À propos d’un cas de pseudarthrose de l’hamatum. Intérêt de l’IRM pour le diagnostic

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Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2012) 98S, S184—S186 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com PRIX DU MEILLEUR POSTER SOO 2011 À propos d’un cas de pseudarthrose de l’hamatum. Intérêt de l’IRM pour le diagnostic Hamate bone hook fracture: Interest of MRI for early diagnosis E. De Keating-Hart , Y. Moui , L. Pidhorz Service d’orthopédie et traumatologie, centrer hospitalier du Mans, 194, avenue Rubillard, 72000 Le Mans, France Introduction La pseudarthrose des fractures de l’apophyse unciforme est une pathologie retrouvée principalement dans le sport comme le golf, le tennis. . . Elle se manifeste par des dou- leurs de la région hypothénarienne. Il arrive que la première manifestation soit un syndrome du canal de Guyon ou une rupture des fléchisseurs du cinquième doigt. L’examen radiologique standard de face et de profil n’est souvent d’aucun secours et il est donc nécessaire de pratiquer des incidences spécifiques, mais qui demeurent difficiles à réaliser (incidence du canal carpien). Le recours à l’IRM permet le diagnostic précis de la pseudarthrose et donc de ne pas retarder le traitement chi- rurgical tout en éliminant le diagnostic différentiel d’une lésion ligamentaire. Cas clinique Les caractéristiques sont : Auteur correspondant. Adresse e-mail : edward [email protected] (E. De Keating-Hart). patient âgé de 38 ans, gaucher, travailleur manuel (Fig. 1) : consultation pour des douleurs du poignet gauche, suite à un accident de la voie publique survenu en scooter 15 jours auparavant ; diagnostic initial par les urgentistes : entorse du poi- gnet (radiographie standard (face et profil) : considérée comme normale) ; traitement : immobilisation plâtrée. Diagnostic positif : fracture de l’hamulus de l’os hama- tum (apophyse unciforme de l’os crochu) : persistance à un mois d’une douleur du carpe avec une zone élective au niveau de l’éminence hypothénar (Fig. 2) ; imagerie par résonance magnétique afin de faire un bilan ligamentaire du carpe, mais également osseux ; élimine le diagnostic d’entorse du carpe ; poursuite d’une immobilisation par manchette ; à trois mois, patient toujours algique à la palpation de la région hypothénarienne et lors des prises de force ; indication opératoire retenue en chirurgie ambulatoire : exérèse chirurgicale de l’hamulus de l’os hamatum après ouverture du canal de Guyon et du canal carpien ; de suite, patient soulagé (EVA à 0) ; suivi à court terme et moyen terme : satisfaisant : 1877-0517/$ see front matter http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.04.028

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evue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2012) 98S, S184—S186

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

RIX DU MEILLEUR POSTER SOO 2011

propos d’un cas de pseudarthrose de l’hamatum.ntérêt de l’IRM pour le diagnosticamate bone hook fracture: Interest of MRI for early diagnosis

. De Keating-Hart ∗, Y. Moui, L. Pidhorz

ervice d’orthopédie et traumatologie, centrer hospitalier du Mans, 194, avenue Rubillard, 72000 Le Mans, France

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ntroduction

a pseudarthrose des fractures de l’apophyse unciformest une pathologie retrouvée principalement dans le sportomme le golf, le tennis. . . Elle se manifeste par des dou-eurs de la région hypothénarienne. Il arrive que la premièreanifestation soit un syndrome du canal de Guyon ou une

upture des fléchisseurs du cinquième doigt.L’examen radiologique standard de face et de profil

’est souvent d’aucun secours et il est donc nécessaire deratiquer des incidences spécifiques, mais qui demeurentifficiles à réaliser (incidence du canal carpien).

Le recours à l’IRM permet le diagnostic précis de laseudarthrose et donc de ne pas retarder le traitement chi-urgical tout en éliminant le diagnostic différentiel d’uneésion ligamentaire.

as clinique

es caractéristiques sont :

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : edward [email protected]

E. De Keating-Hart).

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877-0517/$ – see front matterttp://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.04.028

patient âgé de 38 ans, gaucher, travailleur manuel(Fig. 1) :

consultation pour des douleurs du poignet gauche, suiteà un accident de la voie publique survenu en scooter15 jours auparavant ;

diagnostic initial par les urgentistes : entorse du poi-gnet (radiographie standard (face et profil) : considéréecomme normale) ;

traitement : immobilisation plâtrée.

Diagnostic positif : fracture de l’hamulus de l’os hama-um (apophyse unciforme de l’os crochu) :

persistance à un mois d’une douleur du carpe avecune zone élective au niveau de l’éminence hypothénar(Fig. 2) ;

imagerie par résonance magnétique afin de faire un bilanligamentaire du carpe, mais également osseux ;

élimine le diagnostic d’entorse du carpe ; poursuite d’une immobilisation par manchette ; à trois mois, patient toujours algique à la palpation de la

région hypothénarienne et lors des prises de force ; indication opératoire retenue en chirurgie ambulatoire :

◦ exérèse chirurgicale de l’hamulus de l’os hamatum

après ouverture du canal de Guyon et du canal carpien ;de suite, patient soulagé (EVA à 0) ;suivi à court terme et moyen terme : satisfaisant :

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Figure 1 Radiographies d

◦ récupéré de la force de serrage,◦ mobilité normale des doigts et du poignet,◦ reprise des activités antérieures (professionnelles et

sportives) à un mois postopératoire.

Discussion

Les points suivants sont discutés :

• littérature : que quelques séries où le diagnostic de cettelésion est souvent réalisé au stade de pseudarthrose parun scanner ;

rpe gauche à l’admission.

retard de diagnostic : fréquent, allant de cinq mois à unan ;

radiographies (face et profil) demandées systématique-ment en traumatologie du poignet = souvent insuffisantes ;

l’incidence oblique de trois quarts (poignet en demisupination), ainsi que l’incidence du canal carpien = deréalisation difficile pour le patient, mais permettent demettre en évidence la fracture ;

scintigraphie (TC 99 au pyrophosphate) : très peu utilisée

en pratique courante ;

le scanner = l’examen de choix pour le diagnostic de pseu-darthrose à un stade tardif face à des douleurs prolongéesdu poignet ;

S186 E. De Keating-Hart et al.

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Dans ce cas, le diagnostic a été précoce, évoqué lors del’examen clinique et affirmé par l’IRM, l’examen radiolo-gique standard (face, profil et incidence du canal carpien)

Figure 2 Fracture de l’hamulus de l’os h

mais IRM permet de « débrouiller » des carpes douloureuxet de faire la différence entre entorse grave intracar-pienne et fractures « occultes » et diverses.

onclusion

our conclure :

confirmation de l’importance et l’intérêt de l’IRM dans le

bilan des douleurs non étiquetées du carpe ;

confirme dans ce cas de la fréquente évolution de cettefracture de l’hamulus de l’os hamatum vers la pseudar-throse ;

i

tum (apophyse unciforme de l’os crochu).

intérêt d’une exérèse chirurgicale « précoce » en cas denon consolidation ;

examen par IRM = sa place de choix dans le diagnos-tic précoce de la fracture de l’hamalus et dans lebilan ligamentaire différentiel et/ou associée de cettepathologie.

nitial étant normal.