HISTOIRE DES ARTSDocument n°1

Thématique:Arts, ruptures et continuités

Domaine artistique :Arts visuels

Niveau 3èmeMatière: AnglaisPROBLEMATIQUEEn quoi Norman Rockwell interprète-t-il la réalité historique pour donner son opinion personnelle?

PRESENTERTitre :The Problem We All Live With

Date de création:14 janvier 1964

Artiste:Norman ROCKWELL

Nature de l’œuvre:Peinture (au départ couverture du magazine Look)

Techniques, medium, matériaux utilisés:Peinture à l’huile

Dimensions :91,5 x 147,3 cm

Pays dans lequel l’artiste / l’auteur travaille :Etats-Unis d’Amérique

Lieu de conservation de l’œuvre :Norman Rockwell Museum, Stockbridge, Massachusetts

Style, Mouvement, Courant :Naturaliste, hyperréaliste

Statut :Scène historique

Documents annexes : Photographies d’actualités et modèles ayant servi à la réalisation du tableau.

CONTEXTEEntre les années 1880 et 1960, les Jim Crow Laws prônent la ségrégation : la séparation des blancs et des noirs. En 1954, la cour suprême rend la ségrégation dans les écoles illégales. En 1960, à la Nouvelle-Orléans, Ruby Bridges, fillette de 6 ans se rend à l'école primaire. Pour assurer sa protection, compte tenu du fait que les parents blancs harcèlent l'enfant tout au long du chemin, quatre officiers fédéraux sont chargés de l'amener à l'école le matin et de la raccompagner le soir chez elle. L'enfant est insultée et on lui lance des projectiles. Ce n'est qu'en 1964 que le Civil Right Act abolit toutes ces lois.VOIRLe point focal du tableau est une petite fille noire âgée de 6 ans se rendant à l'école ; elle tient dans sa main gauche un livre scolaire dont la couverture est ornée du drapeau américain et une règle. Elle porte, une robe blanche ; ses chaussures, ses chaussettes et le ruban qu'elle porte dans les cheveux sont blancs également. Sa peau est noire tout comme ses cheveux. On la voit de profil, marchant d'un pas décidé, presque militaire.Devant et derrière elle, on note la présence de quatre hommes, grands, portants des costumes gris, des chaussures vernies et des brassards jaunes sur lesquels on peut lire « Deputy US Marshalls ». On ne voit pas leur tête. Deux portent des badges. Le premier d'entre eux a visiblement un papier dans la poche de son costume. Ils semblent marcher au même rythme, leurs pieds et leurs poings décrivant le même mouvement.Ce cortège défile devant un mur sur lequel on peut lire une insulte raciale (NIGGGER), les initiales KKK (dans le coin en haut à gauche) signifiant Ku Klux Klan et en rouge une éclaboussure de tomate lancée sur le mur (qui git au pied de ce dernier).Sur le trottoir, deux lignes se succèdent, l'une sépare Ruby des Marshalls qui la suivent, l'autre de ceux qui la précèdent. Pourtant Ruby n'est pas au centre du tableau ; elle semble marcher au même rythme que ces prédécesseurs et est en passe de les rattraper et de passer cette seconde ligne.Le tableau est très peu coloré, oscillant entre le beige et le gris ; on notera, le noir de la peau de Ruby, le blanc de sa tenue, le rouge de la tomate, et le jaune des brassards des Marshalls.COMPRENDRE / INTERPRETER / RESSENTIRL’œil du spectateur est d’abord attiré par le personnage de Ruby, le blanc de sa robe contrastant fortement avec le noir de sa peau et de sa chevelure. Elle porte la couleur de l'innocence et de la

paix. Elle porte la tête haute, le regard est fixé devant elle, elle marche d'un pas décidé, tel un petit soldat. Elle ne se laisse pas impressionner par les manifestants qu'elle ne regarde même pas et semble déterminée à entrer à l'école, qui représente pour elle, la possibilité d'accéder au rêve américain (symbole du drapeau sur son livre). Ayant déjà dépassé la première ligne sur le trottoir, elle laisse le passé derrière elle, se dirigeant rapidement vers la seconde ligne et un futur où les écoles sont ouvertes à tous les enfants noirs.Anonymes et sans visages les quatre hommes représentent la fonction de Marshall plutôt que des individus. Ils représentent la loi et la justice combattant le racisme. Ils sont déterminés et avancent tels des robots vers l'école. L'un deux possèdent un mandat de la Cour Suprême autorisant Ruby à entrer en classe. Ils encadrent Ruby, la protégeant et l’escortant, à l'école. Ils apparaissent donc d'autant plus grands, imposants et puissants que leurs têtes dépassent du tableau ; par contraste, Ruby apparaît d'autant plus petite et fragile.Le mur de l'école est le témoin de la haine raciale qui sévit à l'époque dans les Etats du Sud. NIGGER, terme très péjoratif, utilisé par les marchands d'esclaves, apparaît en très grosses lettres au-dessus de la tête de Ruby. Une tomate lancée sur le mur en direction de Ruby est venue tâcher le mur de rouge, symbolisant le sang et la violence. Toutefois, Rockwell nous montre que cette insulte écrite (alors que Ruby s'apprête justement à aller apprendre à lire) et que cette tomate qui a raté sa cible (la robe de Ruby est toujours immaculée) ont échoué à dissuader la jeune fille de se rendre à l'école. Le KKK reste cependant une menace qui plane sur l'avenir même si l'autorisation délivrée par la Cour Suprême est indiscutable.REPONSE A LA PROBLEMATQUE

En 1960, Rockwell n'est pas témoin de la scène. Il découvre Ruby dans les journaux et décide de lui consacrer quatre ans plus tard une couverture de magazine. Il choisit de la montrer habillée de blanc, déterminée et sûre d'elle, insensible aux attaques des manifestants. De même, il choisit de montrer les Marshalls dénués d'humanité. Enfin, il saborde le message des manifestants et montre que Ruby ne se laisse pas intimider. Ainsi, il victimise Ruby mais lui donne de la dignité, rend les Marshalls puissants et dénonce le racisme ambiant.

Annexe 1 (photographie d’actualité)

Annexe 2 (modèle 1) Annexe 3 (modèle 2)

HISTOIRE DES ARTSDocument n°1

Thématique:Arts, ruptures et continuités

Domaine artistique :Arts visuels

Niveau 3èmeMatière: Anglais