelques types topony-miques (à partir des cadastres). Notre but sera avant tout de vous apporterquelques points de réflexion et non de bouleverser totalement les théoriesadmises généralement.

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Les limites du francoprovençal de Mâconà Besançon, à la lumière de la toponymie

Gérard Taverdet

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Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de situer très brièvement laBourgogne. Cette région de France se trouve, par rapport à Aoste, aux anti-podes de la région francoprovençale. En effet, la limite entre les parlers d’oïl etles parlers francoprovençaux parcourt le sud de cette région1, très exactementl’actuel département de la Saône-et-Loire que certains hommes politiques ontessayé dernièrement de faire appeler Bourgogne du sud ; mais on sait aussi quecette entreprise fut un échec, même si l’appellation Bourgogne du sud est large-ment employée dans les dépliants touristiques, en dehors de tout usage admi-nistratif. Quoi qu’il en soit, nous sommes ici dans un francoprovençal de plaine.Mais nous nous efforcerons de choisir des termes qui sont en rapport directavec le relief ou, du moins, avec le sol.

Dans cette Bourgogne du sud, et plus particulièrement dans la zone franco-provençale, il convient de distinguer deux secteurs ; à l’ouest de la Saône, nousavons le Mâconnais qui est une région francoprovençale qui a perdu récem-ment ses voyelles finales2. La perte de ces voyelles est un fait récent, puis-qu’elles sont attestées dans des textes dialectaux modernes ; nous les avonsmême encore entendues dans quelques rares patois au sud de Tournus, parexemple à Uchizy. En toponymie, on peut noter le nom du hameau La Rua “laroute” ; ici la voyelle a été sauvée par la forme écrite3. On doit donc, sans aucu-ne réserve, rattacher le Mâconnais à l’aire francoprovençale.

La limite actuelle des deux groupes linguistiques franchit la Saône à la hau-teur de Tournus. À l’Est de la Saône, nous trouvons des parlers francoproven-çaux qui semblent former deux groupes4 ; le groupe louhannais, avec desvoyelles finales encore très nettes, mais avec un traitement de A long qui le rat-tache plutôt aux parlers du nord (PRATU > pré) se prolonge un peu sur laFranche-Comté voisine. Plus au sud, nous avons des parlers qui se rattachentplutôt à la tradition savoyarde et où les valdôtains auraient sans aucun doutel’impression de se retrouver en pays de connaissance, sauf sur certains pointsde vocabulaire (par exemple les noms des jours de la semaine qui sont de typefrançais). Mais la structure de la langue est la même. On peut noter aussi l’ab-sence totale du i final (on sait que cette voyelle apparaît à la place de a dans lesformes en radical palatal et que c’est un des critères fondamentaux des parlersfrancoprovençaux). La disparition de cette voyelle (remplacée tantôt par e, tan-tôt par a, par analogie avec les autres féminins) semble assez ancienne. Parexemple, dans les chartes de l’abbaye du Miroir, nous n’en avons noté qu’unexemple : en 1249, muiri “saumure”5.

Enfin, on notera qu’à l’est de la Saône, la frontière linguistique suit la Seille,petit affluent de la Saône. En fait, un examen précis de cette frontière montreque la Seille n’est qu’un symbole et qu’elle ne peut être la cause de cette frontiè-re. Et, à condition de faire une enquête village par village, on voit que, la plu-part du temps, les deux rives sont occupées par des villages francoprovençaux.Très rarement la Seille est une véritable limite (en aval de Louhans, surtout) etsur quelques kilomètres6.

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Les limites du francoprovençal de Mâcon à Besançon, à la lumière de la toponymie

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Ancienneté de la frontière ?

Le problème est de savoir si cette frontière est ancienne. L’examen duMâconnais nous a montré que les traits francoprovençaux ou savoyards étaienten recul constant, mais peut-on repousser davantage vers le nord-ouest l’airede l’ancien francoprovençal, en plantant des petits drapeaux qui permettraientde repousser à l’infini la frontière des parlers francoprovençaux ?

Il y a longtemps, l’historien Jean Richard nous avait signalé des formes en ibien au nord de la ligne actuelle, mais curieusement pas de formes en a, ce quil’avait conduit à opposer un francoprovençal “classique” en -a à un francopro-vençal en i, présent au sud de Chalon-sur-Saône7.

On peut signaler aussi que la frontière entre les deux parlers n’est jamaisune frontière nette. On ne passe jamais directement du francoprovençal aubourguignon. Par bourguignon, nous entendons un parler très marqué, avec sestraits phonétiques propres, comme celui que l’on peut entendre (ou plus exacte-ment que l’on pouvait entendre) dans les environs de Dijon et qui a connu dansles siècles derniers un important développement littéraire (ou para-littéraire, sil’on veut). La région-frontière est occupée par des parlers la plupart du tempstrès proches du français, du moins phonétiquement. Et souvent nos témoinsnous disent qu’ils ne parlent pas le patois, mais un français écorché ; c’est le casdes environs de Montret, à l’ouest de Louhans. Ces parlers ne sont jamais sansintérêt, ne serait-ce que par le vocabulaire. Dans la région de Chalon, nousnotons de nombreux faits de fausses évolutions qui montrent bien que les pho-nétiques locales ont été refaites.

Il est évident que le français a joué ici un rôle d’arbitre ; quand le francopro-vençal a adopté le trait français, c’est le trait de la langue nationale qui a l’aemporté ; on peut prendre l’exemple des formes en –ABULUM ou –ABULA ;le français a la forme table (pour nous en maintenir à ce seul exemple qui nesemble pas connaître ici de concurrence typologique) ; c’est la même chose enfrancoprovençal, du moins dans cette région puisque nous avons à Romenay latrôbla8. En revanche, dans les environs de Dijon, la forme locale est taule (en réa-lité, cette forme est en recul). Dans toute la zone dite de transition, c’est laforme en –ble qui va l’emporter, alors que taule est en voie de disparition. Il res-terait aussi à dire si les formes en –ble représentent un fait typique du franco-provençal. Elles existent bien en francoprovençal, puisqu’en descendant lespentes du Grand-Saint-Bernard on trouve le village d’Étroubles qui correspondà la forme étrubje que nous avons notée en Bresse9 et à la forme étoule encoretrès vivante dans les environs de Dijon, par suite de l’ignorance presque géné-rale de la forme française éteule (de STIPULU).

On peut noter aussi dans les environs de Chalon l’abondance des formesterminées en –dre ; on pourra prendre les cas des formes issues de CADERE“tomber” ; dans tous les environs de Chalon et dans une large bande qui borde

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la frontière du francoprovençal, on note une forme chêdre (et variantes voca-liques légères)10 ; il est difficile d’imaginer le maintien d’un d intervocalique eton ne peut expliquer cette consonne phonétiquement aberrante que par l’in-fluence analogique de formes comme (je) viendrai ; cette hypothèse suppose desformes avec épenthèses, présentes à la fois en français et en francoprovençal,mais totalement absentes des parlers “bourguignons” du nord de départementet de la Côte-d’Or, où on a dit longtemps (i) vinrai 11. On peut signaler aussi laforme du verbe pleuvoir, pleudre où le d ne peut s’expliquer autrement que parl’analogie12. Nous terminerons par chèdre “viande fraîche” (fr. chair) où la pho-nétique ne saurait en aucun cas rendre compte du d 13.

On pourrait multiplier les exemples (ainsi le maintien apparent des groupesen l14, qui contrairement à ce qui s’est passé dans la plupart des languesromanes, s’est maintenu ici, exemples qui nous prouveraient que le patois de labordure nord-ouest du francoprovençal n’est pas un patois primitif, mais unelangue issue d’une francisation assez récente, ce qui n’est pas le cas des envi-rons de Dijon ou du Massif du Morvan.

Interroger la toponymie

C’est d’abord la microtoponymie qui peut nous apporter quelques éclai-rages, dans la mesure où la présence d’une forme lexicale isolée (en tout cas, nepouvant s’insérer dans une série) peut être la preuve de l’existence ancienned’une ou d’un état de langue.

Nous reviendrons sur un exemple célèbre, parce qu’il avait été utilisé naguè-re par P. Gardette15. Il s’agit des formes issues de MOLARIS et qui sont si fré-quentes dans la région francoprovençale avec le sens de montagne. On trouveen effet un peu partout des lieux-dits Le Molard. Quand nous avons établi noscartes pour la Microtoponymie de la Bourgogne16, nous avons évidemment consta-té que ce type était fort répandu dans le sud-est de la Bourgogne17 ; mais la dia-lectologie avait déjà éveillé en nous quelques doutes sur le caractère spécifique-ment francoprovençal de MOLARIS ; quand nous faisions des enquêtes aunord-ouest de Dijon, le terme nous avait été révélé par notre grand-mère, avecle sens de “talus”. Un peu plus tard, mais encore un peu plus au nord, untémoin nous l’a indiqué avec également le sens de “talus, mais uniquementdans les terrains en pente”. C’est la toponymie qui aura le dernier mot, puisquenous avons noté un lieu dit En Molard, sur la commune de Massingy, aux extré-mités septentrionales de la Côte-d’Or, aux confins de la Champagne. L’histoires’arrêtera là, puisque nous n’avons pas fait d’enquêtes en Champagne. Il estvrai qu’on ne peut définir une langue par un seul type lexical.

Plus intéressant peut-être serait le cas des nièvres ; dans notre région, le termen’appartient plus au vocabulaire vivant, mais il est suffisamment représenté dansla microtoponymie pour permettre d’établir une carte assez précise ; nous igno-

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rons si ce type (probablement d’origine gauloise ; *NEBARA ?) s’est étendu surtoute la région francoprovençale ; en tout cas, c’est lui que nous retrouvons dansl’Ain dans le nom de la commune de Niévroz (absent du dictionnaire de Dauzat).La comparaison des sites semble montrer que ce terme a pu désigner autrefoisune prairie humide, proche d’un cours d’eau. La carte est intéressante ; nièvre estbien groupé dans la zone la plus francoprovençale du département de Saône-et-Loire ; mais on voit que le terme a été aussi utilisé dans de nombreux villages quisont passés dans la zone d’oïl (Baudrières ou Bosjean, dans la Bresse chalonnai-se, par exemple) ; d’autre part, on note une butte-témoin dans la partie côte-d’orienne de la Plaine de la Saône (les Nèvres à Tart-l’Abbaye ; les Naivres à Tart-le-Bas ; en réalité, il s’agit du même site partagé entre deux paroisses)18.

Il y aurait certes d’autres exemples toponymiques qui prouveraient que l’ai-re francoprovençale a été naguère un peu plus étendue. Mais le temps nouspresse et nous voudrions terminer par deux faits de microtoponymie majeure(noms de lieux habités).

Deux noms de villages mâconnais

L’intérêt des deux noms que nous nous proposons d’étudier ici est qu’ilsprésentent (ou qu’ils peuvent présenter) des traits phonétiques souvent consi-dérés comme francoprovençaux (ce qui serait bien normal) ; mais nous nousdemanderons également si ces traits sont typiques du francoprovençal.

Et, à travers ces deux toponymes, nous étudierons deux questions phoné-tiques qui sont parfois liées au francoprovençal, à défaut d’en être considéréescomme des critères essentiels ; il s’agit du traitement du groupe M’N et du ifinal dont nous avons parlé plus haut.

Le nom de Leynes

Les ouvrages “généralistes” comme le dictionnaire de Dauzat19 (ce diction-naire, malgré son ancienneté, constitue encore la plus sérieuse référence, neserait-ce que par son aspect pratique ; il serait fortement souhaitable qu’il soitcomplété et même fortement revu) ignorent ce nom jusqu’ici considéré commeunique ; Leynes est une commune du canton de La Chapelle-de-Guinchay, à lalimite de la Bourgogne et du Beaujolais ; les formes anciennes n’apportent pasde solution évidente ; en 1059, on lit Lenna, forme reprise en 112020 ; et on saitque le toponymiste doit avouer son impuissance devant la plupart des noms quin’ont pas la chance d’appartenir à une longue série (une longue série, à défautde donner une étymologie, peut apporter au moins un début de réflexion)21.

Cependant, après l’étude des anciens cadastres de la région, une solution esten vue, puisqu’on peut enfin tirer Leynes de sa regrettable unicité ; en effet nous

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avons trouvé, entre Tournus (à l’extrême nord du Mâconnais) et Mâcon,quelques lieux-dits Les Leines (avec des variantes graphiques légères que l’onpeut attribuer à la fantaisie des géomètres). Nous avons consulté les cartes quiprésentent ces lieux non habités, plus particulièrement les atlas cadastraux ; lesleines sont (ou étaient) des vignes partagées en bandes très étroites22. C’est doncl’examen de ces plans qui nous apportera une solution qui pourra semblersatisfaisante. Et si on retient ce dernier aspect, on pourra donner à leine le sensde “bande” et une étymologie, LAMINA ; il nous faut évidemment poser laquestion de la possibilité phonétique.

Cette étymologie suppose en effet deux évolutions phonétiques ; la premiè-re est le passage de A tonique entravé à [è], ce qui sera apparemment contraireà la phonétique francoprovençale, puisque cette langue est censée conserver letimbre primitif ; mais, dans cette région-frontière, le passage de A entravé à [è]est possible, comme dans ASINU > [è :no], forme entendue de l’autre côté dela Saône23. L’explication par LAMINA demeure donc sur ce point tout à faitpossible.

Le second fait est l’évolution du groupe M’N vers [-n-] ; les patois de larégion nous montrent que ce traitement est très bien représenté dans larégion ; on peut pendre le cas des verbes en –INARE, comme entaner (fr. enta-mer), gerner (fr. germer), sener (fr. semer, puisque dans cette région il n’existe pasou plus la concurrence de gagner, vaingni en Savoie ou au Val-d’Aoste), oumême essainer (fr. essaimer, çà et là en Mâconnais, malgré la très forte concur-rence de jeter). Même traitement dans le nom de la femme (“épouse” ou “per-sonne de sexe féminin”, toujours issu de FEMINA) où l’on entend générale-ment fanne ou fonne. On pourrait ajouter SOMNU qui devient le plus souventsonne “sommeil”.

La cause est donc entendue ; nous avons ici affaire à un traitement existanten francoprovençal, puisque les parlers de la région nous présentent de nom-breux exemples de formes en [-n-] ; ce traitement est en effet bien attesté dans lefrancoprovençal moderne ; peut-on pour autant le considérer comme un critèredu francoprovençal ? Par suite du petit nombre des exemples, il est difficile derépondre de façon catégorique, d’autant qu’il est difficile de définir une langueou un dialecte à partir d’une petite série. Et on peut constater que, d’aprèsl’exemple de FEMINA > fonne, les formes en [-n-] débordent très largement ledomaine francoprovençal, puisqu’on les trouve jusque dans les environs deDijon et en Morvan, à plus de cent kilomètres au nord de la ligne-frontière ;dans l’ancien patois dijonnais, la forme en [-n-] est même de très loin la formela plus représentée, sinon la seule24.

Si on prend pour critère le cas de LAMINA, on peut effectivement retenir letraitement [-n-], alors que le nord de la Bourgogne a préféré le traitement en [-m-] ; en effet, si on lit les cadastres, on trouve en Côte-d’Or tantôt des lames,tantôt des laumes25 qui désignent également des terrains allongés, non plus des

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rivières, mais des bandes de terre le long d’un cours d’eau ; on peut retenir parexemple le nom du hameau des Laumes, où l’on a construit une grande gare,point de passage presque obligatoire (mais pas d’arrêt) pour tous les Italiens quise rendent à Paris. Cependant cette ligne de partage [-m/n-] ne peut pas être éta-blie avec une très grande précision, puisqu’il s’agit d’une limite onomastique,donc tributaire de la survie de tel ou tel type, toujours aléatoire en onomastique.

Il semble bien qu’il existe, bien au nord du Mâconnais, des formes en [-n-] ;le cas le plus connu est le nom de Losne, petite ville sur les bords de la Saône(Côte-d’Or) ; on a rattaché traditionnellement ce nom à celui de la déesseLatone, sur la foi d’une forme mal attestée de 629 (Latona)26 ; on n’a peut-êtrepas accordé assez de foi à une forme de 1027, Laumpna, où il serait possible devoir un plus ancien LAMINA ; la ville aurait été nommée ainsi à cause de ter-rains disposés le long de la rivière. Et les cadastres nous donnent également desformes en n qui pourraient bien provenir de LAMINA et qui apparaissent bienau nord de la ligne du francoprovençal27. On peut même remonter plus loinvers le nord-est avec le village de Lannes (Champagne haut-marnaise ; aujour-d’hui hameau de Rolampont) ; ce village est au nord d’un ruisseau, dans unetrès large vallée et nous préférerions en faire un homonyme de Losne28.

On terminera par le cas de DOMINA qui devient dame en français (maisdonna en italien) ; on signalera les attestations toponymiques dans le typeDOMINA MARIA (“église consacrée à la Vierge”) ; ici on trouve des formes enn à quelques kilomètres de Paris, dans le nom de la ville de Dannemarie (dépar-tement des Yvelines)29.

Le nom de Pierreclos

Le village est dans la même zone (canton de Tramayes) que Leynes et dansle même système linguistique de francoprovençal dit atténué ; une formeancienne de 1147, Petra clausa, nous montre de façon incontestable que lesecond élément est un adjectif ; et l’interprétation générale de Dauzat était déjàexacte ; on pourrait peut-être attendre une meilleure précision sémantique ;cette “pierre fermée” nous semble avoir été une “pierre couverte”, un anciendolmen aujourd’hui disparu et qui sera peut-être un jour redécouvert par lesarchéologues, à moins que les vignerons n’en aient depuis longtemps utilisé lesdébris pour la construction des murailles qui séparent les parcelles. Il convientde rappeler que cette région est assez riche en monolithes préhistoriques et quela Bretagne n’a pas en France le monopole des menhirs et des dolmens, mêmesi elle a su apparemment imposer son vocabulaire. Linguistiquement, la formede 1147 n’apporte pas d’autres renseignements puisqu’elle est purement latine(même si on peut la considérer comme un calque savant de la forme locale déjàconnue). Plus tard, on ne trouve que des formes que l’on pourra qualifier de“françaises”, comme Perreclou (1236), Pierrecloux (1233) ; nous avons souvententendu en patois la forme [pyèrçyü].

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Il faut cependant poser la question de cet adjectif masculin avec un substan-tif féminin (Dauzat n’avait pas répondu à la question !). Le même problème sepose aussi pour Pierre-Perthuis (nom d’une commune de l’Yonne, dans les envi-rons de Vézelay ; Dauzat, malgré une forme de 1141, Petra Pertusa, considèreque Pierre-Perthuis est une composition ; ce serait “le trou de la pierre !”) ; pournous, Pierre-Perthuis sera tout simplement une “pierre percée” (ce qui est confir-mé par le site où l’on peut passer sous une belle arcade naturelle), même si l’ad-jectif est apparemment masculin. Ce nom n’est pas isolé, puisque nous avonsnoté deux lieux-dits homonymes dans le département de la Côte-d’Or30. C’est lemême sémantisme que Peyrehorade, dans les Landes (horade étant la forme gas-conne issue de FORATA), mais, dans le sud de la France, les choses sont beau-coup plus évidentes.

Les manuels que nous avons consultés sont peu prolixes sur la question dela forme de l’adjectif, même si le fait est bien attesté également en ancien fran-çais littéraire ; il existe en effet au Moyen Âge des adjectifs épicènes dans lepremier groupe, même si les traités d’ancien français sont peu bavards sur laquestion et si les éditeurs préfèrent les considérer comme des erreurs. Onpourrait citer par exemple l’expression de Chrétien de Troyes ; une maison…plain”une “maison… pleine” ; avant d’aller plus loin, il convient de reprendrele fait en francoprovençal, puisque nous sommes dans cette zone linguistique.On sait que ce groupe linguistique possède des féminins en -i, comme nousl’avons vu plus haut ; le fait est bien attesté dans le francoprovençal central(Savoie, environs de Grenoble) et même en ancien lyonnais31. On sait que lepassage de –A final à -i est provoqué par les éléments palataux quiprécèdent ; certains auteurs ont même pu, à juste titre, rattacher ce fait à la loide Bartsch32.

Pour les épicènes de la langue d’oïl, on peut signaler également le passagede Garin le Lorenc “Garin de Lorraine” (vers 9265) : et siet si bien sor une roiche bis« il est bien installé sur une roche escarpée » où bis est apparemment masculin,malgré le caractère féminin incontestable de roche ; on comparera avec la formemoins surprenante de la Chanson de Rolant : les roches bises33 (au vers 815). Entoponymie, on pourrait citer le nom de Jours-en-Vaux (Côte-d’Or) qui est toutsimplement une *Jusana vallis, “le bas de vallée”, même si le nom a donné lieu àtoutes sortes d’interprétations (nom d’homme germanique, par exemple)34.

Dans les cas les plus courants (comme dans VACCA > [vàtsi]), nous avons cequ’il est convenu d’appeler une consonne palatale ; mais dans CLAUSA iln’existe pas de véritable consonne palatale ; en revanche, devant la consonnepost-tonique, on note une diphtongue, puisque la diphtongue AU devient [ò]assez tard, à peu près en même temps que la loi de Bartsch. Et c’est ce qui s’estprobablement passé après la diphtongue décroissante étymologique de CLAU-SA ; on pourra faire la comparaison avec la forme de Chrétien de Troyes avecune diphtongue issue d’une segmentation : PLENA > *pleina > *pleini, etc… ; etnous avons eu dans cette région marginale du francoprovençal la même évolu-

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tion qu’en français d’oïl : le - i final (si toutefois il a existé) n’a pu laisser detrace vocalique et il a disparu dans quelques formes isolées.

Pour admettre CLAUSA > *clausi, il faut admettre l’influence de la diph-tongue décroissante sur la voyelle finale ; cette diphtongue, on le sait par lefrançais, perturbe également l’évolution du groupe TR intervocalique. On en ad’autres exemples avec le cas du groupe intérieur [–TR-] qui devient normale-ment –rr– (PETRU > Pierre), mais –r– après diphtongue décroissante, commedans les formes dialectales de PETRU > *Peire> Père, patois [pé :]35, dans TONI-TRU > a. fr. toneire (tonnerre est plus récent et analogique) et, évidemment,comme dans CLAUDERE > fr. clore (it. chiudere).

Pour conclure

Leynes et Pierreclos sont deux toponymes dont l’interprétation et l’étymolo-gie ne posent pas de problèmes insurmontables. Et leurs formes ne sont passans intérêt ; dans le premier nom, apparaît le groupe -M’N- et dans le secondle traitement particulier de -A final ; ces deux faits sont suffisants pour quenous puissions sans beaucoup d’hésitation les rattacher à la zone des parlersfrancoprovençaux. Les deux faits phonétiques sont manifestement des faitstypiques du francprovençal médiéval ou moderne, même si on ne peut les utili-ser comme critères nécessaires et suffisants de ce groupe linguistique. Et si onveut élargir le débat, il reste en litige la question suivante à laquelle nous neparticiperons pas ici : si ces deux faits phonétiques sont des faits caractéris-tiques du seul francoprovençal, il convient de considérer que ce groupe a eu,du moins pendant l’époque pré-littéraire, une aire plus importante qu’aujour-d’hui et que ses limites actuellement reconnues doivent être reculées au moinsjusqu’aux points les plus extrêmes de la présence de ces faits, de façon certainetout autour de Dijon et, même avec l’utilisation de faits toponymiques isolés,jusqu’aux portes de Paris ; mais on peut admettre aussi que le francoprovençalest un très ancien français et qu’il est bien normal d’en trouver des traces au-delà de la limite actuelle (pour la France centrale, cette limite septentrionale quicourt grossièrement, comme nous l’avons vu, de Vichy à Belfort).

Mais c’est peut-être une question sans fin, comme celle que se posentaujourd’hui les spécialistes du latin d’Orient ; ce latin d’Orient s’est-il dévelop-pé de façon indépendante à partir de 271 (séparation de la Dacie), alors que lesrégions qui le coupaient de l’Occident étaient désertes de tout peuplement ?Ou, au contraire, malgré cette séparation purement militaire et administrative,a-t-il continué à se développer et à évoluer dans une longue symbiose avec lelatin d’Occident, symbiose arrêtée seulement par l’arrivée des Slaves et desMagyars ? Les historiens hongrois sont favorables à la première hypothèse,alors que les historiens roumains sont favorables à la seconde. Le francoproven-çal se heurte aussi à une question sans fin, mais heureusement sans enjeux géo-politiques : représente-t-il un stade très ancien de la future langue d’oïl ? Ou, au

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contraire, représente-t-il une langue romane originale qui s’est développéeautour de Lyon et des Alpes, mais qui a reculé constamment devant le françaisou l’allemand ? Et de combien a-t-il reculé ? En fait, toute la question est là !

Nous avons essayé d’apporter ici quelques points de réflexion, en nousappuyant sur des faits de toponymie glanés dans la région où le recul est leplus évident et en même temps le plus difficile à cerner exactement. Nous neprétendons pas avoir trouvé de solution digne d’être imposée définitivement.

N O T E S

1 Dans ce texte, nous considérerons toujours que la Bourgogne est la région administrative actuelle,composée des quatre départements de Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire et Yonne. Nous ne feronsaucune référence historique sur cette appellation qui a correspondu autrefois à une zone qui avaitdes frontières très différentes et très variables. Nous avons abordé la question des limites linguis-tiques dans notre thèse Les Patois de Saône-et-Loire, publiée à Dijon en 1980.2 Nous omettrons volontairement de parler des environs de Charolles, où la situation est plus com-

plexe et ce qui nous entraînerait un peu loin. On notera seulement que dans cette zone PRATUapparaît souvent sous la forme pra dans les toponymes.3 Nous ne parlerons pas de forme officielle, puisque en France les hameaux n’ont pas de forme offi-cielle imposée par l’usage administratif. Seules les communes ont de telles formes.4 On pourra lire aussi notre étude « L’unité linguistique de la Bresse ? », in : La Bresse, les Bresses II,

sous la direction de Pierre Ponsot, Saint-Just (Bonavitacola), 2003.5 Voir Recueil des chartes de l’Abbaye du Miroir, actes du XIIe et XIIIe siècles, éd. Roch Pillot de Coligny,Mâcon 1997. Ce volume présente 151 textes, écrits en latin et en français (souvent fortement mâtinépar la langue locale, francoprovençale). Le Miroir est actuellement un village de Saône-et-Loire, sisà quelques kilomètres au sud de la frontière linguistique.6 Pour plus de détails sur cette limite linguistique, on pourra consulter notre Petit atlas linguistique de

la Bresse (Saône-et-Loire), Dijon 1994.7 Ce texte de Jean Richard « Quelques traces franco-provençales dans les anciens textes bourgui-

gnons » a été publié dans À travers notre folklore et nos dialectes, Association bourguignonne desSociétés savantes, Dijon 1958, p. 20 sq.. L’auteur cite par exemple des formes comme vachi “vache”dans les environs immédiats de Chalon au XIIe siècle. Il avoue, mais c’est une difficulté constante,qu’il est difficile de distinguer dans les textes de cette époque le a latin du a francoprovençal. 8 Voir notre petit atlas, carte 259.

9 Voir notre petit atlas, carte 70 ; les formes en –bl s’étendent largement au nord de la Seille ; à l’ouest

de la Saône, la frontière phonétique devient plus difficile à suivre à cause de la concurrence du typeFESTUCU (et non *FRACTILE). On sait aussi que la forme du français officiel éteule n’a pas suivi laphonétique courante du français.10 Voir notre petit atlas, carte 13.11

Voir Atlas linguistique de Bourgogne, III, 1789.12

Voir notre petit atlas, carte 8.13

Cité par René Lapierre, Glossaire de Rully, Dijon 1988 (Rully est dans les environs immédiats deChalon-sur-Saône).

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14 Certains exemples sont “suspects”, comme les formes de FLAGELLU qui aboutissent souvent

dans les environs de Chalon à flau (fr. fléau ; dijonnais fiâ ; Bresse chalonnaise, mais seulement àl’est, fiau) ; plus au sud, ce type est concurrencé par l’écoussou (*EXCUSSORIUM) francoprovencal.Voir notre petit atlas carte 111.15 Le but de P. Gardette était de montrer le rôle qu’avait pu jouer le latin lyonnais dans l’élaborationdu francoprovençal. Or MOLARE est considéré comme un terme de latin poétique. On pourra sereporter à ses Études de géographie linguistique, Strasbourg 1983, p. 373 sq.16

G. Taverdet, Microtoponymie de la Bourgogne, (MB), 12 volumes, Dijon, à partir de 1989.17

Voir MB, VI, 1200.18

Voir BM, VII, 1716.19

Dauzat (A.) et Rostaing (Ch.), Dictionnaire des Noms de lieux de France, Paris 1963.20

Les formes anciennes citées ici sont issues de Th. Chavot, Le Mâconnais, Géographie historique,Paris-Mâcon 1884 ; il serait évidemment souhaitable que des considérations purement administra-tives et bureaucratiques n’entravassent pas la publication du futur Dictionnaire topographique de la

Saône-et-Loire.21

Nous avons déjà abordé cette question dans « Évolution de lamina », in : Espaces romans, études dedialectologie offertes à Gaston Tuaillon, Grenoble, 1989, II, p. 92 sq..22

En voici quelques exemples : les Petites Laines à Mancey, les Laines à Ozenay, aux Laines de Vallet ; les

Lesnes de l’Orme (l’abondance des exemples semble montrer que le terme est resté vivant dans lalangue courante jusqu’à une date assez récente) ; les Laines de Bouchot, les Laines de la Garde à Plottes,

les Laines à Royer, la Laine au Villars. Voir Taverdet, MB, V, 976.23 Le type ASINUS est inconnu en Mâconnais où l’on préfère le type récent bourrique (ALB II, 1022).24

Voir Atlas linguistique de Bourgogne, III, 1598.25

Voir Microtoponymie V, 988. La différence entre les deux formes (lame et laume) vient d’un traite-ment local assez bien connu dans l’Est de la France ; devant consonne vélaire, le A tonique devient[au], d’où des formes comme *SALA > Saule (toponyme, sans rapport avec saule (it. salice), malgrétout ce qu’on peut lire dans la plupart des manuels ; ou LAMINA > laume.26

Cette explication par LATONA, déesse latine (correspondant à la déesse grecque Léto, mèred’Artémis et d’Apollon) dont le culte ne semble pas avoir été fort répandu en Gaule est le fruitd’une légende étymologique, plutôt que le résultat d’une découverte archéologique réelle ; ellesemble avoir été proposée très anciennement, puisqu’on la trouve déjà dans les travaux de l’histo-rien bourguignon Courtépée qui vivait au XVIIIe siècle (la Description générale et particulière du

Duché de Bourgogne a été publiée en 1774) ; on y lit que « Losne est un village très ancien où l’oncroit qu’il y avait un temple de Latone ». C’est l’explication qui sera reprise deux siècles plus tardpar Dauzat. 27

Par exemple, La Lone (Avosnes, Côte-d’Or) ; la Lône (Origny, Côte-d’Or), la Lène (Trugny, Côte-d’Or), etc… ; voir Microtoponymie, V, 972.28

Les formes anciennes sont du type Laona (1169, par exemple) ; nous ne suivrons pas sur ce pointles étymologies de Delamarre (qui rattache le nom à landa en suivant E. Nègre, Dictionnaire de la

langue gauloise, Paris 2001 ; c’est possible pour certains Lannes, mais pas pour celui-là) et deCatherinet (qui y voit un dérivé de Langres en s’appuyant sur une forme ancienne isolée et phoné-tique difficile ; Origine des noms de communes de la Haute-Marne, Langres 2004).29

Il existe en France trois autres Dannemarie, deux en Franche-Comté et un dans le sud de l’Alsace.Mais on peut admettre ici que le francoprovençal n’est pas bien loin.30

Voir Microtoponymie, VIII ; 1462 ; les cadastres ont retenu Pierre-Pertuis à Louesme, à la frontière dela Champagne, et à Vaux-Saules, dans les environs de Dijon (en patois Pierre-Potu).

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31 Voir par exemple les formes anciennes de Belleroche (département de la Loire) : Bella Rochi en 1188.

32 Cette “loi” phonétique joue un grand rôle dans la phonétique historique du français ; c’est elle qui

explique le français chien (lat. CANIS ; it. cane) et le français cheval (lat. CABALLU ; it. caballo). Pourle francoprovençal, il convient d’ajouter VACCA > vachi.33

Nous avons étudié les problèmes posés par l’adjectif bis (traduit traditionnellement par “gris”dans un article à paraître dans les Mélanges offerts à J.-B. Martin - Lyon II. Mais nous voudrionssignaler au passage les lieux-dits la Pierre Beysse que nous n’avons trouvés que dans le domainefrancoprovençal : la Pierre Beysse (Ain, Cize) et Pierre Baisse (Jura, Cernon).34

Le fait “gênant” est manifestement le développement du r non étymologique qui a perturbé laplupart des étymologistes. Nous avons abordé déjà cette question au colloque de Lyon (déc. 2006).35

Ces formes apparaissent uniquement en toponymie, par exemple dans Saint-Père (Yonne, environsde Vézelay).

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Les Préalpes Françaises du nord for-ment cinq massifs bien délimités : au sudle massif du Vercors, puis celui de laChartreuse entre Grenoble au sud etChambéry au nord, enfin les Bauges, lesBornes et le Chablais.

Ces massifs portent des noms issusde désignations toponymiques locales ;le nom de la Chartreuse sans douteaussi, même si pour nous le motChartreuse semble être d’abord le nomd’un monastère célèbre. Il serait éton-nant que le nom d’un massif préalpin aitune origine aussi récente que le XIe siècleet surtout si peu liée aux autres données

géographiques locales. L’étymologie du mot chartreuse exige donc que l’onconnaisse préalablement le nom commun local sur lequel le mot Chartreuse a étéformé avant qu’il ne désigne un monastère.

Le mot Chartreuse vient-il de CARTUSIA ?

Le mot chartreuse vient-il du latin CARTUSIA ? Certes le mot chartreuse doitavoir un rapport avec le latin CARTUSIA, mais cette forme n’est qu’une créa-tion du latin médiéval sur laquelle nous ne savons rien, sauf qu’elle désignaitle monastère des disciples de saint Bruno qu’on a appelés les chartreux. Uneexplication étymologique ne peut pas se contenter de ces sortes de pétitions deprincipe.

La première explication du mot chartreux figure au Dictionnaire Du Cangedans son article CARTUSIENSES qui cite un document de 1202, c’est-à-dire trèsproche de l’arrivée de Bruno et de ses compagnons dans ce massif en 1089. Cedocument est le Testamentum Guilhelmi domini Montes… (le nom du personnagen’est pas indiqué avec plus de précision), DU CANGE donne du motCartusienses / chartreux l’explication suivante :

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Le mot Chartreuse et quelques remarquessur des toponymes de ce massif

Gaston Tuaillon

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Les compagnons et disciples de Bruno portaient donc très tôt un nom tiré decelui du village le plus proche de leur premier monastère, village que les mon-tagnards de l’époque appelaient Chatrousse ; ce village le plus proche dumonastère des chartreux est celui que nous appelons aujourd’hui Saint-Pierre deChartreuse. Il suffit donc de trouver l’étymologie du nom de cet ancien villagepour connaître celle du mot Chartreuse.

Noms de l’ancien village que nous appelons Saint-Pierre de Chartreuse

Nous connaissons le nom de ce village non seulement en latin, mais endauphinois et même en français. Nous citons d’abord le nom latin, d’après lesdocuments publiés par J. Marion, intitulés Les Cartulaires de l’église cathédrale deGrenoble. Dans ces documents relatifs à la perception de la dîme par l’évêque deGrenoble, l’appellation ECCLESIA DE CARTUSIA désigne “la paroisse deChartreuse”, c’est-à-dire celle de l’actuel Saint-Pierre de Chartreuse. C’est sur lenom de ce village, qui existait avant l’arrivée de Bruno et de ses compagnons,qu’a été fait le nom du monastère et des chartreux.

Les Dauphinois prononçaient le nom de ce village, soit Chatroussa, soitChartroussa et ils l’écrivaient en français : Chatrousse, Chartrousse, Chartrosse. AuXVIe siècle, les Dauphinois donnaient encore à ce village le nom de Chatroussa,comme en témoignent les deux premiers vers du poème patois Le Banquet desfées de Laurent de Briançon1. D’après cet auteur, ces fées habitaient au-dessusde Vence, en allant vers Chatroussa :

« CARTUSIENSES appellantur avico CATORISSIUM vel CATU-RISSIUM, vulgo Chatrousse, propeprimum eorumdem monasteriumsito ».

« On les appelle chartreux d’après lenom du village CATORISSIUM ouCATURISSIUM, en langue vulgaireChatrousse, situé près de leur pre-mier monastère ».

Lamon upres de Venci, en tiran ver[Chatroussa,

En un’ auta montagni envelopa de [moussa.

Là-haut du côté de Vence, endirection de Chatrousse,Sur une haute montagne touteentourée de mousse.

Le mot Chatroussa désignait un village, sinon l’auteur aurait, pour parler delui, employé un article défini ; il ne peut s’agir que du village que nous appe-lons aujourd’hui Saint-Pierre de Chartreuse. Cette référence du XVIe siècle emploiela forme Chatroussa / [Sa»trusa]. Dans cette commune, existe aujourd’hui encoreun chalet et un alpage du nom de Chatrousette / Chartroussette / Chartruzette, oula “petite Chatrousse”. Ce toponyme comporte une petite variante : –atr– ou–artr– ; les deux formes coexistent. Telles sont les formes authentiquement dau-phinoises du mot désignant le village qui existait avant l’arrivée de Bruno.

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C’est de cette forme dauphinoise qu’il faut établir l’étymologie pourconnaître celle du mot français Chartreuse.

Les formes dauphinoises du nom de ce village ainsi que les formes franci-sées commencent : soit par Chatr–, soit par Chartr–. Seule la forme latine CAR-TUSIA ne présente aucun –R– après le –T– de la seconde syllabe ; mais cetteforme n’est qu’un produit du latin médiéval qui n’a pas la même valeur que lemot que les montagnards avaient donné à leur village avant l’arrivée de Bruno.Pour choisir une étymologie, nous pouvons partir de la forme avec un seul –r–dans la seconde syllabe ; nous verrons en cours d’explication que le nombre de–r– n’a pas de grande importance, pourvu que la forme étymologique en ait undans sa seconde syllabe, après le –tr–. Pour l’instant, nous faisons remarquerqu’il existe dans les langues romanes de France des mots qui ont adopté desformes en –rtr– / –rdr–, comme le mot perdrix qui n’en avait qu’un en latin :PERDIX / PERDICEM ; le mot dartre était derte avec une seule consonne –r– enancien français. Après toutes ces précisions préalables, voici l’étymologie dunom du village dauphinois qui s’est longtemps appelé Chatroussa / [Sa»truså](avec une voyelle finale phonétiquement inaccentuée).

Le nom du village est composé de deux éléments : un premier élément CAsuivi du participe féminin latin –TROSSA. Le premier élément est celui que

l’on trouve dans un très grand nombre de mots désignant la “prairie” dans lesAlpes2 : Chal, Chalp, Char, Cha, Chau, Chaum, Chaume. Sur ces noms de la “prai-rie”, Adolphe Gros, dans le Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie,donne trois pages d’exemples (p. 92-95).

Le second élément *TROSSA est le participe passé féminin du verbe baslatin *TORSARE / *TROSSARE ; ce verbe s’est partiellement substitué au latinclassique TORQUERE “tordre” (parfait TORSI, supin TORTUM, infinitif TOR-QUERE) classique. Le verbe du bas latin est formé sur le radical du parfaitTORS– ; de ce radical viennent des mots comme torsion et surtout, à la suited’un simple déplacement du –R–, (*TORSARE > *TROSSARE), les mots fran-çais trousser, retrousser, trousse et, en francoprovençal, la forme dauphinoise–troussa [»truså] (signifiant “troussée” “retournée”).

Les deux éléments assemblés donnent le mot dauphinois Chatroussa ; c’est lenom du village. Le sens de “prairie troussée”, de “prairie retournée”, c’est-à-dire de “de défrichement” ou “d’essart”, convient parfaitement à la désignationd’un village, surtout un nouveau village, ce qu’a dû être un jour ce villageChatroussa, encore appelé ainsi jusqu’au XVIe siècle au moins. C’est la formefrançaise Chatrousse donnée par le DU CANGE pour le village situé près dumonastère que les chartreux ont établi dans le Désert de Chartreuse.

Ayant conscience d’avoir présenté une étymologie correcte pour ce mot, jevoudrais la protéger des objections qu’on pourrait lui faire. Cette étymologie

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Le mot Chartreuse et quelques remarques sur des toponymes de ce massif

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d’un mot francoprovençal a été présentée en français par “prairie retournée” ;j’ai donc parlé de participe passé. Ce participe passé féminin se termine en fran-çais par une syllabe accentuée, or le mot dauphinois Chatroussa ou françaisChatrousse se termine sur une finale non accentuée. En francoprovençal, le par-ticipe passé devient assez souvent un adjectif verbal avec une voyelle finale nonaccentuée. On entend souvent en Dauphiné, en Savoie ou en Bresse des phrasescomme : Ma pendule est arrête, sans accent final ; ou il est allé se promener sous lapluie et il est rentré tout trempe, sans accent final. C’est cela l’emploi commeadjectif verbal du participe passé en francoprovençal ; cette façon de parler enDauphiné est une survivance du patois. On retrouve ce même emploi dans laforme dauphinoise proposée comme étymologie : Chatroussa, sans accent final.

La forme française officielle n’est pas exactement semblable à celle quiaurait été calquée sur les formes dauphinoises ; les premières formes françaisesdu nom de lieu sont : Chatrousse / Chartrousse, mais le mot français est :Chartreuse. Ce mot français s’est aligné sur les finales en –euse, assez fréquentesen français, comme les mots fileuse, peureuse, dormeuse. C’est la seule petite diffé-rence entre la forme étymologique Chartrousse et le mot Chartreuse. L’explicationde mot français Chartreuse à partir de celui du village dauphinois le plus prochedu monastère utilise des éléments lexicaux sûrs et bien connus, de plus elleaboutit à une signification claire : “un défrichement”. Cette explication a toutesles qualités d’une bonne étymologie.

Comparaison de cette étymologie avec celles d’autres mots locaux

L’explication du nom propre francoprovençal Chatroussa prononcé avec un–a faiblement accentué (phonétiquement [Sa»truså]) s’apparente à celles d’autresnoms de lieux très proches de Saint-Pierre de Chartreuse : les deux sommets deChamechaude (2082 m) et celui de Charmant-Som (1867 m).

Comme nous faisons des études d’étymologie, je suis obligé de rappeler quece dernier sommet, aujourd’hui officiellement nommé le Charmant-Som, nebénéficiait pas autrefois d’un aussi stupide calembour. Les Dauphinois avaientappelé cette montagne Charme-en-Som3, c’est-à-dire “prairie au sommet”, sanssonger qu’un jour, quelqu’un la trouverait “charmante”, cette montagne assezbanale. Cet alpage comporte une prairie en faible pente et se termine dans sapartie élevée par une pente assez forte qui couvre jusqu’au sommet de la mon-tagne toute la partie haute de l’alpage ; les vaches broutent la partie basse et lesgénisses l’autre. Cet alpage encore exploité aujourd’hui est doté d’une fromage-rie. Qu’il soit charmant vraiment, on peut en douter ; il est sûr que ce calem-bour n’est pas né dans l’esprit d’un montagnard. Mais reprenons nosremarques étymologiques sur les trois mots dauphinois.

Ces trois noms de lieux présentent l’élément Cha– / Cham– / Charme qui dansles Alpes désigne une prairie.

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Chatrousse / Chartrousse Chamechaude Charme-en-Som4

Cha / Char Chame Charme < Chaume.

Comme le dit Adolphe Gros, l’élément qui désigne une “prairie” estvariable, mais toujours reconnaissable ; cet élément Cha / Char / Chame / Charmeetc. s’ajoute à d’autres mots qui complètent la signification du toponyme. Cetableau offre l’avantage de constater qu’il n’est pas très important de se deman-der s’il faut, pour les formes Chatrousse / Chartrousse, les écrire –atr– ou –artr–,puisque d’une façon ou de l’autre, on arrive au même résultat, quelle que soitla forme qui signifie “prairie”.

Ceux qui connaissent la face nord ou nord-ouest de Chamechaude, celle quiregarde vers Saint-Pierre de Chartreuse, peuvent se demander pourquoi cettemontagne porte ce nom ; la montagne est-elle vraiment chaude ? Ce nom vientde la face sud, dont les rochers dominent de grandes prairies de la communedu Sappey, or ces prairies portent le nom dauphinois de l’Échauda. Voilà ce quiexplique le nom Chamechaude. Le cas de Charme-en-Som a été déjà expliqué et detoute façon, il n’aurait pas besoin de commentaire, sans le calembour dont onl’a affublé. Ce tableau a surtout l’avantage de montrer que l’élémentCha / Char / Chame / Charme signifiant “prairie” était d’un usage ordinaire toutautour de ce qui est devenu le village actuel de Saint-Pierre de Chartreuse.

Autre intervention savante dans la toponymie de la Chartreuse

Nous avons vu que la forme du mot français Chartreuse était quelque peuarrangée par une analogie avec une série de finales françaises en –euse, alorsqu’une pure et simple adoption de la forme dauphinoise aurait abouti àChartrousse. L’écart n’est pas grand et personne ne s’en offusque. Mais uneautre intervention, celle d’un amateur de calembours, a accommodé le nom del’alpage du Charmant-Som, qui s’appelait plus justement et plus simplementCharme-en-Som “prairie jusqu’au sommet” ; on peut commencer à s’étonner.

Ce n’est pas tout : tout près de Grenoble, au-dessus des banlieues deSaint–Martin le Vinoux et de Saint–Egrève, il y a une petite forêt qui portait unnom tout à fait banal : “le Neyron”, ce qui voulait dire “le petit noir”, “le boisnoir”. Au-dessus de ce “bois noir”, la montagne se termine par une assezlongue arête rocheuse qui monte jusqu’à quelque 900 mètres d’altitude environ.Tout le monde parle aujourd’hui du Néron, comme s’il s’agissait de l’Empereurromain ; et pour désigner plus précisément l’arête terminale, certains vont jus-qu’à parler du Casque de Néron. Tout cela pour parler de ce que les Dauphinoisd’autrefois appelaient plus simplement “le bois noir”.

Existe-t-il beaucoup de montagnes aussi “savantes” que la Chartreuse, dontcertains toponymes portent les traces des pédants qui les ont arrangés à leurfaçon ?

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N O T E S

1 LAURENT DE BRIANÇON, Trois poèmes en patois grenoblois du XVIe siècle. Lo Batifel de la Gisen – Lo

Banquet de le Faye – La Vieutenanci du Courtizan. Traduits et présentés par Gaston Tuaillon. Le monde

alpin et rhodanien, 1/1996, Grenoble, 1996.2 GROS, Adolphe, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, Chambéry, 1935 ; réimpres-sion par La Fontaine de Siloé, 1982.3 La première fois que j’ai vu écrite dans la forme dauphinoise Charme-en-Som, c’est dans un docu-ment conservé par les Archives de Voreppe. 4 Le substantif som désignant un “sommet” est particulier au massif de la Chartreuse : les deux som-mets qui dominent le monastère s’appellent Le Grand-Som et Le Petit-Som ; le Charme-en-Som est unpeu plus au sud. Dans le patois, ce substantif ne semble pas être utilisé comme un nom communordinaire.

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Les terrains calcaires sont très nom-breux, on le sait, un peu partout enFrance et plus particulièrement dans lesmassifs montagneux plus ou moins éle-vés du sud de la France. Ils sont consti-tués de roches qui ont été formées à par-tir des sédiments accumulés au fond desfosses marines et qui sont soumises à desphénomènes d’érosion parfois intenses.Les eaux de pluie qui ruissellent sur lesreliefs et qui sont chargées de gaz carbo-nique transforment le carbonate de cal-cium de ces roches en bicarbonatesoluble. Cela produit alors ce que l’onappelle les formes karstiques du relief,très tourmentées, composées de dépres-

sions comme les dolines, de stries ou cannelures sur les dalles rocheuses, leslapiez ou lapiaz, et plus particulièrement de “trous” calcaires, plus ou moinslarges, qui peuvent être très profonds1.

L’AVEN DANS LE SUD DE LA FRANCE

Ces trous calcaires, on leur donne généralement en français le nom d’aven,mot qui évidemment n’est pas d’origine française. Il a été emprunté, d’abord enfrançais des géographes, puis en français de tout le monde, à l’occitan duRouergue, où les cavités de ce type sont particulièrement nombreuses et où lemot avenc est anciennement attesté. On le trouve par exemple dans une chartede la fin du XIIe siècle :

« [la via] s-en passa tro e-avenc, e-de-l-avenc s-en torna tro a S. Cabrari…»

Il appartient à la famille ab- bien connue du celtique, qui a donné entreautres le breton aven ou avon, l’irlandais abann “rivière, cours d’eau”, et qui estpeut-être bien d’origine plus ancienne2, et il a été formé avec un suffixe -enc quiest lui aussi d’origine gauloise.

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Quelques désignations toponymiques descavités calcaires dans les Alpes du sud

Jean-Claude Bouvier

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Toujours est-il que, devenu un mot du français général, l’aven a vite quittéson Rouergue natal. En toponymie, on le trouve aujourd’hui, sur les cartes IGNau 1 : 25 000e, pour désigner un trou ou une caverne calcaire, dans 246 cas exac-tement. Le noyau dur de ces attestation est certainement dans les alentours duMassif-Central : Aveyron, Ardèche (aven d’Orgnac, aven du Marzal en particu-lier), Gard… Mais en Provence la carte nous révèle des avens un peu partout :dans le Var, grand aven de Cotignac, aven Bernard (à Signes)… ; dans les Alpesde Haute-Provence, aven de Cruis (sur les pentes de la montagne de Lure),aven de la Belette à Ongles… ; dans le Vaucluse, aven Autran à Saint-Christoletc…. ; Bouches du Rhône, aven des Marseillais, sur le territoire de la communede Marseille ; Alpes Maritimes, aven de la Lauve et aven de la Borne àGourdon3…

DANS LE VERCORS ET LE DÉVOLUY

Diversité des appellations

Dans le nord de la Provence, en domaine nord-occitan du point de vue lin-guistique, deux massifs montagneux sont bien connus pour leurs caractéris-tiques calcaires et pour des cavités semblables à celles des avens qui ont provo-qué beaucoup d’accidents, souvent dramatiques, d’animaux ou de personnes,mais qui ont pu aussi faire la joie des spéléologues. La carte IGN les signale engrand nombre par des petits points noirs, qui parfois sont très proches les unsdes autres et forment sur la carte de véritables chapelets. Beaucoup d’entre euxn’ont pas de nom, parce qu’ils sont trop petits, trop peu visibles ou trop peudangereux. Certains sont appelés simplement des trous, comme par exempledans le Vercors, le trou de l’Enfer, au sud de Méaudre, le trou Saint-Michel, àproximité de la chaîne du Veymont ; dans le Dévoluy, le trou d’Uc. Pourd’autres on a utilisé la métaphore du pot : par exemple dans le Vercors le pot del’Ours, au sud-est de La Chapelle en Vercors, le pot de la Sau à l’ouest de Saint-Martin. Le mot occitan gour, que l’on trouve dans le gour Martel près deMéaudre, et le mot français puits, qui a donné le puits du Diable dans la forêtdes Coulmes ou Les Puits à Vassieux semblent s’appliquer à une réalité particu-lière : ils désignent l’un et l’autre en principe des cavités qui ont de l’eau. Maisil est évident que ce sème de l’eau est un trait distinctif, au moins potentiel, detoutes ces cavités : provoquées par le ruissellement sur un sol calcaire, elles ontune aptitude toute naturelle à accueillir de l’eau. Souvent, comme les spéléo-logues l’ont bien observé, ces cavités sont des entonnoirs qui nourrissent unvéritable réseau souterrain de cours d’eau.

D’autres mots sont moins fréquents, comme celui de gouffre, qui appartient aufrançais lui aussi et qui a peut-être un caractère plus générique : gouffre des Oules,sur le plateau d’Ambel, dans le Vercors. Mais on ne mettra pas dans la même caté-gorie les baumes (ou barmes), grottes que l’on trouve dans les deux massifs : baumeRousse et baume Noire, au sud de Font d’Urle, baume des Allières pour le

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Vercors, baume Méanne, baume des Toulousains, grotte des Moutons en Dévoluy.En principe, ces mots se rapportent plutôt à des cavités horizontales et non auxcavités verticales que sont généralement les avens. Mais il peut y avoir des glisse-ments de sens de l’un à l’autre, de même que pour l’emploi de tune, qui en dialec-te local désigne normalement un terrier : le toponyme la tune des Renards, quidans le Dévoluy est très proche de la grotte des Moutons, semble assez explicite.

Les scialets et les chourums

Les deux mots les plus usuels et de loin, aussi bien sur la carte IGN quedans la pratique des locuteurs, pour désigner ces cavité verticales sont le scialet,dans le Vercors, et le chourum, dans le Dévoluy. Les deux cartes schématiquesprésentées ici montrent la façon dont ces cavités se répartissent dans l’espace.Dans le Vercors les scialets désignés par un toponyme, d’après la carte IGN,sont au nombre de 49, dont six exemples au pluriel : par exemple les NeufScialets, sur la commune de Saint-Agnan, les scialets des Cloches à Bouvante…,ce qui donne une idée à la fois du grand nombre de ces cavités et de leur posi-tion éventuellement groupée. Ils investissent la plus grande partie du massif duVercors, mais sont particulièrement bien représentés sur ce que l’on appelle lehaut plateau du Vercors, au pied de la chaîne Veymont-Moucherolle qui traver-se tout le massif du nord au sud, et plus particulièrement entre Vassieux et leVeymont d’une part et entre Villard de Lans et la Moucherolle d’autre part.Mais à l’arrière de ce plateau les scialets sont bien regroupés dans deux autressites : au nord dans la forêt des Coulmes (entre Presles et Rencurel), au suddans la forêt de Léoncel, dans la forêt de Lente et les environs de Font d’Urle.

Dans le Dévoluy on dénombre 27 emplois du mot chourum employé commetoponyme, dont un seul au pluriel : chourums Jumeaux, sur la commune deSaint-Étienne en Dévoluy. Comme on le voit sur la carte, les chourums sontconcentrés dans deux zones du Dévoluy, proches là encore de cette barrièremontagneuse qui du nord au sud sépare le Dévoluy dans les Hautes-Alpes duBochaine dans la Drôme : l’est du Grand Ferrand, le sommet de cette région quiculmine à 2758 mètres, et un peu plus au sud l’espace compris entre Agnières etle sommet de l’Aiglière.

Problèmes d’étymologie

Ces deux mots qui viennent du dialecte, au moins de façon indirecte,comme on va le voir pour l’un d’entre eux, ne sont pas très faciles à expliquer.Le FEW les range prudemment dans les Materialen unbekannt oder unsicherenUrsprungs, les « matériaux d’origine inconnue ou non sûre »4. Mais curieuse-ment il les sépare l’un de l’autre, alors qu’ils sont de nature et de forme tout àfait semblables. Le dauphinois sialet, défini comme « effondrement de terraindans les hauts plateaux », est cité dans l’article Vallée de ce volume, tandis que

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Quelques désignations toponymiques des cavités calcaires dans les Alpes du sud

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chourum, auquel est donné le sens de “gouffre naturel” (par référence à l’éditiondu dictionnaire Larousse de 1922), apparaît sous la rubrique « abîme, gouffre,précipice », où figure aussi le provençal garagai qui a bien le sens habituel de“précipice” en provençal.

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Le scialet

Il est d’abord à peu près certain que dans la finale de ce mot tel qu’il est écritsur les cartes on retrouve le suffixe de diminutif –et, ce qui confirmerait lecaractère généralement exigu, en surface du moins, de ces cavités verticales etles distinguerait des grottes, horizontales, plus largement ouvertes. Mais d’oùpourrait bien venir cette base sial- ? Du silex ? Ce n’est pas le lieu. Du latinSECARE “couper, fendre”, qui pourrait convenir phonétiquement, puisque le Cintervocalique a complètement disparu dans cette région, et sémantiquement,puisqu’il s’agit d’une certaine façon de “fentes” dans le sol. Mais il faudraitsupposer une première dérivation en –ál de la base SEC-, ce qui est complète-ment hypothétique.

En réalité, pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, il faut revenir à ladialectologie. Les enquêtes que j’ai réalisées dans le Vercors pour l’AtlasLinguistique et Ethnographique de Provence m’ont révélé que la forme primitiven’est probablement pas [sjale], mais [salje]. C’est ainsi que l’informateur deVassieux appelle ce genre de cavités spécifique du Vercors. À La Chapelle enVercors, à quelques kilomètres au nord de Vassieux, c’est la forme [sjale] quim’a été donnée, probablement d’après l’usage officiel. Mais il est intéressant devoir que dans cette même commune le mot [salje] est connu pour désigner un“trou dans un champ creusé par la pluie”, ce qui est, reconnaissons-le, le mêmephénomène, mais en modèle réduit et en territoire cultivé et non sauvage5.Cette forme est d’ailleurs indiquée, sous la variante sarrier dans l’ouvrageMontagnes Drômoises auquel je me suis déjà référé : « Les scialets ou sarriers(avens)… ». (p. 38). Le –rr– de cette graphie fait certes difficulté, car le Vercorsn’est pas dans l’aire de passage de [l] à [r] entre voyelles. Mais il s’agit en fait icide [l] + [j] ou peut-être [0]. Et il se trouve que, lors de l’enquête à La Chapelleen Vercors, j’avais eu du mal à noter la prononciation de l’informateur : j’avaishésité entre [salje] et [sadje], en raison du caractère très apico-dental de l’articu-lation. La notation en sarrier est peut-être une autre façon d’exprimer cette par-ticularité phonétique.

D’autre part, si on scrute bien la carte IGN, on s’aperçoit que des formes detoponymes du type salier ou *selier existent dans le Vercors. Au nord d’Autranson a une Font Scellier, à Vassieux un sellier de la Forge, qui est situé à proximitéimmédiate des scialets de Vassieux. Au nord-ouest de Villard de Lans se trouvele lieu-dit La Salière, qui là encore est tout proche d’un scialet, celui du PicSaint-Michel. On remarquera que ces formes sont écrites avec une finale en –er,et non en –et, et que la finale féminine –ière de Salière se retrouve aussi explici-tement dans un autre toponyme, plus classique, Les Scialères, près de Saint-Martin. Ainsi serait-on tenté de corriger en –er (venant du latin –ARIU) la finalegraphique du scialet.

Dans ces conditions deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquercette forme salier que l’on a toute raison de considérer comme première. On

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Quelques désignations toponymiques des cavités calcaires dans les Alpes du sud

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pourrait penser à un dérivé du verbe latin SALIRE “sauter, s’élancer”, qui adonné le français saillir, l’occitan salhir ou salir, qui a le sens de “sauter, jaillir”.Le salier serait alors le lieu caractérisé par le jaillissement de l’eau, la force aveclaquelle elle peut survenir et s’engouffrer dans ces cavités. Mais je pense qu’il ya une autre hypothèse plus vraisemblable. C’est celle qui rattacherait notresalier au mot latin SAL “sel”. On pourra objecter que dans ces massifs calcairesil n’y a pas de sel…. C’est évident, mais l’emploi métaphorique de dérivés decette base lexicale pour désigner des substances qui peuvent avoir l’apparenceblanchâtre du sel est assez bien attesté. Le FEW cite par exemple salar quidésigne le “granit blanc”, dans les Hautes-Alpes, le “granit micacé” en Savoie.Il donne également le français salindre, qui se rapporte lui à une « variété degrès mélangé de grains calcaires »6. En toponymie provençale on a aussi desFont salada “source salée”, qui ne sont pas toujours productrices d’eau salée,mais qui, émergeant en terrain calcaire, laissent sur les rochers qui les entourentun dépôt blanchâtre faisant penser à du sel. Et il est significatif que dans leVercors précisément l’un de nos scialets est précisément appelé scialet de FontSala, du nom d’une source située à proximité et qui n’a pas plus d’eau salée queles autres.

Pour le Vercors cette étymologie se justifie assez bien, pour le marcheur quitraverse le haut plateau du Vercors, où la végétation est rare, par la blancheurdu paysage minéral. Le grand géographe de la Grande Chartreuse et duVercors, Jules Blache, l’avait déjà bien décrit : « un sol fissuré, des lapiaz buri-nés dans la pierre, avec leurs arêtes aiguës et parallèles, d’une blancheur écla-tante »7. Quant au passage de salier à scialet, s’il n’est pas dû à une erreur ducartographe, il pourrait s’expliquer par une anticipation de l’élément palatal.

Le chourum

D’une façon paradoxale le chourum est un mot qui apparaît très mystérieuxet qui est en même temps peut-être plus facile à expliquer. Désarmés devant unetelle consonance ne ressemblant à rien dans les parlers locaux, on a essayé derapprocher ce mot de l’arabe…8 ou bien le plus souvent on s’est bien gardé delui chercher une origine. Mais dans le lexique occitan ce mot n’est pas vraimentisolé. En Gascogne on a chour “jet, jaillissement d’eau”, chour ou chourre, “petit,nain, naine”, chourre, chourrère “source jaillissante, cascade” ; en Bigorre chourrot“cascade”9, en béarnais chourre “fontaine”, chourra “couler en bruissant”, en lan-guedocien chourra “couler, festiner, boire”, en provençal (Alpes de Haute-Provence) chourrou “gardeur de cochons, jeune garçon qui lie les gerbes à lasuite des moissonneurs”, chouro ou chourro “jeune valet”….10 Tous ces mots sontrattachés par le FEW à une base onomatopéique tsúrr. Et il est très vraisemblableque notre chourum du Dévoluy fait partie de la famille. En effet on retrouvedans les exemples gascons le thème de l’eau jaillissante, de l’eau qui coule en fai-sant du bruit. C’est une impression visuelle et auditive qui a pu s’imposer à desobservateurs (bergers ou promeneurs) assistant au spectacle du ruissellement

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Quelques désignations toponymiques des cavités calcaires dans les Alpes du sud

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d’eaux qui s’engouffraient avec force dans ces cavités verticales. On a vu quecela pouvait être, pour le scialet / salier un argument en faveur de l’explicationpar le latin SALIRE. Quant au suffixe –un / –um, il a un caractère collectif enoccitan et devrait donc dans ce cas spécifique s’appliquer plutôt au départ à unensemble de petites cavités regroupées, comme on le voit sur la carte.

On peut se demander bien sûr ce qu’il y a de commun entre les sens de“gardien de cochons” ou “jeune garçon, jeune valet” des attestations proven-çales et l’évocation de l’eau jaillissante que suggèrent les exemples gascons oule chourum du Dévoluy. Il semble bien que la signification de base de cettefamille lexicale soit celle de “source”, c’est-à-dire ce qui est à l’origine d’un ruis-seau ou, comme dans le cas des scialets et chourums, d’une rivière souterraine,et qui donc se manifeste au départ comme un filet d’eau, une petite rigole….De là à l’idée de petitesse et / ou de jeunesse que contiennent les exemples duvocabulaire familial il n’y a qu’un pas.

Enfin, on peut être surpris que les exemples relatifs à l’eau soient tousempruntés au sud-ouest et plus particulièrement au domaine gascon. Le chou-rum du Dévoluy serait donc bien isolé et cela pourrait être une raison pour l’ex-pliquer différemment. Mais, si l’on refuse pour les exemples gascons la thèsed’un substrat pyrénéen, qui dans ce cas précis n’a pas été mise en avant, onpeut penser qu’il n’y pas d’autres raisons que l’absence d’informations suffi-santes pour que cette famille tsurr– n’ait pas d’autres représentants dans ledomaine hydronymique en Provence.

Formation des toponymes relatifs aux scialets et aux chourums

Les toponymes relatifs aux scialets et aux chourums sont formés d’une façontrès classique : l’appellatif scialet ou chourum est suivi d’un déterminant qui estsoit un adjectif ou participe (chourum Clot, c’est-à-dire en terrain plat, scialetCouvert), voire un numéral (les Neuf Scialets) soit plus souvent un complé-ment déterminatif, nom commun introduit par de (scialet de L’Œillé, de La Clef,des Trésors…, chourum des Fontaines, des Serres, des Mirages…), nom proprede personne sans préposition (scialet Bérard, chourum Bérard…), ou encoretoponyme introduit par de (scialet du Pas de l’âne, chourum de Costebelle).

Le déterminant précise, comme c’est toujours le cas, des caractéristiques del’espace désigné, que ce soit du point de vue de sa description, de sa situationou de son usage. Le plus souvent, dans notre inventaire, c’est la situation duscialet ou du chourum dans son environnement montagneux qui est visé : parexemple scialet de Roche Plate, scialet des Deux Sœurs (deux rochers jumeauxsur la crête, près de la Moucherolle), scialet du Pic Saint-Michel, chourum deCostebelle… ; scialet des Quatre Gorges, de Font Sala ; chourum de la Combedes Buissons…. Souvent d’ailleurs cet environnement est indiqué d’une façonvague par un terme à valeur générique : par exemple chourum de l’Aiguille, de

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la Pointe, des Fontaines, scialet de l’Œillé (c’est-à-dire de la petite aiguille), duPetit Bois…, ce qui dénote une approche linguistique approximative et révèleune distance, un éloignement certain des usagers à l’égard de ces particularitésde leur montagne.

Mais une bonne proportion de ces déterminants, au moins 25% sont desnoms de personnes :

- des noms communs comme le scialet du Curé, le chourum de la Fille, lechourum du Camarguié…,

- mais le plus souvent des noms propres de famille, rappelant le souvenirde découvreurs, comme le chourum Martin appelé ainsi du nom d’unconservateur du musée de Gap, qui a permis la connaissance et l’explora-tion de ce gouffre qui était présenté au début du XXe siècle comme « le plusprofond abîme de France »11, ou évoquant des propriétaires de terrain oudes bergers ayant hanté ces maigres pâturages : scialet des Guichard, scia-let Bérard, chourum Dupont, chourum Daniel – le Camarguié appartenantlui aussi sans aucun doute à la catégorie des acteurs de la transhumancemême s’il est désigné par un terme qui semble être un surnom.

L’importance de ces noms de personnes traduit certainement une volontéd’humanisation de ces éléments d’un paysage qui au demeurant est austère etpeu productif. Mais en même temps des appellations comme le scialet de la Choa(de la “corneille”), le scialet du Pot du Loup, le chourum Sans Nom (qu’on nepeut pas ou qu’on n’ose pas nommer), les scialets des Cloches, le scialet desTrésors… en soulignent le caractère insolite, mystérieux, voire inquiétant. La ten-sion qui se manifeste ainsi entre ces deux types de dénomination – humanisanted’un côté et plutôt fantasmatique de l’autre – est révélatrice de l’ambiguïté duregard porté sur ces chourums et scialets. Ils appartiennent à des territoires qu’onpeut appeler “sauvages” – le saltus des ethnologues – éloigné géographiquementet culturellement des espaces de vie habituels des communautés humaines de cesrégions. Mais ils tendent à être intégrés à la culture locale, par la pratique despâturages et particulièrement de la transhumance, qui est ici une traditionancienne, et par le développement plus récent, mais intense, du tourisme.

Le cadastre napoléonien, aussi bien que le cadastre rénové – et à plus forteraison des documents plus anciens comme la carte de Cassini – les ignorentsuperbement : ils n’intéressent pas évidemment les professionnels de la levéedes impôts fonciers. Seule la carte d’État-Major et aujourd’hui la carte IGN au1 : 25 000e en font état, ce qui a permis précisément la présente étude. Une tellesituation est évidemment difficile à interpréter. Il est possible que les informa-teurs sollicités par les enquêteurs de la carte d’État-Major tiennent ces topo-nymes des cavités calcaires d’une tradition orale ancienne, comme il est possibleégalement que l’intérêt porté par les hommes à ces particularités de la naturesoit assez récent au XIXe siècle et participe de ce grand mouvement de conquêtedes espaces montagnards qui a été souvent analysé. Les scialets et les chourumsgardent encore une partie de leur mystère. Et cela n’est peut-être pas plus mal…

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N O T E S

1 Voir en particulier Montagnes drômoises, sous la direction de J.-N. Couriol etR. Mathieu, Valence, Fédération Rhône-Alpes pour la protection de la nature, 1996,p. 37-38 ; P. Chauvet, P. Pons, Les Hautes-Alpes hier, aujourd’hui, demain, Gap, Sociétéd’études des Hautes-Alpes, t. 1, 1975, p. 39 ; E. A. Martel, « chouruns du Dévoluy »,dans Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, t. 20, année 1901, p. 293-341.2 Voir sur cette question les mises au point de E. Nègre, Toponymie générale de la France,Genève, Droz, 1990, vol. 1, n° 3709, et A. Rey, Dictionnaire historique de la langue française,Paris, Dictionnaires Le Robert, 1992.3 Base de données de l’Institut Géographique National, B Dnymes, disponible sur le web.4 FEW, XXI, 18a pour scialet et FEW, XXI, 20b pour chourum.5 J.-C. Bouvier et Cl. Martel, Atlas linguistique et ethnographique de Provence, vol. 1, Paris,Éditions du CNRS, 1975, carte 131 « Un gouffre ».6 FEW, XI, 78.7 J. Blache, Les massifs de la Grande Chartreuse et du Vercors – Étude géographique, Grenoble,Didier-Richard, 1931, p. 330.8 E. A. Martel, article cité.9 A. Pégorier, Les noms de lieux en France, 2e édition revue et complétée par S. Lejeune,Institut géographique national, Commission de toponymie, 1997, p. 65.10 FEW, XII, 379-80 ; F. Mistral, Tresor dóu Felibrige.11 E. A. Martel, article cité.

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Per un numero rilevante delle vociraccolte in vista della pubblicazione delRepertorio Etimologico Piemontese (REP)1, iltermine “etimologia” acquista un signifi-cato molto particolare: lo ‘studio dell’ori-gine delle parole’ diviene, letteralmente,individuazione della loro provenienzageografica.

La toponomastica, che riveste unruolo primario nella costituzione delvocabolario di ogni lingua, risulta terrenomolto fertile anche per il piemontese: nelpresente intervento, costruito attorno auna breve rassegna lessicale, cercheremodi illustrare alcuni dei meccanismi lingui-

stici (e culturali) riscontrabili nel passaggio dal toponimo alla voce comune2.

Per orientarci nella ricca messe di attestazioni, ci è parso opportuno seguireuna classificazione per campi semantici, che potrà tra l’altro rendere conto deldiverso peso specifico giocato dall’elemento toponomastico nei vari ambitid’uso dell’idioma regionale; tra le loro pieghe, cercheremo poi di mantenereuna rotta geografica quanto più lineare possibile.

Senza ulteriori preamboli e parafrasando un detto comune, veniamo dun-que “alle parole”.

Un settore particolarmente ricettivo, come accade su altro versante per gliantroponimi3, è rappresentato dai tessuti e dai capi di abbigliamento, assaispesso indicati con il rispettivo luogo di provenienza.

Al suo interno, ben attestate le voci che rimandano all’Oriente, terra ancoroggi celebre per le sue stoffe, quasi sempre filtrate in piemontese attraverso ilfrancese, con corrispondenze frequenti in italiano: così per calicò ‘stoffa dicotone stampato di origine indiana’, da CALICUT, forma anglicizzata del ter-mine KOZHIKOOTH, oggi KOZHIKODE – città dell’India sulla costa del Malabar4

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Matteo Milani

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da cui proveniva questo tipo di stoffa – con il tramite francese calicot5, pre-sente in forma analoga in italiano6; o casimir, per l’italiano cachemire, ‘pannoprodotto in Francia e in Inghilterra, proveniente dalla regione del KASHMÌR’,nell’India nord-occidentale, attraverso il francese casimir, a sua volta dall’in-glese cassimer 7. Ancora, indiena o, in forma italianizzata, indiana ‘sorta ditela dipinta o stampata, tela indiana’, francesismo da indienne, evidentemen-te da INDÍA, paese in cui tale tessuto era originariamente prodotto8; e tabì‘stoffa per foderare mobili’, come l’italiano e lo spagnolo tabì, prestito dalfrancese tabis, dal latino medievale ATTABI, a sua volta dall’arabo ‘ATTÀBÌ‘veste di seta’, dal nome di un quartiere di Baghdad, AL ‘ATTÀBIYYA, in cuiveniva confezionata una seta pesante, usata per vesti o per fodere9.

Tramite francese anche per due voci di origine incerta, forse comune, proba-bilmente esotica: tarlantan e tërlindèina. La prima, ‘mussola’, ‘sorta di drappotessuto grossolanamente’, con numerose varianti, è prestito dal francese tarlata-ne ‘specie di mussolina’, già in uso al di là delle Alpi dal 1699 nella forma terna-tane: per l’italiano la prima attestazione conduce al 1866, mentre per il piemon-tese è possibile risalire sino al 1783 con la testimonianza di Pipino10; come luogodi origine della stoffa (e del suo nome) il FEW, ipotizzando un’alterazione ditiritana, a sua volta ricostruito sul francese tiretaine, rimanda a TYRUS, anticacittà della Fenicia11, mentre recentemente Höfler ha sostenuto la procedenza dalnome delle isole TERNATE, nell’arcipelago delle Molucche, a est di Giava12. Il pie-montese tërlindèina ‘stoffa leggera di poco pregio’, ‘abito leggero e sottile’, èstato considerato adattamento del citato francese tiretaine ‘drappo di stoffa,mista di lana e lino’, a sua volta dal francese antico tiret ‘sorta di stoffa’ diminu-tivo di tire ‘stoffa di seta’, dal latino medievale TYRUS / TIRYUM ‘(stoffa) importa-ta da Tiro’ 13; sembrerebbe invece da connettere, come il precedente tarlatan, alleisole TERNATE; a tërlindèina si lega terlindin ‘stoffa leggera’, forse con influenzadi tërlin ‘frangia, trina’ e ‘cosa leggera’.

Dalla denominazione di due città cinesi, NANCHINO e ZAITUN, giungonodirettamente nella penisola nanchin ‘tipo di tessuto di cotone, di colore chiaro,usato per abiti estivi’, cui corrisponde l’italiano nanchino14, e satin ‘raso liscio elucido, di seta o di cotone’, al quale accostare satinà15, per l’italiano satinato16, esatinet ‘tipo di stoffa’ 17.

Minore strada, ma sempre in direzione orientale, deve essere compiuta perrintracciare l’origine di fris ‘fregio’, ‘guarnizione’, ma anche ‘nastro di filatic-cio’, e del suo derivato frison ‘tipo di stoffa’, ‘sorta di stoffa di Frisia’, ‘pannoaccotonato’, da gr. PHRYX ‘frigio, della Frigia’ attraverso il latino medievaleFRÌSIUS riferito alle stoffe ricamate d’oro tipiche della Frigia, nota regione stori-ca dell’Anatolia centrale18; ancora, di damask ‘stoffa di DAMASCO’, dall’omoni-ma capitale della Siria19, e, ormai all’interno dei confini europei, di crovata ocroata ‘cravatta’, oltre che ‘ramanzina’ e ‘etichetta’, dal croato HRVAT ‘croato’attraverso il francese cravate, con riferimento alla nota usanza dei soldati croa-ti di portare una sorta di foulard annodato al collo20.

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Isolata per l’Europa nord-orientale polaca ‘veste da donna alla moda’ o‘specie di veste da camera chiusa al corpo che dietro si affibbia in tre luoghi’,dal polacco POLAK, derivato dallo slavo POLE ‘campo, pianura’, attraverso ilfrancese polaque21.

Alle isole britanniche conduce invece marbroch ‘sorta di stoffa’ 22, dal toponi-mo inglese MARLBOROUGH23, che ha dato origine, accanto al cognome del gene-rale della celebre la canzone M. s’en va-t-en guerre, a vari sostantivi nelle lingueromanze e non24, con evoluzione semantica non sempre facilmente decifrabile25.

Riattraversata la Manica, in una regione tradizionalmente legata alla produ-zione tessile, troviamo la città olandese di BERGOPZOOM e quella belga diTOURCOING, da cui, rispettivamente, le voci piemontesi berganson ‘tipo distoffa’26 e torquà ‘sorta di tessuto’, propriamente di pelo di capra27.

Altri termini del medesimo settore ci invitano a volgere lo sguardo alla peni-sola iberica, a partire da spagnolëtta ‘tessuto fine’, inizialmente di fattura spa-gnola, ma presto imitato in Francia, da *HISPANIOLA, con ulteriore suffisso dimi-nutivo, a sua volta da HISPANIA ‘Spagna’28; cui aggiungere catalògna ‘coperta dilana’, evidentemente dal nome della regione della CATALAUNIA / CATHALONIA,voce entrata in piemontese o dal francese o dall’italiano29, e il catalanismo pal-pignan ‘tipo di stoffa’ da PERPIGNAN, città della Navarra sede della sua produ-zione30.

Sul confine pirenaico, ma lungo il versante francese, sorge la cittadina diBARÈGES, dal latino medievale VALLETICAM, da cui il francese barège e, per suotramite, il piemontese barès ‘stoffa leggera di seta, lana o cotone’ (1859 conDSA) e il posteriore italiano barege (1875 in GDU)31.

Pochi chilometri coprono la distanza con CADIX, cittadina francese pirenaicadell’Albi, probabilmente da preferire a CÁDIZ, città spagnola dell’Andalusia,come base per cadìs ‘stoffa leggera in lana di poco pregio’, perfettamente corri-spondente come significato al catalano cadins / cadís ‘antico tipo di lana, sortadi stoffa di modesto valore’ 32; ragioni semantiche (stoffa morbida e leggera) efonetiche inducono a privilegiare tale ipotesi rispetto all’accostamento propostoda Guiraud della voce francese cadis, con significato e pronuncia identici al pie-montese, al provenzale encadeissa ‘incollare i fili’, da cui il significato di ‘stoffaapprettata’ 33.

E proprio in territorio francese dobbiamo fermarci per rinvenire la matricedi altre, numerose voci legate alla tessitura e all’abbigliamento, partendo dallesemplici trasposizioni dei toponimi indicanti i centri di produzione: cambrai‘tela di Cambrai’, da CAMBRAI, nel dipartimento del Nord34, sedan ‘seta moltofine, drappo di Sedan’, da SEDAN, nel dipartimento delle Ardenne35 con antida-tazione in piemontese (1815 con Z15) rispetto al francese (1835, Dictionnaire del’Academy), tulle ‘tessuto di seta o di cotone leggero e trasparente’, da TULLE, nel

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dipartimento di Corrèze, nella Francia centromeridionale36; alle quali aggiunge-re, con passaggio intermedio in lingua francese, valansienna ‘pizzo di Valen-ciennes’, prestito adattato dal francese valenciennes ‘merletto, pizzo fine e resi-stente con decorazioni floreali’, dalla città di VALENCIENNES37, situata nel diparti-mento del Nord, al confine con il Belgio vallone.

Analoga area geografica di riferimento per scòt ‘tipo di sargia’ daHONDSCHOOTE, nel dipartimento del Nord38. rèns ‘rensa, tela bianca e fine dilino’, derivato, come il corrispondente italiano rensa, dalla denominazione gal-loromanza del centro di produzione tessile di REIMS, nel dipartimento dellaMarna, regione della Champagne-Ardenne39.

Più incerta la trafila di mërlì ‘tessuto leggero usato per la guarnizione diabiti femminili’, dal francese marli ‘id.’, forse legato al toponimo MARLY, luogonel quale Luigi XIV fece edificare un castello estremamente sontuoso, il cuinome si legò presto alla designazione di vari oggetti di lusso40.

Superate le Alpi, per la nostra penisola segnaliamo, oltre a romanin, romani-na ‘pelliccia d’agnello’, in ultima istanza dal toponimo ROMA, il sostantivo car-magnòla ‘giacca maschile’, ma anche ‘danza della rivoluzione francese’ 41: sitratta, ancora una volta, di un prestito dal francese, carmagnole, che tuttaviapoggia su un toponimo tutto piemontese, la cittadina di CARMAGNOLA, a sud diTorino; l’intersezione tra i due significati secondo il BvW sarebbe data da unaspeciale veste corta indossata dagli operai italiani del luogo; diversamente, main modo meno convincente, Guiraud, che propone per l’abito una possibilederivazione dal nome del tipo di stoffa, avvicina la denominazione della danzaall’occitano carmena, charmena ‘cardare, tirare il pelo dei tessuti’ (dal latino CAR-MINÀRE ‘cardare’), da cui ‘prendersi per i capelli, litigare’, comportamento fre-quente durante la rivoluzione anche nelle occasioni di svago42.

Torniamo, a chiudere l’ampia sezione dedicata ai tessuti, in Oriente, senza tut-tavia poter essere certi della nostra meta: i due sostantivi piemontesi frustagna‘fustagno’ e frustanié ‘chi lavora il fustagno’ si inseriscono pienamente nell’arti-colata famiglia lessicale (cfr. italiano fustagno, francese antico fustaine, francesemoderno futaine, occitano fustani, catalano fustany, spagnolo fustàn, portoghesefustão) legata alla voce latina medievale FUSTÀNEUM, che traduceva il greco-latinoXYLINUM ‘cotone’, dal greco XULON ‘legno’ (per l’origine vegetale del tessuto); si èpensato tuttavia anche a un etimo arabo, dal toponimo FUST,ÀT,, antico sobborgodel Cairo, supposto luogo della sua lavorazione: l’ipotesi è rifiutata dal FEW perragioni fonetiche43, invero non del tutto persuasive; da notare nell’esito piemonte-se l’epentesi di -r-, forse per accostamento a früst ‘logoro, frusto’44.

Con l’ultimo termine abbiamo del resto già compiuto un piccolo slittamentoverso un diverso campo semantico, quello delle denominazioni di mestieri eprofessioni, al quale ricondurre anche bërgamin appellativo dato a ‘pastore ocapomandria o proprietario di mandrie di mucche’ nei territori confinanti con

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la Lombardia e poi esteso ad alcune zone del Piemonte e bërgamina ‘mandriadi mucche’, entrambi dal toponimo BERGOMUM ‘Bergamo’ attraverso il corri-spondente aggettivo *BERGAMÌNUM, giustificati dal fatto che tali attività eranotipiche dei Bergamaschi45.

Ancora, trentin e trantin ‘segantino, chi produce o lavora il legname permestiere’, da TRIDENTÌNUM ‘abitante di TRIDENTUM’, ovvero Trento, con riferimen-to al mestiere di legnaiolo, assai comune nella regione altoatesina46; e, dalla terraumbra, norcin ‘chirurgo che curava le malattie degli organi genitali’ da NURSIA

‘Norcia’, a identificare la provenienza di questa particolare tipologia di medici47.

Non indica esclusivamente un’attività professionale l’aggettivo sostantivatosavojarda ‘lavandaia di calze di seta’, ma pure ‘ragazza o donna in carne’, oltreal generico ‘savoiarda’, dalla regione della SAVOIA (SABAUDIA).

Da qui si può aprire un’ampia parentesi sui nomi di luogo e di popolazionepassati a designare qualità o, più spesso, difetti ritenuti con una certa preven-zione tipici della rispettiva zona di riferimento e di provenienza.

Procedendo lungo il continente europeo, incontriamo nella penisola ibericacatalan ‘catalano’ e ‘falso’, aggettivo denominale da CATALAUNIA / CATHA-LONIA, e, sui due versanti pirenaici, vasco ‘bullo, spaccone’, dallo spagnolovasco ‘basco’ 48, e gascon ‘spaccone, gradasso’, ‘adulatore’, con i derivati gasco-nada ‘smargiassata’ e gasconé ‘raccontare imprese improbabili’ (questi ultimiattraverso il francese gascon ‘guascone’ e ‘fanfarone, smargiasso’)49: l’etimorimanda infine al latino VASCONES, nome della popolazione stabilitasi suiPirenei in epoca imperiale, con trapasso al significato di ‘bullo, spaccone’ pro-babilmente dovuto all’attitudine bellicosa e tracotante attribuita tradizional-mente ai Baschi e ai Guasconi50.

Miglior sorte semantica è toccata a fiamengh ‘stupendo, squisito, bellissimo’,con il derivato fiamanghin ‘lavoro che si fa ai manichini’, ‘sorta di guarnizioni’,prestito dal neerlandese mediano VLAMINC ‘fiammingo, delle Fiandre’, che hagenerato l’occitano flamenc e il francese flamenc, da cui forse il piemontese; ilsignificato delle due voci fa riferimento alla preziosità delle stoffe e delle guar-nizioni fiamminghe51.

Non troppo distante da un punto di vista geografico, vaterlò ‘invalido,uomo acciaccato’, dal toponimo WATERLOO, paese vicino a Bruxelles ove si svol-se la celebre e cruenta battaglia contro Napoleone nel giugno del 1815 52.

Per la Germania, teicc ‘tedesco’53, dalla pronuncia storpiata del sostantivoe aggettivo tedesco Deutsch, dal germanico THEUDISK ‘tedesco’, tendenzial-mente con valore dispregiativo54, e tuder o toder ‘tedesco’ e ‘tanghero’, termi-ne popolare, con accezione comunemente negativa, forse risalente al periodostorico risorgimentale ad indicare gli Austriaci oppressori, probabile altera-

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zione del termine tedesco, eventualmente giunto al piemontese attraversol’occitano toudre55.

Dall’Europa centro-orientale, da nord a sud, boèm ‘bohème, vita d’artista’ e‘miseria’ e boemien ‘bohémien, artista squattrinato’, prestiti dal francese bohème(reso celebre dall’omonima opera pucciniana) e bohémien dapprima ‘abitantedella Boemia’, poi ‘zingaro’ e ‘persona che conduce una vita sregolata’, dal lati-no medievale BOHEMUS ‘abitante della Boemia’, dal latino BOIHAEMÌ, a sua voltadal nome etnico BOI Ì ‘popolazione celtica stanziata nella Gallia Transalpina’ 56;morlach ‘zotico’, ma originariamente ‘slavo della Morlacchia, rumeno slavizza-to dell’Istria e della Dalmazia’, ritenuto rozzo, ma valente: il vocabolo, di pro-venienza bizantina, da MAURÒBLACHOI ‘Morlacchi, cioè Mori + Valacchi’ 57, diffu-so in area friulana e veneta58, è da qui passato al Piemonte; sul Mediterraneo,greco e grecon ‘volpone’ e grech ‘saccente’, da GRÆCUS per la leggendaria super-bia e tracotanza degli abitanti della Grecia59, turc ‘turco’, ‘uomo rigido, inflessi-bile’, e turcuss ‘sanguinario’, entrambi dal turco TÜRC ‘forza’, penetrato inOccidente tramite l’arabo60.

Verso oriente, assai caratteristiche, sempre con connotazione negativa, levoci legate alla Bulgaria e al suo popolo, a partire da bògher ‘furfante, ribaldo’,cui aggiungere bogarado61, bogre ‘sodomita’ e bogrëssa ‘donna infame’, dalfrancese antico bolgre ‘eretico, sodomita’ (francese moderno bougre ‘individuospregevole’), a sua volta dal latino medievale BULGARUS ‘bulgaro’, popolo consi-derato eretico per l’adesione al movimento religioso dei Patari62; stessa base eti-mologica per sbozarent ‘malizioso, malvagio’ e, dalla variante del latino tardoBÙGERUS ‘bulgaro’, per bosara, bosëra, bosra ‘corbelleria, inezia, sciocchezza’,‘rabbia’, con l’articolato gruppo di voci a questa legato63.

Probabilmente da connettere alla struttura fisica delle popolazioni indigened’America il significato, tipicamente piemontese, di indian ‘uomo di bassa sta-tura, nano’, dal latino tardo INDIÀNUS ‘dell’India’ in luogo del classico INDÍCUS,con base nel toponimo INDÍA ‘India’.

Di origine propriamente orientale baldrach o baudrach ‘sguaiato’, derivato,come l’italiano baldracca ‘puttana’, dal nome di un’osteria fiorentina situata inun quartiere malfamato denominato Baldracca, dal toponimo BAGHDAD, capitaleirachena che nel Medioevo sostituisce Babilonia come luogo antonomastico diperdizione64.

Venendo in Italia, si segnalano per il nord della penisola padovan ‘perdigior-no, sfaccendato’, dalla città di PATAVIA ‘Padova’, con senso negativo analogo aquello riscontrabile nella locuzione occitana batre la pavano ‘vagabondare’65 lega-ta alla danza padovana66, e forlan ‘persona scaltra’, ‘astuto’, voce nota anche inemiliano con l’accezione di ‘ambulante’ e, in senso figurato, di ‘uomo strano,bizzarro, vivace’, con riferimento alla riconosciuta capacità dei FRIULANI oFRULANI (abitanti del Friuli) di adattarsi a ogni situazione svolgendo qualsiasi

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tipo di mestiere67. Al centro, forse masca ‘strega’, ‘donna brutta e cattiva’, con ilsuo ampio spettro di varianti e derivati68: di contro alla più comune ipotesi diuna discendenza dalla voce del latino tardo MÁSCA ‘strega’, forse da una basepreromana *MASK- ‘scuro’, ben attestata anche in area occitana69, Alinei supponeuna derivazione dalla forma femminile MÀRSICA dell’etnico MÀRSICUS ‘marsico,relativo ai Marsi’, attraverso un tramite toscano70, avvalendosi di numerose fonticlassiche e medievali che ben documentano le pratiche occulte compiute daiMarsi, maghi per antonomasia71. Per il sud, nàpoli ‘di NAPOLI, meridionale’,recente termine generico con cui i Piemontesi indicano, in senso dispregiativo, imeridionali72, e i suoi derivati neutri nàpola e napolitan 73 ‘serie di carte per ilgioco del tressette’ e ‘particolare tipo di caffettiera’.

A quest’ultimo esempio si può legare la categoria degli oggetti e dei beniindicati attraverso elementi toponimici, solitamente con riferimento ai luoghi diproduzione.

Da terre lontane, indich ‘indaco, sostanza colorante’, voce dotta dal latinoINDÍCUS ‘indiano’, naturalmente da INDÍA ‘India’ 74, e calanfònia, carafònia,carafògna ‘colofonia, pece greca’, residuo solido della distillazione delle resinedi varie conifere, dal latino COLOPHONIA con uguale significato, a sua volta dalgreco KOLOPHÒN ‘Colofone’, nome della città ionica dell’Asia Minore da cuiproveniva la sostanza, con fenomeno di rotacismo e variazione vocalica nel pie-montese75; ancora, bërgamin, bërgamina ‘pergamena, cartapecora’, dal latinoPERGÁMENA (CHARTA), dal toponimo PERGAMUS ‘Pergamo’, dove ne fu introdottol’uso76, bosoar, bosoer ‘bugia, candeliere senza piedestallo’, francesismo da bou-geoir ‘id.’, derivato di bougie dapprima ‘cera fine con cui si producono le cande-le’, poi ‘candela’, dal toponimo BOUGIE, nome della città algerina in cui tale ceraera acquistata77, e, in tutt’altra direzione, caradà ‘canadà, tabacco rosso’, eviden-temente da CANADA, con rotacismo e con pronuncia alla francese denotante lalingua tramite78.

Per l’Europa, almeno landò ‘tipo di carrozza’, adattamento del francese lan-dau, dal toponimo LANDAU, città della Baviera dove questo veicolo signorile eracostruito79, le cui varianti bërlanda ‘carrozza’ e, per il guidatore, bërlandin ‘vet-turino’ presentano un incrocio con bërlin, bërlina, altra voce di origine topono-mastica (dal nome della città di BERLINO dove intorno al 1670 divenne di modaquesto tipo di vettura).

In Italia, oltre a padovanel ‘vettura monoposto tirata da un solo cavallo’,che chiaramente rimanda alla città di PATAVIA ‘Padova’ 80, segnaliamo biela‘tegame’, dal toponimo piemontese BIELLA, città nota per la produzione di sto-viglie di terracotta81.

Tra i cibi, posizione privilegiata spetta ai frutti, quali carpendu ‘tipo di mela,Malum curtipendulum’, da CAPENDU, comune francese del dipartimento del Pasde Calais, ricostruito per paraetimologia in court-pendu per il picciolo assai

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corto82; calvila, carvila ‘mela, calvilla, Malum purpureum’ o ‘pera carovella’, dalfrancese calville ‘id’, derivato dal nome della città di CALLEVILLE, in Normandia,luogo di origine del frutto83; sangerman ‘pera sangermana’, dal nome della cittàdi SAINT-GERMAIN, località della Sarthe, nella regione Pays de la Loire, dove èprodotto questo tipo di pere84; vigoreus, vigoreusa ‘pera spina’, alterazioneparaetimologica del francese virgouleuse, nome di pera derivante dal toponimoVILLEGOULEIX, frazione di Saint-Martin-Château situata nel dipartimento dellaCreuse, nel Limosino85; persi ‘pesco, Amygdalus persica, pesca’, dal latino(MALUM) PÉRSI(CUM) ‘pesco’, aggettivo denominale da PERSIA86; darmassin, dal-massin ‘prugna amoscina, pianta e frutto, Prunus Domestica’, ma anche ‘sorta didrappo di seta’, dal latino (PRUNUM) DAMASCENUM, dal toponimo latinizzatoDAMASCUS, con epentesi di -r- forse per influsso di armognan, come proposto daLevi87, ed eventuale lambdacismo88; portugal ‘arancio, pianta e frutto’, da cuiportugalada ‘aranciata’, dal toponimo PORTUGAL ‘Portogallo’, in latino PORTUS

CALE ‘porto di Gaya, Oporto’ 89.

Più complessa la trafila di armognan 90 ‘albicocco, albicocca’, dall’aggettivo diorigine etnica ARMENÍACUS, con cambio di suffisso nel sintagma del tipo(FRUCTUS) *ARMENÍANUS, in seguito isolato con valore sostantivale: le voci indi-canti ‘albicocco, albicocca’ sono presenti in Piemonte con numerose varianti,talora incrociate con le forme riferite al ‘corbezzolo’, frutto del resto non dissimi-le dall’albicocca91; tra di esse deve essere collocato anche armlin ‘corbèzzolo,albatro, Arbutus unedo’ e ‘rametto’, nuovamente dal nome geografico ARMÉNIA,di cui il corbezzolo era originario, attraverso *ARMELLÌNUS, forma dissimilata di*ARMENÌNUS92.

Ancora tra i frutti, avanà, avanè ‘uva nera dolce, Vitis vinifera’, con etimoforse riconducibile al nome della capitale di Cuba, l’AVANA, che indica anche uncolore marrone chiaro93; frèisa, fresa ‘uva nera tipica di Freis, vitigno, uva evino’, dal nome del comune di FREIS, in provincia di Alessandria, dove questotipo di vite viene coltivato94.

E proprio tra i vini incontriamo anche fontignan o frontignan ‘vino di Fron-tignan’, gallicismo dal francese frontignan ‘id.’ derivato dal corrispondentenome della città dello Hérault sede della sua produzione95; cifota ‘vino di pessi-ma qualità’, ma anche ‘bazzecola’, dal turco CIFUT ‘ebreo’ 96, con estensionesemantica agli oggetti. Ai quali aggiungere mistrà ‘liquore a base d’anice’,secondo il DEI e il DEDI voce di origine veneziana, forse dal toponimoMYSTRÁS, nome moderno di Sparta, da cui proviene un particolare tipo di aniceutilizzato dai monaci del luogo per la preparazione di tale distillato; di diversoparere il FEW, che fa dipendere il sostantivo dal latino MINISTRATIO ‘servizio’, daMINISTRÀRE ‘servire’ 97.

Interessanti anche alcune denominazioni di formaggi: bërgonzòla ‘formaggiogorgonzola’, dal toponimo GORGONZOLA (Milano), con scambio del suppostoprefisso gor- per incrocio con bergader ‘formaggio di origine tedesca simile al gor-

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gonzola’; lodzan ‘formaggio parmigiano, cacio lodigiano’, corrispondente all’ita-liano lodigiano, dalla cittadina di LODI (Pavia), località rinomata per la produzio-ne casearia; murianengh ‘tipo di formaggio piccante simile al roquefort’, daltoponimo francese MAURIENNE, in Savoia, regione nota per i prodotti caseari98.

Non mancano del resto elementi toponomastici tra le carni: dindo ‘tacchino,gallo d’India, Gallina Indica’, denominazione di area settentrionale (pollo) d’Indiaricalcata sul latino scientifico (GALLINA) INDICA, con riferimento geografico alleIndie Occidentali, da cui l’animale fu importato nel continente europeo adopera degli Spagnoli; da rilevare tuttavia l’esistenza in ambito latino medievaledi locuzioni quali gallina de India per designare la ‘faraona’: in questi casi, conIndia deve intendersi l’Abissinia, regione in cui il volatile viveva allo stato sel-vaggio99; luganighin e doganeghin ‘cotechino’, dal latino LUCANÍCUS ‘originariodella Lucania’ 100: per la d- iniziale della seconda forma, di origine ancor oggioscura, si potrebbe ipotizzare un incrocio con altri termini; da segnalare anchela variante albese ganighin, con aferesi sillabica dovuta, secondo Salvioni, all’af-finità con altre voci101.

Così come a toponimi rimandano alcuni cereali e i loro derivati: barbarià‘farro’, ‘miscuglio di farro, grano, segale, orzo e granoturco’ e anche ‘bevandadi cioccolata con latte e caffé’, per il quale il REW propone la derivazione dallatino BARBÁRIES ‘barbarie’, toponimo solitamente riferito alle regioni dell’Africasettentrionale, probabile luogo di provenienza del suddetto cereale (cfr. il fran-cese blé de barbarie ‘mais’)102; dal significato di ‘miscuglio di cereali’ si passò aquello di ‘miscuglio in genere’, da cui la denominazione della bevanda; puòcorrispondere al grano saraceno o, nella forma piemontese, sarasin ‘grano sara-ceno, Polygonum fagapyrum’, dal sintagma latino (GRANUM) SARACÈNUM consostantivazione dell’etnonimo103. Ancora, todeschin ‘pane di farina fine a formadi treccia corta’, dal germanico antico THEUDISK ‘tedesco’ 104, secondo Rosa agget-tivo etnico diventato appellativo di una pagnotta di taglio longitudinale diinvenzione tedesca105.

Sempre tra i generi alimentari, giaponèisa ‘arachide, Arachis hypogala’, esoti-smo, letteralmente ‘proveniente dal GIAPPONE’ cioè da un paese lontano106, poi-ché in realtà la pianta di arachide è originaria dell’America meridionale, proba-bilmente del Brasile: abbondantemente coltivata in Perù prima della scopertadell’America, venne importata in Africa dai negrieri portoghesi che la usavanocome cibo per gli schiavi107.

Utilizzata in cucina anche la cialòta ‘cipollina, Allium ascalonicum’ e ‘piatto abase di cipolle’, con il derivato culinario cialotada ‘salsa con cipolline, aglio, acciu-ghe’, dal francese échalote, evoluzione, per cambio di suffisso, del francese anticoeschaloigne, in latino ASCALÒNIA ‘cipolla di ASCALONIA’, città della Palestina108.

A margine, tramà (uva) ‘oltremare’ e ‘ribes, Ribes Rubrum’ 109, il cui primoelemento, secondo quanto indicato da Nigra, risulta alterazione profonda del

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francese tremière ‘d’oltre mare’, a sua volta degenerazione del franceseoutremer, dal latino TRANS ULTRA MARE ‘di oltremare’ 110; analogamente, per tra-marein ‘ribes, Ribes Rubrum’ si deve risalire al latino ULTRA MARÌNUM, attraversoil francese antico ultremarin ‘situato al di là del mare’ 111.

Propriamente riconducibili alla sfera botanica, con distribuzione geogra-fia da oriente e occidente del bacino mediterraneo, rapòntich ‘rapontico,rabarbaro alpino, Rumex alpinus’, dal latino tardo REUPONTICUS ‘rabarbaro’,ibrido tra il greco REON ‘rabarbaro’ e il latino (MARE) PONTÍCUM ‘Mar Nero’ 112;falagrèa o falagria ‘fraggiracolo, Celtis Australis’, denominazione di unapianta della Valle di Susa, dal latino FÁBA GRÆCA, con alterazione di FÁBA infala113; tass-barbass ‘verbasco, Verbascum thapsus’, pianta comune nelle cam-pagne di ogni parte d’Italia114, dal toponimo THAPSOS, colonia greca dellaSicilia Orientale.

All’Europa continentale rimanda invece santolina ‘seme santo, Chamæcy-parissus’, prestito dal francese santoline, derivato dissimilato dal latino *SANTO-NINA, variante di SANTONICA ‘erba di SAINTES’, città e regione della Franciameridionale115.

Dagli oscuri inferi tartareja ‘cresta di gallo, Rhinanthus Crista Galli, Alecto-rolophus Crista Galli’, dal latino TARTÁREA ‘tartarea, spaventosa, orrenda’, con basein TARTÁRUS ‘Tartaro, Averno’, voce giunta al piemontese dall’occitano tartarèjo‘cresta di gallo’, con allusione alle vistose inflorescenze della pianta, di colorerosso e giallo, che ricordano, nell’immaginario popolare, le fiamme dell’inferno116.

Anche il mondo animale riserva curiose notazioni di toponomastica, anni-date soprattutto tra i volatili: arpan ‘passero di montagna’, ‘fringuello alpino’,voce di origine francoprovenzale117, dal latino *ALPÀNUM ‘che vive sulle ALPI’ 118;calabria o calavria ‘pernice di montagna, Tetrao logopus’, uccello dal piumaggiocangiante a seconda delle stagioni, da CANTÁBRIX ‘abitante della CANTABRIA‘, dalnome, di origine greca, della regione atlantica della Spagna settentrionale, conaccostamento paraetimologico a CALABRIA119; fasan ‘fagiano, Phasianus colchicus’,ma anche ‘sciocco, ingenuo’, e i derivati fasanè ‘venditore, cacciatore o allevato-re di fagiani’, fasanera ‘gabbia, riserva di fagiani’ e fasanot ‘francolino dimonte; fagianotto, giovane fagiano’, con etimo di origine greca PHASIÀNUS‘uccello del FASI’, nome antico del fiume Rion della Colchide; il significato tra-slato, tratto dalla sfera della cacciagione, chiama in causa la facilità con cuifagiani cadono nelle reti120.

A questi si aggiunge l’articolato gruppo con supposta base etimologica inGRÆCUS / GRÆCA: griva ‘tordo, Turdus musicus’, dal francese grive ‘id.’, femmi-nile del francese antico griu ‘greco’, denominazione legata alla credenza che iltordo provenisse dalla Grecia, forse non come terra di origine, ma come luogodi migrazione invernale121; griét ‘gambecchio, Tringa minuta’, voce derivata dalfrancese grive, con significato di piccolo tordo per l’aspetto tozzo, il piumag-

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gio nero, il capo poco distinto dal collo e il becco diritto e sottile; grive nellalocuzione piè le grive ‘patire, sentire eccessivo freddo, avere il granchio alledita’, da griva ‘tordo’ inteso come essere diabolico, significato più esplicitonelle forme parallele ‘mi sono entrati gli uccelli nelle mani o nelle dita’, ‘averei diavolini nelle dita, nelle unghie, nelle mani’ per il particolare formicolio chesi avverte122; grivoé ‘ardito, spinto, furbo’, dal francese grivois ‘soldato, uomoardito e gagliardo’, termine formatosi su grive ‘guerra’ dal nome del tordointeso come un uccello aggressivo e quindi divenuto sinonimo di ‘guerra’ nel-l’uso gergale123.

Per gli appassionati di entomologia, assai gustoso, seppure di uso non comu-ne, il tipo macobar ‘scarabeo, insetto che si pone nel tabacco per dargli buonodore’, dall’italiano macuba ‘tipo di tabacco da fiuto con zucchero grezzo edessenza di rose di Macuba, nella Martinica’, appunto dalla città caraibica diMACUBA, attraverso lo spagnolo omografo e omofono e il francese macouba124, conepitesi di -r- in piemontese dovuta all’influenza di altre voci del tipo Madagascar;incerta l’origine di morin ‘afide, gorgoglione, tonchio’, da cui anche moriné‘essere roso dai tonchi’, da una base *MÚRR- ‘muso’, che ha dato origine in areagalloromanza alla denominazione di molti animali, specialmente in ambito ento-mologico (cfr. medio francese mourrin ‘calandra del grano’)125 o forse dal latinoMAURUS ‘originario della Mauritania’, da cui ‘moro’ (forse per il colore, se nonper gli effetti provocati)126; ancora, spagneul o spagnö’l ‘pidocchio’127, da *HISPA-NIOLUS, a sua volta da HISPANIA ‘Spagna’ probabilmente attraverso il milanese128.

Diffuso sull’intero territorio nazionale taràntola ‘tarantola, Lycosa Taren-tulai’ 129, voce legata a *TÁRANTUM ‘Taranto’, città da cui il ragno si sarebbe diffu-so; i corradicali tarantolé, trantolé ‘esser spaventato’, ‘barcollare’ e tràndol,tràntol ‘spavento’, ‘paura’ riflettono la credenza popolare che attribuiva almorso della tarantola manifestazioni patologiche di tipo convulsivo, che a lorovolta incutevano paura; tra di essi, tràndol potrebbe essere accostato all’occitanotrandolar ‘vacillare e avere paura’, con influenza dell’onomatopea TRANT-130.

Altrettanto comune treuia, treuva, trua ‘scrofa’, ma anche ‘vite madre’ e ‘vil-lana, sporca’ 131, voce derivata dal latino medievale TRÓIA ‘Troia’ e diffusasi nellearee catalana, galloromanza e italoromanza; per il secondo significato dellemma Rohlfs rileva l’uso frequente nelle lingue romanze di indicare gli stru-menti da lavoro servendosi delle denominazioni del porco132.

Due mammiferi ci conducono attraverso altre regioni europee: pagneul ‘spa-niel, razza di cane’, francesismo da épagneul ‘spaniel’, a sua volta dallo spagno-lo español, dal latino popolare *HISPANIOLUS, derivato da HISPANIA ‘Spagna’, terradi origine di una razza di cani da caccia, con aferesi133; e bërton ‘cavallo o canedalle orecchie tagliate’, oltre che ‘persona dalla nuca rasata o pelata’, con i deri-vati bërtoné, bërtondé, ‘rasare i capelli’, ‘tosare’, ‘capitozzare un albero’, ‘cimareil grano’ 134, e bërtonura, bërtondura ‘tosatura’, dal latino BRITTUS ‘abitante dellaBritannia, bretone’ con allusione alle caratteristiche fisiche proprie dell’etnia135.

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Quest’ultima base etimologica è del resto all’origine di un’altra famiglia les-sicale, dal significato affatto differente: bërdòvia ‘balbuzie’, bërdoja ‘personache balbetta’ e bërdojé ‘balbettare’, francesismo da bredouille, deverbale di bre-douiller ‘balbettare’, variante del francese antico bredeler, a sua volta dai verbibret(t)er / bretonner ‘balbettare’, letteralmente ‘parlare come un Bretone’, appun-to dal latino BRITTUS, nell’accezione di ‘chi parla in modo incomprensibile’ 136.

Molte altre voci simili a questa, difficilmente riconducibili a un determinatocampo semantico, si prestano a ulteriori riflessioni in senso toponomastico (conincursioni tra gli etnonimi); nella loro analisi ci muoveremo ancora una voltalungo una direttrice geografica, chiudendo in primo luogo il rapido excursusd’oltremanica con il curioso inghildon ‘luogo immaginario, lontano e ignoto’,probabile alterazione popolare nata dall’incrocio di INGHILTERRA e LONDON, econ ingleisa ‘danza dal carattere allegro, ballo inglese’, femminile di inglèis‘inglese’, adattamento dal francese anglaise ‘danza con movimento rapido’, fem-minile di anglais ‘inglese’, derivato da ANGLES, nome della popolazione germa-nica insediatasi nel centro della Gran Bretagna137.

Approdati sulla costa europea, ancora in campo musicale pirigoldin o peri-goldin ‘sorta di danza’, dal francese (danse) perigourdine ‘sorta di danza a due’,così detta perché ritenuta originaria della regione francese del PÉRIGORD138, evodvil ‘commedia musicale’, adattamento del francese vaudeville, secondo ilFEW139 alterazione di ville de Vau de Vire, dal toponimo VAU DE VIRE, regione delCalvados di cui è originario Olivier Basselin, celebre chansonnier140.

Forse dal nord Africa e dal mondo infernale due voci dall’etimo discusso: tuna‘dileggio, motteggio’, ‘finzione, simulazione’, secondo il FEW141 dal termine gerga-le francese thune ‘moneta di cinque franchi, elemosina’, a sua volta dal toponimoTUNIS ‘Tunisi’, con allusione all’espressione Roy de Thunes ‘capo degli imbroglioni’del 1628; da notare che la voce francese presenta anche le accezioni ‘prigione’ e‘ubriachezza’, entrambe raccolte dal termine piemontese; nel TLF142 a questa ipote-si sembra preferita quella di Guiraud143, che propone una base galloromanza *tuti-na, derivata dal verbo latino TUTÀRI ‘proteggere, proteggersi’, sottintendendo‘dalla fame’, da cui il significato di ‘elemosina’; tàrtara, tàrtaro, tàrtar ‘depositolasciato dai liquidi nella bottiglia’, forse dal latino TARTÁRUS ‘Tartaro, Averno’144.

Più sicura l’origine di ragosìo ‘baldoria, gozzoviglia’, da accostare probabil-mente al toscano e al veneto ragosèo ‘ragazzo vivace, cattivo’, all’emiliano ragu-séo e all’abruzzese rahusèë ‘cattivo, avaro’, al pugliese rause ‘avaro’, al puglieserauséo ‘rude, rozzo’ e al lucano id. ‘babbeo’, tutti paralleli dell’italiano ragusèo‘abitante di RAGUSA’, città dalmatica famosa per un’intensa attività di commer-cio e di usura145.

Giunti infine nella nostra penisola, da segnalare bagianaria ‘baggianata’,dall’italiano baggianata con sostituzione del suffisso, dal latino BÀIÀNUS ‘diBaia’, città vicino a Napoli, rinomata località di mare presso i Romani e luogo

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di provenienza di un tipo di fava (FÁBA BAJÀNA ‘fava baggiana’): il valore di‘sciocchezza, stupidaggine’ si basa sul trapasso semantico da ‘fava’ a ‘membrovirile’ e quindi a ‘sciocco’ 146. E a chiudere, certo non in gloria, fabrian ‘dereta-no, culo’, voce diffusa oltre che in Piemonte in tutta la fascia settentrionaledell’Italia147, dal nome della città di FABRIANO, con trapasso semantico favorito,secondo Tagliavini148, dall’assonanza finale tra il toponimo e deretano (se nonano); pare tuttavia più attendibile la recente spiegazione del DI149 quale ellissidel sintagma chiappe di Fabriano ‘tenaglie a massello, molle da fuoco’ (attestatoin italiano dal 1602 secondo lo stesso DI) e successivamente, per metonimia,‘sedere, deretano’ (in italiano dal 1740 ancora secondo il DI)150.

N O T E

1 In corso di redazione sotto la direzione scientifica della Professoressa Anna Corna-gliotti dell’Università di Torino, promosso dal Centro Studi Piemontesi e dalla RegionePiemonte. Un sentimento di viva riconoscenza mi spinge a ringraziare la Direttrice e iCollaboratori del REP per aver messo a disposizione il materiale lessicografico raccoltodurante una ricerca pluriennale: su queste preziose informazioni hanno preso forma lepagine che seguono, e a tali informazioni ci sia qui consetito complessivamente rinviare.2 Simile processo, messo a fuoco per la prima volta in MIGLIORINI 1927 per i derivati dainomi di persona, recuperato tra l’altro in BATTISTI 1946 per la denominazione delle stoffee più recentemente nel capitolo V «Perdere la maiuscola per non morire» di BECCARIA

2007, sostanzia oggi l’imponente DI.3 Si veda nei presenti Actes il contributo di Anna Cornagliotti Gli antroponimi nel lessicopiemontese.4 Cfr. GDLI s.v.; diversamente GDU s.v. propone la corrispondenza tra CALICUT e l’italia-no Calcutta.5 Secondo GDLI preceduto dall’inglese calico.6 Sulla diffusione in area romanza cfr. BATTISTI 1946, p. 7 e DI I, p. 333.7 Con eventuale sovrapposizione del nome Casimir, come ipotizzato in GDU s.v.; cfr.anche BATTISTI 1946, p. 7 e, soprattutto, DI II, pp. 588-591. In BvW s.v. casimir si pensa auna derivazione diretta dall’inglese, valida forse per l’esito italiano.8 Cfr. BvW s.v. indienne, TLF s.v. indienne, cui aggiungere AMBROSINI 1970, p. 5.9 Cfr. FEW XIX, p. 12, PELLEGRINI 1972, p. 114, GDLI e GDU s.v. tabì.10 Cfr. P s.v. tarlantana, p. 95.11 FEW XIII / 2, p. 464.12 HÖFLER 1996, p. 353, ripreso da DELI s.v. tarlatana; ipotesi analoga in BvW s.v. tarlatane.Cfr. inoltre MISTRAL s.v. tarlatana, TLF s.v. tarlatane. Per le attestazioni in altri dialettidella penisola si vedano DEI e GDLI s.v. tarlatana; per la definizione del tessuto, le testi-monianze del latino medievale TYRETANA e TYRETENA e la diffusione romanza cfr.ZANGGER 1945, pp. 107-109.13 Ipotesi avanzata in BvW s.v. tiretaine e confermata in FEW XIII / 2, p. 464; il suff. -taineper TLF s.v. tiretaine sarebbe dovuto ad influsso di futaine.14 Cfr. BATTISTI 1946, p. 8, DEI s.v. nanchina, GDU s.v. nanchino.15 Registrato in MOLOSSI 1839-1841.

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16 Per il quale cfr. GDLI e GDU s.v.17 Cfr. ZANGGER 1945, pp. 99-101.18 Cfr. FEW VIII, p. 402, GDLI e DELI s.v. fregio, PONS – GENRE 1997 s.v. fris. Per il corri-spondente femminile frisa ‘drappo funebre’, REW 3518 suppone una derivazione delpiemontese dal francese, ma i rapporti fra le voci romanze restano piuttosto incerti,come evidenziato in BVW s.v. frise.19 Cfr. GDLI s.v., DI I, pp. 632-633 e n. 1.20 Corradicali croaté ‘chi fa le cravatte’ e crovatin o croatin ‘cravatta’, ‘ramanzina’ segna-lati in REP s.v. crovata.21 Cfr. FEW XIX, pp. 42-44, DEI s.v. polacca2, CORNAGLIOTTI 1991, p. 316.22 Ma anche ‘carrettone’, da cui il femminile marbrocà o marbrocala ‘grossa carrettonata’;REW 5366 e REWS 5344 riconducono tale accezione, analoga al francese dialettaleMalbrouke ‘grosso carro’, a Marbrook ‘nome di una ditta di trasporti’.23 Cfr. FEW XVIII, p. 83.24 Cfr. catalano mambrú ‘coperchio di ferro’, normanno malbru ‘pentola di terracotta’.25 Cfr. anche ZAMBONI 1986, pp. 94, 105, 106.26 Cfr. FEW I, p. 333.27 Cfr. REW 8816, FEW XIII / 2, p. 131.28 Cfr. FEW IV, p. 438, TLF s.v. espagnolette.29 Cfr. FEW II / 1, p. 488, DI I, p. 414.30 Cfr. TLF s.v. perpignan.31 Si vedano, oltre a FEW I, p. 253 e TLF s.v. barège, BATTISTI 1946, p. 9, DEI e GDLI s.v.barège, DI I, p. 189.32 Cfr. COROMINES s.v. cadins.33 GUIRAUD 1994, pp. 179-180. La mediazione del provenzale resta comunque valida perl’esito in -s finale.34 Cfr. DI I, pp. 341-344.35 Cfr. FEW XI, p. 391, TLF s.v. sedan, cui aggiungere BATTISTI 1946, p. 10.36 Cfr. TLF s.v.37 Il termine francese, per il quale cfr. TLF s.v. valenciennes, è entrato anche in italiano,senza mutamenti, salvo la caduta di -s finale, dal 1839, come attestato tra l’altro in GDUs.v.; cfr. anche BATTISTI 1946, p.10.38 Cfr. DI (in scheda).39 Cfr. REW 7105, REWS 7286a, FEW X, p. 226, CORNAGLIOTTI 1991, p. 316.40 Cfr. TLF s.v.; cfr. anche FEW VI / 1, p. 356; la voce piemontese potrebbe aver subitol’influsso di mërlì ‘merletto’, dal nederlandese MEERLIJN ‘funicella’ tramite il fr. merlin.41 Ma anche ‘piattola’.42 GUIRAUD 1994, p. 198. Questa seconda ipotesi richiede una base latina medievale *CAR-MANIOLAM. Da notare tuttavia che in LEI la voce non trova spazio sotto il lemma CAR-MINÀRE.43 Cfr. FEW III, p. 920.44 Cfr. GDLI e, per una bibliografia più aggiornata, DELI s.v. fustagno.45 Cfr. LEI V, 1205-1206, DI I, p. 220. Tutt’altra origine per bërgamin, bërgamina ‘pergame-na, cartapecora’, per il quale cfr. infra.46 Cfr. REWS 8880, DELI s.v. trentino.47 Cfr. REWS 5999, DELI s.v. norcino.

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48 Cfr. DELI s.v. basco e, per le varianti venete, BELLI 1930, p. 241.49 Cfr. BECCARIA 1995, p. 108 per guascone.50 Si vedano GDLI e GDU per l’italiano guasco, guascone e guasconada / guasconata.51 In DI II, p. 47 n. 3 viene registrato il vercellese fiamenga ‘vassoio o piatto ovale per ser-vire in tavola’; in FEW III, p. 599 e n. 8 il termine è erroneamente inserito sotto FLAMMAM,che tuttavia potrebbe aver influenzato semanticamente l’aggettivo; cfr. inoltre REWS3349, TLF s.v. flamand, GDLI e DELI s.v. fiammingo, DI II, p. 48 n. 2.52 Cfr. ROSA 1889, p. 96; cfr. inoltre FEW XVII, p. 549.53 Parallelo al ligure táycu.54 Cfr. REWS 8708, FEW XVII, p. 394, DEI s.vv. tàice e tedesco, VPL 1034, s.v. táycu.55 Oltre al cinquecentesco VOPISCO s.v. todeschi, cfr. REWS 8708, PONS – GENRE 1997 s.v.toudre; in BECCARIA 1995, p. 109 si cita per il milanese analoga forma toder ‘tedesco’.56 Cfr. BvW s.v. bohème, DI I, pp. 245-246.57 Composto da MAURÓS ‘nero’ e BLÁKHOS ‘slavo’; cfr. DEI, GDLI e GDU s.v. morlacco,DEDI s.v. morlaca.58 Cfr. anche la locuzione a la morlaca ‘in modo grossolano’59 Cfr. GDLI s.v. greco, BECCARIA 1995, p. 108.60 Cfr. FEW XIX, p. 191, CASTELLANI 1988, p. 58, DELI s.v. turco.61 Registrato in B sine glossa.62 La voce è documentata anche per il lombardo; cfr. BvW s.v. bougre, LEI VII, 1482-1483,DEDI s.v. bògher, DI I, pp. 304-307.63 Cfr. REP s.v.; il termine nella stessa accezione è attestato nelle altre parlate dell’Italiasettentrionale (lombardo bólgira, veneto bùzara, friulano bùzare, emiliano bùzara / bózra);e si veda anche l’italiano buggerare; cfr. REW 1383, DEDI s.v. bózera.64 Cfr. GDLI s.v. baldracca, DI I, pp. 173-180.65 Cfr. FEW VIII, p. 1.66 Per la quale cfr. DEI s.v. padovana2 e pavana1, GDLI s.v. padovana1 e pavana1.67 Cfr. DEDI s.v. e, per le varianti dialettali, PRATI 1936, pp. 221-222.68 Cfr. REP s.v.69 Cfr. masca in VOPISCO; cfr. inoltre FEW VI / 1, p. 429, p. 439 e n. 1.70 Con evoluzione analoga a PÉRSICAM > pesca.71 ALINEI 1985, p. 397.72 Cfr. GDU s.v.73 Anche nella variante italianizzata napolitana, per la quale cfr. GDU s.v. napoletana.74 Cfr. DEI, GDLI e DELI s.v. indico.75 Per altre attestazioni nelle parlate locali cfr. DI I, pp. 553-554.76 Cfr. DI s.v. Pèrgamo (in scheda).77 Cfr. BvW s.v. bougie, DELI s.v. bugia.78 Cfr. DI I, p. 353.79 Cfr. FEW XVI, p. 442, TLF s.v. landau, GDLI s.v. landò, GDU s.v. landau.80 Registrato dal 1815 con Z15, antidatazione rispetto al 1839 dell’italiano padovanella, digenere però femminile, attestato in DEI, GDLI e GDU.81 Cfr. LEI V, 1511-1528, DEDI s.v. Biella, DI I, p. 230.82 Cfr. FEW XXI, p. 77, TLF s.v. court-pendu.83 Per la diffusione della voce nelle parlate italiane cfr. DI I, p. 335.84 Cfr. TLF s.v. germain > Saint Germain.

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85 Cfr. FEW XIV, p. 456, TLF s.v. virgouleuse, oltre a NÈGRE 1990-1998 s.v.86 Varianti e derivati segnalati in REP s.v.87 Cfr. LEVI s.v.88 L’ulteriore variante tamassin ‘prugna, susina di Damasco’, per la quale cfr. ROQUES

1901, p. 614, è diffusa soprattutto in area canavesana (Viverone). Cfr. inoltre COLLA 1837,n.° 538, ROSA 1889, p. 33, NIGRA 1899, p. 97, REW, REWS 2464, FEW III, p. 8, ANDRÉ 1985,p. 86, ALI v. 1991, DI I, p. 636.89 La voce è ben diffusa nelle varietà locali italiane; cfr. MACCARRONE 1924, DEI s.v. porto-gallo.90 Cfr. LEI III / 1, 1296-1297 e n. 13.91 Cfr. REW REWS 654, FEW I, p. 141, cui aggiungere BARETTI 1919, p. 11, LEI III / 1, p. 8.92 La voce potrebbe essere un adattamento dell’italiano, data la presenza di armellino conil significato di ‘albicocco’. In LEI III / 1, 831 armlin è registrato tra i derivati di ARBÚTUM

‘corbezzolo’, ma il termine è ampiamente attestato con il significato di ‘albicocca’nell’Italia nord-orientale e in Liguria (ALI v. 3850), dove si usa arbikóka; armlin va pertan-to riconosciuto, insieme ad armelin, come variante di armognan; l’errata collocazione delLEI è dovuta all’indicazione offerta in COLLA 1837, n.° 94, ripresa in C, messa in dubbioin REWS 610, che rinvierebbe all’etimo ARMUTUS (cfr. ALLIONI 1785, p. 494; ancora inREWS 655 compare ARMENIMUM).93 Cfr. COLLA 1837, n.° 129 per le zone di Pinerolo e Saluzzo; DI I, pp. 157-158.94 Cfr. GDLI s.v. freisa, cui si rinvia per una descrizione più dettagliata del vitigno, DI II,pp. 139-140.95 Cfr. DI II, pp. 174-175, p. 174 n. 6.96 Il primo significato è di ‘infedele’; la voce passa in seguito a indicare il ceppo etnico ereligioso. Cfr. REW 3622, ma sotto altro etimo, FEW XIX, p. 104, DEI II, p. 934, PELLEGRINI

1972, p. 368, VPL s.v. c ifute.97 Cfr. FEW VI / 2, p. 122, DEI, VEI e DEDI s.v. mistrà; si veda inoltre PISANI 1965, pp.698-699.98 Sui formaggi di tale area geografica cfr. NASO 1990, pp. 52-54, pp. 120-121.99 Analoga trafila per l’esito parallelo francese dinde; cfr. FEW IV, pp. 639-641, TLF s.v.dinde.100 Cfr. REW REWS 5134, DEI s.v. laganiga, DELI s.v. luganiga.101 SALVIONI 1930, pp. 227-228.102 Cfr. REW 944.103 Cfr. REW 7595.104 Cfr. REWS 8708, VIDOSSI 1938, p. 100, FEW XVII, p. 394.105 ROSA 1883, p. 27 e ROSA 1889, p. 91.106 Cfr. DEDI s.v. giapunési.107 Variante piemontese è ninsolin dël Giapon ‘arachide, Arachiys hypogea’.108 Cfr. gli esiti italiani scalogna / scalogno in GDLI e GDU e scialotta in ALESSIO 1962, ove siipotizza la derivazione dal provenzale chaloto; cfr. inoltre FEW I, pp. 151-152.109 Al quale accostare tramà (reuza) ‘oltremare’, ‘malvarosa’.110 NIGRA 1904, p. 648.111 Cfr. COLLA 1837, nn.i 1632a, 2033, FEW XIV, p. 11, TLF s.v. tremière.112 Cfr. COLLA 1837, n.° 1593, GDLI s.v. reupontico. Cfr. REWS 3117, FEW III, p. 341.113 Cfr. REWS 3117, FEW III, p. 341. I corradicali fargé ‘fraggiracolo, Celtis Australis’ e

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fragé / frigé ‘fava greca’, citati in REWS come piemontesismi, sono forme contratte dell’e-timo.114 Il termine è presente in italiano fin dal Trecento ed è diffuso nelle forme dialettali inLiguria, in Toscana, in Lombardia e in Emilia; cfr. COLLA 1837, n.° 1940, PENZIG 1924, I,pp. 515-516, AIS III, p. 626, ROSSI 1971-1973, p. 594, VPL 1034.115 Cfr. FEW XI, p. 188, TLF s.v. santoline.116 In FEW XIII / 1, p. 109 si riporta la voce francese tartarelle con medesimo significato;cfr. inoltre COLLA 1837, n.° 1938.117 Assegnata dal DSA al Moncenisio.118 Con scambio di suffisso da ALPINUM. Forma registrata in LEI II, p. 212 s.v. ALPES.119 Ma in FEW II / 1, p. 51 e p. 483 il termine è collocato sotto due etimi diversi, rispetti-vamente *CALABRA ‘uccello, pernice delle nevi’ e KATABOLE ‘catapulta’, per la locuzioneverbale far calabria ‘darsi a vita spensierata’. In realtà nel LEI l’etimo è stato individuatonel corradicale di CANTABRIA, ed infatti non compare in DI s.v. CALABRIA.120 Cfr. anche REW REWS 6465, GDLI e DELI s.v. fagiano, DI II, pp. 19-21, p. 22 n. 2, p. 24n. 1 e n. 7, p. 26 n. 2, p. 27 n. 2.121 Cfr. NIGRA 1898, p. 283, con il diminutivo grìvola e grivolá ‘macchiato di bianco e nero’,e BvW s.v. grive; in GUIRAUD 1994, p. 345 si propende invece per una derivazione dal lati-no CRÌBRUM ‘vaglio, crivello’ sulla base del caratteristico piumaggio macchiettato di bian-co e grigio.122 Cfr. FEW IV, p. 209, DEDI s.v. grìve.123 Cfr. BvW s.v. grivois, FEW IV, p. 210, DEDI s.v. grivoé; tale ipotesi è contestata inGUIRAUD 1994, pp. 345-346, ove si propone una derivazione dal francese antico grif,variante di grief ‘doloroso’, da cui grive ‘guerra’ come momento di dolore.124 Cfr. DEI s.v. macuba2, GDLI e GDU s.v. macuba.125 Cfr. FEW VI / 3, p. 233.126 Cfr. mourines ‘api’ a Bain in FEW VI/1, p. 550.127 La seconda forma è citata per Torino in BECCARIA 1995, p. 109.128 Cfr. CHERUBINI s.v. spagnœù ‘pidocchio’.129 Cfr. REW 8569 e derivati in REP s.v.130 Cfr. tarantola. i. lacerta venenosa in VOPISCO; cfr. inoltre REWS 8569, FEW XIII/1, pp.120-122, XIII/2, p. 227.131 Corradicali segnalati in REP s.v.132 ROHLFS 1920, p. 383; cfr. inoltre REWS 8933, FEW XIII/2, p. 316, ERNOUT – MEILLET s.v.tróia, DEI s.v. troia e troia3, DELI s.v. troia per i complessi passaggi semantici di questo ter-mine; ancora, si veda TLF s.v. truie con diversa proposta etimologica.133 Cfr. FEW IV, p. 438, TLF S.V. épagneul; in FEW XVIII, p. 116 si registra come anglicismospaniel ‘épagneul de race anglaise’.134 Per bërtondé anche il significato di ‘mozzare le orecchie’.135 In LEI VII, 540 bërtondé è spiegato come alterazione di bërtoné per influsso di tonde‘tosare’, mentre LEVI 1913-1914, p. 549 per bertún e bertundé propone una derivazione da*BISTONDERE.136 Cfr. BvW s.v. bredouiller, FEW I, p. 540, LEI VII, p. 547.137 Cfr. TLF s.v. anglais.138 La voce è diffusa anche in ambito ligure; cfr. FEW VIII, pp. 243-244, DEDI s.v. piri-guldìn.

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139 FEW XIV, p. 210.140 Diversamente GUIRAUD 1994, p. 520 ritiene che la voce francese sia derivata da vaude-virer (incrocio dei sinonimi vauder e virer ‘girare’), con influsso di ville ‘città’. In italiano laprima attestazione risale al 1831 secondo BISCEGLIA BONOMI 1979, p. 109, al 1877 secondo il DEI, al 1895 secondo il VEI, ma ben prima, al 1758, secondo ilGDU, mentre per il piemontese il termine è registrato dal 1859 con il DSA; il DEDI dàvodvìl per l’emiliano ‘canzonetta, frottola’; cfr. anche GDLI e GDU s.v. vaudeville, ove siriprendono le proposte etimologiche rispettivamente del FEW e di Guiraud.141 FEW XIX, p. 189, p. 190 n.° 2.142 TLF s.v. thune.143 GUIRAUD 1994, p. 517.144 Stessa base del botanico tartareja visto supra. La voce è parallela al francese tartare, alprovenzale tartar e all’italiano tartaro ‘deposito salino che si separa a poco a poco dalvino e si attacca alle pareti della botte’; cfr. REW REWS 8590, FEW XIII / 1, p. 126, DELIs.v. tartaro2; a quest’ultimo si rinvia per la discussione etimologica.145 Cfr. PRATI 1936, pp. 235-236, ALESSIO 1962, p. 63, DEDI s.v. ragusèo.146 Cfr. LEI IV, 449.147 Con prima attestazione per l’italiano, da considerarsi comunque un emilianismo, inun testo di Giulio Cesare Croce su Bertoldo della seconda metà del XVI secolo.148 Cfr. TAGLIAVINI 1937, pp. 87-88.149 DI II, p. 2 e n. 2150 Cfr. anche DLLA, p. 100, p. 177.

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Devi imparare a conoscere il campo e il bosco punto per punto fissandoti nellamente i particolari degli alberi, dei rovi, delle querce, del terreno e delle suescoscesità (de su terrìnu e de iscamèddhos).D’ora in poi, qui resterai da solo e devi imparare a orientarti in qualsiasi punto eda qualsiasi parte. La vedi quella grossa quercia, giù in fondo? Si chiama s’àvuremanna.Questa valle qui la chiamano su addhìju de su palòne.Quella collina boscosa lassù la chiamano su montìju de su carràsu e quellapiccola radura lì si chiama su pianu de su aladérru.Il monte che ci sovrasta è Monte Santu.Quelle due rocce ai suoi piedi si chiamano sa Rocca de Thiantìna e sa Rocca desu nidu de s’untùsu.Come vedi tutte le parti del campo sono state così denominate dagli anziani (daesos antìgos). Tutti questi punti ti serviranno, oltre che per orientarti, anche persapermi dire in quale punto del campo si troverà il gregge, il somaro (s’amaes’ainu) e le nostre bestie quando te lo chiederò.Ora, per esempio, il nostro gregge si trova in issu adhìju de s’ampìddha el’asino è in sa tuppa de sos suèsos.

Gavino Ledda, Padre padrone

1. Premessa

Il mio intervento riprende un tema,quello della fitotoponomastica dialettale,già argomento della mia Tesi di Dot-torato: mi propongo qui di indagare lospazio linguistico di una valle alpina, laValle di Susa, applicando un modello dilettura del territorio che si avvale delleinformazioni desunte dai dati fitotoponi-mici, denominazioni di luogo derivatedai nomi della flora locale.

Senza dubbio lo studio della distribu-zione dei fitotoponimi si presenta parti-

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La fitotoponomastica della Valle di Susa:un sistema di denominazione

del paesaggio localeFederica Cusan

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colarmente ricco di rimandi alla realtà extralinguistica che è quella relativa siaall’antropizzazione degli spazi naturali sia alla diffusione delle specie vegetalisul territorio, entrambe soggette a una duplice variazione spazio-temporale cheil toponimo, per le sue caratteristiche di segno linguistico relittuale o, secondola definizione di Kristol, di désignateur rigide1 (cfr. Kristol, 2000 : 6), contribuiscea definire. L’applicazione della fitotoponomastica nella ricostruzione degliambienti naturali e dei passati profili climatici è stata ampiamente illustrata dainumerosi contributi di principale interesse geografico: citiamo, tra i più noti,Mori (1930), Faggio e leccio in Toscana. Saggio di ricerche fitotoponomastiche; Cassi(1974), Distribuzione geografica dei toponimi derivati dalla vegetazione in Toscana;Scotoni (1974), Fitotoponimi e antica estensione del bosco trentino; Capello (1976),Ancora sulle variazioni del limite superiore del bosco in Piemonte. Una tale linea diindagine, soprattutto quando applicata a territori meno circoscritti di una vallealpina, permette di raggiungere risultati considerevoli, ma non può prescindereda una considerazione ormai in qualche modo presente negli studi attuali sullatoponimia popolare: il toponimo è la realizzazione linguistica della relazioneche intercorre tra la realtà sociale e lo spazio nel quale tale realtà vive, si concre-tizza, fissa e tramanda il codice dei suoi valori culturali; la fitotoponomasticapermette dunque di ricostruire il profilo di un oggetto extralinguistico che ètanto geografico quanto culturale, o meglio ‘culturalizzato’: il paesaggio2.

Data questa premessa, nel presente contributo si vuole verificare le modalitàsecondo le quali la fitotoponimia può costituire un sistema di denominazione e unsistema di classificazione funzionali per la comunità che li adotta e derivati inparte da un processo di lettura del paesaggio, attuata dai parlanti per mezzodella percezione e della verbalizzazione dei tratti ritenuti qualificanti e distintivi diun luogo rispetto a quelli circostanti, in parte da tutti i meccanismi di assesta-mento, di significazione, di riqualificazione del materiale lessicale, a cui gene-ralmente vanno soggetti i repertori linguistici, in particolare quei settori del les-sico, come la fitonimia dialettale che più di altri è stato oscurato con il tramontodella società contadina3.

2. Presentazione dei dati e definizione dell’area di ricerca

L’insieme delle denominazioni fitotoponimiche oggetto dello studio – cheper la Valle di Susa ammontano a 1679 unità – è stato ricavato dall’ormai riccabanca-dati4 dell’Atlante Toponomastico del Piemonte Montano (ATPM)5.

Per la Valle di Susa si può disporre di un buon numero di località oggetto diindagini toponomastiche, alcune delle quali già pubblicate nella collanadell’ATPM: [5] Chianocco, Alessandria 1995; [17] Avigliana, Torino 2001; [18]Sant’Antonino di Susa, Torino 2001; [20] Salbertrand, Torino 2002; [24] Chiusa diSan Michele, Torino 2004; [30] Exilles, Torino 2006; altre inchieste hanno costitui-to argomento di Tesi di laurea condotte seguendo i criteri di raccolta e di catalo-gazione dei dati toponimici elaborati dall’ATPM6. Per ampliare ulteriormente

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l’area di indagine si è ritenuto opportuno procedere allo spoglio di alcunirepertori toponomastici, frutto pregevole del lavoro di alcuni appassionatiricercatori locali, pur nella consapevolezza di manipolare corpora toponimicistrutturalmente diversi, ma con un potenziale informativo simile per le caratte-ristiche di oralità e di sincronia che contraddistinguono la raccolta, avvicinan-doli alla linea di inchiesta seguita dall’ATPM: A. GARCIN - L. SOUBERAN - M. DI

MAIO, Guida dei toponimi di Rochemolles, Pinerolo, 2003; D. GARIBALDO, Guida deitoponimi di Millaures, Pinerolo, 2002; M. DI MAIO, Guida dei toponimi diBardonecchia e delle sue frazioni, Pinerolo, 2000; M. DI MAIO, Guida dei toponimi diMelezet, Pinerolo, 2001.

In sintesi:

Tab. 1

La promettente corposità sia dell’estensione territoriale indagata sia delladensità della rete toponimica individuata non può oscurare un’altra realtànumerica: la Valle di Susa ha una larghezza massima, dal Gran Miol alMoncenisio, di circa 26 km per una lunghezza, dal colle della Valle Stretta allimite Alpignano-Rivoli, di circa 70 km; l’estensione della Valle si attesta cosìattorno ai 1300 kmq. Le inchieste, dunque, hanno coinvolto una porzione diterritorio inferiore a 1-4 di quello complessivo; operiamo pertanto con dati parzia-li che, sebbene non consentano di procedere all’allestimento definitivo di unasintesi quantitativa delle attestazioni toponimiche valsusine con la quale impo-stare un’analisi qualitativa di singoli fenomeni, permettono, tuttavia, di tentare

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La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

COMUNI Estensione/ha Tot. Toponimi Fitotoponimi

Avigliana 2327 531 155

Chiusa di San Michele 603 785 154

Sant’Ambrogio di Torino 859 350 37

Rubiana 2676 728 88

Vaie 708 467 70

Sant’Antonio di Susa 996 619 95

Chianocco 708 624 128

San Giorio di Susa 1960 881 168

Exilles 4432 1006 136

Salbertrand 4088 938 187

Bardonecchia 13231 4016 461

30884 10945 1679

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una lettura delle modalità con cui il parlante amministra, dal punto di vista lin-guistico, lo spazio – quello naturale che qui maggiormente ci interessa – e pon-gono in evidenza sia la complessa varietà ambientale che caratterizza la Valle diSusa sia l’altrettanto articolata realtà del suo profilo dialettale (v. paragrafo 4).

3. Fitotoponimia: un sistema di denominazione e di classificazione dellarealtà locale

Nel lento processo di appropriazione conoscitiva dell’ambiente naturalel’uomo ha sviluppato vari sistemi di classificazione, speculativi prima che lin-guistici, secondo i quali organizzare i dati sensoriali provenienti dall’esterno.Secondo Cardona (1985 : 112) tali sistemi rispondono a una fondamentale esi-genza dell’uomo, quella di ritrovare se stesso, misurarsi, conoscersi, darsi ordina-menti, misurando, conoscendo, ordinando quanto gli è attorno, simile o dissimile alui. Ogni cultura costruisce una visione del mondo secondo l’esperienzaempirica e le esigenze conoscitive accumulate nel corso della storia e se la“domesticazione” dello spazio – sostiene Caprini (2001 : 85) – è uno dei tratti chepiù caratterizzano la razza umana, allora i toponimi devono essere interpretati nelloro essere “sistema”, classificazione: la conoscenza dei toponimi è uno dei legami piùprofondi che uniscono gli individui che compongono una comunità. La ricerca topo-nomastica, a partire dallo studio pionieristico del Pieri dedicato alle vallitoscane del Serchio e del Lima, ha assecondato l’attitudine classificatoria deinomi di luogo tracciando un corrispondente quadro tipologico delle categorielessicali alle quali ricondurre il materiale linguistico che entra nella formazio-ne dei toponimi, generalmente raggruppato in tre grandi partizioni7: i nomi dioggetti naturali (morfologia del terreno, esposizione ed elevazione del suolo,vegetazione, ecc.), le tracce dell’insediamento e dell’attività dell’uomo, gliantroponimi.

Nel sistema valsusino analizzato i fitotoponimi rappresentano quasi il 15%dell’intera rete toponimica, una porzione cospicua che conferma quantoDesinan (1982 : 9-10) sottolinea nell’incipit della sua monografia sulla topono-mastica friulana: che i nomi di luogo riflettano le condizioni di vita di una qualsiasiregione, e che spesso traggano origine dall’agricoltura e dalle attività rurali in genere ènoto, tanto più che la maggior parte delle denominazioni di una qualche rilevanza deri-va dalla vegetazione, dall’agricoltura e dall’allevamento: in un modo o nell’altro esseriguardano l’attività del contadino, del pastore e del montanaro. Tuttavia la rilevanzadella fitonimia come sistema di classificazione e di denominazione dello spaziorimane un fatto essenzialmente locale: è una visione del territorio, funzionale alleesigenze di una comunità rurale, che filtra in misura assai limitata in altri siste-mi di denonimazione quali la toponomastica amministrativa o quella ufficialedell’Istituto Geografico Militare (IGM), a differenza di quanto accade per glioronimi, gli idronimi, gli ecotoponimi dialettali. Di tutto il repertorio fitonimicovalsusino – 1679 fitotoponimi – appena una trentina di denominazioni si ritro-vano anche sulle carte dell’IGM:

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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a. Fitotoponimi ATPM b. Fitotoponimi IGM

Bardonecchia ou Champà ChampasClo dou Sapèn Clot du SapinTëppa Gr. la Teppa‘l Vërné Vernets

Exilles ël Bo ‘d Pin Bosco del PinoBo Sèc Comba Bosco Seccoou Bourné AmburnetGran Boursèi Gran BourseyGran Prè Gr. GrampraSapé d’Amoù C.se Sapé d’ExillesSapé d’Avà C.se Sapé d’ExillesShaté dou Sapé F. Sapé di Exilles

Rubiana la Bioulèia M. de Bioleai Bruiérë M. Bruierala Feuia La Fogliai Ountin Davà Vigneou Poumarèi PomarettoPra Lounc PratolungoPra Paré Alpi Prato Parélë Vinhë Le Vigne

Salbertrand BouisonhérÈa C. Buissonièreël Gran Bo Gran Boscol’Oulm Oulmeël Pinèi dou Rèi C. Pineisël Sapé C.se Sapé di Salbertrandlou Sère Bouisoun Buisunla Téta dou Moutas Testa di Mottas

San Giorio Pian Vernai Piano VernettoSant’Antonino lou Coudrèi Codrei

ou Ri da Vinhasa Rio della VignassaVinhasa Vignassa

Vaie lou Vernèi Vernetto

Escludendo i pochi casi di traduzione da parte del cartografo del toponimolocale – scrive Genre (1986: 9): si traduce solo ciò che si capisce – e di maldestroadeguamento fonetico all’italiano, la discrepanza più rilevante tra i due siste-mi di denominazione è evidente nella presenza di neoformazioni ufficiali conuna struttura sintagmatica nelle quali il fitonimo dialettale, non compreso,acquista la funzione di elemento determinante di voci – grangia, casa, mianda,forte – perfettamente trasparenti per quanto attiene al significato, risultato – edè questo l’aspetto che maggiormente ci interessa – della scelta di caratterizzarelo spazio in relazione alla presenza di un oggetto geografico – negli esempi, gliinsediamenti abitativi – diverso da quello selezionato dalla locale comunità,

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La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

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probabilmente perché diverse sono le esigenze e le priorità che sottendonol’atto “onomaturgo”.

Procediamo ora a scomporre e analizzare nella sua struttura tassonomica ilrepertorio fitotoponimico valsusino, applicando un’analisi di tipo formale chepermetta, attraverso l’osservazione delle frequenze lessicali e delle sceltemorfologiche attuate dai parlanti, una visione di insieme del suo costituirsicome sistema di percezione e di denominazione del paesaggio locale8. Si puòverificare in tal modo la possibilità di procedere a una lettura dei dati che nonsi risolva in una rapida elencazione dei principali tipi lessicali dai quali deri-vano i toponimi locali, o quanto meno la problematizzi, mettendo in evidenzaalcune scelte di volta in volta operate dai parlanti nell’atto di denominare unluogo e sedimentatesi poi nella toponomastica locale.

Fitotoponimi: strutturaToponimo semplice / Toponimo complesso9

Tab. 2

I fitotoponimi semplici sono ripartiti nelle seguenti categorie interpretati-ve, utilizzate dalla Redazione dell’ATPM per la classificazione dei microto-ponimi:

C01 Nomi di piante es.: l’UrmaC02 Formazioni vegetali es.: lou VernéC03 Colture es.: laz Orgéra

314

COMUNI Top. semplice Top. complesso

Avigliana 17 138

Chiusa di San Michele 27 127

Sant’Ambrogio di Torino 11 26

Rubiana 25 63

Vaie 19 51

Sant’Antonio di Susa 13 82

Chianocco 48 80

San Giorio di Susa 34 134

Exilles 25 111

Salbertrand 28 159

Bardonecchia 106 355

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Tra parentesi quadre è racchiuso il numero di fitotoponimi derivati per suf-fissazione dell’eponimo; segue, tra parentesi tonde, il numero di tipi lessicaliche concorrono nella formazione delle denominazioni di luogo.

Tab. 3

Più articolata è la classificazione dei fitotoponimi complessi che costituisco-no delle strutture sintagmatiche nelle quali al fitonimo è associato un secondosegno linguistico che può assumere una funzione di determinante del fitonimodialettale o può essere da questo determinato. La tassonomia di riferimento perla classificazione del secondo elemento rimane quella in uso presso laRedazione dell’ATPM, con l’aggiunta delle categorie “Aggettivi”, “Avverbi elocuzioni deittiche”, “Toponimi”.

Fitotoponimi complessi: fitonimo come primo elemento o determinatoclassificazione del secondo elemento o determinante :

A. OronimiA01 Posizione ed esposizione es.: Bloutouné d’AvalA02 Caratteristiche geologiche e pedologiche del suolo es.: ou Pra da CouturaA03 Caratteristiche morfologiche del terreno es.: ou Pra da Tampa

B. Idronimies.: Pra ‘d la Fountana

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La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

COMUNI C 01 C 02 C 03

Avigliana 7 [*1] (7) 5 [*1] (4) 5 [*1] (3)

Chiusa di San Michele 5 (6) 6 [*5] (6) 18 [*12] (10)

Sant’Ambrogio di Torino - 7 [*3] (6) 4 [*2] (3)

Rubiana 6 [*1] (6) 11 [*9] (9) 8 [*3] (4)

Vaie 6 [*1] (6) 6 [*5] (5) 7 [*5] (4)

Sant’Antonio di Susa 3 (3) 7 [*5] (4) 5 [*1] (2)

Chianocco 7 (7) 14 [*14] (10) 30 [*15] (10)

San Giorio di Susa 3 (3) 14 [*13] (8) 17 [*7] (6)

Exilles 7 [*1] (7) 17 [*11] (15) 5 [*1] (3)

Salbertrand - 21 [*16] (13) 6 [*2] (5)

Bardonecchia 42 [*7] (39) 38 [*28] (30) 26 [*14] (17)

86 [*11] (79) 146 [*110] (110) 121 [*64] (67)

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C. FitotoponimiC01 Nomi di piante es.: Pra dou PinhìC02 Formazioni vegetali es.: ‘l Pra dou BôC03 Colture es.: ou Pra da Vinha

D. ZootoponimiD01 Animali domestici es.: lou Pra ‘d le VachiD02 Animali selvatici es.: Sirizìe d’Ours

E. EcotoponimiE01 Agricolo es.: ël Pra ‘d la CusshaE02 Pastorale es.: Chan dou MianE03 Silvano es.: ël Zhi ‘d laz ItëllaE05 Artigianale es.: lou Pra dou FournE08 Comunicazione es.: lou Champ da VioulatE10 Civile/pubblico es.: Pra ‘d la GranjaE11 Ecclesiastico es.: ël Shán ‘d la Crou

F. AntroponimiF01 Nomi es.: Champ BernardF02 Soprannomi es.: u Camp du TulunF03 Cognomi es.: Champ ChabèrtF04 Relazioni es.: ou Pra ‘d Manha Nota

AGG. Aggettivi es.: ou Fo GroDEI. Avverbi e locuzioni deittiche es.: Prà ‘d MizTOP. Toponimi es.: Champ ‘d la GardaZ. Toponimi opachi es.: Champ ‘d la Braida

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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CATEGORIA TOPONIMICA N. di occorrenze

A. Oronimi 55 (19)A01 Posizione ed esposizione 18 (8)A02 Caratteristiche geologiche e pedologiche 10 (3)A03 Caratteristiche morfologiche del terreno 37 (8)

B. Idronimi 31 (10)C. Fitotoponimi 17 (11)C01 Nomi di pianta 8 (6)C02 Formazioni vegetali 4 (1)C03 Colture 5 (4)D. Zootoponimi 35 (23)D01 Animali domestici 13 (10)D02 Animali selvatici 22 (13)

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Tab. 4

Fitotoponimi complessi: fitonimo come secondo elemento o determinanteclassificazione del primo elemento o determinato :

Tab. 5

La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

317

E. Ecotoponimi 89 (23)

E01 Agricolo 8 (3)

E02 Pastorale 5 (1)

E05 Artigianale 8 (2)

E08 Vie di comunicazione 18 (4)

E10 Civile / Pubblico 8 (3)

E11 Ecclesistico 42 (7)

F. Antroponimi 293F01 Nomi di persona 115

F02 Soprannomi 62

F03 Cognomi 103

F04 Relazioni 13

AGG. Aggettivi 112 (19)

DEI. Avverbi e locuzioni deittiche 10 (4)

TOP. Toponimi 249

Z. Toponimi opachi 105

CATEGORIA TOPONIMICA N. di occorrenze

A. Oronimi 143 (25)

A01 Posizioni ed esposizione 6A03 Caratteristiche morfologiche del terreno 124 (25)B. Idronimi 59 (2)

C. Fitotoponimi 73 (28)

C01 Nomi di piante 32 (21)C02 Formazioni vegetali 12 (5)E. Ecotoponimi 63 (13)E01 Agricolo 4 (1)E02 Pastorale 1E03 Silvano 2E08 Vie di comunicazione 44 (8)E10 Civile /pubblico 7 (2)E11 Ecclesiastico 1AGG. Aggettivi 48 (1)DEI. Avverbi e locuzioni deittiche 2Z. Toponimi opachi 2

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In sintesi, nel repetorio toponomastico delle comunità valsusine indagate siidentificano 353 fitotoponimi semplici e 1396 fitotoponimi complessi.

I fitotoponimi semplici raggruppano 86 denominazioni di luogo derivate danomi di pianta (C01) – 24,3% –, 146 derivate da formazioni vegetali (C02)– 41,4% – e 121 da colture (C03) – 34,3% –; più della metà (62,6%) sono derivatisuffissali da basi lessicali già presenti nel sistema con percentuale minima per lacategoria C01 – 12,1% 10 – e massima per la C02 – 75,3% –. Per formare i 353 fito-toponimi semplici occorrono 257 basi lessicali.

Nei fitotoponimi complessi ricorrono come elemento determinante del fitoni-mo dialettale 85 appellativi, 4 avverbi e locuzioni deittiche, 19 aggettivi, 354toponimi già presenti nel sistema valsusino – 29,9% opachi – e 293 antroponimi.Come primo elemento – determinato dal fitonimo dialettale – sono utilizzati 68appellativi (in 125 casi l’elemento determinato è un geonimo), 2 avverbi e locu-zioni deittiche, 1 aggettivo e 2 toponimi opachi.

Da questi dati si può trarre una lettura che convalida anche per il settoredella fitotoponimia valsusina le riflessioni che Marrapodi (2007 : 265) riservaalla rete toponimica orbasca: i segni linguistici che partecipano alla formazionedei toponimi appartengono al ventaglio di scelte lessicali a disposizione deiparlanti: sono segni dotati di significato11, contraddistinti da una spiccata ten-denza alla ricorsività, realizzata attraverso due meccanismi macroscopici chepermettono di salvaguardare la capacità referenziale del toponimo: la suffissa-zione e la composizione, cioè la formazione di toponimi complessi.

Nel sistema valsusino è di immediata evidenza la frequenza di antroponimie di toponimi, già presenti nel repertorio indagato, che partecipano alla forma-zione dei fitotoponimi complessi e contribuiscono, agendo da moltiplicatoridella stessa base fitonimica, a ordire una rete di richiami e di rimandi che legasaldamente l’informazione contenuta nel dato fitotoponimico alla dimensionelocale, già sottolineata in apertura del paragrafo, assicurando nel tempo la suacircolazione presso la comunità di parlanti. La ricorsività dell’antroponimo silega a contesti di intensa parcelizzazione territoriale conseguente alla riparti-zione e allo smembramento delle terre in unità via via più ridotte con il costi-tuirsi della piccola proprietà privata: l’appropriazione dello spazio rurale siaccompagna all’idea del campo, del bosco o del pascolo come valore patrimo-niale da trasmettere alla discendenza futura insieme al proprio nome12. Nelrepertorio indagato gli antroponimi segnalano con particolare frequenza l’e-stendersi del castagneto, coltura antropica per eccellenza, che rappresentaancora oggi, sebbene in misura minore rispetto al passato e limitatamente adalcune zone della media Valle di Susa assai vocate a tale coltura, un bene pecu-niario, il cui possesso e la cui trasmissione agli eredi sono attentamente regi-mentati. L’elevata produttività del castagno come base fitonimica nella forma-zione delle denominazioni di luogo conferma la sua importanza e la sua capa-cità di connotare il paesaggio della fascia pedemontana: è spesso indicato con

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la sola voce antonomastica di arbou, arbra “albero”, è l’albero per eccellenzadella bassa e media Valle.

Gli antroponimi dunque si radicano nel territorio13, lo delimitano e permet-tono di riannodare i fili della memoria collettiva, assicurando la vitalità del fito-toponimo al quale si accompagnano: il caso seguente è particolarmente efficacenell’illustrare questo fatto. Nel Comune di Chiusa di San Michele, sulla destraorografica della bassa Valle, si è registrato un’elevata occorrenza di denomina-zioni di luogo che richiamano la coltivazione della vite: sono ben 25 i fitotopo-nimi raccolti, costituiti in misura marginale dall’eponimo vinha e dai suoi deri-vati, in larga parte da denominazioni composte aventi un antroponimo comecomplemento determinante. Si potrebbe supporre che questo angolo di Valleabbia goduto perlomeno in passato, dal momento che attualmente non è segna-lato alcun appezzamento a vite, di una consolidata tradizione vitivinicola dellaquale la toponomastica locale conserverebbe così larghe tracce. In realtà questazona non è mai stata vocata all’impianto della vite, mancando delle qualitàpedologiche ottimali e del necessario soleggiamento; i pochi vigneti che siestendevano su appezzamenti di limitata superficie, nei quali la vite contende-va lo spazio ad altre colture quali l’orzo, il frumento e gli alberi da frutto, eranocaratterizzati da una produzione rivolta all’autoconsumo che fu interrotta enon più ripresa già nel corso degli anni Trenta a causa dell’invasione della fil-lossera. In questo caso il fitotoponimo è un indicatore “in negativo”: attraversol’elevata occorrenza di denominazioni di luogo legate alla vigna la comunitàlocale segnala non la diffusione, come nel caso del castagneto, bensì l’eccezio-nalità di tale coltura, date le caratteristiche del territorio, e ne ricostruisce letracce attraverso il nome di quanti l’hanno sperimentata, sedimentandole nellarete toponomastica locale14.

Riprendendo la lettura dei dati, esposti in apertura del paragrafo, è facileosservare come tra i fitotoponimi complessi siano rilevanti, dal punto di vistadell’occorrenza numerica, le forme composte con un aggettivo che, insieme aiderivati suffissali e alle strutture sintagmatiche con giustapposizione di duesostantivi o con complemento determinativo, rappresentano una modalità dicaratterizzazione del fitonimo dialettale, frequentemente utilizzata dalla comu-nità locale.

L’aggettivo manifesta nel sistema valsusino un elevato grado di ricorsività– appena una ventina di aggettivi sono sufficienti per formare 160 toponimicomplessi – sottolineando, tuttavia, un numero limitato di notazioni elemen-tari15: di forma – Avigliana: i Pra Cuàder “i prati quadrati”, u Camp Rost “ilcampo ripido”; Bardonecchia: ‘l Chan Rion “il campo rotondo”, ‘l Chan Rion“il campo rotondo”, Chanr ìon “campo rotondo”, Pra Rion “prato rotondo”,Pra Clozouran “prato chiuso”, Pra Claou “prato chiuso”, Pra Tô “prato stor-to”; Chianocco: lou Chenseré “il prato chiuso”; Rubiana: Pra Rioun(d) “pratorotondo”; Salbertrand: Pra Riòn “prato rotondo”, Shan Rion “campo roton-do”, Shán Plan “campo pianeggiante” – di dimensione, ma anche di impor-

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La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

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tanza del luogo – Avigliana: u Camp Grant “il campo grande”, u Bosc Grant“il bosco grande”; u Camp Lung “il campo lungo”; u Castandréi Groos“il castagneto grosso”; Bardonecchia: Gran Bërsé “grande distesa di rododen-dri”, ‘l Gran Pran “il grande prato”, ou Gran Chan “al grande campo”, ou GrôFrâisë “al grosso frassino”, ou Gran Pran “al grande prato”, ‘l Gran Vërné “il grande ontaneto”; Chianocco: lou Pra Loung “il prato lungo”, lou GranChamp “il grande campo”; Chiusa di San Michele: ou Fo Gro “il faggio grosso”;Exilles: Gran Boursèi “grande distesa di rododendri”, Gran Pra “grandeprato”, Pra Shitìe “prato piccolino”, ël Gran Vërné “il grande ontaneto”, ël GroBletoun “il grosso larice” – di qualità: Bardonecchia: Biaou Pra “bei prati”, louBrou Pra “i brutti prati”, Bél Arplattë “bella distesa erbosa”; Exilles: Shamboun‘d Sai “campi buoni al di qua (della Douèirë)”, lâ Malë Vèrna “i brutti ontani”,Bo Sèc “bosco secco”, Bo Brulè “bosco bruciato”; San Giorio di Susa: Vinhabéla“vigna bella” – di colore: Chianocco: lou Chan Rous “il campo rosso”; Exilles:Bo Nie “bosco nero”; Rubiana: Pra Biënc “prati bianchi”; Salbertrand: ShánBoushá(r) “campi bicolori”. Interessante inoltre l’opposizione “vecchio” vs“nuovo” espressa dagli aggettivi neuv / véi: Chiusa di San Michele: Cham(p)Neuv “campo nuovo”, Chan Véi “campo vecchio”, denominazione che nellatoponomastica indica i terreni incolti o lasciati a riposo nel quadro di una prati-ca di rotazione delle colture seguita dall’agricoltura tradizionale: si quindiapplica a definire un ventaglio di realtà diverse comprese tra la friche e lajachère; in Valle d’Aosta si registra con il significato di “terreno lavorato peressere seminato o lasciato al pascolo libero”16.

Gli esempi riportati permettono di verificare l’esistenza, all’interno delrepertorio toponimico delle comunità indagate, di una batteria di forme ricor-renti, costruite attraverso la riutilizzazione di una limitata gamma di aggettivi,segni linguistici generalmente trasparenti per il parlante e quindi in grado diassicurare alla denominazione di luogo un sufficiente apporto semantico e lanecessaria vitalità per durare nel tempo, senza compromettere del tutto il pro-cesso di differenziazione che sta alla base della natura referenziale del toponi-mo. Per queste sue qualità si può arrivare a sostenere che l’impiego dell’aggetti-vo nel sistema di denominazione locale non si discosti molto dall’uso dell’epite-to e della formula fissa comune all’epica popolare di molti paesi, della quale ilrepertorio toponimico indagato condivide la dimensione dell’oralità e probabil-mente le strategie per superare i limiti del mezzo di trasmissione, primo fratutti quello della capacità di memorizzazione, a discapito dell’innovazioneespressiva e del reale carico informativo del segno linguistico17. Comparando irepertori toponimici delle comunità indagate non è infrequente, del resto,osservare come non solo la formazione dei fitotoponimi segua modelli ripetitiviricorrenti, ma anche la scelta dei tipi vegetali ritenuti rappresentativi dellecaratteristiche di un determinato luogo sia condizionata da una modalità dipercezione che appartiene a comunità diverse dell’area alpina: Bessat-Germi(1993: 116) accennano a questo aspetto parlando di plantes indicatrices il cuiruolo come basi fitonimiche nei microtoponimi sarebbe quello di segnalare conimmediatezza la presenza di terrains herbeux, pâturages humides, sols secs pauvres

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e così via e la cui diffusione potrebbe ritenersi il risultato di un processo analo-gico nella creazione fitotoponimica, innescato da simili finalità nell’atto dinominazione.

4. La fitotoponimia nello spazio linguistico valsusino

La precoce vocazione di valle di transito, posta a cerniera dei due versantidelle Alpi occidentali, ha contribuito in modo determinante a modellare il pro-filo dialettale della Valle di Susa, nel quale riemerge la stessa complessa varietàche caratterizza il suo quadro storico e ambientale. Come è noto la Valle di Susarisulta storicamente ripartita in due grandi aree linguistiche, il cui confine correin corrispondenza dello scalino glaciale formatosi a monte della conca di Susa,definito dagli archeologi “frontiera stabile” in relazione all’importanza da essiattribuita quale sede delle prime strutture insediative protostoriche18: la primaarea, che comprende tutta l’alta Valle di Susa da Chiomonte a Rochemolles e aSauze di Cesana, appartiene al gruppo delle parlate occitane, mentre la secon-da, che corrisponde alla Val Cenischia e alla media e bassa Valle di Susa daGravere ad Avigliana, è area di diffusione dei patois francoprovenzali. A questabipartizione linguistica sfuggono ben presto la cittadina di Susa, conquistatadal piemontese già a partire dall’ultimo scorcio del XVIII secolo – ma nelle suefrazioni, Coldimosso, San Giuliano, Traduerivi il francoprovenzale è corrente-mente parlato (v. IRES, 2007) – e, dalla fine del XIX secolo, i principali centriurbani della bassa valle, in particolare quelli sorti lungo l’asse stradale e ferro-viario Torino-Susa, più esposti all’influenza esercitata dalla parlata della pianatorinese19. La realtà linguistica è certo più complessa di quanto questa rapidasintesi permetta di osservare e la dinamica di distribuzione delle parlate è sfug-gita, perlomeno in passato, a questa rigida spartizione territoriale: già Terraciniinfatti, nello studio pubblicato nel 1937 Minima. Saggio di ricostruzione di un foco-laio linguistico (Susa), isola alcuni elementi nelle parlate di fondovalle di chiaraorigine provenzale; analisi geolinguistiche condotte negli anni Settanta nell’a-rea compresa tra la bassa Valle di Susa e la piana pinerolese hanno confermato,attraverso una collazione di indizi lessicali, fonetici e morfologici, una più largapenetrazione delle parlate occitane in direzione della pianura di Torino, il cheindurrebbe a ipotizzare per la bassa e media Valle un periodo di dupliceinfluenza di parlate provenzali e francoprovenzali prima del suo definitivoorientarsi verso queste ultime e poi verso il piemontese.

I materiali toponimici, spesso frutto di una sedimentazione lunga secoli,sono assai significativi per la possibilità che offrono di allestire passati quadrilinguistici altrimenti difficilmente documentabili. Gli 86 fitonimi dialettali isola-ti nel repertorio di denominazioni di luogo analizzato permettono di osservareuna generale resistenza delle parlate locali nei confronti del modello piemonte-se, le reciproche interferenze delle due aree, francoprovenzale e occitana, a con-tatto e le emersioni degli stessi tipi lessicali in settori diversi dell’arco alpino atestimoniare una continuità di lingua e di cultura spiegabile secondo Raimondi

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La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

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(2006: 52) sia con il ricorso al livello antico del sostrato comune (gallico o celto-ligure)sia con l’individuazione di un “latino regionale comune” per l’area alpina, sia forseanche attraverso influenze reciproche successive fra le parlate dell’area.

Si vedano alcuni esempi:

Per l’abete rosso, o peccio, i materiali toponimici e quelli lessicali collaziona-ti dalle inchieste ALEPO – Novalesa: [la sw»ifa] Giaglione: [la s»ap]; Mattie: [lasw»Eifa ] [la ˛»ap ]; Chianocco: [lu ˛»ap ]; Susa: [la ˛»ap r »u˛ ]; Condove [lu ˛ap»iN]; Bardonecchia: [la s»yfj´]; Chiomonte: [la s»yfjo] – concordano nell’i-solare per l’alta Valle il lessotipo sufia, cfr. Bardonecchia: la Sufië; ‘l Bo ‘d laSufië; la Sarsinâ ‘d la Sufia; Cla la Sufië. Nella media e bassa valle, dove taleessenza arborea è piuttosto rara, se si esclude un popolamento significativonella porzione in quota del territorio di Rubiana, mancano attestazioni toponi-miche e le denominazioni fornite sono assimilabili al fitonimo che identificalocalmente il più diffuso abete bianco, con l’eccezione delle uscite di Novalesa eMeana. Il tipo sufia è verosimilmente il continuatore di una supposta voce galli-ca *SÓFIA (FEW: 12, 22b) che in origine avrebbe indicato l’iperonimo albero; ilsuo areale di diffusione comprende alcune regioni di parlata francoprovenzale:sono documentate attestazioni nell’Oisans, nel sud dell’Isère e sporadicamentenella parte meridionale della Savoia (cfr. Rolland XI, 223). Chabrand (200) cita iltoponimo Suiffe nei pressi di Grenoble e spiega ancien nom de l’Epicéa dans leQueyras. Ce nom paraît être venu du nord, car prés Grenoble l’Epicéa s’appelle encoresuiffe, tandis dans la Provence l’Epicéa s’appelle Serenta ou Abet. In territorio pie-montese Penzing (351) documenta le forme sufia per Torino e sufi nella Valle diSan Martino e nella Val Chisone, che permetterebbero di postulare una piùampia diffusione di questa voce: a corredo si consideri il top. Pion Sufiolo rile-vato a Ostana, in Valle Po. Il modello locale dunque si orienta sul tipo lessicalevariamente distribuito nelle parlate galloromanze d’oltralpe; di contro,ampliando l’osservazione al resto del Piemonte occidentale, si possono isolarenei materiali linguistici raccolti dall’ALEPO i seguenti lessotipi: serenta in ValleGesso, in Valle Stura – a Bagni di Vinadio: top. i Serentas “gli abeti rossi”,Couast Serent “costa dell’abete rosso”; di contro a Demonte per il top. laFountana dël Sap è fornito “la fontana dell’abete rosso” – Val Pesio e Alta ValTanaro; il tipo arcaico daza, rilevato a Campiglia, derivato dal prelat. *DASIA

(REW: 2620) che percorre l’intera regione alpina non solo piemontese e aostana,ma anche lombarda e trentina con il significato di “ramaglia”, “rami di conife-re”; pessi registrato a Ribordone e Chialamberto – Monastero di Lanzo: top. laPëssa – propaggine occidentale della voce di gran lunga maggioritarianell’Italia settentrionale, adottata anche dal francoprovenzale valdostano, deri-vata dall’agg. latino *PICEA/*PICEUS “resinoso, di pece”, da PÍX, PICÉA “pece”(REW: 6479).

(v. CARTINA 1)

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Sostanziale uniformità di esiti è, invece, osservabile nelle denominazioni diluogo che rimandano alla presenza dell’acero di monte: Bardonecchia: lou Chandou Plaië, ou Plaië, ‘l Prë dou Plaië, li Plai; Chianocco: lou Truc ‘d la Plaia, laCrota dal Plaie; Salbertrand: lou Plai. Il lessotipo plai / plaie che esse individua-no – confermato dai materiali ALEPO: Novalesa: [lu pl»aje]; Giaglione: [lu pl»ajeN]; Mattie: [lu pl»Aja]; Chianocco: [´l pj»Aje]; Susa: [la pl»Aja];Bardonecchia: [»yna pl»aja d munt»a¯a]; Chiomonte: [la pl»ajo] – è distribuito suun areale piuttosto ampio comprendendo le valli del Piemonte occidentale(Coazze: lou Chën dou Pièia; Massello: la Coumbo dâ Plai, Rorà: lou Peaie:

La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistema di denominazione del paesaggio locale

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Villar Pellice: lî Piaie; Crissolo: i Piaie; Ostana: la Fountano di Piaie; Demonte:Gorja dal Piai; Bagni di Vinadio: lou Jas dal Piai, li Piai, li Piai Soubiran) laValle d’Aosta e la Savoia nella variante pleno/plano (cfr. Germi-Bessat 1993: 113;cfr. anche AIS III, 589: Rhêmes-Saint-Georges lou pleno; Saint-Marcel lou plenu). Idati fitotoponimici permettono di verificare per la restante parte del Piemonteuna notevole varietà di lessotipi: Alagna Valsesia: tsam Ahouru; Falmenta: inl’Àghir; nel basso Piemonte: Bagnasco: l’Ögiu; Capanne di Marcarolo: Cègu,Maggia du Cègu, Cègu de Lurènsu; Roccaforte Ligure: u Löbiu (probabile esitodi concrezione dell’articolo).

(v. CARTINA 2)

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Il sorbo degli uccellatori (Sorbus aucuparia) è individuato localmente dal fito-nimo timél / tuméla – Chianocco: la Tuméla, Sant’Antonino di Susa: la Rochadou Tumél, Vaie: Airal dou Timél – continuatore nel settore alpino del lat. THIMELEA, voce che in italiano designa un arbusto della macchia mediterranea ilDafne cneorum o gnidio (cfr. André 1956: 260; Raimondi: 2006: 52). Pellegrini -Zamboni (1982: 152) riconducono questo tipo lessicale registrabile non solo inarea romanza – cfr. Rolland (V,117): tumél - Perloz (Valle d’Aosta); tëmel - Aime(Savoia); tëmeû - Flumat (Savoia); tëmula - Bridel (Svizzera romanda) – maanche lombarda e trentina, a un radicale preromano *T(R)EMEL–.

Già Pedrotti-Bertoldi (1939: 374) segnalando le numerose località dove eranodocumentate forme analoghe, osservano che con il tipo témel, témbel, temblàr, lanomenclatura trentina del Sorbus aucuparia si riattacca con la zona delle Alpi occiden-tali. [...] L’etimo è oscuro. Il sistema fluviale dell’Adige segna dunque l’estremo limite aoriente benché infiltrazioni di témel si trovino anche nella valle dell’Avisio e nei dintor-ni di Levico. Mancano attestazioni toponimiche per l’alta Valle; i rilievi lessicalidell’ALEPO, a Bardonecchia, e dell’AIS, a Rochemolles, registrano il tipo pis,che con le varianti putìë e pusìë; è voce di ampia diffusione nelle vallate a suddella Valle di Susa: Val Germanasca (cfr. Pramollo: la Founta(n)o ‘d lâ Pìssera),Val Pellice, Val Po (cfr. Ostana: l’Apuiç), Valle Stura.

Essa rimanda a una caratteristica delle foglie del sorbo che, se sfregate,emettono un odore acre e pungente: si tratta dunque di un derivato del lat.PÙTIDUS “maleodorante” (REW: 6878). In questa uniformità di esiti si segnala ilfitonimo frasinella, isolato a Vernante nel top. ou Rounc ‘d la Frasinélla, che sot-tolinea una presunta similitude con il frassino, in particolare nell’impianto dellefoglie e che l’AIS (III, 587) registra anche nell’uscita lessicale di Rhêmes-Saint-Georges: lu frénu verghelen. Al sorbo montano (Sorbus aria) rimanda con proba-bilità il top. registrato a Chianocco la Fountan-a dal Lé “la fontana del sorbo”:il fitonimo continua il tipo gallico *ALISA dal quale derivano il fr. alisier e leforme alié, alàirë variamente rappresentate nella toponomastica delle valli alpi-ne piemontesi, la seconda diffusa nelle parlate occitane: Bagni di Vinadio:l’Alìar; Bernezzo: l’Alié; Coazze: ël Préze d’Alhé, lou Bo dë l’Alhé, lou Roc ‘dl’Alhé ‘d Joure, lou Roc ‘d l’Alhé ‘d Souta; Crissolo: l’Alaìe, Massello: lou Bâ ‘dl’Alìe, lou Bric ‘d l’Alìe, lî Champ ‘d l’Alìe, lou Riou ‘d l’Alìe, Vernante: louPianót di Alìe, la Barma d’Aliê, Pasturif ‘d l’Aliê, lou Valoun di Alìe;Pomaretto:Roccho ‘d l’Alìe; Pramollo: lh’Alìe; Val della Torre: u Funtanind’Alié; Valdieri: la Costa ‘d l’Alìar. Il tipo valdostano si differenzia continuan-do la forma diminutiva *ALISELLA con esito ansalé / arsalé.

(v. CARTINA 3)

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La convergenza dell’area occitana e francoprovenzale sullo stesso tipo lessi-cale si rileva anche nelle denominazioni di luogo che rimandano alla presenzadell’ontano verde (Alnus viridis), specie arbustiva quasi esclusivamente alpina,con buona distribuzione nei pendii esposti a nord, a forte copertura nevosa enei canaloni di valanga: Bardonecchia: lou Drouzén; San Giorio di Susa: louDrousé ‘d l’Anchan; Rubiana: lou Drouzèi, costruite sulla voce fitonimica droza,per la quale è generalmente ammessa una derivazione dalla base prelatina

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*DRAUSA (REW: 2767; FEW: III, 157), ampiamente documentata non soltanto nell’a-rea occitana e francoprovenzale d’oltralpe (cfr. Germi-Bessat 1993 :115), ma inuna vasta sezione alpina e subalpina che comprende il Piemonte settentrionale– cfr: Alpe Veglia: top. ul Tóch dal Dróits; Rimella: der Tröschu-Rek – la Valled’Aosta, la Lombardia e il Friuli occidentale. Nei punti di inchiesta diBardonecchia, Exilles e Salbertrand sono stati raccolti un buon numero di topo-nimi costruiti sul fitonimo verna che identificano località comprese tra i 1700 e i2200 m di quota, nelle quali il raccoglitore segnala la presenza di ontani verdi;tale osservazione è confermata dai dati linguistici registrati dall’ALEPO cheregistrano a Chiomonte: [dr»oze], [la v»ernç] Bardonecchia: [v»ern´].

La compresenza nell’Alta Valle di due tipi lessicali, uno dei quali nella tas-sonomia locale è taxon che classifica sia l’Alnus viridis sia l’Alnus incana costi-tuisce una deroga a quanto sostenuto da Pellegrini-Zamboni (1982: 49): da unosguardo complessivo delle denominazioni dell’Alnus viridis nell’Italia settentrionalee nelle regioni alpine confinanti si può constatare in generale che tale pianta è tenutaquasi sempre distinta, nel nome, dall’Alnus incana. Localmente, del resto, la voceverné subisce uno spostamento semantico, dallo specifico al generico, già pun-tualmente rilevato da Di Maio (2000: 145): Vërné sarebbe propriamente un “onta-neto”, boschetto di ontani, ma vengono chiamate così anche le boscaglie di latifoglienon pregiate, specie lungo i torrenti e magari in piante sparse d’alto fusto (anche resi-nose) che oggi del resto sono in rigoglioso sviluppo.

Da questo assetto deriva la difficoltà di distinguere con chiarezza il refe-rente botanico dei fitotoponimi raccolti nei punti inchiesta dell’Alta Valle diSusa, in assenza di specifiche da parte del raccoglitore o di un corredo di datimorfologici e altimetrici validi per operare una scelta. Estendendo l’osserva-zione ai restanti punti di inchiesta ATPM, otteniamo il seguente quadro lessi-cale: Ostana: lhi Vrouç, lou Viôl di Vrouç; Massello: lou Gran Draou;Pramollo: Roccho dî Draou; Valloriate: i Brousét, ël Brousét. Il primo lessoti-po, variamente attestato in area occitana d’oltralpe è riconducibile a una sup-posta base germanica *WERROKO– (cfr. Germi-Bessat 1993: 115; Raimondi 2006:52); la forma registrata a Massello e a Pramollo draou sarebbe secondoCanobbio-Raimondi (2004: 184) e poi Raimondi (2006: 52) un tipo (forse) inter-ferito sorto dall’innesto dei tipi droza e vrous. Diverso il quadro di ricostruzio-ne etimologica proposto da Pellegrini-Zamboni (1982: 43 e ss.) per i quali leforme droza, draus, vrous, sono ritenute varianti continuatrici di un’unica baseprelatina *DRAUSA: nelle forme con vr– (e br–) vedrei, in parte, l’intrusione del tipoverna, ad es. Pontechianale (CN) li vrus (: brus), Limone Piem. (CN) i vrus. Il fito-nimo registrato a Valloriate, brousét, indica nelle zone finitime il rododendro,la sovrapposizione di referenti botanici, che emerge anche altrove nelle Alpiorientali, èqui risolta adottando per rododendro una creazione locale,cibounié.

(v. CARTINA 4)

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Interessanti per le dinamiche locali che permettono di osservare sono ledenominazioni di luogo che rimandano alla presenza del nocciolo, grandearbusto caducifoglio, uniformemente distribuito in Valle di Susa dal fondovallea 1700-1800 m di quota, per il quale le inchieste ALEPO registrano le seguentiuscite: Novalesa: [la k»oudra]; Giaglione: [lu dula¯»ie]; Mattie: [lu dula¯»i];Chianocco: [lu dula¯»e]; Susa: [lu niNsul»ia]; Condove: [l k»oudra]; Bardonecchia:[l u{Q¯»ie]; Chiomonte: [l uDa¯»ie]. I fitotoponimi locali contribuiscono ad arti-colare ulteriormente questo quadro lessicale, definendo le rispettive aree di dif-

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fusione dei tre lessotipi isolati: oulanhìe / doulanhìe, ninsoulé, coudra. cfr.Rubiana: ‘l Codr; Sant’Ambrogio di Torino: ou Coudrèi; Sant’Antonino di Susa:lou Coudrèi; Vaie: Coudré; San Giorio di Susa: Fountana di Linsoulè, Nouarè ;Chianocco: lou Rouchas dou Coudréi; Salbertrand: louz Ou ranhî, louz Ouranhî, ël Bià douz Ou ranhî; Bardonecchia: l’Ouranharèi.

La voce ouranhìa presente nell’alta Valle di Susa e generalmente attestata neiterritori di parlata occitana – a Inverso Pinasca, nella Val Chisone si segnala:l’Airal ‘d l’Aoulanhìe – è derivata dal lat. ABÉLLÀNA (NUX) “nocciolo” (REW: 17),letteralmente “noce di Abella”, dal nome della città rinomata nell’antichità perla coltivazione di noccioli, anche chiamati dai Romani nux pontica (cfr. Plinio,Historia naturalis XV, 88); nel dominio romanzo la voce è documentata in unavasta area che comprende il Portogallo, la Francia meridionale, la Lombardiaalpina e il Trentino; è verosimile supporre che anche buona parte del Piemonteabbia condiviso con le regioni vicine questo tipo lessicale, prima che l’esito ita-loromanzo NÚCEOLA si imponesse a partire dalla pianura Padana fino a rag-giungere le località di fondovalle delle vallate alpine, sedimentandosi non solonella parlata, ma anche nella toponimia locale: cfr. San Giorio di Susa Fountanadi Linsoulè; Pont Canavese: la Ninsola; Val della Torre: la Riva ‘d la Linsunéra;Rorà: lou Lot di Linsoulê; Capanne di Marcarolo: da a Nissöa de Sc-tevenìn,Fóssa du Nissuò. La diffusione del tipo ouranhìa / doulanhìa si è attuata ai dannidei continuatori del lat. CORYLUS, voce concorrente di ABÉLLÀNA, da cui il fr. cou-drier “nocciolo”, che in Piemonte sopravvivono, oltre che nelle valli francopro-venzali, solidali con gli esiti valdostani e d’oltralpe, anche in aree circoscritte emarginali secondo un assetto che permette di supporre in passato una maggio-re estensione di questo tipo lessicale: cfr. Briga Alta: top. i Corou; RoccaforteLigure: er Còulue, a Còusta da Còulua.

Nella bassa e media Valle di Susa le attestazioni toponimiche raccolte rico-struiscono l’antica area di diffusione della voce coudra – regredita nelle parlatedella media Valle, fino a essere sostituita dall’esito piemontese ninsoulé / lin-soulé in tutti i centri del fondovalle – che si salda a nord con le Valle di Lanzodove il tipo è ben rappresentato nella toponimia locale: cfr. Mezzenile: laQuèoudra, lou Queoudroui; Monastero di Lanzo: la Fountana del Codre, liCampanhinh del Codre, aou Coudreás, al Codre; Usseglio: la Cooudra; si vedaanche Pont Canavese: al Piën Cütré.

Ampliando l’osservazione ai restanti punti di inchiesta ATPM si segnala inValle Po un nutrito gruppo di fitotoponimi costruiti sul tipo lessicale bouisounche veicola l’immagine di arbusto con tendenza a una formazione cespugliosa:cfr. Crissolo: i Bouisoùn, i Bouisounét, lou Bouisounét, lou Bouisounét, leBouisounìëre; Ostana: le Bouisounà, le Bouisounà.

(v. CARTINA 5)

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La lettura sistemica del repertorio fitotoponimico valsusino, costituito dadenominazioni di luogo generalmente trasparenti per il parlante in ragione diuna loro formazione recente, permette di recuperare, al di là degli attuali assettidelle parlate locali, la visione di una Valle fortemente orientata in direzionetransalpina sia per la comunanza di antiche radici storiche sia per la condivisio-ne di uno spazio geografico, quello alpino, con le sue particolarità climatiche,floristiche e colturali. Il quadro che la toponomastica – scrive Genre (1993a : 236) –presenta, quando la si legga non per campioni slegati, ma seguendone sul territorio larete initerrotta, è in effetti quello di un mondo relativamente privo di confini, di barrieredivisorie, come di fatto è, al di fuori e al di là dei muri creati artificialmente dalla storia.

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N O T E

1 « […] en règle générale, une localité ou une personne gardent leur nom pendant touteleur existence – et dans le cas des noms de lieux, un nom peut survivre pendant des cen-taines, voire des milliers d’années ».2 Cfr. MARRAPODI (2007).3 La bibliografia disponibile riguardo a tale argomento è assai vasta; per rimanere nel-l’ambito di contributi inerenti alle parlate piemontesi, cfr.: CALLERI (1990); CANOBBIO

(1990); CALLERI-CANOBBIO-TELMON (2001).4 Attualmente la banca-dati dell’ATPM può contare sull’archiviazione di 55 mila denomi-nazioni di luogo risultato delle numerose inchieste attivate in una settantina di localitàche appartengono a quella porzione di territorio regionale corrispondente ai 558Comuni che fanno parte delle 48 Comunità Montane della Regione Piemonte.5 Per la storia del progetto rimando all’introduzione delle monografie dell’ATPM citatein bibliografia. L’esigenza di una simile indagine si avvertiva in modo urgente perché,scrive Genre (1993 : 234) il territorio piemontese vanta, è vero, oltre a diversi studi dedicati aproblemi generali o a singole aree o denominazioni (e risalenti in gran parte al passato) uno stu-dio a base regionale, quello dell’Olivieri, ma siamo ancora una volta in presenza di una rete topo-nimica molto ridotta e, ciò che più conta, per molta parte inaccettabile e inverosimile, fondatacom’è sulle denominazioni ufficiali (quelle dell’IGM e della toponomastica amministrativa), uti-lizzate come documenti validi per una ricognizione storico-etimologica che, per questo, risultanon di rado fantasiosa e sviante. Radicalmente opposta è la linea metodologica che guida leinchieste promosse dall’ATPM, attuate attraverso la raccolta sul terreno, sistematica ecapillare, di tutte le denominazioni di luogo che gli abitanti dei Comuni, compresi nelterritorio montano del Piemonte, ancora utilizzano. Lo scopo che gli studi toponomastici siprefiggono – scrive ancora Genre – consiste, come si sa, nello stabilire il significato di nomi diluogo, ripercorrendo a ritroso, ove necessario, le fasi evolutive della parola, indagando sullaconformazione, costituzione, posizione ed esposizione dei luoghi denominati, sulla lingua e icostumi delle popolazioni che si sa o si presume vi abbiano abitato e così via, nel tentativo di rico-struire un quadro quanto più completo possibile, e proiettato nel tempo, della realtà areale. Ladimensione dell’oralità e quella della sincronia, che, come sottolinea Saussure (1993[1922] : 110) non conosce che una prospettiva, quella dei soggetti parlanti, e tutto il suo metodoconsiste nel raccogliere le loro testimonianze, costituiscono il senso della ricerca portataavanti dall’ATPM e permettono di fornire, prima ancora che una collazione di materialifruibile per uno studio specialistico, un quadro estremamente articolato della complessavarietà linguistica e culturale che caratterizza l’arco alpino piemontese.6 M. ARQUILLA, La toponomastica del Comune di Rubiana, Tesi di laurea, Università degliStudi di Torino – Facoltà di Lettere e Filosofia, a.a. 2003/2004; E. GIRODO, La toponomasti-ca del Comune di San Giorio di Susa, Università degli Studi di Torino – Facoltà di Lettere eFilosofia, a.a.2001/2002; C. MOZZATO, La toponomastica del Comune di Vaie, Universitàdegli Studi di Torino – Facoltà di Lettere e Filosofia, a.a. 1999/2000; E. RAIMONDO, Latoponomastica del Comune di Sant’Ambrogio di Torino, Università degli Studi di Torino –Facoltà di Lettere e Filosofia, a.a. 2001/2002.7 Cfr. PELLEGRINI (1981).8 Seguiamo qui, adattandole alle esigenze della materia, le indicazioni metodologicheesposte in Marrapodi (2007) e da lui rese operative nello studio del repertorio toponimi-

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co della comunità dialettale orbasca del Massiccio del Beigua, nell’Appennino Ligurecentrale (cfr. Marrapodi 2006).9 Con toponimo semplice si intende generalmente una denominazione composta da unsolo elemento. Si utilizza qui il termine complesso quale secondo elemento della più cor-rente opposizione semplice / composto, accogliendo la distinzione proposta da Marrapodi(2007 : 260) che riserva la definizione di composto ai toponimi dei sistemi ufficiali ancoratrasparenti che presentano forma grafica di composto.10 I toponimi costituiti da nomi di pianta che mostrano una scarsa attitudine suffissazio-ne: Avigliana: la Rulatin-a “la roverella”, la Lësca “la carice”, l’Urma “l’olmo”,u Curnalèi “il corniolo”, u Carpu “il carpino”; Bardonecchia: ou Bés “alla betulla”,Chardoun Blan “cardo bianco”, l’Arcousé “il pino uncinato”, ‘l Marëzë “il larice”,l’Oubërˆrˆë “il pioppo tremulo”, l’Arabrë “l’acero campestre”, la Sufia “l’abete rosso”,ou Mantatre “alla menta selvatica”; Chianocco: lou Bòsou “il biancospino”, la Tuméla“il sorbo”, l’Élia “l’edera”, ‘l Cherizé “il ciliegio”, la Ramouliva “il ramo d’ulivo”;Chiusa di San Michele: l’Orme “l’olmo”; Exilles: l’Argousé “il pino uncinato”, ou Fraise“al frassino”, ël Sap “l’abete bianco”; Salbertrand: l’Oulm “l’olmo”, la Clétta “l’attacca-mano”, ël Pin “il pino silvestre”, Sambù “sambuco”, Malëzou “larice”. Mastrelli(in Pellegrini 1990) sottolinea per queste denominazioni di luogo, ben rappresentate nelrepertorio toponimico di ogni comunità, l’origine singolativa la cui motivazione nonsarebbe soltanto quella di segnalare la presenza di una specie botanica in una determi-nata località, ma anche quella di riflettere una situazione di eccezionalità.11 Cfr. KRISTOL (2001 : 5): « Le nom de lieu, à l’origine, est trasparent ; au moment de l’actede nomination, n’importe qui peut comprendre pour quelle raison une localité, unerivière, une montagne a été nommée de telle ou telle façon. Les noms propres qui ont étécréés de toutes pièces, sans aucune motivation, sont extrêmement rares ». Quando, inseguito all’evoluzione della lingua, la motivazione originale del denominazione di luogonon è immediatamente comprensibile, i parlanti si adoperano per riutilizzare il materia-le lessicale di cui è formata rimotivandolo e reinserendolo nel circuito della comunica-zione, con un significato talvolta assai lontano da quello iniziale. Si vedano i seguenti casi:1. A Salbertrand si registra il toponimo Gazhéra con il significato di “bosco di gaggìe”

a una quota di 1860 m, valore altimetrico incompatibile con tale specie arborea cheraramente risale oltre i 1000 m e che come base fitonimica si mostra di scarsa produt-tività nella formazione di denominazioni di luogo, probabilmente per la sua recenteintroduzione che, in Italia, risale non prima del XVIII secolo. È pertanto necessarioprocedere a una lettura diversa della voce toponimica che tenga insieme il dato lin-guistico e quello botanico. È sostenibile ritenere la denominazione un continuatoredella nota base germanica gahagi che nella forma gahagium e con il significato di “ter-reno o bosco bandito” (cfr. tedesco Gehege “siepe”) compare nell’editto di Rotari.Anche Olivieri (DTP: 168; DTL: 241) documenta i toponimi Gaggio, Gaggina, Gaggiano eli riconduce al tardo lat. GADIUM / GAJUM “bosco bandito”. Le attestazioni toponimi-che di questa voce sono relativamente frequenti in Valle di Susa: cfr. anche Chiusa diSan Michele: ou Gaiët, ou Gaietoun; Exilles: ël Gaié, Sèr ‘d la Gazhéra ;Bardonecchia: lâ Gazhìrâ.

2. Un episodio di interferenza linguistica con la voce izerìe / ireizìe “mirtilli”.3. Esempi di ricostruzione pseudo-etimologica sono spesso illustrati dagli stemmi

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comunali: il toponimo Vian-a, Avigliana, documentato a partire dal 1098 con laforma Aviliana (cfr. DTP: 49), è generalmente considerato una denominazione predia-le, costruita con il suffisso –anus sul gentilizio romano AVILLIUS ben documentato,accanto alla variante AVILIUS, in Piemonte e in Valle d’Aosta. RecentementeCanobbio-Raimondi (2004: 189) propongono una derivazione dal lat. ABELLANA (NUX)“nocciolo”, letteralmente “noce di Abella”, dal nome della città dell’Avellinese, oggiAvella, rinomata nell’antichità per la coltivazione dei noccioli, voce che continua nelfitonimo oulanhìa / ouranhìa documentato nel lessico e nella toponomastica dell’altaValle di Susa. Di contro lo stemma comunale riproduce quattro api su fondo azzurroseparate dai bracci di una croce d’argento, a testimonianza dell’avvenuta reinterpre-tazione del toponimo per il quale è avvertito, sulla base di una suggestione fonica,un legame con il piemontese avìa “ape”.

12Cfr. CAPRINI (2001: 89 e ss.).13 La sovrapposizione completa tra antroponimi e denominazioni di luogo è osservabilecon evidenza in quei toponimi che sono il risultato della concrezione tra la voce campo eun nome di persona, tanto che il parlante perde coscienza dell’esistenza di due unità les-sicali: Chianocco, Changarì “campo di Garrino”, lou Chanchabèrt “campo diChiaberto”; Chiusa di San Michele: Chanambreus “campo di Ambrogio”; Exilles:Shafountan “campo di Fountan”; San Giorio di Susa: Chandalìa “campo della Lucìa”,Chamichìa “campo di Michele”. Pons (1946b) registra simili costruzioni e le motivaosservando che siccome i campi sono assieme ai prati gli elementi essenziali su cui si basa lavita del contadino e del suo bestiame, si comprende come possano essere numerose le località dovesi trova tale nome in composizione per lo più con altri vocaboli atti a determinare il più chiara-mente possibile il termine ciamp, che in composizione diventa cian (perdendosi la labiale) e dàluogo a una grande varietà di nomi che in origine erano composti, ma che con l’andare del temposono diventati dei toponimi dei quali è venuto via via attenuandosi e scomparendo il significato dicampo.14 Il corpus toponimico legato alla diffusione della vite in Valle di Susa è costituito da 68denominazioni di luogo che disegnano la mappa di una pratica colturale ben radicatanel paesaggio e nella memoria locali, definita da Di Maio (1997: 8) eroica e insolita, con-dotta su appezzamenti terrazzati, di modesta estensione, a bassa densità – a eccezionedelle aree maggiormente vocate quali Chiomonte ed Exilles – e a quote tra le più elevated’Europa, grazie a un microclima con spiccate caratteristiche xeriche. I toponimi raccoltisi dispongono tra i 360 m di la Vinha (Sant’Ambrogio di Torino) e i 1410 m di Sér ‘d laVinha (Bardonecchia); Di Maio (1997: 33) documenta nei Comuni di Claviere e diSestriere le denominazioni di Cotë la Vinhë e la Vinha per le quali registra le altitudinieccezionali di 1800 m e 1850 m: sono valori che, pur ammettendo un generale innalza-mento dei limiti altimetrici di vegetazione della flora valsusina, risultano difficilmentecompatibili con le esigenze di questa pianta. Di Maio, non considerando valido per talidenominazioni una derivazione della radice VIGN– “roccia”, riprende lo studio diGhirlanda sulla terminologia viticola delle parlate della Svizzera romanza, osservandocome la voce VINEA, nelle località meno vocate all’impiato di vigneti, indichi sia l’“insie-me delle viti” sia “una pianta di vite”. I toponimi a quote più elevate, dunque, potrebbe-ro segnalare la presenza in passato non tanto di appezzamenti vitati, quanto di viti spar-se, coltivate per diletto. Non mancano tuttavia casi per i quali gli informatori localihanno sottolineato l’equivalenza vigna = terreno fertile, tanto da potervi eccezionalmen-

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te coltivare le viti.Accanto alla voce vinha è isolabile nel repertorio indagato un secondo lessotipo distri-buito, con un elevato numero di occorrenze nella toponomastica della bassa e mediaValle di Susa: aoutin / outin, corrispettivo dialettale dell’it. altana, per il quale si supponeuna derivazione dal lat. ALTUS “alto”. È voce specialistica rispetto a vinha indicando,infatti, una tecnica colturale diffusa nel fondovalle, nella quale la vite è maritata aglialberi da frutto. 15 Cfr. RANUCCI (2004: 218 e ss.).16 Nell’alta Valle di Susa la nozione di campo vecchio è registrata dal tipo toponimico véire:Exilles: ou Véire, ël Véirë “l’incolto”; Bardonecchia: Véire “terreno abbandonato”, ‘l Vierà, lou Vieraroun. BESSAT-GERMI (2004: 84 e ss.) rilevano la difficoltà di operare unacorretta interpretazione di simili denominazioni di luogo che si segnalano con un’eleva-ta frequenza in ambito francoprovenzale, con sporadiche emersioni in area occitana, inparticolare nel Delfinato e nella Provenza a causa dell’omonimia con alcune voci dibuona diffusione: veyre “friche” / ”jachère” e veire “vert” o veire “voir”, nella Savoia enel Delfinato, veire / viere “villaggio”, “antico nucleo abitato” esito locale del lat. VILLA inbuona parte delle parlate occitane dipartimenti francesi delle Alpes Maritimes, delleAlpes de Haute-Provence, dell’Isère e della Drôme e, in Piemonte, diffusamente nellevalli alpine di parlata occitana e francoprovenzale: cfr. Bardonecchia: lë Véir ë “il paese”,Véir ë “il paese”; Salbertrand: la Viéra. Il tipo veire / viere è regolare continuatore del lat.VETEREM “vecchio” e, legandosi all’antica equazione un anno = vecchio, indica la terralavorata l’anno precedente (cfr. ALINEI 2000: 887; LURATI 1999: 239; per la distribuzioneareale si veda la carta “Maggese”, AIS VII, 1417).17 Osservazioni analoghe sono espresse da MARRAPODI (2007 : 266 e ss.) nei riguardi del-l’utilizzo del suffisso nel sistema toponimico orbasco, la cui elevata frequenza si configu-rerebbe come un espediente mnemotecnico che permetterebbe alla comunità dei parlantidi gestire efficacientemente la complessità della rete di denominazioni locali.18 La ricerca archeologica più recente ha permesso di accertare alcuni fatti rilevanti: l’an-tropizzazione del versante occidentale delle Alpi risalirebbe al IV millennio a. C. e nonsarebbe avvenuta partendo dalla pianura Padana, ma dalla Francia meridionale, proba-bilmente seguendo il corso della Durance; le culture introdotte da questi gruppi proto-alpini sono quelle neolitiche di Chassey della Francia del sud e di Cortaillod dell’areafranco-italo-svizzera, alle quali si contrappone la cultura detta dei Vasi a BoccaQuadrata, di provenienza balcanica, della pianura Padana. Sul piano linguistico si osser-va come l’area di espansione della cultura di tipo chasseano corrisponda all’area occita-na e quella di Cortaillod coincida con i territori di parlata francoprovenzale: sul pianoarcheologico infatti esistono numerose affinità fra le preistoriche culture alpine valdosta-ne e le culture coeve della Francia e della Svizzera. Questo permette ad Alinei (2006 : 9)di affermare che l’unità linguistica del francoprovenzale, trasversale a tre diverse formazioninazionali, si era dunque già formata nella preistoria. Nella bassa Valle di Susa il principalesito archeologico neolitico è situato a San Valeriano di Borgone: qui la produzionemanufatturiera portata alla luce risulterebbe influenzata dalla cultura proveniente dal-l’area padana, produttrice di vasi a bocca quadrata che sono stati ritrovati anche localitàvalsusine (Cascina Parisio di Susa, Chianocco, Villarfocchiardo, Vaie) e del torinese.Dunque per la bassa Valle l’evidenza della documentazione non permette di stabilireuna convergenza fra quadro archeologico e assetto linguistico che sostenga l’ipotesi

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della presunta “francoprovenzalità preistorica”: sebbene rimanga confermata la presen-za di un confine fra le culture padana e d’oltralpe posto in corrispondenza dello scalinoglaciale a monte di Susa, pare evidente che per dare ragione della situazione linguisticadella bassa Valle di Susa sia necessario rientrare nel quadro della latinizzazione e dellosfruttamento dei grandi valichi alpini.19 Cfr. TUAILLON (2007 : 96-109; 130-132).

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1. Premessa

Oggetto del presente lavoro è ladescrizione e l’analisi del repertorioantroponimico di Issime, comunità wal-ser della Valle d’Aosta. La scelta dirivolgere l’attenzione a questa piccolacomunità è motivata dall’interesse, sulpiano sociolinguistico, alle condizionidi plurilinguismo che la caratterizza dasecoli, e per avere essa mantenuto vita-le la parlata alloglotta fino ad oggi. Lacomunità, inoltre, è caratterizzata dalmancato sviluppo come località turisti-ca, in contrasto, ad esempio, alla vicinaGressoney e Alagna. Ciò che propongo

qui è un’analisi della formazione e dell’evolversi dell’antroponimia issimesenell’ambito di un repertorio di contatto.

Ad Issime, dove i coloni vallesani si sono stanziati in un territorio che eragià abitato stabilmente da una popolazione autoctona di parlata francopro-venzale, i fenomeni di bi- o plurilinguismo, almeno a livello individuale, sonodi antichissima data. Come si è detto, il bilinguismo germanico-romanzo risa-le probabilmente all’epoca dell’insediamento stesso (prima metà del XIII seco-lo) e ha determinato in maniera inequivocabile la forma stessa dei codici incontatto, oltre che, ancora oggi, l’interazione linguistica quotidiana, decisa-mente improntata al plurilinguismo per un’ampia fascia della popolazioneissimese.

Il caso di Issime si presenta come particolarmente interessante per la com-presenza di due gruppi etnici entro lo stesso ambito territoriale. Infatti, se unadivisione netta di tale territorio negli attuali comuni di Gaby (ufficialmente diparlata francoprovenzale) e di Issime (ufficialmente di parlata alemannica) cosìcome si presenta oggi è relativamente recente (1952), in precedenza la situazio-ne doveva essere molto più fluida e l’insediamento walser deve essersi inseritoquasi ad incastro in quello francoprovenzale [Bodo, Musso 1994].

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Processi di trasformazione e caratterispecifici dell’antroponimia ad Issime

Michele Musso

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Prove di questo insediamento ‘a macchia di leopardo’ hanno un riscontro,fra l’altro, nella toponomastica locale. In particolare, la toponomastica rivelaun’alternanza di termini di origine alemannica e francoprovenzale sull’interoterritorio degli attuali comuni di Issime e di Gaby a seconda dei passaggi diproprietà tra individui di entrambi i gruppi etnici.

D’altra parte, la doppia denominazione di alcuni luoghi, com’è il caso delPré des Allemands nel piano di Issime, cui corrispondono in tedesco le denomi-nazioni bodo, sann e hoasla a seconda della configurazione dei singoli appezza-menti (rispettivamente ‘piano’, ‘sabbia’, ‘noccioli’), è indice sia dell’antico pluri-linguismo della media valle del Lys che della forte identità etnica dei due grup-pi che si sono potuti mantenere ben distinti fino a oggi [Bodo, Musso 1994].

A testimonianza dell’antico insediamento alemannico a macchia all’internodell’intero territorio degli attuali comuni di Gaby e Issime è rimasta fino aglianni 1950-60 la frazione germanofona di Niel, parte del comune di Gaby.

Per quanto riguarda la comunità linguistica issimese sembra particolarmen-te appropriata l’etichetta di minoranza linguistica di secondo ordine, con laquale si intende una piccola minoranza all’interno di una minoranza linguisticapiù ampia [Francescato / Solari Francescato 1994: 43], cioè una situazione cheper sua natura può fare emergere repertori ‘sovraccarichi’ tri- o plurilingui. Ciòrisulta del tutto appropriato per Issime, dove il plurilinguismo francese, italia-no, piemontese, francoprovenzale di Gaby, e dialetto walser è effettivamenteesteso a un’ampia fascia della popolazione, oltre ad essere storicamente attesta-to [Dal Negro 2002 : 34-35].

Con queste premesse ci è parso interessante analizzare lo sviluppo dell’antro-ponimia issimese che da un lato ha visto nel corso dei secoli emergere un sistemaonomastico ufficiale, pubblicamente riconosciuto come necessario per l’individua-zione delle persone anche al di fuori dell’ambito strettamente locale, e un sistemalocale di nomi tedeschi respinto sempre più nella sfera privata della comunità. Se idue sistemi di nomi, a prima vista, sembrerebbero aver avuto ed avere due ambitidiversi di utilizzazione e di sviluppo, in realtà, come avremo modo di analizzare,si sono influenzati reciprocamente in un processo ancora ricco e produttivo.

2. Forme cognominali e soprannominali (ubernoami), due diversi ambiti diutilizzo

I nomi propri hanno una necessità fondamentale in un gruppo sociale, per-mettono ad un individuo e ad un gruppo di confrontarsi con individui dellastessa comunità e con le comunità con cui entrano in relazione. Tutte le linguedel mondo posseggono una propria onomastica che si plasma attraverso iltempo come conseguenza delle vicende sociali della comunità dei parlanti chele veicolano.

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Il sistema antroponomastico ad Issime si basa fondamentalmente su unaforma ufficiale del nome individuale e cognome, pubblicamente riconosciuto,corrispondente all’identità anagrafica, che individua la persona al di fuori del-l’ambito strettamente locale, e dà una forma locale, che, per quanto riguarda laforma soprannominale del cognome, non sempre ha relazione etimologica conla forma ufficiale (esempi 1-2). Nelle interazioni linguistiche quotidiane ilprimo è impiegato nelle situazioni più formali e ufficiali, e solitamente corri-sponde all’uso nella lingua maggioritaria (italiano), usata all’esterno del grup-po, il secondo è usato nei colloqui informali, in situazioni più vicine alla sferapersonale del parlante, e l’uso è inserito nella lingua minoritaria. Avremo peròmodo di osservare che la situazione è un po’ più complessa di questa primaschematizzazione.

Quando è utilizzato il codice minoritario il nome di famiglia non ufficialeprecede il nome proprio, ed è declinato al genitivo (esempi 3 e 4).

L’uso delle due forme è comunque parte integrante del repertorio linguisticodella comunità, come passaggio da un sistema antroponimico ad un altro(esempio 4 Pöizersch / Christille), quando si vuole meglio denotare l’individuoin questione.

Processi di trasformazione e caratteri specifici dell’antroponimia ad Issime

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Dschoakimi [NOM.N.], Dschoakimi chierdich um, Ribulun [GEN.FEMM.] kouzimach déin tanz, Réivi [NOM. N.], Réivi schüt da vuss,Christillin, Christillin girati su te stesso, Ribola zucca fai la tua danza, tu della Riva dondola i piedi,

Héntschén [GEN.M.] breeme sprinh im tanz.Busso Calabrone mettiti a ballare.

[Eischemgseiti 2007]

Hants [NOM.M.] panz, vöirege schwanz.Ronco panzone, infuocata coda.

[Eischemgseiti 2007]

méchti nöit, chonti nöit see, muss vriengen Héntsch-e [GEN. M.] Lina.non potrei, non saprei dire, bisogna chiedere a Lina Busso.

[donna issimese n. 1921]

[…] zu ischt Pöizersch [GEN.M.] Jeangji, Christille, un Boarburu [GEN.FEMM.]Vital.[… ] poi c’è Christille Giovanni, e Chamonal Vitale.

[Augusta 2004]

Esempi 1 e 2

Esempi 3 e 4

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3. Cognomi ufficiali, loro formazione

Ormai da alcuni secoli ogni individuo ha oltre al nome proprio un cognome;ma non sempre è stato così. È opportuno ricordare, per quanto riguarda lapopolazione walser in esame, che i nomi di famiglia non nacquero generalmen-te nel Vallese, ma si formarono (o comunque si consolidarono) dopo che i colo-ni si trasferirono nella nuova patria a sud del Monte Rosa [Bodo 1984]. L’analisidi documenti d’epoca ci consente di affermare che già dal XIV secolo, ad Issimeil sistema antroponimico abituale e corrente prevedeva l’uso di un secondonome accanto al nome individuale. Vicino al nome proprio troviamo quindiespressioni come filius…, filius quondam (il nostro ‘fu’), de… (con indicazionedella località in cui la persona viveva), dictus… (con segnalazione di un sopran-nome, legato ad un uso interno alla comunità o al ruolo sociale). Iniziava quelprocesso di formazione dei nomi di famiglia issimesi: da nome proprio, da unnome di luogo, dalla professione, o da soprannomi di stampo tedesco semplice-mente tradotti in latino e successivamente francesizzati (esempi 5-11). Dasegnalare il caso della compresenza sia della forma cognominale originariatedesca, con adattamento alla fonetica romanza, sia della forma derivante dallatraduzione diretta dall’oralità (esempi 7-8); due forme fissatesi inizialmente,come risulta da documenti medievali, in due zone distinte del territorio issime-se corrispondenti, la prima al Tiers de la Montagne (Vallone di San Grato, anticazona d’insediamento walser), e la seconda al Tiers dessoubz soit du Plan (corri-spondenti all’attuale fondovalle d’Issime sede oggi del capoluogo) dove dalpunto di vista etnico le due popolazioni, quella tedesca e quella francoproven-zale, erano variamente distribuite al suo interno1.

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Dréisger [dal töit. traduzione] ➙ Trenta [già presente in documenti del XVI sec.]già presente in documenti medievali, tradotto dal termine tedesco Dréisger, con il qualeancora oggi si indica, in forma non ufficiale, un ramo della famiglia Trenta, così comenel 1632 quando un abitante del villaggio di Gaby tiers dessous d’Issime incise sul tettodi casa il proprio nome nella forma tedesca Hans Dreiziger (Giovanni Trenta).

Wisse [dal töit. traduzione latina] ➙ Albus Alby

traduzione latina del termine tedesco Wisse (bianco, latino albus), che in atti notarili e neiregistri parrocchiali del XVIII secolo troviamo ancora indicato accanto al nome ufficiale.

Kwerra [passaggio al romanzo con adattamento fonetico] ➙ Querra [kerra]dal termine in töitschu Kwerra (ital. Storto) con adattamento alla fonetica romanza, laforma tedesca del cognome si è mantenuta nella toponomastica (Kwerra-tsch GEN.,alpeggio del vallone di San Grato ad Issime).

Esempio 5

Esempio 6

Esempio 7

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4. Nomi di famiglia non ufficiali – ubernoami, loro formazione

La natura del documento ufficiale impone l’obbligo dell’individuazionedella persona senza incertezza e quindi il quadro onomastico risulta rigidamen-te organizzato con poche variazioni nel corso degli ultimi secoli. Non così nelcaso dei nomi non ufficiali trasmessi oralmente, i quali anche se presentano unagenesi simile (come si osserva negli esempi 12-16 confrontati con i precedenti 5-11) mostrano un’alta quantità di variazioni nel corso del tempo e una maggio-re flessibilità linguistica. Infatti la mescolanza linguistica aumenta l’opportunitàdi trasferimento di elementi tra le diverse lingue veicolate dalla comunità, eccoallora alcune forme derivare dal francese o dal francoprovenzale o anche dalpiemontese.

Dal punto di vista morfologico il nome di famiglia risulta abitualmente indi-cato al genitivo.

5. Mescolanza e alternanza dei codici nella costruzione delle due formesoprannominale e cognominale

Nella formazione delle forme cognominali (come si è osservato negli esempi7-8 al punto 3), in una comunità plurilingue dove la volontà dei parlanti non

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(8) Kwerra [dal töit. traduzione] ➙ Storto;(9) Cristanus [patronimico] ➙ Christille – Christillin;(10) Consul [dal latino, carica istituzionale nel tardo medioevo] ➙ Consol;(11) Biole - Ronco [da toponimo romanzo] ➙ Biolley - Ronco.

(12) Greffier [dal franc. cancelliere, pubblico ufficiale. Adattamento fono-morfologico] ➙ Griffisch;

(13) meier [töit. colui che ricopre carica di prestigio] ➙ Meiersch;

(14) Hants [töit. / patronimico Giovanni] ➙ Hantsch;

(15) de Djanet [patois / patronimico Giovanni. Adattamento fonomorfolo-gico] ➙ Dschannetsch;

(16) Niel [da toponimo. Adattamento fonomorfologico] ➙ Njilersch.

Esempi 8, 9, 10, e 11

Esempi 12, 13, 14, 15 e 16

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sembra incentrata alla necessità di dare particolare rilievo ad una, piuttosto cheall’altra lingua, il nome di famiglia diventa un elemento flessibile che puòvariare nella forma linguistica a seconda della situazione e dei contesti sociali.Questo processo ancora attivo e in evoluzione per i nomi che gli issimesi usanonell’ambito locale per designare le varie famiglie, appare invece concluso, giàfin dal XVIII secolo [Bodo 1984], per i cognomi ufficiali.

Un caso interessante è offerto dall’esempio (17) che riprende gli esempi (7-8). Partendo dalla forma originaria del nome di famiglia ‘Kwerra’ (nel dialet-to walser; kwer- agg. storto, testardo, tedesco quer), rimasto nella toponomasticaad indicare un alpeggio che fu di proprietà della famiglia stessa, compare comenome ufficiale nelle due forme, rispettivamente, quella tradotta ‘Storto’, e quel-la originaria, adattata però alla fonetica romanza ‘Querra’ [K erra].

Il cognome ‘Querra’ si estinse alla fine del XIX secolo, fu trasmesso in via nonufficiale attraverso la linea materna2, per un caso fortuito ad un ramo della fami-glia ‘Storto’, e precisamente ad un certo Jacques Valentin (* 1842 † 1922) figlio diJacques Gabriel Storto e di Maria Christine Querra. Sui registri parrocchiali è anno-tato ‘Querrich’ – con la grafia del francese, ‘Keerisch’ nella grafia attuale del töit-schu – accanto al nome ufficiale ‘Storto’. Jacques Valentin fu soprannominato Keer-i,integrando il nome di famiglia ‘Querra’ al sistema fonologico e morfologico deldialetto walser per identificare appunto quell’individuo (la desinenza –i è carat-teristica dei nomi di genere neutro). L’assegnazione di genere risulta essere, nondiversamente dal tedesco standard, più spesso di tipo astratto-grammaticale esoprattutto sui nomi propri e di parentela si assegna, spesso su base morfologi-ca, il genere neutro, quindi nomi riferiti a individui di genere naturale maschilee femminile sono spesso accordati al neutro. I discendenti di Keeri, ancora oggi,sono chiamati Keeri-sch [GEN.N.] appunto ‘quelli di Keeri ’.

In questo esempio la trasmissione del nome si è accompagnata ad una tra-smissione di proprietà, dovuta all’estinzione della famiglia. Ereditando i beni difamiglia, quel ramo degli ‘Storto’, ne avrebbe ereditato, a livello non ufficiale,anche il nome. La necessità di distinguere un ramo di una famiglia da un altro,

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Esempio 17 3

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in una comunità dove i cognomi ricorrono frequentemente, spesso impone lascelta di attribuire un nuovo soprannome ‘ubernoame’. Come si è osservato neiparagrafi precedenti, la scelta nel concorrere a formare il soprannome di fami-glia non cade necessariamente sul codice linguistico rappresentato dal dialettotedesco, ma anche sugli altri, sia quelli più marcati etnicamente (patois), siaquelli più neutrali (Italiano e francese). Nel caso in questione (esempio 17) ledue forme cognominali ‘Storto’ e ‘Querra’, che coprono le funzioni e gli usi chesono propri delle scrittura e della ‘ufficialità’ della comunicazione orale, con-corrono a formare i due soprannomi di famiglia con un adattamento fono-morfologico al dialetto walser, e ad un uso esclusivo negli scambi interni allacomunità.

Appare chiaro come, nella percezione linguistica dei parlanti issimesi, nonvi sia disparità di prestigio che favorisca l’uno o l’altro codice nella costruzionedei nomi di famiglia, così come nella pratica linguistica quotidiana il passaggioda un codice all’altro all’interno della conversazione.

6. Una variante per ogni codice: la funzione nella comunicazione quotidiana

Nei punti precedenti abbiamo affrontato quegli aspetti che hanno riguarda-to la formazione dell’onomastica issimese, ed in particolare gli influssi deidiversi codici linguistici utilizzati dalla comunità. Ora si vuole accennare, allemodalità d’impiego degli stessi antroponimi nella pratica linguistica quotidia-na, nel rapporto fra lingua e contesto comunicativo, e a quei fattori che inter-vengono, in un contesto plurilingue e di contatto etnico come quello di Issime,nella scelta del codice antroponimico da usare, nel nominare quell’individuo equella famiglia, nel momento in cui si vuole essere compresi dall’altro parteci-pante alla conversazione.

Va premesso che identità etnica e atteggiamento linguistico sono, in unaqualsiasi comunità, emergenza di natura storica, non elemento costitutivo,principale e integrante [Cole / Wolf 1974]. Questi sono concetti fortemente vin-colati al senso del luogo, che si costruiscono in base alle relazioni socioeconomi-che che una collettività instaura, e che quindi possono ridefinirsi in relazione aidiversi gruppi sociali in contatto, prendendo forma dagli uni o dagli altri. Il‘luogo’ di Issime, vuoi per il contatto secolare con altra gente, con altra cultura,per vicinanza geografica con il Piemonte, e per vie commerciali intraprese, rap-presenta una tipica ‘terra di frontiera’, terra di scambi, di movimenti e di muta-menti continui, una terra in cui si sono sedimentate varie lingue, costruendoquell’identità linguistica che rende gli issimesi aperti alla ‘sperimentazione lin-guistica’, per i quali «il purismo linguistico non sembra far parte delle preoccu-pazioni metalinguistiche della comunità». [Dal Negro 2002].

Nel passeggiare per Issime, è facile poter ascoltare, nei villaggi, nelle vie delDuarf capoluogo, nei bar, negli uffici pubblici, e, se si ha la fortuna di essere

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inseriti nella comunità, all’interno delle abitazioni private, conversazioni in cuiè probabile che più lingue siano effettivamente usate all’interno della stessasituazione linguistica, ma anche all’interno dello stesso discorso o dello stessoturno [Dal Negro 2002]. Questo dipende dai partecipanti alla conversazione edalle loro competenze linguistiche; potranno, infatti, esserci solo individui com-petenti nel dialetto walser, oppure anche individui parlanti patois (la comunitàdi Issime è estremamente composita del punto di vista linguistico ed etnico, inpassato come oggi), oppure forestieri competenti nel piemontese o solo nell’ita-liano, o, infine, individui che pur appartenendo alla comunità non hanno com-petenza nelle forme locali (quest’aspetto vale oggi più di ieri). Questo implica,in primo luogo, un uso delle forme dei nomi di famiglia, espresse nei diversicodici linguistici. Non solo come adattamento all’ambiente linguistico in cui ilparlante viene a trovarsi, così come avviene in Italia in molte situazioni di con-tatto fra lingua e dialetto, ma anche per le ovvie difficoltà ad essere compresi,da parte del gruppo tedesco, da un interlocutore non competente nel dialettowalser. Inoltre l’uso dei nomi di famiglia nel dialetto walser, in un dialogoromanzo, comporterebbe svariati problemi d’incompatibilità, sia a livello strut-turale (differenza nell’ordine delle parole) che morfologico (ad esempio la fles-sione dei casi).

In questo modo si è affiancata una forma romanza dei nomi di famiglia, soli-tamente derivata dalla forma del dialetto walser (non sempre come avremomodi di osservare) con adattamento alla fonetica romanza, più etnicamentemarcata (esempi 18-23) rispetto alla forma propria della scrittura e della ‘uffi-cialità’ della comunicazione orale. Così come nell’esempio (18), in cui il nomenon ufficiale Christellje, come è conosciuto all’interno della comunità un ramodella famiglia Christille, se la lingua della conversazione è il francese, il patois oil piemontese si userà la forma Christille pronunciata alla francese ‘Kristji’.

Le due forme – walser e romanza – sono usate, la prima quando si è in pre-senza di individui appartenenti al gruppo tedesco, mentre la seconda è usataquando si è in presenza di individui del gruppo francoprovenzale di Gaby e deipaesi limitrofi, e di forestieri di lingua piemontese inseriti nella comunità, econsapevoli dell’uso delle forme locali. Affinché le due forme possano essereusate e funzionare, è necessario che tutti i partecipanti alla conversazioneabbiano presente il repertorio dei nomi di famiglia locali, il valore del codiceusato e che condividano lo stesso mondo.

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Esempio 18

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Esempio 19

Esempio 20

Esempio 21

Esempio 22

Esempio 23

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All’interno dei rapporti sociali ed economici che la comunità issimese hainstaurato con il Piemonte (oltre ai rapporti commerciali, in passato e fino allaseconda metà del ‘900 in estate nel territorio di Issime era alta la presenza dipastori provenienti dal vicino Canavese e di pastori di pecore dal Biellese cheaffittavano buona parte degli alpeggi), e con la Bassa Valle d’Aosta in genere, ècapitato che alcune famiglie issimesi siano state identificate – dagli ospiti – contermini di chiara matrice romanza che nulla hanno a che fare con la forma loca-le, ma che possono – come nell’esempio (19) – prendere origine dalla formaufficiale del nome (usata appunto nelle relazioni con l’esterno della comunità).Soprannomi che spesso sono poi integrati dalla comunità stessa, aggiungendosialle forme nel dialetto locale.

Già nell’esempio (15) si è osservato come un nome di famiglia possa avereanche origine da un termine francoprovenzale (nello specifico da un patronimi-co), con adattamento al dialetto walser. Questo è stato possibile in quanto adIssime esiste, effettivamente, una frontiera etnico-linguistica interna alla comu-nità stessa. La varietà di patois di Gaby parlata dal gruppo francoprovenzale, èchiamata nel dialetto walser uberlénnuréd, cioè la lingua del paese di sopra.Alcune famiglie possono avere origine o essere imparentate col gruppo franco-provenzale. Dalla necessità di doverle distinguere si sono imposti nuovisoprannomi. Nell’esempio (22) la forma romanza del nome de Djanet, con ilquale la famiglia Stévenin è conosciuta dal gruppo non tedescofono, subisce unadattamento fonomorfologico nel dialetto walser Dschannetsch, mentre, nell’e-sempio (23), un ramo della stessa è identificato con un patronimico in töitschuVitorsch (discendenti di Vittorio). I Schanit (patronimico: discendenti di Djanet) èun soprannome con il quale un ramo della famiglia Stévenin è conosciuta aGaby (Issime Saint-Michel); posseggono proprietà sia a Gaby, sia ad Issime(vallone di Tourrison e abitazione nel Duarf). In origine, in realtà, erano quattrodistinte famiglie dello stesso ceppo in parte stabilitisi a Issime (Issime Saint-Jacques) e identificate dal gruppo tedesco con i nomi di Vitorsch, Dschannetsch,Pierinsch e Dschosesch. Il soprannome della famiglia Stévenin Vitorsch deriva daVittorio Stévenin che sposando una certa Chamonal (cognome d’Issime) entrò,di fatto, a far parte del gruppo tedesco.

Alla necessità di distinguere i diversi ceppi va aggiunto, e posto in evidenza,che il soprannome serve anche ad identificare il gruppo etnico di provenienza:gli Stévenin di Issime appartenenti al gruppo tedesco sono distinti in Dummene,Fiskaltsch, Lücksch, Pintersch, Türksch. L’uso del soprannome, come si deduce daquesti ultimi due esempi, non solo trova funzione nelle conversazioni informa-li, e quindi in situazioni più vicine alla sfera interna della comunità, ma ricopreanche funzioni e valori etnicamente caratterizzanti all’interno del gruppo.

Come si è potuto cogliere, ad Issime le conversazioni possono presentare alloro interno una sequenza di blocchi di turni, ciascuno caratterizzato dall’usoprevalente di un codice, ma comunque indipendenti fra loro. L’uso delle formecognominali si presenta sicuramente ben distinto e separato nei diversi codici,

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anche se molte, come osservato, possono avere origine dall’uno o dall’altro, edessere inglobate nel sistema che le accoglie. È normale, soprattutto quando iparlanti hanno a disposizione più di una lingua all’interno della comunità, chela varietà linguistica sia sfruttata nel discorso. Così anche le forme dei cognomi,come altri parti del discorso, possono essere prestate in modo transitorio ad uncodice, con finalità atte ad enfatizzare racconti, a voler porre l’accento su unaspetto particolare di quella famiglia o di quell’individuo, esaltato ed arricchitodi un particolare significato e valore dalla commutazione di codice, o nel volerspecificare l’appartenenza alla famiglia, al gruppo etnico, o al luogo di abitazio-ne. A questo proposito riportiamo dei segmenti di conversazione, raccolti daun’anziana issime originaria del gruppo francoprovenzale:

Méin pappa ischt guarten z'Éischeme, un di töitschu hedder gvoa-gen a wénn dar ischt kannhen in d' schul. Zam hous hewer génh,génh gschwétzt uberlénnuréd, un ous van doa mit dan éischemerehewer gleernit un gschwétzt di töitschu. Ich darnoa hennich wolmussu schwétzen töitschu, ich hen kielugut an éischemer, d' mumaStella het kiet an éischemer, dar éttru Funsi het kiet an éischemeri,d'muma Moata het kiet an éischemer, ischt gsinh UN LINTY.

[…] Ich mit méir mammu un méin pappa darwil das ich bin gsinhjunhs hennich gschwétzt uberlénnuréd ankwen dschöi isch gsinhvan uberlann, un di töitschu hetsch nöit chonnu, méin mamma,ischt gsinh DES PRAZ.

[…] un té zu hennüntsch kiat a i nonni, hentsch nüntsch pheebendschiendri IN CASA YON 4.

Osservando gli esempi evidenziati, il nome di famiglia ufficiale è preceduto,nel primo caso dall’articolo indeterminativo italiano, nel secondo dalla preposizio-ne articolata in francese e nel terzo dalla locuzione prepositiva italiana ad indicarela dimora di famiglia, non diversamente da come avviene per i prestiti occasionalidi nomi di origine romanza inseriti nel discorso töitschu [Dal Negro, Valenti 2008].

Preme qui sottolineare l’uso del francese (nel secondo caso), forse questa lin-gua è sentita, dall’anziana intervistata, più vicina al gruppo etnico (francopro-venzale) della famiglia citata, e comunque più caratterizzante rispetto ad unpiù neutro italiano ‘un Linty’.

Va infine segnalato come l’italiano, fino alla prima metà del XX secolo adope-rato in ambiti funzionali ben separati come lingua ‘alta’ (lo stesso per la linguafrancese), è oggi usato in ambiente informale (come peraltro in molte regionid’Italia), e non è raro, ad Issime, osservare l’uso di forme locali dei nomi difamiglia anche quando si utilizza questa lingua, come nell’esempio seguente:

[…] quella casa arriva dai Schützersch [donna issimese n. 1921]

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7. I nomi propri e i soprannomi di famiglia nel töitschu: un sistema di morfo-logia nominale ancora ricco e produttivo

Nel töitschu il sistema dei nomi di famiglia e dei nomi propri non è rigido, èin realtà molto produttivo. Come accennato in precedenza, l’uso del sopranno-me di famiglia avviene facendo precedere al nome proprio il termine che indicala famiglia con la forma al genitivo, come negli esempi (26) e (28).

Questi nomi di famiglia comprendono un nucleo centrale molto consistenteche ha origine, come si è visto, da nomi propri, e da un gruppo, molto menoconsistente, di nomi riferiti alla professione.

Il sistema nominale nel töitschu dispone, non diversamente dal tedesco stan-dard, di tre generi grammaticali: maschile, femminile e neutro. Il genere gram-maticale di un sostantivo è indicato sull’articolo, sulle desinenze dell’aggettivoattributivo e predicativo, sui pronomi; inoltre dove la declinazione nominale si èmantenuta, come ad Issime, costituisce un ulteriore contesto di accordo. Il töit-schu, infatti, ha un sistema di morfologia nominale ancora ricco e produttivo.

Tutti i nomi propri sono in classi nominali e quindi entrano nelle classi fles-sive. Il nome di famiglia, che ha origine da un nome proprio, ha come referentequell’antenato che è preciso, e si riferisce proprio a quell’individuo. Chi ha datoorigine al nome di famiglia, normalmente, significa che ha goduto di una certanotorietà, anzitutto nei rapporti con gli altri membri della comunità.

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Sén gsinh zwian brudara, Jean Roc un dar oalt Jean Baptist-u… Jean Roc.Erano due fratelli, Giovanni Rocco e [NOM.M.] vecchio Giovanni Battista… Giovanni Rocco.

un dar Tschoak-u, Jean Baptiste ischt gsinh dar attu.e [NOM.M.] Giacomo, Giovanni Battista era il padre.

[donna issimese n. 1936]

Esempio 24

bin kannhe zar gottu Stell-u.sono andato dalla signora Stella [DAT.FEMM.]

[donna issimese n. 1911 m. 1996]

Esempio 25

méchti nöit, chonti nöit see, muss vriengen Héntsch-e Lina.non potrei, saprei non dire, bisogna chiedere a [GEN.M.] Lina.

[donna issimese n. 1921]

Esempio 26

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A questo punto va fatta una precisazione sull’uso del genere maschile, femmi-nile e neutro nei nomi propri. In relazione al grado di famigliarità nei confrontidegli individui ai quali ci si riferisce, persone alle quali si da del tu vengono iden-tificate con un nome proprio diminutivo di genere neutro (vedi esempi in appen-dice). Questo comporta il seguire, invece, un accordo di tipo morfologico indi-pendentemente dal genere naturale maschile o femminile dell’individuo.

La forma più comune, quindi centrale in questo sistema, è il neutro a cuisi oppone il maschile e, in misura molto secondaria il femminile come all’e-sempio (25), rifunzionalizzandosi, segnalando il maggiore rispetto e la mag-gior formalità.

Inoltre, l’uso dell’articolo determinativo in accompagnamento al nome pro-prio implica una certa notorietà della persona al quale nome si riferisce, come

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bin kannhe vinnen z’ lljick Héntsch-i z’alpu.sono andato a trovare [DET.N.] piccolo [NOM.N.] all’alpeggio.

[donna issimese n. 1935]

Esempio 27

[…] eina im Duarf, eis im Zéngji, doa, Stoffultsch Tunni, d’ mamma van Joak-i.[…] uno in Capoluogo, uno a Seingles, da Antonietta Consol, la mamma di Giovanni. [NOM.N.]

[…] Joak-e Jean, Joake Luéi un héi dar ma van Véisa [nome proprio in patois diGaby], Joake Jean das van Véisi…[GEN.M.] Giovanni e Luigi Christillin e qui il marito di Luigia, Giovanni Christillin quello di Véisi…

[donna issimese n. 1917]

Esempio 28

is jimer dar gruass Rower un ich seemu dar lljick Héntsch-u.lui dice a me il grande Rower ed io dico a lui [DET.M.] piccolo [NOM.M.]

[donna issimese n. 1935]

Esempio 29

Ischt gsinh Pintsch-e sentuku, Pintsch-u dar oalt Pintschu.C’era [GEN.M.] sindaco, Pintschu [DET.M.] vecchio. [NOM.M. DEBOLE]

ischt gsinh an gute senteke.è stato un buon sindaco.

[donna issimese n. 1911 m. 1996]

Esempio 30

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nell’esempio (29) e (30). Il tratto individualizzante veicolato dall’articolomaschile ‘dar’ e dal femminile ‘d’ / di’ risulta evidente nei sintagmi del tipo daroalt Pintschu (es. 30) e, dar lljck Hentschu (es. 29) e dar Hants (es. 2), che indicanoper gli issimesi una persona specifica, se non adirittura il capostipite, apparte-nente alla famiglia Pintsche nel primo caso, Héntsche nel secondo, e Hantsch nelterzo [Dal Negro, Musso 2003]. Al contrario un qualsiasi membro maschiledella famiglia sarà indicato al neutro come all’esempio (27) e (28). Nello stessoesempio (28) immediatamente dopo l’uso del nome al neutro ‘Joaki ’, poco indi-vidualizzante, si specifica quale dei due fratelli della stessa famiglia si vuoleindicare: ‘Joake Jean’ e non ‘Joake Luéi’.

Lo stesso vale per i nomi propri di battesimo, per cui il nome di origine fran-cese all’esempio (24) Jean Baptiste diventa ‘dar Dschan Batistu’ per indicare quelparticolare individuo e nessun altro, così come dicendo ‘dar Tschoaku’(es. 24)5. Con il nome ‘dar Tschoaku’ si indica oggi ad Issime il capostipite di unramo della famiglia Consol, e quest’appellativo equivale ad un nome proprio omeglio alla combinazione di nome e cognome. Interessante notare come parlan-do in italiano, ‘dar Tschoaku’ sia reso con ‘il vecchio Consol’, mancando l’italia-no dei mezzi morfologici per categorizzare diversi gradi di definitezza.

In quest’ultimo esempio il codice locale (töitschu) e il codice maggioritario(italiano) si sovrappongono e si contaminano per nominare lo stesso individuo.Nel primo è sottinteso il cognome ufficiale, e nel secondo il nome locale.

Conclusioni

L’analisi di un microcosmo arealmente ben delimitato, comparabile neltempo ad intervalli generazionali, consente di individuare con precisione la tra-dizione antroponimica locale, seguendola nel suo sviluppo storico. Il processodi affermazione del sistema antroponimico ufficiale a due elementi (nome ecognome) e di un sistema parallelo non ufficiale di matrice locale, appare adIssime, isola linguistica walser della Valle d’Aosta, procedere in un complessosistema plurilingue che ne condiziona l’evoluzione.

Le linee di sviluppo e di cambiamento di queste due differenti tipologiecognominali si dispongono in un sistema omeostatico fra i tre elementi che sivengono a formare, nome proprio, cognome e soprannome, e i codici linguisticia contatto, pur mantenendo distinti entrambi gli ambiti d’uso.

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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N O T E

1 Il territorio di Issime, fino al XVIII secolo, era diviso dal punto di vista amministrativo intre parti Tiers d’Issime, con i rispettivi sindaci, Le Tiers dessoubz soit du Plan, le Tiers de laMontagne e le Tiers dessus, rispettivamente corrispondenti agli attuali, fondovalled’Issime (compreso il Vallone di Tourrison) sede oggi del capoluogo, Valloni di SanGrato e di Bourinnes (valloni laterali d’Issime) e comune di Gaby (un tempo dal villag-gio di Vourry fino a Pont Trenta).2 La trasmissione del soprannome di famiglia attraverso la linea materna non è un casoraro nella comunità issimese e nelle comunità rurali in genere.3 In relazione a questo esempio, bisogna precisare che, come per altre caratteristiche delsistema linguistico, anche per il sistema onomastico, i parlanti non hanno coscienzaesplicita.4 Traduzione: Mio papà è nato a Issime, e il töitschu l’ha iniziato quando è andato a scuo-la. A casa abbiamo sempre sempre parlato in dialetto di Gaby, e fuori con gli issimesiabbiamo imparato e parlato il töitschu. Io dopo ho ben dovuto parlare in töitschu, ho spo-sato un issimese, la zia Stella ha preso un issimese, lo zio Alfonso ha preso una issimese,la zia Moata ha preso un issimese, era un Linty […] Io con mia mamma e mio papà men-tre che ero giovane ho parlato il dialetto di Gaby poiché lei era di Gaby, e il dialetto diIssime non lo sapeva, mia mamma era dei Praz. […] poi ci hanno allevato i nonni, cihanno tenuti loro in casa Yon.5 Riguardo ai nomi di battesimo, nel contesto minoritario di Issime, sono state le lingue acontatto ad averli forniti: a livello ufficiale, dapprima il francese e dall’ultimo secolo l’i-taliano, e a livello locale i dialetti romanzi.

A P P E N D I C E

Soprannomi di famiglia

dar Schützer [NOM.M.] > Schützer-sch [GEN.M.]dar Hants [NOM.M.] > Han-tsch [GEN.M.] dar Stuart-u [NOM.M.] > Stuart-e [GEN.M.] dar Pintsch-u [NOM.M.] > Pintsch-e [GEN.M.]dar Héntsch-u [NOM.M.] > Héntsch-e [GEN.M.] dar Dummun-u [NOM.M.] > Dummen-e [GEN.M.] dar Joaku [NOM.M.] > Joake [GEN.M.]d’ Boarbara [NOM.FEMM.] > Boarbur-u [GEN.FEMM.]d’ Dschoakema [NOM.FEMM.] > Dschoakum-u [GEN.FEMM.]Keeri [NOM.N.] > Keeri-sch [GEN.N.]Mattili [NOM.N.] > Mattili-sch [GEN.N.]Piri [NOM.N.] > Piri-sch [GEN.N.]Lixandri [NOM.N.] > Lixandri-sch [GEN.N.]

Processi di trasformazione e caratteri specifici dell’antroponimia ad Issime

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Membri appartenenti al clan familiare espressi con le forme al PL. del rispet-tivo nome di famiglia:

HéntschiniHanzaPöizaraStofflaBallösaChristilljini

Nomi propri

Dolfi [N.]= AdolfoTschoaki [N.] / dar Tschoaku [M.] = GiacomoBleesi [N.] / dar Bleesu [M.] = BiagioAlbertini [N.] = AlbertinaAnni [N.] / Anna [FEMM.] = AnnaNastaséji [N.] = AnastasiaMéji – Maréji [N.] / d’ Méja – d’ Mareja [FEMM.] = MariaTunni [N.] / di Tunna [FEMM.] = AntoniettaTéini [N.] / di Téina [FEMM.] = CristinaFranzi [N.] / d’ Franza [FEMM.] = Francesca

B I B L I O G R A F I A

AUGUSTA, rivista annuale edita dal 1969 dall’Associazione ‘Augusta’ di Issime.ARCAMONE, M. G., Antroponimia e toponomastica nelle lingue e letterature germani-

che antiche, in: DOLCETTI CORAZZA V. e GENDRE R. (a cura di), «Antichità ger-maniche, II parte», Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2002, pp.67-86.

BERRUTO, G., La varietà del repertorio, in: SOBRERO A. A., (a cura di), Introduzioneall’italiano contemporaneo, vol. II, La variazione e gli usi, Laterza, Roma-Bari,1993, pp. 3-36.

BODO, M., Processi di trasformazione dei nomi di famiglia dal 1600 in poi ,in: «Eischeme – Issime, la sua chiesa la sua gente», Tipografia valdostana,Aosta, 1984, pp. 143-151.

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Processi di trasformazione e caratteri specifici dell’antroponimia ad Issime

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1. Introduction

Nous voudrions présenter ici unepartie de la thèse de doctorat discutée àl’Université de Turin et conçue avec lasupervision des professeurs GianmarioRaimondi et Alessandro Vitale-Brovarone1. Nous aimerions partagercertaines réflexions qui nous semblentintéressantes pour la toponymie, la dia-lectologie, et en général, pour la linguis-tique et l’étude de l’histoire des langueseuropéennes. Elles seront exposées aprèsavoir présenté le sujet de thèse, les moti-vations qui ont mené à étudier cet argu-ment, la méthode de recherche et l’analy-

se qui a suivi la récolte des données et la création de cartes toponymiques.

Au début, l’intention était d’approfondir les connaissances en toponymie etde faire un pas en avant par rapport au travail de mémoire2 dont la rechercheavait consisté à mener et décrire le déroulement d’une enquête toponymiquedans le cadre des projets du BREL. Au moment de l’analyse de certains typesde noms de lieux, dont le sens est lié à la roche et à l’eau, nous n’avions pas prisen compte les étymologies fournies par les dictionnaires utilisés. Les explica-tions que les textes donnaient avaient été prises pour argent comptant.

À la volonté de mieux connaître la toponymie s’est ajouté l’intérêt pour ledébat concernant la formation des aires linguistiques en Europe lié aux théoriessur le peuplement du continent européen. Parmi ces théories, celle “tradition-nelle” qui prévoit des invasions indoeuropéennes n’est plus une certitude.

La toponymie a été déjà utilisée afin d’imaginer les faits historiques d’unpassé très lointain, pour lesquels on ne dispose pas de documents écrits et oùseule l’archéologie peut s’aventurer. Nous avons donc essayé, en s’appuyantsur le fait que les toponymes représentent un élément très conservateur de lalangue, d’analyser quelques-unes de ces nouvelles théories, en particulier la

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La toponymie valdôtaineet francoprovençale confrontée

à la toponymie des régions voisinesAndrea Rolando

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Théorie de la Continuité de Mario Alinei en se demandant quels pouvaient être,à ce sujet, le rôle et les conséquences pour la toponymie.

2. La Théorie de la Continuité et les autres théories sur le peuplementde l’Europe

Alinei (1996 ; 2000), sur la base de récentes affirmations et découvertes del’archéologie3, refuse la théorie traditionnelle des invasions de l’Europe de lapart de populations belliqueuses indoeuropéennes au V millénaire avant J.-C.aussi bien que la théorie de Renfrew (1990) qui substitue les guerriers par desagriculteurs en avançant la datation de leur arrivée au VII millénaire avant J.-C.

Un des traits les plus saillants de la Théorie de la Continuité est l’extrêmeantidatation de la chronologie traditionnelle du développement linguistiqueeuropéen. La formation des dialectes européens modernes, qui est, selon la tra-dition, d’époque médiévale, remonterait ainsi à l’époque mésolitique, au néoli-tique et à l’âge des métaux. Les aires dialectales correspondraient aux aires descultures archéologiques des périodes pré-historiques. L’origine de l’indoeuro-péen et des autres familles linguistiques européennes ne serait plus liée à laplus récente pré-histoire d’Europe et d’Asie, mais coïnciderait avec le dévelop-pement de Homo Loquens, à l’époque paléolitique4.

Pour l’aire qui nous intéresse ici, c’est-à-dire l’aire francoprovençale, Alineifait coïncider la culture archéologique typiquement “suisse” de Cortaillod quise serait formée au VI-V millénaire. Les caractéristiques de l’aire francoproven-çale seraient dues, selon Alinei, à la celtisation d’une civilisation latine préro-mane et à une successive romanisation avec l’expansion de l’Empire romain5.L’importances du sujet réside dans le fait que, s’il existait une coïncidence effec-tive entre aires dialectales et cultures archéologiques anciennes, il faudraitremettre en question l’histoire de la formation des langues romanes et envisa-ger une approche différente lors des études linguistiques.

3. Les toponymes recueillis et l’aire d’étude

Étant donné que les évènements historiques concernés par les théories expo-sées ci-dessus se rapportent à une période très ancienne, la recherche s’estconcentrée sur les toponymes auxquels un ou plusieurs auteurs de diction-naires ou d’articles de toponymie ont attribué une origine pré-latine (pré-indoeuropéenne ou celtique), c’est-à-dire des noms de lieux dont l’originedépasse l’époque historique. Les toponymes repérés sont au nombre de 3 263,réunis sous des “types toponymiques” 6 et insérés dans une base de donnéesdans laquelle, pour chaque nom de lieu, nous avons inséré aussi les éventuellesattestations mentionnées par les textes consultés, les explications étymolo-giques et les coordonnées (lieu-dit, commune, province, département, région)

L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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nécessaires à la localisation du toponyme pour son insertion dans les cartes.Pour la recherche de toponymes dans les régions françaises, suisses et ita-liennes, nous nous sommes basés sur différents articles et dictionnaires de topo-nymie. En particulier les œuvres de Dauzat et al. (1978 ; 1989), le Dictionnairetoponymique des communes suisses réalisé par le Centre de dialectologie deNeuchâtel, et le Dizionario di toponomastica.

L’analyse des attestations anciennes fournies par les auteurs nous a permisd’exclure ou de considérer avec attention certains toponymes pour lesquels il ya des désaccords en ce qui concerne l’explication étymologique ou pour les-quels l’explication ne correspond pas aux attestations historiques.

Pour la recherche des microtoponymes valdôtains, le BREL a mis a disposi-tion ses archives d’enquêtes toponymiques qui nous ont permis, à travers unerecherche selon le cas et les variantes dialectales, de repérer les noms de lieux,selon leur prononciation, commune par commune ; par exemple, pour l’hydro-nyme ‘Doire’ : Djoué , Douiè (la), Djouî (la), Djouin-i, Djouin-œ, Djouére, Guére,Dœiva (la), Djouire (la), Djouéi (la), Tsan de Djouéé.

Tableau des types toponymiquesavec le sens et le nombre de toponymes recueillis

361

La toponymie valdôtaine et francoprovençale confrontée à la toponymie des régions voisines

n° Type Exemple Signification T. r.

1- ASCUS / -OSCUS / -USCUS

Bagnasco Cuneo,Piemonte

On attribue à ce suffixe une origine ligureet c’est sur lui qu’on s’est basé pour déli-miter la zone occupée par cette popula-tion. Il indique l’appartenance d’une pro-priété à la personne du nom auquel il estlié, mais il peut aussi avoir une fonctionadjectivale.

321

2 -ATEVernate Novara,Piemonte

Ce suffixe indique aussi l’appartenance,en Italie il est présent dans la zone despré-Alpes de la Lombardie

129

3 BALBal, Mont St-Dal-mas-le-Selvage, Alpes-Maritimes

Radical auquel Dauzat et d’autresauteurs ont attribué une origine pré-indoeuropéenne signifiant ‘hauteur’

126

4 BALMABalmaz, Rocher de laAravis, Savoie

Toponymes diffusés dans les Alpes signi-fiant ‘abri sous roche, paroi rocheuse’

135

5 BALTEUMBàlzola Alessan-dria, Piemonte

Dauzat conçoit une origine pré-indoeuro-péenne pour ce mot latin

x 7

6 BRIGABriga Alta Cuneo, Piemonte

On attribue à ce type toponymique uneorigine celtique signifiant ‘élévation’

12

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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n° Type Exemple Signification T. r.

7CALMA(CALMIS)

Calm, La Aveyron,France

Dauzat attribue à ce toponyme signifiant‘hauteur, pâturage de haute montagne’une origine pré-indoeuropéenne relativeà la base *cal- ‘pierre, rocher, hauteur’

244

8 CUCMontcuq Belvès, Dordogne

Toponyme qui sert à désigner plusieursreliefs dans le midi de la France. SelonDauzat d’origine pré-celtique

91

9 DURIADjouin-œ Bionaz,Vallée d’Aoste

Sous ce type toponymique ont été réunisles hydronymes liés à l’étymon DURIAou *dur- qui signifieraient ‘cours d’eau’

152

10 -ISSABlavèssoe, lo Tsoe-mén dè St-Denis, Vallée d’Aoste

Sous ce type toponymique, probablementd’origine celtique, ont été réunis troistoponymes valdôtains. L’étymon n’estpas attesté

x

11 IXELLOSIssiglio Torino,Piemonte

Nom d’origine celtique signifiant ‘bas’.Trois toponymes ont été insérés dans labase de donnée pendant la recherchepour le type toponymique UXELLOS

x

12 KLAPPAClaps, Rocher duLus-en-Diois,Drôme

Dauzat attribue à ce toponyme lié à laroche une origine pré-indoeuropéennede la base *cal- ‘pierre, rocher, hauteur’

225

13 KLOTTONClot, Le Mizoën, Isère

Sous ce type toponymique celtique ontété réunis les noms de lieux signifiant‘creux, trou, grotte’. On a aussi inséré lesmicrotoponymes valdôtains crou dont onne savait pas s’il fallait les attribuer àklotton ou à *krosu, celtique, signifianttoujours ‘creux’

478

14 KROSUCròsio della ValleVarese, Lombardia

Type toponymique qui n’a pas été utilisépour cette recherche

2

15 LABESLavenone Brescia,Lombardia

Sous ce type toponymique parfois attri-bué à un substrat pré-latin, on a réuni lestoponymes formés par un radical lab-,lav- signifiant ‘éboulement’ ou indiquantune montagne

196

16 LABINA

Lavine, Tête Alpes-Maritimes ; Lavanche, La LeChâtelard, Savoie

Sous ce type toponymique ont été réunisles toponymes de forme labina, labincasignifiant ‘éboulement, avalanche’

86

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La toponymie valdôtaine et francoprovençale confrontée à la toponymie des régions voisines

n° Type Exemple Signification T. r.

17 MALMalande, Pointe deSolaro, Corse

Base pré-indoeuropéenne selon Dauzat.Sous ce type toponymique ont été égale-ment réunies les variantes en *mar-,*man-, *mel-, *men-

89

18 MATMateraBasilicata

Base oronymique selon le «Dizionario diToponomastica» (DTI). Elle n’a pas étéutilisée pour cette recherche

3

19 MIRABELMirabeau Vaucluse,France

Ce type toponymique d’origine latine aété utilisé afin de mettre en évidence lazone francoprovençale qui possède unvariante phonétique caractéristique

73

20 MOLARISMolarTorino, Piemonte

Toponyme d’origine latine signifiant‘éminence, levée de terre’. Caracté-ristique de la zone francoprovençale

58

21 MORGAMórdzoe, laAvise, Vallée d’Aoste

Type toponymique attribué au celtiquesignifiant ‘marais, cours d’eau’ ou ‘fron-tière’

40

22 MOTTAMotta du Caire, LaSisteron, Alpes-de-Haute-Provence

Toponymique attribué à un substrat pré-latin signifiant ‘levée de terre, tertre isolé’

182

23M U R I C A -RIA

Moerdzéoe, lo Crétade la Antey-St-An-dré, Vallée d’Aoste

Type toponymique signifiant ‘tas depierres’. Il n’a pas été utilisés pour cetterecherche

98

24 NAVANava, Colle diDomodossola,Piemonte

Forme celtique qui signifie ‘vallée’ 2

25 -ONNAVéssoun-a, lo Tou-roun doe Oyace, Vallée d’Aoste

Suffixe celtique qui pourrait être lié à descours d’eau. Il n’a pas été utilisé pourcette recherche

16

26 PALPalanca, Monte Alagna-Valsesia,Piemonte

Toponyme considéré comme une varian-te de *bal-, il n’a pas été utilisé

1

27 PENPenna, M. SantoStefano d’Aveto

Toponymes qui n’ont pas été utiliséspour cette recherche

2

28S C A R E N -NA

Scareno Verbania,Piemonte

Type toponymique signifiant ‘pente’. Iln’a pas été utilisé

1

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

364

En partant de l’aire valdôtaine, le point de vue a été élargi à toute l’aire fran-coprovençale, pour s’étendre au sud de la France, à la Suisse et au nord del’Italie. Les toponymes recueillis se concentrent surtout dans l’aire délimitée parles deux lignes courbes qu’on voit dans l’image Carte 1.

4. Discordances entre les explications des dictionnaires

Lors de l’analyse des types toponymiques, des discordances ont été remar-quées en ce qui concerne les étymologies fournies par les auteurs, comme pourles exemples suivants de Balma, Duria et Truc.

n° Type Exemple Signification T. r.

29 SEGUSIASusa Torino, Piemonte

Type toponymique d’origine celtiquesignifiant ‘force’

28

30 SUCSuc de la CucheLaviolle, Ardèche

Type toponymique d’origine pré-celtiqueselon Dauzat, signifiant ‘sommet demontagne

183

31 TRUCMountruc Gaby, Vallée d’Aoste

Type toponymique d’origine pré-celtiqueselon Dauzat, signifiant ‘pic, sommet(arrondi) de montagne’

215

32 TUDTuda, Monte di, Oletta, Corse

Type toponymique d’origine pré-celtiqueselon Dauzat, signifiant ‘hauteur’. Il n’apas été utilisé

1

33 TURNO

Tornette, Lo MónÉtroubles, Les Dia-blerets, Canton deVaud

Type toponymique d’origine pré-celtiqueselon Dauzat, signifiant ‘hauteur’. Il n’apas été utilisé

1

34 UXELLOSUssel, Châtillon,Vallée d’Aoste

Type toponymique d’origine celtiquesignifiant ‘élevé’

62

35 VELVoelan, lo MónÉtroubles, Valléed’Aoste

Il n’a pas été utilisé 1

36 Xl’Evèntsón Ayas,Vallée d’Aoste

Quatre toponymes auxquels on n’a attri-bué aucun type toponymique, mais quiont été utilisés pour la recherche

4

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365

BALMA

Les significations du mot sont connues : ‘paroi rocheuse’, ‘grotte’, ‘abri sousroche’ ou ‘gros rocher surplombant formant un abri’8.

Dauzat affirme que le mot balma est un dérivé de la base pré-indoeuropéen-ne *bal- 9. Devoto est du même avis ; pour lui, le b du mot balma est dû au“consonantismo ligure” ; il reconstitue la forme *palama ‘riparo sotto la roccia’10.

Rousset (1988) reprend l’explication de Dauzat dans son oeuvre sur les topo-nymes anciens dans la zone alpine occidentale11.

Pour le GPSR par contre, le mot est probablement d’origine celtique, commeBessat / Germi (1991) le répètent en montrant que le mot se trouve dans leFEW 1, 223a, « […] sous la base gauloise *balma ‘grotte’12 ».

Dans une récente publication, Coste (2006) 1288, en accord avec le FEWattribue balma au celtique / gaulois – bien qu’il se place du côté de Dauzat pourle m. bal et le f. bale : « […] ‘hauteur rocheuse’, mot préceltique qui doit être àl’origine des Ballons d’Alsace […] ».

La toponymie valdôtaine et francoprovençale confrontée à la toponymie des régions voisines

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DURIA

Dauzat mentionne deux origines pour les mots caractérisant plusieurs coursd’eau de France : le radical gaulois *dubron ‘eau courante’ et le radical pré-indoeuropéen *dor-. Par contre, il nous semble que Coste (2006 : 924) place doiredans les dérivés de *dubron. Le DTI ne semble pas faire cette distinction et attri-bue les divers hydronymes dérivés de *dur- au pré-indoeuropéen. Le FEWremarque que la discussion, en ce qui concerne duria, est encore ouverte.

Müller (1987 : 73) cite « La racine *dru- ‘courir’, pourvue de la terminaison -antia, qui a servi à caractériser les Drance valaisannes. Un homonyme existe enSavoie. La Durance française se rattache également à cette famille » ; Pokornycite les fleuves « […] Duria (Ungarn), nhd. Tyra, Thur, älter Dura (Elsass,Schweiz), oberitalie. Dora, Doria, frz. Dore, Doire, Doron, iber. Durius, Turia usw.[…] » sous le radical *dhu-ro- 13.

Alabain (2000 : 21) cite le mot breton dour pour les noms liés à l’eau : « […]Dour, Dore, douron (Le) (pluriel : ‘les eaux’), Douric (Le) (diminutif), Dourcam(‘eau sinueuse, ruisseau sinueux’), Dourdain, Dourdon (‘eau profonde’), Dourdu,Le Durduff (‘eau noire’, graphie ancienne pour Dourdu), Dourdy (Le), de [dourdi]‘thermes (eau+maison)’ ».

Le IEW distingue, tout en leur donnant le même sens originaire de ‘eau cou-rante’, les cours d’eau du type Drance, Drouance, Durance et les cours d’eau dutype Doire.

Le DTCS, qui semble être le dictionnaire toponymique le plus attentif auxmises à jour des étymologies de noms anciens, penche pour l’explicationindoeuropéenne14.

TRUC

Le type toponymique possède les significations de ‘sommet, tertre, rocher,grosse pierre’. Son étymologie pré-romane est « […] assurée par les uns, discu-tée par les autres, selon les tendances des spécialistes. […] Il s’insère dans lacatégorie de types dont l’implantation toponymique offre l’intérêt de restituerla cohésion d’une aire dialectale, aujourd’hui brisée, mais naguère continue15 ».

« La proposition du FEW 13, 2, 327b de rattacher truc / treu ‘tertre, colline’ aulatin vulgaire *TRUDICARE ‘cogner’ […] avec une évolution sémantique de‘choc’ à ‘objet heurté’ puis à ‘grosse pierre à demi enfouie dans le sol’ et enfin à‘bec rocheux’, a été soutenue par J. Hubschmid et reprise par J. Guex qui y voitune dérivation analogue à celle de butte. Cette étymologie du FEW a été discu-tée par A. Nouvel qui soutient l’existence d’une base oronymique TRUK- ‘hau-teur’, variante […] de TUC […] La plupart des ouvrages toponymiques récents

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se rallient à un point de vue proche : origine pré-celtique pour le TGF 1683-1685, base *TRUK(K)- ‘hauteur’ pour le DDR 225 ‘Truc variante de Tuc’16 ».

Rousset (1988 : 293), rapproche les racines duc, juc, (t)suc, truc en s’appuyantprobablement sur Dauzat17.

L I S T E D E S C A R T E S

Carte 1a -ASCUS / -OSCUS / -USCUSCarte 1b -ASCUS / -OSCUS / -USCUSCarte 1c -ASCUS / -OSCUS / -USCUS VdACarte 2 BALCarte 3 BALMACarte 4a CALMACarte 4a CALMA VdACarte 5 CUCCarte 6a DURIACarte 6b DURIA VdACarte 7 KLAPPACarte 8a KLOTTONCarte 8b KLOTTON VdACarte 9 MALCarte 10a MIRABELCarte 10b MIRABEL VdACarte 11 MOLARISCarte 12a MORGACarte 12b MORGA VdACarte 13 MOTTACarte 14 SEGO-Carte 15a SUCCarte 15b SUC VdACarte 16a TRUCCarte 16b TRUC VdACarte 17a UXELLOSCarte 17b UXELLOS VdA

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Observations

Un premier groupe de cartes semble indiquer que l’aire francoprovençalepartage certains types toponymiques avec le sud de la France et le nord del’Italie (Carte Aire 1) ; un deuxième groupe rélèverait l’unité de l’aire francopro-vençale et du midi français (Carte Aire 2). Un troisième groupe montrerait uneaire toponymique qui intéresse l’aire gallo-romane et qui semble s’arrêter auversant italien des Alpes occidentales (Carte Aire 3).

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5. Conclusions

Retour à la simplicité

Dans les études de toponymie les plus récentes, nous notons une inversionde tendance par rapport aux œuvres précédentes et à leurs rééditions18. Commele montre Chambon19, on préfère chercher des explications plus simples quivont plutôt vers le latin et l’indoeuropéen, plutôt que de s’orienter vers desbases reconstituées en partant de langues dont on connaît très peu.

En ce qui concerne les toponymes en CANTA- (Chanteloup), Billy (1990)propose de revenir à l’hypothèse d’une formation romane de ‘chanter’ et non àune forme artificielle *kant- 20.

Le désaccord entre auteurs, remarqué lors de l’étude des étymologies propo-sées pour les types toponymiques BAL, BALMA, CUC, DURIA, MOTTA,TRUC conduit à la remise en question de l’existence même des bases “méditer-ranéennes”.

Il est aujourd’hui possible d’expliquer l’hydronyme *dora que Dauzat esti-mait être pré-indoeuropéen par le radical indoeuropéen *dheu- ‘couler’. Unmauvais découpage du mot avait mené à la création de la base fantôme *rod-

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pour le nom du “Rhône”, au lieu de son affiliation à la forme ro-dan ‘très vio-lent, fleuve’. La base *nava, pré-celtique selon Dauzat, peut être un mot prochedu lat. navis ‘bateau’ et peut être reliée à une couche indoeuropéenne ancienne,du moment qu’elle n’est pas attestée en celtique. Au lieu d’expliquer plusieursnoms de montagnes ou de reliefs par des formes pré-indoeuropéennes reconsti-tuées, *cuc, *kal, *pala, *truc, il semble possible de les expliquer en ayant recoursaux langues indoeuropéennes: lat. callum, callere ‘s’endurcir’, celt. caljo, caljavo‘caillou’, lat. palus ‘pieu’, pala ‘pelle’, celt. *kukka ‘sommet’ dont cucullos ‘capu-chon’, truc déverbal de lat. trudicare intensif de trudere ‘pousser’21.

L’idée même de l’existence de populations de langues pré-indoeuropéennesne serait pas indéniable, elle serait plutôt due à un résultat de cause à effet. Ladécouverte de l’indoeuropéen, a fait germer l’idée des invasions indoeuro-péennes. Les envahisseurs ayant besoin de peuples à soumettre, la reconstruc-tion des “bases” pré-indoeuropéennes aurait répondu à la nécessité d’identifierles épaves linguistiques des populations effacées.

L’énoncé de Billy relatif aux toponymes en CANTA- : « Un tel système per-met d’étymologiser tout et n’importe quoi, n’importe comment et demeureincontrôlé parce que incontrôlable », pourrait être utilisé pour marquer desdoutes à propos de toutes les étymologies qui prévoient une explication pré-indoeuropéenne / méditerranéenne22. De nouveaux schémas se présentent : onne nie pas l’existence de types toponymiques anciens, mais le fait qu’il soientdes témoignages de l’existence de peuples non indoeuropéens.

Continuité des frontières

En ce qui concerne la formation des aires dialectales, dans la méthodologietraditionnelle, l’action du substrat semble avoir un poids relatif. Les culturespré-latines laissent des traces dans le vocabulaire et dans la toponymie, maisn’ont pas une incidence fondamentale. On remarque un déséquilibre dans lesaffirmations. Pour certaines aires dialectales, comme le dialecte vénitien ou legascon, on admet une coïncidence avec des aires et des peuples bien définisavant la romanisation, pour d’autres, comme est le cas du francoprovençal, lesubstrat n’agit pas ou n’est pas pris en considération. Les causes qui ont porté àla formation de cette aire dialectale sont cherchées dans une époque relative-ment récente.

L’appartenance de la Vallée d’Aoste au domaine francoprovençal remonte,selon la vision traditionnelle, au 575 après J.-C., avec la défaite des Lombardsqui doivent céder les vallées de Suse et d’Aoste23 aux Francs. Selon nos cartes(BALMA, CALMA, DURIA, MORGA, UXELLOS, pour citer des toponymesqui auraient un lien avec les langues celtiques), la Vallée d’Aoste possède desliens anciens avec le territoire qui se trouve à l’ouest des Alpes. Des liens cul-turels sont aussi témoignés par la similitude des sites archéologiques retrouvés

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à Sion et à Aoste24

. La Vallée d’Aoste, située entre une aire celtique occidentaleet une zone italique qui aurait été celtisée après25, serait un exemple de frontiè-re pré-latine qui continue à l’intérieur de l’aire romane.

“Francoprovençal” : une dénomination correcte

Dans les cartes ci-dessus on a cherché à mettre en évidence les types topony-miques “pré-latins” qui sont présent dans l’aire francoprovençale, parfoisconjointement à l’aire occitane et l’Italie septentrionale, parfois conjointementau nord de la France.

Le fait qu’il y ait des toponymes communs à l’aire occitane et à l’aire fran-coprovençale, indépendamment du fait qu’on les considère d’origine ancienneou récente, devrait nous amener à penser qu’il faut tenir compte de l’aire méri-dionale provençale / occitane lorsqu’il s’agit d’expliquer l’origine de cette airelinguistique.

Si on essaie d’interpréter ces cartes à travers la Théorie de la Continuité deAlinei, le fait que l’aire francoprovençale possède des toponymes en communavec le sud de la France d’un côté et avec le nord de la France de l’autre, faitpenser que l’influence de deux couches, une méridionale et une septentrionale,serait à la base de la formation du francoprovençal. La dénomination de Ascoli,parfois critiquées, interprétée à l’aide de ces deux couches, serait alors tout à faitcorrecte à partir du moment où on attribue la bonne signification aux mots franco et provençal, selon l’époque et le type de lecture auxquels on se réfère(selon la perspective de “continuité” ou selon la vision traditionnelle “romane”).

N O T E S

1 Titre de la thèse : La Teoria della Continuità di Alinei alla luce della toponomastica valdostana(2008).2 Titre du mémoire : Toponymie d’Antey-Saint-André (2004).3 Alinei (2000 : 16) : Les données archéologiques montreraient une continuité depuis lespeuples paléolitiques jusqu’aux peuples indoeuropéens.4 Alinei (1996 : 8).5 Alinei croit à l’existence d’un groupe de langues apparentées au latin auxquelles ildonne le nom de “italide” qui s’étalait d’une zone qui va de la Catalogne à la Dalmatieavant la romanisation due à l’expansion de Rome. Ces langues appartiendraient auxpopulations indoeuropéennes installées au moment du peuplement de l’Europe parl’homme moderne. Elles pourraient présenter des traits plus archaïques que ceux dulatin qu’on retrouverait dans les langues romanes actuelles.6 Les “types toponymiques” sont basés sur l’étymon (reconstitué ou non) fourni par lesdictionnaires étymologiques (par ex. FEW) ou par les auteurs de dictionnaires topony-miques (par ex. Dauzat).

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7 Les toponymes indiqués par "x" n’ont pas été utilisés pour la recherche.8 Bessat / Germi (1991 : 85, 93) ; GPFP 1086.9 Dauzat (1955 : 93-95).10 Devoto (1939 : 315).11 Rousset (1988 : 41).12 Bessat / Germi (1991 : 85).13 IEW 260.14 Müller (1987).15 Bessat / Germi (2001 : 40-42).16 Bessat / Germi (2001 : 44).17 Rousset (1988 : 293) : « Dans les Alpes nous trouvons essentiellement DUC, SUC,TRUC […] La signification de DUC, SUC, TRUC est indiscutable ».18 La rédition en 1979 de Longnon qui est décédé en 1911. Réédition de Dauzat en 1989depuis 1963. L’édition réimprimé de 1978 de Jaccard est de 1906.19 Chambon (1975 : 455) ; Gendron (2003 : 85).20 Billy (1990 : 63).21 Kristol (2005/2006) Onomastique gallo-romane : le nom propre dans l’histoire de la langue,Cours donné au Centre de dialectologie de l’Université de Neuchâtel.22 Billy (1990).23 Colliard (1980 ; 1982).24 Petit-chasseur (Sion) et St-Martin de Corléans (Aoste), Archeologia in Valle d’Aosta. DalNeolitico alla caduta dell’Impero Romano 3500 a. C. - V sec. d. C. (1981).25 Du point de vue archéologique on imagine une celtisation de l’Italie du nord à parti duVI s. a. J.-C., avant l’invasion historique du IV s.

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L’ONOMASTIQUE GALLO-ROMANE ALPINE

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Table des matières

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Laurent Viérin, Assesseur à l’Éducation et à la Culture de la Vallée d’Aoste

L’oralité dans les systèmes onymiques : expédients mnémotechniqueset structures formelles dans le domaine italo-roman et gallo-roman . . . . . . . . . . . . . 7Giorgio Marrapodi

Nomina nuda tenemus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Joseph Rivolin

Alcune linee di indagine sui rapporti fra antroponimia personalemaschile e agiologia nella Valle d’Aosta del XVIII secolo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27Gianmario Raimondi e Duccio Canestri

Les familles de Saint-Nicolas et Avise du XVe au XXe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57Franco Vagneur

Telmon. Un saggio di auto-antroponimia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67Tullio Telmon

Antroponimi nel lessico piemontese . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97Anna Cornagliotti

Chi vëd Turin e nen la Venaria a vëdrà la mare ma nen la fia.Osservazioni toponomastiche sulla paremiologia piemontese . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123Luca Bellone

Les animaux domestiques et sauvages et leurs noms propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151Rose-Claire Schüle

Alcuni casi di onomastica di origine animale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163Alessandro Vitale Brovarone

Le nom des reines : onomastique bovine de haut rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175Saverio Favre

Antroponomastica e toponomastica medievale dai “Conti di sussidio”della Valle d’Aosta. Castellania di Quart 1379-1380 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189Giuliano Gasca Queirazza S. J.

Etnici e cognomi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201Carla Marcato

Recherches toponymiques et histoire du peuplement alpin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205Hubert Bessat

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Les noms des Aiguilles Rouges :analyse diachronique et synchronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215Kathrin Schneitberger

Jalons pour une étude géotoponymique de quelques distributionsmacrotoponymiques dans l’espace gallo-roman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231Francis Manzano

Les limites du francoprovençal de Mâcon à Besançon,à la lumière de la toponymie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257Gérard Taverdet

Le mot Chartreuse et quelques remarquessur des toponymes de ce massif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271Gaston Tuaillon

Quelques désignations toponymiques des cavités calcairesdans les Alpes du sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277Jean-Claude Bouvier

Il contributo della toponomasticanella formazione del lessico piemontese . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287Matteo Milani

La fitotoponomastica della Valle di Susa: un sistemadi denominazione del paesaggio locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309Federica Cusan

Processi di trasformazionee caratteri specifici dell’antroponimia ad Issime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341Michele Musso

La toponymie valdôtaine et francoprovençale confrontéeà la toponymie des régions voisines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359Andrea Rolando

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Table des matières

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