Abandons Sensoriels (version FR)

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abandons sensoriels Jean-Marc Gargantiel

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Slam de mots sombres sur photos lumineuses...

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abandons senso

riels

Jean-M

arc Garga

ntiel

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Solitude. Isolement. Abandon.Sensoriel. Physique. Social.

Où que l’on se tourne, où que l’on aille etd’où que l’on vienne, on les trouve. On lesconstate. On les subit. Partout. Permanents.Omniprésents. Recherches personnelles ouobligations imposées, ils nous pèsent, cesimplacables déserts intérieurs. En couleurs ou en noir et blanc ils libèrentnos pensées ou entravent nos élans maissavent se faire graphiques, ébauches debeauté fragmentées. Fracassées.

Visions contrastées donc,fixées sur pixels indulgents.

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Ya des fois, il fait beau.Tout est beau, tout autour de toi.

Mais tout est vide et t'es tout vide.Aussi.

T'as tout balancé ta vie dans une pauvre bouteille toute en toc, en plastoc.

Bouteille de jaja chavirée,à la dérive,comme toi

jetée,à terre,

comme toividée.

Et tu t'en vas, tu pars dans tes voyages trop intérieurs, pas assez loin mon frère,

pas assez plein...Au contraire de toi.

T'es plein à 45°, mais t'es si vide... à 360°T'es si mal.

InUtile

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Il y a des jardins, quasi virtuels, au sein desquels tu te penses à l’abri, protégé, pasteurisé,chlorophylisé,lyophilisé.

De grands murs les entourent, mais tu ne les vois pas vraiment.Ils sont peints très subtilement. Décorés de couleurs douces pour te faire l’univers cosy que tu crois t’être construit.Tout est confort... Illusion... Paraître...Tout n’est qu’ironie.

La solitude a de l’humour.

Toujours à tes dépens.

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Que faut-il faire?

Comment faut-il le faire?Avancer toujours, vers ces inconnus là-bas,

de par ces horizons tous bouchés, fermés, éloignés.Ceruménisés.

Dans la solitude, les murs se referment vite autour de toi,

ils t’encerclent l’espoir, t’enferment l’esprit, te crèvent la vue.

Si seul. Si mal dans ta tête.

Ça cogne dans ton néant et ça résonne de rien.

Échos vides.

T’es juste inoccupé.

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Un jour, t’es plus qu’une vieille chose. Isolée.

Truc inutile, limite encombrant, quasi oublié.Posé là, comme un machin inanimé.Posé là, comme à côté de ce beau tapis rouge. Ta vie. T’es presque au bout là.

Tu l’ignores encore mais t’es quasi embaumé.

Si t’es sage, et propre, alors de temps à autre, ce qui reste de ta famille (pas ta femmeévidemment. Depuis longtemps, elle, t’a quitté.) viendra peut-être te visiter. Un dimanche certainement. Après le brunch. Avant la pluie. Entre deux embouteillages.En tous cas, pas trop longtemps.

Plus l’héritage que tu laisseras sera conséquent, potentiellement, plus les visites serontfréquentes. Tu n’es plus que ça: un espoir pécuniaire, une plus-value potentielle, un por-tefeuille amélioré.

Juste un machin rembourré, en vieux cuir tout boucané, par-dessus ton cœur mal rangé.En vrac.

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Nombreux sont les labyrinthes de ta vie.

Sinueux. Tortueux. Ils serpentent et s’allongent devant toipour que tu hésites, que tu t’y perdes, que tu t’y noies.

Et tu t’y perdras, même si tu connais.

Le plafond, bas, ne peut qu’être gris. Ton monde entier, anthracite, perd ses couleurs.

Les fleurs même, s’éteignent à ton passage.

Tout est plombé dans ta tête et dans tes pieds.

Tu erres au hasard de longues rues vides.

Tu te cherches l’âme sœur(et c’est limite incestueux)

et quand tu crois l’avoir trouvée, alors c’est reculer pour mieux sauter.

Dans l’abîme.

Pour t’abîmer.

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Sans issue

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Il y a aussi ces orages dans ta vie,dans ta tête, derrière tes yeux.

Ces nuages de traîne qui t’accrochent leurs zones flouesdans le dos. Sillage de souvenirs pas tous reluisants.

Mer bleue ou grise. Lac ou océan. La berge sera glissante. Froide. Instable.

Ruminance

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Bien sûr, un jour, le soleil reviendra, mais dans ta tête, ya toujours ce voile

ultra-violé.

T’es seul.Et tu l’as pas volé.

Échouage

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Il y a les énormes massesdes tours de verre, de béton,ou de sable...

Elles t’écrasent comme unemouche qui ne se débatmême plus dans la toile deshabitudes confortables quifont, et défont, ta vie.

L’ai-je déjà dit?

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Elle est grise ta vie.

Si grise en fait qu’ils ontdécidé de te peindre lesmurs de couleurs vives

pour que tu ne penses pasêtre aveugle de ne plus

rien voir.

Tes yeux, brûlés par leplasma d’écrans trop

géants ne véhiculent plus,comme information, quede la jolie publicité, bleueou verte, pour rendre bienpropres tous tes murs bien

briqués.

Ils ont shunté ton cerveaumais tes yeux se croient

encore ouverts.

Ou bleus. Lèpre

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Dans cet univers glauque, dans cet aquarium où flottent, plutôt qu’ils ne nagent, des poissons pas vraiment exotiques, le feu de tes cheveux, de tes apparats, de ces accessoires qui te font croire que tu existes aux yeux d’un monde vampirisé, n’est là que pour oser un semblant, un espoir même, de contraste.

Plus le béton est coloré.Plus le verre est teinté.Plus ta vie t’est terne etcomme tes Jeanspré-délavée.

Plus tu cherches à te démarquer.

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Vamp-iris-me...

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Alors, dans l’espoir de luttercontre tes bas, tu te construis des hauts murs à ton reflet.

Vastes miroirs qui ne renvoientla vacuité de ton existence qu’àla vanité de ton égo.

Tes épaules ploient mais ton regard brille, inspiré par ceséclats, transperçants,pourtant.

Alors t’humanises. Tu plantes. Là un lampadaire, ici un arbre.

Verticalités artificielles qui nesont que simulacres mais qui tedonnent des excuses.Et aussi, à regarder.

Isolé. Arborectum

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Ici, les choses s’estompent, les contrastes fuient.La lumière tombe, le soleil s’assombrit.

Les ombres s’allongent, mais ce n’est pas la nuit.C’est ta nuit.

Derrière tes yeux, la voilà qui monte,la marée d’ennui, la montée des cris.

Muets.Evidemment.

La solitude ne l’est-elle pas toujours?Muette. Éteinte. Décolorée.

En tous cas, celle qui t’étripe, te déchire en petits copeaux bien inégaux, mal ébarbés, barbelés, déchiquetés.

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Proie...

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Vision nocturne

Visions intérieuresqui s’assombrissent.

Tu t’inventes alors lamachine à effacer

ton temps et tu descends,

descends, descends,vertigineusement,

dans la nuit de toi-même,

mais là même, tu ne rencontreras

personne car t’es seul

et pour longtemps.

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Bientôt, t’es plus qu’une merde. Sac poubelle indiscernable,

incognito, au milieu des détritus et des pigeons, eux trop dodus.

Alors tu sais que t’es plus rien. Quelqu’un, quelque part,

peut-être toi,peut-être même pas,

a tiré la chasse de ton destin, fermé les portes de tes passages, jeté les clefs de ton existence,

effacé ton humanité, la sienne, la leur, la nôtre par-dessus le marché.

Boursier.Le marché.Boursier.Baissier.

Baisé.

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Alcoolémie négative

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Et même dans les rues doréesdes belles capitales

dans lesquelles tu erres commeun abandonné de toi-même

tu ne comptes plus tellement.

Pour quelqu’un d’autre que toi,je veux dire.

Tout découvert t’est dorénavantnon autorisé, plafond atteint

depuis longtemps implacablement abaissé.

À son minimum.

T’es plus que ça: un minimum.

Même pas vital.

Piéton bien zoné

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Faire piétée

Au soleil ou dans l’ombrela solitude sait se complaire

à l’identique.Ni meilleure, ni pire,pas plus supportable

au chaud qu’en plein hiver.

Elle rampe dans ta tête et unefois installée,

elle est si dure à extirper,à éradiquer,

elle te parasite la vie,les envies,les choix,

les opportunités.

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Un jour ta messe est dite.

Tu prends ta route, t’avances vers ta lumièrepourtant très aveuglante.

Mais c’est ce que tu as toujours fait ça:chercher la lumière... te laisser guider par elle...comme pour t’échapper de ta noirceur interne,

exorciser ces sombres solitudes...

Tu crois sortir du tunnel,en fait tu y entres.

Et seul encore... évidemment...

Ite missa

est

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Entrée de tunnel...

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Tu croises des gens qui ne te voientpas, ne te regardent

surtout pas.

Enveloppes charnelles inhabitéesqui jamais ne se touchent, par convenance sociétale,

hypocrisie congénitale, savoir-vivre seul,

mensonge chronique et autresgarde-fous bien analysés.

Délimités.

Heureusement, grâce à ta solitudetu peux voyager où tu veux, dormirdans ces beaux palaces exotiquesaussi aléatoires que les créatures

toutes érotiques.qui hantent tes nuits.

Dépaysement assuré, dégrisement pas calculé,

pourboire incompris.Dépaysement

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Dans ce monde peuplé de créatures plantées là où il est décidé de les poser,

tout mouvement est encadré, tout contact délimité avant d’être éliminé.

La solitude ne se décrète pas, elle nous est imposée.

La vie se charge de nous l’inoculer par petites dosessans douleur.

Pour commencer.Puis un jour... bien enfoncée!

Et là, tu comprends combien tu t’es leurré, combien on t’a blousé.

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Des-articulés

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Tes mondes entiers inhabités.Désertés.

Courandairisés.

Tellement vide est ta vie là,devant tes yeux là,

oui oui, là, là où le néant prend tous tes quartiers

d’hiver évidemment, puisqu’il n’y a plus d’été.

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Courants d’air

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La pluie luisante donne unsemblant d’éclat à ces pavésbien trop battus.

Du coup t’as l’impression queta vie brille.

Un peu.

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Même quand ya du vert, t’es tout perdu.

Les arbres, par dessus ta tête, ne font que griffer ton ciel

de leurs longs doigts crochus.

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Murailles insurmontables ouponts infranchissables, tout est fait pour que ta solitudesubsiste au fond de toi, que le ciment social ne prenne pas.

Déambulations interminables ou lente descente au fond des notes d’un âpre Blues de St-Louis, Missourià l’île St-Louis, Paris.

Seul tu es, Seule tu crèveras.

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Respiration

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La solitude est-elle plus supporta-ble en Occident, en Orient, dans leprésent ou le passé (pas simple)?

Quel que soit le décor, elle pèsesur ton cou, tes épaules, te brisele dos, les reins, la destinée.

Elle coule à l’identique sur tesjoues trop salées.Te sert à l’identique la gorge,te vole à l’identique l’envie de rireet de rêver.

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Même pour cloper, maintenant, t’es obligée de t’exiler,t’isoler dans cette honte même pas encore bue.

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Fumée bleue pour idées grises

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Lorsque la solitude se met àtrop peser, tu essayes biende remonter.Tu scrutes alors cet horizonpour une fois moins bouché,mais comme toujours, leleurre est réalité.Il n’y a personne où t’abriter.

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Du coup, lorsque tu recherches volontairement la solitude,

tu passes pour suspect, pas normal, bizarre,

asocial, mal calibré.

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Tu peux chercher, essayer, tenter.

Scruter de loin, sans jamaispouvoir t’approcher.

Ta pauvre tête protégée, certes, mais uniquement contre l’extérieur.

C’est dedans que les coups pleuvent.

L’homme est ainsi fait qu’il sedoit de toujours espérer...

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Un espoir infini

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Ce livre est gratuit.Vous pouvez le télécharger et le partager, dans son intégralité uniquement, avec qui vous voulez,sans restriction. Par contre, toutes les photos et les textes sont et restent ma propriété: (© Jean-Marc Gargantiel - 2014) Toute reproduction, entière ou partielle, est interdite sauf autorisation écrite préalable.

Je tiens à remercier spécialement Emilie G. pour ses remarques judicieuses sur divers aspects dece livre qui m’ont été d’une grande aide pour la rédaction de l’ensemble et ce malgré les 11heures de décalage horaire (San Francisco-La Réunion: on ne peut pas être vraiment plus éloignéssur cette planète) et les multiples ruptures de communication alors que nous nous «Skypions»pour débattre âprement de tel ou tel choix syntaxique! :)

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Quoi qu’il en soit, merci de m’avoir lu jusque là. J’espère que vous aurez apprécié la balade.

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