8602 2014 04 n217 CK - Les paroisses du diocèse de Poitiers · Retour sur le moment vécu par le...
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Lundi saint
Appeler, former,accompagner
Les jeunes accueillentle partenaire du CCFD
Découvrir la penséesociale de l’Église
■ Actualités
■ Repères
Prix du numéro : 2,60 € - Abonnement 55 € (France) - 60 € (Étranger)
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PoitouÉglise
enRevue religieuse du diocèse de Poitiers
2 mai 2014
N° 217
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Classes Européennes - Possibilité 2 L.V. dès la 6e
Lycée ProfessionnelBac Pro : Commerce
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Éditorial
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Nous sommes invités à prier pour les vocations, comme les années précédentes. Le service diocésain des vocations (SDV) met des documents à la disposition des secteurs.
Nous pouvons nous réjouir de ce temps pour creuser le sens de l’appel. De plus, nombreux sont celles et ceux qui, dans leur groupe, prient tous les jours.
Cependant, même si la prière est nécessaire, éveiller l’autre est une première approche. De fait, osons-nous poser la question de la vocation baptismale ? Est-ce que nous nous risquons à interpeller également des personnes pour une vocation particulière : ministère presbytéral, vie religieuse, laïcs consacrés, etc. ?
Si le Seigneur ne se fatigue pas de nous pardonner, il est tout aussi attentif à son Église pour lui donner les ministres dont elle a besoin. Néanmoins cela passe par notre capacité à risquer une parole pour que l’autre soit éveillé sur ce sujet d’une vocation.
Après, vient le discernement ; c’est là que le SDV peut répondre à sa mission. En effet, dans ce numéro d’Église en Poitou, vous aurez un aperçu de nos propositions depuis deux ans et des fruits que cela porte, mais rien ne peut se faire sans vous, les “éveilleurs” du diocèse.
En outre, si la vocation baptismale est première, nous ne sommes pas enfermés sur nous-mêmes. Certes, l’Église du Christ est un corps avec ses membres, mais nous devons aller plus loin dans un engagement au cœur du monde pour le Royaume de Dieu. Des communautés qui ne se soucieraient que du fonctionnement interne resteraient stériles. C’est bien aussi pour et avec ce monde que nous sommes envoyés. Comment ne pas reconnaître ce beau travail, parfois discret, des mouvements apostoliques, du centre théologique, des baptisés qui proposent des temps de réfl exion, des éclairages qui portent sur des sujets d’actualité ? Ainsi, vous pourrez lire dans ce numéro des articles où le souci de notre société est bien au cœur de nos préoccupations.
Devenir éveilleurs, discerner, proposer, telle est notre vocation. Le cardinal Bergoglio était dans cette logique lorsqu’il est intervenu au synode des évêques. Alors il n’est pas étonnant que les cardinaux lui aient fait confi ance, il y a plus d’un an, pour lui confi er le siège de l’évêché de Rome.
En ce temps liturgique qui nous conduit vers la Pentecôte, l’Esprit saint nous invite. Mais accepterons-nous d’être “éveillé” pour nous lancer sur les routes d’Évangile et devenir des acteurs d’Espérance ?
Père Claudy Guéret
Devenirs “éveilleurs”
Nous devons aller plus loin dans un engagement au cœur du monde pour le Royaume de Dieu.
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Revue religieusedu diocèse de Poitiers,revue de l’associationdiocésaine de Poitiers qui paraît toutes les3 semaines,1-3 place Sainte Croix,86 035 Poitiers CedexTél. 05 49 60 63 95eglise-poitou@poitiers-catholique. frAbonnement :Karine Guédeau10, rue de La Trinité86 034 Poitiers Cedex05 49 60 63 95
Commission paritairen° 1117 L 82 383
Directeur de publication :Marc Taillebois
Équipe de rédaction :Jeanine Barbot,Eric BoonePierre Duclos,Michelle Berthomé,Isabelle Parmentier,Marc Taillebois.ISSN : 0220-9748Dépôt légal à parution
Conceptionet réalisation :Bayard Service Édition ouest,BP 97 257,35 772 Vern-sur-SeicheTél. 02 99 77 36 [email protected]
Secrétaire de rédaction :Romain Pénisson.Maquette :Vanessa Fleury
Crédits photos :première de couverture :Marc Taillebois,dernière de couverture :D.R.
Imprimerie : IESImprimerie ESCANDRE–SOREL (14)Routage : Mailtech, (Verson, 14)
Sommaire Offi ciel
3 Éditorial par le père Claudy Guéret6-7 Agenda de Mgr Pascal Wintzer,
Archevêque de Poitiers, et de son conseil épiscopal9 Pour nos mouvements :
vers quel avenir souhaitons-nous aller ?
Le rendez-vous de Mgr Wintzer8 Le rendez-vous de Mgr Wintzer : “Je ne sais pas”
En bref10 - Secours catholique : Les bénévoles s’installent dans
la nouvelle délégation du Poitou - Un temps spirituel fort avec Jeunesse 2000 - Katimavic : organisation de soirées cabaret
À la Une11-12 Lundi saint : appelés à donner sa vie13 Trois questions au père Olivier Michalet,
supérieur du séminaire d’Orléans
Pour la journée du presbyteriumet la messe chrismale,le diocèse s’est réunià Ligugé.
Du 24 au 31 mars, l’équipe locale du CCFD-Terre solidaire de Thénezaya accueilli un partenaire ivoirien : Madi Sollo.
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Actualités14-15 EDC : décideurs en vérité16-17 Jeunes : un Ivoirien témoigne
en Gâtine18 Plongée au cœur de la vie
du Service des vocations19 Les pèlerins poitevins à Rome et Assise
En images20 - Messe des Rameaux et 30 ans
de l’église de la Résurrection - Proclamation scénique
de la Passion à Civray, Mazières-en-Gâtine et Thénezay
Annonces21 - Centenaire de l’orgue de Saint-
Hilaire de Niort - Rencontre des confi rmands à Pitié - Conférence sur la laïcité - Rassemblement du MCR - Retraite à la Puye
RepèresComprendre22-23 Découvrir la pensée sociale
de l’Église24-25 50 ans après Sacrosanctum
Concilium26 En marche vers les nouvelles
paroisses : le Civraisien
Culture27 - Ce que nous dit François
Victor Manuel Hernandez - Réinventer le travail
Semaines sociales de France - En fi nir avec les idées fausses
sur les pauvres et la pauvretéATD Quart-Monde
Visages d’Église28-29 Dominique Breillat, un Européen
convaincu
Méditation32- “Allez, sans peur, pour servir !”
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Retour sur le moment vécu par le groupe des pèlerinsdu diocèse de Poitiers à Rome et à Assise.
Dominique Breillat, professeur de droit et spécialiste du monde politique, livre ses convictions d’Européen convaincu.
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6 Offi ciel
Agenda de Mgr Wintzer, Archevêque, et de
LUNDI 5 MAI
Conseil presbytéral
(jusqu’au 6 inclus)
MARDI 6 MAI
Bureau du Conseil pastoral diocésain
B. Châtaignier
• Conseil pastoral des secteursde la Villedieu-du-Clainet Saint-Martin, à Ligugé
MERCREDI 7 MAI
Mgr P. Wintzer
• Observatoire foi et Culture à Paris
J.-P. Russeil
• Pôle formation des services diocésains
C. Guéret
• Service diocésain des vocations à Poitiers
JEUDI 8 MAI
Mgr P. Wintzer
• États généraux de l’Enseignement catholique (jusqu’au 9 mai)
VENDREDI 9 MAI
Conseil épiscopal
SAMEDI 10 MAI
Mgr P. Wintzer
• Journée de la vie consacrée• Nuit des cathédrales
C. Guéret
• Halte spirituelle à Pitié
DIMANCHE 11 MAI
Mgr P. Wintzer
• Ordination diaconale d’Olivierde Frémond à Buxerolles
J.-P. Russeil
• Confi rmation à Neuville-de-Poitou
LUNDI 12 MAI
Mgr P. Wintzer
• Pèlerinage diocésain à Lourdes(jusqu’au 15 inclus)
G. Mouchard
• Rencontre des équipes d’animation des communautés locales du secteur de Secondigny
P. Duclos
• Rencontre équipe diacresde Poitiers
MARDI 13 MAI
G. Mouchard
• Équipe d’animation du territoiredu Civraisien
B. Châtaignier
• Conseil de mission du territoire de Poitiers péri-urbain à Saint-Julien-l’Ars
C. Guéret
• Pôle diocésain des jeunesà Poitiers
B. de Mascarel
• Rencontre inter-doyennés du Pays niortais et de Niort
• Rencontre du conseil des affaires économiques du territoire de Niort
P. Duclos
• Accompagnateurs CMR 86et conseil de mission du territoire de Poitiers péri-urbain
MERCREDI 14 MAI
G. Mouchard
• Conseil pastoral de secteurà Ménigoute
J.-P. Russeil
• À Saintes
JEUDI 15 MAI
G. Mouchard
• Équipe Mission de France 79
J.-P. Russeil
• Équipe pastorale à Loudun
B. Châtaignier
• Conseil pastoral des secteurs du Haut-Poitou et Mirebalais,à Neuville-de-Poitou
M. Berthomé
• Comité diocésain des ministères reconnus
P. Duclos
• Équipe pastorale du secteurde Poitiers-Nord
VENDREDI 16 MAI
Conseil épiscopal
Mgr P. Wintzer
• Rencontre des responsablesdes territoires
SAMEDI 17 MAI
Mgr P. Wintzer
• Confi rmation des élèves de l’Union chrétienne à la cathédrale
• Confi rmation des jeunesà Dangé-Saint-Romain
J.-P. Russeil
• Ministères institués en vuedu diaconat à Châtellerault
C. Guéret
• Temps fort avec deux secteurs du Pays thouarsais (jusqu’au 18 inclus)
son conseil épiscopal
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DIMANCHE 18 MAI
Mgr P. Wintzer
• Journée des confi rmands adultesà Notre-Dame-de-Pitié
J.-P. Russeil
• À la Roche-Posay
LUNDI 19 MAI
Mgr P. Wintzer
• Service diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle
J.-P. Russeil
• Conseil pastoral du secteurdu Moncoutantais
MARDI 20 MAI
Conseil diocésain des services
G. Mouchard
• Équipe diocésaine de la pastorale des familles
MERCREDI 21 MAI
Mgr P. Wintzer
• Rencontre des évêquesdes provinces de Bordeauxet de Poitiers à Bordeaux
G. Mouchard
• Équipe d’animation du territoiredu Mellois
• Rencontre des conseils des affaires économiques du territoire de Gâtine
C. Guéret
• Avec les accompagnateurs ACR 79 à Clessé
B. de Mascarel
• Rencontre “ressources” à Pitié• Rencontre du conseil de mission
de territoire du Pays niortais
P. Duclos
• Comité rédaction d’Égliseen Poitou (avec M. Berthomé)
JEUDI 22 MAI
Mgr P. Wintzer
• Groupe de travail du conseil diocésain pour les affaires économiques
• Comité diocésain de la solidarité (avec G. Mouchard)
• Équipe Notre-Dame
G. Mouchard
• Rencontre des prêtres responsables de secteur du Montmorillonnais
J.-P. Russeil
• Rencontre diocésainedes catéchètes
VENDREDI 23 MAI
Conseil épiscopal
Mgr P. Wintzer
• Inauguration de l’EHPAD de la Puye
C. Guéret
• Rencontre de tous les animateurs scouts pour le diocèse à Poitiers
SAMEDI 24 MAI
Conseil pastoral diocésain
Mgr P. Wintzer
• Confi rmation des jeunes à Naintré
DIMANCHE 25 MAI
Mgr P. Wintzer
• Visite pastorale dans le territoiredu Mellois
G. Mouchard
• Célébration au territoire du Mellois à Celles-sur-Belle
J.-P. Russeil
• Installation des communautés locales à l’église de Sainte-Marie d’Ozon
Rendez-vousNuit des cathédrales
De 17 h à minuit le samedi 10 mai,
la cathédrale de Poitiers participe
pour la seconde année à la “Nuit
des cathédrales”, avec différentes
animations culturelles, musicales et
spirituelles tout au long de la soirée
autour du thème “Image et lumière”.
Visite guidée, concert d’orgue et de
différentes chorales, animations, temps
de conférence… À ne pas manquer !
Ordination diaconale d’Olivier de Frémondà BuxerollesPour l’annonce de l’Évangile
et le service de tous les
hommes, par l’imposition
des mains et le don de
l’Esprit saint, Mgr Pascal
Wintzer, archevêque de Poitiers,
ordonnera diacre permanent Olivier de
Fremond de La Merveillère, le dimanche
11 mai à 10 h 30 en l’église Notre-
Dame de l’Annonciation à Buxerolles.
Rencontre diocésainedes catéchètesLe jeudi 22 mai à Pompaire
9h à 16h30, thème abordé :
être catéchète dans une paroisse :
enjeux, chances et risques pour
la mission et pour l’Église.
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8Le rendez-vous de Mgr Pascal Wintzer
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A-t-on le droit de ne pas savoir ? De ne pas tout savoir ? Il semble de plus en plus que la logique de la commu-
nication impose à chacun d’avoir un avis tranché, quel que soit cet avis et quel que soit le sujet en cause. Ceci m’inspire plu-sieurs réfl exions.
D’abord une interrogation. Je m’étonne que certains, je ne saurais dire s’ils sont nombreux, ne sont à la recherche que de discours simples et péremptoires. Les cam-pagnes électorales s’inscrivent trop sou-vent dans cette logique, on peut cependant se réjouir qu’elles entraînent de moins en moins l’adhésion sans faille.
Alors que le monde est complexe, pour-quoi voudrait-on que les solutions soient simples ?
Cependant, ceci explique peut-être cela. Alors que la complexité du réel rend les choses plus fl oues et interdit les solutions simples, appelle aussi les personnes, les groupes et même les États, à devoir tra-vailler ensemble pour élaborer des solutions qui seront le fruit de compromis, la nostalgie d’un monde où ce que produisait l’action de chacun était immédiatement et clairement perceptible s’en trouve renforcée.
Là se trouve sans doute le lieu d’un effort spirituel qui conduit à faire le deuil de vouloir être tout et à agir par soi-même pour surtout se réjouir d’être participant d’une œuvre commune. Il s’agit bien d’un authentique lieu de conversion, tout particulièrement alors que tout pousse à laisser des traces de soi sur les écrans et tout autre support.
Celui qui ne sait pas, qui hésite, qui cherche, se voit reprocher l’inconstance. Un tel reproche est avant tout adressé à celles et ceux qui exercent des responsabilités.
Les évêques et les autres responsables religieux sont aussi sollicités pour prendre position dans les multiples débats qui agi-tent tant la société que l’Église. Les sujets en question touchent le plus souvent des enjeux essentiels : la vie dans toutes ses
composantes, la famille, l’éducation… Ces sujets sont en relation étroite avec le sens de l’existence humaine et avec les données les plus fondamentales de la Bible et de la foi chrétienne. Or, les attentes consistent parfois, souvent, à vouloir confi rmation ou infi rmation d’un avis prédéterminé. Inviter à la réfl exion, évaluer la complexité des situations, prendre en compte des alterna-tives, est dès lors interprété soit comme une compromission avec l’erreur, soit comme un manque de courage. Mais, pourquoi donc poser une question si l’on estime avoir déjà la réponse ?
Nous sommes enfi n dans une situation paradoxale. Bien des inquiétudes nous affectent dans un monde où les repères deviennent fl ous. Les réactions, qui ont lar-gement débordé les sphères religieuses, aux projets, réels et fantasmés, relatifs à l’éducation, en particulier au rapport entre hommes et femmes, ont manifesté qu’ajou-ter de l’indéterminé au fl ou des repères était insupportable. Si les discriminations sont à combattre, brouiller les choses n’en est pas le meilleur moyen, bien au contraire.
Si la vérité n’est pas le résultat d’un vote ou d’un compromis, les chrétiens reconnais-sent la recevoir d’un autre qu’eux-mêmes, qui s’exprime dans la Bible et dans l’action de l’Esprit saint, la réception de cette vé-rité sera cependant toujours le fruit d’un discernement dont nul ne peut s’arroger le monopole. Reconnaître que l’on ne sait pas, résister à la demande de position ra-pide et tranchée, est alors au service tant de la vérité qui doit être reçue, cherchée, scrutée, que de la responsabilité de cha-cun. Mais ceci demande que le débat, le dialogue, ne deviennent pas des slogans, ni ne recouvrent des réalités sans règle ni contenu, s’en trouvant dès lors disqualifi és.
+ Pascal WintzerArchevêque de Poitiers
Mercredi 9 avril 2014
Je ne sais pas
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Offi ciel
Jean-Marc Duroy, de l’ACI (Action Catholique des milieux Indépendants), nous
a fait réfl échir sur les évolutions du monde et de notre société, à partir d’un diaporama élaboré en 2011 pour les 70 ans de l’ACI fêtés à Poitiers. Celui-ci nous a redit que les changements du monde affectaient : le temps, l’espace, les modes de pensée et la relation aux autres. Nous sommes entrés dans la civilisation de l’image, et celle-ci n’engendre pas les mêmes sché-mas de pensée que celle de l’écrit. Nous sommes dans une sorte de bouillonnement, un passage que nous devons en tant que chrétiens accompagner. Les mouvements apostoliques ont une botte secrète, celle de la relecture, nous devons nous en servir pour permettre à l’Église de percevoir ce monde d’une autre manière, et d’avoir une relecture positive des événements. Cette société qui bouge nous pousse à être attentifs à certains domaines tels que les relations avec et dans le travail, l’approche vis-à-vis de la gratuité, etc.
Nous nous sommes redits que d’avoir à répondre à de nouvelles demandes nous amènera à faire des choix, à rechercher du sens. Nous avons, en tant que mouve-
ments, à répondre aux enjeux du monde contemporain, entre autres à accompagner les “jeunes” dans la recherche d’un fi l conducteur à leur vie.
Nous ne partons pas de rien ; chaque mouvement a dit ce qu’il a réalisé de nouveau et ce qu’il envisage de faire d’innovant dans l’avenir. Parmi toutes les idées émises en voici quelques-unes : la participation ponctuelle au CDMA de certains de nos membres, fonder des équipes à partir des mouvements de jeunes, faire des ateliers de parents sur des thèmes porteurs…
Nous avons profi té de la pré-sence parmi nous du père Gérard Mouchard pour réfl échir autour des mouvements apostoliques et des paroisses nouvelles. Les mouvements ont à y être présents. La nouvelle dimension territoriale des paroisses devrait convenir aux mouvements ; cela doit fa-ciliter leur travail et leur transver-salité. Il sera souhaitable que les mouvements apostoliques via les paroisses rentrent dans des ré-seaux plus larges pour repenser leurs schémas d’évangélisation.
Pour le bureau du CDMA, Pierre Duclos
Conseil diocésain des mouvements apostoliques
Pour nos mouvements :vers quel avenirsouhaitons-nous aller ?
Lors du précédent conseil diocésain des mouvements apostoliques en novembre 2013, nous nous étions posé la question du sens de nos actions et de la marque qu’impriment les mouvements d’actions catholique dans le monde et dans l’Église. Poursuivant sur notre lancée, au cours du dernier CDMA le 5 avril 2014, nous nous sommes interrogés sur les changements du monde.
Agendades mouvements- Journée diocésaine
du MCR le 3 juin
à Gencay.
- ACF : halte
spirituelle le 24 mai
à Sainte-Marie
à Niort. Thème :
“À la découverte
du protestantisme”.
- ACO : rencontre
nationale à Angers,
le week-end de
la Pentecôte.
Les mouvements apostoliques ont une botte secrète, celle de la relecture
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10 En bref
Quelque 200 bénévoles du Secours catholique se sont retrouvés le 3 avril à Gençay (Vienne) dans le cadre de la nouvelle délégation du Poitou, issue du regroupement des délégations des Deux-Sèvres et de la Vienne depuis le début de cette année. Une journée pour présenter la nouvelle organisation mais aussi pour mieux se connaître, échanger, partager préoccupations, actions en cours et projets.Cette nouvelle organisation, qui est à rapprocher du mouvement de regroupement des collectivités territoriales… et de la création des nouvelles paroisses, doit faciliter les actions de proximité, le lien entre les équipes et avec la délégation, les partenariats locaux, sans oublier la vie pastorale de secteur. Un projet de délégation fi xera le cap pour les cinq ans à venir.Lors du temps spirituel sur le thème “Servir, accueillir, vivre debout” qui a conclu la journée, les aumôniers de la délégation du Poitou, André Léau et Laurent
Lafl èche, ont souligné que “l’espérance partagée doit nous animer en évitant tout parti pris, parce que l’Évangile fait partie du patrimoine de l’humanité et que chacun peut se l’approprier”. En exhortation, Laurent Lafl èche a invité les bénévoles “à être samaritains sur les routes de notre Poitou”.
Pierre Arnault
Les bénévoles s’installentdans la nouvelle délégation du Poitou
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Un temps spirituel fortavec Jeunesse 2000Début avril à Poitiers, une centaine de jeunes a vécu un week-end proposé par Jeunesse 2000. Ce fut avant tout un temps pour rencontrer personnellement le Christ, qui vient nous chercher là où nous en sommes et tels que nous sommes ! L’idée est de revenir au cœur même de l’Église. Concrètement Jésus eucharistie est présent dans l’adoration durant tout le week-end, au cours duquel alternent des temps de louange, d’enseignements, de partage et de témoignages. Un frère franciscain du Bronx a témoigné de la radicalité de sa vie et de la beauté de son engagement. Là où la détresse est la plus grande, les franciscains voient émerger des petites fl eurs d’amour au milieu de tant de souffrances et de violence dans ces quartiers new-yorkais où ils ont fait le choix de s’implanter. Un très beau moment fut le sacrement de réconciliation et le passage de Jésus eucharistie porté par un prêtre devant chaque jeune présent. Encore enthousiaste de ce week-end, Claire dit : “Ce week-end m’a énormément plu. Cela était un temps très fort spirituellement. Toutes les merveilles de Dieu à travers les supers témoignages et les topos seront inoubliables !” Et Hilaire d’ajouter : “Le Seigneur est maintenant encore plus présent dans mon cœur grâce à vous, merci !” Ces témoignages reprennent bien ce que le frère franciscain nous a répété : “God is good… All the Time !”
Martin Laurent
KatimavicOrganisation de soirées cabaretSamedi 3 mai, jeudi 8 mai
et vendredi 9 mai.
20h30 au Petit Théatre
de Secondigny.
Renseignements et inscriptions : 06 83 83 41 71 ou 06 23 72 25 73.
Tarifs : adultes 8 € - enfants 5 €
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À la Une
Un grand soleil baigne les grands espaces boisés du domaine de Givray. Une
foule nombreuse de prêtres de toutes les générations se ras-semble dans la grande salle vitrée. Déjà bruissent des conver-sations et des salutations frater-nelles. Une fois par an, la famille diocésaine est réunie autour de son archevêque, et la matinée est plus spécialement réservée à la rencontre du presbyterium. Cette année, avec la perspec-tive des nouvelles paroisses, tous attendent de savoir à qui seront confi ées les charges curiales. Dans la matinée pourtant, c’est la formation des séminaristes au séminaire inter-diocésain d’Or-léans dont il est question, avec l’invité du jour : le père Olivier Michalet, eudiste et supérieur de ce séminaire (cf. l’interview page 13). En effet, c’est ce sémi-
naire qui accueille et assure la formation des séminaristes sou-haitant se préparer pour le dio-cèse de Poitiers. Cette rencontre est aussi l’occasion de donner des nouvelles des différents prêtres, de faire mémoire des prêtres disparus dans l’année, de se réjouir avec les prêtres jubi-laires qui sont nombreux cette année.
Au pays de MartinL’après-midi, c’est à l’église
paroissiale Saint-Martin de Ligu-gé que se vit la messe chrismale. Un lieu fort au plan symbolique, puisque Martin fut l’apôtre des paroisses de campagne, mais bien exigu pour accueillir toute la foule présente. C’est aussi le lieu de la communauté monas-tique bénédictine qui met tout à disposition pour un bon accueil de la famille diocésaine.
La procession s’engage avec séminariste, diacres et prêtres… précédant Mgr Wintzer et Mgr Favreau, accompagnés par les deux vicaires généraux, les pères Gérard Mouchard et Jean-Paul Russeil et le prêtre respon-sable du secteur pastoral, le père Jean-Marie Rasoamparany.
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Appelés à donner sa vieLa semaine sainte s’est ouverte dans le diocèse de Poitiersavec la journée du presbyterium et la messe chrismale. Cette année, c’est à Ligugé, auprès de saint Martin, que le Lundi saint fut organisé.
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Deux diacres apportent l’huile des catéchumènes.
À Ligugé, concélébration de tout le presbyterium autour de Mgr Pascal Wintzer.
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La schola des moines alterne avec les chants de l’assemblée, pour l’introït en grégorien, le psaume ou le chant de communion.
Après la première lecture proclamée par le père Roland de La Villemarqué, prêtre
jubilaire fêtant ses 50 ans d’ordination, c’est le mo-ment de la bénédiction de l’huile des malades. Marie-Renée Boisseau et le diacre Maurice Si-goillot introduisent la de-mande tandis que deux diacres s’avancent pour
présenter le vase à l’archevêque. André Treuil proclame ensuite l’Évangile, avant l’homélie de Mgr Pascal Wintzer.
Appel, écoute et patienceCelle-ci s’ouvre avec le rappel des deux
lettres pastorales rédigées ces deux der-nières années, et les missions essentielles du ministère presbytéral : “Pour l’exercice de notre ministère j’aime à décliner trois verbes, trois tâches principales : appeler, former, accompagner.” L’évêque souligne l’importance de l’appel et demande qu’on ne reste pas attaché à soi-même, “à la recherche de signes d’existence ou de reconnaissance”. Il invite au contraire à développer l’amour désintéressé et in-siste sur la vertu de patience dans l’art de gouverner. Enfi n, il exhorte chacun à être à l’écoute des plus petits et des plus faibles, pour conclure : “À la mesure où nous ap-prendrons un peu plus à écouter, surtout ceux qui ne nous approuvent pas, nous pourrons penser que nous sommes, un peu, sur le chemin d’une meilleure écoute
du Seigneur.”Après l’homélie, vient le temps de la
rénovation des promesses de l’ordination par l’ensemble des prêtres. Moment im-pressionnant où tous ces hommes réunis dans le chœur de l’église redisent solen-nellement le fondement de leur engage-ment à leur évêque devant tout le peuple rassemblé.
Consacrés pour se donnerLa liturgie eucharistique est ouverte
par la consécration de l’huile des caté-chumènes et conclue par celle du Saint-Chrême. Agnès Manesse, responsable du catéchuménat, introduit cette seconde consécration. De même, après la commu-nion, c’est le père Jacques Poidevineau qui explique pour lui le sens du Saint-Chrême : “Le Saint-Chrême est un signe de consécration au Seigneur. Il nous consacre pour nous donner : à l’inverse de certaines religions où la consécration constitue une mise à part pour monter vers un piédestal, voilà que le Saint-Chrême nous enfouit, comme le sel ou le levain, dans la pâte humaine… Cette huile sainte pénètre au cœur de l’être, comme un serviteur jeté au cœur du monde. Il fait aussi de nous un peuple de frères invités à engendrer de la fraternité. L’évangélisation n’est pas réser-vée à une élite, ou des acteurs qualifi és, le Saint-Chrême n’octroie pas un droit, mais un devoir d’aimer et de servir.” Deux diacres disposent le Saint-Chrême sur une table. L’archevêque se penche et souffl e sur l’huile, après avoir versé le parfum of-fert par les moines de Ligugé, et prononce la formule de consécration, accompagné par tous les prêtres présents. Cette huile parfumée servira dès la nuit pascale pour oindre les nouveaux baptisés.
À la fi n de la célébration, Mgr Wintzer donne la bénédiction, sans manquer de remercier tous ceux qui ont contribué à cette belle journée et à cette célébration diocésaine.
Marc Taillebois
“Le Saint-Chrême n’octroie pas un droit, mais un devoir de servir et d’aimer.”
Bénédiction du Saint-Chrême.
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À la Une
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Pouvez-vous nous présenter le séminaire inter-diocésain d’Orléans ?
P. O. Michalet : Le séminaire a été refondé en 1980 par les dio-cèses de la province de Tours, re-joints par les diocèses de Nevers et de Sens-Auxerre. Il est confi é aux Eudistes. Les prêtres qui ont mission d’éducateurs sont des eu-distes et des prêtres diocésains, mais l’équipe de formation est complétée par d’autres prêtres et laïcs qui dispensent des cours. Actuellement, il y a 36 sémina-ristes en formation, auxquels il faut ajouter 5 autres garçons qui vivent une année de discernement au sein de la communauté Notre-Dame du chemin. Actuellement, nous accueillons de Poitiers un séminariste en deuxième année et un membre au sein de la com-munauté Notre-Dame du chemin.
Quelles sont les caractéristiques de la formation eudiste proposée au sein de ce séminaire ?
La famille eudiste se rattache au courant de l’école française de spiritualité, marqué par des grandes fi gures de réformateurs de l’Église du XVIIe siècle, dont le plus connu est Vincent de Paul. Pour nous, c’est saint Jean-Eudes qui a voulu s’engager dans la formation de prêtres vraiment apôtres, permettant aux chrétiens de vivre leur baptême. L’annonce de l’Évangile est vraiment au cœur de leur ministère de prêtre. Il s’agit fondamentalement de formation humaine pour former des hommes qui auront les qualités de Jésus pasteur. L’école française est à
l’origine de la formation pasto-rale au sein du séminaire. Cette visée pastorale est la vraie fi nalité de toute la formation, y compris intellectuelle. De ce fait, en second cycle, chaque quinzaine, le séminariste est inséré plu-sieurs jours de suite dans une réalité paroissiale de son diocèse, pour y vivre un discernement person-nel dans son désir d’y vivre son ministère.
Comment aidez-vous ces futurs prêtres à se préparer à un ministère qui va forcément prendre un autre visage que par le passé, être inédit au cœur de ce XXIe siècle ?
Justement, en essayant de for-mer à l’intériorité apostolique, ce qui exige une grande souplesse devant des situations nouvelles. La vie communautaire est très éduca-trice, car elle demande de travailler ensemble. L’insertion pastorale a pour but de ne pas rêver sa vo-cation, mais de la construire jour après jour dans la confi ance, dans la relation avec les autres prêtres, les laïcs en responsabilité. Elle per-met de se préparer à relever les défi s de demain. L’Église, de tout temps, a dû s’adapter à un monde en évolution. Les principaux défi s à vivre sont déjà présents dans le concile Vatican II. Ces défi s peu-vent être relevés à condition de former des hommes ancrés dans l’Évangile et qui peuvent s’ap-puyer sur l’humanité du Christ bon pasteur.
Propos recueillispar Marc Taillebois
Trois questions au père Olivier Michalet, supérieur du séminaire d’Orléans
Le père Olivier Michalet, invité pour la journée du presbyterium,a présenté le séminaire qui forme les séminaristes du diocèse.
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“L’annonce de l’Évangile est vraiment au cœur de leur mission de prêtre.”
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Entrepreneurs et dirigeants chrétiens
Décideurs en véritéDu 21 au 23 mars 2014, le mouvement des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens a rassemblé 1 700 membres à Nantes pour ses assises nationales. Une trentaine était originaire des équipes du Poitou.
Les assises nationales sont toujours des temps forts qui renforcent, voire conditionnent, l’engagement
de nombreux membres, ainsi que la vie du mouvement. Ce fut le cas pour celles de Nantes. L’histoire dira probablement qu’elles ont constitué une sorte d’extra-ordinaire pierre d’appui pour un passage entre une très belle étape de la vie du mouvement, qui prenait fi n à Nantes, et l’envoi d’une nouvelle étape, pleine d’es-pérance. Ainsi, à l’exemple de l’harmo-nieux passage de témoin entre présidents nationaux, de Robert Leblanc à Laurent
Bataille, nous avons eu l’impression de marcher sur un magnifi que “pont entre le passé et l’avenir par-dessus un présent insaisissable”, en vivant une véritable unité inté-rieure, individuelle et collective. Comme le
remarque le père Armel de Sagazan (Niort), aumônier national des Edc et “fi l rouge” des assises, “nous avons vécu, pourtant à travers des moments très différents, cette unité intérieure dans notre existence de décideurs et de chrétiens à laquelle nous aspirons et que nous déclarons rechercher au sein du mouvement”.
Une unité profondeCette “impression” d’unité s’est traduite
de manières multiples :- Unité entre passé et avenir, où l’on prend
conscience de ce qui est durable et por-teur du passé, tout en étant emporté par un souffl e vivifi ant vers un avenir fragile (une fragilité ressentie comme une force, non comme une peur).
- Unité dans les intervenants pourtant si différents. Ainsi, le philosophe Yann Martin a commencé par nous parler de la vérité dans un langage non ecclésial mais parfaitement audible par tous. Cela a permis de mieux saisir les interventions des divers théologiens, prêtres et pas-teurs, et de constater qu’une unité entre langages profane et sacré était possible. “Cela nous est bien utile aujourd’hui pour parler au monde”, explique Philippe, res-ponsable du mouvement. Se sont suc-cédé, à un rythme soutenu, des témoins très divers, dans des problématiques et domaines bien différents : un très jeune skipper, de “grands patrons au vrai sens du terme”, en passant par des politiques et en fi nal Philippe Pozzo di Borgo (vous vous souvenez, l’inspirateur du fi lm Les intouchables ?). Pourtant tous ont parlé de respect des personnes et des faits, d’engagement, d’humilité, de fragilité qui nous rapprochent plus que nos forces. Et une unité encore plus visible est apparue lorsqu’après un certain temps de pa-role sur la vérité, ces personnes se sont mises à nous parler avec émotion en vérité, du plus profond d’elles-mêmes. “Parmi ce qui m’a le plus frappé, c’est que, pendant ces témoignages, 1 700 patrons soient capables de s’émouvoir ensemble sous le regard de Dieu”, rap-porte Ivan Bordage, président des Edc de Parthenay.
- Grande unité aussi entre les cérémonies religieuses catholique et protestante : célébration de la parole du vendredi pré-sidée par le père Hervé Perrot, culte du samedi présidé par la pasteure Caroline Schrumpf qui, en fi n d’après-midi, a aus-si lancé ce grand moment du sacrement
“Nous avons eu l’impression de marcher en vivant une véritable Unité intérieure, individuelle et collective.”
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de réconciliation proposé à toute l’assemblée. Comme si l’unité ressentie n’était pas dans la ré-duction des différences, mais dans l’excellence de l’expression de ce qu’il y a de spécifi que et de meilleur en chacun, entraînant admiration et ouverture dans une fraternité respectueuse. “Quelle chance, notre œcuménisme !” dit encore Ivan.
- Enfi n immense sentiment d’unité produit par la mise en scène et la merveilleuse simplicité du dé-cor, qui a fortement et progres-sivement touché l’assemblée, comme en témoigne Marie-Odile Randon, chef d’entreprise à Niort.
- À partir des mots du Christ “Je suis le chemin, la vérité et la vie” le décor se résumait au début à une scène vide avec seulement en toile de fond la projection d’une faible et lointaine image d’une simple croix, d’apparence fragile, au bout d’un chemin déli-mité par des jalons lumineux. Au fur et à mesure que les assises avançaient, l’image de la croix grandissait et le chemin de jalons lumineux se transposait pour de-venir réalité sur la scène.”
Bâtir la civilisationde l’amour
Ce décor “en marche” comme la vérité, et tout le contenu de ces assises, ont pu nous montrer, par-mi d’autres interprétations, que Dieu agit à la fois dans l’homme et par l’homme : son action créatrice se révèle progressivement dans l’homme et peut être reçue dans la sensibilité et dans l’intelligence ; et, par nous, elle peut devenir de plus en plus visible et possible dans le monde, pourvu que nous voulions bien y consentir. Mystère de Dieu qui frappe à la porte, mais ne la force pas. Est-ce nous qui fermons les vannes ? Oui, je crois que ces assises nous ont beaucoup aidés pour apprendre à ne pas résister à la grâce. Elles nous ont ouvert à la clé de voûte de l’unité de ces assises, la messe de dimanche, et à bien entendre l’appel fi nal de l’homélie de Mgr James : “Tu bâ-tiras la civilisation de l’amour !” Et pour cela, la mélodie des assises dans la tête, nous sommes tous repartis de Nantes avec “une ancre et des voiles”.
Gérard Lacour, président des EDC, région Poitou
Charentes Limousin
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Tous les deux ans, les EDC tiennent
des assises, moment fort du
mouvement.Ici, assises de Lyon
en 2012.
Contact EDC dans le Poitou
Responsable :
M. Gérard Lacour
Site national des EDC :
www.lesedc.org
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La rencontre des jeunesPendant son séjour en Gâtine,
Madi est allé à la rencontre d’élus locaux (c’était l’entre deux tours des élections municipales), de personnes en insertion, d’as-sociations comme le Secours catholique et la Banque alimen-taire. Mais surtout de nombreux groupes de jeunes : de la MFR de Saint-Loup-sur-Thouet à la chambre des métiers de Parthe-nay, des jeunes lycéens aux col-légiens de Parthenay, d’enfants des écoles primaires aux jeunes en AEP ou du MRJC. Madi a pu à la fois présenter son pays, ses projets et faire réfl échir les jeunes sur leur situation personnelle.
Tous ont découvert un pays qu’ils ne connaissaient pas, avec ses richesses (café, cacao) et ses diffi cultés (le pays était en guerre
il y a peu). Les interventions de Madi portaient principalement sur le thème de la paix et ont permis aux jeunes de réfl échir sur : “Être en paix avec soi-même, faire la paix avec les autres… Qu’est-ce que cela signifi e pour moi ?” Le jeu sur la paix a permis d’échanger sur les problèmes qui entraînent des confl its et comment les gérer. Chacun s’est interrogé sur ce qu’il peut faire pour contribuer à faire la paix dans son environnement immédiat. Les jeunes ont pris conscience que pour faire la paix avec les autres, il faut déjà être en paix avec soi-même : s’accepter comme l’on est avec ses qualités et ses défauts. Ils ont aussi décou-vert que leur façon de consommer ici avait une incidence là-bas (ex-ploitation des ressources, acca-parement des terres…).
Pour les plus jeunes, la discus-sion est souvent plus facile. Ils sont très curieux et se lancent tout de suite dans les échanges sans même attendre l’heure du démarrage. Ils sont les premiers à prendre le contact, ils sont les premiers à aller à la découverte des produits, à poser des ques-tions. Ils se libèrent plus facile-ment que les grands.
L’ONG “PAIPS”Son objectif immédiat est de
contribuer à la lutte contre la pau-vreté et le chômage à travers la for-mation, l’insertion économique de groupes de jeunes et de femmes par la création d’activités géné-ratrices de revenus. La stratégie de cette insertion est l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Les trois axes majeurs de ce projet sont :
Du 24 au 31 mars, l’équipe locale du CCFD-Terre solidaire de Thénezay a eu la joie d’accueillir un partenaire ivoirien : Madi Sollo. Responsable de l’ONG “PAIPS” (Programme d’Appui d’Insertion Professionnelle et Sociale), soutenue entre autres par le CCFD, il a pu présenter son pays, les projets que son association met en place, et découvrir ce qui se vit chez nous.
Un Ivoirien témoigne en Gâtine
Réfl exion en petits groupes sur le thèmede la paix au collège Saint-Joseph
de Parthenay, classes de 5e.
D.R.
Actualités
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- insertion par l’ESS- cohésion sociale basée sur nos mœurs
et coutumes- renforcement du tissu associatif par la
culture le sport, et le loisirUn autre projet, est l’éducation à la paix,
car la Côte d’Ivoire a connu il y a peu des confl its importants.
Témoignage de Madi“Toutes ces expériences m’enrichis-
sent : elles me permettent de savoir qu’en France des personnes aussi s’attaquent aux mêmes enjeux que moi (insertion, formations, société où les hommes sont en questionnement sur leur avenir en re-gardant leur passé). Peut-être que nous n’avons pas les mêmes approches, ni les mêmes solutions compte tenu de contextes différents et cela est normal. Mais il existe toujours des ponts où nous devons faire jouer la solidarité internatio-nale et la justice sociale pour vivre dans
un monde plus juste. Les visites de ter-rain m’ont permis d’être dans le concret et de comparer les façons de pratiquer l’agriculture, la formation… J’ai été surpris par l’apport des Régions, des communes, pour aider les jeunes dans leur propre in-sertion professionnelle. Tous ces acquis me permettront sans doute de regarder d’une autre façon le travail que je fais sur le terrain.
À travers les médias, j’ai su que la France aussi avait ses personnes margi-nalisées. Mais en assistant aux partages de rations alimentaires, j’ai su que chacun a ses diffi cultés à son échelle. Je m’attendais à des diffi cultés de ce genre, mais je crois que l’ampleur est plus grande que je ne l’aurais imaginé.”
Freddy Marilleau
D.R.
Remontée des petits groupes, au collège Saint-Josephde Thénezay (classes de 5e).
D.R.
Rencontre des primairesde l’école Marie-Antoine de Thénezay.
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Mgr Pascal Wintzer a confié au Service des vocations la mission d’accompagner des jeunes qui
souhaitent réfl échir ensemble pour dis-cerner leur vocation. L’équipe accompa-gnatrice est constituée d’un prêtre (le père Claudy Guéret, vicaire épiscopal), d’un couple (Catherine et Bruno Levêque, ce dernier étant diacre à Vendeuvre), d’une religieuse dominicaine (sœur Marie- Noëlle Cot), d’un moine de Ligugé (frère Pierre-Emmanuel).
Les jeunes que nous rencontrons sont des jeunes gens ou jeunes femmes adultes, professionnels ou étudiants en fi n d’études. Certains arrivent au Service des vocations en se connaissant déjà, d’autres non.
Oser nous faire connaîtreNotre objectif, bien clair, est de nous
rappeler que tout engagement, toute vocation particulière, prend sa source dans notre vocation de baptisés, qui nous appelle à vivre toute notre vie de la vie même du Christ, à sa suite, selon la diversité des appels de l’Église et du monde, mais aussi en fonction de notre désir profond, de nos dons, souhaits et possibilités. C’est là, alors, que se diver-sifi ent nos engagements, comme couple, prêtre, religieux(se), laïc consacré… ou toute autre forme d’engagement diver-
sifi é que nécessite notre monde dans sa complexité.
Notre fonctionnement se base sur le par-tage de la Parole, jeunes et accompagna-teurs ensemble. Il s’agit d’oser nous faire connaître avec tout ce que nous sommes, nos joies, nos diffi cultés, nos doutes et nos certitudes… C’est à partir de cette parole partagée, dans la confi ance réciproque, que se forgent peu à peu des outils de discer-nement qui balisent notre route.
Liberté pour chacunTout au long de cette année, nous nous
retrouvons dans les paroisses de Thouars ou Vendeuvre, dans les abbayes de la Cossonnière et d’Echourgnac, ou au cou-vent des dominicaines de Poitiers (nous en choisiront d’autres l’an prochain). Chaque rencontre débute par le joyeux partage d’un repas, suivi d’un échange sur des thèmes tels que la prière, l’Église, la vie affective… Selon les lieux, l’eucharistie, ou les vêpres, célébrées avec la communauté locale, marquent l’issue de nos entretiens.
Nous aimons tous ces temps conviviaux et y sommes fi dèles. Certains, l’an dernier, à l’issue de leur temps de discernement, ont opté pour une vocation spécifi que : l’un au séminaire dans sa région d’origine, un autre pour une année de remise à niveau à Orléans… D’autres souhaitent davantage de temps de réfl exion.
Accompagner sur les chemins de Dieu demande la présence de l’Esprit saint, son écoute attentive, mais aussi respect, dis-crétion et liberté pour chacun. Nous vou-drions remercier tous ceux qui acceptent d’accompagner ces jeunes… Le SDV est très impliqué dans cette mission, mais elle concerne également tous les chrétiens de ce diocèse : soyons-y vraiment attentifs.
Sœur Marie-Noëlle,pour le SDV de Poitiers
À l’occasion de la Semaine de prière pour les vocations,le service diocésain présente son travail d’accueil et d’accompagnement.
Plongée au cœurdu Service des vocations
L’équipe du SDV.
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Lundi 24 marsLes pèlerins du diocèse ont
commencé par la visite des Cata-combes de Rome, lieux de sépul-ture des premiers chrétiens. Pour eux, ces catacombes étaient des lieux de vie et d’espérance où les défunts étaient considérés endor-mis, comme l’atteste le nom grec qui signifi e dortoir, qui a donné le nom “cimetière”. Cette première étape des pèlerins les a unis aux premières communautés chré-tiennes de Rome.
Mardi 25 marsCette journée a été dédiée à la
place Saint-Pierre, à la basilique, au musée et à la chapelle Six-tine. Les Poitevins ont participé à la messe célébrée par le père Benoît de Mascarel à quelques centaines de mètres du tombeau de saint Pierre, dans une chapelle de toute beauté, ni visitée, ni vi-sible par le public.
Mercredi 26 marsLa journée a été consacrée
à l’audience générale du pape François. Les pèlerins ont pu per-cevoir l’universalité de l’Église par l’ampleur de la foule présente sur la place Saint-Pierre et au-
delà, et par l’énumération des groupes de pèlerins présents. Dans son exhortation, le pape a rappelé l’importance des trois sacrements de l’initiation chré-tienne. Il a continué en évo-quant deux autres sacrements correspondant à deux missions différentes, que sont l’ordre et le mariage. Il a réitéré son attache-ment au sacrement de pénitence, aussi bien pour les laïcs que pour les prêtres et les évêques, et il a aussi beaucoup insisté sur l’im-portance du rayonnement des prêtres et des évêques.
Vendredi 28 marsLes pèlerins ont quitté Rome
pour Assise, bien plus calme, sur les traces de saint Fran-çois et sainte Claire. Les lieux visités rappelaient la vie des deux saints comme la basilique Saint-François, la basilique Sainte-Claire, l’oasis de paix et de silence que sont les Carceri, le couvent Saint-Damien, l’église Sainte-Marie-des-Anges.
Le lundi 31 mars les pèlerins ont quitté Assise avec des images plein le cœur et un certain regret de quitter un groupe fraternel.
François Robillard
Les pèlerins poitevins
à Rome et AssiseDu lundi 24 au lundi 31 mars 2014, le diocèse de Poitiers organisait un pèlerinage à Rome et Assise, avec comme guide spirituel le père Benoît de Mascarel, vicaire épiscopal.
Les Poitevins sur la place Saint-Pierre, entourée de la colonnade du Bernin.
Les pèlerins célèbrent la messe dans une chapelle de toute beauté, ni visitable, ni visible par le public.
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30 ans de l’église de la RésurrectionEn ce week-end des Rameaux, le samedi 12 avril 2014,
l’église de la Résurrection dans le quartier des Couronneries à
Poitiers, a fêté ses 30 ans, en présence de Mgr Pascal Wintzer
qui a présidé la messe des Rameaux et de la Passion, et du
père Thierry de Mascarel, prêtre des Hauts de Poitiers.
Proclamation scénique de la PassionAux Rameaux, plusieurs secteurs ont monté
la proclamation scénique de la Passion.Ici, Civray, Mazières-en-Gâtine et Thénezay.
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Annonces
Rencontredes confi rmands à Pitié
DIMANCHE
18 MAI 2014DE 8 H 30 À 17 H
À Pitié, sanctuaire Notre-Dame.
Journée réservée aux confi rmands adultes.
Au programme : partage, catéchèse, méditation de la Parole, eucharistie et rencontre avec le père Wintzer.
Contact : SDPCC,10 rue de la Trinité,86 034 Poitiers [email protected]
Retraiteà la Puye
DU MERCREDI 18 JUIN
(18 H) AU MERCREDI
25 JUIN 2014AU MATIN
Les Filles de la Croix organisent une retraite à la Puye. Ce temps fort est ouvert aux religieuses et à toute personne désireuse d’y participer.
Avec le père Louis Perret, jésuite de Toulouse.
Thème : “Notre vie à la lumière des Évangiles”.
Contact :Sr Anne-Marie Philippe, [email protected]él. 06 75 33 18 60
Centenaire orgue de Saint-Hilaire de Niort
LE DIMANCHE 4 MAI À 17 HLa communauté locale Saint-Hilaire de Niort vous invite à fêter avec elle le centenaire de son orgue. C’est en effet le 22 mars 1914, sous l’impulsion du père Léon Bellouard alors curé de Saint-Hilaire, que fut installé cet instrument de 20 jeux, 2 claviers et pédalier, construit par le facteur Debierre.
Les organistes et musiciens de la communauté locale (Marie-Paule Bouin, Robert Bouju, Aliénor Jeandidier, John Heap, Marie-Elise Lorin, Jean Métais, Michel Milhères, Andrés Roces) seront heureux de vous accueillir dans un programme orgue et instruments (fl ûte…).
Entrée libre avec libre participation aux frais. Les bénéfi ces sont destinés à l’amélioration de l’état de l’instrument, voire à la construction d’un nouvel orgue. Une association est d’ailleurs en cours de constitution à cet effet.
Ils vous attendent nombreux pour célébrer cet événement.
Conférence sur la laïcitéMARDI 27 MAI DE 20 H 30 À 22 H.
À Melle, salle du Metullum.
Dans le cadre de la visite pastorale dans le Pays mellois, conférence publique de Mgr Pascal Wintzer sur le thème : “Entre Dieu et César, ni confusion, ni séparation. La laïcité, une condition de la liberté”.
Rassemblement du MCR
MARDI 3 JUIN 2014 DE 9 H 30 À 16 H 30.À la salle des fêtes de Gençay.
Rencontre diocésaine du MCR préparée par les équipes du Sud Vienne.
Le matin, accueil et messe. Déjeuner puis après-midi festive.
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Au moment d’ouvrir l’as-semblée plénière de l’épiscopat, le 7 avril der-
nier, Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France, déclarait : “Un discerne-ment évangélique : n’est-ce pas ce à quoi nous sommes invités en ce temps qui est le nôtre ? Notre société souffre. Elle est en inter-rogation. En son sein, les baptisés eux-mêmes sont habités par des questionnements profonds qui peuvent les déstabiliser, les rai-dir, les fragiliser. Les questions de société sont profondes.”
Des demandes répétéesSouvent, au Centre théolo-
gique, à travers le diocèse, nous entendons des demandes afi n de permettre le discernement que Mgr Pontier appelle de ses vœux.
Or, depuis plus d’un siècle, l’Église catholique a développé un enseignement social important et parfois encore méconnu. Il y a déjà quelque temps, les jésuites ont proposé un site Internet re-marquable qui permet d’accéder aux principes de cet enseignement social et d’en découvrir l’actualité (www.doctrine-sociale-catholique.fr). Le Centre théologique s’est as-socié avec le Réseau Salvert et le secteur pastoral Poitiers-Nord pour trois soirées de carême per-mettant de mieux connaître ce riche patrimoine. Ces trois soi-rées sont bien sûr réalisables en d’autres endroits du diocèse, à la demande !
Un livre facile d’accèsLe Service national Famille et
Société vient également de publier un ouvrage pédagogique afi n de faire “connaître la pensée sociale de l’Église pour la mettre en pra-tique”. C’est un petit livre facile d’accès, divisé en sept chapitres courts, accompagné d’un DVD qui facilite l’animation de soirées de présentation et d’échanges. On y retrouve plusieurs signatures fami-lières, dont celle de Sr Marie-Laure Denès, dominicaine, responsable de l’aumônerie des étudiants de Poitiers, qui rédige le chapitre sur la politique. En cette période électorale, il est bon de rappeler l’estime dans laquelle l’Église tient le personnel politique : “Les accusations d’arrivisme, d’ido-lâtrie du pouvoir, d’égoïsme et de corruption, qui bien souvent sont lancées contre […] la classe politique, comme aussi l’opinion assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral, tout cela ne justi-fi e pas le moins du monde ni le scepticisme ni l’absentéisme des chrétiens pour la chose publique” (Jean-Paul II, Les laïcs fi dèles du Christ, 42, cité p. 34-35).
Un livre pédagogiqueLe premier chapitre, général,
indique ce qu’est l’enseignement social de l’Église : on y rappelle son histoire, de 1891 (encyclique Re-rum Novarum) jusqu’aujourd’hui. On y indique ses grands principes : la dignité de l’être humain, le bien
Les chrétiens sont souvent sollicités sur les questions de société.Des outils existent pour mieux connaître la pensée sociale de l’Église. Partons à la découverte d’un livre récemment paru : Notre bien commun.*
Comprendre
Découvrir la pensée sociale de l’Églis
Connaître la pensée sociale de l’Église pour la mettre en pratique.
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Repères
commun (distinct de l’intérêt gé-néral), la destination universelle des biens, l’option préférentielle pour les pauvres, la subsidiarité, la participation et la solidarité. Puis, six chapitres déclinent quelques grands thèmes : la politique, la propriété, le travail, la famille, les migrations, les styles de vie. Au-tant de sujets sur lesquels, comme citoyens et comme chrétiens, nous sommes régulièrement sollicités.
L’intérêt de l’ouvrage est vrai-ment dans la pédagogie qu’il déploie. On y trouve d’abord un “mode d’emploi” qui propose l’ani-mation de soirées en trois temps, dans un va-et-vient entre l’expé-rience et l’enseignement social. Par ailleurs, chaque chapitre est bien pensé pour nourrir la réfl exion d’un groupe. Il se termine par un encadré renvoyant au DVD et po-sant quelques questions pour ou-vrir le débat. À la fi n de l’ouvrage, on trouve la mention de nombreux textes de référence mais aussi d’ouvrages de présentation ou de commentaires.
Distinguer pour unirSi l’ouvrage paraît si fécond,
c’est aussi parce qu’il permet de lever deux malentendus. D’abord, il explique les raisons pour les-quelles l’Église catholique s’en-gage dans les débats de société. Elle ne cherche pas à promouvoir tel programme politique plutôt que tel autre, elle ne projette pas de créer un parti politique (puisqu’elle doit demeurer l’Église de tous) mais elle ne se résout pas au si-lence : bien que “l’ordre juste de la société et de l’État soit un devoir essentiel du politique”, l’Église “ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice” (Benoît XVI,
Deus Caritas est, n° 28).Ensuite, il permet de réunir ce
que, trop souvent, nous séparons : la morale sociale et politique d’une part, la morale privée et familiale d’autre part. Comment pourrions-nous défendre la vie et ne pas nous préoccuper des conditions de cette vie ? L’enjeu est bien d’apprendre à vivre ensemble, responsables du destin de tous et même des générations qui viendront après nous (cf. p. 23). Elena Lasida, qui signe le dernier chapitre et nous invite, de façon très stimulante, à un nouveau style de vie en pensant positivement nos limites, écrit : “le style de vie visé est celui dans lequel le singu-lier de chacun et le commun de l’ensemble sont tous les deux à la fois respectés. Le collectif propre au bien commun n’apparaît pas comme une perte d’individualité mais, bien au contraire, comme une manière de la développer au service d’un projet commun” (p. 93).
Eric Boone
* Paris, éd. de l’Atelier, 2014,109 p., 10 €.
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La constitution sur la liturgie a été votée le 4 décembre 1963. Elle fut comme
l’aboutissement des travaux du mouvement liturgique (mou-vement de théologiens de la liturgie qui fi t beaucoup pour la recherche dans l’histoire, la théo-logie et la pastorale de la liturgie et des sacrements).
Si l’objectif de cette constitu-tion fut de donner des principes de réforme de la liturgie, sa mise en œuvre a été confi ée à 39 groupes de travail afi n de lui donner corps.
Quelques principes de base ont été redéfi nis dans le premier chapitre pour restaurer et pro-mouvoir la liturgie :- La liturgie est défi nie comme
l’actualisation du mystère pas-cal du Christ en chacun de ses membres, c’est-à-dire les bap-tisés (5 et 6). Elle se vit dans un aujourd’hui qui se reçoit d’une mémoire (la vie du peuple de Dieu) ; et elle est orientée vers la vie éternelle, la vie en Dieu (8).
- La liturgie est également défi -nie à partir du Christ médiateur entre Dieu et les hommes. Elle
est donc la prière du Christ au Père dans l’Esprit saint, la prière du Christ… c’est-à-dire de son corps qui est l’Église puisque nous sommes le corps du Christ. Tout ceci est résumé dans l’expression “glorifi cation de Dieu”. Tout le peuple de Dieu glorifi e Dieu par la liturgie mais, avant cela, il est sanctifi é par Dieu, c’est Dieu qui en est le premier acteur. Les Pères em-ploient l’expression “sanctifi ca-tion des hommes” pour rendre compte de cette réalité.
- Le concile affi rme aussi la pré-sence du Christ à son Église, présence à divers degrés mais tout à fait réelle, “dans les actions liturgiques, dans le sacrifi ce de la messe, dans la personne du ministre, au plus haut degré dans les espèces eucharistiques, dans les sa-crements, dans sa parole, et quand l’Église prie et chante les psaumes” (cf. SC7).
- Enfin, la liturgie est définie comme “le sommet vers lequel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où dé-coule toute sa vertu” (SC10). La
liturgie a donc une place parti-culière mais pas toute la place.
Tradition ou renouveau ?Le but du concile n’a pas été
de se couper de sa mémoire, de ce qui s’est vécu jusque-là dans la liturgie, mais de revenir aux sources de la Bible, des Pères de l’Église tout en voulant prendre en compte la réalité du temps et du contexte de société : “Afi n que soit maintenue la saine tradition, et que pourtant la voie soit ouverte à un progrès légi-time, pour chacune des parties de la liturgie qui sont à réviser, il faudra toujours commencer par une soigneuse étude théo-logique, historique, pastorale” (SC N° 23).
Quelques acquis de la réforme :- La communauté : la célébration
communautaire est toujours à favoriser (SC n° 27) ; la partici-pation active de tous les fi dèles est à promouvoir (SC n° 30). Il reste aujourd’hui des ques-tions quant au sens de cette participation.
- La Parole de Dieu : l’Écriture
Comprendre
50 ansaprès Sacrosanctum Concilium
Dans le cadre des 50 ans de la constitution sur la liturgie, sœur Valérie Besin invite à réfl échir sur la réception du texte conciliaire sur la liturgie.
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Repères
aura sa place en toute célé-bration liturgique, dans la caté-chèse… Les célébrations de la Parole pourront être vécues avec profi t (SC n° 35). Elle sera lue en français.
- La langue : le latin sera conservé mais la langue vernaculaire aura une plus grande place (SC n° 36).
- Les rituels seront revus et traduits en français (SC n° 79).
- La communion sous les deux espèces est possible (SC n° 55).
- La concélébration “manifeste opportunément l’unité du sa-cerdoce” (SC n° 57).
- La restauration du catéchuménat en plusieurs étapes (SC n° 64).
- La révision du calendrier litur-gique et la place du dimanche (SC n° 107).
Le vécu des liturgies témoi-gnent de la réception toujours à poursuivre du travail conciliaire, dans l’actualisation de la Tradition toujours vivante dans un contexte donné.
Sœur Valérie Besin,Service de liturgie
Journée de formation“Liturgie et vie chrétienne”Le texte de Sacrosanctum Concilium commence par faire le lien entre liturgie et vie chrétienne. Le premier paragraphe souligne le but du concile : faire progresser la vie chrétienne insérée dans la société et appelée à la communion tout en portant une attention particulière à la liturgie, à la manière de célébrer. Un peu plus loin, au n° 10, la liturgie sera défi nie comme sommet et source de l’action de l’Église et donc des chrétiens. Ainsi la vie chrétienne prend sa source dans la liturgie et la liturgie ne peut se concevoir sans la vie chrétienne ; il y a une fécondation mutuelle de l’une par l’autre, de l’une et de l’autre.Lors de la journée de formation du samedi 10 mai à Poitiers, le lien entre liturgie et vie chrétienne sera approfondi grâce aux interventions de sœur Valérie Besin, d’Élise Langelier et du frère François Cassingéna. Ce dernier évoquera les liens entre Bible et liturgie. De son côté, Élise Langelier traitera des conséquences éthiques de la liturgie et sœur Valérie assurera l’introduction. Pour participer à la journée “Liturgie et vie chrétienne”, voir les informations pratiques ci-contre.
Pour s’inscrire à la journée
de formation “Liturgie
et vie chrétienne”
Sr Jeanine Barbot,
10 av. de la Révolution,
86 000 Poitiers
inscription10mai2014@
gmail.com
Renseignements : Service
de liturgie, 05 49 60 32 99.
Les fi dèles qui le
souhaitent peuvent
participer aux Laudes
à la cathédrale à 9 h 30
et aux Vêpres à l’église
Sainte-Radegonde à 16 h.
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Journal des communautés chrétiennes
du territoire du Civraisien
Au cœurde la vie
ÉDITORIAL
1,50 €
Mars 2014n°18
RebondirPère Joseph Guilbard
Aux derniers Jeux Olympiques
d’hiver, deux des skieurs
médaillés français avaient été
gravement accidentés quelques
mois auparavant et auraient pu
renoncer. Ils ont rebondi. Et ils se
sont retrouvés sur un podium. Ils
ont fait la Une de nos journaux.
D’autres personnes connaissent
elles aussi des accidents de santé
bien plus graves qui les laissent
handicapées physiquement à
vie. Elles pourraient renoncer à
se battre. Elles choisissent au
contraire de rebondir à partir
de leurs énergies et de leurs
compétences, comme Hélène et
Robert, tout près de chez nous.
Mieux encore, des personnes
malades ou handicapées ont
choisi de se prendre en charge
mutuellement et de créer entre
elles une véritable fraternité de
cœur et d’actions concrètes. Elles
ont rebondi ensemble.
Au moment où nous sommes
invités par le pape François à
ne pas rester coincés dans nos
habitudes et à sortir à la rencontre
de nouvelles personnes qui
attendent notre attention et notre
amitié, allons-nous renoncer ou
rebondir ? Si cette Pâque à venir
était aussi pour nous l’occasion
de sortir de nos enfermements,
de nos tombeaux ? Quelle
résurrection pour nous et pour
notre entourage !
❯ Page 3
Le jardin
solidaire
❯ Page 5
La nouvelle
paroisse
du Civraisien
PORTRAIT
Françoise
La première fois que je
l’ai croisée, c’était à la
chorale de Charroux,
souriante, et un peu in-
timidée dans son fauteuil roulant.
Et puis lors d’une soirée d’été, nous
avons partagé à l’auberge espa-
gnole un bon repas de voisins, de
ceux qui rapprochent et réjouissent.
Ce qui m’a frappée, c’est sa voix
douce, peut-être celle de l’accepta-
tion dans la foi.
Un peu plus tard, j’ai sonné chez elle :
elle est venue m’ouvrir au rythme de
son déambulateur. Elle était attablée
à un ordinateur portable car elle pré-
parait des cours et corrigeait des co-
pies virtuelles mais aussi des copies
de papier… Alors la conversation a
roulé bon train sur son travail.
Hélène, de quel handicap
souffrez-vous ?Ma pathologie s’est manifestée en
1996 : une sclérose en plaque . Le seul
traitement, très lourd, est à base de cor-
tisone, ensuite traitement à l’interfé-
ron. J’ai perdu la vue par 2 fois. J’ai eu
une chimio pendant 6 mois, avec les
conséquences que l’on connaît. Après
un congé en longue maladie, j’ai pris
un mi-temps thérapeutique. Je tra-
vaillais comme professeure des écoles
dans la région, et me déplaçais avec
une canne. Je crois que les parents, si-
gnant une pétition pour mon éviction,
ont pris peur. J’ai dû arrêter mon acti-
vité et en 2003, j’ai pu m’inscrire au
CNED de Toulouse (Centre National
d’Enseignement à Distance).
Pourquoi avoir choisi de
poursuivre une activité
professionnelle ?
En 2006, à la mort de mon mari,
j’ai été titularisée, et j’ai reçu une
allocation pour rétribuer une tierce
personne qui m’aide à la toilette,
à l’habillement, fait la cuisine, le
ménage, les courses, me conduit à
mes rendez-vous médicaux. Je n’ai
pas de voiture. Je n’ai voulu ni ces-
ser mon activité ni être pensionnée
pour invalidité : garder une relation
avec le monde du travail, la société,
mes collègues avec mon ordinateur,
mon casque, ma webcam et mes
logiciels, était vital pour moi ! J’ai
donc appris à travailler avec cette
technologie en classe virtuelle…
Parfois, pendant 3 heures, j’ai
classe virtuelle avec des formateurs
et d’autres collègues, avec le prési-
dent du CNED de Toulouse ce ven-
dredi. C’est une visio-conférence :
on suit une formation continue, on
échange, c’est vivant, c’est génial !
Qu’enseignez-vous ?
Je suis institutrice. Depuis le 1er oc-
tobre 2013, j’ai corrigé 900 copies,
par Internet et par courrier. J’ai 23
élèves attitrés en CP, et j’effectue
aussi des remplacements de col-
lègues hospitalisés, en incapacité
provisoire d’assumer leur fonction.
J’enseigne le français, les maths,
l’histoire et la géographie, les
sciences, l’éducation civique, musi-
cale, l’art visuel et je contrôle aussi
les oraux de lecture, la diction de
poèmes ou le chant, le tout par In-
ternet ou cassettes audio.
Par exemple, Olivia, 6 ans, aidée
de sa maman, prend ses cours chez
elle avec les manuels du CNED. En
effet, c’est un choix des parents,
toujours supervisé par le CNED qui
avalise le niveau en fi n d’année, la
condition étant de travailler toutes
les disciplines proposées. Mais un
problème de santé peut immobiliser
l’enfant chez lui.
Le handicap n’empêche
donc pas les rencontres ?
J’ai des élèves dans le monde entier :
ceux dont les parents travaillent à
l’étranger ou ceux dont les parents
font le tour du monde en bateau,
comme Millo, qui me raconte son
voyage en Nouvelle-Zélande, ceux
dont les parents, gens du voyage
travaillant dans un cirque plus ou
moins important, font le tour de
France ou d’Europe.
Chacun, et moi aussi d’ailleurs,
dispose du même matériel : livrets
et cahiers d’exercices du CNED.
Le plus dur, ce sont l’art visuel et
l’éducation musicale.
Hélène enseigne dans le monde
entier, malgré le handicap
❯ Pages 6 et 7
Le bonheur
citoyen, c’est
possible !
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Le territoire du Civraisien se prépare comme beaucoup à devenir une paroisse à partir de septembre 2014. Claude Moussolo, prêtre à Gençay, nous présente comment cela se prépare.
En marche vers les paroisses
Civraisien, une future paroisse
au cœur de la vie
EEP : Père Claude Moussolo, comment la future paroisse du Civraisien se prépare-t-elle ?
C. Moussolo : Cela se prépare très bien. Par rapport à d’autres lieux, ce projet est facilité du fait que la future paroisse est l’actuel territoire du Civraisien. Nous nous connaissons déjà et nous avions déjà des occasions de collaborer entre secteurs pastoraux. Cela va s’amplifi er désormais.
Comment concrètement cela se met-il en place ?
Nous avons provoqué une ren-contre des différents CPS (conseils pastoraux de secteurs) à la Fer-rière, qui devient petit à petit notre lieu de réunion. Auparavant, nous avions déjà réuni les équipes pas-torales pour réfl échir à ces évo-lutions. Désormais, nous proje-tons une rencontre des différents membres des conseils des affaires économiques des secteurs, pour voir comment aller vers une unifi -cation de tous les comptes. Quand on n’est arrivé au point de mettre l’argent en commun, c’est signe que le climat de confi ance est là.
Et pour les chrétiens non impliqués dans les instances, comment cette perspective est-elle reçue ?
Comme tout changement, cela entraîne des inquiétudes, des
questions, des doutes. Mais tout cela a été vite dissipé, parce que tout le monde vit déjà un lien à tra-vers le journal Au cœur de la vie. À travers ce journal, lu par les chré-tiens, mais plus largement aussi par toute la population, les gens d’un secteur ont des nouvelles régulières des autres secteurs. Et par le journal, les gens ont été in-formés de cette perspective, des différentes étapes de préparation de la nouvelle paroisse. En termes d’unité et d’information, c’est une grande chance d’avoir ce journal missionnaire en commun pour re-joindre tout le monde. Les gens s’intéressent à ce changement, nous posent des questions. On sent bien qu’il joue pleinement son rôle de lien avec une popu-lation plus large que les seuls pratiquants.
Y a-t-il d’autres étapes prévues en vue de cette transformation d’ici la rentrée de septembre ?
Afin d’approfondir la bonne connaissance entre tous, nous avons prévu d’organiser un grand repas au mois de juin, pour faire se rencontrer les gens de la future paroisse. La convivialité sera au rendez-vous et permettra sans doute que les gens se connaissent en dehors du cadre des réunions où chacun vient pour travailler. Je pense que la collaboration va s’intensifi er entre tous et que nous serons prêts à vivre cette nouvelle étape à la rentrée scolaire. Rendez-vous donc dans quelques mois !
Propos recueillispar Marc Taillebois
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Père Claude Moussolo.
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Culture
LIVRE.Les ouvrages sur le pape Fran-
çois fl eurissent depuis un an. De fait, le
nouvel évêque de Rome bénéfi cie d’une
aura médiatique comme jamais. Plus
profondément, son style diffère de celui
de ses prédécesseurs. Mais au fond, que
dit vraiment le pape François ? Dans ce
petit livre, un journaliste italien interroge
un théologien argentin proche du car-
dinal Bergoglio, Victor Fernandez, pour
lui demander d’expliciter les grandes
lignes du pontifi cat actuel à la lumière
de l’exhortation apostolique La Joie de
l’Évangile. Il y commente les idées fortes
du texte : l’importance de l’annonce de
l’Évangile et la mise à distance de prin-
cipes moralisateurs ; la nécessité d’une
Église missionnaire et ouverte à tous, et
notamment aux plus éloignés ; les résis-
tances ecclésiastiques face aux proposi-
tions de changement du pape ; la notion
de “peuple” qui structure toute la pensée
de François et permet de comprendre
son attention indéfectible envers les plus
pauvres. Une bonne lecture en complé-
ment de l’exhortation.
Ce que dit François
Victor Manuel Fernandez et Paolo Rodari
Éditions de l’Atelier, avril 2014
140 p. - 10 €
LIVRE.Les dernières Semaines so-
ciales de France en novembre 2013 ont
abordé la diffi cile question du travail. La
situation de l’emploi est sombre. Mais
derrière ces chiffres une autre réa-
lité, longtemps inaperçue, se fait jour :
le travail ne se dégrade pas seulement
en quantité mais aussi en qualité. La
fragmentation de l’emploi, le stress au
travail, la précarisation des contrats
rendent la relation au travail diffi cile et
complexe. Mais on aurait tort d’aller cher-
cher ailleurs – dans la mondialisation par
exemple – les “coupables” de cet état de
fait. En réalité nous sommes tous plus ou
moins complices d’un ordre établi dont on
connaît les lacunes mais dont on redoute
de sortir. D’où la nécessité de changer
d’optique et de faciliter – partout – la
valorisation de la personne au travail. Il
ne s’agit pas d’un rêve mais d’une réalité
fondée sur les sciences humaines comme
sur la pensée sociale chrétienne. Ce livre
reprend les différentes interventions et
les débats réalisés simultanément dans
trois villes. Un solide panorama de la
question.
Réinventer le travail
Semaines sociales de France
Bayard éditions, mars 2014
270 p. - 23 €
LIVRE.“Les pauvres nous coûtent
cher. Les étrangers viennent en France
uniquement pour profi ter des aides so-
ciales”… Autant d’idées fausses qui cir-
culent dans une société en crise. Ce petit
livre, écrit par un collectif d’associations
de solidarité, répond point par point à plus
de 80 de ces idées reçues sur la pauvreté.
Accessible à un grand public, cet ouvrage
défait la chape de plomb du fatalisme. Il
invite à briser les murs de l’apartheid so-
cial qui s’est instauré en France et à vivre
une rencontre libératrice : sortir des pré-
jugés où les uns sont bons et les autres
mauvais, se connaître au lieu de s’ignorer,
pour inventer ensemble une société où la
misère n’aura plus droit de cité.
En fi nir avec les idées fausses
sur les pauvres et la pauvreté
ATD Quart-monde
Éditions de l’Atelier, novembre 2013
185 p. - 5 €
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Il se dit mélomane et musicien (il joue du basson à l’harmonie de Buxerolles), on le connaît
passionné de politique et d’Eu-rope. Il vous répond volontiers être amoureux aussi de l’Afrique. Quant à l’Europe, c’est grâce aux échanges entre sa ville natale de Thouars (Deux-Sèvres) et celle de Diepholz (en Basse-Saxe) qu’il a attrapé le virus : “Par ces échanges de jeunes, j’ai découvert l’Alle-magne, puis je me suis intéressé à l’Europe. Pendant l’été, plutôt que de travailler en France j’ai pré-féré travailler en Allemagne ou aux Pays-Bas”. Aujourd’hui, la ville de Thouars s’honore de souffl er les 45 bougies de ce jumelage à la fi n du mois de mai.
Dominique Breillat est né à Thouars en août 1945, deux jours avant Hiroshima… Cela lui a peut-être donné son goût pour la paix. De fait, “j’ai très vite pris conscience de l’importance de cette nécessité de construire la
paix, de bâtir une réconciliation après la seconde guerre mondiale. L’idée de l’Europe m’a toujours ha-bité” explique le futur professeur. Après ses études secondaires, Dominique Breillat choisit le droit à l’université de Poitiers et se passionne très vite pour le droit constitutionnel. De là naît une lon-gue carrière universitaire, d’abord assistant, puis maitre-assistant et enfi n professeur, doyen de la fa-culté de droit (de 1993 à 1997)… jusqu’à la retraite en 2007. Il est depuis professeur émérite, ce qui lui permet de faire encore beau-coup de conférences, enseigne-ments et voyages à l’étranger, en Europe et en Afrique, notamment au Togo avec lequel il entretient une très longue amitié.
Tout au long de sa vie profes-sionnelle, le professeur Breillat s’implique dans les relations in-ternationales de la faculté de droit mais plus largement dans les mul-tiples contacts avec les autres
Dominique Breillat, un Européen On le voit les soirs d’élections sur le plateau de France 3 Poitou-Charentes comme expert pour commenter les résultats. Le politologue Dominique Breillat est d’abord un juriste, passionné d’Europe depuis bien longtemps. Rencontre.
Bio-expressNé en 1945 à Thouars, 3e de la fratrie. Son père dirige la Caisse d’Epargne et sera
durant 18 ans élu municipal. Sa mère est engagée dans la Croix rouge, d’où son
engagement pour le respect des droits de l’homme. Marié avec Catherine, ils
auront trois enfants, deux avocats et un professeur des écoles. De 1968 à 2007,
Dominique Breillat enseigne le droit public à l’université de Poitiers. Parmi ses
engagements, Amnesty International depuis 1977. C’est l’un des animateurs de
Radio Accords depuis la fondation de l’antenne avec le père Charbonnier. Il milite
au sein de “Sauvons l’Europe” depuis 2005. Dominique Breillat aime chanter
et jouer de la musique. On peut l’entendre au sein de l’ensemble vocal du Bois
d’amour, d’Opus 86 ou d’Allegra Voce ou avec l’harmonie de Buxerolles.
“Par ces échanges de jeunes, j’ai découvert l’Allemagne, puis je me suis intéressé à l’Europe.”
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Visages d’Église
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universités. Il parcourt le monde, enseigne aux quatre coins de l’Europe et aussi sur les autres continents. Il participe au comité directeur du “groupe de Coimbra” qui sera impliqué dans le lancement des échanges européens du programme Erasmus. “L’Eu-rope est une chance extraordinaire. On peut facilement circuler, travailler, étudier… Plus de complications pour passer les frontières, plus de problèmes de change. Et pour les enseignants et les étudiants, ce partage des cultures, des histoires, des langues, des pratiques professionnelles est une occasion d’enrichissement unique”.
Au-delà de ces intérêts quotidiens, l’Eu-rope a permis de bâtir la paix. Elle offre la possibilité d’avoir un grand marché, une communauté de nations qui accepte de partager un destin commun et qui peut compter, dans la mondialisation, sur une communauté de valeurs. Surtout, “l’Eu-rope est un espace qui permet le mieux de protéger nos droits fondamentaux, grâce au Conseil de l’Europe, l’autre organisation européenne” soutient encore Dominique Breillat. Et ceci n’est pas négligeable, quand des pays voisins comme l’Ukraine voient leur sécurité menacée.
Bien sûr, l’universitaire reconnaît volon-tiers les diffi cultés : le manque d’ambition des politiques pour aller plus loin dans l’in-tégration, le grand défi cit de convergence des politiques sociales, les distorsions de points de vue entre les tenants d’une Europe plus intégrée et ceux qui ne veulent qu’une zone de libre-échange. L’Europe actuelle se trouve dans l’incapacité de parler d’une seule voix. Il regrette surtout que les élus nationaux utilisent l’Europe comme bouc émissaire. “Le Thalys qui relie Bruxelles à Paris devrait s’appeler train Alzheimer, tant nos ministres et cer-tains parlementaires européens oublient ce qu’ils ont décidé avec les partenaires européens dès qu’ils posent le pied dans leur pays d’origine”. Faut-il rappeler que 70 % des normes appliquées en France sont des règlements ou des transpositions des directives votées à Bruxelles par nos ministres et nos parlementaires ?
L’Europe est essentielle pour notre ave-nir et dans notre vie quotidienne. C’est pourquoi Dominique Breillat, après l’échec du référendum de 2005, s’est engagé dans l’association “Sauvons l’Europe”. Une structure qui vise à informer les citoyens sur les réalités européennes. À l’approche des élections européennes qui risquent de voir une forte abstention, Dominique Breillat se mobilise pour intervenir là où il se trouve sollicité pour expliquer les ins-titutions européennes. Il espère une forte mobilisation des citoyens, que les partis envoient à Strasbourg des députés qui s’impliquent vraiment. À ce titre, il souligne l’excellent travail effectué par les deux dé-putées européennes sortantes, originaires de Poitiers. “Le drame de ces élections européennes est que généralement les partis français leur donnent un caractère national. Or, les députés ont mission de lé-giférer pour toute l’Europe ; ils ne sont pas des représentants des intérêts nationaux. À partir de cette année, ce sont les dépu-tés qui devront approuver la composition de la commission, voter pour la présidence et pour les commissaires européens.” Il est sûr que Dominique Breillat sera at-tentif aux résultats de ces élections, et probablement l’un des premiers commen-tateurs des résultats pour la région Grand Ouest, où 9 députés sont à choisir, pour rejoindre les 65 autres élus français. Une partie de notre avenir se joue ce jour-là. En Européen convaincu, il n’hésite pas à dire : “Aux urnes citoyens !”
Marc Taillebois
convaincu
D.R.
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Amen
Service national pour l’évangélisationdes jeunes et pour les vocations