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Novembre 2014 • N°24 Géothermie Un potentiel à développer Développement durable 10 ans d’Aquaplus Territoires Le bassin Artois-Picardie André Flajolet Président du Comité de bassin Artois-Picardie Eric Garroustet Président du SFEG Olivier Thibault Directeur général de l'Agence de l'eau Artois-Picardie

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Novembre 2014 • N°24

GéothermieUn potentiel

à développer

Développement durable10 ans d’Aquaplus

TerritoiresLe bassin

Artois-Picardie

André FlajoletPrésident du Comité de bassin Artois-Picardie

EricGarroustetPrésident duSFEG

Olivier ThibaultDirecteur général de l'Agence de l'eau Artois-Picardie

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3L’eau magazine novembre 2014 N°24

Sommaire

Editorial

L’Edito de Didier Haegel, président de l’UIE2014, année anniversaire 5

Tribune

André Flajolet, président du comitéde bassin Artois-PicardieLes 50 ans des Agences de l’eau 7

En Bref

Agenda, vie des syndicats et des entreprises, publications, nominations 8

Politique de l’eau

Plan National Santé Environnement 3 :2015/2019 16Semop, le nouvel outil de la commande publique 16

Territoires

Bassin Artois-Picardie : des actionspour améliorer la qualité des eaux etpréserver les progrès obtenus 18

Marquette-Lez-Lille, une station à lapointe de la technologie 22

La station d’épuration de Jeumont,une reconstruction plutôt qu’une ré-habilitation 24

International

Une nouvelle installation de dessale-ment à Abu Dhabi 26

Un bioréacteur membranaire pourmoderniser Bruxelles Sud 28

Patrimoine

Paris : et l’eau de Rungis alimenta la rive gauche 30

Développement durable

Aquaplus : 10 ans d’excellence et d’engagement pour le développement durable 32

Recherche et innovation

Les microalgues, un prétraitement à faible consommation d’énergie 36

Des floculants biosourcés pour la clarification des eaux brutes 37

Dossier

Géothermie de minime importance :un secteur en pleine évolution 38

Evolutions réglementaires

La révision attendue du fascicule 74 44

Principaux textes législatifs et régle-mentaires parus au Journal Officieldepuis juin 2014 46

Humanitaire

« Le Partenariat » associe eau et éducation au Sénégal et au Maroc 50

Édité par l’UIE9, rue de Berri - 75008 [email protected]

Directeur de la publication Didier Haegel

Directrice de la rédaction Maria Vènes

Directrice adjointe de la rédaction Anne-Laure Makinsky

Directeur délégué de la publicationMarc Grand

Rédacteur en ChefManuel Castel

Maquette et réalisation Philippe [email protected]Éditeur déléguéInstitutionnel Médias 23, rue Faidherbe 75011 - Paris Tél. : 01 10 24 11 32Régie Publicitaire IM Régie

Publicité Fabienne Guigue Tél. : 01 40 24 17 00 [email protected] : UIE, 01 45 63 70 40 [email protected]épôt légal 92892Imprimerie Imprimerie de Champagne ZI Les Franchises 52200 - Langres

© photos de cette édition tous droits réservés

La rédaction n’est pas responsable desdocuments qui lui ont été adressés.

L’UIE est membre de la FNTP

Dépôt légal novembre 2009ISSN 2109-0572

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5L’eau magazine novembre 2014 N°24

Éditorial

2014 s’achève, année qui fera date dansnotre histoire : 3 dates d’anniversaire, les90 ans de l’UIE, les 50 ans des agencesde l’eau et les 10 ans d’Aquaplus.

Ces trois institutions sont devenuesles trois piliers de la politique de l’eaudans notre pays, marqués par un sensconstant des responsabilités des acteurs.

En effet, qu’il s’agisse de l’organisa-tion de notre profession en 1924, del’instauration du modèle économiquequi régit les bassins en 1964 ou de laprise en compte du développement du-rable par l’ensemble de la filière en 2004avec la création d’Aquaplus, entrepriseset pouvoirs publics ont toujours de-vancé leur époque par leur force de pro-positions et leurs innovations techno-logiques ou institutionnelles

L’histoire nous donne encore ren-dez-vous aujourd’hui pour affronter legrand défi du changement climatique.Il ne fait plus de doute que l’activitéhumaine participe à ce changement etla filière de l’eau doit assumer ses res-ponsabilités en la matière comme ellel’a fait à d’autres époques.

La géothermie, dossier de ce nu-méro, illustre parfaitement le sens desresponsabilités de nos entreprises. Eneffet, celles-ci ont instauré les principesde qualification auxquels elles se sou-mettent pour garantir la qualité de leursservices et ouvrages. Ce dispositif vientenfin d’être repris dans la règlementa-tion à paraître prochainement.

Prenons l’exemple de la méthanisa-tion : les stations d’épuration consom-ment, on le sait, un quart de l’énergiedes collectivités qu’elles desservent. Enoutre, les boues qu’elles génèrent sontprincipalement considérées comme desdéchets à éliminer en dépit d’un in-croyable potentiel de recyclage énergé-tique et matière. Ces deux défauts originels peuvent se muer en une ex-ceptionnelle opportunité, une transitionvertueuse en quelque sorte : rendre lesusines autosuffisantes en énergie et va-loriser les matières issues du recyclagedes boues. Cependant, la mise en œuvrede ces principes de recyclage exige queles pouvoirs publics par le sens de leurresponsabilité dépassent la seule ques-tion de la rentabilité économique pourfaire face aux défis environnementaux,qui sont en fait convergents sur le long terme.

L’histoire de notre filière marquéepar toutes ces avancées se prolonge dansles débats actuels sur la transition écolo-gique et énergétique. Nous vous invitonsà nous rejoindre au prochain colloquede l’UIE le 1er avril 2015 pour échangersur les nouvelles opportunités qui s’ou-vrent en France et à l’international faceau défi du changement climatique.

Didier HAEGELPrésident de l’UIE

2014, année anniversaire

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7L’eau magazine novembre 2014 N°24

Tribune

L es bassins hydrographiques sontdepuis 1964, avec des évolutionsen 1992 et 2006, animés par les

comités de bassins, de véritables parle-ments de l'eau, et par leurs conseils d'ad-ministration. Sous l'égide du préfet, ces derniers sont les opérateurs des poli-tiques décidées par ces parlements dansle cadre de mission du ministre en chargede l’écologie.

2014 marque l'anniversaire d’une ins-titution originale dans son principe dedécentralisation et de responsabi lisationde tous les acteurs de la vie politique,économique et associative. Modèle audépart unique, critiqué par l’ignoranceet le jacobinisme, il est aujourd’hui ex-porté à la dimension de l’Europe et dumonde. Cette politique de l’eau a donnénaissance à des tableaux de bord qui surle plan quantitatif et qualitatif informentsur l’état de ce patrimoine irremplaçableet vital, précisent les efforts à fournir parles utilisateurs et orientent les politiquespubliques nécessaires pour sauvegarder,restaurer et valoriser l’eau et ses milieux.

Après 50 ans d’existence, les Agencesde l’eau et leurs comités de bassin peu-vent dans un regard prospectif national,européen et mondial d’une part, dansun coup d’œil dans le rétroviseur d’autrepart, mesurer le chemin parcouru et po-ser de nouvelles exigences.

Les notions de bassin hydrogra-phique comme entité signifiante, decouple eau et milieux comme entité in-dissociable, de comité de bassin commeunité de démocratie à la fois unique etmultiforme sont devenues des élémentsde langage ordinaire.

La feuille de route des Agences del'eau a intégré, après la réduction dras-tique des effets néfastes des pollutionsindustrielles et de la pollution domes-tique, de nouveaux horizons : attentionaux milieux, aux pollutions diffuses, auxpesticides et résidus médicamenteux, à

la stratégie de lutte contre les inonda-tions ou la défense du trait de côte…

Ces 50 ans marquent à l’évidencel’émergence de nouveaux enjeux, com-préhensibles aujourd’hui parce qu’il ya ce demi-siècle de recherches et deprises en compte des nouveaux défis issus de l’évolution climatique et de lamondialisation des problèmes naturelset humains, de la place de l’eau dans lavie des hommes et des peuples.

Mais la démocratie de l’eau ne peutsupporter les intégrismes, l’idéologieet les calculs de boutiquiers. Elle reste àconstruire et parfois à défendre pourdonner pleine efficacité aux outils misà disposition.

Le paradoxe est le suivant : alorsque l’exercice complet des responsabi-lités confiées aux comités de bassin per-mettrait une relance des valeurs prônéespar la Charte de l’environnement et unerelance de l’emploi grâce aux crédits desAgences, alors que l’Europe et le mondes’inspirent largement de notre modèlede réflexion, gestion et action, nos di-rigeants politiques, drogués au courttermisme des fausses économies, veulentponctionner les moyens financiers desAgences de l’eau au risque d’en détruireles fondements démocratiques, de dé-tourner la signification des redevanceset de créer pour demain des obstaclesinsurmontables qui rendront impossiblel’atteinte du bon état écologique desmasses d’eau.

« L’eau est la vie » ne peut se réduireà un slogan ! C’est d’abord une valeuret une exigence qui supposent des ef-forts et une rigueur de gestion et de re-lation à la nature et au monde, une dé-marche éducative et citoyenne de pleinexercice et une obligation morale et hu-maniste de solidarité internationale por-tant réduction des conflits d’Etat et deréduction de l’exclusion du droit à l’eauet à l’assainissement.

Dans un pays qui doute de lui-même, de son avenir et de ses institu-tions, il serait paradoxal et irresponsablede détruire ou de handicaper ces lieuxde dialogue et de responsabilités, ceslieux de gestion patrimoniale qui ontanticipé des réponses à exporter et à dé-velopper dans tous les compartimentsde la vie économique ou politique.

Les comités de bassin et les agencesdoivent encore grandir et mieux se faireconnaître dans leurs démarche et fina-lité, et peuvent être des modèles à imiterdans d’autres sphères.

André FLAJOLETAncien député rapporteur de la LEMA*

Président du Comité de bassin Artois-Picardie

* Loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006

Les 50 ans des Agences de l’eau

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8 L’eau magazine novembre 2014 N°24

En bref

Agenda

20142 - 5 décembre, Pollutec 2014

Lyon Eurexpo Organisateur : Reed expositions - www.pollutec.comL’eau magazine partenaire media

201511 - 15 janvier, Sweimeh (Jordanie)

3th Arab Water WeekOrganisateur : Acwua www.acwua.org

27 - 28 janvier, Exhibition Centre, Air Port City (Israël)

19ème rendez-vous annuel destechnologies vertes - CleantechOrganisateur : Groupe Mashovwww.cleantech.mashovgroup.net

28 - 29 janvier, Rennes

16e Carrefour des gestions locales de l’eauOrganisateur : Réseau Idéalwww.carrefour-eau.comIfaa, Ifep exposants

18 - 19 mars, Douai

5e Forum gestion durable des eaux pluviales Organisateur : Réseau idealStorm exposant

19 - 20 mars, Nantes

Salon Biogaz EuropeOrganisateur : Beeswww.biogaz-europe.com

23 - 24 mars, Bruxelles (Belgique)

4th European Water ConferenceOrganisateur : Eureau http://eureau.rt.cisinlive.com

24 - 27 mars, Messe Berlin (Allemagne)

Wasser Berlin Organisateur : Messe Berlinwww.wasser-berlin.de

24 - 27 mars, Oran (Algérie)

Pollutec AlgérieOrganisateur : Reed Expowww.siee-pollutec.com

L’UIE sera présent sur le « Village de l’Eau » (Hall 6 - Allée B - Stand 104)L’UIE et ses 10 syndicats professionnels membres : GCEE, IFAA,IFEP, ISGH, ITEA, SFEG, SIET, STORM, SYNTEAU, SYPRODEAU se-ront présents sur un stand commun, le « Village de l’eau ». L’UIE pro-pose pour la 2ème édition consécutive ses « Rendez-vous de l’eau »,un cycle de mini-conférences organisées sur le « Village de l’eau » ettouchant à tous les sujets d’actualité de la profession : innovation, cli-mat et eaux pluviales, assainissement non collectif (ANC), micropol-luants, réutilisation des eaux usées traitées « reuse », pérennité desréseaux d’eau potable et d’assainissement, géothermie, biométhane,tours aéro-réfrigérantes, traitement de l’eau de piscines…Retrouvez le programme complet des conférences en ligne surwww.french-water.comSite web de l’événement : www.pollutec.com

Aerzen ..........................P.25Amiantit ........................P.23Ciffa..............................P.11Engees .........................P.41Eurochlore....................P.29Hitec.............................P.27Huot .............................P.52Hydrogaia.....................P.49Macherey .....................P.17Nidaplast......................P.31OTV ..............................P.15

Phoenix .......................P.19Polytech/Montpe..........P.43Prominent.......................P.4Rennes .........................P.45Resina ............................P.8Saint Gobain .................P.6Sewerin ........................P.13Sotralentz ....................P.37Swan ............................P.51VINCI............................. P.2

Liste des annonceurs

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En bref

Agenda

26 - 27 mars, Genève (Suisse)

Conférence Eau et Santé, les médicaments dans le cycleurbain de l’eauOrganisateurs : Graiewww.graie.org

1er avril, Paris

4e Colloque « Les enjeux de l’eau »Organisateur : UIEL’eau magazine partenaire media

12 - 17 avril, Daegu (Corée)

7e Forum mondial de l’eauOrganisateur : Conseil mondial de l’eauwww.worldwatercouncil.org

20 - 24 avril, Las-Vegas (Etats – Unis)

Aquatech USAOrganisateur : WQA Amsterdam Rai www.aquatechtrade.com

27 - 28 mai, Paris

Colloque Gestion des risquesd’inondationOrganisateurs : SHF (Société hydrotechnique deFrance) et AFEPTB (Association française des EPTB)www.shf-hydro.org

27 - 28 mai, Montpellier

HydrogaïaOrganisateur : Montpellier eventswww.hydrogaia-expo.com

2 - 5 juin, Montauban

94e Congrès de l’Astee, « Des villes et des territoires sobres et sûrs »www.astee.org

L’eau magazine partenaire media

4ème édition du Colloque UIE : « les Enjeux de l’eau »Le colloque organisé par l’UIE et ses dix syn-dicats membres s’inscrira dans la perspec-tive de la 21ème conférence mondiale sur leclimat qui aura lieu en décembre 2015 à Pa-ris. Il abordera plusieurs sujets d’actualité re-présentant des enjeux forts pour les entre-prises et industries du cycle de l’eau tels queles enjeux de la normalisation pour la com-pétitivité des entreprises, l’exportation dessavoir-faire français dans le domaine del’eau, les enjeux environnementaux et sani-taires de la pollution de l’eau...

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10 L’eau magazine novembre 2014 N°24

En bref

Vie des syndicats et des entreprises

• Polypipe, nouvel adhérent d’ITEA

En juin 2014, un nouvel adhérent a re-joint le syndicat des industriels du trans-port de l’eau et de l’assainissement : Polypipe. Polypipe est un fabricant no-tamment de tubes et gaines plastiquesainsi que de Structures Alvéolaires Ultralégères (SAUL). Son président estJean-Charles Moreau, représentant dePolypipe au sein d’ITEA.

• Nouveau positionnement de l’IFAA

Lors des Assises de l’AssainissementNon Collectif, les 8 et 9 octobre 2014,l’IFAA a présenté son nouveau posi-tionnement vers d’autres collèges pro-fessionnels. Le syndicat est maintenantouvert à tous les professionnels de l’assainissement non collectif et il estcomposé de quatre collèges : - Fabricants (ancien périmètre de l’IFAA)- Concepteurs- Installateurs- Société de servicePour répondre aux enjeux de ce posi-tionnement, l’IFAA a édité une nouvelleplaquette : « Devenez adhérent ».

Publications

Principales publications depuis le précédent numéro :

Fiche ITEAPérennité des réseaux

en France

Fiche BiogazSYNTEAU

Fiche SIETMicropolluants

L'Agence de l'eau Adour-Garonne a publié début octobre un guide

sur la connaissance des réseauxd'eau potable à destination

des collectivités.

Fiche Sécuritéindustrielle SYNTEAU-

SYNTEC-CINOV

Fiche Cahier descharges SYNTEAU-SYNTEC-CINOV

Fiche SIETRéutilisation des eaux usées

traitées « reuse »

Fiche SIET-SYPRODREAU

sur les Tours aéro-réfrigérantes

(TAR)

Fiche InnovationUIE, SYNTEC

et CINOV,réalisée sous l’égide

du COSEI-Eau

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12 L’eau magazine novembre 2014 N°24

En bref

InstitutionnelsMarc BrugièrePrésident du pôle decompétitivité DREAM

Marc Brugière, délégué régional dugroupe EDF en région Centre, a pris le15 juillet 2014 la succession de DanielVillessot parti à la retraite (ancienne-ment directeur scientifique de Suez en-vironnement), à la présidence du pôlede compétitivité DREAM Eau & mi-lieux. DREAM fédère, en région Cen-tre, les acteurs de la recherche et de laformation ainsi que les acteurs écono-miques des écotechnologies relatives àl'eau et ses milieux. Marc Brugière aréalisé l'essentiel de sa carrière au seindu groupe EDF. Il est également délé-gué au Comité de bassin Loire-Bretagneet administrateur de l'Agence de l'eauLoire-Bretagne depuis 2012.

Jean-François CordetPrésident du Conseild’administration de l’Agence del’eau Artois-PicardiePar décret en date du 1er octobre 2014,Jean-François Cordet, préfet de la ré-gion Nord Pas-de-Calais depuis juillet2014, a été nommé président duConseil d'administration de l'Agencede l'eau Artois-Picardie en remplace-ment de Dominique Bur. Il est égale-ment membre du Conseil d’adminis-tration de l’Ademe. Jean-FrançoisCordet a été préfet de Guyane en 1992,

de Martinique en 1995, de l’Aisne en1998, de Meurthe-et-Moselle en 2000,et de Seine-Saint-Denis en 2004. Il aensuite été affecté à l’Office français deprotection des réfugiés et apatrides, puispréfet de Picardie en 2012.

André FlajoletPrésident du Comité de bassinArtois-Picardie

André Flajolet a été élu le 4 juillet 2014président du Comité de bassin Artois-Picardie. Il succède à Hervé Poher, pré-sident depuis 2004. Professeur agrégéde philosophie, André Flajolet est maire(UMP) de Saint-Venant (62) depuis1989. Il a été conseiller général du Pas-de-Calais de 1985 à 2002 puis de 2002à 2012, député du Pas-de-Calais de 2002 à 2012 et membre de la com-mission du développement durable etde l'aménagement du territoire à l’Assemblée nationale. Il a présidé le

Comité National de l'Eau (CNE) de2008 à 2012 et a été le rapporteur de laloi sur l'eau et les milieux aquatiques(LEMA) de 2006.

Alban RobinChef du bureau de la qualitédes eauxAlban Robin a été nommé en septem-bre 2014 Chef du bureau au sein de lasous-direction de la prévention desrisques liés à l’environnement et à l’ali-mentation à la Direction Générale dela Santé (DGS). Il succède à LaetitiaGuillotin qui a quitté la DGS en 2013pour création d’entreprise. Alban Ro-bin, ingénieur du génie sanitaire, a pré-cédemment exercé différentes fonctionsdans le domaine de l’eau, notammentau sein de ce même bureau et à l’Agencerégionale de santé d’Ile de France.

Virginie SchwarzDirectrice générale de l’énergieau sein de la Direction généralede l’énergie et du climat (DGEC).

Virginie Schwarz a été nommée le 3 septembre 2014, à la tête de la Direction générale de l’énergie au seinde la Direction générale de l’énergie etdu climat (DGEC) pour succèder àPierre-Marie Abadie. Ingénieur en chefdes Mines, Virginie Schwarz a notam-ment travaillé au sein de la directionrégionale de l'industrie et de la re-

Nominations

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13L’eau magazine novembre 2014 N°24

En bref

cherche (Drire) d'Ile-de-France. En 2003, elle entre àl’Ademe en tant que directrice opérationnelle déléguéeEnergie, Air, Bruit puis a travaillé ensuite au sein dugroupe Energie et environnement du Programme des Na-tions Unies pour le Développement (PNUD). Elle a étépromue en 2013 aux fonctions de directrice générale dé-léguée de l'Ademe.

Mauricette SteinfelderPrésidente du Conseild’administration de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne

Par décret en date du 1er octobre 2014, MmeMauricette Steinfelder,inspectrice générale del’administration du dé-veloppement durable,est nommée présidentedu conseil d’administra-tion de l’Agence de l’eauLoire-Bretagne, en rem-placement de PhilippeLagauterie. MauricetteSteinfelder a réalisé l'en-semble de sa carrière ausein des ministères en

charge de l'urbanisme, de l'environnement et du déve-loppement durable, dans l'administration centrale, puisdans les directions régionales. Elle s'est notamment investiedans le sud de la France où elle a été directrice régionalede l'environnement, de l'aménagement et du logement(Dreal) de Languedoc-Roussillon de 2006 à 2011.

Maria VènesPrésidente du Cosei-eau

En juin 2014, suite au départ à la retraite de Daniel Villessot, le groupe filière eau - biodiversité - métrologiedu Comité Stratégique des Eco-Industries (Cosei) a adoptéune nouvelle gouvernance composée des trois principauxmétiers de la filière eau : sociétés d’ingénierie, construc-teurs et équipementiers (UIE), exploitants (FP2E). L’UIE,représentée par Maria Vènes, directrice générale, assuredepuis juin 2014 la présidence du Cosei-eau dont la coordination est assurée par la Direction générale des en-treprises (DGE) du Ministère de l’économie et de l’in-dustrie. Le Cosei, présidé par Jean-Claude Andréini,constitue un des quatorze comités de filière du ConseilNational de l’Industrie (CNI), placé sous la présidencedu Premier Ministre.

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En bref

Syndicats et associations

Eric GarroustetPrésident du Syndicat national des entrepreneurs de puits etde Forages pour l’Eau et laGéothermie (SFEG)

Le 26 septembre 2014, le Conseil d’ad-ministration du SFEG a réélu pour un5ème mandat Eric Garroustet à la tête dusyndicat. Directeur général de Cotrasol,Eric Garroustet est l’un des initiateursdu décret relatif aux activités géother-miques de minimes importance, ac-tuellement en attente de publication.Son nouveau mandat sera consacré ausuivi de la mise en œuvre de cette nou-velle réglementation. A ses côtés, le nou-veau bureau est composé de Jean-PierreCuny (Vauthrin Forages), en tant quevice-président, d’Henri Van Ingen (VanIngen Forages) en tant que trésorier, etde Jean-François Gobichon (AquassysDol-Forage) en tant que secrétaire.

Nicolas JachietPrésident de Syntec-ingénierie

Le 25 septembre 2014, Nicolas Jachiet,Président-directeur général du groupeEgis, a été élu, pour un mandat de deuxans, à la présidence de la fédération pro-fessionnelle des sociétés d'ingénierie dela construction et de l'industrie, Syntec-ingénierie. Il succède à Stéphane Aubar-bier. Nicolas Jachier est inspecteur desFinances et a réalisé, de 1987 à 2002, sacarrière au sein du ministère des Financeset de l'Economie. En 2002, il s’est tourné

vers le secteur privé et a pris en charge ladirection des services administratifs etfinanciers du groupe Danone. En 2004,il est nommé directeur général déléguédu groupe d'ingénierie Egis, filiale de laCaisse des Dépôts. En 2005, il est promudirecteur général puis président directeurgénéral.

Marc MesserliPrésident du Syndicat desIndustriels des Equipements duTraitement et de l’analyse del’eau (SIET)

Lors de l’Assemblée générale du SIET,le 12 juin 2014, Marc Messerli, direc-teur général d’Aquasource, a été élu pré-sident du syndicat pour un mandat detrois ans en remplacement de Eric Dehouck. Marc Messerli est directeurgénéral d’Aquasource depuis 2013 et aété nommé directeur général d’OzoniaFrance en juin 2014 (Aquasource etOzonia sont deux filiales du groupe De-grémont). Précédemment, il a occupédes fonctions de responsable industriel,notamment au sein d’Airbus France. Ases côtés, le nouveau bureau est composé

de : George Breton (Syclope), GuerricVrillet (Bordas UV-Germi), Cyrille Fau-geras (Opalium) en tant que vice-prési-dents, de Claude Klein (Prominent) entant que secrétaire et de Luc Derreu-maux (Cifec) en tant que trésorier.

Carine Morin-BatutDirectrice générale de l’Astee

Carine Morin Batut a pris les fonctionsde directrice générale de l’ASTEE (Association Scientifique et Techniquepour l’Eau et l’Environnement) en sep-tembre 2014, en remplacement de Céliade Lavergne qui a rejoint le cabinet deJean-Louis Missika, conseiller de Paris.Carine Morin-Batut a exercé, depuis 2000,différentes fonctions au sein de Safege (so-ciété du groupe Suez-Environnement).Dans ce cadre, elle a occupé notammentla fonction d’administratrice de l’associa-tion Graie (Groupe de recherche Rhône-Alpes sur les infrastructures et l’eau).

Hubert WilligPrésident du Syndicat des Industries et EntreprisesFrançaises de l’AssainissementAutonome (Ifaa)Le 2 juillet 2014, Hubert Willig, a étéréélu Président de l’Ifaa pour une duréede trois ans. Hubert Willig est prési-dent-directeur général de Sotralentz Ha-bitat et il est président de l’Ifaa depuis1995. A ses côtés, le nouveau bureauest composé de Laurent Astaix (BonnaSabla), et de Louis de Mentque (Bio-nest) en tant que vice-présidents, et deChristian Emmanuel (Premier TechAqua France) en tant que trésorier.

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16 L’eau magazine novembre 2014 N°24

politique de l’eau

Plan National Santé Environnement 3 :2015 - 2019

L e troisième plan national santéenvironnement (PNSE 3) a étécommuniqué par les ministères

de l’Écologie et de la Santé le 12 no-vembre et couvrira « la période 2015-2019 ». Le plan se caractérise par un cer-tain flou dans l’énoncé de ses objectifs.

Le PNSE 3 comprend onze actionsconsacrées explicitement à l’eau. Cinqs’intéressent à la présence de micropol-luants dans les milieux, deux à la sécu-rité de l’alimentation en eau potable,une à l’assainissement non collectif,deux à la réutilisation des eaux uséestraitées et une à l’accès équitable à l’eauet à l’assainissement. Cette dernière, quiporte le numéro 101, ne figurait pasdans le projet de PNSE 3.

L’action 53 est d’élaborer un nou-veau plan micropolluants. La suivantevise à « mieux prendre en compte le ca-ractère perturbateur endocrinien dans

la définition des valeurs guides envi-ronnementales ». Aucun objectif n’estpour autant affiché quant au nombrede valeurs guides à réaliser. Même floupour le « nombre de suivis post-autori-sation de mise sur le marché » des pro-duits phytopharmaceutiques, objet del’action 33.

L’incertitude se poursuit lorsque leplan passe à l’alimentation en eau pota-ble. Le PNSE 3 liste dans l’action 32 sixfamilles de molécules à surveiller parti-culièrement dans l’eau destinée à l’ali-mentation humaine : nitrosamines, per-chlorates, parabènes, phtalates, bisphénolA et aluminium. L’indicateur de suivi del’action est le « nombre de campagnesréalisées », sans qu’un objectif chiffré soitdonné. De même, l’action 55 vise à aug-menter le nombre d’unités de distribu-tion pour lesquelles un plan de sécuritésanitaire est mis en œuvre ; mais il n’y a

pas d’objectif chiffré. C’est mieux avecl’action 56 : la mise en place d’aires deprotection des captages devra se pour-suivre « à un rythme de 600 par an » - leprojet de plan prévoyait un rythme demille par an.

L’action 57 traite de l’assainissementnon collectif (ANC). L’objectif est d’éla-borer d’un second plan national surl’ANC pour 2014-1018. La pollutionpar temps de pluie est évoquée maissans action supplémentaire.

Enfin, le PNSE 3 indique dans lesactions 58 et 59 qu’il faudra participerà l’élaboration de critères européenspour la réutilisation des eaux usées etaccompagner l’expérimentation de laréutilisation des eaux usées traitées pourdes usages non réglementés sur deuxdémonstrateurs.

Caroline Kim

Semop, le nouvel outil de la commande publique

ue ce soit pour l’eau, l’éner-gie ou les déchets, un nouveloutil de gestion est désor-mais possible pour les col-

lectivités. La loi du 1er juillet 2014 créeen effet un nouveau statut avec les so-ciétés d’opération mixte à opérationunique (Semop), nouvelles sociétésmono-contrat à durée limitée. Cette Se-mop est constituée, entre au moins unecollectivité territoriale (ou un groupe-ment) et un opérateur économiqueprivé, qui sera sélectionné après unemise en concurrence. « La Semop com-plète la gamme des outils existants dansla commande publique. Elle permet à lacollectivité, désireuse de s’impliquer plus

dans la gouvernance, d’être à la fois ducôté de l’autorité organisatrice et des opé-rateurs pour une mission unique : délé-gation de service public ou marché », indique Tristan Mathieu, délégué gé-néral de la Fédération professionnelledes entreprises de l’eau (FP2E).

Pour cette nouvelle forme de so-ciété, les collectivités décident de la ré-partition du capital et pourront détenirentre 34 et 85 % des parts. Cela signifiequ’une entreprise pourra être majori-taire ce qui n’était pas le cas auparavant.« A partir du moment où c’est une struc-ture associant les entreprises de la filièrede l’eau, c’est positif. De plus, à la diffé-rence des sociétés publiques locales (SPL),

la Semop n’échappe pas à la compétitionsur le marché, d’où un accueil favorable.Entre les Semop et les SPL, les profession-nels préféreront forcément le nouvel outilqui permettra de mieux mettre à disposi-tion le savoir-faire de nos entreprises »,explique Tristan Mathieu. Mais tout dé-pendra du souhait de la collectivité quipourra à cet effet, prendre exemple depays européens. En effet, certains paysd’Europe centrale, ainsi que la Finlande,l’Italie ou l’Espagne, ont déjà mis enplace des structures proches des Semop, où les entreprises françaises opèrent déjà.

Clément Cygler

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Territoires

Que ce soit par sa superficie (19 700 km2)ou par son linéaire de cours d’eau(8 000 km), le bassin Artois-Picardie estle plus petit des bassins hydrographiques

métropolitains. Il couvre l’ensemble des départe-ments du Nord et du Pas-de-Calais, et partielle-ment les départements de la Somme, de l’Aisneet de l’Oise. Sur ce territoire d'importantes pres-sions peuvent peser sur l’eau et les milieux aqua-tiques. Le bassin est tout d’abord fortement peu-plé, avec 4,8 millions d’habitants répartis à 80 %au nord des collines de l’Artois, soit environ untiers de la superficie. La densité de populationd’environ 235 habitants/km2, avec des pics à plusde 500, est deux fois plus élevée que la moyennenationale. Ce territoire a également connu unpassé industriel riche (minier, métallurgique ettextile) qui a marqué le territoire : friches indus-trielles parfois contaminées, sédiments toxiques

dans les cours d’eau, affaissements miniers... Outrel’industrie qui occupe encore une place impor-tante, l’activité agricole est aussi très présente.Plus de 80 % du territoire d’Artois-Picardie sontainsi occupés par des exploitations agricoles, àl’origine de pollutions diffuses. Enfin, ces diversespressions sont aggravées par la principale caracté-ristique hydrographique du bassin : l’absence degrands fleuves et de reliefs importants qui ne fa-vorise pas la dilution de la pollution. Les coursd’eau, en général des rivières, présentent en effettrès peu de dénivelé et très peu de débit, facilitantle dépôt de la pollution sur les sédiments.

1 milliard d'euros pour le programme 2013-2018

En 2014, seulement 20 % des masses d’eaudu bassin Artois-Picardie sont en bon état au sensde la directive cadre sur l’eau (DCE). « La politiquede l’eau n’est pourtant pas un échec. Il faut com-prendre que la qualité des milieux aquatiques s’amé-liore, même si notre pourcentage de cours d’eau af-fichés en bon état diminue. Cela est dû à la prise encompte au fur et à mesure de nouveaux paramètres »,précise Olivier Thibault, directeur général del’Agence de l’eau Artois-Picardie. Etat physico-chimique, pollution organique, pollution diffuseet biologie (poissons, diatomées et invertébrés) sesont respectivement ajoutés progressivement cesdernières décennies. Si les paramètres d’au-jourd’hui étaient les mêmes que pendant la pé-riode 1995-2005, 50 % des cours d’eau seraientainsi en bon état, alors qu’ils n’étaient que de18 % en 1995. « Comme le « thermomètre » necesse d’évoluer, il faut communiquer sur les progrèsréalisés et pas seulement sur les objectifs », appuieOlivier Thibault.

Améliorer la qualité des eaux et des milieux aqua-tiques guide l’action de l’Agence de l’eau Artois-Picardie déclinée dans son 10ème programme

Bassin Artois-Picardie :des actions pour améliorer la qualité deseaux et préserver les progrès obtenus Pour répondre aux objectifs de la directive cadre sur l’eau, l’Agence de l’eau Artois-Picardie, àtravers son 10ème programme d’actions, a défini comme priorité la reconquête de la qualitédes eaux et des milieux aquatiques en luttant contre les pollutions diffuses et en restaurant lacontinuité écologique. L’enjeu sera également de préserver les succès acquis, que sontl’assainissement et l’eau potable.

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Représentant plus de 80 % du territoire dubassin Artois-Picardie,les surfaces agricolesutiles sont en grande

partie responsables del’augmentation du taux

de phytosanitaires dansles cours d’eau.

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Territoires

d’action. 18 mois de travaux préparatoires et deconcertation ont été nécessaires pour élaborer ceprogramme d’intervention doté de 1,030 milliardsd’euros pour la période 2013-2018. Avec ce do-cument, l’agence de l’eau met à disposition uneboîte à outils pour aider les acteurs du territoire à

entreprendre des projets grâce à des subventionset des avances remboursables. Outil de solidaritéau service de l’eau, le 10ème programme est avanttout un vrai instrument de relance économiquelocale. « Le milliard d’euros investi sur six ans permetl’équivalent de trois milliards de travaux, avec desretombées purement locales », souligne Olivier Thibault. Une importance considérable pour unbassin fragile économiquement et présentant untaux de chômage élevé.

Pollutions diffuses et hydromorphologie

Pour améliorer la qualité des eaux, le premierdéfi est de gérer les pollutions diffuses. Un budgetd’intervention de 41 millions d’euros est prévuafin de continuer dans la dynamique lancée parle 9ème programme (2007-2012), auprès notam-ment des agriculteurs et des collectivités. Toutefois,le combat n’est pas gagné. Même si le taux de ni-trate est désormais stable, la présence des produitsphytosanitaires dans les eaux est en augmentation.Entre 2007 et 2012, l’Agence de l’eau a mis enplace un programme de surveillance des pesticides

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Olivier Thibault, directeur général del’Agence de l’eau Artois-Picardie

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afin d’évaluer la contamination des rivières etnappes. Au total, 174 substances actives et leursmétabolites ont été analysés dans les eaux de sur-face, et 109 dans les eaux souterraines. Il s’agitpour la très grande majorité d’herbicides, insecti-cides et fongicides (97 %). Face à ce constat,l’agence a souhaité axer principalement ces prio-rités, et donc son financement, sur les zones à en-jeu « eau potable ». « Mais cela restera difficile dechanger les pratiques des agriculteurs. Nous man-quons d’outils que doivent développer les les politiqueseuropéennes, pour être réellement efficaces », noteOlivier Thibault.

Reconquérir, restaurer et entretenir les milieuxaquatiques est également un défi important pource 10ème programme. Il est en effet indispensablede retrouver un fonctionnement naturel des coursd’eau pour atteindre le bon état. En 2013,

2 150 km de cours d’eau ont été aidés, dont136 km restaurés contre 82 en 2012 et 164 en2011. 124 hectares de zones humides ont été ac-quis en 2013, ce qui est au-dessus de l'objectif as-signé à l'agence de 100 ha par an depuis 2010.Enfin, 34 ouvrages ont été rendus franchissablesgrâce à des travaux d'aménagement ou d'efface-ment. L’Agence s’est par ailleurs saisie du voletinondation, phénomène relié avant tout au coursd’eau, en créant notamment des zones d’expansiondes crues. Elle commence ainsi à travailler sur lacompétence Gestion de l’eau et des milieux aqua-tiques et prévention des inondations, (Gemapi)introduite par la loi la loi du 27 janvier 2014.

Préserver les succès acquis« Avec ce 10ème programme, il faut absolument

que l’on réussisse à préserver également les succès ob-tenus sur l’eau potable et l’assainissement, grâce auxinvestissements du programme précédent », précisele directeur général de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, Sur ce bassin, l’eau potable est produiteà 95 % à partir de ressources souterraines, sensiblesessentiellement aux pollutions diffuses. L’objectifest donc d’aider les collectivités à sécuriser

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Territoires

La participation des jeunes pour l’eauDu 2 au 5 décembre 2014, Douai accueillera le 12ème ParlementEuropéen de la Jeunesse pour l’Eau (PEJE), auquel sera associéle Parlement des jeunes du bassin Artois-Picardie, créé parl’Agence de l’eau. « Depuis longtemps, le constat a été fait que siles pratiques doivent changer, il faut obligatoirement associer lesjeunes », indique Olivier Thibault. L’Agence de l’eau a donc élaboré,il y a plus de dix ans, un volet sensibilisation pour les primaires etun volet participatif pour les 17-23 ans, avec la création de ce par-lement. A chaque fois que ce dernier se réunit, les réflexions etconclusions sur un thème lié à l’eau sont envoyées au Comité debassin. L’Agence a par ailleurs poursuivi cette initiative en suscitantla mise en place en 2014 d’un Parlement des jeunes de l’Escautconstitué de Français, Belges et Néerlandais. Pour ce 12ème PEJE, quarante jeunes de l’Union européenne ferontun bilan de leurs travaux depuis trois ans et dresseront des objectifspour le prochain Forum Mondial de l’Eau en Corée en 2015. Unevingtaine de jeunes du PEJE seront en outre sélectionnés pour re-présenter le continent Européen à ce forum, où se réunira le Par-lement Mondial de la Jeunesse pour l’Eau.

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Sur les 8 000 km de cours d’eau du bassin, 1 000 km sont des voies navigables.

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Territoires

l’alimentation en eau potable en commençant parles 60 captages prioritaires au titre du Sdage1.

Le deuxième succès à maintenir est celui del’assainissement. Au cours du 9ème programme,près de 244 millions d’euros de subventionsavaient permis au bassin d’être en conformité parrapport aux exigences de la Directive ERU selonles échéances 1998, 2000, 2005 et 2013, à l’ex-ception de quelques stations de taille moyenne(2000 à 10 000 équivalents habitants (EH)) dontle financement est prévu dans le cadre du 10ème

programme. La mise aux normes de la stationd’épuration de Marquette-lez-Lille, la plus grandedu bassin avec une capacité de traitement de620 000 EH, a été le chantier le plus importantdu 9ème programme (91 millions d'euros) (voirarticle p 22). Pour ce 10ème programme, 170 mil-lions d’euros d’intervention sont prévus pour pré-server ce patrimoine et améliorer des ouvrages,essentiellement de petites collectivités. Pour cesdernières de 150 à 400 habitants, une questiondoit se poser. Est-il préférable, tant du point devue environnemental que financier, de rester enassainissement non collectif (ANC) ou de passerau collectif pour ces territoires ? Concernantl’ANC, les efforts d’animation et de subventionde l’Agence et des Spanc ont aidé à la réhabilita-tion de 662 dispositifs en 2013 pour une prévisionde 550, malgré des modalités d’aides du 10ème

programme moindres que celles du précédent.

Gestion des eaux pluviales prioritaire

« Aujourd’hui, l’enjeu principal de l’assainisse-ment réside surtout dans la gestion du traitement deseaux par temps de pluie, en évitant notamment lesdéversements non contrôlés », ajoute Olivier

Thibault. Des mesures curatives seront mises enœuvre comme la création de bassins de stockage,l’épuration des surverses ou encore la séparation desréseaux unitaires, très majoritaires sur le bassin. Pourlimiter le déversement des eaux pluviales dans lesréseaux d’assainissement, il faut favoriser leur infil-tration avec des actions préventives – le plus souventalternatives qui seront également déployées : noueshydrauliques, toitures végétalisées, puits d’infiltra-tion, chaussées et parkings à structure réservoir(structures alvéolaires ultra légères (SAUL))…

Que ce soit pour les thématiques eaux pluvialeset eaux usées, les actions réalisées, engagées ou pré-vues vont entraîner des travaux sur les réseaux d’as-sainissement. Une enveloppe de 232 millions d'eu-ros, soit à peine 2 millions de moins qu’au 9ème

programme, a été intégrée pour la création de nou-veaux réseaux, l’extension des ouvrages existants etla séparation des réseaux unitaires. « Comme il y aeu de forts investissements dans les stations d’épuration,il faut désormais s’occuper de la collecte et l'achemi-nement des eaux usées », conclut le directeur généralde l’Agence de l’eau Artois-Picardie.

Manuel Castel

1 Schéma d’aménagement et de gestion des eaux

Chiffres clés des aides consenties en 2013, première année de mise en œuvre du 10ème programme : • 24,38 millions d’euros pour les travaux de mise aux normes des

stations d’épuration• 39 millions d’euros pour les travaux sur les réseaux d’assainissement• 13,8 millions d’euros en faveur de l’eau potable• 10,9 millions d’euros pour le secteur industriel• 6,2 millions d'euros pour la lutte contre la pollution d’origine agricole• 10,58 millions d'euros pour la restauration et la gestion des milieux

aquatiques

Evolution des autorisations d'intervention entre le 9eme et le 10eme programme de l'Agence de l'eau Artois-Picardie

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Territoires

Marquette-Lez-Lille, une station à la pointede la technologieDotée des procédés les plus modernes, la nouvelle station d’épuration de Marquette-Lez-Lille,baptisée Ovilleo, permet de garantir des rejets dans l'environnement conformes aux nouvellesnormes européennes. Outre le traitement des eaux usées et pluviales, la station est égalementéquipée d’une file boue performante limitant la quantité de boues produites, tout en optimisantla production de biogaz.

Construite il y a plus de quarante ans, lastation d’épuration de Marquette-Lez-Lille se devait d’être totalement recons-

truite pour répondre aux exigences de la directiveERU1. Entre fin 2010 et février 2013, des travauxde grande ampleur réalisés par un groupementd’entreprises2 piloté par OTV (Veolia) ont été ef-fectués afin de créer une nouvelle file eau. Duranttoute la durée du chantier, l’exploitation de l’an-cienne usine, située sur le même site, a en outreété maintenue.

Ovilleo, la nouvelle installation d’une capacitéde 620 000 équivalents habitants (EH), disposedésormais de deux filières distinctes, traitant sé-parément les eaux usées (débit de 2,8 m3/s) et les

eaux pluviales (débit de 5,3 m3/s) de 37 com-munes de Lille Métropole Communauté Urbaine(LMCU), dont Lille.

Une référence technologiquePour le traitement des eaux usées, la solution

met en œuvre le procédé de décantation Multiflo®

qui élimine une partie de la pollution, sans ajoutde réactif. Cette étape de traitement gravitaire as-sure une réduction de la charge polluante, touten maintenant suffisamment de carbone dansl’eau décantée pour limiter la quantité de métha-nol utilisée lors de la dénitrification. Les eauxusées sont ensuite prises en charge par le procédéHybasTM, combinant la performance des culturesfixées à la simplicité des boues activées. HybasTM

qui présente une forte tolérance aux variations decharge ainsi qu’une grande souplesse d’exploita-tion, supprime les pollutions dissoutes et colloï-dales, notamment une partie des nutriments (azoteet phosphore). Enfin, un traitement tertiaire pardes filtres à disque HydrotechTM complète le pro-cess. Avec des pores de 10 micromètres de diamè-tres, ces microtamis filtrants retiennent ainsi lesdernières matières en suspension, sur lesquellesest fixée une partie du phosphore restant.

Au final, avec un taux de matières en suspen-sion à 15 mg/l et une demande chimique en oxy-gène à 65 mg/l pour la filière de temps sec, laqualité des eaux rejetées dans la Marque est supé-rieure à celle exigée par les normes en vigueur.Les eaux pluviales sont, quant à elles, prises encharge par le procédé de décantation lamellairelestée Actiflo®.

Une plus value environnementaleOutre ses performances de traitement élevées, la station de Marquette-Lez-Lille est également un projet environnementald’envergure. L’architecture a ainsi été réfléchie pour favoriser une intégration harmonieuse et soignée dans le milieuurbain. La compacité des équipements installés laisse une part importante du site à un jardin de 7 hectares plantésd’espèces choisies privilégiant la biodiversité avec production d’essences locales naturelles. Les visiteurs pourront dé-couvrir ce jardin, mais également l’extérieur et l’intérieur de la station grâce à un circuit. Des outils pédagogiques per-mettent de visualiser le fil de l’eau. Par ailleurs, toute zone susceptible d’émettre des odeurs est couverte et ventilée.Des désodorisations spécifiques ont été installées tenant compte du type d’air vicié à traiter. Un nez électroniqueanalyse en permanence la qualité de l'air extérieur pour s’assurer du résultat.

Ovilleo, la nouvellestation de Marquette-

Lez-Lille, a coûté 173 millions d’euros,

dont 91 millions ont étéfinancés par l’Agence

de l’eau Artois-Picardie

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Territoires

Une digestion optimiséeUne fois la file eau en fonctionnement en fé-

vrier 2013, la deuxième étape du projet porté parOTV vise à doter Ovilleo d’un traitement desboues performant. Actuellement en cours de miseen route, ce dernier dispose du procédé innovantExelys®, exploité en configuration Digestion –Lyse – Digestion (DLD). Après une étape de di-gestion primaire, les boues subissent en effet unehydrolyse thermique (Exelys®) qui consiste à ame-ner les boues à une température de 165 °C pen-dant une trentaine de minutes par injection devapeur. L’hydrolyse thermique en continu renddavantage mobilisable la matière organique en-fermée dans le cytoplasme des cellules en détrui-sant les membranes de ces dernières, ce qui assurepar rapport à une solution traditionnelle, « uneaugmentation de la production de biogaz d’environ20 % ainsi qu’une diminution de 25 % de la quan-tité finale de boues produite (digestat), tout en ga-gnant 5 point de siccité », souligne Marc Cantegril,Market Manager chez Veolia Water Technologies.Moins de boues et une siccité plus élevée facilitent

ensuite leur séchage, réduisant ainsi de près d’untiers la consommation énergétique des sécheurs.Grâce à ce procédé d’hydrolyse thermique DLD,deux sécheurs (BiocoTM) suffisent, alors qu’unedigestion conventionnelle en aurait nécessité trois.« Le choix de mettre des sécheurs permet en outre desécuriser les voies de valorisation finales des bouesqui seront utilisées pour 50% en agriculture et pour50% en cimenterie », conclut Marc Cantegril.

Manuel Castel

1 Directive eaux résiduaires urbaines 2 Norpac, Demathieu Bard, Amodiag, Bonnard et Gardel, ALH.

Le procédé Excelys®

augmente d’environ 20 %la production de biogazpar rapport à une digestionconventionnelle.

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Territoires

La station d’épuration de Jeumont, une reconstruction plutôt qu’une réhabilitationDepuis quelques jours, la station d’épuration de Jeumont (Nord), d’une capacité de 21 000équivalents habitants, est en service. Envisagée dans un premier temps, une solution deréhabilitation a laissé place à un projet de reconstruction qui offre plusieurs avantages, tant auniveau de la performance du traitement, de la pérennité des ouvrages que du coût d’exploitation.

Construite en 1983, la station d’épurationde Jeumont, commune frontalière avecla Belgique, se devait d’entreprendre des

travaux importants pour sa mise aux normes. Unappel d’offres avait ainsi été lancé en 2013 pourla réhabilitation du site, afin de réutiliser au maxi-mum les équipements présents, tout en ajoutantde nouveaux ouvrages. Outre une réponseconforme à la demande de base, DegrémontFrance Assainissement a également souhaité pro-poser une variante qui consistait à reconstruireune station neuve, avec un process plus adapté àla taille de la station. Des études menées par lemaître d’ouvrage, Agglomération Maubeuge Valde Sambre, et le maître d’œuvre, Amodiag Envi-ronnement, ont montré la pertinence de cette al-ternative, dont le coût de 3 millions d’euros étaitcomparable à l’offre de base. Au final, la recons-truction complète de la station qui apportait denombreux avantages, a été retenue. D’une duréed’un peu moins d’un an, les travaux ont abouti àla création d’une nouvelle filière de traitementdes eaux et à la rénovation totale de la filière detraitement des boues.

Simplifier et garantirLe choix de mettre en place un nouveau pro-

cess a tout d’abord permis de s’affranchir de nom-breuses opérations de phasages délicates et coû-

teuses. « Il était beaucoup plus simple de construireune station neuve que de mettre en place des pompageset tuyauteries provisoires pendant plusieurs semaines,voire plusieurs mois », indique François Deruelled’Amodiag Environnement. La station existante afonctionné normalement sans modification jusqu’aubasculement des effluents sur la nouvelle, en évitantainsi tout risque de pollution du milieu naturel.

De plus, « l’ensemble des ouvrages de la file eausont neufs et bénéficient donc d’une assurance dé-cennale », souligne Alexandre Maes de Degrémont,ajoutant que « cette solution offre la garantie de lapérennité des ouvrages pour 30 ou 40 ans, ce quin’était pas le cas avec la réhabilitation d’ouvragesvétustes en génie civil ».

Une exploitation moins onéreuseAvec la reconstruction de la station, les coûts

d’exploitation s’en trouvent réduits. Sur le nou-veau bassin d’aération, la mise en place de la tech-nologie GreenbassTM procure environ 15 %d’économie par rapport à un procédé classique.« Des capteurs analysent en ligne et en continu lateneur en nitrate et ammonium afin d’adapter laproduction d’air », explique Alexandre Maes. Leprocédé d’aération fine bulle (par rapport auxbassins d’aération existants avec leurs quatre tur-bines), ainsi que la simplification de la filière boue,offrent également des économies d’énergie. Aufinal, les coûts d’exploitation sont de 156 000 eu-ros par an, alors que ceux de la version de baseauraient atteint plus de 191 000 euros par an.

Enfin, l’ancienne station qui dispose de près de4200 m3 de bassin pourrait être conservée pour ré-guler les eaux pluviales. Il faudra attendre encoreplusieurs mois de fonctionnement pour valider laquantité d’eau pluviale que pourra directementprendre en charge la nouvelle station, et ainsi pou-voir définir le volume du bassin d’orage permettantune bonne régulation. « Ce volume devrait être plusou moins égal à celui des bassins de l’ancienne station,ce qui offrira la possibilité de tamponner les eaux plu-viales excédentaires avant de les envoyer vers la nouvellefile de traitement », conclut François Deruelle.

Manuel Castel

Pour garantir unemeilleure étanchéité etpérennité des bassins

de près de 40 m dediamètre, la technique

du coulage continu aété mise en œuvre par

la société Balestra.Cette technique

consiste à couler enune seule fois le béton

dans un coffrage prévuà cet effet.

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Nous serons présents sur le salon

Pollutec à Lyon

Stand n°102 Hall 5 Allée GSecteur Traitement et Gestion des Eaux

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26 L’eau magazine novembre 2014 N°24

International

Une nouvelle installation de dessalement à Abu DhabiFin octobre 2014, Degrémont a été choisi pour réaliser la future usine de dessalement deMirfa aux Emirats Arabes Unis. En plus d'un prétraitement poussé, l'osmose inverse présentedes particularités permettant d'optimiser le fonctionnement et la consommation énergétiquede l'usine.

Pour répondre aux besoins croissants de lapopulation de l’émirat d’Abu Dhabi, unnouveau projet de production indépendante

d’eau et d’électricité est mené depuis début juillet2014 par ADWEC et GDF Suez1, dans le cadred’un partenariat public-privé. Situé à Mirfa, à 160kilomètres de la capitale, ce projet vise à doter larégion de nouvelles installations, qui fourniront àterme 1 600 MW d'électricité et près de240 000 m3 par jour d’eau potable. Fin octobre2014, Degrémont a été sélectionné pour la concep-tion et la construction de la nouvelle usine de des-

salement d’eau de mer par osmose inverse (OI),marché estimé à 117 millions d’euros. La filialede Suez Environnement s’est également vue confierl’exploitation de cette unité une fois réalisée, pourun montant de 29 millions d’euros sur sept ans.

Un prétraitement en deux étapesAfin d’assurer le prétraitement des eaux tur-

bides et riches en algues du Golfe arabo-persique,l’usine sera équipée d’une flottation à air dissousSeaDaf™, et d’une double étape de filtration detype bicouche . Après dégrillage, les eaux de merprises en charge par le SeaDaf™ vont être déba-rassées des matières en suspension et des alguespar ajout de coagulants (chlorure ferrique). Latechnologie de flottation SeaDaf™, mise en œu-vre par Degrémont,se caractérise par des vitessesde circulation particulièrement élevées pouvantatteindre 32 m/h, sans dégrader la qualité de l’eautraitée . Les filtres bicouches sont eux constituésd’une première couche d’anthracite, média gros-sier et léger chargé de retenir au maximum lesmatières en suspension, et d’une deuxième de sa-ble, plus fin et plus dense, qui assure un affinage.Une filtration de sécurité sur cartouches (seuil decoupure de 5 µm) sera également installée.

L’optimisation énergétique recherchée

Une fois prétraitées, Les eaux sont prises encharge par une double passe d'OI : une premièrepasse constituée de neuf racks présentant un ren-dement hydraulique (taux de conversion) de 43 %,suivie d’une deuxième constituée de trois racksprésentant un rendement 90 %. « La caractéris-tique principale de ce projet d’OI est la performanceénergétique. Plusieurs technologies seront mis en œu-vre pour pouvoir optimiser la consommation éner-gétique en temps réel », indique Sophie Bertrand,chef de pôle Dessalement chez Degrémont. L’OIaura ainsi comme particularité d’être conçue surla base d’un design de type « Split partial ». Enfonction de la température de l’eau, ce type dedesign offre la possibilité d’envoyer une partie duperméat de la première passe directement dans leréservoir final, alors que le reste sera affiné sur la

Un pilote pour de futures usines écoénergétiquesDans une logique d’optimiser davantage le procédé de dessale-ment, Masdar, une société appartenant au gouvernement d’AbuDhabi, a lancé un appel d’offres pour participer au Programme dedessalement d’eau écoénergétique. L’objectif est d’examiner etdévelopper des technologies avancées, voire de rupture, économesen énergie et adaptées pour être alimentées par des énergies re-nouvelables (EnR). En mai 2014, quatre sociétés ont été choisiespour y participer : Degrémont, Veolia/Sidem, Trevi Systems etAbengoa. Chacune d’elles aura 18 mois pour concevoir l’unité pi-lote, effectuer des tests, et optimiser les performances. La solutiondéveloppée la plus prometteuse sera retenue et un déploiement àgrande échelle pourrait ensuite être envisagée..

Un design Split partial, uneconfiguration hybride des

membranes et l’installationd’échangeurs de pressionpermettent de diminuer la

consommation énergétiquede l’osmose inverse.

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International

deuxième passe. A titre d'exemple, à 22° C, 74%du volume d’eau produit proviendra directementde la première passe, contre 48 % à 35°C.

Perméabilités différentes et échangeurs de pression

Une configuration hybride de membranes pre-mière passe participe également à l'optimisationde la station. Deux types de membranes de per-méabilité différentes seront en effet mis en œuvreafin de mieux équilibrer les débits de productionde chacune des membranes. Enfin, des systèmesde récupération d’énergie seront également ins-tallés afin de participer à la réduction des coûtsd’exploitation. Ces systèmes récupèrent la pressiondu concentrât (70 bar) en sortie d’osmose inverse,avec près de 95 % d’efficacité, pour venir en appoint du système de pompage d’alimentationde l’osmoseur.

Manuel Castel

1 Abu Dhabi Water and Electricity Authority (ADWEA)80 % et GDF Suez 20 % ©

Deg

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ontReprésentant un investissement de 117 millions d’euros, la future usine dedessalement de Mirfaproduira près de 240 000 m3 d’eau par jour.

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International

Mise en service en 2000, la station d’épu-ration de Bruxelles Sud ne possède pasd’ouvrage assurant un traitement pour

l’azote et le phosphore conforme aux normes eu-ropéennes. Une modernisation en profondeur adonc débuté en 2014 pour une durée de près dequatre ans. Le site n’offrant aucune emprise fon-cière disponible pour de nouveaux ouvrages, laSociété Bruxelloise de Gestion de l’Eau (SBGE)et ses assistants techniques (société Exlime com-posée du Cabinet Merlin et de Grontmij) ont étu-dié plusieurs types de procédés avant de privilégierla technologie membranaire. Ainsi, dans le cahierdes charges de l’appel d’offres, il était demandé lamise en œuvre d’un bioréacteur membranaire(BRM) à fibres creuses supportées d’une surfacede 226 000 m2. Ce procédé assure en effet un trai-tement poussé des eaux usées, tout en présentantl’avantage d’être compact.

Par ailleurs, la modernisation de la file eaunécessitera un phasage complexe pour conserveren fonctionnement la station de 360 000 équiva-lents habitants.

Une véritable barrière physiqueEn charge de la construction de la nouvelle

file eau1, Vinci Environnement a retenu la mem-brane de filtration Zeeweed 500 D fournie par lasociété GE Power & Water. L’installation d’unBRM procure plusieurs avantages, en premier lieu,une excellente qualité des eaux en sortie de traite-ment. « Un BRM est une véritable barrière physiquequi retient totalement les particules solides. En sortie,les eaux sont exemptes de matières en suspension. Deplus, de part la finesse de l’ultrafiltration, l’eau estquasiment désinfectée. », précise David Beldent, in-génieur d’affaires chez Vinci Environnement.

Un avantage essentiel pour Bruxelles Sud

Le deuxième gros avantage est la compacité dece procédé qui à la différence du traitement par bouesactivées, ne nécessite pas d’ouvrage de décantation.De plus, le BRM fonctionne à des concentrations debiomasses épuratrices élevées. « Par rapport à des bouesactivées, le réacteur présente des concentrations deux foisplus élevées, ce qui favorise encore la compacité de l’ins-tallation », souligne David Beldent.

Par ailleurs, Vinci Environnement a fait lechoix de membrane GE utilisée sur plus de 1000sites dans le monde pour produire une excellentequalité d’eau à fort potentiel de réutilisation et cedepuis plus de dix ans.

Biogaz et cogénérationOutre des performances de traitement élevées,

l’installation d’un bioréacteur membranaire libèrede la place permettant la mise en place d’une pro-duction de biogaz. Au niveau de la file boue, deuxdigesteurs seront donc mis en œuvre pour pro-duire du biogaz, entièrement valorisé par cogéné-ration. Cette valorisation compensera ainsi unepartie du surcoût liée au procédé membranaire,plus énergivore qu’un traitement biologique tra-ditionnel.

Clément Cygler

1 : CFE-MBG pour les travaux de construction, VINCI En-vironnement pour la file eau et Nizet Entreprise/Ecotech pourl’électricité et les files boues et air.

La Reuse envisagéeEn sortie de la filtration membranaire, l’excellente qualité des eauxoffrira la possibilité à la SBGE de réutiliser les eaux usées traitéesdirectement ou après d’ultimes traitements d’affinage (chlorationet UV). Plusieurs sociétés ou industriels seraient intéressés parcette ressource.

Un bioréacteur membranaire pour moderniser Bruxelles SudD’ici fin 2017, les travaux de modernisation de la station d'épuration de Bruxelles Sud serontterminés. Elle disposera alors entre autres d’une nouvelle file eau, dotée d’une surface defiltration membranaire de 226 000 m2, ce qui en fera la deuxième plus grande station d’épurationen Europe équipée de cette technologie.

Le bioréacteurmembranaire fonctionneà des concentrations de

biomasses épuratricesélevées, favorisant sa

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30 L’eau magazine novembre 2014 N°24

Patrimoine

Mais revenons un peu en arrière. L’his-toire de l’aqueduc remonte en effet en-core plus loin. Son tracé suit globale-

ment celui d’un aqueduc romain, construit auIIème siècle après JC. De cette première construc-tion ne demeure quasiment rien, hormis quelquesruines et ce parcours. Les Romains avaient déjàrepéré l’abondance en eau du plateau de Rungis,et plus d’un millier d’années plus tard les ingé-nieurs qui s’attelèrent à la tâche de construire unnouvel aqueduc s’en inspirèrent. Le projet royal,sur lequel travailleront ensemble jusque 600 ou-vriers à certaines périodes, avait été lancé par Sullydu temps d’Henri IV et fut finalement mené àbien après son assassinat pour alimenter la rivegauche de Paris qui manquait cruellement d'eau.

13 km de longL’ouvrage fut construit en dix ans, même s’il

n’alimenta les parisiens en eau que quelques années

plus tard. L’eau venait de la nappe de Rungis, àune altitude de 75 mètres. Elle était conduite sur13 km jusqu’à l’actuel observatoire municipal deParis, situé à une altitude de 57 mètres. L’aqueducentre dans Paris au niveau de l’actuelle porte deGentilly. La pente de l’ouvrage est de 1,4 ‰.

L’aqueduc est presque entièrement souterrain,mais sa partie aérienne est impressionnante : c’estun pont-aqueduc culminant à 18,86 mètres dehaut. Long de 379 mètres, œuvre de ThomasFrancine et Louis Métezeau, il traverse la valléede la Bièvre vers Arcueil et Cachan.

L’aqueduc est formé de deux pieds-droits distantsd’un mètre, couverts d’une voûte d’environ 1,75mètre de haut. Dans le fond est disposée une cunettebordée d’au moins une banquette, pour qu’il soitpossible de parcourir l’ouvrage les pieds au sec.

Tous les cinq cent mètres environ ont étéconstruits des regards. Il y en a vingt-sept en tout.Ils permettent de descendre dans l’ouvrage pourinspection et pour mesurer le débit d’eau. Ilscontiennent aussi un petit bassin de décantation,où sont piégées les particules en suspension.

Dans le vingt-septième regard, surnommé« maison du fontainier » (située avenue de l'Ob-servatoire dans le 14ème arrondissement), logeaitl’intendant général des eaux et fontaines du Roi.C’est dans cette ultime construction de l’ouvrageque se faisait la répartition des eaux en trois flux.Le premier était destiné au roi, à l’alimentationdes bâtiments royaux et des fontaines du Palaisdu Luxembourg. Le deuxième parvenait auxcongrégations religieuses. Le troisième, enfin, étaitdestiné à alimenter le peuple, donc les fontainespubliques. Une trentaine de fontaines ont été ali-mentées par l’eau de Rungis. L’une des plus an-ciennes encore visible est la « fontaine des quatresaisons » (rue de Grenelle dans le 7ème arrondisse-ment), construite entre 1739 et 1745 et dessinéepar le sculpteur Edme Boucherdon.

Trois fluxA noter que toute l’eau captée n’arrivait pas à

la maison du fontainier : tout au long du parcours,des ponctions étaient faites, appelées « concessionsprivées ». Elles étaient notamment accordées aux

Paris : et l’eau de Rungis alimenta la rive gaucheL’aqueduc de Médicis a fêté, en 2013, ses quatre-cent ans. Il doit son nom prestigieux à Marie deMédicis, qui assurait la régence lorsque la construction de l’aqueduc fut lancée en 1613. Plusprécisément le 17 juillet 1613, la première pierre a été posée par le jeune Louis XIII lui-même.

A découvrirDans la collection "Parcours du patrimoine" publiée par la RégionÎle-de-France, un ouvrage consacré à l'histoire de la constructionde l'aqueduc : L'aqueduc Médicis, des sources de Rungis auxfontaines de Paris. Renseignements : Paris historique, www.paris-historique.org, + 33 1 48 87 74 31 http://400ansaqueducmedicis.org/

L’intérieur du regard IIIde l’aqueduc de Médicis,

appelé également leregard de la Loge est

situé à Fresnes (Val-de-Marne)

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31L’eau magazine novembre 2014 N°24

Patrimoine

propriétaires de terrains traversés. Au final, auXVIIème siècle, le débit est estimé à quelque1280 m3 par jour. Et le volume d’eau parvenantaux Parisiens n’a jamais suffi aux besoins...

En 1845, un réservoir souterrain est construitsous la maison du fontainier. Cependant, il étaitdestiné à stocker les eaux qui s’écoulaient de nuit.Il ne sera pas utilisé car l’eau sera en réalité ache-minée vers le réservoir du Panthéon.

Ces réservoirs préfigurent ceux construits parl’ingénieur Eugène Belgrand, notamment celuide Montsouris entre 1863 et 1873. A cette mêmeépoque, Eugène Belgrand construit l’aqueduc dela Vanne. A cette occasion, le pont-aqueduc d'Arcueil est surélevé pour accueillir cette nouvelleinstallation, qui se dirige vers le réservoir de Montsouris.

De son côté, l’aqueduc de Médicis est déclassélorsque l’exploitation du réservoir du Panthéonest abandonnée, en 1904. A partir de ce moment-là, l’eau ne circule plus dans la partie parisiennede l’aqueduc, à partir du regard 22. Néanmoins,un filet d’eau s’écoule encore aujourd'hui entreRungis et Paris ; il alimente encore maintenantles lacs et cascades du Parc de Montsouris.

Certaines parties de l’ouvrage ont été classées :l’ensemble des constructions entre Rungis et Gen-tilly ; il en est de même du pont-aqueduc, de lamaison du fontainier et de son sous-sol, du regard25, et d’un tronçon souterrain situé entre le boule-vard Saint-Jacques et la station RER Denfert-Rochereau. Ce classement et parfois intervenu troptard, comme en témoigne la destruction du regard23 lors de la construction de la ZAC Alésia-Mont-souris en 1996. Ce regard a depuis été remplacépar une copie du regard 25, et cette affaire a accéléréla protection de l'aqueduc, qui reste l’un des mo-numents historiques les plus longs de France.

Caroline Kim

La partie aérienne del’aqueduc de Médicis, le pont-aqueducd’Arcueil, culmine àprès de 19 mètres pour une longueur de379 mètres.

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Développement durable

Aquaplus : 10 ans d’excellenceet d’engagement pour le développement durableCréé en 2004, Aquaplus a fêté ses 10 ans au Salon des Maires etdes Collectivités locales, le 25 novembre 2014, sur le stand de laFédération nationale des travaux publics (FNTP). A cette occasionle Comité Aquaplus représenté par André Flajolet, président duComité de bassin Artois-Picardie, Elisabeth Dupond-Kerlan,directrice générale de l’Onema, Daniel Marcovitch, vice-présidentdu Comité Aquaplus et Didier Haegel, président de l’UIE, a remisdix Labels Aquaplus Entreprise, deux Labels Aquaplus Service etdeux Trophées Aquaplus Réalisation.

Label Aquaplus Entreprise : gage de performance etde confiance pour les collectivités et les industriels

Dix labels Aquaplus Entreprise ont été décernés pour la période 2014-2017 à huit entreprisesintervenant dans des domaines différents des métiers de l’eau : la réalisation d’usines detraitement d’eau potable et/ou d’eaux usées, le génie civil de l’eau, la fabricationd'équipements du traitement de l'eau ou encore la formation.

Conception et réalisation d'usines de production d'eau potableConception et réalisation d'installations de traitement des eaux usées

OTV

« Réobtenir les labels Aquaplus Entreprisenous encourage à persister dans nos exi-gences de qualité, à persévérer dans notrevolonté d’écoute et de partage de notre sa-voir faire avec les maîtres d’œuvre et lesmaîtres d’ouvrages dans le seul but de les

satisfaire durablement », souligne Lau-rent Nugier, directeur général d’OTV.Filiale de Veolia Water Technologies,OTV conçoit, construit, entretient etmodernise des installations et des sys-tèmes de traitement d'eau potable et

d’eaux usées. Son activité touche égale-ment le dessalement, la productiond’eau de process, le traitement des effluents industriels et celui des boues.

Conception et réalisation d'usines de production d'eau potableConception et réalisation d'installations de traitement des eaux usées

MSE

« La qualité, l’environnement sont la cléde voute des activités de MSE. Obtenir ànouveau le label Aquaplus Entreprise pourle traitement des eaux usées et pour la pre-mière fois pour la production d’eau potable,c’est montrer à tous le bien fondé de notre

raisonnement et la valeur ne notre savoir-faire », précise Laurent Nugier, présidentde MSE. MSE propose une gamme desolutions pour concevoir, construire etréhabiliter des usines d’eau potable, d’eaude process, de traitement des eaux usées

ou des boues, de 50 à 20 000 habitants.En France et en outre-mer, onze agencesMSE traduisent un ancrage local et unevolonté d’être à l’écoute des besoins deses clients municipaux et industriels.

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33L’eau magazine novembre 2014 N°24

Développement durable

Conception et réalisation d'installations de traitement des eaux uséesVeolia Water STI

« Le Label Aquaplus récompense un savoir-faire et une longue expérience dans le doublechamp du traitement des eaux de process etdes effluents dans le domaine industriel. Ilnous encourage à persévérer à la fois dans leprocessus Qualité que nous avons mis enplace et qui a déjà été couronné par les cer-tifications ISO, et dans les orientations vo-

lontairement environnementales de nosconceptions. C’est enfin la reconnaissancede nos pairs qui s’ajoute à celle de nosclients », se félicite Thierry Legube, direc-teur commercial de Veolia Water STI. Ausein de cette société, la division Design& Build for Industry (DBI), désormaisen synergie directe avec OTV France, s’est

spécialisée dans l’ingénierie, la conception,et la construction d’usines clés en mainainsi que dans la création de solutions detraitement des eaux de process et effluentsindustriels en France et à l’international.Les solutions proposées allient perfor-mances et valorisation à la protection del’environnement.

Conception et réalisation d'usines de production d'eau potableADSF

« Le renouvellement de cette distinctionconcrétise une constance des efforts entreprispour maintenir un haut niveau de qualitéde nos prestations dans un contexte écono-mique très difficile dans un secteur d’activitéen crise. Nous espérons en retour une prisede conscience des pouvoirs publics et descollectivités pour relancer l’activité, qui de-

puis quatre ans a perdu de nombreux em-plois, en témoigne la manifestation natio-nale organisée par la Fédération du BTP »,précise Pierre Cancian, président d’ADSF.Créée à Toulouse en 1985, ADSF est unesociété spécialisée dans la conception etla réalisation de stations de traitementdes eaux usées et de production d’eau

potable mais également de stations derelevage, de piscines et de fontaines. Ellepropose aussi des solutions pour le trai-tement de l’air afin d’éliminer les nui-sances olfactives issues des différents trai-tements de l’eau.

Conception et fabrication d'équipements du traitement de l'eauAquasource

« Le renouvellement du label renforce notreengagement envers nos clients municipauxet industriels en matière de qualité, sécuritéet développement durable. Réussir à uti-liser et préserver les ressources constitue unenjeu clé pour notre société et pour notregroupe », indique Marc Messerli, direc-

teur dénéral d'Aquasource, filiale dugroupe Degrémont. Pionnier de l'ultra-filtration, Aquasource participe depuissa création, en 1984, aux avancées tech-nologiques du secteur, en plaçant lesproblématiques industrielles et environ-nementales au cœur ses préoccupations.

L'entreprise conçoit et fabrique ses pro-pres unités compactes, clés en main d'ul-trafiltration, pour le traitement des eauxpotables, des eaux industrielles ou le re-cyclage des eaux. Ces solutions mem-branaires sont installées dans plus de 25pays et réparties sur plus de 300 sites.

Conception et fabrication d'équipements du traitement de l'eauCIFEC

« C'est avec un grand plaisir et fierté quenous recevons le renouvellement de notrelabel Aquaplus. Celui-ci est la confirma-tion de notre engagement pour le dévelop-pement durable. Par exemple, dans notrelutte contre l'obsolescence programmée, nousavons doublé la durée de vie de nos produitsChloro+ en intégrant le cycle de vie dès la

conception, et fortement diminué le coûtde leur maintenance et exploitation », détaille Luc Derreumaux, président dudirectoire de Cifec. Cette PMI françaisefabrique depuis 1963 du matériel detraitement et d'analyse de l'eau potableet de piscine publique. Cifec a introduitdeux technologies révolutionnaires pour

la première fois en France dans les an-nées 70, l'usage du chlore gazeux en dé-pression avec son chloromètre de sécu-rité pour la désinfection de l'eau, etl'utilisation du réactif colorimétriqueDPD utilisé aujourd'hui pour vigipiratedans le cadre de la surveillance de l'eaupotable.

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34 L’eau magazine novembre 2014 N°24

Développement durable

Réhabilitation d'ouvrages du génie civil de l'eau et de l'environnementFreyssinet France

« C’est un grand honneur pour Freyssinetd’obtenir pour la troisième fois le labelAquaplus. Cette distinction vient récom-penser nos efforts pour proposer des solutionspersonnalisées de haute technicité, mises enœuvre avec efficacité et maîtrise, dans desconditions de sécurité optimales. La qualitéet la satisfaction client étant au cœur de

notre stratégie, je suis fier de voir notre ex-pertise dans le domaine du génie civil del’eau ainsi reconnue et récompensée », in-dique Christian Lacroix, directeur géné-ral de Freyssinet France. Créée il y a plusde 70 ans à l’initiative d’Eugène Freyssi-net, l’inventeur de la précontrainte, lasociété Freyssinet est une entreprise gé-

nérale de travaux spécialisés. Dans le do-maine du génie civil de l’eau, elle conçoitet met en œuvre des solutions de répa-ration et renforcement de structures(châteaux d’eau, stations d’épuration, ca-nalisations, barrages, aqueducs, etc), avecune expertise spécifique dans la protec-tion et l’étanchéité des bétons.

Formation dans les domaines de l'eau potable et des eaux uséesOffice International de l’Eau - CNFME

« Notoriété, démarches qualité, sécuritéet environnement, insertion dans le tissuprofessionnel, tenue à jour de notre sa-voir-faire, expérience pratique : le labelAquaplus constitue sur ces critères d’éva-luation une véritable reconnaissance parles professionnels de l’eau des capacités duCentre National de Formation aux Mé-

tiers de l’Eau (CNFME) », confirme Joseph Pronost, directeur du CNFMEà l’OIEau. Depuis plus de 35 ans, leséquipes du CNFME œuvrent pour lerenforcement des compétences des pro-fessionnels des métiers de l’eau et del’assainissement par ses activités de for-mation professionnelle, d’appui et de

conseil en France et à l’international.Chaque année, durant plus de 700 ses-sions de formation, 6 000 profession-nels sont formés par le CNFME sur sessites de Limoges et de La Souterraine,mais aussi chez ses clients en France età l’international.

Syndicat Mixte de Production d'Eau du Centre Manche « L'obtention du label Aquaplusest pour nous, élus et agents d'unsyndicat de production au servicedes collectivités, la récompensede l'effort et de l'aboutissementde nos actions quant au suiviquantitatif et à la préservationde la qualité de la ressource autravers du partenariat que l'ona engagé dès le départ avec les33 agriculteurs présents surl'aquifère. Cela s'est traduit parune baisse des teneurs en nitrateet la non apparition de moléculesphytosanitaires. Nous avons enoutre ces dernières années investi9 millions d'euros pour optimiserle fonctionnement, notamment

vis-à-vis des consommationsénergétiques, et sécuriser l'appro-visionnement des collectivitésadhérentes par un doublementdes installations de pompage,traitement et transport », détailleClaude Maisonneuve, prési-dent du Syndicat Mixte deProduction d'Eau du CentreManche (Sympec). Créé en1987, ce dernier est constituéde 15 collectivités territoriales.Un réseau de 115 km, ali-menté par cinq forages d’ex-ploitation et une station detraitement, dessert en eau po-table 104 collectivités et prèsde 100 000 habitants.

Labels Aquaplus Service

Pour la deuxième année, le label Aquaplus Service a été décerné aux collectivités pourrécompenser l’excellence de leur service d’eau. Un service d’eau potable et un serviced’assainissement collectif ont ainsi été récompensés.

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35L’eau magazine novembre 2014 N°24

Développement durable

Syndicat Interdépartemental pour l'Assainissement de l'Agglomération Parisienne (SIAAP)

Trophée Aquaplus Réalisation

En 2014, deux collectivités ont été récompensées par un Trophée Aquaplus Réalisation pourleurs réalisations exemplaires dans le domaine de l’eau et de l’environnement, en particulierle traitement des eaux usées.

Station d'épuration de la communauté de communes de l'estuaire de la Dives à Cabourg Située en zone littorale très touristique, sur lacôte normande à deux heures de Paris, la Com-munauté de Communes de l’Estuaire de laDives (CCED) a inauguré en 2011 sa nouvellestation d’épuration (70 000 équivalents habi-tants). Cette station innove en complétant letraitement des eaux usées par la production surplace de compost, fabriqué à partir des bouesd’épuration et de déchets verts. Mais surtout,comme l’explique le président de la CCED,Bernard Hoyé, « l’objectif de la station d’épura-tion est la protection de l’environnement et toutparticulièrement des plages de notre territoire.Objectif atteint puisque pour la saison 2014, le

classement sur la qualité des eaux de baignademet Cabourg en 1ère place du département duCalvados et Houlgate en 2ème place ! C’est unegrande satisfaction pour nous ». Des bassins bio-logiques et une filtration membranaire assurentainsi une qualité élevée de l’eau en sortie. Deplus, une partie des eaux traitées sera désinfectéepar des lampes UV afin de pouvoir être réuti-lisée pour l’arrosage de l’hippodrome situé àproximité, ce qui permettra d’économiser prèsde 10 000 m3 d’eau par an. Pour l’instant, seulsdes blocages administratifs ne permettent pasde réutiliser cette eau, pourtant conforme auxexigences sanitaires.

« Le Siaap, fort de ses engagements en faveur dudéveloppement durable est particulièrement fieret honoré de ce label qui récompense l’implicationde l’ensemble des agents de la collectivité et de ladétermination de ses administrateurs. La recon-naissance de la qualité et la performance du servicepublic de l’assainissement francilien met réellementen valeur toute l’importance du travail réalisé de-puis la création du Syndicat jusqu’aux derniersengagements et orientations de sa gouvernance :

développement du capital humain, optimisationde l’ensemble des équipements (plus de perfor-mance en sécurité industrielle), fiabilisation dela politique de développement durable dans toutesles directions et disposition d’une politique per-formante de maîtrise des coûts. Je remercie éga-lement tous les collaborateurs du Syndicat pourleur participation à cette réussite dans l’obtentionde ce label », indique Maurice Ouzoulias, président du Siaap.

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Station d'épuration de Fauville-en-CauxMise en service en juillet 2011, la station d’épu-ration de Fauville-en-Caux (5 900 équivalentshabitants) met en œuvre un procédé biologiquepour le traitement des eaux usées, et surtout unesolution innovante pour la maîtrise des odeurs.L’air vicié est en effet traité par des végétaux quipermettent d’extraire les polluants par le systèmeracinaire et les bactéries de leur terreau, dansune tour de désodorisation verticale. Cette sta-tion, associant également une nouvelle usinede production d’eau potable (2400 m3/jour)sur le même site, constitue un pôle eau. « Ce

pôle est un outil pédagogique et didactique surtout le petit cycle de l’eau, avec un parcours pié-tonnier de sensibilisation. Ce site à haute valeurenvironnementale présente également une bonneintégration paysagère, préservant la biodiversité etfavorisant les essences locales », pointe Jean-MarcVasse, président du syndicat d'eau potable etd'assainissement de Fauville Ouest en cœur deCaux. « Le trophée Aquaplus est donc la confir-mation d’un pari un peu osé et d’avant garde.C’est la reconnaissance d’avoir eu une vision justepour ce projet que j’ai fortement soutenu ». ©

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Recherche et innovation

Les microalgues, un prétraitement à faible consommation d'énergieDe nombreuses stations d’épuration équipées d’un procédé de lagunage doivent êtretotalement réhabilitées. Pour ces dernières, Saur a utilisé les lagunes pour développer unnouveau prétraitement par microalgues, qui assurerait des économies d’énergie de l’ordre de50 % sur l’aération des bassins de boues activées.

En France, environ 4 200 lagunes assurantune épuration doivent être transforméespour répondre aux nouvelles normes de re-

jet. Plusieurs solutions peuvent être envisagées,notamment l’installation de filtres plantés de ro-seaux ou d’un traitement biologique par boues ac-tivées. Dans le cadre de la R&D, Saur a conçu unprétraitement des eaux usées par des microalguesà mettre en œuvre sur ces systèmes de lagunage,avant l’étape de boues activées. La validation etl’optimisation de ce procédé innovant seront undes volets du projet Phycover*, qui sera lancé débutdécembre 2014 et coordonné par l’Inra de Nar-bonne. Ce projet a été retenu en 2014 par l'AgenceNationale de la Recherche (ANR) avec l'appui dupôle de compétitivité Pôle Mer Méditerranée.

Un abattement de l’azote conséquent

Pour parvenir à un prétraitement efficace deseaux usées, la lagune devra être modifiée afin deprésenter des conditions favorables aux microalgues.Une faible hauteur d’eau, environ 50 cm, et unsystème d’agitation sont ainsi nécessaires dans lalagune pour rendre la lumière accessible aux algues,afin qu’elles se développent ainsi que les bactériesépuratrices. En captant l’énergie solaire, les mi-croalgues fournissent de l’oxygène aux bactériespour la nitrification. La nuit, en l’absence d’oxy-gène, la phase de dénitrification entre alors en jeu.« Au niveau des performances, ce prétraitement abat80 à 90 % d’azote, près de 70 % du carbone et

50 % du phosphore », indique Vincent Jauzein, in-génieur de recherche chez Saur. En sortie, l’eau quisera envoyée dans les bassins biologiques, necontient pratiquement plus d’azote et seulementune petite fraction de carbone à éliminer. Ce sys-tème offre ainsi la possibilité de sous-dimensionnerune partie des bassins d’aération, et permettrait entermes de fonctionnement, de diminuer de prèsde la moitié la consommation d’énergie pour l’aé-ration. « Il faut toutefois tenir compte des besoinsénergétiques pour l’agitation de la lagune, mais cetteénergie représente dix fois moins que celle utilisée pourl’aération », précise Vincent Jauzein.

Un projet subventionné par l'ANRCe procédé innovant, testé uniquement sur

pilote, fera parti du projet Phycover d’une duréede trois ans. Saur profitera de ce dernier pouridentifier les associations de microalgues et surtoutde bactéries les plus adaptées, en prenant encompte également les conditions climatiques.« Des études de bio-ingénierie seront aussi réalisées,avec la mise en place de capteurs dans la laguneafin d’optimiser le fonctionnement par modélisa-tion », détaille Vincent Jauzein.

Outre ce procédé, le deuxième aspect du projetPhycover porte sur la valorisation des microalgues,en particulier la méthanisation (simple ou en codi-gestion). Une partie du travail consistera à identifierles technologies de séparation eau-algue les pluspertinentes, cette séparation représentant un enjeuimportant entre l’interface lagune et méthanisation.« Le milieu lagunaire est par ailleurs peu concentré enmicroalgues. Il faudra donc définir une étape de re-concentration en entrée de digesteur », ajoute BrunoSialve, ingénieur à l’Inra de Narbonne.

Enfin, la méthanisation étant un processusqui minéralise la matière organique et la rend plusvalorisable, ce projet permettra d’évaluer la valo-risation du digestat en tant que fertilisant.

Clément Cygler

* Phycover : "durabilité des productions microalgues par re-cyclage du phosphore et de l'azote des eaux résiduaires : versla station d'épuration du futur"

Le procédé deprétraitement par

microalgues a été testésur deux installationspilotes à Ouistreham

(14) et Artix (64).

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Recherche et innovation

Des floculantsbiosourcés pour la clarification des eaux brutes

Pour la production d'eau potable, une étape de clarificationpeut être nécessaire pour séparer les particules et colloïdesdes eaux brutes.

Cette étape nécessite traditionnellement l'emploi d'un adjuvantde floculation pour garantir son efficacité.Le plus, souvent ce sont des polyacrylamides de synthèse, issusde dérivés pétrochimiques et reconnus non toxiques.Afìn de réduire l'utilisation de ce type de polymères, Veolia WaterTechnologies a développé une nouvelle gamme Hydrex de pro-duits biosourcés.Conçus à partir d'amidon de pommes de terre, ces derniers sontle résultat d'une démarche de recherche et développement, à la-quelle a été associé un industriel des produits à base de fécule. Compatibles avec tous les systèmes de clarification, les polymèresbiosourcés d’Hydrex présentent une efficacité comparable à celledes polyacrylamides de synthèse mais très supérieure à celle desautres floculents biosourcés actuellement proposés sur le marché. Ils sont bien sûr biodégradables en raison de leur origine naturelleet, d'un point de vue économique, l'utilisation de pommes deterre est intéressante. Enfin, cette solution alternative n'engendre aucun phénomène debiofouling – colmatage dû aux bactéries ou à un biofilm - sur les pro-cédés membranaires situés en aval dans le process de potabilisation.

Manuel Castel

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Géothermie de minime importance :un secteur en pleine évolutionPour aider le marché de la géothermie très basse énergie, aujourd’hui en recul, les professionnelsdu secteur attendent la validation prochaine du projet de décret sur la géothermie de minimeimportance. Simplifications administratives et qualification des entreprises sont au programmede cette future réglementation.

Des délais administratifs troplongs, une conjoncture diffi-cile pour les collectivités…

Plusieurs causes peuvent aujourd’huiexpliquer la perte de vitesse du marchéde la géothermie très basse énergie(TBE). Cette dernière consiste à exploi-ter une ressource du sol inférieure à30 °C pour chauffer et refroidir un bâ-timent, voire produire de l’eau chaudesanitaire. En géothermie TBE, il estpossible de capter de la chaleur de l’eaudes aquifères peu profonds ou bien derécupérer de la chaleur des roches dusous-sol au moyen de sonde géother-mique (voir encadré). La températureexploitée ne permettant pas une utili-sation directe de la chaleur par simpleéchange, une pompe à chaleur (Pac) estassociée pour augmenter cette tempé-rature à un niveau requis.

Destiné à l’habitat collectif, au ter-tiaire et à l’individuel, la géothermieTBE représente toujours plus de 80 %de la production de chaleur géother-mique en France. Mais ces dernièresannées, une baisse réelle de l’activité aété notée, qui se traduit par une ventede pompes à chaleur géothermiques enchute. Selon les chiffres de l’AFPAC1,un peu moins de 5 000 Pac géother-

Les deux principales techniques en géothermie TBE- Sonde sèche :Ce type de géothermie capte la chaleur du sol par l’intermédiaire d’un circuit de fluide caloporteur circulant dans desforages emplis d’un mélange de ciment et d’argile. La capacité d’absorption calorifique moyenne d’un capteur verticalétant d’environ 50W par mètre de forage, il faut donc souvent utiliser deux ou plusieurs capteurs.- Système sur aquifère :Il est constitué d’un doublet géothermique, c’est-à-dire deux forages associés. Le premier permet de puiser l'eau parpompage dans l'aquifère et de la transmettre à la Pac qui en extrait l'énergie. L’eau pompée est généralement réinjectéepar un deuxième puits dans son aquifère d’origine.

Lors des opérations de forage en milieu urbain, des murs anti-son peuventêtre dressés pour limiter les nuisances.

1 Association Française pour les Pompes à Chaleur. © A

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Dossier

miques ont été vendues en 2013, contre20 000 en 2008, ce qui représente unediminution de 75 % en seulement cinqans. Le premier semestre 2014 ne mo-difie en rien la tendance, avec unebaisse d’environ 20 % par rapport à2013. Pourtant, les acteurs du secteurpeuvent espérer des jours meilleurs etattendent avec impatience un change-ment réglementaire qui aurait dû seproduire. En effet, un projet de décretmodifiant les critères définissant la géo-thermie de minime importance devaitêtre soumis au Conseil d’Etat débutnovembre. Mais, à ce jour, il n’a tou-jours pas été validé. Pourtant, ce projetest porté depuis 2010, et a même étémis en consultation publique en dé-cembre 2013. Deux projets d’arrêtésdestinés à compléter ce nouveau cadreréglementaire ont également été diffu-sés en juin 2014.

Plus de souplesse pour la géothermie de minimeimportance

Actuellement, la géothermie TBEde minime importance doit répondre àdifférents critères : la profondeur du fo-rage doit être inférieure à 100 mètres,et le débit calorifique maximal inférieurà 200 thermies par heure, soit 232 kWpar heure. Pour ce type de réalisation,une déclaration au préalable auprès del’autorité administrative compétente,Dreal par exemple, doit être déposée,selon les modalités prévues par l’articleL411.1 du Code Minier. Pour tout fo-rage supérieur à 100 mètres, une auto-risation d’ouverture de travaux miniersest obligatoirement requise. Avec ceprojet de décret, ces critères sont mo-difiés pour apporter plus de souplesseafin d’exploiter les aquifères ou sous-sol plus en profondeur. La nouvelle ré-glementation, tant attendue, proposed’élargir le périmètre de la géothermiede minime importance en doublant lesseuils de profondeur et la puissancethermique extraite, soit 200 mètres et500 kW. Pour ces nouveaux critères,« il est proposé de simplifier les démarchesadministratives par une simple déclara-tion des travaux en vue de l’exploitationd’un gîte géothermique de minime im-

portance, via une télédéclaration, sansinstruction des services de l’État », indiquele projet de décret.

Un rendement augmentéet des délais administratifsraccourcis

Pour les forages sur nappes phréa-tiques, ce changement permet de neplus s’arrêter à 100 mètres, lorsqu’il y aencore de l’eau à exploiter un peu plusen profondeur, tout en restant sous lemode déclaratif. « Cela offre ainsi la pos-sibilité d’augmenter le rendement de pro-duction de chaleur, et donc la rentabilitéde l’installation », explique Eric Gar-roustet, président du Syndicat nationaldes entrepreneurs de puits et de foragespour l’eau et la géothermie (SFEG) et

directeur de Cotrasol, ajoutant que« pour les sondes fermés, un forage à 200mètres est généralement plus rentable àréaliser que deux limités à 100 mètrespour une même production, tout en ayantmoins de problèmes de foncier ».

En géothermie TBE, de nombreuxforages peuvent être compris entre 100et 200 mètres. Le passage de la règle del’autorisation à la simple déclaration estdonc un vrai avantage, car cela simplifieles démarches administratives et surtoutréduit le temps d’attente avant le lance-ment du chantier. « Les études adminis-tratives et l’enquête publique prennentbeaucoup de temps ce qui est un réel freinpour ce type de réalisation. Souvent les in-vestisseurs sont découragés par la lenteurde ces démarches », explique Jean-François

La géothermie TBE au centre de Saint-MaloEn matière de développement durable, Saint-Malo a développé depuis plu-sieurs années une politique volontariste, qui se traduit notamment par l’inau-guration de la médiathèque et d’un cinéma d’art et essais fin décembre2014. Situés au centre-ville, les bâtiments réalisés (6 000 m2) bénéficientd’un système de chauffage et de refroidissement utilisant la géothermieTBE. « 24 sondes sèches de 196 mètres de profondeur ont été nécessairespour atteindre la puissance calorifique de 212 kW », détaille Jean-FrançoisGobichon, PDG d’Aquassys en charge des travaux. Plus de 20 km de li-néaires, à raison de quatre tuyaux par sonde, ont également été installéspour alimenter un système de pompes à chaleur. Les besoins en chauffagesont couvets à 65 % par ce champ de SGV, et ceux en rafraîchissementsont, eux, assurés à 100 %. En appoint, une chaudière à condensation pro-duit les 35 % de chaleur complémentaire nécessaire en période de grandsfroids. Mis en place sur le toit du bâtiment, des panneaux photovoltaïquescouvrent 75 % des besoins de la Pac.

Pour le chantier de la médiathèque de Saint-Malo, près de 20 km detuyaux ont été nécessaires pour relier les 196 sondes verticales ausystème de pompes à chaleur.

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Gobichon, président directeur générald’Aquassys. Sur le chantier de la média-thèque de Saint-Malo (voir encadré P39)

où des puits descendent jusqu’à 196 mè-tres, les travaux réalisés par Aquassys au-raient ainsi pu débuter près d’un an plus

tôt, si la déclaration avait été possible.« Ce gain de temps et cette simplificationadministrative devraient offrir plus d’op-portunités aux entreprises de forage, carplus de porteurs de projet pourraient êtredésormais intéressés par cette énergie », appuie Jean-François Gobichon.

Prescriptions précises et qualification

Si les travaux de création d’une ins-tallation de géothermie de minime im-portance ne sont soumis qu’à une pro-cédure de déclaration, ils doiventtoutefois être encadrés par des prescrip-tions générales très précises. L’objectifest de garantir la pérennité de l’ouvrageet de prévenir les risques sur l’environ-nement, notamment préserver la qualitéde la ressource. Certains travaux pourles forages d’eau (diamètre et cimenta-tion du tubage, épaisseur du massif fil-trant) et pour les sondes verticales (di-mension des échangeurs, essai de miseen pression) devront ainsi être respecti-

La norme NF X 10-999Publiée en août 2014, la nouvelle norme NF X 10-999 concerne la réalisation,le suivi et l’abandon d’ouvrage de captage ou de surveillance des eaux sou-terraines réalisés dans le cadre du forage et de la géothermie. Cette normen’est toutefois pas tout à fait nouvelle et représente surtout une mise à jourde la première version datant de 2007. « Depuis, les forages géothermiquessur eau se sont beaucoup développés, donc il fallait réviser cette anciennenorme qui traitait essentiellement des forages d’eau », indique Olivier Grière.Ce texte fournit de nombreuses recommandations et prescriptions tech-niques pour que la réalisation d’un ouvrage puisse garantir à la fois une uti-lisation pérenne et une protection efficace de l’environnement, en particulierla ressource en eau. La norme NF X 10-999 détaille également le rôle desacteurs, notamment des entreprises de forage. « Il ne faut pas que ces der-nières réalisent un forage, tout en sachant qu’il ne sera pas réellement fonc-tionnel. L’entreprise doit donc avoir un rôle de conseil, notamment auprèsdes particuliers. Mais il faut aussi que les maîtres d’ouvrage soient plusprécis dans leurs demandes afin de bien décrire leurs besoins », précise Oli-vier Grière. Enfin, un des points importants de cette norme est l’obligationpour le foreur de fournir un rapport technique de fin de travaux. « Cettecarte d’identité du forage est primordiale pour permettre l’entretien et lamaintenance de l’ouvrage dont les durée de vie sont de plusieurs décennies,sous réserve qu’il y ait un entretien…».

Avec ce futur changement réglementaire, les forages atteignant 200 mètres pourraient intégrer les dispositions de lagéothermie de minime importance.

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vement conformes à la norme NF X10-999 et NF X 10-970.

De plus, selon le projet d’arrêté,l’entreprise en charge des travaux devradisposer d’une qualification Qualiforageou équivalent. « Cette qualification estindispensable pour rassurer les maîtresd’ouvrage, notamment les particuliers,qui n’ont pas toujours une très bonneimage du métier à cause de certains pro-fessionnels de mauvaise foi. Trop souvent,les quelques problèmes rencontrés en géo-thermie sont bien plus mis en avant queles nombreuses réussites », estime EricGarroustet. Pour Jean-François Gobi-chon, la mise en place du crédit d’impôtà hauteur de 50 % au milieu des années2000 a poussé certains professionnels àfaire tout et n’importe quoi, pour pro-fiter avant tout de cette aubaine. Desinstallations ont été mal réalisées ce quia donné une mauvaise image de cettesource d’énergie renouvelable. Au final,les gens s’en sont détournés.

Avec cette qualification RGE Qua-liforage, les investisseurs disposent d’un

gage de confiance facilement identifia-ble même s’il existait déjà des chartesde qualités auxquelles les entreprisespouvaient adhérer volontairement.« Dans le domaine du forage, tout estdans le sol, caché. Si le foreur est mal-honnête, il sera difficile de le savoir saufaprès-coup, d’où l’importance d’avoir uneconfiance dans l’entreprise », détaille Oli-vier Grière, gérant de G2H Conseils etprésident de la Charte Qualité Puits etForages d’eau.

Qualiforage, RGE et éco-conditionnalité

Portée par l’association Qualit’EnR,la qualification Qualiforage est attribuéeà des entreprises de forage ayant lesmoyens techniques, humains et finan-ciers pour réaliser dans le respect desrègles de l’art des forages pour des sys-tèmes géothermiques TBE, dits de mi-nime importance. Qualiforage se diviseen deux qualifications : une premièrepour les forages sur sonde et une se-conde pour les forages sur nappe. De-

puis son lancement le 1er juillet 2014,une trentaine d’entreprises sont d’oreset déjà qualifiées ou en cours de quali-fication. « Qualiforage a un double in-térêt : pour le particulier, c’est d’arriver àidentifier les professionnels compétents etéviter les opportunistes, et du point de

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vue du professionnel, permettre à la filièrede monter en compétence », expliqueTeddy Puaud, directeur technique deQualit’EnR.

Pour obtenir cette qualificationd’une durée de quatre ans, l’entreprisedoit remplir plusieurs conditions,comme la justification d’une assuranceet de cinq références de réalisations ré-centes ou encore le respect de la chartequalité. Un référent technique par so-ciété au minimum, ayant suivi une for-mation agréée, est également indispen-sable. Pour les entreprises qui adhèrentà la charte Qualité Puits et Foragesd’eau ou adhéraient à la charte Quali-forage du BRGM, une validation descompétences permet de juger de la né-cessité ou non d’effectuer cette forma-tion. En outre, un suivi annuel simplifiévérifiant le respect des exigences (assu-rances à jour, présence du référent tech-nique) et un audit obligatoire dans les24 premiers mois de la qualification se-ront mis en place.

La qualification Qualiforage condi-tionne par ailleurs l’obtention du créditd’impôt pour la transition énergétique(CITE) ou de l’éco-prêt à taux zéro(ECO-PTZ) pour les particuliers.Seules les entreprises RGE seront alorséligibles à ces aides. « Si les pouvoirs pu-blics continuent à financer des travauxénergétiques, il faut s’assurer que ces der-niers soient bien réalisés et qu’ils entraî-nent de réelles économies d’énergie, d’oùune éco-conditionnalité de ces dispositifs »,précise Teddy Puaud.

Réfléchir sur le long termeAu niveau des aides financières pour

les collectivités, le fonds chaleur del’Ademe sera reconduit en 2015, et lesprofessionnels du secteur espèrent qu’ille soit de nombreuses années. « Le seulproblème de ce fonds est qu’on est inca-pable de préciser exactement le montantde l’aide dès le début du projet, car celanécessite des études sur le ratio chaleur-surface chauffée. Il est donc difficile deprendre ce montant en compte dans l’investissement de départ », souligne Eric Garroustet.

Or en ces temps de crise écono-mique, les collectivités (et particuliers)préfèrent économiser plutôt que d’in-vestir, et se retournent vers le gaz et seschaudières à condensation moins oné-reuses. « De plus en plus de bureauxd’études se posent la question de la géo-thermie TBE, mais c’est surtout la capacité

de l’investissement à raisonner sur le longterme qui est vraiment une difficulté »,ajoute Jean-François Gobichon, « pour-tant, c’est très rentable à partir d’une di-zaine d’années, une fois le capteur payé ».

Une des conclusions d’une étudeéconomique de l’AFPG2, parue en juil-let 2014, indique ainsi que par rapportau gaz naturel, « la géothermie sur lelong terme offre au consommateur uncoût final du MWh inférieur de 20 % à30 % selon les technologies et cela sanstenir compte de l’augmentation prévisibledes coûts des énergies fossiles ». Par ailleurs,la production de froid assurée par lesPac réversibles permet aux installationsgéothermiques d’être bien plus renta-bles, « ce qui renforce leur compétitivitépar rapport au gaz naturel ».

2 Association française des professionnels de la géothermie

Manuel Castel

Précisions réglementairesLe projet de décret de géother-mie de minime importance de-vrait modifier à la fois plusieurstextes réglementaires : - le décret n° 78-498 du 28 mars

1978 relatif aux titres de re-cherches et d’exploitation degéothermie modifié ;

- le décret n° 2006-649 du 2 juin2006 relatif aux travaux miniers,aux travaux de stockage sou-terrain et à la police des mineset des stockages souterrainsmodifié ;

- l’article R. 414-27 du code del’environnement.

Mise en place d’une crépine qui a pour rôle de laisser passer le maximum d‘eau sans entraîner de sable et de particules.

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Évolutions réglementaires

Document du Cahier des clauses tech-niques générales (CCTG), le fascicule74 détermine les prescriptions applica-

bles à la construction des réservoirs d'eau dans lesmarchés publics de travaux en France. Datant de1998, ce fascicule n’est plus compatible avec cer-taines normes françaises actuellement en vigueur,mais surtout avec les Eurocodes, applicables enFrance depuis le 1er janvier 2014. Ces Eurocodessont des normes de calcul, s’appliquant à partird’un corpus européen commun et d’une annexenationale définissant les paramètres propres àchaque pays. Dans le cas des réservoirs, c’est l’eu-rocode 2 « Calcul des structures en béton » quiest utilisé, notamment sa partie 3 dédiée aux siloset réservoirs.

Depuis septembre2012, la commission dufascicule 74 révise ce do-cument afin d’en pro-duire une version actua-lisée intitulée « Cons-truction des réservoirs enbéton et Réhabilitationdes réservoirs en bétonou en maçonnerie ».Trois groupes de travaildifférents ont été créés ausein de la commission :- Groupe A : Adéqua-tion de l’ouvrage à son

usage et à son environnement, piloté par PhilippeAncelin (UIE-GCEE, société Vigier) ;- Groupe B : Conception et calcul des ouvrages,piloté par Minh-Tuan Nguyen (UIE-GCEE, so-ciété SADE) ;- Groupe C : Réhabilitation et étanchéité des ou-vrages, piloté par Gérard Leca (UIE-GCEE, so-ciété Résina).

Performances et prescriptionsComposé d’acteurs du marché de la construc-

tion de réservoirs (entreprises, sociétés d’ingénierieet bureaux de contrôle), le groupe B a pour ob-jectif de rendre le fascicule 74 « euro-compatible »au niveau des méthodes de conception et de calcul.

« Des experts reconnus en génie civil et membreséminents de la commission miroir de l’eurocode 2,tels que Jacques Cortade, Henry Thonier, JacquesTrinh et Jean-Marie Paillé, participent également àce travail de révision », se réjouit Minh-TuanNguyen, président de cette sous-commission.

Une des premières difficultés rencontrées estque la réglementation européenne ne traite quedes ouvrages en béton, alors que le fascicule 74couvre l’ensemble des ouvrages de stockage d’eau :réservoirs en béton armé ou en béton précontraint,réservoirs avec un revêtement d’imperméabilisa-tion ou d’étanchéité. De plus, l’eurocode définitdes niveaux de performance, alors que le fasciculea une approche prescriptive. Il a donc fallu définirdes classes d’ouvrages pour l’achat public et lesrattacher aux classes de calcul de l’Eurocode 2.« Grâce à cette révision, un maître d’ouvrage pourratoujours choisir un type d’ouvrage, en prenant enplus en compte une classe de performance d’étan-chéité », indique Minh-Tuan Nguyen.

Un mode de calcul à revoirPar rapport à la méthode de calcul du fascicule

74 actuel, celle de l’eurocode 2 aboutit à une sur-consommation très importante d’armatures, allantde +40% à +160% suivant la classe d’étanchéitéretenue du réservoir. Le groupe de travail s’estdonc attachée à proposer une méthode complé-mentaire de calcul, qui s’appuie sur les lois decomportement du béton armé définies dans le« code master » servant de base à la rédaction del’Eurocode 2. « Intégrée dans l’annexe nationale,cette méthode permettrait de revenir à des valeurs très comparables aux pratiques actuelles… Autant dire qu’elle est très attendue par les acteursdu marché de la construction afin de diminuer lecoût des ouvrages », précise le président de la sous-commission.

En attendant la sortie définitive du fascicule74, espéré pour fin 2015, un document devraitêtre publié d'ici quelques mois afin de clarifierl'application du fascicule 74 actuel en cohérenceavec les eurocodes.

Manuel Castel

La révision attendue du fascicule 74Dédié à la construction des réservoirs en béton, le fascicule 74 du cahier des clauses techniquesgénérales reste très utilisé sur le marché français, même si certaines parties sont difficilementapplicables aujourd'hui. Un travail de révision a ainsi été entrepris depuis septembre 2012 afinde le mettre en cohérence avec les nouvelles normes, notamment européennes.

Minh-Tuan Nguyen,président de la sous

commission Conceptionet calcul des ouvrages

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46 L’eau magazine novembre 2014 N°24

Évolutions réglementaires

Principaux textes législatifs et réglementairesparus au JO depuis juin 2014Guillaume Charvet, Responsable des affaires techniques et réglementaires de l’UIE

Gouvernance et organisation de la politique de l’eau

Décret n° 2014-846 du 28 juillet 2014relatif aux missions d'appui techniquede bassin

Le présent décret, pris en application de la loi n°2014-58 du27 janvier 2014 (loi qui rend les communes compétentes enmatière de gestion des milieux aquatiques et de préventiondes inondations), fixe la composition, l’objet et le fonctionne-ment des missions d’appui technique constituées dans chaquebassin par le préfet coordonnateur de bassin afin d’accompa-gner la prise de compétence « gestion des milieux aquatiqueset prévention des inondations » par les communes.

Décret n°2014-929 du 19 août 2014modifiant le décret n°2008-680 du 9juillet 2008 portant organisation del'administration centrale du ministèrede l'écologie, de l'énergie, du déve-loppement durable et de l'aménage-ment du territoire

Décret ajustant l’organisation du ministère de l’écologiesuite à la création du Centre d’études et d’expertise sur lesrisques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA).Il précise en particulier que le Commissariat général au développement durable assure la tutelle du CEREMA.

Arrêté du 19 août 2014 modifiant l'ar-rêté du 9 juillet 2008 portant organi-sation de l'administration centrale duministère de l'écologie, de l'énergie,du développement durable et del'aménagement du territoire

Arrêté modifiant l’organisation du ministère de l’écologiesuite à la création du Centre d’études et d’expertise sur lesrisques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CE-REMA).

Décret n° 2014-722 du 27 juin 2014 relatif aux comités de bassin

Ce décret complète l’article D. 213-17 du code de l’environ-nement en créant, au sein du collège des usagers des comi-tés de bassin, trois sous-collèges représentatifs des catégo-ries d’usagers. Il modifie entre autres l’article D. 213-19 du code de l’envi-ronnement relatif à l’élection du président du comité de bassinet instaure l’élection de trois vice-présidents, élus par l’en-semble du collège des collectivités territoriales et de leursgroupements et du collège des usagers pour trois ans.

Arrêté du 27 juin 2014 relatif à la re-présentation des usagers aux comitésde bassin

Cet arrêté vient préciser la composition des sous collègesdes usagers créés par le décret n° 2014-722 du 27 juin 2014.

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Évolutions réglementaires

Réglementation Marchés Publics

Décret n°2014-1097 du 26 septembre2014 portant mesures de simplificationapplicables aux marchés publics

Le décret transpose de manière accélérée certaines mesuresde simplification prévues dans les nouvelles directives euro-péennes 2014/24/UE et 2014/25/UE sur la passation desmarchés publics notamment concernant les points suivants :- plafonnement des exigences des acheteurs publics sur les

capacités financières des candidats,- allègement des dossiers de candidature par l’interdiction

pour l’acheteur public de demander des documents qu’ilpeut obtenir directement et la possibilité pour les entreprisesde ne pas fournir des documents déjà communiqués dansle cadre d’une précédente procédure,

- instauration du partenariat d’innovation destiné à favoriserla recherche et l’innovation dans la commande publique.

Réglementation ICPE

Décret n° 2014-996 du 2 septembre2014 modifiant la nomenclature des ins-tallations classées pour la protectionde l'environnement

Le décret a pour objet de modifier 8 rubriques ICPE relativesaux activités de travail du bois, aux installations de charge-ment/déchargement desservant un stockage de gaz inflam-mable, à l’utilisation de substances radioactives ainsi qu’à laméthanisation de déchets non dangereux ou de matières vé-gétales brutes (relèvement du seuil d’autorisation de la ru-brique 2781-1 de 50 à 60 tonnes par jour).

Arrêté du 17 juin 2014 modifiant l'ar-rêté du 2 février 1998 relatif aux prélè-vements et à la consommation d'eauainsi qu'aux émissions de toute naturedes ICPE soumises à autorisation

Cet arrêté vise à actualiser certains articles de l’arrêté du 2 février 1998 compte tenu des nombreuses modificationsintervenues (suppression, modification, codification) dansles textes et codes cités en référence par ceux-ci.

Arrêté du 28 juillet 2014 modifiant l'arrêtédu 2 janvier 2008 relatif aux stockagescontenant plus de 50 tonnes de gaz in-flammables liquéfiés relevant du régimede l'autorisation au titre de la rubrique n° 1412 de la nomenclature des instal -lations classées à l'exception desstockages réfrigérés ou cryogéniques

Ce texte modifie l'arrêté du 2 janvier 2008 relatif aux installa-tions soumises à autorisation au titre de la rubrique ICPE1412 et prévoit notamment : - la possibilité de mettre en place une télésurveillance de

l'installation plutôt qu'un gardiennage,- la possibilité pour le préfet de prescrire la mise en place

d'un revêtement ignifuge pour protéger les réservoirs plutôtqu'un système d'arrosage en eau d'un débit de 10 l/mn/m2.

Arrêté du 29 juillet 2014 fixant les cri-tères de sortie du statut de déchet pourles broyats d’emballages en bois pourun usage comme combustibles de typebiomasse dans une installation decombustion

L’arrêté fixe les critères permettant à l’exploitant d’une instal-lation ICPE de faire sortir du statut de déchet les broyatsd’emballages en bois pour un usage direct comme combusti-bles de type biomasse dans une installation de combustion.

Arrêté du 4 août 2014 relatif aux pres-criptions générales applicables aux ins-tallations classées pour la protectionde l'environnement soumises à décla-ration sous la rubrique n° 1185

Cet arrêté comprend les prescriptions générales applicablesaux installations soumises à déclaration au titre de la rubriquen°1185, suite à la modification du champ de cette rubrique.

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Évolutions réglementaires

Biogaz

Décret n° 2014-672 du 24 juin 2014 mo-difiant le décret n° 2011-1597 du 21 no-vembre 2011 relatif aux conditions de contractualisation entre producteursde biométhane et fournisseurs de gaznaturel

Ce décret modifie le décret du 21 novembre 2011 en renvoyant àun arrêté (arrêté du 24 juin 2014 fixant les conditions d’achats dubiométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel) la détermina-tion des modalités de calcul du tarif d’achat applicable au biogazissu des installations existantes dont un des éléments principauxa déjà servi à une production de biogaz ou permis une valorisationde biogaz et qui n’a jamais bénéficié d’un contrat d’achat.

Arrêté du 24 juin 2014 modifiant l'arrêtédu 23 novembre 2011 fixant la naturedes intrants dans la production de bio-méthane pour l'injection dans les ré-seaux de gaz naturel

Ce texte modifie la liste des intrants possibles dans la productionde biométhane pour l'injection dans les réseaux de gaz naturel.Il prévoit que le biogaz produit à partir "des matières, telles queboues, graisses, liquides organiques, résultant du traitement deseaux usées, traitées en digesteur" puisse être injecté au réseau.

Arrêté du 24 juin 2014 modifiant l'arrêtédu 23 novembre 2011 fixant les condi-tions d'achat du biométhane injectédans les réseaux de gaz naturel

Cet arrêté précise les conditions d’achat du biométhane issude la méthanisation des boues d’épuration et autorise l'ajoutd'un équipement de récupération de chaleur pour satisfaireles besoins en chauffage du digesteur dans le cas d’une unitéde méthanisation en station d’épuration.

Réutilisation des eaux usées traitées

Arrêté du 25 juin 2014 modifiant l'arrêtédu 2 août 2010 relatif à l'utilisationd'eaux issues du traitement d'épurationdes eaux résiduaires urbaines pour l'ir-rigation de cultures ou d'espaces verts

L’arrêté modifie l’arrêté du 2 août 2010 encadrant la réutilisationdes eaux usées traitées pour l’irrigation notamment pour ce quiconcerne les systèmes d’irrigation ou d’arrosage par aspersion :- suppression du dossier de demande d'expérimentation,- définition de prescriptions techniques particulières,- précisions concernant les informations à renseigner dans le

programme d'irrigation.

Réglementation Biocides

Décret n° 2014-1175 du 13 octobre 2014relatif aux procédures d'approbation, demise à disposition sur le marché et dedéclaration des produits biocides et dessubstances actives biocides

Le décret adapte la réglementation nationale aux nouvellesprescriptions introduites par le règlement européen n°528/2012du 22 mai 2012 concernant la mise à disposition sur le marchéet l’utilisation des produits biocides. Ce décret définit notamment la procédure d’évaluation et d’auto-risation de mise sur le marché des substances et modifie la com-position et les missions de la commission des produits chimiqueset biocides, placée auprès du ministre chargé de l’environnement.

Protection de la ressource et bon état écologique

Directive 2014/80/UE de la commissiondu 20 juin 2014 modifiant l'annexe II dela directive 2006/118/CE du Parlementeuropéen et du Conseil sur la protectiondes eaux souterraines contre la pollu-tion et la détérioration

Un réexamen périodique des annexes 1 et 2 de la directive2006/118/CE est prévu (article 10). La directive 2014/80/UE procède ainsi à des modifications del’annexe 2 de la directive afin de procéder à des adaptationstechniques conformément à l'article 8 de la directive 2006/118/CE.L’annexe 1 de cette même directive, fixant les normes de qualitédes eaux souterraines, n’est par contre elle pas modifiée.

Directive 2014/101/UE de la Commissiondu 30 octobre 2014 modifiant la directive2000/60/CE du Parlement européen et duConseil établissant un cadre pour une po-litique communautaire dans le domaine del'eau Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE

Cette directive modifie la partie de l’annexe 5 de la directive2000/60/CE portant sur les normes pour le contrôle des élé-ments de qualité.Les États membres doivent se conformer à la présente direc-tive au plus tard le 20 mai 2016.

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50 L’eau magazine novembre 2014 N°24

Humanitaire

L ors de sa création en 1981, l’associationlilloise Le Partenariat ne se donnait pascomme objectif premier d’agir dans le do-

maine de l’eau. « Nous avons commencé par d’autresprogrammes, notamment la construction de classespour améliorer l’accès à l’éducation. Mais la questionde l’alimentation en l’eau est venue très vite : d’elledépendent la santé des élèves, leurs résultats, les tauxde déperdition scolaire... Au même moment en Francea été mis en place le « 1% eau ». Nous avons donclancé en 2007 notre programme d’accès à l’eau avecun financement de l’agence de l’eau Artois-Picardie »,se souvient Simon Maréchal, responsable du pôlecoopération du Partenariat.

Au début, seule la région de Saint-Louis au Sé-négal était concernée. Cela a permis de tester uneméthode d’intervention et d’impliquer les acteurslocaux. « Les collectivités locales sont maîtres d’ouvrage.Les association de parents d’élèves, l’inspection d’aca-démie, les équipes pédagogiques, les services techniquesde l’Etat ou des collectivités sont mis à contribution »,souligne Simon Maréchal. Dès 2010, la région deMatam, toujours au Sénégal, s’est ajoutée.

Puis 2012, l’association a obtenu un finance-ment de l’Agence Française de Développement(AFD). Le programme a alors pris toute son envergure. Lancé sur la période 2012-2015, il

dispose d’un budget de 1,6 millions d’euros pourtrois ans.

Priorité sur le raccordement au réseau

Il a commencé par l’actualisation de l’étudedes besoins dans les régions concernées. Sur les1082 écoles des régions de Saint-Louis et de Ma-tam, 66 écoles ont été sélectionnées pour fairepartie du programme 2012-2015, en partenariatavec le ministère sénégalais de l’Education natio-nale. Le programme s’est aussi étendu à la régionde Douakkala Abda au Maroc. Il y a touché 11 écoles depuis 2012.

L’association agit sur plusieurs tableaux. Ellefinance une clôture autour de l’école. Elle faitconstruire des box de latrines. Elle raccorde l’écoleau réseau d’alimentation en eau potable. « Il estpréférable de raccorder l’école au réseau existant plu-tôt que de faire un forage car un forage doit être en-tretenu et il y a des risques de panne », explique leresponsable du pôle coopération. Généralement,l’école est à proximité d’un réseau. Plus rarement,il a fallu construire 2 à 3 km de canalisationsjusqu’au réseau. « Dans ce cas-là, nous équiponsaussi le village où se trouve l’école d’une borne-fontaine, formons un fontainier... » poursuit-il.

Outre la mise en œuvre d’équipements, leprogramme développé par Le Partenariat prévoitune éducation à l’environnement et à l’hygiène.Au Sénégal, des enseignants de l’Education na-tionale sénégalaise ont été détachés spécialementpour accompagner le programme de sensibilisa-tion/formation.

Quant au bilan, il indique par exemple pourl’année 2012 dans la région de Matam un effectifen hausse de 11,8%. Les résultats aux tests deconnaissances hygiène-environnement, après in-tervention, ont été améliorés de 14,6%. Forte deces résultats, l’association veut continuer à aiderles pays où elle est déjà engagée et étendre son action vers la Guinée.

Caroline Kim

"Le Partenariat" associe eau et éducation au Sénégal et au MarocDepuis plus de trente ans, l’association Le Partenariat agit pour améliorer l’environnementscolaire dans des écoles sénégalaises et marocaines par l’accès à l’eau et à l’assainissement,la sécurisation du périmètre de l’école, la sensibilisation des enfants à l’hygiène et àl’environnement.

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66 écoles des régionsde Saint-Louis

et Matam ont étésélectionnées pour faire

partie du programmed’accès à l’eau

2012-2015.

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