47701022015 par elena h

47701022015

E l e n a H o f f m e y e r

Prends tes pilules de protéine et mets ton casque

°1

C o n c e p t°1

C o n c e p t°1

C o n c e p t°1

“ Le toucher est le plus démistyficateur

de tous les sens, à la différence de la vue, qui est le plus magique. ”

R o l a n d B a r t h e s

Sauvage et libre, anti-technologique et inefficace. “ 47701022015 - Prends tes pilules de protéine et mets ton casque ” puise sa source dans notre crainte du pro-grès galopant et dans l’attrait indomptable qu’il suscite.

Je vous propose de découvrir la génération post-alphabé-tique, celle qui n’a pas peur de ce que le futur lui prépare, n’ignore rien des grands enjeux écologiques et sociétaux, et est bien préparée à décoller avec assurance et positi-visme vers l’inconnu. Inefficace car ne recherchant pas l’efficience à tout prix.

Changement de paradigme.La valse des matières peut commencer. Bodys et bas dé-voilent les cuisses de filles aux profils atypiques, leurs visages aux longs cils coiffés de casques en laine, leurs cheveux en iroquoise comme les reliques d’un mouve-ment not dead.

Wild and free, anti-technology and inefficient. “47701022015 - Take your protein pills and put your hel-met on” has its source in our fear of galloping progress and in the indomitable attraction it arouses.

I invite you to discover the post-alphabetical generation. One that is not afraid of what the future is preparing her. One that is fully aware of the major environmental and social issues. One that is well prepared to take off with confidence and positivity into the unknown. Inefficient because not seeking efficiency at all costs.

Paradigm shift.The waltz of materials shall begin. Bodys and thights re-veal thighs of atypical girls, their faces with long eyelashes wearing woolen helms, their hair in iroquese like relics of a not dead movement.

Une nappe de synthétiseurs, petite mélodie entêtante de cinq notes. En ocres, rouges sombres, vins et rosés, le départ de la fusée Saturne V. Explosions au ralenti.S’ensuivent une série de plans aériens de roches désertiques, grottes et dunes. Les scènes montrant une nature majestueuse, sauvage, calme et puissante, sont bientôt remplacées par des paysages industriels. La beauté de la civilisation me coupe autant le souffle que celle de la nature. La machine, l’industrialisation de la production, semblent être animées du même pouls que celui de l’humanité. Le film Koyaanisqatsi, c’est le constat visuel de la société technicienne, dans laquelle l’individu est aliéné, et où la machine est partout.

Take your protein pills and put your helmet on...

Le point de départ de mon travail, ce sont les matériaux. Avant même que j’aie un thème, une inspiration, des références, je sais déjà avec quelles matières je veux travailler. Pour ma thèse, mon intérêt se porte sur les laines artisanales et leurs couleurs sobres. Leur douceur. Leur irrégularité. Et les complications qu’elles engendrent : travailler avec elles signifie être patiente, savoir trouver des compromis, renoncer parfois à l’efficacité de la machine à tricoter. En échange, le tissu ainsi créé est non seulement unique en soi, mais aussi à l’intérieur de soi, il est à l’opposé du produit industriel régulier et attendu.

C’est donc avec grand soin que je cherche dans ma région, longtemps en amont, les animaux dont je récupère la laine. Les éleveurs d’Alpaca franc-montagnards me l’offrent volontiers.

Le point de départ de mon travail, ce sont les matériaux. Roland Barthes disait : Le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, à la différence de la vue, qui est le plus magique. Au toucher, les matériaux surprennent.

La bande magnétique cassante crisse contre la peau alors que le mohair la chatouille tendrement, l’alpaca picote comme les pulls en laine de notre enfance mais sa chaleur nous enveloppe, le cuir lourd et chaleureux est une carapace tandis que nos doigts restent collés à la glace tellement dure, tellement froide, et pourtant si fragile qu’elle commence déjà à disparaître…

L’ouvrage touche et se touche, on pourrait parler d’une esthétique de l’haptique, d’une haptique de l’effort.

Mais l’intérêt de Koyaanisqatsi réside en la juxtaposition de deux esthétiques opposées, celle, sauvage et libre, de la nature, et celle, structurée et bétonnée, de la civilisation technologique. Cette opposition se retrouve aussi dans ma collection, dans laquelle je souhaite intégrer ce que l’industrie de la laine a créé de plus fin, de plus luxueux : Le mohair, soit blanc absolu, soit teint dans des rouges sombres lumineux. Parfaitement réguliers, les fils forment des toiles légères qui complètent les formes et couleurs des laines artisanales.

Mais à l’heure de la technologie, la laine industrielle ne suffit pas à conter l’histoire du progrès et son encrage dans la civilisation. Pour cela, les cassettes audio et leurs fils s’intègrent aux trames – objets brillants de modernité et pourtant déjà désuets…

Sauvage et libre, structurée et bétonnée, technologique et inefficace. 47701022015 - Prends tes pilules de protéine et mets ton casque puise sa source dans notre crainte du progrès galopant et dans l’attrait indomptable qu’il suscite. Je vous propose de découvrir la génération post-alphabétique, celle qui n’a pas peur de ce que le futur lui prépare, n’ignore rien des grands enjeux écologiques et sociétaux, et est bien préparée à décoller avec assurance et positivisme vers l’inconnu. Inefficace car ne recherchant pas l’efficience à tout prix.

Changement de paradigme.

La valse des matières peut commencer. Tous les mélanges sont autorisés. Et David Bowie entre en scène, changeant et virevoltant comme le progrès qui se réinvente chaque matin et l’on se laisse porter par les inventions…

I think my spaceship knows which way to go…

La valse des matières peut commencer. Les fils deviennent des franges le long des bras et des jambes, bodys et bas dévoilent les cuisses des filles aux profils atypiques, leurs têtes couvertes par des casques en laine doux et mous, leurs cheveux en iroquoise comme les relique d’un mouvement not dead. Et le sofa, ce vieux cuir délavé lui aussi déterré des années quatre-vingts, drapés autour des épaules en un perfecto gigantesque comme une coquille d’escargot forme une maison sur le dos de son porteur. Je vous propose de découvrir la génération post-alphabétique.

Prends tes pilules de protéine et mets ton casque et dans la danse se marient les inspirations. Les matériaux techniques, rétro-futuristes, recyclés et artisanaux. La vision d’une génération nouvelle, Sauvage et libre, structurée et bétonnée, technologique et inefficace. Mes archives personnelles sortent des cartons et deviennent la première pierre de la collection. L’ouvrage touche et se touche, on pourrait parler d’une esthétique de l’haptique, d’une haptique de l’effort.

Explosions au ralenti.

Perchées sur des chaussures de glaces, hautes et lourdes et fondantes, les filles-femmes fières et droites dans le chaos déambulent lentement, s’approchent de leurs concitoyens et les invitent à les découvrir, les toucher. Et en les touchant nous touchons le futur. Les lumières s’éteignent et laissent luire dans la nuit les peaux au travers des vêtements, comme les fenêtres d’un building, comme les porcs transgéniques. Je vous propose de découvrir la génération post-alphabétique.

Explosions au ralenti.

Une esthétique de l’haptique, une haptique de l’effort. puise sa source dans notre crainte du progrès galopant et dans l’attrait indomptable qu’il suscite. Je vous propose de découvrir la génération post-alphabétique, celle qui n’a pas peur de ce que le futur lui prépare, n’ignore rien des grands enjeux écologiques et sociétaux, et est bien préparée à décoller avec assurance et positivisme vers l’inconnu.

Changement de paradigme.

1

2

3

4

0 Fritz Lang, Metropolis

0.1 Godfrey Reggio, Koyaanisqatsi

1 David Bowie par Barrie Wentzell, 1972

2 Godfrey Reggio, Koyaanisqatsi

3 Godfrey Reggio, Koyaanisqatsi

4 Alberto Giacometti

s o u r c e s

M a t i è r e s°2

M a t i è r e s

M a t i è r e s

°2

°2

M e s a r c h i v e s c o m m e i n s p i r a t i o n s , r e c h e r c h e s e n 2 e t 3 d i m e n s i o n s .

Partir de formes simples, des bandes, des rectangles, et me

laisser guider par elles autour du corps pour partir à la recherche de l‘individualité

et de l‘unicité.

En croisade contre la massification

des comportements humains qui conduit à l‘aliénation de

l‘individu.

B o w i e , l ‘ a r t i s t e c h a n g e a n t , l a f a n t a i s i e , l a s c è n e , l ‘ a b s t r a i t , l e c i t a d i n . L ‘ a n t i t h è s e .

L e p o i n t d e d é p a r t c e s o n t l e s m a t é r i a u x .L a i n e s a r t i s a n a l e s f i l é e s s p é c i a l e m e n t p o u r m o i p a r u n e f i l e u s e s d e l é m o n t a i n e e t p r o v e n a n t d ‘ a l p a c a s e t d e l a m a s j u r a s s i e n s .

L a i n e s g r a t u i t e s , r e s t e s d ‘ a n c i e n s p r o j e t s o u r e ç u e s . C u i r s c o l l e c t i o n n é e s a u f i l d u t e m p s e t e n f i n u t i l i s é s .

L e s c a s s e t t e s a u d i o , s y m b o l e d e l a t e c h n o l o -g i e q u i é v o l u e s i v i t e q u e c h a q u e t e c h n i q u e e s t d é s u e t t e a v a n t m ê m e q u e n o u s n e s o y o n s e n m e s u r e d e l a c o m p r e n d r e .

F i l c o n d u c t e u r .

2.0

2.1 2.2

“Laisser l‘intuition influencer

l‘inspiration”

U n e s i l h o u e t t e b a s i q u e f o r m é e d ‘ u n b o d y e t d e b a s q u i p e r m e t d e j o u e r s u r l a m a t i è r e p o u r d o n n e r d e s v o l u m e s .

1.0 Maggie‘s Pub, London

2.0 Michele di Menna

2.1 Comme des Garçons SS14

2.2 Comme des Garçon SS14

3 Alberto Giacometti s o u r c e s

C h a u s s u r e s°3

C h a u s s u r e s

C h a u s s u r e s

°3

°3

“ Chaussuresorthopéd-

esthétiques ”

0

Travailler avec un artisan, admirer son savoir-faire, ses gestes rapides et précis, sa connaissance des maté-riaux, du fonctionnement du corps humain et de sa dyna-mique.

Faire se côtoyer le monde de l‘orthopédie et celui du design en une paire de chaussures futuristes et vertigi-neuses.

La collaboration avec Jean-Luc Solimeno, orthopé-diste chez Hueskes Orthopädie à Bâle, a débuté par une vision commune d‘une chaussure très haute et pointue dont le plateau serait fait de glace. L‘envie de réaliser ce défi technique pour l‘orthopédiste et esthétique pour moi, avec la bénédiction de Hueskes Orthopädie qui a sponsorisé le projet, a donné lieu à un travail de titan: plus de 120 heures de travail, au moins autant de doute et de reflexion, avec à chaque virage un nouveau pro-blème à résoudre...

Elena H., styliste

M o u l a g e e t m e u l a g e d e s p l a t e a u x e n m o u s s e d e p e d i l e n , t h e r m o f o r m a g e d e s m o u l e s e n p o l y p r o p y l è n e .

R a l l o n g e d e s t a l o n s , f i x a t i o n d e s p l a t e a u x , m e u l a g e « e n s a b l i e r » a f i n q u e l a g l a c e v i e n n e s e f i x e r a u t o u r d e s p l a t e a u x s a n s t o u c h e r l e s o l .

J e a n - L u c S o l i m e n o , o r t h o p é d i s t e

E l e n a H o f f m e y e r , s t y l i s t e

U n g r a n d m e r c i à H u e s k e s O r t h o p ä d i e q u i a r e n d u c e t t e a v e n t u r e p o s s i b l e e n p e r m e t t a n t à m o n s i e u r S o l i m e n o d ‘ u t i l i s e r l e s l o c a u x d e l ‘ e n t r e p r i s e e t e n s p o n s o r i s a n t l e m a t é r i e l .

0 Photographie Camille V. Gray

0.1 Photographie Camille V. Gray

s o u r c e s

S i l h o u e t t e s°4



“ Et toi, il s‘appelle comment ton alpaca? ”

Je travaille sans patron. Les pièces sont créées selon une idée conductrice et en fonction de l‘inspiration du moment, sans beaucoup de préparation et avec beau-coup d‘intuition.

Dans un premier temps, elles sont modulables et adap-tables et doivent ensuite être paufinées en fonction du corps auquel elles sont destinées, chaque pièce est donc finalement à la mesure exacte du mannequin auquel elle est destinée.

Avant de la finaliser, et une fois que je dispose de toutes mes pièces, il est donc primordial d‘essayer les différen-tes combinaisons possibles entres bas, bodys et vestes. En résultent une centaine de clichés dont il faut ensuite sortir la collection comme elle sera présentée en défini-tive.

L e s c h a u s s u r e s o r t h o p é d e s t h é t i q u e s a v e c p l a t e a u e n g l a c e . C o l l a b o r a t i o n a v e c J e a n - L u c S o l i m e n o , o r t h o p é d i s t e . S p o n s o r i n g d e H u e s k e s O r t h o p ä d i e .

D é m o n t e r p u i s r e c o n s t r u i r e . M o u l e r l e c u i r à l a f o r m e d u c o r p s . A s s e m b l e r s a n s c o u -t u r e .

“L a p e a u d u v i e u x s o f a d e m o n p è r e . ”

A v e c F a l b a l l a , l a j e u n e A l p a c a d e m o n v o i -s i n d o n t l a p r e m i è r e t o n t e m ’ a é t é o f -f e r t e e t q u i a s e r v i d a n s l a c o l l e c t i o n 4 7 7 0 1 0 2 2 0 1 5 .

4 m è t r e s d e b a n d e s d e m o h a i r e t d e c a s -s e t t e s m é l a n g é s , t r i c o t é e s à l a m a i n p a r m a m è r e e t m a g r a n d m è r e . 1 6 c a s s e t t e s . 1 2 p e l o t e s .

L ‘ a t t r a i t d u p r o g r è s , l ‘ e s t h é t i q u e d u t e c h n o l o g i q u e , L ‘ é t r a n g e q u i d é -r a n g e .

0

0.1

0 Maquillage Dona Karan, 2012


s o u r c e s

S a i n t - B r a i s°5



“ Prochain arrêt: St-Brais ”

C o n c e p t i o n e t r é a l i s a t i o n d e s c h a u s -s u r e s : J e a n - L u c S o l i m e n o

B r a s d r o i t d a n s l a d e r n i è r e l i g n e d r o i t e : F é l i c i e P y t h o u d

T r i c o t , c r o c h e t , a s s e m b l a g e : P a s c a l e H o f f m e y e r | T r u d i A r t h o | M a r i e - C l a i r e M a r t i n o l i | E l i a n e S t a r o | A n n e t t e B e u r e t | M a r i a - L o u i s a W e n g e r | E l e n a D e l l ’ A v o | J a n i n e F r i t s c h i

F i l a t u r e : A l e x a n d r a S i m o n

C a r d e : E l o d i e D e t r o y a t

T r a v a i l d u c u i r : I s l a B a y e r

P a t r o n a g e : Y v e s M e i e r

M a n n e q u i n s : M a n o n M o h n | M a u d e Q u e -l o z | K e l l y F e r r e i r a A z e n h a | L i v i a W e r -m u t h | N o e m i S c h e u r e r | C é l i n e F l e u r y

C i n t r e s : P h i l i p p e Q u e l o z

A i d e s a b s t r a i t e s m a i s b e l e t b i e n p r é -s e n t e s : S a n d r o E t t l i n | C h a n t a l B r o g i n i| L é o R e b e t e z

O r g a n i s a t i o n d e l a p r é s e n t a t i o n : O l a f T a v a r e s

G r a p h i s m e : M a u d e Q u e l o z

P h o t o g r a p h i e : C a m i l l e G r a y

E t m e r c i à K u r t Z i h l m a n e t P r i s k a M o r -g e r p o u r l e u r s o u t i e n e t l e u r c o m p r é -h e n s i o n l o r s d e m a m a l a d i e .

0 Photographie Maude Queloz








2 Photographie Maude Queloz

3 Photographie Philippe Queloz

4 Service de radiologie, Clinique Ita Wegman, Arlesheim

s o u r c e s

E l e n a H o f f m e y e r - j a n v i e r 2 0 1 5

4 7 7 0 1 0 2 2 0 1 5 -

P r e n d s t e s p i l u l e s d e p r o t é i n e e t m e t s t o n c a s q u e

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