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9/2014 Les ambitions de Rinaldi pour Brienz Comment financer les forêts urbaines? Le cerf en forêt jurassienne

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Les ambitions de Rinaldi pour Brienz

Comment financer les forêts urbaines?

Le cerf en forêt jurassienne

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Septembre est de retour et en forêt, les feuillus commencent à jaunir. Début de la saison des coupes pour le forestier, début de celle de la chasse pour les forestiers-chasseurs. Aux premiers, je souhaite de bonnes affaires, un prix des grumes en hausse et leur demande d’accorder un maximum d’attention à leur sécurité et à celle de leurs camarades afin d’évi-ter le plus possible les accidents. Ceci d’autant plus qu’avec la rentrée d’automne, les appren-tis de première année démarrent leur formation professionnelle et commencent à se rendre en forêt. Et sans vouloir blesser personne, le paral-lèle avec les écoliers qui se rendent à l’école est aussi évident que facile à tirer. Aux seconds, que Diane vous accompagne!Le moment nous a donc semblé bien choisi, au sein de la rédaction de votre revue, pour faire un bilan de la situation du cerf dans l’Arc jurassien. Car c’est une réalité, le cerf s’est installé, ignorant frontières cantonales ou entre Etats. A cet effet, vous trouverez en rubrique Science et Pratique un article qui présente les conséquences et nuisances aux équilibres naturels que cet ongulé sauvage pourrait amener si aucune régulation de son cheptel n’est envisagée.Avec les autres rubriques qui vous proposent elles aussi leurs exclusivités, vous trouverez encore des articles sur le bois mort, le meri-sier ou les pâturages boisés. Et surtout un portrait de Marc Rinaldi, porteur des couleurs suisses au prochain Championnat du monde de bûcheronnage professionnel à Brienz. Venez l’encourager du 10 au 13 septembre! Fabio Gilardi

Début de saison des coupes

Genève, vue du pont Butin sur les forêts urbaines le long du Rhône. La foresterie urbaine a fait l’objet d’un récent colloque à Lausanne.

La prochaine édition de LA FORÊT paraîtra début octobre 2014.

Photo de couverture

Revue spécialisée dans le domaine de la forêt et du bois, paraît 11 fois par an

Editeur: Economie forestière Suisse (EFS) Président: Max Binder Directeur: Markus Brunner Responsable d’édition: Urs Wehrli

Rédaction: EFS, Rosenweg 14, 4501 Soleure tél. 032 625 88 00 fax 032 625 88 99 [email protected] Rédacteur en chef: Fabio Gilardi (fg), [email protected] Rédacteur adjoint: Alain Douard (ad), [email protected]

Administration: Rosenweg 14, 4501 Soleure, tél. 032 625 88 00, fax 032 625 88 99, www.wvs.ch

Annonces: Agence d’Annonces Bienne SA, Roger Hauser, chemin du Long-Champ 135, CH-2501 Bienne T +41 32 344 83 84, F +41 32 344 83 53, M +41 79 669 92 55 [email protected]

Abonnements: Manuela Kaiser, [email protected]

Prix de vente: Abonnement annuel: Fr. 89.–. Prix spéciaux pour apprentis, étudiants, retraités et groupes. Prix à l’unité: Fr. 10.–

Tirage: 1697 ex. (REMP 2012/2013)

Impression: Stämpfli SA, Wölflistrasse 1, 3001 Berne

La reproduction des articles est autorisée uniquement avec l’accord de la rédaction. Mention des sources obligatoire

Label de qualité du groupe presse spécialisée de l’Association de la presse suisse

ISSN 0015-7597

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Science et pratique

Le cerf en forêt jurassienne 13L’économie des forêts urbaines 16

Merisier, faiblesses et atouts 18Suva: protection contre les chutes 21Importance du bois mort en forêt 22

Marché du bois Transport combiné pour le bois 25Brèves 26

Services Agenda et publication 27Spots 28

Echos des régions JB: Forêt et pâturages à la fête 29TI: Apprenti récompensé FR: «Ordonnance capricorne» à MarlyVS: Les nouveaux forestiers-bûcherons 30

Page EFS Présence dans les manifestationsLobbying pour la forêtSuccession à SoleureLe comité central au Tyrol du Sud 31

Actualité Sur la piste du carbone en forêt Certification PEFC renouvelée en SuissePortail www.dangers-naturels.ch 4Réponses sur le cours interentreprises 6

Brienz 2014:Marc Rinaldi, une ambition bien marquée 7 Tout le programme du Championnat du monde de bûcheronnage 8 Boster: machines à voir en Italie Sentiers pédestres: Nouveau manuel 9

EFOL: 420 «Winners» à Plasselb 10

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L A F O R Ê T - i n F O s w w w . l a f o r e t . c h

WSL-BiRmenSdORF

Sur la piste du cycle du carbone en forêt Une expérience unique vient d’être réalisée au WSL pour observer le cycle du carbone

dans les écosystèmes forestiers.

L’institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) vient de pro-céder à une expérience unique, menée en collaboration avec l’institut Paul Scherrer (PSi) de Würenlingen, le Centre Helmholtz de munich (d) et l’Université de Fribourg-en-Brisgau (d). elle vise à mieux connaître le cycle du carbone dans les écosystèmes forestiers.

Le procédé? Les chercheurs enrichissent l’atmosphère de plusieurs chambres de culture installées sur les terrains du WSL avec des isotopes de carbone. ils mesurent à quelle vitesse ces isotopes sont absorbés par les stomates des arbres, puis trans-férés dans les feuilles, vers le tronc puis les racines, pour être finalement amenés dans le sol. il sera en outre intéressant de déterminer à quel moment et dans quelles proportions le sol restituera ce carbone à l’atmosphère. C’est grâce aux progrès des techniques de mesure que le suivi de la migration de ces molécules de carbone est devenu possible.

Résultats surprenants

Les premiers résultats des mesures s’af-fichent en temps réel sur les écrans des ordi-nateurs utilisés sur les lieux de l’expérience.

et ils ne manquent pas de surprendre les chercheurs: ils ne s’attendaient pas à ce que la migration du carbone de l’atmos-phère vers le sol soit aussi rapide, ni qu’il regagne l’atmosphère dans des délais aussi courts. L’analyse approfondie des données va se poursuivre ces prochains mois. Les chercheurs espèrent qu’elles apporteront

Les standards PeFC suisses ont repassé la rampe, vient d’an-noncer PeFC dans un communiqué. La recertification des standards nationaux concernait aussi ceux du Luxembourg, de

la malaisie, de la Slovénie et de l’espagne. Le secrétaire général et directeur de PeFC, Ben Gunneberg, a félicité les pays concernés, en les remerciant de leur enga-gement

informations:www.pefc.org/news-a-media/general- sfm-news/1634-five-national-forest-certification-systems-achieve-re-endorsement http://fr.pefc.ch/index.php

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Vue dans une chambre de culture utilisée pour l’expé-rience.

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de nouvelles connaissances sur les interac-tions entre le cycle du carbone et le chan-gement climatique.

informations et film sur l’expérience: www.wsl.ch/medien/news/kohlenstoff_ experiment/index_FR

PeFC SUiSSe

Certification renouvelée

L’Office fédéral de l’environnement (OFeV) a ouvert début juillet 2014 le nouveau por-tail www.dangers-naturels.ch. C’est sur ces pages internet que sont, par exemple, publiés les avertissements concernant le risque de crues qui ont affecté de nom-breuses régions de Suisse ces dernières semaines.

informations:www.dangers-naturels-ch

dAnGeRS nATUReLS

L’OFEV ouvre un portail internet

En ligne sur www.laforet.ch et www.wvs.ch

La Forêt-Infos

Cette page reprend et adapte un choix de nouvelles parues dans la rubrique LA FORÊT-inFOs du site internet de LA FORÊT et d’economie forestière Suisse.

Le site diffuse aussi les prévisions de tempête.

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FORmATiOn deS APPRenTiS

A quel niveau aborder le cours interentreprises?A propos du cours interentreprises A, Economie forestière Suisse a mené une réflexion avec ses

enseignants pour apprentis forestiers-bûcherons alémaniques, romands et tessinois. Résultats en bref.

Que faut-il comme connaissances pré-alables pour faciliter la tâche des appren-tis et des formateurs pour atteindre les objectifs du cours interentreprises A? A quel moment ce cours doit-il interve-nir? Les résultats montrent qu’il n’y a pas de solution miracle. On peut classer les connaissances de base souhaitables en trois catégories: 1. Maniement de la tronçonneuse− mise en marche− coupe horizontale et verticale− débitage de rondelles− peur surmontée, respect de la machine2. Equipement/connaissance du

terrain− connaissance et utilisation de l’équipe-

ment de protection individuel (ePi)− organisation en cas d’urgence− savoir se mouvoir dans le terrain3. Connaissances professionnelles− connaissances de base de la tronçonneuse− sécurité et utilisation de la tronçonneuse− service de parc de la tronçonneuse− connaissance des parties de la tron-

çonneuse− règles générales de sécurité

Les enseignants souhaitent que les maîtres d’apprentissage aient déjà expliqué, mon-tré et fait exécuter à l’apprenti des travaux de base à la tronçonneuse, avant le cours interentreprises. Ces règles et ses connais-sances de bases sont reprises lors du cours. mais cet enseignement sera d’autant plus efficace si l’apprenti en possède déjà les bases.

Pas de moment idéalil n’y a pas de moment idéal pour parti-ciper au cours A. Les enseignants qui ont eu à faire à des apprentis tout juste arrivés dans le métier souhaiteraient que le cours intervienne un peu plus tard. Les appren-tis manquent d’expérience sur le terrain et n’ont pas encore la résistance nécessaire pour effectuer de gros travaux. du coup, ils manquent de concentration et de récepti-vité. A l’inverse, lorsque le cours intervient plus tard, les apprentis ont déjà pris de mau-vaises habitudes, notamment sur le plan ergonomique, et ces erreurs bien ancrées sont difficiles à corriger. On perd du temps et on risque de passer à côté de l’essentiel.

Josef Pichler, instructeur au Tyrol du Sud, montre à ses collègues suisses réunis à Benken (SG)que les problèmes en matière de formation d’apprentis sont les mêmes ici et là-bas.

L’entreprise est déterminantePar contre, tous les enseignants sont d’ac-cord sur un point: c’est au maître d’appren-tissage de dispenser à l’apprenti la prépa-ration au cours, dans l’entreprise, mission qui lui est assignée par le plan de formation (19102) de l’ordonnance sur la formation professionnelle de forestier-bûcheron. et n’oublions pas qu’il est aussi de son devoir d’évaluer les notes semestrielles, d’en dis-cuter avec l’apprenti et de fixer les objectifs pour le semestre suivant. C’est bien à l’en-treprise qu’échoit prioritairement le devoir de former son ou ses apprentis.

Roger Sacher, EFS-FormationPh

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BRienZ 2014

Marc Rinaldi, une ambition bien marquéeLe jeune entrepreneur forestier de Chaumont défendra les couleurs suisses en catégorie U24

au Championnat du monde professionnel de bûcheronnage de Brienz, à mi-septembre.

Texte et photos Pierre-Yves Vuilleumier*

A l’aube de ses 24 ans, marc Rinaldi, de Chaumont sur neuchâtel, est une figure déjà bien connue des milieux sylvicoles. Le jeune forestier-bûcheron est né en octobre 1990 et a très vite su marquer son territoire. Côté boulot, il est déjà entre-preneur forestier. Côté compétition, il est le seul Helvète qualifié dans l’équipe de Suisse A des U24 (candidats de 24 ans et moins). il défendra donc nos couleurs lors du prochain Championnat du monde de bûcheronnage professionnel qui se dérou-lera du 10 au 13 septembre 2014 à Brienz.

Parcours

Pendant son adolescence, marc a marqué son intérêt pour différents sports. «Je les ai pratiqués comme défoulement, sans les pousser jusqu’au niveau de la compé-

* Pierre-Yves Vuilleumier est forestier de triage au Jura bernois. expert en la matière, il suit pour LA FORÊT les compétitions de bûcheronnage.

tition.» il s’est entre autres essayé au ski de randonnée, aux sports de combat et au moto-cross. Aujourd’hui, il ne cache pas son intérêt pour les obligations militaires et porte, chez les grenadiers, le grade de lieutenant. «Possible que je continue ma formation jusqu’à celui de capitaine. mais le hic, c’est qu’il n’est pas toujours facile de concilier une vie d’entrepreneur et de longues périodes d’absences pour raisons militaires.»

Parcours

marc Rinaldi a effectué sa formation de forestier-bûcheron auprès de la Ville de neuchâtel. Là, comme tout forestier-bûcheron qui se respecte, il a développé une sensibilité à son essence préférée. «Quelques arbres de nos forêts ont une petite place au fond de mon cœur: c’est le beau et grand sapin blanc que l’on trouve dans la forêt jardinée. et pour la biodiver-sité, j’apprécie l’alisier et le sorbier.»

Volontaire dans la vie professionnelle, très rapide-ment, marc s’est investi auprès de son père Hugo pour développer l’entreprise forestière familiale.

Avide de connaissances, marc ne se repose pas sur ses lauriers et suit, actuelle-ment, la formation de contremaître fores-tier dispensée conjointement au CeFOR à Lyss et au Centre de formation profession-nelle forestière du mont-sur-Lausanne.

Au niveau de ses projets professionnels, il ambitionne avant tout de poursuivre ce qu’il a commencé et dans quoi il s’investit un maximum: développer et faire fleurir son entreprise forestière, inscrite en soci-tété à responsabilité limitée depuis début juillet. Atout majeur, elle possède le sta-tut d’entreprise formatrice et emploie, outre le chef d’entreprise, cinq ouvriers et deux apprentis forestiers-bûcherons, le dernier d’entre eux étant entré dans l’équipe en août dernier.

secteurs d’activités

«notre objectif est de nous diversifier au maximum, d’abord dans la récolte mécanisée, semi-mécanisée et manuelle du bois en forêt, comme dans le débar-dage», rappelle le chef d’entreprise marc Rinaldi. Le travail est rationalisé grâce à un important parc de machines qui compte une récolteuse sur roue, un débusqueur articulé, un second débus-queur articulé avec grue, un tracteur avec remorque forestière, un tracteur forestier, une dessoucheuse, une scie mobile et divers matériels. ensuite, l’en-treprise chaumonienne a développé le marché de niche des abattages spéciaux et de ceux en milieu urbain. «Là, il s’agit souvent de faire appel à l’hélicoptère et à l’autogrue pour venir à la rescousse quand on doit d’évacuer des tiges mal placées ou d’accès difficile.»

soif de compétition

dès 2009, très rapidement, le jeune forestier-bûcheron chaumonnier s’il-lustre dans le milieu des concours de bûcheronnage professionnels.

et c’est à Lucerne, en 2011, qu’il s’ad-juge brillamment le titre de champion suisse des U24. mais, appelé à servir

Marc Rinaldi, sur l’un de ses débusqueurs, avant de partir à l’assaut de la catégorie U24 au Championnat du monde de Brienz 2014.

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Marc Rinaldi est le seul représentant de notre pays en catégorie U24 au Championnat du monde à Brienz.

la mère patrie à ce moment-là, «je n’ai ensuite pas pu participer aux épreuves de sélection en vue d’une participation au Championnat du monde de minsk en 2012».

Brienz en point de mire

Pour marc Rinaldi, 2014 prend place dans la constellation du très haut défi. il a déjà effectué la première partie du chemin vers les sommets: il s’est qua-lifié comme seul représentant des U24 du team A suisse au Championnat du monde de bûcheronnage professionnel de Brienz en septembre. Là, marc avoue: «J’ambitionne de me classer dans le haut de la hiérarchie.» en se donnant la peine de lire au fond de ses yeux, on entrevoit quelque chose comme un petit reflet de podium …

Alors, sans vouloir revenir en détail sur les derniers entraînements effectués par marc Rinaldi et par les représentants suisses des catégories professionnelles, il n’est pas interdit d’espérer une «bonne surprise»!

Programme du Championnat du monde de bûcheronnage professionnel 2014 à BrienzJour 1, mercredi 10 septembre, arrivée des nations et des fansDe 10 h à 16 h, contrôle technique des machines et, de 14 h à 18 h, visite libre des installations. A 19 h 30, entrée au port (à proximité de la gare de Brienz) du bateau à vapeur «Lötschberg», avec à son bord les athlètes et les invités. Déplacement en cortège des nations vers la salle des sports de Brienz.Dès 20 h, festivités à la salle des sports, avec discours du conseiller fédéral Ueli Maurer, de Max Fischer, président de l’Association mondiale des championnats de bûcheronnage (ialc), et de la présidente de la commune de Brienz, Annelise Zimmermann. Musique et démonstrations de un ou deux disciplines du Championnat du monde. Repas en commun à la salle des sports.

Jour 2, jeudi 11 septembreDe 8 h à 12 h, début des compétitions: disciplines techniques et abattage.De 13 h à 16 h, poursuite des compétitions: disciplines techniques et abattage.

Jour 3, vendredi 12 septembreDe 8 h à 11 h, poursuite des compétitions: disciplines techniques et abattage.De 13 h 30 à 17 h, poursuite des compétitions: disciplines techniques et abattage.Dès 19 h, proclamation des résultats de la première partie, dans la cantine: disciplines techniques et abattage.Dès 20 h, soirée festive sous la cantine avec le groupe de musique Münchner Zwietracht.

Jour 4, samedi 13 septembreDe 8 h à 11 h, concours par estafettes.De 13 h 30 à 17 h, finale du Championnat du monde avec la discipline de l’ébranchage, départ inversé!Dès 14 h, Journée des bûcherons de Brienz.Dès 20 h, proclamation des résultats, sous la cantine, de la deuxième partie du Championnat du monde.Classement individuel, ébranchage, classement par équipe, course par estafettes.Fête de clôture du Championnat du monde professionnel de bûcheronnage 2014. Cantine sur la place des fêtes.

Jour 5, dimanche 14 septembre, Journée des bûcherons de BrienzDe 10 h à 18 h, concours.Tous les jours selon horaire, festivités sur la place des fêtes.

Informations: www.brienz2014.ch

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BOSTeR 2014

Machines à voir en ItalieLe salon Boster, qui se déroule du 26 au 28 septembre à Beaulard, montre surtout des équipements pour les forêts de montagnes.

La foire piémontaise Boster (Boster nord-Ouest, pour la différencier de celle qui se déroule dans le Trentin) a lieu tous les deux ans dans la haute vallée de Suse, à Beau-lard d’Oulx. Cette manifestation en plein air s’adresse aux professionnels de la forêt. Les exposants – environ 150 – proposent des matériels qui s’adressent principalement aux forestiers de montagne. Le site de la foire est en altitude, dans une vallée au nord-ouest de Turin. de Suisse, on peut s’y rendre en passant par le Grand-Saint-Bernard.

L’endroit est idéalement situé pour per-mettre à des équipements de fonction-ner, sinon en conditions réelles, du moins sans encombres sur une vaste surface. Le salon fait évidemment la part belle à des constructeurs italiens, mais présente aussi des marques étrangères.

LFinformations: www.fieraboster.it

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Boster est dédié aux professionnels de la forêt de montagne.

Ce manuel «Planification du réseau de chemins pédestres» est un condensé de plus de 25 ans de savoir-faire, agrémenté d’exemples très récents et d’explications concernant les prescriptions juridiques appliquées. Un chapitre y est notam-ment consacré aux sentiers traversant des espaces forestiers.

ironie de la répartition des compétences administratives, il est publié par Suisse Rando et l’Office fédéral … des routes (OFROU)!

Téléchargement:www.randonner.ch/ download.php?id= 3329_1afe1fcb

SenTieRS PÉdeSTReS

Manuel de planification

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eFOL 2014

420 «winners» par 585 700 / 175 900La course d’orientation européenne des forestiers 2014 était très fribourgeoise, même si on y a surtout

parlé anglais. Tout le monde est un peu gagnant dans cette compétition aux allures familiales.

«malgré l’affluence et les barrières lin-guistiques, tout le monde se connaît et se reconnaît un peu: c’est une compé-tition très bon enfant où se mêlent des sportifs de pointe et des amateurs dont c’est la première participation», raconte Patrick Rossier, ingénieur forestier du 3e arrondissement fribourgeois (Basse-Gruyère). il présidait le comité d’orga-nisation des Championnats européens de course d’orientation des forestiers (eFOL), qui se déroulaient du 28 juillet au 2 août entre Fribourg et le lac noir.

Deux ans de préparatifs

Le comité (Adrian Schnyder, Beat Phili-pona, Joseph Brügger, Stefan Beyeler et Patrick Rossier), entouré de plusieurs dizaines de bénévoles, a travaillé deux ans à la préparation de cette importante manifestation annuelle qui réunissait 420 orientistes d’une quinzaine de pays d’europe. il a fallu nourrir et loger tout ce monde. «Pour nombre de participants, notamment ceux d’europe orientale, les frais de déplacement sont déjà impor-tants; nous avons dû trouver des possi-bilités de logement qui soient accessibles à toutes les bourses. C’est pourquoi la

majeure partie des inscrits logeaient dans une centre de vacances au lac noir, sous tente pour d’autres», explique Patrick Rossier.

Des rencontres et un réseau

A ces importants travaux d’intendance et de financement vient s’ajouter l’organi-sation des courses proprement dite, du séminaire et des excursions. La manifes-tation est réservée aux professionnels de la forêt, à leur conjoint(e) et à leurs enfants. de l’ouvrier à l’ingénieur, tout le monde court ensemble dans les bois, affronte la pluie, la boue, le froid ou la canicule à la même enseigne. La course est également ouverte aux propriétaires de forêt et à leurs proches. C’est à ce titre que la biologiste fribourgeoise marie-Luce Romanens, championne du monde de course d’orientation en 1995, a pu participer à l’eFOL 2014 sur le terrain et comme hôte d’honneur.

Ces journées de compétition sont aussi l’occasion de découvrir les forêts et l’économie forestière du pays hôte. Les organisateurs avait placé l’eFOL 2014 sur le thème «Fonction de protection de la forêt contre les dangers naturels

en Suisse», à laquelle était consacré un séminaire d’une journée. Trois excursions dans la région des lacs (biodiversité dans la Grande Cariçaie, production du chêne dans la forêt du Galm), en Gruyère (prévention contre les dangers naturels,

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L’arrivée du relais au stand de Plasselb.

Hôte d’honneur de la compétition, Marie-Luce Romanens (derrière au centre) est entourée, de g. à d., des Lettones Linda Krumina, Zanda Abzalone et Jana Lepiksone, de ses coéquipières Patrizia Köpfli et Amanda Köpfli, et de la Finlandaise Anni Reiman, réunies sur le podium de la course de relais.

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Sur le haut du podium de la catégorie «Open» du relais du samedi 2 août, on reconnaît (de d. à g.) le Neuchâtelois Pascal Junod et son fils Corentin, et les deuxièmes de la catégorie, les Suédois Göran Svensson et Eje Andersson.

Les balises sont électroniques, les boussoles restent magnétiques et la carte en papier

L’équipe de forestiers fribourgeois formée par le président de l’orga-nisation Patrick Rossier (à d.), accompagné d’Andrea de Boni, Michaël Pachoud (debout, de d. à g.) et de Benoît Mazotti, François Sottas et Baptiste Ecoffey (assis).

gestion des forêts de protection) et dans l’emmental (forêts jardinées, formation forestière en Suisse) complétaient le volet documentaire de ces rencontres sportives. «La course d’orientation est aussi un réseau de contacts international important, précise Patrick Rossier. il n’est pas rare que nous nous adressions à des orienteuses ou à des orienteurs lorsque nous avons besoin de renseignements ou d’aides concernant l’économie forestière d’un autre pays.»

Prochaine étape: Pécs

La course d’orientation des forestiers est ouverte au monde forestier, mais la com-pétition suit de près les règles sportives définies par la fédération internationale. L’eFOL 2014 comprenait donc un sprint en ville de Fribourg juste avant la cérémo-nie d’ouverture. Le vendredi se disputait la moyenne distance au Burgerwald et le samedi avait lieu le relais par équipe dans les pentes nord du Schwyberg (Plasselb),

par 585 700 / 175 900 selon les coordon-nées nationales suisses. C’est là que se sont terminés les cinq jours de ces ren-contres, au terme desquels le comité suisse a remis la bannière de l’eFOL à ses collègues hongrois. Les prochains Championnats européens de course d’orientation des forestiers auront lieu dans la région de Pécs-Orfu, du 10 au 15 août 2015.

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Deux participants norvégiens refont la course, sur le papier.

Les postes de contrôle sont désormais des balises électroniques, mais on s’oriente tou-jours à la bonne vieille boussole. Les partici-pants portent leur badge fixé au doigt.

informations: www.efol.eu/2014/

La course d’orientation se joue encore et toujours avec carte, boussole et une paire de bonnes chaussures. Concession à la modernité, les postes que les participants doivent rallier dans l’ordre sont désormais des balises électroniques où ils quittancent leur passage avec un badge digital. La balise enregistre l’identité et l’heure de passage du coureur, et transmet le tout en ligne à un ordinateur central. Le système permet de contrôler l’itinéraire des coureurs et de cal-culer le temps de course. Les Championnats européens de course d’orientation des forestiers ont été lancés en 1994 par le suédois Leif Strömquist, décédé ce printemps. Son objectif était d’offrir une alternative sportive estivale aux Champion-nats européens de ski nordique des fores-tiers. Les deux compétitions se déroulent chaque année dans un pays différent, où un comité prend en charge l’organisation de l’événement.

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FAune sAuvAge

Le cerf, une réalité de la forêt jurassienneLes populations de cerfs s’accroissent dans le massif jurassien. Si personne ne remet en question la

présence du grand cervidé dans les forêts suisses, sa trop forte densité pourrait nuire aux équilibres naturels. Une régulation concertée du cheptel est mise en place pour rendre la cohabitation possible.

Textes et photos: Bernard Rérat*

Le cerf ne connaît pas les frontières. Dans le massif jurassien, des grands cervidés vivant côté français ont donc essaimé vers la suisse. Cette arrivée réjouit promeneurs et chasseurs de «grandes pattes» mais inquiète les forestiers.

Après l’abolition des privilèges sur les droits de chasse, il y a environ deux siècles, le cerf, comme beaucoup d’autres ongulés, disparaît du Jura vaudois. Il n’y revient que dans les années 1960–1970 et, surtout, au début de la décennie 2000. Il semble

* Bernard Rérat, journaliste français spécialisé en foresterie, dirige l’Agence de Presse Forêt-Bois à Malbuisson.

Evolution du nombre maximum de cerfs observés dans le massif jurassien

Etournel Mont-Tendre Dôle-Versoix Maisod Total1999

200864 90

19 112

0 152

43 35

126 389

que des individus s’échappent d’élevages français du Jura et d’Alsace et franchissent la frontière.

Ces populations devront trouver, côté vaudois, des conditions idéales pour pros-pérer. «Le massif jurassien est en phase de colonisation par le cerf élaphe. si sa pré-sence renforce la biodiversité du massif, son expansion géographique peut être perçue comme un facteur limitant pour les activités sylvicoles.» C’est ainsi que le rap-port d’activité du programme Interreg Iv A, publié en avril 2013, résume la situation.

Ce programme franco-suisse de colla-boration entre les divers acteurs du milieu jurassien pose bien la dimension suprana-tionale de l’extension du cerf (voir encadré

La scarification (à g.) effectuée au rabot de Gerstner favorise des petits écoulements de résine et semble dissuader le cerf d’écorcer les épicéas.Dégât d’écorçage (au centre) du cerf sur épicéa; après ça (à d.), le bois perd la moitié de sa valeur.

Tab. 1: L’évolution des effectifs observés, entre 1999 et 2008, est très parlante (source: symposium Cerf, Dijon 2008).

Tab. 2: Ce type de comptage est réalisé de nuit, avec des véhicules équipés de phares (source: Interreg Iv A, lettre info no 8/2014).

ci-contre). Mais avant d’aller plus loin, il faut s’interroger sur la réalité de cette immigra-tion clandestine supposée. Les populations de cerfs progressent-elles réellement dans le Jura suisse?

Populations en expansion

Oui, clairement, selon le rapport cité plus haut. en 1999, 144 cerfs sont recensés dans le sud du Jura franco-suisse. Ce nombre passe à 300 individus en 2005, puis à 407 en 2012. D’autres statistiques montrent que la population, entre 1999 et 2008, a été multipliée par trois dans une région englobant Dôle, versoix et Mont-Tendre (voir tableau 1).

Résultats des comptages (aux phares) de la population de cerfs, région Dôle-Versoix

Nombre d’individus observés 2000 2005 2010 2014en moyenne

au maximum45 60

100 120

160 200

145 210

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Des données plus récentes couvrant le printemps 2014 confirment cette forte augmentation du cheptel de cerfs sur la partie sud du massif (voir tableau 2). Les effectifs exacts de grands cervidés ne sont pas précisément connus. Certains spé-cialistes évoquent la présence d’environ 200 individus répartis sur les 60 kilomètres de forêts séparant le Pays de gex des sources de l’Orbe. De son côté, la direction générale de l’environnement du canton de vaud indique qu’en 2011, 155 cerfs ont été dénombrés dans le canton, selon les don-nées du Plan sectoriel du cerf 2013–2017.

Les raisons de l’accroissement sont bien connues. Il y a d’abord la sédentarisation d’une espèce particulièrement grégaire qui ne cherche pas ailleurs ce qu’elle trouve à sa portée. A quoi s’ajoute sa durée de vie moyenne (10 ans) et sa fécondité (1 faon/an par biche dès l‘âge de 3 ans). D’autre part, les hivers cléments de ces dernières années ont été favorables à l’animal. Le cerf profite également de la structure pay-sagère vaudoise où alternent des zones de quiétude en forêt et d’autres de gagnage dans les champs et les lisières. enfin, la faible mortalité des adultes, liée notam-ment à une chasse modérée, renforce le développement de l’espèce.

Plus de dégâts en forêt

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le cerf exerce des pressions de plus en plus dommageables sur le milieu forestier. De nombreuses études traitent de la ques-tion. L’une d’entre elles (Patrick Patthey, Marc-André silva, 2008), portant sur la quantification des dégâts d’écorçage sur

Observatoire franco-suisse pour le massif jurassienPrévu sur quatre ans (2010–2014), le programme Interreg Iv A «Observatoire: le cerf sur le massif jurassien» procède du constat que l’envahissement du cerf est transfrontalier. Le programme réunit des forestiers, des propriétaires, des chasseurs, des associations, des administrations des deux pays. Il concerne trois départements français (Ain, Jura et Doubs) et huit cantons suisses (Jura, vaud, genève, Berne, neuchâtel, Bâle-Campagne, soleure et Argovie). Ce projet a été construit autour d’enjeux environnementaux (bio-diversité, interactions entre espèces, préservation des habitats) et socio-économiques (production forestière, activités locales). Il contribue au respect de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. son ambition est de mieux connaître les populations de cerfs dans le massif jurassien, et de définir des politiques de gestion adaptée. Il s’agit aussi de répondre plus efficacement à la problématique des dégâts forestiers et de chercher à limiter les impacts sur le secteur de l’économie forestière. Interreg Iv A renforce la communication sur cette «nouvelle» espèce et entend aussi proposer de meilleures solutions aux conflits entre grande faune et trafic routier. Coté suisse, le pilotage est assuré par Chassesuisse, en collaboration avec Diana suisse. Le bureau d’études ecotec-environnement gère les aspects administratif et scientifique du programme.

des perchis d’épicéa à l’échelle du Jura vaudois, nous dit que 50% des peuple-ments sont écorcés. selon les mêmes auteurs, «en moyenne, les pertes dues à l’écorçage de ces perchis s’élèvent entre 130 et 260 tiges par hectare, soit 9,5% du nombre total de tiges par hectare».

Outre la dévalorisation économique des bois ainsi dépréciés (voir l’interview page suivante), les dégâts mettent aussi en péril la faculté des forêts de se régé-nérer naturellement et leur capacité à lutter contre certains aléas (changements climatiques, insectes, champignons …). La direction générale de l’environnement pointe les risques. «D‘une manière géné-rale, si l’impact actuel semble encore acceptable, l’effet cumulatif des dégâts aura des conséquences sur les choix sylvi-coles et donc sur la garantie des fonctions

économiques, protectrices, écologiques et sociales des forêts.»

Adapter les plans de tir

La prolifération du cerf est donc une menace à prendre au sérieux. Les spécia-listes signalent que les effectifs sont sus-ceptibles de progresser très rapidement en cas de sédentarisation des hardes et en l’absence d’une gestion adaptée. Ainsi, sur la base d’une population esti-mée à 145 cerfs (moyenne 2008–2012), un essai de modélisation élaboré à partir d’un scénario «sans chasse» établit que sur le Mont-Tendre , après cinq ans, la population compterait 800 cerfs et, après 20 ans, 6400 individus! en revanche, avec le scénario actuel «chasse», les effectifs s’élèveraient à 200 têtes après cinq ans et à 250 après 20 ans. «une chasse adé-quate permet donc une régulation des populations de cerfs», conclut la direction générale de l’environnement.

Les mesures prises depuis une dizaine d’années dans le canton de vaud visent cet objectif de régulation du cheptel. «en raison de la croissance régulière des dégâts du gibier sur la forêt, très proba-blement liée à une hausse du cheptel des cerfs, le plan de tir a été augmenté depuis 2000», peut-on lire dans le Plan sectoriel de gestion du cerf 2013–2017. De fait, les autorisations de tirs dans le Jura vaudois

Tab. 3: Les plans de tir (en nbre d’individus) ont été adaptés à l’évolution des effectifs (source: Plan sectoriel gestion du cerf 2013–2017).

Evolution des plans de tir dans le Jura vaudois

2000 2005 2010 2012prévu

réalisé8 7

35 36

71 71

83 72

«Le cerf oblige le forestier à être imaginatif», estime Philippe Hubeaux, la main posée sur un tronc enduit de répulsif à base de silicium.

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Le cerf dans les forêts du Jura: une affaire d’équilibreMarc-André silva est inspecteur des forêts du 15e arrondis-sement du canton de vaud. Il explique comment le cerf peut cohabiter avec la forêt jurassienne sans menacer son existence. extraits d’interview.

Quelles sont les caractéristiques du domaine que vous gérez?Marc-André silva: Le 15e arrondissement couvre un peu plus de 8500 hectares d’aire forestière, des rives du Léman jusqu’aux crêtes du Jura. Le faciès forestier présente divers aspects tout au long des séquences altitudinales. Il est marqué par une grande variété de stations et de peuplements caractérisés principalement par le hêtre et les feuillus en plaine, cédant progressivement la place, dans la côte, à une forêt mélangée avec du hêtre, du sapin, de l’épicéa et une certaine proportion d’érable.sur les plis du Jura, il s’agit surtout de forêts de production de bois avec des enjeux importants de protection des paysages et de conservation de la flore et de la faune.

La présence du cerf dans le Jura est-elle une menace pour la forêt?Précisons d’abord qu’il existe une volonté politique et publique d’accueillir le cerf dans nos forêts. Il faut donc chercher à obtenir un équilibre afin que les densités de popu-lation des grands cervidés soient compatibles avec la pérennité de la forêt et de ses différentes fonctions sur le long terme.Dans cette cohabitation avec le cerf, un des problèmes rencontrés par le forestier réside dans les dégâts que l’animal occasionne aux arbres. en altitude, ceux-ci sont naturelle-ment exposés à des conditions de vie difficiles en lien avec le climat montagnard. Les arbres poussent très lentement et ont besoin de plusieurs décennies avant d’atteindre une taille leur permettant de s’affranchir de la neige. Le rajeunissement des peuple-ments forestiers est donc une opération délicate qui demande un suivi attentif.Dans le Jura, le chamois et le chevreuil exercent aussi des pressions d’abroutissement sur la végétation forestière. Mais la différence, c’est qu’avec le cerf il y a d’autres types de dégâts qui exposent les arbres plus longtemps. Ainsi, en hiver, le cerf se cantonne dans le pied de côte et écorce des arbres. Puis, au cours de l’année, il va progressive-ment se déplacer en altitude et occasionner des abroutissements sur les jeunes plants et, au-dessus de 1200 m, des frottis aux tiges au moment du velours de mai-juin et du brame de septembre.

Quelles sont les conséquences de ces dégâts?en altitude, où la régénération vient difficilement, la répétition des frottis année après année et leur accumulation mettent en péril le rajeunissement des résineux de la forêt mélangée où le hêtre, de moindre qualité économique, est déjà vigoureux. Les écor-çages, eux, génèrent un autre problème, car le cerf peut les réaliser jusqu’à des dia-mètres de 20 à 30 cm en fonction de l’essence et de la rugosité ou non de l’écorce. Ces arbres incomplètement écorcés garderont des stigmates pendant de longues années et sont affaiblis: entrées de parasites, déformation du fût, accroissement de la sensibilité des peuplements aux aléas climatiques, déclassement du bois …un épicéa qui se vend 80 à 100 francs/m3 bord de route quand il est sain ne se com-mercialise plus que pour la moitié du prix lorsqu’il est atteint par de la pourriture. si les dégâts ne sont pas maîtrisés, il existe donc à la fois un risque de modification de la composition des essences et une perte économique pour le propriétaire.

Pensez-vous que la densité du cerf soit compatible avec la forêt?La forêt n’est pas en danger, elle va continuer de vivre. La question qui est posée par la présence du cerf, c’est la composition de la forêt que nous souhaitons avoir. Dans le canton de vaud, un plan sectoriel de gestion du cerf fixe une densité de population acceptable à partir de comptage IKA (indice kilométrique d’abondance). sur cette base, la conservation de la faune prépare un plan de tir annuel qui est ensuite discuté entre divers acteurs du milieu de la gestion de la faune, les forestiers, les propriétaires, les chasseurs, les Ong …Finalement, c’est la conseillère d’etat et cheffe du Département du territoire et de l’environnement, Jacqueline de Quattro, qui arbitre et prend la décision finale. si l’on caricature, de manière générale, les forestiers voudraient un peu moins de cerfs et les chasseurs un peu plus. Mais tout ce processus résulte d’un compromis qui se déroule dans un esprit de collaboration entre les différentes parties prenantes.

sont passées de moins de dix en l’an 2000 à près de 80 en 2012 (voir tableau 3). et pour la saison 2013–2014, le plan de tir prévoyait que 120 cerfs seraient prélevés dans la même zone.

Les autorités cantonales mènent cette action de façon concertée avec les diverses parties prenantes. La recherche d’un équilibre entre la présence du cerf – que nul ne conteste – et la pérennité de toutes les fonctions de la forêt prévaut. vaud a prévu des aides financières en vue de prévenir les dommages. une enve-loppe budgétaire annuelle de 150 000 francs est prévue. D’autres aides complé-mentaires et de même ampleur financière sont programmées, en particulier pour indemniser les propriétaires lésés par des dégâts d’écorçage sur des jeunes perchis d’épicéa.

Nouvelle approche sylvicole

sur le terrain, les forestiers privilégient les mesures sylvicoles actives. «nous ouvrons fortement certains peuplements denses pour en casser la structure et ainsi ame-ner plus de lumière au sol, donc plus de nourriture», explique Philippe Hubeaux. Le garde forestier du groupement de Bière-saint-Livres observe que si l’on mul-tiplie de tels espaces ouverts, les dégâts du cerf se «diluent» dans la nature. Pour protéger les jeunes épicéas des hauteurs, le forestier leur ménagera aussi un gai-nage arboré, en ne coupant les hêtres voisins du sujet à défendre qu’aux deux tiers de leur hauteur.

La visite du triage de Bière permet de découvrir d’autres manières de protéger la forêt contre la dent et les bois du cer-vidé. Certains arbres reçoivent une pro-tection mécanique sous forme de gaine plastique de type Poly-net. D’autres sont tout simplement entourés de branches de rémanents formant des sortes de tipis empêchant l’animal d’accéder au fût. Des répulsifs chimiques à base de sili-cium, comme le Wöbra, peuvent égale-ment être employés. enfin, la technique de la scarification, utilisée avec le rabot de gerstner favorisant des petits écoule-ments de résine, semble dissuader le cerf d’écorcer les épicéas.

Malgré les 25 cerfs – au moins – qui, d’après lui, peuplent les 1500 hectares de forêts dont il a la charge, Philippe Hubeaux voit le bon côté des choses. «Le cerf est une réalité avec laquelle le forestier doit vivre. A partir de là, il faut être imaginatif. C’est une nouvelle sylviculture, une tâche passionnante à entreprendre», assure le garde forestier de Bière.

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COnFéRenCe eFUF 2014

L’économie des forêts urbainesQui doit payer quoi et à qui? Comment valoriser les prestations environnementales et de service

public des forêts périurbaines? Ces questions ont marqué une partie des débats de la 17e conférence du Forum européen de foresterie urbaine (EFUF) qui avait lieu à Lausanne.

Texte et photos Ferdinand Oberer*

Fin juin à Lausanne, la 17e conférence internationale du Forum européen de foresterie urbaine a été un événe-ment considérable réunissant plus de 200 spécialistes, sociologues, forestiers, économistes, écologues, architectes, paysagistes, etc. Plus de 80 exposés, 28 présentations sous forme d’affiches et quatre excursions ont contribué à montrer comment aménager et gérer les espaces verts et les forêts au sein des agglomérations du XXIe siècle.

Une partie de ces contributions traitait les aspects économiques du problème, la valeur des différentes prestations de la forêt aux abords des villes, son estimation et la contrepartie financière qui devrait en résulter.

«Les forêts urbaines et périurbaines influencent le microclimat. elles atté-nuent les chaleurs extrêmes (les arbres à feuilles persistantes ont aussi un effet sur le froid intense), elles retiennent l’eau après les pluies. elles contribuent donc à économiser l’énergie et réduisent les risques d’inondations. en plus, les arbres ont un effet antiérosion, améliorent la qualité de l’air et font écran au bruit»,

* Ferdinand Oberer est rédacteur à la revue WALD und HOLZ. Traduction Alain Douard, LA FORÊT

a rappelé Clive Davies, le président de l’eFUF, dans son exposé d’introduction.

D’une manière générale, ces éléments sont connus; mais ils servent de plus en plus de base pour évaluer les prestations de la forêt dans les agglomérations et méritent donc qu’on les analyse plus en profondeur.

L’Institut forestier slovène de Ljubljana a ainsi étudié de plus près les prestations de la forêt dans le domaine de l’épuration de l’air et comme réserve d’eau. Ursa Vilhar, une chercheuse de l’institut, a exposé les principaux résultats de ces travaux. «Ce sont les forêts mélangées qui stockent le mieux les eaux et régulent le mieux leur écoulement. Les forêts mélangées filtrent la plupart des polluants. Pour l’air, toutes les forêts jouent un rôle d’épurateur; planter et entretenir une forêt est la meil-leure façon d’occuper une surface.»

Programme européen

Les critères environnementaux sont aussi disséqués durant les quatre ans de l’action «Green Infrastructures» du pro-gramme de recherches européen COST (european Cooperation on Science and Technology). Cette action vise à définir les valeurs écologiques et sociologiques des forêts urbaines, et à développer des indicateurs pour les évaluer.

Urbanistes et aménagistes devraient ainsi, dès 2017, disposer de recommanda-tions pratiques concrètes. Quatre groupes de travail œuvrent à cette fin sur les pro-blématiques de l’évolution climatique, des prestations sociales et culturelles de la forêt, sur la gestion de projets et les échanges d’informations.

Ces trois prochains mois, le groupe de travail «echanges d’informations» veut ouvrir un site internet interactif où les scientifiques, les praticiens et les particu-liers pourront communiquer.

Les locaux de l’Université de Lausanne ont récemment accueilli le congrès de foresterie urbaine réunissant plus de 200 participants.

Qu’est-ce que l’EFUF? L’eFUF – pour european Forum on Urban Forestry – est un réseau de scientifiques et de spécialistes du secteur forestier, de l’ur-banisme, de l’aménagement du territoire et de l’architecture du paysage. Le réseau traite de l’amélioration des zones boisées et des espaces verts des agglomérations, afin de contribuer à la qualité de vie de leurs habitants. L’eFUF organise une confé-rence annuelle depuis 1998. Il est, entre autres, partenaire de l’IUFRO, l’Union des organisation de recherches forestières. La Suisse est officiellement membre de l’eFUF depuis le mois de juin 2014.

Informations:www.efuf2014.org

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Dans les trois ans, des recommanda-tions pour le choix des essences seront publiées, de même qu’un livre qui résu-mera les résultats de l’action «Green Infrastructures». 150 personnes de dif-férents secteurs et d’une quarantaine de pays y participent (voir sur:www.greeninurbs.com).

Evaluation et cartographie

Shela Patrickson de l’ICLeI (International Council for local environmental Initia-tives), une association internationale qui encourage les initiatives environnemen-tales locales, a expliqué, en se basant sur l’exemple d’edmonton (Canada), com-ment une ville peut quantifier l’utilité de ses arbres et forêts. «edmonton a inven-torié tous ses arbres. Sur la base de ce recensement, le service des espaces verts a évalué à 64,44 dollars le rendement net annuel de chaque arbre.» Ce mon-tant a été calculé en prenant en compte

tal. Sinon, c’est l’image d’ensemble du projet qui risque d’être mise en péril. Ça serait dommage», conclut Georg Schoop.

Intérêt public, propriété privée

Robert Hostnik, de l’administration fores-tière slovène, a présenté un exposé sur un projet dans la grande banlieue de Celje. Avec 37 000 habitants, cette ville est la troisième de Slovénie. Comme la plupart des forêts environnantes sont en mains privées, le projet a comme but à long terme de rétribuer les propriétaires pour la contribution de leurs forêts à l’écosys-tème et pour leurs prestations en faveur du bien-être général de la collectivité.

propos des prestations sociales de la forêt. 2400 personnes ont été interrogées. elles ont indiqué la fréquence de leurs sorties dans les zones vertes périphériques, et les raisons de ces sorties. L’aspect princi-palement évoqué a été le coût du dépla-cement. C’est ainsi que, pour une excur-sion journalière, la plupart des Suédois choisissent des zones de détente proches (< 5 km), entre autres pour économiser sur les transports.

Le questionnaire ne portait pas sur la nature des sorties. Les résultats ne per-mettent donc pas d’estimer combien de kilomètres un chasseur, un pêcheur ou un cycliste est disposé à parcourir, ni combien il est prêt à dépenser pour aller exercer son hobby plus loin dans la campagne.

Sponsoring environnemental

Georg Schoop, ingénieur forestier de la ville de Baden (AG), a présenté le projet «Sponsoring environnemental des presta-tions forestières» qu’il a lancé en 1997. Dans ce projet, les prestations forestières sont classées en cinq «produits»:• la forêt, lieu de détente• la forêt, espace sportif• la forêt, zone naturelle• la forêt, endroit pédagogique• dialogue entre nature et forêt

Pour commencer, ces produits ont été positionnés sur un plan d’affectation. La ville peut ainsi les localiser pour les commercialiser auprès des sponsors. «Le sponsor soutient un produit particulier, dans un endroit choisi, ce qui contribue à améliorer son image auprès du public. Or, pour une entreprise, avoir une bonne image, c’est de l’argent comptant», relate Georg Schoop.

La Ville de Baden choisit les sponsors avec soin, pour qu’il n’y en ait pas qui profitent du sponsoring environnemental pour masquer leurs déficiences ou pour se «racheter une vertu».

«nous veillons à ce que le comporte-ment de l’entreprise soit en adéquation avec l’idée de sponsoring environnemen-

Clive Davies, président de l’EFUF.

Excursion à Romanel-sur-Lausanne pour illustrer les propos du congrès sur le terrain.

Le Slovène Robert Hostnik.

la contribution des arbres en faveur de la qualité de l’air, de leur rôle dans la régu-lation hydrique et comme puits de car-bone. edmonton n’a pas encore établi de cartographie de ses arbres sur la base de ces critères; il n’y a donc pas de valeur individuelle attachée à chaque sujet, et les 64,44 dollars constituent un forfait.

Un projet conjoint de l’Université libre de Bruxelles et de l’Université de namur (Belgique) montre comment cartographier les prestations des forêts périurbaines en faveur des écosystèmes et de l’homme. en interrogeant des habitants, les chercheurs de ces deux établissements ont identifié 32 prestations en faveur des écosystèmes, puis les ont en partie combinées pour les cartographier, avant de les évaluer sur la base d’indicateurs écologiques classiques (abondance, rareté, diversité et domi-nance). Les critères sociaux jouent aussi un rôle, mais sont impossibles à quantifier.

Coûts de transport à la loupe

eugen ezebilo, de la Haute école d’agro-nomie suédoise, a présenté une étude fournissant, au moins partiellement, une approche du rapport coûts-prestations à

Ces sont les coûts d’entretien des des-sertes parcourues par les promeneurs qui serviraient de base pour rétribuer les pro-priétaires. Dans le cadre d’une enquête, ces derniers ont été invités à estimer eux-mêmes quel surcoût pour l’entretien des chemins engendrait le passage des cita-dins. Trois quarts des quelque 300 pro-priétaires interrogés ont répondu et men-tionné un montant annuel de 533 euros par kilomètre.

L’exposé de Robert Hosnik était l’un des rares à s’intéresser à la question du dédommagement des propriétaires privés.

Informations:exposés, posters et résultats des ateliers sont publiés sur: www.efuf2014.org ➞ contributions&results

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MeRisieR

Des faiblesses qui sont aussi des atouts?Au printemps, leur voyante floraison nous le rappelle: les merisiers sont naturellement plus répandus

en lisière qu’à l’intérieur des peuplements. A lui seul, ce constat n’a pas de quoi surprendre le forestier, qui connaît depuis longtemps la très faible tolérance à l’ombrage de cette essence précieuse.

Textes et photos Jacques Doutaz*

Fort de ce constat, il paraît tout à fait naturel de considérer que de grandes ouvertures, volontaires ou non, consti-tuent une véritable opportunité, voire une nécessité, pour cette essence peu concurrentielle. Les exemples provenant de surfaces mises à nu par l’ouragan Lothar ne manquent pas, d’ailleurs, dans notre pays. Où mieux que là le meri-sier trouve-t-il les conditions de pleine lumière dont il semble tributaire?

La nature toutefois ne fonctionne pas à l’aide de catégories, mais bien de proces-sus de sélection. Là où l’être humain, par observation, conclut que le merisier est une essence héliophile par excellence, la nature se borne à laisser jouer la concur-rence. L’être humain, par raisonnement logique, déduit que des soins précoces et réguliers sont nécessaires pour maintenir le merisier dans le mélange initial. La ten-tation est grande de raisonner comme

suit: sans dégagement intensif, moins de lumière, donc moins de succès pour cette essence réputée peu sociable.

Beaucoup de lumière, c’est aussi plus de concurrenceLoin des définitions sylvicoles qui classent les arbres en essences d’ombre ou de lumière, la dynamique forestière natu-relle constitue le seul facteur décisif. Tant que les arbres utiliseront la pho-tosynthèse pour vivre et croître, aucun d’entre eux «n’aimera l’ombre». Tout au plus, les essences ont-elles développé, à des degrés divers, une tolérance à l’om-brage qui, d’ailleurs, semble varier pour une même essence selon les conditions de station. Plus elles sont favorables et mieux la tolérance à l’ombrage pourra s’exprimer.

Dans une surface ouverte, le merisier peut donc bénéficier de la pleine lumière qu’exige sa faible tolérance à l’ombrage. Mais les autres essences, même dites «d’ombre» comme le hêtre, en bénéfi-

cient tout autant que lui. Très vite s’ins-taure alors une très forte concurrence entre les jeunes arbres, dès que leurs branches entrent en contact latéral (stade du fourré). C’est précisément ce qui justifie, dans la logique humaine, des dégagements précoces des arbres d’avenir.

Dans la nature, rien ne vient juguler cette «loi de la jungle». si le merisier est incapable de supporter l’ombre, il ne lui reste donc qu’une seule issue: se main-tenir au-dessus de la mêlée. Malgré la densité maximale des jeunes arbres, il continuerait ainsi à bénéficier de suffi-samment de lumière. en d’autres termes, l’intolérance à l’ombrage du merisier l’oblige à pousser plus vite que la majo-rité de ses concurrents.

Le merisier se fait plus sou-vent rattraper qu’étoufferChaque forestier connaît cette image: noyé dans une moyenne futaie d’autres essences (même des résineux), un meri-

* Jacques Doutaz, ingénieur forestier ePFZ, est enseignant en sylviculture au CeFOR de Lyss.

Image printanière typique: les merisiers illuminent les lisières alors qu’ils boudent l’intérieur des peuplements.

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sier isolé «vivote» encore. sa couronne verte est très courte, son fût très long mais couvert de chicots (branches sèches) passé les premiers mètres de bille de pied. souvent, le tronc est déjà par-tiellement creux, mais l’arbre demeure jusqu’à ce qu’il finisse par s’effondrer.

A l’évidence, un tel sujet manque de lumière, ce qui explique le raccourcisse-ment de sa couronne par mortalité pro-gressive de ses branches basses, devenues des chicots encore longtemps visibles. L’autre évidence, souvent oubliée, c’est que l’arbre s’est non seulement maintenu dans le mélange, mais qu’il fut un temps où sa couronne était beaucoup plus longue. Conclusion? L’arbre n’a pas été «étouffé» au stade du fourré ni même du perchis comme on le craint souvent; il s’est plutôt fait rattraper par ses concur-rents, plus «lents au démarrage» que lui.

Dans la fable du lièvre et de la tor-tue, le merisier s’apparente au lièvre! en début de course, il court plus vite que ses concurrents. il lui suffit de partir à

Exemple typique d’un merisier «rattrapé» par ses concurrents (ici essentiellement des hêtres): sa couronne est très courte et son fût couvert de chicots. La perche jaune est longue de 6 m.

Exemple de détourage d’un merisier: cette première intervention doit permettre de «fixer» le fond de la couronne à une hauteur d’environ 6 m. Tout concurrent susceptible de faire sécher les branches basses est systématiquement éliminé.

temps, ce qui n’est garanti que dans des conditions de pleine lumière. son point faible? il s’essouffle rapidement, ce qui permet peu à peu à ses suivants (les «tor-tues» comme le hêtre) de le rattraper, puis finalement de le devancer.

Merisier et rationalisation biologiqueLa rationalisation biologique se base avant tout sur un «laisser-faire contrôlé». Tant que la dynamique naturelle conduit vers l’objectif sylvicole, toute interven-tion est non seulement inutile, mais sur-tout économiquement contreproductive. Pour une essence tolérante à l’ombrage, cette phase de «laisser-faire contrôlé» peut durer longtemps, puisqu’une den-sité maximale du peuplement ne la met guère en péril. en effet, même une rude concurrence et le manque de lumière (qui est son corollaire) ne risquent pas de conduire à son éviction.

Qu’en est-il pour les essences intolé-rantes à l’ombrage comme le merisier? La peur qu’elles se fassent évincer du mélange initial a souvent laissé penser qu’une intervention précoce est indis-pensable. en d’autres termes, le potentiel de rationalisation biologique du merisier paraissait faible, voire nul.

si, toutefois, l’hypothèse énoncée plus haut est correcte (à savoir que dans un premier temps le merisier pousse plus rapidement que ses concurrents), alors la phase de «laisser-faire contrôlé» pour-rait s’avérer plus longue que ne le laisse

penser, de prime abord, l’intolérance à l’ombrage de l’essence. C’est ce que semble démontrer l’exemple suivant.

Placette d’essai de la Rossmatta (FR)sise à 700 m d’altitude, sur le territoire communal de Pierrafortscha (FR) tout proche de Fribourg, la forêt de la Ross-matta est une propriété privée. Une ortho-photo de 1998 montre une futaie fermée, à l’exception d’une trouée récente (7 ares non boisés). Lothar renverse le peuple-ment en décembre 1999, et une partie

Détail d’un plateau de table centenaire en meri-sier massif. Ce bois est très prisé en ébénisterie.

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Combien de temps le sylviculteur peut-il laisser faire la nature?Dans un premier temps, le merisier – même intolérant à l’ombrage – semble fort bien «se défendre tout seul» face à la concurrence des autres essences, car sa forte croissance juvénile est sa seule chance de survie. Cela ne vaut naturellement qu’en pleine lumière, là où l’essence trouve son optimum. Durant cette phase, un «laisser-faire contrôlé» est tout à fait possible. seules des tailles de formation peuvent s’avérer bénéfiques pour la qualité des futures billes (p. ex. élimination précoce de fourches ou de branches raides).La phase de «laisser-faire contrôlé» se termine lorsque les premières branches vertes se situent à environ 6 m de hauteur. Là, le sylviculteur s’écarte du sentier que suivrait la nature, puisqu’il empêche les concurrents du merisier de le rattraper. Des détourages vigoureux et répétés permettent d’éviter tout raccourcissement du houppier, comme ce serait le cas dans la nature. L’expérience semble montrer que cette première étape de «laisser-faire contrôlé» peut sans problème s’étendre sur les 10 à 15 premières années de vie du merisier. Cette période paraît peut-être courte; elle constitue néanmoins près de 25% de la longévité du merisier.il est intéressant de constater que cette phase, exprimée en pour cent de la période de production de l’essence, est tout à fait comparable à ce qui est admis pour le hêtre (30 à 40 ans sans intervention pour une révolution de 100 à 120 ans). Vu sous cet angle, le merisier supporte aussi bien la rationalisation biologique que le hêtre, malgré leur diffé-rence marquée de tolérance à l’ombrage.

Mélange en fonction du nombre de tiges (à g.) et de la surface terrière (à d.): les merisiers sont rares (5% du nombre de tiges), mais de fort diamètre (19% de la surface terrière).

du bois est abandonnée sur place. Cette hêtraie à aspérule typique (e+K 7a) ne subit aucune intervention jusqu’au prin-temps 2013, date à laquelle l’auteur y ins-talle une placette d’observation sylvicole.

Un inventaire intégral à partir d’un DHP (diamètre à hauteur de poitrine) de 4 cm démontre que le merisier ne représente que 5% des 3025 tiges recensées à l’hec-tare. Cette même essence correspond en revanche à 19% de la surface terrière. Cela signifie donc que les merisiers sont rares, mais de plus fort diamètre que les autres essences!

sur les 28,8 ares de la placette, 19 arbres de place ont été désignés (soit 66/ha), dont 11 merisiers. Les DHP de ces der-niers varient entre 15 et 25 cm, pour une moyenne de 20,2 cm, et ceci dans une ouverture datant de 1999, en l’absence totale de soins!

La localisation précise des merisiers montre qu’aucun d’entre eux ne se situe dans la trouée de 7 ares existante avant Lothar. L’installation sous abri des meri-siers paraît peu probable en raison de leur intolérance à l’ombrage. Leur âge ne devait donc guère dépasser 12 ans lors des relevés au printemps 2013! Pour contrôle, le comptage des cernes annuels de quelques concurrents (sans distinction d’essence) confirme ce chiffre: l’âge maxi-mal observé est de 22 ans, la moyenne de 14 ans. Malgré la part d’incertitude qui demeure quant à l’âge exact des arbres, comme souvent en cas de rajeunissement naturel, il faut se résoudre à admettre que l’accroissement en diamètre de ces merisiers est de l’ordre de 1 à 1,5 cm/an, même en l’absence de soins!

Des essais conduits par l’institut fédé-ral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WsL) dans des surfaces

Lothar à Diessenhofen (TG) livrent des observations semblables: même sans intervention, de nombreux merisiers ont encore «une longueur d’avance» sur leurs concurrents, tant en hauteur qu’en diamètre. Leur vigueur est telle qu’ils s’imposent naturellement comme arbres de place, devant des essences réputées plus sociables (observation de l’auteur et communication personnelle de Peter Brang, WsL).

Peut-on laisser le merisier se débrouiller tout seul?en conditions de pleine lumière, le meri-sier pousse très vite en jeune âge. Cette faculté, vitale pour sa survie, est sans doute largement sous-estimée dans la

pratique. Dans le cas de la Rossmatta, l’ab-sence d’intervention durant 13 périodes de végétation (de décembre 1999 à mars 2013) n’a pas conduit à la disparition des merisiers dans le mélange. Au contraire, ils dominent encore clairement, par leur dimension, les autres essences (hêtre, frêne, érable, épicéa).

La hauteur moyenne des merisiers retenus comme arbres de place s’élève à 14,6 m (minimum 12,5 m – maximum 17 m). Leur houppier représente encore en moyenne 49,5% de leur hauteur totale.

La décision d’intervenir en 2013 en faveur de ces arbres de place n’a pas été motivée, en premier lieu, par le risque de les voir bientôt doublés par leurs concurrents, mais plutôt par souci de produire du bois de qualité. en effet, le bois de merisier se déprécie rapidement avec l’âge. L’objectif, dès lors, consiste à atteindre un diamètre cible de 50 à 60 cm en autant d’années. Cela n’est réaliste que si le houppier des merisiers correspond à environ trois quarts de leur hauteur finale. si on admet que celle-ci se situe aux alentours de 25 à 30 m, la bille de pied doit se limiter à 6 ou 7 m au maxi-mum. sitôt l’élagage terminé sur cette hauteur (ce qui est le cas dans la surface de la Rossmatta), les merisiers peuvent être littéralement détourés. Cette inter-vention doit garantir que les branches basses de leur houppier ne sèchent plus. Cela évite, d’une part, un ralentissement de l’accroissement par raccourcissement inutile du houppier et, d’autre part, la mortalité de ces branches basses qui pourrait conduire à une dépréciation de la qualité par entrée de pathogènes (risque accru de pourriture).

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PROTecTiOn cOnTRe Les chuTes

La Suva soutient la formation individuelleLes chutes depuis des points élevés comptent parmi les causes les plus fréquentes d’accidents

professionnels. En forêt, les chutes à partir d’échelles, d’arbres, d’ouvrages construits ou en terrain escarpé entraînent régulièrement de graves blessures. La Suva encourage la formation des travailleurs.

Dans un passé récent, des travailleurs forestiers ont subi de graves lésions en chutant. L’adoption de la protection contre les chutes comme thème central à la Foire forestière 2013 découlait de ces événe-ments. «nous nous assurons contre les chutes» est d’ailleurs l’une des dix règles vitales du travail en forêt.

La suva a organisé en 2013 une journée pratique avec plus de quinze associations et organisations professionnelles. elle visait à cataloguer les interventions impliquant un assurage par cordes dans les secteurs forestiers, du paysagisme et des travaux publics et communaux. Les participants y ont montré des techniques de travail et d’assurage. L’objectif principal était d’har-moniser les techniques dans l’ensemble des branches concernées. Trois fiches thé-matiques ont été éditées dans la foulée (voir informations en fin d’article), donnant les recommandations de la suva.

Règles unifiées pour tous

Les exigences contenues dans ces fiches correspondent à des exigences légales. elles exposent l’état de la technique pour les équipements de protection individuelle contre les chutes, qui doivent répondre à dif-férentes normes. ces fiches sont destinées à toutes les branches comportant des postes de travail mobiles, où les collaborateurs sont exposés à des dangers comparables.

sur le fond, les exigences sont les mêmes partout. Pour les travaux en forêt, la direc-tive de la commission fédérale de coor-dination pour la sécurité au travail (cFsT) no 2134 «Travaux forestiers» stipule, entre autres, que «sur les chantiers présen-tant un danger de chutes, les travailleurs prendront les précautions utiles contre celles-ci». Autre exigence: «Pour grimper aux arbres et travailler dans les cimes, on s’assurera contre les chutes.»

L’assurage par cordes

Lorsqu’il y a danger de chute, un assurage par cordes est nécessaire et il est primordial que la personne ne travaille pas seule. en cas d’urgence, il doit y avoir une deuxième personne disposant des connaissances techniques et de l’équipement indispen-sables pour intervenir. Les travaux avec assurage par cordes font partie des tra-vaux comportant des dangers particuliers. L’employeur est tenu de mettre à disposi-tion des personnes capables et formées en conséquence.

La réalisation des travaux en toute sécu-rité nécessite une formation théorique et pratique adaptée. il faut au moins une for-mation d’une journée pour accomplir des travaux simples avec assurage par cordes. Pour les travaux sur cordes ou comportant de l’escalade à la corde dans les couronnes, les personnes doivent avoir suivi des cours

Travaux en terrain escarpé.

de plusieurs jours. elles doivent disposer de connaissances approfondies sur: • l’évaluation des dangers et des risques• la connaissance des matériaux• les techniques d’assurage et d’escalade• le positionnement au travail• l’utilisation d’outils de coupe• le sauvetage en cas d’urgence.

La formation peut être donnée par des pro-fessionnels formés ou par une organisation spécialisée. Les personnes bien formées travaillent de façon plus sûre, sont plus efficaces. enfin, éviter des chutes profite à tous les assurés: moins d’accidents signi-fient moins de souffrances, sans compter qu’une réduction des coûts liés aux acci-dents permet de réduire les primes. Tout le monde y gagne: employeurs, travailleurs et proches. Philipp Ritter,

Suva sécurité au travail, secteur forêt, art et métiers

Informations:Fiches à télécharger sur www.suva.ch/waswo➞ réf. 33070

«Assurage par cordes en terrain escarpé»➞ réf. 33071:

«Travailler en toute sécurité sur les arbres»➞ réf. 33072:

«Travailler sur les arbres avec une échelle»

Escalade avec les grimpettes.

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Aide financière pour les participants de 2014

Dans le cadre de la campagne «compor-tements à risques en forêt», la suva sou-tient financièrement la formation liée aux travaux avec assurage par cordes. 500 collaborateurs d’exploitations fores-tières assurées par la suva ayant suivi une formation dans ce domaine en 2014 obtiennent, sur demande, une participa-tion de 80 francs par personne.Les requêtes, accompagnées d’une copie de la facture et des coordonnées ban-caires ou postales du demandeur, sont à envoyer par courriel à:

[email protected]

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biOdiveRsiTé

Importance et conservation du bois mort en forêt

Le bois mort est la base vitale pour de nombreuses espèces animales et végétales. Même si le volume de bois mort augmente depuis quelques décennies dans la forêt suisse, les objectifs en matière

de conservation ne sont pas encore atteints. Des mesures ciblées s’avèrent donc nécessaires afin de promouvoir les espèces exigeantes en cette matière première.

Par Thibault Lachat et Martin Moritzi*

Le bois mort et sa biocénose sont de bons indicateurs de la diversité des espèces et de la proximité de l’écosystème fores-tier avec l’état naturel. environ un quart des espèces forestières ont besoin de bois mort. Parmi elles, les insectes et les champignons constituent les groupes les plus diversifiés. des mousses, lichens et vertébrés utilisent également ce subs-trat. Les cavités des pics dans les arbres vivants ou morts sont ensuite utilisées par les pigeons colombins, les chouettes, les choucas des tours et autres espèces d’oiseaux, mais aussi par les loirs ou les chauves-souris.

* Thibault Lachat et Martin Moritzi travaillent à l’institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WsL à birmensdorf.

de grandes quantités de bois mort se constituent lors d’interventions sylvicoles ou d’événements naturels tels que tem-pêtes, bris dus à la neige ou infestations de scolytes. d’où des modifications per-manentes de la quantité et de la qualité du bois mort en forêt. Même si le volume de bois mort diminue pendant la décom-position, il est présent dans des conditions naturelles en quantités similaires à tous les stades de saproxylation, les premiers stades durant moins longtemps que les stades terminaux.

Bois mort dans la forêt suisse

Le bois a été très prisé au fil des siècles en tant que combustible ou matériau de construction. Même les arbres secs furent

Fig. 1: Par bois mort, on entend des arbres ou parties d’arbres dépéris de différentes dimen-sions et qualités: sur pied ou au sol, frais ou en décomposition.

à peine épargnés. en conséquence, pen-dant longtemps, le bois mort a été quasi-ment absent des forêts d’europe centrale. Plus tard, le bois qui traînait à terre fut souvent évacué uniquement par «souci de propreté» ou pour des raisons de protec-tion de la forêt.

Le volume de bois mort en suisse s’est accru depuis la seconde Guerre mon-diale. L’inventaire forestier national (iFN) démontre cette augmentation clairement depuis les années 80 (brändli 2010) – prin-cipalement à la suite des tempêtes vivian (1990) et Lothar (1999). Le volume de bois mort en suisse s’élève à 24,0 m3/ha en moyenne dans l’iFN 2009/13 (brändli 2014). s’y ajoute le fait que la récolte de bois n’est plus rentable dans les zones dif-ficiles d’accès. Par rapport à jadis, une plus grande quantité d’arbres restent à nou-veau en forêt après leur mort. selon l’iFN 2009/13, 19% des peuplements forestiers suisses ne sont plus exploités depuis plus de 50 ans (brändli 2014). N’oublions pas non plus que les propriétaires de forêts et les exploitants sont aujourd’hui mieux informés de l’importance écologique du bois mort.

Valeurs seuils

Les valeurs seuils indiquent les quan-tités minimales de bois mort requises pour préserver les espèces spécialisées. il importe de déterminer les valeurs seuils écologiques pour le plus grand nombre d’espèces possible afin de mieux définir les valeurs cibles pour les quantités de bois mort. de telles valeurs cibles ont été fixées par l’Office fédéral de l’environnement dans la Politique forestière 2020 (OFev 2013): 20 m3/ha pour le Jura, le Plateau et le sud des Alpes; 25 m3/ha pour les Pré-alpes et les Alpes. La plupart des espèces peuvent survivre avec des volumes de bois mort compris entre 20 et 50 m3/ha. Pour assurer la conservation des espèces rares et exigeantes, plus de 100 m3/ha de bois mort sont parfois nécessaires. Les réserves forestières naturelles ou les îlots

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de sénescence sont en conséquence des instruments adaptés à la préservation de telles espèces.

Favoriser le bois mort

Favoriser les organismes tributaires du bois mort signifie contribuer à une ges-tion forestière durable.

dans le cadre de la politique forestière suisse (PFs-CH 2004, OFev 2013), l’OFev soutient financièrement depuis des années deux mesures efficaces, liées à la surface, afin de promouvoir l’évolution naturelle de la forêt et de favoriser le bois mort: la créa-tion de réserves forestières et celle d’îlots de sénescence.

La Confédération et les cantons se sont fixé l’objectif suivant d’ici à 2030: 10% de la surface forestière suisse devraient être protégés en tant que réserves, dont la moitié environ comme réserves fores-tières naturelles sans aucune exploitation. dans le cadre de la prochaine convention-programme entre la Confédération et les cantons (2016–2019), les arbres-habitats, laissés sur pied pendant le processus de vieillissement jusqu’au dépérissement, bénéficieront aussi d’une aide financière. Un volume de bois mort minimal devrait ainsi être présent sur l’ensemble de la sur-face forestière. en principe, il est toutefois plus avisé de disposer de quelques peu-plements où les quantités de bois mort

Fig. 2: Dynamique du bois mort: la mortalité naturelle des arbres, due par exemple à la concurrence, aux tempêtes, aux scolytes et à la vieillesse (haut), l’exploitation forestière (milieu) et le dépérissement de parties d’arbres (bas) créent du bois mort. Ce bois mort se décompose au fil du temps et les conditions de vie y évoluent sans cesse.

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Fig. 4: Les îlots de sénescence et les arbres-habi-tats améliorent la mise en réseau fonctionnelle entre les réserves forestières naturelles.

Fig. 3: De nombreux champignons saprophytes, à l’image de l’amadouvier (Fomes fomen-tarius), sont tributaires des arbres dépérissants et du bois mort.

sont supérieures à la moyenne plutôt que d’en avoir de faibles quantités à vaste échelle qui, de toute façon, seront insuf-fisantes pour les espèces spécialisées. La conservation à long terme des espèces saproxyliques dans un massif forestier exige la coexistence de tous les stades de succession et d’une grande variété de diamètres. Le bois mort de gros dia-mètre étant rare dans la forêt exploitée en suisse, la conservation du bois mort devrait en faire une priorité (fig. 3)

Survie à long terme

des habitats riches en bois mort de dif-férentes tailles et interconnectés sont

arbre-habitatréserve forestière

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nécessaires à la survie à long terme des organismes tributaires du bois mort. Les réserves forestières naturelles constituent les habitats-clés. Les îlots de sénescence ainsi que les arbres-habitats revêtent tou-tefois une fonction importante en tant que biotopes-relais facilitant l’échange d’indi-vidus entre populations (fig. 4). il n’existe pas de recette miracle pour répartir les trois éléments suivants: réserves forestières naturelles, îlots de sénescence et arbres-habitats. Les exigences en termes de mise en réseau des espèces saproxyliques qui volent facilement et de celles qui sont peu mobiles se distinguent fortement. La règle générale veut que soient délimités, en plus des réserves forestières naturelles, environ deux à trois îlots de sénescence par kilo-mètre carré de forêt, d’une surface mini-male de 1 hectare, et que soient définis cinq à dix arbres-habitats par hectare. Les arbres-habitats peuvent être répartis de façon régulière comme arbres individuels ou – variante privilégiée – en groupes d’arbres sur pied, ce qui représente moins de risques lors des travaux forestiers. La pérennité des arbres-habitats peut uni-quement être assurée par la sensibilisation et la formation professionnelle et continue du personnel forestier: l’abattage involon-taire représente le plus grand danger pour les arbres-habitats. Un marquage durable et leur report éventuel sur des plans pré-viendraient en partie ces menaces.

Interventions rentables

il existe cependant un conflit d’intérêts manifeste entre le besoin accru de bois-énergie et la conservation du bois mort. La demande croissante de bois-énergie pourrait stopper, voire inverser, la ten-dance qui se manifeste en suisse par une hausse du volume de bois mort en forêt. intensifier l’exploitation d’assortiments

laissés à ce jour en forêt détériorerait les conditions de vie des communautés saproxyliques. La préservation de la bio-diversité, de même que l’utilisation des sources d’énergies renouvelables sont des objectifs du développement durable. Le défi en forêt consistera à exploiter la ressource renouvelable qu’est le bois sans pour autant nuire à la biodiversité.

Informations: www.boismort.ch

Remerciements Nous tenons à remercier Peter Brang, Markus

Bolliger, Kurt Bollmann, Urs-Beat Brändli, Rita Bütler, Steffen Herrmann, Olivier Schneider, Kaspar Sollberger et Beat Wermelinger pour leur contribution à la notice pour le praticien 52: «Bois mort en forêt. Formation, impor-tance et conservation», d’où cet article est issu.

Bibliographie complémentaire: brändli, U.-B. (Réd.) 2010: Inventaire forestier

national suisse. Résultats du troisième inven-

Qui est responsable en cas de chute de bois mort?Les arbres secs sur pied et les branches sèches présentent des dangers potentiels pour les promeneurs et les ouvriers forestiers. en principe, le propriétaire forestier n’a pas l’obli-gation d’exploiter sa forêt et les visiteurs y pénètrent à leurs risques et périls. C’est donc aux personnes lésées elles-mêmes qu’incombe la responsabilité des dommages subis en forêt, en particulier lorsque ces personnes se promènent par exemple en forêt un jour de tempête ou ignorent les panneaux avertisseurs de danger (faute propre du lésé). La responsabilité du propriétaire d’ouvrage selon le Code des obligations (art. 58 CO; Rs 220) constitue cependant une exception importante à cette règle. Le propriétaire est tenu de prendre les mesures nécessaires, dans les limites du raisonnable, pour garantir la sécurité de l’utilisation de son ouvrage – par exemple un chemin ou une route. Cela concerne non seulement l’ouvrage lui-même, mais aussi la protection contre la chute des branches notamment. Le facteur décisif dans l’évaluation du caractère raisonnable des mesures de sécurité est la relation entre les dépenses, l’étendue potentielle du dommage et la probabilité que celui-ci survienne. Les réserves forestières, les arbres-habitats et les îlots de sénescence relèvent en définitive d’une exploitation forestière moderne (OFev 2013). il faut donc tabler sur des dangers éventuels.

taire 2004–2006. Birmensdorf, Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le pay-sage WSL. Berne, Office fédéral de l’environ-nement, OFEV. 312 p. brändli, U.-B., 2014: Inventaire forestier natio-nal suisse 2009–2013. Résultats d’une pre-mière analyse spéciale du 6.1.2014, non publié. Birmensdorf, Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL. Direction du Projet PFS, BHP – Brugger & Par-tner, 2004: Programme forestier suisse (PFS). Cahier de l’environnement no 363. Berne, Of-fice fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage. 117 p. OFEV, Office fédéral de l’environnement (éd.) 2013: Politique forestière 2020. Visions, objec-tifs et mesures pour une gestion durable des forêts suisses. Berne, Office fédéral de l’envi-ronnement. 66 p.

Recommandations aux propriétaires et employeursLe long des routes, des chemins très fréquentés, des parcours sportifs et des zones de détente (aires de pique-nique aménagées, emplacements pour barbecues, etc.), il im-porte d’évaluer de façon périodique le risque inhérent aux arbres morts sur pied, et de les abattre le cas échéant. des panneaux didactiques en bordure des réserves forestières ou des îlots de sénescence peuvent rendre attentif aux dangers éventuels, accroître le devoir de prudence des victimes potentielles, et de ce fait amoindrir la responsabilité des propriétaires de forêt.Conformément au Code des obligations, l’employeur est tenu de veiller à la sécurité de ses employés (art. 328 al. 1). Ce devoir correspond au principe ancré dans la loi sur l’assurance-accidents (art. 82 al. 1 LAA; 832.20), selon lequel l’employeur est tenu «de prendre, pour prévenir les accidents et maladies professionnels, toutes les mesures dont l’expérience a démontré la nécessité, que l’état de la technique permet d’appliquer et qui sont adaptées aux conditions données». La formation est alors un élément-clé: les ouvriers forestiers doivent être sensibilisés à ces problèmes et recevoir des instructions appropriées sur les façons de garantir la sécurité au travail dans des forêts à la proportion accrue de vieux arbres et de bois mort.

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TransporT combiné

Remettra-t-il le bois sur les rails?Le transfert du transport indigène de marchandises de la route au rail reste un objectif d´actualité,

et, depuis quelque temps, les choses commencent à bouger. Cette évolution pourrait aussi être intéressante pour l´économie de la forêt et l´industrie du bois.

Par Eduard J. Belser*

Depuis l´introduction de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP), les transports par camion doivent assumer des charges environnementales; leurs coûts ont augmenté en conséquence. Dans le cadre des transports combinés route-rail-route, il est toutefois possible d´obtenir des déductions forfaitaires par conteneur ou caisse interchangeable.

En Suisse, les efforts en faveur des trans-ports combinés rail-route se sont intensi-fiés ces derniers temps, notamment sous l´impulsion des entreprises de logistique InnovaTrain et railCare, des brasseries Heineken Suisse et de Coop. Migros, de même que CFF Cargo et d´autres com-mencent aussi à s´intéresser au système d´InnovaTrain/railCare. L économie fores-tière et l´industrie du bois pourraient pro-fiter de cette évolution.

railCare, rachetée par Coop, convertit toute la logistique du distributeur au sys-

tème d´InnovaTrain. Les transports de plus de 90 km devraient tous passer par le rail.

Des trains de conteneurs remplacent déjà les camions entre la centrale de dis-tribution de Coop à Aclens et la gare de La Praille à Genève, pour éviter aux camions l´«épreuve» de l´autoroute Lausanne–

Genève régulièrement engorgée. De La Praille, les conteneurs prennent la route vers les 42 magasins genevois. Un axe relie Aclens et Chavornay à Felsberg, près de Coire. Deux autres mènent de Härkin-gen à Viège et d´Oensingen au Tessin, en attendant d´autres axes encore en projet.

* Eduard J. Belser est journaliste spécialisé dans l´économie forestière et l´industrie du bois. Traduction André Carruzzo, Genève

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Le système InnovaTrain utilise des conteneurs ISO de 20 pieds et des caisses européennes, des wagons porte-conte-neurs conventionnels et des camions avec dispositifs de transbordement horizon-taux. Pour que ces dispositifs puissent être glissés entre le wagon et le conteneur, les wagons sont équipés de châssis intermé-diaires de 11 cm de haut, adaptés aux goupilles de blocage des wagons, qui ne nécessitent ainsi aucune transformation.

La forêt «à port de rails»

Il n´y a évidemment pas de raccorde-ments ferroviaires en forêt, et seuls quelques grands acheteurs de bois sont reliés au rail. La filière bois dépend donc surtout des camions. Jusqu´ici, les essais de transport combiné de grumes de la route au rail n´ont pas eu beaucoup de succès, car seul le système de chargement ACTS avec conteneurs mobiles avait pu s´établir dans tout le pays. Il utilise des camions équipés de lifts assez communs, mais requiert des wagons spéciaux à cadre pivotant. Ce système reste employé, entre autres, pour le transport d´ordures.

Profiter d´un réseau naissant

railCare développe un réseau sur tout le territoire; le système InnovaTrain pourrait donc devenir intéressant pour la filière bois aussi. Des plates-formes pour le transport de bois pourraient être mises à disposi-tion à une station de câble-grue. Une fois chargées, elles iraient par camion jusqu´à la prochaine gare, où elles seraient trans-

férées sur wagons avec un dispositif de transbordement horizontal, avant d´être acheminées jusquau transformateur. De là, elles pourraient être retournées empilées ou servir à transporter des sciages.

Des acteurs du transport rail-route s´intéressent déjà au bois. Ce printemps, à Surava, sur la ligne à voie métrique de l´Albula des chemins de fers rhétiques (RhB), on a chargé pour la première fois du bois à papier de 6 mètres de long sur des wagons des RhB au moyen de «flat-racks», des plates-formes de 6,10 m (20 pieds) avec ranchers. Ces plateaux de 17 t (chargés) ont été acheminés au centre de transbordement à Landquart et mis sur des wagons CFF. Destination: Gisikon-Root (LU) et la fabrique de papier de Perlen qui possède un raccordement ferroviaire.

Logistique prometteuse

Outre les RhB, une entreprise bernoise (ACTS AG) et une du Liechtenstein (HTV Logistica) spécialisées dans la logistique du bois ont participé à l´essai. En ce moment, six plates-formes de transport de bois sont en service. D´autres transformateurs de bois d´industrie et de sciages se sont mon-trés intéressés. Cet essai réussi a incité les RhB à commercialiser et développer cette nouvelle offre pour le trafic ordinaire.

Marcel Moser, acheteur de bois de Per-len, est convaincu du potentiel de ce type de logistique, surtout si les plates-formes peuvent être chargées en forêt. Elles doivent simplement disposer de béquilles repliables pour pouvoir être transportées et déposées en forêt, à l aide, par exemple,

d´un camion équipé du dispositif de charge-ment ContainerMover 3000 d´InnovaTrain/railCare déjà utilisé sur le réseau routier. En gare, les camions équipés d´un Container-Mover n´ont besoin que d´une voie d accès de 3 mètres de large le long des wagons. Aucune autre infrastructure n´est néces-saire. D´autres systèmes pourraient aussi être envisagés.En Suisse, le poids total en charge des plates-formes (17 t) peut poser quelques problèmes pour le transport par camion. Mais avec un tel poids, deux ou trois plates-formes permettent de bénéfi-cier de tarifs intéressants pour le charge-ment des wagons. Sur route, il implique l´utilisation de poids lourds à trois essieux. Les trains routiers sont exclus: ils dépas-seraient le poids autorisé en Suisse (40 t), sachant toutefois qu´un poids de 44 t est admis pour les trajets vers ou depuis le centre de transbordement ferroviaire le plus proche, vers lequel un train routier pourrait donc acheminer deux conteneurs ou plates-formes de 16 t chacun.

L impact d´une réduction de la charge totale des plates-formes de 17 à 16 t sur le coût du transport reste à clarifier. Il fau-drait aussi déterminer les longueurs de bois préférées des transformateurs qui seraient économiquement intéressantes en trans-port combiné. Le bois long devra proba-blement continuer d´emprunter la route.

Informations:www.rhb.chwww.actsag.chwww.htv-logistica.liwww.innovatrain.chwww.railcare.ch

BRèVES

FSC réintègre le groupe DanzerLorganisation de certification FSC-Inter-national a décidé de réintégrer le groupe Danzer dans ses rangs. Danzer est un groupe de négoce de bois international dont le siège est à Baar, dans le canton de Zoug. Il avait été exclu des rangs de FSC en mai 2013, en raison, notamment, de problèmes en relation avec l´exploitation forestière d´une filiale en République du Congo. Danzer doit encore soumettre son exploitation de bois en République du Congo à un nouvel audit, annonce le communiqué de l´entreprise.

www.wvs.ch ➞ LA FORÊT-INFOS

France: l´emballage bois change de statutQuelque 800 000 tonnes de broyats d´emballages en bois sont valorisées chaque année en France, dont 80% en chaufferies. La filière bois se félicite:

cette pratique pourra être maintenue. Les palettes et autres caisses et cageots broyés pourront continuer à alimenter les chauffe-ries en respectant la nouvelle réglementa-tion européenne en la matière, puisque ce combustible n aura plus automatiquement le statut de déchet.

www.fnbois.com/fr/actutalites/communique- presse-30-juillet-2014-signature-larrete-sortie-statut-dechet-broyats

Recul des ventes de machinesEn 2013, les ventes de machines forestières ont encore reculé en Allemagne (–15%), s´inscrivant désormais en dessous de la moyenne pluriannuelle, communique le KWF, Comité allemand pour la technique et les travaux forestiers. Le KWF enquête aussi en Autriche et en Suisse. En Autriche, la baisse atteint 22%, sachant toute-fois que les ventes y ont été assez floris-santes les années précédentes. En Suisse,

l´organisation fait état de 26 machines pro-fessionnelles annoncées comme vendues, dont trois abatteuses, cinq porteurs, trois combinés et quinze tracteurs forestiers. Tous les vendeurs n´ayant pas répondu, ces chiffres sont incomplets et ne tiennent notamment pas compte des engins pour les bois courts. Aucune comparaison ne peut être établie avec les années précédentes.

www.kwf-online.org/news/article/kwf-forstmaschinenstatistik-zeigt-rueckgang-der-absatzzahlen-in-deutschland.html

Calendrier des ventes en FranceLOffice national des forêts (ONF) a publié le calendrier des ventes publiques de bois pour le 2e semestre 2014. On peut le télé-charger en utilisant le lien ci-dessous.

www.onf.fr/filiere_bois/sommaire/offre_de_ bois/ventes_publiques/ventes-publiques/ 20091223-152241-569459/@@index.html

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AGENDA 2014

18 septembre, Saint-Gall Formation Combien de loisirs en forêt et lesquels? www.fowala.ch

19 septembre, Sursee Journée Silviva Les adultes en point de mire de l’éducation à l’environnement (inscription jusqu’au 8.9.) www.silviva.ch

20 septembre, Sonvilier Fête de la forêt organisée par la bourgeoisie avec démonstrations, cantine, animations … www.sonvilier.ch/manifestations

23 septembre, Bienne Soirée d’information de la Haute école spécialisée bernoise Architecture, bois et génie civil www.ahb.bfh.ch

23 au 26 septembre, Gérardmer (F) Conférence internationale sur l’ingénierie fores-tière (Forest Engineering Conference) et Sympo-sium sur la mécanisation forestière (Formec) http://fec2014.fcba.fr/5eme-conference-fec/

25 septembre, Tavannes Apéro-bois sur le bois et le vin www.lignum-jura.ch

25 septembre, Zollikofen Soirée d’information sur les études en sciences forestières à la HAFL www.hafl.bfh.ch

25 septembre, Lausanne Les bons champignons, découverte et dégustation: excursion en forêt avec le contrôleur des champi-gnons de la Ville de Lausanne www.lausanne.ch/thematiques/nature-et-domaines/tourisme-vert-et-loisirs/balades-et-sentiers.html

26 au 28 septembre, Beaulard d’Oulx (I) Foire forestière Boster (Bois et territoire) en plein air, avec expositions, démonstrations www.fieraboster.it

27 septembre, Bienne Soirée d’information sur les études de la Haute école spécialisée bernoise Architecture, bois et génie civil www.ahb.bfh.ch

OCTOBRE

5 octobre, Aubonne Fête d’automne à l’arboretum www.arboretum.ch

8 octobre, Zollikofen Journée «Etudiant d’un jour» à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires www.hafl.bfh.ch

12 octobre, Aubonne Brunch familial à l’arboretum www.arboretum.ch

21 octobre, Beaume-les-Dames (F) Vente publique ONF de bois feuillus www.onf.fr

23 octobre, Tavannes Apéro-bois sur les systèmes de dalles en bois www.lignum-jura.ch

23 au 26 octobre, Römhild (D) Meeting annuel du Verein Frauen im Forstbereich www.forstfrauen.de

30 octobre, Zollikofen Soirée d’information sur les études en sciences forestières à la HAFL www.hafl.bfh.ch

NOVEMBRE

6 novembre, Cartigny Cours de formation continue Mobilisation des ressources de la forêt privée www.fowala.ch

SEPTEMBRE

3 septembre, Ornans (F) Vente publique ONF de bois feuillus www.onf.fr

4 au 7 septembre, Klagenfurt (A) Holzmesse et Holz&Bau, salons de la forêt et de la construction en bois www.kaerntnermessen.at/messe/6285.php

7 septembre, Aubonne Brunch familial à l’arboretum www.arboretum.ch

10 au 14 septembre, Brienz Championnat du monde de bûcheronnage professionnel http://foresters.jimdo.com

11 septembre, Thoune Cours de formation continue Revitalisation et protection contre les crues, exemple de la Kander www.fowala.ch

11 septembre, Cheseaux-Noréaz Soirée d’information sur la formation de ranger (inscription jusqu’au 24 août) www.foersterschule.ch

13 septembre, Val-de-Ruz Inauguration sentier didactique Les voix/voies de la forêt Lieu et adresse à venir

16 septembre, Rumilly (F) Vente publique ONF de bois résineux www.onf.fr

17 septembre, Champagnole (F) Vente publique ONF de bois résineux www.onf.fr

17 et 18 septembre, Thonon-les-Bains (F) Formation continue Améliorer la protection des captages en forêt (IDF – CRPF) www.foretpriveefrancaise.com

Cette rubrique est à votre disposition. N’hésitez pas à nous faire part d’événements (conférences, cours et autres) en rapport avec la forêt. Courriel: [email protected] C’est avec plaisir que nous les mentionnerons ici et gratuitement. Les informations doivent être transmises un mois avant la parution.

PUBLICATION

Etude des perspectives du secteur forestier en Europe 2e édition 2010–2030CEE, FAOUn collectif d’auteurs, sous l’égide de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE) et de l’Organi-sation des Nations Unies pour l’alimen-tation et l’agriculture (FAO), a rédigé cet ouvrage prospectif sur la base d’un scé-nario de référence («rien ne change dans la manière d’exploiter les forêts») et de quatre scénarios de nature hypothétique («qu’arriverait-il si?»), envisagés sur la base d’orientations politiques possibles.L’analyse repose sur des rapports natio-naux qui sont ensuite agglomérés par grandes régions. La Suisse est intégrée au centre-ouest de l’Europe.

L’objectif de ce rapport est de fournir aux décideurs, aux organisations inter-nationales et au secteur de la recherche des données pour appréhender les conséquences de leur décision. L’ouvrage se conclut sur des recommandations à destination de ces acteurs. Il permet aussi de comparer les effets à grande échelle des différents scénarios envisagés, par le biais de tableaux à placer en parallèle. Les personnes s’intéressant à la forêt y trou-veront de quoi analyser certains tenants et aboutissants de la politique forestière.

Renseignements et diffusion: 123 pages, ISSN 1020-2951, prix de la version imprimée encore indéterminé. Télécharge-ment à venir sur: www.unece.org ➞ publications

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S E R V I C E S

Le FuranFlex résoud des problème tordusLe procédé FuranFlex existe depuis une dizaine d’années. Il a été présenté à nou-veau ce printemps au salon Bois-Energie de Saint-Etienne (France). Inventés et fabriqués en Hongrie, ces tubes armés de fibres de verre permettent de tuber à peu près n’importe quelle che-minée (jusqu’à une hauteur de 60 m, pour un périmètre de 1400 mm). Le tube sous forme souple et repliée (dans la main du présentateur) est introduit dans le conduit de cheminée.Ensuite le fumiste gonfle le tube qui va s’appliquer contre les parois de la chemi-née en épousant leur contour (circulaire, ovale, rectangulaire, etc.), même dans le cas de cheminées non rectilignes. L’en-semble va ensuite durcir et former une membrane imperméable aux gaz, résis-tantes aux hautes températures, isolante.La face interne est lisse, le conduit offre

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Portables certifiés KWF

Le KWF, Comité allemand pour la tech-nique et les travaux forestiers, a accordé sa certification «compatibilité météo» à plusieurs outils portables Panasonic, tablettes (Toughpad photo) et ordina-teurs à écran tactile Toughbook. Ces outils sont utilisables en forêt et tout au long de la filière du bois, de l’abattage à la transformation. L’ordinateur possède, par exemple, un écran rotatif, ces appareils sont résistants aux vibrations et aux chocs, à l’eau et à la poussière (norme IP 65). Les ordinateurs ne pèsent que 2,3 kg et pos-sèdent une autonomie jusqu’à 10 heures.

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une bonne résistance mécanique (ramo-nage). En Suisse, il est homologué par les établissements cantonaux d’assu-rance contre l’incendie.

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Masse sans reculLa nouvelle masse OX 36 H-2609 est spé-

cialement conçue pour enfoncer des coins, qu’ils soient en acier, en alu ou en matière synthétique. «Qui peut le plus peut le moins» pourrait être la devise de cet outil qui va tout aussi bien servir à enfoncer des piquets. La tête de ce marteau contient un lest spécial en métal qui évite les rebonds tout en améliorant l’efficacité de l’outil. Le disposi-tif permet aussi de ménager les articulations de l’utilisateur. Les deux pannes en polyamide de 70 mm de diamètre ne for-ment pas d’éclats, résistent aux coups et à des tempéra-tures jusqu’à –20 °C.

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Invitation à WolfeggLe 27 septembre 2014, WFW (Waldburg Forstmaschinen Wolfegg) organise sa journée portes ouvertes. Le distributeur d’Ecolog pour la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche annonce que la marque réserve une surprise à ses visiteurs, avec notam-ment une nouvelle abatteuse à huit roues et bogies mobiles, ainsi que d’autres machines forestières (photo). Wolfegg est situé près de la rive allemande du lac de Constance.

Waldburg Forstmaschinen WFW GmbH Grimmenstein 15D-88364 Wolfegg tél. +49 7527 968 190www.wfw.net

Gardez la chaudière, changez le brûleur!

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Le samedi 20 septembre, la bourgeoisie et le village de Sonvilier, dans la haut-vallon de Saint-Imier, fêtent la forêt. La manifesta-tion réunit de nombreuses attractions (voir programme sous infos) et se déroule, en partie, dans les pâturages boisés locaux. La Commission des pâturages boisés du Jura bernois (CPBJB) s’associe à la journée: ses membres seront présents par tous les temps pour faire découvrir, expliquer, défendre, soutenir ces paysages qui sont l’âme de la région et de ses habitants, et l’une des plus symboliques cartes de visite de tout l’Arc jurassien.

Un équilibre homme-nature

Henri Spychiger, président de la CPBJB, rappelle que le pâturage boisé «est une surface mixte, sylvo-pastorale. Il doit per-mettre au bétail de se nourrir et au proprié-taire de récolter du bois.» La survie de ce milieu est uniquement garantie par l’action de l’homme: «Pour ne pas le réduire à une surface agricole de production ouverte, il doit conserver arbres et buissons qui servent d’abri au bétail ou aux chevaux, mais il doit aussi y récolter du bois pour éviter que la forêt ne se referme sur cet espace.» Un équilibre homme-nature qui existe depuis des siècles et qui s’étend aujourd’hui sur 17 000 ha, soit un tiers de la surface du Jura bernois.

Les fonctions du pâturage boisé seront expliquées sur quatre postes. Henry Spy-chiger dévoilera le volet de l’exploitation agricole; Rénald Queloz, secrétaire de la CPBJB et ingénieur forestier, présentera la production forestière; le biologiste et enseignant Michel Gigon attirera l’atten-tion sur la protection de la nature avec

un inventaire étoffé de la biodiversité du pâturage boisé, alors que Marc-André Sprunger, chef d’arrondissement à Berne Rando, rappellera les éléments de valeur touristique de l’espace forêt-détente.

Rechercher le dialogue

Cet «attelage-à-quatre du pâturage boisé», comme le qualifie le président Henri Spychiger, sera illustré par des pho-tos aériennes, des cartes géographiques, des panneaux explicatifs et un rappel des lauréats, depuis 2009, du concours du «pâturage boisé modèle du Jura ber-nois», dont le vainqueur 2014 sera connu le 11 septembre.

Les visiteurs pourront circuler librement entre les postes. «Nous souhaitons dialo-guer, favoriser l’interactivité et chercherons le contact», anticipe Rénald Queloz avant de relever l’importance économique du pâturage boisé pour la région: «Pour le secteur forestier, un arbre sur cinq ou six est exploité en pâturage boisé et pour le secteur agricole, cette zone mixte permet d’estiver le bétail. Et pas seulement celui de nos agriculteurs, mais aussi les bêtes du Plateau suisse, où les espaces verts manquent.» Henri Spychiger souligne que quelques exemples simples de calcul permettent de voir qu’économiquement, vu le niveau de rendement en matière sèche fourragère par rapport aux unités de gros bétail, avant tout des génisses et des vaches, le pâturage boisé n’est pas très productif. «Avec 30 à 50 décitonnes de fourrage sec par hectare, c’est la moi-tié de ce que produit un champ à même altitude. Le rendement à l’hectare, à cause du climat, de l’altitude, des arbres et des

Fête de la forêt à SonvilierLe pâturage boisé décortiqué, expliqué et valorisé.

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Le pâturage boisé de Sous-Montoz.

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C’est «non» aux pâturages boisés en zone agricoleLa Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) propose au Conseil des Etats de ne pas donner suite à l’initiative parlemen-taire du conseiller national Laurent Favre (09.469), qui vise à favoriser l’utilisation agricole du pâturage boisé. Elle estime en effet que les objectifs de l’initiative ont déjà été atteints dans le cadre de la poli-tique agricole 2014–2017 et de la révi-sion de la loi sur les forêts.

Informations: www.parlament.ch/f/mm/2014/Pages/mm-urek-s-2014-08-15.aspxwww.parlament.ch/f/suche/Pages/ geschaefte.aspx?gesch_id=20090469

affleurements de cailloux, est 4 à 5 fois inférieur à celui de la plaine», mesure le président de la CPBJB. Rénald Queloz complète que vu sous l’angle de l’écono-mie forestière, le rendement du bois, en dépit d’infrastructures moindres à entrete-nir pour l’exploitation des boisements, est inférieur à celui des essences prélevées en forêt. «C’est lié à la forme des arbres, à la nodosité due à leurs grandes branches qu’il faut ensuite éliminer. On ne peut pas les laisser sur place, l’herbe de pâture des bêtes doit repousser.» Autres réalités à ne pas négliger, les problèmes de déséquilibre du rajeunissement: «Il faut parfois couper dans certains groupes d’arbres pour assurer ensuite une revenue de jeunes pousses.»

Ces deux fonctions de production sont

Les souches dispersées accueillent le rajeunissement forestier.

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à la base de l’origine ancestrale du pâtu-rage boisé. Pour les favoriser, une clause du règlement du concours de la CPBJB stipule qu’un minimum de points doit être remporté dans ces deux catégories. «Nous voulons récompenser le binôme propriétaire-exploitant agro-sylvicole.»

Médiation et promotion

«Prenez conscience du caractère unique des pâturages boisés en tant que tel par rapport au reste de l’environnement», prêchent les deux représentants de la CPBJB. Ces espaces subissent d’énormes pressions et il est important de respon-sabiliser toutes les personnes qui en font usage. L’exploitation agro-forestière ne doit pas être trop intensive, mais rester suf-fisamment rentable. «Il faut des compro-mis entre la protection des petites fleurs et l’exploitation agricole pour maintenir ce type unique de pâturage!»

Les activités qui provoquent des dégâts, comme le motocross ou l’installation d’une piste de «military hippique», sont interdites. Les impacts liés aux foyers sau-vages ou au parcage des véhicules sont à expliquer, «et les cavaliers n’ont pas à galo-per comme des cow-boys au milieu d’un troupeau de vaches. Notre commission veut promouvoir le respect et la cohabi-tation entre les usagers. Elle a surtout un rôle de conseillère.» A l’exemple des agri-culteurs qu’elle renseigne concernant le girobroyage de cailloux, où un permis de construire est exigé, ou dans le traitement contre le chardon qui est réglementé. «La loi nous donne le mandat d’expert en cas d’infraction, mais nous essayons d’agir en amont pour éviter la sanction.»

Et si le travail de la CPBJB découle de l’obligation légale de maintenir le pâtu-rage boisé en tant que patrimoine, elle agit pour une meilleure mise en valeur du lien «agriculture-foresterie pas trop intensives et nature», avec un côté «laisser vivre le temps». L’homme, bien que présent avec ses activités sylvo-pastorales, laisse une place à la nature, conservée grâce à la niche écologique particulière des pâturages boi-sés. Une philosophie que résume Rénald Queloz: «Dépositaires et utilisateurs, nous avons à les remettre intacts à la génération suivante.»

Fabio Gilardi/LA FORÊT

Informations: Plan de gestion intégrée (PGI): www.vol.be.ch/vol/fr/index/wald/wald/ueber_uns/waldabteilungen/waldabtei-lung_8.html => pâturages boisésProgramme de la journée: https://fr-fr.facebook.com/pages/Les-Sentiers-du-Doubs-Franches-Mon-tagnes/437262409683839

Ordonnance «capricorne»

Apprenti à l’honneur

Le 5 août, le Service phytosanitaire can-tonal a publié une ordonnance détaillant les mesures à prendre pour lutter contre la propagation du capricorne asiatique à Marly. Cette publication fait suite à la découverte de plusieurs foyers d’insectes dans des arbres sur la commune.L’ordonnance stipule notamment que la commune de Marly est divisées en zones. Dans les zones focales et les zones tampons qui entourent les foyers d’infestation,«les symptômes suspects doivent être impérati-vement annoncés au Service phytosanitaire cantonal». En outre, «le bois de grumes, de feu et le bois débité de tous les arbres et arbustes feuillus ne peuvent sortir de la zone focale qu’après un contrôle effectué par une personne agréée par le Service phytosanitaire cantonal; les rémanents de coupe et les résidus de coupes d’entretien de parcs et jardins doivent être broyés (≤3cm) avant de sortir de la zone focale; le bois destiné à la production d’énergie doit être broyé sur place; (…) les particuliers ont l’interdiction de ramasser du bois de feu».

Texte de l’ordonnance: http://appl.fr.ch/friactu_inter/handler.ashx?fid=9119

FRIBOURG TESSIN

Les 27 apprentis forestiers-bûcherons du Tessin ont reçu leur diplôme en juillet, au centre scolaire de Camignolo. Président de l’association des forestiers Forestaviva, Henrik Bang (à g.) a remis un prix à Mattia Sargenti, qui a présenté le meilleur herbier de la volée.

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Dix nouveaux CFC de forestiers – bûcherons

Dix forestiers-bûcherons du valais ont reçu leur CFC le 23 août 2014, lors de la mani-festation clôturant leur parcours de trois ans de formation professionnelle.Divers prix ont été remis pour souligner les meilleures prestations de cette volée: à Baptiste Formaz (meilleure moyenne

gé nérale, note de 5,5 et meilleure moyenne des cours interentreprises, note de 5,7) et à Florian Dubosson (meilleur rendement en bûcheronnage).Les autres prix seront remis à l’AG de l’Asso-ciation des forestiers-bûcherons du valais Romand (AFBvR), le 30 octobre 2014.

(De g. à d.): Florent Delaloye, Florian Dubosson, Baptiste Formaz, Thibaud Lugon, Pierre Michelet, Karim Pellouchoud, Maxime Praz, David Sarrasin, Jérémy Spielmann, Grégor Strahm et Oskar Freysinger, Conseiller d’Etat.

é c h o s d e s r é g i o n s

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Page 31: 9/2014 - ForêtSuisse · 2017. 3. 2. · 3 LA FORÊT 9/14 No 9 SOMMAIRE septembre 2014 67e année Photo: Alain Douard/ LA FORÊT Septembre est de retour et en forêt, les feuillus

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COmmuniCATiOn

Présence active dans les grandes manifestations forestières

Deux grandes manifestations permettront à l’EFS de se présenter en tant qu’associa-tion et sponsor, mais aussi dans le cadre de la campagne «nos forêts. une richesse pour tous.» avec l’objectif de sensibiliser de manière positive un public intéressé aux prestations de l’économie forestière. il s’agit d’abord des Journées forestières soleu-roises (Solothurner Waldtage) du 5 au 7 septembre 2014 à Born wald bei Olten: l’EFS aura son propre stand sur le thème de la propriété forestière. «nos forêts. une richesse pour tous.» met à disposition des bâches et du matériel d’information.

Le Championnat du monde de bûcheronnage professionnel et les Journées des bûcherons de Brienz

(Brienzer Holzfällertage) du 10 au 14 septembre 2014 à Brienz ensuite: sous le patronage de l’international Associa-tion Logging Championships (ialc) et de l’Association suisse du personnel fores-tier (ASF), des athlètes de 30 nations vont s’affronter dans la course aux médailles. L’EFS, associée au Codoc, présentera entre autres un coin d’abattage innovant. «nos forêts. une richesse pour tous.» sera à découvrir et redécouvrir dans un immense cube de bois qui a déjà servi, l’an passé, de cadre à l’exposition «Wald bewegt» au sein de la gare centrale de Zurich. Les slo-gans qui seront de mise: les professionnels de la foresterie sont les ambassadeurs de l’économie forestière.

Rédaction: urs Wehrli, [email protected], responsable EFS-Communication

EFS-FORmATiOn

Succession entérinée

BOiS, FORÊT ET POLiTiquE

Lobbying en faveur de l’économie forestière

Au niveau politique fédéral, plusieurs objets ayant trait au bois et à la forêt sont actuellement en discussion. Leur issue aura des influences sur les conditions-cadres où évolue l’économie forestière. L’EFS effectue un travail de lobbying et d’information à leur sujet.

La révision de la loi sur la forêt est actuel-lement au centre des préoccupations. Elle va passer ces prochaines semaines sous la loupe des commissions préparatoires, avant les débats aux chambres.

Deux interventions du conseiller natio-nal Erich von Siebenthal (dont la motion 12.3877) occuperont aussi l’agenda poli-tique de cette rentrée. Elles ont trait à la question des aides fédérales en faveur des dessertes forestières. L’EFS a rédigé un argumentaire à ce propos, qui a été transmis aux parlementaires.

Et une première victoire d’étape est à souligner au niveau des pâturages boisés: après l’initiative parlementaire de Laurent Favre en 2012 qui voulait les faire passer en zone agricole, la Commission de l’envi-ronnement, de l’aménagement du terri-toire et de l’énergie du conseil des Etats propose de ne pas y donner suite.

Au début septembre est, en outre, agendée une nouvelle rencontre de l’in-

Hanspeter Egloff, responsable du secteur de la formation et vice-directeur de l’EFS, atteindra l’âge de la retraite en été 2015. Afin d’assurer une transition en douceur à la tête du secteur, le comité directeur a d’ores et déjà nommé, pour une date d’entrée en fonction à définir, Christoph Lüthy. quant au poste de vice-directeur, la question sera abordée plus tard. Chris-toph Lüthy est forestier et engagé dans l’organisation de cours pour le secteur formation depuis 1997. Disposant d’une longue expérience en matière de forma-tion et d’une connaissance approfondie du milieu concerné, Christoph Lüthy pos-sède tous les atouts nécessaires à ce poste.

tergroupe parlementaire Forêt et bois au cours de laquelle les parlementaires intéressés pourront discuter des ques-tions relatives à la politique forestière et

Christophe Lüthy succédera à Hanspeter Egloff à la tête d’EFS-Formation.

à l’encouragement à l’utilisation du bois suisse. L’intergroupe est présidé par max Binder, conseiller national et président de l’EFS.

Le comité central au Tyrol du SudLe comité central de l’EFS effectue un voyage d’étude tous les deux ans, dans le but d’apprendre à connaître l’économie forestière d’une autre région, d’entretenir un réseau de relations internationales et de rapporter des idées applicables à la forêt suisse. Autre objectif: s’affranchir de la pression de l’horaire des séances de comité ordinaires et profiter de refaire le monde du bois et des forêts.La dernière sortie a eu lieu en juillet. Le comité et quelques membres de la direction ont passé un week-end prolongé au Tyrol du Sud. Un voyage riche d’expériences qui a permis aux participants de rencontrer plusieurs représentants du secteur régional de la forêt et du bois.

Soit dit en passant: l’EFS propose depuis une dizaine d’années des cours de bûcheronnage dans le Tyrol du Sud qui bénéficient d’un excellent accueil.

L a pa g e d e L ’ e f s

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