A Propos Du Schéma Optique

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article sur le schéma optique chez Lacan

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A propos du schéma optique

Auteur : Dominique Villeneuve28/01/2002Notes

Exposé au séminaire de R.Chemama le 13 mars 2001

Pourquoi parler du S.O. ici cette année au cours de la lecture du séminaire de 1964-65 sur les problèmes cruciaux de la psychanalyse ?

Vous souvenez peut-être qu'à la leçon 8, Lacan commence par questionner la praxis psychanalytique, ce qui est un des thèmes récurrents du séminaire. Ce jour là, il a dessiné quatre schémas au tableau, dont un qui est le S.O, et dont il dit qu'il n'a aucun rapport avec les trois autres.

Cela a donc de quoi surprendre, que vient faire ici ce rappel?.....D'autant que dans la suite de la leçon, Lacan reprend toute la construction du SO. et les utilisations structurales qu'il en a faites, pour en arriver au désir de l'analyste et à l'identification dans la fin de la cure.

Je vais d'abord rappeler la construction du S.O.

Lacan élabore le S.O. sur une dizaine d'années, en plusieurs étapes de 1953 à 1963, d'abord dans le séminaire "les écrits techniques de Freud", puis dans la "Remarque sur le rapport de Daniel Lagache" publiée en 1960 dans les écrits, enfin dans le séminaire "l'Angoisse" à propos de l'objet a.

Au départ Lacan utilise une expérience de physique optique, mais il la modifie assez rapidement et surtout il l'interprète dans un registre qui n'a plus rien de visuel. Car Le miroir du S.O. n'est pas celui devant lequel l'enfant s'agite, c'est un miroir symbolique, dit Lacan, qui signifie une certaine réflexion faite à l'aide de mots. La métaphore optique permet de figurer avec deux miroirs un registre qu'il fonde comme spécifique, l'imaginaire, en l'articulant à l'agencement symbolique du sujet et à l'irreprésentable de l'objet, de l'objet a.

Commençons par l'illusion du bouquet renversé de Bouasse, que vous connaissez.

Le texte de Bouasse de 1934 reproduit sur la figure 1, est disponible en annexe du séminaire Les écrits techniques de Freud publié par l'Association.

Il s'agit d'une illusion d'optique qu'il construit à l'aide d'un miroir concave, un bouquet B est placé à l'envers, la tête en bas, caché dans une boîte fermée sur trois côtés, ouverte du côté du miroir. Sur la boîte un vase C est posé, et l'oeil O voit le bouquet B' comme s'il était à l'endroit debout dans le vase. Cela est possible car il se trouve qu'en physique optique, les lentilles convergentes comme le miroir concave produisent des images réelles c'est à dire des images que l'oeil voit situées devant le miroir, comme à côté de l'objet réel. Mais précise Bouasse, l'objet on peut tourner autour, pas l'image réelle, qui est faite de rayons ne remplissant qu'un cône limité, c'est à dire qu'on voit l'objet réel où que l'on se place alors qu'on ne voit l'illusion que si l'on est à endroit précis, ici le cône β-γ.

Dans ce premier schéma, Lacan est surtout intéressé par le cône de visibilité Bêta-Gamma de l'image réelle. Ce cône c'est la place symbolique du sujet d'où l'image peut émerger au champ de l'Autre. Dans les Ecrits Techniques comme dans la Remarque , Lacan pose que la boîte c'est votre propre corps interne qui est hors du champ spéculaire, les fleurs sont les éléments pulsionnels épars, originels, le miroir c'est le cortex, et l'oeil est le symbole du sujet.

La deuxième étape du S.O. c'est donc le "schéma aux deux miroirs", (à suivre sur la figure 2), Lacan fait plusieurs modifications:

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- il inverse vase et bouquet, avec un vase réel placé à l'envers dans la boîte et un bouquet posé au dessus de la boîte. Cela donne la même image que celle de Bouasse, un bouquet dans un vase, mais cette fois, le bouquet est réel tandis que le vase est reflété.

Le but de cela c'est que l'image du corps ait la forme d'un contenant, le vase reflété, qui vient prendre les fleurs dans son encolure. Cela métaphorise mieux la prise des éléments originels dans l'image du corps propre, image qui fait l'unité du sujet (Ecrits techniques p.144). A ce moment là, Lacan ne va pas plus loin sur ces fleurs objets a, ce n'est que dans le séminaire sur l'angoisse qu'il l'articulera plus précisément.

- autre modification: Lacan ajoute le miroir plan qui figure le grand Autre. L'oeil c'est à dire. le sujet pivote, ici en $, Lacan le place au bord du miroir sphérique, face au miroir plan. Placé ainsi, le sujet est hors de portée d'apercevoir l'image réelle i(a), qui n'apparaît d'ailleurs pas dans le schéma de Lacan. Dès lors, la seule possibilité qu'à l'oeil de saisir l'image du vase contenant les fleurs c'est de la chercher en a' dans le grand Autre du miroir plan.

Sur le plan optique, Lacan tire parti du fait qu'un miroir plan produit une image virtuelle c'est à dire une image faite des rayons eux-mêmes et de leurs prolongements (figurés en pointillés) comme dans la profondeur. Cette image donne l'illusion que le miroir est transparent comme une vitre, et d'avoir en face de soi une scène se situant plus loin derrière la vitre. Cela veut dire que le miroir plan du grand Autre ouvre pour le sujet un nouvel espace, l'espace des images virtuelles, qui est pour Lacan l'espace des formations imaginaires.

C'est parce que le sujet accommode, non pas sur les fleurs a du premier plan mais sur leur reflet a', qu'il aperçoit sa propre forme. Et il la saisit comme lui faisant face, comme si c'était un autre, située hors de lui-même, là où il n'est pas. Il y a donc bien un dédoublement, inauguré par l'expérience du miroir, qui fait du corps quelque chose que la conscience perçoit comme distincte, le Moi. Ce double, le sujet a l'illusion d'en avoir la maîtrise, d'en être le producteur, par opposition à l'image du corps propre i(a) qui, elle, n'est pas accessible à la conscience. Le sujet s'aliène c'est à dire s'identifie imaginairement à son image virtuelle dans l'illusion d'autonomie qu'offre la capture narcissique.

Dernière remarque: dans le schéma aux deux miroirs, la place du sujet dans le cône est exactement symétrique de la place à droite en S et I, c'est à dire que la distance est la même de I au miroir plan et du miroir plan au $. Donc le sujet dans son cône voit une image qui est un reflet exact de ce qu'il verrait s'il était en I, comme on le voit sur la figure 3. Cette symétrie signifie que la place du sujet est commandée par l'Idéal du moi, le sujet apprend à régler à la bonne distance les insignes où il s'identifie pour produire la relation imaginaire, Ce serait ce point d'appui de l'Idéal du moi qui ferait défaut dans la psychose, d'où les phénomènes de troubles de la reconnaissance par exemple.

Comment se constitue l'image du corps i(a) ?

Il y aurait d'une part ce que Lacan appelle dans la Remarque les "attributs" du sujet, selon le terme employé par Lagache et que Lacan reprend pour en faire la constellation de signifiants attribués par le grand Autre. Et même, avant ces attributs, dans une préséance logique, le trait unaire, identification sans signification particulière, qui aurait pour effet d'attribuer une place dans la filiation, élidée pour le sujet. Ainsi quand une grossesse est interrompue, il me semble que le deuil ne porte peut-être pas tant sur la perte charnelle que sur cette place qui restera vide.

Il s'agit là, avec le trait unaire, du noyau de l'Idéal du moi. Le nom propre est peut-être ce qui serait au plus près de venir représenter, recouvrir cette coche, comme pur trait différentiel primordial. Il s'agit là du versant symbolique de l'identification.

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Puis il y a l'identification à l'objet a. Lorsque le corps de l'enfant est là, il est d'abord voué à l'Autre incarné par la mère, il est contemplé, objet a entièrement cessible à la mère. Pour que i(a) se constitue, il va falloir qu'au préalable, le sujet puisse reconnaître le manque dans l'Autre, et que ce manque est symbolique.Bergès et Balbo déplient cela très en détail avec leur notion de "mère préspéculaire" dans la clinique précoce. La mère embraye les fonctions de l'enfant par transitivisme, elle sait pour lui, elle fonctionne pour lui, et en même temps, dans la mesure où elle est référée au Nom du Père, elle a un rapport plus ou moins interrogatif au corps de son enfant, c'est à dire que sa représentation du corps et du fonctionnement ne saurait être pleine, il y a pour elle un décalage entre ce qu'elle sait et l'éprouvé de l'enfant. Cela car son savoir est organisé non par l'instinct mais par le signifiant, il est troué, il manque d'un référent dernier, d'une garantie qui viendrait l'assurer d'être une toute bonne mère. C'est d'ailleurs peut-être là la difficulté, je dirais même le tourment inhérent à la position maternelle.

En quoi ce manque -Fi dans le savoir de la mère produit pour l'enfant la découpe de l'objet a et l'émergence de i(a)? Le manque de la mère, marqué par le fait qu'elle s'absente, ce manque est symbolique dans la mesure où il ne s'agit pas d'un défaut mais d'un impossible à tout combler qui est de structure entre la mère et l'enfant. La mère désire ailleurs, du côté de la fonction phallique, et cela marque le petit sujet d'un manque à être. Ca ouvre pour lui l'énigme de ce qu'elle veut, le Che Vuoï, question qui en elle-même fait coupure et embraye la subjectivation. Car ce qu'elle veut, il ne le sait pas et il répond par les premiers objets de son corps cessibles au grand Autre, c'est à dire par de la perte: que veut-elle ? le sevrage ?, il perd le sein puis tous les objets de même structure, c'est à dire les objets qui ont circulé entre l'enfant et la mère sur les bords des orifices du corps.

Si le a est symbolisé du côté de la mère, elle peut renoncer à la jouissance avec l'enfant pour le solliciter, l'anticiper comme sujet, c'est à dire que ces objets se prennent dans la parole, dans les échanges ritualisés, ils sont peu à peu abandonnés, symbolisés, remplacés par autre chose. Ce refoulement du a permet une première spécification pulsionnelle du corps, il fournit le support du fantasme. Et aussi, il produit un reste, trace sans représentation, donc qui ne s'investit pas en i'(a). i'(a) est donc coupée de l'objet perdu devenu privé inaccessible, méconnaissable, mais dont quelque chose reste pris en i(a) comme réserve libidinale dans le corps propre, dit Lacan, réserve mobilisable pour le désir.

Bergès et Balbo décrivent certaines perturbations précoces de la spécularité. Par exemple une mère qui ne pourrait se passer de contempler son enfant, rien ne pourrait être détaché de cette image réelle, les objets ne pourraient devenir non spéculaires et les virtualités motrices et langagières de l'enfant resteraient en attente d'appel, il y aurait trop de spécularité, insuffisance du non spéculaire, ce qui paradoxalement empêcherait l'imaginaire d'émerger.

Comment émerge cet imaginaire? l'enfant originellement objet a, s'identifie peu à peu aux traits symboliques par lesquels il est représenté dans l'Autre, ainsi se forme son Idéal du moi. Les objets du corps passant sous le symbole, le sujet va chercher à colmater le manque à être par une illusion de consistance, une image agréée par le grand Autre. Je crois que c'est ce que Lacan appelle le Moi idéal, qui est labile, se modifie au gré des identifications imaginaires. Et le Moi serait cette instance qui "se forme des histoires successives des mois idéaux," dit Lacan dans la leçon 8.

Dans le quatrième schéma, celui du séminaire sur l'Angoisse, Lacan a remplacé la notation a' par -Fi, au centre de l'encolure du vase i'(a), ceci pour mettre l'accent sur le caractère non spéculaire de a, qui ne peut se trouver face au sujet dans le miroir. Donc à la place de a en i'(a), c'est un blanc. Et tout le mystère, dit Lacan, c'est que ce soit justement cette marque invisible qui centre tout l'effort de spécularisation du sujet. Car c'est cette partie manquante qui va attirer l'investissement narcissique et libidinal du sujet. C'est aussi toute la question de l'agalma et de l'amour.

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Le Schéma optique permet d'articuler certains dysfonctionnements de la spécularité, dans le champ des psychoses par exemple, avec les troubles de la reconnaissance, lorsque la mise entre parenthèse du a ne tient pas et qu'il vient à se présentifier dans le champ d'expérience du sujet.

Cela m'a rappelée un patient rencontré à Sainte Anne lors d'un stage. Il s'agit d'un ancien patient du service qui a un appartement à l'extérieur et qui vient de temps en temps. Il répète souvent la même scène: il s'installe à une table et montre des photographies, une à une, à quelqu'un du service qui se tient debout derrière lui. Ce sont des photos de lui, dans son appartement bien rangé, il se fait photographié seul, à son bureau, dans sa cuisine, dans sa salle de bain, posant toujours soigné, en noeud papillon. Puis il nous montre ses photos.

Cela m'a fait penser après coup à une mise en scène de l'instant de l'échange des regards au stade du miroir, comme si ce patient organisait là une opération de suppléance . C'est un patient souvent délirant, à bas bruit, et peut-être que la reconnaissance de son image dans le miroir est pour lui parfois problématique. Il pourrait en être ainsi car l'identification symbolique en I ne serait pas assez opérante, n'ayant pas suffisamment de prise sur les objets a, surtout la voix et le regard, non palpables, énigmatiques. Par sa mise en scène des photos, il réitérerait la confirmation de son image spéculaire sur la photo, attestée par le regard de celui qu'il met là en position de suppléer au défaut d'efficacité symbolique du grand Autre en lui. Cet acte aurait pour visée de le rétablir un temps dans son moi, et de mettre à distance, de "neutraliser" le regard comme objet a.

Dans le champ des névroses, Lacan signale que les moments de dépersonnalisation sont plutôt à prendre comme des franchissements, franchissements je dirais du plan spéculaire justement. Car dans la névrose ordinaire, le a est tout à fait inaccessible et tout ce qui peut en apparaître se trouve déplacé en a', sous forme des substituts, des objets du monde où le sujet se leurre. donc ce -fi central que le sujet colmate avec les objets a' de son dol imaginaire.

Venons-en à la figure 3 qui introduit l'analyste dans Le Schéma optique

Lacan pose la question: vers quoi serait orientée une psychanalyse qui jouerait dans le symbolique ? elle produirait des remaniements du moi mais lesquels ?

Quand le patient adresse sa demande à l'analyste, il s'adresse d'abord à un petit autre imaginaire i'(a). Il vient chercher un meilleur Moi Idéal. Ce faisant, il demande quelque chose qui vise un au-delà du plan imaginaire. Dans la mesure où l'analyste ne se prête pas au jeu spéculaire, il peut venir pour le sujet en place de grand Autre, c'est à dire en place du miroir plan lui-même, lieu de la parole du patient.

Une fois qu'il est venu à cette place, le cheminement de la cure est figuré dans le Schéma optique par le pivotement jusqu'à l'horizontal du miroir plan, comme sur figure 3, c'est à dire. que l'analyste vient à s'effacer progressivement. Cela suppose que l'analyste puisse orienter le miroir plan dans le but de produire un déplacement du sujet en I, place de l'Idéal du Moi. Quand le miroir est à plat, il ne fait plus barrière entre le sujet et son Idéal du Moi, donc le sujet peut venir occuper la position en I, dans un pivotement à 180°.

En ce point, le sujet a une nouvelle perception du monde, les objets a' lui apparaissent comme des leurres et lui laissent le champ libre pour apercevoir directement le montage de son étayage imaginaire: l'image réelle i(a) recelant le a. Et en même temps, le miroir aplati lui renvoie l'image virtuelle i'(a) mais renversée sous i(a) c'est à dire lui révélant sa structure d'illusion.

Qu'est ce que ce mouvement d'inclinaison du miroir que l'analyste produirait ? ce n'est pas clair pour moi, est-ce qu'il s'agit seulement de son effacement moïque, éviter de faire

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obstacle au transfert ? Il me semble qu'il s'agit d'autre chose, qui a à voir avec la coupure signifiante, l'analyste tailleur dont Lacan parle dans la suite de la leçon 8 et dont le Schéma optique ne peut rendre compte. Car le Schéma optique est pris dans un espace à trois dimensions où tout est orientable, spéculaire, et il trouve ici sa limite.

C'est là que Lacan quitte le plan orientable droite/gauche dedans/dehors, et passe à une autre structure du sujet et de la chaîne signifiante faite de surfaces à un seul bord, une seule face. L'analyste ne fournit pas des coupures, scansions, découpes signifiantes à tout bout de champ mais seulement quand il l'entend en rapport avec le fantasme du sujet. Ces coupures tendraient à produire quelque chose de moebien c'est à dire passant en continuité sens-non-sens, figurant ces sortes d'effets de surprise débordant la signification et pouvant du même coup amener un effet de vérité pour le sujet. Effets de vérité qui s'approchent, enserrent et peu à peu détachent dans la cure un reste, une pastille support du a, l'objet privé secret, cause du désir du sujet.

Ce qui est là en question n'est pas une technique analytique mais bien le désir de l'analyste, ce qu'il vise, poursuit Lacan dans la leçon 8. Il questionne la possibilité d'un type de cure où le désir de l'analyste serait d'amener le sujet jusqu'au point ultime de son identification à l'objet a comme perdu. Et du même coup à s'accommoder du manque à être pour pouvoir désirer.

Cela m'évoque un patient qui s'est longtemps plaint d'être craintif, soumis, trop aimé de sa mère qui aurait délaissé le père pour lui, c'était du moins la "croyance" dit-il, qui le coinçait. Je dirais qu'il avait été à une place où le repérage du manque dans l'Autre est problématique. Après des années d'analyse, il se trouve qu'il vient de changer de situation professionnelle. En séance il associe sur un petit fait qui lui apparaît soudain comme tout à fait singulier: à la pause café, une nouvelle collègue lui a demandé son signe astral lui disant "Tiens! le même que le mien, c'est un signe qui a besoin d'être aimé" et le patient s'étonne d'avoir rétorqué "tu verras ça te passera !". Il remarque que son propos n'est pas dénué d'une certaine causticité, sans doute "parce qu'il sait ce que c'est", ce que la collègue fait miroiter. Mais lui, dit-il, cela lui a passé, ce voeu d'être aimé. Il me semble qu'il fait entendre là un savoir concernant sa position de sujet, il sait qu'il y a quelque chose à perdre, la connivence la sympathie spéculaire, lorsqu'il s'agit de faire valoir non plus son être mais son désir.