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trachelus et un Orthochaetes nouveau pour la France . Extr. L'Entomologiste, 34 (2 )1978 .

PÉRICART J . : Révision systématique des Tingidae Ouest-Paléarctiques :1. Note sur les Agramma et création du nouveau genre Magmara (Hemi ptera) .2. Le genre Campylosteira Fieber (Hemiptera) .3. Subdivision du genre Derephysia et revue criti q ue des espèces . (Hemiptera) .Extr. Ann . Soc . Ent. Fr . (N .S .), 13 (2) 1977, 13 (3) 1977, 15 (1) 1978 .

LAUB R. S . : The Holotype of Favosites favosus (Goldfuss) 1826 . Extr . Fossil Cnidaria, 1976 .ZANDER & HEGEWALD : Leptodontiella, gen . nov. and Leptodontium from Peru. Extr. Th e

Bryologist, vol . 79, n° 1, 1976 .ZANDER R. H . : Notes on Pottiaceae in Middle America . Extr . The Bryologist, vol . 79 ,

n° 2, 1976 .

PERMANENCES :les mercredis de 16 h à 19 h ,les samedis 10 et 24 février ,les samedis 10 et 24 mars .

PARTIE SCIENTIFIQU E

DESCRIPTION DE PELOSCOLEX TURQUINI, N. SP.ET REDESCRIPTION DE PELOSCOLEX MOSZYNSKII, KASPRZAK, 1971 ,

(Tubificidae, Oligochaeta) ,AVEC QUELQUES REMARQUES SUR LA REPARTITIO N

DU GENRE PELOSCOLEXDANS LES EAUX DOUCES FRANÇAISES

par J . JUGET et M. LAFONT.

Résumé. - Deux espèces d'Oligochètes aquatiques de la famille des Tubificidae appar-tenant au genre Peloscolex sont décrites . L'une d'entre elles, Peloscolex moszynskii, enprovenance du bassin méridional du Rhône, est nouvelle pour la faune de France ; l aseconde, Peloscolex turquini, en provenance du Puits de Rappe (Bugey), est nouvell epour la science .

Une étude de la répartition du genre Peloscolex dans les eaux douces française scomplète la partie de ce travail réservée à la systématique .

Le genre Peloscolex renfermait jusqu'à présent 3 espèces dans les eau xdouces françaises : P . ferox, P. velutinus et P . pyrenaicus (JUGET et GIANI, 1974 -GIANI, 1976 - LAFONT, 1977) .

Deux espèces doivent être rajoutées : P . turquini, espèce nouvelle pour l ascience, et P . moszynskii, décrite pour la première fois en Pologne (KASPRZAK,

1971) .

1 . MATÉRIEL ET MÉTHODES UTILISÉS :

1 - 1 . Les exemplaires de P . moszynskii proviennent du Rhône à Cruas ,Tricastin et Aramon . Ces trois stations d'étude, situées à l'aval de la confluenc eRhône-Isère, ont déjà fait l'objet d'un travail précédent (LAFONT et JUGET, 1976) .Le matériel est constitué par 20 individus immatures, 10 individus en cours d ematuration, 7 individus sexuellement mûrs .

Les exemplaires immatures ont été montés entre lame et lamelle dans d ubaume du Canada ou du sirop d'Apathy . Les individus matures ou en cours dematurité sexuelle ont été colorés à l'éosine aqueuse (à 2 %) et montés dansdu baume du Canada. Nous avons complété les montages par la dissection des

BULLETIN DE LA SOCIETE LINNEENNE DE LYON, 4Bi' année, n" 2, février 1979 .

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segments génitaux de 5 individus matures colorés à l'éosine aqueuse : l'appa-reil mâle ainsi isolé a fait l'objet de montages au sirop d'Apathy additionné d equelques gouttes d'acide lactique .

1 - 2. Les exemplaires de Peloscolex turquini (8 exemplaires immatures et1 individu mature) proviennent du Puits de Rappe (Ain), grotte de 2 500 m d edéveloppement souterrain, creusée dans les calcaires du Kimméridgien sur l arive droite du Suran, affluent de l'Ain, dans le Jura méridionnal françai s(TURQUIN, 1971) .

Les vers ont été récoltés par Mlle TURQUIN, biologiste spéléologue del'Equipe de Biologie .Souterraine du Département de Biologie Animale etZoologie de l'Université Claude-Bernard (LYON I), à qui est dédiée cette nou-velle espèce .

Le matériel a été monté, après fixation au formol, dans l'hydramount d eGurr .

Holotype et paratypes déposés au Département de Biologie Animale etZoologie de l'Université Claude-Bernard (LYON I) .

20 g

2001 {

Fig . 1 : Vue latérale antérieure de Peloscolex moszynskii .A droite de la fig ., détail, en vue latérale, et en vue apicale, d'une pa pille sensoriell e

piriforme (segment V) .

2 . DESCRIPTION DE P . moszynskii :

L'espèce a été décrite par KASPRZAK (1971) . Nous ajoutons simplement icides compléments de description, notamment en ce qui concerne l'appareil géni-tal mâle.

L'animal est de coloration marron foncé lorsqu'il est conservé au formol .Son aspect extérieur rappelle celui de P . multisetosus (BRINKHURST et JAMIESON,1971) . La longueur des plus gros exemplaires adultes atteint 1,5 centimètres .

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Nombre de métamères : 35 à 59. L'épiderme est pourvu du revêtement depapilles caractéristiques du genre Peloscolex . Certaines papilles de grandetaille sont piriformes et semblent renfermer des formations de nature cellulaire(fig . 1) . Celles-ci sont disposées en rangées transversales, à raison d'une rangéepar segment. Chaque rangée se situe dans le même plan transversal que le sfaisceaux de soies, (fig . 1) . Quelquefois, entre deux faisceaux de soies, il existedes papilles piriformes isolées dans la partie postérieure du corps .

Formule sétale :

(II) V-XIII (XV) 2-4 (V) VIII-XII 2-4 - (I II) - (1) II-XII 1-3 I-II 0- 1

2-4

1-3 (4)

1-3 1

ba

e f

Fig. 2 : Soies de Peloscolex moszynskii :a) soie pectinée (segment IV) ; b) soie pectinée (segment V) ; c) d) e) crochets ven-

traux (segments II, IV) ; f) faisceau ventral (segment X) ; g) crochet ventral (segmen tXIV) ; h) crochet ventral (segment XVI) ; i) crochet ventral (segment XXXV) .

Faisceaux dorsaux avec soies capillaires au nombre de 5 à 13 en règl egénérale dans les segments pré-clitellins et de 1 à 2 dans les segments posté -rieurs . Crochets pectinés en forme de lyre, au nombre de 2 à 4 dans les segment santérieurs et de 0 à 3 dans les segments postérieurs (fig . 2) .

BULLETIN DE LA SOCIETE LINNEENNE DE LYON, 480 année, n" 2, février 1979 .

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Les soies capillaires sont apparemment dépourvues de denticules latéraux ,la pointe n'est pas fourchue, les plus longues atteignent 450 µ.

Les crochets dorsaux antérieurs atteignent 150 p. de longueur sur 5 p.d'épaisseur .

Faisceaux ventraux antérieurs avec, en règle générale, 2 à 4 crochets biden-tés de 115 à 170 µ de long, 7,5 à 10 µ d'épaisseur (fig . 2) .

Les faisceaux ventraux postérieurs renferment en général 1 à 3 crochets d etaille sensiblement égale à celle des crochets des faisceaux antérieurs, mais l aforme diffère (fig. 2) .

Il n'existe pas de soies copulatrices différenciées en X ; on observe seule-ment la présence de 1 à 3 (rarement 4) crochets ventraux avec des dents proxi-males et distales subégales . Sur le segment XI, il n'y a jamais de crochets ven-traux et les soies dorsales sont rares (0 à 2 soies capillaires, 0 à 1 crochet pectiné) .

Fig. 3 : Aspect des organes reproducteurs (-j' de Peloscolex moszynskii :a) Spermiducte ; b) Atrium ; c) Prostate ; d) Canal éjaculateur ; e) Bulbe pénien .

Les spermathèques ont une forme identique à celle que KASPRZAK a décrite(1971) : un sac d'aspect ovale d'environ 500 p . de long pour le plus grand diamè-tre sur 300 µ de large (fig . 4) . Le canal de sortie est long et peut atteindre plu sde 500 p .. L'appareil efférent mâle (fig. 3 et fig. 4) est constitué d'un pavilloncilié de grande taille, très fourni en cils, s'ouvrant sur le septum X-XI, d'u nspermiducte de section homogène, plus ou moins contourné, d'un atrium enforme de fer à cheval, situé en partie dans le segment XIII, relié dans sa régio ndistale à une volumineuse prostate vaguement réniforme . A l'atrium, fait suite

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un canal éjaculateur long se terminant par un bulbe pénien piriforme, auss ilarge mais moins long que l'atrium (fig . 3) .

La figure 3 a été réalisée à partir d'une dissection : les attaches conjonctive sont été enlevées . La figure 4, semi-schématique, montre l'appareil mâle en plac edans l'animal, le canal déférent se déroule parallèlement au canal éjacula-teur. Il n'y a pas apparemment de gaine cuticularisée protégeant le péni smusculeux .

La description générale de l'animal, l'aspect des soies, ainsi que la présenc ed'une ampoule spermathécale dans le segment XI, constatée chez certains sujets ,nous inclinent à penser qu'il s'agit bien de P . moszynskii . Le Dr KASPRZAK àl'opinion duquel nous avons eu recours se montre lui-même réservé quant àl'attribution des exemplaires du Rhône â une espèce nouvelle .

200 4Fig. 4 : Vue d'ensemble semi-schématique de l'appareil génital de Peloscolex moszynskii .

Sans vouloir alimenter ici une polémique déjà ancienne entre BRINKHURS Tet HRABE (BRINKHURST, 1963, 1966 a ; HRABE, 1964, 1966 b) sur la diagnose du genr ePeloscolex, nous remarquons chez les exemplaires de P . ferox et de P . velutinusde nos collections la présence de papilles de grande taille analogues par leu rforme (mais différentes par leur implantation) à celles que l'on observe chezP. moszynskii.

La forme de l'appareil efférent mâle (atrium en fer à cheval et bulb epénien) de P . moszynskii s'apparente nettement à ceux de P . ferox et des genresPsammoryctides et Isochaeta .

En fait, comme le faisaient remarquer PICKAVANCE et CooK (1971), il es tnécessaire d'accumuler encore les informations . En attendant d'autres données ,il paraît raisonnable de laisser dans le genre Peloscolex tous les Tubificina epourvus de papilles et du revêtement externe de matériel exogène conformé -ment aux remarques de HRABE (1966) et ERSEUS (1976) .

3 . DESCRIPTION DE Peloscolex turquini, N . SP . :

3 - 1 . Morphologie .Espèce de petite taille, de 1,3 à 2,6 mm de longueur et de 0,14 à 0,32 mm d e

diamètre maximum . Nombre de segments de 13 à 27 .BULLETIN DE LA SOCIETE LINNEENNE DE LYON, 48e année, n° 2, février 1979 .

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a

b

Fig . 5 : Morphologie de Peloscolex turquini :a) vue latérale antérieure : b) vue latérale postérieure ; c) détail en vue latérale des

papilles cutanées (région postérieure) .(suite page 113i

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Prostomium arrondi dont la hauteur atteint en moyenne 66 % de la largeu rbasale (fig . 5 a) .

Epiderme hérissé de papilles incrustées de particules étrangères (e papilla eof secretion ») dont le nombre, la taille et la forme varient notablement d'unindividu à l'autre et d'une région à l'autre d'un même individu . Vues de profil,ces papilles possèdent un contour ovale, cônique, losangique, cylindrique o ucylindro-cônique (aspect de bulbe, de carafe, de massue, de cigare, de croissant ,etc. . .) ; les plus grandes atteignent jusqu 'à 15 ,u de long, leur largeur peut varie rde 1 à 10 ,u (fig . 5 c) . Celles de la région postérieure de l'animal sont en règl egénérale de plus grande taille et d'aspect plus hétérogène que dans la moiti éantérieure du corps .

Ces papilles sont disposées en anneaux autour de l'épiderme . Entre deuxséries successives de faisceaux sétigères, on peut compter jusqu 'à une trentai-ne d'anneaux, chacun étant séparé des anneaux contigus de 2 à 5 µ en moyenne(fig. 5 b) . L'annulation s'estompe en certaines régions du corps, en particulie rà l'aplomb de la zone d'implantation des soies . Ces papilles sont accompagnée sde papilles sensorielles disposées en 2 rangées par métamère, à l'aplomb dela zone d'insertion des soies et dans l'intervalle entre les faisceaux sétigères .Vues de face, leur contour dessine un ovale dont le plus grand axe ne dépass epas celui des plus grosses papilles décrites précédemment . Ces papilles senso-rielles sont de teinte plus claire que les précédentes et les anneaux matérialisé spar les autres papilles cutanées s'estompent à leur niveau .

Formule sétale :

I,

(II),

1

I,

1

I,

(II),

1

1, 2, 3

I

I

1, 2, 3, (4 )

Faisceaux dorsaux comprenant 1, exceptionnellement 2 soies capillaires .Les plus longues d'entre elles, mesurées dans la région antérieure de l'animal ,atteignent 125 à 320 ,u . Ces soies sont accompagnées d'une soie pectinée de 4 2à 66 µ de longueur et de 2 p. de diamètre (soit sensiblement de même diamètreque la base des soies capillaires), à nodule distal, à hampe peu incurvée et don tl'extrémité distale est ornée de 3 à 4 denticules intermédiaires disposés en éven-tail (fig . 6 a) . Faisceaux ventraux comportant généralement 2, plus raremen t1 ou 3, exceptionnellement 4 crochets bidentés à hampe siqmoïde, à nodul esubmédian, à dent supérieure de même épaisseur mais 2 fois à 2,5 fois plus lon-gue que l'inférieure (fig . 6 b) ; la longueur de ces crochets atteint 42 à 56 µ etleur diamètre est d'environ 3 µ.

En X et XI, ces crochets bifides sont remplacés par des soies génitales che zles individus sexuellement mûrs . Pores des spermathèques en X, situés dansl'alignement des soies ventrales et accompagnés chacun d'une soie génitale àhampe recourbée en crosse proximalement, à nodule médian et à extrémit édistale élargie et excavée en forme de style (fig . 6 c) . Ces soies atteignent unelongueur de 60 µ et leur diamètre atteint 3 µ.

Orifices d` en XI accompagnés chacun d'une soie génitale de même aspectgénéral que les soies des spermatopores mais plus grêles (longueur : 70 g ;diamètre maximum : 2,5 µ, fig . 6 d) .

3 - 2. Appareil digestif et appareil génital .Tube digestif recouvert de tissu chloragogène à compter du 6 e métamère .

BULLETIN DE LA SOCIETE LINNEENNE DE LYON, 48e année, n" 2, février 1979 .

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Bol alimentaire constitué essentiellement d'éléments fins de la classe des pou-dres et des suspensoïdes (particules colloïdales, argiles et limons, de diamètr e

50µ) .Spermathèques en X, constituées chacune d'une ampoule distale de 110 à

120 µ de diamètre et d'un canal de sortie, d'environ 30 µ de diamètre. L'ensem-

a

50 u

Fig. 6 : Soies de Peloscolex turquini :a) soies pectinées ; b) crochets ventraux ordinaires ; c) soie génitale (segment X) ; d) soie

génitale (segment XI) .

oo

Fig . 7 : Détails de l'appareil génital de Peloscolex turquini :a) Spermathèque ; b) Gaine pénienne.

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ble constitué par l'ampoule et le canal de sortie atteint 280 µ de longueur totale .Pas de spermatophores visibles sur l'exemplaire mature observé . Au voisinagedu débouché des spermathèques, la soie génitale émerge d'une aire glandulair edifférenciée (fig . 7 a) .

Appareil d' : seule l'extrémité distale de cet appareil a pu être observée, e nraison de la rareté et de l'état du matériel conservé . Pénis pourvu d'une gain ecuticularisée de forme sub-cylindrique de 40 p, de longueur et de 30 p, de dia-mètre à sa base . Les parois de la gaine sont sensiblement plus épaisses dans sarégion proximale (fig . 7 c) ; chaque pore d' est accompagné d'une soie génital edifférenciée .

3 - 3. Données écologiques .Cette espèce a été récoltée dans une des galeries basses inondées de l a

grotte prospectée au sein d'un limon argilo-sableux constitué pour 63 `7o delimons et d'argiles, pour 33

de sables et pour 4 C/ d'éléments grossiers > à2 mm. Le régime limivore de cet Oligochète s'apparente à celui de Rhyacodri-lus balmensis, autre Tubificidé qui cohabite avec Peloscolex turquin dans lePuits de Rappe et qui fut décrit primitivement en provenance d'un lac souter-rain de la grotte de la Balme, à moins de 30 km au Sud du Puits de Rappe ,dans le Jura méridional français (JUGET, 1959) .

3 - 4 . Diagnose .Les caractères distinctifs de cette nouvelle espèce sont, outre sa petit e

taille, la forme des soies pectinées associées aux soies capillaires et celle de ssoies ventrales différenciées en X et XI en soies génitales .

Parmi les espèces du genre Peloscolex actuellement connues et dont la taill eest égale ou inférieure à 3 mm, figurent Peloscolex pigueti Michaelsen, P .wereschtschagini Michaelsen, P. kozovi Hrabe, P . arganoi Pop, P . cottarellii Pop .Peloscolex pigueti n'a pas de soies capillaires . Les formations cuticulaires épider-miques de Peloscolex wereschtschagini s'écartent notablement de celles de l anouvelle espèce décrite . Peloscolex kosovi a une forme ovoïde caractéristique .Peloscolex arganoi et Peloscolex cottarellii possèdent des crochets dorsaux e tventraux dont la forme diffère de celle des soies de Peloscolex turquini .

4 . REMARQUES SUR LA RÉPARTITION DU GENRE PeloscolexDANS LES EAUX DOUCES FRANÇAISES :

L'examen d'un abondant matériel provenant de divers cours d'eau et delacs situés notamment dans l'Est de la France, le Bassin Parisien, le Bassin d uDoubs et le Bassin du Rhône à l'occasion d'études récentes effectuées sur ce ssystèmes ainsi que d 'exemplaires lègués par des collègues ' nous permet d'ap-porter quelques données inédites sur la biogéographie du genre Peloscole xdans les eaux continentales françaises .

Ces données auxquelles s'ajoutent quelques références bibliographique srécentes (GIANI, 1976) ou déjà anciennes (TETRY, 1938 : MoszYNSKI, 1938) se trou -vent consignées dans le tableau 1 .

1 . Nous remercions M . RIVIER du C.T .G.R .E .F . - Aix en Provence qui nous a léguéla majorité du matériel récolté sur les secteurs aval du Rhône, M . FAESSEL du C.T .G.R.E.F . -Besançon et M . BLAKE du Centre Universitaire de Chambéry .

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Peloscolex velutinus : c'est l'espèce la plus fréquemment rencontrée. Sonaire de répartition en France paraît vaste . Elle n'a, cependant, jamais été obser-vée au-dessus de l'altitude de 1 000 m . Elle est connue de l'Est, du Centre et duSud-Ouest de la France . Récoltée de préférence dans des cours d'eau froids e trapides, elle semble affectionner également les cours d'eau du Karst ains ique leurs émergences (stations 6, 11, 34 et 35 du tableau 1) . Cette espèce colonis eégalement la zone profonde des lacs . Ces observations confirment que Peloscolexvelutinus est un « immigrant souterrain » (JUGET, 1967) et se comporte comm eun sténotherme d'eau froide bien qu'absent des torrents de haute montagne(GIANI, 1976) .

TABLEAU 1Répartition des espèces du genre Peloscolex

dans les eaux continentales françaises

1 .

Cours d'eau et source s

Vallée du Rhin (Strasbourg)

ro

uo

â8

y

a;

x

oobi

2 . Lison (affluent de la Loue) 8 x3 . Furieuse (affluent de la Loue) 8 x4. Clauge (affluent de la Loue) 8 x5 . Loue (à Mouthier) 8 x6 . Cusancin (sources) (affluent du Doubs) 8 x7 . Doubs à Rochejean 8 x8 . Bief Rouge

(affluent du Doubs) 8 x9 . Doubs à Molay 8 x

10 . Doubs à Lays 8 x11 . Ruisseau du Jardin Botanique de l'Univer -

sité de Besançon 8 x12 . Ain à Champagnole 8 x13 . La Câline (affluent de l'Albarine) (Ain) 8 x14 . Puits

de Rapine (Ain) 815 . Le Chapeauroux (affluent de l'Allier) 13 x16 . Le Gland (affluent du Haut-Rhône) 13 x17 . Lône des Pêcheurs (bras mort du Rhône) 13 x18 . Rhône à Loire/Rhône 13 x19 . Rhône à Chavanay 13 x20 . Rhône à Tricastin 13 x ?21 . Rhône à Cruas 13 x22 . Rhône à Aramon 1 323 . Saulx (affluent de la Marne) 13 x24 . Ornain (affluent de la Saulx) 13 x25 . Aube (affluent de la Seine) 13 x26 . Auzon (affluent de l'Aube) 13 x27 . Lunain (affluent du Loing) 13 x28 . La Garonne à Portet 13 x29 . L'Arac (affluent du Salat) 13 x30 . Le Volp (affluent de la Garonne) 13 x31 . Le Lot 13 x32 . La Truyère (affluent du Lot) 13 x33 . Le Dourdou (affluent du Lot) 13 x34 . Fontaine

près

de

Villefranche

de

Fana t(Aveyron) 13 x

35. Source près de Cambon d'Albi (Tarn)

. . . . 13 x

x

e

o,

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Lacso

e

f3od

0.;- a

36 .VosgesLac de Gérardmer 8 x

37 . Lac de Longemer 8 x

38 .JuraLac de Chalain (zone à Chara) 8 x

39 . Lac d'Aiguebelette ' 8 x

40 .PréalpesLac Léman 4 x

41 . Lac du Bourget 4 x

x42 . Lac d'Annecy 4 x ?

x

43 .

Hautes-Pyrénées(Vallon de Port-Bielh )Lac de Port-Bielh 2 x

44 . Lac Vert 2 x

45 .(Vallon d'Estibère )Lac Supérieur 2 x

46 . Lac de l'Ile 2 x47 . Lac Long 2 x48 . Lac d'Anglade 2 x49 . Lac inférieur 2 x

50 .(Bassin d'Orédon)Lac d'Aumar 2 x

51 . Lac d'Orédon 2

52 .(Bassin de l'Oule )Lac de l'Oule 2

xx

x

Peloscolex ferox : cette espèce holarctique a été signalée en Lorraine (TETRY,1938), dans les Préalpes (JUGET, 1958, 1967), dans les Hautes-Pyrénées (JUGET etGIANI, 1974), ainsi que dans le Lot et ses affluents (GIANI, 1976) . Ce Tubificidéapparaît plus fréquemment dans les lacs que dans les cours d'eau . C'est l'unedes espèces les plus abondantes des lacs et des tourbières des Hautes-Pyrénée sau-dessus de 1 800 m d'altitude où elle cohabite avec Peloscolex pyrenaicus,espèce inféodée à la chaîne des Pyrénées (JUGET et GIANI, 1974)

Peloscolex ferox est une espèce nouvelle pour le Bassin Parisie n(BRINKHURST, 1966 b) .

Dans le bassin du Rhône, elle a été observée dans le lac Léman et dans u nbras mort du Haut-Rhône, la Lône des Pêcheurs, en communication avec l efleuve, en aval de la confluence de l'Ain, à proximité de Villette d'Anthon . Surle Rhône proprement dit, à Tricastin (LAFONT et JUGET, 1976), il semblerait queles quelques exemplaires immatures examinés appartiennent en fait à l ' espèceP . mozynskii, espèce que nous n'avions pu obtenir à l'état de maturité sexuell elors de la rédaction du précédent travail . Il semble d'ailleurs q ue les deuxespèces soient difficiles à séparer sur des vers très jeunes, beaucoup moins surdes vers âgés, même immatures, dont le revêtement de papilles est caracté-ristique .

Peloscolex moszynskii : cette espèce, nouvelle pour la France, n'a été récol -

2 . Nous renvoyons le lecteur à cette publication pour toutes informations complé-mentaires concernant l'aire de répartition et l'écologie de cette espèce .

BULLETIN DE LA SOCIETE LINNEENNE DE LYON, 48e année, n" 2, février 1979 .

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tée jusqu'à présent que dans le secteur aval du Rhône, à Cruas, Tricastin e tAramon, dernière station du Rhône, située à l'aval d'Avignon, peu avant laconfluence Gard-Rhône . (LAFONT et JUGET, 1976) .

Ce Tubificidé paraît avoir en France, dans l'état actuel de nos connais-sances, une répartition géographique plus restreinte et plus méridionale que le sdeux espèces précédentes . Il semble marquer une préférence pour les sédiment ssablo-limoneux modérément enrichis en matières organiques .

Nous l'avons récolté dans les secteurs calmes rivulaires du Rhône, souven tdans des anses ou des digitations de la rive, en association avec P . velutinus àCruas .

Connue de Pologne où elle a été décrite pour la première fois dans la rivièr eWarta (KASPRZAK, 1971) près de Poznan, à 200 km environ de la mer Baltique ,l'espèce P . moszinskii pourrait être rangée dans le contingent des espècesboréoalpines .

Département de Biologie Animale et Zoologie ,Université Claude-Bernard, Lyon 1, 69621 Villeurbanne .

C .T.G .R .E .F ., Laboratoire d'Hydroécologie ,Place du Maréchal-Leclerc, 25000 Besançon .

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