30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent...

6
LES METAMORPHOSES 1 Expositions 07 octobre - 30 décembre 2017 SURFER UN ARBRE DOSSIER PÉDAGOGIQUE Entrer dans une exposition, c’est entrer dans un monde. Afin de préparer ou prolonger votre visite, ce document propose des temps d’échanges et de pratiques simples à mettre en oeuvre. Les élèves sont invités à développer un savoir fondé sur l’observation de situations concrètes et le partage de leurs propres sensations. Les notions abordées sont augmentées d’un peu d’histoire et de quelques références. La matière bois Les cycles de transformations Le récit NiCOLAS FLOC’H MARTIN BACHELIER, PAUL BIENVAULT, ANTOINE DOROTTE, EDGAR FLAW, MARGAUX GERMAIN, NILS GUADA- GNIN, GABRIEL HABERLAND, BENOIT-MARIE MORICEAU, XAVIER MOULIN, LAURENCE PERILLAT, THOMAS PETI- TJEAN, LAURIE PESCHIER-PIMONT, EDOUARD PRULHIERE, ESTEBAN RICHARD, JEROME ROBBE, ISABEL SEGO- VIA, EVA TAULOIS, ANAIS TOUCHOT, CORENTIN VITRE & LEILA WILLIS COLLECTIF L’origine La communauté La suite

Transcript of 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent...

Page 1: 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche

LES METAMORPHOSES

1

Expositions07 octobre

-30 décembre 2017

SURFERUN ARBRED

OSS

IER

PÉD

AG

OG

IQU

E

Entrer dans une exposition, c’est entrer dans un monde. Afin de préparer ou prolonger votre visite, ce document propose des temps d’échanges et de pratiques simples à mettre en oeuvre. Les élèves sont invités à développer un savoir fondé sur l’observation de situations concrètes et le partage de leurs propres sensations. Les notions abordées sont augmentées d’un peu d’histoire et de quelques références.

La matière boisLes cycles de transformationsLe récit

NiCOLASFLOC’H

MARTIN BACHELIER, PAUL BIENVAULT, ANTOINE DOROTTE, EDGAR FLAW, MARGAUX GERMAIN, NILS GUADA-GNIN, GABRIEL HABERLAND, BENOIT-MARIE MORICEAU, XAVIER MOULIN, LAURENCE PERILLAT, THOMAS PETI-TJEAN, LAURIE PESCHIER-PIMONT, EDOUARD PRULHIERE, ESTEBAN RICHARD, JEROME ROBBE, ISABEL SEGO-VIA, EVA TAULOIS, ANAIS TOUCHOT, CORENTIN VITRE & LEILA WILLIS

COLLECTIFL’origineLa communautéLa suite

Page 2: 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche

Qui est Nicolas Floc’h?Né en 1970 à Rennes, Nicolas Floc’h est diplômé d’un MFA (Master of Fine Art) de la Glasgow School of Art et enseigne à l’Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne (EESAB–Site de Rennes). Artiste engagé, il travail à partir de constats environnementaux et économiques. Ces dernières années, il a consacré son travail à l’élément marin et au paysage aquatique.Ses œuvres se déclinent en de multiples formes de film, installation, sculpture, photographie, performance et scénographie. Elles se présen-tent comme des structures ouvertes, multifonc-tionnelles, modulables et consommables. Pour cette exposition, les pièces ont été conçues lors de workshops collectif en septembre2016 et lors de l’été 2017.

LES METAMORPHOSES

2

Nicolas Floc’h a invité 21 artistes, designers, chorégraphes, cinéastes, critiques d’arts. Ils ont comme point commun la passion du surf. Le projet à commencé dans le patio de Passerelle Centre d’art contemporain. Un cèdre rouge de 5 m de long et 60 cm de diamètre a été découpé en planches de deux centimêtres cinq d’épais-seur. Les apprentis shapers ont ainsi pu façonner leurs propres alaïas et païpos. Soixantes planches ont ainsi été confectionnées par l’ensemble du groupe. Le coeur du tronc a été découpé dans toute sa longueur en une planche de sept centimêtres d’épaisseur. Elle sert de banc dans l’exposition. Les participants ont testé leurs surfs à la plage de La Palue. Ensuite, chaque artiste a légué l’une de ses créations à Nicolas Floc’h pour qu’elles puissent être présentées au public.A travers ce projet, Nicolas Floc’h mène une re-flexion sur les différents cycles de transformation du matériaux. D’où vient-il? Quelle est sa desti-nation? Quel est l’impact de sont utilisation sur l’environnement? L’ensemble du projet Surfer un arbre ( un film, un workshop, un processus, une communauté) évolue lui aussi au fil de ses représentations. Les productions réalisées sont successivement recy-clées en oeuvre d’art, en éléments de mobiliers, en objets usuels, en accessoires de film.

Vue du workshop Surfer un ardre

Surfer un arbre, mon alaia #1, queue de possoin, Esteban Richard, 2016

Surfer un arbre, vue de l’ensemble des planches avant la première mise à l’eau, La Palue, 2016

«Je veux parler des corps transformés» Ovide, Les Métamorphoses.

Page 3: 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche

3

Cet automne Nicolas Floc’h expose également au Fond Régional d’Art Contemporain (Frac Bre-tagne). Cette exposition intitulée Glaz question ne le cycle et le recyclage de l’oeuvre d’art. Nicolas Floc’h nous propose des paysages sous marins composés de structures qui n’ont été visibles qu’une seule fois sur le quai avant leur immersion en pleine mer. Il fait un travail pho-tographique rendant état de ces structures après quelques années dans les fonds marins.Ces objets deviennent des architectures vivantes et recréent une chaine alimentaire complète et protégée. Une action de métamorphose perpé-tuelle se met en place.

LES METAMORPHOSES

Structure productive, récif artificiel, Nicolas Floh’cFrance, Portugal, Japon initié en 2010Vue de l’exposition Glaz au Frac Bretagne

Alma Skate shop, Dewar et Gicquel, 2014

Le duo d’artistes Dewar et Gicquel avaient, eux aussi, proposé à Rennes de revenir à la confection première des skateboards. Pour cela ils ont retracé la chaîne complète de production industrielle, et l’ont adapté à une fabrication artisanale. Les planches étaient vendues dans un faux skateshop et les ska-teurs fixaient eux mêmes leurs trucks et roues avant d’aller s’entrainer sur les rampes mises en place devant le magasin. Ici, comme pour Surfer un arbre l’oeuvre devient fonctionnelle et objet du quotidien des artistes.

Page 4: 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche

4

Nicolas Floc’h avec Xavier Moulin alias «Xa-laïa» (designer enseignant), ont le souhait, par ce projet, de revenir à l’essence même de la pratique du surf. Le choix de confec-tionner des alaïas et païpos nous renvoit aux premières planches utilisées par les anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche de surf. «Lala» est un mot trouvé dans le dictionnaire hawaïen qui signifie «la glissade contrôlée dans la boucle en surfant sur une planche». Les alaïas ont fait leur retour vers 2006 lorsque le surfeur-shaper Tom Wegener a testé des prototypes de bois.Le film The Present de Thomas Campbell documente la maîtrise des premiers sur-feurs professionnels contemporains à mon-ter un alaia. Cette pratique a considérable-ment augmenté la popularité des alaïas. Cette démarche permet de revenir aux ori-gines du surf pour essayer de retrouver un peu d’authenticité et la définition essen-tielle de la glisse. L’autre point important et non négligeable de ce retour aux sources et de créer une conscience collective sur la démarche envi-ronnementale et l’aspect biodégradable de l’alaïa et du païpo.

COLLECTIF

Nicolas Floc’h fait le choix de composer un groupe d’artistes hétéroclyte afin que chacun puisse apporter un élément de ré-flexion nouveau à la construction du projet Surfer un arbre. Cette communauté conti-nue de s’agrandir au fil des rencontres et des expositions. En enrichissant le projet d’une nouvelle pièce, d’une nouvelle oeuvre ou d’un nou-vel objet l’histoire continue de s’écrire.

COLLECTIF

Extrait du film The Present

Vu du workshop Surfer un arbre

Vu de la session de surf de Surfer un arbre

Page 5: 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche

Grâce à une aide de la Fnagp, la Fondation Natio-nale des Arts Graphiques et Plastiques, il a été pos-sible à Jean Marie Perdrix de coordonner la mise au point d’un atelier à Ouagadougou, afin de lancer une production en série de tables d’école.Dans une classe de primaire de l’enseignement public au Burkina-Faso, il y a 60 élèves par classes, 20 tables et 3 élèves par table. Les parties en bois des tables sont remplacées par du plastique recy-clé. C’est un modèle familier, avec un banc intégré, design hérité de la colonisation et de l’école de Jules Ferry.Tout comme les alaïas, ces tables ont une fonction quotidienne et deviennent, elles aussi oeuvres d’art lorsqu’elles sont présentées dans une exposition. Jean Marie Perdrix, comme Nicolas Floc’h, pousse l’dentité de l’objet artistique au delà des frontières des musées, et en fait un objet utile pour une com-munauté ou un environnement particulier.La pratique artistique de ces deux artistes, tente de repondre à des besoins et de combler des manques par la réalisation d’oeuvres d’art qui sont aussi des objets utilisables.

COLLECTIF

5

Nous pouvons mettre en lien la dimension collective de l’exposition Surfer un arbre avec la pratique du sculpteur Jean Marie Perdrix au Burkina Faso Le sculpteur aime à travailler en « coopéra-tive », selon son expression. Depuis près de 20 ans, il collabore avec une famille d’arti-sans bronziers, amis de longue date de l’ar-tiste.Une grande partie du travail de Jean-Ma-rie Perdrix conciste à mettre en fusion de la chair ou de l’épiderme animal avec de la coulée de plastique, ou de bronze. En ré-sultent des formes aussi intrigantes que re-poussantes, où le corps mort est pour ainsi dire recyclé au même titre que les matières avec lesquelles il fusionne.Mais nous nous intéresserons plus précisé-ment au processus de recyclage de déchets plastiques à Ouagadougou qu’il a mis en place avec les artisans. Ca leur a permis de fabriquer des éléments de mobilier à partir de briques de plastique moulé, modules destinés à équiper des établissements sco-laires.

Vu de la fabrication des oeuvres de Jean Marie Perdrix.

Vu de la session de l’atelier de bronze a Ouagadougou au Burkina Faso

Vue de l’exposition Fery Fetiche à la galerie Samy Abraham en 2016

Page 6: 30 décembre 2017 NiCOLAS FLOC’H DOSSIER...anciens hawaiiens. Les racines de l’alaia remontent à mille ans. «Lala» est le mot hawaïen décrivant l’action de monter une planche

Choisissez un sport que vous pratiquez et que vous regardez au stade ou a la télé.Intéressez vous à ses régles, son equipement, le lieu où on le pratique...Essayez de retrouver les origines de ce sport. De savoir en quelle année il est né, dans quel pays et avec quoi on le pratiquait au début.Grâce à toutes ses informations, imaginez par le dessins, la sculpture, la vidéo... de nouvelles rêgles, de nouveaux équipements pour créer des extensions au sport que vous avez choisi.Installez toutes vos productions dans un espace et laissez le visiteur testez ou trouvez comment votre nouveau sport se pratique.

Atelier : Ton sport est un art.

Faites une collecte de toutes les bouteilles en plastiques que vous avez chez vous et dans votre entourage. Vous allez voir, ça en fait un paquet!Tous ensemble ou par groupe, choissisez un objet, ou une machine que vous voulez reproduire.En utilisant les bouteilles de plastiques, reprodui-sez l’objet ou la machine choisie.Mettez en scène ce nouvel objet dans un univers de votre quotidien.Puis amusez vous à lui trouver un titre et à l’ins-taller dans une pièce comme si il était une oeuvre d’art.

Atelier : Recycle moi une bouteille en plastique

ALAIA : planche de surf tradionnelle hawaïenne

PAIPO : planche de bodyboad traditionnelle hawaienne

SHAPER : artisan qui fabrique les planches de surf.

WORKSHOP : permet de faire travailler ensemble des personnes qui ne le font pas habituellement, de leur permettre de se rencontrer et de les fédé-rer autour d’un projet

PROCESSUS : étapes successives de la création d’une œuvre d’art et les différentes manière dont on « fait » l’art. Il renvoie à une activité plutôt qu’un objet.

COMMUNAUTE : Une communauté est, dans le sens commun, un ensemble de personnes vivant ensemble, dans un système au sein duquel ils partagent un environnement commun et intéra-gissent.

PERFORMANCE : La performance artistique est un médium interdisciplinaire qui trouve son origine dans des pratiques artistiques d’avant-garde de la première moitié du xxe siècle comme le futu-risme, Dada, le surréalisme et l’école du Bauhaus.Les artistes usèrent de la performance afin de bri-ser les catégories et indiquer de nouvelles orien-tations. L’œuvre peut être présentée en solo ou en groupe, être accompagnée d’éclairages, de mu-sique ou d’éléments visuels réalisés par l’artiste, seul ou en collaboration, et produite dans des lieux les plus divers, des galeries d’art aux musées et aux espaces « alternatifs ». La performance peut n’être exécutée qu’une fois ou réitérée, s’appuyer ou non sur un scénario, être improvisée ou avoir fait l’objet de longues répétitions.

GLAZ : en breton: couleur indéfinissable entre le vert et le bleu.Titre de l’exposition de Nicolas Floc’h au Frac Bre-tagne 2017.

GLOSSAIRE