72-65 coup de sifflet final pour la ségrégation par Steven Bias

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    Télécom ParisTech  01/03/2016 

    PACE : 72-65  Steven Bias 

    Étudiant en première année a ̀ Télécom ParisTech, j’aichoisi, pour le projet PACE (Pratique et Analyse de laCommunication Ecrite), le basket-ball, sujet qui me

     passionne : je pratique ce sport depuis quatorze ans,dont sept ans en club. Mais c'est un match de basket-

     ball qui a marqué́ l’histoire, la finale NCAA de 1966, performance sportive impressionnante que je cherche a ̀ faire découvrir aux amateurs de la balle orange et passeulement : joué dans un contexte ségrégationniste, cematch nous transmet des valeurs plus que sportives etles lecteurs qui sont sensibles a ̀ cette période del’histoire humaine seront intéressés par l’intérêt

     politique du match.

    Vous découvrirez en quoi ce match est spécial, en quoiil a changé́ le sport universitaire et ce qu’il a changé́ dans la société́ américaine. Cela est abordé́ en trois

     points important. L’aspect purement sportif du match,son contexte historique dans lequel le coach Don

    Haskins et ses hommes vivaient, puis l’importance dumatch dans l’histoire américaine. 

    72 – 65 

    Coup de sifflet final

     pour la ségrégation 

    Auteur  : Steven Bias Encadrante : Nicole Caligaris 

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    Coup de sifflet final pour la

    ségrégation 

    Auteur  : Steven Bias Encadrante : Nicole Caligaris 

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    Table des matières

    19 mars 1966, immersion dans un match qui a marqué l’histoire du

    basket-ball universitaire et de la société américaine 6 

    Un match de basket-ball sous haute-tension  7

    Derrière l’exploit sportif se cache une révolution pour la communauté noire  9 

    Un contexte historique dans lequel Don Haskins et ses joueurs envoient un message à toute

    la société américaine 11 

    L’intégration des Noirs dans le basket-ball universitaire se fait plus difficilement que dansle basket-ball professionnel  12

    La finale de 1966 est un pas en avant pour l’intégration des Noirs dans le sport universitaire  13

    « Je ne pensais vraiment pas à débuter avec cinq Noirs. Je voulais juste mettre les cinqmeilleurs », Don Haskins  16 

    L’importance de la finale NCAA de 1966 dans l’histoire américaine  18

    Le sport, un moyen d'engagement pour l'égalité 20 

    Que ce soit dans le sport ou dans la société, l’intégration des Noirs est toujours d’actualité  19

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    19 mars 1966, immersion dans un match qui a marqué l’histoire du

    basket-ball universitaire et de la société américaine 

    Après avoir dominé les équipes de leurs divisions respectives et éliminé toutes les équipes au tournoi

    NCAA1, l’université de Kentucky et celle de Texas Western College se rencontrent au dernier match duFinal Four, afin d’entrer dans l’histoire du basket-ball universitaire. 

    Finale du championnat national de basket-balluniversitaire de 1966. Un match passionnants'annonce entre deux équipes que tout oppose, lesWildcats de Kentucky contre les Miners de TexasWestern d’El Paso. Les Wildcats, invaincus cette

    1 Le championnat NCAA se déroule en trois étapes. Les équipes du pays sont regroupées par conférences. Les meilleures équipes dechaque conférence accèdent au tournoi NCAA, surnommée la « March Madness ». Après ce tournoi à élimination directe, les quatremeilleures équipes accèdent au Final Four pour définir le champion NCAA.  

    saison, sont favoris depuis le début du championnat.Ils ont été classés premiers au classement national àl'issue du tournoi NCAA avant le Final Four. Face àeux, les Miners sont peu connus à l'échelle nationale,ils n'étaient même pas classés dans les dix meilleures

    http://gloryroad.utep.edu/team/default.asx  

     Equipe de Texas Western de la saison 1965-1966  

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    équipes en début de saison. Ils ont réalisé une saisonremarquable, une saison record, avec une seule

    défaite, et sont classés troisièmes depuis le Final Four. 

    Ces équipes que tout oppose possèdent deux coaches très

    différents. Dans le basket-balluniversitaire, les coaches sontdes stars : pour mener l'équipeuniversitaire la plus titrée desÉtats-Unis il faut un coach derenom. Adolph Rupp, en placedepuis plus de trente ans, aremporté quatre titres NCAAavec les Wildcats. Le coach

    Rupp est également connu pour avoir popularisé ladéfense de zone, chacun de ses joueurs se regroupe

     près du panier afin de le défendre. Face à lui, nousavons Don Haskins. Son existence est aussi longueque la carrière du coach Adolph Rupp. Il est à la têtedes Miners depuis cinq ans et a réussi à avoir de très

     bons résultats pour une petite université. Il avaitnotamment atteint le Final Four, il y a quelquesannées, avec l'excellent Jim Barnes dans son équipe.

    Contrairement à Adolph Rupp, ce qui fait la force deson équipe c'est la défense individuelle tout terrain. 

    Voilà que les joueurs de Texas Western entrent sur leterrain pour faire leurs présentations. C'est d'abord lemeneur Bobby Joe Hill qui entre, véritable leader decette équipe, un joueur très rapide au style atypique,il est capable de changer le cours du match si sonéquipe est en difficulté. C'est au tour de WillieWorsley d'entrer sur le terrain, il est très petit, 1m70,

    sa taille est un handicap mais il court vite, saute hautet n'a pas peur d'affronter les grands. Et c'estmaintenant le grand David Lattin qui apparaît, le

     pivot de cette équipe possède une puissance phénoménale. Il est parfois nonchalant mais il estaussi capable de faire un gros match comme contreOklahoma où il a inscrit 20 points et pris 15 rebondsface à l'un des meilleurs pivots des États-Unis.Comme on pouvait s'y attendre, ces trois joueurs ne

    2 Lors d’un entre-deux, il est interdit de toucher le ballon tant qu’il n’a pas atteint son point culminant 

    sont pas entrés sous un tonnerre d'applaudissement.Et voilà Harry Flurnoy qui se fait huer à son entrée,un joueur moyen qui se bat sur chaque rebond, c’estsa seule spécialité, il possède la meilleure moyenneau rebond de son équipe : 10,7 rebonds par match. Ledernier joueur à faire son entrée est Orsten Artis, un

     bon défenseur capable de marquer des points. 

    C'est un cinq de départ inédit pour TexasWestern, un cinq très petit. Cette équipe n'avait même

     jamais aligné ces cinq joueurs sur le terrain. Ce pariosé leur réussira-t-il pour la finale NCAA ? 

    Les Wildcats font leur entrée sur le terrain, on peut l'entendre à la foule, c'est bien l'équipe favorite pour ce match. Tout le monde s'accorde à dire que les

    Miners n'ont aucune chance, mais ils ont les moyensde créer la surprise. Louis Dampier est le premier à

    entrer, ce meneur trèsefficace fait partie desmeilleurs joueurs desÉtats-Unis. Il est suivide Pat Riley,incontestablement lemeilleur joueur de

    l'équipe, il est destinéà un brillant avenir.C'est un meneurintelligent et rapide.Avec ces deux

     joueurs, l'université deKentucky possède uneéquipe redoutable. 

    Un match de basket-ball sous haute-tension 

    Le match le plus important de l'année retransmis partout aux États-Unis commence. Kentuckyremporte l'entre-deux, lors duquel David Lattin a à

     peine sauté, coup de sifflet de l'arbitre. Lors de l'entre-deux le joueur de Kentucky a sauté trop tôt et a touchéle ballon alors qu'il était encore en phase ascendante2.La possession du ballon revient à Texas Western. 

     Adolph Rupp 

    http://www.ukathletics.com/news/sports _m-baskbl_spec-rel_092502aab_html 

    http://www.si.com/nba/photos/2012/06/15-0classic-photos-of-pat-riley 

     Pat Riley 

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    La défense de Kentucky est bien en place.L'intérieur de la raquette semble impénétrable, lesMiners ne trouvent pas la solution pour marquer le

     premier panier. Les Wildcats repartent à l'attaque avecPat Riley qui tente un double pas et se fait contrerviolemment par David Lattin. Les arbitres sifflentfaute, Pat Riley met le premier point du match surlancer-franc. TexasWestern repart àl'attaque. Bobby JoeHill fait une superbe

     passe à travers ladéfense pour DavidLattin qui fait unénorme dunk à deuxmains sur la tête de PatRiley ; il obtient en

     plus un lancer-franc.David Lattin à l'air enforme, le match estlancé sur les chapeaux

    de roues. 

    La défense de Texas Western est intense,

    chaque joueur garde son vis-à-vis tel un pitbull.Pourront-ils tenir tout le match avec un tel rythme ?De plus, les contre-attaques de Kentucky sont

    foudroyantes. 

    Le match est très physique, les joueursde Texas Western se

     battent corps et âmeface au jeu discipliné

    et efficace deKentucky. A la sixièmeminute Texas Western

     perd Harry Flurnoy,leur meilleur rebondeur. C'est une mauvaise nouvelle

     pour les Miners. Puis quelques minutes avant la mi-temps, Don Haskins décide de sortir David Lattinaprès sa troisième faute. Texas Western perd donclogiquement son avance de huit points. C'est alors au

    tour de Bobby Joe Hill de prendre les choses en main.Après deux interceptions bien senties et un lancer-

    franc de Nevil Shed, les Miners reprennent la tête. Lesspectateurs dans la salle sont surpris de voir lesMiners mener à la pause 34 à 31 mais la seconde mi-temps risque d'être serrée. 

    En seconde mi-temps, les joueurs d'AdolphRupp reviennent sur le terrain avec la ferme intentionde remporter le match. La défense rugueuse etl'attaque bien organisée des texans tentent de résisterau retour des Wildacts, animés par un jeu léché etefficace. Alors que les joueurs d'Adolph Ruppreviennent à un point des texans, Bobby Joe Hill

    repart à la charge, avec l'aide d'Orsten Artis, pourinscrire six points d'affilés. Le clou est enfoncé, les

     joueurs de Kentucky ne reprendront jamais la tête dumatch. Texas Western s'impose donc sur le score de

    72 à 65. 

     Dunk de David Lattin sur Pat Riley 

    https://www.reddit.com/r/CollegeBasketball/comments/45gfby/need_help_finding_a_highres_image_of_an/ 

    httpwww.ncaa.comvideobasketball-men2013-03-26dove-moments-of-care-1966-texas-western-pat-riley 

     Don Haskins donnant des consignes lors d'un temps-mort  

     Equipe de Kentucky dépitée 

    httpwww.bigbluehistory.netbb1966twaudioclip.html 

    Willie Worsley et Don Haskins 

    httpwww.elpasotimes.comstorysports20151203texas-western-opened-championship-

     

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    Bobby Joe Hill aréalisé un matchincroyable, il finitmeilleur marqueur dumatch avec 20 points,il a montré à toute lanation qu'il était dumême calibre que des

     joueurs considéréscomme les meilleursdes États-Unis tels PatRiley et LouisDampier. Tous deuxfinissent le match à 19

     points. Bobby Joe Hill a bien été aidé par Orsten Artiset David Lattin qui finissent respectivement avec 15

     points, 8 rebonds et 16 points, 9 rebonds. 

    Comment les joueurs de Texas Western ont puêtre si sous-médiatisés, alors qu’ils ont joué les yeuxdans les yeux avec l’équipe favorite du

    championnat ? 

    Derrière l’exploit sportif se cache une

    révolution pour la communauté noire Il y a un autre point qui oppose l’équipe de

    Kentucky et celle de Texas Western. Les joueurs deKentucky sont tous Blancs et les Miners possèdentsept joueurs noirs dans leur effectif. Le cinq majeurde Texas Western pour le match : Bobby Joe Hill,Willie Worsley, David Lattin, Harry Flurnoy et OrstenArtis, tous Noirs. C’est la première fois que TexasWestern débute un match avec cinq joueurs noirs.

    C’est la première fois que Texas Western met cinq joueurs noirs sur le terrain. Et c’est tout simplementla première fois qu’une équipe universitaire met cinq

     joueurs noirs. Cette première fois s’est faite devantdes millions d’Américains, en finale NCAA, face àune université qui refusait d’intégrer les Noirs aprèsles mouvements des droits civiques. De plus, lesremplaçants qui sont entrés en jeu sont : Willie Cageret Nevil Shed. Ils sont Noirs. Alors Don Haskins a fait

    le choix de ne faire jouer que les joueurs noirs pour lafinale NCAA. Sur le terrain, à la fin du match les

     joueurs de Texas Western sont fous de joie, mais DonHaskins ne montre pas un enthousiasme à la mesurede son exploit. Il est vrai que la célébration de lavictoire n’est pas aussi impressionnante qued’habitude. La tradition en NCAA veut qu’un joueurde l’équipe gagnante monte sur un escarbot pourcouper le filet du panier de la victoire. A la fin dumatch personne n’apporte d’escarbot à TexasWestern, C’est un détail qui n’empêche pas lesMiners d’être heureux, Willie Worsley monte sur lesépaules de Nevil Shed pour couper le filet. 

     Bobby Joe Hill  

    httpwww.blackbottomarchives.comblackhistory2015220bobby-joe-hill 

    Willie Worsley sur la tête de Nevil Shed  

    httpimages.google.frimgresimgurl=http%3A%2F%2Fworldonline.media.clients.ellingtoncms.com%2Fimg%2Fphotos%2F2005%2F03%2F30%2Fnets1966WillieWorsley_t640.jpg%253Fa6ea3ebd4438a44b86d2e9c39  

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    Pendant que ses joueurs sont euphoriques,Don Haskins prend conscience qu’ils ne seront jamaistraités comme les autres champions. Habituellement,l’équipe championne NCAA est invitée au The EdSullivan Show, qui était enregistré à Manhattan. Doncles trois joueurs qui venaient de New York, Shed,Worsley, and Cager, étaient excités par le retour à lamaison en tant que champions. Bien sûr, comme on

     pouvait s’y attendre, Ed Sullivan n’a pas invité Texas

    Western à participer au show. 

    Dans les années 60 la ségrégation frappetoujours aux Etats-Unis, la communauté noire affirmeses droits afin de faire cesser cette injustice. TexasWestern College montre un parfait exempled’intégration à tout le pays. Bien que la ségrégationdans les lieux publics et les écoles soit interdite depuis1964, les préjugés persistent dans certains Etats,notamment ceux du Sud. 

    tpimages.google.frimgresimgurl=http%3A%2F%2Fworldonline.media.clients.ellingtoncms.com%2Fimg%2Fphotos%2F2005%2F03%2F30%2Fnets1966WillieWorsley_t640.jpg%253Fa6ea3ebd4438a4b86d2e9c39e  

     Equipe de Texas Western avec le trophée 

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    PACE : 72-65  11  Steven Bias 

    Un contexte historique dans lequel Don Haskins et ses joueurs envoient un

    message à toute la société américaine 

    La ségrégation est une période historique qui a gangréné la société américaine pendant plusieursdécennies. La finale NCAA de 1966 nous transmet des valeurs humaines. Mais Texas Western a dû faire

    face à beaucoup de difficultés avant qu’on parle de cet événement comme un modèle d’intégration. 

    Après plusieurs siècles d’esclavage aux Etats-Unis, Abraham Lincoln décide de l’abolir le 1er  

     janvier 1863. Cette décision prise lors de la guerre desécession, provoque la colère des Etats du Sud. S’ensuivent alors de nombreuses actions violentes àl’encontre de la communauté noire, menées

    notamment par le Ku Klux Klan.

    Dans le milieu des années 1870, des lois sontmises en place dans les Etats du Sud, les lois JimCrow. Ces lois sont le fondement même de laségrégation raciale aux Etats-Unis. Bien que les Noirsaméricains soient libres, ils subissent un lynchagequotidien soutenu par ces lois et vivent sous un climat

    de terreur. Ils n’ont pas accès aux mêmes lieux publics, mêmes places assises dans les bus, mêmestoilettes que les Blancs et ils n’ont surtout pas accèsaux mêmes systèmes d’éducation. 

    Au fur et à mesure que les années passent, lacommunauté noire se libère de ses chaînes héritées del’esclavage pour revendiquer l’égalité des droits avecles Blancs. Au milieu du XXe  siècle, avec l’aide denombreux Américains blancs, les Noirs américainscommencent à se faire entendre à travers tout le pays.Le mouvement des droits civiques est de plus en plusfort après que la ségrégation raciale dans les écoles

     publiques est déclarée anticonstitutionnelle. Deshommes comme Martin Luther King, Malcolm X ouRosa Parks sont à la tête de ce combat pour l’égalité,avec chacun leur idéologie. 

    Au cours des années 60, la communauté noiresemble atteindre son but. En 1964, la ségrégation estabolie. En 1965, le droit de vote est accordé dans tousles Etats. Et en 1967, le mariage mixte et entre Noirsest autorisé. Il aura fallu attendre neuf décennies pourque les Noirs américains libres soient reconnuscomme n’importe quels citoyens. Malheureusement,si les lois imposent qu’ils aient les mêmes droits quetous les autres citoyens, dans les faits la ségrégation

     persiste bel et bien dans certains Etats. 

    alcolm X, Rosa Parks et Martin Luther King  

     Fontaines à eau, en Caroline du Nord dans les années 1950 

    http://hgbellevue.e-monsite.com/pages/actualite/le-racisme-dans-l-histoire.html 

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    PACE : 72-65  12  Steven Bias 

    Depuis 1954, la ségrégation raciale estinterdite dans les écoles publiques. Mais dans lesEtats du Sud, la ségrégation continue dans les faits etil faudra par exemple attendre 1962 pour que le

     premier étudiant Noir, James Meredith, soit inscrit àl’université du Mississipi. L’accès à cette université

     pour le premier étudiant Noir s’est donc fait huit ansaprès que la loi soit appliquée et pendant toute sascolarité il a été entouré d’agents fédéraux pour sa

    sécurité. 

    Voilà donc sous quel climat de tension s’estdéroulée la finale NCAA de 1966. Bien que les loisségrégationnistes aient été abolies, que l’accès auxuniversités soit autorisé pour les Noirs américains,dans les faits, la ségrégation existe toujours. Trois ansaprès le célèbre discours de Martin Luther King, cematch de basket-ball est un nouvel espoir pour les

     Noirs américains. Il transmet un message fort avec de profondes valeurs humaines et a changé le sportuniversitaire voire même la société américaine. 

    L’intégration des Noirs dans le basket-ball

    universitaire se fait plus difficilement que

    dans le basket-ball professionnel 

    Depuis que le basket-ball a été créé en 1891 par le professeur James Naismith, ce sport n’a cesséd’évoluer. Dès ses débuts, le basket-ball connaît un

    franc succès et réuni des centaines de spectateurs pourassister aux matchs. Ce succès touche aussi bien lacommunauté blanche que noire ainsi que tous les

    niveaux sociaux. Dès le début du XXe  siècle, des joueurs noirs pratiquent le basket-ball sur des terrainsextérieurs et développent un jeu différent de celui desBlancs. Pendant longtemps le jeu spectaculaire,rapide, aérien et individualiste des Noirs américainsreste à l’ombre du jeu académique, structuré et simpledes professionnels Blancs. 

    A partir de la fin des années 20, une équipeentièrement composée de Noirs fait parler d’elle avecdes résultats impressionnants. Les New YorkRenaissance de Harlem enregistrent 2588 victoires

     pour 529 défaites en vingt-six ans d’existences. Cetteéquipe a connu de nombreuses difficultés pouraffronter les équipes professionnelles ; devant

     parcourir le pays à la recherche d’adversaires alorsque certains hôtels et restaurants refusaient de leursouvrir leurs portes. En 1948, les Rens, comme on lesappelait, deviennent la première équipe composéeuniquement de joueurs noirs à devenir

     professionnelle dans une ligue composée uniquementde joueurs blancs, la National Basketball League.

    Alors que depuis quelques temps certains joueurs noirs font leur entrée en tant que professionnels au baseball ou au football américain,

    c’est une équipe entièrement noire qui fait sonapparition dans le basket-ball professionnel en 1948.Malheureusement, la saison 1948-49 est l’unique

     James Meredith 

    httpwww.meltycampus.frjfk-a-permis-au-premier-etudiant-noir-du-mississippi-d-etudier-a228806.html 

     Les New York Renaissance 

    httpwww.wnyc.orgstory192030-kareem-jazz-and-basketball#slideshow 

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    année des Rens en tant que professionnels. Car la NBL disparaît en 1949 pour fusionner avec une liguerécente, la Basketball Association of America, afin decréer la fameuse National Basketball Association. Les

     New York Renaissance ont permis de mettre enlumière pour la première fois les qualités des joueursnoirs. Bien qu’à cette époque le combat pour l’égalitéentre les joueurs noirs et blancs soit loin d’être fini,les Noirs américains rêvent de pouvoir réussir grâce àce sport en voyant les Rens. Certaines équipes noiresse font également connaître comme les HarlemGlobetrotters. Très rapidement, la NBA intègre les

     joueurs noirs dans la ligue. Le jeu spectaculaire qu’ils prônent plaît au public ;la ligue comprendrapidement le potentielcommercial de leur jeu.En dépit de la difficultéd’intégration des Noirsaméricains dans lasociété, en vingt ans, le

     pourcentage de joueursnoirs en NBA passe de 3

    à 54%. 

    Dans le basket-ball universitaire, les premiers joueurs noirs apparaissent vers la fin des année 20.Entre 1920 et 1947, vingt-et-un joueurs noirs sont

    dans des universités blanches ; toutes ces universitésse situent dans le quart Nord-Est des Etats-Unis et ne possèdent pas plus d’un ou deux Noirs américains

    dans l’équipe. Jusqu’à la fin des années 60 les préjugés sur les joueurs noirs persistent. D’aprèscertains, les Noirs possèdent des qualités physiquesmais manquent de caractère, de sang-froid, ils netiennent pas la pression et ne sont pas intelligents,contrairement aux Blancs qui sont de fins stratèges ausang-froid. Pour gagner, ces individus pensaient doncqu’il fallait au moins un joueur blanc sur le terrain.Mettez cinq joueurs noirs sur le terrain et leurs

    instincts primaires referaient surface.

    Ces préjugés empêcheront aux Noirsaméricains d’accéder pendant des années aux postesde meneur de jeu au basket-ball ou de quater-back aufootball américain, voire même au sport universitaire

    tout simplement comme à Kentucky où Adolph Ruppa attendu 1970 pour intégrer le premier joueur noir àson équipe. 

    La finale de 1966 est un pas en avant pour

    l’intégration des Noirs dans le sport

    universitaire 

    Texas Western College, rebaptisé Universitédu Texas à El Paso, UTEP, se situe donc à El Paso au

    Sud-Ouest des Etats-Unis proche de la frontièremexicaine. Cette université située dans une villedésertique possède peu de moyen pour le recrutementdes joueurs. Dans sa biographie, Glory Road, onapprend que Don Haskins n’avait pas d’autres choixque d’aller chercher les joueurs dans les quatre coinsdu pays. La plupart des joueurs qui l’intéressaient etqui acceptaient de venir jouer dans une universitéinconnue d’une ville inconnue étaient Noirs. Le bon

     point est que la ville isolée d’El Paso et Texas WesternCollege n’applique pas la ségrégation. Ce n’est pas

     pour autant que le chemin des Miners n’était pas semé

    d’embûches. 

    Le coach Haskins a recruté des joueurs noirs pour plusieurs raisons : économique, sportive et aussicar certains de ces joueurs n’étaient repérés que pardes universités ségréguées, ils ne recevaient donc

    aucune offre malgré leur talent. Pour autant, Haskinsa eu quelques difficultés pour recruter des joueursnoirs. Notamment du fait d’une règle tacite qui

    Wilt Chamberlain avec le

    maillot des Harlem

    Globetrotters 

    httpwww.harlemglobetrotters.comhistory 

     Pourcentage de joueur noirs en NBA 

    http://rrca.revues.org/433#tocto1n 

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    interdit dans les Etats du Sud de jouer avec deux joueurs noirs à domicile, trois à l’extérieur etéventuellement quatre quand l’équipe est endifficulté. Dans le Sud, la plupart des équipes ne

     possédaient pas un seul joueur noir 3. Alors que danscertains Etats du Nord, ou de l’Ouest, des écolesdébutent le match avec trois ou occasionnellementquatre joueurs noirs. Pendant plusieurs années DonHaskins a reçu de nombreuses lettres de menaces toutcomme ses joueurs aussi bien noirs que blancs, les

     joueurs noirs pour des raisons évidentes et les joueurs

     blancs car ils voulaient défendre leurs coéquipiers.

    Don Haskins pensait avoir cinq joueurs noirsassez bons pour débuter le match pendant la saison

    1962-63. Un jour un de ces joueurs dont il est proche, Nolan Richardson, lui demande de débuter le match.Son coach lui répond qu’il est assez bon pour débuterle match sur le terrain, mais qu’il ne peut pas alignerun cinq de départ noir. Comme seule explication, DonHaskins laisse le joueur seul pendant trente minutesavec les lettres de menaces qu’il reçoit chaque jour. Ason retour, Haskins demande à Nolan Richardson dene parler à personne des lettres. Le joueur affirma

    dans Glory Road que d’avoir « l’humble honnêteté »d’avouer la situation « requiert plus de courage qued’avoir débuté avec cinq Noirs. Cela aurait voulu direqu’il n’en tenait pas compte, qu’il ne savait pasvraiment ce qu’il faisait ». 

    3 Dans les conférences Southeastern, Southwestern et Atlantic Coast, tous les joueurs sont blancs  

    En 1962, Don Haskins parvient à recruter un joueur del’université de Cameron dansl’Oklahoma, qui était classé parmiles meilleurs joueursuniversitaires, Jim « Bad News »Barnes, en le vainquant à unconcours de lancers francs. JimBarnes était tellement bon que sonentrée sur le terrain était unemauvaise nouvelle pour ses adversaires, d’où sonsurnom « Bad News ». Jim Barnes était l’un desmeilleurs joueurs que Don Haskins ait eus et il leconsidérait comme le joueur le plus important del’histoire des Miners. Lors de sa dernière saison avecTexas Western, Jim Barnes a permis à son équiped’enregistrer 25 victoires contre 3 défaites, maisTexas Western a échoué aux portes du Final Four. Lestrois défaites cette saison ont eu lieu quand JimBarnes a dû sortir du terrain pour avoir commis cinqfautes. Lors du match de l’élimination, Jim Barnes estclairement ciblé par les arbitres, à chaque contactavec l’adversaire Jim Barnes récolte une faute. Aprèsseulement huit minutes de jeu, Jim Barnes doit quitterle terrain. D’après Don Haskins, si les arbitres avaientlaissé jouer Barnes, ils auraient sûrement étéchampions, car avec lui l’équipe était imbattable.Aurait-il eu le même traitement de la part des arbitress’il était Blanc ? 

    La victoire acquise par les Miners, alors queDon Haskins décide de ne faire jouer que les joueursnoirs, balaye tous les préjugés sur les joueurs de

    couleur. Le match retransmis partout à travers le paysest un message d’espoir pour la communauté noire.Dans Glory Road , Pat Riley, aujourd’hui présidentdes Miami Heat, définit ce match comme étant « laProclamation de l’Emancipation de 1966 » et lorsd’une interview pour une journaliste d’ ESPN , il aaffirmé que « la meilleure chose était arrivée pour lasociété ». Nolan Richardson quant à lui est convaincuque Don Haskins est responsable de « milliers de

     bourses pour les Noirs dans le Sud ». Dès l’année

     Jim Barnes 

    httpwww.utepathletics.comsportsm-

     baskblmttjim_barnes_804509.html 

     Don Haskins et Nolan Richardson 

    Photo: World Staff Photo par Richard Pulliam  

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    suivante, les joueurs noirs à travers tout le Sud desEtats-Unis recevaient des appels d’écoles quiacceptaient désormais de les accueillir dans leuréquipe. Alors qu’avant ce fameux match, pas un seul

     joueur noir n’était présent dans certaines conférencesuniversitaires du Sud. Dès le début des années 1970,les meilleurs joueurs de la conférence Sud-Ouest sonttous noirs. Pendant des années, de nombreuses

     personnes remercieront Don Haskins et ses joueurs pour leur exploit. On peut lire dans Glory Road, queChuck Foreman, grand running back en NFL dans lesannées 70, s’adressa à Don Haskins en ces termes : «

     j’ai toujours voulu vous remercier pour avoir donnéaux jeunes Noirs comme moi une chance d’aller àl’université ». Preuve que cette rencontre dépasse les

    frontières du basket-ball. 

    Ce match a rapidement influencé tout un pays, pourtant, les retombées pour les Miners sont toutautres. Après la finale, les lettres de menaces semultiplient et deviennent plus violentes. L’image dede Don Haskins et ses joueurs est entachée dans la

     presse ; Adolph Rupp qualifie l’équipe de TexasWestern de «  bande d’escrocs », il affirme que les

     joueurs noirs n’étaient pas de vrais étudiants. A cetteépoque les journaux de Kentucky ignorent lesmouvements de droits civiques et préfèrent ses idéesvaseuses ; ils ne présenteront leurs excuses pour cettefaute qu’en 2004. Le célèbre magazine sportif Sports

     Illustrated  cherchait à créer la controverse avec desaccusations sans fondement. On pouvait lire dans unarticle de ce journal que Don Haskins exploitait ses

     joueurs noirs, qu’El Paso était une ville raciste, que

    les femmes des joueurs n’avaient pas pu obtenir detravail. Les femmes ? Aucun des joueurs n’étaitmarié. James Michener, écrivain américain qui aremporté le prix Pulitzer en 1948, écrit un livre en1976, Sports in America, où il reprend lesdiffamations de l’article de Sports Illustrated , qualifieles Miners de criminels et non d’étudiants. D’aprèslui, cette finale est « l’un des plus misérables épisodesde l’histoire du sport américain ». Cette mauvaise

    réputation a comme conséquence d’éloigner les joueurs noirs d’El Paso. Ils commençaient à être

    recrutés à travers le pays, mais plus à Texas Western.

    Lors de la saison 1966-67, Texas Western joueun match à Dallas, une ville très touchée par laségrégation. Les lettres de menaces persistent et sontde plus en plus virulentes. L’après-midi du match,

     Nevil Shed se précipite dans la chambre de DonHaskins en panique. « Coach, Coach, quelqu’un m’aappelé et m’a dit que si j’entrais sur le terrain il allaittirer sur mon cul de Noir ». Don Haskins rassure son

     joueur et lui demande de ne pas s’inquiéter, ce n’est

     pas la première fois qu’ils reçoivent des menaces.Mais tout l’après-midi le coach reçoit des appelssimilaires. Haskins décide finalement de faire appelau FBI. Après tout, le président Kennedy a étéassassiné dans cette même ville en 1963, la menace

     pourrait être réelle cette fois. Avant le coup d’envoi,lors du rassemblement, Nevil Shed court sans cesseautour de l’équipe. Don Haskins perd patience et luidit : « Shed, qu’est-ce que tu fous ? ». Nevil lui

    répond : « Coach, si quelqu’un va me tirer dessus, jeserai au moins une cible en mouvement ».Heureusement aucun incident n’a été à déplorer, peut-être grâce à la présence des agents fédéraux. DonHaskins affirme dans sa biographie, qu’il n’a jamaisretiré son équipe du terrain aussi vite après cettevictoire 71-62. Cet épisode comique après coup,reflète la persécution que pouvaient subir certains

     Noirs américains dans quelques Etats.

     Photo d'Harry Flurnoy au rebond qui a fait la une de Sports

     Illustrated  

    http://dalydose22.tumblr.com/post/46082377744/greatest-march-madness-upsets-1966-texas-western 

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    Rapidement, la victoire des Miners a eu uneffet positif à travers tout le pays. Mais les retombéesn’ont pas été celles auxquelles on pouvait s’attendre

     pour Texas Western. A cause de ces retombéesnégatives et bien que ce match ait pour beaucoupchangé le sport américain, voire l’Amérique toutentière, Don Haskins affirma pendant des années que« gagner le championnat national était la pire chosequi [lui soit] arrivée ». 

    « Je ne pensais vraiment pas à débuter avec

    cinq Noirs. Je voulais juste mettre les cinq

    meilleurs », Don Haskins 

    Le sport universitaire est très suivi aux Etats-

    Unis. Les Américains sont supporteurs d’une équipeuniversitaire avant d’être supporteurs d’une équipe NBA. A titre d’exemple, la finale NCAA de 2015 aété suivie par 22,6 millions d’Américains alors que lafinale NBA de 2015 a été suivie par 19,9 millions. En

     NBA les joueurs sont de vraies stars, ils font l’imagede la NBA. En NCAA, ceux qui amassent desmillions, ce sont les coaches. Les meilleurs coaches

     peuvent rester des décennies à la tête d’une équipe, ils

    sont les visages des équipes NCAA et sont réputésmeilleurs que leurs homologues en NBA. Cettereconnaissance des coaches NCAA a toujours été

     présente, bien avant 1966. C’est sans doute l’une desraisons pour laquelle le nom de Don Haskins estsouvent celui qui ressort en premier avec la finale

     NCAA de 1966. 

    Ce personnage atypique qui a permis à ses joueurs de rendre cette incroyable histoire possible estné le 14 mars 1930 à Enid dans l’Oklahoma et estmort le 7 septembre 2008 à El Paso. Don a doncgrandi dans l’Oklahoma qu’il décrit comme dans lesraisins de la colère de John Steinbeck. A Enid, bienque la ségrégation fût présente, les habitantsmanifestaient rarement leur mépris envers les Noirs.

    Don Haskins est resté trente-huit ans à la têtedes Miners, a enregistré 719 victoires et 353 défaiteset est intronisé au Basketball Hall of Fame. Dans la

     préface de Glory Road,  un confrère égalementintronisé au Hall of Fame, Bob Knight, affirme que« les gens qui comprennent ce que c’est de coacher,

    les gens qui savent réellement ce qu’est un grandcoaching, parleront toujours de Don Haskins ». Entant que coach, Don Haskins est reconnu par ses pairs. 

    Alors qu’il a toujours été passionné par le basket-ball, que cela a toujours était son sport préféré,dans sa biographie Don Haskins nous informe quedans sa jeunesse il était bien meilleur au baseballqu’au basket-ball. La principale raison est que peu degens jouaient au basket-ball à Enid. Puis à quinze ans,

    une rencontre a tout changé. Lors de son premieremploi il fait la connaissance d’un adolescent, soncollègue. Il a le même âge, est aussi athlétique que lui,il adore le sport, et surtout le basket-ball. Tout lesrelie, sauf une chose, leur couleur de peau. Cethomme s’appelle Herman Carr et il se sont très vitelié d’amitié. Haskins va passer beaucoup de temps à

     jouer avec Herman, qui est très bon, et c’est ainsi qu’il

    est devenu l’un des meilleurs joueurs de sa région. 

    A la fin du lycée, Don Haskins est considérécomme le meilleur joueur de l’Oklahoma. C’est sansdoute la première fois que Don s’aperçoit del’injustice entre les joueurs noirs et blancs. Pour lui,il ne pouvait pas être le meilleur joueur de son Etat

     puisque le meilleur joueur de sa ville natale n’étaitautre qu’Herman Carr. Puis Don rejoint la

     prestigieuse équipe d’Oklahoma A&M alors

    qu’aucune équipe ne recrute Herman Carr à cause desa couleur de peau. Don affirme dans son livre quecette année 1948 « c’était comme si [Herman]

    Willie Worsley au premier plan dans le vestiaire après la

    victoire contre Kentucky 

    http://transformations.utep.edu/?p=3546 

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    n’existait pas. Je pensais que c’était terriblementinjuste et je me sentais mal pour mon ami. Je n’aiaucune idée de comment cela a pu arriver. Hermanétait bien assez intelligent pour aller à l’université ».Herman Carr décida donc d’intégrer l’armée carc’était le seul endroit aux Etats-Unis où un jeune Noir

     pouvait continuer de jouer au basket-ball. « Il estassez bon pour risquer sa peau pour le pays, mais pas

     pour boire à une fontaine publique ? » s’interrogeaDon. D’après les dires d’Haskins, Herman Carr étaitun joueur intelligent qui connaissait le jeu mieux quelui. Alors que Don a appris le basket-ball d’un Noir,comment pouvait-il penserqu’un joueur noir n’était pascapable de mener une équipe ? 

    Avant d’être à la têtedes Miners, Don coachait uneéquipe de filles et une équipede garçons au lycée. Ilentrainait les filles comme lesgarçons. Dans sa biographie, ilest présenté tel un coach trèssévère, axé sur l’effort défensif

    et les fondamentaux. Il refusela défaite. Les entraînementssont durs ; interdiction de boirede l’eau pendant ceux-ci, lesdéfaites à domiciles sontsanctionnées par desentraînements nocturnes. Pourlui, un grand joueur se développeen étant poussé jusqu’à ses limites, peu

    importe que ce soit une fille ou un garçon, un joueurest un joueur. Il est inconcevable qu’un de ses joueursne soit pas à 100%, il lui a fallu du temps pourcomprendre que les filles ne pouvaient pas être à100% à certaines périodes du mois. Après cette prisede conscience, Don tempérait les entraînements, maisles filles ont vite demandé à être traitées comme lesgarçons. Sa passion pour le basket-ball l’a renduaveugle, il ne voyait que la couleur du maillot. Cette

    expérience lui a été utile pour entraîner les Miners.  

    « C’est comment de coacher des Noirs ? »,« Don, comment fais-tu pour parler à tes joueurs noirsde cette manière ? ». Voilà le genre de questions qu’aeu Don pendant des années. Beaucoup était étonnésde voir comment Don parlait aux Noirs, c’est-à-direde la même manière qu’il parlait aux Blancs. Don ne

     pensait pas à cela, il ne voyait pas de Noirs ou deBlancs, il voyait des joueurs, comme pour les filles etles garçons. Il déclare : « si mes cinq meilleurs

     joueurs venaient de Mars, j’aurais débuté avec cinqmartiens ». 

    Cette pensée, on la retrouve chez Don Haskinslorsqu’il parle de la finalecontre Kentucky ; « je ne

     pensais vraiment pas à débuteravec cinq Noirs. Je voulais justemettre les cinq meilleurs ». Il atoujours refusé le statut dehéros ou pionnier de la causenoire. Cette humilité où ilcherche à banaliser la victoirecontre Kentucky, nous montresa vision. Ce n’est pas cinq

    Blancs contre cinq Noirs, cesont dix jeunes hommes quis’affrontent et donnent lemeilleur d’eux-mêmes pourremporter un match de basket-

     ball. C’est avant tout un simple jeu à l’université. Pourtant, en

    1966, les préjugés sont trop présents pour accepter que des Noirs

     jouent à ce jeu avec des Blancs.Avec un simple match, ces préjugés ont été

     balayés. Bien que le coach Haskins nie avoir vouludéfendre les droits civiques lors de ce match, ladécision de ne faire jouer que ses joueurs noirs n’est

     pas anodine. Cette victoire a eu des répercussions surtoute la société américaine. Mais qu’en serait-il s’ilsavaient perdu ce match ? Sans doute que l’intégrationdes joueurs noirs aurait été plus tardive. Selon Don :

    « gagner est plus important que le racisme pourcertaines personnes ».

     Don Haskins 

    http://603524676437107856.weebly.com/ 

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    L’importance de la finale NCAA de 1966 dans l’histoire américaine 

    La victoire de Texas Western, tout comme d’autres événements, a contribué à l’intégration des Noirs

    dans la société américaine. Malgré cela, l’intégration des Noirs dans le sport ou dans la société

    américaine reste un sujet d’actualité. 

    Ce match est entré dans l’histoire du sportuniversitaire, l’équipe des Miners de 1966 estintronisée tardivement au Hall of Fame en 2007 pourson exploit. Malgré le film Glory Road  sorti en 2006,qui retrace l’événement, ce match reste peu connu.Pourtant, à l’époque ce match a eu autant d’impact sur

    l’intégration des Noirs dans la société américaine qued’autres événements sportifs plus célèbres. 

    Parmi les trois sports collectifs majeurs auxEtats-Unis, le basket-ball, le football américain et le

     baseball, c’est la ligue de baseball qui intègre le premier sportif noir professionnel. Jackie Robinson joue son premier match professionnel le 15 avril 1947avec les Dodgers de Brooklyn. Dès lors, il devient lesymbole de la lutte pour l’égalité des droits civiques.

    4 Major League Baseball 

    Il est le premier Noir à défendre sa cause dans lesmédias, bien avant Rosa Parks ou Martin LutherKing. La reconnaissance de Jackie Robinson est telle,qu’à l’instar de Martin Luther King en NBA, un jourlui est consacré au baseball, le « Jackie RobinsonDay ». Le 15 avril, tous les joueurs portent le numéro

    42, numéro de Jackie Robinson. Depuis 1997, la liguea retiré le numéro 42, plus aucun joueur n’est autoriséà porter ce numéro en mémoire à Jackie Robinson. Le

     journal TIME  le classe parmi les 100 personnalités les plus importantes du XXe  siècle. Son intégration enMLB4  était une véritable révolution, il a changé

    l’image du baseball et de l’Amérique toute entière.  

    En 1966 un autre événement à fait retentirtoute l’Amérique. Mohamed Ali annonce son refus de

    servir l’armée américaine pour la guerre au Vietnam.Les conséquences dans sa vie de boxeur et d’hommesont désastreuses. Il perd sa ceinture de champion, salicence de boxeur et écope d’une amende de 10000dollars. Mohamed Ali reste sur ses positions,

     positions politiques, et devient le personnage publicqui fait prendre conscience à tout un peuple desraisons de cette guerre. Il affiche publiquement sonsoutien à Malcolm X et aux défenseurs des droits

    civiques. Il passe de l’un des champions de boxe le plus populaire à l’un des hommes le plus connus etcontroversés du monde. Tout comme JackieRobinson, TIME  le classe parmi les 100 personnalitésles plus importantes du XXe  siècle. Ils sont avec le

     brésilien Pelé les trois seuls sportifs de ce classement. 

     Jackie Robinson 

    http://newsone.com/2175763/jackie-robinson-birth/ 

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    Quelques mois après le meurtre de MartinLuther King, pendant les J.O. de 1968 au Mexique,une image fait couler beaucoup d’encre. Podium du200 mètres, l’Australien Peter Norman, lesAméricains Tommie Smith et John Carlos sont

     présents. Les Américains tête baissée poings levésvêtus d’un gant noir et pieds déchaussés, affichent au

    monde entier leur soutien au combat pour l’égalité. Norman a apporté son soutien aux Américains car ilest sensible à la cause des Aborigènes en Australie quivivent une situation similaire aux Noirs américains.Les aborigènes ne sont considérés comme citoyenAustraliens qu’à partir de 1967. L’Australien porte lemême macaron que ses concurrents devenus amis.Sur celui-ci était inscrit : « Olympic project forhuman rights », projet olympique pour les droits

    humains. Cette image n’a pas été au goût desorganisateur des J.O., les répercussions pour lesAméricains sont terribles. Suite à ce geste, ils sont

     bannis à vie des J.O., ont perdu leur travail, ils ontreçu de nombreuses menaces, perdu leur femme, l’unà cause d’un divorce et l’autre à cause d’un suicide.Quant à Peter Norman, il perdra également son travailet sera exclu des J.O. par son pays. Ces retombées ontété le prix à payer pour afficher au monde les

    injustices que subissent des minorités.

    Ces événements ont dépassé le cadre du sport.Ce sont des symboles du combat pour l’égalité etl’intégration des minorités. La finale NCAA de 1966en fait également partie. Le sport transmet des valeurshumaines telles que le respect, la tolérance, l’espritd’équipe, la persévérance. Ces valeurs sont utiles

     pour combattre des inégalités. Et ce sont ces valeursque Don Haskins a transmises à ces joueurs pour

    gagner un match de basket-ball qui a changé la sociétéaméricaine. 

    Que ce soit dans le sport ou dans lasociété, l’intégration des Noirs est toujoursd’actualité 

    Depuis 1966, la condition des Noirs a bienchangé. Aujourd’hui, plus des trois quarts des joueurs

     NBA sont noirs. On peut alors penser que la questionde l’intégration des Noirs dans la société est révolue.

     Mohamed Ali 

    http://www.sportsfeatures.com/olympicsnews/story/46513/whats-in-a-name-the-day-cassius-clay-became-you-know-

     

     Peter Norman, Tommie Smith et John Carlos sur le podium

    du 200m 

    htt ://one ard.com/ma azine/homma e-a-lhomme-blanc-sur-cette- hoto-1968/ 

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    PACE : 72-65  20  Steven Bias 

    Hélas, c’est toujours un sujet d’actualité. Toujours en NBA, un seul Noir dirige une équipe, la majorité desmanagers et entraineurs sont Blancs. Peu de tempsavant la coupe du monde de rugby en 2015, l’équiped’Afrique du Sud fait parler d’elle une énième fois surle sujet de l’intégration des joueurs noirs. Legouvernement impose à l’équipe un quota de joueursnon blancs. L’équipe doit être composée d’au moinssept joueurs non blancs dont deux Noirs. Lors de lacoupe du monde, sur vingt-trois joueurs, huit étaientnoirs ou métis. Cette iniquité a fait réagir des Sud-Africains, car l’équipe n’est pas à l’image du pays, lamajorité de la population est noire. Certes, ce quotatend à faire disparaître une injustice, mais cela nerevient-il pas à choisir des joueurs pour leur couleurde peau et non pour leurs compétences ? S’il on netrouve pas beaucoup de joueurs noirs à haut niveau, ilvaudrait mieux se concentrer sur la formation des

     jeunes, qui sont majoritairement Noirs, puis lessélectionner en équipe nationale pour leurscompétences. Le quota de joueurs noirs risque d’être

    une fausse bonne idée et de créer des tensions. 

    Des tensions par rapport à l’intégration des Noirs, il en existe hors du sport également. En Août2014, Michael Brown est abattu par un policier àFergusson, s’en suivent alors des émeutes dans laville pendant plusieurs jours. Ce type d’erreurs

     policières n’est malheureusement pas isolé. Comme à

    Chicago, où un jeune homme Noir de 19 ans et unefemme Noire de 55 ans sont tués par un policier endécembre 2015. Ces faits émeuvent le monde etravivent des tensions palpables aux Etats-Unis. Lacommunauté noire s’exprime et interpelle les médias

     pour parler de l’inégalité toujours existante dans le pays. Malheureusement, dans ce type d’affaires, nousrappelant celle de Rodney King, où le policier estsouvent Blanc et la victime souvent Noire, la familledes victimes parvient rarement à obtenir réparation,ce qui ne fait qu’approfondir ce sentiment d’injustice. 

    L’évolution de l’intégration des joueurs noirsdans le sport universitaire a été accélérée par lavictoire des Miners. L’accès au sport universitairesignifie l’accès à l’éducation dans ces universités. Il ya bien eu un avant et un après finale 1966 dansl’histoire américaine. Ce match, autant marquant sur

    le plan sportif que politique, nous transmet unmessage sur les valeurs humaines et les conséquencesque peuvent avoir un événement sportif sur le monde.Cependant, le combat, dans lequel ce match a laisséune trace, ne semble pas être fini. 

     Equipe d'Afrique du Sud lors de la coupe du monde 2015 

    http://www.europe1.fr/sport/mondial-2015-lafrique-du-sud-bat-largentine-et-prend-la-3e-place-2539645 

     Manifestation à Ferguson 

    http://www.rtl.fr/actu/international/emeutes-a-ferguson-le- point-sur-l-affaire-qui-secoue-les-etats-unis-7773752502 

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     David Lattin, Willie Worsley et Nevil Shed  http://twocentssports.sportsblog.com/posts/1920595/throwback_thursday__the_legendary_1966_texas_western_team.html 

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    Sources documentaires 

    BASKET RETRO, http://basketretro.com [en ligne]. Disponible sur http://basketretro.com/2014/10/16/glory-road/ [29/02/2016] 

    BASKET SESSION, Basketsession.com [en ligne]. Disponible sur http://www.basketsession.com/actu/texas-1966-et-des-murs-secroulerent-79959/ [29/02/2016] 

    DAVID SUDRE ET MATTHIEU GENTY, « Le basket NBA : l’incarnation d’une Amérique « post-raciale » ? », Revue de rechercheen civilisation américaine  [En ligne], 3 | 2012, mis en ligne le 13 mars 2012, consulté le 29 février 2016. URL :http://rrca.revues.org/433 

    EL PASO TIMES. El Paso Breaking News Sports Entertainment Lifestyle Opinion – El Paso Times [en ligne]. Disponible surhttp://www.elpasotimes.com/story/sports/2015/12/03/texas-western-opened-championship-season/76750640/ [29/02/2016] 

    ESPN. EXPN : The Worldwide Leader in Sport [en ligne]. Disponible sur  http://espn.go.com/espn/page2/story?page=turner/060112 [29/02/2016] 

    GORDON S. WHITE Jr, (1966). An Equal Opportunity Upset, The New York Times  [en ligne]. [29/02/2016], URL :http://www.nytimes.com/packages/html/sports/year_in_sports/03.19.html 

    HASKINS Don, Werzel Dan (2006). Glory Road, Hyperion Books, Etats-Unis, 254 pages. 

    LE MONDE, (2015). Rugby : l'Afrique du Sud impose un quota de joueurs non blancs,  Le Monde, [en ligne]. [29/02/2016], URL :http://www.lemonde.fr/sport/article/2015/02/24/rugby-l-afrique-du-sud-impose-un-quota-de-joueurs-non-

     blancs_4582625_3242.html 

    MAXIME JOLY (2015), L'Afrique du Sud impose un quota de non-blancs dans son équipe de rugby,  Le Figaro, [en ligne].[29/02/2016], URL : sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2015/02/24/27002-20150224ARTFIG00347-l-afrique-du-sud-impose-un-quota-de-non-blancs-dans-son-equipe-de-rugby.php

    QUENTIN SEDILLO, (2015), Ces photos mythiques qui ont marqué l'histoire - Aujourd'hui, les poings levés de Tommie Smith etJohn Carlos, lors des JO de 1968,  L’Obs  [en ligne]. [29/02/2016], URL :http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150805.OBS3729/jo-de-1968-deux-poings-leves-et-un-troisieme-homme-acteur-lui-aussi.html 

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  • 8/18/2019 72-65 coup de sifflet final pour la ségrégation par Steven Bias

    24/24

    Télécom ParisTech  01/03/2016 

    En 1966, alors que la ségrégation persiste dans certains Etats, un match de basket-ball marque untournant dans l’histoire américaine. La finale NCAA entre un outsider et un favori absolu, oppose pourla première fois cinq joueurs noirs à cinq joueurs blancs. Dans ce match passionnant, l’équipe del’université de Texas Western College montre à tout un pays un modèle d’intégration en ne faisant jouerque les Noirs lors de cette rencontre. 

    Bien qu’aujourd’hui la présence des joueurs noirs semble être prépondérante dans le basket-ballaméricain, l’intégration des Noirs dans le basket-ball professionnel s’est faite progressivement, et elle aété plus difficile dans le basket-ball universitaire. En 1966 les lois ségrégationnistes sont déjà déclaréesanticonstitutionnelles mais le contexte dans lequel se joue le match reste pesant. Le coach Don Haskins

    et ses joueurs ont affronté plusieurs épreuves pour exister au haut niveau universitaire. En ne faisant jouer que les joueurs noirs Don Haskins envoie un message à toute la société. Après ce match de basket-ball, c’est tout le sport universitaire qui a été bouleversé. Les Noirs

    commencent à recevoir des offres d’universités pour pratiquer un sport alors que la plupart desuniversités réservait ces offres aux Blancs. Ce match a marqué l’histoire américaine ; comme d’autresévénements plus populaires. Cependant, au vu de l’actualité, on peut encore se demander si le combat

     pour l’égalité entre les Noirs et les Blancs est terminé.