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Journal de Parodontologie & d’Implantologie Orale - Vol. 32 N°3 211 RÉSUMÉ La prise en charge combinée des malpositions, des maloc- clusions dentaires et des lésions parodontales est aujour- d’hui bien codifiée. Le réalignement orthodontique des dents est incontestablement un complément thérapeutique de la maladie parodontale si les règles fondamentales sont res- pectées : réduction de l’inflammation, emploi de forces ortho- dontiques adaptées et hygiène orale rigoureuse. Chez l’animal, en présence de lésions parodontales expéri- mentales, il a été montré que l’association chirurgie paro- dontale et orthodontie accélérait l’apposition osseuse par rapport à celle observée sans orthodontie. De même, la bio- résorption de matériau de comblement est activée et la régé- nération parodontale potentialisée. Chez l’homme, de nombreux effets positifs de l’association orthodontie-parodontie ont été observés et confirmés à long terme. MOTS CLÉS Parodontite, thérapeutiques combinées, orthodontie. Parodontites sévères, traitements conservateurs : solutions ortho-parodontales Severe periodontitis, conservative therapy: ortho-perio solutions ABSTRACT Today, the combined therapeutic approach of dental mal- positions, malocclusions with severe periodontal lesions is no more a problem. The orthodontic realignment of teeth is with no doubt complementary as far as fundamental rules are kept : reduce inflammation, use of light adapted ortho- dontic forces and strict oral hygiene. In animal studies with experimental periodontal lesions, it has been shown that the association of periodontal surgery and orthodontics accelerates bone apposition when com- pared to periodontal surgery alone. Seemingly the biore- sorption of graft material and periodontal regeneration are enhanced. In humans, perio-orthodontic therapy is very favourable with excellent long term results. KEY WORDS Periodontitis, combined therapy, orthodontics. Sylvie BOYER Françoise FONTANEL Marc DANAN Monique BRION Faculté de chirurgie-dentaire Université Paris Descartes Sorbonne Paris Cité Accepté pour publication : 22 février 2013 Les auteurs ont indiqué n’avoir aucun conflit d’intérêt concernant cet article.

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RÉSUMÉ

La prise en charge combinée des malpositions, des maloc-clusions dentaires et des lésions parodontales est aujour-d’hui bien codifiée. Le réalignement orthodontique des dentsest incontestablement un complément thérapeutique de lamaladie parodontale si les règles fondamentales sont res-pectées : réduction de l’inflammation, emploi de forces ortho-dontiques adaptées et hygiène orale rigoureuse.Chez l’animal, en présence de lésions parodontales expéri-mentales, il a été montré que l’association chirurgie paro-dontale et orthodontie accélérait l’apposition osseuse parrapport à celle observée sans orthodontie. De même, la bio-résorption de matériau de comblement est activée et la régé-nération parodontale potentialisée.Chez l’homme, de nombreux effets positifs de l’associationorthodontie-parodontie ont été observés et confirmés à longterme.

MOTS CLÉSParodontite, thérapeutiques combinées, orthodontie.

Parodontites sévères,traitementsconservateurs : solutionsortho-parodontales

Severe periodontitis,conservative therapy:ortho-perio solutions

ABSTRACT

Today, the combined therapeutic approach of dental mal-positions, malocclusions with severe periodontal lesions isno more a problem. The orthodontic realignment of teethis with no doubt complementary as far as fundamental rulesare kept : reduce inflammation, use of light adapted ortho-dontic forces and strict oral hygiene.In animal studies with experimental periodontal lesions, ithas been shown that the association of periodontal surgeryand orthodontics accelerates bone apposition when com-pared to periodontal surgery alone. Seemingly the biore-sorption of graft material and periodontal regeneration areenhanced.In humans, perio-orthodontic therapy is very favourable withexcellent long term results.

KEY WORDS

Periodontitis, combined therapy, orthodontics.

Sylvie BOYERFrançoise FONTANELMarc DANANMonique BRION

Faculté de chirurgie-dentaireUniversité Paris Descartes Sorbonne Paris Cité

Accepté pour publication :22 février 2013

Les auteurs ont indiqué n’avoir aucunconflit d’intérêt concernant cet article.

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nité des dents naturelles à des pa-tients souffrant de malocclusionsassociées à des parodontites (fig. 1à 6).

Malocclusions

Les malocclusions orthodontiquessont nombreuses et variées. Leurclassification, internationalement re-connue (Angle, Tweed, Sassouni),est faite en fonction des décalagesantéro-postérieur, vertical et trans-versal. Elles peuvent être associéesà des migrations dentaires (ouver-ture de diastèmes, égressions se-condaires) liées à des pertes d’élé-ments dentaires et à des diminutionsdu support parodontal aggravéesou non par des problèmes fonction-nels (déglutition atypique, bruxis-me…).Certaines malocclusions peuvent fa-voriser l’apparition des maladies pa-rodontales et des lésions gingivalesou les aggraver.Geiger dans son analyse rétrospec-tive, confirme les relations entre mal-occlusions et parodontites (Geiger,2001) ; en fonction de la malocclu-sion, l’atteinte parodontale est plusélevée en présence :• de classes I biproalvéolies ;• de classes II :– si le surplomb antérieur est supé-rieur ou égal à à 6 mm,

– si la supraclusion est supérieureou égale à 6 mm ;

– d’encombrements dentaires ;– de version molaire de la deuxièmemolaire mandibulaire après extra-ction non compensée de la pre-mière ;

– d’articulé croisé ;– de traumatismes occlusaux et in-flammation non maîtrisés.

Un grand nombre d’adultes sont por-teurs de malocclusions plus oumoins sévères et ne présentent ce-pendant aucun problème parodon-tal. La conclusion est qu’il n’y a pasde potentiel destructeur systéma-tique sans inflammation.

Inflammation

Les traitements orthodontiques ontété longtemps contre-indiqués chezles patients souffrant de parodon-tites, car ils sont considérés com-me susceptibles d’aggraver les lésions existantes. L’application deforces orthodontiques à des tissusparodontaux siège d’une inflamma-tion d’origine bactérienne peut ac-célérer la destruction parodontalelorsque l’hygiène orale est incorrec-te (Kessler, 1976). Ericsson et sonéquipe ont montré, expérimentale-ment, qu’en présence d’une hygiè-ne défectueuse, la version et l’in-gression des dents sont susceptiblesde favoriser la destruction parodon-tale (Ericsson et al., 1977, 1978).Wennström et al. confirment cetteobservation et notent que le risqued’aggravation est particulièrementévident lorsque le déplacement or-thodontique est effectué au seind’une lésion intra-osseuse inflam-matoire (Wennström et al., 1993).Chez l’homme Artun et Urbye, dansune étude comparative menéechez des patients souffrant de paro -dontite et recevant ou non des trai-tements orthodontiques, constatentque le réalignement orthodon -tique de dents ayant migré ne favo-rise pas particulièrement l’évoluti -vité de l’alvéolyse (Artun et Urbye,1988). Boyd et al. constatent, com-me Artun et Urbye, que le principal

Introduction

Les demandes esthétiques grandis-santes, tant au niveau des dents quedu visage, ont favorisé l’apparitionde solutions rapides, voire expédi-tives, pour rétablir un sourire altérépar la migration de dents atteintespar la maladie parodontale. Histori-quement, les traitements orthodon-tiques ont été accusés d’aggraverles lésions parodontales préexis-tantes, voire de faire le lit de futuresatteintes.Depuis plusieurs décennies, de nom-breux travaux ont montré que le dé-placement orthodontique pouvait aucontraire avoir une action tout à faitfavorable sur la santé bucco-den-taire, à condition que certaines règlesconcernant la mécanique orthodon-tique et l’hygiène orale soient res-pectées.Le réalignement des dents, en par-ticulier en présence d’encombre-ment, facilite l’hygiène orale, pilierincontestable du maintien de la san-té parodontale. A contrario, l’abs-tention orthodontique risque de favoriser l’aggravation, voire l’appa-rition de maladies parodontales. Deplus, la correction de malocclusionset l’harmonisation des arcades fa-vorisent l’esthétique (réductions demalpositions, alignements de col-lets cliniques, comblements d’em-brasures). Par ailleurs la remise ennormoposition des dents amélioreles conditions de réalisation de soinsconservateurs et prothétiques parredressement des axes, allongementdes couronnes cliniques et respectdes espaces interradiculaires.Le but de cet article est de montrerque l’apport de données fondamen-tales et cliniques récentes aux plansde traitement peut assurer la péren-

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Fig. 1 à 6. Patient de 55 ans souffrant de parodontite chronique très sévère avec migrations secondaires et sourire inesthétique. Vue du sourire (fig. 1).Situation initiale (fig. 2). Radiographies avec une alvéolyse intéressant les 2/3 de la hauteur radiculaire (fig. 3). Situation clinique après traitement (fig. 4).Radiographies après traitement sans aggravation de l’alvéolyse (légère rhyzalise sur 21) (fig. 5). Sourire après traitement (fig. 6).

Fig. 1 to 6. Fifty year old patient with severe chronic periodontitis, secondary migration and inesthetic smile. Patient’s smile (fig. 1). Initial situation(fig. 2). X rays showing 2/3 height of bone loss (fig. 3). Post-treatment clinical view (fig. 4). Post-treatment X rays with no additional bone loss (slightapical resorption on 21) (fig. 5). Smile after treatment (fig. 6).

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osseux globalement positif est ob-servé en fin du traitement. L’appo-sition osseuse moyenne est de6,8 %. Il est à noter que de légèresrhyzalyses sont fréquentes. Demême, Liu et al. observent une amé-lioration des paramètres parodon-taux après une prise en charge paro-orthodontique chez des patientssouffrant initialement de parodonti-te chronique avec migration des in-cisives (Liu et al., 2008) et Boyer etal. montrent que les traitements or-tho-parodontaux favorisent desgains osseux très significatifs (Boyeret al., 2011). La comparaison avecdes sites témoins (traitement paro-dontal seul) ne montre pas de diffé-rence ; de plus, qu’il s’agisse dugroupe ortho-parodontal ou du grou-pe parodontal seul, les résultats sontstables à long terme (durée post-opératoire moyenne : 16 ans ; ex-trêmes : 11 et 32 ans).De nombreuses études expérimen-tales confirment ces observations.Melsen et ses collaborateurs mon-trent, à l’aide d’études compara-tives, l’importance de l’hygiène ora-le et de la préparation parodontale(Melsen, 1986 ; Melsen et al., 1988).La chirurgie parodontale et l’hygiè-ne régulière destinées à réduire aumaximum l’inflammation expérimen-tale, associées à des mouvementsorthodontiques, favorisent la néo-formation cémentaire, ligamentaireet osseuse.Sans hygiène orale suivie, les résul-tats sont aléatoires. Garat et al.concluent à leur tour que l’augmen-tation de volume osseux est supé-rieure lorsque les forces orthodon-tiques sont appliquées aprèscontrôle de l’inflammation (Garatet al., 2005). Comme le montrent fortbien Tzannetou et al., l’application

de forces orthodontiques provoqueune inflammation aseptique avecprésence de cytokines pro-inflam-matoires (IL1-b et bG) dans le fluidegingival (Tzannetou et al., 2008). Cescytokines favorisent la résorptionosseuse côté pression. L’additionde cytokines ne peut qu’activer etfavoriser l’augmentation de la ré-sorption osseuse, qu’elles soientd’origine septique associées à uneinflammation ou d’origine bactérien-ne ou aseptique.

Déplacement dentaire

L’utilisation orthodontique du dépla-cement dentaire provient de laconnaissance de la physiologie duremaniement osseux modélisé parBaron (Baron, 1975). Lors du dépla-cement dentaire, des mécanismescellulaires complexes interviennentet conduisent au remodelage destissus dentaires et péridentaires (LeGall et Sastre, 2010).Pour déplacer une dent ou un grou-pe de dents, il faut considérer leurintégrité et le niveau osseux. Demême, le choix judicieux des moyensd’ancrage, de l’appareillage et del’intensité contrôlée des forces dé-livrées par ce dernier optimise le dé-placement.

Intensité des forces

Les appareils fixes sont préférésaux appareils amovibles. Ils peu-vent concerner tout ou partie del’une ou des deux arcades den-taires. Dans de nombreux cas, lesdeux arcades sont totalement ap-pareillées. L’appareil orthodontiquechoisi doit également être accep-table esthétiquement et permettre

facteur d’évolutivité de la maladieparodontale au cours de traitementsorthodontiques est associé à unehygiène orale défaillante (Boyd et al.,1989). Dans leur étude comparati-ve, avec un suivi de 2 ans, cesmêmes auteurs constatent que laperte d’attache moyenne la plus éle-vée appartient au groupe d’adoles-cents au parodonte initialement sain.En effet, ils suivent trois groupes depatients qui reçoivent tous un trai-tement orthodontique. Un premiergroupe est constitué d’adolescentsau parodonte sain, un deuxièmed’adultes au parodonte sain et untroisième d’adultes au parodonte réduit et assaini. Il est à noter que2 adolescents sur 20 ont une hygiè-ne orale particulièrement déplorableet une inflammation gingivale chro-nique pendant toute la durée du trai-tement orthodontique. C’est ce faitqui explique que l’inflammationmoyenne du groupe d’adolescentsest supérieure à celle des deuxgroupes d’adultes et que la perted’attache soit significativement plusélevée.Melsen et al. traitent 30 patients souffrant de parodontite et de supra -clusie par ingression des incisives (Melsen et al., 1989). Tous les pa-tients sont soumis à une prépara-tion parodontale avec enseignementde l’hygiène orale, détartrage-sur-façage et chirurgie parodontale parlambeau de Widman pour ceuxayant des poches résiduelles supé-rieures à 3mm. Pendant toute la du-rée du traitement orthodontique, unsuivi parodontal rigoureux est ob-servé, des détartrages-surfaçagesétant réalisés en cas de besoin.Quoique variable d’un patient àl’autre, voire d’un site à l’autre chezun même patient, un remodelage

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d’obtenir un ancrage stable (Za-chrisson, 2008).Lorsque le parodonte est réduit etassaini, la dent est déplacée dansun environnement osseux demoindre résistance et il est donc né-cessaire d’appliquer des forcescontrôlées en direction et intensité.Des valeurs indicatives de l’intensi-té des forces à utiliser en parodon-te normal ont été données par Prof-fit selon les mouvements à réaliser :– de 50 à 75 g pour la version ;– de 100 à 150 g pour l’égression(déplacement dentaire parallèle àlui-même) ;

– de 15 à 25 g pour l’ingression ;– de 50 à 75 g pour la rotation ;– de 75 à 125 g pour le redresse-ment radiculaire (Proffit et al., 1992).

Ces intensités sont diminuées enparodonte réduit.Ces forces sont produites par desfils orthodontiques, des ressorts, desmodules élastiques.Les fils orthodontiques sont :– de composition variée (fils en acier,en nitinol, en titane molybdèneTMA…) ;

– d’architecture variée (fils mono-brin, multibrin, présentant desboucles ou pas) ;

– de section variée (ronde ou rec-tangulaire).

Les ressorts peuvent, comme les filsorthodontiques, être fabriqués dansdifférents alliages qui leur confèrentdes propriétés spécifiques.Les modules élastiques, présentéssous forme d’anneaux plus ou moinsespacés ou de fil élastique, sont éga-lement destinés à déplacer les uni-tés dentaires. S’ils sont préalable-ment étirés avant leur utilisation, ilsdélivrent des forces plus faibles. Cesforces peuvent être mesurées à l’ai-de d’un dynamomètre.

Les forces appliquées peuvent êtrecontinues (constantes) ou disconti-nues (intermittentes). Les fils super-élastiques (nitinol et ses dérivés) dé-livrent plutôt des forces continues,c’est-à-dire que la dent reçoit unecontrainte relativement constanteen intensité au fil du temps. Les filsen acier délivrent des forces discon-tinues, ce qui signifie que la dent sedéplace pendant quelques jours puisne bouge plus. La phase de dépla-cement dentaire, durant laquelle leremaniement tissulaire se produit,est suivie d’une phase de repos quipermet la réparation tissulaire en at-tendant une nouvelle activation.Le choix de la composition du fil, desa section et de son architecture estimportant et doit être adapté àchaque phase de traitement car c’estlui qui va imposer au déplacementdentaire sa qualité et son intensité.Lors des premières phases du trai-tement orthodontique (alignement/nivellement dentaire), les forces exer-cées doivent être particulièrementfaibles, et ce d’autant plus que leparodonte est réduit. Lorsqu’une for-ce est exercée sur une dent, il exis-te schématiquement une face enpression du côté du déplacement etune face en tension du côté oppo-sé au déplacement. La face en pres-sion voit son apport vasculaire ré-duit, les fibres sont comprimées ettassées. Ces fibres présentent alorsun aspect vitreux en microscopieoptique que Reitan (1951) nommela zone hyaline. Il faut exercer desforces adaptées au contexte paro-dontal pour ne pas léser les tissusdentaires (résorption radiculaire) etpéridentaires (alvéolyse) existants etpermettre aux phénomènes d’ap-position-résorption de se faire dansles meilleures conditions.

Notion d’ancrage

Le déplacement d’une unité dentai-re nécessite la présence d’un ancra-ge. Celui-ci peut être un ensemblede dents que l’on ne souhaite pasdéplacer. Il s’agit des dents posté-rieures pour déplacer les dents an-térieures et réciproquement. Les mo-laires, pluriradiculées, ont unemeilleure valeur d’ancrage que lesdents monoradiculées. La valeurd’ancrage est également liée à la lon-gueur radiculaire, à la hauteur et à laqualité de l’os alvéolaire. En paro-donte réduit, les dents sont de moinsbonnes unités d’ancrage. Dans cecas, il est parfois nécessaire de ren-forcer cet ancrage avec des ancragesextra-dentaires. Il est possible :– de solidariser les dents posté-rieures entre elles ou d’ajouter desarcs palatins ;

– d’utiliser des implants postérieursdestinés à devenir des piliers pro-thétiques ;

– de mettre en place des minivis quisont des implants temporaires uni-quement destinés à renforcer l’an-crage pendant le temps orthodon-tique.

À l’arcade maxillaire, les minivis sontposées sur les côtés vestibulaire etpalatin et seulement du côté vesti-bulaire à la mandibule. Leur positionest déterminée en collaboration avecl’orthodontiste pour que le mouve-ment dentaire souhaité puisse êtreoptimal.Pour obtenir l’ingression des inci-sives maxillaires, une minivis est pla-cée entre 11 et 21. Cette minivis estun ancrage qui accompagne l’effetintrusif donné par l’arc orthodon-tique. Il faut utiliser des forces infé-rieures à 25 g pour éviter les résorp-tions radiculaires (fig. 7 à 11).

S. BOYER, F. FONTANEL, M. DANAN,M. BRION

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Fig. 7 à 11. Parodontite sévère, malocclusion de classe II 1 avec supraclusion incisive, agénésie de 12 et migrations secondaires. Vue antérieure (fig. 7).Radiographies des incisives maxillaires (fig. 8). Minivis en place (fig. 9). Radiographie avec minivis en place (noter les résorptions radiculaires) (fig. 10).Situation clinique post-orthodontique (fig. 11).

Fig. 7 to 11. Severe chronic periodontitis with class II 1 malocclusion, anterior overbite, absence of 12 and secondary migrations. Anterior view (fig. 7).Maxillary incisal X ray (fig. 8). Mid-line mini-screw (fig. 9). X ray with mini-screw (note apical resorption) (fig. 10). Post-orthodontic clinical view (fig. 11).

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Des minivis peuvent être utiliséespour reculer des unités dentaires àl’arcade maxillaire lorsque les dentspostérieures sont absentes. Ellessont placées sur les côtés vestibu-laire et palatin pour se rapprocherle plus possible d’un mouvementd’égression. Plus les minivis sontproches du centre de résistance dela dent (qui est le centre de gravitéde la dent placée dans son milieuosseux), plus on translate la dent etmoins le mouvement de version estprésent. Le centre de résistanced’une dent dont le parodonte est ré-duit se déplace apicalement. Il estpar conséquent intéressant de pla-cer les minivis le plus apicalementpossible (fig. 12 à 16).Enfin, il est également possible d’uti-liser des plaques d’ancrage : ellessont posées par le chirurgien en ves-tibulaire à la mandibule comme aumaxillaire et sont destinées à dépla-cer une arcade dentaire dans sonensemble en direction antérieure oupostérieure. Elles sont placées an-térieurement pour déplacer les dentsen direction mésiale ou postérieu-rement pour un déplacement distal.

Réparation/régénération

L’objectif du traitement ortho-paro-dontal global est d’enrayer l’évolu-tion de la maladie ou, mieux encore,de réparer, voire de régénérer, les tis-sus parodontaux détruits et obtenirainsi une situation clinique stable àlong terme. L’approche pluridiscipli-naire représentée par l’associationde problèmes ortho-parodontaux faitappel en premier à la maîtrise de l’in-flammation suivie de tentatives destimulation de néoformation de tis-

sus parodontaux dans leur ensemble.La maîtrise de l’inflammation s’ob-tient par la réduction de la flore pa-thogène sous-gingivale qui adhère àla surface radiculaire, colonise l’épi-thélium des poches et le conjonctifgingival. En fonction de la localisa-tion, de la morphologie et de la sé-vérité des lésions, il est fait appel soità une thérapeutique non chirurgica-le, soit à une thérapeutique chirurgi-cale avec débridement et réductiondes poches. Que le choix thérapeu-tique soit chirurgical ou non, l’emploid’antiseptiques ou d’antibiotiques estréservé aux formes très sévères, trèsévolutives et riches en flore bacté-rienne agressive (Zanderbergen et al.,2013). Si la maîtrise de l’inflamma-tion est un acte parfaitement codifié,les différents facteurs susceptiblesde favoriser la réparation/ régénéra-tion parodontale sont moins précis.De nombreux travaux tant expéri-mentaux que cliniques ont montréque l’application de forces ortho-dontiques douces stimule l’apposi-tion osseuse et favorise la résolu-tion des lésions parodontales.Vardimon et al. et Nemcovsky et al.créent des lésions expérimentales,les traitent par lambeau débride-ment et ont comparé l’appositionosseuse avec ou sans applicationde forces orthodontiques adjacentesaux lésions (Vardimon et al., 2001 ;Nemcovsky et al., 2004). Ils ont ob-servé une accélération de l’apposi-tion osseuse au niveau des sites as-sociés à l’application des forcesorthodontiques. Nemcovsky et al.confirment leurs observations et notent que le déplacement ortho-dontique prévient partiellement laprolifération de l’épithélium de jonc-tion sans néanmoins assurer la néo-formation d’un ligament parodontal

fonctionnel sur l’ensemble de la surface radiculaire concernée (Nemcovsky et al., 2007). De plus,ils notent que l’activation orthodon-tique précoce après chirurgie paro-dontale n’avait pas d’action négati-ve sur la réparation osseuse. Cestravaux confirment les observationscliniques de Cirelli (Cirelli et al., 2006).Plusieurs auteurs évaluent le rôle destechniques chirurgicales à visée derégénération parodontale en présen-ce de déplacement orthodontique(Araújo et al., 2001 ; Silva et al., 2006,2008). Araújo et al. déplacent ortho-dontiquement une dent en directiond’une alvéole comblée 3mois aupara -vant par de l’os anorganique (Araújoet al., 2001). Ils constatent qu’il estpossible de déplacer une dent au seind’un matériau de comblement et quece déplacement active la biorésorp-tion du matériau, en particulier côtétension. Par ailleurs, la néoformationosseuse est plus dense dans leszones comblées que dans les zonestémoins non comblées. Silva et al.traitent des lésions interradiculairesde classe II avec de l’os anorganiqueet membrane résorbable (Silva et al.,2006). Ils constatent que l’activationorthodontique n’obère pas la régé-nération tissulaire. La différence entresites comblés et non comblés n’estpas significative avec, cependant,une très légère tendance en faveurdes sites comblés. Dans un travail ultérieur, ces auteurs constatent quel’ingression orthodontique facilite laréparation de lésions expérimen -tales de classe III (Silva et al., 2008).Cependant, les résultats les plus favorables sont obtenus lorsquel’abord chirurgical était du type lam-beau débridement sans comblementassocié ou non à l’utilisation de mem-brane.

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Fig. 12. Radiographie panoramique montrant des lésions parodontalessévères. (14-16, 25-26, à extraire).

Fig. 12. Panoramic Xray showing severe periodontal lesions (14-16,25-26to be extracted).

Fig. 13. Situation clinique montrant les diastèmes antérieures inesthé-tiques.

Fig. 13. Clinical view with inesthetic diastemas.

Fig. 14 et 15.Appareillage maxillaire avec minivis en place (maintien tran-sitoire de 26 pour stabiliser l’arc rectangulaire sur lequel sont soudés descrochets de traction reliés aux minivis par un ressort actif). La fermeturedes diastèmes est réalisée par technique de glissement.Appareillage man-dibulaire ayant pour but de linguoverser les incisives.

Fig. 14 and 15. Maxillary appliance with minisrews (temporary mainte-nance of 26 to stabilise the rectangular arch wire with brass hooks connec-ted to the miniscrews by an active spring). The closure of the diastemasis obtained by the sliding technique. Mandibular appliance aimed to obtainthe lingual tipping of the incisors.

Fig. 16. Résultat final.

Fig. 16. Final result.

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Fig. 17 à 22. Patiente de 50 ans souffrant de parodontite chronique très sévère avec malpositions incisives mandibulaires, maxillaires et ouverture dediastèmes. Vue antérieure (fig. 17). Vues latérales (fig. 19 et 20). Radiographies du secteur antérieur avec alvéolyse horizontale maxillaire et mandi-bulaire intéressant les quatre cinquièmes de la hauteur radiculaire (fig. 18). Radiographies des secteurs postérieurs avec alvéolyse horizontale et inter-radiculaire sévère (fig. 21 et 22).

Fig. 17 to 22. Fifty year old patient with very severe chronic periodontitis maxillary and mandibular malpositions and opening of diastemas. Anteriorview (fig. 17). Lateral views (fig. 19 and 20). Anterior X rays showing horizontal bone loss concerning 4/5 bone height (fig. 18). Posterior X rays withsevere horizontal bone loss and furcation involvement (fig. 21 and 22).

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Parodontites sévères, traitements conservateurs : solutions ortho-parodontalesSevere periodontitis, conservative therapy: ortho-perio solutions

Conclusion

S’il est tout à fait admis aujourd’huique le déplacement orthodontiquedestiné à corriger les malpositionsdentaires, voire les malocclusions,n’a pas d’action négative sur un pa-rodonte affaibli et qu’il s’avère mêmesouvent bénéfique, à condition demaîtriser parfaitement l’inflamma-tion (fig. 17 à 32), une question de-meure néanmoins : à quel momentdoit-on commencer l’activation or-thodontique ? Plusieurs auteurs(Araújo et al., 2001 ; Silva et al., 2006 ;

Boyer et al., 2011) diffèrent de plu-sieurs mois la fin de la préparationparodontale et de l’activation ortho-dontique, alors que d’autres (Mel-sen et al., 1988 ; Vardimon et al.,2001 ; Cardaropoli et al., 2001 ; Ci-relli et al., 2006 ; Corrente et al., 2003)interviennent orthodontiquemententre 1 et 2 semaines après l’inter-vention chirurgicale. Aucune étudecomparative ne permet à ce jourd’évaluer le bénéfice d’une interven-tion précoce ou tardive. o

Plusieurs cas cliniques montrent queles traitements de chirurgie parodon-tale visant à la régénération associésà la correction orthodontique des mi-grations donnent des résultats glo-balement satisfaisants (Nemcovskyet al., 1996 ; Re et al., 2002 ; Carda-ropoli et al., 2006). Si, en l’absencede traitement orthodontique, la ré-génération des tissus parodontauxest incontestablement optimisée parl’emploi de matériaux de comble-ment et/ou de membranes, ce faitn’est pas nécessairement vrai en pré-sence de traitement orthodontique.

Fig. 23 à 26. Traitement orthodontique en cours. Au maxillaire, arc .016 avec boucles de fermeture et, à la mandibule, arc .016 de stabilisation. Noterla qualité de l’hygiène orale et l’absence d’inflammation clinique (fig. 23 à 25). Réalisation de l’attelle de contention avant la dépose de l’appareillageorthodontique (fig. 26).

Fig. 23 to 26.Orthodontic treatment in progress. 0.16 maxillary arch wire with closure loops and 0.16 mandibular stabilisation arch wire. Note the excel-lent oral hygiene and absence of clinical inflammation (fig. 23 to 25). Permanent splint placed before removal of the orthodontic appliance (fig. 26).

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Fig. 27 à 32.Résultats après traitement. Vue anté-rieure (fig. 27). Vues latérales (fig. 29 et 30).Radiographies du secteur antérieur, stabilisationde l’alvéolyse, corticales nettes (fig. 28). Radio-graphies des secteurs postérieurs avec alvéolysestabilisée (fig. 31 et 32).

Fig. 27 to 32.Post-treatment result. Anterior view(fig. 27). Lateral views (fig. 29 and 30). Ante-rior X rays. Bone loss stabilised, dense corticalbone (fig. 28). Lateral X rays showing bone lossstabilisation (fig. 31 and 32).31 32

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Demande de t i rés à partMonique BRION : Faculté de chirurgie-dentaire – 1, rue Maurice-Arnoux – 92120 MONTROUGE – FRANCE – monique.brion@parisdescartes. fr

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