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39"toBéê N*13,793 ,'28 Pages) Afimmistralenr- Bélégué -Gérant °. RAN POL. ET töslslslraüM, impressions etAmses, TÊL. 10.41 35, Rus Fontanelle, 35 Adrssss Télégraphique : BA2TD0LET Havre Mies — ïBfflêi $ü Wm_ -- 18 (Mie (S Pages) JfflJiÏ0 FêvriftP AM9 Petit Havre RÉDACTEUR EN CHEF J.-J. CASPAR -JORDAN ïélépbonei 4-4. SO Bscrétaire Général : TH.VALLÉS Rédacllon, 35,rueFontenelle - Tél.7.60 AU HAVRE, Bureau du Journal, 112, boni' de Strasbourg. t L'AGENCE HAYAS,8, place de ia Bourse, est ] geule chargée de recevoir les Annonces pour ( le Journal. ie PETITHAVRE astitèsignépour Isa AnnoncesJudlelalraset iégolea A PABI3 .. ORGANE RÉPÜRLIGAIN DÉMOGRATIQUE Le plus fort Tirage des Journaux de la Région ABOrarajElVlERiTS Le Havre, la Seino-Inférieure, l'Eure, l'Oise et la Sorume Autres Départements Union Postale . : , Ons'aóonneégatement,SAKSFRA/S,danstousies Bureaus da Pastada France Trois Mois Six Mois Un Ah •» Fr. 43 Fr. SS Ft. 8 » IS Fr. 368 » 13 » SS5 Fr. ■45 > ön Attentat contre « M.Clemenceau PLOSIEÜBSCOUPSOEREVOLVER SOMTTIBÉSSUR LE PRÉSIDENTDUCONSEIL Glemeneeaa estlégèreinefit Méssé Le Président du Conseil a été vic¬ tims, kier matin, d'un attentat dent nos lecteurs irouveront plus loin le récit. A l'hetere oü nous écrivons ces lignes, les nouvelles de M. Georges Ciémencsau sont pleinement rassu- ranteset il nest pas question de com¬ plot ; nous ne voulons done pas prendre les choses trap au tragique, mais seulement rendre hommage a fhomme d'-Eiat criminellement visé et dégager la moralité de 1'événement. L'auteur cleVattentat a doublement raté son coup, car M. G. Clémenceau s'en iirera eertainement avec un pres- tigc plus grand que jamais. II ne manquait que cctle auréole d lagloire de l'homme éminent qui a brillé de tant d'éclat par les qualités de son esprit, son talent d'écrivain, ses pas¬ sions politiques, son énergie a la tête du Ministère de la guerre, son auto¬ rité a la présidence de la Conférence de la Paix. Sans être de ses thurijé- raires, nous nous joignons respec- tueusement a ceux qui sont allés lui exprimer leur satisfaction de le voir échapper a la mort. A quels sentiments a Men pu obèir l'homme qui a frappé 31. Clémenceau ? Nous nen savons rien encore, mais c'est sans doutc un de ceux qui pré¬ tendent trancher par la violence les questions de I'heure présente. 11semble cependant que l'expêrience de la Rus¬ sia et de I'Allcmagne aurait les dégoüter a jamais. En Russie, e'est le gdchis et la J aim; en Allemagne, les socialistes out pris le pouvoir, mais aprcs avoir massacré eux-mêmes les plus exaltés d'entre le peuple. La violence ne résout rien el ce ji'est pas line excuse que d'invoquei* les misères. Ce serait bien mal servir le peuple, qui a tant souffert des maux de la guerre, que de le pousser a re- prendre d l'intérieur les combats qu'il a livrés contre l'ennemi du dehors. Pour guérir ses plaies, pour éviter le retour de catastrophes dont il est la première victime, ce qu'il lui faut, ce qu'il nous faut a tons, e'est unsurcroit de sagesse. Nous voulons « l'ère sans violence » ; commengons par donner I'example entre nous et a ne recher- cher que la force dc la raison. Nous sommes bien convaincus, d'ail- leurs, que le bon sens de notre popu¬ lation ne s'y trompe pas, que les Jous commeVauteur de I'attentat ne sont qu'um infime exception et que le pays attendra dans le calme le retour u la vie normale, confiant que ceux qui out la responsabilité de ses destinées ne peuvent eux-mêmes vouloir autre chos" que le délivrer du cauchemar de la guerre. Caspar-Jordan. L'Attentat Le président vonail de quitter son domicile,rue Franklin, 8, a 8h. 4-5,dans imo limousine de ia R.-G. A.n° 95025. La voiture tournait a i'anglodo ia rue Franklinpour prendrele boulevardDelessert, lorsqu'un individu, poslé sur le refuge, au centre du earrefour, tira piusieurs coups de revolver dans la directiondu président, qui fut attaint. Arrêtéaussitót, avec laido d'un agent, par un sommergaafsorti de sa boutique en entendantles i passants so jetèrent néront,lanuis qu'on 1emmenait au commissariat. La voiture du président fit demi-tour,et M.Clemen- ceau, pale, mais trés raaitrc de lui, descenditdevant sa porie etrcgagna son appartement en s'appuyant sur l'épuuied'un ami. # *# Piusieurs personnesout été térnoins de i'attentat. Lours récils outpermis a uu rédacteurdu Temp»de rccoiiStituerle dramedans tous ses détails. M.Clemence.auvenait de monter en vdHurca la porto de son domicile.Celle-ci,conduite par le bri¬ gadier Gonjat,ayant 4 cóté de lui le soldat Brabant, dcscendaita polite allure la pente ds la rue Fran- kirn ; oilotournait a gauchepour prendre le boule¬ vard Delessertlorsqu'unindividu,de taille moyenne, clio eux blondsassez longs, yeux bleus, vêtü d'un pantalon de velours et portent un caoutchoucde couleur khaki, sortit de sa poche un pistoletauto- maiique et fit Jeu a Irois reprisessur M.Clemcuceau qui passait 4 queiquespas do tui. La voiture du président contiuua sa route, landis quo les passants,surpris, s'arrêtaient. Unnégocianten cycles et autos, M. Itrugeron, dont la boutiqueest siluco boulevard Deicssert,8, travaillait a la reparation d un moteur, forsqu'il en- tcndil mie detonation.II erut a un éclatement de pneumalique,mais percevant d'autres coups de feu, li sortit de sou atelier. « L'homme,a raconté M.Brugoron, couraii, tete nue, derrière1'automobiloduprésident,déehargeant son revolver dans lc panncau arricro do la limou¬ sine oüM.Clemenceau,delout, cherchaita so ren¬ dre comptcde ce qui se passait. Successivement,il tira sopt coups. Jo le rejoignis4 ce moment et l'em- oo.gnai4 bras-!e-corps.L'inuividuvenait de jotor ■onarme, un pistolet autonjaiiouo do naad mo¬ delo ; il levait les bras en l'air, « faisantcamarade». Un agent. M.Lebaigt, du 16*arrondissement,mc prêta main forteet nc-usmimos le meurtrier dans Vimpossibilitódc faireun mouvement. « Les passants, accourus de toutes parts, recon- naissantM.Clemenceaudans sa voiture qui venait de s'arrêter, voulurent iaire un niauvais parli au crimincl que nous eümes grand'peine a protéger cor.ire la foule. Malgréuosefforts, il rept queiques coups do poing ; d'autres agents intorvinrent heu- reusement pour le protéger et nous pümes lo con- duire au commissariat, ruo Bois-le-Vent, oü nous le reinjuriesentro lesmains de M.Cosion,commissairo du quartier de la Muette.» Unedes premièresballes tirées, qui traversa de part en part la voiture de M.Clémenceau, atteignit l'agent Goursat,du 16"arrondissement,qui fut bles- sé a la iigurc el transporté a l'hópitalBoucicaut. La scène s'était déroulée entre le rond-point et l'immeubleporlant ie numéro 21 du boulevardDe¬ lessert, c'est-a-diresur un espaced'une cinqantaine do metres. La voiture re.vintrue Franklin oü M.Clé¬ menceau dit a ceux qui s'empressaient : « Cen'est rien ! Ce n'est rien !» L'Mtiiude du Ppéssdesit Lorsque sa voiture sfarrêta rue Franklin, Io prési¬ dent du Conseilen descendit,aide par un lieutenant : qui se trouvait sur le lieu do l'attontat et par un soldatsecrétaire -, comme cc dernier le soutenait sous lo bras droit : « Fais attention, lui dit affee- . tueusemontM.Clemenceau,tü mefais mal ». Avec de grandes precautions, on aida le président du Conseila gagner sa chambroa couchei' et on 1ins- talla sur son lit. Lc professeurGossetfut aussitöt appelé; Ie pre¬ mier examen du praticicn permit d'établir que ie blessén'était pas grièvementalteint : une ballo l'a frappé a l'épauie droite, penetrant par derrière ; du sang s'écbappade la blessure. Onprocédéa un pre¬ mier panseraentsonnnaire, tandis qu'arrivo le pro¬ fesseurTuffier. Le présidentdu Conseil fait preuve. d'un calme éfonr.ant; il Veutse lever et se promener dans la pièce, et no parle de rien de moius que dc reprendre aussïtót sou labeur quotidicn. » II y a des affaires urgeiifes». déclare-t-ij,Les médecirisinterviennent éiiergiquementpour queM.Clémenceaurestecalme; ils v parviennentnon sans peine, fis décident do pratiquer immédiatementunexamenradiographique et donnentles instruction pour qu'on fasse appor- ter les appareils nécessaires. L'examen de la voiture En attendaut l'arrivée des magistrats, la limousi¬ ne doM.Clémenceauest restéodevant la porte de son domicile.Elle porte la trace de dix balles. Des sept projectilesentrés par ie panneau anière, trois sont gro'upésdu cóté droit, a la placeoü était assis le president,ce qui sombloindiqner a la fois l'habi- leté du tireur et son sang-froid. On voit nettement les trous faits dans lo liois, sanséclats, et on retrou- vo, dans les glacésavant qui séparont les voyageurs du eonductour,la trace do la sortie de trois do ces balles.L'un de ces orifices est juste au-dessusdo la téte du chauffeur. Les eoussins, a l'intérieur, lais- sent passer queiques crins par l'ouverture qu'ont produito les projectiles. Trois autres balles out pénötré par les glaces-du cóté gauche(sensdo la marcho)et sont sorties par les glacésdu cóté droit. Elles out fait des trous de la grosseurd'uiic piece de cinq francs, sans provo- quer 1' éclatementdes vitres de fabrication spéciale. A 10h. 1/2,los chauffeurs militaires ont emmené fa voiture, aux fins d'expertise, a la prefecture de police,oü oliea été séquestréejusqu'a i'arrivce. de M.Deiss,juged'instruction,chargé*de 1'er.quête. L© Crimfn©! L'auteur de l'atlentat est un nommé Cottin(Emile- Jules-Honri), no ii Creil,on 1896, ouvrier ébéniste, afliliéa la iédérationcommuniste.Considérécomme un anarchistedangereux, il était connu, dans les milieux libsrtaires, sous le nom do « Mildou». Interrogé par lo commissairo de police do la rue de la Pompe, en presence de MM.Mouthon, directeur de la police judiciaire , Tanguy, commissaire de police, Lescouvé, procureur général, Scherdlin, procureur de la Républi- que, Philippon,subslitut, Cottin ne prononga tout d'abord que queiques mots : « Je suis Franc-ais, anarchiste.Qu'onme laissc tranquille ; je m'expli- querai pfus tard. » Puis il se renferma dans un mu¬ tisme absolu. Les recherches, faitcs aussitót, apprirent qu'il logeait,en dernier lieu, dans un hotel meublé,route ö'Örléans,a Montrougo(Seine).Sesparentshabitant rue de la Convention,a Paris. Quelquotemps aprcs son arrestation, Cottin fit cette declaration; « J'ai agi on pariaite connais- sancode cause et jo rovendiquo pleinementla res¬ ponsabilitédo mon acte. » UnnomméDreyfus a été arrêté au moment de I'attentat ; il so defend do toute participation, en declarant qu'il était sirnplement spectateur. D'ail- leurs, s'il faut en croire le meurtrier, il aurait agi seul, sans complices. La surveillance établie autour du domicile do M.Clemenceaua seutepu empecher quo I'attentat ne füt perpétré devant la porte de rimmouble, e'est- a-dire dans des conditionsqui eussent permis au criminel d'alteindre a coup sur le president du Conseil.II est certain quo Cottin n'ignorait pas ce fait et qu'il fut oblige de se poster a quelque dis¬ tance pour ne pas allirer l'attention. L'ersquête off ioselfe MM. Lescouvé,procureur général; ScBérdlin,pro¬ cureur do la République; Deiss, t^bert, Boucard, juges d'instruction; Moulhon,directeur do la police judiciaire, sont allés recueiilir los premiers éféments nécessairesa t'insftiction. Le président du Conseil répond aux queiques questionsposéessans se départir de son air enjoué. Maisles visitesqu'il a déja coguesl'ont *9sib!einent fatigué, et les médeciensprennent la decisionde les limitcr strictement.Sculs, les collaborateursue M. Clemenceauet les membres do la familiesont auto- risés par les médecinsa rester au chevet du blessé. Lo docteur Paul a examine les velementsde M. Clemenceau; il a constatédes traces de balles,une au eoude droit, deux a la hauteur des reins et trois a la hauteur des épaules. Uno scule traversant les vètementsa pénétrc dans l'omoplatedroite. A 11hcures, on apporte en automobileles instru¬ ments nécessairesa l'examonradiographique; mais ces appareilsue donnent pas satisfaction et.d'autres sont demandés; de ce fait l'opéralion est reportée a Taprès-midi. Coltin,qui a été amenédans la maïinée a la Sü- veté, a comparu,a 3 heures, devant M.Deiss, juge d'instruction, chargéde suivre l'affaire. Fouiilé au commissariat do policeaprès I'atten¬ tat, il avait été trouvé porteur d'un cbargeur de browninggarni do dix balles et dc quatro ballesen vrac. 11est possibleque la justicemilitaire soit saisie de l'affaire. M. Mornet, conseillor du gouverne¬ ment prés du Y cvüseii de auerre, a été appelé au paraucL L'étst du Présideni A II heures 30, un premierbulletin de santé a été communiqué.II est signé des docteurs Laubry, Tul- lier et Gosset.En voici Ie texte : Plaie pénétranto partie postérieure omoplate droite, sans lésion viscerale. Etat général ct local parfait. A midi et demi, M. Clemenceau a exprimé le dé? sir de s'alimenter; il a absorbé un polago avec des patés ct bu de l'cau minérale. Ensuite il a pxisun peu de repos. A viugt heures mereredi, l'état général de M.Cle¬ menceau ctait considéré commo sans changement. La situation était stationnaire,la température axil- laire do 36*8. Ala tin de la journée, M.Ciemèiiceaun'avall au- cuno trace de fièvro. Onn'a pas procédé eneoro a Texamen radiogra- ■ phiquoqui exigodosmouvemontsiatiguants et dou- . loureux. IIaura lieu aujourd'hui jeudi. L'inaction i et l'immobilitélui pésent vivement ; il se résoud j trés difficiiemenLauxprescriptionsdes médecins,et' [, tonic la journée a voulu recevoir et s'entrctenir de%.j' affaires courantes avec ses collaborateurs. Quoiquola blessurele fasse parlois souffrir assea ! violemment,il n'en a pas moins gardé sa bonhomie habituelle et sa verve spirituellc. En voici un cxem- ple saisissant : Quelquc-s instants après I'attentat, il disait a un de ses colloguesdont Tamiliélui est par- ticulièrement chére : « Voyez, lo Maliradjah Birka- mir nous avait invités a aller chasser lo tigre dans son pays Eh bien, ce sont ies anai'chistesqui chas- sèrent le tigre, mais ils l'ont manqué.» P-rès du Blessé SceurTheonesse,qui avait dejii soigné M.Cle¬ menceau lors de sa précédente maladio,est venue le voir dans l'après-midiet le trouva aussi bien que ' possible. Les docteurs Tissier, Gosset,Laubry et Paul, mé- dccinlégiste, qui l'ont examiné successivemer.t,dé- clarent quo son etat va en s'améliorant mais que le blessé est trop latigué pour procéder,dans la soirée, a la radiographie. L'impresssofi a Paris Ls nouvelle a cause a Paris une emotion consi- déraijle,qui a permis de mesurer l'immense et pro- fonde popularitódont jouit le président du Gonseil, ministre de la guerre, 1'hommoqu'avec uno familia- rité aifectueusoet admirativa la ioulo appelle« le Père la Victoiren. Chacuncherchait a se renseigner avec précision ct certitude, chacun voulait savoir, chacun, selon les.moyensdont il disposaitet ses relations, tentant de se renseigner =coups do téléphonodans ies jour¬ naux, chezles hommespolitiques,dans ies bureaux des ministères, visites a la présidence du Conseil, visites au domicilepersonnelde M.Clemenceap.Do partout, la réponse arrivait lavorable, et Paris, un moment pris a ia gorge par une douleur cruelle, pouvait denouveau respirer librement, Rarement on a vu a Paris la foule montrer cette impatience d'être inlormée, qui la rendait hale¬ tante, attendre avec cette febrilité los journaux du soir qui allaient enfin lui apportor les nouvelles. Les visites Dansles milieux otfieiels,la nouvellea étc connue vers neuHieures. Lo président de la République, accompagnédu général Péneion,chefde la maisou militaire dc la présidence,s'est rendu aussitót au- près de M.Clemenceau ; M.AlbertClemenceau,frere du président du Conseil, Mme Jung, sa fille, M. GeorgesMandel,chefdu cabinet et le généralMor- dacq se trouvaienl auprès du blessé ; MM. Poincaré et Clemenceauont échangö d'allectueusos paroles, le chefdc l'Etat félicitant M. Clemenceau d'avoir miraculeusementéchappé a l'assassin, et le prési¬ dent du Conseildo réponclre: «Mais co n'est rien, Monsieurle président. » M.Loucheurest arrivé le premier au domicilede M.Clemenceau,avec M.Autrand,préfet de la'Seine. A neui heures trente, M. Pams arrive avec son chef de cabinet, ainsi que piusieurs généraux. Le roi devMontenegro est venu visiter le blessé. M. le maréchalFocb, accouru parmi les premiers, se tient dans une piè'cevoisine de celleoü reposele présidentdu Conseil.Tour a tour de nombreuses personnalitésdu corps diplomatique arrivent pour prendre des nouvellesde l'ctat de santé de M. Cle¬ menceau, sans interruption ; la rue Franklin est encombréed'aulomobiles. • D'autres personnalités, comme l'ambassadeur d'Espagne, M. Venizelos, M. Athos Romanos se présentent au ministère do la guerre. Au commencement de l'après-midi, les visites contimienta aifluer.Les so urs do la rue Raynouard viennent s'informer de l'état du président du Conseil Les feuilles qui ont été déposéesdans la logedu conciergese couvreiit rapidement des signaturesde nombreuses personnalités poiitiques, artistiques, littéraires 'et de la colonieétrangère doParis Sur la table s'entassent les cartes do visite, au milieu des- quellesa été placé, par uno visiteuse, uu gros bou¬ quet do violettos. Au dehors, matgré la pluie fine, la loule continue a stattonner derrière les harrages. A mie heure de l'après-midi,M.Clemenceaua fait envoyer un pli aux rciigieuses de la rue uizet, la maisönde santé oü le président du Conseilfut soi- gné avec tant de dövouement. Les Téüégrammes qu'il a appris, mereredi matin, I'attentat con¬ tre a. Clemenceau,ie roi d'Angleterrë lui adressa un télégrammeexprimant l'espoir que, gvflce ii sa suprème énergie el son courage, il sera bientót re¬ venu il la santé pour consacrer de nouveau ses pré- cieux elfortsaux -causesde la Francoet des Alliés. La Chambre des Communes,sur la proposition de M.Bonar Law, a voté, a l'unanimité,une adresse dc sympatbie a M. Clemenceau. fü. LSoyd Geot*ge presid d@§ nouvelles Dès qu'il eut oppris I'attentat eommis contre M. Clemenceau, M.Lloyd George a téléphonéü Paris pour prendre des nouvelles du président du Conseil irangafs, et il continue è so tairo tenir au courant dc sou état de demi-heurecn domi-houre. A SaChambr»© Notre correspondant particulier a Paris, M.Th. Henry, nous adresse les détails suivants : Dans les couloirsdu Palais Bourbon,après i'hom- mage adressé a M.Clemenceaupar la Chambroet par le gouvernement, ies deputes se sont répandus dans les couloirs.L' nimation était trés vive dans le salon de la Paix oü, contrairemeiita l'habitude, on ne voyait aucun socialiste. M.Jules Roche, qui avait rendez-vousa 10 heures avec le présidentdu Conseil,dit ; « Celattentat, con- séquencodo certaines idees dirigeantes, sembloper- metlro de creira qu'on a trop laissé ces idéés se répandre ». M.Viviani,trés rouge, un pcu agité, est fort en- touré. II déclare avoir vu le président du Conseilco matin a tt h. -1/2.M.Clemenceauétait assis dans sou fauteuil, bien calme, et n'avait pas de fièvre. 11 parait iégcrementattehit. Et M.Vivianirappelle que l'assassinde Jaurès avait agi do mème on allant chez M.Jaurès, & Vllumanlté,puis au restaurant, l'auteur du nouvel attentat surveillait le président depuishier soir. M. Viviani raconto cn outre que l'assassin a été interrogé, cc matin, par le procureur général et que, sur un ton gogueuard,il avait sirnplement regrette do n'avoir pas achevé son coup. Dansles milieux policiorson a divers noms qui pourraient s'appliquer a celui qu'ou appelle pcut- être provisoirementCottin. Onaffirme qu'il y au¬ rait au moins trois complices; un se tcnait a droite do l'automobile,un autre a gauche, un autre der¬ rière. L'individu arrêté en mème temps que Cottin a été relüché. L9ra@ troisième arrestatiors La policea procédéa l'arrestation d'un individu qui faisait l'apologiede I'attentat. Pendant qu'on le menait au posto,il a renversé l'agent qui le coudui- sait et a pris la fuite en criant : « II a bien fait ! » Uattrapé, il a étè conduit au bureau deM.Coston, commissairede police,ütii Tiatorroge ea co rno- meni. Ghes le criminel Le nomméDreylus,arrêté au moment de l'atténtat contre-H.Clemenceau,est un artistte-peintre, né a Loiulres,demeurant 1, rue Théodore-Cahus. II vit l'hommequ'on assaillait ct vouiut le défen- dro bion qu'il n'ait rien de commun avec Cottin II fut envoyóau Dépotpour voios dc fait envers les agents. Uneperquisition faite 4 l'hótel garni oü habitait Cottin,90,route d'Orléan9,.èMontrougo, a éiabli qua Cottinavait donné congé a son propriétaire et pré¬ paré sa malle qu'il dovait prendre après I'attentat avant do s'enfuir. La malle eontenait queiques har¬ des ct reniermait surtout des brochures anarchistes. Choz SesParents de Cottin Rue de la Convention,159, a midi, los parents do Cottin ignoraient encore l'arrestation de leur fils. Dans l'entourage de Ia familie, lo rédacteur du Ttmpsa pu recueiilir les renseignements suivants : » Le jeuneEmile-Jules.HenriCottin est un gargon débile. Ouvrier ébéniste, it a travaillé pendant longtempsa Billancourt,dans les ateliers de la So- eiété d'aéroplanesCaudron: mais depuis la demo¬ bilisation — it était réformé — il a auittö Billan¬ court et a été cmbauchédans une maïson d'ébénis- terle du faubourgSaint-Antoine. oLa familieCottinest venue a Paris aprèslos bom- bardemeuts de Compiègne : elle habite rue do la Conventiondepuis lc moisde mai dernier. La mèro est uno brave fommequi s'occupede son ménageet de ses enfants. Lo pèro est ouvrier dans uno usine d'lssy-ies-MouÜneaux. Lo second lils, ègé de dix sept ans, est employé aux usines Decauviile, dans la rue Lecourbo Quant au troisième, c'est un enfant de cinq ans et demi. Dansle quartier, on con- naissait EmileColtinsous le nom de Milon,diminu- tif d'Emilè. C'estun gargonqui no fumait ui ne bu- vait-.Il lisait, par contre, beaucoup: des romans, desouvrages d'astronomie,des livres de sociologie et des brochures iibertaires. » A midi et demi, M.Cottin rentre chez lui reve- nant d'Issy-les-Moulincaux. Au quatrième étage, un petit appartement d'un loyer annuel de KOO francs, comjioséd'un grand cabinet, d'une chambre a cou- cher et d'une salie a manger, c'est le logementde la familieCottin. Sur la table de la salie 4 manger le repas est ser- vi, mais lorsque lo père arrive, les yeux embuésde larmes, il pose sa casquette et sa pelerine. Le pèro et la mère éclatentan sanglots. A un journaliste, M.Cottindit : « Monfis avait depuis longtemps des idéésIiber¬ taires J'ai essayc de les combattre par tous les moyenssans y réussir ; souventil se moquait de i mol, car, disait-il, je n'étais pas do l'époque,»je ; n'étais pas a la page ». Mais,a Lyon; oü il travailta 1 pendantqueiques mois 4 la suite.de sa réformepour nne affectiondu cceuret une maladie du larynx, ses camarades lui avaieut déja monté la tête, et a Paris, il continua a fréquenter les compagnons anarchis¬ tes. Je no connaissaiset ne voufais point connaitre ses camarades, mais je déplorais en moi-mème ses fréquentations. II allait souvent au Libertaire, bou¬ levard do Belleville. II avait, je crois, une petite chambroa Montrouge,et ce matin, dans mon ate¬ lier, lorsque l'aviateur Cbanteloup annonga I'atten¬ tat dont avait étévictime M Clémenceau,"un fris¬ sen me parcourut, car j'eus, pour ainsi dire, le pressentimentque mon malheureux lils en était l'auteur. ■iComment pourrais-je, eet après-midi, aller 4 l'atelier ? Commentmes camarades mo recevront- ils ?» Et d'une volx basse, il demande : « Mais,commentva Ie président ? » Kotreconfrère le rassure sur la blessure de M. Clemenceau,et M.Coltiudit : « Tant mieux ! A un moment donné, j'ai cru que le « père Clemenceau » était mort. Voyez-vous, nous dit-il, j'avais aussi queiques idees avancées, comme beaucoupd'ouvriers, mais loin de toute idéo anarchisteou révolutionuaire. A Compiègne,oü j'ai longtempshabitë, j'ai fait partie de différentssyndi- cats comme secretaire, et ensuite commeconseiller prudhommo; mais j'ai quitté ces différentes fonc- tions, car je voyais bien » qu'on nous bourrait Je crSne » ; mön fils s'est laissé, lui aussi, monter le coup, et vous nous voyez, ma femme, mes eniants et mui, profondémentmalheureuxo. président tira sur lui piusieurs coups de revolver de la cour intérieure du ministère de l'intérieur, tandis qu'il était a ce moment assis 4 son bureau. Unoinformation fut ouverte par M.Chênebenoit, juge d'instruction. II fut constatéque M.Clemenceau avait été visé avec soir, étaxd donné lo trajet des balles et leurs traces dans les murailles. Mais un doute s'étant élevé sur l'intégrité de la responsabi¬ lité mentale du coupable, une ordonnance de non- lieu lut rendue ; M.Clemenceauen avait expriméle désir. lërffire tare A la Conférence d la Paix Paris. — La Commissionde la Roumanie 4 la conférencea continué l'examen des revenuications roumaines. La Commission des responsabilités s'est réunié mereredi matin.Le 'présidentdo la sous-Commission des affairescriminelles,M.Massey,déléguéde l'Em- piro britannique a ouvert ainsi ia séance: Je suis certain d'être l'interprête de tous les membres, non seulementdo la Sous-Commission, mais de la Com¬ mission entière, en félicitantM.Clemenceaud'avoir échappéau criminel attentat et en exprimant l'es¬ poir qu'il sera promptementréabli et pourra reprou- dro dans les deliberations de la Conférenco dc la paix la placeprépondérentequ'il y occupe. M.JamesBrownScott,représentantles Etats-ünis, lint 4 s'associera cos paroles en ajoulant qu'il con- vient de féliciter!e monde entier de ce que M. Cle¬ menceauèchappa. M.Larnaude,au nom des membres de la delega¬ tion frangaise,remercia MM. Masseyet Scott. L'occupation de Wesel Bale. — On mande de Wesel 4 ia Gazette de Francfort, quo par suite de l'iusócuritó de la situa¬ tion actuelle, le commandement suprème beige a fait savoir au commandantdu secteur de la zone neutre que Wesel sera occupée afin d'assurer la protectiondu port et ies installations publiques. Mardisoir, un convoid'iuianlerie bolge, fort do 40 hommes, est arriyé. LesAlleiaaiids contreles Bolebevistes Edle. — On mande do Berlinau Frankfurter Nach richten, quo les nouvelles parvenues dans les mi¬ lieuxcompétentsdisant que lo gouvernementrusse projetle elieclivementpour lo printemps une grande offensivegénéraledes troupes des Sovietscontre la frontière allemande.Desmesures nécessairescontre cette attaque sont en cours- Le nouveauBraptauallemand BOIe, —Onmande de Weimar 4 la Gazette de Francfort, quo la Commission des Etats a décidé d'adoptcr !o drapeau noir, rouge et jaune commo drapeau nationalallemand. Leswagons-oitsfnesaüemands Paris. — Par décret rendu au Conseii des minis- tres, M.Henry Bérengerest maintenu pour une nou¬ velle période de six mois dans la mission, non rétri- buce, do commissaire général des essences et com¬ bustibles. Le maréchal Foch a informé M. Bérenger que mille wagons-citernes,dont i! a réclaméla iournituro par l'AlIeroagne, sont auiuurd.'huiUvrés LE PARLEMENT Impressions do Séance (DE NOTRE CORRESrONDANT PARTICULIER} j&. LA CHAMBRE Paris, -19février. L'Mtentai contre M. Clemenceau Pendantles deux séancesde la Chambreon s'est surtout occupéde I'attentat contro M. Clemenceau. La nouvelleest arrivée au Palais-Bourbonun pou avant la séancedu matin et les queiques députés présents se sont hétés d'ontourer, dés leur arrivée, ies deux sous-secrétaires d'Etat a la guerre, afin d'avoir desnouvelles ct surtout de s'informer do l'état de santé du président du Conseil. Ou espère que ses blessures n'ont pas grande gra- vitó et.les premiers récits lont.l'éloge de son cou¬ rage et de son sang-froid. II n'a cessé de rassurer son entourage en lui disant : — Ce n'est rien ! Cela n'a pas d'importance.Toutessortes do versions ne cessentpas de circuler dans les couloirs au sujet des mobiles du meurtre. On a d'abord attribué ce crime a un Russe, afiilié aux elementsbolcfievistesencore4 Paris, d'autres y voyaient le fait d'un ou piusieurs déséqtiilibrés. Quoiquel'on assure que l'individu arrêté se déclare anarchiste, on ne croit généralement pas que ['at¬ tentat ait un caraetère politique et soit né d'une conspirationquelconque. Tont le monde y voit Facted'un ou deux isolés, car l'on ne sait pas encore s'il y avait un ou deux assassins. On rapprochede eet attentat celui du fou qui tira sur M.Briand d'une tribune do la Chambro, en pleine séance, et qui atteignit 4 sa piace M.Mirman. On s'étonne, en tout cas, que to chef du gouver¬ nement ne soit pas mieux gardé, mais qui connait M.Clemenceaune s'en étonno pas. Evidcmment,il no veut,pas l'être car lo courage ct la vaillence du Père la Victoiresout extrêmes et aucun de ses ad- versaires no peutle nier. Ceuxqui demandentmain- tenant la croix de guerre pour lui ont beau jeu. On estime qu'il faudra ia lui donner. ** La Chambre, présidée par M. Abel, a terminé ce matin la discussiondes interpellations relatives aux conditionsdans lesquolles s'effectue la démobilisa- tion. M.Paeaud a d'abord appelé l'attention du sous- secrétaired'Etat sur différentesmesures concernant les prisonniers de guerre rapatriés, touchant ies permissionset la solde. Puis M.Deschampsjavecbeauccup de clarté, a exp'iiquéson oeuvreet ses intentions.II a indiqué l'importanceet la difficulte do sa t&che,reconnais- sant (Tailleursqueiqueserreurs ou queiques llotte- ments. M.Deschampsa indiqué un certain nombred'amé- iiorations qu'il a intreduites et dont ie nombre ne fera que s'accroltre... L'Etat ne se borne pas-4 héter la demobilisation; il veut faciliter par tous les moyensle placementdes mobilisës. Ona applaudivivement ie sous-secrétaired'Etat qui a rallid tous les suffragesdo la Chambre. M. Abrami, sous-secrétaired'Etat 4 l'aaministra- tion de la guerre, a donné queiquesexplicationssur la situation faite dans certainesunités aux militaires créoles. Le debat a été cios par le vote de l'ordre du jour pur et simpleimpliquant Ia confiance.Tous les au¬ teurs desoi'cUcsdu jour s'y étaientdu reste ralliés. *** M.Monesljerprésidela séancede 1' aprèsmidi-Bes députés, dès3 heures, entreat par groupes dans la salie. Des conversations sont écbangées 4 voix basse. On s'entrotient évidemmont de i'attentat contre M.Clémenceau. Ons étonnegénéralementde ne pas voir M.Des- ehanolau fauteuil. Auhanc du gouvernement, MM.Leygues,Borct, Lafferre, Colliard. M. Mouestierouvre la séanceet prend la parole. II s'cxprime d'une voix émi. . —Messieurs,dit-il,c'est avec peine que le pays tout entier apprendra fa tentative d'assassinatdont vient d'être victime l'éminent président du Conseil, GeorgesClemenceau.(Applaudissements). Un crimi¬ nel a tiro des coups de révolver sur lui. Une ballo i'a atteint. Cet acte attoint la Franco elle-mème. )Applaudissements) . » 'fous nos concitoyensapprendrontavec joie que ia vie du président du Conseil est indomne. (Ap- plaudi-ssements). Nouslui témoignons au nom do la Chambretout entière lo désir que nous avons de le voir reprendre bientót le cours normal de ses trés importants travaux pour qu'après avoir assuró la victoire 4 la France il lui conquière une paix qui soit digne de cette victoire. » On applauditencore sur tous les bancs. A l'extrê- me-gaucheM.Renaudelsoléve. A droite onproteste vivement?Cris : A Berne ! A Berne ! M.Renaudela beaucoupde peine a se faire entendro : « Ce que nous tenons a dire, déclare-1-il,nous qui sommes les adversaires du président du Conseil, c'est que dans les circonslances comme celle-la, nous nous associonsaux vceuxqui viennent d'êlra formulés par le président,nous qui sommessocialistes.(Bruit a droite). M.Pugliosi-Conti : « Parlez-vousau nom de toils vos amis ? M.Renaudel: « Vous êtes un imbecileet un lou, MonsieurPugliesi-Conli. » Cettephrasefait redouble!'le tapage. Au milieu du bruit qui so prolonge pendantquei¬ ques minutes, M.Monestierfinitpar placer queiques mots : c Je vous demande,dit le président, de gar- der le silenceque les Circunstancesimposent a tout le monde. (Applaudissements). M.Renaudelveut continuerel le tumulte reprend, M.Pugliesi-Conti,par ses interruptions, par ses insultes mème, haclie ses paroles. Le choeurdes droitiers Tappuie,criant sans cosso. A Berne! A Berne! Le presidentagite incessammentsa sonnette, enfin M.Renaudelparviertta terminer : « Nous tenons 4 nous désolidariser des attentats du genre de celui dont le présidentdu Conseilvient d'être i'objet et nous serious coupables vis-a-vis de nous-mèmesde no pas le faire quand un des nötrcs au début de cetto guerre est tombé sous les coups d'un assassin.Nous serionscoupablesde ne pas le faire bien quo nous soyons des adversaires de la poliiiquedu présidentdu Conseil.(Applaudissements 4 i'cxtrême gauche)». M.Pugliesi-Conti essaie de répliquor. (Turaulteet hruitde pupitres, cette fois a gauche). Les socialis tes prennent a partie avec violencele député de la Seine. Onentend une reflexionde ce genre : Renau¬ del, axez-vousvotre revolver ? M.Philbois: Les apaches n'ont pas la parole a Ia Chambre1 M.Monestiera toutes les peines du monde a cal¬ mer un peu l'Assemblée. M.Leygues, ministro de la marine, se léve au banc du gouvernement: « L'hommage de la Cham¬ bre, dit-il,toüchera vivement le président du Con¬ seil. C'est lo sentimentunanimedu pays qui consti- tu°iu pour Ie grand patriote, le grand citoyen, l'hommagele plus précioux. Quandnous avons ap¬ pris la nouvellede l'attontat dirigé contre lui, nous nous sommessouvenusqu'un autre avail été vic¬ time aussi d'un attentat au début do la guerre. (Ap¬ plaudissements a l'entrême-gauche). Kous espérons que les paroles qui viennent d'être prononcëesau- ront leur écho dans le pays tout entier. (Applaudis¬ sements prolongés). La Chambroreprend Ia discussiondes interpella¬ tions sur la vie chère. Do nouvelles critiques sont successivementapportées par MM.Guichard,Fer- nand-Brun, Albert Thomas, Outrey, puis M.Boret, ministrodu ravitaille.ment,leur répond. Enfin, le rainistre annonce qu'en cc qui concerne la carte do pain, cette formalité va être bientót sup- primée en raison do l'augmeutalion des importa¬ tions. Pour ie suere, s'il n'en a pas été importe da- vantagede nos colonies, c'est a cause de la néces- sité de réserver nos transports 4 d'autres produits. M.Boret poursuit en déclarant qu'il fait tous ses efforts pour faire venir de Tunisic la plus grande quantité possibled'huiles. M. Boret promet de faci¬ liter i'importatios «luJkius. ouis ij s'ellorce dfitus- tifier !a politiquo des consortiums qui, selon lui, a eu pour résullats d'enrayer Ia hausse. L'orateur an¬ nonce une prochainobaisse des prix cai' les déten- tours des marchandises savent que celtes-civonl diminuerde valeur Lo gouvernementen attendant va mettro en vente ses stocks, notamment les légu- mes, les viandesfrigorifiées,le café, etc. En terminant, M.Boretpromet des machinesagrl- coies, puis il fait appel 4 tous les Frangaispeur l'af- der 4 surmonter les difficult d'après-guerre. II demandepour cette t4che la confiancedc la Cham¬ bre (Applaudissements). Le président donne lecture do six ordres du jour. M.Boret se rallie 4 l'ordre du jour pur et simpla qui est voté a mains lovëes avec significationde confiance. En fin de séanceun violent incident est soulevö par M.Pugliesiconti,qui proteste contre l'interven- tion de M.Renaudel. La séanceest levéeau milieu d'une certain®agi¬ tation. Séancedemain matin. TH. HENRY. k ösëIékbcs é iaPaix Eéunion de Commissions La Commissiondu travail et celledes responsabi¬ lités se sont réunies mereredi matin. La Commission des revendications grecques a, dans sa séance de mereredi matin, étudié la ques¬ tion do l'Epire du Nord. Dansl'après-midi,ont siégé la Commission des revendicationsroumaines et cello desfinances. La rêparation des dommages La Commission des reparations des dommagtS s'est réunie mereredi matin, 4 10h. 1/2, sous la pré¬ sidencede M.Klotz. Sur la propositionde M.Hughes(empire britanni¬ que),la Commissiona prié sonprésidentd'exprimer 4 M.Clemenceauson indignation sur I'attentatdont il a été victime ot tous ses vceuxdo prompt réta- blissement. LaCommissiona continuél'examen du droit a réparations et entendu successivement MM.Mori (Japon),T. Dulles(Etats-Unisd'Amériquo), Chiesa (Italië),Loueheur(France),etc. La Legislation internationale du Travail La 10' séance de ia Commissionde legislationin¬ ternationaledu travail a ou lieu mereredi sous la présidencede M.SamuelGorapers. A la demandedu président, M.Colliard,ministro du travail, a fournia la Commissiondes renseigne¬ ments sur I'attentat dont M.Clemonceau, président du Conseil,vient d'être victime. Sur la proposition de M.Barnes,appuyé par M Vandervelde,la Com¬ mission a adopte a l'unanimité la resolution sui- vante, dontun exemplaire,rovêtu de la signatut'o de tous les membresde la Commission,a éte immë- diatementenvoyé 4 M.Clemenceau. <•La Commission exprimesa profonde indigna¬ tion de l'attontat exécrablecommis contre la vic du premier ministre do France, et exprime 4 ce der- nier, ainsi qu'au peuplo frangais,les souhaits ar- dents qu'ellc forme pour ia rapido guurison do M.Cfemenéeau.» La Commissiona ensuiterepris l'éiude du projet de conventioninternationale soumispar la déléga- tiou britannique, et s'est arrètée a l'artialo 22. LaProlongation dePAnnistics Le débat a l'Assemblée allemande nationale (Voici,d'après les dépêchesde Weimar, ia fin du débat engagele 18février devant l'Assembléenatio¬ nale allemande au sujet de la convention addition- nelle d'armistice signeeie 16 4 Troves). Le ministre-présidentScbeidemanna pris la paro¬ le en ces termes : « II sc peut quo j'aie dit qu'un jour viendrait oü • nous devrions dire « non ! ». Celacorrespondabso- ment a mon point de vue, mais cela correspondab- solument aussi 4 ma conception qu'af.tuelleraent nous n'avons pas cru pouvoir décliner la responsa¬ bilité de signer ces conditions, si pénibles soient- elles et si pénibleque celapuisse être pour les uëgo- ciatieurs do !essigner. (Approbationssur les bancs de la majorité). Le ministre-présidenta continué en polémiquanE contre la droite de la Chambro. Le ministre d'Etat Erzberger s'est joint 4 lui en déclarant : -~ « Vous n'avez pas le droit d'élover aussi des plain- tes, car vous êtes coupables,vous qui avez conduit le peuple allemandau malheur. « Je condamnecomme vous la duretö des condi¬ tions. A quoi serions-nousparvenussi nous n'avions pas signé les conditions r M. Clemenceau aurait alors triomphé ; ies 14points de Wilson auraient alors été mis do cóté d'un coup, cela par notre iaute. » Dansla suite des débats, le député Stresemana, national allemand (c'est-a-dire membre do i'ancion parti national liberal bismarekien), a demandé la subordinationde la commissiond'armistic 4 l'oiiice des affairesétrangères. A la fin de la discussion, le ministre Davida dë- claré : » Cequ'il y a de pire dans l'inlerpellafion de 8 jour c'est qu'elle provient de personnesqui portent la responsabilitéde notre malheuret que l'impres- sion pourrait facilement naitre 4 l'étranger que ces hommes ont eneoro une influence déterminanto; cela nous causerait dans le mondeun dommagoex¬ traordinaire ENALLEMAGNE La Démobiüsaticn allemande La Commissionallemanded'armistice a remis, Ie 12 février, a la Commissionalliée une note decla¬ rant do pure invention la nouvelle publiéo par ia proése alliéeque 1' Allemagneno continuait pas sa demobilisationet avait rassemblédix-huit divisions sur le front Ouest et dix-huit dans io voisinago df> Thorn. Una Flotte anglo améHeaine è Hambourg D'aprèsdes dépêchesde Hambourg,uno force na vale anglo-amcricaineoccupoceport. La marine britannique est représentée par la dreadnoughtDanaeet deux destroyers, Trident et Thisbé Trois batiraents de guerro américains ega- tement étaiententrés dans ie port ; un seul d'entro eux, le croiseur Chester,y est restó. Ojemal pacha poursuivi pour les atrocités syn'ennet La Commissionchargéepar 1' administrationmili¬ taire d'enquètersur les atrocités commisesen SyrU et au Liban, durant la guerre, vient de lancer uc mandat d'araener, sous Finculpatiou d'assassmats5 de vols ct de viols, contre Djemalpacha, ancien mi¬ nistre de la marine iurque, et commandant le -k corps d'armée ; Azmibey, ancien vali du vilayet de Beyrouth, et Aly Munil bey, ancien gouverneur du Lilfns'agU surtout de demander des comptes i Diemalpacha des centaines de pendaisons ordon- nées, sous Ie prétextc de prétenaus crimes politi- cues, contre des notablessvriens et libanais. Diemalpacha, on s'en souvient, etait venu au Havre queiquesmois avant la guerre pour passer la commandeaecanonnièresauxétablisscmentsAusus- tin

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  • 39"toBéê—N*13,793 ,'28 Pages)Afimmistralenr-Bélégué-Gérant°. RAN POL. ETtöslslslraüM,impressionsetAmses,TÊL.10.41

    35, Rus Fontanelle, 35

    AdrssssTélégraphique: BA2TD0LETHavre

    Mies — ïBfflêi $üWm_-- 18 (Mie (S Pages) JfflJiÏ0 FêvriftPAM9

    Petit Havre RÉDACTEUR EN CHEFJ.-J. CASPAR -JORDANïélépbonei 4-4. SOBscrétaireGénéral: TH.VALLÉSRédacllon,35,rueFontenelle- Tél.7.60AU HAVRE, Bureau du Journal, 112, boni' de Strasbourg.

    t L'AGENCE HAYAS,8, place de ia Bourse, est] geule chargée de recevoir les Annonces pour( le Journal.

    ie PETITHAVREast itèsignépour Isa AnnoncesJudlelalraset iégolea

    A PABI3 . .

    ORGANE RÉPÜRLIGAIN DÉMOGRATIQUELe plus fort Tirage des Journaux de la Région

    ABOrarajElVlERiTSLe Havre, la Seino-Inférieure, l'Eure,l'Oise et la SorumeAutres DépartementsUnion Postale . : ,Ons'aóonneégatement,SAKSFRA/S,dans tousies Bureaus da Pasta da France

    Trois Mois Six Mois Un Ah

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    ön Attentat contre«

    M.ClemenceauPLOSIEÜBSCOUPSOEREVOLVER

    SOMTTIBÉSSUR LE PRÉSIDENTDUCONSEIL

    GlemeneeaaestlégèreinefitMésséLe Président du Conseil a été vic¬tims, kier matin, d'un attentat dentnos lecteurs irouveront plus loin lerécit. A l'hetere oü nous écrivons ceslignes, les nouvelles de M. GeorgesCiémencsau sont pleinement rassu-ranteset il nest pas question de com¬plot ; nous ne voulons done pasprendre les choses trap au tragique,mais seulement rendre hommage afhomme d'-Eiat criminellement visé etdégager la moralité de 1'événement.L'auteur cleVattentat a doublementraté son coup, car M. G. Clémenceaus'en iirera eertainement avec un pres-tigc plus grand que jamais. II nemanquait que cctle auréole d lagloirede l'homme éminent qui a brillé detant d'éclat par les qualités de sonesprit, son talent d'écrivain, ses pas¬sions politiques, son énergie a la têtedu Ministère de la guerre, son auto¬rité a la présidence de la Conférencede la Paix. Sans être de ses thurijé-raires, nous nous joignons respec-tueusement a ceux qui sont allés luiexprimer leur satisfaction de le voiréchapper a la mort.A quels sentiments a Men pu obèirl'homme qui a frappé 31. Clémenceau ?Nous nen savons rien encore, maisc'est sans doutc un de ceux qui pré¬tendent trancher par la violence lesquestions de I'heure présente. 11semblecependant que l'expêrience de la Rus¬sia et de I'Allcmagne aurait dü lesdégoüter a jamais. En Russie, e'est legdchis et la J aim; en Allemagne, lessocialistes out pris le pouvoir, maisaprcs avoir massacré eux-mêmes lesplus exaltés d'entre le peuple.La violence ne résout rien el ceji'est pas line excuse que d'invoquei*les misères. Ce serait bien mal servirle peuple, qui a tant souffert des mauxde la guerre, que de le pousser a re-prendre d l'intérieur les combats qu'ila livrés contre l'ennemi du dehors.Pour guérir ses plaies, pour éviter leretour de catastrophes dont il est lapremière victime, ce qu'il lui faut, cequ'il nous faut a tons, e'est unsurcroitde sagesse. Nous voulons « l'ère sansviolence » ; commengons par donnerI'example entre nous et a ne recher-cher que la force dc la raison.Nous sommes bien convaincus, d'ail-leurs, que le bon sens de notre popu¬lation ne s'y trompe pas, que les JouscommeVauteur de I'attentat ne sontqu'um infime exception et que le paysattendra dans le calme le retour u lavie normale, confiant que ceux quiout la responsabilité de ses destinéesne peuvent eux-mêmes vouloir autrechos" que le délivrer du cauchemar dela guerre.

    Caspar-Jordan.

    L'AttentatLe président vonail de quitter son domicile,rueFranklin, 8, a 8 h. 4-5,dans imo limousine de iaR.-G. A.n°95025. La voiture tournait a i'anglodoia rue Franklinpour prendreleboulevardDelessert,lorsqu'un individu, poslé sur le refuge, au centredu earrefour, tira piusieurs coups de revolver dansla directiondu président, qui fut attaint.Arrêtéaussitót, avec laido d'un agent, par unsommergaafsorti de sa boutique en entendant les

    ipassants so jetèrentnéront,lanuis qu'on 1emmenait au commissariat.La voituredu présidentfit demi-tour,et M.Clemen-ceau, pale,mais trés raaitrc de lui, descenditdevantsa porie etrcgagna son appartement en s'appuyantsur l'épuuied'un ami.

    #* #Piusieurs personnesout été térnoins de i'attentat.Lours récils out permis a uu rédacteurdu Temp»derccoiiStituerle dramedans tous ses détails.M.Clemence.auvenait de monter en vdHurca laporto de son domicile.Celle-ci,conduite par le bri¬gadier Gonjat,ayant 4 cóté de lui le soldatBrabant,dcscendaita polite allure la pente ds la rue Fran-kirn ; oilotournait a gauchepour prendre le boule¬vard Delessertlorsqu'unindividu,detaillemoyenne,clio eux blondsassez longs, yeux bleus, vêtü d'unpantalonde velours et portent un caoutchoucdecouleur khaki, sortit de sa poche un pistoletauto-maiique et fit Jeua Irois reprisessurM.Clemcuceauqui passait 4 queiquespas do tui.La voiture du président contiuua sa route, landisquo les passants,surpris, s'arrêtaient.Unnégocianten cycles et autos, M. Itrugeron,dont la boutiqueest siluco boulevard Deicssert,8,travaillait a la reparationd un moteur, forsqu'il en-tcndil mie detonation.II erut a un éclatement depneumalique,mais percevantd'autres coupsde feu,li sortit de sou atelier.« L'homme,a raconté M.Brugoron, couraii, tetenue, derrière 1'automobilodu président,déehargeantson revolver dans lc panncauarricro do la limou¬sine oüM.Clemenceau,delout, cherchaita so ren¬dre comptcde ce qui se passait. Successivement,iltira sopt coups. Jo le rejoignis4 ce momentet l'em-oo.gnai4 bras-!e-corps.L'inuividuvenait de jotor■onarme, un pistolet autonjaiiouo do naad mo¬

    delo ; il levait les bras en l'air, « faisantcamarade».Un agent. M.Lebaigt, du 16*arrondissement,mcprêta main forte et nc-usmimos le meurtrier dansVimpossibilitódc faire un mouvement.« Les passants, accourus de toutes parts, recon-naissantM.Clemenceaudans sa voiture qui venaitde s'arrêter, voulurent iaire un niauvais parli aucrimincl que nous eümes grand'peine a protégercor.ire la foule.Malgréuosefforts, il rept queiquescoups do poing; d'autres agents intorvinrent heu-reusement pour le protéger et nous pümes lo con-duire au commissariat, ruo Bois-le-Vent,oü nous lereinjuriesentro lesmains de M.Cosion,commissairodu quartier de la Muette.»Unedes premièresballes tirées, qui traversa depart en part la voiture de M.Clémenceau, atteignitl'agentGoursat,du 16"arrondissement,qui fut bles-sé a la iigurc el transportéa l'hópitalBoucicaut.La scène s'était déroulée entre le rond-point etl'immeubleporlant ie numéro 21 du boulevardDe¬lessert, c'est-a-diresur un espaced'une cinqantainedometres. La voiture re.vintrue Franklinoü M.Clé¬menceaudit a ceux qui s'empressaient : « Cen'estrien ! Cen'est rien !»

    L'Mtiiude du PpéssdesitLorsque sa voiture sfarrêta rue Franklin, Ioprési¬dent du Conseilen descendit, aide par un lieutenant :qui se trouvait sur le lieu do l'attontat et par unsoldatsecrétaire -, comme cc dernier le soutenaitsous lo bras droit : « Fais attention, lui dit affee- .tueusemontM.Clemenceau,tü me fais mal ». Avecde grandes precautions, on aida le président duConseila gagnersa chambroa couchei' et on 1ins-talla sur son lit.Lc professeurGossetfut aussitöt appelé; Ie pre¬mier examendu praticicn permit d'établir que ieblessén'était pas grièvementalteint : une ballo l'afrappéa l'épauiedroite, penetrant par derrière ; dusang s'écbappade la blessure.Onprocédéa un pre¬mier panseraentsonnnaire, tandis qu'arrivo le pro¬fesseurTuffier.Le présidentdu Conseil fait preuve. d'un calmeéfonr.ant; il Veutse lever et se promener dans lapièce, et no parlede rien demoius quedc reprendreaussïtót sou labeur quotidicn. »II y a des affairesurgeiifes». déclare-t-ij,Les médeciris interviennentéiiergiquementpour queM.Clémenceaureste calme;ils v parviennentnon sans peine, fis décident dopratiquer immédiatementunexamenradiographiqueet donnentles instruction pour qu'on fasse appor-ter les appareils nécessaires.

    L'examen de la voitureEn attendaut l'arrivée des magistrats, la limousi¬ne doM.Clémenceauest restéodevant la porte desondomicile.Elle porte la trace de dix balles. Dessept projectilesentrés par ie panneau anière, troissont gro'upésdu cóté droit, a la placeoü était assisle president, ce qui sombloindiqner a la fois l'habi-leté du tireur et sonsang-froid.On voit nettementles trous faits dans lo liois, sanséclats, et on retrou-vo, dans les glacésavant qui séparont les voyageursdu eonductour,la trace do la sortie de trois do cesballes.L'un de ces orifices est juste au-dessusdo latéte du chauffeur. Les eoussins, a l'intérieur, lais-sent passer queiques crins par l'ouverture qu'ontproduito les projectiles.Trois autres ballesout pénötré par les glaces-ducóté gauche(sensdo la marcho)et sont sorties parles glacésdu cóté droit. Elles out fait des trous dela grosseurd'uiic piecede cinq francs, sans provo-quer 1'éclatementdes vitres de fabrication spéciale.A 10h. 1/2,los chauffeurs militaires ont emmenéfa voiture, aux fins d'expertise, a la prefecturedepolice,oü oliea été séquestréejusqu'a i'arrivce. deM.Deiss,juge d'instruction, chargé*de 1'er.quête.

    L©Crimfn©!L'auteurde l'atlentat est un nomméCottin(Emile-Jules-Honri),no ii Creil,on 1896, ouvrier ébéniste,afliliéa la iédérationcommuniste.Considérécommeun anarchistedangereux, il était connu, dans lesmilieux libsrtaires, sous le nom do «Mildou».Interrogé par lo commissairo de police do larue de la Pompe, en presence de MM.Mouthon,directeur de la police judiciaire , Tanguy,commissaire de police, Lescouvé, procureurgénéral, Scherdlin, procureur de la Républi-que, Philippon,subslitut, Cottin ne prononga toutd'abord que queiques mots : « Je suis Franc-ais,anarchiste.Qu'onme laissc tranquille ; je m'expli-querai pfus tard. » Puis il se renferma dans un mu¬tisme absolu.Les recherches, faitcs aussitót, apprirent qu'illogeait,en dernier lieu, dans un hotelmeublé,routeö'Örléans,a Montrougo(Seine).Sesparents habitantrue de la Convention,a Paris.Quelquotemps aprcs son arrestation, Cottin fitcette declaration; « J'ai agi on pariaite connais-sancode cause et jo rovendiquo pleinementla res¬ponsabilitédo mon acte. »UnnomméDreyfus a été arrêté au moment deI'attentat ; il so defend do toute participation, endeclarant qu'il était sirnplement spectateur.D'ail-leurs, s'il faut en croire le meurtrier, il aurait agiseul, sanscomplices.La surveillance établie autour du domicile doM.Clemenceaua seute pu empecher quo I'attentatne füt perpétrédevant la porte de rimmouble,e'est-a-dire dans des conditionsqui eussent permis aucriminel d'alteindre a coup sur le president duConseil.II est certain quo Cottin n'ignorait pas cefait et qu'il fut oblige de se poster a quelque dis¬tancepour ne pas allirer l'attention.

    L'ersquête off ioselfeMM.Lescouvé,procureur général; ScBérdlin,pro¬cureur do la République; Deiss, t^bert, Boucard,juges d'instruction ; Moulhon,directeur do la policejudiciaire,sont allés recueiilir los premierséfémentsnécessairesa t'insftiction.Le président du Conseil répond aux queiquesquestionsposéessans se départir de son air enjoué.Maisles visites qu'il a déja coguesl'ont *9sib!einentfatigué, et les médeciensprennent la decisionde leslimitcr strictement.Sculs, les collaborateursue M.Clemenceauet lesmembres do la familiesont auto-risés par lesmédecinsa rester au chevet du blessé.Lodocteur Paul a examine les velementsdeM.Clemenceau; il a constatédes traces de balles,uneau eoudedroit, deux a la hauteur des reins et troisa la hauteur des épaules. Uno scule traversant lesvètementsa pénétrcdans l'omoplatedroite.A 11hcures, on apporteen automobileles instru¬ments nécessairesa l'examonradiographique; maisces appareilsue donnentpas satisfactionet.d'autressont demandés; de ce fait l'opéralionest reportée aTaprès-midi.Coltin,qui a été amenédans la maïinéea la Sü-veté,a comparu,a 3 heures, devant M.Deiss, juged'instruction,chargéde suivre l'affaire.Fouiilé au commissariat do policeaprès I'atten¬tat, il avait été trouvé porteur d'un cbargeur debrowninggarni do dix balles et dc quatro ballesenvrac.11est possibleque la justice militaire soit saisiede l'affaire. M. Mornet, conseillor du gouverne¬ment prés du Y cvüseii de auerre, a été appeléauparaucL

    L'étst du PrésideniA II heures 30, un premierbulletin de santé a étécommuniqué.II est signédes docteurs Laubry, Tul-lier et Gosset.En voici Ie texte :Plaie pénétranto partie postérieure omoplatedroite, sans lésion viscerale. Etat général ct localparfait.Amidi et demi, M.Clemenceau a exprimé le dé?sir de s'alimenter; il a absorbéun polago avec despatés ct bu de l'cau minérale. Ensuite il a pxisunpeu de repos.A viugt heures mereredi, l'état général de M.Cle¬menceauctait considéré commo sans changement.La situation était stationnaire,la température axil-laire do 36*8.A la tin de la journée, M.Ciemèiiceaun'avall au-cuno trace de fièvro.Onn'a pas procédé eneoro a Texamen radiogra- ■phiquoqui exigodosmouvemontsiatiguantset dou- .loureux. IIaura lieu aujourd'hui jeudi. L'inaction iet l'immobilitélui pésent vivement ; il se résoud jtrés difficiiemenLauxprescriptionsdes médecins,et' [,tonic la journée a voulu recevoir et s'entrctenir de%.j'affaires courantes avec ses collaborateurs.Quoiquola blessurele fasse parlois souffrir assea !violemment,il n'en a pasmoins gardé sa bonhomiehabituelleet sa verve spirituellc.En voiciun cxem-ple saisissant : Quelquc-sinstants après I'attentat, ildisait a un de ses colloguesdont Tamiliélui est par-ticulièrementchére : « Voyez, loMaliradjahBirka-mir nous avait invités a aller chasser lo tigre dansson pays Ehbien, ce sont ies anai'chistesqui chas-sèrent le tigre, mais ils l'ont manqué.»P-rès du Blessé

    SceurTheonesse,qui avait dejii soigné M.Cle¬menceau lors de sa précédente maladio,est venuele voir dans l'après-midiet le trouva aussi bien que 'possible.Les docteursTissier, Gosset,Laubry et Paul, mé-dccinlégiste, qui l'ont examiné successivemer.t,dé-clarent quo son etat va en s'améliorantmais que leblessé est trop latiguépour procéder,dans la soirée,a la radiographie.L'impresssofi a Paris

    Ls nouvelle a cause a Paris une emotion consi-déraijle,qui a permis demesurer l'immenseet pro-fondepopularitódont jouit le présidentdu Gonseil,ministre de la guerre, 1'hommoqu'avecuno familia-rité aifectueusoet admirativa la ioulo appelle« lePère la Victoiren.Chacuncherchait a se renseigner avec précisionct certitude, chacun voulait savoir,chacun, selonles.moyensdont il disposaitet ses relations, tentantde se renseigner=coups do téléphonodans ies jour¬naux, chezles hommespolitiques,dans ies bureauxdes ministères, visites a la présidence du Conseil,visites au domicilepersonnelde M.Clemenceap.Dopartout, la réponse arrivait lavorable,et Paris, unmoment pris a ia gorge par une douleur cruelle,pouvait denouveau respirer librement,Rarement on a vu a Paris la foule montrer cetteimpatience d'être inlormée, qui la rendait hale¬tante, attendre avec cette febrilité los journaux dusoir qui allaient enfin lui apportor les nouvelles.

    Les visitesDansles milieux otfieiels,la nouvellea étc connuevers neuHieures. Lo président de la République,accompagnédu général Péneion,chefde la maisoumilitaire dc la présidence,s'est rendu aussitót au-près deM.Clemenceau; M.AlbertClemenceau,freredu président du Conseil, Mme Jung, sa fille,M.GeorgesMandel,chefdu cabinet et le généralMor-dacq se trouvaienlauprès du blessé ; MM.Poincaréet Clemenceauont échangö d'allectueusos paroles,le chefdc l'Etat félicitant M. Clemenceaud'avoirmiraculeusementéchappé a l'assassin, et le prési¬dent du Conseildo réponclre: «Mais co n'est rien,Monsieurle président. »M.Loucheurest arrivé le premier au domiciledeM.Clemenceau,avecM.Autrand,préfet de la'Seine.A neui heures trente, M.Pams arrive avec sonchef de cabinet, ainsi quepiusieurs généraux.Le roi devMontenegroest venu visiter le blessé.M. le maréchalFocb, accouru parmi les premiers,se tient dans une piè'cevoisinede celleoü reposeleprésidentdu Conseil.Tour a tour de nombreusespersonnalitésdu corps diplomatique arrivent pourprendre des nouvellesde l'ctat de santé deM.Cle¬menceau, sans interruption; la rue Franklin estencombréed'aulomobiles. •D'autres personnalités, comme l'ambassadeurd'Espagne, M. Venizelos,M. Athos Romanos seprésentent au ministère do la guerre.Au commencement de l'après-midi, les visitescontimienta aifluer.Les so urs do la rue Raynouardviennent s'informer de l'état du président duConseilLes feuilles qui ont été déposéesdans la logeduconciergese couvreiit rapidementdes signaturesdenombreuses personnalités poiitiques, artistiques,littéraires 'et de la colonieétrangère doParis Sur latable s'entassent les cartes do visite, au milieu des-quellesa été placé,par uno visiteuse, uu gros bou¬quet do violettos.Au dehors,matgré la pluie fine, la loule continuea stattonnerderrière les harrages.Amieheure de l'après-midi,M.Clemenceaua faitenvoyer un pli aux rciigieuses de la rue uizet, lamaisön de santé oü le président du Conseilfut soi-gné avec tant de dövouement.Les Téüégrammesqu'il a appris, mereredi matin, I'attentat con¬

    tre a. Clemenceau,ie roi d'Angleterrë lui adressaun télégrammeexprimant l'espoir que, gvflce ii sasuprèmeénergie el son courage, il sera bientót re¬venu il la santé pour consacrerde nouveau ses pré-cieux elfortsaux -causesde la Francoet desAlliés.La Chambre des Communes,sur la propositionde M.BonarLaw, a voté, a l'unanimité,une adressedc sympatbiea M. Clemenceau.

    fü. LSoydGeot*ge presidd@§nouvelles

    Dès qu'il eut oppris I'attentat eommis contreM.Clemenceau, M.Lloyd George a téléphonéü Parispour prendre des nouvellesdu président du Conseilirangafs, et il continue è so tairo tenir aucourant dcsou état de demi-heurecn domi-houre.

    ASaChambr»©Notre correspondant particulier a Paris, M.Th.Henry, nous adresse les détails suivants :Dans les couloirsdu PalaisBourbon,après i'hom-mage adressé a M.Clemenceaupar la Chambro etpar le gouvernement,ies deputes se sont répandusdans les couloirs.L' nimationétait trés vive dans lesalonde la Paix oü, contrairemeiita l'habitude, onne voyait aucun socialiste.M.JulesRoche,qui avait rendez-vousa 10heuresavec le présidentdu Conseil,dit ; «Celattentat, con-séquencodo certaines idees dirigeantes, sembloper-metlro de creira qu'on a trop laissé ces idéés serépandre ».M.Viviani,trés rouge, un pcu agité, est fort en-touré. II déclare avoir vu le président du Conseilcomatin a tt h. -1/2.M.Clemenceauétait assis danssou fauteuil, bien calme, et n'avait pas de fièvre. 11parait iégcrementattehit. Et M.Vivianirappellequel'assassinde Jaurès avait agi do mème on allantchezM.Jaurès, & Vllumanlté,puis au restaurant,l'auteur du nouvel attentat surveillait le présidentdepuishier soir.M.Viviani racontocn outre que l'assassin a étéinterrogé, cc matin, par le procureur généralet que,sur un ton gogueuard,il avait sirnplement regrettedo n'avoir pas achevé son coup.Dansles milieux policiorson a divers noms quipourraient s'appliquer a celui qu'ou appelle pcut-être provisoirementCottin.Onaffirme qu'il y au¬rait au moins trois complices; un se tcnait a droitedo l'automobile,un autre a gauche, un autre der¬rière. L'individuarrêté en mèmetemps que Cottina été relüché.L9ra@troisième arrestatiorsLa policea procédéa l'arrestation d'un individuqui faisait l'apologiede I'attentat. Pendant qu'on lemenait au posto,il a renversé l'agent qui le coudui-sait et a pris la fuite en criant : « II a bien fait ! »Uattrapé, il a étè conduit au bureau deM.Coston,commissairede police,ütii Tiatorroge ea co rno-meni.

    Ghes le criminelLe nomméDreylus,arrêté au momentde l'atténtatcontre-H.Clemenceau,est un artistte-peintre, né aLoiulres,demeurant 1, rue Théodore-Cahus.II vit l'hommequ'on assaillait ct vouiut le défen-dro bionqu'il n'ait rien de communavec Cottin IIfut envoyóau Dépotpour voiosdc fait envers lesagents.Uneperquisitionfaite 4 l'hótel garni oü habitaitCottin,90, route d'Orléan9,.èMontrougo,a éiabli quaCottinavait donné congé a son propriétaire et pré¬paré sa malle qu'il dovait prendre après I'attentatavant do s'enfuir. La malle eontenaitqueiques har¬des ct reniermait surtout des brochuresanarchistes.

    ChozSesParents de CottinRue de la Convention,159,a midi, los parents doCottinignoraientencore l'arrestation de leur fils.Dans l'entourage de Ia familie, lo rédacteur duTtmpsa pu recueiilir les renseignements suivants :» Le jeuneEmile-Jules.HenriCottinest un gargondébile. Ouvrier ébéniste, it a travaillé pendantlongtempsa Billancourt,dans les ateliers de la So-eiété d'aéroplanesCaudron: mais depuis la demo¬bilisation—it était réformé—il a auittö Billan¬court et a été cmbauchédans une maïson d'ébénis-terle du faubourgSaint-Antoine.oLa familieCottinest venuea Paris après los bom-bardemeuts de Compiègne: elle habite rue do laConventiondepuis lc mois de mai dernier. Lamèroest uno brave fommequi s'occupede son ménageetde ses enfants.Lopèro est ouvrier dans uno usined'lssy-ies-MouÜneaux.Lo second lils, ègé de dixsept ans, est employé aux usines Decauviile,dans la rue Lecourbo Quant au troisième, c'est unenfantde cinq ans et demi.Danslequartier, on con-naissait EmileColtinsous le nomde Milon,diminu-tif d'Emilè. C'estun gargonqui no fumait ui ne bu-vait-.Il lisait, par contre, beaucoup: des romans,desouvragesd'astronomie,des livres de sociologieet des brochures iibertaires. »Amidi et demi,M.Cottin rentre chez lui reve-nant d'Issy-les-Moulincaux.Au quatrième étage, unpetit appartement d'un loyer annuelde KOOfrancs,comjioséd'un grand cabinet, d'une chambre a cou-cher et d'une salie a manger, c'est le logementdela familieCottin.Sur la table de la salie 4 manger le repas est ser-vi, mais lorsque lo père arrive, les yeux embuésdelarmes, il pose sa casquette et sa pelerine. Le pèroet la mère éclatentan sanglots.A un journaliste,M.Cottindit :«Monfis avait depuis longtemps des idéésIiber¬taires J'ai essayc de les combattre par tous lesmoyenssans y réussir ; souventil se moquait de imol, car, disait-il, je n'étais pas do l'époque,»je ;n'étais pas a la page ». Mais,a Lyon; oü il travailta 1pendantqueiquesmois 4 la suite.desa réformepournne affectiondu cceuret une maladie du larynx, sescamaradeslui avaieut déjamonté la tête, et a Paris,il continua a fréquenter les compagnonsanarchis¬tes. Je no connaissaiset ne voufais point connaitreses camarades,mais je déplorais en moi-mème sesfréquentations. II allait souvent au Libertaire,bou¬levard doBelleville. II avait, je crois, une petitechambroa Montrouge,et ce matin, dans mon ate¬lier, lorsque l'aviateur Cbanteloupannonga I'atten¬tat dont avait été victime M Clémenceau,"un fris¬sen me parcourut, car j'eus, pour ainsi dire, lepressentimentque mon malheureux lils en étaitl'auteur.■iComment pourrais-je, eet après-midi, aller 4l'atelier ? Commentmes camarades mo recevront-ils ?»Et d'une volx basse, il demande :« Mais,commentva Ie président ? »Kotreconfrère le rassure sur la blessure de M.Clemenceau,et M.Coltiudit :« Tantmieux ! A un momentdonné, j'ai cru quele « père Clemenceau » était mort. Voyez-vous,nous dit-il, j'avais aussi queiques idees avancées,commebeaucoupd'ouvriers, mais loinde toute idéoanarchisteou révolutionuaire. A Compiègne,oü j'ailongtempshabitë, j'ai fait partie de différentssyndi-cats commesecretaire, et ensuite commeconseillerprudhommo; mais j'ai quitté ces différentes fonc-tions, car je voyais bien » qu'on nous bourrait JecrSne» ; mön fils s'est laissé, lui aussi, monter lecoup, et vous nous voyez, ma femme,mes eniantset mui, profondémentmalheureuxo.

    président

    tira sur lui piusieurscoupsde revolver de la courintérieure du ministèrede l'intérieur, tandis qu'ilétait a ce moment assis 4 son bureau.Unoinformationfut ouverte par M.Chênebenoit,juge d'instruction. II fut constatéqueM.Clemenceauavait été visé avec soir, étaxd donné lo trajet desballes et leurs traces dans les murailles. Mais undoute s'étant élevé sur l'intégrité de la responsabi¬lité mentaledu coupable,une ordonnance de non-lieu lut rendue ; M.Clemenceauen avait expriméledésir.

    lërffiretareA la Conférenced la PaixParis. — La Commissionde la Roumanie 4 laconférencea continué l'examen des revenuicationsroumaines.La Commission des responsabilités s'est réuniémereredimatin.Le 'présidentdo la sous-Commissiondes affairescriminelles,M.Massey,déléguéde l'Em-piro britannique a ouvert ainsi ia séance: Je suiscertain d'être l'interprête de tous les membres,nonseulementdo la Sous-Commission,mais de la Com¬mission entière, en félicitantM.Clemenceaud'avoiréchappéau criminel attentat et en exprimant l'es¬poir qu'il sera promptementréabli et pourra reprou-dro dans les deliberationsde la Conférencodc lapaix la placeprépondérentequ'il y occupe.M.JamesBrownScott,représentantles Etats-ünis,lint 4 s'associera cosparoles en ajoulantqu'il con-vient de féliciter!e mondeentier de ce que M.Cle¬menceauèchappa.M.Larnaude,au nom des membres de la delega¬tion frangaise,remerciaMM.Masseyet Scott.

    L'occupation de WeselBale.—On mande de Wesel 4 ia Gazette deFrancfort, quo par suite de l'iusócuritó de la situa¬tion actuelle, le commandement suprème beige afait savoir au commandantdu secteur de la zoneneutre que Wesel sera occupée afin d'assurer laprotectiondu port et ies installations publiques.Mardisoir, un convoid'iuianleriebolge,fort do 40hommes, est arriyé.

    LesAlleiaaiidscontrelesBolebevistesEdle.—Onmandedo Berlinau Frankfurter Nachrichten,quo les nouvelles parvenues dans les mi¬lieux compétentsdisant que lo gouvernementrusseprojetle elieclivementpour loprintempsune grandeoffensivegénéraledes troupes des Sovietscontre lafrontière allemande.Desmesures nécessairescontrecette attaque sont en cours-

    Le nouveauBraptauallemandBOIe,—Onmande de Weimar 4 la Gazette deFrancfort, quo la Commission des Etats a décidéd'adoptcr !odrapeaunoir, rouge et jaune commodrapeau nationalallemand.

    Leswagons-oitsfnesaüemandsParis. —Par décret rendu au Conseiides minis-tres, M.HenryBérengerest maintenu pour une nou¬velle périodede sixmois dans la mission,non rétri-buce, do commissaire général des essences et com¬bustibles.Le maréchal Foch a informé M. Bérenger quemillewagons-citernes,donti! a réclaméla iournituropar l'AlIeroagne,sont auiuurd.'huiUvrés

    LEPARLEMENTImpressions doSéance(DE NOTRECORRESrONDANTPARTICULIER}

    j&. LA CHAMBREParis, -19février.

    L'Mtentai contre M. ClemenceauPendantles deuxséancesde la Chambreon s'estsurtout occupéde I'attentat contro M. Clemenceau.La nouvelleest arrivée au Palais-Bourbonun pouavant la séancedu matin et les queiques députésprésents se sont hétés d'ontourer, dés leur arrivée,ies deuxsous-secrétaires d'Etat a la guerre, afind'avoir desnouvelles ct surtout de s'informer dol'état de santé du présidentdu Conseil.Ouespèreque ses blessuresn'ont pas grande gra-vitóet.les premiers récits lont.l'éloge de son cou¬rage et de son sang-froid. II n'a cessé de rassurerson entourage en lui disant : —Cen'est rien !Celan'a pasd'importance.Toutessortes do versions necessentpas de circuler dans les couloirs au sujetdes mobilesdu meurtre.Ona d'abord attribué ce crime a un Russe, afiiliéaux elementsbolcfievistesencore 4 Paris, d'autresy voyaient le fait d'un ou piusieurs déséqtiilibrés.Quoiquel'on assure que l'individu arrêté se déclareanarchiste, on ne croit généralement pas que ['at¬tentat ait un caraetère politique et soit né d'uneconspirationquelconque.Tont lemondey voit Facted'un ou deux isolés,car l'on ne sait pas encore s'il y avait un ou deuxassassins.On rapprochede eet attentat celui du fou qui tirasur M.Briand d'une tribune do la Chambro, enpleineséance,et qui atteignit 4 sa piaceM.Mirman.On s'étonne,en tout cas, que to chef du gouver¬nement ne soit pas mieux gardé, mais qui connaitM.Clemenceaune s'en étonno pas. Evidcmment,ilno veut,pas l'être car lo courage ct la vaillence duPère la Victoiresout extrêmes et aucunde ses ad-versaires no peutle nier.Ceuxqui demandentmain-tenant la croix de guerre pour lui ont beau jeu. Onestimequ'il faudra ia lui donner.

    * *La Chambre, présidée par M.Abel,a terminé cematin la discussiondes interpellations relatives auxconditionsdans lesquolles s'effectue la démobilisa-tion.M.Paeaud a d'abord appelé l'attention du sous-secrétaired'Etat sur différentesmesures concernantles prisonniers de guerre rapatriés, touchant iespermissionset la solde.Puis M.Deschampsjavecbeauccup de clarté, aexp'iiquéson oeuvreet ses intentions. II a indiquél'importanceet la difficulte do sa t&che,reconnais-sant (Tailleursqueiqueserreurs ou queiques llotte-ments.M.Deschampsa indiqué un certainnombred'amé-iiorationsqu'il a intreduites et dont ie nombre nefera que s'accroltre... L'Etat ne se bornepas-4héterla demobilisation; il veut faciliter par tous lesmoyensle placementdes mobilisës.Ona applaudivivement ie sous-secrétaired'Etatqui a rallid tous les suffragesdo la Chambre.M. Abrami, sous-secrétaired'Etat 4 l'aaministra-tion de la guerre, a donnéqueiquesexplicationssurla situation faite dans certainesunitésauxmilitairescréoles.Le debat a été cios par le vote de l'ordre du jourpur et simpleimpliquant Ia confiance.Tous les au¬teurs des oi'cUcsdu jour s'y étaientdu reste ralliés.

    ***M.Monesljerpréside la séancede 1'aprèsmidi-Besdéputés, dès3 heures, entreat par groupes dans lasalie. Des conversations sont écbangées 4 voixbasse. On s'entrotient évidemmont de i'attentatcontreM.Clémenceau.Ons étonnegénéralementde ne pas voir M.Des-ehanolau fauteuil.Auhanc du gouvernement, MM.Leygues,Borct,Lafferre, Colliard.M.Mouestierouvre la séanceet prend la parole.II s'cxprimed'une voix émi. .—Messieurs,dit-il, c'est avec peine que le paystout entier apprendra fa tentative d'assassinatdontvient d'être victimel'éminent présidentdu Conseil,GeorgesClemenceau.(Applaudissements).Uncrimi¬nel a tiro des coups de révolver sur lui. Uneballoi'a atteint. Cet acte attoint la Franco elle-mème.)Applaudissements).» 'fousnos concitoyensapprendrontavecjoie queia vie du président du Conseil est indomne. (Ap-plaudi-ssements).Nouslui témoignons au nomdo laChambretout entière lo désir que nous avons dele voir reprendre bientót le cours normal de sestrés importants travaux pour qu'après avoir assuróla victoire 4 la France il lui conquière une paixqui soit digne de cette victoire. »On applauditencore sur tous les bancs. A l'extrê-me-gaucheM.Renaudelso léve. A droite onprotestevivement?Cris : ABerne !ABerne !M.Renaudelabeaucoupde peinea se faire entendro : « Ce quenous tenons a dire, déclare-1-il,nous qui sommesles adversaires du présidentdu Conseil, c'est quedans les circonslances comme celle-la, nous nousassocionsaux vceuxqui viennent d'êlra formuléspar le président,nous qui sommessocialistes.(Bruita droite).M.Pugliosi-Conti: «Parlez-vousau nom de toilsvos amis ?M.Renaudel: « Vousêtes un imbecileet un lou,MonsieurPugliesi-Conli.»Cettephrasefait redouble!'le tapage.Au milieudu bruit qui soprolongependantquei¬quesminutes, M.Monestierfinit par placer queiquesmots : c Je vous demande,dit le président, de gar-der le silenceque les Circunstancesimposent a toutle monde.(Applaudissements).M.Renaudelveut continuerel le tumulte reprend,M.Pugliesi-Conti,par ses interruptions, par sesinsultes mème, haclie ses paroles. Le choeurdesdroitiers Tappuie,criant sans cosso. A Berne! ABerne! Le presidentagite incessammentsa sonnette,enfinM.Renaudelparviertta terminer :«Noustenons4 nous désolidariser des attentatsdu genre de celui dont le présidentdu Conseilvientd'être i'objet et nous seriouscoupablesvis-a-vis denous-mèmesde no pas le faire quandun des nötrcsau début de cetto guerre est tombé sous les coupsd'un assassin.Nous serionscoupablesde ne pas lefaire bien quo nous soyons des adversaires de lapoliiiquedu présidentduConseil.(Applaudissements4 i'cxtrême gauche)».M.Pugliesi-Contiessaie de répliquor. (Turaulteethruitde pupitres, cette fois a gauche). Les socialistes prennent a partie avec violencele député de laSeine.Onentend une reflexionde ce genre : Renau¬del, axez-vousvotre revolver ?M.Philbois: Les apachesn'ont pas la parole a IaChambre1M.Monestiera toutes les peines du monde a cal¬mer un peu l'Assemblée.M.Leygues, ministro de la marine, se léve aubanc du gouvernement: « L'hommagede la Cham¬bre, dit-il,toücheravivementle présidentdu Con¬seil. C'est lo sentimentunanimedu paysqui consti-tu°iu pour Ie grand patriote, le grand citoyen,l'hommagele plusprécioux.Quandnous avons ap¬pris la nouvellede l'attontatdirigé contre lui, nousnous sommessouvenusqu'un autre avail été vic¬time aussi d'un attentat au début do la guerre. (Ap¬plaudissements a l'entrême-gauche).Kousespéronsque les paroles qui viennent d'être prononcëesau-ront leur échodans le pays tout entier. (Applaudis¬sements prolongés).La Chambroreprend Ia discussiondes interpella¬tions sur la vie chère.Do nouvelles critiques sontsuccessivement apportées par MM.Guichard,Fer-nand-Brun,Albert Thomas, Outrey,puisM.Boret,ministrodu ravitaille.ment,leur répond.Enfin, le rainistre annonce qu'en cc qui concernela carte do pain, cette formalitéva être bientót sup-primée en raison do l'augmeutalion des importa¬tions. Pour ie suere, s'il n'en a pas été importe da-vantagede nos colonies, c'est a cause de la néces-sité de réserver nos transports 4 d'autres produits.M.Boretpoursuit en déclarant qu'il fait tous sesefforts pour faire venir de Tunisic la plus grandequantité possibled'huiles. M. Boretpromet de faci¬liter i'importatios «luJkius. ouis ij s'ellorcedfitus-

    tifier !a politiquo des consortiumsqui, selonlui, aeu pour résullats d'enrayer Ia hausse. L'orateur an¬nonceune prochainobaisse des prix cai' les déten-tours des marchandises savent que celtes-civonldiminuerde valeur Logouvernementen attendantva mettro en vente ses stocks, notamment les légu-mes, les viandesfrigorifiées,le café, etc.En terminant,M.Boretpromet des machinesagrl-coies,puis il fait appel4 tous les Frangaispeur l'af-der 4 surmonter les difficult d'après-guerre. IIdemandepour cette t4chela confiancedc la Cham¬bre (Applaudissements).Le présidentdonne lecture do six ordres du jour.M.Boret se rallie 4 l'ordre du jour pur et simplaqui est voté a mains lovëes avec significationdeconfiance.En fin de séanceun violent incident est soulevöpar M.Pugliesiconti,qui proteste contre l'interven-tion de M.Renaudel.La séanceest levéeau milieu d'une certain®agi¬tation.Séancedemainmatin.

    TH. HENRY.

    k ösëIékbcsé iaPaixEéunion de Commissions

    La Commissiondu travail et celledes responsabi¬lités se sont réunies mereredi matin.La Commission des revendications grecques a,dans sa séance de mereredi matin, étudié la ques¬tion do l'Epiredu Nord.Dansl'après-midi,ont siégé la Commission desrevendicationsroumaines et cellodesfinances.La rêparation des dommages

    La Commission des reparations des dommagtSs'est réunie mereredimatin, 4 10h. 1/2, sous la pré¬sidencedeM.Klotz.Sur la propositiondeM.Hughes(empire britanni¬que),la Commissiona prié sonprésidentd'exprimer4 M.Clemenceauson indignation sur I'attentatdontil a été victime ot tous ses vceuxdo prompt réta-blissement.LaCommissiona continuél'examen du droit aréparations et entendu successivementMM.Mori(Japon),T. Dulles(Etats-Unisd'Amériquo), Chiesa(Italië),Loueheur (France),etc.La Legislationinternationaledu TravailLa 10' séance de ia Commissionde legislationin¬ternationaledu travail a ou lieu mereredi sous laprésidencede M.SamuelGorapers.A la demandedu président,M.Colliard,ministrodu travail, a fourni a la Commissiondes renseigne¬ments sur I'attentat dont M.Clemonceau,présidentdu Conseil,vient d'être victime. Sur la propositionde M.Barnes,appuyé par M Vandervelde,la Com¬mission a adopte a l'unanimité la resolution sui-vante, dont un exemplaire,rovêtu de la signatut'ode tous lesmembresde la Commission,a éte immë-diatementenvoyé 4M.Clemenceau.

    Thorn.Una Flotte anglo améHeaine

    è HambourgD'aprèsdesdépêchesde Hambourg,uno forcenavale anglo-amcricaineoccupoce port.La marine britannique est représentée par ladreadnoughtDanaeet deux destroyers, Trident etThisbé Trois batiraents de guerro américainsega-tement étaiententrés dans ie port ; un seul d'entroeux, le croiseur Chester,y est restó.

    Ojemal pacha poursuivipour les atrocités syn'ennet

    La Commissionchargéepar 1'administrationmili¬taire d'enquètersur les atrocités commisesenSyrUet au Liban,durant la guerre, vient de lancer ucmandat d'araener, sous Finculpatiou d'assassmats5de vols ct de viols, contre Djemalpacha, ancienmi¬nistre de la marine iurque, et commandant le -kcorpsd'armée ; Azmibey, ancienvali du vilayet deBeyrouth,et AlyMunil bey, ancien gouverneur duLilfns'agU surtout de demander des comptes iDiemalpacha des centaines de pendaisons ordon-nées, sous Ie prétextc de prétenaus crimes politi-cues, contre des notablessvriens et libanais.Diemalpacha, on s'en souvient, etait venu auHavre queiquesmois avant la guerre pour passer lacommandeaecanonnièresaux établisscmentsAusus-tin

  • 9 Le Petit Havre —Jeudiw t'évribc1919

    La Question de la Vie chèreMeeting A la Maison da PeupleUn meeting, organisé par l'Union des Syndicateflu Havre, a eu lieu, hier soir, au Théatr# du Peu¬ple. MM.Duchatoau, secretaire-adjoint d# I'Uiiion ;tegrain et Le Cbapelain, des métallurgistes, et Fran-fois Louis, secrétaire de 1'Union des Syndicate, ontpris successivement la parole :A l'issue de la reunion, on a adopté it l'unanimltófordro du jour suivant :

    ORDRE DU SOUR* Les Travailleurs Havrais, réunis Salle du ThéS-kc du Peuple, le 19 février 1919.o Aprés avoir entendu l'oxposé des camarades iDuchateau, Legrain, Montague, Le Chaplain, Fran-pols-Louis, Dubois, secrétaire de l'Union Départe¬mentale, délégué do ia C, G. T., dans l'oxposé surla vie chéro, ses causes et les moyens les plus pra¬tiques pour y remédier.o Réclament du gouvernement la réquisltion desBlocks comprenant toutes les substances indispensa-hles Ala vie du peupto.« Que ces substances soient mises 4 la dispositiondes municipalltés qui seraient chargées de la repar¬tition sous le conlróle des organisations ouvriéressans qu'il soit préleve sur les deurées aucuns héué-ficcs. 'Quo des sanctions sévères soient prises 4 1'égarddes vils mercantis qui par l'accaparement rariïienttoutes les deurées et sèment la misère dans nosfoyers.a Une réorganlsation raplde dans les services destransports maritimes, lluviaux et par vote ferrée.Qu'il soit acccordé des indemnités de liceneieniontet de chöinage 4 toutes les ouvriéres et ouvrierseyant conlribué par lours eiforts k la Défense Na¬tionale;o Que des subventions trés élevées solent rerséespour le développement des cooperatives de consom-mation et de production ;« Considérant que seule la réduclion des heuresde travail permettra 4 la classe ouvrière de pour-suivre son emancipation et luttcr avec efficacltécontre le chómage resultant des progrés toujoursSneessante du machinisme et de l'impróvoyance detios gouvernants en ce qui concerne la transforma¬tion des usines de guerro en usines travalllant pourla reorganisation économique du pays ;« Réclament l'application dans tontes les indus¬tries de la journée de 8 houres.a S'engagent a poursuivre inlassablement la cam¬pagne pour l'application de la semalne anglaise.o Réclament line amnistie pleine et entièro pourtous les Camarade» emprisonnés pour délit d opi¬nion et de ponsée.a Approuvent le programme de la C. G. T. surFaction syndicale.Adressent au Président Wilson qui vient de quit-tor le tol francais leur salut le plus respectueux etI'assurent de leur reconnaissance pour l'intëröt etses luttos soutenues contre les éléments impérialis-ies de tous pays pour le droit de tous les opprimés,ét la legislation ouvrière sur tout le globe.a Protestent contre toute intervention en Russiefet autres Etats.o Envoient leur salut le plus fraternel a toutes lesteunes républiques européennes basées sur lo sys-témo Fédéraliste et Communiste.o Se sëpavent aux oris de : « A has les profiteursde Ia guerre ; sus contre les affameurs ; vive l'In-lernationale ouvrière et l'atlranchissement de tousles peuples ; vive la C. G. ï. »

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    Andaeieux eambrfolagefinite 5 et 9 heures. mardi soir, ayant pénétrélans la chambre do Mfle Léontino Vieuille, repas-geuse, 15, rue de la Comédie, d'audaeieux malfai-feurs ouvrirent la porte de l'armoire et emportèrentles objets suivants :Une douzaine de serviettes de toilette jaunes nonmarquees, valant 50 francs ; deux ou trots douzai-hes de chemises avec dentelles, marquees B. V.,fl'une valeur de 30 irancsl'une ; unporte-monnaloentnaroquin bleu a trois comparliments avec ferme-Ipro a pression. centenant un billet de banque degOfrancs et trols do 10, ainsi que trois clefs dontUne de eoffre-fort portant le numéro 22 ; uu autretoorte-monnaie de mémo couleur, dans lequet il yfevaitun bulletin de naissance, un repu de loyors étAlvers papiers.Averti par MileVieuille, M. Gauthier, commissairoAe police du 1" arrondissement, s'est empressé d'ou-Vrir une enquête.Lb service de la Süreté fait des recherches.

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    Volenie a l'amérïcaiiieRous avons slgnalé qu'une inconnue, s'étant pré-«entée chez Mme Coronel, marchande de foumires,Ui, ruc do Paris, avait réussi a voler un manchonAt une fourrure valant 800 francs.La coupable qui s'était présentée chez Ia commer-f.ante avait donné ordre qu'on lui livrat les objetsans un café du Cours de la République. Lorsque la

    résenta dans l'établissemenl avecjeune bvreuse se présent» dans l'etablissementSes objets choisis, Vacheteuse lui demanda de vou-foir bien porter une lettre dans le voisinage el laJjria de revenir la ratrouver au café.La livreuse accepta, mais quand elle revint, ia vo-leuse avait quittéj'établissementD'aprés les instructions do M.Givais, commissairofle police du 2' arrondissement, le sous-chef de laSüreté Beauchamp et le sous-brigadier Leprat firentAes recherches qui amenèrent l'arrestation de lavoleuse, Yvonne Guerle, 23 ans, fille sounrise, dansUne chambre au iOi, rue du Lycée.Celto femme, qui avait en sa possession les objetsEoustraits, passa aussitót des aveux. Elle est a laAisposition dn parquet.MM.Beauchamp et Leprat eurent a faire une la-borieuse « filature ». Le signalement donné par labommen/ante paraissalt s'appliquer a pou prés aJrois personnes connues de la police ; ce n'ost donevï>assans peine qu'on arriva ii découvrir la voleuse.Yvonne Guerle, qui mène trés joyeuse vie, a eufe nombreuses aventures depuis quelques mois.illea été poursuivte pour entèlage.Elle n'a pas de domicile lixe : elle était pour peu£e tempsrueduLycée.

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    Carmen. — JLes Dragons de Villnrset le Chalet

    ha Traviata et les Noces de JeannetteSamedi 22, a 8 h. 1/2, dernière représentation deCarmen, avec MileAlice Raveau, de I'Opiira-Comi-que ; le ténor Palier, de l'Opéra-Comique, et le ba-ryton Pimard, do l'Opéra-Comique.Dimancho 23, en matinée, k 2 h. 1/1 : les Pra¬dons ie VHlare, avec Mle Marió de l'Isle dans leröle de Rose Frlquet. Lo spectacle commoncera parLe Chalet.En soirée, i 8 h. 1/2 : La Traviata, avec MileDan-gerville, do l'Opéra oe Nice, et M. Paillard, de l'Opé-ra-Comiquo. Le spectacle commoncera par Lee Nocesde fcannette, avec l'oxcellont. baryton Deloger, del'Opéra-Comique. —La location est ouvert®.

    La Léglon EtrangèreCe soir, a 8 h. 1/2

    Lu Légion Eti'uugéi'e

    Folies-BergèreCe soir, 4 8 h. 1/2, immense succès de :