82_21 - Le Sens de La Phénoménologie Dans Le Visible Et l'Invisible
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7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
1/24
Marc RICHIR Le sens de la phnomnologie dans le Visible et lInvisible , in Esprit N6 :
Maurice Merleau-Ponty, Paris, juin 1982, pp. 124-145.
Mis en ligne sur le site : www.laphenomenologierichirienne.org
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
2/24
www.laphenomenologierichirienne.org
Site consacr la pense de Marc Richir
Marc Richir (1943-) est lun des principaux reprsentants actuels de la phnomnologie. Son uvre,aussi monumentale que complexe, a longtemps t ignore. Elle commence cependant tre tudie et
discute, entre autres en France, Belgique, Espagne, Allemagne, ou encore en Roumanie.
Nous sommes pour notre part convaincus de limportance de travailler la pense de Marc Richir.
Aussi, lobjectif de ce site est double : dune part, mettre progressivement la disposition du public
diffrents textes de Marc Richir (en particulier ceux qui sont le plus difficilement accessibles
aujourdhui) et sur Marc Richir. Dautre part, rcolter et diffuser toutes informations concernant
lactualit de la phnomnologie richirienne : quil sagisse dinterventions publiques de Richir, de
nouvelles publications, de sminaires ou colloques, etc.
Bien sr, dans la ralisation de ce projet, toute aide est utile ! Si donc vous avez des informations
susceptibles dintresser les lecteurs de Richir, ou bien si vous disposez dune version informatique
(un document word ou un scan) dun texte de Richir, nhsitez pas nous le faire savoir (nous nous
occupons nous-mmes de demander les autorisations pour la publication).
Pour nous contacter : [email protected]
Bonnes lectures !
http://www.laphenomenologierichirienne.org/http://www.laphenomenologierichirienne.org/http://laphenomenologierichirienne.org/Marc_Richir/Marc_Richir.htmlhttp://laphenomenologierichirienne.org/Marc_Richir/Marc_Richir.htmlhttp://laphenomenologierichirienne.org/Marc_Richir/Marc_Richir.htmlhttp://www.laphenomenologierichirienne.org/ -
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
3/24
EqYu,t
Y
{;
;l
,l
il
L
lr
li
1i
LE
SENS
,
,
DE
LA
PFIENOMENOLOGIE
DANS
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
4/24
l
ne
peut
manquer
sa
manire
aux-
vingt
ans,
et
qui
ulti-
sorte de
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
5/24
I
|
LE
SENS
DE
LA
PHNOMNOLOGIE
en
I'accomplissant
nous-mmes,
dans
une
certaine
mesure,
c'est--dire
en
exhibant, dans
la
dmarche du
philosophe,
des horizons ouvrant la
possi-
bilit
de dveloppements
indits ?
En
posant
le
problme
de cette
faon,
nous devons
par
consquent
rester
attentifs deux exigences: d'une
part,
que
toute
ceuvre
authentiquement
philosophique
comporte,
dans I'enchev-
trement
extrmement
complexe
et
subtil
de
ses arguments
et de
ses
penses,
une
pluralit
a
priori
immatrisable
d'horizons
-
et encore davantage,
sans
doute,
quand
elle est
brutalement
interrompue
par
la mort
-,
mais d'autre
part,
que
cette multiplicit d'horizons
n'autorise
pas
pour
autant
I'arbitraire
de
I'interprte,
qu'il y
a
un
dans
I'ceuwe,
qui
est
respecter,
ou un
style
propre
la
dmarche
du
philosophe,
qui
constitue
sa singularit.
Si,
comme nous le
pensons,
il
y
va,
dans
I'ceuvre
du dernier
Merleau-Ponty,
du
sens
mme
de
la
philosophie,
il
doit
y
en
aller de mme
pour
la
mise
jour
de
ses
horizons.
Mais le
philosophe nous a tous sufisamment
initis
la
problmatique
de
I'intersurbjectivit
pour
nous
prvenir
contre l'illusion
consistant
croire
que quiconque
puisse
jamais
s'approprier
la
vrit
ulti-
me de son
cuvre,
la totalit de ses
horizons:
I'une des
leons
qu'il
nous
a
laisses est
prcisment
que
si la
philosophie
garde
son
unit
travers
les
variations
et
les
drives
de
la
tradition,
en
ce
qu'elle
est
porte
par
une
question
fondamentale, celle
des
origines
et de
nos
origines, cette
unit
n'est
pourtant
qu'une
unit idale
-
car
r
philosophie,
ou
mtaphysi-
que,
ne
peut
jamais
tre
rien d'autre
quel'abstraction
d'un
rsidu
idal
de
la
tradition,
sorte de dnominateur
commun
qui
suppose
que
les
dnomina-
teurs
singuliers
puissent
tre
(VI,
21.
'
phnomnologie
tr
(vI,
24-27),
I'idai
circulairement,
pr.'
qui
lui
donne
naisi
tre
en
vidence to
concret
la
solidit
rit >. Le ton est
(
(
ouverture
>
au
:
seront
dveiopp:
chapitre intitul.(
clater
dans
le
fri
lait, auiaravant.,i
siques
>
de
philo-.
ouvert
tout ce
q
coup
dire
sur
ce
y
revenir,
quand
>
en laquelle son
ol
Le
champ
phn
si nous
n'y
pren(
plus
immdiat
qr
dmarche
scienti
tr
trs attentif
d
n7-12t,129-t3'
que
dans
les
diff
-dire
par
le
rec,
2.
Nous en
avons
i
tre
recherche de no
phnomnolagiques.
i
t
i
I
l
)
il
t
{
126
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
6/24
c'est--dire
en
ouvrant
la
possi-
de
cette
faon,
:
d'une
Part,
dans
I'enchev-
et
de
ses
penses,
davantage,
sans
-.
mais
d'autre
autant
i'arbitraire
resPecter,
ou un
sa
singularit.
Si,
Merleau-Ponty,
du
pour
la
mise
jour
initis
la
contre
f illusion
la
vrit
ulti-
leons
qu'il
nous
a
unit travers
les
porte par
une
unit
n'est
>
mtaphysi-
rsidu idal
de la
que
les
dnomina-
seul
procd
canoni-
chaqire
philoso-
propre
et irrduc-
qu'idale et comme
consiste
en
une
: raison
pour
laquei-
d'infidlit,
tablir avec
lui
un
d'valuer,
comme
si
justement
de
ses
intersubjectif,
singulires,
nous ne
assignable,
c'est-
que
la
mani-
Merieau-Ponty
est
nous
allons
proposer
et I'invisible
jus-
dont
Claude
Lefort
comme
le
chapitre
l
:
, t1
t'k
(/o"r
{
(,t
"'l
lr
I
iv'
I
"-i'
t
inaugural
de Ia secon{e
partie
dqliyre-(Vl,
12).
Mouvement
trs
husserlien
'+;
ion
de
la
tbi-pgrgplive,
ou,
dans
les
t",*.deHusseg ,[email protected]@esdesdernarchesphi-
losophiques
-
s
scinffiEila
philosophie
de la
conscienqe
ou de
la
rermes
de
Husseg ,
de$Urdoiaf,et
qu'y
sont
crTtiques
des dmarches
phi-
losophiques
-
s
scinffiEila
philosophie
de la
conscience
ou de
la
renexlon,
la
philoiophie
du ngatifit
la
phllosophie
dialectiouf
qui,9 g-
cune
leur
manire,
prennenl
leur dpart de
I'e
tdela
uestron.
buvement
tres
len e
S
t
rduction
phnomnologique,
par
la mte
rna
(VI,
18-19):
si
celui-ci
interroge
les
cho
les
conduire
I'expres-
sion
>, c'est
qu'il
>
(VI,2l):
il
faut donc
>
(VI,
21,
nous soulignons).
Suit
aussitt une
premire
bauche
de
phnomnologie
touchant
la chose
(VI,2l-23),le
monde
(V|,23-24),
autrui
(V|,24-27),I'idalit et l'intelligible
(V(,27-30)[:
premier
mouvement
qui,
circulairement,
prsuppose
dj
le
tout du moty'ement,'et
qui,
dans Ia feinte
qui
lui donne
naissance,
perrnet
de
simuler
>.
Le
ton
est donn
:
ce
premier paragraphe
du
Visible
est
presque
une
au sens
musicai
du
terme,
dont
la trame
et
les
rythmes
ne
seront
dveiopps
pour
eux-mmes
que
bien
plus
tard,
dans
le
cours du
chapitre
intitul
>
(vers
les
pages
160-i
70),
pour
clater dans
le
fragment
ultime,
de
philosopher,
et inversement,
aborder
ceiles-ci avec un ii
dj
ouvert
tout
ce
qui
fait la
question
de
la
phnomnologie.
Il
y
aurait
beau-
coup
dire sur
cette
leinte
inaugurale
2
du
phnomnologue,
et
nous
allons
y
revenir,
quand
Merleau-Ponty s'expliquera sur
le
sens en
lequel il
entend
>,
ce
qui
tous
permettra
de
rendre
compte de la circularir
en laquelle
son ouvrage semble
s'enfermer
ds
le
dbut.
Le
champ
phnomnologique
ouvert
de ia sorte est
en
efet bien
prcaire:
si nous
n'y
prenons garde,
il risque de se
refermer
aussitt. L'obstacle
le
plus
immdiat
qui
s'offre
son
ouverture est constitu non
pasGi@
-narfffisAtifique
en
elle-mme
-
laquelle
Merleau-Ponty
s'est
mon-
tr
trs
attentif
dans ses Cours
du
Collge
de France
(voir
notamment RC,
117-121, 129-137)
-
que
par
son
utilisation
philosophique,
voire
idologi-
que
dans
les diflerentes
figures, sans cesse renaissantes,
du
scientisme,
c'est-
-dire
par
le
recours
>
science
comme mode d'explication ultime du
LE SENS
DE
LA
PHNOMNOLOGIE
2. Nous
en avons
propos
un dveloppement
systmatique,
dans
le
cadre
husserlien,
dans la
lre
recherche
de
notre
(Recherches
phnomnologiques,
I,
II,
ilI),Ed.
Ousia,
Bruxelles,
1981.
127
-
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7/24
LE SENS
DE
LA
PHNOMNOLOGIE
problme
du
monde.
Il
est facile de
montrer
que
ce-recours se
fonde
sur
I'ontologie nae et implicite d'un
vrai
en soi
corrlatif d'une
pure
objecti-
vit
accessible
un
survol
absolu. Or, s'il
emprunte
la foi
p9rc9g 1e
en
sa
dimension ontologique
-
puisque
les
objets
qui y
s,n-iG-ouverts
sont
poss
comme tant
-,
ce
suryol
en
est du mme coup
I'anantissement
en
ce
qu'il
s'tablit
en
pure
extriorit
par
rapport ce
qui
se
constitue
ds
lors
t*#t,
certitude
du
monde
peru
et
tasmes
(cf.
V(,48)
-
ce
qui
nous lais-
LE
SE
En
un sens, la
positi,
consiste
dclarer
eu,
I
nule,
et
que,
tout
au
mo
dml
que
depuis
le
lieu
instituer.
Par
l,
elle
con
doit
nous ouvrir
au
cham
I'on
ne
fait
que
s'y tenir,
est
propre,
et
qui
permet
en
effet
dans
la
rflexion
dans
I'homognisation
posteriori,
aprs
l'nigme
part,
dans
le mme
mou.
nigme avec les
moyens
remonter
pour
ainsi
dire
priori
du
monde
qui,
tou,,
rflxion ne
peut
donc
I
tant
guide
par
une
ide
ralisation
est rendue
im
oit
pas qu'en
rigeant
I
jamais
rejoindre
le
phnt
s'abolit elle-mme
en m
69-70,73,
76).
Ce
que
r:
elle-mme
pour
objet, la
vrit
en tant
que.
feinle
mme
qui feint
de
s'annr
se
paie
en
ret> de
la
phnomnologie
husserlien-
ne
qui
est
caractris,
puisque
le
ces
au
paralllisme
notico-noma-
tique
sont
trs claires
pour
qui
sait
lire, et
puisque
la
critique
de
la
philoso-
phie
rflexive
porte
essentiellement
sur
la
problmatique
d la
constitution
transcendantale.
128
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
8/24
ce
recours
se
fonde
sur
d'une
Pure
objecti-
la
foi
PercePtive
en sa
y
sont
dcouverts
sont
I'anantissement
en
qui
se
constitue
ds lors
I'interrogation
de
la foi
cause
dans
la
question
que
nous
avons
nous-
plus
Pousse
{c.
VI,48-49):
cette
nous dire
(
com-
soit
exclue,
comment
soyons naturellement
(
ces deux
pos-
cte
>>
ne s'annulent
se
conjuguent
toujours
du
monde
peru
et
-
ce
qui
nous lais-
pour
ouvrir, dans
Ia
qui
se
prcisera,
cette
tel.
ces termes, un obstacle
rflexive ou de
la
pour
ainsi
dire, la feinte
en transparence
en
plus
loin
(I?,
134) de
justement
parce
et
que,
milieu
le
doute
que
les choses
en effet,
ouvre
une
antinomiques de
percevoir
et
d'imaginer,
de
pouvoir
matriser
ce
en ce
qu'il
donne
I'illu-
dploiement
suppos
la
foi
perceptive que
la
que
I'illusion
d'une
I'on
s'aperoit
vite
que
husserlien-
notico-noma-
la
critique
de
la
philoso-
de
la
constitution
LE SENS DE LA
PHNOMNOLOGIE
f
fL
un
sens.
la
nosjtiqltdsattityde_rflexive
est inexpugnable:
elle
I
consiste dclarer que,
par
ses
multiples
paradoxes,
la
foi
perceptive
s'an-
I
nule,
et
que,
tout au
rnoins,
l'cheveau
enchevtr
de ses
fils
ne
peut
tre
I
Oemet
que
depuis le lieu
d'adquation soi, donc de
vrit,
qu'elle
semble
[-instituer.
Par
l,
elle
constitue
un
moment
ncessaire
du
mouvement
qui
doit
nous
ouvrir au champ de
la
phnomnologie.
Mais en un
autre sens,
si
,l'onnefaitques'ytenir,onrencontreaussittonq."ffi6@lquilui
}(.
est
propre,
et
qui
permet
de
djouer I'illusion
qui
eistioiffi. Il
y
a
'
.n
effet
dans
la
rflexion un
ncessairg$g 41aleug _e
en ce
que,
d'une
part,
dans
I'homognisation
qu'elle
ectffiIi"
"
ujours
apJL-eoilp,
a
posleriori,
aprs
l'nigme du monde
qu'il
s'agit
d'interroger, et
que,
d'autre
part,
dans
le mme mouvement, elle
prtend
expliquer a
priori
cette mme
nigme
avec
les moyens mmes
que
lu
ri,
remonter
pour
ainsi dire
en rgime
de
pense
ou
d'idalit
la
constitution a
priori du
monde
qui,
toujours
dj, s'st efectue
avant
elle et
sans
elle. La
rflxion
ne
peut
donc
prtendre
aboutir comme
phnomnologie qu'en
\
tant
guide
par
une ide
d'adquation
entre
a
priori
el a
posteriori,
dont
la
I
ralisation
est rendue
impossible
par
son acte de naissance: elle ne
s'aper-
I
oit
pas
qu'en
rigeant
le
phnomne
en
objet
de
pense,
elle
ne
pourra
jamais
rejoindre
le
phnomne
en tant
que
tel
que
si, en
quelque
sorte, elle
s'abolit elle-mme
en mme temps
que
son obiet
(oour
cec \fifl,
69-70,
J3,
'76).
Ce
que
nous commenterons
.n
Aiiunffi.,
en
se
prenant
=--\r--
lle--me
pour
objet, la feinte
inaugurale
du
philosophe
devient
illusion
de
choses'i
ou
cl'une tion du
no ne
meme se
annuls ce
que
nous avons
voqu
comme la
feinte mme
du
phnomne
en
lui-mme, tout. autant
que
ce
qui
constitue
la foi
perceptive
comme
foi.
i"a+v+\-,..
L^*
^'f":k\r{t*
'est
dire
que,
prise
dans son unilatralit,
I'attituhe
rflexive ne conduit
en
fait
qu'
une
Won
,
a un artefact
qui
convertit
le
phnomne
en
pensffififrffiffi-qui
est
cense,
par
une illusion consti-
tutive,
tre adquate
au
phnomne
lui-mme.
C'est
dire
aussi
que
le
champ
phnomnologique
ne
peut
demeurer
ouvert I'attitude
rflexive
que
si
celle-ci,
en
quelque
sorte,
accepte
de se situer
au
lieu
mme
de son
antinomie, de
sa
dchirure,
ce que
fit
toujours, en ralit-Husserl
dans
les
metileursmomentSdesonuvrerc,ffi,sansbroncher
devantlescercleserlescontradictioffierlprisentrele
poids
de son
insertion
dans
la tradition
philosophique
du XIXe sicle et
le
sens
phnomnologique
aigu de ses
analyses
co-ncrt"s
(cf.
PO, 255-269).
C'est
dans ce contexte
que
Merleau-eonlGfrmme
en
pierre
d'attente,
erTeur se
a
rte
129
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
9/24
LE SENS DE
LA
PHNOMNOLOGIE
le concept
d'une surrflexion devant
convertir
la rflexion
elle-mme
en
explicitant les
modifications
que
celle-ci
introduit
dans le
champ
phnom-
nologique
ds
qu'lle
s'y
exerce
(c1.
VI,
61,70,76), de
manire
prcisment
rendre
compte
de ce
phnomne
ou de
cette apparence
(cf.
notre citation
de
VI,
134,
sur
Descartes)
que
constitue
la
rflexion elle-mme.
Mais
la
surrflexion elle-mme ne
pourra
tre
autre
chose
qu'une
rflexion
de la
rflexion,
et
par
l, une rgression
infinie de
la rflexion
en
elle-mme
que
si,
corrlativement,
nous
considrons
la
surrflexion comme
plus
fonda-
mentale
que
la rflxion, comme une
sorte
de
lucidit
native
qui,
nous
ayant
fait
apercevoir
I'antinomie
de
l'attitude
rflexive, nous impose
I'exi-
gence
de
ne
porter
I'expression
philosophique
que
ce
que
le
monde, dans
son
silencA,
veut
tout
de mme
dire
(cf.
VI,6l).Il
nous
faut
donc,
en
fait,
un
-^
nouveau dpart
(cf.
V(,67).
lt .:
Or,
l
encore, un obstacle se
dresse
sur
notre
chemin
vers
la foi
perceptive
i4,etle.champphnomnologique:c'estceluioeta@de
l'treetdunant(essentieIlement:Sartre)(Iz1ffihie
^
dialecti
que
(VI,
I
23-
I 30)
(essentiellement
:
Hegel, mais
pour
le
dire
en
pas-
(
i
sant :
pourquor--[ZTix
?). L'examen de
la
pense
sartrienne
est
-
Dour
v
moi
qui
n'ai
pas
vcu
cette poque
-
.uri"urffiGffitionnelleent
suivre
I'inspiration
sartrienne
en
cet
rt
toute I'irisa-
LE
SE
port
l'tre
brut,
et
ne
;
tains,
que
de
l'imminen,
joue
dans
toute vision.
L
vrai
dire
qu'une
illusion
en
pur
spectacle
-
qui
s.
illusionniste, des
rappor
nous dire,
est
celle
dont
nous nous
livrons
ce
g,
soi
:
s'il
y
a
de
l'tre,
ce
r
re avec
le
non-tre
(cf.
I
que
ce
que
nous
avons
vrit
et
erreur
se
nouen
phnomne
en
tre
brut
de non-tre
et
de
non-v
mesure
o
la vrit
du
p
la
part
de vrit
qu'il
y
non-vrit qui,
loge
en
vrit.
Dans
ces
conditions,
i
cher
de
notre
but
si,
au i
intellectuel
des
rapports
vement
mme
au
sein
d
d'une
dialectique,
e,
est-
mme
o
sortie
hors
de
soi depuis
I'autre'(const
constituent
q'u'un
seul
e
si,
comme
l'indique
Me
ce
qu'il
cherche
(VI,
lls
et
une
>
dialec
Hegel,
consiste
en
une
thse,
en
la
conversion
I2'7-128).
Alors
(VI,
I2g,
rous
:
que
la
dialectique
hgli
reusslt
ce
tour
de
force
nomne
en
lui-mme
p,
thologie
positive
et
sta
-
c'est--dire
I'illusior
mdiation
situe
et
er
concepts,
alors
mme
g
mouvement
mme
des
arriverait
s
rence,
et
fantasme
de
to
cru
y
trouver
la vrit,
aux
ceuvres
de
ce
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
10/24
r{lexion
elle-mme
en
le
champ
phnom-
manire
prcisment
(cf.
notre citation
elle-mme.
Mais
la
qu'une
rflexion
de
la
en
elle-mme
que
comme
plus
fonda-
native
qui,
nous
nous impose
I'exi-
ce
que
le
monde, dans
donc,
en
fait,
un
vers la
foi
perceptive
du ngatif,
de
et
de la
philosophie
pour
le
dire
en
pas-
sartrienne est
-
pour
exceptionnellement
le
plus
significatif.
dj
toute
rflexion
abord
judicieux
de
en
quelque
sorte,
le
brut,
dans
I'en-soi:
une
au lieu du
pur
en-soi
par I'opration
n'est
essentiellement
de
I'en-soi.
Tout
ce
nant,
elle n'est
pas,
ou
phnomnologi-
que
dans
cette
qui
fait
toute I'irisa-
compte
la fiois
de
la
transpafence
de cette
dans
les rapports
et
vide.
Si I'on
y
des
mmes
difficul-
:
au
lieu
de
mettre
comme
simple
ngatif,
que
de
son
contact
avec
sartrienne
procde
lui
donne la
que
I'explique
bien
abstraction
place
Ia
de
survol
par
rap-
LE
SENS
DE LA
PHNOMNOLOGIE
Dort
l'tre
brut, et
ne
rend compte, au mieux,
que
de
I'horizon
des
loin-
iains,
que
de
I'imminence
de I'anantissernent
de la
vision
dans
l'tre,
qui
ioue
dans
toute
vision. L'tre
brut ainsi
pos par
I'abstraction
initiale n'est
vrai
dire
qu'une
illusion
de
la
pense
-
comme
si
tout
l'tre
pouvait
s'taler
enpurspectacIeffiaansl'instabilitillusionnante,etmme
illusionniste,
des
rapports de l'tre
et
du
nant.
Et
cette
illusion,
pouvons-
nous
dire,
est
celle
dont
nous serons
irrductiblement victimes
ds
lors
que
nous
nous
livrons
ce
genre
de
rification
massive
de
l'a
priori
ou
de
I'en-
soi
:
s'il
-etre
qpre
dans une
s_orte
de r1lange
origin{
re
:Jrc
(cf.
,
122),
qui
consti
nous
a
nomm la feinte
u
Transformer
li
he
n tr
bif
e
cuper de
sa
part irrductible
de
non-tre
et
de
non-vrit, c'est en
faire
une
Jiction
ontologique
dans la
mesure
o
la
vrit
du
phnomne
se
mtamorphose
en fiction
ds
lors
que
la
part
de
vrit
qu'il
y
a en
lui est
prise
unilatralement,
sans
sa
part
de
non-vrit
qui,
loge
en lui,
y
fait
vivre
ou
y
donne
consistance
sa
part
de
vrit.
Dans ces
conditions,
il
semble au
moins
que
nous
pourrons
nous rappro-
cher de
notre
but
si, au
lieu
de nous
mouvoir
dans ce
milieu
instable
et tout
intellectuel
des
rapports
entre
l'tre
et
le
nant,
nous
entrons
dans
le
mou-
vement
mme au sei constituent
l'tre et le
d'u
c'est--dire dans
t intrinsoue
-la
chose
i hbrs de
soi
dans I'autre
(ek-stase
du
pour-soi)
et rentrer
en
soi
depuis
I'autre
(constitution
du
pour-soi
dans
la
ngation
de I'en-soi)
ne
constituent qu'un
seul
et
mme
double-mouvement
(cf.
VI,l23-126).
Mais
si,
comme
I'indique
Merleau-Ponty,
cette
dialectique
est
bien, en un
sens,
o,1
ce
eu'il
cherche
(VI,
125),
il
faut
aussitt
faire
la
part
entre
une
>
-/.gPn:{bonne
>
dialectiqu+.
incontestablement
celle
de
(Hegel,_cbnsiste
en
une
mtamorphSe clu mouvement
en
signification
ou
\hsien
la
conversion de
la
puissance
d'tre en
principe
explicatif
(//,
127-128).
Alors
>
(VI,
128,
nous
souligtrons).
Ce
que
nous
commenterons
en
disant
que
la
dialectique
hglienne
est
sans
doute
le
comble de
lafiction:
car elle
russit
ce tour de
force d utiliser les ressources
mmes
de la feinte
du
ph
H-.dGT@t'in:f' iq6
-*l-tu
nomene
en
lur-meme
pour
construre,
en
posrtrve
et stable ne
me
ue
la
pure
mou
uel
n
que
que
ue sorte
t
articuier
avec
I'ambition
mouvement
mme
t d'une
qur
rrit)raiiFdffitiei
opacits
pour
se donner
elle-mme
en transpa-
rence,
et fantasme
de toute une poque
qui,
travers
un certain marxisme,
a
cnr y
trouver
la
vrit,
et s'est livre,
pour
une
tragique
part
d'elle-mme,
aux
Guvres de ce
.
\.-E
r---3#/
t et
qu.
vri
131
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
11/24
LE SENS DE
LA
PHNOMNOLOGIE
Reste
donc
la
>,
celle
qui
sait
que
(
toute
thse est
idalisation,
que
l'tre n'est
pas
fait
d'idalisations ou
de choses
dites
>>
(
tr{
129),
et
que, par
suite,
ce,qu'il faut rejeter moins
de
refermer
aussitt
le
champ
phnomnologique
dans une
encyclopdie
des concepts
philosophi-
ques,
c'est
>,
attentive
ou ouverte
au dtbterm-owement de
la
chose me;-autdfit
droist
ment
des deux
mouvements
composant
ce
seul mouvement,
c'est--dire
au
lieu mme
o
>
quelque
chose
r(_I/1,
130),
o
il
y
a
(
ouverture
sim-
plement
>>
(VI,
135). LqTl'offiApart
hue
Merleau-Ponty
nous
annonait
jusque-ldeloinenl.@,l36.l39)sapremireexpression
fondamentale
et fondatrice : il rside dans /T
rte
elle-
tiYe
LE
\
r{
qq:si
y >
(VI,
166,
no
Proximit,
c'est
distanc
u mon
m
presslon,
grande
tradition
philosophique,
notamment
celles
de
Kant et
de
Schellingl-,
qu.
tout tre,
de
quelque
sorte
qu'il
soit,
est
tou-
jTrs-er@fT-frncine
inachev,
ouvert
de
manire
incessante
des horizons
d'accomplissement
qui
sont
eux-mmes
irrductiblement
traverss
d'inac-
complissement.
Et, comme
nous allons
nous
efforcer
de
le
montrer,
c'est
cet
inaccomplissement
principiel
de
toute
chose et
de
toute
pense
qui
confre
la
phnomnologie
de
Merleau-Ponty
sa spcificit, son
caractre
propre
de
leurs
origines,
que
< l4lf6-pc
(VI,
139,
nous
soulignons):
nn
pa{dnc,
q
ment
devant
le
monde
en
le
convertissant en univers
de
raisons."d
ou
de
concepts,
mais au contraire de
6b.,
xt en unlvers
de rarsons,
cle
pensees
'laire
parler
deouis son lieu mme.
-*u.:r
--+-/'a-->
(VI,
139-140)
;
ou encore,
c'est
que
>
(VI,
I
r
a
aurruE
ou
sensrole
,
;,
pouiffis',-sant'
losophie
un
certai{
style
d'iterrogatin
pur
lequel
nous6i
nsequence
lm
tout
aussl cDl
plan
mthodologique,
en est
une.profonde modification
du
statut
de
I'ida-
lit
oudelejdqs,
laquelle
est consacr
I'important
chapitre
iffil@-
-
:'
rfga-ion
et
intuition >>
(VI,
142-17l).
En
effet,
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
12/24
que
((
toute
rftse
est
de
choses
dites
>>
(
21,
refermer
aussitt
le
concePts
PhilosoPhi-
aboutisse
un
nou-
mme
manire
qu'il
>,
attentive
au
point
de
recroise-
c'est--dire
au
y
a
(
ouverture
sim-
nous annonait
premire
expression
lisseme
nt
p
rinciP ie
I
du
en
ralit l'ouver-
foi
perceptive
elle-
monde
muet
I'ex-
la
plus
profonde
et la
leon
qui
en
rejoint
notamment
celles de
qu'il
soit, est
tou-
des
horizons
traverss
d'inac-
de
le
montrer,
c'est
cet
pense qui
confre
son
caf'actre
propre
philosophie
-
et
donc
veut
rester
fidle
son
dans le
silence
sur
elle-mme>>
(VI,
rduire
notre
tonne-
raisons,
de
penses
depuis
son lieu
mme.
le
plus
intime,
telle
est
est
possibilit'de
notre
vie,
est
aussi
une
que
((
nous-mmes
perptuelle
de relve-
et
des choses
sur
nos
ce
qui
exige
de la
phi-
reviendrons.
capitale,
du
moins
au
du statut
de
l'ida-
intitul
>
(VI,
148-
149,
nous
soulignons).
Ce
qui
implique
que
la clbre
variation
idtique de
Husserl
ne consiste
pas
tlnt
en une
variation
imaginaire
devant mettre nu
le
suppos
noyau dur de\eHoses
-
ce
qui
ne serait
possible que
par
un
survolducmue(cf.VI,|5a-$l),pourunregardfron.
tal
voyant
I'idalit comme
une
positivit
(cf.
VI,
l5l-152)
-,
qu'en
un
parcours
chgpp
phnomnologique
o
ne3,
s'il
y
ffi.'..,
comme
>
(VI,l70).
Dfii;6-
expriences
(cf.
VI,
195).
Nous allons revenir
sur
ce
point
impo4agt,
en
exam1nantIamanleredonteStbouleverseehconceDtlorffis
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
14/24
de soi,
torsion
de
170).
Dans
notre
en
vertu
de
un autre
phnomne,
partiellement
ou du
visible,
en
en
ce sens
partie
du
part
et corrlative-
comme
inaccomplissement
sans
cesse
differ
du
horizons,
ne
condui-
inaccompli.
C'est
en
nomme
>
de
l'tre
brut et
sauvage
la
>
de notre monde
social
et
hit]@-,
\r,:Slq gg 99gll
qui
cldte,
nous
allons le
voir, en
un
faisceau
de
pers-
'demlu"elles,
est
beaucoup
plus
diffrcile
rirer,
en
e
qu'le?Fpi-
ffitfragmentairedel'uvrederniredeMerleau.Ponty.
C'est l,
proprement
parler,
que
nous
devons
prendre
nos responsabilits,
interprter
plus
librement
au risque
de
I'infrdlit.
Maintenant
que
nous
avons
parcouru
le mouvement
d'ensemble
du Visible, il
nous
reste,
en efet,
mesurer
vers
quoi
prcisment
il nous
porte,
apprhgnder la
spcificit
'l
d,
cette
phnomnologre,
d'une
part
pag4rytrHusse$ce
qui
est relati-
/
/
vement
ais,
d'autre part par
rapport{Heidegger}'Iest
beaucoup plus
ardu,
non
pas
tant
eu gard
ce
qui
iu-rtzft6'-sister
d'ventuelles
ambi-
guils
dans le
chantier
du
Visible,
qu'eu
gard
ce
qui,
chez Heidegger
confront
au
dernier
Merleau-Ponty,
parat
tout de mme
comme
une
extraordinaire
ruse
philosophique
o
ce
qui
est dcisifparat toujours
enve-
lopp,
presque
dlibrment,
d'une obscurit
qui.
sous le signe de l'abyssal
ou
de
I'ultime,
nous
renvoie
inlassablement,
non
pas
seulement au
provi-
soire
de
loute
pense
s'exerant
dans
la {initude,
ce
qui
serait
plutt
fcond,
mais
surtout
au
fantasme
de I'inscription
en
quelque
sorte
par
avance
et
dans
son
sein
mme
de
toute
mise
et
remise
en
cause
des
problmes
tels
qu'ils
y
sont
poss,
ce
qui
est
plutt
strile, et
propre
engendrer
tous
les
dogmatismes
-
en relisant
Merleau-Ponty,
on ne
peut
s'empcher
de
voir
dans
cette
forme
de
ruse
l'une
des expressions
les
plus
subtiles de la moder-
nit,
o
I'ouverture I'interrogation
dcisive
se
mue trangement
en
une
sorte
de
perversion
radicale
du discours
philosophique,
o
nous nous
trou-
vons
comme
envelopps,
hypnotiss,
extnus,
sans
point
d'appui.
-
Il
ne
fait pas
de
doute,
pour
un
lecteur
attentif,
que
la
phnomnologie
de
Merleau-Ponty
ne
se soit
prgfondment
r4spire_de
ceil de Husserl:
qu'on
relise,
cet
gara,@
o I'interprtation
e
la
135
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
15/24
rience
>>
(rc),2'5).
Mrs
ffirtanonymat
trans-
LE
SEi
cendantal
pa,
,"
-rl"'no.
c'est
que
nOuS
PouvOns,
dernire,
et
qui
n'est
pas
elle
en
ce
que
ou
de I
tre,
qui
clt
I'ouvrage
en
nous
savons
le lire:
c'est
ques
indications
plus
oir
avons
une
chance
de
pou
mnologie
de
Merleau-p
pense
de
ileidegger.
Dj,
nous
avons
quel
nologie et
ce
qu,on
tend
nologie
de
Heidegger.
D
de
la
foi
perceptive
ou le sens intrins-
que
de la
phnomnalit
du
phnomne
-
gagn
comme
tel
dans
le
Visibte
-
qui,
chez
Husserl,
tend
toujours
tre recouvert
par
les cadres
classiques
d'une
philosophie
de la conscience,
d'une tlologie
de
l'intentionnalit.
Ce
que
Merleau-Ponty
dcouvre
avec
Husserl., c'est
que
tout
tre, toute
pense,
sont
pris
dans la
phnomnalit
des
phnomnes,
sont toujours
dj inscrits
dans le
champ
phnomnologique.
Ce
qu'il
esquisse
propos
de
la constitution
est
remarquable,
dans
I'at-
tention
trs
hne
qu'il
accorde
tout
ce
qui,
chez
Husserl,
bouleverse les
rapports du
constitu au constituant
:
il en ressort
que,
moyennant
une
conversion
d'attitude
qui
voque dj
la surrflexion
du
Visible,l'essentiel
tes de
Husserl
garde
rout
son sens.
ei"ljfgpg$$n
dans
la
constituti antale ne oeul-il tre
fondj
--pai
des
des i
elles
joue
donc, dans la
constitution,
un
rle fondamental),
sans
vritable
point
origine
et
point
final
(PO,27-Q211).
Considrg-t-on
la
problmatique
du
\
""r"lGidmgt
ae
t'ffijE"rvrteir"Oftp-ri'aest
alors
une
,,
e*pri"rr"e
'
en
-Fer6e
>
er
le sgli-ffi?rujq1Fru-it.u
(Po,
27l), mais surtout,
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
16/24
I'
I'Urdoxa,la
foi
PerceP-
faire
basculer
I'attitude
(cf.
PO, 252-253)
;
conduit
au
Plus
Prs
allons
y
venir, la mise
en
la constitution
transcen-
I'est
dans
une
infidlit
relche
-
les
>
(PO
287),
d'tre
de
promiscuit,
de
polymorphisme,
d'incompossibilits,
non
rgi a
priori par
I'univers
domestiqu de nos
pen-
ses,
mais
pour
ainsi dire
(c'est--dire
pour
noas,
afffiffidonn,lou-
jours
dj,
par
un
>
qui,
rsistant
en nous la
phnom-
nolosie,
(
ne
peut
pas
demeurer
hors
delle-c1
O*tj -vp19sa_pjaaU{9lle
)
(pO,28t).
Laffiffifr6ffifr"-ti"uue?e
liiort
cof.onte a un
(
re-
nouveau
du
monde
Qui
est aussi renouveau
de
l'esprit,
redcouverte
de I'es-
prit
brut
qui
n'est
apprivois
par
aucune des cultures,
auquel il
est
demand
de crer
nouveau
la culture
>>
(PO,287).
:';
On
peut,
dans
cette
perspective,
relire le
chapitre
ultime
-,.1
L'entrlai-G-hasrc)
-.
comme la renrise er l'barrcl
du
Visible
-
de
toute la
i ,-_-*- ;.
(\L'eiirels-ie
chism)
-,
comse__lg rep4se
et l'(
pr@@@@onstitution
: co
nsti 4lo-:
dans et
par
1eLa-rciffsme--e
la sensation
te
.em"rPr-f2:firfr
185-
189),
constitution
matlque de la
matique
de
la
consti-
constitution
des
>
(VI,
195-199) et de
l'idalit
(
pure
>>
ou de
I'intelligible
(VI,
199-204).
C'est
dire
que
ce
chapi-
tre,
qui
clt
l'ouvrage
en
son
tat
fragrnentaire,
est
en ralit iiiAulg;;t;;i
nous
savons
le lire :
c'est
en
lui,
proprement
parler,
ainsi
que
ilans
quel-
ques
indications plus
ou moins
latrales
des
,
que
nous
avons
une
chance de
pouvoir
mettre
en
vidence
le
sens
neuf
de
la
phno-
mnologie
de Merleau-Ponty,
et son originalit
profonde
par
rapport
la
pense
de
Heidegger.
Dj, nous avons quelque soupon
des
diffrences
entre
cette phnom-
nologie
et
ce
qu'on
tend
dsigner aujourd'hui
d'un
bloc
par
la
phnom-
noiogie
de
Heidegger.
Dj
des
signes
nous
mettent
en
veil:
la
vritable
> dont
Merleau-Ponty
crdite
Hus-
^^#-"_.*
rl
(rU,
257),
mats
qui
Caractense
plutt
son
ceuvre
propre,
le sens aigu de
la
phnomnalit
du
phnomne
que
nous
dsignons
par
sa
distorsion
ori-
ginaire,
et
o
vrit
et
.fausset
oitologiques
se
nouent
intrinsquement et
mextricablement,
I'attention
porte
corrlativement
la foi
perceptive
ou
lt
i
',;r
lt
il,
\ttr
i I
',ii
iI
I'in
ectivit
(14,
,YaHl$le
ra
137
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
17/24
-tr
LE SENS
DE
LA
PHNOMNOLOGIE
I'attitude
naturelle
dans
sa
>
constitutive,
sains
parler
de ce
qui
est
le
plus
manifeste,
et
qui,
en
un
sens, subsume
ce
qui
prcde,
la
mditation
prolonge
et continue des
ruines
laisses
ouvertes_du^chaltier de l'uvre
hu.r"rii.nne,
l'gard
de
laq[elim-'la;efris
c"Mffidicale
op-
re
par
Heidegger. Mais
bien
sr,
il
y
a
plut-sr{ quoi
nous
voudrions
insis-
ter
prsent,
c'est
la
problmatique
de
l{chai},dont
on
sait
quelle pro-
fondeur
elle travaille
toute
la
dernire
penM
philosophe,
et notamment
dans le
demier chapitre du
Visible.
On
ne
pourrait
pas,
en efet,
saisir
toute
I'importance
de la
problmatique
constitutive
bauche
dans
,
un
(
anonymat inn
de
Moi-mme >>
qui
est chair
(ibid),
et
qui
est
comme
le
tissu
phnomnal
des
choses
(c1.
VI,l75)
en
vertu
duquel il
y
a
une
sorte d'harmonie
prtablie
entre
le
regard et le
visible,
entre
la
sen-
sation
et le
sensible
(cf.
ibid.).Il
y
a en
effet
une
profonde
connivence
entre
la
chair
du
monde
qui
est
l
comme
la
masse
du sensible,
tre
de
promis-
cuit et d'empitement,
(
matrice
polymorphe>>
(V|,274)
de
phnomnes,
(VI,
201).
C'est
dire
que
la
ch
dcouvre
sa
consistan,
l'lment
(cf.
VI, 184),
nomne.
Car
la
chaif
e
dire
sur
lui-mme, le
mme,
c'est--dire
aus
s'ouvraient
comme
les
tre
dchire
par
I'arri
de
telle
>
de
I'abstraction
rflexive
toujours
dans
la
nouvt
soude
en
la chair
de
n,
Phnomnes.
Ce
pour,
de
la
rflexion,
celle
qt
raisons,
il
y
a
un
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
18/24
parler
de ce
qui
est
prcde,
la mditation
chantier
de
l'uvre
rupture
radicale op-
voudrions
insis-
sait
quelle
pro-
et
notamment
de
la
problmatique
et
toute sa nouveaut
la rversibilit
-
de
la
chair.
Sans
dans la
finesse
de leurs
travers
ce
qui
nous
de
la
perception
(Zl
173-183),
il
vient
ne
sait
plus qui
voit
et
(Vl,200)
de
la
visibilit
qui
migre,
toujours
selon
le
mme enjam-
bement,
du
monde
sensible et
du
corps
>
(ibid.),
faisant
poindre
I'idalit
en
une existence
presque
charnelle
(comme
par
une sublimation
de la
chair>>
(V1,203)
en
vertu
de
laquelle mme
>
(VI,20l).
lst
dire
que
la chair
est ce
par
q
dcouvresaE-n-si$fnce-ilroBFLstir
est le
ti
f
ce oue nous avons
nomene.
-
_
',,f.\_
-
alr
esl
cnaque
tors ce
qul
lalt
qu
en se
rep[ant
pour
alnsl
ffir lui-mme,
le
phnomne
ouvre sur d'autres
phnomnes que
lui-
mme,
c'est--dire
aussi sur
d'autres horizons
que
ceux
qui,
de
prime
abord
s'ouvraient
comme
les
siens
propres,
ce
pourquoi,
tout
en
pouvant
toujours
tre
dchire
par
I'arrachement ou
I'autonomisation de tel
phnomne
ou
de
telle
de
phnomnes
-
dchirure dans laquelle s'engouffre
l'abstraction
rflexive
-,
la
chair,
si
I'on
y prend
bien
garde,
se
recoud
toujours
dans
la nouvelle dimension
laisse
bante
par la dchirure,
se
res-
soude
en
la
chair
de nouveaux
phnomnes
ou
de nouvelles
de
phnomnes.
Ce
pourquoi,
par
consquent,
ct
d'un
usage
de
la
rflexion,
celle
qui
dmle les
fils
du
tissu
pour
les
rduire
des fils de
raisons,
il
y
a
un
>
usage, celui
qui,
au lieu
de
proc&er
I'abstraction
isolante
et
la dialectique du
plus-tre
et
du
moins-tre,
I'opposition du
positif
et
du
ngatif
et
sa
rsolution dans un
autre
positif,
laisse
merger
139
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
19/24
r{l
LE SENS
DE LA PHNOMNOLOGIE
un
nouveau champ
de
phnomnes
dans
le
champ
phnomnologique,
comme le
champ ouvert
indfiniment
de nouvelles
phnomnalisations
au lieu
du recroisement ou du chiasme o, toujours dj, mais du
mme
coup
-
telle est
sonj @
-
sans
cesse
de manire_irullg
et cratrice.
la
chair
se cicatrise.
Car
la
chair est
aussi l'lment
de
la
fiation
eJ
de lTnven-
In,
et Een
vertu
de
I'inachvement
de
principe
deffichoses
qu'elle
signifie:
elle
est
ce
qui,
dans
la non-coincidence
irrductible
du
phnomne
soi.
tient
ensemble le
et le
est
pris
dans
son sens
classique,
mme
si,
dans
certain
cas,
I'usage
en
est
plus
quivoque.
Quand
Merleau-Ponty
parle
de nouvelle ontologie, c'est
sans
doute,
selon nous,
que pour
iui
I'ontologie
communique
avec
la foi
percep-
tive,
ou
plutt
que
la
foi
perceptive
requiert
une
ontologie
qui
lui
est
propre,
et
qui,
eu
gard
I'ontologie au sens
heideggerien,
est sans nul doute une
ontologie
naive
-
mais
nous
avons
vu
que
cette
naiVet,
Merleau-Ponty
la
revendiquait.
On serait
peu
aid,
galement, si
l'on
relevait
les
quelques
rares
citations
de Heidegger dans
le
Visible:
elles ne sont
jamais
que latra-
les,
pour
expliquer
ou
justifier
I'emploi
de
tel
ou tel mot
-
par
exemple
le
verbe
utilis
par
G. Kahn
pour
traduire Wesen.
Mais I'enjeu
du
dbat
est
trop important
poffilu-nous
en restions
l.
On
pourrait
dire, en
effet,
non
sans
raison,
que
Le
visible
et I'invisible, dans la mesure
mme o
il
se
propose
de
porter
de manire
juste
au langage le
silence
de
l'exprience
muette,
et dans la
mesure o son
point
de
dpart au moins apparent rside
dans
notre
tre-au-mglg dans ce fait
que,
tout
en tant
au
plus
prs
de
nous,@rprincipeinpuisabledenon.phnomnaiit,
nous
sommes
en mme temps toujours dj l,
pris
ou
expatris de nous-
mmes
dans
la
phnomnalit
du
monde, on
pourrait
dire,
donc,
que
le
dernier
ouvrage
du
philosophe procde,
au
moins
structurellement ou
mthodologiquement
comme Sein und Ze$
quitte
ajouter
qu'il
en
propo-
se
une remarquabie
generalisatiollffiG
au moins
une
autre version par
le
biais d'une
analytique
existegtiale de
la
perception
en tant
qu'ek-stas-en
seE-sible
au
fr-onde
se
ment,
pltre
ultlme
de
l'og
tournan
a
sa-
ble
ffi
me s'
$e
peEer
ge
>
ecnt
(
chalr
).
g,:&"'"---_.f-\
LE
SE
*
Il
suflit
d'avoir
pos
lr
prouver
aussitt
une
so
matire,
n'est
Pas
esPrit,
vieux
terme
d"'ltnent'
de
I'air,
de
la terre
et
dr
mi-chemin
de I'individr
incarn
qui
importe
un
st
chair
est
en
ce
sens
un
"
de
novembre
1960
:
>,
(121,
274)
de
phnc
ment )).
S'il
fallait,
dans.l
de
chair,
nous
le trouverir
cette
dernire,
la chair,
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
20/24
phnomnologique,
phnomnalisations
dj,
mais
du
mme
indite et cratrice,
la
cration
et
de
I'inven-
de toutes choses
qu'elle
du
phnomne
toujours
su
>>
qui
font
phnomnalisation
phnomnologique
sans
que
rien,
que nous nous obs-
et
plus
proprement
au
jeu
de relever,
tre >>,
on
s'apercevrait
le
mot
est
cas,
I'usage
en
est
plus
ontologie,
c'est
sans
avec
la foi
percep-
qui
lui
est
propre,
est
sans
nul
doute
une
Merleau-Ponty
la
relevait
les
quelques
sont
jamais
que
latra-
mot
-
par exemple
ie
Mais
I'enjeu
du
On
pourrait
dire,
en
la
mesure
mme
o il
silence
de
I'exprience
moins
apparent
rside
tant
au
plus
prs
de
non-phnomnaiit,
ou
expatris
de
nous-
dire,
donc,
que
le
structurellement
ou
ajouter qu'il
en
propo-
une
autre version
par
en
tant
qu'ek-stase
en
finalement,
un
tournant
analogue
(VI,
184). Et
cette
autre notation
de
novembre
1960
:
ontolfiffi'ffi
ConAiin dp.ossi6h-iZ.
prioii6in6aii65u
I \\
I
a"re*n+'efr
mi{"etrafi $ti
n d
nffii. m;kl r"tfi
i.
itl
uffir6*-t'r
y'r.
I
\
I
r
e o,
ritg;-.'.rta=di"
a
l'""ifgqyrui;
redrief,
ra
e-n
Ge
pu.'
.. i
LE
SENS DE LA
PHNOMNOLOGIE
ait
pense
-
et nous savons
que
c'est
le
pur
< il
y
a
>>
de
l'tre
et du temps
-,
le seconhrouva:ilsans doute
c
mode
d'interroealion
un rien
lron
ah.-
r3rar1--
quoiq
conlusement,
pulsque
d'auune indication
claire
dans
son
uvre
(si
ce
n'est.
peut-tre,
idq[g)
153-156,
et
plus
particulirement
156)
-
en tant
que,
pris
que
nous
som-
mes toujours
dj dans
le
champ
phnomnologique,
il ne
peut y
avoir
d'autre
question prjudicielle
que
celle
de
la
foi
perceptive,
c'est--dire du
mode
de
notre
insertion
toujours
dj
efiectue en
lui. En tout
cas, la
pro-
blmatique de
l'tre
en
tant
qu'tre
n'apparat
jamais
dans l'uvre,
et
ce,
pour
la raison
que,
selon
nous,
elle
n'y
a
tout
simplement
pas
de sens :
le
phnomne,
le champ
phnomnologique
et la foi
perceptive
sont un
irr-
ductible
mlange d'tre et
de
non-tre, c'est--dire aussi de
vrit
et de
faus-
set
ontologiques.
TouT
comme Platon
nous
engageait
explicitement
com-
mettre
le
parricide
l'gard
de
P
,
inaccomplissement
mm]ffddii"fr6ilpiisrement ne seraii,
si
nous
pou-
vons
nous
permettre
cette expression,
qu'une
illusion
transcendantale dans
la
mesure
o
penser,
c'est encore
phnomnaliser,
bourrer de
phnomnes
les
horizons
de non-phnomnalit
du
phnomne,
et de
phnomnes
com-
portant
leur
tour
leurs
horizons de
non-phnomalit
a.
Car la
chair est
prcisment
I'indestructible,
qui
se cicatrise dans le mou-
vement
mme
de sa dchirure. Sans tre
d'autrefois, elle
est
toujours neuve
tout
en
tant
toujours
la
mme
(cf.
VI,320-21)..Et
c'es1-parce-a.13la]9 ?_il
est
cet
plu
nlraattiGt'o-s{ne
ne-
parce qu'elle
se
poie
nous,
irrductiblement,
comme
questior{ffifr$fr6S1 question
de l'clate-
ment,
qu'il
faut
accompagner et tenter deie-n-(ff,fd'T6rigine
en
origines. Ce
n'est
donc
pas,
comme
il serait
trop
facile de
le
croire,
qu'un
type de
pense
heideggerien
puisse
rduire
la
dernire
philosophie
de Merleau-Ponty une
sorte
d'ultime version,
dj
(
dpasse
>>, de la < mtaphysique
)),
puisque
cette
tentative
de
rduction
pourrait
fort
bien
se
retourner contre
elle-
mme,
remarquer
dans
I'insistance heideggerienne
pousser
l'interroga-
tion
dans un
seul sens
-
le sens de
l'tre comme
tel
-
une
forme
d'abstrac-
tion
issue
de
Ia
philosophie
classique
bien
que porte
un degr d'exigence
et de
subtilit
encore
jamais atteint.
Il
nous
semble
au contraire que
Mer-
Ieau-Ponty
nous engage
cder moins facilement
le
terrain
de
la
phiioso-
phie,
et de la
phnomnologie,
aux
prestiges
d'une
inlglligenge dT abysses
-
en
d'autres temps,
on et dit d'une
souveraine
Raison
-
:
il
y. pour
ainsi
dire une humilit
de
la foi
perceptive,
une
humilit du
phnomne
4.
Cf.
notre
>,
op. cit.
LES
qu'il
est
troP
facile de
nous, au
contraire,
qu'i
du
moins
nous
voulon,
philosophie,
l'ternelle
initis
et
nous
initie
ent
tions
doivent
se
Posr,
;
faut
du
moins
qu'elles
:
tent
profondment
tran
Si
donc
il
y
a,
chez
i
l'tre,
c'est
en tant
que
dimensionnalit
de tout
de
ia
difference
ontolog:
tif
>
dont
Pai
refaire
la
peinture,
-
qt
tant
les
aPPelle
et
les ex
effort
d'exPression
>>
(
Z
trop
en
de
du
monde
pures
de
l'tre,
son
flt
tourbillons
>>
(OE,
14, r,
sens
de
Heidegger
>,
tr/,
parole,
que
toute
"attitu
salit,
apparat
comme
sant
pourtant
le
crel
phisme
>>
(VI,260;306,
sitivisme
>>
(V(,323).
A
champ
phnomnologsc
de
L'il
et
I'esprit,
la
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
22/24
a
>> de
l'tre et
du temps
un
rien
trop
abs-
disposons,
sur ce
Point,
peut-tre,
in ,RC
que,
pris
que
nous
som-
il
ne
peut
y
avoir
c'est--dire
du
lui.
En
tout
cas, la
pro-
dans
l'uvre,
et ce,
pas
de sens: Ie
perceptive
sont un
irr-
aussi de
vrit
et de faus-
explicitement
com-
engage,
:
il
n'y
a pas
de
pur
,
puisque
se
retourner
contre
elle-
pousser
I'interroga-
-
une forrne
d'abstrac-
un
degr
d'exigence
au contraire
que
Mer-
le
terrain
de
la
philoso-
intelligence
des
abysses
Raison
-
:
il
y
a
pour
humilit
du
phnomne
>,
op.
cit.
LE SENS
DE
LA
PHNOMNOLOGIE
qu'il
est
trop facile de cantonner dans le
domaine
de
la
naiVet;
c'est
nous,
au
contraire,
qu'il
appartient
d'tre humbles
devant
cette
humilit,
si
du moins
nous
voulons
ne
pas
prcipiter
les choses,
et retrouver,
dans la
philosophie,
l'ternelle
enfance
du monde,
la
complicit naive
qui
nous a
initis
et
nous initie
encore
lui
ainsi
qu'
nous-mmes.
Si
les autres
ques-
tions
doivent
se
poser, puisque
nous
ne
manquons
pas
de nous
les
poser,
il
faut
du
moins
qu'elles
se
posent
aprs,
car
il se
pourrait
qu'elles
en
ressor-
tent
profondment
transmues.
Si
donc
il
y
a,
chez
Merleau-Ponty,
une
ontologie,
s'il
y
a,
pour
lui, de
l'tre,
c'est
en rant
que
>
dont
parlar{ftlffiesprir)>, VI,
223)
qui
est
>
(V(,224).
C'est un
tre
qui
est
>
(V(,260,306,
307), un
(V(,307),
de
(
tran-
sitivisme
>>
(VI,
323). Autrement
dit, cet tre
est l'tre du
monde, l'tre
du
champ
phnomnologique,
ou
encore,
pour
paraphraser
une belle
formule
de
L'il
et
l'esprit,la
(
structure
mtaphysique
>
de
la
chair
(cf. OE,
33).
Moyennant tout
ce
que
nous avons
dit
de
la
problmatique
de
la
consti-
tution
telle
qu'elle
est
profondment
transforme
par
Merleau-Ponty,
il
y
a
diflerents
niveaux
de
complexit et
de
profondeur
dans
cette
structure,
I
I
sps
puisque,
d'un
niveau I'autre, il
y
4
certes empitement
et
reprise,
mais
aussi
transgression
et
oubli.
Et
parmilceTix5l
il
y
a celui
qui
est sans
-
doute
Ie
plus pregnant
en mme temps
que
1-
moins
manifeste, le
champ
pr
et6
'anon
transcendantal,
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
23/24
P(,"r,,
rrr.,
,'o(+1
.,
{..*11t.
'"r}r,n-LcLzt
d'une
part,
IL
y
a transcell4 ryA .logry
@f.
V|,245,263,266,269-
270,272,31l)
donc
iInoqrie
Q'un
cs1nos
sapraagg_$e_ghlgg3q9,es,
et o,
d'autre
part,
et
corrltivement,
cet univers
anonyme
et
brbari(que
nous
n'avons
pas
fait, mais
qui
nous fait
et
en
lequel nous
nous faisons)
nelg -l
LE
SENS
DE LA
PHNOMNOLOGIE
s'ouvrir
la
la mi
hor;
.gjrcuit
(la.
coextensive
de Ia foi
perceptive,
et
par
laquelle
s'ini(e
I'humanisationo
dans la
conslitutioa
de
Q-s
et_cgJui
dgs
.
t^a
ite intersubjectiv.e
est
pour
nous
le
commence-
ment
d'une
anthropologie
phn6frt6iil&-ue,
ciest--dire
aussi,
dans
le
ent
c'une
anthropologre
pnenomenologlque,
c
esr-a-qrre
aussl,
oans le
mme*ffiefrffi1*'ilne*
lio?EIiie*p6&omnologique
de
la
nature,
dans
sa sgrgation, toujours en
cours
depuis
les
origines,
d'avec
ce
qu'il
nous faut
bien
nommer la
culture.
Problmes
immenses
que
ceux-l,
nous
dira-t-on
juste
titre. D'autant
plus
complexes
et
inextricables
que,
dans
ce
champ
indfiniment
ouvert,
il
n'y
a
pas
de
chemin
privilgi,
mais
multiplicit
indlinie de
parcours
sin-
guliers
qui,
par
la
singularit
mme
du
mouvement
afiectant tout
parcours,
doivent conduire
autant
de
versions singulires
de
la phnomnologie.
Il
y
a une
profonde
connivence entre
I'art et
la
philosophie,
ds
lors
que
celle-ci
a
compris
la
vanit
de
ses
efforts
pour
accder au
point
de
vue
unique
et
privilgi
de
/a
vrit.
Cela
ne
signifie
pas
pour
autant
qu'on
en revienne
6.
Celle-l mme
que
nous
visons
dans
notre
>,
op. cit..
L'honneur
de luire
a
I'
articulatio
n
du
p
re
m ie,
l-mme
o la
lune
fait
absents,
o maneuvre,
nom.
t
144
-
7/24/2019 82_21 - Le Sens de La Phnomnologie Dans Le Visible Et l'Invisible
24/24
245,
263,
266,
269-
de Phnomnes,
et
o,
et
barbare
(que nous
nout
faisons)
ne
Peut
entre
Parenthses
ou
toute
question
ontolo-
ontologique
au
sens
entrevoir
la
Possibili-
soit
sufisamment
en
mesure
de
dgager
des
mouvements
intrins-
de
membrure
uni-
gnra-
nos
exPriences.
Bien
ce
retrait
gagn
Par
Phnomnologi-
de
toutes
Parts
des
et
que
nous
ne
pou-
qui
aurait
Plus
ses
horizons,
dans
la
a
t
mise
en
sus-
un
chamP
qui
se
donne
comme
le
chamP
trans-
c'est--dire
de
la
dans
1o sein
de
cette
les
prmisses
de
I'on-
>>
coextensive
de
la foi
dans
la
constitution
de
celui
des
>.
La
nous
le commence-
aussi,
dans
le
de
la
nature,
origines,
d'avec
ce
qu'il
juste
titre.
D'autant
indhniment
ouvert,
il
de
parcours
sin-
aflectant
tout
parcours,
la
phnomnologie.
Il
y
ds
lors
que celle-ci
point
de
vue
unique
et
qu'on
en revienne
Ia
phnomnologie
transcen-
LE SENS
DE LA PHNOMNOLOGIE
une
nouvelle
version
au6.*Glqui
serait
relativisme
phnomnologi-
que,
car
la
singularit
ADareo6dans
le
champ
phnomnologique
ne
peut
constituer,
si on I'entend bien,
le
point
de
vue
exclusif et
en
lui-mme
souverain
d'une subjectivit
sur
la
vrit
: s'il
y
a
toujours de la
vrit
dans
cette
manire
de
philosopher,
c'est dans
le
parcours,
ot
dans
le
mouvement
lui-mryg-et
non
plus
dans
telle ou
telle
n
iAe
>
acquise.
Ciffiouqffi
lhilosophants,
sommes
toujours
dj
pns
dans
la
structure
mtaphysique
de
la chair, c'est
au
prix
de ce
paradoxe que,
ds
que
nous nous mettons
philosopher,
cette
structure,
nous
la
dessinons
neuf
du
mme
coup,
nous
I'inventons
dans le
moment mme
o
nous
croyions
la
dcouvrir.
Pour
nous,
la leon
sans
doute
la
plus profonde que
nous
laisse
la derni-
re
pense
de
Merlg.gfoa11ic'est
qu'il
est
dsormais
impossible
de
philoso-
pher
autrement
fui'au
singuli,
car le
singulier
est
notre
seul mode
d'accs
I'universel,
c'est
lTTUf6[l
fait
vivre
la
philosophie
ainsi
que
toute
son
antique
tradition,
laquelle nous
ne
serons
jamais
fidles
que
du
sein
mme
de
I'infidlit
-
celle-l mme
qui
constitue
la
chane
des
gnrations
de
philosophes,
celle-l
mme
qui
fait
qu'on
n'en
aura
sans doute
jamais
fini,
si
ce
n'est
dans I'illusion d'une
abstraction commode,
avec
la
philosophie.
Comme
le disait
dj
Husserl, et comme nous I'a
moirtr
Merleau-Ponty,
philosopher
authentiquement,
c'est
sans cesse devenir un
dbutant en
philo-
sophie.
Marc Richir
L'honneur de
luire
dans
la
nuit,
la
disposition
de I'art
:
atteindre,
depuis
I'articulation
du
premier
murmure,
le
point
de
bris
o
la
vie
feint
de
se
diviser,
l-mme o
la
lune
fait
dfaut,
o I'homme et le soleil sont
par
extraordinaire
absenls, o
maneuvre,
bruyante,
la troupe
fangeuse
et
comique des
sans-
nom'
R.
char
&