Le Centre Georges Pompidou -...

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Le Centre Georges Pompidou, Paris. 1- L’OEUVRE : Titre de l’œuvre Centre Georges Pompidou aussi surnommé Beaubourg d’après le nom du quartier dans lequel il fut construit. Nom de l’auteur ou de l’artiste Renzo Piano et Richard Rogers. Nature de l’œuvre Architecture. Date Inauguré en 1977. Restauré en 2000. Dimensions Lieu de conservation ou d’exposition 1 er arrondissement, cœur de Paris, proche de la station de RER Châtelet-Les Halles. 2- L’auteur ou artiste : Dates Née en 1971 à Paris. Nationalité Italien et américian. Biographie (évènements marquants de sa vie Le Centre Pompidou a été conçu par deux architectes : l’Italien Renzo Piano et le Britannique Richard Rogers. Jusqu’en 1971, date de leur collaboration, les deux architectes suivent un parcours différent mais construisent dans un esprit assez proche des maisons, usines et bureaux en Italie et en Angleterre, Renzo Piano, après des études d’ingénieur apprend la pratique du chantier avec son père, entrepreneur à Gênes, ville où la mer et l’activité du port viennent nourrir son univers. C’est lui qui aura l’idée de donner au Centre cette allure de paquebot géant, comme tout droit sorti des chantiers navals de sa jeunesse. Richard Rogers né en Italie mais installé à Londres fonde après ses études une agence d’architecture avec un autre architecte qui deviendra lui aussi très célèbre, où ils conçoivent une forme d’architecture « high-tech », à la fois fonctionnelle, élégante et transparente. A partir de 1969, date à laquelle le projet commence à germer dans l’esprit du Président Pompidou, Richard Rogers se rapproche de Renzo Piano, avec lequel il partage le souci d’une architecture flexible, différente, où le mouvement joue un rôle important. Dans un premier temps, leurs projets n’ont pas de succès et leur victoire au concours, parmi plus de 600 projets proposés est une véritable surprise. Elle les projettera sur le devant de la scène internationale pour le reste de leurs carrières respectives qu’ils poursuivront séparément après la réalisation du Centre Pompidou. Ce sont donc bien leurs idées révolutionnaires de génie et pas leur popularité alors inexistante qui leur permettront de remporter le concours et de bâtir cette architecture hors du commun qui fera date dans l’Histoire.

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Le Centre Georges Pompidou, Paris.

1- L’OEUVRE :

Titre de l’œuvre Centre Georges Pompidou aussi surnommé Beaubourg d’après le nom du quartier dans lequel il fut construit.

Nom de l’auteur ou de l’artiste

Renzo Piano et Richard Rogers.

Nature de l’œuvre

Architecture.

Date Inauguré en 1977. Restauré en

2000.

Dimensions

Lieu de conservation ou d’exposition

1er arrondissement, cœur de Paris, proche de la station de RER Châtelet-Les Halles.

2- L’auteur ou artiste :

Dates Née en 1971 à Paris. Nationalité Italien et américian.

Biographie (évènements marquants de sa vie)

Le Centre Pompidou a été conçu par deux architectes : l’Italien Renzo Piano et le Britannique Richard Rogers. Jusqu’en 1971, date de leur collaboration, les deux architectes suivent un parcours différent mais construisent dans un esprit assez proche des maisons, usines et bureaux en Italie et en Angleterre,

Renzo Piano, après des études d’ingénieur apprend la pratique du chantier avec son père, entrepreneur à Gênes, ville où la mer et l’activité du port viennent nourrir son univers. C’est lui qui aura l’idée de donner au Centre cette allure de paquebot géant, comme tout droit sorti des chantiers navals de sa jeunesse.

Richard Rogers né en Italie mais installé à Londres fonde après ses études une agence d’architecture avec un autre architecte qui deviendra lui aussi très célèbre, où ils conçoivent une forme d’architecture « high-tech », à la fois fonctionnelle, élégante et transparente.

A partir de 1969, date à laquelle le projet commence à germer dans l’esprit du Président Pompidou, Richard Rogers se rapproche de Renzo Piano, avec lequel il partage le souci d’une architecture flexible, différente, où le mouvement joue un rôle important.

Dans un premier temps, leurs projets n’ont pas de succès et leur victoire au concours, parmi plus de 600 projets proposés est une véritable surprise. Elle les projettera sur le devant de la scène internationale pour le reste de leurs carrières respectives qu’ils poursuivront séparément après la réalisation du Centre Pompidou.

Ce sont donc bien leurs idées révolutionnaires de génie et pas leur popularité alors inexistante qui leur permettront de remporter le concours et de bâtir cette architecture hors du commun qui fera date dans l’Histoire.

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3- Le contexte historique, social, géographique, artistique :

Contexte En 1969, Georges Pompidou est président de la République française. Il passe quasiment chaque jour devant terrain vague insalubre, baptisé « l’îlot 1 » et utilisé comme parking par les parisiens dans ce quartier de Beaubourg. Il suggère alors une idée à sa femme, Claude Pompidou, fervente amatrice d’art moderne : celle d’investir cet espace pour y construire un lieu ouvert à tous, dédié à l’art et à la culture , « un centre culturel, à la fois musée et lieu créatif (…) dans lequel seraient présents, outre les arts figuratifs, aussi la musique, les livres, le cinéma et l’audiovisuel ». Malgré la motivation qu’il mit à imposer son projet, le président n’imaginait probablement pas l’incroyable succès à venir. Il n’eut pas eu le temps d’assister à l’édification du musée ni à son inauguration qui auront lieu en 1977 après sa mort.

Pendant sa construction, le futur centre d’art est fortement critiqué. Il s’impose dans le paysage par sa taille démesurée et son allure ultra moderne ; les riverains sont furieux de voir cette « verrue » s’incruster dans leur quartier. De multiples manifestations contre le futur Centre sont organisées. Le projet voit tout de même le jour et sera inauguré en 1977. Il est aujourd’hui l’un des lieux les plus populaires et les plus visités de Paris, de France, et du Monde !

4- Analyse d’ une œuvre :

Je décris l’œuvre

Les architectes Renzo Piano et Richard Rogers ont inventé pour la conception du Centre Pompidou des solutions architecturales révolutionnaires qui feront date dans l’histoire de l’architecture : Les 5 étages – appelés « les plateaux » sont libres de tout mur, de toute structure interne. Ainsi chaque surface peut s’adapter à toutes les utilisations puisque les cloisons et l’aménagement intérieur sont entièrement mobiles.

L’allure générale du bâtiment s’en trouve fortement marquée : elle aussi « n’a rien à cacher » ! La structure est laissée apparente ainsi que tous les éléments fonctionnels : les conduits d’eau (peints en vert), les conduits d’air (en bleu), les gaines électriques (en jaune), et les moyens de circulation humains (en rouge).

L’ensemble de la construction est assimilable à une sorte de mécano géant dans lequel des pièces sont moulées, reproduites et assemblables quasiment à l’infini. L’ossature générale montre 14 portiques qui supportent, grâce à des pièces métalliques uniques de 10 tonnes chacune conçues spécialement pour le bâtiment (les gerberettes), des poutres de 45 mètres de long. Ce système est en lui-même un exploit architectural exceptionnel qui permet de dégager un immense espace au sol sans qu’aucune structure porteuse viennent en contraindre la circulation.

Du dernier étage s’offre l’une des plus belles vues de Paris à laquelle on accède par les escalators littéralement suspendus dans les airs et accrochés à la structure extérieur que l’on sent mouvoir sous nos pied lorsque l’on saute à pied joint sur l’un des plateaux !

Le MNAM (Musée Nationale d’Art Moderne) occupe les 4e et 5e étage du bâtiment. Les œuvres exposées changent régulièrement, les 66.000 œuvres de la collection ne pouvant être montrées toutes en même temps, malgré les 14.000 mètres carrés d’exposition, soit plus de 2 terrains de foot réunis ! Réparties entre la période moderne (de 1905 à 1960) et contemporaine (de 1960 à aujourd’hui), les œuvres sont présentées selon une scénographie qui change environ tous les 3 ans et dans laquelle le visiteur peut découvrir les plus grands chefs d’œuvres de l’art du XXe siècle.

Outre le musée et les galeries d’exposition, le Centre Pompidou abrite une bibliothèque qui s’étend sur trois étages avec ses 15,5 km de rayonnage de livres et de documents sonores, photographiques, informatiques… Il n’est pas rare de voir des étudiants faire plus de deux heures de queue pour y accéder ! Le bâtiment abrite également un centre technique au sous sol, des boutiques de design, des espaces dédiés au cinéma et à l’audiovisuel, des librairies, des ateliers de création pour enfant, des cafés et un restaurant célèbre, « Le

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Georges » (en hommage au Président Georges Pompidou) situé sur le toit. Il est par ailleurs relié par un passage sous terrain à l’IRCAM (Institut de Recherches et de Coordination Acoustique /Musique) où des chercheurs effectuent, sous la Fontaine Stravinsky les expériences les plus poussés sur le son.

J’analyse l’œuvre

= Je dis ce que l’artiste a voulu dire ou faire passer comme message, et quelle est la portée significative de l’œuvre.

En imaginant une structure ouverte où tous les éléments fonctionnels de portage et de circulation restaient apparents, les architectes ont conçu un bâtiment qui s’apparente à une gigantesque machine, certains diront à un paquebot. Machine qui, grâce à ses parois vitrées et à son absence totale de murs laisse entrer et sortir la lumière, rendant visible toute son activité intérieure et son effervescence. Avec ce projet, c’est la vie bouillonnante du Centre qui est visible de l’extérieur, mais aussi le bouillonnement de la vie parisienne, et partiuclièrement de ce quartier du 1er arrondissement, qui pénètre dans le lieu.

L’apparence du bâtiment révèle donc son ambition de mêler l’art et la vie, et la vie à l’art, telle qu’était l’ambition des plus grands artistes du XXe siècle. Il s’impose, par-delà les toits de Paris, à l’image d’une usine géante à fabriquer de la créativité, qui cultiverait les idées et la nouveauté. L’art qui y est montré n’est pas un art lisse et consensuel (sur lequel tout le monde s’entend), il attire la curiosité, la surprise, et parfois la colère. Il pose question et suscite réflexion.

La grande place extérieure surnommé « La piazza » a été laissée volontairement libre par les architectes (c’est d’ailleurs cette particularité qui leur permettra de remporter définitivement le concours). Sa pente conduit naturellement les promeneurs à glisser vers le centre. On peut y voir une référence aux piazze (places) italiennes, bien connues de Renzo Piano, et notamment celle de la ville de Sienne, en Toscane, célèbre pour son architecture en pente, tel un gigantesque gradin permettant aux multiples spectateurs de s’y installer et d’admirer le spectacle en contre bas.

Les arts du spectacle sont d’ailleurs présents autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment puisque les artistes de rue qui s’y produisent (musiciens, dessinateurs, statues vivantes…) ont investi la piazza, comme les deux architectes l’avaient imaginés dans le projet initial.

Enfin, on peut évoquer la situation géographique du bâtiment, situé en plein cœur de Paris, dans le quartier du Châtelet, dont la station de RER est l’une des plus vastes et intenses du monde en terme d’activité. Station qui relie l’ensemble des banlieues parisiennes au Nord, à l’Est, au Sud et à l’Ouest de Paris. En choisissant cet ancien îlot insalubre au cœur de la capitale pour le transformer en immense centre dédiés aux arts, le Président Pompidou imagina le musée de ses rêves, et ses rêves avaient une vision : celle de permettre l’accès à la culture sous toutes ses formes au plus grand nombre au sein d’un bâtiment ultra moderne et révolutionnaire qui n’a pas pris une ride !

Je critique / je donne mon avis

= je dis ce que je comprends dans cette œuvre, je dis ce que je ressens face à cette œuvre

Je recherche des œuvres que l’on peut mettre en lien avec cette œuvre

= une autre œuvre qui s’apparente, qui a un lien direct ou du même artiste

Dix ans après l’inauguration du Centre, en 1987, lorsque le projet du président François Mitterrand se concrétise avec la réalisation de la pyramide du Louvre, il doit faire face aux mêmes critiques que le Centre Pompidou en son temps : son architecture moderne ne colle pas avec le style du palais. Aujourd’hui pourtant, la Pyramide, en référence aux magnifiques collections d’art égyptien abritées dans le Musée du Louvre, est devenu l’un des symboles majeurs de la capitale.

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Son point commun avec le Centre Pompidou réside aussi dans l’emploi des matériaux : verre et acier, qui permettent de jouer avec la lumière et faire entrer le dehors dedans, et vice-versa.

Le Musée du Louvre et le Centre Pompidou : deux architectures, symboles de la modernité – pont entre le passé et le présent - qui entendent porter la culture et les arts, dans leurs formes les plus exceptionnels, vers le plus grand nombre. Utopie ou réalité, la question reste encore et toujours d’actualité.

La Pyramide du Louvre, vue extérieure.

Le Centre Pompidou : vue extérieure.

Vues intérieures.

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