2017 FRANCE - oecd.org · 2 transport, la forte présence d’entreprises multinationales...

12
©OECD 2017 www.oecd.org/investment/trade-investment-gvc.htm FRANCE NOTE STATISTIQUE SUR LES ÉCHANGES ET L’ INVESTISSEMENT Plus d’un cinquième (22 % en 2014) de l’activité économique (PIB) en France dépend des marchés étrangers, soit un pourcentage similaire à celui enregistré en Italie et au Royaume-Uni. Les entreprises multinationales jouent un rôle moteur dans les exportations, puisque les multinationales françaises génèrent la moitié des exportations brutes du pays et leurs filiales étrangères un tiers. L’investissement de la France à l’étranger (l’équivalent de 50 % du PIB en 2015) représentait près du double de son investissement de l’étranger (27 %), et le concept plus large d’orientation internationale, qui rend compte de l’effet sur le revenu national des exportations et des ventes opérées par le biais de filiales étrangères, révèle que l’orientation internationale de la France équivalait à près d’un quart (24 %) de son PIB en 2014. Examiner les échanges et l’investissement sous cet angle plus large éclaire les principaux partenaires de la France d’un jour nouveau. Bien que l’Allemagne et les États-Unis restent les deux principaux pays d’origine des importations, le Royaume-Uni, qui arrive en sixième position d’après la seule mesure de la valeur ajoutée, se retrouve à la troisième place, devançant l’Italie, la Chine et l’Espagne, en raison des liens d’investissement plus étroits qui l’unissent à la France. En valeur ajoutée, les principales industries manufacturières exportatrices en France sont les produits chimiques et les autres matériels de transport. S’agissant des produits chimiques, l’investissement de l’étranger joue un rôle important pour l’intégration dans les CVM, car les entreprises à capitaux étrangers représentent un sixième des exportations totales en valeur ajoutée ; en ce qui concerne les matériels de Commerce international, investissement direct étranger et chaînes de valeur mondiales Le commerce international et l’investissement direct étranger (IDE) sont les principales caractéristiques déterminantes et les moteurs essentiels des chaînes de valeur mondiales (CVM). Toutefois, malgré leurs complémentarités étroites, ces deux concepts sont généralement présentés et traités séparément dans le système d’information statistique. À partir de mesures nouvelles et améliorées des échanges et de l’investissement, cette note pays communique des informations statistiques pertinentes extraites des bases de données de l’OCDE sur les échanges, l’investissement, les activités des entreprises multinationales et les chaînes de valeur mondiales (TiVA). Elle jette un nouvel éclairage sur l’articulation entre échanges et investissement en mettant en lumière les interconnexions entre échanges et IDE, leur impact économique dans le contexte des CVM et le rôle des entreprises multinationales en tant que principaux vecteurs de ces flux. Les données datent du 1 er mai 2017. On trouvera des informations et des notes pays supplémentaires sur www.oecd.org/investment/trade-investment-gvc.htm. 2017

Transcript of 2017 FRANCE - oecd.org · 2 transport, la forte présence d’entreprises multinationales...

©OECD 2017 www.oecd.org/investment/trade-investment-gvc.htm

FRANCE NOTE STATISTIQUE SUR LES ÉCHANGES ET L’INVESTISSEMENT

Plus d’un cinquième (22 % en 2014) de l’activité économique (PIB) en France dépend des marchés

étrangers, soit un pourcentage similaire à celui enregistré en Italie et au Royaume-Uni. Les entreprises

multinationales jouent un rôle moteur dans les exportations, puisque les multinationales françaises

génèrent la moitié des exportations brutes du pays et leurs filiales étrangères un tiers. L’investissement de

la France à l’étranger (l’équivalent de 50 % du PIB en 2015) représentait près du double de son

investissement de l’étranger (27 %), et le concept plus large d’orientation internationale, qui rend compte

de l’effet sur le revenu national des exportations et des ventes opérées par le biais de filiales étrangères,

révèle que l’orientation internationale de la France équivalait à près d’un quart (24 %) de son PIB en 2014.

Examiner les échanges et l’investissement sous cet angle plus large éclaire les principaux partenaires de la

France d’un jour nouveau. Bien que l’Allemagne et les États-Unis restent les deux principaux pays

d’origine des importations, le Royaume-Uni, qui arrive en sixième position d’après la seule mesure de la

valeur ajoutée, se retrouve à la troisième place, devançant l’Italie, la Chine et l’Espagne, en raison des liens

d’investissement plus étroits qui l’unissent à la France.

En valeur ajoutée, les principales industries manufacturières exportatrices en France sont les produits

chimiques et les autres matériels de transport. S’agissant des produits chimiques, l’investissement de

l’étranger joue un rôle important pour l’intégration dans les CVM, car les entreprises à capitaux étrangers

représentent un sixième des exportations totales en valeur ajoutée ; en ce qui concerne les matériels de

Commerce international, investissement direct étranger

et chaînes de valeur mondiales

Le commerce international et l’investissement direct étranger (IDE) sont les principales caractéristiques déterminantes et les moteurs essentiels des chaînes de valeur mondiales (CVM). Toutefois, malgré leurs complémentarités étroites, ces deux concepts sont généralement présentés et traités séparément dans le système d’information statistique. À partir de mesures nouvelles et améliorées des échanges et de l’investissement, cette note pays communique des informations statistiques pertinentes extraites des bases de données de l’OCDE sur les échanges, l’investissement, les activités des entreprises multinationales et les chaînes de valeur mondiales (TiVA). Elle jette un nouvel éclairage sur l’articulation entre échanges et investissement en mettant en lumière les interconnexions entre échanges et IDE, leur impact économique dans le contexte des CVM et le rôle des entreprises multinationales en tant que principaux vecteurs de ces flux. Les données datent du 1

er mai 2017. On trouvera des informations et des notes pays supplémentaires

sur www.oecd.org/investment/trade-investment-gvc.htm.

2017

2

transport, la forte présence d’entreprises multinationales françaises contribue à l’intégration, puisque près

de la moitié de la valeur des exportations reflète un contenu importé. À 62 %, le contenu en services des

exportations françaises est l’un des plus élevés au monde, ce qui s’explique par la part relativement

importante de son investissement entrant qui s’oriente vers le secteur des services.

Échanges et investissement en France

La croissance des échanges s’est redressée depuis la crise mondiale et celle de l’euro, mais a

ralenti en 2016

Comme de nombreuses économies européennes, les échanges de la France se sont considérablement

contractés au plus fort de la crise mondiale, puis de nouveau pendant la crise de l’euro. Durant les années

qui ont précédé la crise, la croissance des échanges de la France était inférieure à la moyenne de l’OCDE,

avant de se rapprocher de celle-ci depuis lors. Toutefois, en 2016, la progression des exportations a

sensiblement fléchi à 1.2 %.

Graphique 1. Taux de croissance des échanges et du PIB pour la zone OCDE et la France, 2001-2016

Source : SNC OCDE

En 2016, les exportations brutes s’élevaient à 726 milliards USD (33 % du PIB), et les importations

brutes à 768 milliards USD (35 % du PIB). Néanmoins, ces chiffres bruts surestiment la contribution

« réelle » des échanges à l’économie. En valeur ajoutée, les exportations ont généré 22 % du PIB total

en 2014, ce qui représente une progression par rapport au niveau d’avant la crise, mais un pourcentage

toujours inférieur à l’année 2000 et à la médiane de la zone OECD (diamant gris). La contribution des

importations directes et indirectes à la demande intérieure finale a atteint un nouveau record de 24 %

en 2014.

Graphique 2. Échanges en valeur ajoutée, importations et exportations, 2001-2014

Source : Données OCDE-OMC sur les échanges en valeur ajoutée

-15

-10

-5

0

5

10

15

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Gro

wth

Rat

es

France GDP OECD GDP France Exports

OECD Exports France Imports OECD Imports

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014Imports (Foreign value added in domestic final demand)

Exports (Domestic value added in foreign final demand)

OECD Exports (Domestic value added in foreign final demand- median)

3

L’investissement vers l’étranger l’emporte sur l’investissement de l’étranger

Bien que les stocks d’IDE sortant et entrant augmentent par rapport au PIB depuis 2008, l’IDE reste

massivement tourné vers l’étranger (graphique 3). En 2015, la part de la France dans le stock total

d’IDE entrant (4 %) se situait légèrement en deçà de sa part du PIB (4.6 %), mais sa part du stock

d’IDE sortant atteignait 6 % du total de la zone OCDE, soit davantage que sa part du PIB

(graphique 4).

Graphique 3. Stocks et revenu d’IDE en pourcentage du PIB total, 2008-2015

Source : Statistiques de l’OCDE sur l’IDE (BMD4)

Graphique 4. Stocks d’IDE et PIB en pourcentage du total OCDE,

2015

Source : Statistiques de l’OCDE sur l’IDE (BMD4)

En 2013, les entreprises étrangères étaient directement à l’origine de 11 % des emplois du

secteur privé….

Malgré le poids relativement faible de l’investissement de l’étranger par rapport à d’autres économies de

l’OCDE, les entreprises étrangères étaient responsables de 11 % des emplois du secteur privé en 2013 et de

16 % de la valeur ajoutée produite par le secteur privé en France, hors agriculture et secteur financier.

… et sont davantage tournées vers

l’exportation que les entreprises nationales

En moyenne, les entreprises étrangères implantées

en France sont deux fois plus tournées vers

l’exportation (part des exportations dans le chiffre

d’affaires) que les entreprises nationales, mais

l’intensité de leurs exportations est inférieure à la

médiane de l’OCDE, ce qui reflète en partie une

orientation relative sur le marché français dont la

taille est assez importante. De même, l’intensité des

importations des entreprises étrangères (part des

importations dans les achats) est beaucoup plus

élevée que celle des entreprises nationales.

Les entreprises multinationales françaises

constituent des têtes de pont pour pénétrer

des marchés étrangers via des filiales …

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

0

10

20

30

40

50

60

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

% G

DP

% G

DP

Inward FDI stock Outward FDI Stock

Income payments Income receipts

0.0%

1.0%

2.0%

3.0%

4.0%

5.0%

6.0%

7.0%

GDP Inward Outward

Graphique 5. Intensité des exportations et des importations des entreprises nationales et

étrangères, 2011

Source : Base de données AEMN de l’OCDE et statistiques sur les échanges selon les caractéristiques des entreprises (TEC)

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

France OECDMedian

France OECDMedian

Export Intensity Import Intensity

Domestic-owned firms Foreign-owned firms

4

En 2015, la France a perçu 66 milliards USD de revenu grâce à ses investissements à l’étranger, soit

l’équivalent d’environ 2.7 % du PIB. Le graphique 6 montre que le taux de rendement de la France de

5.5 % (barre verte) sur l’IDE sortant est supérieur à la médiane de l’OCDE, mais inférieur à son pic de

2010 (voir le graphique). En revanche, le taux de rendement des investisseurs étrangers en France s’élevait

à 3.0 % en 2015, soit dans la fourchette basse des pays de l’OCDE.

…ou via les exportations

Par rapport à d’autres économies européennes,

les entreprises multinationales ayant une

société mère française jouent un rôle

important dans l’intégration dans les chaînes

de valeur mondiales. La moitié des

exportations de marchandises françaises et un

tiers des importations de marchandises sont le

fait d’entreprises multinationales ayant une

société mère française, soit beaucoup plus que

dans de nombreux autres pays européens.

Néanmoins, l’orientation de la France sur

les exportations est faible par rapport à des économies de taille similaire

Les exportations (en valeur ajoutée) génèrent environ 22 % du PIB français, soit un pourcentage

relativement bas par rapport à d’autres grandes économies européennes, mais comparable au Royaume-Uni

et à l’Italie, ce qui peut refléter en partie un niveau plus faible d’investissement de l’étranger et leur

intensité des exportations relativement faible (par rapport aux filiales étrangères présentes dans d’autres

pays). Néanmoins, l’orientation sur les exportations s’est considérablement renforcée depuis la crise.

Graphique 6. Rendement de l’investissement, revenus versés et perçus en pourcentage des stocks entrants et sortants, 2015

Source : Statistiques de l’OCDE sur l’IDE (BMD4)

Graphique 7. Exportations de marchandises par type d’entreprise, rôle des entreprises multinationales

françaises

Source : Statistiques TEC de l’OCDE (2011)

-2%

3%

8%

13%

18%

TUR

SVN

IRL

ITA

NZL

LUX

BEL

HU

N

PR

T

PO

L

ISL

AU

S

CH

L

CA

N

NLD

NO

R

EST

FRA

DEU

GB

R

ESP

AU

T

USA

SVK

GR

C

DN

K

SWE

FIN

CH

E

CZE

LVA

Inward FDI return Outward FDI Return

0%

20%

40%

60%

80%

100%

AUT DNK FIN FRA HUN ITA POL PRT

% d

es

exp

ort

atio

ns

de

m

arch

and

ise

s

Foreign-owned firms Domestic MNEs Domestic firms

Spotlight

on GVCs

5

La valeur ajoutée intérieure contenue dans les exportations ne reste pas entièrement dans

l’économie

Les chiffres relatifs aux exportations brutes surestiment l’impact économique réel des échanges pour

l’économie exportatrice, mais les estimations sur les échanges en valeur ajoutée peuvent également

surestimer cet impact dans la mesure où les bénéfices tirés des exportations par les entreprises étrangères

sont, à défaut d’être réinvestis, rapatriés. Le graphique 9 illustre l’importance de ces flux selon les pays en

montrant la valeur ajoutée contenue dans les exportations des entreprises nationales (en bleu), les salaires

versés par les entreprises étrangères (en vert), et les bénéfices de ces dernières (en gris), qui peuvent dans

la pratique être rapatriés. Si l’on exclut ces bénéfices, la part de la valeur ajoutée contenue dans les

exportations françaises qui reste dans l’économie représente 21 % du PIB. Par conséquent, les bénéfices

des entreprises étrangères représentent seulement 3 % de la valeur ajoutée intérieure contenue dans les

exportations de la France, ce qui reflète le faible niveau de l’investissement entrant et la tendance de ces

entreprises à rechercher des marchés. La part de la valeur ajoutée qui reste dans l’économie a augmenté

depuis 2008 (voir graphique inséré).

La prise en compte du revenu des filiales étrangères permet de dresser un tableau plus

complet de l’orientation internationale de l’économie française

Les marchés étrangers sont desservis par les entreprises à travers leurs exportations et les ventes réalisées

par leurs filiales étrangères. Le graphique 10 illustre l’orientation internationale d’une économie selon une

Graphique 8. Orientation sur les exportations, valeur ajoutée générée par les filiales étrangères et contenu en importations des exportations, 2014

Source : Données OCDE-OMC sur les échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE

Graphique 9. Exportations par structure de propriété et part de ces exportations dans le revenu, en % du PIB, 2014

Source : Données OCDE-OMC sur les échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE

0%10%20%30%40%50%60%70%80%

LUX IRL HUN CZE SVK SVN EST LVA NLD BEL POL NOR AUT SWE DEU DNK PRT FIN ESP ITA GBR FRA JPN USA

% G

DP

Domestic value added in foreign final demand (% of total domestic value added)Value added produced by foreign controlled enterprsies (share of domestic total)Foreign value aded in exports (% in exports)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

LUX SVN CZE EST SVK HUN BEL AUT LVA NLD SWE NOR DEU DNK POL PRT FIN ESP ITA GRC FRA GBR USA

% G

DP

VA that could be repatriated Labour costs of foreign firms Value added by domestic firms

6

perspective plus large en prenant en compte à la fois les échanges et l’investissement. Il présente tout

d’abord la part de valeur ajoutée nationale contenue dans les exportations qui reste dans l’économie –

exportations de valeur ajoutée par les entreprises nationales (en bleu) et salaires versés par les entreprises

étrangères associées aux exportations (en gris) – à laquelle viennent s’ajouter les bénéfices perçus par les

entreprises multinationales nationales de leurs filiales étrangères, tels que mesurés par les revenus de l’IDE

(en bleu clair). Les revenus versés aux sociétés mères étrangères sont présentés à titre d’information (en

vert). Cet indicateur plus général est, dans le cas de la France, plus élevé que la mesure de l’orientation sur

les exportations reflétée par les échanges en valeur ajoutée, parce que la France est un investisseur net

d’IDE. D’après cet indicateur, la France reste en bas du classement des pays de l’OCDE, même si on note

une progresssion depuis 2008, en raison à la fois de la hausse des exportations de valeur ajoutée et de celle

des revenus d’IDE (voir graphique inséré).

Cette approche plus générale jette également un nouvel éclairage sur la façon dont les

entreprises étrangères desservent le marché français

Les biens et services fournis par les producteurs étrangers aux fins de la consommation finale française

représentent 30 % du PIB en 2014, essentiellement par le biais des échanges (la valeur ajoutée étrangère

dans la demande finale française correspond à environ 24 % du PIB), mais la valeur ajoutée générée par les

filiales étrangères en France aux fins des ventes (hors exportations) nationales (graphique 11) représente

non moins de 6 % du PIB. Bien que cette valeur ajoutée puisse être en partie rapatriée vers les sociétés

mères, cette part est sensiblement plus faible en France que dans la plupart des autres économies de

l’OCDE (en gris).

Graphique 10. Approvisionnement des marchés à travers les échanges et l’investissement : perspective plus générale, 2014

Source : Données OCDE-OMC sur les échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE, Statistiques de l’OCDE selon la Définition de référence des investisssements directs internationaux (BMD4)

-30%

-10%

10%

30%

50%

70%

90%

LUX SVN EST NLD CZE SWE HUN SVK BEL DNK AUT LVA NOR DEU PRT POL ESP FIN ITA GRC FRA GBR USA

% G

DP

VA repatriated to parent by affiliates Labour costs of foreign firms associated with exports

VA by domestic firms that serves foreign final demand VA repatriated to parent

7

Échanges et investissement selon les pays partenaires

La mesure des échanges sous l’angle de la valeur ajoutée reflète plus fidèlement les relations

bilatérales…

Les chiffres sur les échanges bilatéraux bruts peuvent masquer la véritable nature des liens

d’interdépendance, en particulier entre les consommateurs finaux d’un pays et les producteurs en amont de

la chaîne de valeur. Cela est manifeste pour les relations bilatérales avec les États-Unis. En dehors des

États-Unis, l’importance relative des pays partenaires de la France considérée sous l’angle des échanges

bruts ou sous l’angle de la valeur ajoutée ne varie pas beaucoup.

Graphique 12. Exportations : en termes bruts et en valeur ajoutée selon le pays partenaire, 2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée

Graphique 13. Importations : en termes bruts et en valeur ajoutée selon le pays partenaire, 2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée

… et l’analyse de la notion « d’échanges » au sens large rend mieux compte des liens

d’interdépendance

0

2

4

6

8

10

12

14

16

USA DEU GBR ITA CHN ESP BEL JPN CHE RUS

Par

tne

r sh

are

in t

ota

l %

Domestic value added exports Gross exports

0

2

4

6

8

10

12

14

16

DEU USA CHN ITA ESP GBR BEL RUS CHE NLD

Par

tne

r sh

are

in t

ota

l %

Foreign value added Gross Imports

Graphique 11. Analyse, sous l’angle de la valeur ajoutée, de la façon dont les entreprises étrangères desservent le marché, 2014

Source : Données OCDE-OMC sur les échanges en valeur ajoutée, statistiques AEMN de l’OCDE et statistiques sur les échanges selon les caractéristiques des entreprises (TEC)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

EST LUX HUN LVA SVK SVN AUT POL SWE PRT FIN GBR DNK FRA NLD ITA USAShare of profits in VA of foreign-owned firms (sold domestically)

Share of labour costs in VA by foreign-owned firms (sold domestically)

Trade: FVA in domestic final demand

8

Les entreprises étrangères peuvent desservir une économie par le biais des échanges ou des ventes réalisées

par leurs filiales étrangères ; l’examen simultané des échanges et de l’investissement apporte un éclairage

différent sur les principaux pays partenaires d’un pays (graphique 14). L’approvisionnement du marché

français varie sensiblement d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, si la plupart des pays partenaires

répondent à la demande des consommateurs français essentiellement par le biais des échanges, les États-

Unis, les Pays-Bas et la Suisse le font par le biais à la fois des échanges et des ventes réalisées par leurs

filiales étrangères. En outre, lorsqu’on prend en compte ces deux indicateurs, les États-Unis arrivent en

seconde position juste derrière l’Allemagne, ce qui n’apparaît pas clairement lorsqu’on examine

uniquement les échanges. Le Royaume-Uni, pour sa part, passe du sixième au troisième rang.

Graphique 14. Approvisionnement du marché français par le biais des échanges et de l’investissement : les 10 principaux pays partenaires de la France, 2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE. Note : les données sur la présence de filiales étrangères ne sont pas disponibles pour la Chine et la Russie.

Échanges et investissement selon les secteurs d’activité

L’investissement sortant contribue à façonner l’intégration de la France dans les CVM

Les principales industries manufacturières exportatrices en France sont les produits chimiques (CHM), les

autres matériels de transport (TRQ) et les véhicules automobiles (MTR). Le contenu importé dans les

exportations est relativement élevé dans ces secteurs – ce qui reflète le rôle des importations dans les

exportations et indique le degré d’intégration de ces secteurs dans les CVM. Le rôle des entreprises

étrangères varie sensiblement d’un secteur d’activité à l’autre, ce qui traduit en partie les propres avantages

comparatifs de la France et la spécialisation de ses entreprises multinationales.

Graphique 15. Principales industries manufacturières exportatrices en France, 2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE. Voir la description des codes des secteurs d’activité page 10.

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

DEU USA GBR ITA CHN ESP NLD CHE BEL RUS JPN

Mill

ion

s o

f U

SD

Sales by foreign affiliates (VA by foreign controlled firms (sold domestically))Trade (Foreign value added in domestic final demand)

0

20

40

60

80

100

0%

5%

10%

15%

20%

CHM TRQ MTR FOD MEQ CEQ MET ELQ PET TEX

% in

exp

ort

s

Shar

e in

man

ufc

atu

rin

g to

tal

Exports Imports VA by foreign-owned firms Import content of exports (RHS)

9

Les exportations vont de pair avec les importations…

Il existe dans la plupart des secteurs une forte corrélation entre l’augmentation du contenu en importations

des exportations et l’augmentation de la part de la valeur ajoutée nationale qui est exportée (orientation sur

les exportations), ce qui illustre la forte complémentarité entre les exportations et les importations.

... de même que l’investissement peut aller de pair avec l’orientation sur les exportations

De la même façon, de fortes complémentarités peuvent être établies entre l’investissement entrant et le

contenu en importations des exportations (graphique 17). Dans le cas de la France, les secteurs dans

lesquels les entreprises étrangères sont à l’origine d’une plus grande part de valeur ajoutée sont aussi ceux

qui sont les plus orientés sur les exportations. Le secteur des autres matériels de transport fait figure

d’exception et reflète la place importante occupée par les entreprises multinationales françaises. Le

graphique 18 montre les échanges de biens selon la structure de propriété des entreprises. Les entreprises

multinationales françaises représentent la plus grosse part des échanges en France, ce qui indique que la

France se situe souvent au point de départ des chaînes de valeur mondiales. Les entreprises étrangères

jouent également un rôle significatif.

Graphique 18. Échanges bruts de biens selon la structure de propriété des entreprises et le secteur d’activité, en pourcentage du PIB, 2011

Source : Statistiques TEC de l’OCDE

Les secteurs des services jouent un rôle important dans l’orientation sur les exportations

d’une économie…

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

2.0%

2.5%

CHM MTR FOD TRQ MEQ CHM MTR FOD PET TRQ

Exports Imports

% G

DP

Domestic non-MNEs Domestic MNEs Foreign-owned enterprises

Graphique 16. Contenu en importations des exportations et orientation sur les exportations,

2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE

Graphique 17. Entreprises étrangères et contenu en importations des exportations,

2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE

CEQ CHM

ELQ

FBM

FOD

MEQ

MET

MTR

NMM

OTM PAP

RBP

TEX

TRQ

WOD

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

0 10 20 30 40 50

Do

me

stic

ind

ust

ry V

A in

fo

reig

n

fin

al d

em

and

(%

of

tota

l)

Import content of exports %

CEQ CHM ELQ

FBM FOD

MEQ

MET

MTR NMM

OTM PAP

RBP

TEX

TRQ WOD

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

0 20 40 60 80 100V

A b

y fo

reig

n-c

on

tro

lled

e

nte

rprs

ies

(sh

are

of

do

me

stic

to

tal)

Domestic industry VA in foreign final demand %

10

Les services représentent généralement une part importante de la valeur ajoutée produite dans l’économie,

ce que sous-estiment les statistiques brutes conventionnelles sur les échanges, qui ne peuvent reflèter la

contribution du secteur des services en amont dans la production des biens exportés. Si l’on tient compte

de cette contribution, il apparaît que la part des services dans le total des exportations de biens et services

de la France atteignait 62 % en 2014 (graphique 19), ce qui est supérieur à la médiane de l’OCDE (57 %).

L’examen des services contenus dans les seuls biens manufacturés montre que la valeur ajoutée des

services représente près de la moitié de la valeur totale des exportations manufacturières de la France, soit

nettement plus que la moyenne de l’OCDE, qui se situe à 36 %.

Graphique 19. Part des services dans les exportations brutes pour les pays de l’OCDE, 2014

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée

… de même que l’IDE entrant dans le secteur des services peut être un important vecteur de

réussite à l’exportation

Un investissement étranger plus important dans le secteur des services est associé à une teneur en services

des exportations plus élevée. La France se situe dans le haut de la fourchette des pays de l’OCDE pour ce

qui est de la part de l’investissement dans les services, ce qui pourrait contribuer à expliquer la teneur en

services relativement élevée des exportations.

Graphique 20. Part des secteurs des services dans la valeur ajoutée des entreprises étrangères et part de

la valeur ajoutée des services nationaux dans les exportations brutes, pays de l’OCDE, 2014

0

20

40

60

80

100

CH

L

MEX

KO

R

NO

R

CA

N

SVK

CZE

AU

S

DEU JP

N

HU

N

SVN

PO

L

TUR

FIN

ITA

USA

AU

T

PR

T

ESP

NZL IS

L

SWE

EST

ISR

LVA

FRA

CH

E

GR

C

GB

R

BEL

DN

K

IRL

LUX

Foreign Services VA content in Exports Total Domestic Services VA in Exports

Source : Données OCDE-OMC relatives aux échanges en valeur ajoutée et statistiques AEMN de l’OCDE

AUT BEL

CZE

DNK EST

FIN

FRA

DEU

GRC

HUN

ITA LVA

LUX NLD

NOR

POL PRT

SVK SVN

ESP

SWE

GBR

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

0% 20% 40% 60% 80% 100%Do

me

stic

se

rvic

es

valu

e a

dd

ed

sh

are

of

exp

ort

s

Share of service industries in foreign-owned firms value added

11

Liens et sources de données

Guide sur les Notes statistiques sur les échanges et l’investissement

www.oecd.org/investment/Guide-trade-investment-statistical-country-notes.pdf

Base de données de l’activité des entreprises multinationales - AEMN

www.oecd.org/fr/sti/ind/amne.htm

Définition de référence de l'OCDE des investissements directs internationaux

2008 – 4e édition (BMD4)

(voir le chapitre 8 pour plus d’informations sur le croisement des données AEMN et des

données d’IDE)

www.oecd.org/investment/fdibenchmarkdefinition.htm

Statistiques d’IDE

www.oecd.org/fr/investissement/statistics.htm

Statistiques du commerce en fonction des caractéristiques des entreprises - TEC

www.oecd.org/fr/std/stats-echanges/trade-by-enterprise-characteristics.htm

Échanges en valeur ajoutée - TiVA

www.oecd.org/fr/sti/ind/mesurerlecommerceenvaleurajoutee.htm

12

Tableau des codes des secteurs d’activité

Type de secteur Code Description du secteur

Industries primaires

AGR Agriculture, chasse, sylviculture et pêche

MIN Industries extractives

Industries manufacturières

FOD Produits alimentaires, boissons et tabac

TEX Textiles, articles d'habillement, cuir et chaussures

WOD Production du bois, d'articles en bois et en liège

PAP Industrie du papier et du carton, imprimerie et édition

PET Cokéfaction, raffinage et combustibles nucléaires

CHM Produits chimiques

RBP Articles en caoutchouc et matières plastiques

NMM Autres produits minéraux non métalliques

MET Métaux de base

FBM Fabrication d'ouvrages en métaux hors machines et matériels d’équip.

MEQ Machines et matériel d'équipement, nca

CEQ Produits informatiques, électroniques et instruments d'optique

ELQ Machines et appareils électriques, nca

MTR Véhicules automobiles, remorques et semi-remorques

TRQ Autres matériels de transport

OTM Autres activités de fabrication nca; activités de récupération

Services

EGW Electricité, gaz et distribution d'eau

CON Constructions

WRT Commerce de gros et de détail; réparation

HTR Hôtels et restaurants

TRN Transport et entreposage

PTL Postes et élécommunications

FIN Finance et assurznce

REA Activités immobilières

RMQ Location de machines et de matériels

ITS Activités informatiques et activités connexes

BZS Recherche-dévéloppement et Autres activités des entreprises

GOV Administration publique et défense; sécurité sociale obligatoire

EDU Enseignement

HTH Santé et action sociale

OTS Autres services communautaires, sociaux et personnels

PVH Activités des ménages en tant qu'employeurs de personnel

© OCDE 2017. Cette note est publiée sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE. Les opinions et les interprétations exprimées dans le présent rapport ne reflètent pas nécessairement les vues de l'OCDE ou des gouvernements de ses pays membres. Ce document et toute carte qu'il peut comprendre sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s'exerçant sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région. Merci de citer cette comme suit : OCDE (2017), France : Note statistique sur les échanges et l’investissement.