Abbé Kneipp Bis Part.2

125
TROISIÈME PARTIE MALA,.DIES

description

La seconde partie de la biographie de l'Abbé Kneipp

Transcript of Abbé Kneipp Bis Part.2

  • TROISIME PARTIE

    MALA,.DIES

  • NOTIONS PRLIMINAIRES

    Les cas de maladie que je vais citer ne sont pas ima-gi;;;.;; ce sont des faiis rels' observs dans Ia vieiruiiq*, et je garantis I'exactitude du nom de touteslespersonnesnommesouallgues,quidsirentnonn" i"t." du bruit, mais instruire et rendre service'

    Jesaisfortbienquecettetroisimepartiedemontravail est trs dfeJtueuse, qu'elle est loin de traitertouteslesmaladies'C'est'enpartie'letempsquim'aa*pe"ire d'aller plus loin, t' en sornme' je n'ai pasvoulu agir autrement' Je n'ai pas voulu faire une simpleet sche nomenclature des diifrentes infirmits et

    des

    remdes appropris ; eu gara aux -lecteurs que j'avais

    en vu' i'ai prfr dlcrire 1-"t "u' cits dans le style de la

    conversation, de manire toutefois que chaque cas par-

    tictilier fournit o,, "t'"igttument

    sur les symptmes de

    la maladie gurir et sur le bon choix des applications'

    Le jardinier' pour faire un bouquet' ne prend ni detoutes les fleurs ni de chaque sorte la mme quantit ;de mme moi aussi je ne me suis arrt qu'aux malacliesti ttot. visitent t pius frquemment. et' parmi elles'j" *" ,oi, content de traiter les eas qui me paraissaienti"t pf,r" instructifs' Ai-je russi ? Je ne le sais ; l'inten-tion du moins tait bonne' Au reste' je suis persuad,1"", ai vous avez cle la bonne volont et que vous soyezIibre de prjugs, vous trouverez dans le sable plus d'ungrain d'or.

    NOTIONS PRLIMINAIRES t97

    Dans I'avant-propos j'ai parl de ma manire d'crire ;ici je fais remarquer qu'en raison de la clart je me suisquelquefois rpt dans les procds d'application, pourlesquels il sera toujours bon de consulter la premirepartie.

    Ami lecteur, les maladies sont des croix ! Chacun denous aura, tt ou tard, porter au moins une de cescroix, et peut-tre longtemps. Mais il nous est permisde chercher allger ces croix. Dj le prophte Elise,voulant gurir de la lpre Naaman, gnral syrien, luidit : < Aliez-vous laver sept fois dans l Jourdain, etvotre chair sera gurie et deviendra pure. ))

    Bnissez, Seigneur, ma bonne intention, ma volont dedonner un coup de main beaucoup de porte-croix, dontle fardeau est quelquefois bien lourd !

  • MALADIESCHAPITRE I""

    MALADIES DES OSl.

    -

    Carie.

    Un monsieur de la haute socit eut un orteil malade'Pensant que I'ongle avait t endommag, il n'y ajoutaaucune importance. L'orteil cependant s'enflamma etrendit I'appel du mdecin ncessaire. Celui-ci prescrivit,durant plusieurs semaines, diffrents remdes. L'orteiln'a rien, pensait-il, quoique I'inflammation et augmentet 1ue tout le pied ft enfl au point qu'il ne pt servirni mareher ni se tenir debout. Le patient ne soup-onnait rien, jusqu' ce qu'un beau jour deux parcellesd'os vinrent se dtacher. L.dessus il se mfia de sonpied et de toutes les personnes qui I'avaient dclar entrs bon tat. Cet homme me connaissait, et il vint meprier de pourvoir. La carie tait survenue. Je prparaiaussitt une dcoction de prle des champs, j'y trempaides linges et j'en entourai Ie pied malade sur toutel'tendue de I'enflure. En peu de temps la tumfactionet ia carie encore roente disparurent ; la plaie se refer-ma, et le membre guri put servir comme auparavant.

    Au bout d'un an environ le terrible mal apparutderechef, cette fois I'autre pied et de nouveau au grandorteil. Le mdecin opra I'orteil et employa des remdescaustiques pour refermer I'incision. Dans I'intervalle, lepatient ressentit I'autre pied une douleur continue,analogue celle qu'il avait prouve avant I'apparitiondu premier accident. La gurison de I'orteil avana etfinit par tre dclare compte et russie, quoiqueI'orteil opr et guri restt de la moiti plus gros et

    CARIE

    toujours un peu plus rouge que I'autre. I-e personnage,tout ,ardent sa charge, put marcher et travailler. etque voulait-il de plus ? Quant moi, je fus vit commeun homme qui dit franchement la vrit, et je ne fusplus consult. Je n'en tais pas fch ; car, dans uneconsultation j'aurais t oblig de dclarer que la maladietait leve en partie, mais pas loigne. II en dut rsulter,tt ou tard, un dveloppement de la carie. Je ne m'taispas tromp, ma prvision se ralisa. Comment aurait-ilfallu traiter le pied ? De toute ncessit les deux piedsdevaient tre traits en mme temps, et le traitementne pouvait cesser que lorsqu'il ne paratrait plus lamoindre petite tache d'un rouge douteux et que toute'i-race de douleur aurait disparu.

    Le traitement consiste en maillots de pieds, trempsdans une dcoction de paille d'avoine : les pieds sontenvelopps plusieurs fcis par jour, et les linges d'appli-cation dpassent un peu les parties malades et endolories.La gurison complte et reelle ne tardera pas trop long-temps se prsenter.

    D'o vient-il que dans notre cas la carie se soit misejustement dans les pieds et non point p. ex. dans lesmains ou les bras ? C'est que ce monsieur avait faitautrefois une longue et grave maladie, dont les suitesconsistaient dans une grande faiblesse, qui se manifestaitsurtout dans les pieds. Il est possible qu'il y soit restquelque matire morbide et virulente. Toujours est-ilque chez ce convalescent les pieds, cause du lourdfardeau (ils ont eonstamment porter le corps, et parfoisquel corps !), n'avaient jamais pu se nefaire convenable-ment et que, tant la partie faible du corps, ils succom-brent facilement aux attaques des lments dltres.

    Notre homme vit encore. Qu'il soit sur ses gardes, s'ilne veut plus tre repris de la carie. Qu'il suive, auxrooindres symptmes, mon bienveillant conseil et qu'iln'hsite pas user des compresses trempes dans unedcoction Ce prle ou de paille d'avoine. Sero ueni,entibuso,sso J Comme il est latiniste, il sourit et me comprend.Si vous ne savez pas le latin, ne vous creusez pas la ttel4

    199

  • 200 MALADIES

    et ne vous faites pas de soucis, si ctte fois, contre monhabitude, je ne traduis pas les mots trangers'

    Je passe d'autres cas de carie, parce qu'ils concernentcles plrsonnes jeunes, chez lesquelles, ds le dbut dumal, la gurison s'opre facilement.

    2. -

    Exostose.

    Il se produit souvent des tumfactions dures autourdes os, surtout la mchoire infrieure, la cheville'au genou etc... L'on dirait que I'os lui-mme s'est dve-topp. Cette affecticn n'est pas sans gravit: la plupartdri-temps, elle rend. le corps fivreux et ne se laissegurir que lentement (2 3 semaines)' I-e traitement"

    """ tumfactions osseuses exige toujours beaucoup

    de circonspection, non moins que de promptitude ner-gique. Si ion procde avec ngligence, la carie peut s'y*ett"e, et alors la gurison n'est plus facile, souventimpossible.

    Les remdes les plus efficaces consistent dans descompresses appliques sur la partie enfle et renouvelesZ ou S fois. qui m'a toujours donn les meilleurs r-sultats, ce sont les complsses trempes dans unedcoction de fleurs de fo n ou de paille d'avoine, puis lesempltres de fenugrec cuit et de fromage la pie'

    Pour l'exostose la cheville, le maillot infrieur et ledemi-maillot rendront de bons srvices et acclreront lagurison ; pour I'exostose au genou' ce serait I'emmail-l-otement d ta iambe entire. Il suffit d'une applicationpar jour.

    3. -

    Colonne vertbrale.

    Un offieier suprieur du train s'tait enfonc unevertbre du rachis et, au dire des rndecins, tellementls la moelle pinire que, la plupart du temps, il avait endurer les plus horribles douleurs et que son tatn'tait supportable que par moments. Si cette infirmitlui causait des douleurs, elle exerait une action plusfuneste encore sur son moral. Il consulta les premiers

    COLONNE VERT]iBRALI: 20r

    mdecins de la capitale, mais aucun ne put Ie se.courir.Le plus clbre de la ville et du pays lui dclaia mmequ'il n'avait plus es1rer de gurison et que le tempsa,mnerait la phtisie.

    Dans cet tat I'officier malade chercha, son salut da.nsI'eau, qui le rtablit en 6 sernaines. A I'heure qu,il est,26 ans plus tard, il jouit encore d'une bonne sant. Lamaiadie morale a disparu compltement avec la malad.iephysique.

    Je ne sais plus exactement quelles applications d.'eauont t employes dans ce cas spcial. Mais si jamaisvous deviez, ami leeteur, avoir le mme cas, je vouscouseillerais la cure ,suivante : prenez pendant la semaine3 fois le manteau espagnol, 3 fois un demi-bain avclotion du haut du corps et 2 fois une affusion suprieureet infrieure. Continuez ce traitement durant plusieurssemaines, mais trs ponctuellement. L'organisme entierse remettra, s'afferrnira, les affections provenant de lapartie lse et rnalade partiront l,une aprs I'autre, ld*vertbre effondre restera tranquille et ,s'ossifiera de lamme manire que, .dans le cas d.,une fracture d'os, lapartie blesse se cicatrise. Je rpte : si un organe ouune partie du corps est srieusement malade, tout lecorps en souffre ; I'organisme entier compatit en quel_que sorte la douleur du membre, grand ou petit. Jetezune pierre I'eau, et vous vettez torge la surface de larivire ou de l'tang se remuer et former des ondulationscirculaires. La pierue, c'est la vertbre dfonce ; lesondulations douloureuses parcourent tout le corps.

    Voil d'excellents conseils pratiques suivre dans lesprocds opratoires. En consquence, il faut toujours,dans I'ceuvre de Ia gurison, agir sur le. corps entier,afin qu'il se fortifie et que les parties valides sou_tiennent, servent et soignent en quelque sorte les parties..malades et dbilites. Is organes n'ont_ils ps Oesrapports intimes entre eux ? Ce sont les membres lesplus proches d'une famille, o le bonheur ne peut existerqu' la condition que toutes les forces s'unissent eta,gissent de concert.

  • 202 MALADIES

    .4- -

    fl'achitisme'Un garon de 16'ans ,souffrait du rachitisme' maladie

    .""JJ pui le ramollissement et la dformation des oset de la co onne vertbrale : il avait le dos remarquable-ment courb. Plusieurs mclecins clbres y avaient re-connu une aff'ection de la moelle pinire et I'avaienttraite sans succs' Finalement ils adressrent le jeunehomme un tablissement d'orthopdie, oit on lui mitun corset et diffrents autres appareils' Le rsultat eni;t q"", aprs s'tre rendu pniblement pied dans cettabfissement, il en sortit au bout de 1? semaines' appuysur deux trquilles, et que les mdecins dclarrent qu'iln'y avait plus moyen e faire davantage' Un bon amidonna Maiure d,'eau atJ pre de cet enfant : I'on pratiquales lotions avec de l,eau et du vinaigre, telles qu'ellessont indiques d'ans ce livre, et I'on parvint rtablirle jeune ptient au point qu'il put, .I'aiile d'une canne'de

    -nouveu marcher assez bien' Puis on me I'amena'

    ,pur le faire gurir compltement'Toute Ia cure fut termine en 17 jours. Il marchait

    "n**" tout autre du mme ge' sinon avec la mme

    "giiite, du moins avec sret, sans canne et sans douleur'

    V"oi"i "o

    quoi a consist le traitement : On lui fit ungircl o.t crset d'une grossire toile--de-1in; on trempaiti" !if.t dans une dcoction de paille d'avoine et on enrrr6i"it le patient. Par-dessus le gilet mouill on mettaitun gilet sec et on entourait le tout d'une couverture deirirr. f,'uppaneil restait appliqu nendalt toute la nuit'Cet emmaillotement fut pialiqu d'abord toutes les deuxnuits, plus tard toutes tes troii nuits' En outre' le malade

    """ it"q". iour 2 affusions suprieures et 1 affusion

    "-""o"", remplacees parfois par'des.promenades dansi""i *t un demi-bain' Drns la suite il dut encore em-ployer chque semaine : 2 demi-bains' 2 affusions sup-rieures et une fois le corset'

    RHUMATISME ARTICULAIRE

    CHAPITRE II.

    MALADIES DES ARTICULATIONSl.

    -

    Rhumatisme articulaire..Un homme se prsente. Il a I'air malade. Des peines

    diverses et inconnues ont irnprims sur ses traits uneprofonde tristesse. Au premier abord je me dis que cethomme souffre ou a souffert beaucoup. Son teint maladifest d'un jaune cle mauvais augure, sa tte n'a plus gurede cheveux ( peine la vingtime partie d'autrefois). Iln'a pas encore 40 ans ; c'est un rnodle d'homme, calmeet srieux, ma.is aussi, comme je I'ai dit, un martyr.

    Voici ce qu'il me relate : < Jadis j'tais pris souventde douleurs dans le bas-ventre avec de fortes coliquesei la diarhe. Plus tard j'eus une maladie de reins,comme disaient les mdecins. Quand les douleurs indi-cibles se faisaient sentir, je tournoyais cornme unetoupie. Aprs plusieurs annes je perdis cette infirmit,r:rais j'eus, par contre, un rhumatisme articulaire, Onaurait tiit que toutes mes anciennes douleurs ensembles'taient rejetes dans mes membres, et que chaqu.emembre en particulier avait sa torture spciale. J'ai prisbeaucoup de mdicaments, qui ne m'ont jamais procurde soulagement : I'ancien mal persistait toujours. Grce de grands efforts et de grands sacrifices, je pusvaquer mes occupations ordinaires ;'usque dans cesderniers temps ; je ne me plaignais personne, puisquepersonne ne re comprenait, pas mme le mdecin. Unseul sait tout ce que j'ai endur, c'est Celui qui a promisla, couronne ceux qui souffrent, J'aurais peut-tre ajouter un mot encore : c'est que j'avais une sueur scheaux pieds ; les remdes, employs sur le conseil d'autrui,la firent disparatre, mais je ne m'en trouvai pas bien.J'ai galement, sur le dsir du mdecin, pris des bainsd'eau minrale ; mais ils firent empirer le mal. Ce quim'tait plus pnible que toutes ces souffrances, c'estqu'aux yeux des autres

    -

    je le constatais souvent -toute cette histoire n'tait pas si t,errible, que mon exces-

    sive sensibilit y jouait un grand rle, que je devais me

    203

  • 204 MAI,ADIES

    surmonter et passer par-dessus ces bagatelles. Souffrirsans trouver de compassion nulle part, c'est souffrirdoublement. >>

    Ce rcit, eher lecteur, a dur longtemps ; mais il estvridique et instructif. Ne soyons jamais durs et injustesenvers les malailes ! Un caractre de bonne trempe neva pas tout coup et sans raison se lamenter commeun poltron.

    Qui pourrait bien nou's indiquer la source de tous cesmaux, nous faire voir I'intrieur de ce corps si malade ?Le secret n'est pas difficile trouver. Le malaile lui-mme nous a donn les prmisses dans son expos ; nousn'avons qu' en tirer la conclusion. Le teint jaune, lescoliques frquentes, la sueur des pieds refoule, toutcela nous fait conclure un lment morbifique qui,semblable un serpent dans sa cachette, guettait dansles profondeurs du corps, dardait parfois sa langue etsifflait, et qui maintenant, pour en finir, se jette sur saproie, c'est--dire saisit tous les membres et les infectede son venin jusque dans les articulations et la moelledes os. Ce n'est pas non plus sans raison que les cheveuxtombent d'une tte bien conditionne : un ouraganirrterae doit les secouer, coulrne le vent d'automne secouedes arbres les feuilles fan6es et dessches ; ou bien unvirus quelconque ronge et tue leurs racines.

    Une gurison srieuse ne sera possible que quand cevirus, qui a tout dvast, sera limin et que le corpssera si bien fortifi qu'il ne permettra plus aux lmentsmorbides de prendre le clessus. C'est avec la mort-au-ratsque I'on dtnrit les rats. Dans quelle droguerie acheterle ccntre-poison que nous opposerons au poison de notrecas particutier ? Plus d'un le paierait beaux deniers'L'on paie bien cher des mdicaments chimiques, surtoutquaad ils sont nouveaux et inconnus ; mais Celui quinous prodigue ses bienfaits on donne pour les remdesnaturcls, qui sont les meilleurs, peine un froid >

    C'est dans Ie ruisseau limpide, dans la rivire, et la fontaine que coule le remde si efficace. CommentI'eau doit-elle gurir ? Quand la mre de famille veut

    RHUMATISME ARTICULAIRE

    blanchir sa toile, elle la trempe dans I'eau, I'arrose sou-vent et l'expose aux rayons du soleil. L'arrosementfrquent dissout les lments bruts et le$oleil les extraittous. Quand Ia toile est blanchie d'un ct, le mmeprocd la blanchira de I'autre. Pour que le blanchissagesoit complet, il faut que I'eau et les rayons du soleil ypntrent d'outne en outre, de manire qu'il ne resteplus une seule tache qui ternisse l'blouissante blancheurde la toile, orgueil de la mre de famille. C'e,st clair !Faisons I'application. Notre malade avec son pidermejaune ressemble vritablement une toile non blanchie.Une partie des applications d'eau devra faire pntrerpetit petit jusqu'au plus profond du corps le liquidedestin dissoudre les rnatires brutes, c'est--dire ]es'substances morbifiques, tandis qus I'autre partie devrad'relopper le calorique qui, semblable aux rayons ardentsdu soleil, liminera ce qui a t dissous. Autre choseencore. La matresse de maison se sert parfois de lessive,qui exerce sur la toile une action pius vive et plusprompte que I'eau. Nous aussi, nous pouvons prparerdes ces lessives pour serwir de rsolutifs plus nergiques :nous faisons cuire dans I'eau diffrents vgtaux, quiformeront une excellente lessive pour le blanchissage ucorps, c'est--dire pour la gurison des malad.ies.

    Revenons notre cas. Le malade dut tout d'abord serer'tir du manteau espagnol ; puis vint un bain d.evapeur de la tte avec forte lotion, nsuite un bain devapeur des pieds. Is'deux bains de vapeur firent l'uvre(on peut m'en croire) de la meilleure lessive, ma.is nepurent se succder qu' des intervailes bien rgls. Car,plus le corps est trait avec mnagement, plus la naturepourra supporter et aider liminer les lments mor-bicles. Aprs cela le malade prit chaque jour, en alternant,soit un demi-maillot, soit, pcur fortifier la naturre, unezrffusion supri'eure et infrieure, et chaque nuit unelotion entire, en sortant du lit. Ce traitement fut con-tinu pendant trois semaines. Pendant la quatrime etia cinquime semaine le patient reut tour tour 2 demi-bains, un bain de vapeur de la tte et des pieds et lemanteau espagnol ; pendant la sixime semaine enfin

    205

  • 206 MALADIES

    2 bains chauds avec bains froids alternatifs, un demi-bain et une affusion'suprieure et infrieure. Pour I'avenirje lui recommanai quelques lotions entires et I'affusiortsuprieure et infrieure une fois par semaine, ainsi queIe bain chaud sans alternative une fois par mois.

    Mme dans ce cas scabreux I'eau n'e dmentit pa,s laconfiance. Cette maladie si grave, qui n'aurait plus tard amener" la mort, disparut. Le teint frais, les forcesrevinrent, le dcouragement fit place un nouvel entrainpour les occupations crdinaires. La voix reprit soilampleur d'autrefois et me rpta souvent : < Que le bonIlieu vous le rcndc !;> A Celui dont seul provient la sant;iet le succs elle chanta un joycux ,,: Gloire Dieu lr>

    Un homme de quarante ans enn:iron avait dans lajamtre droite de telles douleurs rhumatismales qu'il taitoblig de s'aprpuyer sutl une canne pour parcourir lesplus petites distances. I)e temps autre il avai'" aussides douleurs dans les Joras et dans les paules. Il ernploy:rioutes sortes de remde, mais en vain. rl eut enfinrecours I'eau, et au lrout de 6 jours il se trouva pas-sablement soulag ; il continua les applications et sertablit compltement. Voici ce qu'il employa : 1" Pen-dant 6 jours journellement 2 affusions suprieure$ et 2affusions sur les cuisses, 2 marches dans I'eau jusqu'au-dessus des mollets pendant 1 3 minutes, 1 affusioudorsale et 1 marche dans I'herbe ; enfin un demi-mailiotdans le courant de la semaine.

    -

    2' Aprs ces 6 joursplus rien qu'une affusion suprieure avec affusion desgnoux, alternant avec Ie demi-bain durant une minute.

    Un leune hornme de vingt-huit ans me raconta :< Depuis deux ans il ne se passe pas une journe sa+sque je souffre. L'infirmit a dbut dans le dos, oirj'prouvais une vive cuisson. La douleur diminua peu peu et se retira dans la jarnbe droite. Je passe souventdes nuits entires sans pouvoir dormir deux heures:tantt c'est la chaleur qui me tourmente, tantt c'est unesensation de froicl. qui me prend. Dans les commence-ments j'ai consult plusieurs mdecins, mais sans r-sultat. Parfois on me faisait aussi des injections, quicalmaient les douleurs pour quelque temps ; mais presque

    RHUMATISME ARTICULAIRE

    chaque fois celles-ci revinrent plus fortes. Comme lesmdecins ne pouvaient me gurir, j'ai eu recours auxcharlatans, qui me firent des frictions et des ablutionsavec des spiritueux. Tout ce que j'ai fait a t inutile.Maintenant je dsirerais faire un essai avec I'eau. >>

    Je lui prescrivis Ie traitement suivant : 1' 'le matin 8 heures une affusion suprieure avec 2 4 arrosoirsd'eau froide ; 2 10 heur'es une affusion des cuisses ;3 2 heures de I'aprs-midi encore une affusion descuisses ; 4" dans Ia soire une promenade dans I'eau,

    Voil pour Ie premier jour. Second ;our : le matinmarche dans I'eau, 10 heures affusion des cuisses, 2 heures affusion ciorsa,le, 5 heures du soir bain de sige.

    Troisime jour : le matin demi-bain, 10 heures affu-sion suprieure, 2 heures affusion des cuisses, 5heures marche dans I'eau.

    Quatrime jour : le rnatin affusion cles cuisses, 10heures demi-bain, dans I'aprs-midi affusion dorsale, iesoir marche dans I'eau.

    On continua ainsi pendant 12 jours, et le malade setrcuva guri. Pour fortifier I'organisme, que les douleursavaient dbilit, notre homrne dut encore chaque semaine,pendant un espace de temps considrable, prendre 1 ou 2demi-bains et marcher 1 ou 2 fois dans I'eau.

    Le comte de N. souffrait de rhumatisme depuis 35 ans.En 1854 il prit les eaux Aix-la-C,hapelle et en prouvadu mieux. La campagne de 1870 1871 lui attira cienouveau, par suite des nombreux bivouacs, de violentesdouleurs rhumatismaies sur tout le corps. Cette foisencore les eaux d'Aix-la-Chapelle lui firent beaucoup debien. Mais vcil que survinrent des rechutes ; le patientfit une saison Aibling, puis retourna Aix-la-Chapellec, cette fois, les bains chauds de longue dure le d-bilitrent normment et le rduisirent un tat lamen-ta,ble. Finalement ne trouvant de soulagement nulle part,il prit le parti d'essayer la cure d'eau.

    I-e malade vint chez moi le 20 juin 1887, aprs avoirgard le lit pendant 2 mois : il tait cribl de rhuma-tismes dans les articulations des pieds, des genoux, des

    207

  • 2CE MALADIES

    mains, des paules, partout. Le bras droit tait trs enfldepuis les doigts jusqu'au-dessus du coude, les articula-tions ne remuaient plus ; les genoux, galement enfls,refusaient tout serwice. I"e personnage, grand et beau,tait p;uise par les longues douleurs.

    Je lui prescrivis : 1" deux fois par semaine un maillotd'une heure et demie'depuis les aisselles jusqu'aux pieds,tremp dans une dcoction de paille d'avoine, de fleursde foin et d'acicules de pin, la temprature de 30" R. ;2" chaque matin et chaque soir enveloppement du brasenfl dans la mme ou une semblable dcoction pendant1 2 heures ; 3" dans Ia semaine 2 bains entiers auxherbes avec 3 alternatives ; 4" trois fois par semaine lechle pendant une heure.

    Au bout de quinze jours le patient prouva un mieuxtrs sensible. Il rentra chez lui et employa encore: 1'I'ernmaillotement du bras comme ci-dessus ; 2' le bainentier aux herbes avec alternatives, une fois par semaine ;3' chaque semaine 3 5 bains de sige de la dure de2 minutes.

    Ce traitement amena le dgonflement complet du braset des genoux, et rtablit le mouvement. Pour rendre lasant parfaite, le mois de septembre 1887 fut consacraux applications suivantes : 1' bain chaud de Ia main,enveloppement de la'main dans des fleurs de foin nen-fles et immdiaternent aprs ablution froide de la main ;2' bain de sige, 3 ou 4 fois par semaine ; 3" bain auxherbes avec 3 alternatives, une fois par semaine ; 4 af-fusion suprieure, 4 fois par sernaine.

    Le rsultat'de cette cure fut trs favorable : le gonfle-ment et la douleur quittrent entirement les articula-tions, la raideur et la gne des mouvements dispa.rurent,et l'tat gnral de la sant devint excellent. M. le comteest si bien portant que, sans se fatiguer, il peut marcherdes heures entires et prendre part, au grand tonnementde tout le monde, des chasses qui durent 9 jours desuite. Il est un chasseur passionn.

    Pour rester en bonne sant, il est oblig de faire tousles jours un exercice dans l'lment humide : demi-bain,bain entier, ou promenade dans I'eau.

    GOUTTE 209

    2. -

    Goutte.Si en automne vous allez la campagne, vous veffez

    a et l les paysans rpandre leur fumier. Dans cesderaiers temps ils ont adopt une nouvelle mthode quichauffe la bile et fait bouillonner le sang tout vraicultrvateur : ils ne dlstribuent pas galement, comme;adis, la nouniture au sol affam; mais, par suite d'uneroutine inouie, ils jettent au hasard une motte 2 ou3 portions, tandis qu'ils en font j'ener d'autr,es pour touteune anne. Tout ce travail ressemble au vilain jeu dela taupe. Oela produira au printemps des bourbiers en-gendrant une vgtation luxuriante, ct d'un voisinagefriste et maigre, qui la suite de ce traitement injustene rapportera rien aux greniers.

    Cette image me convient parfaitement pour la goutte.En effet, ce que I'engrais est au champ et au pr, lanourriture I'est I'homme. Peut-on se demander uninstant s'il y a ingalit entre les diffrentes conditionsde la vie ? L'un nage dans I'abondance journellement et toute heure, pour I'autre c'est, bon an mal an, toujoumle carme. De quel dner parlez-vous ? demandait quel-qu'un : ce n'est pas un jen'e de 40, mais de 365 jours.Si sans cesse vous accordez trop votre corps, de manireque la nature ne peut plus le matriser et que les organessont impuissants l'laborer, quelle doit en tre la cons-quenc ? Les os, par exemple, ont besoin de soufre etde chaux pour leur structure. Or, tr)ar une nourrituresubstantielle et copieus on assemble pett-tre tant dematriaux qu'on poumait en construire et nourrir 2 ou3 corps. Qu'arrivera-t-il et que doit-il arriver ? Il ennatra ici des bourbiers (du sang pais), l des marais(mauvaises humeurs), ailleurs des amas de ,sable, de d-combres, de chaux et de pienes autour des os.

    Les d,rticulations se gonflent, I'inflammation s'y d-clare, et c'est un supplice long et horrible jusqu' ce quecs nodosits cartilagineuses et osseuses de la gouttesoient pour ainsi dire consumes par la douleur elle-mme ou cartes d'une autre faon. Autant le tourmentest intense, autant le monde a gnralement peu de pitides podagres bien nourris. Ce n'est pas chrtien, mais

  • 270 MALADIES

    parfois trs naturel. Les gens disent : < Il a eu la jouis-sance, il en porte maintenant les suites !> En attendant,les pauvres aussi, mme les plus pauvres, peuvent avoirla goutte. J'avais dans le temps un domestique pauvreet excessivement laborieux ; il fut pris de la goutte aupius haut degr. Chez lui la cause en tait le manque depropret : sa grande activit lui faisait ngliger les soinshyginiques. Un soufflet crevass expulse I'air traversles fissures, au lieu de le chasser dans les tuyaux d'orgue.De mme aussi les organes affaiblis et maladifs travaii-lent i'augmentation de la tumeur, au lieu de produ.irede la chair, font crotre le tophus (dpt crtac dansles articulations, aux extr,mits osseuses), au lie'.1 denourrir les os.

    La goutte peut provenir aussi ie I'action du froid etde I'hurnidit, d'un excs de fatigue et d'autres causes.La goutte l'tat aigu tcurmente beaucoup de mriirde,tandis que la goutte bnigne afflige des personnes tnnoln-brables. Les uns souffrent aux crteils, les autres latte, ceux-ci l'extrieur, ceux-l I'intrieur du cot'pls.

    Je guris volontiers, et ia piupart du temps c'est trsfaciie, les gens simples et non encore trop arnollis, .Jocileset ne se plaignant pas de chaque piqre de puce. fuIaischez les podagres des class.es leves je ne me fais jarnaisillusion. Ils sont pour moi un vrai supplice et ne selaissent presque jamais gurir par I'liydrothrapie ; carils n'obissent point, puisqu'ils subissent dj le doublejoug de la mollesse et de I'horreur de I'eau ; autr.ementils retrouveraient la sant comme les autres goutteux.

    rJn monsieur de rang lev souffrait depuis 4 semainesde violentes douleurs aux pieis. Les amis le raillaienten le nommant membre de la frairie des podagres. Pourcette fois il fut guri par la transpiration. Mais un anplus tard le mal revint et le cloua au lit pour 12 smaines.fl prouva une vive chaleur et il transpira ferme ; maisce liquide seul ne le gurit pas pour la seconde fois. Ilme fit consulter en dclarant qu'il ferait tout ce que jedsirerais, pourvu que cette affreuse infirmite ne rrevntplus. La cure principale fut termine en peu de semaines.De mme que la chaux vive, arrose d'eau, se tuynfie

    GOUTTE zL].

    et tombe en poussire, ainsi disparurent sous I'actiondes diffrentes applications les tumeurs goutteuses. Danila suite le patient reprit de temps en temps I'un ouI'autre exercic I'eau et, autant que je sache, le malne l'a plus incommod dans les dernires annes. Letraitement appliqu fut le mme que celui du cas suivant.

    Un prtre me fit dire que s'es pieds brlaient commedu feu et que le mal tait dsesprant' Qu'y avait-il faire ? Je lui conseillai de faire infuser dans I'eau chaudecles fleurs de foin, de les comprimer, de les tendre surun linge, de mettre dessus les pieds endoloris et de bienenvelopper ce cataplasme aux herbes. Aprs 2 heures ildut renouveler le topique, c'est--dire tremper de nou-veau les mmes fleurs de foin dans la mme dcoction,les presser et les rernettre. Il importe fort peu, la secondefois, que les fleurs de foin soient appliques l'tattiile ou froid. Le malade suivit mon conseil pendantplusieurs jours. Ds la premire demi-journe les prin-cipales douleurs disparurent dj, et aprs 3 jours iln'en rsta plus trace.

    A dfaut de fleurs Je foin, cn se servira de pailled'avoine et on trempera dans la dcoction obtenue lesmaillots mettre autour des pieds. Cette paille aussiest pour les cas de goutte d'un excellent effet. Remarquezque dans ces affections j'exerce de prfrence une actionchaude ou plutt rsolutive.

    Il faut prvenir ici contre une illusio;r. Le malade estdispos croire qu'il est guri, 'ds que les piecls ne lelont plus souffrir. Ce serait une grande faute que de serelcher en ce moment. Aux enveloppements des piedsdoivent succder au moins quelques applications sur toutIe corps, afin d'en extraire le mieux possible tous leslments morbicles. Le manteau espagnol, employ 2 ou5 fois par sema,ine, pen'ilant t heure et'demie ou 2 heureschaque fois, rendra les meilleurs services dans les 3 pre-mires semaines ; le mois suivant on aura recours quelques bains chauds prpars avec une dcoction defleurs de foin ou de paille d'avoine avec 3 alternatives.

    Un journalier s'tait attir une affection goutteusetrs grave. Il prit 3 fois par semaine le sac tremp dans

  • 2'12 MALADIES

    une dcoction chaude de paille d'avoine ; puis on luiprpara chaque semaine 2 bains branches de pin (83 35" R.) avec 3 alternatives. Toutes les 2 nuits il selava, en sortant du lit, avec de I'eau froide. C'est ainsiqu'il fut, en 3 semaines, passablement guri ; nanmoinsil prit encore pour un certain temps, chaque semaineet en alternant d'une s,emaine I'autre, soit 2 fois le sacsoit une fois le ci-devant bain chaud. Rgnr, il putbientt retourner son travail, qu'il n' ptus quittjusqu' ce jour.

    Un fontainir m montra les renflements articulair.esde ses doigts et de ses orteils, qui parfclis lui causaientune cuisson insupportable.

    -

    C'tait la goutte provenantdu froid humide. Tous les 2 jours un bain chaud, commeje viens de le dcrire, tous les B ou 4 jours I'applicationdy sac, voil ce qui, en peu de temps, a compitementdlivr notre homme de son infirmit. euant aux mains,il les enveloppait pendant la nuit dans des fleurs defoin renfles.

    Un pauvre pre de famille ressentait des douleurslancinantes dans ses membres. fl ne savait si c'tait lagoutte o'u autre chose, mais il en souffrait au point qu'ilne put plus vaquer

    "ses occupations.C'tait juste l'poque de la fenaison. Je lui conseillai,de monter son fenil, de creuser un trou dans le foin,qui se trouvait justement en fermentation, puis de semettre dans cette tombe de foin et de se eouvrir de foinchaud, de manire n'avoir en liberte que la tte. II lefit et, dans un quart d'heure, il transpira tellement queson corps tait tout en nage. Aprs 6 bains de ce genre,pris dans I'espace de 10 jours, le paysan tait totale-ment guri.

    Je ne voudrais pas conseiller ce procd un chacun.Il n'y a que celui qui en a fait lui-mme I'exprience quiconnaisse I'effet puissant et rsolutif de Ia vapeur ufoin. Par cette rnthode inoffensive on peut quelquefoisliminer des alfections invtres. Je suis d'vis qu'onobtrendrait le rsultat le plus efficace de cette vapeurde foin si, immdiatement aprs le bain de v"peur, onprenait rapidement un demi-bain froid avec lotion du

    GOUTTE 273

    haut du corps. Cette dernire opration a une actionextraordinairement confortante.

    Tout cela n'est pas aussi bizarr,e ni aussi extravagant,que plus d'un s'imagine. Pour le prouver, je ne citerai,enire beaucoup d'autres, que deux messieurs trs distin-gu's, qui se sont si bien rtablis par une quinzaine deces bains de vap,eur de foin, qu'ils ne pouvaient concevoircomment des moyens si ordinaires et des procds sisimples pussent produire un pareil changement, une tellergnration de I'organisme. Je n'hsite pas affirmerque les rhumatismes lgers, les crampes, qui sont ordi-nairement la suite de maladies graves, pourraient facile-ment tre loigns compltement par 2 4 de ces bainsde vapeur de foin.

    Vous voyez, cher agriculteur, quels trsors vous poss-dez dans votre maison ! Faites un essai. Au moment dela fenaison, quand vous tes bien fatigu, jetez quelquespoignes de foin ou 'de fleurs de foin dans I'eau bouil-lante, que vous laissrez devenir tide. Un pareil pdiluvede 15 minutes vous enlvera la fatigue de tous lesmembres.

    Et si jamais vous prouvez une cuisson, des douleursrhumatismales, alors usez cle raison. Vous accordez tousles jours cette herbe salutaire vos ruminants ; laissezvotre propre corps en goter aussi une fois les salutaireseffets !

    Un aubergiste vint me raconter : < Jtai souvent desdouleurs cuisantes dans la tte, surtout quand il y a unchangement de temps, au point que je suis incapable devaquer mes affaires. Ces douleurs se transportent dansle dos, notamment dans le haut des cuisses ; quand ellesse logent dans les pieds, je ne puis plus marcher. Dsque je bois un verre de bire, elles montent la tte.Je souffre tant ,depuis des mois que tout travail rgulierm'est devenu impossible, et que plus d'une fois dj eelam'a dgot de la vie. >

    Traitement : 1' dans la semaine deux bains chauds paille d'avoine, 30" R., d'une demi-heure chacun, suivid'une lotion nergique ou ,d'un bain froid trs court ;

  • 214 MALADIES

    2" tous les jours une affusion suprieure avec une affu-sion de genoux ; 3" dans la. semaine trois lotions entires,aussi rapides que possible, en pleine transpiration ou,nuitamment, au lit ; 4' tous les matins et tous les soirsune tasse de th prpar avec b ou 6 feuilles fraches desureau, finement dcoupes et cuites pendant 5 minutes.

    Dans I'espace de 4 semaines, le cabaretier fut si bienguri que ses amis le iclarrent rajeuni de beaucoup.Pour prvenir le retour de sa maladie, il fut avis derpter son bain tous les mois et d.e se laver en entiertout.es les semaines 1 ou 2 fois, en pleine tianspirationou, nuitamment, en sorta:nt du lit.

    Un industriel me raconta un jour : < J'ai les deuxpieds fortement enfls et raidis, et je ne suis jamaissans douleur ; je passe souvent des nuits sans dormirune heure. C'et surtout dans les membres que j'prouveles plus violentes douleurs; mes bras aussi sont raideset me font excessivement mal. J'aurais de I'apptit ;mais ds que je mange, cela me bouffit tellement, quela respiraticn en est gne. Je ne puis presque plusmarcher et j'ai tant de vertiges, surtout mon lever,que je ne sais oir je me tro,uve. J'ai consult beaucoupde mdecins et aval une masse de choses ; mais, autantque je puis en juger, mon tat n'a fait qu'empirer, sibien que j'ai dj souvent souhait la mort. >

    Le patient tait passablement gros et ressemblaitpiutt un brasseur bien nourri qu' un industriel, quoi-qu'il suivt un rgime bien simple et qu'il ne bt, ensonune, que peu de bire. Il avait peu prs cinquanteans. D'aprs le dire des mdecins une hypertrophie ducur devait tre la premire cause de toute cette misre.

    En 5 semaines ce malade fut dlivr de ses nombreusesinfirmits et il fut heureux d'avoir recouvr sa sant.Qu'est-ce qui I'a guri ? 1" Les pieds furent, d'abordchaque jour, puis tous les 2 jours, plus tard tous les Bjours, envelopps dans des fleurs de foin, c'est--dire lesfleurs de foin furent appliques sur la peau nu etentoures d'un linge chaud pendant 2 3 heures ; 2. tousles 2 jours, plus tard tous les 4 jours, il dut se revtird'une chemise trempe dans I'infusion des fleurs de foin.

    TUMEUR BLANCHE DU GENOU 275

    Quand I'enflure des pieds eut disparu en grande partie,le malade reut tous les jours une affusion suprieuret. une affusion de genoux, ainsi que des demi-bains. Letraitement dura 5 semaines.

    3, -

    Tumeur blanche du genou.Une personne d'une trentaine d'annes eut une jambe

    fortement gonfle, depuis le dessus de la cheville jus-qu'au-dessus du genou. Par moments la tumeur tait trsdouloureuse, d"ure et brlante. Pendant six mois la maladeeut recours au traitement du rndecin : entre autres ellese fit appliquer un appareil de pltre, maintenu pendant12 semaines, puis un autre durant 8 ,semaines. Son tatempira tellement qu'elle n put mme plus poser le pied terre; c'est surtout I'arliculation du genou qui lafaisait souffrir. Comme tout cela n'eut aucun rsultat. onessaya d'appliquer, en forme de cataplasme, des fleur'sde foin renfles, allant depuis Ie dessus de la chevilleJusque vers le milieu de la cuisse. Les douleurs ainsi quele gonflernent diminurent bientt ; ce dernier une foisrduit de moiti, on se mit aussi administrer, tous les2 jours, une affusion la jambe souffrante. Au bout deE semaines, le pied put de nouveau faire ses fonctions,et, peu de temps aprs, la fille fut mme de reprendreson tns pnible travail.

    CHAPTTRE III. ?MALADIBS DES MUSCLES

    Eu gard son sige spcial, comme l'tat sympto-matique qui I'accompagne, on peut diviser I'affectionrhumatismale en deux grands groupes, suivant qu'elle setrouve dans les articulations ou dans les muscles. Del le rhumatisme articulaire et le rhumatisme musculaire.il a t question du premier dans le chapitre prcdent.Parlons ici du rhurnatisme musculaire.

    Qui tentera d'numrer tous les tats rhumatismauxdont on se plaint en ce bas-monde ? L'un a sa douleurrhumatismale la tte, I'autre aux orteils. celui-ci aut5

  • 216 MALADIES

    bras, celui-l dans les jambes, elle dans le dos, lui lapoitrine etc... Le rhumatisme est vritablement le juif-errant dans le nombre des maladies.

    Le cultivateur laborieux, le bcheron, tous oeux quifont un travail pnible, ne savent rien ou peu de eettemaladie, et cela, mon avis, parce que ces gens-l,quoique souvent pris de rhumatisme, parviennent s'endbarrasser de suite. Il s'en montre peut-tre des indicesdans la matine, et dans I'aprs-dner le travail les adj fait disparatre.

    Cette observation nous indique clairement de quellemanire Ie rhumatisme peut et doit tre guri.

    Un vtrinaire vint se lamenter un jour, se disantincapable de remplir ses fonctions, puisqu'un horriblerhumatisme s'tait gliss et cramponn dans son omoplatedroite. Il avait t en transpiration et s'tait imprudem-ment refroidi. Il savait par exprience que le vilain malne le quitterait pas avant 6 semaines.

    < Si vous le voulez, Monsieur le vtrinaire, vous en,serez quitte au bout de 24 heures >, lui dis-je. Il se mit rire, et ncus finmes par faire un pari. En me donnantla main, il s'engagea sur sa parole d'honneur faireexactement ce que j'ondonnerais. fl rentra chez lui etse fit, par sa femme, nergiquement frotter le dos avecun linge sec, puis il se soumit une affusion suprieurefroide. Environ 8 heures plus tard, il prit un bain devapur de la tte, suivi d'une affusion froide. Les 24heures n'taient pas pas,ses, il s'en fallut de beaucoup,quand dj la dernire trac.e rhumatismale avait disparu.Le pari tait gagn.

    J'ai parl cette fois de friction sche, oe que je ne faispas ailleurs. Voici pourquoi : si le rhumatisme est lasuite d'un changement subit de temprature, de la suc-cession rapide du froid au chaud ou du chaud au froid,en ce cas les douleurs, qui ont leur sige la surface dela peau, tantt dans les profondeurs intimes, voire mme,comme on pourrait le supposer, dans la mo'elle des os,proviennent la plupart du temps de troubles dans la cir-eulation du sang, soit que le cours du sang ait pris une

    IVIALADIES DES MUSCLES 2L7

    marche plus lente ou plus rapide, soit que des obstruc-tions de sang, 'de lgres inflammations etc... aient tengendres tel ou tel endroit. Les embarras, qui ensont la suite, causent la douleur et doivent tre loignspar rsolution, limination et confortation des partiessouffrantes. Quand la baguette ne suffit plus pouq guiderles chantres, le directeur se sert galement de sa maingauche et de sa tte pour battre la mesure et redresserles voix rbarbatives. Quand dans la basse-cour I'oie oule ca.narnd se mle avec les poulets et que le < va-t-en !>n'est pas cout, la mnagre jette une pierre ou unobjet quelconque aprs I'oie ou le canard. .dinsi quand.le rhumatisme a une assiette plus profonde et se main-tient plus longtemps, surtout quand il est tendu ouqu'il fait souffrir extraordinairement, c'est alors quej'associe la friction I'eau. Car la friction dveloppe lecalorique plus vite, produit une distribution plus rapidedu sang etc... Si la partie malade tait plus ou *insfroide et qu'elle ret I'affusion, sans qu'on et pralable_ment stimul et chauff la peau, le rhumatisme se rcti_rerait davantage I'intrieur du corps, au lieu d'en sortir.

    Un paysan avait de telles douleurs rhumatismales d.ansles deux pieds, qu'il ne pouvait plus mareher ; les jambeslui faisaient horriblement mal. Il ne savait o ii avaitattrap cette misre.

    Le patient s'enveloppa, 2 fois par jour, dans un lingemontant jusqu'aux aisselles et tremp dans une dcoctionchaude de fleurs de foin, et resta bien couvert dans sonlit pendant 2 heures. Dix de ces maillots (infrieurs)en finirent avec le rhumatisme.

    Un autre cultivateur souffrait tellement aux hanches,qu'il ne put pas mme tre emmaillot. Il fut immergdans un bain la paille d'avoine (BB gb" R.) avec 3alternatives, pendant 25 minutes et 2 fois par jour. Aprs72 heures il tait guri.

    Je pourrais citer des cas innombrables de rhumatismesde Ia tte. Je les ai guris en traitant le moins possiblela tte elle-mme, mais en administrant aux pids desbains chauds et des bains de vapeur. Si I'on vient

  • 218 MALADIES

    refroid.ir la tte, le mal empire ; si, au contraire, onvient l'chauffer, le sang afflue davantage. La sriedes applications employer est la suivante : 1' bainchaud (avec sel et cendres),2'chle,3'bain de vapeurdcs pieds, 4'bain cle vapeur de la tte avec une affusionfroide, 5' chle. Ces applications, une par jour, gurissentle plus fort rhumatisme la tte, survenu par suite d'uncourant d'air, d'un refroidissement, d'une transitionrapide du chaud au froid.

    Aucun rhumatisme ne doit tre nglig ; il pourraittre le commencment de graves et nombreuses maladiesdes poumons, des yeux, des oreilles etc... ou donneroccasion des inflammations, une intoxication, desabcs etc...

    IIn tudiant qui avait trop bu et s'tait, dans cet tat,expos I'air frais, eut subitement un rhumatisme lapcitrine. Il s'imagina que ce fcheux contretemps ne feraitpas de tort sa bravour,e et sa jeunesse et qu'il dis-paratrait de soi-mme. Mais le bobo se transforma enune grave maladie accompagne d'une toux sche, dontle caractre inspirait de I'inquitude toute la famille.Deux mois plus tard, cette vie florissante et d'un brillantavenir tait teinte. Ah ! si le jeune homme s'ta,it lavchaque jour 4 ou 5 fois la poitrine et le ventre avec deI'eau froide, il aurait t hors de danger au bout de2 jours.

    nne, tenue un travail assidu et pnible, eut uneenflure autour du genou. Pendant plusieurs jours ellen'y fit point attention ; plus tard, quand les douleursdevenaient vives, elle appliqua d,ans son ignoranced'paisses compresses froides. Elle ne s'en trouva pasmieux ; au contraire, le genou empira, et elle alla con-sulter un mdecin. Celui-ci prescrivit un onguent, quidemeura sans rsultat. Pour comble de malheur, I'os dela jarnbe, au-dessous du genou, prit une courbure int-rieure. Afin d'empcher la raideur, le mdecin ordonna debien frictionner chaque jour la jambe avec du saindoux,pendant 2 semaines, et plus tard de la laver avec deI'acide phnique ; mais le genou devint de plus en plusmalade. Enfin il entoura le membre d'un appareil de

    MALADIES DES MUSCLES 2L9

    pitre et promit, jusqu' I'enlvement, une gurison cer-^taine. Or,-aprs 9 longues semaines I'appareil fut enlev'mais la puou* domestique ne put ni marcher ni mmese tenir sur ta jambe. Ce malheureux tat persi'sta jusqu'ces derniers temPs.

    Les tumeurs et indurations aux os et autour des osne peuvent tre guries que par rsolution au moyen defomlnbtions d.e fleurs de foin renfles (en forme decataplasme), appliques toujours l'tat chaud et pen-dani un

    "spac" e temps assez long. Une fois la rsolu-

    tion opree, le sang pntrera de nouveau dans cespartiesl pour les nourrir et y ramener les forces' Notremalacte,

    -aprs avoir employ pendant 8 jours la dite

    fomentation, fut mme de se tenir sur la jambe ; et8 10 semaines plus tard elle put marcher sans gne'

    IJn homme de distinction vint me dire :

  • 22tJ MALADIES

    sion suprieure. Au cinquime jour le deuxime caleonfut chang contre un caleon de toi,le. Au septime jurIa seconde chemise de laine fit place une chemise detoile ; le gilet muni de manches vacua galement leterrain, tandis que les demi-bains alternaienl journe,lle-ment avec 2 affusions suprieures et infrieures. _ Aubout de quinze jour I'organisme tait quitte de toutrhumatisme et de toute crampe, la peau transpirait commechez tout le monde, le sommeil et I'apptit se prsentrentd'eux-mmes, et le fonctionnaire fut heureux de pouvoirreprendre, en bonne sant, son service d.'autrefois. IIrptait parfois : < Si moi-mme j'avais aggrav telle-ment ma petite infirmit, je ne pourrais que me fchercontre moi-mme ; mais je n'ai rien fait sans I'avis desplus clbres mridecins. >

    Traitement : 1" Mettre 3 fois par semaine, pendant uneheure et demie, une chemise de grosse toile, trempedans une infusion de flzurs de foin ; 2' appliquer 2 -foispar semaine un maillot, tremp galement dans unedcoction chaude de fleurs de foin et descendant depuisles aisselles jusqu'en bas ; B' se lever de nuit 2 fois par

    semaine pour se laver entirement I'eau froide et se

    MALADIES DES MUSCLES 227

    remettre au lit sans s'essuyer. -

    Aprs 2 semaines dece traitement, je prescrivis : 1' de prendre journellementune affusion suprieure et une affusion de genoux ; 2" dese promener chaque jour dans I'eau pendant2 4 minuteset de se donner ensrrite du rnouvement ; de se laverentirement 2 fois Par semaine

    Au bout de 4 semaines notre patient tait dlivr deson infirmit, mais continuait toujours prendre 2 demi-bains par sernaine.

    Le directeur d'une maison d'ducation crit : < Jesouffre constamment de douleurs indicibles aux bras'aux paules et aux pieds. Tantt je suis cribl tout entierde rhumatismes, tantt ce ne sont que des parties indi-viduelles qui souffrent. L'asthme me reste presque tou-jours; il est parfois si fort que je crains d'touffer' Enoutre, j'ai des congestions. Je jouis rarement d'une heurede satisfaction.

    -

    J'ai t magntis et lectris, et j'aiemploy des mdicaments, tout en vain. C'est le traite-rnent par I'eau qui, en 10 iours, rn'a enlev toute douleur,et de mon infirmit je ne sens plus que des traces insigni'{iantes, que, j'en ai la ferme conviction, de lgres appli-cations finiront par emporter compltement. >

    Le traitement avait t : 1" chaque jour une affusionsutrrieure t deux affusions des cuisss ; 2" au seco{rdjor le manteau espagnol ; 3' partir du quatrime jourun demi-bain au lieu de I'affusion suprieure ; 4'un bainde vapeur de la tte Par semaine. t

    Un homme de quarante-six ans raconte : < Je souffretoujours quelque part, soit au flanc droit, soit au hautae t'paul. I-ia douleur ne reste jamais longtemps lamme place : quand. elle se loge dans la. tte, je suis prisde vertiges et I'eau me dcoule de l'il dr'oit en grandequantit ; quand elle se porte dans la jambe, celle-ci seraiilit compltement ; quand elle s'en prend ma poitrine,je ue puis presque plus respirer. Je souffre ainsi depuisdes annes. J'ai parfois trouv du soulagement, mais ja-mais la gurison. >

    Ce malade fut guri en 5 smaines par le traitement,oui suit : 1" demi-maillot d'une heure et demie, 3 fois

  • 222 MALADIES

    par semaine; 2' lotion entire, en sortant du lit, 4 foispar semaine; 3" deux fois affusion suprieure.Aprs quinze jours le traitement fut modifi. Le patientprrt: 1" chaque jour une affusion suprieure et uRe

    affusion des genoux ; 2,' un derni-maillol et deux lotionstotaies par semaine.

    Pour conserver sa sant, il s'habitua prendre chaquesemaine un demi-bain

    t deux affusions ",rp"iarr""" ,rru"affusions des genoux.

    CHAPITRE IV.MALADIES DU TISSU CELLULAIRE

    l. -

    Infla.mmation en gnral.Voici un bambin qui sait peine marcher ; il voit sa

    mre faire de la lumire. fl se donne toutes les peinesciu monde pour attraper une allumette, il veut galementIaire du feu. Le petit malfaiteur y russit et devientainsi, avec un simple allumette, I'auteur d'un grandincendie. La maison avec tout ce qui s'y trouv estrduite en cendres.

    Des milliers d'hommes reposent en paix au cirnetire :il s'tait allurn dans leurs corps un dbris de matiremorbide, et l'tincelle s'tait convertie en flarnme. Lesan3 affluait de toutes parts vers la partie chaufe etaiimentait le feu. C'tait de I'huile sur la braise, laflamme devint un grand incendie. On n'avait peut-tre.pas pris les bonnes dispositions pour teindre l'feu. etia pauvre demeure de l'me humaine se consumait mis_rablement. Des milliers d'anirnaux prissent ainsi tousles ans, et un nombre d'hommes non rnoins considrablesubit le mme sort. Comme cela marche vite parfois iVotre gorge a pris feu quelque part, elle est enflamme.Par hasard un petit vent frais survient, joue le rle dusoufflet de forge et attise le feu; les vaisseaux sanguinsfournissent de nouveaux aliments, et en peu d'heurestoute la gorge est en flammes. N'est-ce pas ainsi que leschoses se passent ? eue faire ? eue fnt les hommes

    INFLAMMATION EN GNRAL 223

    quand il y a un incendie ? fh crient au feu et com-mencent par sauver ce qui est sauver. Puis ils loignent,s'il en est temps encore, du foyer de I'incendie tout cequi pourrait alimenter le feu et ils font marcher la pompejusqu' extinction du feu. Comprenons-le et profitons-en.

    S'il se dclare en quelque endroit une inflammation,tcbez de refouler au plus tt I'afflux du sang et deprserver de I'inflammation le sang qui n'est pas encorechauff. Agissez en mme temps sur la partie enflam-me, pour diviser et dtourner, autant que possible, lesang accrunul dans la fournaise.

    Il n'y a pas longtemps ; au moment o j'allais m'en-dormir dans mon lit, le bois s mit prendre feu dansmon pole. < Quelle fatalit ! me dis-je ; la moiti de lanuit sera perdue pour mon somrneil, jusqu' ce que toutecette masse de bois ait fini de craqueter et de ptiller. >>Mon voisin fut plus avis. < Ce n'est pas ette crpita-tion, mais le repos qu'il me faut >, murmura-t-il. Et quefit-il ? fl sortit le bois du fourneau, morceau par mor-ceau, et c'en tait fait du feu. C'est clair.

    Revenons maintenant I'inflammation de la gorge.Ttez-vous les pieds, peut-tre sont-iis froids comme laglace. C'est souvent le cas. Le sang abonde davantagel o la chaleur est grande. Il a, par eonsquent, dserten quelque sorte les pieds et s'est prcipit vers la gorge,foyer de I'incendie. Enveloppez vos pieds dans des lingesque vous aurez tremps dans I'eau mle d'un peu devinaigre, et vous ne tarderez pas ressentir une grandechaieur. Le maillot des pieds attire le sang vers lesextrmits infrieures, et voil une partie du combustibleenleve au feu. Continuez ensuite de dtourner toujoursle sang de la partie suprieure du corps, et cela au moyend'un grand linge, que vous trernperez comme le maillotdes pieds et que vous appliquerez sur le ventre. Ce lingevient-il s'chauffer beaucoup, il faut le tremper denou!'eau dans I'eau froide, et cela aussi souvent qulildevient chaud et que la chaleur est forte. Cette secondeapplication enlve la gorge menace plus de combustibleque la prernire; prsent vous porurez vous attaquer la gorge mme, qui est le vritable foyer. Plongez un

  • 224 MALADIES

    linge dans I'eau la plus froide possible et entourez-enle cou, mais ne laissez pas votre linge devenir tropchaud*), retrempez-le chaque fois qu'il s'est chauffconsidrablement.

    Si vous le laissez devenir bien chaud, la chaleur sedveloppera de nouveau la gorge, et le sang, qui a tloign ou qui reste encore loigner, y affluera derechefet menacera de raviver le feu. Si vous partagez mamanire de voir en ce point, qui a dj t beaucoupdiscute, vous serez bientt, aprs une courte pratique,vol"re meilleur mdecin. Vous sentirez, mieux que n'im-porte qui, d'oir le calorique a t chass et quel momentil faut renouveler la compresse ou le maillot. C'est survotre propre sensation que vous rgierez et rpterez lesapplications d'eau. Le degr de chaleur vous guidera :le tlrermomtre marque-t-il zro, c'est--dire, le feu est-ilteint, vous rsterez tranquille ; si, au contraire, il monte,c'est--dire si Ie feu augmente, vous aurez hte de re-courir de nouveau I'eau pour teindre.

    2. -

    Abcs.

    Les inflammations peuvent se produire non seulement i'intrieur du corps, mais aussi la surfaee extrieure.lllles forment, en particulier, le cortge presque inspa-rable des diffrents abcs. Quand il y a un incendiequelque part, le voisinage accourt. Quand le feu est surun point du corps, ne serait-ce que le plus petit, lesparties voisines ne restent pas indiffrentes. Un globulede sang se hte d'avertir I'autre ; et les curieux, quiaffiuent, se brlent les doigts et autre chose encore.Surgit-il sur un mernbre quelconque, p. ex. sur un orteil,un petit abcs, ne ft-il pas plus gros qu'une lentille,imrndiatement on a mal non seulement I'orteil, maisencore une partie plus ou moins considrable du pied ;

    *) Mon exprience de 30 ans m'autorise dire cela. Celuiqui laisse les compresses toute la nuit peut constater le lende-main que le mal a empir, au lieu de diminuer. On aime alors allguer la vaine excuse que la compresse avait t malentoure. Non, la plupart du temps la raison est tout autre.Lisez, pour plus de dtails, le chapitre Maillots du cou.

    ABCS

    parfois la douleur s'tend mme jusque dans le haut ducorps. Cela me fait I'effet du paysan qui, pendant la nuit,mel une allumette en feu : le petit brin de bois projettesa lumire bien loin dans la cour.

    Anna a horriblement mal au pouce. On n'y voit pasgrand'chose : il est lgrement enfl et un peu plus rougeque les autres doigts. Ce n'est pas seulement au pouce,mais encore sous l'paule qu'elle prouve une vive dou-leur, Ainsi lui dit son pre. Mais oui, il doit y avoirquelque chose l-dessous et l dedans. Naturellementla fille enveloppe soigneusement son pouce o) et observependant 3 6 jours ce qui pourra bien en rsulter. Ildevient gros, la main aussi se tumfie, un gros abcs seforme, et elle en prouve un mouvement spasmodiquertans le doigt, dans le bras, dans le corps. Il se passebeaucoup de temps jusqu' ce que toute la matire puri-forme en soit sortie et que le pouce de la main maladesoit guri.

    Comment la jeune fille aurait-elle d soigner son pouced.'aprs ma mthode ? Ds qu'elle remarque que le doigtnon ls lui fait mal, elle doit faire comme sa mre qui,ne voulant pas qu'un tout petit feu de l'tre prenne degrandes proportions, souffle dessus ou l'teint I'aided'un peu d'eau. Peut-tre arrivera-t-elle ainsi son but.

    Quand ce n'est pas seulement le doigt, rmais aussi lamain qui fait mal, alors le feu est plus grand, il a envahiet le doigt et la main. Est-il permis, dans ce cas, detenir la main sous le tuyau de la fontaine pour calmeret pour teindre le feu ? Pas le nnoins du monde ! Carle mal ne consiste pas seulement dans la chaleur, qu'ils'agit d'loigner, mais plutt dans les humeurs rnorbi-fiques qu'il faut dissoudre et liminer. Il faut donc en-velopper le doigt et la main dans un linge mouill d'eaufroirie, et renouveler ce maillot aussi souvent qu'il devient

    *) L'enveloppement tient chaud et chauffe encore davantage.Par 1 I'affluence du sang l'endroit enflamm est augmente,et il se passe du temps jusqu' ce que tout le sang arrt aufoyer de I'incendie soit converti en pus.

    225

  • 226 MALADIES

    chaud. Sans doute le doigt sera malade, c'est--dire quele pus se fera jour au dehors ; mais tout ce que I'em-maillotement aura extrait, n'aura pas besoin de se con-vertir en pus, et il y a certes une grande diffrence entreun abcs de la grosseur d'une noisette et un abcs qui ales dimensions d'une noix ou davantage encore.

    Si la sensation du malaise s'tend tout le corps, ilfaudra prendre tous les jours, pendant un certain temps,Ie manieau espagnol. L'tat gnral ne tardera pas s'amliorer.

    3. -

    Panaris.Les gens de la campagne savent raconter beaucoup

    d'une espce d'abcs connu solls le nom de pana'ri's, qaiest une inflamrnation phlegmoneuse des doigts' Le traite-ment d'un doigt malade de cette faon nous montre unefois de plus cornbien les hommes sont aveugles etagissent sottement. IIs s'y prennent avec si peu de bonsens qu'ils paraissent, pour un moment, avoir perdu laraison. I-es remdes qu'on ernploie contre le panaris sontles uns plus insenss que les autres; chacun veut con-natre un onguent spcifique, et, quand les onguents sontpuiss, on a recours toutes sortes d'autres moyonscabalistiques. Il y a des gens superstitieux qui, avanttoute mdication, cherchent attraper une taupe: cars'ils parviennent la tenir vivante et la laisser mourir

  • 228 MALADIES

    lui amputer la main. Je regardai cette main et je medis : < Grand Dieu ! pusse-1'e sauver la main ce mal-heureux !> J'exarninai davantage le cas et je rflchis:I'os mis nu (la principale chose pour moi) a une trsbonne apparence, il n'est donc pas encore entam; lepouce, si affreusement enfl et dgotant, est commeun cloaque dans lequel le corps dverse ses humeurscorrompues ; ces matires cres augmentent I'enflure,rongent la chair et empoisonnent tout ce qu'elles touchent.Ii faut donc que sur le pouce moiti pourri j'exerceune action plus nergique que sur le corps, afin qu'ilcesse de s'empoisonner et de se gangrnr soi-mme.prs avoir rflchi, je me mis agir.

    I-e pouce et toute la main rurt des maillots trem-ps dans une dcoction de fleurs cle foin et de prle (les2 herbes tant infirsees ensemble) ; je rrenouvelai cesmaillots 4 5 fois par jour. Le corps malade fut gratifitous les jours d'un demi-maillot et chaque semaine 3 foisdu manteau espagnol. Je fis arroser chaque jour le doigtulcr avec de I'eau d'alun trs tendue, qui enleva toulecette ordure. fl ne s'tait pas pass 4 semaines que djle doigt et la main se trouvaient hors de danger : il seforma autour de l'os, qui en ralit n'avai1 pas laga;rgrne, une nouvelle masse charnue, en tout semblableau pouce des plus beaux jours de la vie, horrnis I'ongle.Le brave hornme put de nouveau, comme par le pass,vaquer ses travaux de jardinier. fl vcut encore delongues annes.

    tl. -

    Cancer.Une maladie bien frquente de nos jours, c'est Ie cancer,qrri prsente plusieurs formes et plusieurs varits. Il

    n'y a presque pas une partie du corps qui ne puisse treronge par le cancer ou les tumeurs cancreuses. euandce mal a pris de I'extension, je n'ose plus rien faire avecI'eau : Ie sang et les humeurs sont alors dj trop altres.

    Le cancer est contagieux, surtout quand. dans le sanget les humeurs rl'un individu il existe dj une predis-position congnlale ou acquise.

    CANCER 229

    Je connais des poux qui ont fait visite une tanteatteinte du cancer la langue. N'ayant eu le moindresoupon de cette terrible maladie, ils furent pouvantstous deux la viue de ses horribles ravages. Chez laIemme, la moiti de la langue prit une enflure morbidedans I'espace de 3 jours ; chez I'homme, la lvre inf-rieure s'enflamrha et devint ulcre. < Nous avons gagnle mal >, gmirent-ils en venant chez moi : ils avaientia mort dans l'me. Aprs avoir cherch les encourageret les dissuader de leur manire de voir, je leur con-seillai de bien laver, un jour, 4 reprises diffrentestoute la bouche, surtout les parties atteintes, avec deI'eau d'alun; de rpter la lotion, au second jour, aveccie I'eau d'alos, et de continuer ainsi un certain temps ;en outre, de prendre, tous les 2 jours, un bain de vapeurde la tte et de mettre. alternativement avec le bain devapeur, un maillot au cou.

    Is deux personnes furent dbarrasses de leur infir-mit. Je n'aurai?"'pas cru qu'une gra.nde terreur ptprovoquer, par I'effet de la 6-nta."i cette 4^^ttvantablemaladie. J'appris plus tard qu'un mdecin avait relie-ment dclar que des deux malheureux avaient gagnle cancer.

    J'ai eu plusieurs cas de maladies cancreuses, soit audbut seulement, soit dj un peu avances. Tout montraitement consistait exclusivement purifier le sang etles humeurs, et je suis arriv, sans peine, gurir tousces cas. '

    Les rgions d'lection du cancer sont principalementla poitrine, les lvres, les joues, la langue, I'estomac etc.

    Parlons ds maintenant du cancer de I'estomac, qu'onrencontre souvent. Mais disons de suite que les vornisse-ments frquents, la cuisson dans I'estomac etc..., ne sontpas des symptmes certains du cancer stomacal.

    Les personnes atteintes de eette infirmit ne doiventabsolument rien manger d'aigre ; elles doivent saler,poivrer et picier trs peu leurs aliments. Une nourrituretrs ordinair et une boisson plus ordinaire encore, sur-tout le rgime lact, voil leur meilleur remde.

  • MALADIES

    Au reste, le traitement des petits ulcres extrieursnous indique la manire de gurir les ulcres dans I'int-rieur du corps. Je puis trs bien gurir un ulcre, unetumeur, un abcs au doigt, en I'entourant assidmentd'un morceau de linge tremp dans l'eau : cela dtergeeL gurit. Pourquoi des plaies internes ne devraient-ellespas gurir aussi, si, pendant un certain temps, on absorbechaque demi-heure une cuillere d'eau, ou si on se faitprparer une infusion de plantes mdicinales pour enprendre une cuillere par heure ou par demi-heurre, auiieu de vider la tasse d'un trait ? tr'aites-en I'essai aveci'infusion d'absinthe et de sauge, sparment ou mlan-

    . ges parties gales. Ou bien encore prenez une petitepince de poudre d'alos, faites dissoudre dans un quartae litre d'eau et gotez cette mdecine, une cuillere parheure. Mais, remarquez-le bien, il ne faut se serwir decette dernire mdecine que pendant une demi_journeechaque fois et avec des interrup'tions de 2 ou 3 jours.

    Un excellent remde domestique, dont le plus pauwen'est pas priv, c'est I'eau de choucroute, que vous trou-verez dans chaque tinette remplie de choux en tout ouen partie. On mlange une cuillere de cette eau dechoucroute avec 6 8 cuilleres d'eau ordinaire, et dece mlange on prendra une cuillene par heure. En rglegnrale cette potion a de I'effet,

    t, lors mme qu'unefoi.s elle n'aurait pas de succs, elle ne sera jamais pr-;udiciable. Une pareille mdecine est toujours plus utileet plus sre que toutes les drogues plus ou moins em-poisonnes. Une infusion de plantain ne serait pas ddaigner non plus.

    Comrne moyens externes je recommande aux maladesde cette catgorie d'appliquer sur Ie ventre, pendant uneheure et demie ou deux heures, une compresse plie en2 ott 4 et trcmpe dans une dcoetion de fleurs de foin,de prle, de pousses de pin, plutt que dans I'eauordinaire.

    Si, au contraire, les tumeurs cancreuses ont prisracine et se sont dveloppes dans I'estomac, il ne faut

    230HYDROPISIE 237

    plus songer une gurison, L'ceuvre de destruction feraaiors son chemin et ne se laissera plus arrter que parIa mort,

    5. -

    Hydropisie.Quand la pluie continue de tomber longtemps et que

    le soleil se montre peu, I'eau finit par ne plus s'infiltrerdans certains terrains et n'est pas absorbe par lesrayous solaires. Il se forme alors des flaques et desmares, o I'eau stagnante s'altre, pourrit et exercefinalement une influence peu favorable la vgtation.

    Il en est peu prs ainsi dans le corps humain au.moment o I'hydropisie va prendre. Cette maladie seclveloppe principalement dans I'organisme dont le sanget ies humeurs sont trop aqueux et n'ont plus de forcesvitales. Or, c'est le sang qui nourrit tous les organes;ii est une source de vie, or) toutes les parties constitu-tives du corps puisent ce dont ils ont besoin. Mais unsang malade, semblable I'eau croupissante du mar-gouillis,.ne peut pas fournir les substances qui donnentdc la vie et des forces. De l la chair mollasse, les vais-seaux flasques et les obstructions, signes prcurseurs deI'hyciropisie.

    Les dehors dclent clairement l'tat pathologique;les personnes jeunes , paraissent subitement gees ; untel, une telle a vite vieilli, comme on hit ; le teint estfltri ; les muscles et les nerfs pendent aux os cornmeles cordes rompues I'instrument de musique ; en diff-rents endroits, notamment autour des yeux, il se formedes kystes sreux (poches d'eau). On n'a qu' toucherla peau du malade, et on sentira les globules d'eau cderct se retirer sous le doigt. Le corps tout entier porteune quanti de ces sacs, comme s'il mendiait du sang.t andis qu'il ne reoit que de I'eau.

    Il y a plusieurs sortes d'hydropisies. Se produit-il desobstructions entre la peau et la chair, nous sommes en1rr'scnce de I'hydropisie sous-cutane (anasarqte). Sic'cst. I'abdomen qui est inond dans un ou plusieursl()

  • 232 MALADIES

    end.roits, c'est I'hydropisie du ventre (uscte) ' L'panche-ment sreux envahit-il le c.ur, on I'appelle h'yd'ropn-carrl.e, tandi.s que I'hydropisie de la poitrine (h'Adrotlwra)cst I'accumulation de srosit dans une ou dans les deuxplvies (membranes qui tapissent I'intrieur de lapoitrine).

    L'hydropisie se dclare volontiers la suite de cer-taines *rdi.s ; d.ans ces cs le malade ne fait gnrale-rnent pas long feu. Pour beaucoup de personnesl'hydropisie est Ia messagre de la mort et du tombeau ;eile esf quasiment la dernire lame qui fait chavirer labarque aall nrisee de Ia vie. C'est surtout aux convales-centls de ia scarlatine que I'hydropisie s'en prend, si lagurison n'a pas t complte, s'il est rest des principesvirulents dans le corps, qui n'a pas u assez de forcespclur s'en dbarrasser parfaitement. Le corps entier semeL alors se tumfier.

    Si l'hydropisie a dj fait de grands progrs et atteintun oegr 1ev, il est rare qu'on puisse estrrer lagurison, parce que le sang est trop appauvri' Au dbut'Iunt qr.t" la dcomposition n'est pas encore avance, onarrivJ souvent gurir promptement, en cherchant vacuer I'eau par des moyens internes et externes' Desexemples feront connatre la mthode d'oprer ctttegurison.

    Une femme de la campagne, ge d'environ quarante-huit ans, voit enfler tout son corps; elle ne peut plusmarcher qu'avec peine ; I'affaiblissement est dj consi-drable, la respiration pnible.

    -

    Je lui conseille defaire macrer du romarin dans le vin et de boire chaquejour 2 verres (un guart de litre en tout) de ce liquide'e vin aromatis rconforta extraordinairement, commeelle disait, la malade, et fit partir beaucoup d'eau' Ext-rieurement elle employait journellement, plusieurs jourscle suite, le demi-maillot, chaque fois pendant une heureet demie, et pendant 4 semaines chaque jour 2 demi-bains, d'une minute chacun, avec lotion du haut du corps'

    -

    La paysanne gurit et put de nouveau, sans aucunegne, vaquer toutes ses occupations;

    HYDROPISIE 233

    Un garon de douze ans avait eu la scarltine et. deI'avis de tout le monde, en tait guri. Six semainesaprs il eut I'hydropisie, tout scn corps tait gonfl.

    -Utie cherrr-ise trempe dans I'eau sale et porte, 3 joursde suite, chaque fois pendant une heure et demie. luirendit la sant parfaite.

    Une femrne de cinquante-quatre ans fut prise deI'hydropisie du ventre. Les pieds, les jambes et le corpstaient, comme on me rapportait, extrmement enfls.

    -J'ordonnai la fille de la malade de faire bouillir chaquejour, pendant 3 minutes, 2 pinces de racines d'hiblerduites en poudre et rnlanges avec un demi-litred'eau, et de lui donner cette dcoction, en 2 ou S portions,a diffrents intervalles de la journe. En outre je fisappliquer, pendant une semaine, chaque jour un maillotinfrieur de la dure d'une heure. pendant les 10 jourssuivants le maillot ne fut employ que tous les 2 semainesqui suivirent.

    -

    La malade vaoua de grandes quantitsd'urine et se trouva en parfaite sant aprs B semaines.

    J'ai reconnu que dans I'ascite *) les racines d'hiblefournissent le rneilleur remde interne. Dans I'hydro-pricarde et I'hydrothorax, je prfre :le romarin.

    -Comme applications d'eau d.ans I'hydropriearde je re-commande les compresses suprieures et infrieures1 fois par jour ; pour I'usage interne le vin de romarin,comme il est dit plus haut, la dose d'un qu4rt de litrepar jotrr.

    Georges, un hornme de trente-six ans, vit tout soncorps prendre, dans I'espace de huit jours, une distensionremarquable. Les pieds, les jambes, les mains, le cou etla tte taient tumfis, et sorus la peau se trouvaitaccumule une masse d'eau.

    -

    fl se revtit du manteauespagnol pendant 8 jours, 2 fois par jour; pendant les9 jours suivants 1 fois par jour, et pendant les 10 der-niers jours 1 fois seulement tous les 3 jours. < Je suis

    +) Les graines du genvrier, infuses et bues sous forme deth, passent pour un excellent remde domestique. Cette infusionexerce une action bonne, mais toujours faible. L,effet des racinesd'hible est beaucoup plus fort et plus durable.

  • z* MALADIES

    ilevenu tout espagnol, disait-il en riant' Le climat n'taitpas tout fait espagnol, mais il m'a fait du bien' Je mesens trs bien rtabli' >

    Un cabaretier m'crivit :

    Je lui rpondis d'employer le traitement qui suit :i'' Chaque jour 1 affusion suprieure et 1 affusion degurro,r"

    -; 2" pendant la semaine 3 demi-maillots' durantine heure et demie et le linge pli en 4 ou en 6 ;5" chaque nuit une lotion totale, en sortant du lit et ense recouchant sans s'essuyer.

    -

    Continuez ce traitementpenciant 3 semaines, puis crivez de nouveau'

    Lesnouvellesfurenttrsfavorableset'pourlasuite'j"l;i ordonnai les applioations suivantes: 1' chaque*"ir.u 3 demi-bains, d'une minute chacun ; 2" chaquesemaine 3 affusions orsales ; 3" ie manteau espagnol2 fois, pendant une heure et demie ; 4' tous les jours1 tas e th, prendre en 3 portions et prpar aveco"" *i"" de'gen1vre pils et un peu de prle' le toutcuii pendant 10 minutes'

    Six semaines plus tard le malade tait compltementro*ir.Troismoisaprslacure,l'aubergiste'quicomp'tait cinquante ans, 'crivit qu'il se portait merveille'le sommeil et I'apptit tant excllents'

    N'oublions pas de placer ici une observation impor-tante, puisque c'est prScisment propos de cette maladiei; dbutants dans I'hydrothrapie pourraient setromper et trcmper les autres' Dans ThEd'rapt'si'e i'l' neii"t-i*nor"

    "*[l,rg"' l/euu chaue,- ni sous forme de;;;." de vapeur oi too* forme de bains ordinaires' Lamaladie *o"it par l une grande avance' puisque l'eaucilaude rend mou et flasque, et que la mo lesse et I'indo'

    TRANSPIRATION 235

    lence des organes offrent le plus de danger dans I'hydro-pisie. Zes wppttw,ti,ans dj,u l,es pl,t froiid'es smt I'esmel.Leu,res dans ce cas ; seulement il ne faut pas troples prolonger et ne jamais aller I'encontrte des pres'criptions; car, quand le sang est appauvri, la chaleurnaturelle est faible.

    CHAPIrRE V.MALADIES DE LA PEAU

    Comrne membrane d'une texture bien complique, lapeau jouit de proprits vitales trs actives et estexpose des maladies aussi nombreuses que varieseL complexes.

    l. -

    TransPiration.A.

    -

    Sueur ftodn des pteils. -

    < Ah ! quelle fatalitque cette sueur des pieds, qui depuis si longtempss'attache mes pas et me poursuit partout !> Ainsis'exclament be,aucoup de personnes. < Qu'est-ce donc' ?demande-t-on,

    -

    5i 56svsnt les pieds tout froids, unpicotement, une cuisson, et cette odeur !>

    Oui, c'est fatal, mais plus fatales encore sont les suitesqu'on provoque la plupart du temps en arrtant la sueurtles pieds. Je connais un homme qui, pour chasser cettesueur. on a conseill de laver les pieds I'eau froidepiusieurs fois par jour. Le rsultat en fut que la sueur

  • 236 MALADIES

    Que faire ? Si un vtement est tomb dans le goudronet rpantt au loin une mauvaise odeur, on ne s'aviserapas, pour le purifier, de le nettoyer de temps en temps

    "n"l ^ott" pLnge. on fera, au contraire, une bonne

    lessive, qui pntrera d'outre en outre et en loignerata gluante subitance. De mme aussi' on ne se rendramatre de la sueur des pieds qu'en expulsant, par uneaction rsolutive et liminatric'e, toutes les humeurspourries et pourrissantes, quelque profondeur qu'ellesie soient iniittres. En outre, il faut gurir et fortifierla peau et les vaisseaux' en tant qu'ils ont t altrs'

    I meilleur et le plus sr traitement consiste enve-topper les deux pietls tle linges tremps dans une dcoc-tin ae fleurs d foin ou de pousses de pin' Ces deuxplantes ont une action sanitaire et confortante' et cesiomentations attirent et absorbent les lments putrides'Prenez 5 ou 6 de ces fomentations en 10 jours; aprscela chaque jour, pendant 2 semaines' un bain de piedsctraua (montant jusqu'aux mollets et durant 10 minutes)avec triple alternative, suivi chaque fois d'une ablutionfroide qni tt" clure pas plus d'une minute' Dans la suiteil suffira d'un maillot de pieds ou d'un bain de pieds(oprations qui viennent d'tre mentionnes), une foisp. se*"ite. Quand l'a sueur aura disparu' on ne sauraitirrieux fairc que de se promener, de temps autre, pieclsnus dans l'hrbe mouille pendant un quart d'heure' Sivous ne le pouvez, alors le soir, avant d'aller vouscoucher, arpentez votre chambre nu-pieds pendant quel-ques *ittrri"t. Vous ne pouvez croire combien I'airrfrachit, rconforte et enclurcit les pieds dgags desbas de laine et jouissant de quelques instants de libert'Probatwm est J L'exercice fait le matre'

    B. -

    Stur ntal,satne. -

    Il n'y a pas seulement lasueur des pieds qui sente mauvais; on rencontre parfoisaussi une sueur ftide du corps. IJn personnage de rangiev transpirait tellement chaque nuit, qu'au rveil sonrnatelas tt tremp, que I'oreiller et la couverture d-gouttai'ent : une croix bien lour"de, dont il se lamentaittous les soirs, I'heure du coucher'

    TRANSPIRATION

    A cette affliction s'associait un autre inconvnient, nonrnoins gnant : malgr tous les soins avec lesquels ils'emmitouflait, notre homme ne pcuvait se dfaire ducatarrhe pendant tout I'hiver. Avec cela la transpirationcontinuelle ; I'odeur des habits se faisait sentir au loin.Certes, une infirmit bien incommode ! t puis, que derecettes de la pharmacie !

    Dans un cas pareil il ne faut pas songer une promptegurison; il ne peut tre question que d'un rtablisse-ment progressif du corps puis par tant de sueur, d'unelimination lente d.es humeurs morbides. I malade ne.doit pas slimpatienter. Le ntre a prouv ce dont I'emploipermanent et exact de l'eau est capable. La rcompensecle sa persvrance fut la sant parfaite. Cela ne mesuffit pas, dira un de mes lecteurs ; car, si je rne trouvaisdans le cas, que devrais-je faire ? Mettez 3 fois parsmaine, lui rpondrai-je, le manteau espagnol. Si vosoccupations ne le permettent pas pendant la journe,mettez-le en guise de chemise de nuit, pendant une heureet demie ou 'deux heures. Lavez-vous 2 ou 3 fois parsemaine ou, si vous avez des insomnies comme notrrernalade, faites-le 2 ou 3 fois dans la rnme nuit, en sortantdu lit. Si vous tiez en transpiration, lavez-vous d'autantpius nergiquement, rnais en toute hte, recouchez-vousaussitt sans vous essuyer et couvrez-vous bien. Il seraitprfrable, si faire se peut, de ne pas dormir dans unechambre en'tirement froide. Remarguez-le bien : c'stpar le manteau espagnol que vous dvez commencer lesapplications. Quand vous aurez prouv son action bien-faisante, la reconnaissance vous obligera

    -

    pour votreplus grand avantage

    -

    le prendre au moins une foispar semaine, chaque fois pendant une heure et demieou deux heures. Si vous ajoutiez une lotion totale parsemaine, vous en tireriez galement du profit. Je pour-rais nommer un grand nombre de personnes qui, ayantdpos le prjug d'aprs lequel de pareilles applicationsrre peuvent faire que du mal, sont devenues les amis deI'eau, aprs en avoir t les ennemis. Comme le bichonrsiste, se met gmir et haleter, quand je vais lejeter I'eau ! J'ai vu beaucoup de ces hros, qui jadis

    237

  • 238 MALADIES

    claquaient des dents la vue de I'eau, sont nanmoinsCevenus d'excellents nageurs.

    C. -

    Sueur abond.ante. -

    Il y a des natures qui trans-pirent facilement et beaucoup, qui sont tout mouillesau moindre effort et. qui, par consquent, abstractionfaite de la faiblesse et de la fatigue, sont trs expos&saux catanhes, aux refroidissements, aux inflammations...

    Un employ vint me trouver un jour et dit en gmis-sant qu'il ne se portait pas bien, qu'il souffrait d'unerespiration trs pnible et que les mdecins supposaientqu'il avait Ie foie et les reins malades. rpliqua-t-il toutetonn. Au lieu de satisfaire sa curiosit, je lui donnai leconseil de faire remplir une baignoire, afin que, rentrchez lui tout couvert de sueur, il pt se dshabillerrapidement et s'asseoir dans le bain jusqu'au niveau deI'estomac, en se lavant vite et ferme le haut du corps.1'oute I'opration ne doit, pas durer une minute, < Puis,dis-je, sortez de I'eau, habillez-vous promptement, sansvous essuyer, et promenez-vous en chambre pendant unquart d'heure. >>

    -

    < Quoi ! s'cria le fonctionnaire, vous.' ous moquez de moi, Monsieur le Cur ! Dieu m'en garde !Ceia provoquerait certainement un coup d'apoplexie I'heure mme ! Combien de fois n'ai-je pas t prvenucontre Ia moindre humidit et le moindre refroidissement,et voil que vous voulez me fairp entrer dans unebaignoire pleine d'eau froide ! N'est-ce pas une amretlrision ?>

    Je restai calme ; mais il fallut toute mon loquencepour le persuader de I'innocuit de mon procd. Je luidit entre autres choses : < Quand vous rentrez chez voustout en nage, tellement que I'eau sale vous dcoule dufront et du visage et que vos doigts restent colls les

    TRANSPIRATION

    uns aux autres, crignez-vous de vous laver les mainset la figure ?>

    -

    < Oh ! non : je te fais chaque fois. >

    I1 rflchit un mornent, craignant sans doute ma con-

    clusion, et profra alors un non bien catgoriqu'e.

    -

    < Eh bien ! continuai-je, accordez une fois ce bien-{ait tout votre corps en transpiration ; promettez-moicie le faire, tout le moins une fois. >

    Apres un rncrnent de silence, il me le promit. Quinzejours plus tard je le rencontrai de nouveau.-- < Ah I a, vous vivez encore ? Comment allez-

    vous ?>

    -

    < Je vous suis bien reconnaissant, Monsieur le Cur.Toute peur est partie. Comme cette opration me faitctu bien ! Pourrai-je la rpter souvent ?>

    Oui, elle lui a fait du bien ! toutes ces misres corpo-relies lui furent peu peu enleves. Il vit encore, ap-proche des quatre-vingts. rSi toutes les personnes, quij'ai donn le mme conseil si bienveillant, avaient taussi dociles

    -

    bien souvent, hlas ! on se moque demoi, on me rit au nez

    -

    elles auraient chapp beau-coup de souffrances et vivraient peut-tre encoreaujourd'hui. La conservation d'un btirnent n'est pasdifficile, pourvu que chaque anne on le revoie d'un bout I'autre et qu'on rpare les dfauts du toit et des murs.Les caprices de tous les jours, les travers d'esprit, laniauvaise humeur, ce sont .des dfauts de structure pouruotre pauvr personne, et combien de lois par semaine,par rnois, par an I'homme ne se trouve-t-il pas dans cessombres dispositions ?

    La plupart du temps toutes ces bizarreries ont leursource dans de petits malaises, dans des embarrasintrieurs du corps. Ce sont des lzardes aux murs oude la mousse sur le toit de la fragile tente de vo'treme : cela n'est pas dangereux, mais incommode, et la

    239

  • 240 MALADIES

    bonne humeur, la gat, le contentement intrieur seperdent bien souvent pour cette raison. D'autres fois cesinconvnients finissent par tre prjudiciables au corpset I'esprit, ils dgotent de la vie. La seule et uniqueapplication, telle que le susdit fonctionnaire la pratiquait,suffit pour modifier les dispositons de bien des hommeset pour leur rendre la bonne humeur. Plus d'un semoquera de oette observation : mais peu m'importe, celane fera pas de tort la vrit.

    Je vais placer ici une autre observation. Il n'y a peut-tre rien au monde que beaucoup d'hommes, mme deshommes intelligents, redoutent tant que I'emploi de I'eaulroide en pleine transpiration. Ce prjug prov'ient sansdoute de ce que telle ou telle personne qui, se trouvanten nage ou s'tant mouille d'une faon quelconque, s'estexpose une atmosphre froide ou un courant d'air,a ruin sa sant pour toujours. Je I'accorde volontiers ;car, . en ce point comme en beaucoup d'autres, ce n'estpas la chose elle-mme qui importe seule et en premireligne, mais c'est le c,omment qui est de consquence,c'est--dire la manire dont I'application de I'eau estfaite. Voici ce sujet mes principes bass sur une bienlongue exprience

    o) Si on est mouill soit par la sueur soit par la pluie,ii ne faut pas s'exposer au froid ou au courant d'air.On en ptirait.

    b) Si on est sous I'impression du froid, il ne faut rienentreprendre avec I'eau.

    c) Si on est tremp par la pluie, il faut changer devtements le plus vite possible.

    d) Si, au contraire, on transpire, soit i1 cause d'untat maladif, soit par suite d'une marche ou d'un effort

  • MALADIES242

    tion. Que chacun juge, en toute. impartialit' s'il vau[mieux employer po"' ttt sortes de dpurations etd'abstersions les abominables onguents' appels tai-! de;";tq ;;;e merveilleux ou autrement' plutt que I'eauii;;;r;;i"m,,u. q"9il9 utilit p"*-']^go"'v avoir toutes ces drogues prnes et annonces dans pnesquei""t t"" i""rtttlt* t gtus d'un et plus d'une rougiraient'uoni","ri ses collgues,'ses amis ou sa parent savaient;;-ili;";"i, qu'elle aussi a eu lecours au charlatan' Et;;;";;;;t, ; te sais, tout cela ne sert rien' r-e mondea frictionn et le mcnde frictionnera ' Mundus twlt dacvpt'ce qui veut dire que le monde continuera graisser et frictionner. Habeat sibi !

    Uncultivateurraconte:

  • 244 MALADIES

    cl'avoir mal partout. Comme la chaleur est forte etI'anxit grande, on lave Louis une fois par heure, etcela pendant 2 jours. Au troisime jour I'enfant se remetdej I manger. La lotion n'a plus lieu que 2 fois par jour'Au cinquime jour Louis se sent son aise ; le lende-rnain il se promne dans la chambre et bientt aprs ilIrquente de nouve'au les autres enfants'

    Marie, ge de vingt ans, ne peut plus marcher, souffred'un violent mal de tte, se sent fatigue, les membresbriss. Elle a une toux sche et une pression terrible la poitrine. Elle est inquite, ne sait que faire, ne peutquitter.le lit un instant. Elte a un dgot de toute nour-riturt, mais elle ne saurait boire assez.

    Marie va avoir la scarlatine un degr trs lev' Quefaire ? Aprs chaque heure il faut lui laver nergique-ment le dos avec de I'eau froide, dans laquelle on a jetun peu de sel ; de mme aussi la poitrine et le ventre'quana elle est ainsi lotionne en toute hte, il faut lacouvrir eonvenablement, pas trop lourdement.

    Ces lotions furent continues pendant 2 jours, tandisqu'elle ne mangeait rien du tout, mais buvait d'autantplus: la gorge brlait toujours. La scarlatine disparuten laissant des crotes. La soif diminua. La malade doit,pendant 2 4 jours encor, tre lave 2 fois ou, si lachaieur persiste, 3 fois par jour. Marie tait quitte dela scarlatine 3 jours plus tard.

    Jean, un garon de treize ans, n'a plus de vie depuisqnelques jours, plus d'ardeur au travail ; la gat d'autre-tois a disparu. Voil que tout d'un coup le corps entierse met enfler, la tte et les pieds grossissent, le ventrese gonfle d'une faon inquitante. L'enfant aura I'hydro-pisie. Que faire ? Il s'est relev de la scarlatine il y a6 semaines, mais celle-ci n'tait pas arrive son dve-loppement rgulier.

    Le rnalade a mis, en 8 jours, 6 fois une chemisetrempe dans I'eau chaude sale et s'est fait envelopperchaq-ue fois dans une couverture de laine' Au bout de10 jours il fut de nouveau gai et bien portant' Disons ette occasion que, si la fivre scarlatine n'est pas

    SCARLATINE 245

    foncirement gurie et qu'il reste des lments morbidesdans le corps, I'hydropisie en nat volontiers ; mais ellese laisse traiter et extirper par les susdits procds.

    Crescence, une femme de soixante-cinq ans, est aliteciepuis 2 jours : elle se plaint d'un violent lancementtlans le .dos, d'une cuisson et d'un picotement la poi-trine. Parce qu'elle a eu affreusement froid, dit-elle, elles'est couche et se sent maintenant toute rchauffe.Ellc n,e peut pas manger, m,ais souffre de la soif.

    -Voici ma recette pour cette malade : < Lavez-lui le dos I'eau froide une fois par heure pendant le premierjour, tandis qu'elle-mme peut se laver la poitrine et leventre. Le lendemain la mme opration n'est plus nces-saire que 4 fois, et au troisime jour 2 lotions suffi-ront. >> On se conforma ma prescription, et la maladesentit, le quatrime jour, un mieux considrable. Lesmmes oprations furent encore rptes plusieurs foispendant 3 jours, et la sant tait revenue. La maladea mang peu, elle a bu de I'eau et.du lait eaill.

    Une fille d'environ vingt-quatre ans, trs bien portantejusqu'ici et passablement forte, fut atteinte de la ssar-latine. L'ruption augmenta dans I'espace de huit jours tel point qu'on a vu rarement des cas pareils. I"amalade demanda immdiatement tre traite par I'eau,qui lui inspirait beaucoup de confiance, d'autant plusque sa sur avait t gurie d'une grave rnaladie paries procds hydrothrapiques. On lui corAeilla de seiaver ou de se faire laver, chaque heure, le dos, lapoitrine, le ventre, puis les bras et les jambes. L'inter-valle d'une heure lui parut trop long. La fivre devintsi rntense que, plus de 5 jours durant, il fallut ritrerla lotion chaque demi-heure. La personne n'a presquerien mang, elle buvait peu et petites doses. La fivrene fut, malgr I'emploi trs exact de I'eau, vaincue qu'aubout de 10 jours ; l'ruption disparut peu peu, maisil fallut deux semaines pour refaire entirement la sant.

    Quel et te le sort de cette malheureuse, si dans unefivre aussi ardente, dans un feu pareil qui consumaitle corps, on n'et administr, pour I'usage interne, que

  • MALADIES246

    cles potions par cuilleres ? Quel rafrachissement cela

    "rr"rit-il produit r q-ih"""" rponcle soi-mme et

    n'oublie pas que dans"Le pareille.fivre I'organisme est

    r"itr"e-i*iti"""' De cette gurison -de la fivre scar'latine un si haut d;;'; ;" p-""t:'":l:e la gurisonoecettemmemaladie"a'Aesd'egrsmoin-srlevs'L'eau'::

    ":i:i ";iH'ffi 1 "1 ,,,;:,"":"*"", e t f aci rement

    L'rysiple est un virus qui s'amasse entre la peari

    et la chair et crrerch * itt"" quelque part' Il peut

    se manifester la iaribt'-;*bras' la tte' ou toute

    autre partie ao "o"p*-ii est

    toujours accompagn6 d'unegrande tension, to"'i"-"i1u put" tait trop troite etJevait clater' Parf iI tarde longtemps se prsenter la surface,

    "' to"'J"i'ii f"il

    "ot'It"it-u""ucoup' Quand

    ii se montru, o" "oti-d auord

    se former de petites vsi-

    cules renfermant un liquide violac.,; .ces vsicules se

    multiplient r'intini, .#*:" :t lllil"tl dont le poisonronge des parties

    ""ti""t de la peau' L rysiple peut

    devenir dangereux "f-u*u"""

    Ia mort' -s'il n'arrive

    pas

    se dvelopper i;;;"i";;' s'il produit I'intrieurune intoxication du

    "'"g, q"i s'tend raprdement, puisque

    le sang afflue r" pa'{ie enflamme' Bien souvent onlemarque

    "ossi quetiper"' t]il.:.? dveloppe I'ex-

    trieur, s'loigne d;'lb;ffii;- primitif et se loge int-rieurement une utre place'. Ces sortes de cas con-tluisent ordinairement la mort'

    J'ai connu un domestique u}i eut un rysiple au bras'lf "'., u:outt pas d'imporf"* 1 son ' commeti ;i#;. -i'rvsipie disparut' mais. prit place' un

    peu

    pius tard,