A critique of K. Lorenzs thory of instinctive behavior Daniel S. Lehrman Pierre Poirier Université...

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A critique of K. Lorenz’s thory of instinctive behavior Daniel S. Lehrman Pierre Poirier Université du Québec à Montréal [email protected]

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A critique of K. Lorenz’s thory of instinctive behavior

Daniel S. Lehrman

Pierre Poirier

Université du Québec à Montréal

[email protected]

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Problèmes soulevées par les théories innéistes (instinct theories)

• Innéisme et maturation du comportement

• Niveau d’organisation dans un organisme

• La nature des niveaux d’évolution de l’organisation du comportement

• L’usage des concepts physiologiques dans l’analyse du comportement

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Innéisme et maturation

• Pour Lorenz et Tinbergen (LT), « inné » signifie:– héréditairement déterminé,– fait partie de la constitution originelle de

l’organisme (O),– apparaît indépendamment des expériences de O

et de l’environnement (E),– non acquis ou appris.

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Innéisme et maturation

• Pour LT, un comportement est inné lorsqu’il tombe sous les critères suivants:– il est stéréotypé et de forme constante,– il est caractéristique de l’espèce,– il apparaît chez des organismes élevés dans des

conditions d’isolation,– il se développe complètement chez des O qui

ont été empêchés de le pratiquer.

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Innéisme et maturation

• Pour LT, le respect des critères est une condition suffisante pour inférer à l’innéité d’un comportement. Bref, ils présupposent la conditionnelle suivante:– (b) RC(b) I(b)

– Qui s’applique par exemple ainsi pour le pirocage (p)• RC(p)

• RC(p) I(p)

• I(p)

• Lehrman tente d’invalider la conditionnelle, i.e., de montrer que le respect des critères n’implique pas l’innéité du comportement.

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Innéisme et maturation

• Le « picorage » des poussins (composé de trois éléments: lancer la tête, ouvrir et fermer le bec, avaler) rencontre les critères de LT.

• Mais:– le développement embryonnaire peut aussi

expliquer l’apparition de chacune des trois composantes.

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Innéisme et maturation

• Le comportement maternel des rates (construction de nids et récupération des ratons) rencontre aussi les critères LT.

• Mais: – des rates n’ayant aucune expérience de transport

d’objets ne construiront pas des nids normaux et ne récupéreront pas leurs petits.

– Des rates n’ayant pas léché leurs organes génitaux pendant la grossesse mangent souvent leurs petits (pas très maternel comme comportement), ne couvrent pas leurs petits normalement et ne les récupèrent pas.

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Innéisme et maturation

Maturation-vs.-Apprentissage

Hérédité-vs.-Environnement

Ou

Développement?

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Maturation-vs.-Apprentissage ou Développement?

• Critique des expériences d’isolation– Les comportements en question ne sont pas des touts se

développant de manière autonome mais émergent de l’organisation précédemment développée de l’organisme.

– Un O élevé indépendamment d’autres O de son espèce (isolation) ou qui ne peut pratiquer l’activité (prevention of practice) n’est pas nécessairement isolé des processus et événements contribuant au développement d’un comportement.

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Maturation-vs.-Apprentissage ou Développement?

• Critique des expériences d’isolation– La question importante n’est pas « l’animal est-il

isolé? » mais « de quoi l’animal est-il isolé? ».

– Au mieux, les expériences d’isolation indiquent que certains facteurs environnementaux ne sont probablement pas impliqués dans la genèse d’un comportement. Mais elles n’offrent aucune raison de croire que le comportement en question est inné ni aucune information au sujet du processus de développement du comportement en question.

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Maturation-vs.-Apprentissage ou Développement?

• Il faut se garder d’inférer qu’un processus est inné sur la base du fait qu’un certain processus d’apprentissage ne semble pas impliqué.

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Maturation-vs.-Apprentissage ou Développement?

• Critique de la notion de maturation– Quand nous observons le développement d’un

comportement, la question de savoir si le comportement mature ou s’il est appris disparaît.

– Plusieurs comportements ne sont ni appris ni innés (avec maturation). Ils se développement, et à chaque étape du développement il y une interaction complexe entre l’état précédent de l’organisme et l’environnement. L’apprentissage (et la maturation) sont des facteurs qui peuvent être impliqués dans ce processus à toute étape du développement (même embryonnaire).

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Maturation-vs.-Apprentissage ou Développement?

• Critique de la notion de maturation– La perspective développementaliste est plus heuristique

sur le plan de la recherche en ce qu’elle génère de nouvelles questions. La dichotomie, elle, clôt le processus de recherche (citation p. 30-31).

– L’usage de ces catégories au sein d’explications donne une fausse impression d’unité et de direction dans le développement du patron comportemental, alors qu’en réalité le patron n’est pas unitaire et son développement ne suit pas une ligne directe allant du génotype au comportement.

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Hérédité-vs.-Environnement ou Développement?

• Critique de la notion d’hérédité– Pour LT, les instincts sont hérités, et tout ce qui est hérité

est à distinguer des comportements acquis par expérience. LT ne semblent même pas admettre le « consensus interactionniste ».

– Mais que signifie « hérité » ou « sous contrôle génétique »? LT n’adhèrent évidemment pas aux idées préformationnistes voulant que le zygote contienne l’acte en miniature et qu’une entéléchie conduise continuellement le développement dans une direction donnée. Mais leur notion d’hérédité doit nécessairement reposer sur de telles idées (ou des équivalents).

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Hérédité-vs.-Environnement ou Développement?

• Critique de la notion d’hérédité– Lorsqu’on veut savoir comment advient le

comportement, l’usage de catégories comme « héréditaire » ou « génétiquement fixé » cache la nécessité d’investiguer le processus de développement qui permettra de comprendre les mécanismes du comportement et leur inter-relation.

– Citation p.32

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Taxonomie et ontogénie

• Les comportements peuvent servir de caractéristiques taxonomiques (pour individuer des espèces et les distinguer d’autres).

• Mais le fait qu’ils soient spécifiques à l’espèce ne signifie pas qu’ils soient « innés ». – La stabilité systématique d’une caractéristique n’indique rien au sujet de

son mode de développement.

– La stabilité systématique d’une caractéristique peut dépendre du fait que tous les membres d’une espèce partagent généralement un environnement. De plus, les traits communs d’un environnement ne sont pas nécessairement ceux qui semblent à priori pertinents.

• L’analyse taxonomique ne peut être substituée à une analyse développementale comme source d’information au sujet de l’origine et de l’organisation d’un comportement.

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Niveaux d’organisation du comportement

• Des O à différent niveaux d’évolution manifestent différents types et quantités d’apprentissages. Aussi, dans le même O, différentes activités peuvent être plus ou moins susceptibles d’apprentissages ou différemment affectés par l’apprentissage.

• Pour Lorenz, ces faits s’expliquent par la richesse de l’équipement instinctif de O.– Les chaînes de comportements innés

• Problème:– Citation p. 33

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Niveaux d’organisation du comportement

• Problème:– LT reconnaît que les composantes d’un comportement

peuvent être innées ou acquises. Mais il ne voit pas qu’une même composante peut être plus ou moins innée, ou innée de différentes manières.

– La catégorie « inné » utilisée par LT ne lui permet pas de rendre compte que des niveaux d’organisation du comportement et, par conséquent, regroupe des comportements de plusieurs niveaux différents.

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Niveau d’évolution

• Pour LT, il n’y a aucun saut quantitatif au cours de l’évolution. Ils maintiennent à tous les niveaux une distinction trachée entre les comportements instinctuels et dirigés (appetitive).

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Niveau d’évolution

• Mais le passage de la bactérie à l’homme n’est pas sans transition qualitatives.– Il peut être trompeur de dire de comportements qu’ils

sont des homologues parce qu’ils servent la même fonction et ont des traits communs.

– Des comportements à différents niveaux phylétiques résultent souvent de pressions sélectives menant au même comportement mais à partir de différentes structures de sorte que les mécanismes sous-jacents ne sont pas les mêmes.

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« Activités à vide »

• Ces activités sont expliquées par LT comme l’accumulation d’énergie dans un centre instinctif jusqu’à son évacuation (d’où l’apparence d’une activité à vide).– Exemple de Eciton hamatum (Lees 1949).

• Mais elles peuvent être et ont été expliquées autrement.

• Cette section semble avoir été inclue parce qu’elle illustre la confusion des niveaux d’évolution et le raisonnement par analogie impliqué.

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Conclusion

• La théories innéiste de LT…– joint des types d’organisation très différents sous des catégories

inappropriées et gratuites,– repose sur des idées préconçues et rigides de l’innéisme et de la

nature de la maturation,– dépend du transfert de concepts d’un niveau à un autre sur la

simple base de raisonnements analogiques,– est limitée par des préconceptions de ressemblances isomorphes

entre des phénomènes neuraux et comportementaux,– repose sur une conception finaliste et préformationniste du

développement du comportement,– conduit à ou repose sur une conception rigide, préformationniste et

catégorique du développement et de l’organisation.