4 Liban Baudis : Le Liban, un modèle de diversité culturelle · 4 Liban lundi 2 février 2009...

1
4 Liban lundi 2 février 2009 Bahia Hariri : Transformer les dates sombres en occasions d’espérer... Cent ans et toujours jeune. C’est un peu ce qui ressort de la cérémonie organisée par la ministre de l’Éducation, Mme Bahia Hariri, à l’occa- sion du centième anniversaire de la revue hebdomadaire al- Hasnaa. Mais au-delà de cet anniversaire, qui en dit long sur la situation de la femme au Liban au début du siècle dernier et qui coïncide avec la Journée de la femme arabe le 1er février, Mme Hariri a voulu rendre un double hom- mage à la presse libanaise et à la femme libanaise et arabe en général. La ministre de l’Éducation avait donc convié tout ce qui compte dans le monde des droits de la femme et de la presse féminine à une céré- monie suivie d’un déjeuner à l’hôtel Phoenicia. En tête des présents, la Première dame Mme Wafa’ Sleiman, l’épou- se du Premier ministre Mme Hoda Siniora, l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, Mme Mona Hraoui, le mi- nistre de l’Information Tarek Mitri, le bâtonnier de l’ordre des avocats Ramzi Joreige et le président de l’ordre de la presse Mohammad Baal- backi. Devant un auditoire at- tentif, Mme Bahia Hariri a commencé par rendre hom- mage à Mme Sleiman assu- rant que sans son appui, il lui aurait été difficile d’organiser une telle cérémonie, « tant les défis sont immenses à l’heure actuelle pour la femme arabe en général et palestinienne en particulier ». La ministre de l’Éducation a commencé par avouer que face aux épreuves endurées par les femmes pa- lestiniennes à Gaza, elle s’est demandé s’il n’était pas pré- férable de laisser passer cet anniversaire, pour permettre aux femmes de panser leurs nombreuses blessures. Mais elle a finalement choisi de ne pas céder au désespoir et de transformer les dates som- bres en occasions d’espérer. Elle a préféré laisser les sou- venirs des malheurs derrière elle pour multiplier les pro- messes d’avenir. C’est ainsi que comme elle avait ap- pelé à organiser des festivités pour la commémoration du 13 avril 1975, date du dé- clenchement de la guerre ci- vile, pour en faire l’occasion rêvée de montrer que les Li- banais ont choisi de dire non à la guerre et qu’ils ont fait le pari de se retrouver, elle a voulu que cette Journée de la femme arabe soit aussi celle de la vie. Tout en se demandant quelle était la situation des femmes aux États-Unis et en Europe en 1909, au moment où la Libanaise se dotait de la revue al-Hasnaa, elle a af- firmé que cet hebdomadaire, qui a réussi à traverser les an- nées, reflète non seulement le visage de la femme liba- naise, mais celui d’un peu- ple courageux, dans un pays merveilleux. Mme Hariri a appelé à un immense élan de solidarité avec la femme de Gaza, un élan qui serait aussi un cri en faveur de la liberté et de la paix. Le ministre de l’Infor- mation Tarek Mitri a éga- lement rendu hommage à l’hebdomadaire féminin qui a été racheté il y a dix ans par le groupe de Raouf Abou Zeki et dont Nadine Abou Zeki assure désormais la direction. Mitri a aussi sa- lué l’ensemble de la presse libanaise qui montre chaque jour son dynamisme et son souci de refléter toutes les opinions et les soucis des ci- toyens. Nadine Abou Zeki a ensuite expliqué la renais- sance de la revue al-Hasnaa qui, malgré ses cent ans, a réussi à trouver un nouveau souffle et à rester à la pointe de la modernité. Elle a rendu hommage à Mme Bahia Ha- riri, « le modèle de la femme militante, à la fois conserva- trice et moderne ». Moham- mad Baalbacki, pour sa part, a parlé de la presse libanaise en général et il a rendu hom- mage à Rafic Hariri qui a fa- vorisé l’adoption de la nou- velle loi sur l’information qui est, selon lui, d’une grande modernité. S.H. Au premier rang de l’assistance, on reconnaît Mmes Leila Solh Hamadé, Bahia Hariri, Wafa’ Sleiman, Hoda Siniora et Mona Hraoui, ainsi que le ministre de l’Information Tarek Mitri. Photo Dalati et Nohra Israël met ses ressortissants en garde contre un attentat du Hezbollah Mise au point du ministère des AE sur l’affaire des passeports Les services antiterroristes israéliens ont mis en garde hier leurs ressortissants contre des projets d’atten- tat ou d’enlèvement par le Hezbollah, à l’approche du premier anniversaire de son ancien chef militaire, Imad Moghniyé. « Le Hezbollah se prépare apparemment à commettre un attentat grave contre une cible israélienne, y compris à l’étranger », indiquent ces services dans un communi- qué, citant notamment des tentatives d’attentat ou d’en- lèvement. « Un tel projet constitue une menace contre tous les Israéliens, particulièrement les hauts responsables », ajoute le texte. Les services antiterroris- tes réitèrent également leurs avertissements aux voya- geurs, appelant les touristes et les hommes d’affaires se rendant à l’étranger à pren- dre des précautions spéciales dans les hôtels, restaurants et sur leurs lieux de vacances. Ces avertissements inter- viennent près d’un an après la mort de Imad Moghniyé, tué en février 2008 dans un attentat à Damas. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasral- lah, avait affirmé jeudi der- nier que sa formation envi- sageait toujours de venger la mort de Moghniyé, qu’il a imputée au Mossad (ren- seignements extérieurs israé- liens) même si l’État hébreu a toujours nié une quelcon- que implication. Le ministère des Affaires étrangères a publié un com- muniqué répondant aux infor- mations publiées samedi par notre confrère an-Nahar qui avait souligné que les Liba- nais de l’étranger qui veulent rentrer au pays pour partici- per aux élections législatives se plaignent de ne pas pou- voir renouveler leur passeport auprès des consulats à l’étran- ger. Le quotidien souligne, citant des sources des Forces du 14 Mars, que le ministère des Affaires étrangères et la direction générale de la Sûreté générale sont en train d’entra- ver l’émission des passeports à l’étranger. Le communiqué précise qu’afin « de moderniser les documents de voyages des Libanais, le passeport infor- matisé ayant une couverture bleu marine est uniquement émis par la Sûreté géné- rale au Liban. Cependant, les consulats à l’étranger ont continué d’émettre les anciens passeports couleur bordeaux, valables pour une période d’un an, or le stock d’exemplaires de ces vieux passeports est sur le point d’être épuisé ». Le texte précise que « la Sû- reté générale, conjointement avec le ministère des Affaires étrangères et des Émigrés, œuvre actuellement à relier les consulats à la Sûreté générale afin de faciliter l’affaire et de pouvoir délivrer aux émigrés des passeports bleu marine ». Le ministère des Affaires étrangères « pourra délivrer des passeports bordeaux, si ja- mais on lui remet un nouveau stock de ces passeports ». « Le ministère souhaite que cette affaire reste loin des dissen- sions politiques », souligne le texte en conclusion. Baudis : Le Liban, un modèle de diversité culturelle Interview Le président de l’Institut du monde arabe (IMA), Dominique Baudis, en tournée au Liban, a souligné à « L’Orient-Le Jour » l’importance de l’existence d’un pont culturel entre la France et le monde arabe. Wafa’ Sleiman lance une campagne de solidarité avec les femmes et les enfants de Gaza Bachir EL-KHOURY OLJ : Quel était le but de votre tournée au Liban ? Aviez-vous un message spé- cifique à délivrer aux res- ponsables libanais ? D.B. : Le but de ma visite était de rencontrer, dans le cadre de la coopération qui existe à différents niveaux en- tre le Liban et la France, plu- sieurs responsables libanais, notamment le président Mi- chel Sleiman, pour lui témoi- gner d’abord de l’estime que lui portent les Français, sur- tout pour son rôle louable de maintien de l’équilibre après l’impasse politique qui avait plongé les institutions dans la paralysie durant deux ans, mais aussi pour discuter des moyens susceptibles de ren- forcer davantage la coopéra- tion sur le plan culturel entre les deux pays, maintenant que la vie institutionnelle a repris son cours au Liban. Ma vi- site était également destinée à participer au festival du MENA Cristal Awards, qui se déroule au Liban pour la 3 e année consécutive, prouvant encore une fois la place pré- pondérante du Liban dans la région sur le plan de la créa- tivité publicitaire. OLJ : Comment évaluez- vous la coopération qui existe aujourd’hui entre le Liban et la France ? Quel rôle l’Institut du monde arabe (IMA) joue-t-il pour soutenir cette coopération ? D.B. : Le Liban et la Fran- ce partagent une amitié da- tant de plusieurs siècles qui a mûri au fil du temps, comme en témoignent les nombreux accords de coopération sur les plans économique, po- litique et culturel actuelle- ment en vigueur. En ce qui concerne l’apport particulier de l’IMA, nous avons orga- nisé une série d’événements au cours des dernières années axés sur le Liban, dont la fa- meuse exposition « La Médi- terranée des Phéniciens – De Tyr à Carthage », organisée il y a deux ans en collaboration avec le musée du Louvre et le Musée national libanais. Le groupe a choisi de soutenir cette exposition dans le cadre de son activité de mécénat pour, une fois de plus, pro- mouvoir la culture arabe et méditerranéenne auprès des publics français et européen et de leur permettre de mieux connaître la civilisation des Phéniciens, leur extension, la géographie de leurs échan- ges avec les peuples des rives du Nord et du Sud. Nous comptons organiser prochai- nement un nouvel évènement visant à promouvoir les créa- tions des peintres, sculpteurs et autres artistes libanais. Nous avons également signé cette semaine, dans le cadre d’un colloque organisé par la fondation Safadi à l’IMA sur l’intégration du Liban dans l’Union pour la Méditerranée (UPM), un accord de coopé- ration avec ladite fondation en vertu duquel plusieurs colloques analogues seront organisés dans les prochains mois à Paris et à Tripoli. OLJ : Pensez-vous que l’action menée par l’IMA sera plus ardue ou au contraire plus facile, au len- demain de la guerre contre Gaza ? D.B : La tragédie de Gaza, que nous avons douloureu- sement vécue au sein de l’IMA, ne fera que renforcer notre détermination à com- battre certains préjugés et à promouvoir davantage la culture arabe. Le 1er février, un concert exceptionnel au profit des victimes de Gaza, regroupant de nombreux ar- tistes dont Rachid Taha et Jamel Debbouz, sera ainsi organisé à l’IMA. Une expo- sition d’artistes palestiniens est également prévue pour cet été. Cet institut, qui œu- vre depuis 20 ans à dévelop- per et approfondir en France l’étude, la connaissance et la compréhension du monde arabe, en dépit des nom- breuses guerres et évolutions politiques conjoncturelles dans la région, est résolu à continuer ce combat avec la même ferveur. Notre tra- vail porte d’ailleurs déjà ses fruits comme en témoigne la visite chaque année de près d’un million de personnes à l’IMA. OLJ : Vous avez été jour- naliste à la radio et à la télé- vision libanaise entre 1971 et 1973. Quel regard por- tez-vous sur le Liban 36 ans plus tard ? D.B : En effet, c’est au Li- ban que j’ai appris mon métier de journaliste, et c’est grâce à ce pays que j’ai pu compren- dre avec plus de profondeur la structure politique et so- ciale du Moyen-Orient. Cela m’a permis, en partie, de de- venir plus tard reporter pour la première chaîne française dans la région. Même après avoir quitté le Liban au début de la guerre civile, je n’ai ja- mais vraiment rompu le lien avec ce pays, que je considère comme ma deuxième patrie. J’ai toujours été fasciné par cet attachement inébranlable à la vie qu’ont les Libanais, et qui n’a jamais fait défaut même dans les moments les plus durs de leur histoire contemporaine. Après trois décennies teintées de violen- ce, d’attentats, d’occupations mais aussi de soulèvements populaires et de libérations, je regarde le Liban et son avenir avec beaucoup d’espoir. Les Libanais ont réussi à survivre à toutes ces épreuves. Finale- ment, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Au cours d’une cérémonie au palais de Baabda, regrou- pant plus de trois cents invi- tés, la Première dame Wafa’ Sleiman a lancé samedi une « campagne nationale de so- lidarité avec les femmes et les enfants de Gaza ». La Pre- mière dame a prononcé une allocution pour l’occasion au cours de laquelle elle a qua- lifié le Liban de « conscience de l’humanité et de symbole des valeurs et du droit » et elle a insisté sur le fait que les Libanais qui ont eux-mêmes tellement souffert et enduré ne peuvent que se tenir aux côtés des victimes de l’agres- sion à Gaza. En présence de nombreux ministres dont MM. Ziyad Baroud, Mohammad Kha- lifé, Tarek Mitri, Faouzi Sal- loukh, Nassib Lahoud, Ali Kanso, Joe Takla et Ghazi Zeayter, ainsi que de la mi- nistre Bahia Hariri, des an- ciennes Premières dames Mona Hraoui et Joyce Ge- mayel, de l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, de Mes- dames Randa Berry et Hoda Siniora, un film documentai- re sur les souffrances du peu- ple palestinien a été diffusé. Mme Sleiman a ensuite pris la parole pour indiquer qu’en 2006 comme en décembre et janvier 2009, la machine de guerre israélienne s’en est prise aux civils libanais et palestiniens. Au nom de la Commission nationale de la femme libanaise qu’elle pré- side, Mme Sleiman a lancé une campagne de solidarité avec Gaza qui s’étend du 1er février, Journée de la femme arabe, au 15 mars, et englobe le 8 mars, Journée internatio- nale de la femme. Cette cam- pagne est destinée à rassem- bler du lait, de l’eau et des couvertures pour les enfants de Gaza, mais elle s’emploie aussi à aider les femmes lé- sées par l’agression israélien- ne à porter des plaintes indi- viduelles contre Israël devant les commissions spécialisées de l’ONU, en coopération avec l’ordre des avocats de Beyrouth. Mme Randa Berry a pris la parole à son tour, pour expli- quer l’action de la Commis- sion nationale de la femme libanaise créée à la suite de la conférence de Pékin sur les droits de la femme et qui, de- puis dix ans, n’a cessé de cher- cher à consolider les droits de la femme et à dynamiser son rôle au sein de la société. Elle a rappelé les souffrances de la femme libanaise et demandé une mobilisation de toutes les femmes arabes en faveur des mères de Gaza. Les participants à la cérémonie entourant Mme Sleiman. Photo Dalati et Nohra

Transcript of 4 Liban Baudis : Le Liban, un modèle de diversité culturelle · 4 Liban lundi 2 février 2009...

Page 1: 4 Liban Baudis : Le Liban, un modèle de diversité culturelle · 4 Liban lundi 2 février 2009 Bahia Hariri : Transformer les dates sombres en occasions d’espérer... Cent ans

4 Liban lundi 2 février 2009

Bahia Hariri : Transformer les dates sombresen occasions d’espérer...Cent ans et toujours jeune. C’est un peu ce qui ressort de la cérémonie organisée par la ministre de l’Éducation, Mme Bahia Hariri, à l’occa-sion du centième anniversaire de la revue hebdomadaire al-Hasnaa. Mais au-delà de cet anniversaire, qui en dit long sur la situation de la femme au Liban au début du siècle dernier et qui coïncide avec la Journée de la femme arabe le 1er février, Mme Hariri a voulu rendre un double hom-mage à la presse libanaise et à la femme libanaise et arabe en général.

La ministre de l’Éducation avait donc convié tout ce qui compte dans le monde des droits de la femme et de la presse féminine à une céré-monie suivie d’un déjeuner à l’hôtel Phoenicia. En tête des présents, la Première dame Mme Wafa’ Sleiman, l’épou-se du Premier ministre Mme Hoda Siniora, l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, Mme Mona Hraoui, le mi-nistre de l’Information Tarek Mitri, le bâtonnier de l’ordre des avocats Ramzi Joreige et le président de l’ordre de la presse Mohammad Baal-backi.

Devant un auditoire at-tentif, Mme Bahia Hariri a commencé par rendre hom-mage à Mme Sleiman assu-rant que sans son appui, il lui aurait été difficile d’organiser une telle cérémonie, « tant les défis sont immenses à l’heure actuelle pour la femme arabe en général et palestinienne en particulier ». La ministre de l’Éducation a commencé par avouer que face aux épreuves endurées par les femmes pa-lestiniennes à Gaza, elle s’est demandé s’il n’était pas pré-férable de laisser passer cet anniversaire, pour permettre

aux femmes de panser leurs nombreuses blessures. Mais elle a finalement choisi de ne pas céder au désespoir et de transformer les dates som-bres en occasions d’espérer. Elle a préféré laisser les sou-venirs des malheurs derrière elle pour multiplier les pro-messes d’avenir. C’est ainsi que comme elle avait ap-pelé à organiser des festivités pour la commémoration du 13 avril 1975, date du dé-clenchement de la guerre ci-vile, pour en faire l’occasion rêvée de montrer que les Li-banais ont choisi de dire non à la guerre et qu’ils ont fait le pari de se retrouver, elle a voulu que cette Journée de la femme arabe soit aussi celle de la vie.

Tout en se demandant quelle était la situation des

femmes aux États-Unis et en Europe en 1909, au moment où la Libanaise se dotait de la revue al-Hasnaa, elle a af-firmé que cet hebdomadaire, qui a réussi à traverser les an-nées, reflète non seulement le visage de la femme liba-naise, mais celui d’un peu-ple courageux, dans un pays merveilleux. Mme Hariri a appelé à un immense élan de solidarité avec la femme de Gaza, un élan qui serait aussi un cri en faveur de la liberté et de la paix.

Le ministre de l’Infor-mation Tarek Mitri a éga-lement rendu hommage à l’hebdomadaire féminin qui a été racheté il y a dix ans par le groupe de Raouf Abou Zeki et dont Nadine Abou Zeki assure désormais la direction. Mitri a aussi sa-

lué l’ensemble de la presse libanaise qui montre chaque jour son dynamisme et son souci de refléter toutes les opinions et les soucis des ci-toyens. Nadine Abou Zeki a ensuite expliqué la renais-sance de la revue al-Hasnaa qui, malgré ses cent ans, a réussi à trouver un nouveau souffle et à rester à la pointe de la modernité. Elle a rendu hommage à Mme Bahia Ha-riri, « le modèle de la femme militante, à la fois conserva-trice et moderne ». Moham-mad Baalbacki, pour sa part, a parlé de la presse libanaise en général et il a rendu hom-mage à Rafic Hariri qui a fa-vorisé l’adoption de la nou-velle loi sur l’information qui est, selon lui, d’une grande modernité.

S.H.

Au premier rang de l’assistance, on reconnaît Mmes Leila Solh Hamadé, Bahia Hariri, Wafa’ Sleiman, Hoda Siniora et Mona Hraoui, ainsi que le ministre de l’Information Tarek Mitri.

Photo Dalati et Nohra

Israël met ses ressortissantsen garde contre un attentatdu Hezbollah

Mise au point du ministèredes AE sur l’affairedes passeports

Les services antiterroristes israéliens ont mis en garde hier leurs ressortissants contre des projets d’atten-tat ou d’enlèvement par le Hezbollah, à l’approche du premier anniversaire de son ancien chef militaire, Imad Moghniyé.

« Le Hezbollah se prépare apparemment à commettre un attentat grave contre une cible israélienne, y compris à l’étranger », indiquent ces services dans un communi-qué, citant notamment des

tentatives d’attentat ou d’en-lèvement.

« Un tel projet constitue une menace contre tous les Israéliens, particulièrement les hauts responsables », ajoute le texte.

Les services antiterroris-tes réitèrent également leurs avertissements aux voya-geurs, appelant les touristes et les hommes d’affaires se rendant à l’étranger à pren-dre des précautions spéciales dans les hôtels, restaurants et sur leurs lieux de vacances.

Ces avertissements inter-viennent près d’un an après la mort de Imad Moghniyé, tué en février 2008 dans un attentat à Damas.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasral-lah, avait affirmé jeudi der-nier que sa formation envi-sageait toujours de venger la mort de Moghniyé, qu’il a imputée au Mossad (ren-seignements extérieurs israé-liens) même si l’État hébreu a toujours nié une quelcon-que implication.

Le ministère des Affaires étrangères a publié un com-muniqué répondant aux infor-mations publiées samedi par notre confrère an-Nahar qui avait souligné que les Liba-nais de l’étranger qui veulent rentrer au pays pour partici-per aux élections législatives se plaignent de ne pas pou-voir renouveler leur passeport auprès des consulats à l’étran-ger. Le quotidien souligne, citant des sources des Forces du 14 Mars, que le ministère des Affaires étrangères et la direction générale de la Sûreté générale sont en train d’entra-

ver l’émission des passeports à l’étranger.

Le communiqué précise qu’afin « de moderniser les documents de voyages des Libanais, le passeport infor-matisé ayant une couverture bleu marine est uniquement émis par la Sûreté géné-rale au Liban. Cependant, les consulats à l’étranger ont continué d’émettre les anciens passeports couleur bordeaux, valables pour une période d’un an, or le stock d’exemplaires de ces vieux passeports est sur le point d’être épuisé ».

Le texte précise que « la Sû-reté générale, conjointement avec le ministère des Affaires étrangères et des Émigrés, œuvre actuellement à relier les consulats à la Sûreté générale afin de faciliter l’affaire et de pouvoir délivrer aux émigrés des passeports bleu marine ».

Le ministère des Affaires étrangères « pourra délivrer des passeports bordeaux, si ja-mais on lui remet un nouveau stock de ces passeports ». « Le ministère souhaite que cette affaire reste loin des dissen-sions politiques », souligne le texte en conclusion.

Baudis : Le Liban, un modèlede diversité culturelleInterview Le président de l’Institut du monde arabe (IMA), Dominique Baudis, en tournée au Liban, a souligné à « L’Orient-Le Jour » l’importance de l’existence d’un pont culturel entre la France et le monde arabe.

Wafa’ Sleiman lance une campagne de solidarité avec les femmes et les enfants de Gaza

Bachir EL-KHOURY

OLJ : Quel était le but de votre tournée au Liban ? Aviez-vous un message spé-cifique à délivrer aux res-ponsables libanais ?

D.B. : Le but de ma visite était de rencontrer, dans le cadre de la coopération qui existe à différents niveaux en-tre le Liban et la France, plu-sieurs responsables libanais, notamment le président Mi-chel Sleiman, pour lui témoi-gner d’abord de l’estime que lui portent les Français, sur-tout pour son rôle louable de maintien de l’équilibre après l’impasse politique qui avait plongé les institutions dans la paralysie durant deux ans, mais aussi pour discuter des moyens susceptibles de ren-forcer davantage la coopéra-tion sur le plan culturel entre les deux pays, maintenant que la vie institutionnelle a repris son cours au Liban. Ma vi-site était également destinée à participer au festival du MENA Cristal Awards, qui se déroule au Liban pour la 3e année consécutive, prouvant encore une fois la place pré-

pondérante du Liban dans la région sur le plan de la créa-tivité publicitaire.

OLJ : Comment évaluez-vous la coopération qui existe aujourd’hui entre le Liban et la France ? Quel rôle l’Institut du monde arabe (IMA) joue-t-il pour soutenir cette coopération ?

D.B. : Le Liban et la Fran-ce partagent une amitié da-tant de plusieurs siècles qui a mûri au fil du temps, comme en témoignent les nombreux accords de coopération sur les plans économique, po-litique et culturel actuelle-ment en vigueur. En ce qui concerne l’apport particulier de l’IMA, nous avons orga-nisé une série d’événements au cours des dernières années axés sur le Liban, dont la fa-meuse exposition « La Médi-terranée des Phéniciens – De Tyr à Carthage », organisée il y a deux ans en collaboration avec le musée du Louvre et le Musée national libanais. Le groupe a choisi de soutenir cette exposition dans le cadre de son activité de mécénat pour, une fois de plus, pro-

mouvoir la culture arabe et méditerranéenne auprès des publics français et européen et de leur permettre de mieux connaître la civilisation des Phéniciens, leur extension, la géographie de leurs échan-ges avec les peuples des rives du Nord et du Sud. Nous comptons organiser prochai-nement un nouvel évènement visant à promouvoir les créa-tions des peintres, sculpteurs et autres artistes libanais. Nous avons également signé cette semaine, dans le cadre d’un colloque organisé par la fondation Safadi à l’IMA sur l’intégration du Liban dans l’Union pour la Méditerranée (UPM), un accord de coopé-ration avec ladite fondation en vertu duquel plusieurs colloques analogues seront organisés dans les prochains mois à Paris et à Tripoli.

OLJ : Pensez-vous que l’action menée par l’IMA sera plus ardue ou au contraire plus facile, au len-demain de la guerre contre Gaza ?

D.B : La tragédie de Gaza, que nous avons douloureu-

sement vécue au sein de l’IMA, ne fera que renforcer notre détermination à com-battre certains préjugés et à promouvoir davantage la culture arabe. Le 1er février, un concert exceptionnel au profit des victimes de Gaza, regroupant de nombreux ar-tistes dont Rachid Taha et Jamel Debbouz, sera ainsi organisé à l’IMA. Une expo-sition d’artistes palestiniens est également prévue pour cet été. Cet institut, qui œu-vre depuis 20 ans à dévelop-per et approfondir en France l’étude, la connaissance et la compréhension du monde arabe, en dépit des nom-breuses guerres et évolutions politiques conjoncturelles dans la région, est résolu à continuer ce combat avec la même ferveur. Notre tra-vail porte d’ailleurs déjà ses fruits comme en témoigne la visite chaque année de près d’un million de personnes à l’IMA.

OLJ : Vous avez été jour-naliste à la radio et à la télé-vision libanaise entre 1971 et 1973. Quel regard por-

tez-vous sur le Liban 36 ans plus tard ?

D.B : En effet, c’est au Li-ban que j’ai appris mon métier de journaliste, et c’est grâce à ce pays que j’ai pu compren-dre avec plus de profondeur la structure politique et so-ciale du Moyen-Orient. Cela m’a permis, en partie, de de-venir plus tard reporter pour la première chaîne française dans la région. Même après avoir quitté le Liban au début de la guerre civile, je n’ai ja-mais vraiment rompu le lien avec ce pays, que je considère comme ma deuxième patrie. J’ai toujours été fasciné par cet attachement inébranlable à la vie qu’ont les Libanais, et qui n’a jamais fait défaut même dans les moments les plus durs de leur histoire contemporaine. Après trois décennies teintées de violen-ce, d’attentats, d’occupations mais aussi de soulèvements populaires et de libérations, je regarde le Liban et son avenir avec beaucoup d’espoir. Les Libanais ont réussi à survivre à toutes ces épreuves. Finale-ment, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Au cours d’une cérémonie au palais de Baabda, regrou-pant plus de trois cents invi-tés, la Première dame Wafa’ Sleiman a lancé samedi une « campagne nationale de so-lidarité avec les femmes et les enfants de Gaza ». La Pre-mière dame a prononcé une allocution pour l’occasion au cours de laquelle elle a qua-lifié le Liban de « conscience de l’humanité et de symbole des valeurs et du droit » et elle a insisté sur le fait que les Libanais qui ont eux-mêmes tellement souffert et enduré ne peuvent que se tenir aux côtés des victimes de l’agres-sion à Gaza.

En présence de nombreux ministres dont MM. Ziyad Baroud, Mohammad Kha-lifé, Tarek Mitri, Faouzi Sal-

loukh, Nassib Lahoud, Ali Kanso, Joe Takla et Ghazi Zeayter, ainsi que de la mi-nistre Bahia Hariri, des an-

ciennes Premières dames Mona Hraoui et Joyce Ge-mayel, de l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, de Mes-

dames Randa Berry et Hoda Siniora, un film documentai-re sur les souffrances du peu-ple palestinien a été diffusé. Mme Sleiman a ensuite pris la parole pour indiquer qu’en 2006 comme en décembre et janvier 2009, la machine de guerre israélienne s’en est prise aux civils libanais et palestiniens. Au nom de la Commission nationale de la femme libanaise qu’elle pré-side, Mme Sleiman a lancé une campagne de solidarité avec Gaza qui s’étend du 1er février, Journée de la femme arabe, au 15 mars, et englobe le 8 mars, Journée internatio-nale de la femme. Cette cam-pagne est destinée à rassem-bler du lait, de l’eau et des couvertures pour les enfants de Gaza, mais elle s’emploie

aussi à aider les femmes lé-sées par l’agression israélien-ne à porter des plaintes indi-viduelles contre Israël devant les commissions spécialisées de l’ONU, en coopération avec l’ordre des avocats de Beyrouth.

Mme Randa Berry a pris la parole à son tour, pour expli-quer l’action de la Commis-sion nationale de la femme libanaise créée à la suite de la conférence de Pékin sur les droits de la femme et qui, de-puis dix ans, n’a cessé de cher-cher à consolider les droits de la femme et à dynamiser son rôle au sein de la société. Elle a rappelé les souffrances de la femme libanaise et demandé une mobilisation de toutes les femmes arabes en faveur des mères de Gaza.

Les participants à la cérémonie entourant Mme Sleiman.Photo Dalati et Nohra