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ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS LA LETTRE DE L’ACADÉMIE N°73 ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAIS LA LETTRE DE L’ACADÉMIE N°73 Société des Sciences Arts et Lettres Membre de la conférence nationale des académies mars 2018 Villefranche-sur-Saône, La rue du Faucon et la tourelle de la rue Grenette, Photo J. Y. T. Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhône et de la Ville de Villefranche

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ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAISLA LETTRE DE L’ACADÉMIE N°73

ACADÉMIE DE VILLEFRANCHE ET DU BEAUJOLAISLA LETTRE DE L’ACADÉMIE N°73

Société des Sciences Arts et LettresMembre de la conférence nationale des académies

mars 2018

Villefranche-sur-Saône, La rue du Faucon et la tourelle de la rue Grenette, Photo J. Y. T.

Les publications de l’Académie sont réalisées avec l’aide du Conseil Départemental du Rhôneet de la Ville de Villefranche

-Les communications internes se pour-suivent, à l’Académie, le mercredi suivant la conférence publique, à 17h. Nous vous rap-pelons que tous nos membres, titulaires et au-tres, y sont invités.Nous les encourageons aussi à faire chacun une communication d’environ 30 mn.

- Mardi 14 mars:Bernard Chirol : Les femmes spéléologues (comme prévu).Monique Fraisse a parlé de l’Académie au XXème siècle. Ceci à la suite d’une demande faite dans la cadre de nos recherches pour la préparation du Dictionnaire des Académiciens. Les appella-tions de l’Académie ont fluctué selon les péri-odes. Monique Fraisse a mis fin à ce « flou ».- Mercredi 18 avril :Henri Burnichon : Marcel Grancher et Gabriel ChevallierMarcel Germain : Petite histoire dans la guerre- Mercredi 16 mai :Pierre Bissuel : Au sud-est du Beaujolais ligérien, quelques figures de missionnaires partis au-delà des mersGhislaine Spica : Le chemin de Le CorbusierDeuxième communication à confirmer.- Mercredi 13 juin :Maurice Saulnier : Le héros des Glières a été élève à MongréDeuxième communication à confirmer.

- Présence de l’Académie :- Le dimanche 19 novembre 2017, au Salon des livres en Beaujolais à Arnas.

- Le jeudi 23 novembre, à l’accueil des nou-veaux arrivants à l’Atelier à Villefranche.

Janine Meaudre, en compagnie de Monique Fraisseen conversation animée avec un visiteur. Photo J. Y. T.

Francisque Perrut

Notre Carnet

Nous avons appris le décès de Francisque PERRUT dans sa quatre-vingt dix huitième année. Académicien titulaire puis émérite, il a été conseiller municipal, conseiller général et député. Il était le père de Bernard Perrut, ancien dépu-té-maire, actuellement député. Nous présentons à Bernard Perrut et à sa famille nos sincères condoléances.Ses obsèques ont été célébrées le vendredi 16 février à N.D. des Marais à Villefranche. Nos amis de l’Académie de Mâcon ont perdu celui qui fut leur Président de 2013 à 2017 : Vincent LAUVERGNE est décédé le 30 janvier à l’âge de 65 ans. Il a contribué, sous sa prési-dence, à renforcer encore les relations entre nos deux Académies. Nous exprimons à nos con-frères mâconnais notre sympathie attristée. Ses funérailles ont été célébrées le mardi 6 février à la cathédrale de Mâcon.

Triste nouvelle : notre confrère Philippe Branche a perdu sa mère. Le 5 mars au funérarium de Gleizé, nous étions nombreux, académiciens et amis, à lui témoigner notre sympathie en cette douloureuse circonstance.

La vie de l’Académie

L’Assemblée Générale de l’Académie se tiendra le jeudi 5 avril à 17h30 dans nos locaux 96 rue de la Sous-Préfecture.Tous nos membres : titulaires, associés, émé-rites, honoraires et d’honneur, y sont invités.

- La lettre trimestrielle est désormaisLa Lettre de l’Académie

Si vous voulez intervenir, nous ouvrirons vo-lontiers une rubrique « Courrier des lecteurs ».

-Vous avez reçu avec la lettre précédente la feuille que notre secrétaire administrative Ghis-laine Spica vous demandait de remplir afin de mettre à jour vos coordonnées. Elle vous remer-cie sincèrement de vos réponses nombreuses, souvent accompagnées d’un petit mot cordial.

Page 2 Académie de Villefranche et du Beaujolais - Lettre de l’Académie n°73 - Mars 2018

- Le samedi 3 et le dimanche 4 mars, à la vague des livres à l’Atelier à Villefranche.

- Notre confrère Gérard Bacot est « conscrit » cette année. Trois aca-démiciennes lui ont rendu une visite ami-cale.Gérard Bacot a mar-qué et marque encore la vie de l’Académie :Longtemps mem-bre associé, il est aca-démicien titulaire en 1996. Membre du Comité en 1999, chargé des relations publiques en 2002, vice-président en 2005, il est élu président de 2011 à 2012, son mandat se limitant à sa de-mande à un an. Il redevient vice-président jusqu’en 2016. Il est désormais président honoraire et membre du comité.À l’origine de la Lettre Trimestrielle en 2000, il en a assuré la composition, la publication et une grande partie du contenu jusqu’en 2014. Présent

aux réunions du Comité, il continue à nous com-muniquer, pour chaque numéro, d’intéressantes nouvelles culturelles.

Quelques activités culturellesde notre région

- Le 14 octobre 2017 à L’Arbresle, l’assemblée générale et la journée d’études de l’USHRLM, Union des Sociétés historiques du Rhône et de Lyon Métropole, a été un succès.Son président Bruno Galland, membre d’honneur de notre académie, a fixé la prochaine journée au 6 octobre 2019 à Marcy-l’Étoile. Ceci pour éviter la fâcheuse coïncidence de date (14 octobre, voir notre lettre précédente) qui s’était produite les deux années passées avec les activi-tés de l’Académie.Qu’il en soit sincèrement remercié !

- Aux Archives départementales du Rhône, sous la direction de Bruno Galland , s’est termi-né le cycle de conférences autour du trentième anniversaire du procès Barbie.La conférence du 14 janvier 2018 avait pour thème : Bellecour, la réhabilitation d’une place em-blématique de Lyon.

- À la Médiathèque de Villefranche Le 30 novembre 2017 : Le château de Châtillon d’Azergues par Perrine Guyot.

- Le 1er février 2018 : La gauche unie au pouvoir municipal à Villefranche 1977-1983 par la Société Populaire.

- Le 3 février : Présentation en avant-première des AIR, Assises Internationales du Roman. Basée à Lyon, comme chaque année cette mani-festation « se délocalisera » dans plusieurs mé-diathèques de la région.

- Le 7 février : Penser l’homme au temps de l’intelligence artificielle et du transhumanismepar Thierry Magnin, directeur de l’Institut catholique de Lyon..

- Le 29 mars à 18h30 : Invité par l’association Des Livres et des Histoires, Bruno Voisin présente son livre L’Ile Barbe aux portes de Lyon.

- Le musée Claude Bernard à Saint-Julien an-nonce ses conférences :

Jean-Yves Tourneux, Simone Vogelgesang et Henri Burnichon: le trio qui a fait découvrir aux nouveaux arrivants les activités et les publica-

tions de l’Académie. Photo J. Y. T.

Gérard Bacot

Pierre Prunet et Simone Vogelgesang dans le feu de l’action. Photo J. Y. T.

Page 3 Académie de Villefranche et du Beaujolais - Lettre de l’Académie n°73 - Mars 2018

- Le 16 février :Les sociétés gymniques et leur rôle dans la prépara-tion de la Grande Guerre par Maurice Saulnier et Les communautés familiales agricoles par Daniel Chérasse.- Le 23 mars : Justin Godard par Christian Furia et Le couple à l’épreuve de la guerre 1914-1918 par Yvette Ollier.

- Le 4 mars à Villefranche, le GAB ( groupement des artistes beaujolais) a tenu son assemblée gé-nérale.

- À Jarnioux, l’association À l’Ombre des mots a organisé le 3 mars une journée de lectures et de rencontres

La vie de quelques associations

- L’écomusée du Haut-Beaujolais à Cublize a organisé du 2 au 10 décembre 2017 l’expositionVert Horizon : la forêt des Monts du Beaujolais.

- Le Graappa, Groupe de Recherche Actives du Pays de L’Arbresle, a présenté du 6 février au 14 mars 2018 l’exposition Le chanvre d’hier et de demain, Espace Découverte, 18 Place Sapéon, l’Arbresle.

- L’Espace Pierres Folles >a tenu son assemblée générale le 9 février au Domaine des 12 Communes à Anse. Sa confé-rence annuelle avait pour thème : Les risques climatiques, comprendre et agir par Olivier De-quincey de l’ENS de Lyon.>dès sa réouverture le 13 février, a offert une ex-position temporaire à vocation botanique Rouge de plaisir, en partenariat avec le Jardin Botanique de Lyon > a annoncé le prochain Forum du Géopark en Beaujolais le samedi 10 mars au matin à Cham-bost-Allières. Lieu et heure à confirmer

- La Licorne, à Châtillon d’Azergues, lors de son assemblée générale le vendredi 9 mars, a proposé la conférence : La vie de Maître Philippe, thaumaturge lyonnais, par Daniel Broutier, de l’association Les amis du Vieil Arbresle et de la région arbresloise.C’est l’occasion de faire revivre la mémoire de ce personnage que notre collègue Jean Pierre Chantin avait évoqué en 2001 dans sa confé-rence : M. Philippe de L’Arbresle : un mage à la cour

de Russie.

- La Marche des Cailloux, organisée par IPP, PHS et Tolvedunum, aura lieu samedi 5 mai. Départ à 9h30 du parking de Chénelette. Une marche agrémentée de commentaires géologiques, bota-niques, etc…Contact : 06 81 70 68 08.

Publications

-Hubert Guimet publie Jean-Baptiste et Emile Guimet, La confluence de l’Art, de la Science et de l’Industrie, aux Éditions Lyonnaises d’Art et d’Histoire, Lyon.Dans sa conférence du 13 mars 2016 à l’Académie, Hubert Guimet avait évoqué pour nous la vie et l’œuvre de ses prestigieux ancêtres.

- Notre collègue Jean Picard publie La Grande dame du théâtre, Arlett Picard et la période d’intenses activités culturelles à Villefranche-sur-Saône et en Beaujolais aux Éditions LGO Lyon.

- En projet : Il était une fois Villefranche-sur-Saône (titre provisoire).Ecrit sous la direction de Jean-Philippe Rey, uni-versitaire et historien et de Philippe Branche, académicien, historien, cheville ouvrière de la Maison du Patrimoine, ce livre sera publié aux Éditons du Poutan, dirigées par l’académicien Jacques Branciard. Plusieurs académiciens y participeront .Abondamment illustré, il sera conçu comme une œuvre d’excellente vulgarisation.

Rappel de quelques infosculturelles

Gérard Bacot nous communique :- C’est la ville néerlandaise de Leeuwarden qui a été désignée Capitale européenne de la culture 2018

- En Israël, un fossile humain de 180 000 ans a été découvert sur le Mont Carmel. C’est le plus ancien « homo sapiens » découvert hors Afrique.

-La tapisserie de Bayeux sera prêtée à la Grande Bretagne en 2022… mais la fragilité de la tapisserie pourrait compromettre son transport.

Page 4 Académie de Villefranche et du Beaujolais - Lettre de l’Académie n°73 - Mars 2018

De Clochemerle à Mâchonville

Gabriel Chevallier, né en 1895, et Marcel-E.Grancher né deux ans plus tard, sont deux écri-vains lyonnais qui ont connu gloire et fortune de leur vivant, mais dont le nom s’enfonce dans l’oubli pour laisser place aux titres de leurs œuvres : Clochemerle et Mâchonville.Ils ont tous deux connu la Grande Guerre et en

Louis-Lucien Mangini

- La Grande Halle de la Villette présentera en 2019 une rétrospective TOUTANKHAMON.

- 63ème édition de la BRAFA, foire des antiquaires de Belgiuque : la foire bruxelloise a fait appel à Christo pour déployer une grande installation.

- En 2022 s’ouvrira à Bruxelles un nouveau pôle culturel : Kanal-Centre Pompidou

- Au Pérou le 27 janvier, un camion a endomma-gé sur une centaine de mètres les célèbres géo-glyphes de Nazca ; ces grands dessins au sol sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

- Dans sa série artistique, la Poste édite trois tim-bres consacrés à Foujita, Annette Messager et Kupka.

- À la Fondation Pierre Gianadda, Martigny ( CH) l’expo Toulouse Lautrec se poursuit jusqu’au 10 juin.

- À Trévoux, le Musée Trévoux et ses trésors, réhabilité et enrichi, est à nouveau ouvert aux visiteurs ( Hôtel Pierre et Anne de Beaujeu).

- À Villefranche, la Villa Vermorel va devenir un lieu de création artistique autour de la fabrication de l’image, du design, des arts numériques, de l’art contemporain.

Maurice Saulnier nous communique :La Louise-Catherine dite péniche de Le Corbusier, unique œuvre flottante du célèbre architecte, a coulé samedi 10 février à Paris. Depuis plusieurs jours, le vaste bateau gîtait dangereusement en raison de la décrue de la Seine. L’intervention des services fluviaux avait causé une voie d’eau. Rachetée par l’Armée du salut en 1929, cette barge avait été aménagée par Le Corbusier pour les sans-abri. Classée en 2008, elle était devenue un lieu culturel.

Ont fourni des contributions à la rédaction de ce numéro : Gérard Bacot, Jean-Pierre Giraud, Maurice Saulnier, Henri Burnichon, Jean-Yves Tourneux (J. Y. T. ).Rédaction : Simone Vogelgesang (S. V.).Composition : Philippe Branche.

Retour sur la famille Mangini

Un article de la lettre N°67 rappelait « la saga Mangini » en insistant sur le fondateur Lazare, émigré italien , et sur ses deux fils Félix et Louis-Lucien. Cette lettre et la lettre N° 68 rappelaient que Louis, député puis sénateur, avait financé les explorations de l’Orénoque menées par l’Arnassien Jean Chaffanjon. Enfin, la lettre N° 71 relatait notre visite de la villa La Pé-rollière construite par Félix.

Maurice Saulnier nous transmet un petit texte corrosif visant Louis-Lucien, extrait d’un ou-vrage «Sénateurs et Députés, silhouettes à la plume» publié par le Figaro :« Louis-Lucien Mangini sénateur du Rhône, 43 ans, Ingénieur civil. A siégé au corps législatif en 1870. Député en 1871. Opinion : Gauche ac-centuée. Ne vient jamais à l’Assemblée que pour émarger. Ne prend jamais la parole. On pourrait croire que c’est un ténor italien qui a pris le théâ-tre de Versailles pour la salle Ventadour.Quelques personnes affirment que Monsieur Mangini n’a jamais existé… »NDLR :Mangini étant né en 1833, cet article date de 1876.La salle Ventadour, ou théâtre Ventadour, non loin de l’actuel Opéra Garnier, a été en activité de 1829 à 1879. Elle est connue dans l’histoire littéraire française pour avoir été le lieu de la première représentation du Ruy Blas de Victor Hugo en 1838. Ruy Blas était joué par le célèbre comédien Frédérick Lemaître, dont Marcel Car-né a fait l’un des héros de son film Les enfants du Paradis sorti en 1946. S.V.

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sont revenus vieillis avant l’âge, le torse criblé d’éclats d’obus pour le premier, et une jambe déchiquetée pour l’autre.Gabriel Chevallier a écrit ses mémoires de guerre sous un titre particulièrement agressif : La Peur . Il a attendu 30 ans pour publier cet ouvrage, qui fait partie des grands classiques sur la Grande Guerre, au même titre que les ouvrages de Dorgelès, Remarque ou Barbusse. Il parle de « la peur qui décompose les visages plus vite que la mort ; la peur immonde devant la certi-tude d’une mort imminente ».

C’est après la parution et en réponse à La Peur que Marcel-E. Grancher a publié 5 de campagne. Les faits relatés sont évidemment les mêmes mais il les traite avec une légèreté qui leur donne une couleur humaine. D’ailleurs, dans son aver-tissement au lecteur, il précise que « Si, 20 ans après l’armistice, la guerre est pour d’aucuns

l’évocation de tueries dépourvues de bon sens… ce sera pour d’autres l’anecdote gaie rappelant leur jeunesse, la cuite de Saint-Just-en-Chaus-sée, le gendarme rossé et la fille blonde de Châlons-sur-Marne »En 1934 Gabriel Chevallier fait paraître Clochemerle . Traduit en 26 langues et réédité à maintes reprises, il a fait l’objet de plusieurs films et

apporté gloire et fortune à son auteur.Gabriel Chevallier et Marcel-E. Grancher se con-naissaient, puisqu’ils fréquentaient les mêmes endroits et partageaient la même passion pour le Beaujolais et la joie de vivre qu’engendre ce glorieux liquide ; mais ils ne se fréquentaient pas. La parution de Clochemerle donne à Grancher l’idée de Mâchonville, et on a même entendu le mot de « plagiat ». À tort. Si la lec-ture de ces deux ouvrages est réjouissante de la première à la dernière ligne, Clochemerle n’est rien moins qu’une étude sociologique alors que Mâchonville est simplement un recueil à la gloire du bien-manger, du bien-boire et du bien-vivre. Grancher, fondeur de l’Académie Rab-elais, a fait sienne la devise du grand François : «Vuidons les tonneaux. L’appétit vient en man-geant ; la soif s’en va en buvant ».

Extrait de la conférence donnée par notre con-frère Henri Burnichon devant les médaillés de la Légion d’Honneur de Lyon-Nord le 25 janvier.

De l’origine des croissants

Le 13 janvier dernier, notre conférencier, Patrick Martin, a répondu à toutes les questions que nous aurions pu nous poser sur le fastueux passage d’un ambassadeur ottoman1 dans notre bonne ville de Villefranche en 1741, à l’exception d’une seule : quelle est l’origine de ce croissant, symbole de l’Empire ottoman, mais aussi spécialité à priori bien française, qui fait les délices de nos petits-déjeuners ?Patrick Martin a bien mis en évidence sur une carte l’avancée de l’Empire Ottoman au XVIIe siècle, jusqu’aux portes de Vienne. Ce serait cette lutte pour la survie de l’Autriche, qui se-rait à l’origine de notre croissant. En 1683 en ef-fet, 300.000 Turcs arrivés devant Vienne, avaient décidé d’entrer dans la ville en creusant de nuit des souterrains sous ses remparts. Un apprenti boulanger, ou d’après une autre version, des boulangers de la ville, alors au fournil, auraient perçu des bruits suspects et donné l’alerte aux défenseurs. L’assaut fut repoussé et les Turcs vaincus….Léopold 1er de Habsbourg, archiduc d’Autriche, aurait alors accordé des privilèges aux valeureux boulangers qui auraient confectionné des 1- L’alliance franco-turque contre l’ennemi commun autrichien, initiée par François 1er dès 1536, durera deux siècles et demi, jusqu’à la cam-pagne d’Egypte menée par Bonaparte.Marcel-E. Grancher

Gabriel Chevallier

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Jean Sobieski III repoussant les Turcs au siège de Vienne(peinture de JanMatejko exposée au Vatican)

« hörnchen » (petites cornes), des petits pains reprenant la forme du croissant de lune figu-rant sur les étendards ottomans. Ajout à cette histoire : en récompense à son courage pendant le siège de la ville, Kolschitski, un cafetier vien-nois d’origine polonaise, aurait reçu des sacs de café pris à l’ennemi. Il aurait alors eu l’idée d’accompagner ce café d’une patisserie en forme de croissant. Mais nous sommes encore loin de la France….Ce serait « l’Autrichienne » Marie-Antoinette, qui, arrivant à la cour en 1770, y aurait intro-duit le croissant, sans grand succès. Elle aurait, quelques années plus tard, lancé aux Parisiens qui se révoltaient, par manque de pain : « Qu’ils mangent de la brioche », spécialité bien fran-çaise, celle-là. Mais ce serait finalement Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III, qui aurait lancé cette mode des croissants à la cour du second Empire.Légende, quand tu nous tiens : difficile de s’y retrouver. Ce qui est certain, c’est qu’en sep-tembre 1683, la ville de Vienne est assiégée par

les Ottomans. Léopold 1er et la majorité des habitants ont quitté la ville. Et ce n’est pas la destruction de leurs tunnels qui mettra en fuite

Saïd Pacha ambassadeur de la Porte ottomane (peinture de Joseph Aved -1742- château de Versailles)

les Turcs, mais bien une bataille rangée, en rase campagne, entre l’armée autrichienne et ses al-liés commandés par Jean Sobieski. Et c’est cette victoire décisive qui marquera les débuts de la reconquête de l’Empire austro-hongrois face au péril ottoman. Quant au terme de viennoiserie, il est indiscutable. L’origine géographique de cette patisserie, peut-être encore plus ancienne, n’est plus à démontrer.

Mais le croissant aurait pu n’apparaître à Paris qu’en 1840 avec l’installation d’un ancien offi-

cier d’artillerie autrichien, August Zang, qui y aurait ouvert la première « Boulangerie vien-noise ».

Jean-Pierre Giraud

On peut s’étonner que rien ne rappelle à Ville-franche le passage de Saïd Effendi et de sa nom-breuse et luxueuse suite en 1741.L’ambassadeur turc et son fils étaient précédés de quelque cent soixante - dix Turcs.À Brest par exemple, la rue de Siam a été ainsi nommée en mémoire de la visite, en 1686, de trois ambassadeurs du roi de Siam, accompag-nés « seulement » par 6 mandarins, trois inter-prètes, deux secrétaires et une vingtaine de do-mestiques.La rue de Siam a été immortalisée par Jacques Prévert dans son poème « Barbara », un cri con-tre la guerre. S. V.

Page 7 Académie de Villefranche et du Beaujolais - Lettre de l’Académie n°73 - Mars 2018

Les conférences publiques du deuxième trimestre 2018Quel que soit le lieu, elles commencent à 16h précises

Rappel : Samedi 10 mars à l’Auditorium1939-1945 :La guerre en Val de Saône, par Jacques Gautier Cette conférence a été annoncée dans la Lettre précédente.

Samedi 14 avril à l’AuditoriumLa vigne au Moyen-Âge par Gérard GuyotLa vigne et le vin, qui tiennent une place si importante dans notre civilisa-tion, sont issus de pratiques expérimentées et développées au cours de la longue période du Moyen-Âge, entre le 5ème siècle et le 15ème siècle.Cette évolution, dans ses multiples aspects, nous a laissé des traces nom-breuses dans les textes (littéraires ou scientifiques) comme dans les représen-tations picturales ( fresques ou enluminures de manuscrits).Ainsi se dessine une « Petite histoire de la vigne et du vin », surprenante et pittoresque, où l’on peut percevoir le rôle fondamental joué par l’art viticole et vinicole dans l’élaboration de la civilisation occidentale.

Samedi 12 mai : À Castelcom, Place des Frères Fournet, Anse La guerre de 14 vue à travers la correspondance d’un poilu, par François ChaventLa conférence fera revivre l’itinéraire d’un poilu depuis son départ en décembre 1914 jusqu’à son retour définitif en 1920, grâce à la possession familiale de 360 lettres qu’il a écrites à ses parents

Les causes et l’historique du conflit seront rapidement rappelés, mais aussi et surtout la « guerre vue d’en - dessous » , à travers une commu-nication à deux voix. François Chavent en sera le narrateur et Philippe Prost le lecteur de la correspondance.

Samedi 09 juin : Au 210, 210 Boulevard Vermorel,Salle des Fresques, VillefrancheLa rivière Azergues par Monique FraisseCette rivière qui prend ses sources dans les Monts du Beaujolais a donné naissance à une vallée très empruntée par les hommes depuis la Préhistoire. L’été elle coule paresseusement le long des prairies bucoliques et ombragées. Les pluies d’automne la font déborder, obligeant les hommes à inventer constamment biefs et barrages. De nombreux villages sont étagés sur ses pentes le long de son parcours jusqu’à la Saône où elle termine son voyage.

Pas de conférence en juillet, mais sortie annuelle à Dôle le jeudi 5 juillet

Gérard Guyot

François Chavent

Monique Fraisse

Académie de Villefranche et du Beaujolais (Société des Sciences, Arts et Lettres) - siret 498 190 487 0001396 rue de la Sous-Préfecture 69400 Villefranche-sur-Saône - Permanences le mercredi de 10h à 12h - Tél. 04 74 07 27 65

courriel : [email protected] - Site à consulter : www.academie-villefranche.fr

Les conférences publiques du deuxième trimestre 2018

Pas de conférence en juillet, mais sortie annuelle à Dôle le jeudi 5 juillet