2013-10-28 Production durable des biocarburants au ... · • Élaborer une stratégie nationale...

83
Analysedesconditions réglementairespourla productiondurabledes biocarburantsau Cameroun EPFL – Energy Center, Château de Bassenges – Station 5 CH 1015 Lausanne, Suisse Tel: + 41 (0) 21 693 24 87 Fax: + 41 (0) 21 693 00 00 [email protected] enrgycenter.epfl.ch S² Services SARL (S2), Carrefour la Conquête, Malanguè BP 12218 Douala, Cameroun Tel. off.: + 237 33 17 75 58 Tel. Mob.: + 237 97 47 54 93 / 99 00 80 27 [email protected] www.s2-gmbh.com Novembre 2013

Transcript of 2013-10-28 Production durable des biocarburants au ... · • Élaborer une stratégie nationale...

Analysedesconditionsréglementairespourlaproductiondurabledesbiocarburantsau

Cameroun

EPFL – Energy Center, Château de Bassenges – Station 5 CH 1015 Lausanne, Suisse Tel: + 41 (0) 21 693 24 87 Fax: + 41 (0) 21 693 00 00 [email protected] enrgycenter.epfl.ch

S² Services SARL (S2), Carrefour la Conquête, Malanguè BP 12218 Douala, Cameroun Tel. off.: + 237 33 17 75 58 Tel. Mob.: + 237 97 47 54 93 / 99 00 80 27 [email protected] www.s2-gmbh.com

Novembre 2013

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 2

RésuméexécutifL'objectif général de cette étude est d'évaluer la situation actuelle de la production des biocarburants

au Cameroun. De façon spécifique, elle vise à analyser le cadre réglementaire actuel du pays au

regard des critères définis par la norme RSB (Round Table on Sustainable Biomaterials) et examiner

comment le Cameroun pourrait utiliser cette norme pour l'élaboration d’une législation sur les

biocarburants.

L’élaboration de ce rapport a inclus entre autres: (i) l'identification des parties prenantes impliquées

dans la production des biocarburants au Cameroun, (ii) la comparaison des références

réglementaires actuelles aux exigences de la norme RSB et (iii) la consultation des parties prenantes.

En ce qui concerne l'identification des parties prenantes, les résultats des travaux de terrain

montrent qu'il existe actuellement plusieurs acteurs intervenants dans la production des

biocarburants au Cameroun. Certains, en particulier les investisseurs privés, produisent déjà pour

leurs besoins personnels (SOCAPALM, SAFACAM et la Société des Plantations de la Ferme Suisse)

mais restent toutefois très discrets sur les quantités qu'ils produisent, surtout qu’il n'existe aucune

loi les obligeant à communiquer. Deuxièmement, la production à petite échelle, notamment les

expérimentations et projets pilotes sont développés par des universités et instituts de recherche, des

associations, des ONGs, des Groupes d'Initiative Commune (GIC), etc. La plante la plus connue et

utilisée par ces producteurs à petite échelle est le Jatropha curcas.

La production des biocarburants au Cameroun de manière générale est encore à une étape

embryonnaire. Cependant, si un environnement favorable (règlementation, financement, marchés,

etc.) est mis en place, la production des biocarburants va rapidement émerger dans le pays.

L'étude des références réglementaires camerounaises applicables aux biocarburants a été menée par

un examen de la législation en vigueur (Lois, décrets, ordonnances, arrêtés, proclamations, etc.), des

normes et directives, des documents de stratégie et de politique générale, ainsi que des conventions

internationales, liés aux questions sociales, environnementales, économiques, technologiques, et

autres. La comparaison de ces références réglementaires Camerounaises avec la norme RSB montre

qu'il existe plusieurs textes réglementaires applicables aux biocarburants. La norme RSB comporte 12

principes et 37 critères. Les références réglementaires Camerounaises couvrent totalement environ

43,24%, ce qui représente 16 critères RSB ; elles couvrent partiellement 37,84% représentant 14

critères RSB ; et 18,92% soit sept critères ne sont pas couverts du tout par les références

réglementaires Camerounaises.

L'étude a identifié des lacunes aux références réglementaires Camerounaises surtout en ce qui

concerne les Principes de la norme RSB liés aux Émissions de GES (Principe 3, Critères 3.b. Et 3.c.),

aux Droits de l'Homme et du travail (Principe 4, Critère 4.g.), à la Sécurité alimentaire locale (Principe

6, Critères 6.a et 6.c), à la Protection de la nature (Principe 7, Critère 7.c) et à L'eau (Principe 9,

Critère 9.c).

Les biocarburants peuvent participer au développement durable du Cameroun si une législation

appropriée est mise en place pour s’assurer que le secteur répond aux exigences du développement

durable, comme la norme RSB le prescrit. De ce fait, l'étude recommande de:

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 3

• Mener une étude de faisabilité détaillée pour la production des biocarburants ;

• Élaborer une stratégie nationale pour la production durable de biocarburants ;

• Adopter une loi nationale régissant les énergies renouvelables en général et le sous-secteur

biocarburant en particulier ;

• Mettre en place un organe de suivi des activités de production des biocarburants ;

• Élaborer des directives et des normes de qualité pour assurer une production durable des

biocarburants ;

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 4

TabledesmatièresRésumé exécutif ...................................................................................................................................... 1

Liste des tableaux .................................................................................................................................... 5

Liste des figures ....................................................................................................................................... 6

Liste des photos ....................................................................................................................................... 6

Sigles ........................................................................................................................................................ 6

Introduction ............................................................................................................................................. 8

A propos du Cameroun ....................................................................................................................... 8

La Table Ronde sur les Biomatériaux Durables (RSB) .......................................................................... 9

A propos de la RSB ......................................................................................................................9

Eléments clés de la norme RSB ...................................................................................................9

Faits et chiffres de la RSB .......................................................................................................... 10

Une opportunité pour la production durable des biocarburants au Cameroun ............................... 10

Contexte de l’étude ........................................................................................................................... 11

Objectifs de l’étude ........................................................................................................................... 11

Méthodologie .................................................................................................................................... 11

Structure du rapport ......................................................................................................................... 11

Chapitre 1: Cartographie des acteurs .................................................................................................... 12

Introduction ....................................................................................................................................... 12

Universités et instituts de recherche ................................................................................................ 13

Institut de recherche Agricole pour le Développement (IRAD) ................................................. 13

Institut Supérieur du Sahel (ISS) ................................................................................................ 14

Ecole Nationale des Sciences Agro-industrielles (ENSAI) ........................................................... 14

Université de Dschang .............................................................................................................. 15

L’Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique (ENSET) ............................................. 15

Organisations Non Gouvernementales (ONGs) ................................................................................ 16

GREENERY and Roux ................................................................................................................. 16

Global Village Cameroon (GVC) ................................................................................................ 18

Action Pour un Développement Equitable, Intégré et Durable (ADEID) .................................... 18

Centre Optionnel pour la Promotion et la Régénération Economique et Sociale, Secteur Afrique

(COPRESSA) .............................................................................................................................. 19

Les industries ..................................................................................................................................... 19

SOCAPALM, SAFACAM et Société des Plantations de la Ferme Suisse ...................................... 19

Venture Energy LTD .................................................................................................................. 20

Agro Energy Development (AED) .............................................................................................. 20

Cartographie des acteurs et types d’activités ................................................................................... 21

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 5

Acteurs institutionnels et leurs domaines de compétence dans le développement durable des biocarburants .................................................................................................................................... 23

Conclusion ............................................................................................................................................. 26

Chapitre 2: Analyse du cadre réglementaire pour la production durable des biocarburants au

Cameroun .............................................................................................................................................. 27

Introduction ........................................................................................................................................... 27

Principe 1: La légalité............................................................................................................................. 27

Principe 2: Planification, suivi et amélioration continue ...................................................................... 28

Principe 3: Emission des Gaz à Effet de Serre (GES) .............................................................................. 33

Principe 4: Droits de l’Homme et du travail .......................................................................................... 36

Principe 5: Développement rural et social ............................................................................................ 44

Principe 6: Sécurité alimentaire locale .................................................................................................. 47

Principe 7: La conservation ................................................................................................................... 49

Principe 8: Le Sol ................................................................................................................................... 52

Principe 9: L’eau .................................................................................................................................... 54

Principe 10: L’air .................................................................................................................................... 59

Principe 11: Utilisation de technologie, des intrants et gestion des déchets ...................................... 62

Principe 12: Les droits fonciers ............................................................................................................. 68

Conclusion ............................................................................................................................................. 72

Recommandations ................................................................................................................................. 73

Annexe 1 : Liste de présence de l’Atelier de consultation des parties prenantes ................................ 77

Bibliographie .................................................................................................................................... 82

ListedestableauxTableau 1 : Travaux de recherches en cours à l’ENSAI dans le domaine des bioénergies .................... 15

Tableau 2: Travaux de recherches effectués à l’ENSET dans le domaine des bioénergies ................... 16

Tableau 3 : Acteurs actuellement engagés dans le développement des biocarburants ...................... 22

Tableau 4: Acteurs institutionnels et leurs domaines de compétence en matière de développement

durable des biocarburants .................................................................................................................... 25

Tableau 5: Tableau synoptique du Principe 1 ....................................................................................... 28

Tableau 6: Tableau synoptique du Principe 2 ....................................................................................... 32

Tableau 7: Tableau synoptique du Principe 3 ....................................................................................... 35

Tableau 8: Tableau synoptique du Principe 4 ....................................................................................... 43

Tableau 9: Tableau synoptique du Principe 5 ....................................................................................... 47

Tableau 10: Tableau synoptique du Principe 6 ..................................................................................... 49

Tableau 11: Tableau synoptique du Principe 7 ..................................................................................... 51

Tableau 12: Tableau synoptique du Principe 8 ..................................................................................... 54

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 6

Tableau 13: Tableau synoptique du Principe 9 ..................................................................................... 59

Tableau 14: Tableau Synoptique du Principe 10 ................................................................................... 62

Tableau 15: Tableau synoptique du Principe 11 ................................................................................... 67

Tableau 16: Tableau synoptique du Principe 12 ................................................................................... 71

ListedesfiguresFigure 1: Localisation du Cameroun. . …………………………………………………………………………………………………8

Figure 2: Cartographie des acteurs engagées dans les opérations de biocarburants .......................... 21

ListedesphotosPhotos 1: Différents test sur la culture du Jatropha Curcas réalisés par l’IRAD. .................................. 14

Photo 2 : Graines et feuilles de Nimier. ................................................................................................ 14

Photo 3 : Indication du site du projet de Greenery. .............................................................................. 17

Photos 4 : Pressoir à huile de Greenery and Roux. ............................................................................... 17

Photos 5 : Huile de Jatropha et lampe alimentée à l’huile de Jatropha .............................................. 18

Photos 6: Plantation de Jatropha Curcas et boutures sur le site pilote de Baba 1. ............................ 18

SiglesAER : Agence d'électrification rurale

AND : Autorité Nationale Désignée

CCNUCC : Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

CEEAC : Communauté économique des États d'Afrique centrale

CIE : Comité Interministériel de l'Environnement

CLIP : Consentement Libre, Informé et Préalable

CO2 : Dioxyde de carbone

DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

DSDSR : Document de stratégie pour le Développement du Secteur Rural

DSRP : Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté

EESR : Evaluation Environnementale et Sociale Rapide

EIES : Etude d'Impact Environnemental et Social

EPFL : Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

ERC : Émission Réduite Certifiée

FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

GES : Gaz à Effet de Serre

GICAM : Groupement Inter-Patronal du Cameroun

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau

MDP : Mécanisme de Développement Propre

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINAS : Ministère des Affaires Sociales

MINCOMMERCE : Ministère du Commerce

MINDAF : Ministre des Domaines et des Affaires Foncières

MINEE : Ministère de l’Eau et de l'Energie

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 7

MINEFOP : Ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle

MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la Planification et de l’Aménagement du

territoire

MINEPDED : Ministère de l'Environnement, Protection de la nature et du Développement

Durable

MINEPIA : Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

MINMIDT : Ministère de l’Industrie des Mines et du Développement Technologique

MINRESI : Ministère de la Recherche Scientifique

MINSANTE : Ministère de la Santé

MINTSS : Ministère du Travail et de la Sécurité sociale

MTD : Meilleure Technologie Disponible

NABIC : Comité National de Biosécurité

OAPI : Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle

OGM : Organisme Génétiquement Modifié

OIT : Organisation Internationale du Travail

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation non gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

PANGIRE : Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau

PAP : Personnes affectées par le projet

PGES : Plan de Gestion Environnementale et Sociale

PME : Petites et Moyennes entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

POP : Polluants organiques persistants

RSB : Table ronde sur les biomatériaux durables

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 8

Figure 1: Localisation du Cameroun

Introduction

AproposduCameroun

Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale limité au Sud-

ouest par la Guinée équatoriale, au sud par le Gabon et le

Congo, à l'est par la République Centrafricaine, au Nord-est

par le Tchad, au Nord-Ouest par le Nigeria et à l'ouest par

le Golfe de Guinée. Il a une population de plus de 19,6

millions d'habitants (Banque Mondiale, 2010) avec un taux

de croissance de 8,4% (SIE-CAM 2010).

Les principales activités économiques sont l'agriculture et

l'exploitation des ressources naturelles. Le Cameroun doit

la plupart de son développement économique au secteur

primaire. Une combinaison des ressources agricoles avec

celles du pétrole et l’exploitation forestière donnent au

Cameroun le potentiel d'une base industrielle pouvant être

utilisée pour améliorer le développement économique du

pays.

Concernant le développement socio-économique, l'énergie

joue un rôle important dans l'amélioration de la rentabilité

des entreprises et l’attraction des investisseurs privés, indispensable pour l’accroissement de

l'activité économique du pays et la réduction de la pauvreté (MINEE, 2010).

Avec le soutien des institutions internationales, le Cameroun a adopté en 2003 une stratégie

nationale visant à réduire la pauvreté, indiquée dans le Document de Stratégie de Réduction de la

Pauvreté (DSRP). Par la suite, le document a été révisé dans le but d'intégrer les secteurs clés du

développement dans les politiques économiques du pays. L'analyse du document a souligné le

manque d'attention au secteur de l'énergie dans la stratégie globale de développement. Afin de

remédier à ce problème, le gouvernement, avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le

développement (PNUD) et la Banque mondiale, a adopté un Plan d’Action National Energie pour la

Réduction de la Pauvreté (PANERP), dont l'application augmentera le taux d'accès à l'énergie dans les

zones rurales et urbaines. C'est dans cette même lancé que le Ministère de l'Eau et de l'Energie

(MINEE) est en pleine promotion et développement d'un programme énergétique du biogaz pour la

cuisine et l'éclairage en zone rurale.

Malgré les ressources disponibles dans le pays, beaucoup reste à faire sur le plan économique afin

d'améliorer le niveau de vie de la population. La hausse des prix du carburant, du kilowatt

d’électricité, des produits de base et de premières nécessités ont détérioré les conditions de vie de la

population. D'autre part, le gaz domestique est coûteux et la plupart des familles ne peuvent pas se

le permettre sur une base régulière. Par conséquent, les bioénergies devraient être promues comme

substitut. Particulièrement dans les zones rurales où le manque d’infrastructures routières a rendu

presque impossible l’accès aux sources d’énergie moderne dans certaines localités du territoire

national.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 9

LaTableRondesurlesBiomatériauxDurables(RSB)1

A propos de la RSB

La Table Ronde sur les Biomatériaux Durables (RSB) est une initiative fondée sur l'adhésion volontaire

des agriculteurs, entreprises, ONGs, experts, gouvernements et organismes intergouvernementaux.

La RSB a été lancée en 2007 par le Centre de l’Energie de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de

Lausanne) et, depuis le 1er Janvier 2013, elle est devenue une organisation indépendante basée en

Suisse. Elle a développé une norme pour la production et la transformation des biocarburants, basée

sur des Principes et Critères environnementaux, sociaux et économiques. Cette norme est mise en

œuvre en tant qu’un plan de certification s'appuyant sur des audits réalisés par des tiers. La norme

RSB couvre la production et la transformation de la biomasse ainsi que la production, l'utilisation et

le transport des biocarburants liquides. La participation à la RSB est ouverte à toutes organisations

travaillant dans un domaine pertinent pour la durabilité des biocarburants.

Eléments clés de la norme RSB

En Novembre 2010, la RSB a publié la version 2 de sa norme internationale pour la production et

transformation durable des biocarburants. La norme comprend les Principes et Critères pour les

biomatériaux durables (RSB-STD-01-001), un Document d'Orientation (RSB-GUI-01-000), des

Indicateurs Détaillés de Conformité (RSB-IND-01-001), et un Glossaire des Termes (RSB-DOC-01-001).

Les Principes et Critères RSB pour les biomatériaux durables fournissent des directives sur les

meilleures pratiques dans la production et la transformation des biocarburants, des matières

premières, ainsi que pour la production, l'utilisation et le transport des biocarburants liquides. Le

Document d'Orientation permet à l'opérateur de comprendre la signification des Exigences

Minimales et d’Amélioration de chacun des 12 Principes RSB, de donner des détails supplémentaires

et des orientations sur un critère spécifique, de montrer des exemples de mesures, des pratiques ou

de plans permettant d’assurer la conformité, d’indiquer les références techniques ou réglementaires

et les sources connexes à consulter. Le Glossaire des Termes contient des définitions développées

avec l'aide d’experts grâce à une consultation étendue des parties prenantes et fourni des définitions

universelles pour les principaux termes utilisés dans les Principes et Critères RSB. Les 12 Principes et

Critères RSB pour la production durable des biomatériaux couvrent les domaines suivants:

Principe 1: La légalité

Principe 2: La planification, le suivi et l'amélioration continue

Principe 3: Les émissions de Gaz à effet de serre

Principe 4: Les droits de l'homme et du travail

Principe 5: Le développement rural et social

Principe 6: La sécurité alimentaire locale

Principe 7: La protection de la nature

Principe 8: La terre

Principe 9: L'eau

Principe 10: L’air

Principe 11: L’utilisation de technologie, d’intrants et la gestion des déchets

Principe 12: Les droits fonciers

1 Le sigle RSB est utilisé dans la suite du document pour Roundtable on Sustainable Biomaterials.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 10

Ces Principes répondent aux questions internationales pertinentes relatives à la production durable

des bioénergies.

Faits et chiffres de la RSB

Depuis mai 2011, les opérateurs du secteur des bioénergies peuvent solliciter la certification RSB. En

Juillet 2011, la norme RSB a été l'une des sept premières normes à être reconnues par l'Union

Européenne comme système de certification qui garantit le niveau de durabilité requis pour

l’exportation des biocarburants en Europe. En Février 2013, Addax Bioénergie, produisant du

bioéthanol en Sierra Leone a été le premier projet à obtenir la certification RSB en Afrique.

UneopportunitépourlaproductiondurabledesbiocarburantsauCameroun

Le Cameroun dispose de vastes de terres disponibles, d’une main-d'œuvre qualifiée et d'un climat

favorable au développement des biocarburants. Le développement des biocarburants est ainsi

considéré par le gouvernement comme ayant le potentiel de répondre à une grande partie des

besoins énergétiques, de réduire la dépendance à l’importation des combustibles fossiles, de créer

de nouvelles opportunités commerciales et de contribuer à la réduction des émissions du Gaz à Effet

de Serre (GES). Malgré son statut de producteur d'énergie fossile (pétrole), le Cameroun continue

d'importer des combustibles fossiles pour ses approvisionnements en carburant et a dû faire face à

l'escalade des prix sur le marché mondial. Eu égard la croissance économique, l'expansion des

infrastructures (Cameroun vision 2035, 2009) et l’augmentation rapide de la demande énergétique,

les dépenses du pays pour l'importation de combustibles fossiles vont croissantes (SIE Cameroun,

TIPEE 2011).

Depuis 2007, le gouvernement a exprimé le désir d’œuvrer vers le développement des biocarburants,

reconnaissant leur potentiel de développement environnemental et socio-économique, et a mis en

place grâce à l’arrêté N° 149/PM du 03 Septembre 2007, un groupe de travail sur la production et la

commercialisation des biocarburants au Cameroun. Faisant suite à cet engagement, une « Task

Force » sur le développement des énergies renouvelables au Cameroun a été mise en place au sein

du Ministère de l'Eau et de l'Energie (MINEE) en 2008. Les objectifs spécifiques de la « Task Force »

sont de mettre en place des Termes de Références (TdR) pour la stratégie nationale de

développement des énergies renouvelables au Cameroun, suivre le processus d'élaboration de cette

stratégie et la réalisation de l'étude de faisabilité de la production et la commercialisation des

biocarburants au Cameroun. Cette « Task Force » travaille en collaboration avec les différents

ministères impliqués dans la production et commercialisation des biocarburants. Le gouvernement

camerounais reconnaît l'importance et la nécessité de développer des carburants alternatifs tels que

les biocarburants de façon durable. En effet , le 31 Décembre, dans son discours de fin d'année 2007,

le Président de la république a déclaré: « Je ne vois que des avantages si l'on examine la possibilité de

développer au Cameroun la production des biocarburants à partir de certains produits agricoles

résiduels comme cela a été fait avec succès, il me semble dans certains pays africains (...) Ce faisant,

nous allons économiser nos ressources pétrolières, tout en contribuant à lutter contre le

réchauffement de la planète ». Par conséquent, la RSB offre un formidable point de départ pour

analyser toutes les dimensions de la production durable des biocarburants au Cameroun, et pourrait

contribuer à aider le pays dans l’élaboration d’une réglementation.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 11

Contextedel’étude

Avec le soutien financier de l'Agence Suisse de coopération au développement, l'EPFL appui les

gouvernements sélectionnés dans les pays en développement pour élaboration et la mise en place

d’une réglementation dans les secteurs de la biomasse et des biocarburants. Le Cameroun a été

sélectionné comme l'un des pays pilote et l'EPFL à travers un appel ouvert à candidature a choisi S2

Services Sarl (S2) en qualité de consultant local.

L'étude « Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au

Cameroun » vise à établir l’état des lieux de la production actuel des biocarburants au Cameroun,

comparer les références réglementaires nationales aux Principes et Critères de la norme RSB ; enfin

l'étude fournit une analyse des références réglementaires qui pourraient avoir besoin d'amélioration

pour assurer une production durable des biocarburants au Cameroun.

Objectifsdel’étude

L'objectif principal de cette étude est d'évaluer les éléments réglementaires et juridiques liés à la

durabilité des biocarburants au Cameroun, en plus d'analyser leur mise en œuvre. Les objectifs

spécifiques de l'étude sont:

• L’identification des acteurs impliqués dans le développement des biocarburants,

• L'évaluation du cadre institutionnel, les politiques et les stratégies existantes dans les

différents secteurs du gouvernement (par exemple l'énergie, l’emploi, l’eau

l'environnement, l'agriculture, le commerce, l'industrie, etc.), en comparaison avec la norme

RSB qui est utilisée comme document de référence, car elle couvre la plupart des questions

de durabilité pertinentes pour le secteur des biocarburants,

• Procéder à la consultation d'une partie prenante.

Méthodologie

Pour atteindre ces objectifs, les étapes suivantes ont été utilisées:

a) La recherche documentaire, b) Des entretiens semi-structurés et échanges interactifs avec les parties prenantes

(propriétaire des projets existants, les acteurs institutionnels impliqués dans le cadre juridique du secteur, des ONGs impliquées dans le domaine) du secteur des biocarburants au Cameroun. Cela nous a permis de recueillir des informations qualitatives et de développer une cartographie des acteurs existants,

c) Des visites de projets existants pour enrichir la recherche documentaire.

Structuredurapport

Le travail présenté dans ce rapport a été réalisé de Février à Décembre 2013 par S2 et l'EPFL, en

collaboration avec les autorités nationales et les acteurs concernés sur le terrain. Le rapport

comprend les sections suivantes:

1. Cartographie des parties prenantes, cette partie établie l’état des lieux des acteurs à la fois institutionnel et de la société civile engagés dans la production et la commercialisation des biocarburants,

2. Analyse de la réglementation, comprenant une analyse comparative du cadre réglementaire Camerounais au regard des Principes et Critères de la norme RSB,

3. Recommandations, cette partie propose quelques pistes envisageables pour faire de la production durable de biocarburants une réalité au Cameroun.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 12

Chapitre1:Cartographiedesacteurs

Introduction

L'objectif de ce chapitre est de présenter les parties prenantes impliquées dans la production et la

commercialisation des biocarburants au Cameroun. Pour y parvenir, les méthodologies d'Evaluation

Rapide du Marché (ERM) et d'Analyse de la Chaîne de Valeur (ACV) ont été utilisées afin de

cartographier l'ensemble des parties prenantes dans la chaîne de valeur de la production et de la

commercialisation des biocarburants dans le pays.

L’ACV se définie comme « l'ensemble d’activités nécessaires pour conduire un produit ou un service,

de sa conception, à travers les différentes phases de production (impliquant une combinaison de

transformation physique et l'entrée de divers services aux producteurs), à la livraison au

consommateur final, et la destruction finale après utilisation.» (R. Kaplinsky et Morris M. 2000 p4).

L’ERM est un outil qui a été principalement développé par l'Organisation Internationale du Travail

(OIT) pour soutenir les Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans les pays en développement en

développant des marchés pour leurs produits. L'outil ERM a été adapté à cette étude afin de

produire une bonne analyse dans un court délai et avoir une bonne compréhension du marché.

L’ERM est basée sur la collecte et l'analyse rapide et intelligente des données. Il n'existe pas de règles

strictement définies dans l'utilisation de l’ACV et l’ERM, mais avec les ressources nécessaires, Hellin

et Meijer recommandent d'utiliser au préalable une analyse qualitative suivie d'une étude

quantitative (J. Hellin et Meijer M., 2006 p4). Aux fins de cette mission, l'équipe de recherche s'est

limitée à l'étude qualitative. L’étude introductive a révélé qu'il n'existe pas une véritable chaîne de

valeur développée sur le marché de la production et de la commercialisation de biocarburants au

Cameroun, ni un cadre juridique. Par conséquent, toute analyse quantitative se serait révélée

inadéquate. Les données et informations ont été collectées en 2 étapes:

• Les données secondaires ont été obtenues par la recherche documentaire,

• Les données primaires ont été recueillies lors de la visite des sites où ont eu lieu des

discussions interactives avec les acteurs.

Afin d'établir la situation actuelle de la production des biocarburants au Cameroun, nous avons

effectué un certain nombre de visites sur le terrain dans les régions de l’Extrême-Nord, Nord,

Adamaoua, du Nord-Ouest et Sud-ouest. Loin d’être exhaustive, la liste des principaux acteurs, leurs

activités et leurs domaines d'intérêt par rapport au développement des biocarburants au Cameroun

a été dressée, d’autres tels que JatroSelect, GreenSafe et le PRASAC sont également actifs dans le

domaine. Les entretiens avec les acteurs institutionnels ont été menés à Yaoundé, car c'est la

capitale politique du pays et la ville qui abrite par conséquent tous les services centraux des

ministères et organismes publics (Tableau 3).

La vue d'ensemble de la production des biocarburants au Cameroun montre que le pays reste à un

stade embryonnaire. Les travaux de terrain indiquent que la plupart des organisations engagées dans

des opérations des biocarburants sont à un stade de développement (recherches, tests,

expérimentation des graines, projets pilotes et production de l'échantillon d'huile de Jatropha, etc.).

Trois principaux types d’acteurs sont actuellement engagés dans les opérations des biocarburants, à

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 13

savoir les universités et instituts de recherche, les Organisations Non Gouvernementales (ONGs) et

des industries.

Universitésetinstitutsderecherche

Institut de recherche Agricole pour le Développement (IRAD)

En partenariat avec l'Agence Française de Développement (AFD), le Centre de Coopération

Internationale de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et la Société de

Développement du Coton du Cameroun (SODECOTON), l'Institut de Recherche Agricole pour le

Développement du Cameroun (IRAD) mène depuis 2008 une recherche sur la production des

biocarburants dans la région du Nord du Cameroun. Le but de cette recherche est de proposer à

SODECOTON des produits de substitution qui peuvent être transformés dans ses usines pour la

production des biocarburants, vu que la production du coton avait baissé au Cameroun pendant la

période 2005 - 2009 et SODECOTON a dû fermer certaines de ses usines. Les alternatives au coton

étaient le Jatropha curcas, de ricinus communis, les graines de soja et les graines de tournesol pour la

production de biodiesel comme alternative à la chute de la production du coton enregistrée. Comme

l'équipe de recherche nous a informés, la recherche n’a été effectuée que pour Jatropha curcas

puisque l'huile de ricin est un très bon lubrifiant en forte demande et ne peut donc pas être utilisé

comme biocarburants ; l'huile de soja est comestible et également en forte demande dans le marché

camerounais ; et les premiers tests sur le tournesol ont montré que la recherche sera complexe pour

les partenaires.

L’IRAD travaille depuis 2008 sur la collecte des données physiques et effectue une série de tests

(entomologique, transplantation par rapport au semis, la fertilisation ou non, l'irrigation ou non,

cultures associées par rapport à la monoculture, etc. de différentes provenance de Jatropha curcas

telle que du Brésil, du Mexique , Mozambique, etc.) de Jatropha curcas afin d'identifier quelles

provenances sont à la fois résistantes aux maladies et offrent un bon rendement pour la production

des biocarburants au Cameroun. L’IRAD dispose à cet effet, de nombreux sites expérimentaux de

Jatropha curcas à Kismatari et Sanguéré (localités situées respectivement à 9 et à 7,95 km de

Garoua), couvrant une superficie totale de 15 ha (Photos 1). Selon l'équipe de recherche, cette étape

est préalable à la production et l'utilisation du biodiesel à partir de Jatropha curcas. Depuis 2008, la

recherche est en cours mais les résultats actuels ne sont pas assez concluants pour étendre la

production du Jatropha curcas dans le pays, malgré les essais sur diverses provenances. L'équipe de

recherche est à la recherche d'autres sources de financement pour poursuivre les recherches puisque

SODECOTON, le principal bailleur de fonds montre des signes de fatigue après plus de cinq années de

financement sans résultats définitifs.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 14

Photos 1: Différents test sur la culture du Jatropha Curcas réalisés par l’IRAD ©S2, Avril 2013.

Institut Supérieur du Sahel (ISS)

L'Institut Supérieur du Sahel (ISS) est un institut d'enseignement supérieur et de recherche placé

sous la supervision de l'Université de Maroua (région de l'Extrême-Nord Cameroun). Il dispose d'un

département d’Energie Renouvelable ayant pour but de former des ingénieurs capables de répondre

à la demande d'énergie domestique et industrielle par la promotion de l'énergie propre, y compris

les biocarburants. Les chercheurs et les étudiants de l'Institut travaillent actuellement sur

l'identification du potentiel bioénergétique des graines de plantes telles que le sésame et le Nimier

pour la production des biocarburants (Photo 2). Un étudiant de niveau master a à cet effet mené des

recherches sur la production des biocarburants à partir de graines de Nimier.

Photo 2 : Graines et feuilles de Nimier ©S2, Avril 2013.

Ecole Nationale des Sciences Agro-industrielles (ENSAI)

L'Ecole Nationale des Sciences Agro-industrielles (ENSAI) est une école d’enseignement supérieur et

de recherche placé sous la supervision de l'Université de Ngaoundéré dans la région de l'Adamaoua

au Cameroun. Les chercheurs et étudiants y sont surtout intéressés par la production des

biocarburants à partir des résidus et déchets agricoles tels que les épluchures de plantain et de

manioc, les feuilles et les tiges de maïs, les tiges de légumes et les graisses animales. L'un des

chercheurs travaille également sur la construction d'une presse à huile pour les graines de Jatropha

Curcas (Tableau 1).

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 15

Tableau 1 : Travaux de recherches en cours à l’ENSAI dans le domaine des bioénergies

Niveau Etudiant Sujet de recherche Contact Superviseur

PhDs

FEUDJIO DADJO Christian

Biogaz: Développement des procédés de production à base de biomasse lignocellulosique local (paille et tiges de maïs, canne à sucre, roseaux): Modélisation et optimisation des processus et des systèmes de production.

[email protected]

Pr. NSO Emmanuel JONG Pr. NGASSOUM Martin Benoît

KOUTEU N. Paul Alain

BIOETHANOL: Développement de procédés de production à base de biomasse lignocellulosique local (tiges et épluchures de manioc): Modélisation et optimisation des processus et des systèmes de production.

[email protected]

Pr. JIOKAP NONO Yvette Pr. KAPSEU César

DJEBA Irène BRIQUES ENERGETIQUES: Production à base des déchets agro-industriels

[email protected] Pr. KAMGA Richard Pr. JIOKAP NONO Yvette

Masters

EWANE MBOH Fiona

BIOETHANOL: Production à base des feuilles et troncs des bananiers

[email protected]

Pr. NSO Emmanuel JONG

TIYOU Jules Padrik

BIOETHANOL: Production à base des déchets ménagers (pomme de terre, plantain et taro)

[email protected]

Pr. NSO Emmanuel JONG Dr. DESOGBO ZANGUE Steve C.

NKOUM SEM Ronald

BIOETHANOL: Production à base des tiges de maïs

[email protected]

Pr. NSO Emmanuel JONG Dr. DESOGBO ZANGUE Steve C.

KENMOGNE YONI Blaise

BIOETHANOL: Production à base des déchets de cacao

[email protected]

Pr. NSO Emmanuel JONG Pr. JIOKAP NONO Yvette

MAKOUGANG KAMDEM Joëlle Patience

BIOETHANOL: Production à base de bagasse de canne à sucre

Pr. KAPSEU César Pr. NSO Emmanuel JONG

PASSINRI Brice

BIOETHANOL : Production à base des tiges et épluchures de manioc

Pr. KAPSEU César Pr. JIOKAP NONO Yvette

INNA SAMOMSSA

BRIQUES ENERGETIQUES: Production à base des déchets ménagers

[email protected]

Pr. KAMGA Richard Pr. JIOKAP NONO Yvette

Université de Dschang

Le Professeur Julius K. Tangka de la Faculté d'Agriculture et des Sciences Agronomiques de

l'Université de Dschang (FASA) qui préside le Département d'Energie Renouvelable mène de

nombreuses recherches sur la production des biocarburants au Cameroun. D’après les informations

collectées sur son site web personnel (www.juliustangka.org), il a réalisé en 2011 une étude sur les

propriétés physico-chimiques des mélanges de l’essence au bioéthanol et l'effet qualitatif des

différents mélanges sur la qualité de l'essence et les performances du moteur en 2000. Il a supervisé

une recherche de niveau Master sur le sujet « Production du bioéthanol à partir de certains produits

d'origine végétale provenant du Cameroun et essais sur moteur utilisant différents mélanges

d'essence à éthanol ». L’ONG Greenery and Roux (voir ci-dessous) nous a informés que le pressoir à

huile qu'ils utilisent pour leurs tests a été conçu et construit par le Professeur Tangka et qu'il travaille

actuellement à son amélioration. Son site web présente en effet diverses presses à huile et prétend

qu’elles peuvent servir pour la production d'huile végétale.

L’Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique (ENSET)

L'Ecole Normale Supérieure d’enseignement Technique (ENSET) est une école d’enseignement

supérieur et de recherche placé sous la supervision de l'Université de Douala dans la région du

littoral au Cameroun. Entre 2006 et 2011, dans le cadre de leurs travaux de recherche pour

l’obtention du Diplôme de Professeur d’ Enseignement Technique de 2ème grade (DIPET 2, équivalent

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 16

à un Master professionnel), les étudiants se sont intéressés à la production du bioéthanol à partir de

la canne à sucre, du vin de palm et du jus de cacao, ainsi qu’à la production du biodiesel à partir de

l’huile de palm et l’huile de Nimier. (Tableau 2).

Tableau 2: Travaux de recherches effectués à l’ENSET dans le domaine des bioénergies

Niveau Etudiants Filières Sujet et année de recherche Superviseurs

DIPET 2

Ayissi Zacharie Merlin Paka Tchinda Basile

Mécanique automobile

Essai d’élaboration et analyse chimico-calorifique

d’un biocarburant à base de manioc. (2006-2007)

Pr Azebaze Anatole Guy Blaise (Faculté des Sciences, Université de Douala) [email protected] Pr Njeugna Ebenezer (ENSET de Douala) Pr Kemajou Alexis (ENSET de Douala)

Mbelle Samuel Bisong Asobo Khan Nelson

Mécanique automobile

Etude et production du bioéthanol à partir du vin

de palm. (2007-2008)

Meskeoule V. Fidel Hilary Ngu Ndongnyam

Froid et Climatisation

Caractérisation du biodiesel à partir de l’huile de

palm Camerounaise. (2008-2009)

Ella Adeboda André Lawa Stéphane

Mécanique automobile

Production et valorisation d’un biodiesel à base

d’huile de neem. (2009-2010)

Azeh Gerald Yaya Kenoua

Mécanique automobile

Etude et production du bioéthanol à partir du jus

de cacao Theobroma. (2009-2010)

Hiol Mbea Paul Momeau Mouaha Alexandre

Mécanique automobile

Essai d’élaboration d’un combustible écologique à

base du jus de canne à sucre. (2010-2011)

Tienkwe Joseph Désiré Ngoma Mbeumap Pierre

Mécanique automobile

Production et caractérisation d’un biolubrifiant à

Base d’huile de neem. (2010-2011)

OrganisationsNonGouvernementales(ONGs)

GREENERY and Roux

GREENERY est une organisation à but non lucratif (ONG) basée et travaillant à Kumbo (Nord-Ouest

du Cameroun). Légalement enregistrée en 2007, GREENERY a conclu un partenariat avec Joel Roux

(investisseur privé Suisse) en 2011. L'organisation est dirigée par Nsahdzeyuf Jude Leh (fondateur) et

Joel Roux est le principal partenaire. Ils fonctionnent avec un réseau d'agriculteurs sous contrat sur le

terrain.

Grâce au financement reçu du Programme des petites subventions du PNUD, GREENERY a distribué

les graines de Jatropha curcas aux agriculteurs entre 2009 et 2010 (Photo 3). Le but était de racheter

les graines récoltées aux agriculteurs et les presser pour produire de l'huile. GREENERY a

quotidiennement travaillé avec les agriculteurs et testé de différentes options allant du semis à la

plantation directe et la culture associée avec différentes autres espèces cultivées, plantation sauvage

etc. À ce jour, très peu de plantations ont survécu et GREENERY collecte les semences disponibles.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 17

Photo 3 : Indication du site du projet de Greenery ©S2, Avril 2013.

GREENERY et Joel Roux mettent actuellement en œuvre un projet pilote de 1 ha à Baba 1, village

voisin de Kumbo. Sur cette parcelle d'essai, ils auront du Jatropha Curcas en monoculture, mais

testerons aussi différentes possibilités (semis, plantation directe et boutures de plantes) et

provenances. Avec un solide réseau d'agriculteurs, l'organisation fournira un appui technique

(formation et sensibilisation, distribution de semences, encadrement, enquête auprès des

agriculteurs, etc.) pour aider les agriculteurs dans la culture du Jatropha Curcas et la production de

son huile. Ils sont actuellement en train de finaliser la construction d'une décortiqueuse et une

presse à huile (Photo 4). Un échantillon de l'huile de Jatropha extrait est déjà disponible (Photos 5 et

6).

De plus, au regard de sa longue expérience dans le domaine, de son intégration réussie dans la

communauté, et les résultats fournis par l’enquête qualitative menée auprès d’un cinquantaine

d’agriculteurs en Mars 2012, GREENERY and Roux vise à mettre en œuvre le projet BioCam énergie

afin de promouvoir le développement rural à travers l'autonomie énergétique. Il prévoit d'atteindre

cet objectif par l'achat systématique des graines récoltées à un prix équitable pour établir un marché

pour les produits dérivés du Jatropha curcas (graines, huile, coques, etc.) et la mise en place d'un

programme de culture de Jatropha curcas associé avec les plantes vivrières.

Photos 4 : Pressoir à huile de Greenery and Roux ©Greenery, 2010.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 18

L'organisation a déjà mis en place un programme de cinq ans visant à la création d'une plantation de

100 hectares répartis entre cinquante agriculteurs. Un mécanisme destiné à faciliter l'accès au

financement a été mis en place, les agriculteurs vont signer un contrat leur accordant l'accès à l'aide

financière pour la culture d'un minimum de 2 hectares de Jatropha curcas, et la récolte est

automatiquement vendue à BioCam énergie.

Photos 5 : Huile de Jatropha (à gauche) et lampe alimentée à l’huile de Jatropha (à droite) ©S2 and Greenery, 2013.

Photos 6: Plantation de Jatropha Curcas (à droite) et boutures (à gauche) sur le site pilote de Baba1 ©S2, Avril 2013.

Global Village Cameroon (GVC)

Global Village Cameroun (GVC) est une ONG basée à Yaoundé. GVC a réalisé en 2011 une étude de

faisabilité et une étude d'impact environnemental stratégique de la production des biocarburants au

Cameroun pour le compte du Programme de Subventions de l'écosystème des Pays-Bas. GVC

travaille actuellement pour la mise en œuvre d’un cadre juridique propre pour la production des

biocarburants au Cameroun. GVC agit principalement comme consultant et n'est pas directement

impliqué dans la production des biocarburants.

Action Pour un Développement Equitable, Intégré et Durable (ADEID)

ADEID est une ONG basée à Bafoussam (région de l'Ouest du Cameroun). Légalement enregistrée en

1990, l'organisation est dirigée par Takam Michel (fondateur) et un personnel travaillant avec les

communautés bénéficiaires locales. L'Organisation dispose de 23 ans d'expérience sur le terrain avec

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 19

les communautés locales (formation et sensibilisation, distribution des semences, encadrement, etc.)

dans différents projets de développement rural.

En ce qui concerne les biocarburants, ADEID travaille sur le test de la production de bioéthanol à

partir du manioc et sur le fonctionnement d’un pressoir à huile de palme traditionnel à partir de

l'huile de palme préchauffé dans le village de Kekem (région de l’Ouest du Cameroun).

En ce qui concerne le bioéthanol, des études ont été lancées dans le cadre d'un stage académique en

collaboration avec l'Université de Dschang sur les méthodes traditionnelles de production de

bioéthanol. Un échantillon d'éthanol a été produit à la fin de cette étude et la recherche s'est arrêtée

pour le moment.

L’utilisation directe de l'huile de palme pour faire fonctionner un moteur est considéré comme très

difficile et ADEID continu à mener des expérimentations et des tests. Pour le moment, l’huile de

palme est préchauffée avant son utilisation, puis le moteur est démarré avec le diesel et après son

fonctionnement, le carburant est de nouveau ajouté dans le moteur avant qu'il ne soit arrêté pour

éviter le refroidissement de l'huile de palme dans le moteur pouvant causer un grippage. ADEID

poursuit ses recherches parce que les producteurs traditionnels d'huile de palme dans cette région

du Cameroun font face à d'importantes difficultés pour venir dans les grandes villes voisines acheter

du carburant pour faire fonctionner leurs pressoirs à huile de palme.

Centre Optionnel pour la Promotion et la Régénération Economique et Sociale, Secteur Afrique

(COPRESSA)

Le COPRESSA est une ONG créée en août 1996 dont le siège social est basé à Djarengol par Maroua

(Région de l’extrême Nord Cameroun), avec des antennes à Douala et Ngaoundéré. L’organisation

constituée d’une équipe pluridisciplinaire cordonnée par Dr Gisèle Fatima Sidiki Djibrilla. Le centre

développe et suit des projets dans les domaines de l’entreprenariat, la protection des ouvrages

communautaires, le reboisement, la lutte antiérosive et les énergies renouvelables entre autres. Le

public bénéficiaire de son travail est surtout constitué de femmes micro-entrepreneurs, des

collectivités territoriales décentralisées et des populations des quartiers défavorisés.

A travers un processus de Recherche-Action-Formation et Vulgarisation engagé depuis 2010, le

COPRESSA à mis sur pieds un champ expérimental dans lequel il a été testé les différents modes de

culture du Jatropha Curcas. COPRESSA a appuyer un étudiant de 3ème année de licence en Energies

Renouvelables dans la comparaison du pétrole a l’huile de Jatropha Cusrcas pour l’alimentation

d’une lampe tempête. COPRESSA travaille également à la vulgarisation du Jatropha curcas en milieu

rural en s’assurant de d’éviter la compétitivité avec les cultures comestibles et la sécurité alimentaire

en générale.

Lesindustries

SOCAPALM, SAFACAM et Société des Plantations de la Ferme Suisse

Ces grands producteurs d'huile de palme améliorent leur productivité en transformant une partie de

leur production en biodiesel. Leur stratégie est basée sur la possibilité d'extension de leurs

plantations. Avec la nouvelle politique nationale visant à promouvoir la « modernisation de

l’agriculture » ou l’agriculture de 2ème génération dans le pays, ils envisagent de produire du biodiesel

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 20

pour l'exportation. La taille de l'investissement et la quantité de biodiesel produite n'a pas encore été

divulguée au public.

Venture Energy LTD2

Venture Energy LTD a été créé en 2006 par un groupe d'entrepreneurs Camerounais et Européennes,

représentée par Pietro Fabeni et Agroils, une entreprise italienne spécialisée dans le développement

des projets de bioénergie. Les deux sociétés ont décidé de former Venture Energy Ltd pour

développer le premier projet à grande échelle de culture Jatropha curcas au Cameroun. Agroils est le

partenaire technique et a fourni une vaste expérience en agro-ingénierie à Venture Energy LTD au

démarrage du projet Jatropha curcas. Le siège est situé à Nkolbisson, Yaoundé. Un groupe

d'entrepreneurs locaux a fourni à la société une expertise locale, qui résulte d'une expérience

décennale dans les exploitations agricoles à grande échelle. Venture Energy Ltd a actuellement trois

plantations de Jatropha curcas et des projets de production d'huile végétale dans la région du Centre

Cameroun, à savoir à Nguila, Nkoteng et dans le département du Mbam et Kim.

Le projet développé à Nguila est la première plantation régionale de Jatropha curcas. La première

plantation pilote avec différentes origines de Jatropha curcas a été créé à Nguila en Octobre 2007,

avec des graines en provenance du Brésil, de la Chine et du Ghana. La plantation pilote a survécu

avec succès et la production a commencé en Juin 2008, fournissant une source de semences

sélectionnées afin de soutenir l'expansion des plantations. L‘aire cultivée actuelle est de 20 hectares,

dont 14 en culture associée avec le haricot. Pour les trois prochaines années, les entrepreneurs

envisagent d'étendre la superficie totale cultivée à 500 hectares, dont 250 hectares en culture

associée. Il n'y a pas de petits agriculteurs ou producteurs associés à l’exploitation, les travailleurs

sont juste employés et Venture Energy est propriétaire du terrain.

Le site de Nkoteng représente un emplacement stratégique dans une région que l'entreprise croit

avoir le plus grand potentiel pour la production des biocarburants. Le projet est situé le long de la

voie ferrée, à côté de laquelle une usine d'extraction sera développée. Ils testent actuellement 3

différentes densités de plantation et diverses stratégies pour le contrôle des mauvaises herbes. Les

graines cultivées proviennent de l'Indonésie, du Togo, du Ghana et du Brésil. La zone de culture

actuelle est de 30 hectares, dont 15 associée avec l'arachide. Pour les trois prochaines années, le

projet s’étendra à 500 hectares dont 200 hectares en culture associée.

Le projet Mbam et Kim a été développé en coopération avec la communauté locale sur une

superficie totale de 50 hectares, dont 12 en culture associée avec le maïs, des légumineuses et le

melon avec des graines en provenance du Brésil, du Cambodge, de Paraná au Brésil et de l’Indonésie.

Pour les trois prochaines années, le projet s'étendra à 1 500 hectares dont 300 hectares en culture

associée. Pour la mise en œuvre de ce projet, la société a l'intention de travailler en collaboration

avec des instituts de recherches.

Agro Energy Development (AED)

En 2008, Agro Energie Développement (AED) a présenté son projet pour le développement des

biocarburants et la diversification des sources potentielles de biomasse pour produire de l'énergie

électrique au Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT).

2 Toutes les informations continues dans ce paragraphe ont été collectées via internet.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 21

AED avait l’intention de produire du biodiesel à partir de tournesol et de Jatropha Curcas. Le

MINMIDT était en accord et a encouragé le développement de la recherche sur des produits qui sont

cultivés localement, en particulier l'huile de palme, en collaboration avec la Société des Plantations

de la Ferme Suisse. Cette organisation produit et utilise du biodiesel uniquement pour des usages

internes. La taille de l'investissement et la quantité de biodiesel à être produite n'a pas encore été

divulguée au public.

Cartographiedesacteursettypesd’activités

Figure 2: Cartographie des acteurs engagées dans les opérations de biocarburants ©S2, recherche documentaire et travaux

de terrain, Avril 2013.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 22

Tableau 3 : Acteurs actuellement engagés dans le développement des biocarburants

Nom de l'organisation Lieu Terres acquises (ha) Expériences dans le secteur des biocarburants Date de visite

CDTVA Cameroun (Volontaires de Développement Communautaire pour l'Assistance Technique)

Nord-Ouest, Bamenda

Aucun

Aucune expérience pratique dans le domaine des biocarburants. Cependant, ils prévoient d'entrer dans la culture de Jatropha curcas .

1er Avril 2013

Greenery and Roux

Nord-Ouest, Kumbo

1hectare à Baba1

Construction des pépinières Jatropha curcas, la distribution des semences et semis, la sensibilisation sur les méthodes agricoles et les différentes utilisations des produits dérivés de Jatropha curcas, enquête qualitative menée auprès de cinquante agriculteurs en Mars 2012, la mise en œuvre du projet Energie BioCam, un programme de cinq ans qui envisage de créer une plantation Jatropha curcas de 100 hectares intercalaire avec des récoltes vivrières et promouvoir le développement rural par l'achat des semences récoltées.

2 Avril 2013

ADEID (Action Pour Un Développement Equitable Intégré et Durable)

Ouest, Bafoussam

Aucun, travail avec les communautés.

Adapter le fonctionnement d'un moteur avec de l'huile de palme et expérimentation de la production du bioéthanol à partir du manioc à Kekem, la sensibilisation et la distribution des semences de Jatropha

curcas à Bafoussam, les villages voisins et Santchou en 2005, la construction d'une presse à huile à partir des graines de Jatropha Curcas.

3 Avril 2013

Institut du Sahel Extrême Nord, Maroua

Aucun

La recherche sur la capacité de production d'huile pour le biodiesel à partir de sésame et l'arbre de Neem.

21 Avril 2013

IRAD (Institut de Recherche Agricole pour le Développement du Cameroun)

Nord, Garoua

15 ha à Kismatari et Sanguéré

Identification des plantes pour la production du biodiesel (tournesol, Jatropha curcas et Ricinus communis), la collection des données physiques sur le terrain, l'expérimentation de différentes accessions de Jatropha curcas, l’identification de l'accession à la fois forte et productive.

22 Avril 2013

ENSAI (Ecole Nationale des Sciences Agro-industrielles)

Adamawa, Ngaoundéré

Aucun

-

Recherche documentaire

SOCAPALM, SAFACAM et Société des Plantations de la Ferme Suisse

Région du Sud, Route de Kribi

- - Recherche

documentaire

Venture Energie LTD

Centre, Nguila, Nkoteng, Mbam et Kim

100 ha (à s'étendre à 2 500 ha dans les 3 prochaines années)

- Recherche documentaire

AED (Agro Energie Développement)

- - - Recherche documentaire

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 23

Acteursinstitutionnelsetleursdomainesdecompétencedansledéveloppementdurabledesbiocarburants

Acteurs Domaines de compétence La date de rencontre et résultats

Ministère de l'Eau et de l’Energie (Groupe de travail sur les énergies renouvelables)

- Analyse et conseils au gouvernement sur les projets des biocarburants. - Le suivi du développement et de l'utilisation des biocarburants.

Le MINEE lance un appel à un consultant pour réaliser une étude sur la faisabilité de la production des biocarburants au Cameroun. Nous avons rencontré le consultant (Consultant Intégré de Planète) faisant cette recherche. L'étude de faisabilité réalisée est en cours de validation.

Ministère de l'Agriculture et du Développement rural

- Le développement et la protection des ressources naturelles. - Assurer la sécurité alimentaire et la disponibilité. - L’administration des terres d'investissement agricole. - Définir quelles récoltes est cultivées pour les biocarburants.

Recherche documentaire

Ministère de Ministère de l'Environnement Protection de la nature et du Développement Durable

- Veiller à l'observation des lois environnementales dans le développement et l'utilisation des biocarburants. - Suivi de la mise en œuvre de l'évaluation de l'impact environnemental et social (EIES) pour le développement et l'utilisation des biocarburants. - Délivrance d'un certificat de conformité environnementale pour les parties prenantes impliquées dans le développement et l'utilisation des biocarburants. - Prévention de la dégradation et pollution de l’environnement.

Il n'existe pas de texte spécifique sur la production des biocarburants au Cameroun. Le ministre est en train de préparer une stratégie pour le développement durable qui va attirer des textes et des lois visant à couvrir les différents secteurs notamment les biocarburants.

Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale

- Suivi de la mise en œuvre des normes de santé et de sécurité dans le développement et l'utilisation des biocarburants. - Assurer des conditions pour de l'emploi efficaces et équitables des services dans le développement et l'utilisation des biocarburants. - Résoudre les différends entre employeurs et employés dans le développement des biocarburants.

Recherche documentaire

Ministère du Commerce - Fourniture des immatriculations et délivrance des licences des services d'affaires. - Marketing et détermination du prix pour les biocarburants - Le maintien des pratiques commerciales légitimes pour les biocarburants - Promotion du commerce d'exportation pour les biocarburants - Les accords commerciaux sur les biocarburants

Recherche documentaire

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 24

- Protection des consommateurs liée aux biocarburants - Mise en place de la réglementation

Ministère de la Recherche Scientifique

- Promouvoir la diversification au sein de la recherche sur les domaines des énergies. - Accorder aux personnes et institutions impliquées dans la recherche pour la promotion du développement et de l'utilisation des biocarburants.

Recherche documentaire

Ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires Foncières

- Fixation des conditions pour obtenir un titre foncier. - Fixation des règles relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique. - Fixer les taux d’indemnités à assigner aux propriétaires affectés par la destruction pour cause d'utilité publique. - Droits de propriété foncière pour le développement des biocarburants. - Définir l'utilisation des terres à des fins différentes (l'agriculture, l’installation, les forêts, etc.)

Recherche documentaire

Ministère des Finances - Soutenir la mise en place des projets initiative.

Recherche documentaire

Administration des Douanes

- Contrôle de la qualité pour les produits d'exportation et d’importation liée au développement et à l'utilisation des biocarburants.

Recherche documentaire

Comité interministériel sur l'environnement

- Aider le gouvernement dans sa mission de développement, coordination, mise en œuvre et suivi des politiques nationales sur l'environnement et le développement durable. - Assurer le respect et la prise en compte des considérations environnementales, y compris la conception et la mise en œuvre des plans et programmes économiques, de l'énergie et des terres, conseille sur les études d'impact sur l'environnement;

Recherche documentaire

Commission Nationale Consultative de l'Environnement et du Développement Durable

- Évaluer les projets et conseiller le gouvernement sur la faisabilité des projets.

Recherche documentaire

ANOR (Agence des Normes et de la Qualité du Cameroun)

- L'élaboration des normes pour la production et la commercialisation des biocarburants durables. - L'élaboration des normes pour le mélange des biocarburants - Développer les compétences nationales en matière de qualité et de normalisation.

Réuni le 06, Mars et le 11, Avril 2013 Nous avons proposé une collaboration pour l'élaboration des normes pour la production et la commercialisation durables des biocarburants au Cameroun. Ils ont exprimé leur intérêt, mais il n'y a pas de financement disponible.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 25

- Promouvoir la certification et l'exportation des produits avec le label camerounais. - Assurer la certification aux normes internationales.

ANAFOR (Agence National D'appui au Développement Forestier)

- L’élaboration des politiques forestières

05, Mars 2013 Ils ont effectué une recherche sur le Jatropha mais ont abandonnés à cause d’un manque de financement.

Tableau 4: Acteurs institutionnels et leurs domaines de compétence en matière de développement durable des biocarburants

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 26

Il y a un manque de coordination des activités entre les acteurs. Ce manque d'harmonisation est dû à

l'absence d'une politique gouvernementale claire. En effet, le gouvernement n'a pas encore défini

quelles plantes sont cultivées pour les biocarburants et si les biocarburants devraient rester une

source d'énergie domestique qui aidera à atteindre l'indépendance énergétique, un produit

d’exportation ou les deux, ni un cadre juridique spécifique à la production des biocarburants.

ConclusionL'objectif de ce chapitre était d'identifier les parties prenantes impliquées dans le processus de

production ou dans le développement des biocarburants au Cameroun. Cette cartographie est une

étape nécessaire dans le processus d'étude de l’actuel cadre réglementaire camerounais en ce qui

concerne les Principes et Critères RSB. Les résultats des travaux sur le terrain montrent qu'il existe

une typologie des parties prenantes impliquées dans le domaine des biocarburants au Cameroun.

Certaines, en particulier les investisseurs privés, produisent déjà (SOCAPALM, SAFACAM et la Société

des Plantations de la Ferme Suisse) à travers les exploitations à grande échelle mais reste toutefois

très silencieux sur les quantités qu'ils produisent et il n'existe aucune loi leur obligeant à

communiquer. Deuxièmement, la production à petite échelle, l'expérimentation et les projets pilotes

sont développés par les petits agriculteurs, les universités et instituts de recherche, des associations,

des ONGs, des Groupes d'Initiative Commune (GIC) etc., principalement à partir de Jatropha curcas.

Par conséquent, l'idée générale de la production des biocarburants au Cameroun est que le pays

reste à un stade embryonnaire. Toutefois, des initiatives et des opportunités existent. En termes

d’initiatives, du 19 au 21 juin 2012, à Garoua s’est tenu un atelier scientifique sur le développement

des bioénergies et sur les objectifs de recherche dans ce domaine. Les conclusions majeures de cet

atelier soulignent que face à l’enjeu de la préservation des ressources naturelles, l’accès à l’énergie

et à l’autonomie énergétique des ménages impose d’opérer des mutations orientées vers

l’exploration des potentialités de développement des bioénergies en générales et des biocarburants

en particulier. Si d’un côté cette problématique suppose une convergence dans les politiques

publiques, elle appelle de l’autre la recherche à confirmer son rôle de précurseur. En plus des acteurs

sus cités, on a vu la présence des organisations suivantes : JatroSelect, GreenSafe et le PRASAC. En

termes d’opportunités, le Jatropha curcas est déjà bien intégrée dans des nombreuses localités du

pays et les agriculteurs sont prêts à l’intégrer dans leur système agricole et il existe de vastes

superficies de terres, difficiles à cultiver où le Jatropha curcas peut être cultivé sans risque pour la

sécurité alimentaire. Les agriculteurs ayant essayé de cultiver le Jatropha curcas se plaignent de

l'absence d'un marché et le manque d'informations pertinentes concernant l'utilisation des produits

dérivés. Nous croyons que, si un environnement favorable (la règlementation, le financement, les

marchés, etc.) est mis en place, la production des biocarburants émergera rapidement dans le pays.

En général, il y a beaucoup de références réglementaires pertinentes qui peuvent être adaptées. Par

conséquent, la deuxième partie de l'étude porte sur l'analyse du cadre réglementaire camerounais

basé sur les Principes et Critères RSB et ensuite l’identification des manquements, les actions

prioritaires et la proposition des domaines d'amélioration comme des recommandations au

gouvernement du Cameroun et les parties prenantes concernées.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 27

Chapitre2:Analyseducadreréglementairepourlaproduction

durabledesbiocarburantsauCameroun

IntroductionL'objectif général de ce chapitre est de comparer le cadre réglementaire camerounais aux Principes

et Critères de la norme RSB. Spécifiquement, il s’agit d'identifier les lacunes présentes dans les

références réglementaires actuelles du pays, au regard des critères prévus par les Principes et

Critères de la norme RSB, afin de mettre en évidence les questions clés et pertinentes dans le

contexte camerounais. Actuellement, il n'existe aucune loi Camerounaise spécifiquement dédiée à la

production, la commercialisation et l’utilisation des bioénergies en générales et des biocarburants en

particulier. Ce travail est basé sur une analyse de la législation en vigueur (Lois, décrets,

ordonnances, arrêtés, proclamations, etc.), des normes et directives, des documents de stratégie et

de politique générale, ainsi que des conventions internationales présentant un intérêt pour la

production durable de biocarburants. La méthodologie utilisée est la revue documentaire de ces

différents textes en comparaison des Principes et Critères de la norme RSB afin d'identifier les

lacunes et formuler des recommandations.

La comparaison des Critères défini par la norme RSB aux références réglementaires actuelles du pays

est menée au travers d’une analyse en profondeur des Principes et Critères fournis par la norme RSB

et les références réglementaires pertinentes applicables au développement durable, à la production,

la transformation et l'utilisation des biocarburants au Cameroun. Les 12 Principes de RSB, leurs

Critères et les Exigences minimales ont été examinés et comparés aux textes du Cameroun.

Principe1:Lalégalité

Les opérations de biocarburants doivent respecter toutes les lois et réglementations en vigueur.

Critère 1: Les opérations de biocarburants doivent respecter toutes les lois et réglementations en

vigueur dans le pays où se déroule le projet, ainsi que les lois et accords internationaux pertinents.

Au sujet du Principe 1 (Critère 1) de la norme RSB, le Cameroun dispose d’une loi applicable au

secteur des biocarburants. Tout d'abord, la Constitution de la République du Cameroun, loi N° 96/06,

du 18 Janvier 1996 modifiée par la loi N° 2008/01 du 14 Janvier 2008, dans le 3ème alinéa du

préambule sur le droit au développement, rappelle que l'objectif premier de l'exploitation des

ressources naturelles doit être de stimuler la capacité des citoyens à améliorer leurs conditions de vie

et de répondre à leurs besoins de base. Dans le même préambule, le paragraphe 26 prévoit que tout

citoyen a droit à un environnement sain et la protection de l’environnement est un devoir pour tous.

Par conséquent, l'Etat doit assurer la protection et la promotion d’un environnement vivable.

Outre la Constitution, diverses proclamations, règlements et directives ont été formulées. La loi N°

2013/004 du 18 Avril 2013 fixant les conditions pour l'investissement privé au Cameroun vise à

encourager et attirer les investissements productifs afin de développer des activités visant la

promotion d'une croissance économique forte, durable et partagée et de l'emploi (Article 1, (2)).

Mais l'Article 2 (3) stipule que les dispositions de cette loi ne s’appliquent pas aux investissements

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 28

dans les domaines régis par des textes spécifiques, comprenant l'exploitation pétrolière, l'industrie

minière et le secteur du gaz, ainsi que le système général des accords de partenariat. Il est donc

difficile d'établir si les opérations de biocarburants doivent se conformer à cette réglementation ou

non.

La loi de finances N° 90/031 du 10 Août 1990 expliquant les conditions de l'exercice de l'activité

commerciale au Cameroun à l'Article 1 stipule que les activités commerciales doivent être élaborées

dans le pays dans le but de promouvoir le développement d'une concurrence loyale entre les

opérateurs économiques et de protéger les consommateurs. Cette loi met en évidence la nécessité

de définir clairement le rôle de chaque opérateur dans une chaîne de production comme c'est le cas

avec la production et la commercialisation des biocarburants (producteurs de matières premières,

transformateurs de matières premières, producteurs de biocarburants, etc.). Bien plus, l'Article 2 de

la même loi stipule que l'activité commerciale est une activité de production et/ou d'échange de

biens et services effectués par toute personne physique ou morale détenant le statut de commerçant

en conformité avec le Code du commerce. L'article 3 précise que l'activité commerciale doit être

orientée en particulier vers (i) la satisfaction des besoins des consommateurs en termes de prix, de

qualité, de biens et services, (ii) la création d'emplois et la formation, (iii) la stimulation de la

production de biens et services et de la compétitivité, (iv) la rationalisation et la consolidation des

canaux de distribution et l'amélioration de la qualité de la vie urbaine et rurale. Ces lois sont

conformes au Principe de légalité de la norme RSB. Toutefois, des références réglementaires

supplémentaires portant explicitement sur la production et l'utilisation durables des biocarburants

dans le pays sont nécessaires.

Tableau 5: Tableau synoptique du Principe 1

Principe RSB Critère Références réglementaires Conclusions Domaine d’amélioration

Principe 1: La légalité

Critère 1: Se Conformité à toutes les lois et réglementations applicables dans le pays.

Constitution de la République du Cameroun, loi N° 96/06, du 18 Janvier 1996 modifiée par la loi N° 2008/01 du 14 Janvier 2008, Préambule.

Les références réglementaires répondent au Principe de légalité de la norme RSB.

Les références réglementaires supplémentaires qui traitent explicitement de la production durable, la commercialisation et l'utilisation des biocarburants dans le pays sont nécessaires.

Conditions pour l'investissement privé au Cameroun, loi N° 2013/004 du 18 Avril 2013, Article 1 (2) et Article 2 (3).

Conditions d'exercice de l'activité commerciale au Cameroun, Loi N° 90/031 du 10 Août, 1990 Article 1 et Article 2.

Principe2:Planification,suivietaméliorationcontinue

Les opérations de biocarburants durables doivent être planifiées, mises en œuvre, constamment améliorées à travers une étude d'impact ouverte, transparente et consultative, ainsi que par un processus de gestion et une analyse de la viabilité économique Critère 2.a : Les opérations de biocarburants doivent procéder à une étude d'impact afin d’évaluer les risques et d'assurer la durabilité à travers le développement et la mise en œuvre effective et efficace des plans d'atténuation, de suivi et d'évaluation.

Les Exigences Minimales de ce Critère indiquent qu'un exercice de contrôle est obligatoire pour

toutes les nouvelle opérations, ainsi qu’aux opérations existantes (et étendue aux opérations de

toutes tailles) pour déterminer si une Etude d'Impact Environnemental et Social (EIES) ou une

Evaluation Environnementale et Sociale Rapide (EESR) est nécessaire.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 29

En ce qui concerne la réglementation camerounaise, la loi N° 96/12 du 5 Août 1996 portant cadre

juridique général pour la gestion de l'environnement au Cameroun à l'article 2 (1) prévoit que

l'environnement de la République du Cameroun est le patrimoine commun de la nation. L’Article 17

(1) précise que tout promoteur ou propriétaire de projet, d’ouvrage, d’équipement ou d’installation

pouvant nuire à l'environnement en raison de sa taille, sa nature ou l'impact des activités qui sont

menées, est soumis, selon les spécifications requises, à une étude d'impact permettant d'évaluer les

effets directs et indirects du projet sur l'équilibre écologique de la zone d’implantation ou de tout

autre espace, sur l'environnement et la qualité de vie des personnes et sur l'environnement en

général.

Selon l'article 3 (1) du décret N° 2013/0171/PM 14 Février 2013 portant sur les modalités de

réalisation de l'EIES au Cameroun, une EIES pourrait être succincte ou détaillée et s'applique à

l'ensemble du projet. Le contenu de chaque type d'EIES est défini par les articles 9 et 10 de la même

loi. Les investisseurs doivent procéder à une EIES, incluant entre autres: (i) Une description et une

analyse de l'état initial du site et de l'environnement physique, biologique, socio-économique et

humain, (ii) une description et une analyse de tous les éléments naturels et ressources

socioculturelles qui pourraient être affectés par le projet, ainsi que les raisons du choix du site, (iii)

une description du projet et les raisons de son choix parmi plusieurs alternatives, (iv) l'identification

et l'évaluation des effets possibles de la mise en œuvre du projet sur l'environnement naturel et

humain, (v) une indication des mesures pour éviter, réduire ou éliminer les effets néfastes sur

l'environnement, (vii) le programme d'éducation et d'information et les comptes rendus des réunions

avec les populations, les ONGs, les syndicats, les leaders d'opinion et autres groupes organisés

impliqués dans le projet, (viii) le plan de gestion environnementale, y compris les mécanismes de

surveillance de projet et son contrôle de l'environnement et, le cas échéant, les plans de

compensation.

Les coûts liés à l'EIES sont à la charge de l'investisseur (Article 6). Les différentes catégories d'opérations dont la réalisation est soumise à une EIES sont établies par le décret N° 2005/MINEP du 22 Avril 2005. Il couvre différents secteurs proches de la production de biocarburants tels que la production agricole, les énergies renouvelables (énergie marémotrice, éolienne et biomasse), les nouveaux types de cultures, de semences et la production d'engrais. Conformément à l'Article 25 (1), du décret portant modalités de réalisation de l'EIES, un investisseur

soumis à la procédure d'évaluation d'impacts environnementaux et sociaux doit obtenir un Certificat

de Conformité Environnementale délivré par le Ministère de l'Environnement et Protection de la

Nature (par le décret N° 2012/431 du 1er Octobre 2012, le MINEP devient le Ministère de

l'Environnement, Protection de la Nature et du Développement Durable, MINEPDED) avant le

démarrage des activités. L’Article 25 (2) stipule qu'un projet dont l'EIES a été approuvée a trois (03)

ans pour être mis en œuvre à compté de la date d'approbation, sinon le Certificat de Conformité

Environnementale délivré à cette fin devient caduque.

L'investisseur doit présenter le rapport de l’EIES du projet à l'administration compétente et à

l'Autorité en charge de l'environnement, le Comité Interministériel pour l'Environnement (CIE). Le CIE

a été créé par le décret N° 2001/718/PM du 03 Septembre 2001. Ce décret stipule que le CIE est

habilité à assurer le respect et la prise en compte des considérations environnementales notamment

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 30

la conception et la mise en œuvre des plans et programmes économiques, d’énergie et des terres. Il

conseille et oriente le gouvernement sur toute les EIES.

L'Article 26 du décret portant modalités de réalisation des EIES indique que (1) après l'avis du CIE, le

MINEPDED dispose de vingt (20) jours pour se prononcer sur le rapport de l’EIES. (2) Une décision

favorable permet à l'investisseur d'obtenir le Certificat de Conformité Environnementale de l'étude

délivré par le MINEPDED, autrement (3) une décision conditionnelle informe l'investisseur sur les

mesures à prendre afin de se conformer et obtenir le Certificat de Conformité Environnementale, et

enfin, (4) une décision négative entraîne l'interdiction de la mise en œuvre du projet.

En ce qui concerne le suivi et l'évaluation du projet, l'Article 27 (1) du même décret stipule que tout projet soumis à l’EIES est également soumis à la tutelle administrative et technique des autorités compétentes. L’Article 27 (2) prévoit que la tutelle administrative et technique se concentre sur la mise en œuvre effective du Plan de Gestion Environnementale inclus dans l'étude d'impact et fait l'objet d'un rapport conjoint. Ainsi, sur la base de ce rapport, des mesures correctives supplémentaires peuvent être adoptées par le MINEPDED après consultation avec le Comité Interministériel de l'Environnement, de prendre en compte les effets non identifiés à l'origine ou insuffisamment apprécié dans l’EIES (Article 28). L'article 29 dispose qu’aux fins de l'évaluation et du suivi, le MINEPDED peut solliciter une expertise privée en conformité la réglementation des marchés publics. En somme, à l'exception de la nécessité d'inclure spécifiquement les opérations de biocarburants

parmi les activités assujetties à une EIES, les références réglementaires sont conformes aux exigences

de la norme RSB.

Critère 2.b : Le Consentement Libre, Préalable et Eclairé (CLPE) constitue la base de la procédure à

suivre lors de toutes les consultations des parties prenantes, il doit être sensible au genre et aboutir

à des accords négociés basés sur le consensus.

Les Exigences Minimales de ce Critère, inclues entre autres : (i) les facilitateurs de l’EIES doivent

inviter toutes les parties prenantes locales concernées, les leaders locaux, les représentants de

groupes communautaires, les populations autochtones et toutes les parties prenantes à participer au

processus de consultation, (ii) une attention particulière doit être mise pour s'assurer que les

femmes, les jeunes, les populations autochtones et vulnérables puissent participer de manière

significative aux réunions et négociations, et (iii) les autorités gouvernementales compétentes

doivent être inclues dans le processus de consultation des parties prenantes afin de s’assurer de la

conformité du processus aux exigences légales.

Dans le préambule de la Constitution de la République du Cameroun, (paragraphe 7), l'État assure la

protection des minorités et préserve les droits des populations autochtones conformément à la loi.

En ce qui concerne la deuxième Exigence Minimale qui stipule qu'une attention particulière doit être

portée pour s'assurer que les femmes, les jeunes, les populations autochtones et vulnérables

puissent participer de manière significative aux réunions et négociations, le préambule de la

Constitution (paragraphe 21) prévoit que la nation protège et encourage la famille, base naturelle de

la société humaine. Il protège les femmes, les jeunes, les personnes âgées et les personnes

handicapées.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 31

De plus, l'article 11 de la loi N° 96/12 du 5 Août 1996 portant cadre juridique général pour la gestion

de l'environnement au Cameroun stipule que (1) la réalisation d’une EIES doit être fait avec la

participation des populations concernées à travers des consultations et des audiences publiques pour

obtenir les points de vue des populations sur le projet. (2) La consultation publique consiste en des

réunions conduites pendant l'étude dans les communautés affectées par le projet et l'audience

publique vise à faire connaître l'étude, pour noter les oppositions, et enfin permettre aux parties

prenantes de faire des commentaires sur les conclusions de l'étude.

L'article 12 précise que: (1) l'investisseur doit soumettre aux représentants des populations affectées

par le projet, trente (30) jours avant la date de la première réunion, un programme de consultation

publique qui comprend les dates et lieux des réunions, un mémoire descriptif et explicatif du projet

et les objectifs des consultations. Afin d'assurer la conformité du processus avec les exigences

légales, le programme des réunions doit être approuvé au préalable par le MINEPDED. (2) Une large

communication doit être faite et chaque réunion est approuvé par un procès-verbal signé par

l'investisseur et les représentants des communautés locales affectées par le projet. Une copie du

procès-verbal est jointe au rapport de l’EIES. Ce qui précède est également abordée dans l'Article 12

des modalités de réalisation de l'EIES au Cameroun (Décret N° 2013/0171/PM du 14 Février 2013).

Les références réglementaires camerounaises en rapport avec le Consentement Libre, Préalable et

Eclairé (CLPE) répondent aux exigences de la norme RSB. Elles couvrent la totalité des Exigences

Minimales du Critère 2b.

Critère 2.c : Les Opérateurs de biocarburants doivent mettre en œuvre un plan d'affaires reflétant un

engagement à la viabilité économique à long terme.

Les Exigences Minimales stipulent que les opérateurs de biocarburants doivent élaborer et mettre en

œuvre un plan d'affaires (Business Plan) qui reflète un engagement à la viabilité économique à long

terme. Le plan d'affaires doit tenir compte des principes sociaux et environnementaux décrits dans la

norme RSB et ne doit pas faire partie du processus d’EIES.

Dans le but de promouvoir l'investissement durable du secteur privé au Cameroun, l'État a prévu des

mesures incitatives générales et spécifiques en faveur des investisseurs locaux et étrangers. La loi N°

2013/004 du 18 Avril 2013 fixant les conditions d'investissement privé au Cameroun, en son Article

18 (1), exige que tout investisseur prétendant aux bénéfices des mesures incitatives prévues par la

présente loi est soumis au régime d'approbation, tel que défini par la charte de l'investissement (loi

N° 2002/004 du 19 Avril 2002 modifiée par la loi N° 2004/20 du 22 Juillet 2004 et l'ordonnance N°

2009/001 du 13 mai 2009). A cet effet, l'article 19 (1) stipule que l'investisseur doit présenter une

demande au guichet unique créé au sein de l'organisme chargé de la promotion des investissements.

Après accord, conformément à l'article 20 (1), un document d'approbation est accordé et prend la

forme d'une convention signée entre l'investisseur et le ministère en charge de l'investissement

privé. En outre, l'article 20 (2) de la même loi dispose que le document d'approbation spécifie entre

autres le nom, l'objet, la portée, la localisation de l'entreprise, la durée de la réalisation de

l'investissement et ses effets induits, les engagements envers l'Etat et le cas échéant, d'autres

obligations spécifiques, l'objet du projet d'investissement, les modalités de contrôle spécifique

auquel la société est assujettie, y compris le programme d'investissement, le montant de

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 32

l'investissement, le personnel, les salaires, la production, les exportations et le calendrier d’exécution

du projet.

Malgré le fait que cette loi peut être facilement appliquée aux investisseurs du secteur des

biocarburants, la référence réglementaire existante ne couvre pas entièrement les exigences de la

norme RSB. Par conséquent, il est nécessaire d’inclure des directives précises relatives à un plan

d'affaires et à l'évaluation de la viabilité à long terme.

Tableau 6: Tableau synoptique du Principe 2

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 2: Planification, Suivi et amélioration continue

Critère 2a: Les

opérations

biocarburants doivent

procéder à une étude

d'impact afin

d’évaluer les risques

et d'assurer la

durabilité à travers le

développement et la

mise en œuvre

effective et efficace

des plans

d'atténuation, de suivi

et d'évaluation.

Loi cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 5 Août 1996, Article 2 (1), Article 17 (1)

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Il est nécessaire d'inclure les opérations de biocarburants parmi les activités soumises à une l'étude d’impact environnemental et social (EIES)

Modalités de réalisation de l'étude d’impact environnemental et social (EIES) au Cameroun, Décret N° 2013/0171/PM du 14 Février 2013 Articles 3 (1), 6, 9, 10, 25 (1), (2), (3), 26 (1), (2), (3), (4), 27 (2), 28, 29.

Catégories d'opérations dont la réalisation est soumise à une l'étude d’impact environnemental et social (EIES) Ordonnance N° 2005/MINEP du 22 Avril 2005. Article 16 (1) et (2), Article 9 (2), Article 10 (1), Article 17, Article 18 (1) et (2), Article 19, Article 20.

Critère 2b: Le

Consentement Libre,

Préalable et Eclairé

(CLPE) constitue la

base de la procédure à

suivre lors de toutes

les consultations des

parties prenantes, il

doit être sensible au

genre et aboutir à des

accords négociés

basés sur le

consensus.

Loi cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 5 Août 1996, Article 11 (1) et (2), Article 12 (1) et (2).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Constitution de la république du Cameroun, Loi N°96/06, du 18 Janvier 1996, modifiée par la Loi N°2008/01 du 14 Janvier 2008, Préambule.

Modalités de réalisation de l'étude d’impact environnemental et social (EIES) au Cameroun, Décret N° 2013/0171/PM du 14 Février 2013 Articles 21.

Critère 2c: Les

Opérateurs de

biocarburants doivent

mettre en œuvre un

plan d'affaires

reflétant un

engagement à la

viabilité économique à

long terme.

Conditions de l’investissement privé au Cameroun, Loi N° 2013/004 du 18 April 2013, Article 18(1).

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

Ces références réglementaires peuvent être appliquées au secteur des biocarburants, mais une réglementation précise relative au plan d’affaires et à la viabilité économique est nécessaire.

Charte des investissements, Loi N° 2002/004 du 19 Avril 2002, amendée par la Loi N° 2004/20 du 22 juillet 2004 et l’Ordonnance N°2009/001 du 13 May 2009, Article 19 (1), Article 20 (1) et (2).

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 33

Principe3:EmissiondesGazàEffetdeSerre(GES)

Les biocarburants doivent contribuer à l'atténuation du changement climatique en réduisant de

manière significative le cycle de vie des émissions de GES par rapport aux carburants fossiles.

Critère 3.a: Dans les zones géographiques disposant d’une politique législative en matière de

biocarburants ou d’une réglementation en vigueur, dans laquelle les biocarburants doivent satisfaire

aux exigences de réduction de gaz à effet de serre (GES) sur toute sa durée de vie pour s’y conformer

et/ou bénéficier de certaines mesures incitatives, les opérations de biocarburants soumises à cette

politique ou réglementation doivent s’y conformer et/ou être qualifiées aux mesures incitatives

applicables.

Loi N° 96/12 du 5 Août 1996 portant cadre juridique général relatif à la gestion de l'environnement

au Cameroun à l'Article 10 (1) requiert du MINEPDED de formuler des normes environnementales sur

la base principes scientifiques et environnementaux, tels que la qualité de l'air et toutes les normes

nécessaire pour protéger la santé humaine et l'environnement, des sources de pollution de l'air à la

fois fixes et mobiles. L'article 21 de la même loi stipule qu'il est interdit de porter atteinte à la qualité

de l'air, en émettant des polluants tels que les fumées et poussières corrosives, toxiques ou

radioactives dans l'air au-delà des limites fixées par les textes d'application de cette loi.

Par conséquent, le MINEPDED a développé des valeurs seuils pour les émissions des usines dans le

document intitulé Normes Environnementales et Procédures pour les Installations Commerciales et

Industrielles au Cameroun. Ces normes visent à protéger l'environnement et les personnes contre

toute forme de pollution anthropique. L'application de ces normes est obligatoire pour toutes les

installations industrielles et commerciales au Cameroun. Le Titre 3 (Déclaration des émissions) du

chapitre 2 de la partie 3 (Pollution de l'air - Normes d'émissions) stipule que tout investisseur qui

émet des polluants atmosphériques doit fournir des informations fiables au MINEPDED sur la nature

et la quantité des émissions, le site d'élimination, la hauteur à partir du sol à laquelle elles

apparaissent, leur évolution dans le temps, ainsi que d'autres caractéristiques nécessaires pour

estimer les émissions.

L’Article 23 (1) de la loi N° 96/12 du 5 Août 1996 portant cadre juridique général relatif à la gestion

de l'environnement au Cameroun stipule que lorsqu'un investisseur responsable des émissions dans

l'atmosphère au-delà des normes fixées par l'administration n'a pas pris des mesures pour se

conformer à la réglementation, le MINEPDED lui adresse une mise en demeure l'Article 23 (2) de la

même loi prévoit qu’en cas d'urgence, le MINEPDED peut suspendre le fonctionnement de

l'installation en question ou faire respecter les mesures nécessaires aux frais du propriétaire.

Bien plus, la ratification du Protocole de Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les

changements climatiques (CCNUCC) autorise le MINEPDED à prendre les mesures nécessaires pour

mettre en œuvre le Protocole, en coopération avec les organismes gouvernementaux appropriées à

l’échelle régionale et locale. Le Protocole de Kyoto de la CCNUCC, à l'Article 12 (1) et (2) stipule que

le Mécanisme de Développement Propre (MDP) est créé pour aider les Parties non visées à l'annexe I

à parvenir à un développement durable ainsi qu'à contribuer à l'objectif de réduction des émissions

de Parties visées à l'annexe I, dans les conditions prévues par l'Article 3 du Protocole. (3) Dans le

cadre du MDP, les Parties non visées à l'annexe I (a) bénéficient des projets qui entraînent des

Réductions d'Emissions Certifiées (REC) et (b) les Parties visées à l'annexe I peuvent utiliser les REC

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 34

obtenues grâce à ces projets pour répondre à une partie de leur engagements chiffrés de limitation

et de réduction des émissions. Le bureau du MDP a été créé au sein de MINEPDED, agissant comme

autorité nationale désignée (AND), et un point focal pour la CCNUCC a été désigné. En collaboration

avec le Comité interministériel créé à cet effet, ces organismes institutionnels sont responsables de

l'évaluation des projets MDP pour assurer la conformité avec les exigences du Protocole. Le

MINEPDED a également développé des valeurs seuils pour les émissions de polluants, en particulier à

partir de différents types d'usines telles que la fonderie, la verrerie, la sidérurgie, les mines et le

pétrole, le raffinage du pétrole et la pétrochimie dans le document des Normes Environnementales

et les Procédures pour les Installations Commerciales et Industrielles.

Toutefois, les références réglementaires ne contiennent pas de dispositions spécifiques orientant les

investisseurs à satisfaire aux exigences de réduction d'émissions de GES en tant que conséquence

des opérations de biocarburants tel que prescrit par Principe 3.a de la Norme RSB.

Critère 3b: Le cycle de vie d’émissions des GES issus des biocarburants doit être calculé en utilisant la

méthodologie RSB de calcul du cycle de vie des émissions de GES comprenant des éléments

méthodologiques et des données de base provenant de sources autorisées ; une base scientifique

solide et acceptée, périodiquement mise à jour lorsque de nouvelles données sont disponibles ; des

limites de système issues d’une analyse du « Puits à la Roue3 » ; des émissions de GES dues au

changement d'affectation des terres, y compris, mais pas limité aux variations des stocks de carbone

de surface et souterrain, et inciter à l'utilisation des co-produits, des résidus et des déchets de telle

sorte que les émissions de GES du cycle de vie des biocarburants soient réduits.

Le Cameroun ne disposant pas d’une politique législative en matière de biocarburants dans laquelle

les biocarburants doivent satisfaire aux exigences de réduction de gaz à effet de serre (GES) , il est

fondamentale à ce Principe 3 de la norme RSB de souligner qu’en dépit de l’engouement observé

autour de la production et la commercialisation des biocarburants, il serait absolument

contradictoire de produire des biocarburant si leurs émissions de GES sont plus élevées que celles

issues des combustibles fossiles actuellement utilisés. Par conséquent, il faudrait au préalable

calculer les émissions de GES des biocarburants, particulièrement dans le cas où la production est

destinée à l’exportation vers les marchés occidentaux qui exigent habituellement une preuve que

leur production a entraîné des réductions d'émission fossile. D’où l’Exigence du Critère 3.c qui

stipule :

Critère 3c. : Les mélanges de biocarburants doivent avoir en moyenne un cycle de vie d’émissions de

GES 50% inférieur à celui de la ligne de base de combustibles fossiles. Chaque biocarburant dans le

mélange doit avoir un cycle de vie des émissions de GES plus bas que la ligne de base des

combustibles fossiles.

3 L’analyse du « Puits à la Roue » (Analyse du Cycle de Vie (ACV) ou écobilan) est une technique d’évaluation des impacts

environnementaux associés à toutes les étapes de la vie d'un produit du « berceau à la tombe » (depuis l'extraction des matières premières jusqu'à la transformation des matériaux, la fabrication, la distribution, l'utilisation, la réparation, l'entretien et l'élimination ou recyclage). L’ACV aide à éviter d’avoir une vision étroite des préoccupations environnementales en dressant un inventaire de l'énergie concernée, des intrants et des rejets dans l'environnement, en évaluant les impacts potentiels associés aux intrants et les rejets identifiés, ainsi que par l'interprétation des résultats afin d'aider à prendre une décision plus éclairée.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 35

Autrement dit, dans la perspective d’exportation des biocarburants ou d’obtention d’une

certification RSB, le Cameroun devrait envisager d'introduire des exigences dans sa législation sur la

réduction des émissions et, éventuellement la nécessité de les calculer. La norme RSB propose une

méthodologie de calcul libre d’utilisation.

Tableau 7: Tableau Synoptique du Principe 3

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 3: Emission des Gaz à effets de serre

Critère 3a. Dans les zones géographiques disposant d’une politique législative en matière de biocarburants ou d’une réglementation en vigueur, dans laquelle les biocarburants doivent satisfaire aux exigences de réduction de gaz à effet de serre (GES) sur toute sa durée de vie pour s’y conformer et/ou bénéficier de certaines mesures incitatives, les opérations de biocarburants soumises à cette politique ou réglementation doivent s’y conformer et/ou être qualifiées aux mesures incitatives applicables.

Loi cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 5 Août 1996, Article 10 (1), Article 21, Article 23 (1) and (2).

Les références réglementaires répondent partiellement à la norme RSB.

les Références réglementaires ne contiennent pas de dispositions spécifiques qui répondent à la réduction des GES. Il est donc nécessaire d'inclure l’exigence de réduction des GES dans la réglementation.

Normes Environnementales et Procédures d’Inspection pour les Installations industrielles et Commerciales au Cameroon, Titre 3 (Déclaration des Emissions) du Chapitre 2 ,Partie 3 (Pollution de l’Air- Normes d’émissions).

Protocole de Kyoto, Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques(CCNUCC), Article 12 (1), (2) et (3).

Critère 3b. Le de cycle de vie d’émissions des GES issus des biocarburants doit être calculé en utilisant la méthodologie RSB de calcul du cycle de vie des émissions de GES comprenant des éléments méthodologiques et des données d'entrée provenant de sources autorisées ; une base scientifique solide et acceptée, périodiquement mise à jour lorsque de nouvelles données sont disponibles ; des limites de système à partir d’une analyse du « Puits à la Roue » ; des émissions de GES dues au changement d'affectation des terres, y compris, mais pas limité aux variations des stocks de carbone de surface et souterrain, et incite à l'utilisation des co-produits, des résidus et des déchets de telle sorte que les émissions de GES du cycle de vie des biocarburants soient réduits.

Normes Environnementales et Procédures d’Inspection pour les Installations industrielles et Commerciales au Cameroon, Titre 5 (1) (Déclaration des Emissions) du Chapitre 2, Partie 3 (Pollution de l’Air- Normes d’émissions).

Les références réglementaires ne répondent pas à la norme RSB..

En l’absence d’une réglementation en la matière, la Cameroun peut envisager d’utiliser la méthode de calcul des émissions de GES (RSB-STD-01-003-01) proposée par la RSB.

Loi cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 5 Août 1996, Article 9 (a) a propos du Principe de précaution.

Critère 3c. Les mélanges de biocarburants doivent avoir en moyenne un cycle de vie

Normes Environnementales et

Les références

Le règlement devrait fournir des normes de

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 36

Principe4:Droitsdel’Hommeetdutravail

Les Opérations de biocarburant ne doivent pas violer les droits de l’homme et du travail, mais

promouvoir un travail décent et le bien-être des travailleurs

Critère 4.a: Les travailleurs doivent jouir de la liberté d'association, du droit de se syndiquer et du

droit de négocier collectivement.

L’exigence minimale du présent Critère est que lorsque la loi interdit la négociation collective ou la syndicalisation, les opérateurs de biocarburant ne doivent pas interférer avec les efforts des travailleurs pour mettre en place des mécanismes de représentation dans de tels cas, et doit fournir un mécanisme pour les travailleurs à s'engager avec les employeurs sans enfreindre la loi.

La liberté d'association est proclamée dans le préambule de la Constitution du Cameroun et est régie

par les dispositions de la loi N° 90/053 du 19 Décembre 1990. L'Article 3 de la loi N° 92/007 du 14

Août 1992 relative au Code du travail Camerounais donne aux travailleurs et aux employeurs, sans

restriction d'aucune sorte, sans autorisation préalable, le droit de constituer librement des syndicats

dont les objectifs sont la défense, le développement et la protection des leurs intérêts, en particulier

le développement économique, industriel, commercial, ainsi que social, économique, culturel et

moral de leurs membres.

Au niveau international, le Cameroun a ratifié plusieurs conventions. D'une part, la Déclaration

Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) en son Article 20 (1) stipule que toute personne a droit à

la liberté de réunion pacifique et d'association. D'autre part, les conventions de l'Organisation

Internationale du Travail (OIT) N° 87 de 1948 (Liberté syndicale et protection du droit syndical) et N°

98 de 1949 (Droit d'organisation et de négociation collective) prévoit que les travailleurs jouissent de

la liberté d'association, le droit de se syndiquer et le droit de négocier collectivement. Par

conséquent, en ce qui concerne ce Critère, les références réglementaires répondent à l’exigence du

standard de la norme RSB.

Critère 4.b: Le travail forcé ou obligatoire est prohibé.

Conformément à cette question, le Code du travail Camerounais (Loi N° 92/007 du 14 Août 1992) en

son Article 2 (3 à 4), prévoit que le travail forcé ou obligatoire est interdit. Il précise que l'on entend

par travail forcé ou obligatoire tout service ou travail exigé d'un individu sous la menace d'une peine

quelconque et pour lequel ledit individu ne s'est pas engagé de plein gré. Par ailleurs, le Cameroun a

ratifié la Convention N° 29 sur le travail forcé ou obligatoire, adoptée par l'OIT en 1930. L’Article 1 (1)

de cette Convention prévoit que chaque membre de l'OIT qui ratifie ladite convention s'engage à

supprimer l'emploi du travail forcé ou obligatoire sous toutes ses formes. L'Article 4 (1) de la même

d’émissions de GES 50% inférieur à celui de la ligne de base de combustibles fossiles. Chaque biocarburant dans le mélange doit avoir un cycle de vie des émissions de GES plus bas que la ligne de base des combustibles fossiles.

Procédures d’Inspection pour les Installations industrielles et Commerciales au Cameroon, Partie 3 (Pollution de l’air- Normes des émissions) et Annexe VI,

réglementaires ne répondent pas à la norme RSB..

mélange des biocarburants sur la base du facteur d'émission relatif à la ligne de base de combustibles fossiles.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 37

convention prévoit que l'autorité compétente ne doit ni imposer ni permettre d'imposer le travail

forcé ou obligatoire au profit de particuliers, d'entreprises ou d'associations.

Le Cameroun a également ratifié la Convention de l’OIT N° 105 sur l'abolition du travail forcé de

1957. L'Article 1 de cette Convention stipule que chaque membre de l'OIT qui ratifie ladite

convention, s'engage à réprimer et à ne pas faire usage de toute forme de travail forcé ou

obligatoire. L'Article 2 de la même convention prévoit que chaque membre de l'OIT, qui ratifie la

convention, s'engage à prendre des mesures efficaces pour assurer l'abolition immédiate et

complète du travail forcé ou obligatoire, conformément à l'article 1 de ladite Convention. Pour

conclure, l'article (4) de la DUDH ajoute que personne doit être mis esclavage, ni en servitude,

l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. En somme, les références

réglementaires camerounaises et internationales répondent aux exigences de la norme RSB.

Critère 4.c: Le travail des enfants est prohibé, excepté dans les exploitations familiales et ce

uniquement lorsque le travail n'interfère pas avec la scolarité de l'enfant et ne met pas sa santé en

danger.

Les Exigences Minimales de ce Critère requièrent que l’âge limite de scolarisation soit celui défini

dans la législation nationale ou 14 ans. Les travaux dangereux pour les enfants tels que définis par la

Convention N° 138 de l'OIT n'est pas autorisé et le travail des enfants dans les petites exploitations

familiales n'est acceptable que sous la supervision d'adultes et lorsque celui-ci n'interfère pas avec

leur scolarité, ni met en péril leur santé.

En rapport avec ce Critère, la loi N° 92/14 du 07 Août 1992 portant le Code du travail au Cameroun

en son Article 86 stipule que (1) les enfants (âgés de moins de 14 ans) ne peuvent être employés

dans aucune entreprise, même comme apprentis, sauf sur dérogation spéciale accordée par arrêté

du ministre du travail et de la sécurité sociale. Ceci en tenant compte des circonstances et des tâches

qui peuvent leur être assignées. En ce qui concerne le travail dangereux des enfants, le Code du

travail Camerounais (loi N° 92/14 du 07 Août 1992) en son Article 86 (3) prévoit qu'un arrêté du

ministre du travail et de la sécurité sociale fixe la nature du travail et les types d'activités autorisées

pour les jeunes ainsi que la limite d'âge. Par ailleurs, le Cameroun a ratifié la Convention N ° 182 pour

l'élimination des pires formes de travail des enfants, adoptée par l'OIT en 1999. L'Article 3 de ladite

Convention interdit les pires formes de travail des enfants telles que, entre autres: (a) toutes les

formes d'esclavage ou pratiques analogues à l'esclavage, telles que la vente et la traite des enfants, la

servitude pour dettes, le servage, le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou

obligatoire des enfants dans les conflits armés; (b) les travaux qui, par leur nature ou les

circonstances dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, la sécurité ou la

moralité des enfants.

Le Cameroun a également ratifié la Convention de l’OIT N°138, promulguée 1973 sur l'âge minimum.

L’Article 1 de cette Convention stipule que chaque membre signataire de la convention s'engage à

menée une politique nationale visant à assurer l'abolition effective du travail des enfants et à

augmenter progressivement l'âge minimum d'admission à l'emploi ou au travail à un niveau

compatible avec développement complet physique et mental des jeunes. L’Article 2 (3) précise que

cet âge minimum ne peut être inférieur à l'âge auquel cesse la scolarité obligatoire, dans tous les cas,

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 38

il ne doit pas être inférieur à 15 ans. L’Article 2 (4) de la même proclamation permet que, malgré les

dispositions de l'Article 2 (3), tout pays signataire dont l'économie et les institutions scolaires ne sont

pas suffisamment développées pourra, après consultation des organisations d'employeurs et de

travailleurs intéressées, s'il en existe, fixer initialement l’âge minimum à 14 ans. En somme, en ce qui

concerne le travail des enfants et l'âge minimum, les références réglementaires camerounaises sont

répondent aux exigences de la norme RSB.

Critère 4.d: Les travailleurs doivent être exempts de toute forme de discrimination, que ce soit en

matière d'emploi ou d'opportunité, en ce qui concerne le sexe, les salaires, les conditions de travail

et les avantages sociaux.

Les Exigences Minimales de ce Critère stipule que tous les employés doivent être libres de toutes

discrimination sociale, culturelle, de race, de religion, d'âge, de sexe ou de tout autre facteur de

discrimination conformément à la Convention N° 111 de l'OIT. Le développement de carrière doit

être encouragé pour tous les travailleurs, les lieux de travail doivent être sûr pour les femmes,

exempt de harcèlement sexuel, de discrimination et d'abus, et l'employeur doit favoriser l'accès à

l'emploi, la formation professionnelle et le recrutement pour les femmes afin d'assurer un meilleur

équilibre entre les sexes dans le travail et le développement de carrière.

Le Code du travail Camerounais, (Loi N° 92/14 de Août 07 1992) en son article 4 (2) interdit (a) tout

acte de discrimination tendant à miner la liberté d'association des salariés, (b) toute pratique visant à

subordonner leur travail à leur affiliation ou non-affiliation, leur rejet ou leur causer un préjudice en

raison de leur appartenance ou non-appartenance à un syndicat ou de la participation à des activités

syndicales.

Cette loi va plus loin dans l'article 168 où elle prévoit des amendes allant de 20 000 à 1,5 millions de

FCFA4 contre toute personne qui commet un acte de discrimination tendant à porter atteinte à la

liberté d'association et contre toute personne qui viole l'exercice régulier des fonctions du délégué

du personnel, toute personne qui oblige un travailleur à être embaucher contre son gré ou qui

l'empêche d'être embaucher, d’aller au travail et, en général, de remplir les obligations imposées par

le contrat, tout employeur, avocat ou agent qui commet sciemment sur le registre de l'employé ou

sur tout autre document de fausses déclarations relatives à la durée et les conditions de travail de

l'employé, toute personne qui demande ou accepte une indemnisation des travailleurs, en tant

qu'intermédiaire dans le règlement ou le paiement des salaires, indemnités et frais de toute nature,

pour obtenir un emploi ou pour le règlement d'un conflit de travail quel qu'en soit l'objet.

Le Cameroun a ratifié la DUDH, en son Article 2 (1) elle stipule tous les Hommes ont droit à tous les

droits et libertés énoncés dans la Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de

couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, etc. De même,

l'objectif 3 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) vise la promotion de l'égalité

de genre et l'autonomisation des femmes.

De plus, le Cameroun a ratifiée la Convention N° 111 de l'OIT, promulguée en 1958, portant sur la

discrimination de l'emploi et la profession. L’Article 1 (a) de ladite convention interdit toute pratique

4 1USD~500CFAF

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 39

de distinction, d’exclusion ou de préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion,

l'opinion politique, l'ascendance nationale ou l'origine sociale, ayant pour effet de détruire ou de

compromettre l’égalité de chances en matière d'emploi ou de profession.

Le Cameroun a également ratifié la Convention de l'OIT N° 100 de 1951 sur l'égalité de rémunération.

L’Article 1 (1) de cette convention stipule que (a) le terme rémunération comprend le salaire

ordinaire de base ou minimum et tous autres avantages payés directement ou indirectement, en

espèces ou en nature, par l'employeur au travailleur en raison de l'emploi du travailleur, et précise

que (b) l'expression égalité de rémunération entre les hommes et les femmes pour un travail de

valeur égale se réfère aux taux de rémunération fixés sans discrimination fondée sur le sexe. L’Article

2 (1) de la même convention prévoit que chaque pays signataire se doit, par des moyens adaptés aux

méthodes en vigueur pour déterminer les taux de rémunération, encourager et, dans la mesure où

cela est compatible avec lesdites méthodes, assurer l'application à tous les travailleurs du principe

d'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes pour un travail de valeur égale. Par

conséquent, les références réglementaires camerounaises répondent à la norme RSB en ce qui

concerne le Critère 4d.

Critère 4e: Les salaires des travailleurs et les conditions de travail doivent respecter toutes les lois et

conventions internationales applicables, ainsi que toutes les conventions collectives pertinentes.

Lorsqu’un gouvernement à légiféré au sujet de l’application d’un salaire minimum qui s'applique au

secteur industriel, celui-ci doit être respectée. Lorsqu'il n’existe pas de législation fixant un salaire

minimum, le salaire versé pour une activité particulière doit être négocié et convenu sur une base

annuelle avec le travailleur. Les hommes et les femmes doivent recevoir une rémunération égale

pour un travail de valeur égale.

Les Exigences Minimales de ce Critère stipulent que les salaires doivent être versés en espèces ou

sous toute autre forme acceptable par les travailleurs. Tout logement fourni par l'investisseur aux

travailleurs permanents ou temporaires doit être construits et entretenus de façon à assurer une

bonne hygiène, la santé et des conditions de sécurité aux travailleurs. Le taux de rémunération du

travail à la tâche doit permettre aux travailleurs de gagner au moins le salaire minimum légal ou un

salaire comparable, basé sur une journée de huit heures de travail dans des conditions moyennes. Le

nombre maximal d’heures normales de travail par semaine ne doit pas excéder 48 heures. Les

travailleurs peuvent exécuter des heures supplémentaires qui doivent être volontaire, mais le total

des heures de travail ne doit pas excéder 80 heures par semaine.

La première exigence de ce Principe stipule que le paiement des salaires doit être fait en espèces ou

sous toute autre forme acceptable pour les travailleurs sur une base mensuelle ou plus

fréquemment. D’après les exigences de la norme RSB, ces salaires doivent être négociés et convenus

avec le travailleur et doit être payé à intervalles prévus par la loi, la convention collective ou le

contrat de travail. À cet égard, le Code du travail du Cameroun (Loi N° 92/14 du 07 Août 1992), en

son Article 61 (1), prescrit que le salaire désigne, quel que soit l’appellation et la méthode de calcul,

la rémunération ou les gains susceptibles d'être évalués en espèces et fixés, soit par accord individuel

soit par des accords réglementaires ou collectifs qui sont dus en vertu d'un contrat de travail par un

employeur à un employé, soit pour le travail effectué ou à effectué, soit pour les services rendus ou à

rendre.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 40

Le Code du travail Camerounais prévoit l'existence d'un salaire minimum et les conditions de

paiement et de retenues salariales. L'Article 1 du décret N° 2008/2115/PM du 24 Juin 2008 sur la

revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) le fixe à 28 216 francs CFA par

mois sur l'ensemble du territoire national, quelle que soit la branche d'activité. Le Décret N°

0021/MINTSS/SG/DRP/SDCS du 30 Juin 2008 fixant le champ d'application du SMIG dans son Article 1

stipule que le salaire minimum est un salaire de base et des primes éventuelles doivent y être

majorées. L'Article 2 ajoute que le salaire minimum s'applique à tous les employeurs, privés ou

publics, quel que soit leur secteur d'activité et sur l'ensemble du pays. Cependant, il est important de

noter que dans les entreprises privées, le salaire minimum est souvent déterminée par la négociation

entre employeur et employé sans le consentement et le contrôle de l'Etat.

En ce qui concerne la fréquence de paiement des salaires, l'Article 68 (2) du Code du travail

Camerounais (loi N° 92/14 de 07 Août 1992), stipule que les paiements doivent être effectués au plus

tard huit (08) jours après la fin du travail qui donne droit au salaire. L'Article 67 précise que les

salaires doivent être payés en monnaie ayant cours légal, toute autre méthode de paiement est

interdite. Les références réglementaires camerounaises répondent clairement aux exigences de la

norme RSB sur le salaire minimum et le paiement en temps opportun.

La deuxième Exigence Minimale du Principe 4e. stipule que tout logement fourni par l’investisseur

aux travailleurs permanents ou temporaires doit être construits et entretenus afin de leur assurer

une bonne hygiène, une bonne santé et leurs garantir des conditions de sécurité. L’Article 66 (1-2) du

Code du travail Camerounais (Loi N° 92/14 de 07 Août 1992) prévoit que (1) l'employeur est tenu de

fournir un logement à tous les travailleurs qui se sont déplacés pour des raisons de travail loin de leur

résidence habituelle. Il souligne que le logement doit être suffisant et décent. Par conséquent, il doit

correspondre à la situation familiale du travailleur et satisfaire aux exigences établies par le Ministère

du Travail et de la Sécurité sociale (MINTSS) et le Comité Consultatif National sur le Travail.

Cependant, (2) si l'employeur n'a pas de logement disponible, il doit payer au travailleur une

indemnité de logement conformément au taux minimal fixé par la loi. Par conséquent, en ce qui

concerne le logement des travailleurs par l’employé, les références réglementaires Camerounaises

répondent aux exigences de la norme RSB.

La troisième Exigence Minimale du Principe 4e. requiert pour le travail à la tâche que le taux de

rémunération doit permettre aux travailleurs de gagner au moins le salaire minimum légal ou un

salaire comparable basé sur une journée de huit (8) heures. Conformément à cette exigence, l'Article

63 du Code du travail Camerounais (Loi N° 92/14 du 07 Août 1992), prévoit que la rémunération du

travail à la tâche doit être calculé de telle manière qu'elle donne au travailleur les possibilités

moyennes et travaillant normalement, un salaire au moins égal à celui du travailleur permanent

effectuant un travail similaire. L'article 64 de la même loi exige que, dans de tels cas, le salaire

minimum et les conditions de rémunération du travail à la tâche doivent être affichés dans les lieux

de travail. À cet égard, les références réglementaires nationales répondent aux exigences de la

norme RSB.

Au sujet de la question de l'égalité de rémunération, la norme RSB stipule que les travailleurs doivent

être exempts de toute forme de discrimination, que ce soit en matière d'emploi ou d'opportunité, en

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 41

ce qui concerne le sexe, les salaires, les conditions de travail et les avantages sociaux. À cet égard,

l'Article 61 (2) du Code du travail Camerounais (Loi N° 92/14 du 07 Août 1992) affirme qu’à

conditions égales de travail et d'aptitude professionnelle, le salaire est égal pour tous les travailleurs,

indépendamment de l’origine, le sexe, l’âge, l'état et la religion. Par ailleurs, le Cameroun a ratifiée la

Convention de l'OIT N° 100 sur l'égalité de rémunération de 1951. L’Article 2 (1) de ladite Convention

prévoit que tout pays signataire doit, par des moyens adaptés aux méthodes en vigueur pour

déterminer les taux de rémunération, encourager et, dans la mesure où ceci est compatible avec

lesdites méthodes, assurer l'application à tous les travailleurs du Principe d’égalité rémunération

entre les hommes et les femmes pour un travail d’égale valeur. Ainsi, les références réglementaires

Camerounaise répondent aux exigences de la norme RSB.

En ce qui concerne le nombre maximal d'heures de travail, l'article 80 du Code du travail du

Cameroun (Loi N° 92/14 du 07 Août 1992) prévoit que (1) dans toutes les entreprises non agricoles

publiques ou privées, les heures de travail ne doivent pas excéder 40 heures par semaine.

Cependant, (2) dans toutes les entreprises agricoles et assimilés, les heures de travail sont établies à

2 400 heures par an dans la limite de quarante-huit (48) heures par semaine. Pour conclure, l'Article

80 souligne le fait que (3) toutes ces dispositions doivent être appliquées à tous les travailleurs,

indépendamment de leur âge et le sexe, et à toutes les formes de rémunération. En ce qui concerne

le nombre maximal d'heures de travail, les références réglementaires Camerounaise répondent ainsi

aux exigences de la norme RSB.

Critère 4.f: Les conditions de sécurité et de santé au travail doivent respecter les normes

internationalement reconnues.

Les Exigences Minimales de ce Critère indiquent les travailleurs ne doivent être exposé à aucun

risques sanitaire ou sécuritaire au travail sans une protection et une formation adéquates telles que

définies dans la législation nationale et les normes internationales.

Le Code du travail (Loi N° 92/14 de 07 Août 1992) et l'Ordonnance N° 039/MTPS/IMT du 26

Novembre 1984 fixant les conditions générales d’hygiène et de sécurité au travail sont les cadres

généraux utilisés pour comparer les exigences de la norme RSB avec les références réglementaires

Camerounaise. L’Article 95 (1) du Code du travail stipule que l'hygiène et la sécurité au travail sont

définies par le décret du MINTSS, après concertation avec la Commission nationale pour la santé et la

sécurité au travail. Cette loi est mise en œuvre par décret N° 039/MTPS/IMT du 26 Novembre 1984

fixant les conditions générales d’hygiène et de sécurité au travail. L’Article 5 (1) du dudit arrêté

précise que lors de la procédure d'embauche ou en cas d'introduction d'un nouveau procédé de

travail, l'employeur est tenu de fournir aux travailleurs toutes les informations sur les risques liés à

leurs activités et des mesures à prendre pour éviter ces risques, y compris l'utilisation d'équipements

de protection. L'Article 4 (1) précise que l'employeur est tenu d’entretenir les installations, de fournir

des facilités et des équipements appropriés aux travailleurs aux fins du travail à effectuer, afin leur

garantir une protection adéquate contre les accidents et tout dommage sanitaire. L’alinéa (3) du

même Article définit les types d'équipements de protection individuelle appropriés que l'employeur

doit fournir aux travailleurs en fonction de la nature du travail à effectuer.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 42

L'Article 95 (2) du Code du travail Camerounais stipule que ladite Ordonnance vise à protéger les

travailleurs, tout en tenant compte des conditions locales et des éventualités d'hygiène et de sécurité

conformes à celles recommandées par l'OIT et d'autres agences techniques internationales

reconnues. L'Alinéa (3) du même Article précise dans quels cas et sous quelles conditions l'inspecteur

du travail ou le médecin inspecteur du travail doit recourir à la procédure de mise en demeure.

Toutefois, en cas de danger imminent pour la santé et la sécurité des travailleurs, l'inspecteur du

travail ou le médecin inspecteur du travail prend des mesures immédiatement exécutoires. Par

conséquent, les références réglementaires Camerounaise répondent aux exigences de la norme RSB

au sujet des conditions d’hygiène et de sécurité au travail.

Critère 4 g: Les opérateurs doivent mettre en place un mécanisme permettant de s'assurer que les

droits de l'Homme et du travail décrits dans le présent Principe s’appliquent également lorsque le

travail est contracté par des tiers.

Pour ce Critère, la norme dispose d’exigences de progrès (requises dans les trois années qui suivent

la certification), qui stipulent que les opérateurs doivent identifier les cas où les travailleurs exerçant

dans le cadre de leur fonction opérationnelle (producteurs de matières premières, transformateurs

de matières premières ou producteurs de biocarburants) sont contractés en dehors de leur influence

directe par des parties externes et doivent mettre en œuvre un mécanisme permettant de s'assurer

que ces travailleurs contractuels bénéficient des mêmes droits que le personnel employé

directement par les opérateurs, tels que décrits dans le présent Principe.

Le Code du travail Camerounais (Loi N° 92/14 du 07 Août 1992) et l’Ordonnance d’application

abordent bel et bien la question des conditions de travail au Cameroun. Cependant, aucune

référence réglementaire n’est disponible en matière de droits de l'Homme et du travail lorsque le

travail est contracté par des tiers.

Néanmoins, des progrès sont attendus. En Novembre 2012, un atelier sur la validation d'un accord

permettant la création d'emplois décents dans la pratique de la sous-traitance privée au Cameroun a

eu lieu à Douala. Cet atelier initié par le Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM) avait pour

objectif de mieux comprendre la sous-traitance, afin de promouvoir et de mettre en évidence

l'impact socio-économique de cette pratique sur l'emploi. Les travaux de l'atelier ont été utilisés pour

examiner toutes les questions relatives aux aspects institutionnels, politiques et opérationnels pour

une meilleure utilisation de la sous-traitance. L'atelier a recommandé la nécessité d'accélérer

l'adoption d'une loi sur la sous-traitance au Cameroun. Cette loi devrait comporter des dispositions

garantissant la rapidité de paiement des sous-traitants et la co-responsabilité des contractants par

des ordonnances en adéquation avec le Code du travail en vigueur au Cameroun. L'atelier a sollicité

notamment le soutien de l'OIT pour la mise en œuvre d'un système pilote de surveillance des effets

de la sous-traitance privée au Cameroun. Un projet de loi sur « les conditions de pratique et de

promotion de la sous-traitance » a été envoyé par le gouvernement à l'Assemblée nationale pour

être discuté et voté. Dès lors, jusqu'à ce qu'une loi claire soit signée et promulguée, les références

réglementaires en matière de sous-traitance demeurent relativement faibles au Cameroun.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 43

Tableau 8: Tableau synoptique du Principe 4

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 4: Droits de l’Homme et du travail

Critère 4.a: Les travailleurs doivent jouir de la liberté d'association, du droit de se syndiquer et du droit de négocier collectivement.

Constitution de la république du Cameroon, loi N°96/06, du 18 Janvier 1996, modifiée par la loi N°2008/01 du 14 Janvier 2008, Préambule.

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Liberté d’association, loi N° 90/053 du 19 Décembre 1990.

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992, Article 3.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Article 20 (1).

Liberté d’association et protection du doit syndical, Convention OIT N° 87.

Droit d'organisation et de négociation collective, Convention OIT N° 98.

Critère 4b: Le travail forcé ou obligatoire est prohibé

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992, Article 2 (3) et (4).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Convention sur le travail forcé ou obligatoire, Convention OIT N°29, Article 1 (1) et 4 (1).

Abolition du travail forcé, Convention OIT N° 105, Article 1 et Article 2.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Article (4).

Critère 4.c: Le travail des enfants est prohibé, excepté dans les exploitations familiales et ce uniquement lorsque le travail n'interfère pas avec la scolarité de l'enfant et ne met pas sa santé en danger.

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992, Article 86 (1) et (3).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun. Pires formes de travail des enfants, Convention

OIT N° 182, Article 3 (a) et (b).

Âge minimum, Convention OIT N° 138, Article 1, Article 2 (3) et (4).

Critère 4.d: Les travailleurs doivent être exempts de toute forme de discrimination, que ce soit en matière d'emploi ou d'opportunité, en ce qui concerne le sexe, les salaires, les conditions de travail et les avantages sociaux.

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992, Article 4 (2) et Article 168.

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Article 2 (1).

Objectifs du Millénaire pour le Développement, Objective 3.

Discrimination, l'emploi et la profession, Convention OIT N° 111, Article 1 (a).

Rémunération équitable, Convention OIT N° 100, Article 1 (1), Article 2 (1).

Critère 4.e: Les salaires des travailleurs et les conditions de travail doivent respecter toutes les lois et conventions internationales applicables, ainsi que toutes les conventions collectives pertinentes.

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992, Article 61 (1) et (2), Article 68 (2), Article 67, Article 66 (1) et (2), Article 63, Article 80.

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Réévaluation du salaire minimum interprofessionnel garanti, Décret N° 2008/2115/PM du 24 Juin 2008, Article 1.

Champs d’application du salaire minimum interprofessionnel garant, Décret N° 0021/MINTSS/SG/DRP/SDCS 30 Juin 2008, Article 1 et 2.

Rémunération équitable, Convention OIT N° 100 Article 2 (1).

Critère 4.f: Les conditions de sécurité et de santé au travail doivent respecter les normes internationalement reconnues.

Mesures générales d'hygiène et de sécurité au travail, Ordonnance N° 039/MTPS/IMT du 26 Novembre 1984, Article 5 (1) et Article 4 (1) et (3).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992, Article 95 (2) et (3).

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 44

Critère 4 g : Les opérateurs doivent mettre en place un mécanisme permettant de s'assurer que les droits de l'Homme et du travail décrits dans le présent Principe s’appliquent également lorsque le travail est contracté par des tiers.

Code du travail, loi N° 92/007 du 07 Août 1992,

Les références réglementaires ne répondent pas aux exigences de la norme RSB.

Les références réglementaires devraient être développées en matière de droits de l'homme et des droits du travail lorsque le travail est contracté par des tiers.

Principe5:Développementruraletsocial

Dans les régions pauvres, les opérations de biocarburants doivent contribuer au développement

social et économique, des populations et communautés rurales locales.

Critère 5.a:Dans les régions pauvres, le statut socio-économique des acteurs locaux affectés par les

opérations de biocarburants doit être amélioré.

Les exigences minimales au titre du présent Critère comprennent: (i) L'optimisation du potentiel de

création d'emplois pour la main-d'œuvre dans la localité concernée, (ii) la promotion de l'utilisation

d’une main-d'œuvre permanente et locale par rapport à l'utilisation d’une main-d'œuvre constituée

de travailleurs migrants, saisonniers ou occasionnels, (iii) la transition du travail manuel à la

mécanisation (lorsque nécessaire) doit être gérée d'une manière juste et équitable, de sorte que le

plus grand nombre possible des travailleurs en activités soient recyclés et employés dans le

processus mécanisé, (iv) fournir une formation qualifiante aux communautés locales, tout en (v)

respectant les structures sociales existantes. Ce Critère fournit des exemples de mesures

progressives telles que: (a) la création des emplois annuel et/ou à long terme; (b) la mise en place

des structures de gouvernance qui favorisent l'autonomisation des petits agriculteurs et des

communautés rurales telles que les coopératives et les programmes de micro-crédits, (c) l'utilisation

de bioénergie locale pour fournir des services énergétiques modernes aux communautés locales

pauvres, (d) les options de participation, d'appropriation locale, de co-entreprises et des partenariats

avec les communautés locales, et (e) les avantages sociaux pour les communauté locale, telles que

des services cliniques, des logements, des hôpitaux ou des écoles.

Le Document de Stratégie pour le Développement du Secteur Rural (DSDSR 2005, version mise à jour

et complété du DSDSR de 2002) présente les politiques et stratégies spécifiques pour guider le

développement rural. Il est renforcé par le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté

(DSRP, 2003) et le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE, 2009).

Le DSDSR reconnaît qu'il y a un besoin pour les infrastructures rurales, les programmes de

développement social, le commerce et l'industrie de développer et accompagner les innovations

dans le domaine de l’agriculture. Ainsi, pour réduire la pauvreté dans les zones rurales, le

gouvernement entend mettre en œuvre à travers le DSDSR une stratégie de développement qui

prend en compte les femmes, les jeunes, les communautés autochtones, les personnes vulnérables

et les couches sociales pauvres. Les orientations stratégiques de cette stratégie sont les suivantes: (1)

la modernisation du système de production, (2) la restructuration du cadre institutionnel, (3) la

gestion durable des ressources naturelles, (4) la recherche d'opportunités nationales et

internationales pour les produits pastoraux et l'agroforesterie, enfin (5) la promotion de l'emploi et

de l'autonomisation des femmes et des jeunes ruraux.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 45

En ce qui concerne l'optimisation du potentiel de création d'emplois pour la main-d'œuvre dans la

localité d'opérations de biocarburants, les orientations du DSDSR aborde cette question à travers la

promotion de l'emploi et l'autonomisation des femmes et des jeunes en milieu rural.

La stratégie de cette orientation est de soutenir en priorité les femmes et les jeunes entrepreneurs à

travers le développement d'activités axées sur ces groupes de population. Un accent est mis sur

l’implication des réseaux d’organisation des femmes (GIC, ONGs, associations, groupes, etc.) dans la

chaîne d'approvisionnement.

Pour les femmes, des mesures spécifiques visant à renforcer leur présence dans les domaines de la

production alimentaire, la transformation à petite échelle, le dressage et la commercialisation

d'espèces animales non conventionnelles est à l’ordre du jour. En ce qui concerne les jeunes, la

politique de rajeunissement des producteurs est considérée comme d'avoir non seulement une cible

plus réceptive aux innovations techniques, mais aussi de réduire le chômage et l'exode rural. A cet

effet, un accent particulier est mis sur un renforcement approprié des capacités pour le

développement de l'emploi et l'auto-emploi en zones rurales. La mise en œuvre de ces orientations

stratégiques a abouti à l'élaboration d'objectifs stratégiques pour : (1) le renforcement des capacités

techniques et organisationnelles des municipalités et des communautés rurales, (2) la promotion des

activités génératrices de revenus, (3) l'appui à la mise en œuvre des services communautaires, des

infrastructures sociales et rurales, ainsi que (4) l'appui aux communes dans le processus progressif de

décentralisation.

En se référant à l'exigence minimale qui requiert la promotion de l'utilisation de la main-d'œuvre

permanente et locale par rapport à l'utilisation de travailleurs migrants, saisonniers ou occasionnels,

le DSDSR n'aborde pas exactement la question. Il vise simplement à mettre en œuvre la promotion

des activités génératrices de revenus. Les aspects liés à la promotion de l'utilisation de la main-

d'œuvre locale permanente à la place des travailleurs migrants, saisonniers et occasionnels ne sont

pas mentionnés. En matière de recrutement, les emplois doivent être occupés par des employés

nationaux à hauteur de 50% pour les cadres, 60% pour les superviseurs et 85% pour les manœuvres.

La législation en vigueur prévoit que le recrutement du personnel par un investisseur étranger doit

être en conformité avec le Code du travail Camerounais, la convention collective du secteur d'activité

concerné et avec le décret N° 2000/286 du 12 Octobre 2000 fixant les conditions d'entrée, de séjour

et de sortie des étrangers au Cameroun.

Quant à l'exigence minimale qui requiert une offre de formation qualifiante aux communautés

locales tout en respectant les structures sociales existantes, le DSDSR met l'accent sur la nécessité

d'effectuer des réformes visant à créer un environnement propice au développement des

organisations professionnelles et interprofessionnelles, un cadre institutionnel pour les ONGs, le

secteur privé et la société civile de nature à fournir un appui à la participation, la formation et

l'organisation des communautés rurales, à développer leurs initiatives et leur participation à des

activités socio-économiques de base. En conséquence, il propose que le cadre institutionnel soit

efficacement complété par la mise en place d'un environnement propice structuré autour de la

promotion de l'information et de la communication, l'accès aux marchés et aux capitaux, la

facilitation de la création et du développement des Petites et Moyennes Entreprises (PME)/Petites et

Moyennes Industries (PMI) locales, le développement des infrastructures rurales et des équipements

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 46

socio-économiques de base qui élargissent efficacement les activités de l'ensemble de la chaîne de

production rurale.

La mise en œuvre de cette orientation stratégique est poursuivie par l'objectif de formation de 30

000 agriculteurs par an. Pour ce faire, les actions suivantes sont proposées (1) la réglementation du

secteur de la formation professionnelle agricole, (2) le développement et la rénovation des écoles

publiques et les centres de formation agricole, (3) l’introduction de l'agriculture, l'élevage, la

sylviculture et l'éducation environnementale dans les programmes d’établissements d'enseignement

primaire et secondaire. Cependant, cette orientation stratégique et son objectif ne traite pas de la

question du respect des structures sociales existantes, alors que l'autorité traditionnelle et

l'organisation sociale dans les zones rurales sont encore très forte dans de nombreuses régions du

pays.

En conclusion, la mise au point de cette stratégie de développement du secteur rural est basée sur

les aspects économiques, techniques et organisationnels. L'aspect social est intégré dans l'aspect

technique et se limite à l'élaboration d'un système de conseil, de soutien et de formation

professionnelle des acteurs du secteur agricole. En ce qui concerne les exigences du Critère 5a,

l'expérience pratique a montré que les investisseurs dans la plupart des cas, offre des opportunités

d'emploi pour les populations locales et fournissent parfois des installations et services sociaux pour

la communauté. En effet, cette stratégie de développement du secteur rural découle de quatre

ministères, dont le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER), le Ministère de

l'Elevage, des Pêches et des Industries Animal (MINEPIA), le Ministère des Forêts et de la Faune

(MINFOF) et le MINEPDED. Si grâce à cette stratégie commune il est reconnu dans le DSDSR que

l'effort de développement des zones rurales ne peut se limiter qu’a agriculture, il convient également

de souligner que l'absence de la MINTSS et le Ministère des Affaires Sociales (MINAS) explique

pourquoi la composante sociale est peu développée dans cette stratégie. En outre, aucune référence

réglementaire explicite existante ne demande aux investisseurs soit de participer au développement

locale de la communauté rural, ni de contribuer au développement économique et social des

communautés locales, rurales et autochtones, ni encore de respecter l'organisation sociale locale.

Pour cette raison, les références réglementaires du Cameroun ne répondent que partiellement aux

exigences la Norme RSB. Il serait important d’envisager des mesures exigeant aux investisseurs de

contribuer à l'amélioration des moyens de subsistance des communautés locales, tout au moins en

offrant des opportunités d'emploi et en limitant les effets négatifs de leur activités sur les

populations locales (par exemple en réduisant leur accès aux formes et moyens de subsistance

traditionnels) comme une condition préalable à l'obtention des autorisations nécessaires, compte

tenu notamment des acquisitions de terre potentiellement importantes mise en valeur aux fins de la

production de biocarburants.

Critère 5.b : Dans les régions de pauvreté, les mesures spéciales encouragent la participation des

femmes, des jeunes, des communautés autochtones et des personnes vulnérables dans les

opérations de biocarburants doivent être conçues et mises en œuvre.

L'un des objectifs clés du DSDSR est la promotion du développement rural à travers la croissance

basée sur secteur agricole. Tel que vu dans le Critère 5a, la stratégie dispose d’orientations de base

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 47

pour sa mise en œuvre, parmi lesquelles la promotion de l'emploi et l'autonomisation des femmes et

des jeunes en milieu rural. La stratégie de cette orientation est de soutenir en priorité

l'entrepreneuriat des femmes et des jeunes dans les activités de développement orientés vers les

campagnes. L’accent étant mis sur les réseaux d’organisation des femmes (GIC, ONG, associations,

groupes, etc.) dans la chaîne d'approvisionnement.

Le DSCE vise également à stimuler la croissance et de redistribution des richesses aux couches les

plus vulnérables de la population accordant une attention particulière aux femmes et aux jeunes.

Tous ces documents de stratégie indiquent que les femmes, les jeunes, les communautés

autochtones et les personnes vulnérables doivent être appuyés pour le développement du secteur

rural, mais les mesures qui favorisent leur participation au développement local sont mal conçues et

mises en œuvre. Par conséquent, les références réglementaires répondent partiellement aux

exigences de la norme RSB.

Tableau 9: Synoptique du Principe 5

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 5: Développement rural et social

Critère 5.a: Dans les régions pauvres, le statut socio-économique des acteurs locaux affectés par les opérations de biocarburants doit être amélioré.

Document de Stratégie pour le Développement du Secteur Rural (DSDSR, 2005, version mise à jour et complété du DSDSR, 2002).

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

Il convient d’adopter des références réglementaires explicites et contraignantes pour les investisseurs, les obligeants à participer au développement de la communauté locale, de contribuer au développement économique et social des personnes et des collectivités locales, rurales et autochtones, et de respecter l'organisation sociale locale.

Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE, 2009).

Conditions d’entrée, de résidence et de sortie des étrangers au Cameroun, Décret N° 2000/286 du 12 Octobre 2000.

Critère 5.b: Dans les régions de pauvreté, les mesures spéciales encouragent la participation des femmes, des jeunes, des communautés autochtones et des personnes vulnérables dans les opérations de biocarburants doivent être conçues et mises en œuvre.

Document de Stratégie pour le Développement du Secteur Rural (DSDSR, 2005, version mise à jour et complété du DSDSR, 2002).

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

Les références réglementaires doivent inclurent des mesures bien conçues et réalisables qui encouragent la participation des femmes, des jeunes, des communautés autochtones et les personnes vulnérables au développement local.

Principe6:Sécuritéalimentairelocale

Les opérations de biocarburants doivent garantir le droit humain à une alimentation adéquate et

améliorer la sécurité alimentaire dans les régions souffrant d'insécurité alimentaire.

Critère 6a: Les opérateurs de biocarburants doivent évaluer les risques pour la sécurité alimentaire

dans la région et la localité et atténuer les impacts négatifs qui découlent de la production de

biocarburants.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 48

D’après l’Indice Global de la Faim de l’IFPRI (http://www.ifpri.org/tools/2011-ghi-map), le Cameroun

est classé comme un pays sérieusement menacé en termes de risque d'insécurité alimentaire. Selon

le FAO, la prévalence de la malnutrition au Cameroun est de l'ordre de 15 à 25%

(http://faostat.fao.org/site/563/default.aspx). Cela signifie que les préoccupations liées à la sécurité

alimentaire au Cameroun devraient être une priorité et les opérateurs seraient tenus de procéder à

un examen de la situation dans leur localité, suivi dans certains cas, par une évaluation de la sécurité

alimentaire. La portée de l'évaluation de la sécurité alimentaire doit inclure les impacts

supplémentaires que les opérations de biocarburants peuvent entrainer eu égard le caractère

transversal de la sécurité alimentaire, notamment les sols, l'eau, les infrastructures de travail, etc.

La loi N° 96/12 du 5 Août 1996, portant cadre général de gestion de l'environnement au Cameroun,

en son Article 54 stipule que les installations industrielles ou commerciales qui sont ou peuvent être

dangereux pour la santé publique, la sécurité, l'agriculture, la nature et l'environnement en général

sont soumises aux dispositions des lois et règlements relatifs aux établissements classés.

Cependant les références réglementaires camerounaises ne répondent pas explicitement aux

exigences d'évaluation des risques pour la sécurité alimentaire et la mise en œuvre des mesures

d'atténuation telle que défini par la norme RSB. En général, les références réglementaires manquent

d'orientation claire sur la méthode d’évaluation des risques en matière de sécurité alimentaire. En

raison de la situation actuelle de la sécurité alimentaire dans le pays, il est opportun d'exiger que

tout investissement dans les biocarburants ne doit ni concurrencer ni avoir des impacts négatifs sur

la sécurité alimentaire local.

Critère 6b: Dans les régions souffrant d'insécurité alimentaire, les opérations biocarburants doivent

améliorer la sécurité alimentaire locale des acteurs directement concernés.

L'Exigence Minimale au titre du présent Critère stipule que dans les régions où la sécurité alimentaire

constitue un risque et une préoccupation permanente, les opérations de biocarburants doivent

améliorer la sécurité alimentaire de la communauté locale affectée. A travers par exemple la

réservation des terres pour les cultures vivrières, l'augmentation des rendements, l’octroi des

possibilités aux travailleurs leur permettant de mener à bien la production alimentaire au niveau des

ménages, le parrainage des programmes et des activités de soutien à l'agriculture, et/ou la

valorisation des produits alimentaires dérivés disponibles sur le marché local. Dans le DSRP, une

politique visant à accroître la production alimentaire pour l'autosuffisance alimentaire et la

génération de revenus s'adresse particulièrement aux femmes et aux groupes vulnérables en tant

que producteurs.

Le Décret N° 77/71 du 2 Juin 1977 portant protection de l'agriculture fournit des informations

pertinentes en ce qui concerne les exigences mentionnées dans le Critère 6b, mais il n'aborde pas

explicitement la question de l'amélioration de la sécurité alimentaire des communautés locales.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 49

Tableau 10: Tableau synoptique du Principe 6

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 6: Sécurité alimentaire locale.

Critère 6a: Les opérateurs de biocarburants doivent évaluer les risques pour la sécurité alimentaire dans la région et la localité et atténuer les impacts négatifs qui découlent de la production de biocarburants..

Cadre général de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 54.

Les références réglementaires ne répondent pas aux exigences de la norme RSB.

Les références réglementaires doivent inclure explicitement l'obligation d'évaluer les risques pour la sécurité alimentaire, fournir des mesures d'atténuation et de donner des indications claires sur la façon de mener une évaluation des risques en matière de sécurité alimentaire.

Critère 6b: Dans les régions

souffrant d'insécurité alimentaire,

les opérations biocarburants

doivent améliorer la sécurité

alimentaire locale des acteurs

directement concernés.

Protection de l’agriculture, Décret N° 77/71 du 02 Juin 1977.

Les références réglementaires ne répondent pas aux exigences de la norme RSB.

Les références réglementaires devraient ainsi concevoir des mesures qui obligent les investisseurs à accroître la sécurité alimentaire locale.

Document de stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2003).

Principe7:Laconservation

Les opérations de biocarburants doit éviter les impacts négatifs sur la biodiversité, les écosystèmes,

et les valeurs de conservation.

Les valeurs de conservation d'importance locale, régionale ou mondiale dans la zone actuelle ou

future des opérations de biocarburant doivent être maintenus ou améliorés.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère stipulent que : (i) les opérateurs doivent

identifier les valeurs de conservation présentes au sein de la zone actuelle ou futur d’opérations, (ii)

les opérations de biocarburants doivent prioriser les secteurs avec le moins de risques et d’impacts

possibles sur les valeurs de conservation identifiées, (iii) la chasse, la pêche, le piégeage,

l'empoisonnement et l'exploitation des espèces rares ou menacées, en voie de disparition ou

protégée par la loi est proscrit dans le site d’opérations de biocarburants.

La loi N° 96/12 du 5 Août 1996 portant cadre général de gestion de l'environnement au Cameroun

définit les modalités de gestion des ressources naturelles et la conservation de la diversité

biologique. L’Article 62 de ladite loi stipule que la protection de la nature, la préservation des

espèces animales et végétales et de leurs habitats, le maintien des équilibres biologiques et des

écosystèmes, la conservation de la diversité biologique et génétique contre toutes sources de

dégradation et des menaces d'extinction sont d'intérêt national. Il relève du devoir du gouvernement

et de tous les citoyens pour assurer la protection du patrimoine naturel. L'article 63 précise que

toutes les ressources naturelles doivent être gérées de manière durable et l'Article 64 de la même loi

stipule que l'utilisation durable de la diversité biologique au Cameroun se fait à travers un inventaire

des espèces existantes, en particulier celles en voie de disparition, la mise en place des plans de

gestion des espèces et la conservation de leur biotope, une système de contrôle de l’accès aux

ressources génétiques.

Bien plus, la loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994 régissant les forêts, la faune et la pêche en son Article 16

(2) précise que la mise en œuvre de tout projet de développement susceptible de provoquer

d'importantes perturbations à la biodiversité doit fait l'objet d'une EIES préalable. L'Article 18 de la

même loi précise (1) qu’il est formellement interdit de rejeter dans le domaine forestier national,

ainsi que dans les lieux publics, rivière, lac et mer, des déchets industriels toxiques pouvant détruire

ou altérer la faune et la flore, et (2) les industries, l'artisanat et toutes les autres unités de production

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 50

de déchets ou de substances toxiques sont contraints à l'obligation de traiter leurs effluents avant de

les rejeter dans le milieu naturel. Ainsi, les références réglementaires camerounaises répondent aux

exigences de la norme RSB.

Critère 7.b: Les fonctions et services des écosystèmes directement touchés par les opérations de

biocarburants doivent être maintenus ou améliorés.

L'exigence minimale au titre du présent Critère est que les opérateurs doivent mettre en œuvre des

pratiques permettant de maintenir les fonctions et services des écosystèmes directement touchés

par les opérations de biocarburants, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du site d'exploitation.

En ce qui concerne Critère 7.b, la loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994 régissant les forêts, la faune et la

pêche en son Article 16 (2) précise que la mise en œuvre de tout projet de développement

susceptible de provoquer d'importantes perturbations à la biodiversité doit fait l'objet d'une EIES

préalable. L'Article 18 de la même loi précise (1) qu’il est formellement interdit de rejeter dans le

domaine forestier national, ainsi que dans les lieux publics, rivière, lac et mer, des déchets industriels

toxiques pouvant détruire ou altérer la faune et la flore, et (2) les industries, l'artisanat et toutes les

autres unités de production de déchets ou de substances toxiques sont contraints à l'obligation de

traiter leurs effluents avant de les rejeter dans le milieu naturel. Cependant, il n'est pas fait mention

d’un aspect réglementaire obligeant les investisseurs à adopter des pratiques qui maintiennent les

fonctions et services des écosystèmes directement touchés par les opérations de biocarburants à

l'intérieur et à l'extérieur du site d'exploitation. Ceci constitue ainsi un domaine d’amélioration.

Critère 7.c : Les opérations de biocarburants doivent protéger, restaurer ou créer des zones tampons.

L'Exigence Minimale au titre du présent Critère requiert que les zones tampons soient protégés,

restaurés ou créés dans le but d’éviter les impacts négatifs de l'exploitation de biocarburants sur les

zones contigües au site d'opération ainsi que sur les zones abritant des valeurs de conservation

d'importance locale, régionale ou mondiale. Le document d'Utilisation de Terme pour les Principes et

Critères RSB (RSB-DOC-01-001, Version 2), définit les zones tampons comme de petites zones ou des

bandes de terre permanemment couvert végétation, conçues pour intercepter les polluants et gérer

d’autres problèmes environnementaux.

En ce qui concerne le Critère 7.b, la loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994 régissant les forêts, la faune et la

pêche en son Article 104 stipule que les zones tampons sont créées autour des aires protégées dans

les conditions fixées par le décret d'application. La chasse y est interdite au même titre que dans les

zones protégées. Cependant, ces références réglementaires ne traitent pas de la nécessité de créer

des zones tampons, excepté autour des forêts de l'Etat. Il convient d'envisager l'introduction d'une

telle exigence dans l'intérêt de la conservation efficace des aires naturelles.

Critère 7.d: Les corridors écologiques doivent être protégés, restaurés ou créés pour minimiser la

fragmentation de l’habitat.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère sont les suivantes: (i) Les corridors écologiques

existants dans le site d'exploitation doivent être conservés et protégés par des zones tampons

appropriées tout autour, et (ii) chaque fois que le site d'exploitation compromet la liaison entre des

écosystèmes environnants, les corridors écologiques doivent être créés par l'opérateur. En outre, les

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 51

opérateurs de grande envergure sont tenus de créer de nouveaux corridors écologiques dans le site

d'exploitation, s’il jouxte de zones abritant des espèces sauvages et s'il existe des preuves que ces

corridors permettraient d'améliorer la liaison entre des écosystèmes environnants. Le document

d'Utilisation de Terme pour les Principes et Critères RSB (RSB-DOC-01-001, Version 2), définit les

corridors écologiques comme une bande continue de terre ou de l'eau qui se distinguent du paysage

adjacent des deux côtés, et permettant les mouvements de personnes et des processus écologique

entre deux ou plusieurs zones d'habitat.

En ce qui concerne Critère 7.b, la loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994 régissant les forêts, la faune et la

pêche en son Article 16 (2) précise que la mise en œuvre de tout projet de développement

susceptible de provoquer d'importantes perturbations sur la biodiversité est soumise à une EIES

préalable, mais rien de plus n’est suggéré, notamment au sujet des corridors écologiques. Toutefois il

n'existe actuellement aucune référence réglementaire à propos de la fragmentation de l'habitat.

Critère 7.e: Les opérations de biocarburants doivent empêcher les espèces envahissantes d'envahir

les zones situées en dehors du site d'exploitation.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère stipulent que les exploitants n'utilisent aucune

espèce officiellement interdite dans le pays d'exploitation. Si l’espèce à exploitée n’est pas interdite

dans le pays d'exploitation, et si l'espèce n'a pas été enregistrée comme représentant un risque élevé

d'envahissement dans des conditions similaires (climat, écosystèmes locaux, type de sol, etc.), les

opérateurs doivent contenir la propagation de manière appropriée lors de la récolte, du transport, de

la transformation, et de la commercialisation.

Le Cameroun a ratifié le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques de

la Convention sur la diversité biologique en Février 2003. L’Article 2 dudit Protocole prévoit que (1)

chaque Partie prend toutes les mesures juridiques et administratives nécessaires et appropriées pour

s'acquitter de ses obligations en vertu du Protocole, et (2) chaque Partie veille à ce que le

développement, la manipulation, le transport, l'utilisation, le transfert et la libération de tout

organisme génétiquement modifié (OGM) soit entrepris pour prévenir ou réduire les risques pour la

diversité biologique, en tenant également compte des risques pour la santé humaine. Ainsi, les

références réglementaires répondent à l'exigence de la norme RSB. En 2011, un accord de

partenariat pour la prévention, le contrôle de l'introduction et la propagation d'espèces exotiques

envahissantes au Cameroun a été signé entre le Ministère de la Recherche Scientifique et de

l'Innovation (MINRESI) et le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature et du

Développement Durable (MINEPDED).

Tableau 11: Tableau synoptique du Principe 7

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 7: La conservation

Critère 7.a: Les valeurs de conservation d'importance locale, régionale ou mondiale dans la zone actuelle ou future des opérations de biocarburant doivent être maintenus ou améliorés.

Cadre général de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 54. Article 62, Article 63, Article 64.

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Forêts, faune and pêche, Loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994, Article 16 (2), Article 18 (1) et (2).

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 52

Critère 7.b: Les fonctions et services des écosystèmes qui sont directement touchés par les opérations de biocarburants doivent être maintenus ou améliorés.

Forêts, faune and pêche, Loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994, Article 16 (2), Article 18 (1) et (2).

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

Il est nécessaire d'élaborer un règlement obligeant les opérateurs à mettre en œuvre des pratiques qui maintiendraient les fonctions et services écosystémiques à l'intérieur et à l'extérieur du site d'exploitation.

Critère 7.c: Les opérations de biocarburants doivent protéger, restaurer ou créer des zones tampons.

Forêts, faune and pêche, Loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994, Article 104.

Les références réglementaires ne répondent pas aux exigences de la norme RSB.

Il est nécessaire d'élaborer une règlementation traitant explicitement les questions des zones tampons dans le développement de projets.

Critère 7.d: Les corridors écologiques doivent être protégés, restaurés ou créés pour minimiser la fragmentation de l’habitat.

Forêts, faune and pêche, Loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994, Article 16 (2).

Les références réglementaires ne répondent pas aux exigences de la norme RSB.

Il est nécessaire d'élaborer une règlementation traitant explicitement les questions des corridors écologiques dans le développement de projets.

Critère 7.e: Les opérations de biocarburants doivent empêcher les espèces envahissantes d'envahir les zones situées en dehors du site d'exploitation.

Protocole de Cartagena, Article 2 (1) et (2).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Envisager l'élaboration d'une loi

nationale et d’une base de données

d’espèces invasives

Principe8:LeSol

Les opérations de biocarburants doivent mettre en œuvre des pratiques qui cherchent à réduire la

dégradation des sols et/ou maintenir la qualité des sols.

Critère 8.a: Les exploitants doivent mettre en œuvre des pratiques visant à maintenir ou améliorer

les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du sol.

Les Exigences Minimales de ce Critère stipulent que : (i) L'érosion des sols doit être minimisée à

travers la conception du site de production de matières premières et l'utilisation de pratiques

durables en vue d'améliorer la qualité physique du sol à l'échelle des bassins versant, (ii) les

opérateurs doivent mettre en œuvre des pratiques visant à maintenir ou améliorer la teneur en

matière organique des sols sur le site de production de matières premières, et (iii) l'utilisation de

produits résiduels agricoles et forestiers pour la production de matières premières, y compris les

matériaux ligno-cellulosiques, ne doit pas se faire au détriment de la stabilité des sols et de la teneur

en matière organique à long terme, et (iv) une étude d’impact des sols est nécessaire si les risques

de dégradation des sols sont particulièrement élevés. Ce Critère comporte également des exigences

d’amélioration (Critère 8a (2)) qui obligeront les opérateurs à mettre en œuvre des mesures pour

améliorer la qualité des sols via des pratiques agricoles de conservation tels que définis par la FAO à

l’instar de (a) la plantation directe, (b) couverture permanente du sol, (c) la rotation des cultures, ou

(d) la jachère avec une végétation naturelle ou plantée afin de retrouver la fertilité naturelle des sols

et interrompre le cycle de vie des espèces nuisibles.

D’après le Glossaire des Termes RSB (RSB-DOC-10-002), la conservation des sols se définit comme

l’ensemble des « stratégies de gestion pour la prévention de l’érosion des sols ou pour éviter la

modification chimique de la surface des sols suite à la surexploitation, la salinisation, l'acidification,

ou toute autre contamination chimique des sols ». La norme exige que l'érosion du sol doit être

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 53

minimisée à travers la conception du site et l'utilisation de pratiques durables, les opérateurs doivent

mettre en œuvre des pratiques pour maintenir ou améliorer la matière organique des sols sur le site

de production de matières premières.

Au sujet de la première et deuxième Exigence Minimale, l'Article 36 (1) de la loi N° 96/12 du 5 Août

1996 portant cadre général de gestion de l'environnement au Cameroun, les sols, le sous-sol et les

richesses qu'ils contiennent, en qualité de ressources sont protégés contre toutes formes de

dégradation, conjointement et rationnellement gérées par les administrations compétentes. Le

décret N° 2011/2584/PM du 23 Août 2011 portant système de protection du sol et du sous-sol relève

de cette loi. Il définit les conditions spécifiques de protection destinés à lutter contre la

désertification, l'érosion, la perte de terres arables et la pollution par les produits chimiques, les

pesticides et les engrais. Le document de Normes Environnementales et les Procédures d'Inspection

pour les Installations Industrielles et Commerciales précise les quantités autorisées et les conditions

de rejets d'effluents afin de réduire leur impact sur le milieu récepteur.

L'Article 3 du décret N° 2011/2584/PM du 23 Août 2011 portant système de protection du sol et du

sous-sol stipule que toute activité liée à l'utilisation du sol doit être faite de manière à éviter ou à

réduire l'érosion des sols et la désertification. L'article 4 précise que (1) l'utilisation des zones

d'érosion à haut risque est strictement interdit. (2) Dans chaque arrondissement, un arrêté

préfectoral définit les zones à haut risque d'érosion et détermine comment les sécuriser. En ce qui

concerne ces Exigences Minimales, la réglementation répond partiellement à la norme RSB, car il

n'est pas fait mention de la conception et la mise en œuvre des pratiques visant à maintenir ou à

améliorer la matière organique des sols sur le site de production de matières premières.

La troisième Exigence Minimale stipule que l'utilisation de produits résiduels agricoles et forestiers

pour la production de matières premières, y compris les matériaux ligno-cellulosiques, ne doit pas se

faire au détriment de la stabilité des sols et de la teneur en matière organique à long terme. A cet

égard. L'Article 5 du Décret N° 2011/2584/PM du 23 Août 2011 portant système de protection du sol

et du sous-sol interdit toute activité qui modifie ou dégrade la qualité et/ou la structure des terres

arables et contribue à la perte de ces terres. Dans la même logique, l'Article 7 stipule que l'utilisation

intensive d'engrais dans les exploitations agricoles est soumise à une évaluation préalable de l'état

physique et chimique du sol en vue de sa préservation. Dès lors, apparait que les références

réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB. Car, il n'est pas fait mention

de la préservation de la qualité des sols.

La quatrième Exigence Minimale requiert qu’une étude d’impact des sols doit être menée lorsqu’il

existe sur le site des risques élevés d'érosion et/ou de dégradation des sols. Au sujet de cette

Exigence, l'Article 9 du décret N° 2011/2584/PM du 23 août 2011 portant système de protection du

sol et du sous-sol stipule que toute personne physique ou morale, privée ou publique propriétaire

d'une exploitation agricole et utilisant de façon intensive des engrais et/ou des pesticides ou un

équipement de conditionnement du sol est tenu de procéder à une évaluation régulière de leurs

impacts sur l'environnement, en conformité avec la réglementation en vigueur. De même, la loi N°

2003/007 du 10 Juillet 2003 régissant les activités du sous-secteur des engrais au Cameroun, en son

Article 6 (1) stipule que l'utilisation intensive d'engrais dans les exploitations agricoles est soumise à

une évaluation préalable de l’état physique et chimique du sol. L'Article 7 (1) de la même loi prévoit

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 54

que toute personne physique ou morale, publique ou privée, propriétaire d’une exploitation agricole

et utilisant de façon intensive des engrais est tenu de procéder à des évaluations régulières de

l'impact des engrais sur l'exploitation et l'environnement.

Ainsi, la réglementation répond partiellement à cette Exigence de la norme RSB, car elle ne stipule

nullement que les opérateurs doivent élaborer un plan de gestion des sols.

Tableau 12: Tableau synoptique du Principe 8

Principe RSB Critère Références réglementaires Conclusion Domaine d’amélioration

Principe 8: Le Sol

Critère 8.a Les

exploitants doivent

mettre en œuvre des

pratiques visant à

maintenir ou

améliorer les

caractéristiques

physiques, chimiques

et biologiques du sol.

Cadre général de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 36 (1).

Les références

réglementaires

répondent

partiellement

aux exigences

de la norme

RSB.

Il est nécessaire d'envisager l'élaboration d'une réglementation qui stipulera clairement que les opérateurs doivent élaborer un plan de gestion des sols ou un document équivalent en cas de risques élevés d'érosion/dégradation des sols suite à la production de biocarburants.

Protection du sol et du sous-sol, Décret N° 2011/2584/PM du 23 Août 2011, Article 3, Article 4 (1) et (2), Article 5, Article 7, Article 9.

Activités du sous-secteur des angrais au Cameroun, Loi N° 2003/007 du 10 juillet 2003, Article 6 (1) et Article 7 (1).

Principe9:L’eau

Les opérations de biocarburants doivent maintenir ou améliorer la qualité et la quantité des

ressources en eaux de surface et souterraines, ainsi que respecter les droits à l’eau formels ou

coutumiers existants.

Critère 9.a : Les opérations de biocarburants doivent respecter les droits à l'eau existants des

communautés locales et autochtones.

Les Exigences Minimales de ce Critère précisent que : (i) L'utilisation de l'eau pour les opérations de

biocarburants ne doit pas se faire au détriment des communautés qui dépendent de la même source

en eau pour leur subsistance, (ii) l'opérateur doit évaluer les impacts potentiels des opérations de

biocarburants sur la disponibilité de l'eau au sein de la communauté locale et les écosystèmes au

cours du processus d’EIES et atténuer les effets négatifs, (iii) les ressources en eau faisant l’objet de

contestation légitime ne doivent pas être utilisés pour les opérations de biocarburants jusqu'à ce que

les différends légitimes ont été réglées par des accords négociés avec les parties prenantes affectées,

et (iv) en cas de risques élevés d'impacts négatifs sur les ressources en eau, les opérateurs doivent

mener une évaluation des ressources en eau dans laquelle ils doivent: (a) Identifier les utilisateurs

d’eau en aval et les utilisateurs d’eaux souterraines, déterminer les droits à l’eau formels ou

coutumiers existants et (b ) respecter, protéger et empêcher la violation de ces droits.

Le Plan d’Action National pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE, 2009) reconnaît

l'accès à l'eau comme un droit fondamental. Pour garantir ce droit, le Cameroun dispose

d'instruments institutionnels et d’entités responsables de l'élaboration et de la mise en œuvre de la

politique nationale de l'eau. La loi N° 98/005 du 14 Avril 1998 portant régime de l'eau au Cameroun

définit en ce qui concerne les principes de gestion de l'environnement et de la protection de la santé

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 55

publique, le cadre juridique général du régime de l'eau au Cameroun. L'Article 1 stipule que l'eau fait

parti du patrimoine national et l'État en assure la protection et la gestion.

En ce qui concerne les Exigences Minimales du Critère 9.a, l'Article 17 (1) de la loi cadre de gestion de

l'environnement (loi N° 96/12 du 5 Août, 1996) stipule que tout investisseur doit effectuer,

conformément à la réglementation une EIES visant à évaluer les impacts directs et indirects du projet

sur l'équilibre écologique de la zone d'implantation, l'environnement et la qualité de vie des

personnes et l'impact sur l'environnement en général. Toutefois, cette loi ne requiert ni la nécessité

d'une évaluation des ressources en eau ni de respecter, protéger et empêcher la violation des droits

à l’eau formels ou coutumiers.

À travers le Ministère de l’Eau et de l'Energie (MINEE), l'Etat a élaboré un plan d'action pour la

période 2008-2015 visant l'approvisionnement en eau et l'assainissement dans les zones rurales. Ce

programme tient compte de certains principes inhérents à la gestion des ressources en eau tels que

la consultation, la participation de tous les acteurs, la diversité des usages et des fonctions, la gestion

des bassins hydrographiques, la valeur économique, etc. Toutes fois, des progrès restent attendus

dans ce sens.

En général, le PANGIRE prévoit que les lignes directrices de la politique nationale de l'eau devraient

refléter les principes directeurs de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), adoptée à

Dublin en Janvier 1992, les lignes directrices de l'Agenda 21 adopté à Rio en Juin 1992, les

dispositions la Convention de l'ONU (ONU) sur l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers à des fins

autres que la navigation (1997), les dispositions de la Convention de Ramsar, les Conclusions du 2ème

Forum mondial de l'eau à La Haye en Mars 2000 et les Objectifs du Millénaire pour le

Développement (OMD). Ainsi, plusieurs documents cadres et plans sectoriels sont utilisés comme

outils pour la définition de la politique de l'eau au Cameroun, y compris la politique régionale de

l'eau de la Communauté Economique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC). La troisième partie de

ce document de politique souligne l'importance de l'eau dans le développement socio-économique

de l'Afrique centrale. Le document de politique de la CEEAC sert de cadre pour les États membres

dans leurs plans d'action de gestion des ressources en eau.

La lettre d'intention sur le développement humain durable au Cameroun développé en 1995 vise à

concentrer le développement du pays sur le concept de sécurité humaine en permettant à chaque

Camerounais l'accès à la sécurité alimentaire et à l'eau potable. De même, dans le document baptisé

Cameroun Vision 2035, le pays a formulé une vision à long terme du développement du pays. Cette

vision affirme parmi ses objectifs l'accès de tous à des services sociaux de base de meilleure qualité.

De même, dans le DSCE, les objectifs tournent autour de quelques grands programmes axés sur

l'accès des populations pauvres aux services sociaux de base, à savoir l'éducation, la santé, l'eau

potable et le logement. La Politique d'Approvisionnement en Eau et l'Assainissement en Milieu Rural

est un document de référence dans le domaine de l'eau potable et à l'assainissement dans les zones

rurales. À cet égard, il prévoit une gestion préventive et participative des questions liées à l'eau.

Cependant, l’analyse de ces différents documents révèle qu'ils ne sont pas entièrement en

conformité avec les quatre principes de la GIRE suivants: (a) L'eau est essentielle pour la vie, la bonne

gestion exige une approche globale qui concilie développement économique, social et la protection

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 56

des écosystèmes naturels, (b) le gestion et le développement des ressources en eau doivent associer

usagers, planificateurs et décideurs à tous les niveaux de décision, (c) les femmes doivent jouer un

rôle essentiel dans l’approvisionnement, la gestion et la préservation de l'eau, et (d) l'eau a une

valeur économique et doit être reconnue comme un bien économique.

Pour combler cette lacune, les principes à considérer pour la gestion des ressources en eau au

Cameroun indiqué dans le PANGIRE sont les suivant : (1) L'accès à l'eau potable et à l'assainissement

est un droit inaliénable de l'Homme, (2) l'eau doit répondre aux besoins de la consommation

humaine, (3) l'accès à l'assainissement et à une bonne santé doit être un besoin de base, (4) l'eau est

à la fois un bien économique et social, (5) la gestion des ressources en eau doit être équitable,

solidaire, concertée et participative. À cet égard, l'État recommande l'implication de toutes les

parties prenantes. Les parties prenantes doivent avoir une information adéquate et régulièrement

mis à jour pour être en mesure de prendre une part active et efficace dans le processus de prise de

décision, et (6) l'eau est stratégique et vital pour le développement économique et social, donc c'est

un facteur important dans la lutte contre la pauvreté et l'inégalité des sexes.

Eu égard ce qui précède, les références réglementaires répondent partiellement aux Exigence

Minimales du Critère 9.a. Il convient d'envisager de références réglementaires qui traitent

explicitement des droits à l'eau formels et coutumiers des communautés locales et autochtones.

Critère 9.b: Les opérations de biocarburants doivent inclure un plan de gestion de l'eau qui vise à

utiliser l'eau de manière efficace et à maintenir ou améliorer la qualité des ressources en eau

utilisées pour les opérations de biocarburants.

Les exigences minimales au titre du présent Critère requièrent que : (i) Les exploitants doivent

élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion de l'eau, (ii) le plan de gestion de l'eau doit être

conforme aux conditions pluviométriques locales, ne doit pas être en contradiction avec les plans de

gestion des eaux locales ou régionales, et doit inclure le régions voisines qui reçoivent les eaux de

ruissellement directes depuis le site d'exploitation, et (iii) tout impact négatif sur ces zones voisines

doit être atténué.

À cet égard, l'Article 17 (1) de la loi cadre sur la gestion de l'environnement au Cameroun (loi N°

96/12 du 05 Août 1996) stipule que tout investisseur doit réaliser, conformément à la

réglementation en vigueur un EIES visant à évaluer impacts directs et indirects du projet sur

l'équilibre écologique de la zone d'implantation, l'environnement et la qualité de vie des populations

et sur l'environnement en général. Toutefois, cette loi n'exige pas l’élaboration d’un plan de gestion

de l'eau. Cependant, en ce qui concerne la troisième Exigence Minimale, l'Article 6 (1) de la loi N°

98/005 du 14 Avril 1998 portant régime de l'eau au Cameroun stipule que tout personne physique ou

morale, propriétaire d'installations qui pourraient causer la pollution de l'eau, doit prendre toutes les

mesures visant à restreindre ou éliminer les effets. L’alinéa (2) ajoute qu'il est également tenu

d'informer le public sur les effets de la production, du rejet ou du recyclage des déchets sur l'eau,

l'environnement et la santé publique, ainsi que des mesures destinées à prévenir ou compenser les

effets négatifs.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 57

A cet égard les références réglementaires ne répondent que partiellement aux Exigences Minimales,

car celles-ci ne traitent pas la nécessité de l'élaboration d'un plan de gestion de l'eau.

Critère 9.c : Les opérations de biocarburants ne doivent pas contribuer à l'épuisement des ressources

en eau de surface ou souterraines au-delà des capacités de réapprovisionnement.

Les Exigences Minimales au titre de ce Critère sont les suivants: (i) L'eau utilisée pour les opérations

de biocarburants ne doit pas être prélevée au-delà de la capacité de recharge de la nappe d'eau, du

cours d'eau ou de la réserve de laquelle vient l'eau, (ii) les opérateurs ne doivent pas prélever l'eau

des cours d'eau naturels au point de modifier son cours naturel ou de perturber son équilibre

physique, chimique et biologique, (iii) en cas de risques d'impacts négatifs sur les ressources en eau,

les opérateurs doivent identifier les zones critiques de recharge de l'aquifère, les capacités de

reconstitution des nappes phréatiques et cours d'eau locaux, ainsi que les besoins de l'écosystème.

À cet égard, l'article 15 (1) de la loi N° 98/005 du 14 Avril 1998 portant régime des eaux prévoit des

sanctions à l’endroit des contrevenants, il prévoit que toute personne physique ou morale qui

utilisent l'eau de surface ou souterraine en violation des dispositions de cette loi et de ses décrets

d'application, prélève les eaux de surface ou des eaux souterraines en violation des critères, des

normes et des mesures énoncées dans l'étude d'impact, empêche l'inspection, la surveillance et

l'analyse demandée, qui exploite, traite et stocke de l'eau en violation des dispositions de cette loi et

de ses décrets d'application, fournit l'eau potable à la population sans se conformer aux normes de

qualité en vigueur, viole un périmètre de protection autour des points de collecte, de stockage de

traitement et de l'eau, est passible puni d'un emprisonnement allant de deux (2) à cinq (5) ans de du

payement d’une amende allant de 5 à 10.000.000 FCFA. Cependant, la réglementation n’aborde pas

clairement la question de la préservation de la quantité des eaux de surface et souterraines.

Critère 9.d : Les opérations de biocarburants doivent contribuer à l'amélioration ou au maintien de la

qualité des eaux de surface et les eaux souterraines.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère stipulent que : (i) les opérations de biocarburants

ne doivent pas se produire sur une zone critique de recharge de l'aquifère sans une autorisation

spécifique des autorités compétentes, (ii) les précautions adéquates doivent être prises pour

contenir les effluents et éviter le ruissellement, la contamination des ressources en eau de surface et

souterraine, en particulier par les produits chimiques et les agents biologiques, et (iii) des zones

tampons doivent être créées entre le site d'exploitation et les ressources en eau souterraine ou de

surface.

À cet égard, l'article 4 (1) de la loi N° 98/005 du 14 Avril 1998 portant régime des eaux au Cameroun

interdit les déversements directs ou indirects, les rejets, les fuites, décharges ou le dépôts dans l'eau

de tout solide, liquide ou matière gazeuse en particulier, les déchets industriels, agricoles et

atomiques qui peuvent potentiellement affecter la qualité des eaux de surface, les eaux souterraines

ou de mer dans les limites territoriales, de nuire à la santé publique, à la faune et la flore, aux nappes

phréatiques, au tourisme et en général au développement économique des régions concernées.

Dans la même logique, le document de Normes Environnementales et Procédure d'Inspection des

Installations Industrielles et Commerciales au Cameroun définit les normes de rejets des eaux usées

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 58

dans les eaux de surface, les eaux souterraines et la mer. La Section 2 de ce document (Rejet

d'effluents dans les eaux réceptrices sous protection spéciale) stipule que l'objectif est de parvenir à

zéro rejet dans certaines zones soumises à de multiples usages tels que la production alimentaire

humaine et animale, la consommation, la pêche, etc. Ainsi, le rejet d'effluents dans les lacs, les

étangs et les bassins d'approvisionnement en eau est interdit.

La Section IV (Interdiction) du même document stipule que (1) tout rejet d'effluents liquides

entrainant la stagnation, les nuisances pour le voisinage ou la pollution des eaux souterraines, de

surface, et marine est interdite sur tout l’étendu du territoire national. Par conséquent (2) tout

effluent rejeté dans un milieu récepteur doit être traité et se conformer aux valeurs limites. Dans la

même logique, le déversement de substances propices à la manifestation de l'odeur, du goût ou des

couleurs anormales dans les eaux naturelles lorsqu'elles sont utilisées pour la consommation

humaine ou animale ou d'autres besoins est également interdit.

Bien plus, l'Article 12 de la loi N° 98/005 du 14 Avril 1998 portant régime de l’eau au Cameroun

stipule que le contrôle de la qualité de l'eau destinée à la consommation est effectué à tout moment

par le MINEE et le MINSANTE qui sont mandatés à cet effet. L’Article 15 (1) de la même loi prévoit

des sanctions contre les contrevenants, notamment, toute personne physique ou morale qui utilisent

l'eau de surface ou souterraine en violation des dispositions de cette loi et de ses décrets

d'application, prélève les eaux de surface ou des eaux souterraines en violation des critères, des

normes et des mesures énoncées dans l'étude d'impact, empêche l'inspection, la surveillance et

l'analyse demandée, qui exploite, traite et stocke de l'eau en violation des dispositions de cette loi et

de ses décrets d'application, fournit l'eau potable à la population sans se conformer aux normes de

qualité en vigueur, viole un périmètre de protection autour des points de collecte, de stockage de

traitement et de l'eau, est passible puni d'un emprisonnement allant de deux (2) à cinq (5) ans de du

payement d’une amende allant de cinq (5) à 10.000.000 FCFA. L'Article 16 (1) ajoute que toute

personne qui pollue et modifie la qualité de l'eau est puni d'un emprisonnement de cinq (05) à

quinze (15) ans et d'une amende portée de dix à vingt millions de FCFA (20.000.000 FCFA).

Enfin, l'Article 6 (1) de la loi N° 98/005 du 14 Avril 1998 portant régime de l’eau au Cameroun stipule

que toute personne physique ou morale propriétaire, d'installations qui pourraient causer la

pollution de l'eau, doit prendre toutes les mesures appropriées pour en restreindre ou éliminer les

effets. L’alinéa (2) ajoute qu'il est également tenu d'informer le public sur les effets de la production,

du rejet ou du recyclage des déchets sur l'eau, l'environnement et la santé publique, ainsi que des

mesures destinées à prévenir ou compenser les effets négatifs. Au regard de ce qui précède, la

règlementation répond à la norme RSB en ce qui concerne le Critère 9.d.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 59

Tableau 13: Tableau synoptique du Principe 9

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 9: L’eau

Critère 9.a Les

opérations de

biocarburants doivent

respecter les droits à

l'eau existants des

communautés locales

et autochtones.

Plan d’Action National pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE, 2009).

Les références

réglementaires

répondent

partiellement

aux exigences de

la norme RSB.

Des références réglementaires

couvrant les droits à l’eau des

communautés locales et indigènes

doivent être développées.

Régime de l’eau au Cameroun, Loi N° 98/005 du 14 Avril 1998.

Cadre de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 17.

Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), UN, 2000.

Convention sur l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers pour des besoins autres que la navigation, 1997.

Convention de Ramsar, UN, 1975

Conclusions du 2ème Forum international de l’eau, La Haye, Mars 2000.

Critère 9.b Les

opérations de

biocarburants doivent

inclure un plan de

gestion de l'eau qui

vise à utiliser l'eau de

manière efficace et à

maintenir ou

améliorer la qualité

des ressources en eau

utilisées pour les

opérations de

biocarburants.

Cadre de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 17 (1).

Les références

réglementaires

répondent

partiellement

aux exigences de

la norme RSB.

Les références réglementaires doivent inclure le plan de gestion des ressources en eau ou tout document similaire.

Régime de l’eau au Cameroun, Loi N° 98/005 du 14 Avril 1998. Article 6 (1) and (2).

Critère 9.c Les

opérations de

biocarburants ne

doivent pas

contribuer à

l'épuisement des

ressources en eau de

surface ou

souterraines au-delà

des capacités de

réapprovisionnement.

Régime de l’eau au Cameroun, Loi N° 98/005 du 14 Avril 1998. Article 15 (1).

Les références

réglementaires

ne répondent

pas aux

exigences de la

norme RSB.

Il est nécessaire de développer des recommandations exigeant la préservation quantitative des eaux de surface et souterraines.

Critère 9.d Les

opérations de

biocarburants doivent

contribuer à

l'amélioration ou au

maintien de la qualité

des eaux de surface

et les eaux

souterraines.

Régime de l’eau au Cameroun, Loi N° 98/005 du 14 Avril 1998. Article 4 (1), Article 6 (1) et (2), Article 15 (1) et (2).

Les références

réglementaires

répondent aux

exigences de la

norme RSB.

Aucun. Normes Environnementales et

Procédures d’Inspection pour les Installations industrielles et Commerciales au Cameroon, Section II (Déversement des effluents dans des eaux sous régime spécial) et Section IV (Interdictions) (1) et (2).

Principe10:L’air

La pollution de l'air provenant de l'exploitation des biocarburants doit être réduite tout au long de la

chaîne d'approvisionnement.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 60

Critère 10.a: Les sources d'émission de polluants atmosphériques issues des opérations de

biocarburants doivent être identifiées, et les émissions minimisées grâce à un plan de gestion de l'air.

L'Exigence Minimale au titre du présent Critère stipule qu’un plan de contrôle des émissions, adapté

à l'échelle et à l'intensité des opérations, doit être inclus dans le cadre du PGES qui identifie les

principaux polluants atmosphériques dont le monoxyde de carbone, l’oxyde d'azote, les composés

organiques volatils, les particules, le soufre, les dioxines et autres substances reconnues comme

potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine. Le plan doit identifier

toutes les sources potentielles de pollution de l'air et décrire leur nature. Il doit décrire les stratégies

d'atténuation de la pollution de l'air utilisées, ou alors justifier la non utilisation de ces stratégies.

L'exigence d’amélioration de ce Critère indique également que l'opérateur doit enquêter et, lorsque

cela est possible dans le contexte local, mettre en œuvre les meilleures techniques disponibles (MTD)

pour réduire la pollution de l'air adapté à l'échelle et à l'intensité de l’exploitation.

Le document Utilisation des Termes pour les Principes et Critères RSB (RSB-DOC-01-001, Version 2),

définit la pollution de l'air comme la présence de contaminants ou de substances polluantes dans

l'air qui nuisent à la santé ou le bien-être humain, ou produisent des effets néfastes sur

l'environnement. La réglementation camerounaise va de pair avec cette définition, le document des

Normes Environnementales et Procédures pour les Installations Commerciales et Industrielles au

Cameroun, au chapitre 2 de la partie 3 (Pollution de l'air - Les normes d'émission) indique que la

pollution de l'air est l'émission de gaz, de fumée ou de substances dans l'atmosphère, susceptibles de

causer une gêne pour les populations, de compromettre la santé ou la sécurité publique, de nuire à

la production agricole et aux écosystèmes naturels. L’Article (2) de la loi N° 96/12 du 05 Août 1996

portant cadre général pour la gestion de l'environnement au Cameroun stipule que la protection et la

gestion durable de l'environnement et des ressources qu'il fournit sont d'intérêt général et

concernent en particulier la géosphère, l'hydrosphère, l'atmosphère, ainsi que les aspects sociaux et

culturels qu'ils contiennent. L'Article 21 de la même loi interdit formellement de nuire à la qualité de

l'air ou de causer toute sorte de changement dans ses caractéristiques pouvant provoquer un effet

néfaste sur la santé ou les biens publics, d'émettre dans l'air tout polluant y compris la fumée, la

poussière, les gaz toxiques corrosifs ou radioactifs au-delà des limites fixées par les normes

environnementales ou par des textes spécifiques, d'émettre des odeurs qui, par leur concentration

ou leur nature s'avèrent particulièrement gênant pour les humains.

Par ailleurs, les Normes Environnementales et les Procédures pour les Installations Commerciales et

Industrielles au Cameroun, au chapitre 2 de la partie 3 (Pollution de l'air - Normes d'émissions)

stipule que, les installations industrielles doivent être équipés et exploités de manière à respecter les

valeurs limites maximales d'émission (Annexe I), les limites d'émission pour les installations

spécifiques (annexe II) et les valeurs limites pour les substances cancérigènes (Annexe III ).

Le titre 1 (Captage et évacuation des émissions) du chapitre 2, prévoit que (1) les émissions doivent

être captées aussi complètement et aussi près que possible de leur source et évacuées de manière à

ne pas provoquer des émissions excessives. Il précise que (2) l’opérateur doit prendre toutes les

mesures nécessaires à la conception et l'exploitation de l'installation pour réduire les polluants

atmosphériques à la source et (3) leur rejet sera fait généralement au-dessus des toits via une

cheminée ou un tuyau d'évacuation. Enfin, (4) les équipements indiquant la direction et la vitesse du

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 61

vent doivent être installé à proximité de l'équipement pouvant émettre des substances dangereuses

dans l'atmosphère en cas de dysfonctionnement.

En ce qui concerne l'Exigence Minimale sur l'identification et la description de la nature de toutes les

sources potentielles de pollution de l'air, le titre 3 (Déclaration des émissions) des normes

environnementales et des procédures pour les installations commerciales et industrielles du

Cameroun stipule que (1) tout opérateur dont les installations émettent des polluants dans

l'atmosphère doivent fournir au MINEPDED les informations sur la nature et la quantité, le lieu

d'évacuation, la hauteur à partir du sol, et d'autres caractéristiques du rejet nécessaire pour évaluer

les émissions. Le titre 4 (Mesure et contrôle des émissions) ajoute que (1) le MINEPDED veille à ce

que les valeurs limites maximales d'émission soient respectées et doit effectuer des mesures et des

contrôles des émissions. (2) Pour les installations dont les émissions peuvent être importantes, le

MINEPDED ordonne que ces émissions soient surveillées, mesurées et enregistrées en continu. Le

titre 5 (1) (Mesure des émissions) indique que la mesure est effectuée selon les méthodes d'analyse

reconnues en matière de pollution de l'air (norme française NF X 43-12).

Ainsi les références réglementaires répondent exigences minimales du Critère 10.a mais devraient

aussi suggérer l'utilisation des meilleures technologies disponibles (MTD) pour réduire la pollution de

l'air.

Critère 10.b: Les opérations de biocarburants doivent éviter et, si possible éliminer l’incinération en

plein air des résidus, déchets ou sous-produits agricoles, ainsi que l’utilisation des feux en plein air

pour défricher.

L'exigence minimale de ce Critère, stipule qu'un plan doit être mis en place pour éliminer toute

incinération en plein air de feuilles, tiges et tous autres résidus agricoles dans les trois ans. Si la santé

et la sécurité des travailleurs ne sont pas engagées, lorsqu’aucune alternative viable n'est disponible

ou abordable dans le contexte local, dans les cas où ces feux peuvent prévenir les incendies naturels,

si la culture périodique des plantes exige la combustion pour la viabilité à long terme ou en l’absence

d’alternatives équivalentes, les pratiques d’incinération en plein air peuvent s'effectuer.

L'incinération en plein air des résidus et sous-produits agricoles ne doit pas continuer à se produire

après que le plan d'élimination (après trois ans) soit mis en place.

L'Article 21 de la loi N° 96/12 du 05 Août 1996 portant cadre général de gestion de l'environnement

au Cameroun stipule qu’il est formellement interdit de nuire à la qualité de l'air ou de causer toute

sorte de changement dans ses caractéristiques qui peuvent provoquer des effets néfastes sur la

santé ou les biens publics, d’émettre dans l'air des polluants y compris la fumée, la poussière, les gaz

toxiques corrosifs ou radioactifs au-delà des valeurs limites fixées par les Normes Environnementales

ou par les textes spécifiques, d'émettre des odeurs qui, par leur concentration ou leur nature,

s'avèrent particulièrement gênant pour les humains. De plus, l'Article 14 (1) de la loi N° 94/01 du 20

Janvier 1994 régissant les forêts, la faune et les pêches stipule qu'il est interdit de causer, sans

autorisation préalable, un incendie susceptible de causer des dommages à la végétation de la forêt

domaniale.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 62

En ce qui concerne la norme RSB, l’incinération en plein air est spécifique principalement à la canne à

sucre, parce que c'est un processus qui facilite la récolte manuelle, mais qui pollue en retour. Par

conséquent, les références réglementaires répondent partiellement aux exigences RSB en rapport

avec l’incinération en plein air.

Tableau 14: Tableau Synoptique du Principe 10

Principe11:Utilisationdetechnologie,desintrants,etgestiondesdéchets

L'utilisation des technologies dans les opérations de biocarburants doit chercher à maximiser l'efficacité de la production, la performance sociale et environnementale et minimiser les risques de dommages à l'environnement et aux personnes. Critère 11.a: Les informations sur les technologies utilisées dans les opérations de biocarburants doivent être totalement disponibles, à moins d’être limitées par la législation nationale ou les accords internationaux sur la propriété intellectuelle.

Les Exigences minimales de ce Critère sont les suivants: (i) Lors de l'application et la vérification de ce

Critère, une technologie exclusive doit être protégée de la concurrence et les droits de propriété

intellectuelle doivent être respectés, (ii) l'exploitant doit l'indiquer les technologies ayant des effets

dangereux ou potentiellement dangereux lorsque de telles technologies sont utilisées, et mettent ces

informations à la disposition du public sur demande.

La première Exigence Minimale au titre du présent Critère exige le respect des droits de propriété

intellectuelle. À cet égard, l'Article 10 de la Charte de l'investissement (loi N° 2002/004 du 19 Avril

2002 modifiée par la loi N° 2004/20 du 22 Juillet 2004 et l’Ordonnance N° 2009/001 du 13 mai 2009)

stipule que l'État garantit à toute personne physique ou morale dûment établi ou désireux de

s'installer au Cameroun selon des règles spécifiques relatives à l'activité l'égalité de traitement

économique dans l'exercice d'une activité conformément aux principes et dispositions de la loi sur la

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 10: L’air

Critère 10.a Les sources d'émission de polluants atmosphériques issues des opérations de biocarburants doivent être identifiées, et les émissions minimisées grâce à un plan de gestion de l'air.

Normes Environnementales et Procédures

d’Inspection pour les installations

Industrielles et Commerciales au Cameroun,

Chapitre 2, Partie 3 (Pollution de l’air –

Norme des émissions), titre 1 (1), (2), (3) et

(4) (Capture et évacuation des émissions),

titre 3 (1) (Déclaration des émissions), Titre 4

(1) et (2), (Mesures et contrôle des

émissions) et Titre 5 (1).

Les références

réglementaires

répondent aux

exigences de la

norme RSB.

Des références réglementaires devraient être adoptées en ce qui concerne l'utilisation de Meilleure Technologie Disponible pour réduire la pollution de l'air.

Cadre de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 21.

Critère 10.b Les opérations de biocarburants doivent éviter et, si possible éliminer l’incinération en plein air des résidus, déchets ou sous-produits agricoles, ainsi que l’utilisation des feux en plein air pour défricher.

Forêts, Faune et pêches, Loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994, Article 14 (1).

Les références

réglementaires

répondent

partiellement

aux exigences

de la norme

RSB.

Il est nécessaire de développer des exigences considérant l’incinération en plein air dans les opérations de biocarburant exploitants la canne à sucre.

Cadre de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996, Article 21.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 63

concurrence, l'application équitable et transparente de la loi sur la propriété intellectuelle

développée dans le cadre de l'Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI) et

l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). La loi sur la concurrence (loi N° 98/013

du 14 Juillet 1998) stipule dans son Article 3 que toutes les pratiques qui ont pour effet d'empêcher,

de fausser ou de restreindre de façon significative les performances de la concurrence dans le

marché intérieur sont interdites. L'Article 4 de la même loi précise que cette interdiction s'applique à

des pratiques anticoncurrentielles entretenues entre concurrents opérant au même niveau de la

production ou de la commercialisation, la relation entre entreprises non concurrentes opérant à

différents niveaux de la chaîne de production et/ou de la commercialisation, ainsi que les mesures

unilatérales prises par une entreprise ou un groupe d'entreprises en position dominante sur le

marché. À cet égard, la réglementation est conforme aux exigences de la Norme RSB.

La deuxième Exigence Minimale en vertu du Critère 11.a. stipule que l'opérateur doit mettre des

informations à la disposition du public sur demande de ce dernier lorsque les technologies ayant des

effets dangereux ou potentiellement dangereux sont utilisées. À cet égard, le décret N°

039/MTPS/IMT du 26 Novembre 1984 fixant hygiène générale et mesures de sécurité en milieu de

travail, dans son article 3 stipule que (1) tout employeur qui utilise des procédés avec des

caractéristiques spéciales susceptibles de provoquer des risques de maladie professionnelle doit faire

une déclaration avant le début des travaux à travers une lettre de déclaration adressée au MINTSS et

(2) la lettre de déclaration doit indiquer la nature des risques et les mesures de protection prises

pour protéger les travailleurs. L’Article 109 de la même loi stipule que les travailleurs affectés à des

activités qui impliquent un contact avec des substances dangereuses doivent être pleinement

informés des risques auxquels ils sont confrontés et les mesures d'hygiène et de sécurité à prendre.

Ainsi, la réglementation répond partiellement aux exigences de la norme RSB. Il traite de la situation

des travailleurs, mais ne dit rien au sujet de l'environnement et des personnes affectées par les

activités de l’exploitation.

Critère 11.b: Les technologies utilisées dans les opérations de biocarburants, y compris les plantes

génétiquement modifiées, micro-organismes et d'algues, doivent réduire au maximum le risque de

dommages à l'environnement, aux personnes et améliorer la performance environnementale et/ou

sociale sur le long terme.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère stipulent que : (i) L'utilisation d'organismes

génétiquement modifiés (OGM) doit suivre les directives nationales ou internationales pertinentes,

les lois et accords, les systèmes de gérance spécifiques aux cultures, ainsi que les accords et

arrangements locaux et communautaires, (ii) pour les nouvelles opérations, les opérateurs doivent

prouver que les technologies dangereuses qu'ils utilisent ne contredisent pas l'un des Principes et

Critères RSB avant le début des opérations, (iii) les opérateurs utilisant les OGM doivent prendre des

mesures pour empêcher la migration du matériel génétiquement modifié et doivent coopérer avec

leurs voisins, les autorités compétentes de conservation et les acteurs locaux pour mettre en œuvre

la surveillance et des mesures préventives telles que des stratégies d'atténuation spécifique aux

culture et à la technologie, (iv) le Centre d'information sur la Biosécurité établi en vertu du Protocole

de Cartagena sur la biosécurité ou tout autre centre d'information établi par la loi devront être

consultés avant de fournir des informations sur les OGM spécifique, y compris les risques connexes

et les décisions des pays concernant cette technologie, (v) pour les nouvelles exploitations, les

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 64

producteurs de matières premières doivent utiliser des plantes autochtones chaque fois que des

cultures de substitution réduisent les rendements et/ou la performance sociale et/ou de

l'environnement par rapport aux cultures autochtones.

Il n'existe pas de législation nationale régissant le secteur des OGM au Cameroun. Cependant, le pays

dispose d'un Comité National de Biosécurité (National Biosecurity Commitee, NABIC) créée en 1997,

dont la mission est d'organiser et de coordonner l'élaboration d'une législation nationale sur la

biosécurité. Le Cameroun a ratifié le Protocole de Cartagena sur la biosécurité de la Convention sur la

diversité biologique en Février 2003. L’Article 2 dudit Protocole prévoit que (1) chaque Partie doit

prendre toutes les mesures juridiques et administratives nécessaires et appropriées pour s'acquitter

de ses obligations en vertu du Protocole, et (2) doit veiller à ce que le développement, la

manipulation, le transport, l'utilisation, le transfert et la libération de tout OGM est entrepris de

manière à éviter ou réduire les risques pour la diversité biologique, et en tenant compte également

des risques pour la santé humaine. L'Article 11 (4) du même protocole prévoit que toute Partie

contractante peut prendre dans sa législation nationale la décision d'importer des OGM destinés à

consommation humaine ou animale ou à être transformés, à condition que cette décision soit en

conformité avec les objectifs du présent Protocole. En l'absence d'un cadre réglementaire national,

L'Article 11 (6) prévoit que les pays en développement et les pays à économie en transition Partie au

présent Protocole peuvent déclarer leur volonté d’importation d'OGM auprès du Centre pour la

prévention des risques biotechnologiques, la première décision d’importation sera prise après une

évaluation des risques effectué conformément à l'Annexe III du Protocole et dans un calendrier

prévisible ne dépassant pas deux cent soixante dix (270) jours.

Au niveau national, la loi N° 2003/003 du 21 Avril 2003 sur la protection phytosanitaire en son Article

2 stipule que la protection phytosanitaire se fait à travers entre autres (a) la prévention et la lutte

contre les organismes nuisibles aux végétaux et tout organisme d'origine végétale, y compris le

pollen et les produits manufacturés qui, par leur nature ou leur transformation, peuvent constituer

un risque d'introduction et de propagation d'organismes nuisibles, (b) le contrôle de l'importation et

l'exportation de produits phytosanitaires, de produits végétaux et autres produits réglementés qui

peuvent causer la propagation des parasites et (c) le contrôle sur le territoire national des produits

phytosanitaires et de produits végétaux capables de transporter des espèces nuisibles. Ainsi, l'article

8 (1) de la même loi stipule qu'il est interdit, sauf à des fins de recherche, d'essai ou de formation,

d'introduire, de posséder, de transporter sur l’ensemble du territoire national d’organismes de

quarantaine (organismes nuisibles d'importance économique potentielle pour la région en danger,

n’étant pas encore présents ou largement disséminés dans la région et faisant l'objet d'une lutte

officielle), quelque soit leur stade de développement. Ainsi, l'Article 9 stipule que (1) l'importation ou

l'exportation de végétaux ou produits végétaux, sols, etc. contaminés par des parasites (toute

espèce, biotype végétal ou animal pathogène ou nuisible pour les végétaux et produits végétaux) est

formellement interdite et (2) l'importation de végétaux, produits végétaux ou d'agents de lutte

biologique réglementés est conditionnée par l'obtention d'un permis d'importation dont les

conditions d'émission sont fixées par voie réglementaire.

En outre, l'importation ou l'exportation de végétaux, produits végétaux, sols, etc. doivent être

accompagnés d'un Certificat phytosanitaire (document officiel conforme au modèle établi par la

Convention internationale pour la protection phytosanitaire attestant de l'état de santé d'un envoi

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 65

soumis à contrôle phytosanitaire). Enfin, l'Article 16 ajoute que toute personne physique ou morale ,

publique ou privée exploitant une zone rurale ou urbaine, a l'obligation d'assurer la bonne santé des

plantes et des produits qu'elle développe, conserve, transporte ou vend.

Ainsi dit, l’on s’aperçoit que les références réglementaires Camerounaise répondent aux exigences

minimales de la norme RSB par rapport au Critère 11.b. Toutefois, la question de l'utilisation des

plantes autochtones lorsque des cultures alternatives réduisent le rendement et/ou ont des impacts

négatifs sur les aspects environnementaux et /ou sociaux n’est pas abordée.

Critère 11.c: Les micro-organismes utilisés dans les opérations de biocarburants susceptibles de

présenter un risque pour l'environnement ou les personnes doivent être contenus de façon à éviter

leur libération dans l'environnement.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère prescrivent que : (i) en aucun cas des micro-

organismes génétiquement modifiés ou présentant un risque (pathogène, mutagènes, contaminant,

etc.) pour la santé humaine ou l'environnement doivent être libéré hors du site de transformation/

production. De tels organismes utilisés pour le traitement doivent être détruit ou suffisamment

neutralisés avant d'être éliminés et (ii) les opérateurs utilisant ces technologies doivent inclurent un

plan comprenant un suivi adéquat et une procédure d'urgence en cas de dissémination accidentelle

de ces micro-organismes dans l'environnement.

À cet égard, le Cameroun a ratifié le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques

biotechnologiques de la Convention sur la diversité biologique en Février 2003. L’Article 2 dudit

Protocole prévoit que (1) Chaque Partie prend toutes les mesures juridiques et administratives

nécessaires et appropriées pour s'acquitter de ses obligations en vertu du Protocole, et (2) chaque

Partie veille à ce que le développement, la manipulation, le transport, l'utilisation, le transfert et la

libération de tout OGM soit entrepris pour prévenir ou réduire les risques pour la diversité biologique

en tenant également compte des risques pour la santé humaine.

Bien plus, l’Article 11 (6) du même Protocole stipule que les pays en développement et les pays à

économie en transition Partie au présent Protocole peuvent déclarer leur volonté d’importation

d'OGM auprès du Centre pour la prévention des risques biotechnologiques, la première décision

d’importation sera prise après une évaluation des risques effectuée conformément à l'Annexe III du

Protocole et dans un calendrier prévisible ne dépassant pas deux cent soixante dix (270) jours. La loi

N° 2003/003 du 21 Avril 2003 sur la protection phytosanitaire en son Article 9 stipule que (1)

l'importation ou l'exportation de végétaux ou produits végétaux, sols, etc. contaminés par des

parasites (toute espèce, biotype végétal ou animal pathogène ou nuisible pour les végétaux et

produits végétaux) est formellement interdite et (2) l'importation de végétaux, produits végétaux ou

d'agents de lutte biologique réglementés est conditionnée par l'obtention d'un permis d'importation

dont les conditions d'émission sont fixées par voie réglementaire. L’Article 14 (1) conclut qu’en cas

de présence avérée ou soupçonnée d'un organisme de quarantaine dans une partie du territoire, elle

peut être déclarée zone de quarantaine (zone délimitée à l'intérieur de laquelle un organisme de

quarantaine est présent et soumis à un contrôle officiel) en vue du contrôle ou de l'éradication de la

propagation. A cet égard, les références réglementaires Camerounaises répondent aux exigences de

la norme RSB.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 66

Critère 11.d: De bonnes pratiques doivent être mises en œuvre pour le stockage, la manipulation,

l'utilisation et l'évacuation des biocarburants, ainsi que des produits chimiques.

Les Exigences Minimales définies au titre du présent Critère stipulent que : (i) Aucune des substances

chimiques enregistrées dans les listes 1a et 1b de l'OMS ne doivent être utilisées. L'utilisation de

produits chimiques inscrits à l'Annexe III de la Convention de Rotterdam et la Convention de

Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP) doit être signalée (type et volume annuel

utilisé) et un plan visant à éliminer ces produits chimiques au cours des trois années suivant la

certification, doit être élaboré, (ii) les instructions de sécurité du fabricant pour le stockage, la

manipulation, l'utilisation et l'évacuation des produits chimiques doivent être respectées et (iii)

l'utilisation des pesticides au sol ou dans l’air doit se conformer aux Directives de la FAO sur les

Bonnes pratiques d’épandage des pesticides au sol et dans l’air. Tous les produits chimiques utilisés

dans les opérations de biocarburants doivent être en conformité avec les instructions de sécurité du

fabricant. L'exigence d’amélioration (exigence au bout de trois ans) au titre du présent Critère est

qu'aucun des produits chimiques inscrits à l'Annexe III de la Convention de Rotterdam ou à la

Convention de Stockholm sur les POP ne doit être utilisé dans les trois ans qui suivent l’élaboration

du plan de gestion.

Le Cameroun a ratifié la Convention de Stockholm sur les POP. La Convention prévoit à l'Article 3 (1)

(a) que chaque Partie doit interdire et/ou prendre les mesures juridiques et administratives

nécessaires pour éliminer (i) la production et l'utilisation des substances chimiques inscrites à

l'Annexe A, (ii) ses importations et l'exportations des substances chimiques inscrites à l'annexe A,

conformément aux dispositions de l’Alinéa 2 de l'Article 3 de la Convention. L'Article 3 (1) (b) du

même protocole prévoit que chaque Partie doit limiter sa production et son utilisation de substances

chimiques inscrites à l'Annexe B, conformément aux dispositions de l'Annexe B de la Convention.Le

Cameroun a également ratifié la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement

préalable et éclairée de certains produits chimiques et pesticides dangereux dans le commerce

international en 2002.

En définitive, les références réglementaires Camerounaises répondent partiellement aux exigences

de la norme RSB par rapport au Critère 11.d. Ainsi, les références réglementaires supplémentaires

qui traitent explicitement des exigences relatives à l’épandage de pesticides au sol et dans l’air, ainsi

que le respect des consignes de sécurité du fabricant devraient être développées.

Critère 11.e : Les résidus, déchets et sous-produits issus de la transformation des matières premières

et des unités de production de biocarburants doivent être gérés de telle sorte que le sol, l'eau et les

caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l'air ne soient pas endommagés.

Les Exigences Minimales au titre du présent Critère stipulent que : (i) le plan de gestion des déchet et

des sous-produits doit s’assurer que ceux-ci sont traités et/ou éliminés dans des conteneurs

appropriés afin d'éviter toute contamination de l'environnement et des dommages pour la santé

humaine, (ii) ces produits ne doivent pas être en contact direct avec les sols, les sources d'eau et l'air

extérieurs aux unités de transformation et de production, à moins que leur innocuité pour

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 67

l'environnement et la population ne soit officiellement déclaré par les fabricants, les directives

nationales ou régionales. Dans tous les autres cas, la manipulation et l'élimination doit suivre les

recommandations du fabricant et du pays ou de directives régionales, (iii) pour les nouvelles

exploitations et l’expansion des sites, la conception des opérations doit intégrer l'infrastructure

nécessaire pour l’incinération de déchets et le traitement et de sous-produits, (iv) pour les

exploitation existantes, une stratégie doit être élaborée afin de développer l'infrastructure

nécessaire pour assurer l’incinération de déchets et sous-produits.

À cet égard, conformément à l'Article 3 du Décret N° 2013/0171/PM du 14 Février de 2013 sur les

modalités de réalisation de l'étude d'impact environnemental et social (EIES) au Cameroun, les

investisseurs doivent procéder à une évaluation de l'impact environnemental et social de leur projet.

L’Article 25 (1) du même Décret stipule qu'un investisseur soumis à la procédure d’EIES doit obtenir

un Certificat de Conformité Environnementale pour le projet émis par le MINEPDED avant le

démarrage des activités.

De même, le document des Normes Environnementales et procédures d'Inspection des Installations

Industrielles et Commerciales fixe des valeurs limites à respecter pour tous les types de rejet dans un

milieu récepteur. Cependant, ces références réglementaires ne couvrent pas la mise en œuvre d'un

plan de gestion des déchets pour s’assurer que les déchets et sous-produits sont traités et/ou

éliminés dans des conteneurs et des manières appropriées pour éviter la contamination de

l'environnement et la santé humaine. De même, elles ne comprennent pas les exigences relatives à la

façon dont l'efficacité globale des opérations peut être améliorée par des mesures de

réutilisation/recyclage des déchets et sous-produits.

En général, les références réglementaires camerounaises ne répondent que partiellement aux

exigences de la norme RSB.

Tableau 15: Tableau synoptique du Principe 11

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 11: Utilisation de technologie, d’intrants et gestion des déchets

Critère 11.a Les

informations sur les

technologies utilisées dans

les opérations de

biocarburants doivent être

totalement disponibles, à

moins d’être limitées par la

législation nationale ou les

accords internationaux sur

la propriété intellectuelle.

Charte des Investissements, loi N° 2002/004 19 Avril 2002, amendée par la Loi N° 2004/20 du 22 Juillet 2004 et l’Ordonnance N° 2009/001 du 13 Mai 2009

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

Il est nécessaire d'élaborer des règlements spécifiques fixant les conditions sous lesquelles les investisseurs doivent mettre l'information sur les technologies utilisées, les effets dangereux ou potentiellement dangereux au service du public

Concurrence, Loi N° 98/013 du 14 Juillet 1998, Article 10, Article 3 et Article 4.

Mesures générales d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail, Décret N° 039/MTPS/IMT du 26 Novembre 1984, Article 3 (1) et (2), Article 109.

Critère 11.b Les technologies utilisées dans les opérations de biocarburants, y compris les plantes génétiquement modifiées, micro-organismes et d'algues, doivent réduire au maximum le risque de dommages à l'environnement, aux personnes et améliorer la performance

Protocole de Cartagena, Article 2 (1) et (2), Article 11 (4).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Références réglementaires devraient inclure l'utilisation de cultures indigènes chaque fois que des cultures alternatives réduisent les rendements et/ou la performance sociale et environnementale.

Protection Phytosanitaire, loi N° 2003/003 du 21 April 2003, Article 2, Article 8 (1), Article 9 (1) et (2), Article 16.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 68

environnementale et/ou sociale sur le long terme

Critère 11.c Les micro-

organismes utilisés dans les

opérations de

biocarburants susceptibles

de présenter un risque

pour l'environnement ou

les personnes doivent être

contenus de façon à éviter

leur libération dans

l'environnement.

Protocole de Cartagena Article 2 (1) et (2), Article 11 (6).

Les références réglementaires répondent aux exigences de la norme RSB.

Aucun.

Protection phytosanitaire, loi N° 2003/003 du 21 Avril 2003, Article 9 (1) et (2), Article 14 (1).

Critère 11.d De bonnes pratiques doivent être mises en œuvre pour le stockage, la manipulation, l'utilisation et l'évacuation des biocarburants, ainsi que des produits chimiques.

Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPs), Article 3(1)(a) et Article 3(1) (b).

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

D'autres références réglementaires qui répondent expressément aux exigences de l’épandage au sol et aérien d'engrais ainsi que le respect des consignes de sécurité du fabricant doivent être développées.

Convention de Rotterdam sur le consentement préalable et éclairé pour certains pesticides et produits chimiques dans le commerce international.

Activités du sous secteur des fertilisants au Cameroun, Loi N° 2003/007 du 10 Juillet 2003.

Critère 11.e Les résidus,

déchets et sous-produits

issus de la transformation

des matières premières et

des unités de production

de biocarburants doivent

être gérés de telle sorte

que le sol, l'eau et les

caractéristiques physiques,

chimiques et biologiques

de l'air ne soient pas

endommagés.

Modalités de réalisation de l’EIES au Cameroun, Décret N° 2013/0171/PM du 14 Février 2013, Article 3 Article 25 (1).

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la norme RSB.

Des références réglementaires devraient inclure des exigences pour les opérateurs de procéder à une évaluation sur la façon dont l'efficacité globale des opérations peut être améliorée par des mesures de réutilisation/recyclage des déchets et sous-produits.

Cadre de gestion de l’environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 05 Août 1996,

Principe12:Lesdroitsfonciers

Les opérations de biocarburants doivent respecter les droits fonciers et les droits d’utilisation des

terres.

Critère 12.a: Les droits fonciers existants et les droits d'utilisation des terres à la fois formels et

informels doivent être évalués, documentés et établis. Le droit d'utiliser la terre pour les opérations

de biocarburants ne doit être établi que lorsque ces droits sont déterminés.

Les Exigences Minimales requièrent que : (i) Si les opérations de biocarburants entrainent un risque

d’impacts négatifs sur les droits fonciers existants et les droits d'utilisation des terres, l'exploitant

doit procéder à une évaluation des droits fonciers (RSBGUI-01-012-01), et (ii) les terres litigieuses ne

peuvent être utilisées pour des opérations de biocarburants jusqu'à ce que les différends soient

réglés par consentement libre, préalable et éclairé, et par des arrangements négociés avec les

utilisateurs des terres affectées.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 69

Selon l'Article 1er du Décret N° 76/165 du 27 Avril 1976 fixant les conditions d'obtention d'un titre

foncier, modifié et complété par le Décret N° 2005/481 du 16 Décembre 2005, le titre foncier est la

certification officielle de la propriété foncière, il est inattaquable, intangible et définitif dans les

conditions définies par voie réglementaire (Article 2 (2) et Article 24 du même décret). Dans la même

logique, l'Ordonnance N° 74/01 du 6 Juillet 1974 portant régime foncier Camerounais en son Article

1er stipule que l'État garantit aux particuliers ou aux entreprises propriétaires de terres le droit d’en

jouir et de les utiliser librement.

Toutefois, en cas de litiges fonciers liés par exemple à la violation des droits fonciers d'un individu ou

d'une communauté, un titre foncier peut être annulé dans les cas suivants prévus à l'Article 6 (1):

Lorsque plusieurs titres fonciers sont délivrés sur le même terrain. Dans de tels cas ils sont tous

déclarés nuls et les procédures d’examen sont engagées afin de déterminer le propriétaire légitime à

qui un nouveau titre foncier est alors établi. (2) Lorsque le titre foncier est délivré arbitrairement,

sans suivre aucune procédure ou obtenu par une procédure autre que celles prévues à cet effet et

(3) lorsque le titre foncier est délivré en partie ou en totalité sur une parcelle de domaine privé de

l'Etat, d’une autorité publique ou de tout organisme public en violation des règlements.

En ce qui concerne l'Exigence Minimale sur les conflits fonciers, l'Article 6 du Décret N° 76/165 du 27

avril 1976 stipule que les actes qui font l'objet d'un litige ne peuvent se transformer en titres fonciers

qu’après notification à un conservateur foncier compétent. L'Article 8 du même décret offre aux

investisseurs étrangers le droit d'obtenir des titres fonciers, de posséder des terres, d’en jouir et d’en

disposer librement. Il précise que les « Certificats d'occupation », délivrés aux entreprises ou aux

individus étrangers peuvent être transformés soit en propriétés soit en baux conformément aux

dispositions des Articles 10 et 4 de l'Ordonnance N° 74/01 du 6 Juillet 1974 portant propriété

foncière et le décret fixant les modalités de gestion du domaine privé de l'Etat. L’Article 10 (1) de

cette Ordonnance stipule que toute entreprise ou personne étrangère souhaitant investir au

Cameroun peut conclure un bail ou acquérir des biens immobiliers, excepté dans les zones

frontalières du pays. Les actes prévus à cet effet doivent, sous peine de nullité, être authentifiés par

le Ministère des Domaines et des Affaires Foncières (MINDAF). L'Article 4 ajoute que les titulaires de

livrets fonciers ou « Certificats d'occupation » sont tenus, sous peine de confiscation de les convertir

en titres fonciers dans un délai de 6 ans en zones urbaines et 15 ans en zones rurales.

Toutefois, la loi se réserve le droit à tout propriétaire légitime de morceler son terrain après des

ventes successives, un partage ou une cession. À cet égard, l'Article 25 stipule que le morcellement à

la suite de ventes successives, de partage ou de cession implique la division du titre foncier initial

entre les acquéreurs. Dans ce cas, l'Article 26 impose le marquage des limites de chaque nouvelle

parcelle par un géomètre assermenté, puis un titre foncier et un plan séparé est établi pour chaque

parcelle. De même, la réglementation garantit que tout investisseur est autorisé à acquérir et

fusionner plusieurs parcelles adjacentes. L’Alinéa (1) précise qu'en cas de fusion de parcelles

adjacentes, le propriétaire obtient l’établissement d'un nouveau titre foncier annulant les anciens

titres. Dès lors, en ce qui concerne le Critère 12.a, les références réglementaires répondent aux

exigences de la norme RSB.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 70

Critère 12.b: Le consentement libre, préalable et éclairé doit constituer la base de tous les accords

négociés pour toute compensation, acquisition ou abandon volontaire des droits des utilisateurs ou

propriétaires des terres pour les opérations de biocarburants.

Les Exigences Minimales titre du présent Critère exigent que: (i) Aucune réinstallation involontaire

n'est admise pour toutes opérations relatives aux biocarburants, (ii) lorsque les droits fonciers et les

droits d'utilisation des terres sont volontairement abandonnés/ou acquis sur la base vendeur-

consentant/acheteur-consentant, la population locale doit être dédommagée en temps opportun de

façon juste et équitable, (iii) les indemnités pour abandon volontaire doivent comprendre des

mesures d'arbitrage appropriées nécessaires pour préserver la capacité des personnes affectées à

subvenir à leurs besoins de manière autonome et digne, (iv) des spécialistes de l'évaluation des

terres indépendants et qualifiés doivent être utilisés pour l’évaluation de toutes les valeurs d'actifs

fonciers, (v) la coercition n’est pas autorisé dans les opérations de biocarburants pour l’acquisition

des droits fonciers existants ou de droits d'utilisation des terres.

L'ordonnance N° 74/01 du 6 Juillet 1974 portant Régime foncier stipule en son Article 1 que l'État est

le garant de toutes les terres et peut, à ce titre, intervenir pour assurer une utilisation rationnelle,

pour les impératifs de défense ou les options économiques de la nation. Par conséquent, l'État se

réserve le droit d'expropriation sur toute l’étendue du territoire national. À cet égard, l'Article 12 de

cette Ordonnance précise que pour atteindre les objectifs d'intérêt général, l'État peut recourir à la

procédure d'expropriation. Cette procédure est lancée directement par l'État lorsqu’elle vise la

réalisation de projets économiques et sociaux d'intérêt public, ou indirectement à la demande des

municipalités, des établissements publics ou des concessionnaires de service public lorsque la

résolution à l’amiable entre eux et les propriétaires a été infructueuse. Toutefois, il convient de

remarquer que la procédure d'expropriation et les modalités de compensation sont prévues par voie

réglementaire. L'Article 13 stipule que les bénéficiaires de l'expropriation sont tenus d'indemniser les

victimes à leurs propres frais.

Dans le cadre de la coopération du Cameroun-Banque Mondiale, le pays met en œuvre toutes les

Politiques Opérationnelles définies dans le Manuel des Opérations de la Banque Mondiale (2001). A

cet effet, dans le cadre du Programme de Développement du Secteur de l'Energie, le MINEE et

l'Agence d'Electrification Rurale (AER) ont élaboré le document-cadre de politique de réinstallation

en Septembre 2012. Ce document stipule que les objectifs de la politique de réinstallation visent à

maintenir ou à améliorer les conditions de vie des Personnes Affectées par le Projet (PAP) dans sa

mise en œuvre. Dans le processus de relocalisation/réinstallation des PAP, les objectifs sont définis

par la Politique Opérationnelle OP 4.12 du Manuel des Opérations de la Banque Mondiale. Ce

processus doit suivre un certain nombre de principes et devra également se produire dans un cadre

prédéfini qui respecte les lois et règlements, ainsi que les préoccupations de la population.

Ainsi, toute réinstallation potentielle devrait, entre autres : (i) Minimiser autant que possible la

relocalisation, (ii) mettre la population réinstallée dans des conditions au moins équivalentes ou

meilleures que celles dans lesquels elle vivait auparavant. (iii) Les compensations doivent permettre

aux PAP de maintenir leur niveau de vie, ou au mieux, d'augmenter leur niveau de vie, (iv) il faut

informer la population sur le projet dans les meilleurs délais, (v) consulter les PAP à tous les stades et

les impliquer dans la planification, les dédommager et les réinstaller (paiement de diverses

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 71

indemnités, réinstallation des PAP sur les sites de recasement, aide à la réhabilitation économique)

avant démarrage effectif et la mise en œuvre technique du projet, (vi) avoir un égard particulier pour

les groupes vulnérables, (vii) gérer pacifiquement et rapidement les conflits et autres différends pour

faciliter l'adhésion du public à la projet et jeter ainsi les bases de sa viabilité, et enfin (viii) mettre en

place un mécanisme de gestion des plaintes.

Dans ce cas, le processus de réinstallation est basé sur l'OP 4.12 (19), incluant les dispositions de

l'Annexe A (25). Il se compose de plusieurs étapes basées sur l'approche de la consultation des PAP. Il

comprend l'évaluation environnementale, le choix du mécanisme de réinstallation et de mise en

œuvre de la réinstallation, l’information/sensibilisation du public, ainsi que le suivi et l'évaluation de

la réinstallation.

En ce qui concerne le Critère 12.a la réglementation Camerounaise répond aux Exigences Minimales

de la norme RSB. Toutefois, des lacunes persistent en matière de mise en place du suivi et de

l'évaluation du processus d'indemnisation et de réinstallation/réinstallation des PAP. Dans la

pratique, le processus d'indemnisation et de réinstallation/réinstallation des PAP peut causer de

problèmes économiques, sociaux et environnementaux graves. Pour cela, il est important d'instituer

un organisme indépendant accrédité pour évaluer ce processus. En outre, il convient de noter que le

Cameroun a décidé de permettre la réinstallation involontaire si des mesures compensatoires sont

prévues. Dans le cas des investissements à grande échelle dans le secteur des biocarburants, il est

nécessaire d’avoir à moyen terme, un débat au niveau national afin pour déterminer si la

réinstallation involontaire devrait encore être autorisée et en effet s’il existe des avantages pour la

société dans son ensemble, tout en minimisant les impacts négatifs sur les communautés

réinstallées.

Tableau 16: Tableau synoptique du Principe 12

Principe RSB Critères Références réglementaires Conclusions Domaines d’amélioration

Principe 12: Droits fonciers

Critère 12.a: Les droits fonciers existants et les droits d'utilisation des terres, à la fois formels et informels, doivent être évalués, documentés et établis. Le droit d'utiliser la terre pour les opérations de biocarburants doit être établi que lorsque ces droits sont déterminés.

Conditions d'obtention d'un titre foncier, Décret N° 76/165 du 27 Avril 1976, modifié et complété par le Décret N° 2005/481 du 16 Décembre 2005 Article 1, Article 2 (2), Article 6, Article 8 et Article 24.

Les références réglementaires répondent partiellement aux exigences de la Norme RSB.

Les références réglementaires devraient reconsidérer les droits fonciers et les droits d'utilisation des terres, à la fois formels et informels des communautés locales en utilisant par exemple le Guide d'évaluation des droits des terres (RSBGUI-01-012-01).

Régime foncier, Ordonnance N° 74/01 du 6 Juillet 1974, Article (1), Article 4, Article 6 (1), (2) et (4), Article 10 (1), Article 25 et Article 26 (1).

Critère 12.b: Un consentement préalable, libre et éclairé doit constituer la base de tous les accords négociés pour toute compensation, l'acquisition ou l'abandon volontaire des droits des utilisateurs des terres par des propriétaires pour les opérations de biocarburants.

Régime foncier, Ordonnance N° 74/01 du 6 Juillet 1974, Article 1, Article 12, Article 13.

Les références réglementaires répondent aux exigences de la Norme RSB.

Les références réglementaires devraient mettre en place un organisme indépendant spécialisé dans le suivi et l'évaluation du processus d'indemnisation et de réinstallation/réinstallation des PAP.

Politiques Opérationnelles (POs),

Manuel Opérationnel, Banque Mondiale

(2001), PO 4.12 (19).

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 72

Conclusion

Ce chapitre avait pour but d’analyser le cadre réglementaire existant applicable à la production des

biocarburants au Cameroun en comparaison des principes et critères RSB. Plus précisément, nous

avons identifié les lacunes existants dans les exigences réglementaires en vigueur du pays, au regard

des exigences prévus par les Principes et Critères RSB. L'analyse du cadre réglementaire camerounais

a été menée à travers l’examen des différentes lois, décrets, ordonnances, proclamations, normes et

directives, document de politique générale et conventions internationales, relatives à

l'environnement, aux questions sociales, économiques, technologiques, etc. Ces références

réglementaires sont développées ou ratifiées sous la loi fondamentale du Cameroun, la Constitution

de la République du Cameroun, Loi N° 96/06, du 18 Janvier 1996 modifiée par la Loi N° 2008/01 du

14 Janvier 2008.

L’analyse du cadre réglementaire Camerounais en comparaison avec la norme RSB montre qu'il

existe actuellement plusieurs références réglementaires applicables aux biocarburants. La norme RSB

comporte 12 Principes et 37 Critères, les références réglementaires Camerounaises répondent à

environ 43,24%, représentant 16 Critères RSB. Elles ne satisfont que partiellement à 37,84% des

Critères RSB, représentant 14 Critères RSB et 18,92% d'entre eux (soit sept critères: 3b., 3c., 4g., 6a.,

6b. 7c., et 9c.) ne sont pas couverts par le cadre réglementaire Camerounais.

Toutefois, des références réglementaires supplémentaires sont nécessaires. L'étude a identifié des

lacunes essentiellement en ce qui concerne les principes de la norme RSB relatifs aux Émissions de

GES (Principe 3, Critères 3b. et 3c.), aux Droits de l'homme et du travail (Principe 4, Critère 4g.), à la

Sécurité alimentaire locale (Principe 6, Critères 6a. et 6b.), à la Conservation (principe 7, Critère 7c.)

et à l'Eau (Principe 9, Critère 9c.). En ce qui concerne le Principe lié aux émissions de GES, l'étude

indique qu’en ce qui concerne les Critères 3b. et 3c., il est nécessaire de fournir des normes de

mélange pour les biocarburants sur la base du facteur d'émission relatif à la ligne de base de

combustibles fossiles.

En ce qui concerne les droits de l’Homme et du travail (Principe 4, Critère 4g.), l'étude propose que,

pour satisfaire aux exigences de la norme RSB, le cadre réglementaire Camerounais devrait être

développé en matière de droits de l'Homme et du travail lorsque le travail est contracté par des tiers.

De même, en ce qui concerne le principe de la norme sur la Conservation (Principe 7, Critère 7c.),

l'étude indique qu'il existe un besoin d'élaborer un règlement qui traite explicitement les questions

des zones tampons dans le développement de projets tels que la production de biocarburants. Enfin,

en ce qui concerne le principe de norme sur l'Eau (Principe 9, Critère 9c.), l'étude indique qu'il existe

un besoin de développer des recommandations considérant la préservation quantitative des eaux de

surface et des eaux souterraines.

Par ailleurs, il y a matière à amélioration dans les domaines partiellement couverts par le cadre

réglementaire Camerounais. De la même manière, l'étude indique que les références réglementaires

supplémentaires sont également nécessaires pour les Critères totalement ou partiellement couvert

par le cadre réglementaire Camerounais. À cet égard, compte tenu de la nature évolutive de la

réglementation, cette étude comprend une comparaison basée sur l'état actuel du cadre

réglementaire Camerounais (lois, décrets et ordonnances promulguées qu'en Juin 2013). Par

conséquent, ce document doit être considéré comme une référence pour la comparaison du

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 73

contexte réglementaire au moment de l'étude, et doit être mis à jour selon l'évolution du cadre

réglementaire national.

Recommandations

La production de biocarburants au Cameroun est à un stade embryonnaire. Certains acteurs,

essentiellement de la sphère scientifique, lesONGs et associations essaient de comprendre comment

les biocarburants peuvent être produits et d’identifier les meilleures pratiques en termes de

production. Au niveau de la recherche, plusieurs institutions ont franchi les premières étapes

(IRAD/CIRAD/SODECOTON, ENSAI, ENSET, ISS et l'Université de Dschang) vers la production de

biocarburants au Cameroun. Chacun d'entre elles en sont encore au stade expérimental, certaines

ont produit des échantillons de biocarburants et d'huile de Jatropha Curcas.

Au niveau gouvernemental, l'accent n'est pas actuellement mis sur la production de biocarburants.

En 2008, le comité interministériel pour l’environnement a mis en place une « Task Force » pour le

développement des énergies renouvelables avec pour objectifs de réaliser une recherche de base en

2010, d'analyser et conseiller le gouvernement au sujet des projets de biocarburants et de mettre en

place le cadre réglementaire pour la production de biocarburants au Cameroun. Cependant, les

premiers résultats de ce groupe de travail ne sont pas encore disponibles.

Le secteur privé n'est pas non plus très avancé. La société civile est loin d’avoir une compréhension

holistique du développement des biocarburants. En 2011, Global Village Cameroon a réalisé une

étude de faisabilité et l'étude d'impact environnemental stratégique de la production de

biocarburants au Cameroun pour le compte du Programme de Subventions de l'Ecosystème des

Pays-Bas. Dans la continuité de cette étude, Global Village Cameroon œuvre actuellement pour

l’adoption d’un cadre juridique précis pour la production durable de biocarburants au Cameroun.

Très peu d'ONG sont informées au sujet des biocarburants, elles ont besoin d'apprendre et de bien

comprendre la problématique.

L’atelier de consultation des parties prenantes tenu le 09 Octobre 2013 à Yaoundé avait pour objectif

principal de discuter des conditions de développement des biocarburants en cours au Cameroun et

d’identifier les domaines prioritaires pour la mise en œuvre d’une réglementation. Cet atelier s’est

avéré fondamental étant donné l’énorme contribution que les énergies renouvelables (EnR)

pourraient apporter à l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 tel que planifié depuis 2009 dans le

document « Cameroun Vision 35 » du Ministère de l’Économie, de la Planification et de

l’Aménagement du Territoire (MINEPAT). Cependant, il fût important de savoir si la production des

bioénergies est convenable pour Cameroun, eu égard les enjeux liés à la sécurité alimentaire, aux

droits de l’Homme et du travail, à l’émission des Gaz à Effet de Serre (GES), aux droits fonciers et

coutumiers, aux aspects environnementaux, etc. De plus, il s’avère judicieux de s’appesantir sur les

recommandations internationale en générale et le contexte Camerounais en particulier en ce qui

concerne la production des bioénergies ainsi que sur les résultats des études menées sur la question

de la durabilité du secteur de la bioénergie au Cameroun. Au sortir de l’atelier, la quasi totalités des

acteurs présents s’accorde pour dire que le développement des biocarburants peut participer au

développement du Cameroun si le sujet est bien compris et une législation bien pensée est mise en

place pour s'assurer que le secteur répond aux exigences du développement durable, comme l’exige

à cet égard le Standard RSB. Nombre de ces recommandations émanent d’ailleurs des commentaires,

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 74

remarques et suggestion des uns et des autres. Compte tenu de ce qui précède, l'étude recommande

ainsi de:

Mener une étude de faisabilité détaillée pour la production des biocarburants L'étude vise à déterminer la pertinence de l'implication des biocarburants dans le développement du

pays. En effet, depuis 2007, le gouvernement a manifesté son intérêt d'œuvrer au développement

des biocarburants. L'ordonnance N° 149/PM du 03 Septembre 2007, portant création d’un groupe de

travail sur la production et la commercialisation des biocarburants au Cameroun et la « Task Force »

pour le développement des énergies renouvelables reflète cette volonté. Le groupe de travail sur la

production et la commercialisation des biocarburants et la « Task Force » pour les énergies

renouvelables devraient tout d'abord effectuer une étude détaillée de faisabilité des biocarburants

au Cameroun, afin d'établir sa pertinence dans le cadre de développement du pays.

Élaborer une stratégie nationale pour la production durable de biocarburants

Sur la base des résultats de l'étude détaillée de faisabilité de la production de biocarburants au

Cameroun, le Groupe de travail sur la production et la commercialisation des biocarburants et la

« Task Force » pour le développement des énergies renouvelables devrait travailler en collaboration

avec les différents ministères impliqués dans le cadre d’une plateforme ouverte de concertation sur

la problématique des biocarburants au Cameroun, afin de développer une stratégie nationale pour la

production durable de biocarburants. A ce sujet, ces institutions doivent définir des orientations

stratégiques pour la promotion des biocarburants. En plus d'être interministérielles, ces institutions

devraient inclure les représentants de la société civile tels que les entreprises, les instituts de

recherche, les ONGs, GIC, associations des producteurs, coopératives de développement, etc. afin

d'encourager une approche holistique en mesure de promouvoir une production durable et

équitable des biocarburants.

De façon plus spécifique, cette recommandation pourra également consister en la promotion de

l’émergence d’une Communauté de Pratique (CoP) regroupant les divers acteurs dans la filière des

biocarburants. Cette tribune leur permettra de mieux se connaitre et d’échanger sur ce que les uns

et les autres font. Ce qui motive la suggestion de l’émergence d’une CoP c’est le fait que les exposés

ont relevé le défi de communication entre les acteurs. Ces derniers se recrutent parmi :

• Les chercheurs et les institutions de recherches ;

• Les producteurs ;

• Les agro-industries ;

• Les ONGs ;

• Les ministères ;

• Populations autochtones;

• Autorités locales;

• Organisations de la société civile ; Adopter une loi nationale régissant les énergies renouvelables en général et le sous-secteur

biocarburant en particulier

Promouvoir le secteur des biocarburants nécessite des politiques spécifiques. Cela devrait se faire via

la mise en place d'une législation appropriée pour la production durable des biocarburants, avec le

soutien d'une équipe d'experts. Les biocarburants peuvent jouer un rôle crucial aux niveaux

environnemental, économique, social, agricole, de l'immobilier et de l'énergie au Cameroun.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 75

L'objectif principal d'une loi sur les biocarburants est de créer un ensemble de réponses aux

problèmes de la croissance économique du pays, fondée sur l'exigence d'atteindre l'autosuffisance

énergétique grâce au développement du secteur des biocarburants. La promotion du secteur des

biocarburants peut contribuer à l'avenir de l'agriculture et du développement rural, si des

dispositions en matière de durabilité sont dûment prises en compte. Cette loi devrait insister entre

autres sur:

• Les droits fonciers des nationaux : Il y a nécessité d’actualiser la loi de 1974 portant régime

foncier et domanial ;

• La sécurité alimentaire : Assurer l’équilibre entre biocarburant et sécurité alimentaire dans

une approche de complémentarité

• L'intégration harmonieuse des producteurs individuels, chercheurs, coopératives,

associations, GIC, les ONGs, entreprises agro-industrielles exerçant dans le domaine des

biocarburants ; Le commerce équitable : Au regard du prix du carburant actuel et la situation

énergétique au Cameroun, il faudrait alléger les taxes sur les entreprises et organisations

produisant de façon durable les biocarburants pour le marché local ;

• La promotion de l'investissement local à travers des mesures incitatives ;Protection de la

biodiversité avec par exemple l’interdiction de l’utilisation des OGM dans la production de

biocarburants, l’utilisation des semences issues exclusivement des résultats des instituts ou

groupes locaux de recherche ;

• La politique de mélange et la conformité avec les normes environnementales en vigueur.

Mettre en place un organe de suivi des activités de production des biocarburants

Une institution spécifique devrait être mise en place pour assoir les conditions de la vulgarisation des

biocarburants sur l’étendue du territoire Camerounais, pour le suivi et le contrôle, avec autorité de

suivi des activités de développement de biocarburants tout au long de la chaîne

d'approvisionnement, pour l'examen et l'amélioration continue des pratiques de développement

durable. A cet égard, nous nous appuyons sur l'avis du rapport publié par Global Village Cameroon.

Un « Biofuels Board » devrait être créé avec pour mission de définir la politique nationale et assurer

la promotion stratégique globale des biocarburants. ;

Élaborer des directives et des normes de qualité pour assurer une production durable des

biocarburants

Le gouvernement devrait élaborer des lignes directrices, des normes de qualité applicables à la

production, au mélange et la commercialisation de biocarburants. L'élaboration de lignes directrices

devrait s’appuyer en profondeur sur le Standard RSB, ainsi que sur cette étude comparative et

d'autres documents pertinents, tel que le référentiel de gestion forestière Forest Stewardship

Council (FSC) adapté pour le Cameroun (Réf. : RF03FSC GF Cameroun Version 2.0) développé et

publié en juillet 2009 par Bureau Veritas Certification - Eurocertifor, département de Bureau Veritas

Certification France spécialisé dans la filière forêt - bois. Ce document est issu des Principes et

Critères de Bonne Gestion Forestière définis par le FSC et a été adapté au contexte forestier

camerounais notamment par l'étude et la prise en compte des documents de Principes, Critères et

Indicateurs de Gestion durable des Forêts au Cameroun. Il comporte 10 Principes allant de la Sécurité

foncière, Droits des peuples indigènes, droits d’usage et responsabilités aux Relations avec les

communautés et droits des travailleurs, au Plan d'aménagement, au Suivi et évaluation et au

Maintien des forêts à haute valeur pour la conservation.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 76

Ainsi, les aires affectées pour la création des plantations pour la production des biocarburants

doivent ainsi absolument éviter des Forêts à Haute Valeur de Conservation (FHVC) qui sont définies

par le Forest Stewardship Council (FSC). Les FHVC sont celles qui possèdent une ou plusieurs des

caractéristiques suivantes : Aires forestières qui présentent des concentrations de biodiversité

importantes à l’échelle mondiale, nationale ou régionale ; forêts à l’échelle du paysage qui abritent

une unité d’aménagement ou qui en font partie, et à l’intérieur desquelles vivent des populations

viables de plusieurs, voire de toutes les espèces naturelles et ce, selon un modèle naturel de

distribution et d’abondance ; Aires forestières qui abritent des écosystèmes menacés, rares ou en

voie de disparition, ou qui en font partie ; Aires forestières protégeant des services écologiques qui,

en circonstances critiques, s’avèrent essentiels ; Aires forestières fondamentalement nécessaires à la

satisfaction des besoins essentiels des communautés locales (subsistance, santé, etc.) ; Aires

forestières qui s’avèrent essentielles à l’identité culturelle traditionnelle des communautés locales

(domaines d’importance culturelle, écologique, économique ou religieuse qui ont été cernés en

collaboration avec ces communautés locales). L’élaboration des directives et des normes de qualité

s’avère fondamentale pour assurer une production durable et un cadre juridique solide favorable à

l'investissement.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 77

Annexe1:Liste de présence de l’Atelier de consultation des parties prenantes pour l’analyse des conditions réglementaire pour la

production durable de biocarburants au Cameroun (Yaoundé, le 09 Octobre 2013 – Hôtel Djeuga Palace)

# Noms et Prénoms Structures Localisation

1 Sa Majesté Mvondo Bruno ONEPCAM Ebolowa

2 Dr Sidiki Djibrilla COPRESSA Maroua

3 Mme Zebsa Mireille Centre Régional De La Recherche Scientifique Et De L'innovation

Bertoua

4 M. Mikondi Koumela Pascal Centre Régional De La Recherche Scientifique Et De L'innovation

Bertoua

5 Pr Ngassoum Martin ENSAI Ngaoundéré

6 M. Eugene Atabong Atem Nkong Hill Top, association for development

Buea

7 M. Bocpowou Marcial Etudiant Dschang

8 M. Adamou Issa IRAD Garoua

9 Dr Olina Bassala Jean Paul IRAD Garoua

10 M. Richard Mbom CEFEMAC Bamenda

11 Mme Nguewo Sandra ANOR Yaoundé

12 Mr. Nsahdzeyuf Jude Leh GREENERY and Roux Kumbo

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 78

13 M. Njikam Ngapout Abdoulaye MINCOMMERCE Yaoundé

14 Dr Tchobsala Enseignant université Ngaoundéré

15 Dr Djongyang Noel The Higher Institute of the Sahel University of Maroua

Maroua

16 Mme Bimi Patricia MINEE Yaoundé

17 M. Napi Wouapi Consultant Yaoundé

18 M. Ndomo Tsala Jules Christian MINEPDED Yaoundé

19 M. Jean Paul Yana Ambassade des USA Yaoundé

20 Mme Yoba Huguette MINCOMMERCE Yaoundé

21 Mme Lidja Francine MINEE Yaoundé

22 M. Nkoum Messoua Yves ANAFOR Yaoundé

23 Mme Valerie Haïda CRTV-TV Yaoundé

24 M. Essi Nicolas CRTV-TV Yaoundé

25 M. Olama Magloire CRTV-TV Yaoundé

26 M. Nbendah Pierre Etudiant Yaoundé

27 M. Kouedyi Monthe F. Terre et Développement Yaoundé

28 M. Tatsa Honore GICAECAM Yaoundé

29 Mlle Nguegang Sariette Terre et Développement Yaoundé

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 79

30 Mlle Christelle A. Ngom S/C Dr Bitondo Dieudonné

SEEAC/ACAMEE Yaoundé

31 Mme Joyce Lepte Kimsi CRTV-TV Yaoundé

32 Mme Jocelyne Mouliom Cameroun Tribune Yaoundé

33 M. Kouam Serges _ Yaoundé

34 M. Kenmoe Deinou Rigobert MINEPDED Yaoundé

35 Dr Kuate Jean IRAD Yaoundé

36 M. Elom Calvin Journal L'Evènement Yaoundé

37 M. Elom David Journal L'Evènement Yaoundé

38 M. Ndjama Joseph Marie Journal l'Equateur.com Mbalmayo

39 M. Ofamo Roland MINEPAT Yaoundé

40 Mr Mbinkar Edwin ENSP/U Y1 Yaoundé

41 Mr. Ngoh Godfrey Y. SHUMAS-CAMEROUN Kumbo

42 Mme Noah Nathalie ANOR Yaoundé

43 M Minyemeck Etienne Alain MINMIDT Yaoundé

44 Dr Kamdem Maxime Light4all Yaoundé

45 M. Hervé Azemtsa S2, Directeur des opérations

Douala

46 Mlle Mebenga Ambassa Virginie Muriel

S2, hôtesse Douala

47 M. Olinga Joseph S2 , Project manager Douala

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 80

48 Mlle Andela Mani Catherine Nelly S2, hôtesse Douala

49 Dr Dougmeza JATRO Select CAM Yaoundé

50 M. Bignom Blaise Consultant Yaoundé

51 M. Blaise Nnang le Quotidien de l'Economie Yaoundé

52 Mr. Lemnyuy William MINEPDED Yaoundé

53 M. Javis Nana Canal 2 Yaoundé

54 M. Angela Forbins

Yaoundé

55 M. Serges Nziebou Canal 2 Yaoundé

56 M. Nzali Raymond PIC Douala

57 M. Ibrahim Mbaroko Carre Geo Environnement Douala

58 M. Ndongsok Durando S2, General Manager Douala

59 M. Tang Dieudonné Global Village Cameroun Yaoundé

60 M. Essaka Essama REPAR Yaoundé

61 M. Ngala Killiam CRTV-Radio Yaoundé

62 M. Luc Biatem Onana CRTV-Radio Yaoundé

63 Mme Noukeu Amalle Enseignante YD1 Yaoundé

64 Mme Menemendengue O. Virgine épouse Ndiomo

Cadre/DPDD/MINEPDED Yaoundé

65 M. Mouamfon Mama FCTV Yaoundé

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 81

66 M. Tientcheu K. Terre et developpement Yaoundé

67 M. Ousmanou Journal Le Septentrion Yaoundé

68 M. Mballa N. Journal Le Point Yaoundé

69 M. George Konga MINAGER/PNVPA Yaoundé

70 Dr Tchatat Gabriel Consultant Yaoundé

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 82

Bibliographie

1. Abolition du travail forcé, Convention de l'OIT N ° 105.

2. Activités du sous-secteur des engrais au Cameroun, Loi N° 2003/007 du 10 Juillet 2003.

3. Cameroun Vision 35, MINEPAT, 2009.

4. Champ d'application des garanties des salaires minima, Décret N°

0021/MINTSS/SG/DRP/SDCS du 30 Juin 2008.

5. Charte des investissements, Loi N ° 2002/004 du Avril 19th 2002 modifiée par la Loi N°

2004/20 du 22 Juillet 2004 et l'Ordonnance N° 2009/001 du 13 Mai 2009.

6. Code du travail, Loi N° 92/007 du 14 Août 1992.

7. Conclusions du 2ème Forum mondial de l'eau, La Haye, Mars 2000.

8. Concurrence, Loi N ° 98/013 du 14 Juillet 1998.

9. Conditions d'entrée, de séjour et de sortie des étrangers au Cameroun, Décret N° 2000/286

du 12 Octobre 2000.

10. Conditions d'exercice de l'activité commerciale au Cameroun, Loi N° 90/031 du 10 Août de

1990.

11. Conditions d'obtention d'un titre foncier, Décret N° 76/165 du Avril 27th 1976 modifié et

complété par le Décret N° 2005/481 du 16 Décembre 2005.

12. Conditions pour l'investissement privé au Cameroun, Loi N° 2013/004 du 18 Avril 2013.

13. Constitution de la République du Cameroun, Loi N° 96/06, du 18 Janvier 1996 modifiée par la

Loi N° 2008/01 du 14 Janvier 2008.

14. Convention de Ramsar, ONU, 1975

15. Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de

certains produits chimiques et pesticides dangereux dans le commerce international, 1998

16. Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP), 2001

17. Convention sur l'âge minimum, Convention de l'OIT N° 138.

18. Convention sur l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers à des fins autres que la

navigation, 1997.

19. Création du comité interministériel pour l'environnement (ICE), Décret N ° 2001/718/PM du

3 Septembre 2001.

20. Déclaration universelle des droits de l'Homme, ONU, 1948.

21. Discrimination (emploi et profession), Convention 111 de l'OIT.

22. Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural (DSDSR 2005, mis à jour et

complété version de DSDSR, 2002)

23. Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE, 2009).

24. Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2003)

25. Droit d'organisation et de négociation collective, Convention de l'OIT N ° 98

26. Egalité de rémunération, Convention de l'OIT N° 100.

27. Exigence de l'Agenda 21, la CCNUCC, 1992.

28. Forêts, faune et pêche, Loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994.

29. Liberté d'association, Loi N° 90/053 du 19 Décembre 1990.

30. Liberté syndicale et la protection du droit syndical, Convention de l'OIT N ° 87.

31. Loi cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun, Loi N° 96/12 du 5 Août 1996.

Analyse des conditions réglementaires pour la production durable des biocarburants au Cameroun 83

32. Mesures générales d'hygiène et de sécurité au travail, Ordonnance N ° 039/MTPS/IMT du 26

Novembre 1984.

33. Modalités de réalisation de l'Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) au Cameroun,

Décret N° 2013/0171/PM du 14 Février 2013.

34. Normes environnementales et procédures pour les installations commerciales et industrielles

du Cameroun, 2009.

35. Objectifs du Millénaire pour le Développement, ONU, 2000.

36. Pires formes de travail des enfants, Convention de l'OIT N ° 182.

37. Plan d'Action National pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE, 2009)

38. Politiques Opérationnels (PO), Manuel opérationnel, la Banque mondiale

39. Protection de l'agriculture, Décret N° 77/71 du 2 Juin 1977.

40. Protection phytosanitaire, Loi N° 2003/003 du 21 Avril 2003.

41. Protocole de Kyoto, CCNUCC, 1998.

42. Référentiel de gestion forestière Forest Stewardship Council (FSC) adapté pour le Cameroun,

Réf. : RF03FSC GF Cameroun Version 2.0, juillet 2009, Bureau Veritas

43. Régime de l’eau, Loi N° 98/005 du 14 Avril 1998.

44. Régime foncier, Ordonnance N° 74/01 du 6 Juillet 1974.

45. Revalorisation du Salaire Minimum interprofessionnel Garanti, Décret N° 2008/2115/PM du

24 Juin 2008.

46. Travail forcé ou obligatoire, Convention de l'OIT N° 29