3. LE SECTEUR FINANCIER

54
3. LE SECTEUR FINANCIER

Transcript of 3. LE SECTEUR FINANCIER

Page 1: 3. LE SECTEUR FINANCIER

3. LESECTEURFINANCIER

Page 2: 3. LE SECTEUR FINANCIER

31Revue de Stabilité Financière 2007

3 LE SECTEUR FINANCIER 30

3.1 L’évolutionetl’analysemacro-prudentielledusecteurbancaireluxembourgeois 32

3.1.1 Evolutionnombre,sommedesbilans,

structuredubilanetemploidesétablissementsdecréditluxembourgeois 32

3.1.2 Conditionsfinancièresdesbanquesluxembourgeoisesaucoursde2006 41

3.1.3 Appréciationdesrisques 47

3.1.4 Conclusions 62

3.2 Lesautresacteursdusecteurfinancier 67

3.2.1 Lesorganismesdeplacementcollectif 67

3.2.2 Lesassurances 76

3.3 Développementsenmatièredecomptabilitébancaire 77

3.3.1 Lecadrelégaletréglementairenationalbancairedanssoncontexteeuropéen 77

3.3.2 Lesconséquencesqualitativespratiquessurlesétatsfinanciers

desbanquesetimplicationspossiblespourlastabilitéfinancière 78

3.3.3 Conclusionsetperspectives 80

3.4 Gestiondecrisefinancière 81

Page 3: 3. LE SECTEUR FINANCIER

32 Revue de Stabilité Financière 2007

3.1 L’évolution et l’analyse macro-prudentielle du secteur bancaire luxembourgeois9

3.1.1 Evolutionnombre,sommedesbilans,structuredubilanetemploidesétablisse­mentsdecréditluxembourgeois

3.1.1.1 Nombre

L’année2006 s’est caractériséepar laquasi stabilité

dunombred’établissementsdecréditprésentssurla

place bancaire luxembourgeoise. En effet, au cours

del’année2006,lenombred’établissementsdecré-ditafficheunehaussenetted’uneunitépar rapportau31décembre2005pour l’éleverà156unitésau31décembre2006.

L’analysedétailléedesdéveloppementsaucoursdel’an-née2006,présentéedansletableau5ci-dessous,per-metdedénombrerlaconstitutiondeneufentités,troisfusions,troisfermeturesainsiquedeuxliquidations.

9 Leschiffresbrutsetleursévolutionsseréfèrentenprincipeàtouslesétablissementsdecréditdelaplacefinancière.Lesindicateursetratiosseréfèrentenprincipeauxétablissementsdecréditdedroitluxembourgeoisetleurssuccursalesàl’étranger.

Tableau 5 L’évolution du nombre des établissements de crédit au Luxembourg E

Banque Constitution Retrait Détails

Source:BCL

RBC Dexia Investor Services Bank 01.01.2006

Banque Nagelmackers 1747 (Luxembourg) S.A. 01.01.2006 Fusion avec Banque Degroof Luxembourg S.A.

EFG Bank (Luxembourg) S.A. 10.01.2006

Advanzia Bank S.A. 11.01.2006

Banque Colbert (Luxembourg) S.A. 16.01.2006

Hypo Public Finance Bank 31.03.2006 Liquidation

Puilaetco Dewaay Private Bankers S.A., succursale de Luxembourg 11.04.2006 Fermeture

United European Bank (Luxembourg) S.A. 30.04.2006 Fusion avec Banque Paribas Luxembourg

NORD/LB COVERED FINANCE BANK S.A. 09.05.2006

Alcor Bank Luxembourg 10.05.2006 Liquidation

Deutsche Postbank AG, Niederlassung Luxemburg 12.05.2006 Fusion avec Deutsche Postbank S.A.

Alpha Credit, succursale de Luxembourg 03.07.2006

Commerzbank AG, Zweigniederlassung Luxemburg 01.08.2006

Industrial and Commercial Bank of China Luxembourg S.A. 05.09.2006

Merrill Lynch International Bank Limited, succursale de Luxembourg 30.09.2006 Fermeture

Citco Bank Nederland N.V., Luxembourg Branch 8.11.2006

Compagnie de Banque Privée S.A. 13.12.2006

En moyenne annuelle sur les 10 dernières années, lenombred’établissementsdecréditestenbaissede3,4%(soit6,5unités); lesannées2001et2002,avecdesbaissesrespectivesde6,4%(13unités)et6,3%(12unités),impactentparticulièrementcetteévolution.

Danscecontexteilimportedenoterquelaréductiondunombredesentitésluxembourgeoisess’expliquegéné-ralementpardes soucisde concentrationauniveaudesgroupesbancairesinternationauxquirecherchentlesrendementsd’échelledégagésparlaconcentration

d’activitéssuruneseuleentitéauLuxembourg.Ainsi,lapersistancede lareprisedesactivitésetpartant lahausseimportantedesbénéficesdesbanquessembleavoirpoureffetde limiter la recherchede synergiesadditionnelles.

Notonsfinalementquelahaussedunombredeséta-blissementsdecrédit,observéeen2006,estlapremi-èredepuisdel’année2000.L’accroissementdunom-bre d’unités, observé entre juin et septembre 2006est, au moins en partie, liée à l’ouverture par des

Page 4: 3. LE SECTEUR FINANCIER

33Revue de Stabilité Financière 2007

groupes bancaires internationaux de succursales auLuxembourgnotammentpouryconcentrercertainesactivitésadministrativesdesfilialesétrangèresapparte-nantaugroupe.

En ce qui concerne la répartition géographique desbanques, on notera que les banques allemandesdominentl’activitésurlaplacebancaireluxembourgeoiseavec45unités.Parailleurs,au31décembre2006,ondénombrait15banquesd’origine italienne,15 fran-çaises,13suisses,12belgeset5banquesluxembour-geoises.Ajoutésaux45banquesd’origineallemande,ces6pays représentent67,3%dunombre total debanquesactivessurlaplaceluxembourgeoise.

-3

-1

1

1

1

2

9

2

3

3

3

4

4

5

5

5

6

7

12

13

15

1545

-10 0 10 20 30 40 50

Autres

Danemark

Israël

Brésil

Portugal

Pays-Bas

Chine

L uxembourg

Japon

Etats-Unis

Suède

Grande-Bretagne

Belgique

Suisse

France

Italie

Allemagne

Evolution entre le 31 décembre 2005 et le 31 décembre 2006Nombre de banques

Graphique 6

Nombre et origine géographique des banques de la place financière luxembourgeoise

Source:BCL

3.1.1.2 L’évolutiondelasommedebilansdesétablissementsdecréditluxembourgeois

Le rythme de progression important du volume desactivités,telquemesuréparl’évolutiondelasommedesbilans,quiavaitatteint14%aucoursdel’année2005,s’estquelquepeuessoufflépours’éleverà5,9%en2006,soitunniveauquasiidentiqueàceluiobservéen2004(6%).

La bonne tenue des marchés boursiers ainsi qu’unenvironnementéconomiqueaccommodantontrégé-néré laconfiancedesentreprisesainsiquecelledesinvestisseurs.Cesdéveloppementsfavorablestrouventleurrépercussionauniveaudubilanagrégédeséta-

blissementsdecréditqui,enpassantparunencoursrecord de 851 411 millions d’euros au 31 octo-bre2006,sestabiliseà839565millionsd’eurosau31décembre2006.

Cerenforcementduvolumed’activités,dontlamesureobjectivereposesurlasommedesbilansdesbanques,s’estmanifestédemanièredifférenteàl’actifetaupas-sif.Al’actif,onnoteraenpremier lieulesévolutionsfavorables du portefeuille titres, des créances sur laclientèle,ainsiquedescréancesinterbancaires.Aupas-sif,lerenforcementdel’activitépasseengrandepartieparlesdettesenverslaclientèlelaissantl’interbancairequasiconstant.

Legraphiquequisuitillustre,d’unepart,laréductionduvolumedesactivitésaucoursdesannées2002et2003et,d’autrepart,lahausseduvolumed’activitésobservéeentrefin2004etfin2006.Uneanalyseplusapprofondiepermetdeconstaterquelacompositiondubilanestdominéeparlescréancesetlesdettesinter-bancairesavecdespoidsrelatifsrespectifsde49,8%et46,0%.

150

160

170

180

190

200

210

220

230

1996

-12

199 7

-12

1998

-12

1999

-12

2000

-12

2 001

-12

2 002

-12

2003

-12

2 004

-12

2005

- 12

2006

-12

425 000

475 000

525 000

575 000

625 000

675 000

725 000

775 000

825 000

875 000

Nombre d'établissements de crédit

Somme des bilans

Moyenne mobile (Somme des bilans)

Graphique 7

Evolution de la somme des bilans par rapport à l’évolution du nombre des établissements de crédit de décembre 1996 à décembre 2006

Source:BCL

enm

illio

nsd

eEU

R

Page 5: 3. LE SECTEUR FINANCIER

34 Revue de Stabilité Financière 2007

A l’actif, on notera que l’accroissement en volumedescréancesinterbancaires,quiaffichentunehaussede 3,0% entre décembre 2005 et décembre 2006,estnettementenretraitparrapportauxtauxdecrois-sanceannuelsaffichésaussibienparlescréancessurlaclientèlequeparlesportefeuillesdetitres.Lescré-ancessurlaclientèle,quantàelles,ontfortementaug-menté,passantde146640millionsd’eurosfin2005à161250millionsd’eurosfin2006soituneprogressionde10,0%.Entermesbruts,lacontributionlaplusmar-quéeàl’augmentationdelasommedesbilansprovientdesportefeuillesdetitresdontl’encoursaprogresséde18163millionsd’euros,soit8,4%,entrele31décem-bre2005et le31décembre2006.Parallèlement,auquatrième trimestre de l’année 2006, on notera unreculde2,9%del’encoursdecréancessurlaclientèle;celaexpliqueprincipalementlalégèrebaissede0,5%observéeauniveaudel’actifdesbanquesauderniertrimestre2006.

Lesconclusions tiréesde l’analysede l’actifdubilanagrégéne s’appliquent paspari passu aupassif; eneffet,lamajeurepartiedelaprogressionenvolumedesactivitésprovientduposterelatifauxdettesenverslaclientèle.Lesbanquesluxembourgeoisesontsuréduirelepoidsdesdettesinterbancaires,dontlesmargessurintérêts sont traditionnellement modestes, au profitdedettesenverslaclientèle,quiprocurentdesmargesplus élevées.Ainsi, lesdettes envers la clientèleontprogressé de 41 223 millions d’euros, soit 16,1%,entredécembre2005et2006.Deleurcôté,lesdettesinterbancairesrestentstablessurlamêmepériodeenraisond’unebaissede3,5%survenueauquatrièmetrimestre2006. L’observationdupoids relatifdecescomposantesdubilanconfirmecettetendance;alorsqu’àlafindel’année2005lepoidsrelatifdesdettesinterbancaires atteignait encore48,7%,douzemoisplustard,sonimportancerelatives’établissaità46,0%.Parallèlement, cedécrochage s’est trouvé compensépar laprogressiondupoids relatifdesdettesenverslaclientèle,quipassede32,3%endécembre2005à35,4%endécembre2006.

Sur base annuelle, le renforcement de l’activité estconfirméparl’analysedelasommedebilanmoyenneparbanque.Danscecontexte,ilimportedenoterquele nombre d’établissements de crédit est descendujusqu’à152unitésaucoursdesmoisdemaiet juin2006pourrevenirà156unitésau31décembre2006.Notonsque lebilanmoyenparbanqueestpasséde5112millionsd’eurosà5382millionsd’euros(+5,3%)entrefin2005et2006.

Finalement,onnoteraquelahaussede47145millionsd’eurosdelasommedebilan,entre le31décembre2005etle31décembre2006,sedécomposeenunehausseréelle(oucorrigée)de64757millionsd’eurosetuneffetdechangenégatifde17612millionsd’euros.End’autrestermes,àtauxdechangeconstantslahaussedelasommedebilanauraitétéde37,4%supérieureàcelleobservéeeffectivement.Ledollaraméricain,quireprésente20,1%desdevisesdubilanau31décembre2006,s’estrepliéde11,6%surunan,etreprésenteàlui-seul96,5%del’effetdechangeparmilesprincipalesdevises.Lefrancsuisses’esttassélégèrementde3,3%parrapportàl’euroentredécembre2005et2006alorsquelalivrebritanniques’estlégèrementappréciéeparrapportàl’euro(+2,0%surunan).

-17.612 47.145

-16.988 5.697

-1.246 2.452

62214.701

24.295

-20 000 -10 000 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000

total

dollaraméricain

francsuisse

livrebritannique

Autresdevises

Effet de change (enmillion d'euros)Variation brute (en million d'euros)

Graphique 8

Impact du cours de change des principales devises sur la somme de bilan des établissements de crédits luxembourgeois entre le 31 décembre 2005 et le 31 décembre 2006 (en millions d’euros)

Source:BCL

3.1.1.3 Lastructureetlescomposantesdesbilansagrégés

L’activitéinterbancaire

Al’actifdubilan,lesopérationsinterbancairessesontélevéesà417942millionsd’eurosau31décembre2006,soitunehaussede5,9%parrapportàlamêmedatedel’annéeprécédente.Ainsi,àlafindel’année2006,lescréancesinterbancairesreprésentent72,2%de l’ensembledescréditsdesbanqueset49,8%dutotaldesactifs(contre51,2%endécembre2005).Les

Page 6: 3. LE SECTEUR FINANCIER

35Revue de Stabilité Financière 2007

établissementsdecréditsontdavantageorientéleursactivitésverslescréancessurlaclientèleetlesporte-feuillestitresquipromettentunrendementsupérieuràceluirésultantdesplacementsinterbancaires.

Tableau 6 Principaux chiffres relatifs aux différents postes de l’actif du bilan et leur évolution (encours en fin de période)

E

Actifs

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldesactifs

Créances interbancaires 405 891 417 386 417 942 12 052 3,0 556 0,1 49,8 Créances sur la clientèle 146 640 166 112 161 250 14 610 10,0 -4 862 -2,9 19,2 Portefeuille titres 215 439 234 141 233 602 18 163 8,4 - 540 -0,2 27,8 Autres actifs 24 451 26 302 26 771 2 321 9,5 469 1,8 3,2 Total de l’actif 792 420 843 941 839 565 47 145 5,9 -4 376 -0,5 100,0

Leconstateffectuéàl’actifpeutêtreétenduaupassif,oùl’importancedel’interbancaire,bienqu’enrecul,demeureforte,avec46,0%(décembre2005:48,7%)del’encourstotalet56,5%(décembre2005:60,2%)del’encoursde

dettes.Lespassifs interbancairesdesétablissementsdecréditontaugmentéde56millionsd’eurosentredécem-bre2005etdécembre2006,cequin’estpassignificatifauregarddel’encoursde386087millionsd’euros.

Tableau 7 Principaux chiffres relatifs aux différents postes du passif du bilan et leur évolution (encours en fin de période)

E

Passifs

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldespassifs

Dettes interbancaires 386 031 400 024 386 087 56 0,0 -13 937 -3,5 46,0 Dettes envers la clientèle 255 580 290 070 296 803 41 223 16,1 6 733 2,3 35,4 Dettes représentées par un titre 89 535 88 176 90 043 507 0,6 1 866 2,1 10,7 Autres passifs 61 273 65 670 66 632 5 359 8,7 961 1,5 7,9 Total du passif 792 420 843 941 839 565 47 145 5,9 -4 376 -0,5 100,0

Lescréditsàlaclientèlenon­bancaire

Lescréditsauxrésidents

Lescréditsaccordésà laclientèlenon-bancairesesont

élevésà38355millionsd’eurosau31décembre2006,

contre34838millionsd’eurosàlamêmedatedel’annéeprécédente,soitunecroissancede10,1%.

Avec un encours total de 13 735 millions d’euros au31décembre2006,lescréditsauxménagesreprésentent35,8%del’ensembledescréditsausecteurnon-bancaire

Page 7: 3. LE SECTEUR FINANCIER

36 Revue de Stabilité Financière 2007

luxembourgeois.Onnotera,d’unepartl’augmentationde12,0%del’encoursdecescréditsparrapportàlafindel’année2005etd’autrepart,quecescréditssontfor-

Tableau 8 Crédits aux résidents luxembourgeois (encours en fin de période)E

Créditsausecteurnon-bancaire

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldescrédits/poidsrelatifsdestypesdecréditsauxménagesparrapportautotaldescréditsauxménages

Administrations publiques 1 088 1 390 1 408 319 29,3 18 1,3 3,7

Autres intermédiaires financiers 13 961 14 393 14 327 367 2,6 - 66 - 0,5 37,4

Sociétés d’assurances et fonds de pension 206 238 224 18 8,7 - 14 - 6,0 0,6

Sociétés non financières 7 323 8 233 8 661 1 339 18,3 428 5,2 22,6

Ménages & ISBLM 12 260 13 286 13 735 1 475 12,0 449 3,4 35,8

Crédits à la consommation 1 145 1 157 1 139 - 6 - 0,5 - 18 - 1,6 8,3

Crédits immobiliers 10 006 10 972 11 345 1 339 13,4 373 3,4 82,6

Autres crédits 1 109 1 157 1 251 142 12,8 94 8,2 9,1

Total 34 838 37 540 38 355 3 517 10,1 815 2,2 100,0

Laforteproportiondecréditsimmobilierss’expliqueparunedemandesoutenuedelapartdesagentsécono-miques,concomitammentàdesprixélevésdanslessec-teursdulogementneufetancienainsiquedesterrainsàbâtir.Aucoursdel’année2006,lesétablissementsdecréditontoctroyéenmoyenne186millionsd’eurosdenouveauxcréditsimmobiliersparmoisauxménagesdelazoneeuro.Considérantquelescréditsimmobi-liersdemeurentfortementconcentréssur laclientèledomestique,onpeutsupposer,surbasedel’encours,qu’unemoyennemensuelle de176millionsd’eurosaétéaccordéeàdesménagesrésidents.Lamoyennemensuelledesnouveauxcréditsimmobiliersauxménagesrésidentsestdoncenhaussede21millionsd’euros(13,7%)parrapportàl’année2005oùelles’élevaità155millions.

Dans le contexte du raffermissement de l’activitééconomique au Luxembourg, le volume des créditsaccordésauxsociétésnonfinancièresaaugmentéde18,3%surbaseannuelle,portantlevolumedescré-ditsà8661millionsd’eurosau31décembre2006.L’augmentation de la demande de crédits par lessociétés non financières témoigne de l’importancedel’intermédiationbancairepourlefinancementdesentreprisesluxembourgeoises.Toutefois,lapartrela-tivedescréditsauxsociétésnonfinancières(22,6%de

l’ensembledescréditsauxrésidents)restecependantnettementenretraitparrapportàcelledescréditsauxautres intermédiaires financiers (37,4%). Le volumedescréditsaccordésàcesdernierss’estaccrude2,6%,soit367millionsd’euros,aucoursdel’année2006,pour atteindreun encours total de14327millionsd’eurosau31décembre2006.

Finalement,onnoteraencorequelescréditsauxsocié-tésd’assurancesetfondsdepensiondemeurentpeuimportantstantenvolume,avec224millionsd’eurosd’encoursau31décembre2006,qu’entermesrelatifs,avec0,6%del’ensembledescréditsausecteurnon-bancaireluxembourgeois.Cecis’expliquetoutnaturel-lementparlefaitquelessociétésd’assurancesfinancentleursplacementsentitresdecréancenotammentparlebiaisdel’encaissementdesprimes;c’estlaraisonpourlaquelle leursbesoinsenfinancementbancairessontrelativementmodestes.

Les crédits aux résidents des autres pays de lazoneeuro

Contrairementàlaclientèleluxembourgeoise,laclien-tèleoriginairedesautrespaysmembresdelazoneeurosecaractériseparlapartimportantequeprennentlessociétésnonfinancières(poidsrelatif:49,1%àlafinde l’année2006).Enoutre, leursencoursdecrédits

tementconcentréssurlescréditsimmobiliersquirepré-sentent82,6%del’encourstotaldescréditsauxménagesrésidents.

Page 8: 3. LE SECTEUR FINANCIER

37Revue de Stabilité Financière 2007

auprèsdesbanquesluxembourgeoisesontaugmentéde10,2%(3067millionsd’euros)surlapériodedesdouzederniersmois.Toutefois,l’année2006aégale-mentétémarquéeparuneprogressionde28,0%descréditsauxautresintermédiairesfinanciers;cesderniersavaientdéjàprogresséde23,3%en2005.Ainsi, fin2006,25,4%dutotaldescréditsausecteurnon-ban-cairedesautrespaysmembresdelazoneeuroconcer-nelesautresintermédiairesfinanciers.Onnoteraéga-lementque,malgréunecontractionde40,5%entreseptembreetdécembre2006, les crédits au secteurdesassurancesetdesfondsdepensionaffichentunehaussede1,8%surlesdouzederniersmois.Leniveaudel’encoursdecesecteur,commeceluidesadministra-tionspubliques,estparticulièrementvolatilecarcom-poséd’unnombrelimitéd’acteurs.

Lescréditsauxménagesdesautrespaysmembresdela zoneeuro sedistinguentpar laprédominancedelacatégoriedesautrescrédits,quireprésente93,2%de l’encours totaldescréditsà la find’année2006.

Bienque lescréditsà laconsommationainsique lescréditsimmobiliersauxrésidentsdesautrespaysdelazoneeuron’occupentqu’unepartlimitéedecetotal,onnoteratoutefoisqueplusieursbanquesluxembour-geoisesdéveloppentdesactivitésdecréditsimmobiliersdanslagranderégion,doncaudelàdesfrontièresduLuxembourg. Il s’agit là d’une évolution stratégiquerécente,quel’observationdesdonnéesbilantairesvientconfirmer.Ainsi,levolumedescréditsimmobiliersauxrésidentsdesautrespaysdelazoneeuro,bienqu’occu-pantunepartencorerelativementlimitée,aprogresséde15,9%aucoursdel’année2006.Au31décembre2006,l’encoursdecréditsimmobilierstransfrontaliersreprésente ainsi 5,5% de l’encours des crédits auxménagesdesautrespaysmembresde la zoneeuro.Deplus, laprépondérancedelacatégoriedesautrescréditsaccordésauxménages&ISBLMs’expliqueparlefaitquenombredenon-résidentsréalisentdesinves-tissements,biensouventdeportefeuille,nécessitantlamiseenplacedecréditscomptabilisésparlesbanquessouslarubriquedesautrescrédits.

Tableau 9 Crédits aux résidents des autres pays membres de la zone euro (encours en fin de période)E

Créditsausecteurnon-bancaire

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldescrédits/poidsrelatifsdestypesdecréditsauxménagesparrapportautotaldescréditsauxménages

Administrations publiques 5 652 4 549 3 832 - 1 820 - 32,2 - 717 - 15,8 5,7

Autres intermédiaires financiers 13 353 23 140 17 086 3 733 28,0 - 6 054 - 26,2 25,4

Sociétés d’assurances et fonds de pension 1 121 1 918 1 141 20 1,8 - 777 - 40,5 1,7

Sociétés non financières 29 953 33 932 33 020 3 067 10,2 - 911 - 2,7 49,1

Ménages & ISBLM 12 553 11 872 12 129 - 424 - 3,4 257 2,2 18,0

Crédits à la consommation 145 150 151 6 4,1 1 0,8 1,2

Crédits immobiliers 581 647 673 93 15,9 26 4,0 5,5

Autres crédits 11 827 11 075 11 305 - 522 - 4,4 231 2,1 93,2

Total 62 632 75 411 67 208 4 576 7,3 - 8 202 - 10,9 100,0

Lescréditsauxrésidentsdurestedumonde

Les crédits aux résidentsdu restedumonde se sontaccrusde13,3%aucoursdel’année2006,pourattein-dre55687millionsd’eurosau31décembre,tandisquelescréditsauxautresintermédiairesfinanciersontaug-mentéde8,7%et ceuxdes sociétésnon financièresde14,3%.Lespoidsrelatifsdecesdeuxpositionssontquasiment identiques et s’élèvent à, respectivement,

40,5%et40,1%.Lesencoursdecréditsauxsociétés

d’assurancesetauxadministrationspubliquesrestent

trèsvolatils;eneffet,danslesdeuxcasunnombrelimi-

téd’intervenantspeutfairevarierl’encoursdemanière

erratique.Finalement, lesencoursdecréditsauxmé-

nagesetISBLM,quiontatteint5291millionsd’euros

au31décembre2006,ontconnuuneprogressionassez

modestedepuisle31décembre2005(+3,3%).

Page 9: 3. LE SECTEUR FINANCIER

38 Revue de Stabilité Financière 2007

Tableau 10 Crédits aux résidents du reste du monde (encours en fin de période)E

Créditsausecteurnon-bancaire

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldescrédits

Administrations publiques 3 637 4 206 4 801 1 164 32,0 594 14,1 8,6

Autres intermédiaires financiers 20 760 22 271 22 560 1 800 8,7 289 1,3 40,5

Sociétés d’assurances et fonds de pension 92 293 688 596 648,7 395 135,0 1,2

Sociétés non financières 19 559 20 826 22 347 2 789 14,3 1 521 7,3 40,1

Ménages & ISBLM 5 122 5 564 5 291 169 3,3 - 273 - 4,9 9,5

Total 49 170 53 161 55 687 6 517 13,3 2 526 4,8 100,0

Lesdépôtsdelaclientèlenon­bancaire

Au31décembre2006,l’encoursdedettesenverslaclien-tèlenon-bancaires’élevaità296803millionsd’euros,soitunehaussede41223millionsd’euros(16,1%)parrapportàlamêmedatedel’annéeprécédente.

Lesdépôtsdesrésidents

Alafindel’année2006,lesencoursdedépôtsdelaclientèle non-bancaire luxembourgeoise s’élevaientà144223millionsd’euros, soit48,6%dutotaldesdépôtsdelaclientèlenon-bancaire.

Tableau 11 Dépôts de la clientèle résidente luxembourgeois (encours en fin de période)E

Dépôtsdusecteurnon-bancaire

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldesdépôts

Administrations publiques 6 600 8 122 7 898 1 298 19,7 - 224 - 2,8 5,5

Secteur financier 90 879 105 636 103 162 12 282 13,5 - 2 474 - 2,3 71,5

Autres intermédiaires financiers 85 949 101 436 98 715 12 766 14,9 - 2 721 - 2,7 68,4

Sociétés d’assurances et fonds de pension 4 931 4 200 4 447 - 484 - 9,8 247 5,9 3,1

Secteur non financier 27 073 32 694 33 163 6 090 22,5 469 1,4 23,0

Sociétés non financières 11 135 15 838 16 434 5 299 47,6 596 3,8 11,4

Ménages & ISBLM 15 938 16 857 16 729 791 5,0 - 128 - 0,8 11,6

Total 124 552 146 452 144 223 19 670 15,8 - 2 230 - 1,5 100,0

Encequiconcernelesdépôtsdelaclientèlenon-ban-cairerésidente,onconstatequ’unemajeurepartiedel’encoursestdétenueparlacatégoriedesautresinter-médiaires financiers (OPC, PSF et sociétésholdings);leursencourstotalestde98715millionsd’euros,soit68,4% du total des dépôts. La forte concentrationobservée pour ces clients institutionnels du secteurfinancier fait écho à l’excellente santéde l’industriedesfondsd’investissementquidéposentsouventleursexcédentsdetrésorerieauprèsdeleursbanquesdépo-

sitaires luxembourgeoises. La croissance des dépôtsdanscettecatégorieestàl’imagedelacroissancedel’ensembledusecteurdesOPC,quis’élèveà21%surlamêmepériode.Pourleurpart,surunan,lessociétésnonfinancièresontaccruleursdépôtsde47,6%,por-tantleursencoursà16434millionsd’eurosàlafindel’année2006.Lesménagesluxembourgeois,quantàeux,regroupent11,6%dutotaldesdépôtseffectuésparlesrésidentsau31décembre2006,soit16729mil-lionsd’euros.Lacroissanceannuellede5,0%,observée

Page 10: 3. LE SECTEUR FINANCIER

39Revue de Stabilité Financière 2007

surceposte,laissesupposerquelaretenueàlasourcede10%surlesintérêts,introduiteaudébutdel’année2006,neproduitpourl’instantpasd’effetsnégatifssurlevolumedesdépôts.

Enfin, laclientèle résidente répartit sesdépôts,dontlevolumetotals’élèveà144223millionsd’euros,en40,5%dedépôtsàvueet59,5%dedépôtsàterme.Laraisonpourlaquellelaproportiondedépôtsàvuedelaclientèlerésidenterestelargementsupérieureàcelledelaclientèlenon-résidentetientaufaitquelesdépôtsàvuedesautresintermédiairesfinancièresaffichentsou-ventunbontauxderémunérationcequin’incitedoncpaslesclientsàplacerleursavoirsendépôtsàterme.

Lesdépôtsdesrésidentsd’autrespaysmembresdelazoneeuro

Lesdépôtsémanantderésidentsd’autrespaysmem-bres de la zone euro ont augmenté de 1,1% entredécembre2005etdécembre2006.

L’année2006estlapremièreannéecomplèted’applica-tiondeladirectiveeuropéennesurlafiscalitédel’épargne,entréeenvigueurau1juillet2005.Cereculde18moispermetmaintenantdemieuxanalyserl’impactdecettedirectivesur levolumedesplacementseffectuésparles ménages non résidents dont en particulier ceuxrésidantdansd’autrespaysmembresdelazoneeuro.Depuis ledébutdusecondsemestre2005et jusqu’àfindel’année2006,labaisseduvolumedecesdépôtsestde16,9%(4900millionsd’euros);l’essentieldecetteévolutions’observeendébutdepériode,c’estàdireaucoursdusecondsemestre2005(-4722millions

d’euros).Aucoursdesdouzederniersmois,laretenueà lasource,qui s’élèveactuellementà15%,adonceuuneffetpluslimitésurlevolumedesdépôts;ainsi,depuis décembre2005 les dépôts se sont tassés de0,7%.Danscecontexte,ilimportecependantdenoterqu’aucoursdelamêmepériode,l’investissementnetencapitaldans lesOPCluxembourgeoisafortementaugmenté,cequitendàconfirmerl’hypothèsequelesagentséconomiquesvisésparladirectivesurlafiscalitéde l’épargnerecherchentdes investissementséchap-pantàcelle-ci.Ainsi,onpeutavancerl’hypothèsequelesfondsquinesontplusplacéssousformededépôtsauprèsdesétablissementsdecréditparlesménagesnesontpasperduspourlaplacefinancièremaisorientésversdesplacementsdanslesOPCluxembourgeois.

Lessociétésnonfinancières,quinesontpasaffectéesparladirectiveeuropéennesurlafiscalitédel’épargne,ontaugmentéleursdépôtsauprèsdesbanquesluxem-bourgeoisesde15,3%(4125millionsd’euros)entrejuin2005etdécembre2006.Aucoursdel’année2006leursdépôtssesontaccrusde8,2%,soit2346mil-lionsd’eurospours’éleverà31034millionsd’eurosfin2006,soit39,8%dutotaldesdépôtseffectuésparlesrésidentsd’autrespaysmembresdelazoneeuro.

Onsouligneraledéveloppementimportantdesdépôtsdes sociétés d’assurances et des fonds de pension(+10,4%), malgré un poids relatif encore modesteavec8,8%.Parailleurs,lesdépôtsdesadministrationspubliques restent volatiles, en raison d’un encoursfaible et/ou d’un nombre limité d’intervenants quiplacentouretirentdesmontantsimportants.

Tableau 12 Dépôts des résidents des autres pays membres de la zone euro (encours en fin de période)

E

Dépôtsdusecteurnon-bancaire

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldesdépôts

Administrations publiques 2 824 857 1 428 - 1 396 - 49,4 572 66,7 1,8

Secteur financier 21 420 21 209 21 504 84 0,4 295 1,4 27,6

Autres intermédiaires financiers 15 189 16 058 14 624 - 565 - 3,7 - 1 434 - 8,9 18,7

Sociétés d’assurances et fonds de pension 6 231 5 151 6 880 649 10,4 1 729 33,6 8,8

Secteur non financier 52 941 53 678 55 109 2 168 4,1 1 431 2,7 70,6

Sociétés non financières 28 688 30 592 31 034 2 346 8,2 442 1,4 39,8

Ménages & ISBLM 24 253 23 086 24 075 - 178 - 0,7 989 4,3 30,8

Total 77 185 75 744 78 041 857 1,1 2 297 3,0 100,0

Page 11: 3. LE SECTEUR FINANCIER

40 Revue de Stabilité Financière 2007

Enfind’année2006,lesrésidentsd’autrespaysmem-bresdelazoneeuroontrepartileursdépôtsàraisonde26,4%dedépôtsàvueet73,6%dedépôtsàterme.L’engouementdesinvestisseurspourlesdépôtsàtermes’expliquenaturellementparl’existencedecoûtsd’op-portunité.

Lesdépôtsdesrésidentsdurestedumonde

Lesdépôtsémanantderésidentsdurestedumondeont augmenté de 38,4% entre décembre 2005 etdécembre2006.Lapositionlaplusimportante,enter-mesdepoidsrelatif,estdétenueparlesautresinter-médiairesfinanciers (51,1%au31décembre2006).Cesderniersontrenforcéleursencoursàhauteurde

55,2%surunan.Danscecontexte,onsouligneralabonnetenuedesdépôtseffectuésparlessociétésnonfinancièresdontl’encoursaaugmentéde32,4%,ou4130millionsd’euros,durantlapériodesousrevue.Lesdépôtsdesménagess’élèventà15589millionsd’euros à la fin de l’année 2006. Ces derniers ontaccruleursdépôtsde1389millionsd’euros,soitunehaussede9,8%,parrapportau31décembre2005.Les dépôts des administrations publiques ainsi queceuxdessociétésd’assuranceetdesfondsdepensionsont évoluédemanière très favorable, affichantdescroissancesannuellesrespectivesde78,9%et51,7%.Notons,quecescontrepartiesgénèrentunpoidstrèsfaibledanscettestatistique.

Tableau 13 Dépôts de la clientèle non-bancaire des pays du reste du monde (encours en fin de période)

E

Dépôtsdusecteurnon-bancaire

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotaldesdépôts

Administrations publiques 1 533 2 580 2 743 1 209 78,9 163 6,3 3,7

Secteur financier 25 364 34 682 39 332 13 968 55,1 4 650 13,4 52,8

Autres intermédiaires financiers 24 542 33 799 38 086 13 543 55,2 4 286 12,7 51,1

Sociétés d’assurances et fonds de pension 822 883 1 246 425 51,7 363 41,1 1,7

Secteur non financier 26 945 30 475 32 464 5 519 20,5 1 989 6,5 43,6

Sociétés non financières 12 746 14 815 16 876 4 130 32,4 2 060 13,9 22,6

Ménages & ISBLM 14 200 15 660 15 589 1 389 9,8 - 71 -0,5 20,9

Total 53 843 67 737 74 539 20 696 38,4 6 801 10,0 100,0

3.1.1.4 Evolutiondel’emploidanslesétablissementsdecrédit

Au31décembre2006,lesecteurbancaireluxembour-geoisemployait24734personnes;surunan,entrele31décembre2005etle31décembre2006,1510emploisnetsontétécréés,soitunehaussede6,50%.Surl’année2006,laprogressiontrimestriellemoyenneétaitde1,59%;ils’agitdurythmeleplusélevédepuis2000.Cettehausses’accompagned’uneprogressionconcomitantedes fraisdepersonnels.Parailleurs, ilconvientdesoulignerqu’en2006,pour lapremièrefoisdepuis2001,laprogressiondel’emploi(+6,50%)aétésupérieureàcelledesactifsdesbanquesluxem-bourgeoises(+5,90%);enconséquence,l’actifmoyen

paremployéestpasséde34,12millionsd’eurosendécembre2005à33,94millionsendécembre2006.

Enmatièred’emploibancaire,l’année2006aétémar-quéepar la filialisationd’unepartiedesactivitésdeDexiaBanqueInternationaleàLuxembourg.Cetteopé-rations’esttraduiteparunecréationnetteimmédiatede376emploisenmars2006,puisde142emploisaucoursdestroistrimestressuivants.Cependant,malgrélahaussegénéraledel’emploidanslesecteurbancaireen2006,ildemeurequ’auniveauindividuel,certainesbanquesontréduitleurseffectifsdemanièreplusoumoinsforte;commelemontrelegraphiqueci-dessous,cela concerne essentiellement les entités de petitestailles(moinsde50salariés).

Page 12: 3. LE SECTEUR FINANCIER

41Revue de Stabilité Financière 2007

5,60%7,73%

4,05%7,15% 8,09%

-1,14%

-2%-1%0%1%2%3%4%5%6%7%8%9%

Plus de 1000 De 500 à 999 De 200 à 499 De 100 à 199 De 50 à 99 Moins de 50

Effectif par classe

17 000

18 000

19 000

20 000

21 000

22 000

23 000

24 000

25 000

déc.94

juin

95

déc .95

juin

96

déc .96

jui n

97

déc.97

jui n

98

déc98

juin

99

déc.99

juin

00

déc.00

juin

01

déc.01

juin

02

déc .02

juin

03

déc .03

juin

04

déc.04

juin

05

déc.05

juin

06

déc.06

Graphique 9

Croissances annuelles de l’emploi dans les banques luxembourgeoises

Source:BCL

3.1.2 Conditionsfinancièresdesbanquesluxembourgeoisesaucoursde2006

3.1.2.1 Laperformance

Aucoursdel’annéesousrevue,labonneévolutiondel’économiemondialeetdesboursesaeuun impactfavorable sur les bénéfices des banques luxembour-geoisesquiterminentl’année2006avecdesrésultatsenforteaugmentation.

Lecomptedeprofitsetpertesagrégédesétablisse-mentsdecréditluxembourgeoisafficheunrésultatbrutavantprovisionset impôtsde6767millionsd’eurospour l’exercice 2006. Sur base des chiffres disponi-blesau17février2007,cecireprésenteunehaussede46,9%ou2159millionsd’eurosparrapportàl’exer-cice2006.

a)Lesrevenus

Lamargesurintérêts,quis’estélevéeà3961millionsd’eurosen2005,aprogresséde24%ou952millionsd’eurospourpasserà4913millionsd’eurosen2006.Les intérêts et dividendes perçus ont augmenté de13875millionsd’eurosalorsquelesintérêtsbonifiésontprogresséde12923millionsd’euros.L’évolutionpositivedelamargesurintérêtstrouveenpartiesonoriginedansl’augmentationduvolumedesactivitéstelquemesurépar la sommedesbilansainsiquedansla hausse des dividendes perçus auprès des filiales

desbanquesluxembourgeoises.Cettehaussedesdivi-dendess’expliqueparl’augmentationimportantedesportefeuillesd’actionsdétenusparlesbanquesluxem-bourgeoises.

Lesoldenetsurcommissions,quiestfortementinfluen-céparlevolumed’activitédelaclientèleprivéeetparlesfondsd’investissement,pourlesquelslesbanquesassurentlesfonctionsdebanquedépositaireet,pourcertaines,d’administrationscentrales,afficheuneforteprogressionde16,8%pours’éleverà3800millionsd’eurosau31décembre2006.Leretournementdepuis2004dumouvementbaissierdusoldesurcommissions,quiavaitconsécutivementdiminuéde12%en2001,de 6,2% en 2002 et de 3,8% en 2003, s’expliqueessentiellementparl’excellenteévolutiondesmarchésfinancierseuropéensquisesontenvolésaucoursdesannées2005et2006.Ainsi,sur2006, l’indiceLUXXafficheuneperformancede+33%,leDAXallemandprogressantde+22%alorsqueleFTSEanglaisafficheune hausse de +10,7% et devance légèrementleDJStoxx50€+10,4%.Ducôtéfrançais,leCAC40estenhaussede+17,5%.

Laprogressiondesboursesinfluenceégalementposi-tivementlaVNIdesOPCsurbasedelaquellesontcal-culées lescommissionsque lesOPCversentauxéta-blissementsdecréditpourlesservicesfournisparcesderniers.Findécembre2006,lesactifsnetsdesOPContfranchilecapdes1844milliardsd’euros(+20,9%parrapportàdécembre2005).

Lesrevenusnetssurréalisationdetitresn’ontpaspufranchirleniveauatteinten2005.Lamargesurréalisa-tiondetitresaeneffetdiminuéde72,5%,soitde280millionsd’euros,pours’éleverà106millionsd’eurosfin2006.

Lecomptederésultatdel’année2006estmarquéparuneprogressionexceptionnelledesautresrevenusnets.Cesderniersaugmententde1220millionsd’EUR,soit266,4%,suiteàdesplus-valuesextraordinairesréali-séesparplusieursbanquesdelaplace.D’unepart,onnoterauneplus-valueimportanteàl’issuedelafiliali-sationparunebanqued’unedeseslignesdemétier-cléetd’autrepart,pourquelquesautresbanquesdesplus-valuesimportantesrésultantdelaventedeparti-cipationsdansdessociétésluxembourgeoisesetétran-gères.Ainsi,avecunvolumetotalde1678millionsd’euro,lesrevenusnetssurdivers,revenusparnaturevolatils,atteignenten2006desniveauxhistoriquementhautsdepuis1977.

Page 13: 3. LE SECTEUR FINANCIER

42 Revue de Stabilité Financière 2007

Surl’année2006,lapartdelamargesurintérêtsdesbanques de droit luxembourgeois dans le total durevenurécurrenthorsautresrevenus10arepassélecapdes50%pours’établirà50,6%enmoyennepondéréecontre48,4%en2005.Celledescommissionsdansletotaldesprincipauxrevenusalégèrementreculépourpasserenmoyennepondéréeà41,8%en2006contre42,9%en2005etcelledurevenuréalisésuropéra-tions financièresestpasséeenmoyennepondéréeà7,6%en2006contre8,7%en2005.

banques;lapartdescommissionsdanslerevenuétantparticulièrement importantepour lesbanques suisseset américaines. Les banques domestiques par contreconcentrentleursactivitéssurlesmétierstraditionnelsd’intermédiationetlapartdelamargesurintérêtsdansleurrevenuestparticulièrementélevée.

Aucoursdesdernièresdécennies,nousobservonsuneaugmentationdelapartdescommissionsetunebaissedelapartdelamargesurintérêtsdanslerevenudesbanquesdedroit luxembourgeois,témoignantd’uneréorientationdesactivitésdesbanquesversdesmétierssources de commissions au détriment des activitésd’intermédiationtraditionnellegénératricesd’intérêts11.D’uncôté,cedéveloppements’estsoldéparuneplusgrande diversification des sources de revenus desbanques de droit luxembourgeois. D’un autre côté,lesrevenusliésauxcommissionss’avèrentplusvolatilsenraisondeleurfortedépendancedesévolutionsdesmarchésboursiers.

-ROA,ROE

Lesbanquesdedroit luxembourgeoisontaffichédesrésultatssolidesen2006renforçantainsilacapacitédusecteurbancaireàrésisteràdeschocspotentiels.Notonsnéanmoinsquelesrésultatsontétéconsidérablementinfluencéspardesautresrevenusnon-récurrents.

La«rentabilitédesactifs» (ROA-returnonassets),quimesurelaproductivitédesbanquesentermesderevenusgénérésparrapportautotaldelasommedesbilans,acontinuéàs’amélioreren2006enraisond’uneprogres-sionplusimportantedesrésultats(numérateurduratio)quedutotaldesactifs (dénominateur).L’améliorationseprofileauniveaudesquatreratiosdeperformanceàsavoirle«produitbancaire/totalactifs»,«résultatsavantprovisions/totalactifs»,«résultatsaprèsprovision/totalactif»et«résultatsnets/totalactifs»12.

La rentabilité des actifs du secteur bancaire luxem-bourgeois reste néanmoins inférieure à la moyenneeuropéenne en raison de la prépondérance del’interbancaire dans les bilans des banques auLuxembourg, qui tend à être moins rentable qued’autresclassesd’actifs13.

10 Totalrevenu=margesurintérêts+revenunetsurcommissions+revenusuropérationsfinancières11 «Lastructuredesrevenusbancaire»,BCL,Revuedestabilitéfinancière2005,pp64-7412 Leratio«Produitbancaire/Totalactifs»s’élèveà1,5%enmoyennepondéréeen2006contre1,2%en2005. Leratio«Résultatsavantprovisions/Totalactifs»s’élèveà0,9%enmoyennepondéréeen2006contre0,7%en2005. Leratio«Résultatsaprèsprovisions/Totalactifs»s’élèveà0,8%enmoyennepondéréeen2006contre0,6%en2005. Leratio«Résultatsnets/Totalactifs»s’élèveà0,8%enmoyennepondéréeen2006contre0,5%en2005.13 «Lastructuredesrevenusbancaires»,BCL,Revuedestabilitéfinancière2005,pp64-74

0,0%

20,0%

40,0%

60,0%

80,0%

100,0%

120,0%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Part revenus sur opérations financièresPart revenus sur commissionsPart marge sur intérêts

Graphique 10

Structure des revenus

Source:BCL

Uneanalyseplusdétailléeselonlatailledesbanquesdedroitluxembourgeois,révèlequelapartdelamargesurintérêtsdansletotaldesprincipalessourcesderevenusaugmenteavecl’importancedelabanqueentermesdesommedebilan.Lespetitesbanquessemblentpropor-tionnellementplusorientéesversdesactivitésgénéra-tricesdecommissionsalorsquelesplusgrandesbanquesoffrentunepanopliedeservicesplusvasteycomprislesactivitéstraditionnellesd’intermédiation.Ladistributionpar origine géographique des banques montre aussidesspécialisationsparmétiersselonlanationalitédes

Page 14: 3. LE SECTEUR FINANCIER

43Revue de Stabilité Financière 2007

Auniveaudeladistribution,nousobservonsuneten-danceversdesROAplusélevés.Eneffet, lenombredebanquesayantunROAsupérieurà0,5%passede65banquesen2005(représentant52%dutotaldelasommedesbilans)à78banquesen2006(représentant63%dutotaldelasommedesbilans).

b)Lescoûts

Faceàlacroissancedesrevenus,onobservedesfraisdefonctionnement(fraisdepersonneletautresfraisd’exploitation) enhaussede11,9%pour s’établir à3910millionsd’eurosau31décembre2006.Lesfraisdepersonnelontprogresséde13,5%,dufaitnotam-mentd’uneaugmentationdeseffectifs(+6,5%)ainsique par l’indexation des salaires (+2,5%) survenueendécembre2006.Lacréationnetted’emploisdansle secteurbancaireen2006estessentiellementà labase de la hausse des frais de fonctionnement. Lesbanques fontégalementdeplusenplusappelàdupersonnelhautement spécialiséexigeantdes salairesélevés.Laprogressiondesfraisdeconseileninforma-tique,desfraisdedéplacement,desfraisdereprésenta-tion,deshonorairesainsiquedesfournituresdebureauestàl’originedelahaussedeschargesd’exploitationde9,8%.

Uneétuderéaliséeparl’ABBLetDeloitte15révèleque,parmilesfraisengendrésparlesnouvellesréglementa-tions,lesinvestissementslespluslourdsconcernentle

14 Leratio«résultatsordinaires/capitauxlibérés»s’élèveà59,4%enmoyennepondéréeen2006contre45,6%en2005. Leratio«résultatsnets/capitauxlibérés»,s’élèveà55,6%enmoyennepondéréeen2006contre37,6%en2005.15 «Réglementation:QuelimpactsurlesecteurfinancieràLuxembourg»,ABBL,Deloitte,2006

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1,2%

1,4%

1,6%

1,8%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Produit bancaire / total actifsRésultats avant provisions / total actifsRésultats après provisions / total actifsRésultats nets / total actifs

Graphique 11

Evolution des différents ratios de rentabilité des actifs

Source:BCL

Auniveauduratio«rentabilitéducapital»(ROE–returnonequity),quirelatelesrésultatsaprèsprovisionsaucapitalsouscritlibéré,onobservelemêmedéveloppe-mentqu’auniveauduROA.L’augmentationdela«ren-tabilitéducapital»étantdueaufaitquelaprogressiondunumérateur(résultats)estplusimportantequecelledudénominateur(capitauxlibérés).Cecivautaussibienpourleratio«résultatsordinaires/capitauxlibérés»quepourleratio«résultatsnets/capitauxlibérés»14.

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Résultats ordinaires / capital libéréRésultats nets / capital libéré

Graphique 12

Evolution des différents ratios de rentabilité du capital

Source:BCL

Page 15: 3. LE SECTEUR FINANCIER

44 Revue de Stabilité Financière 2007

passage auxnormes comptables IAS/IFRS, lamise enœuvredeladirectivesurlafiscalitéetl’épargne,BâleIIetlaMIFID.Cesinvestissementsserépercutentsurlesfraisd’exploitation,maisaussisurlesfraisdepersonnel.

Endépitdelacroissancedesfraisgénéraux,leratiodesfraisgénéraux relatésauproduitbancaire, indicateurdel’efficacitéopérationnelle,s’estamélioréauniveaudesbanquesdedroit luxembourgeoispourpasserenmoyennepondéréeà36,6%en2006contre42,3%en2005.Labaisseduratios’expliqueparuneplusforteprogressionduproduitbancairequedescoûtsen2006.Leratioresteleplusfaiblepourlesgrandesbanquescelles-ci pouvant davantage profiter d’économiesd’échelleetd’unemargedemanœuvreplusfavorabledansleurgestiondecoûtsquelesbanquesdepetitetaille.

Les impôts divers ont augmenté de 15% ou 6 mil-lionsd’eurossur l’année2006et lesamortissementssur immobilisations non-financières ont diminué de12,1%.Cesderniersreprésentent240millionsd’eurosau31décembre2006.

c)Leprovisionnement

L’améliorationde la situationéconomique, la reprisedesmarchésboursiersetlaréévaluationsubséquentedes actifs financiers, ont permis aux établissementsdecréditde limiter laconstitutiondecorrectionsdevaleur, voire même d’extourner des corrections devaleurconstituéesaucoursdesannéesprécédentes.Ainsi,onnoteralabaisseconsidérablede37,8%delaconstitutiondeprovisions,quiestpasséede291mil-lionsd’eurosen2005à181millionsd’eurosen2006.Deplus,lesétablissementsdecréditontprocédéàdesextournesdeprovisionspouruntotalde519millionsd’eurosen2006.

Auniveaudubilandesbanquesdedroit luxembour-geois, le ratio «stock de corrections de valeur surcréances/montantbrutdescréances»16s’estdavantageaffaiblipours’établirà0,1%enmoyennepondéréeen2006contre0,2%en200517.Cetteévolutions’expliqueparunebaissedustockdecorrectionsdevaleurconju-guéeàunehaussedumontantbrutdescréances18.

Relatéauxfondspropres,lestocktotaldescorrectionsdevaleurdiminueégalementets’établità14,1%enmoyenneannuellepondéréeen2006contre14,8%en2005.

Ladistributionduratio«stockdecorrectionsdevaleur/fondspropres»révèlequelenombredebanquesayantunratiotrèsbasaaugmentéentre2005et2006.Ainsien2006,13banques,représentant21%dutotaldelasommedesbilans,ontunratioinférieurà2%alorsqu’en2005seulement8banques,représentant8%dutotaldelasommedesbilans,figuraientdanscettetranche.

Unfaibleniveaudeprovisionnementpeutindiquerunebonnequalitéduportefeuilledecréditdesbanquesetuneaméliorationdesoutilsdegestiondesrisquesdesbanques.Enthéorie,leniveaudeprovisionnementest procyclique c.à.d. il est bas dans un environne-mentfavorablevulefaiblerisquededéfaut,alorsqu'il

32,0%

34,0%

36,0%

38,0%

40,0%

42,0%

44,0%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Ratio coûts / revenus

Graphique 13

Evolution du ratio coûts sur revenus depuis 1999

Source:BCL

16 Lescorrectionsdevaleursurcréancesparrapportaumontantbrutdescréancescomprennentlescréancesinterbancaires,lescréancessurlaclientèleetlesopérationsdecréditbail.

17 Leratio«stockdecorrectionsdevaleursurcréances/montantbrutdescréances»s’élèveenmoyennepondéré2006à0,02%pourlescréancesinterbancaires(idemen2005)età0,36%pourlescréancesnon-bancaires(contre0,45%en2005).

Parmilescréancesnon-bancaires,leratios’élèveà0,07%pourlaclientèlepublique(contre0,02%en2005);à0,57%pourlessociétésnon-finan-cières(contre0,78%en2005);à0,06%pourlessociétésfinancières(contre0,07%en2005)età0,41%pourlesménages(contre0,43%en2005).

18 Lestockdescréancessous-jacentesaaugmentéenmoyennede13%en2006parrapportà2005alorsquelestockdecorrectionsdevaleursurcréancesinscritsaubilandesbanquesluxembourgeoisesabaisséenmoyennede21%aucoursdel’année2006parrapportà2005.

Page 16: 3. LE SECTEUR FINANCIER

45Revue de Stabilité Financière 2007

augmenteencasdedétériorationdel’environnementcequipourraitsetraduireparuneaugmentationduniveaudeprovisionnement.Enoutre,lesbanquessontdisposéesàaccorderplusfacilementdescréditsdansunenvironnementfavorablequedansunenvironne-mentmoinsfavorable.Lephénomènedeprocyclicitépourraitêtrerenforcéparlesnouvellesnormesd’exi-gences en capital CRD III19, entraînant en plus unevariationdanslamesuredesactifsàrisquesenfonctionducycleéconomique20,ainsiqueparletraitementdesprovisionsetl’introductionduconceptd’évaluationàlajustevaleurdanslecadredesnouvellesnormescomp-tablesIAS/IFRS21.

Lesrésultatsd’uneétudedédiéeàl’analysedel’impactdeschocsmacroéconomiquessurlesperformancesdesbanquesluxembourgeoises22ontrévéléquelaprogres-sionduPIBdelazoneeuroestunfacteurdebaissedesniveauxdesprovisionsbancairesauLuxembourg.CetteréactivitéduniveaudeprovisionsàlavariationduPIBcorrespondàl’idéecommunerelativeaucaractèresyn-chronisédelaconstitutiondesprovisionsaveclecycleéconomique.Ainsi,ilsemblequependantlespériodesde tassement de l’activité économique en Europe,lesprovisionspour créancesdouteusesdesbanquesluxembourgeoisesfurentmarquéesparunetendanceascendante. En revanche, leur niveau serait atténué

sousl’effetd’unredressementdelaconjoncture.

Unebaisseduniveaudeprovisionnementn’entraînepas nécessairement une augmentation des risques.Cependant, même si le niveau de provisionnementactuel peut s’avérer suffisant dans l’environnementactuelbénin,ilpourraitêtreinsuffisantdansunenvi-ronnementmoinsfavorablevoireencasd’unedétério-rationdelaqualitédescrédits.

d)Lerésultatnet

Comptetenudesdéveloppementsprécités,lesbanquesontréussiàatteindrefin2006unrésultatbrutavantprovisions de 6 767 millions d’euros, en hausse de46,9% par rapport à l’année précédente. Dans cesconditions,lesétablissementsdecréditontpayéplusd’impôtsen2006qu’en2005(858millionsd’eurosen2006contre771millionsd’eurosen2005),soitunehausse de 11,3%. Un résultat net après impôts enhaussede61,5%ou2182millions,quiadecefaitatteint5728millionsd’eurosen2006aparconsé-quentétédégagé23.

19 CapitalRequirementsDirective20 Celle-cidevaitbaisserquandl’environnementéconomiqueestrobusteetaugmenterquandilsedégrade.21 InternationalAccountingStandards/InternationalFinancialReportingStandards22 «Lasensibilitédel’activitébancaireauxchocsmacroéconomiques:uneanalyseenpanelsurdesdonnéesdebanquesluxembourgeoises»,

BCL,Rouabah.A,Mai200623 Chiffresprovisoires.

Tableau 14 Affectations des résultats bruts des établissements de crédit1

E

2001 2002 2003 2004 2005 2006

Source:BCL 1)Lesdonnéesontétéréviséespourtenircomptedenouvellesinformations.Desdifférencespeuventapparaîtreenraisondesarrondis.

Affectations du produit bancaire

Frais généraux 40,6 39,3 41,1 42,8 41,5 35,7

Constitution nette de provisions 8,8 16,8 8,5 5,2 3,5 1,7

Impôts sur les revenus et les bénéfices 10,2 7,6 8,6 9,9 9,2 7,8

Résultats nets 34,3 32,0 37,4 37,8 42,1 52,2

Page 17: 3. LE SECTEUR FINANCIER

46 Revue de Stabilité Financière 2007

L’analysedu résultatagrégédesbanquesmontredesévolutionscontrastées.L’analysedurésultatnetagré-gédesétablissementsdecrédit luxembourgeoisactifsdurantl’exercice200624,permetdefaireladistinctionentre90,4%desétablissementsayanteuunexercicebénéficiaire(contre90,1%en2005et87,1%en2004),5,8%desétablissementsayanteuunexercicedéficitaireet3,8%desétablissementsayanteuunexercicenul.

La part des résultats négatifs représente 0,29% durésultatnetagrégéentermesdemontantsabsolus.

24 Lenombredesbanquesquiontcesséleursactivitéspendantl’exercice2006etquin’étaientpassujetd’unefusion/scissionsontcomprisdansletotaldesétablissementsdecrédit.

25 LeratiodesolvabilitéTier1s’élèveà13,6%enmoyennepondéréeen2006contre14,1%en2005.

4%6%

90%

Exercice nul

Exercice déficitaire

Exercice bénéficiaire

Graphique 14

Analyse de la composition du résultat net agrégé

Source:BCL

3.1.2.2 Lasolvabilité

Lesratiosdesolvabilitépeuventdonnerdesindicationssur le degré de résilience d’un établissement à deschocsnégatifs.

Lesbanquesdedroitluxembourgeoisrestentbiencapi-taliséesetleratiodesolvabilité,mesureduniveaudesfondspropresparrapportauxactifsàrisque,sesitueconfortablementau-dessusdu seuilprudentielmini-mumde8%cequis’expliqueentreautresparl’impor-tancedesactifsinterbancairesayantunefaiblepondé-rationenrisque.Pourles10banquesayantlesratioslesplusfaibles,celui-ciatteintenmoyenne9,6%.

Leratiodesolvabilitéenmoyennepondérée,estpasséde 16,3% en 2005 à 14,9% en 2006, notammentdûàuneprogressiondesactifsàrisques.Lerisquedecréditreprésente98%del’exigencedefondspropres,alorsquelesrisquedechangeetrisqueliéauporte-feuilledenégociationrestentlimités.

Le ratio «exigence en fonds propres/fonds propresdebase»aégalement légèrementfléchiaucoursde200625.

Globalement,lesbanquesdepetitetaille,apparemmentmoinssusceptiblesengénérald’investirdansdessys-tèmesdegestiondesrisquessophistiqués,ontdesratiosdesolvabilitéplusélevésquelesgrandesbanques.

Page 18: 3. LE SECTEUR FINANCIER

47Revue de Stabilité Financière 2007

0%2%4%6%8%

10%12%14%16%18%20%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

ratio de solvabilité ratio de solvabilité tier 1

Graphique 15

Evolution des ratios de solvabilité

Source:BCL

3.1.2.3 Laconcentration

Danslesillageduprocessusdeconsolidationauniveauinternational,lenombred’établissementsdecréditestpasséde220en1994à156fin2006.Comparéàfin2005,lenombredebanquesestrestéplusoumoinsstable.

Dupointdevuedelastabilitéfinancière,laconsolida-tionpeutêtrepositivesielleentraînedesgainsd’effica-citéetdediversificationauniveaudesnouvellesinstitu-tionsconstituées.Or,ellepeutégalementmeneràuneplusforteconcentrationdecertainesactivitésauseind’unnombrelimitéd’entités,cequipeutintensifierlesrisquessystémiques.

Traditionnellement, leLuxembourgcompteparmi lespayseuropéensoùledegrédeconcentrationdusec-teurbancaire,mesuréentermesdesommedesbilans,estlemoinsélevé;ceratioestrestéstableaucoursdesdernièresannées.Lapartdes3plusgrandesbanquesdansl’actiftotaldelaPlaces’élèveà20%fin2006etcelledes5plusgrandesbanquesà29%.

Néanmoins,certainesactivitésspécifiques,dontnotam-mentl’activitédecréditsenverslesménagesrésidentsetlescréditsimmobilierssontconcentréessurunnom-brelimitédebanques.Cesactivitéssontanalyséesplusendétaildanscequisuit.

3.1.3 Appréciationdesrisques

Lesperformancesdesbanquesontétésoutenuesparun environnement macro-économique favorable etlabonnetenuedesmarchésfinanciers.Toutefois,endépitdel’environnementactuellementbénin,deschocsextérieurspotentielspourraientrésulterentreautresdelapersistancedesdéséquilibresglobaux,des risquesgéopolitiques,d’unretournementducycledecrédit,d’unregaindevolatilitédanslesmarchésfinanciersoudeconditionsdeliquiditémoinsfavorables.

Lesprincipauxrisquesencourusparlesbanquesserontsubdivisésparlasuiteentroiscatégories,àsavoirlesrisquesdecrédit,deliquiditéetdemarché.

3.1.3.1 Risquedecrédit

Le risquedecrédit résultedu faitqu’undébiteurnepeutpasrembourserunepartieou la totalitédesesdettesàlabanque26.Ilendécouleunrisquederevenupourlabanqueàtraverslespertesd’intérêtainsiqu’unrisquedepertedelavaleurdel’investissementoudela créanceoriginale. L’expositionau risquede créditenglobeaussibienlaqualitéduportefeuilledecréditquesonvolume.

Lastructuredel’actifdesbilansmontrequelesban-quesluxembourgeoisessontenparticulierexposéesaurisquedecontrepartieinterbancaireetdansunemoin-dremesureaurisqueémanantdusecteurnon-bancaire.Lescréancesinterbancairesreprésentent50%dutotaldesbilanscontre19%pourlaclientèlenon-bancaire.

26 «Theeconomicsofmoney,bankingandfinancialmarkets»,F.S.Mishkin,2001

Page 19: 3. LE SECTEUR FINANCIER

48 Revue de Stabilité Financière 2007

a) Risquedecontrepartieinterbancaire

Entempsnormaux,lemarchéinterbancairejoueunrôleimportantdanslaredistributiondelaliquiditéentrelesétablissements.Néanmoins,deparsonampleuretsastructure,lemarchéinterbancairecomporteàcôtédurisquedecontrepartie,unrisquenonnégligeabledecontagionpotentielle27etaccroîtenconséquencelerisquesystémique,notammentencasdecrise.Eneffet, ladéfaillanced’unedescontrepartiesrisquedemettreenpérillasolvabilitédesbanquesprêteusesquirisquentàleurtourd’affecterleursproprescontrepartiesetsepropageràtraverslesystèmefinancierdanssonensem-ble.Vul’intégrationcroissantedessystèmesfinanciersauniveaueuropéen,unproblèmeneselimiteplusauseulmarchédomestiquemaisrisquedesepropagerauniveautransfrontalier.

CommelaplupartdesbanquesétabliesauLuxembourgfontpartiedegroupestransfrontaliers,l’activitéintra-groupeettransfrontalièreestparticulièrementimpor-tante,lapartdescréditsintragroupes’élevantà72%etcelledescréditstransfrontaliersà86%dutotaldescréditsinterbancaires28.

Pouruntiersdesbanques,représentantautotal24%de la somme des bilans, la part des créances inter-bancairesdans l’actif totalestsupérieureà75%.Encequiconcernelapartdescréancesintragroupedansles créances interbancaires, celle-ci est supérieure à75%pour74banquesreprésentantautotal55%delasommedebilan.L’intensificationdesrelationsentreentitésliéesaucoursdesdernièresannéesdevraits’ins-crire dans le mouvement global de consolidation etd’intégrationdusystèmebancairetantauniveauinter-nationalquenational.S’yajoutequeceschiffresnetiennentpascomptedespositionsintra-journalièresenlamatièrequisontsusceptiblesdedépasserdemanièresignificativelesstocksdefindejournée.

Par ailleurs, les engagements interbancaires appa-raissentpour la plupart dépourvuesdegaranties, lapartdescréditsgarantisdansletotaldescréditsinter-bancairesnes’élevantqu’à5%enmoyennepondéréeen2006.Lesdéveloppementsenmatièredepratiquesdecollatéralisationauniveaudesmarchéseuropéensengénéraldevraientégalementaffecter lesbanquesluxembourgeoises,dontlatendanced’utilisationaccrued’instrumentsdefinancementpourvusdegarantiesqui

50%

28%

3%

19%créances interbancaires

portefeuille titres

autres actifs

créances sur la clientèle

6%

35%

40%

19%administrations publiques

sociétés financières

sociétés non financières

ménages & isblm

Graphique 16

Structure de l’actif des banques luxembourgeoises

Source:BCL

27 «Risquedecontagiondumarchéinterbancaireluxembourgeois»,BCL,Bulletin2004/1Stabilitéfinancière,pp40-5928 «Banksliquiditymanagementregimesandinterbankactivityinafinancialstabilityperspective»,BCL,RevuedeStabilitéfinancière2007

Page 20: 3. LE SECTEUR FINANCIER

49Revue de Stabilité Financière 2007

nesereflètepasnécessairementdansleschiffresdis-ponibles29.Néanmoins,lestransactionsnon-garantiessubsistentenparticulierauniveaudel’intragroupe.

b) Risquedecréditenverslaclientèlenonbancaire

Autotal,lescréancesenverslaclientèlenon-bancairereprésentent19%dutotaldebilan,dontenviron24%enversdesrésidentsluxembourgeois.Lescréancesdusecteurnon-bancairesesubdivisentcommesuit:40%àdes sociétésnon-financières; 35%àdes sociétésfinancières;19%auxménageset6%auxadministra-tionspubliques.

Lesdéveloppementset lesperspectiveséconomiquesauniveauinternationaletnationaltelsqueprésentésci-avantdevraientcontinueràavoirdesinfluencesposi-tivessurlesconditionsfinancièresdesménagesetdesentreprises etdoncégalement sur leportefeuilledecréditsengénéral.

- Crédits envers les ménages

Les crédits envers les ménages restent d’une faibleimportanceenvolumeauniveaudubilandesbanquesluxembourgeoisespourreprésenter4%dutotaldel’ac-tiffin2006,enprogressionde4%parrapportà2005.Cetteactivitérestefortementconcentrée,unepartdemarchédepresque80%et90%étantdétenuepar3et5banquesrespectivement,avecunepartde44%des engagements envers des ménages résidents. Leportefeuilleestcomposé30àpartsplusoumoinségalesdecréditsimmobiliersetd’autrescrédits31,lapartdescréditsàlaconsommationrestanttrèsmodeste.

Lescréditsimmobiliersquirestentlimitésparrapportàlasommedesbilansglobale,ontenregistréunehaussede14%en2006.Lesrésultatsdel’enquêtebancairetri-mestriellesurlescréditsmontrentquelesbanquesontassoupli leurscritèresd’octroidescréditsimmobiliersen2006,suiteauxbonnesperspectivessurlemarchédulogementmaisaussisuiteàuneconcurrenceaccruedanscesegment.L’enquêteanticipeunepoursuitedel’assouplissementdesconditionsd’octroiainsiqu’unehaussecontinuedelademandedanscedomaine.

Lerisquededéfautdecontrepartienotammentencasderelèvementdestauxd’intérêts,laplupartdescrédits

étantsurbasedetauxvariables,devraitêtrelimitéenraisondelapolitiquegénéraledecouverturedecerisquepardeshypothèquesimmobilières.

Les«autrescrédits»sontprincipalementaccordésàdesdébiteursnon-résidentsetdevraientrefléterengrandepartie des investissements, souvent de portefeuille,nécessitantlamiseenplacedecrédits.Laplupartdeces crédits devraient se faire sous forme de créditsgagéspardestitresdontlesrisquesdépendentdelatenuedesmarchésfinanciers.

- Crédits envers les sociétés

Lescréditsenverslessociétésconstituentlapartlaplusimportanteduportefeuilledecréditsàlaclientèlenon-bancaire,représentant74%deceportefeuilleet14%de l’actif total fin2006. Les créditsaux sociétés,enhaussede13%parrapportàfin2005,sontcomposéspour47%decréditsauxsociétésfinancièresetpour53%auxsociétésnon-financières.

Al’instardescréditsenverslesménages,lesrésultatsdel’enquêtebancairetrimestriellesurlescréditsmontrentquelesbanquesontassouplileurscritèresd’octroidecréditsauxentreprises.Plusieursfacteursontcontribuéàcetassouplissement,dontuneperceptionamoindriedesrisquesafférentsàl’activitééconomiqueengéné-raletauxcréditsd’entreprises,cequiseconfirmeentreautresparlaréductiondunombredefaillitesen2006etl’impactdelaconcurrencebancaire.L’enquêteanti-cipeparailleursunepoursuitedel’assouplissementdesconditionsd’octroiconjuguéàunehaussedelademan-dedecréditsémanantdessociétés.

Deplus,lerisquededéfaillancedecréancesenverslessociétésnon-financièresencourupar lesbanquesdedroitluxembourgeois,laplupartdescréditsétantsurbasedetauxvariables,estcontenuparl’existencedegaranties,qui s’élèvent fin2006àenviron59%desprêtsaccordés.

Lescréditsenvers lessociétés financières,dont74%sontaccordésauxnon-résidents, comprennentprin-cipalementlescréditsenversd’«autresintermédiairesfinanciershorsholdingsetOPC»etenverslesholdingsfinanciers.Cescréditssontgarantisàconcurrencede25%etgénéralementinférieursà1an.

29 Cestechniquesdecollatéralisation(tellesqueparexemplelesopérationsdeventeetderachatferme)nesontpasnécessairementcompta-biliséesentantqueprêtsgarantisdansleslivresdesbanques.

30 CettedésagrégationenglobelesménagesLuxembourgeoisetzoneeuro.31 Créditshorscréditshypothécairesethorscréditsàlaconsommation

Page 21: 3. LE SECTEUR FINANCIER

50 Revue de Stabilité Financière 2007

- Engagements transfrontaliers / risque pays

Vu lecaractère internationalde laPlacefinancièreduLuxembourg,lesengagementsenversdescontrepartiesnon-résidentesrestesignificative.Ladésagrégationdel’actif selon la résidencedes contreparties révèleuneprépondérancedesactivitésenvers les résidentsde lazoneeuro(53%del’actiftotal),suividescontrepartiesdurestedumonde(32%)etdesrésidents(15%).Parailleurs,cespourcentagesontpeuvariéparrapportà2005et ladésagrégationdes seules créances s’avèresensiblement identiqueàunedésagrégationtotaledel’actifselonlesmêmescritères.

Lesavoirssurpaysàrisques,telsquedéfinisparl’auto-ritédesurveillance32,restentmodestes33parrapportautotal des engagements et représentent enmoyennepondérée33%desfondspropresen2006.L’écart-typeélevélaissesuggérerunerépartitioninégaledesenga-gementsenvers lespaysàrisqueparmi lesétablisse-mentsdecréditdedroitluxembourgeois.

- En résumé

Enl’absenced’autresindicateurs,lepourcentagedesengagements à problèmes dans les engagementsimportants34, telsquedéfinispardescritères internesaux banques, peut être utilisé comme indicateurd’approximationenmatièredecréancesdouteusesouirrécupérablesets’élèveà0,2%seulementdesenga-gementsimportantsenmoyennepondéréeannuelleen2006.Ceratio,quirestetrèsfaibledepuisquelquesannées,apparaîtcommeindicationd’unequalitéstabledecesengagements.

Toutefois,encasdedétériorationdesperspectiveséco-nomiques,respectivementderetournementducycledecrédit,leniveaudeprovisionnementpourraits’avérerinsuffisantetunevigilanceestdemise.Deplus,lages-tiondesrisquesdecréditdesbanquesestsusceptibled’encourirdeschangementsliésauxdéveloppementsd’instrumentscomplexesdetransfertderisquesdecré-ditsetl’utilisationd’instrumentsdegestionderisqueplussophistiquésdanslecadredelaCRDIII.

32 CirculaireCSSF06/27033 Lesavoirsenverspaysàrisques’élèventà1%dutotaldesactifsetà3%desactifsenverslerestedumonde.34 Lesengagementsimportantscomprennenttouslesélémentsd’actifettouslesélémentsdehors-bilanycomprislesinstrumentsdérivésetles

engagementsdeprisefermedetitrespourautantquecesélémentssoientsujetsàunrisquedecontrepartie. Lesengagementsimportants,àsavoirceuxquidépassent6,2millionsd’eurosou10%desfondspropresdesbanques(saufseuilunique

de10%desfondsproprespourlescréancessurétablissementsdecréditàéchéancerésiduelleinférieureouégaleà1an),représententenmoyenne13,5foislesfondspropreset94%desengagementsdesétablissementsdecréditdedroitluxembourgeois.

Page 22: 3. LE SECTEUR FINANCIER

51Revue de Stabilité Financière 2007

L’enquête trimestrielle sur la distribution du crédit bancaire et son lien avec la stabilité financière

L’enquêtesurladistributionducréditbancaire,menéeparlaBCLdepuisfin2002,s’inscritdanslecadredel’enquêteglobalesurladistributionducréditbancairedanslazoneeuromiseaupointparl’Eurosystème.Cetteenquêteseprésentesousformed’unquestionnairerelatifauxcréditsconsentisauxménagesetauxsociétésnonfinancières.AuLuxembourg,cequestionnairedenaturequalitativeestenvoyéauxresponsablesdecréditd’unéchantillondeseptbanques.Lesquestionsportentàlafoissurl’offredecrédits(c’est-à-diresurlescritèresetlesconditionsd’octroi)ainsiquesurlademande.

Alorsquecetteenquêteaétéconçueenpremier lieuàdesfinsdepolitiquemonétaire,notammentpourexaminerlemécanismedetransmissiondecettedernière,certainsélémentsderéponseonttraitàlastabilitéfinancière.Cetencadréapourbutd’analysercesindicateursetdecomparerlesrésultatsdelazoneeuroàceuxduLuxembourg.

Lesrésultatsdel’enquêtesontgénéralementexprimésen«pourcentagesnets»dontladéfinitionvarieenfonc-tiondesquestionsfigurantdanslequestionnaire:pourlesquestionssurlescritèresetlesconditionsd’octroi,lespourcentagesnetssontdéfiniscommeladifférenceentrelapartdesbanquesquiontsignaléundurcissementetcellesayantsignaléunassouplissement;pourlesautresquestions,ilssontdéfiniscommeladifférenceentrelapartdesbanquesayantsignaléqu’unélémentacontribuéàundurcissementdescritèresd’attributionetcellesquiontsignaléqu’unélémentacontribuéàunassouplissement.Lesdonnéespourlazoneeurodanssonensemblesontcalculéesàpartirdesrésultatsnationauxpondérés.

Lesrésultatslesplusrécentsdatentduquatrièmetrimestre2006.Lapremièrepartiedecetencadréanalysel’évolutiondescritèresd’attributiondanslecontexteducycleducrédit,alorsqueladeuxièmepartiereprendquelquesélémentsderéponsedel’enquêteetconsidèreleurimportanceentantqu’indicateursdestabilitéfinancière.

1.L’évolutiondescritèresd’attributionetlecycleducrédit

L’évolutiondescritèresd’attributionpermetd’identifier,enpartie,despointsd’inflexiondanslecycleducrédit:lorsd’unepérioded’expansionducréditcescritèresonttendanceàs’assouplir,alorsquel’inverseestvrailorsd’unephasedecontraction.Unretournementducycleducréditrisqued’accroîtrelaprobabilitédedéfautdesprêtsaccordésauxentreprisesetauxménages,développementquiàsontourpourraitavoirdesimplicationspourlastabilitéfinancière.

Legraphique1comparelesrésultatsdelazoneeuroàceuxduLuxembourg.Dansuncontextedecomparabilitédesdonnées,ilestcependantimportantdenoterquesuiteàlapetitetailledel’échantillonluxembourgeois,lesrésultatsnationauxsontàinterpréteravecprécaution(unebanqueintervientavecunpoidsde14%danslesréponsesagrégées).CecipourraitpourpartieexpliquerpourquoilesrésultatsdelazoneeuronesontpastoujoursenligneavecceuxduLuxembourg:silespourcentagesnetsdel’échantillondelazoneeurosontengénéralnégatifsouprochesdezéro,lesrésultatsnationauxsontnettementplushétérogènes.

Page 23: 3. LE SECTEUR FINANCIER

52 Revue de Stabilité Financière 2007

Concernantlesdifférentssecteursettypesdecrédit,onconstatetoutd’abordqu’aucoursdesdeuxdernièresannéeslespourcentagesnetsontsuccessivementaugmentédanslazoneeuropourcequiestdusecteurdesentreprises,toutenrestantnégatifsouprochesdezéro;ceciimpliquedoncquelesbanquesdelazoneeuroont,enmoyennependantlesdeuxdernièresannées,eutendanceàassouplirleurscritèresd’attributionrelatifsauxcréditsoctroyésauxentreprises,bienquel’évolutiondespourcentagesnetsindiquequecettetendances’estatténuéevoiremêmeinversée.AuLuxembourg,unetendanceinverseestobservable.Etantdonnéqu’enraisondesataillel’échantillondelazoneeuroestplusfiablepourtenterd’identifierdespointsd’inflexiondanslecycleducrédit,onpeutdoncconclure,nonsanshésitation,qu’ilexistedesrisquesaccrusd’unretournementducycleducréditdanscesecteur.

Encequiconcernelescréditsaccordésauxménages,ondistinguedeuxtypesdecrédits:d’unepartlescréditsàl’habitat,etd’autrepartlescréditsàlaconsommation(etautres).Pourlepremiertypedecrédit,onremarquequ’en2005aucune tendancen’est clairementdiscernablepour la zoneeuro,alorsque legraphique faitapparaîtreunetendancelégèrementcroissantedespourcentagesnetsen2006.Enraisondelavolatilitédesrésultats,etvul’absencedetendancesclairementidentifiables,ilestdoncpeupropicedetirerdesconclusionssurl’évolutionducycleducrédit.S’agissantdel’échantillonluxembourgeois,unetendancenégativedespour-centagesnetsestdiscernablepourlesdeuxdernièresannées,bienquelespourcentagesnetssoientrestésstablesdepuistroistrimestrestoutenrestantnégatifs.Pourledeuxièmetypedecrédit,lespourcentagesnetsdelazoneeurosesontaccrusen2005pours’inscrireenbaissel’annéesuivante,restantainsiglobalementplusoumoinsinchangéslorsdelapériodesousrevue;auLuxembourguneévolutioninverseestdiscernable.

2.Autresindicateursdestabilitéfinancière

Hormislesobservationsfaitesci-dessus,certainsélémentsderéponseduquestionnairesurladistributionducréditbancairepeuventservircommeindicateursdestabilitéfinancière;ladeuxièmepartiedecetencadréprésentelesrésultatsrelatifsàcesindicateurspourlazoneeuroetcontrasteleurévolutionaveccelledesrésultatsnationaux.

2.1. Secteur des entreprises

Legraphique2tracel’évolutiondesperceptionsderisquepourlesecteurdesentreprises:unrésultatpositif(négatif)signifiequecesélémentsontétécitéscommeayantcontribuéàundurcissement(assouplissement)descritèresd’octroisusmentionnés.

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2005 2006

critères entreprises zone euro

critères pour habitat zone eurocritères pour consommation (et autres)zone euro

Graphique 1

L’évolution des critères d’attribution dans la zone euro et au Luxembourg

Source:BCE,BCL

-60%

-45%

-30%

-15%

0%

15%

30%

45%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2005 2006

critères entreprises Luxembourgcritères pour habitat Luxembourgcritères pour consommation (et autres)Luxembourg

Page 24: 3. LE SECTEUR FINANCIER

53Revue de Stabilité Financière 2007

Onconstatequelespourcentagesnetsliésauxperceptionsderisquerelatifsàl’activitééconomiqueontdiminuéetsontmêmedevenusnégatifsaucoursdel’annéepassée;cesrésultatssontd’ailleursd’autantpluspropicessionlescompareàceuxdel’annéeprécédente.Pourlesrisquesspécifiquesconcernantlesecteuroulesentre-prises,lesrésultatsnationauxdivergentdeceuxobtenuspourlazoneeuro:auLuxembourg,cetypederisqueétaitencorelargementperçucommeayantcontribuéàundurcissementen2005,avantdeperdreenimportanceaucoursdel’annéepasséepourfinalementcontribueràunassouplissementdescritèresd’attribution;danslazoneeurodanssonensemble,aucunetendancenégativen’estdiscernablebienquelespourcentagesnetsaientchutéauquatrièmetrimestre2006.Letroisièmeetderniertypederisquereprisdanslegraphiqueconcernelesgarantiesrequises.Entantquefacteurexplicatifdel’évolutiondescritèresd’octroi,cetteclassederisquefutnettementmoinsimportanteentermesdepourcentagesnetsquelesdeuxautrestypesderisque.DanslazoneeuromaissurtoutauLuxembourg,cesrisquesn’ontguèreétécitésen2006,bienqu’ilsaientcontribuéàunassouplissementauderniertrimestre.

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2005 2006 2005 2006 2005 2006

Risques relatifs à l'activitééconomique générale

Risques spécifiques concernant lesecteur ou les entreprises

Risques relatifs aux garantiesrequises

Zone euro Luxembourg

Graphique 2

L’évolution des perceptions de risque dans la zone euro et au Luxembourg, secteur des entreprises

Source:BCE,BCL

Onpeutdoncconclure,surbasedecesobservations,qu’aucoursdel’annéepasséelesrisquesontengénéraldiminuépourlesecteurdesentreprises,bienqu’auniveaudelazoneeurodesrisquesspécifiquessubsistent.

Lequestionnairesurladistributionducréditbancairedemandeauxresponsablesdecréditd’indiquers’ilsontdurciouassouplilesconditionsd’octroi;leGraphique3tracel’évolutiondecertainesdecesconditionsjugéesimportantespourlastabilitéfinancière.Concernantlesdemandesdegaranties,unassouplissementexcessifpourraitavoiruneffetadversesurlastabilitéfinancièreencasdedéfaut.Uneprolongationdeladuréedescré-ditspeutégalementêtreporteusederisquesétantdonnéquedanscescirconstanceslahaussedestauxrestreintlacapacitéd’augmenterladuréeencasdedifficultésderemboursementducrédit,toutcommeunassouplisse-mentdesclausesdanslescontratspeutavoirunimpactsurlacapacitéderemboursementdesentreprises.

Legraphique3montreque lesdemandesdegarantiessesontassoupliesauLuxembourg l’annéepassée;cependant,cedéveloppementfaitsuiteàundurcissementen2005.Pourlazoneeurodanssonensemble,onconstatequelesdemandesdegarantiessesontengénéralassoupliesen2005,alorsqu’en2006leurévolutionfutpluscontrastée.

Page 25: 3. LE SECTEUR FINANCIER

54 Revue de Stabilité Financière 2007

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2005 2006 2005 2006 2005 2006

Demandes de garanties Clauses dans les contrats de crédit Durée

Zone euro Luxembourg

Graphique 3

L’évolution des conditions d’octroi dans la zone euro et au Luxembourg, secteur des entreprises

Source:BCE,BCL

S’agissantdesclausesdanslescontrats,lesrésultatsdel’enquêteindiquentqu’auLuxembourgcesclausesonteutendanceàs’assouplirlégèrementaucoursdesdeuxdernièresannées.Auniveaudelazoneeuro,lespourcentagesnetsindiquentquelesclausesdanslescontratssesontengénéralassoupliesen2005;en2006cependant,cesclausesontdurcipendanttroistrimestresavantdes’assouplirànouveauauderniertrimestre.

Pour laduréedes crédits, legraphique fait apparaîtreunepérioded’assouplissementsprolongéedans lazoneeurodepuis2005,développementquipourraitavoirdesrépercussionspourlastabilitéfinancière.AuLuxembourg,lesrésultatstémoignentd’unassouplissementendébut2005,suivid’undurcissementen2005et2006respectivement.

Concernantlesecteurdesentreprises,cesdéveloppementsnesignalentdoncaprioripasderisquesaccruspourlastabilitéfinancière,bienquepourlazoneeurodanssonensemblelaprolongationdeladuréepourraitêtreconsidéréecommeinquiétante.

2.2 Secteur des ménages

Ilconvientderépéterl’analyseci-dessuspourlesecteurdesménages;ànoterquelestypesderisquequipeuventêtrecitéscommeayantcontribuéàundurcissementouàunassouplissementnesontpasforcémentlesmêmesdanslesdeuxsecteurs,etquepourunmêmetypederisquelesréponsesfourniesparlesresponsablesdecréditspeuventvarierd’unsecteuràl’autreenfonctiondeleurimpactsurlescritèresd’attributionrespectifs.

Page 26: 3. LE SECTEUR FINANCIER

55Revue de Stabilité Financière 2007

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006

Risques relatifs à l'activitééconomique générale(crédits pour habitat)

Risques concernant lemarché du logement(crédits pour habitat)

Risques émanant de lacapacité de

remboursement des

Risques relatifs auxgaranties requises (crédits

à la consommation)

Zone euro Luxembourg

Graphique 4

L’évolution des perceptions de risque dans la zone euro et au Luxembourg, secteur des ménages

Source:BCE,BCL

Legraphique4montrequ’auLuxembourglesrisquesrelatifsàl’activitééconomiqueontétécitéscommeayantcontribuéaudurcissementpendantlessixpremierstrimestresdelapériodesousrevue;plusrécemment,ilsn’ontplusétécités.Danslazoneeuro,latendancenégativedespourcentagesnetsen2006,faitsuiteàunepériodelorsdelaquellelesrisquesrelatifsàl’activitééconomiqueontgénéralementétécitéscommeayantcontribuéàundurcissement.Lesrisquesrelatifsaumarchédulogementluxembourgeoisonten2005eutendanceàcontribueràundurcissement,alorsquel’annéepasséeleurévolutionfutpluscontrastée;pourlazoneeuro,legraphiquemontrequelorsdesdeuxdernierstrimestreslespourcentagesnetssontdevenuspositifsaprèss’êtreinscritsàdesniveauxprochesdezéropendantquatretrimestres.

Lespourcentagesnetsrelatifsauxrisquesémanantdelacapacitéderemboursement(danslecontextedescréditsàlaconsommation)sontlargementpositifsdepuisdeuxannées,signifiantquelesresponsablesdecréditontjugéquecefacteuracontribuéàdurcirlescritèresd’octroipendanttoutecettepériode;ilconvientd’êtrevigilantencequiconcernecetteévolution.Lesrisquesrelatifsauxgarantiesrequisesn’ontguèreeud’influencesurlescritèresd’attribution.

Surbasedecesobservations,onpeutdoncconclurequ’aucoursdel’annéepasséelesrisquesn’ontguèreaugmentéoumêmediminuésaussibienauLuxemburgquedanslazoneeurodanssonensemble,àl’exceptiondesrisquesliésàlacapacitéderemboursementdesconsommateursquisesontfortementaccrus;pourlazoneeurouniquement,lesrisquesrelatifsaumarchédulogementsesontégalementinscritsenhausselorsdesdeuxdernierstrimestres.

Resteàanalyserl’évolutiondesconditionsd’octroipourlesecteurdesménages.Pourlesecteurdesménages,cesélémentsontuneinterprétationanalogueàcelledesélémentsdusecteurdesentreprises;danscecontexte,laquotitéd’empruntou«loan-to-valueratio»(quinefigurepasdanslesquestionssurlesentreprises)estcom-parableauxdemandesdegarantiesencequiconcerneleurlienaveclastabilitéfinancière.

Page 27: 3. LE SECTEUR FINANCIER

56 Revue de Stabilité Financière 2007

-45%

-35%

-25%

-15%

-5%

5%

15%

T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006

Demandes de garanties(crédits pour habitat)

Quotité d'emprunt(crédits pour habitat)

Durée (crédits pourhabitat)

Demandes de garanties(crédits à la

consommation)Durée (crédits à la

consommation)

Zone euro Luxembourg

Graphique 5

L’évolution des conditions d’octroi dans la zone euro et au Luxembourg, secteur des ménages

Source:BCE,BCL

Legraphique5montrequelesdemandesdegarantiessesontassoupliesauLuxembourglorsdestroisdernierstrimestres,alorsquelespourcentagesnetsétaientprochesdezéropourlazoneeurodanssonensemble.Laquotitéd’emprunts’estassoupliepratiquementpendanttoutelapériodesousrevue,tantauLuxembourgquedanslazoneeuro;néanmoins,pourlapremièrefoisdepuisdeuxans,lesrésultatslesplusrécentsfontapparaîtreunpourcentagenetpositifpourlazone.Lesdonnéesrelativesàladuréedescréditsàl’habitatindiquentquelesbanquesontprolongéladuréecesdeuxdernièresannées,bienqu’auLuxembourgcephénomènenesoitdiscernablequ’àpartirduquatrièmetrimestre2005;engénéral,lespourcentagesnetsrelatifsàcetélémentsontd’ailleursassezélevés.Ilseraitsansdoutepropicedesuivrel’évolutionfuturedesconditionsd’octroirelativesauxcréditsàlaconsommation.

Pourcequiestdescréditsàlaconsommation,lespourcentagesnetsrelatifsauxdemandesdegarantiesdanslazoneeuroontétéprochesdezérotoutaulongdel’annéepassée;auLuxembourgparcontre,onconstateundurcissementdepuisledeuxièmetrimestre2006quifaitsuiteàunepériodelorsdelaquellelesdemandesdegarantiessesontassoupliespendanttroistrimestres.L’évolutiondespourcentagesnetspourladuréedescréditsàlaconsommationestpourpartieanalogueàcelledescréditsàl’habitat;néanmoins,pourlazoneeurocespourcentagessontnettementmoinsélevés,alorsqu’auLuxembourgilssontégauxàzérodepuisdeuxtrimestres.Suiteàcesobservations,onpeutdoncconclurequelesrisquesrelatifsauxcréditsàlaconsommationsontmoinsimportantsquelesrisquesrelatifsauxcréditsàl’habitat;cetteconclusionestd’autantplusappropriéepourlesrésultatsnationauxdesdernierstrimestres.

Enrésumé,surbasedel’analyseprésentéedanscetencadré,certainsélémentsderéponsedel’enquêtesurladistributionducréditbancaireindiquentqu’ilconvientd’êtrevigilantetdesuivreleurévolution,sanstoutefoissignalerdesrisquesconsidérablespourlastabilitéfinancière.

Page 28: 3. LE SECTEUR FINANCIER

57Revue de Stabilité Financière 2007

3.1.3.2 Risquedeliquidité

Lessourcesderisquedeliquiditécomprennentàlafoisdesfacteursexternesquespécifiquesàl’établissementayantuneinfluencesurlacapacitéetleprixderefinan-cementauquelunétablissementdoitfaireface.Lesfac-teursexternessontliésentreautresàunecrisedeliqui-ditédansunmarchéspécifiqueouleretraitd’unacteurmajeurdumarché.Lesfacteursspécifiquesàl’établisse-mentpeuventdécoulerparexempled’unchangementdanslastructureetlevolumedesdépôts,d’unedégra-dationduratingetdedemandesaccruesderetraitdelaclientèle.

Unmanquedeliquiditésadéquatespourraitmeneràdesdifficultéssignificativesauseind’unebanque.Lapropor-tiondesactifsliquidesd’unebanqueparrapportàsespassifsexigiblesainsiquelatransformationd’échéances34peutfournirdes informationsquantà lacapacitédesbanquesàfairefaceàdesdemandesdeliquidités.Unrecourspotentielàdessourcesderefinancementalter-nativespeuts’avèrerplusvolatileetpluscher.

Danscetteoptiqueilestintéressantd’analyserlastruc-turedesdifférentessourcesderefinancement,toutensachantqu’engénéral lesdépôtsde laclientèlenon-bancairesontplusstablesetmoinschersquelesdépôtsinterbancaireset lerefinancementàtravers lemarchédescapitaux.

Fin2006, lesdépôts interbancairesreprésentent46%dutotalbilantaire,suividesdépôtsdelaclientèlenon-bancaire(35%)etdesdettesreprésentéesparuntitre(11%).Lesdépôtsinterbancairessontmajoritairementcomposésdedépôtsintragroupe.Lesdépôtsnon-ban-cairessontcomposésdedépôtsdusecteurfinancierquireprésente20%dutotaldesbilansetdedépôtsdusec-teurnon-financierquireprésente14%.Lapartdesdet-tesenverslesbanquescentralesrestelimitéeparrapportauxautressourcesderefinancement(environ5%).

35%

11%8%

46%

dettes interbancairesdettes envers la clientèledettes représentées par un titreautres passifs

Graphique 17

Structure des sources de refinancement des banques luxembourgeoises

Source:BCL

34 Échéancesdel’actifpluslonguesquedupassif

Lesbanquesluxembourgeoisesserefinancentdoncenmoyenneprincipalementàtraverslemarchéinterban-caire.Ceciestvraienparticulierpourlesbanquesdegrandetaille,alorsquelesdépôtsdelaclientèlenon-bancairejouentunrôleplusimportantauprèsdesban-quesdepetitetaille.

En2006, levolumedesdépôtsnon-bancairesestenmoyenne2,2foisplusélevéquelesprêtsnon-bancai-resetapeuvariéparrapportàl’annéeprécédente,desortequ’auniveauglobal, laPlacenefaitpasfaceàun«customerfundinggap».Parcontre,28banquesindividuelles,représentant21%delasommedebilantotale,fontfaceàunetellesituation.

L’analyseparéchéancerésiduellemontrequeladuréemoyennedesactifsparbanqueest2,4foispluslonguequecelledespassifsetqu’un«fundinggap»existeseu-lementpourleséchéancessupérieuresà3mois.

Le ratio de liquidité, qui compare les actifs liquidesparrapportauxpassifsexigibles,restelargementau-dessusdelanormeprudentiellede30%cequipeuts’expliquerenparticulierparl’importancedespositionsinterbancairesàcourtterme.Enmoyennepondéréeau

Page 29: 3. LE SECTEUR FINANCIER

58 Revue de Stabilité Financière 2007

coursdel’année2006,63%despassifsexigiblessontcouvertspardesactifsliquidescontre65%en2005.Lalégèrebaisseduratiodeliquidités’expliqueparuneprogressionlégèrementplusimportantedespassifsexi-giblesquedesactifsliquides.Unemajoritédebanquesprésenteunratiodeliquiditésupérieurà80%etcelui-ciestenmoyenneleplusélevépour lesbanquesdepetitetaille,dontlaprincipalesourcederefinancementestreprésentéepardépôtsnon-bancaires.

LesactivitésdesbanquesdelaPlacesontessentiellement«liabilitiesdriven»etgénèrentunsurplusdeliquidités.

61%

62%

63%

64%

65%

66%

67%

68%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Ratio de liquidité

Graphique 18

Evolution du ratio de liquidité

Source:BCL

Globalement,commelemontrentlesindicateursanaly-

sés,lesrisquesdeliquiditésemblentcontenusauniveau

delaPlace.

3.1.3.3 Risquedemarché

Lerisquedemarchésedéfinitcommelerisquepour

lesbanquesdécoulantdesvariationsdanslesprixdes

diversinstrumentsdemarché,destauxdechangeet

destauxd’intérêt.Cecienglobeaussibiendesrisques

directs qu’indirects. Les risques directs résultent despertespotentiellesdanslespositionsprisesparlesban-queselles-mêmes,alorsquelesrisquesindirectssontliésentreautresàlaqualitédelaclientèlebancaire.Lesrisquesdemarchésontégalementsusceptiblesd’affec-terlesrevenussurcommissionsdesbanquesengen-drésàtraverslesactivitésdehors-bilan35.

Labonne tenuedesmarchés financiers, l’abondanteliquiditéet l’environnementactueldetauxd’intérêtsbasconjuguéàl’inversiondelacourbedesintérêtsauxEtats-Unisetà l’aplatissementdecelledans la zoneeuro,ontengénéralinduituneprisederisquesupé-rieuredans la recherchederendementsélevés,donttémoigneentreautresledéveloppementd’instrumentsfinancierscomplexesetd’instrumentsàlevier.Cesnou-veauxinstrumentspeuventcontribueràaugmenterlaliquiditédanslesmarchés,maisincorporentégalementdesnouveauxrisquesliésàleurfonctionnementcom-plexe, leur faible transparenceet leurpotentield’in-fluencerlesmarchés.

a)Risquedetauxd’intérêt

Lerisquedetauxd’intérêtpeutsedéfinircommeuneréductionprobabledesrevenusrésultantd’unchange-mentdetauxd’intérêt36.

L’analysedubilandesbanquesdedroitluxembourgeoismontrequelaplupartdesactifsetpassifssontsensiblesauxvariationsdetauxd’intérêt(92%del’actifdubilanet90%dupassifdubilan)37.

Deparleursmétiersdetransformationdeséchéances,lesbanquessontdirectementexposéesàdesrisquesdetauxd’intérêt.L’écartentrelestauxd’intérêtcréditeursetdébiteurs,quidonneuneindicationdupouvoirdemarchédesbanquesetdeleurcapacitédegénérationderevenussurintérêts,adiminuéd’avantageen2006pours’éleverà1,62en2006contre1,67en2005.Dansl’environnementactueldes tauxd’intérêtsbas, l’ob-tentionderendementsélevéssupposeuneexpositionaccrueaurisque.Enparticulier,lesbanquesfortementdépendantesdesrevenussurintérêtspourraientavoirdesdifficultésàgénérerdesbonnesperformancesetàatteindreleursobjectifsdeprofitabilitéàlongterme.Deplus,lesbanquespeuventsubirdespertesdirectessurleursproprespositionsdeportefeuille.

35 AuLuxembourgils’agitenparticulierdesactivitésdeprivatebankingetdefondsd’investissement.36 Theeconomicsofmoney,bankingandfinancialmarkets,F.S.Mishkin,200137 Lesélémentsdel’actifdubilansensiblesauxtauxd’intérêtsontcomposésà70%decréances(dont2/3relatifsauxcréancesinterbancaireset

1/3auxcréancesàlaclientèle)età30%desobligationsetautresvaleursmobilièresàrevenufixe.Lesélémentsdupassifdubilansensiblesauxtauxd’intérêtssontcomposésà87%dedépôts(dont53%dedépôtsinterbancaireset47%dedépôtsàlaclientèle)età13%detitresémis.

Page 30: 3. LE SECTEUR FINANCIER

59Revue de Stabilité Financière 2007

Encequi concerne l’activitéde crédits, lesbanquessemblent relativement bien munies contre les varia-tionsdetauxd’intérêt,suiteà laprévalencedescré-ditsà tauxd’intérêt variable38. Lesbanquespeuventainsifairepasserlesrisquesdetauxd’intérêtsàleursdébiteurs,enadaptantleurstauxenfonctiondesvaria-tionsdestauxdesbanquescentrales.Néanmoins,desexpositionsindirectesémanentdel’impactd’unchan-gementdetauxd’intérêtsurlacapacitéderembourse-mentdesdébiteursayantcontractédescréditsàtauxvariables39.

Uneméthodepourmesurer l’impactd’unevariationdestauxd’intérêtsurlamarged’intérêtssebasesurlespositionsnettesdansleslivresdesbanques.Acetégard, la littératureseréfèresouventsurleséchéan-cesen-dessousd’unan40.Lesdonnéesdisponiblesfin2006montrentquelesbanquesdedroit luxembour-geoissontnégativessurlespositionsinférieuresàunanetpositivessurleséchéancessupérieuresàunan,auniveaudeleurbilan.

Lesexpositionssurtauxd’intérêtsdesbanquesdedroitluxembourgeoissontenpartiecouvertespardespro-duitsdérivés. Lesopérations liées aux tauxd’intérêtatteignentenmoyennepondérée21foislesfondspro-presen2006etleurvaleurnominaleaaugmentéde11%enmoyenneannuelleentre2005et2006.

38 Findécembre2006,97%descréditsaccordésparlesbanquesluxembourgeoisesportaientsuruntauxvariableouuntauxfixepourunepériodeinférieureà1an.

39 Lerisquedetauxd’intérêtsetransformedanscecasenrisquedecréditoudecontrepartie.40 Silapositionnetteestpositive(actifplusgrandquepassif),labanqueenregistreungainencasdehaussedestauxetuneperteencasde

baissedestaux.Silapositionnetteestnégative(positionaupassifplusgrandequecelleàl’actif),ilenrésulteunimpactpositifpourlabanqueencasdebaissedestauxd’intérêtsetunimpactnégatifencasdehaussedestauxd’intérêts.

Page 31: 3. LE SECTEUR FINANCIER

60 Revue de Stabilité Financière 2007

L’évolution des taux d’intérêt des banques luxembourgeoises

L’analysequisuits’intéresseauxcréditsetauxdépôtsdesbanquesluxembourgeoises,eneurosetàdestination/enprovenancedesménagesetdessociétésnon-financièresdelazoneeuro.Deplus,nousconsidéronsd’unepartlestauxd’intérêtportantsurlesencours,c’estàdirelerendementoulecoûtdescréditsoudesdépôts,etd’autrepartlestauxd’intérêtportantsurlesnouveauxcontrats,end’autrestermeslerendementoulecoûtmarginaldescréditsoudesdépôts.

Danslesillagedelahaussede125pointsdebasedestauxdirecteursdel’Eurosystème,lerendementmoyenpondérédel’encoursdecréditsagagné85pointsdebaseentredécembre2005(3,69%)etdécembre2006(4,54%).Telqu’ilressortdugraphiqueci-dessous,lerendementmarginaldescrédits(nouveauxcontrats)agagné102pointsdebasesurlamêmepériode(de3,52%à4,54%).

Cegraphiquemontreparailleursqueledélaideconvergencedurendementmarginalverslerendementmoyendescrédits,àpartirde lapremièrehaussedutauxderefinancementde l’Eurosystème,est inférieuràseptmois;cedélaiestdoncrelativementcourt(cepointestmatérialiséparuneligneverticalesurlegraphiqueci-dessous).Cetteobservationempiriquemontreainsil’importanceducourttermepourlescontratsdecréditsàLuxembourg.Pourillustrercela,nouspouvonsnoterqu’enjanvier2003,95,09%descréditsaccordésparlesbanques luxembourgeoisesportaientsuruntauxvariableouuntauxfixépourunepérioden’excédantpasunan.Endécembre2006,aprèssixhaussesdutauxderefinancementde l’Eurosystèmeaucoursdes13derniersmois,cetteproportionatteint97,24%.Toutefois,ennetenantcomptequedescréditsimmobiliers,laproportiondetauxvariable,oufixésurunepériodeinférieureàunan,estpasséede85,71%enjanvier2003à80,66%endécembre2006.Celamontrequelaprogressiondel’utilisationdecetypedetauxconcernesur-toutlescréditsauxsociétésnon-financières.Cerésultatpeutsurprendredanslamesureoù,comptetenudelarégularitéetdelatransparencedeshaussesdetauxparl’Eurosystème,nousaurionspunousattendreàuneréallocationplusimportantedesnouveauxcontratsdecréditimmobilierdutauxvariableversletauxfixe.

Parailleurs,laprogressiondurendementmarginalestparticulièrementmarquéepourlesnouveauxcréditsauxsociétésnon-financières,d’unmontantinférieuràunmilliond’euros,etdontletauxd’intérêtestvariableoufixépourunepériodeinférieureàunan.Celui-ciestpasséde4,04%endécembre2005à5,15%endécembre2006,soituneprogressionde111pointsdebase.Nouspouvonsremarquerquelepoidsrelatifdescréditsauxsociétésnon-financières,dansl’ensembledescrédits,atteint82,29%.

Al’inverse,letauxd’intérêtportantsurlesnouveauxcontratsdecréditsàlaconsommation,dontlapériodedefixationlaplusreprésentativeestcompriseentreunetcinqans,n’aprogresséquede40pointsdebasesurcettemêmepériode(de5,42%à5,82%).Cecin’estpassurprenantdanslamesureoùunecertainede-corréla-tionentrelerendementdescréditsàlaconsommationetlestauxd’intérêtdumarchédematuritécomparableapuêtreobservée.Cephénomèneestengrandepartieliéàl’importancemarginaledecetypedefinancement(0,23%del’ensembledesnouveauxcréditsauxménagesetauxsociétésnon-financières)etàl’existencedenombreuxtauxbonifiés,souventaccordésauxemployésdesbanques,souscettecatégorie.Finalement,lescréditsimmobiliersportantsurlesnouveauxcontratsàtauxd’intérêtvariable,oudontlapériodedefixationn’excèdepasunan,ontprogresséde89pointsdebase,passantde3,62%à4,61%entredécembre2005etdécembre2006.Avecunemoyennemensuellede155millionsd’eurosetuncumulannuelde1858millionsd’eurosen2006,levolumedecréditsimmobiliersaccordésparlesbanquesluxembourgeoisesauxménagesdelazoneeuronecessedeprogresser.Ainsilevolumemensuelmoyenaccordéparlesbanquesluxembourgeoisesétaitde142millionsd’eurosen2005,de129millionsd’eurosen2004ouencorede92millionsd’eurosen2003.Cettehausseestbienentendueconcomitanteàcelledelademandeetdesprixdesbienimmobiliers.

Page 32: 3. LE SECTEUR FINANCIER

61Revue de Stabilité Financière 2007

Al’instardutauxmarginalsurlesdépôts(nouveauxcontrats),lecoûtmoyendesdépôts(encours)asuivil’évolutionhaussièredutauxderefinancementdel’Eurosystèmesurlapériodeallantdedécembre2005àdécembre2006.

Laprogressionlaplusforteaétéobservéesurlesdépôtsdematuritéinférieureàdeuxansdontletauxd’intérêtsousjacents’estaccrude112pointsdebasesurcettepériode.Cettehausseconcerneàlafoislesménages,dontlarémunérationpourcetypededépôtsestpasséede2,02%à3,14%,etlessociétésnon-financières,pourlesquellesletauxcorrespondantestpasséde2,29%à3,41%.Ainsi,pourcettecatégoriededépôts,etsurlapériodeallantdedécembre2005àdécembre2006lahaussede125pointsdebasedutauxderefinan-cementdel’Eurosystèmeaétéengrandepartietransmise.Celan’esttoutefoispaslecaspourlesdépôtsàvuedessociétésnon-financièresetdesménagesdontlesrémunérationsrespectivesn’ontprogresséquede78et98pointsdebase.Soulignonségalementquelesdépôtsserépartissentmajoritairementendépôtsàvue,ouàcourtterme,cequi,parallèlementàlaprédominanceducourttermeauniveaudescrédits,setraduitparunmeilleurcontrôledurisquedetauxd’intérêt.Ilnes’agittoutefoisiciqued’uneconsidérationgénéraledevantêtrenuancéeauniveauindividuel.

Finalement,lamargecrédits-dépôtss’estassezfortementréduite,passantde176pointsdebaseendécembre2005à160pointsdebaseendécembre2006.Toutefois,celle-ciétaitdéjàengagéedansunetendancebais-sièredepuisaout2003(200pointsdebase).Ilconvientdesoulignerquecetteévolutionestengrandepartieliéeauxphénomènesd’aplatissementsetdepentificationsdelacourbedestaux.

Note:Lestauxd’intérêtindiquéssontcalculésàpartirdelamoyennepondéréedel’ensembledescréditsd’unepartetdesdépôtsd’autrepart.

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

4,50

janv

.03

févr

.03

mar

s03

avr.

03m

ai03

juin

03ju

il.03

août

03se

pt.0

3oc

t.03

nov.

03dé

c.03

janv

.04

févr

.04

mar

s04

avr.

04m

ai04

juin

04ju

il.04

août

04se

pt.0

4oc

t.04

nov.

04dé

c.04

janv

.05

févr

.05

mar

s05

avr.

05m

ai05

juin

05ju

il.05

août

05se

pt.0

5oc

t.05

nov.

05dé

c.05

janv

.06

févr

.06

mar

s06

avr.

06m

ai06

juin

06ju

il.06

août

06se

pt.0

6oc

t.06

nov.

06dé

c.06

Période de baisse du taux de refinancement de l'EurosystèmePériode de hausse du taux de refinancement de l'EurosystèmePériode de stabilité du taux de refinancement de l'EurosystèmeRendement moyen de l'ensemble des créditsRendement marginal de l'ensemble des créditsCoût moyen de l'ensemble des dépôtsCoût marginal de l'ensemble des dépôtsTaux de l'Eurosystème

Evolution du rendement des crédits et du coût des dépôts sur la période janvier 2003 à décembre 2006

Source:BCL

Répartition des nouveaux contrats de créditsCrédits à la consommation

0.23% Crédits immobilier

1.53%

Crédits aux SNF

82.29%

Autres crédits

15.95%

Page 33: 3. LE SECTEUR FINANCIER

62 Revue de Stabilité Financière 2007

b)Risquedechange

Lerisquedechangesedéfinitcommelerisquedécou-lantpourlesbanquesdesvariationsdanslestauxdechange.

Enmoyenneannuelle2006, lespositionsdechangenettes41 globales individuelles restent modestes etl’exigenceenfondsproprespourlacouverturederis-querestefaible.Parrapportàlamoyenneannuellede2005,nousremarquonsunediminutiondespositionsnettesnégatives enCHFainsi qu’uneaugmentationdespositionsnettespositivesetnégativesenUSD.Laplupartdesindicateursderisquesdemarchémontrentdesécarts-typesrelativementélevésetsuggèrentunelargevariationdansl’engagementdesbanquesindivi-duelles.

Lesexpositionsauxrisquesdechangesontenpartiecouvertespardesproduitsdérivésetapparaissentlimi-tées.Lesopérationsliéesauxtauxdechangeatteignentenagrégé9,5foislesfondspropresetontaugmentéenvaleurnominalede23%enmoyenneannuelleentre2006et2005.

c)Risqueliéauxportefeuilled’actionsetautresvaleursmobilièresàrevenuvariable

Auniveaudubilan, l’expositiondirecteau risque liéauportefeuilled’actionsetautres valeursmobilièresàrevenuvariablerestelimitée.Malgréuneforteaug-mentationde154%enregistréeen2006,cepostenereprésenteque2,2%dutotaldubilandesbanquesdedroitluxembourgeois.Lavaleurdeceportefeuilleparrapportauxfondsproprespassede15,2%en2005à38,4%en2006enmoyennepondérée.Ladistributionparbanque,montrequecetteactivitéest fortementconcentréeetquecelle-cis’estintensifiéeparrapportà2005.Les4banqueslesplusactivesdanscedomai-neconcentrentsurellesseules73%en2006(contre60%en2005)delavaleurduportefeuilled’actionsetd’autresvaleursmobilièresàrevenuvariable.

Vulefaiblevolumedesportefeuillesd’actionsetautresvaleursmobilièresàrevenuvariablelesbanquesdedroitluxembourgeoissemblentenprincipepeuexposéesaurisquedirectémanantdecesinstruments.

3.1.4 Conclusions

Al’instard’autresplacesfinancièreseuropéennes,lesec-teurbancaireluxembourgeoisabénéficiéd’uncontextemacroéconomiqueetboursierporteuret lesperspec-tivespourlastabilitédusystèmebancaireluxembour-geoisapparaissentdansl’ensemblefavorables.

Lesbonnesperformancesdesbanquesen2006ainsiquedes ratiosde solvabilité confortables renforcentlacapacitédusecteurbancaireàrésisteràdeschocspotentiels.Lesrésultatsdesbanquess’inscriventdanslecadred’unehausseduproduitbancaireconjuguéàunebaissedesprovisions.Lesrevenusdesbanquesontaug-mentéplusfortementquelescoûtsmaislesbanquesluxembourgeoisesdoiventveilleràcontenirleursfraisafinderestercompétitivesauniveauinternational.Leratiodesolvabilitéalégèrementreculémaisrestelarge-mentau-dessusduseuilprudentielminimumrequisdemêmequeleratiodeliquiditépousséparlesurplusdeliquiditésgénéréparlesactivitésdelaPlace.

-15

-10

-5

0

5

10

15

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

CHF - position nette positive CHF - position nette négative GBP - position nette positive GBP - position nette négative JPY - position nette positive JPY - position nette négative USD - position nette positive USD - position nette négative

Graphique 19

Positions nettes en devises

Source:BCL

%

41 Silapositionnetteestpositive,labanqueenregistreungainencasd’appréciationdecettedeviseparrapportàlamonnaielocaleetuneperteencasdedépréciationdeladeviseenquestion.Silapositionnetteestnégative,ilenrésulteunimpactpositifpourlabanqueencasdedépréciationdeladeviseenquestionetunimpactnégatifencasd’appréciationdeladeviseenquestion.

Page 34: 3. LE SECTEUR FINANCIER

63Revue de Stabilité Financière 2007

Laforteexpositiondesbanquesauniveaudumarchéinterbancaire est susceptibled’amplifier le risquedecontagionpotentiel.L’expositionauxrisquesenprove-nancedusecteurnon-bancaireparaîtlimitée.

L’expositiondirecteauxrisquesdemarchéparaîtéga-lement contenue.Néanmoins, un revirement sur lesmarchés financiers pourrait avoir un impact négatifsur le revenudesbanquesà travers lescommissionsengendréesparlesactivitésdelaPlace,notammentenmatièredesactivitésdefondsd’investissementetdebanqueprivée.

Malgré l’environnementactuellementfavorablepourlesystèmebancaire,dessourcesdedangerspotentielspeuventémanerentreautresd’unéventuelretourne-ment conjoncturel, d’une correction non-ordonnéedes déséquilibres mondiaux ou d’un revirement desmarchésfinanciers.L’octroiducréditestfacilitéparlesbanquesenpériodedefortecroissanceéconomique;tandisquelescritèresdesolvabilitéexigésparcelles-ciàl’encontredesaclientèlerisquentdedevenirmoinspertinents.

L’importanceaccrued’instrumentsdemarchésophis-tiqués mérite également une attention continue. Ledéveloppementdes instrumentsà levieretde trans-fertderisquesaeulieudansunenvironnementfinan-cierbéninmaispourraits’avérerdéstabilisantdansuncontextedehaussede lavolatilitéetdebaissede laliquiditédisponible.

L’introduction de la réglementation européenne enmatièredenormescomptablesIAS/IFRSetdunouveaudispositifprudentield’adéquationdes fondspropresCRDIIIest susceptibled’affecter lacomparabilitédeshistoriquesdesanalysesmacro-prudentiellesàl’avenir.

Finalement, l’importance accrue de grands groupesfinanciersmultinationauxetlacentralisationdecertai-nesactivitéspourraitintensifierlerisquedecontagionauniveaunationaletinternational.L’importancecrois-santed’autres intermédiaires financierset leurs liensaveclesmarchésetlesbanquesappelleégalementunsuivicontinudanscecontexte.

Page 35: 3. LE SECTEUR FINANCIER

64 Revue de Stabilité Financière 2007

Annexes statistiques

Annexe 2: Indicateurs macro-prudentiels pour les banques de droit luxembourgeois42

E

1999

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2000

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2001

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2002

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2003

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2004

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2005

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2006

(moy

enne

1 an

nuel

le)

31/1

2/06

1. RENDEMENT ET SOLIDITE DE GESTION Rendements sur actifs2 – Produit bancaire par rapport au total des actifs 1,4% 1,6% 1,4% 1,3% 1,3% 1,3% 1,2% - 1,5% – Résultats avant provisions par rapport au total des actifs 0,7% 0,8% 0,8% 0,7% 0,6% 0,7% 0,7% - 0,9% – Résultats après provisions par rapport au total des actifs 0,7% 0,7% 0,7% 0,5% 0,6% 0,7% 0,7% - 0,8% – Résultats nets par rapport au total des actifs 0,4% 0,5% 0,5% 0,4% 0,5% 0,5% 0,5% - 0,8%Rendements sur capital – Résultats après provisions par rapport au capital libéré 50,7% 51,1% 53,4% 44,1% 43,4% 49,9% 45,6% - 59,4% – Résultats nets par rapport au capital libéré 34,0% 36,7% 40,7% 36,4% 34,9% 39,8% 37,8% - 55,6%Composition du revenu Part dans le revenu total3: – Marge sur intérêts 53,3% 49,5% 56,7% 58,4% 57,2% 53,1% 48,4% - 50,6% – Revenus nets sur commissions 38,5% 43,8% 38,0% 38,0% 36,3% 38,8% 42,9% - 41,8% – Revenus nets sur opérations financières 8,1% 6,7% 5,3% 3,6% 6,5% 8,2% 8,7% - 7,6%Frais généraux par rapport au produit bancaire 40,5% 40,4% 40,8% 41,7% 41,2% 43,1% 42,3% - 36,6%

Annexe 1: Evolution compte des profits et pertes des banques luxembourgeoises (en millions de EUR, sauf indication contraire)E

Rubriquedesdébitsetdescrédits 2001 2002 2003 2004 2005 2006

1 Intérêts et dividendes perçus 52 790 43 170 35 135 30 964 36 249 50 124 2 Intérêts bonifiés 48 332 38 895 31 000 26 874 32 288 45 211 3 Marge sur intérêts (1-2) 4 458 4 275 4 135 4 090 3 961 4 913 Revenus nets: 4 sur réalisation de titres 174 173 288 417 386 106 5 sur commissions 2 830 2 654 2 552 2 853 3 253 3 800 6 sur opérations de change 290 317 282 300 356 466 7 sur divers 399 949 429 68 458 1 678 8 Revenus nets (4+5+6+7) 3 693 4 093 3 552 3 638 4 453 6 050 9 Produit bancaire (3+8) 8 151 8 368 7 687 7 728 8 414 10 963 10 Frais de personnel 1 804 1 871 1 790 1 884 1 994 2 264 11 Frais d'exploitation 1 506 1 416 1 370 1 425 1 499 1 646 12 Frais de personnel et d'exploitation (10+11) 3 310 3 287 3 160 3 309 3 493 3 910 13 Impôts divers, taxes et redevances 95 51 41 35 40 46 14 Amortissements sur immobilisé non financier 402 316 293 302 273 240 15 Résultats avant provisions (9-12-13-14) 4 344 4 714 4 193 4 082 4 608 6 767 16 Provisions et amortissements sur disponible, réalisable, et immobilisé financier 1 405 1 928 1 241 1 025 906 700 17 Extourne de provisions 686 526 590 625 615 519 18 Constitution nette de provisions 719 1 402 651 400 291 181 19 Résultats après provisions (15-18) 3 625 3 312 3 542 3 682 4 317 6 586 20 Impôts sur revenu et le bénéfice 833 636 665 762 771 858 21 Résultat net (19-20) 2 792 2 676 2 877 2 920 3 546 5 728

(en pourcent de la somme de bilan agrégée moyenne)E

Rubriquedesdébitsetdescrédits 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Source:BCL 1)Lesdonnéesontétéréviséespourtenircomptedenouvellesinformations. Desdifférencespeuventapparaîtreenraisondesarrondis.

22 Frais généraux 0,55 0,52 0,52 0,53 0,50 0,50 23 Résultats avant provisions 0,62 0,67 0,63 0,59 0,61 0,81 24 Provisions et amortissements 0,10 0,20 0,10 0,06 0,04 0,02 25 Résultats après provisions 0,52 0,47 0,53 0,54 0,57 0,79

42 ycomprisleurssuccursalesàl’étranger

Page 36: 3. LE SECTEUR FINANCIER

65Revue de Stabilité Financière 2007

Annexe 2 (suite): Indicateurs macro-prudentiels pour le secteur bancaire luxembourgeoisE

1999

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2000

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2001

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2002

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2003

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2004

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2005

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2006

(moy

enne

1 an

nuel

le)

31/1

2/06

2. SOLVABILITE Ratio de solvabilité global 12,9% 13,1% 13,7% 15,0% 17,1% 17,6% 16,3% 14,9% 14,8%Ratio de solvabilité tier1 10,4% 11,0% 11,4% 13,1% 14,4% 14,7% 14,1% 13,6% 13,5%

3. QUALITE DES AVOIRS Corrections de valeurCorrections de valeur par rapport aux fonds propres 24,6% 21,6% 17,9% 17,7% 16,7% 14,9% 14,8% 14,1% 14,0%Corrections de valeur sur crédits par rapport à la valeur brute des crédits – ratio global 0,7% 0,5% 0,4% 0,4% 0,3% 0,3% 0,2% 0,1% 0,1%Corrections de valeur sur crédits par rapport à la valeur brute des crédits – créances interbancaires 0,3% 0,2% 0,1% 0,09% 0,08% 0,06% 0,03% 0,02% 0,02%Corrections de valeur sur crédits par rapport à la valeur brute des crédits – créances sur la clientèle et opérations de crédit-bail 1,4% 1,2% 1,0% 1,0% 0,9% 0,8% 0,6% 0,4% 0,4%Niveau des garanties Part des crédits garantis dans le total des crédits – ratio global 16,7% 17,4% 16,7% 17,1% 16,7% 16,7% 16,0% 17,4% 17,6%Part des crédits garantis dans le total des crédits – créances interbancaires 2,9% 2,2% 1,7% 1,5% 1,9% 3,6% 3,4% 5,0% 5,3%Part des crédits garantis dans le total des crédits – créances sur la clientèle et opérations de crédit-bail 47,0% 48,3% 47,6% 49,9% 51,4% 48,0% 46,5% 44,5% 43,1%Engagements importants4 Engagements importants par rapport au total des engagements 94,0% 94,6% 94,6% 94,1% 93,2% 93,1% 94,1% 94,4% 94,8%Engagements importants par rapport aux fonds propres 1293,0% 1272,0% 1249,0% 1124,0% 976,0% 1061,0% 1163,0% 1346,0% 1425,0%Part des engagements importants à problèmes dans le total des engagements importants16 1,5% 0,8% 0,6% 0,4% 0,5% 0,3% 0,2% 0,2% 0,1%Croissance réelle du crédit5 Croissance annuelle réelle du crédit envers les sociétés non financières 18,7% 6,6% 9,8% -7,9% -11,2% -6,6% 5,8% 18,6% 14,4%Croissance trimestrielle du crédit envers les sociétés non financières 3,9% 1,9% 2,5% -4,5% -2,2% -2,9% 4,3% 5,6% 1,5%Croissance annuelle réelle du crédit envers les ménages au Luxembourg 5,5% 18,5% 6,5% 9,1% 19,5% 10,5% 11,6% 13,0% 12,6%Croissance trimestrielle du crédit envers les ménages au Luxembourg 1,3% 4,2% 1,6% 4,2% 3,2% 4,1% 3,2% 13,4% 3,4%Engagements hypothécaires et immobiliers Part du prêt hypothécaire dans le total des prêts à la clientèle privée 10,7% 13,3% 14,2% 17,8% 19,6% 15,6%12 19,2%6 17,7% 17,6% – Part du prêt hypothécaire dans le total des prêts aux sociétés 5,3% 9,1% 10,8% 12,5% 13,4% 10,3%12 11,0%6 8,3% 7,7% – Part du prêt hypothécaire dans le total des prêts aux ménages 27,9% 25,6% 23,6% 32,4% 34,0% 26,5%12 36,1%6 37,9% 39,5%Part du prêt immobilier dans le total des prêts aux ménages6/7 37,5% 30,8% 30,9% 31,2% 34,4% 37,9% 40,6% 44,9% 46,5%Engagements par secteur Engagements envers les ménages au Luxembourg par rapport au total des engagements 1,2% 1,3% 1,3% 1,3% 1,5% 1,6% 1,6% 1,7% 1,7%Engagements envers les sociétés par rapport au total des engagements 80,6% 82,2% 83,5% 83,3% 83,6% 82,3% 82,3% 83,8% 84,4% – Engagements envers les sociétés financières par

rapport au total des engagements 67,6% 68,4% 69,5% 70,0% 71,0% 70,8% 71,2% 71,6% 71,5% – Engagements envers les sociétés non financières par

rapport au total des engagements 13,0% 13,8% 14,0% 13,3% 12,6% 11,5% 11,1% 12,2% 12,9%Engagements créances envers les ménages au Luxembourg par rapport au total des engagements créances 1,6% 1,7% 1,7% 1,8% 2,1% 2,2% 2,3% 2,4% 2,5%Engagements créances envers les sociétés par rapport au total des engagements créances 88,9% 89,4% 89,9% 90,0% 90,1% 89,4% 89,6% 90,2% 89,7% – Engagements créances envers les sociétés financières par

rapport au total des engagements créances 73,1% 73,4% 73,7% 74,9% 76,8% 77,6% 78,3% 78,3% 77,4% – Engagements créances envers les sociétés non financières

par rapport au total des engagements créances 15,8% 15,9% 16,1% 15,0% 13,2% 11,9% 11,3% 11,9% 12,3%Engagements titres de créance envers les sociétés par rapport au total des engagements titres de créance 58,2% 63,1% 66,0% 65,0% 66,7% 64,7% 65,6% 68,9% 72,0% – Engagements titres de créance envers les sociétés

financières par rapport au total des engagements titres de créance 52,5% 55,1% 57,9% 56,4% 55,9% 54,0% 55,0% 56,1% 57,6% – Engagements titres de créance envers les sociétés non

financières par rapport au total des engagements titres de créance 5,7% 8,0% 8,1% 8,6% 10,9% 10,7% 10,6% 12,9% 14,4%Avoirs sur pays à risque8 Avoirs sur pays à risque par rapport aux fonds propres 64,0% 55,6% 48,0% 61,8% 63,7% 60,8% 69,3% 33,0% 22,8%Actifs envers entités liées Part des actifs envers entités liées dans le total des actifs 27,3% 27,7% 29,2% 32,7% 34,3% 34,9% 34,8% 36,2% 37,1%Part des actifs envers entités liées dans les créances interbancaires 47,0% 49,2% 52,8% 58,3% 61,3% 64,2% 64,2% 65,7% 68,3%

Page 37: 3. LE SECTEUR FINANCIER

66 Revue de Stabilité Financière 2007

Annexe 2 (suite): Indicateurs macro-prudentiels pour le secteur bancaire luxembourgeoisE

1999

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2000

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2001

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2002

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2003

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2004

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2005

(moy

enne

1 an

nuel

le)

2006

(moy

enne

1 an

nuel

le)

31/1

2/06

1 Moyennespondérées2 Actifdiminuédescomptesderégularisation3 Sontconsidéréeslescatégoriesderevenuprincipales,revenutotal=margesurintérêts+revenusnetssurcommissions+revenusnetssur

opérationsfinancières4 Définisselonlesrèglesprudentiellesluxembourgeoisescommelesengagementsdépassantunmontantde6,25millionsd’eurosou10%des

fondspropresdelabanque5 SontprisesencomptetouteslesbanquesétabliesauLuxembourg,succursalesdesbanquesétrangèresauLuxembourgincluses,hors

succursalesdesbanquesdedroitluxembourgeoisàl’étranger6 Chiffresjusqu’ennovembre2005seulement7 Zoneeurouniquement8 Paysàrisquepour2006telsquedéfinisparlacirculaireCSSF06/270;fortediminutionen2006suiteàunchangementdanslalistedes

paysconsidérés.9 Diminuédescomptesderégularisation10 Uncoefficientsupérieurà1signifiequelesactifsdelabanqueontuneduréemoyennesupérieureauxpassifs.Uncoefficientinférieurà

1signifiequelesengagementsdelabanqueontuneduréemoyennesupérieureauxactifs11 LecoefficientGiniprendunevaleurentre0et1.Unevaleurde0signifieunedistributionégaledel’activitémesuréeparmilesbanques.

Pluslavaleurserapprochede1,plusl’activitéenquestionestconcentrée12 Diminutiondelamoyennepondéréedueaumanquededonnéesd’unegrandebanquepourlesmoisdefévrieràaoût200413 Diminutionàpartir2002dueautransfertd’activitésd’unefilialeversunesuccursaleauseind’unmêmegroupe14 L’augmentationparrapportà2002estsurtoutdueàlapositionimportanted’unegrandebanqueau31/12/2003.Labanqueenquestion

apratiquementéliminésapositionparaprès15 Suiteàunchangementdutableaudereportingsous-jacent,leschiffresàpartir2003nesontpascomparablesauxchiffresprécédents.

Moyennesimpleconsidéréepourcetindicateur16 Apartirde2004:changementdanslaméthodedecalcul17 SontprisesencomptetouteslesbanquesétabliesauLuxembourgycomprislessuccursalesdesbanquesétrangèresauLuxembourgainsi

quelessuccursalesdesbanquesdedroitluxembourgeoisàl’étranger.

4. RISQUES DE MARCHE Produits financiers dérivés Produits financiers dérivés par rapport aux fonds propres 2823,0% 2982,0% 3488,0% 3302,0% 2815,0% 2986,0% 2745,0% 3152,0% 2873,0% – Opérations liées aux taux d´intérêts par rapport aux fonds propres 1994,0% 1817,0% 1817,0% 2127,0% 2083,0% 2216,0% 1913,0% 2108,0% 1777,0% – Opérations liées aux cours de change par rapport aux fonds propres 1026,0% 1015,0% 1009,0% 860,0% 686,0% 724,0% 781,0% 952,0% 1013,0% – Opérations liées à d´autres cours de marché par rapport aux fonds propres13 140,0% 150,0% 662,0% 315,0% 45,0% 47,0% 52,0% 83,0% 83,0%Actions et autres valeurs mobilières à revenu variable par rapport aux fonds propres 25,1% 21,1% 17,6% 15,5% 13,1% 15,9% 15,2% 38,4% 50,5%Position nette en devise par rapport aux fonds propres CHF – position nette positive 1,3% 1,5% 1,7% 1,9% 0,6% 0,8% 1,5% 1,5% 1,4% – position nette négative -3,4% -2,5% -1,7% -2,8% -3,2% -7,1% -8,5% -4,5% -0,8%GBP – position nette positive 1,1% 2,0% 1,6% 0,8% 1,2% 1,5% 1,2% 1,0% 0,9% – position nette négative -0,9% -1,5% -1,5% -1,4% -0,8% -1,2% -0,8% -0,9% -1,0%JPY – position nette positive 1,0% 1,8% 2,1% 0,5% 7,6%14 7,4%14 0,9% 0,6% 0,3% – position nette négative -2,7% -2,2% -3,0% -2,2% -4,2% -1,9% -1,4% -1,3% -0,1%USD – position nette positive 5,6% 9,6% 7,4% 3,3% 3,3% 1,4% 1,6% 5,5% 1,1% – position nette négative -9,2% -8,0% -5,1% -4,2% -2,9% -2,8% -3,8% -5,1% -27,5%

5. LIQUIDITE Ratio de liquidité17 67,0% 64,0% 65,0% 66,0% 67,0% 66,0% 65,0% 63,0% 63,0%Part des dettes envers les banques centrales dans le total du passif9 2,5% 3,1% 3,7% 3,7% 4,5% 4,8% 5,1% 5,5% 5,9%Coefficient de transformation d´échéance10 3,46 3,16 2,50 2,67 2,74 2,46 2,47 2,44 2,51Fonds en provenance de la clientèle privée par rapport aux créances non interbancaires 1,79 1,74 1,75 1,78 1,99 2,13 2,26 2,19 2,16

6. COMPETITIVITE Concentration des actifs – coefficient Gini5/11 Concentration de la somme de bilan totale 0,74 0,74 0,76 0,77 0,77 0,77 0,76 - 0,75Concentration des créances non interbancaires 0,82 0,83 0,83 0,82 0,81 0,81 0,82 - 0,8Concentration des créances interbancaires 0,71 0,71 0,75 0,75 0,76 0,76 0,77 - 0,74Ecart des taux d´intérêts5/15 1,79 1,13 1,13 1,57 1,84 1,82 1,67 1,62 1,62

Page 38: 3. LE SECTEUR FINANCIER

67Revue de Stabilité Financière 2007

3.2 Les autres acteurs du secteur financier

3.2.1 Lesorganismesdeplacementcollectif

Lesecteurfinancierdesorganismesdeplacementcol-lectifaconnuuneannée2006prospèrecequisereflè-tetantauniveaudupatrimoineglobalnetsousges-tionqu’auniveaudunombredefondsdomiciliésauxLuxembourg.Lesaffluxdecapitauxsontunsignedeconfiancedesinvestisseursinternationaux,tantinstitu-tionnelsqueprivés,danslacompétenceetlacompéti-tivitédelaplacefinancièreluxembourgeoiseenmatièredegestionetd’administrationdefondsd’investissementetontcontribuéàconfirmerlapositiondominanteduLuxembourgauplaneuropéendanscesecteur.

Les promoteurs d’origine américaine avec des actifsnetsde347021millionsd’eurosousgestionreprésen-tantunepartdemarchéde18,8%étaientsuivisdeprèsparlespromoteursd’originesuisseavec343750millionsd’euros(18,6%)etallemande300748millionsd’euros(16,3%).

Lacroissanceéconomiquesoutenuedans lesprinci-paleszoneséconomiquesaumondeavecunprixdupétroleenbaisseontcontribuéàunenvironnementboursierfavorable.Lacorrectiondesprincipauxindicesboursiersauxmoisdemaietjuinnefutquetemporaire

mais anéanmoinseudes répercussions sur lebilanannueldusecteur.

Encequiconcerne l’évolutionpositivede l’industrieluxembourgeoisedesfondsd’investissementonpeutrelever lesuccèsdusecteurdessociétésd’investisse-mentencapitalàrisque(SICAR)avec114unitésins-critessur la listeofficielleau31décembre2006parrapportà47unitésenfind’année2005.LenombredesorganismesdetitrisationagréésparlaCSSFconfor-mémentàlaloidu22mars2004relativeàlatitrisationestpasséde6à11unités.Cependant,lenombredesfondsdepension sous formede sociétéd’épargne-pension à capital variable (sepcav) et d’associationd’épargne-pension(assep)adiminuéd’uneunitéà14.

3.2.1.1 L’évolutionennombredesOPC

L’année2006aétéuneannéeexceptionnellepourl’in-dustrie luxembourgeoise des fonds d’investissementavecuneaugmentationnettedunombredesOPCde178unités.Au31décembre2006,lalisteofficielledesOPCcomptait2238unités.Parmiceux-ci,1387ontétéconstituésavecunestructureàcompartimentsmul-tiples,cequireprésente,entotal,9473compartiments,tandisque851ontoptépourunestructureclassique.

Tableau 15 Evolution du nombre et de la valeur nette d’inventaire des OPC luxembourgeoisE

Enfindepériode1996 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Source:CSSFLesdonnéesserapportantauxannées1996à1998ontétéconvertiesenEURsurbasedutauxdeconversionEUR=40,3399LUF

Nombre d’OPC 1 384 1 426 1 521 1 630 1 785 1 908 1 941 1 870 1 968 2 060 2 238

Valeur nette d’inventaire en EUR millions 308 605 391 766 486 843 734 500 874 600 928 447 844 508 953 302 1 106 222 1 525 208 184 485

3.2.1.2 L’évolutiondelavaleurnetted’inventaire(VNI)

Lepatrimoineglobalnetdesorganismesdeplacementcollectif aatteintunniveauhistorique findécembre2006.Ils’estélevéà1844850millionsd’euros,contre1525208millionsd’eurosau31décembre2005,cequireprésenteuntauxdecroissancede21%.

Entermedepolitiqued’investissement,nouspouvonsrelever qu’au 31 décembre 2006, 743 461 millionsd’eurosétaientsousgestiondansdesOPCinvestissant

en valeurs mobilières à revenu fixe; parallèlement,741524millionsd’eurosétaientplacésdansdesOPCinvestissant en valeurs mobilières à revenu variable;finalement171920millionsd’eurosétaientàdesti-nationd’OPCinvestissantenvaleursmobilièresdiver-sifiées.Parailleurs,toujoursàcettedate,162260mil-lionsd’eurosétaientgéréspardesfondsdefonds.LesautresactifsétaientplacésauprèsdesOPCpoursuivantunepolitiqued’investissementorientéeverslesproduitsdérivés(futures,optionsouwarrants),l’immobilier,lesliquiditésetautres.

Page 39: 3. LE SECTEUR FINANCIER

68 Revue de Stabilité Financière 2007

Tableau 16 Evolution de la situation globale des organismes de placement collectif (en millions d’euros, encours en fin de période)

E

Année/mois Nombred’OPC

Nombredecomparts.

Valeurnetted’inventaire

Investissementneten

capital1)2)

Variationdesmarchés

financiers2)3)

Variationannuelleentermesbruts

Variationannuelle

en%

1 2 3 4 5 6 7 8

Source:CSSF

1)L’investissementnetsedéfinitcommelemontantdesémissionsnettesdiminuédesrachatsnetsajustéspourtenircomptedesOPCentrésenliquidation.

2)Montantscumulésparannéeet/outrimestre.3)Ils’agitdelavariationannuelledelaVNIentermesbrutsquiestdueàlavariationdesmarchésfinanciers.

2000 1 785 6 995 874 600 168 200 -28 118 140 082 19,1

2001 1 908 7 519 928 447 121 700 -67 900 53 847 6,2

2002 1 941 7 806 844 508 57 314 -141 206 -83 939 -9,0

2003 1 870 7 509 953 302 82 609 26 185 108 794 12,9

2004 1 968 7 876 1 106 222 113 731 39 189 152 920 16,0

2005 2 060 8 497 1 525 208 236 277 182 709 418 986 37,9

2006

mars 2 091 8 724 1 675 260 106 569 43 483 481 250 40,3

juin 2 130 8 909 1 652 126 46 996 -70 130 362 339 28,1

sep. 2 170 9 122 1 733 030 32 872 48 032 309 479 21,7

déc. 2 238 9 473 1 844 850 54 907 56 913 319 642 21,0

La variationannuelleen termesbrutesde l’actifnetdesOPCaatteint319642millionsd’eurossurl’année2006.Cetteprogressionpeut-êtrecomparéeàcellede418986millionsd’eurosaffichéen2005;ceralentisse-ments’expliqueparuneffetdelavariationdesmarchésfinanciersetboursiersquiestdemeurépositifmaisaétéplusréduiten2006(78298millionsd’euros)qu’en2005(182709millionsd’euros).Lereculgénéraldesmarchésd’actionsenmaietjuin2006,ainsiqueceluidutauxdechangede l’eurovis-à-visdesprincipalesdevisesd’investissement,ontnotammentcontribuéàcetteévolution.Ainsi,lesappréciationsde11,64%delaparitéeuro/dollar43etde13%delaparitéeuro/yenontnégativement influencé l’évaluationdesencoursd’uneannéeàl’autrepourlesOPCquiavaientinves-tisaumoinsunepartiede leurportefeuilledanscesdevises. L’investissementnetencapital,effectuéparlesOPC,areprésenté75,5%del’accroissementdelaVNIsurl’année2006;ils’estélevéà241344millionsd’euros,dépassantainside2,1%lesfluxdecapitauxobservésen2005,quis’élevaientà236277millionsd’euros.

1 450 000

1 500 000

1 550 000

1 600 000

1 650 000

1 700 000

1 750 000

1 800 000

1 850 000

1 900 000

jan.

fév.

mar

s

avri

l

mai

juin

juil.

août

sep

.

oct.

nov.

déc.

-70 000

-60 000

-50 000

-40 000

-30 000

-20 000

-10 000

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

VNI (é.g.)

Investissement net en capital (é.d.)

Variation des marchés financiers (é.d.)

Graphique 20

Evolution de la valeur nette d’inventaire des OPC en 2006

Source:BCL

43 SurbasedestauxdechangederéférencedelaBCEpourlafindumois.

Page 40: 3. LE SECTEUR FINANCIER

69Revue de Stabilité Financière 2007

Al’exceptiondesmoisdemaietjuin,lacroissancedupatrimoineglobalnetdesorganismesdeplacementcollectifatoujoursétépositiveen2006.Toutefois,nouspouvonssoulignerquelesinvestissementsnetsencapi-talontatteintleursplushautniveauàlafindumoidemars;parlasuite,c’estàdirejusqu’endécembre2006,lesinvestissementsnetsencapitalneparvenaientpasàrevenirsurleursniveauxd’avantmai2006;lesrachatsdepartsn’ontcependantdépassé lesémissionsquedurantlemoisdejuin,entrainantundésinvestissementencapitalde1994millionsd’euros.

3.2.1.2 LesOPCmonétaires

• Lasommedebilan

Fin 2006, la somme de bilan des OPC monétairesluxembourgeoiss’estélevéeà188933milliond’euroscontre 180 712 millions d’euros au 31 décembrede l’année précédente, soit une augmentation de4,6%.

• Nombredecompartiments

L’évolutiondunombrede compartimentsdesOPCmonétairesluxembourgeoisaconnuunsommetaumilieu de l’année écoulée, avec 419 unités, pourensuitediminueretatteindre401unitésenfind’an-née. La clôture nette de sept compartiments, quireprésente un recul de 1,7% par rapport à la finde l’année2005, s’accompagned’uneprogressionde la sommedebilan; cesévolutionspeuventêtrevuescommeunindicateurdesrestructurationsetdela concentration des activités des OPC monétairesluxembourgeois.

• Politiqued’investissement

Au31décembre2006,leportefeuilledetitresautresquedesactionsdétenusparlesOPCmonétairesluxem-bourgeoisreprésentait86,2%dutotaldesactifsdéte-nus.Cettepart importante,relativementstableaufildes années, reflète une politique d’investissementrigoureusement axée sur le marché monétaire lais-santpeudemargedemanœuvrepourdiversifierdansd’autresinstrumentsfinanciers.Enretour,lesteneursdepartsbénéficientd’uninvestissementàfaiblerisqueavecunrendementcertainmaisrelativementmodéré.Dans ledétail,51,7%deces titresontétéémispardesétablissementsdecrédit;suiventlesautressecteursavec40,1%.Lesadministrationspubliquesnerepré-sentaientque8,2%destitresémis.

• Ventilationgéographique

Encequiconcernelaventilationgéographiquedecesinvestissements, lesémetteurs résidents, fauted’uneoffresuffisante,n’ontjouéqu’unrôlemarginal(2,2%)comparativement aux émetteurs de la zone euro(43,2%)oudurestedumonde(54,7%).Ilconvientdesoulignerqu’en2005,lesgestionnairesdeportefeuilled’OPCaccordaientunepondérationplus importanteauxémetteursoriginairesdesautrespaysde lazoneeuro.Ainsi,lerenversementobservéfin2006estliéàlaconcomitanced’unebaissede7,0%del’encoursémisparcesderniersetd’unehaussede18,2%del’encoursémispar le restedumondeaucoursde12derniersmois.Lesopportunitésde rendements supérieursendehorsdelazoneeuroparaissentunélémentexplicatifpourcestransactions.

Page 41: 3. LE SECTEUR FINANCIER

70 Revue de Stabilité Financière 2007

Tableau 17 Portefeuille de titres autres que des actions détenus par les OPC monétaires (encours en fin de période)

E

Emetteurdestitres

Montantsenmillionsd’euros Variationenmillionsd’euroseten% Poidsrelatif1)

2005/12 2006/09 2006/122005/12-2006/12 2006/09-2006/12

2006/12enmillionsd’euros en% enmillions

d’euros en%

Source:BCL 1)Poidsrelatifparrapportautotalduportefeuilledetitresautresquedesactions

Emetteurs résidents 3 460 3 857 3 521 61 1,8 - 335 -8,7 2,2 Etablissements de crédit 2 088 2 662 2 443 354 17,0 - 220 -8,2 1,5 Administrations publiques 22 51 35 14 63,1 - 15 -30,3 0,0 Autres secteurs 1 350 1 144 1 043 - 307 -22,7 - 100 -8,8 0,6 Autres intermédiaires financiers 1 039 902 865 - 174 -16,8 - 37 -4,1 0,5 Sociétés d’assurances et fonds de pension 4 34 35 31 796,2 1 2,9 0,0 Sociétés non financières 307 208 143 - 164 -53,4 - 65 -31,1 0,1 Ménages et ISBLM 0 0 0 0 - 0 - - - Emetteurs des autres pays de la zone euro 75 875 74 818 70 556 -5 319 -7,0 -4 262 -5,7 43,2 Etablissements de crédit 39 798 41 758 37 719 -2 079 -5,2 -4 039 -9,7 23,1 Administrations publiques 16 096 10 979 11 041 -5 054 -31,4 62 0,6 6,8 Autres secteurs 19 982 22 081 21 795 1 814 9,1 - 285 -1,3 13,3 Autres intermédiaires financiers 13 885 13 254 13 210 - 674 -4,9 - 44 -0,3 8,1 Sociétés d’assurances et fonds de pension 521 1 007 1 107 586 112,5 100 10,0 0,7 Sociétés non financières 5 576 7 796 7 478 1 902 34,1 - 318 -4,1 4,6 Ménages et ISBLM 0 24 0 0 - - 24 - - - Emetteurs du reste du monde 75 613 87 568 89 345 13 732 18,2 1 777 2,0 54,7 Etablissements de crédit 38 136 44 105 44 312 6 176 16,2 206 0,5 27,1 Administrations publiques 2 428 2 734 2 263 - 165 -6,8 - 471 -17,2 1,4 Autres secteurs 35 049 40 729 42 770 7 721 22,0 2 041 5,0 26,2 - Total 154 949 166 243 163 422 8 474 5,5 -2 821 -1,7 100,0

• Ventilation sectorielle des investissements parrégiongéographique

Les investissementsdesOPCmonétaires luxembour-geoisdansdestitresautresquedesactionsémispardesrésidentss’élevaientfin2006à3521millionsd’euros.Lesétablissementsdecrédit,avecunencoursde2443millionsd’euros,suivisdesautresintermédiairesfinan-ciers,avecunencoursde865millionsd’euros,étaientles secteursémetteurs lesplus importants.Bienquelapartdesautresintermédiairesaitbaisséde16,8%,onpeutrappelerqu’elles’étaitaccruede720millionsd’euros(+225,4%)l’annéeprécédente.Desvariationsannuellestrèssignificativesde63,1%et796,2%ontpuêtrerespectivementconstatéesauniveaudusecteurdesadministrationspubliquesetdeceluidessociétésd’assuranceetfondsdepension;toutefois,ilapparaîtquelesvolumesenjeusouscesdeuxrubriquessont

assezmodestes,cequiexpliquecesprogressions.Enfin,lepoidsrelatiftrèsfaibledestitresdecréancesémispardesagentséconomiquesrésidents,dansleportefeuilledesOPCmonétairesluxembourgeois(2,2%)s’expliqueparlefaitd’unepartquelesadministrationspubliquesnationalesontsurtoutrecoursauxcréditsbancaires,etd’autrepartquelesétablissementsdecrédits luxem-bourgeois se refinancent assezpeupar émissiondetitres.

Quantauxinvestissementsentitresémispardesrési-dentsdelazoneeuro,unelargepartdel’encoursestconstituéedestitresdecréancedesétablissementsdecrédits; en fin d’année2006, cet encours atteignait37719millionsd’euros,soit23,1%des43,2%del’actifreprésentéparlesémetteursdelazoneeuro.Enoutre,l’année2006avulesecteurdesautresintermédiairesfinanciersdépasserceluidesadministrationspubliques,

Page 42: 3. LE SECTEUR FINANCIER

71Revue de Stabilité Financière 2007

avecdespondérations respectivesde8,1%et6,8%dansleportefeuilleglobaldesOPCmonétairesluxem-bourgeois.Auniveaudesvariationsannuellesremar-quables, un recul de 31,4% des investissements entitresémisparlesecteurpublicdesautrespaysmem-bresdelazoneeuroapuêtreconstaté;l’encoursdecederniers’estétablità11041millionsd’eurosenfind’année2006.Parallèlement,s’estproduitunaccrois-sementde34,1%desplacementsentitresdessocié-tésnonfinancières,portantl’encoursà7478millionsd’euros.

Finalement,fin2006,54,7%duportefeuilledetitresautresquedesactionsdétenusparlesOPCmonétairesluxembourgeois,soit89345millionsd’euros,prove-naientdesémetteursdurestedumonde.Ceciconsti-tueuneprogressionde5,9pointsdepourcentageparrapportàfin2005.Laventilationsectorielleconfirmelatendancegénéraleetrévèlequelesétablissementsdecréditsontétélacontrepartiefavoritedesinvestis-seurs(44312millionsd’euros),suivisdeprèsparlesautressecteurs(42770millionsd’euros)avecdespartsrelativesde,respectivement,27,1%etde26,2%.Avec16,2%et22%, lesvariationsannuellesdecesdeuxsecteursreflètentl’évolutiondécriteprécédemment.Lapartdestitresémispar lesadministrationspubliquess’estlégèrementcontractéede6,8%pouratteindreunencoursde2263millionsd’euros,cequiestrelative-mentmodeste.

3.2.1.3 Lesfondsalternatifs(«Hedgefunds»)

Un«hedgefund»ouunfondsalternatifestunorga-nismedeplacementcollectif,fonctionnantsurlemêmeprincipe que les OPCVM ou «mutual funds» améri-cains.Toutefois,cesfondsalternatifssedistinguentparl’adoptiondestratégiesd’investissementalternativesàcellesadoptéespar lesOPCVMtraditionnels.Ainsietcontrairementàcesderniers,lesperformancesdesfondsalternatifssontsouventdéconnectéesdelaten-dancegénéraleobservéesurlemarchéobligataireouceluidesactions.Cettedéconnexions’expliqueprinci-palementpar la libertéaccordéepar les investisseursauxgestionnaires de fonds alternatifs depoursuivreunestratégiederendementsabsolusetélevés.Enplusdes commissions de gestion, les gestionnaires sont

rémunérésenrelationaveclaperformancedufonds.Parconséquent,l’objectifdesfondsalternatifsestderechercherdesrendementssubstantielssanssesoucierdesperformances réaliséespardes indicesboursiersglobaux ou sectoriels, référencés ou considérés parailleurs, commedesbenchmarks dans la gestiondeportefeuilletraditionnel.Ainsi,lesfondsalternatifssontsouventengagésdansdesstratégiesetdespositionsagressivesetdecourtstermes,tellesquelaventedetitresàdécouvert(shortselling)et/oulaprisedeposi-tionparlerecoursauxproduitsdérivés(tradingderi-vatives instruments). Ilsexploitentsouventdeseffetsde levierpouraméliorer le rapport risque/rentabilité.Danscecontexte,ilyalieudesoulignerquelesauto-ritésluxembourgeoises,ensusdesrèglesoulignesdeconduiteémisespourlacatégoriedesfondsalternatifs,viennentd’introduiredans la législationunnouveautypedefondsd’investissementditsspécialisés,qu’onpeutégalementqualifierde fondsalternatifs (hedgefunds)44.Cettenouvellecatégoriedefondsspécialisésestpardéfinitionunorganismedeplacementcollectif(OPC)dedroitluxembourgeois.Ilestréservéexclusive-ment,parailleurs,àdesinvestisseurs«avertis»45dontl’objetexclusifestleplacementcollectifdesesfondsenvaleursdanslebutderépartirlesrisquesd’investisse-mentetdefairebénéficierlesinvestisseursdesrésultatsdelagestiondeleursactifs.

a)Lesdifférentstypesdestratégiesdesfondsalternatifs

Endépitdesstratégiesetdespositionsagressivesquicaractérisentd’unemanièregénérale les fondsalter-natifs, ce typed’industrie financièredemeure extrê-mementhétérogène,danslamesureoùchaquefondsasaproprestratégie.Habituellement,laclassificationdes fonds alternatifs dépend de la stratégie princi-paleadoptéeparchaquefonds.Lesdiversesenquêtesrévèlent l’existenced’unéventail très largede fondsalternatifs.Néanmoins,ilexisteuneclassificationplusaumoinsacceptéeparl’ensembledelacommunautéfinancièreetqu’onpeutdécrireàtraverslesprincipalescatégories,quisont:Long/shortEquity,equitymarketneutral, Convertible arbitrage, Distressed Securities,MergerArbitrage,GlobalMacro,Emergingmarkets.L’encadréci-dessousdécritl’ensembledecesstratégiesetmetenévidenceleurspropresspécificités.

44 Cenouveaurégimeviselemêmetyped’investisseursqueceuxdessociétésd’investissementencapitalrisque(SICAR).45 Lesinvestisseursavertisconsistentendesinvestisseursinstitutionnels,desinvestisseursprofessionnelsainsiquetoutautreinvestisseurquia

déclaréparécritsonstatutd’investisseuraverti.

Page 43: 3. LE SECTEUR FINANCIER

72 Revue de Stabilité Financière 2007

Catégories de fonds alternatifs

«Long/short equity»:Cesontdesfondsdontlastratégied’investissementdominanteconsisteenl’adoptiondespositionsàlafoiscourtesetlonguessurlesmarchésboursiers.Danscecadreetàtitred’exemple,legestion-nairedufondsachètelesprincipalesactionscomposantl’indiceeuropéenEurostoxxetenmêmetempstientàsecouvrirparl’adoptiond’unepositioncourtequiconsisteàvendredescontratsàtermedontlesous-jacentestl’indiceboursierlui-même(eurostoxxindexfutures).

«Equity market neutral»:Contrairementàlastratégiedufondsprécédent,celui-ciadoptesimultanémentdespositionscourtesetlonguesdetaillesidentiquesàl’intérieurdumêmemarché.Parconséquent,lerisqueduportefeuilleconstituéestthéoriquementnul.Deplus,cetypedefondsasouventrecoursàdesfinancementsàeffetdelevier(leverage)46.

«Convertible arbitrage»:Ils’agitdefondsdontlastratégieesttournéeverslarecherched’«alpha47»etdefaible«bêta48»ausensdumodèled’équilibredesactifsfinanciersMEDAF(ouCAPM«CapitalAssetsPricingModel»).Principalement,lastratégiedecetypedefondsconsisteàacheterdestitresconvertibles,considérésparlegestionnairedufondscommeétantsousévaluésetenmêmetempssecouvrircontrelerisqueintrinsèqueyafférent.Unexempleillustratifdecettestratégieestd’acheterdesobligationsconvertiblesd’uneentreprisequelconqueetdevendresimultanémentdesactionsdecettemêmeentreprise.Unetellepratiqueestdictéeparlesentimentquelesobligationsémisesparcetteentreprisesontsous-évaluéesetleprixdesesactionsestsurévaluéparlemarché.Cependant,cettestratégieestrelativementrisquéedanslamesureoùlesévolutionsdesprixdesobligationsconvertiblesetceuxdesactionspeuventdiverger(évolutionindépendantedesdeuxprix).Parconséquent,l’arbitragisteestsusceptiblederéaliserdespertessurlesdeuxsegments(actionsetobli-gations).

«Distressed Securities»:Cesfondssontmisenplacepourl’acquisitionetlaventedestitres(actions,obliga-tions,…)dessociétésenphasederéorganisationoudansunprocessusderedressementjudiciaire.

«Merger Arbitrage»:Cettecatégoriedefondsestspécialiséedanslestransactionsdesactionsd’entreprisesenphasedefusionsoud’acquisitionspard’autressociétés.Leursstratégiessontfondéessurl’achatdesactionsdel’entrepriseenphased’absorptionetvendrecellesdel’acquéreur.

«Global Macro»:Cesontdesfondsdontl’objectifestdetirerprofitdestendanceséconomiquesmajeuresetdesévénementsobservésouanticipésauniveaumondial.Unexempletypiquedecettestratégieestl’exploitationd’unelargevariationanticipéedutauxdechangeet/oudestauxd’intérêtd’unpays.Autrementdit,lesGlobalMacroinvestissentdansdesparisdirectionnelssurlesmarchésboursiers,surlestauxd’intérêt,surletauxdechangeoulesmatièrespremières.Parailleurs,cettecatégoriedefondsaunrecoursextensifàl’effetdelevieretauxproduitsdérivés.

«Emerging markets»:Cettecatégoriedefondsinvestitprincipalementdanslestitresdesociétésoudanslesobligationsémisespardesgouvernementsdespaysémergentsouendéveloppement.Souvent,lespositionsprisesparlegestionnairedecesfondssontlonguescardansbeaucoupdecespayslespositionscourtesnesontpaspermisesetlesmarchésdecontratsàtermes(futures)oulesoptionssontinexistants.

46 Lerecoursàl’effetdelevierparlesfondsalternatifsconsisteàfinancerunepartiedeleursactifsparl’emprunttoutenpoursuivantlamultiplicationdeleursparisetmisesàl’aidedesinstrumentsetdesproduitsdérivés.L’utilisationdeceprocédédefinancementpermetàl’investisseurd’espérerdesrendementsplusimportants.Cependant,lerecoursaulevierexposelesfondsàdesrisquessupplémentairesdepertes,particulièrementenpériodedebaissedelavaleurdeleursactifs.

47 Lecoefficient«alpha»estunemesuredurisquespécifiqueaufondsalternatif.48 Lecoefficient«beta»estunemesuredurisquesystématiqueinhérentaumarché.

Page 44: 3. LE SECTEUR FINANCIER

73Revue de Stabilité Financière 2007

Legraphiqueci-dessousillustrelapartdechaquecaté-goriedefondsdansl’encourstotaldessixplusimpor-tantsfondsmondiauxparlevolumedesactifsgérés.Ils’avèreque lesdeuxstratégiesdominantesen2006,commeendébutdecetteannée,sontdesfondscen-tréssurlesegment«actions»avecunepartde26,24%etsurdesstratégiesdites«EventDriven»dontlapartestde20,54%.

26,24%

20,54%

11,03%

15,06%

15,54%

11,59%

Equity Dir & Market NeutralFixed Income ArbitrageEvent DrivenEmerging MarketsMacroManaged Futures

Graphique 21

La répartition des fonds altenatifs les plus importants par stratégie d’investissement dominante (mars 2007)

Source:Bloombergmars2007,Calculs:BCL

b)EvolutionrécentedanslemondeetauLuxembourg

Il y a lieude souligner que les fonds alternatifs ontconnuunecroissanceimportante.Eneffet,lesencourssousgestionontdoubléaucoursdescinqdernièresannées. L’encoursactueldépasse les1200milliardsd’eurosd’actifs sousgestion.Endépitde leur crois-sanceetdel’importancedesencourssousleurgestion,leurpartdemeure relativementmineurepar rapportaux actifs standards dont la capitalisation boursièremondialeavoisineles24000milliardsd’euros.

S’agissantdudéveloppementde l’activitédes fondsalternatifsauLuxembourg,latendanceestsimilaireàcelleobservéeauniveauinternational.Atitreillustratif,lesgraphiques22et23relatifsaunombredefondsalternatifsdomiciliéset/ouadministrésauLuxembourg

ainsiquel’encoursdeleursactifsmontrentlatendancecroissantedel’attraitduLuxembourgpourcettecaté-goried’activitéfinancière.

0

20

40

60

80

100

120

140

160

Dec 03 June 04 Dec 04 June 05 Dec 05 June 06

Domiciliés & Administrés AdministrésDomiciliés & Administrés

Graphique 22

Nombre des fonds alternatifs adiministrés et domiciliés au Luxembourg 2003-2006

Source:ALFI

05.000

10.00015.00020.00025.00030.00035.00040.00045.00050.000

Dec 03 June 04 Dec 04 June 05 Dec 05 June 06

Domiciliés & Administrés AdministrésDomiciliés & Administrés

Graphique 23

Total d’actifs sous administration des fonds alternatifs au Luxembourg 2003-2006

Source:ALFI

Page 45: 3. LE SECTEUR FINANCIER

74 Revue de Stabilité Financière 2007

L’examendesstatistiquesrévèlequelevolumed’activitédes«hedgefunds»auLuxembourgaprogressédejuin2005àjuin2006de+115%pouratteindreunvolumetotalde48260millionsd’eurosàcettedernièredate.Ce développement s’explique par une augmentationde95%desactifsnetsgérésparlesfondsdomiciliésetadministrésauLuxembourg,dontlenombreestpasséde 73 à 86 unités sur cette même période et d’uneaugmentationde227%desactifsnetsdesfondsuni-quementadministrésauLuxembourg,dontlenombreestpasséde49à74unités.Parailleurs,lesactifsnetsdesfondsde«hedgefunds»aunombrede382finjuin2006,dont162domiciliésetadministrésauLuxembourget220uniquementadministrés,sontpassésde64328millionsd’eurosà79385millionsd’eurossurlapériodeprécitée.Levolumeglobaldesactifssousgestions’éta-blitainsià127645millionsd’eurosfinjuin2006.

c)Avantagesetrisquesdudéveloppementdesfondsalternatifs

L’attraitcroissantpourcettecatégoried’investissements’expliqueprincipalementparlesgainspotentielssus-ceptiblesd’êtregénérésparcevéhicule,maisaussiparla déconnexion supposée des rendements de fondsalternatifs avec ceux afférents aux autres marchés(actions,obligations,…).Autrement,lesfondsalterna-tifsontréussiàélargirlabasedeleurclientèle,quifutréservéeàdesinvestisseursfortunéset/ouàdesinstitu-tionnels.AuLuxembourgetdepuispeu,lesparticuliers«avertis»ontlapossibilitédefairepartiedelaclientèledecettecatégoriedefonds.Etlamiseenplacedepro-duitsgarantissantlecapitalinvestiparlaclientèleestsusceptibled’intensifierl’engouementdesparticulierspourlesfondsalternatifs.

Ilestimportantdenoterqueparleurdiversité,maisaussiparleurflexibilité,laprogressionconsidérabledesfondsalternatifsestd’unenaturepositive.Ilsontcontribuéd’unemanièresignificativeaudéveloppementdesmar-chésdeproduitsdérivésetparlà-mêmeàunmarchéfinancier«completetefficient». Ilsontparticipé,parailleurs,àaméliorerlacapacitéd’absorptiondesmar-chésfinanciersetàcontribueràunemeilleureallocationdesressourcesparl’intermédiaired’unemeilleureéva-luationdurisque.Ceseffetspositifsétaientunesourcedeconsensusinternationaletquiconsisteàévitertouterégulationdirectedecettecatégoried’industrie (voirencadrén°5dubulletindelastabilitéfinancièredelaBCE,p.33,Déc.2006).Enfaisantconfianceaumarchéetaudéveloppementdesagencesde«rating»pourcettecatégoriedefonds, lesrisquesd’uneinstabilitéfinancièreseraientmarginaux.

Orparallèlementàcesavantages,ilsexistentdeszonesopaquesetdes idées reçuessur les fondsalternatifsqui seraient susceptiblesd’amplifier lesdéséquilibresdes systèmes financiers nationaux et/ou internatio-naux.Toutd’abord,ilestsouventadmisquelesfondsalternatifs échappent aux risques systémiques desmarchésboursiersetobligataires.Or, lesapplicationsempiriquesontrévéléquecettedécorrélationdemeurethéorique.Etlesrendementsdesfondsalternatifsaffi-chentépisodiquementdesconfigurationssimilairesàcellesdesmarchésboursiersstandards.Autrementdit,l’idéeavancéeparcertainsetquiconsisteàdirequelesperformancesdesfondsalternatifsneprésententaucune exposition au risque systémique du marché(beta)nepeutêtrequetromper.Eneffet, legraphi-que24ci-dessous illustre l’évolutiondescorrélationsdynamiques,calculéesselonunefenêtreglissantede24mois,entrelesrendementsdel’indicederéférencedesfondsalternatifs(TremontHedgeindex)établiparleCréditSuisseetceuxdesprincipauxindicesboursiersstandards.Ilressortquelescorrélationssontsouventpositivesetleursniveauxontprogresséfortementaucoursdesdeuxdernièresannées.

-0,20

0,00

0,20

0,40

0,60

0,80

1,00

12_1996

11_1997

10_1998

09_1999

08_2000

07_2001

06_2002

05_2003

04_2004

03_2005

02_2006

01_2007

CAC DAX SXXEUKX NKY NKY

Graphique 24

Corrélations dynamiques des rendements de l’indice Tremont Hedge et les indices boursiers

Source:Bloomberg,Calculs:BCL

Page 46: 3. LE SECTEUR FINANCIER

75Revue de Stabilité Financière 2007

Outre le risquedemarché, les fondsalternatifs sontexposésaurisquedecrédit.Cedernierpeutrevêtirdif-férentesformes.Eneffet,ilintervientàtraverslastra-tégiedufondseninvestissantdansdestitresobligatai-resdesentreprisesendifficultés.Ilprovientaussidelacontrepartie,enparticulierdanslesopérationsréaliséesdegréàgré.

D’unpointdevuedelastabilitéfinancière,ilfautaccor-deruneimportanceparticulièreauxfondsdontlesstra-tégiessontcentréessurunrecoursdisproportionnéàl’effetdelevier.Eneffet,unrecoursàgrandeéchelleàcettesourcedefinancementestsusceptibleàlafoisd’amplifierlesmouvementsdesprixdesactifsetd’ag-graverouinverserlestendancesdesindicesboursiers.L’effetde levierpeutégalementdéclencherdespro-blèmesdeliquiditépourlesfondsalternatifs.Ceciestd’autantvraisemblablequecesdeniersnedétiennentpasdansleursfondspropreslaliquiditénécessairepourleremboursementdescréditsoctroyésparlesétablisse-mentsfinancierset/oulestitresempruntésetvendusàdécouvert.Encasdehausse,parexemple,duprixdestitresvendusàdécouvert,lefondsalternatifdoitdispo-ser,pourhonorersonemprunt,d’unvolumedeliqui-ditéplusimportantqueceluiobtenuaumomentdelaventeàdécouvert.Ilconvientdenoterquel’émergencedeproblèmesdeliquiditédusàuneutilisationexces-sivedel’effetdelevierestsusceptibledesepropagerausecteurbancaireetd’engendrerdesdéséquilibresfinanciersimportants(phénomèneditdecascade).

Rappelonsquedeuxévènementscontemporainsinci-tentàuneplusgrandeprudenceetàlanécessitéd’obli-gercetypedefondsàplusdetransparence.Eneffet,lasévéritédelaturbulencefinancière,durantl’automnede1998,induiteparlacrisedufondsalternatifLTCM(«Long-termeCapitalManagement»)suggèrequelesactivitésdesfondsalternatifssontsusceptiblesd’en-gendreruneinstabilitéfinancière.Parailleurs,unévé-nement plus récent, passé plus au moins inaperçu,conduitlesautoritésdesurveillanceetdesupervisionàuneplusgrandevigilanceencettematière.Durantlemoisdeseptembre2006lapressespécialiséerévèlequel’actiond’uneseulepersonne(«trader»),dufondsalternatif«Amaranth»s’esttraduiteparunepertedesixmilliardsdedollars.Lagestionalternative,quiresteundomained’unecertaineopacité,quirenddifficilel’appréciationdesrisquesprisetlamesuredelaperfor-mance,etquisedémarquedoncparsesobjectifs,parlestechniquesfinancièresetlesvéhiculesd’investisse-mentspécifiquesdelagestiond’actifstraditionnelle,continueàsouleverdesquestionsquantauximplica-tionspourlastabilitéfinancière.Danscecontexte,ilya

lieudenoterquelesautoritéseuropéennesontengagédesdiscussionsaveclesautoritésaméricainesafindetrouverdessolutionsappropriéesàlaproblématiquedelatransparencedesfondsalternatifs.

Leseffetsdéstabilisateursdel’émergencedetelsévé-nementset leurs répercussions sur lesperformanceséconomiques ont conduit récemment les autoritésallemandes à proposer aux pays du G7 d’entameruneréflexionsurlanécessitédelaréglementationdes«hedgefunds».Eneffet,cesecteurpeuréglementé,accorde une liberté «totale» aux gestionnaires desfondsalternatifsdansleurschoixd’investissement.Etlavariétédemarchésetd’actifsquileurssontouvertsreprésententàlafoisunfacteurdemultiplicationdesrisquesetdescanauxdediffusiond’éventuelsdéséqui-libres locauxsur lessystèmesfinanciers régionauxetinternationaux.

LesmembresduG7furentsensiblesà la requêtedel’Allemagne,maislaréponsedemeureinsuffisanteparrapportauxeffetspotentielsd’unefaillited’unfondsalternatif. Ainsi, l’action actuelle est limitée à unedemandeduG7auForumdestabilitéfinancière,delui remettreunrapportàcesujetpoursaprochaineréuniondemai2007.

Aujourd’hui, les fonds alternatifs sont accessibles àunlargepublicetlevolumedesactifsgérésparcetteindustrieestenconstanteprogression. Ilssontdeve-nusunmoyenimportantd’épargneetd’allocationdesressources.Cependant,nousconsidéronsquelanon-remédiationàl’absenced’uncadreréglementaireestpréjudiciableaumaintiendelastabilitéfinancière.Etnousjugeonsqu’enl’absenced’uneautoritédesuper-visionchargéedefixerlesrèglesetdelimiterl’excèsdeslibertésaccordéesauxgestionnairesdesfondsalterna-tifsenmatièred’investissement,lastabilitédessystè-mes financiersdemeure vulnérable.Certes, la régle-mentationnepeut,àelleseule,éviterouréduirel’en-sembledesrisques;néanmoins,ellepermetd’instaureruncadredanslequellesfondsalternatifssontobligésde respecterunecertaineexigencede transparence.Cettetransparencepermet,aumoins,auxinvestisseursd’étudierlesopportunitésdegainsetd’enassumer,enconnaissancedecause,lesrisques.

Page 47: 3. LE SECTEUR FINANCIER

76 Revue de Stabilité Financière 2007

3.2.2 Lesassurances

Dansun contexteglobalementdevenuplusdifficile,notammentenassurance-vie,lacroissancedusecteurdesassurancesdirectessepoursuiten2006,lesprimeshorsassurancesmaritimesprogressantde17,96%parrapportà2005.Aprèsunpremiertrimestreencoreenhaussesupérieureà30%,laprogressiondel’encaisse-ments’estrallentiejusqu’à7,49%au3etrimestrepourrebondirà14,56%au4etrimestre.

L’ensembledesbranchescontribueàlahausseconstatée.

Enassurance-vielaprogressiondel’encaissementestde18,54%,performanceremarquablecomptetenudureculestiméà18%dumarchéde l’assurance-vieenBelgique–surlequellesassureursluxembourgeoisréa-lisentautourde40%deleurencaissement–commesuiteàl’introductiond’unefiscalitédéfavorable.

L‘augmentation de 21,54% de l’encaissement rela-tif aux produits en unités de compte, bénéficiairesdelabonnetenuepersistantedesmarchésboursiers,contrasteaveccellemodestede3,57%deceluidesproduitsvieàrendementsgarantis.Lesproduitsenuni-tésdecomptesdemeurentlargementprépondérantsetlesprimescorrespondantesconstituentplusde85%del’encaissement.L’évolutiondesproduitsclassiquesresteinfluencéeparlesproduitsd’épargne-pensionautitredel’article111bisdelaloisurl’impôtsurlerevenu:lesquelques34.832contrats–enprogressionde13,35%parrapportà2005–ontgénéréunencaissementde48,48millionsd’euros,soit8,88%deplusqu’en2005.L’épargnegéréeàcetitres’élèveà236millionsd’eurosàlafinde2006.

Le total des provisions techniques des assureurs vies’établit à 50,13 milliards d’euros à la fin 2006, enprogressionde21,40%parrapportàfin2005etde10,43%parrapportàlafindeseptembre2006.

Redevenusnettementpositifsdepuis2004aprèsdeuxannéesdifficiles,lesrésultatsdesentreprisesviedépas-sentleurprécédentrecordde2005avecunexcédentdel’ordredeplusde116millionsd’eurosaprèsimpôts,encroissancede14,98%.

L’assurance non vie hors assurances maritimes pro-gressede11,23%.Lesassureurstravaillantessentiel-lement,sinonexclusivementsurlemarchéluxembour-geois,enregistrentunecroissancedeleurencaissementde2,13%.Avecuneaugmentationde27,42%deleurencaissement,lesentreprisesopérantàl’étrangerdansles branches d’assurances non vie hors assurancesmaritimes–parfoisdansdescréneauxtrèsspécialisés

– progressent de nouveau substantiellement, aprèsla croissance de 49,97% déjà enregistrée en 2005.L’assurancemaritimepourlaquelleseuleslesdonnéesdestroispremierstrimestressontdisponiblesetquiestessentiellementlefaitdequelquesgrandesmutuellesdont l’encaissementreflète l’évolutiondessinistresaprogresséde9,64%aucoursdecettepériode.

Avecunexcédentaprèsimpôtsestiméà84,00millionsd’euroslerésultatdesentreprisesd’assurancenonvieluxembourgeoiseshorsassurancesmaritimesestsensi-blementégalàceluide2005.

L’emploidesentreprisesd’assurancesdirectesaaug-mentéde4,76%pours’établirà3.191personnesàlafinde2006.Avecunniveaude76,23millionsd’euroslesimpôtsdirectssontenaugmentationde9,56%parrapportà2005.

Leschiffresrelatifsauxprimes,auximpôtsetauxrésul-tatsneconcernentquelesseulesentreprisescontrôléesparleCommissariatauxassurances;setrouventdoncexclues les succursales luxembourgeoises d’entrepri-sesd’assurancesd’autrespaysdel’UnionEuropéennedontl’ensembledesdonnéespour2006neseraconnuqu’ultérieurement.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Entreprises de droit luxembourgeois Succursales étrangères

Graphique 25

Entreprises agréées

Source:Comassu

Page 48: 3. LE SECTEUR FINANCIER

77Revue de Stabilité Financière 2007

3.3 développements en matière de comptabilité bancaire

Aucoursdesdernièresannéesonapunoterunregaind’intérêt pour la comptabilité. Une matière qui étaitauparavant considérée commeune simple techniquepeupassionnanteaprogressivementsuscitédesprisesde position et des débats même parmi les non-spé-cialistes. Quelques faillites retentissantes de grandessociétés jouantunrôlenon-négligeableauniveaudelafinanceinternationalenesontpasétrangèresàl’en-gouementinattendupourcettediscipline.Destermescommelatransparencedel’informationfinancièreoulajustevaleurontsoudainementfaitleurapparitiondanslapresse journalièrecequitémoignedel’importancequelesanalystesetlesacteursfinanciersaccordentàlamatière.

Ilestvraique lesétats financiers,etparconséquentlesprincipesetméthodescomptablesdontilsdérivent,sontàl’originedesdécisionséconomiquesetfinanciè-resd’ungrandnombred’acteurs:actionnaires,direc-teursetadministrateurs,créditeurs,clientsetfournis-seurs,salariés,analystes,pouvoirspublics.Cefaitestincontestédanslemondedesentreprisesetpluspar-ticulièrementdansledomainebancaire,quiconstitueunedescolonnesdusystèmeéconomico-financier.

Etantdonnéquel’informationfinancièreestunpilierdelastabilitéfinancière,ilimportedemettreenlumièrelesdéveloppementsrécentsenmatièredecomptabilitébancaire etd’analyser leurs conséquencesen termesd’impact sur cette stabilité. Au niveau technique lesévolutions lesplus remarquablessontdécritesci-des-sous. Les réflexions en cettematière se réfèrent auxcomptespubliés.

3.3.1 Lecadrelégaletréglementairenationalbancairedanssoncontexteeuropéen

LeRèglement (EC)N°1606/2002du19 juillet2002prévoitl’applicationdesnormescomptablesinternatio-nales(IAS/IFRS)aux

• comptes consolidés des sociétés qui font appelpublicàl’épargne(dontlesactionssontcotéessurunmarchéréglementédel’UE)pourchaqueexer-cicecommençantle1erjanvier2005ouaprès,

• comptesconsolidésdes sociétésdont lesactionsoulesobligationssontcotéessurunmarchérégle-mentédel’UEpourchaqueexercicecommençantle1erjanvier2007ouaprès.

UnRèglementeuropéenestautomatiquementappli-cable dans les Etats membres après sa publicationau Journal Officiel de l’UE sans devoir être trans-posé explicitement en droit national. Le Règlement

(EC)N°1606/2002laissecependantuneoptionouver-teauxEtatsmembresd’autoriser ou d’obligerl’applica-tiondesnormescomptablesinternationalesaux

• comptesannuelsdessociétésquifontappelpublicàl’épargne,

• comptesdesautressociétés.

Cetteoptionouvertedoitdoncfairel’objetd’unchoixauprèsdechaqueEtatmembreettrouversatranspo-sitionendroitnational.Parconséquent,lelégislateurluxembourgeoisavotélaloidu16mars2006relativeàl’introductiondesnormescomptablesinternationalespourlesétablissementsdecrédit,modifiantainsilaloidu17juin1992surlescomptesdesétablissementsdecrédit.

Le16décembre2005,laCommissiondeSurveillanceduSecteurFinancier(CSSF)apubliésaCirculaire05/227intitulée«Introductiond’unnouveaureportingpruden-tiel».L’optionprémentionnéepourlapublicationdescomptesestadresséecommesuit:lesbanquesquifontappelpublicà l’épargnepour leurscomptesannuelsindividuelset lesautresbanquespour leurscomptesconsolidésetannuelsontlechoixentre:

• lerégimecomptableactuel(LUX-GAAP),

• lerégimemixte,aprèsaccordpréalabledelaCSSF;ils’agitd’unréférentiel«LUX-GAAPrévisé»quiestcombinéàuneouplusieursrèglesIAS/IFRS,

• lerégimeIAS/IFRS,égalementaprèsaccordpréala-bledelaCSSF.

Il est intéressantdeconstaterqu’aucunebanquedelaplacefinancièren’aétéconcernéeparl’applicationobligatoiredesnormescomptablesinternationalesen2005.Ceciest liéàlanaturedesrelationsdedéten-tionducapital.Eneffet,lesétablissementsdecréditdedroitluxembourgeoisappartiennentpourleurmajeurepartieàdesgroupesétrangersquieuxsontcôtésenbourse et donc dans l’obligation de présenter leurscomptesconsolidéssous lenouveauformat.Dans lapratiquecependant, lesfilialesluxembourgeoisesontdûtraduireleurscomptesannuelsenIAS/IFRSafindepouvoirlesintégrerdanslaconsolidationauniveaudeleursmaisons-mères.Lecapitaldesquelquesbanquesd’origineluxembourgeoisesetrouveenmainpubliqueet/ouprivée,sanspourautantêtreaccessiblesurunmarchéréglementé.

Pourcequiestdel’optiond’utiliserlerégimeIAS/IFRS,unebanqueavaitdemandéetobtenul’accorddelaCSSFdèslapremièremiseenvigueurdelaréglementation.

Page 49: 3. LE SECTEUR FINANCIER

78 Revue de Stabilité Financière 2007

Ilenseraautrementsuiteauchampd’applicationélar-gi(actionsouobligationscotées)àpartirde2007.Uncertainnombred’institutionsluxembourgeoisesserontalorsdirectementaffectées.

3.3.2 Lesconséquencesqualitativespratiquessurlesétatsfinanciersdesbanquesetimplicationspossiblespourlastabilitéfinancière

Lesadaptations légaleset réglementairesprésentéesplushautseregroupentautourdestroisgrandsprin-cipessuivants:

• évaluationàlajustevaleur,

• présentationselonlasubstancedel’opération,

• définitiondesprovisionsetréserves.

Chacundecessujetscomptablesprésentedesconsé-quencesimportantesenmatièredestabilitéfinancière.

3.3.2.1 Evaluationàlajustevaleur

La loidu16mars2006 introduitunnouveauchapi-tre7bisintitulé«Evaluationàlajustevaleur»danslecontextedes règlesd’évaluationdespostes figurantdanslescomptesannuels.Cettemodificationpermetauxétablissementsdecréditdeprocéderàl’évaluationàleurjustevaleurdesinstrumentsfinanciers,pardéro-gationauprincipeclassiqueduprixd’acquisitionouducoûtderevient.Unchangementdevaleurultérieurpeutêtreinscritdanslecomptedeprofitsetpertesoudirectementàuncomptedecapitauxpropresdansuneréservede justevaleur.Decette façon, la législationbancaireluxembourgeoisepourvoitdemanièregéné-raleauxdispositionsdelanormeIAS39Instrumentsfinanciers:ComptabilisationetEvaluation.

Lanotiondejustevaleurestdéfinieentermesdeprixconvenuentreunacheteuretunvendeurconsentantset agissant dansdes conditionsde concurrencenor-male.Lameilleureindicationconsistedanslescotationspubliéessurunmarchéactif.S’iln’enexistepas,lajustevaleursedétermineparapplicationd’unetechniquedevalorisation:utilisationdetransactionsrécentes,réfé-renceàunautre instrument identiqueen substance,analysedefluxdetrésorerieactualisés,modèlesdevalo-risationdesoptionsetc.Unetechniquedevalorisationdoitutiliseraumaximumlesdonnéesdemarché(c.-à-d.tauxd’intérêtdebase,risquedecrédit,coursdechangedesdevisesétrangères,volatilité,risquederembourse-mentanticipé/derachat,etc.)etreposeraussipeuquepossiblesurdesfacteursspécifiquesàl’entité.

Ladéterminationdelajustevaleurd’unactifoupassiffinancierdépenddoncd’uncertaindegrédejugement,d’uneplusoumoinsgrandeenvergure.Ceciestd’autantplusprononcédansdesmarchéspeuounonliquidesainsiqu’enprésencedemodèlescomplexesbaséssurunnombreélevéd’hypothèsesetdeparamètres.Laques-tiondelafiabilitédecertainesdonnéesutiliséesàl’éta-blissementdescomptesannuelsestparconséquentper-tinente.Ils’ensuitquelavérificationdesmêmeschiffresparl’auditeurexternerequiertégalementdesconnais-sancesd’expertdeplusenplusspécifiques.

Le souci d’apporter un plus d’objectivité et de réa-litédanslesdonnéescomptablesparl’introductiondel’évaluationàlajustevaleurpeutégalementseheurteràladiscipline,ausavoir-faireet/ouàl’espritéthiquedespersonnes responsables de l’établissement des étatsfinanciers.

Uneautreconsidérationenrapportavec l’évaluationàlajustevaleurestlapossiblevolatilitédesmontantsenregistrésdansletemps.Etantdonnéqueleréféren-tielcomptable IAS/IFRSn’aétéappliquéquepour ladeuxièmefoisen2006parlesinstitutionsconcernées,ilestdifficiledetirerdesconclusionsàcesujet,fautedesériesdedonnéespluslonguesetparlantes.

3.3.2.2 Présentationselonlasubstancedel’opération

Conformémentaunouveauparagraphe(5)del’article4,laprésentationdesmontantsreprissouslespostesducomptedeprofitsetpertesetdubilandoitseréféreràlasubstancedel’opérationouducontratrapportés.Cetajoutrelèvedefaçonexpliciteunedescharactéristiquesqualitativesd’étatsfinanciersfiablesenoncéesdansleCadredepréparationetdeprésentationdesétatsfinan-ciersselonleréférentielIAS/IFRS,c.-à-d.laprééminencedelasubstanceetdelaréalitééconomiquesurlaformejuridique(«economicsubstanceoverform»).

Ils’agitd’unélément-cléàlabaseduconceptdel’ima-gefidèledupatrimoineetde lasituationfinancière,charactéristiquequalitativeessentielledesétatsfinan-ciersd’uneentreprise.Eneffet,lesdonnéescomprisesdanslescomptesannuels(bilan,comptedeprofitsetpertes,annexe)sontutiliséespour lecalculdes indi-cateurs de liquidité, de solvabilité et de profitabilitédesétablissementsdecrédit;cesratiosintéressentévi-demmentlesautoritésdesurveillanceetlesbanquescentralesdanslecontextedeleursresponsabilitésenmatièredestabilitédesinstitutionsetmarchésfinan-ciers.Chaqueaméliorationdelavaleurdesétatsfinan-ciersnepeutdoncêtrequebénéfiquepourl’intégritédesmarchésdecapitauxetlaconfiancedupublic.Cet

Page 50: 3. LE SECTEUR FINANCIER

79Revue de Stabilité Financière 2007

aspecttoucheégalementlesprincipesde«corporategovernance»tantdiscutésàl’heureactuelleetrejointl’idéedéveloppéeci-avant.sur lecomportementres-ponsabledesadministrateursetdirecteursfinanciers.

Danslecadredel’importancedelasubstanceéconomi-que,ilyacependantlieudereleverquelquespointsquirestentmatièreàréflexionetdenégociationparmilesdifférentsacteursintéressésparleréférentielIAS/IFRS.Eneffet,l’IASBetlacommunautébancairen’ontpasencoresusemettred’accordsurcertainstraitementscomptablescontenusdanslanormeIAS39:

• Dépôtsàvuede laclientèle:A l’heureactuelle, lanormeIAS39considèrecepassiffinanciercommeune dette exigible à tout moment qui ne peutpas faire l’objetd’unecomptabilitédecouverture(«hedgeaccounting»)ensembleaveclesactifsdanslesquelsilssontréinvestis.Or,danslaréalité,lesban-questraitentcesdépôtsselonunestructurethéori-quedematuritésbaséesur l’expériencepasséeetdanslecadred’unegestionactif-passif.Celasigni-fieraitque l’impactdesdeuxcôtésdubilansur lecomptedeprofitsetpertespourraitêtreregroupé.

• «Interest ratemarginhedge»: Lespassages cou-rantsdelanormeIAS39surlacouverturedejustevaleur(«fairvaluehedge»)etlacouverturedesfluxdetrésorerie(«cashflowhedge»)considèrentquecesontsoitdesactifs,soitdespassifsquisontpro-tégéscontrelerisquedetauxd’intérêtàl’aidedeproduitsdérivés, en l’occurrencedes swaps.Cesapprochespermettentdeconsidérerensemblel’im-pactsurlecomptedeprofitsetpertesdel’instru-mentdecouvertureavecle/lesactif(s)oupassif(s)couverts. La gestion effective du risque de tauxd’intérêtàl’intérieurdesbanquessefaitcependantpar rapport à une position nette entre positionsactivesetpassives,c.-à-d.àlamarge.

Ledénominateurcommunàtoutescesdiscussionsestlavolontéaffirméedesbanquesderapprocherlepluspossiblelesdonnéescomptablesdelaréalitéfinancièredestransactions;certainesdispositionset/ouinterpréta-tionsactuellesdesnormesIAS/IFRSnelepermettentpasdanstous lescas.L’année2007et lacontinuationdudialogueseronttoutaussidélicatsquedéterminants.Ilsemblequ’unalignemententrelespartiesestinévitableafind’aboutiràuneversioncohérenteetpraticabledelanormeIAS39etdeleverles«carve-outs»existantssurla«FairValueOption»etcertains«CashFlowHedges».

Enmêmetemps,ils’agitd’uneopportunitéderappro-cherlesrenseignementscomptablesdespratiquesen

matièredegestiondesrisques,touslesdeuxàl’origined’un«ManagementInformationSystem»efficace.

3.3.2.3 Définitiondesprovisionsetréserves

Selon la norme IAS 37 Provisions, passifs éventuelset actifs éventuels, uneprovision est unpassif dontl’échéanceoulemontantestincertain.Lescritèressui-vantsdoiventêtreremplis:

• ils’agitd’uneobligationactuellerésultantd’unévé-nementpassé,

• ilestprobablequ’unesortiederessourcesreprésen-tatives d’avantages économiques sera nécessairepouréteindrel’obligation,

• le montant de l’obligation peut être estimé demanièrefiable.

La loidu16mars2006réagitenbiffant l’ajout«pourrisquesetcharges»,considérécommetropvagueetdirigéverslefutur,auxendroitsoùilestmentiondeprovisions.

Decettedéfinition restrictive ressortentdeuxconsé-quences particulières pour l’environnement légal etréglementairebancaireluxembourgeois:

• Les montants enregistrés au titre de provisions prudentiellespour risquesbancairesgénérauxnerépondentpasauxcritèrespré-mentionnésetsontpar conséquent considérés comme un poste deréserve;eneffet,étantdonnéqu’uneconstitutiondeprovisionparlecomptedeprofitsetpertesn’estpluspossible,ils’agitd’unrésultatnondistribué.

Ils’agitdespostessuivants:

ProvisionAGDL

Provisionforfaitaire

Provisionpourpaysàrisques

Fondspourrisquesbancairesgénéraux

Correctionsdevaleurausensdel’artcile62

• Ilenestdemêmedesmontantsinscritsàdesprovi-sions fiscales.

Ils’agitdespostessuivants:

Postesspéciauxavecunequote-partderéserves

Applicationdu«Beibehaltungswahlrecht»

L’incompatibilitédecespostesavecleréférentielIAS/IFRSimpliquedoncdesretraitementsauniveaudescomptesannuelsdesétablissementsdecréditquisontobligésouquiontchoisidel’appliquer.Evidemment, leschiffresdecesbanquesserontplusdifficilementcomparablesàceuxdesentreprisesquirestentsousLUX-GAAP.

Page 51: 3. LE SECTEUR FINANCIER

80 Revue de Stabilité Financière 2007

3.3.3 Conclusionsetperspectives

Leprincipeducoûtleplusbasoudelavaleurlaplusfaibledumarché(«lowerofcostormarket»)quiapré-valuenEuropependantplusd’unsiècleestvouéàdis-paraître.Cetterègle,dontlabaseestlecoûthistoriqueetquiprivilégielaprudence,prendencomptelesris-quesprobablesetnepermetpasdedistribuerdesplus-valuesnonréalisées.Deparceprincipedeprudencelaméthodeestfavorableauxcréanciersetpartantaussi,danslecasdesétablissementsdecrédità lastabilitéfinancière.

Sous l’influencedesacteurs financiersanglo-saxons,l’accents’estdéplacéverslajustevaleurquipermetdedistribuerdesplus-valuespotentielles.Sicetteméthodeestdoncfavorableauxactionnairespuisqu’ellepermetdedistribuerdavantagededividendes,ellecomporteaussicertainsrisques.

Par ailleurs, la tendance générale de favoriser unecomptabilitéde«incurred»aulieude«expectedlos-ses»impliqueégalementuneaccentuationdescycleséconomiques dans les livres des banques. En effet,lesmauvaisesannéesvontdepairavecdesrésultatsréduitssuiteàlaconstatationdecorrectionsdevaleurd’actifsetdeprovisions.Lacréationderéservessupplé-mentairespourcontrecarrerunepossiblecontinuationdelatendances’avèredoncdifficilevoireimpossible.Pendantlesannéesplusprospères,laconstitutionderéserves(«rainydaybuffers»)seraitparfaitementconce-vable.Or,l’absenced’uneréglementationensafaveurcontribueàlatendanceàdistribuerlesbénéficesauxactionnairesaulieuderenforcer lescapitauxpropresdesinstitutions.Unepolitiquedeprovisionnementplusdynamiqueetorientéeversl’avenirpermettraitdelis-seretstabiliserdavantagelaperformancedesétablisse-mentsdecrédit.

LesnormesIAS/IFRSsebasentsurlesconceptsdetrans-parenceetdecomparabilité;l’orientationsuivantdesprincipesgénérauxetnonautourd’unemultitudederègles précises augmente leur robustesse. Il sembleégalementqueleurimportancenecessedecroîtreauplaninternationalétantdonnéquecertainspaysasiati-ques(dontlaChine)commencentàlesmettreenplace.LeprojetdeconvergenceaveclecadrerèglementairecomptableaméricainUSGAAPsouligneégalementleurraisond’être.

Dans les discussions futures il conviendra cependantdenepasoublierquelefutursystèmeharmoniséaurabesoinaussibiendeprincipesgénérauxquederèglesprécises.

Parmilesdéfisàreleverpourlesannéesàvenironpeutnoterlessuivants:

• Quelleseraladiversitédel’implémentationdesnor-mesIAS/IFRSdanslesdifférentspays,entresecteursetàl’intérieurdesindustries?

• Qu’enest-ildelanécessitédesinterprétations?

• Commentmaintenir ledialogueentre les régula-teursetlesmarchésafindepromouvoirlaproximitéducadrecomptableàlaréalitédesopérations?

• Dans quelle mesure les normes IAS/IFRS permet-tront-ellesàaccroître l’intégritédesmarchéset laconfiancedupublic?

Lesréponsesàcesquestionsvontêtredéterminantesdanslecadredesréflexionssurlastabilitéfinancière.

Page 52: 3. LE SECTEUR FINANCIER

81Revue de Stabilité Financière 2007

3.4 Gestion de crise financière

L’impactpotentieldescrisesfinancièresestsensiblementamplifiédufaitduprocessuscontinud’intégrationdanslaplupartdessecteursdel’économieeuropéenneetenparticulierdel’émergenced’importantsgroupesban-cairesetfinanciers.Ils’agitdel’undesnombreuxdéve-loppementsquiposentdenouveauxdéfisauxautoritéspubliquesetlesamènentàsepenchersurladémarcheàsuivreencasdecrisessusceptiblesdemettreenpérillastabilitédusystèmefinancier.

Denombreusesinitiativesontétéprisesdanscedomai-neaucoursdesdernièresannées.Ontpeutciter lesrecommandationsdurapportBrouwerIIsurlagestiondecrises financièresainsique les travauxauseinduSystèmeeuropéendesbanquescentrales–SEBC–etdel’Unioneuropéenneenmatièred’accordsdecoopé-rationentresuperviseursbancaires,banquescentralesetMinistresdesfinances,quiontaboutiparlasuiteàl’organisationd’exercicesdesimulationdegestiondecrisesàplusieursniveaux.L’année2006,eneffet,avul’organisationetledéroulementdedeuxexercicesdesimulation;l’unauseindel’Eurosystèmeetl’autreauseindel’Unioneuropéenne.

Pourl’Eurosystème,lebutrecherchéétaitdetesterlacapacitédefairefaceefficacementàunecrisesuscep-tibled’avoirdesconséquencesdenaturesystémiquedansplusieurspaysmembresdelazoneeuro.Afinderendreletestvraisemblable,maissurtoutafind’assu-rer une sensibilisation accrue des banques centralesparticipantesenmatièredegestionetde résolutiond’unecrisefinancièretransfrontalière,plusieursfonc-tionsd’unebanque centraleont été impliquées lorsde la simulation,à savoir laconduitede lapolitiquemonétaire,lasurveillanceetlagestiondel’infrastruc-turedemarché.C’estprécisémentàcausedudegréélevé d’intégration financière existant au sein de lazoneeuro,quel’exerciceamisl’accentsurlesvoiesdecontagionpotentielles,enparticulierenvisantlesins-titutionsfinancières,lesmarchésetsesinfrastructures,aussibienauniveaunationalqu’auniveauinternatio-nal.Si lesrésultatsdutestportentsur l’améliorationdesarrangementsexistantsenmatièredecoopérationinstitutionnelledansledomainedelagestiondecrisesfinancières,ilsontégalementfaitressortirlacapacitéréactivedel’Eurosystèmedanscemêmedomaine,sansquecelaneréduiselanécessitédecontinueràl’ave-nird’approfondiraussibienl’étudedecesujetquelapréparationdesbanquescentralesàdessituationsdenaturesystémique.

Defaçonsimilaire,l’exercicedesimulationorganiséparle«Comitééconomiqueetfinancier(CEF)»avaitpour

objectifdetesterlesarrangementsinter-institutionnelsexistantsauseindel’Unioneuropéenne,toutenmet-tant l’accent sur les différents sujets qui nécessitentd’êtreapprofondisàl’avenir.

Lesrésultatsdestestsrévèlentlanécessitéd’avoirenplace, également sur le plan national, des arrange-ments spécifiques aussi bien en matière de gestionqu’enmatièredepréventiondecrise.C’esteneffetunecoopérationcomplèteetintégrée,couvrantàlafoislacoopérationenlamatièredefaçongénérale,ainsiquelesphasesdepréventionetdegestiond’unecrisequipermettent de répondre aux besoins précités. Seuleunecoopérationcontinueentreautoritéssur leplannationalpeutpermettrededétecterefficacementetdefaçonpréventivelessignesdéclencheursd’unecrisefinancière; une coopération inter-institutionnelle quiseconcrétisemieuxdansunéchangerégulierd’infor-mations,denaturequalitativeetquantitative,relativesauxprincipauxacteursdelaplacefinancièrenationale,àl’infrastructurefinancière,auxdéveloppementssus-ceptiblesd’avoirunimpactsurlastabilitédumarchéfinancieretàtouteautrequestionenrelationaveclastabilitéfinancièreetauxrisquesdecontagion.

Etantdonnél’importancecroissantedesliensentrelesecteurbancaireetlesautressecteurs,commelesassu-rancesparexemple, ils’avèrenécessairequ’unetellecoopérationinter-institutionnellebénéficiedesconnais-sancesspécifiquesdesautoritésappeléesàavoirunrôledanslagestiond’unecrisefinancière.

SuiteàcesréflexionsetétantdonnéquelaBanquecen-traleapourmissiondecontribueràlastabilitéfinanciè-re,ycomprislasurveillancedessystèmesdepaiementsetderèglementdesopérationssurtitres,avecentreautrescommeobjectifdepréserverlesmécanismesdetransmissiondesopérationsdepolitiquemonétaire,laBanquecentraleconsidèrequ’ilestessentieldemettreenplacedesmécanismesdecoopérationinter-institu-tionnelleadéquatsquipuissentnonseulementrépon-dreauxinvitationsrépétéesdesautoritéseuropéennesàrenforcerlacoopérationentreautoritéscompétentes,maiségalementsatisfairelebesoinstructureld’accroî-trelastabilitéfinancièreàtraversdesmécanismesdeprévention.

Parconséquent, laBanquecentraleafaitdespropo-sitionsvisantentreautresàcomblercertaineslacunesexistantesauniveaunational,etenglobant lesdeuxaspectsdelaquestion,àsavoirlapréventionetlages-tiondecrises,enlestraitantaveclamêmesollicitude.Ainsi, il est proposé d’établir un comité de stabilitéfinancière,appeléàservirdeforumdecoopérationsur

Page 53: 3. LE SECTEUR FINANCIER

82 Revue de Stabilité Financière 2007

leplannational, toutenorganisant ledialogueet laconcertationentrelesdifférentesautoritésdecontrôleetlaBanquecentrale.Samissionconsisteraitentreautresàcontribuerà lamiseenœuvredesMemorandaofUnderstanding, récemmentadoptésauniveaueuro-péenentrelesautoritésconcernées,etàassurerletrai-tementdesquestionsintersectorielles.Iljoueraitunrôledepremièreimportanceentantqueforumderéflexionpourdesquestionsd’intérêtgénéralconcernantlasta-bilitédusystèmefinancierdanssonensemble.Deplus,cecomitéactifenmatièredeprévention,constitueleforumidéalpourtraiter,aubesoin,dessituationsrela-tivesàlagestiondecrisesfinancières,danslerespectdescompétences respectivesdesautoritéspubliquesparticipantesàlacoopération.

Le comité de stabilité financière serait créé sous lacoordinationdelaBanquecentrale.Unetelledisposi-tiondécouledesmissionsd’unebanquecentralequimetàdispositiondel’économielesliquidités;missionquiopèrenonseulementensituation«denormalité»maisaussiencasdesurvenanced’unecrisefinancièreet qui relève du rôle de la banque centrale en tantqu’entitéinvestiedelafonctiondeprêteurdeliquiditéendernierressort.AcotédelaBanquecentrale,ilestproposéque lesentitéspubliquesresponsablesde lasupervisionbancaireetfinancièreainsiquedelasuper-visiondusecteurdesassurancesparticipentauxtravauxdececomitépourtoutequestionliéeàlaprévention.Eneffet,c’estlaphasedepréventionquirequiertuneétudeapprofondiedel’architecturedelaplacefinan-

cière,deseslienstransfrontaliersetintersectorielsafindepermettre, d’un coté, l’identificationdes sourcesdenaturesystémiqueetdesvulnérabilitésdusecteurfinancieret,d’unautrecoté,de l’appréciationde lacapacitédesinfrastructuresexistantesàfairefaceeffi-cacementauxmenacesidentifiées.

Enlienaveclesfonctionsprécitées,s’ajouteraittouteactivitécontribuantàaméliorerl’architecturefinancièrenationale existante, d’un point de vue individuel etcollectif, à élaborer des plans préventifs de gestiond’unecrise,àaméliorerlesinstrumentsàdispositiondesautoritéscenséesparticiperàlagestiond’unesituationd’instabilité financière d’envergure systémique, ainsiquel’échanged’informationsetd’expériencesacquisesaveclesautoritéstransfrontalières.

Encasde survenance réelled’unecrise financière legouvernementseraitappeléàparticiperauxtravauxducomité,danslamesureoùilestsusceptibledecontri-bueràlagestiondelacriseparl’octroid’unegarantieoul’usagedefondspublics.Unecoopérationélargies’avèreessentiellepourêtreenmesured’effectueruneévaluationapprofondiedel’acceptabilitépolitiquedesmesuresàmettreenœuvreainsiquede leur impactéconomiqueàpluslongterme.

C’estdoncdanslebutd’améliorerlacontributionàlastabilitéfinancièrequelespropositionssusmentionnéesontétéintégréesdansunprojetderévisiondela loiorganiquedelaBanquecentralequiaététransmisaugouvernementenfévrier2006.

JointBSC/CEBSreportdealingwithcooperationbetweenEUbankingsupervisorsandcentralbanksincross­bordercrisissituations

Theincreasing integrationoftheEUfinancialmarketsandmarket infrastructures,thegrowingnumberoflargebankinggroupsandthediversificationoffinancialactivitieshavehelpedtomakemarketsmoreliquidandefficientandtoincreasetheresilienceandshock-absorbingcapacityoftheEUfinancialsystem.Thesedevelop-mentsalsomayaffectthewayfinancialmarketdisturbancespropagatecross-border,andcallforenhancedcross-borderinformation-sharingandcooperationarrangementsbetweentheEUbankingsupervisorsandcen-tralbankstorespondtofinancialcrises.

Inthiscontext,theBankingSupervisionCommittee(BSC)andtheCommitteeofEuropeanBankingSupervisors(CEBS)jointlydevelopedrecommendationstoassistEUbankingsupervisorsandcentralbanksinmakingtheirownpreparationsforandrespondingtocross-bordercrises.Theunderlyingprincipleoftheserecommendationsisthattheprimaryresponsibilityforthemanagementofacrisisremainswiththecreditinstitutioninvolvedanditsmanagersandshareholders.Inaddition,therecommendationsdonotaimatoverridingtherespectivenationalauthorities’institutionalresponsibilitiesorrestrictingtheircapacityforindependentandtimelydeci-sion-makingintheirrespectivefieldsofcompetenceandinstitutionalframework.

TherecommendationsbuildupontheexistingEUMemorandaofUnderstandingoncooperationbetweentheEUauthoritiesresponsibleforsafeguardingfinancialstabilityincross-bordercrisissituation,whichwerethe

Page 54: 3. LE SECTEUR FINANCIER

83Revue de Stabilité Financière 2007

firstachievementsinthisfieldattheEUlevel.ThefirstMemorandumofUnderstandingbetweenEUsupervi-sorsandcentralbankswassignedin2003,whichwasfollowedbyasecondMemorandumofUnderstandingbetweentheseauthoritiesandEUFinanceMinistriesin2005.TherecommendationsdrawontheprinciplessetforthintheseMemorandaandalsoonArticles129to132oftheDirective2006/48/EC(theso-calledCapitalRequirementsDirective)requiringenhancedcoordinationandcooperationbetweenconsolidatinghomeandhostsupervisorsinrelationtothemonitoringandsupervisionofcross-borderbankinggroupsinnormaltimesandemergencysituations.

Therecommendationscoverthefollowingaspects:

• First,therecommendationsemphasisethatsuccessfulcoordinationandcooperationinacross-bordercrisispresupposesinparticularthesmoothandtimelyexchangeofthenecessaryinformationbetweentheres-ponsibleauthorities,includingbothhome-countryandhost-countryauthoritiesofcreditinstitutionsandcomponentsofcross-borderbankinggroups.Therecommendationsprovidethatanyproceduresshouldbebasedonfunctioningpracticesinnormaltimes.

• Second,tofurthersupportcooperation,centralbanksandsupervisorsneedtounderstandandtakeintoaccounttheparticularcross-bordereffectsofthecrisis,andthecross-borderimpactofthedecisionsthatarebeingtaken,whichmayrequireaconsistentapproachincertainareas,suchasexternalcommunication.

• Third,therecommendationsofferpracticalconsiderationsforbankingsupervisorsandcentralbanksonhowtoenhancetheirpreparednessandcontingencyplanningincaseofcross-borderfinancialcrises.Inparticu-lar,asapracticaltoolfortheenhancementofcross-bordercooperationinemergencysituations,thereportrecommendstheestablishmentandthedevelopmentofoperationalnetworks.Thesenetworks,comprisingrelevanthome-andhost-countrysupervisorsandcentralbanks,canprovideanoperationalinfrastructurefortimelyinformation-sharingandcooperation.However,asthesenetworksarenotentrustedwithexecu-tivepowers,theycannotthemselvesrespondtoacrisis,nordotheychangethelegalresponsibilityofeachauthorityinvolved.Inaddition,cross-bordercooperationcanbeimprovedbyregulardiscussions,alreadyinnormaltimes,aswellasbythecreationofregionalorbilateralMoUs,orbycrisismanagementexercises.

• Fourth,therecommendationsprovidethatcooperationwithauthoritiesotherthancentralbanksandban-kingsupervisorsmaybeappropriategiventheparticularitiesofthecrisis.ThismayinvolveotherEUfinancialsupervisors,ministriesoffinance,depositguaranteefunds,relevantauthoritiesfromEEA-countries,andothernon-EUhomeorhostauthorities.

Note:

TheBankingSupervisionCommittee(BSC)isacommitteeoftheEuropeanSystemofCentralBankscomprisingrepresentativesofcentralbanksandbankingsupervisoryauthoritiesoftheEuropeanUnion.TheBSCcontri-butestothemacro-prudentialandstructuralmonitoringoftheEUfinancialsystem,tothecooperationandexchangeofinformationbetweenbankingsupervisorsandcentralbanksonissuesofcommoninterest,andtotheanalysisoftheimpactofregulatoryandsupervisoryrequirementsonfinancialstability.

TheCommitteeofEuropeanBankingSupervisors(CEBS)iscomprisedofrepresentativesfromthebankingsuper-visoryauthoritiesandcentralbanksoftheEuropeanUnion.AccordingtotheCommissiondecision2004/5/ECof5November2003,theroleoftheCEBSisto:advisetheCommission,inparticularasregardsthepreparationofdraftimplementingmeasuresinthefieldofbankingactivities;contributetotheconsistentimplementationofCommunityDirectivesandtotheconvergenceofMemberStates’supervisorypracticesthroughouttheCommunity;andenhancesupervisoryco-operation,includingtheexchangeofinformation.

BCLisamemberofbothCommittees.