4 DOMINIQUE DEMERS DragonS Secret … · LE SECRET DES DRAGONS Léo et moi sommes de retour à la...
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DOMINIQUE DEMERS4
DragonSSecretLedes
DOMINIQUE ET COMPAGNIE
DOMINIQUE ET COMPAGNIE
DOMINIQUE DEMERS
DragonSSecretLedes
Illustrations : Sophie Lussier
Les personnages
Lili
Thibert Thibodeau
Léo Lau zon
Amélie Me yeur
Mon parrain mène une vie palpitante !
Voici ma pire ennemie…
Mon nom complet, c’est Liliane Labrie.
Mon meilleur ami est un génie !
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Notre merveilleux dragon !
Émeline
S
am Sop
hie SaphirSy lv
ain Sicotte
Ernesto Armaturo
Malgré son âge, elle ressemble
à une petite fille.
Il a une allure de bandit...
C’est une riche femme d’affaires...
Et voici son associé.
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Résumé de la partie 3
Crotte de pou ! Léo et moi avons failli mourir, enfermés dans un hangar derrière le Grand Palace Princier de l’île Mandra.
Heureusement, Sylvain Sicotte, un ex-bandit, membre du Cercle Lancelot, nous a sauvé la vie. Avec l’aide d’Amélie
Meyeur, mon ex-pire ennemie !
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RÉSUMÉ DE LA PARTIE 3
Sam a maintenant de magnifiques ailes qu’il peut déployer pour s’envoler dans le ciel.
Il a quand même failli mourir lui aussi, abattu par Ernesto Armaturo. Émeline a trouvé juste à temps la recette de potion de mandragore qui rend Sam invisible.
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LE SECRET DES DRAGONS
Léo et moi sommes de retour à la maison. Mais notre vie ne sera plus jamais la même. Nous sommes dé-sormais les premiers enfants chevaliers du Cercle Lancelot. Ils peuvent faire appel à nous n’importe quand…
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CHAPITRE 1
Aaaaaaah !
Ç a fait 17 jours et 339 minutes que je n’ai pas vu Sam. Je m’en-
nuie telle ment de lui !Je m’ennuie de lui terriblement. Je
m’en nuie de lui affreusement. Je m’en-nuie de lui horriblement. Et je pour rais continuer la liste d’adverbes longtemps. Madame Isabelle, mon en-sei gnante de l’année dernière, serait
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LE SECRET DES DRAGONS
ravie. Lili Labrie, championne du voca-bulaire. Ou mieux : Lili Labrie, reine de la synonymie !
Léo aussi s’ennuie de notre dragon chéri. Quand on est ensemble, on parle tout le temps de lui. Hier, on se de man-dait si Sam avait grandi. Lorsqu’il s’est envolé dans le ciel de l’île Mandra grâce à ses belles ailes toutes neuves, notre dragon avait la même taille que nous. Mais qui sait ? Peut-être que son cou dépasse celui d’une girafe maintenant.
Quand je pense qu’Ernesto Armaturo, ce monstre assassin chef des Dra-gonniers, est passé à deux poils – ou à deux écailles… – de TUER Sam ! Si Émeline n’avait pas trouvé la recette
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AAAAAAAH !
pour rendre les dragons invisibles, Sam serait MORT !
Je ne pourrais plus jamais l’entendre rire. Ni dire mon nom. Ni nager, ni courir comme un excité, ni frotter son museau humide contre mon cou. Quand j’y songe, une boule grosse comme la planète Jupiter monte dans ma gorge.
J’ai ajouté plusieurs pages à mon album de Sam au cours des 17 derniers jours… et 339 minutes.
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LE SECRET DES DRAGONS
Sam galope avec moi sur son dos
Sam é teint l’incendie de la cabane de Sylvain Sicot te
Sam, Léo et moi en pleine bataille d’oreillers
Sam disparaît grâce à la potion à base de fleurs de mandragore et de mimosa
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AAAAAAAH !
Pendant que j’écris et que je dessine, Léo poursuit ses recherches sur les chevaliers à la bibliothèque et sur Internet. C’est normal : nous sommes les premiers enfants chevaliers du Cercle Lancelot. Les savants du Cercle peuvent faire appel à nous n’importe quand.
« Ça pourrait être demain. Ou dans plusieurs années », nous a prévenus Thibert Thibodeau, mon étrange et adorable parrain.
Léo affirme qu’au temps du roi Arthur
tous les chevaliers étaient des hommes. Et que c’est resté comme ça depuis cette époque.— Dans toute l’histoire de la chevalerie, il n’y a jamais eu de fille, a-t-il déclaré.
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LE SECRET DES DRAGONS
— Et ça voudrait dire quoi, selon toi, Léo Lauzon ?
Léo me connaît bien. On est amis depuis avant la garderie. Il sait que je peux piquer des colères de dragon.
— Ça veut dire que tu es encore plus unique et extraordinaire que tu ne l’ima-gines, Lilipou, a-t-il répondu avec un petit sourire craquant.
— Léo ! Qu’est-ce qui se passe ?Mon ami vient d’arriver chez moi. Il a
une tête de fantôme. Je ne l’ai jamais vu aussi pâle.— Viens, Lili ! souffle-t-il d’une voix blanche.
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AAAAAAAH !
Léo me fait signe de monter l’escalier. Il veut qu’on s’installe dans ma chambre.
J’allais grimper en vitesse lorsque ma mère sort de la cuisine. Elle a les joues roses et une tache brune sur le nez.
Oh non ! Béatrice a cuisiné ses fa-meux biscuits santé au tofu et au chocolat sans sucre. Elle va vouloir qu’on y goûte tout de suite.— Léo ! Tu n’as pas l’air bien… Viens prendre une bonne collation à la cui-sine, dit-elle.
Je lève les yeux au ciel. Maman com-prend que je veux être seule avec Léo.
— Mes biscuits sont encore un peu chauds. Je vous en monterai dans quelques minutes, propose-t-elle.
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LE SECRET DES DRAGONS
Je lui envoie un bisou volant et elle me répond d’un clin d’œil. Parfois, par miracle, ma mère réalise que je ne suis presque plus une enfant.
Léo s’assied devant mon ordina teur. Ses doigts courent sur le clavier. Des fenêtres s’ouvrent. Et puis d’autres.— Regarde ! s’exclame-t-il.
Ce que je vois est tellement… telle-ment… que je n’arrive plus à parler.— C’est… C’est… Aaaaaaah !
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CHAPITRE 2
Un pêcheur fou
UN HOMME A VU UN DRAGON !Cette phrase-choc apparaît
sous la photo d’un individu qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur, du genre L’assassin à la tronçonneuse ou La nuit de tous les vampires. L’homme affolé est entouré de secou ristes. La scène se déroule
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LE SECRET DES DRAGONS
dans un endroit reculé, au bord d’une rivière, en NOUVELLE-ZÉLANDE.
Léo attend ma réaction. J’ai encore une planète dans la gorge.
Je ravale ma salive avec difficulté, puis je me gratte trois fois l’épaule droite. C’est un code entre nous. Ça signifie que j’ai compris.
— Si ce n’était pas en Nouvelle-Zélande, je penserais que cet homme est fou, dit Léo.— Sauf que NOUS, on SAIT qu’Ernesto Armaturo élève un dragon en secret. Et que ce dragon a été transporté dans la forêt du mont Ayuthaya. Et que le mont Ayuthaya est justement situé en NOUVELLE-ZÉLANDE.— Exact !
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UN PÊCHEUR FOU
Léo tape sur le clavier. Il ouvre un article en anglais qu’il soumet aussitôt à un moteur de recherche en traduction. Quelques secondes plus tard, l’article, d’abord publié dans un journal en Nouvelle-Zélande, est reproduit en français sur l’écran de mon ordinateur.
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ACTUALITÉS
12ºC
JOHN NASH, PÊCHEUR EXPÉRIMENTÉ, A FAILLI PERDRE LA VIE après avoir chaviré dans les eaux glacées
où il taquinait la truite.
Cet ancien professeur, fort
respecté dans sa communauté,
jure avoir vu… un dragon.
« Le dragon a traversé le ciel
juste au-dessus de moi en
faisant claquer ses grandes
ailes et en crachant du feu.
J’en ai perdu la maîtrise de
mon embarcation et j’ai failli
me noyer », raconte l’homme,
encore en proie à la panique
plusieurs heures après le
supposé incident.
ACTUALITÉS
Une fois remonté à bord de
son embarcation, John Nash a
constaté que le dragon avait
disparu. L’homme a pagayé pendant
des heures, sans s’accorder de
pause. En atteignant le rivage,
il s’est écroulé sur le sable,
épuisé et à demi mort de peur.
John Nash a été transporté
d’urgence en hélicoptère à
l’hôpital de Queenstown, où une
équipe de psychiatres l’attendait.
« Il faut alerter l’armée. NOUS SOMMES EN DANGER. Le regard de cette créature était féroce… », répétait l’homme, fortement perturbé.
LE SECRET DES DRAGONS
— Tu crois que le dragon d’Ernesto s’est échappé ?— On dirait bien, Lilipou…— Il faut alerter Thibert !— Les membres du Cercle Lancelot sont sûrement déjà au courant, murmure mon ami.— Ouais… Tu as raison. Alors, il faut expliquer aux psychiatres de l’hôpital que cet homme qui dit avoir vu un dragon n’est pas fou.
— Je pense qu’on aurait tort de se faire remarquer.— On fait quoi alors, Léo ?— On s’entraîne encore plus fort. J’ai l’impression que notre première mission pourrait débuter très bientôt.
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UN PÊCHEUR FOU
Les biscuits de ma mère arrivent juste au bon moment. On a besoin d’énergie. Notre entraînement est prévu dans une heure. Amélie Meyeur, mon ex-pire-ennemie-devenue-amie, nous attend avec Vu Tran.
Vu Tran ! Juste en pensant à lui, j’ai mal partout.
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CHAPITRE 3
Clown et grimace
« Vu Tran est l’un des meilleurs en-traîneurs du pays, sinon du
monde », af firme Amélie. Une heure avec lui coûte une véritable fortune !
Ce n’est pas avec mon argent de poche de presque rien, reçue en échange du rangement de ma chambre et de l’époussetage du rez-de-chaussée, que je pourrais m’offrir un tel entraîneur.
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CLOWN ET GRIMACE
Et c’est pareil pour Léo : ce n’est pas en amusant son frère Paulo et sa sœur Mado de temps en temps que mon meilleur ami gagne le gros lot !
Pour Amélie Meyeur, c’est différent. Ses parents sont riches à craquer. Et Amélie est super-extra-gâtée pourrie. Elle est aussi la seule personne à con-naître Sam en dehors des membres du Cercle Lancelot. Amélie ne sait pas tout, mais elle a déjà vu notre dragon. Et elle veut nous aider.
Lorsque mon meilleur ami a dé-couvert, grâce à ses recherches, que « les ch eval iers poursu ivent un entraînement intensif dans une foule de disciplines afin de se préparer au
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LE SECRET DES DRAGONS
combat », Amélie a eu « l’idée du siècle » (selon Léo). Elle a convaincu ses parents de lui fournir un entraîneur personnel pour se préparer aux JNJ, les fameux Jeux Nationaux Juniors.
C’est archifaux, bien sûr.
Mademoi selle Meyeur n’aime que le ballon chasseur. Et encore, à condition de ne pas trop se décoiffer. Pendant qu’on se tape des entraînements de champion olympique au parc Meyeur, près de chez Amélie, cette dernière nous attend, assise sur un banc.
Elle en profite pour lire des potins sur sa tablette électronique.
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CLOWN ET GRIMACE
Avant-hier, Vu Tran nous a fait :
courir trois kilomètres, lever des poids bien
trop lourds pour moi, exécuter
d’interminables séries de redressements assis, autant de pompes et un tas d’autres tortures physiques.
À la fin, j’avais envie de vomir.Pour de vrai !Je l’ai dit à monsieur Tran en espérant
qu’à l’avenir, il serait moins exigeant. Quelle gaffe !— Vous envie de vomir, mademoiselle Liliane ? Formidable ! C’est exactement
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LE SECRET DES DRAGONS
ce que j’espérais ! s’est-il réjoui. On fera pareil prochaine fois.
Morale de cette histoire ? Zippe ta bouche, Lili Labrie. Compris ?
En route vers le parc Meyeur, je n’arrête pas de penser à l’homme qui a vu un dragon. « Le regard de cette créature était féroce », a-t-il déclaré.
Je songe à ce qu’Émeline nous a confié lors de notre séjour sur l’île Mandra :
« Les dragons naissent avec une double nature, nous a-t-elle expliqué. Ils peuvent grandir pour devenir puissants et bienfaisants, ou horriblement dangereux. »
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CLOWN ET GRIMACE
Notre vieille amie a ajouté :« Ce qui est en jeu, ici, c’est l’avenir de
l’humanité. Ne l’oublions pas… »
Cela signifie que moi, Lili Labrie, membre du Cercle Lancelot, je dois prendre mon entraînement très au sérieux. On a beau être encore un peu des enfants, Léo et moi, on participe à quelque chose d’ultra-important. Même que…— Lili ! Pssssttt ! Regarde…, chuchote Léo, qui marche à mes côtés.
Un homme se dirige vers nous. Un homme… clown.
L’individu a un visage de clown, des cheveux de clown, des vêtements de clown et des souliers de clown !
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CLOWN ET GRIMACE
J’éclate de rire. Il est vraiment trop co mique avec sa moumoute de che veux orange, son nez en balle de ping-pong rouge tomate, sa grosse bouche qui sourit jusqu’aux oreilles, sa cravate 3 fois trop large, son costume 4 fois trop grand et ses souliers de bouffon.
Le clown tient un énorme bouquet de ballons. Je suppose qu’il se rend à une fête d’enfants. Mes parents m’ont déjà fait la surprise d’inviter un clown à ma fête de cinq ans.
Ce fut un vrai désastre. La moitié des enfants invités pleuraient parce qu’ils avaient peur du clown.
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LE SECRET DES DRAGONS
Léo et moi nous approchons du clown en lui souriant gentiment. Arrivé à quelques pas de nous, l’espèce de pas drôle nous tire la langue. Crot te de pou! Il nous fait une grimace !
Je n’en reviens pas. Je bouge mon nez rapidement de gauche à droite, trois fois, en regardant Léo. C’est un CODE entre nous quand on ne com-prend rien.
Mon ami ne me répond pas.— Sylvain ! s’écrie-t-il tout à coup en se jetant dans les bras du clown.
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CHAPITRE 4
Ayoye !— Je t’ai eu, hein, le microbe ? me ta-quine Sylvain Sicotte en me frottant vi-goureusement la tête.— Je vous ai reconnu grâce à vos cica-trices, se vante Léo.
Sylvain Sicotte, membre du Cercle Lancelot, a déjà été un vrai bandit. Il garde une balafre sur la joue et une
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LE SECRET DES DRAGONS
cicatrice au sourcil en souvenir de cette époque.— Vous avez des nouvelles de Sam ? demande Léo.— Suivez-moi ! grogne Sylvain en guise de réponse.
Notre ami-le-faux-clown s’arrête un peu plus loin, devant une cor-donnerie où papa fait parfois réparer nos souliers.— Salut, Fredo, lance Sylvain en entrant dans la boutique comme si c’était chez lui. Je peux emprunter ton bureau ?— No problema, répond le proprio. Mi casa es tu casa.
Nous traversons un atelier sombre, rempli de chaussures, de bottes, de
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AYOYE !
sacs et de ceintures en attente d’une deuxième vie. L’air est chargé de puissantes odeurs de cuir, de colle et de cirage. Tout au fond, une porte donne sur un minuscule bureau.— Nous disposons de peu de temps, commence Sylvain en refermant la porte derrière lui. Vous ne devez pas être en retard à votre entraînement avec mon-sieur Tran.
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LE SECRET DES DRAGONS
— Co… comment savez-vous…? s’étonne Léo.
Sylvain ne daigne pas lui répondre. Il affiche un air d’enterrement malgré le large sourire de clown dessiné sur sa bouche.
— C’est Thibert qui m’envoie, lâche-t-il.Je pose la question qui me démange :
— Vous avez des nouvelles de Sam ?Silence.J’imagine aussitôt notre dragon
blessé. Ou malade. Ou prisonnier…— Sam est-il retourné au pôle Nord ? insiste Léo. Comme Thibert le pensait ?— Ouais, grommelle Sylvain.
Je demande à mon tour :
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AYOYE !
— Et il dort tranquillement ? Il hiberne, comme un ours, n’est-ce pas ?
Sylvain bougonne :— Sam s’est réveillé alors qu’il avait en-core besoin de beaucoup de repos.— C’est grave ?! s’inquiète Léo.— Écoutez, les minus ! s’impatiente notre ex-bandit. Notre connaissance des dra-gons est limitée. Sam et le dragon d’Er-nesto sont les deux seuls représentants de leur espèce sur la planète. Alors, on ignore encore beaucoup de choses sur eux, compris ?— Vous savez qu’en Nouvelle-Zélande, un pêcheur a vu un dragon ?
Sylvain me jette un regard noir tempête. Il n’est vraiment pas d’humeur à discuter.
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LE SECRET DES DRAGONS
« Zippe ta bouche, Lili Labrie ».— Ce qui compte, pour l’instant, c’est Sam. Il s’est réveillé en état de panique et, malheureusement, il n’est plus invi-sible. Selon nos savants stationnés dans l’Arctique, Sam vous cherche. Faut croire qu’il aime les microbes !— C’est normal, on est ses parents, je balbutie, en oubliant que je m’étais promis de ne plus parler.— Vous êtes les parents d’un enfant qui ne va pas bien. Sam s’est un peu calmé, mais il refuse de boire et de manger et, surtout, il n’arrive pas à se rendormir. Sans sommeil, à son âge, il risque de tomber malade rapidement.— Quand mon frère Paulo panique la nuit après un cauchemar, mes parents vont dans sa chambre pour le rassurer,
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AYOYE !
nous informe Léo avec un léger trem-blement dans la voix.
Je ne dis rien, mais une phrase tourne en boucle dans ma tête. Sam a besoin de nous.
Pauvre petit dragon ! Il a dû se réveiller en se rappelant le fusil d’Ernesto braqué sur lui, l’affreux bruit de déto-nation et le projectile qui l’a frôlé.
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LE SECRET DES DRAGONS
Léo prend ma main. J’essaie de lui sourire, mais je n’y arrive pas.— Préparez-vous à repartir, les têtards. Quelqu’un vous contactera sous peu, annonce Sylvain, sur le ton de quelqu’un qui n’en dira pas plus.
Nous allons repartir ! Enfin !!! Desti-nation : Pôle Nord. Et pas pour rencontrer le père Noël… Pour revoir Sam !
Pour le rassurer. Pour rire avec lui. Pour caresser les plumes de ses ailes toutes neuves. Pour courir avec lui. Pour le protéger. Pour l’aimer.
J’ai trop hâte de partir.
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AYOYE !
On allait sortir de la cordonnerie lorsque Sylvain Sicotte nous surprend en nous serrant très fort dans ses bras. Ça doit vouloir dire qu’il nous apprécie, même s’il nous traite de têtards, de minus, de microbes et d’autres noms gentils.
Malheureusement, cet ancien bandit n’est pas doué dans les démonstrations d’affection. En me pressant contre lui, il m’a pincée dans le cou. Fort.— Ayoye !
Le pire, c’est qu’au lieu de s’excuser, l’espèce de nigaud m’adresse un clin d’œil. Quel étrange individu.— Hasta la proxima ! lance joyeusement Fredo.
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