210 Modifications morphologiques du labrum glénoïdien liées à l’âge : à propos de 100...

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S127 210 Modifications morphologiques du labrum glénoïdien liées à l’âge : à propos de 100 arthroscopies d’épaule Philippe CLAVERT*, Jean-François KEMPF, Renée WOLFRAM-GABEL, Jean-Luc KAHN INTRODUCTION. Hypothèse : différentes morphologies de labrum glénoïdien ont été décrites comme variations de la nor- male. Les buts de cette étude sont dans un premier temps de caractériser ces différentes morphologies labrales supérieures, puis d’analyser leurs éventuelles variations en fonction de l’âge des patients. PATIENTS ET MÉTHODES. À partir de l’enregistrement de 100 arthroscopies d’épaules à l’exclusion de toute patholo- gie dégénérative, la morphologie de la portion supérieure du labrum et ses relations avec l’insertion proximale du tendon du chef long du biceps (LPB) ont été étudiées. Puis les patients ont été répartis en 2 groupes en fonction de leur âge : plus ou moins de 30 ans. La répartition des différentes mor- phologies labrales observées a alors été étudiée et comparée statistiquement. Enfin, la même opération a été réalisée en répartissant les patients en 2 nouveaux groupes : plus ou moins de 50 ans. RÉSULTATS.La population étudiée comprenait 64 hommes et 36 femmes, d’âge moyen 56 ans. La portion supérieure du labrum était morphologiquement classée en 3 types : plat et fer- mement attaché au rebord glénoïdien (type I), arrondis (type II), et triangulaire ou d’aspect méniscal (type III). Globalement, nous avons retrouvé 45 type I, 30 type II et 25 type III. 88 % des insertions bicipitales se font à partir de la portion postérieure du labrum (21 % ou toutes les fibres sont issues de la portion posté- rieure du labrum et 67 % ou la majeure partie des fibres en sont issues). Des modifications de la morphologie labrale ont été observées en fonction de l’âge du sujet. Il existe une augmenta- tion des formes dites mobiles, non pathologiques, après 30 ans (p = 0,0423). DISCUSSION. La portion initiale du LPB est importante dans la constitution de la partie supérieure du labrum glénoïdal. L’insertion des fibres au niveau du labrum se faisant selon une orientation variable en fonction des individus. Dans cette étude, les fibres du LPB s’incérant préférentiellement sur la portion postérieure du labrum, pourraient être impliquées dans la patho- logie labrale supérieure ; expérimentalement lors de tractions exercées sur le chef long du muscle biceps brachial, les contrain- tes les plus importantes sont exercées sur le labrum postéro- supérieur. CONCLUSION. Dans ces conditions, un labrum mobile et finement attaché dans sa portion supérieure ne doit pas systéma- tiquement être considéré comme anormal, surtout si le patient a plus de 30 ans. 211 Résultats à long terme du traite- ment arthroscopique des tendino- pathies calcifiantes Olivier GOSSELIN*, François SIRVEAUX, Olivier ROCHE, Daniel MOLÉ INTRODUCTION. Le but de cette étude rétrospective est d’analyser, à long terme, le résultat fonctionnel et anatomique du traitement arthroscopique des tendinopathies calcifiantes de la coiffe des rotateurs. METHODE. Cent douze patients opérés entre 1988 et 1994 ont été revus pour évaluation fonctionnelle (score de Constant), radiographique et échographique. La calcification était localisée au supraspinatus dans 76 % des cas, à l’infraspinatus dans 20,5 % des cas, au subscapularis dans 3,5 % des cas ; le traite- ment arthroscopique a comporté l’évacuation du dépôt calcique associé, dans 59 cas, à une acromioplastie décompressive. Aucune suture tendineuse arthroscopique n’a été effectuée. Le recul moyen à la révision est de 10,7 ans. RÉSULTATS.Le score de Constant est passé de 60 points en préopératoire à 86 points à la révision. Sur les radiographies, la calcification avait totalement disparu dans 90 % des cas, partiel- lement dans 9 % ; elle était inchangée dans un cas. Le score de Constant, à la révision, est significativement corrélé à la dispari- tion de la calcification. L’échographie retrouve deux ruptures partielles (1,8 %), 2 ruptures transfixiantes (1,8 %) et 108 coiffes continentes. L’acromioplastie associée n’influence pas le résultat fonctionnel ou anatomique ; elle augmente le délai de récupéra- tion et entraîne une perte significative de 15 % de force muscu- laire. CONCLUSION. Cette étude démontre le maintien à long terme du bon résultat fonctionnel du traitement arthroscopique des tendinopathies calcifiantes ; l’acromioplastie associée à l’exérèse n’a guère d’intérêt, pas plus que les sutures tendineuses post-exérèse, le taux de rupture secondaire de coiffe n’excédant pas 4 %. 212 Devenir à plus de 20 ans chez le sportif de l’intervention de Bankart : à propos de 27 cas Marc GENESTE*, Thierry FABRE, Igor BENEZIS, Pascal BOIREAU, Fredson RAZANABOLA, Alain DURANDEAU INTRODUCTION. Les auteurs rapportent avec un recul de plus de 20 ans, les résultats cliniques et radiologiques d’une intervention de Bankart réalisée entre 1976 et 1983 pour 26 rug- *Philippe Clavert, Service d’Orthopédie, CHRU Strasbourg, avenue Molière, 67098 Strasbourg Cedex. *Olivier Gosselin, Clinique de Traumatologie et d’Orthopédie, 49, rue Hermite, 54052 Nancy Cedex.

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S127

210 Modifications morphologiques dulabrum glénoïdien liées à l’âge : àpropos de 100 arthroscopiesd’épaule

Philippe CLAVERT*, Jean-François KEMPF,Renée WOLFRAM-GABEL, Jean-Luc KAHN

INTRODUCTION. Hypothèse : différentes morphologies delabrum glénoïdien ont été décrites comme variations de la nor-male. Les buts de cette étude sont dans un premier temps decaractériser ces différentes morphologies labrales supérieures,puis d’analyser leurs éventuelles variations en fonction de l’âgedes patients.

PATIENTS ET MÉTHODES. À partir de l’enregistrementde 100 arthroscopies d’épaules à l’exclusion de toute patholo-gie dégénérative, la morphologie de la portion supérieure dulabrum et ses relations avec l’insertion proximale du tendondu chef long du biceps (LPB) ont été étudiées. Puis lespatients ont été répartis en 2 groupes en fonction de leur âge :plus ou moins de 30 ans. La répartition des différentes mor-phologies labrales observées a alors été étudiée et comparéestatistiquement. Enfin, la même opération a été réalisée enrépartissant les patients en 2 nouveaux groupes : plus oumoins de 50 ans.

RÉSULTATS. La population étudiée comprenait 64 hommeset 36 femmes, d’âge moyen 56 ans. La portion supérieure dulabrum était morphologiquement classée en 3 types : plat et fer-mement attaché au rebord glénoïdien (type I), arrondis (type II),et triangulaire ou d’aspect méniscal (type III). Globalement,nous avons retrouvé 45 type I, 30 type II et 25 type III. 88 % desinsertions bicipitales se font à partir de la portion postérieure dulabrum (21 % ou toutes les fibres sont issues de la portion posté-rieure du labrum et 67 % ou la majeure partie des fibres en sontissues). Des modifications de la morphologie labrale ont étéobservées en fonction de l’âge du sujet. Il existe une augmenta-tion des formes dites mobiles, non pathologiques, après 30 ans(p = 0,0423).

DISCUSSION. La portion initiale du LPB est importantedans la constitution de la partie supérieure du labrum glénoïdal.L’insertion des fibres au niveau du labrum se faisant selon uneorientation variable en fonction des individus. Dans cette étude,les fibres du LPB s’incérant préférentiellement sur la portionpostérieure du labrum, pourraient être impliquées dans la patho-logie labrale supérieure ; expérimentalement lors de tractionsexercées sur le chef long du muscle biceps brachial, les contrain-tes les plus importantes sont exercées sur le labrum postéro-supérieur.

CONCLUSION. Dans ces conditions, un labrum mobile etfinement attaché dans sa portion supérieure ne doit pas systéma-tiquement être considéré comme anormal, surtout si le patient aplus de 30 ans.

211 Résultats à long terme du traite-ment arthroscopique des tendino-pathies calcifiantes

Olivier GOSSELIN*, François SIRVEAUX,Olivier ROCHE, Daniel MOLÉ

INTRODUCTION. Le but de cette étude rétrospective estd’analyser, à long terme, le résultat fonctionnel et anatomique dutraitement arthroscopique des tendinopathies calcifiantes de lacoiffe des rotateurs.

METHODE. Cent douze patients opérés entre 1988 et 1994ont été revus pour évaluation fonctionnelle (score de Constant),radiographique et échographique. La calcification était localiséeau supraspinatus dans 76 % des cas, à l’infraspinatus dans20,5 % des cas, au subscapularis dans 3,5 % des cas ; le traite-ment arthroscopique a comporté l’évacuation du dépôt calciqueassocié, dans 59 cas, à une acromioplastie décompressive.Aucune suture tendineuse arthroscopique n’a été effectuée. Lerecul moyen à la révision est de 10,7 ans.

RÉSULTATS. Le score de Constant est passé de 60 points enpréopératoire à 86 points à la révision. Sur les radiographies, lacalcification avait totalement disparu dans 90 % des cas, partiel-lement dans 9 % ; elle était inchangée dans un cas. Le score deConstant, à la révision, est significativement corrélé à la dispari-tion de la calcification. L’échographie retrouve deux rupturespartielles (1,8 %), 2 ruptures transfixiantes (1,8 %) et 108 coiffescontinentes. L’acromioplastie associée n’influence pas le résultatfonctionnel ou anatomique ; elle augmente le délai de récupéra-tion et entraîne une perte significative de 15 % de force muscu-laire.

CONCLUSION. Cette étude démontre le maintien à longterme du bon résultat fonctionnel du traitement arthroscopiquedes tendinopathies calcifiantes ; l’acromioplastie associée àl’exérèse n’a guère d’intérêt, pas plus que les sutures tendineusespost-exérèse, le taux de rupture secondaire de coiffe n’excédantpas 4 %.

212 Devenir à plus de 20 ans chez lesportif de l’intervention deBankart : à propos de 27 cas

Marc GENESTE*, Thierry FABRE, Igor BENEZIS,Pascal BOIREAU, Fredson RAZANABOLA,Alain DURANDEAU

INTRODUCTION. Les auteurs rapportent avec un recul deplus de 20 ans, les résultats cliniques et radiologiques d’uneintervention de Bankart réalisée entre 1976 et 1983 pour 26 rug-

*Philippe Clavert, Service d’Orthopédie, CHRU Strasbourg,avenue Molière, 67098 Strasbourg Cedex.

*Olivier Gosselin, Clinique de Traumatologie et d’Orthopédie,49, rue Hermite, 54052 Nancy Cedex.