7494 Culture Redacteur Br

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AC catégorie B La culture générale au concours de rédacteur territorial Bruno Rapatout

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    La culture gnraleau concours de rdacteur territorial

    Destin aux candidats aux concours externe et interne de rdacteur territorial, louvrage est structur en cinq parties correspondant aux principales comptences ncessaires pour russir les preuves de culture gnrale dadmissibilit (composition pour le concours externe et rponses trois cinq questions pour le concours interne) et dadmission (conversation pour les deux concours).

    Chaque chapitre qui compose ces cinq parties aborde un nouveau savoir-faire illustr par des exemples et des exercices dapplication.Enfi n, sous forme daccompagnement mthodologique, vingt-cinq thmes de culture gnrale ont t explors dans les vingt-cinq chapitres du manuel.

    Bruno Rapatout, professeur de lettres, est aussi formateur au CNFPT. Sa connaissance de la formation le conduit mieux rpondre aux besoins des candidats. Son exprience de correcteur et dexaminateur lui permet de mieux prendre en compte les attentes des jurys.

    La culture gnraleau concoursde rdacteur territorial

    Bruno Rapatout

    CENTRE NATIONAL DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE80, RUE DE REUILLY - CS 41232 - 75578 PARIS CEDEX 12 - Tl. : 01 55 27 44 00 - Fax : 01 55 27 41 07 - WWW.CNFPT.FR

    ISBN : 978-2-84143-322-3 - Les ditions du CNFPT, dition 2009 - Prix 22

  • La culture gnrale au concours

    de rdacteur territorialBruno Rapatout

  • ditions du CNFPT, 2009Aucune partie de la prsente publication ne peut tre reproduite, mise en mmoire ou transmise sousaucune forme ni aucun moyen lectronique ou mcanique, par photocopie, enregistrement, ou toute autrefaon sans autorisation expresse du centre national de la fonction publique territoriale.

    Le travail de lauteur sest enrichi des commentaires dun comit de lecture composde :

    - Philippe Defrance, service Ingnierie et dveloppement des formations, CNFPT

    - Pham van Dat, responsable du service Editions, CNFPT

    La rdaction de cet ouvrage a t inspire de la mthodologie conue par ViolaineCarrre.

  • AVANT-PROPOS

    Ce manuel est destin aider les candidats au concours de rdacteur territorial seprparer lpreuve dadmissibilit ainsi qu lpreuve dadmission de culture gnrale, quils se prsentent en interne ou en externe, et quils bnficient ou nondune formation au CNFPT ou par lintermdiaire dun autre organisme.

    Louvrage est structur en cinq grandes parties, correspondant aux principales comptences dveloppes par la mthode de prparation propose. Chacun des chapitres qui composent ces cinq parties aborde un nouveau point mthodologiqueillustr par des exemples. Des exercices dapplication sont fournis chaque tape deprsentation de la mthode. Enfin, vingt-cinq thmes de culture gnrale ont t retenus, et sont tour tour explors dans les vingt-cinq chapitres du volume. Chaquethme se termine par une bibliographie offrant au lecteur la possibilit, pour ne pasdire lobligation, daller beaucoup plus loin la fois dans lacquisition des connais-sances mais aussi dans la rflexion.

    Ce manuel a donc t conu comme un guide complet de prparation, cest--diretraitant du fond comme de la forme. Il se prte une utilisation linaire, progressive,du dbut la fin. Mais les candidats pourront tout aussi bien aller directement auxchapitres qui leur paratront rpondre aux besoins plus spcifiques quils auront identifis, quitte revenir ensuite aux chapitres prcdents afin dapprhender la globalit des comptences acqurir.

    Bruno Rapatout

    3

  • SOMMAIRE

    INTRODUCTION : PRSENTATION GNRALE DES PREUVES ET

    PREMIRE APPROCHE MTHODIQUE

    I. ACQURIR ET PARFAIRE SES CONNAISSANCES. . . . . . . . . . . . p. 21

    Chapitre 1 - Approfondir ses connaissances : partir de ce que lon sait dj . p. 23

    Thme trait : Information, communication, mdias, NTIC . . . . . . . . . . . . . . p. 25

    Chapitre 2 - Se fabriquer des outils : notes, fiches, dossiers . . . . . . . . . . . . . . . p. 35

    Thme trait : Travail, emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 37

    Chapitre 3 - Explorer plusieurs aspects dune mme question . . . . . . . . . . . . . p. 53

    Thme trait : Relations hommes-femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 55

    Chapitre 4 - largir ses connaissances : explorer un domaine inconnu . . . . . . p. 71

    Thme trait : thique, biothique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 73

    Chapitre 5 - tre en veille sur lactualit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 81

    Thme trait : Environnement, cologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 83

    II. SE DOTER DUNE MTHODE EFFICACE POUR TRAITER UNEQUESTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 95

    Chapitre 6 - Savoir lire un nonc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 97

    Thme trait : Migrations, immigration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 99

    Chapitre 7 - Rassembler ses ides : apprendre tirer des fils . . . . . . . . . p. 113

    Thme trait : Les services publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 115

    Chapitre 8 - Organiser ses ides : donner un axe sa rponse . . . . . . . . . . . p. 129

    Thme trait : La mondialisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 131

    Chapitre 9 - Btir un plan et rpondre au sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 143

    Thme trait : Pauvret, prcarit, exclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 145

    Chapitre 10 - Rdiger une bonne introduction et une bonne conclusion. . . . p. 161

    Thme trait : Arts et spectacles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 163

    5Sommaire

  • III. DVELOPPER SES CAPACITS RDACTIONNELLES . . . . . p. 183

    Chapitre 11 - Enrichir son vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 185

    Thme trait : tat, nation, citoyennet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 187

    Chapitre 12 - Amliorer son style. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 199

    Thme trait : Religions et croyances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 201

    Chapitre 13 - Matriser les connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 209

    Thme trait : La famille, les familles. Relations parents-enfants. . . . . . . . p. 211

    Chapitre 14 - Mode personnel ou impersonnel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 215

    Thme trait : Violence, scurit, police et justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 217

    Chapitre 15 - Quelques techniques pour se relire efficacement . . . . . . . . . . . p. 226

    Thme trait : cole et formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 229

    IV. METTRE TOUS LES ATOUTS DE SON CT. . . . . . . . . . . . . p. 239

    Chapitre 16 - Sentraner : comment ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 241

    Thme trait : Espace urbain, espace rural : le territoire et la dcentralisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 243

    Chapitre 17 - Sauto-valuer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 255

    Thme trait : Vieillissement de la population. Les retraites . . . . . . . . . . . p. 257

    Chapitre 18 - Se mettre en condition pour lpreuve. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 267

    Thme trait : Science et technologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 269

    Chapitre 19 - Organiser son temps pendant lpreuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 279

    Thme trait : Loisirs et temps libre. La fte, les sports . . . . . . . . . . . . . . . p. 281

    Chapitre 20 - Comment traiter une question laquelle on ne sattendait pas ?. p. 289

    V. MATRISER LPREUVE ORALE DE CONVERSATION . . . . . . p. 301

    Chapitre 21 - Connatre le droulement de lpreuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 303

    Thme trait : La sant sous toutes ses formes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 305

    Chapitre 22 - Acqurir les outils ncessaires la phase dexplication . . . . . . p. 315

    Thme trait : Les droits de lhomme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 317

    Chapitre 23 - Acqurir les capacits ncessaires la phase de commentaire p. 325

    6 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Thme trait : La construction europenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 327

    Chapitre 24 - Acqurir les techniques essentielles la phase de questionnement . p. 333

    Thme trait : La socit de consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 335

    Chapitre 25 - Sentraner : comment ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 341

    Thme trait : La culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 342

    INDEX : les principaux termes matriser utiliss dans cet ouvrage, les principauxacteurs cits dans cet ouvrage.

    7Sommaire

  • 9Prsentation gnrale des preuves et premire

    approche mthodique

    Introduction

    Se prparer un concours, cest se mettre en condition de passer avec succs un cer-tain nombre dpreuves crites et orales, chaque preuve pouvant ncessiter une pr-paration spcifique. La premire tape dune bonne prparation une preuve, quellequelle soit, consiste faire le point sur la question suivante :

    > Quest-ce qui va mtre demand exactement ?

    Sagissant dune preuve de culture gnrale, tout candidat cherche savoir sur quoiil va tre interrog, cest--dire sur quels thmes, avec quel genre de questions. Ce ma-nuel est conu pour vous apporter linformation la plus prcise possible sur ces deuxpoints fondamentaux.

    Mais connatre les thmes susceptibles de tomber ne suffit pas, car le savoir doittoujours tre mis au service de la rflexion. Avant de dvelopper ce lien de subordi-nation qui est llment essentiel de toute preuve de culture gnrale, voici quelqueslments clefs bien saisir pour travailler efficacement, et donc garder lesprit toutau long de sa prparation.

  • 10 La culture gnrale au concours de rdacteur territoriale

    Premier lment clef :un concours nest pas un examen

    Lobjectif, lorsque lon passe un examen est dobtenir au minimum un certain nombrede points, davoir au moins la note qui permet de ne pas tre recal(e) : le bacca-laurat, le permis de conduire, un brevet de secouriste, sont des preuves fondes surce principe.

    Dans un concours, les choses sont trs diffrentes, mme si la premire tape franchir,dite admissibilit , repose sur une note minimale obtenir, celle qui permet de fran-chir le seuil dadmissibilit dcid par le jury. Mais il est essentiel de savoir que les can-didats admissibles sont classs du premier au dernier en fonction des notes obtenues etdes coefficients qui leur correspondent. Les notes coefficientes des preuves dites dad-mission sajoutent aux notes des preuves crites afin dtablir un nouveau classement: seront reus au concours les meilleurs : en gnral autant de candidats quil y a depostes pourvoir (il faut savoir que le jury peut en effet dcider de ne pas attribuer tousles postes sil estime que le niveau de certains candidats, pourtant admissibles, nest passuffisant).

    Un candidat peut donc avoir eu une moyenne de 11/20, cest--dire une moyenne quilui aurait permis dtre reu un examen et ne pas tre reu au concours quil passeparce quil y avait 100 postes pourvoir, et que les 100 premiers ont eu une moyennestrictement suprieure 11.

    Lobjectif, dans un concours est, par consquent, non pas davoir la moyenne , ou plusque tel seuil, mais davoir la meilleure note possible pour tre le mieux class.. Autre-ment dit, il est important de se prparer en essayant dacqurir tout ce qui va pouvoir faire la diffrence entre une bonne copie (une copie qui permet dtre admissible)et une excellente copie (une copie qui permet dtre admissible dans les premiers).

    Le mme objectif doit tre lesprit du candidat dans sa prparation aux preuves dad-mission. Les notes des preuves crites ntant pas connues des candidats admissibles (nides examinateurs), ils doivent donner le meilleur deux-mmes au cas o leurs rsultatscrits seraient juste au niveau du seuil dadmissibilit.

    Dans une large mesure, cest affaire non pas de talent mais de technique et donc de sa-voir-faire, qui sacquiert par du travail. Ce manuel est destin apporter toute laide pos-sible afin dacqurir ces comptences.

  • Deuxime lment clef : tout candidat passera deuxpreuves crites. Les candidats admissibles passerontensuite deux preuves orales

    Se prsenter un concours impose de connatre et daccepter les rgles du jeu propres ce concours. Il est donc important de se renseigner au mieux sur le cadredans lequel sont organises les preuves de ce concours.

    Le recrutement des rdacteurs territoriaux seffectue par trois voies diffrentes (si onlaisse de ct lexamen professionnel) :

    Un concours interne, un concours externe, un troisime concours. Afin de connatreles conditions ncessaires linscription lun de ces trois concours il suffit de se rap-procher dun Centre de Gestion (les CDG tant dsormais organisateurs du concoursde Rdacteur Territorial) via linternet par exemple : www.centresdegestion.org.

    Le concours de catgorie B, se passe sous lune ou lautre des deux spcialits sui-vantes, au choix : administration gnrale ou secteur sanitaire et social .

    Comme la plupart des concours, le concours de rdacteur territorial comprend deuxsries dpreuves : des preuves dadmissibilit, et des preuves dadmission.Lpreuve de culture gnrale est lune des preuves dadmissibilit et est galement,lune des preuves dadmission pour les concours interne et externe uniquement.

    Lorganisation du concours est rgie par un dcret (n 2000-1067) du 30 octobre 2000.Ce dcret dfinit la nature des deux preuves que doivent passer les candidats, lcritpuis loral, selon la spcialit quils ont choisie.

    LES PREUVES DADMISSIBILIT

    Concours externe

    1re preuve,

    > Pour les deux spcialits :

    une composition sur un sujet dordre gnral

    2e preuve,

    > Pour la spcialit administration gnrale :

    une note de synthse

    > Pour la spcialit secteur sanitaire et social :

    des rponses trois cinq questions (sur la sant et l action sociale)Concours interne

    1re preuve,

    > Pour les deux spcialits :

    des rponses trois cinq questions (culture et connaissances gnrales)2e preuve,

    une note administrative (thme selon la spcialit)

    11

  • 12 La culture gnrale au concours de rdacteur territoriale

    LES PREUVES DADMISSION

    Concours externe et interne

    1re preuve,

    une conversation avec le jury, partir dun texte

    2e preuve,

    une interrogation partir dune question tire au sort (thme selon laspcialit)

    Attention : Vrifiez bien que vous disposez de tous les renseignements dont vous avezbesoin pour passer le concours. Assurez-vous bien sr que vous remplissez les conditions ncessaires votre inscription, mais aussi que vous connaissez les dates deretrait et de dpt des dossiers de candidature, ainsi que la manire dtre averti(e)de la date des preuves elles-mmes.

    Troisime lment clef : lpreuve crite de culture gnrale du concours externe est diffrente de lpreuvecrite de culture gnrale du concours interne

    Le dcret rappel plus haut a modifi de faon importante la nature des preuves duconcours de rdacteur territorial. Auparavant en effet, les candidats externes devaientfaire un rsum de texte : cette preuve a t supprime. Les candidats en interneavaient une preuve de dissertation de culture gnrale , preuve maintenant remplace par des rponses trois cinq questions.

    Lune des deux preuves du concours externe, la composition, est dcrite ainsi pourles deux spcialits

    Une composition sur un sujet dordre gnral relatif aux problmes conomiques,sociaux et culturels du monde contemporain .

    Et il est prcis : (dure : trois heures ; coefficient 4)

    Lune des deux preuves du concours interne, les questions rponses courtes, estdcrite ainsi pour les deux spcialits :

    Des rponses trois cinq questions sur des sujets relatifs aux problmes sociaux,conomiques et culturels contemporains permettant dapprcier la culture et lesconnaissances gnrales des candidats .

    Et il est galement prcis : (dure : trois heures ; coefficient 3) .

    > Analyser ces deux formulations va nous permettre de clarifier sommairement dansun premier temps ce qui est attendu des candidats au concours.

    Ainsi le libell de la premire preuve du concours externe renvoie un exercice clas-sique des concours de la fonction publique : une dissertation dont le sujet sinscritdans lactualit contemporaine ; le mot actualit devant tre pris au sens large :

  • 13

    le monde contemporain renvoie aux vnements survenus depuis la fin de la SecondeGuerre mondiale.

    Le contexte culturel est le mme pour la premire preuve du concours interne. Ladiffrence essentielle rside dans le type dexercice propos au candidat : il ny a pasune seule question mais entre trois et cinq, ce qui signifie quil y a entre trois et cinqsujets diffrents traiter dans un laps de temps identique la composition duconcours externe mais divis par le nombre de questions dune manire qui peut treingale en fonction du barme fourni.

    Deux consquences fondamentales retenir :

    Les candidats aux concours interne et externe ont renforcer un champ culturelidentique.

    Les candidats aux concours interne et externe ont acqurir des mthodes diff-rentes fondes sur la diffrence des preuves, mme sil existe des points communsentre les deux exercices.

    Quatrime lment clef : tout candidat doit dlimiterla culture gnrale quil souhaite dvelopper

    Le mot culture a rapport avec le travail de la terre, il tire son origine de lactivitdu paysan, de lagriculteur.

    Faire pousser une plante, soigner un arbre, un arbuste, un pied de vigne, de tellesorte quils produisent des fruits, nourrir un sol, arroser, bref, donner des vgtauxles conditions qui vont leur permettre de se dvelopper, cest le mme processus quecelui qui consiste favoriser le dveloppement de son esprit.Cicron (philosophe romain du Ier sicle avant Jsus-Christ) est le premier avoir uti-lis le mot culture en lappliquant la rflexion intellectuelle, lesprit ne pouvant produire que sil est convenablement cultiv .En langue franaise il faut attendrele XVIe sicle et le Dictionarium latino-gallicum de Robert Estienne (1503-1559) pu-bli en 1538 pour trouver lexpression cultiver lesprit . Cette expression se rfredirectement au sens cicronien.Une personne cultive, cest une personne qui sest enrichie de connaissances maisaussi, qui a dvelopp ses facults de penser, raisonner, comparer, synthtiser, juger,etc. Plus on apprend, plus on dispose dlments de comparaison, plus on aiguise sonsens critique, et plus le monde apparat dans sa complexit. Du coup, on devient mme dexplorer des domaines de rflexion plus nombreux, de se risquer aban-donner des ides toutes faites, les prjugs pour analyser les choses par soi-mmeet leur trouver du sens.

    Personne ne peut tout savoir dans tous les domaines. La masse des connaissances ac-cumules par les humains, dans toutes les civilisations (on dit parfois, les cultures )au cours de lhistoire de lhumanit est telle quaucun humain lui seul ne peut seles approprier. Il ny a plus de Pic de la Mirandole (1463-1494), humaniste italien dont

  • 14 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

    ses contemporains disaient quil savait tout

    Certains se spcialisent dans un domaine prcis. Ils sont trs cultivs dans le domainede la peinture, par exemple, ou de la physique quantique. Et parfois, ils sont in-cultes dans dautres domaines ; ils peuvent ne rien savoir des rouages conomiques,par exemple, ou de la cuisine.Ils choueraient peut-tre lamentablement dans une preuve de culture gnrale.

    Dautres sont ce quon appelle des touche--tout : ils nont de connaissances ap-profondies dans aucun domaine, mais ils savent beaucoup de choses dans les do-maines les plus varis. Ils peuvent tre trs forts dans des jeux tlviss, ou au Trivialpursuit, mais peut-on dire deux pour autant quils sont cultivs ? Certainement pas.

    RETENIR> tre cultiv, avoir une bonne culture gnrale, ce nest pas seulement savoir des

    choses , soit tre trs savant dans un domaine particulier, soit connatre une foule de choses parses dans mille domaines.

    Cest avoir assez de connaissances dans des domaines divers pour pouvoir les asso-cier, les comparer, jeter des ponts dune spcialit lautre, pour rflchir.Cest avoir une tte bien faite et pas uniquement une tte bien pleine , commelcrit Montaigne (1533-1592) dans ses Essais, conseillant de recourir un pda-gogue : qui et plutt la tte bien faite que bien pleine. Culture gnrale ne va pas sans organisation des savoirs.

    Pour pouvoir se prparer efficacement au concours de rdacteur territorial, il faut sa-voir ce que doit comporter la copie que lon rendra, et comment elle doit tre rdi-ge. Pour le formuler autrement : de quel type de culture gnrale doit-on fairepreuve ?

    LIL DES CORRECTEURS Les jurys des concours de la fonction publique ont en tte les diffrentes fonctionset tches qui seront celles des agents recruts par ces concours.=> Renseignez-vous sur ces fonctions et ces tches, surtout si vous tes un candidat

    externe, sur les interlocuteurs avec lesquels vous pourriez avoir travailler, etdemandez-vous : de quels savoirs, de quelles connaissances, peut avoir besoin unagent public en gnral, un fonctionnaire territorial en particulier, un rdacteurterritorial. Un rdacteur territorial est prcisment :

    une personne responsable du service de ltat civil dune commune, une personne travaillant la direction des collges dun conseil gnral, une personne charge de la gestion des apprentis dans un conseil rgional.

    Ainsi, vous comprendrez mieux que tout fonctionnaire est au service du public etdonc, que les preuves que vous aurez passer vous imposent de mieux connatrece public. La culture gnrale acqurir peut alors tre dfinie comme ce qui permetde mieux comprendre le fonctionnement de la socit actuelle.

  • 15

    Pour le concours externe :

    Reprenons le texte du dcret cit plus haut. La description quil donne des diffrentesformes de lpreuve de culture gnrale peut se lire comme il faut lire lnonc dunsujet dpreuve : chaque mot ou expression a son importance.

    Une composition sur un sujet dordre gnral relatif aux problmes conomiques,sociaux et culturels du monde contemporain .

    Premier terme noter : composition . Il va donc falloir composer , cest--direrdiger un texte structur, avec une logique de rflexion qui se concrtisera par unplan.

    Un sujet dordre gnral , cela signifie que les thmes que choisiront les organi-sateurs du concours par lintermdiaire du jury ne seront pas des questions de sp-cialistes de tel ou tel domaine, des questions auxquelles seul un professionnel pourraitrpondre. Chacun a donc sa chance.

    Avec lnumration problmes conomiques, sociaux et culturels , on voit mieux quoi sattendre : les trois termes ressemblent aux rubriques dun journal.Et la mention du monde contemporain , permet de cerner le champ des thmesqui peuvent tre abords : des faits ou des phnomnes dactualit, tels que la pressepeut en rendre compte. Non la presse people , non la presse sensation , biensr, mais la presse, srieuse, dinformation gnrale, tlvise, radiophonique etcrite, sans oublier dsormais, les apports de lInternet.

    Ces thmes ne peuvent tre traits que sils sont re-situs dans un contexte un peuplus large que celui dfini juste ci-dessus. Ainsi, les meutes urbaines de novembre2005 ncessitent, pour tre analyses, de remonter lurbanisme de laprs-guerre, limmigration des annes cinquante, etc.

    Pour le concours interne :

    La description dans le dcret de la formule dpreuve de culture gnrale fonde surla rponse quelques questions, nous fournit une dernire indication qui devra nousaccompagner tout au long de notre travail de prparation. Cette formulation

    Des rponses trois cinq questions sur des sujets relatifs aux problmes sociaux,conomiques et culturels contemporains [] se termine par lnonc suivant :

    [] permettant dapprcier la culture et les connaissances gnrales des candidats

    On peut penser, en effet, que dans une preuve de trois heures o lon doit aborderde trois cinq thmes diffrents, il est beaucoup plus difficile, faute de temps, dap-profondir ses rponses. Le lgislateur, travers le libell de cette preuve, a voulualerter les candidats sur le fait quils ne pourraient pas aller aussi loin dans leur r-flexion que ceux du concours externe, faute de temps. Mais en utilisant la fois lesmots culture et connaissances gnrales il a toutefois voulu leur signifier queles rponses fournir ne peuvent pas tre superficielles et donc striles mais rfl-chies et organises mme si cette rflexion et cette organisation sont moins appro-

  • 16 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

    fondies. Nous y reviendrons avec dautant plus dattention que le jury a parfaitementle droit de proposer des questions avec un barme diffrent. Ainsi une question no-te sur 10 points ncessitera dtre traite en 1 heure et 30 minutes laide duneculture solide alors que deux questions notes chacune sur 5 points seront traites en45 minutes laide de connaissances gnrales plus sommaires.

    ATTENTION> Vos rponses devront faire bien mieux qu' taler des connaissances superfi-

    cielles .Vous aurez noncer une problmatique, construire une rponse argumente et illus-tre.

    Cinquime lment clef : chaque candidat doit grerau mieux le temps de prparation dont il dispose

    Le travail de prparation toute preuve de culture gnrale doit rpondre unetriple exigence : apprendre et retenir des concepts et des donnes dune part, savoirbtir et organiser une rflexion dautre part ; enfin tre capable dexposer ses connais-sances, et donc dvelopper sa matrise de lexpression crite mais aussi de lexpres-sion orale.

    Or acqurir des savoirs suppose du temps, acqurir une mthode pour construire etrdiger une rponse aussi. Par quoi commencer ?

    Sentraner traiter des questions ne peut se faire sans avoir au moins un certain ba-gage sur ces sujets. On pourrait donc penser quil est pertinent de consacrer daborddu temps acqurir des connaissances avant de sexercer coucher par crit ses ides.Dabord le fond, puis la forme

    Mais pour acqurir des connaissances, il faut aussi apprendre prendre des notes, rsumer ou synthtiser des textes, avoir une technique pour exploiter la lecture de lapresse, etc. La forme est donc indissociable du fond : dans le temps de prparationdont on dispose, il faut tout mener de front.

    ATTENTION ________________________________________________________Cest parce quil faut tout mener de front que ce manuel est dcoup en cha-pitres alternant conseils mthodologiques et fiches sur des thmes de culture gn-rale.Rien ninterdit dtudier les thmes de culture gnrale part, et dans un ordre dif-frent de celui propos par le manuel, mais il est sans doute prudent de parcourirau moins les conseils mthodologiques fournis, pour tre certain de travailler defaon efficace.

  • 17

    Certains vont disposer dune anne entire pour se prparer, tandis que dautres nen-treprendront leur prparation que quelques mois avant la date des preuves. Des cir-constances professionnelles, familiales, ou autres peuvent contraindre consacrermoins de temps quon ne laurait souhait cette prparation.

    De la mme faon, ces circonstances professionnelles ou personnelles dcident du vo-lume et de la frquence des moments laisss libres pour se prparer : pour les uns cesera seulement en soire, pour dautres, le week-end, et dautres pourront travaillerplusieurs journes par semaine

    Limportant est moins le nombre de jours ou dheures dont chacun peut disposer quelutilisation de ce temps et lorganisation de son travail, en fonction de lampleur desbesoins, qui varient selon les personnes. Do le dernier lment clef suivant.

    Sixime lment clef : chaque candidat doit laborerune grille pour btir son plan de travail de prparation

    Cette proposition de travail est certes plus difficile selon que lon a dj prsent unou plusieurs concours, que lon a quitt il y a plus ou moins longtemps le systme sco-laire, selon que lon possde tel ou tel diplme.

    Quoi quil en soit, remplir les tableaux ci-dessous permet au moins de sinterroger surses aptitudes si ce nest de svaluer dune manire objective.

    Lessentiel est de se construire une mthode de travail, mme rudimentaire au d-but, afin de ne pas se dcourager

    Jvalue mes besoins :

    1) sur les connaissances acqurir ou parfaire (reprendre laliste de thmes au sommaire de ce manuel, et ventuelle-ment laugmenter dautres thmes) :

    Thmes Jai juste actualiser mesconnaissancesJai des connaissancesde base dvelopper

    Je ne connais presquerien sur ce sujet

    Thme 1

    Thme 2

    Thme 3

    Thme 4

    Thme 5

    Thme 6

    Thme 7

  • 18 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

    2) sur les techniques matriser

    Techniques et savoir-faire

    Thmes Jai juste actualiser mesconnaissancesJai des connaissancesde base dvelopper

    Je ne connais presquerien sur ce sujet

    Thme 8

    Thme 9

    Thme 10

    Thme 11

    Thme 12

    Thme 13

    Thme 14

    Thme 15

    Thme 16

    Thme 17

    Thme 18

    Thme 19

    Thme 20

    Thme 21

    Thme 22

    Thme 23

    Thme 24

    Thme 25

    Techniques et savoir-faire je sais je dois apprendre

    Prendre des notes

    Crer des fiches et dossiers thmatiques

    tre en veille sur lactualit

    Lire un nonc sans risque derreur

    Rassembler mes ides sur une question

    Organiser mes ides

    Btir un plan

    Rdiger une bonne introduction

    Utiliser un vocabulaire riche

    Rdiger dans un style correct

  • 19

    retenir __________________________________________________________Une fois identifis les savoirs et savoir-faire dj acquis, et une fois reprs ceux quisont dvelopper, on peut se btir un plan de travail, en faisant un compte rebours partir de la date de lpreuve, ce que lon appelle un rtro planning.__________________________________________________________________

    Exemple.Je dispose de 9 mois avant la date du concours, soit environ 36 semaines.Chaque semaine, je peux consacrer (pour un candidat au concours externe encore tudiant)8 10 heures mon travail de prparation, au total, donc : 300 heures au moins, peut-tre 360. Pour un candidat au concours interne, le temps disponible est diviser par deux :4 heures par semaine semblent constituer une dure hebdomadaire de prparation djimportante vue la charge de travail professionnelle, soit 150 heures environ sur neuf mois.Je divise ce temps par squences, partir des thmes travailler : l o jai repr deslacunes importantes, je compte deux squences, et pour les thmes sur lesquels mesconnaissances sont juste actualiser, une squence.Je dfinis donc ainsi des squences dun nombre X dheures. Pour chacune dentre elles, jerserve une partie du temps pour messayer certaines techniques et mentraner, uneautre, plus importante, pour tudier des thmes et me constituer des dossiers sur chacundeux. Je fixe aussi partir de cette progression le temps que je consacrerai rgulirement la lecture de la presse quotidienne et/ou hebdomadaire.La seule lecture de ce manuel ncessite un certain nombre dheures que vous pouvez cal-culer en vous fondant sur les 25 thmes et les techniques acqurir qui les accompagnentainsi que sur les points forts et faibles que vous aurez reprs grce aux tableaux des pagesprcdentes.

    Techniques et savoir-faire je sais je dois apprendre

    Matriser les connecteurs logiques

    Me relire efficacement

    Organiser mon temps pendant lpreuve

    Traiter une question mal matrise

    Grer mon stress

  • I. ACQURIR

    ET PARFAIRE

    SES CONNAISSANCES

  • Approfondir ses connaissances : partir de

    ce que lon sait djChapitre 1

  • Thme trait :Information, communication,

    mdias, NTIC

    1.1 On sait gnralement plus de choses quon ne lecroit

    Sur les sujets dits de culture gnrale, rares sont les personnes qui ne savent abso-lument rien ! La plupart de ces sujets sont frquemment abords par les mdias des-tins au grand public, et mme sils y sont parfois traits de faon simpliste faute detemps ou de place, cette diffusion permet tout le monde de possder sur eux aumoins quelques notions, quelques rfrences, ventuellement de connatre des v-nements, des faits divers qui illustrent les problmatiques en jeu.

    Exercice __________________________________________________________Faites le test : partez du thme associ ce chapitre, soit information, communica-tion, mdias, NTIC. Prenez une feuille de papier et notez pendant une demi-heure(voire davantage si vous le souhaitez) tout ce qui vous vient lesprit en associationavec ce thme : la dernire information diffuse par les mdias qui vous a intress,la dfinition du sigle NTIC, les diffrents mdias que vous connaissez, ce que voussavez du service de la communication de votre collectivit sil en existe un, etc__________________________________________________________________

    Si vous faites le test srieusement, cest--dire en notant vraiment tout ce qui vousvient lesprit, sans carter doffice des ides un peu floues, des faits mineurs, sansvous proccuper de ce quil faut savoir, de noms ou de dates dont vous ne voussouvenez pas bien, vous allez trs facilement noter de nombreuses informations,ides, etc.

    Pour rendre lexercice efficace vous pouvez rpartir ce que vous allez noter en troisrubriques : Les connaissances dont je dispose. Les ides que je possde (ides personnelles mais aussi ides venues dautres). Les arguments qui pourraient justifier telle ou telle ide. Les questions que je me pose (il est trs important de se poser des questions).

    (Une illustration de cet exercice vous est propose la fin de ce chapitre, illustrationqui vous apporte des connaissances et des lments de rflexion sur le thme choisi.Bien videmment cette illustration nest pas le reflet de ce que peut faire un candi-dat en trente minutes puisquelle doit vous apporter une aide pdagogique. Elle est

    25Acqurir et parfaire ses connaissances

  • donc beaucoup plus longuement dveloppe).

    Il sagit l dune premire approche, dont lobjectif est bien de vous faire constaterque chacun a des connaissances et des points de vue sur lun des 25 thmes retenusdans cet ouvrage. Il faudra certainement aller plus loin et combler des lacunes, ap-porter des prcisions, etc. Mais personne nest totalement ignorant des thmes quiferont lobjet des sujets de culture gnrale le jour de lpreuve crite ou de loraldadmission.

    retenir __________________________________________________________Cet exercice constitue un excellent point de dpart de ltude dun thme de cul-

    ture gnrale. Prenez lhabitude de le pratiquer pour chaque nouveau thme quevous dcidez dtudier.

    Il est aussi la premire tape dune bonne recherche dides sur un nonc de com-position ou dissertation. (Voir chap. 7)__________________________________________________________________

    Le sentiment dignorance, la peur de navoir rien dire sur telle ou telle ques-tion, est une angoisse bien normale face une preuve de culture gnrale. Un remdeest de se rappeler ceci : sur une question dactualit, ou de faits de socit , ligno-rance absolue est rare.

    1.2 Mais on sait parfois des choses de faon floue

    Sur des questions identiques celles que lon redoute en tant que candidat unconcours, on peut se sentir trs laise, dans un autre contexte : une conversationentre amis par exemple.

    Ainsi, lnonc suivant

    Nouvelles technologies de linformation et de la communication (NTIC), craintes ouespoirs ? peut paralyser un candidat, affol devant le sigle NTIC , inquiet de ceque recouvre exactement lexpression nouvelles technologies .

    Mais la mme personne aura peut-tre eu, la veille, des changes passionns avec uncollgue, un proche, sur les excs de lusage du tlphone portable, sur la richesse delinformation disponible sur Internet, sur la rapidit avec laquelle paraissent des livresau lendemain dun vnement.

    Cette personne a donc la capacit de rpondre la question qui leffraie dans lecontexte dun concours.

    Ds lors, comment comprendre o se situe la difficult prouve face un nonc deculture gnrale ?

    26 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Outre le caractre par nature intimidant dune preuve un concours, la peur dtre jug , on peut reprer trois diffrences majeures entre les deux situations :

    Une question de forme pure, dabord. Un nonc est formul dans un franais crit,peut-tre technique, ou littraire avec un vocabulaire qui nest pas forcment celuide tous les jours,.

    Dans le contexte de la conversation ordinaire, chacun sappuie sur son expriencepropre, parfois sur ses impressions. On cite des sources sans toujours les nommer,on ne sembarrasse pas de savoir quelles recherches ont t menes sur la question,quel essayiste a publi sur le sujet, ni ce que disent les statistiques.

    De mme, dans les changes avec des proches, lintrt nat du partage dinforma-tions mme imprcises ou incompltes ( tu as vu, il parat que , jai entendulautre jour la radio quelquun qui ) ou bien du dbat dides, chacun expri-mant une opinion sans en avoir ncessairement vrifi le bien-fond.

    retenir __________________________________________________________Ce qui fait dfaut pour tre laise dans une preuve de culture gnrale est exprimpar la formule souvent entendue : ce qui me manque, ce sont les bases .Les bases : cest--dire ce qui assure la solidit dune construction, la stabilit dunobjet. Et en effet, dvelopper sa culture consiste en ceci : creuser, partir de ce quelon sait dj, pour dcouvrir des lments qui vont faire tenir les chosesensemble, et aller au-del dopinions toutes faites, de vagues impressions.__________________________________________________________________

    1.3 Dabord, recenser ses connaissances, et rflchir ses besoins

    Ce que lon sait dj, do le tient-on ?

    Pour tous les sujets sur lesquels on ne sest pas spcialement pench, nos savoirs sontune masse accumule dlments dorigine diverse : apprentissage scolaire, proposdes adultes dans lenfance, informations en provenance des mdias, expriences personnelles, lectures, changes avec toutes les personnes croises dans sa vie. Cest partir de tous ces lments que nous nous construisons notre reprsentation dumonde.

    Ma reprsentation dun objet comme le tlphone, par exemple, sest labore partir dune succession dapprentissages qui peuvent avoir t : dabord lexprience sensorielle de la voix connue, entendue dans le combin, dune personne absente (on peutpenser au tlphone en bonite noir de lenfance de certains) ; puis peu peu, lappren-tissage par lducation des usages sociaux du tlphone. Je peux avoir dcouvert ensuite,grce la littrature par exemple, que le tlphone nexistait pas telle poque, et quil

    27Acqurir et parfaire ses connaissances

  • tait rserv, ses dbuts, aux riches. (On peut penser la retransmission de concerts viale tlphone dont parle Marcel Proust (1871-1922) dans la recherche du temps perdu).Lcole, les cours de physique mont renseign sur les phnomnes des ondes et des frquences et jai (plus ou moins) compris sur quoi reposait la technologie du tlphone.La lecture dun magazine, par exemple, maura permis de savoir quand, par qui et com-ment le tlphone a t invent (on voquera ainsi linventeur Graham Bell (1847-1922)mais pourquoi pas galement lhumoriste Fernand Raynaud (1926-1973) et son 22 Asnires. lge adulte, jai ventuellement eu loccasion de discuter avec dautres deschangements introduits dans les relations entre les gens par cet outil de communication.Pour finir, le dveloppement du tlphone portable a t lobjet denqutes sur le comportement de ses utilisateurs, de dbats sur les dangers quil pourrait engendrer, etc.On peut galement penser son rle dans la trilogie cinmatographique Matrix.

    En fin de compte, jai sur loutil tlphone une foule dinformations, jai une culturegnrale du tlphone. Je peux la fixer sur le papier et en faire mon point de dpart.

    Si je veux en savoir plus, que puis-je faire ? Me plonger dans un manuel dingnieriedes tlcommunications ? Ou dans une thse de sociologie, par exemple sur le rledu tlphone dans les relations au sein des entreprises japonaises ?

    Bien videmment pas. Chacun se doute bien que cest essentiellement sur le ph-nomne du portable quun sujet de rflexion sur le tlphone pourrait tre pro-pos comme par exemple : lusage du tlphone portable na-t-il que des avantages ?

    Les renvois culturels noncs ci-dessus pourraient tre utiliss dans une rponse cesujet. Il ne faudrait toutefois pas oublier que plusieurs sujets pourraient tre posssur le phnomne du portable : sur sa technologie croissante, ses dangers, etc.

    retenir __________________________________________________________En fait la question est : de quoi ai-je besoin exactement ? Que me faut-il ajouter ausavoir que je possde dj ?__________________________________________________________________

    Dans le cadre de lpreuve qui nous intresse ici, lobjet tlphone ne mintresse srement pas sur un plan technique trs fouill. En revanche, jai probablement besoin de pouvoir parler du tlphone comme de lun des outils de communicationcontemporains, de lvolution de la tlphonie, en particulier ses volutions rcenteset leur impact sur la socit.

    Les bases possder sur le sujet seront donc :

    Quelques grands repres historiques (dcouverte, expansion de lusage, tournantstechnologiques majeurs),

    Une ou deux analyses sociologiques sur les moyens de communication (qui vont traiter du tlphone mais aussi des autres outils, des mdias en gnral). En un mottout ce qui fait lactualit du portable, actualit prise au sens large du terme,

    28 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • cest--dire sur quelques annes.

    Par la suite, les informations que vous glanerez sur la question, les articles ou comptesrendus douvrages que vous pourrez recueillir vont tout naturellement sorgani-ser en lien avec ces bases.

    1.4 Comment dvelopper ses connaissances sur unthme

    En faisant la synthse de ce qui vient dtre dit, se dessine une mthode de travailpour dvelopper vos connaissances sur chacun des thmes que vous vous proposezdtudier.

    1) Notez tout ce qui vous vient lesprit sagissant du thme choisi : termesgnralement associs ce thme, mots-clefs, ides lues ou entendues (etmme vos propres opinions !), livres, films, missions de TV, articles de jour-naux, vnements dactualit, faits divers, exprience personnelle, etc.

    2) Identifiez dans ces notes, ou listez part les questions qui apparaissentcomme les bases videntes pour ce thme : dfinitions vous procurer,lments dhistoire, et, selon les thmes, donnes statistiques ou ordres degrandeur, cadre juridique et lgal, points qui font dbat.

    Une astuce ________________________________________________________On peut saider, dans ce reprage des questions clefs, se poser sur un thme donn,des noncs figurant dans les annales dpreuves de culture gnrale de diffrentsconcours : les questions poses fournissent le vocabulaire connatre, et les sujetsde discussion sur le thme.__________________________________________________________________

    La liste de tout ce que vous pouvez demble associer tel thme ouvre donc une s-rie de pistes. Reste maintenant suivre tour tour chacune de ces pistes.

    Selon les thmes, elles vont vous entraner vers diverses disciplines : sociologie, co-nomie, droit, sciences politiques La difficult va consister ds lors ne pas vousnoyer dans chacune de ces disciplines. Garder lesprit que lobjectif nest pas dac-qurir les comptences dun chercheur ou dun expert, mais les bases de connaissancessuffisantes pour savoir expliquer les problmes qui se posent, les enjeux pour les dif-frents individus ou groupes concerns, les divergences dattitudes culturelles ou po-litiques.

    Lil des correcteurs _________________________________________________Certaines copies dexamen ou concours ressemblent des plaidoiries pour ou contretel phnomne, telle pratique, tel dispositif juridique, ou tel discours politique.

    29Acqurir et parfaire ses connaissances

  • Attention : il sagit dans une preuve de ce type non pas de dfendre votre opi-nion en tant que militant mais dexposer et dexpliquer un point de vue fond surdes connaissances et une rflexion pense et argumente.

    Sil est intressant pour vous prparer de vous faire votre propre opinion sur les ques-tions abordes, ce sera comme point de dpart votre recherche, mais vous aurez dvelopper dautres aspects quune simple argumentation en fonction de cette opinion.__________________________________________________________________

    30 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Thme 1 : Information, communication, mdias, NTIC

    Lanalyse de ce premier thme se fonde sur une quadruple approche, approche quivous permettra petit petit de dvelopper une mthode efficace de traitement dessujets proposs lors des preuves crites. Il sagit ici dune part de proposer une ap-prhension efficace du thme et dautre part de dmontrer quune mthode rodepermet au candidat de ne pas perdre ses moyens le jour J.

    a. Information, communication, mdias, NTIC : connaissances

    Une information est un renseignement que lon porte la connaissance dautrui.

    Une communication est la transmission dune ou de plusieurs informations dans unbut prcis.

    La diffrence entre informer et communiquer est donc la suivante : on informe sansattendre obligatoirement une raction de la ou des personnes informes. lin-verse on communique afin de susciter une raction recherche par le communicant.

    Les mdias dsignent lensemble des supports de diffusion massive de linformation.Ils regroupent la tlvision, la presse crite, la radio, le cinma, etc.

    La libert de la presse est un pilier essentiel de la dmocratie (loi du 29 juillet 1881).

    Le Conseil Suprieur de lAudiovisuel (CSA) a t cr en 1989 pour garantir enFrance lexercice de la libert de communication audiovisuelle dans le cadre de laloi.

    Les Nouvelles Technologies de lInformation et de la Communication rassemblent tousles outils informatiques et lectroniques qui permettent de trouver, stocker, diffuserde linformation.

    La CNIL (Commission Nationale de lInformatique et des Liberts) a t institue parla loi du 6 janvier 1978 face aux dangers que linformatique peut faire peser sur lesliberts.

    La mondialisation de lconomie est galement celle de linformation.

    Voici le schma classique de la communication :

    MessagemetteurCanal.Rcepteur..Message

    (Codage) Bruit(s) (Dcodage)

    Le message est une suite de signifis, cest--dire lensemble des informations trans-mettre.

    Lmetteur est celui qui est la source de la communication.

    Le codage est lensemble des rgles de communication utilises : grammaire, ortho-graphe, niveau de langue, etc.

    31Acqurir et parfaire ses connaissances

  • Le canal est le support physique utilis : la voix, lcriture, etc.

    Le bruit dsigne toute cause dune perte dinformation par le rcepteur : parasitespar exemple lorsque lon coute la radio.

    Le dcodage est la perception du message par le rcepteur, ce quil comprend.

    Le rcepteur dsigne la ou les personnes qui sont destinataires du message.

    Il est ais de constater que ce que transmet lmetteur nest pas forcment ce que re-oit le rcepteur, et ce pour deux raisons : dune part, car des bruits peuvent em-pcher une communication optimale ; dautre part, parce que soit lmetteur auramal communiqu, soit le rcepteur naura pas toutes les comptences requises sur lemoment pour comprendre la totalit du message transmis. Ainsi, par exemple, un res-ponsable de service peut mal communiquer en nadaptant pas son message ses col-laborateurs. De mme, des collgues peu attentifs peuvent perdre une partie dumessage reu.

    - Il faut distinguer au sein dune collectivit (ou dune entreprise) la communication en interne de la communication en externe .

    b. Information, communication, mdias, NTIC : ides, points de vue

    - Plus les techniques de communication se dveloppent, moins jai limpression queles personnes communiquent entre elles.

    - Plus les informations disponibles sont nombreuses moins il semble possible de com-prendre le monde dans lequel je vis.

    - Plus les mdias envahissent la socit plus la vrit quils disent apporter est remiseen cause.

    - Plus les NTIC se dveloppent plus leurs utilisateurs paraissent instrumentaliss parelles, tant ils souhaitent possder loutil technologique de dernier cri sans vrifierdabord leurs besoins.

    (Ces quatre points de vue sont ngatifs)

    - Plus je possde dinformations meilleures sont les dcisions que jai prendre.

    - Plus jacquiers de techniques de communication mieux je gre mes relations avec lesautres.

    - Plus je slectionne les mdias disponibles mieux je minforme sur le mondecontemporain.

    - Plus les NTIC se dveloppent plus les tches rptitives se simplifient.

    (Ces quatre points de vue sont positifs)

    c. Information, communication, mdias, NTIC : arguments.

    - Il est de plus en plus difficile de rellement dialoguer car chacun campe sur ses po-sitions.

    32 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • - Trop dinformations tuent linformation.

    - La mme information nest ni analyse ni commente de la mme manire selon lemdia choisi (tlvision et radio) ou selon deux supports dun mme mdia (deuxquotidiens de la presse crite).

    - Les possesseurs de tlphone portable de dernire gnration utilisent rarementtout le potentiel de ces outils technologiques.

    (Ces quatre arguments renvoient aux quatre premires ides nonces ci-dessus)

    - Le pouvoir daujourdhui nest plus la force mais la connaissance.

    - Bien communiquer permet de mieux convaincre ses interlocuteurs.

    - La lecture de la presse crite me permet de prendre du recul par rapport linfor-mation diffuse chaud par la tlvision et la radio.

    - Le-administration rend des services de plus en plus nombreux et de plus en plus ra-pidement.

    (Ces quatre arguments renvoient aux quatre dernires ides nonces ci-dessus)

    d. Information, communication, mdias, NTIC : questions auxquelles les candidats peuvent tenter de rpondre

    - Comment les mdias hirarchisent-ils les informations quils diffusent ?

    - Faut-il faire confiance aux journalistes ?

    - Quels sont les rapports entre le journalisme et le pouvoir ?

    - Pourquoi (et depuis quand) parle-t-on de quatrime pouvoir ?

    - En quoi les NTIC participent-elles la modernisation des services publics ?

    - Les NTIC ne risquent-elles pas de tuer le livre et donc la lecture ?

    - Peut-on apprendre communiquer ?

    - Quappelle-t-on les spins doctors ?

    - Toutes les collectivits territoriales ont-elles besoin davoir un site web ?

    - Le secret de linstruction est souvent trahi. Quen pensez-vous ?

    Comme aucune mthode de dissertation ou de rponse courte na encore t miseen place, il nest pas encore possible de rdiger une rponse au sujet dj propossur le tlphone, savoir :

    Lusage du tlphone portable na-t-il que des avantages ?

    Il nempche que vous pouvez constater que les connaissances, points de vue et ar-guments trouvs plus haut vous permettraient dorganiser une rponse cohrente.

    Les lecteurs qui possdent dj une technique efficace peuvent, bien sr, rdiger une

    33Acqurir et parfaire ses connaissances

  • rponse ce sujet et en vrifier la pertinence par rapport aux critres mthodiquesnoncs dans les chapitres suivants.

    De mme ceux qui le souhaitent peuvent sentraner partir dun des trois sujets don-ns au concours interne par le CIG de la Grande Couronne lors de la session 2007 :

    Question 1 (10 points)

    Les mdias contribuent-ils au dbat dmocratique ?

    Bibliographie incitative

    Pierre Albert, La presse,Que sais-je ?, 2002.

    Charles de Laubier, La presse sur internet,Que sais-je ?, 2000.

    Dominique Wolton, Penser la communication,Champs, Flammarion ,1998.

    34 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Se fabriquer des outils :notes, fiches, dossiers

    Chapitre 2

  • Thme trait :Travail, emploi

    1.1 Pourquoi se fabriquer des outils ?

    1. Tout au long du temps que vous aurez programm pour vous prparer auxpreuves de culture gnrale, vous allez lire, prendre des notes, reprer en bi-bliothque publique ou dans un centre de documentation (celui de votre col-lectivit ou celui du CNFPT de votre rgion) des auteurs, des ouvrages,dcouper des articles de journaux ou de revues, photocopier des textes, tra-vailler sur des dossiers pour faire des synthses, voir des films, des missions detlvision Et mme si vous ne pouvez vous donner un ordre cohrent parmitoutes ces possibilits tant le hasard, le renvoi dun ouvrage un autre, la dif-fusion dune mission une date prcise, etc. interdisent une organisationpralable dfinitive, intangible, vous devez nanmoins acqurir une mthodede slection et darchivage des informations conserver et/ou mmoriser.

    Ainsi, si vous ne vous organisez pas ds le dpart pour classer et archiver ces docu-ments, en trs peu de temps vous narriverez plus vous y retrouver, et vous perdrezde prcieuses minutes rechercher une rfrence, une citation, un chiffre. De mmevotre mmoire ne pourra tre totalement efficace

    2. La mmoire humaine a des capacits prodigieuses. Cependant elle ne peuttout enregistrer (on ne peut pas apprendre par cur et retenir tout de tous leslivres quon peut lire dans une vie !). Les supports crits sont indispensables tout travail intellectuel. Ces supports doivent, par leur contenu, tre slectifs.

    Ceux qui se plaignent le plus de leur mauvaise mmoire ignorent souvent les rglesde base dune bonne mmorisation. Dans ce chapitre, nous allons nous intresser ce qui peut permettre chacun daider sa mmoire (mieux) travailler. Prendre desnotes et classer sa documentation font partie des outils qui aident la mmoire.

    3. Se cultiver, on la vu, ce nest pas seulement emmagasiner des connaissances.Cest aussi travailler sur ces tranges matriaux que sont les mots, les notions,les concepts, les ides.

    On peut, certes lire sans prendre aucune note. On peut sintresser un thme etpourtant ne pas garder un article paru dans la presse qui nous a fait rflchir. Onpeut compter sur Internet pour retrouver une information, la chronologie dvne-ments dactualit, ou les grands noms lis tel ou tel champ de la connaissance.

    Mais cest se priver de tout le processus mental qui slabore dans lacte mme de no-ter, regrouper, faire des synthses. En un mot mettre de lordre dans sa culture.

    37Acqurir et parfaire ses connaissances

  • Vous pouvez certes retenir la vision des diffrents aspects dune question donne parun auteur et vous arrter l. Ou apprendre par cur les pages de contenu de culturegnrale de ce manuel, par exemple !

    Ce ne sera pas votre culture. Se fabriquer des fiches et des dossiers permet de sap-proprier vraiment, de faon personnelle, le savoir. Vous aurez peut-tre limpressiondavancer plus lentement que si vous passiez dun thme lautre sans relle m-thode. Mais, au final, les rsultats seront bien meilleurs pour ceux qui auront acquisnon seulement des connaissances mais aussi une mthode de rflexion. Ainsi, face un sujet sur lequel vous constatez que vous avez peu de connaissances, vous pourrezdmontrer aux correcteurs ou aux examinateurs vos facults dinterrogation, dana-lyse, de rflexion, dorganisation, autant de qualits qui rapportent des points Etqui sont indispensables tout rdacteur territorial comme tout fonctionnaire.

    Noubliez donc jamais que la culture gnrale peut se dfinir comme la mise en co-hrence de connaissances et de mthodes afin de comprendre le monde dans le-quel nous vivons, afin de rpondre aux trois questions ternelles que rappellesouvent lhistorien contemporain Jacques Le Goff, spcialiste du Moyen ge : Quisommes-nous ? Do venons-nous ? O allons-nous ?

    1.2 Prendre des notes

    En thorie, prendre des notes est cens sapprendre au collge et au lyce.

    Dans les faits, nombreux sont les bacheliers qui ne savent pas prendre des notes, ausens de se constituer un outil vraiment susceptible de leur tre utile, pour rviser, oualler plus loin dans ltude dun thme.

    Bien sr, on ne prend pas des notes de la mme faon lorsquon coute un cours ouune confrence, lorsquon suit une mission la radio ou la TV, ou en lisant un essaide trois cents pages ; chaque situation de prise de notes est diffrente.

    Petit rappel____________________________________________________Les notes que vous prenez, ce sont VOS notes.=> Ne vous souciez pas de leur allure aux yeux des autres.=> Nessayez pas toute force de prendre des notes lisibles par des tiers.=> Utilisez des abrviations ou symboles invents par vous-mme, adoptez ceux des

    autres uniquement si vous les jugez efficaces.=> Nhsitez pas glisser dans vos notes vos propres commentaires, votre rproba-

    tion, vos acquiescements, vos questionnements. Cest indispensable._____________________________________________________________

    Quelques trucs peuvent tre utiles qui se prpare des preuves de culture g-nrale.

    Il sagit ici essentiellement de la prise de notes partir dun ouvrage (essai, manuel,

    38 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • encyclopdie).

    la fin de ce chapitre 2 vous trouverez une illustration de lapplication des conseilssuivants :

    Nutiliser que le recto du papier : ceci permet ensuite dtaler devant soi, sur satable de travail, lensemble des notes prises, et de visualiser ainsi trs rapidementla structure dun essai, dun expos, dune argumentation.

    Arer absolument la mise en page : laisser de grandes marges, sauter des lignes, r-server toute une colonne pour annoter par la suite les notes prises, ou pour insrerau fur et mesure des repres, des signes divers (?? ou !! ou vrifier ou //trs important ou toute ide qui vient lesprit pendant la lecture). Une prise denotes nest jamais dfinitive.

    Se constituer un lexique personnel dabrviations et symboles dont il vaut mieuxne pas changer tout le temps ! Limportant est de pouvoir se relire, mme des moisaprs.

    Noter lessentiel, donc a priori pas les exemples, les illustrations, le dtail dnu-mrations, ni tous les noms propres sils sont nombreux dans ce que vous lisez. Ce-pendant, attention : parfois cest une anecdote, une citation, voire une digressionde lauteur qui aide se souvenir de lide principale.

    De la mme faon, sil est inutile de noter toutes les dates, et tous les chiffres, enrevanche, certaines donnes chiffres, des pourcentages parfois, sont prcieux, demme que certaines dates clefs.

    Noter lessentiel peut signifier galement noter le plan du texte que vous avez lu.Tout dpend de vous : cest--dire de ce que vous jugez le plus intressant.

    Noter ce que lon ignorait, pas ce qui ntonne gure ou est parfaitement acquis,sauf si cest une tape clef dans largumentation de lauteur

    Essayer de classer les ides ou informations au fur et mesure de la lecture et dela prise de notes.

    Exemples :- Mettre sur une colonne les avantages (dune rforme, dun phnomne) et sur une

    autre, en vis--vis, les inconvnients.- Ouvrir un feuillet diffrent pour chaque point de vue sur une question donne (ladmi-

    nistration/les usagers, les employeurs/les employs)- Inscrire en marge des repres (une toile, un triangle, un cercle) pour distinguer les

    divers aspects dune problmatique (aspects juridiques, politiques, conomiques,sociaux)

    Enfin, dernier conseil, qui introduit au sujet du sous-chapitre suivant :

    Toujours indiquer le nom de lauteur, le titre de louvrage, la date de la publica-tion, le cas chant dautres renseignements pour les utiliser dans vos rponsescrites ou orales. Noter galement la date de la lecture afin davoir des repres dans

    39Acqurir et parfaire ses connaissances

  • votre progression jusquaux preuves crites puis orales.

    Pour les candidats qui se sentiraient dmunis face la prise de notes on conseillera la lec-ture de louvrage de Jean et Rene Simonet, Savoir prendre des notes,Eyrolles, 2005.

    1.3 Faire des fiches

    La fiche de lecture nest pas seulement un exercice scolaire servant valuer laqualit de la lecture dun lve, et ses capacits de synthse et danalyse. Cest dabordet avant tout un outil de travail quon labore pour soi-mme.

    Plusieurs types de fiches vont vous tre utiles dans votre prparation au concours.

    La fiche de lecture

    Ses fonctions : favoriser la concentration sur lessentiel dun texte ou dun ouvrage, pendant la

    lecture elle-mme,

    aider mmoriser ce que lon a lu,

    tre une trace matrielle dune lecture, insrer dans un dossier thmatique, parexemple.

    IllustrationLa fiche thmatique

    Ses fonctions : recenser diffrentes manires daborder un sujet (par lhistoire, la philosophie,

    lconomie, les sciences politiques, la sociologie),

    identifier le lexique propre un domaine (terminologie, notions, dfinitions),

    lister les noms des spcialistes dune question, avec des rappels bibliographiques,ventuellement les concepts quils ont forgs, les positions quils ont dfendues

    dgager, au-del du simple rpertoire de connaissances, des problmatiques.

    Illustration

    vous donc de crer la maquette des fiches que vous souhaitez constituer. Limpor-tant est que ces fiches rpondent aux objectifs qui sont les vtres. Elles doivent tredes objets maniables, vous donner envie de les reprendre, les consulter.

    40 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Attention _____________________________________________________Si vous vous rendez compte quune question est beaucoup plus vaste et touffue quevous ne lauriez imagine, nhsitez pas transformer une fiche en plusieurs, et crer une fiche par sous-thme, ou par discipline, ou par auteur_____________________________________________________________

    1.4 Constituer des dossiers thmatiques

    un certain stade de lexploration des ides, des phnomnes et des discours sur lesphnomnes, on peut avoir limpression que tout est reli tout, que la frontireentre les champs auxquels sintressent deux disciplines (par exemple lanthro-polo-gie et les sciences politiques, ou lconomie et le droit) est mince, ou bien floue. Onpeut alors se sentir dcourag. Comment ne pas partir dans toutes les directions lafois ? Comment rflchir un thme particulier sans se cantonner la vision quendonne telle discipline ?

    Au fur et mesure que lon acquiert des connaissances, il est donc utile de dresserdes ponts entre les diffrentes branches du savoir, en partant de grands thmes.

    Le prsent manuel, par exemple, offre une slection de quelques-uns des thmes quipeuvent constituer des units distinctes de savoir. Cest bien entendu un dcoupagearbitraire, comme on le verra partir du thme du travail, abord dans ce chapitre2. Le travail, est-ce un thme sociologique ? conomique ? Culturel ? Politique ? Psy-chologique ? Tout cela la fois, bien sr. Et comme vous vous prparez des preuvesde culture gnrale, les correcteurs et les examinateurs nattendent jamais des r-ponses de spcialistes de sociologie, dconomie, de politique, etc.

    Pour constituer des dossiers thmatiques, puisque tout choix de dcoupage thmatiqueest arbitraire, partez des centres dintrt qui sont les vtres.Exemple :Certains mettront dans un seul dossier tout ce qui concerne le travail, lemploi, le chmage,les donnes conomiques de base, la prcarit, lexclusion, etc. Dautres construiront desdossiers plus lgers pour chacun de ces thmes.Tout choix de dcoupage thmatique est pertinent : limportant est quil vous corresponde,quil ait du sens pour vous.

    Que mettre dans un dossier thmatique ?

    Dans un premier temps : tout ! Tout ce qui vous passe par la main : articles de jour-naux et magazines, extraits douvrages ou de revues, chronologies, tableaux statis-tiques, fiches de lecture, notes prises en coutant un cours ou une mission de radio,rfrence dun essai vu en librairie, travaux personnels raliss sur la question, etmme une ide ou une question qui vous est venue lesprit

    Mais, dans un second temps, vous effectuerez un tri entre lessentiel et laccessoire,

    41Acqurir et parfaire ses connaissances

  • entre lefficace et linutile. Tel article de journal sera supprim, telle rfrence seraremplace par une autre juge meilleure, tel chiffre plus rcent se substituera unedonne plus ancienne.

    Exercice__________________________________________________________Prendre des notes sur le court extrait ci-dessous.Page suivante, vous trouverez une proposition de correction de cet exercice.

    [] Si une organisation de plus en plus globale, de plus en plus complexe et hirar-chise amliore lefficacit de leffort humain, permet une plus grande matrise de lco-nomie et ouvre la possibilit de rduire des flaux comme la famine et le chmage, ellea jusquici multipli du mme coup les tches parcellaires et rptitives, loign le tra-vailleur du produit de son travail, accru sa dpendance lgard dune organisation imper-sonnelle.

    Le travail en miettes , selon lexpression de G. Friedmann, a t mis au premier plandes sources de frustration supportes par le travailleur industriel, plus souvent, semble-t-ildailleurs, par des observateurs trangers que par lintress lui-mme. Sans doute la plu-part des ouvriers souhaitent-ils trouver plus dintrt leurs tches quotidiennes, mais laplupart des tches agricoles dautrefois, les travaux domestiques de toujours sont eux aussifastidieux et limits sans rien devoir de leur ennui la division du travail. Mais ce qui ajoute la pnibilit des tches de louvrier spcialis (O.S.), ce sont les diverses formes de dpen-dance qui en accompagnent laccomplissement. la dpendance sociale qui, lintrieur du travail, remplace la dpendance paysanne

    lgard des lments, une proportion non ngligeable de salaris essaie toujoursdchapper ; nombreux sont les ouvriers qui rvent de sinstaller leur compte, un surcinq daprs une enqute franaise de 1970 (G. Adam) ; quelques-uns le tentent effec-tivement leurs risques et prils, et contre-courant, puisque limportance du nombrede salaris ne cesse de crotre, quelle atteint en 1982, 84 pour 100 de la populationactive franaise, autant que dans le Royaume-Uni, connu pour sa faible population dagri-culteurs, et puisque de nombreux employeurs petits ou moyens qui nont jamais connule salariat sont obligs de lenvisager pour leurs enfants, sinon pour eux-mmes.

    Le statut du salari est celui qui souligne le plus la dpendance la fois sociale, cono-mique et technique travers laquelle simpose la contrainte premire du travail, puisquele contenu des fonctions, le rythme mme des tches sont dfinis par lemployeur ou pardes services dorganisation du travail dont le premier souci est de rduire les cots. Ladivision du travail ne consiste plus sans doute, comme dans lexemple dcrit par AdamSmith au XVIIIe sicle, partager la fabrication dune pingle entre plusieurs ouvriers ;aujourdhui, il sagit de servir des machines trs spcialises. [] seules les grandes sriesjustifient lemploi dun tel systme, mais ces tches ont pris valeur de symbole : limites,dfinies par un technicien autre que lexcutant, la fois dans leurs cadences et dansleurs mthodes, elles ont fourni limage de la contrainte la plus pousse qui puissesexercer sur le travail humain.

    En revanche, il est bien des moyens de tourner ou de transformer les contraintes appa-remment les plus rigoureuses des tches au rendement individuel ou en petits groupes.Mais la lutte mme qui est souvent mene par les ouvriers spcialiss pour prendre leurs

    42 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • distances par rapport un tel systme est suggestive de leur souci de retrouver une cer-taine autonomie (P. Bernoux). Il faut dailleurs bien prciser le sens de cette lutte : sonobjectif nest pas tant daboutir un largissement ou un regroupement des tchespartielles qui en sont loccasion, mais de maintenir un certain quilibre entre le travailfourni, cest--dire la fatigue, et le salaire obtenu en contrepartie.

    Cest dire que lautonomie recherche ne concerne pas lintrt intrinsque du travail,mais le souci dune certaine marge de libert dans la ralisation dune tche qui estdabord un moyen dobtenir un salaire []

    Extrait de larticle Travail et non-travail , Jacqueline Frisch, 1988,

    in Encyclopdia Universalis (Tome XXII) 1996. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Propositions de correction ___________________________________________

    Voici dans un premier temps un exemple de prise de notes (prsentes ici sous laforme de quelques commentaires que le lecteur pourra complter par dautres r-flexions ou interrogations personnelles) qui vous propose galement une mthodede travail : quand vous souhaitez prendre des notes partir dun texte assez courtcollez-le sur une feuille plus grande de manire pouvoir crire dans un premiertemps dans les marges. Il vous faudra ensuite noter vos remarques, questions, r-flexions, etc. sur une autre feuille de par leur quantit et leur longueur.

    [] Si une organisation de plus en plus globale, de plus en plus complexe et hi-rarchise amliore lefficacit de leffort humain, permet une plus grande matrise delconomie et ouvre la possibilit de rduire des flaux comme la famine et le ch-mage, elle a jusquici multipli du mme coup les tches parcellaires et rptitives,loign le travailleur du produit de son travail, accru sa dpendance lgard duneorganisation impersonnelle.

    Le travail en miettes , selon lexpression de G. Friedmann, a t mis au premierplan des sources de frustration supportes par le travailleur industriel, plus souvent,semble-t-il dailleurs, par des observateurs trangers que par lintress lui-mme.Sans doute la plupart des ouvriers souhaitent-ils trouver plus dintrt leurs tchesquotidiennes, mais la plupart des tches agricoles dautrefois, les travaux domestiquesde toujours sont eux aussi fastidieux et limits sans rien devoir de leur ennui la di-vision du travail. Mais ce qui ajoute la pnibilit des tches de louvrier spcialis(O.S.), ce sont les diverses formes de dpendance qui en accompagnent laccomplis-sement.

    la dpendance sociale qui, lintrieur du travail, remplace la dpendance pay-sanne lgard des lments, une proportion non ngligeable de salaris essaietoujours dchapper ; nombreux sont les ouvriers qui rvent de sinstaller leurcompte, un sur cinq daprs une enqute franaise de 1970 (G. Adam) ; quelques-uns le tentent effectivement leurs risques et prils, et contre-courant, puisquelimportance du nombre de salaris ne cesse de crotre, quelle atteint en 1982, 84pour 100 de la population active franaise, autant que dans le Royaume-Uni, connu

    43Acqurir et parfaire ses connaissances

  • pour sa faible population dagriculteurs, et puisque de nombreux employeurs pe-tits ou moyens qui nont jamais connu le salariat sont obligs de lenvisager pourleurs enfants, sinon pour eux-mmes.

    Le statut du salari est celui qui souligne le plus la dpendance la fois sociale, co-nomique et technique travers laquelle simpose la contrainte premire du travail,puisque le contenu des fonctions, le rythme mme des tches sont dfinis par lem-ployeur ou par des services dorganisation du travail dont le premier souci est derduire les cots. La division du travail ne consiste plus sans doute, comme danslexemple dcrit par Adam Smith au XVIIIe sicle, partager la fabrication dunepingle entre plusieurs ouvriers ; aujourdhui, il sagit de servir des machines trsspcialises. [] seules les grandes sries justifient lemploi dun tel systme, maisces tches ont pris valeur de symbole : limites, dfinies par un technicien autre quelexcutant, la fois dans leurs cadences et dans leurs mthodes, elles ont fournilimage de la contrainte la plus pousse qui puisse sexercer sur le travail humain.

    En revanche, il est bien des moyens de tourner ou de transformer les contraintesapparemment les plus rigoureuses des tches au rendement individuel ou en petitsgroupes. Mais la lutte mme qui est souvent mene par les ouvriers spcialiss pourprendre leurs distances par rapport un tel systme est suggestive de leur souci deretrouver une certaine autonomie (P. Bernoux). Il faut dailleurs bien prciser le sensde cette lutte : son objectif nest pas tant daboutir un largissement ou un re-groupement des tches partielles qui en sont loccasion, mais de maintenir un cer-tain quilibre entre le travail fourni, cest--dire la fatigue, et le salaire obtenu encontrepartie.

    Cest dire que lautonomie recherche ne concerne pas lintrt intrinsque du tra-vail, mais le souci dune certaine marge de libert dans la ralisation dune tchequi est dabord un moyen dobtenir un salaire. []

    Extrait de larticle Travail et non-travail , Jacqueline Frisch, 1988,

    in Encyclopdia Universalis (Tome 22) 1996

    Voici dans un second temps un exemple de rsum des principales ides retenir dece texte. Comme chacun doit se forger sa propre technique de prise de notes et afinde rendre ce rsum comprhensible aux lecteurs, il a t rdig classiquement.

    Le travailleur est de plus en plus dpendant des autres salaris.

    Il naccomplit plus de tche dans sa totalit mais seulement une partie de cette tche.

    Les consquences psychologiques sont importantes : la frustration due au taylorismesajoute le refuge dans le rve dune russite professionnelle accomplie.

    Face au dveloppement de la technologie le salari se sent quasiment inutile. Il nestni indpendant ni autonome.

    Cest pourquoi la recherche dune certaine autonomie est davantage lie une formede reconnaissance personnelle qu une amlioration des conditions de travail.

    44 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Commentaire personnel :

    Ce texte apporte le travail sous un angle plutt psychologique partir dune ana-lyse des conditions de travail. Sa date (1988) ncessite de comparer cette analyse avecla situation actuelle qui ne semble gure avoir volu.

    On peut dire quun candidat qui retiendrait les principales ides de ce texte rsu-mes ci-dessus et qui trouverait les rponses places en commentaire aurait fait unelecture utile de ce texte.

    Pour aller plus loin

    partir de ce texte un candidat ayant peu de connaissances sur le thme travailet emploi souhaitera aller plus loin afin dobtenir davantage dinformations.(Mais un autre possdant davantage dinformations pourra prfrer sarrter l etpasser une autre recherche). Ainsi, partir des notes prises ci-dessus, des re-cherches incluant les questions prises en notes pourraient tre faites sur :

    Recherches sur G. Friedmann,

    Recherches sur A. Smith,

    (Signalons quAdam et Bernoux ne ncessitent pas dtre connus des candidats)

    Recherches sur taylorisme, fordisme, stakhanovisme.

    Recherches sur les mots travail , emploi , chmage ,

    Recherches sociologiques sur ces termes,

    Recherches sur autonomie , indpendance , libert .

    Etc. (chaque lecteur de ce manuel peut avoir envie dexplorer dautres pistes quecelles-ci en fonction de ses centres dintrts, de ses lacunes)

    Ces recherches vont nous permettre de donner un exemple de cration dun dossierthmatique sur Travail et emploi . Cet exemple a pour objectifs de vous montrercomment se btit peu peu un dossier, en fonction des outils et des connaissancesdont chacun dispose mais aussi de vous donner des informations sur les deux termesqui servent de supports culturels ce chapitre 2.

    Il faut en effet bien comprendre la manire dont labore un dossier : ainsi vous pou-vez partir dun texte, dun thme propos dans cet ouvrage ou dans un autre, de lalecture dun livre, dune mission vue la tlvision, etc. Parfois, un texte ne nces-sitera quune prise de notes, parfois, il stoffera pour donner une fiche de lecture,ou sera lorigine de recherches plus importantes qui se concrtiseront par la cra-tion dun dossier. Cest vous de savoir jusquo vous souhaitez aller en fonction dutemps dont vous disposez, de vos connaissances, de vos lacunes, etc.

    45Acqurir et parfaire ses connaissances

  • Thme 2 : Travail, emploi

    Ce thme est trait sous la forme dun exercice : constituer un dossier sur travail etemploi. Nous partirons du texte prcdemment utilis, comme un candidat qui au-rait entam la constitution de son dossier sur travail et emploi partir de ce texte,suite une recherche dans lEncyclopaedia Universalis. Cette encyclopdie est sou-vent utile pour mener des recherches. Ainsi les informations sur le travail constituentune trentaine de pages extrmement denses. Mais il appartient au lecteur de slec-tionner ce qui lui parat intressant. Ainsi, dans ce trs long article, cest certainementla partie D qui est la plus utile lire si lon en retranche les analyses mathmatiques.

    Exemple de construction possible du dossier

    (Notez bien quil ne sagit l que dun exemple et non dun corrig. Chaque lecteurdevra se constituer son propre dossier, non seulement sur ce thme mais galementsur le prcdent et les suivants. La construction dun dossier se fondant sur les connais-sances, les lacunes, les prfrences, le temps disponible de chacun, ce qui suitnchappe pas cette rgle).

    Sur George Friedmann :

    Sociologue franais n en 1902 et mort en 1977, cest essentiellement ltude desrelations de lhomme avec la machine dans les socits industrielles de la premiremoiti du vingtime sicle quil se consacre.

    Le travail en miettes parat en 1956.

    Sur Adam Smith :

    Cet conomiste cossais (1723-1790) publie en 1776 son matre ouvrage : Recherchessur la nature et les causes de la richesse des nations. Il est lorigine du libralismeconomique puisquil dfend la non-intervention de l'tat en matire conomique etle libre-change. Cest lui que lon doit la thorie de la main invisible au cha-pitre II du livre IV : chaque individu en travaillant son propre intrt travaille ga-lement sans le vouloir lintrt de la socit, comme sil tait Conduit par unemain invisible remplir une fin qui nentre nullement dans ses intentions. MaisAdam Smith prne galement un impt sur le revenu proportionnel celui-ci car ilne faut pas oublier que le libralisme conomique se fonde sur un libralisme poli-tique, lui-mme rsultant dune rflexion morale.

    Cest dans le premier chapitre du premier livre quil traite de la division du travail,do la rfrence faite par Jacqueline Frisch.

    Voici un court extrait de cet ouvrage :

    Mais lhomme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, etcest en vain quil lattendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sr de rus-

    47Acqurir et parfaire ses connaissances

  • sir, sil sadresse leur intrt personnel et sil leur persuade que leur propre avan-tage leur commande de faire ce quil souhaite deux. Cest ce que fait celui qui pro-pose un autre un march quelconque ; le sens de sa proposition est ceci : donnez-moice dont jai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-mme ; et laplus grande partie de ces bons offices qui vous sont ncessaires sobtiennent de cettefaon. Ce nest pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bire et du bou-langer, que nous attendons notre dner, mais bien du soin quils apportent leurs in-trts. Nous ne nous adressons pas leur humanit, mais leur gosme ; et ce nestjamais de nos besoins que nous leur parlons, mais cest toujours de leur avantage .

    Adam Smith, in La richesse des nations (Livre I, chapitre II).

    Sur le taylorisme :

    Le taylorisme est une organisation scientifique du travail (OST) mise au point par Fre-derick Winslow Taylor (1856-1915) partir dune mesure pratique (chronomtre dutemps dexcution dune tche.)

    Sur le fordisme :

    Le fordisme est un mode de dveloppement de lentreprise (ou dorganisation du tra-vail), invent par Henry Ford (1863-1947) dans le but de dvelopper lentreprise enaccroissant la fois sa production et sa productivit partir de plusieurs principes :

    Division du travail, standardisation, augmentation du pouvoir dachat des ouvriers.

    Sur le stakhanovisme :

    Il sagit dune mthode fonde sur ltude du travail pour augmenter le rendementdans les pays dconomie socialiste. Elle tire son nom dun ouvrier sovitique : Alek-sei Stakhanov (1906-1978), mineur qui tablit un record dextraction de charbon. Maison sait aujourdhui que ce record fut orchestr par le gouvernement de lpoque.

    Sur le toyotisme :

    On peut ici ajouter cette culture dentreprise qui vise essentiellement le zro d-faut et qui a hiss le constructeur automobile la premire place.

    Recherches sur les mots travail , emploi , chmage :

    Ces trois termes peuvent tre dfinis ensemble car si- le travail est lutilisation de comptences des fins dutilit- lemploi est une forme organise du travail- et le chmage dsigne, lui, labsence demploi.

    48 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • Les termes de ce triptyque sont donc lis les uns aux autres. Ils fournissent de plus unnombre de thmes de recherches et de rflexions qui occuperaient eux seuls toutle temps de prparation disponible pour chaque candidat. Cest pourquoi afin depoursuivre llaboration de notre dossier, il est prfrable de renvoyer le lecteur des lectures qui constitueraient peu peu ce dossier.

    Ainsi le site internet www.vie-publique.fr permet de lire avec profit les dossiers trscourts suivants :

    - La rgulation des relations de travail (1950-2006).- valuation de la politique de lemploi.- Comment le chmage est-il indemnis ?

    Un ouvrage permettra de mettre en perspective toutes les recherches faites :

    Daniel Cohen, Trois leons sur la socit postindustrielle, Seuil, 2006.

    Cet ouvrage qui se divise en trois parties (la premire analyse les raisons de lessouf-flement de la socit industrielle ; la deuxime sintresse linfluence de la mon-dialisation sur lorganisation de cette socit ; enfin la troisime et dernire partieporte sur la rgulation de la socit postindustrielle) est davantage conseill aux can-didats au concours externe dont les rflexions doivent tre plus approfondies quecelles des candidats au concours interne de par la nature de leur preuve respective.

    Une fiche de lecture sera alors ncessaire pour rendre cette tude efficace.

    Un roman, un ouvrage de fond et un film pourront achever la constitution de ce dossier :

    mile Zola, Germinal.

    Jean-Michel Fahy, Le chmage en France,Que sais-je ?, 2001

    Le film :

    Une poque formidable de et avec Grard Jugnot.

    Pour ceux qui disposeraient davantage de temps des recherches pour complter lesinformations volontairement critiques suivantes pourraient tre faites.

    La rduction du temps de travail :

    Elle bnficie bien plus aux cadres et au personnel des grandes entreprises quauxemploys et ouvriers et au personnel des PME.

    Les petites entreprises se plaignent de ne pouvoir en profiter pour embaucher plus,et parfois davoir des difficults pour maintenir leur activit.

    49Acqurir et parfaire ses connaissances

  • Lexistence des emplois dits aids (CES, CIE, emplois jeunes, etc.) :

    Certaines entreprises abusent de ces emplois et du coup nembauchent pas des per-sonnes ne rpondant pas aux critres daccs ces emplois.

    Les bas revenus gnrs par ces emplois ne permettent pas lautonomie des per-sonnes employes ainsi.

    Ces revenus faibles et prcaires privent le march dune potentielle demande deconsommation. (On parle des travailleurs pauvres)

    Ces aides lemploi sont un cot important dans le budget de l'tat.

    La rarfaction des emplois physiquement pnibles et du travail peu qualifidans les pays occidentaux :

    Elle laisse sans perspective demploi les nombreuses personnes qui ont un faible ni-veau dtude.

    Elle provient pour une part de dlocalisations dans des pays o la main-duvrenest pas protge par un droit du travail.

    Enfin, pour ceux qui disposeraient dencore plus de temps une rflexion plus prcisepourrait tre mene sur un thme qui relie travail, emploi et chmage : celui des d-localisations (out sourcing).

    Un fil conducteur leurs recherches pourrait tre le sujet suivant :

    Que pensez-vous de cette affirmation de Thomas Paine :

    Le ngoce diminue le sens du patriotisme ?

    Rappelons que Thomas Paine (1737-1809) est un publiciste et un homme politiqueamricain auteur en 1776 du Common Sense, ouvrage dans lequel il dfendait les in-surgs amricains. Ajoutons que, devenu citoyen franais, il sigea en 1792 laConvention.

    Pour vous guider dans votre rflexion voici un article extrait du journal Le Monde.

    Ne pas dlocaliser sans raisonner

    Article paru dans ldition du 30.11.06

    Comment sortir des strotypes convenus et souvent lnifiants qui accompagnent laplupart des discours sur la question des dlocalisations ? De la plupart des rapportsconsacrs ce phnomne merge un constat uniforme : limpossibilit dvaluer pr-cisment son ampleur. Celui qua rendu mercredi 29 novembre Chantal Brunel (UMP,Seine-et-Marne) au nom de la mission de lAssemble nationale sur les dlocalisations

    50 La culture gnrale au concours de rdacteur territorial

  • prend ce problme bras-le-corps : avant de dvelopper ses recommandations, ellepropose de confier au Conseil dorientation pour lemploi la mission de crer un ob-servatoire des dlocalisations . Ce travail de suivi au sein dun organisme existant etpluraliste permettrait, estime Mme Brunel, de revenir sur la tendance labandonde lexpertise sur les sujets internationaux aux think tanks europens ou amricainset au prt penser dinstitutions internationales .

    Ancienne chef dentreprise, membre des rformateurs dinspiration librale, la d-pute surprend en refusant de sinscrire dans le courant de pense, largement r-pandu dans son camp politique, qui voit dans les dlocalisations la consquencenormale et inluctable de la concurrence et de la mondialisation : Sur le long terme, lin-diffrence aux consquences sociales ngatives de la mondialisation et tout souci thiquene pourrait que provoquer un fort mouvement en faveur du protectionnisme.

    Ses propositions visent, dans un premier temps, concentrer les aides sur les entre-prises qui peuvent tre sauves, valuer systmatiquement lefficacit de ces aides,les rgions en assumant la coordination. Elle suggre, par exemple, que des enga-gements sur la cration ou le maintien demplois conditionnent loctroi de ces aideset que le non-respect de ces engagements soit sanctionn .

    Mme Brunel engage un autre dbat. Les statistiques assimilent une dlocalisationla substitution de production quand une entreprise renonce produire en Francepour produire ou sous-traiter ltranger. Pour Mme Brunel doivent tre considrscomme dlocalisations tous les arbitrages dentreprise qui renoncent maintenir,dvelopper ou crer leurs activits en France .

    Pour elle, ltude, ralise en 2005 par lInsee, qui fait tat denviron 13 500 emploisperdus par an sur la priode 1995-2001, outre le fait quelle ne concerne que lindustrie manufacturire hors nergie, ne rend que partiellement compte de la ralit. Aux emplois dlocaliss au sens strict, la dpute considre quil convientdajouter les emplois non localiss . Dans lhypothse, indique-t-elle, o la pro-portion de 4 emplois non localiss pour un emploi dlocalis constate dans lesservices se vrifiait dans lindustrie, ce ne seraient plus 13 500 emplois industriels quiseraient affects par an par les dlocalisations mais plus de 60 000.

    Patrick Roger

    Il vous est possible de mener sur cet article la mme dmarche que celle entreprisedans le paragraphe Constituer des dossiers thmatiques p.41.

    noter que le site internet du Monde (www.lemonde.fr) est consultable gratuite-ment sur les quelques jours qui prcdent la date de consultation.

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