A8 – Mur en terre banchée (Pisé)

8
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/8 PRÉSENTATION Emprise Géographique Définition Mur en terre banchée (Pisé) - Matière première : terre grasse plus ou moins argileuse. - Mise en œuvre : matériau coulé et compacté entre deux coffrages modulaires ou banches. - Mur homogène réalisé par assises complètes successives. Milieu La technique des murs en terre banchée n'est pas répandue dans l'ensemble des pays de l'espace méditerranéen. Elle n'est mentionnée que dans six pays : l'Algérie, l'Egypte, l'Espagne, la France, le Maroc et le Portugal. A l’intérieur de ces territoires, on la rencontre couramment tant en milieu rural qu'en milieu urbain, en zone maritime, en plaine ou en montagne. En Syrie, ce genre de mur est répandu dans les campagnes de Damas (Ghouta) du fait de son coût de production minime et de la rapidité de leur exécution. Il s'est répandu rapidement à Damas (Ghouta), surtout pour les murs de séparation entre les champs. Illustrations Vues générales : Vues de détail : Arts de bâtir: Pays: A8 – Mur en terre banchée (Pisé) Syrie

Transcript of A8 – Mur en terre banchée (Pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/8

PRÉSENTATION

Emprise Géographique

Définit ion

Mur en terre banchée (Pisé) - Matière première : terre grasse plus ou moins argileuse. - Mise en œuvre : matériau coulé et compacté entre deux coffrages modulaires ou banches. - Mur homogène réalisé par assises complètes successives.

Mil ieu

La technique des murs en terre banchée n'est pas répandue dans l'ensemble des pays de l'espace méditerranéen. Elle n'est mentionnée que dans six pays : l'Algérie, l'Egypte, l'Espagne, la France, le Maroc et le Portugal. A l’intérieur de ces territoires, on la rencontre couramment tant en milieu rural qu'en milieu urbain, en zone maritime, en plaine ou en montagne. En Syrie, ce genre de mur est répandu dans les campagnes de Damas (Ghouta) du fait de son coût de production minime et de la rapidité de leur exécution. Il s'est répandu rapidement à Damas (Ghouta), surtout pour les murs de séparation entre les champs.

I l lustrat ions

Vues générales : Vues de détail :

Arts de bâtir:

Pays:

A8 – Mur en terre banchée (Pisé)

Syrie

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/8

PRINCIPE CONSTRUCTIF

Fondations

Dans l'ensemble des pays où l’usage de cette technique est mentionné, un ouvrage de terrassement en recherche du bon sol est un préalable nécessaire à la construction de ce type de mur. La fouille creusée dans le sol reçoit ensuite la fondation constituée de pierres. Outre sa fonction structurelle d’assise et de répartition des charges, cette fondation permet de protéger la base des murs en terre banchée contre les eaux de ruissellement et d’infiltration, en limitant notamment les remontées capillaires. Dans certains cas, la première assise du pisé est mise hors eau grâce à un soubassement constitué par une surélévation de la fondation en pierre hors du sol. Ce dispositif permet de protéger la base du mur en pisé contre le rejaillissement des eaux de pluie. En Syrie, les fondations sont creusées le long de ces murs et ont 60 - 80 cm de largeur. Leurs profondeurs peuvent atteindre 120 cm suivant la nature du sol ; ces tranchées seront ensuite remplies de pierres calcaires de la région locale, avec du mortier au liant composé de chaux et de « kaser mul ». Ces fondations sont autant que possible surélevées de 30/40 cm au-dessus du niveau du sol, afin d'assurer la protection contre les eaux et l'humidité.

Matériaux constructifs

Nature -Dureté La nature des terres employées est très variable en fonction des compositions géologiques présentes sur le site de l’extraction de la matière première. Leur résistance dépend directement de la teneur en argile de la terre. Dans certains pays, la chaux ou d'autres agrégats sont ajoutés à la terre argileuse est mélangée à la chaux ou à d'autres agrégats pour améliorer les caractéristiques mécaniques du mélange. La dureté des matériaux qui résultent de ces mélanges est donc diversement appréciée par les pays étudiés : duretés de 2 à 7 sur l'échelle de 1 à 10 établie pour la présente étude (1 = craie – 10 = granit). En Syrie, la matière première est la terre graveleuse (terre + gravier + eau) extraite de la région locale. Les unités de construction en terre banchée sont préparées en coulant de la terre graveleuse mouillée dans les banches dressées dans des endroits convenables. Après séchage, les banches sont démontées. Modules Dans le cas des murs en terre banchée, la définition du module correspond en fait aux dimensions des phases de banchage. En effet, la structure des murs en terre banchée peut être comparée à celle d’un appareillage de blocs homogènes de grandes dimensions non hourdés. Les dimensions de ces phases de banchages varient en longueur de 1 à 3 mètres et en hauteur de 30 à 50 cm. dans les utilisations courantes. Elles sont inférieures d'environ 10 à 30 cm de celles des banches utilisées (généralement réalisées en bois). En Syrie, les dimensions des unités dépendent des largeurs des banches. En général, elles ont 150 cm de longueur, 50 - 60 cm d'épaisseur et 80 - 90 cm de hauteur.

Hourdage

Mise en œuvre La technique des murs en terre banchée ne donne lieu que très rarement au hourdage des éléments qui composent le mur. Dans le cas de cette technique, la terre est coulée par phases successives entre des éléments de coffrage verticaux. Les murs ainsi constitués comportent toujours une seule épaisseur. D’une assise à l’autre, les phases de banchage sont généralement croisées. La construction est entièrement réalisée par assises successives complètes. On trouve parfois un lit de mortier entre les banches, qui pourrait être assimilé à un hourdage. C'est en réalité un double cordon - l'un à l'extérieur, l'un à l'intérieur -, qui permet une bonne tenue des arêtes d'assises et un meilleur accrochage d'un enduit éventuel. En Syrie, on dresse des banches conçues pour le moulage des unités de construction ; ces banches sont des coffrages coulissants qu'on laisse sur place jusqu'à durcissement de l'unité coulée. Liant - Nature Sans objet dans la technique En Syrie, entre deux assises, on met une rangée de petits moellons ou de pierres brutes non taillées. Cette rangée de pierres constitue un liant entre les unités et entre les assises. Agrégat - Nature Sans objet dans la technique En Syrie, la granulométrie de la terre utilisée dans la préparation des unités en terre banchée ou des petites pierres de soutien entre les assises est ce qui assure la solidité et l'adhésion. Les différentes dimensions de gravier constituent la caractéristique principale de cette terre. De même, l'eau aide a la cohésion de la terre. Dosage Sans objet dans la technique En Syrie, le dosage utilisé, est de :60% terre - 35% gravier - 5% eau.

I l lustrations

Principe constructif : Fondations et soubassement en pierre

Principe constructif : matériaux constructifs

Principe constructif : mise en oeuvre

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 3/8

PRINCIPE CONSTRUCTIF (Suite)

Epaisseur et dimensions

Les murs en terre banchée présentent des dimensions très variables de minimum 30 à 90 cm, jusqu’à 120 cm. En Syrie, les épaisseurs des murs varient en général entre 50 et 60 cm. La hauteur des fondations constituées de pierres calcaires locales avec du mortier liant peut atteindre 40 m. Ce type de murs est solide comme structure et peut atteindre une hauteur de 10 m ou la hauteur de deux étages (rez-de-chaussée + premier).

Aspect de f init ion

La terre argileuse crue est particulièrement sensible à l’action de l’eau. La perméabilité et la solubilité à l’eau du pisé obligent le constructeur à prévoir un traitement spécifique des zones atteintes directement par l’action des pluies : la base du mur, le sommet du mur et le parement extérieur. C’est pourquoi, entre autres précautions de mise en œuvre, les surfaces extérieures des murs en terre banchée sont toujours enduites. Les enduits utilisés sont à base de terre ou de chaux et peuvent parfois être revêtus d'une peinture à la chaux. L’accrochage mécanique des enduits de finition sur les murs en pisé dépend de la texture de la surface de pose. L’utilisation d’un coffrage rend cette surface plus ou moins lisse. Aussi, pour favoriser l’adhérence de l’enduit sur le mur, le constructeur doit parfois créer des aspérités dans le pisé, avant le séchage complet du mur, soit en ajoutant des cales en bois au parement du pisé, soit en modelant le pisé manuellement en surface. En Syrie, l'aspect de finition extérieure définitive de ces murs est constitué par des unités en terre banchée selon les dimensions du moule utilisé. Le gravier de la terre banchée et les joints entre les assises donnent l'aspect extérieur de cette surface. Ces surfaces sont enduites d'une couche à base de terre. Des graviers apparents à la surface assurent l'adhérence de l'enduit sur le mur.

Outi ls

La réalisation de murs en terre banchée nécessite l'utilisation de coffrages en bois pour contenir le pisé lors de la mise en oeuvre des murs. Des dames ou des battes sont employés pour compacter la terre dans les coffrages de manière à éliminer tout vide en serrant au maximum le matériau. En Syrie, on utilise des cordes pour lier les éléments en bois du coffrage. On utilise aussi un outil pour compacter la terre dans le coffrage « mitbaché »). On utilise des bâtons en bois de 10 cm de diamètre pour créer des ouvertures dans le mur et aider à l'aération de la terre pour sécher.

Métiers

Dans la majorité des pays étudiés où l’usage de cette technique est relevée, les maçons sont les seuls opérateurs intervenant dans la réalisation de murs en terre banchée. L’utilisateur, sa famille, sa communauté peuvent intervenir dans le processus de construction, généralement pour fournir les bras d'une manutention importante. En Syrie, la personne qui fait ce métier est le pileur (Dakkak). Il met la terre humidifiée avec le gravier dans le moule et la compacte à l'aide du « mitbaché ». Il est aidé par des ouvriers de différentes spécialités : un qui assure le mélange de la terre et du gravier, un qui prépare les moules et un autre qui défait les moules, procure les unités banchées et construit le mur.

Performances Thermique - Acoustique

Les performances thermiques et acoustiques des parois en terre banchée sont renseignées comme étant bonnes à très bonnes dans l’ensemble des pays où cette technique a été mentionnée. La construction en terre banchée privilégie la masse des murs et confère de ce fait à ces parois une grande inertie thermique. Comme pour les briques de terre crue, la qualité de la terre banchée est son pouvoir de régulation de la température intérieure. Cette qualité est particulièrement recherchée dans des régions soumises à de grands écarts de température. Pendant la journée, la pénétration de la chaleur est freinée, tandis que durant la nuit, la chaleur accumulée de jour est rétrocédée. La bonne isolation acoustique procurée par ce type de mur est également mise en évidence dans l’ensemble des pays. Cette isolation bénéficie de la masse des murs construits en terre banchée et de la structure poreuse du matériau. En Syrie, les murs en terre banchée sont solides en construction. Ils sont distingués par leur performance thermique puisque les grandes épaisseurs ont un effet de retardement temporaire et une grande capacité thermique. En plus, l'argile est un matériau qui assure l'isolation thermique en même temps que les exigences de l'isolation acoustique.

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 4/8

PRINCIPE CONSTRUCTIF (Suite)

Pathologie de viei l l issemen t

Liée au matériau et aux conditions climatiques : La fragilité de la matière première utilisée est la cause principale des pathologies rencontrées dans les murs en terre banchée. Comme pour les maçonneries en briques de terre crue, les murs en terre banchée sont très vulnérables aux effets de l'eau : eaux de ruissellement, eaux d’infiltration, eaux de toiture et rejaillissement des eaux de pluie. La construction des murs en terre banchée doit être assortie d’une série de précautions de mise en œuvre sans lesquelles la durabilité de la construction est compromise. Contre les eaux de ruissellement et d’infiltration par le sol, le constructeur prend soin de construire un massif de fondation qui, s’il est prolongé en soubassement, permet également de protéger la base du mur contre l’action des eaux de rejaillissement. Les eaux de toiture sont quant à elles rejetées à une certaine distance du parement. L'enduisage de ces murs limite également l'apparition des désordres. En revanche, si ces précautions ne sont pas observées et traduites dans les éléments d’architecture, si la maintenance de l'enduisage n'est pas assurée régulièrement, l'eau s'infiltre dans les parois en terre banchée, creuse des fissures au sein des murs et peut entraîner leur désintégration par saturation d’eau et décomposition du liant qui assure la cohésion du matériau. En Syrie, les principaux problèmes de ce type de construction sont la corrosion des couches d'enduit à cause des conditions climatiques et des effets d'érosion. De même, les affaissements différentiels qui surviennent avec le temps dans le sol en dessous du corps du mur causent des défauts qui diminuent la durabilité de ces murs, en créant des fissures et des fentes dans la structure. Liée à la technique : Aucune pathologie de vieillissement liée à la technique des murs en terre banchée n'a été signalée. En Syrie, les angles dans les constructions en terre banchée ont une faible résistance aux forces horizontales, ce qui mène à l'effondrement de ces angles. Les caractéristiques de la terre utilisée et sa granulométrie, ainsi que la progression de l'exécution et le bon compactage participent à l'amélioration des capacités structurales et physiques des murs. De même, les couches d'enduit et l'entretien régulier aident à améliorer la durabilité de ces murs.

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 5/8

PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)

DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE Exemple Algérien : Mur en pisé (Terre banchée) - La construction du mur a lieu à la belle saison, de mai jusqu'en octobre. Il y faut impérativement conjuguer l'absence de pluies et le soleil pour

sécher la terre. Un maçon qualifié aidé deux manœuvres, qui lui tendent le pisé et le secondent dans le montage du coffrage, sont chargés de le réaliser.

- Une fois les matériaux sont apprêtés, le maçon entame le tracé des fondations. La mesure est prise en coudées; mais l'usage du mètre est

aujourd'hui courant. Les instruments dont il se sert pour ce tracé sont des piquets de bois, qu'il plante aux quatre coins, et qui tendent des cordeaux tressés en diss ( graminée vivace du Tell). Il empreint sur le sol un sillon peu profond, en usant du pic (aquelzim).

- Le maçon, secondé par cinq ou six manœuvres, creusent les fossés de largeur uniforme, égale à celle des murs à maçonner. On commence le

travail par l'un des angles. Sa durée varie selon la profondeur (0.50 à 1.10m). Il exige souvent plusieurs jours. Enfin, combler les fondations avec de grosses pierres, assez nettement taillées de 40cm de côté.

- Monter le coffrage (matra'a), en continuité des fondations. Ses parois sont constituées de deux planchettes, d'une longueur de 1 à 1.80m,

percées de 4 trous opposés dans lesquels on enfile 8 baguettes qui permettent de fixer le cadre et de régler l'épaisseur du mur. - Couler le mélange de terre, de paille, de galets, de chaux et de débris de briques ou de tuiles, dans le moule préalablement confectionné. - Pilonner ce mélange au moyen d'une longue dame en bois en forme de massue (rekkàl). - Après quoi démonter le coffrage et le remonter à côté, pour y mouler un nouveau bloc. Construire ainsi, chaque fois, un demi-mètre cube de

mur. Il faut, à un maçon unique, 2jours de travail pour monter un mur. Les murs sont ainsi montés par pans successifs de 1.50m de hauteur. - Améliorer l'homogénéité du pisé en frappant régulièrement les parois en bois à l'aide d'une batte également en bois (sawatta). - Temps de séchage du mur avant pose du plancher varie d'environ 10 à 15 jours. La finition du mur et sa protection sont renforcées par

l'application d'un enduit de chaux mêlé de cendre de bois. Il reçoit en surface un badigeon au lait de chaux. En Syrie : La construction des murs en terre banchée se fait à la fin de la saison des pluies. On prépare alors les coffrages coulissants en bois de 150 cm de longueur, de 50 - 80 cm de hauteur et de 45 - 60 cm d'épaisseur. On commence par l'élaboration des fondations continues en pierres sous les murs. On exécute les excavations par une profondeur de 12 cm et une largeur de 60 cm approximativement. On remplit avec des pierres calcaires et du mortier liant jusqu' à un niveau dépassant le sol de 40 cm environ. La surface des fondations sera bien nivelée afin de bien fixer le coffrage à partir de l'angle des murs. On prépare la terre graveleuse humidifiée puis trois ouvriers entament le compactage de la terre par des couches de 8 - 10cm, le plus habile d'entre eux se positionnant au coin. Le compactage s'effectue avec le « mitbaché » par des coups allant de la périphérie du coffrage jusqu'à l'intérieur en se croisant. On pose entre les assises une rangée de petits moellons ou de pierres irrégulières. A la fin, on glisse le coffrage afin de former une nouvelle unité banchée. Les murs ainsi banchés seront laissés jusqu'à leur séchage et retrait complet. On peut accélérer cette opération en faisant de petites ouvertures dans les murs aidant le passage de l'air. Ceci s'effectue par le moyen de petits éléments cylindriques en bois de 10 cm de diamètre qu’on pose lors du compactage à des intervalles de 30 cm au minimum. Enfin, on exécute le hourdage avec des couches d'enduit argileux, la granulométrie et le gravier apparent sur la surface du mur facilitant la bonne adhésion de l'enduit sur le mur.

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 6/8

OUVRAGES ASSOCIÉS

Angles et pi l iers

Angles : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux Au minimum, sans apport d’un autre matériau, le traitement des angles des murs en terre banchée fait toujours l’objet d’un entrecroisement de chaque niveau de banchage, afi&n de liaisonner les murs entre eux. On obtient un chaînage vertical des phases de banchage, solidaires en alternance d’un côté de l’angle ou de l’autre. Dans ce cas, hormis la disposition des modules de banchage, rien ne distingue l’angle des parties courantes du mur. Le traitement des angles peut aussi être réalisé avec l’apport d’un matériau différent. Les angles sont alors le plus souvent maçonnés en briques ou en moellons de pierre montés en harpe au fur et à mesure de la mise en œuvre du pisé auquel la chaîne d’angle est intégrée au moment du banchage. En Syrie, les banches se croisent entre elles en formant des angles. On utilise de petits moellons, des rangées de pierres brutes ou des élément en bois pour soutenir les murs dans les angles. Piliers : Traitement possible dans la technique, en utilisant les mêmes matériaux La construction de piliers n'est pas possible avec la technique de la terre banchée. Ce matériau n’offre pas suffisamment de résistance pour reprendre une charge concentrée. En Syrie, pas de commentaire spécifique.

La Baie et s on encadrement

Linteaux et arcs On rencontre essentiellement un seul type de linteau : linteau simple en bois, normalement sans arc de décharge. Ce type de linteau est toujours associé aux baies des murs en terre banchée. Généralement les appuis, jambages, linteaux forment un cadre homogène en termes de matériaux ou de techniques (pierre, brique ou bois). En Syrie, les baies exécutées dans les murs en terre banchée (portes – fenêtres) seront exécutées au moyen de linteaux solides. Jambages D’une manière générale, aucun traitement spécifique des jambages n'a été signalé. La fragilité du matériau lui-même entraîne des dégradations dues au ruissellement et à la pluie battante le long des tableaux et des appuis de la baie. L’érosion du pisé apparaît aux raccords entre les menuiseries et le mur. C’est pourquoi, dans certains cas, le constructeur réalise les jambages en briques ou en pierre, posés sur un appui de même matériau. Parfois, les jambages sont constitués par des cadres en bois formant coffrage perdu et intégrés au mur au cours du montage. En Syrie, pas de commentaire spécifique. Appuis Les appuis couramment utilisés sont non saillants. Plus rarement, les appuis saillants sont rencontrés (Espagne, Portugal). En Syrie, les appuis peuvent être saillants ou non saillants. Dimensions L'utilisation de la terre banchée limite les dimensions des ouvertures à un maximum de 1 m en largeur. La masse des murs et le type de linteau disponible ne permet pas le franchissement de grandes portées. Les ouvertures rencontrées sont donc généralement très petites, servent à la ventilation des espaces (les largeurs et hauteurs inférieures à 40 cm sont courantes) et sont peu nombreuses. Les dimensions maximales rencontrées sont les dimensions de porte (largeur max. 110 cm et hauteur max. 300 cm). En Syrie, pas de commentaire spécifique.

I l lustrations

Ouvrages Associes : Angles.

La Baie et son encadrement

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 7/8

OUVRAGES ASSOCIÉS (Suite)

Eléments associés

Aucun autre élément associé n'est généralement mentionné en accompagnement des murs en terre banchée. En Syrie, on utilise de petites unités de terre banchée et de petites pierres pour soutenir le mur, ainsi que des planches en bois aux coins pour renforcer leur cohésion.

Liaison mur toiture

Dans certains pays étudiés, le raccord entre la structure verticale du mur et la structure horizontale de la toiture donne lieu à une traitement particulier de cette liaison. La toiture est généralement construite avec un prolongement de la couverture formant auvent en saillie par rapport à la façade en terre banchée. Ce débordement de toiture permet d’une part de protéger le parement contre l’action des pluies, d’autre part il éloigne du mur le rejet des eaux de toiture. En Syrie, le plafond dans ces constructions est en bois. Il se compose de solives et lambourdes en bois qui prennent l’appui sur les murs. Au-dessus de cette charpente, on dame des couches d'argile et de hourdage argileux. La liaison toiture - mur se fait à l'aide de poutrelles cylindriques en bois de 15 cm de diamètre, que l’on pose sur les murs banches et qui supportent les solives de la toiture.

I l lustrations

Ouvrages Associes: Liaison mur-toiture

A8 Syrie – Mur en terre bancheé (pisé)

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 8/8

USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION

Usage

Types de bâtiments Les murs en terre banchée sont utilisés pour la construction d'habitation dans tous les pays où l'usage de cette technique est mentionné. Elle est également utilisée dans certains pays pour l'édification de bâtiments religieux, bâtiments publics ou de service. En Syrie, la technique de la terre banchée est utilisée dans la construction des maisons rurales dans la banlieue de Damas. Elle s'est répandue dans cette région grâce à sa facilité d'exécution et à ses frais minimes. Les dimensions varient suivant les coffrages, la nature de la terre et les exigences constructives et physiques. Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu L'usage ancestral de cette technique ne permet pas de datation plus précise de son apparition dans la plupart des pays étudiés. Cette technique a généralement disparu dans la plupart des zones où elle était utilisée. Les motifs de disparition de cette technique sont : l'apparition de nouveaux matériaux plus performants, la non-disponibilité du savoir-faire ou du matériau. En Syrie, cette technique s'emploie depuis l'Antiquité dans la région. La même technique et les mêmes matériaux sont utilises par les artisans qui les transmettent de génération en génération. Raisons de la disparition ou de la modification de la technique Dans l’espace MEDA, les motifs évoqués pour la disparition de la technique du mur en terre banchée sont notamment : - Le temps important de mis en œuvre, et le coût associé de main d'œuvre nécessaire, dans un cadre social et communautaire en évolution. - la disparition progressive du savoir-faire, tant du point de vue de la technique de construction que de celui de l’entretien. - le besoin impératif d'un entretien régulier, notamment pour assurer l'étanchéité parfaite du couvrement et des passées de toiture. - l'apparition et la distribution de nouveaux matériaux industriels et de nouvelles techniques de construction. En Syrie, le manque d'artisanats et d'expérience ainsi que les limites exigées dans les dimensions des banches ont participé à la limitation dans l'utilisation de cette technique. De même, l'impossibilité d'exécuter ce type de mur autrement que par temps sec a joué son rôle dans la disparition de cette technique.

Evolution / Transformation

Les matériaux La terre n'est pas directement remplacée par un matériau approchant, mais plutôt par un ensemble de matériaux industriels largement distribués, blocs agglomérés coulés, assemblés au ciment, ou béton coffré, armé ou non. Par son procédé de coffrage, ce dernier peut rappeler le principe traditionnel des banches. En Syrie, l'existence dans la région de matériaux de constructions de substitution comme les briques en ciment et les constructions en béton armé ont limité l'expansion de cette technique. Les aspects techniques Actuellement, moyens mécaniques supplémentaires pour la manutention, l'approvisionnement. Des banches métalliques pré-formatées peuvent remplacer les banches traditionnelles en bois. En Syrie, on peut trouver cette technique exécutée par de nouveaux procédés dans beaucoup de pays, des procédés variant par l'utilisation des coffrages métalliques coulissants et les appareils mécaniques de compactage. Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement Au plan esthétique, problème d'épaisseur à respecter : le mur en terre banchée est souvent supérieur ou égal à 0,60 mm et c'est visible dans les percements (baies et portes). Sur le plan surfacique et donc économique, la large épaisseur du mur en terre banchée est un certainement un inconvénient. A l'inverse, on constate des différences importantes en ce qui concerne les pouvoirs d'isolation thermique, excellents pour un mur en terre banchée et pauvres dans le cas d'un mur en béton, qui permet cependant l'installation d'une isolation thermique complémentaire. Sur le bâti ancien, la technique de remplacement peut éventuellement fonctionner quand la maçonnerie est bien liaisonnée et surtout si elle est enduite ensuite. En Syrie, la différence est évidente entre les anciennes et les nouvelles constructions dans ces régions, en ce qui concerne la capacité thermique, l'harmonie avec l'environnement et l'impact sur le cachet architectural. En dépit de l'abondance des graviers et de la terre convenable, les gens refusent toujours le retour aux vieilles techniques traditionnelles.